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LeMonde Job: WMQ0907--0001-0 WAS LMQ0907-1 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0546 Lcp: 700 CMYK

LE MONDE DES LIVRES

a Au sommaire : Juan José Saer, ACTIVE:LMQPAG:WM l’édition théâtrale, busy des polars d’été...

55e ANNÉE – No 16936 – 7,50 F - 1,14 MÉTROPOLITAINE VENDREDI 9 JUILLET 1999 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

BNP, Corse : la justice s’intéresse à Matignon Société générale, b Clotilde Valter, conseillère de , entendue comme témoin, vendredi à Ajaccio, dans Paribas : le récit l’affaire des paillotes b Le préfet Bonnet demande à la justice de saisir les notes de son interlocutrice à Matignon b Il choisit un avocat proche de l’Elysée et implique le cabinet du premier ministre d’une bataille LE JUGE Patrice Camberou, de la paillote Chez Francis. Ber- LEE FRIEDLANDER chargé de l’affaire des paillotes, a nard Bonnet compte sur les convoqué comme témoin, ven- notes de la conseillère pour L’ÉTÉ FESTIVAL historique dredi 9 juillet à Ajaccio, Clotilde confirmer ses propres déposi- LA BATAILLE bancaire entre Valter, conseillère technique au tions selon lesquelles il n’a ja- dans sa dernière ligne droite. Mer- cabinet du premier ministre, où mais donné l’ordre de détruire la En Arles, credi soir 7 juillet, le Comité des elle est chargée de suivre les dos- paillote, contrairement aux affir- établissements de crédit et des en- siers relevant du ministère de mations des gendarmes respon- treprises d’investissement (Cecei) l’intérieur et de la Corse. A ce sables de l’incendie criminel et la photo a autorisé les surenchères de la titre, Clodilde Valter a eu de de son directeur de cabinet de « Vive la modernité ! », s’exclame-t-on BNP sur la Société générale (SG) nombreux contacts avec Bernard l’époque. et sur Paribas. Les pouvoirs publics Bonnet, ancien préfet de Corse, On indique, à l’hôtel Matignon, à Arles, pour le trentième anniversaire renvoient ainsi la balle dans le mis en examen dans cette affaire, que Clotilde Valter se rendra à la des Rencontres internationales de la camp des marchés financiers, remis en liberté après deux mois convocation du juge et qu’elle photographie. Lee Friedlander, invité après une tentative de médiation de détention à la prison de la devrait, si on le lui demande, li- d’honneur, pape de la photographie infructueuse. fait le récit Santé. vrer le contenu de ses conversa- documentaire américaine des an- des discussions acharnées de ces Dans une lettre adressée, lundi tions avec Bernard Bonnet. L’an- nées 60, ne sait pas s’il est moderne. dernières semaines. Le Conseil des 5 juillet, au juge Camberou cien préfet a changé d’avocat, marchés financiers (CMF) a, de – dont le contenu est révélé par avant même sa sortie de prison, Mais personne ne boudera le plaisir de son côté, fixé au 30 juillet, « à titre L’Express du 8 juillet – l’ancien le 2 juillet. Il a remplacé Georges voir ses photos. La révélation de ces provisoire », la date de clôture des préfet de Corse demandait au Kiejman par Francis Szpiner, 30e Rencontres est sans doute un pho- différentes offres. Daniel Bouton, juge de saisir les « cahiers » de proche de l’Elysée, singulière- tographe suisse mort depuis trente PDG de la Générale, a déclaré jeu- Clotilde Valter. Cette dernière y ment de , ans, Gotthard Schuh. Et on ne saurait di matin qu’une nouvelle suren- aurait transcrit le contenu de ses secrétaire général de la prési- chère de sa banque sur Paribas conversations avec Bernard Bon- dence de la République. s’abstenir d’une visite au trop mé- « n’était pas exclue ». net, notamment celle qui a suivi, connu Lucien Hervé, né en 1910, pho- à Matignon, le 27 avril, l’incen- Lire page 6 et la chronique tographe de l’architecture et de Lire pages 16 et 17 die, dans la nuit du 19 au 20 avril, de Pierre Georges page 32 l’espace. p. 26 et 27 Serbie : Les drones sur la ville, pour surveiller et punir BIG BROTHER (Grand Frère) aura-t-il une et localisé les réfugiés ; ils ont complété le ren- prendre en otage les habitants de quartiers révoltes en série descendance ? Le monstre terrible et omni- seignement spatial ou aérien pour élaborer les « chauds » ou sensibles, voire d’aggloméra- présent de George Orwell, qui scrute les ci- plans de frappe ; ils ont contribué à évaluer, tions entières. Au siècle prochain, selon des LE MOUVEMENT de protes- toyens en permanence et contrôle jusqu’à après-coup, les dommages occasionnés aux « projections » d’état-major, 85 % de la popu- a tation contre le régime de leurs sentiments, dans sa fiction 1984 consa- infrastructures civiles et aux forces serbes. lation mondiale habitera dans des villes et Slobodan Milosevic s’amplifie. crée aux techniques totalitaires, s’est-il mani- Même s’il s’avère fragile et vulnérable, 80 % de ces villes, qui dépasseront le million Dans de nombreuses villes de Ser- festé, déjà, au Kosovo et, demain, ailleurs, parce qu’il opère souvent à des vitesses et à de citoyens, seront des capitales. bie, la population n’hésite pas à sans qu’on en mesure aujourd’hui toutes les des altitudes qui en font une cible tentante, le Pour endiguer les risques de guérilla ur- braver l’interdiction de tout rassem- implications ? Et si Big Brother, imaginé par le drone est en somme l’œil du commandement, baine – le « nouveau champ de bataille » au- blement, toujours en vigueur, pour visionnaire Orwell, était – au lieu de ce visage lui transmettant, en direct ou en temps diffé- quel certaines armées se préparent sans le re- défier les autorités. Ainsi, à Lesko- à l’épaisse moustache dont le regard épie le ré, les renseignements collectés durant sa tra- connaître –, le drone devient le Big Brother du vac, notre envoyée spéciale, Sophie moindre geste – un drone, cet engin sans pi- jectoire. futur. Au profit des forces de sécurité, il sur- PASCAL PAVANI PASCAL Shihab, raconte comment, après lote guidé à distance et capable, en étant le L’existence d’un tel robot a donné des idées veillera les déplacements des groupes les plus l’arrestation de l’un des leurs et sa plus discret possible, de reconnaître par le à ses constructeurs et à ses utilisateurs. En extrémistes ; il dénichera les caches d’armes condamnation à trente jours de pri- menu le terrain qu’il survole, d’identifier les particulier, les Etats-Unis – mais la France ou de drogue ; il repérera d’éventuels tireurs son, plusieurs milliers d’opposants activités qu’on y cache et de rapporter ses ob- n’est pas à la traîne – réfléchissent à bien isolés ; il identifiera les zones de non-droit ; il nullement impressionnés par les servations à qui le tient en laisse depuis le d’autres missions, plus ou moins avouables, à suivra les rassemblements de populations lors 50,355 km/h policiers, ont défilé dans le centre- sol ? partir de leur expérience militaire acquise en de survols anodins en apparence. Ce n’est pas Les coureurs du Tour ont établi, mer- ville en scandant « Slobo assas- La guerre aérienne au-dessus de la Yougo- matière de maintien ou de rétablissement de de la stratégie-fiction. credi 7 juillet, un nouveau record de vi- sin ! », « Voleurs ! », « Démission ! » slavie a été l’occasion de découvrir les services la paix : les Américains, depuis leurs interven- Ce qui l’est, du moins on l’espère, c’est la tesse en parcourant la quatrième étape et en réclamant la libération de leur que peut rendre un drone. Là-bas, l’emploi de tions au Panama ou en Somalie, et les Fran- suite : l’idée selon laquelle les drones pour- entre Laval et (194,5 km) à une nouveau héros. Parmi ces contesta- ces petits engins automatiques s’est générali- çais, depuis les leurs en Bosnie et au Kosovo. raient ouvrir la voie, en cas de troubles ur- taires figurent de nombreux anciens sé. Ils portent les noms plus ou moins exo- La criminalité, le terrorisme, les actions de bains gravissimes, à des hélicoptères armés moyenne de 50,355 km/h. Le pré- réservistes qui avaient été mobilisés tiques de Piver, Crécerelle, Predator ou Hun- masse en tout genre qui visent à créer la pa- pour rétablir l’ordre. Dans 1984, George Or- cédent record (49,417 km/h) remontait pour le Kosovo. ter. Selon les altitudes auxquelles ils volent, nique dans la population, la menace chimique well ne l’avait pas prévu. à 1993. L’Italien Mario Cipollini (à ces drones ont, au choix des missions qui leur ou biologique : autant de défis qui pourraient gauche sur la photo) a remporté Lire page 2 ont été assignées par leurs détenteurs, détecté permettre de placer sous tension ou de Jacques Isnard l’étape. p. 21 et 22 L’avocat Coca-Cola ou le déclin du génome d’un empire américain

« JE SUIS votre concurrent, je vant la marque de cigarettes SLUBAN KLAVDIJ veux votre clientèle, mon but est de Marlboro et loin, très loin devant prendre votre place dans les sa rivale de toujours, Pepsi-Cola, LES SÉRIES DE L’ÉTÉ rayons des magasins et dans l’esto- dix-septième marque mondiale mac des consommateurs ». Ainsi avec une valeur de « seulement » s’exprimait Douglas Ivester, alors 9,3 milliards de dollars. Retour directeur général de Coca-Cola, Cette puissance, sans pré- en 1995, devant ses pairs de l’As- cédent dans l’histoire des à Cuba sociation américaine des indus- marques, semble avoir révélé ses FRANÇOIS GROS triels du soft drink. Les propos limites lors de la crise qu’a traver- mirent en émoi les concurrents sée Coca-Cola en France et en 4. Non-espérance SECRÉTAIRE perpétuel de de Coca. Devenu depuis pré- Belgique. En route pour la campagne. Bus et l’Académie des sciences, François sident du groupe d’Atlanta, Non seulement la notoriété de trains bondés, des heures d’attente. Gros a présenté, mercredi 7 juillet, M. Ivester a appris la diplomatie, Coca ne l’a pas protégée, mais Spectacle d’un autre âge des chevaux un rapport de l’Académie sur le mais il n’a guère changé de stra- elle s’est retournée contre elle, développement et les applications tégie. dès lors que le « contrat » tacite de trait ou des cyclistes pédalant sur de la génomique. L’Etat a décidé La volonté de puissance, voire conclu avec le consommateur a des vélos importés de Chine. Les ca- d’investir massivement dans ces d’hégémonie, est inscrite dans les été, à tort ou à raison, rompu. mions, les usines, les sucreries : tout nouvelles technologies. gènes de la Coca-Cola Company Coca-Cola, prototype de la fume... sauf les Cubains. La cigarette depuis sa naissance en 1892. C’est marque mondiale, omniprésente et le cigare sont devenus si chers que elle qui a permis à Coca-Cola de dans deux cents pays, contrôlant Lire page 8 fumer en public passe pour une provo- et notre éditorial page 15 devenir la marque la plus connue plus de la moitié du marché des au monde, et la plus chère. En soft drinks, cette marque dont cation. Plongée dans un univers où Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 9 F ; Autriche, 1996, lors des Jeux olympiques l’objectif avoué est de se trouver l’important se passe dans la pé- 25 ATS ; Belgique, 45 FB ; , 2,25 $ CAN ; d’Atlanta, un sondage avait mon- à tout moment « à portée de Côte-d’Ivoire, 850 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; nombre. p. 14 Espagne, 225 PTA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, tré que 94 % des habitants de la main » de toute personne en ins- 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 2900 L ; , 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, planète connaissaient Coca, tance de boire sur la planète, International ...... 2 Communication ...... 18 3 FL ; Portugal CON., 250 PTE ; Réunion, 9 F ; contre 92 % pour les anneaux s’est montrée incapable de se France ...... 6 Tableau de bord ...... 18 Sénégal, 850 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,10 FS ; Tunisie, 1,2 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. olympiques. rapprocher de ses clients, au mo- Société ...... 8 Aujourd’hui ...... 21 En 1997, selon le magazine Fi- ment crucial où ceux-ci auraient Carnet...... 12 Météorologie...... 25 nancial World, la valeur finan- eu besoin d’être rassurés. Abonnements ...... 12 Jeux ...... 25 cière de la seule marque Coca- Régions ...... 13 Culture ...... 26 Cola était de 48 milliards de dol- Pascal Galinier Horizons ...... 14 Guide culturel...... 28 lars (le tiers de la capitalisation Entreprises ...... 16 Radio-Télévision...... 29 boursière du groupe), juste de- Lire la suite page 15 LeMonde Job: WMQ0907--0002-0 WAS LMQ0907-2 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:47 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0547 Lcp: 700 CMYK

2 INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999

BALKANS Le mouvement de bastions de Slobodan Milosevic, des le Kosovo prennent souvent, à la communautés serbe et albanaise sont restés cloués au sol, auraient contestation du régime de Belgrade milliers de personnes ont manifesté surprise générale, la tête de la lutte. mais « les esprits restent fermés » re- été rendus inopérants par l’inexpé- s’étend en Serbie, où les manifesta- malgré l’interdiction de rassemble- b A MITROVICA, au nord du Koso- marque un officier français. b LES rience de leurs équipages, selon un tions spontanées se multiplient. Ain- ment toujours en vigueur. b LES RÉ- vo, les soldats français de la KFOR APACHE, ces hélicoptères américains rapport du général Cody destiné à la si, dans la ville de Leskovac, l’un des SERVISTES mobilisés en masse pour ont rouvert le pont qui séparait les qui devaient intervenir au Kosovo et Chambre des représentants. Le mouvement de contestation contre M. Milosevic s’amplifie en Serbie Dans plusieurs villes du pays, la population brave l’interdiction de rassemblement toujours en vigueur et manifeste bruyamment son opposition au régime, sans être impressionnée par le déploiement des forces de police LESKOVAC (Serbie) traîtres. Personne ne me paye. Je n’ai l’homme, seule ONG de tout le sud vite deux mille, au moins, nulle- 1989 : « Personne n’aura plus le droit vitres avant l’arrivée de la police. correspondance même pas d’appartement. Nous vou- de la Serbie. ment impressionnés par les poli- de vous frapper!»; l’autre appelait Arrivé à sa suite, le préfet en furie « Ce que nous voulons ? Nous vou- lons seulement du travail, et la dé- Son directeur fait partie des per- ciers qui bloquent l’artère princi- à « déraciner le préfet, la mafia, les pointe un fusil contre le frère du lons Ivan. Et puis le départ des vo- mission de Zivojin Stefanovic (lire ci- sonnes brièvement interpellées ce pale. Les slogans sont lancés de marchands d’âmes, de vies et d’en- président du Comité des droits de leurs et des assassins. » La révolte de contre) qui a ruiné nos chances de matin. Vesna, la jeune épouse partout, parfois par une grand- fants ». A-t-elle été littéralement en- l’homme, Dobrosav Nesic : « C’est Leskovac continue. Ses habitants, vivre normalement. » Le meeting a d’Ivan, qui ne l’a plus vu depuis mère du fond de la place : «Vo- tendue ? Mardi, un homme a été at- ton frère qui a tout fait, je vais le connus jusque-là dans les Balkans continué sans lui. D’autres réser- quatre jours, est là aussi. « Nous leurs ! », « Démission ! », « Mafia teint de deux balles de pistolet tuer ! » Des officiers de police sai- pour l’excellence de leurs grillades vistes ont forcé la porte de la télé- avons une fille de sept ans : elle de- rouge ! », « Slobo assassin ! », « On devant un café du centre-ville, après sissent alors son arme : le vent et leur soumission au régime de Mi- vision pour exiger la diffusion de la mande où est son père », dit-elle en veut la vérité ! ». Et, comme un re- une courte algarade entre jeunes semble tourner. losevic, sont devenus, du jour au cassette filmée lors du rassemble- fondant en larmes. Il est 18 heures frain, « On veut Ivan ! » Pas de mé- aux nuques rasées. « C’était le plus Mercredi soir, deux mille per- lendemain, les francs-tireurs d’un ment. Le directeur a fait des pro- passées et une jeune fille vient an- gaphone ; « On n’a pas amené le grand criminel de la ville qui a été tué sonnes sont encore au rendez-vous. mouvement de contestation spon- messes et obtenu que les derniers noncer que des gens commencent à nôtre pour qu’il ne soit pas saisi », dit par un militaire », chuchote un ré- M. Nesic a été brièvement interpellé tané qui se développe en Serbie. manifestants quittent la place, sur se réunir dans le centre, comme la un membre du Parti démocrate. serviste durant le meeting. Les poli- une nouvelle fois et un réserviste, Car ils ont trouvé leur propre hé- laquelle aucun policier n’était vi- veille : « Ils savent qu’Ivan est ciers, pris à partie sur le thème «Al- ami d’Ivan, a été condamné comme ros : Ivan Novkovic, trente- sible. condamné pour avoir soi-disant ap- « ARMÉE, AIDE-NOUS ! » lez au Kosovo ! » ou « Arrêtez plutôt lui à trente jours de prison. Mais il quatre ans, employé de la télévision pelé à manifester de nouveau, alors Pas de pancartes. La veille, il y en le préfet ! », n’en mènent pas large. reste libre et a lu, mercredi soir, la locale depuis sa création en 1993. « LES GENS ONT PEUR » ils viennent. Mais il y aura peu de avait deux : l’une reprenait – cruelle « Je pense peut-être comme toi, mais liste des revendications du meeting « Il a très mal supporté les récits de Mais mardi matin, la télévision monde : la police est partout. Les gens ironie – la phrase lancée par Milose- je ne peux pas le dire », avoue l’un de Leskovac, annoncé comme quo- ses collègues qui ont été mobilisés au locale et le préfet ont dénoncé l’ac- ont peur. » Peu de monde ? Ils sont vic aux Serbes du Kosovo en juin d’entre eux. Les plus décidés des tidien « jusqu’à la démission du pré- Kosovo. Ceux qui sont rentrés ont tion d’« une poignée de traîtres, dé- manifestants finissent par se diriger fet ». Le départ de Slobodan Milose- parlé de choses terribles ; il voulait serteurs et membres de partis d’op- vers le commissariat « pour cher- vic n’en fait pas partie. Signe de la faire quelque chose pour eux », ra- position agents de l’OTAN ». La Le préfet de Leskovac, « chef de la mafia » ? cher Ivan ». Une rangée de casques spontanéité du mouvement ou, au conte Milica Ivanovic, correspon- police, qui cherchait Ivan depuis se profile dans la petite rue devant contraire, d’une tentative de ré- dante de l’agence indépendante quatre jours, l’a interpellé chez des Zivojin Stefanovic, préfet de Leskovac, nommé par Slobodan Mi- le commissariat. Le cortège crie cupération ? La branche locale du BETA. Ce « quelque chose », ce fut amis qui le cachaient. Il a été losevic il y a onze ans, semble haï autant à cause de son zèle à lever alors « Serbia, Serbia ! » et entonne Parti du renouveau serbe (de l’« op- une cassette pirate diffusée pour condamné à trente jours de prison des troupes pour les guerres ratées de son patron qu’en raison de la un hymne guerrier tchetnik, comme posant à éclipses » Vuk Draskovic), appeler la ville à manifester, malgré lors d’« un procès sans avocat, avec protection qu’il accorderait à la mafia. Des centaines de réservistes pour se protéger et montrer où sont représenté par la députée Vojana l’interdiction de rassemblement comme seuls témoins deux officiers ont déjà manifesté ici, peu avant le début des frappes de l’OTAN : les vrais patriotes. Ristic, a amené cette fois-ci son mi- toujours en vigueur. de police qui ont dit l’avoir entendu venus à pied de leur camp, ils dénonçaient leur équipement minable Ils bousculent les policiers, re- cro... Les autres demandes sont la li- Lundi, ils étaient plus de appeler à un nouveau meeting au- et le fait qu’aucun « fils de notable » ne soit mobilisé. Les gardes du coivent des coups de matraque, bération d’Ivan, le versement des dix mille, réunis dans le centre de jourd’hui à 18 heures, ce qui n’est pas corps du préfet « sont en majorité des criminels », affirme Nejbosa crient « Assassins, assassins ! », paies de réservistes avant le 12 juil- cette cité de soixante-dix mille ha- vrai », explique Vojana Ristic, une Mladenovic, du Parti démocrate de la ville. « Ils m’ont dit qu’ils me « Vous avez trahi le Kosovo ! » et let, la publication du nom des bitants qui n’avait jamais rien députée du Parlement serbe qui a couperont la tête si je persiste à vouloir imprimer des tracts pour la ma- « Armée, aide-nous ! ». Mais leurs hommes de la région morts au Ko- connu de pareil. Armé d’un méga- été autorisée à voir Ivan au nifestation d’Ivan », ajoute-t-il. Il n’a pas persisté. Sur la porte de son poussées sont vaines et ils repartent sovo et celle des fils de notables qui phone, Ivan leur a déclaré, avant de commissariat. « Jusque-là, il n’avait local, à moitié défoncée la veille de cette manifestation par des « in- sillonner la ville. Un des cortèges, ont échappé à la mobilisation. disparaître, escorté par ses amis ré- pas été battu », dit-elle au siège connus », on peut lire, gravés au couteau, les mots : « Mort aux selon BETA, atteint la villa du pré- servistes : « Nous ne sommes pas des d’un chétif Comité des droits de traîtres ». fet, arrache sa grille et brise ses Sonia Petrovic Les réservistes serbes prennent la tête La marche très contrôlée des Albanais à Mitrovica MITROVICA nait le dessus. Les marcheurs passent en silence. « Ser- de notre envoyé spécial bia ! Serbia ! », scandent les Serbes. Certains Albanais, des manifestations contre le régime de Belgrade « Le pont est ouvert, les esprits restent fermés » : cette alors, lèvent la tête et font timidement le V de la vic- LESKOVAC (Serbie) du Sud, d’où nous sommes presque leur possible pour éviter les pertes formule d’un officier français de gendarmerie résume toire. Lorsqu’ils sont passés, les Serbes applaudissent correspondance tous originaires », précise Toplica chez nous ». parfaitement l’impression qui prévalait, mercredi les militaires français, qui restent imperturbables. Ils ont été mobilisés en masse Djordjevic, ingénieur et vice-pré- Zoran, lui, a une conviction : «Il 7 juillet, à Mitrovica après la courte « marche » « Heureusement que les Français renouent les liens histo- pour le Kosovo, surtout dans le sident du gouvernement local de faut que la BBC et CNN inondent la – moins d’une heure – des Albanais à travers le quar- riques entre nos deux pays et nous protègent », confie sud de la Serbie, là où le régime Nis, pour le Parti démocratique. Serbie de leurs informations. Au Ko- tier de la ville où sont regroupés les Serbes. Certes, la une vieille dame. en place à Belgrade semblait ré- « Sinon, chacun ou presque savait sovo, nous étions logés dans des symbolique est forte puisque le pont qui sépare les Une autre s’insurge : « Ce n’est pas vrai ; ils per- gner sans partage. « Cette loyauté que cette guerre n’avait pas de sens maisons albanaises qui avaient des deux communautés a été officiellement rouvert. Mais mettent aux Albanais de franchir le pont, mais pas à était sans doute due à l’éloigne- et n’aurait pas eu lieu sans Milose- antennes satellites. On a bien vu que on voit mal, pour le moment, Serbes et Albanais cir- nous ! » « C’est la faute de Milosevic ! Il a permis aux Al- ment de la capitale et de ses ré- vic. » leurs émissions disaient beaucoup culer librement sans être accompagnés de soldats de la banais, ces ”non-civilisés“, de s’enrichir avec la drogue et seaux intellectuels, comme à la Leur plus grande peur, ils disent plus la vérité que les nôtres. » Même KFOR. Et il aura fallu 500 militaires français pour que la prostitution, et maintenant il nous a abandonnés. » proximité du Kosovo et aux nom- l’avoir ressentie après le verdict si elles ne révélaient pas tout, « par la manifestation de mercredi se déroule sans incidents. Comment voient-ils leur avenir ? « Nous voulons que breux liens, souvent familiaux, avec du TPI : ils ont craint que cela ne exemple, comment des policiers non Etrange spectacle. Massés sur les trottoirs, il y a les cette partie de la ville reste serbe. » sa minorité serbe, dont Slobodan pousse Milosevic à ne pas signer seulement pillaient, mais se faisaient Serbes. Ils chantent des hymnes patriotiques, agitent Retour de l’autre côté du pont. Tous les marcheurs Milosevic prétendait assurer la dé- d’accord. « Si la guerre avait duré payer par les Albanais riches pour des drapeaux, lèvent le bras en tendant les trois doigts sont revenus. « Nous sommes contents d’avoir pu mar- fense », estime Radomir Diklic, di- dix jours de plus, il aurait pu y avoir qu’ils ne les chassent pas de leurs symboliques de la Sainte Trinité orthodoxe. De l’autre cher librement dans Mitrovica, qui est historiquement recteur de l’agence indépendante des incidents dans l’armée. C’était maisons, comme c’est arrivé pour côté du pont, les Albanais se préparent à franchir le une ville albanaise », explique, dans un français ap- BETA. l’enfer : Podujevo était bombardé tout un quartier de Gnjilane ». pont. Les soldats français, après de longues tractations proximatif, un professeur d’histoire. « A , inter- Mais aujourd’hui, ces réser- 24 heures sur 24, et le danger ve- Tous enfin soutiennent les réser- avec les responsables de l’UCK, ouvrent les barrages, roge-t-il, il y a une rive droite et une rive gauche : est-ce vistes, de retour dans ces régions nait de partout : du ciel, de l’UCK, vistes qui bloquent des routes du en tentant toutefois de dissuader les enfants de traver- que les pouvoirs sont différents des deux côtés ? » qui ont le plus souffert des bom- d’Albanais armés, des mines anti- Sud parce qu’ils n’ont toujours pas ser. Tout au long du parcours, soigneusement choisi, Pensent-ils vraiment que les Français soutiennent les bardements de l’OTAN et où personnel dans les champs ». reçu leur solde et leurs primes les soldats français ont pris position. Serbes ? La réponse est unanime : « Bien sûr, ce sont les l’économie est paralysée, C’est un miracle, dit-il enfin, pour leur temps de service au Ko- Après un moment d’hésitation, la foule des cinq soldats français qui accompagnent les Serbes de l’autre prennent, à la surprise générale, que, « sur 1000 hommes, on n’ait sovo. mille Albanais – selon la police – s’ébranle. Disciplinée. côté du pont. » la tête de divers mouvements de eu qu’une dizaine de tués et trente En colonne par quatre. Sans joie. Comme si la peur an- contestation spontanés. blessés. Les officiers faisaient tout S. Pe. cestrale d’un peuple qui a toujours été dominé repre- José-Alain Fralon Ils commencent à parler. « On se sentait mal depuis le début, dès qu’on a croisé les longues files d’Al- banais qui partaient en sens in- Les équipages des hélicoptères Apache étaient inexpérimentés verse », raconte ainsi Miodrag, rencontré, il est vrai, dans le local PRÉSENTÉS comme Zorro venu ces hélicoptères ont connu des dé- Rhin, il leur avait été interdit de Voire. On imagine mal les raisons sur les leçons à tirer de la guerre du du Parti démocratique, très mino- régler son compte à l’armée serbe boires. Lors du second accident, pratiquer des entraînements noc- qui auraient incité le Pentagone à Kosovo, l’emploi d’hélicoptères de ritaire à Leskovac, jusqu’à très ré- pendant la guerre du Kosovo, les deux sous-officiers de l’armée de turnes à partir de leur garnison. envoyer au feu des GI sans qualifi- combat sur les prochains théâtres des cemment, en tous cas. hélicoptères d’attaque américains terre – une armée longtemps ré- cation. opérations pourrait devenir suici- Apache auront finalement mérité fractaire à la perspective d’engager GUERRE COMMERCIALE Le mérite de l’autre rapport, celui daire. » Les armes antiaériennes « C’ÉTAIT L’ENFER » un zéro pointé. Ils n’ont jamais ap- ses Apache – y ont laissé la vie. Ils Les équipements de l’Apache de la Forecast International Inc., est prolifèrent. Désormais, le moindre « En quelques jours, il n’y a pra- porté la preuve de leur efficacité. sont les deux seuls tués américains étaient incapables de détecter les d’aller plus loin que les considéra- combattant a les moyens d’abattre tiquement plus eu d’Albanais à Un rapport d’un office américain de l’opération « Force alliée » dans radars serbes, puis de les tromper tions du général Cody, lequel un hélicoptère. Il faut donc accélé- Gnjilane, où on était. Puis nous d’analyse stratégique, Forecast In- les Balkans, mais aussi les treizième pour éviter les missiles sol-air. Les donne l’impression de chercher à rer le développement du avons connu la peur des avions et ternational Inc., compare l’aventure et quatorzième morts depuis 1985, matériels de transmission n’étaient vouloir épargner la machine, en Comanche, une machine « furtive » l’ennui. Mais j’ai aussi vu la scène des Apache en Albanie à un « fias- date d’entrée en service de pas à la hauteur. L’entretien au sol préférant accabler ses équipages. de la nouvelle génération, conçue la plus horrible de ma vie », dit-il co », voire à un « suicide ». Plus l’Apache. de ces hélicoptères a été réduit à sa « En l’absence de systèmes défensifs par Boeing et Sikorsky, dont la ma- en rapportant à son tour un des grave : un rapport du général Ri- On estime à l’équivalent de plus simple expression. « C’est le ré- susceptibles de déjouer les missiles quette a été exposée au dernier Sa- sinistres épisodes si souvent dé- chard Cody, destiné à une commis- 1,8 milliard de francs le déplace- sultat, note le général, de nom- adverses guidés par infrarouge ou lon du Bourget et qui est censée crits par les réfugiés albanais. sion de la Chambre des représen- ment de cette flotte d’Apache en breuses années de déclin des res- par laser, écrivent les auteurs d’une être capable de déjouer la défense « On nous a emmenés, une fois, tants, dresse un bilan sans appel Albanie, avec sa logistique d’ac- sources financières du Pentagone ». étude de quelque soixante pages antiaérienne. pour protéger une opération de des déficiences attribuées aux équi- compagnement. Dans son rapport Les suggestions de Forecast In- "nettoyage", comme ils disaient : la pages d’un hélicoptère aussi légen- aux représentants, qui date de la ternational Inc. s’expliquent. De- police régulière, composée surtout daire qu’il fut inopérant. mi-juin, le général Cody explique félicite le général Kelche puis la décision des Français et des de réservistes locaux, a séparé les En fanfare, sous les projecteurs pourquoi l’Apache a joué les Arlé- Allemands de lancer la production hommes du village de Bujanovac. des télévisions, vingt-quatre siennes. Il sait de quoi il parle : le Dans une lettre rendue publique par l’Elysée, Jacques Chirac exprime du Tigre, l’hélicoptère de combat Six ont été abattus au check-point, Apache s’envolent d’Allemagne, où général Cody a servi en 1991, durant sa « satisfaction » et ses « remerciements » au chef d’état-major des ar- européen rival de l’Apache, on se à deux kilomètres. Puis ils ont dés- ils étaient basés, pour montrer le la guerre du Golfe, où les Apache mées, le général Jean-Pierre Kelche, pour son rôle pendant la mission livre, de part et d’autre de l’Atlan- habillé des femmes et cherché des bout de leurs pales en Albanie, le ont connu leur baptême du feu. Au « Force alliée » de l’OTAN en Yougoslavie. « Les relations de confiance tique, à une sévère guerre commer- bijoux dans leurs parties intimes en 21 avril. On allait voir ce qu’on allait tableau de chasse des quelque [avec le général Wesley Clark] ont facilité l’acceptation et la reconnais- ciale. L’Apache a déjà été vendu à la menacant de tuer leurs enfants. Ils voir : les chars de Slobodan Milose- 280 hélicoptères engagés, pas sance par l’OTAN du contrôle politique que la France entendait exercer sur Corée du Sud, à la Grèce, au ont aussi pillé, brûlé des maisons. vic seraient écrabouillés sans coup moins d’un millier de blindés ira- l’exécution des frappes aériennes », note M. Chirac. Avec d’autres pays, Royaume-Uni, à la Turquie, aux Entre nous, par petits groupes, on férir. kiens. Pour lui, la cause, dans les comme l’Allemagne ou l’Italie, la France, par la voix du général Kelche – Pays-Bas, à l’Arabie saoudite, aux en parlait. Le commandement, lui, Le 10 juin, quand l’OTAN décide Balkans, est entendue : en subs- et sur décision des responsables politiques –, s’est opposée à certaines Emirats arabes unis, à l’Egypte et à était divisé : certains avaient le mo- d’arrêter les bombardements sur la tance, c’est la faute des équipages. opérations, comme la destruction systématique de tous les ponts de Singapour. Il serait stupide, dans ral ; ils y croyaient. » Serbie et le Kosovo, les équipages Les pilotes étaient inexpérimentés, Belgrade. Elle a également marqué ses distances, notamment à propos ces conditions, de laisser dire que « On y croyait seulement parce des Apache se sont contentés de les deux-tiers ayant moins de des raids contre des stations de radio et de télévision, qui ont fait l’objet l’Apache fait problème et qu’il n’a que notre mission, dans l’unité an- faire des vols d’entraînement sans 500 heures de vol à leur actif. Leur de trois semaines de débats entre alliés. En revanche, certaines frappes pas de successeur à brève tiaérienne de Podujevo, était d’in- jamais franchir la frontière et, a for- préparation insuffisante ne leur stratégiques, comme celle effectuée par un bombardier « furtif » B-2 – échéance. tercepter les avions qui allaient tiori, sans jamais avoir eu à affron- permettait pas d’attaquer des ob- par erreur, selon l’OTAN – contre l’ambassade de Chine à Belgrade, ont bombarder nos familles, en Serbie ter le moindre char serbe. Deux de jectifs de nuit, parce que, outre- relevé de seules initiatives américaines approuvées par . Jacques Isnard LeMonde Job: WMQ0907--0003-0 WAS LMQ0907-3 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0548 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 3

L’Espagne a réalisé La métamorphose d’Hillary Clinton, un coup de filet candidate au poste de sénatrice de New York anti-drogue record Campagne pour un des sièges les plus convoités du Congrès En créant un comité exploratoire pour l’élection chi le pas. Même si sa candidature n’est pas offi- la conquête d’un mandat électif. Et l’un des plus sénatoriale dans l’Etat de New York – qui aura cielle, la First Lady des Etats-Unis semble déci- prestigieux. Il lui reste désormais à convaincre Dix tonnes de cocaïne saisies lieu en novembre 1999 –, Hillary Clinton a fran- dée à créer un précédent historique en partant à les New-Yorkais. MADRID découpée, a déjà facilité le transit ONEONTA (Etat de New York) versité d’Oneonta sur l’éducation, de notre correspondante clandestin de cargaisons de drogue, de notre envoyée spéciale hochant lentement la tête d’un air En nom de code, cela s’appelait en provenance souvent d’Amé- Dans le décor bucolique d’une approbateur comme elle le fait en opération « Temple ». Depuis des rique latine. De fait, de grosses ferme de l’Etat de New York inves- écoutant les discours de son mari. mois, le service des stupéfiants de quantités de drogue ont déjà été tie par une dizaine de gardes du « Pouvez-vous me faire une petite la police, les douanes et même l’ar- trouvées en Galice, dont 2 580 kilos corps et par quelque trois cents note là-dessus ? », demanda-t-elle mée espagnole y participaient en de cocaïne, à bord d’un bateau de journalistes, Hillary Clinton a de temps en temps à l’auteur d’une grand secret, et puis lorsque la fila- pêche près de La Corogne, en 1996, commencé, mercredi 7 juillet, sa question particulièrement perti- ture a été mise en danger, à la suite et 2 800 autres kilos, l’année sui- nouvelle vie, celle qui doit méta- nente. Et puis parfois, le naturel re- d’une « fuite » dans la presse, tout vante, à bord d’un autre bateau, au morphoser la première dame des prenant le dessus, l’humble candi- s’est précipité. Et c’est ainsi que di- large de Pontevedra. Etats-Unis en humble mais féroce date a oublié un peu d’écouter pour manche dernier, 4 juillet, à l’aube, Selon les explications fournies candidate démocrate à l’un des donner quelques leçons sur l’édu- les groupes d’intervention pour les par le directeur général de la po- sièges les plus convoités du cation ou la santé, ses deux sujets opérations spéciales (GEO) ont lice, Juan Cotino, au cours d’une Congrès américain. de prédilection. « Mais connaissez- opéré à 900 milles marins à l’ouest conférence de presse, mercredi En tailleur pantalon bleu marine vous les initiatives prises dans ce do- des Canaries, en plein dans les eaux 7 juillet, le Tamsaare venait du port très professionnel, le cheveu blond maine par l’administration [Clin- internationales, le plus gros coup colombien de Buenaventura et une impitoyablement fixé par la laque ton] ?», s’étonna-t-elle devant un de filet anti-drogue de l’histoire des bonne partie de sa cargaison était pour ne laisser aucune chance à membre de l’audience qui réclamait stupéfiants en Europe : dix tonnes destinée à transiter en Espagne, l’impertinente brise de cette mati- plus d’accès rapides à Internet. de cocaïne, réparties en plus de sans doute dans la villa où a été sai- née d’été, celle qui a gagné l’admi- « C’est que, répondit-il presque gê- 300 sachets d’une vingtaine de ki- si le reste de la drogue, afin d’ali- ration des Américains en soutenant né, c’est plutôt au niveau de l’Etat los chacun, ont été saisies à bord menter ensuite le marché euro- sans sourciller un mari qui l’avait que le problème se pose... » Et voilà d’un cargo, le Tamsaare, battant péen, à travers plusieurs réseaux, publiquement humiliée a lancé sa Mme Clinton rattrapée par ce Was- pavillon caribéen des Grenadines. dont deux groupes galiciens dé- propre carrière politique après hington qu’elle abhorre ! La valeur totale de la drogue saisie mantelés à cette occasion. avoir consacré vingt-six ans à celle Jusqu’à la fin de la semaine, Hil- s’élèverait, selon la police, à près de Quant à la personnalité des per- de Bill Clinton. Au côté du véné- lary, suivie de sa meute de journa- 400 millions de dollars (390 mil- sonnes arrêtées, M. Cotino s’est rable sénateur Patrick Moynihan, un peu brutal. Ce sont là les deux pour la presse que l’on y aurait listes, va donc ausculter cette partie lions d’). montré plus discret, signalant que soixante-douze ans, « l’homme le obstacles que doit surmonter Hilla- cherché en vain une bouse de de l’Etat dont les habitants sont si Au cours de l’opération, déclen- figurent parmi elles une femme plus sage de New York », dont elle ry Clinton si elle veut être élue : vache, la candidate a concédé aux différents de ceux de la ville de chée sur ordre du désormais cé- d’origine colombienne ainsi que entend reprendre le siège le 7 no- faire oublier, d’abord, qu’elle n’a ja- électeurs le droit de se poser la New York ; la distinction est impor- lèbre juge d’instruction madrilène celui qui passe pour le « cerveau » vembre 2000, Hillary a promis mais vécu dans cet Etat qu’elle veut question : « Pourquoi le Sénat ? tante car, si la métropole (7 millions Baltasar Garzon, à l’origine égale- de ce trafic, et qui, en fait, assurait d’être pour les 18 millions d’habi- conquérir, mais aussi qu’elle est Pourquoi New York ? Pourquoi d’habitants) vote plutôt démocrate, ment de l’arrestation à Londres de la liaison entre les producteurs co- tants de cet Etat « un avocat puis- l’épouse du président des Etats- moi?», tout en se gardant soigneu- elle ne représente que 27 % de l’ex-dictateur chilien Augusto Pino- lombiens et les réseaux de distribu- sant et efficace », « si je me présente Unis. Il ne suffit pas, souligne plus sement d’y répondre. l’électorat de l’Etat. Le reste, hormis chet à l’automne, seize marins, tion européens, le Colombien Al- et si j’ai l’honneur d’être élue ». d’un chroniqueur local, de procla- les banlieues de New York où le tous biélorusses, ont été arrêtés, fonso Leon, dit « Antonio », arrêté mer « I Love New York » pour que FACE À RUDY GIULIANI ? vote est plus partagé, penche nette- tandis qu’un autre membre de à Alicante. En revanche, il semble NÉCESSAIRE HUMILITÉ New York vous aime : New York On a cependant noté dans cette ment du côté républicain : ce sont l’équipage, âgé de soixante-cinq qu’aucun des suspects arrêtés n’ap- Si, à seize mois du scrutin, la se- s’apprend, se courtise, se mérite. première journée de campagne ceux-là qui, plantés sur le parcours ans, est mort « d’une crise car- partient aux grands cartels connus conde condition n’est en effet pas Mme Clinton n’est certes pas la parfaitement mise en scène pour de Mme Clinton, brandissaient des diaque », selon la police, au mo- de la drogue, en Colombie. assurée, la première en revanche ne première parachutée, comme le les caméras – technique qui a fait pancartes « Hillary Go Home » ou ment de l’arraisonnement, qui s’est Le juge Garzon était attendu fait plus guère de doute : Mme Clin- rappelait mercredi le Daily Star ses preuves depuis longtemps à la « Nous voulons un New-Yorkais, pourtant, semble-t-il, passé sans dans la journée à Las Palmas, et la ton a créé mardi un comité explora- d’Oneonta, petite ville à cinq Maison Blanche – un effort certain pas un Clinton ». résistance. Escorté par un patrouil- police n’excluait pas de nouvelles toire pour l’élection sénatoriale qui heures de route de Manhattan ; le d’humilité : s’il y avait bien une Il en faut plus pour effaroucher la leur du service des douanes, le retombées « très importantes », lui permet de collecter des fonds premier sénateur de New York en longue limousine noire aux vitres candidate qui est, pour l’instant, Tamsaare faisait route, quelques dans cette affaire qui a fait dire au pour sa campagne, et son site offi- 1789, Rufus King, était du Massa- fumées dans le cortège, c’est une seule en lice : celui qui sera vrai- heures après, vers le port espagnol jubilant ministre de l’intérieur, ciel, Hillary2000.org, est apparu chusetts, tout comme l’un de ses il- équipe de télévision japonaise qui semblablement son adversaire ré- de Las Palmas, où son arrivée est Jaime Mayor Oreja : « C’est la plus mercredi sur Internet. La « tournée lustres successeurs, Robert Kenne- en est sortie, la candidate, elle, se publicain, le maire de New York, prévue vendredi. importante saisie au niveau euro- d’écoute » des habitants de l’Etat, dy, élu en 1964. « Ce qui compte, contentant du van de la famille Rudy Giuliani, ne s’est pas encore péen. » La presse, de son côté, s’est qu’elle va mener tout l’été, a théo- Mme Clinton, expliquait le journal, américaine moyenne ; la sécurité lancé dans la bataille. Un autre EN PROVENANCE DE COLOMBIE amusée à recenser les « records » riquement pour but de l’aider à dé- c’est que vous réalisiez que nous rapprochée, organisée par le Secret absent de marque, en cette journée L’autre volet de cette prise spec- de saisies de drogue battus. Et si cider si, oui ou non, elle confirmera sommes plus importants que vous. Il Service de la Maison Blanche, a été historique de première campagne taculaire s’est déroulé à Madrid, où l’on en croit le quotidien El Pais, le sa candidature à la rentrée. Mais va falloir nous convaincre que vous limitée au minimum. électorale d’une First Lady, aura été ont été saisis dans une villa de ban- précédent record européen reve- elle ne trompe personne : il s’agit allez vous mettre au courant de nos Mme Clinton a promis « d’écouter son mari, qu’elle n’a d’ailleurs pas lieue 208 kilos d’héroïne d’origine nait aux carabiniers italiens, avec surtout pour elle d’entrer dans la problèmes et nous aider à les ré- et d’apprendre très dur » au contact mentionné une seule fois. Mais il asiatique et une nouvelle centaine 5 500 kilos de cocaïne, interceptés vie des électeurs le plus discrète- soudre. » En bref, faire preuve d’un des habitants de l’Etat et, joignant est clair que, cette campagne-là, de kilos de cocaïne, tandis que la dans un camion en route pour Tu- ment possible, jusqu’à ce qu’elle peu d’humilité. le geste à la parole, a pris des kilo- Hillary Clinton la mènera seule. police procédait à de nombreuses rin ; le record espagnol étant jus- fasse tellement partie du paysage Dans la ferme de M. Moynihan mètres de notes au cours d’une réu- arrestations, dont deux à Alicante, qu’ici de 4 800 kilos de cocaïne, ré- qu’on en oubliera ce parachutage aux prés si bien tondus et nettoyés nion organisée l’après-midi à l’uni- Sylvie Kauffmann dix-neuf dans la capitale et dix-sept cupérés dans les Asturies. en Galice, à l’extrême nord-ouest du pays, où la côte, rocheuse et très Marie-Claude Decamps La grève de l’université de Mexico de plus en plus impopulaire

MEXICO d’autre effet que de galvaniser les présidentielle de 2000, le mouve- tolérance, le sentiment de responsa- correspondance étudiants. Ce qui a fait naître chez ment étudiant embarrasse tout le bilité, l’amour des universitaires Près de mille deux cents passagers Depuis le 20 avril l’université de certains politiciens proches du monde. Le Parti de la révolution pour leur alma mater finira par Mexico, la plus grande d’Amérique pouvoir des soupçons de possible démocratique (PRD, gauche), qui triompher de l’intransigeance et de latine avec près de 300 000 étu- manipulation du mouvement étu- dans un premier temps avait pris la provocation des grévistes », a évacués d’un ferry norvégien en feu diants, est le théâtre d’assemblées diant par la guérilla zapatiste. Le fait et cause pour lui, s’en est ra- ajouté le chef de l’Etat, tout en STOCKHOLM eu de scènes de panique à bord, tout générales et réunions en tout sous-commandant Marcos pidement démarqué et appelle à écartant l’éventualité d’une inter- de notre correspondant s’est bien passé, même s’il y avait genre. Les étudiants vouent aux n’avait-il pas, en mai, appelé ses une reprise rapide des cours. Ce vention de la police. Le recours « On est passé à un cheveux d’une beaucoup de fumée ». gémonies un projet qui veut faire sympathisants à soutenir tous les revirement s’explique en partie aux forces de l’ordre, souhaité par grande catastrophe », commentait, D’après M. Jacobsson, il n’y a pas passer les droits d’inscription, mouvements sociaux ? Reconnais- par le caractère très impopulaire une bonne partie de l’opinion pu- jeudi 8 juillet au matin, Börje Ja- eu de blessé grave. Quelques pas- jusque-là pratiquement gratuits, à sant qu’un contact avait bien eu du mouvement. Selon des respon- blique, est d’autant plus délicat cobsson, le chef des opérations de sagers ont été légèrement intoxi- environ 900 francs (137 euros) par lieu entre des étudiants grévistes sables de l’université, quelque que tous les Mexicains gardent en secours suédoises. Près de mille qués par la fumée, d’autres ont été an. Le « Cohn-Bendit mexicain » et des guérilleros du Chiapas, Mar- 160 000 étudiants suivent, parfois mémoire les événements tragiques deux cents passagers d’un ferry choqués. Cardiaque, l’un d’entre s’appelle Alejandro Echevarria. Il a cos a toutefois affirmé récemment en plein air, des cours. Les gré- du 2 octobre 1968, quand l’armée, norvégien, le Prinsesse-Ragnhild, eux a dû être hospitalisé à Göte- vingt-neuf ans et étudie la sociolo- que son organisation n’était nulle- vistes ont en plus mauvaise presse. intervenant contre un autre mou- venaient d’être évacués en pleine borg, le grand port du sud-ouest de gie, comme son illustre prédéces- ment impliquée. « Les étudiants ne Longtemps absent du débat, le vement étudiant, avait sauvage- nuit, après qu’un incendie se fut la Suède, où toutes les personnes seur. « Dany le Rouge » devait son nous ont pas demandé ce qu’il fal- président Ernesto Zedillo a fini par ment tiré en plein centre de Mexi- déclaré à bord. évacuées devaient être rassem- surnom en 1968 à sa chevelure et à lait faire », a-t-il dit. prendre position, qualifiant la se- co, tuant au moins 300 personnes. Le navire de la compagnie norvé- blées. C’est à dix milles marins ses idées. « El Mosh », le nom Alors que la classe politique maine dernière d’« agression bru- gienne Color Line reliait le port de (18 kilomètres) à l’ouest de cette d’une danse rock des Caraïbes, mexicaine se prépare à l’élection tale » la grève à l’université. «La André Renaud Kiel, dans le nord de l’Allemagne, à ville que l’incendie a éclaté. Le feu doit également le sien à ses che- Oslo, la capitale norvégienne. Alors a finalement pu être maîtrisé vers veux coiffés dans un style rasta. que le ferry remontait le détroit sé- 6 heures du matin à bord de ce fer- Chef des ultras, El Mosh attise la parant le Danemark de la Suède, le ry construit en 1981 et rénové il y a combativité de ses condisciples feu est parti dans la salle principale neuf ans. Des inspecteurs montés à mais ne se veut nullement jus- des machines, pour une raison en- bord évaluaient les dégâts jeudi qu’au-boutiste et se déclare prêt à core inconnue jeudi matin. Ne par- matin pour décider si le bâtiment entamer le dialogue avec l’admi- venant pas à contrôler les flammes, serait remorqué vers Göteborg ou nistration. Mais à chaque fois, les le capitaine décida d’envoyer un Fredrikshavn, au Danemark. discussions sont reportées, car appel de détresse à 2 h 13 et de Même si le drame a pu être évité, Alejandro Echevarria ne manque faire évacuer les passagers. Heu- les radios et télévisions scandi- pas de faire monter les enchères reusement, les conditions météo- naves ont accordé une grande avec de nouvelles revendications, rologiques étaient très bonnes, fa- place à la nouvelle dans leurs jour- parmi lesquelles la gratuité totale cilitant les opérations de naux d’informations du matin. des études. sauvetage. Tout le monde a encore en mé- moire plusieurs catastrophes mari- MANIPULATION ZAPATISTE ? PAS DE BLESSÉS GRAVES times qui ont frappé les popula- En voulant augmenter les droits Rapidement, deux autres ferries tions de ces pays. En septembre d’inscription, Francisco Barnés de croisant dans les parages se diri- 1994, quelque huit cent cinquante Castro, troisième recteur de l’uni- gèrent vers le navire en difficulté, personnes avaient péri dans le nau- versité de Mexico depuis 1987, a puis d’autres, ainsi que treize héli- frage du ferry suédo-estonien Esto- repris une idée de ses prédéces- coptères des secours suédois, nor- nia, lors d’une tempête en mer Bal- seurs. Il estime comme eux que végiens et danois. La quasi-totalité tique. La porte avant avait été des revenus supplémentaires sont des mille cent soixante-huit passa- emportée par les vagues. Et, il y a indispensables pour freiner le dé- gers ont été évacués dans un calme neuf ans, non loin de Göteborg, un clin d’une université considérée ja- relatif. Seuls quelques chauffeurs incendie avait fait cent cinquante- dis comme la meilleure d’Amé- de poids lourds ont préféré rester à huit morts à bord du ferry norvé- rique latine. Mais, vite dépassé par bord avec les cent soixante-douze gien Scandinavian-Star. Des une protestation dont il n’avait membres d’équipage. « Nous avons drames qui avaient contribué à une pas prévu l’ampleur, il a battu en été bien informés par l’équipage, amélioration de la sécurité à bord retraite, début juin, acceptant un une fois l’alarme déclenchée », a dé- et des opérations de sauvetage. paiement volontaire des droits claré plus tard une passagère nor- d’inscription. végienne. Selon elle, « il n’y a pas Antoine Jacob La reculade du recteur n’a eu LeMonde Job: WMQ0907--0004-0 WAS LMQ0907-4 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:57 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0549 Lcp: 700 CMYK

4 / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 INTERNATIONAL Les Palestiniens attendent des gestes concrets Jack Lang renonce à la Commission européenne de la part d’Ehoud Barak BRUXELLES. « L’entourage » de Jack Lang a publié, mercredi soir 7 juillet, un communiqué indiquant qu’il avait renoncé à l’idée de de- venir l’un des deux membres français de la Commission européenne. Pressenti par le gouvernement, le président de la commission des af- Ils exigent un gel de la colonisation et les retraits israéliens prévus par les accords de Wye River faires étrangères de l’Assemblée nationale s’était montré intéressé par un portefeuille de la « connaissance » que lui proposait Romano Pro- Au diapason des capitales arabes, et notamment raélien, les Palestiniens affichent depuis mardi devrait permettre de tester la bonne volonté israé- di, président du collège européen, et qui aurait rassemblé l’éducation, de la Syrie, qui ont accueilli favorablement le dis- 6 juillet un optimisme prudent. Dimanche, la pre- lienne. Les Palestiniens demandent un gel de la co- la culture, l’audiovisuel et, éventuellement, une partie de la recherche. cours d’investiture du nouveau premier ministre is- mière rencontre entre Ehoud Barak et lonisation et l’application des accords de Wye River. Cependant, lors d’un contact très rapide, les deux hommes ne sont pas parvenus à s’entendre sur la délimitation exacte de ce départe- JÉRUSALEM lestinienne note avec satisfaction ser Arafat et Ehoud Barak. Les deux cuter, dimanche, Yasser Arafat et ment. M. Prodi a de nouveau reçu , l’ancien directeur de de notre correspondant les possibilités nouvelles. « Nous fai- hommes, qui ne se sont formel- Ehoud Barak. Il est aussi probable cabinet de et actuel numéro 2 du Crédit Lyonnais, pre- Rencontre avec le président égyp- sons preuve d’un optimisme lement rencontrés que trois ou qu’ils aborderont la question des mier candidat présenté par Lionel Jospin. Son profil de haut fonction- tien Hosni Moubarak, vendredi prudent », déclare Nabil Chaath, quatre fois, ne se connaissent guère. prisonniers palestiniens. Les ac- naire, ainsi que les réticences supposées du Parlement à l’égard de la 9 juillet, à Alexandrie ; entretiens ministre palestinien de la coopéra- Si la confiance s’installe, estime- cords de Wye prévoyaient la libéra- commission Delors, avaient suscité une première réaction hésitante avec le chef de l’Autorité palesti- tion internationale, qui fait office de t-on du côté palestinien, ce sera tion de 750 d’entre eux, mais seuls de la part de M. Prodi. Quant au second commissaire, il semble se nienne Yasser Arafat deux jours ministre palestinien des affaires déjà très positif. Ensuite, les Palesti- 250 ont été élargis. confirmer que le choix de Jacques Chirac se portera sur Michel Bar- plus tard à Erez, au point de pas- étrangères. niens attendent des gestes concrets. nier, l’ancien ministre des affaires européennes. – (Corresp.) sage entre Israël et Gaza ; départ Dans son bureau surplombant les « Rien ne pourra être fait si Ehoud PROMESSE VERBALE pour Washington, ensuite, pour des nouveaux quartiers de Ramallah en Barak ne satisfait pas immédiate- Le gel des implantations consti- échanges de vues, le 15 juillet, avec rapide expansion, M. Chaath ment deux revendications : la mise en tue la seconde revendication pales- « Aucun signe » de retrait pakistanais Bill Clinton ; réunion déjà prévue, évoque volontiers sa satisfaction œuvre des accords de Wye et le gel tinienne préalable. Depuis octo- enfin, avec le roi Abdallah de Jorda- devant l’échec de M. Nétanyahou et des implantations, assure M. Chaath. bre 1998, après la signature des nie, laquelle pourrait être suivie les possibilités politiques nouvelles C’est ce que nous demanderons accords de Wye et, surtout, après au Cachemire, selon New Delhi d’une visite dans la région de la se- qu’offre l’élection de M. Barak. dimanche. » que M. Nétanyahou eut dû se ré- crétaire d’Etat américaine, Made- Mais il n’en minimise pas pour au- Les accords de Wye prévoyaient, soudre à convoquer prématuré- NEW DELHI. Les troupes indiennes ont poursuivi, mercredi 7 juillet, leine Albright : à peine investi, tant les difficultés qui restent à sur- entre autres, la remise à l’Autorité ment les électeurs, quelque qua- leur offensive au Cachemire alors qu’un porte-parole du ministère des Ehoud Barak a vigoureusement re- monter. « M. Barak est une personne palestinienne de 13,1 % des terri- rante campements nouveaux ont affaires étrangères déclarait, à New Delhi, ne pas entrevoir «le lancé le processus de paix israélo- qui joue seule, dit-il ; c’est un mili- toires occupés de Cisjordanie. Seuls été installés sur les collines en Cis- moindre signe de retrait. L’ennemi oppose toujours une vive résistance et arabe, que son prédécesseur Benya- taire qui ne fait confiance en per- 2 % ont été évacués par les forces is- jordanie, formés essentiellement de a même contre-attaqué dans un secteur ». Des responsables militaires min Nétanyahou avait ralenti, puis sonne, un homme qui se considère raéliennes, avant le gel des accords, deux ou trois caravanes. Pour les indiens ont indiqué que des combats violents pour des hauteurs stra- gelé. comme l’un des derniers représen- en novembre 1998. Les Palestiniens, Palestiniens, il s’agit d’implantations tégiques dans le secteur de Batalik avaient eu lieu toute la nuit de Au diapason des principales capi- tants du rêve sioniste des origines. La dont l’autorité s’exerce sur des por- nouvelles ; pour les colons, ce sont mardi à mercredi et s’étaient poursuivis dans la journée, incluant l’as- tales arabes, et notamment de Da- négociation avec lui ne sera guère fa- tions de territoires dispersés entre la des « extensions » d’implantations saut et la prise de plusieurs bunkers contrôlés par les guérilleros isla- mas, où le discours d’investiture du cile. » Cisjordanie et la bande de Gaza, de- anciennes, même si une bonne par- mistes. Dimanche, à Washington, le premier ministre pakistanais, Na- nouveau premier ministre, tenu Cependant, les choses pourraient mandent que les évacuations israé- tie d’entre elles sont situées à bonne waz Sharif, avait promis au président américain, Bill Clinton, qu’il mardi 6 juillet devant les parlemen- avancer plus vite que prévu. Beau- liennes reprennent. Ils ne précisent distance du village d’origine. « userait de son influence » en faveur d’un retrait de ces guérilleros, taires israéliens, a suscité des com- coup dépendra des premiers pas cependant le rythme de ces re- Jeudi, le quotidien Haaretz révé- qualifiés officiellement par le Pakistan de « combattants de la liber- mentaires intéressés, l’Autorité pa- contacts qu’auront, dimanche, Yas- traits. C’est ce dont pourraient dis- lait que le nouveau ministre de l’in- té ».– (AFP.) térieur, Nathan Chtcharansky, avait fait savoir aux représentants des co- DÉPÊCHES lons que, lors des négociations pour a AFRIQUE DU SUD : les projets de vente d’or par la Grande-Bre- la formation de la coalition gouver- tagne ont été violemment dénoncés, mercredi 7 juillet, par l’Afrique Les conservateurs iraniens veulent museler la presse nementale, M. Barak s’était engagé du Sud, le premier producteur mondial. Cette décision dénote un LE PARLEMENT iranien, à majorité conservatrice, a que « la liberté ne soit réprimée par aucune loi ». Cette à ne pas faire évacuer les nouvelles « manque de sensibilité incompréhensible et inacceptable » de Londres adopté, mercredi 7 juillet, les grandes lignes d’une loi survient après plusieurs mois de pressions sur la collines occupées. M. Chtcharansky à l’égard des coûts sociaux pour les pays pauvres producteurs d’or, se- nouvelle loi très restrictive sur la presse, qui contrarie presse, qui se sont traduites par la fermeture de jour- en avait fait une condition de sa lon un communiqué du gouvernement sud-africain. « Cette attitude, la libéralisation prônée par le président réformateur, naux et revues favorables au président Khatami, ainsi participation et M. Barak avait ainsi que la décision d’autres pays industrialisés et du FMI [de vendre . Cent vingt-cinq des 215 députés que par des interpellations ou incarcérations de jour- – verbalement – accepté. Sollicité leur or] aboutit à l’effet inverse de celui professé », à savoir contribuer à présents au Parlement ont approuvé les modifications nalistes, responsables de publications ou commenta- par le journal, le porte-parole du l’allègement du fardeau de la dette des pays pauvres. La décision bri- de la loi sur la presse, suivant les recommandations du teurs. premier ministre a fait savoir que tannique risque de se traduire par plusieurs milliers de pertes d’em- président conservateur de l’Assemblée, Ali Akbar Na- Quelques heures après le vote parlementaire, le quo- « les accords de coalition, qui sont plois dans les mines sud-africaines. – (AFP.) teq Nouri. tidien réformateur Salam a été fermé « jusqu’à nouvel publics, peuvent être lus par qui- a ALGÉRIE : le président Bouteflika a déclaré, mercredi 7 juillet, Le projet prévoit notamment que les délits de presse ordre », après qu’il eut fait état d’une lettre attribuée à conque désire les lire », et que que la levée de l’état d’urgence n’était pas encore à l’ordre du jour de relevant de la « sécurité nationale » seront jugés de- Saïd Emami, un ancien haut responsable des services M. Barak « n’est engagé que par ce son plan de règlement de crise, qui prévoit la grâce de plusieurs mil- vant des tribunaux révolutionnaires réputés pour leur de renseignements du pays, considéré comme le prin- qui y est écrit ». Lesdits accords affir- liers de détenus islamistes. Dans une interview à Radio-France inter- rigueur, et non par des cours spécialisées dans les af- cipal suspect dans la vague de meurtres d’écrivains et ment que « jusqu’à la conclusion nationale (RFI), le chef de l’Etat algérien a également justifié le main- faires de presse. Il dispose que des poursuites peuvent d’opposants en 1998. Selon Salam, Saïd Emami aurait d’un règlement définitif (...) aucune tien, pour l’instant, en détention des deux leaders historiques du FIS, être engagées contre les directeurs de publication et demandé à sa hiérarchie d’examiner un durcissement implantation nouvelle ne sera Abassi Madani et Ali Benhadj, par leur rôle présumé dans la violence les journalistes individuellement et interdit l’accès à la de la loi sur la presse, sur le modèle du texte adopté construite et aucune implantation algérienne et la « violence de la pensée ». – (Reuters.) presse de tout « groupe contre-révolutionnaire ou qui ne dans son principe mercredi. Arrêté pour implication existante ne sera touchée de façon a GUINÉE-BISSAU : l’Assemblée nationale populaire (ANP) a serait pas officiellement autorisé », selon des extraits dans le meurtre de cinq libéraux fin 1998, Saïd Emami décisive ». adopté, mercredi 7 juillet, à la majorité des deux tiers, une nouvelle publiés par les journaux. Le ministre de la culture, s’est donné la mort en prison, fin juin, en avalant un Constitution. Celle-ci établit, entre autres, que les principales fonc- Ataollah Mohadjarani, a demandé au cours des débats produit dépilatoire, selon la version officielle. – (AFP.) Georges Marion tions de l’Etat ne pourront être occupées que par des Bissau-Guinéens de père et de mère. Le nombre de mandats présidentiels, d’une durée de cinq ans, est limité à deux et la peine de mort est abolie. Selon le leader du groupe parlementaire de la RG/Bafata (opposition), Francis- Londres rétablit ses relations diplomatiques avec la Libye co Fernandes, ces dispositions répondent « aux aspirations [du] peuple qui souhaite que les postes-clés soient détenus par des Guinéens d’origine LA LIBYE a accepté de payer des licière lors d’une manifestation, et déclaration de M. Cook, les auto- part. « Nous avons fait une de- guinéenne ». Selon les observateurs, plusieurs personnalités de l’ac- dédommagements pour la mort ont promis de « coopérer à l’en- rités libyennes ont exprimé leurs mande similaire [à celle de tuelle équipe dirigeante sont touchées par ces dispositions, notam- d’une femme policier, tuée en 1984 quête de police et d’accepter ses « profonds regrets à la famille Londres] à la Libye concernant le ment le chef de la junte militaire, le premier ministre et l’actuel pro- devant l’ambassade de Libye à conclusions ». Cette attitude « rem- d’Yvonne Fletcher », « condamné le cas du vol 103 de la Pan Am et espé- cureur de la République.– (AFP.) Londres, ce qui « ouvre la voie à la plit totalement les objectifs » des ef- terrorisme » et se sont engagées à rons donc qu’elle saura se montrer a MAURITANIE : l’arrestation en France d’un officier est un «pré- reprise des relations diplomatiques » forts diplomatiques engagés par « coopérer à la lutte internationale tout aussi coopérative dans ce cas », cédent dangereux dans les relations entre deux pays souverains », a dé- entre les deux pays, a annoncé, Londres, a déclaré M. Cook. contre [celui-ci] ». La famille a déclaré un porte-parole du dé- claré, mercredi 7 juillet à Nouakchott, le porte-parole du gouverne- mercredi 7 juillet, le secrétaire au Le secrétaire au Foreign Office a d’Yvonne Fletcher a déclaré de son partement d’Etat, James Foley. ment mauritanien, Rachid Ould Saleh. Evoquant l’arrestation du Foreign Office, Robin Cook. Sans rappelé l’accord déjà trouvé avec côté « avoir attendu longtemps que capitaine Ely Ould Dah, le ministre, qui confirmait pour la première attendre la présentation de lettres Tripoli sur l’affaire Lockerbie, la Libye reconnaisse sa responsabili- COLLABORATION TOTALE fois officiellement la situation de crise entre son pays et la France, a de créances, la section des intérêts l’autre dossier qui empoisonnait té dans les actes des personnes pré- « Les Etats-Unis ont mis en œuvre estimé, au cours d’une conférence de presse, qu’il s’agissait «d’un britanniques à Tripoli a été élevée les relations entre les deux pays. Il sentes dans le Bureau du peuple li- des sanctions contre la Libye, la- complot contre un citoyen mauritanien par de prétendues organisations au rang d’ambassade, a précisé faisait allusion à l’acceptation, par byen [ambassade dans la quelle devra nous satisfaire pleine- des droits de l’homme ». M. Ould Saleh a souligné que les accords mili- M. Cook. le colonel Kadhafi, en août 1998, de terminologie libyenne] le 17 avril ment, entièrement et définitivement, taires entre les deux pays offraient « une protection claire » aux sta- Les autorités libyennes ont ac- livrer à la justice écossaise les deux 1984 ». Elle « se réjouit de l’engage- avant que nous envisagions toute giaires militaires et que Paris devait agir en conséquence. – (Reuters.) cepté de payer des compensations suspects libyens de l’attentat ment pris à coopérer avec l’enquête mesure vers un rétablissement de a NÉPAL : un avion cargo de la Lufthansa s’est écrasé, mercredi à la famille d’Yvonne Fletcher. Elles contre un avion de la Pan Am, en de police ». nos relations avec elle. Nous atten- 7 juillet, au Népal, cinq minutes après avoir décollé de l’aéroport de ont aussi reconnu leur « responsa- décembre 1988 (277 morts), le pro- Les Etats-Unis ont aussitôt pré- dons toujours de la Libye qu’elle Katmandou. Le Boeing 727, qui appartenait à une filiale indienne de la bilité générale » pour les actes des cès devant se dérouler aux Pays- venu que la décision britannique joigne la parole aux actes », a préci- compagnie allemande, transportait des tapis artisanaux fabriqués au personnes présentes dans leur re- Bas. de reprendre les relations diploma- sé M. Foley. Népal. Aucun des cinq membres d’équipage n’a survécu à la cata- présentation diplomatique, d’où Dans une déclaration conjointe tiques avec la Libye ne présumait Par ailleurs, Washington a fait strophe. Selon les premiers témoignages, il semble que l’appareil n’ait était parti le tir qui avait tué la po- publiée immédiatement après la pas d’une mesure identique de leur circuler à l’ONU un projet de dé- pas pu prendre suffisamment de hauteur pour survoler les montagnes claration demandant « davantage du sud de la vallée de Katmandou. – (AFP.) d’efforts » à la Libye dans l’affaire a SYRIE : Amnesty International a dénoncé, mercredi 7 juillet, le de Lockerbie, avant une levée défi- refus des autorités de permettre les visites à un prisonnier politique nitive des sanctions que le Conseil palestinien gravement malade et détenu « de façon arbitraire » depuis de sécurité lui a imposées en 1992 1966. Abdel Majid Zaghmout, cinquante-quatre ans, souffre d’un can- et qui ont été suspendues en avril, cer à un stade avancé. Ancien membre du Fatah de Yasser Arafat, il a après qu’un compromis fut trouvé été condamné, il y a trente-trois ans, à la peine de mort pour le sur le procès Lockerbie. Le projet meurtre du « dirigeant militaire » palestinien Youssef Ourabi. Selon de texte américain « salue » toute- Amnesty, Abdel Majid Zaghmout « avait nié les charges retenues contre fois « les développements positifs » lui et affirmé avoir été torturé pendant 46 jours pour admettre ce crime ». mentionnés dans un rapport du se- Il serait le plus ancien détenu politique au Proche-Orient. – (AFP.) crétaire général de l’ONU, Kofi An- a VAL D’AOSTE : le pape est en vacances à la montagne, depuis nan, depuis que Tripoli a livré les mercredi 7 juillet, aux Combes, à quelques kilomètres de la frontière deux suspects libyens. Washing- française. Jusqu’au 20 juillet, Jean Paul II résidera dans un petit chalet ton, selon des diplomates occiden- à 1 400 mètres d’altitude. Il s’installera ensuite pour la période d’été taux aux Nations unies, a menacé dans sa résidence de Castelgandolfo, près de Rome. – (AFP.) d’opposer son veto à un projet de résolution des pays non alignés ré- clamant la levée définitive des Un Belge et une Finlandaise sanctions. Les résolutions de l’ONU re- quièrent la totale collaboration de coprésidents du groupe Vert européen Tripoli avec le tribunal écossais qui jugera aux Pays-Bas les deux BRUXELLES. Le député belge Paul Lannoye et sa collègue finlandaise, agents des services de renseigne- Heidi Hautala, ont été élus, mercredi 7 juillet à Bruxelles, co-prési- ment libyens accusés d’avoir placé dents du groupe des Verts au Parlement européen. Le statut des Verts la bombe à bord de l’avion de la prévoit une présidence bicéphale – un homme, une femme. Leur Pan Am. Tripoli doit, en outre, re- groupe est passé de 27 députés dans l’Assemblée sortante à 48, grâce noncer au terrorisme et verser des au succès des Verts français et à l’appoint d’une dizaine de députés ré- indemnités aux familles des vic- gionalistes. Physicien spécialiste des énergies nouvelles, Paul Lannoye, times. Il doit également coopérer soixante ans, a fondé le parti Ecolo qui va entrer dans la coalition gou- avec la France dans l’enquête sur vernementale belge. Heidi Hautala, quarante-quatre ans, agronome, l’explosion, en 1989, d’un avion est eurodéputée depuis 1995 après avoir été membre du Parlement français d’UTA au-dessus du Niger, finlandais. – (AFP.) qui avait fait 170 morts. – (AFP.) LeMonde Job: WMQ0907--0005-0 WAS LMQ0907-5 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:13 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0550 Lcp: 700 CMYK

INTERNATIONAL LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 5

La République démocratique du Congo Les belligérants sierra-léonais progresse vers le cessez-le feu signent un accord de paix au Togo Les représentants de Kinshasa, de la rébellion congolaise Les Nations unies expriment leurs réserves à propos de l’amnistie et de leurs alliés respectifs ont signé, mercredi 7 juillet, Huit ans après le début de la guerre civile, les autorités cord de paix à Lomé au Togo. D’importantes concessions légales de Sierra Leone et les rebelles du Front révolu- ont été faites par les deux parties. Les combattants du un projet d’accord à Lusaka en Zambie tionnaire uni (RUF) ont signé, mercredi 7 juillet, un ac- RUF sont amnistiés et font leur entrée au gouvernement. LES MINISTRES de la défense pays), du Rwanda et d’Ouganda, Les ministres présents à Lusaka LES AUTORITÉS légales de Sier- Le conflit, déclenché en 1991 par militaires sur le terrain, le RUF était et des affaires étrangères des pays afin de fixer la date d’un prochain estiment que ce projet d’accord ra Leone et la rébellion ont signé, le RUF, a fait au moins vingt mille revenu sur son accord, demandant impliqués dans la guerre en Répu- sommet présidentiel. est un triomphe pour le continent. mercredi 7 juillet, à Lomé au Togo, morts, contraint près de la moitié sept ministères et la vice-prési- blique démocratique du Congo L’adoption du projet de cessez- « C’est un pas important de au terme de négociations mara- des quatre millions et demi de Sier- dence. Le président Ahmad Tejan (RDC, ex-Zaïre) depuis bientôt un le-feu est intervenue au terme l’Afrique vers la résolution de ses thon, un accord de paix mettant fin ra-Léonais à l’exode ou à l’exil et Kabbah avait alors dénoncé des an ont adopté, mercredi 7 juillet, d’une réunion à huis clos des mi- propres crises et cela prouve que à plus de huit années d’une guerre entièrement ruiné le pays. L’accord exigences « déraisonnables ». un projet d’accord destiné à nistres à Lusaka, après treize jours nous pouvons résoudre nous-mêmes civile atroce. Le document prévoit de paix est intervenu à l’issue d’une Dans la capitale sierra-léonaise, mettre fin aux hostilités. « Les dif- d’intenses négociations entre les nos problèmes », a souligné le chef l’entrée du Front révolutionnaire nuit de négociations rassemblant Freetown, l’annonce de la signature férentes parties en présence ont ac- factions congolaises rebelles et le de la diplomatie tanzanienne, Ja- uni (RUF) au gouvernement, et ac- cinq chefs d’Etat ouest-africains, à de l’accord a été suivie d’explosions cepté un cessez-le-feu de toutes gouvernement de Kinshasa. Le kaya Kikwete. corde un poste équivalent à celui l’invitation du président togolais de joie, la population envahissant leurs forces en RDC », précise le projet d’accord impose la cessa- Le secrétaire général des Na- de vice-président à son chef, le ca- Gnassingbé Eyadéma, président en les rues pour danser aux sons des document, que le gouvernement tion des hostilités, prévoit le dé- tions unies, Kofi Annan, a déclaré poral Foday Sankoh, sans toutefois exercice de la Communauté écono- tambours et des transistors. Des de Laurent-Désiré Kabila et ses al- sarmement de toutes les forces re- que ce projet d’accord était «un lui en conférer le titre. mique des Etats de l’Afrique de véhicules pavoisés aux couleurs du liés – l’Angola, la Namibie et le belles dans la région et interdit pas important et bienvenu vers la La rébellion se verra attribuer l’Ouest (CEDEAO). Nigeria, de la Guinée et du Zimbabwe – ont accepté. De leurs tout mouvement militaire restauration de la paix en RDC et quatre ministères, quatre postes de – trois pays dont les troupes sont côtés, les deux mouvements re- – d’hommes ou d’équipement – en dans la région des Grands Lacs ». Il vice-ministre et la présidence d’une engagées dans l’Ecomog – ont par- belles, engagés depuis onze mois RDC. a appelé « à la cessation immédiate commission spéciale supervisant le Les rebelles, qui couru la ville, avertisseurs bloqués. contre les forces congolaises régu- des hostilités et à l’immobilisation riche secteur minier (diamant, or, Le secrétaire général des Nations lières, ainsi que leurs deux alliés FORCE DE MAINTIEN DE LA PAIX des troupes sur le terrain en atten- bauxite) et la reconstruction du s’engagent à déposer unies, le Ghanéen Kofi Annan, s’est – le Rwanda et l’Ouganda – ont Le texte demande au Conseil de dant l’entrée en vigueur du cessez- pays. Ce dernier poste sera attribué félicité de la signature de cet accord également approuvé le texte. sécurité des Nations unies d’en- le-feu ». Dans un communiqué, au caporal Sankoh – qui est gracié les armes, entrent de paix et de partage du pouvoir, Les représentants de la Zambie, voyer une force de maintien de la M. Annan précise qu’il avait déjà par le président Ahmad Tejan Kab- demandant aux différentes parties pays hôte de la conférence de paix. Si l’ONU n’envoie pas de informé le Conseil de sécurité de bah après sa condamnation à mort au gouvernement d’« honorer leurs engagements ». paix, de l’Organisation de l’unité force sur le terrain, l’OUA sera son désir de demander l’autorisa- pour trahison en octobre 1998. Le Mais de New York, l’ONU a expri- africaine (OUA) et de la Commu- mandatée pour procéder aux opé- tion de déployer au plus vite des RUF contrôle déjà de facto les prin- mé dès mercredi soir des réserves à nauté pour le développement de rations de maintien de la paix. Les observateurs de l’ONU dans la ré- cipales zones minières du pays et Le texte a également été paraphé propos de cet accord de paix et l’Afrique australe (SADC), assis- parties sont convenues que toutes gion, « avec la possibilité d’un dé- obtiendra au moins un portefeuille par les présidents du Liberia, d’amnisitie. Un porte-parole de taient aussi à cette réunion. les forces armées en RDC observe- ploiement ultérieur d’une véritable important, les finances ou les af- Charles Taylor, du Burkina Faso, l’organisation a précisé que l’en- « Nous avons adopté le document et ront un statu quo, restant sur les opération de maintien de la paix ». faires étrangères, a précisé un Blaise Compaoré, du Nigeria, Olu- voyé spécial de l’ONU à Lomé avait il reste maintenant aux présidents à positions qu’elles occupaient au Selon des diplomates accrédités porte-parole du mouvement. segun Obasanjo, par l’hôte du som- paraphé le texte, ajoutant toutefois venir le signer », a déclaré le mi- moment de l’entrée en vigueur de auprès de l’ONU à New York, une Les rebelles s’engagent de leur met, le général Gnassingbé Eyadé- que les Nations unies « ne re- nistre zimbabwéen des affaires l’accord, avant d’être envoyées équipe de reconnaissance des Na- côté à déposer les armes. Le pré- ma, ainsi que par des représentants connaîtront pas l’amnistie, en ce qui étrangères, Stan Mudenge. dans des bases désignées par les tions unies devrait se rendre cette sident Kabbah a affirmé que l’ac- des Nations unies et de l’Organisa- concerne les violations grossières des Le cessez-le-feu sera effectif forces de maintien de la paix. semaine en RDC afin d’étudier la cord « tenait compte des victimes de tion de l’unité africaine (OUA). Les droits de l’homme ». Le porte-pa- dans les 24 heures qui suivront sa Les deux parties congolaises (les possibilité de déployer 500 obser- guerre » et a tenu à rappeler les pourparlers de paix avaient role a précisé que « l’amnistie et le signature par les chefs d’Etat à une autorités de Kinshasa et la rébel- vateurs militaires. Les mêmes horreurs traversées par le pays, commencé le 25 mai à Lomé, sous pardon ne devront pas s’appliquer date ultérieure. Le président zam- lion) administreront les zones sources affirment que l’ONU se montant à la tribune du Palais des l’égide des autorités togolaises as- aux crimes internationaux de géno- bien, Frederick Chiluba a qu’elles contrôlent jusqu’à ce prépare à envoyer sur place quel- congrès de Lomé en compagnie sistées de médiateurs de l’ONU, des cide, crimes contre l’humanité, commencé une série de consulta- qu’un accord entre en vigueur afin que 15 000 soldats dans le cadre d’une fillette de trois ans, amputée Etats-Unis et de la Grande-Bre- crimes de guerre et autres sévères tions auprès de ses homologues de rétablir l’autorité de l’Etat sur d’une opération de maintien de la du bras droit lors des massacres tagne. violations des lois humanitaires in- de la SADC (qui réunit quatorze l’ensemble du territoire national. paix. – (AFP, AP, Reuters.) perpétrés par la rébellion. « C’est Fin juin, les deux camps étaient ternationales ». un produit de la guerre que nous parvenus à un accord de partage du Le 30 novembre 1996, le pré- avons vécue, plus jamais nous n’uti- pouvoir prévoyant d’accorder aux sident Kabbah et Foday Sankoh liserons la violence pour régler nos rebelles quatre postes de ministre, avaient déjà signé à Abidjan des ac- Entretiens sino-japonais sur la sécurité régionale problèmes », a lancé le président, trois de vice-ministre et la prési- cords de paix, censés mettre fin au sous les cris d’« Unité africaine » et dence d’une commission minière conflit, mais ces derniers étaient TOKYO semblent pas prêts à l’entendre, faisant valoir que le « Paix en Afrique » lancés par la importante. Mais le 5 juillet, après restés lettre morte. – (AFP, AP, Reu- de notre correspondant Japon a sa part de responsabilité dans la montée de la foule. consultation de ses commandants ters.) Les questions de sécurité seront au centre des entre- tension dans la région, pour avoir renforcé son al- tiens du premier ministre japonais, Keizo Obuchi, en liance avec les Etats-Unis. Chine, où il était attendu jeudi 8 juillet. Alors que le A l’issue des entretiens, le 3 juillet à Washington, conflit en ex-Yougoslavie a été révélateur des enjeux entre M. Clinton et le président sud-coréen Kim Dae- de l’ordre post-guerre froide, en Extrême-Orient la jung, les Etats-Unis ont mis en garde Pyongyang donne reste largement fonction des équilibres anté- contre « un acte grave qui aura de très réelles consé- rieurs. On y assiste à un renforcement des dispositifs quences sur la politique étrangère des Etats-Unis à militaires comme aux plus beaux jours de la confron- l’égard de la Corée du Nord ». Selon le Pentagone, les tation Est-Ouest. Avec la Chine et la Russie cabrées préparatifs pour un tir de missile balistique capable face aux Etats-Unis, de nouvelles tensions d’une inten- d’atteindre l’Alaska ou Hawaii seraient en cours. sité comparable à celle du passé ne sont pas à exclure selon des analystes japonais. PATRONNAGE AMÉRICAIN La péninsule coréenne est le principal foyer de ten- Cette menace encourage la Corée du Sud à se doter sion avec, de part et d’autre du 38e parallèle – la région de ses propres missiles ; elle a testé un engin balistique la plus militarisée du monde –, deux armées suréqui- d’une portée proche de 300 kilomètres. Mais elle ne pées. La nouvelle montée de fièvre provoquée par les veut pas participer au programme antimissile améri- accrochages maritimes entre Nord et Sud, la énième cain pour ne pas provoquer la Chine alors que les rupture des négociations entre Pyongyang et Séoul et Etats-Unis entendent mettre en place une stratégie les mises en garde de Washington contre un nouveau coordonnée sous leur houlette. tir expérimental de missile nord-coréen interviennent Avec ces « bruit de bottes » en arrière-plan, il sera alors que les relations sino-américaines, élément es- sans doute difficile à M. Obuchi d’apaiser les craintes sentiel de la stabilité de la région, subissent le contre- chinoises. Vue de Pékin, une nouvelle stratégie visant coup du bombardement de l’ambassade chinoise à à « contenir » la Chine est en train de se mettre en Belgrade. M. Obuchi cherchera à rassurer ses interlo- place sous un patronnage américain, et avec la partici- cuteurs, qui perçoivent le renforcement de l’alliance pation active du Japon. Les Chinois perçoivent l’al- américano-nippone comme dirigée contre eux. liance américano-nippone comme le prélude à un Le principal facteur mis en avant par Washington et pendant asiatique de l’OTAN et l’intervention au Ko- Tokyo pour justifier la consolidation de leurs disposi- sovo n’a fait que les renforcer dans leurs craintes. Aus- tifs de défense est la menace nord-coréenne. Le tir si cherchent-ils à étouffer dans l’œuf l’« encercle- d’un missile le 31 août 1998 au-dessus du Japon a déci- ment » dont ils se sentent l’objet. Les Japonais sont dé Tokyo à participer au programme antimissile de dans une position délicate : allié des Etats-Unis, ils ne théâtre américain, autre sujet de mécontentement des partagent toutefois pas les visées stratégiques améri- Chinois. M. Obuchi leur demandera de peser de tout caines. leur poids sur les Nord-Coréens pour qu’ils renoncent à procéder à un nouveau tir. Mais ses interlocuteurs ne Philippe Pons LeMonde Job: WMQ0907--0006-0 WAS LMQ0907-6 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0551 Lcp: 700 CMYK

6 FRANCE LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999

CORSE Membre du cabinet du convoquée, au titre de témoin, ven- convocation intervient alors que b ME KIEJMAN a été déchargé offi- l’Elysée. b À L’HÔTEL MATIGNON, où premier ministre, Lionel Jospin, char- dredi 9 juillet, à Ajaccio (Corse-du- l’ancien préfet de Corse Bernard Bon- ciellement, mercredi 7 juillet, par l’on a eu connaissance dès lundi gée de suivre les dossiers relevant du Sud), par le juge d’instruction Patrice net, mis en examen dans cette af- M. Bonnet, du soin d’assurer sa dé- 5 juillet, de la lettre de M. Bonnet, on ministère de l’intérieur et des af- Camberou, afin d’être entendue faire, a écrit au juge, le 3 juillet, pour fense. Il sera remplacé par Me Francis considère que cette initiative n’ap- faires corses, Clotilde Valter, est dans l’« affaire des paillotes ». Cette l’inviter à procéder à cette audition. Szpiner, considéré comme proche de porte « rien de nouveau ». L’ex-préfet de Corse Bernard Bonnet cherche à impliquer le gouvernement La responsable, à l’hôtel Matignon, du suivi du dossier corse, Clotilde Valter, devait être entendue, vendredi 9 juillet à Ajaccio, par le juge Camberou, chargé de l’affaire de l’incendie de la paillote Chez Francis. M. Bonnet assure l’avoir tenue informée quotidiennement de son action MEMBRE du cabinet du premier berou l’invitant à prendre contact trat instructeur. Il restait à déter- side pas, non plus, dans l’évoca- pendant plusieurs mois en 1998 mée des investigations du préfet ministre, chargée de suivre les dos- avec Mme Valter pour vérifier qu’à miner la date. Il semble que le tion des contacts fréquents qui par le dossier néocalédonien, pa- sur la recherche des assassins de siers relevant du ministère de l’in- aucun moment il n’avait fait état courrier de M. Bonnet ait conduit pouvaient exister entre le préfet et raît ne pas avoir suivi avec la Claude Erignac, cela démontrerait térieur et des affaires corses, Clo- d’une responsabilité personnelle le juge à anticiper le rendez-vous Matignon, en la personne de même intensité les activité de que Matignon aurait sciemment tilde Valter est convoquée, au titre dans cet incendie criminel, contrai- initial. Mme Valter se rendra effec- Mme Valter, puisqu’il était de noto- l’Etat en Corse. tenu à l’écart, pendant plusieurs de témoin, vendredi 9 juillet, à rement à ce qu’affirment ses deux tivement à Ajaccio, vendredi. riété publique qu’elle était chargée Dans certains cas jugés sen- mois, les autorités compétentes en Ajaccio (Corse-du-Sud), par le juge anciens proches collaborateurs, de suivre le dossier corse. A ce sibles, le directeur de cabinet, la matière, à savoir les ministères d’instruction Patrice Camberou, Gérard Pardini, qui était son direc- SUIVI DES DOSSIERS titre, il paraît tout à fait normal voire le premier ministre, pouvait de la justice et de l’intérieur. afin d’être entendue dans l’affaire teur de cabinet, et le colonel Henri Les éléments contenus dans qu’elle ait été en relation avec être conduit à suivre personnelle- Plus globalement, à en croire le des paillotes. La justice semble dé- Mazères, alors chef de la gendar- cette lettre ne modifient pas l’état M. Bonnet. ment les dossiers. Ainsi, pour courrier adressé au juge Cambe- sireuse d’établir le degré de merie en Corse. du dossier judiciaire. Le préfet ne Mme Valter s’est ainsi occupée de mettre fin au conflit qui existait connaissance que pouvait avoir Dans sa lettre, M. Bonnet de- se prononce pas sur les accusa- la coordination des nombreuses entre le préfet Bonnet et le pro- Matignon, par le biais de cette mande à la justice de saisir, en par- tions des gendarmes incendiaires inspections administratives enga- cureur général près la cour d’appel Devoir de réserve conseillère technique, des activités ticulier, les cahiers de la conseillère qui ont affirmé avoir agi sur ordre gées au lendemain de l’assassinat de Bastia (Haute-Corse), M. Jospin de l’ancien préfet de Corse Ber- technique, sur lesquels, indique-t- de leur hiérarchie et du préfet de du préfet Claude Erignac. Elle a a reçu lui-même les deux hommes et droit de la défense nard Bonnet. Le magistrat cherche il, serait retranscrit l’essentiel des Corse. Il ne dit mot des propos de suivi, grâce à une information dans son bureau afin de les inviter notamment à éclairer le contenu propos qu’il a tenus lors d’une réu- MM. Pardini et Mazères, qui ont continue donnée par le préfet lui- à travailler en toute sérénité. Le A la suite des déclarations de des conversations téléphoniques nion, le 27 avril, avec Mme Valter et révélé au juge avoir préparé, à la même, la plupart des dossiers en premier ministre fut également Bernard Bonnet à sa sortie de entre M. Bonnet et Mme Valter qui Alain Christnacht, également demande du préfet, deux opéra- cours : aménagement du littoral, alerté directement lors des Jour- prison, vendredi 2 juillet, Jean- ont été relevées après l’opération conseiller du premier ministre. tions illégales antipaillotes et parti- renouvellement des personnels nées internationales de Corte Pierre Chevènement et Charles commando des gendarmes du « La consultation, par vos soins, de cipé eux-mêmes à l’une d’elles. En- administratifs et du corps préfec- (Haute-Corse), début août 1998, Pasqua ont invoqué le devoir de groupe de pelotons de sécurité ce document serait de nature, écrit- fin, il n’apparaît pas de nouvelles toral, création du groupe de pelo- qui réunissent chaque année les réserve auquel, selon eux, le (GPS) qui ont détruit, dans la nuit il dans son courrier, à participer à informations sur la destruction de tons de sécurité, renforcement en militants du mouvement nationa- préfet est soumis. Le 2 juillet, du 19 au 20 avril, la paillote Chez l’instruction à décharge à laquelle la photocopieuse sur laquelle ont hommes et en moyens des forces liste corse A Cuncolta independen- sur France 3 Besançon, le mi- Francis. vous m’avez affirmé être aussi atta- été reproduits les tracts abandon- de l’ordre. Les sujets étaient divers tista. Cet événement avait suscité nistre de l’intérieur déclarait Le lundi 5 juillet, comme l’a indi- ché. » nés sur les lieux de l’incendie, dont et s’inscrivaient dans une action une grande inquiétude, car on crai- que M. Bonnet « ne peut pas ou- qué L’Express dans son édition da- L’audition de Mme Valter n’est M. Bonnet reconnaît avoir eu volontariste de l’Etat qui visait à gnait qu’un commando du FLNC- blier qu’il reste préfet de la Répu- tée du 8 juillet, M. Bonnet avait pas une surprise. Elle avait été pré- connaissance. corriger certaines dérives de la so- canal historique ne se manifeste et blique et ne peut pas se livrer à adressé un courrier au juge Cam- vue de longue date par le magis- L’intérêt de cette missive ne ré- ciété corse. M. Christnacht, occupé provoque ouvertement l’Etat quel- des polémiques inacceptables ». ques mois après la mort du préfet. Pour le président du RPF, «le préfet Bonnet est toujours en ac- INFORMATIONS PRIVILÉGIÉES tivité. Il est préfet hors cadre mais Le changement d’avocat augure d’une nouvelle stratégie de défense S’il n’apporte pas d’éléments de cela ne l’autorise pas à faire des nature judiciaire sur l’affaire des déclarations tous azimuts (...). Le LE PRÉFET Bernard Bonnet a déchargé offi- Le conflit est apparu au grand jour lorsque courrier daté du samedi 3 juillet adressé au paillotes, ce courrier permet en re- devoir de réserve, ça existe. Dans ciellement, mercredi 7 juillet, Me Kiejman de sa M. Bonnet a refusé à Me Kiejman la possibilité juge Camberou, chargé de l’affaire des pail- vanche d’éclairer, grâce à un de ses son propre intérêt d’ailleurs ». défense dans l’affaire des paillotes, pour la d’être présent, vendredi 2 juillet, lors de sa lotes, dans laquelle il l’invite à diriger ses in- acteurs, la réalité du suivi de l’ac- Il reste que Bernard Bonnet confier désormais à Me Francis Szpiner. Ce sortie de la maison d’arrêt de la Santé, à Paris. vestigations vers le cabinet du premier mi- tion du préfet de Corse par Mati- est mis en examen, qui plus est changement d’avocat intervient à peine cinq Dans le même temps, le préfet mettait en nistre. gnon. Cette lettre anodine pose à dans une affaire de nature cri- jours après sa sortie de prison et manifeste, cause la ministre de la justice, qu’il accusait M. Bonnet partage désormais le même avo- sa manière la question de la res- minelle. A ce titre, il bénéficie semble-t-il, une forme de désaccord entre les d’avoir ourdi contre lui « un complot et un at- cat que le maire de Bordeaux et ancien pre- ponsabilité politique du contrôle de la liberté d’un accusé de se deux hommes sur la stratégie adoptée lors de tentat judiciaire commis en bande organisée ». mier ministre Alain Juppé. Longtemps réputé du préfet. Dès lors qu’il est avéré défendre comme il l’entend. La son incarcération. pour être proche de la présidence de la Répu- que M. Bonnet informait plusieurs liberté de la défense est, en ef- M. Bonnet ne s’est pas expliqué publique- L’EMBARRAS DE ME KIEJMAN blique pendant les septennats de François Mit- fois par jour le cabinet du premier fet, une règle de droit fonda- ment sur cette décision. En revanche, Me Kiej- Cette manifestation de mauvaise humeur terrand – il est d’ailleurs l’avocat de Christian ministre, il convient de s’interro- mentale et un principe constitu- man a fait état de sa réaction dans un commu- était l’épilogue d’une relation qui semble Prouteau dans l’affaire des écoutes de l’Ely- ger, par exemple, sur le niveau des tionnel. niqué publié mercredi : « Je n’ai aucune n’avoir jamais vraiment fonctionné. Selon sée –, Me Szpiner est de nouveau considéré, connaissances réelles de Mme Val- nouvelle du préfet Bonnet depuis sa sortie de pri- l’entourage du préfet, son premier avocat aujourd’hui, notamment par certains avocats ter sur l’enquête parallèle menée son, à laquelle je n’ai pas assisté. J’ai reçu ce n’aurait pas épousé avec assez de constance la présents sur le dossier de la paillote, comme par le préfet dans l’affaire Erignac. rou, Mme Valter paraît être la seule matin une lettre de mon confrère Francis Szpi- position de M. Bonnet quant à sa totale inno- proche de l’Elysée, et, singulièrement, de Do- Savait-elle que le préfet de Corse, personne de l’appareil d’Etat à Pa- ner m’indiquant que le préfet Bonnet souhaitait cence dans cette affaire. Pour sa part, Me Kiej- minique de Villepin, secrétaire général de la depuis l’été 1998, recevait des in- ris à avoir pu observer aussi atten- désormais l’avoir pour conseil et me demandait man est apparu souvent embarrassé par les présidence de la République. formations privilégiées concernant tivement M. Bonnet lors de ses si j’y voyais un inconvénient. Je lui ai répondu déclarations tonitruantes de son client, qui, à M. Bonnet reste sous le coup d’une mise en la mort de son prédécesseur ? Lui quinze mois passés à la préfecture que non et que je tenais le dossier à sa disposi- son avis, desservait sa défense. examen pour « complicité de destruction volon- a-t-il dissimulé cet aspect de ses de Corse. Elle a pu connaître au tion. Je lui ai souhaité bonne chance et je me ré- Me Szpiner aurait rencontré le préfet, lundi taire d’un bien appartenant à autrui par l’effet activités pour mieux parler de su- jour le jour à la fois ses succès et jouis que le préfet Bonnet soit en liberté au mo- 5 juillet dans la soirée, après avoir été contacté d’un incendie commis en bande organisée ». jets directement liés à sa fonction ? ses inquiétudes. ment où je cesse d’avoir une quelconque la veille. Sa nomination n’aurait donc pas de En tout cas, dans l’hypothèse où activité. » lien, selon lui, avec l’envoi par M. Bonnet d’un J. Fo. elle aurait été régulièrement infor- Jacques Follorou L’affaire de la paillote Chez Francis Matignon banalise les révélations adressées au juge b 20 avril : la paillote Chez volontaire de bien appartenant à Francis, un restaurant construit autrui par incendie en bande L’HÔTEL MATIGNON n’a pas veau rebondissement, la ligne de habitude de consigner, dans ses ca- l’île, a-t-il ou non mené, durant illégalement dans le golfe organisée » et écroués. attendu la parution de L’Express, conduite de l’hôtel Matignon. Ain- hiers personnels, le contenu des l’été et l’automne 1998, une double d’Ajaccio, est détruite par un b 7mai:le colonel Mazères jeudi 8 juillet, pour prendre si, Clotilde Valter, conseillère tech- conversations téléphoniques ainsi enquête sur l’assassinat de son incendie. reconnaît qu’« il avait donné connaissance de la lettre que Ber- nique auprès de M. Jospin, plus di- que des points essentiels des réu- prédécesseur, Claude Erignac ? b 23 avril : un talkie-walkie, une l’ordre de brûler la paillote sur les nard Bonnet a adressée au juge rectement en charge du dossier nions ». M. Jospin en a toujours démenti la cagoule et un poignard, instructions formelles du préfet », d’instruction Patrice Camberou, corse dans son équipe, devrait ho- Les éléments contenus dans la matérialité (Le Monde datés 14- découverts sur les lieux, sont qui nie. Le procureur de la chargé d’enquêter sur l’incendie norer la convocation du juge Cam- lettre de M. Bonnet au juge Cam- 15 février et 9-10 mai). Le premier identifiés comme appartenant à République d’Ajaccio confirme de la paillote Chez Francis, et au berou, à Ajaccio, vendredi 9 juillet berou ne paraissent donc pas de ministre nourrissait-il ses certi- trois gendarmes du groupe de l’existence d’« un plan de procureur de la République (lire ci-dessus). Elle devrait même, nature à modifier l’approche ou le tudes sur les notes de Mme Valter ? pelotons de sécurité (GPS). destruction des paillotes en d’Ajaccio, Jacques Dallest. Expé- si du moins le magistrat s’inspire discours du chef du gouvernement Pour le savoir, il faudrait que b 25 avril : le lieutenant Denis concertation avec le préfet » diée par son auteur, samedi 3 juil- en cela des conseils de M. Bonnet, dans ce dossier. Ceci vaut, en par- celles-ci soient rendues publiques. Tavernier et l’adjudant-chef Eric Bonnet. let, la missive s’est retrouvée sur le livrer à la justice le contenu de ticulier, sur un des points les plus Ce qui, dans des circonstances Moulié sont placés en garde à vue. b 20 mai : M. Pardini désigne bureau de Jean-Pierre Chevène- l’entretien qu’elle a eu avec l’ex- controversés de cette affaire : normales, n’a pas lieu d’être. Le capitaine Norbert Ambrosse, M. Bonnet comme donneur ment, ministre de l’intérieur, lundi préfet de Corse, le 27 avril, à l’hô- M. Bonnet, très méfiant vis-à-vis qui dirigeait la mission, a été d’ordre de l’incendie. 5 juillet en fin d’après-midi. Lionel tel Matignon, au cours duquel ce- des services de police présents sur Jean-Michel Aphatie hospitalisé à Toulouse. b 16-17 juin : Le lieutenant Jospin en a été aussitôt averti, tan- lui-ci aurait réaffirmé son inno- b 26 avril : le colonel Henri Tavernier et le capitaine dis que la direction générale de cence dans l’incendie de la Mazères, commandant de la Ambrosse sont remis en liberté. l’administration (DGA), dont dé- paillote, et que Mme Valter aurait, légion de gendarmerie en Corse, b 23 juin : face-à-face entre pend toujours M. Bonnet en tant toujours selon M. Bonnet, soi- est mis en examen pour M. Bonnet et M. Cavallier. que préfet « hors cadre », a adres- gneusement consigné dans «ses « complicité » et les deux b 28 juin : confrontation entre sé un courrier à ce dernier, lui rap- cahiers personnels ». gendarmes du GPS pour MM. Bonnet, Pardini et Mazères. pelant expressément le « devoir de « destruction volontaire d’un bien L’ancien préfet nie avoir réserve » lié à son statut. appartenant à autrui par l’effet formellement ordonné d’incendier Sur le fond, les collaborateurs Ces éléments ne sont d’un incendie en bande les paillotes. Son directeur de du premier ministre assurent que organisée ». cabinet et l’ex-patron des l’offensive de M. Bonnet ne pas de nature à b 3mai:le capitaine Ambrosse, gendarmes corses, qui confirment change rien à son attitude. Le sou- mis en examen et écroué à leurs accusations, sont libérés et ci constamment réaffirmé par modifier le discours Marseille le 28 avril, et ses deux placés sous contrôle judiciaire. M. Jospin de ne rien faire qui subordonnés, reconnaissent avoir b 2 juillet : M. Bonnet est remis puisse entraver l’action de la jus- de Lionel Jospin mis le feu à la paillote sur ordre en liberté sous contrôle judiciaire. tice demeure, à l’heure de ce nou- du colonel Mazères. M. Bonnet ainsi que son directeur de cabinet, Pour le reste, l’hôtel Matignon Gérard Pardini, sont placés en assure que ce nouvel épisode n’ap- garde à vue. Le témoignage du porte « rien de nouveau » à la lieutenant-colonel Bertrand connaissance des événements sur- Cavallier, chef d’état-major de la venus en Corse ces derniers mois. légion de gendarmerie de Corse, On y banalise la révélation de la établit le « lien » entre la fréquence des dialogues entre l’ex- préfecture et la mission de la préfet et la conseillère technique paillote. Lionel Jospin demande à du premier ministre – « un contact Jacques Chirac de mettre fin aux téléphonique au moins quotidien », fonctions du préfet. assure M. Bonnet, et « souvent plus b 4mai:le GPS est dissout. (...), deux ou trois communications b 5mai:MM. Bonnet et Pardini journalières ». On ne conteste pas sont mis en examen pour davantage qu’il en subsiste des « complicité de destruction traces écrites : en effet, selon M. Bonnet, «Mme Valter a (...) pour LeMonde Job: WMQ0907--0007-0 WAS LMQ0907-7 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:52 S.: 111,06-Cmp.:08,14, Base : LMQPAG 23Fap: 100 No: 0743 Lcp: 700 CMYK

FRANCE LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 7 Les députés affirment leur pouvoir d’investigation Les chasseurs annoncent la création d’un mouvement de la ruralité dans le contrôle des dépenses publiques JEAN SAINT-JOSSE, député européen et président du mouvement Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), a annoncé, jeudi 8 juillet, la création d’un « mouvement politique de la ruralité » ouvert à « toutes les sensibilités républicaines sans les extrêmes ». Fort de ses six députés La Mission d’évaluation et de contrôle rend son premier rapport élus au Parlement européen, CPNT va réorganiser ses structures diri- geantes pour les féminiser et poursuivre le tissage d’une « toile d’arai- Créée à l’initiative du président de l’Assemblée positions pour mieux dépenser les fonds publics des aides à l’emploi. Cette institution, qui tra- gnée » en province, en nommant des délégués départementaux par- nationale, , la Mission d’évalua- dans les domaines de la police, de la formation vaille en collaboration avec la Cour des comptes, tout en France, ainsi que des « chargés d’organisation » dans les tion et de contrôle (MEC) a communiqué ses pro- professionnelle, de la politique autoroutière et entend renforcer ses pouvoirs. cantons et les communes. « Nous nous présentons comme les acteurs de la ruralité, nous devons l’a rêvé. Laurent chaines étapes seront plus difficiles publiques, des ministres comme mant, pour l’exercice 2000, le cré- donc mener une politique de proximité », commente M. Saint-Josse. La Fabius l’a fait. « Je me régale de ce à mettre en place. des membres de la haute fonction dit d’impôt pour création d’em- mise en place d’un « comité de pilotage » devrait permettre à CPNT de que j’entends. Ce que vous décrivez Des huit suggestions faites par publique, qui ont parfois hésité à plois des sociétés soumises à présenter des « propositions plus précises » en septembre. aujourd’hui, c’est ce que je n’osais Didier Migaud (PS, Isère), rappor- venir et qui n’ont pas toujours été l’impôt sur les sociétés. Surtout, il pas imaginer lorsque j’étais parle- teur général à la MEC, la dernière traités avec ménagement. demande à l’Etat de ne plus finan- mentaire et membre de la commis- paraît la plus explosive et la moins Dans son rapport en conclusion cer des préretraites sans em- Le « Charles-de-Gaulle » accueille sion des finances entre 1973 et réaliste : il souhaite que les parle- des travaux de la MEC, M. Migaud bauches compensatrices. Au total, 1978 » : c’est en ces termes que le mentaires puissent procéder à des semble s’étonner lui-même de la ses propositions peuvent per- premier président de la Cour des redéploiements budgétaires et nouvelle audace parlementaire. mettre d’économiser 8 milliards de son premier Rafale comptes s’est adressé au président transférer ainsi la dépense pu- « Les sommes en jeu dans les do- francs. de l’Assemblée nationale, mercredi blique là où elle paraît efficace. Le maines d’investigation retenus sont Tony Dreyfus (PS, Paris) propose POUR la première fois, un avion Rafale a pu se poser, puis redécoller 7 juillet. gouvernement perdrait ainsi de importantes : l’endettement des so- d’affecter aux postes administratifs du nouveau porte-avions nucléaire français Charles-de-Gaulle, croi- M. Fabius présentait le premier son initiative budgétaire. Pour cela, ciétés autoroutières atteint 200 mil- de la police des agents provenant sant au large de Brest. L’appontage du Rafale a eu lieu mardi 6 juillet bilan de la Mission d’évaluation et la révision de l’ de 1959 liards de francs [30,5 milliards d’eu- d’autres ministères plutôt que des et son catapultage mercredi. C’est une étape importante dans la mise de contrôle (MEC) des dépenses s’impose. Optimistes, la Cour des ros] ; le budget de la police policiers. « Les policiers effectuant au point du porte-avions avant son achèvement définitif. Les premiers publiques, cette institution créée comptes et la commission des fi- nationale s’élève à 29 milliards de ces tâches coûtent 30 % plus cher Rafale de série, dans la version monoplace destinée à la marine, sous son impulsion en février pour nances viennent de s’atteler à ce francs ; les dépenses relatives à la que des agents administratifs, déve- commenceront d’arriver en 2000 sur leur base de Landivisiau, dans le évaluer l’efficacité de la dépense travail. formation professionnelle repré- loppe-t-il. A coût constant, une telle Finistère, après être passés au centre d’essais en vol. Le Charles-de- publique et la contrôler, en étroite sentent, au bas mot, un montant de réorganisation permettrait donc Gaulle doit subir encore une série d’essais. Après une dernière croi- collaboration avec la Cour des UNE AUDACE NOUVELLE 138 milliards de francs ; l’effort en d’affecter 1 000 policiers supplémen- sière d’endurance, il devrait être déclaré opérationnel fin 2000. Il aura comptes. Quoi qu’il en soit, la MEC a réus- faveur de l’emploi varie, en fonction taires dans des zones prioritaires. » coûté quelque 20 milliards de francs (environ 3,05 milliards d’euros) La France est en retard dans ce si son entrée dans la vie politique des définitions retenues, de 164 à Il préconise aussi le paiement des dans tous ses armements embarqués. domaine. A l’heure où les dépenses française. Ce n’est pas la première plus de 305 milliards », considère heures supplémentaires et non publiques représentent 54,2 % du fois que les parlementaires s’en- M. Migaud. Les propositions de la leur transformation en récupéra- DÉPÊCHES PIB, un des niveaux les plus élevés gagent dans le contrôle et l’évalua- MEC sur ces différents sujets « ont tion comme c’est le cas au- a NOUVELLE-CALÉDONIE : plusieurs milliers de manifestants de l’OCDE, la question de leur tion de la dépense publique. Mais un faible impact budgétaire. Mais jourd’hui, ce qui permettrait, selon (5 000 à 6 000 selon la police, 12 000 selon les organisateurs) ont compréhension et de leur efficacité c’est la première fois que leur pro- nous ne sommes pas un comité de la lui, de supprimer les absences de défilé, jeudi 8 juillet à Nouméa, à l’appel des principaux syndicats du est devenue essentielle. « La socié- jet se concrétise. Coprésidée par hache systématique », a souligné 10 à 15 %. territoire, pour protester contre « la régression sociale » qui menace, té a le droit de demander compte à Augustin Bonrepaux (Ariège, PS) M. Migaud. « Je soumettrai officiellement ces selon eux, la Nouvelle-Calédonie. Ce mouvement entendait répondre tout agent public de son administra- et Philippe Auberger (RPR, Ainsi, en matière d’aides à l’em- propositions au premier ministre », à la décision prise par la fédération patronale de suspendre toutes les tion » : M. Fabius a recouru à l’ar- Yonne), la MEC s’est penchée, au- ploi, Gérard Bapt (PS, Haute-Ga- a déclaré M. Fabius. Pour que la négociations de conventions collectives et d’accords salariaux. ticle 15 de la Déclaration des droits delà de tout clivage politique, sur ronne) propose de réduire les ef- MEC trouve son entière légitimité, a JUSTICE : la demande d’audition de Jacques Chirac en qualité de l’homme et du citoyen de 1789. quatre thèmes : la politique auto- fets d’aubaine en divisant par deux il faut, maintenant, que ses propo- de témoin dans l’enquête sur les permanents du RPR sera exami- La MEC est le premier pas vers une routière, les aides à l’emploi, la for- la durée de l’exonération de cotisa- sitions soient suivies d’effet. née par la cour d’appel de Versailles le 1er décembre. Cette requête, rénovation de la vie parlementaire mation professionnelle et la police. tions patronales pour l’embauche émise par un militant écologiste parisien, constitué partie civile dans en matière budgétaire. Les pro- Elle a reçu, au cours d’auditions d’un premier salarié et en suppri- Virginie Malingre l’instruction du juge Patrick Desmure, avait été rejetée par ce dernier, le 15 avril (Le Monde daté 18-19 avril). a CONSEIL DES MINISTRES : , ministre des rela- tions avec le Parlement, a répondu, mercredi 7 juillet, dans son compte-rendu du conseil des ministres, à Jacques Chirac, qui avait Le gouvernement saisi d’un rapport novateur sur l’emploi outre-mer souhaité, lundi, l’élaboration d’une « loi-programme » pour le déve- L’AMBITION n’est pas mince. Elle consiste, nés aux Antilles et en Guyane par la perte de la permettant notamment de financer la construc- loppement des langues régionales (Le Monde du 7 juillet). « Le gouver- selon Jean-Jack Queyranne, secrétaire d’Etat à surrémunération. Une nouvelle « allocation tion de logements. nement (...) avait souhaité, pour ratifier la Charte, modifier la Constitu- l’outre-mer, à « inverser les courbes du chômage congé-solidarité » serait proposée aux salariés La présentation du rapport Fragonard aux tion, a-t-il déclaré. Quand il s’agit d’une initiative à caractère législatif, et de l’exclusion dans les départements d’outre- de plus de cinquante-deux ans, avec pour élus des DOM et aux représentants des syndicats c’est l’affaire du gouvernement et c’est l’affaire du Parlement. » mer ». Cet objectif a été affiché, mercredi 7 juil- contrepartie l’obligation d’embauche d’un jeune et des branches professionnelles a surtout don- a ASSURANCE-MALADIE : le déficit de la branche « va être de let à Paris, lors de la présentation publique d’un de moins de trente ans. Dix mille postes pour- né lieu à un nouvel échange sur la surrémunéra- l’ordre de 18 à 20 milliards de francs [de 2,74 à 3,05 milliards d’euros] », rapport sur l’emploi, établi par Bertrand Frago- raient ainsi être libérés à court terme et tion des fonctionnaires et des catégories assimi- a déclaré sur LCI, mercredi 7 juillet, le président de la Caisse nationale nard, conseiller maître à la Cour des comptes. 1 300 autres par an pendant dix ans. Le rapport lées. Très prudemment, M. Fragonard propose d’assurance-maladie (CNAM), Jean-Marie Spaeth. Il estime ainsi Après les propositions économiques d’Eliane Fragonard vise aussi à réduire la part de ce que de réduire progressivement, pendant sept ans, le « inexactes » les prévisions faites par la ministre de l’emploi et de la Mossé et les évolutions institutionnelles avan- l’on appelle pudiquement le « travail dissimulé » coefficient de majoration de 1,53 à 1,35 à la Réu- solidarité, , qui tablait sur un déficit de 12,3 milliards de cées par deux parlementaires en mission, le sé- et à organiser le retour à l’activité des alloca- nion et de 1,40 à 1,33 aux Antilles et en Guyane francs en 1999. Jeudi matin, le ministère a démenti les propos de nateur Claude Lise et Michel Tamaya (Le Monde taires du RMI. A cet effet serait créé un nouveau dans la fonction publique d’Etat. Les sommes M. Spaeth, estimant « dénués de tout fondement » les chiffres qu’il cite. du 26 juin), c’est le troisième rapport destiné à statut, celui de « salarié occasionnel ». Une « al- ainsi dégagées pourraient être affectées à un a CROISSANCE : l’Insee a révisé à la hausse la croissance du pre- préparer le projet de loi d’orientation pour les location de revenu d’activité », d’un montant de compte spécial destiné à favoriser l’emploi et le mier trimestre 1999, jeudi 8 juillet. En travaillant désormais sur des DOM, dont M. Queyranne a annoncé qu’il serait 1 000 francs par mois pendant deux ans, serait développement économique dans les DOM. données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables, soumis, dès le mois d’octobre, à la consultation proposée aux allocataires du RMI qui opteraient A l’exception notable du sénateur commu- l’institut a calculé que la croissance du produit intérieur brut français des assemblées locales. pour ce nouveau statut. niste Paul Vergès, président du conseil régional a été de 0,4 % sur les trois premiers mois, alors qu’il l’avait initiale- La principale innovation proposée par l’ancien de la Réunion, pour lequel les surrémunérations ment évaluée à 0,3 %. Ces changements de calcul ont également une délégué interministériel au RMI consiste à aider RISQUE DE RÉBELLION constituent un obstacle au développement auto- influence sur la croissance 1998 qui est de 3,3 %, contre 3,2 % avec les projets professionnels des jeunes de moins L’inventeur du RMI, qui ne méconnaît pas les nome des anciennes colonies, beaucoup d’élus l’ancienne base de calcul. de trente ans (création d’entreprise, prospection dérives de cette allocation dans les DOM, estime des DOM sont réservés : hostiles au système en a SYNDICATS : le tribunal administratif de Paris a annulé une dé- de marchés, formation hors du département) qu’il est possible de réduire en deux ans de privé, ils le sont beaucoup moins, voire pas du libération du conseil municipal de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), par un « contrat initiative jeune » d’une durée 25 000 à 30 000 le nombre des allocataires du tout, en public. A deux ans de l’élection prési- dont le maire est Patrick Braouezec (PCF), qui attribuait des sub- de deux ans, pour lequel l’Etat apporterait une RMI. Ils étaient près de 119 000 au 31 décembre dentielle, le gouvernement est placé devant un ventions à six organisations syndicales. Dans sa décision, rendue pu- aide de 2 000 francs (304,9 euros) par mois. 1998. Le rapporteur estime que, faute d’une maî- choix redoutable : peut-il s’engager dans la voie blique mercredi 7 juillet, le tribunal estime que ce type d’initiative «ne M. Fragonard demande de retenir l’objectif de trise du système, les conditions ne sont pas réu- d’une réforme, au risque de provoquer une véri- présente aucun caractère d’utilité communale ». Le tribunal avait 10 000 contrats par an pendant cinq ans. nies pour aligner le montant du RMI versé dans table rébellion outre-mer ? été saisi par Pierre Pauty, conseiller municipal du Mouvement natio- Une seconde proposition originale consiste à les DOM sur celui de la métropole : il n’est à nal. favoriser les départs en préretraite, souvent frei- l’heure actuelle que de 80 %, les 20 % restants Jean-Louis Saux a MAYOTTE : une mission, composée de membres du cabinet du premier ministre, du ministère des affaires étrangères et du se- crétariat d’Etat à l’outre-mer, devrait se rendre du 9 au 12 juillet à Mamoudzou pour reprendre la discussion sur le statut de Mayotte, dont la majorité des forces politiques, à l’exception du Parti socialiste, 35 heures : « échange de vues » entre les cinq confédérations voudrait faire un département d’outre-mer. Engagée en décembre, la LA CFE-CGC peut être ravie. A dans une pièce les cinq respon- « il n’y a pas unanimité sur la notion troi des nouveaux allégements de négociation avait été suspendue, la France étant soucieuse de ména- l’instigation de son nouveau pré- sables confédéraux en charge du de jours » travaillés dans l’année, a charges à un accord sur les ger les pays d’Afrique hostiles au fait que Mayotte soit demeuré un sident, Jean-Luc Cazettes, elle vient dossier de la réduction du temps de reconnu M. Walter. Quant à la re- 35 heures signé avec le ou les syndi- territoire français. de réussir son plus joli « coup » de travail signifiait l’émergence d’un présentativité, en affirmant à l’issue cat(s) majoritaires dans l’entreprise. a SÉNAT : Christian Poncelet (RPR), président du Sénat, a estimé, communication depuis bien long- front syndical homogène sur de la réunion que « toutes les confé- « Nous n’avons absolument pas mercredi 7 juillet, sur LCI, que « le recensement donne raison au Sé- temps. Mercredi 7 juillet, à son invi- l’avant-projet de loi sur les dérations, y compris la CGT, modifié notre position. Nous esti- nat ». Selon M. Poncelet, le rééquilibrage du territoire mis en évidence tation, les cinq confédérations se 35 heures. conviennent que ce débat doit être mons que c’est un premier pas pour par l’Insee (Le Monde du 8 juillet), au profit des métropoles régionales sont réunies pour procéder à «un Comme le soulignait mercredi traité ailleurs » que dans un avant- obtenir que le principe majoritaire et des villes moyennes, montre que la réforme du mode de scrutin des échange de vues » sur l’avant-projet soir Jean-Louis Walter, secrétaire projet de loi sur les 35 heures, soit élargi à tous les aspects des négo- sénateurs prônée par le Sénat, « qui vise à mieux représenter les petites de seconde loi sur les 35 heures. général de la CFE-CGC, c’est « une M. Walter est sans doute allé un ciations, et des accords à tous les ni- villes et les moyennes » va « dans le bon sens », alors que le gouverne- La rencontre, au siège de la cen- première » pour « donner l’image peu vite en interprétation. veaux », indique Mme Dumas, en ment, « par excès, tend à réduire » leur représentation. trale de l’encadrement, n’a abouti à d’organisations qui savent se retrou- Pour Maryse Dumas, secrétaire précisant que la CGT souhaite a RPR : Philippe Séguin a été admis, mardi 6 juillet, dans le service aucune déclaration commune. ver, échanger, pour le plus grand confédérale de la CGT, si sa cen- d’autres aménagements. La cen- de chirurgie digestive du professeur Patrice Valleur à l’hôpital Lariboi- Qu’importe ! L’essentiel était que bien du syndicalisme ». Sur les deux trale se déclare prête à une « ré- trale se déclare surtout très hostile sière à Paris, où il a subi une opération considérée comme bénigne. cette rencontre – la première réu- points de l’avant-projet de loi qui flexion globale sur les conditions de à la possibilité ouverte dans les en- Son état de santé, jugé satisfaisant, devait lui permettre d’en sortir nissant, sur la réduction du temps concernent particulièrement la la négociation collective », il ne treprises de moins de cinquante sa- jeudi 8 juillet. de travail, les cinq principales orga- CFE-CGC, à savoir le temps de tra- s’agit pas pour autant d’évacuer lariés de négocier avec les élus du a GOUVERNEMENT : le décret du président de la République nisations syndicales, dont, fait no- vail des cadres et surtout la repré- cette question de l’avant-projet de personnel, en l’absence de syndi- mettant fin aux fonctions de au gouvernement table, Force Ouvrière – puisse sentativité syndicale, les diver- loi sur les 35 heures. Dans l’ar- cats et de mandatés. est paru au Journal officiel du jeudi 8 juillet. Secrétaire d’Etat à la san- constituer en soi un événement. gences d’appréciation demeurent. ticle 12 de son texte, le gouverne- té et à l’action sociale, M. Kouchner a été nommé administrateur pro- Comme si le simple fait de réunir Sur le temps de travail des cadres, ment propose de conditionner l’oc- Caroline Monnot visoire de l’ONU pour le Kosovo (Le Monde daté 4-5 juillet). LeMonde Job: WMQ0907--0008-0 WAS LMQ0907-8 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:48 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0553 Lcp: 700 CMYK

8 SOCIÉTÉ LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999

SCIENCES Un rapport intitulé Claude Allègre, ce document met en de creuser l’écart entre la France et les création de nouveaux « génopôles » d’environnement. b LE DÉPÔT DE « Développement et applications de la garde le gouvernement contre le Etats-unis. b UN BUDGET de 1,5 mil- reliés à celui d’Evry (Essonne). b LES BREVETS sur les gènes est la clé du dé- génomique » a été rendu public par risque d’un retard français. b LE liard des francs sur quatre ans vient PROMESSES de la génomique en ma- veloppement des firmes de biotech- l’Académie des sciences, mercredi 7 MANQUE DE PROFESSIONNELS, no- d’être dégagé par l’Etat pour une ac- tière végétale sont considérables, aus- nologie, explique Pascal Brandys, co- juillet. Rédigé à la demande de tamment de bio-informaticiens, risque tion « génomique » permettant la si bien en matière d’alimentation que fondateur de la sociétété Genset. La France veut combler son retard dans les sciences du vivant Dans un rapport publié mercredi 7 juillet, une équipe de biologistes coordonnée par François Gros recommande au gouvernement d’encourager les recherches sur l’utilisation du décryptage des gènes humains, animaux et végétaux. Médecine, agriculture et élevage du XXIe siècle en dépendent L’ACADÉMIE DES SCIENCES a gralité du génome humain a été Devant le risque d’une appro- Weissenbach. Le rapport de l’Aca- prétées et exploitées par d’autres, c’est un domaine de recherche dans publié, mercredi 7 juillet, le rapport lancé dans le début des années priation des données par la seule démie des Sciences pointe aussi le principalement les Etats-Unis » met lequel sont impliqués quelques très « Développement et applications 1990, lorsque les progrès conver- entreprise Celera, les autorités fé- retard pris ces dernières années par en garde Jean-Michel Claverie, un bons laboratoires français qui, s’ils de la génomique, l’après-génome », gents dans les techniques de la bio- dérales américaines et la Fondation la recherche en France, malgré un des co-auteurs du rapport, qui di- étaient soutenus, pourraient doter réalisé à la demande de Claude Al- logie moléculaire du gène, du génie Wellcome ont doté très largement très beau départ, et sur les diffi- rige une unité de recherche au la France de méthodes d’analyse lègre, ministre de l’éducation natio- génétique, de l’information, de la (1,41 milliard de francs, 215 millions cultés de l’« après-génome », liées à CNRS, spécialisée dans l’informa- originales. Il y a, à l’heure actuelle, nale, de la recherche et de la robotique et de la physico-chimie d’euros) les laboratoires impliqués l’exploitation des résultats de la tion génétique et structurale. « un champ très large d’application technologie. Ce document, coor- ont permis à quelques visionnaires dans le séquençage à grande échelle simple séquence de l’ADN. On Les mêmes problèmes sont dé- potentielle des nanotechnologies donné par François Gros, secrétaire d’envisager que cela serait possible. (le Monde du 24 mars 1999), pour compare volontiers ces données à perpétuel de l’Académie des « Après avoir été à la pointe (CEPH, permettre une accélération du pro- un gisement minier : il faut, pour les sciences, est le premier de toute une Généthon), notre pays risque de mar- gramme : la première ébauche de- exploiter, des outils, soit à inventer, Thérapies géniques : mode et réalité série de rapports sur les sciences et quer le pas du fait des immenses ef- vrait être terminée en février 2000 soit anciens, mais alors le plus techniques, qui renoue avec une forts américains au plan fédéral ainsi et un séquençage aléatoire complet souvent trop rares. Le développe- Pourquoi, lorsque le chercheur a à sa disposition un gène bien ca- tradition abandonnée depuis que que du nombre et de l’intense activité à la fin de l’an 2000. La finition ment de ces outils est primordial si ractérisé, ne pas tenter de le faire s’exprimer chez le malade chez le- Napoléon Bonaparte avait chargé des sociétés de start-up qui s’y déve- aboutira au plus tôt en 2003. Les la- la France veut rester dans la course. quel il fait défaut ? Ce concept simple a été à la base de la création Cuvier d’un tel travail. Il trace très loppent », selon le rapport. Un Amé- boratoires impliqués sont le Centre Et c’est là que le constat est angois- de multiples petites sociétés de biotechnologie à capital-risque, aux clairement un état des lieux tech- ricain, ancien chercheur de l’Institut Sanger en Grande-Bretagne, trois sant pour la recherche française. Etats-Unis pour la plupart, grâce à une médiatisation sans pré- nique de la génomique en France et national de la santé américain laboratoires du NIH et un labora- cédent dans l’histoire de la médecine. Mais les résultats thérapeu- des perspectives de cette nouvelle (NIH), Craig Venter, a changé les toire du Département américain de DISCIPLINES INDISSOCIABLES tiques n’ont pas suivi et il a fallu remettre les pendules à l’heure discipline dans des domaines aussi règles et tous se sont alignés sur lui. l’énergie. L’Allemagne, le Japon et Ces outils sont d’abord informa- après des utilisations hâtives sur l’homme. divers que la médecine humaine, la tiques. La génomique est une nou- Pour qu’un gène joue le rôle qu’on attend de lui, il faut en parti- pharmacie, la science vétérinaire, velle discipline qui mêle au premier culier qu’il s’exprime dans les bons organes, en quantité suffisante les progès de l’élevage et de l’agri- Des espoirs pour l’agriculture chef informatique et biologie molé- et à long terme. De multiples problèmes sont à résoudre pour effec- culture, mais aussi dans l’étude des culaire. Ces deux disciplines sont tuer ce ciblage du gène. L’Association française contre les myopa- migrations humaines, de l’évolution La connaissance des génomes des plantes aura des retombées devenues aussi indissociables l’une thies en a fait son objectif principal et conduit ses recherches au la- des espèces et de leur classification. pratiques lorsqu’on pourra sélectionner les gènes impliqués dans la de l’autre que physique et mathé- boratoire Généthon 3 à Evry dirigé par le docteur Olivier Danos, au L’Académie recommande de gestion de l’eau par les plantes ou dans l’assimilation et la trans- matiques. Or il existe partout un CHU de Nantes, avec le docteur Philippe Moullier, et à Marseille, « compléter et développer les inves- formation des engrais. La connaissance parfaite des cibles des pesti- vrai déficit en bio-informaticiens. avec le docteur Patrice Mannoni. tissements et les implantations indus- cides et des fongicides et des gènes correspondants devrait per- Pour aligner les séquences et les trielles françaises et étrangères à la mettre de créer des produits beaucoup plus performants et « annoter », c’est-à-dire rechercher Génopole d’Evry, d’encourager les re- spécifiques, diminuant leur impact sur l’homme et son environne- par alignement une analogie avec crits dans le rapport de l’Académie dans le domaine génomique et post- cherches au Génoscope », mais aussi ment. Grâce à l’étude des gènes utiles à la résistance d’une espèce d’autres gènes connus, une forma- concernant les techniques de génomique, en capitalisant sur le sa- de « développer au plus vite d’autres vis-à-vis de micro-organismes pathogènes, la génomique pourrait tion relativement simple est suffi- chimie, en particulier combinatoire, voir-faire et l’originalité des équipes génopoles en régions et de les coor- aussi permettre de limiter, voire d’éviter, l’emploi des produits sante. Il n’en est pas de même pour et de biologie structurale, qui de- françaises les plus performantes », donner par un réseau national ». chimiques. trouver les nouveaux algorithmes vraient être considérablement dé- constate Bernard Mangrand, co-au- L’État n’a cependant pas attendu la La génomique végétale a d’autres grands objectifs : produire les qui permettront de traiter un flot de veloppées pour la mise au point de teur du rapport. sortie du rapport pour annoncer le graines à meilleur rendement nutritif indispensable pour faire face données d’information génétique, médicaments s’appuyant sur les « La connaissance de la séquence déblocage d’un financement très à l’augmentation de la population modiale, faire synthétiser par la ou d’interpréter la structure tridi- données issues du séquençage des du génome ne saurait se suffire à considérable pour ces recherches. plante des molécules diverses pour des usages pharmaceutiques ou mensionnelle des produits pro- génomes. Quelques très bons labo- elle-même. Le rapport l’a bien sou- La génomique est l’étude exhaus- industriels. La fabrication par le tabac de molécules à usage théra- téiques des gènes. ratoires s’y emploient, mais leurs ligné ; elle va devoir impérativement tive et multidisciplinaire des gé- peutique serait une bonne revanche pour l’herbe à Nicot ! Les bio-informaticiens et mathé- capacités ne sont pas à l’heure ac- requérir une “nouvelle physiologie”, nomes, tant en ce qui concerne le maticiens devraient jouer un rôle tuelle à l’échelle requise pour la gé- et de nouveaux outils associés, de fa- nombre et la disposition précise des co-dirigeant dans certaines études, nomique. çon que l’accumulation impression- gènes sur les chromosomes, que Il a fondé en 1989 sa propre compa- la France se sont récemment joints mais ils ne participeront à la résolu- Le document rappelle aussi l’ab- nante d’informations puisse se tra- leur séquence et leur fonction. Elle gnie The Institute for Genome Re- à cette initiative. La France s’est vu tion des problèmes posés par la sence de toute industrie française duire en connaissances organisées, et fait appel à une technologie indus- search (TIGR). Il vient à nouveau de confier le décryptage total du chro- biologie que lorsque ces problèmes de « puces à ADN », ces supports par là utiles », conclut François trielle robotisée et informatisée qui changer d’échelle en créant la mosome 14 (le génome humain est représenteront un défi pour leur qui permettent de mettre en évi- Gros. seule permet d’appréhender ces compagnie Celera Genomics avec réparti entre 24 chromosomes), en discipline et que le domaine de la dence l’expression de centaines ou énormes objets biologiques, consti- l’aide de la société Perkin-Elmer, un cours au Génoscope dirigé par Jean biologie sera devenu attractif, ce de milliers de gènes. La maîtrise de E. Bx tués de la succession et de l’enche- des fabricants les plus renommés de Weissenbach, à Evry (Essonne). «Il qui ne viendra que si le contexte in- cette technologie est une nécessité vêtrement de milliards de nucléo- robots analyseurs de séquences est à prévoir que dès 2001 cette dustriel y pousse. La pénurie de pour la découverte de nouvelles ૽ Développement et applications tides, ne différant entre eux que par d’ADN. Après avoir annoncé, énorme capacité de séquençage se compétences est planétaire. Si les cibles thérapeutiques, pour l’identi- de la génomique, L’après-gé- la base, laquelle constitue une par- en mai 1998, qu’il prévoyait la fin du redéploiera vers d’autres génomes, bio-informaticiens ne sont pas suf- fication bactérienne, et pour de nome, Académie des sciences, tie de la molécule d’acide désoxyri- séquençage du génome humain notamment [ceux de] la souris, [du] fisamment nombreux en France, nombreux tests diagnostics. Ce do- Rapports sur la science et la bonucléique (ADN). pour 2003, la recherche publique a riz, d’autres espèces modèles ou d’in- « les séquences que nous produisons maine est totalement dominé par technologie, no 1, éditions Tec et Le projet de déchiffrage de l’inté- réagi. térêt agronomique » précise Jean à grands frais seront analysées, inter- des sociétés américaines. Cela dit, Doc, juillet 1999.

Lexique TROIS QUESTIONS À... du génome humain. Puis l’effort a diminué ; il est encore temps de L’Etat va consacrer 1,5 milliard de francs b Le génome est l’ensemble des PASCAL BRANDYS rejoindre le peloton de tête, non gènes d’un organisme, portés sous pas pour la gloire, mais parce que forme d’une séquence spécifique Vous êtes le président de la les connaissances accumulées en quatre ans aux sciences du vivant d’ADN sur les chromosomes. Le 1 société de biotechnologie dans ce domaine sont le socle sur nombre des gènes est encore Genset, que vous avez créée avec lequel construire les recherches LE COMITÉ interministériel d’un centre de recherches de réfé- 80 millions de francs, le centre de largement incertain, compris entre Marc Vasseur il y a dix ans. C’est futures, tant académiques que consacré à la recherche avait cité, rence, regroupant les centres pu- génotypage 50 millions, Infobiogen 60 000 et 100 000. La génétique est la première société européenne privées. Un très gros travail reste au printemps, les sciences du vi- blics Génoscope-Centre de séquen- 15 millions, les génopôles 50 mil- l’étude des gènes et des lois qui dans ce domaine et parmi les plus encore à effectuer pour déchiffrer vant parmi ses priorités et annoncé çage et Centre national de lions et Génoplante 60 millions. Les gouvernent l’hérédité. importantes au monde. Quelles les génomes du monde vivant, des actions incitatives. Ces pro- génotypage, le laboratoire « Géné- actions dites « post-génome » sont sont vos priorités ? mais l’exploitation de ces résultats messes ont commencé de se thon 3 » financé par l’Association dotées de 45 millions de francs des- b Le séquençage est le Découvrir les gènes majeurs im- pour en extraire l’information uti- concrétiser, le 1er juillet, avec la française contre les myopathies, tinés à financer des contrats publics décryptage du génome, pliqués dans un certain nombre lisable en médecine, en agri- communication par le ministère de l’université d’Evry qui abrite le ou privés pour assurer le transfert établissant la succession des de maladies fréquentes, les étu- culture ou pour l’élevage de- l’éducation nationale, de la re- centre de bioinformatique Infobio- des techniques et financer les in- nucléotides (3 milliards dans le dier et déposer des brevets pour mande un travail encore cherche et de la technologie, des gen et qui devrait dispenser un en- vestissements pour l’analyse systé- génome humain). Il permet que l’industrie pharmaceutique beaucoup plus considérable. Si les projets destinés à propulser la nou- seignement orienté vers les bio- matique des fonctions des gènes. d’établir la structure primaire de les exploite. Sans brevet, c’est-à- pouvoirs publics veulent que la velle discipline qu’est la géno- technologies et leurs domaines Le génopôle d’Evry a aussi reçu l’ADN et de découvrir en son sein dire une exclusivité qui permette France ait au siècle prochain une mique, sous la forme d’une action connexes – instrumentation scien- pour mission de créer un Centre de la présence de gènes, c’est-à-dire d’espérer un retour sur les inves- industrie pharmaceutique, il est incitative « génomique ». Un bud- tifique, nanotechnologies, robo- ressources pour les collections de séquences qui spécifient la tissements, il ne peut y avoir de nécessaire qu’ils prennent la déci- get de 1,5 milliard de francs tique, bioinformatique, droit des d’ADN complémentaires humains synthèse des protéines. développement. Par exemple, en sion de faire de la génomique une (228,6 milllions d’euros) sur brevets.... Le site d’Evry accueille et de souris. Les ADN complémen- collaboration avec le laboratoire de leurs priorités. quatre ans a été rendu public par également des laboratoires privés taires représentent la partie trans- b Le génotypage consiste à pharmaceutique Synthélabo, nous les professeurs Jacques Demaille, dont Genset, Rhône-Poulenc-Ro- crite des gènes, débarrassée de caractériser, dans l’ADN, la avons mis au jour et pris des bre- Ressentez-vous le besoin conseiller auprès de Claude Allègre rer, Sanofi, Synthélabo, et un pôle toutes les séquences non codantes variation génétique entre des vets sur trois gènes qui sont en 3 d’une coopération institution- et directeur du programme gé- de création d’entreprises pour faci- appelées « introns ». individus, à étudier la cause dans la majorité des cancers nalisée avec la recherche pu- nome, et Pierre Chambon, direc- liter l’émergence de nouvelles so- Ce centre aura pour objectif transmission des variantes entre de la prostate. L’un d’entre eux blique ? teur du laboratoire de génétique ciétés. Les entreprises pharmaceu- d’établir, dans un délai de trois à parents et enfants et à établir une donne lieu aujourd’hui à une re- Ce dont nous avons besoin, c’est moléculaire des eucaryotes à Stras- tiques qui s’y implanteront cinq ans, un jeu ordonné et extensif corrélation entre ces informations cherche approfondie. Mais nous que la recherche publique pro- bourg et président du conseil scien- bénéficieront quasiment en temps de gènes, parfaitement fiables et les caractères héréditaires. sommes aussi bien positionnés sur duise un ensemble structuré dans tifique du programme génome. réel des dernières découvertes des quant à leur identité et dans lequel la recherche de gènes impliqués lequel les jeunes soient formés, et L’importance de ces financements chercheurs. En février 1999 a en pourront puiser tant les chercheurs b La génomique est l’étude de dans les maladies psychiatriques, qu’elle crée des ressources fonda- témoigne de la volonté gouverne- outre été lancé le programme de académiques que les sociétés pri- l’ensemble des gènes. Elle explore cardio-vasculaires et métabo- mentales que l’entreprise privée mentale de tenter de combler le re- génomique végétale « Géno- vées. le fonctionnement global de toute liques, en particulier l’obésité. pourra développer et valoriser. tard français. Les enjeux, im- plante ». Le financement public de 1999 la génétique. Nous développons, en outre, tout Devons-nous, en tant qu’indus- menses, sont la vigueur de sera reconduit, voire augmenté, un secteur de pharmacogéno- triels, participer à cet effort ? Nos l’industrie, de l’agriculture et de la 3 OU 4 GÉNOPÔLES EN 1999 pendant au moins quatre ans, a mique. Il s’agit de connaître les buts sont différents : nous médecine au siècle prochain. Le ministère a annoncé que le gé- précisé le ministère. Une participa- raisons pour lesquelles un médica- sommes dans la concurrence, nous L’action « génomique » doit fa- nopôle d’Evry devrait fédérer des tion des entreprises privées, sous ment est actif sur une partie seu- devons donc couvrir la plupart de voriser le développement des re- centres comparables qui restent à forme financière ou de résultats à lement des malades. Nous dispo- nos recherches du secret indus- cherches sur le génome humain et créer en province. Vingt villes ont mettre en commun dans le centre sons de la plate-forme triel, avoir des produits brevetés, les génomes végétaux, depuis le sé- déposé un projet pour la création de ressources, est en cours de né- technologique nécessaire pour vendre nos produits. Cela dit, quençage à grande échelle jusqu’à d’un génopôle mais seules trois ou gociation. Le but est de créér une identifier rapidement les gènes de nous avons vraiment besoin que la génomique fonctionnelle (étude quatre seront créés dès cette an- alliance stratégique privé-public, à réponse aux traitements. tout un ensemble de ressources de la fonction des gènes et de leurs née. l’image de « Génoplante », alliance soit disponible, géré par les pou- produits), en incluant la bioinfor- Pour 1999, le financement du de tous les organismes publics de Pensez-vous nécessaire que voirs publics. Des projets de coo- matique. Le financement provient programme sur le génome est de recherche végétale, et des indus- 2 l’État fasse un effort dans ce pération de Genset avec la Géno- du Fonds national de la science 300 millions de francs (45,7 millions triels du secteur agronomique, domaine ? pôle d’Evry sont en négociation à (FNS) et du Fonds de la recherche d’euros), 230 venant du FNS et 70 dont le budget prévisionnel sur La France a été très bien placée l’heure actuelle. et de la technologie (FRT). du FRT. Le centre de séquençage, cinq ans s’élève à 1,4 milliard de au niveau mondial dans la re- A Evry (Essonne) a été créé le chargé du chromosome 14 par le francs (213 millions d’euros). cherche sur le génome, au point Propos recueillis par premier génopôle en 1998 (Le « projet international de séquen- d’avoir publié la première carte Elisabeth Bursaux Monde du 24 octobre 1998). Il s’agit çage du génome humain », reçoit E. Bx LeMonde Job: WMQ0907--0009-0 WAS LMQ0907-9 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:44 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0554 Lcp: 700 CMYK

(Publicité) LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 9 LeMonde Job: WMQ0907--0010-0 WAS LMQ0907-10 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:56 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0555 Lcp: 700 CMYK

10 / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 SOCIÉTÉ Deux cents douaniers bénéficieront Trois concours pour les études médicales de la qualification d’officiers de police judiciaire APRÈS l’annonce de la réforme du concours de l’internat, qui devien- drait une voie obligatoire pour exercer la médecine (Le Monde du 1er juillet), Claude Allègre, ministre de l’éducation nationale, de la re- cherche et de la technologie, a évoqué, mardi 6 juillet, dans Le Quoti- Ce nouveau corps pourra enquêter comme les policiers et les gendarmes dien du médecin, ses projets de réforme des deux premiers cycles des études médicales. Il propose qu’après le DEUG – et peut-être un En septembre 2 000, trente à quarante douaniers, République ou les juges d’instruction, procéder à 200 personnes –, était attendue depuis des an- DEUG Santé qui serait à créer – seuls les meilleurs étudiants aient le devenus officiers de douane judiciaire, pourront des gardes à vue et des perquisitions. La création nées par la direction des douanes. Elle suscite des droit de se présenter au « concours santé » donnant accès à une année être saisis d’un dossier par les procureurs de la de ce nouveau corps – d’un effectif, à terme, de réticences chez les policiers. de licence commune pour les trois facultés de médecine, de pharma- cie et d’odontologie. C’est au terme de cette année que se ferait la sé- APRÈS les policiers et les gen- domaine de prédilection, par fractions des transactions à 1997, qui avaient obligé à re- lection définitive des futurs médecins, pharmaciens et dentistes. darmes, les douaniers. La loi vo- exemple, la fraude aux contribu- l’amiable. En revanche, ils pour- prendre la procédure à zéro. C’est Après trois ans d’études supplémentaires, les étudiants obtiendraient tée définitivement par l’Assem- tions indirectes ou les contrefa- ront placer des personnes en finalement un amendement du un diplôme de deuxième cycle. Ils pourraient alors se présenter au blée nationale, jeudi 24 juin, a çons de marques prestigieuses. garde à vue et procéder à des per- gouvernement de Lionel Jospin concours de l’internat, seule voie pour exercer la médecine. Les reca- entériné la création d’un nouveau Le texte a cependant prévu un quisitions. Enfin, la direction de au projet de loi sur les alterna- lés pourraient faire de la recherche ou se réorienter par exemple vers corps de police judiciaire, offi- certain nombre de restrictions. ce troisième type d’officiers de tives aux poursuites, qui aura per- le droit ou le journalisme. cieusement dénommé officiers de Ainsi dans le cas de trafic de stu- police judiciaire sera confiée à un mis la création, le 24 juin, des douane judiciaire. Le texte a fixé péfiants, de trafic d’armes ou de magistrat. douaniers, officiers de police judi- leur nombre à 200, et précisé leurs vols d’œuvres d’art, domaines Le dispositif retenu a provoqué ciaire. L’inquiétude des policiers DÉPÊCHES futures prérogatives. Recrutés couverts par des offices centraux un véritable soulagement à la di- ne s’est cependant pas démentie. a SECTES : la cour d’appel de Grenoble a confirmé, mercredi parmi les douaniers appartenant de la police judiciaire, les nou- rection des douanes. « Nous l’at- « On introduit une concurrence 7 juillet, la peine de deux ans d’emprisonnement dont un an à la direction nationale des en- veaux douaniers devront impéra- tendions depuis des années, sou- là où il y avait complémentarité », ferme, prononcée par le tribunal de Valence contre Marie-Thérèse quêtes et recherches douanières tivement travailler en équipe mix- ligne Michel Derrac, sous- estime Pierre Marcoz, secrétaire Castano, fondatrice de la communauté Horus, poursuivie pour « non- (Dnerd), ils vont faire l’objet te aux côtés de policiers. D’autre directeur des affaires juridiques. national du syndicat national des assistance à personnes en danger ». La cour a aussi confirmé la d’une formation d’environ un an, part, à la différence des policiers Cela va nous permettre d’une part, officiers de police (SNOP), majo- condamnation à deux ans dont un an ferme, assortie d’une inter- afin qu’une première fournée, de et des gendarmes, les douaniers d’être au diapason de nos princi- ritaire dans le corps. « Nous tra- diction d’exercer la médecine, infligée au médecin de la communauté, trente à quarante fonctionnaires n’auront pas la possibilité de s’au- paux partenaires européens, Alle- vaillions en parfaite harmonie avec Juliette Boillon. Un mandat d’arrêt a été délivré contre les deux choisis au sein d’une cinquan- tosaisir. En clair, ils ne seront ac- magne, Grande-Bretagne, Pays- les douaniers. Nous échangions vo- femmes. taine, puisse entrer en service à tionnés que par l’intermédiaire Bas, qui avaient déjà des douaniers lontiers des informations, et fai- a CORSE : la police a interpellé, mardi 6 et mercredi 7 juillet, cinq partir de septembre 2000. Le des procureurs ou des juges d’ins- à qualification judiciaire. D’autre sions des affaires ensemble. Désor- personnes considérées comme proches d’Yvan Colonna, soup- nombre de 200 pourrait être at- truction. part, cela nous permettra de mieux mais, les échanges risquent d’être çonné d’être l’un des assassins du préfet Erignac. Deux d’entre elles teint à l’horizon 2005-2006. Des répondre à l’internationalistation réduits au minimum, chacun vou- ont été relâchées dès mercredi soir. Le secrétaire général du syndicat modules de formation ont d’ores CODE DE PROCÉDURE PÉNALE des fraudes douanières, et à la né- lant tirer son épingle du jeu . » des travailleurs de l’enseignement corse (STI), Pascal Santoni, qui et déjà été constitués avec l’aide Dans le cadre de leurs en- cessité de mieux remonter les fi- comptait aussi parmi les suspects interrogés, a également été remis de la gendarmerie nationale. quêtes, les douaniers auront par lières. » La demande, ancienne, CRAINTE DE CONFUSION en liberté. Deux autres personnes, interpellées à Cargèse (Corse-du- La loi définit clairement le rôle ailleurs l’obligation de mettre de s’était heurtée jusqu’à ce jour à de Les policiers mettent en avant Sud), restaient en garde-à-vue jeudi matin 8 juillet. Yvan Colonna est de ce nouveau corps. Les pro- côté le code des douanes, qui ré- nombreuses vicissitudes, ainsi les risques de confusion entre les recherché depuis le 22 mai dans l’enquête sur l’assassinat du préfet de cureurs de la République, en en- glemente l’activité spécifique de qu’à l’hostilité ouverte des mi- pouvoirs douaniers et judiciaires, Corse. quête préliminaire, ou les juges ces fonctionnaires du ministère nistres de l’intérieur successifs et même si le texte de loi a tranché a JUSTICE : Yves Chalier, ancien chef de cabinet de Christian d’instruction, après l’ouverture de l’économie et des finances, et des policiers. en faveur d’une nette séparation. Nucci, impliqué dans l’affaire du Carrefour du développement, a d’une information judiciaire, de ne recourir, au même titre que Lancé par un amendement du Les habitudes de fonctionnaires été condamné, mercredi 7 juillet, à 20 000 francs d’amende par le tri- pourront le saisir d’un dossier, au les autres OPJ, qu’au code de pro- sénateur en dé- habitués au maniement des pro- bunal correctionnel de Versailles (Yvelines) pour « faux et usage de même titre que les gendarmes ou cédure pénale. Les douaniers cembre 1992, le projet avait tour à cédures douanières pourraient faux ». Il était poursuivi pour avoir fourni de faux bulletins de salaire les policiers bénéficiant de la qua- ayant une qualification judiciaire tour pâti de l’élection présiden- être, selon eux, porteuses de dé- et un faux contrat de travail à une société de crédit des Yvelines pour lification d’officier de police judi- ne pourront donc plus proposer tielle de 1995, puis de la dissolu- rapages, voire d’irrégularités. obtenir un prêt de 55 000 francs destiné à l’achat d’une voiture d’oc- ciaire (OPJ), notamment dans leur aux personnes coupables d’in- tion de l’Assemblée nationale en « On va réunir entre leurs mains casion. des pouvoirs excessifs », explique a ENVIRONNEMENT : la préfecture du Var a fait procéder, mer- André-Michel Ventre, le secré- credi 7 juillet, à la démolition d’un restaurant sur la commune de Ra- taire général du syndicat des matuelle, construit illégalement sur un terrain agricole à proximité de commissaires et hauts fonction- la plage de Pampelone. La « ratatouille », bâtie à environ 400 mètres Double drame au commissariat de Villefranche-sur-Saône naires de la police nationale de la plage, et deux bungalows ont été rasés par un bulldozer. Le UN OFFICIER de police entre la vie et la mort, un L’un des deux gardiens de la paix accusateurs tente de (Schfpn). « On multiplie les ser- 26 mars 1996, la cour d’appel d’Aix-en-Provence avait ordonné la re- gardien de la paix momentanément placé en hôpital se jeter par la fenêtre. Ses collègues parviennent à l’en vices spécialisés au détriment de la mise en conformité des lieux. Un gérant avait été mis en place par la psychiatrique, un service en état de choc : le commis- empêcher. Très profondément choqué, il est conduit spécificité française d’une police suite, retardant encore la décision d’expulsion et de démolition qui a sariat de police de Villefranche-sur-Saône (Rhône), un peu plus tard dans un hôpital psychiatrique. Aux unifiée qui est pourtant porteuse été prononcée en juin. une petite ville d’environ 33 000 habitants, a vécu, le dires des policiers, la direction départementale de la d’efficacité », ajoute M. Ventre. a TUNNEL DU MONT-BLANC : l’avocat de l’Association de défense 30 juin, un drame peu ordinaire. Tout commence par sécurité publique du Rhône réagit alors très vite, en se Michel Derrac y voit au contraire des victimes de l’incendie du tunnel du Mont-Blanc, Me Alain Jakubo- une banale affaire de service. Deux policiers syndica- rendant sur place le jour-même. Une assistance psy- le gage d’une amélioration de la wicz, s’est interrogé, mercredi 7 juillet, sur les conclusions du rapport listes sollicitent une audience auprès de leur chef de chologique est requise. Un spécialiste viendra régu- lutte contre la criminalité organi- d’enquête concernant les causes de la catastrophe (Le Monde du 8 service, qui les reçoit en début d’après-midi. Ils lièrement au commissariat pour aider les policiers en sée. « Je crois beaucoup à ce rap- juillet). Selon lui, ce rapport ne serait « pas dans la ligne de ce que viennent se plaindre, en leur nom mais aussi en celui difficulté. Parallèlement, l’inspection générale de la prochement », indique-t-il. laissait espérer le pré-rapport (...)déposé il y a quelques mois, dans le- d’une partie de leurs collègues, du capitaine qui fait police nationale (IGPN) ouvre une enquête adminis- quel on mettait en exergue des dysfonctionnements dans le système de office de commandant du corps urbain. trative. Pascal Ceaux sécurité ». Très prudents, la plupart des policiers refusent de MOUVEMENT DE PANIQUE commenter un geste, qui restera pour l’essentiel Le capitaine, âgé de quarante-trois ans, est alors « inexpliqué ». D’autres mettent en avant la détériora- convoqué par son supérieur. Dans le bureau du tion des conditions de travail au commissariat de Vil- commissaire, décrit par un fonctionnaire comme «un lefranche-sur-Saône, liée, selon eux, à l’insuffisance patron humain », le ton monte. Les deux gardiens de des effectifs. Des syndicats l’ont d’ailleurs signalée à la paix portent des accusations graves sur le compor- plusieurs reprises à la direction générale de la police tement du capitaine pendant le service. A l’issue de ce nationale (DGPN). Une cinquantaine de fonction- face-à-face houleux, le policier mis en cause regagne naires ont la charge d’assurer la sécurité dans une son bureau, situé à l’étage supérieur. Il s’empare de ville « en train de devenir une zone sensible », selon un son arme de service, et se tire une balle dans la tête. policier. Située sur la route du Beaujolais, Villefranche Marié et père de trois enfants, l’homme n’est pas pâtirait d’une délinquance attirée par l’activité viti- mort sur le coup. Il est toujours hospitalisé, dans un cole. Cela ne suffit pourtant pas à expliquer le drame. état critique – les dégâts occasionnés au cerveau « Il va falloir des mois pour remonter la pente », conclut étant qualifiés par les médecins d’« irréversibles ». un policier. Le geste dramatique du capitaine provoque un mouvement de panique au sein du commissariat. P. C . LeMonde Job: WMQ0907--0012-0 WAS LMQ0907-12 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:04 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0557 Lcp: 700 CMYK

12 / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 CARNET

DISPARITION nommé premier président de la cour d’appel LÉGION D’HONNEUR tat, Jean Chalamon, André Chaussin, Hermellin, Christian Herrou, Patrick Hoc- Francis Pouey, Pierre Poulizac, Dominique Georges Clément, Bernard Crozes, Emilien quard, Jean Hodès, Jean-François Hogard, Poulmarc’h, Patrick Raffin, Gérard Rafflin, de Paris.] Cuq, Robert Dequier, Louis Durand, Michel Philippe Houliat, Gérard Houziaux, Daniel Alain Ratinaud, Philippe Roger, Alexis Ros- a RAYMOND GUILBERT, ancien Nous publions la liste des nomi- Gengembre, Gérard Knappers, Louis Lafon, Irimia, Gérard Isern, Daniel Jaunin, Pierre tand, Henri Roussin, Jean Saboret, Hervé Sa- député UDR de la Manche, est ENSEIGNEMENT nations, promotions et élévations Jacques Lamarque, Marcel Langrognet, Ro- Jeandel, Claude Jeffroy, Guillaume de Jer- voie, Bernard Schwoerer, Pierre Seillan, mort le 28 juin à l’âge de soixante- SUPÉRIEUR ger Lazzaro, Donation Lebastard, Clovis Ley- phanion, Roland Jeugnet, Patrice Joncret, Thierry Senelle, Jean-Louis Sirodot, Chris- dans l’ordre de la Légion d’hon- naud, Claude Lorgeas, Roland Ponot, René Marie Joseph, Philippe Jouveau, Martin tophe Suard, Anthony Talandier Lespinasse, dix-neuf ans. Né le 18 août 1919 à Philippe Lagayette, inspecteur neur parues au titre du ministère Savin, Robert Vidal, Gustave Wockel, Jean- Klotz, Jean-Luc Kuntz, Romain Kuntz, Franck Jean Tanguy, Jean-Christophe Vié, Edmond Périers (Manche), Raymond Guil- général des finances, a été nommé de la défense dans le Journal offi- Marie Allain, Michel Allorge, Mohamed Laberenne, Joël Laboulais, Philippe La- de Vigouroux d’Arvieu, Cédric Villedieu de bert, notaire de profession, a été président du conseil d’orientation Boudjema, Marin Boutillier de Saint-André, brousse, Cyril Lacroix, Jean-Louis Ladureau, Torcy, Gérard de Wailly, Lucien Ablancourt, ciel daté lundi 5 et mardi 6 juillet. Michel Caciotti, Gérard Duchet, Bernard Xavier Lantairès, François Laplace, Henri La- Claude Alidor, Patrick André, Jean-Louis Ar- maire de Saint-Samson-de-Bon- de l’agence de modernisation des Goncalvés, Mohamed Kasmi, Jean Kesler, porte-Many, Gérard Lapprend, Jean Laqua, naud, Yves Arnaud, Patrick Aubourg, Jackie fossé (Manche) de 1964 à 1977. Elu universités et des établissements Sont élevés à la dignité de grand officier : Pierre Laurent, Paurice Pégaz-Béchon, André Philippe Laureau, Jean-Yves Lauzier, Ber- Balmer, Alain Béchet, Jean-Luc Bellec, Pa- trand Le Boucher d’Hérouville, Louis Le trick Bender, Dominique de Bernes de Long- député « libéral-Ve République » d’enseignement supérieur. Hervé Longuet, Paul Guérin, Marcel Bes- Roit, Gilbert Teyssère, Joseph Zabiegla, Ro- sonneau, Jean Herraud, René Lentsch. sine Bernheim, Vincent Boyet, Alain Castro, Compasseur Créqui Montfort de Courtivron, villiers, Jean-Yves Bey, Jean-Baptiste Bit- (gaulliste dissident) le [Né le 16 juin 1943 à Tulle (), ancien Sont promus commandeurs : Juliette Gaillard, François Gombaud Sain- Michel Le Den, Yves Le Gall, Jean-François schiné, Roland Blanzat, Jean-Jacques Borel, 12 mars 1967, il s’était inscrit au élève de l’Ecole polytechnique, Philippe La- Robert Rideau, Jean-Luc Delaunay, Théo- tonge, Joseph Hahn, Etienne Laval, Hélène Le Ny, Thierry Le Pichon, Pierrick Le Port, Eric Bouchaïb, Pascal Boucher, Marc Bouge- Jacques Le Ricousse, Jacques Léclapart, Bru- naux, Philippe Boussard, Dominque Burge- groupe UDR le 11 mai 1967, avant gayette intègre l’inspection générale des fi- dore Garzulino, Jean-Yves Gourtay, Claude Nerrière, Yves Picaud, Jacques Songy. Hello, Joseph Mailloux, Claude Benito, Jean- Sont nommés chevaliers : no Lefebvre, Patrick Lefebvre, Dominique Le- vin, Pascal Cartigny, Alain Castano, Jean Cas- de le quitter dès le 18 mai pour re- nances à sa sortie de l’Ecole nationale d’admi- François Durand, Bernard Friedrich, Jean Joël Le Bec, Henri Ac’h, Gérard Audurier, feuvre, Bernard Lefèvre, Guy Léger, Christain tel, Wiliam Cazin, Paul Cesari, Christian joindre les non-inscrits. Il avait été nistration, en 1970. Chargé de mission à la Guinard, Jean Huchon, Pierre Mazars de Ma- Roger Bencze, Henri Bertet, Eugène Bigotte, Lemaire, Christian Lemercier, Alain Lépine, Charaix, Denis Charlot, Eric Chauvet, Pascal Philippe Lesimple, Philippe Leteissier, Didier Chiffoleau, Airy Chrétien, Jean-Marie Cla- réélu le 30 juin 1968 sous l’éti- direction du Trésor (1975-1978), puis chargé de zarin, Michel Poulet, Jean-Claude Tissier, Jean Boniou, Guy Bonnafous, Michel Bon- Paul Utéza, Marcel Valentin, Alain Witrand, not, Hervé Bougé, Jacquy Bouillet, Yves Bou- L’Hote, Christophe Lhuissier, Francis Libes- ment, Jean-Paul Clapier, Luc Clément, Thier- quette UDR. la sous-direction (1978-1980) et sous-directeur Marc Amberg, Michel Beaudoux, Michel vier, Serge Brizard, Patrick Burie, Henri Cal- sart, Loïc Lucas, Wallerand de Madre, Gérard ry Combel, Jean-Claude Combes, Jean des affaires bilatérales à cette même direction Brugnon, Jean-Pierre Haigneré, Jean-Marc hiol, Georges Carbonne, Michel Catteau, de Maillard, Pascal Malaise, Alain Marchal, Comet, Michel Coulaud, Jean-Luc Crochard, Michel Marcolé, Eric Margail, Jean-Marc Ma- Philippe Danieau, Henriette Dargier de Saint (1980-1981), il devient directeur du cabinet de Jantet, André Nicolau, Alain Perrollaz, Jean André Caumette, Alain Cazenave, Georges Raingeard, Emile Sabathe, Michel Tognini, Cévaër, Loïc Chancerelle, Michel Courduriés, rill, Charles-Henri Marquez, Philippe Mar- Vaulry, Christophe Deherre, Michel De- Jacques Delors, ministre de l’économie et des fi- NOMINATIONS Jean Chabert, Georges Forqueray, Pierre Christian Desbordes, Hervé Duflot, Hervé quez, Xavier Marquot, Michel Marsan, Eric lorme, Christian Delsaut, François Demars, nances (1981-1984), avant d’être second (1984- Vaujois, Eugène Bruneau, Pierre Antonin, Durand, Daniel Fontaine, Jacques Fourcade, Martens, Jospeh Martinelli, Marcel Martinez, Bernard Demier, Jean Dermine, Marcel Des- Christophe Maruffy, Claude Mathey, Alain murs, Michel Dorcier, William Doudet, Em- JUSTICE 1990) puis premier sous-gouverneur de la Pierre Batlle, Eugène Cantié, Xavier du Crest André Girerd-Potin, Régis Guéant, Maurice manuel du Pont de Romemont, Damien Du- de Villeneuve, Robert Décorse, Maurice Du- Guyon, Christian Harenza, Jacky Hérault, Maufinet, Jean-Paul Mauget, Bernard Maury, Guy Canivet, premier président Banque de France (1990-1992). Directeur géné- bus, Guy Ducellier, Jean Ducournau, Philippe tel, Alfred Frantz, Elie Michel, Jean-Marie Benoît Host, Joël Jeanroy, Loïc de La Porte Alain Meirhaeghe, Erlend Mercier, Roger Dumon, Jean-Pierre Dupont, Thierry Duque- de la cour d’appel de Paris, a été ral de la Caisse des dépôts et consignations de Moreau, Georges Marca, Jean Conseil, Pierre du Theil, Christian Lachaud, Daniel Laclave- Mercier, Jean-Luc Mercury, Jacques Mes- noy¨, Yves Durand, Didier Duval, Jean-Marie nommé, jeudi 1er juillet, premier décembre 1992 à décembre 1997, Philippe La- Durand, Laurent Templier, Roger Trugnan, rie, Sylvain Lauze, Joël Lavaud, Jean-Pierre gouez, Marc Messana, Charles Mezerette, André Milésie, Joël Moinard, Christian Mon- Duvaux, Pierre Edery, Michel Etcheberry, René Vaissié. Le Bars, Georges Lecointe, Jean Legris, Phi- président de la Cour de cassation gayette était, depuis juillet 1998, PDG de dange, Germain Monfort, Olivier Monneau, Henri Evellin, Bertrand Fabre-Aubrespy, Sont promus officiers : lippe Leriche, Jacky Limérat, Michel Lucas, Alain Moreau, Gilles Morot, Jean-Pierre Mu- Alain Faillères, Dominique Font, Dominique par le Conseil supérieur de la ma- J.P.Morgan et Cie SA, filiale française du Roger Duburg, Robert Meille, Alain Pie- Hugues Mathieu, Georges Maurel, Roland guet, Alain Nass, Dominique Navelet Noual- Fouchard, Jean-Claude Fournier, Pierre Fre- gistrature. groupe J.P.Morgan.] trantoni, Jean-Paul Thonier, Georges Burger, Mergel, Georges Metairie, Yves Michelet, hier, Pascal Nebois, Louis Negre, Eric Nicaise, not, Michel Fritsch, Daniel Gadzinski, Rémy Alain Morel, Claude Sornat, Gérard Abiven, Jean-Paul Minne, Philippe Mis, Bernard Mis- [Né le 23 septembre 1943 à Lons-le-Saunier Arnaud Nicolazo de Barmon, François Nicot, Gatinois, Jacky Gaufillier, Guy Girier, Jean- Michel Alaux, Jean Chaulet, Jean-Marc Deni- siaen, Michel Monnier, Serge Morvan, Jean- Serge Nogaro, Philippe Ohl, Christian Ona- Michel Giros, Annie Grimal, Ronald Grodzki, (Jura), Guy Canivet est entré dans la magis- zot, Gérard Desjardins, Claude Jacquet, Jean- Pierre Moulinié, Laurent Muller, Francis Pal- do, Stéphane Ovaere, Jean-Louis Paccagnini, Philippe Grollemeund, Philippe Guidi, Daniel trature en 1972, en devenant juge d’instruc- Claude Jégou, Jean-Claude Lacroix, Jean- ma, Robert Papin, Michel Pattin, Christian JOURNAL OFFICIEL Hubert Pace, Jean-Pierre Palasset, Domi- Guillemetz, Michel Heurtebis, Didier Hirsch, François Lefevre, Claude Lepetit, Toussaint Piepers, Géry Plane, Daniel Puissant, Michel tion à Chartres. En 1975, il est nommé substi- nique Papart, Claude Paris, Patrice Paris, Do- Françoise Honorat, Michel Huc, Jean-Marc Marchetti, Paul Moulian, Jean-Paul Phavorin, Régeon, Pierre Renault, Yves Reungoat, minique Parisse, François Pelletrat de Borde, Izart, Didier Joly, Richard Kleinheny, Jean- tut au tribunal de grande instance de Paris, Au Journal officiel du 4 juillet sont Robert Pigeyre, Henri Puyou, Marie-Jean Ri- Claude Rousseaux, Jean Sasso, Etienne Ses- Yann Peron, Denis Perrier, Robert Philippot, Marie Kosinski, Alain Krivocheine, Philippe avant d’occuper, en 1978, les fonctions de se- publiés : vière, Georges Robert, Serge Baribaud, Gilles mat, Jean-Paul Soubret, Michel Tétaz, Michel Xavier Pierson, Yan Pilven Le Sevellec, Pierre Lahens, Jean-Louis Lamire, Olivier Lamou- Barrié, Gérard Batselé, Alain Baudoux, Jean Thoraval, Alain Thureau, Jean-Claude Tour- crétaire général de la présidence du tribunal. b Santé : un décret relatif aux Pinet, Daniel Poëdras, Pascal Point, Philippe reux, Pierre Lauga, Eric Law de Lauriston de Beaulieu, Jean Boy, Bernard Carré, Alain Car- bier, Yannick Trocmé, Jean-Pierre Vanoye, Pontiès, Michel Porcher, Yves Portes, Emma- Boubers, Jean-François Le Gludic, Daniel Le En 1983, nommé premier juge, il est chargé de médicaments vétérinaires et modi- tron, Jacques Cazasnoves, Yves Chaminadas, Michel Venel, Alain Verdoux, Jackie Witz, nuel Poucet, Olivier Pougin de La Maison- Guennec, Jean Le Roux, Jean-Luc Lefebvre, mission auprès de Simone Rozès, première fiant le code de la santé publique. Jean-Loup Chinouilh, Gérard Corion, Gérard Francis Rolland, Stanislas Adam, Jacques Ai- neuve, Christian Poupart, Jacques Pourcher, Yves Leleux, Michel Léné, Joseph Lenzotti, Coulon, Roger Couturier, Pierre Dejean, mé, Patrick Alabergere, Renaud Ancelin, Ri- présidente de la Cour de cassation. Il devient b Agriculture : un décret portant Eric Prigent, Gérard Prignon, Christian Pro- Jean-François Lipka, Daniel Mack, Eric Mail- François Delhumeau, Rémi Delpuech de chard André, Pierre-Marie Angenot, Jean- tar, Michel Proust, Marcel Guilliou, Bertrand fert, Jean-Claude Malon, Roger Mansion, vice-président du tribunal de Paris en 1985 création et organisation de l’établis- Comeiras, Jean-Claude Desrousseaux, Jean Pierre Anger, Patrice Antonelli, Gustave Ar- de Reboul, Claude Receveur, Manuel Reche, Guy Marchal, Pascal Maréchal, Daniel Mar- avant d’être nommé conseiller de la cour sement public Les Haras nationaux. Desvignes, Jean-Claude Diaz, Pierre Doyer, cangeli, Maurice d’Arcangues, Francis Franck Reignier, Christian Remy, Christian tin, François Masia, Serge Massard, Alain Bernard Drugeot, René Dumont, Pierre Du- Autran, Jean Babski, Eric Baillot, Michel Ba- d’appel de 1986, puis président de chambre b Environnement : un décret Renard, Jean-Marc Renner, Yvon Reyes, Mazzola, Denis Mejean, Bertrand Michaux, ronsoy, Jean Eglinger, Bernard Fauriat, Ber- lay, Jean-Jacques Baldocchi, Philippe Bar- portant création de la réserve natu- Alain Ribes, Arnaud Rives, Michel Rives, Xa- Gilles Michel, André Millet, Pascal Miny, en 1991. Il devient conseiller à la Cour de cas- nard Feron, Bernard Forzy, Philippe Galli- reau, Hacène Bartel, Dominique Batani, Ber- vier Rivet, Pierre Roche, Pédro Rodriguez, Jean-François Mirine, Jean-Jacques Monnot, sation en 1994, où il est affecté à la chambre relle de la baie de l’Aiguillon (Cha- neau, Jean-Claude Gandouly, René Gangloff, nard Baudot, Henri Baures, Jean-Pierre Claude Rolando, Jacques Roman-Amat, Ro- Philippe Montocchio, Jean-Paul Moog, Jean- Jean-Pierre Géhin, Jean-Claude Godart, Beaudouin, Marc Beaussant, Thierry Bec- commerciale. En 1996, Guy Canivet avait été rente-Maritime). ger Roquet, Michel Rosa, Jean Roux, Chris- Robert Morizot, Eic Nachat, Hugues Neret, François de Goësbriand, Jacques Grenier, krich, Jérôme Belmont, Antoine Béorchia, tophe de Saint Chamas, Michel Salles, Jacky Noël, Bernard Oudot, Michel Paolanto- Jacques Guillez, Gérard Hennemann, Roger Jean-Claude Bergey, Joël Berton, Hubert de Claude Saunière, Bruno Schiffer, Patrick Sé- nacci, Guislain Parsy, Jean-Marie Pascal, Phi- Hernandez, Elrick Irastorza, Yves Jacops, Pa- Bertoult d’Hautecloque, Bruno Beth, Richard cretin, Rémy Servatius, Jean-Luc Seynaeve, lippe Perrin, Georges Pfennig, Jean-Louis Pi- trick Jardin, Paul Jaumotte, Bernard Kaczma- Bienfait, Michel Bioret, Hervé Bizeul, Jean AU CARNET DU « MONDE – Le directeur de l’ISEC, Richard Sifferlen, Christian Simon, Daniel Si- card, Philippe Poireault, Serge Prats, rek, François Kaeppelin, Bernard de La Blaise, Christian Blanchon, André Boban, Le personnel administratif, mounet, Charles Sioc’Han de Kersabiec, An- Bertrand Pujol d’Andrébo, Claude Pulcrano, Tousche, Yves Lafontaine, Pierre Lang, Ray- Hervé Bodelot, Bertrand Bohineust, Alain les enseignants dré Solana, Philippe Souchon, Michel Stolls- Patrick Pulicani, Michaël Puret, Paul Ragon, Naissances mond Lauvernay, Gildas Le Déroff, Louis Le Boitard, Régis de Bonet d’Oléon, Philippe et les étudiants teiner, Christian Suatton, Patrick de Dominique Rat, Daiel Reboulet, Jean-Luc Mière, Bernard Le Roy, Alain Lefèvre, Gilles Bonnel, Bernard Bonnet, Francis Bordachar, Suremain, Chritophe Szolyga, Jacques Taba- Renoton, Denis Reumaux, Jacky Reuter, Christian et Isabelle DAUDEL-LEVAÏ ont la très grande tristesse de faire part du Lemaire, Thierry Lepeltier, Jacques Man- Gérard Bouchart, Laurent Boulier, Denis ry, Michel Tableau, Daniel Taes, Bernard Serge Richard, Jacques Robino, Joël Rode, et leur fille Jeanne décès brutal de ceaux-Demiau, Jacques Manet, Jean-Pierre Boullet, Christian Boulnois, Serge Boulnois, Tanguy, Philippe Tanguy, Thierry Tardy, Rol- Jean Rondel, Philippe Roos, Bernard Roure, Martin, Michel Massou, Denis Merlhe, Jean- Jean Boulom, Alain Bouquin, Alain Bouras- land Teysseyre, Philippe Thénaisie, Daniel Pascal Roux, Philippe Roux, Didier Rouzet, ont la joie d’annoncer la naissance de M. Alain BONNET, Pierre Meyer, Michel Meyer, Christian Mille- seau, Yves Bourboulon, Bruno Bourcheix, Thenel, Claude Théret, Jean Thielleux, Jean- Jean-Luc Rudelle, Philippe Rutz, Jean Salvat, professeur à la faculté de droit camps, Benoit Millot, Jean-Claude Millot, Francis Boutan, Marc de Bouvier Mathieu de Michel Thomas, Ronald Tilly, Xavier Tissot, Danièle Sammut, Bernard Schuler, Lucien Michel Mistler, Jean-Claude Monnet, Hubert Vienne, Jean-Luc Boyer de La Giroday, Phi- Louise, Marie, Emilie, et à l’Institut supérieur Nicolas Toupy, Christian Tourailles, Jean- Scurto, François Sergius, Pierre Serra, Ray- Morelle, Jean Mulot, Jean Nabias, Jean-Fran- lippe Bras, Hugues Brastel, Patrick Braun, d’études comptables. Jacques Toutous, Benoit Trochu, Jean-Marc mond Sicard, Philippe Steininger, Emmanuel çois Nicloux, Henri Ollion, Jack Pellissier, Pierre-Louis Brégal, Christian Bressoulaly, le 5 juillet 1999. Tronet, Jean-Michel Trotignon, Alain Vaast, Storez, William Tempelman, Marcel Tosti- Pierre Pelou, Yves Péresson, Jean Perruche, Yves Brion, Alain Brossard, Jean-Claude ISEC, Pierre Van Langhenhove, Daniel Vanago, Xa- vint, Jean-Michel Trébuchon, Yves Turon La- Alain Petiot, Henri Prothin, Allain Repplin- Brouzes, Michel Bruchon, Bernard Bruder, 2, rue Jean-Andréani, vier Vanden Neste, Jean-Paul Vernhes, Phi- borde, Patrice Vançon, Eric Vandersippe, 37, rue du Départ, ger, Jacques Riché, Jean-Claude Robbe, Jean- Jean-Louis Bruder, Jean-Luc Brunner, Fran- lippe Vervaeke, Claude Veyrac, Philippe Vial, Christophe Vaslin, Jean-Claude Vautard, Ro- 75014 Paris. 13084 Aix-en-Provence Cedex 2. Claude Rougelot, Pierre de Saqui de Sannes, çois Camedescasse, Paul Candille, Henri Ca- Thierry Vial, Guy Vié, Bernard Viel, Franck land Vaysset, Alain Verdier, Guy Verdot, André Schill, Jacques Séara, Jean Sore, Pierre parros, Gérard Cariou, Franck Catany, Pascal Vincent, Joël Vire, Jean-Pierre Vittet, Henri Maurice Vern, Michel Vieux, Christian Vranc- Sotinel, Jean-Louis Sublet, Jean-Guy Tierce- Cavatore, Philippe Chalmel, Francis Chan- Vrard, Patrick Wandenabièle, Hervé Watte- ken, Claude Zgonc, Jean-Luc Zopfmann, Remerciements lin, Daniel Uguen, René Vandelet, Loïc de son, Guy Chardiny, Loic Charlès, Philippe Mariages camps, Michel Wattrelos, Hugues Winsback, Jean-Marc Andreu, André Arzel, Guy Auré- Vanssay de Blavous, Michel Vautravers, Gé- Chaspoul, François Chauvancy, Bernard Raymond Witkowski, François Xicola, Fran- gan, Hervé Beauchesne, Didier Belleoud, rard Viallet, Stanislas d’Arbonneau, Jean Az- Chauvin, Pierre Chavancy, Patrick Chenu, – Laon (Aisne). Attkinson (New çois-Xavier Yves, Daniel Zdacek. Jacques Philippe Bisserié, Partick Bonnet, Gilbert La famille Hourdin, zis, Michel Bec, François Célérier, Maurice Jean-Jacques Chevalier, Guy Chollet, Phi- Hampshire). Zocchetto, Yves Abin, Alain Barbier, Jean- Boscagli, Christian Bouat, Philippe Bourin, Les publications Demoisson, François Dupont, Jean-Noël lippe Choron, Michel Choux, Françoix-Xavier Claude Barrère, Laurent Beauchesne, Olivier Philippe Camus, Robert Carayon, Alain de La Vie catholique, Gard, Marcel Jaffry, Francis de La Haye, Yves Chrétien, Yvan Cieren, François Clause, Di- René et Mireille DOSIÈRE Beauchesne, Denis Béraud, Michel Berger, Cazes, Françoise Chaudiron, Jacques-Phi- Lagane, Bertrand de Loustal, Laurent Mérer, dier Clédière, Pierre Clouet, Marc Codaccio- sont heureux de faire part du mariage de René Bernard, Jacques Berriet, Serge Bidart, lippe Chevreau, Dominique Cochevelou, Jacques Petit, Hubert Pinon, Jean Rabot, Xa- ni, Eugène Cojan, Patrick Collin, Philippe leur fils remercient toutes les personnes qui se Jean-Yves Billard, Norbert Blanluet, Chris- Jean-Pierre Cohat, François Cointet, Patrick vier Roux, Philippe Sautter, Edouard Scott de Conte, Jean-François Coppolani, Thierry sont associées à leur peine lors du décès tophe Bléhaut, Thierry Bodhuin, Philippe Darrouzet, Thierry Debord, Jean-Louis De- Martinville, François Souleau, Jean-Louis Corbet, René Corbœuf, Gérard Costes, de Bon, Jean-Pierre Bonnet, Pierre-Marie Bor- chaume, Jean-Pierre Déconinck, Patrice Dé- Olivier avec Tisha DOUTY, Texier, Jean-Pierre Tiffou, Richard Wilmot- Pierre Couesnon, Philippe Courtiol, Didier Georges HOURDIN. geal, Gérard Bosch, Daniel Boucher, Philippe glise, Michel Di Schino, Christian Didier, Do- Roussel, Michel Abric, Jean-Marc André, Mi- Coussoou, Pierre Cugier, Jean-Luc Cuny, Bourbon, Renaud Bouteiller, Robert Brard, minique Dormont, Yvel Doulcet, Jean qui sera célébré le samedi 10 juillet 1999, chel Bénard, Michel Boissonnet, Marc Bot- Christian Dalet, Vincent Dargelas, René De- Michel Bréhinier, Hubert de Bremond d’Ars, Dumotier, Alain Emery, Dominique Fleury, à 15 h 45, en la cathédrale de Laon. Trop nombreux pour être remerciés tine, Alain Butori, Michel Cheminal, Gérard lahaye, Michel Delion, Hugues Delort-Laval, Marc de Briançon, Bertrand Buffard, Laurent Frédéric Flocard, Daniel Fouard, Alain Galéa- individuellement, qu’ils soient assurés de Coffy, Jacky Cognée, Georges Donadey, Ma- Jean-Michel Destribats, Jean Devuns, Luc Caillard, Pierre Canal, Jean-Philippe Chai- no, François Gandon, Jean Garcia, Paul Ger- notre affection. rie Dudret, Gaston Gaborit, René de Gaude- Dias, Nguyen Dien, Bruno Dran, Francis 4, rue Romanette, neau, Christian Charrier, Patrick Chevalle- manetto, Luciano Giuriato, Serge Helfer, maris, Bertrand Gausseres, Jean-Patrick Ga- Droxler, Eric du Bouëtiez de Kerorguen, Luc 02000 Laon. reau, Gérard Chiabrando, Yves Choblet, Jean Heyraud, Lucien Junca, Vincent Laloge, viard, Daniel Gavoty, Jean-François Gigot, du Perron de Revel, Thierry Ducrocq, Pierre Alain Christienne, Geoffroy Corbin de Man- Jacques de Lamberterie, Maurice Langen- Pierre Goinère, Robert Gosset, Henri Héliot, Ducros, André Dulou, Patrice Dumont Saint Anniversaires de décès goux, Olivier Coupry, Henri Coutillard, Jean bach, Philippe Lavaud, Arnaud Le Guen, Jean Lagadec, Georges Laine, Guy Lanthoin- Priest, Alain Dupas, François Dupuis, Alain Delaunay, Philippe Denys de Bonnaventure, François Le Roch, Jean-Paul Leméni, Michel Elisabeth COTTIER nette, Roland Le Bourdonnec, Hervé Le Esparbes, Robert Esposti, Patrick Estube, Pa- Paul-Henri Desgrées du Lou, Olivier du Réau Maille, Jacques Maire, Raymond-Claude et Sándor HANGAY Riche, Thierry Martin, Jacques Michel, Fran- trick Etienne, Michel Etronnier, Hervé Faivre de La Gaignonnière, Philippe Durande- Maitrot, Michel Malafosse, Guy Malgras, Gé- STÉPHANE, çois Monssus, Pierre Niclot, Claude Pachet, d’Arcier, Félix Faucon, Jean-François Faure, Ayme, Bruno Durteste, François Escaffre, rard Martenot, Philippe Michel, Glibert ont la joie de faire part de leur mariage Daniel Pillod, Gérard Pons, Charles Ricour, Pierre Ferragu, Patrick Filippi, Lucien Fla- Denis Fabre, François de Farcy de Pontfarcy, Moine, Jean-Louis Morel, Daniel Moysan, cinq ans déjà, mon pauvre enfant. Alain Roche, Jean Roué, Paul Roustant, Jean- mant, Nicolas Flavigny, Jean-Louis Fleisch, le 31 mars 1999. Martin Flepp, Gérard Floc’h, André Foures, Loïc Niel, Jean Ollivier, Jean-Jacques Panet, Serge Schneider, Dominique Simon, Chris- Michel Forgues, Eric Fournier, Rémy Franco, Jean-Michel Ganascia, Charles-Henri Garié, Philippe Paux, Claude Payen, Christian Pelle- « Animus ex ipsa desperatione tian Soulères, Jacques Stadelmann, Guy Stei- Claude François, Yannick Frassati, Bernard Gérard Casc, Marc Gay, Eric Geay, Nicolals tier, Jean-Luc Perret, Michelle Perrot, Henri sumatur. » ner, Hubert Tryer, Jean-Yves Tsédri, Pierre Friedling, Jean-Pierre Fritsch, Vincent Fuchs, Gempp, Fabrice Gendre, Jean-Marc Gerbier, Peytavin, Patrick Picot, Philippe Piot, Loïc Po- Décès Velly, Alain Véron, Bernard Vezinhet, Thiery Gabalda, Loïc Gagnaire, Michel Ga- Sénèque. Alain Giraud-Claude-Lafontaine, Dominique tier, Alain Puidupin, Annick Rebesque, Serge Jacques Bittel, Alain Blanchard de Vaucou- gnaire, François Gagnon, Marcel Gallard, Goulet, Jean-Marc Hamon, Alain Hemmer, Resnikoff, François Richter, Jean-Pierre Rou- leurs, Loïc Corson, Michel Desgeorges, Ber- Francis Garnier, Guy Gaspéroni, René Geley, François-Didier Hoff, Gilles Humeau, vera, Jean-Marie Saïssy, Jean-André Santael- – La famille Benhassine a la profonde nard Dubrez, Jean Floch, Jérome Guélain, Alain Genétel, Maurice Genton, Pierre Ge- Hugues Jardin, Charles Jeanne-Julien, Nico- la, Jean-Pierre Taillemite, François Talarmin, douleur de faire part du rappel à Dieu de Communications diverses Gilles Jeanpierre, Jean-Claude Latouche, rente, Joël Ghesquière, Marc Ghiringhelli, las Jenner, Bertrand Joire-Noulens, Chris- Eric Terzian, Jean Théveny, Christian Thiriot, Léon Lemaire, Daniel Marcillat, Jean-Paul Pa- Michel Giaume, Jean-Pierre Giuliani, Jean- tophe Jouët-Pastré, Patrick Langlois, Marc Jean-Luc Tudal, Jacques Valance, Jean-Pierre Motassem BENHASSINE, pin, Antonin Seigneuric, Michel Seignoret, Michel Glas, Gilles Glin, Alain Godard, Phi- Lanne, Vincent Larnaudie-Eiffel, Hervé La- Vaquette, Raymond Wey, Roger Bohet, Ber- – Croisière aux sources antiques Edouard Talieu, Pierre Vingtain, Alexandre lippe Godfrin, Christian Goepfert, Chris- royenne, Louis-Henry Le Pennec, Dominique nard Delaulle-Ferdinand, Michel Mallet, Ra- de Benoist de Gentissart, Jean-François Bon- tophe Gomart, Claude Gonzales, Philippe survenu à Alger, le 6 juillet 1999. de notre culture : sur les traces de Le Tinnier, Henri Leclerc, Bernard Lecomte, chel Simonin, Joël Tisserant, Geoffroy d’Au- naud, Robert Bruneau, François Bussy, Marc Gonzales, Hubert Goupil, Christophe de Priez pour lui. l’empereur Hadrien, du 28 octobre au Marcel Leguay, François Léon, Charles-Henri male, Marc Billard, Jean Borri, Michel Bos, Desécures, Jean Gaudillet, Yves Gleizes, Phi- Gouttes, Jean-Luc Grais, Daniel Grammati- 8 novembre 1999 : Grèce, Syrie, Liban, Leulier de La Faverie du Ché, José Llorens, Joël Branchut, Christian Bréant, Michel Bus- lippe Labernéde, Pierre Lamoulen, Jean-Yves co, Jean-Jacques Grandjean, André Grateau, Egypte, Italie. Conférences, théâtre, Benoît Lugan, Jacques Luthaud, Patrick Ma- quet, Christian Cannavo, Hubert de Caze- Le Gac, Jean-Alain Le Tallec, Jean Marcel, Luciel Grégoire, Pierre Grillon, Michel Grint- musique. cary, Yves Maillard, Philippe Marrassé, Denis nove, Christian Chabbert, Joëlle Coquet, Jean Monlibert, Patrick Nicolas, Pierre Pe- chenko, Claude Grosjean, Pascal Guichard, me Massie, Michel Melin, Christian Mennesson, Henri Cornet, Alain Costes, François Debout, –M Annette Pouliquen, Association Hadrien 2000 losse, Louis Petitbois, Jean-Marie Poimbeuf, Nicolas Guillemet, Denis Guilloteau, Vincent Jean-François Mezieres, François Moreau, Eric Delcourt, Yann Delisle, Yves Demay, sa mère, BP 116, mairie de Vaison-la-Romaine Daniel Reydellet, Philippe Roger, Patrick Guionie, Bernard Guiteras, Philippe Guyo- Philippe Nézondet, Armand Nicolas, Thierry Francis Fagegaltier, Alain Fedon, Alain Four- Patricia Pouliquen, Tél./fax : 04-90-28-84-28. Souquière, Jean Frouté, René Gay, Guy Hul- mard, Dominique Hamm, Michel Hammelin, Niogret, Jean-Pierre Noirot, Xavier Nourrit, gassié, Jean Gézault, Marc Giraud, Michel de sa sœur, lo, Fabrice Simard, Eléonore Brunschwik, Michel Hamon, Jean-Pierre Hareau, Hugues Gérard Oudin, Didier Pain, François Pasi, Gliniasty, Remy Hergott, Vincent Imbert, Jean Laret, René Santot, Enzo Bonopera, Mi- de Hauteclocque, Eric Hautecloque-Raysz, Michaël Chetcuti, Gilles Picat, Pierre Pinlou, Eric Pistor, Jean- Jean Jan, Philippe Japiot, Francis Jouanjean, son beau-frère, – Au terme de travaux importants dans chel des Bouillons, Emile Bugeia, Guy Can- Frédéric Hauteja, Bruno Hector, Bernard ses locaux, la Bibliothèque de documen- Frédéric Plobner, Thierry Poirier-Coutansais, Michel Joubert, Jean-Paul Kehren, René La- Marc, Louise et Cédric, caze, Robert Lamouline, Michel Le Gouic, ses neveux et nièce, tation internationale contemporaine Patrick de Leffe, Marc Levaufre, Daniel Long, Mlle Nicole Villiers, (BDIC) ouvre au public à partir du Alain Mignerey, Michel Perrin, Alain Poggi, sa tante, 19 juillet à 12 h 30. Patrick Ramacciotti, André Revault, Luc Tré- Les familles Pointeau et Chetcuti, Horaires d’été jusqu’en octobre. hard, Jacques Vermorel, Antoine Bettini, ont la douleur de faire part du décès subit Contact : 01-40-97-79-00 Jean-Claude Blanchet, Humbert Bonfigli, Re- de ou http://www.u-paris10.fr/bdic/ né Carette, Pascal Clet, Pierre-Louis Constant, Luc Delery, Jacques Dérémy, Ro- Jean-Jacques POULIQUEN, bert Gé, Henri Gradelet, Emile Guidoux, Soutenances de thèse Louis Lab, Claude Lejarle, René Lelait, Henri survenu le 30 juin 1999, à l’âge de trente- Le Rey, Marcel Maingonnat, Eugène Noblet, trois ans. – Hélène Fau a soutenu, le 25 juin Adolphe Pittalis, Jean Valot, Gilbert Vincent, Marcel Benvenuti, Jérôme Bourcy, Charles 1999, à l’université Paris-IV - Sorbonne, Buchard, Ferdinand Cerceau, René Chapel, Une cérémonie religieuse sera célébrée sa thèse de doctorat de littérature fran- Françoise Cognard, Maurice Etienne, Simone le vendredi 9 juillet, à Paris, en l’église çaise intitulée « Germaine Beaumont : Fardeau, Madeleine Hamm, Robert Lidner, Saint-Etienne-du-Mont, Paris-5e , à portrait d’une femme de lettres (1890- Paul Lobstein, Edmond Loison, Armand Pa- 15 heures, suivie d’une inhumation au 1983) ». quier, Rose Richard, Yvonne Thomas, Paul cimetière du Montparnasse. Le jury, sous la présidence de Mme le Vallat, Romain Allision, Roger Arnold, Ro- professeur Dominique Millet et composé bert Barbaud, Cosimo Birtoli, Louis Blaison, 2, rue de l’Ouest, de Mmes et M. les professeurs Catherine Charles Borla, Giuseppe Bottini, Jacques 92140 Clamart. Mayaux, Francine Dugast et Jean Touzot, Bourgain, Marc Bournazel, Doua Bou- 26 A, avenue de la Forêt-Noire, lui a décerné la mention « très honorable touchent, Aloisius Breu, Michel Brugniere, 67000 Strasbourg. avec félicitations » à l’unanimité. Antonin Caillat, Roland Campros, Jean Car- pentier, Michel Cheminet, Moïse Chichepor- tiche, Adam Chrzan, Théodore Colard-Bovy, Jacques Coqueron, Joseph Cranenbrouck, Michel Cruciani, Franz Dahnert, Marcel Da- nek, Alfred Delaide, Daniel Delalonde, Roger Delavaud, Eloy Diaz, Ali Djellal, Max Du- rand, Michel Faquet, Guy Ferri, Daniel Fric- ker, Vincent Garufi, Félix Guzman, Hubert Hillion, Paul Jacoby, Albert Joly, Mouloud Layachi, Guy Lelaise, Eugène Lemaire, Ro- bert Libier, Van Lo, Dominique Luu, Robert Mignot, Alfons Nast, Raymond Nicolas, Lou- nis Ouled, Simon Parsat, Roger Patient, Mar- cel Pedreno, Hilarion Pellat, Jean Platteaux, Max Prukop, Daniel Pruvost, Henri Queva, Roland Rémy, Robert Ribardière, Yves Ro- bert, Basilio Rochetti, Henri Royez, Zdrislaw Rybak, René Savart, Michel Sleurs, Gilbert Sozzani, Ignace Tafanelli, Bernard Tellier, Henri Tran, Giacomo Turchetto, Louis Van Fleteren, Michel Ventoso-y-Font, Louis Besse, Jeanne Bleton, Lazare Gaillard, Mau- rice George, Etienne Le Léon. LeMonde Job: WMQ0907--0013-0 WAS LMQ0907-13 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:51 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0558 Lcp: 700 CMYK

13 RÉGIONS LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 Tensions entre régions et Etat sur la répartition des aides financières Après les coupes exigées par Bruxelles sur la prime à l’aménagement du territoire et la diminution des fonds structurels européens, les élus entament, l’arme au pied, les négociations avec le gouvernement pour les enveloppes des futurs contrats de plan. Arbritrage, par Lionel Jospin, le 23 juillet

C’EST l’histoire d’une guerre Le premier prévoit que toutes devraient pâtir d’une évolution Une réduction drastique des subventions des territoires que l’Etat et les les régions conserveront 50 % de plus modeste. « On ne veut pas se élus se livrent depuis plusieurs l’enveloppe précédente (1994- faire accuser d’avoir fermé la né- FONDS STRUCTURELS EUROPÉENS CONSACRÉS AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE RÉGIONAL (OBJECTIF 2) * mois. Elle se déroule derrière les 1999). Le second n’envisage de gociation le 23 à Arles », avance portes capitonnées des cabinets n’en préserver que 25 %. Les 50 % prudemment un conseiller à Ma- Variation en pourcentage de la population NORD- ministériels, dans les bureaux ou 75 % restants seront répartis tignon. Aussi le gouvernement a- PAS-DE-CALAIS qui obéit aux critères feutrés de la délégation à l’amé- en fonction de trois critères : la t-il prévu de répartir 90 milliards -34,8 Moyenne nationale : -24,3 nagement du territoire et à l’ac- proportion dans chaque région seulement sur les 105 milliards HAUTE- PICARDIE tion régionale (Datar). Voilà de « zones urbaines sensibles », de prévus. A charge pour les régions + 22,1 – 24 à – 26,4 NORMANDIE -20,9 qu’elle menace d’éclater au grand « zones en revitalisation rurale » de faire valoir des projets qui leur BASSE- -23 NORMANDIE jour. Une trentaine d’élus, prési- et, enfin, de zones d’emplois permettent d’obtenir une part -33,2 ILE- dents de conseils régionaux, gé- « admissibles » au regard des des 15 milliards restants qui se- DE-FRANCE CHAMPAGNE- -25,6 ALSACE BRETAGNE ARDENNE – 8,3 à – 16,8 – 32,3 à –37,2 -8,3 -32,3 néraux, députés, sénateurs, conditions posées par Bruxelles ront affectés à l’automne. -37,2 maires de grandes villes, devaient (taux de chômage, taux d’emploi CENTRE FRANCHE- participer jeudi 8 juillet, sous la industriel, taux d’emploi agricole, « VRAI POUVOIR D’INFLUENCE » COMTÉ -Le cas de -34,6 +22,1 BOURGOGNE – 17,8 à – 23 présidence de Dominique Voy- déclin de l’emploi industriel et Resté en dehors du débat jus- -12,9 -26,4 l’Ile-de-France net, ministre de l’environnement, démographique). qu’ici, M. Jospin a prévu de n’est pas tranché -La Corse bénéficiera

à une session plénière du Conseil Le choix dépendra de l’appré- prendre la direction des opéra- de l’objectif 2 en 2006 national de l’aménagement du ciation par les élus des critères tions. Avant le Ciadt du 23 juillet, POITOU- territoire (Cnadt), qui, pour la utilisés pour la précédente le premier ministre devait rece- CHARENTES -19,9 -16,8 première fois de son histoire, sera période. Quel que soit le scénario voir l’ensemble des présidents de RHÔNE-ALPES ouverte à la presse. Ainsi en a dé- retenu, la nouvelle distribution conseils régionaux à Matignon. -24,4 -25,8 cidé la loi Voynet sur l’aménage- sera plutôt favorable aux régions « Lionel Jospin a compris que les Critères : ment du territoire. du Grand Bassin parisien qui régions n’étaient pas seulement AQUITAINE -24 Pour 50% • Maintien de la répartition « Ça va être très violent, prédit avaient peu bénéficié des fonds des institutions quémandeuses. de la selon les critères de la MIDI-PYRÉNÉES PROVENCE- Jean-Louis Guigou, délégué de la bruxellois en 1994. La région Qu’elles pouvaient exercer aussi un ALPES- population période précédente -15,8 LANGUEDOC- CÔTE D'AZUR Datar. Les élus vont nous contester. Centre, elle, recevra même da- vrai pouvoir d’influence. Il a pris ROUSSILLON -19,1 • Prise en compte de On va critiquer le gouvernement ». vantage que par le passé. conscience de l’importance de l’existence de : -17,8 Pour les Ce mini-parlement des terri- En revanche, l’Ouest devrait l’enjeu », assure Michel Vauzelle, CORSE - Zones urbaines sensibles autres - Zones de revitalisation rurale toires doit rendre un avis, dont le souffrir : dans le scénario « 50 % président (PS) de la région PACA. 50 % gouvernement devra tenir de l’enveloppe », la Bretagne per- Comme pour se rassurer. - Zones d’emploi admissibles selon les critères de Bruxelles compte dans son arbitrage final, drait jusqu’à 37,2 % de sa précé- * scénario retenu sur la base d’un maintien de 50 % de l’enveloppe 94-99 sur la future répartition des fonds dente enveloppe européenne, les Béatrice Jérôme Infographie : Le Monde • Source : Datar Pays de la Loire, 34,6 %. Quant au Nord-Pas-de-Calais, il perdrait Du bon usage 34,8 %... Or, pour nombre de ré- gions, les fonds structurels sur les du recensement six dernières années ont repré- senté environ une année de bud- Les simulations du gouver- get. Presque autant que l’enve- nement pour la répartition loppe régionale des contrats de de la prime à l’Aménagement plan pendant la même période. du territoire, des fonds struc- turels européens et des PEAU DE CHAGRIN contrats de plan ont été réa- « Nerveux », en « transe », se- lisées sur la base des don- lon un conseiller du premier mi- nées démographiques qui re- nistre, les représentants des ré- montent à 1990. Les chiffres gions ont quelques bonnes du recensement de 1999 mo- raisons de l’être. Les territoires difient le paysage (Le Monde éligibles à la prime à l’aménage- du 7 juillet), et devraient ment du territoire (PAT) viennent donner des armes à certaines d’être réduits comme peau de régions. chagrin. Bruxelles a imposé que Ainsi Robert Savy, pré- les 550 millions de francs que sident PS du Limousin, ré- l’Etat répartit chaque année sur le gion qui continue à perdre territoire au titre de cette prime à des habitants, compte bien l’implantation et au maintien des utiliser ces statistiques de- entreprises soient concentrés sur vant le Cnadt, jeudi 8 juillet : un territoire plus restreint. La « Si on ne veut pas qu’il y ait France essaie de négocier avec de fracture territoriale, il faut Bruxelles des aménagements. aider les régions qui vont Mais les jeux semblent faits. mal », explique-t-il. Dans quelques jours, une autre Mais d’autres, notamment bataille attend le gouvermenent : celles qui connaissent un ac- le 23 juillet, Lionel Jospin prési- croissement de la population, dera un comité interministériel vont aussi prendre appui sur d’aménagement et de développe- les résultats de l’Insee pour ment durable du territoire réclamer plus d’aides. Entre (Ciaddt) à Arles (Bouches-du- ces deux urgences, le gouver- Rhône), où seront délivrés les nement semblait, jusqu’ici, mandats de négociation des pré- plutôt privilégier les zones fets de région pour les contrats urbaines. de plan Etat-régions (2000-2006). En tout, 105 milliards de francs de l’Etat pour sept ans. La précé- européens versés à chaque ré- dente enveloppe était de gion, au titre du nouvel « objectif 88,5 milliards sur six ans. «Ce II » pour les sept prochaines an- n’est pas gras !, reconnaît un nées. Or l’enveloppe est réduite conseiller de la Datar. Le champ de 60,6 à 45,7 milliards de francs de contractualisation de la nou- (6,9 milliards d’euros). velle génération de contrats a été La France subit une perte de élargi selon les souhaits du gouver- 24,3 % de la manne bruxelloise. nement. Il intègre en plus des in- Conséquence : la population frastructures de transports et de concernée par ces fonds, dite l’enseignement le développement « population éligible », passe de durable, la politique de la ville, la 24,7 millions à 18,7 millions. coopération interrégionale. Mais Depuis plusieurs semaines, l’enveloppe n’augmente guère en Matignon et le cabinet de proportion. » Mme Voynet battent et rebattent « Il n’y aura pas d’avantages ter- les cartes à la recherche de la ritoriaux acquis », prévient un meilleure stratégie. Comme à la conseiller ministériel. Le gouver- veille d’une bataille. « L’aména- nement entend corriger les fortes gement du territoire doit s’inscrire inégalités entre régions pour la dans la durée. Nous ne devons pas précédente génération de donner d’à-coups », explique un contrats de plan. Ainsi les Pays de membre du cabinet de Mme Voy- la Loire, l’Aquitaine, Rhône- net. Le gouvernement devait pré- Alpes, Provence-Alpes-Côte- senter deux scénarios aux d’Azur, l’Ile-de-France pour- membres du Cnadt, qui devront raient-elles bénéficier d’un rat- trancher. trapage. En revanche, les autres LeMonde Job: WMQ0907--0014-0 WAS LMQ0907-14 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:44 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0559 Lcp: 700 CMYK

14 / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 HORIZONS REPORTAGE

RETOURa4 A CUBA

Les petites maisons carrées en ciment, construites à l’époque où la révolution voulait donner à chaque habitant un logement décent, ont moins bien résisté au temps. Ici, Santiago de Cuba.

OYAGER d’une ville à l’autre n’est pas une petite af- faire. Train ou bus – baptisé familiè- rement guagua –, il faut être inscrit V quinze jours à l’avance. Et, pour le retour, trois semaines. C’est pour- quoi il y a déjà queue devant le bu- reau des réservations avant le lever du jour. Mais, à 10 heures, il n’y a plus personne, car le contingent de la journée est épuisé. Il n’y a guère qu’un bus par jour, de grande ville à grande ville, et encore moins de trains, car ceux-ci ne circulent pas quotidiennement. Pour les villes moyennes qui ne sont pas tête de ligne, le nombre des places attri- buées aux candidats voyageurs est affiché dans les gares routières. A Sancti Spiritus (80 000 habitants), par exemple, quatre voyageurs peuvent monter dans le bus quoti- dien de La Havane. Cas de déroga- tion : mort ou maladie grave d’un proche, et, catégorie particulière, les marins. Si, à l’aller, ceux qui vont vi- siter un malade ou assister à un en- terrement bénéficient d’une priorité, au retour, ils devront attendre les trois semaines réglementaires. Mais, bien entendu, ici comme ailleurs, le dollar a barre sur tout. Le voyageur qui paye en dollars (si le billet coûte 10 pesos, il en aura pour 10 dollars, soit, au change, vingt fois et pas d’autre bus que le nôtre. A piques), achetée d’abord par mil- jeu et nécessité. Où, depuis des plus cher) et présente un passeport l’entrée de la ville, le bus stoppe lions de pièces détachées en Chine, siècles, la religion affichée, le catho- étranger est également prioritaire. A pour laisser monter des vendeurs, et le cheval de trait, une race petite licisme, en masque une autre, celle vrai dire, j’aurai fait plus de 2 000 ki- en majorité des dames respec- et robuste, qui est le mode de trans- des rites afro-cubains de la santeria lomètres en guagua sans y ren- tables : petits cornets de mani, port le plus courant dans les villes et des orishas. Une société où tout contrer de touriste. Tout juste, une Le calme plat de oranges à la peau verte et tavelée, de province. Sans oublier la réhabili- est parallèle, où l’important se passe ou deux fois, des Cubains exilés en sucreries préparées à la maison. tation des bœufs là où l’agriculture dans la pénombre. Une pénombre visite. Les voyages sont longs, aléa- Elles redescendent juste avant la est moins extensive. Les voiturins comme celle que traversent, le soir, toires et, pour l’étranger soucieux de gare, manifestement peu soucieuses sur pneus peuvent charger six à huit ces gens qui vont silencieusement son confort, mieux vaut louer une d’affronter l’autorité. personnes sur deux bancs face à de porte en porte et qui, me prenant voiture ou se rabattre sur les cars Et, là comme ailleurs, personne face et remplacent en grande partie pour un des leurs, me présentent modernes qui desservent quelques ne fume. La cigarette cubaine au pa- les autobus. dans le creux de la main quelques destinations touristiques. la non-espérance pier sucré, le cigare ont presque dis- On annonce un tournoi de boxe grains de riz, quelques grains de ca- Remedios, où nous attend une fa- paru. Trop chers, réservés à l’expor- pour les quatorze-seize ans, tandis fé, spécimens de ce qu’ils ont à mille amie, est à 350 kilomètres à tation, aux touristes. J’ai connu un que des adolescents se rendent en vendre et qui manque cruellement l’est de La Havane, en passant par la Pour quitter La Havane temps où, partout, le sol était tapis- bande dans un local dont sortent en quantité nécessaire dans les capitale de la province, Santa Clara. sé de mégots de cigares. Je sais des rythmes de hip-hop. Dans un foyers. Que sais-je vraiment de cela, Environ sept heures en roulant ré- en bus, il faut attendre maintenant que fumer en public est coin de la place, on aménage un moi à qui nos amis ont offert un vrai gulièrement. Le bus part à l’aube. une provocation. magasin à dollars, ce sera le cin- dîner, avec du poulet, de l’arroz Contrôles répétés, papiers, tickets, longtemps, faire la queue. Le bus nous laisse à la nuit tom- quième. « La majorité ne peut y aller, congri et des ajis, même si j’ai re- en échange de petits bordereaux mi- bante sur la grand-place de Reme- me dit un de mes amis, mais ça fait marqué que la maîtresse de maison nutieusement rédigés, annotés, co- Dans la campagne, on circule dios. L’hôtel est à un pas. Remedios de l’animation dans la ville. » Et ça a soigneusement évité de se servir... chés. Aucun bus de la compagnie sur des vélos importés de n’est pas à proprement parler un nationale ne semble dater d’après site touristique, mais c’est une ville 1965 : de marque Hino, rebaptisée Chine ou sur des chevaux de de fondation très ancienne, et le La discussion devenant générale, « Giron » dans les ateliers cubains chœur baroque de son église – une (en souvenir de la victoire de 1961 trait. Fumée des usines, des profusion de saints et d’anges dorés on me demande mon âge, et on me sur le débarquement contre-révolu- – est un remarquable spécimen de la tionnaire), ils roulent jour et nuit de- sucreries, des camions. Contre-Réforme hispano-améri- complimente gentiment : « Vraiment, puis trente-cinq ans, quand ils ne Pénurie et manque d’argent caine. Le petit hôtel vient d’être re- sont pas en panne. Cabossés, rouil- fait à neuf, il est charmant et pas vous ne les faites pas. » Une jeune femme lés, parfois assemblage de véhicules sur fond de rites afro-cubains cher. Le personnel est jeune. Mani- différents, mais solides. Les vitres festement passé par une école d’hô- intervient, avec un sourire acerbe : sont peintes à moitié pour rempla- et de résignation tellerie. Ces jeunes gens stylés de cer les rideaux et faire écran au so- nouveaux hôtels, qui parlent an- « Bien sûr, lui, il mange ! » leil. Deux chauffeurs se relayent au glais, ne ressemblent en rien aux volant. Ce ne sont pas des risque- que j’ai dit que nous n’avions pas de tives de collection alimentées au pé- employés des administrations dont tout, beaucoup semblent avoir dé- chance : « Au contraire, monsieur trole, traînent des chariots pleins la moyenne est beaucoup plus âgée fait de la lumière. Si l’hôtel a l’élec- Nous visiterons le Musée histo- passé l’âge de la retraite, comme [on ne dit plus companero, comme vers les centrales sucrières, conglo- et la manière plus décontractée... En tricité en permanence, un quartier rique. Chaque ville, même la plus s’ils avaient été affectés à leur engin jadis, mais se~nor]. La malchance mérats de ferraille noire, dont cer- décidant il y a dix ans de former sur deux en est alternativement pri- petite en a un, émouvant, bien depuis les origines. aurait été de continuer et d’avoir un taines, au siècle dernier, furent à la massivement des techniciens du vé. A la périphérie, toujours les pe- agencé, parfois avec peu de accident. La chance est d’être ici au pointe du progrès industriel, ou tourisme, on les a tous fait passer tits immeubles des années 60, dont moyens : souvenirs de la colonie, ÈS l’accès à l’autoroute, la soleil. » Elle explique qu’elle respecte usines plus modernes. Peu d’ou- dans un moule unique, et ils s’ap- les plaques de ciment se détachent. conditions de l’esclavage, journaux foule des auto-stoppeurs. les desseins de la Providence parce vriers dans les champs. Des bohios pliquent à ne pas en sortir. Travailler Entre eux, comme nous en verrons et témoignages de la vie du D qu’elle est bonne catholique. Les traditionnels, demeures de paysans dans le tourisme, c’est mériter la partout, de minces rangs de terre XIXe siècle, quand les colons libé- Des centaines. Des milliers. Une grande patience. Plusieurs gé- dames, autour, approuvent. De en bois. Les petites maisons carrées confiance de la révolution. Et avoir contenue par deux petits murs en ci- raux s’opposaient à la domination nérations à faire la queue ont formé panne en panne, de retard en re- en ciment, construites à l’époque où accès, si peu que ce soit, au monde ment, qui portent les cultures desti- espagnole, de la dictature de une discipline. Jamais de bous- tard, d’incident en incident, jamais la révolution voulait donner à du dollar. nées à l’alimentation familiale des Machado et de celle de Batista. culade. On pose la question rituelle : dans tout mon voyage je n’enten- chaque habitant un logement Samedi soir. Une ville de province habitants. Curieusement, ce sont les salles ré- « ¿ Quien es el ultimo ? » (Qui est le drai un mot de protestation. Jamais, décent, ont moins bien résisté au à la vie apparemment tranquille et Au matin, l’église est pleine : la vi- servées à la guérilla, tapissées de vi- dernier), et chacun ayant ainsi dé- dans la rue, je n’assisterai à une al- temps. Parfois un ensemble de blocs réglée. La place coloniale, avec ses site du pape a permis la réouverture sages si jeunes, photos jaunies de terminé sa place, inutile de former tercation. Bonne composition, rési- de quatre ou cinq étages, datant de arcades, son square et sa gloriette, des églises, opération où l’ancien ceux qui ont donné leur vie pour une file. On attend. Des heures. Des gnation ou méfiance ? Ces dames la même époque, qui accusent dure- son cercle de la Tertulia (ce mot es- élève des jésuites Castro et l’ancien cette révolution, qui semblent les jours. Pour tout. affirment qu’elles aussi sont bonnes ment la rapidité et le bon marché de pagnol qui désigne à la fois réunion comédien Wojtyla semblent avoir plus vieillottes. Nous visitons le Mu- Les voyageurs sont peu expansifs. catholiques. Celle en blanc renché- leur construction. et agréable conversation). Son siège trouvé chacun son compte. A la fin sée de la Paranda, qui est l’orgueil Deux dames derrière moi échangent rit : « Faites comme moi, monsieur. du Pouvoir populaire. Je suppose de l’office, la foule de tous âges et de Remedios, siège, tous les ans, des recettes de cuisine, cela me rap- Ayez la paix de l’âme. » Je ne doute ES champs fument, les trac- que, comme partout, la loge ma- bien vêtue bavarde entre les sta- d’un grand défilé de chars, mer- pelle les conversations dans les pas qu’elle soit bonne catholique, teurs et les locomotives fu- çonnique n’est pas loin. Les vieux tues-mannequins des saints et les veilles de créativité... mais je sais qu’une personne ainsi L sont sur les bancs, les jeunes affiches contre l’avortement. Tou- Comment nous rendre à Santa trains français, aux temps lointains ment, les centrales fument, du rationnement. Mon voisin lit lon- de blanc vêtue est une adepte des les camions fument : un épais nuage tournent autour de la place, les pe- jours la même insouciance de sur- Clara ? Il y a un train par jour. Il part guement Granma, le journal du par- rites afro-cubains qui « fait ses noir rappelle que pénurie n’est pas tites filles sont parées comme des face, une gaieté sans éclats, une ab- à 4 h 30 et repart de Santa Clara à ti. Titre de première page : « Au saints », c’est-à-dire qui se purifie. synonyme de non-pollution. L’auto- poupées et, bien sûr, dans les rues sence totale d’agressivité, qui 19 heures. Il s’arrête dix-sept fois et combat pour nos valeurs ». Quand il Une religion peut en cacher une route à trois voies est vide. Quel- alentour, les garçons jouent au traduisent peut-être, me dit mon met trois heures pour faire 60 kilo- me le prêtera, je découvrirai qu’il autre. La discussion devenant géné- ques camions, dont certains trans- base-ball. compagnon de voyage, citant Elio mètres. Les sièges sont en bois, et il date de quinze jours. Sur le bord de rale, on me demande mon âge, et portent un chargement de passagers Brouhaha des voix qui s’inter- Vittorini, « le calme plat de la non- est toujours bondé, surtout en cette la route, les slogans : « Les principes on me complimente gentiment : debout, tassés : les transports de pellent dans un espagnol chantant espérance ». période de zafra. Ceux qui vont tra- ne sont pas négociables. Fidel. » Les « Vraiment, vous ne les faites pas. » moindre distance. Quelques voi- et coloré, bouffées de musique. On entraperçoit une société diffé- vailler dans la capitale provinciale le conversations ne portent que sur Une jeune femme intervient, avec tures privées, délabrées. Aux abords Presque pas de moteurs, des vélos rente de celle que l’on voit et de prennent tous les jours. des sujets anodins. un sourire acerbe : « Bien sûr, lui, il des agglomérations le trafic se fait silencieux et des voitures à cheval celle que présentent les titres des A un arrêt dont on ne voit pas la mange ! » L’autoroute traverse la plus dense : vélos, tricycles, carrioles dont les sabots résonnent gaiement. journaux, les slogans. Souterraine, François Maspero fin, parce que le bus, à bout d’em- plaine centrale, d’immenses champs à cheval, engins à moteur bricolés, Depuis le début de la « période spé- soudée par les préoccupations, les Photo : Klavdij Sluban brayage, est parti à l’atelier et que de canne à sucre. C’est l’époque de piétons, parmi lesquels le bus se ciale », le régime a simultanément coutumes, les codes qu’elle a appris nul ne sait quand, ni même s’il re- la zafra, la récolte. La fumée s’élève faufile patiemment. introduit dans l’île la bicyclette, qui y depuis longtemps, voire ancestrale- PROCHAIN ARTICLE : viendra, une dame noire et tout de des champs déjà coupés que l’on Peu d’arrêts, dans des gares rou- était inconnue (ce n’est pas une si- ment, à garder pour elle. Une socié- Le proxénète blanc vêtue me réprimande, parce brûle. Des tracteurs, des locomo- tières où il y a beaucoup de monde nécure de pédaler sous les tro- té où le double langage est à la fois malgré lui LeMonde Job: WMQ0907--0015-0 WAS LMQ0907-15 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:44 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0560 Lcp: 700 CMYK

HORIZONS-ANALYSES ET DÉBATS LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 15 0 123 Une nouvelle révolution urbaine 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD - 75242 PARIS CEDEX 05 Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 206 806 F Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 par François Ascher et Francis Godard Internet : http : //www.lemonde.fr moyens de consommation dotent contexte et dans des termes très dif- blait se passer à proximité immé- OUS connaissons une ÉDITORIAL véritable nouvelle ré- les individus d’une autonomie férents de ceux du passé. En parti- diate, et ces centres-villes anciens volution urbaine, croissante. C’est particulièrement culier, il ne s’agit plus simplement dont nous avons tous la nostalgie. N manifeste en matière de déplace- de faciliter ou de favoriser la coopé- De fait, le cadre bâti des villes des probablement aussi importante que celle qui avait ac- ments : les citadins, pour des rai- ration entre des communes voi- années 2020 est déjà construit à Le gène de la France compagné la révolution industrielle. sons professionnelles et familiales, sines, qui, il y a peu encore, inté- plus de 80 %. Il s’agit donc, avant Au cours du siècle précédent, les tendent à se déplacer à des heures graient des quartiers, des groupes tout, d’aménager et de gérer les A France renoue avec plan. Il rappelle que « c’est après villes et l’industrie s’étaient saisies différentes et changeantes, et à ef- sociaux et des activités relativement villes existantes, en tenant compte la recherche biolo- avoir déchiffré le génome du virus de toute une série de techniques fectuer des parcours de plus en plus variées. Il s’agit de doter les nou- des façons radicalement nouvelles L gique. En décidant de du sida que les chercheurs en ont nouvelles pour repousser les limites diversifiés. veaux territoires de la vie sociale et que les citadins ont de les utiliser. consacrer 1,5 milliard compris le fonctionnement et ont auxquelles elles avaient été jus- Toutes ces transformations sont économique d’institutions à la fois Or, gérer la mobilité, mais plus de francs aux travaux sur la repéré le rôle majeur de sa pro- qu’alors soumises. Le tramway élec- déjà bien engagées, mais sans for- démocratiques et efficaces. C’est là généralement les communications, connaissance du génome hu- téase. L’industrie pharmaceutique trique, le moteur à explosion, le té- cément qu’on en prenne bien la un enjeu-clé pour l’avenir de la Ré- l’environnement, nécessite non seu- main, le gouvernement remet le a pu alors fabriquer une antipro- léphone, l’ascenseur, l’éclairage mesure ni qu’on en apprécie toutes publique. lement des institutions, des poli- pays dans une course mondiale à téase qui a complètement boulever- électrique, furent quelques-uns des les implications. Pourtant, elles De ce point de vue, plutôt que tiques et des outils à l’échelle des la connaissance où, après avoir sé le traitement des malades ». principaux instruments qui per- s’inscrivent dans une véritable révo- d’agiter en permanence l’épouvan- problèmes qui sont à traiter, mais mené en tête, il semblait avoir lâ- La course génomique peut aus- mirent aux villes de changer lution urbaine, dans la mesure où tail de l’inhumanité de la grande aussi des concepts et des projets ché prise. Le projet de dé- si conduire à une nouvelle révo- d’échelle. Ces techniques accompa- elles modifient la nature même du ville, on devrait sinquiéter un peu nouveaux. Les nôtres datent au- chiffrage des gènes, ces supports lution agricole fondée sur la gnèrent les changements sociaux, rapport de la société à ses terri- plus des dynamiques des localisa- jourd’hui trop souvent du de l’hérédité dont on ne connais- connaissance des génomes des politiques et culturels et induisirent XIXe siècle, lorsque les conceptions sait pas même l’existence au dé- plantes cultivées et sauvages. Elle des formes urbanistiques et archi- de l’espace et du temps avaient été but du siècle, est colossal. Lancé laisse espérer des traitements tecturales radicalement nouvelles. Les concepts de distance, de proximité, bouleversées par le développement en 1990, un programme public in- phytosanitaires moins polluants De nos jours, à nouveau, la socié- des moyens de transport méca- ternational est en cours – les pour l’environnement et des qua- té se saisit des progrès des moyens de connexité, sont à repenser autrement, niques. Américains y consacrent des lités nutritives accrues permet- de transport et de communication La conscience spatiale de la na- sommes considérables. Les en- tant de relever le défi de la faim pour repousser les limites qui de même que les notions de limite tion moderne avait véritablement jeux ne sont pas que scienti- dans le monde. Dans l’immédiat, pèsent sur l’évolution des villes, de pris corps avec le chemin de fer, fiques, ils portent aussi sur l’ave- cette compétition favorise le dé- la vie urbaine et des activités écono- ou de transition entre le privé et le public, tandis que les luttes sociales s’em- nir de notre santé, de notre veloppement de toute une série miques. Les changements dans ce paraient de l’imaginaire urbain. Au- alimentation et de notre environ- de secteurs, à commencer par domaine sont particulièrement ra- l’intime et le social, les intérêts locaux jourd’hui, les concepts de distance, nement. l’informatique. Le tissu industriel pides : en moins de trente ans, le de proximité, de connexité, sont à En participant activement à ce nécessaire pour tirer les profits taux d’équipement des ménages en ou communautaires et l’intérêt général repenser autrement, de même que programme, public, la France de ces investissements reste à automobiles a plus que doublé ; ce- les notions de limite ou de transi- prend d’abord sa part à un créer en France – et en Europe – lui de l’équipement téléphonique a tion entre le privé et le public, l’in- combat visant à éviter une « pri- si elle ne veut pas être entière- été multiplié par trois. En moins de toires, et aux cadres spatio-tempo- tions résidentielles. Elles tendent à time et le social, les intérêts locaux vatisation » totale de ce domaine ment dominée par les Etats-Unis, quinze ans, la vitesse moyenne et la rels du social, de l’économique, du être de plus en plus « électives » et ou communautaires et l’intérêt gé- essentiel de la recherche scienti- où se concentrent 90 % des socié- longueur des déplacements urbains culturel, du politique. à réunir des populations qui se néral. Ici encore, la dimension spa- fique. Que l’industrie du médica- tés de génomique ont augmenté de plus d’un tiers. Le De fait, nous avons déjà très lar- considèrent – ou que l’on consi- tiale ou morphologique rejoint le ment – et d’autres – s’y intéresse, Comme toujours, la recherche téléphone cellulaire connaît un dé- gement changé de villes : la majori- dère – comme semblables, par les politique, et donc la question dé- il n’y a là rien que de naturel. scientifique n’est pas sans risque. veloppement exponentiel et se pro- té de la population urbaine ne vit revenus ou les modes de vie. Le mocratique. Mais qu’à travers les brevets sur Celle sur le génome humain doit file déjà le succès de l’Internet. plus dans des agglomérations risque est grand que nous assistions Les credo sur la démocratie lo- les gènes les plus intéressants, s’accompagner d’une large ré- A cela, il faut ajouter toute une denses et continues, mais dans des à une aggravation de la ségrégation cale, la mixité sociale, la non-spé- celle-ci ferme des pans entiers de flexion éthique. « On peut imagi- série d’objets et d’équipements qui « métapoles », c’est-à-dire des terri- sociale, voire à des tendances « sé- cialisation des territoires, risquent la connaissance aux chercheurs ner sans peine ce que serait une so- participent très directement au toires urbains distendus, disconti- cessionnistes ». de tourner à vide si l’on ne précise publics ne serait pas sans danger ciété où la recherche des changement de la vie urbaine : gé- nus, hétérogènes et multipolarisés. Dans ce contexte de la formation pas à quelles échelles nouvelles on pour la science elle-même. prédispositions génétiques serait néralisation du réfrigérateur et qua- Il n’y a plus de limites nettes entre de ces métapoles, le droit à la ville, se situe. Le mot d’ordre de la proxi- Par sa présence, la France peut systématisée, pire, deviendrait obli- si-généralisation du congélateur, la ville et la campagne. Le centre c’est-à-dire à l’emploi, à l’éducation, mité n’a pas de vertu politique ma- ensuite espérer tirer profit, elle- gatoire (...), l’individu deviendrait four à micro-ondes, répondeurs té- ancien est concurrencé par des à la consommation, à la culture et gique : il peut être la meilleure ou la aussi, de l’« après-génome », subordonné à une volonté eugé- léphoniques, télécopieurs, multi- centres commerciaux périphé- aux loisirs, passe donc de plus en pire des choses. Si l’on ne veut pas lorsqu’une fois connue la struc- nique collective », met en garde le équipement en téléviseurs, etc. riques. Les espaces publics et privés plus par la possibilité effective de se être paralysé par des égoïsmes lo- ture des gènes, on pourra en étu- professeur François Gros, secré- Le développement de ces moyens se recombinent dans de nouvelles déplacer pour avoir accès à l’en- caux et si l’on souhaite faire en dier les fonctions. « C’est alors taire perpétuel de l’Académie des de transport des personnes, des configurations et à toutes les semble des territoires d’une aire ur- sorte que les habitants d’une même que l’on commencera à sciences. Cela ne saurait, bien biens et des informations est rendu échelles, de l’intérieur du logement, baine. La mobilité quotidienne de- agglomération urbaine se sentent comprendre les maladies et à avoir évidemment, justifier l’abandon nécessaire par le développement qui s’ouvre sur le monde par l’intro- vient ainsi un enjeu social et demain citadins de la même ville et un espoir de les traiter », explique de ces travaux aux Américains ou des villes. En retour, il modifie en duction des nouvelles technologies économique de première impor- qu’ils y décident et agissent de fa- le professeur Jean-Claude Ka- aux seuls intérêts privés. profondeur la géographie des villes. de communication, aux espaces ex- tance et un des premiers facteurs de çon solidaire, il faut se sortir des De nos jours, plus de la moitié des térieurs, qui sont fortement mar- discrimination sociale, entre ceux dogmatismes spatiaux. La créativité 0123 est édité par la SA LE MONDE habitants des villes travaillent dans qués par des logiques privatives. qui peuvent bouger, et plus géné- politico-spatiale est de mise, plus Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani une commune autre que celle où ils Ce nouveau type de formes et de ralement communiquer largement, que jamais. Car la révolution ur- Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; habitent. De plus en plus souvent, structures urbaines marque l’évolu- et ceux qui ne le peuvent pas. Il faut baine exige que nous réexaminions Noël-Jean Bergeroux, directeur général adjoint ils s’approvisionnent et se diver- tion des métropoles les plus impor- dès lors s’efforcer à la fois de facili- de façon assez radicale bien des cer- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints de la rédaction : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau tissent dans des communes encore tantes et celles des villes moyennes, ter au maximum ces mouvements titudes et des catégories de pensée Directeur artistique : Dominique Roynette différentes. La vie de quartier ne où l’on se déplace aussi quotidien- de personnes, de biens, d’informa- anciennes, dans les domaines des Secrétaire général de la rédaction : Alain Fourment nement sur des distances de plus en tion, et en limiter les conséquences institutions locales, de l’aménage- Rédacteurs en chef : disparaît pas pour autant, mais elle Alain Frachon, Erik Izraelewicz (Editoriaux et analyses) ; ne revêt plus la même importance, plus importantes. Lesdites villes négatives sur l’environnement, dues ment du territoire, de la démocratie Laurent Greilsamer (Suppléments et cahiers spéciaux) ; Michel Kajman (Débats) ; d’autant que, de plus en plus rare- moyennes ne constituent d’ailleurs à l’usage de véhicules encore trop représentative, mais aussi dans ceux Eric Le Boucher (International) ; Patrick Jarreau (France) ; Franck Nouchi (Société) ; Claire Blandin (Entreprises) ; pas des havres de résistance à la polluants et trop coûteux en éner- des transports publics, du logement Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Christian Massol (Secrétariat de rédaction) ment, les voisins sont des parents, Rédacteur en chef technique : Eric Azan des collègues, des amis d’enfance. modernité urbaine, contrairement à gies non renouvelables. social, de l’environnement. Médiateur : Robert Solé La vie des habitants des villes est l’imagerie des petites villes à visage Mais nous ne pourrons diminuer humain, car elles sont elles-mêmes sensiblement la mobilité ni revenir Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg également marquée par un double Conseiller de la direction : Alain Rollat ; directeur des relations internationales : Daniel Vernet ; processus : d’une part, chacun dé- inscrites dans ces grands boulever- de façon dominante à l’emploi de François Ascher est profes- partenariats audiovisuels : Bertrand Le Gendre pend de plus en plus de systèmes et sements territoriaux et sociaux. moyens collectifs de transport. Car seur à l’Institut français d’urba- Conseil de surveillance : , président ; Michel Noblecourt, vice-président de réseaux collectifs ; d’autre part, Les questions de l’intercommu- nous ne pourrons pas retourner au nisme (université Paris-VIII). Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), la personnalisation des équipe- nalité de l’aménagement du terri- modèle ancien des villes, avec ces Francis Godard est direc- André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) ments et l’individualisation des toire se posent donc dans un quartiers mythiques où tout sem- teur de recherche au CNRS (Latts). Le Monde est édité par la SA Le Monde Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. Capital social : 1 003 500 F. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, chée dans le coffre d’une banque de dont le point d’orgue fut le Mondial surtout pas porter haut les couleurs Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, la ville, et seuls une poignée de hauts de foot 98. Toys R Us, dont le nom de l’Amérique mais s’inscrivent au Coca-Cola Le Monde Entreprises, Le Monde Investisseurs, responsables la connaissent chez Co- signifie, en toute simplicité, « Les contraire dans une mondialisation Le Monde Presse, Iéna Presse, Le Monde Prévoyance, Claude Bernard Participations. ca-Cola. jouets c’est nous », est obligé de fer- qui se veut plus ouverte, plus cosmo- ou le déclin mer en catastrophe des dizaines de polite, même si elle n’en est pas « À TOUS LES COINS DE RUE » ses supermarchés du jouet, boudés moins implacable. ILYA50 ANS, DANS 0123 « Le consommateur rencontre le par les enfants autant que par les pa- Les grandes marques qui ont forgé d’un empire produit à tous les coins de rue, mais rents. cet american way of life tant vanté seul un homme situé à 5000 kilomètres Chacune de ces firmes, à l’instar de depuis un demi-siècle ne sont même Londres sous le soleil [Douglas Ivester] peut expliquer ce Coca, est numéro un mondial de sa plus prophètes en leur pays. Aux qui se passe dans l’usine d’à côté », ré- spécialité. Pour avoir quasiment in- Etats-Unis, les kids ne veulent plus LA VISION de Londres chère comparables à notre bois de Bou- américain sume Georges Lewi, spécialiste des venté leur marché et réussi à en gar- manger les corn-flakes et porter aux romanciers et aux cinéastes, logne. J’ai retrouvé au hasard de Suite de la première page marques. Cette attitude arrogante et der le leadership, elles ont cru avoir l’uniforme jean-baskets qu’ont man- une ville grise noyée de pluie, est leurs pelouses ce laisser-aller pai- distante n’est clairement plus accep- trouvé la martingale. Mais à trop se gés ou porté leurs parents, voire métamorphosée depuis deux mois. sible et débonnaire qui m’avait tel- Coca-Cola a commencé par nier la tée par les consommateurs. D’autant concentrer sur l’édification et la célé- leurs grands-parents, vétérans de L’été se poursuit immuablement lement surpris il y a quelque vingt réalité des problèmes, a ensuite ex- plus de la part d’une firme qui, dans bration de leur « marque mon- Woodstock et des « trente glo- serein sur les bords de la Tamise, la ans. Est-ce la canicule qui rameute pliqué qu’ils étaient circonscrits à la l’inconscient collectif, en particulier diale », elles ont oublié de rénover ce rieuses ». Comme si, à la veille du sécheresse en arrive à peler les val- en si grand nombre les couples à Belgique – comme si le marché en France, est l’archétype de la world qui fonde la légitimité d’une troisième millénaire, les nouvelles lons des parcs, les passers-by qui Hyde Park ces soirs-ci, ou l’Eros unique européen n’existait pas –, a company chère aux « Guignols de marque : le produit. « La marque doit générations voulaient se débarrasser piétinent sur le Strand ou à Cha- voisin de Piccadilly Circus qui les mené elle-même son enquête pour l’Info » de Canal Plus, ultime avatar assurer son cycle de vie à coups de sur- des oripeaux du vingtième siècle fi- ring Cross n’empruntent plus engage à d’aussi chaleureux entre- ne pas avoir à ouvrir les portes de ses de l’impérialisme américain. Une prises régulières, de ruptures avec la nissant. C’est là un défi autrement qu’un seul trottoir, le trottoir de tiens ? usines... pour finir par conclure sur telle attitude n’est certes pas le mo- norme. La rupture, la transgression plus grand pour Coca-Cola, et les l’ombre, comme nos populations Quand le carillon de Big Ben une campagne de publicité. Celle-ci, nopole de Coca-Cola, même si la font partie de son code génétique », autres, que l’élimination de quelques du Midi. égrène ses douze coups autour de au-delà des « excuses » du PDG, multinationale d’Atlanta l’a portée à explique M. Lewi. Or, voilà long- canettes défectueuses. Je me garde d’affirmer que les Westminster, le noctambule attar- spectaculaires mais tardives, visait en son paroxysme. D’autres grandes temps que porter des 501, fumer des Londoniens porteurs de parapluie dé, qu’éblouissaient une heure fait à s’auto-absoudre, disant en marques américaines tout aussi Marlboro, manger un Big Mac ou Pascal Galinier ne ressentent pas sourdement la plus tôt les mille soleils au néon et substance : « Nous avons contrôlé nos « mythiques », Marlboro, Levi’s, boire un Coke n’est plus « transgres- nostalgie des crachins de naguère. les feux clignotants des carrefours, produits, nous les trouvons bons, conti- McDonald’s, Nike, Kellogg’s, Toys R sif ». Au contraire, c’est désormais du J’ai entendu seulement quelques s’enfonce soudain dans le black- nuez à nous faire confiance. » Us, doivent elles aussi se remettre en dernier convenu, pour ne pas dire RECTIFICATIF remarques désabusées dans la out de perspectives silencieuses. Or justement, il semble qu’il en cause. ringard. bouche d’habitants de Wimbledon Alors, par-delà les années, parlent aille aujourd’hui des grandes Le cow-boy qui incarnait Marlboro ETRANGERS ET IMMIGRÉS et de Woking, grands jardiniers et vraiment les artères et le cœur marques comme des hommes poli- dans les publicités est mort d’un can- PLUS PROPHÈTES EN LEUR PAYS Dans les pages consacrées aux « forceurs » de parterres devant d’airain de cette ville. tiques : les consommateurs-électeurs cer et, depuis, la marque n’en finit L’heure ne serait donc – déjà – premiers résultats du recensement l’Eternel. veulent bien leur permettre d’assou- plus de provisionner des milliards de plus aux marques mondiales, « tota- (Le Monde du 7 juillet), une confu- De tout temps les parcs ont fait Olivier Merlin vir leur soif de pouvoir en leur ap- dollars pour indemniser les malades litaires » et centralisées, mais aux sion concernant le « décompte des figure dans Londres d’oasis (9 juillet 1949.) portant leurs suffrages, mais il n’est du tabac. Levi’s ferme des usines marques « internationales », qui étrangers en France » nous a fait plus question de leur faire une dans le monde pour cause de mé- savent mieux se couler dans la écrire qu’en 1990 le nombre des confiance aveugle. Au contraire, il vente de ses jean’s pourtant autopro- culture et le paysage locaux, au lieu « immigrés » était de 1,3 million, soit 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS leur est demandé à tout moment des clamés « légendaires ». McDonald’s de les « polluer » en leur imposant 2,3 % de la population française Télématique : 3615 code LEMONDE comptes et une totale transparence a dû autoriser ses filiales étrangères à leurs visuels obsédants et criards (le d’alors. En réalité, la notion d’«im- Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC sur leur action. Cette évolution va to- modifier l’immuable menu hambur- rouge Coca, le jaune McDo...). Signe migrés » recouvrant aussi bien les ou 08-36-29-04-56 talement à l’encontre de la culture du ger-frites-Coca, pour introduire dans des temps : McDonald’s met désor- personnes de nationalité étrangère Le Monde sur CD-ROM : 01-44-08-78-30 secret que pratique, de façon quasi sa carte des salades tomates-mozza- mais un point d’honneur à faire ap- que les Français par acquisition nés à Index et microfilms du Monde : 01-42-17-29-33 mystique, la firme d’Atlanta depuis la rella ou des yaourts Danone. Défer- pel à des architectes du cru pour l’étranger, ce nombre était bien plus mise au point de la « formule 7 X », lant sur le monde dans le sillage de mieux insérer ses restaurants dans le important en 1990. Selon cette défi- Le Monde sur CompuServe : GO LEMONDE Adresse Internet : http : //www.lemonde.fr la recette du Coca-Cola, par un phar- Carl Lewis aux JO de Los Angeles, en tissu urbain. GAP, Calvin Klein, Ralph nition, il totalisait 4,13 millions d’in- macien d’Atlanta en 1886. Officielle- 1984, Nike a du mal à se remettre de Lauren, les nouvelles idoles améri- dividus, soit 7,3 % de la population Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 ment, cette formule est toujours ca- la reconquête menée par Adidas, caines de la mode, ne prétendent totale. LeMonde Job: WMQ0907--0016-0 WAS LMQ0907-16 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:05 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0561 Lcp: 700 CMYK

16 ENTREPRISES LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999

BANQUES La bataille qui op- à exclure. b A L’ISSUE d’une réunion conditions, les surenchères de la offres « à titre provisoire » au discussions menées – sans succès – pose depuis cinq mois, la Société gé- de près de quatre heures, le Comité BNP sur la Société générale et Pari- 30 juillet. b LES CONSEILS D’ADMI- ces dernières semaines, entre les nérale, Paribas et la BNP entre dans des établissements de crédit et des bas, lancées jeudi 1er juillet. b LE NISTRATION de Paribas et de la So- principaux acteurs de la bataille, sa dernière ligne droite, même si un entreprises d’investissement (Cecei) CONSEIL DES MARCHÉS FINANCIERS ciété générale, prévus jeudi, ont été sous l’égide du gouverneur de la nouveau rebondissement n’est pas a autorisé, mercredi 7 juillet, sous a, de son côté, fixé la clôture des reportés. b LE MONDE retrace les Banque de France. Sauf coup de théâtre, la bataille BNP-SG-Paribas prendra fin le 30 juillet Le Comité des établissements de crédit et des entreprises d’investissement (Cecei) a donné son feu vert, mercredi 7 juillet, sous condition, aux offres de la BNP sur la Générale et Paribas. Les marchés financiers ont maintenant trois semaines pour faire leur choix LA BATAILLE boursière oppo- de Paribas et de la Société générale BNP risque du même coup de voir ment effectif des CVG, pour y affec- bas et la Générale. Cependant, l’au- preuve la Générale et Paribas. Les sant, depuis plus de quatre mois, la dans les nouvelles conditions de ses diminuer sa part dans le capital. ter les quelque 2,1 milliards d’euros torité boursière indique que cette délais seront difficiles à tenir : Société générale, Paribas et la BNP, offres ». Par ailleurs, le Cecei a examiné à qu’elle pourrait avoir à payer au date est fixée « à titre provisoire », si n’ayant pas encore reçu les notices entre dans sa dernière ligne droite, Cette autorisation n’est toutefois la loupe les conditions dans les- titre des CVG. Cette somme sera « un délai suffisant » est donné aux d’informations de la BNP visées par sauf coup de théâtre de dernière valable que pour le capital actuel. quelles la BNP a proposé un Certifi- immédiatement déduite des fonds établissements « pour informer leurs la COB, les conseils d’administra- minute. A l’issue d’une réunion de La BNP devra repasser sous les cat de valeur garantie (CVG) aux ac- propres calculés par les autorités clients et recueillir leurs ordres ». Le tion des deux banques qui devaient près de quatre heures, le Comité fourches caudines du comité si, tionnaires de Paribas. Ce titre est bancaires pour le calcul de ratio de conseil souhaite que toutes les au- se réunir jeudi 8 juillet, ont été re- des établissements de crédit et des « par la suite » intervenait « une une assurance contre la baisse des solvabilité de l’établissement « tier torisations soient données avant le portés. entreprises d’investissement (Cecei) opération ayant pour effet de titres BNP que les actionnaires de one », qui sera d’environ de 6,6 %, jeudi 15 juillet. Il attend notamment Enfin, la date du 30 juillet sera a autorisé, mercredi soir 7 juillet, les conduire la BNP à perdre le contrôle Paribas recevront en échange de contre 7,1 % aujourd’hui. que la Commission des opérations respectée si aucune nouvelle offre surenchères de la BNP sur la Socié- de Paribas ou de la Société géné- leurs actions. Mais l’estimation des de Bourse (COB) vise les notices n’est déposée d’ici là. Dans une in- té générale et Paribas, lancées jeudi rale ». L’existence de deux offres CVG est complexe. D’autant plus DIFFICILE À TENIR d’information des surenchères de la terview donnée, jeudi matin, à RTL, 1er juillet. concurrentes sur Paribas rend diffi- que cet instrument financier est uti- De son côté, le Conseil des mar- BNP mais aussi les réponses de Pa- le président de la Société générale, L’autorité bancaire, présidée par cile l’évaluation du poids des futurs lisé pour la première fois dans le chés financiers (CMF) a jugé rece- ribas et de la Société générale à ces Daniel Bouton, a indiqué qu’une le gouverneur de la Banque de actionnaires de la banque. L’auto- secteur bancaire. Le CECEI a jugé vable les surenchères de la BNP sur offres. « nouvelle surenchère n’est pas ex- France, Jean-Claude Trichet, repré- rité fait notamment allusion au fait que « cette opération pouvait être ac- les deux banques. Toutefois, les ac- Toutefois, les deux banques ont, clue » et a estimé ensuite que la ba- senté mercredi soir par Hervé Han- que la Société générale devant ceptée en raison des engagements tionnaires restent dans l’incertitude. réglementairement, jusqu’au 16 juil- taille pourrait s’achever «dans le noun, sous-gouverneur de l’institut émettre de nouveaux titres destinés souscrits par la BNP ». Mercredi 8 juillet, le CMF a aligné let, pour faire connaître leur ré- courant du mois d’août ». d’émission, a autorisé la BNP «à aux actionnaires de Paribas qui lui La banque va constituer une ré- au vendredi 30 juillet la fin des dif- ponse. La date du 30 juillet dépend prendre le contrôle à 50,01 % et plus auront apporté leurs actions, la serve sur trois ans, jusqu’au paie- férentes offres qui courent sur Pari- donc de la rapidité dont feront J. Mo. et P. Sa. Le gouverneur réplique sèchement : « Il faudra bien mettre fin à ce bordel ! » LUNDI 21 JUIN, 13 heures 30, lieu au cours des semaines précé- gouverneur avait un jour invité ses d’échec. Mais M. Trichet, qui s’est communiqué de la Banque de documents destinés aux analystes Daniel Bouton, président de la So- dentes, mais elles n’ont pas permis collaborateurs à se substanter à son absenté samedi et dimanche pour France est diffusé aux agences de financiers et aux journalistes. ciété générale (SG), est en train de de rapporcher les points de vue. Les domicile. M. Cassou avait dû fouil- se rendre à une réunion des presse dans la nuit du 29 au 30 juin L’offre est lancée jeudi à 9 h 55, savourer une côte de bœuf, arrosée discussions démarrent le mercredi ler dans le frigo pour y trouver banques centrales des pays franco- à 1 h 30. Le gouverneur et les trois quelques minutes avant l’ouverture de pomerol, en compagnie de quel- 23 juin, à 14 h 30, entre MM. Pébe- quelques œufs et improviser une phones à Beyrouth, décide de pro- présidents se séparent. de la Bourse. Dans l’après-midi, reau, Bouton et Lévy-Lang et Tri- omelette. longer d’une journée les négocia- dans le taxi qui le conduit de Lon- RÉCIT chet. Dans le bureau du gouver- Dès vendredi après-midi, toute- tions. Mardi, en fin d’après-midi, le TOUCHE FINALE don City à un hôtel où il doit pré- « D’un côté neur. Tout un symbole. « On quitte fois, les visions des deux camps pa- gouverneur et les présidents se re- Dès cet instant, les équipes de la senter sa surenchère aux analystes la sphère des marchés financiers raissent inconciliables. « Pièce par trouvent pour une ultime ren- BNP poussent les feux et mettent la britanniques, M. Pébereau apprend on parlait pour se retrouver dans celle des pou- pièce, on pouvait arriver à un contre. Elle conclut à l’incompatibi- touche finale à la surenchère qu’ils par un coup de téléphone la clôture avion, voirs publics, dans les locaux de la consensus », admet un des protago- lité des deux projets industriels. En ont pris la précaution de concocter des cours des trois banques, et, de l’autre bateau » Banque de France », confie l’un des nistes. Mais les choses devenaient fin de soirée, Jean- Claude Trichet au cours des dernières semaines : soulagé, dit : « Merci d’avoir appelé, présidents. compliquées lorsqu’il fallait assem- prend acte. Il s’isole pour rédiger un Balzac, Stendhal et Proust y servent ça me réveille. » Dans la soirée, Cette première rencontre offi- bler les morceaux, « d’un côté on communiqué. Il revient pour le lire de noms de codes pour désigner la M. Trichet finit par autoriser la su- ques journalistes, lorsqu’un de ses cielle entre les quatre hommes doit parlait avion, de l’autre bateau ». aux trois présidents. Un passage du BNP, la Société générale et Paribas. renchère de la Société générale. La collaborateurs s’approche et lui fixer le cadre des discussions, qui se « Il y avait de vraies différences stra- texte suscite des objections de l’un Mercredi 30 juin, à 15 heures, au balle, qui a été pendant près d’une tend une feuille de papier. C’est un feront sous le sceau du secret. Les tégiques », renchérit un autre ac- d’entre eux. Le gouverneur réplique siège de la banque Lazard, M. Pébe- semaine dans les mains des pou- communiqué de la Banque de parties signent une lettre de confi- teur. « Ce n’était pas qu’un problème sèchement : « Il faudra bien mettre reau et ses conseillers se retrouvent voirs publics, est à nouveau dans le France. M. Bouton le relit plusieurs dentialité pour cinq ans... l’une d’ego. » fin à ce bordel ! » « Il sait dire les pour déclencher l’offensive. A camp des marchés. fois, pour bien comprendre. Puis, d’entre elles a même réclamé le si- Lundi 28 juin, les discussions, qui choses de façon tranchée et dure 18 heures, les responsables de la comme si de rien n’était, termine lence pendant dix ans ! Pour ne pas se prolongent pourtant jusqu’à mi- mais n’a jamais perdu son calme », communication les rejoignent. Jus- Joël Morio son repas. C’est pourtant un coup se retrouver en position d’infériori- nuit, aboutissent à un constat confie un de ses proches. Le qu’au petit matin, ils préparent les et Pascale Santi de massue que vient de recevoir ce- té, la BNP a exigé que trois de ses lui qui souhaite marier sa banque représentants participent à chaque avec Paribas. confrontation contre deux pour la Le Comité des établissements de générale et deux pour Paribas. Les Les trois banquiers et le médiateur crédits et des entreprises d’investis- négociations devront se terminer sement (Cecei) a décidé de bloquer, lundi. provisoirement, la surenchère de A la sortie de cette première en- SG sur Paribas, lancée une semaine trevue, Michel Pébereau demande à auparavant. Pour motiver sa déci- son numéro deux, Baudoin Prot, JEAN- sion, l’autorité de supervision ban- qu’il annule tous ses rendez-vous DANIEL ANDRÉ CLAUDE caire, présidée par le gouverneur de du lendemain. Au lieu d’aller à MICHEL BOUTON LÉVY-LANG TRICHET la Banque de France, Jean-Claude Londres pour y rencontrer des in- PÉBEREAU président président gouverneur Trichet, « estime que ce projet sou- vestisseurs, M. Prot conduira la dé- président de la Société du directoire de la Banque légation de la BNP, avec Laurent de la BNP générale de Paribas de France lève quelques questions, en parti- PHOTOS AFP culier sous l’angle prudentiel ». La Tréca, directeur du développement, banque de M. Bouton avait pour- et David Dautresme, associé gérant a Né le 23 janvier 1942 à Paris, an- a Comme Michel Pébereau, Da- a Né à Alexandrie (Egypte) en a Né le 20 décembre 1942, à tant préparé avec le plus grand soin de Lazard. Du côté de Paribas, le cien élève de Polytechnique et de niel Bouton, né le 10 avril 1950 à 1937, ce polytechnicien sorti ma- , Jean-Claude Trichet, diplô- sa surenchère sur Paribas, destinée plénipotentiaire choisi est Jean Cla- l’ENA, Michel Pébereau entre en Paris, a fait une grande partie de jor de sa promotion a été privé de mé de l’école des mines de Nan- à contrer l’offensive de la BNP, en- mon, membre du directoire de Pari- 1967 à l’inspection générale des fi- sa carrière dans les cabinets mi- sortie dans les grands corps parce cy, ancien élève de l’ENA, inspec- trée dans le jeu, début mars, à la bas, suppléé par Philippe Wahl, qui nances puis au cabinet de Valéry nistériels. Enarque, il devient, en qu’étranger. Il entre comme ingé- teur des finances, débute sa surprise générale. La banque de Mi- pilote la cellule de crise. Philippe Giscard d’Estaing, ministre des fi- 1974, le plus jeune inspecteur des nieur au Commissariat à l’énergie carrière au Ciasi (Comité intermi- chel Pébereau propose une union à Citerne, directeur général, et Alain nances, en 1972. En 1978, au même finances. Il est directeur de cabi- atomique avant d’arriver, en nistériel d’aménagement des trois. Clod, responsable de la stratégie, ministère, il est directeur de cabi- net d’Alain Juppé, ministre du 1962, chez Schlumberger, où il structures industrielles). Conseil- Depuis plusieurs semaines, les représentent la Société générale. Le net de René Monory, L’arrivée de budget, en 1986 puis directeur du passe douze ans. En 1974, sur ler technique auprès de René états-majors de la Générale et de camp SG-Paribas a fait venir le ban- la gauche au pouvoir le fait bifur- budget au ministère de l’écono- proposition de celui qui devien- Monory, ministre de l’économie, Paribas travaillent jour et nuit sur le quier d’affaires François Henrot, de quer vers la banque. Directeur gé- mie et des finances en 1988. Arri- dra son ami et mentor, Jacques de en 1978, puis chargé des ques- dossier, avec le conseil de leurs Rothschild et Cie. néral au CCF en 1982, il en devient vé à la Société générale en 1990 Fouchier, il rejoint la Compagnie tions industrielles à l’Elysée jus- banques d’affaires Merrill Lynch, président cinq ans plus tard. En en tant que dauphin désigné du bancaire, dont il est nommé le qu’en 1981, il devient directeur du Morgan Stanley et Rothshild et Cie. BONNE AMBIANCE 1987, il réussit le passage au privé président Marc Viénot, il lui suc- président du directoire en 1982. cabinet du ministre des finances Dans cette partie d’échecs, tous les Tout ce beau monde se retrouve de la banque et part en 1993 à la cède le 1er novembre 1997. Huit ans plus tard, il est porté à la Edouard Balladur en 1986. Il est coups ont été étudiés. C’est donc dès le lendemain matin, jeudi, à BNP pour la privatiser. a Son but : grossir à tout prix présidence de Paribas. nommé directeur du Trésor en sans crainte que la Générale, le 8 h 30. Les « modérateurs » sont a Son but : M. Pébereau a l’ambi- n’est pas une fin en soi, explique a Son but : quand il arrive à la août 1987, poste qu’il quitte six 14 juin, a lancé sa riposte. Pierre-Henri Cassou, secrétaire gé- tion de devenir le numéro un en volontiers M. Bouton. Mais tête de Paribas, auréolé d’une ré- ans plus tard pour celui de gou- Le veto du Cecei les prend de néral du Cecei, et Hervé Hannoun, France. Mais toutes ses tentatives conscient de la petite taille de la putation de « banquier du fu- verneur de la Banque de France. court. Que veut M. Trichet ? Fu- sous-gouverneur de la Banque de pour grossir ont échoué. Les rap- Générale, il n’entend pas rester tur », la Compagnie financière est a Son but : libéral convaincu, fa- rieux de la tournure prise par les France. Les négociations peuvent prochements avec l’UAP, Suez puis spectateur de la recomposition en pleine crise après l’OPA man- vorable à la création d’un cham- événements, inquiet pour l’avenir commencer : elles ont pour cadre le Indosuez ne se réalisent pas. Le du paysage bancaire européen. quée sur la Compagnie de navi- pion bancaire national, M. Tri- du secteur bancaire français, le schéma de compromis préparé par CIC lui échappe, tout comme le Jusqu’au début de l’année, il se gation mixte. En 1995, Paribas af- chet ne souhaitait pas intervenir gouverneur souhaite reprendre la les services de la Banque de France Crédit lyonnais. La BNP se trouve, demande quelle attitude à adop- fiche les premières pertes de son dans la bataille entre les trois main. Il veut à tout prix forcer les et remis en mains propres aux trois au bout du compte, marginalisée. ter : faut-il se marier avec un éta- histoire. M. Lévy-Lang s’efforce banques. Toutefois, face à l’esca- différents protagonistes à dialoguer PDG par M. Trichet. Et, en apprenant que la Société gé- blissement français ou étranger ? alors de convaincre de la perti- lade des offres qui menaçait, se- et à trouver « une solution consen- Ces financiers se connaissent nérale, avec laquelle il était en né- Les hésitations stratégiques de nence de sa stratégie. Mais il doit lon lui, la stabilité du système fi- suelle ». Un succès personnel qui lui bien. Notamment Baudoin Prot et gociations avancées en vue d’un Paribas lui permettent de propo- essuyer les critiques de son pre- nancier du pays, il décide, le permettrait au passage de rétablir, Philippe Citerne, qui se vouent de- rapprochement, a décidé de se ser un rapprochement avec la mier actionnaire, Axa, devenues 21 juin, en qualité de président du sur la scène mondiale – et parti- puis longtemps une estime réci- marier avec Paribas, M. Pébereau banque d’André Lévy-Lang. Pour de plus en plus virulentes au Cecei, de bloquer provisoirement culièrement auprès des collègues proque, estime renforcée lorsqu’ils se sent trompé. Sa vengeance ménager les équipes de Paribas cours de l’année 1998 : Axa dé- la surenchère de la Générale sur banquiers centraux – son prestige. étudiaient la possibilité d’un ma- d’« amoureux éconduit », pour re- – soucieuses de leur indépen- nonce la rentabilité insuffisante Paribas. Il veut forcer MM. Pébe- Lors d’une réunion du FMI outre- riage entre la BNP et la Générale, prendre la formule d’un observa- dance – M. Bouton cède la prési- de Paribas et milite pour un rap- reau, Bouton et Lévy-Lang au Atlantique à la fin mars qui réunis- fin 1997 ! L’ambiance est bonne, les teur, ne tarde pas : il lance, le dence de l’ensemble à M. Lévy- prochement avec la BNP. M.Lé- dialogue. Mais son initiative, sait le gratin de la finance interna- discussions studieuses. 9 mars, une double OPE sur la Gé- Lang jusqu’en 2002. vy-Lang affirme à maintes re- dont il savait dès le départ qu’elle tionale, M. Trichet a été assailli de Vendredi, les adversaires ac- nérale et Paribas, à la fois pour a Ses alliés : outre son état-ma- prises que sa banque a les avait peu de chance d’aboutir, est questions sur son attitude. ceptent même de déjeuner en- empêcher le rapprochement de ses jor (Philippe Citerne, Patrick Du- moyens de rester indépendante. un échec. M. Trichet a averti qu’il Dans son communiqué, le pré- semble, à l’invitation de Pierre- rivaux et acquérir une taille mon- verger), Marc Viénot, président Le 1er février 1999, il se résout tou- interviendrait à nouveau si l’issue sident du Cecei « invite » les trois Henri Cassou. Les agapes doivent diale. d’honneur de la Générale, lui ap- tefois à un mariage avec la Socié- de la bataille boursière n’aboutis- présidents à « trouver une solution avoir lieu dans la salle à manger du a Ses alliés : outre son état-major porte son soutien discret mais ef- té générale. Depuis, il est un par- sait pas à des résultats clairs. différente de celles proposées jusqu’à gouverneur, mais des Russes oc- (Baudoin Prot, son fidèle lieute- ficace. M. Viénot veut combattre tenaire loyal de M. Bouton. a Ses alliés : mal comprise sur présent, et présentée en commun par cupant le lieu, les représentants des nant, Georges Chodron de Cour- Michel Pébereau, comme il l’avait a Ses alliés : outre son état-ma- les marchés financiers, raillée les trois établissements dans un rap- trois banques avalent en vitesse des cel, Vivien Lévy-Garboua, Laurent fait lors de l’attaque lancée par jor (Jean Clamon, Bernard Mül- dans les pays anglo-saxons qui y port conjoint ». Mais il sait lui- plateaux repas. Pour les consoler de Tréca), M. Pébereau a l’appui de Georges Pébereau (frère de Mi- ler, Philippe Wahl), il écoute les ont vu une preuve de l’archaïsme même que ses chances de réussite ce petit contre-temps, M. Cassou Claude Bébéar, président d’Axa, chel) sur sa banque en 1988. conseils de l’ancien président de du capitalisme français, l’inter- sont minces. Une sur cinquante, au- leur raconte l’histoire de « l’ome- son premier actionnaire. Les pou- M. Bouton peut aussi compter la Compagnie bancaire, François vention de M. Trichet dans ce rait-il confié plus tard aux membres lette du gouverneur » : ou comment, voirs publics, qui proclament leur sur la mobilisation très forte des Henrot, qui est aujourd’hui son dossier a été officiellement sou- du Cecei. à l’issue d’une réunion de travail neutralité, sont parfois suspectés cadres de la Générale contre le banquier d’affaires chez Roth- tenue par Dominique Strauss- Des discussions secrètes ont eu tardive à la Banque de France, le de soutenir la BNP. raid de la BNP. schild et Cie. Kahn. LeMonde Job: WMQ0907--0017-0 WAS LMQ0907-17 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:59 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0562 Lcp: 700 CMYK

ENTREPRISES LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 17 Grâce à une image nouvelle dans l’opinion, le Crédit lyonnais réussit son entrée en Bourse Les cotations du titre de la banque ont commencé jeudi 8 juillet Le cours de l’action du Crédit lyonnais s’est éta- auprès des particuliers. La stratégie habile de cié à la banque. Les campagnes publicitaires ont bli à 31,5 euros, jeudi matin 8 juillet, soit une communication menée depuis 1995 a permis accompagné le redressement des comptes de hausse de 23,53 % par rapport à son prix d’OPV d’effacer le souvenir du scandale financier asso- l’établissement jusqu’à sa privatisation.

« ON EST dans une démocratie, budget publicitaire en augmenta- 1997 puis à 143,38 millions de pressions dont ils font l’objet les gens savent, sont informés, tion d’un tiers (93 millions de francs en 1998 (source Secodip), quand ils sont à découvert, lisent les journaux, regardent la té- francs contre 65,2 millions de pour finir, sur les seuls cinq pre- parlent de leurs peurs, de leurs lévision. Très souvent les entre- francs en 1994). Elle estime que la miers mois de 1999, à 131 millions frustrations et de leurs colères. prises ont tendance à l’oublier. On publicité peut contrecarrer les ar- de francs. Ces publicités, filmées comme des oublie qu’il est inutile de nier. » ticles de presse qui enfoncent à Mais mettre de l’argent sur la tranches de vie, sonnent comme C’est en posant clairement ce chaque occasion un peu plus le table ne suffit pas, il faut rompre de douces vengeances et font, en postulat que le publicitaire Benoît avec le « discours traditionnelle- fait, office d’exutoire collectif. Devarrieux, de l’agence Devar- ment infantilisé et infantilisant des Quand la perspective de la pri- rieux-Villaret, a travaillé avec son Une cinquantaine banques », estime M. Devarrieux. vatisation se concrétise (1998) les équipe, pendant cinq ans, à re- De 1995 à 1997, l’équipe du publicitaires – qui n’ont pas été Des règles de supervision bancaire construire l’image du Crédit lyon- de spots télévisés, Lyonnais cherche à instaurer une remis en concurrence par Bercy – nais pour le sortir de l’ornière relation « loyale » avec ses ajoutent la radio à leur plan mé- dans lequel le scandale financier des centaines clients. Puisque « la seule chose dia, qui comprend surtout la différentes selon les pays l’avait plongé. Une cinquantaine sur laquelle vous pouvez agir réel- presse et la télévision. Un autre de spots télévisés, dont certains d’annonces presse lement, c’est la considération », af- slogan voit le jour – « Nous vous QUELLE AURAIT été l’attitude b En Italie, précise, à Milan, réalisés par Jacques Audiard, firme le publicitaire, les annonces devions une nouvelle banque » – des autorités de supervision ban- Marie-Noelle Terrisse, l’attitude de Etienne Chatilliez et Gérard Ju- et de spots de résultats financiers sont arri- pour accompagner les nouveaux caire dans les autres grands pays, la banque centrale, institution fort gnot, des centaines d’annonces mées à des phrases censées bâtir résultats financiers positifs qui si elles avaient été confrontées à respectée dans la Péninsule, est au presse et de spots radios ont été radio ont été un nouvel état d’esprit – « voici sont communiqués aux médias. une bataille du type de celle qui cœur de débats enflammés depuis utilisés pour gommer le mot les mauvais résultats que toute le Mais la stratégie pérenne n’em- oppose aujourd’hui, en France, la quelques semaines. Le motif : en « scandale » et faire en sorte utilisés monde attendait », « vous avez pêche pas un peu de tactique Société générale et Paribas à la tant qu’autorité de surveillance du qu’au moment opportun la main trouvé cela long, nous aussi ». La pour « souffler la flamme qui me- BNP ? secteur bancaire, le gouverneur du contribuable retrouve le che- pour gommer première signature – « Votre nace », par exemple, après les b En Allemagne, explique notre Antonio Fazio a adopté une atti- min de son portefeuille pour banque vous doit des comptes » – émissions « le Droit de savoir » correspondant Arnaud Leparmen- tude interventionniste, se posant acheter des actions. le mot « scandale » s’installe. Dans les spots, une di- (TF 1) et « Envoyé spécial » tier, les OPA hostiles n’existent en arbitre tout-puissant dans la re- Pas facile, déjà, de se faire ap- zaine par an, des clients – des () qui font fuir des mil- pas. Les fusions se font dans le composition du paysage financier précier de ses clients quand on est adolescents, des personnes âgées, liards de francs de dépôts en consensus : dernier exemple ban- italien. Il n’a pas hésité à bloquer une banque. Les gens estiment clou. Et dès l’annonce du projet des Beurs, des cadres urbains – quelques jours. caire en date, le rapprochement coup sur coup deux opérations que « le banquier prend ces billets, de privatisation en juin 1996, puis tous plus ou moins caricaturaux Puis, à partir du 15 mai 1999, la entre les deux banques bavaroises considérées comme hostiles : nos billets, pour les faire travailler lors de la présentation, en octo- sont mis en scène. Chacun vide pré-sensibilisation démarre. Il fait Hypo Bank et Verein Bank en l’offre publique d’échange de San à son profit, écrit Michel de Ro- bre 1998, des modalités de la pri- son sac autour de la table de sa désormais porter à la connais- 1997, organisé en partie par l’assu- Paolo IMI sur la Banca di Roma, et bien dans Banques, Votre Pub vatisation, le budget augmente salle à manger, dans un bistrot, sance du public un certain reur Allianz, avec la bénédiction celle de Unicredito Italiano sur m’intéresse (Ed. Banque-1997). Il encore. L’enveloppe publicitaire dans le bus, au bureau. Ils se nombre de faits sur l’entreprise de l’Etat de Bavière. Ce dernier a Comit. En revanche, il a implicite- symbolise « une société injuste, passe à 113,9 millions de francs en moquent du jargon bancaire, des (6 millions de clients, la banque veillé à ce que les deux établisse- ment donné son feu vert, il y a absurde et oppressante qui met d’une PME sur 4, etc.). Là, «le ments ne soient pas croqués par quelques jours, au rapprochement tout en œuvre pour éveiller en nous maître mot est la sobriété. Chaque des institutions de Francfort, ce entre Intesa et Comit, qui n’a été le désir de consommer, en nous en Envol du titre pour ses premières cotations annonce met en scène un argu- qui aurait coûté de nombreux em- officiellement annoncé que mer- refusant les moyens », affirme-t-il. ment », explique dans une bro- plois à la place de Munich. credi 30 juin. A cette perception globalement Jeudi matin 8 juillet, l’action Crédit lyonnais était en hausse de chure interne Nicolas Chaine, le Indépendante, la Bundesbank La doctrine d’Antonio Fazio re- négative s’ajoute, en 1995, la si- 23,53 %, à 31,5 euros, par rapport à son prix d’introduction. Devant directeur de la communication du jouit d’une grande autorité mo- pose sur deux piliers : d’une part, tuation catastrophique du Crédit l’engouement des particuliers pour la privatisation de la banque, Crédit lyonnais. Un troisième slo- rale, mais il est peu pensable de la il ne donne son aval qu’aux offres lyonnais : la banque en est à son avec plus de 3,4 millions de souscripteurs, le ministère des finances gan – de « l’urgence », celui-là – voir jouer le rôle du gendarme qui amicales. D’autre part, il exige deuxième plan de sauvetage et, a annoncé, mercredi soir, que le nombre d’actions leur étant réser- accompagne les publicités qui a été dévolu au gouverneur de la d’être informé bien avant que même si Edmond Alphandéry, vées était augmenté de 19 %. lancent, enfin, la phase de réser- Banque de France Jean-Claude Tri- l’opération ne soit annoncée. ministre de l’économie du gou- Au total, les particuliers rafleront un peu plus de 66,5 millions vation, le 15 juin (« C’est mainte- chet. Elle peut encore moins invo- Transposée en France, son atti- vernement Balladur, maintient d’actions (1,697 milliard d’euros), soit davantage que les institution- nant qu’il faut s’intéresser au Cré- quer les ratios prudentiels : cette tude aurait inévitablement bloqué qu’il n’en coûtera rien au contri- nels français et étrangers, qui se voient attribuer 59,5 millions de dit lyonnais »). surveillance est dévolue à une la BNP et favorisé le rapproche- buable, le trou de 12,1 milliards de titres (1,56 milliard d’euros). Pour les particuliers, la part de leur ré- Cette campagne n’aura été, en autre institution, dont le siège est ment entre Société générale et Pa- francs annoncé en avril affole les servation d’actions Crédit lyonnais portant jusqu’à 14 actions sera fait, qu’une longue conversation. à Berlin : rattachée au ministère ribas. Il n’est cependant pas sûr esprits. Qui va rembourser ? servie intégralement, puis celle comprise entre 15 et 89 actions sera Avec le succès qu’on lui connaît des finances, cet organisme pos- qu’Antonio Fazio puisse maintenir L’équipe de servie à hauteur de 21,64 %. Pour les ordres n’ayant pas fait l’objet aujourd’hui. sède une assez large autonomie et tels quels ses pouvoirs actuels : la donne son premier coup de col- d’une réservation, la part portant jusqu’à 7 actions sera servie inté- son président est nommé par le loi Draghi, qui régit notamment lier en 1995, en débloquant un gralement et celle entre 8 et 89 actions sera servie à hauteur de 6 %. Florence Amalou président de la République sur les offres publiques d’achat, pré- proposition du gouvernement. voit une communication aux au- L’obligation de mettre tout le torités compétentes immédiate- monde d’accord rend les rachats ment avant l’annonce publique de Une filiale de Renault menace de licencier des salariés grévistes d’entreprises très difficiles, en par- l’opération, pour éviter les ru- ticulier pour les étrangers. Dans le meurs et leur influence sur les NANCY treprise. Ils arrivent avec des dossiers tout ficelés dation du climat qui s’est poursuivie au fil des cas de la BfG, l’ancienne banque marchés financiers. Gouverne- de notre correspondante impossibles à négocier. La baisse de l’intéresse- mois depuis que les négociations sur les des syndicats allemands, au début ment et Parlement souhaitent Le brouillard a du mal à se dissiper sur le pla- ment à hauteur de 82 % a mis le feu aux 35 heures ont commencé. des années 90, l’ancien président donc rendre le cadre législatif plus teau de Batilly (Meurthe-et-Moselle) où s’étend poudres. » Vers 10 heures, mercredi, les non-grévistes du Crédit lyonnais, Jean-Yves Ha- cohérent. Reste une question de la Sovab. Dans le Pays-Haut, cette filiale de Re- Philippe Remondière, du service « progrès et ont été invités à descendre dans la cour pour berer, avait dû « aller baiser la pan- fond : avec le refus de toute opé- communication », voit tout en noir : « L’image une communication importante. En fait, un toufle de toute la place de Francfort. ration hostile et la censure de pro- REPORTAGE de marque est la stabilité sociale. C’est le premier jeune cadre qui a lancé une pétition pour la fin A Paris, il suffit de baiser la pan- jets d’acquisition ou de fusion Le dialogue social truc qui compte. Sur les deux mille clients qu’on de la grève explique, juché sur un conteneur, toufle du ministre des finances », avant même que le marché ne n’a pas livrés depuis le début du conflit, 50 % sont que les 1 100 signatures recueillies ont été rappelle un observateur français à puisse se prononcer, le système fi- autour de la question déjà partis à la concurrence. » Il évoque le transmises au préfet. Flottement parmi les Bonn. nancier italien risque d’avoir bien des 35 heures chiffre de 5,6 millions de francs de perte par non-grévistes en blouse grise rayée d’une b Au Royaume-Uni, note Marc du mal à accélérer sa restructura- se révèle difficile jour. bande jaune. « Moi, je pensais qu’ils allaient an- Roche, notre correspondant à la tion. Autour des ronds-points jonchés de déchets, noncer la reprise des négociations, glisse un City, la Banque d’Angleterre s’est b Aux Etats-Unis, enfin, ex- la détermination ne mollit pas. Seul le person- jeune intérimaire, déçu. Nous, on peut pas faire vu retirer, depuis juin 1997, la res- plique notre correspondante à nault, qui produit 432 véhicules utilitaires par nel non gréviste peut pénétrer à pied dans grève mais on est solidaire du mouvement. Ce ponsabilité de la supervision des New York, Sylvie Kauffmann, en jour (Trafic, Master et Mascott), est le plus gros l’usine. « S’il faut qu’on mobilise plus large, on le qu’on vise, c’est l’embauche. » banques. La nouvelle autorité de raison du système fédéral, la pro- employeur, avec près de trois mille salariés. De- fera, reprend Pierre Vogel. On aura avec nous la Il y a un peu moins de mille intérimaires dans tutelle, la Financial Services Au- cédure est différente suivant qu’il puis jeudi 1er juillet, environ cinq cents salariés, population du secteur, les retraités, les équipe- cette usine. Tout au long de la journée, le direc- thority (FSA), est avant tout char- s’agit de fusions et acquisitions de dont 50 % du personnel de fabrication, sont en mentiers qui se font du souci. » Mercredi 7 juil- teur départemental du travail, mandaté par le gée de réglementer le secteur ban- banques à charte d’Etat (niveau grève à l’appel de l’intersyndicale. Aucun ca- let, onze salariés selon la direction – vingt, se- préfet, a joué les médiateurs avec ses collabo- caire : lutte contre le délit d’initié, des Etats fédérés) ou des banques mion livrant du matériel provenant des équipe- lon les syndicalistes – ont reçu des lettres rateurs. La direction met comme préalable à la solidité financière des établisse- à charte nationale (niveau de mentiers installés dans le secteur n’a pu péné- d’entretien préalable à un licenciement pour reprise des négociations la libération des ments, protection des déposants. l’Etat fédéral). trer sur le site depuis plusieurs jours. faute lourde, ce qui a eu pour effet de faire ronds-points, afin que l’approvisionnement Bien que l’organisme de Canary La Réserve fédérale – la banque Au centre du conflit, les négociations sur les monter la tension. puisse reprendre. De leur côté, les syndicats Wharf détienne des pouvoirs très centrale – exerce un mandat ex- 35 heures et la proposition de la direction d’im- exigent le retrait des sanctions pour commen- étendus, son contrôle sur les éta- clusif de supervision des sociétés poser huit samedis travaillés, ainsi que la révi- PÉTITION cer à discuter. blissements de crédit est essentiel- de holding bancaire. Les régula- sion du mode de calcul de l’intéressement. Du « Moi, c’est à la gosse que l’huissier l’a donnée. Mercredi soir, les deux parties sont conve- lement d’ordre administratif et teurs de l’Etat concerné ne super- critère qualitatif on passerait au critère de pro- Elle en est toute chamboulée. C’est pas correct. » nues de se rencontrer le lendemain pour négo- non pas stratégique. visent pas les fonds mais les activi- ductivité. Les syndicats ont fait une simulation. Vingt ans que Jean travaille à la Sovab ; depuis cier sur ces points de forme avant d’aborder le La Banque d’Angleterre peut, tés des banques, telles que les Ils estiment que les samedis travaillés ne se- l’ouverture de l’usine. « C’est pas bien de s’en fond. Les syndicats ont déjà travaillé avec l’Ins- quant à elle, seulement agir relations avec les consommateurs. raient récupérables qu’à partir de 2001/2002. prendre aux familles, explique un syndicaliste de pection du travail. Ils ont préparé une contre- comme médiateur informel dans Si une fusion concerne les Sur d’autres sites, des accords ont déjà été si- la CGT. Des épouses de salariés en grève ont reçu proposition qui vise à répartir sur la semaine les grandes fusions ou OPA hos- banques à charte d’Etat, le régula- gnés mais, à Batilly, le dialogue social est diffi- des coups de fil des chefs leur disant que si ça les heures de travail du samedi. tiles et à la demande des deux teur est presque toujours la FDIC cile. « On ne peut pas discuter avec eux, explique continue elles auraient du mal à boucler les fins camps. Au nom de la libre-concur- (Federal Department of Insurance Pierre Vogel (CGT), secrétaire du comité d’en- de mois. » Ce n’est qu’un exemple de la dégra- Monique Raux rence, poursuivant la politique de Corporation), qui suit les niveaux laisser-faire des conservateurs, le de capitaux des banques des Etats. gouvernement travailliste a accep- En revanche, les compétences té sans broncher les alliances ban- des autorités bancaires se che- caires nationales tout comme le vauchent lorsqu’il s’agit des Le limogeage du PDG d’Ericsson traduit le désarroi du groupe passage sous contrôle étranger des banques à charte nationale. Prati- STOCKHOLM à trouver ses marques. Principal Il travaillera en tandem avec tale. « Même les nouvelles généra- enseignes britanniques parmi les quement, la Fed a concédé la ré- de notre correspondant reproche adressé à M. Nilsson, M. Ramqvist, qui redevient direc- tions de téléphones mobiles ne plus prestigieuses, à l’instar de la glementation des banques fédé- Sven-Christer Nilsson sera donc son manque d’autorité et de cha- teur général en plus de ses fonc- peuvent pas compenser cette Hambros, rachetée par la Société rales au département du Trésor. reparti aussi brusquement qu’il risme à la tête du fleuron de l’em- tions au conseil d’administration. baisse », avait expliqué M. Nils- générale. En matière d’OPA, le mi- On relève en général une bonne est arrivé. En janvier 1998, per- pire des Wallenberg. son. Le problème, c’est que sur ce nistère du commerce et de l’indus- coordination dans les grosses fu- sonne n’aurait parié sur lui, lors- « Il existe maintenant un besoin PRIS DE VITESSE marché-là aussi, le groupe a été trie se contente de vérifier que le sions. Les régulateurs fédéraux qu’Ericsson cherchait un nouveau pour un rythme accru dans les ef- Selon les experts, M. Nilsson pris de vitesse par le finlandais coup de Bourse ne contrevient pas ont ainsi agi assez vite dans la fu- PDG pour remplacer Lars Ramq- forts de restructuration », souligne n’a pas su réorienter suffisam- Nokia et l’américain Motorola. à la libre-concurrence. Londres va sion de Citicorp et Travelers vist, parti présider le conseil d’ad- le conseil dans un communiqué, ment vite les activités du groupe Les résultats financiers s’en res- d’ailleurs créer une autorité indé- Group, une opération pourtant ministration du groupe. Alors âgé tout en indiquant que la stratégie vers le marché des communica- sentent : le bénéfice net a été divi- pendante de la concurrence afin d’autant plus compliquée que le de cinquante-trois ans, M. Nilsson actuelle sera « poursuivie ». Le tions intégrant la voix, les don- sé par deux au premier trimestre d’éviter tout risque d’interférence Travelers Group est un groupe était peu connu au sein même de conseil insiste sur les « vigoureuses nées et les images. Entreprise l’an 1999. A l’annonce du renvoi de avec des considérations politiques. d’assurances, une catégorie de la firme, où il était entré seize ans qualités de chef » de Kurt Hells- dernier, cette restructuration, tou- M. Nilsson, le cours d’Ericsson a Pour sa part, le Trésor ne se mêle services financiers qui, aux termes plus tôt. Mercredi 7 juillet, sans tröm, le successeur de M. Nilsson. jours en cours, va se traduire par perdu 8 % à la Bourse de Stock- pas des OPA, sauf s’il juge qu’elles du Glass-Steagall Act qui est en crier gare, le conseil d’administra- Entré chez Ericsson en 1984, il en la suppression de quelque holm. sont contraires à l’« intérêt pu- cours de révision, doit rester sépa- tion l’a renvoyé sur-le-champ, était jusqu’à mercredi le respon- 14 000 postes, soit plus d’un blic ». rée des services bancaires. alors qu’il commençait tout juste sable de la région Asie-Pacifique. dixième de la main-d’œuvre to- Antoine Jacob LeMonde Job: WMQ0907--0018-0 WAS LMQ0907-18 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0563 Lcp: 700 CMYK

18 COMMUNICATION LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999

DÉPÊCHES a RADIO : 350 radios « refusent de se prêter à la fausse concertation La stratégie de RFO est à nouveau en débat sur les quotas de chanson fran- çaise ». Le Bureau de liaison de la radio s’est dit, mercredi 7 juillet, L’audit réalisé à la demande du gouvernement va entraîner une nouvelle discussion sur la stratégie de RFO. La chaîne « stupéfait que la ministre de la culture ait pu faire siennes les contre- ultra-marine reste soumise à la rigueur en matière de gestion et des incertitudes pèsent sur certaines de ses missions propositions des majors du disque (...) ». RÉSEAU France outre-mer (RFO) D’ici là un jeu subtil s’engagera laires, sur laquelle il veut engager mies et n’ait précisé sa stratégie, no- numériques ? », interrogent notam- a TÉLÉVISION : M 6 respecte tout est, une nouvelle fois, confronté à pour que personne n’ait l’air de une négociation. tamment en matière de chiffrage et ment les syndicats. En réalité, il ne juste ses quotas de diffusion et de un ajustement de sa stratégie. Le dé- perdre la face : l’Etat, qui devra Par ailleurs, il souhaite conserver de calendrier. Mais il ne semble pas s’agit pas tant du véhicule que de la production, selon le bilan 1998 de la bat aura lieu dans les prochaines se- combler tout ou partie des 75 mil- les moyens d’accroître l’offre de pro- question de prendre le risque d’un préparation du passager. Avant chaîne dressé mercredi 7 juillet par maines entre le PDG, André-Michel lions de francs de déficit (11,4 mil- grammes locaux, de développer les plan social, ni de mesures aussi dra- d’être diffusés au-delà des océans, le Conseil supérieur de l’audiovisuel. Besse, et l’Etat-actionnaire, avec, lions d’euros) ; le PDG, qui souligne télévisions régionales par satellites à coniennes que celle préconisée par les programmes de France 2, de Il a regretté que la part de la fiction comme toile de fond, l’audit réalisé le sous-financement dans lequel destination des zones de l’océan le rapport sur la station de Saint- France 3 et de la Cinquième su- européenne diffusée régresse de par quatre inspecteurs venus des mi- cette chaîne est maintenue et qui Atlantique, de l’océan Indien, de Pierre-et-Miquelon, dont il envisage bissent des opérations d’habillage, 34 % à 30 % au profit de la fiction nistères des finances et de la culture, n’entend pas se laisser imposer des l’océan Pacifique et de l’Europe (Le la fermeture. Quelque soixante per- de nettoyage des images et de ca- américaine. et remis au gouvernement vendredi mesures contraires à la stratégie Monde du 18 mai 1999) et d’amélio- sonnes travaillent dans cette station, lage des horaires. Ces opérations, a Le groupe Lagardère a acheté à 25 juin. qu’il met en place. Habilement, An- rer le traitement de l’information. qui est le plus gros employeur de qui sont réalisées par les équipes de la Sofirad le catalogue de droits Ce rapport confidentiel n’a pas été dré-Michel Besse est allé, la semaine « La rédaction de Paris devrait fonc- l’île. Une telle décision serait, il est RFO, sont faites pour rapprocher les audiovisuels de Technisonor communiqué aux élus du comité dernière, s’assurer de l’appui du tionner comme une agence pour les vrai, difficile à gérer sur le plan poli- programmes de la métropole des (450 heures de fictions et de docu- central d’entreprise, qui se réunit les Conseil supérieur de l’audiovisuel stations, mais il n’existe aucun cahier tique. centres d’intérêt des publics locaux mentaires), qui s’ajoute aux 8 et 9 juillet ; ses conclusions font (CSA), qui l’a nommé à ce poste en des charges, ni bilan de l’utilisation Un autre point du débat sur l’ave- et tenir compte des fuseaux ho- 7 000 heures de programmes déte- l’objet de leur curiosité et de leurs septembre dernier. « Il ne faut pas que font les stations des sujets prépa- nir de RFO porte sur le transport sa- raires. Certains estiment que chaque nues par Europe Images Internatio- inquiétudes. Quant au débat qu’il sacrifier le moyen terme au court rés par Paris », explique M. Besse. tellitaire des chaînes publiques. chaîne pourrait exécuter ce travail nal. provoque entre l’Etat-actionnaire et terme », plaide le PDG. S’il est dispo- Créée pour transmettre vers les sur ses propres programmes. Une a Le groupe britannique BSkyB a le PDG de RFO, André-Michel sé à régler certaines questions, il LE PLUS GROS EMPLOYEUR DE L’ÎLE DOM et les TOM les images des té- telle décision retirerait à RFO, et annoncé la création prochaine de Besse, il devra être conclu avant le veut qu’on lui en laisse le temps. Si le gouvernement semble moins lévisions métropolitaines dans le particulièrement à son siège pari- 2 653 nouveaux emplois (plus de conseil d’administration du lundi C’est le cas dans le domaine social, sévère que le rapport d’audit, il n’est système hertzien, RFO aura-t-il la sien, une grande partie de son activi- 2 000 installateurs et 600 emplois 26 juillet. C’est là que le PDG pré- pour le dossier des personnels occa- pas disposé à éponger le déficit sans même mission dans le système sa- té. dans les centres d’assistance télé- sentera son budget pour le second sionnels, dont il s’engage à réduire le qu’auparavant le PDG ne se soit en- tellitaire ? « Qu’advient-il de la conti- phonique aux abonnés), pour ré- semestre 1999. nombre, et de l’indexation des sa- gagé à quelques nouvelles écono- nuité territoriale à l’ère des bouquets Françoise Chirot pondre à la forte demande de son bouquet numérique, Sky Digital. a PRESSE : une édition argentine du Monde diplomatique a été lan- cée, mardi 6 juillet, à Buenos Aires. Emap reprend le mensuel pour les seniors « Pleine vie » Tiré à 50 000 exemplaires, ce men- LE GROUPE britannique Emap a gros ap- vente n’a pas été dévoilé. Certains éditeurs rence proustienne ne plaisait pas aux lecteurs, « devenir leader du marché », en dépassant le suel sera également distribué dans pétit. Il avale les magazines français, sans trop qui avaient eu le dossier en main l’avaient ju- et leur rappelait trop « la pendule au salon » titre historique de Bayard Presse, Notre les pays voisins (Chili, Uruguay, Bo- hésiter sur les prix à payer. Cinq ans après le gé trop cher. Arnaud de Puyfontaine, direc- des Vieux de Jacques Brel. Il a pris le titre de Temps. L’audience de Pleine vie progresse, livie, Paraguay, Pérou, Equateur et rachat des Editions mondiales et des maga- teur général d’Emap France, estime que la Pleine vie et, avec une politique de communi- mais reste loin de celle de Notre temps, et son Colombie). La majorité des articles zines du groupe Hersant, qui l’a hissé d’entrée transaction s’est faite à « un prix correct, par cation assez agressive et efficace, a fortement chiffre d’affaires publicitaire reste relative- seront traduits des diverses éditions au troisième rang de la presse magazine fran- rapport aux performances du magazine et à ses développé sa diffusion en passant de ment modeste (40 millions de francs, soit internationales du Monde diploma- çaise, Emap reprend le mensuel pour les se- perspectives de développement ». Outre Pleine 588 770 exemplaires en 1996 à une diffusion 6,1 millions ¤). tique mais 40 % du contenu sera niors Pleine vie. Entre-temps, le groupe avait vie, les éditions Taitbout organisent des croi- totale payée de 825 084 en 1998, selon Diffu- Arnaud de Puyfontaine juge plus diploma- produit en Argentine. – (Corresp.) acheté Top Santé et Télé Star. Il consolide sa sières et publient des livres. Le groupe a réali- sion contrôle. Il a abordé fréquemment les tiquement que « les deux titres peuvent croître a Michel Sarazin prendra la direc- place de numéro 3, derrière Hachette et Pris- sé un chiffre d’affaires de 345 millions de questions de sexualité, au moment où le Via- de façon parallèle ». Emap et Bayard Presse tion du Centre de formation des ma Presse. Après l’échec du lancement de francs (52,5 millions ¤) en 1998 et un résultat gra devenait un phénomène de société. sont associés pour gérer un groupe de maga- journalistes (CFJ) le 12 juillet. Il l’hebdomadaire Télémax, Emap vient de lan- net de 13 millions de francs (1,9 million ¤). zines sur la nature qui comprend notamment était directeur adjoint de la rédac- cer un mensuel masculin, FHM, dont il an- Elles étaient la propriété du fonds d’investis- « DEVENIR LEADER DU MARCHÉ » Le Chasseur français. Dégageant un bénéfice tion de L’Evénement depuis no- nonce des ventes de 170 000 exemplaires en sement de la banque anglaise Barclays, qui « Après un succès qui a dépassé nos espé- de 70 millions de francs (10,6 millions ¤) en vembre 1998. quinze jours, pour une mise en place de avait repris le groupe avec l’équipe dirigeante. rances, j’ai cherché un partenaire qui soit un 1997, Notre temps est une des principales a Le quotidien d’affaires russe, 400 000 exemplaires. Le magazine a obtenu un grand succès de- groupe de presse, pour poursuivre et accélérer sources de revenus du groupe catholique, qui Kommersant, a été vendu au fonds Le groupe se lance désormais dans un autre puis sa relance et son changement de titre en notre développement. Emap nous offre des a été passablement irrité par la concurrence d’investissement American Capi- secteur en expansion, celui de la presse des 1996. Le journal était alors la propriété des perspectives de développement, international de Pleine vie. tal, basé au îles Vierges (Grande- seniors, dont le pouvoir d’achat attire de plus caisses de retraite et s’appelait Le Temps re- notamment », explique Antoine Adam, PDG Bretagne), de préférence à des en plus les publicitaires. Le montant de la trouvé. Les études ont montré que la réfé- du magazine. Son objectif est clairement de Alain Salles hommes d’affaires russes. – (AFP.)

EUROPE ASIE - PACIFIQUE

TABLEAU DE BORD

FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT 100 PARIS CAC 40 TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng ¤URO / YEN

STHW TTRHDVH RTSIDVV IUWTUDTS IRPPTDQH IPRDVH

STPS TTRH RTWU IVIQS IQP

ÉCONOMIE tal, avait bloqué le projet de fi- IRSHT

SSHH RTHV lialisation envisagé par l’avion- TSRS IUUHP IQH

neur (Le Monde du 2 juillet). IQWSR SQUR TRSH RSIV IUPUH IPV a FRANCE : l’INSEE a révisé à IQRHI

la hausse la croissance écono- SPRV TQSS RRPV ITVQU IPU

mique du premier trimestre, à b GALERIES LAFAYETTE/IBM : IPVRW

SIPQ TPTH RQQV

ITRHS IPS

0,4 % au lieu de 0,3 %. Le moteur les deux groupes ont signé, le IPPWU

RWWU TITS RPRV IIURR IPQ

7 juillet, une alliance en vue de ISWUP

principal a moins été la consom- [[[ [[[ [[[ [[[ [[[ [[[

IP eF PS wF V tF IQ eF PT wF V tF IP eF PT wF V tF IP eF PT wF V tF IQ eF PT wF V tF mation des ménages, dont la développer des services infor- IP eF PT wF V tF progression s’est ralentie, 0,2 % matiques pour le commerce. Un Indices cours Var. % Var. % Indices cours Var. % Var. % contre 0,6 % au trimestre pré- contrat d’externalisation de la Europe 10 h 15 f se´lection 08/07 07/07 31/12 Zone Asie 10 h 15 f se´lection 08/07 07/07 31/12

gestion informatique de 7 mil- EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ SH QWUHDWH HDSP IVDVI IUWTUDTS HDHS PWDVH cédent, que l’investissement TOKYO xsuuis PPS

liards de francs a également été ± EUROPE ƒ„yˆˆ SH QWPRDHP HDSU IVDIV IRPPTDQH HDPP RIDSV (+ 2,7 % contre + 1,3 %). HONGKONG rexq ƒixq

conclu. EUROPE i ‚y ƒ„yˆˆ QPR QQTDVI HDSP IPDVV SINGAPOUR ƒ„‚es„ƒ „swiƒ HDHH FFFF SSDHP

´ ± EUROPE ƒ„yˆˆ TSQ QPSDPT HDSU ITDSH IIVDVV IDQP VQDHT a ALLEMAGNE : les entrées de SEOUL gyw€yƒs„i sxhiˆ

b YAHOO : le premier site in- ± PARIS geg RH RTSIDVV HDPP IUDWW QHVTDQH HDTP WDUH commandes dans l’industrie SYDNEY evv y‚hsxe‚siƒ

ternet mondial a doublé son ± PARIS wshgeg HDHH FFFF FFFF QSDVP IDVW QWDRW allemande sont restées quasi- BANGKOK ƒi„

chiffre d’affaires au deuxième ± PARIS ƒfp IPH QITPDVQ HDIQ IWDHU RQRTDPP HDSU RPDPS ment stables en mai (+ 0,1 %) par BOMBAY ƒixƒs„s†i sxhiˆ

trimestre 1999, à 115,2 millions

PARIS ƒfp PSH HDHH FFFF FFFF PIWRDPI IDHU TDPR rapport à avril (+ 3,1 %), selon WELLINGTON xƒiERH

 HDHH FFFF FFFF

un chiffre provisoire du minis- de dollars. Mais en raison des PARIS ƒigyxh we‚gri

SVHDWU HDQR UDWI

tère des finances. Les rachats de Geocities et d’Online AMSTERDAM eiˆ

± QIPWDPQ HDIS IHDWT

commandes de l’étranger ont Anywhere, Yahoo a accusé une BRUXELLES fiv PH Taux de change fixe zone ¤uro Hors zone ¤uro

STHWDHH HDQU IPDHQ perte nette de 24,4 millions de FRANCFORT heˆ QH

baissé de 1,6 %, tandis qu’elles ¤uro contre f Taux contre franc f Taux ¤uro contre f 07/07

TTRHDVH HDTT IPDVW

augmentaient de 1,3 % sur le dollars. LONDRES p„ƒi IHH

¤ HDISPRS UDRQSS FRANC...... TDSSWSU URO ...... COURONNE DANOISE.

IHRPRDVH HDPI SDWV

MADRID ƒ„ygu iˆgrexqi ´ QDQSQVS VDHVTS marché intérieur. DEUTSCHEMARK ...... IDWSSVQ DEUTSCHEMARK ...... COUR. NORVEGIENNE

´ IDWQTPU QDQVUUR VDTWSH QTQRSDHH HDPI QDQW b DUPONT : le chimiste améri- MILAN wsf„iv QH LIRE ITALIENNE (1000). LIRE ITAL. (1000) ...... COUR. SUEDOISE ......

` QDWRPQV QTDPHH PESETA ESPAG. (100).... IDTTQVT PESETA ESPAG. (100) .... COURONNE TCHEQUE

UPHRDPH HDTV HDTI

a ITALIE : Massimo D’Alema, cain a annoncé la suppression ZURICH ƒ€s QDPUIWH IDSRIU ESCUDO PORT. (100).... PDHHRVP ESCUDO PORT. (100).... DOLLAR AUSTRALIEN .

RDUTUHQ IDSHIV le président du conseil, a esti- de 1 300 postes de travail (près SCHILLING AUTR. (10).. IDQUTHQ SCHILLING AUTR. (10).. DOLLAR CANADIEN ....

´ ´ VDQPVWR IDWRWT de 9 % des emplois) dans sa divi- PUNT IRLANDAISE...... HDUVUST PUNT IRLANDAISE...... DOLLAR NEO-ZELAND

mé, mercredi 7 juillet, que l’Ita- ´ ´ PDWUTTH QPSDPH ´ PDPHQUI

sion peinture et laques automo- AMERIQUES FLORIN NEERLANDAIS FLORIN NEERLANDAIS DRACHME GRECQUE ..

IDTPTHU PRWDHT lie devrait parvenir à un déficit FRANC BELGE (10) ...... RDHQQWW FRANC BELGE (10) ...... FLORINT HONGROIS ..

IDIHQPR QDWWQQ biles, après avoir intégré les MARKKA FINLAND...... SDWRSUQ MARKKA FINLAND...... ZLOTY POLONAIS...... budgétaire inférieur à 2,4 % du NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq ¤URO / DOLLAR

PIB pour 1999. Le gouvernement peintures Herberts, rachetées à

IIIVUDE PURQDHR vise désormais 2,3 %. Hoechst pour 1,8 milliard de IDHI Taux d’inte´reˆt(%) Matif

dollars. IIIVU PURQ

IDHV Taux Taux Taux Taux Taux Cours Volume dernier premier IHWVR PTTQ a BELGIQUE : la crise de la IDHT 07/07 f j. j. 3 mois 10 ans 30ans 10 h 15 f 08/07 prix prix

dioxine devrait coûter 0,2 % de b MMA : l’assureur suisse Notionnel 5,5 PDSP PDRR RDWI SDTP IHUVI PSVR IDHS FRANCE ......

VVDUV VVDUW

SEPTEMBRE 99 PVUP

PDTR RDUT SDSU

croissance du PIB pour 1999, se- Rentenanstalt/Swiss Life, pre- ALLEMAGNE .. PDSP

IHSUW PSHR

IDHR Euribor 3 mois RDVU SDPP RDUT

lon le bureau belge du Plan, qui mier actionnaire du CCF, a ra- GDE-BRETAG. RDTW

USH WUDPT WUDPT PDTH RDWW SDUT

ITALIE...... PDSP SEPTEMBRE 99 IHQUT PRPS

cheté la participation de 24,99 % IDHQ

HDHS IDTR FFFF attend désormais une croissance JAPON...... HDHS

´ RDWU RDTW SDWI TDHU IHIUQ PQRS

de 1,7 %, au lieu de 1,9 % des Mutuelles du Mans Assu- IDHI ETATS-UNIS...

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IDIR PDWW RDIW

rances (MMA) dans Erisa Vie, fi- SUISSE...... HDRQ Retrouvez ces cotations sur le site Web :

IP eF PT wF U tF IP eF PT wF U tF IQ eF PT wF V tF

PDTH RDWP SDTP PAYS-BAS...... PDRV www.lemonde.fr/bourse a ÉTATS-UNIS : les annonces liale d’assurance-vie du CCF. Il détient désormais 50,01 % du ca- Ame´rique Indices cours Var. % Var. % de suppressions d’emplois ont 10 h 15 f se´lection 07/07 veille 31/12 BOURSES CHANGES-TAUX

augmenté de 15 % au mois de pital. ´ ETATS-UNIS hy‡ tyxiƒ IIIVUDQT HDRU PIDVS

juin par rapport au mois pré- ´ LORS des premiers échanges, jeu- NOUVEL ACCÈS de faiblesse pour ETATS-UNIS ƒ8€ SHH IQWSDVT HDST IQDST

cédent, a annoncé le cabinet b LTCB : Paribas est intéressé ´ di 8 juillet, l’indice Dax de la la monnaie unique, qui était en ETATS-UNIS xeƒhe gyw€yƒs„i PURQDHR HDPQ PSDIH

d’étude Challenger, Gray & par une reprise de Long-Term Bourse de Francfort progressait de baisse à 1,0181 dollar pour un euro ± TORONTO „ƒi sxhiˆ UIUPDIH HDVU IHDSV

Christma. Credit Bank of Japan (LTCB), 1 % à 5644,54 points. Le marché lors des premiers échanges jeudi SAO PAULO fy†iƒ€e HDHH FFFF FFFF

nationalisé en raison de sa si- parisien lui emboîtait le pas, le 8 juillet. Le vice-président de la

MEXICO fyvƒe QRHDRT HDHW RTDRS

tuation financière, selon le quo- CAC 40 gagnant 0,30 % à 4676,16 Banque centrale européenne

± BUENOS AIRES wi‚†ev SIWDTQ IDTT PHDVQ

tidien japonais Mainichi Shim- points à l’ouverture. A Wall Street, (BCE), Christian Noyer, a laissé en-

IQTDIS HDPS UTDVP AFFAIRES SANTIAGO s€ƒe qixi‚ev

bun du 8 juillet. les principaux indicateurs de la tendre la veille que la BCE n’utili- CARACAS ge€s„ev qixi‚ev SISVDIP IDHT UDUI b DASSAULT AVIATION : le Bourse ont tous clôturé sur un re- sera pas ses réserves de change groupe d’aéronautique va sé- b INTERNATIONAL PETRO- cord. Mercredi, le Dow Jones, en pour soutenir le cours de l’euro. parer comme prévu ses activités LEUM EXCHANGE : le conseil Coursdechangecroise´s hausse de 0,47 %, a fini à Le yen continuait à céder du ter- civiles et militaires, mais sous la d’administration du marché 11187,36 points, l’indice Nasdaq à rain face au billet vert en s’inscri- forme de deux « divisions » et londonien à terme de l’éner- Cours Cours Cours Cours Cours Cours 2 743,09 points (+0,23 %) et le vant jeudi matin à 122,38 yens 08/07 10 h 15 f DOLLAR YEN(100) ¤URO FRANC LIVRE FR. S.

non de filiales, a indiqué mer- gie, est favorable à la vente de Standard and Poor’s 500 à pour un dollar. De leur côté, les DOLLAR ...... FFFF HDVITSQ IDHIWQH HDISSRR IDSSUHS HDTQSQH

credi 7 juillet son vice-président, 70 % de ses titres à des investis- 1 395,86 points (+0,56 %). A Tokyo, marchés obligataires européens

YEN...... IPPDRUHHH FFFF IPRDVHSHH IWDHQSHH IWHDUPHHH UUDVPSHH

Charles Edelstenne. Fin juin, seurs extérieurs, mais refuse ¤URO ...... HDWVIHU HDVHIPS FFFF HDISPRS IDSPUQS HDTPQHS l’indice Nikkei a terminé la jour- restaient très faibles, jeudi matin,

Aerospatiale Matra, deuxième l’offre de rachat de son FRANC ...... TDRQQRS SDPSHVH TDSSWSU FFFF IHDHIPSS RDHVVHS née quasiment inchangé, à le taux de rendement de l’OAT

actionnaire du groupe de Serge concurrent, le New York Mer- LIVRE ...... HDTRPPR HDSPRQH HDTSRUS HDHWWVH FFFF HDRHVIS 17 967,65 points, soit une hausse (obligation assimilable du Trésor) FRANC SUISSE...... IDSURHS IDPVSHH IDTHSQS HDPRRSS PDRRWWS FFFF Dassault avec 45,76 % du capi- cantile Exchange (NYMEX). de 0,05 %. à 10 ans s’établissant à 4,93 %. LeMonde Job: WMQ0907--0019-0 WAS LMQ0907-19 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0564 Lcp: 700 CMYK

FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 19

STOXX 653 sur un an sur 5 jours EURO STOXX 50 sur un an sur 5 jours

QWUHDWH

VALEURS EUROPE´ENNES QPSDPT

QPT QWUI

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b Le titre du géant suédois des té- mercredi qu’il tablait sur une crois- QPTDHU

QWUIDTU QWUHDWH QWTVDWT

QQSH lécommunications Ericsson a sance à deux chiffres de son béné- PVH QPSDPW QPSDPT

QWSHDRW QHRH plongé de 8 % mercredi 7 juillet à fice net dans les prochaines années. PSU

262 couronnes. Le conseil d’admi- b L’action Marks and Spencer a QPIDHW PUPW

nistration a limogé son président, grimpé mercredi de 3,8 %, à 382,50 PQR QVVUDWT

PRIW

Sven-Christer Nilsson. Aussi, les pence. Le groupe britannique doit PIP [[[[[[[[ [[[[[[[[

†vwwt IH t svF II tex†F V t svF †vwwt analystes financiers craignent que ce bond à un article du Financial IS t svF II tex†F V t svF les résultats du premier semestre Times qui salue sa collection de vê-

e C SDHS FFFF hu IHPDPI FFFF qf IQDRR IDIS ne soient très décevants. tements d’automne-hiver qui de- FINNAIR ps CHR. HANSEN HLD SMITHS IND PLC

e ASSURANCES e C PDRI FFFF ps IV FFFF p‚ TT HDRT

b L’action du motoriste Rolls vrait, estime le journal, « marquer G WIMPEY PLC qf CULTOR -1- STMICROELEC SIC

e C qf IVDUH FFFF hu RQDHR FFFF xy RDTT HDPU C RTDSR HDSV

Royce a cédé 9,75 pence mercredi, le début d’un come-back assuré » du GRANADA GROUP P DANISCO AGF /RM p‚ TANDBERG DATA A

e e e C ± p‚ IHQ HDRV p‚ PSHDS FFFF e p‚ QRDP IDSR IIDPS FFFF HERMES INTL DANONE /RM ALLEANZA ASS s„ THOMSON CSF /RM

à 267,25 pence. Rolls Royce s’est distributeur. e e ± s„ HDTI FFFF q‚ PHDVP FFFF hu UVDWS IDQR C PWQ IDHQ HPI DELTA DAIRY ALLIANZ AG hi WILLIAM DEMANT

e C C C xv QRDPS HDIS qf IHDTU HDUP RWQDVV HDUU C IPDTQ HDIP fait coiffer sur le poteau par Gene- b Le titre Dixons a perdu 23 pence, HUNTER DOUGLAS DIAGEO ALLIED ZURICH qf f DJ E STOXX TECH P

e

± xv PU HDIV q‚ PUDHT FFFF IVDRS FFFF

ral Electric, qui a remporté un à 1 329 pence, mercredi, sous le KLM ELAIS OLEAGINOU ASPIS PRONIA GE q‚

e C ± e qf QDUS HDRH p‚ IQPDT HDRS C IPTDP HDPR HILTON GROUP ERID.BEGH.SAY / AXA /RM p‚

contrat d’exclusivité avec Boeing coup de prises de bénéfices après e C IHDQI HDUV qf QDII FFFF p‚ SERVICES COLLECTIFS C IRDRQ HDPI MOULINEX /RM GREENCORE GROUP CGU qf

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xy QDRT IDRS xv SHDS HDVH e ± PSDUI HDHR pour la construction des moteurs avoir annoncé une hausse de 9 % NCL HLDG HEINEKEN p‚ ± IIDRU HDIQ CNP ASSURANCES ANGLIAN WATER qf

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PATHE /RM HELLENIC BOTTLI C VDSH PDWS

de ses futurs 777. de son bénéfice annuel. Le groupe CORP.MAPFRE R BRITISH ENERGY qf

C

qf PDIH HDUQ q‚ IPDSS FFFF e C IITDP HDIU PENTLAND GRP HELLENIC SUGAR hi FFFF FFFF ERGO VERSICHERU CENTRICA qf

b Le titre Allianz a gagné 0,86 %, à de magasins d’électronique grand e

± ± qf QDWP HDQW ps QSDS IDQW UQDVH FFFF PERSIMMON PLC HUHTAMAEKI I VZ q‚ e WDIT FFFF ETHNIKI GEN INS EDISON s„

e

292,80 euros, mercredi. Le groupe public connaît un bon début C e hi SU RDII qf IPDRT FFFF C SDST HDQT s„ e PREUSSAG AG KERRY GRP-A- C PWVDU HDSU FONDIARIA ASS ELECTRABEL fi

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e fi SUDS HDIU

C

ISIDI HDUQ p‚ ALMANIJ e

C QPDTU FFFF IMETAL /RM €„ PDRR VR

RDTP FFFF

BILTON qf e JERONIMO MARTIN PLENUM C

PHDUW HDWP

METRA A ps

e q‚ SIDWR FFFF

±

IIDVS HDRP

s„ ALPHA FINANCE e

e C

±

hi RTW IDIP RS ITALCEMENTI HDPP ± RWDQ HDVP

BOEHLER-UDDEHOL e„ KARSTADT AG PSI

C

RDIR IDIP

MORGAN CRUCIBLE qf

e C qf WDPP I

± RDTT HDPI s„ AMVESCAP C

C qf IIDPT IDPQ TV ITALCEMENTI RNC HDVW ±

PDSI IDPH

BRITISH STEEL qf KINGFISHER QIAGEN NV

QDRH FFFF

e NFC qf

±

e p‚ IQQDS IDQQ

C

WPDU IDTR

p‚ BAIL INVEST /RM

e C ± C SDVU HDUW LAFARGE /RM qf ISDSS IDPU ISDPS HDWW

BUHRMANN NV xv MARKS & SPENCER REFUGIUM HOLDING A

C

UTDTT HDVV

e NKT HOLDING hu

€„ PHDS FFFF

IIDPS FFFF

q‚ BPI R e C

C hi TIDS IDIS HDTW MICHANIKI REG. IRDT

± SDHI HDTH

BUNZL PLC qf METRO SACHSENRING AUTO

±

ISDVV IDPQ

OCEAN GROUP qf

e C qf VDSQ HDSR

IPDQS FFFF ps BRITISH LAND CO

e C ± C qf IIDVI HDQW PR PARTEK HDRP TDQS HDUW

CART.BURGO s„ NEXT PLC SALTUS TECHNOLOGY

±

ISDVP IDVW

PENINS.ORIENT.S qf

e qf TDUQ FFFF

C

IUHDS HDPW hi CAPITAL SHOPPIN e C

± ITUDV HDIV PHILIPP HOLZMAN p‚

RUDVS PDQS IUDTV FFFF

ELKEM ASA, OSLO xy PINAULT PRINT./ SCM MICROSYSTEMS

± QDVR QDHV

e qf C PREMIER FARNELL

fi TP PDRV

C

IDRW IDHQ qf COBEPA e C

C

s„ UDQ HDSS PDPU PILKINGTON PLC SVDS

WDPQ FFFF

ELVAL q‚ RINASCENTE SER SYSTEME

C

IWDRT HDRU

e qf

C RAILTRACK iƒ ITP IDUW

C

IUDRS IDRP qf CORP FIN ALBA - e e C IWDV PDVT SDV FFFF RMC GROUP PLC ps

IIDWT FFFF

INPARSA €„ STOCKMANN A SERO ENTSORGUNG

e

± RHDR IDQR

e xv C

p‚ RPDVS HDIP

C RANDSTAD HOLDIN

IDUS HDVV qf CPR /RM C

C PPWDSI IDSP RUGBY GRP gr RIDW RDPQ ± WDTT IDUI

JOHNSON MATTHEY qf VALORA HLDG N SINGULUS TECHNOLOG

C hu IHWDPI HDPS

e C gr IVPDII IDQW

C RATIN -A- ITPDU HDQI p‚ CS GROUP N e C ± qf WDWQ HDIS SI SAINT GOBAIN /R HDQW ± RSDR HDWV

MAYR-MELNHOF KA e„ W.H SMITH GRP SOFTM SOFTWARE BER

e

hu IIIDTQ FFFF

e ± p‚ TIUDS HDHV

ISDII FFFF e €„ EURAFRANCE /RM RATIN -B- ± ± IDVH UDUQ HDSW THDI SEMAPA qf VDR FFFF

METSAE-SERLA A ps WOLSELEY PLC TDS

e e C

ps IIDS FFFF p‚ IQU HDQU

±

QT HDTQ ƒi FONCIERE LYONNA RAUMA OY C C C HDIH SKANSKA -B- QVIDVP PDPP RT PPDTT HDPS

MODO B FR ƒi f DJ E STOXX RETL P TECHNOTRANS

e

p‚ IIPDS FFFF

C ± qf QDTI HDVR

IQDVS HDWV

hu GECINA /RM RENTOKIL INITIA C FFFF SUPERFOS RHDP QSDWW HDTW NORSKE SKOGIND- xy TELDAFAX

qf UDRI FFFF

C C

qf IDVR HDVQ RDQI IDHU

e HAMMERSON qf C TARMAC FFFF REXAM IWWDWW IIDP HDRS

OUTOKUMPU OY -A ps TELES AG

C

QSDSI HDUT

hu e

qf PDVH FFFF ± URDIS HDTH

e KAPITAL HOLDING p‚ C TAYLOR WOODROW FFFF HAUTE TECHNOLOGIE V RSDP IDHQ PECHINEY-A- p‚ REXEL /RM TIPTEL

e C qf IQDSQ IDVQ

±

IHUDI IDII p‚ e LAND SECURITIES ±

C

PTDSI HDWU e e„

RQDS TECHNIP /RM HDWQ

SDQQ FFFF

PORTUCEL INDUST €„ RHI AG e TRANSTEC ±

IQSDR IDTU

ALCATEL /RM p‚

qf UDPS FFFF

WSDIU FFFF q‚ LIBERTY INT.HDG

e C

± C SWSDTI HDSQ TITAN CEMENT RE gr RH IDPQ

TDR HDWS

RAUTARUUKKI K ps RIETER HLDG N W.E.T. AUTOMOTIVE

PPDIP FFFF

ALTEC SA REG. q‚

e

e C s„ II IDQV

IIDR FFFF

s„ MEDIOBANCA

C C UNICEM FFFF FFFF

ƒi PQ HDSH IVDUU IDHU qf e

RIO TINTO SANDVIK -A- C

IRDWS PDHS

BAAN COMPANY xv

e

e C s„ UDUQ IDQI

C

VDSQ HDRU

iƒ MEDIOLANUM

FFFF URALITA FFFF

q‚ IUDPH FFFF PQ FFFF

ƒi e

SIDENOR SANDVIK -B- C ISHDW HDRU

BARCO fi

C

e qf VDIS HDST

± WDR HDSQ

VALENCIANA CEM iƒ MEPC PLC FFFF FFFF

q‚ QUDVP FFFF C gr SPUDHI HDPR

SILVER & BARYTE C

TDSS IDTS

SAURER ARBON N BRITISH AEROSPA qf

e

e C iƒ PHDSQ HDTR

± PSDHQ HDWI

e„ METROVACESA

FFFF WIENERB BAUSTOF FFFF

qf PDRU FFFF

± e C PTDVH HDRQ SMURFIT JEFFERS ƒi

ITQDP IDQU

SCANIA AB -A- CAP GEMINI /RM p‚

e

C

xv UDUQ IDQI

TDQR FFFF

e qf MEDIOLANUM FFFF WILLIAMS FFFF

€„ UDUS FFFF

SONAE INDUSTRIA C ƒi PTDVH FFFF

IHIDSR HDTU

SCANIA AB -B- COLOPLAST B hu

e

C

p‚ IHVDI IDHQ

C

HDQT

e f PIRDHW PARIBAS

FFFF DJ E STOXX CNST P FFFF

IIDIR FFFF

SOPORCEL €„

±

± qf PHDWS HDHU IRWTDVP HDPI

SCHINDLER HOLD gr COLT TELECOM NE

±

IPDTP HDIP

PROVIDENT FIN qf

FFFF FFFF

±

IIDUQ IDRS

ƒi e

SSAB SW ST A FR C

p‚ QSDQS HDQI ± IRWQDUH HDWW

gr DASSAULT SYST./

e SCHINDLER HOLD

± PQ HDRQ

e RODAMCO NV xv

FFFF FFFF IHDW FFFF

ps e STORA ENSO -A- C

HDWP IDIH e s„ ± SSDS HDSR

SCHNEIDER ELECT p‚ FINMECCANICA

C

PHDVH IDHR

e SCHRODERS PLC qf

FFFF FFFF

± CONSOMMATION CYCLIQUE IHDWS HDQT

ps e STORA ENSO -R- C

SWDS IDPV e hi

IDQR FFFF s„ FRESENIUS MED C

e SEAT-PAGINE GIA

TVDRS FFFF

SEFIMEG N /RM p‚

C FFFF FFFF

PTDPV HDTT

ƒi e

C SVENSKA CELLULO C

PQTDT HDQV ƒi WDRQ HDTI

ACCOR /RM p‚ GAMBRO -A- ±

VDUW HDSP

e SECURICOR qf

C

VHDQ HDQU

e SIMCO N /RM p‚ FFFF FFFF

IUR FFFF

THYSSEN hi e e

± ±

WQDP HDQP xv RHDR HDUR

ADIDAS-SALOMON hi GETRONICS C

IRDRW HDVH

SECURITAS -B- ƒi

C

SDSV HDPU

SLOUGH ESTATES qf

FFFF FFFF

VDPP FFFF

ƒi e C

TRELLEBORG B C

PDSW IDIU hu QSDTR IDWP

ALITALIA s„ GN GREAT NORDIC

C

IIIU IDUT

e SGS GENEVA BR gr

IPUDU FFFF

e UNIBAIL /RM p‚

FFFF FFFF

± RPDV HDRU

UNION MINIERE fi e ±

PQDQS HDTR q‚ SVDUS FFFF

AUSTRIAN AIRLIN e„ INTRACOM R

QDTH FFFF

e qf

C SHANKS & MCEWAN

HDRQ PDQV

e UNIM s„

FFFF FFFF ±

QHDW HDIT

ps e

UPM-KYMMENE COR C

TPDSR HDVR xv FFFF FFFF

BANG & OLUFSEN hu e KON. PHILIPS EL

±

IPH HDVQ

e p‚

C SIDEL /RM WDUV HDSI

e VALLEHERMOSO iƒ

C FFFF FFFF

IQDUT HDHU

USINOR p‚

SDTU FFFF xy WDPU FFFF

BARRATT DEV PLC qf MERKANTILDATA

qf RDVH FFFF

± SDTV HDSQ

WOOLWICH PLC qf INVENSYS

FFFF FFFF SIDQV FFFF

VIOHALCO q‚ ± ± QDIP HDRW qf WDTV HDTQ

BEAZER GROUP qf e MISYS

p‚ PPH FFFF C

HDSW

e f DJ E STOXX FINS P PSIDTP SITA /RM

FFFF FFFF

± QHDVS HDIW

e„ e VOEST-ALPINE ST C

IDWR IDSU xy PDTR FFFF

BENETTON GROUP s„ NERA ASA

IUDQU FFFF

SKF -A- ƒi

C FFFF FFFF

HDSU

f DJ E STOXX BASI P IVTDWQ IIDTR FFFF xy QRDTQ FFFF

BERKELEY GROUP qf NETCOM ASA

C

IVDQR HDTQ

SKF -B- ƒi e C C

TDTT IDQW ps WRDRT IDHQ

BRITISH AIRWAYS qf NOKIA

C

PTDWH HDPS

ALIMENTATION ET BOISSON SOPHUS BEREND - hu e C PDPW HDTU ps FFFF FFFF

BRYANT GROUP PL qf NOKIA -K-

e C e

PRDHS QDRR

CHIMIE e STORK NV xv CODES PAYS ZONE EURO C ± SPDUS FFFF qf WDIQ HDIU qf TDPV HDPR

CHARGEURS RM p‚ ALLIED DOMECQ NYCOMED AMERSHA

THRDWT FFFF

e SULZER FRAT.SA1 gr e FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne C ± ± IPDUU HDWI p‚ WW I qf FFFF FFFF xv PRDWS PDWP AGA -A- ƒi CLUB MED. /RM ASSOCIATE BRIT OCE

±

IUDPS HDTT

SVEDALA ƒi e IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande C C C C IPDUU IDQU qf HDUQ PDIQ qf IRDRI HDQP s„ PDSR IDPH AGA -B- ƒi COATS VIYELLA BASS OLIVETTI

IPPQVDSW FFFF

e e hu LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche C C SVENDBORG -A- ± ± ISTDW HDUH qf WDWH PDHR e„ RTDPW HDII qf RDHV HDUR AIR LIQUIDE /RM p‚ COMPASS GRP BBAG OE BRAU-BE ROLLS ROYCE

C

UDHR HDTS

e e qf e FI : Finlande - BE : Belgique. ± ± ± T.I.GROUP PLC FFFF FFFF qf PDQT PDSP p‚ QTSDS IDPP p‚ TIS HDVI AKZO NOBEL xv COURTAULDS TEXT BONGRAIN /RM SAGEM

±

QTDUQ HDQR e e e xy e C ± ± ± RRDW HDQQ hi IVDRR HDVT e„ RUDVS HDHR hi QRIDI HDHQ

BASF AG hi DT.LUFTHANSA N BRAU-UNION TOMRA SYSTEMS SAP AG CODESPAYSHORSZONEEURO

e ±

WIDHS HDQU e e„ e C C C RQDS IDUS ƒi PHDWQ HDPV qf FFFF FFFF hi QWRDS HDWH

BAYER AG hi ELECTROLUX -B- CADBURY SCHWEPP VA TECHNOLOGIE SAP VZ CH : Suisse - NO : Norve`ge - DK : Danemark

e

± C C C ps IHDUP PDSS ± PHDVR HDVV qf VDSV PDSS hu QVDVU IDRH qf IHDPV IDQP

BOC GROUP PLC qf EMI GROUP CARLSBERG -B- VALMET SEMA GROUP GB : Grande-Bretagne - GR : Gre`ce - SE : Sue`de.

e e C C C ± UPDQS IDWV p‚ IDRP FFFF hu QUDUW IDHT QVPDVV HDIU hi UWDV IDUW CIBA SPEC CHEM gr EURO DISNEY /RM CARLSBERG AS -A f DJ E STOXX IND GO P SIEMENS AG LeMonde Job: WMQ0907--0020-0 WAS LMQ0907-20 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:11 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0565 Lcp: 700 CMYK

20 / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 FINANCES ET MARCHÉS

C SQDSH QSHDWR FFFF SIDPS UH UH RSWDIU FFFF UIDHS IPDVP IPDWH VRDTP HDTP IQ BIC...... SQDSH GROUPE PARTOUCHE ... SKIS ROSSIGNOL......

C C ± WH SWHDQT HDWH WI IQHDVH IQH VSPDUR HDTI IQSDRH ITQDIH ITTDSH IHWPDIU PDHV ITT BIS...... VWDPH GUILBERT...... SOCIETE GENERALE......

C C UTDRH SHIDIS FFFF UVDUH RUWDSH RVH QIRVDSW HDIH RVS ITHDSH ITIDIH IHSTDUS HDQU IUH B.N.P...... UTDRH GUYENNE GASCOGNE... SODEXHO ALLIANCE......

C C IUS IIRUDWP HDSP IVP PQR PQU ISSRDTP IDPV PQRDSH TQ TQ RIQDPS FFFF TSDIS VALEURS FRANC¸AISES BOLLORE ...... IURDIH HACHETTE FILI.ME...... SOGEPARC (FIN) ......

C ± ± QTSDSH PQWUDSP IDPP QTR PIIDSH PIQ IQWUDIW HDUI PIH PTDVW PTDUH IUSDIR HDUI PV BONGRAIN ...... QUH HAVAS ADVERTISIN ...... SOMMER-ALLIBERT......

C C ± PTUDRH IUSRDHQ HDRV PTQ ISH ISIDPH WWIDVI HDVH IRPDSH QUDWH QUDWI PRVDTU HDHQ QWDUS BOUYGUES ...... PTVDUH IMETAL ...... SOPHIA ......

C

± QPDIV PIIDHW IDTU QHDUH PHDHT PHDHQ IQIDQW HDIS IVDSH UHDPH UHDPH RTHDRV FFFF UHDWH b Lors de la première cotation du Crédit lyonnais, jeu- BOUYGUES OFFS...... QIDTS IMMEUBLES DE FCE ...... SPIR COMMUNIC. # ......

C C ± WDIS THDHP RDTW VDRT TSDVH TT RQPDWQ HDQH TVDWH USDQH UTDSH SHIDVI IDSW UW

di matin 8 juillet, le titre de la banque de Jean Peyrele- BULL#...... WDTH INFOGRAMES ENTER .... STRAFOR FACOM...... a

C ± TUDQS RRIDUW HDSP PTH PRDIS PQDSH ISRDIS PDTW PRDPH IVHDWH IVHDWH IIVTDTQ FFFF ITTDQH CANAL + ...... TU INGENICO ...... SUEZ LYON.DES EA ......

C vade a bondi de 23,53 % à 31,5 euros par rapport à son C ITQDUH IHUQDVH IDTV IRS PR PR ISUDRQ FFFF PRDTW PQSDIH PQSDUH ISRTDHW HDPT PPH CAP GEMINI ...... ITI INTERBAIL...... TF1 ......

C ± SRDTH QSVDIS PDQR RV QIH FFFF FFFF FFFF QPH IHVDQH IHV UHVDRQ HDPV IHWDPH

cours de privatisation de 25,50 euros. CARBONE LORRAINE..... SQDQS INTERTECHNIQUE...... TECHNIP......

C C

IQWDUH WITDQU HDSH IQQDIH TWDSH TWDSH RSSDVW FFFF TW QQDTV QRDPH PPRDQR IDSR QRDVH

b A l’ouverture de la séance, jeudi, le groupe de Thier- CARREFOUR ...... IQW ISIS ...... THOMSON-CSF......

C C ± WH SWHDQT IDTR WI VW VWDPH SVSDII HDPP VU IQI IQHDPH VSRDHT HDTI IPTDVH CASINO GUICHARD ...... VVDSS KLEPIERRE...... TOTAL FINA SA......

C ± SS QTHDUV HDRS SSDPH PRQDVH PRR ITHHDSR HDHV PQU IPUDUH FFFF FFFF FFFF IPT ry Desmarest Totalfina, cédait 0,31 % à 130,6 euros. Sa CASINO GUICH.ADP ...... SSDPS LABINAL...... UNIBAIL ......

C ± ± PQSDQH ISRQDRU HDUP PQH WIDPH WPDQH THSDRS IDPI WR SIDPS SI QQRDSR HDRW FFFF

proie, Elf Aquitaine, perdait 1,40 % à 176,40 euros. CASTORAMA DUB.(L...... PQU LAFARGE...... UNILOG ......

C C C

IHSDPH TWHDHU HDPW IHRDIH QS QSDSH PQPDVT IDRQ QSDIH IISDVH IITDVH UTTDIT HDVT IIQDTH

b Jeudi matin, l’action BNP s’échangeait en hausse de C.C.F...... IHRDWH LAGARDERE...... UNION ASSUR.FDAL ......

C ± ± IRWDIH WUVDHQ HDTH IRH TUDWS TUDVH RRRDUR HDPP TWDPH IQDUS IQDVR WHDUV HDTS IRDPH CEGID (LY) ...... ISH LAPEYRE ...... USINOR......

C ± FFFF FFFF FFFF UDPH RSDPS RSDRH PWUDVH HDQQ RRDSH UW UVDWS SIUDVV HDHT USDVH 0,46 % à 76,80 euros, tandis que le titre Société géné- CERUS...... UDHS LEBON (CIE)...... VALEO ......

C

± SP QRIDIH IDIU RTDIH PHV PHV IQTRDQW FFFF PHSDIH RSDIH RRDTS PWPDVV IRU

rale gagnait 1,16 % à 165,50 euros et que celui de Pari- CGIP ...... SIDRH LEGRAND ...... GPE VALFOND # ......

C ± SPDUS QRTDHP FFFF SHDQS IPH IPI UWQDUI HDVQ IIVDUH QSDUV QSDSH PQPDVT HDUV QTDHS

bas prenait 0,47 % à 107,70 euros. A ces cours, les nou- CHARGEURS...... SPDUS LEGRAND ADP ...... VALLOUREC...... C ± SQ QRUDTT HDUS SQ RHDSH RHDUH PTTDWU HDRW RHDVH PUDSH FFFF FFFF FFFF PUDRR CHRISTIAN DALLOZ ...... SQDRH LEGRIS INDUST...... VIA BANQUE ......

C C C

ISTDIH IHPQDWS HDHT ISW IIHDSH IIHDTH UPSDRW HDHW IIT VIDPH VPDPH SQWDPH IDPQ UW velles conditions de l’offre de la BNP sur la Société CHRISTIAN DIOR ...... IST LOCINDUS...... VIVENDI ......

C

± FFFF FFFF FFFF VH TSRDSH TSS RPWTDSP HDHV TIW IRDRH IRDPH WQDIS IDQW IQDUR

générale valorisaient l’action de cette dernière à CIC -ACTIONS A...... VQDQH L’OREAL ...... WORMS (EX.SOMEAL .....

C ± ± THDIH QWRDPQ HDTT SWDSH PVQDUH PVRDWH IVTVDVP HDRP PVW PISDSH PIQDSH IRHHDRU HDWQ PIUDRH CIMENTS FRANCAIS ...... THDSH LVMH MOET HEN...... ZODIAC EX.DT DIV ......

173,17 euros pour l’offre principale et à 168,96 euros ± WP THQDRV FFFF WIDSH ISWDVH ISW IHRPDWU HDSH ISPDPH CLARINS ...... WP MARINE WENDEL ......

± ± WW TRWDRH I IHI TDPT TDPS RI HDIT TDHS

pour l’offre subsidiaire (limitée à 30 % du capital). CLUB MEDITERRANE .... IHH METALEUROP ......

C ±

PSDUI ITVDTS HDHR PSDPI RHDSH RHDWH PTVDPW HDWW QWDTH

L’offre de la BNP sur l’action Paribas est valorisée à 119 CNP ASSURANCES ...... PSDUP MICHELIN......

± VVDIH SUUDWH FFFF VTDPH QQDWW QQDTI PPHDRU IDIP QS COFLEXIP...... VVDIH MONTUPET SA......

C IVHDQH IIVPDTW FFFF IVI IHDPQ IHDQS TUDVW IDIU IHDRP euros (en tenant compte d’un CVG dont la valeur théo- COLAS ...... IVHDQH MOULINEX ......

± IDVR IPDHU FFFF IDWQ ST SSDWH QTTDTV HDIV SHDRH

rique est estimée à 7,7 euros). COMPTOIR ENTREP...... IDVR NATEXIS......

C C Compen- RPDVS PVIDHV HDIP RRDSH PTDTH PTDVS IUTDIP HDWR PHDSH

CPR ...... RPDVH NEOPOST...... Pre´ce´dent Cours Cours % Var.

La branche principale de l’offre de la Société générale International sation ± ± f ITDPS IHTDSW QDPU ITDUS PPDTH PPDIH IRRDWU PDPI PRDPI

CRED.FON.FRANCE ...... ITDVH NORBERT DENTRES...... en ¤uros en ¤uros en francs veille

(1)

C ± QQDIH PIUDIP HDWH QRDIS PTDWV PUDPS IUVDUS IPTDWS sur Paribas valorise ce dernier à 112,80 euros, tandis CFF.(FERRAILLES) ...... QQDRH NORD-EST......

C C ±

QPDSW PIQDUV IDVR QQDSS TWDWH TWDVH RSUDVT HDIR UIDSH IQPDRH IQQDWH VUVDQQ IDIQ IPHDSH

que la branche subsidiaire le valorise à 110,34 euros. CREDIT LYONNAIS...... QP NORDON (NY)...... AMERICAN EXPRESS......

C C FFFF FFFF FFFF FFFF PPT PPV IRWSDSV HDVV PQPDWH SRDWS SUDIH QURDSS QDWI SRDQH CREDIT LYONNAIS...... PSDSH NRJ # ...... A.T.T. #......

b L’action Galeries Lafayette s’échangeait jeudi matin C ± SVDRH QVQDHV FFFF SS VDRU VDST STDIS IDHT VDQS IVDQW IUDTP IISDSV RDIW ITDTQ CS SIGNAUX(CSEE)...... SVDRH OLIPAR...... BARRICK GOLD #......

C

UT RWVDSQ FFFF VQDVH IHU IHVDSH UIIDUI IDRH IHSDSH PUDUS FFFF FFFF FFFF QIDWH en hausse de 0,71 % à 141 euros, après avoir grimpé de DAMART ...... UT PARIBAS...... CROWN CORK ORD.#.....

C C C

PSHDTH ITRQDVQ HDHR PTQ IPIDTH IPPDIH VHHDWP HDRI IIUDSH PQDWQ PR ISUDRQ HDPW PRDPH

4,4 % la veille. Le groupe va externaliser son informa- DANONE...... PSHDSH PATHE...... DE BEERS # ......

C C ± ITIDIH IHSTDUS HDST ITI RRDUR RS PWSDIV HDSV RH TUDSH TUDTS RRQDUS HDPP TSDIH DASSAULT-AVIATIO ...... ITP PECHINEY ACT ORD ...... DU PONT NEMOURS.....

C ± QSDQS PQIDVV HDQI QPDWW PTW PTW IUTRDSP FFFF FFFF QHDSH PWDTS IWRDRW PDUW QIDPI tique auprès d’IBM Global Services, ce qui représente DASSAULT SYSTEME...... QSDPR PENAUILLE POLY.C ...... ERICSSON # ......

C C ± SVDUH QVSDHS HDSI SV TRDSH TRDPS RPIDRS HDQW TS STDHS SUDIS QURDVV IDWT SPDTS

un contrat de 7 milliards de francs sur quinze ans. DE DIETRICH...... SVDRH PERNOD-RICARD...... FORD MOTOR # ......

C C C UVDIS SIPDTQ HDRS WPDVS ISSDSH ISU IHPWDVS HDWT ISQDSH IIIDWH IIS USRDQS PDUU IHPDTH DEVEAUX(LY)# ...... UUDVH PEUGEOT...... GENERAL ELECT. #......

C C FFFF FFFF FFFF IIDPT ITUDSH ITVDSH IIHSDPW HDTH ISV TWDIH TWDTS RSTDVU HDVH TIDUH DEV.R.N-P.CAL LI...... IIDSP PINAULT-PRINT.RE...... GENERAL MOTORS # .....

C C ± IPUDUH VQUDTT IDQS IQIDSH IHUDSH IHV UHVDRQ HDRU WV WDQT WDPS THDTV IDIV VDPW DEXIA FRANCE ...... IPT PLASTIC OMN.(LY) ...... HITACHI #......

C C

± SDTH QTDUQ QDWH SDRS VQDIS VPDRH SRHDSI HDWH VS IPW IQHDQH VSRDUI IDHI IIWDIH

RE`GLEMENT MENSUEL DMC (DOLLFUS MI)...... SDQW PRIMAGAZ...... I.B.M # ......

C ±

PU IUUDII FFFF PUDPH TTW TUH RQWRDWI HDIS TRHDSH TV TSDVH RQIDTP QDPR TP

______DYNACTION...... PU PROMODES...... ITO YOKADO #......

C C ± TVDSH RRWDQQ IDPT TVDTH IWS IWQ IPTT IDHQ IWVDIH IWDQS IWDTS IPVDWH IDSS IWDQS EIFFAGE ...... TUDTS PUBLICIS #...... MATSUSHITA #......

C C ± IUR IIRIDQU PDUR IRTDUH IUDIU IUDQH IIQDRV HDUT IUDSH QWDHI RH PTPDQV PDSR QWDSS ELF AQUITAINE ...... IUVDWH REMY COINTREAU...... MC DONALD’S #......

ti hs V t svvi„ Cours releve´sa` 10 h 15

C C ± QW PSSDVP HDVR QVDSH RRDRH RRDVV PWRDQW IDHV RR UIDWS UQ RUVDVS IDRT TUDSH ERAMET ...... QWDQQ RENAULT ...... MERCK AND CO # ......

C C ±

IQPDSH VTWDIR HDQV IRT URDTH URDIS RVTDQW HDTH USDSH TDVH TDWH RSDPT IDRU TDUI ERIDANIA BEGHIN...... IQP REXEL...... MITSUBISHI CORP...... viquid—tion X PQ juillet

C C ± QIP PHRTDSW HDTS QIS IUDVH IUDTT IISDVR HDUW IUDTH WW IHHDSH TSWDPR IDSP WRDWH ESSILOR INTL ...... QIH RHODIA ...... MOBIL CORPORAT.#......

C C QIWDSH PHWSDUV QDWH QQRDWH RUDQH RUDQQ QIHDRT HDHT RQ IQWDPH FFFF FFFF FFFF IQI ESSILOR INTL.ADP...... QHUDSH RHONE POULENC A...... MORGAN J.P. # ......

C ± UUDTS SHWDQS HDHT VH IIV IIV UURDHQ FFFF IIVDSH IPDTU IPDWH VRDTP IDVP IQDPU ESSO...... UUDUH ROCHEFORTAISE CO ..... NIPP. MEATPACKER......

Compen- ± TIV RHSQDVI FFFF SUH PDVS PDVS IVDTW FFFF PDWH QWDRV QUDRU PRSDUW SDHW QWDUP

Pre´ce´dent Cours Cours % Var. EURAFRANCE...... TIV ROCHETTE (LA) ...... PHILIP MORRIS # ......

sation France C ± f ± IDRI WDPS HDUH IDQT STDUH STDPH QTVDTS HDVV SPDRH VR VRDIH SSIDTT HDIP VQDSH

en ¤uros en ¤uros en francs veille EURO DISNEY...... IDRP ROYAL CANIN...... PROCTER GAMBLE ......

(1)

C ± IDRI WDPS FFFF IDRW IVQH IVIHDSH IIVUTDIH IDHU IVSH IQDWS IR WIDVQ HDQT IRDPV EUROTUNNEL...... IDRI RUE IMPERIALE (L...... SEGA ENTERPRISES ......

C ± FFFF FFFF FFFF ISIDTH SQDIH SQDSS QSIDPT HDVS RUDHI QTDHI QTDHI PQTDPI FFFF QUDHW TI SVDTH QVRDQW QDWQ SVDQS B.N.P. (T.P)...... ISPDPH FAURECIA ...... SADE (NY) ...... SCHLUMBERGER #......

C C ± ± IRPDIH WQPDII PDTH IRHDSH IIVDIH IPH UVUDIS IDTI IIQDIH TPH TIS RHQRDIR HDVI SWR IHU IHW UIRDWW IDVU IHIDQH CR.LYONNAIS(TP) ...... IRSDWH FIMALAC SA...... SAGEM SA...... SONY CORP. #......

C ± QVHDPH PRWQDWS HDRU QWQDSH IW FFFF FFFF FFFF IWDHS ITPDPH ITPDTH IHTTDSW HDPS ISTDPH RENAULT (T.P.)...... QVP FINEXTEL...... SAINT-GOBAIN......

C ± IVHDSH IIVR HDPV IVQDWH UH UIDQH RTUDUH IDVT UH VP VP SQUDVV FFFF VRDUH SAINT GOBAIN(T.P...... IVI FIVES-LILLE...... SALVEPAR (NY) ......

C C C

ISI WWHDSH IDVW IRWDSH IQTDSH IQU VWVDTT HDQU IQW RHDTH RI PTVDWR HDWW QVDIH

THOMSON S.A (T.P ...... IRVDPH FONC.LYON.# ...... SANOFI SYNTHELAB...... ABRE´VIATIONS

C C ± PQTDPH ISRWDQU HDPI PRQ UQDHS UQDVS RVRDRP IDIH USDHS TR TQDQH RISDPP IDHW TTDWH

ACCOR ...... PQSDUH FRANCE TELECOM...... SAUPIQUET (NS) ......

B = Bordeaux; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille; Ny = Nancy; Ns = Nantes.

C C C PHDWH IQUDIH HDRV PP UHI UHW RTSHDUR IDIR TUV SSDVH ST QTUDQR HDQT SRDWH AEROSPATIALE MAT ...... PHDVH FROMAGERIES BEL...... SCHNEIDER ELECTR......

C C

± RTDQI QHQDUU HDHW RUDPH IRH IRP WQIDRT IDRQ IPWDSH RVDWH RVDTS QIWDIP HDSI RWDIH AGF ...... RTDPU GALERIES LAFAYET ...... SCOR...... SYMBOLES

C ± ± IUDHS IIIDVR HDVI IUDII USDVH USDWH RWUDVU HDIQ UUDWH UVDSH USDIH RWPDTP RDQQ TWDQH

AIR FRANCE GPE N ...... IUDIW GASCOGNE...... S.E.B...... 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; a coupon

C ± ± ISUDSH IHQQDIQ HDQP ISIDRH TTDUH TTDVH RQVDIV HDIS TTDRH SVDTH SVDSH QVQDUQ HDIU SVDWS

AIR LIQUIDE ...... ISV GAUMONT #...... SEITA...... de´tache´; b droit de´tache´; # contrat d’animation ; o = offert ;

C ± IQSDTH VVWDRV IDSQ IQPDIH SHDVH SPDSH QRRDQV QDQS SQDVS WDUI WDUI TQDTW FFFF WDUH

ALCATEL ...... IQUDUH GAZ ET EAUX ...... b SELECTIBANQUE...... d = demande´; x offre re´duite ; y demande re´duite; d cours pre´ce´dent.

C ±

QPDUH PIRDSH HDVS PWDWP IIPDSH IIPDUH UQWDPT HDIV IIPDSH QVDQH FFFF FFFF FFFF QV

ALSTOM...... QPDWV GECINA...... SFIM...... `

C C ± DERNIERE COLONNE RM (1) : PSP ITSQDHI HDRH PRU ST SSDWS QTUDHI HDHW SRDPH RRDPH RS PWSDIV IDVI RR ALTRAN TECHNO. #...... PSI GEOPHYSIQUE ...... SGE......

± ± ± IHPDSH TUPDQT HDPW WV PVDQH PUDWS IVQDQR IDPR PSDPH IPI IPHDSH UWHDRQ HDRI IPH ATOS CA...... IHPDVH GRANDVISION ...... SIDEL...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : montant du

C ± ± IPTDVH VQIDUS HDUI IIVDIH IQP IQH VSPDUR IDSP IQRDPH ISH IRWDSH WVHDTT HDQQ ISPDWH AXA...... IPSDWH GROUPE ANDRE S.A ...... SILIC CA ...... coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement dernier coupon ;

C C ± IQQDSH VUSDUH IDQQ IQQDWH PRDQV PRDRH ITHDHS HDHV PPDPH VH VHDPH SPTDHV HDPS VQDPH BAIL INVESTIS...... IQSDQH GR.ZANNIER (LY) ...... SIMCO...... Jeudi date´ vendredi : compensation ; Vendredi date´ samedi : nominal.

± FFFF FFFF FFFF IHRDWH WUDSH WU TQTDPV HDSI IIH PPH PPH IRRQDII FFFF PPTDSH BAZAR HOT. VILLE ...... IHW GROUPE GTM ...... S.I.T.A ......

C ± QWTDVS QDVP FFFF FFFF FFFF QVDWH PSSDIU HDSP SU QUQDWH FFFF GUILLEMOT #...... THDSH DAPTA-MALLIN.... MANITOU # ...... DISTRIBORG G.....

C ± ± PDIH QDHQ SIDWS QRHDUU FFFF SPDHS QRIDRQ HDPW UIDSH RTWDHI HDUH

GUYANOR ACTI .... HDQP SECOND GROUPE J.C.D ...... MANUTAN INTE .. EMIN-LEYDIER..... RWIDWU FFFF IRSDRH WSQDUT FFFF IHP TTWDHV FFFF QHDIT IWUDVR FFFF NOUVEAU HF COMPANY...... US DAUPHIN OTA .....d MARC ORIAN...... d FLAMMARION S...

C ± QPIDRP QDIT QWDVH PTIDHU FFFF SPDWH QRU HDIW IS WVDQW FFFF RW ______d d HIGH CO...... DECAN GROUPE... MARIONNAUD P . GRAVOGRAPH......

C ± ±

PVHDUS PDRT UV SIIDTS FFFF QHDUH PHIDQV HDWU PQDVH ISTDIP HDRP

´ HOLOGRAM IND .. RPDVH ´ DU PAREIL AU...... MECATHERM #.... GPE GUILLIN ...... ± QTDHV FFFF QTDWH PRPDHS HDPU QQDRW PIWDTV FFFF ISDWS IHRDTQ FFFF

MARCHE IGE + XAO...... SDSH MARCHE ENTRELEC CB ...... MGI COUTIER...... JEANJEAN # ...... d

C C ± ± STDUR WDRW WS TPQDIT HDSQ IPSDSH VPQDPQ HDIT PWDSH IWQDSI IDUH ILOG # ...... VDTS ENTREPRISE I...... MICHEL THIER .... HBS TECHNOLO ..

C ± ± QIDRW HDPI RSDVH QHHDRQ IDPU IPDSH VIDWW QDVS IRWDRH WVH FFFF

IMECOM GROUP .. RDVH ETAM DEVELOP.... NAF-NAF #...... HOT.REG.PARI .....d

wi‚g‚ihs U t svvi„

ti hs V t svvi„

C C ± IIRDUW IDRS IHWDSH UIVDPU RDPW PUDRR IUWDWW HDPP IPW VRTDIV FFFF INFONIE...... IUDSH EUROPEENNE C ... PHYTO-LIERAC .... HUREL DUBOIS....d

± ± IQRDIR TDTP RT QHIDUR RDIU UI RTSDUQ FFFF IIV UURDHQ FFFF

INFOTEL #...... PHDRS EUROP.EXTINC..... POCHET...... d IDI...... d

 le™tionF

ne se Cours releve´sa` 17 h 35 Une se´lection. Cours releve´sa` 10 h 15

C ISTDUU FFFF RVDRH QIUDRV FFFF TQ RIQDPS HDVH PIDWR IRQDWP FFFF LEXIBOOK #...... PQDWH EXEL INDUSTR.....d RADIALL #...... IMV TECHNOLO...d

± ± ± ± SPDRV IDPQ QR PPQDHQ IDIT SU QUQDWH HDVU PTDUH IUSDIR HDHU JOLIEZ-REGOL...... V EXPAND S.A...... RALLYE(CATHI ..... INTER PARFUM....

Cours Cours % Var. Cours Cours % Var. C IDWU UDIR IRHDTH WPPDPV FFFF RPDSH PUVDUV FFFF RHDWU PTVDUS FFFF

JOLIEZ-REGOL...... HDQH FACTOREM...... d REYNOLDS...... IPO (NS) # ...... d

Valeurs f en ¤uros en francs veille Valeurs f en ¤uros en francs veille

C ± ± TPDWU IDHQ IWDPI IPTDHI HDPI PQDIS ISIDVS HDTS PH IQIDIW FFFF LACIE GROUP...... WDTH FAIVELEY # ...... RUBIS #...... LABO.PHARMYG...d

± ± VQDWT IDSR IU IIIDSI PDHU TH QWQDSU FFFF SDUQ QUDSW FFFF IPIDWH UWWDTI FFFF WW TRWDRH FFFF ADL PARTNER...... IPDVH MEDIDEP #...... ADA...... FINACOR...... d SABATE SA # ...... d M.B.ELECTRON....d

± ± ± WIDVQ PDHQ FFFF FFFF FFFF WIDRH SWWDSR HDSR VSDWS STQDVH FFFF TWDTH RSTDSS QDUQ VWDRH SVTDRQ FFFF AB SOFT...... IR MILLE AMIS #...... AIGLE # ...... FINATIS(EX.L ...... d SEGUIN MOREA... NSC GPE (NY) ...... d

C C ISRDIS FFFF TDTV RQDVP FFFF URDVS RWHDWV HDPH ITS IHVPDQQ FFFF IPWDWH VSPDHW HDQI RSDPU PWTDWS FFFF ALPHAMEDIA...... PQDSH MONDIAL PECH ... ALGECO #...... FININFO...... d SIDERGIE...... NOCIBE...... d

C C C ± ± ± QHDIU IDHV VDSH SSDUT RDVP VPDWS SRRDIP HDHT RIDIH PTWDTH IDWT PUDQH IUWDHV HDSS IPPDIH VHHDWP HDHV ALPHA MOS ...... RDTH NATUREX...... APRIL S.A.#( ...... FLO (GROUPE) ..... SIPAREX (LY)...... ONET #......

C ± WVQDWR FFFF SVDSH QVQDUQ PDTQ TR RIWDVI HDPQ RR PVVDTP FFFF PPDSH IRUDSW FFFF ISDRV IHIDSR FFFF ALTAMIR & CI...... ISH OLITEC ...... ARKOPHARMA # .. FOCAL (GROUP .... SOCAMEL-RESC ...d ORGASYNTH ......

± ± ± FFFF FFFF IWS IPUWDIP FFFF WRDSH TIWDVV HDRP SQ QRUDTT IDTU RVDUS QIWDUV HDSI RW QPIDRP FFFF APPLIGENE ON .... FFFF OMNICOM...... ASSUR.BQ.POP..... FRAIKIN 2#...... SOPRA #...... PARIS EXPO...... d

± ± ± ± VDSQ VDRS HDWH SDWH QDPQ PVDIH IVRDQP IDRH RPDWS PVIDUQ HDHU WDSP TPDRS FFFF PHDQH IQQDIT FFFF ASTRA ...... IDQH OXIS INTL RG...... ASSYSTEM #...... GAUTIER FRAN .... SPORT ELEC S...... d PAUL PREDAUL....d

C C ± ± ± UPDPP IDHI IVDVH IPQDQP IDHS IVHDIH IIVIDQV HDSH IDPV VDRH FFFF ITDVH IIHDPH IDPH WDQS TIDQQ QDPI ATN...... IIDHI PERFECT TECH..... BENETEAU CA# .... GEL 2000...... d STALLERGENES ... PIER IMPORT......

C C ± RHHDIQ RDPU UDSI RWDPT HDIQ UDQS RVDPI FFFF PRDSI ITHDUV FFFF QW PSSDVP RDRI PIDUH IRPDQR FFFF AVENIR TELEC...... TI PHONE SYS.NE..... BISC. GARDEI...... d GENERALE LOC ....d STEF-TFE # ...... PISC. DESJOY ...... d

C C ± ± RVPDIQ P ITDWH IIHDVT FFFF TP RHTDTW HDTS UH RSWDIU PDHR PDRH ISDUR FFFF PSDIH ITRDTS IDSU BELVEDERE...... UQDSH PICOGIGA...... BOIRON (LY)# ...... GEODIS #...... SUPERVOX (B)...... d PLAST.VAL LO......

C WVDQW HDTU UQDWH RVRDUS FFFF QQ PITDRU FFFF IDQI VDSW FFFF TIDUS RHSDHS FFFF QHDTH PHHDUP FFFF BIODOME #...... IS PROSODIE ...... BOISSET (LY)...... d G.E.P PASQUI ...... d SYLEA...... d REGIONAL AIR .....d

C C ± ± ± PVPDUP RDPP PW IWHDPQ IDTW WU TQTDPV PDTS PTDTH IURDRV HDWQ IQDPT VTDWV FFFF QRDVH PPVDPU HDVR BVRP EX DT S...... RQDIH PROLOGUE SOF.... BOIZEL CHANO ... GFI INDUSTRI...... TOUPARGEL (L ....d SECHE ENVIRO.....

C C ± ± ± SSDIH SDSI RDPH PUDSS RDSS IUDIH IIPDIU HDSW TQDIH RIQDWI HDTQ IHPDWH TURDWV PDVH TH QWQDSU FFFF CAC SYSTEMES .... VDRH QUANTEL ...... BONDUELLE ...... GFI INFORMAT .... TRANSICIEL # ...... SERVICES ET ...... d

C C ± IHSDTI HDQI RPDHI PUSDSU HDHP TDQS RIDTS FFFF TUDWS RRSDUP FFFF RHDUH PTTDWU HDQS PVDWH IVWDSU FFFF CEREP ...... ITDIH R2I SANTE ...... BOURGEOIS (L.....d GO SPORT...... d TRIGANO...... SICAL...... d

C ± ± RDQQ PDWR RP PUSDSH IDTP SPDIH QRIDUS FFFF IWDSH IPUDWI FFFF IIP UQRDTU HDPU SHDQH QPWDWS FFFF CHEMUNEX #...... HDTT RADOUX INTL ...... BRICE...... GPRI FINANCI...... d UBI SOFT ENT ..... SMOBY (LY) #...... d

± ± ± ± PWVDRT IDHW PPDVT IRWDWS RDUS RVDIH QISDSP IDVR SHHQ QPVIUDSQ FFFF IWDWS IQHDVT HDPS IIHDIH UPPDPI FFFF COIL...... RSDSH RECIF #...... BRICORAMA #...... GRAND MARNIE ..d VIEL ET CIE...... SODICE EXP.( ...... d

C ± ± IQHDPI QDTR IVDRQ IPHDVW PDWT IHPDWH TURDWV HDSV SPDWH QRU FFFF UT RWVDSQ FFFF SIDUS QQWDRT FFFF CRYO INTERAC .... IWDVS REPONSE #...... BRIOCHE PASQ .... GROUPE BOURB ..d VILMOR.CLAUS.... SOFIBUS...... d

C ± PTPDHS UDWU TDVH RRDTI FFFF SR QSRDPP FFFF IUDRS IIRDRT QDHT SI QQRDSR FFFF RV QIRDVT FFFF CYBER PRES.P...... QWDWS REGINA RUBEN.... SOLERI...... d GUERBET S.A...... VIRBAC ...... d SOGEPAG(PARC ...d

± ± ± ± ± UWDQU HDRW PQDWW ISUDQT HDHR QIDPH PHRDTT HDWS QT PQTDIR HDSS VUDTH SURDTP HDIU TP RHTDTW FFFF CYRANO # ...... IPDIH SAVEURS DE F ...... CDA-CIE DES...... GUY DEGRENNE .. WALTER # ...... SOLVING # ...... d

C ± ± ± IHRDWS SDVV IIDIH UPDVI QDRV RR PVVDTP HDUW SPDWS QRUDQQ IDHS IPHDUH UWIDUR FFFF UDVV SIDTW FFFF DESK # ...... IT SILICOMP # ...... CEGEDIM # ...... GUYOMARC H N .. AFE ...... d S.T. DUPONT......

C ± ± ± FFFF FFFF IQWDSH WISDHT HDQT WRDSH TIWDVV HDSQ IHPDIH TTWDUQ IDQS QWDIH PSTDRV FFFF QUDVU PRVDRI IDQV DESK BS 98 ...... FFFF SERP RECYCLA ..... CERG-FINANCE.... HERMES INTL ...... AFIBEL ...... d STEDIM # ......

± ± ± SSDHQ HDIP RH PTPDQV RDQI QH IWTDUW FFFF IHQDQH TUUDTH HDTU QTDWH PRPDHS FFFF PI IQUDUS FFFF DMS # ...... VDQW SOI TEC SILI ...... CGBI ...... d HYPARLO #(LY...... AIRFEU#(NS)...... d SURCOUF # ...... d

RUDST FFFF PQ ISHDVU FFFF TDWS RSDSW FFFF QI PHQDQS FFFF QI PHQDQS FFFF VR SSI FFFF DURAND ALLIZ.... UDPS STACI #...... CLAYEUX (LY)...... d I.C.C.#...... d ALAIN MANOUK ..d SYLIS # ......

C C ± IDSW RDII USQDHR HDUT RDWW RPDSH PUVDUV FFFF RT QHIDUR QDWQ UPDWS RUVDSP FFFF SI QQRDSR FFFF DURAN DUBOI..... IIRDVH STELAX ...... CNIM CA# ...... IMMOB.BATIBA .... BQUE TARNEAU...d TEAMLOG #...... d

± ± ± IIHDVT PDVU IUDHV IIPDHR RDSV SQ QRUDTT FFFF IHDIH TTDPS FFFF VUDVH SUSDWQ FFFF RPDIH PUTDIT HDPI EFFIK #...... ITDWH SYNELEC #...... COFITEM-COFI ....d IMS(INT.META ..... C.A.GIRONDE...... d THERMADOR GP..

C ± ± PHTDTQ PDQI P IQDIP RDUT TSDSH RPWDTS FFFF RRDPH PVWDWQ IDUV QWDRH PSVDRS FFFF IPDUS VQDTQ FFFF ESKER ...... QIDSH LA TETE D.L...... CIE FIN.ST-H...... d INFO REALITE ...... C.A.LOIRE/H...... d THERMOCOMPACd

C C ± RSSDPQ PDPI PTDRW IUQDUT QDTU ISH WVQDWR HDTU SDHQ QPDWW FFFF TIDIH RHHDUW FFFF IHHDSH TSWDPR FFFF EUROFINS SCI...... TWDRH THERMATECH I.... C.A. PARIS I...... INT. COMPUTE.....d C.A. MIDI CC...... d UNION FIN.FR .....

C C C ± ± ± TRDPV P IIP UQRDTU QDUV RVDVH QPHDII HDHP IPW VRTDIV HDUU SRDIS QSSDPH HDHW ST QTUDQR HDHW EURO.CARGO S .... WDVH TITUS INTERA ...... C.A.ILLE & V...... JET MULTIMED .... C.A. SOMME C ..... VRANKEN MONO.

C ± QQSDVS TDWI FFFF FFFF FFFF RWDSH QPRDUH FFFF WT TPWDUP IDSQ SQDPH QRVDWU FFFF QWDWW PTPDQP FFFF EUROPSTAT #...... SIDPH TITUS INTER...... C.A.LOIRE AT...... d LATECOERE # ...... CR.AG.SUD RH.....d VULCANIC # ...... d

C ± ± ± VSDPU PDQT PT IUHDSS PDRR RWDHW QPPDHI FFFF IIPDSH UQUDWS PDIU RS PWSDIV IDSQ FABMASTER # ...... IQ TRANSGENE # ...... C.A.MORBIHAN.... L.D.C...... CIDER SANTE ......

C ± ± QHIDUR UDRR IPDVH VQDWT FFFF USDSH RWSDPS HDIQ TDTS RQDTP HDUT VRDSH SSRDPV FFFF FI SYSTEM #...... RT TR SERVICES...... C.A.DU NORD#..... LECTRA SYST...... CODETOUR...... d ......

± ± ± SSDUT RDVP TDPV RIDIW HDIT TQDRS RITDPH FFFF RPDRH PUVDIQ FFFF IPDRH VIDQR HDRH FLOREANE MED... VDSH V CON TELEC...... C.A. OISE CC ...... d LEON BRUXELL ....d COFIDUR # ......

C C QSRDPP FFFF TDPH RHDTU IDTR VWDWS SWHDHQ FFFF PIDUS IRPDTU HDWQ QRDHS PPQDQS FFFF GENERIX # ...... SR WESTERN TELE .... C.A.PAS CAL ...... LOUIS DREYFU..... CORA INDUSTR ...d ......

C C WSDII IDUS UUDWH SIHDWW FFFF IVDRH IPHDUH RDSS ITP IHTPDTS FFFF GENESYS # ...... IRDSH ...... C.A.TOULOUSE.....d LVL MEDICAL ...... DELACHAUX S...... d ......

C ± PUUDRU RDTR SUDPH QUSDPI FFFF PHQ IQQIDSW IDSS QUDSH PRSDWV FFFF GENSET...... RPDQH ...... CRCAM TOUR.P ...d M6-METROPOLE .. DELMON INDUS..d ......

C ISUDQT FFFF RQDWH PVUDWU FFFF PDIS IRDIH HDRU ITDVH IIHDPH FFFF GROUPE D # ...... PQDWW ...... CROMETAL ...... d MEDASYS DIGI..... DIGIGRAM # ......

´ ´ IITTDTW HUGHU IVSDRV IPITDTU HUGHU IWRDRI IPUSDPS HSGHU REVENU-VERT ...... IUUDVT ACTILION EQUILIBRE C *..... KALEIS EQUILIBRE D......

´ ´ ´ ´ ´ ´ IPHDSH HTGHU IVIDWP IIWQDQP HUGHU IVIDTW IIWIDVI HSGHU Minitel : SEVEA ...... IVDQU ACTILION EQUILIBRE D * .... KALEı¨SSERENITE C......

´ ´ IIITDQI HUGHU IUHDIV ´ ´ ´ PHSHQDRR HUGHU IUVDPI IITVDWV HSGHU

SICAV 3616 CDC TRESOR (1,29 F/mn) SYNTHESIS ...... QIPSDUQ ACTILION PEA EQUILIBRE *. KALEIS SERENITE D ......

IUIDRI IIPRDQV HUGHU

QVQDHV HUGHU PQDVH ISTDIP HUGHU

UNIVERS ACTIONS ...... SVDRH ACTILION PRUDENCE C *.... LATITUDE C ......

PHVUHDSP HSGHU

FONSICAV C ...... QIVIDTW

IIHPDIR HUGHU ´ ITVDHP IVRDII IPHUDTV HVGHU IQSDWV HUGHU

MONE ASSOCIATIONS...... ACTILION PRUDENCE D * ... PHDUQ

´ ˆ LATITUDE D...... PHSSPDWU HTGHU

MUTUAL. DEPOTS SIC. C ..... QIQQDPV WUDIS TQUDPT HUGHU IWVDSV IQHPDTH HVGHU TUVDSP HUGHU

FCP UNIVAR C ...... LION ACTION EURO ...... OBLITYS D...... IHQDRR WR TITDTH HUGHU IIWPDRH HVGHU IVIDUV ´ PVPDWI HUGHU Sicav en ligne : UNIVAR D...... LION PEA EURO...... PLENITUDE D PEA ...... RQDIQ

QWDRR PSVDUI HUGHU IRUQSDUS HUGHU 08 36 68 09 00 (2,23 F/mn) UNIVERS-OBLIGATIONS ...... POSTE GESTION D...... PPRTDRS

 le™tionF

ne se ` RPWRHDIQ HUGHU

´ POSTE PREMIERE SI...... TSRTDIV RQQ HUGHU

ECUR. ACT. FUT.D PEA...... TTDHI Fonds communs de placements

` PSSTQRDIP HUGHU

´ POSTE PREMIERE 1 AN...... QVWUIDIU RIDHU PTWDRH HTGHU IWSRDRW HIGHU

ECUR. CAPITALISATION C.... INDOCAM VAL. RESTR...... PWUDWT

IRRDII HTGHU

PIDWU ` SRUHTDVV HUGHU

Cours de cloˆ ture le 7 juillet ´ CM EURO PEA...... POSTE PREMIERE 2-3...... VQRHDHI IQSHWDQT VVTISDSW HSGHU PWIDUU HSGHU

ECUR. EXPANSION C...... MASTER ACTIONS ...... RRDRV

QSDII PQHDQI HTGHU

SPSTDUI HUGHU

´ ´ CM FRANCE ACTIONS ...... REVENUS TRIMESTR. D ...... VHIDQV UQTDVT RVQQDRV HTGHU

IVV HSGHU

ECUR. GEOVALEURS C...... MASTER OBLIGATIONS ...... PVDTT

IUVDHW HTGHU

PUDIS ´ IIHWDQS HUGHU

´ CM MID. ACT. FRANCE...... THESORA C ...... ITWDIP SPDQP QRQDPH HUGHU

IQSDUP HTGHU

Valeurs unitaires e Date ECUR. INVESTIS. D PEA...... OPTALIS DYNAMIQ. C ...... PHDTW

PQUVDVW HTGHU QTPDTT ´ WSSDWW HUGHU

E´metteurs f ´ ´ CM MONDE ACTIONS...... THESORA D...... IRSDUR PHVDPV IQTTDPQ HTGHU

IQPDIV HTGHU

¤uros francsee cours EC. MONET.C/10 30/11/98...... OPTALIS DYNAMIQ. D...... PHDIS

TVPDVS HTGHU

IHRDIH ´

PVRHUIDRQ HUGHU

´ ´ CM OBLIG. LONG TERME.... TRESORYS C...... RQQHTDRI IPQPDRV HTGHU IVUDVW ´ IPTDQR HTGHU

EC. MONET.D/10 30/11/98...... OPTALIS EQUILIB. C ...... IWDPT

PWDWW IWTDUP HTGHU

PQUIDSS HUGHU

AGIPI ´ ´ CM OPTION DYNAM...... SOLSTICE D...... QTIDSR QQSDPT HUGHU SIDII ´ IPHDSH HTGHU

ECUR. TRESORERIE C...... OPTALIS EQUILIB. D...... IVDQU ´ QPVDIV HTGHU

´ ´ CM OPTION EQUIL...... SHDHQ RTDUI QHTDRH HUGHU

IPPDSQ HTGHU

ECUR. TRESORERIE D ...... OPTALIS EXPANSION C ...... IVDTV

IUQDSH HUGHU

AGIPI AMBITION (AXA) ...... PTDRS WWIDPP HTGHU

´ CM OBLIG. COURT TERME .. ISIDII SG ASSET MANAGEMENT PVVDVV IVWRDWQ HUGHU

IPPDHI HTGHU

ECUR. TRIMESTRIEL D...... OPTALIS EXPANSION D...... IVDTH

IVIDWT HUGHU

AGIPI ACTIONS (AXA)...... PUDUR PHRHDRP HTGHU

´ CM OBLIG. MOYEN TERME . QIIDHT Serveur vocal : IVVDVS HTGHU

PVDUW ´ ´ ´ IIQDHW HTGHU

EPARCOURT-SICAV D...... OPTALIS SERENITE C...... IUDPR

IHVQDWU HTGHU

´ CM OBLIG. QUATRE...... ITSDPS 08 36 68 36 62 (2,23 F/mn) IQWWUDHI HUGHU PIQQDVQ ´ ´ ´ IHSDTU HTGHU

3615 BNP GEOPTIM C ...... OPTALIS SERENITE D ...... ITDII

IHTHDIT HUGHU

´ ITIDTP IPSQHDVI HUGHU

IWIHDQI Fonds communs de placements CADENCE 1 D...... SPIDVI HTGHU

GEOPTIM D...... PACTE SOL. LOGEM...... UWDSS

ITHDHR IHRWDUW HUGHU

QQPH HUGHU

SHTDIQ ´ CADENCE 2 D...... IUDVP IITDVW HTGHU

SQTDTR HTGHU

HORIZON C...... PACTE VERT T. MONDE...... VIDVI CM OPTION MODERATION .

UUUDSI HUGHU

BNP ACTIONS EURO...... IIVDSQ

IHQUDSW HUGHU

´ ´ ISVDIV IHHDQT HUGHU

PREVOYANCE ECUR. D...... ISDQH CADENCE 3 D......

IHQHDIV HUGHU

BNP ACTIONS FRANCE...... ISUDHS

QQSDTS HUGHU LCF E. DE ROTHSCHILD BANQUE INTEROBLIG C ...... SIDIU

TVVDIH HUGHU

BNP ACT. MIDCAP EURO..... IHRDWH CIC BANQUES ´ UVDRW SIRDVT HUGHU

TSHDIV HSGHU

ASIE 2000...... WWDIP INTERSELECTION FR. D......

PQVDHS HUGHU

BNP ACT. MIDCAP FR...... QTDPW CRE´DIT AGRICOLE ´ ´

IPHIDQW HUGHU

´ IVQDIS PIVPHDIS HSGHU QQPTDRT SELECT DEFENSIF C...... PPIDUV HUGHU

FRANCIC...... QQDVI SAINT-HONORE CAPITAL ....

IIWPDHI HUGHU

BNP ACTIONS MONDE...... IVIDUP 08 36 68 56 55 (2,23 F/mn) ´

ISVSDQV HUGHU

´ ´ PRIDTW RTTDWI HSGHU UIDIV SELECT DYNAMIQUE C ...... IWVDQH HUGHU

FRANCIC PIERRE...... QHDPQ ST-HONORE MAR. EMER. ....

IPRRDRP HUGHU

BNP ACTIONS PEA EURO..... IVWDUI ´ ´ IHWIDSI HUGHU

´ ITTDRH PWWDPS HUGHU RSDTP ´ UHVDPR HSGHU ´ IHUDWU SELECT EQUILIBRE 2...... QHHDQH HUGHU

´ ATOUT AMERIQUE ...... EUROPE REGIONS...... RSDUV ST-HONORE PACIFIQUE ...... IWIDSR HUGHU

BNP EP. PATRIMOINE...... PWDPH ´ ITHDPR IHSIDII HUGHU IQIDSP HUGHU

PHDHS ´ ´ PIIWDRT HSGHU

´ ATOUT ASIE...... ST-HONORE VIE SANTE ...... QPQDII SELECT PEA 3...... PIPDVT HUGHU

BNP EPARGNE RETRAITE .... QPDRS

RQHDPT PVPPDQP HUGHU PHVPDVT HUGHU

´ ATOUT CROISSANCE...... QIUDSQ CIC PARIS SG FRANCE OPPORT. C...... ISHQSDWV HTGHU

BNP MONE COURT TERME . PPWPDPP

RHRDRW PTSQDPV HUGHU PHHIDVS HUGHU

QHSDIV SG FRANCE OPPORT. D ......

´ ATOUT FONCIER...... LEGAL & GENERAL BANK SUHWDQP HTGHU

BNP MONETAIRE C...... VUHDQV

RVSDQQ QIVQDST HUGHU

IPVQDQI HUGHU

ATOUT FRANCE EUROPE ..... IWSDTR SOGENFRANCE C......

IIHRDWT HUGHU

´ ASSOCIC ...... ITVDRS SPSSDPH HTGHU

BNP MONETAIRE D ...... VHIDIS

RQVDVP PVUVDRU HUGHU

QIIDIW HUGHU

ATOUT FRANCE MONDE...... RUDRR SOGENFRANCE D......

THVDWW HUGHU

AURECIC...... WPDVR ´ IWIWDWW HUGHU

´ PWPDUH VPWRIDVW HTGHU

BNP MONE PLACEMENT C.. IPTRRDRI SECURITAUX ......

IWRDQU IPURDWV HUGHU

TUUDVU HUGHU

ATOUT FUTUR C ...... SOGEOBLIG C...... IHQDQR

PHUDSR HUGHU

CICAMONDE...... QIDTR ´ IRHQDUS HUGHU

´ PIR USVIQDTI HTGHU

BNP MONE PLACEMENT D.. IISSUDUI STRATEGIE IND. EUROPE ....

IIVPDQT HUGHU

IVHDPS ´ QHSDQS HUGHU

ATOUT FUTUR D...... SOGEPARGNE D...... RTDSS

SHHDVW HUGHU

CONVERTICIC...... UTDQT ´

PIQTDWV HUGHU

´ ´ ´ QPSDUV IITRHDPP HTGHU

BNP MONE SECURITE ...... IUURDSR STRATEGIE RENDEMENT ....

QPHDWS PIHSDPW HUGHU

ITPRDHV HUGHU

COEXIS ...... SOGEPEA EUROPE...... PRUDSW

PPHRDRI HUGHU

´ ´ ECOCIC...... QQTDHT WQUWSUDVQ HTGHU

BNP MONE TRESORIE ...... IRPWWHDUS ` RPPDTR PUUPDQR HUGHU

RRSDIQ HUGHU

DIEZE ...... SOGINTER C...... TUDVT

SIUVDIW HUGHU

EPARCIC ...... UVWDRI

IHWUDVV HUGHU

BNP OBLIG. CT ...... ITUDQU Sicav Info Poste :

QTVPDQS HUGHU

EURODYN...... STIDQU

WTVTDUV HUGHU

MENSUELCIC...... IRUTDUR Fonds communs de placements

PPUDSS HUGHU

BNP OBLIG. LT...... QRDTW 08 36 68 50 10 (2,23 F/mn)

UUSDWQ HTGHU

INDICIA EUROLAND...... IIVDPW

RQVSDVT HUGHU

TTVDTP ´ IIIDQP HTGHU

OBLICIC MONDIAL...... DECLIC ACTIONS EURO...... ITDWU

IIWQDTR HUGHU

IVIDWU ´ IVQDTH HUGHU

BNP OBLIG. MONDE...... PUDWW

PUHWDIH HTGHU

INDICIA FRANCE...... RIQ AMPLITUDE AMERIQUE C ...

IIUIDSR HUGHU

´ IUVDTH ´

QPQDSV HTGHU

OBLICIC ReGIONS ...... DECLIC ACTIONS FRANC ..... RWDQQ

WQRDHV HUGHU

IRPDRH ´ IVIDWT HUGHU

BNP OBLIG. MT C...... PUDUR

ITPIDPT HUGHU

INDOCAM CONVERT. C...... PRUDIT AMPLITUDE AMERIQUE D...

ITQDTT HTGHU

PRDWS ´ PURDQW HTGHU

RENTACIC...... DECLIC ACTIONS INTER...... RIDVQ

IQSDSV VVWDQS HUGHU

PRHDTU HUGHU

BNP OBLIG. MT D...... QTDTW IRQQDPU HUGHU

INDOCAM CONVERT. D ...... PIVDSH AMPLITUDE EUROPE C......

PQVVDVH HUGHU

QTRDIU ´ QSHDIS HTGHU

SECURICIC...... DECLIC BOURSE PEA ...... SQDQV

ITVDQH IIHQDWV HUGHU

PQSDHW HUGHU

BNP OBLIG. REVENUS ...... QSDVR IQSITDPT HTGHU

INDOCAM EUR. NOUV...... PHTHDSR AMPLITUDE EUROPE D ......

PISVDVP HUGHU

QPWDII ´ ´ IHTDPU HTGHU

SECURICIC D ...... DECLIC BOURSE EQUILIBRE ITDPH IUHDRQ IIIUDWS HUGHU ITRQDQU HUGHU

BNP OBLIG. SPREADS...... PSHDSQ IPPUDST HUGHU IVUDIR AMPLITUDE MONDE C......

INDOCAM HOR. EUR. C ...... ´ IISDHS HTGHU

´ DECLIC OBLIG. EUROPE...... IUDSR IVQRDVS IPHQSDVQ HUGHU PPWDRW ISHSDQT HUGHU

IHVQDRR HUGHU

BNP OBLIG. TRESOR...... INDOCAM HOR. EUR. D...... ITSDIU AMPLITUDE MONDE D ......

´ IQHDWW HTGHU

DECLIC PEA EUROPE ...... IWDWU

IQTDHS VWPDRQ HUGHU PQDRV ISRDHP HUGHU

IHPIDSP HUGHU

BNP SECT. IMMOBILIER ...... INDOCAM MULTI OBLIG...... ISSDUQ AMPLITUDE PACIFIQUE C ...

´ RRHDHP HTGHU

DECLIC SOGENFR. TEMPO .. TUDHV

PQDIR ISIDUW HUGHU PUIDUH HSGHU

INDOCAM ORIENT C...... RIDRP AMPLITUDE PACIFIQUE D...

SWWPDRQ HUGHU

www.cdc-assetmanagement.com LION 20000 C/3 11/06/99 ...... WIQDSR ´ ...... RRDQI PWHDTS HUGHU PRPDQI HSGHU

INDOCAM ORIENT D ...... QTDWR ELANCIEL FRANCE D PEA....

SRTSDUT HUGHU

LION 20000 D/3 11/06/99 ...... VQQDPS ´ ...... IIRDPV URWDTQ HUGHU IITHDSV HUGHU INDOCAM UNIJAPON...... IUTDWQ ELANCIEL EURO D PEA......

IIHRDPR HUGHU

SICAV 5000 ...... ITVDQR ´ ...... QIDVS PHVDWP HUGHU PHVRDVW HUGHU

INDOCAM STR. 5-7 C ...... QIUDVR EMERGENCE E.POST.D PEA.

IVWQDTV HUGHU

SLIVAFRANCE ...... PVVDTW ......

IPQIDWS HUGHU

IVUDVI ´ IHUDVV UHUDTS HTGHU IRPUDHQ HUGHU LIVRET B. INV.D PEA...... INDOCAM STR. 5-7 D...... PIUDSS GEOBILYS C ......

PSTDRI HUGHU

´ SLIVARENTE ...... QWDHW ...... PVRVDTP HSGHU

RQRDPU ´ TSVDQP HTGHU ´ IHHDQT IHPSSDUT HTGHU NORD SUD DEVELOP. C...... MONEDYN ...... ISTQDRV GEOBILYS D......

IIPHDUH HUGHU

´ SLIVINTER ...... IUHDVS ...... QUHDHT PRPUDRQ HUGHU

IPSDVI HUGHU ´ IWDIV IPSPWDWT HVGHU

NORD SUD DEVELOP. D ...... MONE.J C ...... IWIHDIV INTENSYS C......

SHQWDQW HUGHU

TRILION...... UTVDPS

IIPDIU HUGHU ´ IUDIH IISWUDIP HVGHU MONE.J D...... IUTUDWU INTENSYS D......

MULTI-PROMOTEURS CCBP-CDC

PPWDHS ISHPDRU HSGHU THTDWT HUGHU OBLIFUTUR C...... WPDSQ Fonds communs de placements KALEı¨S DYNAMISME C...... LE´GENDE

RWDVT QPUDHT HTGHU PHIDPR IQPHDHS HUGHU PPSDVQ IRVIDQS HSGHU SQWDUW HUGHU PATRIMOINE RETRAITE C.... OBLIFUTUR D ...... VPDPW ACTILION DYNAMIQUE C * . KALEIS DYNAMISME D ...... e Hors frais. ee A titre indicatif. * Part div. par 10 au 5/5/99.

´ QHIDQS HTGHU PIUDTP IRPUDRW HUGHU IWVDHQ IPWVDWW HUGHU IWUDRV IPWSDQV HSGHU PATRIMOINE RETRAITE D ... RSDWR ORACTION ...... ACTILION DYNAMIQUE D *. KALEı¨SEQUILIBRE C...... LeMonde Job: WMQ0907--0021-0 WAS LMQ0907-21 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:37 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0566 Lcp: 700 CMYK

21 AUJOURD’HUI LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999

TOUR DE FRANCE 1999 let, la 4e étape entre Laval et Blois b LE PELOTON a établi un nouveau moyenne. b LE PRÉCÉDENT RECORD L’Italien Mario Cipollini, qui ne sera (194,5 km). b LE MAILLOT JAUNE est record sur le Tour en bouclant l’étape datait de 1993, quand le Belge Johan pas conservé par son équipe (Saeco) toujours l’Estonien Jaan Kirsipuu, qui à une moyenne de 50,355 km/h, pre- Bruyneel avait parcouru 158 kilo- au terme de la saison, a pris sa re- compte 16 s d’avance sur l’Australien nant de vitesse les organisateurs, qui mètres entre Evreux et Amiens à vanche en gagnant, mercredi 7 juil- Stuart O’Grady (Crédit agricole). n’avaient pas prévu une telle 49,417 km/h. Sur les routes plates des bords de Loire, le peloton affole la pendule En bouclant les 194 km entre Laval et Blois à 50,355 km/h, les coureurs ont établi un nouveau record de vitesse sur le Tour de France. Même les organisateurs, qui augmentent depuis trois ans les fourchettes horaires, ont été pris de court BLOIS (Loir-et-Cher) menaient d’Evreux à Amiens à les quelques vieux sages qui se sou- porteurs, le Toscan est allé cueillir sa adjoint du Tour, met pourtant un compté 5 min 40 d’avance. Mais de notre envoyé spécial 49,417 km/h de moyenne. Un pelo- viennent encore que le Tour dure première victoire dans cette édition grand soin à peaufiner ses four- comment résister à une meute ainsi Au milieu du XIXe siècle, la France ton entier vient donc de pulvériser trois semaines. « Ce peloton est inca- et son 9e succès individuel dans le chettes horaires. « J’ai en archive les déchaînée ? Les deux hommes ont se dotait du chemin de fer. A la performance de ce fort rouleur pable de se discipliner, constatait Tour de France, égalant dans les ta- moyennes des étapes du Tour de ces prolongé leurs efforts jusqu’à expi- l’époque, les détracteurs de ce nou- qui avait terminé en solitaire, après Thierry Bourguignon (BigMat-Au- blettes son compatriote Fausto Cop- dernières années avec les conditions ration, comme l’avaient fait la veille veau moyen de transport estimaient s’être échappé avec plusieurs ber). Il n’a aucune solidarité. » Si loin pi. météo de l’époque, explique-t-il. deux autres inconscients, apparte- que le corps de l’homme ne suppor- compagnons. encore des Champs-Elysées, la Quand nous avons décidé du par- nant d’ailleurs aux deux mêmes for- terait pas des vitesses supérieures à horde s’est donc offert une furieuse « DE PLUS EN PLUS VITE » cours, j’essaye de retrouver une confi- mations, que le peloton avait gardés 50 kilomètres à l’heure. Un siècle et EMBALLEMENT COLLECTIF partie de manivelles. Les specta- Derrière le « train rouge » de la guration approchante et je calcule en- à portée de fusil pour les occire en- demi plus tard, un peloton à vapeur Durant près de quatre heures ce teurs, massés une nouvelle fois en Saeco et son gominé chef de lo- suite une hypothèse haute, moyenne suite. A Blois, au Snack-bar de vient porter un nouveau coup à mercredi 7 juillet, 177 bonshommes grand nombre dans le fossé, ont eu comotive, le peloton a franchi la et basse. » l’Avenue, à quelques centaines de cette théorie. Mercredi 7 juillet, ont godillé dans les temps du record le droit au spectacle décoiffant d’un ligne au sprint, à 16 h 22. Puis les « Depuis trois ans, j’ai dû augmen- mètres de l’arrivée, on a ouvert la entre Laval et Blois, les coureurs du de l’heure de l’Italien Francesco Mo- TGV sur roulement à billes. 177 coureurs se sont égaillés vers ter de 1 ou 2 km/h mes estimations télévision à cet instant. « Ils re- Tour de France ont parcouru, à bi- ser, le premier à franchir la barre des « Quatre grosses équipes, Mapei, Ca- leurs voitures respectives avec une pour tenir compte du fait que le pelo- passent des images d’hier », s’est cyclette, 194,5 kilomètres à 50 km dans l’heure, en 1984, sur la sino, Deutsche Telekom et Crédit agri- égale célérité. A 16 h 50, ceux qui ton va de plus en plus vite », poursuit écrié un client en contemplant cette 50,355 km/h de moyenne. Sans piste de Mexico, le premier égale- cole, voulaient que cette étape arrive n’étaient pas sur le podium protoco- l’ancien coureur. Cette fois, les cou- redite. montrer à l’arrivée le moindre ment à s’adonner au cyclisme scien- au sprint, expliquait Bernard Quil- laire s’étaient déjà changés et repar- reurs ont pris sa science nettement La veille et l’avant-veille, le Belge symptôme de maladie ou même de tifique. Sur son « Espada », son vé- fen, directeur sportif de Cofidis. Ils taient vers leur hôtel. Dans leurs cal- en défaut. Et la moyenne aurait sans Tom Steels s’était imposé au sprint. fatigue. On n’arrête pas le progrès. lo-épée qui tranchait l’air, l’Espagnol ont tout fait pour que cela roule. » culs prévisionnels les plus doute été plus impressionnante en- Ce fut cette fois au tour de Mario Avec un léger vent dans le dos, le Miguel Indurain n’allait pas plus vite Sans doute ces formations ont-elles optimistes, les organisateurs avaient core si le peloton n’avait fini l’étape Cipollini. L’Allemand Erik Zabel, Tour de France vient donc d’établir que ce contingent d’excités lors de laissé trop d’énergie dans cette ca- prévu une arrivée à 16 h 54. A ce avec le vent de face : les 2e et deuxième de cette 4e étape, devrait un nouveau record sur les intermi- ses contre-la-montre victorieux valcade. Dans le dernier kilomètre, moment-là, le parking réservé aux 3e heures de course avaient été cou- bientôt avoir sa chance. Ces trois nables et plates lignes droites des dans la Grande Boucle, sur des dis- Giuseppe Calcaterra, Mario Scirea équipes près de l’arrivée était déjà rues à près de 52 km/h. hommes écument les dernières bords de Loire. La précédente tances pourtant trois fois moindres. et Gian Matteo Fagnini, les trois vide. Malgré cette infernale galopade, lignes droites depuis une éternité. marque datait de 1993, où le Belge Un peloton roule plus vite qu’un boosters de Mario Cipollini (Saeco), Cette quatrième étape a été cou- deux hommes ont trouvé le moyen Sur le Tour du renouveau, les po- Johan Bruyneel, alors chez ONCE, homme seul : l’axiome est connu. ont alors pu bâtir une rampe de lan- verte 4 km/h plus vite que les meil- de s’extraire du peloton. Anthony diums ont des goûts de déjà vu. aujourd’hui directeur sportif d’US Mais cet emballement collectif a cement pour le maestro du grand leures estimations du livre de route. Morin (Française des jeux) et Gian- Postal, avait parcouru les 158 km qui surpris jusqu’aux intéressés et agacé plateau. Ainsi conduit en chaise à Laurent Bezault, le directeur sportif paolo Mondini (Cantina Tollo) ont Benoît Hopquin

Usage de corticoïdes décelé chez un coureur

Selon le quotidien L’Equipe, le Laboratoire national de dépistage du La croisade antidopage d’Alain Djouad-Guibert, « coursier » isolé par son milieu dopage (LNDD) de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), qui procède, BLOIS (Loir-et-Cher) sur un certain nombre d’événements, de susci- « J’ai aussi entendu Michel Gros, l’un des di- à titre expérimental, à la recherche de corticoïdes dans les échantil- de notre envoyé spécial ter une dynamique. » recteurs sportifs de Festina, déclarer qu’il ne lons d’urines provenant du 86e Tour de France, a découvert un cas po- Alain Djouad-Guibert est coureur. Coureur Signe des temps et de l’effet révélateur faut plus parler de dopage, poursuit-il. Avec de sitif, décelé lors du prologue. Selon les règles de l’Union cycliste inter- cycliste s’entend. Il évolue en catégorie ama- qu’a pu avoir l’affaire Festina : Alain Djouad- telles attitudes, ça va stagner. Bien sûr qu’il nationale (UCI), le coureur incriminé aura le droit de demander une teurs, les Elite 2 comme on les appelle. Agé de Guibert valsait, mercredi, d’un média à faut continuer à en parler. » Parler ne va tou- contre-expertise qui, si elle confirme le premier résultat, provoquerait vingt-deux ans, il est licencié à Orléans (Loi- l’autre. « J’ai déjà fait une dizaine d’entretiens. tefois pas sans risque. Dans le peloton pro- son déclassement sauf en cas de justification médicale. Jusqu’à ret). Mercredi 7 juillet, il se trouvait le matin C’est bien. Cela prouve que des gens dont le fessionnel, Christophe Bassons commence à présent, les corticoïdes n’étaient pas recherchés. La mise au point, par à Laval (Mayenne) et à Blois (Loir-et-Cher) discours n’était pas forcément entendu jus- en ressentir les effets, avec les premières le LNDD, d’un processus infaillible a accéléré le mouvement. Mais en fin d’après-midi, les villes de départ et qu’alors, comme le sont aussi Christophe Bas- pressions et menaces. Jacques de Ceaurriz, responsable du LNDD, estime que « les coureurs d’arrivée de la quatrième étape du Tour de sons ou Antoine Vayer, sont désormais sur le de- Pour Alain Djouad-Guibert, on est passé à repérés ne sont pas déclarés positifs », le but étant de les « forcer à décla- France. La veille, déjà, il avait fait le trajet vant de la scène », savourait-il. l’étape suivante : habitué aux insultes – «il rer leur prise de corticoïdes, à éviter leur auto-médication, à protéger leur entre Nantes (Loire-Atlantique) et Laval. n’y a pas une course où ça ne soit pas le santé ». Un avis qui n’est pas partagé par l’UCI. Marc Van Devyverde, Alain Djouad-Guibert n’était pas là pour LE SOUTIEN ANONYME D’UN PRO cas » –, il a aussi été agressé physiquement. responsable pour l’UCI des contrôles sur le Tour, a démenti au Monde, voir les « pros » ni pour quêter auprès d’eux Chez les coureurs et les directeurs sportifs, C’était lors du Tour de Loire-Atlantique, les 11 jeudi matin, cette annonce d’un contrôle positif. des autographes. Présent au sein de la cara- l’accueil a certes été « assez bon dans l’en- et 12 juin. Et son agresseur appartenait à la vane des suiveurs, à l’invitation du quotidien semble », mais la dynamique recherchée par formation Jean Floc’h Mantes. « Daniel Baal, L’Humanité, il était là avec un but : faire l’association orléanaise n’est cependant pas le président de la Fédération française de cy- connaître l’Association de lutte contre le do- encore au rendez-vous. « Les coureurs en ont clisme, m’a dit qu’il y aurait des suites à cette La perspective du chômage page, dont il a été l’un des trois créateurs voi- marre qu’on leur parle de ça », reconnaît affaire », indique le jeune coureur orléanais. là deux ans et qui a pour ambition d’informer Alain Djouad-Guibert, qui, rejetant « toute De ses quelques heures passées sur le Tour et de prévenir les jeunes sportifs, pas seule- volonté de polémique, de jugement », consi- de France, Alain Djouad-Guibert ressort stimule Mario Cipollini ment dans le domaine du cyclisme. dère malgré tout que « ce n’est pas être très quand même avec un sentiment de malaise. « Nous cherchons à prendre des contacts, pro ». « L’œuf est en train de pourrir au fond de la co- BLOIS (Loir-et-Cher) can, le docteur Michele Ferrari, éventuellement trouver des partenaires hu- Sur les cent trente-cinq professionnels quille, lâche-t-il. J’ai peur que rien n’avance. Il de notre envoyé spécial l’un et l’autre mis en examen par mains et financiers, parce que notre associa- français, « il y en a encore trop peu qui ont pris ne faut pas que l’on dise que tout est reparti, « Je suis comme une vieille voi- un juge de Bologne pour « distri- tion, c’est deux autres personnes en plus de moi ouvertement position contre le dopage. Ce sont qu’il n’y a plus de dopage. Le dopage reste. » ture, la Saeco me met au garage. » bution de médicaments dangereux – Michel Charles-Henri et Marc Manzano –, et pourtant eux qui ont le pouvoir », déplore le Mais il veut y croire : « C’est un problème de Pour un homme qui se dit « démo- pour la santé ». ce n’est pas toujours évident, explique Alain jeune coureur, qui ajoute qu’« un pro fait mentalité. Le plus dur, c’est de changer les ralisé », Mario Cipollini affichait Dans un sport qui hisse la souf- Djouad-Guibert. Il nous faudrait une structure quand même partie de notre association, mais comportements. » mercredi 7 juillet sur la ligne d’ar- france au rang d’une vertu, la dou- plus stable, avec un permanent. Cela nous per- il veut garder l’anonymat », alors que chez les rivée à Blois (Loir-et-Cher), un leur au niveau d’un symbole, Ma- mettrait de décoller, de pouvoir être présents amateurs « nous n’avons aucun adhérent ». Philippe Le Cœur sourire étonnant. Peut-être fallait- rio Cipollini cultive l’audace de il voir dans ce large sourire une fa- l’iconoclaste qui ose mettre pied à çon de conjurer un sort qui, ces terre dès qu’une route s’élève, au dernières semaines, semble seul prétexte que la montagne s’acharner contre le bellâtre à la n’est pas son terrain de plaisir. mèche rebelle. Ou plus simple- C’est ainsi que Mario Cipollini, qui ment convenait-il de noter la sa- dispute cette année son septième tisfaction de ce coureur de 32 ans, Tour de France, ne s’est fixé qu’un auteur en dix ans de professionna- objectif avant son départ : le ter- lisme de 142 victoires, dont miner enfin ! Promesse qui n’en- 9 étapes dans le Tour de France. gage que ceux qui l’écoutent, mais Toujours est-il que Mario, surtout pas Mario, qui la répète comme tout un chacun l’appelle, a chaque année. de l’humour et, si des soucis l’ac- cablent, il ne perd pas pour autant DIMENSION HUMAINE son sens de la repartie. « Mainte- Avec cet art de la dérision, cette nant que je suis au chômage, je capacité à dédramatiser les situa- cherche des sponsors. Gagner ce tions les plus tendues, ce coursier sprint, c’est bon pour ma pub », a-t- qui se fait surnommer le « Roi il lancé sous forme de boutade, Lion », en référence à sa crinière une fois la ligne d’arrivée franchie. particulièrement fournie, donne Remercié par son employeur Sae- une dimension humaine à ce sport co quelques jours avant le départ menacé d’étouffement, tant celui- du Tour, « visité » par les brigades ci serait porté à se recroqueviller de la NAS (la brigade des stups pour faire face à la tempête. italienne) mardi 29 juin à son do- Pourtant, quand il s’agit d’abor- micile dans les enquêtes sur le do- der les sujets qui fâchent, Mario page, le Toscan entame l’ultime Cipollini n’échappe pas à la langue ligne droite de sa carrière. de bois. Comme la plupart des « C’est douloureux pour moi », coureurs, il ne nie rien des réalités dit-il. Douloureux de voir sa for- du dopage, des dégâts de l’EPO. mation éclater après ce Tour, ses Mais il n’en dit rien, ou pas grand- gregari (équipiers « domes- chose. tiques ») se disperser au hasard « Il Magnifico », l’autre surnom des équipes. Mais, pour les poli- de Mario, a probablement décro- ciers, Mario ne trouve rien à re- ché mercredi à Blois l’un de ses dire. « Ils font leur travail. C’est derniers sprints victorieux sur le normal. » D’ailleurs, ils n’ont rien Tour de France. Mais, dernier trouvé de compromettant dans coup publicitaire, il s’est annoncé ses armoires à pharmacie, sinon aux championnats du monde... sur quelques médicaments destinés à piste (dans l’éprouvante discipline PASCAL KOVARIK/AFP PASCAL sa fille. Mario ne le jure pas, mais de la poursuite individuelle) en il l’affirme avec candeur. Faut-il le septembre à Berlin et se verrait Record homologué avec vent favorable parcourir l’étape. Cela n’aurait pas manqué de raviver des soupçons croire ? Lui qui fut un patient du bien aux Jeux olympiques de Syd- sur le potentiel athlétique étonnant des coureurs actuels, si le vent docteur Francesco Conconi et qui, ney en l’an 2000. Le peloton du Tour de France n’a pas musardé entre Laval et Blois. favorable au sens de la course n’avait aidé les coureurs. Qui passent récemment encore, consultait le Malgré la distance respectable (plus de 190 km), il a établi un nou- si vite, désormais, que les sponsors s’affichent maintenant sur le bas cabinet de son compatriote tos- Yves Bordenave veau record de vitesse, avec une moyenne supérieure à 50 km/h pour du dos ! LeMonde Job: WMQ0907--0022-0 WAS LMQ0907-22 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:09 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0567 Lcp: 700 CMYK

22 / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 AUJOURD’HUI - TOUR DE FRANCE

LAVAL • BLOIS BONNEVAL • AMIENS jeudi 8 JUILLET 5e étape ¥ 233,5 km mercredi 7 JUILLET 4e étape ¥ 194,5 km Athlétisme : 4 3 (11 h 40) h (11 record du mile

222 m La Houssoye La

158 m Luchy 111 m 135 m 122 m 130 m

126 m Magny-en-Vexin

129 m

La Bourdinière La

Richebourg Coulombs

77 m

Limay Chartres

4 Plachy-Buyon (1 609 m) pour

BONNEVAL AMIENS

orat 0 km13,5 20,5 58 80 106 126 154 187,5 233,5km EURE-ET-LOIR YVELINES V.-O. OISE SOMME aine le Marocain Hicham AMIENS • MAUBEUGE vendredi 9 JUILLET 6e étape ¥ 171,5 km ont-la-Ronce El Guerrouj

UN AN après avoir amélioré le

euillé-Pont-Pierre

eslay-du-M nzain

151 m

L Beaum 114 m 119 m 77 m record du monde du 1 500 m, à

80 m

96 m

N

Château-Renault

Château-la-Vallière

O M 45 m

61 m

43 m 39 m

IS

Le Lude Le

A

Saint-Loup-du-D La Flèche La Louailles 4 Rome, Hicham El Guerrouj a à

V nouveau profité de la piste ita- (13 h 40) h (13 150 m

138 m Landrecies 113 m

140 m

Wassigny

Bavay

Fresnoy-le-Grand LA

83 m BLO 93 m

75 m Lesdins 80 m

Saint-Quentin lienne, mercredi 7 juillet, pour

Marquaix Cappy 58 m

31 m Péronne

0 km16 29 46,5 60,5 83 100 118 129,5 146 173,5 194,5 km Corbie s’adjuger le record du mile AMIENS MAYENNE SARTHEINDRE-ET-LOIRE LOIR-ET-CHER MAUBEUGE (1 609 m). Le Marocain a réalisé un 0 km14 35 47,5 60,5 84,5 101 115 135 171,5 km temps de 3 min 43 s 12 soit 1 s 27 CATÉGORIE DU COL SPRINT RAVITAILLEMENT CHRONOMÉTRAGE SOMME AISNE NORD de mieux que l’ancien record éta- bli par l’Algérien Noureddine Morceli (3 min 44 s 39), en sep- Dans le vaste Nord, la course tembre 1993, à Rieti (Italie). «Ce Jack Lang tel la Pythie record était programmé, a déclaré Hicham El Guerrouj. Au Maroc, je pourra vérifier le théorème de Chapatte A BLOIS, sa ville, Jack Lang at- cause de recherche de produits do- me suis beaucoup entraîné, avec tendait les coureurs. Le visage lisse, pants. Holtz se reprit in extremis mon équipe, avec mon lièvre. Je suis le cheveu de jais, les tempes légère- d’un joli « Je sais pas pourquoi je venu ici très motivé, très concen- ment grisonnantes d’où descend, m’excuse d’ailleurs », qui en disait tré ». Agé de 24 ans, il compte Le commentateur avait une formule pour évaluer les chances d’une échappée c’est nouveau, une paire de pattes long sur la difficulté à se débarras- améliorer tous les records jus- assez fines qui ser des vieux réflexes. « Tchipo » qu’au 5 000 m et nourrit de S’IL EST BIEN une catégorie de coureurs qui ver- de leur sort, une fois assurée de leur piètre position donnent un répondit qu’il n’avait rien à grandes ambitions pour les Jeux ront leurs chances de victoire s’accroître si le cy- au classement général ; à profiter de cette prise de nouveau look craindre, et on passa à autre chose. olympiques de Sydney (Australie) clisme s’attache vraiment à se refaire une (bonne) conscience pour creuser un écart encore plus gros et à l’ensemble. La parole à Jack Lang. L’ex-mi- en 2000. santé, c’est bien celle des spécialistes de l’échappée à le maintenir en fonction de l’allure du peloton Costume noir, nistre remercia d’abord, comme il La soirée a été aussi marquée au long cours. L’étape Amiens-Maubeuge, vendredi communiquée par l’ardoisier. chemise se doit, la Société du Tour de par la performance de l’Américain Nous en arrivons ainsi au problème logique, quasi blanche à col France. Puis, averti de la moyenne Maurice Greene sur 100 m, qui ANALYSE mathématique. Vous avez trente minutes pour le ré- ouvert, il a as- record réalisée par les coureurs, il s’est montré au sommet de sa «Les « Un peloton, dans le final soudre et répondre à deux questions. L’usage d’une sisté à la céré- fait appel à la mythologie : forme pour s’imposer en 9 s 85, calculatrice est autorisé. monie du podium, où il fit la dieux, lance-t-il, ont été favorables. 3e temps de l’année, à 6/100 du re- d’une étape, reprend 1 minute connaissance du vainqueur de En particulier Eole, celui du vent, qui cord du monde qu’il avait réalisé aux coureurs de tête « CHAPATTE DE VELOURS » l’étape, l’Italien Mario Cipollini. Un a conduit jusqu’ici les coureurs à une le mois dernier à Athènes (9 s 79). par tranche de 10 kilomètres » Sachant qu’un coureur du Tour de France 1999 est autre play-boy, mais moins distin- vitesse d’enfer. » Diable ! Le Français Jean Galfione, lui, a capable de rouler seul à 41 km/h de moyenne là où il gué, le « beau Mario ». Ayant dit, il s’éclipsa, tel la Py- échoué après trois essais à 5,80 m. faisait du 45 km/h en 1998 ; sachant que le peloton Une caméra de France 2 révéla thie, laissant ses auditeurs per- a Michael Johnson a déclaré 9 juillet, sera une occasion de faire l’état des lieux. peut rouler à 49 km/h dans le final là où il filait à en effet que le champion transalpin plexes. En appeler à l’intervention forfait pour la réunion de Char- Elle permettra également de vérifier la pertinence 54 km/h à la belle époque ; sachant que l’étape de- roule avec, devant les yeux, dès des habitants de l’Olympe, voire léty qui aura lieu le 21 juillet, à Pa- du calcul de probabilité auquel chacun se livre pour vrait se courir à une allure assez lente (la moyenne qu’il baisse la tête (ce qui arrive pis, celle de Pluton, par les temps ris. Le recordman du monde du trouver le nom du vainqueur de ce type d’épreuve. la plus basse prévue par les organisateurs est de souvent chez un coureur), une qui courent, sur le Tour de France, 200 m (19 s 32) préfère retourner Voici quelles en sont les données : 42 km/h et convient à peu près à la situation) ; sa- photo en tenue légère de Pamela cela prête illico à interprétation. au Texas pour s’entraîner. Il s’ali- Soit le peloton du Tour de France 1999, appelé chant que le kilométrage du jour est de 171,5 et que Anderson, l’héroïne du feuilleton Surtout le jour où le peloton signe gnera sur 400 m les Mondiaux de « Tour du renouveau ». Multiplier par les 1 013 kilo- jusqu’à la côte de Cappy (km 35), où les attaques « Alerte à Malibu », collée sur la une moyenne jamais atteinte de- Séville, qui se disputeront du 20 au mètres déjà effectués, les chutes et ecchymoses des pourraient bien décider de l’échappée du jour, la potence de son guidon. Cela lui puis les origines : 50,355 km/h sur 29 août, et compte améliorer le re- uns, la lassitude musculaire des autres. Diviser le moyenne horaire sera supérieure à 50 km/h, cal- donne, paraît-il, du cœur à l’ou- les 194,5 km séparant Laval de cord de Butch Reynolds (43 s 29). tout par la constante de la dérive cardiaque (baisse culez le temps minimal qu’il faudra prendre au pelo- vrage. Blois. Un parcours dont le point a DOPAGE : les marathoniens des possibilités en fréquence maximale due à la fa- ton à l’endroit du sprint intermédiaire de Landrecies Jack Lang serra la main du culminant n’excédait pas 151 m, russe Viktor Zhdanov et sud- tigue, soit cinq pulsations par minute) présente chez (km 135), situé à 36,5 kilomètres de l’arrivée, pour « campionissimo ». On l’entendit certes, et avec l’aide d’un petit vent africain Mohloli Mahlala ont été tous les concurrents. Soustraire 1 point à l’hémato- arriver très fatigué mais victorieux et vérifiez le murmurer un sobre « bravo ! ». Il dans le dos, mais tout de même, ça contrôlés positifs, respective- crite de chacun des engagés après une semaine de théorème de Robert Chapatte, ancien coureur de faisait avec conscience son devoir allait drôlement vite. En tout cas, ment à l’éphédrine, un stimulant, course. Attention : ne pas tenir compte des résultats talent (dit « Chapatte de velours ») devenu com- d’hôte du Tour, bien que personne ceux qui espéraient que ce « Tour à et au norandrosterone, un sté- UCI, qui ne sont pas communiqués dans le détail. mentateur télé de légende, aujourd’hui disparu, qui n’ignorait qu’il avait à ce moment- l’eau claire » ferait baisser les roïde anabolisant, à l’issue du Ma- Soit l’équipe du leader, Casino, qui va juste se démontre que « un peloton, dans le final d’une étape, là l’esprit ailleurs, tourné vers moyennes devront revoir leurs rathon des Camarades (89,9 km contenter de contrôler ses adversaires directs et ac- reprend 1 minute aux échappés par tranche de 10 kilo- Bruxelles, où sa candidature à l’un analyses. entre les villes de Durban et Pie- corder des bons de sortie à quelques aventuriers mètres ». des deux postes de commissaire Mais enfin, qu’avait donc bien termaritzburg), couru le 16 juin, a inoffensifs. Retenir qu’une grosse partie du peloton Vous ne tiendrez évidemment pas compte de européen attribués à la France fai- voulu dire Jack Lang ? L’allusion à annoncé mercredi 7 juillet la Fédé- est très loin au classement général : le dernier, le l’étape de Saint-Nazaire partie sur la base de sait problème. Le nouveau pré- Eole était-elle une métaphore de ration sud-africaine d’athlétisme. Letton Raivis Belohvosciks (Lampre-Daikin), est à 32,9 km/h mais tout de même bouclée à sident de la commission, l’Italien l’EPO, et l’enfer dont il parle, celui 32 min 47 s du maillot jaune, l’Estonien Jaan Kirsi- 46,822 km/h, ni de celle d’Amiens, qui, par la grâce , renâclait devant les du dopage ? DÉPÊCHES puu. Ne pas oublier le coefficient exponentiel des d’un vent aussi léger que l’humeur des coureurs, a exigences exprimées par le candi- Ou bien ne cherchait-il qu’à être a FOOTBALL : Christian Damia- coureurs ou des équipes qui savent que la montagne dépassé les 50 km/h (50,355 km/h). Vous devrez gar- dat. L’affaire traînait, c’était aga- dans le coup – ce qu’il aime bien – no, cadre technique national, a est à deux jours de route et que la course est bientôt der une vigilance accrue pendant toute la durée de çant. en trouvant des accents homé- signé un contrat de cinq ans en finie pour eux. l’épreuve et vous ne pourrez utiliser aucun moyen M. Lang n’en prit pas moins le riques pour chanter, tel feu An- faveur de l’OGC Nice (division 2) Le mélange harmonieux de toutes ces données légal de suspicion. temps de paraître au « Vélo Club » toine Blondin, les héros de la petite où il occupera les fonctions de di- permet d’obtenir un sous-total d’une vingtaine de de Gérard Holtz. Il passa à l’an- reine, et faire tout bonnement cou- recteur du centre de formation. coureurs spécialistes de la longue échappée et pres- Antoine Vayer tenne juste après Cipollini, auprès leur locale ? Penchons sans hésiter a : se- sés par le temps. Il conviendra de pondérer le tout à de qui Holtz s’excusa curieusement pour la seconde hypothèse. Toutes ra le chef de file de l’équipe bré- l’aide du résultat de l’équation à cinq inconnues ૽ Antoine Vayer, professeur d’éducation physique et de poser une question. C’était, il ces histoires de dopage finiraient silienne qui rencontrera la France concernant la capacité des hommes en lice à partici- sportive, dirige AlternatiV, structure d’entraînement, est vrai, à propos de la perquisition par rendre parano. en quart de finale de la Coupe Da- per aux attaques lancées dès le départ ; à résister à de recherche et de management pour athlètes de des carabiniers, quelques jours plus vis à Pau du 16 au 18 juillet. Le la meute jusqu’au moment où elle se désintéressera haut niveau. tôt, au domicile du coureur, pour Jacques Buob 5e joueur mondial sera accompa- gné de et , récent demi-finaliste de RÉSULTATS 16. P. Tonkov (Rus./MAP), à 52 s ; 17. F. Simon 51. M. Fernandez Gines (Esp./MAP), à 1 min 13 s ; Roland-Garros. Ricardo Acioly, le (Fra./CA) ; 18. B. Julich (EU/COF), m. t. ; 52. S. Garzelli (Ita./MER), à 1 min 14 s ; 53. F. Es- capitaine de la formation, a égale- 19. A. Gonzalez Galdeano (Esp./VIT), à 53 s ; cartin (Esp./KEL), à 1 min 15 s ; 54. R. Virenque ment retenu Andre Sa. b 4e étape 20. E. Dekker (PB/RAB), m. t. ; 21. P. Savoldelli (Fra./PLT), m. t. ; 55. J. Svorada (Tch./LAM), a (Ita./SAE), à 55 s ; 22. P. Jonker (Aus./RAB), à 1 min 18 s ; 56. M. Den Bakker (PB/RAB) ; Les sœurs Williams ont été sé- Laval-Blois (194,5 km) lectionnées dans l’équipe de Fed Le classement : 1. M. Cipollini (Ita./SAE), les à 56 s ; 23. B. Salmon (Fra./CSO), m. t. ; 57. S. Martinello (Ita./PLT), m. t. ; 58. J. Casper 194,5 km en 3 h 51 min 45 s (moy. : 50,355 km/h) ; 24. M. Backstedt (Suè/CA), à 57 s ; 25. C. Mengin (Fra./FDJ), à 1 min 19 s ; 59. C. Capelle (Fra./BIG), Cup des Etats-Unis pour disputer (Fra./FDJ), m. t. ; 26. D. Nardello (Ita./MAP), m. t. ; 60. B. Hamburger (Dan./CTA), à 1 min 20 s, 2. E. Zabel (All./TEL) ; 3. S. O’Grady (Aus./C. A) ; la demi-finale contre l’Italie les 24 à 58 s ; 27. S. Heulot (Fra./FDJ), à 59 s ; etc. 4. T. Steels (Bel./MAP) ; 5. J. Kirsipuu (Est./CSO) ; et 25 juillet à Ancône. Venus et 28. D. Rous (Fra./FES) ; 29. M. Aerts (Bel./LOT), Classement par points : 1. J. Kirsipuu (Est. /CSO), 6. N. Minali (Ita./CTA) ; 7. C. Capelle (Fra./BIG) ; e e m. t. ; 30. H. Vogels (Aus./CA), à 1 min ; 31. D. Et- 131 pts ; 2. T. Steels (Bel. /MAP), 124 pts ; 3. E. Za- Serena – 4 et 12 joueuses mon- 8. D. Nazon (Fra./FDJ) ; 9. G. Hincapie (EU/USP) ; es xebarria (Esp./ONC), m. t. ; 32. R. Diaz Justo (Esp./ bel (All./TEL), 114 pts ; 4. S. O’Grady (Aus./CA), diales et classées ensemble 6 en 10. J. Sweet (Aus./BIG) ; 11. R. Mc Ewen (Aus./ ONC), à 1 min 1 s ; 33. L. Michaelsen (Dan./FDJ), à 111pts ; 5. G. Hincapie (EU/USP), 89 pts ; 6. M. Ci- double –, avaient décliné les pré- RAB) ; 12. J. Casper (Fra./FDJ) ; 13. F. Simon (Fra./ 1min2s; 34.U.Bolts (All./TEL) ; 35. L. Perez Ro- pollini (Ita./SAE), 77 pts ; 7. J. Casper (Fra./FDJ), CA) ; 14. J. Svorada (Tch./LAM) ; 15. S. Hinault cédentes sélections en raison de driguez (Esp./ONC), m. t. ; 36. J. Voigt (All./CA), 76 pts ; 8. S. Martinello (Ita./PLT), 66 pts ; 9. N. Mi- (Fra./CA) ; 16. C. Da Cruz (Fra./BIG) ; 17. C. Mo- leurs convictions religieuses. La à1min4s; 37.F.Bessy (Fra./CSO), à 1 min5s; nali (Ita./CTA), 63 pts ; 10. C. Capelle (Fra./BIG), reau (Fra./FES) ; 18. S. Martinello (Ita./PLT) ; 38. S. Commesso (Ita./SAE) ; 39. A. Merckx (Bel./ 62 pts, etc. capitaine Billie Jean-King a égale- 19. L. Michaelsen (Dan./FDJ) ; 20. E. Aggiano (Ita./ MAP), m. t. ; 40. M. Serrano (Esp./ONC), Classement de la montagne : 1. M. Piccoli (Ita. ment retenu Monica Seles, VIT) ; 21. F. De Waele (Bel./LOT) ; 22. M. Backstedt à1min6s; 41.S.Wesemann (All./TEL), m. t. ; /LAM), 9 pts ; 2. A. Morin (Fra. /FDJ), 5 pts ; 5e mondiale, et Mary Joe Fernan- (Suè/CA) ; 23. A. Sivakov (Rus./BIG) ; 42. P. Chanteur (Fra./CSO), à 1 min8s; 3. M. Giunti (Ita./CTA), 5 pts ; 4. F. Cerezo (Esp./ dez, 33e mondiale. 24. Z. Spruch (Pol./LAM) ; 25. L. Auger (Fra./BIG) ; 43. M. Serpellini (Ita./LAM), m. t. ; 44. G. Guerini VIT), 5 pts ; 5. L. Brochard (Fra./FES), 5 pts ; a 26. A. Vinokourov (Kzk/CSO) ; 27. G.-M. Fagnini Amélie Mauresmo a préféré (Ita./TEL), à1 min9s; 45.E.Aggiano (Ita./VIT), 6. D. Konyshev (Rus./MER), 5 pts ; 7. G. Mondini reporter sa rentrée sur le circuit (Ita./SAE) ; 28. M. Di Biase (Ita./CTA) ; 29. C. Rine- à1 min 10 s ; 46. K. Livingston (EU/USP), (Ita./CTA), 3 pts ; 8. F. Guesdon (Fra./FDJ), 3 pts ;

ro (Fra./COF) ; 30. P. Wuyts (Bel./LOT) ; 31. P. Ho- à 1 min 11s ; 47. G. Faresin (Ita./MAP) ; 48. L. Ma- 9. F. Simon (Fra./CA), 3 pts ; 10. A. Merckx (Bel./ PELISSIER/REUTERS JEAN-PAUL et se rendra aux Etats-Unis pour la rillo (Esp./VIT) ; 32. C. Mengin (Fra./FDJ) ; douas (Fra./FES), m. t. ; 49. T. Bourguignon (Fra./ MAP), 1 pt. Mario Cipollini (à gauche) déborde Erik Zabel, et Jaan campagne américaine sur surface 33. B. Julich (EU/COF) ; 34. L. Perez Rodriguez BIG), à 1 min 12 s ; 50. A. Elli (Ita./TEL), m. t. ; Classement par équipes : 1. US Postal, Kirsipuu (à droite). dure à la fin du mois de juillet au (Esp./ONC) ; 35. H. Vogels (Aus./CA) ; 36. A. Ola- no (Esp./ONC) ; 37. F. Sacchi (Ita./PLT) ; lieu de faire un détour sur la terre 38. C. Vasseur (Fra./CA) ; 39. A. Casero (Esp./ 51h34min3s; 2.ONCE, à4s; 3.CréditAgricole, battue de Palerme du 12 au 18 juil- VIT) ; 40. S. Gonzalez (Esp./ONC) ; 41. R. Huser L’étape Laval-Blois (194,5 km) en bref à 19 s ; 4. Festina, à 20 s ; 5. Casino, à 25 s, etc. let. Victime d’une entorse lors (Sui./FES) ; 42. P. Savoldelli (Ita./SAE) ; 43. A. Pe- Classement des jeunes : 1. C. Vandevelde (EU/ USP), 17 h 11min 27 s ; 2. B. Salmon (Fra./CSO), d’un match de double à Roland- ron (Ita./ONC) ; 44. M. Ljungquist (Suè./CTA) ; b Le vainqueur de l’étape : du peloton au km 59. 1998, n’a pas encore accroché à9s; 3.M.Backstedt (Suè./CA), à 10 s ; Garros, le 27 mai, Amélie Maures- 45. J. Verstrepen (Bel./LAM) ; 46. C. Bassons (Fra./ Mario Cipollini (Ita. /SAE). Né le – Anthony Morin (Fra. /FDJ) et une victoire d’étape, échouant 4. M. Aerts (Bel./LOT), à 12 s ; 5. L. Perez Rodri- mo vient de reprendre l’entraîne- FDJ) ; 47. P. Chanteur (Fra./CSO) ; 48. F. Andreu guez (Esp./ONC), à 15 s ; 6. S. Commesso (Ita./ (EU/USP) ; 49. F. Cerezo (Esp./VIT) ; 50. J. Voigt 22 mars 1967 à Lucca (Italie). Gianpaolo Mondini (Ita. /CTA), comme à Blois, sur les talons du ment. 1,90 m ; 80 kg. Professionnel auteurs d’une échappée de vainqueur. SAE), à 18 s ; 7. J. Casper (Fra./FDJ), à 32 s ; (All./CA) ; 51. L. Dufaux (Sui./SAE) ; 52. M. Scirea 8. F. De Waele (Bel./LOT), à 41 s ; 9. S. Hinault (Ita./SAE) ; 53. M. Lotz (PB/RAB) ; 54. T. Gouvenou depuis 1989. 142 victoires, dont 96,5 km, reprise à 6 km du but – Michele Coppolillo (Ita. /MER), (Fra./CA), à 52 s ; 10. A. Morin (Fra./FDJ), (Fra./BIG) ; 55. R. Brasi (Ita./PLT) ; 56. M. Boogerd 9 étapes dans le Tour de France. par un peloton qui a roulé à la dernier de l’étape, à 1 min 16 s, à 6 min 16 s, etc. LOTO Résultats des tirages no 54 effectués mercredi (PB/RAB) ; 57. D. Rous (Fra./FES) ; 58. M. Napoli- b e Le maillot jaune : Jaan moyenne record de 50,355 km/h. 175 (sur 177) au classement Classement de la combativité : 1. T. Gouvenou 7 juillet. Premier tirage : 3, 19, 27, 29, 30, 37 ; nu- tano (Ita./MER) ; 59. C. Vandevelde (EU/USP) ; Kirsipuu (Est. /CSO). Né le – Christophe Moreau (Fra. /FES), général, à 25 min 30 s du leader, (Fra./BIG), 42 pts ; 2. G. Mondini (Ita./CTA), 33 pts ; 60. A. Merckx (Bel./MAP), tous m. t., etc. méro complémentaire : 14. Rapports pour 6 numé- 17 juillet 1969, à Tartu (Estonie). 8e du classement général à 39 s l’Italien a beaucoup de mal à se 3. F. Guesdon (Fra./FDJ), 29 pts ; 4. A. Morin (Fra./ ros : 4 107 045 F (626 114 ¤) ; 5 numéros et le CLASSEMENTS FDJ), 26 pts ; 5. M. Giunti (Ita./CTA), 24 pts, etc. ¤ 1,79 m ; 80 kilos. Professionnel du maillot jaune Jaan Kirsipuu, il remettre de sa chute au passage complémentaire : 106 350 F (416 213 ) ; 5 numé- ros : 7 065 F (1 077 ¤) ; 4 numéros et le complé- Classement général : 1. J. Kirsipuu (Est./CSO), depuis 1992. 54 victoires, dont se maintient aux avant-postes, du Gois, qui lui a valu 25 points 17 h 10 min 40 s ; 2. S. O’Grady (Aus./CA), à 16 s ; ABRÉVIATIONS mentaire : 288 F (43,90 ¤) ; 4 numéros : 144 F ¤ 3. T. Steels (Bel./MAP), à 21 s ; 4. L. Armstrong 1 étape du Tour de France 1999. finissant encore l’étape dans les de suture à la cuisse gauche. (21,95 ) ; 3 numéros et le complémentaire : 28 F Cofidis (COF) ; Mercatone Uno (MER) ; Telekom ¤ ¤ (EU/USP), à 24 s ; 5. E. Zabel (All./TEL), à 32 s ; b En vue : 20 premiers. – Stéphane Barthe (Fra. /CAS), le (4,26 ) ; 3 numéros : 14 F (2,13 ). (TEL) ; Mapei-Quick Step (MAP) ; Rabobank Second tirage : 7, 14, 22, 24, 27, 37 ; numéro 6. A. Olano (Esp./ONC), à 35 s ; 7. G. Hincapie b – Ludo Diercksens (Bel. /LAM), En perte de vitesse : sprinter de Casino a la mine (RAB) ; ONCE (ONC) ; Team Polti (PLT) ; Saeco complémentaire : 3. Rapport pour 6 numéros : (EU/USP), à 38 s ; 8. C. Moreau (Fra./FES), baroudeur au long cours, – Erik Zabel (All. /TEL), le véloce renfrognée et le compteur des (SAE) ; Lotto-Mobistar (LOT) ; Casino (CSO) ; 4 301 465 F (655 754 ¤) ; 5 numéros et le complé- à 39 s ; 9. M. Cipollini (Ita./SAE), à 44 s ; 10. A. Vi- il est à l’origine de l’attaque allemand, lauréat du classement victoires bloqué à zéro. A Blois, il Lampre-Daikin (LAM) ; Kelme (KEL) ; Vitalicio-Se- mentaire : 85 625 F (13 053 ¤) ; 5 numéros : nokourov (Kzk/CSO), à 45 s ; 11. S. Gonzalez ¤ qui a permis à un groupe aux points (maillot vert) des a fini 175e à 53 s du vainqueur de guros (VIT) ; Crédit Agricole (CA) ; Festina (FES) ; 4 575 F (697,45 ) ; 4 numéros et le complémen- (Esp./ONC), m. t. ; 12. A. Peron (Ita./ONC), à 47 s ; La Française des Jeux (FDJ) ; Banesto (Ban) ; taire : 204 F (31 ¤) ; 4 numéros : 102 F (15,54 ¤); 13. C. Vandevelde (EU/USP) ; 14. L. Dufaux (Sui./ de dix coureurs de sortir Tours de France 1996, 1997 et l’étape. Cantina Tollo (CTA) ; US Postal (USP) ; BigMat Au- 3 numéros et le complémentaire : 22 F (3,35 ¤); SAE), m. t. ; 15. A. Casero (Esp./VIT), à 50 s ; ber 93 (BIG). 3 numéros : 11F (1,67 ¤). LeMonde Job: WMQ0907--0023-0 WAS LMQ0907-23 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:44 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0568 Lcp: 700 CMYK

AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 23

compétition par la presse améri- caine a dépassé toutes les espé- rances du Comité d’organisation, et La Coupe du monde les taux d’audience télévisée ont plutôt été corrects. Les succès de l’équipe nationale expliquent bien entendu cette popularité, mais le de football féminin phénomène semble plus profond. D’ailleurs, les rencontres sans l’équipe des Etats-Unis ont attiré, en moyenne, 22 000 spectateurs. De enflamme l’Amérique quoi rendre jaloux les dirigeants de la Major League Soccer (MLS), la ligue du championnat professionnel Le succès de ce Mondial où les Etats-Unis de football masculin, qui demeure encore très confidentielle dans le sont en finale confine au phénomène de société paysage sportif américain.

PASADENA (Etats-Unis) Tony DiCicco ont pu sagement re- LA DEUXIÈME GÉNÉRATION de notre envoyé spécial gagner leur hôtel afin de préparer Au-delà des chiffres, la bonne te- Quel point commun existe-t-il leur finale contre la Chine, qui se nue de cette Coupe du monde sym- entre les Beatles et l’équipe améri- disputera samedi 10 juillet au Rose bolise aussi l’enracinement du sport caine de football féminin ? Ré- Bowl de Pasadena (Californie). La féminin aux Etats-Unis. Depuis le ponse : à plus d’un quart de siècle moustache frétillante, l’entraîneur vote du Title IX en 1972 – cette loi d’écart, ces deux groupes de ve- américain observe généralement ces avait imposé l’égalité de traitement dettes provoquent les mêmes cris effusions de joie d’un œil malicieux. entre les étudiants et les étudiantes d’hystérie chez les adolescentes Mais, comme tout le monde, il dans les programmes sportifs des d’outre-Atlantique. Cette curieuse commence à s’habituer à cette fré- universités –, les femmes ont joué comparaison n’est pas gratuite, ni nésie générale. un rôle considérable dans le déve- exagérée. La preuve ? Lundi 5 juillet, loppement du soccer. Et, au- à l’aéroport de Los Angeles, la sélec- jourd’hui, ce sont les enfants de

ENJEU EXTRA-SPORTIF JIM BOURG/REUTERS tion américaine a été accueillie dans « Chaque jour, nous constatons La finale opposera, samedi, les Américaines aux Chinoises, ravies de s’être qualifiées. cette génération de femmes « spor- une atmosphère difficilement des- avec un mélange de surprise et de sa- tivement libérées » qui se pas- criptible. Ballons gonflables, hurle- tisfaction que notre équipe est de plus son Blanche pourrait en effet profi- Wen et Jin Yan, le duo de choc de tion, le football féminin a balayé les sionnent pour le ballon rond. Enfin, ments extatiques, bousculades pué- en plus populaire, explique-t-il. ter de ce match pour atténuer son leur ligne offensive (dix buts à elles clichés sur le désintérêt du soccer de cette symphonie sportive a aussi été riles et autres réjouissances ont Certes, je ne ressentirai peut-être ja- antipathie diplomatique vis-à-vis de seules), ont bien l’intention de saisir l’autre côté de l’Atlantique. « Avec rendue possible par l’existence de transformé le terminal d’United Air- mais ce que vit Ricky Martin en Pékin. cette chance pour effacer leur dé- une finale qui se jouera à guichets fer- nombreux clubs dans les écoles lines en véritable foire du bonheur. concert, mais j’ai la chance de diriger Seuls obstacles : les Chinois faite aux JO d’Atlanta. Mais les més, la journée la plus difficile est en- américaines. Résultat : l’engoue- De retour de San Francisco après une équipe extrêmement douée qui a gardent en mémoire le bombarde- championnes olympiques améri- core à venir, souligne Marla Mes- ment des jeunes teenagers pour ce leur victoire (2-0) en demi-finale gagné le cœur des Américains et qui, ment de leur l’ambassade à Bel- caines auront l’avantage d’évoluer sing, la présidente du Comité Mondial a réveillé certains souvenirs face au Brésil – remportée le jour de avec un peu de chance, gagnera aussi grade (Yougoslavie) et les diverses dans leur jardin de Californie. Elles d’organisation. Mais je crois que d’ordre musical dans l’esprit de la Fête nationale, le 4 juillet –, Mia cette Coupe du monde. » Favorites affaires d’espionnage qui ont tou- auront également le privilège de nous pouvons désormais affirmer que Marla Messing, la chef d’orchestre Hamm, , du tournoi, les Américaines pour- ché leur diaspora américaine. De jouer à guichets fermés devant cette Coupe du monde est un énorme du tournoi. et leurs camarades de jeu ont été raient convertir leur succès popu- toute façon, la délégation chinoise 85 000 personnes dévouées à leur succès. » Les statistiques résument La comparaison entre la beatle- avalées par une foule en délire de laire en triomphe sportif. La finale présente au Mondial se refuse à épi- cause. d’un trait l’enthousiasme de cette mania et le parcours de l’équipe plusieurs centaines de personnes. de cette troisième Coupe du monde loguer sur les questions politiques. avocate tombée, il y a peu, amou- américaine est en effet sortie de sa Phénomène connu dans le milieu de de football féminin promet des étin- Le message est donc clair : tout ce FINALE À GUICHETS FERMÉS reuse du football. bouche. Rick Burton, le directeur du la musique mais encore embryon- celles. Alors que Pékin envisage qui n’est pas footballistique ne sera Un stade plein à craquer pour un Avec 650 000 billets vendus et une Warsaw Sports Marketing Center naire dans les gradins de football, la d’organiser les Jeux olympiques de pas commenté. Au strict point de match de soccer disputé aux Etats- moyenne d’environ 35 000 specta- (WSMC), de l’université de l’Ore- moyenne d’âge de ces admiratrices 2008, l’enjeu ne sera pas seulement vue sportif, les Chinoises seront Unis ? Il y a encore quelques années, teurs par match, ce troisième Mon- gon, l’a ensuite reprise à son était d’environ quatorze ans. Une sportif. Systématiquement opposée néanmoins de redoutables adver- la question aurait paru incongrue. dial féminin a battu tous les records. compte dans les colonnes du Los fois le calme revenu, les joueuses de à une candidature chinoise, la Mai- saires pour les Américaines. Sun Après trois semaines de compéti- La couverture médiatique de la Angeles Times. « Depuis le concert des Beatles en 1964, je n’ai rien vu de tel. A mon avis, c’est l’unique méta- TROIS QUESTIONS À... football a détrôné la Little League ball féminin n’a pas subi ces re- Le Nigeria, seule équipe africaine aux JO phore qui permet d’évaluer objective- de base-ball en termes de licen- vers. Et, contrairement à ce qui se ment l’impact sociologique de cette JOHN MACALOON ciés. Les dirigeants de la Fédéra- passe en MLS, il existe aujourd’hui Les huit équipes qualifiées pour les Jeux olympiques de l’an 2000 à Coupe du monde sur les adolescentes tion américaine de football (USA un fort processus d’identification Sydney (Australie) sont désormais connues. Ont été retenus l’Aus- américaines, commence-t-il. Dans Vous êtes professeur en Soccer) ont très vite compris que le entre les footballeuses amateurs tralie, le Brésil, la Chine, la Norvège, les Etats-Unis, l’Allemagne, le les années 60, les Beatles ont permis à 1 sciences sociales à l’université développement de leur sport ne et les stars de l’équipe nationale. Nigeria et la Suède. Cette liste a été rendue publique, à Los Angeles, l’Amérique de prendre conscience de Chicago, membre de la pouvait se réaliser sans ferveur po- De plus, les matches féminins sont, à l’issue des quarts de finale du Mondial. Le critère de sélection était d’un certain nombre de choses. A commission de réforme du Comité pulaire. Ils ont donc mis sur pied dans la majorité des cas, plus de parvenir à ce stade de la compétition. Bien que l’Australie n’ait l’époque, les gens disaient : si autant international olympique et spécia- une structure de développement fluides que les rencontres mas- pas réussi à franchir le premier tour, elle a obtenu un « passe-droit » de jeunes filles aiment cette musique, liste des questions sportives amé- pyramidale, sans favoriser l’élite. culines car les fautes sont rares. en tant que pays organisateur. La Russie en a fait les frais en raison cela vaudrait peut-être la peine d’y ricaines. Comment analysez-vous Chez les jeunes filles, le football d’une différence de buts défavorable. La grande surprise de ce pla- réfléchir à deux fois. » Aux Etats- l’engouement populaire suscité féminin est même devenu le sport Pensez-vous que le succès de teau olympique est venue d’Afrique. Première nation du continent à Unis, le football féminin aurait donc par la Coupe du monde de foot- numéro un en termes de participa- 3 l’équipe américaine pourrait participer aux quarts de finales d’une Coupe du monde féminine, le déclenché une petite révolution ball féminin aux Etats-Unis ? tion. favoriser la création d’un cham- Nigeria a impressionné. Grâce à un jeu fluide et offensif, les Nigé- sportive. Le football à l’européenne, que pionnat professionnel féminin ? rianes ne sont pas passées loin de l’exploit face aux Brésiliennes, qui nous appelons ici soccer, jouit Comment expliquez-vous que L’avenir du football féminin ne se sont qualifiées pour les demi-finales grâce à un « but en or ». Pa. M. d’une popularité inégalée chez les 2 le football masculin soit tou- sera pas conditionné par le déve- jeunes filles et les jeunes garçons. jours à la recherche d’une légitimi- loppement d’une ligue profession- Depuis une quinzaine d’années, le té ? nelle. C’est un sport très familial football est le sport qui se déve- La Major League Soccer (MLS), dont les valeurs restent, pour l’ins- loppe le plus rapidement aux l’actuelle ligue professionnelle tant, diamétralement opposées à Etats-Unis, notamment dans les masculine, créée quelques années celles du professionnalisme et du banlieues. L’organisation des après la Coupe du monde de 1994, « sport business ». championnats de clubs est exem- n’a jamais réussi à décoller car le plaire et, avec environ 10 millions marché du sport professionnel Propos recueillis par de pratiquants et pratiquantes, le était saturé. En revanche, le foot- Paul Miquel , porte-drapeau presque à contrecœur PASADENA (Etats-Unis) minin et, depuis quelques semaines, monde. Mais ce serait peu la de notre envoyé spécial j’ai aussi l’impression qu’elle est de- connaître. Intégrée en équipe na- Sa queue-de-cheval n’est pas venue l’ambassadrice du sport fémi- tionale dès l’âge de quinze ans – un une simple coquetterie capillaire. nin dans son ensemble. C’est non record –, Mia Hamm a suivi un C’est un symbole, une image de seulement une responsabilité parcours exemplaire. Quatre fois énorme mais c’est aussi une position championne universitaire des PORTRAIT très vulnérable. » Depuis quelques Etats-Unis sous les couleurs de la La queue-de-cheval mois, Mia Hamm semble, en effet, Caroline du Nord, elle a ensuite porter sur ses épaules toute la res- gagné la Coupe du monde de 1991 de l’Américaine est ponsabilité du football féminin. (Chine), terminé troisième au devenue un panache Une mission titanesque. Même Mondial de 1995 (Suède) et raflé la pour les adolescentes pour elle. médaille d’or aux Jeux olympiques Considérée comme la « meilleure d’Atlanta. joueuse du monde », cette fille d’un marque. Depuis le début de la colonel de l’armée de l’air amou- MICHAEL JORDAN BATTU Coupe du monde de football fémi- reux de soccer a passé une enfance Une victoire en finale face à la nin, la coiffure de la footballeuse errante. Née à Selma, dans l’Alaba- Chine, samedi 10 juillet, la propul- américaine Mia Hamm s’est même ma, elle a vécu au Texas, en Cali- serait immédiatement dans le pan- transformée en phénomène de fornie, en Virginie et en Italie. Ce théon des grands sportifs améri- mode. Aux abords des stades, de manque d’attaches sentimentales cains. Mais la rançon de ses succès San Francisco à New York, la explique peut-être sa pudeur est déjà palpable. Une poupée Bar- queue-de-cheval est revenue au quand elle préfère oublier son ego bie a récemment été conçue à son goût du jour, et des milliers de pe- pour parler de ses « extraordinaires effigie, et plusieurs propositions de tites « Mia » ont envahi les jardins camarades » comme Julie Foudy contrats publicitaires atterrissent publics et les centres commer- ou , et des « phases de chaque jour sur le bureau de son ciaux. D’ailleurs, le logo de ce troi- jeu collectif » qui ont mené son agent, David Bober. sième Mondial féminin représente équipe à la finale. Dans son dernier spot télévisé la silhouette gracile d’une joueuse pour la boisson Gatorade, elle en action coiffée en queue-de-che- INTERNATIONALE À QUINZE ANS réussit l’exploit de voler la vedette val... « Il est important que les En fait, les projecteurs qui illu- à Michael Jordan. Opposée à l’an- jeunes filles puissent désormais minent sa carrière depuis le début cienne star des Chicago Bulls dans s’identifier à une athlète », ex- du tournoi éblouissent sa nature différents sports, Mia Hamm court plique, presque timidement, Mia réservée d’une intensité qui la dé- plus vite, saute plus haut et frappe Hamm. range. Aux roulements de méca- plus fort que « MJ ». Lors du tour- Peu prolixe, l’avant-centre du nique que certains attendraient nage du dernier plan, un combat onze américain suit les chemins de d’elle, Mia Hamm propose une de judo, le réalisateur a donné sa célébrité en traînant des pieds. modestie quasiment maladive. «Je carte blanche aux deux athlètes. Et son surnom est sans équivoque : ne pense pas que beaucoup de spor- Mia Hamm en a profité pour faire « The Reluctant Diva », la diva mal- tifs se baladent sur un terrain en virevolter « His Airness ». D’après gré elle. Certes, la coqueluche des pensant qu’ils sont les meilleurs, ré- la légende, Michael Jordan aurait jeunes footballeuses d’outre- torque-t-elle. Si tel est le cas, c’est voulu recommencer la prise. In- Atlantique n’a jamais refusé de si- probablement pour cacher des fai- flexible, le réalisateur a refusé. Sur gner un autographe, mais cette blesses. » les écrans, la scène est assez bur- nouvelle popularité l’ennuie un Avec 111 buts à son palmarès et lesque mais, peu importe, l’Amé- peu. « Bien sûr, Mia Hamm est une 178 sélections internationales, rique raffole de ce genre de sym- icône sportive, note Tony DiCicco, cette attaquante au style explosif boles. Mia Hamm aussi. l’entraîneur de la sélection améri- pourrait se targuer d’être l’une des caine. Elle personnifie le football fé- joueuses les plus capées du Pa. M. LeMonde Job: WMQ0907--0024-0 WAS LMQ0907-24 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:44 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0569 Lcp: 700 CMYK

24 / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999

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AUJOURD’HUI LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 25 ------Belle journée d’été 9 JUILLET 1999 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé VENDREDI, le soleil s’imposera situation continue à s’améliorer. vers 12h00 DU VOYAGEUR sans trop de mal sur la plupart des Soleil et nuages se partageront as- régions. Quelques orages isolés sez équitablement le ciel. Les tem- Peu pourront encore se déclencher pératures gagnent quelques de- Belfast nuageux a FRANCE. Les vendredi 9 et samedi l’après-midi des Alpes à la Corse. grés avec de 22 à 25 degrés Liverpool 10 juillet représentent le week-end de Dublin Ce temps calme et généralement l’après-midi. Varsovie Kiev départs en vacances le plus chargé sur ensoleillé se maintiendra samedi. Poitou-Charentes, Aquitaine, Amsterdam Berlin Brèves les routes. Ces jours sont classés Le temps risque de se gâter un peu Midi-Pyrénées. – Le soleil ne sera éclaircies « rouges » en Ile-de-France dans le dans la journée de dimanche. généralement pas contrarié de la Londres sens des départs, le vendredi sera 50 o Bruxelles Bretagne, Pays de la Loire, journée. Un vent d’est modéré Prague « orange » et le samedi « rouge » en Basse-Normandie. – Le vent de soufflera sur la côte charentaise. Couvert province dans le même sens. La Sécuri- nord-est sera surtout sensible sur On attend de 26 à 30 degrés. Paris Strasbourg Vienne té routière conseille aux automobilistes, les côtes de la Manche. Il offrira le Limousin, Auvergne, Rhône- Budapest le vendredi, de quitter les aggloméra- Nantes Brume plus souvent un beau soleil. On at- Alpes. – Du Limousin au Lyon- Berne brouillard tions avant 16 heures et l’Ile-de-France tend entre 22 et 26 degrés l’après- nais, le soleil brillera largement le Bucarest de préférence le matin en évitant le midi. Il ne fera pas plus de 20 de- matin. Quelques cumulus sont at- Lyon Milan créneau entre 7 heures et 10 heures. Le grés sur les côtes nord exposées tendus l’après-midi. Dans les Belgrade Sofia Averses samedi, il est préférable d’éviter de par- au vent. Alpes, des orages isolés sont pos- Toulouse Istanbul tir et recommandé de ne pas emprun- Nord-Picardie, Ile-de-France, sibles l’après-midi. Il fera de 24 à ter l’axe Saône-Rhône. Enfin, le dépar- Pluie Centre, Haute-Normandie, Ar- 27 degrés. Rome tement de la Seine-Maritime devrait dennes. – Le soleil s’imposera Languedoc-Roussillon, Pro- Barcelone Naples être particulièrement encombré avec la sans trop de mal. Il sera parfois vence-Alpes-Côte d’Azur, Corse. 40 o Madrid manifestation « Armada du siècle », à contrarié par quelques cumulus – Le vent faiblira progressivement Lisbonne Athènes Orages Rouen, du 9 au 18 juillet. vers la mi-journée des Ardennes autour du golfe du Lion sous un a ÉTATS-UNIS. Le groupe Accor ou- au Centre. Le vent de nord-est soleil imperturbable. En revanche, Séville vrira un nouvel hôtel Sofitel à Was- soufflera surtout en mer. Il fera de des orages locaux sont possibles Tunis Neige hington en janvier 2001. L’établisse- 22 à 27 degrés. l’après-midi des Alpes du Sud à la Alger ment, de 225 chambres, sera situé au Champagne, Lorraine, Alsace, Corse. On attend de 28 à cœur de la capitale, à deux pas de la Bourgogne, Franche-Comté. – La 32 degrés. Rabat 0o 10o 20o Vent fort Maison Blanche.

PRÉVISIONS POUR LE 9 JUILLET 1999 PAPEETE 23/29 S KIEV 21/30 N VENISE 19/26 N LE CAIRE 24/35 S Ville par ville, les minima/maxima de température POINTE-A-PIT. 24/30 P LISBONNE 21/36 S VIENNE 16/23 C MARRAKECH 24/39 N et l’état du ciel. S : ensoleillé ; N : nuageux ; ST-DENIS-RÉ. 18/24 S LIVERPOOL 18/25 S AMÉRIQUES NAIROBI 12/23 S C : couvert ; P : pluie ; * : neige. EUROPE LONDRES 16/25 S BRASILIA 12/26 S PRETORIA 8/20 S AMSTERDAM 12/22 S LUXEMBOURG 13/23 S BUENOS AIR. 6/14 S RABAT 20/29 S FRANCE métropole NANCY 14/22 N ATHENES 26/33 S MADRID 17/35 S CARACAS 23/28 P TUNIS 20/28 S AJACCIO 18/26 N NANTES 14/27 S BARCELONE 20/27 S MILAN 21/31 N CHICAGO 21/28 N ASIE-OCÉANIE BIARRITZ 16/25 S NICE 20/28 N BELFAST 16/22 S MOSCOU 14/25 N LIMA 16/20 N BANGKOK 25/35 N BORDEAUX 16/30 S PARIS 14/26 S BELGRADE 20/27 C MUNICH 13/21 P LOS ANGELES 19/21 N BOMBAY 27/31 P BOURGES 14/26 S PAU 14/28 S BERLIN 14/25 S NAPLES 19/25 P MEXICO 14/21 N DJAKARTA 25/29 S BREST 14/23 S PERPIGNAN 21/30 S BERNE 13/23 N OSLO 11/25 S MONTREAL 15/18 P DUBAI 29/39 S CAEN 14/21 S RENNES 14/27 S BRUXELLES 11/23 S PALMA DE M. 18/29 S NEW YORK 21/31 C HANOI 28/34 P CHERBOURG 14/22 S ST-ETIENNE 14/25 N BUCAREST 20/33 S PRAGUE 13/22 C SAN FRANCIS. 12/21 S HONGKONG 27/29 P CLERMONT-F. 12/26 N STRASBOURG 14/22 N BUDAPEST 17/25 P ROME 16/26 N SANTIAGO/CHI 4/18 C JERUSALEM 22/32 S DIJON 14/24 N TOULOUSE 16/31 S COPENHAGUE 13/20 S SEVILLE 21/41 S TORONTO 19/27 P NEW DEHLI 29/40 S GRENOBLE 13/29 N TOURS 14/26 S DUBLIN 13/21 S SOFIA 20/27 N WASHINGTON 20/35 S PEKIN 20/30 S LILLE 14/24 S FRANCE outre-mer FRANCFORT 13/26 S ST-PETERSB. 13/20 N AFRIQUE SEOUL 23/29 C LIMOGES 14/26 S CAYENNE 23/30 S GENEVE 15/23 S STOCKHOLM 13/23 S ALGER 16/28 S SINGAPOUR 26/29 C LYON 16/26 S FORT-DE-FR. 25/29 N HELSINKI 9/23 S TENERIFE 17/23 N DAKAR 25/28 S SYDNEY 12/17 N MARSEILLE 21/30 S NOUMEA 19/23 S ISTANBUL 24/30 S VARSOVIE 16/22 P KINSHASA 20/24 P TOKYO 18/25 S Situation le 8 juillet à 0 heure TU Prévisions pour le 10 juillet à 0 heure TU

VENTES Calendrier ANTIQUITÉS-BROCANTES Grands maîtres et petits maîtres de la gravure b Golfe-Juan (Alpes-Maritimes), du 9 au 11 juillet, AU XVe SIÈCLE, l’invention de les sillons reçoivent de l’encre. Les cié indépendamment de la pein- proposés dans des tirages anglais, J.M. Jopling (1831-1884), tél. : 04-93-76-91-85. l’imprimerie entraîne le dévelop- étapes suivantes sont l’eau-forte ture. Au XVIIIe siècle, tout devient d’époque à 15 000 francs (2 287 eu- provenant du carnet de croquis de b Dinan (Côtes-d’Armor), pement de l’art de la gravure, qui où l’acide remplace le burin, la prétexte à graver : portraits, pay- ros), les vues des prisons, plus son voyage en Italie (6 000 francs, du 9 au 11 juillet, séduit tout de suite les peintres : manière noire qui permet des ef- sages, scènes historiques, fêtes, rares, sont vendues 30 000 francs 917 ¤). Au cours de leurs périples tél. : 02-43-86-66-25. Mantegna (1431-1506) à Venise, fets de lumière nuancés grâce à un costumes, anecdotes, etc. Outre le (4 573 ¤). vers le sud, les Anglais s’arrêtaient b Cusset (Allier), du 10 au 12 juillet, puis Dürer (1471-1528) en Alle- réseau de stries serrées formant le charme spécifique de ces gra- Les spécialistes attribuent à Pi- volontiers en Provence, comme en tél. : 03-86-59-05-14. magne donnent leurs lettres de fond de l’œuvre, puis la gravure en phismes en noir et blanc, l’avan- ranese environ deux mille gra- témoigne une aquarelle anonyme b Tarascon (Bouches-du-Rhône), noblesse à ces œuvres conçues pointillé où des points se substi- tage de la gravure est de mettre le vures, dont la moitié sont signées anglaise du XIXe siècle où se dé- du 10 au 11 juillet, pour être reproduites. tuent aux hachures. trait des plus grands peintres à la de sa main. Ses vues ont été coupe une perspective du pont du tél. : 04-90-59-95-20. Ils utilisent la technique de la Au XVIIe siècle, Rembrandt portée de tous. souvent retirées, notamment en Gard (12 000 francs, 1 829 ¤). b Vic-sur-Cère (Cantal), du 10 au gravure en creux, ou taille-douce, (1606-1669) trouve dans la gravure France à la fin du XVIIIe siècle et 11 juillet, tél. : 04-71-47-58-68. inventée, dit-on, par un orfèvre un moyen d’expression artistique VUES DE ROME au début du XIXe siècle, à partir de Catherine Bedel b Nevez (Finistère), du 10 au florentin vers 1450, qui consiste à à part entière et consacre défini- A Avignon, où un antiquaire ex- planches fournies par un de ses fils 11 juillet, tél. : 02-98-90-42-42. creuser une plaque de métal dont tivement cet art, désormais appré- pose pour l’été un ensemble (9 000 francs, 1 372 ¤). A l’époque, ૽ « Fascination de l’Italie », gale- b Pont-Aven (Finistère), du 10 au XVIIIe, les prix s’échelonnent de Rome continue d’être le creuset de rie Gérard Guerre, 1, plan Lunel, 11 juillet, tél. : 02-98-96-27-64. 4 500 à 30 000 francs (686 à la création artistique, où viennent 84000 Avignon, tél. : 04-90-86-42- b Saint-Aignan (Loir-et-Cher), Résultats londoniens 4 573 euros). Rassemblant quel- s’abreuver de nombreux peintres. 67. Jusqu’à fin septembre. du 10 au 11 juillet, ques grandes signatures et celles Parmi eux, Barbault (1705-1766) tél. : 02-54-80-75-81. Deux journées d’importantes Baigneuse, de Renoir : de petits maîtres, elles ont été réu- grave, à son retour, des vues de a UNIFORMES ET ARMES. La re- b Méounes-lès-Montrieux (Var), ventes ont eu lieu à Londres fin 31,9 millions de francs nies autour du thème de l’Italie et Rome (4 500 francs, 686 ¤). vente d’un stock de matériel de ci- du 10 au 14 juillet, juin. (4,9 millions d’euros). du sud de la France. néma met sur le marché plus de tél. : 04-94-33-94-54. b Sotheby’s, le 20 juin. Danseuse b Christie’s, le 30 juin. Tasse, D’origine vénitienne, l’archi- ÉTAPE PROVENÇALE six mille costumes militaires de b L’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), au repos, pastel de Degas : verre et bouteille, de Juan Gris : tecte Giovanni Battista Piranese Né à Avignon, Joseph Vernet 1850 à 1940, accompagnés de du 10 au 12 juillet, 175 millions de francs 30,8 millions de francs (1720-1778), initié à l’eau-forte en (1714-1789) s’est imposé comme 600 képis et coiffures variées, tél. : 04-90-71-60-54. (26,7 millions d’euros). (4,7 millions d’euros). 1740, se fixe à Rome, qui devient le une des figures de la gravure fran- 850 paires de pantalons militaires Femme assise devant un piano, The Procurer, de Lucian Freud : centre de son œuvre. Artiste vi- çaise. Lui aussi fait le voyage en et civils, 450 pièces d’armures. COLLECTIONS pastel de Degas : 28 millions de 115 millions de francs sionnaire, il grave d’une main ma- Italie, où il reste vingt ans, et en Cette vente fleuve comprend aussi b Créon (Gironde), journée du francs (4,3 millions d’euros). (17,5 millions d’euros). gistrale les célèbres vues de Rome, rapporte des vues diverses : Le des armes blanches et à feu (XVIIIe livre, 10 juillet, tél. : 05-56-23-20-29. Les Nymphéas, de Claude Monet : Tête de femme II, sculpture de où des perspectives troublantes et Château Saint-Ange, Le Temple de et XIXe). b Lacanau (Gironde), minéraux, 30,8 millions de francs Gonzalès : 20,3 millions de francs des noirs mytérieux font souffler Vénus dans le golfe de Naples ૽ Château de Cogners-en-Sarthe fossiles, du 10 au 14 juillet, (4,7 millions d’euros). (3,1 millions d’euros). un vent de poésie sur la Ville éter- (4 500 francs, 686 ¤). (à 10 kilomètres de Saint-Calais) tél. : 05-56-41-11-94. Robe jaune et robe arlequin, de Homme gothique, sculpture de nelle. Le Colysée, les thermes de Des dessins complètent cette dans la Sarthe, mardi 13 juillet. b Sainte-Terre (Gironde), outils Matisse : 71 millions de francs Gonzalès : 18,7 millions de francs Titus, la villa Albani, le pont Luca- évocation, notamment une série Rens. à l’étude Rouillac, tél. : 02- anciens, du 10 au 11 juillet, (10,8 millions d’euros). (2,9 millions d’euros). no et autres sites romains sont d’aquarelles d’un peintre de genre 54-80-24-24. tél. : 05-57-47-14-34.

Ł SOS Jeux de mots: MOTS CROISÉS PROBLÈME No 99161 3615 LEMONDE, tapez SOS (2,23 F/min). L’ART EN QUESTION No 125 En collaboration avec

bois. – 8. Démonstratif. Lassas à la longue. Possessif renversé. – De nouveau réunis... 9. Dans les haricots. En France. Le titane. – 10. Que l’on pourra tou- CAMILLE CLAUDEL expose au Salon des artistes jours se représenter. – 11. A du français de 1888 ce plâtre intitulé Sakountala, grâce temps, mais ne fait pas grand- auquel elle obtient une mention « Honorable ». Le chose. Passe par Berne. – 12. Impec- groupe s’inspire d’un texte du poète hindou Kalidasa : cable. Ouverture. les retrouvailles de Sacountala (ou Sakountala) et de son époux au Nirvahna, après qu’un enchantement les Philippe Dupuis eut tenus séparés. L’artiste souhaite faire réaliser son groupe en marbre, jugeant que c’est seulement ainsi SOLUTION DU No 99160 qu’il « sera réellement fini (...) et pourra lui faire obtenir une récompense supérieure ». HORIZONTALEMENT Malgré le soutien d’Auguste Rodin, l’administration refuse son aide. Il faudra attendre 1905 pour que fi- I. Récupérateur. – II. Episode. gurent au Salon à la fois une version en marbre, Apia. – III. Tirelire. – IV. If. Mania. – commandée par la comtesse de Maigret, et une édi- V. Réussi. Plats. – VI. SOS. Sépioles. tion en bronze par Eugène Blot, rebaptisée L’Aban- – VII. Inexercés. Ma. – VIII. Ue. Ter. don. – IX. NS. Usnée. Due. – X. Secréta- Le marbre porte, quant à lui, un autre titre : riats. b L’Age mûr ? b Le Baiser ? VERTICALEMENT b Vertumne et Pomone ? HORIZONTALEMENT abord. Gros porteur. – X. Lieu d’éle- Réponse dans Le Monde du 16 juillet. vage que l’on peut retrouver à 1. Rétorsions. – 2. Epi. Eon. Se. – I. Une fois obtenue, on se sent table. 3. Cireuses. – 4. Use. Ur. – 5. Polis- Réponse du jeu no 124 paru dans Le Monde du mieux. – II. Qui a tendance à tout seuse. – 6. Edifièrent. – 7. RER. PC. 2 juillet. rassembler. Tendre et vieille VERTICALEMENT Ea. – 8. Empiéter. – 9. Ta. Alose. – Le manteau matelassé qui protège le chien atta- connaissance. – III. Sujette à 10. Epinal. RDA. – 11. Ui. Item. Ut. – quant un sanglier dans la tapisserie Les Chasses de l’explosion. Arme blanche. – 1. Le toucher n’a jamais fait de 12. Ramassages. Maximilien s’appelle une jaque. IV. Ramène son grain à table. Arrive mal. – 2. Peuvent sans problème brusquement. – V. @. Fleur jaune manquer d’air. – 3. Fruits de ren- odorante. – VI. Ça fait une bonne contres imprévues. Bouts de caout- distance, mais combien ? File à chouc. – 4. Annonce la fin. Lettres l’arrière du bâtiment. – VII. Evite les de Bagdad. Moins dangereux au MUSÉES DE CHÂTEAUROUX MUSÉES blocages. Prépara un jus frais. – cou des belles. – 5. Vola en éclats. « Sakountala » ou « L’Abandon » (1888), VIII. Romains. Belle couleur de Egalité des changes. – 6. Manière de de Camille Claudel (1864-1943). robe. Disparaissent à force d’être faire. Retient la pudeur par un fil. – Plâtre, hauteur 190 cm. Châteauroux, collants. – IX. Peu visible au premier 7. Mars en Grèce. Crie au fond des Musée A.-Bertrand. LeMonde Job: WMQ0907--0026-0 WAS LMQ0907-26 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 10:29 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0571 Lcp: 700 CMYK

26 CULTURE LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 L’ÉTÉ FESTIVAL PORTRAIT Pour leur trentième anniver- saire, les Rencontres interna- tionales de la photographie, Le « Calvaire » de l’université de Dijon L’homme qui mélange les fleuves à Arles, affichent leur dé- fense de la modernité sous LE SCULPTEUR Alain Kirili était beaucoup sont brisés. Le sculpteur dant vingt ans, explique-t-il, de GEORGES MARCHAIS lui avait dit : « Thorez avait Picasso et Aragon. Moi, un titre exclamatif : Vive les heureux : il faisait partie des ar- descend en catastrophe à Dijon et 1972 à 1993, nous avons implanté je n’ai personne. Va chercher les artistes et ramène-les au Parti. » Heureuse- modernités ! C’est sans doute tistes choisis pour présenter une ne peut que constater les dégâts. Il ici, avec Serge Lemoine, des œuvres ment, l’Histoire est rebelle. Claude Llabres, coordinateur du secteur des in- par passion du paradoxe que de leurs œuvres, à Paris, entre la s’aperçoit, par la même occasion, contemporaines, de Gottfried Hon- tellectuels au sein de la direction communiste, ne revint pas : « Je devais ra- leur directeur, Gilles Mora, a place de l’Etoile et celle de la qu’une sculpture-néon de Steven neger à Arman, d’Agam à Kirili. mener le troupeau autour du berger, je suis parti avec le troupeau », dit-il. demandé la préface de Concorde, à partir du 15 sep- Antonakos a subi le même sort et L’agrandissement nécessaire du Après s’être essayé un moment à la rénovation du Parti l’épais catalogue à Régis De- tembre. Une sélection internatio- que L’Enfant à la fleur de Karel Ap- campus a sans doute posé des pro- communiste, ce Catalan toulousain se trouva cependant bray, qui a écrit une diatribe nale qui rassemble notamment pel a été repeint dans des teintes blèmes réels de déménagement. un berger, celui qu’il avait combattu : Dominique Baudis, contre la modernité, « fétiche Daniel Buren, Anthony Cragg, Erik le maire UDF de Toulouse, dont il devint l’électron libre arrogant et tout enflé de Dietman, Barry Flanagan, Ray- LA PHRASE DU JOUR et la boîte à idées en matière culturelle. vagues ». mond Hains, Ilya Kabakov, Dani C’est à Llabres qu’on doit la naissance du Festival Ga- L’important, à Arles, c’est Karavan, Jeff Koons, François Mo- « La nouvelle génération ronne qui, chaque année depuis cinq ans, accueille sur les d’aller voir. Et on a la plus rellet, Panamarenko, Giuseppe Pe- D.R. rives toulousaines du fleuve des artistes en provenance grande variété de choix. Hon- none, Jaume Plensa, Jean-Pierre n’ose plus dire qu’elle fait des chansons : CLAUDE LLABRES d’autres terres et, surtout, d’autres eaux. Cela commença neur, bien sûr, à l’invité prin- Raynaud, Ulrich Rückriem ou par ceux du port de Barcelone. Ceux du Nil leur succédèrent, puis ceux du cipal, l’Américain Lee Frie- George Segal. Comme les délais on fait des “titres”. Mékong et du Gange. Cette année, la Garonne a invité deux cents chanteurs, dlander, un des papes de la étaient fort courts, il n’était pas danseurs, théâtreux, plasticiens, photographes des bords de l’Arno, princi- photographie documentaire question pour Kirili d’installer ici Je ne sais pas s’ils sont cotés en Bourse ! » palement de Florence. Ce festival a la bonne idée de prendre le fleuve américaine des années 60 une pièce créée pour la cir- comme matrice de la création. C’est donc lui qui est invité, pendant une se- – une soirée-projection avec constance. Il choisit donc de faire Charles Trenet, chanteur maine, à mélanger ses eaux avec celles de la Garonne. « Pour sortir de l’entre plus de 700 images et une ex- venir sur les Champs-Elysées un nous culturel et raccourcir le chemin entre les villes », explique Claude Llabres. position au Musée de l’Arles ensemble monumental, Calvaire Llabres pensait qu’il manquait un grand festival d’été à Toulouse – il en antique. Mais on aurait tort (hommage à Max Roach), déposé qui n’ont rien à voir avec les cou- Mais ils ont été résolus avec une dé- avait même fait son cheval de bataille quand il était dans l’opposition de continuer à oublier Got- depuis 1992 sur le campus de l’uni- leurs originelles. sinvolture totale vis-à-vis de ces communiste au conseil municipal. Dominique Baudis a fini par lui dire : thard Schuh, un Suisse mort versité de Bourgogne, à Dijon. L’administration du campus œuvres et une grande irresponsabi- « Fais-le ! » Il l’a fait. Et les Toulousains sont ravis. Plusieurs milliers d’entre il y a trente ans et qui est Le maître d’ouvrage de l’opéra- universitaire incrimine un malheu- lité. Cela tend à prouver, hélas, que eux flânent chaque soir de l’un à l’autre des spectacles « éclatés » dans la sans doute la révélation de tion, Paris-Musées, dépêcha alors reux enchaînement de cir- l’inculture du monde universitaire ville. « Il n’y a pas de grand-messe style Fête de L’Humanité, prévient Llabres, ces Rencontres. Quant à Lu- une équipe pour jauger la constances : des travaux engagés par rapport à l’art contemporain juste de quoi faire tourner la tête des gens. » cien Hervé, né en 1910, pho- sculpture abstraite à transporter : pour l’extension des bâtiments reste considérable. » En guise d’ivresse, les Italiens de l’Arno apportent cette année beaucoup tographe de l’architecture et neuf éléments en pierre de Bour- ont amené une équipe à déplacer Au ministère de la culture, on de peintures, de sculptures et de photos. Il y a aussi le Ballet de Toscane, qui de l’espace, trop méconnu, il gogne dont certains font plus de l’œuvre de Kirili. Une autre équipe fait savoir qu’une enquête a été donne une création autour de l’œuvre musicale de Frank Zappa, ainsi que le nous laisse sur le plaisir de trois mètres de haut, cinquante a eu à stocker dans un coin du demandée au ministère de l’éduca- théâtre de Federico Tiezzi et de la compagnie Laboratorio Nove. Et encore son énergie et de son ardeur tonnes au total. Retour embarras- campus ce qui lui semblait être tion nationale ainsi qu’un inven- du cabaret, des chants populaires, du cinéma et un hommage chorégra- à vivre jusqu’au bout : « Mon sé du transporteur, qui déclare à des blocs de pierre. Ce qui a été taire des œuvres déposées sur le phique à Pier Paolo Pasolini. Enfin, une grande fête de clôture en forme de but, c’est la conquête du l’auteur : « Je n’arrive pas à identi- fait sans contrôle et sans ménage- campus. En attendant, Alain Kirili nuit italienne sur la prairie des Filtres, qui longe la Garonne. L’an prochain, vide : comment avec des cou- fier les œuvres. » Il lui montre d’ail- ment. Claude Patrillat, respon- s’interroge : aura-t-il le temps de c’est la Volga qui sera invitée. leurs créer une structure qui leurs des photos. Difficile de s’y re- sable de l’Athenéum, le centre remettre en état son Hommage à crée la sensation du vide. Ne connaître, en effet : les blocs ont d’art de l’université, qui fut à l’ori- Max Roach ? Jean-Paul Besset croyez pas que j’ai une vieil- été déplacés dans un coin du cam- gine de la création de ce parc de lesse tranquille. » pus, entassés dans le désordre, et sculptures, est consterné. «Pen- Emmanuel de Roux ૽ Festival Garonne, à Toulouse, du 6 au 11 juillet. Rens. : 05-61-32-77-28. Lee Friedlander, un photographe perdu dans un festival pictural Arles/Photographie. Une soirée-projection, jeudi 8 juillet, et une exposition célèbrent l’artiste, promu « emblème » de la modernité pareil pour capter le motif princi- en tension esthétique et propa- VIVE LES MODERNITÉS !, Ren- pal traité d’égal à égal avec son en- gande. contres internationales de la vironnement. Les fragments A défaut, Arles a multiplié les ex- photographie, 10, rond-point des s’assemblent, se confrontent, positions thématiques autour de Arènes, 13200 Arles. Tél. : 04-90- s’ajoutent sans profondeur de motifs et de principes techniques. 96-76-06. 18 expositions jusqu’au champ, comme sur une toile S’accumulent ainsi des dizaines de 15 août. 4 soirées-projections du cubiste. Les dégâts sont sévères noms et des centaines d’images 8 au 11 juillet. Catalogue, éd. tant le paysage vernaculaire dis- dans les accrochages intitulés « Les Actes Sud/RIP, 350 p., 250 F sout l’histoire (le monument) dans abstractions et la photographie », (38,11 ¤). le spectacle consumériste de « Flous et modernités », « Dards l’Amérique – enseignes publici- d’Art/Mouches, moustiques, mo- ARLES taires, poteaux télégraphiques, dernité », « Le Pont transbordeur De notre envoyé spécial maisons banalisées, badauds peu de Marseille », « Le corps du vi- L’invité d’honneur des 30e Ren- concernés. « Je donne de mon pays sible », « Le monde de l’éphé- contres internationales de la pho- une image de rien et de tout », ré- mère », « Rodtchenko, la femme tographie d’Arles est bien calé sume Friedlander, qui, par ailleurs, enjeu ». dans un sofa de l’hôtel Nord Pinus confirme la formule de Walter d’Arles – celui des toreros –, une Benjamin : « Chacun pourra PAS DE QUESTIONNEMENT poche de glace sur une épaule constater combien une œuvre plas- La formule permet de faire dé- douloureuse. L’Américain Lee Frie- tique, et au plus haut point une ar- couvrir à un large public des dlander, un des papes de la photo- chitecture, se laisse mieux saisir en épreuves splendides et des paquets graphie documentaire américaine photographie que dans la réalité. » de noms, illustres ou méconnus, des années 60, est bombardé « em- comme le New York nocturne de blème » de la modernité, thème THÈME FOURRE-TOUT Ted Croner (exposition sur le flou). retenu pour cette édition anniver- « The American Monument est Mais le procédé, plus proche du saire. « Je n’ai jamais bien compris probablement mon album favori », puzzle que de l’exposition, réduit ce terme de modernité, dit-il. Je ne dit Friedlander qui rappelle que le le plus souvent un auteur ou une l’aime pas parce qu’il est trop lié à livre, plus que l’exposition ou le œuvre à une image ou deux, à un l’art pictural. » journal, est pour lui la meilleure LEE FRIEDLANDER IN « LEE FRIEDLANDER », COLL. PHOTO-POCHE sujet ou une forme, met l’accent Lee Friedlander est doublement façon de « lire la photographie ». Le Duffy Square, à New York, photographié par Lee Friedlander en 1974. sur un aspect anecdotique ou mar- fêté à Arles cette année : une soi- On peut le vérifier en conseillant tigé des épreuves mises au mur, puis Robert Frank. Il confirme : Mora, directeur artistique des Ren- ginal, gomme la complexité d’une rée-projection – 700 images en 45 au festivalier d’aller consulter parce que moins « visibles », ser- « Atget m’a donné envie d’être pho- contres 1999 – et qui devrait assu- œuvre, voire aboutit au contre- minutes – jeudi 8 juillet et une ex- l’exemplaire (rare) de l’American rées les unes contre les autres sur tographe. Avec Lartigue, il a ouvert rer l’édition de l’an 2000 – a donc sens. Quel photographe en effet, position au Musée de l’Arles anti- Monument à la Bibliothèque de deux rangées. un espace de liberté. » Il ajoute : conçu un programme pluriel inti- des origines à nos jours, n’a pas que, où l’on retrouve The American l’Ecole nationale de la photogra- Cet American Monument est le « Je m’intéresse plus au monde tulé « Vive les modernités ! ». Les fait une photo abstraite ? Quel en- Monument, série des années 70 sur phie d’Arles. Le livre, objet aussi travail de Friedlander qui s’inscrit qu’au monde des idées. » dix-huit expositions associent éga- seignement en tirer ? Aucun. des centaines de statues et mémo- monumental que les « objets » le mieux dans une modernité pho- Friedlander cite Atget et pas Mo- lement gloires des années 20 à 60 L’exemple le plus loufoque est rials qui ornent le paysage améri- photographiés, parfaitement im- tographique – le style documen- holy-Nagy, Rodtchenko ou Man et quelques auteurs en activité afin donné avec l’exposition sur le flou cain et évoquent l’épopée natio- primé, est un mélange étrange taire, entre reportage et art – qui Ray, trois artistes qui incarnent de montrer que le fil moderniste – pas moins de 62 auteurs –, due nale. d’émotion et d’ironie, de respect et commence au début du siècle avec une autre révolution formelle, n’est pas rompu. Le titre proche du au psychanalyste Serge Tisseron, Friedlander fait confiance à l’ap- d’insolence alors que l’on sort mi- Atget, continue avec Walker Evans dans les années 20 et 30. Gilles slogan traduit enfin l’agacement où l’on apprend, entre autres de Gilles Mora devant une certaine contrevérités, que les années 90 photographie contemporaine correspondent à « l’explosion du – grand format et couleur, motifs flou ». réalistes et banals. Le plus grave est l’impression « J’ai retenu de Le Corbusier que la couleur est une création d’espace » Proposer une alternative à ce générale de revenir à une photo- que l’on voit dans l’art contempo- graphie picturale et rassurante, Lucien Hervé, photographe de l’architecture et de l’espace rain attire. Reste à vérifier de visu académique et désincarnée – tout la pertinence du projet. L’accro- ce que refuse Friedlander. Il y a ARLES – Pour sa modernité ou parce lancé dans une analyse, je me disais ma façon de travailler n’a jamais chage le plus stimulant associe beaucoup de ronds, de lignes, de de notre envoyé spécial que d’autres photographes s’y en moi-même : “Il va me mettre de- changé. Il me faut d’abord prendre trois artistes qui traduisent le mé- reliefs, d’ovales, de lumières, de re- Lucien Hervé est né Laszlo Elkan, étaient intéressés ? hors !” Il m’a laissé travailler, j’ai fait beaucoup de photos. Ensuite, à l’in- tissage des « modernités» : une flets, de matières à Arles mais il n’y en 1910, en Hongrie. En 1929, il s’éta- – Les photographes, je ne les ce que j’ai voulu. verse de beaucoup de mes confrères mini-rétrospective Walker Evans, a pas de vie, et pas un seul ques- blit à Paris, où il s’emploie comme connaissais absolument pas. Mais – Et Le Corbusier ? qui respectent trop ce qu’ils font, les monuments de Lee Friedlander, tionnement politique ou social, dessinateur de mode chez Jean Pa- j’avais rencontré le petit-fils d’Eiffel, – Une idée du Père Couturier, en j’élimine, je ne conserve que ce qui des usines sidérurgiques par Bernd préoccupations majeures d’un mo- tou. j’avais mes entrées à la Tour et j’étais 1949. (...) Sur le chantier, à Marseille, m’intéresse et je recadre en décou- et Hilla Becher. Trois façons d’« ar- dernisme plongé dans l’époque « Pourquoi êtes-vous devenu fasciné à l’idée que tout cela avait j’ai fait 650 photos. (...) Quand il les a pant un tirage. J’ai retenu de Le Cor- chiver » la réalité, si ce n’est que tourmentée de l’entre-deux photographe ? été construit dans une usine et as- vues, le directeur de Réalités m’a trai- busier que la couleur n’est jamais l’approche conceptuelle et anti- guerres. – Par hasard. En 1938, j’ai été exclu semblé pièce à pièce. té d’imbécile. Deux jours plus tard, une décoration, mais une création poétique du tandem allemand di- Ce malaise trouve son aboutisse- du PCF. Un ami m’a conseillé de tra- – De là votre vocation pour la j’ai reçu une lettre de Le Corbusier où d’espace. Je continue à travailler sur verge de la plongée des deux Amé- ment dans l’exposition « Le corps vailler avec un de ses cousins, photo- photo d’architecture ? il m’écrivait que j’avais l’âme d’un ar- cette idée-là. Mon but, c’est la ricains dans leur pays. Quant à la du visible », proposée par Jean- graphe pour . J’écrivais les – Pas du tout. En 1945, j’ai rejoint chitecte. Notre collaboration a duré conquête du vide : comment avec rétrospective Evans, si on y trouve Claude Lemagny dans un espace textes, il faisait les photos. Jusqu’au le PCF, et j’ai été de nouveau exclu, jusqu’à sa mort. (...) J’ai énormément des couleurs créer une structure qui des perles, elle est tronquée phare des Rencontres – la chapelle jour où, à Munich, il a pris peur et a en 1947. (...) J’ai donc repris du tra- appris de lui, en particulier de sa ma- crée la sensation du vide. Ne croyez d’images essentielles au point de Sainte-Anne. Trente auteurs, pour décidé d’émigrer. J’ai continué seul, vail, à France Illustration. Toujours nière de se remettre en cause sans pas que j’aie une vieillesse tran- faire douter du génie de l’auteur la plupart des jeunes, multiplient pour les images et pour le texte. La photos et textes. Il était précisé que cesse, à l’inverse de tant d’architectes quille. » du livre American Photographs. les variations vaguement abstraites rédaction de Marianne ne s’est aper- je ne traiterais que des sujets artis- qui tombent dans la facilité. Lui sa- Cette exposition résume les li- sur la matière, la lumière, les vo- çue de rien. Puis, il y a eu la guerre. tiques. Grâce au Père Couturier, un vait qu’il lui fallait se contredire. Propos recueillis par mites d’un thème fourre-tout. Une lumes, les masses. Les images au- J’ai été fait prisonnier en 40 à Dun- dominicain qui était en quelque – A-t-il exercé sur vous une in- Philippe Dagen rétrospective d’un monstre sacré raient pu être réalisées il y a trente kerque et interné dans un stalag en sorte le représentant de l’Eglise dans fluence du point de vue de la aurait pu « porter » le projet, mais ans, ou pourraient se faire dans un Prusse orientale. Evadé, je suis reve- l’art moderne, j’ai pu me rendre à forme photographique ? ૽ Lucien Hervé, « Architecture de Arles n’a pas les moyens ni les siècle, tant on est coupé du nu à Paris. Là, une soi-disant tante Nice, chez Matisse. Il avait la réputa- – Quand on s’est rencontrés, il m’a l’ombre », abbaye de Montma- lieux d’accueillir par exemple la re- monde. Si c’est ça la « modernité » m’a hébergé. Elle habitait dans le tion d’être très susceptible. Sa pre- demandé comment j’étais devenu jour, route de Fontvieille. Tous les marquable exposition Rodtchen- aujourd’hui, alors fuyons. quartier des Invalides – j’ai commen- mière question a été : “Que pensez- photographe. Je lui ai répondu : jours de 10 heures à 19 heures. ko, montée par le Musée d’art mo- cé à photographier la Tour Eiffel. vous de ma peinture ?” Je me suis “Avec une paire de ciseaux.” En fait, Jusqu’au 15 août. derne de New York, et qui mettait Michel Guerrin LeMonde Job: WMQ0907--0027-0 WAS LMQ0907-27 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:44 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0572 Lcp: 700 CMYK

CULTURE-L’ÉTÉ FESTIVAL LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 27

UN ÉTÉ À PARIS

LA PHOTOGRAPHIE DE BERTRAND DESPREZ

La Chope de Château-Rouge

Tout est question d’éducation, et surtout de « zaket », le don de soi. Oncle Yaya, son fils Karim, mais aussi Samir, Yazid, Rabah et Achour sont kabyles et offrent le couscous le vendredi et le samedi. A contre-courant de l’individualisme forcené, la notion de partage retrouve ici tout son sens, question d’ouverture et de tolérance religieuse. Lorsque le soleil se couche, la lumière vibre au son du raï. Karim danse et la semoule passe de table en table. AGENCE VU Un Suisse qui a bouleversé le regard dans son pays L’art de l’insoutenable Arles/Photographie. Gotthard Schuh, mort il y a trente ans, Les actionnistes viennois ont fait de la photo est la révélation de ces Rencontres photographiques un instrument d’action et de provocation Man », en 1955, qui a cristallisé Schuh est d’avoir commencé lisme (donner des informations), plus efficaces que les lumières, les GOTTHARD SCHUH, abbaye de cette vision d’un homme universel, comme peintre – « une peinture ex- des cadrages dynamiques mais dis- THE HUMAN TOUCH. L’action- contrastes du noir au blanc, les Montmajour, route de Font- bon, protégé par les cieux. pressionniste pas très intéressante », crets pour ne pas perdre le sens, et nisme viennois et la photogra- cadrages, les gros plans et les vieille, 13200 Arles. Tél. : 04-90- Bref, Schuh ne « cadrait » pas explique Martin Gasser – avant une ambiance poétique : patinage phie, 1964-1970, et Michaela flous sont calculés. 54-64-17. Tous les jours, de avec Robert Frank. Le lien est fait d’appartenir, avec Paul Senn et sur un étang (1933), réunion poli- Moscouw, Iconomanie, cha- Scènes d’intérieur ou d’exté- 9 heures à 19 heures. 35 F (5,3 ¤) avec la rétrospective un peu courte Hans Staub, à une nouvelle généra- tique à Oxford (1937), une mine de pelle Saint-Martin du Méjean, rieur, massacres ou orgies : et 23 F (3,5 ¤). Jusqu’au 15 août. mais bien ficelée – soixante-quator- tion de réalistes suisses qui, au dé- charbon à Charleroi, des vues de place Nina-Berberova, 13200 chaque image est lourde de rémi- ze photos présentées à l’abbaye de but des années 30, ont libéré Paris la nuit réalisées en 1932, au Arles. Tous les jours de niscences et ces dernières en aug- ARLES Montmajour –, la première consa- l’image fixe de la tutelle de la même moment que celles de Bras- 10 heures à 19 heures. Jusqu’au mentent l’intensité tout en ren- de notre envoyé spécial crée, en France, au photographe. peinture. saï, un cycliste endormi (mort ?) qui 15 août. dant manifeste ce que la vision de On ne sait pas grand-chose de lui, Un peu courte tant Schuh est au aurait séduit les surréalistes, une l’homme par ces artistes a de mais la révélation des Rencontres centre d’une question hélas ! obli- image d’anatomie où la méticulosi- ARLES transhistorique. photographiques d’Arles est bien térée dans cette édition arlésienne : Vu la masse té et la douceur de l’étudiant de notre envoyé spécial Chacun des actionnistes semble Gotthard Schuh (1897-1969), un le lien entre les formes modernes contrastent avec le corps écorché... L’actionnisme viennois est à la se spécialiser dans un genre, qu’il Suisse qui a bouleversé le regard – gros plan, précision, détail, vues de photos Gotthard Schuh découvre son mode. Faveur peu surprenante : perfectionne pendant la demi- dans son pays dans les an- en plongée, etc. – et le violent envi- paradis en Indonésie, à Bali, et en la douleur, la cruauté, les abomi- douzaine d’années que dure le nées 30 et 40. Plutôt une confirma- ronnement politique : « Nous mon- qu’il a réalisées, rapporte un livre, Iles des dieux nations de toutes sortes sont mouvement. Nitsch révèle l’inté- tion. Chaque fois que nous avons trons dans l’exposition que Schuh a (1940), qui devient un best-seller. chaque soir à la télé. Or les ac- rieur des corps, l’organique, le rencontré Robert Frank, ce dernier beaucoup photographié, dès le début des expositions Un autre Schuh surgit, plus rassem- tionnistes, Nitsch, Brus, Muehl, sanglant, les humeurs et les puan- parlait de ses courtes années des années 30, la montée du fascisme bleur, moins créatif. Reste qu’il a Schwarzkogler, avaient fait de la teurs. Brus imagine des accidents suisses avant de devenir, dans les et du nazisme », explique Martin ont pu donner exercé une forte influence sur la douleur et de la cruauté leur ma- et des blessures qui crèvent et années 50, le grand photographe Gasser, qui a choisi, avec Peter photographie en Suisse, d’abord en tière première. Au grand effroi de brisent les os et les tissus. Muehl d’une Amérique traumatisée : Pfrunder, dans le fonds de la Fon- une pauvre image choisissant les images pour Neue la société autrichienne des an- traite avec une dérision sauvage « Gotthard Schuh a été le premier à dation suisse pour la photographie, Zürcher Zeitung – il publie Robert nées 60, ils se montraient nus, ils le sexuel. Schwarzkogler imagine aimer mes images. On se voyait à Zu- les épreuves de cet accrochage. de l’artiste. Frank – mais aussi en créant, en plongeaient leurs mains dans les des mutilations et des agonies si- rich. Il m’a incité à partir. J’aimais ses Martin Gasser explique l’in- 1951, avec notamment Paul Senn et entrailles d’animaux éventrés, ils lencieuses. photos qui échappaient à la senti- compréhension autour de l’œuvre Mais cette fois, avec le méconnu Jakob Tuggener s’efforçaient de susciter le dégoût mentalité. » de Schuh : « Les années 30 et 40 sont – à quand une exposition sur ce et y parvenaient par l’excès de ARRÊTER LES REGARDS BLASÉS Cette filiation rendait sceptique. de loin ses plus créatives, mais elles c’est la bonne grand photographe également cité leurs démonstrations. Manière de La photographie est ici em- Parce que les images qui étaient sont méconnues parce que, lorsqu’il en référence par Robert Frank ? – le redire avec force ce que nul ne ployée pour sa propension à données à voir de Gotthard Schuh, est devenu le responsable de la photo Forum des photographes suisses. devrait ignorer, ce que nul ne l’équivoque. L’image se donne notamment son livre Begegnungen pour le magazine Neue Zürcher Zei- Comme beaucoup d’autres en Reste enfin cette rétrospective qui souhaite cependant entendre et pour un document et, de ce fait, (1957), étaient envahies par des tung, en 1941, il n’a curieusement Europe, il devient photojournaliste montre, une fois de plus, combien voir trop souvent : qu’il y du bes- semble confirmer la gravité des poncifs sentimentaux – portraits de pas voulu être considéré comme un et répond aux riches demandes des la masse de photos d’un artiste au- tial dans l’être dit humain. événements qu’elle montre. On femmes et d’enfants – en vogue reporter et il a détruit une bonne magazines illustrés : Vu, Berliner Il- torise des expositions qui peuvent L’Autriche oublieuse de l’Ans- croira au sang, aux plaies, aux dans les années 50. Pour ne pas ar- partie de ses images des années 30. » lustrierte, mais surtout la Zürcher Il- donner de lui une bonne ou une chluss et de la collaboration na- coups, aux vomissures, puis- ranger les choses, une photo de Il ajoute : « Un gros travail reste à lustrierte. pauvre image. Cette fois, c’est la zie, l’Autriche bien-pensante et qu’elles ont été photographiées Schuh – un enfant javanais jouant faire, notamment ses relations avec De cette période, l’exposition a bonne. convenablement prospère jugeait par une machine. Le choc sera tel aux billes (1938) – est devenue l’em- les journaux où ont été publiées ces fait surgir des images remarquables obscènes et fous ces mauvais que toute réflexion critique sera blème de l’exposition « Family of images. » Le beau paradoxe de de tension entre le souci de réa- M. G. prophètes, leurs exhibitions et impossible et l’émotion atteindra leurs sacrilèges. Puisque ceux-ci son plus haut degré. Or ces « do- font désormais partie de l’his- cuments » sont des mises en toire et puisqu’ils ne s’accordent scène, ces images des artifices. Un catalogue qui traque l’insaisissable modernité que trop évidemment à l’actuali- Les actionnistes inventent l’art de té, on les expose aujourd’hui l’insoutenable, puisqu’il faut dé- LE CATALOGUE des 30es Ren- « Moderne » et « nouveau » ont eu Faut-il s’en plaindre ? L’auteur se Mais Breton ? Mais Beckmann ? avec moins de réticences, parti- sormais de l’insoutenable, cette contres internationales, Vive les mo- ce sort et l’ont encore. Pour autant, veut prudent, bien qu’il se laisse al- Seraient-ils eux aussi les artisans culièrement en France : à Lyon violence pour arrêter les regards dernités (Actes Sud, 352 p., 250 F le débat sur la modernité ne peut ler à affirmer qu’on « ne connaît pas d’une « austérité un peu uniforme, lors de la Biennale 1997, à Arles blasés et frapper les esprits hébé- [38,11 ¤]) est épais, abondant en s’en tenir là. Pas plus qu’il ne peut se de civilisation qui ne se soit nouée un peu trop rationnelle, dans la dis- cette année – dans une chapelle, tés par trop de clichés. textes et en illustrations, bien im- borner à la querelle sur l’art autour de quelque mythe unifica- position intégrative des détails » ? ce qui convient à merveille à ces Il est d’autant plus aisé de me- primé. A un tel ouvrage, il fallait contemporain de ces dernières teur ». A le suivre dans ses esquives, Leur modernité – si l’on tient à ce images d’humiliations et de surer leur savoir faire souffrir le une préface qui marque les esprits. années. il ne serait ni moderne, ni post-mo- terme – est de brisures, de dénon- martyrs. spectateur que l’exposition qui Gilles Mora l’a demandée à Régis derne, mais très méfiant. ciations de l’ordre et de l’austérité. leur est consacrée s’accompagne Debray, qui signe donc « Six aper- LA RATIONALITÉ ORGANISÉE Pas au point cependant de se de- Elle est de subversion et de révolte. LA RÉPULSION LA PLUS VIOLENTE de celle de Michaela Moscouw, çus contradictoires sur un objet Alors, cette définition ? Elle vient mander si modernité et progres- Des mots qui n’apparaissent nulle Elles ont été conçues par leurs elle aussi viennoise, mais née en manquant ». C’est un texte assez dans le troisième des aperçus. La sisme se confondent si totalement. part dans le texte. auteurs afin de susciter la répul- 1961. Elle se déguise, pose en singulier. « Il faut mieux chatoyer modernité, ce serait le progres- Ils se confondent dans le supréma- Pas plus que n’apparaît la ques- sion la plus violente. Elles la sus- mère, en prostituée, en danseuse, qu’asséner », y lit-on. En dépit de sisme, la rationalité organisée, «la tisme, au Bauhaus vers 1925 et à tion récurrente de l’antimodernité. citent encore, parce que les ac- en victime ou en bourreau. Elle cette maxime, l’auteur tente alter- mise en intrigue du présent et la mise New York vers 1950. Ils se Régis Debray affecte de penser que tionnistes ont maîtrisé peint son visage, s’enchaîne, se nativement de chatoyer et d’assé- au carreau des pourtours ». « Mais confondent quand une théorie es- l’idée moderne aurait triomphé l’instrument photographique au- dénude et regarde droit dans ner. Puisque les aperçus sont répu- le happy end, fondement du contrat thétique annonce un homme nou- tout à son aise, par consensus géné- tant que la mise en scène de leurs l’objectif de l’appareil. tés contradictoires, tout est permis. modernistique, faisait l’objet d’une veau pour un monde nouveau, qui ral et international. C’est une vision actions. Cet art de l’excès, cet ul- Ces autoportraits travestis Jusqu’à une définition de la moder- certitude partagée (le cinéma holly- serait celui de Mondrian, Mies van étrange de l’histoire des arts au tra-expressionnisme des corps veulent émouvoir, scandaliser nité. Qu’il faut asséner de façon pé- woodien s’est bâti là-dessus, tout der Rohe ou Le Corbusier. Et en XXe siècle, une vision qui oublie les est prémédité. Les poses sont peut-être. Mais, de Claude Cahun remptoire, afin de jouer des deux comme l’espérance communiste et photo ? Rodtchenko à ses débuts. traditionalismes, les nationalismes. d’autant plus éloquentes qu’elles à Cindy Shermann, le genre est registres rhétoriques. l’espéranto libéral). » L’architecture et une partie des arts Autant de réticences que les artistes ont été vues auparavant dans riche en réussites autrement trou- Avant, il y a les sarcasmes. La mo- On imagine sans peine la suite : plastiques se sont fondées sur de modernes ont affrontées. Autant d’innombrables peintures reli- blantes. Il manque pour l’heure à dernité est un « fétiche arrogant et quand « la modernité dominatrice » telles convictions pour, en effet, d’éléments qui sont ici passés sous gieuses, mythologiques ou sym- Michaela Moscouw ce qui fait la tout enflé de vagues », un « attrape- s’est effondrée, tout a basculé. Au- énoncer des règles et des méthodes silence. Pour des Rencontres sous le bolistes. Les accessoires sont puissance de la photo action- gogo dans la manipulation quoti- jourd’hui, comme on sait, il n’y a qui, radicalement neuves, auraient signe de l’histoire, voici une préface d’autant plus effrayants qu’ils niste : la maîtrise de l’instrument dienne des esprits ». Tout mot, plus de repères, nous sommes dans permis une révolution sans retour. décidément bien oublieuse. sont ceux de la Passion du Christ et la nécessité de la démarche. quand il se galvaude, se vide et peut « l’émiettement anxiogène » et la En la modernité, ils ont voulu voir ou ceux du quotidien le plus tri- servir à des slogans et des réclames. « dilution de l’ordre symbolique ». un ordre à venir. Mais Picasso ? Ph. D. vial. Les images sont d’autant Ph. D. LeMonde Job: WMQ0907--0028-0 WAS LMQ0907-28 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:44 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0573 Lcp: 700 CMYK

28 / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 CULTURE Le Musée des arts et civilisations SORTIR PARIS industriels vers le blues continuaient d’impressionner. A Alexandre Tharaud (piano) paraître à la rentrée, Juxtapose, Le jeune Français aux allures d’elfe son nouvel album, semble cherche son architecte a les épaules plus solides qu’il n’y réconcilié avec les chansons. Cela paraît : son programme estival est ne devrait pas atténuer l’impact chargé et comprend de nombreux de ses performances. Dans sa sélection, le jury hésite entre prestige et formalisme concerts. La musique française est Elysée-Montmartre, 72, boulevard son terrain d’élection, mais Rochechouart, Paris 18e. Mo Anvers. La publication de la liste des quinze architectes choi- let), est une étape-clé du dernier grand concours quant au projet final. Le jury devra tenir compte de Tharaud sait s’échapper de Le 9, à 19 h 30. Tél. : sis pour la consultation du Musée des arts et civilisa- français du siècle. La diversité des personnalités re- la sensibilité des Parisiens, plus réactifs qu’à Debussy et Ravel, comme en 01-55-07-06-00. 140 F. tions (MAC), quai Branly, à Paris (Le Monde du 7 juil- tenues ne permet pas de lever les interrogations l’époque de la construction du Centre Pompidou témoigne éloquemment ce détour savant et presque insolemment SCEAUX LES DÉS sont jetés. Réuni le mêlent, des propositions sédui- liste complète des cent cinq candi- nées 70, mais de mettre en valeur rare par les Croquembouches,de 30e Festival de l’Orangerie 4 juillet, le jury de la consultation santes. Le jury a aussi eu la courtoi- dats n’ayant pas été rendue pu- les collections du futur MAC, de Claude Delvincourt. Tharaud de Sceaux pour le Musée des arts et civilisa- sie d’intégrer à la liste réglementai- blique, force est de reporter son at- valoriser les échanges entre civilisa- interprétera également des Créée par le violoniste français tions, projet cher à Jacques Chirac, rement fermée de quinze candidats tention sur celle des quinze élus. tions, non d’imposer un nouveau œuvres de Poulenc et de Chabrier. Alfred Loewenguth qui, avec ses a sélectionné quinze équipes d’ar- Francis Soler, lauréat du précédent Cette liste présente une première modèle sorti des dernières collec- Schola Cantorum, 269, rue frères, animait un quatuor à chitectes sur les cent cinq dossiers concours pour le même site du curiosité : plusieurs signatures qui, tions de la pensée occidentale. Saint-Jacques, Paris 5e. cordes portant leur nom, cette reçus. La remise en question des quai Branly, naguère prévu pour un sauf à renier ce qui fait leur origina- L’objet du concours est-il de pro- Mo Port-Royal. Le 8, à 20 h 30. manifestation rend hommage à concours, soupçonnés souvent à Centre de conférences internatio- lité, semblent avoir été consultées duire une belle exposition de ma- Tél. : 01-43-54-56-74. 120 F. son fondateur en privilégiant la tort, parfois à raison, de n’être pas nal et rayé désormais des uniquement par plaisir intellectuel. quettes et de tendances après la Ladja musique de chambre et le quatuor exempts de manipulations, même consciences. C’est le cas du déconstructiviste décision finale ou d’obtenir le choix Soit le rêve réalisé de deux frères à cordes (huit formations de ce s’ils se plient formellement aux rè- américain Peter Eisenman, l’un des le plus large et le plus généreux de antillais. Christophe, un ancien du type, françaises et étrangères, glements les plus stricts, laissait es- GRANDS ABSENTS pères du groupe Any (Le Monde du solutions réalistes ? groupe Raoul Petite, et Krichou, sont conviées cette année). Au pérer un sans-faute (Le Monde du A côté de ces options incontes- 22 juin), célèbre pour ses projets Deuxième curiosité : la plupart batteur de FFF, chantent le clair programme, vingt-quatre concerts 25 juin). Un pari tenu. A moitié au tables, d’autres choix laissent dubi- fracassés, de l’agence anglaise Fu- des projets qui seront étudiés le reflet de leurs sangs mêlés. de musique de chambre, moins. tatif. Et notamment le petit ture Systems, qui défend, à l’oppo- 4 décembre seront reconnais- Accompagné d’un trio, ils principalement les samedis et Participeront donc au concours nombre de candidatures initiales : sé d’Eisenman, des morphologies sables, malgré l’anonymat requis, composent un univers aux vertus dimanches à 17 h 30. Le concert plusieurs lauréats du plus presti- cent cinq contre plusieurs cen- homogènes de gonflable, le cas en- par les professionnels du jury, et tour à tour apaisantes et inaugural, dans l’Orangerie du gieux des prix internationaux, le taines pour les précédents grands core des Néerlandais MVRDV, ver- cela en raison même de l’éclec- énergétiques. château de Sceaux, aura lieu le Pritzker Architecture Prize : le Ja- projets. Certains architectes, il est sion concassée du précédent fra- tisme forcé de la première sélec- Sentier des halles, 50, rue jeudi 8 juillet à 20 h 30, avec la ponais Tadao Ando (Pritzker 1995), vrai, refusent maintenant les cassé, et de quelques autres tion. C’est peut-être un bien, ou d’Aboukir, Paris 2e. Mo Sentier. pianiste Anne Queffelec et le l’Italien Renzo Piano (1998), le concours pour ne plus accepter que représentants des courants les plus peut-être une incongruité, source Les 8, 9 et 10, à 20 heures. Quatuor Castagneri, dans un Français Christian de Portzamparc des commandes directes, d’autres académiques d’une avant-garde d’inégalité. Mais cette inégalité, ou Tél. : 01-42-36-37-27. 50 F et 70 F. programme allant de Scarlatti à (1994), le Britannique Norman Fos- seraient débordés de travail. Cela joyeusement formaliste. ce déséquilibre, ne sont-ils pas déjà Fawzy Al-Aïedy Debussy. Le dimanche 11 juillet à ter (1999), ainsi que des personnali- expliquerait, pour une part, l’ab- Or le site est sensible (Francis So- lisibles dans cette liste de quinze Paris-Bagdad, le titre de son 17 h 30, le duo piano-violon formé tés non primées mais d’égale re- sence d’architectes comme l’Amé- ler en a fait l’expérience), la popu- noms ? Troisième curiosité : l’asso- dernier album, résume (à l’envers) par Georges Pludermacher et le nommée : Jean Nouvel, ou le ricain Frank Gehry, le Portugais Al- lation parisienne est beaucoup plus ciation, en une même équipe, de l’itinéraire de ce musicien (oud, violoniste Peter Csaba, rejoints Néerlandais Rem Koolhaas. varo Siza, l’Espagnol Rafael réactive qu’au temps glorieux du styles à priori sans rapport : ainsi hautbois, cor anglais...) originaire par des stagiaires de l’Académie D’autres sont moins universels Moneo, les Suisses Herzog et Meu- Centre Pompidou de Piano et Ro- Tadao Ando travaillera-t-il avec le d’Irak et installé à Paris, qui Maurice Ravel de mais également brillants comme ron, ou encore Peter Zumthor. On gers, et l’on voit mal Jacques Chirac Français Jean-Michel Wilmotte. invente des alliances intelligentes Saint-Jean-de-Luz, proposera Patrick Berger, ou fort présents sur peut se demander également si la jouer les super-Pompidou sur un Mais sans doute est-ce de tels ma- entre musiques d’Orient et Mozart, Brahms, Enesco. Parmi la scène française, comme le tan- maîtrise d’ouvrage a su, a souhaité, projet qui, sans interdire la force et riages que la maîtrise d’ouvrage du d’Occident. les solistes conviés, une bonne dem Chaix et Morel. Cela assure a cherché à persuader ces grands l’originalité, paraît impliquer la Musée des arts et civilisations at- La Maroquinerie, 23, rue Boyer, place a été réservée aux écoles pour la seconde délibération, le absents, dont les candidatures au- subtilité et la retenue. Il ne s’agit tend les rejetons du XXIe siècle. Paris 20e. Mo Gambetta. Le 8, à françaises de violon (Olivier 4 décembre, des projets sérieux et raient incontestablement étoffé les plus de produire un manifeste ar- 20 h 30. Tél. : 01-40-33-30-60. 80 F. Charlier, Régis Pasquier) et de même, pourvu que les muses s’en possibilités offertes au jury. Mais la chitectural à la manière des an- Frédéric Edelmann Tricky piano (Michel Dalberto, Bruno Même quand ses disques Rigutto, Pierre-Laurent Aimard). s’embourbaient dans le bizarre et Orangerie, parc de Sceaux, la claustrophobie, l’intensité noire 92 Sceaux. RER Bourg-la Reine. Le Festival de Colmar célèbre Leonard Bernstein des concerts de Tricky, sa façon de Du 8 juillet au 26 septembre. tirer sur scène les grincements Tél. : 01-46-60-07-79. De 100 F à 140 F. mort il y a neuf ans, était plus que cela : « Le plus Au-delà des influences diverses, – impression- MOZART : concerto pour violon no 3. GLA- grand des pianistes parmi les chefs d’orchestre, le nisme, jazz, musique répétitive –, le jeune pia- ZOUNOV : concerto pour saxophone. BERNS- plus grand des chefs d’orchestre parmi les compo- niste allemand a su dégager les liens harmo- TEIN : Chichester Psalms. Oleg Yatsina, violon, siteurs et le plus grand des compositeurs parmi les niques et rythmiques qui unissent ces brèves GUIDE Yana Oulianova, saxophone, Académie d’art pianistes », déclarait Arthur Rubinstein, qui pièces. choral de Moscou, Les Virtuoses de Moscou, ajoutait, pour corriger ce qui était peut-être une REPRISES CINÉMA ANNULATIONS direction Vladimir Spivakov. Couvent des do- vacherie : « Il jouait Mozart comme j’aurais bien MYSTÈRE ORIENTAL minicains de Guebwiller, le 5 juillet. GERSH- voulu pouvoir le jouer. C’était un génie universel. » Le violoncelliste David Geringas et la pianiste L’Extravagant Monsieur Cory UB 40 WIN : Trois Préludes, Songs. BERNSTEIN : An- Dans une programmation aux couleurs amé- Brigitte Engerer avaient choisi d’insérer, entre de Blake Edwards, avec Tony Curtis, Elysée-Montmartre, 72, boulevard Ro- niversaries. Sebastien Knauer, piano. Salle du ricaines, la manifestation alsacienne permet de deux Chopin, les trois Méditations extraites de la Martha Hyers, Charles Bickford. Améri- chechouart, Paris-18e. Le 8, à 19 h 30. Koïfhus, le 6. CHOPIN : Grand duo concertant découvrir la personnalité multiforme du créa- messe que composa Bernstein en 1971 pour cain, 1957 (1 h 30). Tél. : 01-55-07-06-00. e sur des thèmes de Robert le Diable de Meyer- teur de West Side Story. Ainsi, les Chichester l’inauguration du Kennedy Center de Washing- Reflet Médicis, salle Louis-Jouvet, 5 RÉSERVATIONS beer op. 12, Sonate op. 65. BERNSTEIN : trois Psalms, donnés le lundi 5 juillet dans la Nef des ton. Les deux artistes ont fait ressortir avec au- (01-43-54-42-34). Méditations. David Geringas, violoncelle, Bri- dominicains de Guebwiller. Cette œuvre reli- torité le poids de mystère, un peu oriental, de Fog (*) Chiencru (cirque) de John Carpenter, avec Adrienne Bar- de la Compagnie Cahin-Caha, cirque Bâ- gitte Engerer, piano. Chapelle Saint-Pierre, gieuse se caractérise par les scansions per- ces morceaux lyriques et contemplatifs, le piano beau, Hal Holbrook, Janet Leigh. Améri- le 6. COPLAND : Concerto pour clarinette. cussives du premier mouvement, alors que la orchestral de l’une dialoguant avec le violon- tard-France/USA, mise en scène de Gul- cain, 1979 (1 h 30). ko. e e BACH : Cantates BWV 56 et 82. R. STRAUSS. dernière partie s’achève dans une sérénité apai- celle puissant de l’autre. Le concert donné le MK2 Odéon, 6 ; MK2 Bastille, 11 ; Espace Chapiteaux du parc de La Vil- e Introduction de l’opéra Capriccio. Eglise sée. A la tête de ses Virtuoses de Moscou et de mardi 6 juillet au soir par Les Virtuoses de Mos- MK2 Quai-de-Seine, Dolby, 19 . lette, 211, avenue Jean-Jaurès, Paris-19e. Saint-Matthieu, le 6. Prochains concerts : l’Académie d’art choral de Moscou, Vladimir cou ne comprenait pas d’ouvrage de Bernstein. (*) Film interdit aux moins de 12 ans. Du 15 juillet au 4 septembre, à Chostakovitch, Say, Mozart, le 8. Chostako- Spivakov peinait à se dégager de l’acoustique Mais Aaron Copland, l’aîné et le contemporain TROUVER SON FILM 20 heures. Relâche dimanche, lundi et vitch, Ravel, Beethoven, le 9. Festival interna- brouillonne de l’église. Pourtant, la robuste sim- (ils moururent la même année), était au pro- mardi. Tél. : 0-803-306-306 tional de Colmar, jusqu’au 14 juillet. Prix : de plicité de ces psaumes chantés en hébreu se gramme avec son concerto pour clarinette, en- Tous les films Paris et régions sur le Mi- et 0-803-075-075. 90 F et 110 F. Jazz à l’hôtel d’Albret 45 à 250 francs. Tél. : 03-89-20-68-97. communiquait au public et l’andante, confié à levé par un Paul Meyer ébouriffant de virtuosité. nitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : 08-36-68- 03-78 (2,23 F/min). avec Brad Mehldau, Caratini Jazz En- une voix d’enfant, fut un moment de grâce. Une Le baryton Thomas Quasthoff chanta ensuite semble, Daniel Humair, La Cricca d’Um- COLMAR éclaircie dans une soirée terne, où des concertos deux cantates de Bach avec une intériorité ENTRÉES IMMÉDIATES berto, Daniel Goyone Trio... de notre envoyé spécial de Mozart et de Glazounov étaient exécutés par émouvante, maigrement soutenu par la direc- Hôtel d’Albret, 31, rue des Francs-Bour- Animé par le violoniste et chef d’orchestre de jeunes solistes de la fondation Spivakov, au tion trop statique de Vladimir Spivakov. Berns- Le Kiosque Théâtre : les places du jour geois, Paris-4e. Du 26 juillet au 2 août. Vladimir Spivakov, le Festival international de jeu encore trop scolaire. tein désignait Bach comme « le centre calme du vendues à moitié prix (+ 16 F de commis- Tél. : 01-45-08-55-25. 100 F et 120 F. Colmar rend hommage chaque année à un mu- Le récital de piano de Sebastian Knauer aura tourbillon de l’histoire musicale ». Ce n’est pas sion par place). Place de la Madeleine et DERNIERS JOURS parvis de la gare Montparnasse. De sicien disparu : de Glenn Gould à Vladimir Ho- apporté des découvertes plus excitantes. Les An- une raison pour le transformer en eau dor- 12 h 30 à 20 heures, du mardi au same- 10 juillet : rowitz, de Jacqueline du Pré à Ginette Neveu, il niversaries de Leonard Bernstein sonnent mante. di ; de 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. distingue des interprètes d’exception. Tête d’af- comme une suite de petits plaisirs, des cadeaux Après la pluie EstivalDanses de Sergi Belbel, mise en scène de Ma- fiche de la onzième édition, Leonard Bernstein, qu’il expédiait à ses amis pour leur anniversaire. Pierre Moulinier Ballet de Liège : Jacques Dombrowski rion Bierry. (Aspiration, ou Carnets intimes de Glo- Poche-Montparnasse, 75, boulevard du ria). Montparnasse, Paris-6e. Tél. : 01-45-48- Bouffes du Nord, 37 bis, boulevard de la 92-97. De 110 F à 190 F. Deux générations de cinéastes brésiliens réunies à Paris Chapelle, Paris-10e.Mo La Chapelle. Les 8 Henri Michaux (1899-1984) : et 9, 21 heures. Tél. : 01-46-07-34-50. De le regard des autres 65 F à 130 F. Galerie Thessa Hérold, 7, rue Thorigny, L’ÉTÉ – cela reste hélas d’actua- fique programmation brésilienne à réalité sociale et politique et réfé- aussi un autre pilier du cinema no- Jean-Claude Pennetier (piano) Paris-3e. Tél. : 01-42-78-78-68. De lité – est essentiellement dévolu découvrir durant tout le mois de rences aux grands mythes métissés vo, Carlos Diegues, dont on pourra Chopin : Préludes op. 28, Mazurkas 14 heures à 18 h 30 ; samedi de 11 heures aux nanars, et à quelques objets juillet. sur lesquels s’est bâti l’imaginaire découvrir Regarde cette chanson op. 41, Nocturnes op. 15, Sonate pour à 18 h 30. Fermé dimanche et lundi. En- singuliers que les distributeurs ne Son intitulé, Du cinema novo au collectif brésilien engendre l’un (1994, inédit). Nelson Pereira dos piano op. 35 « Marche funèbre ». trée libre. Orangerie du parc de Bagatelle, do- se sont pas décidés à sortir durant cinéma nouveau, en résume la te- des surgissements du cinéma mo- Santos et Carlos Diegues seront Kumi Sugaï maine de Bagatelle, Paris-16e.Mo Pont- Maison de la culture du Japon, salle le reste de l’année. En contrepartie, neur, quitte à situer sur le même derne les plus passionnants des an- présents à Paris durant la rétro- de-Neuilly. Le 8, à 20 h 30. d’exposition, 101 bis, quai Branly, Pa- la saison est propice aux belles re- plan des œuvres inégales. Le cine- nées 50 et 60, ère des nouvelles spective. Tél. : 01-45-00-22-19. 150 F. ris-15e. Tél. : 01-44-37-95-00. De prises et aux grandes rééditions. ma novo est un mouvement ciné- vagues pourtant fécondes dans le Le « cinéma nouveau » évoqué Emmanuel Brunet Trio 12 heures à 19 heures ; jeudi jusqu’à Après Badlands, de Terrence Ma- matographique majeur, surgi au monde entier. Glauber Rocha, au- par l’intitulé de la rétrospective se Petit Opportun, 15, rue des Lavandières- 20 heures. Fermé dimanche et lundi. er o lick, et la rétrospective Naruse, en milieu des années 50 – Rio 40o, de quel est consacrée une soirée spé- réfère à l’apparition d’une nouvelle Sainte-Opportune, Paris-1 . M Châtelet. 30 F. attendant Le Malin, de John Hus- Nelson Pereira dos Santos, en est ciale le 10 juillet, en sera la figure génération de cinéastes au Brésil. Le 8, à 22 h 30. Tél. : 01-42-36-01-36. 80 F. 11 juillet : Herbert Gronemeyer ton, Piravi, de Shaji Karun, ou un la première salve. La puissance de proue incontestable. Il faut voir Le milieu des années 90 en a donné L’Hôtel C. La Cigale, 120, boulevard Rochechouart, d’après Sophie Calle, mise en scène de ensemble consacré à la nouvelle créative de cet élan qui mêle inno- ou revoir Le Dieu noir et le Diable l’espoir, grâce surtout à la révéla- Paris-18e. Mo Pigalle. Le 8, à 20 heures. Caterina Gozzi, avec Elisabeth Mazev. vague tchèque, voici une magni- vation formelle, ancrage dans la blond (1963), Terre en transe (1967) tion de Walter Salles avec le très Tél. : 01-49-25-89-99. Théâtre Gérard-Philipe, 59, boulevard ou Antonio das Mortes (1969) pour beau Terre lointaine (cosigné avec Martine City Queen Jules-Guesde, 93 Saint-Denis. Tél. : 01- mesurer l’originalité et la puis- Daniela Thomas, 1995), confirmé Ailleurs, 13, rue Jean-Beausire, Paris-4e. 48-13-70-00. 50 F. sance de cet auteur. par le succès mondial de Central do Mo Bastille. Du 8 au 11, à 20 h 30. Tél. : Obaldiableries Brasil (1998). Peu d’autres jeunes 01-44-59-82-82. De 30 F à 80 F. de René de Obaldia, mise en scène de Ensemble Al-Assala, Hassan Daddi Thomas Le Douarec. PRINTEMPS PARADOXAL réalisateurs peuvent pour l’instant Abbaye de Royaumont, 95 Asnières-sur- Théâtre 14 - Jean-Marie-Serreau, Aux côtés de Glauber Rocha, rivaliser avec lui, et la grave crise Oise. Le 9, à 21 heures. 20, avenue Marc-Sangnier, Paris-14e. d’autres cinéastes majeurs tels que qui a frappé l’économie brésilienne Tél. : 01-34-68-05-50. 120 F. Tél. : 01-45-45-49-77. De 60 F à 120 F. Nelson Pereira dos Santos (Rio à l’automne 1998 a, pour l’instant, Zone Nord, 1957, Sécheresse, 1963) entravé la possible renaissance de ou Ruy Guerra (Les Fusils, 1963) té- cette cinématographie. Parmi les moignent de la vitalité du cinema films récents, il faut à tout le moins novo, illustrée également par de guetter le surprenant Bal parfumé moins célèbres mais tout aussi mé- de Paulo Caldas et Lino Ferreira, morables films : Le Bandit de la lu- réalisé en 1997, ou le film à sket- mière rouge, de Rogerio Sganziera ches Trahison, cosigné par Arthur (1968), ou Macunaima, de Joaquim Fontes, Caludio Torres et José Pedro de Andrade (1969). La dicta- Henrique Fonseca (1998). ture aura raison de ce printemps paradoxal, fleuri entre favelas et Jean-Michel Frodon sertao. Glauber Rocha meurt en exil en 1981. Le titre du beau Mé- ૽ Du 7 juillet au 3 août au cinéma moires de prison (1984), du vétéran Les Trois Luxembourg, 67, rue Pereira dos Santos, dit bien l’état Monsieur-le-Prince (Paris 6e). Tél. : d’une situation à laquelle survivra 01-46-33-97-77. LeMonde Job: WMQ0907--0029-0 WAS LMQ0907-29 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:45 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0574 Lcp: 700 CMYK

RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / 29 JEUDI 8 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES 22.05 Histoire(s) du cinéma. 23.20 Concert du nouvel an 1987. 13.45 Dangereuse TÉLÉVISION 0.45 Libre échange a DÉBATS Toutes les histoires. Canal + Par l’Orchestre philharmonique sous tous rapports aa Film. Niall Johnson (v.o.). ?. 22.25 La Coupe du monde de Vienne, Jonathan Demme (Etats-Unis, 1987, 3.40 Le Cercle parfait a dir. H. von Karajan. Paris Première 21.25 Cheveux, au-delà de Yalon. Planète 110 min) %. Cinéstar 2 TF 1 Film. Ademir Kenóvic (v.o.). %. du miroir. Forum Planète 1.00 Rodion Shchedrin and Friends. 15.00 La 317e Section aa 22.25 L’Ecume des villes. Munich 1983 et 1985. Muzzik 23.25 La Soie, miracle Londres. Paris Première Pierre Schoendoerffer (Fr., 1964, N., 18.00 Sous le soleil. &. ARTE 95 min) &. Ciné Classics 19.00 Rick Hunter, de la nature. Forum Planète 22.30 Yougoslavie, TÉLÉFILMS 16.45 Rocketeer aa inspecteur choc. &. 19.00 Voyages, voyages. Katmandou. suicide d’une nation européenne. Joe Johnston (Etats-Unis, 1991, 19.45 Météo, Arte info. [4/6]. Les portes de l’enfer : 20.00 Journal, Météo, Trafic infos. MAGAZINES 20.30 Au cœur de l’adversité. 110 min) &. Ciné Cinéma 1 20.15 360o , le reportage GEO. la Bosnie, 1992-1993. RTBF 1 Sam Pillsbury [1/2]. Festival 20.50 Sam. 17.00 Les Géants aa Téléfilm. Yves Boisset. &. Intelligences [4/4]. 19.00 Nulle part ailleurs. Best of. Canal + 22.30 Survivre. L’éléphant. Odyssée 20.50 Sam. S. Miller (GB.,1997, 89 min) &. Canal + 20.40 Thema. Football - Yves Boisset. TF 1 22.45 Made in America. 20.00 20 h Paris Première. 22.50 Volga, Volga. TMC 17.30 La Septième Victime aa Naissances. Les coulisses d’un business. 20.45 A nous la victoire ! Best of. Paris Première 23.00 Les Lions indomptables. Arte 21.00 Ce que savait Maisie. Mark Robson (EU, 1943, N., v.o., Téléfilm. Bethany Rooney. &. Edouard Molinaro. Disney Channel 70 min) &. Ciné Classics 22.15 Pape Diouf. 20.55 Les Nouveaux Mondes. 23.20 Les Volants, 0.25 Notre 20e siècle. A armes inégales. 23.00 Les Lions indomptables. Bornéo. France 2 22.40 Disparu. 20.30 Le Sexe faible aa 0.00 La Peau du foot. 22.20 Les Rituels d’amour. espoir à La Ciotat. Planète George Kaczender. Téva Robert Siodmak (France, 1933, N., 105 min) &. Ciné Classics FRANCE 2 1.05 Que le meilleur l’emporte aa Initiation à l’amour. France 2 23.25 La Montagne des prières. Odyssée 22.45 Naissances. Film. Franklin J. Schaffner. &. 23.20 L’Eté de la 25e heure. 23.30 Eureka, j’ai tout faux ! Bethany Rooney. TF 1 20.30 Le Grand Sam aa 18.30 Hartley, cœurs à vif. &. Mandela, fils de l’Afrique, La paléontologie. TSR 23.45 La Mort mystérieuse Henry Hathaway (Etats-Unis, 1960, 115 min) &. Ciné Cinéma 1 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. M6 père d’une nation. France 2 0.15 Le Bleu du Sinaï. de Nina Chéreau. [5/5]. Goodbye Flipper. Odyssée 19.20 Qui est qui ? Denis Berry. %. 13ème RUE 18.25 The Sentinel. %. DOCUMENTAIRES 20.00 Journal, Météo, Point route. MUSIQUE 20.55 Un jeudi soir sur la Terre. 19.20 Mariés, deux enfants. &. SÉRIES Les Nouveaux Mondes. Bornéo. 19.50 Voile. 18.40 100 ans de films d’horreurs. 22.15 Expression directe. CFTC. 19.54 Le Six Minutes, Météo. Le baron Frankenstein. Ciné Classics 19.10 Nat «King» Cole Shows 25 et 26. 20.10 Les Simpson. 22.20 Les Rituels d’amour. 20.05 Solidays 99. 19.40 La Fabuleuse Histoire Décembre 1957. Muzzik La phobie d’Homer. &. Canal + 20.45 Beethoven et Britten. 20.15 Caroline in the City. Initiation à l’amour. 20.10 Zorro. &. du chapeau Panama. Planète e Sonates pour violoncelle et piano, par Caroline and the Sandwich. RTL 9 23.20 L’Eté de la 25 heure. Mandela, 20.40 Météo des plages. e 19.45 Notre XX siècle. Britten. Avec Hüseyin Sermet, piano ; fils de l’Afrique, père d’une nation. 20.45 Hors circuits. A votre santé. Odyssée Xavier Phillips, violoncelle. Mezzo 22.40 Profiler. Plus fort que toi. [1/2]. Une vieille connaissance. %. M6 20.55 On n’est pas sorti de l’auberge 20.15 360o, le reportage GEO. [4/4]. Arte 21.00 Thomas Hampson. 23.30 Working. FRANCE 3 Film. Max Pecas. &. 20.35 Cinq colonnes à la une. Planète Amsterdam, 1995. Muzzik 21.45 Didon et Enée. The Lying Game (v.o.). Série Club 22.40 Profiler. 20.40 Thema. Football : 0.20 Seinfeld. 18.20 Questions pour un champion. Plus fort que toi. %. les coulisses d’un business. Arte Opéra de Purcell. 18.50 Météo des plages. Par l’Orchestre et le Chœur de L’appartement (v.o.). &. Canal + 23.30 Une vieille connaissance. %. 20.40 Aimé Césaire, une voix l’Académie européenne de musique, 0.25 C-16. 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. 0.25 C-16.Six balles pour Olansky. &. pour l’histoire. [3/3]. Odyssée dir. David Stern. Mezzo Six balles pour Olansky. M6 20.05 Fa Si La. 21.40 Vietnam. Les archives inédites 23.15 Salif Keita à Angoulême. 0.45 Jim Bergerac. 20.35 Tout le sport. RADIO de la BBC. Planète Juin 1997. Muzzik Un miracle par semaine. Série Club 20.38 Le Journal du Tour. 20.50 Consomag. 21.00 Une histoire simple aa 21.00 Soirée . FRANCE-CULTURE Claude Sautet. Une histoire simple aa Avec Romy Schneider, Film. Claude Sautet. &. Bruno Cremer (France, 1978, 20.30 Agora. Cyril Bordier. 22.50 Météo, Soir 3. 110 min) &. France 3 21.00 Lieux de Mémoire. Edith Piaf. 23.20 Le Trio infernal a 21.10 Cash-cash aa Film. Francis Girod. !. 22.10 For Intérieur. Lydie Salvayre. LA CINQUIÈME ARTE CINÉ CLASSICS Richard Lester (Etats-Unis, 1984, 1.00 Benny Hill. &. 23.00 Nuits magnétiques. [4/5]. 90 min) &. Cinétoile 17.45 Lettres d’Amérique 20.40 Football : 23.45 La Foule en délire aa 22.10 Rocketeer aa CANAL + FRANCE-MUSIQUE Resté inédit en France jusqu’en Joe Johnston (Etats-Unis, 1991, Une promenade à travers les Etats- les coulisses d’un business 105 min) &. Ciné Cinéma 2 1981, ce film d’Howard Hawks ̈ En clair jusqu’à 20.35 Unis et ses écrivains, jusqu’au Une « Thema » sur les réalités du 22.10 Cet obscur objet du désir aa 20.00 Tête d’affiche. Concert par traite d’un des thèmes favoris du 18.30 Seinfeld. &. l’Orchestre philharmonique de Radio football et ses aspects cachés. Avec Luis Bunuel (France, 1977, France, dir. Marek Janowski : 9 septembre. A l’aide de notes mu- 105 min) &. Ciné Cinéma 3 19.00 Best of Nulle part ailleurs. notamment deux excellents docu- cinéaste, l’opposition du monde Œuvres de Hindemith, Bruckner. sicales choisies, d’archives, de pho- masculin et féminin, en prenant le 22.25 Le Journal 20.05 Le Zapping. mentaires d’Albert Knechtel. Le 22.00 Concert. Œuvres de Leguay, tographies et tout en s’entretenant monde de la course automobile du séducteur aa 20.10 Les Simpson. &. Poulenc, Ligeti, Bacri. premier sur la stratégie d’Adidas et Danièle Dubroux (France, 1995, 20.35 Bingo ! l’un l’autre, Philippe Labro (écri- pour terrain d’expérimentation. 23.07 Tapage nocturne. le second, avec Jacques Maigne, 100 min) %. Ciné Cinéma 1 Film. Maurice Illouz. &. vain, cinéaste et patron de RTL) et Deux morceaux d’anthologie fi- 23.45 La Foule en délire aa 22.05 Histoire(s) du cinéma. sur Pape Diouf, ancien journaliste Toutes les histoires. RADIO CLASSIQUE Olivier Barrot, spécialiste de litté- gurent dans ce film, grandes Howard Hawks (EU, 1932, N., v.o., de La Marseillaise devenu l’un des courses – l’une à Phoenix, l’autre à 75 min) &. Ciné Classics 22.55 La Drôlesse rature américaine et présentateur Film. Jacques Doillon. %. 20.15 Les Soirées. Œuvre de Haendel. agents les plus importants du foot- Indianapolis –, que domine toute- 0.40 Les Jeux de l’amour 20.40 Alicia De Larrocha. Œuvres et de la guerre aa 0.19 10 secondes et des poussières. de Granados, Mozart, R. Schumann. d’« Un livre, un jour » (France 3), ball français, apprécié pour sa ri- fois le mythe de l’amitié virile. En Un malchanceux. &. Arthur Hiller (Etats-Unis, 1964, N., 22.35 Les Soirées... (suite). Œuvres proposent une série intelligente. gueur. v.o. v.o., 115 min) &. Cinétoile 0.20 Seinfeld. L’appartement. &. de Dvorak, Brahms. Rachmaninov.

VENDREDI 9 JUILLET GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

19.15 Promenades sous-marines. [22/26]. 21.00 Chick Corea piano solo. 14.30 La Foule en délire aa TÉLÉVISION DÉBATS Tueurs des profondeurs. Planète Munich, 1982. Mezzo Howard Hawks (EU, 1932, N., v.o., LA CINQUIÈME/ARTE 19.40 Le Message des Tibétains. 21.55 McCoy Tyner. Muzzik 75 min) &. Ciné Classics 21.25 Chercheurs d’épaves. Le bouddhisme. Planète 22.30 Kassav’. 15.00 Adieu Bonaparte aa TF 1 13.50 La Cinquième rencontre... Invités : François Clavel ; Youssef Chahine (France - Egypte, les Français. Patrice Lardeau ; Luc Long ; 19.50 Kanzi, le singe Jazz à Vienne, 1998. Paris Première 1985, 120 min) %. Festival 15.25 Le Rebelle. &. Les ventes aux enchères. Jean-Pierre Moreau ; aux mille mots. Odyssée 23.25 La Jolie Fille de Perth. 15.45 Air Force One aa 16.15 Sunset Beach. &. 15.45 Passe-partout. Lyndel Prott. Forum Planète 20.00 Promenades sous-marines. Opéra de Bizet. Par l’Orchestre de chambre de l’Opéra d’Etat hongrois et Wolfgang Petersen (Etats-Unis, 1997, 17.10 Melrose Place. &. 16.30 Au nom de la loi. &. 23.20 Cyclisme, au nom de l’éthique. Epaves mystérieuses. TMC 120 min) %. Canal + Invités : Gilles Delion ; Alain les chœurs Cori Spezzati, dir. Jérôme 18.00 Sous le soleil. &. 17.00 Cinq sur cinq. Jouad-Guibert ; Bruno de Lignières ; 20.15 Le Nu mystérieux. Arte Pillement. Diffusé simultanément sur 15.50 Rocketeer aa 17.10 Net plus ultra. France-Musique. France 3 Joe Johnston (Etats-Unis, 1991, 19.00 Rick Hunter, inspecteur choc. &. Jean-Pierre Mondenard ; 20.30 A la recherche de l’or 17.30 100 % question. Bernard Poulet ; 105 min) &. Ciné Cinéma 2 20.00 Journal, Météo, Trafic infos. des pirates. Forum Planète 23.25 Leos Janácek. Sinfonietta. Par Jean-François Quenet. Forum Planète l’Orchestre symphonique de la Radio 16.05 Les Jeux de l’amour 20.50 50 ans de tubes. 17.55 Les Grands Tournants 20.35 Anciennes civilisations. [6/13]. de l’histoire. bavaroise, dir. Rafael Kubelik. Mezzo et de la guerre aa 23.05 Terre indigo. [3/13]. Les anciens Britanniques. Planète Feuilleton. Jean Sagols [2/8]. &. MAGAZINES 23.45 Richard Strauss. Arthur Hiller (Etats-Unis, 1964, N., 18.30 Le Monde des animaux. 20.40 Le Monde des chevaux. [6/13]. Symphonie alpestre opus 64. v.o., 120 min) &. Cinétoile 1.05 Mode in France. 19.00 Tracks. 13.50 La Cinquième rencontre... Le cheval et le dressage. Odyssée Par la Staatskapelle de Dresde, 19.30 Des gens sans importance aa Mode hommes printemps-été 2000. 19.45 Météo, Arte info. Les Français : les ventes 20.45 Méditerranée. [6/12]. Histoire dir. Rudolf Kempe. Muzzik Henri Verneuil (France, 1955, N., 20.15 Le Nu mystérieux. aux enchères. La Cinquième 21.10 Une histoire 23.50 Bedrich Smetana. Quatuor à cordes 105 min) &. Cinétoile FRANCE 2 20.45 Expériences coûteuses. o 16.30 La Semaine d’Histoire. n 2 en ré mineur. Mezzo 20.30 La 317e Section aa Téléfilm. Dominik Graf. &. de pyrénéisme. Odyssée 15.20 Cyclisme. Amiens - Maubeuge. Les paysans. Les Kurdes. Le procès 0.00 Pavarotti. Spoleto. Paris Première Pierre Schoendoerffer (Fr., 1964, N., 22.10 Contre l’oubli. 21.25 Une si jolie petite plage. Planète du sang contaminé. Histoire 0.10 Anne-Sophie Mutter. 100 min) &. Ciné Classics 17.25 Vélo Club. Christian Munzeo, Congo. 17.00 Les Lumières du music-hall. 21.35 Le Fleuve Jaune. Sonate no 7. Paris, 1998. 18.20 et 23.25 Un livre, des livres. 22.15 Grand format. Mon cœur se fend. Les Sœurs Etienne. Les Tibétains du fleuve. Odyssée Avec Lambert Orkis, piano. Mezzo 18.30 Hartley, cœurs à vif. &. Des réfugiés bosniaques Claude Nougaro. Paris Première 22.15 Grand format. «Mon cœur 0.30 Aretha Franklin . 19.15 1 000 enfants vers l’an 2000. cherchent une nouvelle patrie. 18.00 Stars en stock. Clark Gable. se fend» : Des réfugiés bosniaques Palais des sports 1977. Canal Jimmy 19.20 Qui est qui ? 23.20 Magic Hunter, Elizabeth Taylor. Paris Première cherchent une nouvelle patrie. Arte 0.40 Sinfonia da Requiem, 20.00 Journal, Météo, Point route. chasseur magique a 19.00 Best of Nulle part ailleurs. Canal + 22.15 Quand la télé traite l’info. Film. Ildiko Enyedi (v.o.). %. [1/4]. Les années 40-50. Planète de Montsalvatge. 20.55 Urgences. Le retour. &. Longue 19.00 Tracks. Tribal : Modern primitives. Par l’Orchestre et les Chœurs de la nuit aux urgences. &. Chocs. &. Dream : Le Tresor, l’antre de la techno. 22.25 Un siècle de science-fiction. RTVE, dir. Antoni Ros-Marba. Muzzik 23.30 Millennium. Un monde brisé. ?. M6 Backstage : Les musiciens créent leur Après la bombe. 13ème RUE 0.15 Journal, Météo. propre label. 22.25 Les Grands Compositeurs. VARIÉTÉS 16.50 et 1.20 M comme musique. Vibration : Underworld. Arte Beethoven. Odyssée 0.35 Le Juge de la nuit. La deuxième mort. &. 17.30 Highlander. &. 19.00 Rive droite, rive gauche. 22.50 Les Nuits de feu 18.25 The Sentinel. &. Best of débats. Paris Première 20.50 50 ans de tubes. TF 1 1.20 Mezzo l’info. à Chantilly. Odyssée 1.50 Les Rituels d’amour. 19.20 Mariés, deux enfants. &. 19.30 Envoyé spécial, les années 90. 19.50 Voile. Femmes de guerre. Histoire 23.00 L’Histoire de la Révolution TÉLÉFILMS Initiation à l’amour. 19.54 Le Six Minutes, Météo, 20.00 20 h Paris Première. française. [3 et 4/6]. Histoire La Route de votre week-end. Best of. Paris Première 23.25 Aretha Franklin, 17.00 Fenêtre sur femmes. FRANCE 3 Don Kent. Festival 20.05 Solidays 99. 20.05 Dossiers justice. L’affaire Hunt. TSR Queen of Soul. Canal Jimmy COLLECTION CHRISTOPHE L. 18.35 Une délicate affaire. 15.05 Les Coulisses du pouvoir. 20.10 Zorro. &. 21.00 Thalassa. 23.35 La Fabuleuse Histoire Moira Armstrong. Festival 21.00 Wilson aa Téléfilm. Daniel Petrie &. 20.40 Météo des plages. L’armada du siècle. France 3 16.45 Engrenage. du chapeau Panama. Planète 18.40 Triangle noir. Henry King. 20.45 Politiquement rock. 21.00 El Gran Mix. Invités : Bianca Li ; Jerry London [1/2]. Ciné Cinémas Avec Alexander Knox, Téléfilm. Peter Werner. &. Alberto Garcia Alix ; 0.30 Cinq colonnes à la une. Planète Charles Coburn (Etats-Unis, 1944, N., 18.20 Questions pour un champion. 20.50 Le Clown. Ennemis de toujours. &. 20.30 Ouriga. Antoine Plantevin. Festival José Miguel Monzon. Canal Jimmy v.o., 150 min) &. Ciné Cinéma 3 18.50 Météo des plages. 22.40 X-Files, l’intégrale. Voyance 20.45 Expériences coûteuses. par procuration. %. La liste. ?. 22.05 Faut pas rêver. Chine : Grands rêves SPORTS EN DIRECT 18.55 Le 19-20 de l’information, Météo. Dominik Graf. Arte 0.25 Murder One, l’affaire Latrell. et petites merveilles. 20.05 Fa Si La. France : Les maîtres du temps. 15.20 Cyclisme. Tour de France (6e étape) : 22.10 La Rivale. Alain Nahum. Festival Chapitre XII &. Belgique : Les Six Jours 20.35 Tout le sport. Amiens - Maubeuge (171,5 km). 22.20 Le Passé mortel. Tibor Takacs. TSR de Gand. France 3 France 2 - RTBF 1 - TSR - Eurosport 20.38 Le Journal du Tour. 22.15 Ça se discute jour après jour. 23.15 L’homme au complet marron. 21.00 Thalassa. L’armada du siècle. RADIO Alan Grint. Téva Les enfants obèses. TV 5 DANSE 22.05 Faut pas rêver. SÉRIES 22.55 Météo, Soir 3. FRANCE-CULTURE DOCUMENTAIRES 19.30 Enas. Ballet. 23.25 Un été à l’Opéra. La Jolie Fille Chorégraphie de Marcia Haydée. de Perth, Opéra de Bizet. 21.00 Black and Blue. 20.45 Earth 2. Promesses tenues. 13ème RUE 17.45 Le Bleu du Sinaï. Musique de Vangelis Papathanassiou. Les petits airs de Count Basie. Avec Birgit Keil, Richard Cragun. [5/5]. Goodbye Flipper. Odyssée 20.55 Urgences. Le retour. Longue nuit 22.10 Fiction. Chants : Irène Papas. Muzzik aux urgences. Chocs. France 2 CANAL + 17.55 Les Grands Tournants 23.00 Nuits magnétiques. [5/5]. 20.30 Tarass Boulba, de Janácek. 22.40 X-Files, l’intégrale. Voyance par de l’histoire. [3/13]. La bataille 15.45 Air Force One aa 0.05 Du jour au lendemain. Chorégraphie de Pavel Smok. Par le procuration. %. La liste. ?. M6 Film. Wolfgang Petersen. %. d’Angleterre. La Cinquième ballet de chambre de Prague. Muzzik 23.30 Millennium. 17.45 Rex The Hunt. &. 18.10 Marx Brothers. [1/2]. Un monde brisé. ?. France 2 FRANCE-MUSIQUE Côté cour, côté jardin. Planète MUSIQUE 17.55 Surprises. 0.20 Seinfeld. 18.05 Blague à part. &. 20.00 Concert. Œuvres de Mozart. 18.30 Le Monde des animaux. Animaux KOBAL/PPCM Soirée gâchée (v.o.). &. Canal + 18.29 Jean-Luc et Faipassa. 22.00 Luc Héry et Florence Binder, en danger. [9/16]. La Cinquième 18.00 McCoy Tyner 1.30 Star Trek, Deep Space Nine. Pertes 21.15 Fleurs d’équinoxe aa ̈ En clair jusqu’à 21.00 violons, Nicolas Bône et Teodor 18.30 Le Pénitencier d’Ihawig. Odyssée & the Latin All Stars. et profits (v.o.). Canal Jimmy Yasujiro Ozu. Avec Shin Saburi, Coman, Murielle Pouzenc. 18.30 Seinfeld. &. Jazz à Vienne, juillet 1998. Muzzik 2.20 Star Trek, la nouvelle génération. Kinuyo Tanaka (Japon, 1958, v.o., 23.30 La Jolie Fille de Perth. 19.00 Carnets de vol. 115 min) &. Cinétoile La domination aérienne. Odyssée 20.45 XVIe Festival Chopin. Mezzo Masques (v.o.). Canal Jimmy 19.00 Best of Nulle part ailleurs. Opéra de Bizet, par le Cori Spezzati 21.25 Trust Me aa 19.50 Flash infos. et l’Orchestre de chambre de l’Opéra Hal Hartley (Etats-Unis, 1991, 20.00 Le Zapping. d’Etat hongrois Falloni, 105 min) &. Cinéstar 1 dir. Olivier Opdebeeck. 20.05 Les Simpson. &. 23.10 L’Esclave aux mains d’or aa Rouben Mamoulian (EU, 1939, N., v.o., 20.30 Best of 10 ans des guignols. RADIO CLASSIQUE 100 min) &. Cinétoile 21.00 Menace toxique a 23.20 Adhémar ou le jouet Film. Felix Enriquez Alcala. %. 20.15 Les Soirées. Œuvre de Mercadante. RADIO-BLEUE PLANÈTE CINÉ CINÉMA 3 22.40 Addicted to Love 20.40 Antoine Watteau et la musique. de la fatalité aa Œuvres de Poulenc, Fauré, etc. Fernandel (France, 1951, N., Film. Griffin Dunne. &. 11.00 A mots découverts : 22.15 Quand la télé traite l’info 21.00 Le Président Wilson aa 95 min) &. Ciné Classics 0.19 10 secondes et des poussières. 23.00 Opéra. L’Amour des trois Rois, Hamlet. &. de Montemezzi, par L’Ambrosian avec Jean-Pierre Darras Un premier chapitre d’une série de Un film d’Henry King (1944), inédit 0.55 Appelez Nord 777 aa Opéra Chorus et l’Orchestre Hommage au comédien disparu, quatre, qui passionne par les révé- en France. Il déconcerta le public Henry Hathaway (Etats-Unis, 1947, N., 0.20 Seinfeld. Soirée gâchée. &. symphonique de Londres, v.o., 110 min) &. Ciné Classics 0.45 Ho ! a Film. Robert Enrico. &. dir. Nello Santi. Œuvres de Busoni. avec la rediffusion sur Radio-Bleue lations qu’il donne sur les premiers américain qui attendait une bio- 0.55 Le Journal du séducteur aa de l’émission que Sylvie Nicolet lui pas de l’information télévisée. Ses graphie à grand spectacle et dé- Danièle Dubroux (France, 1995, 100 min) %. Ciné Cinéma 3 SIGNIFICATION DES SYMBOLES consacra le 16 mai 1996 (107,1 sur la balbutiements aux Etats-Unis, en couvrit un long métrage sur les 2.25 Terminale aa FM, à Paris). Un patchwork de Grande-Bretagne et en URSS, s’ac- idées, l’action et la vie personnelle Francis Girod (France, 1998, Les codes du CSA Les cotes des films 95 min) ?. Canal + mots choisis, de A à Z (amour, compagnaient de mises en cause et du président Wilson. Y compris des & Tous publics a On peut voir 2.35 L’Honneur d’un capitaine aa jouer, Molière, etc.), décliné, avec de questions sur son pouvoir nais- scènes intimistes sur celui qui déci- % Accord parental souhaitable aa A ne pas manquer Pierre Schoendoerffer (France, 1982, ? aaa facétie, par un homme bavard et sant. Les procès de McCarthy, la da de l’entrée en guerre des Etats- 120 min) &. Ciné Cinéma 3 Accord parental indispensable Chef-d’œuvre ou classique 4.40 Halloween : La nuit ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + débordant d’énergie, qui fut sur les guerre de Corée ou l’affaire de Unis, en 1917. Alexander Knox, qui ! Public adulte DD Dernière diffusion planches pendant plus d’un demi- Suez lui donneront ses lettres de joue le rôle-titre, y est remar- des masques aa Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour John Carpenter (Etats-Unis, 1978, # siècle (Le Monde du 7 juillet). noblesse. quable. En v.o. 85 min) !. Cinéstar 2 Interdit aux moins de 18 ans les sourds et les malentendants LeMonde Job: WMQ0907--0030-0 WAS LMQ0907-30 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 11:02 S.: 111,06-Cmp.:08,11, Base : LMQPAG 18Fap: 100 No: 0575 Lcp: 700 CMYK

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VENDREDI 9 JUILLET 1999 Le pouvoir d’achat des cadres Famille : Ratatouille par Pierre Georges Lionel Jospin ALORS le bulldozer se mit en Ensuite et surtout, parce que a augmenté de 2,48 % en 1998 route et rasa la Ratatouille ! Le ce mot « ratatouille », sur un su- pouvoir était bien, cette fois, au jet de pleine actualité, semble a surtout ouvert bout du rouleau. La préfecture parfaitement de circonstance. du Var, veillant à l’exécution Depuis qu’il a été incarcéré puis Selon la CFDT, 23 % ont vu leur salaire progresser moins que les prix d’une décision de justice, venait, élargi, le bon préfet Bonnet ne des chantiers mercredi, de faire procéder à la cesse d’annoncer qu’il va y avoir POUR LES CADRES, 1998 fut comprise entre 0 et 4 % (42 % en 4,03 % l’an dernier. Ceux qui n’en APRÈS UN PEU MOINS de démolition d’un restaurant de du « sport ». Ce que, d’une autre plutôt une bonne année. Se fon- 1997 et 40 % en 1996). Selon cette ont pas reçu ne voient leur pouvoir quatre heures de discussion, les plage, une paillote donc, manière plus romanesque, on dant sur l’étude du salaire net im- enquête, 23 % des cadres ont subi d’achat augmenter que de 1,17 %. participants à la Conférence de la construite illégalement à proxi- pourrait qualifier de « rififi ». posable de 1 800 cadres, l’union une perte de leur pouvoir d’achat Les augmentations individuelles famille ont quitté l’hôtel Matignon, mité de la plage de Pampelone, à Ou, pourquoi pas, de « rata- confédérale des cadres CFDT en 1998 contre 28 % en 1997 et sont – par nature – inégalitaires. mercredi 7 juillet, munis d’un véri- Ramatuelle. touille ». Il va y avoir, en effet, de (UCC-CFDT) estime que le pouvoir même 38 % en 1996. Un cadre sur six n’a bénéficié d’au- table catalogue de... perspectives. « Ma Ratatouille, ma Rata- la « ratatouille » dans la fameuse d’achat de cette catégorie sociale a cune augmentation individuelle de Lionel Jospin leur a en effet touille », gémit le propriétaire de affaire de la paillote, parole de progressé de 2,48 % en 1998, à peu L’ÉTAT GÉNÉREUX 1994 à 1998 alors qu’un sur douze communiqué tout un programme l’établissement, un certain Ray- préfet ! Surtout maintenant qu’il près comme en 1997 (2,45 %) mais Ce sont les cadres situés dans la en a obtenu une tous les ans. de « groupes de travail », d’exper- mond Costa, avant de philoso- a changé d’avocat, comme au davantage qu’en 1996 (1,85 %). Tel tranche de revenus comprise entre Contrairement à une idée reçue, tise et d’études pour l’an 2000. Ces pher amèrement sur le sort in- milieu du gué, et qu’il a pris, est le principal enseignement de 28 000 et 42 000 francs bruts men- ces augmentations individuelles chantiers du futur concerneront juste infligé aux humbles pour conseil, le fameux et ex- cette enquête qui devait être pré- suels qui s’en sortent le mieux. prennent rarement la forme d’une aussi bien la réforme du droit de la artisans sans défense : « On s’en cellent Francis Szpiner, maître sentée jeudi 8 juillet. Cette en- 40 % d’entre eux ont connu une prime ponctuelle (16,2 % des cas) famille, notamment la simplifica- prend toujours aux mêmes, ce sont « touilleur » ou « ratouilleur » quête fait autorité, même si elle n’a augmentation de leur pouvoir mais très souvent la forme d’une tion du divorce, la remise à plat des toujours les mêmes qui payent. » au barreau de Paris. pas la valeur scientifique de tra- d’achat supérieure à 4 %. La fonc- augmentation de salaire (80,7 %). prestations de la petite enfance, ou Ce en quoi il avait tort. Car Dans ce feuilleton qui « rata- vaux de l’Insee ou d’autres orga- tion publique d’Etat aurait été lé- Dans 87,5 % des cas, cette aug- bien encore l’harmonisation des l’ordre règne à Pampelone. Tout touille » précisément comme nismes officiels (les cadres mas- gèrement plus généreuse que le mentation découle d’un entretien barèmes d’aide au logement. «Il ce qui fut, est ou sera édifié sans moteur de Formule 1 les di- culins et le secteur public sont privé. Mais comme 1996 fut une d’appréciation et dans 56,2 % des est anormal qu’à revenu équivalent permis de construire sera passé manches de sieste à la télé, le légèrement surreprésentés). Son année noire pour la fonction pu- cas, elle s’accompagne d’une pro- un salarié perçoive une aide par le bulldozer. La preuve, deux préfet a demandé que soient principal intérêt, c’est de prendre blique, les augmentations sont lé- motion. moindre qu’un titulaire de minima autres paillotes délicieusement communiqués à la justice les ca- en compte l’évolution des revenus gèrement favorables au secteur Les chances d’être augmenté va- sociaux », a souligné M. Jospin. baptisées le Havana Beach et le hiers de Mlle Clotilde Valter, sur plusieurs années : les mêmes privé sur les années 1994-1998. rient selon les fonctions. L’UCC- Syndicalistes et représentants Barfly, noms du folklore varois, conseillère du premier ministre. cadres sont interrogés depuis plus Avoir perçu une augmentation CFDT note une évolution plus ré- des associations sont, dans l’en- ont été rasées le 8 juin par leur Car elle aurait noté, une sorte de de dix ans. individuelle est, comme les années gulière et plus favorable des fonc- semble, repartis satisfaits quoi- propriétaire ne laissant à nul manie socialiste, la teneur de ses Dans l’ensemble, 1998 a consti- précédentes, le meilleur moyen de tions hiérarchiques. Les fonctions qu’un peu circonspects. « Un gros autre le soin de défaire légale- multiples entretiens avec l’en- tué un meilleur crû que les précé- voir son pouvoir d’achat progres- techniques connaissent, elles, des programme ! J’espère qu’il sera réel- ment ce qui avait été fait illégale- flammé préfet. Mais noté quoi ? dents. 32 % des cadres ont vu leur ser de manière significative. Les fluctuations plus fortes et, au final, lement suivi d’effets », a commenté ment. La suite au prochain numéro. pouvoir d’achat progresser de plus cadres qui ont reçu une augmenta- une progression plus faible. C’est le secrétaire confédéral de la CFDT, Donc la Ratatouille n’est plus. En attendant, une autre nou- de 4 % (contre 30 % en 1997 et 22 % tion individuelle en 1997 ou 1998, ainsi que l’évolution favorable des Jean-Marie Toulisse. « Une poli- Ce qui, dans les circonstances velle réjouissante, en prove- en 1996) et 45 % ont vu une aug- soit 45 % des cadres, ont vu leur salaires dans l’informatique tique familiale ambitieuse ne peut se présentes, mille excuses à nance des mers proches de Pam- mentation de leur pouvoir d’achat pouvoir d’achat progresser de (+ 3,3 % en 1998) ne compense pas limiter à des intentions », a réagi Fa- M. Costa, nous est d’un grand pelone. C’est qui nous encore les résultats médiocres du milles rurales. Le président de secours ce matin. D’abord parce l’apprend. Un héroïque groupe milieu des années 90. l’Union nationale des associations qu’on ne se lasse pas d’écrire ce de parlementaires, conduit par le Des semaines de plus de quarante-cinq heures En période de croissance écono- familiales (UNAF), Hubert Brin, a, mot, « ratatouille », « rata- RPR Pierre Lellouche, a décidé mique, rien ne vaut un change- pour sa part, fait état de « grandes touille », qui fait hoqueter de de plonger au large de Menton, A l’heure où les syndicats contestent la faible réduction du temps ment d’employeur pour bénéficier avancées pour l’avenir » et de bonheur le clavier de l’ordina- ce jeudi, pour constater de visu, de travail dont bénéficient les cadres dans l’avant-projet de loi de d’une augmentation de revenus. « quelques déceptions pour l’immé- teur. Parce qu’aussi quand un tel de nautu, les dégâts provoqués Martine Aubry sur les 35 heures (222 jours de travail par an contre 11,6 % des cadres de l’enquête ont diat ». mot vous tombe entre les mains, par la fameuse et funeste Cauler- 227 actuellement), l’enquête de la CFDT montre que les cadres tra- changé d’employeur entre 1994 et Pour le court terme, en effet, le le réflexe premier est de l’auto- pa taxifolia, l’algue tueuse. Le dé- vaillent en moyenne 45,41 heures par semaine. La durée contrac- 1998. Or ceux-ci ont vu leur pou- gouvernement a surtout confirmé psier gaiement. Et de constater, puté de Paris, président de l’ami- tuelle moyenne est, selon les conventions collectives, de voir d’achat augmenter de 15,85 % trois mesures (Le Monde du 7 juil- dictionnaire aidant, qu’elle n’est cale parlementaire de plongée 37,93 heures. L’écart est donc de 7,5 heures. « C’est comme si les sur l’ensemble de la période, soit let) : le maintien à son niveau ac- pas née d’hier cette « rata- sous-marine, s’inquiète forte- cadres travaillaient une journée de plus par semaine », commente près du double des autres cadres tuel, 1 600 francs, de l’allocation touille », fille prodigue de « ta- ment et veut voir. Il a raison. Et l’Union confédérale des cadres CFDT. Mais calculer le temps de tra- (8,35 %), un différentiel qui est dé- scolaire de rentrée, la garantie de touiller » et de « ratouiller », puis, comme dirait Jean Tiberi, vail de cette catégorie est difficile. Si les cadres effectuent 85 % jà considérable et qui aurait pour- ressources de la branche famille et deux merveilles de verbes gou- on le dit donc pour lui, « cela va (38,8 heures) de leur temps de travail dans l’entreprise, 6 % tant tendance à croître. le recul de vingt à vingt et un ans leyants. me faire des vacances ! ». (2,46 heures) s’effectuent en déplacement, 5 % (2,18 heures) au domi- de l’âge limite ouvrant droit au cile et 4 % (1,97 heures) « ailleurs » (chez les clients, les fournisseurs). Frédéric Lemaître complément familial et aux alloca- tions logement. L’assurance, atten- due, d’atteindre la barre des vingt- deux ans en 2001 n’a cependant pas Pays de la Loire : mise Daniel Cohn-Bendit va demander la nationalité française été donnée. IL EST DÉPUTÉ EUROPÉEN, a réuni sur son nafieu à la culture, Edouard Balladur au protocole, NON AU RMI-JEUNES en examen d’Olivier Guichard nom 9,71 % des voix en France, le 13 juin, et 17 % à Georges Sarre au recyclage des déchets... » Interrogée, la ministre de l’em- Paris. Et voilà que certains, tels L’Evénement du jeu- « Dany » voulait déjà bien aider, en septembre, ploi et de la solidarité, Martine Au- L’ANCIEN PRÉSIDENT du conseil régional des Pays de la Loire, Oli- di (daté 8-14 juillet) et l’IFOP, donnent Daniel au lancement de la « troisième gauche » (Le Monde bry, a préféré botter en touche. vier Guichard, a été mis en examen par courrier, le 2 juillet, pour Cohn-Bendit dans les « meilleurs candidats de la du 16 juin). Prendre la tête, aussi, du « collectif « Peut-être que l’année prochaine, « abus de confiance » et « prise illégale d’intérêts » par un juge d’ins- gauche » pour les élections municipales à Paris, en d’animation » de la campagne parisienne des Verts les associations considéreront que la truction de Nantes, dans une enquête relative à sa gestion de la collec- mars 2001, derrière Dominique Strauss-Kahn et en 2001 et soutenir les candidats de chaque arron- priorité c’est le financement des tivité régionale, entre 1989 et 1994. Agé de soixante-dix-neuf ans et re- Lionel Jospin, alors, dit le principal intéressé, que dissement (Le Monde daté 4-5 juillet). Il s’« amuse » crèches. Mettons déjà en place les tiré de la vie publique depuis un an, M. Guichard s’est refusé à tout « chacun sait que Jospin sera tout à son élection pré- d’avance de sa demande de dérogation : né à Mon- conclusions de la conférence que commentaire sur cette mise en cause, qui intervient dans une instruc- sidentielle et Strauss-Kahn rattrapé d’ici là par l’af- tauban en 1945, allemand à seize ans, il n’a jamais nous venons de terminer », a-t-elle tion ouverte en 1997, sur la base d’un rapport de la chambre régionale faire de la MNEF ! ». réuni depuis cette date les cinq ans de résidence sur déclaré. Cette entorse faite à la loi des comptes. Ancien ministre gaulliste, garde des sceaux de Valéry Agacé – et flatté – par ces conjectures, Daniel le sol français requis pour sa naturalisation, puis- du 4 juillet 1994, qui prévoyait que Giscard d’Estaing, M. Guichard est soupçonné de n’avoir pas respecté Cohn-Bendit a donc décidé de jouer, jusqu’au bout, qu’il s’est trouvé... expulsé en 1968. toutes les allocations, familiales et de code des marchés publics lors de l’attribution de contrats d’impres- l’« affreux jojo » de la politique française. Puis- « Puisque je suis un artiste de la politique, je vais logement, seraient étendues jus- sion de documents de la région, ainsi que d’avoir fait prendre en qu’on ne prend pas ses dénégations au sérieux, il va demander de bénéficier de la dérogation en vigueur qu’à l’âge de vingt-deux ans, a pro- charge par la région certaines dépenses privées. Le juge lui reproche « s’amuser » à semer le doute. En septembre, il de- pour les sportifs ou les artistes utiles au pays », lance- voqué la colère de Famille de enfin l’achat, par le conseil régional, de vins produits par sa propriété, mandera sa naturalisation française – dernier obs- t-il. Une manière aussi de « réparer l’irréparable », France. « Pour justifier ces écono- dans le Bordelais. tacle à sa candidature à la mairie de Paris, puisqu’il comme il dit. Un appel de la « victime » du général mies sur le dos des jeunes, le gouver- est aujourd’hui allemand. « Au moins, faisons que de Gaulle et Christian Fouchet à Lionel Jospin et nement évoque les problèmes finan- ces spéculations aient une base juridique, comme ça Jean-Pierre Chevènement. ciers de la branche famille. Or, Cinq groupes américains de tabac on pourra écrire des scénarios dans les journaux. » Et d’après la Cour des comptes, 17 mil- d’imaginer, rigolard, son conseil idéal : «Mme de Pa- Ariane Chemin liards sont détournés, indûment, chaque année vers la branche vieil- reconnus responsables de cancers lesse. Le sacrifice des jeunes pour payer les retraites est révoltant », CINQ GRANDS GROUPES américains de tabac, dont Philip Morris La proximité de l’usine nucléaire de la Hague proteste l’association. (Marlboro) et RJ Reynolds (Camel) ont été reconnus responsables, L’accent mis cette année sur les mercredi 7 juillet, par un jury de Floride, de plusieurs maladies, dont jeunes adultes, même avec une ap- des cancers, ayant frappé jusqu’à un million de fumeurs dans l’Etat. Le ne provoquerait pas un surnombre de leucémies plication a minima, représente une jury a également déclaré coupable ces groupes d’avoir dissimulé les façon pour le gouvernement de dangers du tabagisme. La décision du jury ouvre la voie à un deuxième L’USINE de retraitement des la santé et à l’action sociale, une tallations industrielles nucléaires re- prévenir un autre débat, récurrent procès, conduit par neuf plaignants présentant les différents types de combustibles irradiés installée à la cinquantaine de personnes – exploi- présente ainsi environ 0,2 % des cas à gauche. «Mme Aubry et moi-même maladies concernées, et visant à établir le montant des dommages et Hague (Manche) inquiétait depuis tants nucléaires, experts de l’IPSN attribuables à l’ensemble des sources l’avons déjà expliqué : un RMI- intérêt. Celui-ci pourrait atteindre 500 milliards de dollars (495 mil- la publication, en janvier 1997, et de l’OPRI, spécialistes étrangers d’exposition aux rayonnements ioni- jeunes n’aiderait pas les intéressés à liards d’euros). En 1997, des membres d’équipages de plusieurs d’une étude de l’épidémiologiste et membres de mouvements de dé- sants. » se prendre en charge et à devenir compagnies aériennes américaines, affirmant avoir souffert de taba- Jean-François Viel affirmant qu’il y fense de l’environnement (ACRO, « La conclusion que l’on devrait pleinement adultes », a souligné gisme passif dans l’exercice de leur profession à bord des avions de avait une augmentation des cas de CRIIRAD et GSIEN) – ont été réu- pouvoir tirer, c’est qu’il est peu pro- M. Jospin. ligne, avaient obtenu un réglement à l’amiable de 350 millions de dol- leucémies infantiles dans ce dépar- nies. bable que les installations nucléaires Concernant la garantie de res- lars du groupe RJ Reynolds. – (AFP) tement. Après une longue polé- Plus de 500 000 mesures ont été soient la cause de ces leucémies », sources de la branche famille, satis- mique de deux ans et demi et de reprises depuis 1966 et standardi- précise Annie Sugier. Cependant, faction a bien été donnée, en re- multiples rapports contradictoires, sées pour permettre de meilleures « il s’agit d’une estimation vanche, aux participants à la quitte Europe 1 le groupe de travail Radioécologie interprétations, en travaillant no- moyenne ». Ce point divise les dif- réunion. Au moins, le principe a-t- Nord-Cotentin, présidé par Annie tamment sur les jeunes (âgés de 0 à férents membres du groupe, pour- il été acté. Mais, curieusement, les Sugier, directrice déléguée de l’Insti- 24 ans) ayant habité dans le canton tant d’accord sur la méthodologie règles de cette garantie sont restées pour rejoindre RTL à la rentrée tut de protection et de sûreté nu- de Beaumont-Hague pendant la employée et le chiffre obtenu, et inexpliquées. « Les ressources évo- cléaire (IPSN), chargé par le gouver- période 1978-1996. Une région où le certains estiment qu’un lueront en fonction de la richesse na- L’ÉDITORIALISTE ET ESSAYISTE Alain Duhamel quitte Europe 1 nement en 1997 d’établir la valeur professeur Charles Souleau, doyen complément d’analyse doit être fait. tionale », et non plus en fonction après vingt-trois ans passés à la station, pour rejoindre sa concurrente réelle de ce risque, vient de de la faculté de pharmacie de Cha- Pour Monique Sené, du Groupe- de la seule croissance, s’est bornée RTL, où il assurera dès la rentrée le rendez-vous politique de 7 h 45, conclure, mercredi 7 juillet, que la tenay-Malabry (Hauts-de-Seine), ment scientifique d’information sur à indiquer Mme Aubry, sans préciser chaque matin du lundi au vendredi. Ce rendez-vous était resté sans ti- probabilité que survienne une telle avait, dans son rapport d’expertise, l’énergie nucléaire, « il faut rester le mécanisme retenu... « Ce n’était tulaire depuis le départ en juin de Michèle Cotta à la direction géné- affection provoquée par les installa- « pointé » un agrégat anormal de prudent et élargir pour mieux appré- pas une conférence avec de grandes rale de France 2. Figure historique d’Europe 1, Alain Duhamel quitte la tions nucléaires de base «est de cas de leucémies (Le Monde du cier l’impact sur l’environnement. Il annonces », mais le gouvernement radio de la rue François Ier, où il était éditorialiste et chroniqueur poli- l’ordre de un pour mille ». 2 juillet 1997). faut maintenant travailler sur des « commence à prendre les dossiers à tique depuis 1976. Il y avait notamment fondé, avec Gérard Carreyrou Cette conclusion est en contra- Tous calculs faits, il apparaît que gens réels. Or nous manquons de re- bras-le-corps », estime Nicole et Etienne Mougeotte, le « Club de la presse ». diction avec les estimations de le risque de leucémies chez les cul, car les bases de données Prud’homme, présidente (CFTC) M. Viel, mais en accord avec celles jeunes induites dans le canton de n’existent pas, même si l’Institut de de la Caisse nationale des alloca- DÉPÊCHE d’Alfred Spira, directeur de re- Beaumont-Hague sur la période veille sanitaire y travaille. » tions familiales. Le RPR a réagi en a HERMÈS : le groupe de luxe est entré dans le capital du coutu- cherche à l’Inserm (Le Monde du 1978-1996 est de 0,0014 du fait des qualifiant de « plus que modestes » rier Jean Paul Gaultier à hauteur de 35 %, pour un investissement de 16 octobre 1997). Pour mener à bien installations nucléaires, de 0,62 Christiane Galus les mesures annoncées, tandis que 150 millions de francs, ont annoncé, jeudi 8 juillet, les deux griffes. ce travail, dont le contenu a été re- pour les sources naturelles, de 0,20 Démocratie libérale n’y a vu que du mis mercredi au ministère de l’amé- pour les sources médicales, de 0,01 ૽ Les conclusion du rapport sont « saupoudrage ». Tirage du Monde daté jeudi 8 juillet 1999 : 481 154 exemplaires. 1 – 3 nagement du territoire et de l’envi- pour les autres. « La part des cas accessibles sur Internet sur le site ronnement et au secrétariat d’Etat à théoriquement attribuables aux ins- www.ipsn.fr/nord-cotentin. Isabelle Mandraud LeMonde Job: WIV2799--0001-0 WAS LIV2799-1 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:42 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0382 Lcp: 700 CMYK

LITTERATUREb ESSAIS VENDREDI 9 JUILLET 1999 GALILÉE RÊVE AU SOLEIL La chronique de Roger-Pol Droit page VIII

JEAN PAULHAN, CATHERINE POZZI, L’ÉDITION THÉÂTRALE JACQUES CHARDONNE G.D. GEARINO pages VI et VII ARTS ET DOMINIQUE AURY page III page IV page XI

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Saer dans le désert n’exclut pas l’inquiétude fonda- suis venu pour six mois, puis je suis travers le désert argentin effectué par exemple, le romancier s’inter- mentale de la mort. resté. » Le contexte politique de Effets d’échos, au cours de l’année 1804. rogeait sur les pouvoirs respectifs L’inquiétude est un mot qui son pays d’origine, où il a fait par- Dans les pas de son « maître » de l’esprit et de la matière, par l’in- conviendrait assez à Juan José tie des opposants à la dictature, ne histoires taillées en Weiss, le docteur Real prend soin termédiaire d’un dénommé Bian- Saer, en dépit des apparences. A le l’incite pas à regagner l’Argentine. des fous selon des méthodes iné- co. Personnage ambigu – sans voir dans son bureau classique- Le voilà donc établi en France, forme de puzzles, dites, qui consistent à traiter les contours nets, donc – comme l’est ment tapissé de livres, tout près de mais les lieux et surtout les appar- malades avec humanité. La traver- Teresita, qui veut « fusionner à uan José Saer est du pays la gare Montparnasse, on pourrait tenances ne comptent que dans étincelantes d’esprit... sée du désert a pour but de nouveau le divin et l’humain » à tra- de l’incertitude. Argentin, au le croire tranquille. Affable et plein l’ordre de l’anecdote. « Les affirma- convoyer plusieurs d’entre eux jus- vers l’acte de chair. Un rêve d’unité Jdemeurant et installé en d’humour, il parle avec enthou- tions identitaires, je les abomine au- Chacun des romans qu’à « La Maison », le lieu conçu qui ne peut mieux se matérialiser France depuis plus de trente ans, siasme des auteurs qu’il aime, de tant que les autres », affirme calme- par Weiss pour dispenser sa que dans le désert. Ou dans l’un de mais fondamentalement assis sur Faulkner, de Conrad, de Proust et ment Saer. L’Argentine, décor de de l’écrivain argentin science. Outre ses guides, des sol- ces lieux sans contours dans les- une montagne de doutes. Ou plu- de Virginia Woolf. Lorsqu’il n’écrit ses romans, n’est ainsi jamais dé- dats, un colporteur et quelques quels même les rivières finissent tôt, sur le refus de toute affirma- pas, Juan José Saer est professeur crite de manière pittoresque ou exprime la volatilité de prostituées, Real est accompagné par former une seule étendue tion catégorique, fût-elle celle du établie comme une patrie. de deux hommes atteints de délire d’eau à cause de gigantesques Bien. Comme si, pour cet écrivain Raphaëlle Rérolle Plutôt comme une zone toutes choses et la linguistique, d’un mélancolique, inondations. Un immense « plan talentueux, la seule identité valable suspendue entre ciel et d’un dandy maniaque et d’une d’eau » abolissant les frontières, et peut-être la seule réalité indis- de littérature latino-américaine à terre, bornée seulement par la puissance de la fiction nonne nymphomane. Cette jeune aussi puissant que la littérature cutable, était la littérature. Né en l’université de Rennes, « ou plus ligne d’horizon qui tient lieu de femme, Teresita, est sans doute le lorsqu’elle s’impose comme seule 1937 au cœur de la Pampa argen- exactement de la littérature du Rio frontière. « L’Argentine est une dé- comme seule réalité personnage le plus troublant de ce réalité. tine, dans le village de Serodino, de la Plata », souligne-t-il avec sé- nomination globale, abstraite, af- roman composé de digressions, où Saer écrit depuis plus de quarante rieux. De cette région, donc, où il firme le romancier. Je veux écrire indiscutable les péripéties du voyage, large- (1) Flammarion, 1988. ans. Des nouvelles – le recueil inti- naquit d’une famille d’origine sy- des livres valables pour n’importe ment annoncées, ne sont évoquées (2) Flammarion, 1989. tulé Quelque chose approche re- rienne et où se développe l’intrigue quel lieu. » Tranquille, cet homme- que très accessoirement. groupe les premier récits de Saer de plusieurs de ses romans. là ? En apparence, alors, car un Rédigeant « un mémoire » desti- QUELQUE CHOSE APPROCHE publiés en espagnol – et des En 1966, pour aider un ami qui univers qui n’est cimenté par au- Saer. « Je me demande si le passé né à « d’hypothétiques lecteurs », le (Narraciones) poèmes, un essai et surtout des ro- souhaite obtenir une bourse cune certitude n’incite guère au re- existe en dehors de quelques vieux narrateur s’intéresse prioritaire- de Juan José Saer. mans remarquables, où la volatilité d’études à destination de Paris, il pos. Or chez lui, tout passe au papiers, lâche-t-il, pince-sans-rire. ment aux personnes et à la limite Traduit de l’espagnol de toute chose s’exprime dans une participe à l’élaboration d’un do- crible d’une perplexité ontolo- Et pour les ruines, peut-être y a-t-il mouvante entre raison et délire, (Argentine) langue extraordinairement nette et cumentaire sur André Breton et fi- gique. A commencer par l’histoire, une officine à Rome qui les installe folie et santé mentale. « La folie, par Philippe Bataillon, élégante. Des récits taillés en nit par recevoir l’aide à la place de généralement supposée s’élever tout exprès... » Le monde est-il affirme le docteur Weiss, du seul Flammarion, 418 p., 140 F forme de puzzles, étincelants d’es- son camarade. « J’ai voulu la comme un mur solide dans notre monde lorsque nous ne sommes fait d’exister, rend la vérité problé- (21,34 ¤). prit et d’une forme de grâce qui rendre, mais rien à faire. Alors je dos. Rien de moins sûr, à en croire pas là pour le regarder ? Au détour matique. » Autrement dit, la folie de chacun de ses récits, Saer pose dérange l’ordre apparent du LES NUAGES des questions d’ordre philoso- monde, décale ou gomme tout à (Las Nubes) phique avec le plus grand naturel. fait les lignes existantes. Chez Saer, de Juan José Saer. Quant à la science, « tout le monde l’essentiel gît dans les frontières, Traduit croit à l’atome, mais qui l’a déjà dans le passage ténu d’un état à par Philippe Bataillon, vu ? observe-t-il. Cela fait partie de son contraire. Dans L’Occasion (2), Seuil, 238 p., 120 F (18,29 ¤). notre vie imaginaire. » Le romancier, qui ne s’est pas privé d’introduire des hommes de science dans ses romans et croit au discours rationnel « lorsqu’il est conscient de ses limites », ne remet pas en cause la légitimité des scien- tifiques. Ce qui l’intéresse avant tout, c’est la relation des hommes au réel et le fait que nous tenions la plupart de nos connaissances de sources indirectes. Du récit, donc, passé maître de ce monde. D’où, peut-être, la fascination du roman- cier pour la fiction, quintessence du récit. La fiction n’est pas vraie, mais elle est réelle et Saer l’expéri- mente comme telle. Evoquant les auteurs capables de le pousser à écrire, il parle des poèmes de la dernière période d’Artaud. « Cela produit une telle secousse, cela a une telle existence dans le monde, que vous voyez tout à coup l’acte d’écrire comme une réalité et non plus comme une série d’actes frag- mentaires, dans la grisaille d’un ap- partement. » Soucieux de « réalisme », juste- ment, Saer utilise souvent la tech- nique du « récit encadré », par la- quelle un narrateur présente une histoire qu’il tient de quelqu’un d’autre. Dans L’Anniversaire (1), où ces effets d’écho sont utilisés avec un brio exceptionnel, un homme relate à son ami une cérémonie dont le déroulement lui a été narré par une tierce personne, absente de la scène. Dans Les Nuages, un universitaire latino-américain vi- vant à Paris reçoit une disquette d’ordinateur contenant la copie d’un récit du XIXe siècle, rédigé par un médecin aliéniste du nom de Real (c’est-à-dire réel, en espa- gnol). L’homme raconte, ou plutôt dit qu’il va raconter, un voyage à PAOLO NOZOLINO POUR LE MONDE PAOLO LeMonde Job: WIV2799--0002-0 WAS LIV2799-2 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 19:51 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0383 Lcp: 700 CMYK

II / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 littératures b Algérie en noir et blanc Zéphyr au zénith Lambeaux Sorte de testament politique, le récit de Tahar Djaout L’univers des petits semblait bien étroit pour Olivier Douzou. A l’adresse trace le portrait d’un pays miné par l’intégrisme des grands, cet artiste fécond offre une fable aérienne où se dévoile sa vision du monde de vies peu à peu sous le joug intégriste. Le en 1995 et Loup en 1997 ; l’Octogone culte du travail et productrice de cette DERNIER ÉTÉ DE LA RAISON récit, linéaire, a, trop souvent, la LES COULISSES d’argent 95 pour Yo-yo l’ascensceur ; force supérieure qu’on appelle le HISTOIRES DÉGLINGUÉES de Tahar Djaout. grâce simplette des textes de pro- DE LA RÉPUBLIQUE le Cercle d’Or des libraires la même vent » permet d’épingler les re- de Jean Vautrin. Seuil, 126 p., 75 F (11,43 ¤). pagande. Pointant le caractère tota- DU VENT année pour Les Petits Bonshommes mueurs d’air, fumistes et autres bras- Fayard, 736 p., 150 F (22,87 ¤). litaire de l’islamisme, l’auteur perd d’Olivier Douzou. sur le carreau, cosigné par Isabelle seurs de vent, dont on craint qu’ils ictime d’un attentat, le aussitôt la mise par son mépris du Ed. du Rouergue, 168 p., Simon (1994) ; le Totem 96 du Salon ne soient une espèce largement ré- l jure, il murmure, il hurle. 26 mai 1993, devant son « pauvre peuple ». Le style lui- 98 F (14,94 ¤). de Jeunesse de Seine-Saint-Denis, pandue au-delà du petit territoire On a souvent parlé de la gé- domicile algérois, décé- même n’est pas exempt de clichés. partagé avec Charlotte Mollet pour observé. Mais un regard qui, avec nérosité verbale de Jean dé, quelques jours plus Bref, on sort forcément déçu, et ’ordinaire ce sont les Navratil ; ou, en avril, la consécration cohérence, en quelque quatre-vingts Vautrin, entre Rabelais et tard,V des suites de ses blessures, le même un peu gêné, de cette dia- cyclones qui reçoivent, à Bologne pour On ne copie pas, il- planches aux coloris doux, propose Céline.I Ce cisèlement dans l’excès romancier Tahar Djaout symbolise tribe militante déguisée en roman. douteux baptême, un lustré par Frédérique Bertrand. Juste une organisation du savoir humain, réjouit le lecteur de ce recueil de encore, pour nombre de ses Tahar Djaout, qui aimait la littéra- prénom qui ne parvient récompense pour ce titre embléma- rapporté à ce pays des songes, nouvelles, patchwork de rééditions compatriotes, « la » figure de l’in- ture, aurait-il souhaité que ce récit pasD à humaniser ces forces dévasta- tique du style Douzou : par-delà comparable à l’encyclopédisme des et d’inédits. Mais il faudrait revenir, tellectuel-martyr, victime, parmi les soit publié ? trices. Y aurait-il cependant un oura- l’univers de l’école, des contrôles et Lumières. Avec ce goût de l’étrange- en deçà de la force toute physique premiers, de l’intégrisme armé. Le On aurait tort, pourtant, d’en res- gan Olivier ? Une tornade Douzou ? des feuilles de pompe, l’auteur-di- té pittoresque qui faisait la grâce des du style, sur la consistance de son fait que ses assassins n’aient jamais ter à ce constat amer. Car ce Dernier Depuis que ce créateur fécond a recteur artistique règle des comptes Persans de Montesquieu. Rien n’y univers fictionnel et éthique. L’es- été retrouvés, ou que des journa- été de la raison compose, à sa façon, entrepris, en marge de sa formation avec une profession où les suiveurs manque : institutions, mesure du pace de la nouvelle, concentré, vi- listes algériens, pourtant peu sus- un étonnant testament politique. Le d’architecte, d’écrire des livres pour se démarquent si mal de la ligne du temps, système monétaire, règle po- tal, tendu vers sa fin, permet d’en- pects de sympathie pour la cause is- cauchemar en noir et blanc, raconté les petits – mais n’y a-t-il pas chez Rouergue que le soupçon de plagiat litique, production, mais aussi santé, fermer les obsessions et les images lamiste, aient émis publiquement par Tahar Djaout, est le fantasme Aldo Rossi ou dans le Bauhaus une peine à se dissiper. signalétique, habitat et vêtement, de l’écrivain « du coin de l’œil, en des doutes quant aux commandi- collectif d’une catégorie d’Algé- simplicité de formes et d’agence- gastronomie et musique, sport et en- passant ». La nouvelle est une taires de ce crime, ne change rien à riens, qui s’est cru menacée – à tort ment parente des jeux d’imbrication MALICE ET POÉSIE seignement, transports et communi- question, dit Vautrin ; comme l’affaire. Tahar Djaout est un dra- ou à raison – par la montée de l’is- proposés dès le premier âge aux L’adresse directe au public des cations, jusqu’aux valeurs identi- l’amour, chacune d’entre elles ai- peau, un étendard, presque un la- lamisme. L’éditorialiste de Ruptures bambins ? –, on pouvait prévoir que adultes ne pouvait tarder. Déjà les taires (la capitale Anémoville a son guise un mystère, un événement bel. Celui de cette Algérie « moder- ne fait rien pour atténuer l’outrance la griffe Douzou ne se laisserait pas plus personnels des albums d’Olivier héros, Stanakov, dont la statue gon- surprenant. niste », de cette petite-bourgeoisie manichéenne de sa vision : la ville circonscrire au monde de l’enfance, Douzou jouaient à la frontière, bien flée à bloc est un monument à la On traverse donc ici des scéna- citadine, kabyle le plus souvent, fa- de son héros, où ne patrouille, où elle a pourtant, en un lustre, opé- artificielle, sinon pour les repérages gloire des manches à air, fêté en ven- rios fulgurants, parfois racontés rouchement francophone et timi- curieusement, aucun militaire, est ré une révolution. Depuis Jojo la commerciaux et critiques. Misto tôse, mois férié comme de juste). par des enfants : une scène aperçue dement laïque, que l’ancien premier « scindée en deux espaces enne- Mâche, album paru en 1993 avant Tempo (1995), Monsieur Pivert et Les clins d’œil qui lasseront les d’un taxi, beaucoup de déchéances ministre Belaïd Abdesslam avait mis » : d’un côté, les victimes, autre- même que les éditions du Rouergue, Monsieur Moineau (1997) annon- plus réticents à aborder un monde conjugales, autant de sexe, un parc voulu humilier, en la traitant ment dit les « citoyens pourvus d’un ruthénoises comme Douzou, aient çaient l’engagement sur un terrain avec autant de légèreté – mais n’est- d’attraction christique, l’univers de d’« hizba frança » (le parti de la plus » (sic), ceux « qui possèdent le ouvert un secteur « jeunesse », le « tout public » que vint confirmer la ce pas le propos ? –, raviront en re- la névrose transfiguré par l’amour, France). savoir, le talent, l’élégance ou la ton était donné : un goût de l’astuce collection « TOUZAZIMUTe » où vanche les enfants de Borges et de des crimes d’ennui à répétition, Tahar Djaout, à qui l’on doit, beauté physique », désormais « li- graphique et lexicale, une saveur aci- Douzou livra un irrésistible recueil Calvino puisque ce qui pourrait toute une souffrance, et la cruauté entre autres beaux romans, Les vrés à l’inquiétude et aux bri- dulée qui tranche sur l’harmonie d’Authentiques exploits et cruelles dé- n’être qu’un parti pris ludique aux infernale des gosses qui échappent Chercheurs d’os (1984) et Les Vigiles mades » ; de l’autre, une « majori- prévisible de nombre d’illustrateurs sillusions, hommage loufoque à une séductions fugaces s’avère, à force totalement aux adultes, des villes (1991), était aussi un journaliste et té » de « citoyens-étalons », faits français, un jeu sur les rythmes de année 1958 inconnue des historiens. d’obstination, la révélation d’une carcérales qui éteignent mal les en- un pamphlétaire de talent. Fonda- « d’humilité et de platitude consen- comptines et de charades : bref un Mais l’humour potache et le contre- utopie trop proche de nos critères vies d’aimer... « Comprenez-moi teur de l’hebdomadaire Ruptures, il tie », qui forment le « troupeau des choix presque militant de l’audace. point malicieux ne résument pas pour ne pas troubler. Sur le mode lé- – dit Vautrin –, je me méfie du bon- était devenu l’un des champions du croyants soumis et bienheureux ». De quoi déranger, d’autant que ces l’univers de Douzou. Qu’on en juge ger d’une fable aérienne, Douzou a heur. Surtout catégorie moyen mé- courant « éradicateur » – surnom Ces deux Algérie, se souvient le hé- innovations en rafales servent par- avec ce carnet de croquis rapporté réussi une manière de chef-d’œuvre. diocre... Souvent les gens me dé- donné aux adversaires du dialogue ros du livre, « ne communiquaient fois l’approche réellement exigeante d’un pays de rêve, La République du Philippe-Jean Catinchi chirent le cœur. » Ses personnages, avec les islamistes, partisans de pas, ne se regardaient pas, ne se sa- de notions graves. Vache bonasse vent, auquel l’auteur avait déjà minables ou grandioses, qu’il aime l’« éradication », par la force, des luaient pas. Puis l’un des espaces a fi- qui s’effaçait progressivement dans consacré un album jeunesse en 1998. ૽ Outre Capitaine, troisième titre d’un égal amour, « colmatent » tant « Fous d’Allah ». Dans son dernier ni par réduire l’autre au silence, le ciel, Jojo la Mâche parlait de la D’une recette simple testée avec après Famille Citron et La Ferme qu’il bien que mal les brèches de leur roman (dont le manuscrit, « retrou- avant de l’effacer ». L’idée de ce mort aux lecteurs d’avant l’âge de succès auprès des petits (poser une donne à la jeune collection « 12x12 » destin, dans un vieux monde qui vé dans ses papiers, après sa mort », duel à mort, opposant une l’alphabet. Comme en 1996 Esqui- vraie question – ici l’origine des (24 p., 35 F [5,33 ¤] A partir de 2 ans), parle l’argot, l’anglais, et surtout le est parvenu « après bien des péripé- « bonne » et une « mauvaise » Algé- mau leur parla de la rupture avec le vents – et croiser en éléments de ré- Olivier Douzou vient de signer le tex- désir. ties » aux Editions du Seuil, nous rie, a été puissamment relayée des monde utérin et de l’aventure de la ponse informations scientifiques et te d’un album illustré par Laetitia Le « J’ai la main tendue et c’est moi apprend la très elliptique note de deux côtés de la Méditerranée. L’ul- naissance. dérives poétiques), Olivier Douzou Saux, Bobi la Mouche, où les rêves de qui tiens le mur » : Vautrin veut préface), Tahar Djaout décrit une time roman de Tahar Djaout est la Depuis, la reconnaissance est ve- semble avoir profité pour dévoiler sa liberté et de métamorphose d’un en- nous aider, à travers l’excès même Algérie d’apocalypse, une Algérie à trace, maladroite et indélébile, de nue : le Pitchou, décerné à deux re- vision du monde. Pas une humeur fant qui ne veut pas finir son steak. de ses histoires, à recoudre nos la mode afghane, dans laquelle son cette période pas si lointaine. prises par les enfants de Saint-Paul- ou une pochade – même si cette ré- Pas folle, la vache aveyronnaise... vies. héros, un modeste libraire, sombre Catherine Simon Trois-Châteaux, pour Jojo la Mâche publique « entièrement vouée au (40 p., 68 F [10,36 ¤] A partir de 5 ans). Marielle Macé

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livraisons Raphaël de Valentin, Loti hors de sa légende b LES ENVELOPPES, de François-Guillaume Lorrain Roman par lettres. Entre un jeune homme et son grand frère, le Deux biographies et un Journal intime dialogue commence par se renouer, après une brouille senti- mentale. Le premier voit dans tous les visages celui d’une an- ou le coût du désir pour redécouvrir l’auteur de « Ramuntcho » cienne fiancée allemande ; son frère, philosophe devenu postier, qui autrefois le guidait, ne lui propose plus que des méditations aphaël de Valentin n’a lui propose sans contrepartie de ment à la mer, sa soif de gloire, son sur sa propre chute. Une éducation sentimentale se dessine en que vingt-cinq ans au « le faire plus riche, plus puissant, PIERRE LOTI, L’ÉCRIVAIN goût pour le pittoresque d’un creux. Chacun écoute l’autre dans la poursuite d’une femme. On moment de la révolu- plus considéré que ne put l’être un ET SON DOUBLE Orient recréé au pays Basque, dans en saura peu sur le parcours réel des deux hommes : ni motifs ni tion de Juillet 1830. roi constitutionnel ». Il lui donne d’Alain Buisine. ses démêlés avec l’Etat pour avoir demande d’explication. L’écrivain rend ses personnages d’au- L’âgeR encore d’être idéaliste. Mais une peau de chagrin, une sorte de Tallandier, 322 p., dit la vérité sur une bataille dont il tant plus forts qu’ils taisent une partie d’eux-mêmes. Deux voix lorsqu’il entre en scène dans La petite peau d’âne, à la résistance et 128 F (19,51 ¤). contredit la version officielle. féminines se mêlent à l’échange, et des itinéraires singuliers Peau de chagrin, marchant dans le à la consistance incroyables. Un En relatant cette existence d’un émergent peu à peu de cette polyphonie : on retrouve l’un en Palais royal, il est sans illusion, dé- texte gravé dans le talisman ex- PIERRE LOTI, Loti à la fois sentimental et narcis- magasinier et l’autre en voisin indiscret. Les deux frères, ayant sespéré et ruiné. Comme il le ra- plique son secret : il a le pouvoir de LE PÈLERIN DE LA PLANÈTE sique, Alain Buisine, d’une plume grandi et fait le deuil de leurs pertes, voudront finalement re- contera à son ami Emile, un journa- réaliser tous les souhaits, mais à d’Alain Quella-Villéger. alerte qui ne néglige pas l’humour, jouer leurs retrouvailles. D’histoires toutes simples en chucho- liste, à l’occasion d’un banquet chacun il diminuera, jusqu’à dispa- Ed. Aubéron, (25, rue Paul-Bert, reconnaît en lui « un sujet pour le tements, de Berlin à Florence, les personnages dérivent vers orgiaque organisé par le banquier raître, entraînant la mort de son 33000 Bordeaux), 525 p., 168 F moins étrange et aberrant » et s’at- leur vérité, chacun imposant en sourdine son destin singulier Taillefer, il estime avoir tout tenté possesseur. Raphaël relève le défi. (25,61 ¤). tache aux dualités du personnage, (Stock, 160 p., 79 F [12,04 ¤]). M. Ma. pour réussir sa vie et Son premier souhait officier de marine qui aime se ma- n’être arrivé à rien. est immédiatement ierre Loti est de ces écri- quiller et revêtir les costumes les b MON ROI ET MOI, d’Arnaud Rykner Ruiné à la mort de réalisé. Il se retrouve vains dont le nom reste plus exotiques, coureur de jupons Ce soliloque est le discours d’un condamné qui brise le silence son marquis de père, il « par hasard » en connu, l’œuvre délaissée, préférant le plus souvent les amants de sa cellule au onzième jour de sa dixième année de douleur. a d’abord cherché à compagnie de tous ses la vie méconnue. Le voi- aux amantes, partagé entre la pas- A qui s’adresse-t-il sinon à lui-même et de qui parle-t-il sinon conquérir la gloire par amis à un specta- ci,P avec son Journal intime (1) et sion de découvrir des « ailleurs » et de son roi, entité despotique qui le hante de jour comme de l’étude, s’installant culaire banquet, au deux biographies. De 1878 à 1918, de vivre la tranquillité provinciale. nuit. Incarnation de la liberté, ce « vicaire du diable » attire et dans un misérable hô- Figures cours duquel on lui sans pudeur, il met à nu ses senti- Que d’êtres opposés en un seul révulse à la fois, proposant arbitrairement la tranquillité et la tel du Quartier latin de la Comédie annonce un mysté- ments de fils, d’époux, de père, homme, que de différences entre torture pour mieux créer une ambiguïté entre les deux person- pour écrire un grand rieux héritage. Mais d’amant, de patriote ; il ne cache Le Livre de la pitié et de la mort, nages. La langue d’Arnaud Rykner rend compte de cette duali- ouvrage, une Théorie b aussitôt la peau se rien de ses états d’âme, des nom- Le Roman d’un Spahi, Pêcheur d’Is- té existentielle en jouant sur les mots et sur les paradoxes, tou- de la volonté. Un DE VALENTIN contracte. Voulant breuses facettes de ses goûts lande, Ramuntcho, Mon frère Yves. jours poétiques comme peuvent l’être les aspirations à la thème cher à Balzac, RAPHAËL préserver sa vie, il souvent contradictoires, de son dé- Pour sa part, Alain Quella-Villéger liberté (éd. du Rouergue, « La Brune », 104 p., 55 F [8,38 ¤]). qui, jeune auteur lors- s’enferme dans son sir de réussir et de paraître, de ses présente le romancier et son temps, P.Gu. qu’il écrit La Peau de Né vers 1805 (25 hôtel particulier riche- enthousiasmes de voyageur, de son un Loti écrivain engagé, insatisfait chagrin, aurait donné ans en octobre ment aménagé et n’en culte de l’amitié ; et quand, acadé- et comblé en tout au-delà de tout, b ROBIN TOY, de Jean-François Josselin quelques traits à son 1830). sort plus que pour al- micien célébré, capitaine de vais- un homme aux complexités irri- Robin, douze ans, est choisi pour incarner – dans une adapta- personnage. Son ami ler de temps à autre seau à la retraite, il intrigue pour tantes et passionnantes, obsédé par tion très libre – Oliver Twist, le personnage mythique de Eugène de Rastignac Il n’apparaît que au théâtre. Là il redé- être envoyé au front, il n’oublie de la mort, qui a pour credo « J’adore Charles Dickens. Destination : Hollywood, cité du rêve. Entou- arrache bientôt Ra- dans La Peau de couvre une jeune rédiger ses pages quasi quoti- la vie ». De Terre sainte en Islam, ré, entre autres, de son copain Cyril – qui se gave de sucreries, phaël à cette vie d’as- chagrin, conte femme, Pauline, fille diennes qui constituent aujourd’hui des côtes basques à celles de l’Inde, Coca light et séries TV –, d’un père peu scrupuleux qui se voit cète, l’entraîne dans le fantastique publié de sa logeuse du un document jusque-là inédit sur la perpétuel quêteur de certitudes ab- déjà « noyé dans un déluge de dollars » et de Tabatha, une ex- monde et le présente à pour la première Quartier latin, qui Grande Guerre au cours de laquelle, solues en proie au doute aussi per- star, il devient l’objet – et le jouet – de toutes les attentions. la comtesse Foedora, fois en 1831, et n’avait été pour lui officier de liaison, il connaît aussi pétuel, il est à la fois enthousiaste et Pour le meilleur et pour le pire. Avec ce roman, Jean-François femme froide, ambi- peut-être selon qu’une amie, presque bien la vie des tranchées que les porté au spleen dans une vie et une Josselin signe une critique acide et amusée de la starisation à tieuse et très riche, certains critiques, une sœur. Lorsqu’elle coulisses où se trament les négocia- œuvre où le « Je » réussit cette ra- l’américaine (Nil, 192 p., 110 F [16,76 ¤]). E. G. dont le jeune homme dans lui apparaît, soudain tions. reté d’être aussi un « Nous ». s’éprend en vain. Dé- Les Martyrs, un parée de toutes les ri- En complément à ce Journal, Riches d’une somptueuse iconogra- b VOYAGE INITIATIQUE, de Denton Welch çu, estimant n’avoir texte chesses, ayant retrou- Alain Buisine et Alain Quella-Villé- phie et de documents inédits, ces En publiant Soleils brillants de la jeunesse, Viviane Hamy sortait plus rien à perdre, il se qui ne fait pas vé un père héroïque et ger apportent, chacun à leur ma- biographies nous donnent un por- de l’oubli un écrivain anglais étonnant, Denton Welch (1915- lance avec Rastignac partie un formidable héri- nière, de nouveaux éclairages sur trait qui corrige la vision un peu 1948), mort des suites d’un accident qui, à vingt ans, l’écarta de dans une vie dissipée de La Comédie tage, il redécouvre ce une vie que Loti lui-même, un jour simpliste qu’on a habituellement de la vie normale. Voyage initiatique (Maiden Voyage) est son pre- dilapidant jusqu’à la humaine. qu’il n’avait pas su de désenchantement, dit être une Loti dont Raymond Roussel voulait mier roman paru en 1943. L’écriture de Denton Welch – qui fut dernière pièce une voir et en tombe éper- « féerie noire ». Il est vrai que ce « chaque jour sa ration » et dont aussi un remarquable peintre –, vive, précise, dégagée de toute grosse somme gagnée J.-L.A MAISON DE BALZAC BISSON1842/PARIS dument amoureux. jour-là, il était marqué par le souve- Proust récitait « par cœur certaines convention justificatrice, fait de ce récit en Chine où il part re- au jeu, sans réussir à reprendre es- Commence alors une sincère his- nir d’une jeune esclave circassienne pages. » On ne perdra rien à les imi- trouver son père un joyau de liberté et d’audace. Denton a poir. toire d’amour. Mais chaque désir aimée qui viendra jusqu’à nous sous ter. seize ans, observe et décrit les colons, les Chinois et ses En cette fin du mois d’octobre, il pour sa belle réduit un peu plus la le nom d’Aziyadé, titre de son pre- Pierre-Robert Leclercq propres fantasmes sexuels avec une stupéfiante lucidité. Très se dirige donc vers une maison de peau de chagrin de Raphaël. Il mier roman qu’il ne signe pas. Ce tôt orphelin de mère, l’adolescent vit solitaire sans se dissimu- jeu pour y parier sa dernière pièce tente tout ce qui paraît possible jour-là de mélancolique affliction, il (1) Pierre Loti. Cette éternelle nostalgie, ler tout ce que sa jeunesse exerce de séduction. Ecrit alors qu’il d’or. Sans surprise, il la perd et ne pour entraver le processus. Rien n’y avait quarante-deux ans, devenait à Journal intime 1878-1911, (La Table est invalide, Denton Welch s’interdit toute perspective songe plus qu’au suicide. Il se dirige fait. La maladie et son dernier élan l’Académie le plus jeune immortel. ronde, 586 p., 180 F [27,44 ¤]). Pierre complaisante et attristée. Il se réfugie dans ce passé cruel, bril- vers la Seine. d’amour l’emporteront... dans les Mouvementée et colorée, tant par Loti. Soldats bleus, Journal intime 1914- lant et sensuel, en restitue la violence et la volupté (traduit de Il se promène sans but. Et finit bras de sa belle. les voyages que par les amours, sa 1918 (La Table ronde, 300 p., 135 F l’anglais par Corinne d’Arboussier, éd. Viviane Hamy, 336 p., dans l’échoppe d’un antiquaire, qui Sophie Fay vie le sera encore dans son attache- [20,58 ¤]). 149 F [22,71 ¤]). H. Ma. LeMonde Job: WIV2799--0003-0 WAS LIV2799-3 Op.: XX Rev.: 08-07-99 T.: 09:42 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0384 Lcp: 700 CMYK

littératures LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / III b Chardonne, Paulhan, Pozzi : échanges contraires Deux correspondances, ou plutôt deux chassés-croisés, avec le directeur de la« Nouvelle Revue française ». D’un côté, un écrivain en quête d’un adoubement de l’illustre revue ; de l’autre, une diariste et poète plus ambiguë dans son désir de reconnaissance revue mensuelle, la NRF, dirigée cueillir en feuilleton dans la NRF lemande, Chardonne, dès le pre- terrompait le fatal enchaînement tice dans le sort qui vous attend. » CORRESPONDANCE par Jean Paulhan, qui donne en des romans publiés chez Grasset mier numéro, donne un texte, des désastres », protestera Char- Avec Catherine Pozzi, les 1926-1934 prépublication des romans, ne rapportait rien, vraiment rien, à L’Eté à la Maurie. Un officier alle- donne dans son livre Voir la figure. échanges, amorcés en 1926, ne du- de Catherine Pozzi comme Le Grand Meaulnes. Char- Gallimard). Paulhan fait durer, ne mand entre dans une ferme, en Et il précisera plus tard, en 1949 : rèrent que huit ans : Catherine et Jean Paulhan. donne va faire sans relâche, opi- cède pas, cède un peu, c’est le chat Charente, dit qu’il réquisitionne « Ce sont des Allemands de cette Pozzi est morte en 1934. Edition établie, niâtrement, le siège de Paulhan et la souris. de quoi se loger. Il est, comme dit sorte, sans une exception, qu’un Elle écrivit en 1926 – elle avait introduite et annotée pour que paraissent d’abord en En 1940, les Allemands entrent Chardonne, « d’une singulière dis- diable a semés sur ma route, pour quarante-quatre ans – un court ré- par Françoise Simonet-Tenant, revue, dans la NRF, ses romans, dans Paris. Paulhan est l’homme tinction ». Le paysan lui dit : «Je me faire tourner la tête. » cit, Agnès. Elle aussi ne voyait rien éd. Claire Paulhan, qu’en volume il réserve à Grasset. de l’immédiat : il ferme la revue, il ne veux pas manquer aux habi- Tout le long de l’occupation al- de plus élitaire que la NRF ; elle « Pour mémoire » (85, rue Et, ne doutant de rien, il va sup- entre dans la Résistance. Char- tudes, permettez-moi de vous offrir lemande, Chardonne s’entêtera à envoya donc à Paulhan son Agnès, de Reuilly, 75012 Paris), plier Paulhan, une fois ses romans donne est l’homme du passé et un verre de cognac. » « Cela doit provoquer Paulhan par des propos signée de deux initiales, C. K. Il la 216 p., 150 F (22,86 ¤). parus chez Grasset, d’en donner l’homme de l’avenir. Or le passé et vous faire de la peine de nous voir « européens » qui friseront par- publia. Commença alors un jeu dans la NRF des comptes rendus l’avenir, pour lui, c’est l’Europe. Il ici », dit, plus délicat que nature, fois le négationnisme. Par ambigu : Catherine Pozzi souffrait CORRESPONDANCE enthousiastes. l’a toujours écrit, il l’écrira tou- comme l’on voit, l’officier. « J’ai- exemple, le fils de Chardonne, Gé- d’un mal très douloureux, elle 1928-1962 Jusqu’en 1940, les lettres de jours. Une Europe dont le noyau merais mieux vous avoir invité », rard, est, lui, dans la Résistance. Il écrivait peu, juste quelques courts de Jacques Chardonne Chardonne à Paulhan ne sont que est le couple France-Allemagne, et répond le paysan. est déporté à Oranienburg. Par ses poèmes. Elle les adressait à Paul- et Jean Paulhan. ce refrain, lancinant : ses romans qui saura faire pièce, une fois la « Le Chardonne m’a paru abject relations allemandes, Chardonne han, mais son Journal montre Edition présentée, prépubliés dans la NRF, éloges de guerre finie, aux bolcheviks d’un de faiblesse et de lèche », écrit aus- parvient à le faire libérer. Il écrit : qu’elle ne l’aimait pas : « Pas un de et annotée par Caroline Hoctan, ses romans dans la NRF. Les ré- côté, aux Américains de l’autre. sitôt Paulhan à Jouhandeau. «Le « Après six mois on lui rend ses ha- ses actes, les plus petits, qui ne soit Stock, 250 p. 130 F (19,81 ¤). ponses de Paulhan à Chardonne Quand Drieu la Rochelle, euro- Chardonne purement abject, et ab- bits détachés et repassés. Tendres un mensonge. » Elle jugeait ses sont d’un homme que ce cynisme, péen de toujours lui aussi, rouvre ject est peu dire », écrit-il à un égards pour le fragment du manus- lettres « d’une amabilité voilée de ne correspondance cette indélicatesse amusent (ac- la revue NRF sous l’occupation al- autre ami. « Ce geste du paysan in- crit du Journal de Gide qu’il portait masques en roseaux », ce qui n’est entre deux écrivains, avec lui. Soins médicaux vraiment pas clair, mais sûrement pas Racine et La Fontaine, maternels. » amène. Gide et Claudel, c’est Jean Paulhan écrit à son ami Paulhan était certes sensible aux unU volume de lettres. Un ouvrage Pourrat : « Chardonne nigaud rares qualités de Catherine Pozzi, de librairie, bien réel. Et nous ne comme toujours. » Et à Paul qui avait écrit quelques traduc- pensons pas, quand nous l’avons Eluard : « Chardonne qu’il ne serait tions magistrales de Stefan en main, que le mot « correspon- pas exact d’appeler mon ami. » George et un court récit, superbe, dance » signifie aussi « analogie, Aux lettres de Chardonne, il ré- d’un humour assassin, très proba- affinité, ressemblance ». pond : « Les faits sont faux, les mots blement autobiographique, que Eh bien, ce second sens s’im- sont faux », mais, comme naguère, l’on pourrait titrer « Soir de pose à nous, par antinomie, quand il reste courtois, et même très fi- noces » et que l’on peut lire à la nous lisons les lettres qu’échan- nement affectueux : « Je me disais suite d’Agnès, aux éditions La Dif- gèrent, durant des décennies, Jean que vous n’étiez pas fait pour être férence. C’est de ce texte-là qu’il Paulhan et Jacques Chardonne, un écrivain maudit, et je n’y vois nul faut partir si l’on veut connaître et Jean Paulhan et Catherine Pozzi. avantage pour vous. » Ou ceci, tel- aimer Catherine Pozzi. C’est un Une lecture de bel intérêt, de vrai lement Paulhan : « Il y a de l’injus- texte proche de Colette, mais plus plaisir. Mais il n’y a pas affinité aigu, plus aéré, plus farceur. Ca- cruciale entre ces correspondants. therine Pozzi n’aurait pas aimé La Correspondance Paulhan- cette comparaison, elle écrit : Chardonne peut être scindée en « Tout est faux en Colette. » Et ceci, deux temps : avant et après 1940. définitif : « Jamais elle ne dépasse Avant 1940, c’est simple. Jacques ce qu’elle dit. » Chardonne possède et dirige une Etrange Correspondance : Ca- maison d’édition, Stock. Et il écrit therine Pozzi et Paulhan se cher- des romans. Il ne les publie pas chaient sans se chercher. Quelques chez lui, car il voit qu’un autre édi- jours avant sa mort, alitée sans teur, Bernard Grasset, vend ses plus d’espoir, elle reçut de Paulhan livres mieux que lui. Chardonne une lettre : il lui disait enfin qu’il publie donc ses romans chez savait tous ses vers par cœur, qu’il Grasset – ce qui tout de même le se les disait souvent. Elle écrivit chiffonne, parce que l’éditeur des aussitôt quelques vers, elle les grands écrivains est, à ses yeux, tendit à son fils, elle lui dit : « En- Gallimard, « trop distingué pour voie-les à Paulhan, Claude, c’est RAPHO-PARIS-MATCH/ARCHIVES PAULHAN/IMEC RAPHO-PARIS-MATCH/ARCHIVES aimer vendre », dit-il. C. BAIRDET étrange, il n’y a pas une rature. » Chez Gallimard est éditée une De gauche à droite, Marcel Arland, Jean Paulhan et Dominique Aury en 1953 Catherine Pozzi vers 1920 Michel Cournot La grande dame du comité Violette en liberté Lectrice insatiable des éditions Gallimard, traductrice de textes rares, Dominique Aury fut une figure La remarquable biographie de Carlo Jansiti restitue capitale de l’édition française. Plusieurs publications mettent en lumière son œuvre un destin qui fut un défi aux conventions La Nouvelle Revue française et tra- n’est pas esclave, ce n’est pas très sé- tous les biographes à venir), il a eu VOCATION : CLANDESTINE ductrice hors pair de textes souvent rieux ; si on n’est pas complètement à LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE VIOLETTE LEDUC accès à des correspondances pri- de Dominique Aury. rares, pour ne pas dire intraduisibles la merci, ce n’est pas réussi. » Comprenant un « Hommage de Carlo Jansiti. vées, et surtout à des inédits – pas Entretiens avec Nicole Grenier. (Les Urnes funéraires, Sur les rêves, de Fénelon : son dépouillement, le à Dominique Aury » Grasset, 490 p., 155 F (23,63 ¤). seulement des textes impubliés, Gallimard, « L’infini », 122 p., 80 F Sir Thomas Browne...), qu’elle aimait miel de la proportion et de la perfec- Juin, no 550, 368 p., 95 F (14,48 ¤). mais des parties inédites de livres (12,19 ¤). transposer « dans une autre musique, tion sans effort apparent, selon i Carlo Jansiti aime tant publiés. Ces matériaux, et son par- pour les offrir à ceux qui ne connaî- Claudel – que Dominique Aury dé- ertains hommages vont Violette Leduc, c’est sans ti pris de modestie – ne pas cher- LECTURE POUR TOUS II tront pas l’original ». testait : elle se félicitait d’avoir pu au-delà des compli- doute parce qu’elle lui a cher à apporter toutes les ré- de Dominique Aury. Son critère, devant un manuscrit ? l’exclure de son anthologie de la ments et des éloges permis de choisir sa vie. ponses, mais veiller à poser toutes Gallimard, 266 p., 120 F (18,29 ¤). La voix de l’écrivain : « Ce qu’écrit un poésie religieuse, où ne devait figu- convenus. Ils tracent de ElleS lui a donné la liberté. La liber- les bonnes questions – permettent auteur, dit-elle à Nicole Grenier, per- rer aucun auteur vivant ; et regrettait laC personne que l’on n’a pas connue té de s’installer à Paris pour écrire au lecteur de comprendre com- ussi étrange que cela sonne n’aurait pu l’écrire. Il ne se rend grandement d’avoir été obligée de un portrait vraisemblable, justifiant un livre (il y vit depuis 1986). La li- ment Violette Leduc a construit puisse paraître, il y a même pas compte, ce sont les autres l’inclure lorsqu’elle eut à la rééditer, l’intérêt ou même l’admiration qu’on berté d’écrire en français. Jansiti son autobiographie – donc l’image dans le domaine litté- qui reconnaissent sa voix, une voix en 1998... est tenté de lui porter. Ainsi lorsque étouffait dans la petite ville du sud qu’elle voulait donner d’elle- raire de ce siècle qui unique. Et quand, par hasard, vous Fénelon : son « Rien ne peut nous Jean Grosjean, dans l’hommage que de l’Italie dont il est originaire. même –, parfois en inversant tota- s’achèveA des figures capitales qui ouvrez un livre de lui, et que vous ne le sauver, rien ne peut non plus nous lui rend la NRF, parle de la « politesse « Par leur liberté, leur poésie, leur lement les faits, ce qu’on ne peut frisent l’anonymat, parce qu’elles lisez pas, mais que vous l’entendez, perdre ». Le quiétisme... Elle ra- discrètement chaleureuse » de Domi- audace, les livres de Violette Leduc expliquer en parlant simplement ont préféré la lecture à l’écriture. alors vous avez un écrivain. » contait que, quand Histoire d’O a été nique Aury, ou bien de son « indul- ont aéré ma vie, balayé les préjugés de « mensonge », comme Jansiti le En Italie, Roberto Bazlen (1902- On n’oubliera pas, au reste, que publié, elle avait reçu une lettre de gente perspicacité ». Ainsi également qui me brisaient, écrit-il dans son montre brillamment. 1965), découvreur, pour ainsi dire, Gilbert Lély, l’auteur de la cé- quand Christine Jordis souligne cette avant-propos. J’ignorais qu’une L’étonnant parcours (1907-1972) des plus importants écrivains de la Hector Bianciotti lèbre Vie du marquis de Sade : « forme d’orgueil supérieur » qui était œuvre pût compter autant qu’un de celle que Mitteleuropa et passeur légendaire « Mettant en parallèle mon propre à celle que Michel Tournier être. Aujourd’hui je sais à quel point (qui fut l’une des grandes passions de maints ouvrages anglo-saxons l’on doit à Dominique Aury d’avoir étude sur Fénelon et des fragments du appelle la « petite dame du comité » un écrivain est susceptible de modi- impossibles de Violette Leduc) dé- devenus célèbres. Aussi traduit-on ramené du passé, qu’elle fouillait roman, il a conclu : “On pourra me de Gallimard ; orgueil d’un amour fier le cours d’une vie. » signait parfois comme « la femme les fragments d’un vague roman sans cesse pour son plaisir, de grands dire tout ce qu’on voudra, c’est vous mis au service de la littérature et de La passion, voire la reconnais- laide » fait du livre de Carlo Jansiti abandonné, et jusqu’à ses rapports créateurs – entre autres Maurice qui l’avez écrit.” Pas si bête... J’ai été certaines de ses figures, et que Do- sance qu’on éprouve pour un écri- non seulement le récit de vie de lecture (1) : « Je crois qu’on ne peut Scève – et des mondes poétiques émerveillée. » minique Aury savait dissimuler der- vain, un artiste, qui est intervenu d’une personne, mais la chronique plus écrire des livres, disait-il. Presque tombés dans l’oubli : les poètes pré- Enfin, comme Nicole Grenier ob- rière son goût du retrait. violemment, à son insu, dans «le d’une époque dont on a, en refer- tous les livres ne sont que des notes en cieux et baroques du XVIIe siècle, la servait qu’on est quand même éton- On a parfois établi des liens un cours d’une vie », ne prédispose mant le livre, la nostalgie. La téna- bas de page gonflées en volume. Je poésie religieuse française, dont elle né que le roman érotique le plus fa- peu poussifs entre Dominique Aury, pas nécessairement à écrire une cité de Beauvoir, les terribles n’écris que des notes en bas de page. » a fait de superbes anthologies (2). meux de la littérature lectrice de Fénelon et des mystiques, bonne biographie. L’aveuglement colères de Jean Genet, l’enthou- En France, la figure dans le tapis Quelques années après leur publica- contemporaine soit signé par quel- et Pauline Réage, apologiste de ce admiratif est au contraire un han- siasme de Camus, de Jouhandeau de l’édition n’est autre que Domi- tion, Malraux dira que, pour lui, qu’un comme elle, Dominique Aury que Jean Paulhan appela, avec ma- dicap. Carlo Jansiti a su, tout en pour les textes de Violette, encore nique Aury (1907-1998), dont Nicole celle-ci avait « changé le rythme, le de répondre : « Ah ! je n’ai pas fini lice, le « bonheur dans l’esclavage ». gardant sa ferveur, son amour si inconnue, ont été remplacés Grenier, qui l’avait interviewée, en déroulement de l’histoire de la poésie d’en entendre : “Ça ne vous ressemble François Trémolières, qui ne se laisse communicatif pour Violette Le- aujourd’hui par des calculs de 1998, pour la télévision, publie les française : elle a donné un autre équi- pas.” Qu’est-ce qu’on en sait ? Ça ne pas aller au fantasme analogique, est duc, éviter tous les écueils de l’ex- boutiquiers, des engouements pu- précieux entretiens, restés inédits. libre à cette poésie ». ressemble en aucune façon, évidem- plus convaincant lorsqu’il oppose cès d’empathie. Il a mené une en- blicitaires, et tout un tas de res- (Un nouveau volume de notes cri- Dominique Aury a commencé à ment, à la vie que j’ai menée... Les l’auteur d’Histoire d’O et Sade : chez quête minutieuse sur le singulier sentiments médiocres. Grâce à tiques paraît en même temps, le pre- lire très tôt, vers sa quatrième année, fantasmes des gens ont une réalité la première, il voit « non pas la jouis- destin de cet écrivain toujours mé- Carlo Jansiti, on retrouve un peu mier remontant à plus de quarante le français et l’anglais – les livres an- parfois contradictoire avec leur exis- sance de dominer et d’instrumentali- connu, née en 1907 d’une aventure d’air et on a envie de passer une ans.) Son cas, dira- glais pour enfants : « J’ai toujours eu tence. » ser indéfiniment le corps d’autrui, d’y très XIXe siècle (le fils de famille partie de l’été avec Violette Leduc. t-on, n’est pas celui de Roberto Baz- la passion de la lecture, je me suis tou- trouver indéfiniment son plaisir, mais qui engrosse la domestique) et de- Quelle meilleure preuve de la len : en effet, Dominique Aury est jours jetée sur ce qui était imprimé : la (1) Lettres éditoriales, Le Passeur, 1999. celle d’un abandon ; le don de son venue un symbole de modernité. Il réussite d’une biographie que de l’auteur d’Histoire d’O, roman qui chose écrite est toujours une manifes- Le Capitaine au long cours, Michel de propre corps, le pathétique d’un dé- a instruit à charge et à décharge. susciter le désir de relire un suffit à lui assurer une place dans les tation des êtres. » Elle fait ses études Maule, 1988. sir » ; désir qui n’est évidemment pas Et, surtout, il a su démontrer à écrivain ? casiers de la littérature française. Elle au lycée Fénelon, où, à l’entendre, (2) Poètes précieux et baroques du étranger au mystique. Signalons éga- quel point le travail biographique Josyane Savigneau n’écrivit ce livre que pour offrir à personne ne s’occupe d’elle. A qua- XVIIe siècle. Editions de Tours, 1943. lement les textes de Roger Grenier, était pertinent à propos d’un au- l’homme qu’elle aimait, Jean Paul- torze ans, elle commence à lire... Fé- Anthologie de la poésie religieuse fran- Constance Delaunay, Hervé Crosnel, teur qui s’est consacré presque ex- ૽ Les livres de Violette Leduc sont han, « de ces histoires, disait-elle, qui nelon, en particulier ses textes où il çaise, Gallimard, 1943 et 1998. Alain Clerval... clusivement à une œuvre autobio- publiés chez Gallimard. Plusieurs lui plaisaient ». est question du « pur amour ». Patrick Kéchichian graphique. titres sont disponibles en poche. Or le lecteur d’Histoire d’O ne peut L’amour qui n’espère rien ? « Com- ૽ Signalons que le dernier numéro Pendant plus de dix ans, Jansiti a Dans la collection « L’Imaginaire » : que mal imaginer le paisible sourire ment peut-on espérer quelque chose ? de L’Infini publie des extraits des en- ૽ Les éditions Babel préparent aus- rencontré tous les témoins de la L’Asphyxie, La Batârde, La Folie en monacal de l’ouvrière des lettres, le Qu’est-ce que vous voulez qu’on es- tretiens de Dominique Aury avec Ni- si un volume d’hommage à Domi- vie de Violette Leduc (de nom- tête. Dans la collection « Folio » : Ra- dévouement de la lectrice insatiable père ? Vous avez aimé, j’ai aimé, et cole Grenier (no 66, 124 p., 88 F nique Aury (La Métairie basse d’En breux sont morts depuis, son livre vages, Trésors à prendre, La Femme au des éditions Gallimard, secrétaire de c’est passé dans la littérature. Si on [10,06, ¤]). Froment, 81200 Mazamet). sera donc le passage obligé de petit renard, Thérèse et Isabelle. LeMonde Job: WIV2799--0004-0 WAS LIV2799-4 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 19:35 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0385 Lcp: 700 CMYK

IV / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 littératures b D’essence divine Autant en emporte la vie Un carburateur magique propulse vers le chaos un Rompant avec les clichés du Sud, l’écrivain américain G. D. Gearino dénonce une société obsédée par monde imaginé par Karel Capek en 1922 l’argent, l’ambition, la xénophobie et le sexe plus farouches se transforment en sédée par l’argent, l’ambition, la LA FABRIQUE D’ABSOLU prédicateurs voire en thaumaturges. J’AI TOUT ENTENDU xénophobie et le sexe. de Karel Capek. Les chefs d’entreprise offrent leur (What the Deaf-Mute Heard) Sammy (si tôt et si brutalement Traduit du tchèque usine aux ouvriers, ce qui ne les de G. D. Gearino. privé de mère) incarne une souf- par Jean Danes, avance guère puisque les biens ma- Traduit de l’anglais (Etats-Unis) france dont l’auteur parle peu. Le éd. Ibolya Virag, 224 p., tériels ont perdu toute valeur. Au- par Jean-Luc Defromont, romancier refuse l’impudeur et la 100 F (15,24 ¤). cun blindage, aucune précaution ne éd. Liana Levi, 280 p., 120 F délivrance de l’autofiction. Il se re- peut contrecarrer la divine inflation, (18,29 ¤). tire dans la neutralité caustique du ieu est-il liquide, solide et le carburateur s’étant rapidement compte-rendu. Le cri intime tra- ou gazeux ? La ques- imposé dans le monde entier, c’est é à Atlanta, George verse néanmoins la porosité du tion peut sembler blas- toute l’humanité qui est touchée. Daniel Gearino a réel. Si Sammy ne dévoile rien de phématoire mais on ne Au lieu de l’ère de fraternité uni- beaucoup voyagé, de ses fantasmes et de ses espoirs, à peutD s’empêcher de la poser à la lec- verselle à laquelle on pourrait s’at- la Floride au Canada, trop caricaturer ses proches il ture de ce livre où Karel Capek ima- tendre, c’est une ère de chaos qui enN passant par le Colorado et le laisse émerger les angoisses d’une gine un carburateur révolutionnaire s’ouvre alors. L’église catholique, Michigan. Marié, père de deux en- existence trahie. capable de fournir une énergie illi- après avoir lancé l’anathème contre fants, il a emporté ses pénates en « Il faut vivre avant d’écrire, in- mitée en parvenant à la combustion le carburateur, tourne casaque et es- Caroline du Nord après avoir été siste G.D. Gearino. Pendant quinze parfaite d’un produit donné, en l’oc- saie de récupérer à son profit l’épi- reporter. Ses romans en gardent ans, j’ai bourlingué, attentif aux currence du charbon. Pas d’émission démie de religiosité. Toutes les reli- l’empreinte. Gearino exploite faits divers, aux manifestations du de gaz, aucun résidu. Le roman a été gions en font autant, sans compter l’observation et l’humour qui en racisme et du moralisme. Le roman écrit en 1922 et rêve déjà de rempla- la floraison de nouveaux cultes du adoucit l’âpreté mais se défend de est une enquête, pas une confes- cer la houille par le nucléaire. Le car- veau d’or et malgré les conférences toute introspection. Depuis 1993, sion. » Il vénère Faulkner « bien burateur de l’ingénieur Maret est internationales qui tentent de pré- il collabore au News & Observer où sûr, mais faut-il être un écrivain du une sorte de pile atomique inépui- server la paix, le conflit devient pla- il rédige un billet hebdomadaire Sud pour l’admirer ? Je suppose que sable qui aurait résolu le problème nétaire. sur les faits et gestes des gens or- chacun possède son Sud, une terre du retraitement des déchets. Enfin La Fabrique d’absolu, traduit une dinaires. où tout se rêve et se brise. » Ses mo- pas tout à fait. En désintégrant la première fois en 1945, n’était plus Sa carrière de romancier est tar- dèles ? John Le Carré et Graham matière, ce nouveau procédé libère disponible depuis longtemps dive. What the Deaf-Mute Heard Greene : « Le roman n’est pas le une sorte d’antimatière, l’essence di- comme la plupart des livres de Karel (Ce que le sourd-muet a entendu) lieu de la psychanalyse. Je n’ai pas vine qui s’y trouvait enfermée. Ainsi, Capek que l’on redécouvre depuis vient d’être traduit en français non plus de messages à délivrer. Je ce moteur qui peut aussi bien four- quelques années. On a un peu ou- sous un titre amoindri. Ré- raconte ce que je vois ou ce que je nir l’éclairage de toute une ville que blié qu’il est un des grands écrivains compensé par le prix Sir Walter devine. Le film et le roman se propulser un train ou une automo- de ce siècle et qu’il fut mondiale- Raleigh, adapté avec succès à la complètent dans une vision lucide

bile ne coûte pratiquement rien, ne ment célèbre en son temps. Capek a télévision, ce premier roman LUC QUÉLIN du monde. Le cinéma révèle de l’ex- tombe jamais en panne et n’a qu’un touché à tous les genres avec un garde ses distances avec l’autobio- térieur, le roman ausculte l’inté- seul défaut : il émet une pollution égal bonheur, que ce soit le théâtre, graphie et la compassion. Deux les clichés sur le Sud. Personne ne magouilleurs, intelligents, mé- rieur. » divine. avec RUR (Rossum’s Universal Ro- récits s’entrecroisent. Le lecteur se méfie de Sammy qui enregistre contents et isolés, tout ça en même Les romans de Gearino dé- Partant de ce postulat loufoque, bots) où il invente le mot « robot », s’engage sur une fausse piste : les secrets et les magouilles de ses temps – il faut s’adresser, eh bien, à crivent le monde actuel. Leur écri- Karel Capek aurait pu développer ou l’affaire Makropoulos qui inspira l’histoire d’un enfant, abandonné concitoyens. Une série de por- la vraie vie. » ture est celle du journalisme. Son un scénario purement économique l’opéra de Janacek, le récit, le jour- par sa mère dans un bus qui, au traits défilent sous nos yeux, inso- La vraie vie mêle la générosité deuxième roman, Counting Coup, et il le fait, comme en passant, en nalisme. Son anthologie de la poésie printemps 1940, se réveille seul au lites et cruels. Gearino, icono- et l’abjection, les humbles et les a paru en juillet 1997 aux Etats- évoquant les problèmes qu’entraîne française en 1920 a exercé une in- terminus, dans la petite ville de claste, fait fi des conventions : riches, les Blancs et les Noirs, les Unis. Il met la dernière main au la généralisation du carburateur ma- fluence durable sur la poésie Barrington, au sud des Etats-Unis. « La littérature du Sud a ceci de prêtres et les prostituées, les avo- troisième : Blue Hole. Un enfant gique : surproduction effrénée, ré- tchèque. Ses conversations avec Pendant cinquante-deux ans, particulier qu’elle ne semble dispo- cats et les hommes d’affaires... Les est également au cœur de ces ré- percussion sur la main-d’œuvre Masaryk restent un livre indispen- Sammy végète dans un appentis ser que de deux stéréotypes pour éléments de ce nouveau puzzle cits. Et c’est d’un enfant que nous puisque les usines s’emballent et se sable pour la compréhension de de la gare routière. Il a volontaire- dépeindre les Noirs : soit les person- laissent en plan, comme arrêtée à parle enfin Dan Gearino. Son père mettent à fabriquer des produits l’Europe de l’Est. Et si La Fabrique ment cessé de parler. On le croit nages caricaturaux qui peuplent l’enfance blessée, la vie intime de a des origines italienne (d’où son manufacturés sans avoir besoin de d’absolu ne peut faire oublier La sourd-muet. L’énigme de cette dé- certains récits, comme “les Mam- Sammy, témoin et mémoire d’une nom) et allemande, sa mère est matières premières. Mais cette Guerre des salamandres, cette fable chirure essentielle sera dénouée à ma” de Margaret Mitchell, soit, en ville banale. Le narrateur s’oublie, née dans le Sud des Etats-Unis. piste-là intéresse peu l’auteur qui sur le fanatisme religieux écrite la fin du récit. contrepoint, les incarnations de la fuit sa propre douleur. L’enfant in- « A huit ans, nous confie-t-il en préfére s’attacher aux implications entre les deux guerres mondiales Un second roman est enchâssé dignité face à l’oppression, comme nocent est celui par qui le scan- riant, j’étais à Paris avec mes pa- mystiques de son invention. Toute (Capek est mort en 1938), paraît dans ce drame à la Dickens : la “Jim” de Mark Twain ou “Dilsey” dale arriverait si on ne l’avait mu- rents. Une bombe de l’OAS a éclaté personne qui subit les émanations étrangement d’actualité à l’aube du chronique de la ville et de ses ha- de William Faulkner. Pour ren- selé. Sous la construction près de l’hôtel. Mon premier trau- divines du fameux carburateur est XXIe siècle. bitants. Ces « histoires » précises, contrer de vrais Noirs – des êtres à artificielle, le récit est politique. matisme est... français ! » aussitôt possédée. Les athées les Gérard Meudal drôles et virulentes, mettent à mal la fois en colère, fiers, ambitieux, Gearino dénonce une société ob- Hugo Marsan

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Oublier Trajectoire mortelle Un roman de l’éclatement Dallas, Quand une fille s’identifie au calvaire de sa mère... Le dernier roman de Vidosav Stevanovic, avec son style expressionniste et sa honorer Palerme Une descente aux enfers signée Laura Kasischke structure morcelée, reflète la tragédie d’un pays émietté. Sans le nommer ment et dansent, chevilles enchaî- soire, vienne coiffer le forfait. Qui lies ? Elle peut le meilleur et le LE SICILIEN A SUSPICIOUS RIVER nées ; le spectacle de sa mère, LA MÊME CHOSE sera la prochaine cible de l’assas- pire, même si ses effets prennent (The Sicilian Specialist) de Laura Kasischke. bouche ouverte, couchée sur son (Ista stvar) sin muni d’un fusil à lunette. Sela, du retard. Kafka prophétisait la de Norman Lewis. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) lit, combinaison ensanglantée re- de Vidosav Stevanovic. la jeune fille enceinte après avoir colonie pénitentiaire et les procès Traduit de l’anglais par Anne Wicke, montée sur le ventre. Traduit du serbe été violée par les camarades puri- de Moscou bien avant le déferle- par Robert Louit, éd. Christian Bourgois, 404 p., En ce bled puritain du Michigan, par Mauricette Bagic ficateurs du tireur ? Simon, l’en- ment de l’horreur. Plus tard, les Phébus, 394 p., 139 F (21,19 ¤). 150 F (22,87 ¤) paradis pour les daims et les in- et Nicole Dizdarevic, fant qui vient de quitter les ca- plus poignants des textes sur la diens, violé par les bulldozers et les Mercure de France, 166 p., davres de ses parents massacrés Shoah réveillaient les a Maffia sicilienne, la So- ans une chambre de touristes, où coule une rivière aux 130 F (25,30 ¤). au fond d’une cave ? Le peintre consciences ; aujourd’hui ils sou- cietà, avait durement motel, une jeune « eaux calmes comme la mort », aveugle que la cécité n’empêche lèvent peut-être l’immense élan souffert sous Mussolini. Il femme s’agenouille vingt ans se sont écoulés depuis la idosav Stevanovic, tra- pas de manier toiles et pinceaux de solidarité en faveur de nou- semble qu’elle ait passé devant un homme disparition brutale de la mère et la duit dans une ving- ou bien l’écrivain indomptable veaux réprouvés. Mais la parole desL accords en 1943 avec les services qu’elleD ne connaît pas, quelques fuite de la fille. La première, dite taine de langues, est penché sur sa table de travail ? écrite peut également provoquer secrets alliés et qu’elle ait facilité la minutes, puis repart avec 60 dol- prostituée de haute volée, et qui connu en France – où la rage des foules fanatisées qui progression des troupes anglo-amé- lars ; le lendemain, elle fait la chantait dans une chorale à quatreV de ses livres ont déjà été STYLE EXPRESSIONNISTE conspuent l’écrivain solitaire et ricaines. Norman Lewis travaillait même chose avec quelqu’un l’église, a fait la « une » des jour- publiés (1) – depuis le début des En même temps à Paris, parmi non conformiste. Ainsi cette voix alors pour « l’Intelligence » britan- d’autre, et le jour suivant avec un naux : « Poignardée par son amant années 80. Serbe ? Yougoslave ? les rescapés de la barbarie, Pavel qui interpelle l’insomnie, l’autre nique, comme il l’a brillamment ra- autre, et encore un autre. et beau-frère ! » La seconde, qui dit Bien avant la dislocation de la fé- mendie sur les marches du Sacré- lui-même, l’irréductible du très conté (1). Il est donc très bien placé Une gamine, mi-fascinée, mi- se tâter la poitrine, la nuit, avant dération réunissant en une seule Cœur, un mafieux s’enrichit à Au- beau roman de Vidosav Stevano- pour savoir, au moins pour imaginer, horrifiée, regarde sa mère se faire de s’endormir, à la recherche de mosaïque une bonne partie des teuil, Couronne – beauté décli- vic : « Tu ne crois pas en Dieu, tu ne ce qui s’est passé pendant les vingt lutiner par son jeune beau-frère, se son cœur, mais n’y rien trouver, peuples de sa péninsule, Stevano- nante, ancienne star du porno – crois pas au peuple, tu es un rené- ans qui suivirent ces accords, jusqu’à laisser caresser le genou, le sein, al- s’entiche d’un client balafré qui la vic était surtout écrivain. Au- fait des passes alors que Julius, le gat. (...) Les livres que tu écris, je l’attentat de Dallas en 1963. Son hé- ler nue ; il y a des jours où elle sur- frappe, la vend, la cloître. L’histoire jourd’hui, parmi les plus impor- légionnaire, rêve de revanches n’en ai rien à foutre, nous avons ros est un « Capo soldati » hors pair, prend l’oncle dans le lit conjugal, d’A Suspicious River est abomi- tants de son temps, il ne cesse meurtrières et que Za, la nympho- nos livres à nous, nos vieux livres, brillant tacticien, éperdu d’obéis- des jours où elle entend des cris, nable : c’est celle d’une auto- d’interroger le destin collectif de mane ivre, contamine ses parte- nos livres saints. Si nous ne les im- sance, maniaque de l’ordre, « exposé des gifles, et des querelles à propos destruction, de la crucifixion d’une l’humanité au-delà de l’actualité, naires avec le virus qui ne par- primons pas, c’est que nous les en permanence sur le marché des allé- d’argent. enfant qui s’identifie au calvaire de de cette tragédie à l’issue toujours donne pas. La structure du roman, connaissons par cœur. » De l’usage geances et de la fidélité », pour qui Ces deux scènes récurrentes celle qui l’avait conçue, adopte les incertaine. Né en 1942, ancien moderne comme la guerre, est que l’on fait de cette sainteté té- « le mal et la faiblesse étaient à peu de (avec variantes) rythment le pre- comportements d’une « pute », membre de la Ligue communiste, brisée, découpée en chapitres où moignent les charniers de Bosnie choses près des notions interchan- mier roman de Laura Kasischke, s’habitue à être traitée « comme lauréat des plus hautes distinc- chaque personnage se retrouve : ainsi que les autres, ceux que l’on geables ». En Sicile, puis aux Etats- jeune poète dont l’héroïne, pim- une statue de plâtre », une « ma- tions littéraires de son pays, lui- parmi eux, également le Profes- ne tardera pas à découvrir. Unis, il gravira les échelons de son pante esclave sexuelle figée dans done de marbre, mais seins nus ». même éditeur à Belgrade, Steva- seur, figure de l’intellectuel raffiné Edgar Reichmann organisation jusqu’au contrat su- un univers vacant, aurait pu être Mais le regard froid de Laura Ka- novic rompt avec l’intelligentsia devenu à son tour propagateur de prême. Ce roman, publié en 1975, ar- peinte par Edward Hopper. Elle est sischke vous agrippe, ainsi que son conformiste serbe et trouve re- la haine, bien que lui-même soit le (1) Les Loulous de banlieue, nouvelles rivait trop tard pour prendre sa vraie prisonnière d’une lumière, d’un univers mental poétique, le lyrisme fuge à Paris dès que la rhinocérite survivant d’autres exterminations (L’Age d’homme, 1981) ; La Neige et les place dans les thrillers d’écrivains. Le désir, d’une image. Cette jeune Lei- (proche des nouvelles de Katherine chauvine attisée par le Ceausescu collectives. Et pourtant, l’épilogue Chiens ; Christos et les chiens (Belfond, Carré faisait frissonner tout le monde la dont nous suivons la glaciale Mansfield) avec lequel elle dépeint serbe met un terme aussi bien à du roman résonne comme un dé- 1993) ; Prélude à la guerre (Mercure de et, dans la niche maffieuse, Mario descente vers l’enfer croit voir son la reddition des victimes de l’ins- l’ouverture des esprits qu’à l’exis- chirant appel à l’espoir. Ce mor- France, 1996). Puzo avait déjà publié son Parrain. Il corps flotter dans un miroir de «la tinct sexuel mâle. La nature, ver- tence du fragile Etat multinatio- cellement du texte, ce style ex- ne connut qu’un succès d’estime. Sur longueur et la largeur d’un cer- dure aux cheveux de cadavres, par- nal. pressionniste si bien rendu par les bien des points pourtant, Lewis égale cueil ». Cet ange au petit tricot ticipe de l’asphyxie « dans le voile L’action de son nouveau roman traductrices, reflète d’une ma- ou dépasse ses prédécesseurs. Sa blanc bordé de dentelle est turquoise du crépuscule ». Lorsque se déroule entre le Paris de la nière magistrale à la fois l’explo- compétence, les secrets qu’il détient « comme une tôle tordue qu’on au- les feuilles frissonnent, ce sont place Pigalle, celui des quartiers sion d’un pays et l’émiettement peut-être, passionneront ceux qu’in- rait abandonnée sur une plage ». « comme mille femmes qui claque- élégants aussi, et une ville innom- d’une humanité sans repères. triguent ce grand mystère du crime Leila, la réceptionniste du Swan raient des dents ». Les filles, telles mée à force d’avoir tant de noms Que peut la littérature lorsque au XXe siècle : la transplantation Motel, dont on ne soupçonne pas cette faisane qui survit « avec de la imaginaires. Là-bas, un « là-bas » la guerre (toujours la même réussie d’une « société » de secours ce qu’elle est capable de faire pour grenaille dans le ventre », ont la qui se situerait peut-être entre les chose, ancestrale ou moderne) mutuels, médiévale dans ses origines, 60 dollars, a un mari, aux yeux honte qui serpente dans les veines. frontières de l’ex-Yougoslavie – si- fait des ravages et que des cen- ses rites, sa violence, vers un brouillés de pudeur, amorphe et Leur cri ressemble au « long et doux non dans n’importe quelle répu- taines de milliers de personnes continent de progrès et de liberté. aveugle. Et des cauchemars, liés à miaulement d’un chat affamé. Ja- blique bananière – on tue froide- partent pour échapper aux mas- Comme s’il y avait une permanence son enfance : une biche pendue à mais interrompu ». Et le lecteur, ce ment, sans tenir compte de l’âge sacres et que, malgré « la préci- de l’homme, ou du mal. une corde ; l’odeur musquée de renard introduit dans un poulailler, ou du sexe de la victime choisie, à sion chirurgicale » dont sont J. Sn. boyaux d’animaux ; des chiens qui condamne ces poules à un strip- condition qu’il s’agisse de « traitées » les cibles militaires, reniflent partout ; ses poupées tease mortel. l’« autre », coupable forcément, d’autres victimes s’entassent sous (1) Naples 44, Phébus 1996. Barbie qui se déshabillent entière- Jean-Luc Douin et que la récompense, même déri- les ruines de leurs maisons démo- LeMonde Job: WIV2799--0005-0 WAS LIV2799-5 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 19:59 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0386 Lcp: 700 CMYK

romans policiers LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / V b

livraisons

b LAME DE FOND, de Minette Walters Wetering, le maître du polar zen Minette Walters proclame haut et fort sa volonté de défendre la voie britan- nique du roman policier. Et s’y emploie activement depuis 1992, où elle pu- « Trouver l’épanouissement dans le rien », telle est la devise du romancier hollandais et de ses détectives blie Chambre froide, couronné par la Crime Writers Association. Ré- compense largement méritée, car si Minette Walters s’inscrit dans cette « zen ». Un « rien » plein de fantaisie, d’énigmes policières et métaphysiques tradition, c’est pour la bousculer et la renouveler en profondeur. A l’histoire policée à l’issue de laquelle tout rentre dans l’ordre une fois le coupable dé- que j’étais en quête de quelque couvert, aux personnages de papier tout juste bon à jouer les pions dans le LE PERROQUET PERFIDE chose que je ne cherche plus. Je jeu de Cluedo, Minette Walters oppose une vision lucide et dévastatrice de (The Perfidious Parrot) soupçonnais que la vie n’a aucun l’évolution psychologique et morale de la société britannique, une cruauté de Janwillem Van de Wetering. sens. Celle-ci m’est devenue beau- de regard, une crudité d’expression que bien des romans noirs pourraient lui Traduit de l’anglais (Etats-Unis) coup plus agréable depuis que j’en envier. Lame de fond, son sixième roman en est un remarquable exemple. A par Isabelle Reinharez, suis sûr. » Wetering a pris ses dis- travers l’enquête sur le meurtre d’une jeune femme retrouvée noyée sur une Rivages/Thriller, 248 p., 110 F tances avec le zen, qu’il ne renie plage du Dorset et une série de suspects masculins aux identités fragiles et (16,76 ¤). pas, mais dont une certaine pra- aux comportements ambigus, Minette Walters fouille les frustrations et la tique, formaliste et hiérarchique, sexualité de ses concitoyens avec la précision d’un entomologiste. Ce qui ne l fut longtemps considéré l’a déçu. After Zen, qui paraîtra l’empêche pas, mêlant détection, suspense et roman de mœurs, avec un comme le « Simenon hol- prochainement, racontera l’ultime sens aigu de la construction, de l’ellipse et du dialogue, de réussir une de ces landais ». Aujourd’hui, tout étape de cette expérience. La litté- intrigues irrésistibles qui font tout le plaisir du roman policier. (Traduit de le monde vous le dira, Jan- rature elle-même n’a plus la même l’anglais par Philippe Bonnet, Stock, 376 p., 130 F [19,81 ¤].) willemI Van de Wetering est le importance. « Avant, je voulais que « maître du polar zen ». Bigre. Le tout le monde sache quel grand b ARCHANGE, de Robert Harris point de vue, en un sens, est diffi- écrivain j’étais... » Wetering tend A Moscou, un historien britannique, venu participer à une conférence sur cilement contestable puisque We- ainsi peu à peu « vers le zéro », à l’ouverture des archives soviétiques, est contacté par un vieil homme énig- tering est à la fois l’inventeur et, à l’instar de ses héros dont il conti- matique. Ancien garde du corps de Béria, celui-ci prétend avoir aidé le chef ce jour, le seul et unique représen- nue fort heureusement à raconter de la police secrète à subtiliser, à la mort de Staline, un mystérieux carnet que tant de cette improbable école. les aventures. Dans Le Perroquet le dictateur enfermait dans un coffre-fort... Après avoir imaginé, dans Fa- Reste simplement un agaçant petit perfide, qui vient de paraître, l’ad- therland, le destin tragique de l’humanité après la victoire des forces de l’Axe problème : qu’est-ce que le « polar judant Grijpstra, l’inspecteur de en 1944, Robert Harris construit un nouveau scénario d’apocalypse dans zen » ? La question fait évidem- Gier et le commissaire, à la retraite une Russie très contemporaine, rongée par le délabrement économique et ment sourire le maître. De ce sou- ou démissionnaire, ont fondé une moral. Au-delà de l’irréprochable mécanique du thriller, Robert Harris ex- rire de Joconde, paisible et mysté- agence de détectives privés pour celle dans l’évocation des événements historiques et sociopolitiques. Qu’il rieux, qui s’accorde si bien avec le tenter « d’en faire le moins pos- s’agisse des circonstances de la mort de Staline ou de l’ambiance délétère de lieu qu’il habite depuis plus de sible », « de ne pas se compliquer la Russie d’aujourd’hui, Archange est aussi convaincant que troublant. (Tra- vingt ans, dans le Maine, au nord- l’existence, de trouver l’épanouisse- duit de l’anglais par Natalie Zimmermann, Plon, 382 p., 129 F [19,66 ¤].) est des Etats-Unis. Un vaste es- ment dans le rien ». Ce qui ne les pace cerné de bouleaux et de pins, empêche pas de se lancer dans b SIMENON AVANT SIMENON irrésistiblement incliné vers la une rocambolesque course-pour- En 1928, Georges Simenon, qui a vingt-cinq ans, décide de partir à l’aventure mer. Une géographie à la fois na- suite contre des pirates de super- sur les fleuves et les canaux. Et c’est à bord de La Ginette, un canot de turelle et profondément person- pétroliers ! 4 mètres, puis de L’Ostrogoth, un cotre capable d’affronter l’océan, que vont nelle, minutieusement balisée, Reste, au terme du voyage, l’irri- naître et s’étoffer, roman après roman, deux personnages dont l’un, le plus propice au voyage intérieur. En tante question du « polar zen ». La vieux et le moins sexy, finira par prendre définitivement le pas sur l’autre : haut, une grande maison de bois réponse, suggère Jean-Pierre De- l’inspecteur Sancette, qui ressemble à Rouletabille et Jules Maigret, qui ne GILLES PLAZY/OPALE dans le style de la région, réinven- loux, dans le dossier que la revue ressemble qu’à lui-même. Etablie et présentée par Francis Lacassin, cette té par un architecte japonais. Plus sement d’un lieu à l’autre, affable qui le conduit à effectuer deux sé- Polar a consacré à l’auteur (Ri- édition en deux volumes de la genèse de ces deux personnages (romans pa- bas, l’atelier que le maître des et souriant, légèrement distancié, jours essentiels dans des monas- vages, 1993), est dans la série de rus en 1929 et 1930) est aussi indispensable que passionnante. (Les Exploits de lieux consacre à ses « junk comme en perpétuel retrait der- tères zen, l’un à Kyoto à l’âge de livres dont les intrigues relèvent l’inspecteur Sancette, 824 p., Maigret entre en scène, 698 p., Omnibus, chaque sculptures », faites de débris reje- rière la bienveillance du regard, il vingt-cinq ans (qu’il racontera apparemment de la plus classique volume : 110 F [16,76 ¤].) tés par l’océan. A l’image de leur est difficile d’imaginer l’instabilité dans Le Miroir vide, Seuil, 1978), procédure policière, mais res- créateur. Zen par leur dépouille- qui caractérisa longtemps la vie de l’autre dans le Maine (Un éclair semblent en fait aux Koans, ces b FRÉDÉRIC DARD OU LA VIE PRIVÉE DE SAN-ANTONIO ment et la simplicité de leur maté- Wetering. La première fugue, dès d’éternité, aujourd’hui réédité chez énigmes que le maître zen pro- de François Rivière riau. Riches de fantaisie et d’ima- l’adolescence, loin de Rotterdam Rivages), où il finira par s’établir. pose à la méditation de ses dis- De l’antigel dans le calbute (1996), Du sable dans la vaseline (1998), Ceci est bien gination. Plus bas encore, la où il est né en 1931. L’errance et les Sans compter, enfin, l’engagement ciples. A travers elles, c’est une une pipe (1999), les derniers titres des aventures du célébrissime commissaire maison où l’auteur se replie pour voyages incessants qui le portent comme réserviste dans la police énigme plus vaste, celle du San-Antonio proclament haut et fort sa verve et son état de santé. Ecrasant écrire. Parfois plusieurs jours du- d’abord en Afrique du Sud, à dix- d’Amsterdam pour échapper au monde, que pose ainsi Wetering dans le même mouvement l’image et l’œuvre de Frédéric Dard qui le créa il rant... Çà et là, au détour d’un che- neuf ans, puis en Angleterre, pour service militaire, à l’origine de la avec tout l’humour et la fantaisie y a cinquante ans... Après Agatha Christie et Enid Blyton, François Rivière, min, une sculpture qui monte la étudier la philosophie, en Colom- série de romans policiers qui fait dont il est capable. Philosophique, romancier et journaliste littéraire, réussit une approche attentive et sensible garde, et partout des escaliers qui bie et au Pérou, où il vend des pro- aujourd’hui sa notoriété... métaphysique, jubilatoire, sa série d’un homme qui se présente lui-même comme « le plus paisible des tour- descendent vers le rivage. Celui duits chimiques avant de partir A soixante-huit ans, Wetering policière est une des plus origi- mentés, le plus suave des violents, le plus joyeux des ravagés »... (Fleuve noir, d’un fjord panoramique où pa- pour Brisbane, en Australie, pour ne se déplace plus guère, sinon nales du moment. Essayez, vous 320 p., 129 F [19,66 ¤].) tiente un vieux bateau de bois... finalement revenir aux Pays-Bas, pour donner quelques confé- comprendrez. ૽ La chronique « romans policiers s’interrompt. Elle reprendra A le voir ainsi glisser silencieu- en 1965. La recherche spirituelle rences. « Avant, je voyageais parce Michel Abescat le 10 septembre.

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Justice en question Machine infernale Noirceurs Autour d’intrigues subtilement agencées, la romancière Frances Fyfield explore Bretin et Bonzon travestissent un drame ce no man’s land judiciaire auquel elle est confrontée en tant que substitut eschatologique en polar aventureux. Jubilatoire écossaises mariage ? » Subtilement élaborés, sions de tous les éléments pour nous atypiques – le commissaire Fru- APPARENCES TROMPEUSES ce sont les livres dans leur en- convaincre de la culpabilité d’une LA SERVANTE DU SEIGNEUR chot est un bibliophile féru de SKINNER (Without Consent) semble qui risquent de dérouter les personne, mais pas de celui qui, juri- de Bretin et Bonzon. langues mortes –, une bande de d’Hugh C. Rae. de Frances Fyfield. lecteurs habitués aux processus diquement, permettrait de l’incrimi- Ed. du Masque, 364 p., 95 F gitans, pittoresques et efficaces, Traduit de l’anglais par Michel Traduit de l’anglais narratifs du roman policier tradi- ner. Les gens imaginent couramment (14,48 ¤). qui jouent les anges gardiens bru- Chrestien, par Alexis Champon, tionnel. la justice comme une sorte d’instru- taux, et des tueurs imaginatifs (a- Payot, 308 p., 129 F (19,66 ¤). Presses de la Cité, 320 p., ment divin, mais c’est d’un instru- l’occasion d’une réno- t-on idée de crucifier une 110 F (16,76 ¤). HUMOUR RAVAGEUR ment très grossier qu’il s’agit ! Tout vation pratique, un concierge parisienne à son esca- e décor apparaît peu à Frances Fyfield construit en effet juste destiné à maintenir une cer- mur s’effondre dans la lier ?) au service du Vatican. peu. La côte ouest de a ressemblance entre ses romans au mépris des canons taine paix sociale. Ce qui n’est déjà crypte d’un prieuré du Car l’enjeu est de taille : mû par l’Ecosse au début des an- Frances Fyfield et son du genre, à la manière d’une mo- pas si mal. » MassifA Central, antique et oublié Dieu ou son ange déchu, Gerbert nées 60, sinistre, ru- héroïne, Helen West, a saïque, pièce après pièce, le dessin Roman après roman, Frances comme cet âge noir de l’an mil, aurait retrouvé le fin mot de l’In- gueuseL et brutale, claquemurée par maintes fois été souli- d’ensemble et l’intrigue elle-même Fyfield explore ces territoires que drapé de l’étoffe légendaire des carnation, restaurant la généalo- l’hiver. « Les chantiers navals, les gnée.L Un peu rapidement et super- n’apparaissant que peu à peu. la justice pénètre le plus difficile- terreurs romantiques. gie de Dieu scellée depuis l’An- grues, les immeubles gris tous serrés ficiellement. De la même façon Avec une force décuplée. « Ce sont ment, où son impuissance est la Le maçon, ébahi, qui met ainsi nonciation. Hérésie ou révélation, ensemble », le boulot comme un qu’on s’est empressé de la compa- les motivations plus que l’élucida- plus criante, même si l’évolution au jour une stupéfiante méca- la nouvelle ne doit pas circuler : la bagne, les pubs, la picole, les casses, rer à Ruth Rendell ou P.D. James, tion des crimes qui m’intéressent. Et des mœurs permet depuis peu nique, inoffensive et menaçante brèche ouverte dans le mur de la la taule. Une voix s’élève, puis une tout simplement parce qu’elle est ce qui arrive aux gens après ces d’entrouvrir quelques portes : la « comme une momie dans sa pyra- cure auvergnate doit retenir le ter- autre. Rauques, urgentes. Une fille anglaise et qu’elle écrit des romans crimes, victimes aussi bien qu’agres- famille, le couple, l’inceste (Le Fan- mide », frappe les trois coups d’un rifiant secret. a été retrouvée dans les bois, « trin- policiers. A l’instar de son héroïne, seurs. De la même manière, la des- tôme de la plage, 1994, Ombres drame eschatologique, travesti en Remontant la chaîne, engloutis glée à mort ». Une de plus. Comme Frances Fyfield est une jolie brune cription de la violence ne m’intéresse chinoises, Grand Prix de littérature polar aventureux, road movie san- dans « l’eau saumâtre des siècles à chaque fois, tous les regards au charme délicat. Londonienne guère. Ce qui me paraît passion- policière 1997), les violences conju- glant et remake des défis scientifi- passés » au bout de laquelle «le convergent vers Skinner, le seul à pur jus, comme Helen West, elle nant, ce sont ses origines et la des- gales (Un cas de conscience, 1998). co-archéologiques d’Indiana Jones Léviathan lui-même, peut-être, ne pas s’exprimer. Il y a Booth, le exerce elle aussi, même si ce n’est truction qu’un acte de violence peut Apparences trompeuses est sans adapté à la géographie faussement aveugle et sourd au tumulte des flic qui le hait de toutes ses forces plus qu’à raison d’une journée par engendrer. » Ce qui la passionne en doute le plus subtil et le plus dé- rassurante de la France profonde. jours présents, attendait patiem- parce qu’il n’est « même pas assez semaine, le métier de substitut du fait, et traverse l’ensemble de ses rangeant qu’elle ait jamais écrit. A Ici, le savant intrépide est un ar- ment que son heure vienne », Bre- humain pour avoir peur de nous, de procureur de la Couronne britan- romans, c’est la question de la jus- travers l’histoire d’une série de tisan carillonneur scrupuleux, pé- tin et Bonzon réussissent pour la Loi, ou de lui-même ». Ruby, que nique. Mais, plus profondément, tice. Une passion qu’elle a décou- femmes aux prises avec un sédui- tri d’humaines faiblesses, ce qui leur deuxième roman un coup sa brutalité excite. MacNally, son c’est à ses livres que ressemble verte par hasard, quand, après sant maniaque, Frances Fyfield menace d’en faire le jouet de ceux d’une belle audace. Jonglant avec complice dans la cambriole, qui se Frances Fyfield. Subtile, élégante, avoir constaté qu’elle ne pouvait pose sur le viol un regard singulier qui vont à sa poursuite sur les les fantasmes millénaristes et les méfie et le craint. Howie, qui l’ad- l’œil pénétrant et distancié, jamais rien faire de ses diplômes de litté- et troublant. Essentiellement par traces du mystère de l’horloge manœuvres occultes de l’Eglise, il- mire et voudrait devenir comme lui. là où on l’attend, elle cache sous rature, elle s’est lancée dans son analyse de l’ambiguïté du désir commandée par le moine érudit lustrant à leur manière la façon Nora, sa mère, qui ne veut rien une apparence froide et réfléchie l’étude du droit. « Mon goût pour le et du consentement sur laquelle Gerbert d’, porté à la veille Eco du Nom de la Rose et retrou- voir... D’une noirceur implacable, le une force surprenante, un regard droit et la justice est venu quand j’ai son personnage masculin joue de l’an mil sur le trône de saint vant le charme des intrigues roman poursuit inexorablement sa mordant et sans complaisance, ca- commencé à travailler. La fréquen- avec une terrifiante perversité. Au- Pierre. d’Hergé – le brave Augustin Mé- trajectoire de mort, esquissant pro- pable d’exploser soudain, comme tation des tribunaux, le contact avec delà de la violence physique, elle Le sablier de Sylvestre II, exhu- ninchou, prophète malgré lui, est gressivement le portrait de son hé- dans cette scène de viol conjugal le vif des dossiers ont été pour moi montre ainsi les ravages psycholo- mé de la cure de Saint-Grégoire, un héros digne de l’univers de Tin- ros. Omniprésent et absent à la fois, dont le souffle irradie son nouveau de puissants révélateurs. » Le giques de l’humiliation et de la délivre des énigmes d’une obscuri- tin –, les deux compères gagnent Skinner fascine tous ceux qui l’ap- roman, Apparences trompeuses. manque de moyens de la justice, la soumission et, citant, en exergue té moins épaisse que les prophé- tous leurs paris. prochent. Le roman le serre au plus Quinze lignes d’une violence et vétusté des locaux et des matériels des chapitres de son livre, les tex- ties de Nostradamus. Celles-ci « C’est le temps lui-même que près, observe avec une sorte de dis- d’une crudité stupéfiantes. « Cela mis à sa disposition, les pesanteurs tes de loi qualifiant le viol, le hiatus sont destinées à retrouver quatre Gerbert a emprisonné dans la tance brûlante l’onde de choc de sa me vaut pas mal de difficultés avec paperassières et hiérarchiques la irréductible entre les définitions ju- figurines de bois nécessaires à l’ac- crypte, et le temps, c’est ce qui sé- présence sur la petite communauté quelques lecteurs, confie-t-elle le font enrager, et chacun de ses ridique et morale de ce crime. Au complissement du Grand Œuvre pare la lumière de la nuit », se la- qui l’entoure, interroge avec une sourire en coin. Mais, même si la livres en porte témoignage avec un total, Frances Fyfield ne semble mais dispersées dans l’espace du mente un prêtre expert dépêché force singulière l’énigme inson- littérature policière est encore consi- humour ravageur. Mais ce que pourtant pas partager cette sorte premier Occident chrétien. par le Saint-Siège au chevet de la dable du mal. Servi par la violence dérée par certains comme un diver- pointe plus profondément Frances de lasse désillusion qui s’est peu à Comme une bombe à retardement machine infernale. et l’âpreté des dialogues et du style, tissement, mon propos n’est pas de Fyfield, ce sont les limites intrin- peu emparée de son héroïne. «Il dont le mécanisme de mise à feu Splendide comme un « incendie Skinner, qui date de 1965, a été pu- caresser le lecteur dans le sens du sèques de la justice. n’y a pas de raison que la justice ne serait momentanément bloqué. ravageant le fond d’un océan », la blié deux ans plus tard par Galli- poil. Je veux le faire réagir. Le mettre Son caractère par nature aléa- puisse pas continuer à progresser. Aux trousses du malheureux spé- découverte du testament scanda- mard, sous le titre Le Vampire écos- face à certaines réalités, en parti- toire, la complexité et la relativité Dans les domaines que je mets en cialiste, partagé – et débordé – leux de Sylvestre II dérègle les sais. Sa réédition est une excellente culier celles que personne ne veut des notions de bien et de mal, la scène dans mes livres, elle en est à entre la quête du sens et l’empire chronomètres et brouille les tem- initiative et permettra peut-être la voir. Savez-vous qu’il y a encore difficulté, parfois insurmontable, ses balbutiements. Le pire serait de de ses désirs, des journalistes pâles poralités de l’histoire et de la fic- découverte de son auteur, Hugh C. deux ans, en Grande-Bretagne, on de la preuve. « La vie d’un pro- baisser les bras. Le combat ne fait – ces « trafiquants de nouvelles » tion. Un roman jubilatoire en Rae, né à Glasgow en 1935 et quasi considérait qu’il ne pouvait pas y cureur est une éternelle frustration. que commencer... » ne font pas le poids –, des policiers haine des conventions. inconnu en France. avoir de viol à l’intérieur des liens du Il arrive très souvent que nous dispo- M. Ab. d’autant plus habiles qu’ils sont Ph.-J. C. M. Ab. LeMonde Job: WIV2799--0006-0 WAS LIV2799-6 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 19:35 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0387 Lcp: 700 CMYK

VI / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 enquête b Les nouveaux visages de l’édition théâtrale Délaissé depuis les années 80 par les grands éditeurs de littérature générale – ’était à Avignon, le 28 juillet 1986. Au terme de deux à l’exception d’Actes ansC d’enquête, Michel Vinaver pré- sentait les premières conclusions de Sud –, le théâtre a son rapport sur l’édition théâtrale, qui sera publié par Actes Sud l’an- trouvé depuis lors un née suivante sous le titre : Le Compte-rendu d’Avignon. Des mille second souffle grâce maux dont souffre l’édition théâtrale et des trente-sept remèdes pour l’en aux aides publiques et soulager. L’enquête décrivait les principaux « symptômes » d’un mal surtout à la pugnacité qui avait atteint l’édition « dans toutes ses fonctions vitales » : mise d’éditeurs et en sommeil des collections de théâtre chez les grands éditeurs de de libraires spécialisés littérature générale ; stagnation du nombre d’ouvrages publiés ; dispa- rition des rayons théâtre dans les li- brairies ; disparition de l’informa- Derrière ce mouvement de repli tion dans les médias ; réticences des se profileraient des raisons d’ordre éditeurs à la publication des « idéologique », pour reprendre le œuvres d’auteurs chevronnés. Un mot de Jean-Loup Rivière, conseil- seul espoir pointait : l’émergence ler littéraire de la Comédie-Fran- GÉRARD RONDEAU d’éditeurs spécialisés. çaise : « Il y a ce fait incroyable et Charles Berling lors d’une lecture à l’auditorium du Louvre Treize ans après, le malade est peu analysé de la disparition du toujours en vie, mais il n’est peut- théâtre dans l’idéologie française. La taine de titres à son catalogue, re- Actes Sud-Papiers publie entre Brest ; Brouillon de culture à Caen ringer écrit ses dialogues de théâtre être plus tout à fait le même. Sur le pratique du théâtre et le nombre de fuse l’idée d’une collection théâtre, trente et quarante titres par an, la avec le Théâtre d’Hérouville ; Quai comme des dialogues de cinéma ». plan quantitatif, une simple consul- spectateurs n’ont jamais été aussi im- estimant qu’elle ne fait que publier moitié d’entre eux étant des pièces, des brumes à Strasbourg avec le Le mouvement s’accompagne d’un tation du serveur du cercle de la li- portants, mais ils ne sont plus relayés « les romanciers de la maison » lors- l’autre des essais – un secteur qui TNS. Jean-Marie Ozanne, dont la li- accroissement sensible du nombre brairie (Electre) qui indiquait, tous par les élites culturelles, intellec- qu’ils écrivent pour la scène. s’est développé, notamment par le brairie, Folies d’encre, à Montreuil, d’auteurs potentiels et d’une évolu- genres confondus, 277 titres pu- tuelles, politiques. La situation de Presque partout ailleurs, le théâtre biais des coéditions avec l’Anrat alimente le stand de la MC93 à Bo- tion des rapports avec le metteur bliés à la rubrique théâtre en 1985 l’édition en est une des consé- paraît s’être replié sur lui-même, (Association nationale de recherche bigny, laquelle prend à sa charge le en scène. « Le metteur en scène (année de référence du rapport), en quences. N’est-il pas curieux que Les hors littérature (à la différence de et d’action théâtrale) ou le Conser- salaire du vendeur, insiste sur la fra- règne toujours, mais le statut de l’au- relève 385 cinq ans après ; 431 en Lieux de mémoire, l’ouvrage de l’Allemagne), et sans pour autant vatoire national d’art dramatique. gilité du dispositif : « Pour maintenir teur commence à être reconnu, es- 1995, et 586 en 1998. Une part im- Pierre Nora, ne comporte rien sur le rejoindre le cinéma (comme en Les tirages, qui étaient au début de cela, il faut une volonté politique. Ça time Jean-Pierre Engelbach. Un réé- portante revient à la réédition des théâtre ? Et que dire de l’absence du Grande-Bretagne). L’enfermement 1 200 à 1 500 exemplaires, sont pas- ne se rentabilise pas. Le moteur n’est quilibrage est en cours. Les classiques au format de poche, aux théâtre du débat d’idées ! » est si clairement consommé que sés à 2 000 en moyenne et à 3 000 pas le fonds, mais le spectacle. Et un demandes de publication ne cessent études universitaires, au théâtre Jusqu’à la fin des années 60, dé- pointent les velléités d’en sortir. pour les essais. La directrice, Claire libraire salarié par le théâtre, ce n’est de croître. Nous sommes passés en pour enfants et pour amateurs, but des années 70, les débats Entre-temps, les éditeurs généra- David, y voit le résultat de la créa- pas une victoire, mais une défaite. » dix ans de la pénurie à la surchauffe. mais dans le doublement des titres, d’idées passaient aussi par le listes ont passé la main aux spécia- tion en 1990 de son propre circuit Pourtant, les chiffres, là aussi, Mais c’est aussi ce qui permet le la création théâtrale, nationale et théâtre. C’est l’époque qui voyait listes, disposés à consacrer au de diffusion par Actes Sud. Il sont en hausse. Chez Ombres choix. La décantation se fera d’elle- internationale, occupe sa place, Les Paravents menacés par les para- théâtre le temps et l’attention qu’il conduit, estime-t-elle, à une mise blanches, le chiffre d’affaires même. » croissante. Les aides à la publica- militaires sur la scène de l’Odéon, requiert. Et à ne pas s’arrêter sur en place plus motivée chez les li- théâtre a été multiplié par deux et Chez Actes Sud, Claire David re- tion du (CNL) Centre national des en même temps que le Living Thea- l’exception française, qui ne leur braires, et rend les titres dispo- demi en dix ans, augmentant de çoit deux ou trois textes par jour. lettres – commanditaire du rapport ter balayait le texte par l’incanta- permet généralement pas de béné- nibles dans les trois ou quatre près de 50 % entre 1995 et 1998. Lansman estime à 1 500 les manus- Vinaver – ont, elles aussi, plus que tion. Hors quelques exceptions no- ficier d’un pourcentage des droits jours, comme ceux de littérature Cette croissance s’est opérée en crits reçus en un an. Les deux tiers doublé, passant de quinze en 1985 à tables, la scène demeurait l’espace de représentation. générale. « Mais il faut être vigilant, des auteurs considèrent la une quarantaine dix ans plus tard. par excellence où l’écrivain devait L’Arche, Actes Sud-Papiers, les insiste-t-elle. Nous travaillons dans Jean-Louis Perrier publication de leur texte Et pourtant, les éditeurs de litté- un jour ou l’autre affronter la socié- Editions Théâtrales, Lansman, l’infinitésimal. Tout pourrait s’écrou- comme une plate-forme rature générale, comme Gallimard, té s’il voulait devenir un auteur L’Avant-scène - Les Editions des ler du fait qu’il n’y a pas de rapport même temps que celle d’un fonds pour être joués. Mais c’est l’in- le Seuil ou Stock ne sont pas reve- complet. Aujourd’hui le journa- quatre vents, et un nouveau venu : financier aux choses. Il faut tenir qui fait d’Ombres blanches une vé- verse qui domine : c’est parce nus sur leur désengagement. lisme est préféré au théâtre, et Les Solitaires intempestifs, publient l’édifice à bout de bras et informer ritable librairie théâtrale, où les pu- qu’ils sont mis en scène qu’ils sont Certes, chez Gallimard, la collection l’écrivain s’estime complet lorsqu’il désormais l’essentiel des jeunes au- sans cesse. » blications bénéficient d’une présen- publiés. Actes Sud édite cependant « Le Manteau d’Arlequin », suspen- porte le complet du roman, lequel, teurs avec une poussière de petits Aux quatre ou cinq librairies spé- tation sur tables et lutrins, et, en moyenne trois textes par an due après la mort de son créateur, à la mode française, endosse tous éditeurs (Crater, Le Bruit des autres, cialisées de Paris s’ajoute un circuit surtout, de la présence d’un ven- sans perspective immédiate de Jacques Lemarchand, en 1975, a les genres (récit-biographie-dia- Le Dé bleu, Arcantères...) qui de quatre-vingts librairies de litté- deur spécialisé. « Comme la mu- mise en scène. De ses auteurs, réapparue en 1982. Mais ces cinq logue philosophique-poésie-jour- éditent un ou quelques titres par rature générale à Paris et en pro- sique, le théâtre exige des compé- Claire David attend qu’ils soient dernières années, elle n’a pas publié nalisme... et théâtre). Comment an, parfois en collaboration avec vince qui assurent le lien avec les tences », souligne le directeur, « dans un processus d’écriture, et plus de trois titres en moyenne par s’étonner alors de voir les metteurs une scène, lorsque la publication éditeurs. Significativement, ce sont Christian Thorel, pour qui ce déve- pas des occasionnels », qu’ils an. Faisant même passer certains en scène puiser sans gêne chez les n’émane pas directement de la souvent aussi celles qui manifestent loppement est à relier avec celui de puissent éventuellement appa- auteurs, comme Harold Pinter, sous romanciers ? scène elle-même. Les fonds consti- de l’intérêt pour l’édition de poésie. la pratique théâtrale, car il n’existe raître aussi au catalogue de littéra- le globe « Du Monde entier », Pourtant, vu des éditions de Mi- tués depuis la publication du rap- Nombre d’entre elles constituent pas de passerelle avec les lecteurs ture générale de la maison. Quant comme si l’étiquette « théâtre » al- nuit (avec Ravey, Redonnet, Sere- port Vinaver sont imposants : six des binômes avec les théâtres lo- de romans. « Le texte de théâtre à Emile Lansman, qui s’efforçait lait en gêner la diffusion. Laissant na, Savitzkaya), comme de POL cent pièces d’auteurs contempo- caux, où elles gèrent un dépôt ou n’existe pas pour les clients de littéra- jusqu’alors de publier 40 % de tex- l’appellation à l’édition de poche, (Novarina, Cadiot), le théâtre vi- rains chez Actes Sud-Papiers ; trois fournissent des ouvrages à la de- ture générale, et pourtant il y a des tes sans projets de mise en scène, où n’émarge qu’un seul auteur vi- vant continue de ressortir à la litté- cents chez Théâtrales ; deux cents mande, comme Ombres blanches pièces que les gens éprouvent le be- il estime « n’être plus certain de vant : Nathalie Sarraute. Et pour un rature générale (1). C’est à ce titre soixante chez Lansman, créée à avec le Théâtre de la cité à Tou- soin de lire – ensuite – pour les pouvoir continuer ». Lui aussi in- seul titre : Le Silence. que Minuit, malgré une cinquan- Bruxelles il y a moins de dix ans. louse ; Dialogues avec Le Quartz à comprendre. Exemple : La Solitude siste sur la nécessité « de partager des champs de coton, dont on vend un chemin avec un auteur ». une centaine d’exemplaires par an Les publications « sèches » le (près d’un millier au total), qui ra- demeurent rarement longtemps. mène au théâtre procédant aussi de Même pour un classique. L’édition Promouvoir l’écriture contemporaine la littérature. » de Sénèque, dans la traduction, re- La solitude d’un Koltès permet de marquable, de Florence Dupont à omédien et metteur en vains sont souvent eux-mêmes des – Vous avez créé deux sites In- – En 1998, vous avez publié un pointer, mais pas de régler la ques- l’Imprimerie nationale, a conduit scène, François Ber- praticiens du théâtre, comédiens ternet. Quels sont leurs buts ? coffret de trente-deux pièces, « Du tion de la lecture des pièces. «On l’auteur latin a être plus joué en reur dirige une jeune et metteurs en scène. Quand je pu- – Le site de l’association Les So- monde entier », choisies dans les invoque la difficulté de lire le théâtre, quelques années qu’il ne l’avait été maison d’édition à Be- blie un livre, ça ne m’intéresse pas litaires intempestifs (www.intem- trente-deux pays de la Coupe du dit Jean-Loup Rivière, mais n’est-il depuis le Moyen Age. Depuis sançon,C Les Solitaires intempes- de savoir s’il sera monté. Un texte pestifs.asso.fr) sert à promouvoir monde. Un an après, quelles en pas curieux de constater que sa lec- l’époque où Lucien Attoun, en tifs. Fondée par l’écrivain et fort se suffit en lui-même. Chacun l’écriture théâtrale contemporaine. sont les suites ? ture ne présente aucune difficulté précurseur, lançait ses « Tapus- homme de théâtre Jean-Luc La- peut lire un texte de théâtre sans Des auteurs français, qu’ils soient – En collaboration avec le pour un enfant ou un adolescent, crits », il est probable que jamais garce, mort en 1995, elle publie se demander comment il pourrait publiés chez nous ou ailleurs, sont Théâtre Gérard-Philipe de Saint- bien au contraire, alors qu’à trente autant de textes n’avaient autant notamment une nouvelle généra- être mis en scène. Nous rééditons présentés avec leur biographie, Denis, nous avons cherché un tex- ans, c’est considéré comme intellec- circulé. Entre les scènes, les comi- tion d’auteurs dramatiques fran- les pièces de Jean-Luc Lagarce, leurs ouvrages et leurs créations. te inédit par pays pour les traduire tuellement impossible ? » Même tés de lecture et les éditeurs, en çais dont Olivier Py, Pascal Ram- pour répondre à la demande des On peut voir qu’une compagnie de et les lire pendant le Mondial (1). dans ce domaine, il semble que les France et en Europe. Et jamais la bert, Elizabeth Mazev. lecteurs, alors que ses pièces sont théâtre est en train de monter une Depuis, de jeunes metteurs en classes spécialisées et l’engouement course aux auteurs n’a été aussi « Quelle est la vocation des Soli- peu jouées. Le Pays lointain, qui n’a pièce de Bernard-Marie Koltès au scène amateurs ou professionnels pour la pratique amateur aient fait vive. L’opération menée par Sta- taires intempestifs ? jamais été monté, est épuisé. Nigeria ou que Xavier Durringer nous ont contactés pour monter évoluer les choses. A la Biblio- nislas Nordey et les Solitaires in- – J’essaie de mener une poli- – Vous publiez, sous une ma- est joué dans dix-huit pays et tra- certaines pièces, alors que ces au- thèque des Capucins à Rouen, qui tempestifs conduisant à la publica- tique éditoriale comme le font quette différente du reste du cata- duit en quinze langues. On peut teurs étaient complètement in- dispose d’un fonds théâtre, Brigitte tion de trente-deux textes d’autres éditeurs de littérature : logue, quelques livres qui ne sont trouver des photos de certains connus en France. La saison pro- Thibault reconnaît : « La demande internationaux est significative de défendre un auteur et pas seule- pas des pièces de théâtre, comme spectacles ou suivre le parcours du chaine, il y a huit projets de mises s’est développée avec les ateliers ce nouveau cours, avant d’en être ment un ouvrage. J’aime suivre un les carnets du metteur en scène metteur en scène itinérant Fran- en scène. » théâtre. Ce sont des lecteurs qui ne exemplaire. La volonté de renou- parcours d’auteur, faire découvrir Claude Régy (Espaces perdus)ou çois Tanguy. Le but est de donner Propos recueillis viennent que pour le théâtre. Ils vellement est intense. Elle est en une œuvre à un large public les propos des anciennes ouvrières une plus grande visibilité interna- par Catherine Bédarida cherchent parmi les auteurs contem- même temps le signe que, pour d’amateurs et de professionnels. en grève à l’usine Lip (Les Yeux tionale à ces écrivains et de servir porains. » peu que demeure une volonté po- Je m’intéresse au théâtre poétique rouges). Pourquoi ? de contre-pouvoir face aux met- Jean-Pierre Engelbach (Editions litique, le théâtre continue d’évo- plutôt qu’à celui du quotidien. La – Ces textes, comme celui de teurs en scène. (1) Par exemple, Le Conte d’une Théâtrales), qui a senti ce « frémis- luer, en échappant aux règles du maison d’édition a été fondée par Jacques Rebotier, Le Désordre des » Sur le site de la maison d’édi- femme noire, de la Jamaïquaine Jean sement passant par les bibliothé- marché et à l’industrialisation. Jean-Luc Lagarce parce que plu- langages, permettent une réflexion tion (www.solitairesintempes- Small, Tokyo notes, d’Oriza Hirata, caires », l’estime lié « à la fin de la sieurs auteurs qu’il aimait, comme sur la langue, sur la place du té- tifs.com), figurent des renseigne- J’ai léché le déodorant d’une pute, de phase expérimentale des auteurs Olivier Py ou Elizabeth Mazev, moignage, sur l’écriture drama- ments plus spécifiques : la liste de l’Anglais Jim Cartwright... Ces pièces dramatiques. Le théâtre est plus fa- (1) Signalons, chez POL, les cinq tomes n’arrivaient pas à se faire éditer. A tique. A quoi reconnaît-on une nos ouvrages, avec la quatrième de sont vendues séparément (de 32 à cile à lire que dans les années 80. des Ecrits sur le théâtre d’Antoine Vi- ce jour, soixante-dix titres ont été écriture de théâtre ? La réponse couverture, quelques extraits et un 50 F [4,8 à 7,6¤]) ou en coffret (300 F C’en est fini des jeux sonores qui re- tez, et ses Conversations avec Emile publiés. Bon nombre de ces écri- nous échappe. bon de commande. [45,73¤]). butaient les non-professionnels. Dur- Copfermann. LeMonde Job: WIV2799--0007-0 WAS LIV2799-7 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 19:51 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0388 Lcp: 700 CMYK

enquête LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / VII b L’Europe passe par la rue Bonaparte Au rayon des revues b Comédie-Française-Les Cahiers Depuis treize ans, l’Allemand Rudolph Rach préside aux destinées de L’Arche, une maison d’édition Si une chose n’a guère changé depuis le rapport Vinaver (lire enquête page ci-contre), c’est, sans doute, la situation, précaire, des revues de au riche catalogue où se côtoient Brecht – l’auteur chéri –, Véronique Olmi, Thomas Bernhard, Sarah Kane... théâtre. Dans sa dernière livraison, Les Cahiers en donnent des nouvelles. Après avoir déploré la fin de la revue Du théâtre, ils annoncent le retrait u rez-de-chaussée, la Au catalogue de la maison de la de leur coéditeur, POL. Les Cahiers continuent cependant, en publiant la librairie, avec les rue de Seine, Bruno Bayen, Mi- première scène de Qui se déchire, la nouvelle pièce de François Bon, l’un comptoirs élégants et chel Deutsch, Louis-Charles Sir- de ceux par qui le retour à un théâtre de texte exigeant se confirme. Sous l’alignement des dos jacq, Michel Vinaver et Véronique le mot « fierté » s’ouvre un dialogue avec Saint-John Perse, dans la soli- blancsA qui signent la marque de Olmi côtoient Yeats, Strindberg, tude de l’avant-scène, dans l’inquiétude de « l’heure nue ». Le dossier des l’Arche. A l’étage, après un esca- Tchekhov, Botho Strauss, Ber- Cahiers est consacré à La Fameuse Comédienne ou Histoire de la Guerin lier qui craque, comme dans les nard Shaw, O’Neill, Heiner Mül- auparavant femme et veuve de Molière. Ce libelle anonyme du XVIIe siècle vieilles maisons, les bureaux. Celui ler, Horvath, Peter Handke, Gol- est précédé par les bonnes feuilles d’une enquête sur le sujet menée par de Rudolph Rach tourne le dos à doni, Lars Noren, Fassbinder, Cesare Garboli, qui intéressera aussi bien les spécialistes de Molière que la rue Bonaparte et la place Saint- Thomas Bernhard, Edward les amateurs de romans historico-policiers (place Colette, 75001 Paris, Sulpice. Il donne sur une cour Bond... Une Europe du théâtre, no 31, 96 p., 95 F [14,48 ¤]). avec arbres : vue idyllique du 6e ar- où Brecht reste en tête (six pages rondissement. Trop idyllique. Le dans le catalogue), sans que tou- b Du théâtre directeur a placé contre le mur tefois l’équilibre financier de Avant de tirer sa révérence, Du théâtre pose une question en forme de une photo en noir et blanc : l’ate- l’Arche repose uniquement sur provocation : « Aimer le théâtre ? ». Seule parmi les questionnés (Jean- lier d’un peintre qui, dans les an- son nom, comme c’était le cas il y Claude Grumberg, Eduardo Manet, Michel Onfray, Rezvani...), Natacha nées 70, travaillait à Düsseldorf a encore dix ans. Brecht se vend Michel signale l’importance d’aimer aussi les revues de théâtre. Plus dans un hall d’exposition prêté beaucoup moins qu’on ne pense : abondant se révèle un dossier intitulé « Générations de théâtre : où ap- par la ville. C’était au temps que entre 12 000 et 15 000 exem- prendre de qui », sur la transmission des savoirs, ouvert par une ample Rudolph Rach vivait encore à plaires par an, toutes œuvres fresque de Michel Corvin interrogeant les maîtres et « pères » du siècle Francfort. Avant qu’il ne devienne comprises, quand Suhrkamp vend (Stanislavski, Meyerhold, Copeau, Brecht, Artaud, Grotowski), et renon- le seul éditeur allemand de Paris. 100 000 exemplaires d’une seule çant finalement à dénouer l’entrelacs complexe des filiations, pour esti- Dans son transfert, il eut un allié pièce (Mère Courage). mer le « concept d’héritage volatil, presque insaisissable ». Julie Brochen se historique : Bertolt Brecht, sur qui La force de l’Arche tient au fait félicite de la disparition de la transmission verticale au profit d’un décen- l’Arche a bâti sa renommée. Grâce que la maison ne se contente pas trement des savoirs, dans la multiplicité des sources, « mouvement cir- à Robert Voisin, fondateur de la d’éditer. Elle gère aussi les droits culaire » qui rendrait caduc jusqu’au reniement des pères. Un point de maison d’édition, dont le titre, bi- de représentation en France. vue que ne renierait pas Olivier Perrier, revenu chercher son « père », blique, est né à Alger, et servit Cette particularité vaut pour chez lui, en lui, et pour qui « la meilleure école, c’est peut-être de les d’abord à la revue d’Edmond d’autres auteurs : Bernhard, traverser toutes » (no 25, 112 p., 70 F [10,67 ¤]). Charlot. Robert Voisin, qui avait Bond, Strauss, Lars Noren ou, b Ubu

commencé (en 1949) par publier POUR « FAVREAU MONDE LE J.-P. » hors théâtre, Pina Bausch, dont des écrits philosophiques et socio- Rudolph Rach Rudolph Rach (et Katharina von « L’acteur et son guide » est également le thème du dernier numéro logiques, s’est tourné vers le Bismarck, qui prend en charge d’Ubu. La « Revue théâtrale européenne » s’entretient avec des acteurs théâtre après sa rencontre avec présentait Surhkamp. Ainsi se était détruite. Dans ma jeunesse, la cette gestion) sont les représen- de premier plan des six principales nations théâtrales. On retiendra les Jean Vilar. La première pièce édi- sont créés les liens avec Robert France était pour moi un havre de tants mondiaux. « Toute l’indé- propos de Valérie Dréville sur Claude Régy (« une gigantesque oreille »), tée fut Mère Courage, en 1951 Voisin, qui, dans les années 80, se bonheur : elle n’était pas touchée pendance de la maison repose sur Alain Françon (« un acharné du sens »), Anatoli Vassiliev (« avec lui l’ac- (mise en scène au Théâtre natio- cherchait un successeur. Il fit une comme l’Allemagne par la guerre, cette combinaison, édition et ges- teur sait ce qu’il a fait pour arriver à ne plus savoir »). Fiona Shaw décrypte nal populaire de Chaillot en 1952). première fois la proposition à Ru- ni par la culpabilité liée au na- tion, inhabituelle en France, où l’histoire de ses rapports avec Deborah Warner : « Avec elle, il n’y a au- Dans le contexte de l’époque, pu- dolph Rach. Dialogue : « Vous êtes zisme. J’y suis venu très tôt et très c’est normalement la Société des cune complicité... elle mène la barque et je suis le voyageur. » Massimo Po- blier Brecht n’était pas chose évi- complètement fou. Un Allemand ne souvent. J’ai acheté une maison en auteurs et compositeurs drama- polizio, observant depuis quinze ans Luca Ronconi, conclut : « C’est un dente. L’auteur était taxé de peut pas diriger une maison d’édi- Ardèche quand j’étais encore tiques qui gère les droits de repré- architecte qui a besoin de nombreux maîtres d’œuvre. » Martin Wuttke, en- communiste, et malgré le succès tion française. – Avec une bonne se- étudiant. » sentation. Mais l’édition théâtrale fin, parle de son travail avec son acidité habituelle : « Le théâtre, c’est le mondial de L’Opéra de quat’sous, crétaire, ça va. – Non, non, merci La première chose que fait Ru- n’est pas rentable. Même avec une ridicule, l’arrogance sotte, une expérience humaine et une religion, ou une avant la deuxième guerre mon- beaucoup, ça ne va pas. » dolph Rach, quand il arrive à gestion saine, il faut se battre tous folie religieuse... » (« Revue théâtrale européenne », place Paul-Claudel, diale, il était en France tout sauf Trois ans et trois propositions l’Arche, est d’établir un catalogue : les jours pour survivre. » De 75006 Paris, no 13, 84 p., 60 F [9,15 ¤]). populaire. Voisin en fit la pierre de plus tard, en 1986, Rudolph Rach Voisin n’en avait pas. Il rangeait à grands auteurs comme O’Neill ou touche de sa maison. Plus encore : s’installe à Paris et achète l’Arche. sa façon, dirigeait à l’ancienne, Shaw se vendent à 250 ou b Théâtre/Public c’est par l’Arche, et le cénacle d’in- « J’en avais assez de la situation à comptait chaque soir l’argent dans 300 exemplaires par an, à moins Publiée sous l’égide de Bernard Sobel depuis vingt-cinq ans, Théâtre/ tellectuels qui gravitait autour, Francfort. Je voulais être indépen- la caisse. Ainsi, faute d’un état des qu’il n’y ait à l’affiche d’un Public maintient sa recherche, exigeante. Elle consacre l’essentiel de son que Brecht fit son chemin en dant. J’aurais pu créer une maison lieux, Bertolt Brecht « dormait en théâtre parisien une pièce comme dernier numéro au théâtre « désagréable » – comme le désignait son au- France, où Voisin gérait aussi les d’édition. Mais, pour le faire, il faut France. » En un an, rien qu’avec le Pygmalion jouée par Sophie Mar- teur – de Nelson Rodrigues (1912-1980), révélé en France par Alain Olli- droits de représentation. Non sans commencer avec des auteurs qu’on catalogue, le chiffre d’affaires ceau (2 300 exemplaires en 1993). vier, qui met en scène cette année à Avignon, après Vitry, Toute nudité se- imposer ses exigences. trouve. A l’Arche, il y avait un trésor. double. Rudolph Rach commence Treize ans après son arrivée à ra châtiée. « Le vrai cri sonne faux », écrit Nelson Rodrigues dans un texte Pour Rudolph Rach, Brecht fut Robert Voisin avait du génie. Il ne à être regardé d’un autre œil par Paris, Rudolph Rach s’avoue «à magnifique, littéralement trempé dans le sang de son frère, assassiné un compagnon de route. Il a vu parlait aucune langue étrangère, et ses collègues, qui ne lui donnaient nouveau optimiste » : des auteurs sous ses yeux. De l’agonie de celui-ci, de l’horreur hospitalière et de sa ses mises en scène au Berliner En- il était capable de publier les meil- pas six mois avant de faire faillite. apparaissent. C’est à l’Arche que souffrance se dégage le moment précis de la naissance de sa vocation semble, à la fin des années 50 et leurs auteurs russes, anglo-améri- Vieux réflexe français : l’Arche est l’on trouve ceux qui comptent théâtrale alors qu’il assiste à un vaudeville. Il en tire cette conviction : au début des années 60, quand il cains et allemands. » Rudoph Rach bientôt considérée comme un fer parmi les plus intéressants. Pour « la pièce faite pour rire, avec cette détermination spécifique, est aussi obs- étudiait la philosophie, l’histoire parle le français, son histoire avec de lance de la culture allemande n’en citer que quatre : Werner cène et idiote que le serait une messe comique » (41, avenue des Grésillons, de l’art et la théâtrologie. Puis il a la France remonte à loin. « Je suis en France. Une délégation du mi- Schwab, Véronique Olmi, Sarah 92230 Gennevilliers. No 146, 74 p., 75 F [11,43 ¤]). géré le fonds Brecht, chez Suhr- né à Cologne au début de la guerre, nistère de la culture vient voir Ru- Kane ou Jon Foss. Un Autrichien, kamp, la maison d’édition de donc j’ai grandi dans un pays dé- dolph Rach et lui demande ce qu’il une Britannique, une Française et b Alternatives théâtrales Francfort ; il était en charge du do- truit. Il est très difficile pour ceux peut faire pour les auteurs fran- un Norvégien : l’Europe passe par Pour son dixième anniversaire, Alternatives théâtrales entend témoi- maine théâtral. Ce travail l’ame- qui n’ont pas connu cette situation çais : « Tout ce que vous voulez, à la rue Bonaparte. gner de la vitalité des écritures dramatiques contemporaines, et se trouve nait souvent à Paris, où l’Arche re- de s’imaginer à quel point Cologne condition que j’en trouve. » Brigitte Salino ainsi prolonger – en l’approfondissant – notre enquête sur l’édition théâ- trale. Sous le titre : « Écrire le théâtre aujourd’hui », sont passées en re- vue les situations en Grande-Bretagne, Allemagne, Autriche et France. Entre quelques portraits et autoportraits d’auteurs, témoignent metteurs Dans le premier rôle... le libraire en scène, traducteurs, universitaires, animateurs qui entendent participer au mouvement de rénovation de la scène. Parmi eux, le Théâtre ouvert de Lucien Attoun ; Michel Didym et la Mousson d’été ; le comité de lec- Décor : la librairie Coup de théâtre, rue des Moulins, à Paris. ture du Théâtre de la Colline, ou Valérie Lang, du Théâtre Gérard-Philipe à Saint-Denis. (44, rue d’Arenberg, boîte 27, B 1000, Bruxelles, Belgique. A l’avant-scène, Patrick Isabel, le maître des lieux. Entre alors un jeune homme... no 61, 112 p., 100 F [15,24 ¤]). J.-L. P.

a porte de la librairie lisent. Beaucoup de jeunes – Vous voyez des metteurs en femmes et un homme, plutôt Coup de théâtre s’ouvre viennent : les cours, les conserva- scène ? vieux, l’homme, il faut que ça ne en douceur. Entre un toires, et aussi les étudiants des – Pas tellement... Je crois qu’ils dépasse pas quinze à vingt mi- grand jeune homme, facultés, et même des lycées puis- reçoivent tant de manuscrits... Ils nutes, surtout pas une pièce à cos- cheveuxL noirs en bataille, yeux qu’il y a maintenant le « bac n’ont pas le temps... Et s’ils tumes, du moderne, enfin... pervenche, blouson, baskets. théâtre » – cette année le pro- veulent quelque chose, ils ont des récent... – Auriez-vous, monsieur, s’il gramme, pour tous les lycées de assistants. – Une pièce gaie ? vous plaît, Vingt minutes avec un France, c’était Le Soulier de Satin – Les acteurs ? – Non... Plutôt grinçante... ange, la pièce d’Alexandre et La Nuit des rois. – Les acteurs très connus, les ve- Le libraire les conduit dans un Vampilov ? – Qui d’autre vient vous voir, la dettes, vous voulez dire ? Non, pas coin du magasin. – Peut-être, je ne suis pas sûr, plupart du temps ? tellement non plus... Quelques- – Regardez, prenez votre elle n’est parue qu’une fois, dans – Les enseignants ; ils s’infor- uns, mais très fidèles. Nicole Gar- temps... Si quelque chose vous un numéro de la revue L’Avant- ment à fond, cherchent les essais, cia, elle lit beaucoup. Gérard tente, venez me montrer... scène, voilà pas mal d’années déjà, les thèses, commandent des Desarthe, alors lui c’est le cher- Il revient. répond Patrick Isabel, le maître de choses de l’étranger. cheur passionné, déchaîné, il – C’est sans doute une petite la maison. Sonnerie du téléphone. Le connaît tout, il cherche des tra- compagnie, sympathique, fau- Il se lève, va se pencher sur un libraire décroche. ductions impossibles, parues au chée... Très souvent j’ai ce genre rayon, dans un coin. – Oui... Oui. Bien sûr... Une se- XVIIIe siècle, au XIXe, des traduc- de demandes... Presque les plus – Une chance ! Il reste un exem- conde... (Il va regarder sur une tions du chinois, je l’ai vu en pro- nombreuses, même... Des petites plaire, je croyais l’avoir oublié. console.) Non, je ne l’ai pas là, vince, fouillant des rayons tout en compagnies de province, qui me Sourire ouvert de l’inconnu, il mais je peux vous l’avoir dès de- haut des échelles... Ici, quand des demandent cela par téléphone... remercie, règle, s’en va. main... Oui, je vous l’envoie de- étudiants lui disent bonjour, il est – Mais il n’y a pas des auteurs en – C’est le cas rêvé, dit Patrick main... Mais oui, à bientôt. très gentil, avec eux, il ne de- vogue, plus demandés que Isabel : la pièce est introuvable, – On vous demandait quoi ? mande qu’à les aider... d’autres ? elle était là, et depuis longtemps, – La cassette de Pour en finir Il y a Francis Huster, aussi. Une - Si, bien sûr !... Durant plu- c’est donc l’ancien prix, pas cher, avec le jugement de Dieu, d’Artaud. fois, il était là, une jeune fille entre sieurs années, c’était Botho et surtout cet acteur, ou peut-être C’était Cannes. La bibliothèque de et demande « une scène comme Strauss. Presque toujours la même directeur d’une petite compagnie, l’école de théâtre de Cannes, la Hermione, mais pas Hermione », pièce, d’ailleurs. Grand et petit. va la lire, ça c’est sûr ! RAC. Elle est toute jeune. Une des elle se présente à un concours et C’est sensiblement retombé. Au- – Vous avez des visiteurs qui ne choses les plus passionnantes : elle préfère une chose moins jourd’hui, c’est Koltès. lisent pas ce qu’ils vous prennent ? créer une bibliothèque, entière. Ils connue, « pour briser la rengaine », Sonnerie du téléphone. Patrick – Tous les jours ! Une jeune fille sont venus très souvent : nous dit-elle. Huster lui a dit : « Non, Isabel décroche. entre, essoufflée, pressée. « Je vou- avons fait cela ensemble. La base avec une pièce inconnue votre jury – Oui... Oui, bonjour, madame... drais ma scène, j’ai besoin de ma de tout un avenir, de toute une dé- sera distrait, il écoutera ce texte Oh oui, j’en ai une... Mais oui, j’ai scène, c’est dans Iphigénie. – Vous couverte, pour les jeunes qui qu’il n’a jamais entendu, il voudra encore le temps de vous la poster recherchez une édition, de préfé- débuteront là ! essayer de deviner ce que vous ce soir... Je l’ai, vous n’avez pas rence ? – Non... n’importe quelle – C’est votre seule biblio- jouez, qui vous jouez. Avec Her- changé d’adresse ?... Je vous en édition de poche. » Elle prend le thèque ? mione il ne lui faudra pas quatre prie... Au revoir, madame... A livre en main, elle feuillette très – Pas du tout ! Les biblio- minutes pour répérer tout net vos bientôt ! vite... « C’est là, c’est ça, c’est ma thèques, l’Arsenal, la Nationale, dons, votre présence, si vous les – Une autre bibliothèque ? scène ! »... Elle règle et s’en va. celle du Conservatoire, celle de la avez ! » Et il lui a donné un exem- – Oui et non. Un hôpital, dans le C’est une élève d’un cours, ou qui Comédie-Française... Ce sont les plaire d’Andromaque. Midi... Ils font des projections, le se présente à un cours, elle va ap- commandes les plus régulières, et Entrent deux jeunes filles, qui dimanche... Ils veulent la cassette prendre « sa scène », elle ne lira les plus « pointues » aussi ; ces bi- vont et viennent dans les rayons. de l’Anrat, sur Peter Brook. pas la pièce, je ne crois pas. bliothèques cherchent souvent des – Mesdemoiselles, je peux vous M. C. – Ils sont nombreux, comme choses très rares, ou qui viennent aider ? elle ? de sortir, une étude sur l’éclairage – Oh oui !... Nous cherchons une ૽ Coup de théâtre, 7, rue des Mou- – Non, la plupart du temps ils juste parue en Angleterre... pièce à trois personnages, deux lins, Paris-1er , tél. : 01-47-03-40-12. LeMonde Job: WIV2799--0008-0 WAS LIV2799-8 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 19:35 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0389 Lcp: 700 CMYK

VIII / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 la chronique de Roger-Pol Droit b pour s’approcher de l’impensable, ENFANTS DU SOLEIL Selon le Saint-Office, pour croire apprivoiser ces impos- Histoire de nos origines sibles moments d’avant le temps d’André Brahic. changer la Terre de que nous devons renoncer à pen- Ed. , 370 p., Galilée rêve au soleil ser comme à décrire. Des millé- 140 F (21,34 ¤). place était une grave naires durant, sur tous les conti- nents, en des langues disparates et THÉORIES DU CIEL erreur. L’homme qui multiples, les humains se sont ef- de Michel Cassé. forcés de parler ces commence- Payot, 200 p., 95 F (14,48 ¤). avait mis le Soleil au ments obscurs. Somptueux et ma- ladroits, ils ont tenté de dire LITTLE BANG centre du ciel devait être pourquoi sont apparus le Soleil et Le roman la Lune, la vie et la mort, la terre et des commencements brisé. Aujourd’hui, tout l’eau, les sexes de femme et de Catherine David d’homme. Ils se sont échinés à dé- et Jean-Philippe de Tonnac. centre a disparu. La crire comment se sont agencés les Nil Editions, 208 p., éléments, à justifier pour quel mo- 120 F (18,29 ¤). matière même est tif, évident ou incongru, il y a quel- que chose plutôt que rien. LA TERRE EST UNE LÉGENDE peut-être une donnée Catherine David et Jean- La science devant Philippe de Tonnac ont eu la l’imaginaire des hommes marginale. La science joyeuse idée de plonger dans cette de Michel Faucheux. masse de récits pour en transfor- Ed. Philippe Lebaud, rejoint-elle le mythe ? mer quelques-uns en chapitres 246 p., 139 F (21,19 ¤). d’un roman curieux, drolatique, quels, malgré les injonctions du métaphysique sans pesanteur, où ’est un vieil homme Saint-Office, il a « tenu et cru que « l’Eternel » et « l’Eternelle », au qu’on humilie, et la le Soleil était le centre du monde et terme de quelques péripéties science qu’on soumet au immobile, et que la Terre n’était pas comico-cosmiques, finissent par C le centre et qu’elle se mouvait. » mettre au monde... le monde. joug du dogme. Il a soixante-dix ans, et récite à ge- Dira-t-on que c’est là une his- Mais ce n’est là, dira-t-on, qu’un noux. La scène se déroule dans le toire fort ancienne ? Qu’elle ap- divertissement. Et ce ne sont que couvent de Minerve, à Rome, il y a partient, déjà, à un lointain passé ? fables et légendes. De science, 366 ans. Galilée abjure ses préten- Rien n’est moins sûr. Parce que point. Voire. dues erreurs. Il nie, et niera désor- des fanatismes, aujourd’hui en- Les analyses de Michel Fau- mais officiellement, la vérité qu’il core, et de divers côtés, voudraient cheux suggèrent que la rupture avait pourtant établie. La scène est bien mettre au pas les savants qui entre l’imaginaire des mythes et le connue, le scandale n’est pas neuf. les gênent. Mais aussi, peut-être savoir des sciences n’est peut-être Les termes exacts de cet écrase- surtout, parce que l’Age classique pas si radicale ni si tranchée que ment valent malgré tout d’être ne nous précède que d’une se- nous le pensons communément. Il rappelés. L’astrophysicien André conde. Au regard du calendrier de peignent des grottes. Dix secondes qu’elle pensait. A l’inverse du dog- partis. Il ne s’agit plus simplement existerait de l’un à l’autre, plutôt Brahic a bien fait de les reproduire l’Univers, Galilée vient à peine de avant minuit, ils inventent l’al- me, dont l’idéal serait d’être éter- d’envisager que nous tournons au- que des équivalences ou des pré- en appendice à son travail. Voici : terminer sa phrase. La considéra- phabet. nellement identique à lui-même, la tour du Soleil, que nous sommes monitions, ce que Roger Caillois « Moi, Galileo Galilei, fils de feu tion du temps cosmique a de quoi Avec Enfants du Soleil, André science bouge, ne cesse de se recti- des tard venus, des éphémères, dénommait des « cohérences Vincent Galilée, Florentin, âgé de rendre prudents autant que mo- Brahic, professeur à Paris-VII et à fier, d’accomplir de nouveaux pas des poussières perdues dans le aventureuses ». A leur manière, les soixante-dix ans, constitué person- destes. Comparer l’évolution de Saclay dit à chacun d’entre nous ce qui l’éloignent d’elle-même. Ainsi grand tout visible et indéfini. Il mythes sauraient quelque chose nellement en jugement, et agenouil- l’univers au déroulement d’une qu’il a toujours voulu savoir sur le Galilée a-t-il entamé le grand dé- faudrait s’accoutumer à l’impen- de l’autre versant du monde. Les lé devant vous, éminentissimes et ré- année est habituel mais toujours Cosmos. Tout y est : les mythes centrement. En chassant la Terre sable idée que l’univers « filtre et sciences recevraient toujours leur vérendissimes cardinaux de la saisissant. Si le commencement de des origines, les comètes, les asté- du point fixe de référence, il a infli- suinte du néant », que nous appe- impulsion de certains ressorts se- république universelle chrétienne, l’Univers, le « grand Boum », cor- roïdes, les systèmes de datation, la gé une blessure majeure au narcis- lons matière un pâle écho du vide, crets de l’imagination poétique. inquisiteurs généraux contre la ma- respond au 1er janvier, le système formation du soleil, celle des pla- sisme humain. Mais on a depuis que nous sommes sur le versant, Ainsi, sans confondre les légendes lice hérétique, ayant devant les yeux solaire n’apparaît que le 9 sep- nètes (ses « petites sœurs » plutôt fait mieux, ou pire, comme on mineur et intelligible, d’un rien et les connaissances, sans sombrer les saints et sacrés Evangiles, que je tembre, et la Terre le 14 ! Le sexe que ses filles), les différentes théo- voudra. qu’on ne saurait dire. Telles sont non plus dans un « tout se vaut » touche de mes propres mains ; je est inventé par de micro-orga- ries de la naissance de la Lune... A « Du centre du Cosmos ont été en tout cas les récentes théories généralisé, devrait-on prendre en jure que j’ai toujours cru, que je nismes à la Toussaint, mais ils faut chaque fois, l’auteur explique, chassés, successivement, la Terre, le dont Michel Cassé tire de belles et considération les relations inat- crois maintenant, et que, Dieu ai- attendre le 1er décembre pour que avec un sens très vif de la pédago- Soleil et la Voie lactée. Notre ma- denses méditations. Cet autre as- tendues de l’imaginaire et du sa- dant, je croirai à l’avenir tout ce que l’atmosphère terrestre se charge gie, l’état présent des certitudes tière, enfin, a été déclarée minori- trophysicien se fait ici, avec bon- voir. Alors peut-être Galilée pour- tient, prêche et enseigne la sainte en oxygène. acquises et des hypothèses en taire. Les quarks, composant les heur, philosophe et poète : «La rait-il se relever et oublier son Eglise catholique et apostolique ro- Les dinosaures arrivent le 24 dé- cours. Il rappelle combien la protons et neutrons (baryons), base monture qui porte le cœur vers serment. Sans pour autant retour- maine. » Il récite donc ce qu’il a cembre, et s’éteignent le 28, règne connaissance scientifique est par matérielle de la Terre et des étoiles, l’origine s’appelle aujourd’hui la ner tout de suite à sa table de tra- auparavant signé de sa main, à sa- considérable. Les premiers essence constamment révisable, ne seraient que l’écume de la ma- cosmologie. » vail et à ses calculs. Il irait rêver au voir qu’il abjure les écrits et pro- hommes n’apparaissent que le 31 continûment exposée à buter sur tière universelle », écrit Michel Cas- La monture d’hier, c’était évi- Soleil, exactement, et inventerait pos, erronés et hérétiques, par les- au soir, vers 22 h 30. A 23 h 59, ils des faits non conformes à ce sé. Nous voilà décidément mal demment les mythes. Rien de tel le clair d’éclipse.

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Kosovo, « un crime annoncé » Antérieur à l’intervention de l’OTAN, ce recueil d’articles parus dans la revue « Esprit » offre une pertinente mise en perpective du conflit

effet, remontent à une période anté- accusations de crime rituel. « Peuple KOSOVO, rieure à l’entrée en jeu des alliés, paria », peuple interdit : toutes pro- UN DRAME ANNONCÉ permettant du même coup une mise portions gardées, et avant même sous la direction en perspective extrêmement pré- que les troupes de Slobodan Milose- d’Antoine Garapon cieuse des différentes séquences de vic ne se lancent, en 1998, dans leur et Olivier Mongin. la crise. entreprise de nettoyage ethnique du Ed. Michalon, 292 p., Ce qui saisit surtout, à relire ces territoire proprement dite, d’autres 95 F (14,48 ¤) articles, c’est à quel point ces trois aspects soutiennent la comparaison étapes – de la « différenciation » avec certaines phases de la persé- e conflit du Kosovo, on ne le (Antoine Garapon) des années 80 à cution des juifs par les nazis, celle, rappellera jamais assez, n’a l’apartheid consolidé des années 90, finale, de l’extermination totale en L pas commencé avec les jusqu’à l’offensive militaire serbe dé- moins. Ainsi en va-t-il de ce que frappes aériennes de clenchée en février 1998 contre les Shkëlzen Maliqi, rédacteur en chef l’OTAN. Dès 1993, l’écrivain albanais villages de la province – sont comme de la revue MM à Pristina, nomme Ismaïl Kadaré nous mettait en garde autant de degrés d’une seule et ici le « scénario de la serbisation » qui en ces termes : « Le Kosovo est un même entreprise programmée de domine, dans les villes du Kosovo, la crime annoncé. Et les crimes annon- « purification ethnique ». Mais qui période de l’après-1989. Une cam- cés sont les plus terribles de tous. Il dit progression concertée dit aussi pagne de licenciements massifs sert faut absolument éviter que se produise méthode. Aussi le philosophe Mu- alors cette politique de « purifica- une confrontation sanglante entre hamedin Kullashi détaille-t-il avec tion » des institutions : en quelques Serbes et Albanais. » Malgré ces une remarquable minutie les procé- mois, 90 % des Albanais employés avertissements, un régime aura pu, dés mis en œuvre dès 1981 par le ré- dans la santé, l’enseignement, les en plein cœur de l’Europe, interdire gime en vue de ce qu’il appelle la médias ou les entreprises sont licen- toute une population. L’exclure « production de la haine ». De cette ciés tandis qu’un demi-million d’abord de la vie publique avant haine non pas ancestrale mais méti- d’élèves et d’étudiants sont brutale- d’en terroriser une partie, d’en mas- culeusement fabriquée par les mé- ment exclus du système éducatif. sacrer et d’en déporter une autre dias, les politiques et les intellectuels, Répression policière et mise en place sous les yeux d’une « communauté l’auteur montre bien aussi le carac- d’une législatin discriminatoire, in- internationale » qui fit preuve, pen- tère opportun – ne fut-elle pas juste- terdisant notamment la vente de dant plus de dix ans, d’une extraor- ment activée au moment où s’ap- biens à des Albanais, viendront dinaire incapacité à anticiper la profondissait la crise du système compléter ce dispositif. catastrophe. L’éditeur Yves Micha- communiste ? Ce drame annoncé et prévisible lon est d’ailleurs bien placé pour le tournera-t-il à la tragédie pour rien ? savoir : l’association Est Liberté, qu’il EFFROYABLES ANALOGIES A cette interrogation, véritable fil préside, s’étant heurtée, il y a quel- Parmi les moyens de diabolisation rouge du livre, Pierre Hassner ré- ques années, à une fin de non-rece- de l’« ennemi » utilisés par la propa- pond, non sans pessimisme : «Quoi voir de la part des autorités fran- gande, plusieurs auteurs relèvent qu’il advienne, une partie de la vio- çaises pour un programme visant à ainsi la transformation systématique lence du temps aura fait son œuvre ; encourager le dialogue entre jeunes de tout conflit de droit commun le malheur des populations alba- gens issus des communautés serbe entre Serbes et Albanais en conflit naises, massacrées et déportées, celui et albanaise, jugé sans intérêt... ethnique. Et c’est également dans des populations serbes trompées et A l’heure du bilan, s’agissant d’at- cette logique que s’inscrit le thème, bombardées, sont irréversibles et irré- tribuer les responsabilités, d’établir omniprésent, du viol de la femme parables .» A moins que cette guerre l’ampleur du crime mais aussi d’en serbe par l’« Albanais ». Certains ne nous contraigne à revenir sur ce comprendre les ressorts et les méca- leitmotive accusatoires offrent par qui a pu, deux décennies durant, nismes, la nécessité d’un retour en ailleurs de frappantes analogies avec nous transformer, nous autres Occi- arrière s’impose donc avec une ur- le répertoire antisémite. Ainsi de ces dentaux, en bystanders, en témoins gence égale à celle du macabre dé- médecins kosovars soupçonnés, par passifs. Car le bystander, rappelle le compte des victimes. C’est précisé- le journal Politika, d’étrangler des bé- juriste Antoine Garapon, qui em- ment ce qui fait l’actualité des bés serbes ; ou encore le cas de ce prunte la notion à l’historien de la analyses rassemblées dans ce re- groupe de boulangers albanais ac- Shoah Raul Hilberg, n’est pas un cueil, pour la plupart publiées dans cusés, en 1983, d’avoir mis dans leur simple témoin : il désigne celui qui la revue Esprit et signées par des pain une « matière chimique propre à aurait pu s’opposer à temps mais qui membres du Comité Kosovo (fondé stériliser les femmes serbes »... Deux a choisi de ne rien faire. au début des années 90). Toutes, en épisodes qui rappellent les fameuses Alexandra Laignel-Lavastine LeMonde Job: WIV2799--0009-0 WAS LIV2799-9 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 19:35 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0390 Lcp: 700 CMYK

essais LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / IX b Stanislas Tomkiewicz, le silence et la vie La Bible et Il aura fallu près de cinquante ans à ce psychiatre pour raconter le ghetto de Varsovie et les camps. Cinquante ans pour dire la philosophie comment il s’est fait, et ce qu’il s’est efforcé de transmettre à des jeunes à leur tour lésés par la vie

vant, humaniste surtout, aimant où l’autodérision, souvent, dé- pour être dit ». trice ». Plusieurs raisons, mêlées, L’ÉROS ET LA LOI L’ADOLESCENCE VOLÉE passionnément les jeunes et porté tourne le tourment, est d’une atta- Après une fuite dans la cam- l’y avaient poussé. Cette « non- de Stéphane Mosès. de Stanislas Tomkiewicz. vers les plus déshérités d’entre chante sincérité. Il y raconte des pagne, il est revenu à Varsovie, où écoute » d’abord, à laquelle, Seuil, 160 p., 120 F (18,29 ¤). Avec la collaboration eux : les handicapés, les abandon- culpabilités, des humiliations, des sa sœur et son neveu se cachaient. comme d’autres, il s’était heurté à de Michèle Vernant, nés, les paumés... A Saint-Vincent- hontes, sans jamais cesser de se La situation étant désespérée, ils son arrivée en France. Sa réticence t si la Bible était un texte Calmann-Lévy, de-Paul, le personnel s’amusait de moquer un peu de lui-même. Ado- sont allés se jeter dans la gueule profonde à raconter ce qui l’avait comme un autre ? Cette « Le passé recomposé », cet interne espiègle qui déclen- lescent aimé et protégé, dans une du loup : à l’Hôtel Polski, la Gesta- humilié. Ses « défenses » à l’idée supposition, à elle seule, 254 p., 125 F (19,05 ¤). chait le sourire d’un nourrisson famille bourgeoise et fortunée, il po inscrivait sur une « liste palesti- d’exprimer une douleur morale si E est sacrilège. Elle équi- anorexique en miaulant. L’inven- lui a fallu apprendre à survivre en nienne » quelque deux cents ou menaçante qu’il préférait la mini- vaut à remettre en question des u cœur de l’histoire la teur de la « miaouthérapie », plus comptant sur sa chance et sa dé- trois cents juifs fortunés qui de- miser. Lucide et ironique, il bro- siècles d’interprétations pieuses. plus noire, il y a des dé- tard « grand médecin » fort écou- brouillardise. S’aguerrir, lui le vaient être échangés contre des carde son « refus absolu de pleurer Elle est, en même temps, libéra- A sespoirs aussi profonds té, ne s’est jamais trop pris au sé- « pataud ». Vaincre sa peur et re- Allemands arrêtés sous le mandat devant un petit con d’analyste, qui trice. Que ne découvrirait-on pas que dérisoires. Ainsi, rieux. La drôlerie, comme pari sur garder dans les yeux le SS qui, britannique. Un sinistre piège : ils ne se serait pas contenté d’un récit si l’on cherchait simplement à dans le ghetto de Varsovie, en dé- la vie, l’ironie comme insolence et sous les projecteurs, l’a fait désha- se sont retrouvés à Bergen-Belsen. rigolo et purement factuel » ; et ré- comprendre sa signification sym- cembre 1942, un garçon de défense contre une souffrance en- biller pour trouver les billets dissi- Stanislas Tomkiewicz n’a gardé sume son désir d’intégration : «Il bolique ? Telle est, depuis Spino- seize ans décidait de se suicider, fouie dans « un silence de cin- mulés dans son slip. Conserver longtemps du camp qu’un souve- n’était pas question d’embêter les za, l’une des orientations prises tant il se méprisait de n’avoir pas quante ans ». une précieuse scie à métaux et nir flou : « ... une image vague de gens avec mes histoires juives. » Son par l’exégèse. Une orientation eu le cran de voler quelques pe- En le rompant, Stanislas Tom- s’exercer à sauter par une fenêtre, boue où je m’enfonçais pendant programme : « Survivre, guérir, tra- qui aboutit, entre autres, aux tites cuillères chauffantes dans les kiewicz raconte l’horreur sans re- pour pouvoir s’évader du train de trente ans de cauchemars à répéti- vailler pour un jour soigner les « lectures talmudiques » d’Em- stocks d’objets récupérés par les noncer à l’humour. Par pudeur, déportation. C’était un des der- tion ». autres.. et devenir comme tout le manuel Levinas, et à celles, Allemands où, pendant la journée, par une sorte de politesse du dé- niers convois, celui du 2 mai 1943, Ce qu’il chassait le jour revenait monde. » Il en restitue les étapes. moins connues, de Léon Ashke- il travaillait. On trouvait encore du sespoir, parce que rire du pire, ses parents sont restés dans le wa- la nuit. Il avait voulu faire « une Le périple d’hôpital en sanato- nazy, dans le sillage desquelles Gardénal dans les pharmacies du c’est refuser tout sentiment d’api- gon. Ce qu’il a ressenti là, il n’en croix sur le passé », l’ensevelir rium, car c’est comme malade, Stéphane Mosès met aujourd’hui ghetto : « Les juifs en faisaient toiement. La vivacité de son récit, parle pas, c’est « trop douloureux « sous une épaisse couche protec- d’abord, qu’il a découvert l’inhu- ses pas. On peut le suivre en grand usage, parce que les nuits manité du système hospitalier. Les toute sécurité : Mosès est le type d’insomnie étaient fréquentes »... Il années de formation où il s’est même de l’intellectuel capable restait aussi un unique psychiatre. confronté à la hiérarchie médicale de penser à l’intersection de plu- Cet homme a parlé avec le jeune des patrons et à la psychiatrie de sieurs cultures, sans chercher à Stanislas Tomkiewicz, sorti du choc. Les années d’action au rabattre cette pluralité sur un coma où l’avaient plongé les bar- centre familial des jeunes de Vitry dogme quelconque. bituriques, il lui a redonné le goût et dans plusieurs services de pé- Les lectures qu’il nous propose de vivre et fait naître une voca- dopsychiatrie. Ses recherches, ses aujourd’hui tournent autour de tion. enseignements, ses combats... quelques passages particulière- Car Stanislas Tomkiewicz est Témoin, oui, finalement. Mais ment difficiles des cinq premiers devenu un psychiatre réputé pour rescapé, ce n’est pas une identité. livres de la Torah : la création de ses travaux sur les enfants autistes Stanislas Tomkiewicz ne veut pas l’homme et de la femme, la riva- et polyhandicapés, pour son ac- seulement raconter ce qu’on lui a lité de Jacob et d’Esaü, le tétra- tion psychothérapeutique auprès fait, l’étau du ghetto, la mort des gramme qui dit le nom divin, des adolescents jugés délinquants, siens, les barbelés du camp. Il veut l’épisode du veau d’or. Mais Mo- comme pour ses combats contre dire aussi comment il s’est fait, en sès ne néglige pas non plus le les violences institutionnelles et retrouvant le lien entre son adoles- Cantique des cantiques, immor- pour les droits de l’enfant. Ses cence volée et ce qu’il s’est plus telle célébration de cet amour amis, ses collègues ou ses jeunes tard efforcé de donner aux jeunes sans l’inspiration duquel l’esprit patients l’appellent Tom. Ce dimi- que la vie, la maladie ou la société se déssécherait à trop vouloir in- nutif affectueux va bien à ce facé- avaient lésés. Son « idéal », c’est terpréter la Loi. tieux aux attitudes d’éternel ga- Janusz Korczak : le célèbre péda- La dernière lecture, enfin, mé- min, dont le mot favori, pour gogue polonais qui dirigeait un or- rite une mention particulière : qualifier tout ce qui lui plaît, est phelinat dans le ghetto et qui a re- elle s’attache à colliger les textes « chouette ». Justement, un fusé d’abandonner ses protégés bibliques qui nous rappellent chouette bonhomme, ce Tom. quand ils ont été déportés, l’au- que chacun de nous est respon- Fougueux dans ses engagements teur du formidable Roi Mathias Ier sable non seulement des siens politiques et professionnels (il a que Tom lisait quand il était petit, mais aussi des étrangers, que été trotskiste « clandestin » au PC l’homme qui a écrit : Comment ai- ceux-ci soient ses voisins ou ses et antipsychiatre militant), travail- CENTRE DE DOCUMENTATION JUIVE CONTEMPORAINE CENTRE DE DOCUMENTATION mer un enfant. hôtes. leur acharné autant que bon vi- Ghetto de Varsovie en 1942 Nicole Lapierre Christian Delacampagne

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Justes polonais et solitude juive En retraçant l’histoire de Zegota – réseau d’aide aux juifs de Pologne –, Teresa Prekerowa minimise un peu trop l’indifférence générale qui sévissait en Europe

l’échiquier politique de la Pologne Krajowa) se décide, sur l’insistance secouer l’indifférence au sort des ZEGOTA d’avant-guerre, principalement de la Commission, à juger et à punir juifs dans la Pologne de l’époque Commission d’aide aux juifs chrétiens, démocrates et socialistes, quelques maîtres chanteurs polo- – surtout dans la Pologne combat- (Konspiracyjna Rada Pomocy s’y trouvent représentées, hormis nais, souvent très jeunes, qui se tante – ne saurait suffire à lever le Zydom w Warszawie les communistes et les nationalistes. spécialisent dans la dénonciation terrible soupçon d’apathie collec- 1942-1945) Pour autant, la « protestation » qui des juifs cachés. D’où un certain tive. Une apathie que Zegota ne de Teresa Prekerowa. annonce la fondation de ce réseau nombre de procès clandestins as- cessa d’ailleurs de déplorer, car le Traduit du polonais et présenté dans la presse clandestine – texte sortis de condamnations à mort (70 peu d’enthousiasme du gouverne- par Marian Apfelbaum, reproduit dans les nombreuses et au total, dont 30 % de dénoncia- ment polonais en exil et de la presse éd. du Rocher, 390 p., 137 F utiles annexes que comporte l’ou- teurs). souterraine à parler de la persé- (20,88 ¤). vrage –, ne laisse pas d’être trou- cution des juifs empêchait tout re- blante. Rédigée par l’écrivain Zofia AIDES FINANCIÈRES tournement d’opinion en faveur de LES ENFANTS Kossak, elle aussi militante catho- Le soutien qui se met en place est ceux-ci, et freinait la multiplication DE LA MARTELLIÈRE lique et fondatrice du réseau, celle- avant tout financier. Il est destiné des points de chute pour les de Delphine Deroo. ci dénonce, certes, le silence qui fait principalement aux juifs qui sont fuyards. Grasset, 286 p., 119 F (18,14 ¤). que « les juifs mourants sont entourés parvenus à rejoindre le côté dit A l’est comme à l’ouest de l’Eu- par des Pilate qui s’en lavent les « aryen » de l’ancienne capitale de rope d’Hitler, les juifs durent, en e plus mauvais tour que mains », mais ne s’en croit pas la Pologne et s’étend aussi à quel- somme, compter sur eux-mêmes l’on pourrait jouer à la mé- moins obligée de rappeler que « nos ques ghettos et camps de province. pour tenter d’échapper à leur mort L moire des « justes » de tous sentiments à l’égard des juifs n’ont Les fonds proviennent pour partie programmée. Telle est également la pays qui ont tenté de sau- pas changé. Nous n’avons pas cessé de la délégation du gouvernement leçon qu’on peut tirer du récit, réali- ver les juifs persécutés pendant la de les considérer comme des ennemis polonais en exil à Londres, pour sé à partir de témoignages, que Del- dernière guerre mondiale serait politiques, économiques et idéolo- partie des parachutages d’argent re- phine Deroo, ancienne étudiante en d’utiliser leur lumineuse épopée giques de la Pologne ». cueilli auprès des organisations sciences politiques à Grenoble, fait pour dédouaner l’inertie ou l’indif- De cet état d’esprit qui empoi- juives américaines. Le bilan de l’ac- des tribulations d’un petit groupe férence du reste de la population sonnait les meilleures des volontés, tion de Zegota, à laquelle l’insurrec- de juifs orthodoxes menés par le face à la catastrophe. Les ouvrages il est resté des traces. Le premier tion de Varsovie en août 1944 met rabbin Zalman Chneerson, dans le qui traitent de cette question chapitre consacré aux « relations un terme, demeure difficile à éta- sud de la France occupée. Cette his- n’évitent pas toujours cet écueil. Le polono-juives dans la Pologne blir. Les finances de la Commission toire fut spectaculairement exhu- livre de l’historienne polonaise au- d’avant octobre 1939 » en est une, lui permettaient de faire survivre mée en août 1997, lorsque, à la jourd’hui disparue, Teresa Prekero- assurément. Teresa Prekerowa s’y jusqu’à 3 500 « protégés » (sur veille de l’ouverture du procès de wa, en est une nouvelle illustration, efforce de rendre le « particula- 200 000 à 350 000 rescapés juifs des , l’attention se même s’il est un outil indispensable risme » des juifs ainsi que la « colla- déportations de 1942), et sans doute concentra sur la rafle, en mars 1944, pour affiner le débat lancinant qui boration zélée » qu’ils auraient four- les aides ponctuelles donneraient de seize des enfants que Z. Chneer- oppose mémoire juive et mémoire nie aux occupants soviétiques des chiffres plus importants. Zegota son avait sous sa garde, à La Mar- polonaise de la Shoah. Présentée responsables de la judéophobie po- a apporté également son aide à tellière, non loin de Voiron (Isère), par Marian Apfelbaum, professeur lonaise. Ces considérations gê- quelque deux mille cinq cents en- (voir Le Monde du 2 décembre de médecine, comme une œuvre de nantes ne minimisent cependant en fants juifs abandonnés, seuls ou er- 1997). Le livre retrace non seule- reconnaissance envers le réseau rien l’héroïsme de Zegota. Un hé- rants. ment les pérégrinations de ces or- d’entraide polonais du nom de roïsme qui se mesure au simple fait Au travers du récit de Teresa Pre- phelins fugitifs qui tentèrent de « Zegota », qui lui a permis qu’à la différence de la France oc- kerowa, on sent d’ailleurs chez les conserver leur pratique dans un d’échapper au Génocide, la traduc- cupée, sur le territoire polonais, militants de Zegota une empathie monde à la dérive, mais aborde de tion-adaptation de cet ouvrage de cette aide aux juifs était passible de croissante pour les persécutés. Ain- front le dilemme vécu par une 1982 offre au lecteur des récits de la peine de mort. si, en avril 1943, pendant la révolte conscience religieuse comme celle dévouements individuels qui L’action de Zegota, principale- du ghetto de Varsovie, ils n’hésitent de leur mentor : accepter les forcent la sympathie et confinent ment à Varsovie, ne se met vérita- pas à sortir de leur rôle d’assistance consignes de l’Organisation de se- parfois au sublime. Mais le plai- blement en place que dans la se- humanitaire et affectent des fonds cours aux enfants (OSE), qui re- doyer pour la Pologne que Teresa conde moitié de 1942, c’est-à-dire aux achats d’armes pour les insur- commandait la dispersion des en- Prekerowa, qui fut elle-même après que la « grande action » a vidé gés. Encore une fois, malgré la fai- fants dans des familles non juives, membre de Zegota, a cru bon d’en la plus grande partie de la popula- blesse du résultat au regard de ou rester ensemble au risque de la faire également, reste, quant à lui, tion du ghetto de Varsovie, massi- l’étendue du désastre, l’action de dénonciation et de l’arrestation. peu convaincant. vement assassinée au camp d’exter- Zegota mérite un respect et une ad- Quels qu’aient été les choix des uns Zegota, nom de code de la mination de Treblinka. C’est aussi miration dont elle a été longtemps et des autres, tous témoignèrent en « Commission d’aide aux juifs », bien tard, dans la seconde moitié de privée pendant la période commu- tout cas de l’immense solitude commence ses activités à l’automne 1943, à lire Teresa Prekerowa, que niste. Mais retracer l’histoire des juive. 1942 à Varsovie. Les tendances de l’armée clandestine (l’AK, Arma quelques individus qui tentèrent de Nicolas Weill LeMonde Job: WIV2799--0010-0 WAS LIV2799-10 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 19:36 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0391 Lcp: 700 CMYK

X / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 chroniques b ECONOMIE INTERNATIONAL b par Philippe Simonnot , populiste éclairé b par Daniel Vernet

expériences de gauche en Europe, le gouverne- la signifiait changer d’orientation sans le dire, SANS ÉPINES, LA ROSE ment de la gauche « plurielle » en France et la conformément à une tradition de la gauche qui TONY BLAIR, UN MODÈLE coalition rouge-verte en Allemagne. S’il est en- « peut se définir à la fois par une utopie et par La part bénite POUR L’EUROPE ? core trop tôt pour tirer des conclusions défini- une pratique politique radicalement coupées de John Crowley. tives, il existe des points communs entre ces l’une de l’autre ». La Découverte, 248 p., trois partis confrontés à une réalité sociolo- Ce jugement pourrait s’appliquer à la gauche HISTOIRE DU DON EN FRANCE 120 F (18,29 ¤). gique et politique en rupture avec les schémas continentale où cette coupure a parfois eu une DE 1800 À 1939 sur lesquels ils avaient construit leur raison certaine efficacité : le discours sur l’utopie a Dons et legs charitables, l est de bon ton d’opposer Tony Blair et d’être. été la condition de possibilité de pratiques op- pieux et philanthropiques Lionel Jospin, une gauche moderne et un Leur réaction est-elle fondamentalement portunistes. L’originalité de Tony Blair est de de Jean-Luc Marais. socialisme archaïque, ou, selon les points différente ? John Crowley énonce un para- considérer comme « idéologiquement dési- Presses universitaires de Rennes I de vue, un thatchérisme à visage humain doxe : contrairement à une idée largement ré- rable » ce qui pour d’autres dirigeants sociaux- (2, rue du Doyen-Denis-Leroy, et une fidélité aux idéaux de la gauche. Les di- pandue, Tony Blair aurait rapproché le travail- démocrates est « simplement nécessaire » et de 35044 Rennes Cedex), 400 p., 190 F (28,96 ¤). rigeants de l’Europe rose alimentent parfois lisme du courant dominant de la gauche vouloir produire « une justification théorique ces clichés comme l’ont fait Tony Blair et Ger- européenne en procédant à un « replâtrage » – forcément novatrice de sa pratique ». ans l’économie de toute société existe une sorte de gisement hard Schröder en signant, la veille des élec- au sens littéral du terme, qui va bien au-delà En ce sens, Tony Blair est un idéologue non analogue aux gisements miniers, à cela près qu’il se renouvelle tions européennes, un manifeste largement d’un simple coup de peinture – du programme pas du thatchérisme à visage humain mais de génération en génération. Il s’agit de cette part de la richesse inspiré de la « troisième voie » qui ne laissait de son parti. En abandonnant le fameux article d’une politique post-thatchérienne, d’une D guère d’autre choix au socialisme français que 4 des statuts du Labour sur la propriété sorte de « populisme éclairé ». Pour lui il n’y a – la part bénite – qui, pour des raisons parfois mystérieuses, est consacrée au don, à la charité, à la bienfaisance. Ce gisement-là aussi, il de se soumettre ou de se démettre, en l’oc- commune des moyens de production, il a ac- pas de contradiction entre les valeurs de la faut savoir le découvrir, l’explorer, le forer, l’exploiter. Des sortes de currence de rester en dehors d’un rapproche- compli le pas qu’avait fait le Parti social-démo- gauche et les techniques traditionnellement compagnies se constituent pour implanter leurs derricks et leurs tuyaute- ment iconoclaste. crate allemand trente-cinq ans auparavant lors associées à la droite parce qu’il existe une au- ries afin de faire remonter les trésors liquides enfouis on ne sait où. Deux Pourtant, le blairisme ne se résume pas à de son congrès de Bad Godesberg. Mais Tony tonomie des valeurs par rapport aux moyens de ces compagnies se sont imposées au cours des siècles en Occident, quelques slogans et son succès à quelques re- Blair ne s’est pas contenté de supprimer des permettant de les exalter. Ces valeurs sont l’Eglise d’abord, puis l’Etat. Comme on peut s’y attendre, elles se sont fait cettes de marketing politique. Le mérite pre- textes sacrés, qui étaient déjà tombé, en dé- l’égalité morale de tous, l’égalité des chances concurrence, mais parfois aussi, comprenant qu’une trop forte compéti- mier du livre de John Crowley est de montrer suétude dans les faits. Il se distingue de ses pour tous, la responsabilité et la communauté. tion pourrait les mener l’une et l’autre à la ruine, elles forment une manière la complexité d’un phénomène qui s’inscrit prédécesseurs « modernisateurs » en ayant fait Pour Tony Blair, le lieu géométrique de ces de cartel pour mieux exploiter les richesses gisant, si l’on peut dire, sous dans l’histoire du travaillisme britannique – la théorie de sa nouvelle pratique pour laquelle valeurs est « le centre radical [c’est-à-dire] ac- leurs pieds. C’est la partie française de cette histoire à une époque char- fût-ce pour se démarquer de sa tradition – et il a appelé à la rescousse Anthony Giddens, tif, dynamique, progressiste ». John Crowley nière que nous conte Jean-Luc Marais, maître de conférences à l’université qui n’est pas étranger aux interrogations, dans l’inventeur de la troisième voie, et John Gray, pense que pour la gauche française il se situe d’Angers. L’ouvrage est somptueux par les informations et les statistiques certains cas aux remises en cause, du socia- le chantre du communautarisme écologique. dans une réflexion sur la République, la nation, qu’il nous offre sur un des sujets les moins connus de l’histoire écono- lisme continental. Chercheur au Centre Face aux transformations de la société indus- l’Etat, qui permettrait de résoudre la contra- mique. d’études et de recherches internationales de la trielle, à la montée de la classe moyenne, à la diction entre la théorie du socialisme et la nou- Au point de départ de la période sous revue, on trouve, bien sûr, le code Fondation nationale de sciences politiques à mondialisation, qui mettent à mal les dogmes velle réalité de la société « dans l’uniformité civil napoléonien instauré par décret le 12 floréal an XIII (4 mai 1803). Le Paris, John Crowley esquisse une comparaison du socialisme, deux attitudes sont possibles. La abstraite de la citoyenneté ». Le républicanisme nouveau maître de la France retrouve sur ce point les réflexes étatiques de entre la rénovation du Parti travailliste entre- plus fréquente, écrit John Crowley, est la stra- ne serait alors rien d’autre que « la troisième l’Ancien Régime, lesquels, à vrai dire, s’étaient maintenus à travers la tour- prise bien avant l’arrivée de Tony Blair et deux tégie de l’autruche. Pour le Parti travailliste, ce- voie à la française ». mente révolutionnaire. La vieille monarchie au bord de la faillite avait ja- lousé les biens accumulés par les institutions religieuses. Une habitude sé- culaire chez elle ! A chaque fois qu’elle rencontrait des difficultés à faire POLITIQUE rentrer les impôts, elle lorgnait vers les richesses accumulées ailleurs grâce aux dons. Pour les penseurs de l’économie nouvelle (Turgot notamment, b par Thierry Bréhier La souveraineté française menacée fort mal inspiré à ce sujet), c’est la circulation de biens qui créait la richesse. Ils considéraient que les biens donnés à l’Eglise, entre autres, étaient retirés traités et des ans, privé les Etats membres de la souvent l’approuver, tant ils souhaitent ce que du circuit, et que cette mise en « mainmorte » nuisait à l’« utilité publique ». FRANCE, QU’ONT-ILS plénitude de leur souveraineté. Il y parvient lui récuse. Certains d’entre eux lui donneront L’édit d’Aguesseau (1749) venait traduire dans la loi cette théorie puisqu’il FAIT DE LA LIBERTÉ sans mal sur bien des points. même raison lorsqu’il accuse les fédéralistes interdisait toute nouvelle fondation d’établissement de mainmorte et rap- Il faut que les Français Qui peut nier que les règlements et les direc- d’avancer masqués et de progresser « insidieu- pelait que toute libéralité devait être autorisée par le roi. On retrouve mot soient pour la France tives décidés par les instances européennes li- sement » vers leur but final. Il n’a pas de mot pour mot cette deuxième disposition dans les articles 910 et 937 du code ci- de Jean Foyer. mitent la « puissance » législative des Parle- assez rude pour critiquer celui qu’il accuse vil ordonnant que toute donation à des établissements d’utilité publique Ed. François-Xavier de Guibert ments nationaux ? Qui peut contester que la d’avoir inventé cette méthode, , et soit autorisée par le gouvernement. L’argument de la mainmorte impres- (3, rue Jean-François-Gerbillon, 75006), création de l’euro a privé la France du droit de ses disciples les centristes. sionne tellement les esprits de cette époque qu’on la retrouve encore for- 216 p., 120 F (18,29 ¤) battre monnaie ? Qui peut ne pas reconnaître Sa hargne va surtout aux « traîtres », ceux mulée à la fin du XIXe siècle. que la Cour européenne des droits de l’homme qui se présentent comme les héritiers du Géné- Un autre argument est sous-jacent aux articles en question du code civil : es pourfendeurs de l’Union européenne intervient comme juge suprême doté de la pré- ral et qui effeuillent la souveraineté de la tout établissement qualifié d’utilité publique n’existe comme personne mo- existent. Les électeurs du 13 juin les ont rogative de contrer une décision des juges fran- France pour, prétend-il, de simples raisons rale que par l’autorisation du gouvernement. « A la limite, comme le dit rencontrés. Les chalands des libraires çais ? Mais Bodin lui-même ne l’aurait-il pas ac- électorales. Jacques Chirac d’abord. Philippe L cepté, lui qui défendait l’existence d’une loi bien Jean-Luc Marais, l’Etat donne l’autorisation de recevoir parce qu’au aussi. Dans leur imposante production, Séguin aussi. Le pourfendeur de Maastricht fond, c’est potentiellement lui qui reçoit. » En d’autres termes, il ne tolère en le dernier livre de Jean Foyer se distingue. divine et d’une loi naturelle que devait respec- commit l’irréparable, aux yeux de Jean Foyer, principe aucun concurrent dans l’exploration et l’exploitation du gisement D’abord parce que cet ancien ministre des pre- ter le souverain, ce qui, à son époque, a été en allant, pour « prévenir une exclusive lancée décrit plus haut. miers temps de la Ve République a plus d’un théorisé dans l’existence de lois fondamen- contre lui par le chancelier Kohl », faire à Aix-la- L’Etat français a si peur d’être concurrencé sur ce champ-là qu’à la né- titre pour se référer au gaullisme. Ensuite parce tales ? Dans nos démocraties, les droits de Chapelle « une profession de foi européaniste ». cessité de l’autorisation gouvernementale, il ajoute des limites à la liberté que cet agrégé de droit sait dérouler de solides l’homme sont les premiers de ses droits fonda- Mais l’auteur, emporté par sa colère, commet de tester sous prétexte de protéger la famille. En fait, il s’agit bien de capter arguments juridiques avec la verve du polé- mentaux, et la cour est simplement chargée de l’impardonnable lorsqu’il compare cette dé- « à la source » l’enrichissement des concurrents de la puissance publique, miste. Même ceux, surtout ceux qui ne pensent vérifier que les Etats, et leurs instances, ne les marche à ceux des postulants à un poste minis- et principalement l’Eglise. Le désintéressement est suspecté (« L’intérêt, di- pas que la France aliène sa liberté en s’unissant violent pas. tériel dans le régime de Pétain, ou lorsqu’il af- sait déjà La Rochefoucauld, joue toutes sortes de personnages, même celui du avec ses voisins y trouveront matière à ré- La démonstration de Jean Foyer souffre tou- firme que ceux qui se résignent à l’Union désintéressement »). L’homme qui fait preuve de générosité ne le fait flexion, au prix, il est vrai, de quelques mouve- tefois de s’appuyer sur un postulat : il n’est de tiennent des discours comparables à ceux tenus qu’avec un but caché : vivant, il veut acquérir une influence ; mort, on l’ac- ments de rage. peuples libres que s’ils appartiennent à un Etat « il y a près de cinquante-huit ans » à Bordeaux cuse de poursuivre une vaine gloire dans la mémoire des survivants. En L’histoire de la France depuis toujours peut pleinement souverain. Cela a peut-être été vrai, et à Vichy « dans les moments terribles de la dé- suspectant ainsi les bienfaiteurs, on croit justifier d’autant plus sûrement se résumer en un combat pour sa souveraineté. mais cela ne l’est plus aujourd’hui. Au faite ». l’intervention et le contrôle de l’Etat. Un de ses plus grands juristes, Jean Bodin, en a contraire, pour les défenseurs de la construc- Il est aussi impossible de le suivre lorsqu’il Mais en essayant de capter « à la source » cette richesse-là, l’Etat, plutôt même théorisé les principes : « La puissance de tion européenne, c’est l’union des pays de l’Eu- assure que l’on va « vers une Europe alle- novice en la matière, risque de la tarir ou, du moins, d’être moins efficace donner la loi (...) sans le consentement de plus rope, donc des transferts de souveraineté des mande », accusant l’Allemagne, qui, par deux que l’Eglise. L’avertissement est répété tout au long du siècle. Sur ce re- grand, ni de pareil, ni de moindre que soi » ; nations à l’Union, qui fera leur force et donc la fois, a cherché « à imposer son pouvoir par le fer gistre, Louis Veuillot sera l’un des plus éloquents. Ainsi en 1841, sous la mo- « décerner la guerre ou traiter la paix » ; insti- liberté de leurs citoyens. Malheureusement, et par le feu », d’obtenir cette fois « la victoire narchie de Juillet, dont l’anticléricalisme apparaît bien ici, l’orateur catho- tuer les principaux officiers ; le droit de « der- notre auteur n’ouvre pas la discussion sur cette par l’économie ». Il faut pourtant oublier ces lique proteste contre de nouvelles entraves aux donations : « Les lois nier ressort » en cas de procès ; « le droit de divergence de fond. Il lui suffit de démonter, outrances et lire Jean Foyer. Sa thèse explique, ferment ces sources de charité que la confession et le remords ouvraient, aux monnayage » ; le pouvoir de lever l’impôt. avec autant de brio que d’alacrité, la marche en partie, le succès de Charles Pasqua aux élec- approches de la dernière heure, dans les cœurs chargés de crimes », écrit-il (1) Toute l’ambition de Jean Foyer est de démon- vers le fédéralisme. Mais ce qu’il démontre tions européennes. Surtout, il est indispensable . En 1872, le comte de Melun, dans un rapport sur la réforme de la commis- trer que la construction de l’Europe a, au fil des pour le dénoncer, ses adversaires peuvent fort de connaître les positions de ses adversaires. sion administrative des hôpitaux, remarque : « La charité, fille de la religion, sera toujours plus puissante pour toucher nos cœurs que l’administration la plus habile. » Un an plus tard, Mgr Dupanloup s’écrie devant la Chambre : SOCIETE « Ces fondations, ces biens, ces hospices, tout ce que vous avez nommé dans Graines de violence un noble langage le patrimoine des pauvres, c’est à nous que vous en êtes re- b par Michel Noblecourt devables. (...) A tort ou à raison, c’est à nous qu’on s’adresse quand on veut faire une bonne œuvre. » Le grand mérite de Dray est d’être allé au- phrase de Lincoln – « Vous trouvez que l’ordre Aussi bien l’Etat passe-t-il tout au long du XIXe siècle des compromis ÉTAT DE VIOLENCE delà des murs de son commissariat de Sainte- va coûter cher ? (...) Essayez le désordre... » –, il avec sa principale rivale pour pouvoir s’abreuver lui-même aux « sources de Julien Dray. Geneviève-des-Bois. A New York, en juillet reprend l’idée d’un « plan Marshall pour les (monétaires) ouvertes par l’inspiration chrétienne ». Il y est d’autant plus Editions 1, 218 p., 110 F (16,76 ¤). 1998, pour regarder de près la « tolérance zé- banlieues », afin de « casser les ghettos », et obligé qu’il cherche lui-même à instaurer toutes sortes d’œuvres de charité ro », dans un pays où, reconnaît-il, « le plein veut une justice qui rééquilibre la balance et de santé publiques, financées, elles aussi, par des dons. Au siècle dernier, LA TROISIÈME GAUCHE, emploi » aide les jeunes à se tenir à l’écart de entre répression et éducation, un système où la bienfaisance ne saurait être considérée comme obligatoire, les produits de Jean-Marie Bockel. la violence. Il en loue les « réussites », au la prison serait « le dernier degré » de de l’impôt doivent bénéficier à tous les contribuables, et non à une catégo- Ed. L’Archer, 162 p, 95 F (14,48 ¤). point de s’en inspirer dans ses propositions, l’échelle de sanctions. Chèque-parrainage de rie déterminée d’entre eux. L’Etat doit donc recourir à des libéralités pour tout en fustigeant l’envers du décor, qu’il soutien scolaire pour les familles démunies, équilibrer ses comptes sociaux. Ce n’est qu’au lendemain de la première e temps n’est pas si loin où les socia- nomme « atteintes aux libertés » et « bavures « internats d’excellence pédagogique » pour guerre mondiale et de ses bouleversements que ce principe sera mis en listes répugnaient à parler de sécurité, policières ». Pour vérifier son diagnostic d’une les parents qui veulent soustraire leurs en- cause. L’Etat-providence pourra dès lors s’asseoir sur des prélèvements L au point d’être traités de laxistes. société française « en roue libre sur une pente fants « à certaines mauvaises fréquentations obligatoires. Ce qui aurait dû lui permettre de relâcher son contrôle sur les Alors que Lionel Jospin en a fait une dangereuse », celui qui se présente volontiers de la cité », redéfinition de la mission des CRS dons et autres legs... priorité de son gouvernement, deux trublions en « hurluberlu » va jusqu’à participer à une pour aller vers une police de proximité, socialistes s’emparent du sujet. Fondateur de course-poursuite dans l’Essonne avec une « comités de voisins », où les habitants des ci- (1) Rome et Lorette de Louis Veuillot, 1841, cité d’après la 4e édition, 1858, p. 337. SOS-Racisme, Julien Dray n’est pas tombé brigade anticriminalité (BAC), corps de police tés, munis de portables, joueraient les média- dans une marmite sécuritaire en écrivant Etat chargé des violences urbaines, qui se méta- teurs ou alerteraient la police, central télé- bbbbbbbbbbbbbbbbbbbde violence. L’insécurité, il l’avait déjà appro- morphose en traquenard tendu par des phonique permettant de dénoncer son chée à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) ; jeunes. Beau joueur, il voit dans ces BAC agresseur anonymement : le pertinent et le PASSAGE EN REVUE il l’avait appréhendée plus globalement, en – dont il avait contesté la création par Charles discutable le disputent dans ses idées. Mais sa 1988, quand, nouveau député, il avait élaboré Pasqua – « des sortes de “casques bleus” dans quête de solutions réhabilite la parole poli- b « Revue des sciences humaines » un rapport sur la violence des jeunes en ban- le Sarajevo des cités ». tique. lieue ; il la cerne aujourd’hui comme vice- Cette plongée dans la violence donne un L’autre trublion, Jean-Marie Bockel, député L’œuvre de Maurice Blanchot, qui est à présent achevée, mais aussi sa per- président du conseil régional d’Ile-de-France. livre décapant, terriblement lucide au point du Haut-Rhin, maire de Mulhouse, électron sonne continuent de susciter études et commentaires, collectifs ou individuels. Mais Etat de violence n’est pas une théori- d’être souvent alarmant, incisif au point de libre au PS, assimile « la troisième gauche » à Après, notamment, le remarquable essai biographique de Christophe Bident sation en chambre sur des violences urbaines bien retourner le fer dans les plaies d’une so- la « troisième voie » de Tony Blair. Son « petit (Champ Vallon, « Le Monde des livres » du 15 mai 1998) et les numéros de L’Œil- « devenues la violence des pauvres entre eux ». ciété malade de l’insécurité. Même si les mar- manifeste social libéral » est une arme de de-Bœuf et de Ralentir travaux, c’est cette revue de l’université de Lille qui a confié Bien sûr, cet animateur de l’aile gauche du chands de sécurité prospèrent avec un chiffre guerre contre le « dogmatisme » du PS. Pour à Roger Laporte le soin de composer un important dossier sur l’auteur du Livre à Parti socialiste répète que « la lutte contre la d’affaires six fois supérieur au budget de la l’ancien ministre de Laurent Fabius – «ce venir. violence est indissociable de la contestation du police. Même si la France est en Europe le dont personne ne se souvient », écrit-il avec Ami de longue date de Blanchot, Laporte ne s’autorise pas de cette relation modèle de société ultra-libéral ». Loin des dis- pays qui compte le plus de policiers par habi- humour –, socialiste et chrétien, « la répres- pour présenter ce numéro. cours de Jean-Pierre Chevènement sur « les tant (1 pour 265 contre 1 pour 380 au sion, la contrainte, le respect des règles, la dis- « Dans l’œuvre l’homme parle, mais l’œuvre donne voix en l’homme à ce qui ne parle sauvageons » et du « pragmatisme aride, ino- Royaume-Uni). C’est un livre-coup de poing cipline, les devoirs » ne sont pas en contradic- pas... », rappelait Blanchot. pérant de nos solutions », Dray, qui n’accorde nullement désespérant. Sévère avec le mi- tion avec « l’insertion et la prévention ». Son Tous les contributeurs de ce numéro ont gardé en l’esprit ce paradoxe – Fran- à Lionel Jospin pas même la faveur d’une nistre de la jeunesse et des sports, Marie- plaidoyer vigoureux embrasse une mise sous çois Bremondy, Pierre Madaule, François Dominique, Marcel Cohen, Christophe mention, plaide pour une mobilisation de George Buffet, ou avec celui de la ville, tutelle des allocations familiales « en cas de Bident, Ahmed Hosny, Ian MacLachlan... (no 253, janvier-mars, université l’Etat, ou plutôt de la République, et de ses , dont la politique est assi- délit grave ou de récidive », voire un « couvre- Charles-de-Gaulle-Lille-III, BP 149, 59653 Villeneuve-d’Ascq Cedex, 280 p., 150 F fonctionnaires, ces « fantassins de l’intérêt gé- milée à « un objet politique non identifié qui feu individuel de 19 heures à 7 heures du ma- [22,86 ¤]) néral », contre ces graines de violence qui ressemble à un vaisseau fantôme », Julien Dray tin », à l’anglaise, pour les délinquants durs. P. K. pullulent partout, dans les familles, dans les réclame « une volonté politique continue et des Bockel et Dray sont aux antipodes, mais tous cités, dans les transports en commun, dans moyens financiers » pour changer la police. deux sont animés par le même souci républi- ૽ La page « Chroniques » s’interrompt, elle reprendra le 3 septembre. les écoles. Au nom d’un principe présenté en para- cain d’assécher le terreau de l’extrême droite. LeMonde Job: WIV2799--0011-0 WAS LIV2799-11 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 19:56 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0392 Lcp: 700 CMYK

arts LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 / XI b Pour une libération de l’œuvre d’art De l’artisan à l’artiste A quoi sert l’historien d’art ? A se débarrasser des savoirs inutiles Une synthèse didactique sur la conception du et des certitudes vagues qui masquent les œuvres créateur avant l’« invention » de l’artiste

laire, le vague des notions ment dès les premiers âges chrétiens ANNEXES − commodes apparaissent au jour. Ce DE PIERRE, D’OR ET DE FEU le statut de créateur fut réservé au DE L’ŒUVRE D’ART que produit une histoire – ou une La création artistique commanditaire, qui fixe une mission de Jean-Claude Lebensztejn. esthétique – qui s’en contente ce- au Moyen Age IVe-XIIIe siècle transcendante à l’art, de plus en plus Ed. La Part de l’œil, 272 p., 211 F pendant, ne saurait être pris vérita- d’Alain Erlande-Brandenburg. éloigné de la simple vocation à repro- (32,23 ¤). blement au sérieux. Il vaudrait Fayard, 352 p., 140 F (21,34 ¤). duire le réel. Au risque d’occulter l’ar- mieux – litote – regarder les tisan ou le technicien, inspirés par n aurait tort de prendre à œuvres. orsqu’il livre ses Com- Dieu – donc d’une prévisible humilité. la légère le titre du livre Encore faut-il que le regard ne mentaires, le sculpteur toscan Le pouvoir impérial pourra bien et son tiret. Figurent en soit ni conditionné ni gêné. Il l’est Lorenzo Ghiberti s’étonne de être malmené, usurpé, renversé, la lo- O L gique restera celle du maître d’œuvre annexe des éléments souvent dans les musées, par l’ac- la reconnaissance que lui va- dont il serait possible de faire crochage, le cartel ou le cadre, lut son œuvre et en tire une fierté légi- qui ne peut être confondue avec celle l’économie. Ce qui signifie, en la cir- comme le prouve le cas du Peintre time, mais inédite. Jusqu’ici l’artiste du mécène : fixant le programme de la constance, que l’œuvre d’art peut se dans l’atelier de Matisse, dont Le- est resté le plus souvent un anonyme, représentation, le prescripteur ne passer de commentaires. C’est l’évi- bensztejn a examiné les présenta- technicien appliqué que l’excellence laisse pas de place à sa libre interpréta- dence : elle existe par elle-même, tions successives au Musée national de ses réalisations ne créditait d’au- tion. Et tandis que les choix tech- sans le secours de la glose – si elle d’art moderne. Comme le prouvent cune créativité personnelle. Or la pre- niques évoluent – ainsi la mosaïque ne peut vivre sans elle, c’est signe encore les remarques consacrées à mière moitié du XVe siècle semble re- cesse très tôt de se limiter au pave- de faiblesse. A l’inverse, la glose ne la signature et au cadre. Ce dernier mettre en cause ce regard ment pour conquérir murs et voûtes – tient que par l’œuvre, montée sur doit s’entendre de plusieurs ma- généralement admis. Comme si la l’artisan n’est comptable que de l’ex- son dos. Ces considérations de- nières, de la plus matérielle à création n’était pas seulement une ac- cellence de la réalisation d’un projet vraient interdire à celui qui les ac- d’autres, plus politiques. « C’est l’il- tion mais aussi un raisonnement, sus- qui lui échappe. Si les souverains caro- cepte d’entreprendre ses travaux de lusion nouvelle de l’art – écrit Le- ceptible de désigner l’artiste à l’atten- lingiens renouent avec cette concep- commentateur. Elles devraient em- bensztejn – : le mur et tout l’espace tion du groupe social. Cette intuition tion, soucieux d’illustrer à leur profit la pêcher Jean-Claude Lebensztejn, du musée, le discours des critiques lui va permettre l’émergence d’une même symbolique de puissance, la ra- qui les fait siennes, d’avancer inter- assurent largement le cadre qui l’au- conscience collective qui aboutit dès pide implosion du système politique prétations et analyses. tonomise. (...) Les institutions ré- la fin du Quattrocento au « sacre » de multiplie bientôt le nombre des Naturellement, ce n’est pas ce qui cupèrent ainsi ce que la pensée de l’artiste. commanditaires potentiels : frères ri- arrive. A la fin de l’un des textes l’art récent a pu avoir d’indocile ou Reprenant le délicat dossier des vaux se partageant les dépouilles im- dont la réunion constitue Annexes – de renversant quant au statut de l’art, anonymes qui bâtirent, sculptèrent, périales, puis, accentuant la partition de l’œuvre d’art, il observe que « les à sa place dans le monde où nous peignirent, enluminèrent les œuvres jusqu’à l’atomisation, responsables écrits d’histoire de l’art existent déjà sommes. » d’art médiévales, Alain Erlande-Bran- religieux surtout plus que laïques. Si comme résidus, vestiges d’un état de Comment, donc, parler des denburg propose ici une synthèse in- l’insécurité nouvelle et la dureté des culture moribond et qui tente de se œuvres sans les aliéner, les res- formée et didactique sur la concep- temps sont alors moins propices à la survivre en encombrant le sol de treindre, les simplifier à outrance ? tion du créateur avant l’« invention » commande, l’artiste y gagne une toute notre savoir ». Mais, comme cette En rendant manifeste leur intensité de l’artiste singulier. Ce parcours sur provisoire liberté de choix, mais aussi phrase est écrite en conclusion d’un par le rapprochement brutal, le plus d’un millénaire, nourri par deux d’invention. essai d’une cinquantaine de pages, court-circuit historique, la provoca- décennies d’échanges à l’Ecole pra- La restauration ultérieure d’un pou- Lebensztejn se doit d’ajouter qu’il tion. Ainsi, contre l’ordre chronolo- tique des hautes études, n’a pas l’aus- voir centralisé ne parvient pas à réta- en est de même, selon toute vrai- gique, le fauvisme apparaîtra térité qu’on pourrait redouter. Le pro- blir la norme ancienne : à la fin du semblance, des « lignes mêmes comme une « réaction préventive au jet pédagogique offert au plus large XIIIe siècle, la lente dissociation de (celle-ci incluse) qui viennent à l’ins- problème de l’abstraction », dans la public est même étayé par de nom- l’Eglise et des monarchies nationales

tant de se tracer ». Autoaccusation, G. MIGRAT/CENTRE POMPIDOU © SUCCESSION H.PHOTOS P. MATISSE mesure où il préserve la représenta- breux documents textuels inclus au fil comme l’affirmation des villes-Etats mais tardive : il aurait été plus ri- « Le peintre dans son atelier », d’Henri Matisse (1917) tion – ce qui est aussi le cas du de la démonstration. Cette astuce, qui renouvellent la donne. Les progrès de goureux de ne pas commencer que cubisme, quoique la vulgate s’obs- évite le renvoi en note ou en annexe, la perception individuelle font le reste. de finir sur ce qui semble un re- L’entreprise est de nettoyage à l’art et les critiques méditeraient uti- tine à prétendre que le cubisme réservé aux lecteurs les plus appliqués, L’artiste dans son acception moderne mords. grande eau, additionnée de vi- lement les conséquences. La ques- « ouvre la voie » à l’abstraction. fait beaucoup pour l’impact de l’essai. remplace le technicien virtuose dont Nonobstant, on continue, pour naigre. Pour cet exercice, où il faut tion est de terminologie : qu’en- Ainsi l’apologie baudelairienne du Revenant sur l’antique dépréciation l’anonymat n’a pu être levé. Si popu- préciser quel usage critique Le- tout dire, surtout le pire, Lebensz- tend-on par fauvisme et par maquillage aide-t-elle à voir mieux de fait des arts visuels face à la poésie laire qu’il n’est plus qu’un prénom : bensztejn fait de son dégoût. Puis- tejn démontre des dispositions par- expressionnisme ? Suit un inven- Caravage et à comprendre Warhol. et à la musique, perçues comme d’au- Raffaello, Leonardo, Michelangelo... qu’il est donc entendu que la glose ticulières. Le branlant, il le renverse. taire des définitions approxima- Ainsi les œuvres sont-elles activées thentiques domaines de création, Une signature qui vaut signe. est un déchet, la seule acceptable L’apparemment solide, il le pulvé- tives, des lieux communs, des plati- par la réflexion, et non point recou- l’historien tente de comprendre com- Ph.-J. C. sera la glose anti-glose qui dégage rise. Le premier essai du recueil, Sol, tudes énoncées et imprimées à ce vertes d’un linceul par le com- l’œuvre des considérations qui l’en- donne une leçon d’anatomie propos. Leur rapprochement suffit mentaire érudit. robent au point de la dissimuler. conceptuelle dont les historiens de à les ruiner. L’indigence du vocabu- Philippe Dagen

bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb Jeu de lumières sur l’ombre Lumineux parcours que celui offert par Michael Baxandall, qui entrecroise points de vue et interrogations des philosophes, savants et artistes des XVIIe et XVIIIe siècles sur la perception de l’ombre

présentée, quel rôle joue l’ombre dall de donner, sans rupture appa- tique pour rendre compte du fonc- OMBRES ET LUMIÈRES dans la perception et pourquoi une rente de ton, le témoignage de sa tionnement cérébral de la saisie de Michael Baxandall. circonférence ombrée est-elle per- propre perception des ombres, des variations de l’intensité lumi- Traduit de l’anglais çue comme une sphère ? Quel rôle dans la lumière d’un bel été, de la neuse. Tout est conçu ici comme par Pierre-Emmanuel Dauzat, a joué la représentation de l’ombre table où il est en train d’écrire, ce un jeu d’échanges, de reprises de Gallimard, « Bibliothèque dans l’art, à quelles théories se rat- savant désordre n’est pas un ac- questions jamais vraiment résolues illustrée des Histoires », tache-t-elle ? Que de questions cident ou une négligence. Il répond sur les effets de la diffraction sur 240 p., 190 F (28,96 ¤). passionnantes, essentielles, on au- subtilement à la conception dialo- l’ombre, sur ses différentes intensi- rait envie de dire, sans jeu de mots, gique que l’auteur se fait de l’his- tés, sur le jeu de la lumière dans ourquoi se décide-t-on à lumineuses, qui brouillent nos toire culturelle, et dont il crédite ce l’ombre elle-même, sur la couleur lire un livre qu’on a dis- champs disciplinaires, relèvent de monde mêlé à des spécialistes de la que peuvent revêtir ces ombres traitement feuilleté, à la physique, des théories de la per- lumière et de la vision et des qu’on prétend toujours noires. P peintres praticiens des ombres au peine tenu en main, ou ception, de la pratique du peintre « Mon ami, écrivait Diderot à pro- dont on ne connaît que le titre ? (Chardin, Oudry, Cochin sont dans XVIIIe siècle (p. 130). pos de Cochin, les ombres ont aussi Les réponses sont multiples : on a l’analyse de Baxandall heureuse- C’est donc tout naturellement leurs couleurs (...) L’ombre d’un apprécié d’autres œuvres de son ment très présents), de la réflexion qu’il est ironiquement constaté en corps rouge se teinte de rouge (...) auteur, le livre est beau, bien illus- esthétique enfin. Et je ne suis pas si fin de parcours que « l’ombre n’a L’ombre d’un corps bleu se tente de tré, solidement installé dans une jamais été vraiment définie bleu. » reliure d’éditeur, on a été séduit par Jean-Marie Goulemot dans ce livre, et ce n’est pas Le livre de Michael Baxandall est le titre... Ce qui vaut pour le lecteur maintenant qu’elle le sera ». un admirable parcours, une magis- « ordinaire » vaut aussi pour l’au- sûr que la liste soit close. Enfin, je On en reste au constat assez prag- trale leçon divisée en cinq chapitres teur de compte rendu, autre espèce ne veux pas oublier, quant à moi, la matique de Léonard de Vinci, et et quarante-deux points, quelques de lecteur, plus minutieux ou plus valeur symbolique que revêtent fouette cocher ! Le propos est notes en annexe sur Léonard de maniaque, selon. De Michael ombres et lumières dans notre autre : il présente avec précision et Vinci, un imposant appareil de Baxandall on connaît L’Œil du culture... savoir des points de vue alternés notes aussi passionnantes que Quattrocento dont la traduction est Ecrit d’un seul jet, à en croire son ou conjoints et des modes singu- l’analyse elle-même, une riche bi- parue en 1985 ; Ombres et lumières auteur, ce livre est bien curieuse- liers d’interrogation du phéno- bliographie. Ce n’est pas peu. La offre une abondante illustration ment cousu, un peu à la façon mène de l’ombre. Point de vue des conclusion (point 41 à partir de la (54, indique l’éditeur pour impres- d’Arlequin qui mélangerait tissus analystes de la lumière, des théori- page 161) demeure ouverte et sionner le chaland en ces temps de rares, de toucher difficile, et toiles ciens de la perception qui ne semble prête à relancer le débat pénurie, et il est impressionné, je plus communes mais d’appréhen- cessent de se demander comment entre ombres collectives et ombres peux en témoigner), une sédui- sion plus facile. Son ordre n’appa- notre œil et notre cerveau font de individuelles et laisse percevoir sante jaquette, dont on se de- raît pas d’entrée évident. Il n’est la silhouette une forme à partir de sous le discours raisonneur de la mande, rêveur, quelle démonstra- pas chronologique, tout en respec- cette tâche obscure, point de vue philosophie ou comptable de la tion cet homme nu de dos, ombres tant parfois l’espace d’un chapitre, aussi et enfin des praticiens du des- science, ce que Baxandall appelle et lumières, brandissant une lance, la chronologie. Si après les psycho- sin et de la peinture, pour lesquels « le genre de lexique froid qu’em- peut bien accompagner. Ajoutons logues empiristes du chapitre II, Michael Baxandall éprouve heu- ployaient les Lumières », la part de que le titre a paru de bon augure appartenant en gros au reusement une tendresse et un in- mystère qui entoure l’ombre. au dix-huitiémiste que je suis, tou- XVIIIe siècle (Locke, Leibniz, Berke- térêt tout particuliers, de Léonard Simple trou dans le flux de lumière jours sensible à ce qui suggère une ley, Condillac), on en vient tout na- de Vinci à Chardin avec des rap- ou possédant une épaisseur, un opacité des Lumières et ne pouvait turellement aux cognitivistes mo- prochements inattendus, mais rayonnement, une vibration que séduire le lecteur émerveillé dernes (dont je ne suis pas sûr, éclairants, avec les cubistes et la comme la lumière elle-même ? que je demeure de L’Eloge de malgré toute mon attention, multiplicité de leurs points de vue Monde du secret, part obscure des l’ombre, de Tanizaki Junichiro. d’avoir compris parfaitement la dé- sur l’objet peint, voilà pour l’essen- choses, fût-elle temporaire ou plus Quand on commence à lire, marche), le lecteur est surpris du tiel. brutalement chimère, erreur plume en main, un tel ouvrage, fini retour du chapitre IV aux théori- Et au fond peu importe qu’en comme ces ombres perçues par les de rêver. Il est savoirs qui ont force ciens et praticiens du clair-obscur 1764 Thomas Reid raisonne à dé- prisonniers comme dans la caverne maîtrise et qui en imposent par la rococo, tous des XVIIe et faut d’expérimenter, et que les de Platon ? A-t-on fini de s’inter- liberté avec laquelle ils sont expo- XVIIIe siècles (Francesco Maria Gri- hommes des Lumières, de Locke à roger ? Retenons notre plaisir et sés. Les questions qui inaugurent maldi, Pierre Bourger, Roger de Diderot, utilisent, eux, le subter- cette certitude que nous ne regar- l’ouvrage s’imposent d’emblée Piles, Michel François Dandré Bar- fuge de l’aveugle de naissance sou- derons jamais plus comme avant le comme des évidences. Qu’est-ce don, Charles Nicolas Cochin fils, dain guéri de sa cécité pour tenter petit panneau de chêne de 19,5 cm que physiquement une ombre ? A- Jean-Baptiste Siméon Chardin). de comprendre les mécanismes de sur 17,5 où Chardin a peint Le Jeune t-elle même une réalité ? Si l’on Au-delà d’une extraordinaire liber- la perception, ou que les cogniti- Dessinateur et qu’il eut l’audace distingue ombre réelle et ombre re- té d’écriture qui permet à Baxan- vistes fassent appel à l’informa- d’exposer au Salon en 1738. LeMonde Job: WIV2799--0012-0 WAS LIV2799-12 Op.: XX Rev.: 07-07-99 T.: 20:06 S.: 111,06-Cmp.:08,09, Base : LMQPAG 48Fap: 100 No: 0393 Lcp: 700 CMYK

XII / LE MONDE / VENDREDI 9 JUILLET 1999 actualités b L’EDITION FRANÇAISE L’histoire retrouvée des Khazars b Le Cerf attendra l’automne. Le plan de licenciement qui était prévu Jusqu’à une date récente le destin de cette peuplade qui vécut au sud de la Russie et passa au Moyen Age du paganisme au judaïsme cet été aux éditions du Cerf (voir « Le Monde des livres » du 25 juin) a été inspirait plus les romanciers que les historiens. La conférence de Jérusalem a pu redonner une identité historique à ce « peuple fantôme » abandonné par la direction et les ac- tionnaires. Bruno Parmentier, qui arlerait-on autant des plongeaient, à en croire Koestler, rapporté aux autres dialectes turcs sur la conversion du royaume au une sorte de dieu-ciel plus ou prendra ses fonctions de directeur Khazars si cette peuplade leur véritables racines. L’auteur de parlés à cette époque dans la ré- judaïsme, phénomène inédit dans moins unique, du nom de Tengri. administratif et financier le 16 août, a qui vécut dans le sud de La Lie de la terre prétendait en ef- gion. On trouve aussi quelques un haut Moyen Age dominé par Norman Golb, de l’université de déclaré que ce plan, élaboré il y a un l’actuelle Russie n’avait fet, par une hypothèse, jamais cor- inscriptions dites « turco-ru- l’émergence de l’islam et la chris- Chicago, a publié en 1982 dans la an, n’était plus satisfaisant. Il a ajouté suiviP un itinéraire singulier, pas- roborée depuis, que tous les juifs niques », encore à déchiffrer. tianisation des peuples païens traduction anglaise quelques élé- qu’il souhaitait se « donner un temps sant du paganisme au judaïsme en ashénazes – autrement dit la ma- Quant aux frontières même de ce d’Europe. C’est aussi un thème qui ments d’une correspondance da- de réflexion » afin de procéder à un plein haut Moyen Age ? La confé- jorité des juifs dans le monde – royaume semi-nomade, entre la a fait peser sur l’érudition un cer- tant du milieu du Xe siècle entre un « reformatage complet de l’entre- rence qui s’est tenue en Israël du étaient des descendants des Kha- basse Volga, la Crimée et la Trans- tain malaise, jusqu’à une période ministre juif du calife de Cordoue, prise ». Outre une remise en question 24 au 28 mai à l’institut Ben-Zvi zars, et non des émigrants venus caucasie, elles ne sont pas fixées fort récente. Celui qui fut le rec- Hasdaï ibn Shaprout, et un certain de la politique éditoriale (collections, – un centre rattaché à l’Université du Moyen-Orient via l’ouest de avec plus de précision. De cette teur de l’université de Leningrad roi khazar du nom de Joseph. Avec rythme de parution), des mesures hébraïque de Jérusalem – a permis l’Europe à la suites des expulsions accumulation d’inconnues, il ne (redevenue Saint-Pétersbourg), les récits des ambassadeurs, mis- sociales et juridiques devraient abou- en tout cas, en rassemblant excep- médiévales – comme la plupart faudrait pas conclure que l’on ne Mikhaïl Artamonov, mort au dé- sionnaires ou voyageurs arabes, tir, cet automne, à un nouveau plan, tionnellement des chercheurs des historiens continuent à le sait rien des Khazars. Près de huit but des années 70, était pourtant byzantins et même chinois, ces « plus ambitieux et plus exhaustif ». russes, américains, israéliens et penser. cents sites archéologiques ont été un grand spécialiste de l’histoire documents demeurent à ce jour la b Nomination aux PUF. Stéphane même français, de montrer que ce ou fouillés, ou repérés, parmi les- khazare. Mais celui-ci tenait à la principale source écrite de l’his- Rials a été élu à l’unanimité, mercre- « peuple fantôme », comme l’ap- FAIBLES TRACES quels une centaine de tombes ain- thèse, aujourd’hui rejetée par la toire de la Khazarie. Pour Norman di 30 juin, président du conseil de pelait encore dans les années 30 Très récemment, un linguiste de si que des forteresses comme celle plupart des spécialistes, selon la- Golb, un prosélytisme juif avait surveillance des Presses universi- un historien français d’origine l’université de Tel-Aviv, Paul Wex- de Sarkel, sur le Don, édifiée peut- quelle seule l’élite aurait été bien cours au Moyen Age même taires de France (PUF), succédant à russe, Alexandre Baschmakoff, ler, a cherché à renflouer cette être pour se garder des Hongrois, convertie, pour des raisons en Occident, et pouvait même Pierre Angoulvent, démissionnaire n’était pas seulement un terreau théorie où politique et science alors proches. Tous attestent la « économiques » – la masse du obéir à des motifs purement reli- (voir « Le Monde des livres » du pour romanciers comme il l’avait s’entremêlent. Dans ses Juifs ash- puissance passée des Khazars, « bon peuple » demeurant exté- geux, et non économiques ni géo- 7 mai et Le Monde du 12 mai). L’as- été à la fin des années 80 pour kénazes. Un peuple turco-slave en dont un des souverains alla jus- rieure à ce mouvement, dont les politiques. semblée générale a également ap- l’écrivain yougoslave, aujourd’hui quête d’une identité juive (Slavica, qu’à marier sa fille avec l’empe- « coupables », selon les termes Une conversion qui, d’après les prouvé les comptes de l’exercice proche du régime de Slobodan 1993, en anglais), ce spécialiste, as- reur de Byzance Constantin V, au d’Artamonov, auraient pu être des sources, aurait été plus tardive 1998, qui « intègrent le coût net du Milosevic, Milorad Pavic et son sez isolé parmi ses confrères, en- VIIIe siècle. Aucun, en revanche, juifs venus du Daghestan. qu’on ne le pensait. En 1995, reli- plan de restructuration proposé par le Dictionnaire khazar. Peuple de lé- tendait démontrer que la langue ne permettait d’y distinguer une sant la correspondance entre Has- directoire et adopté par le conseil de gende, les Khazars ont aussi une yiddish, parlée par les juifs d’Eu- culture spécifique, a fortiori une CONVERSION PAR ÉTAPES daï ibn Shaprout et le « roi Jo- surveillance le 10 mai 1999 ». D’autre histoire. rope de l’Est, était en réalité une culture juive, jusqu’à ce que la très Aujourd’hui, l’historien améri- seph », un chercheur du Collège de part, les instances statutaires des En Israël même, le domaine « langue slave », malgré son voca- récente reconstitution par le Mu- cain Peter Golden, de l’université France, Constantin Zuckerman, PUF arrêteront, au cours du second khazar a été passablement laissé bulaire germanique (et hébreu), sée de l’Ermitage, à Saint-Péters- de Rutgers (Etats-Unis), dont les dans un article paru dans la Revue semestre, « l’ensemble des décisions en friche depuis vingt ans, depuis puisque sa syntaxe serait proche bourg (Russie), de fragments d’us- ouvrages sur la question font au- des études byzantines (tome 53, en qui leur permettront de consolider les la mort d’un universitaire de Tel- du russe. Quoi qu’il en soit, si la tensiles, mis au jour en 1901, ait torité, penche plutôt pour la thèse anglais), a bouleversé la chronolo- bases juridiques et financières de leur Aviv du nom d’Abraham Poliak. présence de fortes communautés révélé quatre fois le mot « Israël » d’une conversion par étapes. gie traditionnelle, qui la situait aux développement et de leur indé- Ce fut pourtant le livre de Poliak, juives à l’est est attestée dès le en lettres hébraïques. Certains L’adoption par une peuplade alentours de 740. Pour Zucker- pendance ». Khazarie : histoire d’un royaume XIVe siècle, on situe la fin du kag- érudits paraissent par ailleurs païenne de l’« empire des man, c’est en 861 seulement, soit b Le Seuil s’offre la Baleine. En re- juif en Europe (1951, en hébreu) qui hanat khazar (kaghan étant le titre beaucoup attendre des tests géné- steppes » d’une religion certes juste un siècle avant la destruction dressement judiciaire depuis le servit de caution savante à l’un du roi chez les peuples d’origine tiques sur l’ADN des ossements monothéiste, mais marginale, du royaume khazar, que le ju- 26 novembre 1998, les éditions Ba- des derniers ouvrages d’Arthur turque), sous les coups de boutoir prélevés pour l’étude des migra- n’avait rien d’exceptionnel. Les daïsme serait devenu religion offi- leine ont trouvé refuge aux éditions Koestler : La Treizième Tribu (Cal- de la puissance russe émergente, tions et l’authentification des Ouïgours, un autre rameau de la cielle alors que les liens avec l’allié du Seuil depuis le 1er juillet. Après mann-Lévy), dont la parution en dès 965. Un espace vide et mysté- sites. D’autres sont plus scep- branche turque, ne sont-ils pas byzantin se relâchaient. « Cette avoir été en contact avec Flamma- 1976 fit grand bruit. L’essai de rieux reste à combler... tiques sur ce genre de pratiques passés du paganisme à un christia- amitié se transforma en une im- rion puis Gallimard. C’est finalement Koestler couvrait d’un vernis Car, depuis lors, la trace des qui évoquent fâcheusement celle nisme dissident : le manichéisme ? mense haine, dit-il, entièrement la maison de la rue Jacob qui reprend scientifique une profession de foi Khazars se perd. Leur langue et de la Rassengeschichte d’avant- Du reste, avant l’adoption du ju- due au choix religieux des Khazars. les actifs des éditions Baleine (au- de type assimilationniste : les juifs leur écriture ont livré aux philo- guerre (l’histoire raciale à l’alle- daïsme ou, pour certains, de l’is- Qui oserait soutenir que la religion teurs et contrats). Sous tutelle de devaient d’autant plus se fondre logues moins d’une centaine de mande). lam (l’armée khazare comprenait peut être distinguée de la poli- gestion, elles gardent néanmoins leur dans les nations européennes que mots, et il n’est pas certain que ce Les test ADN ne donneront sans plusieurs milliers de soldats mu- tique ? » autonomie et leur politique édito- l’écrasante majorité d’entre eux y lexique lacunaire ne puisse être doute guère de renseignements sulmans), les Khazars révéraient N. W. riale. En revanche, c’est désormais le Seuil, et non plus Harmonia Mundi, bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb qui assure la diffusion. b Nouveau départ pour l’Atelier. Les éditions de l’Atelier, qui fêtent A L’ETRANGER cette année leurs soixante-dix ans et comptent mille titres au catalogue, Mishima : toujours à découvrir b LONDRES : Festival en danger ont engagé « un processus de restruc- Le London Festival of Literature, surnommé le « World », risque de turation de leur capital et renforcent n bouquiniste du quartier de Kanda, à Tokyo, celle-ci soit jamais oubliée ». Spécialiste de littérature ne jamais avoir de deuxième édition. Quelque 60 écrivains – dont pour ce faire leur équipe de direc- a récemment découvert un court texte de comparée, Annie Cecchi a consacré des années, au Japon Derek Walcott, Wole Soyinka, Doris Lessing, Martin Amis, John Le tion ». François de Palmaert, qui a sept pages manuscrites du romancier Yukio et en France, à renouer les fils de l’influence qu’exerça la Carré, Armistead Maupin, J. M. Coetzee, ou Nadine Gordimer – passé vingt ans dans le secteur ban- Mishima, écrit lorsqu’il était enfant. Il sera littérature occidentale sur un Mishima par ailleurs « an- étaient présents en mars pour le premier festival, accueillis dans un caire, devient ainsi directeur général. bientôtU vendu aux enchères. Mishima, qui avait alors cré » dans ses propres classiques. Outre la tragédie des meilleurs hôtels londoniens et choyés comme il se doit, mais b Association pour fans de Michel douze ans, y traite du grand-père de sa grand-mère pa- grecque, l’auteur a exploré celle des «modèles français » : nombre d’entre eux n’ont jamais reçu les défraiements promis, le Houellebecq. Une lectrice et traduc- ternelle, Naoboru Nagai, haut fonctionnaire du dernier Radiguet, dont Mishima adolescent lut Le Bal du compte public n’ayant pas été aussi nombreux que prévu. Le festival est au trice parisienne, Michelle Lévy, a créé shogun à l’époque où le Japon s’ouvrit au monde (1854). d’Orgel, où il s’initia au tragique occidental ; Sade, qu’il bord du dépôt de bilan. Sans doute à cause du trop grand nombre l’association Les amis de Michel Selon Takeshi Ando, spécialiste de Mishima, ce texte découvrit plus tard (deux auteurs auxquels il consacre des d’événements londoniens, des ambitions excessives des organisa- Houellebecq, et ce pour, dit-elle, faire pourrait aider à mieux éclairer la genèse de l’œuvre du essais) ; enfin Cocteau, dont il se démarqua. Annie Cecchi teurs et d’une campagne de promotion trop tardive. partager son « enthousiasme » pour romancier. La formule convenue n’est pas ici uniquement procède à une lecture « parallèle » de « La Mort de Radi- l’œuvre de l’écrivain et défendre ce- de circonstance. Mishima est un auteur encore à décou- guet », nouvelle de Mishima à mi-chemin entre fiction et b ALLEMAGNE : Reinhard Wohn en retraite lui qu’elle juge trop souvent « atta- vrir : c’est certes l’écrivain japonais le plus connu, mais réalité, et de La Lettre à Maritain, écrite par Cocteau à la Le patriarche de Bertelsmann, Reinhard Mohn (soixante-dix- qué » depuis quelques mois. Il en « pour de mauvaises raisons », note avec justesse Annie suite du décès de Radiguet, afin de mettre en lumière la huit ans), passe le flambeau. Il a donné jeudi 1er juillet ses droits de coûte 100 F (15,24 ¤) pour devenir Cecchi dans une analyse riche et à bien des égards pion- « gymnastique intertextuelle » à laquelle s’est livré l’auteur vote (90 % du groupe) à une société de gestion nouvellement créée, membre de l’association. Les adhé- nière de l’esthétique de l’écrivain publiée chez Honoré japonais. Bertelsmann Verwaltungsgesellschaft mbH. Employeur de plus de rents recevront périodiquement un Champion : Mishima Yukio. Esthétique classique, univers Il se dégage de ce texte, relève la comparatiste, une di- 60 000 personnes, Bertelsmann pèse environ 30 milliards de deut- bulletin concernant l’auteur et son tragique, d’Apollon et Dionysos à Sade et Bataille. mension qui peut paraître « incongrue » chez Mishima : sche marks (15,34 milliards euros) en chiffre d’affaires. actualité (association Les amis de Le personnage paradoxal, provocant, « histrionique » la tendresse. Michel Houellebecq, 122, de rue Ja- jusque dans son suicide par éventrement en 1970, a oc- En dépit de recherches approfondies, Mishima b Moisson de prix d’été vel, 75015 Paris. E-mail : houelle@ culté la richesse et le tragique de l’œuvre. On connaît – ou n’échappa pas toujours, dans ses reconstructions de Le plus important prix littéraire d’Amérique latine, le prix Rómulo magic.fr). l’on croit connaître – les fantasmes ou les idéaux poli- l’imaginaire occidental, à des clichés – évidents dans le cas Gallego, doté de plus de 350 000 F (environ 54 000 ¤) a été attribué tiques (« nationalistes ») de Mishima. Mais l’homme est de Sade, bien que les deux auteurs aient des affinités sou- à l’écrivain chilien Roberto Bolaño pour son roman Los detectives infiniment plus complexe. Et c’est l’un des grands mérites lignées par Annie Cecchi, qui « décortique » la pièce de salvajes (Anagrama) qui avait déjà obtenu en 1998, le prix Herralde Rectificatif du travail d’Annie Cecchi (décédée prématurément en théâtre Madame de Sade. Affinités encore avec Georges en Espagne. C’est l’écrivain allemand Arnold Stadler qui recevra le 1995) d’en dévoiler l’une des clefs : une tension entre Bataille, que Mishima découvre en 1960 à travers Prix Georg-Büchner – doté de 32 000 euros – la plus importante b Serge Halimi nous demande de culture japonaise et culture occidentale « si passionnelle L’Erotisme. Annie Cecchi réussit à dégager la production distinction littéraire allemande préciser que, dans l’article de Jean- qu’il est impossible d’appréhender son œuvre sans la lire littéraire d’un écrivain condamné à une supposée impres- Noël Jeanneney sur le livre de Daniel comme un lieu de dialogue, puis d’une lutte, voire d’un rè- criptible spécificité. b GRANDE-BRETAGNE : Phaidon s’installe en France Schneidermann (« Le Monde des glement de comtes avec la littérature occidentale, sans que Philippe Pons La célèbre maison d’édition britannique Phaidon, spécialisée dans livres » du 18 juin), une phrase (« per- la publication de livres d’art, va ouvrir une filiale à Paris et publiera, mettre aux protagonistes de théâtraliser entre septembre et janvier prochain, 25 ouvrages en français dont des divergences accessoires ») a été at- bbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbbb un titre, Siècle – prévu en octobre au prix de 299 F avec un énorme tribuée par erreur à Pierre Bourdieu tirage mondial) –, devrait être un monument de 1 120 pages, retra- alors qu’il en est l’auteur. AGENDA de montagne sera l’occasion de d’œuvres littéraires (bureau des çant l’histoire du XXe siècle à travers 1 100 photographies. rencontres, débats et exposi- Ciné-Rencontres, 56, rue du Pa- b JUSQU’AU 13 JUILLET. LEC- tions (rens. : 04-68-30-68-30). lais-de-Justice ; 66500 Prades ; TURES. A Vienne (Isère), à b LES 13 ET 14 JUILLET. ERRI tél. : 04-68-05-20-47). l’occasion des Lettres sur cour, DE LUCA. Au couvent de Mor- b LES 23 ET 24 JUILLET ET des lectures seront proposées figlia (Haute Corse), la LES 20 ET 21 AOÛT. A Ajaccio, et le 11, un hommage sera ren- deuxième édition de la Nuit des les Journées du livre corse se- du à Duke Ellington (Rens. : 04- éveillés accueille, à partir de ront l’occasion de rencontres et 74-85-07-27). 20 heures, Erri de Luca (rens. : animations théatrales (rens. : b JUSQU’AU 31 AOÛT. 04-95-35-63-48). 04-95-51-23-67). ELUARD. A Saint-Denis, le b DU 14 AU 18 JUILLET. JULES b DU 10 AU 15 AOÛT. BAN- Musée d’art et d’histoire VERNE. A Concarneau, la QUET DU LIVRE. A Castries, consacre une exposition autour quinzième édition du Salon du rencontres, ateliers, exposition du thème « Eluard et la mu- livre maritime sera l’occasion et lectures seront proposées sique » (Musée d’art et d’his- de rencontres et débats notam- (rens. : 04–68–24–05–75). toire, 22 bis, rue Gabriel-Péri, ment autour de Jules Verne mis b DU 13 AU 15 AOÛT. CEL- 93 Saint-Denis ; tél. : 01-42-43- à l’honneur (rens. : 02-98-97- TIQUE. A Lorient, le Festival 05-10). 52-72). interceltique (du 6 au 15 août) b DU 5 JUILLET AU 15 AOÛT. b DU 15 AU 22 JUILLET. accueillera un Salon du livre REPORTAGE. A Arles, dans le CONTE. Dans les Alpes-Mari- organisé par Michel Le Bris. Se- cadre des Lectures en Arles, times, la neuvième édition du ront invités des écrivains venus l’Association du Méjan organise Festival du conte sera l’occa- de Bretagne, d’Irlande et l’exposition « Reportage » de sion de rencontres et spectacles d’Ecosse. Lectures et débats, Philipp Trakino. Des photogra- (rens. : 04-93-18-69-20). notamment autour du cente- phies d’auteurs et d’artistes qui b DU 16 AU 18 JUILLET. naire de la naissance de Louis se retrouvent pour la passion RELIURE. A Gourdon (Lot), le Guilloux (rens. : 02–97–21–24– de la lecture sont ainsi propo- Salon de la reliure d’art propo- 29). sées (place Nina-Berberova, sera expositions et rencontres b DU 17 AU 19 AOûT. LA 13200 Arles ; tél. : 04-90-49-56- (rens. : 05-65-31-06-13). BAULE. Jean-Pierre Colignon 78). b DU 17 AU 24 JUILLET. CINÉ- anime trois journées de jeux, b DU 9 AU 11 JUILLET. MON- MA. A Prades (Pyrénées-Orien- concours et autres animations TAGNE. A Font-Romeu (Pyré- tales), rencontres entre écri- ludo-culturelles dans le cadre nées-Orientales), la deuxième vains et cinéastes, et débats du Festival de la langue fran- édition du Livre et de l’édition autour des adaptations çaise (rens. : 02 40 11 51 51).