(Madagascar). Histoire, Limites Et Perspectives De La Maîtrise De L'eau
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Julie Erismann Développement hydro-agricole au sud-est du lac Alaotra (Madagascar). Histoire, limites et perspectives de la maîtrise de l'eau -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- ERISMANN Julie. Développement hydro-agricole au sud-est du lac Alaotra (Madagascar). Histoire, limites et perspectives de la maîtrise de l'eau, sous la direction de Michel Mietton. - Lyon : Université Jean Moulin (Lyon 3), 2014. Disponible sur : www.theses.fr/2014LYO30014 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Document diffusé sous le contrat Creative Commons « Paternité – pas d’utilisation commerciale - pas de modification » : vous êtes libre de le reproduire, de le distribuer et de le communiquer au public à condition d’en mentionner le nom de l’auteur et de ne pas le modifier, le transformer, l’adapter ni l’utiliser à des fins commerciales. DOCTORAT DE GEOGRAPHIE JULIE ERISMANN Développement hydro-agricole au sud-est du lac Alaotra (Madagascar) Histoire, limites et perspectives de la maîtrise de l'eau 28 FEVRIER 2014, SALLE CAILLEMER, 14 h MICHEL MIETTON, Professeur de Géographie à l’Université Jean Moulin Lyon III MEMBRES DU JURY Sylvain BIGOT Professeur Université de Grenoble 1 Joseph Fourier Rapporteur Jean Louis COUTURE Consultant International Examinateur Dominique DUMAS Professeur Université de Lyon III Jean Moulin Examinateur Luc FERRY Directeur de Recherches IRD Rapporteur Michel MIETTON Professeur Université Lyon III Jean Moulin Directeur de Thèse AVANT-PROPOS « Le géographe est toujours l'homme d'un lieu ; celui qu'il habite, celui de son enfance (où s'est forgée son expérience propre de l'espace), celui où il se trouve, où le mène sa recherche. Sans doute pourrait-on en dire autant de n'importe qui. Mais tout le monde ne devient pas géographe. Je fais l'hypothèse que cette vocation particulière dérive, au moins pour une part, d'une expérience des lieux plus forte, ou plus précoce, à vigoureuse coloration affective, génératrice de plaisir. » Gilles Sautter (1985) Bercée dès mon enfance d’histoires d’Afrique par mes parents, par mon grand-père hydrologue orstomien, qui nous a emmenés sur son terrain d’étude au Togo, par mon parrain, hydrologue lui aussi, et par des voyages, le cours de Géographie tropicale de M. Mietton, lors de ma licence, a tout de suite résonné en moi de manière sensible. C’était le début d’un apprentissage et d’un cheminement qui m’a amené à poursuivre mon cursus et mes recherches dans la lignée de mon Professeur au sein d’une Géographie pleine et entière qui s’intéresse aux liens complexes qui unissent l’Homme et la Nature. Le parcours de thèse est jalonné de moments de doute, de profonde solitude face à la page blanche, de joies partagées aussi, sur le terrain, ou lorsqu’une lecture permet d’aiguiser notre curiosité et notre analyse. C’est pourquoi je tiens à remercier sincèrement Michel Mietton pour son soutien et ses (nombreuses) relectures durant toutes ces années où il m’a poussé à donner le meilleur de moi-même, grâce à sa rigueur scientifique et à son expérience, tant dans l’enseignement que sur ce terrain qu’il connaît bien et où sa lecture du paysage et de ses dynamiques (sociale et naturelle) a été source d’inspiration. Je tiens à remercier également l’ensemble des acteurs du projet BVLac à Ambatondrazaka qui m’ont apporté un soutien technique et logistique qui a facilité mes séjours au lac Alaotra. Ils m’ont permis également de rencontrer Anja Razanakoto, qui m’a accompagné sur le terrain et qui s’est chargée de la difficile tâche d’interprète durant tous mes séjours. Nous avons formé un binôme et partagé des moments forts avec les familles, qui nous ont accueillis dans leur foyer, auxquelles je repense souvent et que j’espère revoir. A ma famille, à mes amis, je souhaite également adresser mes remerciements, car ils ont été là, tout simplement, à mes côtés et, car chacun à leur manière, ils m’ont apporté le soutien nécessaire dans ce long parcours qu’est une thèse. 2 Table des matières INTRODUCTION GENERALE 7 PREMIERE PARTIE : LE TEMPS PASSE DE L’AMENAGEMENT 11 HISTOIRE DE LA CONSTRUCTION D’UN TERRITOIRE AUTOUR DE L’EAU 11 1. LA CONQUETE DU BASSIN DU LAC ALAOTRA 14 1.1 LES PREMIERS HABITANTS ET LE FOND DE PEUPLEMENT SIHANAKA 16 1.2 LA CONQUETE MERINA 25 2. LA CONQUETE COLONIALE 29 2.1 LES ASPECTS FONCIERS 30 2.2 LES ASPECTS HYDRAULIQUES 39 3. LES PROJETS SUCCESSIFS DE L’ETAT MALGACHE 51 3.1 LES SOCIETES D’AMENAGEMENT ET LE NECESSAIRE REMEMBREMENT DES TERRES 51 3.2 LE TRANSFERT DE GESTION AUX PAYSANS ET LA POURSUITE DES AMENAGEMENTS 62 CONCLUSION PARTIE I 72 DEUXIEME PARTIE : LE TEMPS PRESENT DE L’AMENAGEMENT 74 LA GESTION DE L’EAU, DU BASSIN VERSANT A LA PARCELLE 74 1. DONNEES GENERALES SUR LE BASSIN VERSANT ALIMENTANT LE BARRAGE DE BEVAVA 75 1.1 OCCUPATION DU SOL DU BASSIN VERSANT DE BEVAVA 77 1.2 POPULATION DU BASSIN VERSANT DE BEVAVA 85 2. LES APPORTS EN EAU ET EN SEDIMENTS AU RESERVOIR 88 2.1 LES APPORTS D’EAU EN SAISON DES PLUIES 90 2.2 LES APPORTS D’EAU EN SAISON DITE SECHE 100 2.3 LES APPORTS EN TERRE 107 3 3. L’EVOLUTION DU PLAN D’EAU AU FIL DU TEMPS ET TYPOLOGIE ASSOCIEE 111 3.1 L’EVOLUTION DU PLAN D’EAU EN SAISON SECHE 111 3.2 L’EVOLUTION DU PLAN D’EAU EN SAISON CULTURALE 114 3.3 LES RELATIONS ENTRE L’EVOLUTION DE LA COTE DU LAC ET LES BESOINS 121 4. CONSOMMATION D’EAU DANS LES PERIMETRES IRRIGUES 123 4.1 FONCTIONNEMENT DU RESEAU ET CONSOMMATION GLOBALE DE L’EAU PAR CAMPAGNE 123 4.2 LA CONSOMMATION A L’ECHELLE DES ASSOCIATIONS D’USAGERS DU RESEAU (AUR) 126 CONCLUSION PARTIE II 139 TROISIEME PARTIE : D’EVENTUELLES SOLUTIONS POUR DEMAIN 140 PRODUIRE AILLEURS, MIEUX, AUTREMENT ? 140 1. UNE EXTENSION DES SURFACES DE PRODUCTION ? 145 1.1 EN AMONT DES PERIMETRES IRRIGUES ? 146 1.2 EN RIVE DROITE DE LA VALLEE MARIANINA ? 154 1.3 EN AVAL DES PERIMETRES IRRIGUES ? 158 2. PRODUIRE MIEUX SUR UNE MEME SURFACE, DES SOLUTIONS TECHNICIENNES IMPORTEES 162 2.1 LE SYSTEME DE RIZICULTURE AMELIOREE (SRA) ET LE SYSTEME DE RIZICULTURE INTENSIVE (SRI) : CHANGER LES FAÇONS CULTURALES 162 2.2 LE SEMIS SOUS COUVERTURE VEGETALE (SCV) : UN PACKAGE TECHNIQUE 170 2.3 COMPARAISON DES MODELES 175 3. PRODUIRE AUTREMENT : CHANGER LES PRIORITES 177 3.1 LES RIZIERES A IRRIGATION ALEATOIRE 178 3.2 PROMOUVOIR L’AGRICULTURE PLUVIALE, FAMILIALE ET LA GESTION INTEGREE DES RESSOURCES 184 3.3 DIVERSIFICATION DE LA PRODUCTION AGRICOLE 193 CONCLUSION PARTIE III 198 CONCLUSION GENERALE 202 BIBLIOGRAPHIE 207 LISTE DES ANNEXES 223 4 ANNEXE 1 : CARTE PHYSIQUE DU BASSIN DE L’ALAOTRA AU 1/500 000° 224 ANNEXE 2 : EXTRAIT DU MANUSCRIT DE FLACOURT (DE), 1661 225 ANNEXE 3 : LISTE DES PERIMETRES DE COLONISATION DANS LE BASSIN VERSANT DU LAC ALAOTRA 226 ANNEXE 4 : PLAN DE BORNAGE DU PERIMETRE DE COLONISATION N°15, 1919, SERVICE TOPOGRAPHIQUE DES DOMAINES, AMBATONDRAZAKA 227 ANNEXE 5 : LIMITE DU PERIMETRE DE COLONISATION N°15 EN 1965, D’APRES SCET COOPERATION, 1965 228 ANNEXE 6 : LES RESERVES INDIGENES DANS LE BASSIN DU LAC ALAOTRA 229 ANNEXE 7 : PLAN DE BORNAGE DE LA RESERVE INDIGENE N°11, SITUEE DANS LA VALLEE MARIANINA, 1958, SERVICE TOPOGRAPHIQUE DES DOMAINES, AMBATONDRAZAKA 231 ANNEXE 8 : DETAIL DU RESEAU D’IRRIGATION / DRAINAGE EN 1965 (SCET COOPERATION, 1965) 232 ANNEXE 9 : LES GRANDS PERIMETRES IRRIGUES A MADAGASCAR, D’APRES DROY, 1998 233 ANNEXE 10 : RAPPORTS CIREF 234 ANNEXE 11 : PLUVIOMETRIE ANNUELLE PAR CAMPAGNE (GRAPHIQUES) ET PLUVIOMETRIE MENSUELLE, NOMBRE DE JOURS DE PLUIE, ET CUMUL PLUVIOMETRIQUE (TABLEAU) DES CINQ POSTES DE MESURE DU BASSIN VERSANT ETUDIE, D’AMONT EN AVAL, PROJET BVLAC, J. ERISMANN, 2000-2011 235 ANNEXE 12 : MESURES DE PROFONDEUR DE LA NAPPE PHREATIQUE, MAI 2009 242 ANNEXE 13 : DONNEES AYANT SERVI A L’ANALYSE A L’ECHELLE NATIONALE (MAEP, FAO, CALCULS PERSONNELS) - N.B. LES CHIFFRES EN GRIS SONT DES ESTIMATIONS (EXTRAPOLATIONS). 243 ANNEXE 14 : RENDEMENT DE LA PRODUCTION RIZICOLE DANS LES PERIMETRES IRRIGUES VALLEE MARIANINA ET PC 15, D’APRES ANDRI-KO, 2009 244 ANNEXE 15 : LOCALISATION DES PERIMETRES IRRIGUES LORS DE L’AVANT PROJET D’AMENAGEMENT EN 1990 (SOURCE : PROJET BVLAC) 245 ANNEXE 16 : INFORMATIONS RELATIVES A LA FORET CLASSEE D’AMBOHILERO (CIREEF, 1962, AMBATONDRAZAKA) 246 5 ANNEXE 17 : ORIENTATIONS ET AXES STRATEGIQUES DU PNDR EN 2008 247 ANNEXE 18 : CRITERES POUR LA CLASSIFICATION EN ZONE RAMSAR DU BASSIN VERSANT DE L’ALAOTRA 248 ANNEXE 19 : SUPERFICIE DES SITES DE LA CONVENTION RAMSAR SUR LES ZONES HUMIDES DANS LE MONDE (SOURCE : HTTP://SITES.WETLANDS.ORG/STATPLANET/MAPS/STATPLANET.SWF) 249 ANNEXE 20 : RECAPITULATIF DES GRANDES ETAPES DU DISPOSITIF DE FAR A MADAGASCAR (BENE, 2012) 250 LISTE DES FIGURES 251 LISTE DES TABLEAUX 257 ACRONYMES ET ABREVIATIONS 259 6 Introduction générale C’est dans une Géographie, sinon globale du moins globalisante, tout à la fois physique et humaine, à l’interface nature-société, que nous avons souhaité inscrire notre thèse. Ce positionnement d’interface est aussi transdisciplinaire puisque notre insertion dans un projet de développement nous a conduit à travailler aux côtés de sociologues, économistes et agronomes entre autres. Cette approche transversale, ambitieuse, fait suite à un apprentissage de la recherche, réalisé à Madagascar depuis 2005, qui m’a permis d’appréhender les problématiques liées à l’environnement, à la gestion intégrée de l’eau et des sols, aux relations qu’entretiennent les acteurs locaux avec leur territoire. Les deux mémoires de master 1 et master 21 ainsi que cette thèse présentent ainsi une unité de lieu (la région du lac Alaotra, premier « grenier à riz » de Madagascar) et une unité thématique (la relation des Hommes à leur environnement).