Journal Officiel De La République Française
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ASSEMBLÉE NATIONALE – SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1997 1 SOMMAIRE PRÉSIDENCE DE M. LAURENT FABIUS AGED (p. 11) M. Bernard Schreiner, Mme Martine Aubry, ministre de 1. Questions au Gouvernement (p. 2). l’emploi et de la solidarité. CONFÉRENCE NATIONALE SUR L’EMPLOI (p. 2) INDÉPENDANCE ÉCONOMIQUE MM. Alain Bocquet, Lionel Jospin, Premier ministre. ET MONÉTAIRE DE LA FRANCE (p. 12) MM. Robert Pandraud, Dominique Strauss-Kahn, ministre CONFÉRENCE NATIONALE SUR L’EMPLOI (p. 4) de l’économie, des finances et de l’industrie. M. Alain Madelin, Mme Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité. Suspension et reprise de la séance (p. 13) POLITIQUE FAMILIALE (p. 5) PRÉSIDENCE DE M. PIERRE MAZEAUD M. René Couanau, Mme Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité. 2. Fixation de l’ordre du jour (p. 13). POLITIQUE DE L’EMPLOI (p. 6) MM. Jean-Marc Ayrault, Lionel Jospin, Premier ministre. 3. Saisine pour avis d’une commission (p. 14). AVENIR DE THOMSON-CSF (p. 7) MM. Christian Bataille, Alain Richard, ministre de la 4. Loi de finances pour 1998. − Discussion d’un projet de loi défense. (p. 14). M. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l’économie, des REMISE EN LIBERTÉ PAPON (p. 8) finances et de l’industrie. Mmes Frédérique Bredin, Elisabeth Guigou, garde des sceaux, ministre de la justice. M. Christian Sautter, secrétaire d’Etat au budget. M. Didier Migaud, rapporteur général de la commission des AIDES À L’AGRICULTURE (p. 9) finances. Mme Marie-Hélène Aubert, M. Louis Le Pensec, ministre de l’agriculture et de la pêche. EXCEPTION D’IRRECEVABILITÉ (p. 30) RÉFORME DES COURS D’ASSISES (p. 10) Exception d’irrecevabilité de M. Jean-Louis Debré : MM. Philippe Auberger, le ministre, le rapporteur géné- M. Noël Mamère, Mme Elisabeth Guigou, garde des ral, Jean Tardito, Jean-Louis Idiart, Pierre Méhaignerie. − sceaux, ministre de la justice. Rejet. TRENTE-CINQ HEURES (p. 11) Renvoi de la suite de la discussion à la prochaine séance. M. Pierre Lellouche, Mme Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité. 5. Ordre du jour (p. 42). 2 ASSEMBLÉE NATIONALE – SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1997 COMPTE RENDU INTÉGRAL PRÉSIDENCE DE M. LAURENT FABIUS Ma question est double : quelles mesures comptez-vous prendre face à l’intransigeance patronale et pouvez-vous M. le président. La séance est ouverte. nous donner quelques indications sur le calendrier et le contenu de cette loi-cadre pour les trente-cinq heures qui (La séance est ouverte à quinze heures.) correspondra, j’en suis sûr, à une nouvelle dignité pour les salariés de ce pays et pour l’avenir ? (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste, du groupe socialiste et 1 du groupe Radical, Citoyen et Vert.) M. le président. La parole est à M. le Premier ministre. QUESTIONS AU GOUVERNEMENT M. Lionel Jospin, Premier ministre. Monsieur le pré- sident de l’Assemblée nationale, monsieur le président du M. le président. L’ordre du jour appelle les questions groupe communiste, mesdames, messieurs les députés, le au Gouvernement. Gouvernement, à travers les orientations qu’il a propo- Nous commençons par le groupe communiste. sées, entend affirmer sa volonté politique de lutter contre le chômage. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe Radical, CONFÉRENCE NATIONALE SUR L’EMPLOI Citoyen et Vert.) Il entend respecter ses engagements vis-à-vis du peuple M. le président. La parole est à M. Alain Bocquet. français, prendre en compte la réalité économique (Excla- M. Alain Bocquet. Monsieur le Premier ministre, le mations sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la groupe communiste et partenaires se félicite des conclu- République et du groupe de l’Union pour la démocratie sions de la conférence nationale qui s’est tenue vendredi française), proposer la négociation sociale et faire jouer à (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemblement la France un rôle d’initiative dans l’Europe, une Europe pour la République et du groupe de l’Union pour la démo- que nous voulons construire. (Applaudissements sur les cratie française) et en particulier de la décision d’élaborer bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du une loi-cadre pour les trente-cinq heures. (« Scandaleux ! » groupe Radical, Citoyen et Vert.) sur les bancs du groupe du Rassemblement pour la Tels sont les cinq éléments qui aident à comprendre la République et du groupe de l’Union pour la démocratie décision du Gouvernement. française.) M. Jean Ueberschlag. Incantation ! M. Louis de Broissia. On y reviendra ! M. le Premier ministre. Ce n’est pas une incantation M. Alain Bocquet. Il s’agit là d’une décision impor- mais un constat. Nous avons 3 500 000 chômeurs en tante parce que c’est une bataille de plus de deux décen- France et notre société en est profondément déstabilisée. nies du monde du travail, du mouvement syndical, de la M. Jean Ueberschlag. C’est vous qui les avez créés ! gauche, des communistes. Elle va contribuer à alléger la peine de travail, à créer des emplois... M. le Premier ministre. Par une politique de croissance que le budget permet − un budget de croissance et un Plusieurs députés du groupe du Rassemblement pour budget pour l’euro − par une politique de l’emploi à la République. C’est faux ! l’échelle européenne que nous commençons à proposer à M. Alain Bocquet. ... et, de ce point de vue, je veux nos partenaires à travers le sommet sur l’emploi, par le m’indigner de l’attitude du Conseil national du patronat programme pour l’emploi des jeunes (Exclamations sur les français (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassem- bancs du groupe du Rassemblement pour la République et blement pour la République et du groupe de l’Union pour la du groupe de l’Union pour la démocratie française) qui se démocratie française), une attitude qui affiche bien son met en place dans le public et démarrera dans le privé, et, archaïsme social, son intolérance. Il n’y a pas de mots enfin, par la diminution du temps de travail, nous vou- assez durs. On parle de guerre, de tueur, de complot ! lons dire que la priorité de ce gouvernement est la lutte Ce n’est pas du tout ce qui sied à une démocratie pour l’emploi et contre le chômage. (Applaudissements sur comme la nôtre et au dialogue social qui doit avoir cours les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du dans un pays comme le nôtre. Une inquiétude s’est d’ail- groupe Radical, Citoyen et Vert.) leurs exprimée. Face à ce front du refus du CNPF, vous Le Gouvernement entend respecter ses engagements pourrez compter bien évidemment sur les parlementaires vis-à-vis du peuple. Il y va de la réhabilitation de la communistes qui prendront part à ce combat pour... démocratie dans notre pays. (Applaudissements sur plu- sieurs bancs du groupe socialiste. − Murmures sur les bancs M. Louis de Broissia. Casser la machine ! du groupe du Rassemblement pour la République.) J’ai M. Alain Bocquet. ... que le contenu de la loi-cadre annoncé que nous voulions parvenir aux trente-cinq pour les trente-cinq heures corresponde pleinement aux heures au cours de la campagne présidentielle de 1995. souhaits des salariés. (Applaudissements sur plusieurs bancs Nous l’avons réaffirmé dans notre programme législatif et du groupe communiste.) dans les discussions avec nos partenaires pendant la cam- . ASSEMBLÉE NATIONALE – SÉANCE DU 14 OCTOBRE 1997 3 pagne législative de 1997. Je l’ai répété dans ma déclara- M. le Premier ministre. ... puisque la souplesse est au tion de politique générale. Il faut s’habituer à ce que, sur cœur de ces discussions et que nous avons évoqué la des points essentiels, ce gouvernement tienne ses engage- modération salariale. ments devant le peuple français. (Vifs applaudissements sur Oui, nous proposions la négociation sociale ! C’est tout les bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du un champ qui est ouvert aux partenaires sociaux de ce groupe Radical, Citoyen et Vert. − Exclamations sur les pays, s’ils veulent s’en saisir, sur le temps de travail, mais bancs du groupe du Rassemblement pour la République.) aussi sur les minima sociaux, les minima de branches, les M. Jacques Myard. Vous allez dans le mur. cas des hommes et des femmes qui ont travaillé dès qua- torze ans et cotisé quarante ans (Applaudissements sur les M. le Premier ministre. De ce fait, personne ne peut se bancs du groupe socialiste, du groupe communiste et du dire surpris et encore moins berné. Mesdames et mes- groupe Radical, Citoyen et Vert), la simplification des for- sieurs de l’opposition, il vous est arrivé de mener cam- malités administratives pour les petites et moyennes pagne sur un slogan qui avait intéressé le peuple : la lutte entreprises. contre la fracture sociale. Vous avez abandonné ce slogan et vous avez été sanctionnés pour cela. Si je dois un jour Pourquoi n’ai-je pas eu en réponse une proposition être sanctionné par le peuple... alternative du CNPF sur la base de laquelle nous aurions pu discuter ? Comment pouvait-on demander à ce gou- M. Jacques Myard. Cela viendra ! vernement, engagé devant le pays, de renoncer à un axe M. le Premier ministre. ... je préfère que ce soit sur ma essentiel de ses propositions sans aucune contrepartie, politique plutôt que pour l’abandon de ma politique. sans engagement d’aucune nature ? Nous pensons bien (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du que la négociation sociale se nouera dans les entreprises, groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) et Mme Martine Aubry va y travailler avec les autres res- ponsables du Gouvernement au cours des mois qui Pour autant, dans nos propositions, et Mme le viennent.