La Race Wallonne
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2e ANNÉE. — N° 11. Samedi 15 Mars I913 LE NUMERO : 10 CENT. Le plus grand Arts Journal d'Art Théâtres de Mondanités la Belgique Sports de LIEGE TRIBUNE D'ART, LIBRE ET INDÉPENDANTE : an ON TRAITE A Belgique Un 5 francs. Directeur : Alfred LANCE. Tél. 3443 FORFAIT. ABONNEMENTS : ETRANGER : Un an 8 francs. ANNONCES : La ligne (en chronique, T et 3e pages), 50 centimes. En échos, 3 fr. La responsabilité des articles incombe à leurs auteurs. Rédacteur en Chef : Julien FLAMENT Les manuscrits non insérés ne Les articles anonymes ne sont pas insérés. sont pas rendus. Adresser tonte la correspondance aux Bureaux du Journal : RUE LULÂY, 2, Liège Défense de Il sera rendu, compte de tout ouvrage dont 2 exemplaires nous seront envoyés. reproduire les articles sans citer la source. est Les perroquets aussi ne peuvent-ils être typique à cet égard. Il faut encore Les Commentaires ïsTOS ARTISTES WALLONS LA RACE songer à nos ingénieurs et même à nos néglliigés?? N'avons-nous pas assez de com¬ WALLONNE ouvriers. Dans aucune nation, on ne voit mères, de conseillers communaux et de dé¬ proportionnellement une plus grande ac¬ putés à la faconde aussi ampoulée que mal¬ tivité que chez nous. Notre peuple lui- Une guinguette fameuse dans tout le pays faisante?... Laissons donc tout cela de côté. La notion des Races humaines est même, par sa collaboration constante de de Liège et qui fut chantée pendant deux Un mien voisin, humoriste impénitent, me combattue par les savants. Ils ne l'ad¬ génération en génération, aux mêmes in¬ siècle par tous les bons chansonniers wal¬ souffle qu'on pourrait, à la place des ani¬ mettent que pour dustries tenant au une les grandes collections sol, montre per¬ lons : «Le Petit Bourgogne», disparaît. maux, élever dans les cages des sectaires de humaines : race blanche, race noire. Les sévérance admirable. Malgré toutes les Elle était située en vue die la Meuse, au toutes couleurs qui acquerraient là une inu¬ races française, allemande, wallonne, crises, l'émigration n'a jamais été en flanc du coteau de Sclessin, sur une col¬ sitée tolérance ; des gendarmes à qui la capti¬ etc., n'ont pas de réalité à leurs yeux. honneur dans aucune région de la Wal¬ line jadis couverte de vignes, où le poète vité ferait perdre le goût du sang qui s'em¬ Elles n'ont pas conservé la pureté que lonie. Albert Mockel raconte volontiers qu'il fit, pare d'eux dès qu'on les en l'on place armés face remarque dans les races animales Ce qui fait tort aux Wallons, c'est dans sa jeunesse la vendange. de leurs semblables; des capitalistes qu'on ou végétales. Celles-ci se maintiennent qu'on leur reproche de ne pas avoir les Elle avait été fondée au début du XVIIIe réduirait à la. portion congrue (café et tar¬ par une sélection systématique qui évite qualités des Flamands. Malgré tous les siècle et le retour depuis ce temps c'était le vide-bou¬ tines sans beurre), tout en les obligeant à tra¬ de l'un à l'autre des types défauts qu'on nous attribue, il faut créateurs. Le teilles préféré des Liégeois. vailler quatorze heures par jour; mais, j'ai métissage humain n'est pas croire que nous ne sommes pas si peu sé¬ Mais la banlieue industrielle a envahi les laissé mon voisin et sa plaisante imagina¬ soutenu, l'entrecroisement se complique rieux qu'on le dit, puisque ce sont les vignes de Sclessin., comme celles de Vive- tion. constamment. Les savants ne peuvent Wallons qui ont fait la Belgique. races gnis ; et du vignoble du Petit Bourgogne, Pour parler sérieusement, de nombreux donc confesser l'existence de deux Pendant trois quarts de siècle, les ef¬ en il ne reste plus <~'ie le nom de Côte d'O- forts pourraient être tentés, étaniti donné le Belgique, au sens absolu du mot. Wallons, négligeant ce qui pouvait orner Mais il donné à une rue ouvrière. On y buvait cn- voisinage du Palais des Beaux-Arts. y a moyen de s'entendre tout la vie de leur petite nation, se sont atta¬ de même. Le oore, cependant, dans ces derniers temps, Par ces temps d'eugénisme, d'hygiène et professeur E. Houzé, de chés à faire de la Belgique ce qu'elle l'Université de dans la Bruxelles, et le regretté est : ils ont créé son organisation politi¬ guinguette, du vin de Huy. de sport, le Jardin d'Acclimatation possède Julien Fraipont, de l'Université de Liè¬ que et administrative, économique et Maintenant, le Petit Bourgogne disparaît, des emplacements superbes et adaptables ge, ont reconnu l'existence et déterminé financière. Accomplissant leur devoir avec le vin de Liège et avec tous, les usages pour des terrains d'entraînements sur les¬ les caractères des de la vie types dominants en pour le bien commun, ils ont travaillé liégeoise d'autrefois. Dut moins, quels évolueraient nos. Clubs de «foot-ball,» Wallonie et en Flandre, montré le main¬ sans souci de l'ingratitude possible, au¬ Le souvenir de cet aimable Jieu restera-t-il de «raci'ùg» ou de «tennis.» Pourquoi, à tien de ces types à travers le temps, leur jourd'hui évidente. Ils peuvent se res¬ dans le peuple conquis par » brasserie al¬ exemple de Londres et de Paris, n'amoncel¬ corrélation avec des types primitifs : le saisir : on ne saurait anéantir tout le lemande. lerait-on pas, d'endroit en endroit, des pis¬ Flamand avec le type dit germanique, bien qu'ils ont fait. Jadis, tous les endroits de plaisir chers tes de sable fin et propre, où se rouleraient le Wallon avec le type néolithique. aux Oscar COLSON. Liégeois portaient des noms de France. les igamins et les fillettes ? Suivant ces savants, le type wallon C'étaient, avec le Petit Bourgogne, les guin¬ Ce serait faire œuvre d'excellente, puéri¬ est de taille inférieure à celle du Fla¬ guettes de Kin.kempois, La Folle Pensée, culture. Pourquoi encore ne créerait-on pas mand ; sa tête est ronde (brachycépha- Une conférence — fort applaudie — sur ce Ma Campagne, Le Champ des Oiseaux, Pe¬ un théâtre de verdure à la disposition de nos sujet, a été donnée par M. O. Colson, à le), à pommettes légèrement saillantes; tit Paradis '1U. P. des A. E. de l'Ecole moyenne. ; les théâtres créés en ce temps nombreux cercles dramatiques. ? Sans. comp¬ il a le nez court, la mâchoire inférieure s'appelaient Fontainebleau, Le Pavillon de ter qu'il y aurait pour notre ami Schroeder légèrement rentrée, les yeux foncés, les A/VVVV\/VVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVVV\ Flore. La Comète un café encore en vogue un beau motif de donner de l'extension à cheveux châtains ou noirs. fut baptisé Petit Trianon. son Théâtre 'Wallon avec des représentations Les historiens suivent généralement Aujourd'hui, l'invasion allemande, qui ne les anthropologues dans leurs conclu¬ populaires où le travailleur rencontrerait l'a¬ se manifeste pas seulement dans l'industrie sions. Ils en sont à nier l'influence des grément d'une distraction bien régionale et et dans le commerce liégeois, mais aussi, l'inspiration d'un incomparable bol d'air, ce races sur les événements. Michelet déjà et sans discrétion, dans la rue, a étouffé la disait qu'il fallait se résoudre à en res¬ qui serait préférable aux spectacles clos qui plupart des vieilles habitudes locales, et les l'intoxiquent. treindre l'influence. Camille Jullian a lieux de M. Corneil DE THORAN, exprimé récemment la même opinion; spectacle s'appellent Wintergarten, Et pour les expositions florales, quels lo¬ Walhalla, Rég.ina, Kursaah caux Pirenne, en Belgique, la professe. Per¬ Rathskeller, Ba- n'offrirait-on pas aux horticulteurs ? Premier chef d'orchestre du Théâtre Royal de la Monnaie varia. sonne ne nie pourtant qu'il y ait des J'imagine aussi quelle grâce particulière Les Un notre Depuis le Wallons et des Flamands. Et l'histoire, Liégeois du bon vieux temps allaient un tel cadre prêterait à des conférences et Liégeois, élève de Conserva¬ départ du cappelmeister al¬ manger tarte «chez toire, où il eut pour maîtres MM. Fran¬ lemand, M. Corneil de Thoran assume malgré tout, apporte quelques précisions de la «dorée» Rentier», à des. concerts, sans cinéma..., mais dans des fraises «chez et de façon brillante les fonctions de dans notre ordre d'idées. Les magis¬ Chaumont», en buvant le la réconfortante clarté. çois Duyzings, Sylvain Dupuis Théo¬ pre¬ vin des dore Radoux. Il débuta dans la carrière mier chef en titre, et il vient d'être trales études de M. Godefroid Kurth ont Sur collines, puis ils allaient danser le Notez que la réalisation de ce projet néces¬ quelques gens et autres théâtrale comme Menuet au pjaniste-organiste au réengagé en cette qualité pour un nou¬ démontré définitivement que les Wallons Palais des Fleurs. site bien plus de goût et d'initiative des- or¬ andouilles.... Théâtre des Arts de Rouen. Il fut en¬ veau terme de trois ans. ne sont pas des Germains romanisés, Aujourd'hui on va boire l'Augustinerbrau, ganisateurs que d'ar°ent des contribuables!. suite second chef d'orchestre mais des dévorer de à l'Opéra Tout dernièrement encore, M. Corneil Celtes romanisés. Et la con¬ Ils sont grands, ils sont petits, ils sont petites saucisses, des «Restaura- En résumé : du sport, de l'hygiène, des de Nice et à Béziers, de Thoran a statation est très tion-Schmittchen», des «Sardellansschnitt puis premier chef présidé à la création de importante, puisqu'elle gras, maigres, chauves ou chevelus, ils jeux, de l'art, parmi la lumière, parmi la à ne chen» dans les brasseries Brest, Amiens, Tunis, Nîmes et Gand.