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La patrie en danger / Blanqui Source gaNica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France al lica BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE Blanqui, Auguste (1805-1881 ). La patrie en danger / Blanqui. 1871. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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'CHEVALIER, LIBllAIRE-ÉÜITEUll Cl, RUE DE RENNES, O t 18 7 1 Toqs droits réserves, Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France K LA PATRIE EN DANGER * UPIUUEtUE DE tlOÜGR l'RÈUES, DU NOM et ‘rnssNÉ . IUJE DU FOUK-SAINT-GEQMA1N, 43 PRÉFACE % Ceci est un livre sombre. / • ' C’est un livre sombre écrit par un martyr. Dans ces pages, si austères et si sobres, publiées au grondement du canon prussien, on sent passer dès les premières lignes cette douleur indéfinissable, qui ne semble faite que de pressentiments, mais qui vient de l’infaillible certitude de l’expérience. Car l’expérience, quand elle est acquise à de cer- * . tains prix, arrive il être une seconde vue, une divi- VI LA P Aï Kl E EN DANGER nation, une prescience, et pamii les quelques pri vilégiés qui l’ont eue réellement* aux différentes épo ques de l’histoire, l’auteur de ce livre est le plus sûr peut-être. L’auteur de ce livre a vu, dès le lendemain du 4 septembre, les hommes qui avaie'nt assumé la tâche de sauver la patrie, et en voyant la-besogne de la pre mière heure, il a deviné celle de la fin. Déduction logique! Inévitable dénoûment ! Et, au jour le jour, au milieu des persécutions et des tyrannies qu’il a eu l’éternelle gloire d’amasser sur sa tête, il a écrit ces lignes douloureuses où, mainte nant encore, on voit quand même saigner le cœur de la patrie. Hélas ! tout est là, dans ce livre dont ce pauvre et sublime Paris n’a pas su lire les feuillets quotidiens. Le dénoûment fatal, la trahison hideuse, la vente d’un peuple à un roi, tout est là, vivant encore, plus palpitant que jamais peut-être ; — et à cette heure d’angoisses nouvelles, où les obus retombent dans nos murs de ces hauteurs que les Prussiens ont aban données à une armée française, il est salutaire, vrai ment, de les relire, — ces pages inflexibles, — pour voir une fois de plus ce que pèse dans la destinée des peuples cette bande sombre de coupe-jarrets et d’assassins qui vivent de la monarchie. PR K KA 015 VH Cos pages sont détachées d’un journal : la Patrie en danger. » * * \ Écrites au courant do la plume, dans la fièvre du moment, elles auraient gagné sans doute à être re lues, condensées. Nous y avons trouvé des répéti tions de phrases,*'amenées par le.retour forcé d’une même et implacable idée. Mais comme ces choses-l.à disparaissent et s’effacent devant cette effroyable vérité qui se dégage de chaque article !... Eh quoi ! ceci était écrit en octobre, en septembre même ! En octobre, refus parliez déjà d’agonie ! ' Eh quoi ! vous avez deviné si vite la catastrophe, à cette même heure où Paris tout entier demandait la tête des citoyens qui avaient l’air de douter du triomphe ! Et c’est pour ces prédictions, pour ces conseils, pour ces prières, pour cette indignation, que vous avez été si affreusement déchiré et diffamé!... G’est pour avoir voulu renvoyer à Bismark ces in fâmes coquins qui vendaient la pallie, que vous avez « été condamné à mort ! Pauvre éternelle victime ! Quelle triste et quelle sublime destinée que la vôtre ! - Effectivement, nous qui savons la vie de cet homme a. T VIII LA PATRIE EN DANGER et qui le connaissons, nous sommes anéanti devant ce passé légendaire. Et personne encore qui ait osé ou qui ait su écrire son histoire ! Blanqui est l’être complet. Il est Y Homo de Térence et le vir de Juvénal, l'homme et le citoven.IJ , * Ce qui, dès le premier abord, frappe chez lui, c’est cette intrépidité froide, ce calme souverain, ce stoï cisme placide, qui dénotent infailliblement l’homme inébranlable, tenacem propositi virum, comme disait, Horace; l’homme qui, sûr de sa conscience, s’affaisse rait sans trembler sous les ruines du monde... lmpa- vidum ferient mince. Blanqui, en effet, vit par la tête. Tout chez lui est concentré là. * Placé bien jeune en face du problème social, il com prit de suite que le seul moyen de le résoudre, c’était de l’aborder de front; mais qu’il y avait aux portes de la Cité nouvelle un sphinx impitoyable qui dévorait tous ceux qui, venus jusqu’à lui, n’avaient pas la force de deviner l’énigme. Il comprit bien vite que, dans cette lutte suprême, il fallait jouer sa tête, — et, depuis ce jour, il l’a jouée, PRÉFACE IX Quoi qu’il arrive, cet homme est donc tout prêt. Et, de fait, l’histoire le voit, en 1827, à vingt et un ans, le cou labouré d’une balle sur une barricade; — en 1839, condamné à mort; — puis, au Mont-Saint- Michel, à Belle-lsle, à Doullens; — plus tard; trans porté en Afrique, proscrit toujours, .persécuté tou jours , écrasé toujours, et toujours plus rebelle , toujours plus héroïque. Nous le- retrouvons en 1870, au 31 octobre; — en 1871, au 22 janvier. Et son nom, quelques jours après, retentit de nouveau dans un jugement de conseil de guerre qui le condamne une seconde fois à la peine capitale. L’homme est là tout entier. Inébranlable au début de la lutte, il est resté inébranlable. i m Il le sera jusqu’à la mort. A voir cette invincible fermeté, cette immuable au dace, on pourrait croire que Blanqui est l’homme du coup de main, l’homme de la bataille, le soldat. Erreur!... il est avant tout l’homme d’étude, le pen seur. Seulement, le penseur est doublé d’un héros. Il est peu de lutteurs, en effet, qui aient tant étudié, i tant réfléchi, tant sondé, et il est peu de lutteurs aussi aptes à l’étude, aussi âpres à la méditation, aux re cherches. X LA PATRIE EN DANGER Son esprit pénétrant, aigu, sûr de lui-même, re tourne les situations, perce à jour les événements, dis sèque les choses. Cet acharnement à l’étude lui a donné, — nous l’avons dit, — comme une faculté » nouvelle : la prescience, qui n’est, en définitive, que $ la certitude des déductions. De ceci, Blanqui conclut cela. Mais la base du raisonnement est toujours iné branlable. Les prémisses sont toujours inattaquables, d’où la sûreté des conséquences, c’est-à-dire la sûreté du jugement. Il en résulte que, étant donnée une situation, — sa chant ce qui l’a amenée et où elle doit aboutir, il plane au-dessus d’elle et la domine. Car Blanqui, — qu’on nous passe cette vieille « comparaison, — est non-seulement un ouvrier mer veilleux il a encore dans ses mains tous les plus merveilleux instruments. Blanqui est un savant. Mathématicien, linguiste, lr géographe, économiste, historien, il a dans sa tète toute une encyclopédie, d’autant plus sérieuse qu’il a eu l’esprit d’en élaguer toutes ces futilités, tout ce clinquant démodé dont les savants d’occasion éblouis sent le parterre, et qui ne sont bons qu’à surcharger et à embrouiller la mémoire. Aussi, Blanqui n’est pas l’homme d’une époque. S’appuyant sur les principes éternels, ne raisonnant PREFACE XI * qitc d’après eux, il est l’homme de toutes les situa- Lions.