www.lemonde.fr

58 ANNÉE – Nº 17773 – 1,20 ¤ – MÉTROPOLITAINE --- DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI

 0123 IMPÔTS Les candidats et votre argent Comment A CINQ SEMAINES du premier f Dix-huit candidats bien déclarer tour de l’élection présidentielle, Le Monde a demandé aux prétendants à l’Elysée vos revenus à la candidature quels sont leurs pro- jets sur l’épargne et le patrimoine. répondent BARCELONE Dix-huit d’entre eux ont répondu. Nous publions leurs propositions à nos questions Chirac et Jospin unis dans notre supplément « Le Monde sur l’épargne Argent ». Pour l’impôt de solidarité pour défendre les sur la fortune, et Lio- f services publics p. 2 et 3 nel Jospin – qui a confié à Domini- Quel avenir que Strauss-Kahn le soin de répon- BELGRADE dre à sa place – sont très prudents. pour l’impôt Ils souhaitent favoriser l’efficacité sur la fortune, Espionnage et luttes économique. Noël Mamère suggère p. 3 de supprimer l’ISF, et Jean-Pierre le Livret A, de pouvoir Chevènement d’intégrer les œuvres et notre éditorial p. 21 d’art dans ce prélèvement. Jacques les chèques payants ? L’élection et Chirac et disent leur attachement au Livret A et, contrai- f Le débat sur le patrimoine rement à , leur hostili- té aux chèques payants. Ils diver- les retraites : COMPTES rémunérés, impôt gent sur l’épargne-retraite, même si sur la fortune, fonds de pension, la fracture entre la gauche et la droi- répartition, fiscalité de l’épargne : les préten- te est moins vive qu’avant. François fonds de pension, dants répondent à nos questions. Bayrou plaide pour l’harmonisation de la fiscalité européenne. épargne salariale ? Lire notre supplément 307 SW  Nouvelle Peugeot p. 25 Sondages : qui les fait et comment ? MÉDECINS Dossier spécial sur les sondeurs d’opinion, enquête sur l’abstention Les agents de joueurs Polémique sur AVANT, pen- – et resteront – par- tons par ailleurs. Car, comme envahissent les terrains les gardes de nuit p. 8 dant et après les tie prenante de la vie jamais par le passé, les états- campagnes électo- politique. Autant les majors des candidats à l’élection DIABÈTE rales, les sondages comprendre. Com- présidentielle du 21 avril et du marquent le débat ment les réali- 5 mai redoutent un record d’absten- Malades secrets p. 24 politique. Est-ce se-t-on ? Qui les com- tion. A droite comme à gauche. La qu’ils le façonnent mandite et pour- démobilisation est traditionnelle DANSE au point de le mani- quoi ? Quelle est leur dans les milieux les plus défavori- .   puler, le polluent marge d’erreur, leur sés. Depuis les années 1990, elle A Lyon, chorégraphies au point de le tronquer ? Chaque histoire, leur influence, leur emploi gagne les cadres, ceux qui s’intéres- et 11 septembre p. 27 lendemain de scrutin connaît le à l’étranger ? Comment la presse sent à la politique et ont un haut même tir de barrage contre son- les commente et les exploite ? C’est niveau de formation. La France International...... 2 Horizons...... 13 deurs et sondages. Accusés soit à toutes ces questions que s’efforce suit, ici, une tendance qui la rappro- France...... 6 Aujourd’hui...... 22 d’avoir démobilisé en prédisant le de répondre notre dossier spécial che des Etats-Unis. Société...... 8 Météorologie...... 26 résultat, soit d’avoir pesé sur le « Sondages en examen ». Entreprises ...... 10 Jeux...... 26 Carnet...... 12 Culture...... 27 vote en démoralisant les partisans Il n’évite pas la question de l’abs- Lire pages 13 à 20 Abonnements ...... 12 Radio-Télévision ...... 31 de tel ou tel. Mais les sondages sont tention, sur laquelle nous enquê- et la campagne pages 6 et 7 Ladies and gentlemen dans les salons machistes des clubs londoniens

LONDRES d’élire une femme à sa présidence. Mais du sonnement de nouveaux clubs mixtes, sans de notre correspondant White’s, l’ancêtre fréquenté par les aristocra- code vestimentaire, dotés de noms bizarres, Emoi dans les salons-fumoirs des célèbres tes et les évêques, à l’Athenaeum cher aux qui cherchent à recruter les dames. A l’instar gentlemen’s clubs londoniens. Une proposi- diplomates, du minuscule Beefsteak à l’artisti- du Met Bar, du Theatro , du Soho House, du LE TRANSFERT de Pegguy Luyindula (ici à la lutte avec deux Lil- tion de loi soutenue par le gouvernement tra- que Garrick, hanté paraît-il, par un fantôme, Groucho’s, des bars à vins à l’architecture ultra- lois), de Strasbourg vers Lyon, ainsi que le rôle et la rémunération vailliste entend contraindre ces vénérables ins- les toilettes pour dames restent rarissimes. Les moderne, où on peut fumer à table, écouter des agents dans cette opération ont soulevé nombre de questions à titutions à admettre les femmes comme mem- femmes y ont l’impression d’être des mem- les conversations du voisin, s’adresser à un l’heure où les autorités françaises s’inquiètent de la prolifération de bres à part entière. Cette révolution doit aussi bres de seconde classe quand leur vient l’idée membre sans avoir été présenté ou déclarer ces intermédiaires appâtés par l’argent facile. Lire page 22

s’appliquer aux deux autres citadelles du de se faire servir au bar. sans rougir que le continent européen est plus  / machisme britannique, les clubs ouvriers et les « Le club est un monde masculin où rien n’est proche de Londres que la Nouvelle-Zélande. clubs de golf. Salles à manger aux portes mate- fait pour les femmes, même pas les toilettes. « La loi ne changera rien à l’opinion pénible des lassées, fumoirs aux divans de cuir fatigué, for- Leurs bavardages rompent l’harmonie d’un lieu membres de ces clubs traditionnels selon les- tes odeurs de cigare, bibliothèques vitrées, ser- mâle fondé sur l’amitié et la discrétion », s’ex- quels les Anglaises, sauf quelques exceptions, veurs hautains d’une sérénité extasiée : le clame un adepte du Carlton Club. Ce cercle abritent des cervelles de canari sous d’horribles décor immuable de ces dinosaures dont cha- sélect pour sympathisants conservateurs a fait chapeaux », glisse la secrétaire du Groucho’s, que pierre est une page d’histoire écrite dans une seule entorse à son règlement d’airain quartier général des stars du show-business et les fracas de l’Empire cache une discrimination afin d’accueillir Margaret Thatcher. Mais la des médias. Le célèbre club à la mode de Soho qui continue de s’exercer avec une vigueur et Dame de fer avait, disait-elle, « un cœur d’hom- n’est-il pas dédié au grand comique américain un dédain sans équivalent. Certes, pour des rai- me ». La création de l’University Women’s qui avait déclaré un jour : « Je ne voudrai sons économiques, la quasi-totalité de la qua- Club, exclusivement réservé aux femmes uni- jamais adhérer à un club qui compte parmi ses rantaine de clubs de Pall Mall ou de Saint versitaires, n’a fait que renforcer la ségréga- membres des types comme moi. » James sont officiellement mixtes. Le Reform, tion en vigueur dans l’establishment. Le secta- haut lieu des intrigues politiques, vient même risme de ces établissements a entraîné le foi- Marc Roche  a  Aillagon, 1962-2002, France et modernité

LE 18 MARS 1962, avec les née où les « baby-boomers » font l’indépendance de l’Algérie est fidèle accords d’Evian, prennent fin cinq pour la première fois parler d’eux, acquise, par référendum, sans siècles d’aventures coloniales. Le six ans avant Mai 68. Et l’année de coup férir. Et il prépare déjà la sui- de Chirac dénouement du conflit est si san- la quatrième semaine de congés te. Le 22 août 1962, son épouse et glant que, quarante ans plus tard, payés chez Renault, un pas de plus lui ont échappé par miracle à l’at- la guerre d’Algérie occupe seule vers une société de loisirs et de tentat du Petit-Clamart exécuté les mémoires. Et pourtant, 1962 temps libre. par des desperados de l’Algérie est un millésime riche de lende- Basculement d’une époque à française. Leur DS Citroën noire mains. Ramenée ou presque à ses une autre : la France est mûre en est sortie criblée de balles. frontières hexagonales, la France pour tirer un trait sur le colonialis- L’opinion s’alarme, c’est le bascule cette année-là dans une me, pour solder le passé. Les parti- moment pour le fondateur de la autre époque. sans de l’Algérie française ont Ve République de jouer une nou- Institutions, construction euro- beau donner de la voix, les Fran- velle carte. De Gaulle, qui a été péenne, démographie, temps çais ont compris que l’Algérie est porté en 1958 à la présidence de la libre, l’année 1962 prélude à une un boulet. Ils savent que les quin- République par un collège res- nouvelle modernité dont l’onde ze départements d’outre-Méditer- treint de 80 000 élus, caresse DEUXIÈME invité de de choc est encore perceptible en ranée leur coûtent cher, plus cher depuis quelque temps déjà l’idée notre série « Soutien de cam- 2002. C’est l’année où est adopté qu’ils ne rapportent. Et ils mesu- de confier cette responsabilité aux pagne », Jean-Jacques Ailla- le principe de l’élection du prési- rent que ce conflit, à contre-cou- Français. gon, président du Centre dent de la République au suffrage rant de l’histoire, entrave le retour Pompidou, ne cache pas son universel direct. L’année du specta- de la France sur la scène internatio- Bertrand Le Gendre ambition de devenir ministre culaire rapprochement franco-alle- nale. de la culture. Lire page 30 mand de Gaulle-Adenauer. L’an- Comme de Gaulle l’avait prévu, Lire la suite page 21 . / 

Afrique CFA 1000 F CFA, Algérie 35 DA, Allemagne 1,50 ¤, Antilles-Guyane 1,50 ¤, Autriche 1,50 ¤, Belgique 1,20 ¤, Canada 2,50 $, Danemark 15 KRD, Espagne 1,50 ¤, Finlande 2,00 ¤, Grande-Bretagne 1 £, Grèce 1,50 ¤, Irlande 1,50 ¤, Italie 1,50 ¤,Luxembourg 1,20 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 14 KRN, Pays-Bas 1,50 ¤, Portugal cont. 1,50 ¤, Réunion 1,50 ¤, Suède 16 KRS, Suisse 2,40 FS, Tunisie 1,5 DT, USA (NY) 2 $, USA (others) 2,50 $. 2 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 INTERNATIONAL union européenne

Jacques Chirac et Lionel Jospin réunis pour une der- sur le respect du   avant d’élargir le trouver un compromis pour clore un Conseil euro-  comme une « chance unique ». Le sommet a aussi nière  , ont multiplié leurs champ de la libéralisation pour la distribution de péen dont le duo français aura été la vedette. Les réuni pour une séance de travail, l’ensemble des efforts, vendredi et samedi 15 et 16 mars au sommet l’électricité et du gaz dans l’Union européenne. La Quinze ont adopté samedi une résolution sur le Pro- chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de Barcelone, pour obtenir le maximum de garanties présidence espagnole souhaitait coûte que coûte che-Orient appelant à saisir l’ - ainsi que des pays candidats à l’. Bataille à l’arraché à Barcelone sur la libéralisation de l’énergie Le sommet européen a ouvert sa dernière séance de travail, samedi 16 mars, en tentant de faire aboutir un projet de compromis qui offre à la France des garanties sur les services publics pour avancer sur l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité et du gaz

BARCELONE commun d’obligations de service que les services d’intérêts généraux té (…) à des prix abordables et raison- actuelle est de 30 %). Un tel niveau sée, samedi matin, que « sur le de notre envoyé spécial public telle que la reconnaissance renvoient à des besoins vitaux com- nables » ; elle enjoint les Etats mem- d’ouverture, reviendrait, selon les fond, les Espagnols font un effort. Ce devait être un sommet à la d’un droit d’accès à l’électricité et la me l’eau et l’énergie ou à des droits bres à « protéger les consommateurs simulations de la Commission, à Cela aurait pu être beaucoup plus gloire de la libéralisation, en parti- péréquation tarifaire ». Le président fondamentaux comme celui de se vulnérables ». autoriser une entreprise employant éloigné de ce que nous souhaitons ». culier du marché de l’électricité. Il de la République n’était pas en res- déplacer ou de communiquer ». La présidence espagnole, dans une vingtaine de personnes à choi- Même son de cloche à Matignon, s’est transformé en un hymne à la te, qui rappelait le « socle de princi- Ces garanties sont déjà large- ses propositions de conclusion fai- sir son fournisseur. Il était ques- où l’on reconnaissait « pas mal défense du service public. Jusqu’à pe sur lequel nous ne pouvons pas ment incluses dans la proposition tes samedi dans la matinée, a multi- tion, dans le projet de conclusions, d’avancées sur les services publics, la clôture du Conseil de Barcelone, transiger », comme « l’égalité de de directive de la Commission, qui plié les gages pour amadouer Paris. de repousser d’un an le dossier des qui prennent en compte les préoccu- samedi 16 mars, Jacques Chirac et traitement qui se traduit par la pré- exige que « tous les consommateurs Celles-ci prévoyaient de demander particuliers, dont Paris ne veut pas pations de la France ». La France Lionel Jospin ont fait monter les sence nécessaire des services d’inté- bénéficient du service universel, à la Commission d’étudier l’oppor- entendre parler : « à la lumière de espérait toutefois obtenir le report enchères, réclamant à leurs parte- rêt général sur l’ensemble du territoi- c’est-à-dire du droit à être approvi- tunité de rédiger une directive l’expérience et avant le Conseil euro- d’un an, en 2004, de l’ouverture aux naires de multiples garanties. L’en- re » ou encore « la solidarité parce sionnés sur leur territoire en électrici- cadre sur les services publics ; de fai- péen de printemps en 2003, une déci- particuliers et voulait des engage- jeu : ne pas se faire accuser en Fran- re un rapport au conseil de Séville sion [sera prise] sur des mesures sup- ments plus contraignants sur la ce, en pleine campagne électorale, en juin sur la manière de procéder plémentaires [c’est-à-dire ouvrir le rédaction de la directive cadre sur d’avoir bradé le service public sur La droite favorite au Portugal pour ne pas soumettre les services marché aux particuliers] prenant en les services publics. L’obligation de l’autel du marché unique européen Les élections prévues, dimanche 17 mars, au Portugal paraissent devoir publics aux réglementations interdi- compte la définition des obligations prendre une « décision » sur les par- alors que les quatorze autres pays confirmer l’effritement de la vague rose qui a dominé l’Union européenne sant les aides d’Etat. de service public, la sécurité de l’ap- ticuliers en 2003 semblait encore de l’Union pressent, dans le domai- dans la deuxième moitié des années 1990. Après l’Italie et le Danemark, les provisionnement et en particulier la trop contraignante. ne de la distribution de l’électricité sondages prédisaient vendredi un retour de la droite au pouvoir à Lisbonne. «   ’ » protection des groupes les plus vulné- Enfin, les Français ne voulaient et du gaz, pour une ouverture à Battu aux deux dernières législatives, le Parti social-démocrate (PSD) de cen- Sur le marché de l’électricité pro- rables de la population ». Enfin, il pas entendre parler de date pour la 100 % du marché à la concurrence, tre droit a le vent en poupe. prement dit, la présidence espagno- était proposé d’analyser au prin- libéralisation totale du fret ferro- y compris pour les particuliers. Ces élections anticipées ont été provoquées par la démission inattendue, le a suggéré d’ouvrir le marché en temps 2006 la performance globale viaire alors que la présidence parle Vendredi 15 mars, le premier en décembre, du jeune premier ministre socialiste Antonio Guterres, prési- 2003, à l’exception des ménages. du marché européen de l’énergie et d’une « adoption, si possible, en ministre français réclamait à ses dent de l’internationale socialiste, après l’échec retentissant de son parti aux Cette mesure devant, en tout état en particulier ses effets sur la pro- 2004 » d’une directive sur ce sujet. pairs que la directive européenne municipales. José Manuel Durao Barroso, président du PSD, part favori face de cause, couvrir au moins 60 % du tection des consommateurs. sur l’électricité « définisse un socle au nouveau secrétaire général du PS, Eduardo Ferro Rodrigues. – (Corresp.) marché européen (l’obligation Côté français, on estimait à l’Ely- Arnaud Leparmentier Veillée d’armes Duo français : côte à côte, mais pas ensemble, dans les jardins exotiques pour les antimondialisation BARCELONE avec ce premier ministre dont il dénonce de l’économie, , visage impas- de notre envoyée spéciale depuis quelques jours « l’idéologie socialiste » sible, à trois pas derrière. « Ce n’était pas cha- BARCELONE dice à l’Europe ». Près du port, une C’est une petite comédie qui a fait office de et qui fustige en retour son « absence » de leureux, mais il aurait été étonnant que cela de notre envoyée spéciale « sardinade populaire » tentait d’in- récréation, même pour la presse étrangère. bilan, est donc sorti faire les cent pas. Dehors, le fût », a seulement soupiré la porte-parole « Les manifestants ? Mais ils ne culquer qu’il vaut mieux se nourrir Une de ces scènes étonnantes du théâtre politi- toutes les délégations européennes arrivaient de l’Elysée, Catherine Colonna. Cette derniè- sont venus que pour faire la fête… », que faire la guerre. Stoïque, la que français, que chacun s’est repassée en bou- peu à peu. re, comme la porte-parole de M. Jospin, a lâché le président du Conseil ita- police se contentait de respirer le cle dans les salles de montage des équipes de Jacques Chirac a soudain repris son compor- Marie d’Ouince, s’est pourtant évertuée à lien, Silvio Berlusconi, ne résistant fumet, alors que quelques rues plus télévision européennes, américaines ou japonai- tement habituel. Une accolade chaleureuse souligner devant la presse « le climat de tra- pas à l’une de ces boutades qu’il loin, près de la statue de Colomb, ses, venues couvrir le sommet : Jacques Chirac au chef du gouvernement italien Silvio Berlus- vail » entre les deux hommes. « Ils se sont affectionne. Comme pour le pren- des jeunes filles grimées en grains et Lionel Jospin, capables de s’unir, seuls contre coni, un « Nice weather » au premier ministre salués, ils se sont parlé, ils sont assis côte à dre au mot, Barcelone a été transfor- de maïs pourris lançaient du pop tous, pour batailler contre la libéralisation du irlandais, Bertie Ahern. Le Néerlandais Wim côte à la table du conseil européen. Ils tra- mée, vendredi 15 mars, en une corn sur la foule pour dénoncer, secteur énergétique européen, se battaient visi- Kok passe à trois pas. « Wim ! Eh, Wim ! Alors, vaillent ensemble, comme il se doit », a-t-elle gigantesque foire d’initiatives anti- comme le disait l’une d’elles, cigaret- blement froid. tu ne veux plus dire bonjour ? » Nouvelles énoncé laconiquement. mondialisation. Avec presque te à la main, « les méfaits sur l’orga- Les deux hommes se sont d’abord retrouvés, embrassades. Et encore un baiser pour Jeudi, sur RTL, Jacques Chirac avait reconnu autant de journalistes aux aguets et nisme du maïs transgénique dont l’Es- vendredi 15 mars au matin, dans le hall de l’Hô- « Romano » [Prod]i, le président de la Commis- que la cohabitation « n’est pas un bon systè- de policiers casqués, la matraque au pagne est spécialiste ». tel Rey Juan Carlos, abritant les délégations, à sion européenne. Et des « Bonjour ! » appuyés me ». Le même jour, Lionel Jospin avait souli- côté, que de participants. Quelques centaines de jeunes la périphérie de Barcelone, et où ils occupent à tous ceux qu’il côtoie régulièrement depuis gné de son côté que, sans elle, « la diplomatie Les forces de l’ordre, qui sont appartenant à divers collectifs chacun un étage différent. Un « Bonjour » gla- les débuts de son septennat et qu’il ne rever- française pourrait être affirmée avec plus de intervenues à plusieurs reprises con- s’étaient donné rendez-vous sur les cial. A peine trois mots échangés. Mais cinq bon- ra peut-être plus dans les mêmes circonstan- cohérence et plus de force ». A Barcelone, leur tre des groupes de manifestants, Ramblas, la promenade qui mène à nes minutes à meubler : le protocole espagnol ces s’il échoue à l’élection présidentielle. duo étonnant a en tout cas suscité les convoiti- n’avaient rien laissé au hasard : sept la mer avec ses terrasses nonchalan- avait pris du retard. Ont-ils alors conscience Pour finir, il a bien fallu rejoindre le Palais ses des amateurs : leur dernière conférence de autocars de militants qui voulaient tes, ses marchands de fleurs et qu’une caméra de la télévision belge, suivant le des congrès de Catalogne, où se déroulait le presse commune, samedi, à la fin du sommet, participer au grand rassemblement d’oiseaux. Sortant cagoules et dra- premier ministre Guy Verhofstadt, filme, seule, conseil européen. La traversée du jardin exoti- promettait d’être la plus courue. prévu samedi 16 mars dans l’après peaux noirs, certains tentaient alors la scène ? Le président français, n’ayant visible- que s’est passée sans un regard. Jacques Chi- midi ont été refoulés à la frontière de lancer des chaises de café, d’en- ment pas le goût d’engager la conversation rac et Lionel Jospin, côte à côte. Le ministre Raphaëlle Bacqué hispano-française, le gouvernement flammer des poubelles. En quelques ayant fait jouer la clause de déroga- minutes, la brigade anti-émeutes tion des accords de libre circulation quadrillait les rues adjacentes et char- de Schengen. geait avec une violence imparable. L’exemple allemand : changer de fournisseur d’électricité n’est pas si simple La journée de vendredi avait com- Plus tard, nouveaux affronte- mencé de manière bon enfant. De ments dans les quartiers chics, et FRANCFORT bagarre pour tenter de séduire les leurs concurrents quand il s’agit de modeste, le retour au bercail pour bonne heure, face à la Sagrada nouvelle charge. Un avant-goût de de notre correspondant clients de leurs rivaux. Campagnes mettre en œuvre les clauses du les infidèles peut s’accompagner de Familia, la cathédrale inachevée née ce qui pourrait se passer samedi si la Sur le papier, tout semble simple de publicité, numéros verts, centres contrat », dit un fonctionnaire. Les tarifs transitoires… plus élevés que la du génie tourmenté d’Antonio Gau- grande manifestation dégénère. pour le particulier allemand : com- d’appel, certaines sociétés ont tarifs d’accès aux infrastructures moyenne. Les obstacles sont tels di, une centaine de militants anti- Bilan : des contusions et 24 interpel- me dans le meilleur des mondes libé- dépensé des fortunes pour s’engouf- locales compensent souvent l’éven- que le ministère fédéral de l’écono- mondialisation avaient commencé lations, dont celle de six Basques du ralisés, il a la possibilité de changer frer dans la brèche. La filiale d’EDF, tuelle baisse des prix mise en avant mie a mis en place en début d’année leur croisade en mettant symboli- mouvement de soutien aux prison- de fournisseur de courant. En princi- EnBW, a ainsi mis en place une véri- par les opérateurs alternatifs. Le un service d’assistance téléphonique quement en cage les lobbies des niers de l’ETA qui avaient renversé pe, il lui suffit de signer un contrat table marque, aux couleurs jaunes, nombre d’acteurs en présence – destiné à soutenir les particuliers sou- grandes entreprises de l’eau, de une voiture. avec l’un des nombreux groupes pour vendre un produit par nature 850 exploitants de réseaux – compli- haitant tenter l’expérience. l’électricité, du téléphone, qui présents sur le marché. « C’est ensui- difficile à identifier. D’autres propo- que encore le jeu. L’ampleur des investissements a « noyautent Bruxelles et portent préju- Marie-Claude Decamps te aux compagnies de s’arranger sent du courant « écologique », cer- également bridé l’enthousiasme ini- entre elles pour régler les détails tech- tes un peu plus cher, mais produit à   tial des compagnies d’électricité. niques », explique un expert du sec- partir d’énergies renouvelables. « L’investissement pour changer de Désormais, la plupart d’entre elles teur. En cas de logement neuf, le 1,4 million de foyers ont choisi de fournisseur peut être important, et, préfèrent miser sur la fidélisation de Manière de voir principal opérateur local est dans faire des infidélités à leurs fournis- par la suite, le gain n’est en général leur clientèle, au lieu d’aller chasser l’obligation de le raccorder à son seurs habituels, soit 3,7 % du mar- pas suffisant pour attirer un public très sur le territoire des voisins : 27 % Le bimestriel édité par réseau, mais le choix du fournisseur ché selon les chiffres les plus large : les gens préfèrent jouer la stabi- des consommateurs ont pu négo- demeure libre. récents. Mais l’engouement percep- lité et la fiabilité », constate Harald cier des tarifs plus avantageux… en C’est à la fin de l’été 1999 que les tible dans les premiers temps est lar- Fletcher, représentant d’un des deux menaçant, entre autres, de changer Histoire(s) principaux géants de l’électricité, gement retombé. « Certains groupes plus grands groupes allemands, de fournisseur. jusque-là concentrés sur leur région font tout pour dissuader leur clientè- RWE. Plus dissuasif encore : en cas d’immigration d’origine, se sont lancés dans la le, ils ont du mal à coopérer avec de faillite d’un opérateur de taille Philippe Ricard ■ Voyages sans retour, par Ignacio Ramonet. ■ Les migrations ne surgissent pas du néant, par Saskia Sassen Des représentants des pays candidats associés au Conseil ■ Violences xénophobes en Afrique, Tous les futurs membres de l’Union reconnaissent devoir s’adapter à de nouvelles normes par Marc-Antoine Pérouse de Montclos. ■ Petite histoire de l’intégration à la française, BARCELONE intégrer l’Union. Il est donc temps processus de Lisbonne, très bien, te-t-il, et notre industrie est tout à de notre envoyé spécial de les familiariser. « C’est une très remarque-t-il, mais « on insiste fait moderne ! ». par Gérard Noiriel. Pour cet apprentissage de la vie bonne idée de nous inviter à discu- beaucoup sur la libéralisation éco- Mais tous ne sont pas logés à si ■ L’exigence laïque du respect mutuel, par Yamina Benguigui communautaire, les Quinze ter des politiques de l’Union euro- nomique, et pas beaucoup sur les bonne enseigne, et pour bon nom- n’avaient pas choisi la leçon la péenne, et nous espérons que cela aspects sociaux ». Janos Martonyi, bre de pays-candidats, les négocia- et Henri Peña-Ruiz. moins austère : le « processus de servira d’exemple pour l’avenir », tions d’élargissement représentent ■ Bons « étrangers » et mauvais « clandestins », par Danièle Lochak. Lisbonne, mode d’emploi ». C’est confirmait Leszek Miller, le pre- « C’est une très bonne un douloureux processus d’adapta- ■ Comment les « papiers » peuvent changer la vie, ainsi pour débattre de la moderni- mier ministre polonais. idée de nous inviter tion. Ron Illiescu, le président rou- sation de l’économie européenne Reste que le « processus de Lis- main, comme Mikulas Dzurinda et par Smaïn Laacher. à discuter des que les représentants des 13 pays- bonne » est un ensemble d’objec- politiques de l’Union Janez Drnovsek, respectivement ■ Repli communautaire à Sarcelles, par Akram Ellyas. candidats ont été associés pour la tifs et de réformes économiques européenne » ministres des affaires étrangères ■ Le droit d’asile refoulé à la frontière, par Jelle Van Buuren. première fois, vendredi 15 mars, à et sociales à la fois ambitieuses,   slovaque et slovène, en ont conve- une séance de travail solennelle du lointaines et un peu… incantatoi-  nu : il leur faut accepter davantage ■ En Belgique, un arsenal répressif contre les étrangers, Conseil de l’Union, qui a réuni l’en- res dans lesquels certains ont du de réformes structurelles. par Laurence Vanpaeschen. semble des chefs d’Etat et de gou- mal à se retrouver. « L’économie le ministre hongrois des affaires Tous les représentants des pays- vernement du continent, hors les de la connaissance, c’est bien, mais étrangères, n’a en revanche pas candidats ont rivalisé, à Barcelone, ■ L’asile aux antipodes, par Philippe Rivière. pays de l’ex-Yougoslavie. la globalisation a des effets négatifs, peur de l’ouverture à la concurren- de bonne volonté, trahissant une Les échéances se rapprochent insiste Ismaël Cem, le ministre ce : il assure que l’économie de même obsession : tout faire pour Bibliographie et sites Internet. vite : fin 2004, il est probable que turc des affaires étrangères, com- son pays « est numéro deux en ne pas rester à l’écart. CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX - 6,85 Û 10 des 13 pays-candidats rece- me de rendre les forts plus forts et Europe » pour la libéralisation. vront leur feuille de route pour les faibles plus faibles ». Alors le « Nous avons déjà tout ouvert, insis- Laurent Zecchini LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 3 INTERNATIONAL A Belgrade, une nouvelle crise politique se profile ENSEMBLE MAIS SÉPARÉMENT après l’arrestation du général Momcilo Perisic Barcelone, vendredi 15 mars, en milieu de matinée : Le vice-premier ministre a été interpellé pour « espionnage et divulgation de secret militaire » le président Jacques alors qu’il dînait avec un diplomate américain. Celui-ci, John Neighbor, a subi un long interrogatoire Chirac et le premier ministre Lionel Jospin SARAJEVO vine. L’officier s’est illustré en com- devenu premier ministre de Serbie, affirme n’avoir été prévenu de l’ar- arrivent au Conseil de notre correspondant mandant sur le terrain le bombarde- nomme en janvier 2001 le général restation de M. Perisic que vendredi européen. L’arrestation du général Momcilo ment des villes croates de Zadar et au poste de vice-premier ministre de matin, Zoran Djindjic a déjà mis en Pour rejoindre Perisic, vice-premier ministre de Ser- Sibenik en 1991 et de la cité bosnia- son gouvernement. cause l’armée à un niveau très élevé le palais des congrès bie, par des agents des services que de Mostar en 1992. Chef d’état- en faisant porter la responsabilité de Catalogne, il faut secrets militaires (KOS), pourrait major de l’armée yougoslave de « ’    » d’un « trucage » au général Aca traverser un jardin provoquer la deuxième grave crise 1994 à 1998, il est au sommet de la Momcilo Perisic n’a cessé, depuis Tomic, le chef des services de rensei- exotique. politique à Belgrade depuis la chute hiérarchie militaire lorsque l’armée qu’il a retrouvé une virginité politi- gnements militaires, et surtout au Pas un mot, de Slobodan Milosevic en octo- serbe, commandée par le général que, de critiquer le chef d’état- conseiller pour la sécurité militaire pas un regard : bre 2000, la première ayant été pro- Ratko Mladic en Bosnie, commet le major qui a mené la guerre du Koso- du président Kostunica, Rade Bula- une traversée voquée par son extradition vers le pire massacre d’une décennie de vo, et que le président Vojislav Kos- tovic. Vojislav Kostunica est consti- sous l’œil passionné Tribunal pénal international pour guerres yougoslaves, en juillet 1995 tunica a confirmé dans ses fonc- tutionnellement le commandant en des caméras l’ex-Yougoslavie (TPIY) en à Srebrenica. Momcilo Perisic n’a tions jusqu’à ce jour, le général chef de l’armée, et sa lutte avec du monde entier. juin 2001. L’arrestation conjointe Zoran Djindjic est dorénavant quoti- d’un diplomate américain, retenu dienne à Belgrade. pour un interrogatoire durant dix- Protestation de Washington En Serbie, on ignore donc si Mom- sept heures, a déclenché une réac- Les Etats-Unis ont protesté officiellement contre la détention « arbitrai- cilo Perisic a effectivement coopéré tion indignée de Washington. re » et « scandaleuse » d’un de leurs diplomates, à Belgrade, jeudi 14 et ven- avec les Etats-Unis ou le TPIY. On Momcilo Perisic a été appréhen- dredi 15 mars, a indiqué le département d’Etat américain. Le diplomate a été ignore si le président Kostunica ou dé par les militaires, jeudi 14 mars « arrêté arbitrairement, agressé physiquement et tenu au secret pendant le général Pavkovic ont été mêlés à dans la soirée, alors qu’il dînait au quinze heures par des officiers militaires » avant d’être relâché, a déclaré le cette arrestation. Chacun établit  / motel Saric, près de Belgrade, en porte-parole du département, Richard Boucher. « Les Etats-Unis sont scanda- toutefois un lien entre cette nouvel- compagnie du premier secrétaire de lisés par cette détention injustifiée, et nous avons protesté énergiquement le crise et les rumeurs d’une arresta- l’ambassade des Etats-Unis en Ser- contre cette action de l’armée yougoslave auprès des autorités civiles, y com- tion imminente du général bosno- bie, John Neighbor. Il est accusé, serbe Ratko Mladic ou d’autres offi- De l’autre côté pris le bureau du président », a-t-il poursuivi, ajoutant : « Nous nous inquié- selon un communiqué de la cour tons également de la mesure apparemment prise à l’encontre d’un élu serbe ciers de l’armée yougoslave, incul- du jardin, militaire, d’« espionnage et divulga- pés pour la tuerie de l’hôpital de Jacques Chirac civil », le général Momcilo Perisic, devenu chef de file du Mouvement pour tion de secret militaire ». Des casset- une Serbie démocratique, membre de la coalition au pouvoir. – (AFP.) Vukovar. Washington a fait savoir et Lionel Jospin tes audio d’enregistrements de réu- que des extraditions devaient inter- trouvent des nions de l’état-major yougoslave venir d’ici au 31 mars, poursuivant interlocuteurs auraient été découvertes dans sa toutefois pas été inculpé par le TPIY. Nebojsa Pavkovic. Or, au lende- son chantage à l’aide économique. mieux disposés : mallette. John Neighbor aurait tou- En 1998, il s’oppose à Slobodan main de son arrestation, vendredi « Jamais un militaire n’a encore José Maria Aznar tefois indiqué, selon le ministre de Milosevic, refusant d’envoyer l’ar- 15 mars, le général Pavkovic a con- été livré au TPIY. Les rares qui sont et Josep Piqué. l’intérieur Dusan Mihajlovic, que mée au Kosovo et de s’engager dans firmé qu’il allait partir à la retraite incarcérés à La Haye ont été arrêtés ces cassettes ont été placées là à son une confrontation avec l’OTAN, et ce printemps, et accusé Momcilo par surprise par l’OTAN en Bosnie, insu. Le général Perisic est soupçon- est démis de ses fonctions. A la tête Perisic d’avoir été coupable d’« irré- note un commentateur militaire à

 / né d’avoir livré aux Américains des d’un parti politique, le Mouvement gularités financières » lors de son Belgrade. Cette histoire, quelles que documents compromettants pour pour une Serbie démocratique passage à la tête de l’armée. Les soient les révélations à venir, est forcé- Slobodan Milosevic, dont le procès (PDS), il s’allie à Zoran Djindjic et deux hommes se vouent une inimi- ment liée au fait que l’armée protège a débuté le mois dernier devant la aurait été l’un des hommes-clés de tié tenace. les siens. Le jeune pouvoir politique Le président cour de l’ONU. la chute de Milosevic. Pour services L’hypothèse d’un règlement de réformiste n’est rien face à l’institu- et le premier Momcilo Perisic fut un fidèle de rendus, et malgré la menace persis- comptes personnel doit toutefois tion militaire. » ministre sont Slobodan Milosevic durant les guer- tante d’une inculpation pour « cri- être considérée avec la plus extrême placés côte à côte res de Croatie et de Bosnie-Herzégo- mes contre l’humanité », M. Djindjic, prudence. Si le général Pavkovic Rémy Ourdan lors de la séance consacrée à la libéralisation de l’énergie. Ils vont Le général Zinni « Je vous avais prévenu, monsieur Milosevic... » défendre une position commune. s’est entretenu LA HAYE goslave de l’époque, le 29 septembre 1998, à de notre envoyé spécial Belgrade. « J’étais porteur d’une lettre de Tony Blair [le  / avec Yasser Arafat Slobodan Milosevic s’est fait voler la vedette. premier ministre britannique].» Puis, à l’accusé : Depuis le début de son procès, le 12 février, l’ancien « J’étais venu vous mettre en garde, en des termes plus à Ramallah président avait souvent occupé le haut de l’affiche vigoureux que ceux utilisés dans cette lettre, de ne pas L’initiative saoudienne, devant les premiers témoins du procureur, impres- sous-estimer la détermination de la communauté inter- ISRAËL et les territoires palesti- sionnés sans doute par la carrière de l’accusé. Vendre- nationale. En poursuivant votre politique de la terre une « chance unique » selon l’UE niens ont connu une relative accal- di 15 mars, il a été projeté dans l’ombre par le Britanni- brûlée au Kosovo, vous vous exposiez inévitablement à mie, vendredi 15 mars, après le que Paddy Ashdown, qui lui donnait la réplique. L’an- une intervention militaire de l’OTAN. » BARCELONE ment ses forces des zones placées repli de l’armée israélienne de plu- cien président yougoslave a-t-il été abusé par l’affi- Six mois avant les premiers bombardements de de notre envoyé spécial sous le contrôle de l’Autorité palesti- sieurs villes palestiniennes qu’elle che ? Paddy Ashdown, homme politique connaisseur l’OTAN, Paddy Ashdown revenait d’une visite éclair au Au cours de leur dîner, vendredi nienne, mettre fin aux exécutions continue toutefois d’encercler. des Balkans par les nombreux voyages qu’il a effec- Kosovo, où il avait pu mesurer l’intensité destructrice 15 mars, les chefs d’Etat et de gou- extrajudiciaires », lever les restric- Onze Palestiniens ont néanmoins tués dans la région depuis 1992, n’était-il pas fait pour de l’offensive des forces serbes. « Slobodan Milosevic vernement des Quinze ont adopté tions et « respecter les lois interna- été tués, au deuxième jour de la une discussion d’égal à égal, ou presque, entre grands m’a répondu que ce que je lui décrivais n’était rien le texte d’une résolution en trei- tionales ». Dans sa version initiale, visite de l’envoyé spécial améri- de ce monde ? Las, Paddy Ashdown n’était pas au Tri- d’autre qu’une opération antiterroriste et que je n’y ze points sur le Proche-Orient. Ce la résolution était beaucoup plus cain Anthony Zinni. Le général Zin- bunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie pour connaissais rien en ce domaine », déclare l’ancien offi- document souligne leur fermeté dure, puisqu’elle soulignait ni, qui est chargé de parvenir à un de grandes envolées géostratégiques, mais pour cier, qui a servi en Irlande du Nord. « Ne reconnaissez- envers les protagonistes du conflit qu’Israël doit respecter la « quatriè- cessez-le-feu, prévoit que sa mis- témoigner des exactions des forces serbes auxquelles vous pas que l’UCK est une organisation terroriste ? », israélo-palestinien et leur souci de me Convention de Genève ». Britan- sion sera un « succès ». « Tout le il avait assisté. lui demande l’accusé. « Je ne l’ai jamais nié, répond poursuivre le dialogue récemment niques et Allemands se sont oppo- monde s’est engagé à trouver une Paddy Ashdown maîtrise son sujet, et cela se voit. Paddy Ashdown. Tout comme je n’ai jamais réfuté la engagé avec les Etats-Unis, en vue sés à cette référence, qui revenait issue à la situation » actuelle, a-t-il Assis de trois quarts, jambes croisées, un bras négli- légitimité des autorités yougoslaves à défendre la sou- d’une approche convergente au Pro- à indiquer que le gouvernement déclaré, après s’être entretenu ven- gemment posé sur le dossier de sa chaise, il s’adresse veraineté de leur pays. Mais jamais rien ne justifiera che-Orient. Ce texte préserve « les d’Ariel Sharon se conduit comme dredi soir à Ramallah avec le prési- à l’accusé dans la pause dont Slobodan Milosevic est l’utilisation abusive et aveugle de la force contre des conditions d’une nouvelle conver- s’il était en guerre contre les Pales- dent palestinien, Yasser Arafat. coutumier, celle du chasseur qui tient sa proie. «Je civils. Vous étiez au courant de ce qui se passait et vous gence internationale », a commenté tiniens, puisque ladite convention La veille, le premier ministre vous avais prévenu, monsieur Milosevic, que c’est ici n’avez rien fait pour l’arrêter. » un ministre européen des affaires vise « la protection des civils en israélien, Ariel Sharon, avait infor- que vous finiriez. Vous êtes là aujourd’hui », lui lance « Vous avez soutenu les bombardements, lance étrangères. Israéliens et Palesti- temps de guerre ». mé M. Zinni qu’il était prêt à enga- Paddy Ashdown. Slobodan Milosevic : « Je demande alors Milosevic, parce que vous pensez que seule la niens sont invités à prendre des Tony Blair et Gerhard Schröder ger des négociations de paix avec au témoin de répondre à mes questions et de ne pas domination des grandes puissances dans la région peut « mesures immédiates et efficaces les Palestiniens « dès la conclusion tenir de discours politique. » Effet comique garanti : garantir la sécurité dans les Balkans. » Paddy Ashdown pour mettre fin au bain de sang ». d’un accord de cessez-le-feu ». lors des précédents témoignages, c’était l’accusé qui lève les yeux au plafond comme un professeur déses- Les Quinze demandent une Les Quinze demandent Pour la première fois, il s’était recevait pareil rappel à l’ordre de la part du juge péré par un cancre : « Sauf le respect que je vous dois, application urgente de la résolu- déclaré prêt à activer une commis- Richard May. j’ai déjà entendu des théories du complot abracada- tion 1397 du Conseil de sécurité une application sion mixte israélo-palestinienne, La pirouette n’était pas gratuite. En choisissant à ce brantes, mais celle-ci dépasse tout. (…) Les bombar- des Nations unies, qui mentionne qui ne s’était pas réunie depuis le moment le ton de l’ironie, l’ex-président Milosevic évi- dements de l’OTAN n’ont rien à voir avec ce que j’ai dit, un Etat palestinien, et saluent la urgente 7 mars 2001. Le redéploiement de tait d’aborder un sujet sur lequel le juge May prendra mais avec ce que vous, monsieur Milosevic, avez fait ! » récente proposition du prince héri- vendredi est « un pas positif », finalement l’initiative d’interroger directement le tier saoudien Abdallah, qui prévoit de la résolution 1397 mais les Etats-Unis exigent un témoin, à savoir son entrevue avec le président you- Christophe Châtelot une normalisation complète des « retrait complet » des zones auto- relations entre Israël et les pays nomes palestiniennes, a commen- arabes, contre un retrait israélien ont expliqué qu’une telle assimila- té le porte-parole du département total des territoires occupés tion n’apportait rien et risquait, en d’Etat, Richard Boucher. depuis 1967. Cette proposition, provoquant une vive réaction de Dans la bande de Gaza, une fem- estiment-ils, « offre une chance uni- Jérusalem, de nuire à la capacité me et quatre jeunes, âgés de 6 à que qu’il faut saisir, dans l’intérêt des Quinze de s’entremettre dans 18 ans, ont été déchiquetés par d’une solution juste et durable » du la région. Les Européens se sont l’explosion d’une mine au passage conflit. Israéliens et Palestiniens efforcés ces dernières semaines de de leur charrette. Israël et les Pales- sont invités à mettre en œuvre le rester en étroit contact avec Wash- tiniens se sont mutuellement reje- plan Tenet et les recommanda- ington, notamment par l’intermé- té la responsabilité de la pose de tions du rapport Mitchell. diaire de Javier Solana, le haut cette mine. A Naplouse, en Cisjor- La discussion la plus délicate a représentant de l’Union pour la danie, deux Palestiniens accusés porté sur le choix des termes politique extérieure et de sécurité de collaboration avec Israël ont employés pour stigmatiser l’attitu- commune (PESC). été tués par un groupe armé pro- de d’Israël, même si, comme ils le Les Quinze soulignent que che du Fatah de M. Arafat, portant font habituellement, les Quinze « l’usage excessif de la force ne peut à six le nombre de collaborateurs s’efforcent de critiquer les deux être justifié », mais la référence à assassinés en moins d’une semai- parties. Les « attaques terroristes une politique israélienne dont le ne. Trois Palestiniens ont été tués indiscriminées » des dernières but est de frapper durement les par des tirs israéliens dans la ban- semaines sont condamnées, de Palestiniens a été supprimée, tou- de de Gaza et un troisième à même que la mort de « civils inno- jours à la demande de MM. Blair Hébron, en Cisjordanie. cents ». L’Autorité palestinienne, et Schröder. Les Quinze deman- Par ailleurs, un nouveau-né qualifiée de « légitime », porte dent que « toutes » les restrictions palestinien atteint de troubles res- « l’entière responsabilité de lutter de mouvement de Yasser Arafat piratoires est mort dans la nuit de contre le terrorisme avec tous les soient « immédiatement levées », jeudi à vendredi à un barrage mili- moyens à sa disposition », mais sa ce qui signifie que celui-ci doit pou- taire israélien dans le centre de la capacité dans ce domaine ne « doit voir se rendre à Beyrouth, au som- bande de Gaza, l’ambulance ayant pas être affaiblie [par Israël] ». met de la Ligue arabe prévu pour été retenue pendant près de deux Quant à l’Etat juif, nonobstant les 27 et 28 mars, et en revenir. heures au barrage, ont indiqué des son « droit à lutter contre le terro- sources hospitalières palestinien- risme », il doit « retirer immédiate- L. Z. nes. – (AFP.) 4 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 INTERNATIONAL Les signes de l’Argentine en crise se multiplient dans les rues tristes de Buenos Aires « Parodie de justice » dans un tribunal iranien Alors que le gouvernement tente d’obtenir une aide financière, les commerces désertés ferment, NEW YORK. L’organisation américaine de défense des droits de les enseignants sont en grève et les laissés-pour-compte s’organisent pour survivre l’homme, (HRW), a dénoncé « la parodie de jus- tice » dont la dernière victime en date en est le journaliste et écri- BUENOS AIRES ments bancaires. La mendicité, coup du chômage et de quatre fessionnels réduits au chômage. vain Siamak Pourzand, directeur du complexe artistique et culturel de de notre correspondante contrairement à la réalité d’autres années de récession. Les récits se Leur conduite n’est pas toujours Téhéran, arrêté « de manière arbitraire » le 29 novembre 2001. Malgré ses allures européennes, pays d’Amérique latine, est inédite ressemblent et sont poignants : des irréprochable mais ils agrémentent D’après le quotidien iranien Iran Daily, lors de la première séance de Buenos Aires ne peut plus cacher en Argentine qui était hier encore personnes âgées qui n’ont plus le les voyages de flots d’informations son procès, le 6 mars, M. Pourzand aurait « avoué » qu’avant la révolu- ses misères. Les rues sont tristes. le pays le plus riche et le plus déve- temps d’espérer un futur meilleur, et d’analyses souvent pointues de tion islamique de 1979 il avait collaboré avec les services secrets du  loppé du continent. des couples qui se séparent et des la situation argentine. shah, la Savak, « information totalement démentie par sa famille qui n’a A chaque feu rouge, des hordes familles entières qui se désintè- Même les luxueux centres com- pas réussi à obtenir des autorités le droit de lui désigner un avocat », pré- de gamins se précipitent sur les grent sous le poids des problèmes merciaux qui ont fleuri à Buenos cise HRW. Aucune des accusations retenues contre lui n’a été rendue A chaque feu rouge, automobiles pour laver les pare-bri- financiers. Aires dans les années 1990, à l’épo- publique. Les efforts déployés par les siens pour connaître son lieu de se en échange d’une pièce. La nuit que où l’on parlait du « miracle éco- détention sont demeurés vains, bien que sa sœur ait été autorisée à des hordes de gamins venue, certains quartiers devien-   nomique », ont pris des allures fan- lui rendre visite à trois reprises, les entrevues étant très brèves et se nent des cours aux miracles. Les « A 45 ans, après vingt-trois ans tomatiques. Dans celui du Patio déroulant dans des locaux de la police chargée de la morale publique se précipitent pour squares et les parcs abritent des de mariage, nous avons dû nous ins- Bullrich, quelques dames élégantes et au siège de l’inspection publique. C’est là qu’ont été convoqués de sans-logis ; d’autres laissés-pour- taller dans l’appartement exigu de entrent et sortent avec quelques nombreux intellectuels, écrivains et journalistes au cours des derniers laver les pare-brise compte font les poubelles, en mes parents car nous ne pouvions paquets des boutiques de luxe qui mois par un « service de renseignements de l’ombre », souligne HWR. famille, munis de chariots de super- plus payer notre loyer », explique affichent des prix alléchants pour Toujours d’après HWR, Pourzand a brièvement joint sa famille par marchés. Juan. Son fils de 22 ans a quitté l’Ar- les plus fortunés et les touristes téléphone le 8 mars. Selon sa fille, il a confirmé que son procès était Les passants, d’un naturel élégant Tous les matins, dans le parc de gentine, comme de plus en plus de étrangers, depuis la dévaluation du ouvert et a demandé à sa famille de le considérer comme mort. et souriant, ont des visages fermés Palermo, réplique du Bois de Boulo- jeunes, pour tenter sa chance à Bar- peso (1 dollar vaut environ 2,40 et fatigués. « Local à vendre », gne, les joggeurs peuvent se désalté- celone. Sa fille de 14 ans a dû quit- pesos). Chez Kenzo, un costume « liquidation totale avant fermetu- rer, au bord du lac, avec les jus ter l’école privée, devenue trop chè- qui valait début décembre 1 200 Manifestation re », « soldes de 60 % » : malgré d’orange que propose, pour un re, où elle étudiait depuis la mater- pesos ou dollars est affiché à l’éclatante lumière du ciel de la fin peso, Susana, une architecte qui, nelle, et tous ses amis, pour une 490 pesos, soit un peu plus de des nationalistes hindous d’été, la promenade dans l’avenue par manque de travail dans la cons- école publique qui pour l’instant 200 dollars. Il faut épuiser les Santa Fe, la traditionnelle et très truction, s’est douloureusement est fermée depuis la rentrée du stocks avant une éventuelle ferme- NEW DELHI. En présen- chic artère commerciale de la capi- reconvertie dans la vente ambulan- 3 mars. Beaucoup d’enseignants ture. Un peu plus loin, Max Mara ce d’un important tale, est devenu un parcours nostal- te. Elle n’échappe pas à la concur- sont en grève pour réclamer, entre offre des soldes entre 20 % et 40 % déploiement policier, des gique reflétant jusque dans les rence. Sur l’autre rive, deux jeunes autres, le paiement de leur treiziè- et en pesos dévalués. « Nous avons centaines d’hindous beaux quartiers, au nord, l’effondre- diplômés de sociologie, au chôma- me mois de salaire de l’an dernier. une clientèle VIP et des Américains nationalistes ont organi- ment d’un pays. ge, ont monté le même business. Ancien courtier d’assurances, Juan qui font de courtes escales au cours sé une cérémonie religieu- En pleine rentrée scolaire dans Les milliers de nouveaux pauvres n’avait jamais imaginé une telle de croisières », explique une ven- se sans provoquer d’inci- l’hémisphère Sud, les ventes ont qui apparaissent chaque jour, ne déchéance après une vie normale deuse. Le shopping d’Alto Palermo, dent majeur, vendredi chuté de façon vertigineuse, obli- sont pas concentrés dans les bidon- de travail, agrémentée de loisirs, rendez-vous traditionnel de la clas- 15 mars, dans la ville sain- geant de nombreuses boutiques à villes, les rues en terre de la provin- de sorties au cinéma, au restaurant se moyenne, est désert. Mais juste te d’Ayodyah (Uttar Pra- baisser leurs rideaux de fer. Cer- ce de Buenos Aires ou les quartiers et de vacances de trois semaines au à côté, une foule fait la queue pen- desh). Le 27 février, un tains résistent, en espérant « que périphériques de la capitale. Ils Brésil, tous les ans. dant des heures pour pénétrer dans train de pèlerins hindous cela passera », comme Mariana, qui arpentent les beaux quartiers. Ils Baromètre de la société argenti- un local de troc, la nouvelle maniè- revenant de cette ville a dû licencier ses quatre vendeuses appartiennent à une classe moyen- ne, les chauffeurs de taxi, nom- re de se débrouiller pour continuer avait été incendié par des et reste seule, de 9 à 20 heures, ne, par le passé la plus nombreuse breux à Buenos Aires, sont souvent à consommer. On échange des ser- musulmans, provoquant pour attendre les éventuels clients. et la plus prospère d’Amérique lati- d’ex-entrepreneurs, d’ex-ingé- vices, des vêtements, des petits des massacres dans l’état

Dans la vitrine, les robes et les che- ne, en voie de disparition sous le nieurs, d’ ex-psychologues, des pro- meubles mais aussi des légumes,  / voisin du Gujurat. Quel- misiers sont exposés parmi des cas- des fruits, des gâteaux, des confitu- que vingt mille person- seroles. Un clin d’œil complice à res ou des pâtés faits maison. L’at- nes avaient été interpellées, dans l’ensemble du pays, afin d’éviter un l’égard des bruyantes manifesta- Les négociations avec le FMI dans l’impasse mosphère est celle d’une foire ani- dérapage lors de la journée du 15 mars. – (AFP, AP, Reuters.) tions de mécontentement, les cace- Les discussions avec la délégation du FMI, en mission depuis la semaine mée et joviale.  rolazos, qui rythment la vie quoti- dernière à Buenos Aires, n’ont débouché sur aucune promesse d’octroyer, Dans les librairies qui foisonnent dienne des Argentins depuis bien- dans l’immédiat, un nouveau prêt à l’Argentine. Le FMI a exprimé son à Buenos Aires, comme les cafés, a SUÈDE : Les sociaux-démocrates suédois ont abandonné la date tôt trois mois. inquiétude devant l’anarchie du système monétaire argentin, réclamé de difficile de trouver certains livres. de 2010 pour l’arrêt du nucléaire civil et présenté vendredi 15 mars A quelques mètres, une homme nouvelles coupes dans les budgets locaux et s’est montré sceptique sur la « Les stocks s’épuisent et on ne peut un nouveau programme calqué sur le modèle adopté en 2001 entre le sans chaussures dort recroquevillé fiabilité du budget 2002 présenté par le gouvernement, en raison de ses pré- pas les renouveler », explique-t-on gouvernement allemand et les grands groupes énergétiques qui sur le trottoir. Un peu plus loin, visions trop optimistes (chute de 4,9 % du PIB, inflation de 15 %), alors que chez Fausto. Les prix des marchan- repoussait leur démantèlement complet à 30 ou 40 ans. Fruit d’un une femme avec son bébé dans les tous les analystes prévoient une contraction de l’activité d’au moins 8 % et dises de première nécessité grim- accord entre le gouvernement social-démocrate (minoritaire), les bras, mendie à la porte d’une ban- une inflation de plus de 22 %. pent. Il est même impossible de ex-communistes et les centristes, le texte propose aux groupes énergé- que, dont les vitres sont solide- Le gouvernement péroniste d’Eduardo Duhalde n’a pas de plan de rechan- trouver certains articles comme du tiques de négocier la date de fermeture des centrales et le volume ment grillagées pour décourager ge à proposer et redoute que des mesures supplémentaires d’austérité ne liquide-vaisselle, des piles de mon- d’énergie qu’elles seront habilitées à produire d’ici là. Ce revirement les violentes attaques des petits provoquent une nouvelle explosion sociale. Le gouvernement estime avoir tres, des aspirateurs ou des livres spectaculaire tire un trait définitif sur l’approbation par référendum épargnants en colère qui récla- besoin de 23 milliards de dollars, et le ministre de l’économie, Jorge Remes étrangers. en 1980 de l’arrêt des 12 réacteurs en 2010. – (AFP.) ment régulièrement leurs écono- Lenicov, a affirmé, mercredi 13 mars, que pour sortir du marasme il n’y avait a ANGOLA : l’armée angolaise et la rébellion de l’Unita se sont mies bloquées dans les établisse- pas « d’autre option que de trouver un accord avec le FMI ».–(Corresp.) Christine Legrand engagées vendredi 15 mars à mettre fin aux hostilités sur l’ensemble du territoire, lors d’une rencontre de leurs responsables dans la pro- vince de Moxico (centre-est). Les deux parties ont décidé de se rencon- trer de nouveau lundi 18 à Luena. Insultes, œufs, crachats, coups de poing pour les responsables politiques a PÉTROLE : L’OPEP a officiellement annoncé qu’elle allait maintenir son niveau de production actuel jusqu’à la fin juin, à l’issue d’une réunion BUENOS AIRES députés, sénateurs, législateurs provinciaux, me « le bonheur de ne pas accepter d’hommes ministérielle vendredi 15 mars à Vienne. L’Organisation des pays exporta- de notre correspondante mais aussi juges de la Cour suprême, considé- politiques » chez lui. teurs de pétrole a parallèlement annoncé que la prochaine réunion ministé- « Quel homme politique argentin peut mar- rés comme corrompus et responsables de la Une députée provinciale, Mirta Rubini, dont rielle extraordinaire aura lieu le 26 juin dans la capitale autrichienne. cher tranquillement dans les rues de Buenos dramatique décadence de l’Argentine. la maison a été incendiée en janvier, dit com- a GUANTANAMO : la Haute cour de justice de Londres a débouté Aires ? », s’interrogeait récemment l’ancien pré- La liste des victimes est longue et variée, prendre « le désespoir des gens », mais assure vendredi 15 mars la mère d’un des cinq Britanniques détenus sur la sident Carlos Menem (1989-1999). « Aucun »,a révélant un fil conducteur dans l’histoire des que « le dialogue doit être rétabli entre les base américaine de Guantanamo à Cuba. Zumrati Juma estime que les reconnu amèrement l’ancien chef de l’Etat vingt-cinq dernières années : de Roberto Ale- citoyens et les élus ». Les membres du Congrès conditions de détention de Feroz Abbasi, 22 ans, violent les droits de péroniste, qui s’est prudemment réfugié dans man, ancien ministre de l’économie de la dic- gagnent en moyenne 7 000 pesos par mois, soit l’homme, notamment parce que son fils ne peut pas bénéficier d’un avo- sa lointaine province natale de La Rioja. A Bue- tature, à Carlos Ruckauf, l’actuel ministre péro- près de vingt fois le salaire minimum, et les légis- cat. Elle conteste aussi l’interrogatoire mené par les services secrets bri- nos Aires, ses congénères sont quotidienne- niste des affaires étrangères, ou Annibal Ibar- lateurs ont obtenu récemment une nouvelle tanniques à Guantanamo. « Cette requête veut entraîner ce tribunal dans ment victimes de la violente colère des ra, le maire de centre gauche de Buenos Aires, augmentation. Le Sénat est régulièrement un domaine des relations internationales et de la politique étrangère où le citoyens, qui, depuis l’explosion sociale du en passant par Raul Alfonsin, l’ancien prési- secoué par de retentissants scandales de pots- processus judiciaire n’a manifestement pas sa place », a expliqué le juge. 20 décembre et les concerts de casseroles, ont dent radical (1983-1989). Pour sortir dans les de-vin versés aux parlementaires pour qu’ils pris conscience de leur pouvoir après avoir réus- rues, certains modifient leur apparence, se adoptent des lois de circonstance. Le président si à chasser du gouvernement, en moins de déguisent, portent des perruques et des lunet- péroniste Eduardo Duhalde, au pouvoir depuis Poutine veut limoger le président quinze jours, l’ancien et puissant ministre de tes noires. Accompagnés de robustes gardes le 1er janvier, a promis d’assainir les finances l’économie, Domingo Cavallo, et deux prési- du corps, ils ne se déplacent qu’en voiture aux publiques. Mais bien peu a été fait. Un vague de la Banque centrale dents de la République. vitres polarisées. projet de loi visant à supprimer les pensions de Œufs, crachats, coups de poing, anathèmes privilège que touchent de nombreux élus – soit MOSCOU. Le président Vladimir Poutine a démontré vendredi 15 mars fusent sur les trottoirs, dans les magasins, les   500 millions de dollars par an – est en attente. sa détermination à accélérer la réforme du secteur bancaire russe, en cinémas ou les cafés contre les hommes politi- « Alors que des milliers d’Argentins tombent La violence croissante inquiète les quelques demandant aux députés de limoger le président de la Banque centrale ques de tout bord, obligeant parfois la police à chaque jour dans la pauvreté, ils s’en sont mis hommes politiques qui jouissent encore du res- de Russie, Viktor Guerachtchenko, avant la fin de son mandat prévue intervenir pour les sauver d’un possible lyn- plein les poches, amassant de considérables for- pect des citoyens. « Je suis opposée à ces agres- en septembre. Selon la Constitution russe, la chambre basse du parle- chage. « Voleurs » est l’insulte la plus utilisée, tunes personnelles, en bradant les industries sions, car, demain, cela peut être mon tour ment nomme et limoge le président de la Banque centrale sur proposi- celle qui rend le mieux compte de la frustra- nationales et les services publics », assène Lucré- d’être injuriée par des provocateurs », estime Eli- tion du président. La décision de M. Poutine a réjoui les investisseurs tion vécue par la population. cia, une sociologue au chômage qui, avec un sa Carrio, députée transfuge du Parti radical, qui réclamaient depuis longtemps le départ de celui qui avait été sur- Ces manifestations de haine, baptisées groupe d’une dizaine de personnes, placardait, qu’elle a quitté afin de créer l’Alternative pour nommé au début des années 1990 « le plus mauvais banquier central du « escraches », étaient jusqu’à présent réservées le 14 mars, sur les murs du quartier des affai- une république d’égaux (ARI) et qui occupe une monde », parce qu’il était trop proche des lobbies industriels, et en rai- aux anciens tortionnaires de la dictature mili- res, des affiches avec le portrait d’hommes poli- bonne place dans les enquêtes d’opinion. son d’une politique monétaire très laxiste. M. Poutine a proposé de nom- taire (1976-1983) ayant bénéficié des lois d’am- tiques accompagnés d’un rageur : « Wanted ». mer à la tête de la BCR Sergueï Ignatiev, l’actuel premier vice-ministre nistie. Elles visent désormais chefs de partis, A la porte d’un restaurant, une pancarte procla- Ch. Le. des Finances, chargé notamment de la réforme bancaire. – (AFP.) LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 5 INTERNATIONAL dénonce les conditions Les Etats-Unis ont réussi de détention des prisonniers du 11 septembre un nouvel essai de leur « bouclier » antimissile Un rapport fait état de mauvais traitements infligés aux détenus et de l’insuffisance d’informations données aux familles Sur six tests, deux ont échoué

NEW YORK sée à voir son mari et son frère, et il L’organisation s’inquiète aussi été déposée en décembre. Amnes- LES ÉTATS-UNIS ont annoncé complexifiant, pour se rapprocher de notre correspondant lui a même été répondu qu’ils de la façon dont sont menées les ty a obtenu ces informations à la qu’ils avaient réussi, vendredi de la réalité. « Dans les deux mois ayant suivi n’étaient pas là. Elle a pu finalement expulsions. Dans deux cas, des per- suite de deux visites dans des pri- 15 mars, au-dessus du Pacifique, un Le secrétaire américain à la les attaques du 11 septembre, plus rencontrer son mari en janvier 2002 sonnes ont été envoyées dans leur sons du New Jersey, et après des nouvel essai – le sixième du genre défense, Donald Rumsfeld, s’est féli- de 1 200 étrangers ont été arrêtés mais n’avait toujours pas vu son frè- pays d’origine sans que leur entretiens avec plus d’une trentai- depuis octobre 1999 – de missile cité de ce nouvel essai et il a indiqué aux Etats-Unis. Leurs droits élémen- re à la fin du mois de février. » Celui- famille aux Etats-Unis ait été aver- ne d’avocats, des détenus, des antimissile dans le cadre de leur pro- que les Etats-Unis seront en me- taires ont été bafoués. » Ces phra- ci, Rabid Haddad, un Libanais accu- tie. Parfois, des prisonniers ont été anciens détenus et leurs proches. gramme de « bouclier » protecteur sure, à partir de juin, de développer ses sont extraites d’un rapport sé d’avoir prolongé son séjour arrêtés à leur descente d’avion par Mais l’organisation n’a pas pu se contre des agressions par armes de des défenses antimissiles et, « s’ils le d’Amnesty International rendu les autorités locales. rendre au Federal Metropolitan destruction massive. A ce jour, deux décident », de déployer un tel « bou- public le 14 mars. « La façon dont « La façon dont Le rapport reconnaît le droit Detention Center de New York, tests sur les cinq précédents ont clier » en vraie grandeur. le gouvernement a traité ces person- pour les Etats-Unis de protéger « où plus de 40 prisonniers seraient échoué. Au total, le projet dit Missi- le gouvernement   nes est tout simplement inaccepta- a traité ces personnes ses citoyens et ses frontières, et de maintenus à l’isolement plus de le Defense (MD), voulu par George ble et viole les lois internationales », viole les lois lutter contre le terrorisme, mais 23 heures par jour ». La majorité W. Bush, prévoit une vingtaine d’ex- C’est en juin que la décision de a déclaré William Schulz, directeur internationales » conteste « le secret autour des pri- des prisonniers se trouvent dans le périences, partielles ou complètes. M. Bush, annoncée fin 2001, de se de l’organisation de défense des   sonniers du 11 septembre et la diffi- New Jersey et à New York, mais Un missile intercepteur, basé sur retirer du traité américano-russe

droits de l’homme.  culté à obtenir des informations à des personnes seraient détenues l’atoll de Kwajalein, dans les îles antibalistique (ABM), signé en « Les prisonniers n’avaient pas leur sujet ». dans 26 autres Etats. Marshall, a libéré un « véhicule- 1972, deviendra effective. Dès lors, accès à un avocat, ne savaient pas au-delà de la date de validité de Amnesty et d’autres organisa- Selon les derniers chiffres com- tueur » (exoatmospheric kill vehicle) Moscou ne pourra plus s’opposer à où ils étaient et n’ont pas pu contes- son visa de touriste, est détenu en tions défendant les droits de muniqués le 15 février par le minis- chargé de détruire en vol un missi- cette initiative unilatérale de ter la légalité de leur arrestation », isolement depuis le 14 décembre à l’homme ont déposé le 29 octobre tère de la justice, il y avait encore le intercontinental tiré de la base Washington, qui a été prévue par le souligne le rapport. Amnesty fait Chicago. Selon ses lettres, les fenê- 2001 une requête formelle auprès alors 327 individus emprisonnés de Vandenberg, en Californie. Le traité, et les Américains seront en état de mauvais traitements, à tres de sa cellule sont masquées, il du ministère de la justice pour pour « avoir violé les lois sur l’immi- missile-cible emportait une tête fac- situation d’aller plus avant dans commencer par « l’isolement total est entravé quand il est amené à la obtenir des renseignements sur les gration ou pour de possibles liens tice et, pour la première fois, trois leur projet, notamment en accélé- et prolongé, et l’usage systématique douche et n’a le droit de télépho- prisonniers, au nom de la loi sur le avec les terroristes ». ballons-leurres, censés représenter rant la construction de radars d’aler- de menottes et de chaînes aux pieds. ner à sa famille que quinze minu- droit à l’information. Sans répon- les équipements qui existent à te en Alaska. Le programme MD Il existe des témoignages d’agres- tes tous les mois. se du gouvernement, une plainte a Eric Leser bord de tout missile offensif pour demeure toutefois très controversé sions verbales et physiques de déte- dérouter une défense adverse. outre-Atlantique, et pas seulement nus par des gardes et de l’absence Selon le Pentagone, le « véhicule- en raison de son coût, qui dépasse de toute protection contre les mau- tueur » est parvenu à distinguer les cent milliards de dollars. Dans vais traitements infligés par d’autres Un mois de prison injustifié pour « Radio Man » entre les quatre objets et à locali- un rapport remis en février, le prisonniers. Certains ont été détenus ser la tête pour la détruire. Au der- Congressional Budget Office souli- plus de 40 jours ou 50 jours avant NEW YORK lait le croire. Il a même été accusé le 27 décembre nier essai, la charge était associée à gne que le projet de M. Bush n’a d’être mis en accusation. Un Saou- de notre correspondant de fausses déclarations. un seul ballon. pas encore tranché entre diverses dien est resté incarcéré 119 jours Abdallah Higazy, 30 ans, est devenu célèbre mal- Abdallah Higazy a grandi à Washington avant de Ce dispositif est encore loin de conceptions, depuis des dispositifs sans la moindre décision judiciaire. gré lui sous le nom de « Radio Man » (l’Homme à la retourner en Egypte avec ses parents. Il se trouvait convaincre les adversaires du pro- terrestres (jusqu’à trois sites de lan- Des personnes ont été maintenues radio) que lui avaient donné les gardes de la prison à New York pour poursuivre des études d’ingénieur jet MD en sa version actuelle. Nom- cement pour 375 intercepteurs) jus- en détention après la date fixée par fédérale de New York. Ce fils de diplomate égyp- à la Brooklyn Polytechnic University. Le 11 septem- bre d’observateurs, en effet, notent qu’à des plates-formes navales un juge pour leur libération ou leur tien a été arrêté le 17 décembre par le FBI en retour- bre, il logeait à l’hôtel en attendant de trouver un que, en cas d’agression réelle, (entre sept et neuf navires capables, expulsion ». nant chercher des affaires et son passeport laissés appartement à louer. l’ennemi multiplierait les leurres de chacun, de lancer 35 intercepteurs), Pendant des semaines, les à l’hôtel Millenium Hilton, évacué en catastrophe Trois jours après la mise en examen de M. Higa- toute sorte – notamment infra- en passant par des lasers de grande familles des prisonniers n’ont eu et en partie détruit le 11 septembre. zy, un pilote de ligne s’est souvenu avoir égaré un rouges, électromagnétiques et ther- énergie (en orbite ou sur des aucune information sur leur arres- Le bâtiment se situe à quelques dizaines de émetteur radio dans l’hôtel. Il s’agissait de celui miques – en leur conférant des avions). tation et le lieu de détention. «La mètres du World Trade Center. Un émetteur radio que l’on disait avoir été retrouvé dans la chambre vitesses et des trajectoires différen- Sur le plan stratégique, les Etats- femme, et la sœur, de deux Pakista- avait été trouvé, en octobre, au 51e étage dans la de l’étudiant égyptien. Mais un peu plus tard un tes dans le but de saturer ou d’affo- Unis débattent encore de la possibi- nais arrêtés après le 11 septembre a chambre de M. Higazy, affirmait l’accusation. Du garde de l’hôtel a reconnu avoir fait un faux témoi- ler les moyens de défense et de per- lité de proposer à leurs alliés d’éten- contacté Amnesty International en matériel qui, selon le procureur fédéral de New gnage et ne pas avoir trouvé la radio dans la cham- mettre aux multiples têtes explosi- dre le « bouclier » à leur profit, décembre parce qu’elle n’avait aucu- York, pouvait avoir été utilisé pour communiquer bre d’Abdallah Higazy. Ce dernier a été libéré le ves à bord de chaque missile offen- quitte à demander qu’ils participent ne nouvelle. Après avoir reçu des let- avec les pilotes des avions détournés et les guider 16 janvier sans la moindre excuse ou explication. sif de déjouer l’interception. Le Pen- au financement éventuel. tres du centre de détention fédéral vers les tours. Abdallah Higazy n’a cessé d’affirmer tagone réplique à ses détracteurs de New York, elle n’a pas été autori- que la radio n’était pas à lui. Mais personne ne vou- E. L. que les essais à venir iront en se Jacques Isnard 6 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 FRANCE présidentielle

A droite comme à gauche, les responsables politiques dats, notamment Jean-Marie Le Pen, n’obtenaient pas Pascal Perrineau, directeur du Centre d’étude de la vie ceux qui s’intéressent à la politique, notamment les craignent que les élections présidentielle et législatives  500  d’élus requises. Selon un son- politique française (Cevipof), estime que l’abstention-  ayant un haut niveau de formation. La France ne se soldent par une abstention  . dage de la Sofres, 37 % des Français jugent que le scru- nisme stagne dans les  , mais n’est pas un cas isolé, les Etats-Unis connaissant, par Ce phénomène pourrait être amplifié si certains candi- tin présidentiel « n’est pas si important que cela ». qu’il progresse, depuis le début des années 1990, chez exemple, une abstention très élevée. Les états-majors des candidats redoutent un record d’abstentions Du RPR au PS et de l’UDF au PCF, les responsables mettent en garde les électeurs. Le phénomène pourrait être amplifié si des prétendants à l’Elysée, notamment Jean-Marie Le Pen, n’obtiennent pas les 500 signatures requises. Les « affaires » pèseraient peu dans le refus de voter

LE TROISIÈME HOMME de çois Hollande, qui est aussi l’un des Monde du 21 janvier). Le 7 mars, le l’élection présidentielle n’aura peut- UNE TENDANCE À LA HAUSSE LORS DES 10 DERNIÈRES ÉLECTIONS GÉNÉRALES principaux animateurs de la campa- candidat communiste avertissait être ni visage, ni programme, ni par- gne de M. Jospin, a plusieurs fois même que la gauche pourrait « per- Taux d'abstention en % er er ti. Même depuis l’entrée en lice des Présidentielles 1 tour Législatives 1 tour pris la parole pour s’inquiéter, dre électoralement avec une absten- deux favoris, qui devait réveiller la Présidentielles 2e tour Législatives 2e tour comme le 24 février, devant le tion massive dans l’électorat popu- campagne, les états-majors des can- congrès extraordinaire de son laire et le refuge dans des votes pro- didats vivent dans la crainte d’un parti, du « scepticisme »,du« rejet, testataires sans perspective ». 34,26 32,40 32,50 taux d’abstention record. Au risque 31,60 voire [du] dégoût de la politique » Jugeant « la situation très préoccu- 31,10 30,10 29,13 d’une déperdition des suffrages 28,60 qui résulteraient de la dévalori- pante », le porte-parole du PS, Vin- 25,50 entre les deux tours s’ajoute désor- 24,90 sation de la fonction présidentielle. cent Peillon, attribue la désertion 21,98 21,62 20,33

mais celui d’une forme de boycotta- 18,91 civique annoncée à plusieurs fac- 18,62

15,77 «   » 16,68 ge, qui pourrait découler du retrait 15,93 teurs généraux : le manque de lisibi- 14,14 forcé d’un ou plusieurs candidats – 12,66 Pour M. Hollande, « l’indifféren- lité des mesures prises à l’échelon dont Jean-Marie Le Pen – avant le ce, l’abstention, le retrait civique », gouvernemental, l’impression que premier tour, faute des 500 signatu- qui « servent » selon lui M. Chirac, les décisions se prennent désormais res indispensables. Les sondages sont devenus un argument de hors de France – à Bruxelles ou d’opinion, qui continuent à témoi- campagne. Sur TF1, le 3 mars, ailleurs –, la tendance des hommes gner d’un intérêt mitigé des élec- 1974 1978 1981 1981 1986 1988 1988 1993 1995 1997 M. Jospin s’est fait l’écho de cette politiques à se réfugier derrière les teurs et d’une faible distinction Source : Le Monde préoccupation : « Si les Français ne conjonctures. Secrétaire générale entre les propositions des préten- s’engagent pas, s’ils ne prennent pas de l’UDF, Anne-Marie Idrac, pro- dants, ajoutent à l’inquiétude. partie des voix de l’extrême droite se rait-il convaincre ceux qui, venus dépasser les prévisions. Selon un leurs responsabilités (…), nous ne che de François Bayrou, exprime La question traditionnelle du reportera sur notre candidat, mais de la droite comme de la gauche, sondage réalisé par la Sofres les 8 pourrons pas agir. » un souci identique pour déplorer le report des voix d’extrême droite peut-être en proportion plus faible lui auront apporté leurs votes de et 9 février par téléphone auprès Le directeur de campagne manque « d’envie de voter ». Selon sur le candidat de droite au second qu’en 1995. » ne pas se désintéresser du second de 1 000 personnes pour Civisme d’Alain Madelin (DL), Hervé Novel- elle, chaque rendez-vous électoral tour se double, en outre, des incer- Il y a sept ans, 50 % des suffrages tour dès lors que lui-même n’y et démocratie (Cidem), 37 % des li, interprète les taux d’abstention suscite ses propres causes d’absten- titudes sur le comportement des de M. Le Pen s’étaient reportés sur participerait pas ? personnes interrogées estiment annoncés par l’absence de débat tion. La campagne présidentielle électeurs de Jean-Pierre Chevène- M. Chirac, selon l’enquête post- « Il est prématuré de spéculer sur que l’élection présidentielle consti- sur les projets et déplore que l’on actuelle serait ainsi, à l’en croire, ment et, au-delà, des électeurs électorale menée par la Sofres (Le l’abstention », juge prudemment tue « quelque chose de pas si impor- se projette trop sur le second tour. « surplombée par des candidats répé- d’extrême gauche. « Jean-Marie Le Monde du 24 mai 1995). Mais si le Gérard Le Gall, l’expert électoral tant que cela » (contre 42 % en Lors d’un meeting à Nantes, Robert titifs » et alourdie par un climat Pen fait une campagne très anti-Chi- président du Front national était de Lionel Jospin, soulignant que novembre). Hue a estimé qu’une forte absten- d’« affaires » qui contribue, sans rac, et les élections de 1997 sont pas- empêché d’entrer dans la course, « l’incivisme fait partie des réponses Les socialistes n’en tirent aucune tion pourrait sanctionner «un doute, à démoraliser l’électeur et à sées par là, explique le secrétaire ses partisans ne s’égailleraient-ils qu’il est difficile d’avouer devant un déduction particulière sur l’absten- choix limité entre le retour de la droi- peser sur le civisme. général adjoint du RPR chargé des pas dans la nature ? sondeur » – ce qui revient à suggé- tion lors de la présidentielle, mais te ou la simple continuation de ce élections, Bernard Accoyer. Une Quant à M. Chevènement, pour- rer que le phénomène pourrait le premier secrétaire du PS, Fran- qui a été fait depuis 1997 » (Le Nicolas Weill

Comment voter quand Pascal Perrineau, directeur du Cevipof Le phénomène frappe on est en vacances Le premier tour de l’élection « Une protestation contre l’offre politique » d’autres grandes démocraties présidentielle, le 21 avril, tombe au milieu des congés scolaires des Pensez-vous que les prochai- Faut-il aller jusqu’à assimiler L’actuelle diversification de l’of- LA FRANCE est-elle un bon élève Robert Putnam, faisait, en 1995, de zones A et C. nes élections présidentielle et le vote pour des candidats « hors fre politique résulte surtout de en matière de participation ? Oui, si l’abstention un des symptômes de b Procuration. Le ministre législatives pourraient encore système » comme une forme l’éclatement de la droite et de la l’on compare sa situation avec celle la fragmentation sociale et de la de l’intérieur a rappelé étonner par la faiblesse de la d’abstention active ? gauche. Même si le clivage gauche- de la Suisse (où près des deux tiers désaffiliation généralisée. Il expli- le précédent de 1995 et que participation ? La dispersion des voix sur de droite conserve une certaine réali- des électeurs ne se déplacent plus) quait ce « décrochage » par l’efface- le vote par procuration (article Il se pourrait, en effet, que cette petits candidats a quelque chose à té, la bipolarisation, au cœur de ou avec la désertion des élections ment de la « génération civique » L 71 du code électoral) prévoit élection batte tous les records, et voir avec ce que vous appelez une nos institutions, n’est plus opé- locales en Grande-Bretagne. Non, (nés entre 1910 et 1940) et par l’in- le cas des « électeursqui ont quitté qu’un taux d’abstention dépassant « abstention active ». Cependant, ratoire. Elle est travaillée par si, en écartant la Grèce, la Belgique fluence néfaste de la télévision. leur résidence pour prendre des sensiblement celui de 1969 il est préférable de réserver la d’autres oppositions, par exemple et l’Italie où le vote est obligatoire, vacances ». Ils doivent déposer (22,4 %) soit atteint. Ce mouve- notion d’abstention uniquement à celles que suscitent l’intervention on met en regard les scores français ’  ’ eux-mêmes les justificatifs ment abstentionniste pourrait ceux qui ne vont pas voter. En au Kosovo, en Afghanistan, la cons- et scandinave. Ainsi au Danemark, Pour expliquer l’abstention outre- nécessaires à la gendarmerie, s’amplifier aux législatives qui sui- revanche, il faut savoir que la truction européenne, etc. D’autres l’abstention est-elle inférieure à Atlantique, Denis Lacorne (Centre au commissariat ou au tribunal vront. En effet, les électeurs du manière d’estimer ces comporte- polarités naissent aussi entre parti- 15 %. En Allemagne, longtemps cel- d’études et de recherches internatio- d’instance : titres de congés camp battu quelques semaines ments varie d’un pays à l’autre. sans des formules d’autorité et de le-ci n’a pas excédé 16 %. Mais la nales) pointe le rajeunissement de annuels, billets SNCF de congés plus tôt, la droite ou la gauche, Aux Etats-Unis, on calcule le pour- hiérarchie et pôle « libéral-libertai- réunification a fait grimper l’absten- la population dû à l’immigration et payés, contrats de location pourraient bien rechigner à se ren- centage en fonction de l’électorat re ». Bref, on est en plein brouil- tion jusqu’à 28 % en 1994 en raison à la forte mobilité géographique et de réservation hôtelière, dre aux urnes. C’est ce qui s’était potentiel, c’est-à-dire à partir de la lage des repères. de la faible participation des élec- (2,5 % des Américains changent cha- factures d’agence de voyages. Pour passé en 1981 lors des législatives Quel est l’effet des affaires sur teurs des nouveaux Länder. Plus à que année d’Etat). Il invoque aussi ceux qui séjournent dans leur qui suivirent immédiatement « Le clivage gauche- l’abstention ? l’Est, l’engouement pour la démo- la lassitude face à la multiplication résidence secondaire, Daniel l’arrivée au pouvoir de François droite conserve L’impact direct reste faible. Mais cratie retrouvée semble avoir été des scrutins. Autre facteur : « Hérita- Vaillant a indiqué qu'« il pourra Mitterrand. L’abstentionnisme des une certaine réalité, quand impact il y a, il porte plutôt bref. Toutefois, si la chute de la par- ge du protestantisme, on ne vote pas être admis une copie électeurs de droite a joué un rôle mais la bipolarisation l’électeur à se retirer du système ticipation est brutale dans les Pays le dimanche, jour du seigneur » – les d’une demande de congé majeur dans ce qu’on a appelé la n’est plus opératoire » que de voter pour tel ou tel candi- baltes, l’abstention a diminué dans scrutins ont lieu le mardi. ou d’un formulaire de réexpédition « vague rose ».   dat périphérique. Vis-à-vis des la première moitié des années 1990 Pour encourager le vote, des amé- du courrier de La Poste ». Cette non-participation . . affaires qui ont assailli le candidat- en Hongrie et en Roumanie. nagements ont été proposés. Dans b Cas particuliers. Le code conjoncturelle est-elle la seule président, on aurait pu imaginer La faible participation n’entame l’Oregon, on peut désormais voter prévoit le vote par procuration explication du phénomène ? population qui, selon les critères que le candidat-premier ministre pas ipso facto la légitimité d’une élec- par correspondance. La participa- des gardiens de phares, invalides Non. Depuis dix ans, des du recensement, est en âge de disposerait d’un avantage compa- tion et, au-delà, celle du système tion a fait un bond jusqu’à 60,6 %. de guerre ou civils, victimes records ont été battus dans tous voter. Cela explique, en partie seu- ratif décisif. Cela n’est pas aussi politique. Aux Etats-Unis, le « On vote chez soi, commente d’accidents du travail, personnes les types de scrutins. Certes, l’abs- lement, les taux pharamineux évident à l’heure où la « différence consensus sur les institutions paraît M. Lacorne, entouré de sa famille, de âgées bénéficiant d’une prise tentionnisme constant est rarissi- d’abstention qu’on constate, y jospinienne » a été entamée par la bien résister à l’abstentionnisme, ses tuteurs, alors que le vote dans l’iso- en charge et personnes me, mais un tiers seulement des compris à l’élection présidentielle. révélation laborieuse et contour- qui atteint des sommets : à la prési- loir permet d’échapper à l’influence les assistant, impotents. électeurs se déplace systématique- En France, le pourcentage des née du passé militant du premier dentielle de 1996, le taux de partici- de son entourage. Cela pose un pro- Un détenu en détention provisoire ment. Généralement, il existe une votants se calcule sur la base des ministre. En général, on lui repro- pation est tombé sous les 50 %, blème sur la sincérité du suffrage. » peut voter par procuration, comme certaine mobilité entre participa- inscrits. Or on estime de 7 % à 10 % che moins d’avoir été trotskiste pour remonter à 51,2 % en 2000. La participation est très faible là où un condamné tion et non-participation. Mais la part de ceux qui pourraient être – ce qui ne dit pas grand-chose aux Le philosophe Michael Sandel la proportion d’Hispaniques est sans incapacité électorale. cette hausse de l’abstention a été inscrits et qui ne le sont pas. électeurs – que d’avoir « menti » attribuait cette chute à l'« absence forte : 43 % au Texas, 44 % en Cali- contemporaine de deux facteurs Quant à l’abstention protesta- sur ce sujet : cela l’a incontestable- de stratégies de classe fondées sur fornie. Enfin, 3,9 millions d’anciens qui, au contraire, auraient dû taire, elle est souvent intermit- ment banalisé sur ce terrain de l’appel au peuple » ainsi qu’à « l’épui- délinquants sont privés du droit de encourager la participation : l’ins- tente. On peut voter à une élection l’éthique en politique. sement des agendas [objectifs] politi- vote : « 36 % sont des Afro-Améri- cription plus facile sur les listes et pas à une autre. Elle peut aller A terme, cette « asthénie ques, problème commun à l’Europe cains, ce qui signifie que 7 % des hom- électorales, et, surtout, la hausse avec d’autres comportements poli- démocratique » ne mena- et aux Etats-Unis » (Le Monde du mes noirs ne peuvent plus participer à du niveau moyen d’éducation. tiques de substitution, comme les ce-t-elle pas la légitimité des ins- 30 janvier 2001). Dans une étude des scrutins », remarque M. Lacorne. Traditionnellement, on disait manifestations, le boycottage, la titutions et leur caractère repré- intitulée The Bowling alone (Seul au que l’abstention reflétait un défaut pétition, voire la violence. Elle cor- sentatif ? bowling), un politologue d’Harvard, N. W. d’intégration sociale. C’est tou- respond à un malaise dans la repré- On n’en est pas là. La France jours vrai s’agissant des jeunes ou sentation politique et témoigne garde une fibre civique qui n’est des personnes âgées. Le surabsten- d’une insatisfaction face à l’offre pas négligeable. Mais la dégrada- tionnisme demeure également fort politique proposée. tion est là, et participe du malaise dans les milieux populaires, dans le Il est curieux, pourtant, que les dans la représentation politique. quart-monde ou dans les milieux électeurs votent de moins en d’origine immigrée. Mais un type moins alors que les candidatures Propos recueillis par nouveau d’abstention ne cesse de se multiplient… N. W. progresser. Il exprime une protesta- tion contre l’offre politique. Ce phénomène ne cesse de mon- ter depuis le début des années 1990, et gagne de plus en plus ceux qui s’intéressent à la politi- que : les cadres à haut niveau d’éducation bien intégrés sociale- ment. L’abstention résultant d’une faible intégration sociale res- te relativement stable. La protesta- tion peut aussi se traduire par le vote blanc ou nul qui, par exem- ple, a atteint au second tour de l’élection présidentielle de 1995 un niveau très élevé – près de deux millions d’électeurs. LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 7 FRANCE présidentielle Jean Tiberi, ancien maire (RPR) de Paris Les candidats en mal de parrainages « Je soutiendrai Chirac dès le premier voient des « pressions » partout tour, après avoir longuement hésité » Au 15 mars, les Verts n’avaient officiellement que 185 signatures d’élus

On vous a vu, il y a près d’un souhaite. Une minorité s’y oppose,  ter que « la machine politique de Chi- 18 heures, rien. A 19 h 36 tombe un mois, à la Mutualité, avec Char- mais tout cela me paraît secon-   rac [ait] plutôt envie que les parraina- fax de Jean-Eric Schoettl, secrétaire les Pasqua, et il y a une dizaine daire comparé à l’enjeu de l’élec- ges soient pour Corinne Lepage ».La général du Conseil : il n’aura rien de jours vous étiez avec Alain tion présidentielle. L’union est « pêche » aux paraphes se prête avant « le 21 mars dans la soirée ». Juppé, Philippe Douste-Blazy et indispensable à quelques semaines aussi aux mauvais coups. Quand le La décision a été prise pour tous les – trois suppor- d’une échéance aussi capitale. député UDF Dominique Paillé, qui candidats « en séance plénière » et teurs de Jacques Chirac – dans le Pensez-vous que les affaires MAUDITE PRESSIONS ! Depuis a signé en faveur de François Bay- « il n’est plus possible d’y revenir », 18e arrondissement de Paris liées à la Mairie de Paris du le 14 mars, le Conseil constitution- rou, invite les élus centristes à accor- précise-t-il. Au 15 mars, les Verts pour un meeting de l’UEM. temps où vous y étiez avec nel recueille les formulaires des der leur parrainage à un Alain Made- n’ont que 185 signatures officielle- Soutenez-vous un candidat et, si Jacques Chirac pèseront sur élus qui parrainent un candidat à la lin « en difficulté »… « dans l’intérêt ment déposées. oui, lequel ? l’élection ? présidentielle. Si le recueil des de l’UDF », il déclenche des criti- f Pressions ultimes. Elles sont Pour qu’il n’y ait pas d’ambi- Sincèrement, je ne sais pas. Moi, 500 signatures requises constitue ques acerbes. « Le but du jeu est d’es- pour les 46 000 « parraineurs » guïté, je le dis en toute clarté : j’ai je souhaite que les électeurs se une simple formalité pour Jacques sayer de saloper le voisin », s’insurge potentiels, qui ont jusqu’au 2 avril choisi de soutenir Jacques Chirac déterminent sur des bilans et sur Chirac, Lionel Jospin, François Bay- Xavier Chinaud (DL). Cette déclara- pour envoyer leur formulaire rue dès le premier tour. Après avoir des projets. Je pense qu’ils doivent rou ou Jean-Pierre Chevènement, il tion est « inadmissible », s’indigne Montpensier. La députée socialiste

longuement hésité, j’ai pris le  / choisir en toute connaissance, en tourne au casse-tête pour de nom- l’entourage de M. Bayrou. du Tarn, Monique Collange, a fait temps de bien peser mon choix. fonction des propositions sur la breux candidats. f Pressions toujours. Arlette son choix. Dans une lettre adressée J’aurais pu attendre le second mien, en soutenant Charles Pas- justice, la place de la France, l’Euro- En tête des mécontents, Jean- Laguiller dénonce, jeudi, « la précipi- à M. Jacques Chirac, cellule campa- tour, mais cette élection est d’une qua ou d’autres candidats. pe, la fiscalité, la sécurité. Bref, tou- Marie Le Pen a soigneusement mis tation d’une certaine partie de la gne présidentielle, elle accuse récep- importance capitale pour le pays. Votre volonté d’être investi tes les grandes questions qui con- en scène « les désistements de nom- presse » qui « se ridiculise à écrire et tion du « courrier du 4 mars par Elle ne sera pas facile à gagner, candidat de la droite dans la cernent les Français. C’est là-des- breux maires ». Lundi 11 mars, il esti- à répéter qu’elle n’aurait pas ses par- lequel vous me demandez de parrai- donc, devant cette difficulté, j’ai 2e circonscription de Paris aux sus que le débat devrait porter. me le déficit « à 80 signatures ». rainages ». La candidate de Lutte ner votre candidature à l’élection pré- considéré indispensable de me pro- élections législatives n’expli- Tous les candidats doivent être Deux jours plus tard, le président ouvrière a fait déposer le jour même sidentielle. C’est avec une attention noncer. J’ai choisi l’intérêt général, que-t-elle pas ce ralliement tar- d’une clarté totale et ne pas se lan- du Front national comptabilise ses 500 « sésames ». L’affaire vire au toute particulière que j’en ai pris en laissant de côté mes intérêts dif à M. Chirac ? cer dans des promesses inconsidé- « 120 défections » et vendredi, il lui cauchemar pour le directeur de cam- connaissance. Pour autant, permet- particuliers. C’est une décision Certainement pas. Ma détermi- rées qui ne seraient pas tenues par manque « une centaine » de parrai- pagne de Noël Mamère. Vendredi tez-moi de vous informer que je me mûrement réfléchie, qui fait nation repose sur mes idées. J’ai la suite. nages. Les chiffres fluctuent, mais matin, M. Bennahmias se rend au suis déjà engagée à parrainer et abstraction de tout esprit de prouvé que je n’étais pas disposé à Allez-vous participer à la l’explication est invariable : « Une Conseil constitutionnel. Une greffiè- soutenir M. Lionel Jospin ». revanche. les trahir pour me ranger aux sou- campagne ? campagne a été lancée contre moi. re lui assure qu’il aura « un compta- Ne craignez-vous pas de déce- haits des appareils politiques. Je L’annonce claire et forte que je On est sûr d’une origine : c’est Jac- ge des signatures à 18 heures ».A Récit du service France voir ceux qui vous ont aidé et n’ai jamais rien demandé. Je ne fais aujourd’hui dans Le Monde est ques Chirac », assure M. Le Pen, qui soutenu il y a un an, contre demande rien. Je ne demanderai un premier signe. Ensuite, je ferai reconnaît avoir commis une erreur  M. Chirac et le RPR, lors des élec- jamais quoi que ce soit. De toute mon devoir. J’écrirai aux habitants en confiant la collecte des signa- tions municipales à Paris ? façon, j’ai annoncé que je serai can- et je leur rappellerai mon choix. Et, tures à « des professionnels » qui se a ASSURANCE-CHÔMAGE : Franck Piget a été nommé, jeudi C’est vrai que dans un passé didat aux législatives de juin pro- si je suis invité, je participerai à des sont révélés « moins performants 14 mars, directeur général de l’Unedic par le bureau du régime pari- récent j’ai fait l’objet d’attitudes et chain, et cette décision m’appar- meetings ou à d’autres initiatives. que des militants ». taire (patronat-syndicat). Cet homme de 55 ans, qui prendra ses fonc- de déclarations pas très convena- tient. Quelle que puisse être l’agres- Si le RPR choisit dans les pro- Charles Pasqua ne croit pas, lui tions en mai, a travaillé chez Moulinex, à la Lyonnaise des eaux et bles. Peut-être faudra-t-il en repar- sivité manifestée à mon égard, je chains jours de présenter un can- non plus, à une opération du chez IBM, où il avait été nommé en 1997 directeur des ressources ler plus tard ? Mais, pour le m’en tiendrai à cette attitude. Lors didat contre vous, maintiendrez- « Saint-Esprit ». Le candidat du RPF humaines de la division global services pour l’Europe de l’Ouest. Il moment, je pense avoir fait le des élections municipales, j’ai fait vous votre engagement ? évoque à son tour des « pressions », avait rejoint le groupe Bull en 1999 comme directeur des affaires choix de la dignité. Je n’oublie rien plus de 40 % des voix au premier Je ne pose aucune condition à vendredi, en marge de son meeting sociales. de tout ce qui s’est passé. Aussi tour malgré l’adversité. Je n’ai rien mon soutien. Mais, si on vient à Amnéville (Moselle). « Lorsque a AMNISTIE : Jacques Chirac et Lionel Jospin répondent, dans bien ceux qui dans mon propre mendié et je ne mendierai jamais. m’attaquer, je sais me battre, car il vous avez des maires qui ne parrai- Le Parisien du 16 mars, à la question : quelles infractions au code de camp m’ont lâchement exclu, puis Les responsables du RPR qui serait incroyable de ne pas tenir nent plus personne, ce n’est pas par la route amnistieriez-vous si vous étiez élus ? Le président-candidat se violemment et indignement atta- m’ont exclu sans même m’enten- compte des 100 000 électeurs qui l’opération du Saint-Esprit », obser- prononce « contre l’amnistie des infractions au code de la route suscepti- qué, ni bien sûr les amis qui m’ont dre ont eu une attitude inaccepta- se sont portés sur mes listes lors ve-t-il, sans dire explicitement qui bles de porter atteinte à la vie d’autrui ». Plus précis, le candidat du PS soutenu. Je pense notamment à ble à mon égard, ce n’est pas à moi des municipales, à Paris. tire les ficelles de l’opération. amnistierait « les contraventions qui ne sanctionnent pas un comporte- Charles Pasqua. Aussi je com- de faire amende honorable en f Pressions encore. Vendredi, ment dangereux susceptible de se traduire par le retrait de points »,ce prends ces amis qui, aujourd’hui, demandant ma réintégration. Je Propos recueillis par c’est au tour de Brice Lalonde, candi- qui exclut notamment les dépassements de vitesse et la circulation sur feraient un autre choix que le sais qu’une majorité de militants la Yves Bordenave dat de Génération Ecologie, de regret- la bande d’arrêt d’urgence. 8 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 SOCIÉTÉ santé

 ’   1  entre Bernard Hoerni, pré- conseils départementaux de l’ordre et parmi les fériés, ne relève pas du volontariat mais constitue cien. L’Union nationale des omnipraticiens français sident du Conseil national de l’ordre des médecins, médecins. Le texte rappelle que la  un  . L’accord réduit égale- (UNOF) et le Syndicat des médecins libéraux (SML) la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) et  , autrement dit les gardes effectuées par ment le nombre de secteurs de garde 4 000 à 1 500, ont d’ores et déjà appelé à la désobéissance civile et l’Etat suscite de   auprès des les médecins la nuit, les week-ends et les jours ce qui étend le champ d’action de chaque prati- au   . L’ordre des médecins secoué par la polémique sur les gardes de nuit L’accord signé le 1er mars entre Bernard Hoerni, président du Conseil national de l’ordre des médecins, la CNAM et l’Etat suscite de vives réactions auprès des conseils départementaux. Il rappelle que la permanence des soins ne relève pas du volontariat mais constitue un devoir déontologique

ALORS que les médecins généra- ment, le nombre des secteurs de Calvados, qui regrette que la prési- devoir pour chaque médecin. Cet « raisonner avec une sucette et pas logie hors urgences. » Le recours listes libéraux commencent ce permanence de soins. Cette réorga- dence n’ait pas « interrogé les article est depuis longtemps mal- un bâton ». « La solution passe par aux centres 15 fait d’autres heu- week-end leur cinquième mois de nisation permettrait, certes, de acteurs concernés ». « Chez nous, mené, notamment dans les gran- une vraie rémunération des astrein- reux. « Les généralistes nous disent grève des gardes, l’organisation de diminuer le temps de travail des nous avons déjà remis à plat toute la des agglomérations où SOS-Méde- tes pour permettre aux médecins de qu’ils sont très contents que nous la permanence des soins suscite de médecins, mais elle aurait surtout sectorisation, je ne suis pas d’accord cins prend le relais à l’heure de la prendre un repos compensateur le leur servions de filtre », rapporte sérieux remous au sein de l’ordre l’avantage de réduire le coût global pour que la caisse d’assurance mala- fermeture des cabinets de ville. lendemain de leur garde », ajou- Fabien Catala. Son confrère des médecins. Cette fronde interne de la rémunération de l’astreinte. die donne son avis », ajoute Michel « L’article 77 participe pour beau- te-t-il. Richard Ascencio confirme : «A a pour origine le protocole d’ac- « Cet accord a été signé par Ber- Fillol, son homologue de Lot-et- coup à la désertification médicale Jean-Marc Rehby, porte-parole Gap, nous travaillons en liaison avec cord signé le 1er mars entre l’Etat, le nard Hoerni, le président de l’ordre, Garonne. Actuellement, à peine rurale. Il faut remplacer l’obligation de la coordination nationale des la maison médicale de garde qui conseil national de l’ordre des sans concertation avec les membres dix départements ont joué le jeu. par le volontariat et inciter les volon- médecins généralistes, s’oppose, fonctionne 24 heures sur 24 depuis médecins et l’assurance-maladie. de son conseil national, ni avec les lui aussi, à ce que soient « organi- six mois avec 80 % des généralistes Ce texte prévoit que les conseils responsables départementaux », sées officiellement les réquisitions ». de la ville. » départementaux de l’ordre « défi- s’insurge Philippe Venier, prési- L’UNOF appelle à la « désobéissance civile » Il note que la grève des gardes a Le docteur Catala estime qu’«on nissent » les secteurs de permanen- dent de l’ordre de Mayenne. En Ile- L’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF) et le Syndicat des servi « de prise de conscience pour ne reviendra pas en arrière » sur le ce de soins, « arrêtent la liste des de-France, dans un communiqué médecins libéraux (SML), qui animent le mouvement des généralistes, ont le public : les gens appellent moins rôle essentiel des centres 15. «Si médecins tenus d’y participer » et commun, les sept conseils départe- lancé, mercredi 13 mars, un « ultimatum » aux préfets afin qu’ils « précisent pour n’importe quoi à n’importe des médecins libéraux sont prêts à « désignent un médecin d’astrein- mentaux « désavouent » M. Hoer- les conditions de réquisition des médecins », sinon ils appelleront les généra- quelle heure ». venir réguler les appels avec nous, te ». En outre, les généralistes ni, dont la démission est réclamée listes à la « désobéissance civile » avec « refus pur et simple d’obéir à la réqui- nous sommes d’accord, poursuit-il. seront associés à la régulation des par plusieurs départements, sition ». Les deux syndicats donnent « jusqu’au 8 avril » aux préfets pour «    » Il faut peut-être leur donner plus de centres 15 (SAMU). Le texte de l’ac- notamment dans les pays de Loire « convoquer les comités départementaux de l’aide médicale d’urgence ». Ils Malgré l’augmentation impor- responsabilités. Mais les moyens des cord fixe comme objectif de et le Sud-Ouest. Derrière la forme, revendiquent une « adaptation de la réquisition aux besoins réels (recense- tante d’activité qui en a découlé, le centres devront augmenter. » « pérenniser au bénéfice des ils contestent l’accord sur le fond. ment préalable des éventuels non-grévistes et des médecins susceptibles de renvoi des appels vers les centres Richard Ascencio lui aussi est favo- patients une réponse de proximité la pouvoir prendre des gardes), une intervention du médecin limitée aux seuls 15 a largement contribué à cette rable à une meilleure collaboration nuit, le week-end et les jours fériés  ’ appels urgents du 15, un code de bonne conduite (pas de divulgation des rationalisation. « Le centre 15 éva- des médecins généralistes avec le sur l’ensemble du territoire » et de Si la rémunération de l’astreinte numéros de téléphone privés) et une rémunération des réquisitionnés ». lue la pertinence d’une visite à domi- centre 15, même s’il a l’expérience permettre aux médecins « la rému- – et sa reconnaissance en tant que Dans le cas contraire, « les préfets prendront aussi le risque de supporter cile, explique Richard Ascencio, d’un effet pervers. « Certains géné- nération des astreintes qu’ils effec- mission d’intérêt public – est bien des procédures juridiques », préviennent les syndicats. responsable du SAMU-Centre 15 à ralistes qui faisaient de la régulation tuent dans le cadre de leurs obliga- vécue, la diminution du nombre de Gap (Hautes-Alpes). Il nous arrive au centre 15 ont préféré aller pren- tions déontologiques et d’une mis- secteurs, la signature de l’ordre à d’appeler un taxi pour que la person- dre des gardes à la maison médica- sion d’intérêt public ». côté de celle de l’assurance-mala- « On a tout de suite envoyé nos lis- taires par des tarifications et des ne se rende plutôt à la maison médi- le, où ils bénéficient d’une rémunéra- Pour payer désormais les généra- die et le caractère obligatoire de la tes. Ici, tous les médecins participent mesures fiscales ad hoc », préconise cale, mais aussi à l’inverse de mettre tion trois ou quatre fois supérieure listes d’astreinte 50 ¤ par tranche garde sont très mal ressentis, aux gardes, il n’y a pas de problème Alain Fisch, chef du service des les points sur les “i” à des médecins avec le paiement à l’acte », indi- de 12 heures – comme l’a prévu notamment dans les nombreux d’obligation nouvelle », explique le urgences du centre hospitalier de qui ne voulaient pas se déplacer. » que-t-il. l’accord du 24 janvier entre le syn- départements où la permanence docteur Jacques Rascle, président Villeneuve-Saint-Georges (Val- Chef de service du SAMU 81, à Albi Les moyens financiers prévus dicat MG-France et l’assurance- des soins repose sur le volontariat. de l’ordre de l’Ain. Mais, reconnaît- d’Oise). « Ce devoir est obsolète », (Tarn), Fabien Catala tient le par le protocole entre l’Etat, la maladie –, la Sécurité sociale doit « Le regroupement des secteurs ne il, « on est un peu l’exception ». renchérit Michel Chassang, prési- même discours : « Les gens savent CNAM et le conseil national de l’or- passer par l’ordre pour connaître répond pas à la réalité du terrain. Des voix commencent à s’élever dent de l’Union nationale des omni- qu’en nous appelant, ils auront un dre devront donc aussi résoudre ce la liste officielle des bénéficiaires. Actuellement, cela se passe très bien pour réclamer l’abrogation de l’arti- praticiens français (UNOF), qui médecin en ligne. Nous avons beau- type de difficulté. L’accord prévoit également de limi- en zone rurale », estime Jean-Pier- cle 77 du code de déontologie, qui refuse le retour d’un « service obli- coup de demandes de conseils médi- ter à 1 500, contre 4 000 actuelle- re Bernard, président de l’ordre du fait de la permanence des soins un gatoire de garde ». Selon lui, il faut caux en gynécologie ou en dermato- P. Be et S. Bl.

Un devoir Bernard Hoerni, président du Conseil national de l’ordre des médecins déontologique Dans sa version la plus récente « L’ordre ne va pas se substituer aux préfets pour organiser autoritairement les gardes » (décret du premier ministre daté du 6 septembre 1995), le code de L’accord que vous avez signé est inscrite dans le code de déonto- L’accord ne va rien bouleverser ne. Tout dépendra de l’expérimen- plus ni avec la moitié des secteurs déontologie médicale consacre le 1er mars avec l’Etat et l’assuran- logie. Avec l’accord du 1er mars, il sauf dans les têtes. Cela a beau- tation sur le terrain. Il y aura sans en moins, que l’on va résoudre un deux articles à la permanence des ce-maladie sur la permanence revient désormais à l’ordre de coor- coup dérangé que l’ordre se voie doute des regroupements de sec- problème beaucoup plus vaste. Il soins et aux gardes. des soins suscite des réactions donner la bonne répartition des doter d’une façon trop visible teurs. On s’est fixé la date du faut une réflexion d’ensemble. b Article 77. « Dans le cadre de la très vives. Vous attendiez-vous à secteurs de garde et des médecins d’une autorité qu’il a naturelle- 1er juin pour faire un premier bilan. Il est rarissime que l’ordre permanence des soins, c’est un ces critiques ? de garde ou d’astreinte. Ce n’est ment. Cette légitimité est repro- Les départements ont toute liberté signe un accord avec l’assurance- devoir pour tout médecin de Oui, parce qu’on est dans un cli- pas nouveau, mais c’est mieux affir- chée par certains, car il y en a qui pour asseoir ce qui existe déjà. L’or- maladie… participer aux services de garde de mat passionnel du fait de la prolon- mé. sont davantage pour l’anarchie et dre ne va pas se substituer aux pré- La Sécurité sociale n’est pas jour et de nuit. Le conseil gation d’un conflit désagréable Que répondez-vous aux méde- fets pour organiser autoritaire- constituée de personnes infréquen- départemental de l’ordre peut pour tout le monde. Ce climat est cins qui considèrent que l’accord « Ce n’est ni avec ment les gardes. Mais il faut que tables. Il s’agit d’un gentleman’s néanmoins accorder des lié à l’exaspération des médecins que vous avez signé équivaut à un euro de plus ni avec tout le monde mette de la bonne agrement pour améliorer le fonc- exemptions, compte tenu de l’âge soumis depuis des années à des dif- l’instauration du « service de gar- la moitié des secteurs volonté. tionnement des urgences dans l’in- du médecin, de son état de santé ficultés croissantes mais aussi à de obligatoire » ? en moins que l’on va Faut-il, comme certains méde- térêt des patients. Je ne vois pas et, éventuellement, de ses une protestation contre un renfor- C’est une invective qui traduit le résoudre le problème » cins le réclament, supprimer l’ar- pourquoi nous n’aurions pas accep- conditions d’exercice. » cement des pouvoirs attribués à climat passionnel dont j’ai parlé.   ticle 77 du code de déontologie té de participer à une action desti-

Commentant cet article, le conseil l’ordre des médecins en matière Dans la très grande majorité des  sur le devoir de garde qui, dans née à améliorer la santé publique. national de l’ordre des médecins d’organisation des gardes. Nous régions, les médecins faisaient leur les faits, n’est pas appliqué ? Une réunion extraordinaire du indique que cette obligation doit avons déposé un recours en garde. Ils s’organisaient entre eux l’intérêt personnel que pour l’or- Le problème n’est pas l’article conseil national de l’ordre est être assurée « tant par les Conseil d’Etat contre deux disposi- sous le regard de l’ordre des méde- dre et l’intérêt général. 77. La question est de prévoir une prévue sur ce sujet le 21 mars. généralistes que par les tions non légales de la convention cins. Très peu de médecins échap- Certains conseils départemen- discussion d’envergure sur la per- Craignez-vous ce rendez-vous ? spécialistes ». Il ajoute : «Le signée le 24 janvier entre MG-Fran- paient à cette obligation. Ils le fai- taux s’inquiètent de la réduction manence des soins. J’avais écrit Je n'ai pas de crainte particulière médecin ne peut prétendre remplir ce et la CNAM. Premièrement : saient spontanément, d’une façon du nombre de secteurs. Passer début octobre aux ministres de l’in- si ce n'est que les choses sont tou- ses obligations à cet égard par un c’est au conseil de l’ordre que le peut-être un peu artisanale, mais de 4 000 à 1 500 vous semble-t-il térieur, de la solidarité et de la san- jours un peu imprévisibles. Quand renvoi systématique des appels sur code de la santé publique donne la qui marchait généralement bien. réaliste ? té une lettre pour leur dire : « Pre- il y a des mouvements de cette le centre 15. » responsabilité d’organiser les gar- Puis la réquisition leur a rappelé Personne n’en sait rien. Le gou- nez une initiative pour mieux organi- ampleur et de cette durée, tout est b Article 78. Cet article dispose des – ce n’est donc pas du ressort qu’il s’agissait d’un devoir. Mainte- vernement dit que ce serait bien si ser la médecine d’urgence. » Rien possible. Mais je suis serein parce notamment que « lorsqu’il d’un accord conventionnel. nant, on leur dit qu’il n’y aura plus on pouvait réduire de moitié les n’a été fait. Un mois et demi plus que je crois que les médecins sont participe à un service de garde, Deuxièmement : la notion de de réquisitions mais que la garde secteurs et donc le nombre de tard, la grève s’est déclenchée. Il des gens responsables. d’urgence ou d’astreinte, le médecin « volontariat » stipulée dans cette restera un devoir et qu’elle sera médecins à payer. C’est un objectif aurait mieux valu anticiper plutôt doit prendre toutes dispositions convention ne repose sur rien, désormais organisée par les économique mais personne ne que de laisser se développer ce con- Propos recueillis par pour être joint au plus vite. » puisque la participation aux gardes conseils départementaux. s’est engagé à ce qu’on le maintien- flit. Ce n’est ni avec un euro de Sandrine Blanchard A Rennes, une expérience de cabinet médical de garde pour les nuits et les week-ends

RENNES de 20 heures. Installé à Rennes elle, les deux autres patients qui se des heures ouvrables des cabinets. » de notre envoyé spécial depuis 28 ans, Jean-Marie Tochon, présenteront dans la soirée, l’un pour Pour le docteur Besnard, le CARL On peut difficilement le manquer. 55 ans, est de garde jusqu’au lende- une rage de dents, l’autre pour la sutu- est « extrêmement confortable ». Adossé aux bâtiments de la gare main 7 heures. C’est la deuxième fois re d’une petite plaie au menton, « Nous n’avons pas à nous déplacer, SNCF de Rennes (Ille-et-Vilaine), qu’il participe à cette permanence. En auront d’abord fait étape à l’hôpital. mais la garde est validée par le conseil  revanche, son confrère Jean-François de l’ordre, précise-t-il. De plus, le systè- Besnard, 38 ans, et installé depuis «     » me est avantageux sur le plan finan- sept ans, prend des gardes au CARL La garde est plutôt calme. «En cier. » Chaque médecin de garde est Leur slogan : « Les depuis le début de cette expérience- moyenne, nous voyons une petite dizai- en effet rémunéré à l’acte, avec un pilote, en juin 2001. Il terminera ses ne de patients pendant les gardes de minimum garanti, correspondant mêmes conditions consultations à minuit. L’accueil et le semaines, estime le docteur Besnard, pour chaque heure à deux fois et standard sont assurés ce soir par mais entre le samedi et le dimanche, demie le tarif de base de la consulta- d’écoute que chez votre Marie Béchac, l’une des douze étu- nous avons une bonne centaine de con- tion, soit 46,50 ¤. Une partie des som- diants en médecine employés par le sultants. » Preuve d’une attente de la mes perçues au titre de la majoration médecin traitant » CARL. part de la population. « Compte tenu pour les consultations de nuit est Une patiente est là, dès l’ouverture. de l’existence de SOS-Médecins sur reversée à la structure, qui bénéficie Cette jeune femme souffre d’un lum- Rennes, nous avons choisi de nous limi- d’un financement public au titre du côté esplanade sud, le cabinet médi- bago depuis plusieurs semaines mais ter à des consultations, à l’exclusion fonds d’amélioration de la qualité des cal de garde CARL (Centre d’accueil les douleurs sont devenues intoléra- des visites », explique le docteur soins en ville. Actualité de la grève et de répartition libéral) a pignon sur bles la nuit précédente. Sitôt sa jour- Daniel Pencolé, de l’Union régionale des gardes oblige, les praticiens impli- rue. Dans ses locaux flambant neufs, née de travail terminée, elle a été con- des médecins libéraux, maître d’œu- qués dans le CARL se sont réunis en il propose des consultations par des duite au Centre hospitalier Pont- vre de cette expérience prévue sur assemblée générale à la mi-janvier. Il médecins généralistes la nuit, les chaillou par son compagnon. Compte deux ans. « 70 médecins sur les 220 de a été décidé de laisser chaque méde- week-ends et jours fériés « dans les tenu de l’attente aux urgences, le per- l’agglomération rennaise, participent à cin se déterminer. La plupart d’entre mêmes conditions d’écoute et de quali- sonnel leur a conseillé de se rendre présent aux tours de garde, précise eux ont choisi de continuer afin de ne té que chez votre médecin traitant ». au CARL. Reçue immédiatement, elle M. Pencolé. Une étude nous a révélé pas mettre en cause l’expérience. Ce soir, comme tous les autres soirs, repart bientôt avec son ordonnance qu’il existait des “trous” pour l’activité deux médecins sont présents à partir vers la pharmacie de garde. Comme non programmée des soins en dehors Paul Benkimoun LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 9 SOCIÉTÉ La marche silencieuse en hommage à Patrice Bègue rassemble un millier de personnes à Beaumont-le-Roger Remise en liberté refusée à deux ex-figures du terrorisme Un troisième jeune a été mis en examen, vendredi 15 mars, après la mort du père de famille LA JURIDICTION agressé le 8 mars par les racketteurs de son fils. Cinq autres personnes ont été remises en liberté nationale de libéra- tion conditionnelle AU MOMENT où le fourgon mor- merçants. Tous partagent une yeux gonflés se soutiennent mutuel- entrouverte, hébété par ce qui se pas- (JNLC) a rejeté, ven- tuaire transportant la dépouille de même incompréhension devant ce lement et avancent tête basse. Le se, il peine à suivre le chant qui parle dredi 15 mars, la Patrice Bègue arrive près du monu- fait divers, pour lequel un troisième fourgon funéraire s’arrête sur un de fautes, de pardon et d’espoir. demande de remise en ment aux morts de Beaumont-le- jeune a été mis en examen vendredi chemin pentu, à l’entrée de l’église Il est invité avec son frère Fabrice liberté de deux figures Roger, les conversations ponctuées 15 mars, cinq autres personnes inter- Saint-Nicolas. Aline, veuve, enlace à s’avancer près de l’autel. Ils allu- du terrorisme des de soupirs cessent. La voiture s’arrê- pellées la veille étant remises en sa petite fille de 7 ans. La tension est ment des cierges et les portent près années 1980, Régis te. Il pleut et le soleil brille. La liberté. « On a là un problème de trop forte, la colère égare. « C’est du cercueil. Puis Fabrice dépose des- Schleicher, ancien famille du défunt apparaît, hormis valeurs, murmure Nathalie Krino- bon, c’est bon ! », crie la mère de Jim- sus un maillot de l’équipe de France, membre d’Action l’épouse de M. Bègue, qui demeure jewski, habitante de la région. my aux objectifs. Un photographe celui de Zidane. Patrice Bègue, directe (AD), et Geor- à l’avant du fourgon et se cache le Quand on était petits, se mettre à deux voit fondre sur lui une nuée de pro- 38 ans, aimait le football. Il était ori- ges Ibrahim Abdallah visage de la main droite, afin contre un dans la cour de récré, c’était ches à bout de nerfs. Des cris, quel- ginaire de la Réunion. Alors, en der- (photo), ancien chef d’échapper à ceux qui voudraient la honte. Maintenant, attaquer à tren- ques coups, et puis le deuil reprend nier hommage, tandis que les regis- des Fractions armées immortaliser sa peine. Autour d’elle, te paraît normal à certains. » Un fos- ses droits. tres du souvenir à l’entrée révolutionnaires liba-

vendredi 15 mars, près d’un millier sé entre les époques : Anne Mansou- recueillent la compassion populaire, naises (FARL), déte-  de personnes ont participé aux obsè- ret, vice-présidente (PRG) du conseil    les haut-parleurs diffusent de la nus depuis 1984. La ques de ce père de famille, mort général, ne parle pas d’autre chose. « Comment a-t-on pu en arriver musique créole. Jean-Yves Bègue lit JNLC a confirmé des décisions rendues par la juridiction régionale de pour avoir voulu défendre son fils « J’appartiens à une génération à là ? Comment faire pour garder une déclaration devant les caméras. libération conditionnelle de Riom le 19 novembre 2001. Régis Schlei- victime d’un racket. laquelle on apprenait à fermer une confiance dans un avenir com- Jean-Louis Debré, maire (RPR) cher a été condamné, en 1987 et 1988, à la réclusion criminelle à perpé- La marche silencieuse commence, porte sans la claquer. » Dans le cortè- mun ? », interroge le Père Laurent d’Evreux, entre dans le champ. Il tuité pour des hold-up et les meurtres de deux policiers en mai 1983 à conduite par la famille chancelante. ge pourtant, il n’est pas question de dans son homélie. Jimmy, le fils rac- enlace le frère du défunt et improvi- Paris. Georges Ibrahim Abdallah a lui aussi été condamné en Derrière, des proches, des voisins, générations, ni de la France des cités ketté, aimé et défendu, se trouve au se un aparté. février 1987 à la réclusion à perpétuité pour complicité dans les assas- des élus, des inconnus, qui passent contre celle des campagnes. Aux côté de sa mère. Dans son survête- sinats à Paris, en 1982, de deux diplomates, l’Américain Charles devant les rideaux baissés des com- côtés des villageois, des jeunes aux ment noir, la bouche légèrement Piotr Smolar Robert Ray et l’Israélien Yacov Barsimantov, et en 1984 du consul américain à Strasbourg, Robert Onan Homme.  Des peines de prison avec sursis pour les parents des fillettes maliennes excisées a JUSTICE : la cour d’assises de Paris a condamné, vendredi 15 mars, à quinze ans de réclusion criminelle les trois auteurs d’un e  ’ plicité de violences volontaires ayant entraîné une tion Femmes alternatives, M Linda Weil-Curiel a crime « défouloir », le 31 juillet 1999, lors d’une soirée entre amis à  mutilation permanente ». Pour justifier une prati- rappelé les nombreuses campagnes de préven- Paris. Mustapha Ba, David Bonnet et Julien Dédal-Deschamps ont été -- que considérée comme un crime en France, tous tion menées et les « 26 procès en assises » qui ont reconnus coupables du meurtre de Frédéric Blanquet, qu’ils avaient ont évoqué le respect des traditions de leur pays eu lieu depuis le début des années 1980. «Onne battu à mort au cours de scènes de violences collectives (Le Monde du d’origine. L’argument n’a pas convaincu l’avocate peut pas penser un seul instant que ces familles 15 mars). générale, Sylvie Lotteau. « On ne peut pas considé- aient pu être isolées de toute cette information » et a PRISONS : une vingtaine de militants d'Act up-Paris se sont ras- LA COUR D’ASSISES de Seine-Saint-Denis a rer ces femmes africaines comme des primitives s’an- ignorer, comme elles l’ont affirmé à l’audience, semblés, vendredi 15 mars, devant le ministère de la justice pour exi- prononcé, vendredi 15 mars, des peines de crant dans leurs traditions, a-t-elle estimé. Elles l’interdiction de l’excision en France, a affirmé ger la « libération immédiate » des détenus atteints de pathologies gra- réclusion criminelle avec sursis à l’encontre des sont capables d’évoluer. » Aux maris, qui ont décli- Me Weil-Curiel. ves, des sans-papiers et des toxicomanes. Les manifestants ont dénon- membres de deux familles maliennes qui né toute responsabilité à l’égard d’une « affaire de Les avocats de la défense, de leur côté, ont insis- cé l'inaction du gouvernement en matière de politique pénitentiaire, comparaissaient, depuis mercredi, pour avoir fait femmes », Mme Lotteau a répliqué qu’il s’agissait, té sur le poids des coutumes et les pressions de la et d'amélioration des conditions de détention. exciser sept de leurs filles, en France, à la fin des au contraire, d’une « affaire de maris et de pères », communauté. « Je suis d’accord à 100 % pour faire a ÉDUCATION : le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) a rejeté, années 1980 (Le Monde du 15 mars). Les jurés ont destinée à « garantir la soumission et la fidélité » disparaître l’excision , a expliqué Me Yohanna Weiz- jeudi 14 mars, les textes concernant l’enseignement des langues régio- condamné Sékou Wagué et sa femme à deux ans des filles et des épouses. mann, conseil de l’épouse de M. Wagué, Adiara- nales par immersion. Ce conseil consultatif se prononçait sur la nou- de réclusion avec sursis. En raison, peut-être, du « A ceux qui disent que c’est leur culture et qu’on tou. Mais pour elle c’est un acte nécessaire et nor- velle version des arrêtés destinés à favoriser l’intégration des écoles plus grand nombre d’enfants concernées, donne des leçons, je réponds que le respect de mal. » Au nom des épouses Diawara, Me Sophie bretonnes Diwan au service public, dont l’application avait été suspen- M. Diawara et ses deux épouses se sont vu infliger l’intégrité physique est une valeur universelle et Schwilden a expliqué qu’en faisant exciser leurs due le 30 octobre 2001 par le Conseil d’Etat (Le Monde du 9 mars). une peine de trois ans avec sursis. Le parquet transculturelle », a lancé Me Catherine Mabille, enfants les mères de famille « n’avaient pas l’inten- a TRANSPORTS : un incendie a partiellement détruit un local général avait demandé deux ans de réclusion cri- avocate de l’association Femmes solidaires, par- tion de leur faire du mal » mais de montrer « leur technique en sous-sol de la gare Saint-Lazare à Paris, vendredi minelle avec sursis pour tous les acccusés. tie civile. Représentant la Commission pour l’abo- appartenance à leur communauté ». 15 mars dans la nuit. Quatre personnes, dont deux pompiers, ont été Les deux familles étaient jugées, en l’absence de lition des mutilations sexuelles et la Ligue du intoxiquées par les fumées. Le trafic était totalement interrompu aux l’exciseuse, qui n’a pas été identifiée, pour « com- droit international des femmes ainsi que l’associa- Frédéric Chambon départs et aux arrivées samedi matin. 10 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 ENTREPRISES INVESTISSEMENT

Lors du   des profession- souhaitent à la fois trouver des entreprises qui instal- cement. De nombreuses entreprises     très prisé par les investisseurs. nels de l’immobilier (Mipim), qui s’est tenu à Cannes lent leur siège social, mais aussi  certains    de leurs locaux. EDF, Tha- L’Italie pour sa part, sort de la crise, comme la France a jusqu’au vendredi 15 mars, les grandes villes ont tout quartiers et réhabiliter des  . les, Alcatel et France Télécom ont ainsi cédé une partie pu le faire dans les années 1990. Les caisses de retraite fait pour    privés. Elles Beaucoup de maires, du monde entier, ont fait le dépla- de leur patrimoine. Les Pays de l’Est constituent un de la péninsule vendent leur parc de logements. Les professionnels de l’immobilier de bureaux préparent la reprise Les grandes entreprises et même les administrations vendent une partie de leur patrimoine immobilier aux fonds de pensions et aux investisseurs institutionnels. L’Europe de l’Est et l’Italie attirent de plus en plus de capitaux internationaux

CANNES ses, restructurer, valoriser, réhabili- lions d’euros), Thales (480 millions réhabiliter. Ils sont devenus les plus de notre envoyée spéciale ter ses quartiers anciens et ses espa- LES LOYERS À PARIS, MOSCOU ET FRANCFORT EN FORTE HAUSSE d’euros) et, récemment, Alcatel gros propriétaires de la capitale L’ambiance du Marché internatio- ces industriels en friche ou ses Loyers de bureaux en décembre 2001, en euros par m2 et par jour (152 millions d’euros), mais surtout tchèque et détiennent, via leur fon- nal des professionnels de l’immobi- docks. Pour être remarquée au France Télécom, qui a cédé d’un cière Orco, 22 immeubles. A Buda- lier (Mipim), qui a investi Cannes Mipim, chacune dépense souvent bloc 500 immeubles pour 3 mil- pest, ils viennent d’ouvrir un des du mardi 12 au vendredi 15 mars, plus de 1 million d’euros pour liards d’euros. Le mouvement tou- plus beaux hôtels de la ville, sur la Londres pour sa treizième édition, était celle déployer de monumentales maquet- che tous les pays d’Europe, y com- prestigieuse avenue Andrassi. Ces d’un vrai festival, avec ses vedettes, tes, proposer, comme l’a fait Paris TokyoParis MoscouNew YorkFrancfortMilan StockholmMadridVarsovieBucarestBruxellesLisbonnePragueBudapest pris l’Allemagne avec Deutsche deux entrepreneurs ont aussi pris ses cocktails à tous les stands et ses pour promouvoir la ZAC Seine Post et Deutsche Bahn, l’Italie avec pied à Varsovie et à Bratislava. fêtes luxueuses organisées dans les Rive gauche, des promenades vir- 1 728 le conglomérat ENI, et les pays de Quant aux distributeurs français palaces et sur les bateaux. Environ tuelles sur ordinateur ou visualiser l’Est. Les collectivités locales met- comme Carrefour, Casino, Leclerc 16 000 participants ont acheté d’un clic, comme sur le stand de tent parfois leur patrimoine en ou Cora, ils ont joué pour leur sec-

Londres, toutes les opportunités 1 213 vente pour financer leurs projets. teur les pionniers dans ces villes : 991 985 d’espaces prêts à être loués aux 976 Sergio Chiamparino, maire de « Tous les investisseurs se précipitent Les fonds de pension, entreprises. 851 Turin, qui veut préparer sa ville à vers ces pays, qui offrent une belle 668

Beaucoup de maires viennent en 642 l’accueil des Jeux olympiques d’hi- vitalité économique et s’apprêtent à 571 premiers acheteurs personne, à Cannes, jouer les repré- 573 ver de 2006 et faire évoluer son ima- entrer dans la zone euro », explique 476 366 356 Sans doute un peu déstabilisés sentants de commerce. Celui de 339 ge de ville industrielle dédiée à la Jean-François Ott. 282 par les soubresauts de la Bourse, les Londres, Ken Livingston, a fait une voiture, a lancé un appel d’offres La Caisse des dépôts et consigna- apparition remarquée. Ceux de sur l’un des plus beaux immeubles tions (CDC), implantée dès 1992 à investisseurs institutionnels se tour- Londres et Tokyo restent les villes les plus chères pour les loyers de bureaux les Stockholm, Prague, Bilbao, Thessa- de la place San Carlo. Ce bâtiment, Prague, sous l’impulsion de Fran- nent de plus en plus vers l’immobi- mieux situés. Paris passe du cinquième au troisième rang entre 2000 et 2001. lier, un actif jugé plus rassurant. La lonique, Turin, Venise, Lisbonne, qui abritait des services administra- çois Mitterrand, a annoncé, le valeur des immeubles est certes ceux des grandes villes allemandes, tifs municipaux, sera cédé et trans- 6 mars 2002, l’augmentation de 220 variable, mais dans des proportions mais aussi de Bangkok, sont passés. Source : Cushman & Wakefield formé en hôtel de luxe. à 500 millions d’euros de son fonds moindres que les titres mobiliers. A Paris a délégué son adjoint au déve- dédié à l’investissement dans des Londres, Paris, Madrid et Barcelone, loppement économique, aux finan- par avance les futurs utilisateurs. de location de surfaces petites ou    ’  immeubles de bureaux à Prague, et demain à Milan, Francfort, ces et à l’emploi, Christian Sautter. L’Ile-de-France était, ces dernières moyennes mais manquons de gran- Les pays d’Europe centrale, Budapest et Varsovie, en partena- Munich et Prague, les propriétaires L’affluence record de cette année années, la région d’Europe conti- des signatures d’entreprises interna- notamment leurs capitales, comme riat avec le gestionnaire allemand sont presque certains de trouver des démontre que les capitaux prêts à nentale la plus convoitée par des tionales », reconnaît François Jali- Prague, Budapest ou Varsovie, sont Ergo Trust. « Pour entrer dans locataires ou des acheteurs. Leurs être engagés dans l’immobilier de investisseurs devenus plus pru- not, d’Euroméditerranée. les nouvelles terres de conquête l’euro, ces pays ont fourni un énorme immeubles offrent des rendements bureaux, les centres commerciaux, dents. Faute de demande, par exem- Le secteur est aussi caractérisé des investisseurs internationaux. Ils effort d’adaptation de leurs écono- modestes mais peu risqués. Ils sont les hôtels, les entrepôts, les centres ple, les 300 000 mètres carrés proje- par un mouvement d’externalisa- y trouvent des rendements plus allé- mies et de leurs législations, dit donc un placement idéal pour les de loisirs, les multiplexes et, dans tés autour du Stade de France, à tion de l’immobilier professionnel : chants qu’en Europe de l’Ouest et M. Ott. On y trouve une main-d’œu- futures retraites. Dans toutes ces une moindre mesure, les logements Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les entreprises ne veulent plus être un marché immobilier émergent, vre qualifiée et à des prix sans rap- villes, les fonds d’investissement n’ont jamais été aussi abondants. livrables en 2003, mais aussi ceux propriétaires de leurs locaux, ce qui majoritairement animé par les port avec l’Europe de l’Ouest. Pour- allemands et les fonds de pensions Ils proviennent des banques d’affai- de Val d’Europe, sur le site d’Euro immobilise des capitaux dont elles étrangers. Deux Français, Jean- quoi irais-je investir en France alors hollandais sont particulièrement res américaines, des fonds de pen- Disney (en Seine-et-Marne), ou ont besoin. L’année 2001 a vu, en François Ott et Silvano Pedretti, que je peux facilement obtenir ici des actifs. Les uns ont mis la main sur sion hollandais, allemands et de d’Euroméditerranée, à , France, plusieurs sociétés se sépa- ont décidé avant les autres d’ache- rendements de 15 % ? » les plus beaux immeubles parisiens quelques institutionnels français, sont loin d’être tous commerciali- rer d’importants patrimoines immo- ter à Prague des immeubles de et les autres sur les centres commer- comme la CDC Ixis ou des assu- sés : « Nous recevons des demandes biliers, comme EDF (pour 777 mil- bureaux et des logements pour les Isabelle Rey-Lefebvre ciaux les plus rentables. Leur puis- reurs. Les fonds allemands, par sance financière vient de l’existence exemple, ont, en 2001, collecté de fonds d’investissement ouverts auprès des particuliers 30 milliards Malgré un marché difficile, la sortie de crise se profile en Italie qui collectent l’épargne des particu- d’euros, soit 30 % de plus que leurs liers. Ceux-ci bénéficient d’un rende- objectifs. ment de 5 % à 6 % garanti et com- ILS SONT NOMBREUX, les investisseurs immobilier de l’américain Goldman Sachs, a déjà ger sa dette. Il a choisi une solution originale, la plété par des avantages fiscaux.    immobiliers qui rêvent de s’implanter en Italie, investi, entre 2000 et 2001, quelque 4 milliards titrisation, rendue possible grâce à la loi du L’argent est là, les collectivités mais, sans un partenaire local, le marché est très d’euros à Milan et Rome, en achetant, en partena- 23 novembre 2001. Sept caisses de retraite ont locales sont demandeuses. Les pro- difficile d’accès. Le parc de bureaux et de centres riat avec Pirelli, le patrimoine de la foncière italien- déjà vendu un quart de leur patrimoine immobi- 1 000 euros chacun le badge d’ac- moteurs sont prêts à construire, commerciaux n’est pas à la hauteur de la puissan- ne Unim ou du pétrolier Eni. Depuis 1998, la bran- lier (26 000 immeubles de logements, 264 immeu- cès ; 4 300 entreprises étaient pré- s’ils trouvent des entreprises locatai- ce économique du pays. Les superficies de che immobilière de Pirelli accumule les achats bles commerciaux). Ce qui permettra à terme à sentes, dont 3 500 investisseurs : res acceptant de payer des loyers bureaux cumulées de Rome et Milan n’atteignent d’immeubles auprès de foncières, d’assurances l’Etat d’encaisser 5 milliards d’euros. Le ministère l’édition 2002 frise la surdose. Le toujours plus élevés. Pourtant, tous pas la moitié de celles de l’Ile-de-France : « Les comme Ras, filiale italienne d’Allianz, et d’admi- de l’économie et des finances a prévu un program- Mipim, organisé par Reed Midem, les doutes sur la reprise économi- immeubles sont, en outre, obsolètes, et ne répondent nistrations publiques. Carlo Alessandro Puri me pluriannuel de vente d’immeubles censé est une vitrine de choix pour les vil- que ne sont pas encore levés, et les pas aux critères de confort internationaux », remar- Negri, président-directeur général de Pirelli Real apporter près de 20 milliards d’euros à l’Etat d’ici les engagées dans une compétition financiers renâclent, contrairement que Michael Rhydderch, associé du cabinet Cush- Estate, explique : « Nous achetons via des sociétés à 2004. mondiale. Chaque cité veut séduire à ce qu’ils faisaient dans les années man, Wakefield, Healey and Baker à Rome, où, créées avec des banques, comme Peabody, par La nouvelle réglementation rend aussi possible les investisseurs privés, attirer les 1990, à lancer des opérations « en ajoute-t-il, « pas un mètre carré de bureau ne sera exemple, pour l’immobilier de commerce, ou Mor- la constitution d’un fonds immobilier avec un sièges sociaux de grandes entrepri- blanc », c’est-à-dire sans connaître livré en 2002 ! ». Autre inconvénient : les rende- gan Stanley pour le bureau. Profitant de la nouvelle apport direct en immeubles. L’agence du domai- ments locatifs sont peu attractifs, de 5 à 6,5 % loi, nous allons aussi lancer, en 2002, un fonds d’in- ne public a pour mission d’évaluer les immeubles brut, en raison notamment d’une forte taxe muni- vestissement de 3,5 milliards d’euros, dont 40 % en disponibles détenus par l’Etat et les organismes et cipale. Malgré ces handicaps, une reprise est atten- fonds propres, pour saisir les opportunités d’externa- sociétés publics. De nombreux logements seront due en 2002 et 2003. Comme en France lors de la lisation d’immobilier privé ou public. » ainsi cédés, les locataires disposant d’un droit de sortie de crise de la fin des années 1990, les ban- Comme ailleurs en Europe, les grandes entrepri- préemption et de tarifs privilégiés. En revanche, il ques d’affaires américaines achètent en bloc, des ses italiennes cèdent leur parc immobilier : Fiat a, n’est pas question de vendre, pour l’heure, les portefeuilles immobiliers hétérogènes ou des le 13 mars, lancé un appel d’offres pour la cession immeubles abritant les services publics, comme créances douteuses. Une fois les immeubles remis de six immeubles à Milan, Turin, Rome et Man- les 14 000 bureaux de poste. à flot et loués, ils les revendront à des investis- toue. L’Etat italien cherche, lui aussi, à vendre une seurs plus prudents, comme les fonds allemands. partie de son colossal patrimoine immobilier, Isabelle Rey-Lefebvre Archon Group, structure d’investissement essentiellement composé de logements, pour allé- avec Marie-Noëlle Terrisse à Milan La faillite d’Enron menace 400 emplois à Alstom-Belfort Les salariés redoutent une baisse des commandes de leur client américain General Electric

BELFORT que 140 millions d’euros d’alter- tinés aux turbines de GEepE consti- fort », redoute le secrétaire du de notre correspondant nateurs à GEepE, qui a ainsi assu- tuerait une précieuse bouffée comité d’entreprise de GEepE, « L’atelier des Machines électri- ré environ 80 % de l’activité de d’oxygène pour Greenville. Au François Costa, du syndicat SUD. ques d’Alstom-Belfort pourrait mal- l’atelier belfortain. Or ce contrat a détriment de Machines électriques Par ailleurs, dans le cadre du heureusement payer une partie de été dénoncé début mars par le de Belfort. plan social actuellement en cours la note de la faillite d’Enron », cons- PDG de GEepE, Didier Forget. « En Europe, la situation n’est pas chez Alstom Power, 158 personnes tate un syndicaliste de la CFDT, « Désormais, nous entendons, dans la même qu’aux Etats-Unis. Le car- restent à reclasser à Belfort. En Robert Bolle-Redat. Une consé- le cadre de relations commerciales net de commandes de GEepE est avril 2001, GEepE s’était engagé à quence en cascade de la mondiali- normales, traiter Alstom comme bien rempli, mais nous craignons reprendre 50 personnes. Il n’en a sation qui, dans le cadre du plan de tous nos autres fournisseurs », a-t-il que des fabrications de turbines gaz, pour l’instant embauché que 4. Ce redressement annoncé par le PDG expliqué le 5 mars. Sans plus de notamment les 9 FA d’une puissan- qui lui a valu, le 1er mars, d’essuyer d’Alstom, Pierre Bilger (Le Monde garanties. ce de 250 mégawatts, soient transfé- les remontrances du préfet, qui a du 15 mars), pourrait avoir de rées outre-Atlantique. Avec toutes demandé à l’entreprise américaine sérieuses répercussions sur les      les conséquences que cela ne man- d’avoir « un comportement d’entre- emplois des quelque 400 salariés La donne a changé de l’autre querait pas d’avoir sur les emplois prise plus citoyen ». des Machines électriques. Ces côté de l’Atlantique, notamment des 1 800 salariés de GEepE qui tra- derniers mois, Alstom a effectué après la faillite retentissante d’En- vaillent dans le Territoire de Bel- Jean-Pierre Pastissié des investissements relativement ron. Le courtier en énergie était importants dans cet atelier, dans l’un des principaux clients de Gene- l’espoir que la charge de travail ral Electric. Conséquence : le cen- continuerait à être alimentée par tre de production des turbines gaz les commandes de General Electric de GE Power, l’usine de Greenville energy products Europe (GEepE). (Caroline du Sud), traverse une Cette société est issue du rachat, passe difficile. Pour 2003 et 2004, en juin 1999, de l’activité d’Alstom sa charge de travail s’élève à une turbines gaz (AGT) par le groupe centaine de turbines alors que sa américain General Electric. Dans capacité annuelle de production ce cadre, un contrat d’exclusivité est de 300 turbines. En aval, cette pour la fourniture des alternateurs situation retentit sur les établisse- qui sont couplés avec les turbines ments de GE produisant des alter- gaz avait été, à l’époque, signé nateurs aux Etats-Unis. entre GEepE et Alstom. En trois Dans ce contexte, le transfert ans, les Machines électriques de sur le continent nord-américain de Belfort ont ainsi fourni pour quel- la production des alternateurs des- LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 11 ENTREPRISES Les Botin, une dynastie à l’espagnole dans la banque européenne Accord à la Fnac des Champs-Elysées Emilio Botin, troisième du nom, vient d’imposer une fois pour toutes son autorité APRÈS PLUS d’un mois de conflit, un accord est intervenu entre la sur le premier établissement financier de la Péninsule, le groupe Santander Central Hispano CGT et la direction du magasin des Champs-Elysées, vendredi 15 mars. Il porte sur une augmentation générale des salaires de 46 euros, MADRID me José Maria Amusategui, qui fut ce en Espagne en capitalisation golf avec son beau-frère, le cham- incluant un alignement des minimums de salaires sur les autres maga- de notre correspondante coprésident du BSCH avant de se boursière (43 milliards d’euros). pion Ballesteros –, sens du comman- sins Fnac. Des majorations pour travail de nuit et une prime d’amplitu- Santander et Botin : deux noms retirer en août, ou Angel Corcoste- Pour avoir rongé son frein jus- dement. A l’image de son père, qui de ont été accordées. Pour la CGT, « l’accord a été obtenu sous la pres- indissociables. Tellement que l’on gui, l’ex-directeur général, qui a qu’à 52 ans, avant de succéder à son se lève aux aurores pour revoir des sion de la direction du groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute) ».Le ne sait plus, après un siècle de coha- démissionné le 13 février. Désor- père, en 1986, Emilio III s’est révélé dossiers et convoque des collabora- règlement de ce conflit était le préalable à l’engagement de négocia-  mais seul à la tête du SCH, Emilio pressé. Le Santander n’occupait teurs le dimanche pour traiter d’af- tions dans les autres établissements de la Fnac à Paris. Plusieurs d’entre Botin a bombardé son frère Jaime à alors que la septième place en Espa- faires courantes, Ana Patricia est eux, ainsi que les entrepôts, restaient perturbés ou bloqués vendredi la première vice-présidence et sa gne. Banesto pesait alors le triple, une travailleuse infatigable. 42 ans, soir. Après la journée de grève du 14 mars, les discussions doivent aussi Ana Patricia, quatrième fille Ana Patricia au comité exécutif mais prenait l’eau, avec un trou de un mari et trois fils, diplômée de s’engager en début de semaine avec les magasins Fnac de province. et à la présidence du Banesto. Emi- 600 milliards de pesetas dans ses Harvard, Master d’économie, génération de cette lio Junior, le fils, est aussi dans les comptes. Aussi, en avril 1994, « Ana P », qui parle quatre lan- instances dirigeantes. M. Botin arrache, au nez et à la bar- gues, a fait ses débuts à la banque La Ligue nationale de football renonce famille de Santander, Depuis toujours, le clan Botin est be de ses concurrents, au prix d’une JP Morgan. C’est en 1989 qu’elle abonné aux prix d’excellence. L’an- surenchère risquée, 48,1 % de l’an- entre au Banco Santander, où elle à l’exclusivité des droits radio prépare la relève cêtre, Maria Sanz de Sautuola, cien navire amiral du flamboyant impulse un dynamisme d’investisse- découvrit, petite fille, avec son père Mario Conde, qui finira condamné ments décisif en Amérique latine. LE RESPONSABLE du marketing de la Ligue nationale de football Marcellino, les fameuses grottes pour malversations en 1998. Emilio Le SCH y est aujourd’hui la premiè- (LNF), Patrick Proisy, a annoncé vendredi 15 mars qu’« il n’y aura pas bitation, lequel sert de faire-valoir à préhistoriques peintes d’Altamira, Botin parviendra, non sans tracasse- re banque internationale. d’exclusivité » pour la retransmission à la radio du championnat de Fran- l’autre : celui de l’aristocratique lieu en 1870. Le fondateur de la dynas- ries judiciaires, à faire du Banesto le Ana Patricia fut pourtant sacri- ce, contrairement à ce qui était proposé dans l’appel d’offres lancé par la de villégiature des rois d’Espagne tie, le « vieux » Emilio Botin Lopez, joyau de son empire. fiée en 1999 sur l’autel de la fusion, Ligue le 22 février. La LNF n’a pas renoncé à son projet de « mettre en pla- sur la côte cantabrique ? Ou celui, avec un flair imparable, sut repren- pour ne pas prêter le flanc aux accu- ce un partenariat avec les radios françaises ». M. Proisy a indiqué qu’il y de la dynastie Botin, ces banquiers dre une banque de province, le San-     sations des nouveaux alliés, qui aurait « trois niveaux » : un gratuit, qui offrirait aux radios la possibilité originaires de la ville ? tander, créée en 1867, pour en faire En 1998, M. Botin conclut aussi reprochaient à leur partenaire son d’interroger les sportifs et d’informer de l’évolution des rencontres ; un Leur ascension inexorable a cul- déjà la rivale des plus grandes. Don une alliance stratégique avec Royal côté familial exagéré. Aujourd’hui, qui, contre une redevance annuelle, permettrait des retransmissions en miné, en février, par l’accession, à Emilio II, qu’on appelait « le patriar- Bank of Scotland, dont il prend elle revient au premier plan. Ce direct ; un troisième inclurait un accord marketing. Cette série de partena- 67 ans, au terme d’une bataille inter- che de la banque », en costume de 10 %. Toujours opportuniste, il pro- pragmatisme sans états d’âme fait riats est toutefois suspendue à une décision du Conseil d’Etat, qui devait ne de trois ans, d’Emilio Botin, troi- lin clair, donna à sa banque un fite, en 1999, de la bataille boursière aussi la force des Botin. De même, se prononcer, samedi, sur la validité du projet de la LNF. sième du nom, à la maîtrise absolue rayonnement inespéré en Espagne. qui oppose en France la BNP et la en politique, ils ont toujours su qu’il  de la plus grande banque d’Espa- Qu’attendre d’Emilio Botin Sanz Société générale, pour prendre valait mieux accompagner les chan- gne, le Santander Central Hispano de Sautuola y Garcia de los Rios, dit 10 % de cette dernière ; et encaisse gements pour les influencer : ainsi a AFFAIRE ENRON : l’administration fédérale américaine a annon- (SCH). Ce tacticien, adepte de L’Art Emilio III, entré dans l’entreprise à ses plus-values en ramenant, en Emilio Botin II, le capitaliste libéral, cé vendredi 15 mars qu’elle suspendait pour un an la passation de de la guerre, classique vieux de 24 ans, après des études de droit et 2001, cette participation à 1,5 %. n’hésita-t-il pas à réclamer en son contrats avec le groupe Enron, en faillite, et pour la durée de son inculpa- 2 500 ans du maître chinois Sun d’économie à Deusto, l’université Le « système Botin » est un temps la légalisation du Parti com- tion avec son auditeur, le cabinet d’audit Arthur Andersen, inculpé jeudi Tzu, a réussi à transformer une des jésuites de Bilbao, sinon d’aller mélange d’audace contrôlée, muniste, et son fils, après quatorze 14 mars pour obstruction à la justice. fusion applaudie en janvier 1999 plus haut encore ? Mission accom- d’agressivité commerciale et de ges- ans d’idylle courtoise avec les socia- a PRESSE : la direction du quotidien gratuit Metro, dont la distribu- comme « la révolution bancaire plie : en 2001, malgré la crise argenti- tion serrée. Mais Emilio III dispo- listes, prit tranquillement le conser- tion est perturbée par le Livre CGT, « s’étonne aujourd’hui de constater espagnole », entre sa banque, le San- ne, le SCH a gagné près de 2,5 mil- sait d’un autre atout maître : Ana vateur José Maria Aznar sous son que ceux qui ont choisi une imprimerie de labeur aient pu être imprimés tander, et le Banco Central Hispa- liards d’euros (10,1 % de plus qu’en Patricia, l’aînée de ses six enfants bras, en pleine campagne électorale sans opposition », faisant référence à 20 minutes, son concurrent gratuit no, en une simple « digestion ». 2000). Présente sur trois continents, Botin, surnommée « Ana P ». La de 1996, pour le présenter à la City imprimé par Quebecor. Destitutions, démissions, coups elle compte parmi les cinq premiè- version féminine de son père, char- lors d’un voyage à Londres. a SOCIAL : les salariés de LU-Danone vont engager de nouvelles d’éclat ont eu raison de l’équipe res banques européennes et rivalise me discret en plus : austérité de vie actions juridiques pour l’annulation du plan de restructuration du grou- adverse. Des noms prestigieux, com- avec le BBVA pour la première pla- – qui n’exclut pas un parcours de Marie-Claude Decamps pe, a annoncé vendredi à Reims leur nouvel avocat Philippe Brun.

Vous apporter l’essentiel de la vie énergieeaupropreté

■ Chiffre d’affaires (hors négoce) ■ Chiffre d’affaires ■ Chiffre d’affaires communication 22 461 Me, soit +19,0 % 10 088 Me, soit +7,8% 5 287 Me, soit +5,1% ■ Contribution au résultat net ■ Résultat net courant part du Groupe ■ Résultat net courant part du Groupe ■ Résultat net courant part du Groupe part du Groupe : 232 Me 819 Me, soit +13,7 % 253 Me, soit +12,0% 83 Me, soit +3,0%

2001 : nette progression des résultats CHIFFRES CLÉS 2001 Chiffre d’affaires Groupe SUEZ, 2ème performance des entreprises industrielles et commerciales 42,4 milliards d’euros : + 22,4 % françaises en termes de bénéfices Résultat net part du Groupe 2001 a été une bonne année pour SUEZ, dont les résultats sont cohérents Faits marquants 2,1 milliards d’euros : avec ses objectifs à moyen terme. Les difficultés économiques de 2001 résultats en nette progression et de qualité. Un fort développe- + 8,7 % ont été un révélateur de la solidité du Groupe dont le modèle industriel bâti ment des métiers mondiaux : 98 % du chiffre d’affaires. “depuis 5 ans fonctionne, tient ses promesses et s’inscrit dans une logique de une année de croissance soutenue de l’activité largement fondée ROE (Rendement des fonds propres) : croissance soutenue sur le très long terme, basée sur le développement durable. sur la croissance organique (+7,1%). Cette performance est due à la nature de nos métiers mondiaux, à une de très nombreux contrats signés notamment auprès de la clientèle +14,5 %

répartition géographique équilibrée et à nos positions de leader dans chacune industrielle qui représente près de 50 % du chiffre d’affaires.

de nos trois activités. un dividende net de 0,71e, en croissance de +7,6 % par rapport Résultat net courant part du Fort de sa présence internationale, de sa politique d’investissement sélective et Groupe des métiers mondiaux à l’année précédente et identique à la progression du résultat net 1,2 milliard d’euros : rigoureuse, de sa structure financière solide et de sa démarche permanente de“ par action (2,08 e), sera proposé à l’Assemblée Générale des rationalisation, SUEZ poursuit sa croissance en 2002. Actionnaires du 26 avril. +12,5 % Nos priorités sont claires: poursuivre l’amélioration de la rentabilité, consolider notre leadership international, accroître les synergies entre nos métiers, Résultat d’exploitation (EBIT) Perspectives 2001-2004 des métiers mondiaux et développer notre offre aux clients industriels. Le Groupe confirme ses objectifs de croissance annuelle moyenne à 4,1 milliards d’euros : Gérard Mestrallet deux chiffres des performances des métiers mondiaux et du résultat net Président-Directeur Général par action. +11,8 % MBA des métiers mondiaux SUEZ est un groupe mondial de services, acteur du développement durable, qui offre des solutions globales 5 milliards d’euros : dans l’énergie, l’eau et la propreté pour les entreprises, les particuliers et les collectivités. +11,6 %

L’action SUEZ est cotée à Paris, Bruxelles et à New York. Indices CAC 40, Stoxx 50 et Eurostoxx 50 - Eligible au SRD - Code Euroclear : 12052 - Code NYSE : SZE

Renseignements disponibles au N° Vert 0 800 177 177 et sur www.suez.com / Club Espace Actionnaires SUEZ - 16, rue de la Ville l’Evêque - 75383 Paris Cedex 08 12 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 CARNET

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » –Mme Gabriel Laurence, – Le conseil d'administration de la Remerciements sa grand-mère, Cramif (Caisse régionale d'assurance- me Naissances M. et M Jean-Paul Delacour, maladie d'Ile-de-France), – Catherine et Jean-Marie Colombani ses parents, Le conseil de direction, remercient celles et ceux qui se sont Paul et Antoine Delacour, Marion VAN RENTERGHEM Et l'ensemble du personnel de la associés à leur chagrin à l'occasion du Jacques Jansen ses frères, décès de et Anne Delacour et Anne Richard, Cramif, Alain FRACHON ses sœur et belle-sœur, Le président et les membres du comité Michel SENES, Le fameux interprète du rôle de Pelléas sont heureux d'annoncer la naissance de Alexandre Delacour, AISS (Association internationale de la son neveu et filleul, Sécurité sociale) section BTP, leur père et beau-père. Noémie, ont la profonde tristesse de faire part du PRESQUE UN AN après sa parte- M. et Mme Edouard Balladur, décès de naire à la scène et amie Irène Joa- le dimanche 10 mars 2002, à Paris. leurs enfants et petits-enfants, Anniversaires de décès M. et Mme Philippe Auzépy, chim (Le Monde du 24 avril 2001), la Gérard REUMEAU, – Ses deux derniers collaborateurs leurs enfants et petits-enfants, ancien ingénieur-conseil régional rappellent le souvenir de célèbre Mélisande de l’enregistre- me Agnès CAPORAL M Jean-Pierre Monnier, du service de prévention des risques ment historique (1941) de Roger et Claude RIBBE ses enfants et petits-enfants, professionnels de la Cramif, Jacques BORDENEUVE, Mme Pierre Laurence Desormière, c’est Pelléas qui tire sa ont le plaisir d'annoncer la naissance de secrétaire général de l'AISS-BTP, ancien ministre des arts et des lettres révérence : le baryton français Jac- et ses enfants, et de l'éducation nationale, Mme Jean Fouquet, ques Jansen, le plus fameux inter- Oriane RIBBE, survenu le 14 mars 2002, dans sa président du conseil général ses enfants et petits-enfants, de Lot-et-Garonne, prète du rôle-titre de l’opéra de M. et Mme Pierre Romand-Monnier, soixante-quatrième année. , est mort mercredi leur fille, Mme Jean-Noël Maury, disparu le 3 janvier 1981. 13 mars, à Paris. Il avait 88 ans. ses enfants et petits-enfants, Ils s'associent à la douleur de sa à Paris, le 14 mars 2002. Né à Paris le 22 novembre 1913, Ses oncles, tantes et cousins, femme, de ses enfants et de sa famille. – 17 mars 1992-17 mars 2002. Jacques Jansen – de son vrai nom ont la douleur de faire part du décès de Jacques Toupin – représentait, avec Anniversaires de naissance Les obsèques auront lieu le mardi 19 mars, à 9 h 15, au crématorium du En cet anniversaire, Camille Mauranne, autre grand spé- – Vite un hibou pour souhaiter un Jean-Baptiste DELACOUR, Père-Lachaise, 71, rue Rondeaux, Paris- Son épouse,

  X 79, cialiste du rôle de Pelléas, l’exem- merveilleux anniversaire à 20e. Ses enfants, ple de ce qu’on nomme le « bary- ingénieur à la Cie IBM, Ses petites-filles, ton-Martin », une tessiture de bary- nos Aires et de nouveau à l’Opéra- Mon Doubitschou, rappellent le souvenir de survenu à Paris, le 15 mars 2002, des – En témoignage de leur amitié et de ton aux aigus aisés, à la limite du Comique, où il fera ses adieux à la suites d'un cancer, à l'âge de quarante- leur admiration, l'Association de l'espace André DUVAL. ténor. Ce type de voix à l’émission scène dans ce rôle fétiche, dans les trente ans déjà que tu scrutes l'avenir de deux ans. tes grands yeux merveilleux. Paul-Rebeyrolle, claire était l’emploi même de Pellé- décors de la création. Le baryton Et Jean-Pierre Courcol, as, parfois – mais improprement – aura donc manqué de peu le cente- Ses obsèques auront lieu en l'église Comme le temps passe... des Rousses (Jura), le mardi 19 mars, à son président, Emile GUIKOVATY chanté par un ténor. A la fin des naire de la création de l’ouvrage, 15 heures, suivies de l'inhumation au La municipalité d'Eymoutiers, années 1930, Jacques Jansen reçoit célébré dans quelques semaines à Je te donne rendez-vous à Lisbonne cimetière des Rousses. Et Daniel Perducat, nous a quittés le 18 mars 2001. une double formation de comédien l’Opéra-Comique. Son interpréta- pour quatre jours de bonheur. son maire, Une pensée pour lui. et de chanteur : il fait ses classes tion de Pelléas et Mélisande demeu- – Vendôme. Papou et Paul Rebeyrolle, théâtrales auprès de Louis Jouvet, re aujourd’hui encore comme la Ton Xav. s'associent à la tristesse de la famille de avant de travailler le chant avec référence discographique histori- Cédric Emond, Jacqueline. Dominique et Alain Sztejnberg, deux illustres représentants de que par excellence. – 18 mars 2002, Jean-Paul RIOPELLE. l’école française d’avant-guerre, le Jacques Jansen a également tra- ses petits-enfants, Claire Sztejnberg, baryton Charles Panzéra vaillé pour le cinéma. Il joue et/ou A l'occasion de son décès, survenu le Pierre MUSSO, Myriam chérie, son arrière-petite-fille, 28 mars 1971-18 mars 1992. (1896-1976), spécialiste de la mélo- chante dans Patrica (1942), de Paul Mme Jean-Louis Emond, 12 mars 2002, dans sa maison de l'Isle- die et du Lied et interprète réputé Mesnier, La Malibran (1943), de vingt ans qu'on t'adore ! sa belle-fille, aux-Grues au Québec, « La demeure de l'homme, du rôle de Pelléas, et la grande – au côté d’une autre ont la tristesse de faire part du décès du Ses amis sont conviés à partager un c'est l'horizon ». mezzo-soprano star de l’Opéra-Comique, la sopra- Feliz cumpleaños, hommage qui lui sera rendu le lundi Dicton maure. La tribu L. docteur France EMOND, 18 mars, à 19 heures, au Centre culturel (1882-1946). no Géori Boué – Bonsoir Mesdames, née MESTRE, canadien, 5, rue de Constantine, Paris-7e. bonsoir Messieurs (1943), de Roland officier de la Légion d'honneur, Souvenir      Tual, La Ronde des Heures (1949), combattante volontaire Renseignements, tél. : 01-44-43-21-29. Décès – En commémoration du décès de la Il entre à la Comédie-Française d’Alexandre Ryder. Il prête sa voix de la Résistance, – Gisèle, grande compositrice, puis obtient, en 1940, le premier au dessin animé de Paul Grimault ancienne résistante et déportée, – M. Clément Duhaime, sa femme, délégué général du Québec, prix de chant du Conservatoire La Bergère et le ramoneur (1952), Alain Charlot, survenu le jeudi 7 mars 2002, dans sa Lili BOULANGER, Et toute la communauté québécoise national supérieur de Paris. Il déci- sur une musique de Joseph Kosma, Annie et Christian Topalov, quatre-vingt-quinzième année. de alors de se lancer dans la carriè- et double les participations lyriques Elsa Charlot et Patrick Nyard, résidant en France, La Fondation internationale Nadia et re lyrique. Sa capacité naturelle d’ dans Les Visiteurs du La cérémonie religieuse a eu lieu le ayant appris avec une immense tristesse Lili Boulanger, Claude Charlot et Corinne Daval, Et l'académie des Beaux-Arts d’acteur liée à un physique excep- soir (1942), de Marcel Carné, et de ses enfants, mercredi 13 mars, à 14 h 30, en l'église le décès de l'artiste Sainte-Madeleine de Vendôme. vous invitent à avoir une pensée et une tionnel lui ouvre rapidement les Jean Marais dans Le Lit à colonnes Tous ses petits-enfants, prière pour elle, en y associant le portes d’une grande et longue car- (1942), de Roland Tual. Les familles Charlot, Borie, Audubert Jean-Paul RIOPELLE, souvenir de son illustre sœur, rière dans le domaine de l’opéra, de Son style délicat, sa diction intelli- et Bertrand, –Mme Françoise Parisot, sa fille, assurent sa famille et ses proches de leur l’Opéra-Comique et de l’opérette, gible, son timbre distingué, clair Ses amis socialistes, Nadia BOULANGER, Tous ses nombreux amis, M. et Mme Laurent Guez profonde symphatie. professeur de composition. où son allure et ses traits faisaient mais délicatement feutré, ont fait ont la tristesse d'annoncer la mort de et leurs enfants, merveille dans les rôles de jeunes de Jacques Jansen l’un des emblè- me M. et M Benoît Guez « Jean-Paul Riopelle figure parmi la premiers. Jacques Jansen s’illustre mes les plus parfaits du chant fran- et leurs enfants, – Au courte liste des créateurs de génie. Son d’abord dans des ouvrages légers çais de l’immédiat avant-et après- Ses petits-enfants et arrière-petits- Michel CHARLOT, enfants, œuvre témoigne à la fois des profondes docteur Jean-Louis FRASCA, comme La Poule noire (1934-1937), guerre, semblable à celui de ses professeur d'anglais honoraire, Et toute sa famille, mutations des arts, de l'histoire de l'art et de Manuel Rosenthal, Philippine confrères et contemporains les secrétaire de la Société française ont la douleur de faire part du décès de de l'histoire du Québec tout entier. tué le 14 septembre 1996. (1928-1937), de Marcel Delannoy, barytons Camille Mauranne (né en des études byroniennes, Signataire du Refus global, sa quête me Malvina (1935), de , 1911) et Gérard Souzay (né en M Maurice PARISOT, artistique l'aura mené vers les plus hauts née Jeanne de PLACE, Colloques ou Fragonard (1934), de Gabriel 1918), même si, contrairement à sommets. Son talent était exceptionnel, Pierné. Tard dans sa carrière, il con- ces derniers, Jansen s’est peu illus- survenue à Paris, le 14 mars 2002. médaille de la Résistance, – Université de Cergy-Pontoise, croix du combattant volontaire sa renommée est et restera tinuera de pratiquer cet art léger tré dans l’art de la mélodie françai- colloque international, « La Journée des Sa famille et ses amis se réuniront au de la Résistance, internationale. » dictionnaires », mercredi 20 mars, qu’il servait avec un sérieux et une se, consacrant l’essentiel de ses acti- cimetière du Montparnasse, 3, boulevard Bernard Landry, premier ministre du 9 h 30-17 heures : « Dictionnaires de la musicalité sans faille, qui sied si vités à la scène. C’est d’ailleurs la Edgar-Quinet, Paris-14e, le mercredi survenu à Toulon, à l'âge de quatre- Québec. francophonie et particularismes vingt-treize ans. bien à toute chose dite légère. Il discipline de la scène, et non le 20 mars, à 15 h 15. (Le Monde du 15 mars.) régionaux et nationaux ». Ouverture chantera près de mille cinq chant per se, qu’il devait enseigner colloque, présidences et expositions : B. Une cérémonie sera célébrée le mardi Cerquiglini, R. Lasserre, J.-Cl. cents fois le rôle de Danilo dans La dans sa classe d’art lyrique, au Con- – Vous êtes invités à partager la 19 mars 2002, à 15 heures, en l'église – Le doyen de la faculté de médecine Veuve joyeuse, notamment sur la servatoire national supérieur de Boulanger, J. De Blois, C. Jacquet-Pfau, douleur et l'espérance de sa famille en d'Aignan, suivie de l'inhumation au Paris-Sud, P. Martel, R. Martin, J. Picoche. scène du Théâtre Mogador à Paris. musique de Paris, de 1969 à 1982. assistant ou en vous unissant par la cimetière de Saint-Go, commune de Le président du comité consultatif Conférenciers : D. Bouverot, T. Cowie, Jacques Jansen fait, en février pensée et la prière aux obsèques Bouzon-Gellenave (Gers). médical, D. Delaplace, D. Delas, A. Galarneau, 1941, ses débuts dans le rôle de Pel- Renaud Machart religieuses, le 18 mars 2002, à 11 heures, Et le directeur de l'hôpital de Bicêtre, J.-R. Klein, A. Queffélec, P. Rézeau, Parc Eiffel, L'ensemble des personnels, C. Verreault, H. Walter. Exposition : 150e léas, au Grand Théâtre de Genève, en l'église de la Brillanne, du 32, rue des Bruyères, sous la direction d’Ernest Anser- ont la tristesse de faire part du décès du anniversaire, maison Larousse. Sites 92310 Sèvres. informatiques. Org. : J. Pruvost, tél. : 01- met, après avoir passé secrètement a Mgr FRANJO KUHARIC, cardi- colonel (e.r.) des troupes de marine docteur Pierre TESTAS, 34-25-60-21 ou 01-64-94-28-48. e-mail : la ligne de démarcation. Mais c’est, nal croate, est mort lundi 11 mars à Jean CLAPPIER, officier de la Légion d'honneur. professeur émérite [email protected] quelques mois plus tard, l’enregis- Zagreb à l’âge de 82 ans. Né à Pribic CARNET DU MONDE de l'université Paris-Sud-XI, trement complet de l’opéra, effec- le 15 avril 1919, ordonné prêtre en De la part de Fax : 01-42-17-21-36 ancien chef du service de chirurgie Tables rondes tué du 24 avril au 24 mai 1941, sous 1945, il avait été consacré évêque en Thérèse et Christophe, hôpital de Bicêtre, la direction de Roger Desormière, 1964, puis promu au siège de leurs enfants et petits-enfants, Téléphone : AJHL, qui lui vaudra une réputation inter- Zagreb en 1970. Durant près de tren- Monique et sa fille, survenu le 14 mars 2002. 11, rue de Clamart, nationale : pendant plus de trente te ans, jusqu’à sa retraite en 1997, il Jean-François, 01-42-17-39-80 92100 Boulogne. Mardi 19 mars 2002, à 18 h 30, au ans, il chantera ce rôle sur les scè- a été archevêque de Zagreb et prési- ses enfants et petits-enfants, – Le conseil de surveillance d'Aventis, 01-42-17-38-42 2, rue Eugène-Spuller, Paris-3e, « Les nes du monde entier, au Covent dent de la conférence des évêques Monik, Le directoire, actes antijuifs en France sont-ils la Garden de Londres, au Metropoli- croates. Il a joué un rôle détermi- ses enfants et petits-enfants, 01-42-17-29-96 Et l'ensemble des collaborateurs de menace d'un nouvel antisémitisme ? » tan Opera de New York, à la Scala nant pendant la guerre entre Serbes Les familles Dussurget, Vincendon, l'entreprise, Intervenants : Mme Nonna Mayer, de Milan, au Theatro Colon de Bue- et Croates (1991-1995). Renevier, Sayad, Clavel-Morrot et e-mail:[email protected] ont la grande tristesse de faire part du Moine. décès de MM. Jean-Yves Camus et Raphaël Dray. A LIRE EN LIGNE par Horst WAESCHE, CARNET DU MONDE Abonnez-vous au pour 26,35 e (172,84 F) mois membre du directoire d'Aventis TARIFS année 2001/2002 - TARIF à la ligne depuis sa création en décembre 1999, DÉCÈS, REMERCIEMENTS, Retrouvez sur le site Internet du Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : AVIS DE MESSE, Monde (www.lemonde.fr/carnet) LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex survenu le 13 mars 2002, ANNIVERSAIRES DE DÉCÈS le détail des nominations, l’essen- Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 26,35a (172,84 F) par mois par prélèvement automatique. 22 E - 144,31F TTC TARIF ABONNÉS 18,50 E - 121,35 F TTC tiel des lois, des décrets et des déco- ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : et s'associent à la douleur de son épouse NAISSANCES, ANNIV. DE NAISS., rations parus au Journal officiel, Adresse : et de sa famille. MARIAGES, FIANÇAILLES, PACS ainsi que les adresses des sites FORFAIT 10 LIGNES Code postal : Localité : Horst Waesche a toujours su partager 120 E - 787,15 F TTC publiant des documents officiels 201MQPAE E Offre valable jusqu’au 30/06/2002 en France métropolitaine pour un abonnement postal. avec beaucoup de générosité une Ligne suppl. : 12 - 78,71 F TTC significatifs. TARIF ABONNÉS 100 E - 655,96 F TTC Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR Organisme créancier : Société Editrice du Monde expérience et un enthousiasme dont notre Ligne suppl. abo. : 10 E - 65,60 F TTC JOURNAL OFFICIEL N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 société a hautement bénéficié. THÈSES - ÉTUDIANTS : 13,35 E - 87,55 F TTC J'autorise l'établissement teneur de COLLOQUES - CONFÉRENCES : mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER Aventis, Nous consulter Au Journal officiel du jeudi 14 mars les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... 16, avenue de l'Europe, m01.42.17.39.80 + 01.42.17.38.42 est publié : au journal Le Monde. Prénom ...... 67300 Schiltigheim. Fax : 01.42.17.21.36 e-mail: [email protected] b Election présidentielle : un N° ...... rue ...... décret portant convocation des Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... électeurs pour l’élection du prési- ment ou d’interrompre mon abonnement à tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT dent de la République. DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) Au Journal officiel du vendredi Date :...... 15 mars sont publiés : Signature : ...... b Elections législatives : un N° ...... rue ...... décret portant majoration du pla- Code postal Ville ...... fond des dépenses électorales pour l’élection des députés. IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB NOMINATIONS tion. Il y en a un dans votre chéquier. Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : Gilles Brucker a été nommé direc- Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. teur général de l’Institut de veille Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 825 022 021 (0,15 e TTC/min) sanitaire (IVS) et Gilles Duhamel, “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 président du conseil d’administra- Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 tion de l’IVS. LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 13 HORIZONS DOSSIER    SONDAGES EN EXAMEN

’ÉTAIT il y a le soir du vote ; en 1999, contre tou- s’accélérer jusqu’au 5 mai, d’autant de la droite et de la gauche. De ce sept ans, le te attente, la liste européenne con- Autant critiqués plus sûrement que la loi autorise moment, il a été écouté. A l’inverse, SOMMAIRE 23 avril 1995 à duite par Nicolas Sarkozy est finale- désormais la publication des enquê- François Bayrou n’a jusqu’à présent 20 heures. Au ment devancée par celle de Charles tes électorales jusqu’au vendredi jamais réussi à surmonter le handi- ’  soir du pre- Pasqua ; en 2001, enfin, les espoirs que sollicités, soir précédant le scrutin, alors qu’el- cap d’enquêtes calamiteuses. Il n’a mier tour de de la gauche entretenus par les son- le était jusqu’à présent interdite pas été entendu. Dans les deux cas, Depuis la première élection l’élection prési- dages sont brutalement douchés durant la dernière semaine. les processus sont cumulatifs : acro- présidentielle au suffrage universel C dentielle, la stu- dans bien des municipalités. les sondages Cet emballement peut sembler batique, la stratégie de Chevène- direct, en 1965, les sondages sont peur est totale dans les états-majors A chaque fois, les sondeurs ont névrotique : la fascination exercée ment a été jugée audacieuse ; coura- devenus un facteur-clé de la vie des candidats comme sur les pla- été cloués au pilori, au mieux accu- par les sondages l’emporte invaria- geuse, celle de Bayrou est apparue politique française. Ailleurs, teaux de télévision : selon les premiè- sés d’incompétence, au pis soupçon- sont blement sur la suspicion qu’ils susci- hésitante. De même les enquêtes en Russie, au Japon ou en Italie, res estimations, Lionel Jospin arrive nés de manipulation. A chaque fois, tent. C’est vrai des candidats et de électorales – intentions de vote, son- la démarche est bien différente. en tête du scrutin avec 23 % des ils ont plaidé leur cause avec achar- leurs entourages. Quoi qu’ils disent, dages thématiques, enquêtes quali- p. 14 et 15 voix, devant Jacques Chirac, crédité nement et rappelé, selon la formule aujourd’hui tous guettent avec anxiété le moin- tatives auprès de panels réduits d’environ 20 %, et Edouard Balladur. rituelle, que les sondages ne sont dre signe avant-coureur d’un mou- d’électeurs – sont devenues des ins-   Depuis le fameux renversement de que des photographies à un vement de l’opinion en leur faveur truments indispensables aux candi-    tendance de la fin du mois de février, moment donné et en aucun cas des partie prenante ou leur défaveur. Drogue douce ou dats et à leurs experts pour ajuster tous les sondages d’intentions de pronostics, oubliant opportuné- dure, selon les cas, mais hallucinogè- les stratégies, tester images, slogans Bénéficiant d’une technologie vote créditaient pourtant Jacques ment que c’est précisément cette illu- ne à coup sûr dès lors qu’une varia- et discours, doser les initiatives et en de plus en plus avancée, les Chirac d’une avance confortable sur sion prédictive qui, le plus souvent, de la vie tion d’un point, non significative sta- évaluer l’impact. instituts ne peuvent jamais être son rival du PS. La veille même, Jean- les fait vendre. tistiquement, provoque déprimes Il est commode de se moquer ou sûrs de ne pas se tromper. Voyage Marc Lech, patron d’Ipsos, avait pré- A chaque fois, pourtant, médias ou euphories. Ce n’est pas moins évi- de se lamenter de ce pouvoir d’in- dans une science peu exacte. senté à un parterre d’initiés son ulti- et candidats commanditaires politique dent pour les électeurs, qui récla- fluence croissant. Mais le fait est là, p. 16 et 17 me sondage, interdit de publication, oublient tout aussi vite leurs criti- ment un débat sur le fond, les pro- qu’il serait bien angélique de ne pas   qui esquissait un duel Chirac-Balla- ques et se tournent toujours davan- jets et les programmes, déplorent la traiter avec sérieux. Pour redire que dur au second tour. tage vers les augures modernes française. tyrannie de l’image et du chiffre, si les sondages ne relèvent pas de la Dans la perspective du scrutin Ce soir-là, les balladuriens oubliè- pour tenter d’éclairer leur lanterne mais suivent la campagne comme prophétie, ils ne sont pas davantage du 21 avril, les quartiers généraux rent presque leur défaite pour crier électorale : depuis le début de l’an- une course de chevaux. Quant aux une science exacte et s’abritent trop de l’immense majorité haro sur les sondeurs. Ceux-ci née, pas moins de 35 enquêtes d’in- « Le Monde » médias, commanditaires ou non souvent derrière la magie du chiffre des candidats réagissent au quart furent accusés d’avoir démoralisé le tentions de vote (sans parler des d’enquêtes, ils sont bien obligés de pour gommer les marges d’erreur de tour à la moindre oscillation camp du premier ministre, inquiété baromètres de popularité ou des tenir compte du fait que les sonda- inévitables que leur impose leur « sondagière ». A Charenton-le-Pont la gauche au point de la remobiliser, enquêtes thématiques sur le vote dissèque ges rythment de plus en plus forte- méthode statistique. Pour souligner notre reporter a suivi Laurent, conforté les chiraquiens jusqu’à les des jeunes, des femmes, des ment la dramaturgie électorale. que, travaillant sur un matériau aus- enquêteur de terrain. p. 18 et 19 démotiver, bref égaré les électeurs ouvriers, etc.) ont été réalisées par Il ne fait pas de doute, en effet, si complexe, mouvant et réactif que  et faussé le scrutin. Depuis, le même les six instituts de sondage français, cette science, qu’ils en sont devenus un des res- les opinions politiques, ils ne sont scénario s’est reproduit, peu ou dont la moitié par les deux plus puis- sorts essentiels. Ils pèsent, très en pas à l’abri des erreurs d’apprécia- Loïc Blondiaux, maître de prou, lors de chaque élection : en sants, la Sofres et Ipsos. Encore ne amont, sur la sélection des candi- tion. Pour rappeler enfin aux son- conférences en sciences politiques, 1997, Jacques Chirac dissout l’As- s’agit-il que des enquêtes publiées, pas toujours dats. Jean-Pierre Chevènement sait deurs que leur rôle est devenu trop analyse le rôle des sondages dans semblée nationale sur la foi, notam- c’est-à-dire de la partie émergée de mieux que quiconque ce qu’il doit déterminant dans le jeu démocrati- le jeu démocratique et les rapports ment, de sondages qui lui promet- l’iceberg, ne tenant pas compte des aux premiers sondages qui, à que pour qu’ils n’acceptent pas un complexes entre les électeurs, taient une majorité d’une centaine multiples enquêtes confidentielles exacte l’automne, l’ont distingué de la débat public, transparent et précis les sondages et les candidats. de sièges à l’Assemblée ; en 1998, le réalisées à la demande des candi- cohorte des « petits » candidats sur leurs méthodes et leur alchimie. p. 20 mirage annoncé d’un triomphe dats. Et nous ne sommes qu’au pour l’installer en position de chal- socialiste aux régionales s’évanouit début de la campagne : le rythme va lenger possible des deux champions Gérard Courtois 14 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 HORIZONS SONDAGES

La passion française pour les sondages débute en 1965 avec la première élection présidentielle au suffrage  - / . -/  universel / Trois candidats, de gauche à droite : Paris, 4 avril 1974, Jacques Chaban-Delmas (UDR) vient d’annoncer sa candidature ; Champigny (Val-de-Marne), 26 avril 1981, direct. Et déjà premier tour de la présidentielle, Georges Marchais (PCF) sort de son bureau de vote ; Reims, 28 janvier 1988, Jean-Marie Le Pen (FN) en meeting. une surprise : la percée de Trente ans de présidentielle Jean Lecanuet. Les sondages ont joué un grand rôle, de l’élection du général de Gaulle à celle de Jacques Chirac A toute première enquê- d’une enquête des renseignements second tour laissait prévoir le résul- tiels laisse une impression contras- ne le menace. Les sondages n’en Depuis, chaque te d’opinion réalisée en généraux. Le premier attribue 43 % tat final à moins de 1 % d’erreur. tée. Jusqu’à la fin de l’année 1980, ont pas moins joué un rôle non France porte sur les des voix à de Gaulle, 27 % à Mit- Le tournoi final de la présidentiel- Giscard était donné favori malgré négligeable dans la bataille de quali- accords de Munich. En terrand et 20 % à Lecanuet. La le est l’exercice le plus aisé pour les un climat maussade. Mais la dégra- fication, à droite, pour le second scrutin apporte septembre 1938, 57 % des seconde estime le président réélu instituts de sondages. L’exception dation de la position du président tour. Après avoir tenu le haut du Lpersonnes interrogées les « approu- dès le premier tour avec 54 % des qui confirme cette règle date de sortant a ensuite été correctement pavé pendant de longs mois, Ray- vent » tandis que 37 % les jugent suffrages. 1974. Le duel entre François Mit- mesurée. La victoire de Mitterrand mond Barre s’est laissé dépasser par son lot « néfastes ». L’opinion se trompant La mise en ballottage effective du terrand et Valéry Giscard d’Estaing était suggérée par les sondages bien Jacques Chirac début février 1988. parfois moins que ses représen- général (43,7 % des suffrages expri- est si serré que l’IFOP ne se risque avant le premier tour. C’est l’estima- Ce revirement a radicalement modi- tants, ces accords seront ratifiés par més) sonne comme une spectaculai- pas, dans sa dernière enquête, à don- tion des rapports de forces à ce pre- fié le climat de la campagne. Une d’histoires 88 % des parlementaires. re confirmation de la validité des ner l’avantage à l’un des compéti- mier stade qui a posé problème. fois de plus, les sondages ont sans Il faut cependant attendre l’élec- sondages. Peu importe si l’IFOP a teurs. Le plus vieil institut de France Dans leurs dernières enquêtes, doute accentué des évolutions qui tion du président de la République surestimé le vote Lecanuet de annonce 50-50, alors que Giscard les instituts n’ont pas enregistré le auraient eu lieu sans eux. au suffrage universel direct pour 4 points et sous-estimé le score de l’emporte finalement d’un cheveu brutal décrochage communiste. Quant à l’erreur de mesure entre que les sondages prennent toute Mitterrand de 5 points. La technolo- (50,6 %). Mais, pour la première fois, Georges Marchais était crédité de les dernières enquêtes réalisées et le leur place dans la vie publique. gie sondagière a encore des progrès les sondages semblent avoir pesé 17 % à 18,5 % des intentions de vote résultat du scrutin, elle a touché cet- Mais ceux-ci n’ont guère joué de à faire. sur le déroulement de la campagne alors qu’il n’en a recueilli que te fois l’extrême droite. Le dernier rôle dans la campagne présiden- Ce n’est pas la dernière fois que électorale. 15,5 %. Inversement, le score de Mit- sondage Sofres attribuait 12 % des tielle de 1965. Le suspense du scru- les candidats centristes auront ten- Le 13 avril, la déclaration de terrand du premier tour a été sous- intentions de vote à Jean-Marie Le tin apparaissait d’ailleurs bien min- dance à être généreusement notés 43 élus UDR, inspirée par Jacques évalué d’environ 3 points. Ces Pen, qui en réalisa 14,4 %. Par un ce, chacun s’attendant à une réélec- par les instituts. En 1969, les premiè- Chirac, déstabilise Jacques Chaban- erreurs ne renvoient pas seulement phénomène de vases communi- tion triomphale du général de Gaul- res enquêtes d’opinion, jusqu’à la Delmas, candidat officiel des gaullis- à la difficulté de mesure des votes cants, le score de Chirac a, lui, été le. Les premières enquêtes d’inten- mi-mai, attribuaient plus de 30 % tes. A ce moment-là, et contraire- « extrêmes ». Elles révèlent aussi les surestimé de plus de 3 points. Le tions de vote confortaient ce climat. d’intentions de vote à Alain Poher ment aux pronostics initiaux des failles de la méthodologie des insti- vote frontiste était inavouable pour Elles attribuaient, dès le premier alors que le communiste Jacques commentateurs, VGE était déjà au tuts, les fameux redressements (voir une notable fraction de l’électorat. tour, les deux tiers des suffrages au Duclos démarrait péniblement à coude-à-coude avec Chaban dans page 4), lorsqu’un fort mouvement fondateur de la Ve République. 10 %. Le paisible président du Sénat les intentions de vote. Cette informa- d’opinion bouscule les équilibres N 1995, enfin, la campagne A partir de décembre 1964, tous a régulièrement perdu des points tion n’a pu qu’inciter certains parle- électoraux. n’a pas fourni que de bons les sondages donnent cependant le dans les sondages pour terminer à mentaires à passer du côté du candi- L’élection de 1988 n’a jamais E souvenirs aux sondeurs. L’in- président sortant en ballottage. 23,4 % le jour du premier tour. De dat qui avait le vent en poupe. L’ulti- empêché les sondeurs de dormir. solente popularité d’Edouard Balla- Mais la presse se montre d’une même les enquêtes IFOP ont-elles me enquête IFOP d’avant le premier Tout au long d’une campagne large- dur a pu laisser penser que l’élec- extrême prudence face à cette nou- rapporté la montée en puissance du tour donnait des résultats globale- ment dénuée de suspense, Mit- tion était jouée d’avance, la gauche velle forme d’information politi- candidat du Parti communiste, qui ment satisfaisants, même si Mit- terrand semblait imbattable dans sa étant hors jeu après sa débâcle de que. A la veille du premier tour, a terminé sa course à 21,5 % des terrand fut surestimé de 2 points et tunique de champion de la « France 1993 et Jacques Chirac apparem- France-Soir publie côte à côte les exprimés. Par la suite, comme en Giscard sous-estimé de 3. unie ». Et il a été réélu avec 54 % des ment mis sur la touche. L’examen résultats d’un sondage IFOP et 1965, la dernière enquête d’avant le Le cru 1981 des sondages présiden- suffrages sans qu’aucune enquête attentif de l’ensemble des enquêtes d’intentions de vote montre pour- tant que les sondages ont assez fidèlement accompagné la cristalli- sation de l’opinion. A partir du moment où la campagne a vérita- Lecanuet arrive et met de Gaulle en ballottage blement démarré, les électeurs ont commencé à faire leur choix et à donner progressivement l’avanta- EUX ans après l’assassinat a fait appel à un spécialiste du mar- chaleur des participants : il joue son ge, à droite, au Chirac de la « fractu- de J. F. Kennedy, l’image de keting et sa campagne s’organise texte de la voix et du geste, en vrai re sociale ». Pourtant, une fois enco- D jeunesse et de renouveau selon des critères nouveaux. Un affi- tribun, au risque de donner de lui re, les mesures du premier tour ont incarnée par le président des Etats- chage massif décline de grands por- une image différente de l’homme péché en un point. En 1995, le vote Unis reste emblématique dans la traits du candidat sur fond urbain privé, tout en finesse, ironie et dis- Le Pen ne fut que très légèrement France de 1965 où, pour la premiè- (Rouen), rural (une ferme) et fami- tance. Il réussit souvent à nouer le sous-estimé. Mais l’arrivée en tête re fois, l’élection présidentielle se lial (l’épouse et les enfants). A cet dialogue avec son public et, à la télé- du premier tour d’un Lionel Jospin joue au suffrage universel direct. égard, le candidat est servi par sa vision, la crispation des débuts lais- donné second par tous les instituts Donc, « à l’américaine ». Si la com- prestance et sa photogénie. Il affi- se vite place à l’aisance courtoise à la veille du scrutin a créé la surpri- paraison n’est pas formellement che un sourire large et permanent, qui lui est naturelle. se. Cette unanimité dans l’erreur exacte, elle va s’imposer dans le qui ne s’efface que pour ponctuer la Les sondages traduisent rapide- prouve que les aléas statistiques déroulement médiatique de la cam- fermeté de ses convictions et la gra- ment l’impact du candidat : de 6% à n’y sont pour rien. C’est bien l’alchi- pagne électorale. vité de ses propos. « Le photogra- 10 %, puis 15 % ; sa cote monte tan- mie complexe des redresse- Un jeune président ! Face au phe lui a fait le sourire de Sophia dis que chute celle de De Gaulle, ments qui est faillible, surtout général de Gaulle, qui se représente Loren », note un journaliste du Mon- dont les partisans voient se profiler quand un réflexe de « vote utile » à l’âge de 75 ans, Jean Lecanuet est, de, tandis que d’autres le caricatu- la perspective du ballottage. Une pèse sur les choix de dernière minu- à 45 ans, à peine moins vieux que rent en se référant à un slogan publi- simulation du vote auprès de dix te. Ensuite, comme d’habitude, l’es-

François Mitterrand (49 ans), mais  citaire : « Dents blanches, haleine milles abonnés de Sud-Ouest, dans timation du second tour n’a pas il a l’avantage de la nouveauté. Aus- Paris, 26 octobre 1965. La première conférence de presse fraîche. » treize départements, accorde plus posé de problème majeur. si se présentera-t-il volontiers au du candidat Jean Lecanuet. La modernité se constate encore de 16 % à Jean Lecanuet, juste der- Ce petit voyage dans l’histoire grand public comme un « Kennedy dans la mobilité du candidat, qui rière François Mitterrand. Le pre- des sondages présidentiels montre français ». Ses slogans déclinent cet 1951, maire de Rouen, il a vécu de les gaullistes et l’extrême droite et, saute d’un avion à l’autre et utilise mier tour ratifiera cette spectaculai- que l’idée reçue selon laquelle « les avantage supposé : « Demain un près, et mal, la fin de la précédente de l’autre, le rapprochement des l’hélicoptère, ainsi que dans l’orga- re course présidentielle et ses limi- sondages se trompent » doit être homme neuf, une France en mar- République, comme directeur du socialistes et des communistes que nisation des meetings, où des télévi- tes, car elle achoppera sur la vérita- sérieusement relativisée. De dimen- che », « La relève est prête ». cabinet de l’ultime chef de gouver- François Mitterrand va opportuné- seurs retransmettent son image tan- ble entrée dans la campagne que de sion nationale et généralement Jean Lecanuet, brillant agrégé de nement de celle-ci, . ment incarner ? , réfé- dis que les faisceaux des projec- Gaulle a dû s’imposer et sur une mobilisatrice, cette compétition est philosophie en 1942, s’est distingué En 1962, ce politique mesuré durcit rence obligée mais vieillie de la droi- teurs accompagnent ses entrées. La mobilisation inespérée de l’union la plus facile à mesurer. Les sonda- dans la Résistance. Il aurait parfaite- son opposition au sein du Cartel te, se dérobe, Pierre Sudreau, minis- candidature pro-européenne se de la gauche retrouvée. Jean Leca- ges ont toujours indiqué à l’avance ment pu, comme d’autres militants des « non », qui s’oppose à l’instau- tre centriste et moderniste qui vient réclame du vert et il a même été nuet, qui est mort en 1993, s’est clas- quels seraient les candidats quali- de la Démocratie chrétienne qui se ration par référendum de l’élection de rompre avec de Gaulle, se récu- envisagé de teinter la Seine de cette sé au troisième rang (15,8 %) derriè- fiés pour le second tour et qui l’em- retrouvaient alors au MRP (Mouve- présidentielle au suffrage universel. se, Jean Lecanuet hésite, puis se lan- couleur. re François Mitterrand (32,2 %) et porterait in fine. Cela n’empêche ment républicain populaire), chemi- Devenu président du MRP en ce dans la course électorale, deux Dans le spectacle électoral qui, Charles de Gaulle (43,7 %). Il n’en que, pour chaque élection, au ner dans la mouvance gaulliste, 1963, tenté par une alliance socialo- mois avant la consultation des 5 et pour la première fois, se développe apparaîtra pas moins comme le moins un des candidats fut mal mais non : ses fortes convictions centriste autour de Gaston Defferre 19 décembre. à cette échelle, d’où son succès principal responsable du ballottage apprécié par les sondeurs. Et ce européennes, ses penchants atlan- qui n’est pas parvenu à éclore, il se C’est bien tard, selon les experts. populaire, le candidat « démocrate, car, comme l’a souligné René n’est qu’après le verdict des élec- tistes, son attachement au parle- retrouve, en 1965, au sein d’une con- Les sondages ne lui accordent guè- social et européen » fait entendre sa Rémond, « il a mordu sur l’électorat teurs que l’on sait où se situe mentarisme classique l’ont peu à fuse mêlée qui englobe les anti-gaul- re que 6 % d’intentions de vote. la partition. Sa prestance n’explique gaulliste ». l’erreur. peu éloigné de De Gaulle. Parlemen- listes du centre droit et de la droite. réélection de De Gaulle paraît assu- pas tout. Devant de vastes auditoi- taire de la Seine-Maritime depuis Comment exister entre, d’un côté, rée au premier tour. Jean Lecanuet res, son verbe communie avec la André Laurens Eric Dupin LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 15 HORIZONS SONDAGES L’exception française

L’utilisation hexagonale des sondages a peu d’équivalents dans le monde

N janvier 2002, dans une des corps intermédiaires – partis, vice de la propagande. Sans qu’il démarche qui s’apparen- syndicats, associations, etc. C’est soit besoin d’aller jusqu’à l’usage te à l’art de se mordre la une particularité française par rap- que peuvent en faire les régimes de queue, un sondage IFOP- port aux Etats-Unis mais aussi à plu- pays anciennement communistes, Ouest-France « révélait » sieurs démocraties européennes, et c’est ce qui s’est produit en Italie Eque, pour 75 % des personnes inter- c’est du pain bénit pour les instituts par exemple. En Espagne, des spé- rogées, « les sondages ont pris une de sondages. cialistes expliquent que les instituts place trop importante dans la vie L’Allemagne, par exemple, ne font du « business » avant tout et politique » française. De fait, la pro- partage pas la passion française veulent plaire au client : c’est ainsi duction mais surtout l’usage que pour les sondages. Une demi-dou- par exemple que la victoire absolue fait la France des sondages, leur zaine d’instituts privés fournissent d’Aznar avait bien été prévue mais impact sur la vie publique, ont peu certes des enquêtes, utilisées par qu’on l’a atténuée dans la présenta- d’équivalents dans les autres démo- les médias et très appréciées des tion des chiffres, pour n’effrayer ni craties. Le pays le plus proche, de politiques. Mais alors que des élec- ne décourager aucun électeur. ce point de vue, est peut-être celui tions générales vont avoir lieu en Ce qui vient à l’esprit d’abord des origines : depuis que l’Améri- septembre, un seul sondage est face à l’essor des sondages dans de cain George Gallup, à la tête de son publié, en moyenne, une fois par nombreux pays, ce sont les risques tout jeune institut, s’est fait remar- semaine. Le très prisé baromètre de que cette pratique peut faire courir quer en annonçant la réélection popularité du Spiegel, qui est habi- à la démocratie représentative : dis- inattendue de Franklin Roosevelt tuellement publié une fois tous les torsion du jeu électoral, manipula- en 1936, les sondages sont un ins- deux mois, vient de passer à un tion à des fins tactiques ou de pro- trument d’élaboration de la déci- rythme mensuel qui ne changera pagande d’un instrument qui est en sion politique massivement utilisé plus à l’approche des élections. Le grande partie entre les mains de aux Etats-Unis. Les entreprises spé- Frankfurter Allgemeine Zeitung sociétés privées. On pense moins cialisées s’y comptent par centai- publie aussi une fois par mois un au rôle qu’ils jouent parfois au servi- nes ; en période de campagne élec- sondage politique, mais placé en ce de l’expression démocratique, torale, les candidats ont tous dans page 2 ou 4, et sans « appel de dans des pays où les institutions ne leur équipe au moins un spécialiste “une”». Bref, la sérénité. remplissent pas ou plus cet office. des sondages, qui les informe de Jusque-là, on reste entre gens de Le Japon en offre un exemple : Juni- l’effet produit par leurs proposi- bonne compagnie, dans des pays chiro Koisumi a été porté au pou- tions ou prestations et influe sur où les professionnels des sondages voir par des sondages spectacu- leur stratégie. ont une déontologie. Cela ne les laires, qui ont eu raison du jeu her- métique, et très peu démocratique, des luttes entre factions au sein du parti dominant. En Serbie, les sondages, réalisés Autre exemple dans un tout autre contexte : celui de la Serbie, où les par des instituts américains, ont été sondages réalisés par des instituts américains ont été un élément un élément majeur du mouvement majeur du mouvement qui allait  / aboutir à l’automne 2000 au renver- Rome, 11 mai 2001. Dernier meeting de campagne de Silvio Berlusconi avant les élections qui allait aboutir à l’automne 2000 sement de Milosevic. Dès octo- législatives, qui seront remportées par son parti, Forza Italia, le 13 mai. bre 1999, les Etats-Unis, ayant ras- au renversement de Milosevic semblé à Budapest les chefs des par- tis anti-Milosevic, traditionnelle- ment divisés, avaient chargé un spé- Mais ce n’est, malgré tout, pas empêche d’ailleurs pas de se trom- cialiste des sondages, Doug Schoen, Italie : une activité de propagande tout à fait pareil. D’abord, parce per. Plusieurs pays européens gar- d’expliquer aux opposants, graphi- qu’aux Etats-Unis cela se déploie dent la mémoire de ratages magis- ques à l’appui, que l’union pouvait ES sondages politiques lusconi ? Ou vers la coalition de la société Abacus, et Ipsos-Explo- sur fond de libéralisme à l’américai- traux. La sous-estimation des sco- les porter au pouvoir. A l’été 2000, publiés en Italie datent du gauche ? D’où viennent les élec- rer, qui a fondé l’institut de sonda- ne, dont par définition rien de mal res de la CDU en Allemagne, à l’épo- alors qu’approche l’élection prési- L milieu des années 1960, mais teurs de l’Alliance nationale, ceux ge du même nom. ne saurait surgir. Aucune réglemen- que de Willy Brandt ; le fait que dentielle, des sondages faisant appa- ils jouent alors un rôle très modes- de Forza Italia, qui sont-ils ? Le consultant scientifique d’Ip- tation donc sur les délais de publica- plus récemment, par deux fois, les raître le discrédit croissant du régi- te, dans la mesure où l’électorat On a alors assisté à une explo- sos-Explorer, un enseignant de tion en période d’élection (en Gran- instituts de sondages n’aient pas vu me sont publiés dans la presse est à cette époque très stable. Si le sion des sondages, mais pas seule- l’Université de Milan titulaire de de-Bretagne, en Suède, en Allema- venir l’extrême droite lors d’élec- indépendante soutenue par les Parti communiste gagne 1 point, ment à des fins d’analyse, chaque la chaire de méthodologie des gne non plus) ; comme le souligne tions dans ce pays. Américains, qui s’efforcent de leur ou si la Démocratie chrétienne en camp commandant les siens pour sciences sociales, Stefano Draghi, Franck Newport, responsable de la Ratage, encore, au Danemark où donner le maximum d’écho. Les Ser- perd 1, c’est interprété comme s’en servir dans un but de propa- a réalisé plusieurs sondages pour publication des sondages chez Gal- en 1998 le premier ministre sortant, bes n’avaient jamais vu cela. Grâce une victoire de la gauche. Les glis- gande. Pour Forza Italia et pour le quotidien La Stampa di Torino lup : « C’est le principe de la liberté Poul Nyrup Rasmussen, donné lar- à ces sondages, la contestation sements de voix sont de si faible Silvio Berlusconi, c’est un expert ces deux dernières années. «La d’expression ; les médias s’abstien- gement perdant, l’emporta néan- prend conscience d’elle-même et la ampleur que les sondages, en fait, du groupe Fininvest, travaillant à pollution du marché des sondages nent de publier des sondages pen- moins ; le sondage qui, deux ans mise en minorité du régime appa- n’ont guère de crédibilité. Publitalia, Giovanni Pilo, qui continue, dit-il. Chez Silvio Berlus- dant qu’un scrutin est en cours, mais plus tard, à 48 heures du référen- raît bientôt comme certaine ; à la Quand se produit la chute du devient le grand innovateur en la coni, on fait faire des sondages par rien ne les y oblige. » Rien qui res- dum, donnait une avance de trois veille du scrutin il est clair pour tout mur de Berlin, puis, vers 1992, la matière. l’institut maison, et on montre que semble non plus à la Commission points aux partisans de la monnaie le monde que si Milosevic est décla- crise des grands partis tradition- A intervalles réguliers il sort des la popularité du chef du gouverne- des sondages française : on fait con- unique alors que le « Non » l’em- ré vainqueur, c’est que l’élection nels italiens, la donne change : sondages qui créditent de 10 %, ment augmente. Dans l’opposition, fiance aux entreprises et à leurs porta. En Espagne, les sondages aura été truquée de façon éhontée. l’électorat devient très mobile. puis 20 %, puis 30 %, puis 40 %, on fait faire un autre sondage qui associations professionnelles pour n’ont prédit ni la majorité de José C’est exactement ce qui se pro- Aujourd’hui, en Italie, le parti le etc. de sympathies le nouveau par- montre le contraire. Aucun des la rigueur technique et l’éthique. Maria Aznar en 2000, ni la victoire duira et déclenchera le soulève- plus « vieux », au moins sous son ti. Il utilise à fond l’effet d’annon- deux n’est valable. Les sondages D’autres différences tiennent au des nationalistes du PNV aux élec- ment populaire de l’automne 2000. nom actuel, est celui des Verts. ce, l’effet prophétie, pour attirer d’opinion publique restent très système social et politique. Si le tions basques de 2001. On pourrait Un journaliste américain, Michael Les autres sigles ont tous changé l’électeur. Ensuite, chacun s’y faibles car les médias ne dépensent régime présidentiel et la personnali- allonger la liste, d’où il ressortirait Dobbs, a décrit plus tard cet « extra- récemment. L’offre politique a été met. Le marché des sondages, que très peu pour eux ; cela devrait sation du pouvoir génèrent, là-bas que les sondages français se trom- ordinaire effort américain pour délo- complètement renouvelée. La totalement pollué par ce souci de pourtant être considéré comme un comme ici, la tentation du sondage, pent comparativement assez peu. ger un chef d’Etat étranger, non pas question s’est dès lors posée de pure propagande, est bloqué, s’ar- service public vis-à-vis de cette la France, contrairement aux Etats- Mais la fiabilité n’est pas seule- au moyen d’actions clandestines savoir où étaient allés les électo- rêtant ainsi à un niveau beaucoup opinion, qui a droit à cette Unis, n’a pas d’élections primaires. ment affaire de précision tech- comme en menait autrefois la CIA, rats traditionnels. Où sont allés plus modeste qu’en France. information. » D’une façon générale, le tête-à-tête nique. Dans de nombreux pays, la mais par des techniques modernes ». les électeurs de l’ancien Parti Deux groupes français multina- de l’exécutif et de l’opinion résulte pratique s’est elle-même galvaudée socialiste ? Vers Forza Italia, le tionaux se sont installés en Italie. Danièle Rouard, en France de la relative faiblesse en se mettant délibérément au ser- Séquence International parti créé fin 1993 par Silvio Ber- Sofres-Taylor Nelson, qui a créé àRome Japon : l’ère de la « koizumimania » Russie : qui contrôle ?

ES sondages ont joué dans la dent du PLD, puis premier ministre. mi dit lui-même qu’il tient sa légiti- A Russie compte une demi- téléspectateurs. Ces techniques de plus à des études de marketing sur vie politique récente du Le décalage est criant : le parti paro- mité des sondages, de l’opinion. douzaine d’instituts de sonda- communication, ainsi que le contrô- le marché russe des produits de con- L Japon un rôle déterminant et die un jeu démocratique qui n’existe Depuis quelques semaines, une L ge. Le principal, Vtsiom, est le renforcé sur les médias, ont pris sommation. positif. Le premier ministre est, le pas et ne tient aucun compte de nouvelle phase est ouverte puis- né en décembre 1987, en pleine de l’ampleur, notamment après le Au moment des élections, les son- plus souvent, le président du parti l’opinion des Japonais. qu’en limogeant la très populaire période gorbatchévienne, d’une naufrage du sous-marin Koursk en dages sont interdits trois jours avant qui détient la majorité à l’Assem- Après la mort de Keizo Obuchi, ministre des affaires étrangères « résolution du présidium » des syn- août 2000, lorsque la cote de M. Pou- le vote. La victoire de Vladimir Pouti- blée. Or le Parti libéral-démocrate son remplacement par Yoshiro Mori Makiko Tanaka, M. Koizumi a vu sa dicats officiels soviétiques, visant à tine était tombée en dessous des ne aux élections de mars 2000 avait (PLD) est au pouvoir quasiment s’est fait à la discrétion des cadres popularité chuter à près de 50 %. Le « étudier l’état de l’opinion publique 50 %, une sérieuse alerte pour le été largement annoncée. Pour le res- sans interruption depuis bientôt un du parti. Résultat : sa cote de popula- jour où elle cessera d’être exception- concernant différentes questions éco- Kremlin. te, la fiabilité des sondages en Rus- demi-siècle. Sa fragilisation ces rité a fini par plonger à moins de nelle (50 % l’est encore), c’en sera nomiques et sociales ». Tous ces insti- La presse russe a la manie des sie reste un point d’interrogation, dernières années l’a néanmoins con- 10 %, témoignant du désaveu du par- fini pour le premier ministre et peut- tuts fonctionnent aujourd’hui com- sondages, de nombreuses études sans que l’on sache si la faute en traint à prendre en compte l’image ti et du système qu’il incarne. Lors être pour le parti. Ce seront peut- me des firmes privées, mais leurs sont commandées et publiées, sur revient aux instituts ou aux manipu- que reflètent les enquêtes d’opinion. des élections suivantes à la présiden- être les sondages qui viendront à liens avec le pouvoir restent l’objet des sujets allant de la façon dont les lations des résultats électoraux par C’est avec Keizo Obuchi, en 1998, ce du PLD, en avril 2000, c’est la bout de l’Etat-parti PLD. de nombreuses spéculations. Russes voient les Américains au les « ressources administratives » que les sondages font leur appari- base du parti qui, voyant se profiler Témoins du décalage entre les Sous Vladimir Poutine, qui s’est « souvenir que vous gardez du der- (contrôle du pouvoir sur le décomp- tion dans la vie politique. En quête à l’horizon un nouveau syndrome aspirations démocratiques de la entouré d’une équipe active de nier discours du président devant le te des voix). En 1993, le score de Vla- de légitimité, le PLD, lors de l’élec- Obuchi, fait élire Junichiro Koizumi, population et le monopole d’un « conseillers en communication », les Parlement ». Mais certaines études dimir Jirinovski, arrivé en bonne tion interne à la présidence du parti, le plus populaire dans les sondages, parti en perte de vitesse, les sonda- sondages jouent un rôle important font l’objet d’une moindre publici- position lors des élections à la Dou- décide de jouer une forme de trans- devant les chefs de faction. C’est, au ges jouent donc actuellement un comme outil du pouvoir. La cote de té, tel ce sondage de Vtsiom indi- ma, n’avait pas été prévu par les son- parence : débats à la télévision entre sein du PLD, une révolution sans rôle exceptionnel au Japon. En l’ab- popularité du président (établie à quant, fin février, que 57 % des Rus- dages, qui n’auraient pas tenu assez les « candidats », « campagne électo- précédent. sence d’une opposition capable de 75 %, fin février, par Vtsiom) est l’élé- ses souhaitent l’arrêt de la guerre compte du poids des zones rurales. rale », sondages de popularité à Débute alors l’ère de la « koizumi- motiver assez les électeurs pour ment central de leur travail. Lors- en Tchétchénie. A l’approche des législatives de l’échelle du pays ; le tout pour du mania » : popularité de rock star, qu’ils la portent au pouvoir, ils qu’en décembre 2001 celle-ci mon- Iouri Levada, le directeur de décembre 1999, la montée en flèche beurre, puisque seul le PLD est 80 % d’opinions favorables, files d’at- jouent le rôle de contre-poids, en bri- tre un certain fléchissement (– 8 %), Vtsiom, s’est cependant défendu, du parti Medved (Ours), favorable à concerné. Keizo Obuchi apparaît tente devant le siège du parti pour dant le PLD et en le forçant à se les conseillers organisent un événe- par le passé, de toute manipulation Vladimir Poutine, avait également comme le candidat le moins prisé acheter des T-shirts et autres babio- réformer de l’intérieur. ment sans précédent : une interven- politique : « Il n’y a pas de diktat idéo- été sous-évaluée. dans les sondages. Chef de la plus les à l’effigie du premier ministre. tion en direct, pendant trois heures, logique, il n’y a plus que les règles du importante faction du parti, ce n’en Menacé ensuite de l’intérieur par les Brice Pedroletti, à la télévision nationale, du chef de marché. » Il est vrai que les instituts Natalie Nougayrède, est pas moins lui qui est élu prési- résistances aux réformes, M. Koizu- à Tokyo l’Etat, répondant aux questions des de sondage se consacrent de plus en à Moscou 16 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 HORIZONS SONDAGES Une machinerie complexe

2-3 % LES PRINCIPAUX IPSOS sondages LOUIS HARRIS En dépit d’une France politiques 144 INSTITUTS 19 % millions d' € sondages technologie Chiffre d'affaires DE SONDAGE politiques 19 total et opinion Vitrine des instituts de (2000) de plus en plus nombre de sondages publiés sondage, la politique ne Pierre Giacometti 10 depuis le 1er janvier 2002* représente q'une part nombre de sondages publiés François minime dans le chiffre depuis le 1er janvier 2002* 3 Miquet-Marty sophistiquée, d'affaires global les sondages SOFRES 7-8 % IFOP sondages 9% sondages se heurtent à politiques 90 *sondages politiques millions d' € sur les intentions 25 de nombreuses (2000) de vote

nombre de sondages publiés nombre de sondages publiés incertitudes Philippe Mechet 7 depuis le 1er janvier 2002* depuis le 1er janvier 2002* 6 Laurence Parisot 5% sondages 8% qui en font politiques sondages politiques un artisanat CSA BVA 200 millions d' € 110 empirique : millions d' €

nombre de sondages publiés nombre de sondages publiés Jérôme er marges d’erreur Stéphane Rozès 5 depuis le 1 janvier 2002* depuis le 1er janvier 2002* 4 Sainte-Marie Source : Instituts ; photos : AFP invérifiables, réponses floues De l’échantillonnage à l’analyse des sondés, Les instituts doivent prendre en compte l’extrême diversité des populations interrogées indécision ES sondages électoraux tri aléatoire sur l’ensemble de la dissuadent le plus souvent les insti- mais la barrière de plus en plus fré- l’enquête, en tenant compte des ne sont pas une science population concernée, mais com- tuts (et leurs clients) de multiplier quente des digicodes dans les réponses des personnes interro- exacte. Les « erreurs » me une sorte de modèle réduit de les critères. immeubles et les difficultés à gées sur leurs votes lors d’élections de plus en plus des sondeurs – c’est- l’électorat. L’échantillon doit ainsi Pour les mêmes raisons de coût enquêter dans bon nombre de quar- antérieures. Par exemple, si 7 % des à-dire, en l’occurrence, respecter la même répartition par de fabrication, la taille de l’échan- tiers « sensibles » le rendent de sondés affirment avoir voté pour Ll’écart constaté entre les intentions sexe, tranche d’âge, profession, tillon est calculée au plus juste, en moins en moins fiable. A l’inverse, Jean-Marie Le Pen en 1995, alors sensible de vote indiquées par les enquêtes catégorie d’agglomération et général environ 1 000 personnes. la multiplication des téléphones que le président du Front national et les résultats des scrutins – en région d’habitation que l’ensemble Or une telle réduction par rapport portables va rendre de plus en plus avait obtenu, en réalité, 15 % des témoignent largement depuis quel- de l’électorat, dont les caractéristi- à la réalité entraîne une marge d’er- aléatoire l’utilisation de l’enquête voix, le redressement conduit à des électeurs. ques années. Au point de nourrir ques sont connues grâce aux enquê- reur statistique de l’ordre de 3 %, ce téléphonique au domicile des son- appliquer un coefficient de 2 aux une polémique récurrente. tes de l’Insee (recensements et qui relativise évidemment les chif- dés, en particulier auprès des plus résultats bruts pour calculer les Sauf à imaginer que les instituts enquêtes emploi). fres rendus publics, et devrait cons- jeunes. intentions de vote publiées par l’ins- Explications de sondages prendraient le risque A supposer qu’elles soient tou- tamment inciter à la prudence dans La seconde difficulté, à ce stade, titut : alors que M. Le Pen recueille de se discréditer en bricolant leurs jours scrupuleusement respectées leur analyse. consiste à trouver des personnes actuellement, en données brutes, chiffres, force est d’admettre que par les enquêteurs, pressés par le 4 % à 5 % des intentions de vote, il leur travail obéit à une mécanique, temps, ces caractéristiques de base est crédité, dans les chiffres une logistique et des procédures sont indispensables. Mais elles sont publiés, de 8 % à 10 %. complexes. Et qu’il comporte, à cha- loin d’épuiser la diversité de la Un pourcentage non négligeable Les limites et les aléas de cette que étape, une part d’appréciation, population dont on veut connaître pondération sont évidents : elle d’ajustement et d’approximation. l’opinion. D’une part, certaines de sondés fait de fausses déclarations, suppose en effet que les personnes Les intéressés évoquent volontiers catégories sont extrêmement hété- interrogées se souviennent de leurs « l’art du sondeur ». Leurs détrac- rogènes, comme celle des « inac- pour se conformer votes antérieurs et ne les reconstrui- teurs, tout aussi volontiers la cuisi- tifs » (environ 30 % de la popula- sent pas a posteriori. En outre, elle ne opaque à laquelle ils se livrent. tion), qui regroupe pour l’essentiel à des modèles dominants est largement inopérante pour Visite guidée. des retraités, sans pouvoir tenir juger des intentions de vote en f La constitution de l’échan- compte de leur ancienne profes- faveur de forces politiques nouvel- tillon. Avant de pouvoir mesurer sion. f La collecte des réponses. Une qui acceptent de répondre aux les (comme cela a pu être le cas des intentions de vote (comme D’autre part, les sondeurs admet- fois l’échantillon constitué, le plus enquêteurs. Or tout indique que les pour les Verts) ou de candidats pour toute autre enquête), encore tent que des critères comme le dur reste à faire. La première diffi- refus de participer, surtout s’il atypiques, comme c’est le cas faut-il rassembler un échantillon niveau d’instruction (largement culté consiste à contacter la person- s’agit d’un sondage politique, sont aujourd’hui pour Jean-Pierre suffisamment consistant de person- déterminant du degré d’intérêt ne que l’on veut sonder. Long- de plus en plus nombreux ; il fau- Chevènement. nes « représentatives » des 43 mil- pour la politique) ou encore le sta- temps utilisée, la technique du drait désormais deux ou trois f Dernières inconnues. Mais le lions d’électeurs français poten- tut de propriétaire ou de locataire face-à-face au domicile du sondé appels pour obtenir une réponse. sondeur n’est pas au bout de ses tiels. En France, contrairement à la sont tout aussi révélateurs de la tend de plus en plus à être rempla- Tous les sondeurs admettent que le peines. Depuis quelques années, plupart des pays anglo-saxons, diversité et de l’individualisation cée par le sondage par téléphone. problème est sérieux, même s’ils les instituts se sont efforcés de l’échantillon est constitué, non pas des comportements sociaux et élec- Non seulement le face-à-face est rechignent à confirmer de tels mieux prendre en compte l’indéci- selon des méthodes statistiques de toraux. Or les contraintes de coût plus lourd et plus long à réaliser, chiffres. Ce phénomène est sion croissante des citoyens, dans d’autant plus embarrassant qu’il un paysage politique de plus en introduit des biais difficiles à maîtri- plus volatile et mouvant. Pour cela ser : les personnes qui acceptent de ils posent des questions complé- Le politique, « formule 1 » des sondeurs répondre sont, le plus souvent, les mentaires sur la fermeté du choix, plus diplômées et donc, esti- sur la certitude ou non d’aller N France, les sondages stricte- reconstitution de rayons de super- « Le sondage politique est aux sonda- tests marketing (dans la durée et me-t-on, les plus intéressées par la voter, sur le souhait de victoire, etc. ment politiques contribuent marchés pour tester, entre autres, ges ce que la F1 est à l’auto, estime avec un travail permanent d’affina- politique. Le risque est donc grand Un institut comme Ipsos précise E davantage à la notoriété des l’efficacité d’un emballage de pro- Jean-Michel Carlo, directeur pour ge des quotas) ne coûterait toute- de minorer, peu ou prou, l’opinion ainsi clairement qu’il ne calcule les instituts de sondages qu’à leur duit. TNS est d’ailleurs connu pour l’Europe d’Ipsos. Il permet de faire fois pas plus cher. Le coût moyen de des autres, déçus, indifférents ou intentions de vote que sur la base compte en banque. Ainsi ils repré- être le spécialiste de l’industrie auto- progresser la technique et la qualité 12 195 euros pour dix questions moins engagés. des électeurs inscrits se déclarant sentent seulement 2 % à 3 % du chif- mobile, de la santé et des sondages des échantillons. » D’un point de vue posées à 1 000 personnes varie f Le traitement des données. certains d’aller voter, soit actuelle- fre d’affaires d’Ipsos-France. A BVA, télécoms. BVA, lui, s’est fait une spé- strictement méthodologique, « les selon la nature du commanditaire : Les instituts ne publient jamais les ment 76 % des personnes interro- les enquêtes politiques réalisées cialité des enquêtes et sondages sondages politiques sont d’autant plus trois question posées au grand résultats bruts de leurs enquêtes. gées. Méritoire clarté. pour le compte des médias, des dans le monde agricole pour le rigoureux qu’ils sont publiés, explique public pour le compte d’un média Ils effectuent, au préalable, plu- Enfin, toutes les enquêtes réali- états-majors de campagne ou enco- compte d’industriels de la chimie ou Jerôme Sainte Marie, le directeur coûtent environ 2 280 euros, une sieurs corrections. En effet, quand sées après les élections témoignent re commanditées par un candidat de l’agroalimentaire. des études d’opinion à BVA. On s’en- enquête pour détecter les intentions bien même les personnes interro- que les électeurs se déterminent de au niveau local n’ont contribué qu’à C’est Ipsos à travers ses deux fon- toure d’un luxe de précautions », car de vote pour un candidat à la dépu- gées ont accepté de répondre, on plus en plus tard ; ils seraient envi- hauteur de 1,5 million d’euros au dateurs, Jean-Marc Lech et Didier l’intention est sanctionnée par la tation, environ 9 100 euros, et la sait qu’un pourcentage non négli- ron 25 % à ne faire leur choix que chiffre d’affaires de l’entreprise, qui Truchot, qui, dans les années 1960, a réalité : le vote. « Rolls », l’enquête ad hoc, confiden- geable d’entre elles font de fausses dans les tout derniers jours, voire s’est élevé à 16,7 millions d’euros en développé le premier les sondages La majorité des sondeurs politi- tielle, réalisée pour les états-majors déclarations, pour se conformer à au moment du vote. Actuellement, 2000. politiques en France. Ceux-ci ont ques travaillent par téléphone plu- de campagne à la présidentielle des modèles dominants ou éviter à peine plus de la moitié des person- Les instituts se sont d’abord cons- beau être négligeables dans l’écono- tôt qu’en face à face. La raison ? Le approche les 18 300 à 22 900 euros d’afficher des choix de rupture, nes interrogées (55 % à 60 % selon truits sur des activités commerciales mie générale des instituts, ils revê- coût, d’abord : une question fermée chez BVA. La grande majorité (4/5) comme cela a longtemps été le cas les instituts) assurent que leur destinées aux grands groupes indus- tent tout de même une importance coûte en moyenne entre 910 et des sondages politiques effectués ne pour les électeurs communistes et, choix est dès à présent définitif. Cet- triels comme L’Oréal ou Danone. « stratégique ». D’une part, ils per- 1 070 euros en face à face, au domici- sont pas rendus publics. plus récemment, pour ceux du te incertitude peut laisser place, jus- Un géant comme l’anglais Taylor mettent à l’institut de se faire mieux le de l’interviewé, soit 300 euros Contrairement aux pratiques en Front national. Ainsi, les grands qu’aux derniers jours de la campa- Nelson Sofres (TNS), coté à la Bour- connaître lors, par exemple, des soi- plus cher que quand elle est posée vigueur aux Etats-Unis, aucun des partis de gouvernement ou leurs gne du premier tour, à de sérieuses se de Londres et présent dans quin- rées électorales grâce aux partena- au téléphone. La rapidité ensuite : six instituts, qu’il s’agisse d’Ipsos, de candidats sont généralement sur- marges d’incertitude et de fluctua- ze pays, travaille très majoritaire- riats noués avec les différentes chaî- en politique, « nous devons travailler Taylor Nelson Sofres, d’Ifop, de représentés, au détriment des tion. Ajoutons qu’elle rend franche- ment à faire des tests auprès des nes de télévision et stations de radio très vite pour qu’éventuellement le CSA-TMO, de BVA et de Louis Har- petits ou des extrêmes. Pour corri- ment spéculatives, actuellement, consommateurs ou à mesurer – TNS pour TF1, Ispos pour Fran- client agisse et modifie sa stratégie et ris (filiale de la Sofres), n’est, en théo- ger ce biais, les sondeurs utilisent la les intentions de vote pour le l’audience de la télévision. Pour ser- ce 2 et CSA-TMO pour France 3. son message », explique M. Carlo. rie, affilié à un parti ou un candidat. technique du « redressement ». second tour du 5 mai. vir leurs clients, les instituts dispo- D’autre part, ils constituent une sor- Une enquête politique, qui utilise- Cela consiste à rectifier, parfois sent d’importants outils, tels que la te de laboratoire méthodologique. rait la même méhode que celle des Florence Amalou lourdement, les résultats bruts de Gérard Courtois LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 17 HORIZONS SONDAGES pour des résultats aléatoires

LA GRANDE ERREUR DE 1995

Intentions de vote, en pourcentage, sondage IPSOS Le dernier sondage Scientifique ? 21/04/95 30 non publié Les résultats du 1er tour 29 23/04/95 Avec la méthode française, la marge d’erreur E. Balladur 27 ne peut pas être calculée mathématiquement U deuxième tour de marge d’erreur, appelée « intervalle valeurs données par la loi de Gauss. 25 24 L. Jospin l’élection présidentiel- de confiance », est au maximum de Encore faut-il que l’échantillon cons- 23 le, 2 % à 3 % sépare- 3,2 %, dans un sens ou dans l’autre. titué par le système des quotas reflè- 23,2 raient Lionel Jospin et Elle est d’autant plus élevée que le te fidèlement les caractéritisques de Jacques Chirac, selon résultat est proche de 50 % – ce qui l’ensemble de la population. Depuis 21 J. Chirac Ales derniers sondages. Devant un est le cas pour le duel annoncé Chi- quelques semaines, les instituts dis- 20 20 20 20,5 score aussi serré, la prudence est de rac-Jospin – et que l’échantillon est posent de toutes les données du J. Chirac 19 rigueur, car l’écart entre les deux plus réduit. Avec un panel de recensement de 1999, ce qui leur per- 19 candidats est inférieur aux marges 500 sondés seulement, elle peut met d’affiner leur procédure. Mais, 19 18,5 d’erreur inhérentes à ces estima- atteindre 4,5 %, en plus ou en moins. en théorie, des biais sont toujours E. Balladur tions. Des marges qui ne sont au En France, la méthode de sondage possibles : la difficulté d’accès à cer- demeurant que putatives, aucune aléatoire n’est quasiment pas utili- tains quartiers, éloignés ou « sensi- 15 méthode ne permettant de les calcu- sée. Pour les enquêtes d’opinion, les bles », peut conduire les enquêteurs 11 24-25 9 20-21 8 21-22 4-5 10-11 21 ler de façon scientifique. instituts ont recours à la technique à les laisser de côté ; de même, des Janvier Février Mars Avril Les étudiants en statistiques con- des quotas pour constituer un échan- professions aux horaires atypiques L. Jospin naissent pourtant bien la loi de tillon, généralement de 1 000 person- risquent d’être négligées. Pour éviter Gauss, dite loi normale, illustrée par nes, représentatif de la composition ces travers, la plupart des sondages Les résultats du premier tour de l'élection présidentielle et non publiés, Jacques Chirac était crédité de 24 à 25%, une courbe en cloche : celle-ci repré- (sexe, âge, catégorie socio-profes- sont aujourd’hui réalisés, en France, de 1995 provoquent la stupeur : Lionel Jospin est en tandis que le candidat socialiste, avec 20 % au mieux sente la manière dont se distribue de sionnelle, type de commune, par téléphone. Ce qui « permet d’as- tête avec plus de 23 % des voix, Jacques Chirac dépasse des intentions de vote, apparaissait menacé d'être façon symétrique, autour d’une région…) de la population. Or « avec surer une plus grande dispersion géo- à peine la barre des 20 % et ne devance que de 2 points écarté du second tour. « C'est une formidable défaite moyenne, une grandeur dont les la méthode des quotas, il n’existe pas graphique de l’échantillon », souligne Edouard Balladur, éliminé du second tour. Or dans tous pour les instituts de sondage », accusait variations sont régies par un très de loi mathématique permettant de Ipsos, en même temps que de les sondages, y compris ceux réalisés deux jours avant immédiatement Nicolas Sarkosy. Photos : AFP grand nombre de facteurs indépen- déterminer la marge d’erreur d’un son- « réduire les risques de dants. Cette loi s’applique parfaite- dage », explique Jean-François Dori- “bidonnage” », le travail des enquê- peuvent alors utiliser des « filtres » mes hésitent à afficher leurs opi- 15 % des sondés affirment aujour- ment aux sondages réalisés selon la dot, directeur du département opi- teurs étant plus facile à contrôler. et ne retenir que les opinions des nions. D’où les « redressements » d’hui, en toute bonne foi, avoir méthode aléatoire en vigueur aux nion d’Ipsos. En pratique, toutefois, Reste encore le problème des biais électeurs « tout à fait certains » d’al- effectués à partir de la reconstitution apporté aux élections législatives de Etats-Unis notamment : avec ce sys- « on considère que la marge d’erreur affectant, non pas l’échantillon, mais ler voter. Il est bien connu aussi que des votes antérieurs. « Le problème, 1997 leurs suffrages à des candidats tème, les personnes interrogées sont des sondages par quotas est égale, voi- les réponses des sondés. Il est ainsi les personnes ayant un niveau d’étu- indique Jean-François Doridot, est écologistes, alors que ceux-ci avaient choisies par tirage au sort. Les tables re inférieure à celle des sondages aléa- établi que les absentionnistes répu- des élevé répondent plus volontiers que les gens oublient souvent leurs totalisé un score bien inférieur. de Gauss établissent alors que pour toires ». Les instituts extrapolent gnent souvent à avouer qu’ils n’ont que les autres aux sondages, ou que votes passés et les reconstituent en fonc- un échantillon de 1 000 sondés, la donc, sans pouvoir les vérifier, les pas l’intention de voter. Les instituts les sympathisants des partis extrê- tion de leurs choix présents. » Près de Pierre Le Hir Les incertitudes des avancées technologiques Nouveau facteur d’incertitude : la multiplication des téléphones portables

E développement de l’informatique ne catégorie. Le gain de rapidité et de préci- ment de l’information. Jacques Antoine se sentatifs », estime Jacques Antoine. «Il ble se révèlent moins engagés politique- touche essentiellement les techni- sion est encore plus flagrant avec les systè- montre plus nuancé en soulignant que le n’existe pas encore d’annuaires des abonnés ment », estime Jacques Antoine. De même, L ques de collecte des intentions de mes CATI (Computer Assisted Telephone choix du mode de communication influen- aux mobiles », ajoute-t-il. Internet introduit de nouvelles incertitu- vote et de traitement informatique des Interview). L’ensemble des enquêteurs est ce fatalement le résultat obtenu. Aux Etats- Or de nombreux jeunes n’utilisent plus des. « On pêche, mais on ne sait pas trop ce données brutes. Depuis que le téléphone rassemblé dans un centre d’appel. « Nous Unis, dans les années 1930, les premiers que ce moyen de communication. Pour les qu’on ramène. » Pour l’instant, les internau- est présent dans la plupart des foyers, les pouvons ainsi gérer en temps réel les contacts sondages électoraux étaient réalisés par toucher, les instituts procèdent à des tira- tes ne sont pas assez nombreux pour four- sondeurs y ont massivement re- avec les personnes interrogées, le recueil des correspondance. « En 1936, l’institut Gallup ges au sort mais sont privés des informa- nir des échantillons représentatifs de la cours.« Aujourd’hui, sur les six grands insti- informations et la saisie des informations », a mis les pieds dans le plat en critiquant cette tions concernant la localisation géographi- population française. Les sondages électo- tuts français, cinq n’utilisent plus que le télé- indique Stéphane Rozès, directeur de l’insti- méthode et en développant les entretiens que des abonnés. Stéphane Rozès minimi- raux sur la Toile ne sont pas prévus pour un phone. Seul BVA reste fidèle aux entretiens tut CSA. Cette centralisation et ce pilotage face à face », rappelle l’expert. En effet, le se les effets de cette mutation brutale des avenir proche. Mais, comme avec le télé- face à face », note Jacques Antoine, expert permanent assurent « un meilleur contrôle recours à l’écrit favorisait les classes aisées habitudes de communication. L’institut phone portable, les sondeurs devront sans auprès de la commission de sondages, qui du travail des enquêteurs » et conduisent à votant plutôt à droite. CSA reste fidèle au téléphone fixe et ne doute étudier finement les effets de ce nou- a dirigé la Sofres lors de sa création en « une tolérance zéro aux erreurs de transcrip- Aujourd’hui, il semble que l’enquête par sonde pas les adeptes du portable. « Nous veau mode de communication sur les 1962. tions » qui se produisaient avec un recueil téléphone n’induise pas de différences sen- sommes amenés à donner plus de poids aux réponses. Tout l’art des instituts en matière Depuis une dizaine d’années, l’ordina- sur papier et une saisie sur ordinateur en sibles par rapport aux entretiens face à jeunes que nous pouvons interroger par télé- de corrections des biais sera à nouveau solli- teur est présent dans les deux situations. deux temps. De plus, le centre d’appel uni- face. Pourtant, un nouveau phénomène phone fixe en attendant d’avoir accès au cité. Dans ce domaine, la technologie reste Les CAPI (Computer Assisted Personal que permet de concentrer tous les moyens s’apprête à remettre sérieusement en cause fichier des abonnés aux mobiles », préci- largement inopérante. Interview) améliorent l’efficacité des enquê- humains sur la recherche des dernières per- l’édifice construit par les sondeurs : les télé- se-t-il tout en reconnaissant disposer de Le directeur de l’institut CSA résume le teurs en supprimant les arborescences des sonnes nécessaires pour compléter les quo- phones portables. Le 30 septembre 2001, le « directeurs scientifiques qui travaillent sur défi : « Nous sommes dans les sciences socia- questionnaires. L’ordinateur portable sélec- tas en fin de sondage. nombre d’abonnés aux mobiles atteignait ce phénomène ». les tout en étant la profession la plus observée tionne en effet automatiquement la ques- Stéphane Rozès juge que ces outils ont 34,6 millions, dépassant celui des abonnés Les choses se compliquent lorsqu’on ana- et la plus critiquée. » tion suivante en fonction de la réponse lors- résolu les problèmes de maîtrise de la repré- au téléphone fixe (34 millions). « Les abon- lyse les relations entre le radiotéléphone et que celle-ci classe le sondé dans une certai- sentativité des échantillons et de traite- nés au téléphone fixe deviennent moins repré- les comportements. « Les accros du porta- Michel Alberganti 20 heures : le vainqueur est…

ES dernières secondes s’égrè- du dépouillement très préliminaire Pierre Giacometti, c’est de suivre les nent tandis que les visages des bulletins de quelques bureaux tendances, de savoir interpréter les L des hommes politiques pré- de vote judicieusement choisis. déplacements de chaque force politi- sents sur le plateau se crispent. L’affaire, qui mobilise pour cha- que en s’aidant des résultats de l’élec- Que va-t-il sortir des urnes ? que institut de sondage 300 à tion la plus récente, d’écarter les 20 heures. Sur toutes les chaînes, 400 personnes, vise à obtenir le votes des bureaux atypiques, qui faus- le petit écran se charge lentement, plus rapidement possible le résultat sent les calculs. C’est de savoir aussi suspense oblige, des premières esti- des suffrages exprimés par attendre – et jusqu’où ? – pour s’en- mations du vote. Qui triomphe ? 150 000 à 200 000 électeurs inscrits gager sur les chiffres des petits sco- Avec quelle marge ? Ces chiffres, dans 150 à 200 bureaux de vote ; res. » C’est de savoir, enfin, appré- ou plutôt ces estimations, sont pour les législatives, on en sélection- cier le devenir de ceux qui, comme d’autant plus attendus qu’ils sont ne environ 600. Dans chacun de ces Chevènement, n’ont pas, au contrai- en avance sur ceux du ministère de bureaux, un observateur suit le re des éternels candidats, d’« histoi- l’intérieur qui, en juge suprême dépouillement et transmet très vite re statistique » à laquelle se référer. des dépouillements, ne peut « les résultats des 200 premiers bulle- Un art difficile qui mêle à la fois annoncer que des résultats, même tins », explique Carine Marcé, du la réalité des chiffres, la rigueur des partiels, totalement vérifiés. département Politique et opinion mathématiques et du calcul statisti- L’exercice auquel se livrent les ins- de la Sofres. Ces données sont aussi- que, les résultats et les enseigne- tituts de sondage au moment du tôt injectées dans les ordinateurs. ments des élections passées, le « 20 heures » n’en est que plus « C’est à partir de telles bases, racon- choix des bureaux de vote témoins périlleux. D’autant que les pourcen- te Pierre Giacometti, qu’on a pu, en – cette année, différents de ceux de tages avancés ne reflètent pas tou- 1995 au 1er tour, pronostiquer dès 1995 du fait des redécoupages – jours les tendances des derniers 18 h 35 que Lionel Jospin arrivait en dont la représentativité doit don- sondages sur lesquels hommes poli- tête avec seulement les résultats ner une image miniaturisée de la tiques, journalistes et politologues d’une vingtaine de bureaux. Mais France électorale du moment. Un s’appuient pour leurs premiers com- pour Jacques Chirac et Edouard Bal- /  art qui réclame aussi « un peu de mentaires à chaud. « Faire une esti- ladur, le score était trop serré pour Journal télévisé, 10 mai 1981, 20 h 01. François Mitterrand est élu président de la République. flair ». Car, quand « c’est brouillar- mation pour le “20 heures”, c’est, pouvoir les départager. » deux », mieux vaut savoir attendre, dès 18 heures, quitter le monde des « Une heure s’est écoulée, se sou- en 3 ». Il est essentiel à ce moment- du référendum sur le traité de Maas- de 50-50. Trois minutes avant, insiste Stéphane Rozès, directeur intentions de vote et des sondages vient-il, pour que Chirac commence là de donner d’abord une image de tricht. A 18 h 45, le dépouillement retournement de tendance en de l’Institut CSA, et « être capable, pour plonger dans le monde du à distancer Balladur. Vingt minutes ce que sera la réalité du scrutin et des premiers bureaux de vote faveur du « oui » avec un 51-49 cal- malgré la pression médiatique, de réel », rappelle Pierre Giacometti, avant le “20 heures”, son avance de préciser l’ordre d’arrivée des can- ruraux indiquait un « non » majori- culé grâce aux données fournies in refuser d’afficher à 20 heures le por- directeur général d’Ipsos. Un mon- était d’un peu plus de 1 point sur son didats pour savoir qui sera présent taire à 53 %-54 %. Cinq minutes extremis par le dépouillement trait du vainqueur si les écarts ne de concret, certes, mais fragile, tant concurrent. » Un écart suffisant, sta- au second tour. L’exercice n’est pas avant le « 20 heures », les chiffres d’une dizaine de bureaux urbains. sont pas assez significatifs. » il est délicat de dresser l’image pro- tistiquement parlant, « pour qu’on sans danger comme en témoigne, étaient, en l’absence d’informa- « Tout l’art dans ces moments-là, bable d’un scrutin national à partir pronostique Chirac en 2 et Balladur en 1992, l’estimation des résultats tions sur Paris et les grandes villes, insistent en chœur Carine Marcé et Jean-François Augereau 18 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 HORIZONS SONDAGES

De Jacques Chirac à Christiane Taubira, les candidats à l’élection présidentielle - / des 21 avril Paris, Salon de l’agriculture, 27 février : Noël Mamère, candidat des Verts (ci-contre). Mutualité, 12 octobre 2001 : et 5 mai Arlette Laguiller, candidate de Lutte ouvrière,

 / avant un meeting (ci-dessus). entretiennent tous Sans l’avouer, ils y pensent tous des relations Jacques Chirac affecte de ne pas un très mauvais souvenir de l’en- dier les sondages, surtout quand ils Ce n’est pas avec Jean Saint-Jos- est un « sondomaniaque » qui croire les sondages. Surtout depuis thousiasme de son camp avant les montrent « des tendances lourdes » se, le président de Chasse, pêche, essaie de se soigner. Longtemps le ambiguës 1995 où il a été finalement élu après municipales de mars 2001. Les socia- et que « cela peut avoir un fond de nature et traditions (CPNT) que les « Vous avez vu l’enquête ?» a été sa être descendu jusqu’à 14 % des listes étaient persuadés qu’une vérité », le responsable du Front instituts de sondage vont faire fortu- manière à lui de nouer le contact. intentions de vote. « De toutes les « vague rose » les attendait au tour- national n’a pas souvenir que son ne. « Nous n’avons jamais comman- De l’avis de tous les sondeurs, c’est avec façons, ce sera du 50/50 », ne ces- nant. parti ait commandé ses propres son- dé de sondages et nous n’avons aucu- d’ailleurs le PCF, il est vrai gros se-t-il de répéter en évoquant le pro- Lionel Jospin n’a jamais cru au suc- dages. Quant aux militants, « surtout ne intention de le faire. Ni en 1989, au client, qui est le plus professionnel chain scrutin. Cela ne l’empêche cès d’une candidature de Jean-Pier- les vieilles troupes », ils ont l’habitu- moment de la création de CPNT, ni dans ses rapports avec les sondages. les sondages. pourtant pas de savoir l’impact re Chevènement. En septembre, de de « relativiser ». en 1999 pour les européennes, ni en La fièvre « sondomane » a atteint désastreux de mauvais sondages. En lorsque son ancien ministre s’est Pas question de relativiser pour 2002 » : la réponse de Thierry Coste, son paroxysme lors de la campagne 1994, il avait ainsi vu la très grande porté candidat, il confiait qu’il ne le Bruno Mégret. Prenant l’exemple conseiller politique de Jean Saint- « Bouge l’Europe » des élections Voyage dans majorité des élus RPR et UDF le quit- voyait « pas au-dessus de 2 à 3 % ». de l’élection de Vitrolles, en Josse, fuse sans hésitation. « Cela ne européennes de 1999. Et provoqué ter pour Edouard Balladur. Ces der- Tout faux, pour le moment du mars 2001, où son épouse « annon- nous intéresse pas. Nous trouvons ridi- une réaction d’exaspération place nières semaines, lorsque trois, qua- moins, puisque le maire de Belfort a cée battue avec 10 points de retard cule cette obsession des sondages qui du Colonel-Fabien. les quartiers tre, puis cinq études ont montré le commencé sa campagne en fanfare. sur la gauche par tous les instituts de conduit les politiques, de droite com- Pour la présidentielle, Robert Hue tassement des intentions de vote en D’autant que, selon Gilles Casano- sondage a été brillamment réélue »,il me de gauche, à prendre leurs déci- s’est donc calmé, du moins en sa faveur, il a tout de suite compris va, son conseiller en sondages, deux estime que « les sondages ne sont pas sions en fonction des baromètres public. Par souci de ne pas alimen- généraux que ses soutiens feraient preuve de instituts sur trois admettent qu’ils fiables. Ils sont incapables de prévoir d’opinion. » Mais, au moins, regar- ter une nouvelle fois des récrimina- flottement. retirent systématiquement deux les changements politiques et se trom- de-t-il ceux qui testent son candi- tions internes, mais aussi parce que L’Elysée commande trois fois par points au « Che » par rapport aux pent complètement lorsqu’il s’agit de dat ? « Oui, bien sûr, mais surtout ces sondages, qu’il a tant aimés, ne d’une an une enquête sur la cote de popu- résultats bruts. « Comme il n’y a pas la droite nationale ». Un aveu pour- pour rire ! », s’exclame Thierry Cos- renvoient plus au candidat commu- larité du président et deux à six fois de comparaison possible avec tant : « J’ai eu recours une fois à un te, rappelant qu’en 1999 les instituts niste l’affection qu’il leur porte. Fin par an des sondages qualitatifs. Réa- d’autres scrutins, il est très difficile de institut de sondage et cela m’a confor- situaient CPNT « entre rien et janvier, le président du PCF, coincé campagne lisés auprès de petits groupes d’élec- dire s’ils ont tort ou raison de le fai- té dans mon opinion négative. » Le 0,5 % » et que la liste a obtenu à 6-7 %, soulignait volontiers qu’il teurs, ils ont permis de mesurer les re », commente M. Casanova. Ce président du Mouvement national 6,77 % des suffrages, représentant fallait attendre « fin février-début atouts et handicaps du président, de dernier ne commande pas de sonda- républicain (MNR) fait référence à 1,2 million de voix, soit 6 à 7 fois mars » pour tirer des conclusions. façonnée percevoir l’émergence de nouveaux ges-maison, à l’exception de ques- Lutte ouvrière, la formation d’Ar- thèmes, de tester l’impact de cer- tions ouvertes qui sont ajoutées à lette Laguiller, a résolu le problè- tains mots. C’est à partir de l’un d’en- une vague de questions élaborées me : c’est son réseau de militants par tre eux que Jacques Chirac a com- par tel ou tel institut. Ces questions « Aujourd’hui, on nous situe entre 1 % constamment invité à recenser par pris, par exemple, la nécessité de par- ouvertes ne fournissent pas d’élé- fiches les sujets de mécontentement ler d’écologie. C’est par leur intermé- ments statistiques, mais permettent et 4 %. On hésite à utiliser de la population, y compris les plus les enquêtes diaire que Claude Chirac, tablant sur d’avoir la perception de la manière anodins d’entre eux, qui est son prin- la principale qualité attribuée à son dont sont vécus la campagne du can- la multiplication par six, cipal institut d’opinion. Grâce à cet père, « la sympathie », a imaginé didat, son discours, ses thèmes de étonnant réseau, LO avait d’ailleurs d’opinion des réunions publiques jouant sur campagne. Coût : entre 1 500 et qui nous mettrait au second tour » vu monter, très en avance, la grogne cette corde et éliminé les appari- 3 000 euros, « ce qui est peu dans le sur les prix du carburant qui a tions en compagnie des leaders de la budget de campagne ».  ,     - embarrassé le gouvernement à droite, dont les sondages mon- Fort de son expérience des derniè- l’automne 2000. traient l’image désastreuse. res élections européennes, où aucun La LCR ne commande pas d’en- Lionel Jospin est aussi un client institut n’avait prédit que sa liste un sondage qu’il avait commandé plus que prévu. « Aujourd’hui, on quêtes. « C’est trop cher pour nous », attentif des enquêtes d’opinion. devancerait celle de Nicolas Sarko- lors de l’élection municipale de 2001 nous situe entre 1 % et 4 %. On hésite souligne son porte-parole Alain Kri- Depuis le début des années 1980, il zy, Charles Pasqua fait, pour le à Marseille, où il était candidat. Mais à utiliser la multiplication par six, qui vine. D’autant, précise-t-il, qu’Oli- s’est attaché les services d’un moment, le gros dos au vu des son- il n’en a jamais divulgué le détail. nous mettrait au second tour. Le pro- vier Besancenot, qui porte les cou- « M. Sondages », Gérard Le Gall, dages actuels, peu favorables. Son Noël Mamère, lui, ne lésine pas blème, c’est que Jean Saint-Josse n’a leurs de cette formation trotskiste, qui lui décrypte les chiffres entourage espère des retombées quand il s’agit de commenter les son- pas encore désigné son premier minis- est crédité de 0,5 à 1 %, soit « la mar- recueillis, notamment à partir d’en- positives des nombreuses interven- dages concernant certains de ses tre », ironise-t-il. ge d’erreur ». « On ne s’affole absolu- quêtes particulières – qualitatives, tions de l’ancien ministre de l’inté- amis. On se souvient de ses parti- François Bayrou et Alain Made- ment pas ; on joue l’avenir », répè- quantitatives, thématiques – com- rieur. sans scandant, l’été dernier, « Et lin n’en sont pas encore là. Pour te-t-on. Au Parti des travailleurs, la mandées aux instituts : déficit Numéro deux du parti de Jean- trois, et deux, et un, zéro ! », comme eux, comme pour ceux qui ne sont préoccupation est autre : début auprès des femmes, qui le conduit à Marie Le Pen, Bruno Gollnisch de vulgaires supporteurs de l’équipe pas privilégiés dans les enquêtes, le mars, son candidat, Daniel Glucks- s’adresser régulièrement aux maga- insiste d’abord sur la minoration, de France de football, pour brocar- précédent de 1995 est une aubaine. tein, ne figurait toujours pas sur la zines féminins, auprès des catholi- évidente, des sondages par rapport der le piètre score dans les sondages Le parallèle devint difficile à tenir à liste de noms soumis aux sondés par ques, d’où son entretien à La Croix, aux scores effectivement réalisés d’Alain Lipietz. C’est sur la foi de ces partir de la mi-décembre 2001, les les principaux instituts d’enquête. le 20 novembre 2001. Attentif à cha- par les candidats du Front national, mauvais sondages que la secrétaire deux candidats plafonnant alors à Jean-Frédéric Poisson, le direc- que « vague », M. Jospin tente de « quelle que soit l’élection ». « Cela nationale des Verts, Dominique Voy- 5 % d’intentions de vote. Du coup, teur de cabinet de Christine tenir ses troupes à l’écart de toute peut poser problème lorsque les net, avait commencé à lâcher son l’équipe de campagne de M. Made- Boutin, se félicite de voir sa candida- Vœux à la presse, 16 janvier : euphorie excessive : le 7 mars, alors médias, et notamment le service ancien ami Lipietz. lin a exhumé d’autres chiffres. te figurer désormais sur les panels Christiane Taubira, que deux sondages le donnent public, se fondant sur des sondages, D’emblée, le député de Gironde Tableau en main, le directeur de des instituts et « être passée de 0,5 % candidate du Parti radical gagnant au deuxième tour, il met en ne nous invitent pas à des débats sous s’est situé dans une moyenne d’in- campagne de M. Madelin, Hervé à 1 ou 1,5 % ». Pour lui, Christine de gauche, garde son conseil politique de cam- prétexte que nous ne sommes pas tentions de vote située autour de Novelli, évoquait alors la « montée Boutin part avec un terrible handi- avec Jean-Michel Baylet, pagne contre toute « sondophorie ». assez représentatifs. » Reconnaissant 6%. « Même en étant un piètre mécanique des candidats qui avaient cap. Se présentant pour la première président du mouvement. Le premier ministre garde en effet « faire comme tout le monde » et étu- mathématicien, on fait assez vite le été minorés en octobre 1994 ». fois, et n’étant donc « ni repérée, ins- calcul, c’est 6 », constate le direc- L’anecdote montre à quel point tallée, identifiée » comme les autres teur de campagne, Jean-Luc Benna- les sondages sont examinés à la lou- candidats, les instituts ne peuvent hmias. Que la campagne « patine » pe, y compris par ceux qui ont plu- opérer de redressement concernant un peu, que son organisation tôt intérêt à les dénigrer publique- sa candidature par rapport aux chif- cafouille, il se trouve toujours un ment. « On en commande très peu, fres bruts. Pour le moment, l’adver- Vert pour souligner l’étiage fixe du mais on analyse tout ce qui paraît », saire résolue du pacs n’a pas fait candidat. Avec une cote aussi sta- souligne M. Novelli. « C’est un élé- effectuer ses propres sondages, ble, les écologistes estiment ne pas ment très décisif pour le commentaire « trop chers ». avoir trop de souci. Raisonnable- politique », constate Marielle de Sar- « Elle ne décolle pas dans les sonda- ment friands de chiffres, ils ont nez. Proche collaboratrice de ges » : après avoir argumenté que tout misé sur les « quali », ces M. Bayrou, la députée européenne Christiane Taubira, la candidate enquêtes qualitatives, réalisées der- qualifie, pour cette raison, à la fois du Parti radical de gauche (PRG), rière une glace sans tain auprès d’« inutiles » et de « très impor- n’était pas membre du parti, qu’elle d’un petit échantillon d’électeurs. tants » les sondages quantitatifs qui représentait des minorités et qu’elle « Cela nous sert surtout à reformuler mesurent les intentions de vote, et était incontrôlable, les opposants à des thématiques de campagne qui qui reflètent, selon elle, « davantage la candidature de la députée de n’étaient pas comprises », témoigne des phénomènes de mode que de Guyane sont revenus à la charge, le conseiller régional Jean-Félix Ber- fond ». En raison, essentiellement, début mars, en arguant de sa faible nard, qui fournit par ailleurs toutes du coût de telles enquêtes d’opi- notoriété. « Ce n’est pas la démocra- les semaines au comité de campa- nion, l’UDF n’aurait commandé tie », insiste Mme Taubira en parlant gne un tableau récapitulatif de la qu’une poignée de sondages qualita- des sondages. Elle les trouve en cote d’amour de son candidat. Les tifs pour le compte de M. Bayrou, revanche tout à fait opportuns « quali » ont aussi l’indéniable afin notamment de tester son ima- quand ils font apparaître que «77% avantage de fournir de précieux ge, le titre de son livre (Relève), ainsi des Français sont beaucoup plus inté- renseignements sur l’image des que son affiche de campagne. ressés par ceux que l’on appelle injus- autres candidats, également testés. M. Madelin reconnaît plus volon- tement les petits candidats ». Au total, les Verts ont investi plus tiers s’être appuyé sur des sondages, A chacun son sondage. de 45 000 euros dans ces enquêtes y compris quantitatifs, pour valider qualitatives. son positionnement. Robert Hue  / Séquence France LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 19 HORIZONS SONDAGES Quand les sondés manipulent le scrutin La polémique se poursuit sur la légitimité des enquêtes E longue date, les son- tellement intime qu’il n’est pas ter ? Pendant longtemps, la scien- France, comme dans d’autres sa vie pour le même parti. Les atti- cement dans l’espace électoral. dages ont été violem- rare que son secret soit respecté ce politique a tenté de désamor- pays, l’électorat est devenu, au tudes politiques se transmettent Les intentions de vote publiées ment attaqués dans au sein même du couple. cer le débat en expliquant que cet- cours des dernières décennies, moins de génération en généra- révèlent, par exemple, quel candi- leur principe même. En réalité, l’individualisme du te connaissance n’avait pas de con- plus volatil. La hausse du niveau tion. Le bulletin de vote sert de dat est le mieux placé pour porter En septembre 1972, vote a toujours été foncièrement séquences notables sur le compor- d’éducation et d’information libè- plus en plus à exprimer, à un un message protestataire dans la DMaurice Druon condamne avec illusoire. Toutes les études ont tement électoral. Plus précisé- re partiellement les citoyens de moment donné, une aspiration, compétition en cours. Si les enquê- virulence dans Le Monde « une pol- démontré la pesanteur des déter- ment, deux effets étaient censés leur environnement familial ou une angoisse, un message plus ou tes d’opinion ne créent pas les lution de la démocratie ». L’acadé- minants sociologiques sur l’acte s’annuler. Certains électeurs, sen- social. Les véritables « électeurs moins clair. dynamiques de campagne, elles micien de droite s’alarme de l’ap- électoral. On croit voter libre- sibles à l’effet bandwagon, vole- stratèges », qui ajustent scrutin Dans cet esprit, l’information les amplifient sans doute. Dans parition d’une « démocratie sur ment, et on ne fait qu’imiter ses raient au secours de la victoire. après scrutin leur choix aux communiquée par les sondages une démocratie qui contemple ordinateur » qui « désolennise le semblables. La grande nouveauté Mais d’autres caractères, soumis à enjeux qui leur importent dans est précieuse. Elle permet à l’élec- sans cesse son miroir, les interac- suffrage ». En janvier de la même introduite par les sondages, c’est l’effet underdog, viendraient chari- une totale indifférence idéologi- teur de voter « utilement » par rap- tions entre sondeurs et sondés année, Pierre Bourdieu prononce qu’on peut en être désormais tablement renforcer le perdant. que, restent certes très minoritai- port à ses motivations propres. sont incroyablement plus comple- une conférence destinée à devenir conscient. Chacun sait, au moins Ces théories, formulées aux res. Mais un consumérisme C’est ainsi que les citoyens mani- xes qu’il n’y paraît. le texte de référence d’une criti- approximativement, ce que pen- Etats-Unis il y a de nombreuses électoral s’est indéniablement pulent, eux aussi, les sondages. Ils que radicale des sondages. Sous sent les autres. Faut-il s’en inquié- années, semblent dépassées. En développé. On ne vote plus toute s’en servent pour se situer effica- Eric Dupin le titre « L’opinion publique n’existe pas », le sociologue de gauche dénonce la manipulation de ces enquêtes par les différents pouvoirs. Ces procès ne portent pas sur l’imperfection de l’instrument ni sur les abus de son interprétation. Ils dénient aux sondages leur légi- timité dans l’espace démocrati- que. C’est Alain Lancelot, long- temps directeur de l’Institut d’étu- des politiques de Paris, qui a le plus vertement répliqué à ces atta- ques. En 1980, dans la revue Com- mentaire, le politologue centriste argumente autour de l’analogie entre le sondage et le suffrage uni- versel. Condamner sans appel le premier révélerait une méfiance cachée à l’égard du second, les deux étant fondés sur l’expression de l’opinion populaire. Cette ligne de défense, qui sera régulièrement reprise par les son- deurs, ne peut occulter le change- ment profond dans l’exercice de la démocratie induit par la multi- plication des sondages. Cette mutation est particulièrement visi- ble en période électorale. Depuis que les intentions de vote sont connues, la conception classique de l’acte électoral est révolue. Le citoyen ne vote plus seulement en son âme et conscience, dans le secret de l’isoloir, sorte de confes- sionnal laïque. Le terme même d’isoloir était révélateur de la volonté, longtemps problémati- que, de libérer l’électeur des pres- sions de son entourage. L’esprit républicain commandait d’en finir avec ces paysans votant comme leur maître ou ces ouvriers obéis- sant aux injonctions de leur patron. A un stade récent du suf- frage universel, le vote est devenu    A Charenton-le-Pont avec un enquêteur Laurent va sur le terrain, de maison en immeuble, pour interroger les « vraies gens » UELLES drôles de « J’ai commencé en mars 1999,se jours commencer par le dernier éta- le cas à Charenton. Au 1er étage, prononcent en fonction de leur con- ne » à en croire Laurent, qui reste vies que celles des souvient-il, car je cherchais du bou- ge, en l’occurrence le 7e, et descen- enfin, une porte s’ouvre. Un hom- naissance des candidats, même s’ils un moment dans le même immeu- sondeurs. Ou plutôt lot. A 34 ans, avec une licence d’his- dre ensuite par l’escalier de service me d’une quarantaine d’années, ne les connaissent pas tous. Les gens ble. « En général, précise-t-il, j’es- des « enquêteurs », toire en poche, je ne ferai pas cela en espérant que le gardien n’inter- artiste peintre, l’invite à entrer. doivent se sentir libres de s’exprimer. saie de changer pour varier un peu comme ils préfèrent toute ma vie, mais ce travail, raison- viendra pas entre-temps. Laurent s’assied face à un superbe C’est peut-être un peu plus compli- le contexte mais ici, les gens sem- Q se faire appeler. Le nablement bien payé, a ses avanta- Le jeune homme sonne à toutes tableau en cours de réalisation. qué avec l’électorat d’extrême droi- blent sympas et il me faudrait quel- mot est plus noble et cadre mieux ges. On rencontre des gens qui n’ont les portes, souvent sans réponse. L’ordinateur est branché, l’entre- te. On peut supposer que, parmi les qu’un d’autre. » Ce sera une fem- avec leur principale qualité : la per- jamais l’occasion de parler de politi- Ou alors des refus. Au 6e, un petit tien peut commencer. A l’éviden- personnes refusant de répondre, il y me. Une mère de famille d’une qua- sévérance. Les enquêtes dites de que. Il faut être tolérant, ouvert, garçon : « Papa et maman sont à la ce, l’interviewé, passionné par l’In- a une part des électeurs de Jean- rantaine d’années, aide-soignante « face-à-face », souvent jugées patient, les laisser s’exprimer. J’aime cave, ils vont remonter mais ils ont de et le bouddhisme, est un adepte Marie Le Pen. » à Paris. La politique n’est « vrai- plus fiables que celles effectuées bien les enquêtes d’opinion car je du travail. » Au 5e, un adolescent : du vote blanc, décidé à faire son ment pas » son « truc », mais elle par téléphone, les obligent à aller m’intéresse à la politique. En règle « J’ai 17 ans, je ne vote pas encore, devoir d’électeur tout en rejetant ’IMMEUBLE suivant est plus se laisse convaincre tandis que son à la rencontre des électeurs, des générale, les personnes interviewées ma mère est malade. » Au 4e, une les candidats en lice et en clamant modeste mais tout aussi diffi- petit garçon commence à faire des « vraies gens », comme disent les jouent le jeu et sont sans doute plus dame en pull rouge : « Je n’ai pas le son « dégoût » de la politique. L cile d’accès. Heureusement, coloriages. « Vous savez, poursuit- candidats. Pareille ambition exige concentrées qu’au téléphone. » temps, je m’en vais dans cinq minu- « Je ne suis pas très optimiste », un locataire conciliant, sollicité à elle, chez nous on ne parle jamais de la patience, du flair, un peu de Ce mercredi après-midi 13 mars, tes ».Au3e, un chien aboie mais reconnaît-il, comme pour s’excu- l’interphone, accepte d’ouvrir la de politique. C’est personnel, ces chance aussi. D’immeuble en Laurent parcourt les rues de Cha- son maître paraît absent. Au 2e,où ser d’être un « sondé » bien néga- porte vitrée. Une aubaine pour choses-là. » immeuble, il faut sonner aux inter- renton-le-Pont (Val-de-Marne). Sa Laurent. Là encore, celui-ci par- Les questions se succèdent, l’in- phones, sourire aux vieilles « feuille de route », imposée par la court les étages. La porte de droi- terviewée est gênée, malgré une dames, déjouer la vigilance des Sofres en fonction de critères défi- te ? « Le paillasson est marrant, ce forme de sympathie pour Jacques concierges, frapper aux portes, se nis à l’avance, l’oblige à interroger « Parfois les gens me demandent doit être un jeune couple. » Las ! Chirac. Ségolène Royal ? « Connais méfier des chiens, essuyer des en deux jours quatre hommes et Personne ne répond. Et celle de pas. » Claude Allègre ? « Connais refus, rarement des insultes, six femmes aux profils sociologi- des indications sur un parti ou un autre. gauche ? Un monsieur s’excuse : pas », répète-t-elle avant de con- recommencer plus loin, sans ques bien précis. Au total, une cen- « Désolé, je viens de rentrer du bou- fier dans un soupir : « Mon Dieu, jamais affirmer de but en blanc taine d’enquêteurs – en majorité Je m’interdis de dire quoi que ce soit. lot, je suis crevé. » Et puis là-bas, au mais c’est l’horreur votre truc ! Vous « c’est pour un sondage politique » des femmes – sont ainsi mobilisés fond, un retraité de la SNCF, heu- allez me tuer ! Déjà que je suis fati- mais annoncer plutôt une « étude à travers le pays, dans des circons- Il faut qu’ils se prononcent en fonction reux de répondre « pour la premiè- guée ! Si j’avais su, je ne vous aurais sur des questions d’actualité ».Et criptions représentatives de l’élec- re fois » àun« sondage politique ». pas fait entrer. » l’actualité, en ce printemps 2002, torat. Chacun d’eux, muni d’un de leur connaissance des candidats, Guy Périchon, 58 ans, affiche Laurent finira par obtenir toutes est avant tout électorale. ordinateur portable, devra volontiers ses opinions : « Arlet- ses réponses. Un verre de Coca- Voilà trois ans que Laurent exer- recueillir dix entretiens dont les même s’ils ne les connaissent pas tous » te » au premier tour ; « Jospin » au Cola et des sourires en prime. Le ce ce métier en tant que vacataire. données seront ensuite traitées second. Chirac ? « Surtout pas. » lendemain matin, il rencontrera un Trois ans à parcourir Paris et sa ban- par le service politique de l’institut, « Vous êtes sûr de votre choix ? » cadre désabusé, probable absten- lieue au nom de la Sofres, un insti- fort d’une quinzaine de personnes. des odeurs de cuisine gagnent le tif. « Votre avis est tout de même uti- insiste Laurent, à la manière d’un tionniste, et une vieille dame lepé- tut qui pratique aussi bien le Les questions, étudiées au mot couloir, une voix féminine se fait le », assure Laurent en notant ses animateur bien connu. « Tout à niste. Puis, l’après-midi, après la « face-à-face » (environ trois cents près, portent à la fois sur l’élection entendre derrière la porte blindée : réponses. L’affaire sera bouclée en fait ! », rétorque l’intéressé, qui se pause déjeuner, viendront les trois enquêtes par an) que le « télépho- présidentielle et l’état de la France. « Les proprios sont pas là ! » vingt minutes. A aucun moment dit « fâché » avec les écologistes. derniers « sondés », deux femmes ne ». Les missions de Laurent le Reste à trouver les électeurs dispo- Laurent n’insiste jamais. Il sourit l’enquêteur ne se permettra d’inter- En fin de conversation, l’enquê- et un homme, dont les avis, parmi conduisent, jour après jour, à poser sés à y répondre. et passe au voisin. « Cela finit tou- venir ou de donner des précisions teur notera ses coordonnées afin un millier d’autres, nourriront bien- toutes sortes de questions indiscrè- Le premier immeuble, plutôt cos- jours par se débloquer, même s’il y a sur telle ou telle question. « Par- que la Sofres puisse éventuelle- tôt un énième sondage donnant le tes : sur les habitudes de consom- su, est accessible à l’aide d’un digi- parfois des jours sans. Un samedi fois, explique-t-il, les gens me ment vérifier qu’il a bien été inter- pouls politique du pays à l’appro- mation, l’usage d’Internet, l’auto- code. Par chance, un couple en matin, à Aubervilliers, j’ai fait les dix- demandent des indications sur un rogé. che du jour «J». mobile, et, bien sûr, en période sort. Laurent en profite pour filer huit étages d’une tour sans obtenir parti ou un autre. Je m’interdis de Deux entretiens en une heure et d’élections, les intentions de vote. vers l’ascenseur. Règle d’or : tou- un seul entretien ! » Ce ne sera pas dire quoi que ce soit. Il faut qu’ils se demie : « C’est une bonne moyen- Philippe Broussard 20 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 HORIZONS SONDAGES

  est maître de conférences en sciences politiques à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Il a publié La Fabrique de l’opinion (Seuil, 1998) et contribué à la revue Hermès sur « L’opinion publique, perspectives anglo-saxonnes » (no 31, 2002). .. « Les sondages et le suffrage universel reposent sur le même postulat »

Y a-t-il un rapport singulier entre les laquelle les candidats maîtrisent de mieux simplement que dans la réalité politique et valoriserait les réponses des individus les sondages et l’élection présidentielle ? Dans un entretien en mieux leur usage des médias, les techni- sociale, toutes les opinions n’ont pas le plus informés, engagés ou concernés, Effectivement, les sondages commen- ques du marketing électoral et la diffusion même pouvoit social, c’est-à-dire la même deviendrait inacceptable. cent à jouer un rôle effectif en France en de leur image, imposant une communica- chance d’être entendues par les dirigeants. En ne retenant que des critères objectifs, 1965, lors de la première élection du prési- au « Monde », tion politique de plus en plus verrouillée. Ce débat, qui a fait couler beaucoup d’en- statistiquement indiscutables, l’échantillon dent de la République au suffrage univer- Il reste à s’interroger sur la fascina- cre en France, renvoie en réalité à l’opposi- standard (sexe, âge, catégorie profession- sel, alors même que l’IFOP avait effectué tion qu’exercent les sondages en pério- tion entre deux manières de penser l’opi- nelle, lieu de résidence) permet d’éviter ce ses premières enquêtes dès l’après-guerre. Loïc Blondiaux de électorale. Vient-elle de ce qu’on ne nion publique et la politique. La première risque. Il est à la fois commode statistique- Ce n’est pas du tout un hasard : le rôle nou- peut s’empêcher de considérer le son- s’inscrit dans une conception individualis- ment et légitime politiquement, car il per- veau dévolu au peuple dans l’architecture dage comme une sorte d’élection en te de la démocratie et de l’opinion qui met de ne pas entrer dans une démarche institutionnelle de la Ve République fait évoque modèle réduit et par anticipation ? n’est pas très éloignée du modèle du mar- de différenciation des individus. En revan- que le sondage s’impose comme un Les sondeurs récusent le caractère pro- ché marché et dans laquelle des électeurs, che, rien n’interdit aux sondeurs – et ils s’y besoin. phétique de leurs enquêtes. Ils ont évidem- isolés les uns des autres, choisissent libre- emploient depuis quelques années – d’être Quelle est la nature de ce besoin ? l’équation ment raison : la mesure des intentions de ment parmi une offre de représentants et beaucoup plus attentifs à l’intensité des En 1965, la dernière élection présidentiel- vote trois mois, deux mois, ou même trois de programmes. La seconde valorise l’enga- opinions émises, à leur consistance et leur le au suffrage universel masculin remonte semaines avant un scrutin n’a pas de carac- gement collectif, l’association politique, le solidité, ce qui, en matière électorale, est à 1848 et tout contribue à la nouveauté de complexe tère prédictif du résultat le jour du vote. militantisme, l’expression de l’opinion par évidemment déterminant. la situation ! On ne sait pas, en particulier, D’autant moins, on le sait, que le nombre les mouvements sociaux. Elle considère Au-delà de cette attention plus gran- comment le peuple va s’installer dans la de citoyens qui se déterminent dans les que l’opinion est davantage que la somme de aux phénomènes d’abstention et d’in- nouvelle configuration politique. Ajoutez mettant aux prises derniers jours, voire à la dernière minute, des opinions individuelles, ce qui est philo- décision, quelles autres voies les son- le rôle essentiel de la télévision, qui com- semble croître à chaque scrutin. Nul ne sophiquement fondé et pas forcément anti- deurs peuvent-ils explorer pour amélio- mence à cette époque à devenir un média devrait donc pas se projeter dans l’avenir à démocratique. Ces deux points de vue sont rer leurs méthodes et mieux répondre de masse en France et dont l’impact dans les électeurs, travers les résultats des sondages. aussi légitimes l’un que l’autre. Simple- aux critiques dont ils sont l’objet ? la campagne électorale est inédit et incer- Et pourtant chacun continue de le faire. ment ils ne sont pas forcément pertinents Deux risques pèsent actuellement sur la tain. C’est également à ce moment-là Il y a dans cette attitude une part de mystè- au même moment de la vie politique. pratique du sondage. D’une part l’accéléra- qu’émergent les « news magazines », com- politiques re qui s’explique peut-être par la croyance Il n’empêche que la conception indivi- tion des rythmes de production des sonda- me L’Express ou Le Nouvel Observateur, arti- en un possible effet grégaire de la publica- dualiste prévaut dans le mode de dési- ges et les contraintes de productivité qui sans d’un nouveau style de couverture des tion des sondages sur l’opinion, le fameux gnation des représentants et des élites pèsent sur le travail d’enquête à tous les campagnes, alors qu’un journal comme Le et les analystes effet « band wagon » que certains cher- politiques. Ce qui, par ricochet, légitime échelons, et en particulier sur les enquê- Monde ne publie pas de sondages à cette cheurs américains ont cru identifier naguè- le principe même du sondage… teurs de base, et peuvent affaiblir la quali- époque. re. C’est la crainte que le candidat annoncé L’influence des Etats-Unis et des techni- en tête soit en mesure de créer une dyna- ques de marketing politique n’est pas négli- mique de ralliement des électeurs par une geable non plus : quand il lance en 1964 sorte d’effet boule de neige. Or il s’agit « Je me demande parfois ce que la presse son opération « Monsieur X » pour instal- d’un fantasme qui n’a jamais pu être véri- ler sa candidature présidentielle, Gaston fié scientifiquement et qui ne peut pas aurait à dire sur la campagne Defferre va chercher conseil auprès de l’être : le seul moyen d’en avoir le cœur Louis Harris, qui est le sondeur de John net serait de demander aux électeurs s’ils sans cette météorologie des sondages, Kennedy et a contribué à la victoire de ce mais sur les dynamiques de la campagne ont été influencés par cet éventuel effet dernier quatre ans plus tôt. On entre alors et des acteurs. d’entraînement, ce qu’ils ne sont absolu- même si elle en dénonce parallèlement, dans un nouveau jeu politique où l’allian- Cette amplification par les médias est- ment pas prêts à admettre ! ce entre les médias, notamment audiovi- elle excessive ? Dans quelle mesure les sondages et rituellement, le manque d’intérêt » suels, la personnalisation de la campagne La presse auto-entretient des climats et modifient-ils le rapport à la démocratie et les sondages font système. Il est indénia- transforme chaque sondage en pseudo- et à la citoyenneté ? Voire pervertissent ble enfin que, dès 1965, la réussite techni- événement médiatique. Il est frappant de ce rapport, comme l’a dénoncé Pierre Tout à fait. Bourdieu a sociologique- té même des sondages. Mais élargir les que des opérations d’estimation des résul- constater à quel point l’évolution des inten- Bourdieu ? ment raison mais a peut-être politique- échantillons et multiplier les précautions tats le soir du scrutin ont largement contri- tions de vote en faveur des candidats se Les sondages et le suffrage universel ment tort dans sa critique du sondage. coûtent du temps et de l’argent. Or les bué à crédibiliser les sondages, même si ce transforme en variable de l’attention que reposent sur le même postulat, sur la L’opinion publique construite par les son- clients ne sont pas forcément prêts à y met- ne sont pas des sondages à proprement les médias lui prêtent et du ton sur lequel conception selon laquelle le peuple dages, dont il a dit dans un article célèbre tre le prix. C’est aux médias, sur ce point, parler. sa campagne est traitée. Les uns sont – l’échantillon représentatif dans le cas du qu’elle n’esistait pas, est effectivement un de prendre leurs responsabilités. D’autre Comment ce système a-t-il évolué ? moqués, voire ridiculisés, comme François sondage – est composé de citoyens libres artefact. Mais le peuple aussi, en démocra- part, le pourcentage de personnes interro- La focalisation de la dramaturgie électo- Bayrou et ses 4 % brocardés par les Gui- et égaux et juxtapose ces volontés particu- tie, est un artefact. gées qui refusent de répondre aux enquê- rale sur les sondages est allée croissante. gnols, les autres pris au sérieux comme lières. Ce que Bourdieu met en cause, à N’est-il pas concevable d’améliorer, teurs est de plus en plus important, entre Le phénomène est particulièrement sensi- Jean-Pierre Chevènement. A propos de ce juste titre, c’est que, dans l’intervalle entre de raffiner les techniques de sondage, un tiers et la moitié des personnes contac- ble depuis 1995. Moins à cause de l’aug- dernier, il est intéressant de souligner que les élections, l’opinion ne fonctionne pas en particulier la constitution des échan- tées. Or on s’est aperçu que les personnes mentation quantitative du nombre d’en- son temps de présence dans les médias, tel autour de citoyens atomisés mais est faite tillons, pour tenir compte plus précisé- qui acceptent de répondre sont beaucoup quêtes électorales produites que de la pré- que le CSA l’a mesuré récemment, s’ajuste de forces et de rapports de forces dans les- ment de ces différences de rapport au plus diplômées que la moyenne et, de ce sence centrale des résultats des sondages presque parfaitement au score qu’il réalise quels toutes les opinions ne se valent pas. savoir et au pouvoir ? On sait, par exem- fait, souvent plus intéressées par la politi- dans le commentaire journalistique. Ce dans les sondages. Qu’en aurait-il été avec Entre deux élections, le sondage construit ple, que le niveau de diplôme des per- que. Le risque est que les sondages laissent que les Américains appellent la horse race des scores inférieurs ? une opinion dont Bourdieu juge qu’elle est sonnes interrogées est un discriminant de plus en plus à l’écart la fraction de la politic (la politique de la course de che- Au risque de paraître sévère, je me artificielle. Au moment de l’élection, en tout aussi significatif que la catégorie population la moins intéressée par la politi- vaux) domine aujourd’hui très nettement demande parfois ce que la presse aurait à revanche, le sondage trouve, ou retrouve, professionnelle… que. Il est vrai que sur tous ces points (tech- les débats, au point que des mouvements dire sur la campagne sans cette référence sa validité dans la mesure où le scrutin met Les sondeurs ont beaucoup de difficul- niques de redressement, quotas, mesure assez imperceptibles de l’opinion, des constante aux sondages, même si elle en lui aussi en suspens, de manière artificielle, tés à résoudre la question dès lors qu’il de la participation), on ne peut que souhai- variations d’1 ou 2 points dans le score dénonce parallèlement, et rituellement, le toutes les différences de savoir et de s’agit de sondages politiques. Rien ne l’em- ter un vrai débat méthodologique, à l’ins- annoncé des principaux candidats – évolu- manque d’intérêt. A décharge, et pour ren- pouvoir et repose sur la fiction selon pêche pour le marketing commercial : lors- tar de ce qui se fait aux Etats-Unis. Débat tions dont on sait quelles ne veulent rien dre compte de cette dépendance volontai- laquelle toutes les opinions se valent. Le que vous lancez un produit et que vous public que les sondeurs français semblent dire statistiquement –, sont amplifiés jus- re des journalistes à l’égard des sondages, sondage décalque ce postulat et c’est ce voulez le tester, il est utile, indispensable redouter dans la mesure où il pourrait don- qu’à nourrir des argumentaires sur la réus- on peut peut-être soulever l’hypothèse qui fait sa force. même, de pondérer les réponses en fonc- ner prise à la critique… site respective des différents candidats. selon laquelle cette information reste l’une Mais il ne faut pas se méprendre. Bour- tion de la clientèle visée. En politique, tou- L’effet des sondages n’est pas sur les des rares dont ils peuvent penser avoir la dieu n’a jamais dit que toutes les opinions te forme d’« apartheid méthodologique » Propos recueillis par électeurs, comme on l’a longtemps cru, maîtrise dans une configuration dans ne se valaient pas en raison ; il souligne qui écarterait certaines populations ou Gérard Courtois Des chiffres publiés jusqu’à 48 heures du vote L’inégalité entre les électeurs qui ne savaient pas et les initiés qui savaient a été effacée EPUIS vingt-cinq ans, la en soit informé. Cette inégalité tour, puis jusqu’au vendredi 3 mai bon nombre de responsables politi- ceux qui en ont la possibilité (soit l’homme sur le respect de la « liber- règle et le rituel en matière entre les électeurs qui ne savaient à minuit, avant le second tour. ques : interdire la publication des aujourd’hui 15 % des foyers fran- té d’information ». D de sondages électoraux pas et les initiés qui savaient a été, C’est-à-dire au moment même où sondages dans la semaine précé- çais) sans porter atteinte à l’égalité En réduisant au samedi et au étaient parfaitement établis. La loi pour l’essentiel, effacée par la loi la campagne électorale sera close. dant le vote ne revient-il pas à des droits démocratiques ? Dès les dimanche la période d’interdiction du 19 juillet 1977 interdisait la adoptée par le Parlement le Le consensus quasi général, à infantiliser le citoyen ? A considé- législatives de 1997, plusieurs jour- de publication, le législateur a publication, la diffusion et le com- 7 février. l’Assemblée nationale comme au rer qu’il est trop influençable, alors naux ont ainsi enfreint la loi. Enfin donc fait un grand pas. Pour mentaire de tout sondage ayant un La période d’interdiction de Sénat, lors de l’adoption de cette que les candidats et les journalis- l’évolution de la jurisprudence ren- autant, la nouvelle réglementation rapport avec une élection pendant publication, de diffusion et de com- réforme peut surprendre, tant les tes, supposés plus avertis, seraient dait la réglementation de plus en n’est pas davantage qu’avant à la semaine précédant le scrutin ain- mentaire des sondages électoraux polémiques avaient été vives, lors à l’abri des perturbations éventuel- plus caduque. l’abri des critiques des partisans de si que le jour du scrutin. Mais la réa- est, en effet, fortement réduite : de la présidentielle de 1995 et des les provoquées par les derniers Après plusieurs décisions de jus- la liberté totale de publication. La lisation d’enquêtes d’intentions de elle ne porte plus que sur la veille élections suivantes sur les erreurs sondages ? tice contradictoires, la Cour de cas- présidentielle sera le premier test vote n’étant pas, elle, proscrite par et le jour du scrutin. Pour la premiè- d’appréciation des sondages et le Les nouvelles technologies ont, sation a finalement jugé (Le Monde de la capacité des sondeurs, et des la loi, les instituts continuaient jus- re fois, à l’occasion de l’élection risque qu’ils faussent le jugement d’autre part, rendu la loi de 1977 du 9 septembre 2001) que l’interdic- médias, à trouver un système qu’à la veille de l’élection à produi- présidentielle, les sondages d’inten- des électeurs. Trois arguments ont quasiment inapplicable : comment tion de publication pendant la der- d’autorégulation raisonnable dans re des sondages qui circulaient tions de vote pourront donc être fait taire les détracteurs. Le pre- empêcher les médias de publier les nière semaine est incompatible ce domaine. auprès de quelques centaines de rendus publics jusqu’au vendredi mier a longtemps été invoqué par résultats de sondages désormais avec les articles 10 et 14 de la Con- « privilégiés » sans que l’électeur 21 avril à minuit, avant le premier les sondeurs avant d’être repris par accessibles sur Internet pour tous vention européenne des droits de G. C. LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 21 HORIZONS ANALYSES

   à le souligner et l’analyser : du souci de Jean- 0123  ROBERT SOLÉ Marie Le Pen « d’assagir son image » (4 février)  au positionnement « centriste » de Lionel Jospin (23 février) ou à la « relance à droite » de Jacques Chirac (13 mars). Les principales critiques, dans le courrier, concernent l’attitude du Monde à l’égard Succès balkaniques du président sortant. « Votre jospinolâtrie devient Tenue de campagne e indigeste », écrit Jacques Sennepin (Paris 16 ). AU LENDEMAIN de l’effon- de la stabilité institutionnelle et Plus ironique, Erwan Davoux (courriel) commen- drement du système communis- la coopération sont payants. Non NE élection présidentielle est tou- exprimait en termes très mesurés une préférence te : « Je tiens à féliciter Le Monde pour son entrée te en Europe, la Yougoslavie seulement à travers l’aide qu’ils jours un grand moment pour Le pour François Mitterrand, président sortant, rapide dans la campagne présidentielle. Pris en avait donné le signal de la fonda- accordent déjà à la région et cel- Monde, qui peut doubler son opposé à Jacques Chirac : « Quoi d’étonnant à ce défaut par l’annonce de la candidature de Jacques tion de petits Etats sur des bases le qu’ils ont promise aux Serbes tirage le lendemain du vote. Mais que, parmi ceux qui croient profondément que Chirac, vous avez refait votre retard dans les édi- ethniques grosses de conflits. et aux Monténégrins ; plus enco- c’est aussi le moment de tous les l’union des Français est la condition sine qua non, tions suivantes : commentaires des déclarations du C’est pourquoi l’accord entre la re par la perspective, fût-elle loin- Udangers car le journal doit démontrer la justesse face aux défis extérieurs et intérieurs, de la survie du candidat empreints de la plus grande impartialité ; Serbie et le Monténégro, solen- taine, d’une adhésion à l’UE. de ses analyses et, plus encore, son impartialité. pays, beaucoup s’apprêtent, dimanche, malgré tou- photo en compagnie de Didier Schuller où je nellement signé, vendredi Cette réussite de la diploma- Depuis la semaine dernière, les services techni- tes les réserves qu’alimentent son âge, le poids de ses m’étonne que vous ne releviez pas un regard compli- 15 mars à Barcelone, par les pré- tie européenne ne doit pas être ques sont mobilisés pour préparer les cahiers spé- erreurs, un certain flou de son programme, à voter ce ; enfin, une page entière consacrée aux emplois sidents Kostunica et Djukanovic, sous-estimée. Elle s’ajoute aux ciaux de résultats (28 pages) qui seront publiés pour lui ? » Le 6 mai 1995, à la veille du duel Chi- “suspects” de la Mairie de Paris dont la date de doit être salué comme un coup efforts déployés en Macédoine, après le premier et le second tour. Si une élection rac-Jospin, Jean-Marie Colombani estimait qu’un publication, deux jours après la déclaration de d’arrêt porté à une « balkanisa- où les Européens ont réussi à fai- présidentielle est plus facile à organiser que des journal indépendant n’avait pas à se ranger derriè- candidature, n’était que pure coïncidence… » tion » qui semblait sans fin. La re prévaloir un compromis entre municipales ou des cantonales – les candidats re un homme, et concluait ainsi son éditorial : Le journal a été en pointe dans l’affaire Schul- République fédérale de Yougo- la majorité slave et la minorité étant les mêmes dans toutes les circonscrip- « Dans les deux cas, le pays fait un pari. Pari pour ler, apportant à plusieurs reprises des révélations. slavie cesse d’exister pour être albanaise, et en Bosnie, où les tions –, elle est plus complexe qu’un référendum, Jacques Chirac sur le changement d’un homme qui Quatre manchettes ont été consacrées à l’ancien remplacée par un Etat de Serbie tâches de sécurité seront de plus où ne s’opposent qu’un oui et un non. Il faut, a, dans un passé récent, épousé trop de postures conseiller général RPR des Hauts-de-Seine. Celle et Monténégro, dont les institu- en plus assumées par les seuls dans la nuit, collecter, commenter et illustrer par politiques différentes pour que l’on soit assuré de la du 6 mars (« Schuller se retourne contre tions défient les catégories tradi- Européens. Les prophètes de des cartes et schémas les résultats de tous les cohérence de son projet. Pari pour Lionel Jospin sur Chirac ») a été jugée abusive par plusieurs lec- tionnelles du droit constitution- malheur n’ont pourtant pas man- départements, pour mettre en vente à 11 heures le fait qu’un rapide retour de la gauche au pouvoir teurs. « Un titre manipulateur », affirme Henri nel. La construction reste donc qué, qui n’ont cessé de décrier du matin le journal le plus complet de France. ne s’accompagnerait pas de pratiques de pouvoir Sahut (courriel). Les déclarations de l’intéressé ne fragile, mais, dans un premier les interventions des Occiden- Plusieurs dizaines de journalistes, ainsi que tous condamnées par les Français, venant notamment permettaient pas une telle interprétation. » Ce jour- temps au moins, le compromis taux – Etats-Unis et Europe – les correspondants régionaux et locaux, partici- de la part d’un parti qui a pu se montrer moins sensi- là, Didier Schuller déclarait au Monde : « J’avais écarte la menace d’une indépen- dans cette région et de leur pro- pent à cette grande opération, qui exige un par- ble au partage des richesses qu’à celui des places. » été utilisé, manipulé par les chiraquiens pour dance pure et simple d’une peti- mettre cent ans de malheurs et fait fonctionnement de l’outil informatique. Mais Le Monde est-il vraiment jugé sur cet édi- provoquer la chute d’Edouard Balladur. » te République de 600 000 habi- d’insuccès. Selon l’usage, le directeur du Monde publie un torial rituel ? Les lecteurs sont surtout sensibles à tants, divisés entre Serbes, Mon- La stabilisation qui succède à éditorial à la veille des deux tours. Exercice déli- la manière dont le journal couvre l’actualité politi- ES titres interrogatifs ne sont pas forcé- ténégrins, Albanais, etc. dix années de violences a un cat, reflétant les convictions mais aussi le pluralis- que entre deux élections, comme le montre le ment les plus neutres : « Qui a peur du Une telle indépendance, prix. D’abord, elle n’est encore me de la rédaction, dans lequel chaque mot est courrier, qui, à défaut d’être représentatif, est tou- L retour de Didier Schuller ? » (2 février), réclamée par une majorité étroi- assurée – et pour longtemps – pesé et soupesé. Le 19 décembre 1965, alors que jours significatif. Si les engagements anti-Giscard « Qui veut empêcher la candidature Le Pen ? » te, risquait de servir d’exemple à qu’à la condition que certaines François Mitterrand disputait la place au général et pro-Mitterrand du Monde, à la fin des années (15 mars)… Cette manière de désigner le RPR irri- d’autres provinces ou minorités régions balkaniques soient pla- de Gaulle pour cette première élection au suffra- 1970, lui coûtèrent pas mal de lecteurs, il dut faire te particulièrement certains lecteurs. « Ayez le de la région, et notamment au cées sous un véritable protecto- ge universel, Hubert Beuve-Méry, qui signait face, en 1995, à des accusations moins évidentes courage de dire pour qui vous roulez », demande Kosovo, dont le statut définitif rat international, impuissant par Sirius, écrivait : « Il est grand temps, dans son inté- de « balladurisme ». Emmanuel de Gabory (Rueil-Malmaison). n’est pas encore scellé. La résolu- ailleurs à endiguer une criminali- rêt et dans le nôtre, de changer de pilote. Pourquoi La France vote. Le reste de la planète ne s’ar- Le Monde doit constamment se souvenir de la tion 1244, qui a mis fin à la té organisée et galopante. Ensui- ne pas faire jouer dès maintenant l’alternance qui rête pas de tourner pour autant. « Depuis le début diversité politique de son lectorat, qui, en France, guerre en 1999, a, pour un temps te, elle constitue pour l’Union est la règle courante des régimes démocratiques ? » du mois, neuf “unes” du Monde sur dix portent sur compte grosso modo 40 % d’électeurs de gauche, indéterminé, placé le Kosovo européenne un fardeau finan- Le 14 juin 1969, face au duel Pompidou-Poher, la campagne électorale, et spécialement sur le duel 40 % d’électeurs de droite et 20 % de « divers sous la tutelle de l’ONU, tout en cier immédiat et une hypothè- qualifié alors de « blanc bonnet et bonnet blanc » Jospin-Chirac, écrit Benjamin Fabre, de Virieu autres » ou inclassables. Le directeur de la rédac- lui promettant une « autonomie que politique, car elle suppose de par les communistes, Jacques Fauvet commen- (Isère). Quel nombrilisme ! Ne se passe-t-il rien tion, Edwy Plenel, a rappelé, le 13 mars, au cours substantielle » par rapport à futurs élargissements qui seront tait : « La politique étant l’art de choisir entre des d’autre dans le monde ? » d’un comité de rédaction, qu’un journaliste du Belgrade. autant de défis pour les Euro- inconvénients, le pari est entre ces deux risques : Calculons. Sur les treize manchettes parues Monde doit « être indépendant de tout pouvoir, L’accord serbo-monténégrin péens de l’Ouest. En attendant, celui d’une équipe envahissante appuyée sur une entre le 1er et le 15 mars, onze ont été consacrées apprendre à penser contre lui-même, se rendre dis- a été conclu pour trois ans. A l’is- les succès extérieurs des Quinze majorité parlementaire écrasante ou une équipe à l’élection présidentielle. Cela ne veut pas dire ponible aux surprises de l’actualité et permettre au sue de cette période, tout pourra ne sont pas si nombreux qu’il nouvelle à la recherche d’une majorité trop incertai- que d’autres sujets d’actualité, comme le Proche- lecteur de se forger librement ses propres convic- être remis en question. Mais les faille faire la fine bouche quand ne. » Le même Jacques Fauvet se prononçait Orient, n’étaient pas présents en première page, tions ». Ces principes sont inscrits en toutes lettres Européens, qui ont su alterner ils sont capables de concevoir et assez nettement pour François Mitterrand mais le fait est que Le Monde a privilégié nette- dans la brochure Le Style du Monde, qui est «àla pressions et encouragements de mener à bien une politique contre Valéry Giscard d’Estaing en 1974, puis en ment la bataille électorale : reportages, portraits, fois notre code d’honneur et notre code de la rou- pour imposer un compromis à commune, surtout dans une 1981 : « La relève est prête. Faut-il attendre ? » dossiers… Il est à l’affût de chaque infléchisse- te ». Tout lecteur est en droit de s’en réclamer cha- Belgrade et à Podgorica, vont région qui les a si longtemps dres- Sept ans plus tard, en 1988, André Fontaine ment de cette campagne, voulant être le premier que fois que le contrat lui paraît être transgressé. s’employer à montrer que le pari sés les uns contre les autres.

la révision de la Constitution est ture, l’année suivante, du traité d’âge qui jamais auparavant ne 0123 1962-2002, adoptée par référendum, à 61,7 %. franco-allemand de l’Elysée. s’était manifestée comme telle. Cet- Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Depuis 1965, date de la première De Gaulle est conscient que ses te jeunesse-là a ses idoles – Johnny, Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; France élection du président de la Républi- rapports personnels avec Conrad Sylvie, Françoise Hardy… – et son Noël-Jean Bergeroux. Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel que au suffrage universel, cette Adenauer sont pour beaucoup lieu de culte, « Salut les copains », Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain et modernité réforme rythme la vie politique dans la genèse de cet axe Paris- l’émission phare d’Europe 1. Lancé française, pour le meilleur (la stabili- Bonn qui deviendra, et pour long- en juillet 1962, Salut les copains,le Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Suite de la première page té politique) et pour le pire (la temps, le moteur de la construction mensuel éponyme, connaît un suc- Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau cohabitation). européenne. cès foudroyant. Il atteindra le mil- Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin Les conditions de son retour aux Enfin débarrassée du boulet algé- lion d’exemplaires en 1965 pour le Directeur artistique : François Lolichon      Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard affaires en juin 1958, sous la pres- rien, la France n’est plus montrée mariage de Johnny et Sylvie. Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer sion des militaires et de la rue à du doigt aux Nations unies et dans Mais il ignorait à quel point Valé- En cette année 1962, leur transis- Rédaction en chef centrale : Alger, excluaient cette option, les forums où les pays nouvelle- ry Giscard d’Estaing et Helmut tor bloqué sur 1 647 mètres gran- Alain Debove, Eric Fottorino, Alain Frachon, Laurent Greilsamer, Michel Kajman, étrangère à la tradition républi- ment émancipés donnent de la Schmidt, François Mitterrand et des ondes, les « jeunes » goûtent Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre caine. L’opposition eût crié à la dic- voix. Place aux grands desseins, un Helmut Kohl sauraient faire fructi- aux délices tout neufs de la société Rédaction en chef : François Bonnet (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; tature. Mais quatre ans ont passé. Il registre où de Gaulle est à son fier l’héritage. Des relations deve- de consommation. Mai 68, le Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; est grand temps, juge le miraculé affaire. nues si étroites depuis 1962 que l’Al- prochain coup d’éclat des baby- Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Franck Nouchi (Culture) ; du Petit-Clamart, de demander aux Lorsqu’il accède au pouvoir en lemagne et la France ont du mal boomers, est encore loin. Un Fran- Josyane Savigneau (Le Monde des Livres) ; Serge Marti (Le Monde Economie) Français de consolider la fonction 1958, la réconciliation avec l’Alle- aujourd’hui à en imaginer d’autres. çais sur trois a moins de vingt ans, Médiateur : Robert Solé présidentielle en adoptant le princi- magne est déjà en bonne voie, L’année 1962 n’est pas seulement soit seize millions d’individus dont pe de l’élection du chef de l’Etat au mais lui seul, le blessé de Verdun, celle de la fin de l’empire et de la quatre millions (les plus âgés) dispo- Directrice des projets éditoriaux : Dominique Roynette suffrage universel direct. le farouche opposant au nazisme, main tendue aux Allemands. Elle sent d’un budget de 50 milliards de Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directrice de la coordination des publications : Anne Chaussebourg Directeur des relations internationales : Daniel Vernet Les notables, que ce projet court- peut donner à ce raccommodage marque aussi l’entrée en lice des francs. Bousculé dans ses habitu- circuitait, poussèrent des cris une solennité historique. Pour y baby-boomers, cette classe d’âge des, le grand et le petit commerce Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président d’orfraie. Gaston Monnerville, le parvenir, de Gaulle compte sur la innombrable née après la Libéra- s’adapte aux exigences de ces nou- président (radical) du Sénat, parla chaleur de ses relations avec le tion. Les quinquagénaires d’aujour- veaux consommateurs qui ne font Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) de « forfaiture » (un crime commis chancelier Adenauer, si chaleureu- d’hui, préoccupés par le finance- plus leurs emplettes avec papa- par un fonctionnaire dans l’exercice ses que les représentants de deux ment de leurs retraites, n’étaient maman et ont leur mode vestimen- Le Monde est édité par la Société Editrice du Monde (SAS) de ses fonctions). Et Pierre Mendès peuples qui n’ont cessé de se déchi- alors que des décagénaires tout taire à eux. Donnée de base du mar- Durée de la société : quatre-vingt dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 145 473 550 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Asso- France jugea que faire élire un prési- rer (1870, 1914, 1939) assistent juste sortis de leur chrysalide. On keting d’aujourd’hui, le phénomè- ciés, Société des Rédacteurs du Monde, Société des Cadres du Monde, Société des Employés du dent directement par les Français ensemble, en juillet 1962, à une les baptisa les « jeunes », un mot ne remonte à cette période. Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, n’était « plus la République ». Mal- messe solennelle dans la cathé- fourre-tout dénotant la perplexité L’ultime révolution de 1962 est Société des Lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, gré la clameur, le 28 octobre 1962, drale de Reims, prologue à la signa- de leurs aînés envers une classe celle du temps libre. C’est l’année Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Société des Personnels du Monde. où Renault accorde à ses salariés www.lemonde.fr édité par Le Monde Interactif. une quatrième semaine de congés Président du conseil d’administration : Jean-Marie Colombani. Directeur général : Bruno Patino payés, tandis que le sociologue Déjeuner familial   Joffre Dumazedier publie un livre au titre prémonitoire, Vers une civili- RECTIFICATIFS Germain-en-Laye, comme nous sation du loisir ? (Le Seuil). Là enco- l’avons écrit par erreur dans Le re, le chemin parcouru est éton- MONT-BLANC. Nous avons écrit Monde du 8 mars, mais au Musée nant. A l’époque du Manifeste du par erreur (Le Monde du 12 mars) de Saint-Dizier. Parti communiste (1848), la durée dans l’article « Les camions sous le de travail effective dans les manu- Mont-Blanc divisent le gouverne- PAYS-BAS. Nous avons laissé factures approchait les soixante- ment », que « la circulation alter- entendre (Le Monde du 8 mars) quinze heures par semaine. Le née (un sens par le tunnel du Mont- que le leader populiste Pim For- repos n’était pas loisir, mais récupé- Blanc, l’autre par le tunnel du Fré- tuyn pourrait devenir le maire de ration de la force de travail. En jus) pour les poids lourds ne suppri- Rotterdam, la ville où sa liste, 1962, le temps libre est enfin perçu me pas tous les risques ». Or la mise « Leefbaar Rotterdam », a rem- comme un phénomène de civilisa- en place de l’alternat ne concerne porté plus de 34 % des suffrages, tion. Et l’on commence à se deman- que le Mont-Blanc avec un systè- lors des récentes élections der quel parti en tirer. Le débat n’a me de régulation et de contrôle municipales. En réalité, la victoire jamais cessé, surtout depuis l’instau- pour le passage des poids lourds. de M. Fortuyn lui permet de ration des trente-cinq heures. mener les négociations pour la for- Les Français de 1962 sont impa- ARCHÉOLOGIE. Le contenu des mation d'une majorité mais la dési- tients de profiter de cette révolu- tombes mérovingiennes récem- gnation des maires reste, aux Pays- tion. Tandis qu’en plein été les rapa- ment découvertes en Haute-Mar- Bas, une compétence de la Couron- triés d’Algérie en larmes s’entas- ne sera exposé non pas au musée ne. Un débat sur l’élection directe sent avec leurs baluchons sur les des Antiquités nationales de Saint- des maires est toujours en cours. quais de Marseille, leurs compatrio- tes de la métropole prennent le che- 0123 est édité par la Société Editrice du Monde (SAS). La reproduction de tout article est interdite sans min de la Grande Bleue à bord de l’accord de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437 leur R8, la petite dernière de ISSN 0395-2037 Renault, spécialement conçue pour Imprimerie du Monde 12, rue Maurice-Gunsbourg satisfaire le standing d’une classe Président-directeur général : Dominique Alduy moyenne qui a désormais le vent 94852 Ivry cedex Directeur général : Stéphane Corre en poupe. 21 bis, rue Claude-Bernard - BP218 75226 PARIS CEDEX 05 PRINTED IN FRANCE Tél : 01-42-17-39-00 - Fax : 01-42-17-39-26 Bertrand Le Gendre 22 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 AUJOURD’HUI sports

Quelque 235  vont participer, jeudi agents reconnus pour une population de difficulté ne semble pas insurmontable. Les autorités  et l’idée selon laquelle il y a beaucoup d’ar- 21 mars à Paris, à l’examen obligatoire permettant 900 . Les candidats devront répondre à 20 s’inquiètent de la    - gent à gagner sans trop d’efforts. Le   l’attribution de la licence d’  - questions – 15 relevant de la Fédération internationa- , qui s’explique par l’inflation des salai-  (UNFP) présentera un candidat au con-  . La France compte déjà 94 le (FIFA), 5 de la Fédération française (FFF) – dont la res des joueurs, la   - cours afin de tenter de moraliser la profession. Le métier d’agent de joueurs connaît une expansion inquiétante Football b Alors que le nombre de joueurs professionnels est stable, celui des agents augmente de manière spectaculaire. Les autorités sportives se demandent comment elles vont pouvoir contrôler les agissements de cette corporation, de plus en plus décriée « SI ON CONTINUE à ce rythme, Martigues (D2). La Fédération est il y aura bientôt plus d’agents de convaincue qu’il participe active- joueurs que de joueurs eux-mêmes. » ment à la politique sportive du club Les services juridiques de la Fédéra- Le transfert à la manière d’un dirigeant «de tion française de football (FFF) de Pegguy Luyindula fait ». Deux courriers ont été sont inquiets : 235 personnes vont (au centre de dos) envoyés afin de lui signifier l’ambi- participer à l’examen attribuant la de Strasbourg guïté de ce cumul. Mais Jean-Pierre licence d’agent de footballeurs pro- à Lyon a soulevé Astier ne voit pas les choses ainsi. Il fessionnels, qui a lieu le 21 mars, de nombreuses se définit comme simple conseiller dans les salons du Parc des Princes. interrogations. du président du FC Martigues, Conformément au règlement de Alors que le montant Philippe Yerolimos. la Fédération internationale de de la transaction s’est « Je ne suis pas salarié par le football association (FIFA) et à la élevé à 8,84 millions club, je ne vais pas dans les vestiai- loi française, la FFF organise cha- d’euros, res ni sur le banc de touche », con- que année deux sessions de ce les commissions aux fie Jean-Pierre Astier. Reste qu’il type. Aujourd’hui, 94 agents sont agents ont dépassé lui arrive d’outrepasser ce rôle de titulaires d’une licence en France, les 10 % légaux. conseiller. Le 2 février, à l’issue du ce qui constitue une quantité consi- Deux commissions match Martigues-Wasquehal, il dérée comme déjà largement suffi- ont, en fait, été s’en prit vivement à l’arbitre Jean- sante au regard de la population de payées à l’étranger. Marc Rodolphe. La commission footballeurs professionnels, esti- L’une d’entre elles est de discipline de la Ligue nationale mée à 900 joueurs. allée sur le compte de football (LNF) le rappela à l’or- de la filiale dre, lui demandant de « garder son    britannique sang-froid en toutes cir- Plusieurs raisons expliquent cette d’IMG-McCormack, constances ». recrudescence. L’inflation des salai- le groupe Un dernier cas, enfin, embar- res et la multiplication des trans- de marketing qui est rasse la FFF : celui de Jean-Luc ferts ont, à l’évidence, dopé l’idée propriétaire du Baresi. Après avoir été très actif selon laquelle il y a beaucoup d’ar- RC Strasbourg. La loi dans le recrutement de l’Olympi- gent à prendre, sans trop d’efforts à ne permet pas d’être que de Marseille lors de la saison faire, en devenant agent de agent et actionnaire 2001-2002, cet agent a été mis en joueurs. Parallèlement, l’autorisa- de club. examen pour « extorsion de fonds,

tion d’exercer s’est démocratisée :  / menace de mort et recel » dans le la licence FIFA, dont la délivrance cadre d’une affaire de racket (Le était assujettie à une caution de (160 agents). Mais l’Italie (56 5 des 20 questions prévues au con- tre eux, Hervé Goursat, pour infrac- me suis alors investi pour rendre servi- Monde du 8 mars). Jean-Luc Bare- 121 951 ¤, n’existe plus ; plusieurs agents) pourrait bientôt passer cours. Les 15 autres questions sont tion à la loi sur le sport de 1984, qui ce. » L’alerte a été donnée fin 2001 si, dont le casier judiciaire est vier- plaintes ayant été déposées auprès devant : 400 candidats postulent à du ressort de la FIFA. « Nous lui interdit à tout agent d’exercer paral- par le Stade de Reims à l’occasion ge – condition sine qua non pour de la Commission européenne l’examen fédéral. avons demandé de relever le niveau, lèlement une autre fonction dans du match entre les deux équipes : exercer –, a passé l’examen fédéral pour entrave à la concurrence, la Le phénomène cause aujourd’hui confie-t-on à la FFF. L’an dernier, un club. Depuis janvier 2001, Hervé les dirigeants du club champenois le 25 septembre 2001. Il avait obte- FIFA a préféré confier l’organisa- quelques soucis aux autorités : plus l’examen était trop facile. Une des Goursat est l’entraîneur de l’AS comptaient alors dans leurs rangs nu la note, suffisante, de 33 sur 47. tion des examens aux fédérations le nombre d’agents sera important questions, par exemple, consistait à Angoulême, un club de National un joueur, Rodrigue Akpakoun, « Nous ne pouvons rien faire pour nationales. et plus les fédérations auront du dire ce que signifie le sigle FIFA. » (ex-D3). dont le transfert à Reims avait été le moment. Il n’a pas été jugé et il Depuis, le nombre d’agents a pro- mal à exercer une forme de contrô- Dans l’attente d’une nouvelle pro- « Ce club qui m’est cher, puisque réalisé par Hervé Goursat. faut respecter la présomption gressé de manière spectaculaire par- le sur cette profession où les malver- motion, les services juridiques de la je suis né à cinq cents mètres du La FFF envisage également de d’innocence. Mais nous restons très tout en Europe. Le football anglais sations sont monnaie courante. La FFF ont commencé à faire le ména- stade, traversait des difficultés, racon- retirer sa licence à Jean-Pierre attentifs », dit-on à la FFF. est celui qui compte actuellement FFF a l’intention de « durcir » l’exa- ge parmi les agents diplômés. Elle te-t-il. Il y a eu de nouvelles élections. Astier, en raison des liens qu’il le plus grand nombre de licenciés men, mais elle ne peut rédiger que vient de retirer sa licence à l’un d’en- Mon frère est devenu président. Je entretient avec la direction du FC Frédéric Potet

Le syndicat des joueurs promet de laver plus blanc Cyclisme : le Tour de France L’UNFP veut développer une activité d’agent pour tenter de moraliser cette profession affirme que « toutes les équipes ANCIEN FOOTBALLEUR profes- dans la bergerie et laver plus blanc : été totalement gratuits. » Les clubs part sur une transaction. On se sionnel, champion de France avec tel est le but de la candidature de français avaient, à l’époque, écouté demande même si certains trans- françaises ne seront pas au départ » trois clubs différents (Nantes, 1973 ; Bernard Gardon à l’examen organi- avec une certaine curiosité le projet ferts de joueurs, aujourd’hui, ne sont Monaco, 1978, Saint-Etienne, 1981), sé par la Fédération française de de l’UNFP. pas réalisés uniquement dans le but CANNES tion de « pépins physiques » conduit Bernard Gardon est l’un des 235 can- football (FFF). de créer une commission pour se la de notre envoyé spécial à parler de « situation tendue ». didats qui présenteront l’examen à « La première fois que nous avons «    » partager. » C’est l’obsession du moment. Pour autant, les courses de début de la licence d’agent de joueurs, jeudi envisagé de devenir agent remonte à Mais la Ligue n’avait pas donné Le nouveau projet de l’UNFP a Quoi qu’en disent certains d’entre saison, dont Paris-Nice, où Bonjour 21 mars. Sa présence à ce concours une quinzaine d’années. Mais on suite. « Je ne sais toujours pas pour- été rendu possible grâce à la refonte eux, tous les groupes sportifs cyclis- (maillot de leader porté une journée peut surprendre : Bernard Gardon nous avait accusés de vouloir faire quoi, ou plutôt si, fait mine de des règlements de la FIFA, qui auto- tes français, ou presque, n’ont que par Didier Rous), Française des Jeux est, depuis quelques années, l’une du mercantilisme, se souvient Philip- s’étonner Philippe Piat. En France, risent, désormais, les associations ce sujet en tête : obtenir une invita- (maillot du meilleur jeune pour San- des chevilles ouvrières de l’Union pe Piat, le président de l’UNFP. le total des commissions versées cha- de joueurs à enrôler un maximum tion pour le Tour de France. La pres- dy Casar), ou BigMat Auber (échap- nationale des footballeurs profes- L’idée est revenue en février 2000. que année aux agents est d’environ de cinq agents. A ce jour, seuls les sion liée à l’obtention de cette wild pée de Felix Garcia-Casas, le sionnels (UNFP). J’avais alors proposé de créer une 200 millions de francs. Il faut croire syndicats anglais et néerlandais se card, sésame indispensable, est pal- 14 mars) se sont montrées, ne Le syndicat des joueurs n’a jamais structure d’agents au sein même de que les clubs doivent trouver un inté- sont lancés dans cette activité. « Nos pable sur Paris-Nice. Car la « course seront pas les seuls juges de paix. porté dans son cœur les agents. Il lui la Ligue nationale de football. Son rêt à laisser s’envoler autant d’ar- prestations ne seront pas gratuites, au soleil » – où la 5e étape, vendredi « Nous serons attentifs aux classi- arrive régulièrement de dénoncer fonctionnement, d’un coût de 5 mil- gent dans la nature chaque saison ! poursuit Philippe Piat. Nous pren- 15 mars, entre Toulon et Cannes, a ques – Tour de Flandres, Flèche wal- les coups bas et autres malversa- lions de francs, aurait été financé Le marché des transferts est un mon- drons une commission de 2 ou 3 % été emportée par l’Italien Ales- lonne, Liège-Bastogne-Liège,dit tions dont cette corporation s’est entièrement par la Ligue. Tous les ser- de de malversations. Tout le monde sur les contrats signés afin de couvrir sandro Petacchi (Fassa Bartolo), le Daniel Baal, mais aussi aux autres fait la spécialité. Mettre un loup vices proposés aux joueurs auraient sait qu’il est facile de « prendre » sa nos frais. Nous serons donc très loin maillot de leader restant au Kazakh épreuves. » Cette information va des 8 à 10 % généralement deman- Alexandre Vinokourov (Telekom) – droit au cœur des formations fran- dés. Le but est aussi de montrer que constitue le premier grand rendez- çaises qui ont « des difficultés pour l’on peut assainir le système. » vous d’évaluation. « On est en plein courir », assurent Stéphane Javalet, Philippe Piat et Bernard Gardon examen de passage », relève Stépha- Michel Gros et Philippe Raimbaud, savent que cette nouvelle activité ne ne Javalet, le manageur de BigMat le manageur de Bonjour. « Les cour- plaira guère aux agents déjà en pla- Auber, qui, tout comme ses homolo- ses qui rapportent le plus de points ce, lesquels ne manqueront pas de gues d’AG2r Prévoyance, Bonjour, (Coupe du monde, courses par crier à la concurrence déloyale. Crédit agricole, Delatour et Françai- étapes hors catégorie, classe 1) sont CETTE SEMAINE L’UNFP s’attend, également, à des se des Jeux, est en quête de l’une de celles auxquelles nous avons le moins critiques venant de l’intérieur : cer- ces invitations, seule Cofidis figu- accès avec la nouvelle classification NORD-SUD tains de ses membres se demandent rant dans les seize équipes quali- des équipes », détaille Philippe Raim- L’arnaque actuellement si le syndicat ne risque fiées d’office pour le Tour. baud. pas de mettre en péril son indépen- Depuis le 1er janvier, la 1re division de Monterrey dance en établissant des relations «   » des équipes cyclistes a été élargie à commerciales avec des clubs. Il apparaît acquis que l’annonce, 30 formations. Seul cependant un PROCHE-ORIENT « Nous aurions préféré proposer des le 2 mai, par les organisateurs du « Top 10 » a automatiquement Sharon services gratuitement, explique Philip- Tour de la liste des invités fera des accès aux principales épreuves. pe Piat. Mais les bénéfices n’iront pas victimes dans les rangs hexagonaux. L’unique équipe française à y figu- frappe encore dans nos poches. S’il y en a, ils seront « Toutes les équipes françaises ne rer est Cofidis. « L’attribution des versés sur le régime de retraite des seront pas au départ, affirme Daniel wild cards ne reposera pas unique- POLITIQUE joueurs. » Baal, le directeur de l’activité cyclis- ment sur l’addition des points glanés. me chez Amaury Sport Organisa- Nous serons attentifs aux comporte- Président, F. P. tion (ASO). Il y aura cinq wild cards, ments, dans un sens très large, à la quel pouvoir ? peut-être six. Mais il sera difficile de politique des équipes, à ce que nous ne prendre que des équipes françai- pourrons sentir dans l’évolution de TRIBUNE a FOOTBALL : Ajaccio et Nice ses. Il est hors de question de laisser leur forme », se défend Daniel Baal, (D2), qui occupaient la 1re et la 5e de bons coureurs à la maison au pré- qui écarte d’avance les critiques des Mélenchon, plus place du classement du champion- texte qu’ils ne sont pas français. Le sponsors français, dont certains, nat de France de D2 avant la 32e réalisme veut qu’une ou deux forma- comme BigMat, ont indiqué qu’ils jacobin que journée, samedi 16 mars, devront tions françaises ne feront pas le stopperont leur investissement s’ils Chevènement jouer respectivement à Bastia et à Tour. » ne sont pas au Tour. « Nous ne pou- Monaco en cas de montée en D1 à Si en ce début de la saison «ilya vons pas gérer cela, déclare-t-il. Les l’issue de la saison 2001-2002, fau- des Français compétitifs »,ilya sponsors mettent de l’argent mais tout te de stade conforme au règlement « aussi des équipes françaises qui ne dépend de la manière dont il est utili- www.politis.fr sur les équipements sportifs, a indi- le sont pas », pointe Daniel Baal. sé. Des équipes ont les mêmes budgets qué le président de la Ligue natio- « Nous sommes courts », convient mais pas les mêmes résultats. » CHAQUE JEUDI CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX. 2,75 nale de football (LNF), Gérard Michel Gros, directeur sportif de Bourgoin, vendredi 15 mars. l’équipe Delatour, où l’accumula- Philippe Le Cœur LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 23 AUJOURD’HUI sciences

Jean-Luc Muracciole, Jean-Luc Muracciole est né le 14 janvier 1954 à Reims (Marne). précurseur d’Internet à l’école En 1981, il est nommé professeur de lettres modernes au collège Pour enseigner aux exclus, il fait appel au multimédia et à l’interactivité Terres-Rouges d’Epernay. Deux ans plus tard, LE VILLAGE de Muracciole, en phobie de base », «. c’est probable- clut des accords avec des industriels il intègre le dispositif pleine montagne corse, à 20 km de ment pour cela » qu’il comprend locaux pour obtenir du matériel et d’insertion des jeunes Corte, lui a donné son nom. Un « ces élèves issus de l’émigration ». des moyens financiers. de l’éducation nationale retour aux sources tardif pourrait le Dans un local modeste, avec des « Notre budget est ainsi passé à à Reims. En 2001, ramener sur la terre de ses ancêtres moyens modestes aussi 700 000 francs… », indique l’ensei- après une année  – « 7 500 francs par an » –, la classe gnant. Grâce à ces moyens décuplés, sabbatique, il quitte unique accueille jusqu’à 60 élèves la « classe des exclus » est mieux l’éducation nationale de seconde, première et terminale. dotée que la moyenne des classes de pour rejoindre « Partager le savoir Des élèves qui peinent ou ne par- l’éducation nationale. Les élèves dis- la société Lycée Plus viennent pas à se fondre dans le posent d’ordinateurs portables dont l’objectif est de favoriser et essayer moule de l’éducation nationale. Des qu’ils peuvent ramener chez eux où le développement élèves qui, du fait de leur parcours, ils bénéficient d’une liaison gratuite de ses méthodes de comprendre ont besoin d’une pédagogie atypi- à Internet. Ils partent en voyage au pédagogiques. que. « Tous les contenus des cours ont Maroc dans le cadre d’un projet sur à plusieurs » donc été revus. Pour faire travailler la tradition orale. Ces marginaux ensemble des élèves de trois niveaux deviennent ainsi privilégiés et font différents, nous avons stimulé la prati- quelques envieux. D’ailleurs, « nous à la rentrée scolaire 2002. En effet, la que du partage du savoir et de la com- avons reçu 900 demandes d’inscrip- ville d’Ajaccio exploitera peut-être préhension à plusieurs et nous avons tion hors académie de Reims… »,

alors les méthodes pédagogiques développé une approche transversale s’amuse Jean-Luc Muracciole.  /  intégrant l’ordinateur et Internet des matières enseignées… » que Jean-Luc Muracciole a dévelop- Pour s’affranchir d’un cadre trop «   ’ » moyen idéal de « sortir de l’artisanat Lang a annoncé le 6 mars que 100 % en effet, à franchir le pas du passage pées pour faciliter la réintégration étroit pour les jeunes qui n’ont pas Au fil des années et du succès et de l’expérimental » en mettant en des collèges et lycées français y sont au privé, « malgré des rencontres très des exclus du système éducatif. Cet trouvé leur place dans l’institution, grandissant de son expérience avec œuvre à plus grande échelle ses désormais connectés. constructives avec l’Union nationale enseignant hors normes est né en Jean-Luc Muracciole ouvre sa classe les exclus grâce au dispositif qu’il a méthodes. Encore faut-il, à ce stade, Face aux tracasseries administra- des associations des parents d’élèves 1954 à Reims, la ville où ses parents sur l’extérieur. Personnalités, philo- baptisé Clivage, l’enseignant a pris que l’éducation nationale reconnais- tives qui, lui semble-t-il, menacent de l’enseignement libre (Unapel) ». se sont installés en 1948. Mais, racon- sophes, écrivains et cinéastes partici- la mesure des limites de sa démar- se l’intérêt de son projet. En 2001, le son projet, Jean-Luc Muracciole En Corse, Jean-Luc Muracciole a été te-t-il, « j’ai entendu parler corse pent ainsi à la vie de la classe et les che. En effet, celle-ci n’a guère d’ave- cabinet de Jack Lang et le recteur de décide de rompre avec l’éducation reçu récemment par le recteur et le avant d’entendre parler français »,ce entretiens sont enregistrés pour nir dans le contexte de semi-clandes- l’académie de Reims lui confient nationale. Il devient l’unique sala- maire d’Ajaccio, Simon Renucci qui ne l’a pas empêché de devenir constituer une base de données tinité dans lequel elle se développe. une mission devant aboutir à l’appli- rié de Lycée Plus, une société créée (divers gauche), qui s’est montré professeur de lettres modernes en riche aujourd’hui de 120 témoigna- La plupart des innovations de l’équi- cation de Clivage dans l’enseigne- en mai 2001 par Sylvie Thiénot, « très favorable à l’ouverture d’une 1981. ges. Infatigable, Jean-Luc Muraccio- pe de Reims n’ont pu se réaliser au ment public. Jean-Luc Muracciole mère de l’un de ses anciens élèves. classe pour les exclus dans le cadre Dès 1983, il intègre le dispositif le organise également des débats sein de l’éducation nationale qu’en peaufine la structure d’un site Inter- L’entreprise rassemble un capital d’un projet pilote ». d’insertion des jeunes de l’éducation dans des lieux publics, crée des émis- raison de la situation désespérée de net devant servir de clé de voûte à de 100 000 euros grâce aux contri- Mais il reste le problème de l’inté- nationale (Cippa) à Reims. Une sions de radio, produit des ces jeunes en échec scolaire. un système visant non pas à créer butions d’Alain Chevrier, PDG de gration de cette structure dans l’édu- orientation qui conditionnera son CD-ROM… Pour pallier un manque Comment sortir de ce cadre confi- un lycée virtuel mais à mettre les la société informatique rémoise cation nationale. L’ombre de la réac- avenir. Pendant dix-sept ans, Jean- criant de crédits, il multiplie les créa- dentiel ? Comment mieux exploiter outils informatiques au centre d’une EBC, et d’Alain Lecompte, commis- tion des syndicats plane sur le pro- Luc Muracciole enseigne à Reims à tions de micro-entreprises, parfois les nouvelles technologies ? « Notre classe traditionnelle. saire aux comptes. « Le projet Lycée jet. Malgré la campagne électorale, des exclus du système scolaire. Son avec le soutien de parents d’élèves, équipe de quatre enseignants tra- Au moment de concrétiser ce pro- Plus suscite un réel intérêt en Corse période généralement peu propice statut d’« émigré de l’intérieur » comme pour la maison d’édition La vaillait 70 heures par semaine, six jet, la machine s’enraye. Même s’il et dans plusieurs pays étrangers, aux innovations, Jean-Luc Muraccio- l’ayant confronté très tôt à la « xéno- Terra trema. Parallèlement, il con- jours sur sept… », précise l’ensei- ne s’adresse qu’aux jeunes en échec dont le Mozambique. Nous atten- le ne perd pas l’espoir de voir sa pre- gnant. Face à cette situation sans scolaire, Jean-Luc Muracciole sem- dons les propositions du ministère mière classe Lycée Plus voir le jour à réelle perspective, Jean-Luc Murac- ble inquiéter le ministère de l’éduca- pour savoir si un partenariat avec Ajaccio en septembre ou en octobre Le projet Lycée Plus ciole a donc décidé de prendre une tion nationale. Comme si l’officialisa- l’institution est possible », explique prochain. En cas d’échec, il semble La mise en œuvre du projet Lycée Plus s’articule autour d’un site Internet année sabbatique en 2000 « pour tion de sa démarche, jusque-là fort Jean-Luc Muracciole. prêt, après tant d’efforts, à céder à donnant accès aux cours donnés par les enseignants, au catalogue du fonds tirer le meilleur profit des nouvelles discrète, pouvait représenter un dan- Plus libre de ses mouvements d’autres propositions : celles « d’in- de la médiathèque ainsi qu’aux productions (vidéos, émissions de radio, technologies. » Contrairement à ger. Un paradoxe pour un objectif depuis sa sortie de l’enseignement vestisseurs américains intéressés par CD-ROM…) réalisées par les micro-entreprises créées par Jean-Luc Murac- nombre de ses collègues qui crai- aussi consensuel que l’intégration public, le promoteur de Lycée Plus le concept… ». ciole. Ces informations n’ont pas pour vocation d’offrir un enseignement à gnent les bouleversements apportés des jeunes en difficulté. Quant à l’uti- n’en reste pas moins dépendant de distance, mais bien de servir d’outils multimédias à la disposition des ensei- par l’informatique à l’école, le pro- lisation d’Internet, le ministre Jack l’administration. Il ne se décide pas, Michel Alberganti gnants et des élèves de classes traditionnelles. Le système intègre une ges- fesseur des exclus se trouve dans tion complète des cours grâce à des agendas partagés, des boîtes aux lettres une situation privilégiée. électroniques et des forums de discussion. Les élèves peuvent accéder au Mieux que Monsieur Jourdain, il contenu des cours répartis en seize matières. Les interventions de personna- pratique l’enseignement interactif lités extérieures, enregistrées en vidéo, sont associées aux contenus pédago- avant même que l’ordinateur et giques. Jean-Luc Muracciole table sur 40 à 50 séquences de ce type par Internet ne deviennent des outils matière. En prime, les élèves peuvent dialoguer par courrier électronique, pédagogiques. Le développement sous le contrôle des enseignants, avec ces personnalités. du réseau mondial lui offre le Découverte d’une quarantaine de champignons inconnus sur des racines de plantes

IL Y A 420 millions d’années, des mycorhizes. « On ne peut que est classé selon sa proximité avec champignons et végétaux se sont spéculer sur les rôles possibles des ses compagnons. Celui que publie intimement associés pour conquérir 94 % de la diversité des champignons Science comprend plusieurs bran- le monde émergé. Les premiers pui- racinaires trouvés ici », indiquent-ils. ches fort éloignées qui suggèrent sant dans le sol l’eau et les sels miné- Post-doctorant officiant désor- qu’un nouveau groupe de cham- raux que les seconds transformaient mais à l’université de York, Philippe pignons, et pas seulement de nou- en éléments carbonés. Cette sym- Vandenkoornhuyse fait volontiers velles espèces, a été découvert. biose s’est diversifiée au fil des âges, le parallèle avec la découverte, ces François le Tacon, spécialiste des au point que désormais environ dernières années, de l’incroyable mycorhizes au centre INRA de Nan- 90 % des plantes sont mycorhisées. diversité des bactéries du sol : «Ily cy, ne cache pas sa surprise. « Nous Ce phénomène est bien connu, et a 7 ou 8 ans, on isolait les bactéries savions que l’environnement des fines certains chercheurs veulent le met- sur de la gélose, qui ne retenait que racines, la rhizosphère, présentait tre à profit pour améliorer les carac- 10 % d’entre elles. » Depuis lors, les une extraordinaire diversité de téristiques de certains végétaux. outils du génie génétique ont microorganismes tels que bactéries et Mais le compagnonnage des permis d’explorer ce monde foison- champignons, mais on ignorait qu’il y plantes et des champignons semble nant, et ouvrent aujourd’hui la avait une aussi grande diversité à l’in- bien plus étendu qu’on ne le pensait porte sur celui des champignons térieur même de la racine », indi- jusqu’alors. Philippe Vandenkoorn- racinaires, dont les cultures en boîte que-t-il. Il se dit étonné par le huyse, du centre de pédologie biolo- de Pétri ne donnaient qu’une nombre d’espèces nouvelles, et gique de Vandœuvre-lès-Nancy, et pauvre idée. attend la suite avec impatience : ses collègues de l’université de York « La question qui se pose maintenant et du centre hospitalier de Nancy   est de connaître le rôle de cette extra- viennent de découvrir que les La PCR, technique d’amplifica- ordinaire diversité fongique dans le racines d’une simple graminée, tion de l’ADN, offre la possibilité de fonctionnement de la racine, et donc Arrhenatherum elatius, pouvaient récupérer le moindre fragment de de la plante. Autre question : est-ce accueillir 49 espèces différentes de gène et de le comparer à ceux de que toutes les plantes possèdent dans champignons. Seules 7 des espèces champignons connus recensés dans leurs racines une aussi grande diver- identifiées étaient déjà connues, des bases de données spécialisées. sité d’associés fongiques ? » écrivent-ils dans un article publié Ce travail de comparaison débou- Philippe Vandenkoornhuyse dans l’hebdomadaire Science le che ensuite sur des arbres phylogé- esquisse quelques hypothèses. 15 janvier. Et 6 % seulement étaient nétiques où chaque champignon « Peut-être ces champignons sont-ils là de façon passive, attendant que la racine meure pour s’en nourrir. Mais peut-être ont-ils un rôle beaucoup Un singe aurait contrôlé plus important pour la plante elle- même », avance-t-il. Il ne s’agit en tout cas pas de simples parasites, un jeu vidéo par la pensée lesquels présentent en général des DEVANT un écran, un singe commande les mouvements d’un cur- caractéristiques génétiques bien seur. L’animal bouge sa main pour atteindre sa cible. Mais les signaux marquées, indices d’une longue utilisés proviennent directement de son cerveau. Les chercheurs de bataille évolutive avec leur hôte. l’équipe de Mijail Serruya, du laboratoire de John Donoghue (départe- Quant à savoir si la diversité fon- ment de neurosciences, Brown University de Providence, Rhode gique est répandue, le jeune cher- Island), ont implanté un réseau d’électrodes dans le cortex moteur cheur a commencé à étudier Arabi- d’un singe afin d’enregistrer l’activité de 5 ou 6 de ses neurones. Les dopsis, la plante fétiche des cher- signaux sont transmis à un ordinateur par l’intermédiaire de fines con- cheurs, réputée non porteuse de nexions. Tandis que l’animal « jouait » avec un flipper vidéo, les cher- champignons. Et, là encore, il a cheurs ont débranché les commandes manuelles et n’ont pris en observé une diversité « importante, compte que les seuls signaux captés dans son cerveau. Surprise, le jeu inattendue ». Mais, prévient-il, il ne a continué sans que les perfomances de l’animal soient trop altérées. s’agit encore que d’une étude préli- Cette expérience, présentée dans la revue Nature du 14 mars, pourrait minaire. ouvrir des voies dans le traitement des affections dues à la paralysie. Hervé Morin 24 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 AUJOURD’HUI médecine

Le diabète de l’ombre SYMPTÔMES ET COMPLICATIONS 150 000 diabétiques de type 1 (insulino-dépendants) traités par l'insuline En France, plus de 800 000 personnes de plus de 40 ans 800 000 250 000 diabétiques de type 2 (non insulino-dépendants) traités par l'insuline ignorent qu’elles sont exposées aux conséquences, diabétiques 1 500 000 diabétiques de type 2 traités par antidiabétiques oraux parfois gravissimes, de cette affection méconnus en 2000 300 000 diabétiques de type 2 traités par mesures hygiéno-diététiques ÊTES-VOUS un diabétique qui qui consultent peu leur médecin 7,6 mmol/l) on a baissé le seuil 800 000 diabétiques de type 2 méconnus et non traités s’ignore ? Les spécialistes estiment ou chez qui différents éléments d’alerte à 1,26 gramme (ou à plus de 800 000 le nombre des laissent penser qu’ils sont plus que 7 mmol). De nombreux éléments personnes âgées de plus de 40 ans d’autres exposés à ce risque. C’est permettaient aussi de penser que Il faut impérativement penser Asthénie inhabituelle qui, en France, souffrent d’une tout particulièrement le cas de la prise en charge thérapeutique concentration anormalement éle- ceux qui ont un parent au premier visant à corriger le plus précoce- à un diabète de type 2 en cas de... Levers nocturnes pour mictions vée de sucre dans le sang tout en degré (père, mère, frère ou sœur) ment possible cette anomalie per- Mycoses génitales traÎnantes ignorant l’existence de ce trouble. déjà atteint. mettait de retarder notablement Il s’agit là d’un problème majeur Les premiers critères diagnosti- l’apparition de diverses complica- Infections cutanées à répétition de santé publique dont on com- ques internationaux du diabète tions vasculaires. Baisses brutales et transitoires de l'acuité visuelle mence seulement à prendre ont été fixés à la fin des années Ces différents ajustements n’ont conscience et sur lequel plusieurs 1970. Ils étaient fondés sur la prati- toutefois pas été suivis d’une amé- spécialistes hospitalo-universitai- que d’une épreuve dite d’« hyper- lioration du dépistage. « Il faut res de diabétologie veulent désor- glycémie orale provoquée » qui con- savoir que le diabète de type 2 peut Les complications mais attirer l’attention de l’opi- sistait à faire absorber 75 grammes durant longtemps n’entraîner aucun nion. Formulées au milieu des de glucose et à mesurer la glycémie symptôme ou être associé à des trou- Le diabète de type 2 , années 1990, les premières prévi- deux heures plus tard. bles fonctionnels que le malade ou anciennement nommé diabète 30 % - risque de cécité définitive sions alarmistes quant à l’explo- Le diagnostic de diabète était son médecin ne pensent pas à ratta- "gras" ou diabète de la sion de type épidémique du diabè- porté si le résultat atteignait ou cher au diabète, écrit le professeur maturité, survient souvent 20 % - risque d'infarctus et risques te de type 2 – on parle aussi de dia- dépassait 2 grammes par litre (ou Passa. Un diabétique de type 2 peut après la quarantaine et d'obturations des artères pouvant conduire à l'amputation des bète « de l’âge mûr » ou du diabè- 11 mmol/l). On avait alors en effet vivre avec une glycémie à jeun de s'accompagne dans 60 % des te « gras » – ont été largement con- observé que dans une population l’ordre de 1,50 g/l et ne ressentir extrémités des membres cas d'une obésité. firmées en 2000. Pour certains, l’es- très exposée au diabète de type 2 aucun symptôme anormal. En cas L'importance des timation de 800 000 diabétiques – celle des Indiens Pima d’Arizo- de levers nocturnes pour uriner, les 28 % - risque d'insuffisance rénale complications est directement non traités est d’ores et déjà dépas- hommes pensent d’abord à leur pros- imposant un traitement par sée, ne serait-ce que parce que la tate et les femmes à la méno- corrélée à l'ancienneté de la hémodialyse prévalence de cette maladie aug- « Tout diabétique pause ! » Cette affection est aussi maladie. Après vingt-cinq ans mente en France de 5 à 6 % par an. de plus en plus fréquente chez les d'évolution, un diabétique sur « Compte tenu de notre système devrait voir, personnes âgées (on trouve envi- deux est touché par une 32 % - risque d'atteinte des de santé, il est surprenant et regret- ron 10 % de diabétiques à 70 ans) neuropathie et/ou par une terminaisons nerveuses table qu’environ 800 000 personnes au moins une fois et dans les catégories sociales les rétinopathie. vivent en France, parfois durant de plus défavorisée. longues années, avec un diabète de dans sa vie, « Les failles du dépistage résultent type 2 méconnu, écrit le professeur aussi du trop faible intérêt que l’on Philippe Passa (hôpital Saint- un spécialiste » porte aux résultats qui, sans être Louis, Paris) dans un récent numé- franchement anormaux, s’appro- Le dépistage Inférieure à 1,10 g/l...... vous n'êtes pas diabétique ro de La Revue du praticien-Méde-    chent du seuil, estime le professeur mais la glycémie doit être refaite tous les 2 à 3 ans chez les sujets à risque cine générale. Il est dramatique que André Grimaldi (groupe hospita- prélèvement du sang (antécédents familiaux, hypertendu traité) de manière non exceptionnelle cette lier Pitié-Salpêtrière, Paris. On pour mesurer maladie ne soit diagnostiquée qu’à na – que les plus graves complica- parle ainsi, à tort, de “petite tendan- Entre 1,10 et 1,26 g/l...... vous risquez de devenir l’occasion d’une complication tions rétiniennes et rénales étaient ce au diabète” sans s’inquiéter la glycémie diabétique après8à12heures qu’un traitement précoce et correct peu fréquentes chez les personnes outre mesure et il n’est pas rare que Supérieure à 1,26 g/l, (7mmol/l).... vous êtes très vraisemblablement aurait permis de prévenir. » ayant à cette épreuve un résultat les personnes devenues diabétiques de jeûne diabétique De fait, la situation qui prévaut inférieur à 2 g/l. se souviennent que dix ou quinze ans actuellement en France est La remise en cause de ce critère plus tôt elles avaient eu un résultat Source : La Revue du praticien - Médecine générale d’autant moins compréhensible s’est effectuée essentiellement de ce genre et qu’aucune surveillan- que, à la différence du dépistage pour des raisons pratiques : l’hyper- ce n’avait alors été mise en place. » vraient intensifier leur action. survienne dès 1,26 g/l. Et même miologiques prévoient que dans de la plupart des affections chroni- glycémie orale provoquée est en C’est pour tenter d’améliorer la « En toute hypothèse, je pense avant, si on observe des résultats le monde le nombre des diabéti- ques de la seconde partie de la vie, effet rapidement apparue comme situation que Bernard Kouchner a que tout diabétique devrait voir, au supérieurs à 1 g/l plusieurs fois de ques va doubler avant 2020 et l’on celui du diabète ne réclame pas la un test coûteux et peu reproduc- lancé il y a peu un plan national moins une fois dans sa vie, un spé- suite dans la même année. Le plus observe depuis peu, aux Etats- mise en œuvre de stratégies com- tible, à la différence de la mesure de lutte contre le diabète (Le Mon- cialiste de diabétologie, déclare le tôt possible, ces personnes doivent Unis et en Royaume-Uni notam- plexes ou coûteuses. de la glycémie à jeun. Et la substitu- de du 10 novembre 2001). Dans professeur Gérard Slama (Hôtel- recevoir un “kit éducatif de survie” ment, l’apparition de cas de diabè- En pratique, le diagnostic est tion du premier examen par le l’attente des résultats concrets Dieu, Paris). Cette consultation qui leur expliquera les risques aux- te de type 2 chez des adolescents porté au vu des résultats d’une seu- second a conduit, en 1997, les spé- d’une telle initiative, certains doit avoir lieu le plus tôt possible. quels elles sont exposées, ainsi que obèses. Une situation que tous les le prise de sang, effectuée à jeun. cialistes à diminuer le seuil du dia- spécialistes estiment que tous les Compte tenu des enjeux sanitaires les mesures de prévention et de sur- diabétologues tenaient, hier enco- Pour le professeur Passa, un tel gnostic : alors qu’on ne parlait de praticiens potentiellement concer- il importe de ne pas attendre que la veillance qu’elles doivent impérati- re, pour inimaginable. examen devrait, passé 40 ans, être diabète que lorsque la glycémie à nés par le dépistage, les médecins glycémie à jeun ait atteint 1,80 g/l. vement mettre en place. » pratiqué chez toutes les personnes jeun était supérieure à 1,4 g/l (ou généralistes notamment, de- Il faudrait que cette consultation Différentes estimations épidé- Jean-Yves Nau Un même mot pour deux affections Changer de mode de vie avant d’envisager La nature génétique de la maladie est fortement suspectée le recours aux traitements médicamenteux DANS l’ouvrage qu’il vient de ne relation avec la qualité des urines fection apparaît généralement AVEC l’obésité et l’hyperten- égale à 30 kg/m2) mais aussi en cas apports habituels est indispensa- consacrer au vocabulaire du corps qu’on y parle de diabète gras (type 2) chez des personnes prédisposées sion artérielle, le diabète de type de surpoids, autrement dit si ble. « Un traitement médicamen- médical (Mots & Maux, Editions ou de diabète maigre (type 1) com- génétiquement. Elle est la consé- 2 est sans aucun doute l’affection l’IMC est supérieure à 25 kg/m2. teux de l’obésité ne doit être envisa- Jean-Baptiste Baillière) le profes- me on le ferait d’un bouillon. » quence de la destruction d’une dont l’émergence et la progres- La mesure du tour de taille consti- gé qu’en cas d’échec des conseils seur Loïc Capron (service de méde- Un seul mot, donc, pour deux fraction des cellules du pancréas sion sur un mode épidémique tue un appoint utile au calcul de diététiques. La poursuite de ce trai- cine interne, Hôtel-Dieu de Paris) affections qui, si elles ont des qui, en quelques années, conduit à sont le plus liées à une forme l’IMC. tement au-delà de trois mois ne traite du diabète et de l’étymologie points communs, correspondent à un tarissement complet de la pro- d’« américanisation » du mode de « Les objectifs de réduction de doit être envisagée que chez les de ce terme. « Au temps où ils des physiopathologies, des symptô- duction d’insuline qui doit alors vie. Une situation dans laquelle poids doivent être réalistes et indivi- patients répondeurs, précise miraient, puis goûtaient l’urine des mes et des stratégies thérapeuti- être administrée quotidiennement prédominent des apports calori- dualisés, écrivent les experts de l’Anaes. Les glucides doivent consti- malades qui pissaient abondam- ques très différentes. par voie injectable. ques excessifs associés à des l’Anaes. Ils doivent aussi s’inscrire tuer une part importante de l’ali- ment, les médecins distinguaient le f Le diabète de type 1 (« mai- f Le diabète de type 2 (« gras », dépenses énergétiques insuffisan- dans la durée : après la perte de mentation des sujets diabétiques, diabète sucré (mellitus en latin et, gre », « juvénile » ou « insulinodé- « de la maturité », « non insulinodé- tes. Plusieurs études ont démon- poids initiale, obtenue au bout d’en- ce qui va à l’encontre des idées encore de nos jours, en anglais) et le pendant »). Il résulte de l’incapaci- pendant »). Dix fois plus fréquent, tré l’extrême nocivité de cette viron six mois, l’objectif est son reçues. Les glucides doivent repré- diabète insipide (sans saveur), écrit- té du pancréas à synthétiser des cette affection est aujourd’hui le sédentarisation. A l’inverse, diffé- maintien à long terme. En pratique senter environ la moitié de la ration il. A présent le diabète tout court est quantités suffisantes et adaptées plus souvent observée dans la rents travaux ont prouvé que l’on dans la majorité des cas, une perte calorique quotidienne, soit un sucré, parce que c’en est de très loin d’insuline. Cette hormone facilite deuxième partie de la vie chez des pouvait lutter contre un diabète de poids de 5 à 15 % par rapport au apport minimal de l’ordre de la forme la plus fréquente. Une bran- l’utilisation cellulaire du sucre personnes souffrant de surcharge non compliqué en modifiant les poids maximal constitue un objectif 180 g/jour. Ces apports doivent être che entière de l’endocrinologie, la d’origine alimentaire. Elle est donc pondérale. Elle est la conséquence conditions de vie qui avaient con- réaliste, entraînant des bénéfices essentiellement sous forme d’ali- diabétologie, lui est consacrée et ce directement liée à la concentration d’une réduction de la sensibilité à duit à son apparition. Deux étu- pour la santé. Une perte de poids ments amylacés (pain, pâtes, riz, n’est plus, heureusement, sans aucu- en sucre du sang (glycémie). L’af- l’insuline des cellules du tissu adi- des récentes – l’une américaine et de 20 % et plus peut être envisagée autres féculents) et dans une moin- peux, du foie ou des muscles asso- l’autre finlandaise – publiées dans dre mesure de fruits et de lait. » ciée à une insuffisance de la produc- le New England Journal of Medici- L’activité physique contribue tion d’insuline par le pancréas. ne ont ainsi établi de manière chif- L’activité physique elle aussi grandement à l’améliora- « La nature génétique de la mala- frée et objective l’intérêt de la tion de la situation métabolique die est fortement suspectée par des modification de certaines habitu- contribue, elle aussi, en même temps qu’elle peut se études de familles, de jumeaux et de des alimentaires et comportemen- révéler utile pour le contrôle du population, peut-on lire au chapitre tales dans le traitement préventif à l’amélioration poids. En toute hypothèse, il faut « Diabètes » du traité de médecine du diabète de type 2. que cette activité physique soit des professeurs Godeau, Herson et En France, l’Agence nationale de la situation régulière. Une première recom- Piette (Flammarion). La nature des d’accréditation et d’évaluation en mandation, applicable à tous, est gènes n’est pas connue, même s’il est santé (Anaes) a, dans un docu- métabolique d’augmenter le niveau d’activité certain qu’il s’agit d’un groupe d’af- ment intitulé « Stratégie de prise physique dans la vie quotidienne fections le plus souvent multigéni- en charge du patient diabétique (marche d’un pas soutenu plutôt ques. Des facteurs environnemen- de type 2 à l’exclusion de la prise si les moyens nécessaires pour y par- que déplacements en voiture, taux interviennent sans doute aussi, en charge des complications », venir ne mettent pas en cause l’équi- escaliers plutôt qu’ascenseurs, comme la sédentarité et la richesse publié sur ce thème une série de libre nutritionnel, somatique, psy- etc.) et pendant les périodes de loi- calorique de l’alimentation. » recommandations. Il apparaît ain- chologique et social de l’individu. sirs. Parmi les sports conseillés Le diabète de type 2 est fréquem- si qu’avant la prescription de Dans certains cas, éviter l’aggrava- figurent la randonnée, le jogging, ment associé à des troubles de la médicaments antidiabétique, l’im- tion de l’obésité est le seul objectif le cyclisme, la natation, le golf et concentration sanguine des lipides portant est d’obtenir une réduc- raisonnable. » le ski de fond. Une durée d’exerci- ainsi qu’à une hypertension artériel- tion de la surcharge pondérale, Des régimes caloriques modéré- ce de 30 à 60 minutes à raison de 2 le. Ces dysfonctionnements expli- pratiquement toujours présente ment restrictifs permettent d’obte- ou 3 fois par semaine est souhaita- quent l’apparition d’une hypergly- lors du diagnostic. On sait que l’es- nir de meilleurs résultats à long ble. Car, soulignent les experts de cémie chronique provoquant des timation clinique de la masse gras- terme tout en assurant une diversi- l’Anaes, « le diabète de type 2 est lésions vasculaires responsables à se de l’organisme repose sur le cal- té alimentaire associée à une cer- une maladie évolutive qui va géné- leur tour de pathologies dégénérati- cul de l’indice de masse corporelle taine convivialité. Concrètement, ralement nécessiter au fil des ves de la rétine, des reins et des ou IMC qui correspond au rap- les modifications alimentaires con- années une escalade des traite- nerfs. Directement ou non, ils sont port du poids (en kilogrammes) sistent à supprimer les erreurs ments ». Le régime et l’activité également impliqués dans la surve- sur le carré de la taille (en manifestes qui portent générale- physique sont donc « indispensa- nue de lésions athéromateuses et mètres). Chez le diabétique de ment sur les graisses (charcuterie, bles à toutes les étapes de la straté- d’accidents cardio-vasculaires. type 2, une réduction calorique fromage), les sodas sucrés et les gie thérapeutique ». est indiquée, non seulement en boissons alcoolisées. Une réduc- J.-Y.N. cas d’obésité (IMC supérieure ou tion d’environ 15 à 30 % des J.-Y.N. LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 25 AUJOURD’HUI automobiles La 307 SW, première « voiture sociologique » de Peugeot Dynamique et aménageable, ce vrai-faux break cherche à anticiper les attentes d’une clientèle familiale

DANS LE VOCABULAIRE auto- Bien qu’elle soit plus potelée, cet- nisme permettant d’entrouvrir cet- mobile anglo-saxon, SW (pour sta- te auto n’est pas très éloignée de te belle surface vitrée. Moins spec- tion wagon ) désigne ce que nous l’intelligente Opel Zafira qui reven- taculaire, le vaste toit ouvrant de la appelons un break. Pas plus haute dique son appartenance au clan Renault Avantime est, sur ce plan, que la berline 307, best-seller appa- des monospaces (sept places) mais plus généreux. ru il y a un an, mais plus longue de s’allonge tel un break. L’habitacle 22 centimètres, la nouvelle 307 SW offre de nombreuses solutions    ressemble furieusement à un d’aménagement grâce à ses cinq siè- Fruit d’une démarche plus élabo- break. Pourtant, ses concepteurs ges individuels (coulissants, replia- rée que celle qui avait donné nais- récusent avec énergie cette classifi- bles, déposables) et, en option, à sance au modeste break 306, le cation. Ils la jugent beaucoup trop deux sièges d’appoint qui permet- monobreak 307 SW se présente réductrice, objectent que « la forme tent d’accueillir sept personnes. En comme un capteur de tendances. ne désigne pas forcément le fond » revanche, le Scénic de Renault ou Ses concepteurs soulignent que les et mettent en exergue le volume le Picasso de Citroën ne peuvent propriétaires de berlines familiales ainsi que la modularité de l’habita- embarquer que cinq occupants et ont largement renouvelé et diversi- . . cle de ce modèle où l’on peut instal- le Zafira dispose d’une lourde ban- fié leur façon d’utiliser leur voiture ler jusqu’à sept sièges. quette en deuxième rangée. au cours des dernières années. Principale innovation La démarche de Peugeot consis- Les foyers recomposés de- de la 307 SW, te à déguiser un break en monos- vraient donc apprécier un modèle le toit en verre teinté pace, à moins que cela ne soit le Fiche technique de taille intermédiaire pouvant de 1,3 m2 inonde contraire. La voiture garde des pro- b Dimensions : (L×l×h) accueillir ponctuellement quatre l’habitacle de lumière. portions raisonnables et conserve (4,42 × 1,76 × 1,53 m). ou cinq enfants, également adapté une allure dynamique (le nouveau b Poids : 1,4 tonne. aux besoins des parents qui assu- style Peugeot se marie mal avec b Motorisations : 1,6 l (110 ch) rent à tour de rôle un ramassage de milieu de gamme dont l’habitabi- dessin plus classique que celui du complet. On retrouve hélas aussi les gabarits imposants), tout en et 2 l (138 ch) essence, scolaire interfamilial ou l’organisa- lité se situe nettement au-dessus de modèle de référence, une bonne quelques points faibles, comme la offrant davantage de facilités pour 2 l HDi (88 ou 110 ch) diesel. tion des activités de plein air du la moyenne et qui a trouvé qualité de finition, des suspensions mauvaise lisibilité de l’afficheur transporter une famille dans ses b Consommation : mercredi après-midi. 410 000 acheteurs lors de sa premiè- bien dosées, une insonorisation central qui indique l’heure et la tem- configurations les plus diverses. de 5,4 l à 8,8 l aux 100 km. Selon le constructeur, l’installa- re année de commercialisation. très efficace – surtout avec les pérature extérieure et, surtout, un b Va donc pour SW, même si opter Emissions CO2 : tion en série d’un toit en verre cor- De la 307, la SW conserve une moteurs Diesel, dont les plages relatif manque de nerf. Car la SW pour un nom eût été plus simple de 143 à 206 g/km. respond à une demande latente du apparence à la fois rondouillarde et d’utilisation se situent à des régi- paie son volume généreux et son mais se serait mal accordé avec le b Equipements de série : public. Il ne s’agit pas seulement musclée, avec un hayon arrière au mes assez bas – et un équipement – lourd – toit en verre par un gain sacro-saint mode de dénomina- six airbags, assistance d’une prouesse technique, comme de poids de plus de 100 kilos et des tion maison, fondé sur trois chif- au freinage d’urgence, le toit repliable de la 206 coupé- niveaux de consommation un tanti- fres. Et tant pis si la prochaine climatisation. Autoradio CD, cabriolet, mais aussi d’une réponse A géométrie variable net élevés, surtout avec les moteurs 206 SW, petit break plus sportif volant réglable en hauteur à un besoin implicite en faveur La 307 SW présente, en configuration normale, cinq places et un coffre essence. que spacieux, jouera une partition et en profondeur, d’un habitacle clair, ouvert sur l’ex- d’une capacité de 520 litres pourvu de filets de rangement escamotables. A Rassurante et très bien assise sur tout à fait différente. tiroirs sous les sièges avant. térieur, correspondant à une sensi- l’avant, les deux sièges sont réglables dans les trois dimensions et, à l’arriè- la route, cette auto n’est jamais un Purement franco-française, cet- b Tarifs : de 17 900 ¤ à 22 450 ¤. bilité déjà perçue par les spécialis- re, les trois sièges – celui du milieu étant un peu plus étroit que les deux foudre de guerre, même avec ses te controverse sémantique n’a Commercialisation tes de l’habitat. autres – peuvent coulisser sur quelques centimètres, s’incliner, se replier motorisations les plus puissantes, sans doute que peu d’intérêt, mais depuis le 15 mars. Accroître par tous les moyens la « en portefeuille » et se déposer assez facilement. On peut aussi placer et ses sensations de conduite ne elle n’en est pas moins révélatrice. luminosité va également dans le deux de ces sièges en troisième rangée, mais, dans ce cas, il vaut mieux ne s’éloignent pas tellement de celles Il est rare, en effet, qu’une Peu- sens du nouveau partage du pou- pas y installer des passagers mesurant plus de 1,70 m. d’un petit monospace. Modèle geot ne vienne pas se ranger spon- L’autre innovation de la 307 SW voir qui s’opère à l’intérieur des voi- En option, Peugeot propose à un prix assez élevé (340 ¤ l’unité) deux d’un genre nouveau, la 307 SW est tanément dans une catégorie bien est plus cérébrale : un toit en verre tures modernes où tout n’est plus petits sièges d’appoint grâce auxquels le nombre d’occupants peut être por- une voiture familiale mais cela ne définie, dûment répertoriée dans teinté de 1,3 mètre carré qui s’ins- exclusivement fait pour le bien- té à sept. Dans cette configuration, les passagers seront répartis sur trois veut plus dire qu’il s’agit d’une voi- les annales. crit dans le prolongement du pare- être du conducteur et du passager rangées en léger gradin, mais l’espace dévolu aux bagages sera symbolique. ture conservatrice. brise. Cette ouverture panorami- assis à ses côtés. En revanche, si l’on ne conserve que les deux sièges de la première rangée,   que occupe les deux tiers du Aux places arrière, où l’on ne le volume de chargement disponible de la 307 SW atteint 1 539 litres. Jean-Michel Normand Cette fois, la marque au lion se pavillon et, au moindre rayon de veut plus être coupé du reste du lance dans l’hybridation pour épou- soleil, fait baigner l’habitacle dans monde, on a obtenu de l’espace, du   ...  - ser, et même anticiper, les attentes la lumière. Un store commandé confort, de multiples rangements, émergentes de la clientèle. Bien électriquement permet de l’occul- un meilleur poste d’observation et, pensée et originale à bien des ter en un tournemain et, précision enfin, de la clarté. Dans la SW, ce Comment le directeur général prime aussi le besoin de ne pas La Vel Satis, le nouveau haut de égards, la 307 SW est la première importante, la climatisation figure n’est pas à l’avant que l’on apprécie 1 de Peugeot explique-t-il la être coupé du monde extérieur, 3 gamme de Renault, cherche à authentique « voiture sociologi- parmi les équipements de série. le mieux la vue sur les étoiles à tra- modernisation de l’image de la que l’on retrouve à travers ce toit séduire une clientèle non conformis- que » de Peugeot. Une maison Dommage que, pour des raisons vers le pavillon transparent. marque ? en verre. En s’appuyant sur les te. En revanche, sa concurrente, la dont on pouvait penser que cela de coût et d’encombrement, il n’ait Ce nouveau modèle va bénéficier En 1995, nous avons décidé de atouts de Peugeot, nous nous Peugeot 607, joue la carte du classi- n’était guère sa tasse de thé. pas été possible d’intégrer un méca- de la dynamique de la 307, berline redéfinir nos « valeurs de mar- efforçons de proposer des voitu- cisme et du respect des normes que », autrement dit ce que Peu- res qui rassurent mais qui plai- dominantes. Qui a raison ? geot doit apporter à ses clients. sent aussi par leur présentation Esthétiquement parlant, le stan- Aujourd’hui, cette vision se résu- dynamique et l’efficacité de leurs dard du haut de gamme est la flui- me parfaitement à travers notre motorisations. dité des lignes. Avec la 607, Peu- slogan : « Pour que l’automobile geot n’a pas cherché à sortir de ce soit toujours un plaisir. » Jus- Comment peut-on connaître les cadre, même si nous avons livré qu’alors, la marque prenait en con- 2 aspirations de la clientèle ? notre propre interprétation et sidération les attentes majoritai- Comme les autres construc- apporté une innovation importan- res, exprimées ouvertement par teurs, nous nous appuyons sur te en lançant un filtre à particules les consommateurs. des études portant sur l’usage de sur nos moteurs Diesel. Il me sem- Désormais nous nous intéres- l’automobile mais aussi sur les ble que l’on ne doit pas s’inspirer sons à toutes les aspirations, grands courants qui traversent des grands courants sociétaux de même lorsqu’elles sont minoritai- l’ensemble de la société. Cela manière trop systématique, parti- res et lorsqu’elles ne sont pas nous permet de percevoir l’évolu- culièrement lorsqu’il s’agit d’un consciemment formulées. Le tion des valeurs, comme l’émer- modèle de haut de gamme. besoin de luminosité à l’intérieur gence d’une demande en faveur L’important est que les enquê- de l’habitacle, par exemple, n’est de modèles polyvalents, très habi- tes indiquent que les acheteurs pas une revendication spontanée tables et adaptés à la pratique de la 607 – mais aussi les autres – du public, mais une attente sous- des loisirs. Aujourd’hui, il apparaît s’accordent pour considérer que jacente que nous avons su tradui- qu’une voiture familiale est utili- l’atout principal de cette voiture, re avec le toit transparent de la sée dans des configurations et c’est sa ligne. . . 307 SW. Parallèlement à l’aspira- des contextes de plus en plus L’habitacle permet d’installer deux rangées de siège à l’arrière. tion à davantage de sécurité, s’ex- variables. Propos recueillis par J.-M. N. 26 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 AUJOURD’HUI

Oslo Stockholm 17 MAR. 2002 PRÉVISIONS 17 mars 17 mars prévisions vers 12h prévisions vers 12h Moscou Pluie Ville par ville, les minima/maxima de Riga température et l’état du ciel. S : ensoleillé; Lille par N : nuageux; C : couvert; P : pluie; * : neige. Le Havre Minsk FRANCE  Madrid...... 1/12 C Belfast Copenhague Reims Ajaccio ...... 5/16 N Milan ...... 7/19 C Dublin Liverpool l'ouest Brest Paris Varsovie Kiev ...... 9/18 P ...... -4/6 S Biarritz Moscou Strasbourg 7/15 P ...... 1/15 C Berlin D 17  Bordeaux ...... Munich Rennes Troyes Amsterdam ...... 6/15 P ...... 10/20 S Londres Lever du soleil à Paris : 7 h 02 Bourges Naples Orléans ...... 8/11 P ...... -5/4 C Bruxelles Brest Oslo Nantes coucher du soleil à Paris : 18 h 57 Tours Prague Caen ...... 6/11 P Palma de M. .... 10/18 S Mulhouse ...... 5/11 P 0/13 C Odessa Cherbourg Prague ...... Bourges Strasbourg Une vaste dépression s'est creusée au lar- Dijon Vienne 6/15 P ...... 7/19 S Paris ge de l'Irlande. Une perturbation pluvieu- Clermont-F. .... Rome Munich Budapest ...... 6/14 P ...... 7/20 C Dijon Séville Poitiers Nantes se gagne l'ouest du pays, tandis qu'une Clermont- Grenoble ...... 8/16 P Sofia ...... 5/11 C Limoges Berne autre s'évacue sur l'est avec des pluies Ferrand Bucarest ...... 7/12 N -5/5 S Lille St-Pétersb...... Chamonix faibles. Lyon Lyon Milan ...... 6/13 N -2/6 N Belgrade Limoges Stockholm ...... Grenoble Sofia 9/15 P ...... 16/22 S Lyon ...... Ténérife Bretagne, pays de Loire, Basse- Bordeaux Toulouse Istanbul ...... 10/16 P ...... -1/11 S Normandie. Le ciel se couvrira par Marseille Varsovie Aurillac ...... 7/12 P 7/15 C Montélimar l'ouest avec de la pluie l'après-midi. Le Nancy Venise ...... Rome Nantes...... 6/13 P Vienne...... 7/15 C vent de sud se renforcera, à 80 km/h en Barcelone Naples ...... 8/15 N Madrid rafales près des côtes. Il fera 12 à 13 Nice Nice 7/14 N AMÉRIQUES Biarritz Montpellier degrés au meilleur moment de la jour- Paris...... Toulouse Marseille Lisbonne ...... 18/25 P Athènes Pau ...... 6/16 N Brasilia née. 18/27 S Tarbes Perpignan...... 8/17 P Buenos Aires Perpignan 23/29 P Séville Nord-Picardie, Ile-de-France, Cen- Rennes...... 6/13 P Caracas ...... -2/8 C ...... 7/14 P Chicago Tunis tre, Haute-Normandie, Ardennes. Les St-Etienne Alger 5/14 P ...... 22/29 P Ajaccio quelques pluies du début de matinée lais- Strasbourg...... Lima .... 9/15 S ...... 8/16 N Rabat seront place ensuite à de belles éclaircies. Toulouse ...... 11/28 S Tours ...... 5/14 P Mexico Les températures maximales avoisine- -7/1 S ront 12 à 14 degrés. Montréal...... Soleil Peu nuageux Couvert FRANCE - New York ...... 3/8 S 7/11 P Champagne, Lorraine, Alsace, Cayenne ...... 25/30 P San Francisco Brèves éclaircies Averses Pluie 26/28 P . 11/26 S Bourgogne, Franche-Comté. Le ciel res- Fort-de-Fr...... Santiago Ch. 23/27 P ...... -3/3 C Orage Neige Brouillard Vent fort tera couvert, avec des pluies faibles épar- Nouméa...... Toronto 3/11 P ses. Il fera 12 à 14 degrés l'après-midi. Papeete...... 26/31 P Washingt. DC Pointe-à-P...... 22/29 P AFRIQUE St Denis Réu.. 24/29 S Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi- Alger...... 9/18 P Pyrénées. Sur Midi-Pyrénées, le ciel sera ...... 20/24 S EUROPE Dakar 23/29 P très nuageux le matin, avec quelques Kinshasa...... Amsterdam.... 9/11 P pluies, puis de belles éclaircies revien- Le Caire...... 15/21 S ...... 10/15 S dront. Ailleurs, les éclaircies du matin lais- Athènes ...... 15/27 S 11/15 N Nairobi Barcelone ...... seront place à de la pluie l'après-midi. Les Pretoria...... 17/30 S Belfast...... 7/10 N températures maximales avoisineront 14 Rabat ...... 10/18 N ...... 9/15 N à 18 degrés. Belgrade 13/19 P Tunis ...... Berlin ...... -2/13 C le 18 mars Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes. Berne...... 2/16 N ASIE-OCÉANIE 10/14 P ...... 27/31 P Le ciel restera Sur le Limousin, les éclaircies du matin Bruxelles ...... Bangkok très nuageux ...... 1/12 S ...... 15/20 P laisseront place aux nuages ensuite. En Bucarest Beyrouth sur le pays avec ...... 7/16 N ...... 24/35 S Auvergne, les quelques pluies matinales Budapest Bombay des averses du laisseront place à des éclaircies. Sur Rhô- Copenhague.. 2/7 C Djakarta ...... 24/29 P nord-est ne Alpes, le ciel sera couvert, avec des Dublin ...... 6/10 P Dubaï...... 21/32 C au sud-est. pluies faibles. Il fera 12 à 14 degrés l'après- Francfort ...... 3/16 N Hanoï...... 21/26 P La pluie gagne 3/15 P ...... 19/24 C le nord-ouest midi...... Genève Hongkong l'après-midi...... -5/2 S ...... 6/17 S Helsinki Jérusalem Ailleurs, le ciel ...... 7/9 P ...... 15/33 S Languedoc-Roussillon, Istanbul New Delhi sera aussi très Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse. Kiev ...... -4/7 S Pékin ...... 7/13 S nuageux. Le temps sera maussade avec quelques Lisbonne...... 12/16 P Séoul ...... 7/14 S Les températures 6/11 P ...... 25/31 P demeurent pluies faibles, sauf sur l'extrême Sud-Est Liverpool ...... Singapour et la Corse, où le ciel sera nuageux. Il fera Londres...... 8/11 N Sydney ...... 21/29 S de saison. PRÉVISIONS POUR LE 18 MARS SITUATION LE 16 MARS À 0 HEURE TU PRÉVISIONS POUR LE 18 MARS À 0 HEURE TU 15 à 17 degrés l'après-midi. Luxembourg . 6/14 C Tokyo ...... 13/20 S Le cheval indien, fulgurante conquête de l’homme   ordinaire relation qui, deux siècles vus en 1730 combattre à pied étaient aussi plus féroces, mais les Ainsi, au fil des générations, se quotidienne avec les chevaux, durant, unit cet animal aux peu- contre des Shoshones montés, et femmes, délivrées des lourds développa le cheval indien. Une témoignent en effet d’un refus qua- Tous les samedis ples des Plaines. qui guerroyaient à cheval vingt ans fardeaux, gagnèrent un peu petite race (1,40 m au garrot, si unanime d’admettre que ceux-ci datés dimanche-lundi, Deux siècles, ou à peine plus… plus tard. d’émancipation. Bercés par le pas 350 kilos) hirsute, dont l’écrivain aient été reçus des Blancs. curiosités animales Presque une brève rencontre. Elle Quoi qu’en disent les westerns, du cheval avant même d’être nés, et photographe Stanley Vestal « Cette omission volontaire s’ins- commence dans les années 1660, il semble certain que les habitants les enfants apprenaient à monter à donnait en 1869 la description sui- crit dans une parfaite logique : un COMMENT les Indiens d’Amé- chez les tribus du Sud : les plus des Plaines n’aient pas constitué l’âge tendre. vante : « Petit, solide, haut sur peuple qui veut immortaliser un évé- rique, qui vécurent pendant des proches des colonies espagnoles leurs premiers troupeaux en captu- Adoré, magnifié, divinisé, « celui jambes, cage thoracique très déve- nement-clé de son histoire au point millénaires sans voir le moindre établies au Nouveau-Mexique, où rant des mustangs au lasso. Dans grâce à qui on vit » – ainsi l’appe- loppée, croupe avalée, jarrets d’âne, de l’incorporer dans sa religion ne équidé, surent-ils devenir en quel- les Blancs, les premiers, auraient l’immense majorité des cas, affir- laient les Apaches et les Navajos – une robe parsemée de taches peut en aucun cas l’associer à une ques décennies de si fabuleux cava- confié les soins de leur cavalerie ment les ethnologues, les Indiens était pourtant traité à la dure. «La blanches aux formes inouïes, ce réalité douloureuse et avilissante. Il liers, ignorant les éperons, mépri- aux esclaves autochtones. Elle se préféraient voler ou acheter des grandeur d’âme et la sauvagerie, la poney cache le diable dans le fond était donc impensable que les sant la selle et se livrant avec leur termine aux alentours de 1890, chevaux déjà domestiqués plutôt tendresse et la férocité, la dévotion de son œil vitreux. » Indiens puissent attribuer l’arrivée monture à de véritables corps-à- date à laquelle le bison, chassé de que de se compliquer la vie avec et l’outrage faisaient bon ménage du cheval à leurs envahisseurs », corps ? Peu d’ethnologues se sont toutes parts, devient quasiment des animaux sauvages. Ils avaient, dans l’âme de chaque Indien », rap-    souligne Maria Franchini. Si les ori- penchés sur la question, et leur absent du territoire américain. il est vrai, plus important à faire : pelle Maria Franchini. Les chevaux D’où tirait-il ces caractéristiques gines du cheval indien demeurent tâche fut loin d’être aisée. « Ils ont Contraints de se sédentariser, devenus cavaliers avant d’être n’échappaient pas à cette dualité. si particulières ? L’un de ses loin- donc mystérieuses, sa disparition, dû trier, comparer, passer au crible les peuples nomades commencent éleveurs, il leur fallait encore ap- « Le même homme, qui soignait tains ancêtres était-il le cheval en revanche, s’explique très simple- une multitude d’informations frag- alors à croiser leurs bêtes, peu prendre à entretenir et reproduire avec amour le vieux cheval qui barbe d’Afrique du Nord, qui fut ment. Dès la fin du XIXe siècle, il mentaires, imprécises, et surtout adaptées aux travaux agricoles, l’espèce. l’avait loyalement servi, pouvait, en par la suite, à l’époque de l’occupa- fut présenté à ses cousins d’Amé- contradictoires », prévient d’em- avec des chevaux lourds. Pour le cas de besoin, abattre de sang-froid tion arabe, croisé dans le sud de rique. Quelques décennies de plus, blée Maria Franchini. L’ouvrage fougueux petit coursier, qui rivali- «     » l’un de ses poulains pour s’abreuver l’Espagne avec une race locale ? et « les gigantesques percherons et très documenté que vient de sait en vitesse et en endurance Dès lors, tout changea dans la de son sang, ou l’exténuer pour Avait-il suivi l’exemple des che- les élégants morgans (entre autres) publier cette spécialiste du monde avec les plus fiers pur-sang améri- société indienne. Le bât aidant, les gagner une course. » L’animal, vaux de Cuba, devenus petits et avaient dilué son sang, agrandi sa équestre, Les Indiens d’Amérique et cains, c’est la fin de l’âge d’or. changements de camp se firent enfin, avait une forte valeur mar- laids par consanguinité ? Les taille, adouci ses traits, rendu son le cheval (éditions Zulma, 296 p., Mais il aura entre-temps occupé moins éprouvants. Les tentes chande : on pouvait tout obtenir Indiens ne nous ont guère éclairés pelage luisant et chassé le diable de 25 ¤), ne nous donne pas la clé de tous les espaces, et conquis tous s’agrandirent, les peintures et les en échangeant des chevaux, même sur l’origine de leurs coursiers. son corps ». l’énigme. Mais il nous fait décou- les peuples indiens. Jusqu’aux très sculptures devinrent plus nom- l’impunité d’un crime ou la femme Leurs légendes, qui contiennent de vrir sous toutes ses facettes l’extra- nordiques Pieds-Noirs, qu’on avait breuses et plus belles. Les guerres convoitée. nombreuses allusions à la vie Catherine Vincent

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME No 02 - 066 sur www. lemonde.fr ÉCHECS N˚ 1992

123456789101112 TOURNOI DE LINARES (2002) d5 ; 14. Fg5 ou 14. é×d5, les Blancs le partie . 34…, Tf5 est nécessaire et ont un léger avantage. suffisant ; après 35. Dç3, T×ç1! ; 36. I hison. - 4. Lancé au plus mauvais Blancs : A. Chirov. moment. Produit de remplace- Noirs : V. Ivantchouk. e) Une position nouvelle dans cet- D×ç1, Db7, les Blancs sont perdus. II ment dès le premier âge. - 5. Ali- Partie espagnole. te vieille défense , une sorte de De même, après 35. Fb2, Ta2 ; 36. mentent les marais. Fait la variante Zaitzev avec le F en a2 et Dd4, T×b2 ; 37. D×b2, Db7!. 1. é4 é5 19. T×é4! (h) F×é4 non plus en ç2. III liaison. - 6. Appréciées par tous O ceux qui doivent payer. - 7. Pos- 2. Cf3 Cç6 20. F×f7+ R×f7 f) Les Noirs créent la surprise en SOLUTION DE L’ÉTUDE N 1991 IV sessif. Bon à jeter. Dans les 3. Fb5 a6 21. Cg5+ Rg8 sacrifiant leur C-D pour trois pions A. KOTOV (1977) comptes de l’entreprise. - 8. 4. Fa4 Cf6 22. C×é4 Dç8 (i) et un jeu actif sur l’aile-D. (Blancs : Rh6, Db1, Fd8, Pg5 et h7. V Gouets et pieds-de-veau. Garde 5. 0-0 Fé7 23. C×ç3 T×a6 g) Et non 18…, T×a6? à cause de Noirs : Rh8, Da1, Tg7, Pg6.) le silence. - 9. Gros multiplica- 6. Té1 b5 24. Tb1 b4 19. F×f7+!, R×f7 ; 20. T×a6, F×a6 ; 21. 1. Ff6, Db2 ; 2.Dç2!, Dç3! ; 3.Dd3!, VI teur. Bon conducteur. A rendre. - 7. Fb3 0-0 (a) 25. Cd5 Ta7 Dd5+, Rg6 ; 22. Cg3!, C×g3 (ou 22…, Dd4! ; 4. Dé4!, Dé5! ; 5.Da8+. 10. Mettre en évidence. - 11. 8. a4 (b) Fb7 26. Tb3 (j) Ta1! Cf6 ; 23. Ch4 mat) ; 23. T×é8, D×é8 ; O VII Affirmation au Sud. Son pas est 9. d3 Té8 (c) 27. h3 Té5 24. Ch4+, Rf6 ; 25. Fg5 mat. Les ÉTUDE N 1992 martial. Vitrine du Monde. - 12. 10. Cb-d2 (d) Ff8 28. Cf4 (k) Dé8! Noirs menacent maintenant de H. M. LOMMER (1947) VIII Flou artistique. 11. ç3 Ca5 29. Tf3 ç4 (l) jouer d6-d5 et d’étouffer leur adver- 12. Fa2 ç5 30. Rh2 b3 saire avec quatre pions liés passés. 8 IX Philippe Dupuis 13. d4 d6 (e) 31. Dd2 d5 (m) h) D’où cette superbe démonstra- 7 14. b4 é×d4!! (f) 32. Cé3 Fd6 tion, qui, seule, peut donner aux X SOLUTION DU N° 02 - 065 15. b×a5 d×ç3 33. g3 Dç6 Blancs du contre-jeu. 6 16. Cf1 C×é4 34. Cg4 d4 (n) i) Et non 22…, T×é4 ; 23. Dd5+! 5 Horizontalement 17. a×b5 a×b5 35. D×d4 Té4 j) 26. Cf-é3 semble le plus solide. HORIZONTALEMENT en profondeur. - VIII. De Madras I. Grésillement. - II. Relations. 18. a6! Fç6 (g) 36. D×a1 abandon k) 28. f4, Tf5 ; 29. Cg3 suivi de Rh2 4 ou de Calcutta. Arbuste que l’on OE. - III. Agace. Téthys. - IV. SAV. était jouable. 3 I. Plus ou moins bonne à l’écrit, retrouve dans les arbres. - IX. Maie. Vêt. - V. Dressés. Casa. - NOTES l) Et non 29…, Té1 ; 30. Dd5+, jamais à l’oral. - II. Au courant de Toujours en avant. - X. Bien fati- VI. Ode. Sar. - VII. Steiner. Ar. - a) Menaçant de poursuivre, après Rh8 ; 31. Té3! 2 tous les potins. Démonstratif. - gué et hors d’usage. Trop pleine. VIII. BD. Iles. Demi. - IX. Laiton. 8. ç3, par 8…, d5 et de forcer les m) Les Noirs, en violente crise de 1 III. Un velouté assez peu ragoû- Couic. - X. Empoissonnée. Blancs à accepter les complications temps, passent à côté de la suite tant. - IV. Vient d’avoir. Assure VERTICALEMENT de l’attaque Marshall. 31…, Tç5 ; 32. Dç3 (forcé), Dé5! ; 33. abcdefgh la liaison. Un bon gros amateur Verticalement b) L’arme anti-Marshall. Cg3, D×ç3 ; 34. T×ç3, d5 avec trois de mou. - V. Article. Passages à 1. Met à bas. - 2. On la voit tou- 1. Gras-double. - 2. Regard. Dam. c) Ou 9…, d6 ; 10. Cç3, Ca5 ; 11. pions passés dangereux. Par exem- Blancs (3) : Rç4, Tf8 et h8. vide. Relève les plats. - VI. De jours à l’église mais de plus en - 3. Elavées. Ip. - 4. Sac. Tito. - 5. Fa2, b4 ; 12. Cé2, ç5. ple : 35. Cé6, Tç8 avec de nombreu- Noirs (2) : Rç6, Da5. belle taille chez le charcutier, plus souvent à l’écran. Pratique Items. Eloi. - 6. Li. Aériens. - 7. d) Après 10. Cç3 (si 10. Cg5, d5 ; ses menaces. petit ou grand chez l’imprimeur. pour garder l’anonymat. - 3. Lotis. Ns. - 8. Enée. Se. Co. - 9. MST. 11. é×d5, Cd4 ; 12. d6, C×b3 ; 13. n) Il ne reste plus aux Noirs que Les Blancs jouent et gagnent. Pour les intimes d’une grande Saleté venue des Etats-Unis. Se Cardon. - 10. Hvar. Eun (nue). - 11. d×é7, Dd5 ou 12. Fa2, C×d5), b4 ; 11. trois secondes , ce qui explique cet- reine - VII. Entièrement. Toucha retrouve mis à la porte après tra- Noyés. Amie. - 12. Testatrice. Cd5, Ca5 ; 12. C×é7+, D×é7 ; 13. Fa2, te énorme erreur qui gâche une bel- Claude Lemoine LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 27 CULTURE danse

A Lyon, du 19 au 26 mars, les artistes américains John Jasperse et Trisha Brown présentent respectivement « Double Face » et « Astral Converted ». Une création et une reprise qui prennent un sens particulier au regard des attentats terroristes de New York Les chorégraphes pétrifiés par le 11 septembre

LYON ses, mais n’est pas au courant du de notre envoyée spéciale film des Naudet. « Dans l’apparte- L’attentat contre le World Trade ment où j’habite à Lyon, je ne reçois Center n’a pas fini de poser la ques- de toute façon que France 3 », plai- tion de la représentation post-11 sante-t-il. « Faut-il que le 11 septem- septembre dans les arts. Six mois bre soit la matière de créations artis- après, les journaux américains en tiques ?, enchaîne-t-il, soudain débattent, comme notamment le sérieux. Rappelez-vous l’émotion supplément dominical du New que le sida a provoquée, le nombre York Times daté du 3 mars, qui se d’œuvres qu’il a inspirées, et la réac- demande pourquoi si peu d’artis- tion de la critique Arlene Croce du tes se sont emparés du sujet. Et New Yorker parlant de “victim art”, d’avancer, entre autres exemples, démolissant le travail du chorégra- celui de Picasso commençant à phe Bill T. Jones qui venait de consa- peindre Guernica le 29 avril 1937, crer une œuvre à la maladie. Qu’elle trois jours après que la ville basque refuse de voir ce travail discréditait a été dévastée par l’aviation son discours mais, sur le fond, allemande. n’avait-elle pas raison ? Comment Quelques-uns s’y sont risqués, représenter la maladie, la panique, comme l’artiste italien Bernard Ennio, qui a été censuré, pas plus tard qu’en février 2002 : il utilisait des vidéos des tours dans une ins- Cet acte de guerre tallation présentée à l’Armory Show 2002, manifestation annuelle sur le territoire qui réunit des plasticiens venus du monde entier. D’un côté, les des Etats-Unis   médias sont tombés unanimement John Jasperse à l’œuvre dans « Double Face », chorégraphie qu’il crée pour le Ballet national de Lyon. d’accord pour ne pas montrer la n’a-t-il pas déclenché mort et la réalité atroce des corps brûlés ou écrasés. De l’autre, ces une censure 2001 à la Brooklyn Academy of te-t-il. Trisha était en retard, si bien au Mexique, où il vit à mi-temps : Deep Song. Les post-modernes des mêmes médias demandent aux Music. Dans cette pièce, des cons- que Liz est descendue du restaurant « J’ai voulu prendre l’avion dix fois années 1960 dansaient nus pour artistes de prendre en charge le individuelle très forte, tructions en bois, sortes de gratte- panoramique par l’ascenseur. dans la journée ! Aujourd’hui, six protester contre la guerre du Viet- devoir de mémoire. La question ciel miniatures, s’effondraient, lais- Quand l’avion est tombé, elle était mois après la tragédie, je voulais nam. Mais un acte de guerre sur le n’est pas simple. sorte de tabou sant un espace béant : « Giant Emp- déjà au 1er étage, ce qui lui a permis demander aux danseurs un petit territoire même des Etats-Unis – Un homme se la posait, le ty a été créée en mai 2001. Il est vrai de sortir ! » Lance Gries, lui, était moment de recueillement. Mais je qui a donné lieu à une censure rare- 11 mars, à Lyon. John Jasperse, cho- infranchissable ? qu’elle concerne la destruction, ainsi sais que la danse d’Astral Conver- ment égalée des images – n’a-t-il régraphe le plus connu et talen- que la relation que l’esprit entretient ted exige d’eux chaque jour une expé- pas déclenché une censure indivi- tueux de la jeune génération améri- inconsciemment avec l’architecture. rience intérieure qui est du même duelle très forte, sorte de tabou caine, élabore en ce moment l’obscénité de la mort ? Le plus diffi- Maintenant tout le monde analyse ordre que celui de la méditation, ou infranchissable ? Est-ce que l’inac- même une création intitulée Dou- cile pour un créateur est de laisser Giant Empty à la lueur des atten- de la prière. J’y ai donc renoncé. Je ceptable phrase, prononcée par ble Face qui sera interprétée, à par- entrer le spectateur dans un specta- tats ». Antennes vibratoires des me suis simplement ménagé un Karlheinz Stockhausen le 16 sep- tir du 19 mars, par le Ballet natio- cle sans écraser sa propre pensée. La corps, force anticipatrice de la dan- moment de quiétude, pour clarifier tembre – « la plus grande œuvre nal de Lyon. En même temps sera danse, qui est un art de l’espace et se ? On pourra voir Giant Empty à mon cœur. » d’art jamais réalisée » – qui valut repris Astral converted, de Trisha du corps, est peut-être bien placée Montpellier-Danse, en juillet. La dernière fois que la compa- au compositeur d’être brièvement Brown, dans le décor crépusculaire pour se risquer dans cette représenta- Au moment de l’attaque terroris- gnie de Trisha Brown a dansé boycotté, ne disait-elle pas mala- des tours lumineuses conçues en tion de la mort… Est-ce qu’il faut te, John Jasperse était chez lui, à Astral Converted, c’était justement droitement, ou trop tôt, une véri- 1991 par Robert Rauschenberg. attendre des œuvres dans lesquelles Manhattan, à l’angle de la 12e Rue au World Trade Centrer, le 13 sep- té ? Le symbolique est à prendre Lance Gries, ex-danseur fétiche de le 11 septembre serait presque utilisé et de Lexington. A quelques blocs tembre 2000. Dans son article, le avec des pincettes. « Quand on la chorégraphe, est venu faire répé- comme un label ? Moi, je n’en ferais du WTC. « Juste à côté de l’immeu- New York Times s’étonnait encore parle de guerre, il est dangereux de ter la compagnie et nous souvenir pas. L’événement est trop puissant. ble des réservistes qui a servi de cen- que la guerre de Bosnie, déjà, n’ait blesser l’espace », écrivait le mime du rôle exemplaire, de l’influence On pourrait naturellement créer sur tre de recherche pour les disparus », suscité aucune œuvre aux Etats- Decroux. continue de son mentor depuis le mode symbolique, mais l’attentat précise-t-il. Pour avancer dans sa Unis. Ce qui n’a pas été le cas en Dans Double Face, John Jasperse trente ans. du WTC n’est-il pas, avant tout, un pensée, il a besoin de resituer l’évé- Europe. Ne serait-ce que le magnifi- décrit un monde abstrait parcouru La veille du 11 mars, le réseau de acte d’une symbolique totale ? » nement, de le revivre. Tout comme que et récent Braindance du Suisse de tensions extrêmes qu’il n’est pas télévision CBS projetait le film des Depuis le 11 septembre 2001, le Lance Gries, le répétiteur du réper- Gilles Jobin, qui était inspiré par les interdit de comprendre comme les frères Naudet (Le Monde du chorégraphe a été souvent cité toire de Trisha Brown : « Ce jour- massacres en Bosnie et par le décès conflits irréductibles qui opposent

8 mars). Depuis, les Twins Towers pour la prémonition de sa pièce là, elle avait rendez-vous là pour un   de son père. les riches aux déshérités de la pla- ont été reconstituées au moyen de Giant Empty (« vide gigantesque ») petit-déjeuner avec Liz Thompson Répétition d’« Astral On pourrait encore citer Jean- nète. « Double Face marche à deux puissants projecteurs. John Jasper- – commande de l’American Dance qui organise une manifestation dans Converted », de Trisha Brown, François Duroure, directement à vitesses, comme le monde, explique se aime l’idée des tours lumineu- Festival, reprise en novembre le jardin d’hiver du WTC, racon- pièce créée en 1991. l’œuvre sur le terrain à Belgrade. John Jasperse. En fait, ce matin en Ou encore Catherine Diverrès avec me levant, je n’ai pas trop pensé aux L’Ombre du ciel, pièce au sujet de événements. J’ai été très touché par Spectacles laquelle elle déclarait : « J’ai trouvé ce désastre, même si tous ces dra- l’idée de la terre qui éclate, de cette peaux américains surgissant de par- et tournées béance qui blesse la patrie, qui sépa- tout ne correspondent pas à ma b Fragments de répétitions re les êtres, qui les engloutit. » On manière de réagir. Je voyage beau- Du 19 au 26 mars 2002 : John Jasperse, Trisha Brown, Jiri pense aussi à François Verret avec coup avec ma compagnie, et je crois Kylian, 20 heures (dimanche LYON sirènes lointaines de la police new- ne-Saint-Denis en 1996 avec Exces- Nous sommes tous des vaincus,à que les médias, à force de simplifier, 24 mars à 16 heures). Opéra de de notre envoyée spéciale yorkaise se mêlant à celles, mugis- sories. Cette pièce, sur fond de Don’t Look Back, de Krzysztof Pas- sont en train de passer à côté de la Lyon, place de la Comédie, Lyon. Dans un studio situé à 18 mètres santes, des bateaux en partance. bruits urbains stressants, qui met- tor, œuvre découverte en 1996 à vraie question : la compréhension de De 13,72 ¤ à 29,73 ¤. Tél. : sous terre dans l’Opéra de Lyon, Les danseurs du Ballet national de tait en scène des garçons évoluant Zagreb... la haine qui est derrière cet acte. Il 04-72-00-45-45. Dans le cadre de Lance Gries fait répéter Astral Lyon sont à l’aise dans la gestuelle avec leurs attributs dehors, et des Les artistes américains ont pour- faut essayer de démêler la manière la manifestation Les Inédits de Converted, une pièce que Trisha coulée, ondulatoire, de Trisha filles avec les seins découverts, lui tant pour habitude de réagir en dont les Etats-Unis sont impliqués au mars. John Jasperse Brown signait en 1991. La chorégra- Brown. Ils l’ont expérimentée, il y a avait valu le 1er Prix. Depuis, il accu- temps réel. Martha Graham s’insur- Moyen-Orient. » et Trisha Brown seront aussi phe américaine est absente. Elle deux ans, avec Newark, première mule les honneurs et les comman- geait, dès 1936, contre la guerre au programme de met en scène Le Voyage d’hiver,de pièce de l’artiste américaine à des. Son humour est réjouissant. Il civile en Espagne à la faveur de Dominique Frétard Montpellier-Danse. Schubert, chanté par Simon Keenly- entrer au répertoire de la compa- refuse la simplification, se délectant b Jusqu’au 18 mai : side, qui, déjà, tenait le rôle-titre de gnie française. Yorkos Loukos, direc- de la complexité. Il pourrait être le une série d’installations l’Orfeo qu’elle créait en 1999. teur du Ballet de Lyon, n’est pas de fils de Woody Allen. et de photographies de Tout autour du studio, les tours ceux qui accréditent l’idée protec- Double Face, sur la musique de Laurie Anderson ainsi que les lumineuses de Robert Rauschen- tionniste qu’il ne se passe plus rien Michael Floyd, annonce la couleur. installations intitulées New York, berg servent de décor, montées sur aux Etats-Unis : il a invité Bill Face, ça irrite. Pile, ça démange. New Sound, New Space. Musée roulettes. Les danseurs les dépla- T. Jones en résidence de 1992 à Une moquette rouge bourgogne d’art contemporain, 81, quai cent aisément, ouvrant et fermant 1995, passé commande à Ralf sert de décor ainsi qu’à emballer les Charles-de-Gaulle, Lyon. 3,08 ¤. l’espace. Les phares dont elles sont Lemon en 1990 et 1992, à Stephen corps. La danse file dans le sens du Du mercredi au dimanche. munies modulent la lumière, provo- Petronio en 1994, à Susan Marshall poil. Ou se fait rugueuse, immobile Tél. : 04-72-69-17-17. quant des effets crépusculaires ou en 1995… jusqu’à disparaître. Costumes enfi- b Tournée du Ballet national un éclairage cru, aveuglant. On peut lés à l’endroit, puis à l’envers. de Lyon aux Etats-Unis : penser aux Twins Towers mais, plus ,  . ,   On n’en dira pas plus du filage du 29 mars au 11 mai. Cette sûrement, aux immenses projec- Cette idée d’une production cho- auquel on a assisté, sauf qu’on a tournée démarre à Washington teurs qui, toutes les nuits, depuis six régraphique qui serait en panne fait trouvé les danseurs tendus. Lais- avec, au programme, le mois, éclairent le chantier du World sourire John Jasperse. Pur produit sons le dernier mot au chorégra- Cendrillon de Maguy Marin, que Trade Center. Le titre lui-même, du Sarah Lawrence College (Etat de phe : « J’aime travailler les tensions, les Américains adorent et qui Astral Converted, renvoie au vertige New York), le nec plus ultra en les oppositions. si mon pays mettait la fête ainsi avec éclat son du ciel et à l’idée d’une transforma- matière de formation artistique, le même énergie à réduire le fossé entre quinzième anniversaire. Le Ballet tion radicale. Bref, l’ambiance qui chorégraphe, natif de la banlieue de les pays pauvres et l’Occident qu’il de Lyon visitera treize villes dont règne dans ce studio souterrain est Washington, connaît bien l’Europe. emploie à réglementer l’économie Newark, Princeton, Columbus, très spéciale, quasi-religieuse. Il a étudié à Paris, avant de danser mondiale, je crois que le monde avan- Minneapolis, Berkeley, Portland, Bien que la bande de la musique un an, à Bruxelles, chez Anne Tere- cerait. » Los Angeles… de John Cage ne soit pas encore arri- sa de Keersmaeker. En France, on vée, on a encore dans l’oreille les l’a découvert aux Rencontres de Sei- D. F. 28 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 CULTURE

Le minimalisme punk incarné il y a vingt-cinq ans par Lou Reed, Patti Smith ou Richard Hell  b L’enceinte de Saint-Denis accueillait ressuscite à la faveur de rééditions et dans la foulée du succès du jeune quintette new-yorkais bagadoù et pipe-bands les 15 et 16 mars La magie celtique Le rock des Strokes rallume le New York se disperse et s’évanouit des années 1970 au Stade de France

L’UN DES MÉRITES des Strokes cher avec la littérature. Tout s’est ET VOICI que le Festival intercelti- jouant du pipeau, de joueurs de aura été d’initier leurs plus jeunes accéléré quand nous nous sommes que de Lorient a rencontré ses limi- bombardes et cornemuses, de fes- fans à un pan de l’histoire du rock consacrés au rock.» tes. Le Stade de France rappelle le toù-noz à danser toute la nuit. La que beaucoup ignoraient. La conci- Observateur privilégié de cette principe de Peter : à vouloir aller Nuit celtique est rigidifiée en un éta- sion, la pétulance rêche qui caracté- époque, l’écrivain français Michel trop haut, on dépasse les bornes de lage des possibilités celtes (six baga- risent les chansons de leur premier Bulteau a raconté dans une trilogie ses compétences. Habituellement doù, dont celui de Kemper, sept album, Is This It ?, replongent dans new-yorkaise (Flowers, New York au présentée, sous le nom de Nuit magi- pipe-bands écossais et irlandais, des un minimalisme punk très en phase milieu des spectres, La Reine du pop, que, au stade du Moustoir de danseurs) qui génère des temps avec une garde-robe – blousons étri- La Différence) ses rencontres avec Lorient, enceinte de dimensions morts. qués, jeans étroits, baskets Conver- ces artistes. « Il ne semblait pas y plus modestes, la Nuit celtique pro- A l’inverse, la voix seule de Yann se fatiguées – et des attitudes qui avoir de frontière, se rappelle-t-il, posée au Stade de France n’est pas à Fanch Kemener, en ouverture, habi- empruntent largement à la scène entre les milieux artistiques. Peintres, la hauteur de ce lieu que l’on a vu te le Stade de France, tout comme le new-yorkaise de la seconde moitié écrivains, musiciens se fréquentaient habité par des shows autrement piano de Didier Squiban, dont la des années 1970. En décalage avec et tous étaient fauchés. » Avant de se plus professionnels – il faut mettre prestation est coupée par maladres- les surenchères technologiques en vouer à la chanson et de rencontrer au compte de l’Interceltique sa capa- se, alors qu’enfin images (la mer) et vogue aujourd’hui, ces références Tom Verlaine, avec lequel elle enre- cité à la mobilisation de masse qui son trouvent leur adéquation. Le n’étaient plus guère citées par les gistrera son premier 45 tours, Hey lui permet de remplir ou presque Galicien Carlos Nunez, qui commen- apprentis rockers. Joe (Version), en 1975, Patti Smith deux soirs de suite les 50 000 sièges ça la cornemuse (gaïta) en culottes A la faveur de rééditions – la dis- déclamait des poèmes et partageait laissés au public. L’écran, qui mange courtes et à Lorient, occupe le rôle cographie augmentée des Ramones la vie d’un photographe alors incon- l’aile nord, a beau être géant, la de la star invitée, et le guitariste et chez Rhino –, de compilations nu, Robert Mapplethorpe. vidéo est indigente. Les images de chanteur Dan Ar Braz celui du mili- – Land 1975 - 2002, premier best-of Cette bohème radicale ne pouvait diaporama touristique (dolmens et tant de base (« On a tout essayé pour de Patti Smith –, d’archives exhu- utiliser le rock qu’en le transfor- menhirs, chapelles et landes) ou à nous rayer de la carte, mais on est tou- mées – le double CD Time de mant. « Le rock des années 1960   évocation historique (preux cheva- jours là ») – par bonheur, Rita Richard Hell (et son recueil de nous avait bouleversés, explique The Strokes. Leur premier album, « Is This It ? », a déclenché liers, châteaux de sorcières) sont Connoly, de Dublin, à la voix remar- trente ans d’écriture, Hot and Cold, Richard Hell. Ces chansons représen- des fantasmes d’arrogance teigneuse et de flamboyance rock. désolantes. quablement irlandaise, vole au Powerhouse) – ou de nouveaux taient pour nous une manière secrète Bien sûr, il faut garder un faible secours du rockeur celtique : merci, albums de vieilles légendes – l’excel- de décoder le monde en réaction à punk, mais, quelques mois après, à Julian un album du Velvet Under- en toute occasion pour le bagad de saint Patrick, dont c’est la fête. lent Soul Surfing d’Elliott Murphy, l’hypocrisie des adultes. Puis ce pou- l’Angleterre des Sex Pistols en tirera ground. Ça nous a touchés, nous Lann-Bihoué, né en 1952 sur la base Gilles Servat chante, bien, La Blan- qui publie également un recueil de voir s’est perdu au début des années toute la gloire. avons cherché à en savoir plus. aéronautique navale du même nom, che Hermine, composée il y a trente- nouvelles Café Notes (Hachette Litté- 1970. Je voulais replacer la musique Dans les antres du Max’s Kansas, L’autre moment décisif a été notre ren- tout près de Lorient. Toujours deux ans. Jean-Marie Le Pen avait ratures), le Don’t Worry About Me dans le quotidien, la rendre aussi du Bottom Line et surtout du CBGB contre avec JP Bowersock, le prof de impeccable, dans sa tenue et dans sa eu la vanité d’utiliser cette chanson posthume de Joey Ramone –, on rugueuse et excitante que la vraie vie. (petit club crasseux et mythique du guitare de Julian et Albert. Il possède musique, cette formation a intégré en ouverture des meetings du Front peut remonter une généalogie, redé- Nous étions inspirés par Dylan, Lou quartier de Bowery), une génération un savoir encyclopédique et a refait trois femmes de la marine nationa- national, et Gilles Servat en avait été couvrir les convulsions décisives Reed, Iggy Pop et les groupes de spontanée accompagnera le mouve- une grande partie de notre culture le. Tant mieux, parce que, par révolté. Ici, le nationalisme n’est pas d’une époque. garage-rock. » ment, créant la bande-son surten- musicale. » Aux dernières nouvelles, ailleurs, sur la pelouse masquée de de mise. La fierté bretonne, oui, Le phrasé de John Casablancas, due d’une ville excitante et dange- Richard Hell leur préfère les White plancher à danser, les quotas mascu- contre vents et marées, avec un chanteur des Strokes, approche reuse. Les Ramones, Talking Heads, Stripes, un groupe de Detroit. lins explosent. Ces ensembles à la soupçon d’autocomplaisance qui jusqu’au mimétisme le timbre sar- Blondie, Mink DeVille, Wayne Coun- force de souffles et de batteries fait oublier que, menés sans rigueur, castique de Lou Reed. Vingt-cinq « Je voulais replacer ty, Suicide allaient aussi incarner ce Stéphane Davet impressionnants font un raffut d’en- les matches se perdent aussi. ans plus tôt, l’ombre tutélaire de moment d’énergie aussi éphémère fer en sortant avec une dignité mili- l’auteur de Walk on the Wild Side la musique dans qu’influent. « On avait l’impression, Richard Hell, traduit par Michel Bul- taire. Véronique Mortaigne planait déjà au-dessus de l’efferves- explique Michel Bulteau, de pistes teau, lira ses poèmes le 16 mars à Dans les tribunes, la magie lorien- cence souterraine du rock new-yor- le quotidien, la rendre d’aviation d’où tous les avions décol- Paris, au cinéma Grand Action, dans taise est absente. En août, au NUIT CELTIQUE, Stade de France, kais. A la fin des années 1960, les laient en même temps. On frôlait sou- le cadre du festival Balthazar (tél. : moment de l’Interceltique, la ville Saint-Denis (93), le 15 mars. Egale- albums et shows du Velvet Under- aussi rugueuse et vent le crash, on cultivait le spleen, 01-43-54-08-36). vibre de mille musiques, de gamins ment le 16. ground, parrainés par Andy Warhol, mais il y avait aussi beaucoup de joie avaient constitué le fondement excitante que la vie » et d’innocence. » mythologique de la scène locale. Le New York des Strokes n’a plus Symbole des fusions possibles entre Richard Hell grand-chose à voir avec celui des rock, littérature, peinture et chro- années 1970. Sécurisée, aseptisée, niques sulfureuses de la marge, le embourgeoisée, la Grosse Pomme a Velvet avait vendu peu de disques Le destin de Richard Hell sera à perdu toutes ses aspérités punk. mais suscité maintes vocations. l’image de son art : instable. Plus Conscient de cela (« Iggy Pop a dit Pour les apprentis artistes, la visionnaire que véritable musicien, qu’il déménageait parce que le taux Grosse Pomme restait la ville de figure charismatique vite piégée par de criminalité a trop baissé »), Niko- tous les possibles. Cette ferveur la drogue (comme nombre de ses lai Fraiture, le bassiste du groupe, habite Richard Myers quand il s’ins- camarades), il lancera quantité de n’en revendique pas moins sa ville talle à Manhattan avec un ami moments-clés sans en tirer les béné- comme principale source d’inspira- d’adolescence, Tom Miller. Ils n’ont fices. Avec Tom Verlaine, il crée tion. « Il existe à New York un mélan- pas vingt ans et sont habités de fou- Television (auteur, sans lui, du chef- ge unique de tension et de décontrac- gueux désirs d’écriture. Le premier, d’œuvre Marquee Moon) avant tion, sa richesse culturelle est intac- passionné de Lautréamont, prendra d’être évincé par son « camarade » ; te. » L’esprit de solidarité de l’ancien- Hell comme nom d’artiste, le il fonde ensuite les Heartbreakers ne scène punk ne pèse plus lourd second, en hommage à la poésie avec l’ancien New York Dolls face à la compétition de l’industrie symboliste, se rebaptisera Verlaine. Johnny Thunders, signe le classique musicale. « La plupart des musiciens « New York, se souvient aujourd’hui Chinese Rocks, puis part enregistrer se tirent dans les pattes et bossent Richard Hell, nous offrait des en solo l’hymne « no future » améri- dans leur coin. » exemples d’excellence dans toutes les cain, Blank Generation : « J’appar- Comment des gens de leur âge se formes d’art. Nous avons tout plaqué tiens à la génération du néant/ Je peux sont-ils intéressés à un mouvement pour y tenter notre chance. Mais la y rester ou la quitter à tout moment. » déjà consumé à leur naissance ? «A poésie était un médium très frustrant. Sa coupe de cheveux hirsute, ses tee- nos débuts, nos chansons ressem- Les gens à qui j’aimais parler shirts rapiécés avec des épingles à blaient plus à Nirvana ou Pearl Jam. n’étaient pas ceux que je pouvais tou- nourrice dicteront l’esthétique Mais mon grand frère a un jour offert Un premier concert français sous tension LYON concert, le groupe est pourtant loin rétro des New-Yorkais, et s’excitent de notre envoyé spécial de rejouer la légende destroy du donc sans jouer aux puristes. Live, e Foule des grands soirs au Trans- rock’n’roll. Avec de bons sourires le groupe garde le même parti pris on bordeur. Les Strokes jouent en d’adolescent, ces grandes perches que dans son album : rythmique 22 Sal France pour la première fois. Pal- discutent, affables, devant leur loge. pète-sec (impeccable batteur, Fab pable, l’excitation réservée aux On écoute des CD (Bobby Womack, Moretti, au tee-shirt à l’emblème du groupes qui ont fait l’événement John Frusciante, Radiohead). On Velvet), basse synchronisée à la du sans qu’on ait encore pu vérifier sur parle beaucoup français. Souvenir mélodie vocale, guitares rêches et Livre scène l’impressionnant impact d’un pour certains de séjours dans un compressées – le nonchalant Nick livres premier album. Idéalement photo- pensionnat suisse. Né de parents Valensi pour les riffs ; Albert Ham- revues génique, ce quintette new-yorkais, normands, le bassiste, Nikolai Frai- mond Jr, veste en jean boutonnée multimédia encensé par la presse britannique, ture, a même invité un groupe de jusqu’au col, instrument à hauteur 2002 déclenche, par ses disques (l’album, copains de Grenoble, W5, à faire la de poitrine, pour les saillies abra- 22-27 mars presse Is This It ?) comme par ses images, première partie des stars du jour. sives –, qui percutent l’intensité dé- Paris expo, Porte de Versailles des fantasmes d’arrogance tei- Au son du Smooth Criminal de sinvolte du chant d’un Julian Casa- gneuse et de flamboyance rock. Michael Jackson, les Strokes arri- blancas souvent agrippé au micro. En coulisses, une heure avant le vent sur scène sans la prendre d’as- Ces romances sous amphéta- Dès le 20 mars 2002 dans , édition parisienne, tout le programme du Salon du Livre. saut. Chacun s’installe à une place mines se nourrissent sans peine de qu’il ne quittera plus. Sont-ils pétri- leur panache pop, parfaite adéqua- fiés par la tension ? Concentrés sur tion entre urgence et mélancolie, une hargne intérieure ? On les sent tension et naïveté. Conscients de plutôt appliqués à l’ouvrage, sou- cette force, ces gentils garçons peu- Rendez-vous des visiteurs curieux, passionnés, cieux de rendre justice à leur court vent même se permettre de jouer de érudits, chercheurs ou étudiants, le Bar des répertoire. Le spectacle ne sera pas la frustration (pas plus de cinquante Le Bar sur les planches mais dans la salle et minutes de concert) en relevant le Sciences sensibilise tous les esprits aux grands dans les chansons. menton avec un Take It or Leave It des sciences thèmes scientifiques du nouveau millénaire. Celle d’introduction, Meet Me In (« à prendre ou à laisser ») final et The Bathroom – le premier de trois sans rappel. inédits –, ferait plutôt retomber l’ambiance, mais dès que le groupe S. D. s’avance en territoire connu les Tous les jours de 9h30 à 19h Nocturne : mardi 26 mars jusqu’à 22h Lyonnais s’agitent avec une eupho-  , le 13 mars, le Transbor- Journée Professionnelle : lundi 25 mars de 9h30 à 18h30 rie contagieuse. La plupart n’ont deur, Lyon. Prochain concert : le pas l’âge de maîtriser les références 18, La Mutualité, Paris (complet). LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / 29 CULTURE AGENDA

  Théâtre Le Dom Juan en liberté de Daniel Mesguich Rouvillois et Scurti, panoplie parodique des « nou- là, cet hiver, aux avant-postes de décision, veaux chrétiens », comme sans gêne apparente. ironistes du quotidien étaient appelés à l’époque, à Pour respirer, pour rêver, pour ne pas paresser Paris, les « portugais », séfara- bêtement, nous avons, en France, un trésor, un L’UNE, Gwen Rouvillois, emploie la peluche, la photo et la peinture. des venus de Bordeaux, ou les sauveur miraculeux : Molière. Ce qu’il a écrit, L’autre, Franck Scurti, des cactus, la photo et le dessin animé. L’exposition « allemands », ashkénazes ce qu’il a joué, est tout vivant et tout frais, de Rouvillois s’appelle « Le bonheur à tout prix », celle de Scurti « Tractatus venus de Nancy. c’est à n’y pas croire, à tant de siècles d’écart. Logico-Economicus ». Avec des matériaux et des procédés différents, les Et, là, Mesguich y va assez fort, Ce n’est pas sur le texte de Dom Juan que vous deux artistes traitent du même sujet, la société contemporaine industrielle. car ce Dom Juan est créé en trouverez, comme sur les œufs ou l’aspirine, Rouvillois la désigne par le truchement de deux figures symboliques, l’ours 1665 ; or, en 1656, Louis XIV, une date de limite d’emploi. Pas de contre-indi- en peluche et le HLM. L’ours subit des modifications graves, au terme reprenant des lettres patentes cation non plus. desquelles il semble incapable de tenir le rôle sentimental qui lui revient de 1550 et 1574, n’autorise le Qui peut nous prescrire du Molière, aujour- d’ordinaire. On lui injecte une si forte dose de couleur qu’il disparaît dans séjour des « nouveaux chré- d’hui ? Qui n’a pas froid aux yeux ? Qui n’est un monochrome rose. On le contraint à lire tant de livres qu’il en reste tiens » qu’en Guyenne. Nous chi- pas un éteignoir, qui est, depuis trente prin- hébété. On le tond, on le déguise en zèbre. Chacun de ces accidents donne potons un peu, c’est vrai, puis- temps, l’enchanteur-né de la poésie et des bon- lieu à une ou plusieurs photos, où la netteté est la meilleure alliée de la déri- que Molière situe en principe sa heurs de la scène ? Daniel Mesguich. Et qui a, sion. Les HLM – dont Rouvillois a fait son motif fétiche – poussent partout : pièce « en Sicile ». Ce n’est là des choses de nos vies qu’éclaircit la scène, sur la lune, sur Mars, sur le crâne des morts. La toile est découpée exacte-  que décor, et la mer est proche, une vraie conscience ? Lui aussi. Il n’est que de ment au contour de l’image : un ou plusieurs rectangles accolés à un cercle. Daniel Mesguich est, de nos grands en effet, mais tout ce qu’exprime Molière, voir les grands horizons, calmes et graves ceux- L’une des peintures hommes de théâtre, le plus « festif ». Le plus dans son Dom Juan, relève de ce qui est dans là, ou les égards de détail, fraternels, qui nous les plus réussies casse-cou, le plus enjoué. D’un art et d’une poé- l’air, entre Versailles ou Marly, et Paris. saisissent, toute cette soirée. Il n’est que de montre la salle cen- sie les plus libres. Ces libertés, parmi d’autres, qui écorchent nos voir Mesguich, l’acteur, jouer, sans rien qui trale d’une Bourse De ce Dom Juan, en avant-goût, pointons qua- habitudes, elles ne sont pas relevées, ici, dans pèse, les défis, le cynisme, les mensonges, les ou d’une banque et tre exemples. Le paysan, à l’acte II, se nomme l’idée de désapprouver la mise en scène de incertitudes, et, pour en finir, le plus-rien-à-per- les tours rayonnant Pierrot. Mesguich le présente en « Pierrot » de Mesguich. Au contraire. Nous n’allons pas au dre, de Dom Juan. Allons partager cette mise tout autour. Elle s’ap- la pantomime, vêtu de blanc, maquillé de théâtre en inspecteurs, en contrôleurs. Nous en scène si neuve, dont les gags inattendus pelle, explicitement, blanc, juché sur un croissant de lune. Sganarel- allons au théâtre pour penser, une heure ou sont des marques d’empressement, pas tris- Virus. le, à l’acte III, doit apparaître en médecin : il deux, à autre chose. Pour nous distraire, nous tes, envers Molière et envers nous. Autre Bourse, autre arrive en infirmière, mi-jupe et talons hauts. émouvoir. Pour entendre et voir de belles cho- banque : dans le des- Dom Louis, à l’acte IV, doit venir, très sévère, ses, des choses justes aussi, et bien dites. Michel Cournot sin animé de Scurti, un bonhomme stylisé et antipathique traverse des chapitrer son scélérat de fils : il débarque en « L’âme est ce qui nous donne la vie, les riches pages de cotes et d’indices de valeur. Il fait éclater une bulle financière en bonne compagnie, vêtu en gandin, accro de ne sont pas pauvres, les pauvres ont de la néces- « Dom Juan », de Molière. Mise en scène : Daniel forme de baudruche, il croit s’enrichir, ne cesse de râler et un téléphone por- l’eau-de-vie (il sort plusieurs fois une flasque sité, nécessité n’a point de loi – Pensez-vous que Mesguich. Avec Daniel Mesguich, Pierre Debauche, table cause sa fin : c’est drôle, rapide, très efficace. Tout aussi drôle quoique de sa poche), et du bout des doigts il effleure tout vous soit permis ? », dit Sganarelle à Dom Anne Cressent, Philippe Noël, Christian Hecq… dans le genre monumental, Révolutions n’est pas appel à la rébellion, mais la fesse d’une statue de femme nue. La scène Juan, qui murmure : « Je suis bien aise d’avoir Athénée, 7, rue Boudreau, Paris-9e.Mo Madeleine une installation parfaitement post-moderne, ironiquement : trois magnifi- précédente, au même acte, M. Dimanche vient un témoin du fond de mon âme et des vérita- ou Opéra. Tél. : 01-53-05-19-19. Du mercredi au samedi ques roues dentées luisantes tournent ensemble, comme en hommage à la demander le règlement d’une facture. Mes- bles motifs qui m’obligent à faire les choses. » à 20 heures. Mardi à 19 heures. Dimanche à 16 heures. machine folle des Temps modernes. Mais elles tournent à l’horizontale, pour guich le fait apparaître, avec épouse et Et, plus loin, elle n’est pas obsolète, la sortie de De 5 ¤ à26¤. Durée 3 heures. Jusqu’au 13 avril. rien, dans le vide, et chacune contient un cactus planté dans une terre oran- enfants, en grande barbe et chapeau noir – Dom Juan sur les hypocrites : ils sont toujours Photo : © Vincent Pontet / Agence Enguerand. ge – un grand cactus férocement épineux. De l’association du végétal, du minéral et de l’industriel naît une allégorie méchante. Plus documentaires, des photos et une vidéo prises à Tokyo renvoient à l’uniformisation des moyen de la vidéo, « Danse au jeux, des modes et des mœurs sous l’effet de la consommation universelle. Cinéma Théâtre Musiques futur » joue la carte pointue en Voici donc deux artistes français, de la même génération d’entre 30 et invitant Xenit du collectif Skalen, 40 ans. Ils réagissent au quotidien des médias et des mégapoles. La diversité Le Printemps   Topo de Fabrice Lambert, l’étrange des matériaux importe moins que la tonalité générale : un désenchante- Kings de Michel Schweizer, ment sans illusion, le refus des discours économiques et politiques qui pro- du cinéma Via Fanfare Ciocarlia Ful des Espagnols Nats Nus Dansa, mettent « le bonheur à tout prix » afin de mieux vendre leurs produits et Aux quatre coins de la France, Pour sa seizième édition, le Festival Révélée en France en 1997, la et Recto verso, de Fabrice leurs leurres. durant trois jours, les salles de VIA, voué aux avant-gardes, fanfare tsigane Ciocarlia a pour Ramalingom. Tout est alléchant et Philippe Dagen cinéma ouvrent leurs guichets à découvre de nouveaux points port d’attache Zece Prajini, une à découvrir. GWEN ROUVILLOIS, Galerie Zürcher, 56, rue Chapon, Paris-3e.Mo Arts-et-Métiers. trois euros le film. A Paris et en d’appui de l’autre côté de la bourgade de 400 âmes située dans Théâtre du Jeu-de-Paume , fondation Tél. : 01-42-72-82-20. Du mardi au samedi de 11 heures à 19 heures. Jusqu’au 10 avril. province, avant-premières et frontière belge, en investissant le l’est de la Roumanie. Un village où Vasarely, Aix-en-Provence (Bouches- FRANCK SCURTI, Galerie Anne de Villepoix, 43, rue de Montmorency, Paris- 3˚. séances spéciales sont parc d’aventures scientifiques de l’on se targue de jouer à une du-Rhône).Tél. : 04-42-96- 05-01 ou Mo Arts-et-Métiers. Tél. : 01-42-78-32-24. Du mardi au samedi de 11 heures à 19 heures. programmées. Organisé depuis Frameries (PASS), près de Mons. Les vitesse vertigineuse. La Fanfare 04-42-99-12-12. Jusqu’au 23 mars, Jusqu’au 6 avril. Photo : « Nature morte / still life », de Gwen Rouvillois (2001). trois ans par la Fédération expositions rassemblent des Ciocarlia, c’est un fait, joue vite, différents horaires. De 6 ¤ à18¤. © Galerie Zürcher. nationale des cinémas français installations interrogeant les très vite même. Plus débridée, avec le soutien de l’ensemble des images animées aujourd’hui. réjouissante, virtuose et professions du cinéma, le Maubeuge présente en outre une chaleureuse que sa consœur de Printemps du cinéma bénéficie série de spectacles de théâtre. Macédoine, le Koçani Orchestar, aussi aux enfants malades et Après Marie Brassard, et son Jimmy, elle interprète des airs roumains hospitalisés. Grâce à cette créature de rêve, ce sera le Shake, de bien sûr, mais aussi turcs, bulgares, opération, l’association Toiles Dan Jemmett, et la première macédoniens, serbes et orientaux. Enchantées peut offrir aux bambins française des Berlinois de Nico and New Morning, 7-9, rue – en avant-première (sortie prévue the navigators. Au programme des Petites-Ecuries, Paris-10e. le 3 avril) – la projection gratuite également des « miniatures », de o e M Château-d’Eau. Tél. : 01-45-23-51-41. d’E.T. le 20 anniversaire, de Steven performeurs ; de la danse (Christian Le 18, à 21 heures. Spielberg, sur leurs lieux Ziegler, Res Publica) ; et des d’hospitalisation (Necker-enfants concerts, qui permettront malades, Robert-Debré, Armand- notamment la découverte de Trousseau…). Sussan Deyhim, musicienne de la Danse Agence C. pour le cinéma-Printemps vidéaste iranienne Shirin Neshat.  du cinéma, 43, rue Beaubourg, Théâtre du Manège, rue de la Croix, e o Paris-3 .M Châtelet. Maubeuge (Nord). Tél. : 03-27-65-65-40. Danse au futur Tél. : 01-40-29-85-60. Jusqu’au 23 mars, horaires variables. Avec six propositions d’artistes Les 17, 18 et 19, dans les 5 000 salles. De 3 ¤ à 12,50 ¤. singuliers, interrogeant le corps au Sélection disques classiques

    ce moyen élémentaire de notation Sonate pour violoncelle op.36 Mélodies musicale qui ne précise que le place- Quatuor à cordes op.27 Paul Agnew (ténor), Julius Drake (piano) ment des doigts sur l’instrument, Truls Mörk (violoncelle), Havard Gimse On connaît peu la musique d’Ivor sans nécessaire souci de la mélodie (piano), Solve Sigerland et Atle Gurney (1880-1937), compositeur ni du rythme. D’où la liberté qui se Sponberg (violons), Lars Anders Tomter anglais né à Gloucester, élève de dégage de ces pièces affranchies (alto) Vaughan Williams au Royal College des contraintes de structure – ce qui Le graphis- deviendra plus rare à la fin du of Music et que la première guerre e me de la mondiale devait compter parmi ses XVII siècle –, la fraîcheur presque pochette nombreuses victimes. Gazé au naïve de morceaux pourtant contras- annonce la front, il est frappé en 1922 d’une tés, modèles d’improvisation ou couleur. Ce maladie mentale qui le réduira au ricercatas et tasteggiatas plus exi- disque doit silence, mettant un terme définitif à geantes, qui permettent à la virtuosi- sceller la ren- une carrière prometteuse de compo- té de Rolf Lislevand de donner sa contre de siteur, voire de poète. Le style de pleine mesure. L’instrumentiste deux géants Gurney, plus proche du lied alle- développe sa démarche de restitu- norvégiens : Grieg (en lettres blan- mand que de la chanson populaire tion dans un livret passionnant. – ches et sans prénom), compositeur anglaise alors émergente, fait mon- Ph.- J. C. connu de tous, et Truls Mörk (en rou- tre d’originalité, d’un dépouillement 1 CD Naïve-Astrée. ge vif), jeune violoncelliste en quête et d’une économie de moyens qui   de reconnaissance internationale. confinent parfois à l’introversion. Sonates pour le violoncelle Toute autre considération paraît Son filé à la limite de la rupture, avec la basse continüe accessoire. Cependant, pour inter- brusques accentuations comme des Bruno Cocset (violoncelle), soubresauts vitaux, tempi étirés à préter l’envoûtante Sonate en la Les Basses réunies l’infini d’un temps suspendu : c’est mineur, il faut aussi un pianiste. Suc- Retour sur un virtuose méconnu. Le cédant à Jean-Yves Thibaudet (déjà avec un art consommé et presque violoncelliste bordelais Jean Barrière pour Virgin) qui a accompagné effrayant que le ténor Paul Agnew (1707-1747) fut l'élève du Romain Mörk dans une interprétation aux pousse cette musique dans ses plus Francesco Alborea, avant de devenir deux tiers recommandable en 1993, extrêmes retranchements, silhouet- l'un des piliers du Concert spirituel. Havard Gimse fait mieux que de la te improbable cheminant avec le pia- De ses quatre livres de sonates pour no compagnon de Julius Drake, figuration, d’autant qu’il joue sur le violoncelle, Bruno Cocset a composé entre deux mondes, comme des sur- piano de Grieg. Confrontation du une séduisante anthologie qui mêle vivants. – M.-A. R. feu et de la glace, la sonate connaît les recueils antérieurs et postérieurs 1 CD Hypérion. Distribué par Abeille ici une restitution équilibrée. Moins au voyage d'Italie. C'est d'autant Musique. plus judicieux qu'on perçoit l'influen- cependant que le Quatuor à cordes ce des maîtres transalpins dès avant en sol mineur, chef-d’œuvre qu’un  l'étape romaine. Soignant la couleur ensemble formé pour la circonstan- Œuvres de Giovanni Paolo Foscarini, autant que l'expressivité, Cocset ce autour de Mörk transcende dans Domenico Pellegrini, Giovanni Battis- rend avec humanité la virtuosité la dualité caractéristique du compo- ta Granata et Franscesco Corbetta solaire d'un compositeur charnière siteur nourrie d’exaltation et d’abat- Rolf Lislevand (guitare baroque), entre viole de gambe et violoncelle. tement. – P. Gi Ensemble Kapsberger – Ph.- J. C. 1 CD Virgin Classics. Défense et illustration de l’alfabeto, 1 CD Alpha 015 30 / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 CULTURE PORTRAIT

LES GENS DU MONDE

a Le chef d’orchestre d’origine Chirac, israélienne Daniel Barenboïm Jean-Jacques Aillagon : compte donner « bientôt » dans la ville autonome palestinienne de Ramallah, en Cisjordanie, le concert auquel il avait dû renoncer le 6 mars, a-t-il indiqué dans une émission diffusée par la rien d’autre chaîne de télévision allemande N-TV. « Je jouerai bientôt à Ramal- lah », a déclaré le directeur artisti-    b Directeur du Centre que du Staatsoper de Berlin. Daniel Barenboïm s’était heurté à Pompidou depuis 1996, ce militant RPR l’opposition des autorités israé- liennes, qui lui avaient affirmé ne ne cache pas son ambition pas être en mesure d’assurer sa sécurité. Il a par ailleurs critiqué de devenir un jour ministre de la culture les affrontements actuels : « Il n’y a pas d’alternative à une solution pacifique. » LES « AFFAIRES », les attaques ad homi-  a Le film de Ron Howard, Un hom- nem et l’âge du capitaine n’y peuvent mais… me d’exception, favori pour les Rien n’entame l’attachement de l’actuel pré- f Oscars (huit nominations), provo- sident du Centre Pompidou à Jacques Chi- 1973 que une tempête médiatique due à rac. Jean-Jacques Aillagon est chiraquien, Professeur d’histoire et la décision des réalisateurs définitivement. Le cas est assez rare parmi géographie en Corrèze. d’« oublier » de montrer que le les hommes de culture et vaut qu’on s’y arrê- mathématicien de génie John For- te. Surpris dans son bureau au lendemain f 1993 bes Nash, Prix Nobel, était soup- de sa reconduction à la présidence du Cen- çonné d’antisémitisme et avait eu tre (Le Monde du 8 mars), il est indifférent Directeur des affaires des aventures homosexuelles. aux inquiétudes de son camp. Mais, au fait, culturelles Alors que les électeurs de l’Acadé- à quel camp appartient vraiment cet hom- de la Ville de Paris. mie du cinéma ont jusqu’au me de 55 ans à l’expression soignée, à l’élé- 19 mars pour voter, les studios Uni- gance surannée, soucieux de séduire, géné- f 1996 versal et l’acteur Russell Crowe, reux de son temps, qui a accroché derrière qui l’interprète, ont dû voler au son bureau une très belle photo de Georges Président du Centre secours de leur héros. Dans un Pompidou et celle, très officielle, du prési- Pompidou. entretien au quotidien Hollywood dent de la République ? Reporter, la présidente des studios « Je n’apparais pas dans l’organigramme f 1999 Universal, Stacey Snider, s’en est de la campagne de Jacques Chirac, dit-il Président de la Mission prise aux articles qui reprennent d’emblée. Ce serait incompatible avec ma des propos présumés antisémites fonction de président du Centre. A ce titre, j’ai 2000 en France. du héros, cités dans la biographie le devoir d’être totalement loyal avec le gou- f 2002 écrite par Sylvia Nasar, sur laquel- vernement. En revanche, le citoyen que je suis le est basé le film. « Je n’ai jamais est engagé, c’est mon droit constitutionnel. Reconduit à la tête rencontré John Nash, mais un hom- Mon attachement pour Jacques Chirac n’est me de 73 ans qui a traversé l’enfer et du Centre Pompidou. . /  un secret pour personne. Il serait inutile d’en a accepté de nous confier sa vie ne faire mystère. » Pourtant, Jean-Jacques Ailla- devrait pas avoir à affronter ce gon peine à dire son appartenance au RPR. genre d’attaque », a-t-elle affirmé. Quand on l’interroge sur son adhésion, il y a donc, dans le politique. En affirmant ma liber- vigueur, la virulence, le caractère quasi tie athénienne, quand, au début du VIe siècle, Les Oscars seront remis le 24 mars un peu plus d’un an, au parti du président, il té de vivre ma sexualité, et cela dans un con- méthodique, la grossièreté des attaques qu’il il a décrété la “remise du fardeau”. N’est-ce à Hollywood. se décrit comme un simple « militant » alors texte historique et géographique – la provin- subit de tous côtés. Cette unanimité me le pas ce que la France a collectivement fait en a La veuve de John Lennon, Yoko qu’il apparaît bien dans l’organigramme au ce –, dans un contexte familial, aussi, très rend plus sympathique encore. » 1945 pour qu’une suite soit possible ? » Ono, a dévoilé vendredi 15 mars sein de ce que les néo-gaullistes appellent répressifs, j’ai agi politiquement. Au-delà de Ayant travaillé pendant dix ans au cœur Aujourd’hui, Jean-Jacques Aillagon ne une statue en bronze représentant « l’équipe » nationale de Michèle Alliot- mon sort, c’est la situation de tous les homo- du Paris chiraquien, Jean-Jacques Aillagon cache rien de son ambition, une première son ancien mari, à l’intérieur de l’aé- Marie, au grade de « chargé des relations sexuels qui, d’une certaine façon, était concer- se défend d’avoir participé à l’établissement fois déçue en 1995, de devenir ministre de la roport de Liverpool, officiellement avec les professions artistiques et culturel- née par mon comportement. » Pour preuve, d’un quelconque « système » Chirac. « Pen- culture d’un éventuel gouvernement de rebaptisé au nom de l’ancien Beat- les ». Cette adhésion est intervenue peu sa récente tribune publiée dans Le Monde dant ces dix ans, je n’ai jamais été confronté à droite. « Si les circonstances le permettaient, le. L’œuvre de 2,10 mètres a été avant les élections municipales, qui ont en défense des homosexuels saoudiens. des instructions ou à des attitudes visant au si le nouveau président de la République et le créée par un sculpteur local, Tom failli le faire basculer dans l’arène politique. financement d’un parti par le truchement premier ministre m’appelaient à cette fonc- Murphy. Originaire de la cité por- Mais une rude maladie l’a prévenu de com- « ’  “ ” » d’attributions de marchés manipulés. J’ai la tion, je l’accepterais. J’y mettrais des condi- tuaire, l’épouse du premier minis- battre, et il a préféré conserver ses fonc- Ses fonctions officielles ne devraient- conviction profonde que Jacques Chirac n’est tions : la garantie de la durée ; la garantie de tre Tony Blair, Cherie, se tenait au tions au Centre Pompidou. elles pas l’appeler à plus de discrétion ? jamais intervenu personnellement pour des moyens accrus, car l’apparente prospérité côté de Yoko Ono pendant l’inaugu- Ce sera la seule cachotterie dans ses « J’appartiens à ce qu’on appelle bêtement la transactions visant à orienter vers son parti symbolisée par le 1 % du budget de l’Etat ration. Elle a affirmé que John Len- réponses. Pour le reste – ses études d’histoi- “société civile”. Or je crois à la nécessité, pour des financements occultes. Je m’en serais cache la dégradation des moyens réels du non avait été « un héros » pour elle, re et de géographie à Metz, sa courte carriè- les “civils”, de reconquérir le politique et, aperçu que j’aurais immédiatement démis- ministère ; un soutien politique sans faille, pendant « ses années adolescentes re professorale en Corrèze (sic), son entrée dans le même mouvement, la politique. Au sionné. C’est cette expérience, ce sentiment, comme en a bénéficié Jack Lang et qui fut rebelles » à Liverpool. Yoko Ono a en politique par le portail du ministère de la XVIe siècle, Martin Luther lance la Réforme en qui ont justifié l’adresse cordiale que j’ai pré- exemplaire. » également racheté en ville la mai- culture au temps de Michel Guy puis par la décrétant le “sacerdoce universel”. Il n’y a sentée au maire, Bertrand Delanoë, lors de En attendant, Jean-Jacques Aillagon ne son où Lennon avait grandi chez sa Mairie de Paris, sa lente ascension jusqu’au plus de prêtre. Chaque chrétien en est, en son élection, un homme avec qui j’entretiens prévoit pas de rééditer le coup qu’il avait soi- tante Mimi, au 251, Menlove Ave- poste de directeur des affaires culturelles de quelque sorte, un. La démocratie doit accom- des relations amicales depuis longtemps. » gneusement agencé le 9 mars 1995, jour où nue. L’artiste japonaise a confié cet- la capitale, sa sortie du placard où on a long- plir dans l’ordre du politique une révolution Les éternels rebondissements des dos- plusieurs centaines de personnalités du te modeste habitation à un organis- temps tenu les homosexuels, et particulière- identique. » Pour mener à bien cette révolu- siers judiciaires ont fini par lasser le prési- monde des arts étaient venues, à son invita- me public qui sera chargé de veiller ment dans sa famille politique –, il sera tion, il ne doute pas un instant des capacités dent du Centre Pompidou, qui en appelle à tion, soutenir la candidature du président sur la mémoire du musicien. Elle a disert, volubile même. Car Jean-Jacques de son mentor, aussi vilipendé soit-il. «Ily l’histoire, son douar d’origine. « Faut-il indé- du RPR au Théâtre des Bouffes du Nord. indiqué l’avoir achetée à un prix Aillagon aime la rhétorique, et plus particu- a entre Jacques Chirac et moi une dimension finiment empoisonner la vie politique avec Elles se sont depuis égayées ; lui est tou- estimé à environ 150 000 livres lièrement la rhétorique politique. « Toute de fidélité affective. A la confiance qu’il m’a ces affaires qui touchent tous les partis ? J’ob- jours au poste, scrutant du haut de Beau- (240 000 euros) pour éviter qu’elle ma vie, ma vie d’adulte en tout cas, j’ai eu le faite, je me dois de répondre par une fidélité serve que la paix civile s’est toujours félicitée bourg le ciel électoral. ne puisse être acquise par un sentiment d’agir pour et en fonction de la confiante. Paradoxalement, mon attache- des “remises à zéro des compteurs”. C’est ce acheteur peu sensible à sa valeur société dont je suis un élément, et d’être, ment à sa personne est renforcé par la qu’a fait Solon, l’un des pères de la démocra- Olivier Schmitt symbolique. TÉLÉVISION RADIO

voire détourné. Gilles Dinematin handicapés, chaque année,  18  diffuseront des témoignages ainsi a demandé à deux témoins parce que leur mère a bu pendant que les reportages sur le terrain La star des étoiles qui ont « couvert » le conflit la grossesse). f Journée spéciale Algérie de Frédéric Barreyre et Benoît pour la presse de l’époque, f France Europe Express A partir de 7 h 00, France-Inter Collombat, en vue de faire mieux e Celles et ceux que fascinent la conquête spatiale et… Claudie Haigneré regar- Henri de Turenne et Robert Soulé, 22 h 55, France 2 A l’heure du 40 anniversaire de la connaître l’histoire, le peuple et deront avec un plaisir décuplé le documentaire de Gilles Cayatte, Claudie Hai- de commenter la manière Invités du magazine présenté signature des accords d’Evian, qui l’actualité algériens. Enfin, un gneré, une femme dans les étoiles. Le réalisateur a accompagné l’astronaute dont les actualités par Christine Ockrent, Gilles ont mis fin à huit ans de conflit grand nombre de cases de la grille française pendant les neuf mois nécessaires à la préparation de son deuxième cinématographiques ont rendu Leclerc et Serge July (également armé entre Algériens et Français de France-Inter se mettront à voyage spatial qui dura dix jours et se termina triomphalement, le 31 octobre compte de la guerre. Parti pris, sur France Info) : Noël Mamère – « guerre d’indépendance » pour l’heure algérienne : « Inter Matin », 2001, par l’atterrissage de Soyouz TM33 et de son équipage franco-russe dans mensonges, exaltation et Jean-Marie Le Pen, les uns, « pacification » ou « guerre animé par Stéphane Paoli (de 7 à le désert du Kazakhstan. Claudie Haigneré se prête à l’exercice avec l’aisance de la « pacification », exactions respectivement candidats sans nom » pour les autres –, 9 heures), « Tam, Tam, etc. », de d’une star. Du CNES de Toulouse (commanditaire de ce vol vers la Station spa- éludées (celles commises par les des Verts et du Front national France-Inter consacre deux Pascale Clarke (de 9 à 10 heures), tiale internationale) à la Cité des étoiles russe, celle qui occupe le poste d’ingé- Français) pendant que d’autres à l’élection présidentielle, journées spéciales à l’Algérie. « Alter Ego », de Patricia Martin nieure de bord de Soyouz – une première pour un astronaute européen – s’en- (celles du FLN) sont soulignées. qui répondront aux questions Chacune d’elles développera une (de 10 à 11 heures), « Le 13/14 », traîne, parfois durement, avec ses deux coéquipiers russes, Victor Afanassiev et Il faudra attendre 1960 pour posées sur thématique particulière : de Jean-Marc Four (de 13 heures à Constantin Kozeev. Vêtue d’une élégante petite robe noire ou engoncée dans que les actualités laissent filtrer [email protected] « Comment vit l’Algérie ? » (ce 14 heures), « 2 000 ans d’histoire », son scaphandre, Claudie Haigneré, avec son accent à la Fanny Ardant, commen- des bribes de la réalité. et france-info.com. lundi, en direct d’Alger) et « Que de Pascal Gélinet, avec Benjamin te avec la même sérénité les tests subis ou l’éducation franco-russe donnée à f Zone interdite f Schizophrénie, esprits brisés, sont devenus les acteurs de la guerre Stora (de 14 heures à 14 h 30), et sa fille. On doit à la jeune astronaute les plus jolis moments et mots de ce film. 20 h 50, M 6 vies volées d’Algérie ? » (mardi 19). Tous les « Le téléphone sonne », d’Alain Quand, du hublot de la Station internationale, elle découvre avec émerveille- Thème du magazine : l’alcool et 23 h 15, France 2 rendez-vous d’information Bédouet (de 19 h 20 à 20 heures). ment la Terre, cette « orange bleue ». Ou quand, en réponse à un mail, elle ses nouvelles victimes, les jeunes Parce qu’elle a été touchée explique : « Non, je ne rêve pas à bord, parce que je vis. » –Y.-M.L. et les enfants. Le reportage de près par cette maladie mentale « Claudie Haigneré, une femme dans les étoiles », dimanche 17 mars, Les Ados en quête d’ivresse montre qui est un cauchemar pour le 14 h 05, France 5. Rediff. mardi 19, 15 h 05. comment les producteurs d’alcool malade comme pour sa famille, organisent des soirées dans le but Leslie Wiener a voulu comprendre de faire boire des jeunes la schizophrénie. La réalisatrice  17  réalisatrice Faouzia Fekiri (Algérie, pour qui il ne s’agit pas a mené une enquête dans autopsie d’un massacre et Le Glaive de dégustation mais bel et bien les grands centres de recherche, f Droit d’auteurs et le Croissant). de « défonce ». Jeremy, 18 ans, interrogé des scientifiques qui 11 h 05, France 5 f La guerre d’Algérie dans mort d’une chute lors d’un travaillent sur le tissu cérébral Plateau guerre d’Algérie pour les Actualités filmées Pathé week-end organisé par son école à travers le monde. Son film, l’émission littéraire du dimanche 16 h 05, France 5 d’ingénieurs, a été retrouvé avec très humain, fait le point matin. Frédéric Ferney reçoit Premier élément d’une 2,14 grammes d’alcool dans le sur les découvertes les plus Patrick Rotman, pour L’Ennemi programmation sur la guerre sang. Parmi les autres reportages : récentes et montre que cette intime (Le Seuil), Boussad Azni, d’Algérie qui s’étalera tout au long Quand les femmes trinquent maladie qui atteint une personne pour Harkis, crimes d’Etat de l’année, ce documentaire (la vie d’alcoolique – qui n’en est sur cent proviendrait d’un trouble (Ramsay), et Pierre-Alban réalisé à partir des archives Pathé pas une – racontée à visage biochimique du cerveau et serait Thomas, pour Les Désarrois d’un permet de mesurer ce qui, découvert par trois femmes) donc en partie génétique, officier en Algérie (Le Seuil). de cette guerre de huit ans, et Des bébés malades de l’alcool contrairement à l’opinion la plus Dans le rôle de la lectrice, la a été filmé et ce qui a été occulté, (sur les 3 000 enfants qui naissent répandue. LE MONDE/DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002/31 radio-télévision SAMEDI 16 MARS TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6

15.45 Oui chérie ! Série 16.10 Dawson Une 14.50 Cyclisme Paris - Nice (6e étape) : Saint- Côté maison Magazine 16.00 La Vie d’ici 15.30 Boxe thaï Réunion d’Amsterdam (2e par- 18.05 Le Magazine de la santé 19.00 Le 16.25 Zorro La croix des Andes. Série 16.55 nuit à l’hôtel New Hampshire. Série 17.00 Raphaël - Col d’Eze. En direct 16.15 Les Magazine 18.15 Un livre, un jour 18.20 Ques- tie); Championnat du monde super-légers : Forum des Européens La haute couture et la Chapeau melon et bottes de cuir Ne Angel Retrouvailles. Série 17.50 Sous le soleil Ombres du passé Téléfilm. Ben Bolt. Avec tions pour un champion 18.50 Le 19-20 de Jemel - Ziani 17.00 Football D 1 : Rennes - Mar- mode. Invitée : Chantal Thomass 19.45 Arte m’oubliez pas 17.55 Motocops Série 19.10 Tur- 18.55 18.55 20.10 f 19.20 19.30 20.00 19.54 20.05 Comme un aimant. Série Le Maillon fai- Amanda Burton (GB, 1999) [1 et 2/2] l’information, Météo Tout le sport seille. En clair jusqu'à 21.05 Journal info Le Dessous des cartes Islam [2/2] bo Le Six Minutes, Météo Plus ble 19.55 Météo, Journal, Tiercé, Météo. Union libre Jean-Marie Bigard 20.00 Journal. Magazine 20.20  2.25 Euro millionnaire. + clair Frédéric Beigbeder 20.30 Cours Florent. 20.15 Surréel [4/4]. Yves Tanguy. vite que la musique 20.40 Cinésix.

20.50 S  F 20.55 C’  20.55 L’E  T 21.25 S  20.45 L’A  - 20.50 L T   Jeu Divertissement  L S  I présenté par Jean-Pierre Pernaut et présenté par Patrick Sébastien. Invités : Yves Téléfilm. Edouard Niermans. 21.25 H Une histoire de chiot & 789177. Série. Documentaire. 20.50 Charmed Les poupées 8116061. Série. Laurence Boccolini. 96887790 Lecoq, Anne Roumanoff, André Pousse, Avec Jean Yanne, Veronika Varga, Lucie Avec Sophie Mounicot, Jean-Luc Bideau, David Malone (France, 1999). 8020210 Avec Holly Marie Combs, Alyssa Milano, Rose Les maires de France (deux par Bruno Solomone, Patrick Robin, Gilles Barret, Julien Rivière, Hervé Pierre (France, Jamel Debbouze, Eric Judor, Ramzy Bedia. En 1532, 170 Espagnols sous les ordres McGowan, Brian Krause, Richard McGregor. département) sont à l’honneur avec Détroit, Richard Ruben, Bernard Azimuth, 1997) & 375974 Après une fécondation in vitro prati- de Pizarro réussirent à mettre à bas 21.40 Le Caméléon Le frère jumeau 2823142. ce jeu de questions à choix multiple Patrick Robine, Xavier Vilsek, Arnaud Suart, En 1954, un enfant, né de père incon- quée par Strauss, Clara est enceinte... une civilisation alors à son apogée... Série. Avec Michael T. Weiss, Andrea Parker. portant sur l’Hexagone et ses habi- Hélène Segara, Isabelle Boulay, Shakira, nu à la fin de la seconde guerre mon- Mais Aymé fait une très inquiétante 21.35 Metropolis La Grèce classique, représen- 22.35 Buffy contre les vampires L’inspection tants. Le vainqueur gagnera 20 000 Vocal Sampling, El Chato, Lenny Kravitz, diale, tente de percer le secret de ses découverte. tation ou réalité ; Œuvres d’art clonées ? ; 5307413. La clef. 5774264. Série. Avec Sarah euros pour une association de sa ville. Pierre Bachelet. 2341852 origines. 21.50 Grolandsat Divertissement % 813413. Shazia Mirza ; Autopilot, de Norbert Kron. Michelle Gellar, Clare Kramer. 23.10 N Y U S 23.05 T    22.25 F   22.10 S  22.30 A    0.15 P %  Magazine pré- Magazine Téléfilm. Toutes les cinq minutes Refus d’obéissance ? 6710158. Le crime dans Magazine présenté par Thierry senté par Laurent Bignolas. Invitée : Juliette. présenté par Nathalie Iannetta. Au Elisabetta Lodoli. Avec Giovanna Mezzogiorno, 8110494. Série. Avec Ally Walker, Robert le sang % 89307. Série. Avec Chris Meloni, Ardisson. Invités : Bruno Solo, Yvan Le Au sommaire : Algérie : Le gardien de Tipa- sommaire : Football européen ; Les buts et Stefano Accorsi, Indovina Lorenza, Tommaso Davi, Julian MacMahon, Erica Gimpel. Mariska Hargitay, Dann Florek, Richard Bolloc’h, Thierry Meyssan, Laurent Voulzy, sa ; France : Les jardiniers de la mémoire ; les meilleures actions de la 29e journée Ragno, Sergio Albelli (Italie, 1998). 9679622 Samantha est envoyée en mission en Blezer, Dean Winters. Tracy Quan, Cristiana Réali, etc. 70825719 Irlande : Croagh Patrick... 2123072 du championnat de France D 1. 3101535 Floride sur la piste d’un violeur en série.

1.00 Formule F1 Grand Prix de Malaisie 1.35 1.40 Journal de la nuit 2.00 Météo 2.05 23.40 Météo 23.45 Soir 3 0.00 Clovis et son 0.00 Spartacus aaFilm. R. Freda. Aventu- 0.05 La Lucarne Août avant l’explosion. Docu- 1.09 Météo 1.10 M6 Music Emission musica- Mode in France 2.35 Les Coups d’humour Union libre Magazine 3.10 Tennis temps Documentaire 0.55 Saga-Cités Algé- res (Fr. - It., 1952, v.o.) & 1.40 Selon Matthieu mentaire. Avi Mograbi (Isr. - Fr., 2002) 1.20 le 8081307 3.00 Queen Live in Budapest. Con- 3.10 Reportages La longue marche du Masters Series. Tournoi messieurs d’Indian rie : réveils de mémoires 1.20 Sorties de nuit aaFilm. X. Beauvois. Drame (Fr., 2000) % The Boys a Film. Rowan Woods. Avec David cert (180 min) 19134185. docteur Laroche 3.40 Histoires naturelles Wells (Californie). Demi-finales. En différé Invitée : Elisa Touati 2.50 Soir 3 3.15 On ne 3.25 La Nuit des vampires a Film. S. Gonza- Wenham, Toni Collette. Drame (Australie, 4.30 Musique 4.45 Notre XXe siècle (55 min). (190 min) 75576920. peut pas plaire à tout le monde (120 min). lez. Fantastique (Danemark, 1998, 80 min) !. 1997, v.o., 80 min) 7077388. CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 19.30 Rough guide. Japon. Voyage MUSIQUE 13.00 Strictement personnel aaPierre Jolivet 12.10  17.10 Le Monde des idées. Thème : Les femmes, 20.00 Australie, un nouveau monde. Voyage 18.30 Classic Archive. Enregistré en 1962 et en 1970. Avec 20.00 Elektrophonie. Qu’est-ce qu’une (France, 1985, 75 min) & CineCinemas 2 leur génie et la politique. Invitée : Julia Kristeva. LCI 20.00 Wild Ones. L’ami des dauphins. National Geographic Mstislav Rostropovitch (violoncelle), Vasso Devetzi installation sonore ? [1/2]. 13.25 La Belle des belles aaRobert Z. Leonard MAGAZINES 20.45 Portraits de gangsters. Sam Giancana. Planète (piano), Bruno Rigutto (piano). Mezzo 20.50 Mauvais genres. Les rencontres (France - Italie, 1955, 110 min) & CineClassics 21.00 Cent ans de mémoire du jazz. [2/4]. Histoire 19.05 Bruckner. Symphonie n˚7 en mi majeur. Enregistré télévisuelles de Reims. 14.50 A l’est d’Eden aaaElia Kazan (Etats-Unis, 17.00 Le sens du voyage, le voyage des sens. Invité : Sergi 21.35 L’Amérique des années 1950. [6/7]. Les Noirs en 1992. Par l’Orchestre philharmonique de Munich, 22.10 Le Monde en soi. La France face 1955, v.m., 115 min) & TCM Lopez. Voyage américains. Planète dir. Sergiu Celibidache. Muzzik à ses anciennes colonies. 16.35 Rendez-vous aaaErnst Lubitsch (Etats-Unis, 18.15 Complément d’enquête. Les jeunes et le cannabis. 22.40 Renaissance. Lumière et liberté. Odyssée 20.00 Bruckner. Symphonie n˚9 en ré mineur A 124. 0.05 Nocturnes. Gabriel Fauré et le piano. & 23.00 1940, N., 95 min) Cinétoile Invités : Christine Boutin ; Jean-François Copé ; Noël Pilot Guides. La Tanzanie et Zanzibar. Voyage Enregistré en 1993. Par l’orchestre symphonique du FRANCE-MUSIQUES 16.45 Les Amours enchantées aaHenry Levin et Mamère ; Marie-Georges Buffet ; Julien Dray ; le docteur 23.00 Un abolitionniste. Robert Badinter. Histoire Mitteldeutscher Rundfunk, dir. Daniel Nazareth. Mezzo George Pal (Etats-Unis, 1962, v.m., 125 min). TCM Serge Hefez. TV 5 23.00 La Veuve noire. National Geographic 21.00 Rigoletto. Opéra de Verdi. Par l’Orchestre 19.04 Un soir à l’opéra. 18.50 La Femme modèle aaVincente Minnelli 18.50 Open club. Bertrand Blier. CineClassics 23.20 Hermann. Planète philharmonique et le Chœur de l’Opéra de Vienne, dir. 19.30 Concert. En direct. Par le Chœur et (Etats-Unis, 1957, v.m., 115 min). TCM 22.15 Envoyé spécial. La crème des pâtissiers. Paroles 23.50 Philippe Druillet. Planète Riccardo Chailly. Mezzo l’Orchestre du Metropolitan Opera de New 20.45 Les Mines du roi Salomon aaCompton d’agents. TV 5 0.45 Balade en vidéo mineure. [3/8]. Planète 21.00 Hanna Schygulla à la Cité de la musique. York, dir. James Levine : œuvres de Satie, Bennett et Andrew Marton (EU, 1950, v.m., 111 min). TCM 23.25 Paris dernière. La 100e à New York. Paris Première 1.00 Ile Maurice, un fragment d’étoile sur l’océan. Voyage Enregistré à Paris, en 1999. Muzzik Poulenc, Ravel. 22.45 Le Policeman a D. Petrie (EU, 1981, 121 min). TCM DOCUMENTAIRES SPORTS EN DIRECT TÉLÉFILMS 23.00 Le Bel Aujourd’hui. Les Percussions 23.00 Matrix a Andy Wachowski et Larry Wachowski de Strasbourg . ? 17.00 13.00 18.55 % (Etats-Unis, 1999, v.m., 135 min) CineCinemas 2 Le Naufrage du « Lusitania ». National Geographic Biathlon. Coupe du monde. 4x7,5 km relais Obscures révélations. D. Anspaugh CineCinemas 1 RADIO CLASSIQUE 23.00 City Hall aaHarold Becker (Etats-Unis, 1995, 17.00 Roberto Calvi et le Vatican. Histoire messieurs. A Lahti (Finlande). Eurosport 19.00 Le Roi lion II : l’honneur de la tribu & Disney Channel v.m., 110 min) & CineCinemas 1 17.00 Philippe Francq. Planète 16.00 Cyclisme. Tirreno-Adriatico (3e étape). Eurosport 20.35 Changement de cap. Patrick Malakian & RTL 9 19.00 Intermezzo. Œuvres de Fauré, Ravel, 0.55 La Boulangère de Monceau aaEric Rohmer 17.15 Biographie. John Pierpont-Morgan, l’empereur 18.00 Hockey. Elite 1 : Grenoble - Angers. Pathé Sport 20.55 Meurtre avec préméditation. Pierre Lary % TMC Roussel, Françaix. (France, 1962, N., 20 min) & Cinétoile de Wall Street. La Chaîne Histoire 20.00 Football. D 1 : Lille - Lyon. TPS Star SÉRIES 20.00 Les Rendez-Vous du soir. Mozart 1.15 La Carrière de Suzanne aaEric Rohmer (France, 17.35 Athar, carnet de route. Odyssée 21.00 Tennis. Tournoi messieurs d’Indian Wells à Paris. 1963, N., 55 min) & Cinétoile 17.55 Les Soigneurs du zoo. [6/6]. Planète (Californie). Demi-finales. Pathé Sport 20.05 Deuxième chance. The Awful Truth (v.o.). Téva 22.00 Da capo. Le chef d’orchestre Hermann 2.10 Sept Ans de réflexion aaaBilly Wilder 19.00 Histoires de l’Ouest. [6/6]. La ruée vers l’or. Planète 1.30 Tennis. Tournoi féminin d’Indian Wells (Californie). 20.40 Vidocq. La baraque aux trente-six étoiles. Les Abendroth. (Etats-Unis, 1955, v.o., 105 min) & Cinétoile 19.00 La Corne de l’Afrique. Cendres et moissons. Histoire Finale. Eurosport Olympiens. L’auberge de la Mère tranquille. Festival 0.00 Les Nuits de Radio Classique. DIMANCHE 17 MARS TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6

12.05 13.00 13.15 13.20 14.55 f 12.40 12.30 12.25 Attention à la marche ! Spéciale Miss Journal J’ai rendez-vous avec vous Le Cirque de Moscou Incident à En clair jusqu'à 15.00 Le Vrai Journal Arrêt sur images Reporters en campa- Demain à la une L’énigme de Lucius France 12.50 A vrai dire 13.00 Journal, Météo Magazine 13.40 Météo 13.45 Vivement Crestridge Téléfilm. Jud Taylor (EU, 1981). Invité : Charles Pasqua 13.35 La Semaine des gne : tout dire ? 13.35 Terres de légendes [1/2] Snow. Série 13.15 La Double Vie de Diane Sulli- 13.25 Walker, Texas Ranger Les baisers de dimanche Invités : Pascal Sevran 15.55 Aix 16.25 Le Sport du dimanche Jeux paralympi- Guignols 14.10 Le Zapping 14.25 La Grande 14.05 Claudie Haigneré, une femme dans les van Téléfilm. David Richards. Avec Alice l’ange. Série 14.20 La Loi du fugitif La belle se mélodie Ça valse. Série 16.40 Nash Bridges ques d’hiver. Résumé ; 16.55 Cyclisme. Course 15.00 Rugby Top 16 (14e journée) : étoiles 15.00 Momies, figées pour l’éternité Evans, Cal Macaninch (GB, 2000) [1 et 2/2] fait la belle. Série 15.10 FBI Family Tueur en Le prix de la liberté. Série 17.30 Le Numéro Paris - Nice (7e étape, 157 km). En direct 18.00 Multiplex. En direct 18.00 Mon chien Skip 16.05 La Guerre d’Algérie dans les actualités 16.15 Spéciale Popstars Magazine 18.55 Syd- série. Série 16.00 Les Experts A livre ouvert. gagnant 18.10 C’est ma tribu 18.15 Stade 2 Explore Nés parmi les animaux sauvages. Film. Jay Russell. Avec Frankie Muniz, Diane filmées de Pathé 17.05 Les Refrains de la ney Fox, l’aventurière Le diamant éternel. 16.55 17.55 19.20 18.50 & 17.30 18.05 19.50 19.54 Série Vidéo gag Le Maillon faible Magazine Vivement dimanche [4/4] Le 19-20 de l’information, Météo Lane. Comédie (Etats-Unis, 2000) f En clair mémoire Va savoir Ripostes Série Belle et zen Magazine 18.50 19.55 20.00  0.10 20.15 20.25 19.30 19.45 19.00 20.05 Sept à huit Magazine Météo, Jour- prochain Invité : Pascal Sevran Tout le sport Les Nouvelles jusqu'à 20.45 Le Journal Ça Cartoon Sexualité en France Maestro Stars de Le Six Minutes, Météo E=M6 nal, Tiercé, Météo. Journal, Météo. Aventures de Lucky Luke La cavale. Série. Magazine. demain. [3/4] 19.45 Arte info 20.15 Danse. Magazine 20.40 Sport 6 Magazine.

20.50 A Film. Michael 20.55 N Film. F. Gary Gray. 20.55 L S Téléfilm. 20.05 F Championnat de 20.40 T -    20.50 Z  Alcool : Bay. Avec Bruce Willis, Billy Bob Thornton, Avec Samuel L. Jackson, Kevin Spacey, David Stéphane Bertin. Avec Dominique Guillo, France D 1 (match décalé de la 29e journée). MÉLODIE POUR UN MEURTRE a Film. enfants, ados, les nouvelles victimes. Liv Tyler, Ben Affleck, Will Patton, Steve Morse, Ron Rifkin, John Spencer. Suspense Sandrine Caron, Michèle Moretti, Philippe du Bordeaux - Lens. 20.45 Coup d’envoi en direct Harold Becker. Avec Al Pacino, Ellen Barkin, Magazine présenté par Bernard de la Buscemi. Catastrophe (EU, 1998). 98687889 (Etats-Unis, 1998). 2320369 Janerand, Dora Doll (Fr., 1997). 4813098 du stade Jacques Chaban-Delmas. 788340 John Goodman, Michael Rooker, William Villardière. Au sommaire : Les ados en quête Afin d’empêcher un astéroïde de Un policier, accusé de meurtre, prend Un journaliste et une photographe En revenant victorieux de leur dépla- Hickey. Policier (EU, 1989) %. 100492887 d’ivresse ; Des bébés malades d’alcool ; e s’écraser sur la Terre, une équipe en otage d’autres policiers. On envoie découvrent une fillette perdue sur le cement à Metz (1-2) lors de la 27 jour- En enquêtant sur une série de meur- Quand les femmes trinquent ; Travail : le d’astronautes est envoyée dans un super-négociateur pour discuter bord d’une route. Ils décident alors née, les Bordelais se sont replacés tres, un policier tombe amoureux de la verre de trop !. 62462543 l’espace pour le détruire. Film catas- avec lui. Un des scénarios les plus stu- d’enquêter et de découvrir son histoire. dans la course à l’Europe. Les Giron- principale suspecte. Un thriller réussi. trophe rustique. pides qui soient filmés. 22.35 Météo 22.40 Soir 3. dins peuvent rêver à nouveau. 22.54 Météo. 23.40 A    a 23.15 C- - S- 22.55 F E  22.45 L’E   22.30 T () -  22.55 C  Film. ,  ,  Maga-   Magazine présenté Vicente Aranda. Avec Bruno Cremer, Fanny  zine présenté par Christine Ockrent, Gilles Magazine présenté par Thierry Gilardi. Foot- FAIS-MOI CLIC, CHÉRIE par Christian Blachas et Thomas Hervé. Cottençon, Francisco Algora, Berta Cabre, Documentaire. Leslie Wiener et Leclerc et Serge July. Invités : Noël Mamère, ball européen. Italie : Juventus Turin - Hellas Documentaire. Wolfgang Hastert (Etats- Au sommaire : Odeurs de marque ; SNCF, Ian Sera. Policier (Fr. - Esp., 1983) ?. 6406524 Peter Schmall (France, 2002). 2468630 Jean-Marie Le Pen. 9983369 Vérone ; Espagne : FC Barcelone - Real Unis, 2001). 9957104 la dame de fer. 5186543 Une jeune femme cherche à se venger Au travers d’exemples et d’entretiens Madrid ; Angleterre : Aston Villa - Arsenal. Exemples à l’appui, glanés de part et De plus en plus, les professionnels du du policier qui lui a cassé les dents. avec des spécialistes, ce document Jour de Rugby (14e journée du Top 16) : d’autre des Etats-Unis, quelques marketing titillent notre odorat pour Une étonnante et brutale étude des sonde les mystères d’une maladie 0.15 Cinéma de minuit Cycle Aspects du ciné- Béziers - Stade français, Castres - Perpignan, histoires de rencontres amoureuses stimuler la consommation. mœurs policières. mentale aux mécanismes inconnus. ma italien. Station Termini aaFilm. Vitto- etc. ; D 2 Max (32e journée). 6265712 via Internet. 23.25 Le Château des plaisirs Téléfilm. Earl 0.35 Contre-courants Beaucoup, passionné- rio De Sica. Avec Jennifer Jones, Montgomery 0.45 Vercingétorix Film. Jacques Dorfmann. 23.50 Thema Monsieur Lou cherche une fem- Kenton. Avec Michelle Turner, Mia (Etats- 1.15 La Vie des médias Magazine. ment, à la folie. Documentaire 2481302. Clift. Drame (It., 1953, N., v.o.) 8018418. Avec Christophe Lambert (2000) % 5331401 me. Court métrage. Blair Thornley 7340746. Unis, 2000) 9877104.

1.20 In extremis a Film. Olivier Lorsac. Avec 1.50 Vivement dimanche prochain 1.40 Les Nouvelles Aventures de Lucky Luke 2.45 Le Journal du hard # 3.00 French Beau- 23.55 Thema Epouses sur catalogue. Docu- 0.55 Sport 6 Magazine 1.04 Météo 1.05 Turbo Sophie Duez. Comédie dramatique (Fr., 1987) Magazine. Invité : Pascal Sevran 2.25 Tennis La cavale. Série 2.05 Soir 3 2.15 Thalassa ty Film. John B. Root. Avec Mathilda. Classé X mentaire. Anke Ritter (All., 2000) 0.20 Metro- Emission spéciale anniversaire 15 ans de Tur- % 11484166 3.10 Reportages Dons d’organes, Masters Series. Tournoi messieurs d’Indian Magazine 3.45 Faut pas rêver Magazine 4.50 (Fr., 2001) # 4531673 4.20 Jeu de rôles Film. polis Magazine 1.15 Le Golem aaFilm. Paul bo 1.35 M6 Music Emission musicale actes d’amour 3.35 Histoires naturelles Wells (Californie). Finale. En différé (215 min) Explore Nés parmi les animaux sauvages. Mateo Gil. Avec Eduardo Noriega, Jordi Molla. Wegener et Carl Boese. Fantastique (All., 1920, (265 min). Carnets algériens 4.30 Musique (30 min). 49370079. [4/4] (45 min). Drame (Fr. - Esp., 1999, 105 min) %. 1361166. muet, version colorisée, 85 min) 7105296. CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 19.00 Cent ans de mémoire du jazz. [1/4]. En remontant 21.00 Jose Carillo « Fiti » et son groupe. Enregistré à 15.45 La Fille de Ryan aaDavid Lean (GB, 1970, v.m., 12.10  15.10, 0.10 Le Monde des idées. Les femmes, le fleuve paresseux. Histoire Mont-de-Marsan, en juillet 2001. Muzzik 20.30 Le Concert. Azur, le quintet d’Henri 195 min) & TCM leur génie et la politique. Invitée : Julia Kristeva. LCI 19.05 Renaissance. Lumière et liberté. Odyssée 21.00 Beethoven. Symphonie n˚5 en ut mineur, opus 67. Texier. Enregistré le 14 mars. 17.55 L’Alibi aaPierre Chenal (France, 1937, N., 18.30 Le Grand Jury RTL - Le Monde - LCI. Invité : François 19.50 The Dubliners in Germany. Muzzik En 1966. Par l’Orchestre philharmonique de Berlin, 21.40 Passage à l’acte. La création dans tous 80 min) & Cinétoile Bayrou.. LCI 20.00 Australie, un voyage entre deux mondes. Voyage dir. Herbert von Karajan. Mezzo ses états. 18.00 Dracula aaFrancis Ford Coppola (Etats-Unis, MAGAZINES 20.00 Le Cow-Boy des Dolomites. Planète 21.55 Récital Abdel Rahman El-Bacha. En 2001. Mezzo 22.05 Projection privée. Alain Robbe-Grillet 1992, v.m., 130 min) ? CineCinemas 2 20.00 Une histoire de Coca-Cola. Histoire 22.40 Bohm. Don Juan. En 1970. Par l’Orchestre pour les rencontres théâtre-cinéma au 18.05 La Tour infernale aaJohn Guillermin 18.10  22.10 La Vie des médias. Le portrait du groupe 21.00 Routes oubliées. Haïti : moitié de paradis. Voyage philharmonique de Vienne, dir. Karl Böhm. Mezzo Majic Cinéma de Bobigny. (Etats-Unis, 1974, v.m., 160 min) % CineCinemas 1 Publicis. Invité : Maurice Léby. LCI 21.00 Survivre à Shanghaï. Histoire 23.00 Stravinsky. Oedipus rex. Par le Concertgebouw 22.35 Atelier de création radiophonique. 19.00 aa 19.00 21.35 L’Insoumise William Wyler (Etats-Unis, Des livres et moi. Invités : Morgan Sportès ; Eric Les Mystères de l’Histoire. Les dossiers secrets d’Amsterdam et le Chœur du Nerderlandse Opera, FRANCE-MUSIQUES 1938, N., v.o., 105 min). TCM Laurrent. Paris Première de Lénine. La Chaîne Histoire dir. Bernard Haitink. Mezzo 20.30 Mulan a Tony Bancroft et Barry Cook 19.00 Explorer. Le feu et l’acier. Danser avec les raies des 22.00 Animal cannibale. Traîtres intimes. Nat. Geographic TÉLÉFILMS 19.00 A l’improviste. Invités : Michael (Etats-Unis, 1998, 105 min) & Disney Channel îles Caïmans. La course du Palio. National Geographic 22.00 Kanun. Histoire Lévinas ; Michaël Lonsdale. 20.45 Une étoile est née aaFrank Pierson 20.00 Recto Verso. Jean-Marie Bigard. Paris Première 23.00 Pologne, au nom de Solidarité. La rupture. Histoire 17.50 Meurtre en vidéo. Thomas J. Wright. TMC 20.00 Concert. David Zambon, tuba, Patrick (Etats-Unis, 1976, v.m., 135 min). TCM 20.00 Mise au point. Amiante cancérigène : les 23.05 Papillon, la belle ou la bête. Odyssée 17.50 Le Souvenir de mon cœur. Jim Drake. & Téva Zygmanowski, piano. 20.55 Stand by Me aaRob Reiner (Etats-Unis, 1986, entreprises suisses sur la sellette. Ecolos : quand les verts 23.15 Pèlerinage. [1/3]. Des chemins partagés. RTBF 1 17.55 La Fragilité des roses. Mel Damski. RTL 9 21.30 Tapage nocturne. 90 min) & TMC virent au gris. L’archéologue qui fait marrer 23.55 Jacques Prévert. Le cancre magnifique. Festival 18.25 La Colère du tueur. Michael Preece. % TF 6 23.00 Jazzistiques. Paul Motian. 21.00 aa 1.00 20.45 ? ème La Collectionneuse Eric Rohmer (France, les Romands. TSR Australie. Chugga Kurri, la vallée secrète. Voyage La Vengeance d’une mère. Noel Nosseck 13 RUE RADIO CLASSIQUE 1967, 85 min) & Cinétoile 22.55 L’Actor’s Studio. Jennifer Jason Leigh. Paris Première SPORTS EN DIRECT SÉRIES 21.00 Kansas City aaRobert Altman (Etats-Unis, 23.40 Images de pub. Thierry Consigny. TV 5 20.00 Soirée lyrique : Cycle Victor Hugo - 1996, v.m., 115 min). Paris Première 13.45 Saut à skis. Coupe du monde : K 115. Eurosport 17.00 Reilly, l’as des espions. Retour, 1924. TMC Ernani. Opéra de Giuseppe Verdi. par le DOCUMENTAIRES ème 22.15 La Force des ténèbres aaRichard Thorpe 16.00 Volley-ball. Ligue des champions féminine. 18.50 Les Chemins de l’étrange. Condemned. 13 RUE Chœur et l’Orchestre de l’Opera du Pays de (Etats-Unis, 1937, N., v.o., 115 min) & CineClassics 17.00 La Veuve noire. National Geographic Final Four (finale). A Istanbul (Turquie). Pathé Sport 19.10 High Secret City. Joyeuse fête & Série Club Galle, dir. Richard Bonynge, Luciano 23.00 L’Année de tous les dangers aaPeter Weir 17.05 Journal intime des chimpanzés. [2/6]. Planète 19.30 Tennis. Masters Series. Tournoi messieurs d’Indian 20.45 Les Soprano. Acharnement thérapeutique Pavarotti (Ernani), Joan Sutherland (Elvira). (Australie, 1982, v.m., 130 min) % TCM 17.30 Le Clan des crocodiles. National Geographic Wells (Californie). Finale. Pathé Sport (v.o.) % Canal Jimmy 22.15 Soirée lyrique (suite). Treemonisha, 0.00 Je vous aime aaClaude Berri (France, 1980, 18.00 La Faune Sauvage de Madagascar. Nat. Geographic MUSIQUE 20.55 Falcone. Double Exposure (v.o.) % Série Club opéra de Joplin, par le Chœur et l’Orchestre 100 min) & CineCinemas 3 18.00 Trahis par l’ONU. Histoire 22.45 Alias. A Broken Heart (v.o.). & Téva Gunther Schuller, Carmen Balthrop 1.10 L’Infidèle aaVincent Sherman (Etats-Unis, 18.10 Journal intime des chimpanzés. [4/6]. Planète 20.30 Schubert. Quatre impromptus. Avec Krystian 23.30 Ally McBeal. Fear of Flirting (v.o.). Téva (Treemonisha), Betty Allen (Monisha)... 1947, N., v.o., 115 min). TCM 18.40 La Véritable Histoire du western spaghetti. Planète Zimerman (piano). Mezzo 23.45 Star Trek, DS 9. Babel. La poursuite (v.o.). Canal Jimmy 0.00 Les Nuits de Radio Classique.

Les codes du CSA & Tous publics % Accord parental souhaitable ? Accord parental indispensable ou interdit aux moins de 12 ans ! Public adulte. Interdit aux moins de 16 ans # Interdit aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir aaA ne pas manquer aaaChef-d’œuvre ou classique. Les symboles spéciaux de Canal + DD Dernière diffusion d Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants. 32/LE MONDE/DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002

21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris Cedex 05 ; Tél. : 01-42-17-20-00 ; télécopieur : 01-42-17-21-21 telex : 202 806F ; tél. : relations avec abonnés : 01-42-17-32-90 ; e-mail : http://WWW.LEMONDE.FR

  Contre la pauvreté : la mondialisation plus les aides Retour vers le futur CHRONIQUE DE L’ÉCONOMIE N’ÉTAIT LA DOULEUR d’un entre elles, à des milliers de kilo- fils confronté à la mort de son mètres les unes des autres, en père et à la volonté expresse de Egypte, dans les Andes, ailleurs. POUR LA PREMIÈRE FOIS dans l’histoire de autant, le marché ne suffit pas, puisqu’il margi- ce dernier d’être congelé par Mais les fondements de ces prati- l’humanité, les hommes ont les connaissances et L'EXTRÊME PAUVRETÉ DE 1820 À 1998 nalise un tiers de la population mondiale. Pour – 60 degrés, dans la crypte de son ques touchaient à la grande énig- les moyens financiers pour réduire très sensible- Nombre de personnes dans le monde vivant avec moins réduire la pauvreté dans ces pays-là, incapables château au côté de sa femme, qui me de l’au-delà. ment la pauvreté sur la Terre, sinon la vaincre. de 1 dollar par jour, en millions de décoller seuls, une aide extérieure, financière y repose depuis 1984, il serait faci- Ce fait divers surprenant sera Auparavant, la démographie était plus rapide et technique, est indispensable. D’où un appel le d’ironiser sur un fait divers qui vite oublié. Il fait tout de même que le progrès économique. Aujourd’hui la fécon- 1 400 de la Banque aux pays riches pour qu’à Monter- a contraint la justice française à penser aux vivants, à cette mort dité se modère (Chine, Brésil…), mais surtout la rey ils décident d’une série de mesures : doubler se prononcer. que les sociétés modernes ont libéralisation des échanges économiques – autre- leur aide publique et atteindre 100 milliards de Le docteur Martinot et sa fem- évacuée, aux progrès incontestés ment dit la mondialisation – permet une franche 1 200 dollars par an ; ouvrir leurs marchés aux pro- me devront donc être inhumés de la médecine qui a allongé la accélération de la croissance dans les pays pau- duits du Sud (l’agriculture du Nord reçoit 1 mil- ou incinérés, la seule alternative durée de la vie, atténue les souf- vres qui y participent, les rendant enfin capables liard de dollars par jour de subventions !) ; autorisée par la loi française. frances. La France s’enorgueillit de lutter contre le dénuement de leur population. accorder des aides financières et techniques 1 000 Appel a été interjeté, et le fils du nombre de ses centenaires. D’autre part, les leçons ont été tirées du passé, pour la santé et l’éducation ; aider les pays à éta- Martinot attend, prisonnier des Elle s’en félicitera de plus en plus. sur les erreurs de l’aide publique au dévelop- blir une bonne « gouvernance » préalable à rêves d’un père enfermé dans D’autres problèmes surgissent pement et sur les excès du marché. Il faut les tout développement. 800 une certitude qui lui venait d’un alors, qu’il faut prévoir. Les retrai- deux, des capitaux publics et des capitaux privés, 1880 doute scientifique. Ce que la tes ? Oui, mais ce n’est pas tout. un « marché corrigé », selon l’expression de l’an- 1820 1940 2000     Source : Banque mondiale médecine ne peut faire aujour- Les anciens invalides ou esseu- cien directeur général du FMI, Michel Camdes- Il est à parier que rien de tel ne sera décidé. d’hui, elle le fera demain. lés vont aujourd’hui dans des sus, et l’on sait grosso modo comment les marier, Le comment faire contre la misère est pour- L’abandon du protectionnisme du Nord n’est Il s’agit peut-être simplement maisons de retraite, des hospices, même si, sur le terrain, la pratique reste toujours tant connu. La pauvreté, comme le chômage, pas à l’ordre du jour : M. Bush vient au contraire de l’histoire d’un homme fou des hôpitaux. Ils sont de moins tâtonnante. Ces moyens financiers nécessaires n’est pas une fatalité, en tout cas ne l’est plus. de donner le mauvais exemple en décidant d’amour pour sa femme au point en moins dans leurs familles, des ont été chiffrés : 1 milliard de dollars d’aide sup- Depuis vingt ans, bonne nouvelle, les pays qui d’une taxe sur les importations d’acier. En dépit de ne pas pouvoir se représenter familles de plus en plus éclatées. plémentaire sort 280 000 personnes de l’indigen- peuvent prendre le train de la mondialisation de la petite augmentation de l’aide américaine, la formule suivante : « Aïeux = Dans le temps, il n’était pas rare ce, selon la Banque mondiale. Des sommes très ont pu offrir des emplois industriels à des mil- Paul O’Neill, secrétaire d’Etat au Trésor, estime,

CO2 + vapeur d’eau + ammoniac », que l’on naisse, vive et meure largement à la portée des économies du Nord. lions de paysans démunis. Fabricants de chemi- sur le fonds, que les milliards de dollars versés ainsi qu’il le confiait au défunt et dans le même canton. L’exode Les pays membres de l’ONU vont se réunir à ses ou de cartes électroniques, ils ont connu une au Sud ont été dans leur grande majorité irremplacé magazine Don Qui- rural a mis à bas ce type de socié- Monterrey, au Mexique, la semaine prochaine, croissance moyenne de 5 % par an, qui leur per- gâchés. Source de corruption, l’argent du Nord a chotte, en avril 2000. Il ajoutait : té familiale. Impuissants, nous pour en parler et préparer le sommet mondial du met d’aller plus vite que les pays développés et, fait souvent plus de mal que de bien ; les organi- « Quand je pense à ma grand- vivons ce regrettable état de fait. « développement durable » de Johannesburg en donc, de les rattraper. Ces pays, comme la sations internationales ont commis beaucoup mère mangée par les vers… (…) Ma Certes, la maison de retraite septembre. Vont-ils s’entendre pour réaliser le Chine, l’Inde, le Brésil ou encore la Hongrie, d’erreurs en soutenant au Sud des investisse- démarche est odieusement objecti- n’est plus l’hospice avec ses pen- rêve de milliards d’êtres humains ? Vont-ils sim- sont au total au nombre de 24, selon la Banque ments plus prestigieux qu’utiles pour les pou- ve, mais je suis croyant. » sionnaires à dix par chambre, pri- plement tenir leurs « engagements du Millénaire » mondiale. Ils comptent 3 milliards d’individus voirs en place ; les pays donateurs versent leurs Aux Etats-Unis, la pratique de vés d’intimité, traités, tutoyés pris dans la même enceinte des Nations unies, en parmi lesquels la pauvreté extrême (les gens qui dons à leurs « amis » politiques plutôt qu’aux la cryogénisation est autorisée. comme des enfants indisciplinés. septembre 2000, d’une réduction de moitié de la ont moins de 1 dollar par jour) a diminué. pays qui en ont le plus besoin. Des officines spécialisées à but Il nous souvient d’une époque où population vivant avec moins de 1 dollar par jour Mais le bienfait de la mondialisation n’est pas Ces critiques ne sont pas infondées, loin de là. hautement lucratif préservent les pensionnaires d’un établisse- d’ici à 2015 ? N’y comptez pas. La réunion se pré- systématique, mauvaise nouvelle. A côté des Mais l’aide publique, au-delà de ses défauts, de ainsi des corps à des températu- ment municipal étaient collés sente mal. Elle s’achèvera très probablement sur bénéficiaires, la Banque mondiale relève un la bureaucratie, des réformes nécessaires, est res beaucoup plus basses encore quand ils étaient surpris en train de belles paroles sans conséquence. Les pays du groupe d’exclus comme le Congo ou l’Afghanis- indispensable pour financer l’accès à l’eau, pour en attendant de pouvoir les ren- de conter fleurette ou quand ils Nord se sont enfermés dans l’égoïsme. tan, qui n’ont pas su ou pas pu s’inscrire dans les lutter contre les épidémies, pour établir les dre à la vie quand la science aura avaient bu un coup de trop. Une circuits commerciaux pour des raisons diverses bases du droit et de minima d’éducation, pour fait les progrès nécessaires. Tout prison, un mouroir, lumières allu-   (guerre, géographie handicapante, fermeture bâtir le socle des infrastructures sans lesquelles s’achète de nos jours, même ça. mées et éteintes à heures fixes. Même si George W. Bush vient de décider des frontières, absence d’Etat…). Ils comptent les investissements privés ne viendront pas ou Walt Disney attend ainsi, dit- Fini, du moins on l’espère. d’accroître ses aides au tiers-monde de 5 mil- 2 milliards d’individus dont la situation a empiré ne réussiront pas. on, dans son sarcophage de glace Si la maison de retraite a chan- liards de dollars sur trois ans, le niveau de l’as- depuis deux décennies. Le 11 septembre 2001 aurait dû prendre quand sa machine à rêve semble gé, les places font plus que man- sistance américaine reste le plus bas des pays La conclusion qu’on doit en tirer est celle-ci : conscience, avec plus de conséquences, que le immortelle. Depuis que le singe quer. Des retraites les candidats développés (0,12 % du PIB). Quant à l’Union la mondialisation n’augmente pas la pauvreté, terrorisme se nourrit du désarroi des plus pau- est devenu homme en pratiquant parlent, et heureusement. Moins européenne, elle donne sur ce sujet son classi- c’est le contraire qui est vrai. Le mouvement vres. L’Europe aurait pu, en vertu du « modèle le culte des morts, de nombreu- de ce qui ne devrait pas être un que et désolant spectacle de la division et du antimondialisation a tort. Au total, le nombre de société » qu’elle dit défendre, passer du dis- ses civilisations ont tenté la pré- douloureux problème, dans une ridicule : les querelles des Quinze sont extrêmes d’êtres humains vivant avec moins de 1 dollar cours aux actes. Aurait dû, aurait pu… servation des corps. Sans contact société aussi riche que la nôtre. autour du passage d’une aide de 0,33 % du PIB, par jour a, pour la première fois, diminué d’envi- niveau actuel, à 0,39 %… ron 200 millions (voir graphique). Mais, pour Eric Le Boucher

CONTACTS IL Y A 50 ANS, DANS 0123 EN LIGNE SUR lemonde.fr f RÉDACTION Marché de l'emploi : a Le point sur 21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris http://emploi.lemonde.fr Site éducation : http://educ.lemonde.fr Cedex 05. Tél : 01-42-17-20-00 ; L’Ecole d’Extrême-Orient l'Intifada au Marché de l'immobilier : Proche-Orient télécopieur : 01-42-17-21-21 ; télex : 202 806 F http://immo.lemonde.fr f ABONNEMENTS f TÉLÉMATIQUE LA FRANCE, aux traités de San d’Extrême-Orient l’immense pas- l’étude du passé indochinois deux depuis septem- Par téléphone : 01-42-17-32-90 3615 lemonde Francisco, vient d’introduire dans sé des civilisations indochinoises. disciplines indispensables. Ainsi bre 2000, ses Sur Internet : http://abo.lemonde.fr f DOCUMENTATION la société des nations libres le Viet- Créée en 1898 par , la connaissance de la philologie origines, les Par courrier : bulletin p. 12 Sur Internet : http://archives.lemonde.fr nam, le Cambodge et le Laos. Les l’Ecole française d’Extrême- grecque et latine était-elle recon- personnalités Changement d'adresse et suspension : f COLLECTION 0-825-022-021 (0,15 euro TTC/min) Le Monde sur CD-ROM : trois pays resteront unis au nôtre Orient prit en 1900 cette dernière nue nécessaire pour l’étude de engagées. f INTERNET 01-44-88-46-60 par une symbiose avant tout « cul- dénomination pour marquer que nos civilisations occidentales. a Portfolio : « Les images de la semaine », Site d'information : www.lemonde.fr Le Monde sur microfilms turelle », mais par notre propre si l’Indochine restait son siège C’est d’ailleurs sur le modèle de un retour en images sur les moments forts Site finances : http://finances.lemonde.fr 03-88-71-42-30 Site nouvelles technologies : f LE MONDE 2 volonté la période de gérance a comme l’objet essentiel de ses nos écoles d’Athènes et de Rome de la semaine écoulée. http ://interactif.lemonde.fr Abonnements : 01-42-17-32-90 pris fin. De ce qui fut notre œuvre recherches, elle n’entendait pas se que l’Ecole française d’Extrême- a Semaine de la presse à l'école :du18 Guide culturel : http://aden.lemonde.fr En vente : « L’Amérique guerrière ». là-bas, que restera-t-il d’incontes- désintéresser de l’étude des Orient fut constituée. au 23 mars, les journalistes du Monde spé- té et de définitif ? Nous conserve- autres civilisations de l’Asie orien- cialisés dans le traitement de l'image répon- a Tirage du Monde daté samedi 16 mars 2002 : 648 513 exemplaires. 1-3 rons le bénéfice moral d’avoir res- tale, puisque l’indianisme et la René Grousset dent aux questions des collégiens et Nos abonnés membres de la Société des lecteurs trouveront avec ce numéro un suscité par notre Ecole française sinologie représentaient pour (18 mars 1952.) lycéens sur nos forums. encart pour « Le Monde 2 ». ARGENTDIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 ÉPARGNE PLACEMENTS

IMMOBILIER MARCHÉ DE L’ARTEURO STOXX TECHNOLOGIE BOURSE Prêts suivant la clôture d’un Coûtant de 200 euros en points Les valeurs technologiques compte épargne-logement, à près de 60 000 euros Le 15 mars 493,89 de la zone euro ont reculé prêts fonctionnaires, pour certaines pièces de 5,76 % en cinq séances. prêts des caisses de retraite du XVIe siècle, les pots Les investisseurs ont été et d’allocations familiales, à pharmacie sont troublés par l’annonce d’une prêts de Pétrofigaz... : susceptibles d’intéresser 21/09/01 baisse de la prévision du chiffre pour financer toutes sortes 296,01 d’affaires du constructeur SNDO J FM un logement, aucune piste de collectionneurs 2001 2002 de téléphones portables Source : Bloomberg n’est à négliger p. VI   , .   p. VI Nokia p. IX TENDANCE Epargne : ce que proposent Un dossier symbolique les candidats à la présidentielle

’   exceptionnel Ce fut vrai en 1988 : la suppres- . Comptes rémunérés, impôt de solidarité sur la fortune, fiscalité de l’épargne, que « Le Monde Argent » propose sion de l’impôt sur les grandes for- cette semaine à ses lecteurs : la tunes, survenue deux ans plus fonds de pension : 18 prétendants à la magistrature suprême répondent à nos questions plupart de nos rubriques habituel- tôt, a lourdement pesé dans la les ont été différées pour publier débâcle chiraquienne. un dossier spécial de quatre A titre d’exemple, la forte défis- pages consacré aux réponses que calisation de l’épargne, décidée, mentation de l’épargne adminis- les candidats à l’élection présiden- au printemps 1989, a aussi large- trée, qui pourrait conduire à la dis- tielle nous ont apportées sur leur ment nourri une grogne contre ce parition du Livret A et autres plans projet en matière d’épargne. que l’on appelait, à l’époque, les d’épargne logement. Qu’on ne se méprenne pas sur « années-fric », et qui a conduit, Pour la retraite, M. Chirac se pro- notre démarche. En interrogeant en 1993, à la débâcle de la gauche. nonce « résolument » en faveur des tous les candidats sur ce dossier, Puisque c’est la vocation du fonds de pension, tandis que M. Jos- nous n’entendons pas signifier « Monde Argent » que d’informer pin privilégie les plans d’épargne que c’est d’abord à cette aune-là ses lecteurs sur les grandes évolu- entreprise. Hostile, toutefois, jus- qu’il faut se forger une opinion tions qui affectent l’épargne ou qu’à présent à tout dispositif qui viendrait « amputer » le système par répartition, le candidat socia- Les questions de l’épargne liste défend donc, comme son rival, une petite dose de capitalisation, et du patrimoine assortie d’une « incitation fiscale ». Parmi les autres candidats, on ont toujours eu un impact sur relève des propositions moins

  consensuelles. En européen les grandes controverses électorales convaincu, François Bayrou est favorable à une harmonisation de avant le scrutin. Sans doute cette le patrimoine, nous avons donc ous avons l’habitu- les incitations à investir dans la de la France à leur juste valeur». la fiscalité de l’épargne « avec ses mise en garde n’est-elle pas vai- fait le choix d’interroger tous les de, depuis plus pierre, l’autorisation de la rémunéra- Les favoris pour le second tour se partenaires de l’Union ». Libéral ne, car la question de l’épargne candidats sur ce sujet, mais à d’un an qu’existe tion des dépôts à vue et de la factu- rejoignent sur plusieurs points. Lio- convaincu, Alain Madelin se dit prête parfois à quelques manipu- notre façon : en les interpellant « Le Monde Ar- ration des chèques. Dix-huit candi- nel Jospin et Jacques Chirac sem- d’accord avec une possible suppres- lations, en période de campagne : sur l’épargne des plus fortunés, gent », de compa- dats ont joué le jeu. Nous publions blent d’accord pour orienter les flux sion du Livret A. « Il faut permettre dans un passé récent, il est arrivé mais aussi sur l’épargne des plus rer des produits in extenso les principales réponses d’épargne vers les placements « les à la fois les chèques payants et les que des associations, pas tou- modestes ; sur l’impôt sur la for- bancaires ou d’analyser les services des neuf premiers candidats dans plus utiles à notre économie », com- comptes courants rémunérés », ajou- Nqu’offrent les intermédiaires finan- les intentions de vote au premier me ceux qui renforcent la santé te-t-il. D’accord avec les chèques jours indépendantes, s’attachent tune comme sur le livret A. à faire peur aux épargnants, qui Et l’exercice est, de fait, riche ciers pour aider nos lecteurs à gérer tour. Lionel Jospin, qui dévoilera financière des entreprises. Les deux payants, le candidat des Verts, Noël sont aussi des électeurs. d’enseignements. Car, symboli- leurs finances. A cinq semaines du son programme lundi 18 mars, a candidats émettent également des Mamère suggère aussi de suppri- Cherchant à éclairer ses lec- que, le dossier de l’épargne l’est premier tour de l’élection présiden- laissé répondre un de ses porte- propositions voisines concernant mer l’ISF, « cet impôt symbolique teurs sur tous les grands enjeux toujours, mais d’une évolution tielle, nous avons voulu en faire de parole dans la campagne : Domini- l’impôt de solidarité sur la fortune qui rapporte peu et coûte beau- de l’échéance présidentielle, Le qui n’est plus celle du passé : sou- même avec les propositions des que Strauss-Kahn. Arlette Laguiller (ISF), de sorte que la réforme coup ». Jean-Pierre Chevènement, Monde ne pouvait, pourtant, dainement, on sent que les candidats en matière d’épargne. « n’a pas eu le temps » de se pen- contribue à « favoriser l’efficacité l’époux d’une sculptrice, juge que ignorer celui-là. Il le pouvait grands clivages s’estompent. Aux vingt-sept prétendants à la cher sur notre questionnaire. Nous économique » , comme le suggère l’exclusion des œuvres d’art dans le d’autant moins que les questions Peut-être pas – ou pas entière- présidence de la République, nous faisons état des réponses d’Olivier M. Strauss-Kahn, ce qui peut laisser calcul de cet impôt « n’a pas de légi- de l’épargne et du patrimoine ont ment – sur les retraites, mais sur avons adressé un questionnaire sur Besancenot (LCR), un autre candi- envisager une remise en cause de timité sociale ou économique ». toujours eu un impact important beaucoup d’autres sujets… les sujets qui préoccupent les épar- dat trotskiste. Charles Pasqua a, ce que les experts appellent le « pla- sur les grandes controverses gnants : la fiscalité, l’avenir des pour sa part, refusé de répondre, fond du plafond ». Le président de Joël Morio électorales. Laurent Mauduit livrets réglementés, les mesures estimant que « Le Monde ne traite la République et le premier minis- d’aide à l’acquisition d’un logement, pas de ses propositions pour l’avenir tre sont aussi opposés à la dérégle- Lire pages II à V II/LE MONDE/DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 DOSSIER L’ÉPARGNE ET L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE Fiscalité, ISF, livrets, retraite : les candidats répondent Nous avons adressé à 27 candidats le prochain gouvernement devra t-il apporter des modifications à la fiscalité de l’épargne ? à la présidence FRANÇOIS BAYROU de façon générale les revenus de FCPR de cumuler les avantages fis- de retour à l’équilibre des organis- de la République « En France, la fiscalité qui pèse l’épargne sur ceux du travail. La caux du PEA et de bénéficier, jus- mes de protection sociale confiée sur l’épargne est aujourd’hui trop concurrence fiscale entre pays qu’à 2006, d’une réduction au titre aux professions et aux métiers. un questionnaire lourde parce qu’elle est taxée à des européens y a pourtant poussé. La de l’impôt sur le revenu de 25 % Quant à la CRDS, qui rapporte taux importants à tous les stades : contrepartie en est une fiscalité inu- des versements dans la limite de aujourd’hui bien plus que prévu, sur les mesures qu’ils revenu, détention, transmission, tilement et injustement lourde sur 24 000 euros pour un couple. C’est elle sera supprimée dès que la det- ce qui explique un impact économi- les revenus du travail. Les Etats- dire l’énormité de ces avantages fis- te sociale, intégrée en 1993 à la det- envisageaient de que négatif pour notre économie. Unis ont unifié ces régimes au caux pour des produits d’épargne te publique, aura été apurée. » » La France doit réformer sa fis- début des années 1980, ce qui a per- boursière qui vont fonctionner prendre, une fois élu, calité sur les valeurs mobilières mis une baisse des taux de prélève- désormais comme des niches fisca- ALAIN MADELIN dans le domaine dans la perspective d’une harmoni- ment, l’assiette étant plus large. La les pour les plus riches. En même « Il faut remettre à plat la fiscali- sation avec ses partenaires de restauration de tranches d’imposi- temps, ces placements hautement té de l’épargne pour éliminer les de l’épargne : 18 nous l’Union européenne. tion socialement plus acceptables risqués – fiscalement incités – ont doubles et triples taxations, éviter » Pour cela, je suis favorable à dépend de la possibilité d’entre- fait évaporer l’épargne d’un grand une surimposition qui pousse à la ont fait parvenir leurs l’idée d’un prélèvement forfaitaire prendre une vaste réforme fiscale. nombre de petits épargnants qui délocalisation. Cela doit s’inscrire sur les revenus provenant des » C’est l’équilibre vers lequel il restent maintenant aux abois. A dans une perspective européen- réponses, 7 n’ont pas actions, de l’ordre de 10 % à 15 %. faut tendre, ce qui nécessite des telle enseigne que le nombre de ne. Parce que je crois qu’il est De même, c’est en baissant forte- progrès vers une harmonisation fis- nouveaux produits financiers juste de permettre d’épargner et donné suite à notre ment les taux de l’impôt sur le reve- cale en Europe. A défaut d’avancée créés a régressé pour la première de transmettre à ses enfants le demande. Arlette nu que l’on allégera la fiscalité sur significative dans ce domaine, la de pension à la française pour les- fois en 2001. Les incitations fisca- fruit du travail de toute une vie, je les dividendes. » France devra rechercher à consti- quels rendement et sécurité les sont vraiment inutiles pour des m’engage à supprimer fortement Laguiller « n’a pas eu tuer avec les partenaires les mieux devront être conjugués. » épargnants qui accumulent des l’impôt sur les successions pour OLIVIER BESANCENOT disposés une zone de sécurité fisca- moins-values latentes ou d’énor- les petits et moyens patrimoines, le temps ». Quant à « Je ne suis pas favorable aux dif- le, une forme d’espace Schengen ROBERT HUE mes pertes constatées en capital. qui sont ceux de l’immense majori- férents dispositifs fiscaux qui de la finance. Un pas vers ce rééqui- « Oui, œuvrer à l’égalisation de » La troisième consiste à aligner, té des Français. » Charles Pasqua, il n’a visent à faire échapper à l’impôt librage sera néanmoins réalisé à l’ensemble des sources de revenus tout de suite, le taux de l’avoir fis- sur le revenu les profits issus de la travers le basculement de l’ensem- en matière de traitement fiscal est cal pour les dividendes sur le taux NOËL MAMÈRE pas voulu se prêter au spéculation financière : ainsi, le sys- ble des cotisations sociales des sala- un devoir politique primordial. Je de l’impôt sur les sociétés. Il n’est « De manière générale, les Verts tème de l’avoir fiscal qui permet à riés pour les 750 premiers euros de propose plusieurs mesures. pas normal que le taux de l’impôt souhaitent une réforme de la fisca- jeu. Enfin, si Jacques l’un des contribuables les plus for- salaire vers la CSG. Cela permettra » La première est relative aux sur les sociétés baisse à 33,67 % et lité qui aille dans le sens de la sim- Chirac a accepté de tunés, François Pinault, de ne pas une revalorisation des bas salaires revenus d’intérêts d’obligation et plification et de l’amélioration de en contrepartie d’une augmenta- de produits financiers assimilés à son efficacité. Actuellement, le sys- répondre, Lionel tion de la CSG de 2 à 3 points. revenus fixes ainsi que les intérêts tème est une usine à gaz ineffica- » En revanche, les dispositions de certains comptes rémunérés. Je ce. Cette réforme implique notam- Jospin, lui, s’y est actuellement applicables aux pro- crois qu’il est urgent de les inté- ment que les recettes ne soient pas duits spécifiques sont justifiées par grer obligatoirement dans le barè- affectées et que l’on remplace un refusé, faisant valoir les contraintes qui y sont atta- me progressif de l’impôt sur le très grand nombre de taxes coûteu- chées, notamment pour la durée revenu. Il doit en aller de même ses à gérer par un petit nombre de que son projet serait des placements (comme l’assuran- pour les plus-values de tous les taxes ou d’incitations à des ce-vie), ou par leur vocation socia- produits concernés (13 000 contri- niveaux réellement incitatifs. L’ob- rendu public lundi le (Livret A par exemple). Ces der- buables environ détiennent 43 % jectif est de modifier les comporte- 18 mars, mais son niers resteront exclus de l’assiette des plus-values). ments en profondeur dans le sens de la CSG. » » La deuxième renvoie aux divi- du développement durable, sans « QG » de campagne dendes. Tout d’abord, il faut met- que cet ensemble de taxes aboutis- JACQUES CHIRAC tre un terme à l’exonération des se à une mutuelle des pollueurs. a proposé que « Oui, car la fiscalité sur l’épar- dividendes provenant des plans Dans cette réforme, les Verts sou- gne a été considérablement alour- d’épargne en actions, de fonds haitent que la priorité soit donnée le porte-parole être imposable… Je ne suis donc die au cours des cinq dernières communs de placements à risque au développement d’une fiscalité pas partisan de modifications qui années. La fiscalité devra être et de sociétés de capital-risque. La que le taux de l’avoir fiscal demeu- écologique. du candidat socialiste viseraient à augmenter encore des réformée dans deux directions : loi de finances pour 2002 a relevé re à hauteur de 50 %. A plus forte » En ce qui concerne la fiscalité dispositions déjà trop favorables. » d’une part, des mesures seront pri- de 31 % le plafond des versements raison, la suppression de l’avoir fis- des produits d’épargne, il con- Dominique ses pour orienter les flux d’épar- sur les PEA. Un couple marié peut cal pour les non-résidents s’impo- vient d’élargir, et non pas restrein- Strauss-Kahn JEAN-PIERRE gne vers les placements les plus désormais y déposer jusqu’à se particulièrement quand il s’agit dre l’assiette sur laquelle joue la CHEVÈNEMENT dynamiques tels que le finance- 240 000 euros et retirer en moyen- de fonds d’investissement et de progressivité de l’impôt sur le parle en son nom. « Il faut distinguer la fiscalité ment de la création d’entreprise ne un revenu annuel exonéré d’im- fonds de pension. Cela d’autant revenu. Un élargissement valable générale de l’épargne et la fiscalité ou de l’innovation et, d’autre part, pôt équivalent au revenu imposa- plus que les deux tiers de cet avan- en particulier pour les hauts reve- applicable aux produits spécifi- pour que les Français puissent ble d’un couple de smicards. Aussi tage versé aux actionnaires sont nus, au-delà des classes moyen- ques. Il n’y aucune justification de épargner en vue de leur retraite en la loi de finances ne permet-elle empochés par des contribuables nes (le premier “millile” de la dis-  :   principe à une fiscalité qui favorise franchise d’impôt dans des fonds pas aux souscripteurs de FCPI et dont le revenu imposable dépasse tribution, soit 30 000 foyers fis- 10,2 millions de francs. La fiscalité caux environ). Il faut revenir pro- avantageuse des revenus finan- gressivement sur l’avoir fiscal et ciers est un archaïsme ultra-libé- les allégements fiscaux dont béné- ral. Elle atténue fortement la pro- ficient en particulier les assuran- La fiscalité de l’épargne est assise, en France, gressivité d’ensemble de l’imposi- ces sur la vie. tion des revenus. L’impôt progres- » Certaines exceptions doivent sif est une exigence sociale et éco- en outre permettre de corriger les nomique de la République et de la défaillances des marchés finan- sur d’innombrables réductions ou dérogations démocratie. ciers en ce qui concerne la produc- » La quatrième vise à tion des “biens publics globaux” “moraliser” les contrats d’assuran- (climat, économies d’énergie, bio- Moins de 13 % des revenus des capitaux mobiliers sont assujettis à l’impôt sur le revenu ce-vie, qui permettent à certains diversité, éducation, santé, apaise- assurés très fortunés de transmet- ment de la société civile, sécurité tre d’énormes patrimoines en fran- économique, etc.). En conséquen- xonérations, régimes déroga- dont l’exonération coûterait à chise de droits. La loi de décem- ce, nous souhaitons que l’épargne toires, réductions d’impôts… UN FORT TAUX D'ÉPARGNE EN FRANCE l’Etat 3,5 milliards d’euros en bre 1991 n’aborde pas tous les Ela fiscalité de l’épargne est En pourcentage du revenu disponible brut 2002 selon les annexes de la loi de aspects de la fiscalité de l’assuran- particulièrement peu rentable. Il en 2000 15,9 finances 2002. C’est aussi le cas de ce-vie. Par ailleurs, je demande n’existe pas de décompte des recet- 20 l’épargne salariale ou encore des l’organisation d’un débat national tes fiscales tirées des revenus de plans d’épargne en actions (PEA), sur l’utilisation des encours de l’as- l’épargne, seulement des estima- 16,0 16,116,1 des plans d’épargne populaires surance-vie dans un objectif d’effi- tions du ministère de l’économie, 15,3 (PEP), ou encore des investisse- cacité sociale ouvert aux associa- dont les dernières ont été faites à 15 ments dans les DOM-TOM. En tions, syndicats, professionnels, partir des données 1997 pour le annexe de la loi de finances pour élus, etc. » Conseil des impôts, qui a publié en 2002, on apprend ainsi que l’exoné- juin 1999 un rapport sur « la fiscali- ration des produits des PEP en LIONEL JOSPIN (PAR DOMI- NIQUE STRAUSS-KAHN) té des revenus de l’épargne ». 10 2002 coûterait à l’Etat 869 millions Les ordres de grandeur alors évo- 80 85 90 95 96 97 98 99 00 d’euros. L’exonération des dividen- « Le gouvernement de Lionel qués restent aujourd’hui les Source : Insee des et avoirs fiscaux capitalisés sur Jospin a sensiblement rééquilibré mêmes. Ainsi, sur les 526 milliards un PEA représenterait, elle, la fiscalité en faveur des revenus de francs (80,2 milliards d’euros) devenus la règle et le régime de l’Etat, au titre de l’impôt sur le 488 millions d’euros. Quant à l’exo- du travail depuis 1997. Il l’a fait de revenus de capitaux mobiliers droit commun est devenu l’excep- revenu. Les plus-values mobiliè- nération des revenus provenant de pour des raisons de justice et favo- mesurés par la comptabilité natio- tion » en matière de fiscalité de res, au-delà du seuil de l’épargne salariale elle représente- risé l’emploi. populaire soit orientée vers quatre nale en 1996, seuls 68 milliards ont l’épargne, juge l’économiste Tho- 7 622 euros, sont taxées au taux de rait cette année une dépense fisca- » A l’avenir, il est souhaitable priorités : été soumis à l’impôt progressif sur mas Piketty dans son livre Les 16 %, auquel s’ajoutent 10 % de le de 305 millions d’euros. que la fiscalité soit utilisée pour pri- – les placements éthiques et le revenu, soit moins de 13 %. Là Hauts Revenus en France au XXe siè- prélèvements sociaux. Quant aux Bénéficient aussi de conditions vilégier les formes d’épargne les environnementaux ; dessus, 22 milliards de francs béné- cle, publié chez Grasset en 2001. In revenus de capitaux mobiliers, ils particulières l’assurance-vie et plus utiles pour notre économie, – les investissements nécessaires ficiaient d’abattements et déduc- fine, d’après le Conseil des impôts, sont normalement soumis à l’im- tout ce qui constitue ce qu’on celles qui renforcent la santé finan- au développement du tiers sec- tions divers. Par ailleurs, 63 mil- en 1997, seuls 67 milliards de pôt sur le revenu et aux 10 % de appelle l’épargne réglementée. cière de nos entreprises. En outre, teur, de l’économie sociale et soli- liards de francs étaient soumis à francs ont été prélevés sur l’épar- prélèvements sociaux. Dans les C’est ainsi que les livret A, Codevi, il faudra faciliter l’épargne en vue daire ; un prélèvement libératoire. Pour gne des ménages, dont 34 mil- faits, seuls les dividendes et autres livret d’épargne populaire (LEP) de la retraite. » – les investissements nécessai- le reste, 130 milliards de francs ont liards au titre de l’impôt sur le reve- revenus issus de placements à reve- ou encore livret jeune sont totale- res à la création de très petites été totalement exonérés et 139 mil- nu, 14 milliards au titre du prélève- nus variables connaissent ce sort. ment exonérés de tout prélève- JEAN-MARIE LE PEN entreprises, notamment créées liards partiellement exonérés. Et ment libératoire, et 19 milliards au Encore bénéficient-ils de l’avoir fis- ment. Coût pour l’Etat en 2002 : « La suppression progressive de par d’anciens chômeurs, afin qu’il 104 milliards « correspondent à des titre des prélèvements sociaux. cal et d’un abattement de 503 millions d’euros pour les l’impôt sur le revenu et la dynami- y ait une lutte énergique contre le produits non fiscalisés pour des rai- 1 220 euros pour un célibataire et livrets A, 183 milions d’euros pour que de création de richesses qui en chômage structurel et que l’on éra- sons indéterminées », précise le   de 2 440 euros pour un couple. les Codevi, 30 millions d’euros résulteront, entraîneront une très dique le noyau dur du chômage de Conseil des impôts, qui parle Les revenus fonciers comme les Les revenus de capitaux mobi- pour les LEP et 35 millions d’euros forte progression de l’investisse- longue durée (1,5 million de d’« omissions déclaratives ». plus-values immobilières sont nor- liers issus de placements à revenus pour les livrets jeunes. L’épargne- ment. L’épargne populaire, située familles environ) ; Du côté des revenus de l’épar- malement soumis à l’impôt sur le fixes, comme les obligations, subis- logement échappe à l’impôt sur le en dessous du montant moyen des – la formation de comptes épar- gne immobilière, le bilan n’est pas revenu et aux prélèvements sent le prélèvement libératoire de revenu mais pas aux prélèvements patrimoines – 300 000 francs –, gne “temps” et “formation” qui vraiment meilleur : environ 100 sociaux, mais ils bénéficient de 15 % auquel s’ajoutent 10 % de pré- sociaux. Ce qui représente pour sera totalement exonérée de fiscali- permettent de généraliser tout au des 200 milliards de francs de reve- nombreuses déductions. Les lèvements sociaux. Les régimes l’Etat une moins-value fiscale de té et de cotisations sociales (CSG long de la vie la formation et nus fonciers annuels ne sont pas 100 milliards de francs de revenus dérogatoires se sont multipliés plus de 1,7 milliard en 2002. et CRDS). l’éducation et une nouvelle avan- imposables. fonciers imposables en 1996 ont avec les années. C’est le cas des » La CSG sera progressivement cée dans la réduction du temps de « Les régimes dérogatoires sont rapporté 14,6 milliards de francs à bons ou contrats de capitalisation, Virginie Malingre supprimée en fonction du rythme travail. » LE MONDE/DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002/III DOSSIER L’ÉPARGNE ET L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE Pensez-vous que l’Europe nous conduira à une déréglementation des livrets administrés ?

FRANÇOIS BAYROU pression sur le commissaire euro- « Il faut que les épargnants euro- péen à la concurrence, Mario Mon- péens puissent bénéficier de la ti. C’est une question éminemment sécurité et de la visibilité que pro- politique. La France a les moyens curent les produits dont la rentabi- d’infléchir les orientations ultra- lité est garantie. » libérales de Bruxelles. Maintenant, il faut suivre de près les évolutions OLIVIER BESANCENOT à partir du sommet de Barcelone. « Les options ultralibérales qui L’accord du Parlement européen sont celles de la construction sur les propositions de réforme du européenne actuelle risquent en rapport Lamfalussy peut prendre effet de conduire à une nouvelle une tournure inquiétante.

 : déréglementation  des livrets » Le gouvernement français doit d’épargne populaire et, par consé- être vigilant. L’épargne populaire quent, à l’assèchement des res- est, pour un grand nombre de sources destinées à l’habitat citoyens, le seul patrimoine dont social. Je suis évidemment hostile ils disposent. » Faut-il réformer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ? à cette tendance. » LIONEL JOSPIN (PAR DOMI- JEAN-PIERRE NIQUE STRAUSS-KAHN) FRANÇOIS BAYROU JACQUES CHIRAC » Je propose, à la fois, un relève- ALAIN MADELIN CHEVÈNEMENT « Ces livrets sont mis au service « Je reviendrai sur le mécanisme « Je suis d’accord avec le Conseil ment substantiel du seuil d’impo- « Il faut réformer l’impôt sur la « La logique à la fois libérale et de causes d’intérêt général : finan- du “plafonnement du plafonne- des impôts, qui indique que la fis- sition et la création de deux nou- fortune, plus symbolique qu’effica- bureaucratique de la Commission cement du logement social, déve- ment”, qui a contribué fortement calité du patrimoine en France velles tranches avec des taux de ce, dans une perspective globale de Bruxelles pourrait la conduire à loppement économique, encoura- à la délocalisation et à la fuite de doit être revue dans le sens de plus 2,8 % et de 3,8 % pour les frac- de rapprochement de la fiscalité une telle remise en cause. Sa moti- gement à l’accession à la proprié- beaucoup de nos talents. » de justice et une meilleure adapta- tions du patrimoine supérieures à de l’épargne en Europe. Pour le vation serait qu’il faut s’en tenir à té, soutien de l’épargne populaire. tion de la fiscalité aux diverses 200 millions et à 400 millions de moins cette réforme devra débou- des taux de marché et que les pro- OLIVIER BESANCENOT situations des personnes et en francs [30,5 millions à 61 millions cher sur la non-prise en compte duits doivent circuler de façon « Je suis favorable à une réfor- ayant également à l’esprit la néces- d’euros]. Ces deux nouvelles tran- d’une résidence familiale dans standard sur tous les marchés euro- DES PRODUITS me de l’ISF, dont le rendement est sité d’éviter l’expatriation des capi- ches se substitueront aux deux l’ISF. » péens. Elle applique déjà cette TRÈS POPULAIRES aujourd’hui ridiculement bas : du taux et des forces vives de notre premières tranches actuelles. La approche aux marchandises. Com- même ordre de grandeur que la économie. » France doit être un modèle de NOËL MAMÈRE me pour toutes les réformes qu’el- L’épargne réglementée par les redevance télévision… Ma proposi- solidarité en Europe et dans le « Les Verts envisagent de suppri- le suggère, celle-ci se traduirait par pouvoirs publics est largement diffu- tion serait de le multiplier par dix, ROBERT HUE monde. Il sera indécent de la mer cet impôt symbolique, qui rap- de plus fortes inégalités, les pro- sée auprès des Français. Près de en augmentant à la fois le taux et « Les inégalités de patrimoine rabaisser – comme certains le pré- porte peu et coûte beaucoup à duits contestés étant destinés à 230 milliards d’euros étaient placés, l’assiette, dans des proportions à explosent en France. L’accumula- conisent – au statut de paradis l’Etat au niveau de sa gestion. En une épargne populaire. Ils sont fin 2001, sur les livrets non soumis à préciser. tion patrimoniale des plus riches fiscal. » contrepartie de cette suppression, pourtant parfaitement justifiés par l’impôt (Livrets A, Livrets bleus, » Cela signifie notamment inté- est à peine écornée par l’ISF. Son au moment d’un transfert de patri- leur vocation sociale ou par l’affec- Livrets jeunes, Livret d’épargne grer l’outil de travail dans l’assiette rendement est modeste au regard LIONEL JOSPIN (PAR DOMI- moine d’une valeur supérieure à tation d’intérêt public des ressour- populaire, Codevi et compte épar- de l’ISF. » des besoins non satisfaits des fran- NIQUE STRAUSS-KAHN) 150 000 euros, il faudrait mettre en ces qu’ils procurent. Pour ma part, gne-logement). Le Livret A représen- ges les plus défavorisées de la « L’ISF, créé par la gauche en place une très forte progressivité je m’opposerai sans ambiguïté à tait, à lui seul, 100 milliards d’euros. JEAN-PIERRE population. 1982, fait partie de notre système des droits d’enregistrement et des de telles tentatives. » A la même date, plus de 188 mil- CHEVÈNEMENT » Les plus grandes fortunes fiscal. Avec l’impôt sur les succes- droits de succession (sauf résiden- liards d’euros étaient déposés sur « Après avoir été l’objet de polé- bénéficient déjà de l’exclusion sions, il assure un rôle de redistri- ce principale). JACQUES CHIRAC les plans d’épargne-logement et miques, l’ISF est aujourd’hui un des biens professionnels et des bution des patrimoines, dont on » Les délocalisations pour rai- « La déréglementation des 55 milliards sur les plans d’épargne impôt compris et accepté. Hormis objets d’art de l’assiette de cet sait qu’ils sont très inégalement sons fiscales, souvent évoquées livrets à taux administrés n’est pas populaire ouverts dans les banques. sa vocation de redistribution socia- impôt. Tandis que des foyers fis- répartis. La reforme de l’ISF ne me pour justifier une réforme de l’ISF, à l’ordre du jour. Ce sont des pro- Les investissements sur le plan le, l’intérêt de l’ISF est d’inciter à caux de salariés cadres, après une paraît pas une priorité de la politi- sont par ailleurs largement exagé- duits que les Français connaissent d’épargne en actions (PEA) représen- une utilisation productive des longue vie active, deviennent des que fiscale. Si des ajustements rées. Les exemples montrés par cer- bien et apprécient et qui ont su taient, au 31 décembre 2001, patrimoines. Cela est utile écono- assujettis. devaient être apportés au système tains médias restent largement s’ouvrir aux valeurs européennes. 89,9 milliards d’euros. Jusqu’à cette miquement. Les questions du actuel, ils devraient respecter un anecdotiques, et ne reflètent en Cela ne doit pas nous empêcher date, ils étaient réservés aux actions “plafond” et encore davantage du principe de justice fiscale et favori- aucun cas la réalité. L’argument de évidemment de réfléchir à de nou- françaises. Depuis le 1er janvier 2002, “plafond du plafond”, mettant en ser l’efficacité économique. » la délocalisation est factice, et sert veaux mécanismes juridiques et fis- le PEA est ouvert aux titres émis par rapport l’ISF et les revenus, ne con- le plus souvent de prétexte à un caux en faveur de tel ou tel type de les sociétés dont le siège social se cernent que les contribuables qui JEAN-MARIE LE PEN véritable chantage à l’emploi. Les produit d’épargne. » trouve dans l’Union européenne. ne tirent pas parti de leur patrimoi- « Le système fiscal français est statistiques sont en effet formelles, Les sicav et les fonds communs de ne. C’est là qu’est le problème et économiquement archaïque : il notamment celles mises à jour par ROBERT HUE placements, qui misent sur ces non sur la définition de l’ISF. Au continue à taxer la possession du le chercheur Thomas Piketty. Elles « Cette menace est réelle. On a actions, pourront être logés dans un demeurant, ils sont très peu nom- logement principal mais ignore prouvent que le phénomène de vu récemment la Commission PEA à partir du 1er janvier 2003. breux. quasi totalement la circulation des délocalisation n’est pas aussi déve- européenne condamner le Crédit » La seule modification à appor- capitaux. L’impôt de solidarité sur loppé que certains veulent bien mutuel dans l’affaire du livret bleu ter à l’ISF concerne les œuvres la fortune est un impôt-alibi qui ne nous le faire croire. De plus, les dix ans après la plainte des établis- C’est ce qui les rend légitimes. Et d’art. Leur exclusion n’a pas de frappe pas la véritable spécula- contribuables qui se voient appli- sements bancaires français. Heu- nécessaires. Sur d’autres dossiers, légitimité sociale ou économique. tion : il doit donc être supprimé au quer l’ISF appartiennent le plus reusement, le gouvernement fran- la Commission européenne a mon- L’évolution récente montre que ce profit d’une taxe de 1,5 % des mou- souvent au domaine de la spécula- çais s’est associé au Crédit mutuel tré qu’elle était sensible à cette n’est pas une telle exemption qui vements spéculatifs de capitaux tion et non à celui de l’économie pour faire appel de cette décision approche. » permet de concurrencer le marché supérieurs à 100 millions de francs entrepreneuriale, véritable source devant la Cour européenne de jus- de Londres. » (15 millions d’euros). » de production des richesses. » tice. Dans le même temps, il a fait JEAN-MARIE LE PEN « Une fois de plus, l’Europe de Bruxelles joue contre la prospérité du pays et son équilibre social. Pour encourager l’épargne des La réforme de l’ISF reste un sujet politiquement explosif plus modestes de nos compatrio- tes, il faut évidemment commen- cer par augmenter leurs revenus, L’impôt de solidarité sur la fortune n’a représenté en 2001 qu’un peu plus de 1 % des recettes fiscales. ce qui nécessite une politique de relèvement des bas salaires et l’ins- Instruite de son expérience de 1986, la droite veut prudemment le réformer. La gauche, elle, est divisée tauration de la préférence natio- nale. Ensuite, l’épargne populaire doit être mieux rémunérée, celle n « impôt symbolique » : ment d’en réduire la voilure. Cer- représentent plus de 85 % des reve- réforme globale qui n’est pas celle, vables de l’ISF quitteraient le pays des livrets d’épargne défiscalisée c’est en ces termes que le tains, au premier rang desquels nus, permet au contribuable de visiblement, à laquelle pense chaque année pour des raisons en particulier, le taux ne devant UConseil des impôts, qui a Laurent Fabius, ont bien essayé de voir son ISF réduit du montant de M. Chirac. Seul Jean-Pierre Chevè- exclusivement fiscales. pas être inférieur à deux fois la consacré son rapport annuel, en convaincre Lionel Jospin d’y tou- l’excédent constaté. Le Conseil des nement évoque l’assujettissement Le député fabiusien Michel Char- croissance ou trois fois l’inflation 1998, à l’imposition du patrimoi- cher, ces dernières années, au ris- impôts n’en dit pas plus, mais la des œuvres d’art. zat a ensuite été chargé de prépa- annuelle constatée. » ne, qualifiait l’impôt de solidarité que de soulever l’opposition d’une lecture de ses arguments peut lais- rer un rapport sur l’attractivité de sur la fortune (ISF). Son importan- partie de sa majorité. ser penser qu’il souhaite suppri-   la France dans lequel la question ALAIN MADELIN ce, en tout cas, n’est pas fonction A la question que lui a posée Le mer le plafond du plafonnement. La droite considère que l’ISF de l’ISF devait, notamment, être « Certainement. » de ce qu’il rapporte à l’Etat : en Monde sur l’ISF, Jacques Chirac C’est donc sans doute ce que sug- encourage les délocalisations. traitée. Remis au premier ministre 2001, il a représenté 2 658 millions n’a pas répondu en détail, se gère M. Chirac : il faut supprimer D’une certaine manière, le Conseil le 12 juillet 2001, il a aussitôt été NOËL MAMÈRE d’euros, soit 1,08 % des recettes fis- contentant de se dire « d’accord « le plafond du plafond ». En clair, des impôts ne dit pas le contraire : enterré par celui-ci. Il y était « Dans la logique du marché éco- cales, et touché 265 786 des 32 mil- avec le Conseil des impôts » sur le pour éviter que certains contribua- il « constate que le cumul des cotisa- notamment proposé de supprimer nomique, il serait fatal qu’il y ait lions de contribuables. Pour sujet. Que faut-il entendre par cet- bles retirent un bénéfice excessif tions d’impôt sur le revenu et d’ISF, le plafonnement du plafonnement égalisation des conditions de autant, il reste politiquement sensi- te formule elliptique ? Dans son de ce plafonnement, ses effets sont voire la simple anticipation d’une de l’ISF ainsi que l’introduction de concurrence entre les banques en ble. La droite l’accuse de nom- rapport publié en 2000 sur l’imposi- limités depuis une disposition ins- entrée dans le barème de l’ISF, l’outil de travail dans l’assiette de Europe. Toutefois, dans la mesure breux maux et a souvent dit qu’el- tion des revenus, le Conseil évo- crite dans la loi de finances pour serait à l’origine de la plupart des l’ISF ou un élargissement des con- où la production des biens publics le souhaitait le réformer profondé- que une simplification du mécanis- 1996 par le gouvernement d’Alain décisions de délocalisation motivées ditions de son exonération. Derniè- globaux est régulée de manière inef- ment. A gauche, hormis les Verts, me actuel de plafonnement, qui, Juppé. En l’occurrence, le plafonne- uniquement par des raisons fisca- rement, un autre fabiusien, le rap- ficace et injuste par les techniques qui en proposent la suppression, lorsque les sommes payées au titre ment ne peut conduire à une réduc- les ». A gauche, certains sont du porteur général de la commission ordinaires du marché, il est néces- personne n’envisage officielle- de l’impôt sur le revenu et de l’ISF tion de l’impôt supérieure à la moi- même avis. Le ministre des finan- des finances de l’Assemblée natio- saire d’orienter au niveau euro- tié de l’impôt dû. Cela « peut abou- ces, notamment, aurait bien aimé nale, Didier Migaud, a exprimé la péen l’épargne populaire. Une telle tir à ce qu’un contribuable supporte convaincre M. Jospin de la nécessi- nécessité de réformer cet impôt orientation pourrait viser notam- PROGRESSION CONSTANTE DU RENDEMENT DE L'ISF un cumul d’impôt supérieur à ses té de réformer l’ISF afin d’en atté- pour le rendre « économiquement ment les services de santé, d’éduca- En millions d'euros revenus de l’année », regrette en nuer ces effets néfastes. Dès son supportable ». « L’ISF, tel qu’il est, a tion, de formation, de développe- effet le Conseil des impôts. arrivée à Bercy, en mars 2000, des effets antiéconomiques qui peu- ment des services de proximité, de

2658 Pour autant, celui-ci estime que M. Fabius s’est d’ailleurs attaqué vent peser sur l’activité des entrepri- la sécurité économique (lutte

2 427 « ses conclusions exprimées il y a au sujet. Avec deux idées en tête : ses et sur l’emploi », déclarait-il au contre le chômage structurel), le

1 943 deux ans [dans son rapport sur l’im- supprimer le plafond du plafonne- quotidien Les Echos le 14 février ; il développement de transports de

1 697 position du patrimoine en 1998] ment de l’ISF et créer un « ISF faut « le rendre plus intelligent éco- marchandises et de voyageurs res- 1 534

1 360 restent valables ». A l’époque, le light » pour les jeunes créateurs de nomiquement ». Il ne semble pas pectueux de l’environnement, la lut- 1 269 1 300 1 099 1 069 982

924 Conseil des impôts proposait start-up. Dans cette optique, il a qu’il ait été entendu par M. Jospin : te contre les pollutions dans l’agri- d’élargir l’assiette de l’ISF, en y d’abord fait élaborer par ses servi- on voit mal le premier ministre- culture, la protection de l’environ- intégrant notamment les biens pro- ces un rapport sur les délocalisa- candidat prendre des engagements nement et le développement des fessionnels et les œuvres d’art, de tions, dont les conclusions remises de campagne sur l’ISF. énergies renouvelables. Cela néces- 90 919293 94 95 96 97 98 99 00 01 supprimer le mécanisme de plafon- en avril 2000 restaient prudentes : site une coordination des politiques Source : ministère de l'économie et des finances nement et de baisser les taux. Une il en ressortait qu’environ 80 rede- V. Ma. financières au niveau européen. » IV/LE MONDE/DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 DOSSIER L’ÉPARGNE ET L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE Souhaitez-vous favoriser une nouvelle épargne-retraite Polémiques moins vives en plus du système par répartition ? autour de la retraite FRANÇOIS BAYROU sent les deux sortants, ne pourrait réduire en peau de chagrin la retrai- fortes garanties collectives, assu- « Je suis favorable à l’introduc- être que plus contraignant pour te par répartition. En France, un rant que la gestion de l’épargne se L’idée de capitalisation progresse à gauche. tion de fonds de pension. Je rappel- l’épargnant et n’engendrerait tel processus est déjà à l’œuvre fait dans les meilleures conditions le que les fonctionnaires, à travers qu’un transfert entre les différents depuis la réforme Balladur. Ceux- de coût et de sécurité. Il devra être Mais des différences avec la droite subsistent la Préfon, ainsi que les travailleurs produits d’épargne. Il faut donc, là même qui préconisent la capitali- encouragé par une incitation fisca- indépendants en bénéficient déjà ! au contraire, assurer la pérennité sation discourent inlassablement, le, accessible à tous quel que soit La justice commande qu’un tel du régime fiscal des produits spéci- non sans culpabilité manifeste, sur son revenu, et qui n’ampute pas a réforme des retraites, selon déclare que « le gouvernement n’est mécanisme puisse également béné- fiques actuels. » la pérennité de la répartition. les ressources des régimes par le mot célèbre de Michel pas hostile à des mesures favorisant ficier aux salariés du privé. Je sou- » Les fonds de pension ! Un répartition. » Rocard, était « capable de fai- l’épargne en vue de la retraite ».Il JACQUES CHIRAC L haite un mécanisme à deux éta- bélier des libéraux ultra ou sociaux re sauter les cinq ou six gouverne- ajoute même : « Personne ne contes- ges : un système de base collectif « Résolument oui. Rien n’a été pour défoncer la répartition et les JEAN-MARIE LE PEN ments qui seront amenés à s’en char- te l’idée que les salariés du secteur au sein de l’entreprise, avec une fait depuis cinq ans pour sauver solidarités entre contemporains et « La dramatique crise des régi- ger ». C’était en 1991. Il aura donc privé puissent disposer de régimes forte implication des partenaires nos retraites. La France a malheu- entre générations. De surcroît, ils mes de retraite trouve son origine fallu onze ans de déminage pour de retraite “sur-complémentaires”, sociaux et une gestion externe. Et, reusement pris beaucoup de ne garantissent guère un complé- dans la politique suivie depuis tren- que le dossier revienne à l’ordre c’est-à-dire de fonds de pension. » à défaut d’accord, la possibilité ment de retraite sécurisé. Les failli- te ans par les gouvernements de du jour. Désormais, quelle que soit Son gouvernement n’est pas res- pour le salarié de souscrire à titre tes de fonds de pension se multi- droite et de gauche. Encourage- la majorité, les retraites consti- té totalement inerte. Pour impli- individuel à de grands fonds. » plient au Japon, au Chili, au Royau- ment systématique à la dénatalité, tuent une priorité. Jacques Chirac quer les partenaires sociaux, il a me-Uni et aux USA. Les déboires absence de protection de l’écono- entend s’y consacrer « dès sa prise créé le Comité d’orientation des OLIVIER BESANCENOT d’Enron sont un cas d’école à cet mie nationale, excès des taxations de fonction ». Quant à Lionel Jos- retraites (COR) durant le prin- « Non. Si besoin en était, l’affai- égard. Ce sont, à chaque fois, les en tout genre. Afin donc d’assurer pin, il juge que « les retraites consti- temps 2000. Présidé par Yannick re Enron montrerait quels risques contribuables – pour la plupart la pérennité du système par réparti- tueront un dossier-clé. Les diagnos- Moreau, ce comité permanent insensés les systèmes d’épargne- des salariés – qui payent l’ardoise. tion et grâce à l’instauration du tics sont faits, l’heure est venue de la remet un rapport au premier minis- retraite et autres fonds de pension » Pour sa part, Lionel Jospin pro- salaire direct et à la baisse de la prise de responsabilité ». tre en décembre 2001, qui a essen- font courir aux retraites des sala- pose les fonds partenariaux afin taxation du travail, des régimes Le président sortant entend tiellement comme objectif de riés. Quel que soit le système rete- d’articuler l’épargne salariale à la complémentaires d’épargne-retrai- « garantir la retraite par réparti- déminer le terrain. Malgré le boy- nu (augmentation des ressources retraite par capitalisation. Il va te librement choisis, par métiers, tion, veiller à l’équité public-privé, cott du Medef, le COR semble pour le système de retraites par dans la mauvaise direction. Celle professions, entreprises, branches, élargir la liberté de choix pour l’âge avoir fait œuvre utile et devrait répartition ou fonds de pension), la qui renvoie les négociations entre seront encouragés à se créer par du départ à la retraite, créer des – théoriquement en septembre question est toujours la même : partenaires sociaux dans la surface l’Etat qui, en ce domaine, doit être fonds de pension à la française en quelle part des richesses produites des places financières. Fonds de arbitre et non gestionnaire. Dans concertation avec les partenaires la société décide-t-elle d’affecter pension ou fonds partenariaux, cet esprit, il est nécessaire de sociaux ». De son côté, M. Jospin aux pensions de retraite ? Je reste quelle différence ? Le degré du veiller à ce que le capital et les inté- est « prêt à examiner ce que les par- donc partisan de consolider le sys- retard. La priorité, c’est la sauvegar- consensus sur la soumission aux rêts des fonds ainsi levés profitent tenaires sociaux sont disposés à pro- tème de retraite par répartition en de du système de répartition, marchés financiers, pardi ! non seulement aux cotisants, mais poser, ensemble et avec l’Etat », tant que seule garantie collective aujourd’hui menacé. Il y faudra un » La répartition dispose de puis- que leur investissement soit en notamment en matière d’épargne réelle et donc hostile aux autres sys- effort collectif soutenu par l’Etat, sants ressorts ; ceux du pays. Des priorité dirigé vers des activités salariale. tèmes prétendument complémen- notamment par l’apport d’une par- solutions de progrès sont à portée réellement productrices de riches- taires mais dont la finalité réelle est tie des recettes issues de la vente de main. L’audace sociale des solu- ses et créatrices d’emplois (défisca-   de vampiriser les retraites par de certains actifs publics. Mais si la tions alternatives est à l’ordre du lisation des placements prioritaires Que de chemin parcouru depuis répartition. » répartition doit rester évidemment jour. vers les PME-PMI). La désétatisa- 1995 ; depuis, notamment, cet le socle du système de retraite, je » Mais, sans attendre, je propose tion de ces fonds ne doit pas abou- échange entre M. Jospin et M. Chi- JEAN-PIERRE ne vois pas pourquoi les Français une modulation des cotisations tir à leur confiscation par les ban- rac lors du débat de l’entre-deux CHEVÈNEMENT devraient être privés de la possibili- patronales prenant en compte le ques et les sociétés d’assurances. » tours de la présidentielle : « Je suis, « Les perspectives de fonds de té de se constituer un complément rapport salaires sur valeur ajoutée contrairement à ce que j’ai entendu pension sont inopérantes pour de retraite par une épargne aidée. globale qui s’accompagnerait NOËL MAMÈRE ici ou là, quelqu’un de profondément financer les retraites de demain : » Il faut encourager et non impo- d’une taxation des revenus finan- « La priorité pour les Verts est attaché à la retraite par répartition. ils n’améliorent en rien le prélève- ser la constitution de cette épar- ciers des entreprises. de consolider le régime de réparti- Jamais je ne l’ai mise en cause, aussi ment des retraites sur l’économie gne, chacun devant toujours être » Sans attendre, il faut situer le tion. Il existe déjà des mécanismes bien pour le régime de base que pour prochain – aborder le débat de la et ne font que modifier le canal de en mesure de faire ses choix de vie taux de remplacement à un niveau volontaires de capitalisation. Dans le régime complémentaire. En revan- capitalisation. redistribution en donnant une pla- en toute liberté. Un mécanisme de élevé pour que la France de demain le cadre d’une réforme globale du che, je propose un régime sur-complé- L’autre réalisation du gouverne- ce au marché financier qu’ils ne franchise d’impôt permettra de ne soit pas celle de la pauvreté des système des retraites, les Verts sou- mentaire ouvert à tous et qui permet- ment émane directement de Ber- peuvent assumer à une telle échel- favoriser l’épargne individuelle et retraités. Le degré de civilisation haitent qu’un troisième étage de te d’améliorer les choses pour ceux cy. Il s’agit de la loi Fabius, adop- le. Aux Etats-Unis, moins de la moi- de créer des fonds de pension à la d’une société se lit à travers le sort capitalisation facultatif puisse être qui le veulent », explique alors tée en février 2001, qui instaure le tié des salariés en bénéficient et française avec les partenaires qu’elle réserve à ses retraités. » développé de manière individuelle M. Chirac. « Je ne suis pas favorable plan partenarial d’épargne salaria- les montants en cause déstabili- sociaux. » et collective, sous le contrôle de à ce système de fonds de pension, par- le volontaire (PPESV). Cette loi sent déjà les marchés financiers. LIONEL JOSPIN (PAR DOMI- l’économie sociale et solidaire. » ce que ça n’a rien de mutualiste et permet aux salariés de se consti- Le retour sur investissement néces- ROBERT HUE NIQUE STRAUSS-KAHN) c’est l’introduction, malgré le dis- tuer une épargne sur dix ans, voire saire à l’équilibre des fonds de pen- « Par épargne-retraite, l’on dési- « Je suis favorable à une réfor- ALAIN MADELIN cours de Jacques Chirac, du système plus. Officiellement, il ne s’agit pas sion n’est pas compatible avec les gne la préparation de la retraite me d’ensemble des retraites, asso- « Nous devons, au-delà de la d’assurances privées dans le système d’un fonds de pension, mais cette rythmes envisageables de croissan- par capitalisation. Individuels ou ciant un socle déterminant – la consolidation de notre système de de répartition », rétorque M. Jospin. formule d’épargne longue et volon- ce économique. La retraite par collectifs, sectoriels ou nationaux, retraite par répartition – et une répartition, favoriser l’accès aux La victoire du premier donne à taire y ressemble fortement. capitalisation a alimenté les bulles dans l’entreprise ou en dehors, par- faculté – que chacun puisse, dans fonds de pension pour tous les Jean-Pierre Thomas, député (UDF, Quatre syndicats (CGT, CFDT, spéculatives au Japon hier, aux tenariaux ou non, éthiques ou un cadre collectif, se constituer un Français grâce à un mécanisme fis- Vosges) l’occasion de faire adop- CFTC et CGC), en créant début Etats-Unis aujourd’hui. Il faut en agressifs, publics ou privés, il complément de retraite. Cette cal simple, comme je l’avais moi- ter en 1997 une proposition de loi 2002 un comité intersyndical pour tirer les leçons pour nous-mêmes s’agit, dans tous les cas de figure, réforme est l’affaire de tous : c’est même instauré pour les profes- instaurant les fonds de pension. l’épargne salariale, montrent qu’ils et rejeter le principe de retraites de fonds de pension. C’est bel et pourquoi elle associera les parte- sions indépendantes en 1994 (dans Mais la victoire de la gauche aux ne sont plus hostiles à cette formu- soumises aux aléas de la Bourse. bien la préparation de la retraite naires sociaux. Au moment de sa la loi sur l’initiative et l’entreprise législatives mettra fin à cette réfor- le. Seule Force ouvrière est restée » En revanche, la constitution sur le marché financier. Grâce aux négociation mais aussi dans la individuelle), et comme cela existe me. Les décrets de la loi Thomas fidèle à son opposition à une nou- d’une épargne individuelle et revenus salariaux, on cherche à durée : les syndicats devront pou- pour les fonctionnaires (Préfon). ne seront jamais publiés et la loi velle épargne-retraite. Mais cette volontaire pour la retraite est légiti- accroître la liquidité et la profon- voir contrôler comment le disposi- Le développement des fonds de sera abrogée en 2001, dans le loi ne concerne que les salariés du me. Les dispositifs d’épargne deur de la place boursière de Paris tif qu’ils ont approuvé entre dans pension est aussi un moyen de cadre de la modernisation sociale. privé, alors qu’un des pans les plus volontaire existent déjà. L’assuran- contre l’emploi, les salaires et l’éco- les faits. Ainsi ce complément de développer la large diffusion du Pourtant, revenue au pouvoir, la douloureux de la réforme devrait ce-vie ou les PEA sont souvent uti- nomie du pays. retraite associera-t-il la liberté de capital des entreprises au profit de gauche modifie peu à peu sa doctri- toucher les fonctionnaires. lisés à cette fin. Un nouveau dispo- » L’expérience montre que le choix du salarié, qui pourra alimen- tous les Français. Il serait facultatif ne. Dans un entretien aux Echos,le sitif spécifique, comme le propo- recours à la capitalisation sert à ter ou non son compte, et de et individuel. » 9 décembre 1997, Lionel Jospin Frédéric Lemaître Les propositions tranchées des autres candidats

f Sur les questions ayant trait à et la préparation de la retraite ». ré au Monde qu’un « ISF répondant dère que ce n’est pas le rôle de l’Etat diminution des taux d’emprunt et des l’épargne, les autres candidats font Claude Reichman (Mouvement à un objectif de justice fiscale sans de favoriser un comportement indivi- droits de mutation, la création d’un des propositions plus ou moins ori- civil) pense que « la fiscalité de présenter de caractère confiscatoire duel plutôt qu’un autre et que l’inves- prêt familial au logement à taux ginales. Sur la réforme de la fiscali- l’épargne devrait être neutre à devrait comporter une assiette plus tissement locatif privé est une activi- minoré et l’abolition les droits de suc- té de l’épargne, Jean-Philippe l’égard de toutes les formes d’épar- large, incluant tous les éléments de té privée qui n’a pas à être favorisée cession en ligne directe ». Antoine Allenbach (Parti fédéraliste) préco- gne, qu’il s’agisse de produits d’épar- patrimoine personnel sans exception, par l’Etat d’une manière ou d’une Waechter pense que « l’investisse- nise « la suppression de toutes (plus gne financière ou d’investissements et des taux modérés ». autre ». ment locatif privé doit être encoura- d’une centaine !) les “niches fiscales” mobiliers ou immobiliers person- f Les positions sur la mise en place Daniel Gluckstein est « contre gé, notamment dans les zones rurales existant aujourd’hui (immobilier, nels ». Christiane Taubira, la candi- d’une nouvelle épargne-retraite les dispositifs d’aide à l’investisse- proches des villes, où l’offre est nette- épargne, famille, logement, veuves, date soutenue par le Parti radical sont, elles aussi, très marquées. ment locatif privé, qui se traduisent ment insuffisante. La réhabilitation anciens combattants, paysans), car de gauche, estime que « le prochain Christine Boutin « souhaite favori- par des avantages fiscaux d’autant de l’ancien pour la création de gîtes elles sont injustes, puisque ne bénéfi- gouvernement devra nécessairement ser l’épargne-retraite en plus de la ciant qu’à certaines catégories socia- apporter à la fiscalité française des répartition : une épargne individuel- les, et elles contribuent à rendre enco- produits d’épargne les ajustements tre Juppé ». Daniel Gluckstein (Par- le et qui sera obligatoire ou non selon CEUX QUI N’ONT PAS RÉPONDU re plus illisible notre système fiscal. nécessaires à sa compatibilité avec ti des travailleurs) préconise, « pour le taux de natalité en France ». Nous avons adressé notre questionnaire à Jean Saint-Josse (Chasse, En revanche, [M. Allenbach est] les principes de non-discrimination les plus hautes tranches de l’impôt Jacques Cheminade est contre, pêche, nature et traditions), Brice Lalonde (Génération écologie), Bahia pour le maintien des avantages fis- et de libre-circulation des capitaux. sur le revenu » et pour l’ISF, une « dans les circonstances actuelles », Idjouadienne (Couleur citoyenne), Blaise Hersant-Lechatreux (Parti du vote caux liés à l’assurance-vie, car la Cette exigence n’exclut en rien la défi- « augmentation substantielle, reve- et pour « si la Bourse et le système blanc), Dieudonné M’Bala M’Bala (Les utopistes), Nicolas Miguet (Rassem- mort concerne tout le monde ». nition d’une politique fiscale de nant aux bases de ce qu’était l’impôt financier actuels sont assainis en pro- blement des contribuables français) et Pierre Rahbi. Nous n’avons pas reçu Jacques Cheminade (Solidarité l’épargne favorable à la satisfaction sur les plus fortunés ». fondeur dans le cadre d’un nouvel de réponse. et progrès) juge qu’il « faut augmen- d’objectifs économiques et sociaux Corinne Lepage regrette, quant ordre économique, financier et moné- ter le plafond des Codévi jusqu’à prioritaires ». à elle, que la réforme de l’ISF appa- taire international prohibant les spé- 10 000 euros (mise à jour), ne plus f En matière d’impôt de solidarité raisse « très difficile dans notre culations (produits financiers déri- plus importants que l’on est riche. Il ruraux est aussi à favoriser au titre de exonérer les résidents étrangers du sur la fortune (ISF), les suggestions pays, pour des raisons idéologiques. vés) et réorientant les flux financiers s’agit des dispositifs Quilès, Méhai- l’accueil touristique par la réhabilita- paiement de l’impôt sur les dividen- sont variées. Jean-Philippe Allen- Toutefois, il [lui] apparaît tout à fait vers le travail, la production et les gnerie, Perissol et aujourd’hui Bes- tion du patrimoine vernaculaire ». des, intégrer les plus-values et les bach est « pour la suppression de anormal qu’un contribuable soit obli- infrastructures ». Claude Reich- son, qui aboutissent à liquider le loge- f La plupart sont en faveur de la moins-values boursières au sein de l’ISF, car sa rentabilité est trop faible gé de payer davantage que le mon- man pense qu’il faut « geler la ment social. Le Parti des travailleurs rémunération des dépôts à vue l’impôt sur le revenu et favoriser et augmenter le taux ferait alors fuir tant total de ses revenus au cours répartition et faire passer tous les se prononce pour que ces milliards mais plus réservés sur la facturation l’épargne de proximité. L’objectif est le capital ». Christine Boutin (dissi- d’une année ce qui est possible du actifs de moins de 50 ans à la capitali- de francs d’avantages fiscaux soient des chèques. Ils sont pour l’instaura- de rééquilibrer en faveur du travail dente UDF) estime que « la réforme fait de l’ISF. [Mme Lepage est] donc sation ». Antoine Waechter (Mou- utilisés pour financer la relance d’un tion d’une somme insaisissable sur l’impôt actuellement favorable au de l’ISF doit consister en l’indexation pour une modification du système vement écologiste indépendant) véritable plan de construction, par les comptes. Jacques Cheminade capital ». Corinne Lepage (Cap 21) des tranches sur l’évolution du coût de plafond ». « privilégie le régime de retraite par les organismes HLM, de logements souhaite qu’elle s’élève à « six fois le a répondu au Monde que « le pro- de la vie, la diminution des taux d’im- Claude Reichman estime qu’il répartition. Les mesures existantes en locatifs sociaux ». SMIC mensuel. Après tout, Serge chain gouvernement doit apporter position de 50 % pour tenir compte faut « supprimer l’ISF, qui est un faveur de l’épargne-retraite sont Bruno Mégret (Mouvement Tchuruk gagne 1 500 à 1 700 fois le des modifications à la fiscalité des de la rentabilité des placements, la impôt sur des biens acquis avec des aujourd’hui suffisantes ». national républicain) plaide pour SMIC par mois… » produits d’épargne notamment pour suppression du “plafond des pla- revenus ayant déjà payé l’im- f Dans le domaine de l’immobilier, « l’appropriation des HLM amortis encourager les placements éthiques fonds” introduit par le premier minis- pôt ». Christiane Taubira a décla- Jean-Philippe Allenbach « consi- au profit des familles françaises, la J. Mo. LE MONDE/DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002/V DOSSIER L’ÉPARGNE ET L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

Faut-il de nouvelles mesures de soutien à l’accession à la propriété et faut-il encourager l’investissement locatif privé ? Et comment ?

près la suppression de la et dynamique en faveur de l’acces- çais sont propriétaires de leur loge- sion, qui permet de concilier (…) nérations fiscales des revenus tirés gner que « le régime actuel est trop déduction fiscale des inté- sion à la propriété. (…) Il a dégagé ment. C’est encore insuffisant ».Il une faible épargne préalable et l’ac- des valeurs mobilières, imposés, limité dans son champ d’applica- Arêts des prêts pour l’achat les moyens budgétaires (environ souhaite généraliser « la nouvelle cession à la propriété ». Pour Noël eux, par prélèvement libératoire for- tion et nettement moins incitatif d’un logement, à partir de 1997, 1,8 milliard d’euros en année plei- prime d’accession sociale à la pro- Mamère, « il faut sans doute reve- faitaire de 26 %. Leurs revenus fon- que le régime dit Perissol » qu’il seules deux mesures subsistent ne) pour financer le prêt à taux priété (10 700 euros) », qui « doit nir sur les aides personnalisées au ciers, c’est-à-dire leurs loyers, avait fait mettre en place. Noël pour faciliter l’accession à la pro- zéro, pour lequel aucun finance- dépasser le stade expérimental. (…) logement afin de les adapter à une déduction faite des dépenses, sont Mamère estime que les qualités priété : l’épargne logement et le ment n’avait été prévu en 1997 (…). Il faut envisager de l’augmenter de nouvelle politique de la ville ». soumis aux prélèvements sociaux du dispositif Besson « ne sont plus prêt à taux zéro. La première per- Par ailleurs, les “frais de notaire” 30 % dans le cas de l’accession très Alain Madelin veut, quant à (10 %) ainsi qu’au barème de l’im- aujourd’hui à prouver », mais veut met aux acheteurs, après une pha- ont été fortement réduits et la TVA sociale à la propriété ». Jean-Pier- lui, « faire bénéficier les Français pôt sur le revenu, ce qui est très mener une « politique soucieuse se d’épargne, d’obtenir une prime sur les acquisitions de terrains à re Chevènement souhaite égale- d’un marché moderne de prêts défavorable s’ils sont assujettis à d’équilibre entre centres-villes et de l’Etat et d’avoir accès à un prêt bâtir par des particuliers a été rem- une tranche élevée d’imposition. zones périphériques (…) et repenser au taux attractif. Cet outil ancien, placée par les droits d’enregistre- En cas de déficit foncier (lorsque les autrement les implantations immo- créé en 1953, a fait ses preuves ment dont les taux sont nettement Deux dispositifs subsistent, dépenses de logement sont supé- bilières ». Pour Jean-Pierre Che- mais il est, aujourd’hui, plus utilisé plus favorables.» rieures aux loyers perçus), les vènement,«il faut (…) être atten- comme produit d’épargne que Une analyse que ne partage pas seulement, pour favoriser bailleurs peuvent le déduire de leur tif aux effets pervers de mesures fis- comme source de prêt bonifié. Jacques Chirac, qui regrette que revenu imposable à concurrence de cales qui peuvent favoriser des flam- Le prêt à taux zéro est réservé à « depuis cinq ans, les plafonds de l’accès à la propriété : 10 600 euros par an, ce qui réduit bées spéculatives », il propose de des accédants aux ressources ressources du prêt à taux zéro l’assiette taxable, donc l’impôt. créer une « offre immobilière à des- modestes pour l’achat d’un loge- n’aient pas été réévalués par le gou- l’épargne-logement et le prêt à taux zéro. Dominique Strauss-Kahn, pour tination de populations particuliè- ment neuf ou ancien avec de gros vernement et que, par ailleurs, la Lionel Jospin, affirme que res : jeunes et personnes défavori- travaux. Il a été institué, en octo- durée du prêt ait été réduite. Il Ce dernier n’est accessible qu’aux personnes « le gouvernement de Lionel Jospin sées notamment ». Enfin, Robert bre 1995, par Pierre-André Péris- s’agit de deux pistes de réformes a montré son attachement à Hue juge que « les déductions fis- sol, ministre du logement du gou- nécessaires pour que l’accession à ayant des revenus modestes l’existence d’un parc immobilier cales accordées aux investisseurs vernement Juppé qui, au passage, a la propriété soit à nouveau large- locatif privé actif et dynami- sont d’un niveau très élevé. (…) Il supprimé les prêts d’accession à la ment ouverte et puisse bénéficier à ment pérenniser le système des immobiliers, qui permettra d’allon- que. C’est pourquoi, il a créé le dis- faut mentionner la baisse de la TVA propriété (PAP). Le prêt à taux zéro ceux qui y aspirent ». Par ailleurs, prêts à l’habitat. « Les enveloppes ger les prêts (…) et de déduire les positif d’incitation spécifique, dit à 5,5 % sur les travaux, et les règles est plus facile d’accès que le PAP, l’actuel président est « favorable à destinées aux prêts à taux zéro intérêts de ces prêts du revenu impo- Besson (…) » qui « présente trois fiscales avantageuses du calcul des non contingenté et pouvant être l’exonération des droits de muta- devront être accrues. » Il préconise sable ». avantages : il est permanent, il con- plus-values ». Cette politique distribué par toutes les banques. tions lors de la première acquisition aussi, par le biais d’« accords Autre enseignement de l’interro- cerne à la fois les logements neufs et « joue contre le logement social, qui Dominique Strauss-Kahn, qui immobilière ». contractuels avec les collectivités gation des candidats, l’incitation à les immeubles anciens (…) » et est connaît actuellement une grave répond au nom de Lionel Jospin, Robert Hue plaide pour la pro- locales (…) », de créer « des disposi- investir dans le locatif privé n’est « plus ciblé sur le secteur locatif pénurie ». souligne que le gouvernement a priété modeste, considérant que tifs ouverts notamment aux jeunes plus taboue, même à gauche. Les intermédiaire ». Jacques Chirac mené une « politique volontariste « un peu plus de la moitié des Fran- couples, comme la location-acces- bailleurs ne bénéficient pas des éxo- ne manque d’ailleurs pas de souli- Isabelle Rey-Lefèbvre Etes-vous pour ou contre les comptes courants rémunérés et les chèques payants ?

lus de quinze ans après la En ce qui concerne la rémunération réforme avortée qui autori- des comptes courants, il convient là Psait la facturation des chè- aussi d’homogénéiser les pratiques ques, les candidats à l’élection pré- en Europe ». sidentielle se montrent très réti- De son côté, François Bayrou, cents à autoriser la facturation de le candidat de l’UDF, défend la ce moyen de paiement encore position suivante : « Il faut trouver très utilisé par les Français, mal- un point d’équilibre conciliant deux gré le développement des cartes contraintes : d’une part, on fait sans bancaires. doute trop de chèques en France Alain Madelin est seul, avec alors que c’est un moyen de règle- Christine Boutin, à juger qu’il ment très coûteux à gérer. D’autre « faut permettre à la fois les chè- part, certains règlements ne peuvent ques payants et les comptes cou- se faire aisément que par chèque et rants rémunérés ». Les autres candi- il faut offrir à tous un moyen de paie- dats s’en tiennent à un statu quo, ment gratuit et commode pour la vie au moins sur le premier point. quotidienne. Je veux donc assurer la Dominique Strauss-Kahn, le por- gratuité d’un nombre suffisant de te-parole de Lionel Jospin, est chèques et, d’autre part, j’envisage- « totalement opposé aux initiatives rai la possibilité pour les réseaux que pourraient créer de nouvelles bancaires de délivrer gratuitement une carte de paiement à débit immé- diat. Dans ce cadre, la rémunéra- POUR UNE SOMME tion plafonnée des comptes cou- INSAISISSABLE rants pourra être autorisée », a-t-il répondu au Monde. Le Conseil d’Etat examine actuel- Jean-Pierre Chevènement rap- lement un décret visant à la créa- pelle que « le recours à un compte tion d’une somme insaisissable sur bancaire est légalement obligatoire. les comptes bancaires. François Cette obligation rend indispensable Patriat, alors secrétaire d’Etat à la pour tous les citoyens l’utilisation de consommation, a souhaité le chèques et justifie sa gratuité ».Le 14 février que soit votée avant l’été candidat du Mouvement des une loi qui garantirait aux particu- citoyens pense que « mettre en liers sous l’effet d’une saisie bancai- parallèle la tarification des chèques re la possibilité de disposer d’un et la rémunération des comptes est « reste à vivre ». Nous avons deman- une supercherie puisque la rémuné- dé aux postulants à la présidence de ration profiterait surtout aux plus la République s’il fallait fixer une gros comptes » et plaide pour une somme minimale insaisissable sur rémunération des comptes sans les comptes bancaires. Cette mesu- facturation des chèques. re emporte l’adhésion de presque Un point de vue que partage tous les candidats qui nous ont Jean-Marie Le Pen. Le président répondu. Noël Mamère juge préféra- du Front national estime qu’il ble « l’instauration à long terme « convient d’autoriser la rémunéra- d’un revenu social d’existence ». Jean- tion par les banques des dépôts à Pierre Chevènement, favorable pour vue : il est en effet anormal que ces sa part à la mise en place d’une dépôts, que celles-ci font fructifier somme insaisissable, estime toute- à leur profit, ne rapportent rien à fois « qu’il serait cependant trom- leurs détenteurs. En revanche, la peur de [la] faire passer pour une facturation des services bancaires grande avancée sociale ». est à prohiber ». Enfin, Robert Hue insiste sur le fait que « l’impératif de gratuité est formes d’exclusions. Et une générali- particulièrement fort pour ce qui sation du chèque payant pourrait y concerne les services rendus aux contribuer ». Jacques Chirac juge ménages les plus défavorisés. A pour sa part que « des évolutions défaut, le coût des opérations sera sont possibles dans ce domaine, d’autant plus élevé que ceux qui le mais les Français sont satisfaits supportent ont les ressources les dans leur grande majorité du systè- plus faibles ». me actuel ». Il estime, que « les Le candidat du Parti communis- éventuelles modifications ne te français est pour « un service devraient se faire qu’avec la partici- bancaire universel gratuit qui sera pation de l’ensemble des acteurs une solution d’autant plus pertinen- concernés et avec des contreparties te qu’elle porte sur l’ensemble des pour les consommateurs ». moyens de paiement pour permet- Noël Mamère prévoit que «le tre à tout citoyen de faire face aux jeu naturel de la concurrence fasse différentes formes de dépenses de la disparaître progressivement l’excep- vie quotidienne ». tion française sans qu’il soit besoin de revenir sur la situation actuelle. Joël Morio VI/LE MONDE/DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 EXPERTISE

Les petits prêts pour boucler MARCHÉ DE L’ART A la fortune du pot un plan de financement n 1997, à l’hôtel Drouot, liennes sont les plus courues, chez Me Briest, collection- notamment dans leur pays d’ori- . Plusieurs solutions existent, en plus des formules classiques, neurs et institutions ont fait gine. Des Italiens viennent réguliè- monter les enchères pour rement en France racheter la pro- pour obtenir des sommes modestes à des taux intéressants acquérir un pot à pharmacie italien duction transalpine. Un « pot Ede 1525, jusqu’à atteindre le prix droit » ou un alberello transalpin de 400 000 francs (60 980 euros), des XVe ou XVIe siècles se négocient orsque l’on souhaite nelle peuvent toutefois bénéficier de ressources modestes. Leur taux te : les caisses de retraite distri- deux fois supérieur à l’estimation. entre 15 000 et 50 000 euros. emprunter pour acheter d’un prêt d’un montant minimal est de 4 % les quatre premières buent également des prêts à leurs Cette somme reste toutefois excep- Mais, comme ces œuvres ancien- un logement, il ne faut de 9 147 euros en Ile-de-France, années, puis 7 % pour la catégorie adhérents pour acheter ou réno- tionnelle dans cette spécialité des nes se raréfient, les créations du négliger aucun type de 7 622 euros dans les aggloméra- des fonctionnaires assimilés, ver leur logement. Les taux sont, pots à pharmacie. Ce secteur XVIIIe siècle de la Péninsule italien- prêt, même d’un mon- tions de plus de 100 000 habitants, c’est-à-dire hors fonction d’Etat et malheureusement, en décalage demeure stable, contrairement à ne ressortent des officines. « Des tant modeste, dès lors et 6 100 euros dans le reste de la collectivités locales. Cela ne les avec ceux du marché, souvent de nombreux domaines du marché objets qui ne dépassaient pas que son taux est intéressant. France, au taux de 1,5 %, sur rend guère attractifs puisqu’ils entre 5 % et 6 %, mais parfois à de l’art. « Les objets importants 10 000 francs il y a trois ans voient Lf Les prêts accordés à l’issue 15 ans. Des majorations sont possi- sont, en outre, d’un montant 3 %, avec des montants limités, de accompagnés d’un pedigree ont tou- leur cote multipliée par trois aujour- d’un compte-épargne logement bles, mais l’enveloppe de ces fonds réduit : « Nous avons distribué une 3 000 à 15 000 euros. Autre incon- jours de bonnes cotes. Celles d’une d’hui (4 500 euros) », constate (CEL) : ce type de prêt à l’avantage ayant été écornée et les textes d’ap- centaine de prêts fonctionnaires en vénient : ils sont généralement qualité moyenne demeurent station- M. Montagut. Très décoratives, d’être le moins onéreux et d’être plication pour les prêts d’acces- 2001, pour un montant moyen de accordés sur des durées courtes, naires », affirme ainsi l’expert avec leur imitation de marbre, les mobilisable à tout moment, pour sion à la propriété tardant à paraî- 2 440 euros », déplore André Lou- de cinq ans, parfois dix ans. Robert Montagut. faïences fines du début du XIXe siè- toutes sortes d’opérations, comme tre, les organismes collecteurs se cas, du Crédit foncier de France, f Les prêts de Pétrofigaz : cette Les majoliques font figure de cle sont nettement moins onéreu- l’achat d’une résidence principale montrent, en ce moment, plutôt chargé de leur distribution. filiale financière de Gaz de France vedette : ces faïences hispano-mau- ses (environ 2 000 euros). ou secondaire, des travaux de réticents dans la distribution des Les fonctionnaires auront plus accorde un prêt à ceux qui cons- resques des XVe et XVIe siècles Les faïenciers français ne sont construction, de rénovation ou prêts. L’information à leur propos de chance en s’adressant à leurs truisent leur maison et y installent d’extension. Le prêt est accordé au est accessible sur le site de l’Union mutuelles respectives. Elles leur un chauffage au gaz, ainsi qu’à taux de 3,50 %, mais son montant, d’économie sociale pour le loge- accorderont une caution gratuite, ceux qui rénovent leur logement de 150 euros à 23 000 euros, est ment, www.uesl.fr. leur évitant les frais de l’hypo- et le dotent d’un nouveau chauf- proportionné aux intérêts accumu- f Les prêts fonctionnaires : les thèque exigée lors de la souscrip- fage également au gaz. Le prêt est lés durant la période d’épargne. salariés de la fonction publique tion d’un prêt. La plupart des variable selon la région, où chaque En cas de prêt, l’Etat ajoute une pri- n’ont pas droit aux fonds du 1 % mutuelles ne cautionnent que les service régional de GDF peut déci- me d’un montant maximal de logement, mais aux prêts fonction- prêts venant en complément d’un der de promotions ou de coups de 1 144 euros, majorée de 153 euros naires. Il s’agit d’une maigre conso- prêt d’épargne-logement ou sous- pouce. Le prêt Bâtigaz, pour le par personne à charge (alors que lation, car leur réglementation n’a crits auprès des banques ayant neuf, est d’un montant d’au cette prime est accordée, même pas été mise à jour et leurs taux conclu des accords avec elles, moins 3 500 euros, consenti à 0 %, sans prêt, pour le plan d’épargne- sont en décalage avec ceux du mar- comme La Poste, la Caisse d’aide et sur 54 mois. Il peut atteindre logement). Autre avantage du ché. Ces prêts sont accordés en de soutien de l’éducation nationale 5 000 euros à 0 % ou 2,95 %. Le CEL, il est exonéré de frais de complément d’un prêt régle- (Casden), l’UCB, le Crédit mutuel prêt Confortgaz, pour la rénova- dossier. menté, type prêt à taux zéro, des enseignants ou les caisses tion, est d’un montant de

f Les prêts provenant du 1 % conventionné ou d’accession so- d’épargne. 2 550 euros et son taux de 0 %, sur   , .   logement : les sommes collectées ciale, aux fonctionnaires disposant f Les prêts des caisses de retrai- 21 mois. Son montant peut attein- Pots en porcelaine de Paris, du début du XIXe siècle, vendus auprès des entreprises de plus de dre 6 800 euros, mais au taux de pour un total de 2988 euros, le 21 octobre 2001 à Paris ; 10 salariés dans le cadre du 1 % 2,95 % sur 48 mois, selon les condi- page I, trois majoliques italiennes de Faenza, datant logement peuvent permettre à ces UN LOGICIEL POUR BIEN EMPRUNTER tions locales. Petrofigaz a accordé du XVIe siècle, adjugées respectivement 3 050, 7 930 et 4 880 euros. salariés de bénéficier d’un prêt Un plan de financement bien bâti, qui empile différents prêts et optimise quelque 10 000 prêts en 2001. lors de l’achat de leur logement. leur durée tout en lissant le montant des remboursements pour éviter les f Les prêts des caisses d’alloca- auraient, selon la légende, transité pas en reste. Ainsi, un pot fabriqué e Mais les conditions de son octroi à-coups, permet de faire des économies ou d’emprunter plus : l’Agence tions familiales : cette source de par Majorque avant d’arriver en à Montpellier à la fin du XVI siècle se sont resserrées et subiront un nationale d’information sur le logement (ANIL) a mis au point un logiciel financement est réservée aux Italie. « Faux, rétorque Robert vaut entre 4 500 et 7 500 euros. A er e nouveau tour de vis le 1 avril pro- que l’on peut consulter dans ses antennes départementales et qui aide familles très défavorisées. Un prêt Montagut. Elles venaient au XIV siè- Nevers, autre lieu de fabrication chain, car les collecteurs sont appe- l’emprunteur à échafauder le meilleur plan de financement. La durée du ou une subvention à l’améliora- cle de Malaga, en Espagne, et ont célèbre, les écarts de prix dépen- lés à financer en priorité l’aide aux prêt d’épargne-logement est, par exemple, difficile à fixer : il faut choisir tion, l’aménagement ou l’équipe- ensuite servi de modèles aux ateliers dent de la rareté du décor. Quant e locataires et le renouvellement entre faible montant emprunté et remboursable sur une longue période ou ment, peuvent être consentis par italiens de Deruta, Faënza, Castel aux pièces du XVIII siècle, elles urbain. capital plus important à rembourser sur une courte période, ce qui peut les caisses d’allocations familiales Durante, Urbino ou Cafaggiolo. » sont moins chères. Un pot orné de Les primo-accédants d’un loge- entamer la capacité financière de l’emprunteur et empêcher la souscription dans le cadre de leur action sociale Par extension, le terme de majoli- l’image la plus simple dite « à la pal- ment neuf ou ancien ou les per- d’autres prêts. Les conseillers de l’ANIL, rompus aux subtilités des réglemen- et non d’une prestation nationale. que s’est ensuite appliqué à la me nouée » se vend autour de sonnes qui déménagent pour des tations de tous les prêts, feront toutes les simulations nécessaires jusqu’à faïence italienne. 300 euros et un rare modèle de che- raisons de mobilité profession- aboutir à une solution satisfaisante. Isabelle Rey-Lefebvre Née au Moyen-Orient, la majo- vrette à la panse peinte d’un Chi- lique apporte une révolution tech- nois n’atteint que 1 500 euros. (Publicite´) nique : la terre est recouverte d’un Nevers souffre aujourd’hui de la émail qui la rend imperméable. Le production de copies que de mau- SICAV - FCP BRUITS DES MARCHÉS décor très coloré garde ainsi sa vais plaisants tentent de vendre fraîcheur d’origine. « La faïence comme des œuvres anciennes. Ces informations sont donne´ es sous la responsabilite´ de l’e´ metteur a TARIFS BANCAIRES : une un an, son portefeuille virtuel de est le seul domaine de l’art où on D’autres villes comme Rouen, Une se´lection. Cours releve´s au 15 mars a` 17 h 46 étude, publiée mardi 12 mars, 5 000 livres sterling a augmenté de peut retrouver cinq à six siècles plus Marseille, Moustiers, ou Stras- sur la facturation des opérations 5,8 %, alors que celui sélectionné tard les décors et vraies couleurs bourg furent aussi de grands cen- Valeur de Valeur Devise de Montant Date du exceptionnelles (frais de rejet de par l’analyste Mark Goodson, un d’origine. » tres faïenciers qui produisirent des Code E´metteurs r Date souscription de rachat cotation du coupon coupon chèque sans provision, opposition spécialiste chevronné, a dégringo- pots à pharmacie, dont les prix sur une carte, etc.) par l’associa- lé de 46,2 %. Celui de l’astrologue , ... moyens varient aujourd’hui entre tion Consommation, logement et Christeen Skinner, qui s’est basée Les formes des pots à pharmacie 750 et 3 000 euros. Si les prix des Internet : www.sgam.fr SG ASSET MANAGEMENT cadre de vie (CLCV), montre que sur le mouvement des planètes, a n’ont guère évolué au long des œuvres rouennaises dépassent par- La Poste affiche, pour ces opéra- perdu 6,2 %. siècles. La chevrette, pot à panse fois de 10 % à 30 % celui des niver- SICAV tions, les tarifs les moins élevés des arrondie et à large ouverture, naises, c’est tout simplement parce 029614 CADENCE 1 D 14/03/02 155,56 154,01 EUR 1,75 09/04/01 banques à facturation nationale. a ENCHÈRES : un costume por- porte un long bec et une poignée. que les collectionneurs normands 029615 CADENCE 2 D 15/03/02 153,63 152,12 EUR 1,75 03/05/01 Le coût de rejet d’un chèque s’élè- té par le Napoléon du Musée Elle était destinée à conserver miel, s’efforcent de ne pas laisser partir 029616 CADENCE 3 D 15/03/02 151,97 150,47 EUR 1,35 07/03/02 028307 CONVERTIS C 15/03/02 231,64 227,10 EUR .... ve ainsi, par exemple, à 33,50 euros Grévin a été adjugé, mardi huiles et sirops. Le pot à thériaque, les œuvres locales. 009577 INTEROBLIG C 14/03/02 59,66 59,07 EUR .... à La Poste, contre 48,44 euros au 12 mars, chez Sotheby’s, à Paris, au couvercle orné d’une figure Les pots à pharmacie en porce- e 009543 INTERSE´ LECTION FR. D 15/03/02 75,64 74,16 EUR 1,27 25/01/01 Crédit lyonnais, 51,90 euros à la 650 euros hors frais. La robe de modelée et aux anses en forme de laine créés au XIX siècle ont été 028315 SE´ LECT DE´ FENSIF C 15/03/02 195,80 192,43 EUR .... Société générale et 90,40 euros à Marie-Antoinette, lors de cette serpents enlacés ou de cordons très longtemps boudés par les ama- 028316 SE´ LECT DYNAMIQUE C 15/03/02 245,29 241,07 EUR .... BNP Paribas. D’après l’étude, la vente des anciennes collections du mêlés, repose sur un pied. L’albarel- teurs, qui les jugeaient trop 028653 SE´ LECT E´ QUILIBRE 2 15/03/02 172,65 169,68 EUR .... BICS à Paris (réseau Banques popu- célèbre musée parisien de figuri- le, cylindrique, présente une partie récents. Depuis une dizaine d’an- 094406 SE´ LECT PEA DYNAMIQUE 15/03/02 145,80 143,29 EUR 2,69 01/02/01 laires) affiche le tarif le plus compé- nes en cire, a trouvé preneur pour médiane légèrement étranglée afin nées, des acheteurs à la bourse 094404 SE´ LECT PEA 1 15/03/02 209,81 206,20 EUR 4,37 01/02/01 titif (24,25 euros). Mais c’est aussi une somme de 550 euros. La plus de faciliter la prise et recueillait des moins garnie commencent cepen- 029548 SG FRANCE OPPORT. C 14/03/02 452,25 443,38 EUR .... une banque de ce groupe qui fait forte enchère (180 000 euros) a été préparations moins fluides. dant à collectionner ces œuvres 029713 SG FRANCE OPPORT. D 14/03/02 423,45 415,15 EUR 2,02 27/01/00 payer le plus cher l’opération : la atteinte par quatre fauteuils d’épo- Rareté, décoration, état et ori- affichées à partir de 200 euros. 029709 SOGENFRANCE C 15/03/02 471,66 462,41 EUR .... Banque populaire Côte d’Azur, que Consulat provenant du châ- gine déterminent le prix de ces 029549 SOGENFRANCE D 15/03/02 423,02 414,73 EUR 1,54 28/01/99 029408 SOGEOBLIG C 15/03/02 113,56 112,44 EUR .... avec un coût de 132,60 euros. teau de Fontainebleau. pots. Les œuvres en faïences ita- Françoise Chauvin 009524 SOGE´ PARGNE D 14/03/02 44,67 44,23 EUR 1,95 16/10/00 Par ailleurs, l’étude signale 028520 SOGEPEA EUROPE 15/03/02 226,34 221,90 EUR 0,23 25/01/01 qu’une quinzaine d’établissements 009545 SOGE´ SECTOR IMMOB. D 15/03/02 24,37 23,89 EUR 0,38 28/06/00 facturent les retraits d’argent liqui- 009526 SOGINTER C 15/03/02 54,60 53,53 EUR 8,02 18/04/90 de effectués par les clients au gui- Fonds communs de placements chet de leur agence principale. 702074 DE´ CLIC ACTIONS EURO 14/03/02 15,77 15,46 EUR .... 747971 DE´ CLIC ACTIONS FRANC 14/03/02 54,40 53,33 EUR 0,26 07/09/00 a CARTES BANCAIRES : selon 747985 DE´ CLIC ACTIONS INTER. 15/03/02 35,25 34,56 EUR 0,10 13/09/96 les dernières données communi- 702304 DE´ CLIC BOURSE E´ QUILIBRE 14/03/02 16,97 16,64 EUR .... quées par l’association Visa 703114 DE´ CLIC BOURSE PEA 14/03/02 52,05 51,03 EUR .... Union européenne, le nombre de 747973 DE´ CLIC OBLIG. EUROPE 14/03/02 16,61 16,45 EUR 0,87 05/01/01 transactions par carte bancaire a 702560 DE´ CLIC PEA EUROPE 14/03/02 24,37 23,89 EUR 0,08 14/11/00 augmenté en 2001 de 14 % en Fran- ´ 748493 DECLIC SOGENFR. TEMPO 14/03/02 59,98 58,80 EUR 0,28 21/12/00 ce, s’établissant à 2,5 milliards, SOGE´ SECTOR FINANCE 15/03/02 561,18 544,68 EUR .... 702744 pour un volume d’affaires de 043136 SOGE´ SECTOR SANTE´ 15/03/02 593,48 581,84 EUR .... 043153 SOGE´ SECTOR TECHNO. 15/03/02 550,61 539,81 EUR .... 130,2 milliards d’euros, en hausse 703304 SOGESTION C 14/03/02 49,27 48,30 EUR .... de 12 %. Le phénomène, lié au pas- 042303 SOGINDEX FRANCE C 14/03/02 521,39 506,06 EUR .... sage à l’euro, est encore plus mar- qué pour l’ensemble de l’Union européenne, où le nombre de tran- 08 36 68 56 55 (2,21 F/mn) sactions par carte (9,8 milliards) SICAV progresse de 16 % et le volume 028818 ATOUT CROISSANCE 14/03/02 365,25 356,34 EUR 3,49 07/01/02 d’affaires (683,1 milliards d’euros) 028581 ATOUT FRANCE C 14/03/02 196,50 191,71 EUR .... de 17,5 %. 028582 ATOUT FRANCE D 14/03/02 174,75 170,49 EUR 3,24 24/12/01 093707 ATOUT FRANCE ASIE 14/03/02 77,71 75,81 EUR 0,16 24/12/01 a PRÉVISIONS : une fillette bri- 028583 ATOUT FRANCE EUROPE 14/03/02 176,99 172,67 EUR 5,47 24/03/01 tannique de cinq ans a battu un 028575 ATOUT FRANCE MONDE 14/03/02 45,15 44,05 EUR 0,38 14/04/01 analyste financier, ainsi qu’un 028610 ATOUT MONDE 14/03/02 53,71 52,40 EUR .... astrologue, dans une simulation 028990 ATOUT SELECTION 14/03/02 103,65 101,12 EUR 2,33 24/12/01 de prévision de marchés organisée 028636 CAPITOP EUROBLIG C 14/03/02 101,97 100,96 EUR .... à l’occasion de la semaine nationa- 028637 CAPITOP EUROBLIG D 14/03/02 84,12 83,29 EUR 3,52 24/03/01 028612 CAPITOP REVENUS D 14/03/02 172,24 170,53 EUR 2 21/01/02 le pour la science. Tia Lavern Fonds communs de placements Roberts, avec son choix, a bravé une baisse de 16 % de l’indice 044668 ATOUT VALEUR 13/03/02 77,21 77,21 EUR 1,36 13/12/01 FTSE-100 des principaux titres 097265 INDOCAM FONCIER 14/03/02 100,46 98,01 EUR .... cotés à la Bourse de Londres. Sur VIII/LE MONDE/DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002

MODERN TIMES GR SE 29,89 – 5,37 Code Cours % Var. MONDADORI IT e 7,90 + 0,89 15/03 22 h 29 f pays en euros hebdo LES VALEURS DE LA SEMAINE NRJ GROUP FR e 23,14 – 1,11 PEARSON GB 13,87 + 1,06 AUTOMOBILE PRISA ES e 12,07 + 4,05 PROSIEBEN SAT.1 DE e 8,90 – 1,66 AUTOLIV SDR SE 28,58 – 1,32 en euros à Paris en euros à Paris en euros à Paris en euros à Paris en euros à Paris PT MULTIMEDIA R PT e 7,92 .... BASF BE e 47,22 + 0,04 PUBLICIS GROUPE FR e 37 – 2,89 BMW DE e 45,60 + 2,24 Le 15 mars 9,61 Le 15 mars 36,34 Le 15 mars 66,60 Le 15 mars 4,98 Le 15 mars 15,78 PUBLIGROUPE N CH 255,87 – 8,33 CONTINENTAL AG DE e 17,40 + 1,75 10,6 41 73 5,6 16,0 REED INTERNATIO GB 10,49 – 2,10 DAIMLERCHRYSLER DE e 52,60 + 5,73 REUTERS GROUP GB 8,26 – 8,39 FIAT IT e 15,96 + 0,44 72 5,5 40 RTL GROUP LU e 44 – 2,11 FIAT PRIV. IT e 11,20 + 1,36 10,4 15,5 SMG GB 2,37 + 1,38 MICHELIN FR e 44,70 + 0,79 71 5,4 SOGECABLE R ES e 25,25 – 4,17 PEUGEOT FR e 54,30 + 4,32 39 5,3 TAYLOR NELSON S GB 3,73 – 2,93 PIRELLI SPA IT e 1,92 – 1,03 10,2 70 15,0 TELEWEST COMM. GB 0,23 – 17,65 DR ING PORSCHE DE e 542 + 1,12 38 69 5,2 TF1 FR e 34,05 + 1,34 RENAULT FR e 55,30 + 6,35 TRINITY MIRROR GB 7,95 + 4,22 VALEO FR e 49,63 – 1,23 10,0 5,1 14,5 68 UNITED PAN-EURO NL e 0,17 – 5,56 VOLKSWAGEN VZ DE e 37,50 + 1,35 37 67 5,0 UTD BUSINESS ME GB ...... 9,8 14,0 e – 36 VIVENDI UNIVERS FR 43,43 8,59 66 4,9 VNU NL e 36,37 – 3,96 BANQUES WOLTERS KLUWER NL e 25,30 – 1,48 ABBEY NATIONAL GB 15,95 + 1,33 9,6 35 65 4,8 13,5 WPP GROUP GB 12,39 – 3,14 Source : Bloomberg ABN AMRO HOLDIN NL e 21,45 + 1,08 11 12 13 14 15 11 12 13 14 15 11 12 13 14 15 11 12 13 14 15 11 12 13 14 15 ALL & LEICS GB 13,99 + 3,08 mars 2002 mars 2002 mars 2002 mars 2002 mars 2002 ALLIED IRISH BA GB 21,52 + 6,96 BIENS DE CONSOMMATION ALMANIJ BE e 37,80 + 1,18 AHOLD NL e 28,91 + 0,73 ALPHA BANK GR 18,52 – 0,32 a a a a a HAVAS ADVERTISING PENAUILLE PLASTIC OMNIUM ERICSSON LES OBJECTIFS ALTADIS ES e 21,27 + 2,46 B.P.C.INDUSTRIA IT e 9,98 + 0,10 MENACÉ POLYSERVICES ESPÈRE EN RECUL DANS LA TOURMENTE D’ALSTOM AMADEUS GLOBAL ES e 8,14 – 0,73 B.P.EMILIA ROMA IT e 33,95 + 0,89 ATHENS MEDICAL GR 3,62 – 3,21 B.P.LODI IT e 10,72 + 9,50 AVIS EUROPE GB 3,01 – 1,06 B.P.NOVARA IT e 7,50 + 2,04 e Relégué au 6 rang mondial Le groupe de maintenance Le plasturgiste français, dont L’équipementier en télécom- La capitalisation boursière BEIERSDORF DE e 133,50 + 0,75 B.P.SONDRIO IT e 10,65 – 1,39 BIC FR e 38,75 + 8,24 B.P.VERONA E S. IT e 12,50 .... du secteur de la publicité aéroportuaire et de services la marge d’exploitation a munications suédois a main- du conglomérat industriel a BRIT AMER TOBAC GB 10,32 + 0,47 BANCA ROMA IT e 2,73 + 3,02 par le rachat de B3Com par aux entreprises espère en reculé de deux points en tenu son objectif d’une mar- fondu de deux tiers en CASINO GP FR e 81,25 – 1,63 BANCO SABADELL ES e 16,61 – 1,42 Publicis, le groupe se retrou- 2002 une croissance à deux 2001, à 3,1 %, s’est montré ge opérationnelle de 5 % en moins d’un an, ce qui l’a CLARINS FR e 69,05 – 3,43 BANK OF IRELAND GB 19,48 + 9,01 COLRUYT BE e 44,45 + 1,95 BANK OF PIRAEUS GR 7,56 – 2,83 ve dans une position incon- chiffres après une année confiant, mardi 12 mars, 2002. Il a estimé, mardi poussé hors du CAC 40, DELHAIZE LE LIO BE e 52 + 0,97 BANKINTER R ES e 33,60 + 0,66 fortable. Son capital éclaté 2001 perturbée par le 11 sep- pour l’exercice 2002. Il pré- 12 mars, le marché mondial d’où il sortira le 3 avril. Le FIRSTGROUP GB 4,27 + 3,92 BARCLAYS PLC GB 36,52 + 2,35 GALLAHER GRP GB 8,48 + 4,15 BAYR.HYPO-U.VER DE e 38,15 + 1,46 en fait une proie facile pour tembre. Pour financer son voit un résultat en hausse de la téléphonie mobile à groupe a annoncé, jeudi 14 GIB BE e 47,36 + 1,35 BBVA R ES e 13,90 – 0,79 d’éventuelles opérations de développement externe, il avec des ventes qui reste- 430 millions d’unités cette mars, une série d’objectifs GIVAUDAN N CH 375,59 + 5,58 BCA AG.MANTOVAN IT e 9,25 – 1,49 rachat. Par rapport aux envisage de procéder à une raient stables. En 2001, le année, contre environ d’amélioration de sa rentabi- HENKEL VZ DE e 69,70 + 1,75 BCA FIDEURAM IT e 8,99 + 1,01 THE BIG FOOD GR GB 1,72 – 6,96 BCA LOMBARDA IT e 11,35 + 4,70 cinq premiers du secteur, la augmentation de capital de bénéfice net de la société a 400 millions en 2001. Subis- lité et de sa situation finan- IMPERIAL TOBACC GB 17,56 + 6,54 BCA P.BERG.-C.V IT e 20,07 – 1,33 société, qui a affiché une 160 à 200 millions d’euros, si chuté de 74,7 %, à 10 mil- sant les avertissements suc- cière sur les trois prochaines JERONIMO MARTIN PT e 8,55 + 1,30 BCA P.MILANO IT e 4,36 + 4,06 KESKO -B- FI e 10,45 + 0,48 BCO POPULAR ESP ES e 40,20 – 0,12 perte nette de 51,8 millions les conditions de marché le lions d’euros, et son résultat cessifs de ses concurrents fin- années, pour retrouver la L’OREAL FR e 82,50 + 1,04 BCP R PT e 4,20 + 0,96 d’euros en 2001, est désor- permettent. En cinq jours, le d’exploitation a reculé de landais Nokia, américain confiance des investisseurs. LAURUS NV NL e 2 – 3,85 BIPOP CARIRE IT e 1,75 + 3,55 mais marginalisée. En cinq titre, qui sera introduit le 18,3 %, à 49 millions d’euros. Lucent et allemand Siemens, En cinq jours, le titre a repris MORRISON SUPERM GB 3,28 – 1,92 BNL IT e 2,65 + 6 RECKITT BENCKIS GB 18,78 + 4,57 BNP PARIBAS FR e 54,75 + 0,27 jours, l’action a perdu 10 avril dans le Midcac, a per- En cinq jours, l’action a re- le titre a perdu sur la semai- 6,84 %, à 15,78 euros et SAFEWAY GB 4,94 – 1,92 COMM.BANK OF GR GR 28,88 – 3,86 er 9,34 %, à 9,61 euros. du 10,38 %, à 36,34 euros. culé de 8,14 %, à 66,60 euros. ne 10,91 %, à 4,98 euros. 26,34 % depuis le 1 janvier. SAINSBURY J. PL GB 6,44 – 2,44 CYPRESS SEMICON DE e 26 + 25,30 STAGECOACH GROU GB 1,19 + 5,71 CREDIT LYONNAIS FR e 42,32 – 0,66 TERRA NETWORKS ES e 8,85 – 2,21 CS GROUP N CH 43,31 – 1,86 SWISSCOM N CH 341,73 + 0,81 GALEN HOLDINGS GB 10,54 – 3,53 WCM BETEILIGUNG DE e 10,94 + 0,37 INVENSYS GB 1,92 + 4,39 TESCO PLC GB 3,91 + 1,25 DANSKE BANK DK 17,09 – 1,55 T.I.M. IT e 5,42 – 4,07 GAMBRO -A- SE 7,12 .... INVESTOR -A- SE 12,97 – 0,42 TPG NL e 23,81 – 0,25 DEXIA BE e 16,94 + 3,74 TDC DK 35,92 – 5,82 GLAXOSMITHKLINE GB 26,96 – 2,50 INVESTOR -B- SE 12,81 – 0,85 WANADOO FR e 6,28 – 0,32 DNB HOLDING NO 5,78 + 1,35 TELE2 -B- SE 32,52 – 4,81 H. LUNDBECK DK 31,08 – 20,62 ISS DK 53,14 – 1,74 WELLA AG VZ DE e 58,55 – 0,26 DRESDNER BANK N DE e 47,80 + 1,06 ALIMENTATION ET BOISSON VODAFONE TELECE PT e 9,05 – 0,22 NOVARTIS N CH 44,81 + 5,14 JOT AUTOMATION FI e 0,40 – 9,09 EFG EUROBK ERGA GR 14,44 + 0,14 TELECOM ITALIA IT e 9,71 – 1,62 NOVO-NORDISK -B DK 43,45 – 1,52 ALLIED DOMECQ GB 6,84 + 1,92 KINNEVIK -B- SE 15,66 – 0,35 ERSTE BANK AT e 63,15 – 4,17 TELECOM ITALIA IT e 6,16 + 0,82 NOVOZYMES -B- DK 22,67 – 3,44 ASSOCIAT BRIT F GB 8,24 + 0,20 KONE B FI e 100,06 + 1,22 ESPIRITO SANTO PT e 11,95 + 2,14 COMMERCE DISTRIBUTION TELEFONICA ES e 13,25 – 4,26 ORION B FI e 22 .... BBAG OE BRAU-BE AT e 52,67 – 4,24 LEGRAND FR e 175,50 + 0,23 FOERENINGSSB A SE 13,47 + 2,07 TELEF.MOVILES ES e 7,45 – 5,34 OXFORD GLYCOSCI GB 7,16 + 5,70 BRAU UNION AT e 47,50 – 5 LINDE DE e 57 + 3,45 ALLIANCE UNICHE GB 8,51 – 4,34 HBOS GB 12,30 + 3,10 e TELENOR NO 4,65 – 3,22 PHONAK HLDG N CH 20,49 – 4,01 CADBURY SCHWEPP GB 7,74 – 0,21 MAN DE e 29,65 + 1,89 AVA ALLG HAND.G DE 39 – 2,50 HSBC HLDG GB 13,55 + 0,96 + TELIA SE 4,16 – 7,32 QIAGEN NV NL e 18,69 – 2,20 CARLSBERG -B- DK 45 – 0,30 MEGGITT GB 3,25 – 0,98 BOOTS CO PLC GB 10,30 2,89 IKB DE e 14,30 + 5,15 e TISCALI IT e 9,86 – 3,52 ROCHE HLDG G CH 88,25 + 5,31 CARLSBERG AS -A DK ...... METSO FI e 13,93 – 3,93 BUHRMANN NV NL 15,20 – 2,31 INTESABCI IT e 3,04 + 5,19 e VERSATEL TELECO NL e 0,63 + 26 SANOFI SYNTHELA FR e 73,65 + 2,79 COCA COLA HBC GR 15,50 – 2,39 MG TECHNOLOGIES DE e 13,08 + 3,81 CARREFOUR FR 51,50 – 2,65 JULIUS BAER HLD CH 347,54 – 6,96 e + VODAFONE GROUP GB 2,25 – 4,11 SCHERING DE e 68,85 + 5,76 DANISCO DK 38,21 – 3,40 MORGAN CRUCIBLE GB 2,93 + 1,11 CASTO.DUBOIS FR 59,75 7,27 KBC BANCASSURAN BE e 35,90 – 0,28 e SERONO -B- CH 992,68 – 2,36 DANONE FR e 135,30 + 2,11 EXEL GB 13,73 .... CC CARREFOUR ES 13,54 – 2,38 LLOYDS TSB GB 11,94 + 2,77 + SHIRE PHARMA GR GB 9,34 + 9,02 DELTA HOLDINGS GR 7,20 – 5,76 PACE MICRO TECH GB 1,64 – 10,53 CHARLES VOEGELE CH 44,13 15,28 MONTE PASCHI SI IT e 3,30 + 6,80 e SMITH & NEPHEW GB 6,68 – 1,19 DIAGEO GB 14,32 + 2,18 PARTEK FI e 11,20 .... D’IETEREN SA BE 181,90 – 2,20 NAT BANK GREECE GR 25,34 – 0,86 CONSTRUCTION SSL INTL GB 8,69 + 1,31 ELAIS OLEAGINOU GR 16,60 – 1,43 PENINS.ORIENT.S GB 3,98 + 2,49 DEBENHAMS GB 5,87 – 1,35 NATEXIS BQ POP. FR e 90,75 – 1,36 e + + ALTADIS ES 21,27 2,46 SULZER N CH 237,74 – 0,14 HEINEKEN HOLDIN NL e 33,95 + 4,14 PERLOS FI e 9,79 – 4,02 DIXONS GROUP GB 4,17 5,28 NORDEA SE 6,19 – 0,88 e – e + ACESA N ES 10,75 0,83 SYNTHES-STRATEC CH 760,76 + 1,92 HELLENIC SUGAR GR 7,50 + 0,54 PREMIER FARNELL GB 5,17 – 6,69 GAL LAFAYETTE FR 146,50 0,34 ROLO BANCA 1473 IT e 18,89 + 1,89 e – e + ACS ES 31,40 0,41 UCB BE e 43,27 – 0,53 KAMPS DE e 10,85 + 0,46 RAILTRACK GB ...... GEHE DE 46,80 0,86 ROYAL BK SCOTL GB 29,89 – 1,01 – e + AGGREGATE IND GB 1,43 2,20 WILLIAM DEMANT DK 28,72 + 2,40 KERRY GRP-A- GB 24,95 .... RANDSTAD HOLDIN NL e 16,70 – 6,96 GUCCI GROUP NL 101 1,30 S-E-BANKEN -A- SE 11,44 – 1,42 – + AKTOR SA GR 7,60 3,06 WS ATKINS GB 11,27 + 3,24 KINGFISHER GB 6,15 + 4,09 RENTOKIL INITIA GB 4,36 – 0,73 GUS GB 10,98 4,28 SAN PAOLO IMI IT e 12,67 – 0,31 – AMEY GB 5,39 6,69 ZELTIA ES e 10,95 – 0,45 KONINKLIJKE NUM NL e 31,10 + 6,58 REXAM GB 7,79 + 2,98 HENNES & MAURIT SE 20,97 – 3,53 STANDARD CHARTE GB 12,75 + 0,51 e + e AUREA R ES 21,90 1,01 MONTEDISON IT e 2,33 .... REXEL FR e 71,80 + 1,41 KARSTADT QUELLE DE 38,80 – 4,67 STE GENERAL-A- FR e 69,30 – 1,49 e – + BOUYGUES FR 36,63 1,98 NESTLE N CH 249,37 – 1,09 RHI AG AT e 6,75 – 11,18 KINGFISHER GB 6,15 4,09 SV HANDBK -A- SE 16,04 – 3,62 + + BPB GB 5,97 2,20 NORTHERN FOODS GB 2,67 .... RIETER HLDG N CH 253,13 + 1,09 MARKS & SPENCER GB 5,96 2,21 SWEDISH MATCH SE 7,23 + 0,76 e + E´NERGIE + BRISA AUTO-ESTR PT 5,10 0,20 PARMALAT IT e 3,57 + 3,48 ROLLS ROYCE GB 2,99 + 2,20 MATALAN GB 5,86 2,54 UBS N CH 56,61 – 1,84 e + e BUZZI UNICEM IT 9,68 6,37 BG GROUP GB 4,99 + 3,33 PERNOD RICARD FR e 92,80 + 3,11 SANDVIK SE 27,21 – 1 METRO DE 39,80 – 1,73 UNICREDITO ITAL IT e 4,75 + 2,15 e – CIMPOR R PT 19,66 2,04 BP GB 9,80 + 1 RAISIO GRP -V- FI e 1,48 .... SAURER N CH 20,11 + 5 MFI FURNITURE G GB 2,56 – 0,63 e – + COLAS FR 70,85 0,91 CEPSA ES e 15,50 – 0,32 SCOTT & NEWCAST GB 9,13 + 2,72 SCHNEIDER ELECT FR e 58,20 – 1,19 NEXT PLC GB 15,73 1,35 – e CRH PLC GB 29,45 4,94 COFLEXIP FR e 167,50 – 0,24 SOUTH AFRICAN B GB 8,11 + 2,86 SEAT PAGINE GIA IT e 0,89 – 4,30 PINAULT PRINT. FR 130,90 – 0,08 e + + PRODUITS DE BASE FCC ES 26,30 3,14 DORDTSCHE PETRO NL e ...... TATE & LYLE GB 5,26 – 2,10 SEAT PAGINE GIA IT e 0,89 .... SIGNET GROUP GB 1,83 2,70 GRUPO DRAGADOS ES e 14,60 – 0,68 e VALORA HLDG N CH 189,51 – 4,15 ACERALIA ES e 19,57 + 6,94 GBL BE 62,35 – 1,03 TOMKINS GB 4,09 – 0,39 SECURICOR GB 2,17 – 0,74 GRUPO FERROVIAL ES e 24,68 + 5,65 e e VENDEX KBB NV NL e 13,50 – 0,59 ACERINOX R ES e 38,97 – 0,71 ENI IT 16,95 + 4,69 UNILEVER CERT NL 66,80 + 1,44 SECURITAS -B- SE 22,34 – 4,45 HANSON PLC GB 8,37 + 2,16 W.H SMITH GB 7,71 – 3,23 ALUMINIUM GREEC GR 36,80 + 0,33 ENTERPRISE OIL GB 10,01 + 1,14 WHITBREAD PLC GB 10,40 – 0,31 SERCO GROUP GB 5,44 + 2,11 HEIDELBERGER ZE DE e 52,30 – 2,79 e WOLSELEY PLC GB 10,24 + 0,79 ANGLO AMERICAN GB 18,51 – 5,74 GBL BE 62,35 .... SGL CARBON DE e 25,30 – 1,56 HELL.TECHNODO.R GR 6,02 – 3,53 BEKAERT BE e 46,60 + 8,12 HELLENIC PETROL GR 5,92 – 3,58 SHANKS GROUP GB 2,70 – 8,20 HERACLES GENL R GR 11,98 – 0,66 BHP BILLITON GB 6,36 – 5,28 LATTICE GROUP GB 2,77 + 2,99 ´ SIDEL FR e 39,98 – 3,64 HOCHTIEF DE e 19,40 + 10,23 e BIENS D’EQUIPEMENT BOEHLER-UDDEHOL AT e 46 – 0,99 OMV AG AT 103,49 + 3,29 SINGULUS TECHNO DE e 32,40 – 2,11 HAUTE TECHNOLOGIE HOLCIM CH 264,76 – 1,53 NO 5,99 – ABB N CH 9,82 – 2,05 BUNZL PLC GB 8,22 + 0,20 PETROLEUM GEO-S 13,08 SKF -B- SE 26,99 + 2,49 AIXTRON DE e 20,15 – 5,40 IMERYS FR e 130,20 + 7,16 ES e 15,45 + ADECCO N CH 72,52 – 3,85 CORUS GROUP GB 1,40 + 3,57 REPSOL YPF 0,91 SMITHS GROUP GB 12,31 + 4,94 ALCATEL-A- FR e 16,28 – 11,71 ITALCEMENTI IT e 9,95 + 3,11 NL e 62,25 + AGGREKO GB 4,59 + 1,79 ELVAL GR 3,20 – 4,76 ROYAL DUTCH CO 1,72 SOPHUS BEREND DK 27,85 – 2,36 ALTEC GR 2,12 – 5,36 LAFARGE FR e 101,50 – 1,26 IT e 7,03 + ALSTOM FR e 15,78 + 6,84 HOLMEN -B- SE 28,80 + 1,74 SAIPEM 0,57 SPIRENT GB 2,27 – 11,32 ARC INTERNATION GB 0,56 – 5,41 MICHANIKI REG. GR 2,21 – 10,16 GB 8,45 + ALTRAN TECHNO FR e 60 – 1,15 e ISPAT INTERNATI NL e 1,64 – 4,09 SHELL TRANSP 3,35 STOLT NIELSEN LU 144 + 4,35 ARM HOLDINGS GB 4,83 – 5,36 NOVAR GB 2,41 – 0,66 NO 8,56 – ARRIVA GB 5,46 – 1,74 JOHNSON MATTHEY GB 16,11 – 4,30 STATOIL 2,21 TELE2 -B- SE 32,52 – 4,81 ASML HOLDING NL e 27,05 – 3,39 PILKINGTON PLC GB 1,88 + 2,63 FR e 172 – ASSA ABLOY-B- SE 15,22 – 5,76 e M-REAL -B- FI e 8,59 – 7,14 TOTAL FINA ELF 0,06 THALES FR 39,87 – 1,53 BAAN COMPANY NL e 2,62 – 0,38 RMC GROUP PLC GB 9,87 + 0,33 e e IHC CALAND NL 55,55 – 4,22 ASSOC BR PORTS GB 7,50 .... TOMRA SYSTEMS NO 9,85 .... MAYR-MELNHOF KA AT 67,50 – 0,59 e BAE SYSTEMS GB 5,57 + 1,17 SAINT GOBAIN FR 184 – 1,08 ATLAS COPCO -A- SE 27,76 – 0,20 e OUTOKUMPU FI e 12,50 – 7,06 TPI ES 4,68 + 2,18 BALTIMORE TECH GB 0,18 .... SKANSKA -B- SE 8,65 + 1,94 ATLAS COPCO -B- SE 26,55 + 0,21 PECHINEY-A- FR e 58,80 – 2,49 TRAFFICMASTER GB 0,55 + 17,24 DE e 0,05 – 28,57 TAYLOR WOODROW GB 3,09 – 9,86 – BROKAT TECHNOLO e + ATTICA ENTR SA GR 4,06 9,38 UNAXIS HLDG N CH 127,76 – 3,74 e RAUTARUUKKI K FI 4,65 1,53 e SERVICES FINANCIERS BULL FR 1,21 + 16,35 TECHNIP-COFLEXI FR 154,90 – 1,90 BAA GB 10,72 + 0,91 e RIO TINTO GB 22,66 – 3,36 VA TECHNOLOGIE AT 30,50 – 1,29 BUSINESS OBJECT FR e 48,78 – 1,89 TITAN CEMENT RE GR 39,38 – 1,45 3I GROUP GB 11,88 – 2,51 BBA GROUP PLC GB 4,72 + 7,72 e SIDENOR GR 4 + 0,50 VEDIOR NV NL 15,30 – 1,16 CAP GEMINI FR e 86,35 + 5,30 UPONOR -A- FI e 21,10 – 0,94 ALPHA BANK GR 18,52 – 0,32 BODYCOTE INTL GB 3,54 + 1,38 SILVER & BARYTE GR 7,78 – 3,95 VESTAS WIND SYS DK 36,26 + 14,68 FI e 3,14 – 3,68 CIMENTS VICAT / FR e 61,55 – 1,36 – + COMPTEL + AMVESCAP GB 15,68 2,79 BRAMBLES INDUST GB 5,50 0,29 VINCI FR e 72,45 – 2,42 e SMURFIT JEFFERS GB 2,61 5300 e DASSAULT SYST. FR 55,40 – 6,10 VINCI FR 72,45 – 2,42 BHW HOLDING AG DE e 20,50 + 1,74 BUDERUS DE e 26,85 + 0,56 e STORA ENSO -A- FI e ...... VIVENDI ENVIRON FR 34,49 – 2,43 ERICSSON -B- SE 4,95 – 10,50 WIENERBERGER AG AT e 17,45 – 2,95 BPI R PT e 2,68 + 1,52 CAPITA GRP GB 7,24 – 0,22 STORA ENSO -R- FI e 15,50 – 1,40 VOLVO -A- SE 22,39 + 7,07 F-SECURE FI e 1,34 – 2,19 BRITISH LAND CO GB 8,37 – 0,38 CDB WEB TECH IN IT e 3,26 – 3,83 SVENSKA CELLULO SE 36,68 – 2,19 VOLVO -B- SE 23,27 + 6,78 FILTRONIC GB 6,76 – 5,19 CALEDONIA INV.S GB 13,68 + 2,41 CGIP FR e 34,90 – 5,45 e THYSSENKRUPP DE e 18 + 1,81 WARTSILA CORP A FI 18,72 – 18,61 FINMATICA IT e 17,45 – 3,06 CONSOMMATION CYCLIQUE CANARY WHARF GR GB 7,48 + 0,43 CHUBB GB 2,90 – 3,74 UMICORE BE e 49,34 + 0,49 XANSA GB 4,47 – 0,71 GETRONICS NL e 3,78 – 4,06 CATTLES ORD. GB 5,55 + 5,50 CIR IT e 1,33 + 1,53 e UPM-KYMMENE COR FI e 41,90 – 4,23 ACCOR FR e 46,73 + 0,21 ZARDOYA OTIS ES 12,48 + 1,88 GN GREAT NORDIC DK 5,38 – 14,16 USINOR FR e 14,86 .... ADIDAS-SALOMON DE e 77,60 + 4,16 (Publicite´) INFINEON TECHNO DE e 25,97 – 6,25 VIOHALCO GR 8,10 – 1,70 AGFA-GEVAERT BE e 15,71 + 4,66 INFOGRAMES ENTE FR e 12,46 – 4,15 VOEST-ALPINE AG AT e 31,21 – 1,33 AIR FRANCE FR e 20,66 – 1,10 ASSURANCES INTRACOM N GR 9,40 .... e WORMS N FR 20,20 .... MYTRAVEL GROUP GB 3,86 – 2,44 AEGIS GROUP GB 1,80 – 3,45 KEWILL SYSTEMS GB 0,34 – 19,23 ALITALIA IT e 0,93 – 9,71 AEGON NV NL e 27,25 + 2,83 LEICA GEOSYSTEM CH 103,30 – 1,79 AUSTRIAN AIRLIN AT e 10,24 – 1,54 AGF FR e 55,20 – 0,45 LOGICA GB 6,82 – 4,07 CHIMIE AUTOGRILL IT e 12,15 + 1,25 ALLEANZA ASS IT e 11,40 – 0,44 LOGITECH INTL N CH 54,32 + 3,39 BANG & OLUFSEN DK 30,81 + 0,88 e MARCONI GB 0,34 – 8,70 AIR LIQUIDE FR e 169,20 – 0,99 ALLIANZ N DE 279 + 1,64 BENETTON IT e 14,70 – 0,54 e NOKIA FI e 25,09 – 9,42 BASF DE e 47,22 + 0,04 AXA FR 25,20 + 4,26 BERKELEY GROUP GB 12,15 – 6,79 OCE NL e 12,75 – 6,73 BAYER DE e 40,60 + 6,56 BALOISE HLDG N CH 88,60 – 0,38 BRITISH AIRWAYS GB 3,90 – 2,02 ROY.PHILIPS ELE NL e 33,20 – 2,64 BOC GROUP PLC GB 17,06 + 0,09 BRITANNIC GB 11,23 + 2,05 BULGARI IT e 9,74 + 1,46 e PSION GB 1,40 – 2,25 CELANESE N DE e 23,60 + 1,72 CATTOLICA ASS IT 26,71 + 3,93 CHRISTIAN DIOR FR e 44,20 + 1,03 SAGE GRP GB 3,59 – 0,89 CIBA SPEZ CHEMI CH 85,17 + 0,20 CGNU GB 12,09 + 2,18 CLUB MED. FR e 53,10 – 0,75 e SAGEM FR e 71,25 – 2,33 CLARIANT N CH 25,42 – 0,27 CNP ASSURANCES FR 36,85 + 0,30 COMPASS GROUP GB 8 + 0,20 SAP DE e 170 + 2,29 COLOPLAST -B- DK 75,74 – 0,35 CODAN DK 18,97 – 1,40 DT.LUFTHANSA N DE e 18,30 – 5,18 e SAP DE e 170 .... 3BRD10EXYOUN DE e ...... CORP MAPFRE R ES 7,90 + 1,94 ELECTROLUX -B- SE 20,80 + 1,60 e SEZ HLDG N CH 53,91 – 1,19 DSM NL e 46,05 – 0,75 ERGO VERSICHERU DE 213 – 4,05 EM.TV & MERCHAN DE e 1,60 – 8,05 SIEMENS N DE e 75,35 – 2,84 EMS-CHEM HOLD A CH 4344,26 – 0,78 ETHNIKI GEN INS GR 7,32 – 9,18 EMI GROUP GB 5,68 + 4,75 e SPIRENT GB 2,27 – 11,32 KEMIRA FI e 7,60 + 1,33 EULER FR 42,20 + 2,98 EURO DISNEY FR e 1,04 – 5,45 e STMICROELECTRON FR e 37,49 – 4,48 KON. VOPAK NV NL e 20,75 – 1,24 FONDIARIA ASS IT 5,20 + 3,17 HDP IT e 3,68 – 4,17 e THINK TOOLS CH 20,66 – 6,21 LONZA GRP N CH 738,18 – 0,09 FORTIS BE 25 – 4,43 HERMES INTL FR e 170,50 – 4,11 THUS GB ...... NORSK HYDRO NO 53,43 + 1,22 FRIENDS PROVIDE GB 3,06 – 1,55 HILTON GROUP GB 3,90 – 0,82 e TIETOENATOR FI e 30,48 – 2,62 RHODIA FR e 11,05 – 1,34 GENERALI ASS IT 28,45 – 2,07 HUGO BOSS VZ DE e 24,50 – 5,77 e SOLVAY BE e 74,50 – 2,36 GENERALI HLD VI AT 173,33 – 4,34 HUNTER DOUGLAS NL e 30,01 – 5,18 SYNGENTA N CH 66,43 – 2,90 INDEPENDENT INS GB ...... INDITEX R ES e 22,85 + 0,13 TESSENDERLO CHE BE e 30,35 + 10,36 IRISH LIFE & PE GB 13,91 + 13,53 SERVICES COLLECTIFS J D WETHERSPOON GB 5,92 + 1,10 LEGAL & GENERAL GB 2,61 .... ACEA IT e 7,02 – 3,17 KLM NL e 17,71 – 1,61 MEDIOLANUM IT e 10,07 + 0,90 AEM IT e 1,93 + 1,05 LVMH FR e 60,10 + 0,42 MUENCH RUECKVER DE e 298 + 1,81 CONGLOME´RATS BRITISH ENERGY GB 3,04 – 3,08 MEDION DE e 40,74 – 9,37 POHJOLA YHTYMAE FI e 24,60 + 2,07 CENTRICA GB 3,62 + 5,63 ARBED BE e 152,30 – 0,78 MOULINEX FR e ...... PRUDENTIAL GB 11,59 + 0,98 EDISON IT e 8,10 + 0,12 D’IETEREN SA BE e 181,90 – 2,20 NH HOTELES ES e 13,20 – 1,49 RAS IT e 14,20 – 2,14 ELECTRABEL BE e 226 + 0,53 GBL BE e 62,35 – 1,03 NXT GB 2,17 + 12,50 ROYAL SUN ALLIA GB 4,62 – 1,03 CLOSE BROS GRP GB 12,55 – 1,27 COBHAM GB 16,84 – 8,17 ELECTRIC PORTUG PT e 2,42 + 2,54 GEVAERT BE e 35,86 + 2,75 P & O PRINCESS GB 7,32 + 4,84 SAI IT e 19,59 – 0,05 COBEPA BE e 64,50 + 1,26 COOKSON GROUP P GB 1,43 + 1,14 ENDESA ES e 17,23 + 0,70 INCHCAPE GB 11,12 – 4,29 PREUSSAG DE e 34,65 – 1,87 SAMPO -A- FI e 8,95 – 0,78 CONSORS DISC-BR DE e 13,99 + 10,77 KOEBENHAVN LUFT DK 80,72 – 4 ENEL IT e 6,48 + 0,62 KVAERNER -A- NO 1,21 + 6,09 RANK GROUP GB 4,59 + 3,64 SCHW NATL VERS CH 546,62 – 1,11 e + EVN AT e 44,50 + 0,82 GR 3,88 – 5,83 RICHEMONT UNITS CH 26 – 2,31 CORIO NV NL 26,60 0,38 DAMPSKIBS -A- DK 7802,73 – 3,33 e MYTILINEOS SCOR FR 37,60 – 4,64 e e ES e 23,24 – DK 9000,04 – FORTUM FI 6,10 + 1,67 UNAXIS HLDG N CH 127,76 – 3,74 RYANAIR HLDGS IR 6,45 – 6,52 CORP FIN ALBA 1,53 DAMPSKIBS -B- 3,46 SKANDIA FOERSAE SE 5,97 – 14,84 e + – GAS NATURAL SDG ES e 19,63 + 1,97 ORKLA NO 19,83 – 0,32 SAIRGROUP N CH ...... DEPFA-BANK DE 82 4,86 DAMSKIBS SVEND DK 11730,99 2,90 ST JAMES’S PLAC GB 4,72 + 10,57 HIDRO CANTABRIC ES e 26,60 .... PT e 0,91 SAS DK 8,88 – 3,65 DROTT -B- SE 12,81 – 1,68 DE LA RUE GB 7,10 + 5,50 SONAE SGPS .... STOREBRAND NO 6,37 .... e e e e + IBERDROLA ES 14,65 + 1,31 SEB FR 88 + 4,45 EURAZEO FR 62,55 – 0,79 E.ON AG DE 57,80 1,40 RENTENANSTALT N CH 376,96 – 0,54 INNOGY HOLDINGS GB 3,96 – 1,20 SIX CONTINENTS GB 12,46 + 4,88 EURONEXT NL e 21,59 – 3,62 ELECTROCOMPONEN GB 7,97 – 7,13 SWISS RE N CH 109,29 – 0,16 e e ITALGAS IT 11,14 + 4,31 ´ ´ SODEXHO ALLIANC FR e 49,15 + 2,82 FINAXA FR 91 + 4,66 ENIRO SE 9,14 – 3,47 TOPDANMARK DK 27,58 + 7,33 TELECOMMUNICATIONS KELDA GB 6,07 + 3,29 THE SWATCH GRP CH 106,21 – 2,20 FORTIS BE e 25 – 4,43 EPCOS DE e 50 – 1,57 ZURICH FINL SVC CH 248,34 – 3,46 e – NATIONAL GRID G GB 7,24 – 2,60 EQUANT NV NL 11,80 1,83 THE SWATCH GRP CH 22,61 – 2,36 FORTIS NL e 25,01 – 4,54 EUR AERO DEFENC FR e 16,67 + 0,73 MMO2 GB 1,11 .... INTERNATIONAL P GB 3,06 – 2,06 TELE PIZZA ES e 1,54 + 1,32 GECINA FR e 95 + 1,01 EUROTUNNEL FR e 1 – 3,85 CABLE & WIRELES GB 3,64 – 5,83 OESTERR ELEKTR AT e 90,35 + 0,68 THOMSON MULTIME PA 35 + 1,21 GIMV BE e 33,90 – 0,56 EXEL GB 13,73 + 2,52 MEDIAS COLT TELECOM NE GB 0,95 – 6,35 PENNON GROUP GB 10,14 + 1,94 WILSON BOWDEN GB 14,20 – 2,54 GREAT PORTLAND GB 4,33 + 0,75 FINMECCANICA IT e 0,97 – 3 DEUTSCHE TELEKO DE e 17,10 – 2,84 BSKYBGROUP GB 12,46 – 1,40 POWERGEN GB 12,30 .... WM-DATA -B- SE 3,08 – 3,10 HAMMERSON GB 8,87 – 1,78 FINNLINES FI e 25 – 3,85 E.BISCOM IT e 46,50 – 5,10 CANAL PLUS FR e 3,75 + 1,35 SCOTTISH POWER GB 5,79 – 6,01 WOLFORD AG AT e 16,25 + 20,82 ING GROEP NL e 29,57 + 0,24 FKI GB 2,74 – 7,10 ELISA COMMUNICA FI e 11,95 – 2,85 CAPITAL RADIO GB 13,04 – 1,22 SEVERN TRENT GB 11,77 – 0,54 WW/WW UK UNITS IR e 0,79 + 2,60 LAND SECURITIES GB 14,68 + 1,11 FLS IND.B DK 9,69 – 3,36 ENERGIS GB 0,05 – 25 CARLTON COMMUNI GB 3,96 + 2,07 SUEZ FR e 32,57 – 0,55 LIBERTY INTL GB 9,21 + 3,44 FLUGHAFEN WIEN AT e 34,98 – 0,09 EUROPOLITAN HLD SE 5,80 – 4,50 DLY MAIL & GEN GB 11,35 + 2,62 UNION FENOSA ES e 17,75 – 0,11 GB 6,94 + ES e 19,80 + FRANCE TELECOM FR e 30,99 – 8,56 LONDON STOCK EX 0,47 GAMESA 7,32 ELSEVIER NL e 14,82 – 2,50 UNITED UTILITIE GB 9,79 – 0,16 PHARMACIE e – – HELLENIC TELE ( GR 16,96 – 5,46 MEDIOBANCA IT 12,12 1,86 GKN GB 4,96 1,91 EMAP PLC GB 12,81 + 1,53 VIRIDIAN GROUP GB 8,40 + 0,77 e + KINGSTON COM GB 1,42 – 6,38 ACTELION N CH 50,63 – 1,92 METROVACESA ES 17,65 – 1,67 GROUP 4 FALCK DK 133,18 5,21 FOX KIDS EUROPE NL e 9,90 – 0,70 e + KONINKLIJKE KPN NL e 5,26 – 3,66 ALTANA DE e 58 + 0,87 MONTEDISON IT 2,33 .... GROUP 4 FALCK DK 133,18 11,24 FUTURE NETWORK GB 0,76 .... + + KPNQWEST NV -C- NL e 4 – 0,50 AMERSHAM GB 12,15 + 1,07 PROVIDENT FIN GB 11,35 1,15 GUARDIAN IT GB 0,89 10 GRANADA GB 2,17 + 3,05 e CODES PAYS ZONE EURO e + e + VODAFONE LIBERT NL e 7,47 – 10 ASTRAZENECA GB 55,88 – 0,83 RODAMCO EUROPE NL 44,10 0,23 HAGEMEYER NV NL 24,40 1,46 GRUPPO L’ESPRES IT e 4,27 – 0,70 FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne e e NL e 52,40 + 0,67 GR 4,10 – 2,38 VODAFONE N DE 215 .... AVENTIS FR 81 + 1,12 RODAMCO NORTH A HALKOR GWR GROUP GB 3,57 – 0,45 IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande e NL e 25,09 – 1,41 GB 2,82 – 6,91 e MOBILCOM DE 12,47 – 7,63 BB BIOTECH CH 73,20 – 3,17 ROLINCO NV HAYS HAVAS ADVERTISI FR 9,61 – 9,34 LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche SCHRODERS GB 15,05 + 3,31 HEIDELBERGER DR DE e 49,65 – 0,70 e + OLD MUTUAL GB 1,66 .... CELLTECH GROUP GB 9,95 – 6,65 INDP NEWS AND M IR 2,10 2,44 FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce. OLIVETTI IT e 1,43 – 3,38 DISETRONIC HLDG CH 523,36 – 3,04 SIMCO N FR e 78,50 – 0,44 HUHTAMAKI FI e 43,30 + 1,88 INFORMA GROUP GB 4,55 + 8,02 PANAFON HELLENI GR 5,82 – 4,90 ELAN CORP IR e 17,20 – 0,58 SLOUGH ESTATES GB 6,07 + 2,17 IFIL IT e 5,09 – 0,78 LAGARDERE SCA N FR e 51,20 – 2,57 CODES PAYS HORS ZONE EURO PT TELECOM SGPS PT e 8,71 – 2,13 ESSILOR INTL FR e 39,05 + 1,69 TECAN GRP N CH 70,29 – 4,86 IMI PLC GB 4,83 + 1,69 LAMBRAKIS PRESS GR 3,38 – 9,14 CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de e SONERA FI e 5,30 – 7,18 FRESENIUS MED C DE e 66,50 + 3,10 UNIBAIL FR 59,80 – 2,13 IND.VAERDEN -A- SE 17,46 – 3,63 M6 METROPOLE TV FR e 31,98 – 6,19 GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark. SONG NETWORKS SE 0,42 – 3,27 H. LUNDBECK DK 31,08 – 3,75 VALLEHERMOSO ES e 8,49 + 1,56 INDRA SISTEMAS ES e 10,29 + 0,88 MEDIASET IT e 10,11 + 0,10 LE MONDE/DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002/IX MARCHÉS

FRANCFORT LONDRES NEW YORK PARIS TOKYO NASDAQ EURO STOXX50 Une semaine DAX 30 IBIS FT 100 DOW JONES CAC 40 NIKKEI p p p q q q q +0,78% +0,13% +0,33% –0,88% –2,00% –3,18% –0,83% de doute 5 401,11 points 5 292,70 points 10 607,23 points 4 588,33 points 11 648,01 points 1868,30 points 3 755,75 points

près leur fort rebond Cette semaine, l’indice Dow du premier trimestre. Le groupe groupes Atos Origin et Alten, qui vedette de la place financière britan- UFJ Holdings (– 11,42 %, à enregistré depuis le Jones a progressé de 0,33 % à finlandais a donc indiqué qu’il ne ont agréablement surpris le mar- nique pourra franchir le seuil sym- 349 000 yens) ont subi de forts cou- début de février, les 10 607,23 points. Riche en valeurs pensait pas tenir ses prévisions d’ac- ché. L’action Atos Origin a progres- bolique de 5 300 points, sur lequel rants vendeurs. Depuis son creux indices boursiers sont de technologies, l’indice Nasdaq, a tivité au cours de ce trimestre, sé de 2,22 %, à 92,2 euros, le titre il bute depuis le début de l’année. du 6 février, à 9 420,85 points, l’in- restés mitigés cette reculé de 3,18 % sur la semaine, à même s’il maintient son objectif de Alten a bondi de 11,56 %, à « Si les chiffres sont bons, il le fera », dice Nikkei a regagné 23,64 %, et semaine. Les profes- 1 868,30 points. Les valeurs de télé- bénéfice par action. Dans ce climat, 18,05 euros, et l’action Cap Gemini a pronostiqué Tamzin Habday, ana- affiche un gain de 10,48 % depuis le sionnels estiment que le potentiel communications ont pâti des décla- les craintes des opérateurs sur l’en- a pris 5,30 %, à 86,35 euros. lyste à la banque WestLB Panmure, début de l’année. Le marché japo- Ade hausse des actions est aujour- rations pessimistes de l’équipemen- dettement des entreprises et la fia- dans une déclaration à l’Agence nais a été soutenu par des disposi- d’hui fortement, voire complète- tier de réseau américain Lucent et bilité de leurs comptes ont refait     France Presse. Ce professionnel tions techniques empêchant les ment réduit. La « normalisation » de l’annonce d’ouverture d’enquê- surface. A Francfort, l’indice Dax s’est estime néanmoins que le mouve- activités des fonds spéculatifs, et progressive des taux d’intérêt – un tes informelles du gendarme des A Paris, l’indice CAC 40 a cédé apprécié de 0,78 %, à ment de hausse « ne sera pas specta- l’annonce de mesures de soutien cycle de hausse est attendu –, due à marchés américains, la SEC, sur les 0,88 % sur la semaine, à 5 401,11 points. Les investisseurs se culaire. Le marché devrait continuer aux banques. « Qu’a fait le Japon la confirmation de la reprise écono- comptes de Worldcom et QWest. 4 588,33 points. Une kyrielle d’ac- réjouissent du mouvement en à se comporter comme il le fait récemment ? Beaucoup de restructu- mique mondiale, va rendre les Dans la zone euro, l’indice Euro tions de technologie, de médias et cours de débouclage des participa- depuis un moment : avec un certain rations », rappelle Tatsuo Kuro- actions moins attrayantes. Stoxx des 50 premières capitalisa- de télécommunications (TMT) a tions croisées entre les banques et élément de volatilité, mais avec cer- kawa, analyste chez Nomura Secu- L’affaire Enron, qui a mis en tions boursières a cédé 0,83 %, à subi la défiance des investisseurs, l’industrie. Cette restructuration tains secteurs orientés à la hausse », rities, dans un entretien à l’AFP. relief la « créativité comptable » 3 755,75 points. Composé des notamment les titres Alcatel devrait augmenter la rentabilité des a conclu M. Habday. « Les fruits de ces restructurations mises en œuvre par certaines entre- 24 premières valeurs technologi- (– 11,71 %, à 16,28 euros), Vivendi fonds propres des sociétés cotées, A Tokyo, l’indice Nikkei des apparaîtront bientôt », estime en prises pour gonfler leurs bénéfices, ques, l’indice Euro Stoxx Technolo- Universal (– 8,59 %, à 43,43 euros), soulignent les analystes de la Socié- 225 premières valeurs a reculé effet M. Kurokawa. La société de pèse aussi sur les valorisations gie a perdu 5,76 %, à 493,89 points. France Télécom (– 8,56 %, à té générale. 2,00 % au cours de la semaine, à Bourse Nomura prévoit que plus boursières. A Wall Street, par exem- La chute de l’action du géant de la 30,99 euros), Dassault Systèmes A Londres, le Footsie s’est appré- 11 648,01 points. L’indice de réfé- de 56 % des 345 sociétés dont elle ple, « les valeurs américaines sont en téléphonie mobile Nokia, qui a (– 6,10 %, à 55,40 euros) et Orange cié de 0,13 %, à 5 292,70 points. Le rence du marché nippon a été affec- suit les résultats annonceront des ligne avec la croissance que l’on peut abandonné 9,42 % cette semaine, à (– 3,40 %, à 7,38 %). En revanche, marché guette la publication des té par des prises de bénéfice, après améliorations de leurs bénéfices attendre des profits des entrepri- 25,09 euros, a pesé sur la tendance. les Sociétés de services et d’ingénié- chiffres de l’inflation, mardi pro- avoir progressé de 9,93 % la se- avant impôts pour l’exercice clos à ses », estime Alain Bokobza, res- Nokia a fait état d’une estimation rie informatiques (SSII) se sont ins- chain, du chômage, mercredi, et maine précédente. Les grandes la fin mars 2001. ponsable de l’analyse financière de baisse de 25 % de son chiffre crites en forte hausse, sous l’effet des ventes de détail, jeudi. Les opé- valeurs bancaires, Mizuho Hol- chez Société Générale Equities. d’affaires dans les réseaux au cours de la publication des résultats des rateurs espèrent que l’indicateur- dings (– 7,16 %, à 337 000 yens) et Adrien de Tricornot Croissance fragile, dollar hésitant MARCHÉS DES CAPITAUX Le billet vert cède du terrain par rapport à l’euro, pénalisé par les doutes sur les fondements de la reprise américaine. La Fed et la BCE s’inquiètent des déficits Les obligations

es tensions observées ment extérieur. « Il faudra bien l’accès de méfiance de la BCE. Les sur les marchés de taux finir par réduire le déficit des comp- COURS DE L'EURO deux principaux candidats sem- trouvent preneurs d’intérêt et de change tes courants », a martelé M. Greens- En dollar blent plus attachés à la baisse des lors des premiers jours pan. Sur l’ensemble de l’année impôts qu’à la réduction des dépen- Le 15 mars 0,8863 du mois de mars (Le 2001, celui-ci s’est établi à 417,4 mil- 0,93 ses publiques – aucun ne propose,   d’une reprise de un porte-parole de l’émetteur, qui Monde daté 10 et liards de dollars, après 444,7 mil- par exemple, une baisse du nom- la croissance a deux conséquen- anticipe une remontée des taux 11 mars) se sont confirmées et liards en 2000. Cette contraction, la 0,92 bre des fonctionnaires –, ce qui ces favorables pour les marchés américains, déjà engagée. Lamplifiées cette semaine. première depuis 1995, est toutefois augure mal de la capacité future de 0,91 primaires obligataires. Première- Après la faillite d’Enron et les Le rendement de l’obligation minime, compte tenu de la période Paris à respecter son engagement ment, elle entraîne une hausse doutes qu’elle a fait peser sur la assimilable du Trésor français de récession traversée par l’écono- 0,90 d’un retour à l’équilibre budgétaire des taux d’intérêt (qui se traduit comptabilité de certains groupes, (OAT) à dix ans a poursuivi sa mie américaine. Au cours du der- en 2004. 0,89 mécaniquement par une baisse dont GE a été brièvement victime, remontée, s’inscrivant vendredi nier trimestre 2001, le déficit s’est « Une répétition des dépasse- des cours), laquelle amène les l’horizon s’est dégagé pour le 15 mars à 5,33 %, son niveau le d’ailleurs à nouveau légèrement 0,88 ments des plafonds de dépenses ne investisseurs à s’intéresser davan- conglomérat américain. Ce n’est plus élevé depuis un an. Sur le creusé, pour atteindre 98,8 mil- peut être exclue dans les années à tage aux obligations. « Les assu- pas encore le cas pour tout le mon- front des devises, le billet vert, s’il liards de dollars contre 98,5 mil- 0,87 venir, ce qui mettrait en danger les reurs, en particulier, viennent cher- de. En Europe, l’émission prévue s’est stabilisé face à la monnaie liards au trimestre précédent. objectifs d’équilibre budgétaire des 0,86 cher de bons rendements », expli- par le conglomérat italien Pirelli se japonaise, autour de 129 yens, a en pays », écrit la BCE. Le rappel à l’or- que Alain Gallois, responsable de profile moins bien que celle d’Hil- revanche continué à céder du ter-    0,85 dre de la Banque centrale a été l’origination chez Natexis Ban- ton : « Hilton, on sait ce qu’ils font, rain face à l’euro, à 0,8863 dollar « Les pays qui empruntent la voie accueilli dans l’indifférence généra- OND JFM ques populaires. Deuxièmement, c’est très clair, ça l’est un peu moins pour 1 euro, son cours le plus bas du déficit tombent invariablement 2001 2002 le. Ce silence contraste avec la elle éclaircit l’horizon pour les pour Pirelli, plus diversifié, qui pâtit depuis deux mois. en difficulté et cela va nous arri- situation observée en mars et en Le billet vert continue à céder du entreprises et permet donc un res- du syndrome post-Enron », note un La faiblesse du dollar trouve prin- ver », a mis en garde le président avril 1995, lorsque la politique sui- terrain face à l'euro, au plus haut serrement des spreads, les écarts opérateur. cipalement son origine dans le dou- de la Fed. La situation est d’autant vie par la Banque de France était depuis deux mois. de taux que les emprunteurs pri- Enron, les difficultés du secteur te croissant des investisseurs à pro- plus inquiétante, selon les écono- au centre du débat économique. vés doivent payer par rapport aux des télécommunications et les pos de la vigueur de la reprise éco- mistes du Crédit agricole, qu’au Source : Bloomberg On se souvient du candidat Jac- emprunteurs publics ayant les inquiétudes relatives à l’endette- nomique aux Etats-Unis. L’annon- déficit courant, « stigmate résu- ques Chirac expliquant, après l’ap- meilleures notations. ment des entreprises continuent ce, mercredi, d’une progression mant l’ampleur des déséquilibres cits, la Banque centrale européen- pel à la modération salariale lancé Dans ce contexte plutôt positif, d’ailleurs à peser sur le marché, moins forte que prévu des ventes persistant dans l’économie améri- ne (BCE) a, dans son bulletin men- par Jean-Claude Trichet, que «la les entreprises préparent leur qui n’est pas tout à fait serein. Les de détail en février (+ 0,3 % au lieu caine », vient s’ajouter le retour suel, publié jeudi, confié pour la feuille de paie n’est pas l’ennemie de retour sur le marché primaire obli- spreads des groupes de téléphonie de 0,9 %) a malmené le billet vert. du déficit public. « La configura- première fois sa crainte que les l’emploi » et que « le gouverneur de gataire en euros. Le groupe britan- et des équipementiers s’élargis- Les propos du président de la tion actuelle, celle du retour des élections à venir dans plusieurs la Banque de France n’est pas là Réserve fédérale américaine (Fed), twin deficits américains, n’est pas pays de la zone euro (France, Alle- pour indiquer au gouvernement Alan Greenspan, l’ont tiré un peu sans rappeler celle du milieu des magne, Portugal, Pays-Bas, Irlan- quelle est la politique qu’il doit Enron, les difficultés du secteur plus bas encore – baisse freinée, années 1980, jugent-ils. Un crash de) ne mettent à mal la discipline mener sur le plan économique ».On vendredi, par la hausse de 0,4 % de du dollar suivit. L’économie améri- budgétaire. « Compte tenu des élec- se rappelle Henri Emmanuelli, des télécommunications et les inquiétudes la production industrielle et le caine ne repart pas sur les bases sai- tions qui auront lieu dans un certain alors premier secrétaire du Parti bond de 4,3 points de l’indice de nes qui font les croissances dura- nombre de pays en 2002-2003, le ris- socialiste, invitant M. Trichet à se relatives à l’endettement des entreprises confiance du consommateur de bles. La lassitude bien compréhensi- que que les gouvernements introdui- rendre « dans les quartiers nord de l’université du Michigan. ble de ne rien voir venir ne vaut pas sent de nouveaux allégements fis- Marseille pour venir expliquer aux continuent à peser sur le marché Tout en observant que « l’activi- argument définitif pour désespérer caux et fassent montre d’une moin- gens dans la nécessité que l’alpha et té se raffermit », Alan Greenspan a de l’euro. De la parité euro/dollar dre modération dans leurs dépenses l’oméga, en ce bas monde, c’est la nique d’hôtellerie Hilton (à ne pas sent, dans l’attente des résultats insisté sur le fait que « l’ampleur de non plus. » (…) ne peut pas être exclu », écrit tenue de la monnaie, la rigueur bud- confondre avec le groupe améri- de France Télécom et de KPN. Un la reprise demeure incertaine » et Démontrant elle aussi son atta- l’institut d’émission. gétaire et la déflation salariale ». cain du même nom), noté BBB, a émetteur comme Fiat, dont la répété que la progression des chement au respect des grands La campagne électorale françai- Les temps changent. Depuis, le ainsi placé, avec beaucoup de suc- note BBB est assortie d’une pers- dépenses de consommation s’an- équilibres et son horreur des défi- se n’est sans doute pas étrangère à franc a disparu et M. Trichet est cès, une émission de 500 millions pective négative par les agences nonçait limitée dans la mesure où devenu le candidat commun de d’euros à 7 ans, quatre fois sur- de notation, aurait du mal à reve- elles s’étaient maintenues à un MM. Chirac et Jospin pour prési- LA MONNAIE UNIQUE ET LE BILLET VERT À PARITÉ ? souscrite. Le constructeur automo- nir sur le marché. « A moins d’assor- niveau « respectable » durant la der la BCE. En se « démonétari- bile DaimlerChrysler a placé tir son émission d’une clause d’ajus- récession. Hans-Werner Sinn, le président de l’institut allemand de conjoncture sant » – pas la moindre critique 500 millions d’euros à 5 ans. Le tement de taux en cas de dégrada- De façon plus inhabituelle, et Ifo, a déclaré, mardi 12 mars, que l’euro s’apprécierait vraisemblablement entendue contre le niveau de groupe pharmaceutique allemand tion de sa note », relève un spécia- plus nocive pour le dollar, cette année et qu’il était « réaliste » d’envisager qu’il se retrouve à parité l’euro ou celui des taux de la BCE – Bayer est attendu avec une émis- liste du marché primaire. France M. Greenspan a insisté sur la néces- avec le dollar d’ici la fin décembre. Il a précisé que le lancement, début jan- la campagne électorale de 2002 a sion de 3,5 à 5 milliards d’euros. Télécom a déjà utilisé ce genre de sité pour les Etats-Unis d’épargner vier, des pièces et billets en euro, avait de bonnes chances d’être le princi- sans doute gagné en maturité, L’entreprise scandinave de servi- technique, très développée aux davantage, afin de diminuer la pal facteur à l’origine de cette appréciation de la monnaie unique, l’euro mais elle a perdu en passion. ces collectifs Vattenfall, spécialiste Etats-Unis. dépendance de la première écono- ayant maintenant le rôle prééminent qui était auparavant celui du mark de l’hydroélectricité, envisage, elle, Les agences de notation com- mie mondiale vis-à-vis du finance- en Europe de l’Est. Pierre-Antoine Delhommais d’émettre 500 millions d’euros à mencent toutefois à s’en méfier. 7 ans. Michelin se lance dans un Elles les mettent en effet en posi-     «  » road show – une tournée de pré- tion difficile, toute décision de MARCHÉ DES CHANGES 15/3, 23h00 TAUX sentation auprès des grands inves- dégrader une note entraînant des Conforter l’indépendance du Monde Dollar 100 Yens Euro Livre Franc S. TAUX D’INTÉRÊT LE 15/3 tisseurs – en prévision d’une émis- difficultés mécaniques pour Taux Taux Taux Taux Vous êtes attaché à l’indépendance du sion ultérieure. Beaucoup d’autres l’émetteur. Certaines clauses vont NEW YORK j. le j. 3 mois 10 ans 30 ans ($) 0,77470 0,88250 1,42420 0,60340  Monde. Vous pouvez y concourir en noms circulent : Accor, Scania, voi- en effet très loin, déclenchant une TOKYO 3,24 3,34 5,30 5,59 rejoignant la Société des lecteurs (SDL). re Deutsche Telekom. « Une fois obligation de rembourser en totali- (¥) 129,03000 113,85000 183,76000 77,77000 - 4,13 4,07 5,26 4,94 PARIS  3,24 3,34 5,47 5,83 Elle contrôle 10,46 % du capital du jour- leurs comptes 2001 publiés, les té pour certaines obligations à (¤) 1,13280 0,87740 1,61330 0,68330  LONDRES 3,24 3,34 5,23 5,55 nal. Les titres de la SDL sont inscrits sur entreprises ont les mains plus libres haut rendement (les anciens junk (£) 0,70180 0,54380 0,61930 0,42340  0,00 0,07 1,46 2,49 - le marché libre, code SICOVAM 3477. pour émettre », explique Henri Kup- bonds) aux Etats-Unis. Les triggers, ZURICH (FR. S.) 1,65640 1,28340 1,46180 2,35840 1,87 1,96 5,33 5,75  1,38 1,63 3,68 4,14 Ceux qui possèdent un portefeuille peu- pers, responsable des activités les seuils auxquels les conditions vent passer un ordre d’achat à leur ban- obligataires de CAI. d’un emprunt changent, peuvent LE COURS DE L'EURO que. Les autres peuvent acheter une ou Malgré cet élan, le marché obli- alors provoquer une crise de liqui- MARCHÉS À TERME LE 15/3, 23h00 Achat Vente OR Echéance Premier Dernier Contrats plusieurs actions en s’adressant au gataire en euros s’est fait voler la dités. L’agence Standard & Poor’s prix prix ouverts  ...... 7,4335...... 7,4340 VENDREDI 15 MARS 23h00  secrétariat de la SDL. Les actions ainsi vedette par son confrère améri- a donc décidé de mesurer l’am-  ...... 7,7515...... 7,7565 Cours % var.  40 . 3/02 4554,00 4608,50 539397 acquises seront inscrites en « compte cain. GE capital, filiale financière pleur du phénomène, en enga-  ...... 9,1209...... 9,1304 OR FIN KILO BARRE ...... 10500,00...... 0,00  . 3/02 87,20 87,45 2939    . 50 nominatif pur », formule qui n’entraîne du conglomérat américain, a lan- geant le 5 mars une enquête ...... 31,4830...... 31,5130 OR FIN LINGOT...... 10570,00...... -1,67 6/02 3698,00 3734,00 699677 pas de droit de garde pour l’actionnaire.  ...... 1,6766...... 1,6790 ONCE D’OR EN DOLLAR...... 290,30...... -0,31  cé une émission record : 11 mil- auprès des émetteurs en Europe  ...... 1,3971...... 1,3984 PIÈCE 20 FR. FRANÇAIS...... 61,40...... 0,66  10  6/02 104,79 105,02 603928 Cours de l’action liards de dollars, en trois tranches et aux Etats-Unis pour recenser  ...... 6,8761...... 6,8861 PIÈCE 20 FR. SUISSE ...... 61,90...... 0,00  (3, 5 et 30 ans). « Les niveaux de ces instruments. A suivre…  -.  3 . le 15 mars 2002 : 14,02 ¤ ...... 2,0146...... 2,0204 PIÈCE UNION LAT. 20...... 60,10...... -2,91 4/02 96,57 96,57 9739 rendement en valeur absolue sont   ...... 245,4400 ...... 245,9400 PIÈCE 10 US$...... 200,00...... 0,00       Société des lecteurs du « Monde », 21 bis, rue Sophie Fay ...... 28857,0000..28874,0000 PIÈCE 20 US$...... 380,25...... 0,00 6/02 10530,00 10612,00 27566 Claude-Bernard, 75242 Paris Cedex 05. historiquement bas », a expliqué ...... 27,4300...... 27,4900 PIÈCE 50 PESOS MEXICAINS...... 397,75...... 0,44 .  ' 6/02 1156,10 1166,00 476553 Tél. : 01-42-17-25-01. Courriel : [email protected] [ DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 COMMENT REMPLIR SA DÉCLARATION UN CALCUL SIMPLE DE L’IMPÔT Toutes les indications Un tableau permet de calculer sur les revenus à déclarer le montant de l’impôt à payer en 2002 et les charges déductibles pages VIII et IX

BAISSE DES TAUX DU BARÈME APPLICABLE POUR L'IMPOSITION DES REVENUS 2001 Taux d'imposition Baisse cumulée des taux Impôt de solidarité sur la fortune Tranche du barème En % Points depuis 1999 taux en pourcentage

1999 2000 2001 2002 Ce tableau fait N'excédant pas 720 000 € 0 apparaître qu'en De 4 121 à 8 104 € 10,5 9,5 8,25 7,50 – 3,00 pourcentage la De720000à1160000€ 0,55 baisse d'impôt est De8104à14264€ 24,0 23,0 21,75 21,00 – 3,00 très forte dans le bas De 1 160 000 à 2 300 000 € 0,75 du barème et plus De 14 264 à 23 096 € 33,0 33,0 31,75 31,00 – 2,00 faible dans le haut. De 2 300 000 à 3 600 000 € 1,00 Mais si l'on raisonne De 23 096 à 37 579 € 43,0 43,0 41,75 41,00 – 2,00 en valeur la tendance 1,30 est évidemment De 3 600 000 à 6 900 000 € inversée : plus le De 37 579 à 46 343 € 48,0 48,0 47,25 46,75 – 1,25 contribuable est De 6 900 000 à 15 000 000 € 1,65 fortuné, plus son Au delà de 46 343 € 54,0 54,0 53,25 52,75 – 1,25 allégement est élevé. Au-delà de 15 000 000 € 1,80

Prélèvements obligatoires... Part de l'impôt sur le revenu dans les recettes fiscales, en 2002 ... en % du PIB ... répartition par secteur, en milliards d'euros en milliards d'euros* Autres recettes fiscales-nettes** Etat : 244,4 Taxe sur la valeur

45,5 ajoutée nette** 21,1 45,1

44,9 Administration centrale : 12,9 45,0 44,8 44,8 111,2 Impôt sur le revenu 53,9 Administration publiques locales : 74,9 43,7

43,4 Sécurité sociale : 317,4 39,9 24 Union Européenne : 8,8 Impôt sur les sociétés net** TOTAL DES RECETTES Total des prélèvements obligatoires : 658,4 FISCALES : 250,4 Taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) 9495 96 97 98 99 00 01 * Chiffres arrondis à la dizaine de millions d'euros, après conversion des résultats en francs pour 2000 et 2001. Sources : Insee, ministère des finances ** Recettes nettes des remboursements et des dégrèvements. 9 millions de foyers fiscaux concernés par la prime pour l’emploi

lle est bleue. Elle est en euros. Et elle doit être taires avaient été introduites sous l’intitulé « renseigne- voquer une vive polémique au sein de la gauche, et no- renvoyée avant le 25 mars à minuit. C’est elle, la ments complémentaires sur les revenus d’activité ». Cette tamment du Parti socialiste, partagé entre ceux qui, au déclaration des revenus perçus en 2001, qu’un fois-ci, tout est rentré dans l’ordre. Bercy a rajouté, dans nom de la progressivité de l’impôt sur le revenu, refu- Epeu plus de 32 millions de contribuables vont la partie « traitements, salaires », des cases concernant ex- saient d’en voir la voilure réduite et ceux qui, comme Lau- remplir ces prochains jours et renvoyer au fisc dans la fou- plicitement la prime pour l’emploi. Celle-ci a été doublée rent Fabius, au nom d’une certaine modernité de la gau- lée. Au-delà de ces changements de forme – la couleur, par rapport à l’an dernier. Elle devrait concerner un peu che, défendent la baisse des impôts. Aujourd’hui, alors l’unité de compte –, que réserve-t-elle cette année ? moins de 9 millions de foyers fiscaux et représenter en que s’engage la campagne pour l’élection présidentielle, La prime pour l’emploi, d’abord, y a toute sa place. On moyenne près de 300 euros par bénéficiaire. La plupart Lionel Jospin semble avoir oublié ses arbitrages fiscaux. se souvient des déboires, en 2001, de l’administration fis- de ceux qui la recevront – près des trois quarts – ne Le premier ministre-candidat ne revendique pas haut cale qui avait dû, au cours de l’été, relancer des millions paient pas l’impôt sur le revenu. Ils recevront donc un et fort cet aspect de sa politique économique. Il préfère de contribuables potentiellement bénéficiaires de la chèque de l’Etat en septembre. Les autres verront pour parler des 35 heures, des emplois-jeunes, de la baisse du prime pour l’emploi : ils n’avaient en effet pas rempli leur leur part leur impôt sur le revenu réduit de leur prime chômage et de la prochaine réforme des retraites. Et, sur- déclaration de revenus correctement. A sa décharge, pour l’emploi. Ils bénéficieront aussi d’une baisse des tout, il ne se prive pas de critiquer ouvertement la propo- Bercy n’avait eu que quelques jours pour intégrer dans la taux du barème. sition de Jacques Chirac de réduire d’un tiers l’impôt sur déclaration de revenus 2000 une rubrique concernant la En 2002, comme en 2001 et en 2000, les contribuables les revenus, reprenant les arguments que ceux-là mêmes prime pour l’emploi, décidée en catastrophe par le gou- assujettis à l’impôt sur le revenu – en l’occurrence la moi- qui s’étaient opposés au sein du PS à la baisse de l’impôt vernement après l’invalidation par le Conseil constitution- tié des foyers fiscaux – bénéficieront des allégements fis- sur le revenu avaient avancés. nel de la ristourne de CSG. Qui plus est, l’administration caux décidés par Lionel Jospin. Après une baisse de Le candidat qualifie d'« injuste et irréaliste » la proposi- fiscale n’avait pas pu le faire expressément dans la me- 1,7 milliard d’euros en 2000, l’impôt sur le revenu a de tion de M. Chirac, qui ne concernerait que la moitié la sure où la création de la prime pour l’emploi n’avait pas nouveau été allégé de 3,6 milliards d’euros en 2001 et de plus riche des Français et amputerait encore la progressi- encore été votée par le Parlement. Conséquence : sur la 2 milliards en 2002. Tous les taux ont été abaissés. Même vité de l’impôt en France. déclaration de revenus 2000, quelques lignes supplémen- le plus élevé d’entre eux. Ce qui ne s’est pas fait sans pro- Virginie Malingre FISCALITÉ̄ La déclaration de vos revenus de 2001

VOUS AVEZ DÉJÀ REÇU, ou vous allez rece- ces services ne sont pas installés, les mai- nier, des modifications de présentation voir, les imprimés nécessaires à la déclara- ries distribuent des déclarations de reve- pour tenir compte des mesures nouvelles. tion de vos revenus de 2001. En effet, l’ad- nus et des annexes no 2044 pour la décla- Celles-ci seront examinées au fur et à me- ministration envoie à domicile : ration des revenus fonciers. Si vous avez sure de l’exposé des différentes rubri- – la déclaration des revenus aux contri- réalisé des plus-values sur la vente de va- ques et signalées par l’adjectif « NOU- buables qui ont déjà souscrit ce formu- leurs mobilières ou d’immeubles, les dé- VEAU ». laire l’an dernier. (imprimé no 2042 pour clarations no 2074 et 2049 correspondan- l’ensemble des contribuables, et imprimé tes sont disponibles dans les centres des b VOUS ÊTES DISPENSÉ de tout calcul, no 2042 C pour ceux disposant de revenus impôts. Mais vous avez également la pos- abattement, déduction ou limitation, qui ne figurant pas sur le formulaire 2042) ; sibilité de commander ces imprimés de dé- seront automatiquement effectués lors – la déclaration no 2044 aux propriétaires claration par Minitel ou de les obtenir par de l’exploitation informatique de votre fonciers ayant déclaré l’an dernier des Internet : www.impots.gouv.fr ou par mi- déclaration. Nous publions toutefois les loyers, ou des fermages ou d’ immeubles nitel (3615 code IR SERVICES) ou sur le ser- barèmes permettant de calculer vous- (sauf pour ceux concernés par le “micro- veur vocal (08-36-67-10-10). même votre impôt à payer et ainsi de véri- foncier”) ; fier, lorsqu’il vous sera adressé par l’admi- – la déclaration no 2047 aux personnes en- b LES CONTRIBUABLES QUI ONT REÇU la nistration, votre avis d’imposition. En caissant des revenus hors de France ; déclaration no 2042, et qui auraient en outre, la direction générale des impôts – les déclarations spéciales profession- 2001 des revenus ou des charges autres met à disposition plusieurs services pour nelles ; que ceux qui sont prévus sur ces for- le calcul de votre impôt : – la déclaration no 2042 P pour les contri- mulaires doivent se procurer auprès de – Minitel (3615 IR SERVICE) ; buables qui, l’an passé, relevaient du ré- leur centre des impôts (ou éventuelle- – Internet (www.impots.gouv.fr) ; gime des micro-entreprises ou suscepti- ment de leur mairie) ou commander (par – serveur vocal (08-36-67-10-10). bles d’en bénéficier compte tenu des élé- Internet ou serveur vocal ou Minitel) . ments déclarés en 2001. b N’OUBLIEZ PAS de conserver le double de votre déclaration et toutes les pièces b SI VOUS NE RECEVEZ PAS ces imprimés, b LA DÉCLARATION, que vous devez sous- justificatives pendant trois ans, car vos dé- vous pourrez les demander dans les cen- crire pour le lundi 25 mars 2002 à minuit clarations peuvent être contrôlées pen- tres des impôts. Dans les communes où au plus tard, a subi, par rapport à l’an der- dant cette période. Sommaire Traitements, salaires et pensions p. IV à VI Revenus des valeurs et capitaux mobiliers p. VI et VII

Plus-values et gains divers p. VII et X Comment calculer votre impôt sur les revenus de 2001 p. VIII et IX

Revenus fonciers p. X et XI Revenus des professions non salariées p. XI et XII

Charges à déduire du revenu p. XIII Charges ouvrant droit à des réductions d’impôt p. XIV à XVI

habituellement jointes à la déclaration de revenus. Il suf- 11 mars 2002 pour la télédéclaration et la consultation fira de les conserver pour les produire au service des im- du dossier fiscal. Sur Internet pôts s’il les demande ; Dans le cadre du développement des informations dis- – après remplissage, les internautes pourront procéder ponibles sur le site du ministère de l’économie, des finan- à une simulation de leur impôt 2002. Cette simulation ces et de l’industrie, la direction générale des impôts met permettra au contribuable de vérifier la cohérence de la Le passage à l’euro en ligne un ensemble de services dans lequel les internau- saisie et de disposer du montant de l’impôt à payer en La déclaration des revenus souscrite en 2002 doit être tes pourront choisir : 2002 ; remplie en euros. Toutefois, par exception, les déclara- – tous les formulaires de déclarations, ainsi que leurs – après déclaration sur Internet, les contribuables tions de revenus fonciers (no 2044 et 2044 spéciale), de notices ; pourront accéder à certains éléments de leur dossier fis- plus-values immobilières(no 2049), de plus-values mobi- – les contribuables-internautes auront également la cal (déclarations 2001 et 2002 ; avis d’impôt sur les reve- lières (no 2074) peuvent être souscrites en euros ou en possibilité de remplir en ligne, avec une aide en ligne as- nus de 2001 et avis d’imposition CSG/CRDS de 2001). francs. Dans ce dernier cas, il convient d’indiquer son sociée, leurs déclarations d’ensemble (no 2042), et leurs choix en début de déclaration et, obligatoirement, les déclarations annexes (par exemple, revenus fonciers et REMARQUE : Les personnes ayant reçu une déclara- montants à reporter sur la déclaration d’ensemble des re- plus values mobilières). tion pré-imprimée ont la possibilité de souscrire leur dé- venus no 2042 doivent être convertis en euros. Il n’est plus nécessaire dans ce cas ni de faire un « en- claration par e.mail. voi papier » (un accusé de réception numéroté et horo- PAIEMENT DE L’IMPÔT daté est retourné immédiatement à l’internaute), ni Les services seront activés sur le serveur Internet Dans tous les cas, l’impôt doit désormais être réglé en d’adresser au service des impôts les pièces justificatives du ministère, www.impots.gouv.fr à compter du euros. II / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 FISCALITÉ̄ Comment remplir votre formulaire

pôts de votre nouveau domicile). N’adressez pas votre déclara- tionnée dans ce cadre. Sinon, indiquez-la à la page 2 de la dé- tion au percepteur, il est seulement chargé du recouvrement de claration, ligne H du cadre A. Qui doit souscrire l’impôt. b Les célibataires, veufs ou divorcés invalides ayant des char- b Si vous n’êtes pas en possession de tous les éléments né- ges de famille bénéficient d’une demi-part supplémentaire de cessaires à l’établissement de votre déclaration, vous devez quotient familial. la déclaration souscrire une déclaration provisoire en précisant les raisons b Les ménages ont droit à une demi-part supplémentaire CAS GÉNÉRAL. – La déclaration doit être souscrite par tout pour lesquelles vous n’êtes pas en mesure de satisfaire à vos lorsque l’un des conjoints remplit une des conditions suivantes : foyer dont l’un quelconque des membres perçoit des revenus obligations. – il est titulaire, pour une invalidité d’au moins 40 %, d’une imposables. Toute personne disposant d’une résidence princi- b Si vous souscrivez plusieurs déclarations (mariage, sépara- pension militaire d’invalidité ou de victime de guerre ; pale doit faire sa déclaration. Les personnes qui ne sont pas im- tion…), envoyez-les ensemble au centre des impôts du domicile – il est titulaire d’une pension d’invalidité pour accident du posables y ont tout intérêt : l’administration leur adressera conjugal. travail de 40 % au moins ; automatiquement un avis de non-imposition, qui est utile pour – il est titulaire de la carte d’invalidité prévue à l’article 173 justifier de leurs ressources. du code de la famille et de l’aide sociale. COUPLES MARIÉS. – Ils souscrivent une seule déclaration Les ménages où les deux conjoints sont invalides bénéficient pour les revenus du ménage. Toutefois, les époux mariés sous Identification d’une part supplémentaire. le régime de la séparation de biens et qui ne vivent pas ensem- Si la carte d’invalidité a été demandée à la mairie avant le ble font l’objet d’une imposition séparée (chacun en qualité de 1er janvier 2002, mais n’est pas encore attribuée, inscrivez la célibataire). De même, il y a lieu à déclaration distincte (en qua- et adresse date de la demande à l’emplacement prévu pour le numéro et lité de séparé) en cas d’abandon du domicile conjugal pour mé- 1) Etat civil. Outre les rectifications ou compléments à appor- la date de la carte. sentente, à la condition que les époux aient, chacun, des reve- ter aux informations préidentifiées, l’indication de la date de b Une demi-part supplémentaire est accordée aux ménages nus et, en cas d’instance de divorce ou de séparation, lorsque naissance est très importante pour l’application automatique lorsque l’un des conjoints a plus de soixante-quinze ans et est les époux ont obtenu l’autorisation de vivre séparément. de certains abattements. En effet, si vous êtes âgé(e) de plus de titulaire de la carte du combattant. Cet avantage ne peut se cu- MARIAGE EN 2001. – Les couples qui se sont mariés en 2001 soixante-cinq ans ou invalide (titulaire d’une pension d’invali- muler avec les majorations de quotient familial prévues en cas devront procéder ainsi : chacun souscrit, à son nom comme céli- dité de guerre ou d’accident de travail d’au moins 40 % ou titu- d’invalidité. bataire (éventuellement divorcé ou veuf) et sur le formulaire laire de la carte d’invalidité), vous bénéficiez d’un abattement b Les personnes de plus de soixante-quinze ans, célibataires, reçu à domicile, une déclaration de ses propres revenus et, le de 1 590 ¤ si le revenu net global de votre foyer n’excède pas divorcées ou veuves n’ayant pas d’enfant à leur charge ont cas échéant, de ses enfants à charge, pour la période antérieure 9 790 ¤ ; il est de 795 ¤ si ce revenu est compris entre 9 790 ¤ et droit à une part et demie de quotient familial au lieu d’une part au mariage (remplir le cadre A, case C, éventuellement D ou V, 15 820 ¤ ; il est doublé si votre conjoint répond aux mêmes con- si elles sont titulaires de la carte du combattant ; le même avan- et ligne X) ; les deux époux déposent, en outre, une déclaration ditions. L’ordinateur déduira automatiquement cet abatte- tage est octroyé aux veuves âgées de plus de soixante-quinze des revenus du ménage et des personnes comptées à charge ment. ans des personnes mentionnées ci-avant. pour la période postérieure au mariage (remplir le cadre A, 2) Adresse. Si vous avez déménagé en 2001, précisez votre case M et ligne X). nouvelle adresse au cadre 4 de la première page de la déclara- ATTENTION ! Une personne seule n’ayant pas de charge de DIVORCE OU SÉPARATION EN 2001. – Comme pour le tion. En cas de déménagement après le 1er janvier 2002, indi- famille a droit, au plus, à une part et demie (les demi-parts sup- mariage, les époux doivent déposer une déclaration (en qualité quez votre nouvelle adresse au cadre F de la page 2 de la décla- plémentaires ne se cumulent pas). de mariés) pour la période de vie commune antérieure à la sépa- ration. Si vous souscrivez la déclaration au nom d’une succes- ration ou au divorce (si un des époux ne la signe pas, elle lui est sion, indiquez vos coordonnées. b Parents isolés : la demi-part supplémentaire dont bénéfi- néanmoins opposable) : remplir le cadre A, case M et ligne Y. 3) Signature. Il faut prendre soin de signer la déclaration. Cha- cient les personnes seules ayant des enfants ou des personnes à De plus, chaque ex-époux souscrit, comme divorcé ou séparé, que époux doit signer. charge est supprimée pour les célibataires, divorcés (es), une déclaration personnelle de ses revenus postérieurs au di- veufs(ves) ayant des enfants non issus du mariage avec leur con- vorce (ainsi que les revenus des enfants dont il a la garde et joint décédé. Elle n’est maintenue que pour les personnes qui vi- qu’il compte à charge) en remplissant le cadre A, case D et li- vent et élèvent seules leur(s) enfant(s), même si elles perçoivent gne Y. Situation une pension alimentaire. DÉCÈS D’UN CONJOINT EN 2001. – Quel que soit le con- Ces personnes doivent cocher la case T du cadre B de la joint qui est décédé, les conséquences sont les mêmes : deux im- deuxième page de la déclaration pour bénéficier de la demi- positions sont établies. Pour les revenus du ménage antérieurs de famille part supplémentaire de quotient familial (le premier enfant à au décès, la personne qui souscrit la déclaration doit remplir le La situation qui a été retenue pour votre dernière imposition charge ouvre droit à une part entière), même dans le cas où leur cadre A (case M et ligne Z). Pour les revenus personnels de est préimprimée page 1, dans le cadre 3 de la déclaration que situation n’a pas changé depuis la souscription de la dernière dé- l’époux survivant, postérieurs au décès, celui-ci doit remplir le vous avez reçue à domicile. Si votre situation ne s’est pas modi- claration de revenus. cadre A (case V et ligne Z). Bien qu’ayant servi la case V (veuf), fiée en 2001, vous n’avez pas à remplir le cadre A de la page 2 le conjoint survivant bénéficie pour cette année du nombre de de la déclaration (voir toutefois ci-dessous le cas particulier des parts correspondant à la situation d’un contribuable marié (tou- contribuables célibataires, veufs, séparés ou divorcés). tefois, la demi-part dont pouvait bénéficier le conjoint décédé, Si, au contraire, votre situation s’est modifiée ou si la situa- Personnes s’il était invalide, n’est pas reportable sur le survivant). tion imprimée est fausse ou incomplète, remplissez le cadre A DÉCLARATION SOUSCRITE PAR UN ENFANT À de la page 2, intitulé « situation de famille en 2001 » ; il en est CHARGE. – Le contribuable dont un enfant à charge possède ainsi, notamment, en cas de mariage, séparation, divorce ou dé- à charge des revenus propres peut demander l’imposition distincte de cès du conjoint en 2001 (n’oubliez pas d’inscrire la date corres- L’administration imprime, dans le cadre 3 de la première cet enfant. Dans ce cas, il cesse d’être considéré comme à pondante, ligne X, Y ou Z). page, les personnes à charge déclarées l’an dernier, à l’excep- charge pour le calcul de l’impôt dû par ses parents. L’imposi- L’avantage en impôt résultant de la demi-part supplémen- tion des enfants qui ne sont pas de droit à charge et qui doivent tion distincte est généralement la plus avantageuse, excepté taire accordée aux contribuables mariés lorsque l’un des con- souscrire une demande de rattachement, auquel cas il y a lieu lorsque le revenu de l’enfant ne représente qu’une faible inac- joints est invalide ou ancien combattant (cases P, F, S du ca- de remplir le cadre D de la deuxième page. tion du revenu des parents. dre A de la page 2 de la déclaration), ainsi qu’aux contribuables Vérifiez scrupuleusement les mentions préimprimées dans célibataires, veufs, séparés ou divorcés remplissant les condi- ce cadre 3 et, en cas d’erreur, d’omission ou si un enfant n’est REMARQUES. –1.Union libre. chacune des deux personnes tions prévues aux cases P, W, G, L, ou K ou E lorsque le dernier plus à charge, remplissez, à la page 2, le cadre D en cas de ratta- doit souscrire une déclaration comme célibataire (ou veuve, ou enfant ouvrant droit à la demi-part supplémentaire est âgé de chement d’enfants majeurs ou mariés à votre foyer fiscal, le ca- divorcée). Si elles ont un enfant, celui-ci ne peut être compté à moins de vingt-sept ans, est plafonné à 2 017 ¤ par demi-part dre C pour les autres enfants et personnes à charge, de manière charge qu’une fois. s’ajoutant, respectivement, à 2 parts ou à 1 part. Toutefois, si ce à indiquer la situation qui doit être retenue : vous devez obliga- 2. Personnes liées par un PACS. Elles font l’objet d’une imposi- plafonnement s’applique, une réduction d’impôt complémen- toirement mentionner dans les cases appropriées le nombre tion commune, mais seulement à compter de l’imposition des taire est accordée à ces contribuables (à l’exception de ceux con- des personnes à votre charge qui remplissent les conditions énu- revenus de l’année du troisième anniversaire de l’enregistre- cernés par la case L). mérées face à ces cases et rappelées ci-après, et indiquer leur an- ment du PACS. Les personnes qui ont conclu un PACS en 1999, Le calcul de l’impôt étant effectué automatiquement en née de naissance. 2000 ou en 2001 doivent donc souscrire des déclarations distinc- fonction des éléments figurant sur votre déclaration, il est Pour le calcul de l’impôt, vos charges de famille sont appré- tes pour leurs revenus de 2001. donc très important de vérifier que les mentions figurant au ciées au 1er janvier (ou au début de la période d’imposition s’il cadre 3 de la première page de l’imprimé qui vous a été en- est postérieur au 1er janvier) ou au 31 décembre 2001 (ou à la fin OÙ ENVOYER LA DÉCLARATION ? voyé par l’administration sont bien exactes et complètes. En de la période d’imposition, si elle se situe avant le 31 décem- Adressez votre déclaration au service des impôts mentionné particulier, vérifiez, si vous êtes célibataire, veuf ou divorcé, bre), selon la solution la plus avantageuse. Si vous utilisez un im- sur la déclaration, en tête de la première page, même si vous que l’année de naissance de votre dernier enfant vous primé de déclaration qui n’est pas préidentifié et si vous avez avez déménagé (ce service la transmettra alors au centre des im- ouvrant droit à la demi-part supplémentaire a bien été men- des personnes à charge, remplissez les cadres C et D. DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / LE MONDE / III FISCALITÉ̄

LES ENFANTS À CHARGE leurs parents s’ils remplissent l’une des conditions suivan- 3) VOS ENFANTS INFIRMES Tout enfant né en 2001, enregistré à l’état civil, est tes : lls peuvent être comptés à charge quel que soit leur âge compté à charge, même s’il est décédé en cours d’année. – être âgés de moins de vingt et un ans ; (ils donnent droit à une part s’ils sont titulaires de la carte Vous bénéficiez d’une part entière, au lieu d’une demi- part, – être âgés de moins de vingt-cinq ans pour les étu- d’invalidité). Mais, pour un enfant infirme majeur, vous pou- pour chaque enfant à charge à partir du troisième enfant. diants ; vez renoncer à le compter à charge et déduire la pension ali- Vous pouvez compter à charge vos enfants ou ceux de vo- – effectuer leur service militaire légal, quel que soit leur mentaire que vous lui versez (dans la Iimite de 3 824 ¤). tre conjoint, légitimes ou naturels, adoptifs ou recueillis à âge. Cette pension n’est pas soumise à l’impôt au nom de l’en- votre foyer au cours de leur minorité (s’ils sont, dans ce der- L’OPTION POUR LE RATTACHEMENT fant s’il s’agit de frais de séjour payés à un établissement nier cas, à votre charge effective et exclusive). Cette option, annuelle, est irrévocable. hospitalier. b Pour formuler cette option, utilisez le modèle que vous 1) VOS ENFANTS CÉLIBATAIRES trouverez dans la notice explicative pour remplir votre dé- REMARQUE. POUR LES ENFANTS MAJEURS : il est pos- a) ENFANTS ÂGÉS DE MOINS DE DIX-HUIT ANS. claration, à recopier sur papier libre. sible de déduire une pension alimentaire au lieu de les – Les enfants âgés de moins de dix-huit ans au 1er janvier b L’accord du parent est considéré comme établi dès lors compter à charge, ce qui est surtout intéressant lorsqu’on 2001, ainsi que les enfants nés en 2001 et les infirmes quel qu’il a déclaré l’enfant à charge et a joint à sa déclaration ne peut compter un enfant à charge (étudiant de plus de que soit leur âge, peuvent être comptés à charge (les en- l’option pour le rattachement. Le contribuable qui accepte vingt-cinq ans ou enfant de plus de vingt et un ans à la re- fants infirmes titulaires de la carte d’invalidité donnent le rattachement bénéficie d’une demi-part supplémentaire cherche d’un emploi). Il est aussi permis, en cas de divorce droit à une demi-part supplémentaire ; ils comptent donc ou, dans certains cas, d’une part. ou de séparation, au parent non bénéficiaire du rattache- pour une part ou une part et demie si vous avez au moins b Le rattachement entraîne, pour le ou les parents, l’obli- ment et versant une pension à son enfant majeur de la dé- trois personnes à charge). S’ils ont perçu des revenus, gation d’inclure dans leurs revenus ceux perçus par l’enfant duire de ses revenus. ceux-ci doivent alors être ajoutés aux vôtres. pendant l’année entière. Les modalités et limites de déduction sont exposées sous – Cas des parents divorcés ou séparés. L’enfant est consi- – Cas des parents divorcés ou séparés. Le rattachement le chapitre « Charges à déduire-Pensions alimentaires ». Si déré à la charge du parent qui en a la garde (soit par déci- peut être demandé à l’un ou l’autre des parents, mais jamais vous déduisez cette pension, vous ne devez pas compter sion judiciaire, soit de fait lorsqu’il n’y a pas eu de juge- aux deux à la fois. l’enfant à charge. ment). 2) VOS ENFANTS MARIÉS Le parent qui n’en a pas la garde ne peut pas le déclarer à OU CHARGÉS DE FAMILLE 4) VOS ENFANTS EFFECTUANT charge, mais peut déduire de ses revenus la pension alimen- Lorsqu’ils remplissent les conditions suivantes : LEUR SERVICE MILITAIRE taire qu’il verse pour lui. – être âgés de moins de vingt et un ans ; lls peuvent demander à vous être rattachés, quel que soit En cas d’exercice conjoint de l’autorité parentale, l’enfant – être âgés de moins de vingt-cinq ans lorsqu’ils sont étu- leur âge (pour l’option, voir plus haut). est à la charge du parent chez lequel il réside habituelle- diants ; Le service national au titre de l’aide technique ou de la coo- ment, conformément à la décision du juge. En l’absence de – effectuer leur service militaire, quel que soit leur âge, pération technique équivaut fiscalement au service militaire. cette indication et si les enfants sont hébergés alternative- ils peuvent opter pour le rattachement au foyer des pa- 5) LES PERSONNES INVALIDES ment par chacun des parents, ces derniers doivent alors dési- rents (ou de l’un d’eux si ces derniers sont séparés). (AUTRES QUE VOS ENFANTS) gner d’un commun accord celui d’entre eux qui doit les b Ce rattachement est global : il s’applique au jeune mé- Il est possible de compter à charge toute personne inva- compter à charge et qui bénéficiera ainsi de la majoration nage, même lorsqu’un seul des époux remplit les conditions lide recueillie à votre foyer, sans qu’il soit nécessaire qu’il du quotient familial. L’autre parent peut déduire de ses reve- pour être considéré à charge et, le cas échéant, à ses en- existe un lien de parenté entre elle et vous-même et sans ex- nus le montant de l’obligation alimentaire. Si vous êtes fants. clusion en fonction du montant des ressources (elle donne dans ce cas, joignez une note explicative à votre déclara- b Il peut être demandé à la famille de l’un ou l’autre des droit à une part, ou une part et demie si vous avez au moins tion. conjoints (jamais aux deux). trois personnes à charge). b) ENFANT AYANT ATTEINT L’ÂGE DE DIX-HUIT ANS b L’avantage accordé au parent bénéficiaire de ce ratta- Les conditions sont les suivantes : EN 2001. chement prend la forme d’un abattement sur le revenu de – la personne doit obligatoirement vivre en permanence Vous pouvez le compter à charge tout en déclarant seule- 3 824 ¤ par personne prise à charge. sous votre toit ; elle doit être titulaire de la carte d’invalidité ment les revenus qu’il a perçus avant la date de sa majorité. b Les revenus du jeune ménage sont imposés avec ceux d’au moins 80 % (carte prévue par l’article 173 du code de la L’enfant, de son côté, déclare les revenus qu’il a perçus de- du foyer de rattachement. famille et de l’aide sociale). puis la date de sa majorité. b En cas de mariage en cours d’année d’un enfant âgé de Bien entendu, vous devez, en contrepartie de cet avan- c) ENFANTS ÂGÉS DE PLUS DE DIX-HUIT ANS. plus de dix-huit ans, un même contribuable ne peut, à la tage, déclarer ses revenus avec les vôtres, dans la catégo- Ils sont, en principe, imposés à leur propre nom. Ils peu- fois, bénéficier d’une majoration du nombre de parts et rie correspondante (par exemple, « Pensions, retraites, vent toutefois demander à être rattachés au foyer fiscal de d’un abattement. rentes… »). 1. Traitements, salaires et pensions

Doivent être déclarés les rémunérations principales (salaires, nourriture et le logement, et si votre salaire n’a pas dépassé REMARQUE. Les allocations versées depuis 1996 par les primes, traitements, soldes, gages, indemnités) et les gratifica- 27 349 ¤ en 2001, vous pouvez les évaluer d’après le tarif prévu Assedic employées pour créer ou reprendre une entreprise sont tions et pourboires notamment. en matière de Sécurité sociale. imposables au titre de 2001 si, au cours de cette année : a) SALAIRES, AVANTAGES EN NATURE – vous avez cessé totalement et définitivement votre activité ET INDEMNITÉS JOURNALIÈRES NOUVEAU. Matériel informatique (exonération maintenue en cas de décès de l’exploitant indivi- b Si vous ne percevez que des salaires qui ne donnent pas L’avantage en nature consistant à l’attribution de matériel in- duel) ; lieu à une déduction supplémentaire, vous n’avez que cette co- formatique neuf aux salariés par leur entreprise dans le cadre – vous avez cédé votre entreprise ou les actions ou parts de la lonne à remplir, la déduction de 10 % pour frais professionnels d’un accord collectif, pour un usage exclusivent privé, est exo- société créée ou reprise. étant calculée et déduite directement par l’ordinateur (pour cha- néré d’impôt dans la limite de 1 525 ¤ par salarié. que bénéficiaire, le minimum de déduction pour frais profes- b Dirigeants de société. – Les allocations forfaitaires pour sionnels est de 364 ¤, sans toutefois pouvoir excéder le montant b) CAS PARTICULIERS frais d’emploi doivent être ajoutées au salaire dans tous les cas, brut des salaires encaissés). b Salaires versés aux apprentis munis d’un contrat régulier ainsi que les remboursements en cas d’option pour la déduc- Cette déduction de 10 % est limitée à 12 229 ¤. Elle couvre les d’apprentissage. – Ne déclarez que la fraction du salaire excé- tion des frais réels ou de déduction supplémentaire. frais professionnels courants (trajet du domicile au lieu de tra- dant 7 250 ¤. L’administration admet qu’une allocation de frais de déplace- vail, frais de repas, de vêtements spéciaux, de documentation, b Service national. – Les sommes et avantages en nature ment calculée en fonction du barème kilométrique qu’elle pu- etc.) dont le remboursement constituerait une allocation impo- dont bénéficient les militaires non officiers pendant la durée lé- blie chaque année ne revêt pas un caractère forfaitaire s’il est sable. gale du service national ou la durée correspondant à ce service justifié du nombre de kilomètres parcourus, mais constitue un b Le minimum de déduction forfaitaire pour frais profession- national pour les engagés ne sont pas imposables. Il en est de « remboursement ». Toutefois, il est indispensable de préciser nels est porté à 797 ¤ pour les demandeurs d’emploi inscrits à même des indemnités perçues par les jeunes gens affectés au la date, l’objet et l’importance des déplacements, à défaut de l’ANPE depuis plus d’un an. Si un ou plusieurs membres du service de l’aide technique et de la coopération. quoi il s’agirait d’allocations forfaitaires imposables. foyer fiscal se trouvent dans cette situation, il convient de co- b Etudiants. – En dehors des indemnités des stages obligatoi- Parmi les remboursements de frais exonérés, sauf option cher la (ou les) case(s) AI à FI correspondantes du cadre « Traite- res (n’excédant pas trois mois), qui sont exonérées, les rémuné- pour les frais réels ou une déduction forfaitaire supplémentaire, ments, salaires… » (page 3 de la déclaration) pour bénéficier de rations perçues par les étudiants qui travaillent sont imposables le fisc admet : les frais de déplacements professionnels autres cet avantage. selon les règles du droit commun. Les bourses versées aux étu- que les trajets du domicile au lieu du travail (restauration, trans- b Vous devez ajouter à votre salaire les avantages en nature diants en fonction de critères de ressources pour leur permettre port, hôtel), les invitations professionnelles au restaurant, les ca- si votre employeur vous loge, vous nourrit, vous fournit des de poursuivre leurs études lorsqu’ils appartiennent à des fa- deaux offerts aux relations professionnelles, à condition qu’ils prestations ou des marchandises (eau, gaz, chauffage, électrici- milles modestes ne sont pas imposables. soient appuyés de justificatifs. té…) ou met une voiture à votre disposition. Ces avantages doi- b Travailleurs privés d’emploi. – Toutes les allocations de chô- b Déduction des intérêts d’emprunts contractés pour sous- vent être évalués pour leur montant réel. Toutefois, pour la mage versées par les Assedic ou le FNE sont imposables. crire au capital de sociétés nouvelles ou pour participer à des IV / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 FISCALITÉ̄ 1. Traitement, salaires et pensions (suite) opérations de rachat d’entreprise. Peuvent être déduits du sa- peut, à la demande des intéressés, être taxée en faisant applica- b Levée d’options de souscription ou d’achat d’actions. – laire les intérêts des emprunts contractés à partir de 1984 : tion du système du « quotient », ce qui, d’une manière géné- Les salariés qui ont procédé en 2001 à une levée des options – pour souscrire au capital d’une société qui se crée (ou rale, a pour effet de réduire l’impact de la progressivité du ba- de souscription ou d’achat d’actions que leur société leur a d’une SCOP issue de la transformation d’une société précé- rème de l’impôt sur le revenu. Son montant est alors porté non offertes, à partir du 1er janvier 1990, avec réduction de prix, dente) dans laquelle l’intéressé sera salarié ; à la rubrique « 1. Traitements, salaires, pensions », mais dans le doivent déclarer, comme étant imposable, comme des salai- – pour racheter l’entreprise dans laquelle le contribuable cadre du bas de la page 3 de la déclaration, ligne 0XX. res, la partie de cette réduction qui excède 10 % (5 % pour exerce un emploi salarié. b) L’indemnité compensatrice de délai-congé, due en applica- les actions attribuées depuis le 1er juillet 1993). Le montant déductible ne peut excéder 50 % du salaire versé tion du code du travail, est imposable pour son montant total. D’autre part, en cas de cession ou de conversion au por- par la société nouvelle ou rachetée ni la somme de 15 245 ¤. Lorsque le délai-congé se répartit sur plus d’une année civile, teur avant la fin du délai d’indisponibilité, la différence en- Ces limites sont portées à la totalité du salaire versé par la so- cette indemnité peut être déclarée par le contribuable en plu- tre la valeur des actions lors de la levée de l’option et le prix ciété rachetée et à 22 867 ¤ pour les intérêts des emprunts con- sieurs fractions correspondant respectivement à la part de l’in- d’acquisition constitue un complément de salaire imposable tractés du 15 avril 1987 au 31 décembre 1991 pour le rachat demnité afférente à chacune des années considérées. selon la règle du quotient, en fonction du nombre d’années d’entreprises par leurs salariés. Exemple : licencié le 1er décembre 2001 et percevant une in- entières écoulées de la date de l’offre d’option à celle de la Pour les emprunts contractés à compter du 1er janvier 1992 demnité compensatrice de délai-congé de six mois, le contribua- cession des titres ou de leur conversion au porteur (voir éga- pour le rachat d’entreprise par leurs salariés, le montant des in- ble pourra rattacher : lement « 3. Plus-values et gains divers », paragraphe h). térêts déductibles ne peut excéder le montant brut du salaire – à ses revenus de 2001, la fraction de l’indemnité afférente Les contribuables concernés par ces opérations peuvent versé par la société rachetée ni 15 245 ¤. au mois de décembre 2001 (soit un mois) ; se procurer auprès de leur centre des impôts le document En tout état de cause, la déduction des intérêts de ces em- – à ses revenus de 2002, la fraction de l’indemnité afférente d’information n˚ 2041 GB, ainsi que la déclaration complé- prunts n’est autorisée que si les titres sont conservés cinq ans aux mois de janvier à mai 2002. mentaire pour déclarer l’avantage qu’ils ont reçu en cas de au moins et si des justificatifs nécessaires sont joints à la décla- b Départ volontaire de l’entreprise. – Les primes versées par cession ou de conversion au porteur des actions pendant le ration. un employeur à un salarié qui accepte de quitter l’entreprise délai d’indisponibilité de cinq ans. Si vous êtes concerné par cette déduction, vous pouvez vous sont imposables. Elles peuvent donner lieu à application du sys- b Indemnités de fonction des élus locaux. – Ces indemnités procurer auprès de votre centre des impôts le document d’infor- tème du « quotient » sur demande du contribuable. sont normalement soumises à une retenue à la source. mation n˚ 2041 GA. Toutefois, les indemnités de départ volontaire versées dans Elles doivent être alors mentionnées au paragraphe 1 de b Indemnité de départ à la retraite ou en préretraite. – En cas le cadre d’un plan global de réduction d’effectifs sont exoné- la déclaration complémentaire no 2042 C, ligne BY ou CY. de départ volontaire, l’indemnité est exonérée dans la limite de rées à concurrence du montant de l’indemnité légale ou conven- Les élus locaux peuvent toutefois opter pour l’imposition 3 050 ¤. tionnelle qui aurait été perçue en cas de licenciement. de ces indemnités selon le régime des traitements et salai- b Mise à la retraite à l’initiave de l’employeur. L’indemnité de b Rémunérations versées en cas de maladie ou de maternité. – res. Un document d’information no 2041 GI est disponible mise à la retraite versée dans cette situation est exonérée pour Les indemnités journalières versées par les organismes de la Sé- dans les services des impôts. une fraction qui ne peut être inférieure ni à 50 % de son mon- curité sociale et de la Mutualité sociale agricole ou pour leur b Prime pour l’emploi (activité salariale). – Le bénéfice de tant, ni à deux fois la rémunération annuelle brute perçue au compte en cas de maladie ou de maternité sont soumises à l’im- la prime pour l’emploi est soumis à la réunion de trois condi- cours de l’année civile précédant la rupture du contrat de tra- pôt sur le revenu dans les mêmes conditions que les salaires. tions : vail. Cette fonction exonérée est toutefois plafonnée au quart Sont seules exonérées les indemnités journalières : – un membre de foyer fiscal doit avoir eu une activité pro- de la première tranche du tarif de l’impôt de solidarité sur la for- – d’accidents du travail ; fessionnelle en 2001 ; tune, soit de 179 128 ¤ en 2001. – de maladie, versées aux assurés reconnus atteints d’une ma- – le revenu fiscal de référence du foyer fiscal ne doit pas Le surplus est imposable mais peut donner lieu, sur de- ladie comportant un traitement prolongé et des soins particuliè- excéder 23 544 ¤ pour les personnes mariés et 11 772 ¤ pour mande expresse du contribuable, à l’application du système du rement coûteux. les autres contribuables, montants majorés de 3 253 ¤ pour « quotient », qui permet d’atténuer l’effet de la progressivité Les rémunérations qu’une entreprise verse en sus des presta- chaque demi-part s’ajoutant à 2 parts pour les couples ma- du barème de l’impôt sur le revenu. Les contribuables qui font tions journalières de Sécurité sociale sont imposables. Il en est riés et à 1 part pour les personnes seules ; ce choix indiqueront le montant de ce surplus imposable dans de même si ces sommes sont payées par l’intermédiaire du co- – le montant annuel des revenus d’activité de chaque le cadre figurant au bas de la page 3 de la déclaration, li- mité d’entreprise ou versées par un organisme de retraite ou membre du foyer fiscal doit être supérieur à 3 186 ¤ mais in- gne 0XX. d’assurance directement au bénéficiaire pour le compte de l’em- férieur à 14 872 ¤ (ou 22 654 ¤ pour les célibataires, divorcés Au lieu de l’application du système du « quotient », il est pos- ployeur. ou veufs élévant seuls un ou plusieurs enfants ; couples ma- sible de demander que la fraction imposable de l’indemnité de Lorsqu’un salarié se couvre personnellement du risque de riés soumis à une imposition commune dans lesquels seul départ volontaire en retraite ou de mise en retraite perçue en perte de salaire en cas de maladie auprès d’une compagnie d’as- un des conjoints occupe un emploi lui procurant plus de 2001 soit répartie pour sa taxation par quarts sur l’année et les surances, les primes versées ne sont pas déductibles. Corrélati- 3 186 ¤). trois années suivantes. Il faut en faire la demande par note vement, les sommes reçues en exécution du contrat ne sont pas En cas de travail à temps partiel ou pendant seulement jointe à la déclaration. Une fois exercé, le choix pour cet étale- imposables. une partie de l’année, ces plafonds sont ajustés selon les mo- ment sur les années à venir est irrévocable. Enfin, les sommes versées en cas de maladie ou de maternité dalités précisées dans la notice explicative de la déclaration Si vous avez demandé à bénéficier de cette mesure d’étale- par les régimes spéciaux qui assurent le maintien du salaire des revenus (page 6 de l’imprimé no 2041-NOT-SK ou page 8 ment pour une indemnité perçue de 1998 à 2000, n’oubliez pas sont toujours imposables (par exemple, le régime des fonction- de la notice no 2041-NOT-DSF). de déclarer (ligne AJ ou BJ) la fraction de votre indemnité impo- naires). Il convient de compléter les lignes AU à RU, AX à RX ou sable en 2001. b Primes de mobilité. – Quel que soit leur montant, les primes AV à RV selon le cas, et, si un seul des conjoints exerce une b Licenciement. – a) L’indemnité de licenciement est exoné- et indemnités versées à titre exceptionnel aux salariés lors d’un activité lui procurant plus de 3 186 ¤ dans l’année 2001, de rée d’impôt sur le revenu dans la limite du montant de l’indem- changement de lieu de travail impliquant un transfert du domi- cocher la case AY. nité légale ou de l’indemnité prévue par la convention collec- cile ou de la résidence peuvent, sur demande des intéressés, Le montant de la prime pour l’emploi viendra en diminu- tive de branche (montant le plus élevé des deux). être imposées en faisant application du système du « quo- tion de l’impôt qui sera dû au titre des revenus de 2001 et, si tient ». ce montant est supérieur à cet impôt, il sera adressé au con- REMARQUE. 1. Si cela est plus avantageux, la fraction de l’in- tribuable sans démarche particulière de sa part. demnité exonérée est relevée, dans la limite de 358 255 ¤ pour NOUVEAU. Salariés détachés à l’étranger c) FRAIS RÉELS JUSTIFIÉS 2001, à 50 % de l’indemnité versée ou à deux fois la rémunéra- Les salariés de nationalité française, fiscalement domiciliés Vous avez la possibilité, si vous estimez que la déduction tion annuelle brute perçue par le salarié au cours de l’année ci- en France et envoyés en mission à l’étranger par leur em- forfaitaire pour frais de 10 % est insuffisante eu égard aux vile précédant la rupture du contrat de travail. ployeur établi en France ne sont pas imposables à raison des frais que vous avez engagés au cours de l’année 2001, de de- 2. L’indemnité de licenciement versée dans le cadre d’un suppléments de rémunération qu’ils perçoivent en raison de ce mander que vos frais réels soient retenus, à la condition de plan global de réduction d’effectifs (plan social) est exonérée en séjour à l’étranger. Ces suppléments ne sont pas pris en fournir un état détaillé dans le cadre « Autres renseigne- totalité. compte pour l’application du taux effectif. Ils doivent être por- ments » (page 4 de la déclaration no 2042), et de conserver Par ailleurs, sont exonérés les dommages et intérêts alloués tés au paragraphe 1 de la déclaration, page 3, ligne DY et EY. les justificatifs que le service des impôts peut exiger. par le juge en cas de rupture abusive du contrat de travail, ainsi L’administration publique une notice no 2041 GG pour plus Vous devez alors ajouter à vos salaires les indemnités for- que l’indemnité fixée en justice si le licenciement a été effectué d’informations. faitaires ou les remboursements de frais qui vous ont été al- sans respecter la procédure requise. loués par votre employeur et, si ce dernier met une voiture NOUVEAU. Dirigeants d’organismes à but non lucratif à votre disposition pour vos déplacements professionnels, Les sommes allouées au salarié licencié en plus du montant Les rémunérations perçues par les dirigeants d’organismes à la valeur correspondant à cet avantage en nature. de l’indemnité légale ou de l’indemnité conventionnelle de but non lucratif sont désormais imposables comme des salaires b Dépenses de mobilier, matériel et outillage pour les be- branche sont imposables à l’impôt sur le revenu, quelle que soit à la condition que leur versement ait été effectué dans le res- soins de la profession. – Vous pouvez déduire les matériels et la justification de ce versement complémentaire, et doivent pect du caractère désintéressé de la gestion de ces organis- les meubles de bureau ainsi que les matériels et outillages donc être comprises dans les salaires taxables. mes. Il en va de même pour les indemnités remboursements et dont le prix d’achat n’excède pas 381 ¤ hors taxes. Au-delà Cette fraction imposable de l’indemnité de licenciement allocations forfaitaires pour frais perçus dans le même cadre. de ces limites, seule la dépréciation annuelle est déductible. DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / LE MONDE / V FISCALITÉ̄ 1. Traitement, salaires et pensions (suite)

b Frais d’études et d’examens. – Ils sont déductibles à titre de Les personnes propriétaires de leurs locaux professionnels – les rentes constituées à titre gratuit dont le régime d’imposi- dépenses professionnelles lorsque les diplômes recherchés per- ne peuvent déduire un loyer fictif ou leur valeur locative. tion est identique à celui des pensions. mettent l’amélioration de la situation professionnelle ou l’accès b Voyageurs représentants de commerce. – Les dépenses occa- Le plafond maximum de l’abattement de 10 % dont bénéfi- à une autre profession. sionnées par les relations avec la clientèle (correspondances, in- cient les pensions et rentes est fixé à 3 160 ¤ pour l’imposition b Frais supplémentaires de repas. – Si vous n’avez pas con- vitations, cadeaux…) peuvent être évaluées, en cas d’impossibi- des revenus de 2001. Il s’apprécie par foyer. L’abattement mini- servé les justificatifs précis, ils peuvent être évalués à 4,33 ¤ par lité de fournir les justificatifs, à 2 % des commissions avec un mum est fixé à 323 ¤ par bénéficiaire. Lorsque le plafond doit repas pour les salariés dont la rémunération excède le plafond maximum forfaitaire de 533 ¤. jouer (foyer percevant des pensions dont le montant est supé- de la Sécurité sociale (27 349 ¤ pour 2001), à 2,88 ¤ pour les d) DÉDUCTION SUPPLÉMENTAIRE POUR FRAIS rieur à 31 600 ¤), il est, pour le calcul de l’abattement de 20 % autres. Vous devez justifier de la réalité et du nombre de repas (voir paragraphe g ci-après), réparti au prorata des pensions de pris à l’extérieur. NOUVEAU. La déduction supplémentaire pour frais qui était chacun. b Cotisations syndicales. – Les salariés qui optent pour la accordée à certaines professions est supprimée à compter de prise en compte de leurs frais professionnels réels peuvent les l’imposition des revenus de 2001.. REMARQUES. b Rachats de cotisations de retraite (joignez déduire, à la condition de ne pas demander le bénéfice de la ré- dans tous les cas une note justificative). – Ils sont déductibles duction d’impôt correspondante (voir « 7. Charges ouvrant droit e) DIRIGEANTS DE SOCIÉTÉS des salaires ou, le cas échéant, des pensions de la personne qui à des réductions d’impôt », paragraphe c). Les gérants majoritaires de SARL soumises à l’impôt sur les a personnellement effectué les rachats. Si le bénéficiaire ne dis- b Frais de transport du domicile au lieu de travail. sociétés, les gérants de société en commandite par actions, les pose pas de salaires ou pensions, les rachats doivent être portés Il convient de distinguer deux situations : associés ou membres des sociétés de personnes, EURL, EARL, dans la rubrique des charges déductibles « Déductions diver- – si la distance entre le domicile et le lieu de travail n’excède sociétés en participation ou de fait, sociétés civiles ayant opté ses » (ligne DD). pas 40 kilomètres, la déduction des frais de transport est ad- pour l’impôt sur les sociétés ainsi que les gérants majoritaires mise en totalité à la seule condition d’en justifier ; d’EARL pluripersonnelle non familiale sont soumis au régime g) ABATTEMENT DE 20 % – si cette distance est supérieure à 40 kilomètres, la déduc- fiscal des salariés pour leurs rémunérations perçues à ces titres. SUR LES SALAIRES ET PENSIONS tion est admise dans les mêmes conditions pour les 40 pre- f) PENSIONS, RETRAITES ET RENTES VIAGÈRES Cet abattement ne s’applique qu’à la fraction des salaires et miers kilomètres. Le surplus n’est déductible que si le salarié À TITRE GRATUIT pensions nets de chaque bénéficiaire n’excédant pas 111 900 ¤. fait état de circonstances particulières, notamment liées à l’em- Il faut entendre par rentes viagères à titre gratuit celles dont Il est donc limité à 22 380 ¤. ploi, justifiant l’éloignement de son domicile et de son lieu de le paiement n’est pas effectué en contrepartie du versement Il s’applique aux dirigeants, gérants et associés de société dont travail. d’un capital en argent ou de l’aliénation d’un bien meuble ou les rémunérations sont imposées comme des salaires, quelle que Il est ainsi tenu compte notamment des difficultés à trouver immeuble. soit l’importance de leur participation dans ces sociétés. un emploi à proximité du domicile, de la précarité ou de la mo- b Principales exonérations. – Sont exonérées de l’impôt sur le Cette limite s’applique à l’ensemble des salaires et pensions bilité de l’emploi, de la mutation géographique professionnelle revenu : l’allocation aux vieux travailleurs versée par les caisses nets de frais professionnels perçus par les intéressés. à la suite d’une promotion, du déménagement de l’entreprise de Sécurité sociale, l’allocation aux adultes handicapés, l’alloca- ou de tout autre motif indépendant de la volonté du salarié. tion supplémentaire allouée par le Fonds national de solidarité, REMARQUE. L’abattement de 20 % ne s’applique qu’aux sa- En revanche, si c’est pour des raisons de convenances per- la pension versée aux victimes militaires ou civiles de la guerre, laires et pensions déclarés spontanément par les contribuables ; sonnelles que vous avez fixé votre habitation loin de votre lieu les rentes viagères servies à titre de dommages-intérêts en les redressements effectués par l’administration sur ces revenus de travail, vous ne pouvez prétendre à la déduction des frais de vertu d’une condamnation judiciaire pour la réparation d’un ainsi que les salaires et pensions déclarés après l’envoi d’une transport au-delà de 40 kilomètres. préjudice corporel entraînant une incapacité permanente to- mise en demeure de déposer la déclaration des revenus Pour évaluer vos frais de voiture, de moto, de vélomoteur ou tale, les pensions et les rentes d’accident du travail ou de mala- n’ouvrent pas droit à cet abattement. de scooter dans le cas où vous ne disposez pas de la totalité des die professionnelle, la pension alimentaire versée, pour un as- justificatifs, l’administration publie, à titre indicatif, un tableau cendant disposant de faibles ressources, directement à une mai- h) RENTES VIAGÈRES À TITRE ONÉREUX (en contrepar- des prix de revient kilométriques suivant la puissance de ces vé- son de retraite ou à un établissement hospitalier. tie de l’aliénation d’un capital ou d’un bien meuble ou im- hicules et le nombre de kilomètres parcourus pour la profes- b Doivent être déclarées sous cette rubrique : meuble) sion qu’il vous appartient de justifier. Ce tableau figure dans la – les pensions de vieillesse et de retraite servies par le régime Utilisez une colonne pour chaque rente et inscrivez le mon- notice explicative de la déclaration de revenus. général de la Sécurité sociale ou les autres régimes, par les régi- tant brut annuel de vos rentes et l’âge que vous aviez au mo- Les frais de garage ou de box ainsi que les péages d’auto- mes complémentaires de retraite et de prévoyance, les pen- ment de l’entrée en jouissance. Désormais, la fraction imposa- route ne sont pas pris en compte. Il convient donc de les ajou- sions des fonctionnaires civils et militaires ; ble de ces rentes est calculée par l’ordinateur. Elle est égale à : ter au montant des frais calculés à l’aide du barème, à la condi- – les pensions d’invalidité (sauf : les pensions d’assurance-in- moins de cinquante ans, 70 % ; cinquante à cinquante-neuf ans, tion de pouvoir présenter les justifications nécessaires (carac- validité dont le montant n’excède pas l’allocation aux vieux tra- 50 % ; soixante à soixante-neuf ans, 40 % ; plus de soixante- tère professionnel, montant). vailleurs et si les ressources de l’intéressé ne dépassent pas le neuf ans, 30 %. Si vous percevez une rente viagère en vertu Il n’y a pas de réfaction à opérer sur ces prix de revient lors- plafond prévu pour l’attribution de cette allocation ; les pen- d’une clause de réversibilité, inscrivez l’âge que vous aviez au que le véhicule est ancien ou a été acheté d’occasion ni à distin- sions allouées en vertu du code des pensions militaires d’invali- moment du décès du précédent bénéficiaire. Si elle a été initiale- guer selon la nature des parcours (ville ou route). dité et des victimes de guerre) ; ment constituée au profit d’un ménage, c’est l’âge du conjoint b Locaux professionnels. – Les loyers de ces locaux ainsi que – les pensions alimentaires ou assimilées (rentes versées en le plus âgé au moment de l’entrée en jouissance qui peut être re- les charges s’y rapportant sont déductibles à la condition que cas de divorce) servies en exécution des obligations résultant tenu. l’employeur ne mette aucune pièce à la disposition du salarié. des dispositions du code civil ; b Pensions perçues au titre d’un plan d’épargne-retraite (PER). Lorsque le local est à usage mixte (habitation, profession), la dé- – l’allocation de garantie de ressources servie aux travailleurs Les arrérages de pension versée au titre d’un PER en 2001 sont duction porte sur les seules charges correspondant au local pro- en préretraite ou à ceux qui cessent volontairement leur activité imposables comme des rentes viagères à titre onéreux. Ils doi- fessionnel ; elles sont calculées en proportion de la superficie professionnelle ; les allocations servies en vertu de conventions vent être déclarés au paragraphe 1 de la page 3 de la déclaration de ce local par rapport à la superficie totale du logement. du Fonds national de l’emploi après l’âge de soixante ans ; 2042, lignes AW à DW. 2. Revenus des valeurs et capitaux mobiliers

b Produits de placements soumis au prélèvement libéra- b Produits des contrats d’assurance-vie et des bons ou con- sonnes (cet abattement est appliqué automatiquement). toire. Ces produits doivent être mentionnés sur la déclara- trats de capitalisation. Les produits acquis ou constatés en Ces produits sont à porter, selon le cas, ligne CH ou DH tion de revenus, à la ligne EE. Bien entendu, ces produits, 2001 sur des bons ou contrats souscrits à partir du 26 sep- du paragraphe 2, page 3, de la déclaration. L’administra- déjà imposés, ne seront pas retenus pour le calcul de la base tembre 1997, ainsi que, d’une manière générale, les mêmes tion met à votre disposition un document spécial d’infor- imposable, mais il en sera tenu compte dans le revenu fiscal produits afférents à des versements effectués à compter de mation (n˚ 2041 GN) sur ce dispositif. de référence qui permet de déterminer les allègements ou cette même date sur des contrats en cours, sont soumis à b Plan d’épargne en actions (PEA). L’exonération des pro- exonérations de taxe d’habitation et de taxe foncière. l’impôt sur le revenu, quelle que soit leur durée. duits, avoirs fiscaux et crédits d’impôt procurés par des pla- Si ce dénouement du contrat intervient après la cements en titres non cotés dans un PEA est limitée à 10 % REMARQUE. Les produits des contrats d’assurance-vie sixième (contrats souscrits du 1er janvier 1983 au 31 dé- de ces placements. L’excédent doit être déclaré à la li- et des bons ou contrats de capitalisation soumis au prélève- cembre 1989) ou la huitième (contrats souscrits à partir gne FU du cadre 2 (page 3) de la déclaration de revenus. ment libératoire au taux de 7,5 % ne doivent pas être men- du 1er janvier 1990) année, les produits sont imposables b Les couples mariés bénéficient d’un abattement de tionnés à la ligne EE, mais à la ligne DH du paragraphe 2 sous déduction d’un abattement annuel de 9 200 ¤ pour 2 440 ¤ sur les dividendes d’actions de sociétés françaises, « Revenus des valeurs et capitaux mobiliers ». les contribuables mariés et de 4 600 ¤ pour les autres per- les produits des parts de SARL ou d’EARL soumises à l’im- VI / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 FISCALITÉ̄ 2. Revenus des valeurs et capitaux mobiliers (suite) pôt sur les sociétés, ainsi que sur les produits de parts béné- opération conduisant à la clôture de son plan moins de huit i) autres revenus ficiaires et, sous certaines conditions, les intérêts de comp- ans après son ouverture : retrait, retrait partiel ou total du b Il s’agit : des intérêts, arrérages et produits de toute na- tes bloqués d’associés. contrat d’assurance-vie souscrit dans le cadre du PEP. ture des obligations, effets publics et autres titres d’em- Le montant de cet abattement est de 1 220 ¤ pour les Aucune déclaration n’est cependant à effectuer si la clôture prunts négociables, ainsi que des revenus des actions et autres contribuables. Il est appliqué automatiquement. Ne du plan ou le retrait est intervenu à la suite de l’un des cas parts sociales distribués par des personnes morales soumi- le déduisez pas. Il convient de se reporter aux indications fi- de force majeure prévus par la loi : décès du titulaire du ses ou non à l’impôt sur les sociétés, à l’exception des som- gurant sur le justificatif adressé à tout contribuable par sa plan ou de son conjoint ; expiration des droits aux assuran- mes distribuées aux associés en nom. banque ou son intermédiaire financier et qui doit être joint ces-chômage à la suite du licenciement du titulaire du plan b Les revenus suivants sont exonérés : à la déclaration. ou de son conjoint. – les intérêts de l’emprunt 4,5 % de 1973 ; Par exception, les produits d’un PEP retirés en 2001 par – les produits des parts des nouveaux fonds communs de REMARQUE. L’abattement de 2 440 ¤ est supprimé pour des personnes non imposables à l’impôt sur le revenu ne placement à risque, sous certaines conditions ; les couples mariés dont les revenus net imposable du foyer sont pas taxables lorsque le plan a été ouvert avant le – les produits des titres déposés sur les engagements fiscal est supérieur à 92 686 ¤. Les personnes célibataires, di- 22 septembre 1993. d’épargne à long terme. vorcées ou veuves ne bénéficient pas de l’abattement de b En dehors des jetons de présence et des distributions 1 220 ¤ si leur revenu net imposable excède 46 343 ¤. REMARQUE. Les intérêts du Livret A de Caisse d’épar- n’ayant pas le caractère de dividendes, les revenus des va- gne, du Livret bleu d’une caisse de Crédit mutuel, du leurs mobilières peuvent avoir supporté soit une retenue à Sont à déclarer au paragraphe 2 de la déclaration compte épargne-logement (ou d’un plan), du livret d’épar- la source (obligations, titres d’emprunts), soit l’impôt sur (page 2) les revenus des valeurs et capitaux mobiliers en dis- gne du travailleur manuel, du codevi ou du livret d’épargne les sociétés ou le précompte en tenant lieu, soit un impôt tinguant selon qu’ils ouvrent droit ou non à l’abattement d’entreprise sont exonérés d’impôt. étranger éventuellement imputable en France. Tout ou par- de 2 440 ¤ ou 1 220 ¤, d’une part, et, d’autre part, en préci- tie de cette retenue ou de cet impôt constitue un crédit sant à la ligne CG ceux de ces revenus pour lesquels la con- c) les produits des titres de créances négociables sur un d’impôt (valeurs à revenu fixe ou valeurs étrangères) ou un tribution au remboursement de la dette sociale a déjà été marché réglementé ; avoir fiscal. Vous pouvez déduire, ligne CA, les frais de prélevée. d) les produits des bons du Trésor sur formules et assimi- garde de vos valeurs. b Doivent notamment être déclarés : lés (bons de La Poste, du Crédit mutuel…) ; b Si votre impôt est au moins égal à 61 ¤, vos revenus de a) les produits des créances hypothécaires, privilégiées e) les produits des comptes à terme ; valeurs et capitaux mobiliers déclarés au paragraphe 2 sup- et chirographaires, des dépôts à vue ou à échéance fixe, des f) les plus-values de cession de titres de créances négocia- portent un impôt complémentaire de 1 %. cautionnements en numéraire, des comptes courants, des bles, de bons du Trésor ou de bons de caisse ; Tous les contribuables qui ont perçu des revenus de va- clauses d’indexation afférentes aux sommes mises ou lais- g) les intérêts des comptes bloqués d’associés leurs et capitaux mobiliers sont soumis à la contribution so- sées à la disposition des sociétés par leurs associés, des h) Revenus des structures financières soumises hors de ciale généralisée (CSG), à la contribution au rembourse- bons de capitalisation, sauf option pour le prélèvement li- France à un régime fiscal privilégié. Les personnes physi- ment de la dette sociale (CRDS) et au prélèvement social bératoire (dans ce cas, voir ci-dessus le paragraphe. « Pro- ques fiscalement domiciliées en France détenant au moins (respectivement 7,5 %, 0,5 % et 2 %) sur ces revenus. duits de placement soumis au prélèvement libératoire » et 10 % des actions ou droits dans des sociétés ou fiducies ou b Vous pouvez être remboursé de votre avoir fiscal par le paragraphe « Produits des contrats d’assurance-vie et organismes assimilés établis hors de France et soumis, chèque ou virement bancaire s’il excède le montant de vo- des bons ou contrats de capitalisation »). pour les produits correspondants, à un régime fiscal privilé- tre impôt. Il suffit de joindre à votre déclaration un relevé Pour les bons de caisse, il faut ajouter au produit perçu gié, sont imposables en France sur ces produits (ligne GO), d’identité bancaire (RIB), postal (RIP) ou de Caisse d’épar- le montant du crédit d’impôt, ce dernier étant par ailleurs sous déduction des prélèvements effectués à l’étranger, à gne (RICE) à votre nom. Si vous aviez fourni ce relevé l’an- porté ligne AB ; indiquer au paragraphe 8 de la page 4 de la déclaration no née dernière, vérifiez que le numéro imprimé sur la déclara- b) les produits réalisés dans le cadre d’un plan d’épargne 2042 C, ligne TA. Ces produits ne bénéficient pas de l’abat- tion est exact. Sinon, joignez un nouveau relevé d’identité populaire (PEP) lorsque son titulaire a effectué en 2001 une tement de 1 220 ¤ ou 2 440 ¤. à votre déclaration de revenus. 3. Plus-values et gains divers 1- LES IMMEUBLES ment, vous devez souscrire une déclaration spéciale FINANCIERS ; CLÔTURE DE PEA. Certaines ventes d’immeubles sont exonérées d’impôt sur n˚ 2049, verte. SEUIL D’IMPOSITION. Les plus-values de cession de le revenu : valeurs mobilières sont taxables si le montant total des – la résidence principale, pourvu que vous l’ayez occupée b La plus-value réalisée est soumise à l’impôt, mais avec cessions portant sur l’ensemble de ces valeurs, quelle pendant au moins cinq ans, ou depuis la date de l’achat, ou application, si elle est à long terme, du système du « quo- que soit leur nature, est supérieur à 7 623 ¤. que vous soyez contraint de la vendre pour des impératifs tient » destiné à atténuer la progressivité du barème. Cette limite s’apprécie en tenant compte de toutes les d’ordre familial ou professionnel nécessitant un change- opérations réalisées, directement ou par personne inter- ment de résidence ; 2– LES MÉTAUX ET OBJETS PRÉCIEUX posée, par tous les membres du foyer fiscal et portant – la première cession d’un logement (qu’il s’agisse d’une a) OR ET AUTRES MÉTAUX PRÉCIEUX sur : résidence secondaire ou d’un immeuble donné en location) Les ventes par des particuliers sont soumises à une – des valeurs mobilières cotées (actions) et assimilées ; lorsque le cédant ou son conjoint n’est pas propriétaire de taxe forfaitaire de 7,5 % tenant lieu d’imposition de la – des droits sociaux de sociétés non passibles de l’im- sa résidence principale directement ou par personne interpo- plus-value. Cette taxe est perçue notamment sur les ven- pôt sur les sociétés, quel que soit le montant de la partici- sée et que la cession est réalisée au moins cinq ans après l’ac- tes de lingots et de pièces. Aucune autre imposition n’est pation dans les résultats sociaux ; quisition ou l’achèvement. Toutefois, l’exonération n’est pas applicable. – des droits sociaux de sociétés soumises à l’impôt sur applicable lorsque la cession intervient dans les deux ans de b) OBJETS PRÉCIEUX les sociétés dans lesquelles le cédant a détenu plus de celle de la résidence principale. Ces délais de cinq ans et de (bijoux, objets d’art, de collection ou antiquités) 25 % des droits dans les bénéfices sociaux, directement deux ans ne sont pas exigés lorsque la vente est motivée par En principe, les ventes que vous avez effectuées pour ou indirectement à un moment quelconque au cours des un impératif familial ou un changement de résidence ; un montant supérieur à 3 050 ¤ ont été soumises à une cinq années précédentes ; – les cessions inférieures à 4 600 ¤ ; taxe forfaitaire de 7 % s’il s’agit d’une transaction privée – des titres non cotés tels que les titres participatifs, – les cessions de terrains à bâtir ou des autres immeubles et de 4,5 % s’il s’agit d’une vente publique. Toutefois, si les obligations... ; détenus depuis au moins vingt-deux ans ; vous possédiez des pièces suffisantes pour justifier de la – des titres d’OPCVM (SICAV), y compris les SICAV – les ventes de terrains agricoles, non exploités par le pro- date et du prix de l’acquisition, vous avez pu, au moment obligataires ou monétaires. priétaire, pour un prix n’excédant pas 0,61 ¤ le m2 (pour les de la vente, opter pour le régime général des plus-values Il est également tenu compte de la valeur liquidative limites particulières, voir la notice explicative de la déclara- des particuliers (prise en compte de l’érosion monétaire, de votre PEA si la clôture intervient moins de cinq ans tion no 2049, page 2) ; inclusion de la plus-value dans les bases de l’impôt sur le après son ouverture. – les expropriations consécutives à une déclaration d’uti- revenu). Le service des impôts dont vous relevez vous a Par exception, ce seuil de 7 623 ¤ s’apprécie en rete- lité publique sous condition du remploi, dans les six mois, alors notifié son acceptation. Vous devez donc mainte- nant la moyenne des cessions des années 1999, 2000 et dans l’achat de biens de même nature ou la construction nant remplir la déclaration n˚ 2049. 2001 en cas d’événements exceptionnels : licenciement, d’un immeuble. préretraite, retraite, cessation d’activité suite à liquida- 3– GAINS DE CESSIONS DE VALEURS tion judiciaire, séparation, divorce, invalidité ou décès ATTENTION ! Hormis les cas ci-dessus, lorsque vous réali- MOBILIAIRES, DE DROITS SOCIAUX, du contribuable ou de l’un des conjoints. sez une plus-value sur la vente d’un immeuble ou d’un loge- DE TITRES ASSIMILÉS ET DE PRODUITS Lire la suite page X DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / LE MONDE / VII FISCALITÉ̄ Comment calculer votre impôt sur les revenus de 2001

QUEL MONTANT D’IMPÔT paierez-vous sur les revenus de en métropole. En revanche, la décote dont peuvent bénéfi- b SI VOUS AVEZ PLUS de cinq enfants à charge ou si vous 2001 ? La loi de finances permet théoriquement à chaque con- cier tous les contribuables aux revenus modestes doit être êtes domicilié(e) dans les DOM, une autre formule vous per- tribuable de calculer son impôt, puisqu’elle contient notam- calculée distinctement. De même, il n’est pas tenu compte met de calculer votre impôt. Mais cette formule ne tient pas ment le barème de l’impôt sur le revenu. Mais ce barème (pour des réductions d’impôt accordées pour certaines dépenses, compte du plafonnement du quotient familial (nous vous deux parts) est difficilement utilisable. Outre que le calcul de comme les intérêts des emprunts pour le logement ou les donnons les moyens d’en tenir compte dans un deuxième l’impôt dû nécessite la décomposition du revenu en tranches, il assurances-vie. Les chiffres de revenus indiqués qui permet- temps). n’intègre pas des modifications importantes, comme le plafon- tent le calcul de l’impôt sont des revenus imposables, b LES MODALITÉS DE CALCUL de l’impôt dû par les contribua- nement des effets du quotient familial. c’est-à-dire après déduction des 10 % et 20 % auxquels vous bles ayant droit à une ou plusieurs demi-parts supplémentai- b LE TABLEAU que nous présentons ci-dessous permet, lui, avez droit (plus les déductions spéciales pour certaines pro- res au titre d’une invalidité ou en qualité d’ancien combat- pour les contribuables ayant au plus cinq enfants à charge, fessions) et après arrondissement à l’euro le plus proche (les tant étant cette année particulières, vous pourrez vous repor- un calcul simple de l’impôt intégrant les effets de plafonne- fractions d’euro de 0,50 ¤ et supérieures sont comptées pour ter à la fiche de calcul que vous envoie l’administration si ment du quotient familial pour les contribuables domiciliés 1 ¤ ; les fractions inférieures à 0,50 ¤ sont négligées). vous vous trouvez dans cette situation.

BARÊME POUR CALCULER VOTRE IMPÔT : recherchez dans la colonne qui correspond à votre nombre de parts et à votre situation le montant de votre revenu imposable et appliquez alors les opérations indiquées dans la colonne de gauche

Vous avez 1 part 1,5 part (1) 1,5 part (2) 1,5 part (3) 2 parts 2,5 parts 3 parts 3,5 parts 4 parts 4,5 parts 5 parts 5,5 parts 6 parts

b I. – VOUS ÊTES MARIÉ(E) et n'avez droit Tableau I : à aucune demi-part supplémentaire b Vous êtes marié(e), 3 parts, revenu imposable pour invalidité ou ancien combattant de 50 000 ¤ : votre impôt est égal à : – Votre revenu imposable R n'excède pas 16 208 20 260 24 312 32 416 40 520 48 624 (50 000 ¤ x31%)-8489¤ = 7 011 ¤. Multipliez R par 7,5 % et déduisez 618 773 927 1 236 1 545 1 854 – Votre revenu imposable R n'excède pas 28 528 35 660 42 792 57 056 71 320 85 584 Multipliez R par 21 % et déduisez 2 806 3 508 4 209 5 612 7 016 8 419 – Votre revenu imposable R n'excède pas 46 192 52 216 58 240 70 284 79 711 87 358 Multipliez R par 31 % et déduisez 5 659 7 074 8 489 11 318 14 148 16 977 – Votre revenu imposable R n'excède pas 75 158 75 158 75 158 75 158 - - Multipliez R par 41 % et déduisez 10 278 12 295 14 312 18 346 - - – Votre revenu imposable R n'excède pas 92 686 92 686 92 686 92 686 92 686 92 686 Multipliez R par 46,75 % et déduisez 14 600 16 617 18 634 22 668 26 702 30 736 – Votre revenu imposable R est supérieur à 92 686 92 686 92 686 92 686 92 686 92 686 Multipliez R par 52,75 % et déduisez 20 161 22 178 24 195 28 229 32 263 36 297

b II. – VOUS ÊTES CÉLIBATAIRE, DIVORCÉ(E) Tableau II : OU SÉPARÉ(E) AVEC DES ENFANTS b Vous êtes divorcé(e) avec 2 enfants à charge QUE VOUS ÉLEVEZ SEUL(E) que vous élevez seul(e), 2,5 parts, revenu et n'avez droit à aucune demi-part supplémentaire imposable de 25 000 ¤ : votre impôt est égal à : pour invalidité ou ancien combattant (25 000 ¤ x21%)–3508¤ = 1 742 ¤. – Votre revenu imposable R n'excède pas 16 208 20 260 28 364 36 468 44 572 Multipliez R par 7,5 % et déduisez 618 773 1 082 1 391 1 700 – Votre revenu imposable R n'excède pas 28 528 35 660 46 332 54 619 62 906 Multipliez R par 21 % et déduisez 2 806 3 508 4 911 6 314 7 717 – Votre revenu imposable R n'excède pas 29 703 35 725 --- Multipliez R par 31 % et déduisez 5 659 7 074 - - - – Votre revenu imposable R n'excède pas 37 579 37 579 - - - Multipliez R par 41 % et déduisez 8 629 10 646 - - - – Votre revenu imposable R n'excède pas 46 343 46 343 46 343 - - Multipliez R par 46,75 % et déduisez 10 790 12 807 16 841 - - – Votre revenu imposable R est supérieur à 46 343 46 343 46 343 54 619 62 906 Multipliez R par 52,75 % et déduisez 13 570 15 587 19 621 23 655 27 689

b III. – VOUS ÊTES VEUF(VE) AVEC OU SANS ENFANT Tableau III : OU VOUS ÊTES CÉLIBATAIRE, DIVORCÉ(E), b Vous êtes veuf(ve), 3 parts, revenu imposable SÉPARÉ(E) SANS ENFANT OU AVEC de 37 000 ¤. Votre impôt est égal à : DES ENFANTS QUE VOUS N'ÉLEVEZ PAS SEUL(E) (37 000 ¤ x 21 %) – 4 209 ¤ = 3 561 ¤. et n'avez droit à aucune demi-part supplémentaire b Vous êtes célibataire sans enfant, 1 part, pour invalidité ou ancien combattant revenu imposable de 30 000 ¤ . – Votre revenu imposable R n'excède pas 8 104 12 156 12 156 12 156 16 208 20 260 24 312 32 416 40 520 48 624 Votre impôt est égal à : Multipliez R par 7,5 % et déduisez 309 464 464 464 618 773 927 1 236 1 545 1 854 (30 000 ¤ x 41 %) – 5 139 F = 7 161 ¤. b Vous êtes célibataire, un enfant à charge que – Votre revenu imposable R n'excède pas 14 264 21 396 21 396 16 890 28 528 35 660 42 792 52 189 60 475 68 763 vous n'élevez pas seul(e) (vie maritale), 1,5 part, Multipliez R par 21 % et déduisez 1 403 2 105 2 105 2 105 2 806 3 508 4 209 5 612 7 016 8 419 revenu imposable de 35 000 ¤ . Votre impôt est égal à : – Votre revenu imposable R n'excède pas 23 096 29 123 34 644 23 096 35 142 39 857 43 682 - - - (35 000 ¤ x 41 %) – 7 156 ¤ = 7 194 ¤ (colonne Multipliez R par 31 % et déduisez 2 830 4 244 4 244 3 794 5 659 7 074 8 489 - - - 1,5 part (1)). b Vous êtes veuf(ve), 1,5 part, pour un enfant – Votre revenu imposable R n'excède pas 37 579 37 579 37 887 37 579 37 579 - - - - - majeur, âgé de moins de 27 ans au Multipliez R par 41 % et déduisez 5 139 7 156 7 709 6 103 9 173 - - - - - 31 décembre 2001, revenu imposable de 30 000 ¤. Votre impôt est égal à : – Votre revenu imposable R n'excède pas 46 343 46 343 46 343 46 343 46 343 46 343 46 343 - - - (30 000 ¤ x 31 %) – 4 244 ¤ = 5 056 ¤ (colonne Multipliez R par 46,75 % et déduisez 7 300 9 317 9 887 8 264 11 334 13 351 15 368 1,5 part (2)). b Même situation que la précédente, mais – Votre revenu imposable R est supérieur à 46 343 46 343 46 343 46 343 46 343 46 343 46 343 52 189 60 475 68 763 l'enfant majeur a plus de 27 ans au Multipliez R par 52,75 % et déduisez 10 080 12 097 12 667 11 044 14 114 16 131 18 148 22 182 26 216 30 250 31 décembre 2001. Votre impôt est égal à : ATTENTION 1 part 1,5 part 2 parts 2,5 parts 3 parts 3,5 parts 4 parts 4,5 parts 5 parts 5,5 parts 6 parts (30 000 ¤ x 41 %) – 6 103 ¤ = 6 197 ¤ b Votre impôt sera inférieur à 61 ¤ et vous n'aurez donc pas à le payer si votre revenu (colonne 1,5 part (3)). imposable en ¤ est inférieur à : 8 035 10 095 12 156 14 216 16 277 18 338 20 398 22 459 24 519 26 580 28 641 REMARQUE : contribuables célibataires, veufs, séparés ou divorcés ayant droit à 1,5 part : a) Célibataire, séparé ou divorcé, vous avez un enfant à charge et vous vivez en concubinage : utilisez la colonne 1,5 part (1) pour calculer votre impôt. b) Célibataire, veuf, séparé ou divorcé, vous n'avez pas de charge de famille mais vous avez élevé un ou plusieurs enfants (cases K ou E du cadre A, page 2 de la déclaration de revenus) : pour calculer votre impôt, utilisez : b la colonne 1,5 part (2) si le dernier-né de vos enfants avait moins de 27 ans au 31 décembre 2001; pour calculer votre impôt, utilisez : b la colonne 1,5 part (3) si le dernier-né de vos enfants avait plus de 27 ans au 31 décembre 2001.

SI VOUS AVEZ PLUS DE 5 ENFANTS À CHARGE OU SI VOUS ÊTES DOMICILIÉ(E) DANS UN DOM, utilisez les formules re, divorcé ou séparé ayant au moins un enfant à charge qu’il élève seul), votre impôt est égal à A-B (dans le cas contraire, il ci-après, après avoir déterminé votre quotient familial, c’est-à-dire le résultat de la division de votre revenu imposable par votre est égal à I). nombre de parts (soit R votre revenu et N votre nombre de parts) : – DU RÉSULTAT RESSORTANT DU BARÈME OU DES FORMULES DE CALCUL, vous devez retrancher, dans l’ordre : a Si votre quotient familial (R divisé par N) : a la décote, si votre impôt est inférieur à 760 ¤ : elle est égale à 760 ¤ – I (I est le montant de votre impôt après déduc- n’excède pas 4 121 ¤, ...... votre impôt sera égal à : ...... 0 ; tion des réductions d’impôt) ; est supérieur à 4 121 ¤ et inférieur ou égal à 8 104 ¤, ...... votre impôt sera égal à : (R x 0,075) – (309,08 x N) ; a les réductions d’impôt pour charges ou investissements : dons aux associations, cotisations syndicales, frais de garde est supérieur à 8 104 ¤ et inférieur ou égal à 14 264 ¤, ...... votre impôt sera égal à : (R x 0,21) – (1 403,12 x N) ; de jeunes enfants, dépenses d’hébergement dans un établissement de long séjour ou une section de cure médicale, inté- est supérieur à 14 264 ¤ et inférieur ou égal à 23 096 ¤, ...... votre impôt sera égal à : (R x 0,31) – (2 829,52 x N) ; rêts d’emprunt et dépenses afférentes à votre habitation principale, primes d’assurance-vie, frais de comptabilité et est supérieur à 23 096 ¤ et inférieur ou égal à 37 579 ¤, ...... votre impôt sera égal à : (R x 0,41) – (5 139,12 x N) ; d’adhésion à un centre de gestion agréé, frais d’emploi d’un salarié à domicile, souscriptions au capital des PME, sous- est supérieur à 37 579 ¤ et inférieur ou égal à 46 343 ¤, ….... votre impôt sera égal à : (R x 0,4675) – (7 299,91 x N) ; cription de parts de fonds communs de placement dans l’innovation, investissements immobiliers locatifs, investisse- est supérieur à 46 343 ¤,………………………...... votre impôt sera égal à : (R x 0,5275) – (10 080,49 x N). ments dans les DOM-TOM, enfants à charge poursuivant des études dans le secondaire ou le supérieur, prestations a Si vous êtes domicilié(e) dans un DOM, vous bénéficiez d’un abattement de 30 % (Guadeloupe, Martinique, Réunion) compensatoires, investissements forestiers. plafonné à 5 100 ¤, ou de 40 % (Guyane) plafonné à 6 700 ¤. Cet abattement se déduit, s’il y a lieu, avant application du pla- fonnement du quotient familial. a Plafonnement du quotient familial. La réduction d’impôt pour chaque demi-part s’ajoutant à 1 part (personne seule) ou ATTENTION. Toutes les réductions d’impôt s’imputent sur l’impôt obtenu après, s’il y a lieu, application de la décote à 2 parts (mariés) ne peut excéder 2 017 ¤. prévue en faveur des contribuables de condition modeste. Toutefois, pour les célibataires, divorcés ou séparés ayant un ou des enfants à charge qu’ils élèvent seuls, la réduction REMARQUE. Si vous avez des reprises d’impôt à déclarer (par exemple, en cas de retrait d’un fonds salarial, ou de d’impôt correspondant à la première des demi-parts s’ajoutant à 1 part est limitée à 1 745 ¤ (soit 3 490 ¤ pour la part entiè- non-respect des conditions prévues pour des investissements immobiliers locatifs, ou de remboursement de dépenses re accordée pour le premier des enfants à charge). pour économiser l’énergie), ajoutez-les à votre impôt. Pour les contribuables célibataires, veufs, séparés ou divorcés qui ont droit à 1,5 part, parce qu’ils ont des enfants majeurs ou faisant l’objet d’une imposition distincte ou parce qu’ils ont eu des enfants morts mais ayant atteint l’âge de Par ailleurs, vous ajouterez à votre impôt, s’il y a lieu, la contribution sur les revenus locatifs. seize ans, la réduction d’impôt correspondant à cette demi-part supplémentaire est plafonnée à 964 ¤ lorsque leur enfant Enfin, vous retrancherez, pour déterminer le montant de votre impôt à payer, les avoirs fiscaux et crédits d’impôt dernier-né est âgé d’au moins vingt-sept ans au 31 décembre 2001. auxquels vous avez droit. Enfin, une réduction d’impôt complémentaire est accordée, dans la limite maximum de 570 ¤, aux contribuables seuls a Exemple de calcul de l’impôt dans les DOM : ayant droit à une demi-part supplémentaire (1,5 part au lieu de 1 part) pour un enfant majeur ou imposé distinctement lors- Vous êtes marié(e), domicilié(e) à la Réunion, vous avez 4 parts (3 enfants à charge), votre revenu imposable est égal à que leur dernier enfant a moins de vingt-sept ans au 31 décembre 2001. 100 000 ¤ (après arrondissement). Votre quotient familial est égal à 100 000 ¤ : 4 = 25 000 ¤. Il est compris entre 23 096 ¤ et Bien entendu, tous ces calculs sont effectués automatiquement par l’administration. 37 579 ¤. L’impôt I est égal à (100 000 ¤ x 0,41) – (5 139,12 ¤ x 4) = 20 444 ¤ – (30 % limité à 5 100 ¤) = 15 344 ¤. Pour vérifier si a Comment alors effectuer les calculs ? Calculez votre impôt avec votre nombre de parts (I), puis une deuxième fois (A) le plafonnement du quotient familial s’applique, il faut calculer l’impôt A sur deux parts : avec 1 part (non marié(e)) ou 2 parts (mariés). Si la différence entre les deux excède le produit (B) de 2 017 ¤ par le nombre (100 000 ¤ x 0,5275) – (10 080,49 ¤ x 2) = 32 589 ¤ – (30 % limité à 5 100 ¤) = 27 489 ¤. La différence entre A et I, soit 12 145 ¤, de demi-parts s’ajoutant à 1 ou 2 parts (somme réduite à 1 745 ¤ pour la première demi-part additionnelle pour un célibatai- excédant le produit « B » de 2 017 ¤ x 4 = 8 068 ¤, votre impôt est égal à A – B, soit 27 489 ¤ – 8 068 ¤ = 19 421 ¤. FISCALITÉ̄ 3. Plus-values et gains divers (suite)

Suite de la page VI REMARQUE IMPORTANTE. Lorsque tous les titres n˚ 2041 GB, qui leur donnera toutes les précisions utiles que vous et les membres de votre foyer fiscal possédez sur ce point. a) PLUS-VALUES DE CESSION sont réunis en un seul compte déposé chez un intermé- e) GAINS RÉALISÉS DANS LE CADRE DE DROITS SOCIAUX diaire et lorsque celui-ci détermine lui-même le montant D’UN PLAN D’ÉPARGNE EN ACTIONS (PEA) (sociétés soumises à l’impôt sur le revenu) des gains réalisés, vous pouvez vous dispenser de rem- Si vous-même ou votre conjoint avez clôturé votre Les gains nets réalisés lors de la cession de droits so- plir une déclaration n˚ 2074 : le gain net doit être reporté PEA en 2001, vous devez mentionner au paragraphe 3 de ciaux de sociétés de personnes soumises à l’impôt sur le re- directement au paragraphe 3 de la déclaration n˚ 2042 , votre déclaration de revenus (lignes VG, VH de la déclara- venu sont taxés au taux de 16 % lorsque le cédant n’exerce à laquelle devra être joint le document fourni par l’inter- tion no 2042) le montant du gain ou de la perte que vous pas une activité professionnelle non salariée au sein de médiaire. Si ce dernier ne peut faire apparaître les pertes aurez déterminé à l’aide de la déclaration spéciale cette société. L’imposition est effectuée, quelle que soit antérieures sur ce document, souscrire le formulaire n˚ 2074, si le montant total des cessions de valeurs mobi- l’importance de la participation du cédant des droits dans n˚ 2074, afin de justifier du détail de l’imputation de ces lières réalisées en 2001 par votre foyer fiscal, augmenté la société, à la condition que le total des cessions de va- pertes et ainsi de la différence avec le chiffre reporté sur de la valeur liquidative du PEA, excède 7 623 ¤. leurs mobilières et de droits sociaux réalisés en 2001 ex- la déclaration, paragraphe 3, ligne VG ou VH. Le gain est imposé au taux de 16 % si la clôture du plan cède 7 623 ¤. Ces gains sont à déclarer à la ligne VG du pa- intervient plus de deux ans après son ouverture et de ragraphe 3. b Cessions de participations inférieures ou égales à 25 % 22,5 % dans le cas contraire (dans ce cas, complétez la li- b) PLUS-VALUES DE CESSION dans des sociétés non cotées. – Les gains nets tirés de la gne VM de la déclaration no 2042 C). DE DROITS SOCIAUX cession de droits sociaux de sociétés non cotées assujet- f) DISTRIBUTIONS (sociétés assujetties à l’impôt sur les sociétés) ties à l’impôt sur les sociétés par des personnes détenant DES SOCIÉTÉS À CAPITAL RISQUE Déclarez ligne VG du paragraphe 3 le montant imposa- une participation inférieure ou égale à 25 % sont taxa- Elles sont imposables au taux de 16 % et doivent être ble des plus-values réalisées lors de la cession de droits so- bles dans les mêmes conditions que les gains de cession portées sur la ligne VL du paragraphe 3 de la déclaration ciaux de sociétés passibles de l’impôt sur les sociétés dont de valeurs mobilières. no 2042 C. vous avez détenu directement ou indirectement, à un mo- b Profits sur Matif. – Les profits sur Matif (Marché in- g) LEVÉE D’OPTION DE SOUSCRIPTION ment quelconque au cours des cinq années précédentes, ternational de France) qui sont réalisés à titre occasion- OU D’ACHAT D’ACTIONS PAR LES SALARIÉS plus de 25 % des droits dans les bénéfices sociaux. Pour nel sont imposables à 16 %, quelle que soit la nature du L’avantage réalisé lors de la levée d’option d’achat d’ac- être imposables, le total des cessions de valeurs mobilières contrat de référence (emprunts obligataires ou actions et tions de leur société par les salariés est exonéré, mais à con- et de droits sociaux réalisées en 2001 doit excéder 7 623 ¤. quel que soit le montant des cessions réalisées en 2001. dition que les intéressés conservent ces actions pendant les Le taux d’imposition est de 16 %. Si la cession a dégagé une Ils doivent être déclarés sur le formulaire n˚ 2074 et re- cinq ans qui suivent l’attribution et, en outre, pendant l’an- perte, porter son montant ligne VH. Les cessions à un portés sur la déclaration d’ensemble au paragraphe 3, li- née qui suit la levée d’option. Pour les actions acquises membre de la famille sont imposables lorsque les titres gne VG ou VH. après le 1er janvier 1990, le gain réalisé est taxable en tota- sont conservés dans la famille moins de cinq ans, c’est-à- b Profits sur marchés à terme de marchandises ou sur lité selon le régime des plus-values mobilières (voir paragra- dire lorsque le cessionnaire, membre de la famille, revend marchés d’options négociables. – Les profits réalisés à ti- phe e) en cas de vente après l’expiration du délai d’indispo- les droits à un tiers. tre occasionnel sur ces marchés, taxables à 16 % quel que nibilité. L’imposition des plus-values réalisées en cas d’échange soit le montant des cessions réalisées en 2001, sont por- Si la cession porte sur des actions acquises avant le de droits sociaux résultant d’une fusion, d’une scission ou tés à la ligne VG ou VH du paragraphe 3. 1er janvier 1990, seule la plus-value réalisée entre la levée d’un apport de titres à une société soumise à l’impôt sur Les gains et pertes réalisés sur ces marchés et sur le d’option et la vente est imposable selon le régime des plus- les sociétés peut être reportée au moment où s’opérera la Matif ne se compensent pas. Par suite, les pertes sur mar- values mobilières. cession ou le rachat des titres reçus lors de l’échange. chés à terme de marchandises ou sur marchés d’options Lorsque la cession ou la conversion au porteur intervient c) GAINS DE CESSION DE VALEURS MOBILIÈRES, négociables ne doivent pas être mentionnées sur la décla- avant l’expiration du délai d’indisponibilité, la plus-value MATIF ET MONEP ration. réalisée entre la levée d’option et la vente est également im- Pour les gains de cession de valeurs mobilières, vous ne d) GAINS DE CESSION D’OPTION posable selon le régime des plus-values mobilières, si le to- devez souscrire une déclaration n˚ 2074 que si vous avez ef- DE SOUSCRIPTION OU D’ACHAT tal des cessions de valeurs mobilières effectuées en 2001 ex- fectué, directement ou par personne interposée : D’ACTIONS, BONS DE SOUSCRIPTION cède 7 623 ¤. (Pour l’imposition comme salaire de la diffé- – des opérations de Bourse au comptant ou sur le mar- DE PARTS DE CRÉATEUR D’ENTREPRISE (BCE) rence entre la valeur des actions lors de la levée de l’option et ché à règlement mensuel ; Les plus-values touchées lors de la réalisation des ti- le prix d’acquisition, voir le paragraphe 1 : « Traitement, salai- – des cessions de gré à gré, à titre onéreux, de valeurs tres souscrits en exercice des BCE sont imposables res, pensions ».) Les contribuables peuvent se procurer mobilières cotées ou négociées sur le marché hors cote, de (16 %). Ce taux est porté à 30 % si, à la date de la cession, auprès des centres des impôts la notice explicative spéciale droits portant sur ces valeurs ainsi que de titres représenta- le bénéficiaire exerce depuis – ou a exercé pendant – consacrée à ces modalités de taxation (n˚ 2041 GB). tifs de telles valeurs (actions de sicav, parts de fonds com- moins de trois ans son activité dans la société émettrice. h) TRANSFERT DU DOMICILE À L’ÉTRANGER muns de placement quel que soit le nombre de porteurs de Dans ce dernier cas, ces gains sont à mentionner à la Ce transfert entraîne l’imposition immédiate des plus-va- parts) ; ligne VI du paragraphe 3 de la déclaration no 2042 C (li- lues en report d’imposition et, dans certains cas, des plus- – des cessions de titres d’organismes de placements col- gnes VG de la déclaration no 2042, lorsqu’ils sont taxa- values de cession de droits sociaux. Un sursis de paiement lectifs en valeurs mobilières (OPCVM), monétaires ou obli- bles à 16 %). peut toutefois être demandé l’année du départ de France. Il gataires de capitalisation. Les plus-values sont imposées Les contribuables concernés peuvent obtenir auprès convient dans ce cas de souscrire la déclaration au taux de 16 %. de leur centre des impôts le document d’information n˚ 2041 GL. 4. Revenus fonciers

NOUVEAU. Contribution sur les revenus locatifs (CRL) La CRL est ajoutée à l’impôt sur le revenu et figure donc sur b Cas particuliers : La contribution représentative du droit de bail (CRDB) est le même avis d’imposition. – les exonérations prévues en cas de mise en location de lo- supprimée à compter de l’imposition des revenus de 2001. Les loyers soumis à la CRL doivent être mentionnés à la ru- gements vacants (lire ci-après) ne s’appliquent pas en matière Seule subsiste la « contribution sur les revenus locatifs » brique 4, page 3, de la déclaration 2042, ligne BL. de CRL ; qui se substitue à la contribution additionnelle à la CRDB. – les contribuables qui optent pour le régime du micro- fon- La contribution sur les revenus locatifs s’applique exclusive- b Remboursement de la taxe additionnelle au droit de bail. La cier sont également soumis à la CLR (si l’immeuble loué a plus ment aux loyers des immeubles achevés depuis plus de quinze taxe additionnelle payée au titre du loyer du 1er janvier au de quinze ans). ans au 1er janvier de l’année d’imposition, soit au 1er janvier 30 septembre 1998 est imputée sur l’impôt sur le revenu dû au Toutes les précisions utiles sur la CRL et le remboursement 2001 pour la présente déclaration de revenus. titre de l’année de la cessation ou interruption de la location. de la taxe additionnelle au droit de bail sont exposées dans le La CRL est calculée sur les revenus de location ou sous-loca- En cas de cessation ou d’interruption de location d’un bien document d’information no 2041 GO disponible dans les cen- tion d’immeuble, de fonds de commerce, de clientèle, de en 2001, il convient d’indiquer à la ligne TQ le montant des tres des impôts. droits de pêche ou de chasse encaissés au cours de l’année ci- loyers correspondant à cet immeuble pour la période du 1er jan- a) RÉGIME DU MICRO-FONCIER vile précédente. Sont toutefois exonérés les revenus des loca- vier au 30 septembre 1998 qui ont été soumis à la taxe addition- tions dont le montant annuel n’excède pas 1 829 ¤ par local, nelle pour obtenir son imputation sur l’impôt sur les revenus NOUVEAU. A compter de l’imposition des revenus de fonds, clientèle ou droit, ainsi que celles assujetties à la TVA. Si de 2001. Corrélativement, il convient de joindre à la déclara- 2001, le régime du micro-foncier s’applique automatiquement la location est d’une durée inférieure à un an, la limite de tion de revenus l’imprimé n˚ 2042-TA (disponible dans les cen- à tous les contribuables remplissant les deux conditions suivan- 1 829 ¤ est ajustée en proportion du temps de location. tres des impôts). tes : X / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 FISCALITÉ̄ 4. Revenus fonciers (suite)

– les revenus fonciers bruts du foyer fiscal n’excèdent pas b Exonération des loyers tirés des locations consenties à des gime Besson ») peuvent, sur option, pratiquer un amortisse- 15 000 ¤, quelle que soit la durée de la location au cours de l’an- personnes de condition modeste. – Les propriétaires qui ont ment de ces immeubles qui vient en déduction des loyers impo- née ; conclu un contrat de location avec des personnes de condition sables. Ces contribuables doivent remplir une déclaration – les revenus fonciers proviennent uniquement de la loca- modeste (titulaires du RMI, étudiants bénéficiaires d’une n˚ 2044 spéciale. tion de propriétés rurales et urbaines ordinaires (à l’exception bourse à caractère social, organismes sans but lucratif agréés b Si vous louez un appartement meublé ou des locaux nus des parts de sociétés immobilières, ou de logements donnant droit mettant les logements loués à la disposition de personnes défa- à un locataire qui les destine à la location meublée et si la loca- à des régimes dérogatoires au titre des revenus fonciers). vorisées) sont exonérés d’impôt sur le revenu pour les loyers tion présente un caractère commercial en raison des modalités Dans ce cas, vous n’avez pas à souscrire la déclaration spé- qu’ils tirent de cette location pendant les trois premières du bail, reportez-vous au paragraphe B « Loueurs en meublé ciale de revenus fonciers n˚ 2044. Vous indiquez seulement le années de cette location et, sous certaines conditions, par non professionnels » du chapitre 5. montant des loyers perçus à la ligne BE du cadre 4, page 3 de périodes de trois ans au-delà de cette première exonération. b Vous devez joindre à votre déclaration l’annexe bleue la déclaration de revenus. Un abattement de 40 % sera appli- Le logement loué doit répondre à des normes minimales de n˚ 2044 ou 2044 spéciale. Si vous ne l’avez pas reçue, deman- qué sur ces loyers déclarés pour obtenir le montant des reve- superficie et de confort, et le loyer annuel est plafonné. dez-la à votre centre des impôts (ou dans certaines mairies), nus fonciers imposables. Pour bénéficier de cette mesure d’exonération, vous devez ainsi que la notice explicative correspondante. joindre une note à votre déclaration de revenus précisant les b Copropriétaires : pour être déductibles, les provisions NOUVEAU. Option pour le régime général. conditions de location, le nom du locataire, les pièces justifiant pour travaux avancées au syndic doivent avoir été reversées Les contribuables qui relèvent du régime du micro-foncier qu’il remplit les conditions requises, ainsi qu’une copie du en 2001 par ce dernier aux entrepreneurs (conservez l’attesta- peuvent opter pour l’application du régime général. contrat de location. tion du syndic). Dans ce cas, il convient de souscrire une déclaration no 2044 b Exonération des loyers tirés des locations de logements va- b Sort des déficits fonciers. – Les déficits fonciers correspon- de revenus foncier et d’en reporter les résultats sur la déclara- cants situés dans une commune de moins de 5 000 habitants. dant à des dépenses déductibles des revenus fonciers autres tion no 2042 d’ensemble des revenus. – Cette exonération ne s’applique plus, mais les bailleurs qui que les intérêts d’emprunts sont déductibles du revenu global, L’option pour le régime général est irrévocable pendant en ont bénéficié doivent continuer à respecter l’engagement dans la limite de 10 700 ¤, ou 15 300 ¤ pour les immeubles cinq ans. Toutefois, l’option exercée pour la déclaration des re- de location à titre de résidence principale pendant neuf ans bénéficiant du « régime Périssol ». venus fonciers de 2001 pourra être abandonnée en 2003 (décla- aux conditions fixées par ce dispositif sous peine de voir re- L’excédent de déficit sur ces 10 700 ¤ (ou 15 300 ¤), ou celui ration des revenus de 2002) sous réserve, bien entendu, que les mise en question l’exonération accordée. qui résulte d’intérêts d’emprunts, ainsi que les déficits anté- conditions du micro-foncier soient remplies pour les revenus b Exonération des loyers tirés de la location de logements va- rieurs restant encore reportables se déduisent exclusivement de 2002. cants (ensemble des communes). – Cette exonération ne s’appli- sur les revenus fonciers réalisés au cours des dix années suivan- que plus, mais les bailleurs qui en ont bénéficé doivent conti- tes tant pour les immeubles urbains que pour les propriétés b) RÉGIME GÉNÉRAL nuer à respecter les engagements pris pour obtenir cet avan- rurales. Sont à déclarer au titre des revenus fonciers les revenus des tage fiscal. Par ailleurs et par exception, certains déficits fonciers peu- immeubles bâtis ou non bâtis donnés en location et les reve- b Les subventions de l’Association nationale pour l’amélio- vent être admis en déduction des autres revenus. C’est le cas nus des immeubles dont le contribuable se réserve la jouis- ration de l’habitat (ANAH) constituent des recettes imposa- des déficits : sance, mais qui ne sont pas affectés à l’habitation (terrains non bles. Sont également taxables les indemnités d’assurances se – provenant d’immeubles classés monuments historiques ; cultivés réservés à la chasse…), ainsi que les revenus accessoi- rapportant à des travaux déductibles. Corrélativement, la tota- – résultant de travaux exécutés dans le cadre d’une opéra- res qui ont leur origine dans le droit de propriété ou d’usufruit lité des dépenses correspondant à ces subventions et indemni- tion groupée de restauration immobilière dans un secteur (droit d’affichage, droit de chasse…) et qui proviennent de pro- tés est à comprendre dans les charges déductibles des revenus sauvegardé ou dans un périmètre de restauration immobilière priétés dont vous vous réservez la jouissance ou que vous don- fonciers. sous réserve que certaines conditions soient remplies. nez en location. Il en est ainsi des sommes perçues en contre- b Sous certaines conditions, les personnes qui donnent en En pratique, il suffit de reporter les déficits subis en 2001 ou partie de la location, à un particulier ou à une société, de pan- location des immeubles neufs qu’elles ont acquis ou fait antérieurement sur les lignes BB à BD de la rubrique « Reve- neaux ou d’emplacements publicitaires situés sur un terrain ou construire entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 1998 (« ré- nus fonciers » de la déclaration selon les indications de la décla- une maison vous appartenant. gime Périssol ») ou acquis à compter du 1er janvier 1999 (« ré- ration annexe des revenus fonciers n˚ 2044 ou 2044 spéciale. 5. Revenus des professions non salariées

REMARQUE. Il convient de mentionner sur la décla- Mais si vous avez d’autres revenus, vous êtes tenu de gations comptables réduites. Vous devez alors souscrire la ration de revenus les bénéfices et plus-values exonérés au souscrire la déclaration générale des revenus dans le délai déclaration spéciale n˚ 2136 et la déclaration d’ensemble titre des entreprises nouvelles, ou des entreprises implan- normal, en inscrivant une croix dans la case de la ligne HO, des revenus le 6 mai 2002 au plus tard. tées en zones franches, urbaines ou en zone franche corse, IO ou JO (forfait non encore fixé). ces revenus étant pris en compte pour l’octroi des exoné- NOUVEAU. A compter de l’imposition des revenus de rations ou allègements de taxe foncière et de taxe d’habi- REMARQUES. 2001, l’option pour le régime transitoire est supprimée. tation. 1) Le régime des micro-entreprises (lire paragraphe 2 ci- Cela ne remet pas en cause les options faites antérieure- après) est applicable, pour les agriculteurs relevant du ré- ment. Si vous relevez du régime du bénéfice réel ou de la décla- gime du forfait, aux produits des activités accessoires de ration contrôlée, reportez vos résultats et plus-values éven- nature commerciale ou artisanale, se situant ou non dans b Régime du bénéfice réel simplifié. Ce régime est applica- tuelles à la rubrique 5 en cochant la case située devant la li- le prolongement de l’activité agricole (par exemple, acti- ble soit sur option, soit obligatoirement, lorsque la gne correspondante s’ils proviennent d’une activité pour la- vité de tourisme à la ferme ou travaux forestiers pour des moyenne des recettes de l’exploitation, mesurée sur les quelle vous êtes adhérent d’un centre ou d’une association tiers). deux années 1999 et 2000, est comprise entre 76 224 ¤ et agréés. 2) Les revenus accessoires (location du droit d’affichage, 274 408 ¤. Vous devez alors souscrire la déclaration spé- a) BÉNÉFICES AGRICOLES de chasse, d’exploitation de carrières, redevances tréfonciè- ciale n˚ 2139, un bilan simplifié n˚ 2139 A et la déclaration Est exploitant agricole tout contribuable (propriétaire res…) perçus par les propriétaires exploitants agricoles d’ensemble des revenus au plus tard le 6 mai 2002, quelle exploitant, métayer ou fermier) qui tire un revenu régulier sont des revenus fonciers (déclaration n˚ 2044), sauf lors- que soit la date de clôture de l’exercice. de la vente des produits qu’il récolte (même s’il exerce une que les terres sont inscrites à l’actif d’une exploitation sou- b Régime du bénéfice réel normal. Si la moyenne de vos autre activité). Il en est de même si vous êtes membre mise au régime du bénéfice réel. Dans ce dernier cas, ces recettes de 1999 et 2000 excède 274 408 ¤, vous êtes de d’une société de personnes ayant pour objet l’exploitation produits sont imposables dans la catégorie des bénéfices plein droit sous ce régime. Vous pouvez également opter d’une propriété agricole ou forestière, d’un groupement agricoles. pour ce régime si vous relevez du forfait ou si vos recettes agricole d’exploitation en commun (GAEC) ou d’un grou- sont comprises entre 76 224 ¤ et 274 408 ¤. pement forestier. b Régime transitoire. Ce régime s’applique aux exploi- Dans ce cas, vous devrez déposer la déclaration spéciale b Régime du forfait. Vous devez souscrire une déclara- tants individuels dont la moyenne des recettes des deux an- n˚ 2143 et la déclaration des revenus au plus tard le 6 mai tion spéciale n˚ 2342 au plus tard le 2 avril 2002. Si vous nées précédentes (1999-2000) est comprise entre 76 224 ¤ 2002, quelle que soit la date de clôture de l’exercice. n’avez pas d’autres revenus, vous disposez pour souscrire et 114 336 ¤ et qui ne sont pas déjà soumis à un régime réel b Déduction des déficits. Ils ne peuvent donner lieu à im- votre déclaration d’ensemble d’un délai allant jusqu’au der- d’imposition. Les forfaitaires peuvent opter pour le régime putation sur le revenu global lorsque le revenu net d’autres nier jour du mois suivant celui de la publication des bénéfi- transitoire. Les exploitants ne peuvent relever de ce ré- sources dont dispose le contribuable excède un montant ces forfaitaires au Journal officiel. gime pendant plus de cinq ans. Il se caractérise par des obli- fixé à 53 360 ¤. DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / LE MONDE / XI FISCALITÉ̄ 5. Revenus des professions non salariées (suite)

b) BÉNÉFICES INDUSTRIELS, COMMERCIAUX dont les recettes de 2001 n’ont pas excédé 26 678 ¤, hors REMARQUE. Déduction du salaire du conjoint participant En dehors des personnes qui exercent leur activité à ti- taxes, à la condition de ne pas avoir été assujettis à la TVA effectivement à l’exploitation. Ce salaire peut être déduit des tre professionnel soit personnellement, soit comme asso- ou de bénéficier de la franchise en base. résultats professionnels dans la limite de 39 770 ¤ pour l’an- ciées d’une société de personnes, des particuliers peuvent Par exception, ce régime s’applique également en cas de née 2001 entière si vous êtes adhérent d’un centre de ges- être imposables dans cette catégorie de revenus lorsqu’ils dépassement de cette limite en 2001 s’il s’agit de la pre- tion ou d’une association agréés (cette limite est de 2 592 ¤ réalisent certaines opérations : mière année de dépassement. si vous n’êtes pas adhérent). – achats et reventes d’immeubles soit à titre d’intermé- Les contribuables remplissant ces conditions sont dis- diaire, soit à titre personnel mais habituel ; pensés de souscrire une déclaration de résultat et se borne- e) PLUS-VALUES PROFESSIONNELLES – location d’établissements industriels ou commerciaux ront donc à indiquer le montant de leurs recettes au para- b Si vous êtes industriel, commerçant, artisan, agricul- munis du matériel ou du mobilier nécessaires à leur exploi- graphe 5, page 3 de la déclaration n˚ 2042 C, cadre D. Leur teur ou si vous exercez une profession libérale et que votre tation ; bénéfice imposable sera déterminé automatiquement par chiffre d’affaires dépasse le double de la limite du forfait – location en meublé ; toutefois, les personnes qui application d’un abattement forfaitaire de 35 %, avec un (bénéfices agricoles), du régime des micro-entreprises ou louent ou sous-louent en meublé une ou plusieurs pièces minimum de 305 ¤. du régime déclaratif spécial (revenus non commerciaux), de leur habitation principale sont exonérées pour les pro- Ils doivent en outre souscrire une déclaration n˚ 2042 P les plus-values à court terme que vous avez réalisées doi- duits de cette location, à la double condition que les pièces pour permettre l’établissement de leur taxe profession- vent être incluses dans le revenu courant, tandis que les louées constituent, pour le locataire, sa résidence princi- nelle. plus-values à long terme sont taxées à 16 %. pale et que le prix de location demeure fixé dans des limi- b Si vous êtes depuis au moins cinq ans commerçant, arti- tes raisonnables. Les locations de chambres d’hôte n’excé- REMARQUE. Frais professionnels d’automobile. Les con- san, agriculteur ou membre d’une profession libérale et que dant pas 762 ¤ par an sont également exonérées. Il en va tribuables imposés au titre de bénéfices non commerciaux vos recettes n’excèdent pas le double de la limite du forfait de même pour les locations ou sous-locations en meublé (quel que soit le régime) peuvent déterminer leurs frais (bénéfices agricoles), du régime des micro-entreprises ou consenties au profit de personnes de condition modeste professionnels d’automobile par application du barème du régime déclaratif spécial (revenus non commerciaux), (voir les conditions à remplir au n˚ 4 « Revenus fonciers »). forfaitaire publié pour les salariés (voir chapitre 1 « Traite- vos plus-values professionnelles sont exonérées, sauf pour : b Régime des micro-entreprises. Le régime des micro-en- ments et salaires »). Il s’agit, bien entendu, d’une simple op- – les plus-values de cession de terrains à bâtir ; treprises s’applique, sauf option du contribuable pour un tion, les intéressés conservant la possibilité de se confor- – les plus-values de cession d’immeubles loués meublés régime réel, aux exploitants qui remplissent les deux condi- mer aux règles habituelles. si vous n’êtes pas inscrit au registre du commerce ou si, y tions suivantes : étant inscrit, votre activité de loueur en meublé représente – avoir un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas, hors b Activités lucratives non professionnelles dont les déficits moins de 50 % de votre revenu global et moins de 26 678 ¤ taxes, 76 224 ¤ pour les activités de vente de marchandi- ne sont déductibles que des revenus de la même activité (cer- de recettes annuelles. ses, objets, fournitures et denrées à emporter ou à consom- tains droits d’auteur ou produits d’inventeur, gains de pro- Si l’activité est exercée depuis moins de cinq ans, vous re- mer sur place, ou de fournitures de logement, et 26 678 ¤ fessionnels des jeux et courses). Déclarez les résultats ob- levez du régime décrit au paragraphe 1 ci-dessus, sauf pour pour les activités de prestataire de services ; tenus ligne SN du paragraphe E pour les bénéfices ou li- la vente de terres agricoles ou forestières qui suivent les rè- – avoir bénéficié d’une exonération ou de la franchise gne SP pour les déficits (déclaration no 2042 C). gles des plus-values particulières décrites au chapitre 3, pa- en base de TVA au titre de la même année. CAS PARTICULIERS. Ont le caractère de revenus non ragraphe 1. Joignez alors une note annexe à votre déclara- Les contribuables remplissant ces conditions sont dis- commerciaux : tion spéciale faisant apparaître le détail de vos plus-values pensés de souscrire une déclaration de résultats. Ils doi- – les profits réalisés par les peintres et sculpteurs ; professionnelles. vent indiquer le montant de leur chiffre d’affaires au para- – les revenus des photographes de mode non journalis- f) REVENUS DES GÉRANTS ET ASSOCIÉS graphe 5, page 2 de la déclaration n˚ 2042 C, cadre B, « Ré- tes ; Les rémunérations des gérants majoritaires des sociétés gime micro-entreprise ». Un abattement forfaitaire de – les droits d’auteur, intégralement déclarés par les à responsabilité limitée (SARL) et des exploitations agrico- 50 % (prestataire de services) ou 70 % (autres cas) sera tiers, lorsque l’écrivain ou le compositeur opte pour le ré- les à responsabilité limitée (EARL) pluripersonnelles et non automatiquement appliqué, avec un minimum de 305 ¤ gime des revenus non commerciaux ; familiales, ainsi que celles des membres des sociétés de per- pour obtenir leur bénéfice imposable. – les produits perçus par les héritiers des écrivains et sonnes soumises à l’impôt sur les sociétés, sont soumises au Ils doivent en outre souscrire une déclaration n˚ 2042 P compositeurs ; régime fiscal des traitements et salaires. Il convient donc de pour permettre l’établissement de leur taxe profession- – les produits perçus par les inventeurs : en principe, les se reporter aux explications figurant au chapitre 1 : « Traite- nelle. produits provenant de la cession de brevets ou concession ments, salaires et pensions ». Ces revenus sont déclarés à la Vous pouvez demander au service des impôts la notice de licences d’exploitation sont imposables au taux propor- page 3 de la déclaration no 2042, paragraphe 1, lignes AJ spéciale no 2041 GQ pour plus d’informations. tionnel de 16 % – les porter ligne SO du paragraphe E de la à FJ. Corrélativement, ces rémunérations bénéficient de b Régime simplifié d’imposition des petites et moyennes déclaration no 2042 C, si la contribution sociale généralisée l’abattement de 20 % accordé aux salariés. entreprises. La limite d’application de ce régime (dont peu- (CSG), la contribution au remboursement de la dette so- g) IMPOSITION AUX CONTRIBUTIONS SOCIALES (ca- vent également bénéficier, sur option, les entreprises rele- ciale (CRDS) et le prélèvement social de 1 % ont été préle- dre F de la déclaration no 2042 C). vant du régime des micro-entreprises) est fixée à 762 245 ¤ vés. Les déficits subis par les inventeurs ne peuvent être dé- Les revenus non commerciaux professionnels et non pro- de chiffre d’affaires (228 674 ¤ pour les prestataires de ser- duits que des produits de même nature réalisés la même fessionnels ainsi que les plus-values à long terme taxables à vices). Vous devez établir la déclaration de vos résultats année ou les cinq années suivantes. Ils doivent être inscrits 16 % des professions non salariés, quel que soit le régime sur le formulaire n˚ 2031 et reporter le bénéfice (ou le défi- ligne SP du paragraphe E. L’inventeur doit attendre la réali- d’imposition, et qui n’ont pas fait ou qui ne feront pas l’ob- cit) sur la déclaration des revenus. Le délai de déclaration sation de bénéfices pour imputer les déficits antérieurs. jet d’un prélévement au titre des contributions sociales par est fixé au 6 mai 2002. Toutefois, lorsqu’un inventeur expose des frais pour pren- les organismes sociaux (URSSAF, MSA...) doivent être men- b Régime du bénéfice réel pour les entreprises les plus im- dre un brevet ou en assurer la maintenance sans percevoir tionnés, pour leur montant net mais avant abattement pour portantes. Vous devez établir la déclaration de résultats des produits imposables, ou lorsqu’il perçoit des produits adhésion à un organisme agréé de gestion (CGA ou AGA), n˚ 2031 et les tableaux comptables annexes ; le délai de dé- inférieurs à ces frais, le déficit correspondant est déducti- au paragraphe F de la page 3 de la déclaration no 2042 C. claration est fixé au 6 mai 2002. Les résultats sont reportés ble du revenu global de l’année de la prise du brevet et des h) PRIME POUR L’EMPLOI (PPE) sur la déclaration d’ensemble. neuf années suivantes ; l’année de sa réalisation, ce déficit Les contribuables exerçant une activité non salariée béné- b Déficits correspondant à des activités industrielles et est reporté ligne SP du paragraphe E. Joignez alors à votre ficient de la prime pour l’emploi si les trois conditions pré- commerciales exercées à titre non professionnel. Ils ne sont déclaration une note dans laquelle vous justifiez le fait de vues pour son octroi aux salariés sont remplies (voir plus déductibles du revenu global. Ils ne peuvent désor- bénéficier de ce régime spécial d’imputation des déficits. « 1. Traitements, salaires et pensions »). mais s’imputer que sur des bénéfices provenant d’activités d) ADHÉRENTS DES CENTRES DE GESTION Le revenu d’activité professionnelle non salarié à retenir de même nature exercées à titre non professionnel réalisés OU ASSOCIATIONS AGRÉÉS est le revenu net de frais professionnels, déduction faite des soit la même année, soit les cinq années suivantes. Vous n’avez pas à calculer l’abattement auquel vous abattements forfaitaires prévus pour les régimes micros c) REVENUS NON COMMERCIAUX avez droit. Ne le déduisez pas, l’administration le calculera mais avant abattement pour adhésion à une AGA ou à un Déclaration contrôlée (n˚ 2035). Ce régime est obliga- automatiquement. Il suffit de cocher la case figurant de- CGA, majoré de 11,11 %. toire pour les titulaires de charges et offices et pour les per- vant la ligne correspondant au bénéfice déclassé. En cas de travail soit à temps partiel soit une partie de sonnes ayant réalisé en 2001 plus de 26 678 ¤ de recettes Les adhérents des centres de gestion ou associations l’année seulement, le revenu doit être ajusté à une année brutes (non compris les gains exceptionnels et les honorai- agréés, qui sont placés de plein droit ou sur option sous un pleine pour l’appréciation des limites fixées pour le béné- res rétrocédés déductibles). Les adhérents des associa- régime réel d’imposition, bénéficient d’un abattement de fice de la PPE. tions agréées et les associés d’une société civile de moyens 20 % de leur bénéfice imposable. Pour bénéficier de cet Les contribuables ayant une activité professionnelle non ont jusqu’au 6 mai 2002 pour déposer la déclaration avantage, l’adhésion au centre ou à l’association doit être salariée doivent remplir les rubriques de la case G. n˚ 2035. antérieure au 1er avril 2001. Vous pouvez vous procurer auprès des services des im- b Régime déclaratif spécial. Ce régime s’applique de Cet abattement s’applique à la fraction de bénéfice de pôts le document d’information no 2041 pour plus de préci- plein droit aux titulaires de revenus non commerciaux 2001 qui n’excède pas 111 900 ¤. sions. XII / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 FISCALITÉ̄ 6. Charges à déduire du revenu

a) CONTRIBUTION SOCIALE GÉNÉRALISÉE (CSG) somme correspondant à l’évaluation des avantages en na- e) PERTES EN CAPITAL La CSG assise sur les revenus du patrimoine de l’année ture retenue pour les cotisations de Sécurité sociale. En Les personnes physiques qui ont souscrit en numéraire 2000 est déductible du revenu global de 2001. Le mon- 2001, cette évaluation s’élève à 2 826 ¤. Les pensions ali- au capital d’une société nouvelle créée à compter du tant de cette CSG déductible est préimprimé dans le ca- mentaires, même en nature, doivent être déclarées par 1er janvier 1994, ou à une augmentation en capital, à comp- dre 6 de la page 4 de la déclaration de revenus. S’il ne cor- les bénéficiaires sous la rubrique « Pensions… » (lors- ter du 1er janvier 1994, d’une société en difficulté, peuvent respond pas avec le (ou les) montant(s) figurant sur les qu’elles ne sont pas déductibles, il est admis qu’elles ne déduire les pertes en capital subies en cas d’échec de la so- avis d’imposition que vous avez reçus en 2001, ou encore soient pas imposables). ciété. en cas de dégrèvement, indiquez ligne DE du paragra- b Rentes en capital prévues en cas de divorce. La pen- Il en est ainsi à la condition que la société soit soumise à phe 6 de votre déclaration le montant de votre CSG dé- sion alimentaire due en cas de divorce, pour l’entretien l’impôt sur les sociétés, exerce une activité industrielle, ductible. d’un enfant mineur, peut être remplacée par le verse- commerciale ou non commerciale (créée à compter du b) PENSIONS ALIMENTAIRES ment d’argent entre les mains d’un organisme accrédité 1er janvier 1995 dans ce dernier cas) et se soit trouvée en Vous devez pouvoir justifier cette déduction. Indiquez chargé de verser à l’enfant une rente indexée. Dans ce état de cessation de paiements en 2001. les nom et adresse des bénéficiaires. cas, vous pouvez déduire une somme égale au montant Cette perte doit figurer ligne CB (déclaration no 2042 C). 1) PENSION VERSÉE À UN ENFANT MAJEUR du capital versé divisé par le nombre d’années au cours Pour plus de précisions sur cette déduction, un document Est admise en déduction la pension alimentaire versée desquelles la rente doit être servie. La déduction ne peut d’information no 2041 GC est disponible dans les centres à un enfant majeur, célibataire ou marié, ne disposant excéder 2 700 ¤ par an pour un même enfant, cette limita- des impôts. pas de ressources suffisantes et auquel ses parents doi- tion n’étant toutefois pas applicable pour un enfant in- f) INVESTISSEMENTS AGRÉÉS DANS LES DOM- vent venir en aide (enfant sans emploi, par exemple). firme. Vous devez joindre à votre déclaration, la pre- TOM Ainsi, vous pouvez porter lignes GI et GJ les pensions mière fois que vous pratiquez cette déduction, une attes- Les investissements réalisés dans les DOM-TOM à comp- versées à des enfants majeurs. Les pensions versées à des tation de l’organisme accrédité chargé du versement de ter du 15 septembre 1997 par les entreprises ou sociétés re- enfants majeurs célibataires sont admises dans la limite la rente. levant de l’impôt sur le revenu sont déductibles du revenu de 3 824 ¤ par enfant. La pension versée à un enfant ma- global des entrepreneurs ou des associés. jeur marié (ou chargé de famille) est limitée à 3 824 ¤ si b Prestation compensatoire en capital en cas de divorce. Ces entreprises doivent exercer leur activité dans les sec- les beaux-parents de votre enfant participent également Les versements de sommes d’argent correspondant à teurs économiques fixés par la loi. à l’entretien du jeune ménage. une prestation compensatoire effectués en exécution de Le bénéfice de la déduction est soumis à la condition Cette limite est portée à 7 648 ¤ si vous assurez seul jugements de divorce prononcés à compter de l’entrée que l’investisseur conserve l’investissement ou main- l’entretien du jeune couple ou de votre enfant chargé de en vigueur de la loi réformant la prestation compensa- tienne son affectation à l’activité pour laquelle il a été créé famille ; dans ce cas, vous devez justifier que vous partici- toire (loi du 30 juin 2000) sont déductibles comme des ou acquis pendant un délai de cinq ans en principe. pez seul à l’obligation alimentaire en joignant à votre dé- pensions alimentaires, à la condition d’intervenir sur une Si vous êtes concerné par cette déduction, vous pouvez claration une note annexe où vous mentionnerez les période supérieure à douze mois à compter du jugement vous procurer auprès de votre centre des impôts le docu- nom et adresse des beaux-parents de votre enfant ou de (en cas de versement sur une période n’excédant pas un ment d’information n˚ 2041 GE, dans lequel vous trouve- votre ex-conjoint si vous êtes séparés. an, voir paragraphe 7 “Charges ouvrant droit à des réduc- rez toutes précisions utiles (ligne EH de la déclaration Vous devez préciser à la page 4 de la déclaration le tions d’impôt”, h). no 2042 C). nom et l’adresse des enfants majeurs pour lesquels vous g) SOUSCRIPTIONS EN FAVEUR DU CINÉMA déduisez une pension alimentaire. b Contribution aux charges du mariage. Son montant OU DE L’AUDIOVISUEL (ligne AA de la déclaration est déductible des revenus de l’époux qui la verse sous la no 2042 C). ATTENTION ! La déduction n’est possible que si vous double condition que ce versement résulte d’une déci- Une déduction est accordée aux contribuables qui ne comptez pas cet enfant parmi les personnes à charge. sion de justice et que les conjoints soient imposés séparé- souscrivent en numéraire au capital des sociétés (Sofica) Or vous avez peut-être la possibilité (voir « Enfants à ment, soit parce que l’un a abandonné le domicile conju- qui ont pour activité exclusive le financement d’œuvres charge ») d’opter pour le rattachement de votre enfant à gal, chacun disposant de revenus distincts, soit parce cinématographiques ou audiovisuelles, à condition que votre foyer. qu’ils sont séparés de biens et ne vivent pas sous le ces œuvres aient reçu l’agrément du ministère de la même toit. culture. La déduction est limitée à 25 % du revenu net glo- Il vous ouvre droit, si tel est le cas, à une majoration c) DÉDUCTIONS DIVERSES bal et à 18 000 ¤. La limitation sera faite par l’ordinateur. de votre nombre de parts s’il est célibataire. L’option (ligne DD de la déclaration). Les actions des sofica doivent être conservées au moins pour l’une ou l’autre formule dépend de chaque situa- Il s’agit : cinq ans. tion particulière, et notamment du montant des revenus – des rentes payées à titre obligatoire et gratuit et cons- perçus par l’enfant en dehors de la pension alimentaire tituées avant le 2 novembre 1959 ; ATTENTION ! Vous devez obligatoirement joindre à vo- et du nombre de vos enfants (souvenez-vous qu’à partir – des versements effectués pour la constitution de la tre déclaration un relevé délivré par la Sofica. En cas de re- du troisième enfant vous avez droit à une part par en- retraite mutualiste des combattants et destinés à la cons- vente de titres achetés depuis moins de cinq ans à la date fant). titution d’une rente donnant lieu à majoration de l’Etat ; de cette revente, vous devez réintégrer à vos revenus de Si vous déduisez une pension alimentaire, celle-ci est – des intérêts payés, au titre des prêts de réinstallation 2000 la déduction correspondante en mentionnant cette imposable au nom de votre enfant à concurrence de ce ou de reconversion, par les Français rapatriés ou ren- reprise ligne GH (déclaration no 2042 C). qui est admis en déduction. trant de l’étranger ; Dans le cas du rattachement, vous ne pouvez pas dé- – de la fraction des charges foncières relative aux mo- h) SOUSCRIPTIONS AU CAPITAL DES SOFIPÊCHES duire de pension alimentaire, mais vous devez ajouter à numents historiques ne procurant aucune recette à leurs Les souscriptions effectuées, du 1er janvier 1998 au 31 dé- vos revenus ceux qui ont été perçus par votre enfant (s’il propriétaires s’en réservant la jouissance ; cembre 2003, au capital des sofipêches agréées sont déduc- a travaillé) ou par le jeune couple s’il est marié. – des versements obligatoires ou volontaires de cotisa- tibles du revenu imposable pour 25 % de leur montant, pla- 2) PENSIONS ALIMENTAIRES VERSÉES tions ouvrières de Sécurité sociale qui n’ont pas été dé- fonné annuellement à 38 000 ¤ pour les personnes mariées À D’AUTRES PERSONNES duits d’un revenu particulier. et à 19 000 ¤ pour les autres contribuables. Vous pouvez (ligne GP de la déclaration) d) FRAIS D’ACCUEIL D’UNE PERSONNE vous procurer la notice n˚ 2041 GK auprès de votre centre Sont déductibles les pensions alimentaires versées aux DE PLUS DE SOIXANTE-QUINZE ANS (lignes EU et des impôts pour obtenir toutes les informations utiles sur ascendants et descendants (pour les enfants majeurs : voir EV de la déclaration no 2042 C) cette déduction (ligne CC de la déclaration no 2042 C). paragraphe 1) en vertu de l’obligation alimentaire édic- Une déduction est accordée aux contribuables qui re- tée par le code civil (à la condition de correspondre aux cueillent sous leur toit une personne de plus de soixante- besoins de celui qui reçoit et aux ressources de celui qui quinze ans (non parente en ligne directe) ayant pour donne) ou versées, entre époux séparés ou divorcés, en 2001 moins de 6 847 ¤ de ressources (plafond porté à vertu d’une décision de justice lorsque le conjoint est im- 11 993 ¤ si cette personne est mariée). Il n’est pas possi- Chaque vendredi avec posé séparément. ble de cumuler cette déduction avec la prise en compte Si aucune clause d’indexation n’a été prévue par le dans le nombre de parts s’il s’agit d’une personne de plus 0123 juge, vous pouvez revaloriser la pension que vous versez de soixante- quinze ans ayant la carte d’invalidité. pour l’entretien des enfants mineurs dont vous n’avez La limite de déduction est fixée, pour l’année, à 2 826 ¤ DATÉ SAMEDI pas la garde ou pour votre ex-conjoint. Utilisez à cette par personne. Cet avantage ne constitue pas un revenu fin l’indice Insee du coût de la vie. imposable pour le bénéficiaire dès lors qu’il ne résulte retrouvez b Si vous vous acquittez en nature de l’obligation alimen- pas d’une obligation alimentaire, comme c’est le cas en- taire en recueillant sous votre toit un de vos ascendants tre ascendants et descendants. Vous devez mentionner sans ressources suffisantes, vous pouvez déduire de vo- le nom de la personne recueillie et être en mesure de jus- LE MONDE TELEVISION tre revenu, sans avoir à fournir de justification, une tifier de ses ressources. DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / LE MONDE / XIII FISCALITÉ̄ 7. Charges ouvrant droit à des réductions d’impôt

a) DONS EFFECTUÉS À DES ORGANISMES D’AIDE d) SOMMES VERSÉES POUR L’EMPLOI de moins de sept ans au 31 décembre 2001 à l’extérieur du AUX PERSONNES EN DIFFICULTÉ (ligne UD) D’UN SALARIÉ A DOMICILE (ligne DF et case DG) domicile du contribuable par une assistante maternelle Les dons versés en 2001 aux associations qui fournis- Les contribuables fiscalement domiciliés en France ont agréée ou un établissement de garde répondant aux condi- sent gratuitement des repas ou des soins médicaux, para- droit à une réduction d’impôt égale à 50 % des sommes ver- tions prévues à l’article L. 180 du code de la santé publique médicaux ou dentaires aux personnes en difficulté en sées en 2001 pour l’emploi d’un ou plusieurs salariés à leur (crèches…) ouvrent droit à une réduction d’impôt égale à France ou à l’étranger ou favorisant leur logement domicile privé, à temps complet ou à temps partiel, pour ef- 25 % du montant de ces dépenses, limitée à 2 300 ¤ pour l’an- ouvrent droit, dans la limite annuelle de 400 ¤ , à une ré- fectuer tout ou partie des tâches à caractère familial ou mé- née et par enfant. duction d’impôt égale à 60 % de leur montant. Les contri- nager à ce domicile. Sont exclus les salariés embauchés dans Les dépenses ouvrant droit à cette réduction d’impôt s’en- buables qui ont versé à ces associations des dons d’un le cadre de l’activité professionnelle de l’employeur, les jeu- tendent des sommes versées à la personne ou à l’établisse- montant supérieur à 400 ¤ peuvent bénéficier de cette ré- nes étrangers placés au pair, les gardiens, concierges et per- ment qui garde l’enfant, diminuées du montant de l’alloca- duction d’impôt pour 400 ¤ (ligne UD) et de la réduction sonnels d’immeubles collectifs. La réduction d’impôt s’appli- tion reçue à ce titre de la caisse d’allocations familiales ou de d’impôt relative aux autres dons (sous réserve de l’applica- que également au coût des services rendus par les associa- la mutualité sociale agricole ainsi que des indemnités pour tion des plafonds) pour la fraction de leurs versements tions agréées par l’Etat ainsi que par les organismes non lu- frais de garde d’enfants reçues de l’employeur. qui excède 400 ¤ (à inscrire ligne UF). cratifs ayant pour objet l’aide à domicile et habilités au titre La réduction d’impôt est accordée aux contribuables de l’aide sociale ou conventionnés par un organisme de sécu- seuls et aux couples mariés lorsque les deux conjoints tra- b) DONS AUX ŒUVRES (autres que ceux visés rité sociale. vaillent au moins à mi-temps ou ne peuvent exercer une acti- au paragraphe a) (ligne UF) La réduction d’impôt se calcule sur les dépenses effective- vité en raison d’une longue maladie, ou d’une infirmité, ou Les dons versés en 2001 aux œuvres et organismes d’in- ment supportées en 2001 par le contribuable (salaires nets de la poursuite d’études dans un établissement d’enseigne- térêt général ouvrent droit à une réduction d’impôt égale du salarié, cotisations sociales payées par l’employeur), dé- ment supérieur. Dans ce cas, précisez les nom et adresse de à 50 % du montant des dons, plafonnée à 10 % du revenu duction faite des allocations ou indemnités perçues au titre l’établissement d’enseignement supérieur en cas de pour- net imposable que l’association bénéficiaire des dons soit des diverses aides à caractère social. suite d’études. Il convient d’indiquer les nom et adresse de ou non reconnue d’utilité publique. Il faut mentionner sur la déclaration les nom et adresse du la personne ou de l’organisme qui garde l’enfant. S’il s’agit Ouvrent droit à la réduction d’impôt, sous réserve de la salarié, le montant des salaires versés ainsi que les aides per- d’une assistante maternelle, un document attestant son agré- production des reçus délivrés par les associations bénéfi- çues au titre de cet emploi. ment doit être joint à la déclaration des revenus (sauf décla- ciaires des dons : Enfin, il faut obligatoirement joindre à la déclaration des ration par Internet). – les versements à l’ensemble des œuvres ou organis- revenus l’attestation annuelle délivrée, soit par l’Urssaf ou la mes d’intérêt général de caractère philanthropique, éduca- MSA, soit par l’association ou l’organisme d’aide à domicile, REMARQUE. Si l’enfant est gardé au domicile du contri- tif, scientifique, social, familial ou culturel ainsi qu’aux or- ou encore par le Centre national de traitement du chèque- buable, c’est la réduction d’impôt relative aux sommes ver- ganismes de caractère humanitaire, sportif ou concourant service en cas de règlement du salarié avec un chèque em- sées pour l’emploi d’un salarié à domicile qui s’applique. à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense ploi-service. de l’environnement naturel ou à la diffusion de la culture, Les services fournis aux personnes par les associations in- g) ENFANTS À CHARGE POURSUIVANT de la langue et des connaissances scientifiques françaises termédiaires et les entreprises d’insertion agréées, ainsi que LEURS ÉTUDES (lignes EA à EF) (non reconnus d’utilité publique) et aux établissements par les entreprises de services ayant une activité exclusive de Les contribuables qui ont des enfants faisant partie de d’enseignement supérieur ou artistique, publics ou privés tâches ménagères et agréées par l’autorité préfectorale, leur foyer fiscal et poursuivant des études au 31 décembre à but non lucratif agréés ; ouvrent droit à la réduction d’impôt accordée au titre de 2001 bénéficient d’une réduction d’impôt égale à : – les versements au profit des fondations ou associa- l’aide à domicile. –61¤ par enfant fréquentant un collège ; tions reconnues d’utilité publique, des associations cul- Le plafond des sommes ouvrant droit à la réduction d’im- – 153 ¤ par enfant en lycée d’enseignement général ou tuelles ou de bienfaisance autorisées à recevoir les dons et pôt est fixé à 6 900 ¤, soit une réduction maximale de 3 450 ¤ technologique ou en lycée professionnel ; legs et de la Fondation du patrimoine ; . Il est porté à 13 800 ¤, soit une réduction maximale de – 183 ¤ par enfant suivant une formation d’enseignement – les versements aux associations qui participent finan- 6 900 ¤, si un des membres du foyer fiscal vivant sous le toit supérieur. cièrement à la création d’entreprises ; du contribuable est invalide et titulaire de la carte d’invali- La production du certificat de scolarité est inutile. Il suffit – les dons et cotisations versés à des associations de fi- dité d’au moins 80 % (article 173 du code de la famille et de de mentionner, au paragraphe 7, les nom et prénom des en- nancement (ou mandataires) des campagnes électorales l’aide sociale). Dans ce cas, il convient de cocher la case DG fants concernés, les nom et adresse de l’établissement fré- ou des partis et groupements politiques. et de joindre à votre déclaration une copie de la carte d’inva- quenté ainsi que la classe et le niveau des études suivies. – les versements dans des fonds dits de partage ou cari- lidité de la personne handicapée. tatifs, ou fonds solidaires. h) ASSURANCE-VIE (lignes GW à GY) e) DÉPENSES D’HÉBERGEMENT La réduction est égale à 25 % de la part de la prime repré- REMARQUES. N’oubliez pas de joindre les reçus de DANS CERTAINS ÉTABLISSEMENTS MÉDICAUX sentative de l’opération d’épargne. vos dons. Toutefois, les contribuables qui soucrivent leur (lignes CD et CE) Il doit s’agir de contrats à cotisations périodiques compor- déclaration de revenus par Internet sont dispensés de Les personnes qui se trouvent, en raison de leur état de tant la garantie d’un capital en cas de vie et d’une durée ef- cette obligation. Mais ils doivent conserver leurs reçus santé, hébergées dans un établissement de long séjour ou fective au moins égale à six ans, comportant la garantie afin de pouvoir les produire, en cas de demande du ser- une section de cure médicale ont droit à une réduction d’im- d’une rente viagère avec jouissance effectivement différée vice des impôts. pôt pour les frais de séjour payés à ce titre (logement, repas, en cas de vie et pour lesquels les frais sont précomptés sur La limite de 10 % des dons ouvrant droit à la réduction entretien, à l’exclusion des dépenses de soins, mais y com- les premières primes ou qui ne comportent pas de valeur de d’impôt se calcule sans tenir compte des dons affectés à la pris les sommes facturées au titre de la dépendance dans les rachat pendant au moins deux ans. fourniture gratuite de repas ou de soins et au logement établissements conventionnés hébergeant des personnes Ouvrent droit à réduction d’impôt les versements effec- des personnes en difficulté. agées dépendantes). tués en 2001 pour les contrats suivants : Cette réduction d’impôt s’applique quelle que soit la situa- – contrats conclus ou prorogés avant le 20 septembre c) COTISATIONS SYNDICALES VERSÉES tion de famille de la personne concernée. 1995 ; PAR LES SALARIÉS ET PENSIONNÉS Pour les couples mariés, les deux conjoints peuvent béné- – contrats conclus ou prorogés du 20 septembre au 31 dé- (lignes AC à AG) ficier de la réduction d’impôt s’ils sont, l’un et l’autre héber- cembre 1995, à la condition que la cotisation de référence fi- Les cotisations versées en 2001 par les salariés et les gés dans un établissement de long séjour ou une section de gurant sur l’avis d’imposition des revenus de 1995 n’excède pensionnés à un syndicat représentatif de salariés ou de cure médicale. pas 7 000 F, quel que soit le montant de celle de 1996 ; fonctionnaires ouvrent droit à une réduction d’impôt. Cette réduction d’impôt est désormais accordée quel que – contrats conclus ou prorogés entre le 1er janvier et le Cette réduction d’impôt est égale à 50 % du montant des soit l’âge du contribuable. 4 septembre 1996, à la condition que la cotisation de réfé- cotisations versées, limitée toutefois à 1 % des salaires, La réduction d’impôt est égale à 25 % de ces frais, limités rence figurant sur l’avis d’imposition des revenus de 1996 pensions ou rentes viagères, à titre gratuit (déduction à 2 300 ¤. n’excède pas 7 000 F, quel que soit le montant de celle de faite des cotisations sociales). Le plafonnement est effec- Pour les personnes mariées, cette limite s’applique pour 1995. tué directement par l’ordinateur. Cette réduction d’impôt chaque personne hébergée en établissement médical. Aucune réduction d’impôt n’est accordée pour les primes n’est accordée que si vous joignez le reçu du syndicat. Les Cette réduction peut se cumuler avec celle accordée au ti- versées en 2001 au titre des contrats à versements libres ou à contribuables soucrivant leur déclaration par Internet tre des sommes versées à une aide à domicile pour les cou- prime unique, quelle que soit leur date de conclusion ou de sont dispensés de cet envoi mais devront pouvoir le pro- ples mariés si l’un des conjoints demeure au foyer du mé- prorogation, ainsi qu’au titre des contrats à primes périodi- duire à la demande du service des impôts. nage et expose à de telles dépenses. ques conclus ou prorogés à compter du 5 septembre 1996. La part d’épargne des primes versées en 2001 ouvrant REMARQUE. Les salariés qui optent pour la prise en f) FRAIS DE GARDE DES ENFANTS droit à la réduction d’impôt doit être mentionnée selon les compte de leurs frais professionnels réels n’ont pas droit (lignes GA à GC) indications sur le certificat de l’assureur, à la ligne GW, GX à cette réduction d’impôt. Les dépenses exposées pour faire garder les enfants âgés ou GY. XIV / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 FISCALITÉ̄ 7. Charges ouvrant droit à des réductions d’impôts (suite)

La base de calcul de cette réduction est limitée à 610 ¤ l’acquisition ou la construction d’un logement neuf, le pla- sont effectués les travaux doit constituer la résidence princi- +150¤ par enfant à charge. Vous devez annexer à votre dé- fond est porté à 6 098 ¤ pour les couples mariés et à 3 049 ¤ pale du contribuable et être achevé depuis plus de deux ans. claration les certificats établis par la compagnie d’assuran- pour les autres contribuables, ces chiffres étant augmentés Le coût de la main-d’œuvre est exclue du calcul du crédit ces (sauf déclaration par Internet). de 305 ¤ par personne à charge ou 381 ¤ pour le deuxième d’impôt. enfant et 457 ¤ par enfant à partir du troisième. i) RENTES-SURVIE ET CONTRATS – Définition des grosses réparations. Ce sont les travaux d) Montant du crédit d’impôt et justifications. D’ÉPARGNE-HANDICAP (ligne GZ) d’une importance excédant celle des opérations courantes Le crédit d’impôt est égal à 15 % du montant global de ces Les primes versées dans le cadre d’un contrat de rente- d’entretien et de réparation et consistant en la remise en dépenses plafonnées pour l’ensemble de la période du survie (contrat d’assurance-décès garantissant le versement état, la réfection, voire le remplacement d’équipements qui, 15 septembre 1999 au 31 décembre 2002. Les plafonds appli- d’un capital ou d’une rente viagère pour un enfant atteint au même titre que les gros murs, les charpentes et les couver- cables selon le cas – les plafonds sont relevés pour les dépen- d’une infirmité l’empêchant d’avoir une activité profession- tures, sont essentiels pour maintenir l’immeuble en état ses réalisées du 1er octobre au 31 décembre 2001 – sont men- nelle rentable ou d’acquérir une formation d’un niveau nor- d’être utilisé conformément à sa destination : remplacement tionnés sur la fiche de calcul (dernière page) qui vous a été mal) ouvrent droit à une réduction d’impôt égale à 25 % de d’un ascenseur devenu vétuste, d’une chaudière de chauf- adressée en même temps que l’imprimé de déclaration des leur montant, limitée à 1 070 ¤, plus 230 ¤ par enfant à fage central ou réfection totale d’une installation sanitaire. revenus. charge. En revanche, les opérations courantes d’entretien et de ré- Par ailleurs vous pouvez vous procurer, pour plus de préci- La réduction d’impôt s’applique également à la partie de paration d’un immeuble ne peuvent être considérées sions, le document d’information no 2041 GR auprès de vo- la prime représentative d’épargne versée dans le cadre d’un comme des travaux de grosses réparations, ni les travaux tre centre des impôts. contrat d’épargne-handicap. Il s’agit de contrat d’assurance- d’amélioration tels que l’installation d’un ascenseur, d’une vie, d’une durée d’au moins six ans, garantissant le verse- salle de bains ou du chauffage central dans un immeuble qui REMARQUE. Vous devez obligatoirement joindre à votre ment d’un capital ou d’une rente viagère à l’assuré atteint, en était dépourvu. déclaration les factures des entreprises et indiquer leurs lors de la conclusion du contrat, d’une infirmité l’empêchant – La base de la réduction comprend les intérêts et la prime nom et adresse ainsi que le détail des sommes versées dans d’avoir une activité professionnelle normalement rentable. de l’assurance-décès ou de l’assurance « perte d’emploi » le cadre figurant au bas de la page 4 de votre déclaration de Le plafond de 1 070 ¤, plus 230 ¤ par enfant à charge, s’appli- liée au prêt (et, l’année de la signature du contrat, les frais de revenus (sauf déclaration par Internet). que globalement pour les primes de contrats de rente-survie constitution du dossier). Ne sont pas pris en compte : le rem- et pour la part représentative des primes de contrats d’épar- boursement du capital, les honoraires du notaire et les frais l) ACQUISITION OU TRANSFORMATION gne-handicap. Les certificats établis par les assureurs doi- d’acquisition. D’UN VÉHICULE GPL OU MIXTE (ligne UP) vent être joints à la déclaration de revenus (sauf déclaration – Changement d’habitation principale. Si vous avez financé par Internet). l’acquisition ou la construction de votre nouvelle habitation NOUVEAU. Un crédit d’impôt de 1 525 ¤ par véhicule est principale au moyen du transfert du prêt qui vous avait été accordé : j) PRESTATIONS COMPENSATOIRES accordé lors de l’acquisition ou de la construction de votre – pour, en 2001, l’achat, la location (avec option d’achat, (lignes WN et WO) ancienne habitation, vous bénéficiez de la réduction d’im- ou d’une durée d’au moins deux ans) d’un véhicule neuf Les sommes versées à titre de prestation compensatoire pôt au titre des intérêts d’emprunt pour une nouvelle pé- fonctionnant au moyen d’énergies non polluantes ou pour en capital en cas de divorce ouvrent droit à une réduction riode de cinq ans à compter de la date de l’acceptation du les dépenses de transformation sur un véhicule neuf à es- d’impôt lorsque les versements sont effectués en une seule transfert par l’organisme prêteur. sence pour qu’il fonctionne au GPL ; fois ou de façon échelonnée, sur une période n’excédant pas Pour ces prêts, la réduction d’impôt n’est maintenue que – pour, à compter du 1er novembre 2001, les dépenses de un an à compter de la date à laquelle le jugement de divorce pour le nombre d’annuités restant à courir jusqu’à l’expira- transformation sur un véhicule à essence mis en circulation est passé en force de chose jugée (en cas de versement sur tion de la période initiale de cinq ans suivant la conclusion entre le 1er novembre 1998 et le 31 décembre 2000 pour qu’il une période plus longue, voir le paragraphe 6 “Charges à dé- du prêt transféré. fonctionne au moyen du GPL ; duire des revenus”, b)-2). 2) DÉPENSES D’ACQUISITION D’ÉQUIPEMENTS DE Le crédit d’impôt s’impute sur l’impôt sur le revenu dû au Cette mesure s’applique aux versements prévus par des ju- MATÉRIAUX ET D’APPAREILS (ligne UI et WI) titre de l’année, soit du paiement des dépenses de transfor- gements de divorce intervenus à compter de l’entrée en vi- a) Dépenses d’acquisition des gros équipements mation, soit du paiement définitif du véhicule (achat), soit gueur de la loi du 30 juin 2000 relative à la prestation com- Les dépenses d’acquisition de gros équipements effec- de la souscription du contrat de location. pensatoire. tuées dans le cadre de travaux d’installation ou de remplace- La réduction d’impôt est égale à 25 % des sommes ver- ment du système de chauffage, d’ascenseurs ou de sanitaires m) SOUSCRIPTIONS AU CAPITAL DES PME sées, limitées à 30 500 ¤ pour la période de douze mois. Les réalisés par des entreprises taxées au taux normal de la TVA, (ligne CF de la déclaration no 2042 C) contribuables concernés doivent remplir les lignes WN et dont la main-d’œuvre est facturée au taux réduit de TVA de Les personnes physiques qui, entre le 1er janvier 1994 et le WO de leur déclaration. 5,5 % sur les travaux immobiliers, ouvrent droit à un crédit 31 décembre 2001, souscrivent en numéraire au capital ini- d’impôt. tial ou à des augmentations de capital de sociétés non co- k) DÉPENSES AFFÉRENTES Ce crédit d’impôt s’applique globalement pour les dépen- tées en Bourse et soumises à l’impôt sur les sociétés ont À L’HABITATION PRINCIPALE ses facturées du 15 septembre 1999 au 31 décembre 2002. droit à une réduction d’impôt égale à 25 % du montant de 1) INTÉRÊT D’EMPRUNTS (lignes WG et WK) Il est réservé aux contribuables fiscalement domiciliés en leurs souscriptions, limité à 11 434 ¤ pour les couples mariés La réduction d’impôt s’applique uniquement pour les inté- France et s’applique tant aux propriétaires qu’aux locataires, et à 5 717 ¤ pour les autres contribuables pour les verse- rêts des emprunts afférents à l’habitation principale pour leur seule résidence principale achevée depuis plus de ments effectués du 1er août 1995 au 31 décembre 2001. Les conclus : deux ans. sociétés concernées sont exclusivement celles exerçant une – avant le 1er janvier 1997 pour l’acquisition ou la construc- Le crédit d’impôt s’applique globalement pour les dépen- activité industrielle, commerciale ou artisanale, ou agricole tion d’un logement neuf ; ses facturées du 15 septembre 1999 au 31 décembre 2002. (à compter du 1er janvier 1995), ou non commerciale (à comp- – avant le 1er janvier 1998 pour l’acquisition d’un loge- Le coût de la main-d’œuvre est exclus du calcul du crédit ter du 1er août 1995), et qui sont détenues à hauteur de plus ment ancien ou la réalisation de grosses réparations. La date d’impôt. de 50 % soit par des personnes physiques, soit par des socié- de conclusion du contrat est celle de l’acceptation de l’offre Elle est réservée aux contribuables fiscalement domiciliés tés de famille. Le bénéfice de la réduction d’impôt est égale- de prêt par l’emprunteur. en france et s’applique tant aux propriétaires qu’aux locatai- ment subordonné à des conditions tenant à l’importance du Vous devez remplir le cadre « Justificatifs » de votre décla- res, pour leur seule résidence principale achevée depuis plus chiffre d’affaires ou du bilan, en cas d’augmentation du capi- ration donnant le détail des justifications de vos dépenses. de deux ans. Le coût de la main d’oeuvre est exclus du calcul tal. du crédit d’impôt. Toutes les précisions relatives à cette réduction d’impôt REMARQUE. Les personnes qui ont obtenu un « prêt à sont exposées dans la notice spéciale no 2041 GC disponible taux zéro » ne peuvent pas bénéficier de la réduction d’im- b) NOUVEAU. Dépenses d’équipements de production dans les centres des impôts. pôt pour les intérêts des emprunts complémentaires à ce d’énergie utilisant une source d’énergie renouvelable. prêt ni de celle accordée au titre des dépenses de grosses ré- Le crédit d’impôt est étendu à ces dépenses payées en n) SOUSCRIPTION DE PARTS DE FONS parations et assimilées. 2001, à la condition que ces équipements soient intégrés COMMUNS DE PLACEMENT DANS L’INNOVATION dans un logement affecté à l’habitation principale construit (ligne GQ de la déclaration no 2042 C) Le montant des intérêts des emprunts contractés pour ou acquis neuf à compter du 1er janvier 2001. Les personnes physiques qui souscrivent des parts de l’acquisition, la construction ou les grosses réparations de c) NOUVEAU. Dépenses d’acquisition de matériaux d’isola- fond communs de placement dans l’innovation entre le votre habitation principale (c’est-à-dire le logement où vous tion thermique et d’appareils de régulation de chauffage. 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2001 bénéficient d’une ré- résidez habituellement) est plafonné automatiquement. Le crédit d’impôt est également étendu à ces dépenses à duction d’impôt égale à 25 % de leurs souscriptions, plafon- Le taux de la réduction d’impôt est de 25 % et s’applique la condition qu’elles soient payées à compter du 1er octobre nées, annuellement, à 22 867 ¤ pour les contribuables ma- aux intérêts des cinq premières annuités de l’emprunt. La 2001 et que ces matériaux et appareils soient fournis par une riés et 11 434 ¤ pour les autres contribuables. base de calcul de la réduction est plafonnée à 2 287 ¤ + 305 ¤ entreprise dans le cadre de travaux dont la main d’œuvre est Le souscripteur doit remplir les conditions suivantes pour par personne à charge. Pour les emprunts contractés pour facturée au taux réduit de TVA de 5,5 %. Le logement où bénéficier de cet avantage : DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002 / LE MONDE / XV FISCALITÉ̄ 7. Charges ouvrant droit à des réductions d’impôt (suite)

– être domicilié en France ; Les personnes physiques qui acquièrent un logement neuf Lorsqu’une retenue à la source a été effectuée sur vos ré- – ne pas avoir détenu ensemble, lui-même, son conjoint, ou qui réalisent des travaux d’amélioration, de grosses répa- munérations non commerciales ou vos salaires de source leurs ascendants et descendants, plus de 10 % des parts des rations, d’agrandissement ou de reconstruction, dans un loge- française, portez cette retenue dans la rubrique 8, case TM, fonds ni plus de 25 % des droits dans les bénéfices des socié- ment situé dans une zone de revitalisation rurale bénéficient et joignez à votre déclaration une note indiquant : tés émettrices à un moment quelconque au cours des cinq an- d’une réduction d’impôt égale à 15 % du montant de leur in- – le détail des sommes portées sur la déclaration et, pour nées précédant la souscription ; vestissement plafonnée à 76 240 ¤ pour les couples mariés et chacune, le nom et l’adresse de la partie versante ; – prendre l’engagement de conserver les parts souscrites à 38 120 ¤ pour les autres contribuables. – le montant des retenues correspondantes. pendant au moins cinq ans. Ces plafonds sont portés respectivement à 91 520 ¤ et Un document d’information, no 2041 GC, est disponible 45 760 ¤ pour les logements acquis ou achevés à compter du REMARQUE. Transfert du domicile à l’étranger. Si vous dans les centres des impôts pour les contribuables concernés. 1er janvier 2001. quittez la France définitivement, vous devez déclarer, dix Cette réduction d’impôt, étalée sur quatre ans au maxi- jours avant votre départ, vos revenus de l’année du transfert o) FRAIS DE COMPTABILITÉ ET D’ADHÉSION mum, est accordée à la condition que le logement fasse par- de votre domicile à l’étranger, faute de quoi vous n’obtien- À UN CENTRE DE GESTION AGRÉÉ tie d’une résidence de tourisme classée et soit affectée à la lo- drez pas le « quitus fiscal » vous permettant de quitter le ter- (lignes FF et FG de la déclaration no 2042 C) cation pendant neuf ans au moins. ritoire français. Une réduction d’impôt pour frais de comptabilité et d’ad- Les personnes concernées peuvent obtenir auprès de leur Par exception à cette règle, les personnes qui transfèrent hésion est accordée afin d’inciter les artisans, commerçants, centre des impôts une notice explicative spéciale, leur domicile fiscal hors de France ont désormais la possibi- agriculteurs et membres des professions libérales (dont les re- n˚ 2041 GF, qui comporte toutes les précisions utiles sur cet lité de bénéficier d’un sursis de paiement pour l’impôt corres- cettes n’excèdent pas les limites du forfait agricole ou du ré- avantage fiscal. pondant à certaines plus-values. gime des micro-entreprise, ou du régiment spécial des bénéfi- Toutes les précisions concernant ce dispositif figurent ces non commerciaux) à adhérer à un centre de gestion agréé dans un document d’information n˚ 2041 GL disponible ou à une association agréée. dans les centres des impôts. Le plafond de la réduction d’impôt est fixé à 915 ¤. REVENUS ENCAISSÉS HORS DE FRANCE p) INVESTISSEMENTS DANS LES DOM-TOM Après avoir rempli l’annexe n˚ 2047, reportez ces revenus lignes UA à UJ de la déclaration no 2042 C) sur votre déclaration d’ensemble sous la rubrique correspon- Les investissements réalisés dans les DOM-TOM ouvrent dant à leur nature, en les ajoutant éventuellement à vos droit à une réduction d’impôt lorsqu’ils sont effectués dans autres revenus. les secteurs suivants : Si ces revenus ont été encaissés en monnaie étrangère, ils – logement : construction ou acquisition d’immeubles doivent être déclarés pour leur contre-valeur en francs fran- neufs affectés à l’habitation principale du contribuable pen- çais, calculée d’après le cours du change à Paris au jour de dant au moins cinq ans ou loués pendant la même durée à ti- l’encaissement. tre de résidence principale ; souscription au capital de socié- REVENUS EXONÉRÉS DANS LE CADRE tés ayant pour objet exclusif la construction de logements DE CONVENTIONS INTERNATIONALES neufs destinés à la location pendant au moins cinq ans ; sous- ou des fonctionnaires internationaux ou des salariés cription au capital de SCPI finançant exclusivement l’acquisi- envoyés à l’étranger par leur employeur et fiscalement tion de logement neufs affectés à l’habitation principale des domiciliés en France locataires ; Si vous êtes dans un des cas prévus pour bénéficier de – autres secteurs : souscription au capital de sociétés de dé- l’exonération des revenus « étrangers », déclarez, ligne TI de veloppement régional des DOM-TOM ou des sociétés soumi- la rubrique 8, ces revenus exonérés qui doivent être pris en ses à l’impôt sur les sociétés y effectuant des investissements compte pour le calcul du « taux effectif » d’imposition appli- productifs dans l’industrie, la pêche, l’hôtellerie, le tourisme cable à vos autres revenus normalement imposables (excluez notamment ; souscription au capital de certaines sociétés en toutefois de ce montant les indemnités d’expatriation). Par difficulté soumises à l’impôt sur les sociétés et exerçant leur ailleurs, il convient d’indiquer à la ligne TK de la déclaration activité uniquement dans les DOM-TOM. no 2042 C le montant des revenus de source étrangère impo- La réduction d’impôt est accordée également pour cer- sables en France et ouvrant droit à un crédit d’impôt égal au tains investissements effectués dans les DOM-TOM entre le montant de l’impôt français correspondant à ces revenus. 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2006 par des entreprises in- Donnez le détail de ces revenus exonérés page 6 de votre dé- dividuelles. SI VOUS ÊTES DOMICILIÉ(E) À L’ÉTRANGER claration. Les contribuables ayant effectué de tels investissements b Délais spéciaux. Enfin, l’impôt peut, dans certains cas, être calculé en appli- compléteront les lignes UA à UM de la déclaration no 2042 C, Selon le pays, vous disposez des délais suivants pour le dé- quant la règle du taux moyen. Toutes précisions utiles figu- selon la nature et les dates de ces investissements. pôt de votre déclaration de revenus : rent dans la notice spéciale n˚ 2041 E. L’administration publie une notice spéciale no 2041 GE, dis- – Europe, pays du littoral méditerranéen et de la mer DÉCLARATION SPÉCIALE DES TITULAIRES ponible dans les centres des impôts, pour cette réduction Noire, Turquie : 30 avril 2002. DE COMPTES BANCAIRES À L’ÉTRANGER d’impôt. – Afrique (sauf pays du littoral méditerranéen), Amérique Les particuliers doivent déclarer les comptes bancaires et du Nord : 15 mai 2002. assimilés ouverts ou utilisés à l’étranger et retraçant des opé- q) INVESTISSEMENTS FORESTIERS – Amérique centrale et Amérique du Sud : 31 mai 2002. rations à caractère personnel ou professionnel. Un imprimé (ligne UN de la déclaration no 2042 C) – Asie, Océanie, autres pays : 30 juin 2002. spécial, n˚ 3916, mis à la disposition des personnes concer- b Lieux de dépôt. nées dans les centres des impôts, doit être joint à la déclara- b NOUVEAU. Les acquisitions de terrains boisés ou fores- Adressez votre déclaration au centre des impôts des non- tion de revenus. Il peut être remplacé par une déclaration sur tiers ou de terrains nus à boiser effectuées entre le 1er janvier résidents, 9, rue d’Uzès, 75084 Paris Cedex 02. Toutefois, si papier libre. 2001 et le 31 décembre 2010 ouvrent droit à une réduction vous résidez à Monaco, vous devez l’adresser au centre des d’impôt égale à 25 % du montant de ces dépenses limitées impôts de Menton, Le Triton, 7, rue Victor- Hugo, par an à 11 400 ¤ pour les couples mariés et à 5 700 ¤ pour les 06507 Menton. autres contribuables. b Distribution des imprimés. Cette réduction s’applique également à l’acquisition ou la Elle est assurée par les services consulaires français à Chaque lundi avec souscription de parts de groupements forestiers (le plafond l’étranger. est global pour l’ensemble des investissements). b Personnes concernées. Cet avantage est soumis à des conditions de superficie et Les mesures ci-dessus sont applicables : 0123 de conservation de ces bois et forêts. – aux personnes qui n’ont pas leur domicile en France Vous pouvez vous procurer auprès des services des impôts mais y possèdent une ou plusieurs résidences ; DATÉ MARDI le document d’information no 2041 GK pour toutes préci- – aux personnes qui n’ont pas en France de domicile et n’y sions utiles. disposent pas de résidence, mais qui perçoivent des revenus retrouvez de source française ; r) INVESTISSEMENTS LOCATIFS DANS LES RÉSIDEN- – aux fonctionnaires ou agents de l’Etat qui exercent leurs CES DE TOURISME SITUÉES DANS UNE ZONE DE REVI- fonctions ou sont chargés de mission dans un pays étranger ; TALISATION RURALE (lignes GS à GV de la déclaration – aux sociétés ou personnes morales qui exercent une acti- LE MONDE ECONOMIE no 2042 C) vité en France sans y avoir d’établissements. XVI / LE MONDE / DIMANCHE 17 - LUNDI 18 MARS 2002