Confidence Julien Behr Orchestre De L’Opéra De Lyon Pierre Bleuse Menu › Tracklist › Texte Français › English Text › Deutsch Kommentar › Sung Texts
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CONFIDENCE JULIEN BEHR ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE LYON PIERRE BLEUSE MENU › TRACKLIST › TEXTE FRANÇAIS › ENGLISH TEXT › DEUTSCH KOMMENTAR › SUNG TEXTS CONFIDENCE 1. CHARLES GOUNOD (1818-1893) CINQ-MARS (1877) PRÉLUDE ET CAVATINE DE CINQ-MARS « À VOUS, MA MÈRE… Ô CHÈRE ET VIVANTE IMAGE » 6’24 2. LÉO DELIBES (1836-1891) JEAN DE NIVELLE (1880) RÉCIT ET STANCES DE JEAN « J’AI VU LA BANNIÈRE DE FRANCE ! » 5’47 3. ANDRÉ MESSAGER (1853-1929) FORTUNIO (1907) AIR DE FORTUNIO « J’AIMAIS LA VIEILLE MAISON GRISE » 2’56 4. VICTORIN JONCIÈRES (1839-1903) LE CHEVALIER JEAN (1885) SCÈNE ET AIR DE JEAN « PARLONS DE MOI, LE VOULEZ-VOUS ?… OUI J’AIME, HÉLAS ! » 5’07 5. AUGUSTA HOLMÈS (1847-1903) LUDUS PRO PATRIA (1888) LA NUIT ET L’AMOUR 5’57 6. GEORGES BIZET (1838-1875) LA JOLIE FILLE DE PERTH (1867) SÉRÉNADE DE HENRY SMITH « PARTOUT DES CRIS DE JOIE… À LA VOIX D’UN AMANT FIDÈLE » 4’09 7. BENJAMIN GODARD (1849-1895) JOCELYN (1888) BERCEUSE « CACHÉS DANS CET ASILE » 4’47 › MENU 8. LÉO DELIBES LAKMÉ (1883) CAVATINE DE GÉRALD « PRENDRE LE DESSIN D’UN BIJOU… FANTAISIE AUX DIVINS MENSONGES » 5’25 9. FRANZ LEHÁR (1870-1948) LE PAYS DU SOURIRE (1929) AIR DE SOU-CHONG « JE T’AI DONNÉ MON CŒUR » 4’06 10. EMMANUEL CHABRIER (1841-1894) HABANERA (1885) 4’27 11. AMBROISE THOMAS (1811-1896) MIGNON (1866) ROMANCE DE WILHELM MEISTER « ELLE NE CROYAIT PAS, DANS SA CANDEUR NAÏVE » 3’55 12. FRANZ LEHÁR LA VEUVE JOYEUSE (1905) AIR DE CAMILLE « VIENS DANS CE JOLI PAVILLON » 3’48 13. HENRI DUPARC (1848-1933) AUX ÉTOILES (AV. 1874, RÉV. 1910) 4’55 14. CHARLES TRENET (1913-2001) VOUS, QUI PASSEZ SANS ME VOIR (1937) 3’54 Paroles : Charles Trenet Musique : John Hess Arrangement : Arthur Lavandier TOTAL TIME: 65’37 [1, 4, 7] © Palazzetto Bru Zane | [2, 8, 11] © Heugel | [3, 6] © Choudens [9, 13] © Rouart-Lerolle | [12] © Eschig | [14] © Raoul Breton › MENU JULIEN BEHR TENOR ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE LYON PIERRE BLEUSE VIOLIN I CELLO HORN NICOLAS GOURBEIX EWA MIECZNIKOWSKA JIMMY CHARITAS LAURENCE KETELS VALÉRIANE DUBOIS THIERRY CASSARD CAMILLE BÉREAU ALICE BOURGOUIN PAULINE CHACON JULIA BITAR HENRI MARTINOT PIERRE-ALAIN GAUTHIER MARIA ESTOURNET LUDOVIC LE TOUZÉ LIA SNITKOVSKY JEAN-MARC WEIBEL TRUMPET FLORENCE CARRET JOCELYN MATHEVET ANNE VAYSSE DOUBLE BASS PASCAL SAVIGNON BENJAMIN ORTIZ CÉDRIC CARLIER RAPHAËLLE RUBIO JORGEN SKADHAUGE TROMBONE RICHARD LASNET ÉRIC LE CHARTIER VIOLIN II FRANÇOIS MONTMAYEUR GILLES LALLEMENT FRÉDÉRIC BARDON MAXENCE MOERCANT ALEX DIEP FLUTE FRÉDÉRIQUE LONCA GILLES COTTIN TUBA DOMINIQUE DELBART CATHERINE PUERTOLAS ULYSSE MANAUD FABIEN BRUNON FAUNA BUVAT HARUYO NAGAO TIMPANI ANNE CHOUVEL OBOE OLIVIER DUCATEL MAËVA LAROQUE RÉMY SAUZEDDE PATRICK ROGER PERCUSSION VIOLA CHRISTOPHE ROLDAN NATALIA TOLSTAÏA CLARINET SYLVAIN BERTRAND NICOLAS LOUBATON JEAN-MICHEL BERTELLI AYAKO OYA LISE GUILLOT HARP PERRINE GUILLEMOT SOPHIE BELLANGER HENRIK KRING BASSOON ÉLISE VEYRES ESTELLE GOURINCHAS CARLO COLOMBO MARIE LÈBRE CÉDRIC LAGGIA PIERRE TROTTIN GUGLIELMO MARTIGNON « J’AI VU LA BANNIÈRE DE FRANCE ! » FRANÇAIS PAR ALEXANDRE DRATWICKI (PALAZZETTO BRU ZANE) Depuis plusieurs années, le label Alpha Classics et le Palazzetto Bru Zane se sont engagés dans la redécouverte du répertoire romantique français d’un XIXe siècle encore mal connu. À chaque fois, au centre du projet artistique, un chanteur ou un instrumentiste met son exigence et sa curiosité au service de l’aventure. Déjà fort apprécié pour son charisme vocal et humain, le ténor Julien Behr est cette fois le protagoniste d’un récital qui revisite ce répertoire dans toute sa variété, entre tendresse et héroïsme, joie et mélancolie. La voix de ténor romantique adopte en France des visages très divers entre 1800 et 1900. Le grand opéra la veut longue, sonore et couronnée de contre-notes émises en voix de poitrine à partir des années 1830. L’opéra-comique la souhaite légère, claire et capable de demi-teintes en « voix de tête » jusque chez Bizet et Gounod. Le ténor du Premier Empire, chez Méhul et Cherubini (vers 1800), est central et très barytonnant ; celui de la Monarchie de juillet, chez Adam et Auber (vers 1840), emprunte à Rossini ses vocalises et sa virtuosité. Bref, rien de plus diffi cile pour un ténor que de « trouver sa voix » dans cet imbroglio de genres et d’institutions. Le romantisme plus tardif va mélanger les spécifi cités de chaque emploi pour donner naissance au grand ténor d’opéra-comique, également appelé « de demi-caractère », capable de lyrisme et de puissance comme de douceur et d’intériorité (grâce à la « voix de tête » typiquement française). Gérald (Delibes), Roméo (Gounod), Des Grieux (Massenet), Mylio (Lalo) et tant d’autres deviendront des visages internationalement réputés. Par la chaleur de son timbre, la fermeté de son articulation, l’élégance de son phrasé et la ductilité solaire de son haut-médium, Julien Behr est l’un des ténors actuels les plus à même de rendre justice à ce répertoire de demi-caractère, souvent distribué à des voix trop lourdes, qui n’en révèlent pas forcément la fi nesse et la variété. Entre ombres et lumières… 11 › MENU OMBRES… C’est en 1866 qu’Ambroise Thomas donne à entendre ce qui restera son plus grand succès : Mignon, d’après Goethe. Doté de plusieurs airs aux climats contrastés, le héros Wilhelm Meister entonne notamment ses couplets « Elle ne croyait pas… » à l’acte III, rappelant la candeur naïve de celle pour qui son cœur vibre. L’harmonie simple, la ligne conjointe seulement animée par un arpège d’altos et une brève minorisation culminent sur un aigu tout en retenue, comme pour fi gurer la simplicité de celle dont parle le héros. Parmi les ouvrages peu connus de Bizet fi gure La Jolie Fille de Perth, créé l’année suivante (1867). La vibrante sérénade à l’adresse de Catherine se distingue par le coloris orchestral de ses incises raffi nées. Sa ligne vocale rappelle le style de Félicien David, alors en pleine vogue à Paris. Plus « italienne » que celle de Thomas, cette page sobre exploite la voix dans une écriture disjointe et, naturellement, plus expressive. La cavatine de Cinq-Mars (1877) de Gounod baigne elle aussi dans une demi-teinte poétique. Après une introduction symphonique tout en sérénité, le héros se souvient avec nostalgie de sa bien-aimée. Comme le veut la tradition, la partie centrale de l’air s’agite peu à peu mais, touchant à son acmé, revient à son caractère premier. Frémissements de cordes, arpèges de harpe, sonorité diffuse de cor anglais, tout concourt à la volupté de l’une des meilleures pages de Gounod, bizarrement oubliée jusqu’à il y a peu. Une dizaine d’années plus tard, en 1888, Benjamin Godard livre au public son Jocelyn, dont la berceuse connaîtra toutes les adaptations possibles, avec ou sans paroles. La beauté de la ligne vocale en fait une mélodie mémorable au-delà même du texte qu’elle soutient. Écrite dans une tessiture assez haute, cette berceuse est idéale pour mettre en valeur le capiteux aigu des grands ténors d’opéra-comique. Le climat intimiste est parfaitement rendu par une instrumentation économe : seules deux fl ûtes s’ajoutent à la harpe et aux cordes. C’est vingt ans après qu’André Messager fait créer, dans le même lieu qui avait accueilli les œuvres précédentes, son splendide Fortunio (1907). Opéra qui renonce aux numéros séparés et favorise le fl ux musical continu, Fortunio est aujourd’hui considéré comme le chef-d’œuvre de son auteur et témoigne, mieux qu’aucun autre opéra de Messager, de ses qualités d’orchestrateur. La « vieille maison grise » dont se souvient le héros semble peinte aux oreilles de l’auditeur par des textures « en grisaille » : tapis moelleux de cordes, ponctuations tendres des bois, contrechant expressif du cor. 12 … ET LUMIÈRES FRANÇAIS Lorsque Delibes fait entendre son Jean de Nivelle à l’Opéra-Comique (1880), il est déjà l’auteur de plusieurs ballets à succès dont les partitions chatoyantes ont marqué le public de l’Opéra. Bientôt doté de récitatifs et de ce fait considéré comme un ouvrage historique digne de grandes salles au répertoire « sérieux », Jean de Nivelle est écrit pour un ténor capable d’héroïsme. L’entame du récitatif anticipe la vaillance du Cid de Massenet que l’Opéra découvrira cinq ans plus tard. Bientôt, toutefois, le ton change, et le délicat accompagnement de clarinette du cantabile « C’était l’honneur et le devoir » renoue avec la touche élégiaque propre à l’opéra-comique. On a déploré le livret trop complexe de l’œuvre, mais le succès musical fut tel que la direction de la salle Favart s’empressa de commander un autre ouvrage à Delibes. Ce sera la triomphale Lakmé, créée en 1883. S’étonnera-t-on que les meilleures recettes de Jean de Nivelle soient reprises dans Lakmé ? L’air de Gérald, le ténor amoureux, emprunte ainsi à son aîné le mouvement fl uide de clarinette pour accompagner sa tendre cantilène. Mais Delibes pousse plus loin l’exploration harmonique, et tend davantage la ligne de chant qui multiplie les notes aiguës. Pas étonnant que l’air soit devenu le cheval de bataille de bien des ténors aigus. Resté complètement inconnu, à l’inverse, Le Chevalier Jean (1885) de Victorin Joncières – l’un des premiers wagnériens – illustre ces innombrables partitions d’auteurs trop peu considérés mais pourtant captivants. Orchestration ambitieuse, harmonies variées et justesse de la prosodie sont indéniablement présentes dans cet air idiomatique du ténor de demi-caractère : enfl ammée sans excès, la musique offre l’occasion de beaux aigus mais surtout de demi-teintes rêveuses qui ne manqueront pas de ravir le mélomane d’aujourd’hui. Deux airs complètent ce panorama et illustrent la vogue des traductions françaises qui eut cours en France jusque dans les années 1960.