Foncier Agricole
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SCOT TARENTAISE Schéma de COhérence Territoriale VANOISE TARENTAISE Assemblée du Pays UNE VALLÉE DURABLE POUR TOUS SCoT Tarentaise Diagnostic foncier agricole Document contributif pour le SCoT – juillet 2013 – n° 3 2 Contexte du diagnostic agricole Les particularités géographiques de la L’objectif du diagnostic foncier agricole vallée de la Tarentaise, notamment l’alti- est de répondre à plusieurs questions : tude et la topographie, structurent le fon- cier agricole. — Quelle est la situation de l’agriculture en Tarentaise aujourd’hui ? L’espace est extrêmement contraint : 3 % — Quels sont ses atouts et ses fai- du territoire est à la fois à une altitude in- blesses ? férieure à 1 500 m et présente une pente — Quels sont ses besoins en foncier ? modérée (moins de 25 %) ! Ces 3 % sont — Où est localisé le foncier stratégique déjà fortement occupés par les infrastruc- pour l’agriculture ? tures et l’urbanisation et sont convoités — Peut-on mieux valoriser certains sec- pour de multiples usages dont l’activité teurs ? agricole. L’agriculture couvre aujourd’hui 40 % du territoire. Elle est encore bien présente et structurée, mais fortement dépendante du foncier. Elle est, par ailleurs, une com- posante essentielle du cadre de vie pour les habitants et touristes. Vallée des Glaciers – Bourg-Saint-Maurice Le Schéma de cohérence territoriale (SCoT), en tant qu’outil de planification, devra se positionner sur l’usage du fon- cier. Pour cela, une bonne connaissance de l’activité agricole et des enjeux liés au foncier est indispensable. L’étude sur le foncier agricole est une des approches thématiques réalisée préala- blement à l’élaboration du Projet d’Amé- nagement et de Développement Durable du SCoT. Les autres études thématiques concernent les “lits touristiques”, le foncier économique, les corridors biologiques, le commerce, l’habitat… Les Chapelles Couverture : Vallée de Peisey-Nancroix 3 L’agriculture de Tarentaise : chiffres-clés et spécificités Une agriculture moderne, basée sur la production laitière et répartie sur toute la Tarentaise Le paysage agricole de Tarentaise se On constate aussi une professionnalisa- compose de 340 exploitations agricoles tion de l’activité et des exploitations suite en 2011 dont 200 dites “professionnelles” à la disparition de la plupart des exploi- (plus de 8 vaches ou plus de 50 ovins ou tations patrimoniales et des double-actifs. caprins). L’activité agricole est bien répartie sur Basée quasi-exclusivement sur l’élevage, l’ensemble du territoire, malgré une les exploitations de Tarentaise élèvent baisse importante et continue du nombre pour 77 % des vaches laitières et pour total d’exploitations depuis plusieurs dé- 23 % des ovins et caprins. cennies. On assiste à un regroupement ou à un agrandissement des exploitations, majo- ritairement sous forme sociétaire pour répondre à des contraintes de travail, de foncier et de capitaux, qui nécessitent des blocs d’exploitations suffisants et sans morcellement. Canton de Bourg-St-Maurice 5 Les exploitations bovines professionnelles représentent plus de la moitié du total des exploitations. 19 65 Canton d’Aime 19 45 10 Canton de Moûtiers 12 19 44 8 15 Canton de Bozel 9 3 22 nombre d’exploitations bovines professionnelles 19 nombre d’exploitations bovines non professionnelles nombre d’exploitations ovines et caprines professionnelles nombre d’exploitations ovines et caprines non professionnelles 4 L’agriculture de Tarentaise Un potentiel humain important La vache Tarine, en termes d’emplois… une image emblématique de la vallée Aujourd’hui, la profession agricole est re- et 300 personnes qui travaillent sur les présentée par 400 chefs d’exploitation alpages en été. Malgré la diminution du nombre d’exploi- qui génèrent, en plus, un grand nombre Les exploitants pluriactifs sont encore tations, le nombre de vaches laitières a d’actifs indirects (salariés des coopéra- nombreux. Ils représentent aujourd’hui augmenté. Elles sont près de 6 800 et tives, vendeurs de produits agricoles…) environ 40 % des agriculteurs, même si 4 000 génisses à passer l’hiver dans la leur nombre est en régression. vallée. … mais qui nécessiterait un rythme d’installation plus important pour se maintenir Le rythme d’installation est trop faible pour compenser les départs et ne per- met pas de maintenir le potentiel humain des exploitations agricoles. Des solutions sont à imaginer pour favoriser l’installation par l’accompa- gnement des cédants et des candidats, mais aussi par des partenariats entre les nouveaux exploitants, la filière lait et Les installations en production laitière sont les collectivités. quasiment toutes en société (GAEC…). 77 % Installations en lait 95 % Installations laitières valorisé en Beaufort en société (GAEC…) L’agropastoralisme, Installations fondement de 19 % laitières Autres Installations en 4 % 5 % en individuel l’agriculture de ovins/caprins Tarentaise Le pastoralisme permet la meilleure Une transhumance hivernale faute de foin adaptation des exploitations au ter- et de place dans les bâtiments ritoire par la complémentarité entre les alpages, les montagnettes et les fonds de Il existe aujourd’hui plus de 300 bâtiments vallée. d’élevage en Tarentaise. Cependant, les Une partie des bâtiments est moder- manques de foin et de places d’animaux nisée et localisée en dehors des Les alpages représentent plus des obligent 1/5e du cheptel bovin à être mis à zones urbanisées. La fonctionnalité 3/4 de la surface agricole de Taren- l’hiverne en dehors du territoire. de ces bâtiments doit être préservée taise. Ils nourrissent 20 000 bovins et sur le très long terme. 63 000 ovins grâce à une gestion col- Le SCOT pourra y contribuer en main- lective héritée de l’histoire que l’on ne tenant des “espaces tampons” entre retrouve presque qu’exclusivement sur ces bâtiments et les éventuels projets ce territoire. d’urbanisation. * UGB (Unité Gros Bétail) = 1 vache = 6 brebis ou chèvres 40004000 35003500 30003000 25002500 20002000 15001500 10001000 500500 0 0 5 Chiffres-clés et spécificités Les prairies de fauche : l’élément stratégique des systèmes d’exploitation Alpage Les surfaces agricoles sont quasi ex- Les autres surfaces sont également im- 80 % clusivement des prairies naturelles. portantes : pâturages à basse et moyenne Celles pouvant être fauchées ne repré- altitude, alpages, zones d’épandage. sentent que 8 % de la surface agri- cole totale alors qu’elles sont la pierre angulaire des systèmes d’exploitation (degré d’autonomie fourragère, décret AOP Beaufort). Il est estimé que la perte d’1 ha de fauche entraîne l’abandon de 2 ha de Autres usages pâture et de 3 ha d’alpage. (vignes, plantes 8 % 1 % aromatiques…) Fauche 11 % Pâture non fauchable La Tarentaise : 50 % de la production totale de Beaufort Valeur minimale fixée par décret La production laitière destinée à la (50 % du besoin annuel en foin) fabrication de Beaufort est largement dominante. Maison Intercommunale de Haute-Tarentaise 0,43 La spécificité de l’utilisation extensive des Communauté de Communes herbages de ce terroir en fait un fromage des Versants d’Aime 0,52 de qualité reconnu par une Appellation Communauté de Communes Cœur de Tarentaise 0,71 d’Origine Protégée (AOP) depuis 1968, basée sur un cahier des charges très SIVOM du canton Beaufort AOP de Bozel 0,69 Besoin annuel en foin strict. Communauté de Communes des Vallées d’Aigueblanche 0,65 Chaque exploitation doit impérativement ha/vache alimenter son troupeau avec au moins 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 75 % d’herbe du terroir (foin et herbe Nombre d’ha/vache disponibles Complément de foin acheté (en pâturée). Ainsi, les exploitations doivent pour produire du foin sur le terri- équivalent ha/vache) donner aux vaches au moins 50 % de toire de chaque intercommunalité foin issu de la zone AOP (autonomie fourragère). Aujourd’hui, cette autonomie est globalement assurée à l’échelle de Le maintien des prés de fauche est la vallée mais les cantons de Bourg-St- donc indispensable pour garantir Maurice et Aime sont dans une situation l’appellation et les outils économiques, de forte tension. notamment les coopératives laitières. La Pesée - Alpage de Tessens - Aime La spécificité se retrouve aussi dans la L’autonomie fourragère exigée commercialisation assurée sur le territoire par le décret de l’AOP Beaufort par trois coopératives à gestion directe est aujourd’hui respectée, mais la ainsi que de nombreux ateliers fermiers situation est en forte tension en en alpage. Haute-Tarentaise. D’autres petites productions fermières La préservation des prés de de qualité sont également présentes fauche doit faire l’objet d’une (fromages de chèvre et brebis, viande, attention toute particulière sur plantes aromatiques et médicinales…) l’ensemble du territoire. 6 Le foncier agricole et ses enjeux Séez Bourg- Montvalezan St-Maurice Cette cartographie résulte de l’analyse La Côte- de critères techniques répondant aux be- d’Aime soins des systèmes d’exploitation. Ils ont été validés par le comité de suivi agricole Granier Ste-Foy-Tarentaise du SCOT. Les Chapelles Valezan Ces critères sont basés sur : — l’usage des surfaces : des surfaces de Villaroger fauche indispensables pour le respect La Léchère du cahier des charges de l’AOP Beau- Feissons- Aime Landry sur- fort, et des pâtures faisant également Isère partie intégrante du système d’exploi- tation tarin, — le potentiel agronomique : des sur- faces irriguées ou irrigables permet- Montgirod tant d’augmenter le rendement et de Macôt- sécuriser les récoltes, La Plagne Aigueblanche — les pâturages à proximité des bâti- Bonneval Bellentre Peisey-Nancroix ments d’exploitation : des espaces St- Hautecour indispensables à la fonctionnalité Notre-Dame-du-Pré des exploitations, Oyen — la taille des tènements agri- Moûtiers St-Marcel Le Bois Tignes coles : des espaces plus ou Salins- Bozel moins fonctionnels, les-Thermes Feissons- Champagny-en-Vanoise sur-Salins Montagny La Léchère — l’enclavement plus ou moins Fontaine- Le Puits fort dans l’urbanisation exis- Les Avanchers- tante. Valmorel Villarlurin Les surfaces d’alpage sont La traitées de façon indépen- Perrière dante sans hiérarchisation.