Les Perceptions De La Mort De Jules Grevy a Travers La Presse
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Université lumière Lyon 2 Institut d'Études Politiques de Lyon LES PERCEPTIONS DE LA MORT DE JULES GREVY A TRAVERS LA PRESSE Galode Guilhem Affaires publiques – 4ème Année Séminaire d'Histoire de Idées politiques (XIXème) Sous la direction de M.Bruno BENOIT et M.Gilles VERGNON Soutenance du 5 Septembre 2011 Table des matières Remerciements . 5 Préambule . 6 Introduction : Jules Grévy, sa vie son œuvre . 7 CHAPITRE I : LES PERCEPTIONS LOCALES ET INTERNATIONALES . 16 A.LES PERCEPTIONS LOCALES : UN PRESIDENT JURASSIEN . 16 1.Une fierté Jurassienne . 16 2.Grévy, le profane anticlérical . 23 B.LES REACTIONS INTERNATIONALES . 30 1.Un pacifiste respecté des chancelleries européennes . 30 2.Grévy l’hypocrite . 34 CHAPITRE II : LES REACTIONS DE LA PRESSE DE DROITE . 36 A.LE TRAITRE DE 1880 . 36 1.La Croix . 37 2.L’Univers . 39 B.UN PROMOTEUR DE LA CHIENLIT REPUBLICAINE . 44 1.Un monarque républicain . 44 2.L’opportuniste de Sedan . 52 3.Le spoliateur républicain . 55 CHAPITRE III : PERCEPTIONS DES JOURNAUX DE GAUCHE . 65 A.LE PRESIDENT BOURGEOIS . 65 1.Le marchand de rubans . 65 2. L’homme qui faillit tuer la République . 69 B.GREVY L’INTEGRE . 70 1.Une bête politique . 70 2.La République dans l’ordre . 76 3.Un père fondateur de la République . 83 Conclusion . 92 Bibliographie . 94 Annexes . 95 er Annexe 1 : Etat de la presse nationale en France métropolitaine au 1 septembre 1891383 . 95 er Annexe 2 : Etat de la presse Franc-Comtoise au 1 septembre 1891 . 95 Annexe 3 : Positionnement géographique de Mont-sous-Vaudrey . 95 Annexe 4 : Odonymie du village de Mont-sous-Vaudrey . 96 Annexe 5 : Plaque de Jean Bavilley apposée sur le fronton de la mairie . 98 de Montsous Vaudrey . 98 Annexe 6 : Buste de Jules Grévy à côté de l’église de Mont-sous-Vaudrey . 99 Annexe 7: Résultats des élections législatives de 1889 . 100 Annexe 8 : Comparaison du traitement de la mort de deux anciens Présidents de la République par Le Petit Parisien . 101 Annexe 9 : La part en pourcentage de la nouvelle de la mort de Grévy dans la presse du 9 au 16 septembre 1891 . 103 Annexe 10 : Enterrement de Jules Grévy . 104 Annexe 11 : Grandes dates de la vie de Jules Grévy . 105 Annexe 12 : Durée des différents ministères sous les deux présidences de Grévy exprimée en mois . 106 Annexes 13 : Liste des différents ministères sous Jules Grévy . 107 Annexe 14 : Tableau de la remise des drapeaux le 14 juillet 1880 . 107 Mots clés . 109 Remerciements Remerciements Je tiens à remercier M. Bruno BENOIT, M. Gilles VERGNON pour leurs conseils avisés et le temps consacré à ce mémoire, mes parents pour les utiles relectures, Marie-Lys ARNETTE pour son œil d’experte, Rémy BERMANN, Romain PONCHON pour leur aide informatique et enfin Antoine PARIS, Thomas GRANDI, Pierre GUERRIN, Camille RANQUET, Sandra GANARD, Maxime CRAMOTTE, Anne-Laura AULON, Léonard MARTIN, Kévin ESTIEVENART, Paulin VACELET, Clément SCHOUVEY, Guillaume BOZZI, Benjamin GRAS, Maxime BACONNET et bien d’autres encore pour leurs soutiens. GALODE Guilhem_2011 5 LES PERCEPTIONS DE LA MORT DE JULES GREVY A TRAVERS LA PRESSE Préambule « La République ne doit pas faire peur », c’est par ces mots que peuvent se résumer les mandats successifs de Jules Grévy à la tête de la présidence de la République. Premier président républicain de l’Histoire de France, il est étrangement oublié de tous ; en effet dans la mémoire collective les années qui composent ses deux mandats (1879-1887) se résument à l’installation de la République, aux grandes lois dont l’école laïque et obligatoire pour tous, la liberté de la presse, la liberté syndicale et l’instauration de la symbolique Républicaine, etc. Pourtant si on examine plus attentivement le souvenir laissé par Jules Grévy, on peut constater qu’il est relativement restreint comparé aux plus illustres contemporains de ses contemporains. Pour étayer ce propos, on peut prendre en exemple l’odonymie des établissements scolaires de ses contemporains politiques et il ne manque pas d’être surprenant ; soixante-douze pour Gambetta, cinq cent soixante six pour Jules Ferry. Seuls deux sont baptisés Jules Grévy, dont un à Mont-sous-Vaudrey1, le village d’un millier d’âmes qui l’a vu naître et mourir! Comment expliquer cette différence entre un homme qui a été le premier Président de la république républicain, premier réélu et qui a su durant son mandat maintenir la République face à la monarchie et ses deux contemporains qui n’ont été « que » d’éphémères présidents du Conseils ? Comment se fait-il qu’il ait été l’oublié du Panthéon Républicain, l’absent de cette « République des Jules » ; comment la mémoire collective a-t-elle fait le tri ? Avant de se poser ces questions, il faut revenir en amont et se demander quel a été le traitement de la mort de Jules Grévy à travers la presse. Pour ma part j’ai grandi dans ce village, Mont-sous-Vaudrey dans le Jura, le village de Grévy; j’habite dans la rue Jules Grévy, je suis allé à l’école primaire Jules Grévy puis par la suite au collège Jules Grévy, j’allais jouer avec mes amis à la salle des fêtes Jules Grévy et je les retrouvai au clos Jules Grévy qui elle-même se situe dans la rue du Général Grévy …2 Même si durant des années je n’ai pas su avec exactitude qui était cet homme au regard austère et au collier de barbe et en redingote qui était sur la photo noir et blanc qui figurait dans les salles de classe de ma mairie-école. Les années faisant leur œuvre et les études avançant, j’ai commencé a m’intéresser à ce président méconnu. Au fil de mes études et je me suis rendu compte que son absence était également criante dans la mémoire collective mais également dans les cours d’Histoire. Par exemple; lors de mon cours d’Histoire Politique de première année de droit, j’ai constaté que la professeure ne lui avait consacré que cinq lignes alors que Casimir Perrier quant à lui avait droit au double, alors que ce dernier n’avait exercé la plus haute magistrature que durant six mois etc. C’est donc cette injustice de la mémoire ainsi que la proximité qui m’ont poussé à choisir un sujet traitant de la perception de la mort de Grévy à travers la presse. 1 Pierre JEAMBRUN, Jules Grévy ou la République debout , Librairie Jules Tallandier, 1991, p.432 2 Annexe 4 6 GALODE Guilhem_2011 Introduction : Jules Grévy, sa vie son œuvre Introduction : Jules Grévy, sa vie son œuvre Avant de se pencher sur la perception de sa mort, il convient de se poser la question ; qui était Jules Grévy ? Jules Grévy est né le 15 août 1807 dans un famille bourgeoise dans le petit village de Mont-sous-Vaudrey dans la département du Jura3. Ce village de mille âmes construit sur un colline qui domine la rivière de la Cuisance est au centre d’une voie de communications qui dessert toute la plaine du Nord-Jura. Les idées neuves accompagnaient ces flux commerciaux ce qui explique que le Jura de la plaine était plus sensible aux nouvelles idées républicaines que le Jura reculé montagneux, cette différence est encore palpable de nos jours. Il est né dans le château que ses parents, grands propriétaires terriens avaient acheté aux nobles qui y habitaient auparavant ; le noble de l’ancien régime a été chassé par le bourgeois du XIXème siècle, tout un symbole. La famille Grévy est une famille républicaine de longue date, elle a bénéficié de la Révolution, son grand-père a été membre du Conseil du Directoire du district de Poligny et par la suite a été nommé juge de paix. Le petit Jules a été certainement bercé par l’histoire de Jean Bavilley, un paysan du village qui quelques années auparavant avait gagné un procès long et coûteux face au seigneur de Mont-sous- Vaudrey pour que la commune se voit rétrocéder ses terres forestières4, ce qui faisait de lui un héros républicain. Par la suite Grévy a suivi une éducation brillante, il a reçu de nombreux prix, il monta à Besançon puis à Paris dans l’ambiance électrique de 1830 pour faire son droit. Ses études traduisent la volonté d’ascension sociale des bourgeois de province. Il faut « monter » à la capitale car dans la France très jacobine du XIXème, il était difficilement envisageable de suivre des études dignes de ce nom ou d’espérer avoir une quelconque ascension en restant en province. Il passe le barreau peu de temps après mais les premières années sont difficiles, il n’arrive pas à se faire une riche clientèle et demande à plusieurs reprises à son père de l’aider. C’est d’ailleurs à cette même époque qu’il fréquente Alfred de Musset dans les bars à absinthe et se lie d’amitié avec lui. Pour améliorer ses maigres revenus, il a l’idée de rédiger « le procédurier », un code de procédure à la portée de tous qui rencontre un vif succès. Dès 1837, il entre comme avocat stagiaire à la Cour Royale de Paris, à partir de là il a gravi tous les échelons jusqu’à devenir bâtonnier de Paris en 1868. Ses nombreuses lectures classiques dont celle de Voltaire qu’il affectionne tout particulièrement font de lui un sophiste très à l’aise avec la prose. D’ailleurs, cette aisance 5 de tribun fit dire à Jules Ferry « ses mots sont frappés en médaille ». Pourtant sa formation de juriste lui fera toujours préférer la raison à la passion; un contemporain dira de lui « qu’il 6 a horreur de la phrase et de la déclamation ».