Assemblée Nationale Débats Parlementaires Journal Officiel De La
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o Année 1999. – N 106 [2] A.N. (C.R.) ISSN 0242-6765 − CPPAP 0503 B 05115 Mercredi 22 décembre 1999 ASSEMBLÉE NATIONALEDÉBATS PARLEMENTAIRES JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 11e Législature SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000 101e séance COMPTE RENDU INTÉGRAL 2e séance du mardi 21 décembre 1999 267 . 2 ASSEMBLÉE NATIONALE – 2e SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1999 SOMMAIRE PRÉSIDENCE DE M. LAURENT FABIUS Suspension et reprise de la séance (p. 14) 1. Questions au Gouvernement (p. 3). PRÉSIDENCE DE M. RAYMOND FORNI AVENIR D’ISB (p. 3) MM. Jean-Pierre Brard, Christian Sautter, ministre de 2. Rappel au règlement (p. 14). l’économie, des finances et de l’industrie. MM. José Rossi, le président. RECETTES FISCALES SUPPLÉMENTAIRES (p. 3) MM. Jean-Jacques Jégou, Christian Sautter, ministre de 3. Loi de finances pour 2000. − Discussion, en lecture défini- l’économie, des finances et de l’industrie. tive, d’un projet de loi. (p. 14). RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL DANS LE SECTEUR DE LA M. Christian Sautter, ministre de l’économie, des finances SANTÉ (p. 4) et de l’industrie. M. Germain Gengenwin, Mme Martine Aubry, ministre de M. Didier Migaud, rapporteur général de la commission des l’emploi et de la solidarité. finances. MARÉE NOIRE SUR LE LITTORAL ATLANTIQUE (p. 5) DISCUSSION GÉNÉRALE (p. 15) MM. Bernard Grasset, Jean-Claude Gayssot, ministre de l’équipement, des transports et du logement. MM. Gilles Carrez, le ministre, Jean Vila, DÉMOCRATISATION DE LA CULTURE (p. 6) Pierre Méhaignerie, le ministre, M. Michel Charzat, Mme Catherine Trautmann, ministre Gérard Charasse, de la culture et de la communication. Gilbert Gantier, le ministre, Jean-Louis Idiart. MINES ANTIPERSONNEL (p. 6) MM. Robert Gaïa, Alain Richard, ministre de la défense. Clôture de la discussion générale. BOGUE DE L’AN 2000 (p. 7) DERNIER TEXTE VOTÉ PAR L’ASSEMBLÉE NATIONALE (p. 22) MM. Pierre Cohen, Christian Sautter, ministre de l’écono- Adoption de l’ensemble du projet de loi de finances mie, des finances et de l’industrie. pour 2000, tel qu’il résulte du texte voté par l’Assemblée nationale, en nouvelle lecture. DROITS DE L’HOMME À DJIBOUTI (p. 8) MM. Jean-Pierre Michel, Charles Josselin, ministre délégué Suspension et reprise de la séance (p. 47) à la coopération et à la francophonie. NAUFRAGE DU PÉTROLIER ERIKA (p. 9) 4. Ventes de meubles aux enchères publiques. − Discussion Mme Marie-Hélène Aubert, M. Jean-Claude Gayssot, d’un projet de loi adopté par le Sénat. (p. 47). ministre de l’équipement, des transports et du logement. Mme Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la BUDGETS DES HÔPITAUX communication. (p. 9) Mme Nicole Feidt, rapporteur de la commission des lois. M. Jacques Blanc, Mme Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité. DISCUSSION GÉNÉRALE (p. 52) SURPLUS DE RECETTES FISCALES (p. 11) MM. Henri Plagnol, Alain Tourret, MM. Gilles Carrez, Christian Sautter, ministre de l’écono- Philippe Houillon. mie, des finances et de l’industrie. AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE (p. 12) PRÉSIDENCE DE M. YVES COCHET MM. Jean Auclair, Christian Pierret, secrétaire d’Etat à l’industrie. M. Jérôme Lambert. PRESTATION PARENTALE D’ASSISTANCE (p. 13) Renvoi de la suite de la discussion à la prochaine séance. M. Christian Estrosi, Mme Dominique Gillot, secrétaire d’Etat à la santé et à l’action sociale. 5. Ordre du jour de la prochaine séance. (p. 59). ASSEMBLÉE NATIONALE – 2e SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1999 3 COMPTE RENDU INTÉGRAL PRÉSIDENCE DE M. LAURENT FABIUS chômage ? (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste, du groupe socialiste et du groupe Radical, M. le président. La séance est ouverte. Citoyen et Vert.) (La séance est ouverte à quinze heures.) M. le président. La parole est à M. le ministre de l’économie, des finances et de l’industrie. M. Christian Sautter, ministre de l’économie, des finances et de l’industrie. Monsieur le député, vous interpellez le 1 Gouvernement, avec la vigueur qui vous est coutumière, au sujet de l’impression des billets de loterie de La Fran- çaise des jeux. Les contrats que celle-ci avait signés en 1996 viennent à échéance à la fin de cette année. La QUESTIONS AU GOUVERNEMENT Française des jeux, comme il est normal, a donc procédé à la consultation la plus large possible pour les renouve- M. le président. L’ordre du jour appelle les questions ler. Les résultats de cette consultation ont été transmis le au Gouvernement. 14 décembre au conseil d’administration où siègent deux représentants de l’Etat. Nous commençons par le groupe communiste. C’est dans ce cadre qu’ont été retenues deux sociétés, la société OGT, d’une part, et la société Polard, d’autre AVENIR D’ISB part, dont fait partie l’Imprimerie spéciale de banque au sort de laquelle vous vous intéressez tout particulière- M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Brard. ment. Ces deux imprimeurs ont des sites de production à la fois en Amérique du Nord et en France. M. Jean-Pierre Brard. Monsieur le ministre de l’écono- Il appartient maintenant à la direction de La Française mie, des finances et de l’industrie, tous les Français des jeux, comme je vous l’ai écrit le 20 décembre, de connaissent ces billets de loterie qui font rêver : Million- négocier avec ces deux entreprises la répartition du travail naire, Morpion, Banco, Tac O Tac, etc. Ils sont fabriqués entre leurs différentes usines. Je ne doute pas que la qua- par des salariés hautement qualifiés qui maîtrisent des lité professionnelle des salariés de l’Imprimerie spéciale de technologies sophistiquées : ils sont soixante-quatorze à banque et ses coûts de production constitueront des argu- Montreuil chez ISB et près de deux cents chez Oberthur ments de poids dans ce choix. à Puy-Guillaume. Je suis ce dossier de près, mais c’est à La Française des Or aujourd’hui ces billets sont menacés. Alors que jeux de négocier avec les deux fournisseurs la meilleure nous approchons de Noël, fête de la fraternité et de la répartition possible de l’activité, une répartition qui solidarité, pour les salariés de ces entreprises, c’est l’ombre tienne compte de la situation de l’emploi en France. angoissante du chômage qui se profile. En effet, le pré- J’espère avoir ainsi répondu à vos préoccupations. sident de La Française des jeux − dont le capital est contrôlé à 72 % par l’Etat − veut gagner un centime sur M. le président. Nous passons au groupe de l’Union le prix de fabrication de chacun de ces billets vendus 10 pour la démocratie française-Alliance. ou 20 francs. A vrai dire, il poursuit là un vieux rêve. Il s’agit donc quasiment d’un meurtre social avec prémédi- RECETTES FISCALES SUPPLÉMENTAIRES tation. (Exclamations sur les bancs du groupe du Rassemble- M. le président. La parole est à M. Jean-Jacques Jégou. ment pour la République, du groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance et du groupe Démocratie libé- M. Jean-Jacques Jégou. Je voudrais rassurer M. le rale et Indépendants). ministre de l’économie, des finances et de l’industrie : le La preuve, c’est ce que le président lui-même répon- groupe de l’Union pour la démocratie française-Alliance dait, dans une réunion du conseil d’administration de La n’est pas pour les jeux de hasard, surtout en matière bud- Française des jeux en juin 1996, à un administrateur qui gétaire ! s’interrogeait sur l’avenir d’ISB : « ISB mourra et les Depuis le début de la discussion budgétaire, fin sep- préoccupations qu’elle crée à La Française des jeux dispa- tembre, notre groupe n’a cessé, monsieur le ministre, de raîtront. » réclamer plus de transparence pour la loi de finances pour 2000. Monsieur le ministre, on ne peut accepter une telle logique. Le chômage n’a pas seulement un coût financier, M. Jean-Louis Debré. Ce sont des manipulateurs ! mais aussi un coût humain. M. Jean-Jacques Jégou. Quand nous avons parlé de Le Gouvernement va-t-il empêcher le président de La 30 à 40 milliards de recettes supplémentaires, vous avez Française des jeux, qui n’obéit qu’à une logique de mon- jugé nos chiffres fantaisistes. dialisation sauvage, de sacrifier la filière française de pro- Dans le collectif 1999, vous avez avoué 13 milliards de duction des billets de loterie ? Va-t-il préserver les recettes supplémentaires et, cette nuit, au Sénat, vous en emplois qualifiés qui sont concernés ? En résumé, va-t-il. avez trouvé 11,3 de plus. (Applaudissements sur les bancs en s’opposant à cette logique destructrice, faire en sorte du groupe socialiste, du groupe communiste et du groupe que l’an 2000, pour ces salariés, ne commence pas par le Radical, Citoyen et Vert.) . 4 ASSEMBLÉE NATIONALE – 2e SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1999 A ce train-là, et d’ici à fin janvier, vous devriez encore francs, c’est que je disposais des premiers résultats du mettre la main sur une dizaine de milliards et nous paiement de l’impôt sur le bénéfice des sociétés dont, mettre, enfin, tous d’accord sur ce que dit l’opposition vous le savez, l’échéance est au 15 décembre. C’est dans depuis trois mois, à savoir que vous disposez bien de 30 à un souci de transparence que j’ai aussitôt tenu compte de 40 milliards de francs de recettes supplémentaires. ces informations. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, du Je voudrais terminer en rendant, comme vous, hom- groupe communiste et du groupe Radical, Citoyen et Vert.) mage aux consommateurs et aux entreprises dont le dyna- Un député du groupe socialiste.