RAPPORT D’ACTIVITÉS 2015 Bonjour alors, je suis venu vous parler et vous raconter mes difficultés.

Alors moi, je suis un garçon homosexuel, je vis dans une famille entièrement homophobe.

Je souffre depuis presque 4 ans, depuis le moment où j’ai avoué ça à ma mère, quand j’étais en 3e.

L’assistante du collège a essayé de m’aider, elle a envoyé une lettre au juge et au conseil général pour me faire partir de chez moi. Le problème, c’est que comme j’étais mineur, je ne pouvais sortir de chez moi qu’avec l’accord de mes parents. Le conseil général a appelé pour parler avec mes parents, ils ont tout fait pour leur faire comprendre que je ne suis pas malade, que je n’avais pas eu le choix de choisir ça.

Devant le conseil général, mes parents disaient : « on ne lui a rien fait, on ne veut pas qu’il soit comme ça », et quand on est rentré, ils m’ont menacé, mon père m’a frappé, et personne me croit. J’ai tout fait : j’ai pris plusieurs rendez-vous avec le conseil général et ils essayent toujours de me remettre vers ma famille et pensent qu’ils vont m’accepter. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que ma famille est musulmane, que pour eux c’est interdit, et s’ils le découvrent, ils me tuent.

Ma mère, elle ne me laisse pas sortir nulle part. Dès que je suis en retard de 15 minutes, elle me fait un scandale, elle m’a déjà grillé parce que je parlais avec des mecs. Du coup, maintenant, elle me menace dès que je ne fais pas ce qu’elle me demande, et elle dit qu’elle va le dire à mon père pour qu’il me frappe.

Si un jour mon père est au courant de ça, il va me tuer.

Maintenant, je suis majeur, j’ai 18 ans, presque 19, tout ce que je veux de vous est de m’aider de sor- tir de chez moi discrètement. Ce sont mes parents, je ne peux pas porter plainte contre eux. Enfin, ça reste mes parents quoi, je ne veux pas leur faire du mal, je veux juste m’éloigner d’eux discrètement. S’il vous plaît, aidez-moi, je suis vraiment en souffrance depuis 4 ans, j’ai failli me suicider l’année dernière. Je souffre jour et nuit, je ne dors pas la nuit, j’ai une peur horrible, j’ai toujours mal au ventre, une peur qui ne finit jamais.

J’ai contacté SOS homophobie et ils m’ont proposé de vous parler par ce mail puisque je n’ai pas de numéro de téléphone et j’espère que vous lirez ce message, et que vous avez une solution pour mon problème. Il m’a demandé de vous donner ça pour notre trace de conversation, merci au revoir et à bientôt. SOMMAIRE

L’ASSOCIATION NATIONALE...... 4 Organisation...... 5 Quel public… dans quel contexte ?...... 7

LES ACTIONS RÉALISÉES...... 12 L’accueil et l’écoute...... 13 L’accompagnement social et la réinsertion...... 13 L’accompagnement psychologique...... 14 L’hébergement temporaire...... 16 Formation, sensibilisation et prévention...... 16 Une professionnalisation accrue...... 20 Une reconnaissance qui se développe...... 22 Une communication exponentielle...... 25 Le Refuge cultive les projets originaux...... 28 Rencontres inter-Refuge...... 30

CONCLUSION ET REMERCIEMENTS...... 33 Conclusion...... 34 Remerciements...... 34 CHAPITRE

L’ASSOCIATION NATIONALE p. 6 Organisation p. 7 Quel public… dans quel contexte ?1 Association Nationale Le Refuge Reconnue d’utilité publique 75, place d’Acadie - 34000

Rapport d’activités 2015

ORGANISATION

L’Association nationale Le Refuge a été déclarée comme asso- ciation loi 1901 à but non lucratif le 8 janvier 2003 et publiée au Journal officiel du 22 février 2003.

L’association a été reconnue d’utilité publique le 16 août 2011 et publiée au Journal officiel du 18 août 2011.

Son siège social se situe 75, place d’Acadie, 34000 Montpellier.

Au 31 décembre 2015, sept délégations existent en :

ƒƒ (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées) ƒƒ (Île-de-France) ƒƒ (PACA) Inauguration des locaux du Refuge de Perpignan par Mme Ségolène ƒƒ (Rhône-Alpes) Neuville, secrétaire d’État chargée ƒƒ (Nord-Pas-de-Calais-Picardie) des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, et Mme Her- ƒƒ Saint-Denis (La Réunion) meline Malherbe, présidente du dé- ƒƒ Bordeaux (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes) partement des Pyrénées-Orientales.

Ainsi que huit antennes validées par le conseil d’administration :

ƒƒ Pyrénées-Orientales ƒƒ Vaucluse ƒƒ Corse ƒƒ Bas-Rhin ƒƒ Doubs ƒƒ Alpes-Maritimes ƒƒ Ille-et-Vilaine ƒƒ Hérault

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Organigramme NICOLAS NOGUIER Président

CONSEIL D’ADMINISTRATION Françoise Laborde Leslie Roncaglia Vice-présidente Secrétaire générale Karine Baudoin Catherine Brandwyk Véronique Lesage Attachée de presse Trésorière Administratrice/Coordonatrice

Denys Bernard Johan Cavirot Johan Cavirot Administrateur Administrateur FRÉDÉRIC GAL Webmaster Siège Directeur général Karim Abou El Seoud Marie-Bénédicte Melton Christophe Caulier Administrateur Administratrice Chargé de Alexandre Delcant Gildas Leprovost communication externe Administrateur Administrateur Pascal Petit Frédéric Gal Philippe Sarrade Chargé des relations Administrateur Administrateur avec les médias télévisés

Élodie Briones Philippe Lasterle Administratrice Administrateur

Délégation départementale du Laurent Perez Doubs Chargé de développement Marc Borey

Morgane Leroux Délégation départementale de Chargée de Corse communication interne Sarah Lanselle

Délégation départementale du Marie Galeffi Bas-Rhin Assistante de direction Junel Guillaume-Kreel

Véronique Lesage Délégation départementale d’ Responsable de Ille-et-Vilaine la ligne d’urgence Emma Guiguen

DÉLÉGATION DU NORD- DÉLÉGATION DE LA RÉUNION DÉLÉGATION D’ÎLE-DE-FRANCE PAS-DE-CALAIS-PICARDIE Thierry Grondin Clio Léonard Laurent Perez Délégué régional et départemental Déléguée régionale Délégué régional Adjointe : Claire Hermant Déléguée départementale de Paris Délégué départemental du Nord

DÉLÉGATION D’AQUITAINE- DÉLÉGATION DE PACA DÉLÉGATION DE MIDI-PYRÉNÉES- LIMOUSIN-POITOU-CHARENTES LANGUEDOC-ROUSSILLON Christophe Chaussé Frédéric Gal Délégué régional Serge Perrody Délégué régional Délégué départemental des Délégué régional Délégué départemental de Gironde Bouches-du-Rhône Délégué départemental de Haute-Garonne Adjoint : Laurent Citonne Adjoint : Christophe Roumestan Adjoint : Frédéric Gal

DÉLÉGATION D’AUVERGNE- Délégation départementale du Délégation départementale des RHÔNE-ALPES Vaucluse Pyrénées-Orientales Jérémie Dekeister Christophe Roumestan Jean-Christophe Plas Délégué régional Délégué départemental du Rhône Délégation départementale des Délégation départementale de l’ Adjointe : Myriam Petit Alpes-Maritimes Hérault Bruno Turin Frédéric Gal

VOLONTAIRES DU SERVICE CIVIQUE 6 Association Nationale Le Refuge Reconnue d’utilité publique 75, place d’Acadie - 34000 Montpellier

Rapport d’activités 2015

Objectifs

Ses objectifs sont les suivants :

ƒƒ Administrer et gérer tout établissement, service ou structure concourant à la réalisation de l’objet de l’association. ƒƒ Promouvoir des modes d’accueil, de prise en charge et d’intervention variés et adaptés, répon- dant aux besoins spécifiques et évolutifs des personnes accompagnées. ƒƒ Sensibiliser les pouvoirs publics à la détresse du public concerné. ƒƒ Favoriser et mettre en œuvre toute étude, recherche, action ou formation ayant pour sujets l’ado- lescence et l’homosexualité. ƒƒ Établir des partenariats avec toute organisation reconnue, privée ou publique, agissant dans le même champ d’action que l’association. ƒƒ Organiser ou participer à toute action ayant pour objectif la lutte contre l’homophobie, et ce, dans tous les domaines : scolaire, social, culturel, familial, associatif ou professionnel, et favoriser ainsi, auprès de la société, la compréhension et l’acceptation de la diversité sentimentale et sexuelle des adolescents et jeunes majeurs. ƒƒ Intervenir dans les établissements scolaires afin de sensibiliser les jeunes adolescents à la problé- matique de l’homophobie. ƒƒ Sensibiliser les professionnels du secteur social et médico-social à la thématique de l’homophobie et de ses conséquences. ƒƒ Intervenir dans le milieu carcéral auprès du public et des équipes de professionnels. ƒƒ Assurer une cellule d’écoute, de soutien et de médiation familiale. ƒƒ Promouvoir une prévention des pratiques à risques, notamment dans la lutte contre le VIH, les IST et les MST. ƒƒ Participer à la lutte contre le suicide.

De plus, l’association constitue une personne morale. Elle dispose donc de la capacité juridique et peut, à ce titre, exercer toute action en justice aussi bien en demande qu’en défense.

QUEL PUBLIC… DANS QUEL CONTEXTE ?

L’association accueille des jeunes garçons et des jeunes filles de 18 à 25 ans (avec une moyenne d’âge de 21 ans) en situation d’isolement du fait de leur attirance pour une personne de même sexe.

Ils sont en outre dans une situation de rupture familiale avérée et/ou connaissent des rapports très conflictuels au sein de leur famille, ce qui laisse craindre un danger potentiel, tant sur le plan physique que psychologique. Ils sont également, parfois, dans le déni de leur orientation sexuelle.

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Quelquefois, un éloignement géographique, via un séjour de rupture loin de la commune au sein de laquelle ils sont stigmatisés, s’avère bénéfique.

Le public s’adresse spontanément au Refuge (site web, plaquettes, affiches…) ou est adressé à l’asso- ciation par des structures sociales sensibilisées à nos actions, telles les missions locales des jeunes (MLJ), ou par des travailleurs sociaux indépendants.

Il s’agit souvent de jeunes de milieux modestes, même si tous les milieux sociaux sont concernés. Certains profils sont surreprésentés : ƒƒ jeunes issus de familles pratiquantes, ƒƒ jeunes ayant un parcours d’aide sociale à l’enfance, confrontés à un double abandon.

On retrouve chez eux toutes les conséquences liées à l’errance, accentuées par l’isolement et le mal- être psychologique liés au rejet : ƒƒ dépendances : toxicomanie, alcoolisme, ƒƒ prises de risques, d’où une surreprésentation des jeunes exposés au VIH et aux IST, ƒƒ processus d’autodestruction, avec des scarifications très présentes chez les jeunes accompagnés, du fait de l’image dégradée qu’ils ont d’eux-mêmes, ƒƒ le recours à la prostitution de survie.

Nombre de jeunes hébergés par la structure en 2015 : 194. Leur âge moyen est de 21 ans.

Proportion de garçons (en orange), de lles (en vert) Nombre de jeunes hébergés par le Refuge selon leur âge en 2014 (jaune) et en 2015 (en bleu) et de jeunes transidentitaires (en jaune) en 2014 et 2015. 41 40

37 39 34 34

69 % 29 29 25 77 %

18 17 17

13 13 11 9 11 24 % 17 % 5

4 6 % 7 % 2 1 2 2014 2015 17 ans 18 ans 19 ans 20 ans 21 ans 22 ans 23 ans 24 ans 25 ans 26 ans 27 ans 28 ans

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Origine géographique des jeunes hébergés au Refuge en 2014 (en rouge) et en 2015 (en bleu) Nord-Pas- de-Calais (20)

Grand Est (8)

20 Île-de- France (31) Grand Ouest (7) 24 Alsace (3)

31 7 Centre (2) Rhône-Alpes Étranger (10) Bordeaux (16) (26)

5 23 8 26 PACA (25) DROM COM 7 Midi-Pyrénées Languedoc- (14) Roussillon (25)

Corse (1) 25 10 27 26 1

Situation des jeunes à leur entrée en 2014 (à gauche) et en 2015 (à droite)

Sans logement - à la rue (51) Sans logement - Location (2) à la rue (49) FJT/CHRS (20) Autre délégation (4) Prison (1) MECS (3) Autre FJT/CHRS (7) Hôpital (3) délégation (22) Location (4) Autre (5)

Sans logement - Sans logement - chez un tiers (83) chez un tiers (59)

Milieu familial (62) Milieu familial (57)

Situation des jeunes à leur sortie du dispositif en 2014 (à gauche) et en 2015 (à droite)

Autre Retour dans délégation (9) Hôpital (1) la famille (22) Hôtel, résidencesociale(4)

FJT (24) Logement Logement autonome (47) autonome (35) FJT (9) Autre délégation (3) CHRS (4) Départ SCV (1) volontaire (32) Retour dans Arrêt de Départ volontaire la famille (38) l’hébergement (25) (39)

Arrêt de l’hébergement (27)

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Situation nancière des jeunes à leur entrée en 2014 (à gauche) et en 2015 (à droite)

Sans ressources (83 %) Sans ressources (74 %) Emploi (9 %) Allocations diverses (7 %) RSA (0 %) Allocations diverses (14 %) Emploi (6 %) Ressources familiales (2 %) RSA (1 %) ASE (2 %) Service civ. (1 %) ASE (1 %) Ress. familiales (1 %)

Situation nancière des jeunes à leur sortie en 2014 (à gauche) et en 2015 (à droite)

Allocations diverses (8 %) Sans ressources (55 %) RSA (1 %) Sans ressources (46 %) Emploi (24 %)

Emploi (24 %) Allocations diverses (8 %)

Ressources familiales (2 %) RSA (9 %) ASE (3 %) NSP (4 %) Ressources familiales (8 %) Autres (6 %)

Certains jeunes LGBT sont confrontés à un rejet familial qui peut se manifester par des situations de pressions psychologiques, voire de violences physiques telles, qu’ils sont contraints de fuir cet environ- nement, quand ils n’y sont pas forcés dès les premiers jours de leur majorité.

Les adolescents homosexuels disposent en outre de peu de modèles auxquels « se raccrocher » et ils sont confrontés à de nombreuses pressions sociales visant leur adhésion au modèle hétérosexuel dominant. L’homosexualité fait ainsi encore souvent l’objet de représentations négatives et les jeunes qui ne correspondent pas aux stéréotypes de masculinité ou de féminité normés doivent composer avec cette réalité pour tenter de construire une image positive d’eux-mêmes. Les adolescents, fragili- sés, sont ainsi isolés, ce qui contribue à la dégradation de l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes et conduit inexorablement à un mal-être dont les conséquences peuvent être très douloureuses voire tragiques : décrochage scolaire, consommation abusive de drogues et d’alcools, comportement sexuel à risques, suicide.

D’un point de vue contextuel, les adolescents victimes d’homophobie ont en effet, paritairement, sept à treize fois plus de risques de tenter de mettre fin à leurs jours que les jeunes hétérosexuels* .

* Des études américaines, canadiennes, australiennes et néo-zélandaises ont en effet établi une surmortalité suicidaire chez les homosexuels par rapport à la population générale. Pour la première fois en France, une étude dirigée par le docteur Marc

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D’autre part, l’étude ** menée en 2012 par Isabelle Chollet et Michel Dorais sur un échantillon de 500 jeunes gays et lesbiennes interrogés par le biais du site internet du Refuge, révélait que les jeunes homosexuels avaient un taux de suicide plus élevé et présentaient plus de risques de faire une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuels.

Tel est le constat alarmant qui mobilise les bénévoles du Refuge. L’Association nationale Le Refuge a donc pour vocation de prévenir et de rompre cet isolement en proposant :

ƒƒ un hébergement temporaire, ƒƒ un accompagnement social et psychologique, ƒƒ une écoute et une médiation familiale, ƒƒ de la prévention par le biais d’interventions en milieu scolaire, auprès des professionnels du social, et en milieu carcéral.

Shelly – médecin de santé publique et responsable du centre de dépistage anonyme et gratuit de l’hôpital parisien Fernand Widal –, dévoilée par le quotidien Le Monde le 10 septembre 2005, montrait que les homosexuels âgés de 16 à 39 ans avaient treize fois plus de risques de faire une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuels. **« Être homo aujourd’hui en France ». Cette étude confirmait les chiffres issus des études américaines, canadiennes et australiennes qui révèlent, chez les homosexuels, des chiffres de « sursuicidabilité » variant de six à treize (Bel et Weinberg, 1978 ; Baglay et Tremblay, 1997).

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CHAPITRE

LES ACTIONS RÉALISÉES p. 13 L’accueil et l’écoute p. 13 L’accompagnement social et la réinsertion p. 14 L’accompagnement psychologique p. 16 L’hébergement temporaire p. 16 Formation, sensibilisation et prévention p. 20 Une professionnalisation accrue p. 22 Une reconnaissance qui se développe2 p. 25 Une communication exponentielle p. 28 Le Refuge cultive des projets originaux p. 30 Rencontres inter-Refuge

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L’ACCUEIL ET L’ÉCOUTE

L’accueil est assuré par nos équipes dans les locaux d’accueil de jour (ouverts toute l’année), et par le biais de la ligne d’urgence, financée grâce au ministère de l’Intérieur.

La ligne d’urgence fonctionne 24 h / 24, 7 j / 7 et est coordonnée par Véronique Lesage. Les jeunes peuvent nous contacter très librement par textos, courriels, appels…

Elle a reçu cette année 1 149 appels (contre 802 l’année dernière), ce qui représente environ 1 000 heures d’écoute et plus de 50 000 textos échangés avec les jeunes. Ce sont des heures d’écoute active, de soutien pour des jeunes ayant souvent envie de parler, de déverser le « trop-plein ».

Or, l’absence de réponse à ces appels de détresse est « criant », surtout lorsqu’on constate que la majorité des tentatives de suicide surviennent au cours de l’adolescence, alors que ces jeunes gens se trouvent isolés, sans groupe social d’appartenance, et aux prises avec un rejet réel ou anticipé de la part du milieu familial. Leur rejet au sein même des dispositifs existant (personnel non formé, non sensibilisé, voire homophobe) est alors insoutenable pour ces jeunes gens qui, livrés à eux-mêmes et souvent désespérés, ne bénéficient d’aucun conseil, d’aucune écoute, d’aucun guide pour une réinté- gration dans la société.

En plus de la ligne d’urgence, des permanences sont organisées dans les délégations, qui accueillent sans jugement et dans le respect de l’autre les personnes venant pousser la porte.

L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL ET LA RÉINSERTION

Le ou la jeune est alors reçu(e) par un bénévole et est obligatoirement réorienté(e) vers un travailleur social de la structure.

Après une prise de contact progressive avec le jeune, un entretien préliminaire établit la confiance et permet au travailleur social de repérer les besoins. Cette évaluation de la situation est la garantie d’envisager au mieux, et au plus près des besoins, la réponse adéquate, car différentes problématiques peuvent être mises en évidence.

Un projet de vie individualisé est conçu avec le jeune, définissant ainsi les modalités de son accompa- gnement, des conditions d’accueil, des engagements de chaque partie.

Par le biais du projet de vie individualisé (PIV), le Refuge veut développer une démarche active de co- construction, au cours de laquelle le jeune n’est pas spectateur des décisions prises, mais bien acteur de sa propre réussite. Le PIV permet de respecter le rythme de réflexion et d’action du jeune.

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L’accompagnement social se réalise sous la forme de rendez-vous individuels, au rythme minimum d’une fois par semaine, pour suivre l’évolution de la situation.

Dans les premiers temps, un accompagnement à l’accès aux aides légales (par exemple, pour l’obten- tion de la couverture médicale universelle, ou CMU) ou aux initiatives locales est nécessaire. En effet, pour la plupart, les jeunes qui intègrent les appartements n’ont pas encore ouvert leurs droits et ils ne connaissent pas les associations locales.

Dans un second temps l’accompagnement à la recherche d’emploi est mis en place, parallèlement à l’accès à l’atelier de recherche d’emploi, animé par une bénévole en lien avec le travailleur social. L’absence de ressources des jeunes à leur entrée en appartement-relais explique la volonté du Refuge d’accompagner le jeune dès son arrivée dans ses recherches d’emploi ou de formation.

Lorsque la situation de la personne est suffisamment stable, notamment sur le plan professionnel, l’accompagnement est alors réorienté vers la recherche d’un logement.

Outre les démarches strictement administratives ou liées à l’emploi et au logement, le travail proposé par l’association porte aussi sur l’apprentissage, par le jeune, d’une bonne gestion de la vie quoti- dienne : tenue des appartements-relais, gestion efficace d’un budget maîtrisé, mais aussi gestion des tensions et des conflits générés par la cohabitation.

Enfin, rappelons que le travail du travailleur social s’inscrit, de plus, dans une démarche de partena- riat de réseau. Cela permet un meilleur accompagnement des jeunes dans leur recherche d’emploi pour les mener vers une autonomie financière et un logement autonome, mais aussi vers l’insertion sociale.

Plus de 264 jeunes ont été accompagnés par 14 travailleurs sociaux de la structure (salariés et béné- voles).

L’ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE

En parallèle, un accompagnement psychologique est réalisé par des psychologues diplômées. Cet espace est pensé « comme un soutien, afin d’aider les jeunes accompagnés à comprendre qui ils sont et vers quoi ils veulent aller » (Isabelle Chollet, psychologue au Refuge de Montpellier).

Une relation de confiance est établie entre le psychologue, qui respecte les engagements éthiques de confidentialité, et le jeune.

Sophie Duquesne, psychologue à la délégation de Paris, explique que « de façon générale, tous les jeunes ont été confrontés à l’homophobie à différents degrés et dans différentes sphères (familiale,

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scolaire, travail, amical…). Dans leur famille le rejet est parfois brutal suite à la révélation volontaire ou non de l’homosexualité, donnant lieu à une expulsion ou à un chantage (par exemple, soit tu changes, soit tu t’en vas ; soit tu changes, soit tu n’es plus mon fils ou ma fille).

Parfois ce chantage est progressif donnant lieu à de multiples violences plus ou moins insidieuses, jusqu’au départ provoqué ou exigé. Parfois le rejet, ou la mise à la porte ne vient que d’un des deux parents (le plus souvent le père ou le beau-père) mais l’autre parent (très généralement la mère) se montre soit impuissant à protéger son enfant, soit passif, à moins que ce parent collabore plus ou moins franchement avec le parent rejetant ».

Certains jeunes accompagnés peinent à envisager un suivi avec une psychologue. Les raisons en sont multiples : ƒƒ déni de leurs difficultés ƒƒ angoisse de se dévoiler, ƒƒ peur d’aller plus mal si on parle de ses problèmes.

Ceci explique la réticence de nombreux jeunes à venir au premier rendez-vous et le nombre important d’absences lors de celui-ci. Pour d’autres, c’est revenir qui sera difficile : plusieurs jeunes ne reviendront pas à un second rendez-vous.

Afin de permettre aux jeunes de ne pas voir la psychologue comme une « ennemie », mais comme un soutien, une thérapie par le jeu et la créativité a été développée, et mise en place dans deux déléga- tions : Montpellier et Marseille.

Isabelle Chollet, première à en avoir introduit l’usage, développe sa démarche : « Cet espace thérapeu- tique leur permet d’exprimer leur passé difficile : passé qu’ils arrivent parfois à exprimer, mais passé qu’il n’est pas forcément facile d’entendre des autres : “J’ai déjà mes soucis, j’en ai marre d’entendre ceux des autres, même si ça me fait du bien de voir que je ne suis pas tout seul à le vivre”.

Cette thérapie peut leur permettre d’aborder les difficultés sous un autre angle et de façon moins abrupte. L’approche incite les patients à s’appuyer sur leurs potentialités. Ils peuvent donc en consul- tation être dans leur rythme et traiter des sujets bons pour eux.

Il est essentiel dans le cadre de séances de thérapie de leur faire prendre conscience de la manière dont ils réagissent, de façon à ce qu’ils comprennent leur comportement et essayent d’en avoir un regard un peu plus critique. Il est important pour eux de (re)trouver un sens à leur vie.»

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L’HÉBERGEMENT TEMPORAIRE

Afin de pallier l’urgence de la rue, le Refuge propose donc un hébergement temporaire dans des appar- tements-relais, ou de manière ponctuelle dans des structures hôtelières.

Appartement-relais à Montpellier. Appartement-relais à Bordeaux.

L’hébergement est encadré par les salariés et/ou les bénévoles de chaque délégation qui organisent des contrôles réguliers, qui accompagnent les jeunes dans leur quotidien et vers l’autonomie (cuisine, ménage, etc.). L’association promeut des modes d’accueil, de prise en charge et d’intervention variés et adaptés, répondant aux besoins spécifiques et évolutifs des personnes concernées.

FORMATION, SENSIBILISATION ET PRÉVENTION

Cinquième axe fort du Refuge, la formation est un outil essentiel proposé au grand public, mais aussi au public spécialisé : professeurs, travailleurs sociaux, étudiants travailleurs sociaux…

Sensibilisation scolaire

Dans le cadre de ces formations et de ces sensibilisations, le Refuge est intervenu à l’école ESG mana- gement de Paris, ainsi qu’au lycée hôtelier de Biarritz.

L’association a également été conviée au Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active (CEMEA) de l’Hérault pour y rencontrer de futurs éducateurs spécialisés.

Obtenant l’agrément d’intervention en milieu scolaire (IMS) en 2014, le Refuge est intervenu cette année auprès de plus de 1 228 élèves, soit 62 classes et 80 enseignants.

Initié par le directeur général du Refuge, cet axe de prévention permet chaque année de sensibiliser des milliers d’élèves scolarisés dans des établissements d’enseignement général ou professionnel de toute la France :

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ƒƒ lycée Gorges Frêche, Montpellier (34), ƒƒ collège Saint-Charles, Pignan (34), ƒƒ lycée Jean Macé, Vitry-sur-Seine (94), ƒƒ lycée Henri IV, Béziers (34), ƒƒ lycée Martin Luther King, Lyon (69), ƒƒ lycée Antonin Artaud, Marseille (13), ƒƒ lycée Saint-Benoist-de-l’Europe, Bagnolet (93), ƒƒ lycée Champollion, Montpellier (34), ƒƒ lycée Charles de Gaulle, Londres (Royaume-Uni), ƒƒ collège Jean-Baptiste Bieules, Couiza (11), ƒƒ lycée Georges DUBY, Aix-en-Provence (13), Exemples de définitions de l’ho- ƒƒ IUT Auxerre (89), mosexualité et de l’homophobie : des interventions plus que jamais ƒƒ lycée La Calade, Marseille (13), nécessaires. En haut : « Là d’où je viens, les gens comme vous se font D’autres établissements ont sollicité le Refuge, mais les interven- pendre. » En bas : « Vous méritez tions n’ont pas pu se faire, faute de temps, de moyens humains la prison. C’est sale ce que vous faites. » et « L’homosexualité est ou de concordance des emplois du temps respectifs. une chose qui va à l’encontre de la nature, même les animaux ne pra- En Ardèche, l’action continue de Cathy Devignard a permis au tique (sic) pas. » Refuge de réaliser des IMS auprès de quatre établissements, ce qui constitue un véritable travail de fond.

La méthode mise en place dans le cadre des IMS consister à tout d’abord écouter leurs préjugés et leurs stéréotypes, de manière générale puis de manière plus ciblée, sur l’homosexualité. Les discours que nous entendons lors de ces interventions justifient pleinement ces dernières. Ensuite, les intervenants s’attachent à déconstruire les idées reçues, fortement ancrées chez la plu- part des lycéens, et à les amener à réfléchir sur l’origine de leurs préjugés et de leurs comportements, à se positionner au moyen d’une réflexion personnelle et à envisager, le cas échéant, de se mettre à la place de leur camarade brimé et insulté.

En 2015, 1 228 élèves ont été sensibilisés (1 186 en 2014) avec une répartition hommes (615) et filles (613) à parité quasi parfaite.

Les résultats des questionnaires adressés aux élèves montrent que : ƒƒ 89 % d’entre eux ont jugé l’intervention utile (identique à 2014), ƒƒ 95 % ont trouvé l’intervention claire,

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ƒƒ 88 % ont estimé qu’il leur avait été facile d’intervenir (+ 4 % par rapport à 2014), ƒƒ 78 % ont acquis des connaissances, ƒƒ 5 % ne connaissaient pas la définition de « homosexualité » (contre 2 % en 2014), ƒƒ 8 % affirment avoir été victimes d’une agression homophobe (contre 3 % en 2014), ƒƒ 21 % affirment avoir déjà été témoins d’une agression homophobe (+ 1 point par rapport à 2014, et + 2 points par rapport à 2013).

Les résultats ne varient globalement que très peu d’une année sur l’autre (1 % en moyenne).

On constate que certains résultats perdurent, comme l’utilité et la clarté de l’intervention, mais aussi sur l’acquisition des connaissances.

Les résultats concernant les définitions d’homosexualité et d’homophobie nous poussent, encore et toujours, à intensifier notre présence dans le cadre scolaire.

Le fait que 88 % se sentent à l’aise durant l’intervention démontre l’action pédagogique menée par les intervenants.

À la question de savoir avec quelles personnes de l’entourage ils jugent que le sujet peut être abordé facilement ou très facilement, ils répondent :

ƒƒ en premier lieu les amis (79 %), ƒƒ viennent ensuite les associations intervenantes (72 %), ƒƒ les frères et sœurs (58 %) ƒƒ puis la mère (56 %), ƒƒ puis les infirmières scolaires (56 %).

Dans le « bas du tableau », le père et les professeurs/surveillants, avec lesquels il demeure difficile/ impossible d’aborder le sujet (impossible pour 27 % des sondés avec le père, et 19 % avec les profs/ CPE/surveillants).

Un travail est donc absolument nécessaire sur le lien entre personnel éducatif et élèves. Trop souvent, on le constate, ils ne sont pas les interlocuteurs choisis par les élèves. C’est pour cela que la présence d’un des membres de l’équipe éducative est recommandée lors de nos interventions : le relais qui peut être fait est très important. Une intervention préparée en amont avec l’équipe permet donc d’entretenir ultérieurement ce lien et de positionner ainsi le personnel éducatif comme relais et moyen de répondre aux questions éventuelles.

La « neutralité » des associations intervenantes dans le parcours des élèves est tout aussi essentielle pour libérer la parole.

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Sensibilisation du public spécialisé

Le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) a demandé au Refuge de participer à un stage de responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences conjugales et sexistes, auprès d’auteurs de violences conjugales.

Dans le cadre de la formation des personnels, l’association est également intervenue à deux reprises dans les centres communaux d’action sociale (CCAS) de Montpellier et de Montluçon, ainsi qu’à l’institut régio- nal du travail social (IRTS) du Languedoc-Roussillon, ou encore à l’hôpital Edouard Toulouse de Marseille.

Dans le cadre de la formation des bénévoles, HSBC a financé une formation sur l’insertion. Cette forma- tion avait pour but de permettre aux jeunes hébergés, mais aussi aux bénévoles qui les accompagnent, de repérer leurs qualités, leurs défauts, et d’apprendre à valoriser leurs potentiels lors d’entretiens professionnels. Elle a aussi permis aux jeunes de se positionner dans leur recherche d’emploi. Il ne s’agissait pas simplement de travailler son CV (ce qui est déjà fait par les équipes du Refuge), mais bel et bien de prendre confiance en soi afin de trouver les capacités dont ils disposent.

Bien évidemment, cette année encore, la formation « Adolescence et homophobie » dispensée par Éric-Pascal Creusot a rencontré un véritable succès dans toutes les délégations où elle a été organisée.

Cycle de conférences

Frédéric Gal, directeur général du Refuge, formateur à l’IRTS du Languedoc-Roussillon, et auteur du Tra- vail social auprès des victimes d’homophobie, a effectué une tournée de conférences, afin de proposer aux intervenants du secteur social des outils conceptuels et pratiques pour mieux comprendre et prendre en compte les spécificités du public LGBT lorsqu’il est en difficulté : recherche identitaire, difficultés à assumer son homosexualité, isolement, violence contre soi et homophobie.

Il est récemment intervenu au diocèse de Gap pour la première conférence relative à l’homophobie dans un diocèse en France, conférence rendue possible grâce à la mobilisation de l’ancien porte-parole de la Conférence des évêques de France, monseigneur Di Falco, soutien moral et financier.

Il s’agit là d’une ouverture symbolique très importante à souligner.

Villes où ont été organisées ces conférences : ƒƒ Le Mans (72), direction départementale de la Monseigneur Di Falco et les intervenants de la conférence organisée à Gap. cohésion sociale de la Sarthe,

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ƒƒ Malakoff (92), maison des associations, ƒƒ Vichy (03), centre omnisports, ƒƒ Rennes (35), École des hautes études en santé publique (EHESP), ƒƒ Grenoble (38), université de Grenoble-Alpes, ƒƒ Marseillan (34), salle des fêtes municipale.

UNE PROFESSIONNALISATION ACCRUE

Mission d’évaluation partagée

Dans le cadre de sa professionnalisation et compte tenu du fort développement des structures locales et de l’augmentation du nombre de salariés, le Refuge a mandaté une mission d’évaluation partagée.

Philippe Didier-Courbin, ancien directeur adjoint de la Direction générale de la cohésion sociale, l’a pilo- tée, entouré de membres qualifiés du secteur social et médico-social.

Cette mission a rencontré les équipes et les jeunes accompagnés de onze sites métropolitains gérés par le Refuge. Leurs rapports d’évaluation, qui ont relevé les forces, mais aussi les faiblesses de la structure, sont un puissant outil qui va aider le Refuge à déterminer ses évolutions futures.

D’ores et déjà, l’ensemble des délégués et responsables d’antennes, réunis il y a quelques mois à Strasbourg pour le séminaire national, ont convenu de constituer des groupes de travail thématiques.

Les groupes, constitués d’acteurs de terrains, bénévoles, délégués et administrateurs, ont été compo- sés de telle manière :

ƒƒ Groupe 1 : « Un ou des modèles d’accompagnement » ƒƒ Groupe 2 : « Hébergement et alimentation » ƒƒ Groupe 3 : « La place des professionnels et des bénévoles : leur accompagnement » ƒƒ Groupe 4 : « La gouvernance » ƒƒ Groupe 5 : « Le dossier des jeunes »

Moyens humains

Si le Refuge fonctionne aussi bien, c’est grâce à ses équipes qui démontrent une volonté sans faille d’aider les jeunes hébergés et de les accompagner tout au long de leur séjour et de leur prise en charge.

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Le Refuge dispose des compétences de quinze salariés (dont six travailleurs sociaux), de trois cents bénévoles, dix-sept volontaires du Service civique *** (témoignant d’une explosion des demandes). Les volontaires oeuvrent dans l’une des trois missions reconnues par le Service civique.

ƒƒ Mission 1 : Aider à la lutte contre l’isolement et le mal-être des jeunes victimes d’homophobie Les activités de cette mission sont l’accompagnement de jeunes hébergés par la structure ainsi que le soutien et l’écoute des jeunes hébergés par un travail sur l’autonomie et la stabilité.

Les principales actions mises en place dans le cadre de cette mission relèvent de l’accompagnement aux démarches d’emploi, aux rendez-vous de santé et professionnels, mais consistent également à écouter et à soutenir lors des situations de crise ou, plus globalement, lors des accompagnements. Le volet éducatif vise également l’apprentissage de l’autonomie sur tous les plans (gestion de l’apparte- ment, respect des horaires, attitudes à adopter et respect en règle générale).

ƒƒ Mission 2 : Contribuer à améliorer le cadre de vie des jeunes accompagnés et favoriser leur autonomie Les activités de cette mission consistent en une assistance technique dans les travaux quotidiens au sein des appartements-relais, contribuant ainsi à l’accompagnement de jeunes dans le cadre de l’auto- nomie générale.

Cette mission offre une véritable opportunité, pour un volontaire habile et pédagogue, d’effectuer des travaux du quotidien, avec l’appui des jeunes. Il ne s’agit pas, pour le volontaire, d’être « l’homme à tout faire » (ou la femme !), mais surtout de travailler avec les jeunes accompagnés pour leur enseigner les méthodes à suivre, le savoir-faire nécessaire pour être autonome dans un logement. Par exemple, en 2015, ont pu être réalisés par ce biais des travaux de rénovation (peinture) des appartements auxquels les jeunes ont participé en laissant libre cours à leur imagination (choix des couleurs, des motifs, etc.). Le volontaire a ainsi pu coordonner des travaux tout en y associant les jeunes et en leur enseignant les rudiments de l’activité, tout comme du bricolage, de la réfection, etc.

ƒƒ Mission 3 : Soutenir le développement associatif par la mise en place de programmes sur le thème de la santé des jeunes et de la lutte contre la précarité Les activités de cette mission consistent à mettre en place des projets collectifs et à participer au réseautage associatif avec montage de programmes ayant pour thématiques la santé des jeunes et la lutte contre la précarité. Le volontaire est donc chargé de développer des actions en partenariat avec des structures publiques locales, et en y associant les jeunes accompagnés. Les projets doivent être portés par les bénéficiaires de la structure, le volontaire n’étant qu’un appui.

*** L’agrément du Service civique, obtenu 2010 (et renouvelé depuis), a constitué une véritable reconnaissance du travail accompli par la structure. Accordé par l’Agence du Service civique, il a ainsi pour but de sensibiliser des jeunes majeurs à la problématique rencontrée dans le cadre de l’association et de les amener à y apporter une réponse, ceci par le biais de trois missions principales. 21 Association Nationale Le Refuge Reconnue d’utilité publique 75, place d’Acadie - 34000 Montpellier

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En 2015, au-delà de la fonction de représentation de l’association lors d’évènements de la vie asso- ciative locale (réunions, assemblées générales), les volontaires ont pu participer à la vie de collectifs associatifs. Par exemple, logistique et communication pour plusieurs journées mondiales (Sida, suicide, etc.), projets de développement de partenariats santé.

En 2015, la délégation de Paris a recruté une nouvelle travailleuse sociale, Léa Bouchard, qui est venue renforcer les effectifs parisiens.

Naomi Vayeratta a quant à elle intégré la délégation de la Réunion en tant qu’aide administrative dans la coordination de la délégation.

Enfin, le siège a vu l’arrivée de Marie Galeffi au poste d’assistante de direction.

UNE RECONNAISSANCE QUI SE DÉVELOPPE

Les conventions avec l’État et autres agréments

ƒƒ Allocation logement temporaire (ALT)

En décembre 2006, le Refuge a été la première association nationale conventionnée par l’État, repré- senté par le préfet de la région Languedoc-Roussillon (et préfet de l’Hérault).

L’État stipulait alors que : « L’Association nationale Le Refuge se présente comme la seule structure, en France, susceptible de pouvoir assurer un hébergement d’urgence et un suivi pluridisciplinaire aux jeunes homosexuels rejetés du domicile familial ». Il précisait : « Les bénéficiaires du projet sont des jeunes majeurs âgés de 18 à 25 ans, privés de logement, confrontés à des difficultés d’insertion profes- sionnelle, en rupture familiale et manifestant un mal-être vis-à-vis de leur homosexualité ».

Par cette convention, l’association est officiellement reconnue par l’État, de même que le mal-être des homosexuels et la nécessité d’une prise en charge adaptée.

En contrepartie du versement de l’aide au logement temporaire (ALT), l’association s’engage à loger à titre temporaire, dans des appartements loués à cet effet, des jeunes majeurs en difficulté et à mettre en place, avec les partenaires sociaux professionnels, un accompagnement durant leur prise en charge pour favoriser leur insertion.

L’association a également été la première en France (non agréée) à bénéficier d’habilitations nomina- tives pour l’hébergement de mineurs, âgés de 16 à 17 ans, en situation de rejet familial et de mal-être.

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Enfin, l’association est signataire d’une convention avec le conseil général de l’Hérault et la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS), notamment pour l’accompagnement social lié au loge- ment (ASLL).

ƒƒ Ingénierie sociale et intermédiation locative (IS et IML)

Par ailleurs, l’association est titulaire des agréments d’ingénierie sociale et d’intermédiation locative dans quatre de ses délégations (Montpellier, Paris, Marseille, Lyon, Lille).

ƒƒ Agrément national Jeunesse et Éducation populaire

L’association est aussi titulaire de l’agrément au niveau national, après un long combat mené pour faire reconnaître auprès de l’État ses actions comme relevant de l’éducation populaire en direction de la jeu- nesse. Cette reconnaissance touche directement les équipes dans le cadre de leur travail au quotidien.

ƒƒ Agrément national d’intervention en milieu scolaire (IMS)

Véritable reconnaissance, l’agrément obtenu en 2014 permet de labelliser l’action du Refuge auprès des établissements scolaires en démontrant son sérieux et sa probité. Son action dans le milieu éduca- tif s’est confirmée par la recrudescence des demandes d’IMS.

ƒƒ Agrément national du Service civique

Faisant partie des premières structures à être agréées en 2010, le Refuge n’a de cesse d’accueillir, chaque année, entre quinze et dix-huit volontaires du Service civique.

Véritable tremplin pour certains, c’est ainsi l’occasion de découvrir le monde associatif, le futur du monde du travail mais aussi de mener des actions en lieu avec la jeunesse

Récompenses

ƒƒ Microsoft

L’association a été lauréate du prix mondial initié par Microsoft, un prix de 50 000 $ qui récompense les associations les plus fédératrices sur les réseaux sociaux. Comme cela arrive parfois, l’humain et les belles valeurs l’ont emporté, car depuis lors, un véritable partenariat a été tissé avec Microsoft France.

Les soutiens du Refuge – anonymes, partenaires et célébrités – ont pleinement relayé la campagne...

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ƒƒ Auprès des structures professionnelles, spécialisées et institutionnelles

Le Refuge est de plus en plus présent dans le cadre de son action, et a été auditionné par différentes institutions : – par Mme Dominique Orliac, rapporteure pour avis sur les crédits du programme 177 « prévention de l’exclusion et insertion des personnes vulnérables » du projet de loi de finances pour 2016, de la Commission des affaires sociales, de l’Assemblée nationale, – par M. Alain Milon, président de la Commission des affaires sociales du Sénat, – par M. Bertrand Louvel, premier président de la Cour de cassation.

L’expertise reconnue du Refuge a amené l’association à participer à plusieurs colloques et groupes de travail : – colloque sur le genre, organisé par l’Institut de formation au travail éducatif (IFCAAD) de Strasbourg, – « Lutte contre les stéréotypes de genre et discriminations : homophobie, lesbophobie et transphobie : quel travail social ? », organisé à l’École de formation psychopédago- gique (EFPP) à Paris, au Palais de la Femme, – participation active du Refuge à la campagne ministérielle de lutte contre l’homophobie de septembre 2015, du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ; – le Refuge est membre fondateur de l’Observatoire nationale du suicide.

D’autres rendez-vous ont permis de faire connaître la structure auprès des instances politiques : députés, sénateurs, députés européens, conseillers régionaux et départementaux, etc.

Pour soutenir les délégations dans le cadre de leur recherche de financement, mais aussi pour accom- pagner les délégués et leurs équipes en poste, le siège, par le biais de notre directeur général, a ren- contré entre autres : – Pour la délégation de Lille / Nord-Pas-de-Calais : M. Jean-Yves Graal, directeur géné- ral de l’ARS Nord-Pas-de-Calais. – Pour la Délégation de Bordeaux / Aquitaine : M. Michel Laforcade, directeur général de l’ARS Aquitaine, M. Vincent Legrain, chef du service hébergement logement à la DDCS de Gironde, Mme Emmanuelle Ajon, conseillère départementale de Gironde, vice-prési- dente du département de la Gironde, à la protection de l’enfance promotion de la santé, conseillère municipale de Bordeaux, M. Matthieu Rouveyre, conseiller départemental de Gironde, vice-président chargé de la citoyenneté, relations avec les usagers, communi- cation et accès numériques, Mme Denise Greslard-Nédélec, conseillère départementale

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de Gironde, vice-présidente chargée de l’insertion, Mme Marie-Claude Agullana, conseil- lère départementale de Gironde, M. Marik Fetouh, conseiller municipal de Bordeaux. – Pour la délégation de Toulouse / Midi-Pyrénées, le service Insertion et développement social, DDCS de Haute-Garonne. – Pour la délégation de Marseille / PACA, la délégation territoriale des Bouches-du- Rhône, ARS PACA.

UNE COMMUNICATION EXPONENTIELLE

Les deux affiches de Théo et Romain (fruits du travail de l’agence de publicité Tand’M) ont été largement diffusées auprès de nos partenaires, et acteurs associatifs et scolaires.

Cette campagne a touché de nombreux adhérents, hommes, femmes, parents, enfants, frères, sœurs… l’aspect sombre de l’affiche mettant l’accent sur les situations dramatiques que l’association rencontre au quotidien. Le choix de ces deux jeunes gens permet à chacun de se reconnaître en autrui en se projetant (« et si c’était moi ? » ou « et si c’était mon propre enfant ? »). Les jeunes filles n’ont pas été oubliées, mais pour des questions de droits d’auteur, indépendantes de notre volonté, il a été impos- sible de les faire figurer sur les affiches.

Les dépliants reprennent la même thématique, en incluant l’appel aux dons, avec cette fois-ci le soutien d’urgence, mais aussi le soutien régulier, par prélèvement, virement, etc.

Campagne visuelle dans plus de cent villes

Une médiatisation a pu être réalisée grâce aux communes qui ont été plus de cent, cette année, à offrir un espace au Refuge sur leurs panneaux d’affichage. Cette grande mobilisation démontre que la thématique du Refuge dépasse les clivages politiques, avec des les élus de droite, de gauche ou sans étiquette, qui se sont mobilisés aux côtés de JC Decaux, partenaire historique du Refuge.

Film Du rejet au Refuge, de Sonia Rolland, avant-première à Montpellier

Deux films ont été réalisés cette année par Pascal Petit. Le premier, coréalisé avec Sonia Rolland, Homosexualité : du rejet au Refuge, diffusé à la télévision et projeté sur de nombreux écrans, a reçu un accueil exceptionnel, notamment à Montpellier, au cinéma Diagonal où il était proposé en avant- première le 28 mars 2015.

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Le second film, le nouveau clip du Refuge, a été projeté pour la première fois lors du lancement de la nouvelle campagne de l’association, le 5 novembre 2015, dans le salon des ma- riages de la Mairie du 3e arrondissement de Paris, avec l’aide de l’équipe du Refuge de Paris et avec la bienveillance d’un public particulièrement nombreux. Cela restera un moment inoubliable dans l’histoire du Refuge. Il a été ensuite diffusé dans l’ensemble des médias télévisuels et radios.

La presse écrite et les radios

Onze communiqués de presse ont été diffusés en 2015 : cinq nationaux et six en soutien aux projets des délégations et antennes.

À noter le partenariat proposé par Jeanne Magazine pour faire intervenir chaque mois une délégation du Refuge afin que les jeunes hébergés aient la parole sur le sujet de leur choix : leur vie, leur coup de gueule, leurs joies...

Internet

Le site www.le-refuge.org reçoit en moyenne 548 visites par jour. Il bénéficie d’une mise à jour hebdo- madaire et connaît une fréquentation toujours plus régulière et soutenue.

En 2015, il a reçu plus de 200 189 visites dont 149 138 provenant de France et 1 116 du… Canada !

Plus de 21 % des visiteurs étaient âgés de 18 à 24 ans, et 25 % des visiteurs avaient entre 25 et 34 ans, avec une proportion quasi identique d’hommes (45 %) et de femmes (55 %).

Un groupe « Le Refuge : contre le mal-être des jeunes victimes d’homophobie et de transphobie » compte actuellement sur Facebook plus de 16 000 membres (14 000 en 2014). Il contribue à faire connaître activement les actions du Refuge tout en relayant les informations importantes sur la vie de la structure et ses prises de position.

L’association est de plus en plus présente sur le réseau social Twitter, où elle fait connaître chaque jour son actualité et ses avancées… tout en étant re-tweetée régulièrement. Nos followers étaient 69 554 en 2015.

Enfin, le Refuge a diffusé plus de 1 200 photos auprès de 1 488 followers d’Instagram !

Plaquettes, flyers, affiches

L’association a édité et distribué des flyers dans les lieux de vie identifiés des jeunes, ainsi que dans tous les lieux de nos partenaires.

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Des plaquettes sont également à disposition du grand public.

Un bulletin d’informations trimestriel, le B-info, est diffusé auprès des contacts et mis à disposition dans les locaux des permanences et sur les stands lors des forums et rencontres extérieures. Il est diffusé auprès de plus 15 000 personnes.

Cette campagne de communication n’est possible, depuis 2010, qu’avec l’indispensable concours de l’agence Tand’M et de Karine Baudoin, l’attachée de presse du Refuge, qui se sont chargés de la logistique événementielle et publicitaire durant toute l’année 2015.

L’intensification de la communication, la présence du Refuge dans les différents médias ou le relais de ses positionnements sur les sujets sociétaux importants n’auraient pas pu être possibles sans eux.

Merci à Karine Baudoin pour son dévouement perpétuel, sa réactivité lors des évènements (négatifs et positifs) et son soutien sans faille !

La campagne et la communication ont été entièrement offertes à l’association par nos deux partenaires. Qu’ils soient ici chaleureusement remerciés.

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Le Club des amis du Refuge

Présidé par Françoise Laborde, le Club des amis du Refuge rassemble plusieurs personnalités des médias, de la télévision, du cinéma, de la politique… Il a pour but de promouvoir le Refuge et de faire connaître celles de ses actions qui sont menées à une échelle médiatique plus importante : la sensibi- lisation passe aussi par ces personnalités, devenues ambassadrices de notre cause. Deux repas ont été organisés afin d’expliquer les actions et de réfléchir aux actions qui pourraient être mises en place.

Merci de tout cœur à Françoise Laborde pour son engagement dans cette cause.

LE REFUGE CULTIVE LES PROJETS ORIGINAUX

Prix récompensant les initiatives contre et la transphobie

Cette année encore a été organisé le Prix contre l’homophobie et la transphobie. En partenariat avec l’Institut Randstad, le Refuge a voulu récompenser les associations développant des actions dans le champ de la lutte contre l’homophobie ou la transphobie.

Ce concours, qui récompense des actions originales, est ouvert à toutes les associations loi 1901.

En 2015, le jury a été présidé par Christiane Taubira qui a remis le 15 mai un premier prix doté d’un chèque de 5 000 € et un prix des Internautes de Yagg de 2 000 €, dans les locaux de la Mairie du XIIe arrondissement.

Ce jury a décidé de récompenser deux actions associatives de lutte contre l’homophobie pour leur originalité et leur caractère participatif :

ƒƒ Premier Prix – ACCEPTESS-T ACCEPTESS-T a reçu le premier prix pour son action de promotion du sport auprès des publics trans- genres. Le projet SporTrans Citoyenneté vise en effet à développer des activités sportives par et pour les publics transgenres à Paris, plus précisément à créer et à maintenir des espaces de pratiques spor- tives pensés pour renforcer l’estime de soi et la visibilité des publics de l’association, qui ont souvent intériorisé l’exclusion sociale qu’ils vivent au quotidien. ACCEPTESS-T organise ainsi des séances bi- hebdomadaires d’activités sportives adaptées (APA) en piscine réservées aux femmes trans vivant avec le VIH, et des cours de zumba mensuels en milieu carcéral. Avec l’initiative Eaux Z’ons le Genre, des trans peuvent associer toutes les personnes intéressées par les questions de transidentité à des ses- sions d’activités aquatiques libres et conviviales, qui permettent de renforcer l’intégration et la visibilité des trans. Enfin, ACCEPTESS-T soutient la formation et l’entraînement des équipes de volley-ball et de

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football Paris-TSG (groupe sportif transgenre de Paris). Ces équipes peuvent ainsi participer à des évènements et des compétitions spor- tives conviviales avec différentes équipes et associations sportives en France et en Europe.

ƒƒ Prix des internautes de Yagg – Les Funambules Le Prix des internautes Yagg Têtu, doté de 2 000 euros, revient à l’association Les Funambules pour son projet de double album éponyme consacré aux amours homosexuelles. Composées par Stéphane Corbin et écrites par La remise des prix. une vingtaine d’auteurs (parmi lesquels Alexis Michalik, Pierre Notte ou Patrick Loiseau), les trente-cinq chansons traitent des thèmes de l’amour entre femmes, entre hommes, du coming-out, de l’abandon, du Sida, de l’adolescence, de la vieillesse, des difficultés de parcours, du désir d’enfant, du bonheur… « Les Funambules » rassemble plus de deux cents artistes bénévoles. Les interprètes sont pour la plupart issus du milieu de la comédie musicale : Vincent Heden, David Alexis, Gaétan Borg, Lola Cès, Alexandre Faitrouni, Manon Taris, Magali Bonfils... Des artistes renommés ont aussi rejoint le projet : Amanda Lear, Julie Ferrier, Dave, Cécilia Cara, Jean-Claude Dreyfus, Virginie Lemoine, Pierre Richard, Joy Esther, Annie Cordy... Lancé dans le contexte du débat sur le mariage pour tous à l’automne 2012, ce projet est destiné à dédramatiser et à normaliser l’amour entre personnes de même sexe pour contribuer à son acceptation dans toutes les sphères de la société. La sortie de ce double album est prévue à la rentrée 2015.

La Semaine nationale du Refuge

Initiée lors de l’anniversaire des dix ans du Refuge, la quatrième édition de la Semaine nationale a eu lieu cette année du 11 au 17 mai 2015.

Cette Semaine est devenue l’occasion pour l’association de mettre en lumière les actions menées au quotidien par les équipes :

ƒƒ des quêtes ont été organisées dans toute la France ; La conférence à Toulouse et les interve- ƒƒ une conférence ayant pour thématique la transiden- nants : Alexandre Marcel (IDAHO), Fré- tité a donné la parole à Giovanna Rincon, bénéfi- déric Gal (Le Refuge) et Giovanna Rincon (ACCEPTESS-T)

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ciaire du prix contre l’homophobie et la transphobie, et présidente d’ACCEPTESS-T, ainsi qu’à Alexandre Marcel, représentant de l’IDAHO ; ƒƒ un spectacle réalisé et donné par les jeunes dans la plupart des délégations, « Les Réfugiés font leur show », mettant en avant leurs compétences dans leurs domaines : chanson, théâtre, créa- tivité artistique.

L’Amicale des jeunes du Refuge

L’Amicale des jeunes du Refuge (AJR) se veut un espace d’échanges offert aux anciens du Refuge, mais ambitionne également de délivrer de précieux conseils aux jeunes sur le point d’être hébergés, afin que leur séjour se passe le mieux possible. Car ces anciens hébergés qui animent l’association ont « vécu l’expérience du Refuge de l’intérieur », et ils entendent bien en faire profiter les nouveaux arrivants. Chaque jeune qui arrive pourra potentiellement intégrer cette association, dont Mehdi Aïfa est le président.

Le Refuge agit en justice

Charles Bernier, avocat du Refuge, est régulièrement mandaté pour nous représenter.

Comment évoquer le brio de Maître Bernier sans revenir sur sa plaidoirie dans le cadre du procès contre Christine Boutin, procès pour lequel le Refuge s’était constitué partie civile, et qui a conduit à la condamnation en première instance de l’ancienne députée.

Une condamnation qui fait sens car, comme l’avait dit à celle-ci Christophe Beaugrand, membre du club des amis du Refuge, les mots peuvent tuer.

RENCONTRES INTER-REFUGE

Séminaire des administrateurs à Montpellier, le 24 octobre 2015

Suite à l’évaluation interne qui avait été réfléchie et décidée en conseil d’adminis- tration, un séminaire de restitution a été organisé à Montpellier en présence d’ad- ministrateurs et de quatre évaluateurs.

Ce fut un temps riche d’échanges, de propositions et de mise en lumière de

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certaines améliorations à apporter, mais aussi de recommandations dans le cadre d’une démarche de l’amélioration continue de la qualité.

Un moment de détente et de partage rendu possible grâce à l’accueil inconditionnel de Bernard Romagnoli, adhérent au Refuge, dans un cadre véritablement idyllique.

Séminaire des délégués à Strasbourg, 28 novembre 2015

Après Bordeaux en 2014, c’est l’antenne de Strasbourg qui a accueilli en 2015 le séminaire des délé- gués du Refuge.

Ayant rassemblé l’ensemble des délégués et responsables d’antennes, ainsi que des membres du Siège, vingt-trois personnes ont ainsi pu échanger ensemble autour de leurs pratiques, lors de temps de travail, et de temps de convivialité. Ce sont des moments importants que de se retrouver et ainsi agir ensemble dans un sens commun

Des outils de communication internes : CODIR et COTIS

Chaque lundi, des COmités de DIRection (CODIR), rassemblant les délégués et responsables se sont réunissent afin d’aborder des thématiques spécifiques à l’action des délégations (gestion des jeunes, gestion comptable, management des équipes, coordination…). Ces temps d’échanges conviviaux sont là pour permettre l’expression de chacun, éviter un isolement dans la fonction de direction et pour favo- riser la confrontation des pratiques.

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Les COmités Techniques d’Intervention Sociale (COTIS) ont été instaurés suite au séminaire des travail- leurs sociaux de novembre 2014. Ayant le même but que les CODIR, les COTIS rassemblent chaque jeudi les travailleurs sociaux de la structure et ont pour objectif de permettre l’échange entre profession- nels sur diverses questions : action sociale, hébergement, obligations légales, réflexions éthiques sur le travail social. C’est aussi l’occasion de permettre la rencontre entre des professionnels qui n’en ont pas forcément la possibilité tout en autorisant chacun à s’exprimer sans jugement de l’autre, et surtout de bénéficier de l’expérience de tous.

Les conseils d’administration

Cette année, ce sont huit conseils d’administration qui ont eu lieu avec, en moyenne, quatorze admi- nistrateurs présents sur quinze.

Cette remarquable constance dans les présences de nos administrateurs démontre très clairement l’engouement et la volonté de chacun d’avancer ensemble.

Très importants pour la vie du Refuge, ces conseils d’administration permettent de prendre les déci- sions essentielles à la vie de la structure. Pas moins de quatre-vingt-huit décisions ont été votées et discutées, pour une moyenne de temps de réunion de trois heures.

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CHAPITRE

CONCLUSION ET REMERCIEMENTS p. 34 Conclusion p. 34 Remerciements3

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CONCLUSION

Le Refuge, c’est :

ƒƒ 4 335 adhérents et donateurs (soit 757 de plus qu’en 2014) ; ƒƒ 300 bénévoles ; ƒƒ 15 salariés, dont 7 travailleurs sociaux ; ƒƒ 18 volontaires du Service civique volontaire et stagiaires ; ƒƒ un personnel toujours plus formé et qualifié : des psychologues vacataires, une attachée de presse, un avocat, un notaire, un expert-comptable, un commissaire aux comptes, des dizaines de partenaires, des parrains engagés… ƒƒ une ligne d’urgence : 800 jeunes ont été accompagnés en 2015 ; ƒƒ durée d’écoute : 3 900 appels, 1 000 heures et plus de 50 000 textos échangés, soit près de trois heures de communication téléphonique ; ƒƒ 22 744 nuitées d’hébergement en 2015 ; ƒƒ Sur ces 22 744 nuitées, 1 276 nuitées d’hôtel et 21 468 nuitées en appartements-relais.

REMERCIEMENTS

L’Association nationale Le Refuge remercie :

ƒƒ ses partenaires et ses financeurs sans lesquels elle ne pourrait pas fonctionner ; ƒƒ tous les adhérents et donateurs qui montrent leur soutien quotidien à ses missions ; ƒƒ Véronique Lesage, qui tient avec brio la ligne d’urgence de l’association et force le respect par son dévouement et son attachement au travail accompli ; ƒƒ tous ses bénévoles, ses salariés, ses vacataires, ses stagiaires qui font preuve d’une volon- té sans faille pour aider les jeunes hébergés et les accompagner tout au long de leur séjour et de leur prise en charge ; être bénévole n’est pas simplement signer un contrat en papier, c’est un véritable engagement qu’ils remplissent avec sérieux, engouement et humilité ; ƒƒ ses délégués et responsables d’antennes pour leur coopération, leur envie d’avancer, leur énergie mise au service des jeunes sans perdre de vue l’intérêt commun ; ƒƒ ses milliers de sympathisants qui portent le ruban bleu et diffusent les valeurs du Refuge sur les réseaux sociaux et ailleurs, parmi lesquels de nombreuses familles (dont Julie, Titou

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Rapport d’activités 2015

et la famille de Cathy Brandwyk), et de nombreux mariés qui, à l’occasion du plus beau jour de leur vie, demandent à leurs invités de faire un don au Refuge ; ƒƒ l’ensemble des jeunes accompagnés ; le courage et la dignité dont ils font preuve restent les premières sources de motivation et de satisfaction de notre travail, quelquefois difficile, mais ô combien exaltant et passionnant.

Des équipes dans toute la France. Ici à Nice, Perpignan et à La Réunion.

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