Le Refuge : Agir Contre L'isolement Des Jeunes Homosexuels
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Insertion Le Refuge : agir contre l'isolement des jeunes homosexuels mars 2013 Télécharger en PDF Imprimer la page Index Type d'action Département Sur le vif Porteur(s) de l'action Objectif(s) et bref descriptif Origine(s) Description détaillée Bilan Partenaire(s) Moyens Type d'action Inclusion Habitat Etablissement 1 / 7 Accessibilité Accès à l'emploi Santé Département France entière Sur le vif «Je n'oublierai jamais cette main tendue qu'a constitué pour moi Le Refuge. Grâce à l'accueil dont j'ai bénéficié, je peux aujourd'hui repartir à zéro ». Un jeune suivi par l'association. Porteur(s) de l'action Association Le Refuge ' Reconnue d'utilité publique Objectif(s) et bref descriptif Afin de répondre aux besoins des jeunes victimes d'homophobie et en situation d'isolement à la suite d'un rejet ou de violences familiales, l'association Le Refuge propose un hébergement d'urgence couplé à un accompagnement social. Soutenus par des professionnels et des bénévoles, ces jeunes peuvent dès lors bâtir un projet de vie et entrer dans un processus de réinsertion. 2 / 7 Origine(s) Bien que les mentalités aient largement évolué ces dernières décennies, l'homosexualité est encore loin d'être acceptée par tous. D'un point de vue institutionnel, il aura fallu attendre 1981 pour que le ministère de la santé retire l'homosexualité de la liste des maladies mentales, et 1990 pour que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) suive la même voie. Aujourd'hui, isolement, solitude et repli sur soi définissent encore le quotidien de nombreuses personnes qui se découvrent un jour une attirance pour une personne du même sexe. Aux prises avec l'incompréhension, voire avec la violence de leur famille, certains sont contraints de fuir le domicile familial et se retrouvent dans l'errance. Par la suite, certains sont à nouveau confrontés au rejet lorsqu'ils intègrent les dispositifs existants (personnel non formé, non sensibilisé, ou homophobe). Ne bénéficiant ni d'une écoute ni d'un accompagnement adapté pour la réintégration dans la société, ils sont livrés à eux-mêmes s'ils n'ont pas un réseau social susceptible de les soutenir. Si un jeune en situation de rupture familiale est en danger, il l'est particulièrement s'il est homosexuel: de nombreux jeunes accueillis au refuge ont en effet connu la prostitution, seule façon de survivre lorsqu'ils vivaient dans la rue, à laquelle s'ajoute parfois le problème de la toxicomanie. L'isolement, et la détresse liés au fait de ne pas pouvoir parler de son homosexualité avec ses proches peut également avoir des conséquences désastreuse sur le plan psychologique. Les homosexuels de 16 à 39 ans ont en effet treize fois plus de risques de faire une tentative de suicide que les jeunes hétéros1. C'est pour lutter contre cette exclusion de fait qu'un inspecteur de l'action sanitaire et sociale à la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) de l'Hérault, fonde en 2003 l'association nationale Le Refuge, avec le soutien de la DDASS et du Conseil général 34. Le constat de l'époque est en effet sans appel: contrairement à d'autres pays Nord-européens, il n'existe pas en France de structure d'hébergement d'urgence pour jeunes majeurs homosexuels vivant à la rue après une rupture familiale. En ouvrant sa première délégation à Montpellier, l'association constitue une équipe d'une dizaines de bénévoles sensibilisés, à titre personnel, à la détresse des jeunes homosexuels confrontés à ces situations, et des professionnels du secteur social conscient de ne pas avoir de réponse spécifique à proposer aux jeunes en errance qu'ils rencontrent. Pendant trois ans, ces bénévoles proposent un accompagnement social et psychologique aux jeunes du territoire. Après avoir récolté les financements nécessaires, l'association ouvre en 2006 à Montpellier un accueil de jour, et loue deux appartements conventionnés par l'Etat depuis le 1er janvier 2007, où les jeunes peuvent trouver refuge. En 2008, l'association ouvre une délégation parisienne. Elle s'implante ensuite dans d'autres villes : Lyon, Marseille, Toulouse, Narbonne, Lille et à La Réunion. En 2011, sa mission est reconnue d'utilité publique. Description détaillée Lieu d'écoute, Le Refuge est également un lieu de réinsertion. Avec cinq délégations (Montpellier, Paris, Lyon, Marseille, Toulouse) ouvertes toute la semaine sauf le dimanche et trois antennes (Narbonne, Lille, la Réunion), l'association accueille des jeunes âgés de 18 à 25 ans, des garçons pour la plupart (plus de 80%). L'antenne de Montpellier peut également accueillir des mineurs, si le juge à décidé de leur placement. 3 / 7 Confrontés à des difficultés sociales graves, ces jeunes sont orientés par des structures sociales ou, arrivent directement, informés par le site de l'association et les campagnes d'information qu'elle effectue. Ils peuvent entrer en contact avec Le Refuge grâce à sa permanence téléphonique assurée 24h sur 24, ou par mail. Les trois quarts des demandes traduisent essentiellement un besoin d'écoute. Les autres interlocuteurs sont en rupture familiale, réelle ou anticipée, et/ou en situation d'urgence. Dés le premier entretien dans les locaux de l'association, une évaluation des besoins est effectuée avec chaque jeune reçu. L'équipe propose alors un accompagnement d'une durée d'un mois renouvelable. Il peut s'agir de rencontres régulières ou bien, lorsque la situation est particulièrement difficile, d'un hébergement d'urgence dans l'un des appartements relais de l'association conventionné par la DDASS (40 places sur toute la France). Si les places vacantes n'existent pas, une chambre dans un hôtel social peut être louée. Objectif : accorder une période de retrait et de réflexion aux côtés de personnes qui ne les jugent pas et les aident à construire un projet de vie. L'hébergement temporaire Les situations de ces jeunes hébergés, avant leur entrée au Refuge, sont multiples : plus de 40% sont accueillis chez un tiers, 15% sont sans logement, 15% vivent encore au domicile parental, les autres sont issus d'un CHRS ou d'un foyer, d'une collocation (prés de 10%), habitant d'une autre délégation de l'association (3%) ou en fuite de leur pays d'origine. A Paris par exemple, l'association compte trois appartements relais : un appartement de six places ainsi qu'un studio dans le 16ème arrondissement, un logement de huit places dans le 2ème arrondissement, ainsi qu'un appartement de six places à Choisy-le-Roi. La localisation excentrée de ce dernier permet de rompre avec le « milieu », quelquefois néfaste pour le jeune. En 2013 la délégation accueille ainsi 21 jeunes en appartements relais, ainsi que trois jeunes en hôtel. Une permanence est assurée quotidiennement dans ces logements par un bénévole ou un volontaire du service civique. Celle-ci permet de garder un lien quotidien avec les jeunes hébergés, mais aussi de vérifier que ceux-ci respectent les règles de la colocation (pas d'alcool ni de drogue, obligation de rentrer avant 22h). Par ailleurs, un psychologue intervient chaque semaine au sein de chaque collocation pour des séances de groupe. Un travail qui permet de désamorcer les conflits et d'échanger autour de la vie en collectivité. L'accompagnement social et psychologique Dans chaque délégation, des activités obligatoires pour tous les jeunes accompagnés ou hébergés ont lieu deux à trois fois par semaine. A Paris, le mercredi de 19h à 21h est l'occasion d'un diner pris en commun avec les professionnels et bénévoles de la structure, suivi de jeux ; le samedi de 15h à 18h est réservé aux sorties (musée, concert'). Ce sont des temps d'échange et de convivialité permettant aux jeunes de rencontrer les bénévoles mais aussi d'échanger entre eux. Chaque permanence est l'occasion pour les nouveaux jeunes et/ou bénévoles de se présenter au groupe. La notion de cohésion de groupe est très importante puisque qu'elle permet le partage d'expérience. Sur le plan individuel, après une prise de contact progressive avec le jeune, un entretien préliminaire permet d'établir une mise en confiance et de repérer les problématiques de la personne. L'accompagnement par un travailleur social de l'association se fait alors sous forme de rendez vous, au moins une fois par semaine. Dans les premiers temps, un accompagnement aux démarches administratives est nécessaire. Les droits de la plupart des jeunes qui intègrent les appartements ne sont pas encore ouverts et ils ne connaissent pas les dispositifs locaux. L'accompagnement à la recherche d'emploi qui est ensuite effectuée par un atelier ad Hoc, animé par un bénévole. Lorsque la situation de la personne est suffisamment stable, notamment en termes professionnels, l'accompagnement est alors tourné vers la recherche d'un logement. 4 / 7 Au-delà de ces aspects, le travail porte également sur la gestion de la vie quotidienne, de la tenue des appartements-relais, à celui d'un budget maîtrisé, mais aussi sur la gestion des tensions et des conflits générés par la cohabitation, grâce à la mise en place de séances de groupe hebdomadaires avec un psychologue de l'association. Le travail social s'inscrit par ailleurs dans une démarche de partenariat de réseau. Cela permet un meilleur accompagnement des jeunes dans leur recherche d'emploi pour les mener vers une autonomie financière et un logement autonome, mais aussi vers l'insertion sociale. Ainsi, les jeunes sont obligatoirement inscrits à la Mission Locale, mais aussi auprès d'autres structures comme les épiceries sociales. Pour ce qui est de l'accompagnement psychologique, le jeune et le professionnel décident ensemble de ce qui va être mis en place. Un accompagnement individuel est proposé par un psychologue de l'association, différent de celui en charge du travail collectif avec les jeunes hébergés.