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Césaria Evora en concert à Alger

La diva aux pieds nus à Ibn Khaldoun

En 2000 déjà, la Victoire de la musique récompensait Césaria Evora meilleur album world de l’année. En 2004, la chanteuse capverdienne décroche le prix Grammy, une consécration qui venait marquer un parcours pas toujours facile. Et, pourtant, rien ne prédestinait la petite fille aux pieds nus de Sao Vincent, son île natale, à une carrière musicale internationale : 9 albums à l’étranger, 6 compilations et une très riche avenue scénique. Après avoir sillonné les scènes du monde, animera demain soir un concert à Alger à la salle Ibn Khaldoun, à partir de 21 heures. Césaria Evora foule le sol algérien pour un concert inédit. Née le 27 août 1944 à Mindelo, petite ville commerçante de Sao Vicente, l'une des îles du Cap-Vert. À l'âge de 7 ans, son père musicien violoniste disparaît prématurément, terrassé par l'alcool. La petite Césaria est alors confiée aux soins d’un orphelinat, sa mère ne pouvant subvenir à ses besoins. Et c’est là où Césaria apprend à chanter dans une chorale qu'elle quitte à l'âge de 13 ans. 3 ans plus tard, elle fait la rencontre d'Eduardo, son premier grand amour, un marin qui, après Gregorio Gonsalves, lui apprend l'art précieux de l'interprétation des coladeras et des mornas anciennes. C'est à cette époque qu'elle entreprend la “tournée” des bars de la ville, au fameux Calypso, et Café royal de l'avenue de Lisbonne. À l'époque, le Cap-Vert est encore une colonie portugaise, l'archipel tout entier vibre, à l'unisson, au rythme des coladeras et des mornas, une sorte de “blues national”, héritage et résonance plaintive de l'esclavage, subi jusqu'au XVIIIe siècle par les ancêtres de Césaria. Au début des années 1990, elle fait l'objet d'articles dans la presse parisienne. Elle passe à Angoulème, dans le cadre du festival Musiques métisses, et à La Rochelle dans le cadre des Francopholies. Un chanteur capverdien, nommé Bana, l'invite à faire une tournée et à enregistrer aux États-Unis. Elle signe, entre autres, les albums Césaria Evora, Distino Di Belita (1995), Cabo Verde (1997), (1998) et Cafe Atlantico (1999). En octobre 2001, Césaria sort Sao Vicente De Longe. Suivent Club et Voz d'Amor en 2003.

R. C.