Rollant Est Proz E Oliver Est Sage

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Rollant Est Proz E Oliver Est Sage Danielle Buschinger Roland et Olivier dans la Chanson de Roland et le Rolandslied: quelques jalons Rollant est proz e Oliver est sage C'est ainsi que dans la Chanson de Roland (O 1093, Ch 1465, V4 1038) est exprimée à la façon d'un programme l'opposition entre les deux compagnons Roland et Olivier, une opposition qui est soulignée tout au long de l'œuvre: d'abord dans la scène du conseil de Charles lors de l'ambassade de Blancandrin, où est nommé l'émissaire de l'empereur auprès de Marsilie; dans celle où Roland est désigné à l'arrière garde; puis lors des différentes phases de la bataille de Roncevaux, notamment dans les deux scènes du cor; enfin lors de la mort d'Olivier, où l'opposition est neutralisée à l'heure suprême. Le Rolandslied du Curé Konrad est l'adaptation de la Chanson de Roland française d'après une version inconnue de nous, qui ne se recouvre pas entièrement avec la version d'Oxford, mais serait plutôt proche du texte du manuscrit de Châteauroux (Ch) et de celui du manuscrit Venise IV (V4). Nous désirons montrer en une série de remarques axée autour des scènes principales de la légende de Roncevaux comment Konrad procède face à son modèle français, en prenant comme exemple le compagnonnage de Roland. et d'Olivier. 1 -o-oOo-o- 1 Les éditions et traductions utilisées sont: pour Konrad, Das Rolandslied des Pfaffen Konrad, éd. C, Wesle, rev. par P. Wapnewski, Tübingen, 1967; J. Graff, trad., Le texte de Conrad, dans Les textes de la Chanson de Roland, éd. R. Mortier, Paris, 1944, t. X; pour les textes français: ms. d'Oxford (O), La Chanson de Roland, éd. et trad. G. Moignet, Paris, 1969; ms. Venise IV (V4), La version de Venise IV, dans Les textes de la Chanson de Roland, éd. cit.,1941, t. II; ms. de Châteauroux (Ch), Le manuscrit de Châteauroux, ibid., 1943, t. IV. 130 Olifant / Vol. 11, No. 2 / Summer 1986 Notons pour commencer les différentes affirmations contradictoires de Konrad quant à l'appartenance de Roland et d'Olivier aux douze pairs: c'est ainsi qu'aux vers 109-110 les deux compagnons comptent parmi les pairs qui ne sont que neuf, alors qu'aux vers 1859 sqq. ni l'un ni l'autre n'en font partie; aux vers 3267-73 Roland n'est pas au nombre des pairs, qui sont treize et parmi lesquels on remarque la présence d'Olivier et de Turpin; enfin, aux vers 6731 sqq. Roland ensevelit les douze pairs, parmi lesquels Olivier se trouve, certes, mais non Turpin. Quoi qu'il en soit, Roland et Olivier sont dans le Rolandslied comme dans la Chanson de Roland les héros principaux de l'action, même si Konrad, plus que le poète français, met Roland au premier plan. Ceci est visible dès la première victoire remportée par les hommes de Charlemagne sur les païens dans le prologue de l'œuvre, ajouté selon notre hypothèse au modèle. En effet, Roland est l'initiateur de cette première victoire: c'est en soufflant au cor avec fureur qu'il inspire la terreur aux païens, dont beaucoup meurent de frayeur (319), et lors de cette victoire se produisent des prodiges (313-18) annonçant la mort du Christ. De la sorte, Konrad montre déjà sa prédilection pour Roland. -o-oOo-o- LE CONSEIL DE CHARLEMAGNE. Le caractère de Roland est dessiné dans les deux œuvres dès la première scène lors de l'ambassade de Blancandrin. Roland prend la parole le premier: il met en garde Charles contre la ruse de Marsilie, mais ses arguments sont différents dans les deux œuvres. Dans le poème français (O 179 sqq., Ch 215 sqq., V4 129 sqq.) Roland rappelle à son oncle les victoires qu'il a remportées et les conquêtes qu'il a faites (O 198-200, Ch 240 sqq.). Il est épris de gloire, vaniteux et quelque peu vantard; il rappelle également à Charles une trahison que Marsilie a commise dans le passé, quand il fit décapiter deux émissaires de l'empereur, et il conseille de poursuivre la guerre, d'assiéger Saragosse et de venger les deux comtes que le coquin a fait tuer (O 210-13, Ch 252 sqq., V4 147 Buschinger / Roland et Olivier 131 sqq.). Son désir de régler le différend uniquement par la guerre est essentiellement motivé par sa soif de gloire et son caractère un peu hautain: il se laisse porter par sa folle passion du combat. Chez Konrad, qui développe la scène et scinde en deux le discours du héros, Roland donne des arguments bien fondés et raisonnes (911 sqq. et 1140 sqq.); il a percé à jour la ruse et les plans de Marsilie. Dès que les Francs auront quitté le pays, les païens rétabliront Mahomet et reprendront le pays et les villes; c'en sera fini de la chrétienté (920-24). Le mot décisif est tombé: ce qui importe pour Roland, c'est uniquement le christianisme, la chrétienté. Au contraire du héros de la Chanson, il ne montre aucun intérêt pour les conquêtes terrestres — qu'il signale néanmoins (926-27), mais dans le contexte de la chrétienté qu'il convient de défendre. Il s'agit ici uniquement de répandre le christianisme et d'étendre l'empire chrétien. L'idée de croisade l'emporte; des buts politiques ne jouent aucun rôle. Ainsi, ce n'est pas le désir de gloire terrestre et une vaine ardeur au combat qui dans le poème allemand poussent Roland à continuer la lutte et à rejeter l'offre de Marsilie, mais plutôt le désir de préserver l'acquis et la volonté de souffrir le martyre. En effet, pour finir, il exprime son idéal, qui apparaîtra tel un leit-motiv dans tous ses discours: quand il est parti avec Charles, il était prêt à sacrifier sa vie (931); maintenant il veut mourir au service de Dieu, pour sauver son âme (934-36). Il ne s'agit pas d'une victoire militaire — il n'a que mépris pour le salaire terrestre (914-16) — mais seulement de mourir pour Dieu afin d'acquérir le salut éternel: seul importe pour lui le salaire celeste. Ce n'est que dans son second discours, situé après les interventions — ajoutées par Konrad à la trame du modèle — d'Olivier, de Turpin et d'un personnage que ne signale pas la Chanson, l'évêque St. Jean,2 et celles — reprises du modèle — de Ganelon et Naimes, que le Roland de Konrad parle comme dans le 2 A propos de ce personage voir notamment Dieter Kartschoke, Die Datierung des Rolandsliedes, Stuttgart, 1965, pp. 128 sqq. 132 Olifant / Vol. 11, No. 2 / Summer 1986 poème français des quinze émissaires de Marsilie et des deux représentants de Charles que le roi païen a fait mettre à mort. Roland ouvre et ferme la discussion; de plus, on observe une gradation entre les deux discours: la première fois il redoutait une trahison de la part des païens, maintenant il donne pour argument la précédente trahison de Marsilie. Alors que dans la Chanson c'est Ganelon qui répond tout de suite à Roland, l'accusant de présomption, chez Konrad c'est Olivier qui après le premier discours de Roland prend la parole pour donner à son tour ses conseils à l'empereur. L'adaptateur allemand, qui a vu dans le binôme Roland-Olivier un des piliers de la Chanson, a sans doute voulu faire intervenir le compagnon du héros le plus tôt possible. Certes Olivier se montre plus réfléchi que Roland: alors que celui-ci bondit (K 911: "vf spranc der helt Rvolant;" cf. aussi K1298), Olivier se place calmement devant Charles (937-38: "Oliuir der helt guot / uuor den keiser gestuont") et lui parle avec respect. Certes Olivier est plus pragmatique que son compagnon et moins poussé par l'enthousiasme: il voit la situation avec les yeux de la raison et est préoccupé du prestige de Charles et des chrétiens (959-61). Néanmoins lui aussi souligne l'élément religieux, lui aussi est un miles Dei qui ne considère que les intérêts des chrétiens et de la chrétienté: il conseille à Charles d'accomplir son œuvre (945) et d'envoyer son armée jusqu'à la mer.3 Il s'agit de convertir les païens pour qu'ils détruisent leurs temples et leurs idoles (952-53 et 956-57) et reconnaissent le vrai Dieu (951). Cependant, nulle part Olivier n'exprime la volonté de mourir pour la chrétienté, ni le désir de souffrir le martyre pour le salut de son âme. Contrairement à Roland (et à Turpin, dont c'est cependant le métier, puisqu'il est archevêque, 969 sqq.), il ne pense pas ici au salaire céleste et n'oppose pas salaire terrestre et salaire céleste. Ce qui prime pour lui, ce sont les raisons politiques de prestige, qui s'ajoutent aux raisons religieuses. Dans la scène suivante, où il s'agit de proposer un émissaire à envoyer auprès de Marsilie, Konrad atténue, voire supprime le 3 Trait que Konrad partage avec la Chronique de Turpin; Graff, Le texte de Konrad. op. cit., 19, note 1, Buschinger / Roland et Olivier 133 contraste existant dans son modèle français entre les deux compagnons. D'une part, alors que dans la Chanson française c'est Olivier qui craint la violence et le mauvais caractère de Roland et a peur qu'il ne se batte (O 256-57, Ch 299-300, V4 184-85), Konrad reporte sur Charles ce qui dans le poème français est dit par Olivier, et l'empereur reproche aux deux compagnons pareillement leur impulsivité, craignant aussi bien le langage emporté d'Olivier que les accès de colère de Roland qui pourraient nuire à sa réputation (K 1326 sqq.).
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