KINSHASA 2012-2013 Dépôt légal : 3e trimestre 2012 EDITION Boyeyi bolamu NEOCITY SPRL : rue Geleytsbeek 168 – 1180 Uccle Tél. +32 (0) 2 374 63 84 na ! Fax : +32 (0) 2 375 71 82 www.petitfute.be – [email protected] Directeur de la publication : Philippe WYVEKENS Rédaction : Caroline THIRION avec la collaboration de Médard TAMBWE. Kin la belle, Kin Kiesse, Lipopo Léo ADMINISTRATION ville, Kin Mawa… Autant de surnoms Responsable : Virginie VAN SICHELEN qui définissent dans toute sa com- Commercial - Communication - Web : Eric MERKEN plexité, cette vierge folle de près d’un FABRICATION siècle et demi, toujours jeune et ô combien vivante ! Graphiste : On n’a certes pas fini d’essayer de qualifier Kinshasa Image de Marc sprl - PAF et de tenter de la saisir spontanée, impétueuse et Direction de Studio Paris : Sophie LECHERTIER trépidante. Et c’est tant mieux ! Montage : Car c’est précisément cette énergie débordante Élodie CARY et Élodie CLAVIER qui constitue l’essence même de la capitale de la Cartographie : Sophie CUCHEVAL RDCongo, véritable « work-in-progress » en perpé- Couverture : © Fiston Tambwe Sauvaire tuel mouvement, et qui la rend unique et attachante Photos : Alain HUART, Marc GEMOETS, Caroline THIRION, Philippe WYVEKENS à l’image de ses habitants. Cette énergie et cette REMERCIEMENTS ambiance particulières, font d’ailleurs oublier les D’une manière ou d’une autre, ici ou là-bas, désagréments sur lesquels les Kinois aiment se ce guide s’est construit avec la collaboration de plusieurs personnes que nous tenons à remercier lamenter… Mais Kin, on l’aura compris, c’est avant chaleureusement : Nassir Ali Nasoro, tout un état d’esprit, une ville à vivre et à ressentir Kathryn Brahy, Thierry Claeys Bouuaert, Liliane et Daniel Davin, André De Groote, Alex et en se donnant le temps de découvrir ses multiples Françoise Desoil, Hanna El Fakir, Marie-José Engulu, Françoise Gardies, Alex et facettes. Géraldine Gazzé, Marc Gemoets, Fabrice Hainaut, Ce qui est sûr, c’est que Kinshasa ne laisse rarement Alain Huart, Corinne Jenart et Jean-Marie Beauloye, Kiripi Katembo Siku, Paul Kerstens, indifférent ! Sachez juste qu’après ce shoot d’adré- Johan Lagae, Remi Lowa, Apphie Mankiading, naline teinté d’épicurisme bon enfant, tout risque de Anne-Marie et Bonaventure Mbuku-Ngoma, Ezéchiel Mola, Armand Musagi-K., Didier Mwewa, vous paraître fade en comparaison. A l’image du pili- Caroline Nicaise et François Rousseaux, Jacques Ongala, Brigitte Piedboeuf, Wouter Poels, pili qui rehausse les plats et leur confère une saveur Angela Maria Rivera, Anja Stroobants, particulière. Mais attention, Fiston Tambwe Sauvaire, Virginie Tsasa, Théodore Tshimanga, Marc et Véronique comme toute drogue, on ne se défait pas si facile- Vanbrabant, Jeanne Zamuda-Sabiti, ment de Kinshasa… ainsi que tout le personnel des administrations communales de Kinshasa. Et last but not least, On vous aura prévenu. un grand merci à tous les annonceurs qui nous Caroline Thirion accompagnent dans cette volonté de faire découvrir Kinshasa et la RDC.

NOUVELLES ÉDITIONS DE L’UNIVERSITÉ© Dominique AUZIAS & Associés© 18, rue des Volontaires - 75015 Paris Tél. : 33 1 53 69 70 00 - Fax : 33 1 53 69 70 62 Petit Futé, Petit Malin, Globe Trotter, Country Guides et City Guides sont des marques déposées ™®© Imprimé en France par GROUPE CORLET IMPRIMEUR 14110 Condé-sur-Noireau Pour nous contacter par email, indiquez le nom de famille en minuscule suivi de @petitfute.com Pour le courrier des lecteurs : [email protected] Sommaire

„„INVITATION Carte de la Province de Kinshasa ...... 104 Communes et quartiers ...... 105 AU VOYAGE„„ Carte de Gombe ...... 107 Les plus de Kinshasa ...... 7 Carte du centre de Gombe ...... 108 Idées de séjour ...... 11 Communes historiques ...... 109 Nouvelles cités planifiées ...... 110 Carte du parc naturel des Mangroves ...16 Communes anarchiques ...... 112 Se déplacer ...... 114 „„DÉCOUVERTE „ Pratique ...... 119 Kinshasa en 35 mots-clés ...... 20 Banques ...... 119 Tourisme ...... 123 Survol de Kinshasa ...... 26 Agences de voyage ...... 123 Histoire ...... 30 Compagnies aériennes ...... 124 Personnages historiques ...... 37 Se loger ...... 127 Politique et économie ...... 42 Centre-ville ...... 128 Population et langues ...... 45 Quartiers résidentiels ...... 137 Mode de vie ...... 48 Dans la cité ...... 138 Locations ...... 141 Arts et culture ...... 58 Architecture ...... 58 Se restaurer ...... 143 Art traditionnel ...... 66 Restaurants de A à Z ...... 144 Petite restauration ...... 153 Musique ...... 79 Fast-food et snacks ...... 156 Agenda ...... 87 Ngandas, staff et malewas ...... 158 Cuisine kinoise ...... 89 Sortir ...... 161 Francophonie ...... 96 Bars et cafés ...... 162 Clubs et discothèques ...... 168 Spectacles ...... 172 „„KINSHASA „ Cinéma ...... 180 Carte de Kinshasa ...... 102 Casino ...... 180

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www.congo-tourisme.org une immersion touristique durable

RD Congo. Terre d’ancêtres, pays d’avenir 6 ® INVITATION AU VOYAGE

es

Les plus Les qui a su jusqu’ici garder son âme, malgré des développements urbains assez anarchiques et une histoire chargée. Même si de l’image Kin-la-belle s’estompe peu à peu, et que la ville ne charme pas de prime abord pas ses caractéristiques esthétiques, est vrai... il d’escapades relativementincognito reste si l’on en ville, depar sa localisation en bordure de celle-ci etles difficultés d’accès pour parvenir,y lieu Un périphériedétour par la stratégique oblige… s’impose donc veut si jouir l’on panorama d’un souvent exceptionnel cette sur artère naturelle quitraverse le pays et sur le Pool Malebo présent à cet endroit. veut Et saisir si l’on autre chose que l’essence urbaine et socioculturelle de Kinshasa et ses habitants, et se mettre au vert le temps we afin d’un de profiter des atouts naturels de cette région. Destination vivante et authentique A l’image de sa population. Kinshasa est une ville en perpétuel mouvement et mutation, et Nombreuses possibilités Kinshasa en tant que telle ne présente pas d divertissement, de et d’intérêts sites de masses mais on peut rejoindre assez rapidement de nombreux sites naturels loisirs et de situés dans sa provinces périphérie et les avoisinantes. Et lespossibilités sont multiples plages: le long du fleuve, rapides et chutes forêts, d’eau, fluviales, balades pédestres, randonnées jardins historiques, sites nautiques, activités à sanctuaires sable, de bancs botaniques, faune… La plupart de ces sites valent vraiment la peine et profitent le plus souvent de leur proximité avec le majestueux fleuve Congo. Celui-ci longe certes Kinshasa, mais passe noceurs kinois qui parcourent la ville jusqu’à Cel’aube. qui nécessite sans nul doute une certainepratique et endurance… Surtout si se livre l’on aux démonstrations endiablées de ndombolo, soukous et autre coupé-décalé sur le dancefloor, le tout arrosé de Skol ouPrimus et agrémenté de brochettes de chèvre au pili enpili fin de soirée. Une expérience en soi ! - - de Kinshasa de

Le must, de suivre c’est la tournée effrénée des monde semble y trouver son compte parmi les locaux étrangerset présentsKin. à nombre en les kermesses en saison sèche. Au final, y il en a pour (presque) tous les goûts et tout le clubs, discothèques, bars, ngandas et staff (terrasses) de la à l’échelle ville. Sans oublier différents quartiers et ambiances. L’offre, assez nombreux diversifiée, de comprend quantité invraisemblable de hauts-lieux festifs, festifs, hauts-lieux de invraisemblable quantité pris d’assaut chaque soir et déclinés travers à aussi caractéristiques et réputés travers à l’Afrique. Kinshasa compte en effet une de Kinshasa et de ses habitants ! Et ses corrélatifs : musique, bière et danse, tout Paramètre indissociable kinoise, l’identité de la « nightlife » et ce sens de la fête si typique communicatives s’y montre si l’on réceptif. Ville à vivre… surtout la nuit et en s’imprégnant quelque peu de cette atmosphèreparticulières, et énergie largement et identité kinoises s’impose, en partant à larencontre de la ville et de ses habitants, linguistique notamment (avec l’usage de « son lingala »). La découverte de cette culture d’influences diverses… tôt a Mais qu’elle fait de charmer et d’assimiler sur le plan nouveauxarrivants provenant de toutes les provinces du pays et sources d’une mosaïque d’individus. Cocasse quand on y pense, alors que Kinshasa compte en son sein quantité de cette mégalopole singulière, la deuxième ou troisième d’Afrique avec plus de dix millions payset du continent par leshabitants de « qui aime bien châtie bien » particulièrement à l’œuvre ici, avec cette ville adorent... qu’ils kinoise est toutefois bien L’identité critiquer. réelle et s’affirme haut et fort du à l’échelle même s’ils n’en sont pas n’en même s’ils toujours les meilleurs ambassadeurs,sur le principe bien connu de sont à l’image de leur ville : spontanés, extra vertis et uniques en bien des aspects. Et ce, adeptes de la SAPE (ce courant vestimen taire typique : voir par ailleurs), les Kinois A tout seigneur tout Tantôt frimeurs, honneur. palabreurs,tantôt noceurs, beaux-parleurs, Les Kinois, uniques en leur genre 8 ® LES PLUS DE KINSHASA M.G EMOETS ©

Mais l’essentiel est ailleurs, et cette énergie Ville aux multiples talents particulière qui y règne compense sans doute On le sait moins, mais Kinshasa est également ces manquements et ces attraits extérieurs diablement dynamique sur le plan artistique et qui lui font défaut, à l’instar d’autres capitales culturel, et dispose de nombreux talents. Au dans le monde. Cette authenticité provenant également du fait qu’il ne s’agisse pas niveau musical tout d’abord, avec les grands (encore ?) d’une destination touristique en noms de la chanson congolaise connus inter- tant que telle, et qui échappe dès lors à l’écueil nationalement et basés à Kin pour la plupart, d’une certaine superficialité souvent inhérente le courant tradi-moderne également réputé aux villes qui font l’objet de tourisme de masse. à l’étranger, sans oublier la scène hip hop Kinshasa appartenant avant tout aux Kinois qui bien vivace, et même la musique classique la façonnent et lui confèrent son atmosphère avec l’Orchestre Symphonique Kimbanguiste, enjouée et survoltée, dont la réputation s’étend unique en Afrique. bien au-delà de ses frontières. Sur le plan des beaux-arts, l’Académie de Kinshasa continue de livrer des artistes de Mégapole cosmopolite talent cotés à l’étranger tant en peinture qu’en et hospitalière sculpture, ou plus récemment en photographie. Au sein de ses dix millions d’habitants, La bande dessinée connaît également de Kinshasa accueille des représentants des grands noms et s’illustre à l’étranger. Quant 450 ethnies congolaises mais également au cinéma et à l’audiovisuel, jusqu’ici parents d’autres nations africaines et de continents pauvres de l’offre culturelle kinoise, ils font différents. Ce qui en fait un melting-pot multi- aussi peu à peu parler d’eux et Kinshasa culturel unique en Afrique avec de nombreuses accueille de plus en plus de productions et tendances et communautés qui cohabitent tournages de films. Mais la ville regorge aussi pacifiquement, conférant à la capitale congo- de nombreux théâtres et centres culturels, où laise sa réputation hautement accueillante. Comme en atteste notamment la diversité se donnent régulièrement des spectacles de des gastronomies régionales présentes au qualité en danse et théâtre notamment. Et sein des nombreux restaurants de la ville elle dispose également de plusieurs musées (ouest-africaine, européenne, asiatique…). Et et lieux d’exposition. Avec aussi quelques dont le climat globalement serein et paisible temps forts - événements culturels et festivals de cette terre d’accueil pour étrangers, va - ponctuant l’année… Il n’y a donc pas de certes à contre-courant du cliché véhiculé quoi s’embêter à Kin avec une offre riche et de ville dangereuse et inhospitalière. foisonnante, tous secteurs confondus. Fiche technique 9

Argent w„District de Funa : Bandalungwa, Kalamu, La monnaie nationale est le franc congolais Ngiri-Ngiri, Kasa-Vubu, Makala, Bumbu et (FC) qui se présente en billets de 5, 10, 20, Selembao 50, 100, 200 et 500. Vu le coût assez élevé w„District du Mont Amba : Lemba, Matete, des produits sur le marché, les billets de 5 Limete, Kisenso et Ngaba. ont quasiment disparu tandis que ceux de w„District de Tshangu : Ndjili, Masina, 10 et 20 sont rarement utilisés. Le taux de Kimbanseke, Nsele et Maluku. change officiel varie entre 900 et 920FC contre 1$ US. On est tenté de dire que la Téléphone RDC a deux monnaies : le dollar et le franc L’aventure du téléphone portable a commencé congolais. Les transactions se font en francs en RDC et à Kinshasa avec l’effondrement du congolais pour les petits achats quotidiens. Par réseau de téléphone fixe dans les années 80, contre les notes plus importantes se paient et s’est intensifiée au début des années 2000 en dollars. Quant à l’euro, son utilisation reste avec l’arrivée de Celtel et Vodacom. Depuis très limitée pour ne pas dire exceptionnelle. lors, plusieurs opérateurs se sont implantés à Voir par ailleurs les conseils pratiques en fin Kinshasa et dans le pays. Il s’agit de : Vodacom de guide (chapitre « organiser son séjour »). (081) ; CCT (Congo Chine Télécom) (085) qui vient d’être racheté par Orange ; Tigo (089) ; Kinshasa en bref et Airtel (099). Tous fonctionnent principale- w„Nom officiel : Kinshasa (Léopoldville ment avec le système de cartes prépayées, jusqu’en 1966). même si des formules d’abonnement sont w„Surnoms : Kin, Léo (du temps de la colo- possibles. Et avec la concurrence, les nie), Kin-la-belle (devenu pour certains Kin- coûts se sont sensiblement réduits : 5$ pour la-poubelle), Kisasa-Poto-Moyindo (la ville 25 minutes vers l’Europe... européenne), Kin-Malebo, Lipopo, Kin-Kiesse Le préfixe pour la RDC (Kinshasa) est le 0suivi (Kin-la-joie), Kin-Kiadi... du numéro local non précédé du zéro. Pour appeler de Kinshasa vers l’extérieur : 00 suivi w„Statut capitale de la République Démo- de l’indicatif du pays et du numéro non précédé cratique du Congo (ex-Zaïre). Kinshasa a le du zéro. Pour les appels intérieurs : l’indicatif statut de ville-province et compte parmi les de l’opérateur précédé de zéro. A Kinshasa, onze provinces qui composent le pays. on trouve aussi l’opérateur Standard Télécom w„Superficie : 9 965 km². qui propose le téléphone fixe et l’accès internet w„Population : estimée à 10 millions d’habi- mais dont le rayon d’action est limité. tants. Décalage horaire w„Langues officielles : français et lingala. A Kinshasa, l’heure est la même qu’à Paris et w„Points culminants : Mont Mangengenge Bruxelles l’hiver, et une heure de moins l’été. (718 mètres). Autres points élevés : Mont Ngafula (630 mètres) et plateau des Batéké Formalités (700 mètres). Un visa est obligatoire pour entrer à Kinshasa w„Hydrographie : la ville est bâtie sur la et au Congo en venant de l’étranger. Il s’obtient rive gauche du fleuve Congo qui forme à cet auprès de la représentation diplomatique de endroit le Pool Malebo, vestige d’un ancien lac la RDC située dans le pays de résidence ou à intérieur. Elle est traversée par de nombreux défaut dans le pays le plus proche de celui-ci. cours d’eau dont les principaux sont les Il est aussi possible d’obtenir un visa aéropor- rivières Ndjili et Nsele. tuaire, communément appelé «visa volant». Sa demande s’effectue auprès des services w„Organisation administrative : la ville de de migration de Kinshasa au moins quarante- Kinshasa est subdivisée en 24 communes, huit heures avant le jour d’arrivée. Au-delà du dont 18 urbaines et 6 urbano-rurales, réparties visa, la vaccination contre la fièvre jaune est sur quatre districts : obligatoire et il est également conseillé de w„District de Lukunga : Barumbu, Kinshasa, se faire vacciner contre le choléra, la fièvre Lingwala, Gombe, Kintambo, Ngaliema et typhoïde, les hépatites A et B et de faire le Mont Ngaliema DT Polio. 10

De fond bleu ciel, orné d’une étoile jaune dans le coin supérieur gauche et traversé en biais d’une bande rouge finement encadrée de jaune.Ce drapeau date de 1966 et a été rétabli officiellement entre 14 et 17 heures). La moyenne jour- par la nouvelle constitution de 2006, remplaçant le drapeau de l’indépendance nalière tournant autour de 25 et 27° C. Les que Laurent-Désiré Kabila avait réhabilité fortes températures, accentuées par l’humi- à son arrivée au pouvoir en 1997, qui dité de l’air se font surtout sentir en mars lui-même remplaçait le drapeau au fond et avril. Toutefois, comme partout dans le vert clair du Zaïre promulgué par Mobutu monde depuis quelques années, les saisons à partir de 1971. semblent parfois perturbées. Mais il ne gèle pas encore...

En plus de prévoir un traitement antipaludéen Saisonnalité adapté pour éviter de contracter la malaria. Kinshasa n’étant pas à proprement parler Voir conseils pratiques en fin de guide dans la une destination touristique, il n’y a pas en rubrique «santé» et «avant de partir». tant que telles de haute et basse saison, ni de moment privilégié pour s’y rendre (hormis Climat les impératifs climatiques). A Kinshasa, le climat est chaud et pluvieux Attention cependant aux périodes de vacances d’octobre à mai (saison des pluies), et relati- scolaires en juillet/août et en fin d’année, vement plus frais de juin à septembre (saison lorsque la communauté étrangère présente sèche). Entre janvier et février, les pluies en nombre à Kin rentre au pays. Ce qui n’est sont rares et on parle de petite saison sèche. pas sans conséquence sur la disponibilité des En journée, la température monte rapidement vols pour l’Europe et donc sur leurs tarifs, en pour atteindre les 30° C minimum (davantage général plus élevés. C. THIRION C. ©

INVITATION AU VOYAGE C. THIRION C. ©

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Mont calvaire Kisantu

plein air, avec en primeplein un air, beau panorama sur le fleuve. Tour historiqueTour de la ville Avec les lieux et bâtiments qui ont marqué l’histoire de la ville depuis sesorigines : Stanley Pool, Mont Ngaliema, Primature, Palais de la Nation, Palais du Peuple, Quartier de la Gare, Sainte-Anne,Eglise Palais Marbre, de Stade Tata Raphaël… Culture et art Outre pour on importance historique, un passageau Mont Ngaliema s’impose pour la visite du Musée National et sa riche collection ethnographique, pourainsi que visite une de ce site incontournable comprenant les cimetière le restaurées, statuescoloniales des en pionniers, Verdure de l’amphithéâtre péri-urbain. Plusieurs projets d’aménage ment de sites localisés au bord du fleuve privées, d’initiatives Congo, principalement sont en cours ou en phase finale (sur la route de Malukuau Petit Paradis, SafariBeach, Parc Nsele, Jardin la de d’Eden, Belvédère, Chez Mutshis, Nganda Yala, Chez Tintin, Nature…).Mbudi - - - Idées de séjour de Idées SÉJOUR COURT nables suivants : au gré des envies le temps week-end d’un par général incontour les en comprend exemple, guides, transport,guides, repas éventuels, droits Ced’entrée… circuit, modulable et scinder à « pratique ») qui proposent toutes ce genre de formules et se chargent de la logistique : matériels (véhicule) - de passer par l’une (véhicule)matériels passer de - par l’une locales (voir voyage agencesdes de rubrique par ses propres moyens mais préférable - si disposel’on de peu de temps et moyens permet de faire le tourde la destination et saisir l’indispensable. d’en Possible organiser à et d’en découvriret d’en les principales attractions historiques, culturelles ou naturelles. Un circuit d’intérêt points différents ces combinant En une petite semaine, est il possible de répondre à l’appel de Kinshasa et de sa région constitue en même temps un réservoir indé niablepour le développement dutourisme historiques différents des témoins événements ayant émaillé son parcours. Cette région la population, l’histoire politique du pays lui confèrent unattrait particulier, avec deslieux Kinshasa est une région touristique singu de densité la élevée L’urbanisation, lière. 12 ® IDÉES DE SÉJOUR

A noter qu’une autre collection du Musée très beau jardin botanique de Kisantu, avec National est visible à l’Académie des Beaux- possibilité d’hébergement et de restauration Arts de Kinshasa, où l’on peut en plus admirer sur le magnifique site aménagé des Chutes voire acheter les œuvres d’art contempo- de Zongo à une heure de là. Compter de deux raines exposées à cet effet. De même qu’à à trois jours pour la visite intégrale des sites la Symphonie des Arts et au Marché des mentionnés sur cet axe. Valeurs, passages obligés pour les amateurs de peinture, sculpture et artisanat. Route de Maluku - Route du Bas-Congo plateau des Batéké Il s’agit de la périphérie est de Kinshasa, en Cet axe sud-ouest comprend de nombreux direction de l’aéroport de Ndjili et de la province sites d’intérêt et de loisirs situés dans la périphérie de Kin et à la limite de la province du Bandundu voisin. Non loin de l’aéroport, se voisine du Bas-Congo. On peut pointer entre trouve le Mont Mangengenge, point culminant autres : la cité artisanale Delvaux (confection de la province qu’il est possible d’escalader, et exposition de meubles en plein air) ; le parc avec un beau panorama à la clé. Dans les à serpents ; le quartier de Kinsuka Pêcheur communes rurales de Nsele et de Maluku, où il est possible de se sustenter face aux de nombreux sites de loisirs et détente sont rapides du fleuve présents à cet endroit (Chez présents sur les rives du Pool Malebo (fleuve) Tintin notamment) ; les sites naturels de ou de la rivière Nsele, et où il est le plus souvent Mbudi Nature et/ou Symphonies Naturelles possible de se restaurer et de loger : port de qui proposent de nombreuses possibilités Kinkole, parc présidentiel de Mobutu, Nganda de balades et de divertissement. Un peu Yala, Safari Beach Club, Jardin d’Eden, Petit plus loin, une visite s’impose par l’incontour- Paradis… Si on pousse un peu plus loin, vers nable sanctuaire Lola ya bonobos qui recueille le plateau des Batéké, de nombreux domaines cette espèce unique de primates, ainsi qu’aux agroforestiers valent également le détour : Ibi petites chutes de la Lukaya sur le même site, Village, Projet Mampu, CADIM… Avec éven- et au lac Ma Vallée tout proche. Si l’on dispose tuellement un détour par l’ancien domaine de d’un peu de temps, un détour s’impose au chasse (réserve naturelle) de Bombo Lumene IDÉES DE SÉJOUR √ 13 situé sur la route de Kikwit dans le Bandundu. d’ambiance (Planet J, Le Bloc, Bon Marché, Idem : pour une visite complète de cette région, Matongé…). Avec au préalable une escapade compter minimum deux à trois jours. Mais gourmande dans les très bons restaurants de la visite de Kin ne serait pas complète sans la ville proposant une offre culinaire diversifiée. aller le soir venu à la découverte de sa vie Précédée pourquoi pas d’un spectacle dans nocturne, des noceurs kinois et des quartiers l’un des nombreux lieux de concerts en ville.

SÉJOUR LONG

Barrage d’Inga & Matadi installé des infrastructures touristiques au INVITATION AU VOYAGE bord du fleuve. Cette option vous permet de réaliser un circuit en trois ou quatre jours à partir de Kinshasa, Barrage d’Inga sur Matadi et le barrage d’Inga au Bas-Congo, Point central des cataractes qui, de Kinshasa après avoir découvert les bonobos à Lukaya. à Matadi, empêchent la jonction des biefs Le circuit bonobos navigables du Haut-Congo et maritime, le site d’Inga s’est imposé au fil du temps comme Il comprend une visite du sanctuaire Lola ya l’un des plus importants réservoirs hydroé- bonobos sur le site des petites chutes de La lectriques du monde. Sur une dénivellation Lukaya et un détour aux rapides de Kinsuka de 100 mètres s’étendant sur 12 kilomètres, pour admirer le coucher du soleil. la force énergétique de ce bassin est due au Le sanctuaire des bonobos, situé à environ 30 débit du fleuve qui atteint ici 43 000 m³/s, kilomètres du centre-ville dans la commune de et qui depuis le Pool Malebo se précipite à la Mont Ngafula, est destiné à la protection de faveur de nombreux étranglements et d’une ces primates endémiques à la RDC. Une belle pente prononcée dont les cascades atteignent randonnée pédestre d’environ deux heures la hauteur de près de 100 mètres. dans cette forêt vaut le détour. Situées à une quarantaine de kilomètres du port de Matadi en amont du fleuve, les Les rapides de Kinsuka chutes d’Inga permettaient la mise en place Impressionnants rapides marquant le point d’un grand projet d’électrification. Selon la final du bief navigable du fleuve entre volonté du Maréchal Mobutu, une ligne à Kisangani et Kinshasa et le début du secteur haute tension relie Inga au Katanga (1 700 non-navigable qui empêche la jonction des kilomètres) ce qui obligeait ainsi la province biefs Haut-Congo et maritime sur le fleuve. du Shaba (Katanga) à dépendre de Kinshasa Plusieurs opérateurs touristiques privés ont pour son alimentation en énergie. ALAIN HUART ©

Bonobos au sanctuaire "Lola ya bonobos". 14 ® IDÉES DE SÉJOUR ALAIN HUART ©

Accès à la mer. Le complexe d’Inga comprend trois ensembles : Contacter le chef de protocole à Inga : nzeza@ Inga I d’une puissance installée de 341 yahoo.fr - & 085 51 19 279. Ou s’adresser à mégawatts (1972) ; Inga II inauguré en 1982 la SNEL à Kinshasa. avec une puissance de 1 424 mégawatts ; et Inga III en construction et dont la puissance Matadi pourrait atteindre 3 500 mégawatts. Les projec- Perchée sur les collines surplombant le lit tions les plus optimistes affirment que dans du fleuve, Matadi a été construite dans la sa phase finale (Grand Inga), ce complexe rocaille, d’où elle tire son nom. Elle doit son hydroélectrique pourrait fournir du courant origine au début des travaux de construction à toute l’Afrique (45 000 mégawatts). Mais de la ligne de chemin de fer Matadi-Stanley pour cela, des investissements gigantesques Pool (Kinshasa) en 1890 ainsi qu’aux travaux sont nécessaires, sachant que l’ensemble de construction du port dont les travaux de actuel est aménagé à 3% de sa capacité terrassement ont débuté à la même époque. totale... Des visites guidées sont organisées Son relief varie d’un point à l’autre : Tshimpi tous les jours avec autorisation préalable auprès (aéroport) à 346 mètres, Belvédère (commune du siège de la SNEL. A l’entrée, même avec de Nzanza) à 299 mètres, Mont Kinzao les documents en règle, il faudra une fois de à 500 m (ex Pic Cambier), Ango Ango à plus être patient... 107 m d’altitude. L’intérêt de la visite complète, qui compte une douzaine d’étapes, dépendra principalement de A voir à Matadi la qualité du guide qui est attribué. Certaines Le visiteur qui veut avoir une vue panoramique parties des installations sortent tout droit des de la ville doit monter jusqu’au Belvédère années 70 et expriment une fois de plus le via une route étroite et rocailleuse avec une manque notoire d’investissements. déclivité de plus de 12%, et bordée de maisons Pour le reste, le site est immense et de superbes aux murs de briques bâties sur la pierre. Un vues sont possibles. Possibilité d’hébergement monument de granit érigé au sommet glorifie (réservation préalable) et de restauration avec les constructeurs de la voie ferrée Matadi- un excellent service en salle, du moins au Kinshasa. Le pont haubané de 722 mètres moment de notre passage. de long construit en 1983, dénommé Pont

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Matadi (anciennement Pont Maréchal) relie devenu un lieu d’apprentissage ouvert à l’éco- la ville à la rive droite permettant l’accès tourisme. Un logement est possible pour une vers la ville de Boma et le barrage hydro- vingtaine de personnes, ou même en pleine électrique d’Inga. Il est le plus grand pont nature. Pour toutes informations: www.wwf. mixte rail-route suspendu du pays. Il est aussi be. Ou contacter Laurent Nsenga : 099 82 04 possible de faire une très belle promenade sur 440 - 089 80 66 967. Mail : lnsenga yahoo.fr. le plateau de Palabala. Tout ce qui est à voir dans les environs est disponible dans le Petit Futé RD Congo. Océan, plages Le port de Matadi est une véritable porte & mangroves ouverte vers l’extérieur pour l’entièreté du pays. Les navires de mer y accostent (à l’ex- Moanda, INVITATION AU VOYAGE ception des grands gabarits qui ne peuvent y à l’embouchure du fleuve accéder) et permettent l’approvisionnement Partir de Kinshasa par avion, en direct de Kinshasa par la route. Un oléoduc assure (1 heure) ou avec escale à Matadi et Boma par ailleurs le transport de produits pétroliers (2 heures). Le survol du paysage est splendide. vers Kinshasa. Plusieurs sites sur le fleuve, en Station balnéaire de rêve, Moanda, c’est amont de Matadi, se prêtent à de belles excur- la petite fenêtre ouverte de la RD Congo sions vers les «cavernes», ces gros rochers plats au bord du fleuve qui abritent aujourd’hui sur l’océan Atlantique à environ 650 km de encore des pêcheurs de crevettes. C’est là Kinshasa. aussi que se trouve le rocher de Diégo Cão Avec ses modestes 38 km de côte, Moanda où le célèbre explorateur portugais sculpta en est le seul territoire maritime du pays et un 1485, la marque du point limite de sa remontée petit paradis qui ne demande qu’à se déve- du fleuve Congo. Autres sites à visiter : le lopper pour attirer davantage de visiteurs. village de Palabala dont le panorama domine Le sable est fin et le coucher du soleil donne tout le fleuve jusqu’aux rapides de Yelala ; et le à la plage des couleurs dorées superbes. pittoresque village de Vivi, première capitale Particularité de cette côte, les eaux salées de l’État Indépendant du Congo où l’on peut de l’océan tentent d’absorber les 40 000 encore visiter la maison de Stanley. m³/s d’eau douce du fleuve, ce qui donne aux vagues une couleur brune unique. Réserve de biospère de Luki La pointe Banana est à une dizaine de kilo- Entre Matadi et Boma (à une heure de Boma). mètres, N’siamfumu à 14 kilomètres. La cité Envisager cet arrêt comme une étape sur la de Moanda offre au visiteur des maisons route. Bien qu’étant la moins boisée des rectangulaires, plantées sur un sol sablon- provinces, il est possible de s’immerger avec neux, entourées de haies vives et de palmiers bonheur dans de ce qu’il reste de la grande cocotiers. forêt du Mayumbe au sein de la réserve de biosphère de Luki qui s’étend sur 33 000 Le Parc marin des Mangroves hectares dans la province du Bas-Congo. Elle a Il a été créé en mai 1992 dans le but de été reconnue comme telle par l’Unesco en 1979 protéger l’environnement côtier et les diffé- mais existe depuis 1937 en tant qu’important rentes ressources biologiques qui caracté- centre d’archives du patrimoine naturel. 11 500 risent ces zones humides. Et par la même échantillons de plantes sont en effet entre- occasion, afin de contribuer à la promotion posés ici (pas dans des conditions optimales du tourisme. Il est situé à l’estuaire du fleuve malheureusement). Le WWF a démarré à Congo sur une superficie de 76 000 hectares Luki il y a quelques années un programme dont 20% sont situés entre terre et mer. Le d’accompagnement à l’entreprenariat agricole parc abrite une vaste forêt de mangroves et environnemental. Et l’endroit est également à palétuviers, ces arbres acclimatés aux

TOUJOURS SOUS NOTRE COUVERTURE Le parc naturel des Mangroves IDÉES DE SÉJOUR √ 17 mélanges eau douce/eau salée. Deux zones w„L’Île de Kimuabi qui est occupée par (A et B) délimitent le parc. les pêcheurs Assolongo venus d’Angola. Ils On y trouve d’une part les espèces aquatiques sont spécialisés dans la pêche aux huîtres comme le lamantin d’Afrique, la tortue marine et crevettes. Le sol est d’ailleurs jonché de et différents oiseaux aquatiques (le héron, la milliers de coquilles vides. Accès en pirogue. Contact : Lif Lifafu qui se fera un plaisir de cigogne, le canard siffleur…), et d’autre part, vous emmener avec le vieux Mouf (guide) qui des mammifères observables en terre ferme connaît les moindres recoins du parc : tels que le buffle, le singe, le potamochère et & 089 92 07 957 - [email protected]. de petites antilopes. Possibilité de logement pour quatre à six C’est un réel plaisir que d’évoluer dans ce laby- personnes maximum. La case est propre et rinthe végétal où dès le moteur de la pirogue confortable (moustiquaires et matelas dispo- INVITATION AU VOYAGE coupé, 1001 bruits inconnus assaillent nos nibles) et le lieu est idyllique pour un arrêt en oreilles, et où l’on croisera la pirogue vide d’un fin de journée et une nuit à passer en plein pêcheur d’huîtres qui vient de plonger pour coeur du parc. Ne pas oublier ses boissons arracher l’un ou l’autre de ces mollusques, car à part l’eau du fleuve, il n’y a pas de bar à l’horizon, ni d’électricité d’ailleurs. Un excellent qui constitue l’essentiel de l’alimentation des dîner à base d’huîtres et de crevettes vous villages de la Mangrove. sera mitonné par les mamans. Le matin, vous Des randonnées sont organisées à partir du croiserez les écoliers arrivant en pirogue des quai d’embarquement de l’ICCN de Bakuyanga villages aux alentours et qui se rendent à l’école en pirogue motorisée. Plusieurs petites îles en chantant. Si leur motivation est au beau où campent des familles de pêcheurs sont fixe, les conditions pour les cours sont assez observables sur le parcours. minimalistes... Tarifs : 30$ par personne et Les unes servent de point de ralliement quand la 10$ pour le copieux repas. Entrée du parc : marée est haute, tandis que les autres se sont entre 70 et 100$. constituées en villages avec une organisation Les hippopotames fonctionnelle (chef de cité, église, école...). de Luango-Nzami Les plus en vue sont: L’ICCN a formé six écoguides pour l’observation w„L’Île de Bulambemba qui a abrité un centre des hippos au village de Luango-Nzami (70 kilo- pénitencier aujourd’hui abandonné ; mètres de Moanda). Ce village est réputé pour son activité artisanale (paniers, nattes, petits w„L’Île Kimongo Wolo régie sous l’auto rité objets utilitaires) à partir des palmiers Borassus. traditionnelle de Mfumu Mbanza. Habitée Il n’y a pas encore énormément de visiteurs essentiellement par les Bawoyo venus de mais les écoguides sont là aussi pour sensibi- l’enclave de Kabinda, qui pratiquent aussi liser pêcheurs et chasseurs à vivre en bonne l’agriculture sur la terre ferme. harmonie avec les pachydermes aquatiques EXCEL TOURS EXCEL VOYAGE

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capables, il est vrai, en saison sèche de La station balnéaire ravager les champs de patates douces ou de de N’Siamfumu (ex-Vista) haricots. Le troupeau fait aujourd’hui une offre une large plage au bord de l’océan quinzaine d’individus avec des petits. L’approche Atlantique. Moins attrayant que Tonde, le village se fait dès l’aube avec les guides qui connaissent de pêcheurs enfoui sous une belle forêt de parfaitement les lieux et les habitudes de leurs cocotiers garde beaucoup de pittoresque. protégés. Le lamantin est aussi présent mais farouche et surtout actif la nuit. Par contre Banana avec un peu de chance, vous verrez l’un ou Au sud de Moanda, le fleuve se jette dans l’autre petit groupe de ces buffles familiarisés l’océan dans une embouchure de 10 km. aux abords du fleuve. C’est là qu’a pris naissance Banana, le plus ancien poste colonial du pays. Des comptoirs La plage de Tonde européens, lorsque le port était un marché La plus belle plage de la côte. Belle ambiance d’esclaves, dont on voit encore de nombreux le week-end, lorsque les jeunes se lancent à vestiges : maisonnettes en ruines, bracelets l’eau pour des baignades bienfaisantes ou pour de chevilles, petits canons rouillés, marmites, un farniente qui plaira au touriste le plus blasé. etc. Dans ce déchaînement du fleuve chargé Agréable aussi de rejoindre le site Eldorado de de son périple congolais, surgissent plusieurs Papy (Arnaud Mandemo) qui organise régu- îlots habités par des pêcheurs : Dombo, Bula lièrement des animations sur la plage ou des Mbemba (ancien pénitencier). Un port en eau soirées endiablées sous ses paillotes. profonde est en projet depuis des décennies.

SÉJOUR THÉMATIQUE

Au fil du fleuve l’autre Congo distante de quatre kilomètres de La grande ressource naturelle du pays, qui Kinshasa - ce qui en fait les deux capitales les borde Kinshasa et ses environs et les relie à plus rapprochées au monde - et qui ne manque l’océan, c’est évidemment l’incontournable pas de charme non plus. Pour terminer les fleuve Congo. Celui-ci constitue un formidable options navigables, à noter que Kinshasa est fil rouge pour partir à la découverte de cette aussi le point de départ pour rejoindre par région, dont l’histoire et le développement sont voie fluviale la province de l’Equateur et la intimement liés à ce dernier. D’une part, de Province Orientale, avec terminus dans la ville nombreuses possibilités de balades fluviales de Kisangani. Mais il faut compter plusieurs existent, voie royale et idéale pour explorer semaines pour ce faire (voir guide Petit Futé la périphérie est de Kinshasa (communes de RDC 2012). Quant à la périphérie ouest de Maluku et Nsele) depuis le Nautic Club ou Kinshasa, la fin du bief navigable entamé à Yacht Club de Kinshasa. Il existe différentes Kisangani et qui s’arrête à Kinshasa avec formules d’un ou plusieurs jours, avec visites les fameux rapides de Kinsuka, rend l’accès de nombreux sites, villages et resorts fluviaux fluvial impossible vers l’ouest et l’océan. Mais où il est possible de faire escale et déguster de nombreux sites fluviaux de grand intérêt la prise de la pêche du jour (voir chapitre sur cet axe, ou en lien avec certains affluents « escapade »). D’autre part, des excursions du fleuve, sont accessibles par route et valent « farniente » d’un jour sont possibles, qui vraiment le déplacement, dont les Chutes de consistent à rejoindre un banc de sable, ces îlots vierges de sable blanc immergés ça Zongo sur la rivière Inkisi, le barrage d’Inga, le et là, qui constituent un endroit idéal et de port de Matadi… Et si l’on dispose d’un peu de toute beauté pour s’échapper un peu de la temps, autant continuer jusqu’à l’embouchure fureur de la ville, avec option barbecue le du fleuve à Moanda, avec une visite au Parc plus souvent (matériel fourni). Se renseigner marin des mangroves, à la station balnéaire de auprès des clubs nautiques ou via une agence N’Siamfumu, etc. Quel que ce soit l’itinéraire de voyage locale. Le fleuve (pool Malebo) peut et le tronçon choisi, il est en tous cas difficile également être traversé au Beach Ngobila, de résister à l’appel puissant du fleuve Congo, l’embarcadère du port de Kinshasa, pour s’en omniprésent dans cette partie du pays. Et ce aller visiter Brazzaville, la capitale voisine de serait vraiment dommage de s’en priver ! DÉCOUVERTE

DÉCOUVERTE THIRION C. © C. THIRION C. © Kinshasa en 35 mots-clés

Ambianceurs moitié, sachez que la plupart de ces bières Les noceurs et autres oiseaux de nuit qui font sont servies dans des bouteilles individuelles l’ambiance de Kinshasa, autrement dit une de 60-70 cl ! Va falloir assurer… bonne majorité de Kinois. Boss Kinshasa étant en effet réputée pour être la capitale de l’ambiance avec des quartiers Le patron d’une entreprise (petite ou grande). entiers animés 24 heures sur 24 ou presque, Par extrapolation, terme utilisé par les jeunes et de multiples bars, terrasses et boîtes dissé- notamment les shégués - qui sont plantés minés un peu partout en ville. aux grands carrefours de la ville et qui semblent connaître tous ceux qui comptent Anti-valeurs (les musiciens, les sportifs, les politiciens, etc.) - pour appréhender leurs « proies » et Expression largement usitée que vous ne quémander quelques francs. Ce terme se manquerez pas d’entendre à Kinshasa, et qui décline parfois en « préso » pour dire président, désigne une certaine forme de dépravation des ou en « mopao » pour désigner le leader. mœurs, surtout à l’œuvre auprès des jeunes Kinois, dont les valeurs morales tendent, il est Bureau vrai, à changer (rapport à l’argent, au sexe, C’est le nom, empreint d’une certaine poésie à relations sociales…). Cela s’observe surtout la kinoise, donné pudiquement à la maîtresse dans les boîtes de nuit et concerne peut-être vivant le plus souvent aux crochets d’un mari davantage les jeunes filles au sex-appeal adultère, qui est généralement numérotée provocateur, qui frôle parfois la vulgarité. Ces (premier, deuxième, troisième… bureau) et où jeunes s’inspirent le plus souvent des clips celui-ci preste ses « heures supplémentaires ». et autres programmes de certaines chaînes Il n’est pas rare que ces femmes aient des américaines au contenu pas toujours très enfants de leur amant, composant ainsi des soft, et qui sont rarement des chantres du familles parallèles dans un contexte où la bon goût et raffinement, on en conviendra… polygamie est plus ou moins tolérée - tant Mais anti-valeurs s’applique globalement à que l’homme est à même de subvenir aux toutes formes de comportement jugé immoral. besoins de tous ses « bureaux » - même si officiellement réprimée pour des motifs Bière religieux notamment. Sérieusement ancrée dans la culture de la ville et qui contribue grandement à l’am- Cambistes biance, c’est la boisson privilégiée des Kinois. Changeurs de monnaie que l’on trouve dans Pas de rencontre sans bière, en famille ou tous les coins de rues en ville, généralement entre amis ! C’est d’ailleurs l’un des produits, assis sous un parasol devant une petite table si pas le produit, le plus vendu. qui sert de bureau avec un sigle $ dessiné sur Pendant que les autres industries se débattent un morceau de carton. Souvent une option pour survivre, l’industrie brassicole ne connaît fiable et intéressante pour changer des dollars pas la crise et continue de prospérer à en francs congolais. Kinshasa et dans le pays. Les deux grandes marques de bière locale les plus consommées Chayeurs et qui se font concurrence sur la ville sont la Petits vendeurs ambulants de Kinshasa. Ils Primus et la Skol. se baladent dans tous les quartiers de la On trouve aussi de belles blondes comme la ville pour proposer leur marchandise aux Mutzig (prononcé « Mutzin ») ou des brunes terrasses, devant les parcelles habitées, sur comme la Tembo mais qui sont parfois le Boulevard… avec des cris et sons carac- pompeusement considérées comme « classe ». téristiques pour être identifiés. Ce sont de Et comme ici, on ne fait pas les choses à véritables boutiques itinérantes où acheter

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Enfants sur l'avenue Kimoha. KINSHASA EN 35 MOTS-CLÉS EN 35 KINSHASA service et « tuyautage » est rarement gratuit, et se doit en principe d’être commissionné et rétribué au passage… C’est la dure loi de la survie consiste qui économique rechercher à peut qui potentiel profit moindre partout le situation. d’une tiré être Devenu fait de société, la collation est même à présent appliquée aux finalistes de l’école maternelle fait à qui l’on porter des toges ! C’est surtout, et dans tous les cas, une bonne occasion pour faire la fête. Commissionnaire départ au utilisépourdésigner les Terme intermédiaires immobiliers éparpillés à travers la ville et trouve que l’on le plus souvent sous un arbre à côté panneau d’un indiquant « agence immobilière Avec ». le temps, le terme étendus’est à toutes les autres transactions (locationcommerciales véhicules, de vente ou divers,…). Kinshasa, Sachantd’appareils qu’à et à derares exceptions près, le moindre exemple typique.exemple Relative au départ à la remise des grades académiques dans l’enseigne ment supérieur et universitaire, ce terme est devenu courant pour expliquer tout simplement estqu’on « finaliste soit », sur le point d’être diplômé ou en fin de cycle. d’ailleurs Il n’est pas rare d’entendre des jeunes dire : « on va me coller ! ». suit unS’en rituel fin juin où les étudiants s’affichent partout enville, et non sans fierté, avec de la farine ou du talc dans les cheveux, pour montrer ont qu’ils réussi… Séjour thématiqueSéjour . Sont très souvent

si caractéristiques. La collation en est un officialiser les choses lors de protocoles, avec un brin de pompe et de surenchère A Kin et au Congo, on aime par dessus tout ouvriers chinois qui se sont installés en ville. Collation extension, et non sans une pointe d’ironie, aux l’exécution de ces cinq chantiers dans lecadre des fameux accords sino-congolais, le d’où surnom de « tchinq tchantchiers » donné par pas toujours aux Congolais… Ce sont des entreprisesont été chargéeschinoises qui de bâtiments…), semble ne globalement elle plustoujours bien perçue par la population, dans d’investissement déficit le regrette qui lesocial au profit du matériel, et ne profitant en vue de sa réélection Bien que en 2011. et résultats des amené ait cette initiative (routes, concrètes améliorations aéroports, depuis la marque de sa marque de gouvernance la depuis et son « bilan » surlequel a basé il tout sa campagne pays,promulgué par Joseph Kabila lors de son accession aupouvoir en 2006 etdevenu Programme réhabilitation de modernisation et des infrastructures à Kinshasa et dans le Cinq chantiers de première nécessité assimilés aux chayeurs, les petits cireurs de chaussures et leslaveurs des véhicules aux alentours des ngandas. mouchoirs biscuits », («glucose »), savons, arachides,œufs durs, stylos et autres produits cigarettes (« tiges à la pièce), », « papiers 22 ® KINSHASA EN 35 MOTS-CLÉS Coop terreur sur la ville, surtout dans certains C’est un dérivé du mot « coopération », quartiers populaires de la cité, et à des heures qui désigne toute négociation entre deux assez reculées. ou plusieurs personnes sur n’importe quel sujet donnant lieu à une transaction finan- Ligablo cière. Et comme tout se vend et se négocie Petite boutique de quartier faite de bric et de à Kinshasa, le terme est largement utilisable. broc, où l’on peut s’approvisionner en tout et Processus qui demande par ailleurs de la souvent à n’importe quelle heure de la journée part des vendeurs et commissionnaires une ou de la nuit. bonne dose de persuasion et de « feeling », qualités généralement innées chez les Kinois, Manioc pour convaincre leurs interlocuteurs du bien C’est l’aliment de base de la cuisine congo- fondé de l’initiative et de l’opération. Quand laise - Kinshasa ne faisant pas exception - et bien même celle-ci est parfois (souvent) le pilier du régime alimentaire local, à l’instar douteuse… d’autres pays d’Afrique. Il est décliné sous de multiples variations selon la partie de la plante Délestage qu’on utilise et la façon de le préparer : pondu Terme technique qui s’est ancré dans le (ou Saka saka Feuilles pilées et agrémentées, langage courant kinois et désigne les coupures qui ressemblent à des épinards), fufu (boule régulières de courant dans la ville, selon assez dense, genre purée ou polenta, confec- le mode de fonctionnement adopté par les tionnée à partir de farine de manioc et/ou responsables de la SNEL (Société Nationale maïs), chikwangue (pâte épaisse fermentée d’Electricité) qui consiste à « arroser » en et emballée dans des feuilles) mais on le sert alternance différents quartiers. Un système également sous forme de frites, pommes de de vases communicants qui prive certains terre… Et il est de tous les repas. Ce qui peut quartiers d’électricité pour des périodes certes lasser quelque peu à la longue et pour indéterminées, pendant qu’on en alimente les non initiés. d’autres, et ce, de manière tout à fait variable et aléatoire. Mario Emprunté à une chanson populaire de Franco Deuil et du mythique orchestre TP OK Jazz qui A prendre au sens premier, mais qui désigne retrace l’histoire d’un gigolo qui vit aux en fait autant le processus / cérémonial lié crochets d’une femme riche. Ce terme est au décès (funérailles) que la perte vécue maintenant entré dans le langage courant par un proche. Il n’est dès lors pas rare pour désigner tout jeune homme qui vit avec d’entendre dire « je me rends à un deuil ». une femme plus âgée, et qui est suspecté Celui-ci présente par ailleurs une forme un peu de le faire pour des raisons pécuniaires et différente de ce que l’on pratique en Europe. afin de profiter des bons soins d’une « mère Le corps est en effet exposé pendant plusieurs poule ». Ce phénomène concerne ceci dit jours dans un cercueil vitré, jadis installé dans surtout les jeunes Kinoises qu’il n’est pas la rue avec tonnelle, tables et chaises pour rare de voir au bras d’un « papa », soit un recevoir les nombreux « éplorés » et « pleu- homme nettement plus âgé, dont elles sont reuses ». Mais qui depuis peu prend place au souvent le « deuxième ou troisième bureau ». sein des enceintes de maisons communales Ce dont celles-ci s’accommodent par ailleurs qui regroupent parfois quatre à cinq deuils, parfaitement, souvent par pur pragmatisme voire plus, en même temps. Les veillées ont économique et matériel. Et ce qui constitue lieu pendant des nuits entières, s’accompa- un exemple type de comportement qualifié gnant de chants, prières avec orchestre et d’» anti-valeurs » et désapprouvé par la société amplification, et qui vous empêcheront pour traditionnelle congolaise. sûr de fermer l’œil si vous avez la malchance de loger près d’une maison communale. Matabish Synonyme de backchich au Congo et à Kuluna Kinshasa. C’est en général l’une des premières Des bandes de jeunes laissés-pour-compte expressions que l’on entend, à peine posé organisées sous forme de gangs et qui le pied sur le tarmac de l’aéroport… Et qui attaquent à l’arme blanche. Ils sèment la désigne ce processus de « racketage » à DÉCOUVERTE 23 - - √

KINSHASA EN 35 MOTS-CLÉS EN 35 KINSHASA Pour qualifier conducteur un ou véhicule de de n’importe quel engin circulant sur la voie publique,le plus souvent sans aucune notion du code de la route et avec un style de conduite très personnel et adapté à la réalité du trafic kinoises. routes des et sachets,elle est disponible tousà les coins de rue et artères de la ville « à la criée » auprès de petits vendeurs. Avec la chaleur et poussière kinoises, ces sachets d’eau fraîche rencontrent un vrai succès auprès de la rapidement contre population et s’échangent quelques francs, consomma au vendeur du reste aléatoire provenant souvent puisque bien du robinet, et est par conséquent fortement déconseillée aux allochtones. Selon le même sont d’eau petites bouteilles des principe, également vendues en rue, et dont la qualité est, elle, fiable, à condition de vérifier qu’elles soient bien scellées, ce qui est souvent le cas. Pilote frappées le plussouvent de Skol ou de Primus et rehaussées de pili pili. Un vrai régal ! Ndjili C’est le nom rivière d’une au départ, et ensuite populaire et périphérique commune la de de Kinshasa où coule celle-ci, et quiabrite l’aéroportinternational situé 25 kilomètres à du centre-ville. Quand quelqu’un va dit à qu’il Ndjili, on comprend tout de suite par assimila- tion veut qu’il signifier se rend qu’il à l’aéro imagé etport. légèrement surréaliste L’humour kinois considère par ailleurs Ndjili comme étant situé aux frontières de l’Europe… O pis Déformation de « eau pure Vendue ». en Maisteur. la prétendue pureté de cette eau terme s’est imposé, pour désigner au départ pour imposé, au désigner terme s’est des lieuxde rencontre « un peu discrets (flirts» et boissons), souvent situés dans des parcelles bien clôturées ou derrières des maisons, à l’époquedu « Salongo » promulgué par Mobutu etqui imposait le travail communautaire et la terrasses. et bars des conséquente fermeture Aujourd’hui ce mot se réfère à tout débit de boissons souvent - rudimentaire et comprenant une terrasse parsemée de quelques tables et chaises en plastique - implanté partout en ville. Les ngandas, ou staff, sont souvent de hauts- lieux de fête etde divertissement populaire. Le qualificatif « ntaba » (chèvre en lingala) y est souvent ajouté, pour spécifier vend y qu’on des brochettes de cabri au makala (braises),

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. Cette

ainsi leur campement au bord du fleuve. Ce Nganda Mot emprunté aux pêcheurs appelaient qui longue, davantage c’est un surnom affectueux que les Kinois et Congolais affublent à leurs « nokos » (oncles). méchant, même si parfois un peu agaçant à la Souvent associé à « matabish C’est le »… nom donné en lingala aux Blancs, et auquel on n’échappe pas non plus. Ce jamais n’est oublier une moustiquaire une oublier dans chambre la coucher. à Mundele à emporterune lotion répulsive avecvous lors de sortie en ville ou dîner en terrasse. Sans foncés. Privilégiez les couleurs claires, les les claires, couleurs les Privilégiez foncés. manches longues et pantalons couvrant les parties du corps exposées, et surtout pensez une fois le crépuscule tombé, et sont particu lièrement attirés par les vêtements aux tons malaria, contre laquelle pas n’existe il encore de vaccin. Ceux-ci sortent en fin de journée, lement dangereuxlement porteurs puisque la de À Kinshasa comme ailleurs dans le pays, on n’échappe pas à ces affreux parasites assez désagréables, sont et qui surtout potentiel Moustiques Kabila père, idolâtré par la plupart des Kinois et Congolais. » s’utilise « Tantine aussi pour accosteravec respect une jeune dame dont on ne connaît pas le nom. tendre quelqu’un désigné français en tendre quelqu’un par « le C’est vieux aussi »… le « sobriquet » de hautement respectables ce : « mzée qui », veut dire « vieux qui est », ici connoté très positivement.d’ailleurs Il pas n’est rare d’en durespect. Autre terme honorifique utilisé pour les hommes plus âgés, et donc souvent mère C’est ». valable pour les hommes qu’on appelle aussi « Papas » pour leur témoigner une femme respectable souvent mariée. On dit parfois « Mère ya poids ou » « Grand prêtre Terme utilisé affectueusement Terme designer pour possible de refuser poliment. refuser de possible Mère ou Maman partout,et on y échappe rarement, surtout en tant que Blanc, est même s’il toujours quelques pourboires glanésici et là généraliséefâcheuse peu un habitude s’est lation, notamment fonction la de publique, peu ou pas rémunérée et qui survit de ces l’œuvre par une grande majoritéde la popu 24 ® KINSHASA EN 35 MOTS-CLÉS On le désigne aussi par le terme « poro », fort Sachet usité sur les parkings de taxi. Il n’est pas rare Il sert d’emballage à quasi tous les produits non plus dans ce contexte d’entendre l’expres- vendus en ville. Sans doute signe de sion « mopao » ou « mopila » qui signifie leader « modernité » pour les marchands kinois qui en ou chef. Le mot « receveur » (et/ou « chargeur ») sont particulièrement friands ? Avec les consé- est aussi souvent utilisé sur les stations de quences désastreuses que l’on imagine sur le taxi et dans les « fulafulas » (taxis-bus) pour plan environnemental, puisqu’on les retrouve évoquer la personne qui gère l’embarquement/ partout, polluant les cours d’eau et terrains, débarquement des passagers et perçoit le et rendant l’absorption de l’eau par le sol très payement de la course, et qui crie à longueur difficile… Ce qui contribue évidemment à de journée par la fenêtre ou porte ouverte pour l’insalubrité galopante de la ville et constitue annoncer la destination du véhicule. un véritable casse-tête pour les autorités de Prince Kinshasa, à l’instar de tant d’autres mégapoles Toute chaussée asphaltée est désignée par du Sud où la gestion de la collecte et trai- ce terme qui tire ses origines dans le fait que tement des déchets fait largement défaut. la première avenue asphaltée de Kinshasa Dans le même registre, les Kinois parlent de s’appelait « Prince Baudouin » (qui correspond « salités » (provenant de « saletés » un peu à l’actuelle Avenue Kasa-Vubu). Dans le même déformé par le langage oral) pour évoquer les registre, « avenue » et « boulevard » sont dépôts d’ordures ménagères et les problèmes souvent utilisés par les Kinois pour désigner causés par celles-ci à l’échelle de la ville. indistinctement une ruelle en terre battue ou un axe routier à plusieurs bandes. Le mot Sapeurs « rue », pourtant souvent davantage adapté Chantres de l’élégance hautement revendiquée à la réalité du terrain, étant bizarrement très et adeptes de la SAPE, ce courant socio-vesti- peu exploité dans le vocabulaire kinois… mentaire unique à Kinshasa et Brazzaville qui consiste essentiellement à porter des vêtements Réveil « griffés » de marque, que l’on affiche ostensi- Concerne les multiples églises et courants blement, et à adopter une attitude conséquente, religieux dit « de réveil » (ou évangéliques), non sans une certaine théâtralité et extrava- inspirés du Pentecôtisme et qui s’étendent de gance. Les sapeurs, paradoxalement des jeunes façon exponentielle à travers toute la ville et défavorisés le plus souvent, se réfugient dans le pays. Celles-ci ressemblent davantage à l’art de s’habiller chicos pour fuir quelque peu des formes de sectes avec des prédicateurs la misère environnante. Ils ont même érigé ce qui se remplissent généralement les poches courant en religion (Kitendi), dont ils célèbrent aux dépens des fidèles crédules, prêts à se le culte au mois de février de chaque année raccrocher à n’importe quoi vu leur situation en mémoire du décès de leur maître sapeur souvent désespérée, et à qui l’on promet monts Stervos Niarkos. et merveilles, prétendant même soigner la sorcellerie, l’infertilité, etc. Avec on s’en doute, Shégués de multiples abus à la clé, et un cérémonial Concerne ce phénomène grandissant et très théâtral et inspiré dont les Congolais problématique des enfants de la rue, présents ont le secret. en nombre à Kinshasa suite à l’abandon volon-

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Mobutu), Boulevard du KINSHASA EN 35 MOTS-CLÉS EN 35 KINSHASA toute lajournée. Le second est un grand marché ouvert, aménagé par l’État, et où trouvel’on littéralementde tout (quincaillerie, textile, alimentation…). Kinshasa compte deux zando : le Marché centralen centre-ville et le Marché de la Liberté de à l’est la ville en direction de l’aéroportde Ndjili. Et de nombreux wenze au sein des différentes communes et et motifs colorés trouve que l’on au marchéou dans de nombreuses boutiques du centre-ville et dont les Kinoises sont très friandes. Celles-ci les déclinent soustoutes formes de modèles et créations toutes plus élégantes les unes que les autres, et qui leur vont à merveille. Certains de ces pagnes portent des noms évocateurs et empreints certaine d’une poésie à la kinoise «Mon: mari est capable», «Si su», j’avais «Super de Paris», «Regard lubrique», «Cas de divorce»... ZandoWenze - Le premier correspond à un petit marché des quartiers populaires en plein air avec des étals enbois expose oùl’on laà vente des vivres frais etdivers produits manufacturésdurant quartiers. aller. Parailleurs,aller. de nombreuses avenues et Kinshasa cette de ont connotation lieux-dits victorieuseet sont liés l’histoireà plus ou moins récente du pays : Boulevard Triomphal, Avenue de la Libération, Avenue de la Victoire, novembredu 24 (date du coup d’État de Mobutu en1965), Stade du 20 mai(création du MPR, le parti de 30 juin (date de l’indépendance du pays), etc. Les des nombreux changements noms de différents axes font ne s’y retrouve que l’on pas toujours quand on est nouveau, les anciennes dénominations étant souvent encore appliquées… Wax (ou Superwax) Désigne ces tissus (pagnes) aux divers imprimés . Ceux-ci

Il suffit de dire « Victoire » ou de faire le signe de la main adapté, et tout taximan sait où haut lieu d’ambiance et de fête réputé à Kin. Matongé. C’est le point de transit majeur en ville par lequel on passe pour se rendre communed’une à l’autre. aussi Et c’est un des Artistes) croisement au avenues des Kasa-Vubu et de la Victoire dans le quartier Victoire victoire Place la désigne la de terme Ce (Place partout en ville - pour chanter, danser et prier. Sonorisation tapage à l’appui, nocturne et insomniegarantis. C’est aussi le cas lors de « deuils quelque », soit la confession. des nuits entières dans leurs églises - de fortune très souvent et implantées un peu Tous les joursTous ou presque, des dizaines, parfois centainesdes personnes de réunissent se le phénomène de veillées de prières s’est prières de s’est veillées de phénomène le répandu de façon exponentielle dans la ville. Veillée Avecla prolifération des églises dites de réveil, d’un moindre coûtd’un était appelé Thomson. moins cher trouvait et que l’on dans la quasi totalité des foyers de la ville. Ainsi, tout produit les bourses. Pour la petite histoire, Kinshasa a été inondée à une certaine époque par la marque d’appareil hi-fi « Thomson » qui coûtait appelé aussi « mpiodi » à cause de son faible coût qui le rend accessible à toutes Terme accoléTerme au poisson chinchard surgelé prend de l’ampleur depuis plusieurs depuis années. prendl’ampleur de Thomson Les autorités de la ville sont complètement dépassées shégués des qui phénomène par ce parfois preuve d’agressivité dans certains dans d’agressivité parfois preuve coinsdu centre-ville ou sur le Boulevard. de structures d’accueil adaptées survivent de mendicité et petits larcins, faisant taireou nonpar leurs parents et à l’absence Survol de Kinshasa

GÉOGRAPHIE Capitale du pays, Kinshasa est située à l’ouest fleuve (Mont Ngaliema à l’ouest), et jusqu’à de la RDC, à 307 mètres d’altitude, sur la rive une quinzaine de kilomètres au sud du Pool gauche du fleuve Congo à la sortie occiden- Malebo (Mont Mangengenge à l’est, le point tale du Pool Malebo. Le fleuve la sépare de culminant de la ville-province de Kinshasa, à Brazzaville, la capitale de la République du 718 mètres). La vaste plaine ainsi délimitée Congo voisine, distante de quelques kilo- abrite l’essentiel de la ville sur une superficie mètres à peine faisant de ces deux villes les de 9 965 km². La ville s’étend cependant capitales les plus rapprochées du monde. chaque jour davantage vers les collines à Sur le plan administratif, Kinshasa possède l’ouest et au sud, et gagne dorénavant l’est et le statut de province au même titre que les le plateau de Kwango. Au sud du Pool Malebo, dix autres provinces du pays. Bornée au sud une importante zone de marécages réduit par la province du Bas-Congo et au nord par la superficie habitable des communes de celle du Bandundu, la ville de Kinshasa s’est Limete et de Masina. Mais suite à d’impor- développée entre le promontoire de Gombe, tants travaux de drainage sur cet espace au fermant le Pool Malebo et abritant par ailleurs la départ inhospitalier, on est en train d’y bâtir Baie de Ngaliema avant les rapides de Kinsuka, un imposant projet immobilier et commercial et les collines au sud situées à proximité du un brin mégalo, la Cité du Fleuve.

CLIMAT Les variations annuelles de température dans saison des pluies, les températures atteignent la région de Kinshasa se situent en moyenne parfois les 35° C tandis qu’il fait plus frais autour de 20° C. Le climat est équatorial en saison sèche, surtout en juillet et août, (chaud et humide), composé d’une saison des avec des températures moyennes tournant pluies de huit mois et d’une saison sèche qui autour de 18° C. Toutefois «saison des pluies» va de mi-mai à mi-septembre. De mi-janvier ne signifie pas «pluies permanentes» et à février, la ville traverse une période où les n’empêche donc nullement le tourisme. Il pluies se font rares : cette période est qualifiée faut simplement en tenir compte pour ses de petite saison sèche. Toutefois, le reste de déplacements, rendus plus difficiles par les l’année est relativement pluvieux surtout aux chaussées détrempées, que ce soit en ville alentours des mois de mars et novembre. En ou à l’extérieur de celle-ci.

ENVIRONNEMENT ET ÉCOLOGIE Jadis et jusqu’au 19e siècle, Kinshasa était extensives, constructions, densité croissante une région de savane arborée couverte de la population…). Et de la verte aggloméra- partiellement d’une forêt secondaire où domi- tion arborée de Léopoldville, il ne reste plus naient baobabs géants et palmiers borassus grand-chose non plus aujourd’hui, la plupart (malebo, le symbole de la ville). Aujourd’hui des plantations et allées d’arbres ayant disparu seuls subsistent quelques rares spécimens, pour diverses raisons : prétendue sécurité généralement mal en point, de ces derniers, suite à l’âge avancé de certains arbres, élar- suite au recul progressif de la forêt causé par gissement des axes routiers, extension de l’urbanisation et l’action anthropique (cultures certains quartiers, ou tout simplement pour

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Fleur de bananier SURVOL DE KINSHASA DE SURVOL était d’ailleurs l’un desétait premiers l’un producteurs d’ailleurs mondiaux de cette huile, aujourd’hui peu à peu décriéepar l’industrie occidentale pour ses Village, CADIM et Mampu). Ainsi que sur la route du Bas-Congo : jardin botanique de Kisantu, domaine des Chutes de Zongo, réserve de biosphère de Luki, etc. Ces immanquables écologiques contribuent cadre maintien au d’un concernent s’ils environnemental même viable, davantage et méritent périphérie, la clairement le détour (voir « balades « et « escapade «). del’huile palme dont les Congolaises sont friandes préparation la pour différents des mets procure leur et culinaires qui saveur une particulière.l’époqueA de la colonie, le Congo porosité, avecdes inondations à la clé en phénomène saison qu’un ainsi pluies, des certains à accru d’érosion endroits. Kinshasa doncn’est pas un modèle de ville « verte «, et préservationla semble ne l’environnement de pas faire partie des priorités, déjà nombreuses par ailleurs. Par contre, des efforts sont tout de même entrepris pour préserver les sites naturels aux alentours de la ville, et au sein conservation. de projets d’ambitieux Parmi ceux ouverts au public, on peut citer : lac Nature, Mbudi Naturelles, Symphonies Ma vallée, et les nombreux domaines dans les communes de Maluku et Nsele ou sur laroute du Bandundu (réservede Bombo Lumene, et les projets agroforestiers de Ibi - . Et ce, à FLORE marchés. Quant au palmier à huile (Elaïs), ses régimes de noix sont utilisés pour produire bananier... Et dontbananier... on retrouve lessavoureux fruits gorgés de soleil dans les étals des persistant paysage végétal le la de dominent le l’avocatier, leville manguier, : le papayer, Plusieurs espèces d’arbres fruitiers à feuillage l’adapter auxbesoins populationd’une de dix millions d’habitants, comme on l’imagine aisément. Sans compter que la nature du sol sablonneux kinoise plaine la entraîne de des problèmes de drainage par de sa l’eau faible cela semble être un véritable casse-tête pour et la dégradation de la voirie et de l’espace quelques Les depuis travaillent Chinois public. années surun systèmed’égouttage, partir à desvestiges hérités colonisation, la de mais gestion des déchets et de salubrité publique, qui entraîne la pollution des principales rivières de l’absence d’espaces verts et de végéta tion en ville, s’ajoute un problème criant de en piteux état mais en voie de réhabilitation ; et de l’enceinte privée du golf club. En plus récemment réaménagé et seul poumon vert public au cœur de la ville; du jardin zoologique ont été préservés et témoignent encore de sonexistence. duIl jardin s’agit botanique, ceinture verte séparant la ville européenne vestiges quelques seuls cité indigène, la de l’exception de jardins privés dans quelques quartiers résidentiels. Quant l’ancienne à les besoins en bois de la population 28 ® SURVOL DE KINSHASA

conséquences apparemment néfastes sur la tion de la biodiversité et à la protection de santé à trop forte dose. Par ailleurs, la sève l’environnement au même titre que les parcs tirée du palmier, qui fermente rapidement, nationaux du pays. Et qu’ils rassemblent, constitue ce que l’on appelle le vin de palme, à des degrés divers et sur leur superficie au goût singulier et qui peut monter rapide- respective, de nombreuses espèces végétales ment à la tête, fort apprécié des Congolais. d’une grande richesse, en plus d’être des A côté de ces essences, on trouve également centres d’étude privilégiés en botanique, et en ville et aux environs quelques citron- d’offrir de nombreuses possibilités de balades niers, pruniers, mangoustaniers, planta- et d’escapades. L’Institut Congolais pour la tions d’ananas ainsi que différentes variétés Conservation de la Nature (ICCN) qui gère d’acacias, des flamboyants et d’autres espèces ces jardins avec une série de partenaires ombrageuses et ornementales. Telles que étrangers, dont l’Union européenne et le l’eucalyptus notamment, importé d’Australie WWF, promeut également par ce biais l’édu- cation environnementale afin de sensibiliser la depuis la deuxième guerre mondiale, et qui population à la sauvegarde de l’environne- est cultivé et estimé pour son bois, son huile ment et à la préservation du riche patrimoine et sa résine. Mais l’espèce végétale phare à naturel congolais. Kinshasa et au Congo, c’est bien entendu le manioc, cet arbuste vivace originaire d’Amé- Projet Makala rique du Sud qui a colonisé l’Afrique. Et qui Le bois représente 85% de la ressource constitue le pilier de l’alimentation congolaise, en énergie domestique pour la RDC et dont on consomme les feuilles, les tubercules, cette ressource est de plus en plus surex- produit de la farine (fécule ou semoule) et ploitée car utilisée massivement par les qu’on utilise sous différentes formes : friture, ménages pour la cuisine, faute d’autres purée... Il est présent partout, même en ville sources d’énergie disponibles (électricité, sur des petites parcelles où il est cultivé pour gaz), et également en raison de l’urbanisation la consommation domestique des ménages. rapide. Les prélèvements pour l’approvision- nement en bois énergie des villes constituent Jardins botaniques désormais une cause majeure de la dégra- La région de Kinshasa accueille deux des dation des forêts et de la déforestation en trois jardins botaniques présents dans le Afrique tropicale humide. L’approvisionnement pays : le jardin botanique de Kinshasa situé en bois énergie de Kinshasa représente ainsi dans le centre de la ville (7 hectares), et le cinq millions de tonnes de bois par an. Cela jardin botanique de Kisantu dans la province entraîne l’exploitation annuelle d’environ 60 voisine du Bas-Congo (225 hectares), à deux 000 hectares de forêts naturelles périur- heures de Kinshasa. Ceux-ci jouent un rôle baines. La RDC dispose d’un nouveau code capital puisqu’ils œuvrent à la conserva- forestier (2002) mais le bois de feu, essen- C. THIRION C. ©

Jardin de Kisantu

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Jardin de Kisantu SURVOL DE KINSHASA DE SURVOL Ces sites sont à priori ouverts au public sur demande, certains offrant des possi quoique rudimentaires.bilités d’accueil, La voie de l’éco-agrotourisme étant peu à peu développée au sein de ces trois projets d’envergure. des Batéké,des caractéristique dont l’écosystème de savane arbustive est encore relativement préservé notamment menacé, mais par les besoins domestiques bois (makala) en des pour Raison environnantes. populations toutes un intègrent initiatives ces laquelle volet de développement intégré, visant une bien-être populations du des amélioration locales en proposant une filière économique et agro-forestière durable (production de les pour forestiers et agricoles produits besoinsde celles-ci, et emplois au sein de cettefilière). Ainsi volet qu’un davantage soins (améliorationsocial l’éducation, de de santé…). En plus de les sensibiliser à sont elles dont globales problématiques ces parties prenantes. sont actifs plus particulièrement en agrofo resterie et sont essentiellement basés sur le principe de « puits de carbone « tel que développé par les Nations-Unies dans le cadredu Protocole de Kyoto. Ce concept prévoit différents moyens pour stocker le CO²de l’atmosphère et ainsi lutter contre le ceux-ci de réchauffementL’un climatique. passe par l’écosystème forestier qui constitue desl’un principaux puits de carbone naturel reboisement du l’importance D’où planétaire. à l’œuvre au sein de ces trois projets. Et particulièrement dans cette région du plateau - - -

RDCIbi : Village, Mampu,et CADIM. Ceux-ci accueille trois projets majeurs sur le plan environnemental et écologique, uniques en centaine de kilomètres de la à l’est ville à lafrontière avec laprovince du Bandundu, Le plateau des Batéké, situé à plus d’une Agroforesterie 2009 pourune durée de 4 ans. Pour plus http://makala.cirad.fr.d’infos : et puitsde carbone de Kisanganide (faculté des sciences agrono miques). Le projet Makala a été lancé en d’aménagement et d’action intégrée des forêts tropicales(Eraift) de Kinshasa et; l’Université de reboisement, direction du développement reboisement,de direction développement du durable) ; l’Ecole régionale post-universitaire enRDC le: Ministère de l’Environnement, de la Nature et (service du Tourisme national partenaires, associés sous-traitants, et nationauxetinternationaux. Parmi ceux-ci pement (Cirad) basé en France. Et rassemble Congo autour de Brazzaville. Financé par l’Union européenne, le projet est coordonné Centrepar le coopération de internationale rechercheen agronomique pour dévelop le Kinshasa (Bas-Congo et plateau des Batéké) République du et Kisangani, de ainsi qu’en enlimitant l’impact sur l’environnement. Les activités se déroulent en RDC, autour de lingala - a pour objectif d’assurer l’approvi bois énergie, en durable villes des sionnement incontrôlée de la ressource. Dans ce contexte, le projet Makala - ce qui signifie «braise» en tiellement issu de forêts hors concessions, est peu concerné. Cela induit une gestion Histoire

Fondée au départ de deux stations implan- population estimée aujourd’hui à une dizaine tées en 1881 respectivement sur la baie de de millions d’habitants. La ville s’étant en effet Ngaliema (Kintambo) et dans le village de développée tout azimut à une vitesse qui ne Nshasa (centre de la ville actuelle, et dont permet plus aujourd’hui d’assurer la plupart le nom Kinshasa est tiré) par l’explorateur des services publics et qui force la congestion Henry Morton Stanley pour le compte du roi pratiquement permanente du système viaire. des Belges Léopold II, Kinshasa a connu une Avec pour conséquence qu’autour de la ville très grande mutation du point de vue de sa historique coloniale, s’est greffée une gigan- superficie et de sa population. Par les regrou- tesque agglomération sans structure visible pements successifs des différents villages où la débrouille tient lieu de système écono- (Ntambo, Nshasa, Mbanza, Lemba, Ndolo, etc.) mique. Cette dualité entre la ville planifiée et qui constituaient Mpumbu, le fief des Téké et la ville spontanée est particulièrement violente des Humbu, la ville s’est fortement étendue à Kinshasa. Mais c’est dans ce creuset si au fil du temps pour couvrir actuellement une singulier que l’on trouve par ailleurs une vitalité superficie de 9 965 km². culturelle très vivace. En particulier par le Au départ petit avant-poste sur la route de biais de la musique qui véhicule le lingala, la l’exploration du Congo, Léopoldville se dévelop- langue des Kinois et des gens du fleuve, et qui pera économiquement avec l’arrivée du chemin s’exporte dans tout le continent, renforçant le de fer en 1898 qui permettra de relier la ville mythe de cette incroyable mégapole à l’histoire au port de Matadi. Mais son véritable essor chargée et aux multiples facettes, qui n’a pas interviendra après le transfert du siège de l’an- fini de fasciner. cienne capitale Boma promulgué par Albert 1er en 1923. Avec la pression immobilière sensible Aux origines de la ville des années 50 qui fait suite au développement Il est avéré que bien avant l’arrivée des premiers économique de la colonie, Kinshasa accueillera explorateurs européens, la région de l’actuelle plusieurs immeubles tours de logements qui Kinshasa et du Pool Malebo était déjà peuplée formeront ce paysage urbain caractéristique de de nombreux villages. On raconte même que grande ville prospère si souvent véhiculé dans cette plaine aurait jadis été couverte d’une la propagande coloniale. Et qui lui vaudra ce mer intérieure disparue, dont le Pool Malebo surnom de « poto moyindo «, la ville européenne serait le résidu, ce qui expliquerait la nature par excellence au cœur du continent noir. sablonneuse et marécageuse du sol à certains Mais c’est après 1960 que Kinshasa commen- endroits de l’actuelle ville-province. Les fouilles cera à attirer une population sans cesse archéologiques de la zone ont également révélé croissante qui espère trouver dans cette ville des preuves de l’occupation du site par des capitale de nouvelles perspectives dans un peuplements « primitifs « du paléolithique et paysage politique déclinant. Ce mouvement néolithique, ainsi que par la suite à l’Antiquité. migratoire prendra une ampleur sans précédent Celui-ci ayant en effet toujours été prisé en à la fin du règne de Mobutu marqué par de tant que point de jonction séculaire et passage nombreux incidents dont deux vagues de naturel obligé entre le bas et le haut du fleuve. pillage généralisé qui lui porteront un coup Ce qui favorisa notamment les échanges fatal. La pression démographique engen- commerciaux précoloniaux entre la côte drera par ailleurs de nouveaux modes de vie atlantique du royaume Kongo (dans l’actuelle sous-tendus par la formation d’une commu- province du Bas-Congo) et les villages de la nauté humaine constituée d’individus issus région du Pool (Kinshasa) du royaume Tio. Les de différentes tribus, et qui progressivement premiers témoignages directs nous parviennent fusionneront dans un moule urbain abritant une des récits des premiers explorateurs portugais

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HISTOIRE deKintambo (Chanic, Utex partirà Léo, Texaf…) de la Baie de Ngaliema, le centre d’activités progresse vers Kalina avec l’implantation du nouveau port en amont du village Nshasa pour remplacer celui de la Baie de Ngaliema devenu exigu avec le développement des activités du chantier naval et l’implantation de la gare ferroviaire à l’est. Le nouveau port favorise zones d’habi des nouvelles l’accroissement tation à Barumbu et à Kinshasa qui s’étendent vers le sud. Quand la guerre mondiale éclate en1940, la colonie se trouve dans l’obligation non seulement d’augmenter la production des matières premières mais surtout de mettre en place des industries de transformation. Une nouvelle zoneindustrielle s’installe Limete à Kinshasa. Les deux pôles furent ainsi reliés par le intermédiaire territoire du progressif lotissement Gombe. la de commune Kalina,appelé l’actuelle Léopoldville et Kinshasa se retrouvent donc circonscription seule réunies une en urbaine La Léopoldville. de globale l’appellation sous ville est divisée en deux zones, séparées entre elles par une ceinture verte ségrégationniste : part,d’une la zone urbaine et européenne qui comprend Léo ou I Léo Est (Gombe) et Léo II ou Léo Ouest (Kintambo) ; et d’autre part la zone périurbaine appelée (Kinshasa, Cité indigène Barumbu et Lingwala (Saint-Jean)). Des plans d’aménagement urbain sont imposés par les pouvoirs publics pour une expansion maîtrisée Celle-ci ville. la de est essentiellement lefait de l’industrialisation. Centré d’abord autour Une ville toujours en expansion Au début des années 1900, la ville est composée agglomérations deux de distantes sept de plus de kilomètres l’une de l’autre. A l’ouest, Léopoldville, station créée par Stanley, avait déjà supplanté le village Ntambo. Un trafic se développait à partir du port installé à la baie de Ngaliema. A l’est, une nouvelle ville s’imposait également à l’emplacement del’ancien village Nshasa. La premièresociété, d’origine hollandaise, N.A.H.V. y avait sa base. En juillet 1923, Léopoldville obtient par arrêté royal le statut de capitale du Congo Belge au détriment de Boma, de par sa situationprivilégiée et mieuxadaptée à la coloniale. poursuite l’expansion de partirA de ce moment-làse met en place le processus de réunification de Léopoldville et de

- - er TOUJOURS SOUS NOTRE COUVERTURE administrative servant de base à l’occupation de du l’ensemble bassin du Congo. fera deKinshasa une ville commerciale et stations Ce d’origine. qui inaugure une nouvelle caractériséeère nouveau par peuplement un de la zone et par la domination coloniale, qui d’où sa décisiond’où de s’y établir et d’y ériger une qui relieraville en devenir, sous peu ces deux à l’est de laà l’est ville. Mais Léopoldville est avant tout un port fluvial intérieur, Stanley ayant perçu rapidement l’importance stratégique lieu, du nomla à ville) avec l’accord du chef Ntsuvilla, et qui recouvre aujourd’hui le quartier des affaires fonde autre aussi une station, hameau près du Kinshasade (village Nshasa, donnera qui son Station qui sera rebaptisée peu de temps après Léopoldville en hommage Stanley à ce dernier. belge Léopold II mandaté qui l’a pour ce faire via l’Association Internationale du Congo (ex A.I.A.). suite à la signature traité d’un d’occupation avec le Chef Ngaliema, pour le compte du souverain s’affirmer comme ville avec la fondation le 1 décembrepar 1881 Stanley de la « StanleyPool Station établit « qu’il sur l’actuel Mont Ngaliema, Morton Stanley à la fin siècle. du 19e Mais partirà c’est de cette période que Kinshasa va commercial et d’échange, bien avant l’arrivée avant l’arrivée bien etcommercial d’échange, des Blancs et de l’explorateur anglais Henry tance stratégique du lieu, de par son empla cement naturel, et son rôle de carrefour époque. l’impor confirme conséquent peuplement Ce villages, bordés de baobabs et de palmiers malebo qui recouvraient la région à cette Malebo), et entourée montagnes… de Elle est peuplée de nombreux et importants beauté dusite, décrivent qu’ils comme une large plaineétendue aubord dufleuve, qui ressemble à cet endroit à une petite mer (l’actuel Pool importants tels que Lemba, Kitambo, Binza, Nkulu, etc. Ceux-ci sont émerveillés par la premiers visité la régiondu Pool respectivement en 1655 et 1698, et découvert des villages rapides en amont de Matadi.Mais ce sont trois missionnaires capucins italiens auraient qui les signifie granderivière) en 1482, remontera qu’il quelques années tard plus premiers jusqu’aux découvre en effet l’embouchure du fleuve Zaïre (qui proviendrait du mot kikongo nzadi « «, qui enquête des sources du Congo.Diego Câo 32 ® HISTOIRE

(Quartier industriel et Kingabwa). Avec ce boom les autres quartiers dits «historiques» par contre, industriel s’observe un grand mouvement des l’ambiance est pratiquement ininterrompue de populations venues de l’intérieur pour trouver jour comme de nuit. La journée, ces quartiers de l’emploi dans la capitale. Cette augmentation s’animent autour des nombreux déplacements de la population pousse les pouvoirs publics à des piétons, véhicules privés et collectifs qui planifier de nouveaux lotissements, notamment slaloment entre les échoppes et vendeurs Ndjili, Matete, Kalamu et le quartier résidentiel de dans la rue. Cette animation bruyante rend la Limete. Pour coordonner les réponses gouver- ville trépidante et fascinante, véritable fouillis nementales aux besoins de plus en plus urgents d’ambiances et de mouvements qui envoûtent d’une ville obligée de s’étendre au regard de très vite le promeneur... l’explosion démographique en cours, les pouvoirs publics mettent en place l’OCA (Office des Cités Développement anarchique Africaines) qui s’attèle à promouvoir une politique et démographie explosive planifiée de logement. Entre 1952 et 1955, on En 1945, la capitale du Congo belge abritait assiste non seulement à la naissance de trois 100 000 personnes. À l’indépendance, en 1960, nouvelles cités, à savoir Dendale (actuelle- Léopoldville comptait 400 000 âmes, ce qui en ment Kasa-Vubu), Ngiri-Ngiri et Kalamu, mais faisait la plus grosse agglomération d’Afrique également à l’ouverture de la première université centrale. Quinze ans plus tard, après que la de la colonie en 1954, l’Université Lovanium ville eut reçu le nom de Kinshasa en 1966, sa qui favorise l’implantation des nouvelles cités population avait déjà franchi le cap des deux planifiées, notamment Lemba et Bandalungwa. A millions… partir de mars 1957 et ayant acquit la personna- Léopoldville-Kinshasa va en effet attirer de larges lité civile, la ville de Léopoldville est désormais populations venant de l’intérieur et de l’extérieur administrée par un Premier Bourgmestre tandis du pays, ce qui contribuera à son essor démogra- que les communes au nombre de onze sont phique important au fil des ans et confortera son dirigées par les Bourgmestres. statut de capitale. Mais ce qui ne sera pas sans A partir de 1959 et après l’indépendance, l’admi- conséquence sur son développement urbain, et nistration se trouve dans l’incapacité de contrôler ce qui amènera le lot de problèmes auxquels les limites de l’urbanisation et, sous l’effet de la ville est confrontée aujourd’hui, n’étant plus la poussée démographique, la ville s’étend de du tout adaptée depuis de nombreuses années façon désordonnée dans tous les sens y compris aux besoins et à la présence d’une telle masse dans des zones marécageuses et sur les flancs d’habitants sur son territoire. En effet, à la des collines. Ces occupations anarchiques ont suite des crises et sécessions notamment, fini par engendrer les zones dites «annexes» de la démographie a explosé de plus belle avec Selembao, Bumbu, Makala, Kisenso, une partie l’incontrôlable exode rural provoqué par les de Ndjili, Kimbanseke, Masina, Mont Ngafula et mouvements de population fuyant leur région Ngaba. En 1968, les pouvoirs publics tentent de d’origine. Kinshasa devenant très vite le mirage réglementer quelque peu l’occupation urbaine urbain où se cristallisent les rêves d’un travail territoriale. Toutes les zones annexes obtiennent plus rémunérateur et d’un certain confort social. le statut de communes. Le nombre de communes Sur le plan de l’habitat, ces nouvelles populations à Kinshasa est finalement fixé à 24. Par ailleurs, partiront à l’assaut des collines du sud et de de nombreuses extensions spontanées ainsi que l’ouest de la ville. Sur des terrains lotis vaille de nouveaux quartiers se sont créés au fil du que vaille, sans infrastructures appropriées, temps, augmentant sans cesse la superficie de la sans tracé des routes répondant aux normes ville. Ces quartiers occupent anarchiquement tous d’une urbanisation moderne, sans anticipa- les espaces disponibles, zones humides, coteaux tion de lieux collectifs (complexes hospitaliers, de collines, etc. Ce qui pose régulièrement des commerciaux ou scolaires, emplacement pour problèmes d’inondation et de glissement de marchés publics,…), sans système d’égouts terrain, parfois tragiques. Des quartiers entiers ni prévision pour conduite d’eau courante et comme Delvaux et UPN sont d’ailleurs sérieuse- d’électricité, des constructions sommaires seront ment attaqués par l’érosion, ce qui compromet à érigées de manière anarchique et sans aucun terme leur existence. Dans les nouveaux quartiers contrôle ou autorisation préalable. Dès lors, à périphériques, les distances sont telles que ces l’urbanisme structuré hérité de la colonisation se zones apparaissent totalement isolées du reste superpose désormais une ville spontanée, faite de la ville, la vie y semblant repliée sur elle- d’extensions sans planification et où les services même, le temps probablement qu’une vie sociale publics (voirie, eau potable, électricité, équipe- s’organise autour de ces primo arrivants... Dans ments sociaux et de santé…) sont pratiquement

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HISTOIRE Le Palais du Peuple Le Palais Kinshasa de Léopoldville (Kintambo) furent rapidement occupés par des magasins et autres La communede la Gombe, abrite, elle, la quasi totalité desservices publics et la C’est internationaux. organismes des commune la moins peuplée (environ 24 000 habitants) de la capitale mais qui voit défiler la semaine plus million d’un et demi de navetteurs venus des autres communes et aux motivations diverses (travail, affaires, débrouille…). La construction du chemin de fer Matadi-Léopoldville (1898) avec l’arrivée du premier train au village de Kinshasa en amont deLéopoldville, marquéa la première phase Les ville. la de économique développement de six kilomètres de pistes qui séparaient alors capable d’offrir à ses habitants unlieu de vie, de créativité et de travail agréablesmoyennant certain nécesun d’aménagements nombre saires. A Kinshasa, le pire côtoie le meilleur, avec des quartiers résidentiels chics côtoyant taudisdes informes, commerciales zones des standardd’un élevé à coté de tas d’immondices, des universités et instituts supérieurs double à vitesse, une pléthore d’églises dites de réveil etdes terrasses populaires qui se livrent une guerreindescriptible coups décibels, à de des vastes zones rurales envahissant parfois la capitale au point de retrouver maraîchages et élevages en pleine ville... A noter d’ailleurs grandequ’une partie de la ville-province de Kinshasapériphérique est rurale, commune la de Maluku occupant à elle seule 79 % de la superficie de laville et étant essentiellement dédiée aux activités agricoles et touristiques le long du fleuve. - - - - -

larité. Une ville à vivre, une métropole d’avenir fleuve, des villages de pêcheurs, de différents villages des fleuve, sites particu sa font touristiques infrastructures et importante en 2020. Vingt-quatre sites des communes, universi taires,un stade omnisports, des collines, le d’Afrique, appeléemêmedevenir à la plus Une ville mutante et plurielle Ville aux multiples visages, Kinshasa est des grandes métropoles l’une devenue africaine la plus forte de cette décennie sera cellede Kinshasa qui regroupe déjà de 13% la pays. du population graphique et urbanistique et son développement exponentiel. pas Et ce n’est près de s’arranger. Selon un rapport de l’ONU Habitat, la croissance à deuxà vitesses, doubleà facette, largement démo phénomène du dépassée par l’ampleur l’armée et des principales entreprises du pays. Ce qui donne à Kinshasa cette image de ville des administrations, de la magistrature, de un certain chaos sur le plan urbanistique. C’est là, à la Gombe, que se concentrent assez logi la plupartla marque étrangère la et européenne, contrastant fortement avecles communeset quartierspopulaires périphériques règne où particulièrement Ma resteront Campagne…) pour conserveront et préservés relativement dentiels de haut standing de dentiels (Gombe, et Ngaliema prévue pour accueillir 30 000 habitants en abrite aujourd’hui plus de 400000... Par contre, les quartiers administratifs et rési tousquement pouvoirs les décisionnels, siège Ainsi,la commune de Ndjili qui était initialement absents. Ce sont d’abord les anciennes Cités qui se sont densifiées de manière anarchique. 34 Chronologie

ww16e siècle : le Pool Malebo est un centre ww1889 : arrivée du premier train en pro- commercial très animé sous la responsabilité venance de Matadi (la locomotive est encore du Roi Makoko qui règne sur les deux rives visible dans l’enceinte de la Gare centrale du fleuve. Des missionnaires italiens (Pères de Kinshasa).1909 : l’État Indépendant du Geronimo de Montesarchio, Marcelino d’Atri Congo dont fait partie Léopoldville devient et Luca da Caltanisetta) y séjournent quelques colonie belge sous l’appellation de Congo temps en 1655 et 1698. Belge. Ouverture de la Banque du Congo (actuellement BCDC - Banque Commerciale ww1877 : arrivée de l’explorateur Stanley du Congo). au Pool où il rencontre les Rois Ngobila et Ngaliema. ww1910 : création de la première école w professionnelle de la Montagne (à côté du w1881 : Stanley signe un traité d’amitié avec Séminaire Jean 23). le chef Ngaliema et installe une station sur le w Mont Nkonzo (actuellement Mont Ngaliema). w1923 : la capitale du Congo Belge est Suivie d’un deuxième poste implanté à transférée de Boma à Léopoldville, qui prend proximité de l’agglomération de Nshasa. le statut de district urbain. ww1928 : le célèbre monument du Roi ww1882 : Stanley Pool change d’appellation Léopold II à cheval est érigé sur la place pour devenir Léopoldville, en hommage à du Trône (actuelle place de la Nation où se Léopold II, Roi des Belges, pour le compte trouve aujourd’hui le Mausolée de Laurent- duquel Stanley explore cette contrée. Désiré Kabila) à l’occasion du premier voyage d’Albert 1er, Roi des Belges. La Reine Elisabeth pose la C. THIRION C.

© première pierre du Lycée Sacré- Cœur. ww1936 : construction du stade Reine Astrid à l’initiative du Père Raphaël de la Kethulle (actuellement stade Cardinal Malula). ww1949 : lancement du plan d’amé- nagement de la ville et début des travaux de construction des nouvelles cités (Kasa-Vubu, Ngiri- Ngiri, Kalamu, Bandalungwa…). ww1952 : construction du stade Baudouin par le Père Raphaël de la Kethulle (actuellement stade Tata Raphaël du nom de ce dernier). ww1954 : ouverture de l’Université Lovanium à Kinshasa sur le Mont Amba, dans la commune de Lemba. ww1955 : première visite du Roi Baudouin à Léopoldville. ww1957 : organisation des premières élections communales. Les premiers bourgmestres noirs sont élus dans les huit communes indigènes, notamment Joseph Kasa-Vubu à Dendale (actuellement commune de Kasa-Vubu), Gaston Diomi à Ngiri-Ngiri et Oscar Ngoma à Bandalungwa. Mont Ngaliema : statue de Léopold II 35

ww1959 : émeutes et pillages à Léopoldville. Le ww1980 : première visite du Pape Jean-Paul processus vers l’indépendance est enclenché. II à Kinshasa. ww30 juin 1960 : proclamation de l’indé- ww1991 : ouverture de la Conférence Nationale pendance du Congo au Palais de la Nation à Souveraine sous des pressions étrangères en Léopoldville. vue de démocratiser le régime de Mobutu. Et ww1961 : assassinat du premier ministre déchu qui voit s’affronter d’une part les forces du Patrice Emery Lumumba qui s’échappe de sa statu quo soutenant le régime et défendant résidence surveillée de Léopoldville et sera les acquis, et d’autre part les forces du arrêté avant d’être envoyé au Katanga pour changement recrutées au sein de l’opposition. y être exécuté. De compromis en compromissions, de w signes de fermeture en intimidations voire w1965 : Mobutu prend le pouvoir à en assassinats, la conférence se clôturera Léopoldville en démettant Joseph Kasa-Vubu en décembre 1992 dans une confusion par un coup de force du Haut Commandement totale. Ce qui provoqua le soulèvement de de l’Armée nationale congolaise. Il instaure la population de Kinshasa occasionnant la le lingala comme langue officielle à côté du destruction de divers édifices et la première français. vague de pillage des commerces et ww1966 : changement de nom, Léopoldville industries. devient Kinshasa, du nom de l’un de ses ww16 février 1992 : la Marche des Chrétiens villages d’origine. Le 2 juin, Mobutu fait qui réclamaient la réouverture de la Conférence exécuter publiquement les «Pendus de la Nationale, est réprimée dans le sang par le Pentecôte», quatre opposants politiques qu’il pouvoir. accuse de complot, sur le site de l’actuel w Stade des Martyrs. w1993 : inauguration du Stade Kama nyola w (actuellement Stade des Martyrs). w1967 : Kinshasa abrite le sommet de Déclenchement de nouveaux pillages. l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et w on construit à cette occasion la cité de l’OUA w1997 : départ de Mobutu et arrivée au au Mont Ngaliema pour loger les chefs d’État pouvoir de L.-D. Kabila à la suite de la guerre africains. Suite à une réforme monétaire, la dite de libération lancée depuis Lemera en monnaie zaïre est créée, un zaïre équivalant à octobre 1996 par les forces de l’AFDL. deux dollars. La même année, le Mouvement ww2001 : Laurent-Désiré Kabila est assassiné Populaire de la Révolution (MPR), le parti de dans son bureau du Palais de Marbre à Mobutu, est créé le 20 mai à Nsele. Kinshasa. ww1968 : une réforme territoriale fixe le ww2006 : le 18 février, promulgation de la nombre des communes de Kinshasa à 24. Constitution de la Troisième République. Tenue ww1970 : le Roi Baudouin 1er des Belges des premières élections démocratiques assiste à la célébration à Kinshasa du remportées par Joseph Kabila qui est élu dixième anniversaire de l’indépendance de Président de la République le 27 novembre la République. pour un premier mandat de cinq ans. w ww1974 : grande année sportive pour le pays w2007 : élection d’André Kimbuta en tant qui rayonne à travers le monde au travers que Gouverneur de la ville de Kinshasa de deux événements majeurs. D’une part, pour un mandat de cinq ans. En mars, des l’équipe nationale des « Léopards « remporte affrontements à l’arme lourde éclatent à pour la deuxième fois la Coupe d’Afrique des Kinshasa entre les gardes du candidat déchu Nations et représente le continent africain à la à la présidence Jean Pierre Bemba et la garde Coupe du Monde de football en Allemagne de présidentielle. l’Ouest (RFA). D’autre part, Mobutu organise à ww2011 : élections présidentielle et législa- Kinshasa le combat de boxe du siècle qui tives. Joseph Kabila est réélu à l’issue d’un oppose Mohamed Ali à Georges Foreman scrutin contesté pour un nouveau mandat de pour le titre mondial des poids lourds, qui cinq ans. Cinq cent députés sont aussi élus sera remporté à l’issue d’un match qui fera à l’assemblée nationale pour une nouvelle date par le challenger Ali. législature de cinq ans. 36 ® HISTOIRE

établissements commerciaux. Aujourd’hui, infrastructures et complexes ultramodernes et la ville continue de se transformer, mais de haut standing, dans un registre commercial, demeure (pour combien de temps encore ?) résidentiel et de divertissement (quartier de la une bourgade relativement champêtre, qui gare, Cité du fleuve, quartier Forescom…). Et contraste par moments avec son statut de qui sont censés amorcer la renaissance de la mégalopole, avec encore quelques baobabs ville, pour en faire une capitale « digne du 21e centenaires et des palmiers borassus à gros siècle «. Mais ne nous leurrons pas, comme fruits rouges appelés Malebo parsemés ça et le souligne cet article du magazine Look’InN là. D’où le sobriquet de Kin Malebo et l’emblème (06-08/2011) dédié aux perspectives d’avenir de la ville de Kinshasa. de la mégapole : « l’entrée de plain-pied dans Perspectives futures la modernité est incompatible avec la cité actuelle (…), qui même repeinte et rénovée A quoi ressemblera Kinshasa demain, dans à neuf ne pourra pas offrir à Kinshasa le 10, 20 ans, lorsqu’elle aura vraisemblablement visage moderne et tourné vers l’avenir qu’elle acquis le titre de première mégapole d’Afrique devra immanquablement montrer un jour ou qui lui est promis eu égard à son évolution l’autre « ! Ce qui signifie qu’il faudra « raser démographique exponentielle ? La question est posée. Et des signes de réponse s’amorcent une bonne partie de la ville pour mieux la ça et là, au gré des projets d’envergure initiés reconstruire «… Le ton est donné. Avec la notamment dans le cadre des fameux cinq condition indispensable ceci dit d’intégrer chantiers visant à moderniser le pays et sa un volet social dans le plan de restructura- capitale. Et ce, afin d’être à même de répondre tion de la capitale congolaise, qui jusqu’ici, aux besoins de demain d’une ville de cette il faut bien le dire, semble surtout profiter et importance et d’un pôle économique majeur répondre aux besoins des plus nantis. Sous en devenir à l’échelle du continent. Kinshasa peine d’accroître encore les inégalités déjà subit en effet une profonde mutation, dont les criantes, et d’encourir le risque de nouvelles signes visibles ne sont certes pas encore légion révoltes de la part d’une population déjà à fleur mais qui sont pourtant bien présents confir- de peau et à la limite du supportable. Sans mant le processus à l’œuvre. A condition que oublier la prise en compte de la dimension le réveil du géant ne soit pas une fois de plus environnementale et écologique dans ce plan entravé et stoppé dans sa course, à l’image de refonte de la ville, dimension primordiale des mouvements de l’histoire qui ont agité la également, et chargée de nombreux écueils au ville tout au long de son évolution, entraînant vu de l’état actuel des choses et des améliora- bien souvent et même davantage sa régres- tions titanesques à apporter. Que d’enjeux dès sion… Quoiqu’il en soit, ces nouveaux projets lors pour les autorités de la ville, confrontées en cours actuellement - et dont on peut certes à des défis de taille dans les années à venir, se poser la question légitime du bien-fondé et qui n’ont pas droit à l’erreur… Mais il est pour certains - concernent essentiellement des permis de rêver. PH. WYVEKENS PH. © DÉCOUVERTE

du Palais de Marbre à Kinshasa. C’est son fils, Joseph Kabila, qui le remplacera au poste sa mort,de lendemain président au de et (conforté jour ce par entre-temps jusqu’à les premières élections congolaises de 2006 et 2011). C’est dans ce contexte rencontrera qu’il Che Guevara en 1965, de passage au Congo pour guérilleros, les appuyer renonçant dernier ce bien vite faute de trouver parmi eux l’esprit révolutionnaire adéquat selon En 1997, lui… guerre Kabila du première L.-D. la déclenche Congo et marche avec son armée, composée nombreux Kadogosde (enfants-soldats), Kinshasajusqu’à où renverse il Mobutu avec du Rwandal’aide et de l’Ouganda. suivra S’en la deuxième guerre du Congo, lorsqu’une fois arrivé au lâchera pouvoir, il ses alliés Kabila Entre-temps, ougandais. et rwandais proclamés’est président du pays, fonction occuperaqu’il jusqu’à son assassinat le 16 janvier2001 (presque cinquanteans jour pour jour après Lumumba) dans son bureau Une figure capitale de l’histoire récente rebaptisera Congo,du qu’il République Démocratique du Congo à sa prise de pouvoir Surnommé le « Mzée « (formuleen 1997. de respect signifiant le sage) et le Père de larévolution, l’autre c’est héros national pour les Congolais, avec Lumumba, qui lui vouent un énormerespect pour avoirlibéré le pays de la dictature de Mobutu lors de soncoup Ce d’Étatvieux loup, en mai 1997. né en 1939au Katanga,avait fait ses armes en tant que maquisard dans les forêts de l’Est du pays pendant de longues années. Ses luttes premières remontent début au des années 60 aux côtés de Jason Sendwe au sein des milices Balubakat au Katanga, alliées à l’insurrection des forces lumumbistes. engagement.Sa présence fut aussi marquante lors de la tenue du sommet de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) à Kinshasa en 1967, au cours duquel remit il à chaque chef d’État présentun 45 tours laà gloire de son pays. Oublié, meurt il dans un dénuement total à Kinshasa en février 1982. Laurent-Désiré Kabila - historiques Personnages Personnages

musique pour véhiculer le message de la décolonisation du Congo et pour défendre la cause d’une Afrique libre, unie et prospère. Seschansons Africa« mokili mobimbaet« « Independence Cha Cha illustrent « son bien Artiste engagé et pan-africaniste affirmé et convaincu, Grand Kallé utilise souvent la Il voyage à travers le monde et son succès dépasse largement frontières les nationales. dans la musique congolaise, introduit il le rythme afro-cubaindans la rumbacongolaise. les instruments musicaux folkloriques locaux et étrangers, notamment guitare la électrique, le tout premierfonder à unorchestre en 1951 moderne permanent, Jazz. l’African Associant le père de la musique congolaise musique moderne. la Il père de le révolutionne l’art d’Orphée au Congo en étant frontières. décembre Né le 16 1930 à Matadi (Bas-Congo), Joseph Athanase Kabasele Tshiamala, est unanimement reconnu comme « Table Ronde Table « de« Bruxelles, qui deviendra et dépasseralargement emblématique les Il lance cette chanson au soir de la fixation de la date de l’indépendance du Congo par la « Indépendance Cha Cha Kallé «, c’est Jeff, le Grand Kallé comme ses fans aiment l’appeler. Joseph Kabasele Tshiamala Ilpréside l’association des anciens élèves des Pères de Scheut de 1946 à 1982. il participeil à plusieurs gouvernements en qualité de vice-premier ministre et ministre. politique. Président du PUNA, est il élu député national Mongala. la de Après l’indépendance, catholique à l’exposition universelle de 1958 à Bruxelles. En dans 1959, s’engage il la au Collège Saint-Joseph de Kinshasa sous la direction du Père Raphaël de la Kethulle « Raphaël Ilreprésente «. l’enseignement Tata février 1909 à Kinshasa, février décède il le 17 1982 à Liège. De 1926 à 1958, enseigne il l’accessionl’indépendance à du pays. Né le 4 pendance du Congo, en qualité de Président du PUNA, Parti de l’Unité Nationale. C’est lui qui proposera la date du 30 juin 1960 pour Il participe aux travaux Ronde de la Table « « de Bruxelles en janvier 1960 sur la future indé Jean Bolikango 38 ® HISTOIRE Joseph Kasa-Vubu à l’université de Harvard aux États-Unis et Premier président de la République du Congo devient membre du conseil d’administration de Léopoldville dès l’indépendance, de 1960 à l’Institut des Nations Unies pour la formation et 1965, Joseph Kasa-Vubu est né à Dizi près de la recherche (UNITAR). Elle est ensuite sous- Tshela dans le Mayumbe (Bas-Congo) en 1915. directrice générale adjointe à l’UNESCO de Étudiant au petit séminaire (Mbata-Kiela puis 1981 à 1985 puis chargée de Mission auprès du Kabwe), il est jugé trop indépendant pour devenir directeur général de l’UNESCO de 1985 à 1988. prêtre. Les missionnaires l’orientent alors vers Malade, elle rentre à Kinshasa où elle décède la scolarité normale et il deviendra enseignant. en 1999. S’estimant insuffisamment payé pour son niveau d’instruction, il abandonne la carrière d’ensei- gnant et devient employé dans une société Né le 2 juillet 1925 dans le Sankuru (Kasaï agricole (Agrifor) pour ensuite devenir en 1942, oriental) et assassiné le 17 janvier 1961 au aide-comptable au Service des Finances du Katanga. Patrice Emery Lumumba est le gouvernement colonial. À Léopoldville, il subit 1er Premier Ministre élu de la République les influences parfois divergentes de divers du Congo Léopoldville à l’indépendance du groupes d’ « évolués « congolais, originaires pays, le 30 juin 1960, dont il est l’une des de diverses provinces. Il se fera connaître en figures emblématiques principales. Son tant que dirigeant de l’organisation Kongo assassinat orchestré et commandité avec ABAKO. En 1958, il devient bourgmestre de l’appui de nations étrangères, dont la Belgique la commune de Dendale (aujourd’hui Kasa- et les États-Unis, l’installera définitivement Vubu). Lors de l’accession du pays à l’indé- comme un martyr et héros national auprès pendance, il est élu Président de la nouvelle du peuple congolais. Ce rebelle né, réfrac- République du Congo, avec Patrice Lumumba taire à l’autorité, et d’une haute intelligence, comme premier ministre. Évincé par le connaît un parcours scolaire difficile. En bon coup d’État perpétré par Joseph Désiré Mobutu autodidacte, il occupera des postes d’employé en 1965, Kasa-Vubu est astreint à résidence dans différentes sociétés au Sud-Kivu, à à Boma et mourra par manque de soins en Stanleyville (Kisangani) et à Léopoldville mars 1969. (Kinshasa) où il atterrit au début des années Sophie Madeleine Lihau-Kanza 50, et commence sa carrière journalistique et politique. Il obtiendra en 1954 sa carte Première femme ministre du pays, Sophie d’ « immatriculé « réservée par l’administration Lihau-Kanza fit partie du gouvernement de belge aux congolais « évolués «, dont le mode Mobutu de 1966 à 1970. Elle fut successive- de vie et les mœurs se rapprochent de ceux ment Secrétaire d’État aux Affaires sociales prônés par le modèle colonial occidental. (1966-1967), Ministre des Affaires sociales (1967-1968) et Ministre d’État des Affaires Parmi ses hauts-faits politiques, on peut sociales (1969-1970). Fille de Daniel Kanza, citer son arrestation et le coup de théâtre de l’un des fondateurs avec Joseph Kasa-Vubu de sa libération imposée comme préalable par l’ABAKO (Alliance des Bakongo), Sophie Kanza ses amis congolais du MNC et des autres est née à Kinshasa, le 8 février 1940. Elle obtient partis à la tenue de la « Table Ronde « à en 1964, une licence en sociologie à l’université Bruxelles, où se négocie l’indépendance du de Genève où elle travaillera comme assistante pays. Ainsi que son fameux discours inédit et au département de sociologie jusqu’en 1966, jugé provoquant à l’adresse du Roi Baudouin date de son entrée au gouvernement. Mariée lors de la proclamation de l’indépendance au à Marcel Lihau, professeur à l’Université de Palais de la Nation, et qui signe son doute Lovanium (Kinshasa) et premier président de en partie son arrêt de mort. Les conditions la Cour suprême de Justice, elle devient Sophie de ses arrestations et évasions à répéti- Lihau-Kanza. Au début des années 1970, elle tion, jusqu’à son assassinat, composent un quitte le pays pour se former à l’étranger. En tragique roman-feuilleton qui a marqué les 1976, elle obtient un doctorat en sociologie esprits. Et qui se soldera par la mort de ce

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HISTOIRE Maréchal Joseph-Désiré Mobutu Maréchal Joseph-Désiré Mobutu reviendraKinshasa à quelques mois plus tard il sortil sous-officier. Il devient ensuite journa Ami en 1957. liste pour le quotidien L’Avenir de Patrice Lumumba, rejoint il le Mouvement National Congolais (MNC) lors de la « Table Ronde « de Bruxelles en janvier-février 1960 pour négocier l’indépendance du pays. A rapidement évoluera dans il l’indépendance, la hiérarchie militaire pour devenir chef d’état C’est lui qui feramajor. arrêter et assigner à résidence son ancien ami Lumumba devenu contribuera et qui ministre, premier sous l’instancede puissances étrangères leà faire assassiner Le novembre 24 en 1961. 1965, il mène un coup d’État contre le gouvernement élu de Joseph Kasa-Vubu renverse qu’il avec de nationsl’aval étrangères dont la Belgique et On ne présente plus le « vieux léopard «, qui présidé a aux destinées du pays,et donc de sa capitale, De sonvrai de 1965 à 1997. auto-rebaptisé Mobutu, Joseph-Désiré nom MaréchalMobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga dans le cadre de sa politique d’authenticité, ce qui signifie « Mobutu le guerrier qui vade victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter Il est «… né octobrele 14 1930 Lisala, à dans la Province de l’Equateur, dans ce qui est alors le Congo Belge. A 20 ans, entame il une carrière militaire et rejoint la Force publique à Léopoldville dont à la faveurde l’intervention diplomatique et personnelle Pape. du Il meurt Belgique en le juin 1989. Rapatrié 14 Kinshasa,à son corps repose dans l’enceinte de la Cathédrale Notre- Dame du Congo. Maréchal Joseph-Désiré Mobutu - - - TOUJOURS SOUS NOTRE COUVERTURE Malula échappera d’extrême justesse quelques années plus tard à une exécution programmée. En est il 1972, envoyé en exil forcé à Rome et de Mobutu.de Victime campagne d’intimi d’une dation et d’isolement orchestrée par le pouvoir, la plus grande répression plus congolaisela l’Eglise que ait jamais subie de la part du pouvoir dictatorial Kinshasa en 1964. La dimension socio-politique dela pensée et de l’action de Malula rencontrera l’Eglise missionnaire de se distancer du pouvoir Josephcolonial. de archevêque devient Malula majeures déracinement le : culturel, produit de la situation coloniale, et la nécessité pour des chevilles pensantes de l’élite congolaise. pensantes chevilles des l’élite de Il axe sa réflexion sur deux considérations sation au Congo belge et partout ailleurs en Afrique, Malula devient à Léopoldville l’une enseignements assurent lui un régulièrement coïncidant Cette période pléthorique. auditoire avec l’émergence de la vague de décoloni la situation coloniale, sa vision de de l’avenir l’Église au Congo ainsi que la densité de ses blanche«, sa renommée est croissante. Ses qualités de pasteur, leregard porte qu’il sur naire coloniale. Surnommé par la population belge duCongo le « prêtrenoir la à soutane premierprêtre indigène exercer à cette fonctionà Kinshasa, alors bastion belge de l’Eglise mission avant d’être nommé vicaire à la paroisse Saint- Pierre dans la commune de Kinshasa.Il est le à Léopoldville.à Joseph Malula est d’abord professeur dans un petit séminaire à Bokoro personnage fascinant à plus titre. d’un Né à sera il ordonné Kinshasa décembre 1917, le 17 prêtre le 9 juin 1946 au Stade Reine Astrid congolais titre. obtenir ce à laissé Il a derrière lui un héritage important et le souvenir d’un Nommé cardinal en 1969 par le Pape Paul VI, d’église Joseph homme sera Malula premier le la savane à l’entrée de Lumumbashi, rajoutant encore aumythe Lumumba. Cardinal Joseph Malula assassinat, son corps sera dissous dans de sulfurique l’acide et ses restesdispersés dans qui n’aura euqui de n’aura cesse de déranger tout au long de sa brève carrière politique. Après son Congo uni,accusé de sympathie communiste dansun contexte brûlant de guerrefroide, et panafricaniste convaincuet militant pour un 40 ®® HISTOIRE les États-Unis. S’en suivent 32 ans d’un règne épouse plusieurs femmes dont deux filles dictatorial agité, au cours duquel il réprimera Humbu, l’une du chef Lemba et l’autre du dans le sang de nombreuses révoltes dans chef Kimbangu. Ainsi, il regroupe autour de la ville et le pays, et nouera, en bon leader lui plusieurs notables Téké et acquiert une charismatique et opportuniste, diverses véritable autorité sur le territoire du sud du alliances avec des pays tiers en fonction de Pool Malebo, partagé avec des chefs Humbu. ses intérêts fluctuants. Et dont le pays sortira exsangue et endetté jusqu’au cou, lors de sa Jules Renkin chute et fuite en 1997, à la suite de la prise de Lorsque l’État Indépendant du Congo (EIC) Kinshasa par l’AFDL de Laurent-Désiré Kabila. devient Congo Belge en 1908, Jules Renkin est Il meurt quelques mois plus tard d’un cancer le nommé Ministre des Colonies, le premier d’une 7 septembre 1997 à Rabat au Maroc, où il sera longue série qui se succéderont jusqu’à l’indé- enterré dans l’indifférence la plus complète. pendance. Plusieurs fois ministre, il occupera Ngaliema le poste de Premier Ministre de Belgique en 1931 et 1932. Jules Renkin est né à Ixelles Esclave émancipé à la mort de son maître, le le 3 décembre 1862. Avocat de profession, il grand chef des Téké, Ngaliema Insi s’impose est élu député de la ville de Bruxelles en juillet comme chef de tribu de commerçants et 1896, fonction qu’il exercera jusqu’à la fin pêcheurs Téké installés sur les hauteurs de sa vie. Au début de sa carrière politique, du village Ntambo. C’est lui qui signe le traité d’amitié avec Henry Morton Stanley Renkin fonde avec quelques politiciens une en décembre 1881, octroyant à ce dernier aile plus libérale du parti démocrate-chrétien le droit d’installer une station sur le Mont belge. Plusieurs réformes sociales d’impor- Nkonzo, actuellement Mont Ngaliema. Ce tance seront adoptées sous l’impulsion de ce qui marquera le début de la colonisation groupe. Fervent défenseur de la reprise du du pays et la création de la future ville de Congo par la Belgique, ce catholique adresse Kinshasa. Cependant, comme Ngaliema ne quelques discours aux détracteurs de ce projet possédait pas de terre dans la région, où de colonisation qui se concrétisera finalement il n’avait que la permission de s’installer et en 1908 lorsque le Roi Léopold II lègue le faire du commerce, Stanley s’est vu dans Congo à la Belgique. En tant que Ministre l’obligation de recontracter un accord avec des Colonies, il lance plusieurs travaux le Makoko des Téké quelques années plus d’aménagement du District de Léopoldville. tard. Entre-temps, Ngaliema s’est enrichi L’emblématique quartier Matongé de Kinshasa grâce au commerce d’ivoire avec les Zombo, portera le nom de Quartier Renkin jusqu’au venus d’Angola, et les Kongo. Très rusé, il début des années 1970. A. HUART A. ©

Henry Morton Stanley DÉCOUVERTE 41

HISTOIRE s transformations. Il crée la placera au Stade Roi Baudouin inauguré sous son impulsion en 1952. Ce stade lui est dédié, renommé Stade Raphaël Tata et célèbre pour avoir notamment accueilli le match de boxe du siècleentre Mohamed Ali et George Foreman en 1974. la jeunesse et la cause sportive. Père En 1910, Raphaël fonde la première école primaire de Kinshasa à côté de l’Eglise Sainte-Anne qui deviendra plus tard le Collège Saint-Joseph et connaîtra plusieur première plaine de jeux et introduit le football à l’école. Cette pratique se généralisera avec l’ouestà de la ville, Kintambo, à les Frères des Ecoles Chrétiennes qui lui emboîteront le pas en activités sportives. des également organisant Raphaël regroupeTata les deux championnats en un seul à Léopoldville. Il lance ainsi les jalons de la futurefédération congolaise de football. Il crée une autre plaine de jeux à Saint- Pierre deviendraen 1936 le StadeReine Astrid. Visionnaire, le Père Raphaël de la Kethulle d’éducationcréé physique qu’il aussi l’école Anobli en 1899, sir Henry Morton Stanley meurt mai 1904 le 10 à Londres. Raphaël Tata Prêtre missionnaire scheutiste, Père Raphaël le de la Kethulle de Ryhoveest très populaire à Kinshasa où est il affectueusement appelé Raphaël, Tata tata signifiant papa. Né le septembre 15 1890 Saint-Michel-lez-Bruges à débarque Congo au il Belgique, en en belge et y restera1917 1954 jusqu’en avant de rentrer à la métropole où décèdera il le 25 juin 1956. A la demande des Kinois, son corps sera rapatrié au Congo etinhumé le 28 juillet. Tata Raphaël repose dans aujourd’hui mausolée le érigéen son honneurcôté à du stade qui porte son nom, en mémoire à son dévouement pour jeprésume ?».Après cette expédition réussie, Stanley poursuivra ses explorations en Afrique équatoriale pour le compte de différentsjournaux. Avant d’êtrerecruté par le souverainbelge Léopold II pour acquérir des territoires dansle bassin du Congo. Ce donneraqui naissance l’État à Indépendant du Congo, propriété personnelle du roi, et ensuiteau Congo Belge. C’est Stanleyqui pose lespremières fondations dece qui deviendra Léopoldville et plus tard Kinshasa. De retour auRoyaume-Uni après d’ultimes explorations privées africaines, est il élu à la Chambre des Communes et sera en charge des affaires coloniales et internationales de 1895 à 1900. fameuse expression : «Docteur Livingstone, «Docteur : Livingstone, expression fameuse - - - - -

porté disparu en Afrique équatoriale. Après de longs mois, retrouvera il ce dernier le 10 novembre à Ujiji, avec en la Tanzanie, 1871 gramme lui demandant de partir à la recherche du médecin et missionnaire David Livingstone, locale,reçut octobre qu’il le 16 1869 un télé avant de travailler comme navigateur, puis de de puis navigateur, comme travailler de avant c’est légende, la journaliste. D’après devenir à Madrid, alors couvrait qu’il la guerre civile 1861, il participe il 1861, à la guerre de Sécession, tout à tour dans le camp sudiste et nordiste, appelerdès ce moment Henry Stanley. En modestes. ans, embarque il de 17 l’âge A pour la Nouvelle Orléans où travaille il pour un négociant en coton du nom d’Henri Hope Stanley, dont subtilisera il le nom se faisant de Galles, Henry Morton Stanley a connu un destin exceptionnel eu égard à ses origines Henry Morton Stanley Né John Rowlands le 28 janvier au Pays 1841 mutinerie de l’armée coloniale. gouvernement belge. André Ryckmans fut assassiné en juillet 1960 au moment de la plus conformes aux structures de l’Afrique traditionnelle, celles proposées que par le approchaitde sa fin, André Ryckmans plaida, en vain, pour des solutions plus réalistes et aux intérêts locaux plutôt ceux qu’à de la métropole et de ses sociétés financières. En 1959, lorsqu’il fut évident que la colonisation administratif, et redevienne un instrument donnant en développement primauté de la est devenu indéfendable et il luttera et il indéfendable est devenu pour que la «territoriale» cesse d’être un carcan riale en 1954, et apparaît bientôt en contra paternalisme de l’administration empreintes de système le rapidement que comprend Il belge. diction avec les méthodes traditionnelles son enfance et la carrière coloniale de son père. Il est nommél’administration à territo peuplesafricains. André Ryckmans, développe uneprofonde affection pour l’Afrique de par et à assurer au bénéfice des Alliés un effort Sesguerre de exceptionnel. écrits traduisent un grand intérêt et respect pour la culture des révélatoutes ses qualités, à la fois de déter mination à garder le Congo hors de la guerre a étéa Gouverneur général Congo du de belge 19341946. à La seconde guerre mondiale analyse précurseuses et humanistes relative humanistes et précurseuses analyse ment inédites pour l’époque. Pierre Ryckmans, fonctions importantes au sein de la colonie belgeet ayant développé une pensée et Père et fils, ayant tous deux occupé des Pierre et André Ryckmans Politique et économie

Situation économique pays, mais aussi à cause des réquisitions inces- L’économie de Kinshasa est fortement dominée santes, rémunérées au passage, d’une partie de par l’économie dite informelle, l’économie offi- ces établissements par différents services de cielle se désintégrant continuellement depuis l’État. L’enseignement et la formation dans les les pillages des années 90. Même s’il est diffi- écoles techniques et universités ont également cilement justifiable, vingt-deux ans plus tard, de périclité, ce qui n’est pas le meilleur signal pour continuer à invoquer cette raison comme unique l’avenir et alors qu’une génération a déjà été cause de la faible santé financière et écono- sacrifiée sur l’autel de la malgouvernance. De mique de la ville. D’autres raisons expliquent cet état de fait s’en est suivi entre autres un cette situation, notamment la moindre qualité taux de chômage accru. Le réflexe de survie et le coût élevé de la production, les difficultés qui se généralise dans une population placée d’approvisionnement et surtout le faible pouvoir dans l’insécurité alimentaire prolongée serait à d’achat des revenus ménagers. Concernant la base de l’expansion de l’économie informelle le secteur primaire, on constate d’une part que kinoise en général et de son secteur tertiaire l’agriculture formelle de Kinshasa se carac- (commerce et service) en particulier. térise par la faible exploitation des étendues Économie informelle de terre non habitées, soit 15% seulement du territoire, et d’autre part par la faible capacité Caractérisées par leur petite taille, leur faible de production des ressources alimentaires productivité, leur instabilité et le caractère requises pour la consommation locale. rudimentaire des équipements, les activités qui La ville n’étant pas capable à elle seule de alimentent l’économie informelle de Kinshasa couvrir tous les besoins alimentaires de sa couvrent divers secteurs. Le secteur primaire population sans recourir aux productions des comprend l’agriculture, l’élevage, la pêche, autres provinces voisines, entre autres le la pisciculture, l’horticulture et l’exploitation Bandundu et le Bas-Congo, et aux importations des carrières (sable, moellons et concassés). de l’étranger. Les causes sont nombreuses, L’artisanat industriel (secteur secondaire) notamment l’infertilité du sol, le manque intéresse notamment le secteur alimentaire, de capitaux, et l’accès difficile aux intrants textile, de confection, de bois, chimique, de agricoles et vétérinaires du fait de leur coût cuir, de métaux, de peinture, de construc- prohibitif et de l’absence de structures appro- tion mécanique, de bâtiment, de pharmacie, priées pour la commercialisation des produits de savons et cosmétiques, d’outillages et de agricoles. Pour sa part, l’industrie formelle de fabrication de machines et d’emballages. Kinshasa (secteur secondaire) représente, Quant au secteur tertiaire, il réunit divers théoriquement, tant en volume qu’en valeur, petits métiers exercés entre autres par les près de 60% de la production manufacturière cireurs, « les chayeurs «, les transporteurs, et plus de la moitié de l’industrie chimique du les vendeurs à la sauvette, les cambistes, les pays. Fonctionnant déjà depuis plus de vingt garagistes, les commissionnaires, les publi- ans en dessous de 40/45% de sa capacité cistes, les agents en douanes, les réparateurs installée, cette industrie, à l’exception des de radios et postes téléviseurs, etc. Toutes brasseries, n’a cessé de voir sa production ces personnes se débrouillent pour subvenir baisser. Quant au secteur tertiaire il se caracté- à leurs besoins quotidiens compte tenu de la rise entre autres par : l’expansion du commerce modicité ou du caractère aléatoire de leurs de demi-gros et de détail largement contrôlé par revenus par rapport aux impératifs de plus en les commerçants libanais et indiens ; l’accès plus croissants rencontrés par les individus difficile au crédit pour une grande partie de la et les ménages. L’accentuation de la crise population ; l’existence de mécanismes laxistes économique exacerbée par les répercussions de contrôle des prix. Cette situation et ces de la pression démographique (en un siècle, la conditions difficiles s’observent également dans population est passée de cinq mille habitants le domaine de l’hôtellerie, non seulement parce en 1889 à plus de dix millions en 2012), des qu’il y a baisse généralisée des revenus dans le guerres successives, des besoins primaires DÉCOUVERTE 43 √ √ √

02 8004000 02 POLITIQUE ET ÉCONOMIE ET POLITIQUE & & & Jérôme Roux Jérôme +243 (0) 81 504 82 71 www.beltrade-congo.be [email protected] JÉRÔME ROUX JÉRÔME BRUXELLES INVEST & EXPORT 081 5048271 – www.beltrade-congo.be w„ w„ w„ w„ w„ w„ Conseiller économique et commercial c/o Ambassade de Belgique à Kinshasa & Relais local pour les exportateurs belges. avenue Louise, 500 Bte 4 1050 Ixelles www.bruxelles.irisnet.be &

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- - - - une immersion touristique durable www.congo-tourisme.org Terre d’ancêtres, d’ancêtres, Terre RD Congo. RD Congo. d’avenir pays de taxes et redevances imposées par certaines autorités communales. si pour la plupart des Kinois, elle est l’unique source et d’emploi de revenus. Et même si le activités ces de informel caractère prétendu est lorsque à nuancer, sait l’on que la plupart de ceux qui les pratiquent paient des formes populaire informelle de Kinshasa reste donc une économie de pauvreté et de survie, même produire de la richesse, ces personnes font circuler l’argent au L’économie jour le jour. et lesrésultats n’apparaissentpas dans la comptabilitéofficielle dela ville. Plutôt que informelle qui a une incidence mitigée sur les agrégats de l’économie nationale. Les chiffres de l’hyper-inflation. grande qu’une Il s’avère frange de la population vit dans cette économie tanément pour former une machinerie écono mique et sociale forte, souple et résistante à contractionla moderne l’économie de sévère comme aux agressions de l’inflation et même les hommes, en économie populaire informelle, spon s’organisent et elles entre interagissent Par ailleurs, les activités économiques exercées exercées économiques activités les ailleurs, Par à Kinshasa, aussi bien par les femmes que par faut souligner les capacités de persévérance et résilience dont elle fait preuve quotidiennement. précarité alimentaire dans laquelle vit la popula tion de Kinshasa depuis plusieurs décennies, il C’est ce qui explique aujourd’hui la situation de biens de luxe, voire parfois aux tarifs pratiqués dans les capitales occidentales au niveau de supérieur. vie des denrées alimentaires ont des coefficients d’élasticité élevés, comparables ceux à des Et beaucoupEt (sur) se demandent comment vivent les Kinois dans une ville où les prix tation…) a contribué à la dégradation du niveau de vie et de la situation alimentaire Kinshasa. à immenses (logement, transport, santé, alimen transport, santé, (logement, immenses 44 ® POPULATION ET LANGUES Organisation politique les premières élections communales sont orga- et administrative nisées au Congo Belge en 1957. Léopoldville comprend alors 11 communes qui participent Capitale du pays depuis 1923, Kinshasa a évolué à ces élections. L’architecture institutionnelle sous différents statuts. De district urbain, elle est formée par un Premier Bourgmestre qui est passée du statut de région urbaine à ville- gouverne la ville avec un Bourgmestre à la tête province. C'est une une entité administrative de chaque commune. décentralisée qui possède une personnalité Monsieur Tordeur devient Premier Bourgmestre juridique particulière. Elle est gérée par un dans la nouvelle organisation territoriale avec gouverneur qui, sur le plan politico-administratif, les 11 communes de Kinshasa dirigées par les équivaut à celui des autres provinces. Bourgmestres élus dont huit congolais placés à la La grande particularité de Kinshasa, c’est qu’elle tête des communes dites indigènes. Kasa-Vubu abrite toutes les institutions nationales et que la futur premier Président de la République sera présence de celles-ci sur son territoire influence nommé Bourgmestre de la commune de Dendale, le fonctionnement quotidien des organes de actuellement commune de Kasa-Vubu. En tant la ville. que siège du gouvernement et de toutes les insti- La ville-province est subdivisée sur une tutions tant étatiques, privées qu’internationales superficie de 9 965 km² en quatre districts et dont les activités touchent tous les secteurs qui comptent en tout 24 communes dont 18 de la vie nationale, Kinshasa a aussi vu son rôle sont dites urbaines. politique se renforcer. Les 6 autres ont un caractère urbano-rural Presque tous les partis politiques ont leur siège (Maluku, Nsele, Mont Ngafula, Kimbanseke, à Kinshasa. Ainsi, on a vu l’autorité exécutive Ndjili et Kisenso). de la ville interdire pour des raisons de sécurité, ww District de Lukunga : Barumbu, Kinshasa, les meetings de fin de campagne sur son terri- Lingwala, Gombe, Kintambo, Ngaliema et toire lors de la campagne électorale de 2011. Mont Ngafula. Kinshasa compte aujourd’hui une population wwDistrict de Funa : Bandalungwa, Bumbu, estimée à plus de dix millions d’habitants. La Ngiri-Ngiri, Kasa-Vubu, Kalamu, Makala et ville s’est étendue rapidement avec un taux Selembao. d’urbanisation supérieur au taux national, wwDistrict du Mont Amba : Limete, Lemba, ce dernier ayant été estimé à 8,9% au cours Matete, Ngaba et Kisenso. des années 90. D’après l’Institut National des w Statistiques, la population kinoise s’accroît à un wDistrict de Tshangu : Ndjili, Kimbanseke, taux annuel moyen de 4,7% avec des ménages Masina, Nsele et Maluku. dont la taille moyenne se situe à 7,13 personnes. Si la ville a vu son statut évoluer au fil des années depuis sa fondation en 1881 par Stanley Institutions au service du Roi Léopold II, l’autorité exécutive La ville est dirigée par un Gouverneur, élu au a aussi vu son titre et ses responsabilités évoluer second degré par l’Assemblée provinciale pour et changer d’une administration à l’autre. un mandat de cinq ans, renouvelable une seule De chef de station, ce territoire a été admi- fois tel que fixé par la constitution de 2006. Il nistré tour à tour par un Administrateur terri- est secondé par un Vice-Gouverneur élu sur la torial, un Commissaire de District Urbain, un même liste que lui. Le Gouvernement provincial Premier Bourgmestre, un Commissaire Urbain est mis en place par le Gouverneur de Province et aujourd’hui par un Gouverneur. Installé au qui nomme les ministres dont le nombre est Mont Ngaliema, Stanley crée la station en fixé à dix. Ils se répartissent les compétences 1881 et la dirige jusqu’en 1882. Plusieurs dévolues à la ville-province de Kinshasa. chefs de station se succèderont par la suite, Depuis 2007, la ville est dirigée par Monsieur notamment Braconnier et Valcke qui dirigeront André Kimbuta Yango. L’Assemblée provin- la station jusqu’en 1908 lorsque la Belgique ciale est l’organe délibératif de la ville, c’est le hérite du Congo. Dès 1911, Léopoldville devient parlement provincial. Ses membres sont élus chef-lieu du district du Moyen-Congo et sera au suffrage universel à un tour. Composé de dirigé par un Commissaire de District. Suite à 48 membres, le parlement provincial est dirigé certaines réformes entreprises dans la colonie par un bureau de 7 membres. Il est dirigé par au lendemain de la seconde guerre mondiale, Monsieur Nsingi.

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Ngaliema. Sur la rive droite (Congo Brazzaville) régnait le chef Makoko, roi Par des un Téké. Cecomaf, Riflart…). On peut encore rencontrer poches quelques de ces peuplades dans certains points au centre de Kinshasa, notamment dans le quartier Mombele dans la commune de Limete et à Malueka dans la commune de Ngaliema. Les et Téké Humbu fontLes Téké partie grand d’un ensemble couvrantplusieurs territoires en Afrique centrale, notamment au Congo-Brazzaville, au Gabon et en République Centrafricaine. deLes Kinshasa Téké sont installés sur la rive gauche du fleuve Congo auPool Malebo depuis siècle. 16e le Au siècle, 18e Ngaliema alors esclave affranchi, part de la rive droite du fleuve Congo et s’établit sur la colline konzo Nkulu, l’actuel Mont Téké, Humbu etTéké, Afununga sont toujours consi Kinshasa. tribusles de originaires dérés comme Ceux-ci ont été repoussés vers la banlieue et aux abords du fleuve Congo, notamment à Kinsuka, Kingabwa-village, Kimpoko, Maluku, ainsi que sur le plateau des Batéké (Mbankana, Menkao, Mongata, Impuru, Bu, Kinati…) et tout autour de l’hinterland (ceinture verte) de la ville de Kinshasa (Lemba, Imbu, Ndjili, - - et langues et Population Aspects culturels le tissu démographique de la ville. Toutefois, les nombre élevé de tribus de issues ces dernières de élevé nombre entités, notamment les Yaka et les Kongo, dans Bandundu et du Bas-Congo. Ce qui explique le Belge en lieu et place de Boma de et place (Bas-Congo).Belge lieu en Par ailleurs, faut il épingler le fait l’époque, qu’à province Kinshasala de comprenait outre la villede Kinshasa, lesprovinces actuelles du confirmée et consolidée à partir de 1923 lorsque la ville devint la capitale du Congo populations venues d’autres régions du Congo etdes pays limitrophes. Cette tendance s’est économique et industriel est suivi, qui s’en la ville a enregistré de fortes migrations de Avec l’arrivée du chemin de fer Matadi- développement (1898) le et Léopoldville déréscomme les autochtones de cette région etles propriétaires de ces terres ancestrales. (Nshasa, Ntambo, Mbanza, Lemba…) appelé « Mpumbu «. et Les les Humbu Téké étant consi siècles avant l’arrivée des premiers Européens surla rive gauche du fleuve, la ville-province de Kinshasa était un ensemble de petits villages est constituée de tribus autochtones et de nombreuses autres Quelques d’ailleurs. venues La population kinoise est actuelle ment estimée à dix millions d’habitants et 46 ® POPULATION ET LANGUES

coup de force, Ngaliema s’installe comme chef avec les Afununga, le long de la ligne de chemin de tribu et règne à partir de la baie de Ngaliema. de fer Kinshasa-Kasangulu, spécialement à C’est à ce titre qu’il signera le traité d’amitié avec Lemba-Imbu (Riflart), Luzizila, Kingantoko l’explorateur Stanley au service du roi Léopold et Kasangulu. Leur société est basée sur le II en 1881 pour créer la station de Léopoldville, modèle matriarcal. Ils exécutent des danses qui s’étendra et deviendra la capitale du pays et pratiquent des rites ancestraux particuliers. à partir de 1923. Les Téké restent attachés à leur culture, caractérisée entre autres par une Les autres ressortissants danse très particulière, par des œuvres d’art ancestrales originales et une façon de vivre Kinshasa est une ville multiraciale et multicul- qui a favorisé la conservation de leur tradition turelle où se concentrent presque toutes les depuis des siècles, malgré l’urbanisation de tribus de la RDC, provenant des différentes leur village natal. provinces du pays. Chaque tribu perpétuant Les Téké sont généralement des riverains et ses coutumes et son identité parallèlement pratiquent la pêche et l’agriculture. Ils sont aussi à la culture occidentale régnante à Kinshasa. spécialisés dans la fabrication de chikwange, Par ailleurs, toutes ces tribus vivent en parfaite cette pâte de manioc fermentée et emballée dans harmonie au sein de la capitale, indépen- des feuilles, qui inonde les marchés kinois. Quant damment de leurs langues, coutumes et rites aux Humbu, ils sont davantage associés aux ancestraux respectifs. Bakongo. On peut les rencontrer à Kingabwa- C’est lors de fêtes, deuils ou cérémonies de village, à Kinsuka (CPA), à Kinkole, à Mikonga, mariage que l’on peut éventuellement distinguer à Maluku, à Mombele (Limete), sur le long de des différences dans les pratiques ancestrales la route et le chemin de fer de Kasangulu, à de l’une ou l’autre tribu présente à Kin, au Luzizila et à Kingatoko. niveau des danses, instruments de musique Les Humbu de Maluku vivent en harmonie avec la diaspora citadine qui y a élu domicile, qui les accompagnent, etc. ainsi qu’avec les représentants d’autres tribus Par ailleurs, Kinshasa a fini par générer sa du pays. propre culture à partir de tous ces riches substrats. A cette catégorie de provinciaux Les Afununga congolais non originaires de Kinshasa, il faut Partageant leurs origines kinoises avec les Téké ajouter les différentes communautés étran- et les Humbu, les Afununga sont essentiellement gères implantées, parfois depuis longtemps, des cultivateurs. Ils cultivent principalement le à Kin et en RDC, et qui sont de plus en plus manioc qui constitue l’aliment de base de la nombreuses, exerçant diverses activités utiles majorité des Kinois. pour la ville et ses habitants. Il s’agit notamment Les Afununga habitent encore Nsele, Malueka, des Ouest-Africains (Sénégalais, Maliens, Mbankana, Menkao, Mikonga, Binza, Mont- Nigérians, Guinéens, etc.), des Angolais (avec Ngafula et Nsuenge.Les Lemfu Venant du une forte communauté, appelés communément Bas-Congo, les Lemfu se trouvent à l’ouest de Bazombo provenant de Mbanza-Kongo et de la ville de Kinshasa, notamment à Benseke, Cabinda en Angola), Indopakistanais, Portugais Mitendi, Dibulu et dans les villages à proximité (la plus ancienne communauté étrangère struc- de Kasangulu. Ils sont davantage connus pour turée installée en RDC), Libanais, Grecs, sans les grosses chikwanges (pâte de manioc) qu’ils produisent, dénommées « Kin sept jours « et oublier les Chinois de plus en plus nombreux considérées et consommées comme de véri- depuis l’instauration des contrats sino-congo- tables gâteaux pendant les grandes fêtes à lais il y a une dizaine d’années. Ainsi qu’une Kinshasa. petite communauté belge toujours présente, Le mfumbwa, ce légume très prisé à Kinshasa, qui s’explique également pour des raisons est une autre spécialité des Balemfu (la particule historiques évidentes, et dont la plupart n’ont «ba» désignant le pluriel). Les Lemfu vivent, jamais, ou presque, quitté le pays.

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DÉCOUVERTE 47 C. THRION C. © √

POPULATION ET LANGUES ET POPULATION intégrés au lingala, devenus des distorsions par rapportau mot et laà prononciation d'origine, et dont certains Kinois ne savent même pas toujours s'agit de qu'il français... Le lingala étant principalementune langue véhiculée parl'expression orale, évolue il rapidement et enpermanence, et reste très perméable deà nouveauxajouts etexpressions empruntés ailleurs. Il faut aussi y voirl'influence du «lingala journalistiquenouveau genre ce amené facile», par le journaliste Zacharie Bababaswe et sa 2008.célèbre émission éponyme depuis Cet lingala-français basé bilinguisme idiome le sur est de plus en plus populaire Kinshasa, à à del'image l'émission suivie enmasse et fort appréciée par les Kinois… combinaisons etemprunts de motsvenant thsiluba, (kikongo, nationales langues, d’autres swahili) et étrangères (par : «buku» exemple qui vient de «book» en anglais ; «mesa» pour table et qui vient de l'espagnol «makayabu" ; qui viendrait «bacalhau» de portugais...). en Mais aussi et surtout de nombreux mots français - - -

TOUJOURS SOUS NOTRE COUVERTURE sous-tendent aujourd’hui la culture kinoise. Le lingala de Kinshasa est donc fait de mélanges, et télévisionà Kinshasa. Par ailleurs, le lingala a connu plusieurs infiltrations et influences qui provinces du pays. Cesdifférentes langues sont également utilisées sur les antennes de radio lingala et du français, avec les mouvements successifs populationsde issues diverses des le kikongo et le tshiluba, elles cohabitent aussi à présent dans le paysage kinois aux côtés du presque tout le Congo. Quant aux trois autres langues nationalesmajeures, savoirà le swahili, le swahili. Mais le lingala est surtout la langue véhiculaire grâce à laquelle est il possible de communiquer et se faire comprendre dans de l’Equateur et Orientale. Ce qui en fait la deuxième langue la plus parlée du pays derrière Kinois, à côté du français, la langue officielle. Onle trouve également dans les provinces d'origine, le lingala a fini par s’imposer comme nationalelangue majoritairement utilisée par les coloniale. Vulgarisé par la musique et sous l'impulsion de Mobutu dont c'était la langue tions de l’armée dont est il l'outil communication l'époque de depuis le fleuveCongo et l’Ubangi, le lingala répandu grâce commerce au s’est le long du fleuve et parles migra Tirant son origine des Bobangi, entre de l’enseignement et des médias. l’enseignement de Le lingala et non alphabétisée. Le français alphabétisée. non et est la langue de l’administration, mentpour une grosse partie dela population kinoise non scolarisée au profit des langues locales et dialectes oraux, faute d’enseigne laRDC aujourd’hui, jusqu’à bien son diminuer usageque à tende Quoiqu’il en soit, resté c’est la de officiellelangue l’ensemble de la languela dominante Belgique en et dans une partie de l’Europe. officielle est un héritage du colo nisateur belge. A cette époque, le français semble-t-il, était encore, L’usage du français du langue comme L’usage Le français Mode de vie

MŒURS ET FAITS DE SOCIÉTÉ Les veillées mortuaires formalités remplies, le corps est exposé sous La mort à Kinshasa est aussi une occasion une chapelle ardente après un détour par la de réjouissances et de rencontres. Jusqu’il résidence du défunt. L’inhumation intervient y a peu, les veillées mortuaires s’étendaient le jour suivant les cérémonies religieuses. Un sur une période de sept à quatorze jours et verre d’amitié est servi au retour du cimetière se tenaient dans les parcelles familiales. et rendez-vous est pris pour les cérémonies Mais avec la dégradation de la situation de fin de deuil appelées « quarantième jour économique, les habitudes des familles «. C’est l’occasion pour les différents groupes kinoises ont été totalement modifiées. Le auxquels le défunt avait appartenu, de rivaliser corps du défunt reste maintenant à la morgue par le port d’uniformes qui les distinguent le temps de réunir les moyens nécessaires les uns et les autres. Mais aussi pour les et de trouver un endroit où «l’exposer». En dames de se mettre en évidence avec des effet, avec toutes les modifications archi- tenues et parures parfois extravagantes... Ces tecturales et urbanistiques en cours dans cérémonies, jadis plus développées, ont été les rues et parcelles, la plupart des familles revues à la baisse principalement pour des ne sont plus en mesure d’exposer le corps raisons économiques, en dépit du fait que le chez elles ou dans leur rue, étant donné le deuil continue toujours en famille pendant nombre important de personnes qui viennent plusieurs jours par la suite. Les membres de les consoler et assister, ou tout simplement la famille ayant fait le déplacement restent par curiosité. L’ingéniosité kinoise a permis en général encore quelques jours afin de (se) de trouver une alternative, dans un endroit réconforter et saisir l’opportunité de revoir public assez spacieux capable de recevoir les proches et la famille. L’inhumation est en la famille, les amis et tous les anonymes principe suivie de concertations familiales qui se pointeront pour l’occasion. Certains pour examiner la situation et résoudre les endroits sont maintenant carrément réservés litiges qui s’y rapportent (cause du décès, à ces cérémonies par la force des choses, et partage de l’héritage, prise en charge des en tirent des revenus non négligeables. Les enfants et éventuellement de la veuve, etc.). cercueils y défilent chaque jour et à tour de De plus, l’arrivée tardive de ces membres rôle, et on retrouve parfois côte à côte de de la famille éloignés serait également à deux à cinq défunts. Il s’agit le plus souvent l’origine d’une autre modification récente des enceintes de maisons communales dont dans le processus de deuil, et qui concerne les plus prisées sont Bandalungwa, Kinshasa plus particulièrement la veillée funéraire en et Barumbu. Ainsi que l’espace City Train tant que telle. Celle-ci se poursuit en effet à Matete et la mythique salle de l’Assanef maintenant pendant toute la nuit, avec de à Lingwala. nombreux chants et prestations musicales Une autre habitude récente qui s’est glissée en continu qui rivalisent avec la musique et dans les mœurs funéraires kinoises consiste le volume des boîtes de nuit, et empêchent à attendre la venue des membres de la famille pour sûr tout le quartier de dormir ! vivant à l’étranger avant de procéder à l’inhu- A noter que lors du décès d’un jeune, on mation du défunt, ce qui justifie le fait que le observe depuis peu d’autres nouvelles corps reste à présent un certain temps à la pratiques : les amis de ce jeune «confisquant» morgue. On surnomme ces derniers, non sans le cercueil et la dépouille du défunt afin de humour, «les professionnels» en comparaison le trimbaler en ville à bout de bras, dans une avec les athlètes qui viennent renforcer les démonstration assez endiablée et chaotique équipes nationales sportives pendant les censée exprimer le chagrin et la colère qu’il compétitions internationales. Du fait que ce ressentent face à cette perte injuste, dont ils sont eux qui apportent généralement la grosse cherchent ce faisant à s’approprier quelque part des contributions financières néces- peu le deuil. Ce qui n’arrange pas toujours saires aux démarches funéraires. Une fois ces les familles, comme on l’imagine aisément. DÉCOUVERTE 49 - - - - √

MODE DE VIE DE MODE culier à Kinshasa, la colonisation belge avait imposé la à femme noire l’usage du pagne pour cacher son « impudique nudité «. Plus tard, au Mobutu l’authenticité, de nom imposera lui aussi à la Zaïroise le port exclusif du pagne afin de respecter l’intégrité de la maman. de Brazza, on considère que la première est davantage artistique. Elle consiste à se créer un look et une identité visuelle uniques, tout en restantélégant et de bon goût, mais en fabri quant le plus souvent soi-même ses vêtements. que la SapologieTandis de Brazza, tout en revendiquant l’élégance, consiste davantage porterà et exhiber des marques de grands couturiers, dans un style qui leur est propre et qui inclut également cette théâtralité que retrouvel’on des deux côtés. Le pagne (wax) Depuis des temps immémoriaux, le pagne s’est imposé comme l’élément de base de l’habille- Afrique en femmes des subsahariennement et particulièrement en RDC. Au Congo et en parti intégrante du mouvement et de ses codes, et qui est devenu un véritable art de vivre. Pire même, une religion dénommée « Kitendi « (Tissu) et fondéepar un Kinois, un certain Stervos Niarkos, autoproclamé « Pape « de la SAPE et sur la tombe duquel tous les sapeurs viennent se recueillir février chaque 10 dans le cimetière de la Gombe (le « spectacle « vaut !). peine la d’ailleurs Mais la SAPE, bien c’est plus simple qu’un mouvement de jeunes qui s’habillent de façon ostentatoire, ou extravagance d’une gratuite. bat symbolique contre la C’est devenu « un com misèreterne dans laquelle ils vivent (selon « les termes du KVS lors expo d’une du photographe Yves Sambu consacrée à ce sujet). Quant à la différence entre la SAPE kinoise et la Sapologie Kin et la Sapologie à Brazza), et dont l’in fluence déborde maintenant largement. C’est à l’époque coloniale que naît cette association mentale qui instaure la primauté de l’élégance etde la sophistication comme signesextérieurs depouvoir et de légitimationsociale . Mais réellementc’est à partirdes années 80 que auprès l’ampleur de prend mouvement le des jeunes. Avec un certain Papa Wemba notamment, considéré ambassadeur comme de la SAPE. une génération Toute se met alors fringues les marque acces et les de vénérer à soires de luxe venus d’Europe. Aujourd’hui, métamorphosé une s’est en phénomène ce formede spectacle de rue extravagant entre la performance et le folklore. Qui fait partie - de

apparues entredeux tendances (laSAPE à testables. Et qui est propre aux deux Congo, différences des si même sont progressivement vestimentaire mais qui atteint aujourd’hui une dimension sociale et culturelle incon et Personnes Élégantes «, qui désigne ce départmouvement, au d’ordre purement Acronyme de « Société desAmbianceurs du mariage coutumier… La SAPE officielles célébrant (mariage l’union religieux et civil). Certains se contentant même uniquement lors du mariage coutumier (sorte de fiançailles), préalable à toute autre démarche et cérémonie C’est un processus très important partout au Congo, l’échange des biens se concrétisant fonction des revenus de la belle-famille, qui vont de casiers de bière, à des chèvres, pagnesen passant par le costume du père de la mariée. et de témoigner qu’elle sera bien accueillie dans sera accueillie bien qu’elle témoigner et de sabelle-famille. La dot comprend surtout des matériels,biens selon liste une communiquée par les représentants de la mariée et fixée en déguisée et conforme à latradition de faire honneur à celle-ci et aux membres de sa famille, de la future mariée, afin de déterminer sa valeur symbolique. Ce qui est surtout une manière se doit en effet de négocier un montant de dot avec la famille (souvent les oncles maternels) constitution et l’échange de la dot entre les deux famillesdes futurs époux. La famille du mari mais particulièrement à Kinshasa. Par ailleurs, une autre tradition bien vivace est relative à la seconde femme, maîtresse ou seconde épouse, épouse, seconde ou maîtresse femme, seconde appelée deuxième pudiquement « bureau «. Ce se retrouve phénomène partout Congo au Beaucoup d’hommes entretiennentBeaucoup une d’hommes ainsi contre, les mœurs locales en matière de tolérance sur la fidélité sont bien plus souples, du moins en apparence, que dans la société occidentale. ces traditions ont pratiquement disparu dans les populations urbaines de souche à Kinshasa. Par fratrie, la tolérance de la polygamie, l’union avec interdits, ou possibles obligés, partenaires des couples et le mariage sont encore liés à certaines traditions, par les exemple mariages dans la mais les textes restent muets sur sa pénalisation. Si dans la société traditionnelle, la formation de cellulede base de la communautéhumaine. De interdite officiellement est l’homosexualité fait, ce chaqueCongolais de se marieravec lapersonne de son choix de opposé, sexe en vue de fonder une famille ; celle-ci étant considérée comme la LaConstitution dela RDCconsacre le droit Le mariage 50 ® MODE DE VIE

Replacé ainsi dans une perspective historique, criardes ne cesse en effet de faire des adeptes économique et socio-culturelle, l’évolution de outre Atlantique notamment, les stars s’enti- l’usage du pagne en RDC trouve son originalité chant de cette mode dite ethnique... Avec dans la volonté de parer à la nudité des peuples en tête de file, la marque hollandaise Vlisco, de la forêt équatoriale. En souvenir des tissus toujours à la pointe de la mode, et qui reste le anciens des ethnies traditionnelles confrontées maître du tissu africain et domine le marché du aux influences que le Congo a subies, sur les wax de haute qualité dans le monde. (Source plans technologique et culturel, à travers les : Césarine Bolya, Mémoires vives, asbl). routes du commerce et la colonisation belge, on en est arrivé à adopter ce rectangle de tissu Malewa imprimé que l’on appelle aujourd’hui pagne Sortes de cantines populaires où l’on sert une lequel, drapé autour de la taille, couvre le variété de mets typiques congolais, les malewa corps des hanches aux genoux ou aux pieds. se sont imposés à travers la ville de Kinshasa Soumis à différents codes dans la façon de comme lieux de rencontre favoris pour toutes l’attacher, le pagne est également destiné à les bourses. Situés sous des arbres, dans de multiples usages : porte-bébé, couverture, des hangars de fortune, à côté des terrasses linceul, couvre-chef, etc. Par ailleurs, il est ou dans l’enceinte de certaines parcelles devenu aussi, dans l’imaginaire du peuple, bien situées (surtout dans les environs des un instrument de transmission de messages administrations, sociétés privées ou services : proverbes, motifs particuliers, convictions publics), certains malewa servent dès le matin politiques ou religieuses. le petit déjeuner. C’est généralement très C’est ainsi qu’au fil de temps, des techniques correct et à un prix abordable en comparaison de plus en plus élaborées de confection des avec les restaurants classiques où l’on paie textiles ont permis de produire la pièce de trois ou quatre fois plus cher pour des plats coton de couleurs imprimées souvent vives, d’une qualité similaire. La plupart des cadres répandue sur tout le continent africain. Au-delà d’entreprises s’y fixent désormais rendez- de ces techniques, il se dégage tout un tableau vous. Chez Kathy à Lingwala, en face de la mettant en exergue l’histoire du pagne, les RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise) particularités de son utilisation, la signifi- dans l’enceinte du Home des vieillards, en cation des dessins qui l’ornent et aussi les est l’illustration la plus vivante et rassemble genres stylistiques qui le caractérisent. Par nombre de journalistes et employés de la «voix le fait des migrations, la femme congolaise, du peuple» (RTNC). La présence des malewa a notamment la Kinoise résidant à Bruxelles, a même engendré d’autres comportements dans fait de la Porte de Namur (quartier Matongé certains quartiers où des familles entières à Ixelles) la plaque tournante du commerce viennent maintenant s’y approvisionner le soir et de la promotion du pagne en Europe. Du « pour leur repas familial. C’est le cas chez « Liso ya pite «, entendez « l’oeil de la putain « Face book « à Lingwala sur l’avenue Mushie, et de sa version ouest-africaine « l’oeil de ma tenu par Laetitia et ses sœurs qui entretiennent rivale «, au célèbre « mon mari est capable une bonne humeur communicative, et dont «, en passant par le classique ABC, et par le l’une des spécialités est le pied de porc. tout récent « chignon de la Princesse Mathilde «, le pagne suscite une fascination telle qu’à Terrasses, ngandas ou staff chacune de ses apparitions, il est baptisé, A la nuit tombée, des quartiers entiers restent surnommé, chanté, encensé. Des grands noms animés. Aux échoppes et terrasses (appelées de la musique congolaise comme Tabu Ley ngandas ou staff) qui restent ouvertes très Rochereau, avec des tubes comme « Mon Mari tard, vient se greffer une ambiance de nuit est capable « ont donné à cet attachement au rythmée par une musique rendue souvent pagne une autre dimension. Si le Congolais a disharmonieuse tant par le flot de décibels que principalement adopté le costume européen au par l’enchevêtrement de musiques différentes détriment de l’abacost (ce costume à manches et la qualité médiocre des sonos. Le Kinois courtes promulgué par Mobutu, que l’on porte adore faire la fête : musique, bière, sape et sans chemise), la femme par contre manifeste drague bon enfant caractérisent ces soirées qui très souvent son élégance et sa réussite se terminent souvent à l’aube pour la plupart sociale par le port du pagne. Simple pagne de ces ambianceurs. Parmi ces quartiers porté par les femmes africaines au départ, animés, Matongé reste une légende même le tissu wax est même devenu en l’espace s’il est en passe d’être détrôné en animation de quelques années une étoffe tendance par la commune de Bandal (quartiers Bloc, des podiums de mode. Ce tissu aux couleurs Inga, Parking Kimbondo…) et surtout par DÉCOUVERTE 51

MODE DE VIE DE MODE entre le clan et le monde des ancêtres et des esprits. Ainsi, le rituel des peuples animistes ne prend de réalité que parce cimente qu’il la société et que dans leurs rapports à l’irréel, traversà la magie, les animistes vivent bien réel. le dans farouchement jugé combattre de l’animisme parles uns comme une non-religion, par les autres comme une religion primitive. ou “religion et de l’âme des L’animisme esprits” pas n’est une religion universaliste, à l’opposé de la plupart des grandes religions monde. du chaque voire village, chaque peuple, Chaque clan, possède son propre animisme, basé sur possédant originale, spécifique, tradition une des analogies avec les cultes voisins mais bien différents dans leur élaboration. Le fétichepas n’est la représentation dieu d’un mais est il le lien entre la Nature et le Sacré, ces espaces publics « privés «, restent des lieux de divertissement, là où les hommes et les femmes rencontrent leurs maîtresses, amants et concubins dans une ambiance d’intimité cachée. Mais cesont surtout des lieux de rencontres entre amis après une longuejournée de travail. On reste,y parfois longtemps, en prenant prétexte des embou- teillages auxheures de pointe pour retarder le retour à la maison. De toutes façons, à Kin tous les prétextes sont bons pour rester longtemps perpétuelle cette fête continuer et dehors jusqu’au bout de la nuit... rivalisent d’ardeur. Même ambiance festive bon festive ambiance Même d’ardeur. rivalisent enfant dans les autres quartiers dela capitale, rond-point Magasin, Kintambo à notamment Ngaba, Masina (Marché de la Liberté), Espace Somida ouEspace Signature à Matete, le terminus de l’UPN et la place Pompage à Ngaliema, Sainte-Thérèse à Ndjili, Super Lemba à Lemba,et Terminus Kabambare dans les communes de Kinshasa et Barumbu, etc., etc.Ces terrassesalignées le plus souvent côte à côte sont généralement aussi réputées pour leurs échoppes de cabri (grillades de chèvre), accompagne qu’on de bière locale, parfois de chikwangue (pâte de manioc) et de pili-pili. Que ce soit dans ces ngandas ou autres cabarets et boîtes de nuit, on ne voit pas le temps passer dans ces quartiers, la nocturne vie s’interrompant ne pratiquement jamais avant le lever du soleil. Curieusement

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RELIGION

ou les prosélytes musulmans tentèrent tentèrent prosélytes les ou musulmans L’Animisme Dès leur arrivée au pays, les missionnaires détriment des cultes classiques plus établis. à Kinshasa,à qui recueillent l’extrêmeferveur (et désespoir) de la plupart des habitants au ajouté le culte évangélique inspiré des Eglises trouvede réveil que l’on partout au Congo et des individus desorte influence qu’il fortement la vie sociale et politique du pays. Ce à quoi s’est tionnels.Ainsi, par syncrétisme religieux, leculte traditionnel reste fortement ancré chez la plupart à Kinshasa.à La population toutefois n’a pas renoncé de manière absolue aux cultes tradi religion d’État. manière générale, religion D’une la catholique et protestante, Kimbanguisme le et l’Islam sont présents partout au Congo et que la République Démocratique République la que Congo du est un État laïc. Il donc n’existe pas en théorie de La constitution février du 18 2006 consacre indifférent.Sous le Safoutier,le Kinois, Bodino, Négoce chez Popol, chez Nadège ou MMM A Lingwala, le périmètre entre le rond- point Nyangwe, des Huileries, avenues les Kalembelembe et Mushie ne laisse personne que Sans frontières, Mumbunda, Gécamines, les Bilokos, chez Rosette... le croisement avec le boulevard Ici Triomphal. s’alignent des ngandas aux noms insolites tels entre le rond-point Kimpwanza où trône le président Joseph du monument Kasa-Vubu, et desparticularités de Kinshasa. C’estle cas notamment dans la commune de Kasa-Vubu, jusqu’aux petites heuresde la nuit. Ces ngandas ou staff, présentes sur la plupart des grandes artères animées de la ville, étant l’une côté des espaces où s’alignent ces terrasses, terrasses, ces s’alignent où espaces des côté hauts-lieux festifs mange, oùboit l’on et danse presque tous les quartiers de la ville, surtout à caines des Congolaises ou épousé ayant des « ndigari « (Ouest-Africains). répandues Très dans la ville, les tiges se sont imposées dans quelle autre viande disent les Kinois - vendues pour la plupart par des femmes ouest-afri des vendeurs proposent dont des grillades desl’une spécialités est la « tige de s’agit « : il brochettes de viande de boeuf - ou de n’importe (quartier Matongé) qui reste des l’un points de transit les plus importants de la capitale, de Barumbu. Autour du marché Djarkata « « dans le périmètre du rond-point Victoire le quartier Bon Marché dans la commune 52 ® MODE DE VIE

Le Christianisme tement des missionnaires et de la situation Avec l’arrivée des Européens et des mission- sociopolitique du pays à l’époque coloniale. C’est naires, les religions catholique et protestante le cas du Kimbanguisme (voir ci-dessus). Par ont pénétré le territoire, parfois de manière contre la seconde tendance issue, selon plusieurs brutale en détruisant les objets de culte tradi- observateurs, des Eglises pentecôtistes dont le mouvement est venu des États-Unis, rassemble tionnels avec une volonté d’évangélisation des les Eglises dites de réveil. Le mouvement des populations locales. Aujourd’hui, les cultes Eglises de réveil a pris de l’élan en RD Congo traditionnels côtoient ces religions, incorporant avec l’arrivée vers la fin des années 1960 de par syncrétisme certains éléments dans le l’évangéliste américain T.L. Osborn suivi plus culte ou la philosophie. De cette fusion des tard par d’autres évangélistes internationaux. cultes sont nées également toute une série de A partir de 1974, le mouvement du renouveau sectes dont le Kimbanguisme et le Kitawala. charismatique pénètre dans le milieu estudiantin Aujourd’hui et officiellement, les principales réunissant les catholiques et protestants. Dans religions pratiquées par ordre d’importance sont la foulée naîtront la plupart des groupes du la religion catholique, la religion protestante, renouveau charismatique de la ville de Kinshasa. le Kimbanguisme et l’Islam auxquelles s’est La plupart de ces groupes se sont mués en ajouté le mouvement dit des Eglises de réveil. communauté, ministère et Eglise indépendante de réveil. Au milieu des années 80, le pays a connu Les Églises de réveil une efflorescence des Eglises de réveil ; presque L’émergence des communautés et Eglises chré- tous les groupes de prière se transformaient en tiennes de réveil au Congo est un fait révélateur Eglise ou en assemblée charismatique. Les bars, d’une société en pleine mutation et une réalité les salles de cinéma, des parcelles privées, même incontournable. Ces Eglises de réveil faisant des écoles ou des salles de municipalités étaient partie de ce que l’on appelle les «Eglises indé- occupées les dimanches pour célébrer des cultes pendantes africaines «. Elles se regroupent en à Dieu. Considéré comme réponse de Dieu à deux grandes tendances. La première regroupe son peuple face à la crise multiforme qui sévit les Eglises indépendantes de type traditionnel dans le pays depuis plus de deux décennies, le qui sont nées pendant la colonisation comme réveil spirituel au Congo, comme tout nouveau une réaction des autochtones face au compor- mouvement de masse, a sensiblement influencé

Jésus Business « L’Evangile est gratuit mais l’évangélisation est payante « affirment quelques vendeurs d’illusions, constitués en majeure partie de cette nouvelle race de pasteurs provenant des nouvelles Eglises de réveil qui pullulent à travers la ville. Ce phénomène d’évangélisation constitue bien souvent un spectacle avec chœur et orchestre au sein d’une animation de tous les diables. Micro et (parfois) bible en main, le pasteur prêche en français, très souvent approximatif, tandis qu’un interprète traduit en lingala. Disposant de leurs propres organes de presse audiovisuels (radio et télévision), ces Eglises font subir aux Kinois un matraquage médiatique brutal à longueur de journée, promettant monts et merveilles, comme des voyages en Europe, mariages, fécondité, travail rémunérateur, etc. Dans cette perspective, Jésus devient fonds de commerce et les boutiques (lieux de culte) assurant sa distribution poussent comme des champignons. C’est une véritable cour des miracles où l’on trouve davantage de femmes et, pêle-mêle, des illuminés, intellectuels, désespérés ou éclopés. Cependant les dons du ciel sont dispensés aux fidèles davantage en fonction du poids de leur porte-monnaie que de l’intensité de leur foi. Les bénédictions sont distribuées parfois par groupe suivant le montant dont on dispose, les uns à 100 francs congolais et les autres à 100$ ou 1000$. A Dieu de juger. Des grandes campagnes d’évangélisation sont régulièrement organi- sées à Kinshasa et peuvent facilement rassembler dans des stades plus de 10 000 personnes en transe totale avec la théâtralisation qui sied à ce genre de grand messe populaire. Avec un taux de chômage aussi élevé et une misère oppressante vécue par la majeure partie de la population, les Kinois ne savent plus à quel saint se vouer et s’accrochent au premier pasteur venu, dès lors qu’il peut offrir l’espérance du ciel retrouvé... Cliquez ici pour acheter et télécharger l'édition complète du Petit Futé KINSHASA 2012

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