INSTITUT URD DE PARIS If

L I

Bulletin deliaison et d'information I N° 93 I. Décembre 1992 Ce bulletin parait en français, allemand, anglais, kurde, espagnol et turc.

Prix au numéro: France: 30 FF - Etranger: 35 FF Abonnement annuel (12 numéros) France: 300 FF - Etranger: 350 FF

Périodique mensuel Directeur de la publication : Mohamad HASSAN

Numéro de la Commission Paritaire: 659 15 A.S. ISSN 0761 1285

INSTITUT KURDE, 106, rue La Fayette - 75010 PARIS Tél. : (1) 48 2464 64 - Fax: 47 709904 SOMMAIRE

• LA TOURNEE EN EUROPE D'UNE DELEGATION DE L'ASSEMBLEE DU KURDISTAN

• UN APPEL DES LEADERS KURDES IRAKIENS AU SECRETAIRE GENERAL DE L'ONU

• SELON LE MAGAZINE STREN BONN DETIENT LES PREUVES DE LA RESPONSABiliTE DE TEHERAN DANS L'ASSASSINAT DE QUATRE DIRIGEANTS KURDES IRANIENS A BERLIN

• LE CONSEIL DE l'EUROPE DENONCE L'USAGE DE LA TORTURE EN TURQUIE

• LE SORT DES KURDES EN SYRIE

• AINSI QUE...

• CHRONIQUE DE lA GUERRE AU KURDISTAN DE TURQUIE

• EN BREF, LA REVUE DE PRESSE

LA TOURNEEEN EUROPED'UNEDELEGATIONDE L'ASSEMBLEEDU KURDISTAN

NE délégation parlementaire kurde composée nouer des contacts et à informer l'opinion publique de la de représentants de tous les partis représentés à situation toujours très précaire du peuple kurde en Irak. Un l'Assemblée Nationale du Kurdistan et conduite peu partout ils ont été reçus avec sympathie et chaleur à \0 par le président de celle-d, vient d'effectuer une fois par les plus hauts responsables parlementaires et par des tournée d'information dans une dizaine de pays autorités gouvernementales. la presse et lesorganisations de d'Europe. la diaspora kurde ont également réservé un bon accueil à Au cours de ce périple, les quatre députés du Kurdistan ces premiers représentants librement élus dans l'une des irakien Uewhar Namigh Salem, président, POK, Sadi parties du Kurdistan. Ahmad Mohamad Pire, vice-président du groupe parle- mentaire UPK, Dr. Hama Nairn Jaf, POKet Francis Yousif la Francea été la dernière étape de celle tournée européenne. Shabo, N\ouvement démocratique assyrien), répondant à Arrivée le 14 décembre en provenance de londres, pour une des invitations lancées par leurs collègues des pays visite d'une semaine, la délégation parlementaire kurde a été européens (Autriche,Allemagne, Suisse,Suède, Norvège, reçue par Mme Mitterrand, M. Bernard Kouchner, ministre Danemark, Grande-Bretagne, Pays-Bas,France) ont tout de la Santé et de l'Action humanitaire, M. Georges Kiejman, à la fois cherché à faire connaître les institutionsdémocra- ministre délégué aux Affaires Étrangères, avant d'être lon- tiques kurdes issuesdes élections libres de mai 1992, à guement reçue par M. Henri Emmanuelli, président de 2 Bulletin de liaison et d'information l'Assemblée Nationale qui, dans uncommuniqué de presse, Au cours de son séjour à Paris, la délégation parlementaire s'est félicité de «ce premier contact officiel entre les as- kurde a également rencontré, au cours du cocktail suivi d'un semblées française et kurde:.. les députés kurdes se sont diner offert car l'Institut kurde, les représentants de la également rendus à Strasbourg, à l'invitation officielle du communauté'kurdede France ainsi que'ceux des O.N.G. Parlement européen, pour remercier celui-ci de son soutien françaises s'intéressant au problème kurde. Après avoir constant à la défense du peuple kurde. Reçue au nom du tenu, le 22 décembre, une conférence de presse consa- Parlement européen par le vice-président Baron-Crespo, la crée aux développements récentsde la situationau Kurdistan, délégation kurde a ensuite rencontré les principaux groupes lancé un appel à une réunion urgente du Conseil de de l'Assemblée de Strasbourg IGroupe Socialiste, PPE,Arc- Sécurité pour étudier les moyens de mellre un terme à en-Ciel, Démocrates européens, Groupe libéral, les Verts, l'embargo irakien contre le Kurdistan et aux actes de Coalition des Gauchesl ainsi qu'avec les responsables du sabotage de Bagdad visant à empêcher l'arrivée de l'aide comité ad'hoc chargé du problème kurde et de la Com- humanitaire à la population kurde, les députés ont regagné mission du développement. le Kurdistan Icf. la Revue de pressel.

UN APPEL DES LEADERS KURDES IRAKIENS AU SECRETAIRE GENERAL DE L'ONU

N ce début du rude hiver kurde, la situation de la sions des opérations d'aide, pour des raisons de sécurité:. population kurde ne cesse de se dégrader. En raison décidées par l'ONU, et devant les protestations des de l'embargo imposé par Bagdad sur les produits dirigeants kurdes, des ONG et des médias, M. Boutros- pétroliers et alimentaires, les Kurdes vont connaître Ghali a finalement décidé, le 21 décembre, de «renforcer cet hiver encore une pénurie de fuel et d'essence la protection des convois humanitaires» en dépêchant des paralysant les communications et l'activité économi- Casques bleus au Kurdistan. que. Paradoxe des paradoxes: des milliers de Kurdes risquent de mourir de froid alors qu'ils vivent sur une mer de Nous publions ci-dessous,pour l'information de noslecteurs, pétrole, parce que ni l'ONU, ni la CEE, ni aucun pays l'appel conjoint adressé le 2 décembre par les leaders occidental n'accepte d'aider les autorités kurdes à créer kurdes irakiens, M. Massoud Barzani et M. Jalal Talabani, une petite raffinerie pour les besoins de la population, sous à M. Boutros Boutros-Ghali : prétexte que cela violerait l'embargo de l'ONU contre l'Irak et constituerait une alleinte à la souveraineté irakienne! En Monsieur le Secrétaire Général, somme, pour punir Saddam, on pénalise une population Nous vous écrivons pour exprimer notre préoccupation qu'il n'a cessé de martyriser depuis vingt ans, et cela alors au sujet des développements récents concernant la livrai- que le régime irakien, lui, continue de faire fonctionner ses son de l'aide humanitaire au Kurdistan irakien. raffineries pour sa consommation interne et pour des Comme vous le savez, depuis l'expiration en juilletdu exportations, en principe «illégales:. mais connues de tous, Memorandum of Understanding (MOU) , les Nations unies en direction des pays voisins. Sous prétexte de juridisme et ont rencontré des contraintes sévères dans leurs opérations de droit international on prive une population éprouvée des et le nouveau MOU qui vient d'être signé suscite également moyens indispensables de sa survie et de la reconstruction des difficultés troublantes. Leprogramme d'hiver de l'ONU de son pays dévasté. l'action de l'ONU consiste à limiter accuse un grand retard et il y a un danger croissant de lesdégâts en fournissant une aide alimentaire d'urgence en famine massive et la possibilité d'un mouvement massif de vue d'empêcher la famine et un nouvel exode vers la réfugiés kurdes vers la frontière turque. Turquie, pays allié de l'Occident. Le gouvernement irakien continue de restreindre, à la fois directement et indirectement, les livraisons humanitaires Mais même l'acheminement de celle assistance d'urgence, urgentes, et il y a encore quelques jours des camions qui, en vertud'un accord dit Memorandum of Understanding transportant de l'aide humanitaire étaient sabotés dans la signé le 22 octobre au siège de l'ONU avec l'Irak, doit ville d'Arbil. s'effectuer «avec la pleine coopération du Gouvernement IlY a tout juste deux mois, le Congrès des Nations unies d'Irah, est constamment saboté par Bagdad. Des obstruc- a alloué 43 millions de dollars au Département de la tions de toutes sortes ont retardé de 40 jours le démarrage Défense aux fins de fournir {aux Kurdes} une assistance de ce programme. Puisles services irakiens ont multiplié les humanitaire urgente avant le début de l'hiver. L'armée des allentats contre les camions transportant l'aide 114 d'entre Etats-Unischerche actuellement à apporter celte aide dans eux ont explosél pour empêcher la distribution de celle-ci à le nord de l'Iraket elle rencontre une résistance majeure de la population kurde en détresse. Une série d'autres allentats la part de M. jan Eliasson, votre sous'secrétaire général visant à faire peur aux personnels des ONG travaillant au paur les affaires humanitaires. M. Eliasson insiste que toute Kurdistan a complété ce singulier «programme de coopé- l'aide des Etats-Unisdoit "se conformer au Programme ration de l'Irak avec l'ONU:.. A la suite de deux «suspen- d'hiver de l'ONU:.. M. Eliassona aussi insistépour qu 'aucun Bulletin de liaison et d'information 3

garde de l'ONU n'accompagne les convois d'aide amé- /es secours dont le besoin est urgent ne soient pas bloqués ricaine et pour que toutes les organisations privées béné- par l'organisation même qui s'est engagée dans un eHort voles se voient interdire la distribution des secours à moins majeur d'assistance à tous les peuples d'Irak. qu'elles ne souscrivent au N1emorandum of Understanding Monsieur, signé entre /'Irak et l'ONU. Nous connaissons l'intérêt que vous portez au sort du Pour aggraver /es choses, /es réglementations de peuple kurde et nous sommes certains que vous intervien- l'ONU bloquent eHectivementles fournitures de fuel, qui drez pour résoudre ce problème dès que possible. constitue un besoin vitalpour /es Iracteurs. Cela apour eHet de nous empêcher de labourer nos champs afin de nourrir Bien respectueusement. notre peuple. Ce genre de comportement bureaucratique inepte Mossoud Barzani jolal Talobeni bloque la fourniture de l'aide et on ne devrait pas permettre Présidentc1u Parti SecrétaireGénéral sa continuation. Le peuple de l'Irak du Nord souUre Démocratiquedu Kurdislan de l'UnionPatriotiquedu Kurdislan énormément de l'eHetcombiné des sanctions économiques de l'ONU et de l'embargo total imposé par Saddam le 10 décembre, les deux leaders Kurdes ont écrit à M. Hussein au Nord. Ce serait une triste ironie si /e peuple Jean-Bernard Mérimie, président en exercice du Conseil de kurde devait souHriren plus à cause des conflits bureaucra- Sécurité, pour exposer la détresse de la population kurde, tiques. et demander une réunion d'urgence du Conseil. Celui-ci ne Nous savons qu'il y a bien d'autres crises de par le s'est pas réuni mais le secrétaire général a décidé de monde qui requièrent votre attention. Néanmoins, nous renforcer le contingent de Casques bleus chargés d'escorter vous prions d'examiner cette aHaire et de vous assurer que les convois humanitaires.

SELON LE MAGAZINE STERN, BONN DETIENT LES PREUVES DE LA RESPONSABILITE DE TEHERAN DANS L'ASSASSINAT DE QUATRE DIRIGEANTS KURDES IRANIENS A BERLIN

E grand hebdomadaire allemand Stern a publié dans politiques et économiques de passer sous silence les résultats de son édition du 30 décembre (nO1/931 une enquête de l'enquête. ses collaborateurs Dieter Krausez et Werner Mathes, qui, se basant sur des sources de la police criminelle Les deux tueurs n'hésitèrent pas longtemps. Après avoir fédérale (BKAI et de la chancellerie allemande, pénétré dans le local à 22h54 précises, ils se sont dirigés conclut que le quadruple assassinat perpétré le 17 tout droit vers la table où dïnait un groupe de huit opposants septembre dernier à Berlin est «sans le moindre doute politiques iraniens. Un des deux gangsters, qui s'était l'œuvre des services secrets iraniens~. Soucieux de ne pos partiellement dissimulé le visage avec le haut de son pull- metlre en péril ses «fragiles~ mais très fructueusesrelations over, hurla «filsde pute» en persan avant de lâcher plusieurs avec Téhéran, Bonn serail en train d'étouffer celte affaire, rafales d'un pistolet mitrailleur caché dans un sac de sport. en demandant discrètement à l'Iran le rappel de sesdeux Trois hommes s'écroulèrent, blessés à mort. Un quatrième, diplomates impliqués dans l'assassinat des dirigeants qui gisait à terre dans une mare de sang, fut achevé d'une kurdes, suivant en cela Vienne qui, en juillet 1989, avait balle dans la nuque par le second tueur. Lepropriétaire du également laissé les assassins iraniens du Dr. A.R. restaurant, bien que grièvement blessé, survécut. Ghassemlou, secrétaire général du PDKI et de ses deux collaborateurs, regagner tranquillement Téhéran où ils ont Cet attentat spectaculaire commis le 17 septembre 1992 été récompensés et promus. dans le restaurant berlinois «Mykonos» contre des dirigeants du Parti Démocratique du Kurdistan d'Iran {PDKI}jeta une Nous reproduisons ci-dessous la traduction française inté- ombre sur la cérémonie de clôture du Congrès de l'Inter- gralede l'article de Stern dont l'original allemand setrouve nationale Socialiste qui avait eu lieu dans la capitale. Willy en pages 71-72 de la Revue de presse de ce numéro: Brandt, président de longue date de l'Internationale So- cialiste, aurait dû y prononcer son discours d'adieu mais en QUAND LES ENQUÊTEURS avait été empêché par une grave maladie. RÉUSSISSENT TROP BIEN••• Les victimes de cet attentat sauvage, qui avaient participé JI ne subsiste pas le moindre doute que le meurtre de quatre au Congrès en tant que délégués oHiciels, sont: dirigeants politiques kurdes est bien le fait des services secrets • Sadegh Sharafkandi, dit Dr. Saïci, 54 ans, Secrétaire iraniens. Mais Bonn a apparemment décidé pour des raisons général du POKI; .4 Bulletin de liaison et d'information

• Homayoun Ardalan, 42 ans, représentant du PDKIen diplomatiques récemment rétablies entre l'Iranet la Républi- AI/emagne; que fédérale. • FaftahAbdoli, 31 ans, représentant du PDK!à J'étranger; • Nurul/ah Mahammadpur Dehkordi, dit Nouri, 46 ans, Les intérêts économiques jouent également un rôle très interprète de Sharafkandi. important: d'octobre à décembre, Mercedes~enz.Stuffgart a livréen tout à l'Iran900 poids lourds dont le prix unitaire Mais cet attentat est en passe de devenir une affaire s'échelonne entre 300.000 et 400.000 DM. Comme politique de première importance, car ilest évident que les nous le disait Uwe Brodbeck, porte-parole de Mercedes- résultats de l'enquête dont dispose la chancel/erie ne Benz: ell s'agit là a'une jolie petite somme qui rentre conviennent pos du tout aux hommes politiques à Bonn ni aans nos caisses». Toujours d'après lui, Iveco Magirus, aux experts du service de sécurité. Selon unhautfondionnaire leur concurrent de la vil/e d'Ulm courait livré encore du Ministère de laJustice: cToute déclaration publique à aavantage». La révélation au grand jour des adivités ce sujet serait une bombe politique énorme». Donc, on se criminel/es des services secrets iraniens sur le sol al/emand tait. aurait gravement porté atteinte aux relations entre les deux pays et risque de mettre un terme à cet accord commercial A peine deux semaines et demie après la tuerie, la très lucratif. chancellerie a pu procéder à l'arrestationde deux coupables présumés en Westphal/ie et, quelque temps plus tard, de On dément formel/ement qu'il yait volonté, pour des raisons quatre de leurs complices. politiques, de ne pos publier les indices et les preuves en D'après un rapport d'expertise interne à la chancel/erie et possession des enquêteurs incriminant l'Iran. dont Stern a pu prendre connaissance, Abbas Rhayel, un Libanais de 25 ans, en détention provisoire au moment de cRaaotages que tout cela», prétend Hansdürgen Förster, son arrestation, et un franien encore en fuite du nom de porte-parole du procureur de la République à Karlsruhe. fI Sharif, alias Abu Roman, étaient les tireurs.Enmême temps reconnaÎ1cependant que «les auteurs de l'attentat ont agi que Rhayel, le commando de la chancel/erie arrêta Youssef sur les ordres d'une organisation qui combat le PDKI», Amin, un Libanais de 25 ans, qui avait fait le guet surle lieu «bien qu'il ne' soit pas établi de manière aéfinitive qui du crime. Les enquêteurs s'emparèrent également de sont les commanditaires». 10. 000 DM et de 3 1.500 livres libanaises. fi est d'autant plus surprenant d'observer, malgré tous les UnIranien de 33 ans du nom de Kazem Dorabi, accusé par démentis, les grimaces à peine voilées des enquêteurs des Amin d'être le chef de l'opération, se trouve également services de sûreté de l'Etat à Meckenheim, près de Bonn. derrière les barreaux. Les enquêteurs dans l'affaire du Comme le disait déjà en novembre un fonctionnaire de la cMykonos» ont pu établir que Dorabi, jusqu'au moment de chancel/erie : cOn essaye d'influencer notre travail».. son arrestation, avait été le chef de la Filialeberlinoise du Afin d'arriver à mettre d'accord toutes les instances concer- mouvement islamistemilitantcHezbollah», contrôléet financé nées, Bernd Schmidbauer, 53 ans, ministre d'Etat chargé par /'Iran. de la coordination des services secrets, les a conviées à une réunion ultrasecrète dans les bureaux de la chancel/erie. Le Les déclarations des auteurs de l'attentat montrent à l'évi- 8 décembre, un accord fut conclu entre les participants, dence qui se trouvait dans les coulisses et tiraitles Ficelles: préconisant une solution modérée. les services secrets iraniens par l'intermédiaire d'au moins deux diplomates accrédités en AI/emagne. le résultat: il a été convenu avec l'ambassadeur d'fran à Bonn que les deux diplomates impliqués dans l'attentat Mais les preuves de ces implications ne doivent pas être seraient discrètement rappelés dans leur pays. révélées, pour ne pas risquer de fragiliser les relations

LE SORT DES KURDES EN SYRIE

LS sont plus d'un million à vivre dans une bande terri- statut particulier, ils pouvaient publier des livres et revues toriale contiguë au Kurdistan de Turquie allant de la dans leur langue, préserver leur identité, développer leur Djézirah, à la jonction des frontières turco-syro-irakienne, culture tout en participant à la vie du pays comme des à Djebel Ekrat IMontagne kurde!, sur la côte méditerra- citoyens à part entière. l'émergence d'un nationalisme néenne, au sud d'Alexandrette, avec quelques fortes arabe agressif et exclusif a, à partir de 1959, réduit les colonies à Damas et Alep, dont l'origine remonte au Kurdes de Syrie au rang de citoyens de deuxième classe moins à l'époque de Saladin et des Croisades. Sujets dans unpays régentépar des dictatures militaires répressives ottomans comme la plupart des Kurdes jusqu'au lendemain allant jusqu'à lesconsidérer comme cun peuple sans histoire de la Première Guerre mondiale, ils ont été annexés à la ni langue, étranger et ennemi des Arabes», à éliminer. Syrie, en vertu du traité franco-turc d'Ankara de 1921. A l'époque du mandat français en Syrie, sans bénéficier d'un Dans cet esprit raciste, le 5 octobre 19621e gouvernement Bulletin de liaison et d'information 5 baasiste de Damas promulguait un décret-loi n093, visant s'emploie, par ce biais, à évacuer son propre problème à la création d'une cceinture arabelt tout le long de la kurde. frontière turque afin de couper le Kurdistan de Turquie des territoires kurdes de Syrie. Dans le cadre de cette politique Ce jeu machiavélique commence à être sérieusement plus de cent mille Kurdesont été déchus de leur citoyenneté contesté par la population kurde syrienne qui revendique syrienne et des tribus arabes ont été implantées par l'armée de plus en plus ouvertement le rétablissement dans leurs dans ces terres kurdes fertiles. l'arrivée au pouvoir de la droits des Kurdes sans papiers, la reconnaissance de leurs fraction Assad du Parti Baas, issue de la minorité alaouite droits culturels, l'abrogation du décret nO1011 2/SAD/25 a mis une sourdine à cette politique d'arabisation forcée interdisant l'usage de la langue kurde dans les lieux de sans pour autant revenir sur ce qui était déjà fait. travail et de celui promulgué le 3 décembre 1989 InoO1865/SAD/25I, proscrivant leschansons et musiques Conséquence de cette politique: 30 ans plus tard, la Syrie non arabes pendant les mariages et les fêtes. C'est ce qu'a compte plusde 150.000 Kurdesprivés de leur nationalité, demandé dans un appel rendu public le 5 octobre dernier véritables clandestins sanspapier, sansdroits civiques dans la direction commune de trois partis kurdes syriens IParti de leur propre pays. Privés du droit à la propriété, du droit l'Union populaire en Syrie, Parti démocrate du travail kurde d'occuper un emploi public, de boos de rationnement (les de Syrie et Parti démorate kurde unifié de Syriel. produits de première nécessité sont rationnés en Syriel, de passeport et même d'hébergement dans les hôtels, ces Depuis, selon la Fédération Internationale des droits de Kurdes sans papiers ne peuvent ni faire enregistrer l'homme IFIDHI, près de 260 Kurdes ont été arrêtés dans officiellement leurs mariages, ni leurs enfants à l'école. les province d'al-Hassaka, Alep, Rasa~Ain, al.Qamishli et Afrin. Une centaine de ces détenus, dont le député M. Cependant le régime syrien prétend csoutenir la lutte de Fouad Aliko, a été libérée apèrs avoir subi des sévices. libération nationale des Kurdes de Turquielt en hébergeant tv\ais la vague d'arrestations continue. la F.I.D.H. qui a la direction du PKKet en encourageant les jeunes Kurdes tenu le 18 décembre une conférence de presse au siège de syriens à s'enrôler dans la guérilla du PKK pour aller se la Fondation Franc~l.ibertés estime à sept mille le nombre ballre en Turquie. Tout Kurde patriote de Syrie tué en de prisonniers d'opinion en Syrie. Turquie fait un militant turbulent en moins pour la Syrie, qui

AINSI QUE...

• LA TURQUIE ACHÈTE 9S HÉUCOPTÈRES MILI- irakien d'un réfugié kurde, rescapé de la guerre aux armes TAIRES. la Turquie et les Etats-Unis ont signé le 8 chimiques, vivant depuis 1989 en France. Ce reportage décembre à Ankara un contrat de l, 1 milliard de dollars émouvant, riche d'informations sur le sort actuel des Kurdes pour la fourniture de 95 hélicoptères multi-usages de la dans le Kurdistan autonome, réalisé par Francine Buchi firme américaine Sikorsky à l'armée turque. Ce contrat avec le concours de l'Institut kurde, pour le magazine c52 comprend l'achat de 45 hélicoptères de type Block Hawk sur 10 Unelt de Jean Bertolino, a rencontré un vif succès UH-6Ol et la construction sous licence en Turquie de 50 auprès du public et de la presse française. De son côté, le autres appareils du même type. Selon l'AFP, qui se réfère 23 décembre BBC 2 a diffusé un documentaire de notre caux sources proches de la sécurité turque à Ankaro It , collaborateur Hoshmand Othman, intitulé Kurdistan - the l'armée turque devrait utiliser les nouveaux hélicoptères en Promised Country. Rappelant brièvement le passé, notam- priorité au Kurdistan. mentà l'occasion de la visite du réalisateur à son ancienne école d'Arbil, devenue le Q.G. de la police secrète, ce film • LEMANDAT DES FORCES ALLIÉES RECONDUIT a surtout décrit le renouveau kurde, la reconstruction du POUR 6 MOIS. le Parlementturc, suivant la crecomman- pays, les élections et la mise en place des institutions dationlt du Conseil de Sécurité nationale, a voté, le 24 démocratiques, la vie quotidienne d'un peuple tentant au décembre, par 236 voix contre 155, la reconduction pour milieu de tant de difficultés et épreuves de prendre en main 6 mois de l'autorisation pour les forces alliées de l'opéra- son destin et sesespoirs. Ce documentaire sera rediffusé le tion cProvide ComforP, chargées de protéger les Kurdes 3 janvier par BBC World Service. irakiens, de se servir de la base turcoaméricaine d'Incirlik, près d'Adana. Celle prolongation, la troisième depuis avril • DES RÉFUGIES KURDES EN ESTONIE. Confrontés 1991, court à partir du 1er janvier 1993. aux drames de la guerre, de la répression et de la misère, les Kurdes continuent de fuir par tous les moyens leur pays • DES ÉMISSIONS SUR LES KURDES SUR TF1 et vers les destinations les plus inattendues. Ainsi, le 21 la BBC. la première chaîne de télévision française a décembre, 73 Kurdes, 52 adultes et 20 enfants, étaient diffusé, le 4 décembre, un reportage de 52 minutes, intitulé trouvés dans un état d'épuisement sur la pelile île balte de le cRetour du vieux guerrieflt, sur le retour au Kurdistan Faro où ils auraient échoué après un périple de 18 mois à 6 Bulletin de liaison et d'information travers la Turquie et la Russie.le 24 déCembre les autorités estoniennes indiquaient à Tallinn que 125 Kurdes se • RENVOI DU PROCÈS DU HEP. le procès du Parfi trouvaient sur leur territoire. Ces derniers menaçaient de se du Travail du Peuple IHEP),pro-kurde, qui devait avoir lieu suicider collectivement si le gouvernement balte tentait de le 25 décembre devant la Cour de Sûreté d'Etat d'AnKara les renvoyer. Ils se disaient cependant disposés à se rendre a été renvoyé au 25 janvier. la Cour demande l'interdiction dans tout pays démocratique sauf en Russie, pays dont ils de ce parfi pour cséparatisme:. et la condamnation à morf semblent avoir gardé un pénible souvenir. Enattendant de de sesprincipaux dirigeants, y compris de ses 18 députés, statuer sur leur sorf, les autorités de Tallinn ont installé ces pour choutetrahisonet atteinteà l'intégritéterritorialedu créfugiés du bout du monde:. dans une caserne de garde- poys:.. frontières.

CHRONIQUE DE LA GUERRE AU KURDISTAN DE TURQUIE

A «guerre totale» déclarée par l'armée tur- 1er décembre que et menée tant par les unités régulières que A Siverek, un soldat a été tué et 9 autres blessés dans par leurs multiples auxiliaires continuent de un transport blindé de l'armée lors d'une opération faire rage au Kurdistan, en particulier dans les militaire. A Sason (province de Batman), un protecteur provinces de Diyarbakir, Mardin, Batman, de village et 2 autres civils ont été tués lors d'une attaque des militants du PKK. A Hizan (province d'Urfa), Sirnak, Hakkari, SUrt, BingoI, Mus et Bitlis. le corps d'un civil, Remzi Çakar, en garde à vue depuis Cette guerre sanglante est aussi une guerre sans une semaine au commissariat, a été remis à sa famille. images, sans témoins étrangers, presque une tuerie à huis clos. Effrayée par l'assassinat de 13 journa- 2 décembre listes en moins d'un an et sévèrement rappelée à A Siverek, un policier, Ömer Akpmar, a été tué par des l'ordre par le gouvernement, la presse turque se inconnus armés. A Adana, un civil, Sukru Çekirge, a contente de signaler en pages intérieures, généra- été tué et 4 autres blessés lors d'u ne fusillade attribuée lement en quelques lignes, les assassinats quoti- au PKK. A Mardin, 2 villageois, Orhan et Zengin Kaya, diens des civils kurdes en pleine rue qu'elle pré- ont été tués à leur domicile par les forces turques. sente comme des ((meurtres par des inconnus» ou 3 décembre. par un mystérieux groupe ((Hezbollah», organisé, A Klzlltepe, province de Mardin; 7 civils d'une même financé et protégé par les Services secrets turcs. Les famille, Nurettin, Ali, Izzettin, Abdulvahap, A. Baki et attaques contre des minibus transportant des pay- Tacettin Yigit et Abdo Öztürk ont été tués par un groupe sans sont attribuées au PKK alors que celui-ci armé qui appartiendrait au PKK. A Savur, 2 civils, Turan accuse les unités spéciales anti-émeutes (TIM) dé- Öncü et Mahmut Özer, ont été abattus et pendus à un guisées en Kurdes de perpétrer ces tueries pour poteau électrique par des présumés militants du PKK. châtier les villageois qui refusent de collaborer A Ömerli, une personne non encore identifiée a été avec l'armée. Les proches des victimes portent enlevée de son domicile et abattue par des inconnus. rarement plainte auprès des tribunaux, la justice A Dargeçit, lors d'un affrontement avec les forces turque étant totalement discréditée et perçue par la turques,5 militants du PKK ont été tués. A Antalya, un dirigeant local du parti HEP, Idris Çelik, dentiste, a été population comme une machine bureaucratique tué par deux tueurs non identifiés. aux ordres de l'armée ,chargée de donner une couverture juridique à ses exactions. 5 décembre A Diyarbakir, le gardien-chef de la prison militaire, Dans ce contexte de confusion, de chaos et de Tacettin Yllmaz, a été tué par des inconnus. A Mldyat, désinformation, les informations que nous publions un restaurateur, Mehmet Isler dont le frère est un désormais dans chaque numéro de notre bulletin protecteur de village (milicien pro-gouvernemental), a sous forme de ((chronique» sont certainement in- été tué par des inconnus. A Kirmatas (province de complètes et l'on ne peut hélas pas écarter totale- Diyarbakir), un protecteur de village a été tué et un ment le risque d'erreurs. Elles ont cependant le autre blessé par une bombe qu'ils manipulaient. mérite de donner un tableau d'ensemble de la 7 décembre situation qui prévaut au Kurdistan de Turquie. A Uludere, province de Sirnak, lors d'un affrontement Bulletin de liaison et d'information 7

entre les militants du PKK et les forces turques ap- 12 décembre puyées par des protecteurs de village, un militant et A Dlcle et à Elazlg, 3 militants du PKK ont été tués lors deux civils ont perdu la vie et un autre civil blessé. A des affrontements avec les forces turques. A Siverek, Klzlltepe, un vendeurde cassettes de musique, Mehmet 2 militants du PKK ont été tués par les forces turques. Kaplan, a été tué par des inconnus armés. A Batman, A Diyarbakir, un civil, Nezir Aklar, a été tué par des un civil de 38 ans, Nuri Kaya, a été tué par un tueur non inconnus armés. A Uludere, 3 enfants ont été griève- identifié. A Dargeclt, un enfant de 10 ans, Melek Bora, ment blessés lors de l'explosion d'une mine posée sur a été tué et 3 autres civils blessés par les forces turques la route. à la suite d'une attaque du PKK dans cette localité. 14 décembre L'armée a investi les villages Xirbê Xelila, dans le A Diyarbakir, 2 policiers membres de la Direction de district de Mazidag et Sêx Çoban, dans le district de Sûreté ont été tués par des inconnus armés. A Suruc, Çinar, province de Diyarbakir. Toutes les femmes et un civil, Abdullah Simsek, accusé de collaboration, a filles ont été regroupées, mises à nue, promenées et été tué par des militants du PKK. A Nusaybln, un civil, humiliées dans les rues par un temps glacial et au Abdulgafur Oil, a été tué par des inconnus. milieu de tirs de fusils automatiques des soldats. Tous les habitants ont dû s'enfuir à pied de leurs villages pour 15 décembre aller se réfugier à Diyarbakir. A Diyarbakir, le propriétaire d'un kiosque de journaux, Kemal Ekinci, a été tué devant son domicile par 3 8 décembre tueurs non identifiés. Toujours dans la même ville, 3 A Tuncell et à Sirnak, 7 militants du PKK et 4 soldats militants du PKK et 2 soldats ont été tués lors d'un sont morts lors de différents affrontements. A affrontement armé. A Nusaybln, un jeune homme de Diyarbakir, un épicier, Mutlu Kaya, a été tué lors de la 18 ans, Sinan Yilmaz, a été tué par des tueurs non fusillade de son magasin par des inconnus. A Klziltepe, identifiés. A Ortakoy (province de Mardin), une femme un vieil homme, Mecit Kizilkan, renversé par un char de et son fils, ont été grièvement blessés sur le toit de leur l'armée, est mort. maison par des inconnus.

9 décembre 17 décembre A Antalya, les occupants d'un car de police ont été La ville de Diyarbakir, capitale politico-culturelle du attaqués par un groupe armé: 3 policiers tués et 23 Kurdistan, a connu une nuit de terreur au cours de autres blessés. A Midyat, 4 occupants d'un minibus, laquelle les unités spéciales et la police ont procédé à dont 2 protecteurs de village, un enfant et une femme, une bruyante démonstration de force à grand renfort de ont été tués et 12 autres blessés par un groupe armé tirs d'armes automatiques, de panzers et chars occu- attribué au PKK. A Hazro, le directeur du Centre pant les carrefours, d'attaques contre les commerces d'Education Populaire, Mehmet Ozden, et le gardien des habitants suspects. du même centre, Ahmet Koparan, enlevés par des militants du PKK, ont été retrouvés morts. 19 décembre A Diyarbakir, un coiffeur, Mustafa Ucakan, et un autre 10 décembre civil, Hamdullah Andlc, ont été tués lors de deux A Korkut, province de Mus, le maire de la localité, agressions différentes perpétrées par des tueurs non Kutbettin Akpolat, 2 militaires et 5 civils ont été tués par identifiés. A Nusaybin, une femme de 18 ans, Garibe des militants du PKK dans une attaque contre le Karasakal, a été tuée par des inconnus armés. A minibus qui les transportait. A Tatvan, un chauffeur de Hazro, province de Diyarbakir, 5 passagers d'un minibus taxi, Mehmet Emin Orak, a été retrouvé mort d'une de transport, dont 2 femmes et 2 enfants, ont été tués balle dans la tête. A Midyat, 6 personnes dont 3 pro- et 11 autres blessés par des présumés militants du tecteurs de village ont été tuées et 10 autres blessées PKK. A Çmar, un chauffeur de minibus, Muhsin dans une attaque du PKK contre le minibus qui les Musulioglu, et un membre du PKK ont été tués au cours transportait. A Lice, 2 militaires et 4 civils ont été tués d'une attaque d'un groupe du PKK. A Batman, 5 po- dans une attaque du PKK. A Diyarbakir, 3 personnes liciers ont été blessés dans une attaque du PKK contre ont été blessées dans une attaque à la bombe contre leurvéhicule. Quelques minutes plus tard, un enfant de une patisserie. 12 ans a été tué par un véhicule de la police qui se rendait sur le lieu de l'agression. A Kocakoy, 5 civils 11 décembre dont 3 enfants ont été tués par les forces de l'ordre et A Silvan, 2 villageois non identifiés et un militant du les protecteurs de village. PKK ont été tués lors d'un affrontement opposant ces derniers aux protecteurs de village. A Diyarbakir, un La petite ville de Kulp, dans la province de Diyarbakir, villageois, Mahmut Ek, travaillant dans son champ, a déjà martyrisée et en grande partie détruite en octobre été tué par des protecteurs de village. a subi une nouvelle attaque massive de l'armée, qui l'a 8 Bulletin de liaison et d'information

isolée du reste du pays 5 jours durant. Le premier jour 22 décembre de ce siège, les troupes ont mis le feu à certains A Nusaybln, un colonel turc, Göker Gürbüz, a été commerces et habitations puis passé au peigne fin grièvement blessé par deux militants du PKK. A Mldyat, toute la ville, maison par maison. Le troisième jour, au 2 policiers en service ont été tués par des présumés terme de ce vaste ratissage, l'armée a incendié d'autres militants du PKK. A Mersin, un homme de 59 ans, commerces, maisons et véhicules et demandé aux Kerem Yildizli, accusé de collaboration, a été tué par habitants de ne plus jamais revenir à Kulp, ville inter- des militants du PKK. A Lice, un protecteur de village dite. Ceux-ci ont dû prendre, en plein hiver, les routes a été tué et un villageois de 80 ans, Ali Ates, grièvement enneigées de l'exode vers les villes de Silvan, Batman blessé lors d'une attaque de ces premiers contre cette et Diyarbakir. L'armée a ensuite attaqué les villages localité. environnants, pillant les maisons avant d'y mettre le feu, brûlant vif le bétail, faisant subir des tortures 23 décembre collectives aux paysans, les obligeant à abandonner A Hazro, un protecteur de village, Halis Özkan, a été leurs champs et biens pour s'enfuir vers les villes. Les tué lors d'une attaque du PKK contre un minibus. A paysans se plaignent de l'usage de «bombes terrifiantes Diyarbakir, l'imam d'une mosquée a été grièvement qui provoquent des éboulements et des avalanches». blessé par des inconnus armés de bâtons. A SIlopi, un L'utilisation du napalm et des bombes incendiaires est civil, Sait Simdi, enlevé de son domicile par des inconnus désormais pratique courante. Même ce qui reste des a été retrouvé mort. A Midyat, le corps d'un villageois, maigres bois et forêts de la région ne semble pouvoir Abdulselam Tunç, a été retrouvé criblé de balles. A échapper à cette furie destructrice. Dargeçit, les corps de 2 civils, Huseyin Eseret Vasfettin Kardes, ont été retrouvés criblés de balles. A Viransehlr, Les villages suivants ont été investis par l'armée qui a une collégienne de 15 ans, Nufa Kalemli, a été tuée par décidé de les évacuer de force (entre parenthèses le trois agresseurs non identifiés. A Suruc, 6 militants du nom officiel turc du village) : PKK et 5 soldats ont été tués lors d'un affrontement. A Bahamdan (Ayhan) : 70 maisons, dont 32 incendiées Cinar (province de Diyarbakir) ,les corps de 2 vendeurs par l'armée. Ce village a été totalement vidé de ses ambulants, Mehmet et Suleyman Atli, ont été retrouvés habitants. au bord d'une route. Babicanka (Savas) : 100 foyers, totalement évacués. Sêxaza (Hamzah) : 150 foyers, dont 100 déjà évacués. 25 décembre Gremori (Sivrice) : 12 foyers, totalement évacués. A Batman, un restaurateur, Faik Otes, a été tué par Aqika (Yaklt) : 50 foyers, évacué à moitié, bétail et foin deux inconnus non identifiés. A Diyarbakir, 2 lycéens brûlés par la troupe. et un professeur de lycée, agressés par des groupes ê~s villages de Pora (Yolaçtl), 60 foyers, Cimar islamiques, ont été grièvement blessés par armes (Uzunova), 70 foyers, ont reçu un préavis de 15 jours blanches. pour ('évacuation totale de leurs habitants. o 26 décembre 21 décembre A Mus, Van, Siirt et à Bitlis, 9 militants du PKK ont été A Baykan, province de Siirt, 8 protecteurs de village et tués et 12 autres arrêtés lors de différents affrontements 2 soldats ont été tués à la suite d'une attaque du PKK avec les forces turques. A Varto, un policier a été tué contre cette localité. A Sirnak, un soldat a été tué et 2 et un autre grièvement blessé par des militants du PKK. autres blessés lors d'un affrontement avec des militants A Nusaybin, un militant du PKK a été tué par les forces du PKK. A BingOI, 2 militants du PKK et un soldat ont turques. Toujours à Nusaybln, un civil, Ali Asian, a été été tués lors d'un affrontement. A Dicle, un militant du tué et un autre grièvement blessé par des inconnus. A PKK a été tué lors d'un attaque de ce dernier contre un Batman, un civil, Mehmet Sirin Ozbek, a été tué par convoi militaire. des inconnus.

EN BREF, LA REVUE DE PRESSE

MASSACRE AU KURDISTAN. Depuis la mi-oclobre, l'ar- cent unalliévilal de l'Occidenl. (U.S. News& WorldReport, mée turque mène dans le nord de l'Irak une opération 9 novembre 19921, p. 2-4. aéroterrestre massive pour «anéantir» les Kurdes de Turquie. Ceux-ci ont commencé il y a huit ans une lulle sans merci ANKARA BAFOUE lE DROIT.Amnesty International dénonce contre lesaulorilés d'Ankara et les«collaborateurs» .(L'A/sace, la répression en Turquie. - UNE DECLARATION 8 novembre 19921. p. 1. ACCABLANTE DENONCE LATOTRUREETlES MAUVAIS TRAITEMENTS EN TURQUIE. le Comité européen pour la FAISANT DERAillER UNE TUQUIE EN PROIE AUX TROU- prévention de la torture sorl de sa réserve et signale la BLES,AGITATION POLITIQUES elle conflit elhnique mena- violation coulumière des droits de l'homme. (L'Humanilé, 12 Bulletin de liaison et d'information 9 novembre, 24 Heures, 24 décembre 19921, p. 4, 63. DES MILLIONS DE MINES MENACENT LES KURDES. IChica90 Tribune, 29 novembre 19921, p. 12. FRERECONTRE FRERE.Les Kurdes onl a nouveau couler le sang d'auldres kurdes. INewsweek, 9 novembre 19921, L'ARMEETURQUE ECRASE LAGUÉRILLAKURDE.IThe New p.5. York Times, 24 novembre 19921, p. 13.

LA CRAINTE DES KURDES SUSCITE LA TENUE D'UNE KURDES CONTRE KURDES. IThe New York Times, 30 REUNION DES MINISTRES TURC, SYRIEN ET IRANIEN novembre 1992), p. 13. DES AFFAIRES ETRANGERES. IThe Financial Times, 14 novembre 19921, p. 6. LA TURQUIE PREND UNE INITIATIVE AU SUJET DES KURDES IRAKIEN IThe Christion Science Monitor, 23 no- LATURQUIE CHERCHE A PARVENIR A UN CONSENSUS vembre 1992), p. 14. AVEC SESVOISINS AU SUJETDES KURDES.IThe Financial Times, 16 novembre 19921. p. 6. AU MOINS 56 JOURNALISTES TUÉS EN 1992. DonI 12 en Turquie où la situation est peut-être la plus dramatique. LA TURQUIE, LA SYRIE ET L'IRAN DISCUTENT «SANS Il'Indépendan/, 25 décembre 1992/, p. 15. AGENDA PREALABLE.DU FUTUR DU KURDISTAN. - FEU LESRÊVESD'UN ETAT KURDE. Ankara, Damas el Téhéran KURDES, UNE GUERRE D'IRLANDE. lOues/-France, 28 ont réaffirmé le maintien des frontières irakiennes conlre un novembre 19921, p. 15-16. Kurdistan indépendant. - LA REUNIION D'ANKARA: Les Kurdes d'Irak s'inquièfenl de la concertation enlre la LESKURDES: Nous avons rencontré Kerim dans un camp Turquie, l'Iran el la Syrie. - KURDES: des pio.ns sacrifiés de réfugiés des montagnes de la Turquie, près de la sur l'échiquier international. - L'IRAK SAUVE PAR SES frontière avec l'Irak, qui abrite des milliers de Kurdes fuyant ENNEMIS. Redislribution des carIes au Moyen-Orient. - au cours de ces derniers mois les soldats de Saddam Turcs, Syriens et Iraniens ont tous d'excellentes raisons de Hussein.IToi et les Missions, Novembre 1992), p. 19-21. vouloir sauvegarder l'intégrité territoriale de leur voisin. Les Kurdes en font les frais. - TURQUIE, SYRIE,IRAN: L'union BAGDAD ET L'EMBARGO FERMENT LE KURDISTAN. A sacrée pour sauvegarder l'unité territoriale de l'Irak. - l'approche de l'hiver, le travail des ONG au Kurdistan esl OUVERTUREDELAREUNION QUADRIPARTITESURL'IRAK ralenti par le blocus imposé à l'Irak et les lenteurs de DU NORD. - HARO SURLEKURDISTAN INDEPENDANT. Bagdad à reconduire l'accord concernant l'intervention La Turquie, l'Iran et la Syrie, craignant d'être touchés par humanitaire. (Présence dons le monde, Novembre 19921. l'irrédentisme kurde, se prononcent contre le démembrement p.22. de l'Irak et l'émergence d'un Etat indépendant. (ElPOIS,15 novembre ; Libération .. Le Monde, 16 novembre ; UN PRE-RAPPORT DE LA CIA AFFIRME QUE L'IRAN l'Evénementdu}eudi, 19-25 novembre ;}euneAfrique, nO S'APPROCHE DU STATUT NUClEAIRE. Téhéran pourraîl 1664, 26 novembre; Courrier International, 3 décembre; fabriquer des bombres d'ici l'an 2000 indique le rapport Gomk, 12-1 3 décembre ; Le Nouvel Afrique Asie, Dé- sur l'armement de l'Iran. (International Herald Tribune, 1er cembre 19921. p. 7-10, 17-18, 35-36, 68. décembre 19921, p. 23.

VOUS ENTREZ AU KURDSITAN. Les Kurdes d'Irak font LA LUnE ENTRE-FRERESDE LA NATION KURDE lEI POIS, confiance à l'aide internationale pour leur permettre de 1er décembre 19921, p. 24-25. sourvire en tanl qu'Elat. lEI POIS, 30 novembre 1992), p. 7-8. IRAK: POUR ECHAPPER AUX EXACTIONS DU REGIME DE BAGDAD. Les opposants chiites réclament la création LAVILLEKURDE GAZEE PAR L'IRAK EN 1988 RENAlT A LA d'une zone de protection internationale. Ile Monde, 3 VIE. [International Herold Tribune, 18 novembre 19921.p. décembre 1992/, p. 26. 8. BOMBES AU KURDISTAN.lDernières Nouvel/es d'Alsace, LESMINES IRAKIENNES MENACENT LESCIVILSKURDES. 5 décembre 19921, p. 26. Affirme l'Organisation de Défense des Droits de l'Homme Middle-East Watch.IThe New York Times, 29 novembre LECHEVALIER KURDE. - PERIPLED'UN REFUGIE KURDE. 19921,p. 10. Coupé de ses racines, Sédik, réfugié politique, vit en Francedepuis 1988, date à laquelle ila toulabandonné ... «NOUS SOfWVIES CONTRE LA CREATION D'UN ETAT son village, sa famille, sa patrie. «Mon cœur es/ plein de KURDE EN IRAK DU NORD., nous déclare le Premier tristesse. Saddam Hussein, le dictateur, 0 fait de moi un ministre turc, M. Souleyman Demirel. Ile Monde, 23 no- nomade ..... Francine Buchi et Eric Bourbotte raconlent la vembre 19921. p. 11-12. nostalgie de cel ancien «chevalier. kurde. - RETOUR 10 Bulletin de liaison et d'information

PARMI LES PIERRESDU KURDISTAN. «52 sur la Une» IF.1.l.D.H., 8décembre; L'Humanité, 22décembre 19921, accompagne le retour d'un vieux pershmerga au Kurdistan pA3-44, 62. d'Irak, après 4 ans d'exil. Le pays est en ruines. Ile Courrier Picard, 1er décembre, Magazine de la UNE, libération LESETATS-UNIS CRAIGNENT QUE L'IRAK NE METTE EN 4 décembre 19921, p. 26-27. PERILLES KURDES EN FAISANT OBSTRUCTION AUX PROGRAIvVv\ES DE SECOURS. IThe Denver Post, 9 dé- APRESWASHINGTON, LONDRES ETROME PIEGES PAR cembre 19921, p.4S LESCANDALE DE L'IRAKGATE. Ventes d'armes à Saddam Hussein: la fin de la loi du silence. ICourrier International, «UNE CHANSON POUR BEKO» de NizameMin Ariç,

19 novembre 19921, p. 28-31. prophétie du Kurdistan libre. (IIManiFesto, 18 décembre , 19921, pA6 - I AU PROCHE-ORIENT, LES OCCIDENTAUX SONT TOU- JOURS PRETSA REFAIRE LES MEMES ERREURS. Bush 0 FESTIVALDE VENISE: LA FINALE AU PALAIS DES DUCS. armé l'Irak, Clinton armera-il l'Iron ? - Lesalliés pris à leurs Projection d'un film kurde. IAwenire, 9 septembre 19921, propre piège. - L'ennemi de mon ennemi. .. ICourrier In- p.46. ternational, 19 novembre 19921, p. 32-34. HELICOS CONTRE KURDES. Achat turc massif. ILeNou- LETERRORISME D'ETAT AU KURDSITAN DE TURQUIE. Ile veau Quotidien, 9 décembre 1992), pA7. Monde, S décembre 19921, p. 37. UNJOURNAlISTEALLEMANDJUGÉ EN TURQUIE. (Gamk, «ANKARA NE VEUT PAS D'UNE SOLUTION POlITIQUE 7-8 décembre 19921, p.47. AU PROBlEME KURDE» Selon Mehdi Zona, ancien moire de Diyarbakir, capitole du Kurdistan de Turquie, dons une POURMIEUX CONNAITRE LEKURDISTAN .ll 'Eveilde Pont- déclaration jeudi dernier à Bruxelles: «Nous les Kurdes de Audemer, 10 décembre 1992), p.47. Turquie, nous sommes pas un ramassis d'extrémistes armés luttant aveuglément pour un Etat à nous. La plupart des lS ADENTATS: TEHERAN PERSEVERE.liens renforcés avec millions de Kurdes vivant en Turquie seraient déjà contents le Hezbollah libanais, réseaux activés, «Légion étrangère:> si des écoles, des journaux, des programmes de radio et et projets d'aMentats en Europe: l'Iran n'a pas désa;rmé. de télévision étaient autorisés en langue kurde et la création L'Express~n a la preuve. - DEUX DIPLOMATES IRANIENS des partis kurdes tolérée. Il feraient même cors derrière les IMPLIQUES DANS UN ADE NT AT ANTI-KURDE A BERLIN. autorités s'ils avaient la double garantie de pouvoir vivre en (l'Express, 10 décembre; le Nouveau Quotidien, 30 paix~et d'obtenir le respect de leur identité:>. (De Morgen, décembre; le Monde, 31 décembre 19921, p.48, 69, S décembre 19921, p. 38-39. 78.

LES PREMIERS PAS VERS UN ETAT KURDE. Tentative de LE MINISTRE DE L'INTERIEUR RAPPELLE«LES REGLES construire une démocratie sous 10 protection internationale D'ORGANISATION DESELECTIONS POLITIQUES:>APRES dons le nord de l'Irak. (El POIS, 6 décembre 1992), p. 39- UN SCRUTIN ORGANISE PAR DEUX MOUVEMENTS 40. KURDES. A la suite de l'organisation d' «élections:> pour un «parlement national:> du Kurdistan organisées en Europe les NAISSANCE D'UNE ASSOCIATION D'AIDE AUX AGRI- 20, 21 et 22 novembre 1992. (A.F.P., 10 décembre CULTEURS DU KURDISTAN. L'acte de naissance de 10 1992), p.49. toute nouvelle association manchoise 0 été signé à l'hôtel de ville de Saint-Lô en présence de M. Shefki, de l'Institut COMMENTlES IRAKIENS ONT VAINCU GEORGE BUSH. kurde de Paris. - AIDE AUX AGRICULTEURS DU Si George Bush n'est plus président des Etats Unis, c'est KURDISTAN. Offrir un toit aux réfugiés. (la Presse de la grâce à la force de l'Irak et à l'intelligence de Saddam Manche; Ouest France, 7 décembre 1992), p. 40, 4S. Hussein, qui ont fini par abattre cet ennemi maléfique. (CourrierInternational (AI Thawra (Bagdad), 11 novembre LESCONTRADICTIONS DES HERITIERSDE KHOMEINY. 19921, p.SO. Entre l'ouverture économique et les coups de frein rigoristes, l'Iran hésite. Ile Monde, 6-7 décembre 19921, p.41-42. LES DEMOCRATTES VOIENT UNE TENTATIVE D'ETOUFFEMENT DANS LA DECISION DE L'ENQUETE ESSORT DES EXPORTATIONS TECHNOLOGIE DE BONN SUR LESPRETSA L'IRAK. (International Herald Tribune, 11 A L'IRAN. (InternationalHerald Tribune, 7 décembre 19921, décembre 1992), p.Sa-S1 . ., p.42. ENTRETIEN AVEC MEHDI ZANA Le Kurdistan dans la SYRIE: UNE VAGUE D'ARRESTATIONS RECENTE FRAPPE tourmente. Pour l'ancien moire de Diyarbakir, la situation LESKURDES. - DES MILLIERS DE DETENUS POLITIQUES est plus grave que jamais. L'armée turque tue et détruit en ET DE DISPARUS. Témoignages sur les prisons syriennes. toute impunité. Le procès du HEP, seul parli représentant la Bulletin de liaison et d'information 11

population kurde à l'Assemblée, s'owre le 27 décembre à nouveau Parlement kurde sollicite le soutien de la France. Ankara. (L'Humanité, 14 décembre 19921, p.51. (Le Guotidien de Paris, 23 décembre 19921, p.61.

JOURNAL D'ERBIL : SALLES DE CLASSE GLACIALES DES KURDES TROUVES SUR LES PLAGES D'UNE ILE CHAUFFEES PARLESREVESKURDES. (7heNewYorkTimes, BAlTE. (The European, 23 décembre 19921, p.61. 14 décembre 19921, p.52. LESKURDES ONT TROUVE LEURCHEMlN.(The Times, 24 ENTRETIEN FRANCOKURDE AU QUAI D'ORSAY. le décembre 19921, p.63. ministre délégué français aux Affaires étrangères M. Georges Kiejman a reçu le président du «parlement. LEDRAME KURDE EN TURQUIE. Endésignant implicitement kurde irakien M. Jawhar Namek Salem dans le cadre des ses concitoyens kurdes comme des ennemis des Turcs, l'Etat contacts que la France poursuit avec des personnalités a creusé entre les deux principales communautés du pays kurdes. (A.F.P. 18 décembre 19921, p.53. en fossé de plus en plus profond. Les incidents racistes se multiplient, alors qu'il y a encore quelques années aucun LE CONSEIL DE L'EUROPE DENONCE L'USAGE DE LA contentieux sérieux n'opposait Kurdes et Turcs. lLibération, TORTURE. Le Conseil de l'Europe a rendu public, le 21 26 décembre 19921. p.64, 65. décembre, un rapport dénonçant la torture en Turquie. Strasbourg multiplie en vain depuis deux ans les mises en DES BOMBARDIERSAMERICAINSABATIENT UN AVION garde envers Ankara. lLibérafion, 22 décembre; Le IRAKIEN DANS LA ZONE D'EXCLUSION AERIENNE DU Monde, 23 décembre 19921, p.54. SUD. Unterntional Herald Tribune, 28 décembre 19921, p.66. IRAK ACCUSE DE BOMBARDEMENT DES CONVOIS D'AIDE HUMANITAIRE. lES ETATS-UNIS DETECTENT UN l'IRAK REJETIELADEMANDE DE l'ONU POUR ESCORTER SCHEMA DE SABOTAGE. (, 19décembre lES CONVOIS D'AIDE HUMANITAIRE DESTINEE AUX 1992), p.53. KURDES. Untemational Herald Tribune, 24-25 décembre 19921, p.66. l'OCCIDENT CONGELE lES KURDES. les champs de mines politiques qui entourent la question kurde signifient TURQUIE: lE MANDAT DES FORCES ALLIEES A ETE que des programmes d'aide ad hoc qui les laissent se RECONDUIT POUR SIX MOIS. ILe Monde, 26-27 dé- débrouiller contre Saddam Hussein pourraient encore être cembre 19921, p.66. a l'œuvre dans lesdix procheaines années. (The Wall Street Journal-Europe, 21 décembre 19921. p.55. L'ONU SE BAT POUR OBTENIR LA FOURNITUR D'AIDE AUX BOSNIAQUES ET AUX KURDES IRAKIENS. (The DANS l'ENFER DU KURDISTAN TURC. Guérilla contre Christian Science Monitor, 29 décembre 19921, p.67. guérilla et massacres en série. la stratégie répressive menée contre les Kurdes a renforcé les combattants du PKK DES REFUGIES KURDES EN ESTONIE. (Gamk, 28-29 et conduit une partie de la population à remettre son destin décembre 19921, p.68. entre les mains de l'organisation terroriste. Un paradoxe sanglant au moment où la Turquie cherche à intégrer la QUESTION A PROPOS D'IRAK. (The Christian Science CEE. (L'EvénementduJeudi, 17-23 décembre 19921, p.56- Monitor, 31 décembre 19921, p.69. 59. BAGDAD ACCEPTE LA PROTECTION DES CONVOIS l'ONU VA REPRENDRE PIED AU KURDISTAN. Boutros- POUR LE KURDISTAN. (Libération, 29 décembre 19921, Ghali a décidé d'envoyer des Casques bleus pour protéger p.69. lesconvois humanitaires. -L'ONU DECIDE DE DEPLOYER DES GARDES DANS LE KURDISTAN. (Libération; Le L'IRAKINTENSIFIE LESVIOLATIONS DE L'ESPACE AERIEN. Monde, 22 décembre 19921, p.60. les méfiat de Saddam attirent lentementl'altenlion. (The Christian Science Monitor, 31 décembre 19921, p.70. MENACES D'UNE NOUVELLE TRAGEDIE, lES KURDES DEMANDENT LA REUNION D'URGENCE DU CONSEil QUAND LESENQUÊTEURS RÉUSSISSENT TROP BIEN ... DE SECURITE. -LA FAIM ET LE FROID MENACENT A Il ne subsiste pas le moindre doute que le meurtre de quatre NOUVEAU LES KURDES D'IRAK. - KURDES IRAKIENS dirigeants politique kurdes est bien le fait des services INQUIETS. Ils demandent une réunion du Conseil de secrets iraniens. Mois Bonn apparemment décidé pour des sécurité. IA.F.P., 22 décembre; Libération; Le Nouveau raisons politiques et économiques de passer sous silence Quotidien, 23 décembre 19921. p.60, 62. les résultatsde l'enquête. (Slern, 30décembre 19921, p.71- 72. LA FRANCE REPONDRA-T-EllE A L'APPEl DES KURDES? Inquiet des entraves mises par Saddam Hussein à l'achemi- BOXER SADDÄf'iI. L'INTERDICTION DES VOLS IRAKINS nement de l'aide humanitaire au Kurdistan irakien, le SUR LESMARECAGES DU SUD ESTlE DERNIER PlAN DE 12 Bulletin de liaison et d'information

COMBAT MILITAIRE ET POlITIQUE DE l'ADMINISTRA- SADDAM TESTAIT-IlCLINTON? Il se pourrait que l'Irak TION BUSH. (The Times, 3 1 août 1992), p.73. espéré unassouplissemnt de l'étau américain. IInternational I, T ., I. Herala Ir/Dune, 30 aecem bre 19'"''''y LI, p'/-.-./. UN lOUP SEULOU UN PACQUET DE MENSONGE. les critiques accusent l'administration Bush d'avoir organisé lES KURDES D'IRAK ONT ENCORE BESOIN DE PRO l'étouffemnt en montrant du doigt un simple respobsable de TECTION. (International Herald Tribune, 31 décembre banque d'voir consenti à l'IRak de prêts non autorisés, mais 1992), p.77 (version française du même article page 781. jusqu'ici les preuvent indiquent que le département de la Juistice pourraient payer les pots cassés. (The Times, 26 lE DEVOIR DE WASHINGTON EST D'INTERDIREA M. octobre 1992), p.74-76. ELIASON D'ENDRAVER l'AIDE HUMANITAIRE AUX KURDES. IAI-Hayat, 22 décembre 19921, p.79. .' :.....' :: ~> ...... :; ..': .. ','" :".::. "',, .,.' '. '" . :. :.' . .~...... ": . :: ..:;'.' ..... ' . .'f ..:: . ' ..:.. ':::;:'''.:'' . ..' ~ ...... ' .. .;...... ~.':: :';'.' . ,::: , : ":., -.: ;: ...... ::.::: .. .' :...... ••..:; . ~".'. :.' ...... ~.'. . .. .' . .;-.' .' .. ' . ' . ..:.' , , ...... :. . :..;.. :' :~::. .. ..,:-..:..,.:" .:'. ..'...... : . '.': :::> ~ ~.~ :" :. ;" . .~:.:.":~le : :: .... :'.. ;",' .i .. ';c .' .. :.. . .'...... :.... .' ~.. .:..: ...... '~ ;." ...... , :. (~.:~.. '. ~..:: :.. :...... , ...... :;: ...... ~... ;.::'( .. :...... ' . : . t:'.:;:':: " :'':'':::,") ;. ". ':., ';.('~.' :,;:.. :":' '...... " '. '. .' . ". . ; : ~.' '~...... ''':.:.: :.":,l .. :':'~ . ... :~'j.:' ::'. :..' ..' .: ' ...... :... .. '; :'. ~...: .~. .:'.'::: .:" ...... ' .. ; : ; ...... : ~'. .... I.j. .. ;.::: ... ;'<.:: '.,"; ." .. '.. :..:.: ' ...... :>:.: ...... •0;: ;.:...... ;":.:':: .,; ". '.:.:. ... : .' ,,:>. :'-:"::'\'...... ' ::-::,: ... '.. :<':"'.:: ..:(::' i::" ~.~.;:..•....:.:.:. :: ...... :. :::::..... '. ,~. . ' .' . .' •.Y ••.• . : . .., ...... ::- ; ,' :.. . ' . .... :.....

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L'Alsace - 8 novembre 1992

LE POINT' Massacres au Kurdistan Depuis la mi-octobre, l'armée turque mène dans le nord de l'Irak une opération aéroterresfre massive pour « anéantir» les Kurdes de Turquie. Ceux-ci ont commencé il y a huit ans une lutte sans merci contre les autorités d'Ankara et les « collaborateurs ».

LSdescendraient des Mèdes et au- tés mais massacrent aussi tous les Ankara lançait ses soldats à l'assaut. raient triomphé des Assyriens avant Kurdes soupçonnés de collaboration. Talabani s'estLme «trahi.. par la Tur- d'ê~e vaincus par les Perses cinq leurs cibles f~vorites sont les «gardiens quie... Isiécles avant Jésus Christ. Depuis, de villages .., des miliciens armés par LOÙRDS.LA~S les Kurdes n'ont pratiquement jamais eu Ankara pour protéger les villages. le PKK d'Etat souverain si ce n'est quelques commet aussi des attentats dans pratique- « lés militants du PKK qui ont pris la fuite principautés et la République éphémère ment tout le pays. Depuis un an environ, seront détruits au cours des prochaines de Mahabad créée en janvier 1946 dans les autorités turques, que ce soit le ooérations. Nous nettoverons ensuite les le nord-ouest de l'Irak et disparue quel- président Turgut Ozal- ou le premier rebelles à l'intérieur du pays .. a affirmé la ques mois plus tard. Son chef militaire ministre Suleiman Demirel, disent recon- semaine dernière le général Dogan Gu- était Moustapha Barzani, père de l'actuel naître le «fait kurde.. mais en même res, chef d'état-major de l'armée. Des leader des Kurdes irakiens. Ils sont temps elles ont engagé une guerre sans deux cOtés de. la frontière, la guerre n'est environ 25 millions répartis sur un terri- merci pour rèduire le PKK. Ce fut d'abord pas terminée... . en mars, à l'occasion du nouvel an kurde, toire de 500000 km" dans six pays: l'Iran, En huit ans et demi d'insurrection 5800 des combats qui firent au moins 100 morts l'Irak, la Syrie, le Liban, la Turquie et la civils, militaires ou rebelles ont été tués. dans la région de Sirnak. Puis après le 20 CEl. Si la plupart des Kurdes rêvent En trois semaines, les opérations aéroter- d'autonomie et de respect de leur identité août à la suite d'une attaque du PKK, restres turques en Irak ont fait 1800 morts culturelle, ils ne revendiquent pas l'indé- Sirnak a été soumise à une répression si et ~700 blessés selon l'état-major... le pendance - sauf le PKK, parti des violente que la presque totalité de des PKK parle de 100 morts dans ses rangs travailleurs du Kurdistan, en Turquie - et 25000 habitants aurait fui. contre plus de 1000 militaires et peshmer- ne cherchent pas à unir leurs différents gas. Mais ces Kurdes turcs que l'on mouvements. Au contraire pourrait-on dire massacre ne se laisseront pas extermi- car les Kurdes qui ont toujours dû se ner. Paradoxalement, les militants du battre pour survivre sont souvent manipu- LES PESHMERGAS CONTRAINTS ET FORCÉS PKK, n'ont pas perdu le soutien populaire lés par les régimes autoritaires des pays malgré leurs exactions et leurs offensives où ils vivent. Tout en luttant contre ses «Nous allons anéantir la rébellion kurde meurtrières contre des villages. Plus la propres Kurdes, on aide ceux du pays partout, dans et hors du pays .. déclarait répression est forte, plus le nombre de voisin et rival, on s'en sert comme des le chef de l'Etat le 27 août. De fait, la "llh~nts augmente. Ils seraient aujour- pions, on les oppose, on les massacre, on guerre n'a pas cessé depuis et à la fin du d hUi de 50 à 100 000. la solution ne peut les laisse tomber au gré des circonstan- mois dernier les troupes turques ont être militaire. ces. Or, c'est l'Iran, l'Irak, la Syrie ou la même pénétré dans le nord de l'Irak pour Turquie. l'Occident distingue aussi entre s'attaquer aux militants du PKK. 20 000 les Kurdes selon les intérêts politiques et hommes des forces d'élite coopéreraient L'OCCIDENT COMPLICE stratégiques du moment: aide et protec- dans les montagnes avec les peshmergas tion à ceux du nord de l'Irak, indifférence irakiens de Barzani et Talabani. l'Occident ferme les yeux en raison de la coupable à l'égard de ceux que la Turquie nouvelle importance politique et stratégi- que de la Turquie née de la guerre du massacre avec une ardeur inégalée. Protégés par les Occidentaux mais sou- Golfe et de l'éclatement de l'URSS. Certes - mais ce n'est pas une excuse mis à un blocus total de la part de Ankara se veut passerelle entre l'Orient et pour fermer les yeux - ces Kurdes-là Saddam Hussein, les Kurdes du nord de l'Occident, tête de pont de l'Europe vers sont marxistes-léninistes et terroristes im- l'Irak ne survivent que grâce à l'aide qui l'Asie centrale. le 31 octobre s'est achevé pitoyables. transite par la Turquie. Ils ont donc intérêt le sommet des pays turco'phones (Tur- à s'entendre avec les autorités d'Ankara. quie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Kirghizis- tan, Ouzbekistan et Turkménistan) et la Les Occidentaux et les Turcs refusant la «déclaration d'Ankara .. rappelle leur atta~ DU COMBAT POunoUE création d'un Etat indépendant, ils ne chement commun à la démocratie, à peuvent pas soutenir les revendications AUX MASSACRES l'économie de marché et à la laïcité de' d'un PKK oui .cherche aussi à faire l'Etat. Au printemps, Suleiman Demirel Quand il fut créé en 1978, le PKK et ses pression sur eux. A deux reprises les affirmait: "Personne ne peut nier qu'il quelques 200 militants envisageaient un combattants d'Apo Ocalan ont ainsi blo- existe un monde turc qui s'étend de combat pacifique et politique pour la qué les routes par où arrive l'aide et ils l'Adriatique à la Muraille de Chine .... reconnaissance des droits culturels des ont même conclu des accords avec Kurdes - notamment celui élémentaire Saddam Hussein. Toujours les manipula- ~:Occi~ent mise aussi sur la Turquie, où de parler le kurde - et le développement tions... et les combats fratricides. Début Iislamisme e~t en forte progression; économique du Sud-Est anatolien. Mais à octobre, les peshmergas ont lancé une 24,5 % des VOIX lors des élections locales l'époque le mot « Kurde .. était banni du offensive pour empêcher le PKK de partielles du 1er novembre - car elle vocabulaire turc et les autorités d'Ankara monter des actions contre la Turquie à semble moins hégémonique... et islamist~ n'opposèrent que force et répression aux partir de l'Irak. Après des combats meur- que l'Iran, puissance rivale dans la demandes du PKK. En 1984, en réponse triers. les frères ennemis sianaient un région. Mais Téhéran .aux marchés pro- au terrorisme d'Etat, le PKK tombe aussi accord qui prévoyait que les militants du metteurs, a aussi le « droit" de maltraiter dans la violence. les terroristes kurdes PKK se soumettaient aux Kurdes d'Irak. ses minorités, des Kurdes. s'en prennent aux militaires et aux autori- Pour les Turcs, ce n'était pas suffisant et François BÉCET. REVUE DE PRESSE-PRESS REVlEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi

• WORLD REPORT

Derailing troubled Turkey Political turmoil and ethnic conflictthreaten a vital Western ally

"M yawn mother wants me to and authoritarianism named for the after the war, joined NATO in the 1950s be a terrorist!" exclaims a country's founder, Kemal Ataturk, a and provided air bases and other sup- retired Turkish Air Force hard-nosed military officer. This base port during the Persian Gulf war. The officer whose mother and wife arc has endured repeated economic and end of the cold war may have dilj1in- Kurds from the Caucasus. "She tells political shocks, but now it is being ished Turkey's strategic value as a bul- me, 'You're a good pilot. If it comes to rocked by political turmoil in the capi- wark against the Soviet Union, but be- a fight, you've got to get ImId of a jet tal, Ankara, and by a relentless conflict cause it abuts Iraq, Iran and Syria and and fire on those people who are killing between Turks and Kurds in the south- sits atop the region's major water sup- Kurds.' I tell her, 'Mama, do you know eastern part of the coun- plies, its military and po- what you're asking of me?' " try. Civil war is no longer litical ililportance in the Almost seven decades after it became unthinkable. post-cold war Middle a nation from the ruins of the Ottoman The consequences of East has only increased. Empire, Turkey is asking a great deal of such a war would be fclt Geographically and itself. A bloody identity crisis, which has far beyond Turkey. Since spiritually, Turkey is simmered since the earliest days of the the end of World War Il; much closer to Central republic, has exploded. The turmoil the country has been an Asia than to Europe. Ils comes at a critical time in Turkey's neigh- alichor of pro-Western tics to Turkic populations borhood, as ethnic contlict and the col- calm at the intersection of and new governments lapse of communism have plunged the Europe, the Middle East therc could help deter- Balkans and the former Soviet republics and the Caucasus, an area mine whether Western of Central Asia into serious crises. wracked by war and ruled " secular democracy or fun- The Turkish state rests on a founda-. by totalitarian anti- West- damentalist Islam be- tion of Ataturkism, a homemade blend ern regimes. Turkey re- comes the dominant force of Western-style dcmocracy, socialism ceived Marshall Plan aid Twice-ousted. Demirel in these populous, unsta-

V.S.NEWS & WORW REPORT. NOVEMBER '.l, 1992 73

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• WORLD REPORT guard thc country from corruption and at 70 percent. Economic growth has violence. But in 1990, the anniversary of nearly halted, largely because of the ble regions of the former Soviet Union. the last coup came and went, to public country's ingrained, corrupt system of Chaos in Turkey could connect a relief, without military intervention. state-run industries, whieh the govern- chain of separate ethnic' conflicts from "This is the first time, I believe, in the ment has failed to privatize. There is the Balkans to the Caucasus into onc last 30 to 40 years, that the military has bitter rivalry between President Turgut enonnous eruption. At a time when no interest in running the country," says Ozal and Demirel, and early elections Muslims and Christians arc fighting in Prime Minister Suleiman Demirel. He are likely next year, which will further thc formcr Yugoslavia and anti-Arab should know: Demirel has twice been delay economic development. Demirel\ feelings are growing in Francc and Ger- deposed by the Army. judicial-reform package is bogged down many, civil war in a Turkish state that Fading promise. There were grounds in parliament, its antitorture provisions has long walked a fine linc betwccn Is- for optimism when Demirel was elected gutted by the no-holds-barred fight lam and Wcstcrn democracy could opcn again a year ago. His government prom- against terrorism in the southeast. . the door to a wider ideological conllict ised a SOO-day plan to cure the coun- Rumors of a coup have become wide- bctwcen Muslim and Christian nations. try's economic ills, pledged to end hu- spread as violence between Kurds and Turkey has survived unrcst beforc, man-rights abuses and vowed to find a Turks ha~ intcnsified. Junior officers beginning with a Kurdish revolt in 1925 peaceful settlement to the Kurdish are enraged at political and economic and continuing to the present. Between problem. But the government's eco- corruption and at having the policy to- 1960 and 1980, the military staged a nomic plan has foundered in a sharply ward the Kurds dietated to them by a coup every decade, ostensibly to safe- divided parliament. Inflation is running civilian government.

KURDS IN THE WAY other supply line is from the south, which is controlled by Hussein. Kurds are dismayed at the interne- Claiming a piece of Iraq cine fighting, which many believe is contrived by outside forces-chiefly ising above the barbed Iran, the Turks and Husscin-to un- Rwire and the border dermine Kurdish unity just as an au- guards with machine guns, tonomous or indcpendent Kurdistan a small display of civility becomes possible. greets visitors crossing the Many observers remain deeply rlab,lI' Bridge from T~rkey skeptical or the conference. One Kurd into northern Iraq. Glim- who declined to attend Ihe mcctill!..!, mering in the dusk is a sign dismissed the participants as too r,I~' in English: "Welcome to removed from the realilies of the Kurdistan." coulltry. "For me, there are three cate- It is a faint scrap of na- gories," he said. "Businessmen from tionhood where, so far, no London, readers of the Koran from nation exists. But this mav Tehran and domino players from Da- change if the scveral hun'- mascus. There is no place for us in this dred opponents of Iraqi Iraqi house." President Saddam Hussein Today, there is little in northern who gathered in northern Iraq that resembles all autonomous Iraq last week have their Kurdistall. Along the road from the way. Members of an estimated 74 part as a show of unity, was overshad- border to Saladin and Shaqlawah, a parties, most of whom are still offi- owed by bloody fighting to the north, hodgepodge of soldiers manned cially in exile, haggled over the shape along the Turkish border. There, Ira- checkpoints, some in Iraqi uniforms of a post-Hussein Iraq. Some want a qi Kurdish militia fighters with a force with red berets, others in plain clothes. theocracy based on the Koran, others of 20,000 Turkish troops and dozens Westcrn aid workers say each road- a libcral democracy. Some cautioned of tanks caught fighters of the Marxist block belongs to a different faction. against the free market; others saw it Kurdish Workers' Party (PKK) in a On one stretch of the road, not far as salvation. pincer movemcnt and drove them from the site of the conference, stand Planning democracy. The confer- into Syria and Iran. the rusting remains of destroyed Iraqi ence selected a 174-member general The Turks arc determined to crush tanks, reminders to the struggling assembly made up of Kurds and Sun- the PKK, which has fought an eight- Kurds of Hussein's mortality. ni and Shiite Muslims, which began to year guerrilla war to wrest control of Still, most Kurds think an indepen- hammer out a rough blueprint of a southeastern Turkey from Ankara. dent Kurdistan is a will-o'-the-wisp. democratic government that could The Turks havc forged a coalition with "We have only one chance, a change make claims on Baghdad should the the northcrn Iraqi Kurds, who rely on in Baghdad," says Falak ai-Din Ka- dictator fall from power. Most of the shipments of food, mcdicine and other kaie, a member of the Kurdish parlia- Kurdish leaders at the conference supplies from Turkey that have becn ment in northern Iraq. "Our problem hope this future Iraq will include an disrupted by the PKK. At the outset of will be solved there, not here." autonomous Kurdistan. a bleak winter, this PKK blockade But the conference, intended in threatens the Iraqi Kurds, whose only By JOliN MARKS tN SIIAQL,\WAH

74 US.NEWS & WORLD REPOln, NOVEMlWR 9, l~Œ

3 L'Humanité - 12 novembre 1992 IIWORLD REPORT Some observers belicve that a "coup by memorandum" has alrcady taken Amnesty International dénonce la répression en Turquie place, leaving the civilian government intact but giving the Army broad be- hind-the-scenes power and a free hand in the southeast, thereby undercutting Demirel's promise to find a pcaceful so- lution to the Kurdish conflict. ANKARA BAFOUE The military has scored som~ recent success in subduing the separatist guer- rillas of the Kurdish Workers' Party (PKK) in the southeast (box, ~age 74). A coalition between the TurkIsh Army LE DROIT and northern Iraqi Kurds last weck drove the PKK out of its bases in north- ern Iraq, from whcre it had operated against Turkcy, into Syria and Iran. Massacres. But the cost is high. Hu- ES droits de l'homme sont tou- du Parti'populaire du tr:iVài( ont été man-rights abuses by both the military jours bafoués en ~urquie, accuse victimes de « nlystérieux meurtriers ». and the PKK have increased drastically L, Amnesty InternatIOnal dans un La plupart avaient été menacés, déte- in 1992, according to a Helsinki Watch rapport publiê mercredi à Londres. Se- nus, ou torturés par la police. Aucune report. Hundreds of civilians have been lon l'organisation humanitâire, des cri., des enquêtes promises par le gouvern~-' mes p'olitiques sont signalés quotidien-, massacred, 'nine journalists have be.en ~mentsur ces meurtres n'a été ouverte, ,nement, impliquant dans de nombreux.' murdered and, in August, the KurdIsh en dépit de demandes répétées. , cas les forées de sécurité turques. Elle town bf Sirnak was all but obliterated Ces violations des droits de a recensé des centaines de cas de torture: l'homme, souligne. Amnesty, sont by the Army. Partly out of revulsion d'hommes, de femmes et d'enfants, et over the military brutalities, 90 percent commises dans un contexte de violence plus de dix cas de décès lors de' gardes politique généralisée, marqué par de of the Kurds in the southeastern part of , a vue. ' nombreuses exécutions de prisonniers the country are estimated to support Dans Je sud-est du pays, poursuit le et de civils, imputables au PKK notam- the separatists. Seventy percent of the ,rapport, les forces de sécurité agissent ment. Le rapport condamne ces actions Turks support the Army. "The govem- dans l'impunité la plus totale. Une cen- terroristes, mais estime qu'elles ne jus- ment's current policies are distancing taine de civils non armés ont été tués t ificnt pas les exactions du régime the Kurds from the Turks more with ev- . 'lors de manifestations ou lors d'opéra- J'Anbra. Sa conclusion ac~usele gou- cry passing day," says Mahmut Alanik, "tions dans des 7,o.neshabitées, en repré- vernement de Souleiman Demirel, a Kurdish member of parliament. , sailles contre des attaques du Parti des "(comme les gouvernements précédents, Both sides are casting back to Ata- travailleurs du Kurdistan (PKK). d'avoir fait de sérieuses promesses sur turk's legacy for explanations of today's , Au cours des douze derniers mois. les droits de l'homme et en particulier turmoil- but thcy are drawing very dif- , plus d'une centaine de journalistes, sur la torture, mais de n'avoir rien fail ferent conclusions. hommes politiq~~s locaux .iJu~.OleI)1bres' .pour mettre un terme à celle-ci ». "Only Ataturk is standing," Prime, Minister Demirel told u.s. News., "Monuments of Stalin are gone in Cen- tral Asia. Hitler is gone. Mussolini is gone. All of the big party men are gone." The explanation is simple. Says Demirel: "He loved his people." The Kurds, howevcr, disagree with the way Ataturk defined his pcople. To Ataturk, anyone who lived within the boundaries of the newly created Turk- ish state was a Turk - regardless of his real ethnic background. "His ideas were opprcssivc," says Mehmet Altan, .a Kurdish economist. "Now Turkey IS paying the price for thc mis~akes it made 60 years ago, by not treating peo- ple in the southeast as real citizens." The key to Turkey's survival may lie in the ability of Ataturkism to accom- modate these conflicting views ..Without flexibility, Ataturk's nation may suc- cumb to the same ethnic feuds that are tearing its neighbors apart. • /J attend son père à la gril/e d'une prison d'Istanbul. (Photo AFP.) By JOHN MARKS IN TURKEY

US.NEWS & WORLD REPORT. NOVEMBER 9. 199'2

4 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRH'SA-BASlN ÖZET;

•• I Brother vs. Brother The Kurds are bloodied again-by other Kurds

oreign troops are once again attack- ing Kurds in northern Iraq, but this Ftime there's no likelihood of Western intervention-unless it's tohelptheattack- ers. The roads built by U.S. military engi- neers to carry supplies to starvingrefugees are now carrying Turkish tanks into the same mountain redoubts be- tween Cucurka and Zakho. The planes taking off from bases Americans once used are carry- ing bombs, not food packets- 1111 A ...... 11'1\ and dropping their loads over Hands across the border: Iraqis and Turks evacuate a casualty Kurdish-held border villages. Why are the Kurds the tar- tary advisers assist- diplomaticshowcase,a meetingofthe Iraqi get? Turkish Kurdish separa- ing the Iraqi Kurds National Congress held deep in Kurdistan tists have been battling for an SYRIA / in battle. And a at Salahuddin. The congress, a new coali- independent state in southeast- Turkish blockade of I tion of mostly antiSaddam groups, was ern Turkey since 1984 (map). /Baghdad * possible PKK es- expected to approve a federated state in l'ha t's why the Tur kish govern- cape routes turned Iraq, and a JOInt presidency representing ment is attacking them. But the Iraqi the tide strategically, especially in the Shiite, Sunni and Kurdish groups. Instead Kurds are now battling the Turkish Kurds, mountains north ofZakho, where 40 Turk- it wasdelayed nearlya week by thefighting. too. The Turkish separatists' organization, ish armored vehicles crossed the Hezil Riv. No trucks: Even more worrisomf' was the the Kurdish Workers' Party (PKK), was er border. Last week, a few days after the potential harm to civilian Kurds. The long given sanctuary in Iraqi Kurdistan by Turks intervened, the surrounded PKK PKK's forcf's in Turkey embargoed truck Kurdish guerrillas, the Peshmerga, fellows forces sued for a cease-tire. traffic to Kurdistan and threatened to kill in arms. The PKK used those northern The Iraqi Kurds say they made the deci- the families of any truckers who defied it. Iraqi bases to pursue its fight against Tur- sion to attack their fellow Kurds reluctant- That choked off IH>arlyall supplies, just key-a war that has claimed 5,100 lives ly, after the PKK ignored ultimatums. when seeds and fertilizer are needed to since 1984, 2,000 of them in the last year. "They're causing us a hell of a problem," plant winter crops. Thousands of Kurds But last month the Kurdish regional par- says Zebari. "We depend on the good will of i ahandoned their homes again, moving into liament bowed to Turkish demands and Turkey to keep international protection. towns where supplies are stretched thin. voted to expel the PKK from Iraqi Kurdi- That's a fact of life," he says. "And lPKK ..If the road isn't opened," said UNICEF's stan. "PKK violence and terrorism endan- attacks are l giving Tu rkey an pxcuse to nidab Nazar in Zakho," it could be another ger our whole cause," says Khoshar Zebari come here and homb us." humanitarian crisis." Donor nations have of the Iraqi Kurdish Democratic Party, The fighting upstagt'rl what the Iraqi pledged more aid to get the Kurds through .,But this is not to justify why Wf'are fight- Kurds had hoped would be a political and the winter. hut wit hout another major tT.S. ing against our brothers." airlift. or a lifting of the PKK Like any battle between emhargo. help calÙ arrive. brothers, this one has been The Turkish Kurds remain particularly bloody. Kurdish defiant despite their reverses- leaders say they have no idea and the costs. PKK leader Ab- of casualty totals, but local dullah Ocalan said Turkish in- commanders admitted to 100 volwment would only free hiS Peshmerga dead in just two forces toattack farther north in of the major battles, and they Turkey. The PKK is already at claim many hundreds of PKK it. blowing up a bridge under a dead. Wintry weather has al- passenger train near Lake Van ready begun in the high moun- last week, killing at least three tains where Iran, Turkey and and injuring 47, many ofthem Iraq meet at the Hakurk Trian- soldiers. The Turks vowed their gle, compounding supply prob- troops would be tinished and lems for all sides. The Pesh- home before the snows set in. merga insist they've been doing But when brother faces broth. their own fighting, but foreign er. fights rarely end soon. observers saw TurkIsh mili- 'PKK violence endangers our whole cause': A wnun ded Pes h ni erRQ R ()" N" R" I. A" D //1 Salahuddll1

5 REVUE DE PRESSE-PRESS REVlEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETÏ

THE FINANCIAL TIMES THE FINANCIAL TIMES - Novernbrer 16,1992 Novernbrer 14, 1992 I Turkey Fears over Iseeks I consensus Kurds Ion Kurds By John Mùrray Brown In Ankara prompt THE suffering of the Kurds should not be used by outside powers as a pretext to partition Iraq, Iran warned over the weekend after a meeting of the meeting foreign ministers of Turkey, Iran and Syria in Ankara. , A joint statement reiterated ;their shared concern about the :evolution of a Kurdish state, despite repeated assurances By John Murray Brown In Istanbul from the Kurdish leadership that it does not seek to divide GROWINGanxiety over the evolution of a lraq. Kurdish state is set to dominate the meet- Mr Ali Akbar Velayati, Ira- ing in Ankara today between Mr Hikmet nian foreign -minister, said the Cetin, Turkish foreign minister, and his situation in the Kurdish Syrian and Iranian counterparts. regions was chaotic, with a The talks are the first attempt by the total absence of responsible regional powers to find a solution to. the 'government, despite the elec- instability in north Iraq, where Kurds tion of a Kurdish assembly in have set up a de facto administration since May. Mr Hikmet Cetin, Turk- allied forces left the area at the .end of the ish foreign minister, warned Gulf war. . the situation "should not Turkish troops hoist the flag atop a hill they wrested from The US, as well as the UK and Fràr..c.;, become consolidated or legal- Kurdish dissidents in northern Iraq earlier this month who have provided the air deterren! fo.r, ised". the Kurdish-held areas, is concernêct lest In the run-up to the Gulf ing to discuss an extension of strengthening Turkey's eco- Ankara and the other capitals should Usé war, Turkish President Turgut the operation, which must be nomic links with its neigh- the fear of a Kurdish state as ap":ai"guinent Ozal had warned Syria and approved again by the Turkish bours. Turkish and Iranian to negotiate again with Baghdâd. Iran not to exploit the power parliament this year. It is cer- officials meeting in Tehran ,Turkey, Syria and Iran"':'~,it,h ~.iirdisn, vacuum if Iraq was defeated. tain to be discussed during decided to join their power minorities of,th~r own, lil,t,~:Jr~q';:'.pavf;l The latest meeting is the Turkish Prime Minister Suley- lines within two months, deep mis&~ying'!about re~iit:'move3,to' first time Turkey has broken man Demirel's visit to London according to Turkey's official establish >dn elected Kurdish' assembly'; .ranks with its western allies by next week. Anatolian news agency. The which t.r.s'already declared its'intentiön t() seeking a common stance with Turkey, like Iran and Syria, p,"oject follows a protocol set up :~''federat ~tate. ' ,' its regional neighbours on the fears'moves to establish a sepa- signed in Damascus in October TOday'~smeeting v.ijllal!\ôgive the Turks ' Kurdish issue. rate Kurdish state could fuel to create a common grid an -oppmiuntiv to, reassur~. 'their ,neigh- Iran and Syria both separatist tendencies among its among Turkey, Syria, Jordan, ,bours, ,-àftèr',2Q.OOO Turkish' troops were 'expressed concern about the own Kurdish minorities. Tur- Egypt and Iraq. se~t intonottlr'Iraq latmo,nth toflush out, :"interference" of outside pow- key is also concerned that the Turkey is close to agreeing bases of the" ileparatist •K'urdish Workers ,ers, an apparent reference to security provided by the allies financing for a 692MWhydro- pàrty who' hac Used the power vacuum in :the air exclusion zone over has allowed the Kurds to fur- power plant at Biricek on the the area to mount increasingly daring' :Kurdish areas provided by ther their political goals. Euphrates which will provide cross-bordex:attacks on Turkish positions. British, French and US aircraft • Turkey is to link its elec- electricity to Aleppoin Syria - The Iranian'parliament urged the Turks to flying out of Turkish bases. tricity power grid to Iran's, in the first leg of this five-country withdraw. . The UKhas proposed a meet. a further move aimed at project. T.urkey is in a strong position to shape. reglOnal developments. The Turkish par- liament has still to' decide whether to ~xtend the allied security umbrella foi: the ~urds beyond the new year. Equally vital, Ankara plans teleCOllls sale Turkey controls the cross-border trade w!tich provides the lifeline for the Kurd- By John Murray Brown ready for sale. Mr Topcu said the recent ish-held areas in the face of the Iraqi Mr Yasar Topcu, minister private-sector tender for embargo on supplies. TURKEYintends to sell 20 per for transport and communica. mobile telephones, won by Turkish offÎcials ate keen that the cur- cent of ,the state telecommuni. tions, confirmed plans to split Netas, a subsidiary of North- rent UN embargo against Iràq should not . cations monopoly, and hopes the PTT bet",een the postal ern Telecom of Canada, under- prejudice Turkey's 10ng.te~Il{'i;élations •to raise $2.3bn (£1.5bn), Mrs and telecoms services to pave lined the government's aim to with Baghdad. . ,Tansu Ciller, chief economics the way for eventual privatisa. sell the entire operation. minister, has told Turkish tion. Industry officials say it Mr Fikret Ucel, head of Tele. industrialists. still requires ,a change in the tas, now part-owned by Alcatel The sale would be Turkey's law to allow an operator other of France, said it was too early largest privatisation, and is than the PTT into the telecoms to think of selling PTT. certain to attract strong for. sector. ' According to the 1991 eign interest, although indus. The government has already accounts, the telecoms divi. try officials suggest thereis sold PTT's two manufacturing sion accounts for 89 per cent still considerable groundwork subsidiaries, Netas and Tele- of PTT's operating revenues of to do before the company is tas. TLI0,459bn (£850m).

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quies, autoconstituidos en un Es- tado federal en el norte de Irak desd~ el pas~do 4 de octubre, y al propl.O presIdente iraqui, Sadam Turquia, Siria e Iran Husem, que ve en la reunion una interferencia en su politica inter- discuten "sin agenda previa" na. Tampoco los aliados occi- dentales. estân tranquilos. Esta- N 0\ dos Umdos, el Reino Unido y 0\ el futuro del Kurdistan Francia mantienen en el sur de - Turquia 48 aviones de combate para proteger a los kurdos ira- quies de un eventual ataque por AGEN CI AS I THE INDEPENDENT, Ankara parte de Sadam Husein. Los ministros de Asuntos Exteriores de Turquia, Siria e Iran se reu- Los tres ministros coincidie- nieron ayer en la capital turca, Ankara, para tratar, durante tres diu, ron en la I1ecesidad de que Irak ~sin agenda previa" y a puerta cerrada, la cuestiOn kurda y "asegurar permanezca como un estado uni- la paz y la tranquilidad en la region". La cita se produce cuando las do y acordaron celebrar un nue- !uerzas turca~ empiezan a retirarse del norte de Irak, después de una vo encuentro en Damasco, en fe- mtensa ofenslVa contra las bases de la guerrilla kurda en la region. brero de 1993. La reunion tratara también la Los tres paises, con importantes El mimstro de Exteriores tur- ofensiva dei Ejército turco con- minorias kurdas, ignoraron los co, Hikmet Cetin, que recibio tra las bases dei Partido de los deseos de Irak y de los kurdos ayer a sus homologos irani, Ali Trabajadores dei Kurdistan en el iraquies de estar presentes en la Akbar Velayati, y sirio, Faruk al norte de Irak, que ha provocado reunion. Arabia Saudi, en cam- Shara, declaro que la reunion cerca de 2.000 .muertos en las ul- bio, declino la invitacion, 10 que "no se habia organizado en con- tima~ semanas. Turquia empezo ha sido considerado por Turquia tra de nadie", y que se trataba de a retlrar ayer sus efectivos en te- como muestra dei malestar que "asegurar la paz en la region". rritorio iraqui, donde ayer resul- la reunion ha provocado en Es- La convocatoria, sin embar- taron muertos 19 guerrilIeros tados Unidos. go, ha alarmado a los kurdos ira- kurdos y dos soldados. EL PAIs, lunes 30 de noviembre de 1992 Esta usted entrando en el Kurdistan Los kurdos de Irak confian en la ayuda internacional para su supervivencia como Estado

FRANCESC RELEA, ENVIAOO ESPECIAL, Zajo Kurdistan"). En ninglin atlas, ni en los mas go, los agentes que revisan el pasaporte dei El extremo meridional dei puente sobre el actualizados, figura un pais de tal nombre visitante no son policias iraquies, sino jove- rio Jabur (mas adelante pasa a lIamarse Ti- ni existe Gobiemo en el mundo que haya nes peshmergas, nombre de la milicia que se gris), que separa Turquia de Irak, esta co- reconocido a una nacion que se llama Kur- rebelo repetidamente contra el Irak de Sa- ronado por un gran cartel con la frase distan. EI territorio al otro lado dei Jabur dam Husein y que hoy se perlila como el "Welcome to Kurdistan" ("Bienvenido a sigue siendo formalmente Irak. Sin embar- embrion de un futuro Ejército kurdo.

En las provectas instalaciones aprendido esta palabra. En mn- dei puesto de aduanas de Ibra- g\IA pais es recibido un ~riodis- ID Zona del Kurdistanr./ ta con una cordialidad y hospita- him Jalil apenas queda rastro de (~'- '"' la presencia iraqui. Da la impre- lidad similares por los guardias sion de que los hombres de Sa- TURQU(~ de fronteras. / dam se lIevaron todo consigo. ~os. edificios que tlanquean la Incluso la luz, en algunos casos. carretera hasta Zajo fueron, vi- En un despacho practicamente a viendas de los militares iraqUies oscuras, un funcionario inspec- cuando este territorio estaba ad- ciona el pasaporte y apunta los ministrado por Bagdad. Una di- nombres de los visitantes en una vision del Ejército de Sadam es- libreta. tuvo desplegada en Zajo durante Una mesa, una silla y un sofa la guerra del Golfo. Hoy, cente- desvencijados son el unico mobi- nares de refugiados kurdos de las liario de la estancia. No hay telé- localidades arrasadas por el'pre- fono ni maquina de escribir. sidente iraqui se hacinan en estas "Hay una tasa de 25 dolares para CaSas .• entrar en Kurdistan. Si buena- Los kurdo.s. del norte de.Irak mente puede pagarla para ayu- son plenamento conscientes de su dar al pueblo kurdo se 10 agrade- aislamiento, de que estan rodea,. ceremos, pero no vamos a pre- dos de enemigos y de que su su- sionarle a elIo", suplica el joven pervivencia como pueblo depen- funcionario. "Welcome, welco- de de la ayuda intemacional, con me", repiten los que chapurrean mayusculas. Un oficial britanico inglés y los que tan solo han ELpA/s de la fùeria multinacional encar- 7 .. ,; ~: \ -'.. .. REVUE DE PRESSE, PRESS REVIEW,BERHEVOKA ÇAPÊ,RIVISfA STAMPA,DENTRO DE LA PRENSA,BASIN OZETi

gada de la proteCcion de los kur- pujo a levantarse" àprovechando .haras que"einpuna el rusil como tan es como 'la tierra que descu- dos 10 explica graficamente: la debilidad de Bagdad tras su peshmerga. Shakr, de 24 an os, brio Colon. Todo estaba por ha- "Cada vez que ven un avion de derrota en la guerra del Golfo en ' recuerda S\l época de albanil. Su- cer". De momento, los descubri- combate sobrevolar su territorio '1991, y cuandö acariciaban la leiman, de 28 anos, es el unico dores no han llegado todavia, y se sienten reconfortados. A dife- , victoria cayeron sobre elloslos deI grupo que tiene claro que su quién sabe si 't:s mejor que no rencia de 10 que ocurre en la ma- , helicopteros iraquies. Tuvieron futuro esta en la rnilicia. "Llevo lleguen. yoria de casos, la poblacion no , en sus manos la ciudad de Kir- seis anos. He sido peshmerga' "De nuestros vecinos no po- huye a los refugios a protegerse kuk, importante centro petrolero aqui y en Iran. Algunos meses he demos esperar nada. Iran tiene de la aviacion, sino que aqui la y el "corazori de Kurdistan", se- recibido dinero, y otros, no. petroleo y no nos ha ofrecido un aplaude". gUn sus habitantes, y debieron Ahora cobro 100 dinares al mes galon. Turquia uniCamente pone Quiza la aseveracion resulte retirarse de ella. Hoy n~ hay un [un litro de aceite cuesta 30 dina- 'dificultades en su frontera sur. A exagerada, pero no hay la menor, kurdo que no afirme solemne- res]. 'No tendria sentido para mi Siria poco le importa nuestra si- duda de que la seguridad de los mente que la soberania sobre abandonar los peshmergas. No tuacion", dice el peshmerga Nagi kurdos de Irak depende en un Kirkuk es totalmente innegocia- estoy aqui por dinero". La reali- Balatay. , 99% de los vuelos de reconoci- ble con Sadam, pero éste la tiene dad es que actualmente el 90% de' La encrucijada en la que se miento que las fuerzas aliadas en su poder, y la posicion militar los varones deI Kurdistan iraqui enculentran los kurdos es decisi- realizan diariamente para impe- de los kurdos es mucho mas son peshmergas, probablemente va. Viven una situacion tan fragil dir cualquier movimiento dei débil. ' porque éste es .c:l porcentaje que puede quedar reducida a un Ejército de Sadam Husein, quien La frustracion se mezcla con aproximado de desempleo. sueno, pero al rnismo tiempo aI- no ha renunciado en absoluto a , unas enormes ganas de vivir, con bergan la posibilidad de estar recuperar 10 que es internacio- un optimismo que a veces roza la mas cerca que nunca de llegar a ,nalmente reconocido por todos ingenuidad. En la sede dei Parti- construir una nacion propia, no territorio de Irak. Los peshmer~ do Democratico de Kurdistan Ayuda occidental necesariamente un Estado inde- gas, armados con Kalashnikov y (PDK) en Aqra, uno de los dos pendiente. Por primera vez en la algunas piezas de artilleria, poco partidos en el Gobierno, un gru- ' Hablan y.divagan estos jovenes historia de este pueblo han logra- podrian hacer ante una nueva po de jovenes peshmergas da milicianos en sus suenos e ilusio- do constituir un Gobierno y un embestida de las tropas iraquies. rienda suelta a sus suenos y espe- ' nes, y exhiben un interés voraz Parlamento, tras unas elecciones ranzas. ante 10 que ocurre en el exterior, cele bradas el pasado mes de de donde quiza esperan demasia- mayo en condiciones precarias, ,Cansados de combatir Todos hablan de su patria, deI do. Conocieron un dia el mana pero con participacion masiva. ,valor de la palabra peshmerga en forma de tropas aliadas que Por pequeno que sea su mar- ' Sus peticiones se concentran , (dispuesto a sacrificarse por les salvaron deI zarpazo final de gen de maniobra, los lideres kur- esencialmente en ayuda econo- , Kurdistan), pero, a medida que Sadam y ven a todo occidental dos dei norte de Irak estan dis- mica, y solo algunos hablan de la conversacion avanza, la voca- como un posible salvador. "Te- puestos a aprovecharlo hasta las ayuda militar. "Estamos cansa- cion militar se desvanece. "Qui- nemos petroleo. Solo necesita- ultimas consecuencias. "Las dos de las armas, de combatir, de siera terminar mis estudios de mos que venga una comparna ex- elecciones fueron nuestro primer la sangre vertida, de nuestros nu- electronica que empecé en Mo- tranjera para ayudarnos a explo- examen. Creo que el resultado merosos muertos", dice Nagi Ba-, sul. Nunca he pensado que seria tarlo", dice Saeed. ' 'no ha sido malo. Estamos rodea- peshmerga toda la vida", dice Jabar muestra un fragmento d d d' d SI' latay, responsable deI cuartel de de un minèral encontrado en las os e Icta ores. omos a pn- los peshmergas en Atrush. Saeed Narnir, de 25 mos. "Seria mera experiencia democratica de Hay en los kurdos iraquies, el hombre mas feliz deI mundo si montaiias de Aqra y pregunta si Oriente Proximo", remarca el 'sobre todo entre losjovenes, una algUn dia pudiera hablar bien in~ en Espaiia es posible averiguar comandante Balatay. Los dos ,sensacion de frustracion y des- glés", apunta Jamal, de 22 aiios, qué es.."Hay mucho y puede ser anteriores intentos en este siglo confianza, fruto del abandono recién graduado en Derecho. Sa- una importante fuente de rique- . del pueblo kurdo de crear un Es- en que quedaron tras la revuelta ber, de 24 aiios, esta mas intere- za para nosotros", asegura. Tal , tado propio, en 1920, 0 una re- contra Sadam Husein enmarzo sado en su labor de profesor de vez no anda desencaminado publica autonoma fueron cfime- de 1991..Estados Unidos les em~ arabey. matematicas que en llilS Saeed cuan,do dice que: "Kurdi~- , ros y ahogados en sangre.

Feu les rêves d'un Etat kurde , Libération - 16 novembre 1992 Ankara, Damas et Téhéran ont réafflnné le maintien des frontières irakiennes contre un Kurdistan indépendant., ," Turquie, la Syrie et l'Iran se son!. ffont commun après~Faptoproc1~ina: prononcés solennellement samedi tlon;:le, 4 octobre,:d"un Etat fédére. puis septembre ilne vaste offensive contre les rebelles du PKK réfugiésen , ~ ur le maintiende l'intégrité ter- : kurde dans le nord dè l'Irak. ritoriale de l'Irak. En domiant un' La Syrie. la Turquie et l'Iran, qui ,Irak. L'opération, qui s'est soldée par ,m~imum de retentissement à cette, abritent chacune de grosses commu- plus de I 000 morts dans les rangs du première réunion..en promettant de se ,nautés kurdes, ont désavoué cette ini-, PKK, selon l'armée turque, touche à revoir en février. les ministresdes Ar- tiative du Parlement kurde élu en mai sa fin, a déclaré hier le chef de la di- farres étrangères des trois pays ont dernier. Ils adressent à présent un sé- plomatie turque, Hikmet Cetin. clairement signifié leur refus de voir rieux avertissementà l'oppOsitionira- Le Parlement d'Ankara doit se pro- naître un Etat kurde sur les décombres kienne qui s'est dotée fin' octobre, , noncer le mois prochain sur la recon- 'du régime.de Saddarn Hussein. d'une direction collégiale et d'une~- duction de l'opération Provide Com- Bagdad. qui souhaitait participer à la ,semblée. fort. Depuis avril 1991, les alliés rencontre, n'y avait pas été convié, Ankara demande à Damas et à Téhé- apportent une protection aérienne aux ,pasplus'que les dirigeants kurdeSira- ran de l'aider à lutter contre les sépa- populations kurdes du nord de l'Irak. .kiens. Le chef de la diplomatie saou- ratistes kurdes du PKK. L'an dernier. L'opinion publiqueturque dénoncede dienne, le prince Saoud al-Fayçal, la Syrie ,avait.accepté de fermer les plus en plus ouvertement la présence avait décliné l'invitation. En organi- 'bases du PKK dans la plaine libanaise sur son sol des 48 avions français, américains et britanniques qui, es- sant ce sommet, Ankara poursuivait de la Bekaa et de mieux surveiller sa un double objectif: renforcer la sécu- frontière avec la T~uie. Avec l'aide time-t-elle, conduit de facto à la rité sur sa frontière orientale en co- des peshmergas (les combattants constitution d'un Etat indépendant. opération avec ses voisins, et créer un. kurde,sirakiens), Ankara !llancé de- D'après AFP et Reuter

8 REVUE DE PRESSE-PRESS REVlEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISfA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi

Le Monde - 16 novembre 1992

tanls kurdes irakiens - et les torces Vnl! ties principall!s raisons de leur La réunion d'Ankara armées turques contre le pKK, mécontentement. c'est qlle nOlls avons devaienl être évoqués lors de cette contribllé à libéra l'opposition ira- réunion à lrois. Pour lulieI' contre ce kil!nnl! dl/ mntrôll! extériellr )). mouvement séparatisle. la Turquie a atlirme-t-il. récemmenl signé des accords avec Les Kurdes d'Irak s'inquiètent "Iran el la Syrie, deux pays qui Le chef de l'UpK est convaincu que certains pays voisins onl « pl!lIr avaient, jusqu'alorsl tolé~J vOire sou- tenu Ics actIvités au pKII.. tll! la démocrath'. 1l~ sont inqllil!t.~ car II! Kllrdi.\'/all dl!vil!nt 1/11 pôle Je démo- de la concertation entre la Turquie L'incllrsion turque sur leur terri- cra/isation )). Quanl aux inquiétudes toire a rappelé aux Kurdes irakiens la d'Ankara, eIlc> 'lOnt d'après lui, sur- fragililé de leur zone cclibérée» pla- tout liées aux modalités d'un système l'Iran et la Syrie cée sous la protection des avions fédéral, qui est parfois évoqué alliés. « NOlls lommes dépt!t/dUfIl.\' dl! comme une possible solution au pro- Puissances r'gionalea rivalea, Absent de marque à ~'Cllerencon- la bonnl! yolonté de.\' Jorœ.\' de la blème kurde en Turquie. la Turquie, l'Iran et la Syrie Ire: l'Irak, un des signataires, dans le coalition I!t dl!.\' 'f'lIrc.~ pour nOlt~ pro- passé, de divers accords dont cer- tégl!r I!t nOl/.\' donner accè.\' à l'exté- La récente réunion, sur leur ler- sont, pour des raisona diffé- taines clauses prévoyaient une répres- l'il!l/r,)) admet le représentant du ritoire, des principaux partis de l'op- sion coordonnée des mouvements !>OSitionirakienne. rassemblés en un rentes, catégoriquement oppo. PDK. La I>rolongation de l'opération Congrès national irakien (CNt), est sés à la formation d'un Etat kurdes. Le rejet de sa demande de ccl'l'ovide Comfort », qui s'achève le participation indique peut-être que JI décembre, sera certainement à brandie par les Kurdes irakiens kurde indépendant. " n'est donc les pays de la région ont définitive- l'ordre du jour de la rencontre d'An. comme une preuve irréfutable de ment tiré un trait sur le régime de leur attachement à l'unité de l'Irak. pas étonnant que les Kurdea Ira. kara. L'opinion publique en Turquie Mais leurs voisins ne sont pas kiens s'Inquiètent de la rencon. M. Saddam Hussein. L'Arable saou- s'oppose à la présence des avions dite, al quant à elle, décliné l'invita- américains, français et britanniques convaincus que ce Congrès,. qui reu- tre, samedi 14 novembre, à tion dAnkara. sur son sol. L'Iran et la Syrie ne n.it.la plupart. ~ facti~s de ('opp<>- Ankara, des ministrea dea 'Sltlon et qUI vise à IOstaurer un L'absence d'un de leurs ennemis voient pas non plus d'un bon œil ce régime démocratique à Bagdad...est affaires étrangères de cea trois ne suffit pas à convaincre les Kurdes symbole de l'influence occidentale en mesure d'assurer ((l'aptès-:sad- pays. irakiens de l'innocence de celle ren- dans la région. dam». contre, d'autant plus qu'elle a lieu alors que des blindés et des soldats A Salaheddine, où il met en place SAIAHEDDINE (nord de l'Irak) turcs sont encore déployés dans le «L'après-Saddm » les structures de celle opposition uni. nord de l'Irak. Ankara affirme vou- fiée, M. Ahmad Chalatii, un entre- de notre envoyfle spflcisle loir retirer ses troupes dès la lin de Le maintien de ('intégrité territo- preneur chiite irakien, président du l'oflènsive contre les comballants du riale de l'Irak e.st la raIson le plus comité exécutif du CNI, mesure, « l.e.\' 'litre.\' nOl/.\' ont a.\'.\'l/ré.l'ql/I! souvent avancée pour justifier la avec optimisme le chemin pareouru. celle rél/lliOIl Il'était pa.~ contrl! II!.\' Parti des travailleurs du Kurdistan méliance des pays voisins à l'encon- « 1/ y a III/ an, JI!.~KlIrdes négociaient KI/rde.\', mai.\' nOl/.\' III! .\'omml!.\' pa.\' (PKK), qui rassemble les sépl!ratistes kurdes de Turquie. « NOl/.\'rt'tlolllion.\' tre des Kurdes. « 1l~ .\'on/ hanté.\' par aVl!c SUtldam /lw'sein, l'oppo.\'i/ion .\'ati.\'jait.\'»lidéclare M. Jalal Talaooni, /'idél! d'lin complot occiden/al pour chel de l' nion patriotique du Kur. I/t/e Jorme de pré.\'enœpermanl!t/tl! 01/ était fragmentée. Main/enant. les la créatiot/ d'I/t/I! zot/I! tampon. Main- établir /11/ I:ta/ kllrde indépendant J» Kllrdl!s SI! sont .\'éparés de Saddam, distan (UpK). « NOl/.\' .\'omml!.\' explique M. Zibari. M. Talabant l'oppo.~ilion s'est entendlle sllr un pro- inql/iet.\', car œla nOl/.\' rappl!lIl! dl!.\' tmallt, je ~1ISe ql/'il~ .\'ontl!n train dl! révi.\'er Ilaur politiquel, note estime que ces raisons en cachent gramml! I!t sa réllnion s'est tenue pacte.\'réglonal/x contrl! II! mOl/vl!ml!1It d'autres. « 1.'Iran. l'Arabie saoudite et dans le nord de /'/rak )), explique-t-i1. kl/rde, l'e/l/i de Saadabadl!n 1937, II! M. Zibari. NOl/.\' t/I! .\'omml!.\'pa.\' al/ Uball .\IIt"~. la Syril! ont tOlljollrs tenté de Quant aux pays de la région, « leurs pacte de ßagdadl!lI 1956, I!t bil!n l'Ontroll!r l'opposition irakienne et de tfive'l/l!n('I!.I' dépassent lar!{ement leurs d'alllre.\' », explique M. Hoshyar Les plans de la Turquie pour assu- l'I/tili.\'er comml! lll/e ('arte dans lellr in/érets commllns, jugc-t-II. Nou~ dis- Zibari, qUI représente, à Washinston, rer la sécurité à long terme de sa .fell. Main/enant, l'opposi/ion ira- siperon.~11!1I1'scraintes.)) le Parti démocratique du KurdIstan frontière après la double olThnsive kiennl! n'obéit pili.\' aux in.muc/ion.~ (PDK). lancée par les peshmerxas - combat. dl! lelll's servit'I!s de renseignements. NICOLE POPE

~ Kurdish City Gassed by Iraq in'88 Stirs to Life

slope, a small, fencéd.in plqt over- Mr. Said Mohämmed suffered d'ou- By Caryle Murphy grown with weeds carries this in. refugee in your own place is diffi- accept." ble blows from the city's tragedy. Wœl!illgtoll Post Swvice scription: cult to Despite these tragedies, what He lost 25 members of his extended HALABJA, Iraq - The spring- "This general grave is for mar- family in the 1988 chemical attack, time before last, when the moun- tyrs. We cannot tell exactly the was once a vibrant trading and ag- ricultural center of about 70,000 including a small child of his own tain snows began to thaw around number because there are a lot. But and a sister. this ill-starred Kurdish city, the there are at least 300, and 125 of people ISO miles (240 kilometers) Iragi military also melted away. them were taken out of the under- northeast of Baghdad, has slowly Then, on returning in spring Smce then, a stream of traffic has ground shelter of H.qj Moham- begun its renewal since the Iraqis 1991, he found his home blasted to poured into Halabja carrying long- med." decamped at the end of the GuH fieces. "I was depressed," he said. exiled residents hoping to reclaim Five months after the chemical War. fruit and vegetable peddlers 'When you find your home de- attack, Iraq. accepted a UN cease- crowd its main street, lined with stroyed, of course you are nol hap- and rebuild what they lost. Others py." came on a different errand: to see fire in its etght-year war with Iran. leafy green trees and shops stocked for themselves the site of what is But Baghdad forbade Halabjans to with goods brought from Iran. At While he and his surviving fam- believed to have been the worst return, declaring the border area a midday, the shrieks and chatter of ily live in a rented house, Mr. Said chemical weapons attack against a demilitarized zone. Residents said sehool~ls dressed in blue uni- Mohammed has begun clearing the civilian community since use of that over the next two years, the forms Join the din of traffic. site to rebuild his home. He does such weapons was outlawed after Iraqi military completed the de- Most of Halabja's primary not know how long it will take, he World War I. struction of Halabj a. schools have been rebuilt with help said, since he needs J,OOOcement On March 16, 1988, in an at. Thousands of homes, the main from overseas aid groups. A larg.: blocks, which cost two Iraqi dinars tempt to dislod$e an Iranian force- shopping mall, schools and hospi. white building glistening in the sun each, and he does not yet have Ihe that, with Kurdish rebels, had cap- tals, and even Oar Issan, the city's is another source of pride here. money to buy them all. tured this strategic border city 24 oldest mosque, were dynamited "It's my secondary sehool, and it Halabja still has a long way to go hours earlier, Baghdad bombarded into rubble during 1989-90,accord- was destroyed completely. They re- before it is fully restored. The new it with mustard gas and nerve tox- ing to residents. One estiniated that built it in one year," said Aram Kurdistan government elected in ins. More than 5,000 local people about thrce-quarters of the city's Murad, 28, a translator who led May is trying to help, but its re- died after being blinded, scorched 19,000buildings were leveled. Even visitors on a tour of his hometown. sources are limited. "It's not or asphyxiated by the gases. loday, Halabja looks as if it had A few blocks away, dressed in enough, and the government has to Little evidence remains of that been hit by an earthquake. the baggy trousers worn by Kurd- be in a hurry," Mr. Murad said. event, and the dead have long since "What can one think when you ish men, Mohammed Said Moham- "The people were optimistic. In or- been buried. In the cemetery, see everything destroyed," said Ra- med, 42, a laborer, was hauling der not to lose their optimism with among the slim tombstones paint- soul Rashid Mohammed, who lost buckets of rubble from the base- the Kurdistan ~overnment, they ed pale blue and planted on a rising his home. "I was angry. To be a ment of what had bœn his home. have to do more. ' 9 REVUE DE PRESSE-PRESSREVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISfA STAMPA-DENTRO DE LA PiŒL-lSA-BASIN ÖzETi

L'EVENEMENT DU JEUDI IRAK-IRAN- TURQUIE 19 AU 25 NOVEMBRE1992 Kurdes : des pions sacrüiés appliqué. Ils oilt 'pris les armes en Irak, en Iran et en Turquie afin d'obtenir leur indépen- sur l'échiquier international dance. Les Etats les utilisent pour attiser leurs propres rivalités. En 1970, les Kurdes d'Irak , . .' se soulèvent avec l'aval des Iraniens, puis En avril de l'année 1991, le téléspecta- de I ~om~e dans~n pays souveram. Certams sont sacrifiés en 1975 sur l'autel du rappro- Ilteur occidental a assisté à l'exode le plus y vo~ent I.aube d.1Jneere nouvelle dans les, chement irako-iranien. Durant la guerre Iran- brutal de l'histoire contemporaine. Sur son r~~~tlOnslqternationales: un moyen de pro- Irak, les deux pays exploitent les Kurdes afin écran 2 millions de Kurdes fuient vers des téger les peuples dans leur propre pays. En d'affaiblir l'adversaire. A la fin du conflit, les ,arrièr~-plans montagne~. Au ~ébut de mar~, réalité, il,n~ s'agitq~~ de préserver la .paix Kurdes sont durement réprimés. chiites et Kurdes d'Irak, stimules par les Ame- ~ns l~ regIon. ?5 mllhons, de Kurde~~vent Depuis le retrait des troupes de la coalition, 'ricains, se soulèvent contre Bagdad. Imagi- ~carteles e!lt~ecmq Etats : ~Irak (5.n~lIhons), les Kurdes d'Irak sont sur le qui-vive. nant s'être libérés de vingt ans de dictature, I I~~n(6 I1,1l1hons),la TurqUie(1? !ll~lh~ms),la Lerégime de Bagdad encerclemilitairement les Kurdes célèbrent rapidement leur victoire Syn~ et I ex-U~ss. De nature télegemque,. le la région. En manque de nourriture et surtout avant d'être écrasés, pendant le week-end de sou,tlen apporté au,x Kur~~s~st spectaculaire, de carburant, les Kurdes ont péniblement tra- Pâques, par l'artillerie et les blindés irakiens. mais de peu de pOidsmlhtalre. versé l'hiver. Tant que l'attention internatio- L'exode kurde, en direct, suscite une vive On raccompagne les fu~eurs en Ir?k. nale restera fixée sur l'Irak, Bagdad ne se émotion internationale. Par ailleurs, leur mi- 20000 soldat;s.appa£!en,ant,a 1;lnedouza~ne lancera pas dans une reconquête militaire. gration risque de déstabiliser la Turquie. Là, de pays participent a I operation « Provld~, Mais les organisations internationales, ces , grande première: sous la pression, le 2 avril 'COmfort», qui se veut humanitaire: les réfu- , derniers mois, ont été sommées de partir. La, 1991, les Nations unies votent la résolution giés se réinstallent ~ l'intérieur d'une zone de série d'attentats de l'été 1992 signifie aux 688 du COnseilde sécurité. Celle-cicondamne sécUrité. En quelques jours, des milliers de , ONG leur congé. Si les portes du pays se la répression des populations civiles, exige Kurdes rentrent dans le triangle au nord du ' referment, les Kurdes vont passer un sale que l'Irak y mette un terme et insiste pour que pays. Aussitôt, les troupes de la coalition quart d'heure. Actuellement, c'est une alliée des organisations humanitaires accèdent aux plient bagage. Les Kurdes restent en tête à tête de la France, la Turquie, qui pourchasse les ,populations menacées. ',' , , avec les Irakiens. ' rebelles kurdes à l'intérieur des frontières ira- Jamais la communauté internationale n'a , Le traité de Sèvres, qui reconnaissait aux: kiennes. Bilan de la dernière attaque d'An-

si nettement. . dénoncér la violation, des droits Kurdes le droità l'autonomie, ne fut jamais kara: 1000 morts. M.-D.L.

THE NEW YORK TIMES INTERNATIONAL SUNDAY, NOVEMBER 29, 1992 Iraqi Mines Threatening Kurdish Civilians, Rights Group Says

WASHINGTON,Nov. 28 (Reuters) _ MiI~ionsof land mines planted by Iraq No Fatality Count during a decade of war are continuing But local doctors suggest the death and when winter rains may.have left to threaten the lives and livelihoods of' to)) is likely to be much higher said mines more exposed. Kurdish .civilians, the human r,ghts' ~e~ ~nd~rson of Middl,e,East Wa'tch, a . No Maps, Report Says group MIddle East Watch said in a dIvIsIon of Human Rights Watch, in report today. New York. Few of the minefields are marked or The report said that the Iraqi Army , Mr. Anderson said doctors at one fenced, and no maps. of where the' had laid far more mines than militarily hospital in northern Iraq had told him mines were planted are known to be necessary during the 1991Persian Gulf th.at t.h~y~ad seen hundreds of patients kept by the Iraqi army, the report said. War and the Iran-Iraq conflict between wIth injurIes from land mines between Middle East Watch holds the mines' 1980 and 1988 and that the mines had January and June, but did not have a manufacturers and distributors panly not been retrieved fromareas where total number of deaths from mines responsible for the civilian injuries and ,they would kill and injure civilians and "The doctors tO,ldme that theYdidn't ,impede farming and the rebuilding of deaths, and called on the European villages. ' l1~ve any idea. how many people had Community to investigate the export of At least 30 people have been killed by dIed because In these villages those mines from Italy. mines in 15minefields in northern Iraq, who had died would not be brought to It a]so urged the European Commu- nity to "take a morallead" by consid- the report said. As late as this summer' hospital," Mr. Anderson said in a tele- phone interview. ering a ban on the manufacture, pos- about 20 civilians were reported t~ session, transfer, sale and use of mines have been wounded' each week from' . He als~ said mine injuries tend to mines in one area. Increase In the spring when farmers iritend~d to kill people by its member ar,e plowing fields that may be mi",r(J. nations.

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«Nous sommes contre la création d'un Etat kurde en Irak du Nord» nous déclare le premier ministre turc, M. Suleyman Demirlel

le Parlement turc a adopté, mercredi jusqu~.à huit jours par décision du juge. les 18 novembre, à Ankara, une loi modifiant le périodes de garde à vue des crimes du ressort code de procédure pénale, un projet faisant par. des cours de sûreté de l'Etat seront au, maxi. tie du programme de démocratisation de la mum de quarante-huit heures pour les crimes coalition gouvernementale du premier ministre, individuels et de quinze jours pour les crimes M. Suleyman Demirel, au pouvoir depuis un an. collectifs. Ces périodes pouvant être doublées la nouvelle loi prévoit la limitation de la durée dans la région d'état d'urgence, qui comprend de garde à vue et permet la présence d'un avo. a'ctuellement treize provinces dans l'est et le cat à toutes les étapes de l'interrogatoire de sud.est du pays. l'accusé. Elle limite à vingt.quatre heures au maximum Dans un entretien au Monde, le premier la durée de garde à vue pour les crimes indivi. ministre turc, M. Demirel, précise la position de duels et à quatre jours pour les crimes collee. son gouvernement face aux Kurdes et au pou- tifs. Cette dernière durée peut 6tre prolongée voir en place à Bagdad.

repré.H!t/tcl1ItJ. /I Y a I/n vitle tie ISTANBUL pOl/voir I!t/ Irak till Nortl. Mais le Norcl I!sl IOl/jolln lilie partie tie de notre correspondante ':~ l'Irak. Il est elè.f lor.~ t/ormal tI'avoir '\ '~~ tll!,~ c(Jllla('/~ uveç Ir gOl/vernemenl Une rondeur confortable. un " tll! IIaKtiael. Il l'excepliot/ tie la visage qui se fond dans un double Jill/aliOll ('réée par l'Ot'('l/palion tll/ menton, donnent au premier KOlVeïl, t/Oll.~ t/'avot/,f al/cl/n pro- ministre ture. M. Suleyman Demi. blème aVI!(' l'Irak. Noci.~Ile Jommes rei, âgé de soixante-huit ans. un pas cOt/lrl! l'Irak. mais le montle aspect débonnaire qui rassure les dvi/isé I!st COliIre le KOllvernemenl foules, en particulier dans les irakieIl. I.es résollIIiolls cllI Conseil régions rurales de la Turquie. Mais tll! .~éCllrilé 1I0l/S el/KaKenl éKale- le regard perçant et l'habileté du menl. POlir celle raison, nOlls ne discours rappellent que M, Demi. pollvon.~ pas avoir des relalions nor- rei, à la tête du gouvernement ture males ave(' l'Irak. NOlls ne vOl/Ions pour la septième fois en vingt-sept rien jàire qui pl/isse irriler nos amis ans, après avoir été renversé à Ot'citlenlal/x. )} deux reprises par un coup d'Etat, est avant tout un politique avisé. Ces partenaires occidentaux, qui toujours soucieux des réactions de rejettent les méthodes terroristes son électoral. utilisées par le PKK. n'ont pas réagi contre l'offensive lancée par les pays occidentaux attendaient Depuis la guerre du. Golfe et les force~ turques sur le territoire beaucoup du gouvernement de l'exode des Kut'dès Irllkiens, la irakien pour détruire ses installa- coalition, formé il y a un an par le question kurde a dépassé les fron- tions. Comment la Turquie espère- Parti de la juste voie de M, Demi. tières et influence aujourd'hui t-elle garantir la séeurité de ses toute la politique ré~ionale de la rei et le Parti populiste social.dé. frontières à long terme? « Noire mocrate, qui avait annoneé un Turquie. Avee ses vOisins. l'Iran et j;onlière e.~1d~jà sûre, à l'exceplion vaste programme de réformes la Syrie, la Turquie a signé des des zones ,rès monlagneuses. De ces démocratiques, le p'remier minis- accords de sécurité pour lutter con- entlroits. il e,fl possible qll'i1s [les tre rejette l'idée qu'JI ait manqué à tre les séparatistes du Parti des tra- combattants du PKK] s'injillrent ses promesses de réforme, «PlI/- vailleurs du Kurdistan (PKK): en '{lIrqllie. Nous devons les neu- JiI!I/fJ ot/I tléjà été C"'('l!plél!,~pur II! «II.~ t/Ol/J ot/I promiJ tie jàire quel- Irali.fer avanl qu'ils n'essaienl de Par/eml!m. Ct'III! tll/ ('otlI! pl!t/al a ql/I! dlO.~I!. NOI/J allons allentIre j;an('hir la j;onlière. » pa.ué al/ Par/I!ml!m. 1)'alllrl!J pro- pl!lIClam ql/l!lql/e Il!mps pOlir voir jelJ tll! loi 1'0111vl!t/ir, tlam plcuil!l/rJ s'ils liet/t/I!III lellrs prome.'I.~es.Dan.f tlomait/e.~. " œlll! parlie till montie, nOIl.~ vivon.~ «Ces gens sont Malgré une certaine déception, tOlU eluemble. Ce,fl dan.f lellr DOS frères» les pays européens continuent de it/lérêl », affirme M, Demirel. soutenir la Turquie. en raison de Malgré, ou peut-être à cause de son importance stratégique, «Nol/J Des relatiolls amblguis sa peur d'un Kurdistan indépen- t/'al'ot/J al/CIIII problèm(' al'I!(' II! dant, la Turquie a développé des mot/tll! oct'itll!t/tal. No.~ relatiollJ afec Bagdad contacts réguliers avec les Kurdes ,~OII1ba.~éI!JJI/r tll!J illlérhJ mllll/e1.~ irakiens, «Le peuple de l'Irak dll el tll!J 1'ClIl!I/rJIlllil'l!rJI!III!.~, la paix Avec l'Irak. et surtout l'entité Nord ne doil êlre soumi,f à aucune el ICI Jémrilé. NOI/.~.Iili.wm parlil! kurde au nord du pays, Ankara Iyrannie, al/cune oppression, tie t/ombrI!I/J('J or,f(at/iJCltiot/.~ I!t/ entretient des relations quelque nolammenl de la pari du gouverne- HI/rope. Ih'l!C la Frat/cl!, t/Ol/J al'ot/J peu ambiguës. «lIesl Irè.~ tlij]kile menl irakien, comme cela a élé le tI'exœlll!lIIl!.~ rl!laliom, 1101/.~ coopé- tI'at/t/ot/cl!r I/t/e politiqlle prédse, » Ca.f en avril 1991 ou à Halabja, où rOt/J IrèJ biell. I.I!.~ pll/J f(ralltlJ explique le premier ministre. NOlls des Kaz onl élé Ulilisés Il. déclare ill\'tlYfi.f,I1'U1;s',mrmwlII tie Frat/('I!'" t/I! Jomml!S pas hosliles à la poPllla- M. Demirel, qui laisse entendre déclare M. Demirel. liot/ tilt t/ortl tie l'Irak ni à Jes que la Turquie pourrait jouer un

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rôle de' prote'cteur au nord de qu'il aCcfirde aux Kurdes d'Irak du qui est mal. J,e., ne dis pas que tout ,l'ancienne Union soviétique. Le l'Irak: « Les gens qui vivent au Nord. Nous pouvons avoir une meil- ' est en accord avec les règles huma- gouvernement a su exploiter celte nord de i'irak sani les mêmes ql/e leure collaboration si la force est nitaires. mais IIOS jorces de sécurité ûppûrtünité en développant rapide- ceux qui vivent au sud-esi de la basée en Turquie.» ont des iilStructions. elles doivent merit une collaboration avec ces Turquie, et dans le Sud-Est, ces être très prudentes à l'égard de la A ceux qui craignent que tout pays, notamment avec les Républi- kens sont nos concitoyens. Dès lors, population. Les forces de sécurité cela ne puisse mener à la création ques musulmanes et turcophones. si leurs frères vivent au nord de n'ont jamais tué de civils.» d'un État kurde indépendant. «NallS avons accompli beallcoup en l'Irak. ces gens sont nos J;ères éga- IIi! an. explique M. Demirel. Si je Iement. !t/ous nous intéressons à la M. Demirel répond: « Ce n'est pas exclu. Nous sommes contre la créa- La Turquie considère ces àccusa-' presse un bouton. ma secrétaire me population du nord de /'Irak tout tions de violations des droits de mettra en contact avec le président comme aux gens de Bulgarie. du tion d'un État kurde indépendant en Irak du Nord. Mais en même l'homme comme d'autant plus, Vazarbaev à Alma-Ata. NallS avons ,Caucase. de la Thrace occidentale injustifiées qu'elles proviennent. lin contaL't téléphonique. nails avons [en Grèce). parce qu'ils sont d'ori- temps. nous' ne pensons pas que ces gens doivent être abandonnés à leur selon elle, des mêmes pays occi- la télévision. Et nous allrons dix gine tIIrque. ainsi qu'à ceux de Bos- dentaux qui pratiquent une politi- mille étudiants venant de ces pays. nie-Herzégovine. Nous ne; voulons sort sur la base de la présomption ,que de non-intervention en Bosnie: Six mille d'entre eux sont déjà arri- pas les protéger tout seuls. nous qu'ils seront indépendants un jour. Il ,Herzégovine, malgré le~ souffrances vés en Turquie. Il voulons le Jaire avec le monde. " évidentes de la population bosnia- Mais si personne ne s'en préocCllpe. «Les forces turques que. La Turquie a beaucoup milité, La Turquie peut-elle se permet- nous nails en occuperons Il. déclare- en faveur d'une intervention m'ili-' tre d'aider financièrement ces t-il. La présence en Turquie des n'ont jamais tué de civils» taire, mais M.' Demirel admet qüe, .pays? « Oui. dans une certaine avions de l'opération « Provide , seul, le gouve"rnement d'Ankara est mesure, répond le premier minis- Comfort », qui protègent la popula- Lorsque l'on mentionne les vio-: tre. Ces Républiques vont nails rem- lations des droits de l'homme, et impuissant. « Si les autres pays, nos tion kurde irakienne. suscite une partenaires' pour la sécurite ,euro- bourser. Nous avons Jait quelques notamment des, rapports récents vive opposition. Refusant de se ,péenne. ne sont pas prêts à agir. dons. mai.s je crois que la Turquie faisant état d'un usage excessif de prononcer sur la possibilité d'éten- comment pourrions-nous Jaire quel- peut se permettre de Jaire ces dons. la force par les troupes de sécurité dre le mandat de la force alliée que chose? Si une tâche. une res- De la nourriture. du blé, du sucre, turques contre les civils dans le au-delà du mois de décembre, le ponsabilité quelconque est donnée à de l'huile. Les prêts sont rembour- premier ministre justifie cependant Sud-Est le premier ministre s'in- la Turquie. nous l'exécuterons. sables en investissements. NallS son déploiement en, Turquie. « Si , digne : ~Nos Jorces. en défendant le Mais je pense que cela doit être donnons des crédits à l'exportation. nous avons la force multinationale. sol de leur. pays, Jont leur travail, coordonné au niveau de la CSCI<: nos entreprises de construction vont nous ne serons pas seuls au cas où Lorsque vous avez des aJ/ronte- ou du Conseil de sécurité. » là-bas. y travaillent. puis nails les quelque chose arriverait aux gens ments entre deux groupes armés. je payons. Ensuite. nous récupérons d'Irak du Nord. Si elle devait s'en ne pense pas que -vous puissiez La Turquie est en passe de deve- l'argent de ces pays. Il aller, je pense qu'elle irait en Syrie accuser l'un Oll l'autre. Ils [le PKK) nir la porte d'entrée vers l'Occi- ou ailleurs, car je ne crois pas que Juent nos soldats. et ils tuent des dent pour les nouvelles Républi- Propos recueillis par le monde va retirer la protection femmes et des .enJants. C'est cela ques oées des décombres de NICOLE POPE

ChicIIIlO 'L'ribune - 29 November 1992

Nation/world Millions of land mines threaten Kurds

NICOSIA, Cyprus (AP)-Mil- yah, Dohuk and Erbil provinces spokesman Sergio Oddo had no .lions of land mines illegallyplanted carried out by a Middle East comment about the report. Valsella by Iraqi troops have killed or Watch consultant, Rae McGrath. executives could not be reached for maimed thousands of Kurdish The provinces are strongholds of comment. civilians, a human rights group said Kurdish separatists opposed to the Middle East Watch urged the in a report released Sunday. regime of President Saddam European Community to "take a The mines, mostly Italian-made, Hussein. moral .lead" and consider a ban on also have made large areas of The human rights group said manufacturing, selling or using farmland in northern Iraq too dan- Iraqi soldiers kept no maps to anti-personnel mines by its mem- gerous to use and hinder the J:'e- show where the miries were laid. It ber states. building of destroyed villages in the said the mine-laying was indis- The U.S. Congress recently im- Kurdistan region, according to a criminate and posed an unaccepta- posed a one-year moratorium on' report from Middle East Watch. ble threat to civilians in violation the transfer of American-made land "It is a reasonable conclusion of internationallaw. nunes. ' that the Iraqi army laid and aban- It said the' manufacturers of the The human rights group recom- doned these millions of mines to mines, especially Italy's Valsella mended that the hundreds of Kur- make large areas of Kurdistan Meccanotecnica SpA of Brescia, distan minefields, many booby- unusable for all time," said the re- sold them to Iraq by the millions trapped to hamper clearance, be , port from the group. during the 1980-88 Iran-Iraq war identified with warning signs in Official comments from the Iraqi despite an international armS em- local languages to keep people , government are voiced only bargo. away. through the state-run media, and "The devastation that they The organization demanded the , there was no mention of the report caused is attributable, in part, to mines be cleared and said the Ital- by the organizations. .' , Italy's careless and venal approach ian government should be a "inajor The report, titled "~idden to the export of land mines," the donor to such an effort" because Death," was based on a 'survey of report said. ' Rome has "a moral responsibility" 15 minefields in Iraq's Suleimani- In Rome, Foreign Ministry to help.

12 REVUE DE PRESSE~PRESS REVlEW~BERHEVOKA ÇAPÊ~RIVIsrA STAMPA-DENTRO DE lA PRENSA~BASIN ÖZETi

Turkish army crushes Kurdish guerrillas By The New York Timer. mountain redoubt!> in northern schools or in broadcasts. ERBIL, Iraq - In a victory for II aq, and more than half have ill the past, Turkey bas invoked the Turkish government, the army betln killed, wounded or captured. the specter of Soviet influence in bas taken advantage of a splii in 'ritt: war bas been a major pre- the region by arguing that tbe the ranks of Kurds and won a se- occupation for Turkey and a con- Kurdish Workers' Party was get- ries of b&ttles that has nearly cem of its NA'l'O allies in recent ting support from Moscow. This crushed an eight-year rebellion by years. The government in Ankara year, it succeeded in getting the Kurdish guerrillas fighting for an has mohilized more than 130,000 support of an unlikely ally, the independent state in southeastern soldiers éàllä policemen in the Kurds of northern Iraq. Turkey. southeast ami sougbt to suppress Tbus the combined force of About 5,000 members of the Kurdisb ßê:ttionaiist sentiments in Turkisb army troops and Iraqi Kurdish Workers' Party, a Marxist the area, refusing to permit the Kurds has succeeded wbere previ- group, have been driven from their use ut the KUl dish language in ous efforts had failed.

Tuesday, November 24,1992

EDITORIALS/LETTERS MONDAY, NOVEMBER 30,1992 Kurds Versus Kurds Twenty million Kurds scattered across Turkey, Iraqi Kurdish militias had little choice but to Iraq and Iran have long aspired to an independent cooperate with Turkish operations in northern Iraq. state. Yet it has been their fate to be manipulated by They are dependent on supplies trucked in over the more powerful nations, including the . Turkish frontier, and Turkish support is vital to the The usual result has been betrayal, persecution and allied air umbrella. defeat. Former Secretary of State James Baker re- A new vers'ton of that sad scenario may again portedly told Kurdish leaders that if they wanted be u:1folding.Iraqi Kurds, under a Western military continued U.S. protection, they had to maintain umbrella meant to protect them from Saddam friendly relations with Turkey. Yet Turkey's friend- Hussein, have joined forces with the Turkish Army ship is strictly limited. Just this month, the foreign to attack the Iraqi base camps of the Kurdish ministers of Turkey, Iran and Syria declared their Workers Party, a Mandst group fighting for the unease about the political autonomy Iraqi Kurds independence of Kurdish areas in Turkey. now assert in their protected zone. The Workers Party, whose activities on the What a painful alliance Iraqi Kurds have been Iraqi side of the border helped provoke the fighting, pressured into making: with a country that opposes. deserves little sympathy. But Turkey's Kurdish their own aspirations and oppresses millions of minorityof more than 10 million deserves a lot. fellow Kurds. What an odd mix of liaisons Turkey Most of the world's Kurds now live in Turkey, now simultaneously maintains: with the West, with where they remain subject to oppressive controls Iran and Syria and with Iraqi Kurds. designed to submerge their Kurdish identity. Tur- And what contradictory principles America key's efforts to stamp out Worker's Party rebels appears to uphold: blessing Turkish anti-Kurdish have brought heavy civilian casualties and system- operations in the very area of Iraq where it is atic human rights abuse. protecting Kurds from Saddam Hussein.

13 THE CHRISTIAN SCIENCE MONITOR Monday, November 23, 1992 ~I ~ ~ o trl ~ Turkey Takes Initiative on Iraqi Kurds ~ trl SHIRlEY HORN - STAfF ~ gional handling of the issue would leaders when he visits London to- Regional approach ~ "remove the danger of interfer- day; a meeting of US, British,' ~ trl breaks dependence on ence and [the) imposition of solu- French, and Thrkish diplomats ~ tions by foreign powers." also is being planned. ~ West, aligns policy This change of attitude is For the West, and particularly ~ hailed by many Thrks - including for the US, the main topic of in- Si with popular oPinion a number of press commentators terest now is the future of the flro- ~ - who have been critical of what vide Comfort force. ~ they consider a policy of depend- The Thrkish parliament is to ~trl By Sami Kohen ence on Western leadership. decide toward the end of Decem- The meeting inAnkara was no- bel' whether to extend the force's ~ Special to The Christian Science Monitor table because Thrkey took the mandate. Surveys show that' most ISTANBUL lead in organizing it and because parliamentarians are now against ~ Iran and Syria, with which Thrkey the extension. URKEY is increasingly as- is not always on friendly terms,' It has become almost a convic- ~ serting its own interests in agreed to attend. But the three tion in most Turkish circles that trl. T its policy toward Iraq be- nations are unified in their oppo- the presence of Provide Comfort ~ cause of a growing concern over sition to any effort to partition has gone beyond the protection of the October declaration of a fed- unilaterally convened a meeting dish and Western circles about Iraq, saying the country's territo- Kurdish lives and ended up pro- eral state in Iraqi Kurdistan. with Iran and Syria Nov. 14 to dis- Turkey's intentions, àlthough the rial integrity should be preserved. moting the creation of a semi- ~ Pundits and politicians here cuss the future of Iraq and the troops 'have now reportedly Turkey, in particular, is worried independent Kurdish state in en have long criticized the govern- Kurdish federal' state, without started to withdraw. that an emerging Kurdish state northern Iraq. Western diplomats ment in Ankara for being too de- consulting or informing the US or Asserting that Thrkey now will encourage its rebellious Kur- here say they realize that Provide ~ pendent on Western - particularly other Western nations, according wants to follow a policy that will dish minority. It has been engaged Comfort is now regarded by most > US - leadership in dealing with its to US State Department officials best serve its interests, Foreign in a protracted, violent confronta- Turks as a hostile rather than an 6 notorious neighbor. But there are interviewed in Washington. The Minister Hikmet Cetin said in an tion with the secessionist Kurdish allied force. ~ several signs that Thrkey is now officials said the US had to ask interview that "it is natural for Workers Party, and mounted the The Turkish government will ~ pursuing a more independent Ankara for more information on Turkey, as a regional power, to cross-border operation to limit have to decide how to handle, this o policy. the meeting and that there was have a say in regional matters." the group's ability to maintain delicate issue even as popular ~ • Polls suggest the Turkish particular consternation in He says that Turkey's ap- bases in northern Iraq. sentiment against an extension parliament may refuse to allow Washington over Iran's involve- proach might sometimes be dif- grows. Foreign Minister Cetin s: ~ United States, British, and French ment. ' ferent from that of this country's HE Turkish government said that "the matter is being ~ planes to continue using the air- • Turkey sent aircraft, Western allies because "Turkey has tried to assure its studied and that the decision will trl base at lricirlik, Turkey, to enforce helicopters, and 20,000 troops sits in this region and is better Western allies that their be taken in due course." Z T ~ the "no fly" zone over northern into Iraq this fall to fight militant located to judge where her inter- interests will not be jeopardized "Even if there is a decision to ,Iraq. Turkey must decide next Turkish Kurds operating from ests lie and what the best solu- by such regional initiatives, al- extend the mandate, it must be ~ month whether to allow Opera- bases in Iraqi Kurdistan. Hints by tions are." though a French diplomat here properly negotiated first," he ~ tion Provide Comfort, as the air field commanders that a Turkish- The recent tripartite meeting says Western and Turkish views said. "The public and parliament' Z 0: support for Iraqi Kurds is called, controlled buffer zone in northern in Ankara was the result of this on the future of Iraq increasingly must be reassured that this forn' , N to keep flying from Incirlik. Iraq might be necessary raised new thinking. Prime Minister diller. Mr. Demirel will try to clar- does not operate against Turkey's ~ • The Turkish government questions and suspicions in Kur- Suleyman Demirel said the re- ify An~ara's position, to Briti:')l1, interests. " -. REVUE DE PIŒSSE-PHESS RE\'II \\'. HFIWEVOKA ÇAPÊ-RIV1

L'INDEPENDANT - 25 DÉCEMBRE 1992 .------.- Au moins 56 journalistes tués en 1992 Dans l'ex- Yougoslavie, «onze journalistes ont payé de leur vie la couverture de presse des guerres en Croatie et en Bosnie- PARIS, - Cinquante-six journalistes au moins ont été tués Herzég~vme». re~rend l'associa~ion qui prend l'exemple d'un dans l'exercice de leur métier ou pour leurs opinions en 1992; Journalistede RadIo Vukovar, qUI« a selon toute vraisemblance « confirmant la tendance constatée selon laquelle lesjournalis- été enlevé le 20 novembre 1991 par la milice serbe lors de la tes sont de plus en plus souvent pris directement pour cible prise de Vukovar et ferait partie d'un des charniers découverts lors de conflits Il. estime jeudi l'association Reporters sans prèsde cette ville croate fin octobre 1992». frontières. la liste des pays où ~ont morts les,56 journalistes recenséspar Selon l'association. « la situation peut-être la plus dramatique ~eporters sans fro,:,tlèresest la sUivante: Turquie (12 journa- est à mettre au compte de la Turquie (12 morts), où on ne listes tués). CroatIe et Bosnie-Herzégovine (11). Colombie dénombre plus les violences et voies de fait à l'encontre des (5). Pérou (5). ,,:a,djikistan (3). Tchad (3). Angola (2). journaux kurdes ou traitant régulièrement de la question- Etats-UniS (2), Philippines (2), Vénézuéla (2), Azerbaidjan ».Quatrejournalistes de la publication Ozgur Gundem ont été (1). E9.ypte (1). Géor~je PJ, Hong-Kong (1). Liban (1), t!Jés en trois mois. précise Reporters sans frontières dans un MoldaVie (1). Papouasle-Nouvelle Guinée (1), RwandJ (1) communiqué. Soudan (1), '

~uest6 Turquie 28 NOV. 1992 trance.., Kurdes, une guerre d'Irlande par François Régis Hutin

.. La Yougoslavie, c'esl en Iraln de devenir une boucherle, dit ce patron. El puis, c'est un génocide chrétien contre les mu- sulmans. Mol, Je suts Ju", Je peux le dire. Effectivement,d'au- tres personnalités ont prudem- ment, poliment, suggéré que telle était la véritable significa- tion des luttes yougoslaves: «la preuve, vous n'avez pas voulu adopter le plan d'Inlerventlon que suggérall la Turquie. SI vous l'aviez fall, on n'en serail pas là auJourd'hui. La preuve, nous accueillons les réfugiés par milliers el vous en accueil- lez quelques dizaines triés sur le volel ... Tout cela montre que les incompréhensions existent «d'aulanl plus, dit un intel- lectuel, que vous, en France, en Allemagne, vous avez l'Impres- sion que laus les musulmans sani comme des Khornelny ou des Kadhafi. Vous voyez bien qu'Ils ne sonl pas suivis ces gens-Ià el qu'ici, l'Islam sunnite qui esl le nÔlre, esl bien plus ~~ loléranl, sans parler des vingt Attaque d'un village kurde. non foin de fa frontière irakienne, par fe P.K.K.. parti kurde d'obédience millions d'Halévls ... communiste. «Les Kurdes sont irais mil- lions à Islambul. Vous voyez la plupart du temps, la ques- monde pense tout le temps et seulement des victimes, alors blen qu'Ils ne créenl pas de pro- tion kurde est occultée et en tout que, le plus souvent, l'on traite qu'ils commettent eux aussi des blème. Jusqu'à ces dernières cas minimisée par les interlocu- avec l'étranger en utilisant une exactions. le combat doit être années, la plupart des Turcs teurs officiels. On reconnaît, ce- solide langue de bois... affreux dans les montagnes des ignoraient celte question. Des pendant, la difficulté, mais on la France est jugée sévère- confins de l'Anatolie... Ne lom- Kurdes ani été présldenl de la l'explique par le sous-dévelop- ment et l'Allemagne aussi, accu- bez pas entre les mains de la République, minisires, géné- pement de l'est du pays, où ils sées, l'une et l'autre, de soute- police turque .., m'a-t-on dit, fai- raux. Il n'y a pas d'oslraclsme, vivent nombreux et par l'action nir les Kurdes au nom de la sant allusion à sa dureté. Pau- de dlscrlmlnallon à leur volontairement déstabilisatrice défense des droits de l'homme, vres droits de l'homme bafoués égard..... des voisins comme si les Kurdes étaient de tous côtés.

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cc Abattre Séiddam mais pas nrak

"Ce que nous voulons pas- de Yougoslavie. Il faut de nou- sIonnément, et en priorité, c'est veau construire des camps, pré- !a paix pour pouvoir trava!!!er, parer l'accueil hivernal de ces nous développer, devenir com- malheureux. plètement le pays moderne que Les Turcs ont le sentiment. nous avons commencé à bâtir ... que leur pays est celui d'Europe Pour cela, il faut d'abord qui ouvre le plus largement ses l'équilibre dans la région: "Sur- portes. Ils admettent mal de re- tout que l'Irak ne s'effondre pas. cevoir des critiques des autres Chassez Saddam Hussein, oui, pays qui ne font quasiment rien mals gardez une Irak suffisam- en ce domaine. La Turquie, ment forte pour faire contrepoids terre hospitalière, ne se trouve . ~ à l'Iran de plus en plus dange- pas assez sootenue en cela par ~ reuse. Parce qu'elle ressent la communauté internationale. 1; l'hostilité à sa conception de 1'15- Elle estime aussi être victime . ~ lam, elle augmente et perfec- d'une mauvaise el fausse tionne ses armements ... image, propagée par des vues Il est beaucoup reproché à la superficielles, mal intentionnées Istanbul vue du Bosphore. La ville compte trois millions de France d'avoir contribué à dé- ou par des films durs, tels que Kurdes. stabiliser la région par ses ven- Midnight-Express. tes d'armes. On craint que l'Iran ne se procure la bombe atomi- Pour redresser cette image, Une dizaine de révohes depuis 1920 que. Elle achète massivement elle se propose de faciliter le matériel et technologie, dont un plus possible le tourisme « On les Kurdes sont une douzaine arrières. Pour cela, profitant des sous-marin à i'ex-URSS. arrive Ici avec dix Idées fausses de millions en Turquie, c'est-à- divisions des Kurdes, les Turcs En attendant, les réfugiés, el des préjugés et l'on repart dire la moitié de ce peuple es- embauchent des membres des s'ils ne viennent plus d'Irak, ar- avec dix raisons d'aimer la Tur- timé à vingt-quatre millions. Im- diverses tribus, créent des pro- rivent du Nord. Ce sont des 80s- quie ", déclare le Premier minis- plantés principalement dans l'est tecteurs de villages et tentent de niaques, chassés par la guerre tre, M. Demirel. du pays, ils débordent largement transformer la contestation sur l'Iran et l'Irak. On avait son- kurde-turque en affrontement en- gé à constituer un État kurde en tre Kurdes. Un Japon caché? 1920 ... Mais c'est déjà meltre le doigt Aujourd'hui, les nationalistes . dans un nouvel engrenage, car En froid, en ce moment, avec énorme et difficilement sur mon- les plus durs en rêvent toujours, c'est reconnaître, quelque peu, l'Allemagne, les autorités tur- table. mais les trois États en question une entité kurde que de choisir ques se tournent volontiers vers Il n'err reste pas moins que le jouent du problème, les uns de soutenir les " bons» Kurdes; la France, premier investisseur kémalisme, celte espèce de ci- contre les autres, depuis des dé- les forces kurdes plus tradition- en Turquie actuellement avec ment du pays, parait quelque cennies : autonomie partielle, ré- nelles, auxquels l'État accepte deux cents cinquante projets. peu affadi et qu'il doit être diffi- pression, opèrations de police de faire des concessions qui ne l'inflation est forte, la croissance cile de le faire assimiler rapide- ou même gazage des popula- seront, sans doute, jamais suffi- économique plus grande qu'ail- ment, par les générations nou- tions comme le fit Sadd am Hus- santes aux yeux des bénéficiai- leurs. en quelques années, la velles, exposées qu'elles sanI, sein en Irak à Halabja se succè- res. Turquie a énormément progres- en même temps à l'islamisme et dent au fil des années et des Néanmoins, le programme de sé, sans beaucoup, il est vrai, à la télévision. révoltes: une dizaine depuis la démocratisation de la coalition s'occuper d'écologie, car, dit-on, guerre, tour à tour contre les gouvernementale se poursuit. La là-bas, " on n'a pas le temps de trois États. procédure pénale est assouplie. penser à cela ". Ainsi, le peuple Il n'en reste pas moins que la Ce n'est pas sans consé- Mais cette ouverture et ce turc va de l'avant. "C'est un volonté sincère et la pratique . quence pour la Turquie qui voit « pragmatisme» risquent d'in- Japon caché .., dit un observa- démocratique ont été périodi- ainsi contestée sa doctrine ké- quiéter tout autant les militaires. teur. "Et s'il est violent, c'est quement remises entre paren- maliste d'unité de la nation. Et les mêmes causes produisant parce que le peuple lurc est thèses par une armée qui sem- ble toujours se vouloir la cons- Aussi, s'est-elle « défendue» en les mêmes effets, ceux-ci pour- timide, affectif et passIonné. Il a organisant la contre-guérilla. raient bien se montrer exigeants la violence des gens Incom- cience de la nation et qui ne Cela produisit son effet sur l'ar- à leur tour vis-à-vis du pouvoir pris ..... tolérera sûrement pas long- mée et ne fut pas sans lien avec civil, bousculé par la multitude temps ce qu'elle estimerait être les coups d'Etat militaires qui et l'ampleur des problèmes aux- Ii n'en reste pas moins que la dérives ... accentuèrent ensuite la répres- quels il a à faire face: purs et Turquie est confrontée à un pro- la Turquie au carrefour des sion. Aujourd'hui, la bataille se durs du kémalisme, mouvement blème démographique qui pour- cultures, à la croisée des che- poursuit. L'armée a pénétré pro- kurde, armée, émigration in- rait bien ralentir ses efforts éco- mins du monde, s'éveille à nou- fondément en Irak pour casser terne, problèmes économiques, nomiques et les annuler en par- veau et cherche difficilement el le P.K.K., parti communiste léni- relatio.ns extérieures difficiles tie, car 2,4 % de croissance de douloureusement son unité dans niste et stalinien, et ses bases dans la région, etc. population (plus d'un million et la quête volontaire de sa moder- demi de personne's) c'est. nité. La charrue et le canon

Pendant ce temps la popula- vient de se tenir à lstambul. tion semble pour une grande C'est vraisemblablement pour part excédée par cette guerre où enterrer toute vélléité de ce est engagé le contingent, guerre genre. l'État turc a lancé un .qui s'avère meurtrière pour tout vaste programme d'aménage- "ie monde, avec plusieurs mil- ment du territoire, le GAP., liers de morts depuis 1984 et pour développer le sud-est du encore ces temps-ci avec les pays. En même temps, il pour- opérations en Irak. En outre, la suit la guerre. " contestation» kurde risque de la charrue et le canon par- S'I reporter de plus en plus dans viendront-ils à ramener la paix? tës villes à cause du puissant C'est moins rien que sûr. mouvement migratoire qui y "Nous n'en finirons Jamais ... conduit évidemment des Kurdes. " Ce sera comme l'Angleterre et '. Les solutions n'apparaissent l'Irlande ... "II faudra vivre avec pas évidentes. la partition, le cette plaie ... Telles sont les ré- fédéralisme 'vont contre la flexions désabusées que l'on conception kémaliste de l'État. peut entendre lorsque l'on Une conférence TurQuie-trak-lran Rhnrrlp "p ,,"i..! RllnllPI tout le Nomades près de la frontière iranienne. Au fOf)d, le mont Ararat. 16 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE lA PRENSA-BASlN ÖZETÎ

sions vont aboutir à la publication d'une dé- Redistribution des cartes au Moyen-Orient claration catégorique: « Nous estimons que les développements qui pourraient conduire à la désintégration de l'Irak auront des consé- quences négatives et dangereuses pour la paix régionale et la sécurité.» Le ministre turc L'Irak sauvé ajoutait: « Nous sommes totalement opposés à la création d'un Etat indépendant au nord de l'Irak. La situation y est chaotique. Il n'y a là-bas aucun gouvernement respon- par ses en.. is sable. » Enfin, les trois ministres sont conve- nus de se réunir à nouveau en février 1993, à Damas. Rien d'étonnant dans la position prise par Turcs, Syriens et evendredi 13 novembre au soir, à la les trois gouvernements. On sait depuis long- Iraniens ont tous sous-préfecture turque de Cakurca, temps que le pouvoir turc ne veut donner au- parvenait encore l'écho de violents cune autonomie territoriale aux provinces du d'excellentes rai- échanges de tirs qui venaient de se Sud-Est, à majorité kurde. Ce serait là, es- sons de vouloir produire à quelques kilomètres au time-toil, le début d'un démembrement irré- Sud,Lau-delà de la frontière irakienne. On en versible, et il argue qu'en outre, sur sauvegarder l'inté- connut bientôt le résultat - treize morts. 12 millions de Kurdes vivant en Turquie, la grité territoriale Ainsi prenait fin l'intervention militaire moitié seulement habitent dans ces pro- de leur voisin. turque au-delà de la frontière irakienne, dans vinces. L'élimination du PKK, qui recherche la zone de peuplement kurde non contrôlée l'indépendance pure et simple des territoires Les Kurdes en font par Bagdad. kurdes, qui n'a jamais envisagé d'autre mé- les frais. Week...... thode que la révolte armée, est donc conforme à la politique turque de lutte contre PAUL-MARIE Cette intervention, les responsables turcs une rébellion qui n'accepte pas de se situer DELA GORCE de la lutte contre le PKK la réclamait depuis dans un cadre démocratique, ni même sim- longtemps. L'existence de la zone incontrôlée plement légal. On sait aussi que le gouverne- du nord de l'Irak leur posait un problème ment syrien, dont le pays n'abrite qu'une d'importance majeure. Cette zone servait, en faible communauté kurde, a modelé son effet, de base arrière au PKK. C'est là qu'il comportement sur ses intérêts nationaux, recrutait, entraînait, équipait et armait ses dans la phase actuelle de ses rapports avec les combattants avant de leur <;onfier des opéra- Etats voisins. En ce moment, il est engagé tions de commando dans toutes les provinces dans une négociation très difficile avec les di- du Sud-Est, et même des attentats à Ankara rigeants israéliens et il doit obtenir l'appui du ou Istanbul. La mutliplication de ces actions plus grand nombre d'Etats de la région afin témoignait du dramatique essor du PKK et de de convaincre les Etats-Unis d'agir auprès ses groupes armés, grâce aux facilités offertes des dirigeants israéliens pour qu'ils consen- dans le nord de l'Irak. tent au moins à la restitution du Golan à la Le gouvernement turc, cependant, ne vou- Syrie. Le président Hafez el-Assad savait lut prendre aucune initiative avant d'être as- qu'il faisait ainsi coup double - consolidant suré du soutien des organisations kurdes pré- ses relations avec l'Iran, dont le poids local pondérantes en zone irakienne, celles qué ' grandit sans cesse, et rendant grand service à dirigent Massoud Barzani et Djallal Talabani. la Turquie, qui demeure l'un des principaux Durant deux semaines, une offensive en alliés des Etats-Unis. Le gouvernement ira- règle contre le PKK fut lancée par l'armée nien, lui, a au moins autant d'intérêt que la turque en liaison avec les Peshmergas, Turquie à ne pas laisser se développer un branche armée des organisations kurdes mouvement armé de sécession des territoires d'Irak. A-t-elle eu l'effet que la Turquie en kurdes. attendait? On peut en douter. Mais, en ce même week-end sanglant, se ArrIèf ...... tint à Ankara une réunion témoignant avec A ces motivations, qui sont bien connues, éclat de la dimension politique prise par le s'ajoutent des arrière-pensées qui ont conduit problème kurde dans la région. ; -e samedi les trois gouvernements à sortir de leur en- 14, en effet, Hikmet Cetin reçoit dans la capi- tente tacite pour en venir à une démarche pu- tale turque le ministre iranien des Affaires blique et spectaculaire. Pour les dirigeants étrangères, Ali Akbar Velayati, et son homo- iraniens, le coup d'arrêt ainsi donné à toute logue syrien Farouk al-Chareh. Leurs discus- esquisse de désagrégation de l'Irak avait une

JEUNE AFRIOUE No 1664 - DU 26 NOVEMBRE AU 2 DECEMBRE 1992

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signification politique et stratégique très d'un réexamen général quand la nouvelle ad- claire: il s'agissait d'adresser un message à ministration se mettra en place. C'est en vue l'opposition clandestine irakienne, surtout , de cette échéance qu'il a voulu marquer im- celle implantée dans la communauté chiite, le médiatement sa vQlonté de s'opposer à la dés- but étant de lui faire sayoir que si elle par- " intégration de l'Irak et à toute tentative de vient à prendre le pouvoir à Bagdad, grâce, création d'un Etat kurde, et, en même temps, - en particulier, à l'aide que l'Iran pourrait lui s'assurer du concours des Etats voisins. A ses accorder, il n'y aura pas de désagrégation ter- - yeux, la dé,claration tripartite d'Ankara ritoriale du pays,' et les intérêts vitaux de s'adressait d'abord à Washington. _ l'Irak seront donc protégés. En effet, l'Iran ne Un contexte nouve~u favorise, aussi ie des- souhaite pas un démantèlement du pays. Ce sein des trois gouvernemerù's. Un mouvement qu'il veut, c'est étendre son influence à l'en- se dessine, en effet, dans la région du Golfe, Avant d'intervenir semble de l'Irak, en suscitant l'installation à en faveur d'une normalisation progressive des dans le nord de Bagdad d'un régime qui lui serait favorable. relations avec l'Irak. Roland Dumas, le mi- Dans cette voie, la déclaration tripartite nistre français des Affaires .étrangères, qui l'Irak, la Turquie d'Ankara était, à ses yeux, un pas essentiel. faisait une tournée des monarchies pétro- s'est assuré Le président Assad, de son côté, sait qu'il lières, s'en e~t rendu compte. Il a dû en tirer le soutien aborde une phase particulièrement difficile les conséquences puisque, le dimanche 15 no- des négociations de paix au Proche-Orient. Il vembre, il déclarait à Manama, capitale de des principales estime que le candidat démocrate élu, le gou- Bahrein, à la fin' de sa visite dans l'émirat, organisations vernement israélien, à tort ou à raison, se qu'il fallait «prendre en compte les souf- croit désormais assuré d'un soutien plus frances du peuple irakien ». Le cas du Qatar kurdes. grand de la part des Etats-Unis. On a soi- est le plus significatif à cet égard, puisque cet gneusement noté, à Damas, les propos assez agressifs tenus par le Premier ministre israé- lien, Itzhak Rabin, dans un entretien publié le dimanche 15 novembre perr le Washington, post. «Le président Assad, lisait-on, n'a pas fait 1 o/c de ce que le président Sadate a fait pour convaincre qu'il est bien un chef qui veut la paix. » L'Interlocuteur privilégié Et il rappelait qu'en Syrie se trouvent les sièges des organisations palestiniennes hos- tiles aux négociations de paix, que dix d'entre elles ont même manifesté en octobre à Da- mas contre les pourparlers de Washington, et que celle dirigée par Ahmad Jibril utilise une radio émettant en territoire syrien. Itzhak Rabin rendait même la Syrie responsable de la tension aiguë qui s'est produite au sud-Li- émirat a rétabli des relations diplomatiques Kurdes contre K_urdes. L,e ban puisqu'elle « ne fait rien pour empêcher normales avec l'Irak. 9 novembre, un rebelle du PKK (Turquie) est capturé par des le Hezbollah de poursuivre ses actions terro- . Mais la raison de ce courant général en fa- peshmergas. A l'arrière-plan, un ristes à partir du territoire libanais ». Le pré- veur de la levée prochaine du blocus de l'Irak hèlicoptère de l'armée turque. sident Assad en a déduit non seulement qu'il -' que refusent farouchement les dirigeants devait améliorer ses relations avec la Tur- saoudiens et koweïtiens - s'explique par la quie, mais qu'il fallait déjà songer à un réé- tension grandissante entre l'Arabie saoudite et quilibrage plus vaste dans la région et que les petits Etats pétroliers avec lesquels elle a de viendrait bientôt le temps où il faudrait sortir graves différends frontaliers. De là vient en ef- l'Irak de son isolement. fet le sentiment, dans plusieurs émirats, qu'un Le gouvernement turc, quant à lui, croit le équilibre doit être rétabli dans le péninsule ara- moment venu de spéculer sur la réorientation bique. Il n'est plus souhaitable que l'Arabie progressive de la politique américaine dans la saoudite continue d'y exercer sa prépondé- région. Il se sent assuré de demeurer l'inter- rance exclusive tandis que l'Irak doit revenir locuteur principal des Etats-Unis, aussi bien sur la scène régionale et internationale. en Méditerranée orientale qu'en Asie du Que ce soit dans le Golfe, mais aussi à An- Sud-Est, dans la région de la mer Noire et kara ou à Damas, ce qui comptera, en défini- même dans les Balkans. Il estime aussi que la tive, ce ser,ont les choix de la prochaine admi- politique américaine envers l'Irak fera l'objet nistration américaine. Œ1

, JEUNE AFRIQUE N° 1664 - DU 26 NOVEMBRE AU 2 DECEMBRE 1992

18 ""'4t Ce n'est pas facile d'atteindre le camp! Il faut franchir d'abord plusieurs barrages ~ de police et affronter la méfiance des sol- ~ , dats turcs contrôlant l'afflux des arrivants fil qui passent la frontière, Le camp accueille o quelque 87 000 réfugiés, mais il est diffi- m cile d'en préciser le nombre exact car ils ~ ::0 n'ont Jamais été recensés et chaque jour m amène son lot de naissances et de morts, ~ m, Karim n'est pas méfiant; il n'a pas peur ~ comme la plus grande partie des habi- ::0 m tants du camp et ses yeux n'expriment ~ pas la tristesse que nous lisons Ilabituelle- ~ ment sur les visages de ces malheureux. Il ~ est Vif, Intelligent et dans son expression, F.i dans toute son attitude, nous lisons claire- ~ ment une longue série de pourquoI? ~ ~ -j :5 ~ }~ ") ;. m." ~

~ C;'}

.... ~ :> bm I I ...,Z o::0 .~ o m Karim a de longs cheveux noirs s: ~bouriffés, deux grands yeux atten- ~ ::0 tifs et curieux et il a reçu de sa famil- m le une lourde hérédité: il est kurde! 6j r:1 :> Dans la troupe d'enfants qui se Nous l'avons rencontré dans un r ~ bousculent autour de notre camion- camp de réfugiés des montagnes ~ nette, il se distingue par son regard de Turquie, près de la frontière avec ~~ Z qui ne scrute pas avidement l'inté- l'Irak, qui abrite des milliers de "W rieur de la voiture, dans l'attente Kurdes fuyant au cours de ces der- ~":;:ë~' g: r., des paquets de nourriture et de niers mois les soldats de Saddam '""1.J.: ' "., ..., vêtements tant convoités. Non, ce Hussein. Jt;...< - ~ -. \Cl naux, quand ils parlent des Kurdes, des Nous avons. dejàditque le Kurdistan est Dès la chute de l'Empire ottoman. deux Arméniens, des Palestiniens. un pays qui a son histoire propre, une his- importants traités internationaux règlent ~ N o Mais qu'est-ce exactement que les toire qui, à partir du début de ce siècle, est le sort de cette terre, en 1920 et 1923. Le camps de réfugiés? Comment sont-ils devenue très difficile, surtout après la pre- premier. le traité de Sèvres, prévoit la for- nés? Comment y vit-on? mière guerre mondiale, pour en arriver à la mation d'un Etat kurde autonome, mais il Ce sont de vrais villages provisoires, une triste situation actuelle. demeure lettre morte et sera suivi d'un série de tentes montées les unes à côté Depuis le 16eme siècle jusqu'en 1920, le second. le traité de Lausanne, où les deux des autres, un peu comme dans un cam- Kurdistan était une province de l'Empire grandes puissances coloniales d'alors, la ping, dont on ne retrouve cependant ni les ottoman, sous lequel iljouissait d'une cer- France et la Grande-Bretagne, décident la couleurs ni l'atmosphère de vacances. taine autonomie et pouvait contrôler ses répartition du Kurdistan entre l'Irak, l'Iran, Les réfugiés arrivent, munis des autorisa- frontières. Ses habitants formaient un la Syrie et la Turquie. tions des pays d'accueil ou d'organisa- peuple fier et combatif, habitué à vivre tions internationales, comme la Croix dans une nature inhospitalière, un pay- Depuis lors. rien n' a changé, mais la situa- Rouge ou le HCR (Haut Commissariat des sage rude et montagneux. Mais c'est leur tion s'est aggravée, surtout depuis la dé- Nations Unies pour les Réfugiés), qui terre; ils l'aiment et la défendent de toutes couverte que ces terres, déjà riches en reçoivent les populations contraintes de leurs forces. eau et autres ressources naturelles, con- fuir leur pays pour des motifs politiques. Ces camps devraient être équipés de " façon satisfaisante et garantir l'eau cou- rante, des services sanitaires, etc. Hélas, ..,.--. bien souvent ce n'est pas le cas, surtout quand la vie au camp, qui est en principe ... une situation provisoire, se transforme en condition définitive! C'est ce qui arrive lorsque l'attention internationale ne peut pas - ou ne veut pas - résoudre les pro- blèmes à la source de l'exode des ré- fugiés. Quelle est la situation des enfants dans ces camps?

Kurdistan: Origine: Les Kurdes appartiennent à la grande famille indo-européenne, dont «Pays des Kurdes». nous descendons aussi. Les premiers documents relatifs à ce peuple sont deux Ne cherchez pas le Kurdistan sur un atlas. stèles sumériennes d'environ 2000 avant Jésus-Christ, où l'on trouve le nom de. Ses frontières ne sont relevées sur aucun «Lulluli". Il est cependan"t certain que les ancêtres des Kurdes étaient les Mèdes', atlas géographique parce que les intérêts peuple dont il est souvent question dans la Bible. de trop de nations s'y opposent. C'est pourtant un pays qui existe réellement, Langue: La langue kurde appartient au groupe des langues iraniennes; elle se avec ses habitants, sa langue, son his- subdivise en deux dialectes principaux: le «kurmanji", parlé dans les régions toire, ses traditions. D'une superficie de septentrionales. et le «sorani», parlé dans le sud, le long des frontières entre l'Iran 2 475 000 km , soit à peu près la grandeur et l'Irak. de la France, il est réparti entre cinq Etats «officiels»: Religion: Les Kurdes sont des musulmans sunnites, mais leur interprétation du Turquie 12 millions Coran et de la loi islamique est assez libre. En plus de la différence de races, cela Iran 6 millions contribue à rendre difficile leur intégration aux autres musulmans arabes. Irak 4 millions Syrie 1 million Villes: Mossoul. Kirkouk, Sulaymaniyah, Erbil (Irak), Silopi, Hakkari, Diyarbakir Arménie 0,5 milion (Turquie), Mahabad. Kermanshah. Sanandaj (Iran). Disséminés dans divers pays 1 million RlM1Ii DE PRESS&PRESS REVIEW-BERHEVOKt\ ÇAP~-RMsrA S-TAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖzETÎ

tiennent aussi du pétrole! Des motifs éco- est moins dure, mais c'est 'seulement nomiques s'ajoutent donc aujourd'hui aux dans les républiques chrétiennes de l'ex- visées expansionnistes des divers Etats. Union Soviétique, l'Arménie et la Géorgie, Aucun d'eux ne veut laisser échapper une qu'il a été concédé aux Kurdes le droit de telle source de richesse en accordant au vivre et de s'exprimer. Kurdistan une autonomie économique' Il KLltlm JJO: IrSlllt son fecit: il nous apprend suffit de savoir que le 75% de la produc- que sa famille a fui le nord de l'Irak parmi tion de pétrole irakienne provient juste- beaucoup d'autres, parce que Sadd am ment des régions qui feraient partie d'un Hussein voulait détruire leur village. Karim Etat kurde, s'il était reconnu! Et si l'on vivait lui aussi dans les montagnes; il y ajoute à cela les tentatives de rébellion de faisait très froid et il avait souvent faim, la population kurde, son grand désir d'être mais il y avait au moins une maison et ses libre et d'avoir une patrie autonome, nous amis. Il voudrait bien y retourner. Les sol- comprenons mieux le pourquoi des vil- dats qui l'ont conduit ici le lui ont promis. lages détruits, des massacres perpétrés, C'est pour cela que, chaque fois qu'il voit de la volonté d'étouffer l'identité kurde. arriver dans le camp une voiture ou un Tout cela n'a qu'un but: «dékurdiser» le fourgon, il espère qu'on vient le ramener à paysl la maison. Et quand il parle de cela, ses La situation n'est toujours pas résolue yeux se remettent à briller. aujourd'hui. L:lrak poursuit sa politique de Retourner à la maison ... Comment lui dire répression, détruisant les villages sans que son village à été détruit et qu'il y a des hésiter à faire usage de gaz toxiques et gens qui ne veulent pas le laisser rentrer là- d'armes chimiques contre la population. bas? Karim espère toujours et il sourit. L:Iran a ouvert ses frontières pour accueillir Nous aussi, nous espérons. Nous voulons des milliers de réfugiés kurdes en prove- croire à l'amour entre les hommes, croire nance de l'Irak, mais il se refuse à recon- qu'un jour viendra où Karim aura «sa» naître l'autonomie du peuple kurde. En maison. Turquie, l'existence même de l'identité kurde n'est pas admise; ce sont les «Turcs Texte d'Isabella Mastroleo, des montagnes». En Syrie, l'oppression Photos d'Enrico Mascheroni Del. M.

21 REvuE DE PRESSE-PRESS REVlEW-BERHEVOKA ÇAP~-RMSTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖzETÎ PRESENCE DANS LE MONDE - NOVEMBRE 1992 Bagdad et l'embargo ferment le Kurdistan A l'approche de l'hivn-, le travail des Ol\rc au Kurdistan est ralenti par IRblocus imposé à ['Irak et les IRnteurs de Bagdad à reconduire l'accord conrnnant l'intmJfnlion humanitaire

du d('minagl' attend SOil matt'l'icI. hloqut' l'n douane depuis trois moÏs, alors {jUl' chaqul' jour apportl' son lot dl' hlesst's, qui ont sauté sur Ulll' des dnq milliolls dl' mines toujours enfouies dans It- sol kurde,

Les routes ne mènent plus à Sulemania

Déplacements r('duits. peu de diesel à mettre dans nos moteurs. marchandisl's qui n'atteignent pas Sulemania. notre capacité d'action se trou\'t' limitée, Si nous arrivons au hout du programme

"Shelter" (ahril. où III HIS .1\"(Insfoumi les matériaux de hase (charpentes. tôles ondulées, portes et ti:llétres) permettant ;1 I :;00 familles déplacées de hénéficier d'un toit, nous prenons du retard sur nos autres réalisations, Sans approvisionne- ment mpide en fuel, les <>4 écoles en pré- fabriqué que nous installons pour le compte de l'UNICEF, ne seront pas opéra- ....pe"""". redoutent toujours I.. hunwurs du « .ouy_ur de _.. dad .. tionnelles cet hiver, certains villages étant inaccessihles en mauvaise saison, Comme Il accord sur l'intervention humani- l'an passé, nous avons préparé une opéra- L taire imposé par l'ONt! à Bagdad tion "Repas chaud", pour donner un repas expirait au mois de juin. Depuis quotidien équilibré à 20 000 écoliers, Cc cette date, les Irakiens supportent de programme emploie 200 kurdes, Lui aussi mauvais gré la présence étrangère au sem compromis, si les routes ne sont pas Kurdistan, interprétée comme un soutien autorisées pour acheminer la nourriture et aux volontés indépendantistes kurdes, Les le gaz de Turquie, En attendant, nous ONG sont de fait illégales au Kurdistan, avons, malgré tout, réussi à servir, en Tout l'été les attentats se sont succédés octobre et novembre, 3 000 repas froids contre les gardes de l'ONU, les locaux du dans C; écoles, Nous avons prévu de- faire HCR, les véhicules des Nations-Unies, fabriquer par les menuisiers de Sulemania Danielle Mitterrand et Bernard Kouchnef 10 000 bureaux pour les écoles, Mais le ont failli payer de leur vie leur visite à bois manque au Kurdistan et la situation De. ruine. de la .u...... Halabja, un peupl ... reconstruit nous interdit pour l'heure de lïmporter. L'embargo international contre l'Irak se L'embargo empêche également l'arrivée double du blocus étanche de Bagdad à de machines, dont nous avons hesoih. l'encontre du Kurdistan, La plupart des Kirkouk ou Bagdad pour se fournir en pour lancer, en collaboration avec l'Union, produits augmentent de 30% par semaine, biens alimentaires ou en équipements, De des Femmes Kurdes, des formations de La rareté frappe aussi le fuel, systémati- l'autre côté, sur les frontières turques ou couture et de tissage, L'action au Kurdistan quement coupé d'eau, Sans .'travel-per- iraniennes, les camions passent de plus irakien reste suspendue à la conclusion de mits" (autorisation de circuler) les ONG en plus difficilement les frontières turques raccord entre l'ONU et Bagdad et à un ne peuven,t plu Ii se rendre à Mossoul, ou imniennes. l:n groupe de spécialistes . assouplissement du blocus .

22 REVUE DE PRESSE-PRESS REVlEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVlSfA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖzETi

_g:~ ~ riiII~~iili INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE, DECEMBER 1,1992

CIADraft Says Iran

Nears Nuclear Status analyzing Iran's nuclear intentions say Iran today can be compared to Iraq in the early and mid-1980s, when Mr. Saddam's desire to devel- op a nuclear weapon was known and he was dabbling in various nuclear technologies. But Tehran Could Make Anns by 2000, other officials disagree. "Iran has powerful political incentives for developing nuclear weapons and is trying to Report on Military Buildup Asserts develop a broad-based nuclear infrastructure that it hopes will give them the option for By Elaine Sciolino weapons if they decide to exercise it," an ad- New York TimeJ St!TVict! minIstration nuclear expert said. "But I don't WASHINGTON - A draft CIA report on "We have no need for nuclear weapons," see in Iran the same kind of crash nuclear Iran concludes that the country is making pro- Deputy Foreign Minister Ali Mohammed &- program that we've learned about in Iraq." gress on a nuclear arms program and could sharati was quoted as saying on Iran's official The worst-case scenario for Iran has been devel~ a nuclear weapon by the year 2000, radio on Friday. He described reports that Iran articulated by Mr. Gates. according to senior administration officials. 'Wasplanning to acquire nuclear weapons as "a He said in an Associated Press interview But the highly technical report reflects a lie and a plot." published last week that Tehran could pose a continuing debate among intelligence experts He added, "Our neighboring countries are threat to the United States and its alJies in the on Iran's military buildup that will intrude on signing military pacts with big powers one by Gulf within three to five years. efforts by President-elect Bill Clinton to formu- one, and strengthening their military arsenals, But Mr. Gates's pr~ection is not wholeheart- late his Middle East policies. so why can't we replace the weapons we lost edly shared by other U.S. intelligence experts. Mr. Clinton, who repeatedly criticized Presi- .juring the eight-year imposed war?" These analysts make the following argument: dent George Bush for missing signs of Iraq's The draft CIA report, known as a national The United States was chastened by its failure military buildup before President Saddam'Hus- intelligence estimate, was written after a long to recognize Iraq's huge arms buildup, but it sein's invasion of Kuwait in August 1990, may ,lebate in the intelligence agency. The report should avoid drawing incorrect parallels with face a parallel problem with Iran. reflects views first expressed by Robert M. the government in Tehran. He will have to interpret for himself uncer- Gates, the director of central intelligence, in After all, they say, Iran's current leadership is tain and varying analyses from intelligence ex- testimony before Congress in March. It is in- spending much less money on its military than . perts on the same secret data on Iran, illustrat~ tended to be the definitive intelligence blue- did the pre-revolutionary regime of Shah Mo- mg the difficulty of predicting the military print on Iran's nuclear ambitions for the Clin- hammed Reza Pahlavi and only 40 percent of capability and intentIons of a government ton administration. what Iraq was spending annually on weapons about which the United States has only limited But the report, which goes further than the after the Iran-Iraq War. knowledge. last formal estimate oil Iran, is expected to be U.S. intelligence analysts are divided on the These experts add that Iran has so far to go fiercely contested when it is reviewed for ap- and so little money to spend that its reinforced issue of what Iran's $2 billion-a-year military proval by the other U.S. intelligence agencies buildup - including its nuclear program - military force might be unable to do more than this week. to deter aggression by its neighbors. They also means, and whether Iran could replace Iraq as The earlier report, written late last year, con- an aggressive, expansionist military threat in blame the Israeli government for fanning the the Gulf region in the coming years. cluded only that at least some of Iran's revolu- recent alarm by portraying Iran as the most The issue is both so important and so filled tionary leaders were intent on developing nu- dangerous threat to both the region's and Isra- with contradictions that last week the State clear weapons, but that the program was el's security. ~artment began an internal review of U.S. disorganized and in an early stage of develop- Another example of the current dispute cen- policy toward Iran. ment. ters on a classified Pentagon overviewof Iran's In defense of its arms purchases, Iran points The new report also draws strong conclu- military buildup that concludes that by the end to Ba~dad's aggression during its eight-year sions about the leadership in Tehran, asserting of the decade, Iran will have enough naval war WIthIraq, its exclusion from regional secu- that President Hashemi Rafsanjani has built a equipment to "dominate" the Gulf and threat- rity arrangements in the Gulf and the immuta- team of nuclear experts, many of them educat. en commerce throuJh the Strait of Hormuz, bility of geography: a 1,700-kilometer (1,050- ed in the United States, to direct a nuclear according to administration officials familiar mile) border with the Central Asian republics, a. program. with the report. 1,455-kilometer border with Iraq, a 2,530-kilo- Based on their activities, as well as on Iran's The report, prepared by the Defense Intelli- meter coastline, plus borders with Afghanistan, nuclear research and development programs, gence Agency last summer, also concludes that Pakistan and Turkey. the study concludes that there is more ( -rtainty over the next eight years, Iran will double the But Iran's leaders deny interest in developing about Iran's intentions. number of tanks and armored vehicles in its a nuclear weapon. Senior administration officials in.. lved in arsenal and try to service and build tanks itself.

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----~------.------.------EL PAIS, martes 1 de diciembre de 1992

Lucha entre hermànos ., :;v: .. en la nacion kurda Diferencias ideol6gicas debilitan el nacimiento de un Estado independiente

FRANCESC RELEA, ENVIA DO ESPECIAL, Arbil Los helicopteros sobrevuelan constantemente el sureste de ~nato- lia, a 10 largo de la frontera con Irak. ~ar~os d: combate, ve~lculos de transporte de tropas y piezas de artJlIena estan apostadosJunto a las carreteras. Los controles de la Gendarrileria (Ejército) son cons- tantes. Localidades como Silopi, Cizre y Sirnak estan tomadas por los blindados.

'El amplio dispositivo militar for- nazaban a los camioneros que ma parte de la operacion dei ' transportan mercancias a Kur- Ejército turco, que intenta ani- distan, con 10 que de hecho nos quilar al enemigo numero uno del vimos sometidos a un tercer .em- régimen de Ankara: el Partido de bargo, tras el de la ONU a Irak y los Trabajadores de Kurdistan el que nos aplica Sad am Husein. (PKK), que pretende la creacion . Por otra parte, los campesinos de de un Estado independiente kur- los pueblos dei norte de Irak do. Los generales y los lideres arrasados por Sadam que inten- politicos turcos proclaman en los taban reconstruir sus casas no medios de comunicacion que la pod'lan hacerlo porque el PKK primera parte dei operativo, lIe-, instalo alii sus bases". La guerri- vildo a caborecientemente en ~I lla controlaba una gran franja en Kurdistan iraqul y que supuso la el norte de Irak, qùe incluia 328 invasion en toda regia del norte localidades, donde pretendla de Irak, ha sido un éxito. rotundo nombrar "autoridades revolu- y ha servido para desmantelar cionarias dei pueblo", en abierta las bases de la retaguardia dei rebelion contra el Parlamento y PKK, desde las que organizaba y el Gobierno de Kurdistan. perpetraba los ataques en terri- torio turco. El Consejo de Segu- ridad Nacional anuncia que los'. Ultinùitum desoido 20.000 soldados que regresaron de Irak se incorporan a las ope- Shareef se reunio personalmente raciones en las montanas def con varios lideres del PKK arÙes Cudi. ' dei estallido de las hostilidades La situacion:Ôesde la otra entre kurdos. "Enviamos delega- Unsoldado ~scolta a un prisionero kurdo dei PKK, parte de la frontera se ve de un . ciones al valle de la Bekaa [Liba- .;;J~...L1iLlJ',,-,-I' ...... ,.. _ modb totalmente distinto, no no], donde tien en su .cuartel ge-:parteel GobierilO con el Partido ron la frontera, los peshmergà ya . solo porque disminuye conside. neral.Lespedimosporfavorque :Oemocratico de Kurdistan hablan dèsalojado al PKKde sus rablemente las abrumadoras ci- dejar an de utilizar nuestr~ terri- ,:(POK) de Masud Barzani. "El li- bases al norte de Irak. "Esta gue- fras de bajas en las filas deI PKK torio para atacar a TurqUJa. Les , der dei PKK [Abdula Ocalan] no rra estaba en manos dei Gobier- difundidas por el régimen de An- dimos un ultimatum y no nos hi- es un politico niaduro. Ocalan es no kurdo y no dei Gobierno tur- kara, sino porque, en todo caso,,, cieron caso". El viceministro un hombre con actitudes muy re- co. El Ejército de Turquia entro la medaIla de tal victoria militar kurdo ciél Interior seabstiene de accionarias. No cree en la lucha al final, esencialmente para hacer , habrla que concedérsela a los calificar al PKK, acusado de te- de masas. Se considera capaz de una demostracion de fuerza y pershmerga kurdos leales al Go- rrorista por el Gobierno de An- combatir él solo co.ntra el mun- dar moral ci sus soldados. Nunca bierno dei Kurdistan iraqui. kara -"corresponde àlpueblo do. Este hombre, como dictador, les pedimo's que vinieran, No Fueron estos ultimos los que kurdo de Turquia definirse sobre no entiende la realidad de nues- creo que el PKK fuera a rendirse combatieron en octubre pasado , el PKK", seÏiala-, pero no re- tro tiempo, de este siglo". Abdu- nunca ante el Ejército turco contra los guerrilleros del PKK, _ husa emitir una declaracion ine- la Ocalan, Apo (Tlo),' como le lIa- como 10 hizo con nosotros. Sa- en 10 que se dio en lIamar la gue- qulvoca: "Nosotros estamos man' sus seguidores, es el funda- . blan que se entregaban a sus her- rra entre kurdos. "Hubo vlcti- contra el terrorismo y a favor de dor deI. PKK, que dirige a sus manos" , dice Shareef. mas por am bas partes, pero en 'Ia democracia. No somos sepa- .tropas desde su base en Libano "El PKK se rindio y acepto Turqula se ha exagerado el nu- ratistas, porque nos considera- gracias al apoyo sirio. las dos condiciones de las autori- mero de muertos", dice en su mos parte de Irak". dades kurdas de Irak: compro- i despacho en Arbil el viceminis- Mas duro y explicito hacia el miso de no atacar a Turquia des- tro dei Interior de Kurdistan, PKK es lalal Talabani, maximo lniciativa 'peshmerga' de el norte de Irak y traslado de Ahmed Shareef."EI PKK nos dirigente de la Union Patriotica ------~---- los combatientes a zonas aleja- impuso el enfrentamiento.' Ame-. de Kurdistan (UPK), que com- Cuando las tropa~ turcas cruza- das de la frontera. Se corn pro me-

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tieron a respetar este acuerdo y a nuestro pueblo". Unos 1.500 guerrilleros han sido instalados en un campamento en una zona montaiiosa, en Zaleh, de muy di- ticil acceso, especialmente en in- viemo, cerca de la frontera con Iran. "Habia sido mi cuartel ge- neral entre 1982 y 1988", expliça lalal Talabani. "Les he dado mi casa, nuestros hospitales, nues- tros editicios. Les hemos procu- rado tiendas, mantas, alimentos y mediclnas. Solo les hemos pe- dido que se comporten como nuestros hermanos y no como nuestro enemigo". Muchos con- servan sus armas "para su pro- teccion". Cualquier atisbo de duda so- bre el trato respetuoso que reci- ben los guerrilleros dei PKK que se rindieron a los peshmerga del norte de Irak queda despejado rotundamente en el hospital Ferkrdin de Arbil. Los heridos,. con piemas y brazos escayola-. dos, vendajes y muletas, se mue- ven afanosamente por la sala N preparando el acto de .celebra- .iL cion deI 150 aniversario de la 200Km constitucion deI PKK, que se cumple estos dias. TOOos son va- rones, muy jovenes ~ntre 16 y 21 anos la practiça totalidad-, nacidos en el Kurdistan turco. kurdos, sean de Turquia, Irak, El viceministro kurdo del In- prender algo de 10 que se dice dei PKK? l,A Osman Ocalan [her- Siria 0 Iran, no es el companero terior subraya que los guerrille- PKK en los recortes de prensa mano de Apo]? l,Ha estado en al- mas recomendable cuando se ros se sentian avergonzados francesa. "No problem, no pro- guna de sus bases?" El mayor de pretende evitar ser enemigo y ob- cuando se rindieron a los pesh- blem", responde a mi exigencia los dos individuos de paisano jetivo de Ankara, Bagdad, Da- reiterada de explicaciones. -mas tarde me con firman que' merga iraquies. "Reconocian masco y Teheran al unisono. que se equivocaron", dice. Hasta son miembros de los servicios de espionaje militar- abandona el cuando durara el acuerdo firma- despacho con tOOa la documen- do entre el Gobiemo kurdo y el El diablo Paranoia tacion. Regresa mas tarde y em- PKK es una ine6gnita. En Arbil aseguran que no queda ninguna se llama Apo La situacion se enrarece cuando piezan las discusiones entre los base guerrillera en el norte de aparecen en la estancia dos indi- agentes, cada vez mas nerviosos, viduos de paisapo, que se aba- y el comandante. No hay duda, Irak. "Tenemos que fortalecer el pienso, de que creen haber hecho acuerdo y esperar que seran 10 lanzan literalmente sobre la car- F. R, Arbil peta. Inspeccionan con lupa pa- un gran descubrimiento. suficientemente inteligentes para En uno de los numerosos contro- no intentar combatimos de nue- pel por papel. Después, el orde- Finalmente, ignoro por qué les deI Ejérclto turco, a pocos ki- nador, el magnetOfono, la radio, razon, deciden dejarme marchar. vo. Si 10 hacen, seran derrotados lömetros de Silopi, uno de los un mapa de Turquia, las agendas A cambio se quedan con todos otra vez. No queremos verter la soldados que inspeccionan mi y blocs de notas. Cada vez que los papeles que consideran sos- sangre de los kurdos", manifies- ordenador descubre en la boIsa descubren las siglas PKK 0 el pechosos: un articulo que se titu-. ta lalal Talabani. de viaje una carpeta con docu- nombre de Abdula Ocalan la La Intifada kurda, otro que El contlicto con el PKK es mentaclon sobre la cuestion kur- (Apo), se encienden sus ojos contiene un mapa de los territo- algo mas que'una cuestion inco- da. Las siglas deI PKK que apa- como si vieran al diablo. La pa- rios habitados por kurdos. "Esto mOOa para 12.naciente estructura recen en algunos textos desata su ranoia alcanza su punto culmi- es Turquia y no Kurdistan, corno nacional kurda en el norte de interés, que se traduce inmedia- . nante cuando aparece un ejem- aqui esta dibujado. Kurdistan no . Irak. La simpatia hacia los her~ lamente en una lIamada a sus su- plar deI National Geographie que existe", grita el militar de paisa- manos kurdos de Turquia e Ira~ periores. A los cinco minutos lIe- contiene un reportaje sobre los no; 0 un reportaje en el que apa- -solo les separa una linea lIa- ga un oficial de cara de perrp que kurdos. TOOo porque reproduce rece varias veces la palabra Apo. mada frontera- no hace olvidar ojea los papeles como si acabase dos fotos de una manifestacion La retencion habia durado tres al joven Gobiemo de Arbil que de descubrir el escondrijo de la de seguidores deI PKK en Liba- horas. Recientemente, un perio- los kurdos de Turquia "tal vez plana mayor del PKK. Tras va-. no y de Apo abrazado por sus dista aleman que estuvo en un quieren ir en otra direccion", rias idas y venidas y una nueva fieles. De nada sirven las explica- campamento dei PKK, en el su- como dice de manera diplomati- inspeccion de mis pertenenclas, clones de que es una revista legal reste de Turquia, fue detenido en ca Ismail Mahmud, miembro de el oficial me ordena subir a su ve- que nada tiene que ver conmigo. un control similar y paso varios la direccion deI PDK en la ciu- hiculo junto a dos soldados. En Alli salen Apo y PKK. Y las pre- dias en poder dei Ejército turco. dad de Aqra. Mas claramente, el el cuartel de Silopi, el comandan- guntas: "l,Donde ha estado en el Otros reporteros extranjeros han PKK, cuyo objetivo final es un te, que chapurrea algunas pala- norte de Irak? l,Qué ha ido a ha- sido victimas de la hospita/idad Estado kurdo para todos los bras ~ francés, aclerta a com- cer alli? l,Ha visto a alguien del de los militares turcos.

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L.eMonde • Jeudi 3 décembre 1992 • IRAK : pour échapper aux exactions du régime de Bagdad Les opposants chiites réclament la création d'une zone de protection internationale Trois mois après l'imposition, mmpClgne.\' eI'Clrre.\'tùtioll.\' mCl.uivl'.\' ' par le Conseil de sécurité des imposer à Bagdad, au, sud' du rejette l'idée d'une fédération; dont le elilns le.\' l'ille.\', ci ell'.\' lI('tions militllirl'.\' Nations unies, d'une zone d'ex. 32' parallèle, une zone de protcCtÎôh principe avait été approuvé par le ele gr{//u/e e/ll'ergl/re elCIll.~le.\' ('{lm. intérnationale de la population., Il «congrès de Salaheddine ». (C C'est'. elusion aérienne au sud du pllglll~~, IlVtClmmelll elCIl/.\'Il~~ mm'cli.\', ' aOirme que ce serait un coup fatal line proposition prémall/rée, De telles 32' parallèle, l'opposition Ira. Clll démullli!/ement ele œrtaine.\' in.f;a- P04r ¥. Saddam Hussein et que questions eloivent être discl/tées dans kienne, basée à Téhéran, juge .\'tl'//('Il/re.\', lIotllmmelll i;I//I/.\'trielle.\'.» rop,posltion, entin réunie depuis ce des circonstances normales, Or, la cette mesure tout à fait insuf. ,Sans oublier que le régime est sur le qu il est !.désormais COI'lVcnud'appeler sill/ation est aujollrd'hlli. exception.: Point d'achever: la création du ~(troi- nelle, NOlls ne sommes hostiles à, fisante. le cc congrès de SalaÎicddine», au .\'Um/e !lel/I'e », un canal destmé à 1, car il n~ tient en ~Iace que ql/e ele gl/érir Cl' elemier. rmelmit /e composition et ajoute: IlJe conteste qu'elle accepte la ,volonté de la maj~ l'irl/.\' p/I/.\' ré.\'i.\'tClIII.» Sur un ton sen- par la répressIOn. Il souligne que' . la stn/L'll/re (tripartite) - un chiite, un rité du «congrès de Salaheddine». même l'armée échappe en partie à, tencieux. l'ayatollah Mohammed , sunnite, et un kurde - dll Conseil Son chef, l'ayatollah Modaressi, son contrôle: (C De.\' ('entaine.\' eI'o)};- Baker El Hakim, qui. en exil, dirig~ présielentiel, qui consacre les divisions admet, qu'après la chute du régime. der.\' 0111réCl'mment ele!.\'erte!le,~ rang.\' de son siège à Téhél'~n I~ Co~sell cômml/nalllaires, con}èssionnelles et ele III t/'Vllpl'» et près de quatre cents: 'de M. Saddam Hussein l'opposition i supérieur de la révolution Islamique , régionales.» A son avis, cela conduit pourrait se déchirer et ce qu'il. en Irak - rassemblement de plusieurs d'entre eux se seraient réfugiés en: au partage de l'Irak. Il avait suggéré redoute le plus c'est une division de mouvements islamistes - eXige deux Arabie saoudite et presque autant en un organisme de sept ou neuf mem- l'armée sur une base (ccommunOli-' mesures supplémentaires: cc JI .filllt Iran. bres. interelire Clll régime ele Scu/clClm /II/.\'- taire ou régionaliste ». « D'aillel/rs. meme ii l'on doit .\'ein l'l/tili.\'Cltion cl'Clrme.\' /m/l'{/l'.\' ('{Jn- Divergences au sein Malgré ses 'divergences de vues et tre ICIpopl/lCltioll, Clinsi qI/l' 101//1'pre!- aelmettre l/ne représentation Sl/r line ses craintes, l'opposition s'emploie base comml/nal/taire ou régionaliste, .\'ence "t'iIi tClire ClI/ SI/el. cllI de l'opposition toutefois à se, faire reconnaître par la 31- pClmllNe.» Il demande aussI que la L'ommunalllé chiile. l'sI, elans l'ac- Un autre responsable de l'opposi- Il/elle composition dû Conseil prési- communauté internationale et a com- des missions soient chargées de ,mencé, depuis le «congrès de ~ala~ retrouver les centres de détention où tion irakienne, M. Nizar Haïdar, l'un elell/iel, sOl/s-représentée:' car elle des diri~eants de l'Organisation de collstill/e entre 65 et 70 % de la pOpll- hedàine», à envoyer deS délégations: ont lieu des Il tl/eric'.\' ('ollee/il'e.\' ». l'action Islamique (OAI), animée par lation irakienne», dit.il, avant de lan- dans plusieurs pays. La semaine der-,' Depuis l'imposition de la lone l'ayatollah Mohammed Taki Moda., cer un avertissement: IINous atten- nière, l'une de ces délégations s'est d'exclusion. la situation n'a fait, se!on ressi, va plus loin. Pour lui, l'Occi- dOllS donc IIn"changement. S'il n'a' rendue aux Nations unies, lui que s'aggraver pour la population dent comme il l'a fait au nord du pas liel/, nVlL~ pourrions prendre posi- du' sud de .1'Irak. «Ce/CI l'CI, dit-il, ele.~ 36' parnllèle pour le Kurdistan, doit tiOIl.,» Il ,ne veut pas en dire plus. Il' MOU NA NAIM

Le Courrier, Picard - 1er décembre 1992

Bombës Buc}1iet tric Boubotte qui i'ont au Kurdistan Le chevalier suivi,dans son courageux périple. Un attentat qui a fait L'occasion d'un reportage uni- d'important dégâts maté- kurde que pour ,l'équipe de «52 sur la riels, a été commis diman- Une» sur l'une des plus belles che soir à Erbil (nord de Seddik, vieux guerrier kurde vallées du Kurdistan pu Saddam, 'l'Irak) contre des camions en exil en Franee, «52 sur la après,avoir décimé la population :ùtilisés dans les opéra-' Une» et TF1 nous l'avait présenté et déporté les survivants, s'était' tions humanitaires de au début de la guerre du GbIfe. Il , .fait construire des palais dignes' l'ONU au Kurstan, faisait partie de ces kurdes, exi- des Mille et Une Nuits ...Dans ces Des bombes à retarde- lés en Corrèze depui~ 198&,qui, palilis, des centaines de favorites ment avaient été placées miraculeusement avait échappé ,et des courtisans attendaient le sous des camionf? chargés à la mort quand Sadd am Hussein . bon vouloir du tyran. de produits alimentaires avait décidé l'extermination, aux qui venaient d'arriver à A)ljourd'hui, Seddik s'inter- gazs toxiques de la populatir in roge: il se demande s'il va rester Erbil en provenance de la d'un gros bourg. Turquie, via Dohuk. en France ou dans son pays. Car Depuis le Kurdistan d'Ir ak a Les camions, au nombre quoi qu'il ,en soit, au Kurdistan été placé sous la protectic1n des de huit, se trouvaient sur irakien, la paix reste' précaire. un parking gardé de l'or.' Alliés. Tenaillé par le illal du L'orage peut se déchaîner à tout ganisation caritative Care pays, le vieux Seddik est "etour-' moment. Et Saddam Hussein est à Erbil, lorsque les bom- .,é, à 71 ans, dans son Kl,,'distan encore capable de semer la ter- .es'ont explœé. 1tal, ~ccompagné. par Francine reur et la désolation .•

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Vendredi 4 décembre à 22 It 30

PÉRIPLE D'UN RÉFUGIÉ KURDE

Coupé de ses racines, Sédik, réfugié politique, vit en France depuis 1988. Date à laquelle il a tout abandonné ... son village, sa famille, sa patrie. "Mon cœur est plein de tristesse. Saddam Hussein, le dictateur, a fait de moi un nomade..." . Francine Buchi et Eric Bourbotte racontent la nostalgie de cet ancien "chevaiier'i kurde. Sédik, ancien Peshmerga, symbole d'une époque héroïque.

édik, vieux combattant kurde, a mie. Elections libres d'un Parlement, Saddam Hussein. Celui-ci, après Stoujours gardé l'espoir de ren- nomination d'un gouvernement. Le avoir détruit 4500 villages et decimé trer chez lui la tête haute", explique peuple kurde, libéré de toutes les la population de l'une des plus belles Francine Buchi, journaliste repor- oppressions qu'il a connues, s'éman- vallées, s'était fait construire une ter, qui l'a accompagné pendant cipe peu à peu ... vingtaine de somptueuses demeures, trois semaines au cours d'un voyage Mais Sédik reconnaît à peine son dignes des mille et une nuits, sur une dans son pays natal. Sédik, réfugié pays. Les terres sont abandonnées et des plus hautes montagnes du Kurdi- politique, vit actuellement avec sa il cherche en vain la présence de, stan. Aujourd'hui, les Peshmergas en famille en Haute Loire. grands troupeaux ... Son village natal, sont maîtres. Symboles d'un luxe et Chassé par les atrocités de Saddam "La Grande Source", n'est plus que d'un pouvoir, elles se dégradent au- Hussein, les bombardements chimi- ruines. A l'emplacement de sa mai- jourd'hui dans l'indifférence totale ques, il a fui son pays et sa détresse. son qu'il avait construite en 1950, des Kurdes qui ont leurs propres mai- Et pourtant, ancien Peshmerga, il a c'est la désolation ... Quelque part, il sons, écoles et routes à reconstruire. combattu toute sa vie pour libérer le a été effacé du Kurdistan. "11ne faut pas que nos enfants soient Kurdistan de l'oppression de Bagdad. illettrés, nous devons vivre comme L'oncle Mohamed, l'Ancien, raconte tout le monde dans lapaix et la sécurité". "Malgré tout, Sédik ne tient pas seu- "plus de maisons, plus de troupeaux, Après la guerre du Golfe, les Alliés lement un discours militaire. Il voit plus de biens, plus de pommes ... Il ne ont décidé de protéger tout particuliè- au-delà du combat et garde une vi- nous reste que notre dme". sion politique sur son pays. Il est une rement cette vallée fertile, proche de mémoire historique" ajoute Eric Même le cimetière où reposent ses la frontière. Rassurés, les paysans re- B ourbotte, Journaliste Reporter parents est recouvert d'herbes folles. viennent peu à peu. C'est le cas de la Images. Il retrouve sa famille qui lui confie famille de Sédik. La vie ne demande combien la vie est difficile. "Tout Son histoire se confond avec celle de qu'à renaître. Aujourd'hui, il y a une coate cher, nous sommes soumis d 25 000 réfugiés politiques qui vivent centaine de familles venues s'y éta- l'embargo, le chc5mageest important. actuellement en Amérique du Nord et blir. Paysans dans l'âme, les Kurdes Nous n'avons ni gaz, ni fuel pour s'attèlent à la culture de la terre. en Europe, dont 600 en France .. nous chauffer". Il faut survivre sur les Comme ses frères, Sédik garde une ruines, reconstruire dans les quartiers lueur d'espoir. bombardés. Garder l'espoir malgré l 'MON CŒUR EST ICI' "D'ailleurs, il ne souhaitait pas ren- les souvenirs encore trop proches ... trer en France, et voulait vivre Après cette longue absence, ce "vieux A 200 mètres des lignes irakiennes, comme un Kurde parmi les Kurdes et guerrier" de 71 ans redécouvre avec au nord du 3ème parallèle, la mon- mourir dans son pays. Malheureuse- une profonde émotion sa patrie : tagne parle kurde et abrite les Pesh- ment, le Kurdistan est écartelé entre "Dieu soit loué, je vois le Kurdistan mergas. Deux divisions de jeunes la misère et la tourmente insuppor- libéré, l'eau couler libre etfière, sym- soldats, équipés d'armes légères, sur- table de la guerre. En France, il n'a bole de la vie. Mon cœur est gonflé de veillent des postes militaires irakiens. pas cette problématique du quoti- joie". A tout moment, les bases missiles dien. Le vieux guerrier, le cœur dé- installées dans les camps adverses chiré, a choisi de retourner auprès Protégé par les Alliés, l'Etat du Kur- peuvent intervenir ... des siens en Haute Loire", conclut distan, qui n'est pas encore reconnu Eric Bourbotte. au niveau international, fait l' appren- Et à quelques kilomètres du village de tissage depuis 1991 de son autono- Sédik se trouve la vallée des palais de Christine Dupuis

27 REVUE DE PRESSE-PRESS REVLEW-BERHEVOKAÇAPÊ-RIVISTASTAMPA-DENTRO DE'LA PRENSA-BASIN ÖZETÎ A l'origine, l'affaire de l'lrakgate - ainsi " baptisée en référence au Watergate '. (les écoutes téléphoniques installées à l'état-major de campagne du Parti démocrate en 1972 à la demande de Nixon) et à l'Irangate (l'échange d'armes contre les otages de Téhéran en . 1980) - repose sur l'implication d'une banque d'Etat italienne, la Banca Nazionale dei Lavoro (BNL), dans le financement illégal des achats d'armes du gouvernement irakien aux' Etats-Unis et surtout en Grande-Bretagne. Proche du parti socialiste de BeUino Craxi et Ventes d'armes à Saddam dirigée par le président des Amitiés italo-arabes, Nerio Ne~i, la BNL d'Atlanta aurait pu agir sous la seule Hussein: la fin de,la loi autorité du gouvernement de Rome. Il n'en est rien, comme le montre l'enquête d'Alan Friedman, du Financial du silence Times. C'est en concertation avec les Les ministres britanniques ployant sous le du Koweït, en août 1990.Pourquoi cela? Certains gouvernements américain et britannique, torrent d'accusations qui les accablent gouvernements tenaient à participer à la course que tout le système a été mis en plaèe; trouveront sans doute une piètre consola- au profit constituée par l'énorme programme de, à partir de novembre 1989, le vote lion dans l'idée qu'ils ne.sont pas les seuls à se "rééquipement" irakien. D'autres sont partis d'un crédit de financement destiné ' voir reprocher d'avoir aidé Saddam Hussein à d'une erreur de jugement, Saddam Hussein étant s'armer avant l'invasion du Koweït. considéré comme le seul homme susceptible de à l'agriculture irakienne a permis de Nombre de leurs collègues politiciens, ainsi que contribuer à la stabilité d'une région souffrant détourner de nouvelles sommes pour des dirigeants, des banquiers, des hommes' d'instabilité chronique. continuer le processus avec de d'affaires,'des marchands d'armes et des agents Saddam Hussein se tourna vers l'Occident pour meilleures garanties de paiement.. ,des services secrets font aujourd'hui l'objet ses fournitures en armes et en technologie quand' La CIA s'est chargée de la couverture d'accusations comparables dans des pays aussi l'Union soviétique, qui l'avait longtemps parrainé, divers que les Etats-Unis, l'Italie, l'Afrique du Sud a commencé à montrer des signes de faiblesse. de l'opération. Et, lorsque le scandale et le Chili. Pourtant, dans la plupart des pays occidentaux, a éclaté - d'abord aux Etats-Unis - après des textes de loi ou des directives politiques très, la guerre du Golfe, l'Administration Malgré la politique officiellement proclamée de strictes, appuyées par des résolutions de l'ONU, a fait tout son possible pour l'enterrer. , restriction des ventes d'armes et de technologies interdisaient la vente d'armes et de technologie militaires à l'Irak, la machine de guerre de Bagdad militaire. Pourquoi tant de bruit pour un problème a exercé une attraction irrésistible. Et même somme toute assez banal? quand le président irakien a utilisé ces armes La presse arabe (avec Asharq al-Awsat) y contre son propre peuple, gazant les Kurdes et 5 milliards de dollars de prêts illégaux voit une hypocrisie et une inconséquence menaçant le Moyen-Orient tout entier avec son, des Occidentaux"qui, de surcroît, sont arsenal de missiles de plus en plus fourni et sa technologie nucléaire, les ventes n'ont pas cessé. Mais ilexiste toute une zone d'ombre, certaines en train de recommencer les mêmes L'affaire Matrix Churchill, qui a fini par émerger technologies pouvant servir aussi bien à des fins erreurs avec l'lran~ Etonnamment, laborieusement de documents officiels jusqu'ici civiles que militaires. Cette zone aux contours un ami inconditionnel d'Israël comme tenus secrets, va faire l'objet d'une enquête judi- flous laissait aux autorités toute latitude d'appli- Abe Rosenthal partage ce point de vue , ciaire. Mais ce n'est là que la dernière péripétie quer les directives à la lettre ou - comme cela dans . Mais, d'une étrange histoire qui commence au début semblait plus souvent être le cas - avec souplesse. des années 80. C'est dans la pénombre de cette zone que le scan- comme le rappelle utilement Martin ,A l'époque, l'Occident avait décidé que, de deux' dale désormais baptisé "Irakgate" connaît plu- WoolacoU dans The Guardian, Ie tOllé maux, il fallait choisir le moindre et qu'il conve- sieurs rebondissements. qui s'élève aujourd'hui à l'encontre de 'nait donc de soutenir Saddam Hussein pour pro- Une directive secrète du Conseil national de' Londres et de Washington peut ouvrir téger les ressources pétrolières stratégiques du sécurité américain, signée en 1989 de la main de sans doute une voie juridique à la mise à Golfe fa,ce aux mollahs d'un Iran khomeyniste George Bush et récemment rendue publique, ' apparemment de plus en plus agressif. montre que l'aide financière et technologique à plat des problèmes de ventes d'armes et, Il y a suffisamment de preuves du soutien de l'Irak a été considérée comme une priorité poli- de prolifération nucléaire et balistique Washington et de Londres à Saddam Hussein tique essentielle, une façon de s'assurer que Sad- au Moyen-Orient. Exactement comm.e , pendant les huit années de la guerre Iran-Irak. dam Hussein jouerait le rôle de gendarme de 'Ile scandale du Watergate fut, Mais ce penchant pour le maître de Bagdad a l'Occident dans la région. ' . en son temps, le moyen pour les continué bien au-delà de la fin de cette guerre à Les documents qui viennent d'être rendus , l'automne de 1988, et des documents ont été publics par les tribunaux en Grande-Bretagne, et' l, fta.ts~lJnis de remédier aux abus , découverts qui prouvent que ce soutien a duré qui mettent hors de calise trois dirigeants de de'l'exécutif et ,aux privilèges jusqu'à' quelques jours avant l'invasion irakienne l'entreprise de machines-outils de Coventry Matrix exorbitants des'services spéciaux. 28 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISfA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖZETi ------._--. ------.------

COURRIER INTERNATIONAL - 19 NOVEMBRE 1992

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Après avoir copieusement alimenté les journaux américains, l'affaire de l'Irakgate Il apparait désormais clairement que Matrix rebondit en Grande-Bretagne. La vente illégale d'armes à l'Irak fait aujourd'hui la était non seulement au centre du réseau d'appro- une de la presse britannique. Ce qui scandalise d'ailleurs, ce n'est pas tant les ventes visionnement en matériel militaire de Bagdad, d'armes elles-mêmes que les entraves à la justice et les faux de la Maison Blanche mais aussi au cœur d'un scandale connexe: pour tenter d'étouffer l'affaire. Alan Friedman suit la piste depuis six ans. quelque 5 milliards de dollars de prêts illégaux accordés à l'Irak de 1985 à 1989 par une succur- Alan Friedman - Financial Times (Londres) sale obscure d'Atlanta, en Géorgie, de la Banca -. ---~ -~ .~-~-- Nazionale dei Lavoro, propriété de l'Etat Italien. La ßNL d'Atlanta finançait Matrix et de nom- lneuses autres sociétés fournissant à l'Irak de la technologic exploitable à des fins militaires. l.'immunité accordée aux Etats-Unis à M. Hen- derson contre des poursuites relatives au scandale de la !lNl. soulève deux questions: dans quelle mesure était-il au courant du rôle joué par l'Admi- nistration dans l'armement de l'Irak, et pour quelles raisons a-t-il bénéficié d'une immunité?

La volonté du président Bush

J'ai commencé à suivre cette affaire à Milan et à Homc il y a bientôt six ans. Puis j'ai appris qu'il existait des liens entre des sociétés européennes et un réseau de ventes d'armes de seize sociétés éta- blies en Suisse. Le système était connu sous le nom de réseau Consen et il permettait de fournir du matériel pour un projet de missile balistique à capacité nucléaire financé par les Irakiens, baptisé Condor 2. Cela se passait entre 1986 et 1988. Quand • Z""'~ j'ai affirmé alors que l'Irak travaillait en secret à une Si on retournait Saddam Hussein ... Dessin de Turner paru dans The Irish Times - Dublin arme nucléaire, les gens avaient tendance à sourire, Churchill (dont les propriétaires sont irakiens). enquêter sur l'Irakgate, à la suite des conclusions comme si j'ctais un vieil oncle un peu fou. démontrent que des ministres du gouvernement d'un magistrat du département américain de la En août 1989, alors que je travaillais à Milan de Margaret Thatcher étaient au courant que cette Justice selon lesquelles il existait de sérieuses pré- pour le Financial Times, je fus frappé un jour par entreprise était un élément clé du réseau d'appro- somptions à l'encontre de hauts responsables un communiqué de presse laconique (quatre - visionnement en armement de Bagdad. américains. Il n'a pu être prouvé que les respon- lignes, émanant de la BNL à Rome) selon lequel Paul Henderson, ancien directeur général de sables avaient enfreint en connaissance de cause des "irrégularités" avaient été découvertes à la suc- Matrix Churchill, a déclaré avoir travaillé pendant leurs propres lois interdisant de fournir des armes cursale de la banque à Atlanta. Quelques jours plus - près de quinze ans avec l'un des services secrets à l'Irak, mais un certains nombre d'indices vont tard, un confrère de Londres me donna un tuyau britanniques, le MI 6, avec pour tâche de trans- dans ce sens. concernant une société du nom de Matrix Chur- mettre à Londres de l'information sur le pro- Le tableau général qui est en passe de se dessi- chill. Quand je téléphonais à un contact bien placé gramme nucléaire militaire de Saddam Hussein. ner laisse à penser que de hauts responsables de à Rome et que je mentionnais dans une même De toute évidence, lui et son entreprise étaient trois pays sont impliqués dans cette affaire. Ils ont phrase les mots "BNL" et "Matrix Churchill", il y trop précieux pour qu'on décidât de se passer de utilisé des banques, des entreprises privées, des eut un silence soudain au bout du fil, suivi d'une leurs services. ~gences gouvernementales, ainsi que l'argent des invitation étrangement nerveuse à sauter dans un A Washington, il semble bien qu'on soit sur le contribuables, dans leur entreprise clandestine avion pour venir dîner à Rome le soir même. point de nommer spécialement un magistrat pour d'aide militaire à un dictateur. Puis, à Rome, nous avons passé la nuit entière à

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dîner, à hoire du whisky,'àfumer Marlboro, sur sable dè l'Administration Bush lors d'une. Congrès, HeilCY Gonzalez, président du House Marlboro au bar d'un hôtel, en parlant de nos enquête !llenée conjointement l'an dernier par,le' Banking Committee [commission de la Chambre soupçons sur ie financement possible du missile ' Financial Times et la chaîne de télévision Aile, dl't œpréselltGl/ts chnrgée de contrôler les activités. Condor irakien par la BNL d'Atlanta A 5 hè~res du "nous savions que cette affaire de la BNL sel/tait bal/caires), décidait d'apporter en solitaire sa matin, mon contact avait traversé Rome pour reve- vraimellt mauvais. Il y avait eu suffisamment de ,contribution à l'enquête. Il ne tint pas compte de nir avec un élément qui semblait prouver le fait. . signes d'avertissemellt pour qile flOUS nous inC(lIié- la demande écrite de Thornburgh. en septembre Ce que nous savons aujourd'hui par le biais' tions à propos de la BNL. Mais un conseiller tie 19YO, de cesser d'entendre des témoins sur d'interviews et de documents, c'est que, le vendredi, Baker affir,ma,lors de la réunion que lefait de refu- l'affaire BNL pour des raisons de "sécurité natio- 4 août 1989,le FBI a perquisitionné et mis sous scel- ' ser le milliard de dollars de garanties,serait nale", Au 'cours des dix-huit derniers mois, il s'est lés les bureaux de la BNLd'Atlanta. Il Yadécouvèrt cOlltraireauXintentiollsdu/'résic/(,I/'" .-: ' souvent retrouvé, tard le soir, devant une des registres dissimulés faisant état de gigantesques Nous savons maintenant qu'au déhut de 1990 le Chambre des représentants vide pour faire consi- prêts irakiens concédés à Matrix Churchill et à , gouvernement italien envoya son ambassadeur de gner dans les procès-verbaux du Congrès une d'autres sociétés. La nuit précédente, Gerald Corri- Washington rencontrer des responsables améri- série de documents secrets relatifs à l'Irak, gan, président de la Réserve fédérale de New York, cains, dont Dick Thornburgh, alors à la tête du Etayant ses affirmations de documents, M. Gon- . avait léléphoné à un haut responsable de la Banque département de la Justice, pour essayer de faire' zalez a révélé, entre autres, comment la RNL a' - d'Italie pour le prévenir de l'imminence de la per- pression sur l'Administration Bush afin d'éviter contribué à financer le projet "super-canon" ira- quisition. Des dirigeants de la Réserve fédérale de que la BNL ne se retrouve sur le banc des accusés. kien - cc canon de I 000 mm conçu par Gerry Bull, New York rencontrèrent des dirigeants de la Banque Thornburgh a déclaré récemment qu'il ne se sou- scientifique canadien spécialisé dans la balistique, d'Italie à Rome le 4 août à 10 heures du matin pour venait pas de la réunion, bien que celle-ci figure assassiné à Rruxelles en 1990 - et comment des discuter des moyens d'éviter la perturbation que' en détail dans les rapports internes de la BNL. filiales de Matrix Churchill y ont participé. L'équipe pourrait déclencher un gros scandale bancaire sur En février 1990, d'après les notes internes de la de M. Gonzalez a découvert que l'Administration' les marchés financiers mondiaux. Ce soir-là, Nerio Federal Reserve, Thornburgh a empêché les Bush. contrairement aux déclarations officielles; Nesi,le président, et Giacomo Pedde,le directeur de enquêteurs américains venus à Istanbul et à Rome avait donné son feu vert pour des licences d'expor- la BNL, furent conviés à une réunion avec Lamberto de continuer à se pencher sur l'affaire BNL. ,En' talion autorisant la société de M. Bull, la Space Dini, directeur généraI de la Banque d'Italie. Quand avrill990, Corrigan, de la Réserve fédérale de New, Hesearch Corporation, à livrer du matériel dans des les dirigeants de la ßNL furent informés de l'affaire York, apprenait par une note interne que endroits déjà identifiés par les services de rensei- d'Atlanta, ils parurent choqués. Bien qu'ils aient l'enquête sur l'affaire BNL à Atlanta était rendue glH'lllents amrricains comme étant des sites mili- affirmé ne rien savoir des prêts irakiens, le gouver- difficile "pnr ce qui est ressenti comme line inKé- laires irakiells. IA1 semaine dernière. le Sénat italien nement italien les renvoya tous deux de la BNL rellce dll département de la Justice à Washington". a vpté pour rouvrjr l'enquête sur l'affaire BNL-Irak- quelques semaines plus tard. A l'automne ~e 1990, un membre démocrate du gate qui, en 1991, avait fini pnr s'essoumer. Ce qu'aucun d'entre nous ne savait en 1989, c'est que les comptes rendus de presse sur l'aspect militaire de l'affaire influaient sur la capa-' . cité qu'avaient Londres et Washington de conti- 1985-1992: sept ans d'exportations sensibles nuer à aider l'Irak. A un moment où l'Irak était I peu solvable, son principal pipeline financier, entre a Grande-Bretagne etl'Irak celui d'Atlanla, fuI fermé. Ce n'est qU'aUjOUrd'hui. ,.Courrie,r ~'Interna~nal que les documents américains et britanniques qui ~.~ ne sont plus sous le sceau du secrel raconlenl De jàn~er19,88 à août 1990, des membres du .Décembre 1988., Accord secret entre desrespon- cette histoire, certains d'enlre eux citant des ,JJ6uvem~!ilrit britannique ont systématiquement ,Silbles du Foreign Office, du Commerce extérieur et articles du Financial Times. coùyert, voire encouragé la vente de matériel militaire de la Défense pour favoriser une interprétation Lors d'une réunion en octobre 1989, Janles et ~,teçtmologie sensible à l'Irak. John Major, qui a laxiste des restrictions à l'exportation. Baker, secrétaire d'Etat à l'époque, fut même pris passêquelque$ mois à ,la tête du Foreign.Office en • Juillet-octobre, 1989. John Major dirige le à partie par Tarek Aziz, alors ministre irakien des 1989, ne. Pouvait pas "ignorer; Il doit avOirle courage Fore!gn Office. 59n subordonné William Walde- Affaires étrangères, au sujet des informations ~.Ie direèt admettre qu'il a trompé le, Parlement et ,grave commence à se rendre compte du danger publiées dans les journauxoccidentaux. rôpini9n;esÖme I~hebdoinadaire Observer qui publie militàire irakien et refuse de signer certaines C'est alors qu'advint un évènement extraordi-lachronoIoQie.des évènéments: licençes d'exportation. Toute mention de John naire. Le 6 novembre 1989,la CIA envoya un rap- .~~b~'1~.interdiction des'ventes d'armes et Major a mystérieusement disparu des documents port sur la BNL et le réseau de Matrix Churchill au d~ !echnÔ~es militaires à l'Irak et à l'Iran, alors en de l'époque concernant les exportations sensibles. département d'Etat et au Conseil national de pleiné gu~~. ' " • Novembre 1989. William Waldegrave accepte de sécurité à la Maison Blanche. Quelques quarante- • JanVier 1~.,Le secrétaire d'Etat au Commerce cédér aux pressions .pro-exportation", à condition huit heures plus tard, .le 8 novembre 1989, de e~férieùr, Alan Clark, promet aux membres de d'être dé,chargé de toùte responsabilité en cas, hauls responsables à la Maison Blanche, affirmant l'Assoçiation des exportateurs de machines-outils ,d'enquête parlementaire. qu'il s'agissait de la volonté du président Bush, '(d9ntfaiJpartie l'entreprise Matrix'ChUrchillrachetée.AvrlI1990. L'affaire du .super-canon" éclate. approuvèrenl un milliard de dollars de garantie de Par des hommes d'affaires irakiensèn 1987) de plai-.,: • Juin 1990. Les douanes enquêtent su(les exporta- prêts du gouvernement américain pour des expor- ',der pour U1leI,evée desrestrlctiôns à "exportàtion tions de Matrix Churchill vers l'lr~k. Le ministre du tations de produits agricoles américains à l'Irak, vers Ijlrak. . ,Commerce, Nicholas Ridleydéfend la nécessité des, sans doute partiellement en réponse aux tlFévrier1 •. Des documents secrets remis aux' relations commerclales avec Bagdad. demandes qu'Aziz avait faites à Baker. ' avocats ~e là société Matrix Churchilliaissent , •• Ju!llèt 1990. Une lièence d'exportation est accor- De nombreuses notes' internes montrent que' entendre que, dès.cette. époque, Margaret Thatchèr', dée à Matrix Churehillsix jours avant l'invasion du cerlains responsables craignaient que l'Irak soit est au cOurant de la cöntroverse sur les exportations,' Koweit. profondément impliqué dans l'affaire de la BNL ' .sensibles' vers l'Irak. .Décembre 1990. John Major défend le caractère et que, étant donné que certains des prêts de ',.AQIU 1988. Fin de là guerre Jran-Irak. .non nuisible et légal des exportations de technologie cette banque bénéficiaient de !;aranties du i:tou- • Novembre 1988. Le ministre déléguéà'l'Industrie,' britanniql!9 vers l'kak. verncment, ce nouveau milliard de garanties annonce à Bagdad J'ouverture d'un crédit commer~ '.Septembre 1992. Début du procès de l'entreprise américaines n'aurait jamais dû être accordé. cial de 400 millions de livres. Matrix Churchill. • Comme l'a admis l'an dernier un haut respon- , 30 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖZETi

Le 28 février 1991, plusieurs heures après la fin anciens cadres supérieurs de la BNL en Italie ont de l'opération Tempête du désert et quelque dix- exposé en détailla manière dont ils avaient été neuf mois après la perquisition du FRI à Atlanta, impliqués, avec six autres cadres de Rome, dans l'Administration Bush est finalement passée au les prêts de la BNL d'Atlanta à l'Irak. Le raisonne- slaoe des inculpations. Elle a présenté J'affaire ment selon lequel M. Drogoul avail agi seul ne BNL-Matrix comme étant orchestrée uniquement tenait alors plus debout. Le juge Shoob a ensuite par Christopher Drogoul, le directeur de la succur- déclaré au tribunal qu'il avail lu des documents sale d'Atlanta, qui avait négocié avec des respon- de la CIA, prouvant formellement que Rome était sables à Ragdad et avec M. Henderson à Coventry. . impliqué. Peu après, l'Administration Bush a demandé que les auditions de la BNL d'Atlanta soient suspendues et a affirmé qu'il serait désor- La CIA dissimule les preuves mais permis à M. Drogoul de plaider non cou- pahle el d'être jugé dans un véritahlt' procès.

Il a fallu attendre juin 1992 pour qu'une date A Clinton de tenir ses promesses sllitlixée pour le procès de Drogoul. Puis, à la der- nière minute, les autorités américaines ont accepté d'abandonner de nombreux chefs d'accu- Le mois dernier, un rebondissement encore sation à condition que l'inculpé accepte de coopé- plus surprenant s'est produit: la CIA et les rer et plaide coupable pour les charges retenues. membres du département de la Justice ont .En juillet 1992, les affirmations de Gonzalez se déclaré, lors d'une commission du Sénat, qu'ils voyaient corroborées par cinq autres enquêtes du avaient délihéréml'nt fourvoyé le ministère puhlic Congrès. Des démocrates, siégeant au House Jmli- l'n dissil1lulanllcs rapports dt's sl'rviccs de H'nSl'i- ciary Committee {commission judiciaire de la gnements des Etats-Unis relatifs à la participation Chambre des représentants}, demandèrent qu'un de Rome. l..aCIA et le département de la Justice sc magistrat soit spécialement nommé pour instruire sont, par la suite, engagés dans un déhat public le dossier de J'lrakgate. La commission a même inhahituel afin de savoir lequel des deux avaient évoqué les actes dont se seraient rendus cou- poussé l'autre à mentir. Alors même que les pables les hauts responsables de l'Administration membres démocrates du Congrès avaient jeté Bush, soupçonnés d'avoir contribué à armer et l'opprobre sur l'Administration Bush, ils se sont financer secrètement l'Irak. A savoir: entrave à la mis d'accord pour mener une enquête chacun justice, faux témoignage, trafic d'influence dans dans leurs propres services. Le FBI a été finale- les milieux financiers et faux en écritures. ment chargé d'enquêter sur les deux organes. William Barr, qui a remplacé Thornburgh à la Le juge Shoob a ensuite fait une synthèse de tête du département de la Justice et lui-même l'affaire dans un arrêté judiciaire qui déclare: "/I ancien collègue de Bush du temps où il était est manifeste que des décisions visant il influencer . directeur de la CIA, en 1976, a jusqu'à présent le cOllrs de ce procès ont été prises dans les halites refusé de nommer spécialement un magistrat. Au sphères dll département de la justice, dll départe- lieu de cela, il a nommé Frederick Lacey, un juge ment d'Etat et du département de l'Agriculture des républicain à la retraite du New Jersey, pour pour- Etats-Unis, ainsi qu'il l'intérieur des services de suivre "enquête et le tenir au courant; M. Rarr, renseignements, et que des informations ont dlÎ cependant, devait annoncer au Congrès lundi der- être dissimulées à des magistrats chargés d'enqllê- nier que les allégations à l'encontre des membres ter sur cette affaire." de l'Administration Rush étaient suffisantes pour On ne peut être plus clair. En outre, le procès justifier le passage à l'étape suivante: une pour- Matrix qui a échoué à Londres ressemble en bien suite de l'enquête pouvant entraîner la nomina- des points à l'affaire d'Atlanta. Où en est l'affaire tion d'un magistrat spécial. de l'Irakgate? Si l'Administration Bush ne nomme 11y a deux mois, les dimensions internationales pas spécialement un enquêteur, il appartiendra de la saga de l'Irakgate sont apparues encore plus au président Bill Clinton de tenir ses promesses clairement à Atlanta, alors que le juge Marvin électorales et d'en nommer un. Shoob, un juge fédéral farouchement indépen- Je suis parmi ceux qui sont convaincus qu'il est dant, présidait ce qui aurait dû être de brèves fort probable que, si un magistrat enquête spécia- audiences destinées à déterminer la peine de pri- lement sur cette affaire, les membres de l'Admi- son pour Drogoul. nistration Bush seront accusés d'avoir contribué à Entre-temps, Drogoul avait choisi un nouvel étouffer l'affaire. Comme lors du Watergate, c'est avocat - un homme habile du sud des Etats-Unis cet aspect de l'affaire et non les délits sous-jacents du nom de Bobby Lee Cook. M. Cook a vite boule- qui se révéleront décisifs. versé l'affaire à propos de l'Administration Bush La route a été longue pour en arriver là - de en apportant des preuves et des témoignages sug- nombreux kilomètres, de nombreux documents gérant que le siège de la BNL à Rome était mêlé à et de longues années. Mais il n'y a aucun signe l'affaire irakienne et que des agents secrets améri- de fatigue ni à Londres ni à Rome, et encore cains pourraient être également impliqués. moins à Washington. Ces scandales sont très Au beau milieu de l'instruction d'Atlanta, deux longs à démêler. •

31 . REVUE DE. PRESSE. PRESS REVLEW.BERHEVOKA ÇAPÊ.RIVISTASTAMPA •.pENTRO DE LA PRENSA.BASlN ÖZETi , , - III Bush a armé l'Irak, Clinton arm era-t-i1 l'Iran?

Cère du "top secret" n'a que trop duré. Carrivée de Bill Clinton à la Maison Blanche est - peut -être -l'occasion rêvée de faire ~eménage dans les placard~ malodor~nts de la diplomatie américaine. Encore faut-il se poser les bonnes questIOns, et arreter de vendre des armes à n'importe qui. Avant qu'il ne soit trop tard. A.M. Rosenthal - The New York Times

eureux Bill Clinton, Il veut le change- 1. Est-il exact que la ,technologie occidentale américaine des "Etats' terroristes", les Etats-Ùnis ment. Eh bien, il détient à lui seul le pou- nécessaire à la production d'armes classiques et ne commettent~ils pas un acte d'autodestruction Hvoir d'apporter un changement histo- nuCléaires inonde actuellement l'Iran en échange pur et simple en leur vendant un potentiel de rique dans le domaine de la guerre et de la paix. de la manne pétrolière? guerre quel qu'il soit? En tant que président, il peut mettre un terme au' 2.,Des officiels américa,ins commencent-ils à s'en' Un nouveau président pourrait se poser bien des jeu de dupes diplomatique qui a conduitles Etats- inquiéter au point de donner l'alarme aux gouver- questions. Car, si tout cela existe, pourquoi le Unis à la guerre au Moyen-Orient et pourrait les y nements occidentaux? 'public américain - qui devra payer de son sang oil entraîner à nouveau. Pendant des dizaines 3. Si,les réponses aux questions 1 et 2 sont affir- :de son argent, peut-être même des deux - ne d'années, sans même s'en rendre compte, les matives - et elles le sont - pourquoi Washington devrait-il pas être immédiatement mis au courant? Américains en ont été les victimes. a-t-jl tant tardé à s'en inquiéter aussi? Le président aura le pouvoir, politique et exé- Chaque jour, Washington rassemble des mon- '4. Quelles informations a-t-on sur le soutien que cutif, d'ouvrir les placards moisis de la diplomatie tagnes d'informations aux frais du contribuable l'Iran apporte aux musnlmans intégristes, et la américaine. Pour remplacer James Baker et sa - ce qui est dommageable aux programmes d'aide Syrieaux terroristes? 'coterie, il pourra faire appel à des gens désireux aux indigents - et les estampille de la mention 5. E,t,puisque la Syrie et l'Iran sont sur la liste (:rouvrir des tiroirs à secrets injustifiés, ,Mais il "top secret". .. . Parfois, la presse ou le public s'en irritent un peu et se plaignent que le jeu soit aussi truqué que le bonneteau. Dans ce cas, tout ce que les officiels du gouvernement ont à faire pÖur gagner la partie, ' c'est de baptiser le jeu "Sécurité'natiimale". Lesalliés pris àleur pr Ceux qui posent des questions sont supposés battre en retraite et hocher la tête d'un air Pourquoi les Etats occidentaux promulguent-ils des lois qu'ils s'empressent ensuite, entendu. de transgresser? Après tout, les dirigeants qui se débattent aujourd'hui dans le La plupart du temps, ces secrets n'ont rien à scandale de l'Irakgate sont ceux qui avaient décrété hier que les ventes d'armes à voir avec la sécurité nationale. Ils concernent plu- Bagdad étaient illégales. Le quotidien saoudien de Londres Asharq al-Awsat tôt des arrangements diplomatiques du départe- souligne l'inconséquence des Occidentaux. Et appelle de ses vœux la création d'un ment d'Etat, ou permettent à Washington ou à une capitale étrangère d'éviter des ennuis. Ou organisme international pour le contrôle des exportations de matériels militaires. encore, il s'agit tout simplement de protéger les ASharq al-Awsat (Londres) arrières de certains bureaucrates. . .. C'est un jeu dangereux. La guerre du Golfe Si l'on considère .Ies difficultés auxquelles est aurait-elle eu lieu si les citoyens américains' confronté le chef du gouvernement britan- L.ool(~ LIllE m ~ CASUAlnES MAY HAVE avaient su dès le début que Saddam Hussein,avait nique John Mâjor- chute libre de la livre et révolte ~ fI!O.'.\ F~ENt>LY FIllE été le bénéficiaire d'un soutien p,olitique et mili- à l'intérieur du Parti conservateur -, on peut dire taire de l'Occident? qu'il n'avait vraiment pas besoin de cela. Puisque Washington le savait, que Saddam Aujourd'hui, M. Major doit faire face à l'une des Hussein le savait, que les ministères des Affaires crises les plus graves qu'il ait jamais connues étrangères, amis et ennemis, le savaient, pourquoi depuis qu'il est au 10Downing Street. '" cette politique a-t-elle été tenue secrète auprès du, Le problème, qui en apparence se réduit à une public américain? Quelle peut bien être l'excuse, simple affaire de vente illégale de matériels et de cette fois, alors que l'Iran et la Syrie bénéficient de technologie militaires au président Saddam Hus- livraisons d'armes étrangères? Qui est-ce qui' sein, pose en réalité la question de la relation nous réveillera avant une nouvelle guerre? entre le gouvernement et la loi. Un nouveau président pourrait le faire. Il pour- ' En 1974, le gouvernement britannique avait Les Etats-Unis ont soutenu l'effort de guerre de l'Irak. rait exiger qu'on lui réponde rapidement à cer- ' défini une ligne politique claire vis-à-vis de la "On dirait que toutes nos pertes sont dues à nos propres taines questions: guerre Iran-Irak, fondée sur une attitude de neu- armes." Dessin de Wasserman paru dans le Boston Globe

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19 NOVEMBRE 1992 COURRIER INTERNATIONAL lild~~!iIlGW:~~.lîitnD_ devrait s'assurer qu'ils garde~bnt, quand ils John Major a réagi très vite. Pour faire taire ses risques". Le scandale actuel- version britannique seront au pouvGir, le même enthousiasme et la détracteurs, il a appelé à l'ouverture d'une de \'Irakgate - illustre la nécessité d'une telle ini- même rigueur pour ~e qui est de l'information du enquête judiciaire. Mais on n'a peut-être pas tiative, ainsi que de toutes celles qui auraient le public qu'au momerit où ils proposaient leur can- réuni suffisamment d'éléments pour la faire mérite de désarmer un éventuel agresseur. • didature. Il devra également aboutir avec le aboutir. Cependant, l'enquête peut révéler des Congrès à une solide législation contre la vente faits et apporter des preuves qui risquent d'aggra, de matériels de guerre à des ennemis potentiels, ver encore la situation du gouvernement. Les Etats- Unis continueront telles les dictature!; terroristes du Moyen-Orient, Toute l'affaire porte donc sur la révision de la à vendre à des crapules et à des sanctions contre les sociétés étrangères politique de ventes d'armes, notamml'llt aprrs qui se livrent à ces ventes. d'importantes livraisons à l'Irak. A l'époque, Courrier fllnternationai Ce sera un test difficile pour un président qui a aucun expert occidental n'avait songé que \'Irak été élu en promettant des emplois et un tournant utiliserait cet armement contre les forces alliées. ill Clinton renoncera-t-il vraiment à vendre à économique. Il subira les pressions des industries. Tout le monde a été surpris. Mais, quand on Bdes "capitales à risques" ? .Probablement d'armement de haute technologie, de leurs lob- connaissait suffisamment Saddam Hussein et son pas", répond R. Jeffrey Smith dans le Washington bies, des syndicats et des salariés de ces sociétés, régime, il n'était pas difficile de comprendre que Post. Les pays en voie de développement reçoi- pour l'obliger à agir lentement et en douceur, la politique irakienne était orientée vers la guerre. vent 35 % des exportations américaines et comp- voire à ne pas agir du tout. Aujourd'hui, on a neutralisé \'Irak, on l'a éli- tent pour 78 % dans leur croissance de ces der- La réussite de M. Clinton dépendra de ses miné en tant que menace dans la région du Golfe. nières années. Et ces pays recherchent propres convictions et de sa capacité à transfor- Mais au moment où de nouveaux dangers poin- précisément le type de technologie qui se prête mer l'industrie d'armement en une industrie de tent à l'horizon, certains pays continuent à armer indifféremment à des usages civils ou militaires. temps de paix. Et que cela ne soit pas un slogan l'autre puissance maléfique de la région, \'Iran. Au Le futur président américain a beau afficher sa mais une réalité. Il y a des membres des deux cours de la dernière réunion du Conseil de sécu- volonté de moraliser les relations intemationales, Chambres du Congrès qui se sont battus pour une rité de l'ONU, John Major a proposé la création les Etats-Unis continueront à vendre à des cra- législation solide interdisant la vente de technolo- d'une agence internationale pour le contrôle de pules, parce que c'est leur intérêt. • gies militaires aux Etats terroristes. Ils sont prêts à l'exportation d'armes à destination de régimes "à l'aider. L'un d'eux est bien connu de Bill Clinton: il s'appelle AI Gore. Rien de tel qu'un petit coup de veine pour un nouveau président. • L'ennemi de mon ennemi .. · L'expérience devrait avoir appris quelque chose à l'Occident: les tentatives pour ., contrôler ses ennemis potentiels au Moyen-Orient en armant d'autres Etats tournent toujours mal. Et pourtant, l'ostracisme pratiqué par les Etats-Unis 'opreplege contre l'Iran montre que les leçons -la guerre Iran-Irak et la guerre du Golfe- n'ont pas servi ... tralité. Malgré cela, au su du gouvernement, de Martin Woollacott - The Guardian (Londres) grandes quantités d'armes, de matériels et de technologies sophistiquées ont été vendues aux N0US sommes censés nous préoccuper de course'aux armements au Moyen-Orient remonte deux belligérants. En d'autres termes, le gouver- la duplicité du gouvernement britannique à 1972, quand les Etats-Unis ont décidé, selon les nement britannique a lui-même transgressé la loi à propos des ventes d'armes à l'Irak, et propres termes de Henry Kissinger, que leur poli- qu'il a édictée. A l'époque, et de concert avec nous inquiéter de ce qu'une telle attitude puisse. tique consistait "en effet, à donner all Chah d'autres capitales occidentales, le gouvernement se reproduire à l'avenir avec d'autres pays présen- entière satisfaction en matière d'achats d'armes". britannique a mis en œuvre une politique dont tant une menace similaire au Moyen-Orient .. La Grande-Bretagne s'est mise allégrement de l'objectif était de neutraliser l'Irak et l'Iran par une L'ennemi de demain que nous désigne Washing- la partie. L'armée du Chah disposait de plus de longue guerre destructrice. L'invasion du Koweït ton est l'Iran, et les Etats-Unis ont envoyé leurs chars de fabrication britannique ultramodernes et ce qu'elle a entraîné comme menace pour les représentants partout en Europe pour nous que l'armée britannique elle-même, et de plus de intérêts des grandes puissances ont totalement mettre en garde contre la vente de technologies chasseurs de fabrication américaine qu'aucun modifié la situation. On a alors commencé à par- militaires ou "duales" [d'usage civil et militaire! à pays au monde, excepté les Etats-Unis et Israël. • 1er de ventes d'armes illégales; et des ministres l'Iran, du type de celles qui ont mené l'Irak au C'était la conjonction idéale entre la richesse ont fait endosser à des hommes d'affaires les bord de la capacité nucléaire. pétrolière, les visées stratégiques des pays occi- erreul!' dont ils étaient eux-mêmes responsables.. Les mensonges et la mauvaise foi du gouverne- dentaux et les besoins de leurs industries d'arme- Ce qui pose problème à l'heure actuelle n'est pas ment sont répréhensibles. Mais nous ne les com- ment. La richesse pétrolière était là parce que le la polémique qui fait rage autour de ces pratiques prendrons pas - et il nous sera inutile de les Chah avait concocté une version adoucie de la - que l'on pourrait justifier au nom de "l'intérêt condamner - si nous ne voyons pas qu'ils partici- nationalisation de l'industrie pétrolière par Mos- national" -, mais le fait de savoir si les ministres pent des relations pathologiques de l'Occident sadegh. tuée dans l'œuf par les Britanniques et les ont ouvertement enfreint la loi, ou ont essayé de _avec le Moyen-Orient depuis au moins vingt ans. Américains, et parce qu'en 1973 les données du protéger en secret et de manière illégale des Par un ironique retour des choses, les Américains commerce pétrolier avaient changé. hommes d'affaires. se braquent à nouveau sur l'Iran, alors que la

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stocks d'armement prépositiOlwés sur place pour pour une autre du troc pétrole/armes qui a créé Des armes contre du pétrole '. les troupes américaines, ne s';est pas produit. Ce, les armées iranienne et irakienne d'aujourd'hui. qui s'est réalist', ce sont de vast,es 'transferts; ~.S'i! existe. une chance de réduire le gigantisme d'armements aux alliés de l'Amérique, à l'exemple; militaire au Moyen-Orient. l'Occident ferait hien La stratégie consistait apparemment à rempla- du contrat de vente des F-IS à l'Arahie Saoudite, de commencer par contrôler ses propres amis. ::er la présence britannique dans le Golfe, en Nous pourrions alors nous faire entendre des :réant au nord une barrière aux ambitions sovié- Russes rt des Chinois, à qui nous demandons de tiques, ainsi qu'un discret allié aux Israéliens sur L'Occident devrait contrôler ses amis' cesser ou de limiter leurs ventes d'armes. Malheu- les arrières de l'Irak, Elle coïncidait avec les dim- __._. __ _ reusement, c'est le contraire qui se produit. cuités croissantes des industries d'armement oœi" Maintenant que le conflit israélo-arabe est plus dentales: les armes devenant de plus en plus com- Et puis nous avons eu droit au grotesque: la ou' moins sous contrôle et que l'Irak est dans les ~ plexes et longues à mettre au point, il devenait publication de la liste des projets de missiles, limbes, l'idée se fait jour que l'Iran est le seul fau- ' impossible de subsister sur les seules commandes "dangereux", qui impose aux sociétés américaines: teur de troubles qui demeure dans la région: il nationales, d'où la contrainte évidente d'exporter. de ne pas vendre des technologies liées aux mis- soutient le fondamentalisme dans le monde arabe Le résultat, monstrueux, a été l'armée du Chah, sill'S, mais qui reste' muette sur tous les projets et s'oppose à la Turquie en Asie centrale. Mais, si la première véritable "armée pétrolière", Même si moyen-orientaux, En effet, pour éviter de men- l'expérience devait nous avoir appris quelque l'Arabie Saoudite et les Etats du Golfe s'étaient' tionner les programmes israéliens, quell' gouver- chose; ce serait que les tentatives pour contrôler offert à grands frais de petites forces, l'Iran était le- nement et les industries d'armement des Etats- les ennemis potentiels au Moyen-Orient en premier pays pétrolier disposant de la main- Unis souhaitent soutenir, il a été nécessaire, afin armant d'autres Etats tournent toujours mal. d'œuvre éduquée et de la tradition militaire d'éviter le ridicule, de laisser également de côté il est possible que le flot d'armes qui déferle sur nécessaires pour tirer le meilleur parti des équipe- les programmes iraniens, irakiens, égyptiens, la région ne soit pas si dangereux. Une partie sert ments et de l'entraînement fournis.' s}'riens et libyens ... A la lumière de telles stupidi- au réapprovisionnement ou au remplacement; L'accumulation militaire de l'Iran salis le Chah tés, on comprend mieux l'inactivité du groupe une partie sert surtout au prestige et à la parade. n'avait d'égale que celle des Irakiens, qui ont trans- spécial chargé du contrôle des armements auprès La plupart de ces armements occidentaux sont formé pareillement leur nouvelle richesse pétrolière du tonseil de sécurité de l'ONU; en hibernation' allés dans les Etats du Golfe, qui ont extrêmement en puissance de feu, fournie celle-là par l'Union depuis que la Chine s'est retirée des discussions, 'peu de chances d'en faire usage, Mais les temps soviétique et la France, Plus tard, après la révolution La campagne américaine contre l'lran est un changent, comme les Etats et leurs gouverne- iranienne et pendant et après la guerre avec l'Iran, malheureux rappel du passé, L'Iran peut soutenir ments, ainsi que nous le prouve l'Iran. ils ont trouvé bien d'autres fournisseurs, qu'il ill' fait que reconstituer sa puissance mili- Si c'était une folie d'armer l'Irak, elle était née de L'armement de l'Irak et de l'Iran a fait faire un taire et que l'Irak, adversaire toujours potentiel, la peur de l'Iran et de sa révolution, rendue plus bond gigantesque à [a militarisation de la région. lui est supérieur dans certaines catégories d'arme- ' dangereuse encore par la puissance militaire four- L'ancienne course aux armements du Moyen- menls, en dépit de la guerre du Golfe. Cela est nie par l'Occident et héritée du Chah. C'est s'entê- Orient était le produit du conflit israélo-arabe et, vrai. même si le raisonnement iranien est spé- ter dans cette folie que vendre des armes et des même si les considérations cQmmerciales n'~n cieux à plus d'un titre, D'abord, il est évident que technologies utilisables à des fins militaires dans étaient pas absentes, l'Occident et l'Union sovié- l'Iran cherche à' se doter de l'arme nucléaire, Mais toute la région; tout en excluant catégoriquement tique ne traitaient pas alors avec de riches clients. c'est de la faute de l'Occident si cette surenchère l'Iran. Désigner l'ennemi, accumuler les clients et Israël, l'Egypte, la Syrie et les autres ont reçu une militaire généralisée a pu s'imposer. La quête de engranger des masses d'argent sont lès causes pre- grande partie de leurs armements à crédit, ou' l'arme nucléaire, chimique et biologique va de mières des immenses tragédies du Moyen-Orient. . même sous forme de cadeaux. Les armées res- pair avec une certaine idée du Moyen-Orient Nous n'en sommes pas encore [à, mais nous déri- taient modestes, comparées à ce qu'on allait voir résultant pour une part du conflit israé[o-arabe et vans à nouveau ,dans cette direction. ' • plus tard, Aucun de ces pays ne vaIait grand-chose comme partenaire commercial. Quel cO,ntraste avec les années 70, quand l'Iran, l'Irlik et l'Arabie Saoudite ont comme'ncé à dépenser sur une échelle titanesque, pas seulement pour acheter WHITE des armes, mais pour moderniser à pas de géant leurs économies L.. Se combinaient ainsi des avantages stratégiques apparents, de colossales ventes d'armes payées rubis sur l'ongle et de fabuleuses ouvertures commerciales. Comment cela s'est-il terminé? L'Irak est mutilé et divisé; l'Iran a connu une révolution en partie causée par la politique du Chah et a sacrifié , une génération dans la guerre contre l'Irak; l'Ara- I bie Saoudite a été traumatisée et dépouillée de ses I - immenses réserves financières par la guerre du Koweït. Mais, aIors même qu'il y a moins d'argent et encore moins d'arguments stratégiques, nous I I . sommes sur le point, semble-t-i1, de réitérer les mêmes erreurs, ! Depuis que le président Bush a annoncé son programme de contrôle des armements au, Moyen-Orient, en mai 1991,45 milliards de dollars (240 milliards de FF) d'armes ont été exportées \Ioi, prési~ent ~e~rge Herbert Walker Bush, j'accorde par la présente son pardon à George Herbert Walker Bush pour vers la région, dont la moitié par les Etats-Unis. Le toute ImplicatIOnqui pourrait être la sienne (mais ce n'est pas le cas) dans cette idiotie d'affaire [ran-Contra, plan américain d'un système de sécurité moyen- . _ .'" , don_til n'était pas dans le co~p de ~ou.tefaçon, orientaI, comprenant un état-major régional et des Petltebete. Ça feraIt pleurer meme Bab Dole Ichef des republicams au Sénat)." Dessin de

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COURRIER INTERNATIONAL - N°I09 JEUDI 3 DECEMBRE 1992 Torquie~Syrie~Iran: union sacrée pour sauvegarder I~unitéterritoriale de l'Irak

I est une évolution à ne pas méses- Pas question de laisser les Etats-Unis décider de l'avenir de la timer entre trois Etats qui n'ont ni région.: les ministres des Affaires étrangères de la Turquie, de la Ila même vision du monde, ni la Syrie et de l'Iran se sont réunis la semaine dernière pour même position sur les problèmes de élaborer une stratégie commune face à un voisin encombrant, leur région : c'est celle qui ressort de la l'Irak. Ils sont tombés d'accord pour préserver l'unité irakienne récente réunion, à Ankara, des cod te que codte. Un succès pour Ankara qui affirme son rôle de ministres des Affaires étrangères de la Turquie, de l'Iran et de la Syrie,qui ont puissance régionale. exprimé leurs convergence de vues sur Milliyet (Ankara) les question liées à l'Irak et décidé de continuer à se consulter. C'est de ce la future structure politique de l'Irak. "Nous espérons la réintégration de point de vue que la rencontre d'Ankara De même, les trois pays contestent la l'Irak dans la communauté internatio- a été certainement très utile. Les décla- validité de la dernière réunion de ce nale; tout retard ne ferait qu'augmen- rations faites au cours d'une conférence Congrès national à Seladine. où l'on a ter les souffrances du peuple irakien et de presse commune par les ministres pu constater une évolution dans le sens nuire aux intérêts des pays de la montrent le très large consensus des d'une solution fédérale en Irak. Ils pré- région." Les alliés occidentaux de la trois pays sur la question de l'Irak. conisent plutôt que les décisions Turquie ne doivent-ils pas alors mani- Les trois ministres ont souligné concernant la structure de l'Etat ira- fester à son égard une attitude atten- d'abord "qu'ils attachent une grande kien soient prises, en temps propice, tive? Lorsque des groupes d'opposi- importance à la sauvegarde de l'inté- par des voies démocratiques et avec la tion ont été constitués en Irak avec le grité territorialede l'Irak et de son unité participation de toutes les compo- soutien des Etats- Unis, a-t-on politique". Tout ce qui ouvrirait la voie santes du peuple. demandé son avis à la Turquie? N'est- à la division de ce pays susciterait il pas vrai que le Congrès national créé l'opposition de ses trois voisins. de cette manière a été dévié de son En second lieu, ils ont exprimé leur Réintégrer Bagdad dans objectif par les Kurdes d'Irak, qui ont inquiétude sur les conséquences néga- la communauté Internationale voulu s'en servir comme d'un trem- tives et dangereuses sur la paix et la plin pour la création d'un Etat fédéral stabilité de la région d'initiatives en Irak? conduisant à l'éclatement de l'Irak. Ils Après la réunion tripartite d'Ankara, ont affirmé qu'ils étaient contre toute certains observateurs se demandent si espèce d'agissement dans ce sens. Les la diplomatie turque n'est pas en train Les bons Kurdes, Etats-Unis et leurs alliés occidentaux d'abandonner son orientation pro- vus d'Ankara ont ainsi été avertis que les actions occidentale, avec de nouveaux parte- qu'ils entreprennent pour renverser naires dans le tiers monde. D'autres Saddam Hussein (telle que la création s'inquiètent d'une évolution qui ris- Les leaders kurdes d'Irak savent très d'un Congrès national réunissant les querait de froisser les leaders kurdes du bien, depuis l'engagement d'un dia- groupes d'opposition) peuvent nuire à Nord irakien,mettant en cause leur logue avec Ankara, que le gouverne- l'unité de l'Irak et créer de graves pro- coopération avec la Turquie contre le ment turc s'oppose officiellement et blèmes de stabilité dans la région. Parti des travailleurs du Kurdistan catégoriquement à la création d'un Troisièmement, les trois ministres - Lurc- (PKK).Ces inquiétudes et ces Etat kurde indépendant et à la consti- ont souligné que "lafuture structure suppositions ne sont pourtant pas tution d'un système fédéral en Irak. Et politique de l'Irak ne pouvait être déci- vraiment fondées. Il est aussi dans pourtant, ils ont entrepris plusieurs dée que par le libre choix et l'approba- l'intérêt des Etats-Unis et des autres actions de nature à ébranler la tion de tout le peuple irakien. dans le pays occidentaux de sauvegarder confiance de leur voisin. La tentative respect des principes démocratiques et l'intégrité territoriale de l'Irak. Il n'y a de constitution d'un Etat fédéral n'en des droits de l'homme". pas de raison pour que l'Occident voit est que l'un des exemples. Les Kurdes Les trois pays ont ainsi manifesté d'un mauvais œil les efforts déployés du nord de l'Irak sont cependant par- une position ferme sur la validité du par la Turquie pour développer une faitement conscients qu'ils ont à Congrès national. Cet organisme, artifi- entente et une coopération régionale gagner à coopérer avec la Turquie ciel à leurs yeux puisqu'il ne représente dans ce sens. D'ailleurs, le ministre contre le PKK, et que c'est même pas toutes les composantes du peuple des Affaires étrangères turc a bien pré- nécessaire pour leurs intérêts vitaux. irakien, n'a pas le droit, selon eux, de cisé qu'il n'y avait pas de changement En échange de quoi. ils ont la pro- prendre des décisions qui engageraient dans la ligne politique de son pays: messe qu'elle continuera à leur fournir

35 de l;aide et à les traiter fraternelle- groupes de population ont des hostili- vable pour les Kurdes d'obtenrr un llIent. L'idée qu'un systèmr fédéral tés historiques profondes fondées sur "statut d'autonomie", comme.ils le pUIsse fonctionner en Irak dans la des différences ethniques et reli- négociaient avec le gouvern~rî1l.'tH période post-Saddam.semble gagner . gieuses. La création d'un tel système central jusqu'à une date récl.'nte. du terrain dans les pays occidentaux. . en Irak aboutirait inévitablement à Alors que les discussions doivent Les conditions ne sont pourtant pas rééditer une grande tragédie humaine reprendre sur le stationnement des propices. C'est même impossible à comme celle vécue en Bosnie-Herzé- forces alliés, le gouvernement turc doit cause de la répartition de la popula- . govine. La structure étatique la plus expliquer aux Etats-Unis et aux autres tion, composée à 94 % d'Arabes sun- sûre et la plus stable pour tous les pays occidentaux ces réalités et les nites et chiites [70 % d'après les sources groupes ethniques et religieux dans ce ?angers qui y sont liés, afin de pouvoir françaises[, de Turcs et de Kurdes dont pays est sans doute un système uni- Inverser la tendance en faveur d'un les communautés vivent imbriquées taire et démocratique respectant les système d'Etat fédéral en Irak qui com- les unes aux autres. Outre les conflits droits et les libertés de chacun. Dans mence à prévaloir chez eux. • sur les zones pétrolifères, ces quatre une telle organisation, il serait con ce-

REPORTAGE Retour panni les pielTes du Kurdistan « 52 sur la Une" accompagne le retour d'un vieux Peschmerga au Kurdistan d'Irak, après 4 ans d'exil. Le pays.est en ruines. • 22h35 ous n'avons plus rien. Il ne nous reste plus, que notre âme. » Lorsque Sediq. le vieux Peschmerga chassé du 'V Kurdistan d'Irak en 1988 par I l'armée de ,Saddam Hussein et contraint de se réfugier avec une partie de sa famille en Haute- Loire, retrouve son village quatre ans plus tard, il n'en reste rien. Même pas des ruines, tout juste des pierres. Il a été effacé de la carte ainsi que plusieurs ',.,.;.: milliers d'autres. «Plus de maisons, plus de troupeaux, plus de biens, plus de pommes», lui annonce son oncle Mohammed qui a survécu. Partageant ses larmes entre la joie, celle de retrouver les siens, et la dou- leur de ne même plus reconnaître le ci- metière de son village où sont enterrés simpt.ement Sedlq en retrQ.uvailt le ses parents, Sediq,le vieux guerrier de Kurd'~>lan libéré. Mais les meurtris- 71 ans, est à l'image de son pays. le su!es i:I~Kurdistan ne sont jamais très Kurdistan. Dans sa mémoire, le deuil 10m. Au. détour d'une vallée; c'est la et les souvenirs trop proches. Devant prison de Nizarle que l'on découvre. les yeux, un pays nouveau se lève, qui Ici survivent des femmes et des enfants a déjà créé un Parlement et une armée. orphelins dans les décombres de ce qui Resteque cette indépendance de facto fut un terrible centre de détention et de que vivent les Kurdes, pudiquement tortures et où périrent, à cet endroit appelée autonomie dans la crainte de même, des maris et des pères. la Tur-quievoisine, leur seul débouché, En revanche, personne n'est allé ha- n'est toujours qu'une parenthèse. De biter les luxueuses demeures. quasi- l'autre l'ôté du 36e parallèle, l'armée ment des palais. que Saddam avait fail - de ~'H.ldalJl est ioujours là, simplement construire pour lui et ses courtisan( e)s- en 'd~\,,1 tant que les Kurdes béné- au sommet de quelques belles mon- fj,;,'fl'" dl: la protection aérienne al- tagnes kurdes et qui, prises par les Pes- liée. chmerga, gisent aujourd'hui désertes « r ai vu ma terre chérie, j'ai le cœur et abandonnées. L'âme kurde leur pré- gonflé de joie, Dieu soit loué. La pa- _ fere la pierre et la ruine. J..P.P. trie est un paradis, je vois l'eau couler ;:: libre et fière, symbole de la vie». dit Sedlq retrouve son pays libéré et meurtri.

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KURDISTAN Le terrorisme d'Etat E Monde a publié le 22 novembre une interview d'Etat a été le célèbre écrivain et dramaturge kurde L du premier ministre ture, M. Suleyman Demirel, Musa Anter, homme de paix et de dialogue uni- dans laquelle celui-ci affirme notamment que «les versellement respecté, assassiné le 20 septembre à forces de sécurité turques n'ont jamais tué de civils» Diyarbakir. dans la guerre non déclarée qui se déroule actuelle- Une mission d'enquête de la Fédération internatio- ment au Kurdistan de Turquie. Cette affirmation est nale des droits de l'homme a pu dresser la liste de contredite par les témoignages et enquêtes des or.. - 22 civils tués et de 88 autres blessés lors de la destruc- nisations indépendantes comme Amnesty InternatIo- tion de la ville de Sirnak par l'armée turque en aoGt nal, FlOH, Helsinki Watch, le Parliamantary Human dernier. Autre exemple, parmi tant, du caractère Rights Group (britannique) dirigé par Lord Avebury insoutenable de cette guerre : selon le témoignage de ainsi' que l'Association turque des droits de l'homme. l'ancien maire de Diyarbarkir, Mehdi Zana, le Depuis le début de l'année, 296 villages kurdes ont 2 novembre, dans le village de Dêrun, près de Silvan, été évacués et rayés de la carte, et six villes (Sirnak, une unité de l'armée a brfilé vif un bébé d'un an, dont Çukurea, Kulp, Dicle, Hani et Cizre) ont été e.n.grande elle venait de tuer le père et le grand-père. Depuis le partie détruites par l'armée turque. Cette pohttque de début de l'année, douze journalistes kurdes et turcs destruction vise à accélérer le dépeuplement et la qui ont tenté d'élucider les «assassinats mystérieux» dékurdisation du Kurdistan qui, en dix ans, a perdu endeuillant et terrorisant le pays kurde ont été assassi- de cinq à six millions d'habitants. Une politique que nés. les dirigeants turcs, assurés de l'indifférence de la La dégradation de la situation de la population communauté internationale, ne cherehent même plus à civile kurde, le risque d'embrasement d'un véritable dissimuler puisque le premier d'entre eux, le président conflit racial kurdo-turc, aux conséquences incalcula- Ozal, en visite dans la région, a publiquement bles, ont conduit le Parlement européen à adopter le « incité » la population kurde à quitter ses terres 16 septembre une résolution appelant les Etats mem- ancestrales pour émigrer vers l'ouest du pays (le bres de la CEE à demander la convocation d'une Monde du 10 septembre). conférence de la CSCE sur le problème kurde. A ce L'armée et la police, qui ont carte blanche dans les Jour, aucun Etat n'a encore répondu à cet appel pres- provinces kurdt't, 'ne lésinent pas sur les tiioyens pour sant. Des Etats qui ont attendu la guerre du Golfe mettre en pratique cette politique menée sous le cou- pour s'inquiéter enfin du calvaire kurde en Irak vont- vert de la lutte contre le «terrorisme ». Rien qu'au ils cette fois-ci attendre que le Kurdistan turc soit cours des dix derniers mois, 352 civils kurdes, en détruit et dépeuplé ou que leur allié ture se lance dans majorité des médecins, ingénieurs et intellectuels, ont une aventure militaire contre un Etat voisin avant de été assassinés, soit directement par les TIM (unités se manifester ? • spéciales anti-émeute) soit par les divers escadrons de la mort occultes et autres auxiliaires des services tures. KENDAL NEZAN L'une des victimes les plus en vue de ce terrorisme prllsident de l'Institut kurde de Paris

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DE MORGENvan zaterdag 5 december 1992 .'Ankara wi! Koerdisch probleem niet politiek oplossen' EX-BURGEMEESTER DIYARBAKIR VREEST RASSENOORLOG

'Wij, Turkse Koerden, zijn geen verzarneling gewa- pende extremisten die blind voor e~n eigen staat .vechten. De meerderheid van de 15 rniJjoen Koerden in Turkije zou al tevreden zijn als Koerdische scho- len, kranten, radio en televisie werden toegelaten, als Koerdische partijen mochten worden opgericht. Ze zouden zich zelfs achter de overheid scharen als zou blijken dat ze een vreedzaam leven konden leiden en hun identiteit werd gerespekteerd', aldus Mehdi Zana, ex-burgemeester van de Turks-Koerdische hoofdstad Diyarbakir donderdag in Brussel.,

Brussel. afscheuring van de sociaal-demo- Eigen berichtgeving kratische SHP - te breken en'. ana is niet verbanden aan vanuit de huidige situatie in Turks- een politieke beweging of Koerdista, .' Zpartij. Hij zat zelf twaalf jaar Zana: "Ankara probeert de HEP in de cel - vanaf de militaire met de PKK-guerrilla te verbinden. staatsgreep van 1980 - omwille Het Opperste Gerechtshof wH mo- van zijn streven voor erkenning menteeldat de 18 HEP~verkozenen van de Koerdische identiteit. De hun parlementaire onschendbaar- voorbije dagen werd hij uitgeno- heid ve'rliezen om hen zo omwille digd door de mensenrechtenkom- "àn' pro-k~rdischestellingnàmeri missie van het Europees parlement te kunnen beschuldigen van hoog- en door de gemeenschappelijke, verraad, waarop de doodstraf staat. Europees-Turkse kommissie om te Op die manier wordt de HEP in de, getuigen over de situatie in zijn armen gedreven van de PKK. AIs , land. Hij noerrit de huidige toe- Ankara de kwestie politiek wil stand bijzonder alarmerend en wH oplossen, moet de HEP - die bij dat er een spoedbijeenkomst wordt de verkiezingen van oktöber vorig gehouden van de KVSE-Ianden jaar gröte suksesse~ boekte- - waartoe Turkije behoort - om worden behandeid als een respek-, de situatie te onderzoeken. Boven- ,tabeiepolitieke partij en moet werk dien wil hij VN-sekretaris-generaal worden gemaakt van haar wets- Boutros Boutros-Ghali verzoeken voorstellen om bijvoorbeeld de ge- om een speciale rapporteur naar schreven Koerdische taa1 te legali- Mehdi lima, ex-burgemeesrer van de Turks-Koerdische hoofdsrad Turkije te sturen. zeren, Die partij veroordeelt het Diyarbdkir,' (Fora Filip Claus) geweld immers en vecht voor een, , , demokratizering van het hele sys- : kontr6leerbaar. Tien stedeo kon- Zo worden eropeiilijk pamfletten . Militaire oplossing teem. Maar het tegendeel gebeurt: troleer je door slechts 50.000 mHi- :uitgedeeld waarin werkgevers wor- Volgens Zana wil Ankara helemaal verscheidene HEP-Ieden werden tairen rond die gebieden te statio- den opgeroepen am geen Koerden . geen politieke oplossing vindeil vermoord en de meesten werden neren. Greep krijgenop duizenden in dienst te nemen. En de jongste voor de burgeroorlog in het zuid- bedreigd," dorpen in de uitgestrekte bergen is: tijd mondde dit in Fethiye en ande- , oosten van TurkiJ'e, die sinds 1984 . uiteraard veel moeHijker: men zet re steden lÇ h haald lOok 't' al aan meer dan 5.000 mensen het ' Rassenoorlog er 1 milJ'oen mili'tarre'n voor In' en' geweld. Dezeusdreiginger vane IJeenUIras-In leven heeft gekost. Zana: "De Oak uit de situatie in Turks-Koer- nag lukt het niet. Voorts worden de • senoorlog wordt met de dag gro- overheid kiest radikaal voor' een distan zelf besluit Zana dat Ankara vluchtelingen aangemoedigd om ,ter." militaire aanpak. Of de Koerden aueen een militaire oplossing wH mim-westelijk Turkije te trekkeD', "Bovendien werden er dit jaar al moeten zich 'assimileren, of' ze voor het Koerdische probleem. waar het volgens onze president 350 burgers doodgeschoten door worden uitgeroeid," Hij argumen- "Duizenden mensen worden uit. "toch veel mooieris", maar waar onbekenden. Geenenkele zaak teert die uitspraak vanuit twee vast- hun dorpen verdreven, waarna hun de werkloosheid en het huisves- werd opgehelderd en dat is niet stellingen : vanuit het feit dat alles huizen worden verwoest en de tingsprobleem bijzonder nijpend verwonderlijk: de moorden zijn, wordt gedaan om de HEP - de bossen worden verbrimd. Door het zijn.' Westturkse stedenworden 'iminers het werk van de Staatsvei- enige Turkse parlementaire partij plattel~d te on~olke~ en de .men- overspoeld ~~or binne~andse mi- ligheid en de contra-guerrilla, die die ijvert voor de rechten van de sen blJeen te driJven In een ti~~ta1 ~anten en blJgevolg StiJgtde span- door een recente beslissing van de Koerden, en die ontstond als een steden, worden ze makkehJker, nmg tussenKoerden en Tut:ken.; Natipnale Veiligheidsraad boven

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elke verVolgingwerden gesteid. Er tans was er na de parlementaire realitèit erkent er dat een einde zou heeft maar weinig macht. Oe staat, geldt ook een enorme censuur. verkiezingen van oktober vorig worden gemaakt aan alle uitzonde- dat is de Nationale Veiligheidsraad Bijeenkomsten van mensenrech- jaar enige hoop op verandering. De ringswetten die in Koerdistan gel- waarin de legertop zetelt, gevolgd tenorganizaties zijn verboden, om overwinnaar van die stembusgang, den. Het tegendeel gebeurde ech- door de politieke politie en de de doorstrorning van infonnatie te de huidige premier Demirel, be- ter. De ondemokratisehe wetten geheime dienst (MIT). Dit is nu de voOrkomen. En journalisten wor- ~oofde nauwelijks vijf dagen na bleven' bestaan en er werden er mooie Turkse demokratie die som- den niet toegelaten in de zoge- zijn aantreden dat er voor de Koer- ,zelfs nieuwe aan toegevoegd. Hoe migen zouden willen aanbieden als naamde gevechtszones." den betere tijden zouden komen. dat komt? Turkije is in teorie wei voorbeeld voor de Centraalaziati- Voigens Zana is de situatie nu veel Zana: ''Tot ieders. verwondering een demokratisch land, maar in de sehe GOS-republieken !" erger dan een jaar geleden. Noch- zei hij dat Turkije de Koerdische praktijk ,helemaW. niet. Demirel Catherine Vuylsteke

EL PAIS, domingo 6 de diciembre de 1992

que todavia no se han celebrado no constituye un Estado propio. elecciones presidenciales -Bar- "Gasoleo, gasolina, queroseno, Los primer os pasos zani y Talabani son los unicos gas, son nuestras maximas prio- candidatos con posibilidades- ridades ante la lIegada dei invier- EI puesto 10 ocupa provisionaI- no", dice Hafeed. Pese a las difi- mente el presidente del Parla- cultades, las autoridades kurdas del Estado kurdo mento. il,ltentan administrar la econo- Treinta abogados trabajan en mia. Intento de construir una democracia bajo la el estudio Ije los sistemas demo- "No somos pobres", subraya craticos en el mundo, con espe- el ministro. "Tenemos un millon protecci6n internacional en el norte de Irak cial érifasis en los parlamentos de hectareas de tierra apta para europeos. El presidente de la Ca- la agricultura, algunas minas, mara realiza estos dias una gira petroleo en un pais mayor que FRANCESC RELEA, ENVIA DO ESPECIAL, ArbU por el Reino Unido, Suiza, Sue- Holanda, donde viven 14 millo- La antecamara dei despacho de Nasih Ghafoor, ministro de Educa- cia y Alemania. "Queremos nes de personas. Solo necesita- cion del Gobiemo regional de Kurdistan (en el norte de Irak), re- aprender de las experiencias de mos que nuestros amigos nos' cuerda la sala de espera de la consulta de un médico. Hombres y otros paises y hemos utilizado le- ayuden en esta primera fase, y mujeres aguardan pacientemente ser recibidos por el ministro, yes de paises democniticos", se- luego ya podremos caminar so- quien atiende personalmente a cada uno de ellos para escuchar sus nala Bajtiar Ofhman, diputado los". A 10 largo de la carretera quejas 0 problemas. No es un caso aislado. Lo mismo ocurre en los dei PDK y presidente de la aso- desde Zajo a Dohuk y Arbil hay Ministerios deI Interior 0 de Economia. El contacto directo con los ciacion de abogados de Arbil. grandes extensiones de terreno ciudadanos es hoy una de las caracteristicas deI joven Gobiemo sin cultivar. Faltan semillas y fer- kurdo salido de las elecciones deI pasado mes de mayo. tilizantes, y la maquinaria agri- Pais devastado cola no puede funcionar si el Poner en funcionamiento la ad- vales politicos formaron un Go- combustible no lIega. El abando- ministracion de un territorio y biemo de coalicion de IS minis- A Salahadin Hafeed (UPK), mi- no deI campo no solo implica la un pueblo que no son indepen- terios y se constituyo un Parla- nistro de Economia, le corres- escasez de productos alimenti- dientes y que forman parte de mento con 105 diputados, que ponde hacer frente al reto colosal cios basicos, sino que eleva a ci- una nacion, Irak, cuyo Gobiemo ocupa un edificio de la capital, de reconstruir un pais deyastado fras astronomicas el numero de es un enemigo declarado no es Arbil, que en un tiempo fue sede economicamente por el .régimen desempleados entre una pobla- tarea facil. Kurdistan fue siem- de la Asamblea Nacional de de Sadam Husein, que, a partir cion esencialmente agraria. pre el mas olvidado, maltratado Kurdistan, controlada por Sa- deI 21 de octubre de 1991, decre- "Nadie te ayuda si antes no y perseguido por los regimenes dam Husein. Los escanos se re- to un embargo total contra Kur- demuestras que existes. Por ello de Bagdad. Tras la guerra deI parten entre el PDK (50) la UPK distàn. Esta decision se sumaba a hacemos grandes esfuerzos inter- Golfo y la posterior revuelta kur- (50) y cinco diputados cristianos. las sanciones decretadas por la nos para funcionar. A partir de da, la herencia dejada por Sadam "Para estar representado en el ONU contra Irak y que incluyen aqui es cuando empezamos a pe- Husein en el norte de Irak se con- Parlamento se requiere un mini- también a la poblacion kuPda, en dir ayuda a nuestros amigos en el taba en miles de refugiados, cien- mo dei 7% de los votos. 'Los cin- la medida en que formalmente exterior. Esta experiencia es un tos de poblaciones arrasadas y co diputados cristianos no obtu- una escasez de los productos mas vieron este porcentaje, pero es- bäsicos. Comed%b à lIegar la tan en la Camara para proteger ayuda intemacional y el mundo los derechos de las minorias" , ex- estuvo pendiente de este pueblo plica Ferset Ehmed Abdula, se- durante un os meses. Después, cretario deI Parlamento. cuando ingreso de nuevo al gru- Desde el4 de julio se han cele- po de los olvidados, debio poner- brado 55 sesiones de la asamblea se a trabajar con 10 unico que te- plenaria, en las que se han apro- nia: recursos humanos. bado un buen numero de leyes En mayo pasado se organiza- sobre educacion, agricultura, re- ron unas elecciones, obviamente ligion, finanzas, justicia, los no en las mejores condiciones peshmerga 0 proteccion de los para los estandares occidentales, extranjeros. Los parlamentarios pero el puebl,o pudo votar por discuten actualmente un proyec- primera vez. Los dos lideres kur- to de Constitucion para Kurdis- dos mas respetados, Masud Bar- tan. "No somos un Estado, ya zani (Partido Democratico de que nos consideramos parte de Kurdistan, PDK) y lalal Talaba- una federacion futura en Irak, y ni (Union Patriotica de Kurdis- queremos establecer un sistema tan, UPK) se repartieron, a par- republicano". De momento no tes iguales,lps, vot os. Los dos ri- hay presidente de Kurdistan por-

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simbolo de dëri1ocraeia, yconfio s~derable y proporcionado a los mantener su idioma, porque no ta seguridad deI territQrio li- en que los Gobiemos democrati- trtis millones de habitantes en "la olvidamos sus derechos y senti- berado de Kurdistan, como gus- cos deI mundo nos ayudaran", region liberada de Kurdistan, en mientos". La ideologia baasista ..ta llamarlo el Gobiemo de Arbil, sentencia Hafeed. comparacion con las condiciones se ira sustituyendo, subraya el; es garantizada por los peshmer-' La sistematica destruccion de de'ouosmuchos paises en vias de ministro, por ùna nueva ideolo-. go, que hasta ahora pertenecian . los pueblos kurdos en el norte de desarrollo", afirma Nasih Gha-. gill,basada en el respeto al proji.: en su mayoria a uno de los dos . Irak por el Gobiemo de Bagdad foor, ministro de Educacion. mo, a las minorias, a los extran- . partidos en el poder. El nuevo. comenzo en 1961, paso a paso, El cambio mas importante en jeros. La mayoria de los maes- • Gobiemo trata de unificar estas. hasta 1988. "Querian borrar al el terteno educativo ha sido la re- tros, incIuso los que trabajaban fuerzas en un ejército onico, aun.: pueblo kurdo del mapa. Apare- éuperacion deI kurdo como idio- con el Baas, han permanecido en. que, hoy por hoy, no solo el cio Kuwait y Sadam no pudo ma de estudio. "El arabe es tam- Kurdistan. PDK y la UPK, sino todas las culminar su proposito. Tras la t>Îéhobligatorio esen'to y habla- El Ministerio de Educacion 0t'ras fuerza s poll'tl'cas, mantl'e- rebelion de 1991 ya no quedaban do~Poco a poco intentamos pa-. dispone de una cuarta parte del nen sus milicias.arma~a~. La ma- . pueblos por arrasar, y comenza- sar deI arabe al kurdo, pero presupuesto de Kurdistan y es el yor amenaza ~Igue ~1!1!endode ron a derribar algunos barrios en àquéf no puede desaparecer por- .de mayor envergadura de todo el I~ak. Ante la Imposlbl,hdad, de~ Dohuk y Arbil", relata Jamal J~- que formamos parte de Irak", Gobiemo. Tiene oficinas y dele- bld~ ~,la ~obertu~a aerea de la laI, de la Organizacion para la dice el ministro. Los anteriores gaciones en numerosos puntos coahclOn mtemaclOnal, de lan- Reconstruccion de Kurdistan. programas de estudio se mantie- de Ill,region para atender una ci- zar una ataque a ~ran escala nen en gran medida, aunque con fra de 600.000 estudiarites de to- para abortar el expenmento kur~ La educacion Una modificacionsustancial: dos los niveles. do, el régimen de Bagdad ha op- "Hernos introducido el estudio El mayor obstaculo es mate- tado por ~lterrorismo a trav~s de Mas de 12.000 kurdos tienen cer- de la historia de Kurdistan y de rial y no humano -"tenemos su- agentes mfiItrados. Un dia ~s tificado de estudios;' mas de su lucha, hemos abandonado to- ficientes profesores, pero no po- una ~omba en un hotel de Sulel- Il.000 han finalizado la ense- das las lecciones referentes al demos pagarles el salario" _. mamya, otro es un ataqu~ a ~n ôanza media; 600 obtuvieron ti- Baas [partido en el Gobiemo de . Faltan edificios para escuelas, convoy con ayuda humamta~a. tulacion superior; mas de 160 tie- • Irak] y a su ideologia, y preten- I)1aterial escolar, desde lapices, S~ trata, P?r el momento, de m- nen un doctorado y 120 poseen demos una kurdinizoci6n de la tizas, pizarras, sillas y mesas a li- cldentes alslad~s, pero que re- un alto nivel de especializacion. .educacion al margen de los parti- bretas y libros de texto. El minis- cuerd~n al Gobler?o k~rdo que Seglm el Ministerio de Educa- dos politicos". "Las mi norias terio no tiene un solo ordenador el vecmo deI Sur slgue slendo su . cion, elnivelde titulacjon es con-cristiana, turca y arabe pueden .y carece de imprenta. principal enemigo.

La Presse de la Manche - 7 décembre 1992

Naissance d'une association d'aide aux agriculteurs du Kurdistan

L'acte de naissance de la toute nouvelle association manchoise a été signé samedi après-midi à l'hôtel de ville de Saint-Lô en présence de M. Shefki, de .l'Institut kurde de Paris.

Membre de l'institut kurde de peuple fier, digne et qui n'attend routes, ses villages ruraux, ses ce défi, les syndicats agricoles, Paris, Serge Mouhedin, pépinié- pas passivement l'aide interna- canaux d'Irrigation mals aussi les responsables d'écoles agri- riste à Hambye dans le Cen- tionale pour relever la tête. pour replanter des vergers coles et les entreprises concer- tre-Manche rentre d'un voyage D'où .l'idée d'accueillir M. d'arbres fruitiers », souligne nées par la production de maté- au Kurdistan. irakien. Un pays Shefki, de l'Institut kurde de Serge Mouhedin. riaux 'ou d'engrais avant de faire traumatisé, rural, où 4 800 villa- Paris pour le lancement d'une Trois projets sont à l'étude: appel, Il la générosité du public. ges (sur 5 000 recensés avant association départementale (1) la reconstruction d'un village la crise iraki.enne) ont été rasés, dont le but est «d'aider la (aide en matériaux et en main à S.i. tout va bien, un poste à pillés et vidés de leur population réalisation de projets agrico- d'œuvre: le coût de construc- mi-temps devrait être créé pro- par les troupes de Saddam les ou de reconstruction en tion d'une maison est estimé chainement pour assurer le .Hussein. En tout, deux millions milieu rural dans le Kurdistan en!re deux eflrois mille francs), démarchage des personnes et d'habitants vivent dans des Irakien ». la création d'un rucher collectif des entreprises susceptibles campements ou dans des grot- (pour les fermiers locaux) et le tes quand ils n'ont pas eu la projet q'une pépinière pour d'apporter une aide matérielle à la population kurde. chance de trouver un abri dans Une maison plants fruitiers dans le Governo- ce qui reste des villes. pour deux mille francs rate de Dohuk. B.B. Touchés, Serge Mouhedin et L'association va contacter son épouse Martine ont décidé «Le Kurdistan a besoin dans un premier temps les res- (1) Pour tout renseignement, ecme de mettre leur énergie au ser- d'une aide matérielle et finan- ponsables d'associations sus- Il Serge et Martine Mouhedin, village vice de cette population. Un cière pOut reconstruire ••• c;eptibles de l'aider pour relever • La Martinière ", 50450 Hambye.

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• le Monde. Dimanche 6 - lundi 7 décembre 1992 Les contradictions des héritiers de Khomeiny Entre l'ouverture économique et les coups de frein rigoristes, 11ran hésite

T~H~RAN dré non seulement des problèmes mensuel de 125000 rials (moins de de notre envoy. spkiale économiques et sociaux, mais aussi 550 francs), une femme et trois une contamination par « lu ,,"ll11re enfants à charge, Mahdi, serveur, ne Prosélytisme «Ne VOIUjiez pa.~ allx appa- corromplle cie /,O<:ddelll», joint évidemment pas les deux bouts. la question est en eilet posé~ de Les fonctionnaires non plus. Les maintenu renœ.~. Elles permettent d'avoir la savoir si l'ouverture économique résultats en sont une corruption géné- paix et d'orRani.~er par aillellrs sa indispensable pour remettre le p~ys ralisée voire quasi institutionnalisée, vie privée comme on l'entend, sur pied après la guerre dévastatnce et le cumul de deux ou trois emplois Les choses ne vont pas mieux dal1~ dans la mesllre dll possible bien contre l'Irak est conciliable avec les au détriment, bien sûr, de la fonet!on l'enseignement. Faute de locaux t objectifs de la Révolution islamique. essentielle, Le discours de l'lra.nt~n slÎr.» D'une voix très douce, d'instituteurs et en raison d'ur e D où la résistance de groupes moy,en est en substance celuI-cI : démographie galopante - la popul,,- Farah explique les difficultés de d'intérêts inlluents - religieux, « l, Iran e.~t I/I~ ,¥rand fXfys el /'islam. tion iranienne est. passée de 30 mil- la vie quotidienne à Téhéran, où «bazaris» (commerçants) et «fonda- l/lle Rrrlnclere".'llOn,mais œ n est pal lions en 1979 à 60 millions aujour- œlu qlli nOllsfera vivre,» la société iranienne « vit dans lin tions» agissant ~n « veritables lob- d'hui, - les cours sont organisés par bies» scion un diplomate - .à. toute Conscients de cc «dérapage» idé>,Et aux côtés des Khomeiny dans le monde entier. I( /{llerrecie bijolllierJ» qUI sc solde- équilibres entre les différents placards publicitaires vantant telle ou Leurs bonnes relations avec le Sou- rolt par un comprom!s, les uns et. les telle marQ..u~étrangère !J~ loca!~ - dan, gouverné par un régime isla- courants se font et se défont dans autres sachant perttnemment JUS- qui n'ont fait leur appantlon qu Il y miste et suspect, comme elles, de un mouvement dont il est risqué qu'où ne pas aller trop loin, alin a un an - fleurissent à nouveau les tenter de déstabiliser les autres de prédire l'aboutissement. d'empêcher Q,u'une « vrUlejaille clun'v slolans «révolutionnaires ». Contre régimes du monde musulman, ne la cllKlle qlll le.~ protèRe ,'" jasse l'aVISdu gouvernement, le Parlement sont pas non plus pour apaiser les. Entre la volonté de libéralisa- s'éaollier 10111 l'ét/ijke», vient d'imposer une loi ac~ord~nt esprits. En Jordanie, l'Iran est soup- tion économique et d'ouverture Quoi qu'il en soit, pour donner 40 % des places dans les universItés çonné d'avoir financé les activités « dll pain et des jellx» à la popu- aux anciens combattants, les bassld- subversives d'un groupe islamiste politique du président Ali Akbar lation après la fin de la guerre contre Hachemi Rafsandjani et les jis, ces volontaires qui ayaient été auquel appartiennent deux députés l'Irak, le régime s'est livré à des écartés et auxquels on faIt de ~o"!- récemment graciés par le roi Hus- coups de frein rigoristes de l'aya- importations massives de produits de veau appel depuis les tJ'I?Ublesd ~n- sein. Quoi qu'il en soil, nombreux tollah Ali Khamenei, le «guide» consommation en tout genre, allant gine socloéconomique ~UIont eu lieu sont les diplomates occidentaux à de la Révolution islamique, et du des denrées alimentaires à certaines dans plusieurs villes, d Iran,. notam- Téhéran qUI estiment que, roême si Majlis (Parlement), le régime ira- matières premières industrielles, aux ment Machad, depUIS le printemps l'Iran est loin d'être au-dessus de tout voitures de luxel en passant par les dernier. soupçon, on lui prête aujourd'hui nien se cherche. gadgets électrOniques et tous autres «ça va dl( mal,e,! pis, C!Jmmente beaucoup p'ius de pouvoir en la Après une boulTée d'air nouveau articles non indispensables, dans le Nasrine, qUI a SUIVIles .dIITérent~s matière qU'II n'en a réellement. que l'on croyait voir s'amplifier avec plus grand désordre et scion des taux péripéties de la révolution depUIS 11 en va de même au sujet du les élections législativesdu printemps de change multiples' cc qui a ('avènement de la République islami- réarmement. Selon les estimations demier, l'Iran donne au contraire des. entraîné des déliclts d'autant plus que en 1979. Ce rigorisme est insup- jugées les plus fiables dans les chan- signes de repli sur soi. grands de la balancc commereiale - portable, surtout /!Ourles Jeunes. 1/ est ceneries occidentales, le budget alloué Il est deux signes qui ne troml'l:nt 6,6 milliards de dollars a\~cours des impossible de vl~re en perma!,ence aux achats d'armes était de l'ordre de pas : le retour au puritanisme Isla- deux années écoulées - que les a'~1\S œlte f}o/anola gén~rale, E~ tq!lS 2 à 3 milliards de dollars par an; miste, d'une part, et la quasi-paraly- recettes pétrolières chutaient et ces interdlls prodUIsent I ejlet mais, au stade actuel, affirme-t-on, sie du pouvoir, d'autre part, les qu'augmentaient au contraire les contraire à œlui rechen:hé.» Ce n est cela ne constitue pas encore un dan- réformes attendues étant bloquées dépenscs militaires. un secret pour personne que les ger pour la région, même si la vigi- par la majorité conscrvatrice du Par- Le taux d'inllation dépasse officiel- magnétoscopes les bandes Vidéo et lance s'impose, en particulier à pro- lement. Celle-ci semble prise d'une lement 30 %, mais scion des spécia- les cassettes dé musique légère, en pos du nucléaire. peur presque panique quant aux listes il est ccrtainement sous-évalué. principe interdits, sont très largement Il apparaît de bonne guerre que les conséquences de l'ouverture, dont La population ploie sous le joug de répendus dans le pays. que la drogue Iraniens cherchent à se doter d'une l'amorce, il y a quatre ans, a engen- la cherté de la vie, Avec un salaire circule. puissance militaire face à l'Irak, dont

41 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVÖKA ÇAPÊ-RlVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZETi on' décöuvre' chaque Jour' qû'il 'conti-, sèdent l'arme nucléaire et que le (le MancIe du' 2 décembre). L'Iran tère fallaCieux dès démentis irakiens. nue de détenir un matériel militaire Pakistan.l'a peut-être acquise. Mais s'en défend. Mais le «syndrome ira- ((L'(kcident nous regarde d'un œil très impQrtant, à l'Arabie saoudite et ce ne sont pas'Ies sous-marins obso- kien» est toujours vivace, Bagdad à la Jais méjiant et condesl!'o!ndant. aux autres monarchies 'oétroHêres tètes qU'Us viennent de se procurer ' ayant toujours affirmé, avant j'lOva- C'est insupportable. [/ est difficile arabes 'd,ll Golfe, qui achètent des auprès de la Russie qui risquent ' sIon du Koweït, qu'il n'avait aucun ,d'accepter l'image que l'on a de notre armes à"tour de bras et dont cer- d'être une menace pour la région. , pr<>gramme nucléaire militaire. Les .culture», dit Farah. Comme nombre ,faines. ont conclu des accords de, , L'Iran est soupçonné par les ser- différentes missions des Nations 'd'Iraniens, elle reste attachée à son sécurité avec des puissances occiden- viCes de renseignement américains de unies chargées de démanteler les pays où, malgré ses critiques d'intel- tales, notamment les Etats-Unis, s'employer à développer un arme- armes de destruction massive ira- ,Iectuelle raffinée, elle se sent encore d'auta,ot Qu'Israël comme l'Inde pos- I11ß!lt nuçl~aire d'icl à l'an 2000 kiennes ont toutefois révélé le carae- chez elle. MOUNA NAïM

INTERNATIONALHERALD TRIBUNE, MONDAY, DECEMBER 7,1992'

Bonn Technology Exports to Iran Soar By Steve Coll WCI.lhington PCI.ltServi"e BONN -- As Iran rebuilds its éi\1lian infrastructure and rearms similar technologies from Germa- aècûrding to oTficialsat the Federal its 'military with the help of West-, ny. the United States and other Export Office. ern investment and technology" countries, and diverted some of 'te~ran is turning increasingly to~ A smaller category of license ap- them to build conventional arma- plications involves cases in which a Oermany, whose officials are ap- ments and to bolster secret chemi- proving 80 percent of applications German exporter has reason to be- èal and nuclear weapons projl,rams., lieve that his Iranian buyer may !:ly:'companies seeking to export Recent U.S. intellîgence esti. S'ènsitive",civilian high technologies have military connectjons. In such teHran. ' mates have warnedthat Iran is re- cases, the exporter must seek an building its economy and military export license no matter what kind Despite .;tqugh new export con- 'in an effort to assert itself as a of product he intends to sell, even if trollaws. ~ili1p,~dafter embarrass- major power in the G~lf. and that it it is something as harmless as paper ins- revelati04s: that German com- is /ursuing chemieil. biological clips. German e::port authorities plWies' sell! d.eadly technologies to an nuclear weapons. But Eur0p'e- are rejecting 40 percent to 50 per- h:aq and, l,ibya during the late an ~ovemments tend to descnbe ,çent of these kinds of applicatIOns 198~, "Germany has in the last Iran s reconstruction as less menac- involving Iran. officials said. , threeyears'become the single larg- ing and more a case of a financially !:~t.exporter to Iran. The trade has overstretched, war-shattered na. The value of Germany's exports ~nbolstered by government poli- tion struggling to get back on its to Iran is projected at more than $5' ~~at has resulted in approval of a • billion this year. That, coupled with feet. the relatively free flow of sensitive slZlible majority of Iranian export At the same time, export-depen- license applications, according to technologies, has led the Bush ad- dent, economically stagnant Euro- ministration to open talks with interviews with officials who cited pean countries such as Germany Bonn and other Western govern- unpublished export data. are eager to find growing markets ments about an expanded embargo These officials argued that a new for thr;r industries. Germany's of sensitive exports to Iran. The system of controls ensures that Iran ieaulI1~panel-öt economic advisers talks so far have been preliminary, ts not using German technolog~ for' has projected zero economic but German officials and business ll1ilitary ends, despite the relatively growth for 1993. .executives said they doubted that high rate of license approvals. But Germany prohibits exports to Bonn would go along with Wash- odier analysts doubt that the new Iran of direct military equipment ington's embargo idea, in part be-; s~stem is as effective as Bonn offi. or nuclear technology, and Bonn cause Germany has already adopt- : ;clals believe. officials said they have rejected all :ed stricter export controls than the; The applications with the 80 per. , export license applications by Ger- ,rest of its European competitors in .cent approval rate involve "dual. man companies for such sales to the lucrative Iranian trade. use" technologies that can be em- Tehran. The 80 percent approval Besides Germany, Western ployed for either civîlian or. ,rate for 1992 involves what Germa- military purposes. German offi- countries participating in the ex- ny calls its "C list" of controlled port boom to Iran include Japan. cials did not disclose exactly which technolo~es - virtually the same Italy, Britain, France and the Ynit- items. on this list of technologies list of high-technology items that. ed States, whose exports have risen they have authorized for export to Western countries earlier tried to from none in 1989 to a p'rojected Iran. The list includes such technol- prevent from reaching the former level of more than $600 million this ogies as sophisticated metals, preci- Soviet Union and its allies during year. In addition, U.S. oil compa- sion machme tools, advanced elec- the Cold War. nies have become some of the big- tron ics,' high-speed compu ters. During the first nine months of gest buyers of Iranian crude ex. avionics, navigation equipment, this year, Germany approved about ports. Last month, however, night-vision equipment, sensors 200 applications for exports' of Congress passed a law that would and noncivilian aircraft parts. these kinds of sensitive technol- sharply limit U.S. high-technolog) Iraq and ,Libya earlier acquired o~es to Iran and rejected about 50, exports to Iran.

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8 DECEMBRE 1992 FEDERATION INTERNATIONALE DES lIGlJES DES DROIlS DE L'HOMME (FIDH)

V- UNE VAGUE D'ARREST AllONS RECENTE FRAPPE LES KURDES

Depuis le mois d'octobre 1992, plusieurs services de sécurité ont mené, à grand échelle, des arrestations dans les régions de al-Hassaka, Alep, Ras al-Ain, al-Qamishli, Afrin.", Ces arrestations touchent la population kurde de Syrie.

Selon les sources des partis politiques kurdes et deux organisations kurdes des droits de l'homme et les C.D.F , près de 260 Kurdes ont été arrêtés et d'autres sont recherchés.

l'intervention des notables kurdes proches du gouverne- ment ainsi que les réactions que ces arrestations ont suscité dans les milieux kurdes et arabes de la région ont abouti à la libération d'une centaine de détenus; parmi eux le député syrien M..Fouad Uleker et M. Mahmud Ismail Umar,. membre du Comité central du Parti unifié démocratique kurde qui est actuellement à l'hôpital de Qamishli avec 22 autres libérés, suite à la détérioration de leur état de santé à cause de la torture.

les C.D.F ont reçu la liste d'une vingtaine des détenus Kurdes arrêtés cette année dont:

AHMAD HASSO MUHAMMED ALI USMAN ALI ABDELNASER HASSO KHALLIL MUSTA KHABAT AFANDI UMAR HAJ AL-AMMO ABDALLAH IMAM MUSA HASSAN HUSSEIN ALA IDDIN IMAM SHARIF SHUKRI ALA IDDIN AHMAD MUHAMMED ALI BASSOUS IBRAHIM BUZAN MUHAMMED Au MUHAMMED.

Cette campagne est accompagnée de plusieurs décisions discriminatoires à l'égard de la minorité kurde parmi lesquelles : l'expulsion de 21 ouvriers de la Compagnie publique pour la cons- truction routière. dont nous possédons la liste. l'interdiction de voya- ger pour des intellectuels Kurdes ...

On rappellera que les mesures anti-kurdes ne datent pas d'aujourd'hui. En 1959, le service de renseignements arrête les

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FEDERATION INTERNATIONALE DES liGUES DES DROITS DE L'HOM~,~E(FiDH)

principaux leaders du Parti démocratique kurde. le 23 août 1962, le gouvernement décrète la loi 93, mise. en application le 5 Octobre 1962 qui a privant près de cent vingt mille Kurdes de la nationalité syrienne et. inauguré le projet de. la "ceinture arabe", exigeant le déplacement de la population kurde de la région frontalière vers l'intérieur du pays. L'animateur de ce projet sera responsable du rapport sur les kurdes écrit après la déclaration de l'Etat d'urgence et publié en Octobre 1963, qualifiant les Kurdes de "Peuple sans histoire ni civilisation, ni languelI...

L'arrivée de M. Assad au pouvoir ralentit ce projet sans pour aùtant l'abroger. Les gouvernements jouent la carte de la naturalisation pour les "bidoun de la Syrie" (les Kurdes qui n'ont pas de carte d'identité ) pour faire pression sur le mouvement politique kurde. En 1986, pendant la fête de Nayrouz (21 Mars) un affron- tement entre les forces de sécurité et les Kurdes fait plusieurs morts et blessés. .

Le 11 Novembre 1986, le gouverneur d'al-Hassaka publie le décret n° 10 121SAD/25qui interdit l'utilisation de la langue kurde dans les lieux de travail.. Le 3 Décembre 1989, Me Mohamed Mustafa Miro, gouverneur d'al-Hasaka promulguent l'ordre n° 1865/Sad/25, réitère cette interdiction et proscrit en outre les chansons non arabes pendant les mariages et les fêtes (LA VOIX DE LA. DEMOCRATIE, journal des CDF a publié cet ordre dans son numéro de Novembre 1990), en contradiction flagrante avec la constitution syrienne même.

Le 5 Octobre 1992. trois organisations kurdes de Syrie (L'Union populaire kurde, le Parti unifié démocratique kurde et les travailleurs démocratiques kurdes) ont publié un opuscule commun pour marquer le trentième anniversaire de l'entrée en vigueur de la loi du 5 Octobre 1962. Ce document appelle les citoyens a soutenir les droits culturels et civiques des Kurdes.

Plus d'un million de Kurdes vivent en Syrie (dont près de 150000 sans nationalité). Les CDF et la FlOH exigent du gouvernement le respect de leurs droits civiques, politiques et socioculturels.

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The Denver Post - December 9, 1992

us. fears Iraq may imperil Kurds by obstructing relief programs By The Associated Press ish border," WASHINGTON - With world from Britain, France and Russia An allied air umbrella has pro- attention focused on Somalia, U.S. for presentation to U.N. Secretary tectèd the Kurds from Saddam's officials worry that Iraq could im- General Boutros Boutros-Ghali, of- Army since shortly after the end of peril hundreds of thousands of ficiaIs said. A high-level interagen- Operation Desert Storm. Faced Iraqi Kurds by obstructing relief cy meeting was held in Washington with an economic embargo im- programs essential to their surviv- yesterday on the Kurdish situation. posed by Baghdad in violation of a al. Last week, the two principal U.N. Security Council resolution, As the second full winter of a Kurdish leaders, Jalal Talabani the Kurds are almost wholly de- U.N. relief program begins, the of- and Massoud Barzani, warned pendent on outside help. A number ficials say the United Nations is Boutros-Ghali of the "growing of trucks carrying relief supplies showing an increasing tendency to danger of mass starvation" among bave been sabotaged recently, and allow the Iraqis to call the shots on the Kurds. some analysts hold the Iraqi Army relief deliveries, to the potential In a letter to Boutros-Ghali, Tal- responsible. detriment of the Kurds. abani and Barzani said Iraq has U.S. officials, asking not to be The U.S. ambassador to the been restricting movement of re- identified, say the Iraqis have United Nations, Edward Perkins, lief supplies. They raised the spec- worn down the U.N. negotiators in is attempting to negotiate a joint tre of a "massive movement of bargaining over terms of the relief protest note with his colleagues Kurdish refugees toward the Turk- effort.

Ouest-France - 7 décembre 1992 Aide aux agriculteurs du Kurdistan Offrir un toit aux' réfugiés

Une association d'aide aux agriculteurs du Kurdistan vient de se créer sur la Manche. Son but: aider à la réalisation de projets agri- coles ou de reconstruction de villages dans le Kurdis- tan irakien.

Serge Mouhedin, péRiniériste à Hambye, s'est rendu cet été en Irak. Il a été impressionné par ces villages détruits, ces cultures abandonnées dans le Kurdistan suite à la guerre Iran- Irak et à la politique de Saddam Hussein. Devant l'ampleur des L'association d'aide aux agriculteurs du Kurdistan s'est consti- dégâts et la volonté des habi- tuée à Saint-Là. Sa priorité: reconstrUire les villages. tants de revenir au pays, il a souhaité intervenir. L'association locales et des municipalités. Cel- d'aide aux agriculteurs du Kur- quoi faire parvenir les matières les-ci pourraient par exemple distan s'est donné plusieurs premières pour la construction parrainer un village. en recons- priorités: permettre de reconsti- (ciment, sable, poutres ...), pour truction. 4800 villages ont été tuer le cheptel et reconstruire le réensemencement et la plan- ainsi détruits, laissant la rue les villages détruits par les bom- tation d'arbres fruitiers, ou en- à une population de 2 millions bardements et la destruction core la mise en place de ru- systématique. chers. La difficulté est d'autant d'habitants. Il n'est pas nécessaire de dé- plus grande que le pays est sou- Contacts. Pour tout renseigne- placer des équipes techniques, mis à l'embargo. ment, lax 3351 9310 al' lAI. les structures existent sur place L'association fait appel aux 3350 74 27 après 18 h. On peUl et les premiers projets sont me- dons de particuliers. Elle espère verser les dons sur le compte nes à bien. Les besoins sont aussi obtenir l'aide des syndi- Crédit agricole 87 0612 B. d'ordre matériel et financier. De cats agricoles, des collectivitès

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Mancanza di ossigeno uell'u- craino Andrij Doncik e. sugli per zingari, L'uomo perfetto (tel. «Uncanto Beko» di Ariç, . 06/3216878). Stasera «prim8>' a Genova Sampierdarena, al club Amici del cinema via C. Rolan' profezia dei Kurdistan libero do 15 (ore 20.30). Klamet Ji Ba Beko è il primo lungometraggio a soggetta in lingua curda: po- ..... polo oppressa ovunque, idio- '"0 R.S. ma, stampa, bandiera (bianco, l-; ~ ROMA . iîella nostra terra». Chi parla è islamico). e cultura antiea (co- Nizamettin Arie. deI Kurdi- me la fiaba di Mam e Zin, già stan, un paese.che c'è ma non evocata nel documenta rio fila c'è. E' rAgista, m4Sicista, attore. curdo Davanti ai miei occhi vi- sta a Locarno) «proibite in Tur- . E:esule ad An1Q\lrgo.cia,ll'81. E' chia in Iran, Iraq e Siria» come tÜ1 poeta.dei suonie delle im- rriagini, capace. di: produrre ci ricorda a Roma ilcineasta, 36 an ni (sceneggiatpre con la cam- commozioni arcaiche. Peter Li- pagna,' la tedesca Christine 'lienthal, regista tedesco «a par- Kermch). Produce Margarita te», 10 adora. J;: anche Thomas Woskonian, armena, altra Mauch, l'operators di He,rzpg, quellt>. dei lavor.i .'impossibili. . esperta in repressione turca dei popoli. Siamo lontam dalla stile Come Un ,canto perJ~eko, che Ariç presenta in !tiilia In qùesij seèco,politico e aguZzo di Yil- maz Guney, .più celebre ci- giorni. Una tragedia intima, in il forma di struggente ballata, Nizamettln Ariç, reglsta e protagonlsta dl .Un canto per Beko •. neasta curdo, che girava in lin- gua turca: «Mi piacciono Umut, non propaganda piatta, su due Sur, ma non è il mio mo- fratelli cur~. d!lUa zona turca, . no qel mio popolo essere un ri- vi~&l\S e Saddam, dei curdi,lot- Yol, della. Affrontava tematiche uno ribelle el:altro rassegnato, fugiato», dall'Iraq in guerra con . ta futestina e mancanza di pro- curde, ma sua internazionali- costretti daifatti a invertire i l'Iran a Amburgo. Raccoglierà spettive politiche, il Kurdistan il ruoli. Il prima trasformato in per strada una bimba orfana e rinasceràPremio Arci-Ucca a sma rn-I» gli impediva di di- soldato turco, sarà ucciso da un ci spiegherà 10 «stato delle case» Venezia '92, Beko verrà distri- chiararsi curdo. Vivere la pro- connazionale. E' la tattica di senza perdere la speranza che, buito in almena 20 dei 160 cir- pria identità in modo democra- Ankara, mettere curdi contra nanostante: isolamento, coper- coli Ucca, con altri 3 film «etm- . tico, questa è il problema che i curdi; l'altro scappa, «è il desti- tura occidentale alla sterminio, ci» La guerra deI Golfo ...e dopa, curdi hanna oggi». .

Avvenire - Mercoledi 9 settembre 1992

VENEZIA. Concorso al femminile: «II poliziotto sentimentale» e «Orlando» Il Chiambretti dimezzato Rnale a Palazzo Ducale. RIm curcio commuove.

VENEZIA. Happresenta l'orse uno il fratello in Irao. l'are le spese (Ji questo ritorno alla cacciata da Piazza San I\larco e lo, dei momenti più importanti di tut. Incredibile ina vera la Mostrn di scrietà è stato Pierrno il terri bile. e, a quanto pare. lu sponsor si era ta la Mostra dei Cinema, la proie- Venezia ha perso i suai Leoni. Di- qucl ChiLllubrctli intrufolone che opposto alla collocazionc aile 19. Si zione di ieri alla "Settimana della fatti una rassegna sui /ilin vinci tari fa sempre paui-a un po' a tutti. ..Ina. tralterà di uno speltacolo serl7.a critica" di ..Klamek ji bo Dekan deI Leoni d'Oro dal 1932 ad oggi è dalta al caraltere culturale della ballelti 0 co se simili: unica conces. (Una canzone per Deka), il primo saltata perché la cineteca della manifeslazioncn è stata difatti con. sione alla spettacolarità 10 sbarco . lungomelraggio scrHto, girato e in- Biennale non possiede ]a maggior siclerata la slla presenza cosicehé il clei vincituri e dei clivi dalle gonch ' terpretato da un regista curdo, Ni- parte delle pellico]e. Il progetto si è "guastatorc" telcvisivo c10vrà ac. Ie. Sui palco cunùurranno C

46 LENOUVEAU QUOTIDIEN gamk - 7-8 décembre 1992 9 décembre 1992 UN JOURNALISTE ALLEMAND Hélicos JUGÉ EN TUROUIE Un journaliste allemand a com- son réquisitoire l'existence de «docu- contre paru vendredi devant la cour de ments prouvant la complicité de Sûreté de l'Etat de Dyarbakir «pour l'accusé avec les rebelles kurdes de Kurdes collaboration avec la rebellion kurde Turquie», a requis une peine entre 5 de Turquie». Stefan Wolberg, qui et 15 ans de prison contre lui. Il Achat turc massif. travaille pour laradio régionale de s'agit, selon les avocats de la a Turquie et les Etats-Unis Dreyecland à Freibourg en Allema- défense, des documents apparte- ont signé à Ankara un con- gne, avait été arrêté, le 18 octobre nants à Stefan Woldberg. Ltrat de 1,1 milliard de dol- dernier, par les autorités turques au Woldberg, qui est égaiement lars pour la fourniture de 95 hé- poste frontralier turco-irakien de employé dans la société d'électroni- licoptères multi-usages de la Habour et accusé de «complicité» que Sick Optik, a passé un mois firme américaine Sikorsky à l'ar- avec les militants du Parti des Travail- jusqu'au 18 octobre dans les camps mée turque. Le contrat com- leurs du Kurdistan (PKK). Depuis, il du PKK dans le nord de l'Irak au prend l'achat de 45 hélicoptères était en garde à vue à Silopi, près de début des opérations aéra-terrestres de type Black Hawk UH-60Let la Habour et dans la prison de Dyarba- turques contre PKK dans le Kurdis construction sous licence en Tur- kir. tan irakien sous contrôle des pesh- quie de 50 autres appareils du Le procureur, qui affirmé dans mergas. même type. Selon des sources proches de la sécurité turque à Ankara, l'armée turque devrait utiliser les nouveaux appareils en priorité dans le sud-est anato- lien pour combattre la rébellion kurde de Turquie. AFPILNQ ! DU MONDE AUX CORDELIERS ! Pour mieux connaître le Kurdistan -Cl ...1

Les Ris/ois venus en nombre "J'al vraiment pris conscience Monneraye, qui a effectué avec kurdes et les difficultés des mis- du problème du Kurdistan grice "Médecins du Monde" une mIs- sions humanitaires. ~ unejeune .., Hongroiseque nous sion au Kurdistan. Un débat s'engagea ensuite hébergeons. Elis f18quente A la Après une présentation histori- avec les spectateurs mals les dif- FacuM de Rouen un fjtudiant que (un peu trop longue) sur le ficultés d'élocution des kurdes Kurde qui m'a palM du drame Kurdistan, Salih évoqua la terri- présents M parfois un obstacle il vku par son peuple, J'al pensé ble répression dont sont victimes un échange plus approfondi. Mal- qu'il fallait faire quelque chose ~ les Kurdes, tant par la Turquie, gré tout, les personnes présentes Pont-Audemer ... " Et voilà com- l'Irak que l'Iran. Aucun des pays ce vendredi aux Cordeliers con- ment Mme Tran a organisé ven- qui les "accueille" ne veut en effet naissent désormais mieux le pro- dredi demier aux Cordeliers une reconnattre l'identité kurde et en- blème du Kurdistan et pour Mme soirée sur le Kurdistan. core moins donner une patrie Tran, la mission est donc "rem- GrAcé il une bonne campagne véritable il ces millions d'hom- pile". Elle tient il remercier 188 d'information, les Pont-Aude- mes, de femmes et d'enfants; généreux donateurs qui ont per- meriens sont venus relativement Le docteur Monneraye évoqua, mis d'offrir de l'argent il "Méde- nombreux écouter Sallh Akin, avec l'appui d'un film vidéo, la cins du Monde" et il l'association l'étudiant rouennais, et le docteur grande détr888e des familles des Cordeliers. 47 L'EXPRESS - 10 décembre 1992

ATTENTATS Téhéran persévère

Liens renforcés avec le Hezbollah libanais, réseaux activés, c( Légion étrangère )) et projets d'attentats en Europe: l'Iran n'a pas désarmé. L'Express en a la preuve.

ne coopération policière étroite tollahs, même si d'aucuns veulent Ankara, une semaine plus tard, de vient de permettre d'éviter, en croire à la « modération» nouvelle de l'officier de sécurité de l'ambassade U Allemagne à coup sûr, en France l'équipe au pouvoir à Téhéran. d'Israël et destruction, le 17 mars, à probablement, une nouvelle affaire Ainsi, une note de synthèse de la l'aide d'un véhicule bourré d'explo- Bakhtiar, c'est-à-dire le meurtre DGSE, datée du 23 octobre 1992 et sifs, de l'ambassade israélienne de d'opposants au régime iranien par un intitulée « Espionnage, ingérence et Buenos Aires. . commando venu de Téhéran. terrorisme: la menace iranienne », Plus récemment encore, le 17 sep- L'Express peut en effet révéler que avertit que, « en apportant aux organi- tembre dernier, c'est un commando . des informations fournies par le sations radicales [du Moyen-Orient] mixte irano-libanais qui a mitraillé, à bureau allemand des Moudjahidin du un soutien à la fois politique, lo- Berlin, au restaurant Le Mykonos, le peuple - des opposants révolution- gistique et financier, l'Iran joue doré- secrétaire général du Parti démocra- naires au régime des ayatollahs - et navant un rôle primordial dans le tique du Kurdistan iranien (PDKI), confirmées par les serv:ices spéciaux développement du terrorisme moyen- Sadegh Sharafkandi (quatre morts, au de Bonn ont permis d'interpeller, à la oriental ». total). Sharafkandi avait succédé, à la mi-novembre, boulevard des Italiens, La même note souligne l'étroitesse tête du PDKI, à Abderrahman Ghas- à Paris, « Mahmoud Sajadian » et des liens entre les services secrets de semlou, lui-même assassiné par les « Ali Kamali », deux éléments d'une Téhéran et le Hezbollah libanais. services spéciaux iraniens à Vienne, le équipe opérationnelle du ministère Téhéran aurait -ainsi apporté au ser- 13 juillet 1989. Le commando était iranien du Renseignement. vice de sécurité extérieure du Parti de composé de deux Iraniens - un « itiné- Une pris,e importante: selon la jus- Dieu une aide logistique importante rant» connu sous les pseudonymes de . tice suisse, qui a sur-le-champ lors de trois attentats récents: jet « Sharif », « Abou Roman }}et « al- demandé leur extradition, ces d'une grenade, le 1er mars 1992, sur Khwaja » ; Kazem Darabi, militant hommes ont participé, le 24 avril 1990, une synagogue d'Istanbul, assassinat à islamiste connu, résidant à Berlin et • à Coppet, près de Genève, à l'assassi- spécialisé dans la logistique - et de nat de Kassem Radjavi - frère du chef trois Libanais chiites - Fajazallah des Moudjahidin du peuple, Massoud Abdo Haïdar, Abbas Hussein Rhayel Radjavi. et Youssef Amin. Le 18 novembre, peu après l'arres- Arrêtés peu après, Darabi, Rhayel tation de ses deux agents, le gouverne- et Amin n'ont pas apporté aux ser- ment iranien fournissait la preuve de vices de renseignement occidentaux la . sa culpabilité en prenant en otage, réponse à une question qui les inté- sans le moindre motif, Raymond resse fort: la composition, par natio- Labarbe, un homme d'affaires fran- nalités, de la fameuse « force al- çais établi à Téhéran. Avant de le libé- Qods ». Fondée au début de 1991 sur rer sous caution le 5 décembre, avec ordre de la direction iranienne, cette interdiction de quitter le pays. force islamiste spécialisée, au sein des La dernière mission de Sajadian et Gardiens de la révolution, dans les de Kainali consistait à établir une base opérations clandestines aurait recruté, à Paris. En Allemagne, le travail de depuis un an, nombre d'étrangers isla- repérage de certaines cibles avait déjà mistes, au Proche-Orient arabe, mais commencé. Cette nouvelle preuve de aussi en Bosnie ou au Maghreb. Une. l'implication de l'Etat iranien dans « Légion étrangère» bien utile pour une opération terroriste confirme les permettre à Téhéran, à l'avenir et en spécialistes dans leur analyse: rien, au Des Kurdes Iraniens assassinés cas de besoin, de dissimuler ses fond, n'a changé dans l'Iran des aya- en Allemagne. Signé Téhéran. traces... Xavier Raufer.

48 REVUE DE PRESSE-PRESS REvlEW-BERHEVOKA ÇAP~-RMSTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖzET;

l AGENCE FRANCE PRESSE - AGENCE FRANCE PRESSE-AGENCE FRANCE PRESSE -AGENCE FRANCE PRESSE -AGENCE I

FRA0602 4 I O~Oj FRA /AFP-SQSB Kurdes-France Le ministère de l'Intérieur rappelle "les règles d'o~ganisation des élections politiques" après un scrl.~tit"lorganisé par deux mouvements kurdes

PARIS, 10 Déc (AFP) - Le ministère de l'Intérieur et de la Sécurité Publique rappelle jeudi, que "les règles d'organisation des électiot"ls politiques sont prévues par la loi et les accords internationaux", à la suite de l'organisat.ion d' "électiot"ls"pour un "parlement national" clu Kurdistan organisées en Europ~ les 20, 21 et. 22 novembre. Il précise dans un communiqé que "s'agissant des élections concernant les communautés étrangères, la France applique le principe de réciprocité, règle permanente de dr'oit internat.ional; A ce titre, ell_£>al-ltolftise,sur demande des autorités du pays organisant. des éJ.ections, l'établissement de bureaux da vote clans le!.,>ambassades et. les Cot"lsl~lats,SOl~S réservE'"de réc iprac ité. Il "En dehors de Cf? cadre, c:ot"lclutle ministère, aucune élec:t-.iot"lpo=UtiqlH:;? cot"lcernat"ltune c:ommut"lautéét.rangère ne pel.Jtêtre valab:lement. orgarli!aée.Il Cet.te mise au point intervient après J. 'orgat1i~ation des "élect.ions" pcnH' lm "parlemetlt nat.iOtlal"du .(urdistan orf?anisé en Europe par le "Front. de libér ..:ttion nationale du ~:ur'distan", pr'oche du PH:K et l.e "P,~rti des travailleurs du Kurdistan (mouvement armé séparatiste des Kurde~ turcs) auxqueJ.les ont part.icipé plus de 12.000 kurdes d~ France dans 35 villes de la métropole. L'organisation de ces éJ.ectinns ne répondait donc pas aux modalités prévues. A cette époque, "il.n'y (avait) eu at~cune itltervention des i~utorités frarH;:aises"vis à vi= de ces "élections", indiqlJait.--ot"lde source kurde tandis qu'en Allemagne, les autorités avaient interdit ce scrutin, estimant qu'il s'agissait l'd'une prétention illégale à une activité souveraine sur le sol de J.'Allemagne Fédérale." Sic/fmi AFP 101850 DEC 92 ------M~ 0\ 0\ OUVERTURE DE LA REUNION -e .De QUADRIPARTITE SUR L'IRAK DU NORD o ~ Une réunion de consultation ment turc dont nombre de députés, ('t') quadripartite sur la poursuite de notamment de l'aile conservatrice, I M- l'opération «Provide Comfortlt se s'opposent à une telle prolongation. rapportant aux kurdes irakiens et à la -I situation en Irak du Nord s'est Ankara devrait notamment faire ouverte vendredi matin à Ankara part à ses alliés de son inquiétude .M avec la participation. de hauts fonc- concernant la situation en Irak du E tionnaires des Affaires étrangères et Nord après la décision du «Parlement a de la Défense américains, britanni- » kurde irakien en faveur d'un Etat ques, français et turcs. Fédéré Kurde. Les responsables • La prolongation de l'opération turcs devaient également informer .«Provide Comfort» d'aide et de sur- leurs collègues des résultats de la veillance alliée en Irak du Nord depuis réunion tripartite Turquie-Syrie-lran à le territoire turc, sera le principal sujet ce sujet à la mi-novembre à Ankara. des discussions à trois semaines de stationne en Turquie depuis juillet l'expiration de la durée du stationne- 1991 avec l'accord des autorités tur- ment de la force multinationale sur. ques dont les forces ne participent des bases en Turquie. pas directement aux opérations Composée de 75 avions et héli- aériennes. coptères, dont 48 chasseurs bombar- Cette nouvelle prolongation diers, cette force de 1 800 hommes dépendra d'une décision. du~ parle- l 49 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RMSfA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖZET;

LE COURRIER INTERNATIONAL ,Comment les Irakiens Il NOVEMBRE 1992 le but d'entraÎner l'effondrement éco- ,nomique et politique de l'Irak. ont vaincu George Bush L'Administration Bush avait four- , voyé l'opinion américaine et interna~ Si George Bush n'est plus président des Etats-Unis, c'est grâce à la tionale, et ce en étouffant la vérité et en force de l'Irak et à l'intelligence de Saddam Hussein, qui ont fini faussant l'image de l'Irak et de son par abattre cet ennemi maléfique. 'guide. Après cette agression et ces crimes. Bush a réussi à pervertir les Al Thawra (Bagdad) Après l'annonce officielle de Ici vit- Nations unies et à en faire un instru- taire de l'Irak sur les agresseurs ira'- ment de propagande au service de ertes. nous avons voulu la défaite niens. Bush et Thatcher avaient envoyé l'Administration américaine. Quant à de Bush, mais nous souhaitons des émissaires dans les pays du Golfe: l'embargo décrété par Bush contre C aussi voir sa tête tomber, rouler à .pour les mettre en garde contre !'lrak et , l'Irak. et qui entre dans sa troisième terre pour être piétinée; car ce scélérat tonspirer co'ntre Saddam Husseim. année. c'est un crime impardonnable, ,a dépassé par ses actes criminels, sa En f989,Ja décision a été prise de au vu de critères humains et juridiques. bassesse, sa haine et son extravagance mod\tie.i:~.:Plan de guerre 1002, établi Bush est personnellement respon- sadique tous ses prédécesseurs. Il a en! 1.,981 p:6ur faire face à une éven- sable de la mort de 170 000 enfants et toujours -lui et sa bande démoniaque :tue.!fë intervention soviétique dans le malades irakiens. Il est responsable des la bande du général Scowcroft* -, brûlé Goif~. tä menace, d'abord soviétique, souffrances endurées par l'Irak. Au 'd'impatience et n'attendait qu'une était donc devenue irakienne; ce nou- ' moment où nous évoquons cette réaction irakienne aux provocations veau plan a été baptisé Plan de guerre ,agr,ession maléfique dont !'lrak a fait quotidiennes de ses avions pour 1002-90. l'objet, il ne faut pas oublier une vérité reprendre les bombardements et pour- Au mois d'octobre 1989. TarekAziz. à évidente: sans notre résistance. notre suivre la destruction de l'Irak. Or, en l'époque vice-président et ministre des ~ndurance. notre militantisme et la dépit des provocations quotidiennes Affaires étrangères, avait fait part à défense établie par notre guide - dont des avions americains, tels les vols à J!1ß1esBaker des manœuvres de l'Admi- l'esprit éclairé nous a donné la force, basse alt,itude pour terroriser les fllstration Bush. Bien que Baker ait nié' nécessaire pour reconstruire le pays -. enfants. les vieillards et les malades, et. les informations irakiennes. cela n'a sans tout cela. Bush n'aurait jamais brûler les champs de blé et d.orge .... en: ~ien changé à la réalité. Dès le début de perdu la présidence. dépit de tout cela. ni Bush ni sa bande 1990, les médias américains avaient- On dira que Bush a été battu pour n'ont pu entamer le potentiel des Ira- commencé leur campagne contre l'Irak des raisons de politique intérieure et kiens. qui ont su garder, avec la fierté et cohtr-e son leader Sadd am Hussein; qu'il y a dix-huit mois il était au faîte de ' des braves et la patience des sages, la celle-ci faisait écho à une autre cam- sa puissance; or, nous soutenons que, , maîtrise d'eux-mêmes. pétgne quiavaient menée les sionistes sans la résistance remarquable des Ira- Dès 1985. Bush avait commencé a ,en Europe. Au même moment. l'Irak kiens. Bush n'aurait jamais été battu. Il comploter contre l'Irak, lorsqu'il avait. faisait l'objet d'une guerré économique nous faudra donc préserver et consoli- chargé le colonel Oliver North d'avertir élaborée par la CIA en coordination der les acquis de cette victoire. ;r ses interlocuteurs iraniens que les avec'ses valets du Koweït et 'des Emirats. Etats-Unis étaient prêts à aider l'Iran à arabes 'unis, afin de faire chuter au' • Brent Scowcroft. général d'aviation et président se débarrasser de Saddam Husseim. maximum le prix du pétrole. cela dans du C!lns~ilnation~ de sécurité de George Bush. INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE, December Il,,1992 Democrats See Cover-Up in Decision on Iraq Loan Inquiry

Compi;ed by Our Staff From Dispatches , the case öf '$5.5 billion in loans to Bankllli Committee, Henry B. br'~n~the bank scandal to a 'close, ,; WASHINGTON -Congressio- , Iraq through the Atlanta branch of Gonzalez, Democrat of Texas" aIihough there are other investiga- nal Democrats denounced as a cov- an Italian bank, Banca Nazionalé called the decision part of an ongo- tions under way that will keep the ér-up on Thursday a Bush adminis- del Lavoro, did not call for an inde: 'ing cover-up and vowed to contin- issue alive long after President ,iriltion decision not to appoint an pendent prosecutor. , ue his committee's investigation. ' George Bush leaves office. independent prosecutor to investi- In response, the chairman of the But Mr. Barr asserted that the Judge Lacey said that he would 'gate alleged wrongdoing in bank' él:fouse Judiciary Committee, Jack 'Justice Department. had acted' resign but that several minor mat- loans to Iraq. Brooks, Democrat of Texas, ac- ,proper ly inevery aspect of the po- ters under investigation would con- It is nowïip to the Clinton ad- ' cused the Bush administration of a litically contentious case. and said tinue to be pursued by the Justice niinistration to sort out the truth, ' ""stonewalling refusal" to permit an Department. ,the,legislators said. ' independent inquiry. he fully agreed with Judge Lacey's . findings. At the news conference at which , Attorney General William P. , '.The chairman of the Senate Judi- he announced his decision, Judge At a news conference on Barr, an opponent of the post-Wa- .ciäry Committee, Joseph R. Biden Lacey, a Republican, bristled at Wednesday. Judge Lacey, who is tergate law authorizing indepen- ' Democrat of Delaware, said, "I, reporters who probed his impar- 'k, also a former prosecutor, dismissed' dent prosecutors, declined to seek am deeply concerned." He added' tiality and thoroughness. He as "nonsense" accusations that appointment of a prosecutor, tllat the appointment of an inde- U.S. prosecutors had stifled a full blamed news organizations for re- agreeing with a recommtndation of ' pendent prosecutor was necessary investigation of the loans. porting as fact what he called the 8 special counsel whom he had to reassure the American public "of "Had there been any corruption "unbridled attacks of a legislator." hired to review the case. the integrity of the agencies respon- here, I would have smelled it and He did not name the lawmaker, The counsel, Frederick B. Lacey, sible for their security and for en- found it," he said. but he clearly had in mind Mr. '8 retired federal judge, concluded forcement of our laws." Mr. Barr's decision was the Bush' Gonzalez, who has led congressio- ;on W~p.e~çlay..th~t th~ evidence in .And the chairman of the, House , ~dmi.nistration's last attempt to, , nal inquiries into the bank case. 50 REVUE DE PRESSE-PRESS REVLEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RlVISfA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASLN ÖZETi

L'Humanité - 14 décembre 1992

"Many decent people have had their careers tarnished and their Entretien avec Mehdi Zana reputations stained by being charged with corrupt, being part of a cover-up," said the judge. "These charges were baseless. And you have been taken in by them." While Judge Lacey asserted that there was no evidence.W .;:mycrimi- LE KURDISTAN nal wrongdoing, he did not rule out the possibility that someone 'may have tried to slow down the prose- cution, hinting that the Agriculture Department may have tried to in- terfere in the case to enable the DANS LA TOURMENTE Bush administration to extend $1 billion in credits for farm products Pour l'ancien maire de Dyarbakir, la situation est plus grave que jamais to Iraq in the fall of 1989. He also faulted both the Justice I.:armée turque tue et détruit en toute impunité. Le procès du HEP, seul parti Department and the CIA for han- représentant la population kurde à l'Assemblée, s'ouvre le 27 décembre à Ankara dling classified documents related to the case in a haphazard manner that suggested, when the papers EHDIZANA, ancien maire de pIe turc que les Kurdes n'existaient pas. travailleurs du Kurdistan, qui mène la were made public in September. Dyarbakir, la « capitale» du Ces deux dernières années, la Turquie lutte armée pour l'indépendance) est, that both agencies might have over- MKurdistan de Turquie, était a du modifier son discours à cause de selon Mehdi lana, utilisée comme alibi looked or hidden evidence of récemment de passage à Paris. Inlassa- ce qui se ~it en Irak. Les Kurdes se pour obliger la population à fuir vers wrongdoing. blement, cet homme, figure emblémati- sont mis a exister. Maintenant de nou- l'ouest du pays. « Ankara, explique-t-il The report depicts a tense, que de la lutte du peuple kurde, conti- veaux événementsfont de la Turquie un se sert du PKK comme d'un repoussoir monthslong tug of war between se- nue sa croisade d'explication auprès des élément irremplaçable pour l'Occident pour justifier ses propres exactions aux nior Justice Department officials gouvernements, des partis, des opinions - notamment en direction de l'Asie. yeux de l'Occident. » and U.S. prosecutors in Atlanta. publiques européennes. Du moins A nouveau, la Turquie peut nier ses Apparemment ça marche: personne The prosecution team became quand les autontès d'Ankara lui en Kurdes et les réprimer sans s'attirer la n'a pipé mot devant les ratissages de ces convinced that the bank's senior officials in Rome had been igno- laissent le loisir. « Le gouvernement moindre remarque, sans qu'il y ait de dernières semaines dans le sud-est de la rant of the fraud. But officials at turc m'arrête quand ça l'arrange, expli- réactions internationales. Le problème Turquie et l'incursion de 30.000 sol- headquarters were skeptical that que-t-il. Il a toujours plusieurs procès kurde est finalement un problème turc. dats turcs en Irak où ils ont exercé leur such a huge fraud could have been en rèserve contre moi. Actuellement, il Il faut s'accepter ou se séparer. Mais (( droit de suite» contre le PKK. committed without them learmng y en a trois en suspens : pour être malgré toute notre bonne volonté, si Mais quelles sont les relations de about it. intervenu à l'assemblée de l'Association on se heurte sans cesse à la matraque, Mehdi lana avec cette organisation? The recommendations by Judge des droits de l'homme et pour avoir il est impossible de s'entendre. C'est ce La réponse est nette : Lacey allowed Mr. Barr to assert pris part à des meetings pendant la que pensent aujourd'hui la majorité des (( Je suis totalement indépendant et Wednesday that his own findings dernière campagne électorale alors que Kurdes ». j'ai donc des contacts avec tout le were vindicated. je suis privé de droits civiques. » Car si la situation politique s'est monde, y compris avec les gens du But far from settling the issue. Des « délits» qui dans une Turquie plutôt améliorée en Turquie depuis PKK. J'essaie d'intervenir pour tenter Mr. Barr's decision is certain to renew the uproar over charges that où tous les départements kurdes sont l'arrivée au pouvoir du gouvernement d'établir un dialogue entre ces deux the administration quashed a thor- soumis à l'état d'urgence, peuvent me- Demirel, elle s'est considérablement ag- communautés qui ne peuvent pas s'étri- ough investigation of the bank. ner en prison pour des années. Mehdi gravée au Kurdistan. On en est arrivé, per indéfiniment. Personnellement, je fearing disclosure of the adminis- Zana en sait quelque chose: il y a passé commeje l'ai constaté moi-même, à une ne crois pas à une solution militaire, et tration's policy of aiding Iraq be- 15 ans au total, la plus grande partie situation de guerre. Mehdi lana le je n'ai jamais été partisan de la lutte fore the Gulf War. sous la dictature du général Evren, du confinne : armée. » Because the report deals narrow- coup d'Etat de septembre 1980 à mai (( Si vous alliez à Dyarbakir au- Une position d'autant plus difficile ly with the issues surrounding the 1991. Ce qui ne l'empêche pas de mili- jourd'hui, vous ne reconnaîtriez pas la que Mehdi lana est privé de ses droits- Atlanta case, many of the critical ter sans relâche depuis sa libération ville que vous avez vue en mai. J;:lIeest politiques, donc de possibilités d'action questions about U.S. policies to- pour la solution d'un problème qui pleine de mendiants et de réfugiés qui et d'expression légale. C'est en fait le ward Iraq remain unanswered. conditionne à ses yeux l'avenir de la ont fui les villages rasés, brûlés et éva- cas des Kurdes en général : le parti qui Some congressional committees démocratie en Turquie: celui du peuple cués par l'année turque. Elle a reçu les les reprèsentait le mieux - le HEP are investigating whether the gov- kurde, de la reconnaissance de ses pleins pouvoirs pour faire ce qu'avait (Parti populaire du travail) - est sous ernment used a network of compa- nies, some financed by the Atlanta droits et des modalités de sa cohabita- fait Saddam Hussein dans le nord de coup d'une menace d'interdiction, Ses bank, as conduits for illegal arms tion avec le peuple turc. Ou de leur l'Irak : vider les villages, contraindre députés (dont Leila, l'épouse de Mehdi sales to Iraq. séparation. les Kurdes à l'exode dans l'espoir qu'ils Zana) risquent de voir lever leur immu- Some lawmakers have said Ihat Mehdi Zana n'est pourtant ni un ex- seront plus facilement intégrés dans les nité parlementaire. On les accuse, parce despite investigations around the trémiste ni un séparatiste. Maire social- villes turques, à l'ouest. Ces paysans qu'ils défendent les droits élémentaires country, none of the companies démocrate de Dyarbakir de 1977 à qui ont tout perdu, maisons et trou- des Kurdes, d'être des sous-marins du have ever been charged with violat- 1980, il n'a jamais prôné l'indépen- peaux, s'entassent dans les banlieues des PKK .. Victime d'une campagne de ing export laws. dance du Kurdistan, encore moins la villes. Ils mendient par familles entières presse particulièrement odieuse, le The new attorney general to be lutte armée : « Depuis le début, je pense et la haine s'accumule. Je crains, dans HEP verra bientôt son sort scellé par appointed by President-elect Bill qu'avec un changement des mentalités, un avenir proche, des explosions incon- la Cour de sûreté de l'Etat d'Ankara: Clinton could reverse Mr. Barr's nous pourrions cohabiter dans un sys- trôlables. Il y a déjà eu dans certaines son procès s'y ouvrira après Noël, le decision. But that would require n:autho- tème fedéraI. Ce serait avantageux pour villes turques des incidents racistes an- 27 décembre. rization of the independent counsel tout le inonde. Le problème, c'est que ti-kurdes ». statute, which expires on Tuesday. pendant sept décennies on a dit au peu- La guérilla du PKK (le parti des Françoise Germain-Robin (AF .. VYT!

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NEW YORK TIMES INTERNATIONAL MONDA¥; DECEMBER 14,1992

Erbil Journal Wintry ClassroomsWarmed by Kurdish Dreams

The Kurdish authorities also ad- The children from the slum were By CHRIS HEDGES .minister their own versions of Iraqi . not allowed to study in the party Speclalto The New York Times ':national exams and grant diplomas, school, but once the Iraqis departed, ERBIL, Iraq - Armed with a few :a!though the results are not recog- the doors were opened to everyone:- . tattered Iraqi schoolbooks, Marfa Ta~ jOlzedby the Government in Baghdad. lat sets out each morning to do battle .Classes are conducted in Kurdish. Many of the students suffer from against an educational system that Teachers use Iraqi textbooks whieh the food shortages that torinent the often seems to. be an arm of Saddam are written in Arabie, and translate north. And the studêJÜSare often sick. Hussein's vast propaganda machine. the lessons into Kurdish. No Kurdish- The combined effect, teachers say,: "I took the books with maps of the 'Janguage textbooks are available. makes it difficult for them to concen- Middle East and redrew the bound- Although strapped for funds .the trate. ary .between Iraq and Kuwait my- Kurdish. Government devotes 25'per- "When Karzan comes home he is self," said Miss Talat, 26, a Kurdish ce!1t of Its budget to the region's 840 cold and hungry," said' Nachine. primary-school teacher, referring to pr~mary schools, 153 junior high Hamed of her 7-year-old son. "He Baghdad's claim that Kuwait is part schools, 100 high schools, assorted keeps asking me for anotebook." of Iraq. trade. and agricultural institutes and The teachers, too, find it difficult to "I rippedout the front page with two univer~ities. feed their own families because prices have risen more than 100times the picture of Saddam. Hussein. I Still,. schools are unable to print crossed out the passage~ that glorify since Iraq imposed an embargo on .their own books and students are the north 15 months ago. After school him and his Baath Party. And I began forced to make do with what the to teach, for the first time in my"life, the other day, Maadi Kako Habib, the Ii'aqis left behind. Students, for exam- school's director, stood next to the what I believeto be true." ple, fill up notebooks and then erase There have also been other, more taxi he drives at night to earn extra them to use again. Subjects includ- m.oney.The.school's 18teachers and 2 obvious changes in north since the ing Kurdish history, which was for- Iraqi authorities withdrew 18 months assistants filed past, many to their bidden under Iraqi rule, are taught. second jobs as store clerks or ven- ago, when the Persian Gulf war coali- without the aid of textbooks. tion set up a security zone for the four dors. They also face other obstacles like' _ "We lack everything from chalk t, million Kurds in the region. . . those. at the Kurdistan }>rimary The KurdishGovernment here, ,books," Mr. Habib said. "We do n..l. elected in the spring, has removed School here, where 800 students' :earn enough to live on, but then be- huge paintings and billbo;lrds of Mr. study.in two shifts with too few desks . Jore we were not allowed to teach. We Hussein and has ended the fawning broken windows and doors, chipped cinly acted in political theater." press coverage and the.songs and . plaster and insufficient lighting. . . Miss Talat, the schoolteacher, add- poems written in his honor. In their Boys and girls, often without prop- :ed,"Each day our life is more precar- place are portraits of Kurdish mar- ..er coats, wrap their arms across .ious, and I teach with urgency now, tyrs, Kurdish radio and television sta- ~heir chests in an effort to keep warm trying desperately to instill in the tions. and ballads extolling the centu- ID a room where the heating system children something they will always ry-long struggle for a Kurdish home- .does nof work. carry with them." land. Among the teachers are dissidents who were once banned from the . Change In the Schoolroom classrooms ..One of them is Adel Abd- . But it isin the educational system el Rahman, a 37-year-old .physical where change'seems to have the most education teacher who deserted from meaning. . the Iraqi Army in 1986.He spent five . "We see education as the founda- years taking care of chickens in a tion of our nation, but then so did the v.illage before returning to his profes- Iraqi Baath Party," said Dr. Nasir sion after. the Iraqi withdrawal. The Chafoun Ramadan, the Kurdish Min- only piece of gyin equipment he has is . ister of Education. "The educational a bal.!,paid for-by the teachers. ~ystem was the main .tool the 'ruling Home Is.a ConcreteHove,1 Baath leaders used to propagate their ideology. And in this we are deter- Before the Iraqis left, the building mined to be different. Our schools are housed an elite school for the children strictly apolitical." of Baath party officials. Next door is a walled in,compound that once be- The more than 1,100schools in the longed to top party members. The. Kurdish state have banned political houses there are npw used by Kurdish organizations, pictures of Kurdish Government ministers. leaders and political slogans. . Across the road facing the school, "Students are not marched out into. hes a sprawling slum of concrete The New York Times. the street to greet some Kurdish po- Schoolteachers in Erbil no longer litical leader," Dr. Ramadan sard hovels, which are home to .many "as they once did in the past whe~ . Kurds who were evicted from 4 000. .have to praise Saddam Hussein . somelraqi official was in town.... villages demolished by the Iraqi Gov. ernment over the last IS vea.rs.

52 REvuE DE PRESSE"PRESS REvIEw"BBRHBVOKA ÇAP:a"RIVISTA STAMPA-DENTRO DE lA PRBNSA"BASIN ÖzEri

AgenceFrance Prelle. AgenceFrance Prelle. AgenceFrance Prelle. AgenceFrance Presle. AgenceFrance Prelle.

FRFR FRA0341 4 1 0182 FRA IAFP-TCSO FratlCe-KI..Irdes--'Irak Entretien franco-kur~e au Quai d'Orsay.

PARIS, 1.8 déc.:(AFP) - Le ministrf? Lh.?:l.égt~éfratlc,:aisau:.:Affai r(~~!:>ét'.rangèrf'~~ Georges ~\iejmatl a rf.~çuvendredi J.e pr'ér7:iclentdu Ip&:'1rJ.emerd:"kurde iral.dun Jawhar Namek Salem dans J.e cadre des contacts que la France poursuit avec de! I • I personnalités kurdes, a indiqué le porte-parole adjoint du Quai cl'Orsay Maurice Gourdault Montagne. Il. a rè"ipf.H",l.éque l.a France ava it Il SallH? ~l'élect j cm €:-~nma i d(.?t,t'lù:;'rde cet organe législatif qui marquait l'expression d'une volonté démocraticlue des

~ùwde!::; df? J.' J ra~, Il • M. Jawhar dev~it ensuite ètre r~çu par le président de 1'AssembJ.ée national.e Henri Emmanuel1i. El.t~dr..it")!::; lf? nor'd (if.?l' Ir'ak, qtH',~J.E' gc)I~V(~rnf'?l'r'If=:n.tcf.:>ntralde Bagdi''l.d a Cf?SSf? de contr61er après le retrait de ses fonctionnaires en octobre 1991, le Ipar'l.f:?mE.?nt"l".lH'de,premier dt~ genre, n'a été rE~COt1nlJpar aLH:LH1 pay~. t:! ce jOL~r Il est composé de 50 députés du Parti démocratique du Kurdistan du chef traditionnaliste Massoud Barzani, de 50 autres de l'Union patriotique du ~\tH'distat) df.'~JaJ.al Talabat1 i et de c: it1q c:hrétiens. mj/bmk lidf AFP 181624 DEe 92

Saturday, December 19, 1992 THE DENVER Parr Iraq accused ofbombing relief convoys u.s. detects 'pattern of sabotage'

By The AaeocIal8d Preal - thatthe bombs were attached He said theIr nurrrber remains WASmNGTON - The United by Iraqi security personnel at about 25 percent of Saddam's States accused Iraq yesterday of chectpoints the trucks must pass," overall military power. The rea- bombiDg U.N. relief convoys in Djerejian told rePorters. sons behind the unit moves are un- northern Iraq and warned Bagh- "We tate this matter very seri. dad not to attack Kurds. ously. We are co_ting with our clear, the officialwd.' . The Iraqi military has been at- allies, including the Turts, and at Saddam could be readying an at~. tempting to impede relief convoys the U.N. on how to meet this chal. tact against the Kurds, or could ~aveling from Turtey into Iraqi lenge," he said. also be bulting up some units to regioPll inhabited by the Kurds, The actions come as military in. prepare for a large-scale military. said Assistant Secretary of State telligence reports bave noted an exercise, said the official, who has. £dward Djerejian. upswing in activity among Sad- access to intelligence. reports. "Recently, Iraqi interference dam Hussein's military forces in "It's bard for us to mow exactly has taten on a particularly dis- the western sectors of northern what he's getting ready to do, but turbing dimension," he said. Iraq, said a senior Pentagon offi- we are watching it closely," the of- cial. ficial said. "There bas been over the last month a pattern of sabotage. 'the Iraqis bave been "shifting 'some of their assets around within against relief convoy vehicles. Another official said U.S.' ana. 'various military units," such as Tbis week, at least 15 trucks we{e lysts speculate Saddam may be tanks and artillery pieces, the offi. trying to embarrass the United damaged by bombs, putting the cial said. States with daring acts it knows Turtish drivers at mortal risk," he The official denied there has said. the Bush administration will not been a massing of forces in the respond to because of its lame "Eyewitness accounts of these Porth, or that any new forees bave duct statuB and preoccupation .attacks leave no doubt - rio doubt been. bl'OUf#.lt.jqtothe région. with reliefoperatioDl in SornaUa.

53 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖzETi • N <» <» TURQmE .... Y.ARDI 22 DECEMBRE 1992 CI) ~"- Le Conseil de l'Europe z E CI) dénonce l'usage ,Le Conseil de l'Europe d.énonce la U 'CD '0 de la torture torture en Turquie ('t) le Conseil de 'l'Europe a o N a tûrture et d'autres mauvais traitements graves rendu public, lundi 21 décem. cûntre les drûits cûmmuns comme les «terro- '6 CI) bre, un rapport dénonçantla tor. ristes» restent f(largement répandus) en Tur- "- L u ture en Turquie, Strasbourg quie: c'est ce qu'a affmné hier un organisme mis "- CI) mul~iplie en vain depuis deux - en place par le Cûnseil de l'Europe, le Cûmité eu- :2 ans les mises en garde envers ropéen pour la préventiûn de la tûrture (CPT), dûnt Ankara, ... une délégatiûn s'est rendue trois fûis en Turquie •CI) entre septembre 1990 et tin nûvembre 1992. Ce '0 STRASBOURG c: _ (Conseilde l'Europe) cûmité précise que les infûnnatiûns recueillies lûrs o de sa dernière visite «montrent que la question de :2 de notre correspondant c la torture n'a pas été résolue en dépit de l'impor- ' CI) ...J , Le Camité curopécn pour la pré• tance que lui avait accordé le gouvernement actuel : vcntian de la tarture, créé en 1987 lorsqu'il était entré en fonction fin 1991». par les vingt-sept membres du En chûisissant de cûnsacrer à la Turquie sa pre- Canseil de l'Eurape, a cammencé SOli mière « déclaration publique)) - faite dans le cadre enquête en septembre 1990, Il • concluait déjà, révèle le rapport, que de la Cûnventiûn européenne pour la préventiûn de « la pra/iqul! tll! la /or/url! 1'/ c/'uu/m~ la tûrture qui lie 22 pays, dûnt Ankara - le CPT ' jorme-I' dl! muuvais /mi/eml'/us reslai/ IM n'ignûre pas qu'il s'attaque à un grûs mûrceau. largl!ml'l/I répafl{lue I!II 'furquù', I!I Même s'il relativise ce rapport, diffusé à Stras- qu'il1!1I étail lilil U,Wl(1!ci la loi,~ à bûurg, en sûulignant que le phénûmène de la tûr- l'égartl tll! SUSPI!(,/stll! 'tlroil min/mm ture «profondément enraciné)) dans, ce pays, I!I tll! pl!/:WII1IeStlé/l'Ilues l'II vt'rlll ell! la législalioll (,ol/lrl! It, /ermri,l'/nl' ». • cûncerne, à l' heure actuelle «principalement la po- le document publié lundi passe en lice et, dans une moindre mesure, la gendarmerie». revue taus k'S sévices exercés par la Les autûrités turques avaient quant àelles demandé ' , police et la gendarmerie, natamment - au CPT de s'abstenir d'une telle déclaratiûn qui à Ankara et Diyarbakir, la princip.1le «aurait des effets négatifs pour la protection des, ville du Sud-Est anatalien, à majarité ku~e: depuis la suspension par les droits de fhomme I). D'après AFP p~lsnets attaehés dans le das de la .. VIC,lIme(( paleslillhm hallgillg») jus. qu aux caups assenés' sur la plante ùes pieds ((.Ii1laka»), en paSs.1ntpar les ehaes éleetriques sur les parties sensibles du carps, « y ('ompris les orgalll!s gélli/aux)). MalRré les avertissements du Cansell de l'Europe, le Comité a canstaté en 1991 que, non seulement, « au('ull progri!s Il 'avail été réalisé I). les paliciers innigeant toujours les mauvais traitements habituels, mais que de nouvelles pratiques avaient été décauvertes, y campris dans les services de lulle contre le terrorisme de la police d'Ankara et de Diyarba- kir. les experts envoyés par Stras- baurg abservent « 1/fI 1Iombrl! ('mis- .WfII eI'allégaliolls c01l('I!Tf/alll l'illlroelu('li01l par la .Iorl'(' tI'llI/ bei/Oll INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE~ ou tI'UIII! malraqul! tlCIf/Sles ori!il'l's 1Ialllrl!lo). Enlin, à la lin du mais dernier, la délégation eurapéenne SATURDAY-SUNDAY, DECEMBER 19-20, 1992 s'est rendue à Diyarbakir, pour ,y canstater là présence dans les locaux de la police de ,

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The West Is Freezing Out the Kurds

By HUGH POPE have to undergo lengthy applications to the lIeve the force Is In their best interest. ARBIL, Iraqi Kurdistan - A third winter U.N. sanctions cOrnInittee, not to mention Ankara can also hardly object to the Iraqi cycle of misery and blockade Is cutting bureaucratic hurdles to be overcome along Kurdish leadership after joining them in an deeper wounds than ever Into the Kurds of the routes through Turkey or Baghdad. alliance against its own separatist Kurdish northern Iraq, undermining much that the Iraqi Kurds say they submitted to rebels during operations In October. West has achieved and above all setting the Washington a list of key equlpment and Turkey must be grateful for any chance scene" for a new and unnecessary trag- agricultural supplies needed to get factories to buttress the power of a Kurdish leader- edy. working again three months ago. There has ship that Is, after all, openly pro-Turkish As Somalia, Bosnia and International been no reply yet, they say. and has never demanded anything more Indifference push aside the problem of Iraqi "Our factories have a great need of than regional 'autonomy. The alternative President Saddam Hussein, the Iraqi Kurds, spare parts, but we are treated exactly the would be to play Into the hands of who still face him dally, have dropped off same way as the Iraqi government. We the pan-Kurdish separatists, who are far the agenda since their calamitous yëar of need insecticides, but outside they are from defeated In southeastern Turkey and defeat and flight to the borders of Turkey frightened Iraq will use them as weapons. If are gaining support from an Increasingly and Iran In early 1991. they are worried about this, let the dlslIlusloned Iraqi Kurdish population. But the predicament of these three-and- U.N. come and supervise us then," sald Diplomats say they assume Turkey will a-half million people remains precarious. Fuad Masum, head of the Iraqi Kurdistan renew the Hammer Force's mandate after Their fate endangers not just what Is after regional government. Its expiry on Dec. 31, but they must :IIIth/' model for all the West's subseouent Mr. Masum Is making credible attempts make sure that its rules of engagement are military-led humanitarian Interventions, to get the civilian government back on not watered down - from the Kurds' point of but also betrays a people who have only view, they should even be strengthened. obeyed the rules set out for them by the Saddam Hussein's machinations are far world. The political. mine- from over. Despite the fact that the United Naive Negotiations fields surrounding the Nations has agaln signed a Memorandum: of Understanding on ald action with Sad. Without heating 011In the country with one of the world's biggest 011reserves, the Kurdish question mean dam, which Is viewed as an apa11lngly compromised document by Western diplo- Kurds, even risking the mlneflelds laid for that ad hoc aid progr~ms, them by Saddam Hussein, are now digging mats and ald agencies, the Iraqi president openly flaunts his obligations. out the roots of trees for winter fuel. which leave them to fend In the streets of the Iraqi Kurdistan The Iraqi Kurdish leadership also de- capital of Arbil, traveling salesmen on for themselves against serves support for standing up for what the plck.up trucks auction off the most trivial of West advocates: religious tolerance, de- household goods, collected from vlIlages Saddam Hussein, could mocragy after enthusiastic parliamentary elections In May, a growing unity of purpose whose slender reserves have been ex- hausted by 18 months of penury. still be in operation for the between their parties, secular government and the territorial Integrity of Iraq. Most tragic of all Is that this mountain Kurds 10 years from territory can and wants to feed Itself. With There seems no good reason to doubt that clearer and braver policies from the West now. the Iraqi Kurds are placing their main bet and its allies, Its economy could stand more on a democratic, reunited Iraq. Their commitment seems sincere to the Iraqi firmlyon Its own feet. Its feet. But he Is crippled by a lack of Iraq has now resorted to the cowardly National Congress, the broadest grouping funds and an Inability, due to sanctions, to yet of opponents of Saddam Hussein that bombing of .U.N. trucks bringing long-de- exploit local 011resources amounting to 70'. layed ald under a deal that had even been held Its last meeting In Iraqi Kurdistan In of his region's needs. October. agreed to by Baghdad, forcing the convoys Western diplomats believe that political to be suspended. The trucks had only started mlnefields surrounding the Kurdish ques- Cutting Iraq in Two "àe'liveries 'ln m'lM)t'l.OOt:l",...e.<:,~'ô'l tion mean that ad hoc aid programs, which It Is often forgôtten that It Is the forces of months by naive U.N. negotiations with the leave them to fend for themselves against Saddam Hussein, not Kurds pursuing a Iraqi government, the necessity toact In Saddam Hussein, could still be In operation dream of an independent Kurdistan, who international concert and, above all, due to for the Kurds 10 years from now. are responsible for cutting Iraq In two with a the qlplomatlc blocking tactics of Saddam There Is much the West can do better. not heavily defended line of checkpoints and Hussein. least to settle a moral obligation Incurred by mlnefields. This line enforces a blockade Terrorist attacks also continue on aid governments that armed Iraqi President against the north that Is again the chief workers In the Kurdish north. And when the Saddam Hussein to the hilt, remained silent cause of Iraqi Kurdish suffering this win- first 11 trucks of kerosene heating 011 as he kllIed 180,000 Iraqi Kurds and bent ter. arrived In Arbil from Baghdad under the over backward to deny that he had used Added to this deprivation Is the world's new U.N. deal, Kurdish officials say It was chemical weapons on them. embargo of Iraq, applied to Iraqi Kurdistan lucky someone checked the contents before First Is to allow no weakening In Western as to allother parts of the country, and they were pumped Into the depot. One resolve to defend the Iraqi Kurds or those occasional direct or indirect cuts In supplies contained water that would have wrecked foreigners that help them. As the former from over the Turkish and Iranian bor- the whole shipment. local commander of the a11ledpresence In ders. Aid agencies, diplomats and Kurdish Iraq! Kurdistan and a hero to Iraqi Kurds, The Kurds mayas ever have been their leaders say the $85 mlIllon worth of U.S. Colonel Richard Naab, once said of own worst enemies at times - a major tribal emergency aid foreseen in the current U.N. Saddam Hussein: "There's only one way to chief is often accused of blowing up a bridge ald program Is vital but Is only a small part deal with bu11les, and that's to keep your that would have been a key strategic of what Is needed for the long-term health of finger In the guy's eye." connection betwet!n east and west Kurdistan Kurdistan. . Senior American, British and French and for food aid this wlnter- but they are The aid agencies "see there Is a lot of diplomats are now meeting frequently with trying to make the most of their opportuni- money around for emergency work. Fund- Turkish officials to discuss the future of the ties. The West, by easing sanctions restric- Ing an emergency Is something that looks" main deterrent agalr.st Saddam - the Tur- tions, stiffening security and working out good. But when we want to do things beyond kish-based alIII'd warplanes of Operation ways to arrange long-term developmental next winter, It dries up," said Joan Provide Comfort II, otherwise known as aid, should not forget them In their continu- Anderson of Britain's Save the Children the Hammer Force. Ing winters of need. FUnd, one of the most active In Iraq. Turkish public oplr.lonhas been poisoned Developmental aid Is hard to plan against the force by a fierce media cam- Mr. Pope, an Istanbul-based stringer for anyway under the current situation of paign accusing It of aiding Kurdish separat- The Wall Street Journal Europe, frequently uncertain six-monthly U.N. plans. But Ism, but Turkish officiais Including Prime travels to Iraqi Kurdistan. A related edito- even for emergency relief, aid agencies Minister Suleyman Demirel privately be- rial appears nearby.

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LEURS COUSINS TURCS LES MASSACRENT, LEURS FRERES D'IRAK LES REJETTENT Dans l'enfer du Kurdistan turc Guérilla contre guérilla et massacres en série, La stratégie répressive menée contre les Kurdes a renforcé les combattants du PKK ~ et conduit une ~ partie de la ~ population à . ~ remettre son destin entre De notre envoyé spécial geance pour le sa.ng répandu »... « Le Kur- les mains de distan sera le combeau du fascisme cure »... Is panent des costumes élimés, des . « Vive le PKK» ... Les deux adolescents en l'organisation chaussures crottées et le turban. Assis ont-ils tiré un réconfon? L'aîné bredouille: terroriste, sur des tapis étalés dans la cour de « La République curque vise cous les terre batrue, ils fument et boivent le Kurdes, Elle veùt nous écraser jusqu'au Un paradoxe thé en silence. Un deuil kurde de plus. dernier... »Grognements d'approbation des sanglant AuImilieu des 1SOvoisins et amis qui vont, vieux qui l'entourent. Malgré son chagrin, une semaine durant, les soutenir, les deux l'orphelin n'a pas perdu la boule. Il dit les au moment petits-fils survivants de la maison Cekirge mors justes au journaliste étranger. sont en état de choc. Le teint terreux, per- C'est le troisième carnage qui endeuille. où la Turquie dus dans leur cauchemar, ils tremblent. Cizre, bourgade de 70 000 'habitants du cherche à Trente-six heures auparavant, un obus Kurdistan rurc. Niché à proximité des fron- , I de l'armée turque a atteint de plein fouet tières irakienne et syrienne, entouré d'un Integrer le réduit où la famille d'Haci Cekirge avait désert planté de coton, Cizre étale ses la CEE, trouvé refuge. En un éclair, le grand-père, ruelles boueuses autour d'une anère où sa fille, un de ses fils, deux belles-filles et font escale les camions de transports inter- au passage d'un blindé de l'armée turque deux de ses petits-enfants sont mons. Cinq nationaux. L'eau potable y est disponible de retour dans sa garnison. Vingt minutes autres membres de la maisonnée, dont une fois par semaine, le chômage affecte plus tard, des tirs provenant des camps de deux bébés, ont perdu au moins un 3200 jeunes sanis du lycée. Depuis long- militaires, de policiers et de gendarmes ins- membre. Les deux petits-fils indemnes, temps, la ville et toute la région sont l'un tallés sur les collines qui dominent l'agglo- eux, se trouvaient dans une pièce adja- des bastions du PKK, ce mouvement sé- mération ont commencé à arroser la ville. cente. Hier, ils ont suivi, hébétés, l'enter- paratiste qui est le fer de lance de la résis- Des automitrailleuses postées aux carre- rement. La ville avait fermé tous ses ma- tance armée au régime d'Ankara. fours ont également fait feu. Cette fusillade gasins, et l'immense cortège funèbre L'avant-veille, donc, à 18 h 45, une mine aveugle trouant la nuit a duré quatre hurlait les slogans de la colère: cc Ven- posée par les guérilleros du PKKa explosé heures. Elle a forcé les habitants de Cizre à

34 L'EVENEMENT DU JEUDI - 17 AU 23 DÉCEMBRE 1992

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«Après une attaque terroriste, 7personnes sont décédées à Cizre, Une des roquettes lancées par le PKK contre un blindé de J'armée a ricoché. avant de pénétrer dans une maison. tuant et blessant les habi- tants. » Pas un mot sur la fusillade, Jusee un énorme mensonge élaboré en hâte par les militaires turcs, Cevat Deniz, directeur de la sécurité de la ville, détaille cette vision officielle: « La mine déposée par les terro- ristes ayant seulement crevé le pneu arrière gauche du véhicule de J'armée. ils ont tiré une roquette pour terminer le travail, Elle a rebondi sur le blindage. et fini sa course dans la maison des victimes, Le PKK a alors déclenché un feu nourri ... » Mais Deniz ajoute aussi: « Tout le quarrier de Cudi soutient le PM La mine avait sans doute c:itE uc:pu:.c:e: peU tl/i plvt:ilC: de: id [dllljjje: Cekirge, » Autrement dit, un civil pensant mal a vocation à devenir une victime, TOUT KURDE EST UN TERRORISTE EN PUISSANCE Les faits démentent cette rocambolesque histoire de ricochet. Une roquette voya- geant du nord au sud peut difficilement pénétrer une maison par le mur est. Les éclats de l'obus ayant réduit en bouillie la famille Cekirge portent la marque MKE, principale usine nationale fournissant l'ar- mée turque, Et plusieurs témoins affirment que le blindé touché par la mine n'était plus qu'un amas de ferraille, Selon un jour- naliste qui a vu l'épave, « tous les occu- pants du blindé ont sûrement été tués ». Ce n'est pas la première fois que l'armée turque se venge des provocations du PKK en prenant la population civile en otage. Depuis février 1992, lorsque l'état-major a imposé au gouvernement Demirel l'aban- don de sa promesse d'une réforme démo- cratique pour la « région du Sud-Est .. (ap- pellation officielle du Kurdistan turc), une vingtaine de fusillades similaires à celle de Cizre ont eu lieu. Chaque fois, l'armée tire sans discrimination, Chaque fois, elle pré- tend repousser une attaque massive du I PKK. Chaque fois, de nombreux civils sont ,tués, mais aucun des « agresseurs terro- ristes» n'est jamais attrapé. Pour tous les Kurdes, Sirnak, à 50 kilomètres de Cizre, est devenu le symbole de cette politique de l~ terreur, Immeubles criblés de balles, murs I éventrés, rangées de magasins brûlés", Les cicatrices des événements de Nevroz et du se terrer dans les abris. De nombreuses était stationné n'a pas explosé. Par rapport 18 août, qui ont amené l'armée à répondre habitations Ont été touchées, en particulier à la répression des manifestations de Ne- par deux fois à des tirs du PKK en se dé- dans le quartier de Cudi, connu pour sa vraz, le nouvel an kurde, qui avait pro- chaînant contre la ville pendant quarante- sympathie très active enwrs le PKK. La voqué 14 morts et des dizaines de blessés huit heures, sont encore là. Bilan: au famille d'Haci Cekirge habitait là. Mais on à eizre, le bilan du défoulement des forces moins 50 morts, Entièrement vidé après le a aussi recensé 10 blessés supplémen- de l'ordre est donc léger. 18 août, Sirnak n'a aujourd'hui récupéré taires. Lln taxi emmenant des gosses mu- Version de cet incident à la télé\ ision, et que 70 % de ses habitants et, selon le res- tilés \'ers l'hôpital a essuyé des tirs de sol- dans deux journaux nationaux - seuls les ponsable de la section locale du parti gou- dats L'n camion de mazout a pris feu. Par reporters présents sur les lieux ont dé- vernemental DY?, «de 10% à 15% d'entre miracle, le dépôt de floul devant kquel il noncé les représailles de l'armée nuque: eux ne re\1endront jamais ». Les absents ont ~

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~ trop peur du commandant de la garnison, , qui a prévenu: "Chaque fois qU'un coup de fusil sera tiré. la ville sera mitraillée. » Le PKK: marxiste, Omniprésence des blindés en patrouille, bourdonnement des hélicoptères, barrages .. F~ndé en 1974, ayant lancé la guérilla noncé officiellement à ces « excès» depuis disposés à l'entrée de chaque localité, vil- III armée contre la Turquie depuis 1984, le deux ans. pour ne pas s'aliéner les masses, PKICest devepu l'un des rrioùvements terro- des dizaines de cadres du parti, y compris lages évacués: la solution armée donne rlstèS lés plus dangereux de la planète. Il est Sahin Balic, son bras droit, ont été exécutés aujourd'hui au Kurdistan turc l'aspect d'un dirigé'piu 'lql)o11!l!.le q~!.~'a'p,as' p~rlé à un pour avoir protesté contre les massacres de pays occupé. Tout Kurde est un terroriste femmes et enfants hors de la région. 'oe;:- Pour enfoncer le clou: le, L'enervement, la peur, jouent sans doute 'piG{;àJorigt'emp{orgäi1Jsé dès expéditions' punitiv~s' un rôle dans les ,brutalités des forces de 's~u~àges~ dans les, vi~iageS l'ordre. Les habitants se plaignent des qui refusent d'aider la gué- coups de crosse assenés lors de la fouille rillâ. Elles ontcausé la:mort des maisons, des insultes adressées aux dë œnfuiDes dè femmes èt femmes et aux enfants ... Résultat: le PKK, dYènfani( ~lOcal~n a rè~' qui a tué 5 000 personnes en huit ans - '-':~'... ~:"':"''-.:~:'.;'~~'.=.".; :). ..;',;:.' ~::.,:~'.~, soldats turcs, « collaborateurs», mais aussi femmes et enfants de villages hostiles à la kurdes soupçonnés de dé- cause -, évolue comme un poisson dans fendre la cause sépara- l'eau. On lui obéit parce qu'onen a peur, tiste. En novembre, le mais on admire aussi le courage de ceux maire de Diyarbakir, la ca- qui résistent les armes à la main. « Ici, pitale régionale, a même personne ne fait, bien entendu, partie du été blessé par balle en sor- PKK. Mais si l'organisation demandait aux tant de chez lui. Curieu- adolescents du voisinage de la rejoindre, sement, l'Etat semble in- ils accepteraient tous ». explique un habi- capable d'arrêter et de tant de Cizre. Bien entendu ... juger le moindre auteur de ces crimes. Curieusement, QUI TROMPE QUI? les activités des «équipes Un commando de guérilleros à l'e~ QUI AVEUGLE QUI? d'opérations spéciales» chargées du contre-terrorisme dans l'armée Quant à la presse turque, elle est tota- Pour réduire le PKK, l'administration et la police ne sont pas contrôlées par le lement libre, sauf pour traiter des affaires turque emploie toutes les techniques de la pouvoir civil. Curieusement, des dizaines kurdes. Les envoyés spéciaux d'Istanbul guerre coloniale. Elle a ainsi sélectionné d'officiers de police connus pour leurs ten- dans la région ne savent pas s'ils doivent Ull corps de 30 000 « harkis», à qui elle a, dances islamistes radicales ont été rire ou pleurer. S'ils transmettent une confié le rôle de « gardiens de villages». Ces nommés dans le Sud-Est. Tolérés, sinon photo d'une grotte vide où l'on a retrouvé milices armées chargées de surveiller, de encouragés par les militaires, les « contras» quelques armes du PKK,ils la retrouvent dénoncer, voire de châtier leurs conci- alimentent l'escalade de la terreur. LePKK le lendemain à la « une» avec cette lé- t?yens suspects, sont issues de quelques affirme ainsi avoir posé la mine qui a pro- gende: «Après un assaut de nos troupes, grandes familles tribales kurdes. Elles re- voqué la fusillade de Cizre pour venger la 62 cadavres de terroristes du PKK ont été çoivent un salaire confortable, et d'autres mort de Rasoul Sakar, activiste kurde qui extraits de cette grotte. » Tous les Kurdes, avantages. A Simak, le chef de la Tatar, la avait dirigé localement un parti politique mais aussi tous les soldats en poste dans milice locale, bénéficie ainsi d'un mono- aujourd'hui hors la loi. Enlevé à son do- le Sud-Est, dont les souffrances et les pertes ,pole total sur la construction des édifices micile une semaine auparavant par « de sont passées sous silence, savent que les étatiques. " soi-disant policiers», il avait été retrouvé médias mentent. La désinformation a at- La contre-guérilla, pour sa part, a été avec une balle dans la tête. Vengeance des teint son comblelors de la récenteoffensive baptisée Hezbollah, ou « Hezbol-contra», «contras», vengeance du PKK,vengeance de l'armée turque contre les troupes du PKK Elle a assassiné des dizaines de journa- de l'armée: la spirale de la terreur s'ali- retranchées au Kurdistan irakien. Un mois listes, de politiciens et d'intellectuels mente d'elle-même... avant l'opération, les estimations de l'état-

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1920 et 1938, elle rompt progressivement les liens entre la communauté kurde et le vicieux, impitoyable... reste de la nation. Des signes inquiétants se font jour: refus d'embauche de Kurdes tière. Mais Ocalan contrôle la survie de leur qai .,, A tout hasard, il a passé dans sa circonstance aux forces turques pour venir des immenses massacres qui avaient ceinture un pistolet gros calibre, .. combattre le PKK, estime pour sa part les maté les rébellions du Kurdistan turc entre Patrice PIQUARD

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Libération - 22 décembre 1992 IRAK - 22 décembre 1992 rONU va reprendre pied "--="'---'----'----'---'--=-=-==::...=.------.------IRAK : après les attentats contre les camions d'aide alimentaire au Kurdistan L'ONUdécide de déployer Boutros-Ghali a décidé hier d'envoyer des Casques bleus pour protéger les convois humanitaires. des gardes dans le Kurdistan es opérations .humanitaires d'aide Nord. Aussi, tout retard risque-t-il IUC/llelletOllles les sommes lion lIIi- d'être dramatique. « Profondément inquiet en rai- [ de l'ONU au Kurdistan d'Irak vont son d'une multiplication récente /isées reviellclrollt al/ Trésor ira- pouvoir reprendre. Elles avaient Hier, le secrétaire général des Nations kielI.» d'incidents» dans le Kurdistan été interrompues le 16 décembre, unies, Boutros Boutros-Ghali, «pro- irakien, le secrétaire général des Or, les quelque 3,5 millions de quelq!les jours après le sabotage de fondément inquiet en raison d'une Kurdes irakiens, dont l'assistance Nations unies a décidé de ren- huit camions des Nations unies venant multiplication récente d'incidents» humanitaire « Ile ('ol/vrait qlle 20 % dep~:; la Turquie approvisionner les dans le Kurdistan irakien, a décidé de forcer la protection des convois des besoim », manquent dramati- régions kurdes, ¥irtuellement indépen- déployer des Casques bleus dont.1a humanitaires vers le nord du quement de produits alimentaires mission sera d'assurer la protection pays en déployant des gardes et de combustible. Il faut donc que dant~s. D'autres incidents l'avaient l'aide « soit cOlljiée 11011 pas ail précédé, dont ie meurtre pendant son des convois humanitaires. Ils seront de l'ONU dans deux postes de r(lgime irakieIl mais à l'ONU, et soinmeil d'tmgarde de l'ONU. Or, cantonnés dans deux postes d'obser- contrôle - Faidar et Khazr, - a ql/'elle pal'vieillie pal' n'importe sans l'aide internationale, le Kurdistan . vation. En même temps, Boutros- annoncé, lundi 21 décembre, qI/elle voie, aérielllle Oll terrestre» est condamilé à mourir de faim. Ghali a demandé à l'Irak de « coopérer son porte-parole, M. Boutros mais surtout qu'on ne laisse pas la pleinement» avec les Nations unies Boutros-Ghali a demandé Bag- population démunie alors que l'hi- D'un montant. de 90millions de dol- à ver, très rude a déjà commencé et .Iars, elle ne représente pourtant, selon dans l'acheminement de l'aide huma- dad de «coopérer pleinement» à que le Kurdistan est soumis à un les milieux politiques kurdes, qu'à nitaire au Kurdistan pendant les mois cet effort, double embargo: celui imposé par peine 20% des besoins du Kurdistan d'hiver. Car, Bagdad est fortement . « Can'ord colldl/, h, 22 octobre, l'ONU à l'Irak et celui du gouver- d'Irak; aussi, est-elle particulièrement soupçonné d'être derrière les auteurs elItrI.'flrak et les Natiolls I/llies SI/I' nement de Bagdad. espérée. «Les Nations uniesfontface à des attentats. « C'est quand ils traver- le programme hl/mallitaire de ('I!S M. Namik vient de faire une une tâche formidtlble: même si elles sent les zones contrôlées par l'armée de/'llières est I/lle aberratioll et tournée dans plusieurs capitales :réussissaient à apporter tous les ap- irakienne que les camions des Nations ,'olWill/e lilie réhabilitatioll cll/ européennes, à l'invitation de leurs régime irakieIl, nous avait déclaré Parlements respectifs. A Paris, il a provisionnements prévus, ce ne sera unies sont sabotés. On y place de.s pu s'entretenir avec le ministre de que le strict minimum de ce qui est né- charges à retardement qui explosent M. Jawhar Namik, président du la santé et de l'action humanitaire, cessaire », indiquait le mois dernier Si- ensuite dtlns les zones kurdes», ex- Parlement kurde, la semaine der- M. Bernard Kouchner, ainsi qu'a- mon Mullison, directeur de la fonda- plique un intellectuel kurde. nière, lors d'un séjour à IJaris. vec le ministre délégué auprès du C'est, ell partimlier, lilie fallte tion Sauver les enfants de l'Irak du J.P. P. avec t\FP ministre des affaires étrangères, éllorme C/llecI'avoir COl!/iéà ce gOIl- M. Georges Kiejman. et le prési- l'e/'lli!ment la clistriblltioll cie l'aicle dent de l'Assemblée nationale • MERCREDI23 DECEMBRE 1992 et la liberté cie /ixer le tallx cie M. Henri Emmanuelli. Il a aussi challge cll/.dollar.. QI/i pillS est, l'ac- rencontré Mon,Danielle Mitterrand corcl, qlli prévoit lilie aide Immalli- en sa qualité de présidente de la z taire globale de 200 milliollS cieclol- Fondation. France-Libertés. Il s'est La faim et le froid menacent entin rendu au IJarlement européen . lars, clOIIIprès cie la moitié pOlir le . de Strasbourg . . Kllrclistall, Il'('st valable C/I/ejI/s- à nouveau les Kurdes d'Irak . qll'al/ 3J mars, clate all-clelèi cie MOUNA NAïM ..0 'hiver est revenu menacer le Kurdistan d'Irak. Dans un pays où la plupart des villages 'sont dé- L truits, où 500 000 réfugiés vivent encore sous des tentes et où l'infrastructure économique a été - anéantie, la faim et le froid risquent de provoquer LE NOUVEAU QUOTIDIEN - 23 décembre 1992 une nouvelle catastrophe. « Elle pourrait être pire III que celle de l'exode de 1991 avec tous les risques de mettre en danger notre expérience démocra- tique », a insisté hier à Paris, Jawhar Namiq Salem, Kurdes en France. depuis le 14 décem~ président de l'Assemblée nationale du Kurdistan, bre, a déclâré,-' au cours {i'une le Parlement issu des élections du 19 mai. A cause irakiens conférence de presse, que la si-' de l'embargo mis en place par Bagdad, de la sus- tuation économique au Kurdis-. pension des convois humanitaires provoqués par tan se trouvait brusquement ag- le sabotage d'une vingtaine de camions de l'ONU inquiets gravée par la décision prise le 19 en dix jours, le parlementaire kurde a assuré que Ils demandent une réunion décembre par l'ONU de suspen- '. « la population n'avait plus de fuel, plus de bois, dre l'aide humanitaire en raison toutes les forêts ayant brûlé ». du Conseil de sécurité. d'attentats contre huit camions ... Le parlementaire est venu demander que l'aide de ravitaillement du PAM (pro- humanitaire, dont le secrétaire général de l'ONU a e président du Parlement gramme alimentaire mondial), décidé lundi le rétablissement, ne transite plus par du Kurdistan irakien a ap- Dans le but d'assurer plus de Bagdad ni par la Turquie - qui a appliqué en oc- pelé mardi à une réunion L sécurité à l'acheminement de tobre-novembre un embargo de quarante jours du Conseil de sécurité de l'ONU • l'aide humanitaire, Salem a pré- pour obliger les Kurdes irakiens à attaquer les pour prendre des mesures d'ur- conisé une extension de la zone bases irakiennes du PKK (indépendantistes)- gence permettant d'épargner au de sécurité du 36e au 34e paral- mais soit acheminée directement PaJ:avion.« L'hi- Kurdistan une nouvelle tragédie. - ver est à ce point rigoureux que la population ne lèle, pourra pas supporter un jour ou deux de retard», Jawhar Namiq Sal~m, en visite. AFP ill . a-Hl mis en garde. J.-P. P.

60 REVUE DE PRESSE-PRESS REVlEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RlVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASIN ÖzETi La France répondra-t-elle à l'appel des Kurdes?

traves à l'acheminement de l'aide poursuit M. Namiq, quand on sait Sans un soutien politique et éc0- ~.. ,;narge le sort des populations que sur les 90 millions de dollars nomique massif de l'Occident, l'ex- menacées. « Concrètement, il fau- destinés par l'ONU au Kurdistan, périence démocratique des Kurdes drait d'abord que des Casques bleus tout ce qui n'aura pas été distribué d'Irak tournera court. Un échec qui remplacent les Irakiens qui contrô- avant le 31 mars 1993 ira tout droit ne manquerait pas de livrer l'ensem- lent la frontière routière entre la dans les caisses du régime irakien? ble de la région aux extrêmistes de Turquie et le Kurdistan irakien, à tous bords, à commencer par les Faidar. Deuxièmement, réparer les De là à conclure que les puissan- intégristes religieux et leurs pays deux aéroports sous notre contrôle, ces régionales - arabes ou musul- sponsors. Tel est - en substance - et développer l'acheminement des manes - qui s'inquiètent d'un pos- le message que vient d'adresser aux vivres par avion. Enfin, étendre la sible éclatement de l'Irak ou d'une autorités françaises Jawhar Namiq zone d'exclusion aérienne défendue contagion indépendantiste chez les Salem, président de l'Assemblée na- par les alliés », préconise- t-il. . Kurdes d'autres pays, ont l'oreille tionale du Kurdistan irakien, à l'is- Autant de mesures qui devront du secrétaire général de l'ONU, il sue d'un périple dans une dizaine de en fait, selon lui, aboutir à exempter n'y a qu'un pas ... Pour desserrer pays européens. le Kurdistan de l'embargo qui l'étau, les Kurdes se tournent donc Aux deux-tiers « libéré» des franne l'Traie « ("'Mt i1'lIlltllnt nlll~ vers l'Europe, habituellement sensi- troupes (le 8addam Hussein, Îe urgent que les Kurdes -sö~t-d~u"bl~: ble à leur drame. Mais jusqu'à quel Kurdistan s'est en effet doté, au ment frappés, puisque Bagdad nous point? Alors que les principaux p,rintemps dernier, d'un Parlement impose son propre blocus !» leaders kurdes, Massoud Barzani et elu au suffrage universel, dont JaIaI Talabani, avaient été reçus au émane de surcroît un « gouverne- Les « ambiguïtés» printemps dernier par le président ment autonome». Une grande pre- Mitterrand - celui-ci s'était même mière dans l'histoire kurde. Mais de l'ONU alors prononcé en faveur d'une une expérience fragile: dans une Bien que le secrétaire général des « solution fédérale » en Irak - Ja- région « anéantie économique- Nations unies, Boutros Boutros- whar Namiq n'a pas eu cet hon- ment », il sera bien difficile aux Ghali, vienne de décider le renforce- neur. Il a rencontré le ministre de nouveaux dirigeants de ne pas déce- ment de la protection des coDvois l'Action humanitaire Bernard voir les quelque 3,5 millions de humanitaires par les Casques bleus, Kouchner, la présidente de France- Kurdes. Parmi lesquels, rappelle Ja- Jawhar Namiq doute que cela suf- Libertés Danielle Mitterrand, mais whar Namiq, 500 000 sont des sans- fise à arrêter Saddam Hussein. En pas Roland Dumas. Et François abris. Autre menace: « l'aide hu- quinze jours, pas moins de vingt- Mitterrand, lui, avait profité d'une manitaire de l'ONU couvre à peine trois camions de vivres ont explosé ; visite à Ankara pour mettre de l'eau 20 % des besoins vitaux» de la autant d'attentats attribués aux sbi- dans son vin. HenrI VERNET population. Ce sont les produits res de Saddam. De plus, alors qu'un alimentaires de base et le fuel pour accord était intervenu entre l'ONU • Treize rebelles kurdes de Turquie le chauffage qui manquent le plus et l'Irak dès le 22 octobre, il a fallu ont été tués près de la sous-préfec- cruellement, « alors que l'hiver s'an- attendre début décembre pour que t\Jre de Karliova, province de Bin- nonce très rude» dans ces provinces s'ébranle le premier convoi. goI (sud-est), lors des opérations montagneuses .. Aussi le chef du Parlement kurde des forces de l'ordre turques dans la Qu'est-ce que le Parlement kurde n'hésite-t-il pas à souligner les région, a annoncé un communiqué attend de Paris? « Je souhaite que « ambiguïtés » de l'ONU, qui aurait officiel publié hier, portant ainsi à la France use de toute son influence notamment commis une « bourde» 20 le bilan des morts durant les au sein du Conseil de sécurité de aussi grossière qu'étrange en dernières 24 heures dans le sud-est l'ONU, afin que celui-ci prenne les confiant aux autorités irakiennes la anatolien à majorité kurde. La re- mesures retirant au pouvoir de Bag- distribution de l'aide humanitaire. belIion armée du PKK contre le dad son contrôle sur l'assistance « N'est-ce pas le meilleur moyen de pouvoir central d'Ankara, lancée en humanitaire destinée aux Kurdes », réhabiliter le régime de Saddam août 1984 et les opérations de re- indique Jawhar Namiq. Comme en Hussein? On charge le bourreau de présailIes de l'armée turque ont fait Somalie, l'ONU - ou les Etats nourrir ses victimes, c'est un com- près de 5900 morts en huit ans et mandatés - prendrait dil"eCt~ent ble !» Comment s'étonner des en- demi.

charges at. a suspected submarine close to the ~Kurds found on island beach east coast. ~ Crime cash: Police N INHABITANTS of a tiny eral reputation as a haven for asylum seekers. chiefs have called for ~ Baltic island were ~ SWEDEN more money after officers Submarine hunt: After .D shocked to discover a \~ were criticised for falling 8 group of 73 hungry and years of trading insults to solve enough crimes. 8 cold Kurdish asylum seek- to win asylum in Sweden. over t~e alleged violation Despite a 26 per cent of Swedish waters by "spy Q) ers huddled on a beach The refugees' account rise in financing for the Cl after a boat journey from of 'the length of the voy- submarines", Russia has police since 1981,' the I Latvia. age varied from 30 hours o(fered to co-operate in crime clear-up rate is the The 52 adults and 20 to three days. Police later helping Sweden identity same as ten years ago, ~ children from Iraqi-con- arrested six Russian- alien vessels in the Baltic. according to the National ~ trolled Kurdistan were speaking crew members The offer of technical Audit Bureau. p.. spotted by locals on the of a fishing boat moored assistance to track down National Police Chief o tiny island of Faro. nearby. The episode is the unidentified submarines Bjorn Eriksson said more ~ According to police, they latest in a string of "boat in Swedish waters came money had been spent on ;:::l had spent the previoU818 people" arrivals from from Russian Foreign crime prevention and ~ months in Turkey and Russia and the Baltic Minister Andrej Kozyrev. called for extra funds, ~ Russia and then hired a states. The refugees are on a visit to Stockholm: particularly to provide ~ boat in Riga in an attempt attracted by Sweden'slib- Two months ago Swedish more computers for his warships fired depth omcers. 61 REVUE DE PRESSE-PRESS REYIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖZETi

IAGEt(EFRANCEPRESSE - AGEt(EFRANCEPRESSE - AGEt(EFRANCEPRESSE - AGEt(EFRANCEPRESSE - AGEt(EFRANCE I

FRA036~ 4 J 0231 FRA IAFP-0A38 Kurdistan-ONU-France Menë.H:é~::; cl' l~ne notJvel.J.etI~agéd:ie, If:?s.{~~dE-!sdematlc1ent la r.étmir.m cl' t~rgf:?t1CE' du Conseil de sécurité

PARIS, 22 dec (AFP) - Le président du parlement du Kurdistan irakien a appelé mardi à une réunion du Conseil de Sécurité de l'ONIJ pour prendre des mesures d'urgence permettant d'épargner au Kt~rdistan une nouvelle tragédie après la suspension de l.'aide humanitaire des Nations Unies_ 1"1. JavJhar' Namiq SaJ.f:?m,E~n \/isi.l-.et,,'nFrance dE.'Plds:. l.t?1L~ déD=mbr'E?, a déclaré, au cours d'une conférence de presse, que la situation au Kurdistan se trouvait brusquement aggravée par la décision prise le 19 decembre par l'ONU de suspendre l'aide humanitaire en raison d'attentats contre huit camions de ravitaillement du Programme Alimentaire Mondial (PAM). Afin d'assurer plus de sécurité à l'acheminement de l'aide, M. Salem a no-r.atl1m€'?ntF>I"éconisé IHit? e:ctE.~nsionde la zone de séclJrité dl.~3élèm!?au :V...ème p:=H'<"Tlèlt:? _ M. Salem s'est insurgé contre l'application au Kurdistan de l'emb~rgo décrété par les Nations Unies à l'encontre de l'Irak affirmant que les KlArdes en étaient deux fois victimes d'abord parce qu'ils sont frappés comme les Ir.ahiens, ensuite parce ClLH~C:E~u:-:-.cidét.oLJrnent à J.I;~t.Jrpt'ofit l€~s pr'odl.üts non sDumis .~ J.'(,?mbar'goC'f?st.--à-'dire1.a nCll.rl~iture f?t.J.!?'.:;médir:.amt,:,nts.. Il a accusé l'Irak de masser des troupes en vue d'une attaque centre les h LH' ell.? ~~• pe/tM

L'Humanité - 22 décembre 1992

Des milliers de détenus polîtiques et de disparus TEMOIGNAGES SUR LES PRISONS SYRIENNES

LUSIEURS prisonniers syriens breuses interventions et pressionssur le ' conté les tortures qu'il a lui-même su-' nement constitue le pivot de la répres- récemment libérés ont témoign~ régime syrien, il lui 'a encore fallu,qua-. bies et comment les mauvais traite- sion en Syrie, car il signifie dans tous Pvendredi à Paris. au cours d'une tre mois de bataille incessante pour ob- ments ont fait de lui un malade les cas la torture et souvent la mort. conference de presse, donnée par les tenir son transfert dans un hôpital pa- cardiaque, si gravement atteint qu'il, ridée même de prison suffit à créer la ,CDF (Comités de défensedes libertés et risien, où il n'est arrivé que pour n'a plus que peu de temps à vivre et le terreur». ,des droits de l'homme en Syrie) et par mourir. ' sait. 11n point de vue confirmé par le re- la Fédération internationale des droits Le même Sort menace aujourd'hui Comme le frère du président Atassi, présentant des Comités de,défense qui de l'homme (FIDH) au siège de l'asso- d'autres prisonniers, et le but de cette. il accuse le régime syrien de tuer ses indique qu'ol1tre des milliers de prison- ciation France Liberté. conferencede presse était d'attirer l'at- prisonniers politiques à petit feu. niers politiqùes on compte aussi trois Le frère de l'ancien président syrien tention sur leur cas : celui de Riad el- M' Jacoby, de la FIDH, a rappelé la mille disparus. Il fait état de 1.500 ar- Atassi, mort la semainedernière à Paris Turk notamment, dirigeant d'une frac- grève de la faim entamée le to décem- restations (ce sont surtout des commu- après avoir été assassinéà petit feu dans tion issue d'une scission du Parti bre par deux des dix f(jndateurs des nistes; des nassérienset des Kur~) de- les prisons syriennes, a raconté le mar- communiste syrien, le PCBP. Au- Comités de défense,arrêtés en Syrie, il puis un an. ' tyre du docteur Atassi. Celui-ci, ancien jourd'hui âgé de soixante ans, il. est y a un an, pour avoir 'distribué un Pourquoi, dalis dé telles conditions, .compagnon de lutte d'Hafel el-Assad, emprisonné depuis 1980,. souffre de tract. Depuis, ils ont été torturés et n'entend-on pas davantage parler des au sein du parti Baas, avait été tenversé diabète et Amnesty International, qui condamnés à de lourdes peines par des droits de l'homme en Syrie? demande en 1970 par l'actuel président. Depuis, l'a adopté comme prisonnier d'opi- tribunaux d'exception. Le pays vit de- quelqu'un. Réponse d'un artiste sy- il était resté emprisonné sans jugement nion, attire depuis des.mois l'attention puis trente ans sous le régime del'état rien: « Quand j'ai posé la question et dans un isolement total en dépit de sur l'aggravation de son état de santé. d'urgence. La FIDH estime.àsept mille récemmentà un officielfrançais, il m'a l'aggravation de son état de santé. Il run de ses anciens compagnons, arrêté le nombre de prisonniers de conscience répondu que c'é~it un pays tabou. » souffrait d'un cancer de l'œsophage. en mêrDetemps que lui; et libéré il y a dans le pays (contre dix-huit mille en Libéré en août dernier après de nom- quelques mois, Badredin Chanan, a ra- 1988). Pout M' Jacoby, « l'emprison~ .Franvolse Germain-Robin

62 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAP~-RMsrA STAMPA.DENTRO DE lA PRENSA.BASIN ÖzETi

!4 Heures - 24 décembre 1992 Une déclaration accablante dénonce la torture et les mauvais traitements en Turquie Le Comité européen pour la prévention de la torture sort de sa réserve et signale la violation coutumière des droits de l'homme.

'introduction par la force d'un merie. La torture semble pai contre temational (AI), que la Turquie accuse «L bâton ou d'une matraque peu répandue dans les prisons turques de mauvaises intentions, le CPr est dans les orifices naturels; chocs élec- et absente des établissements psychià- une source absolument incontestable.» triques au moyen d'électrode placé sur triques. Comment réagira Ankara? la Tur- Cette déclaration publique fait suite quie pourrait «piquer la mouche et dé- à trois visites successives du cPr en noncer la Convention», analyse Fran- Turquie en 1990, 91 et 92. C'est une çois de Vargas. Mais, souligne. le _'WY'\9¥\;i\""" ", ...... ln f""t)f'1'1 """, ....,\,,.,1,,,, A"" 'u"('n!.t$l;n:> nI> l'A P'T' ],,, n&>l,."",+;"... ,.J" ,t'...""'...... ""...... , "-"'LL ..."'" - ... .&. }o"o' ""'~ ...... "" PAR maintenir strictement confidentielles CPr~-au~si-sé~è~' s-;;-it~n~~; ï; François MODOUX les conclusions de ses visites. Plutôt porte ouverte à la coopération. «il ne l'extrémité du pénis; suspension par que de dénoncer l'intolérable, le CPr 'faudrait en aucun cas rompre les les bras; suspension par les poignets formule ses recommandations et parie ponts, car il existe parmi les autori- attachés dans le dos de la victime; sur la coopération des gouvernements .~s turques des personnes de bonne compression des testicules; coups as- concernés. volonté, soucieuses par humanisme sénés sur la plante des pieds; anosage Dans le cas de la Turquie, le CPr a ou pour améliorer l'image de leur à l'eau froide sous pression; détention justement da déplorer la non-collabo- pays de faire des efforts.» pendant des périodes prolongées dans des cellules très étroites, obscures et ration du Gouvernement turc après Le CPr estime que la pratique de non aérées; humiliation psycholo- ses deux premières visites. C'est pour- la torture est «profondément enraci- giques» ... quoi il a décidé à l'unanimité moins née» en Turquie. Ses membres ne une abstention de s'exprimer contre. cachent pas qu'ils abhorrent le terro- Lundi dernier, devant le Conseil de l'avis du gouvernement d'Ankara. Car risme auquel .Ankara doit faire face l'Europe à Strasbourg, le Comité euro- «s'abstenir aurait eu des effets négatifs (ndlr: actes de guérilla du PKK). péen pour la prévention de la torture pour la protection des droits de Mais cette forme d'action politique et des peines ou traitements inhu- l'homme». ne justifie en aucun cas des «viola- mains ou dégradants (CPr) a fait une Pour François de Vargas, secrétaire tions scandaleuses des droits de déclaration publique détaillée sur la général de l'Association pour la pré- l'homme». Le CPr prospose diverses pratique «largement répandue» de la vention de la torture (APl') à Genève, mesures, notamment d'ordre juri- torture en Turquie. Au banc des accu- ce pas assied définitivement la crédi- dique. Tout en admettant que des ré- sés, le ÇPI' cite les forces de police et, bilité du CPr. «Contrairement aux ac- sultats dépendent davantage d'un dans une moindre mesure, la gendar- cusations proférées par Amnesty In- changement des mentalités que des lois. F.M.o THE TIMES THURSDAY DECEMBER 24 1992

IF "FREEDOM" has for you become TELEVISION REVIEW Here is one military intervention a tired cliché used by naïve believers. that is successful and actually saves this poor-man's effort. broadcast last money. Without it. the Cormer three night. might have restored ils force and million Kurdish refugees. whose flight freshness. The half-hour documentary Kurds have found a way to the freezing mountains on the also probably gave you that much- Turkish border in 199 I shocked the needed feeling: that somewhere. some- world. would have become permanent how. grudgingly perhaps. Britain is. canying poison bombs now laughing There were sadder moments. too. fugitives in inhumane camps depen- doing something well. and active. arguing and electing. Suffering from an economic blockade dent on foreign handouts. Open Space's Kurdistan - The cultivating their fields and rebuilding imposed on them by Sadd am. the "Despite all our hardships:' we Promised Count/}' (BBC 2) recorded their towns and villages. Their new- Kurds were cutting down the trees of heard one young father say. "we are the pilgrimage of a young Kurd in found freedom every day strikes them their countryside to bum fur heat. happy not to see Saddam's troops exile in France who went home to the as scarcely believable. and we shared setting in soil erosion. "I felt helpless in among us. But I'm not sure that the Kurdish mountains of northern Iraq to the wonder with them. the face of the desecration:' he said great powers will not abandon us once see for himself what his people are The film did not dwell too long on after a visit to the former forest of Arbil. more to pursue their own interests," doing in the "safe haven" created for the past tragedy of the Kurds. but did Given the natural resilience of ils This was an important film. It them by Western powers in the wake of establish the background by induding peuple. the oldest continuously inhabit- showed that abandoning the Kurds their failed uprising against Saddam clips from the archives of the Iraqi ed city in the world could one day would cost the world more than it Hussein after the Gulf war. army - to prove ils patriotic zeal to recreate its Corest. But to do so. it would would save it. and. for Britain. it put Hoshmand Othman is his own cam- Saddam. apparently - of the razing of need stability. which means the contin- the fornler secret sales of weapons to eraman and sound recordist. Kurdish villages or the execution of lied protection of 48 fighter aircraft the Kurds' tormentors in their greater The sharpness of his pictures was not their community leaders. One poi- from the United States. Britain and moral perspective. something which professional and his pace lacked the gnant moment came when Othman France. stationed in eastern Turkey has hitherto been badly missing from urgent pulse of some investigative visited his old school in the city of Arbil. until a democratic government. with the coverage of the scandal. reporters. But he showed us a people which had been the headquarters of the participation of the Kurds them- once hunted by the Iraqi air force the secret police. selves. rules over Iraq. HAZHIR TEIMOURIAN

63 REVUE DE PHESSE-PRESS REVlEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTIW DE LA PRENSA-BASIN ÖZETÏ Le drame kurde en Turquie 26 dé.cembre1992 PAR' KENDAL NEZAN *

'année 1992 'restera sans doute dans la mémoire collee- de blessés civils, a éiéla première illustration de ce nouveau cap. . tive des Kurdes de Turquie comme le début de la périade L'absence de réactions internationales sérieuses, à l'exception la plus noire de leur histoire récente depuis les terribles de celle de l'Allemagne, face à ce massacre perpétré en présence , massacres et déportations qu'ils subirent sous Ataturk, de d' obs~rvateu~s é~gers,les visites à Ankara de hauts dirigeants 1925 à 1939. Elle avait pourtant commencé sous des aus- françaiS et bntanmques, accompagnées de promesses de crédits . pices plutôt prometteurs. Un nouveau cabinet turc venait ' et d'offres de ventes d'armes, ont été perçues par les dirigeants Ld'être formé par deu:, partis s'engageant solennellement à «éli- turcs comme des signes de soutien tacite de leurs alliés occiden- miner rapidement les séquelles 'du régime militaire de 1980» et . taux à leur politique kurde. à «démocratiser les structures, les lois et la Constitution du pays (...) Ces signaux divers mais convergents, ajoutés à l'impuis- afin de les mettre en conformité avec les normes universelles, sance patente de l'E~rope face à la tragédie yougoslave, ont dO notamment avec les dispositions de la charte de Paris». Le Pre- co~vamcre les autontés turques qu'elles pouvaient sévir à leur mier ministre Demirel et son allié social-démocrate Inonu guise dans le Kurdistan. D'opérations classiques de lutte contre avaient même tenu à se rendre ensemble dans la capitale kurde une guérilla contestant l'autorité de l'Etat, elles sont rapidement Diyarbakir pour affirmer publiquement que la «Turquie recon- ~assée? à ce que le chef d'état-major turc, le général Gures, qua- naissait désormais sa réalité kurde », laissant ainsi entrevoir la hfie lUi-même de «guerre totale». Une guerre de style colonial mise en œuvre d'une série de réformes aux fins de régler pacifi- , menée par les troupes régulières, la gendarmerie,l'aviation,les .querilent le lancinant problème kurde qui gangrène la vie poli- milices et la police officielle, secondées par une myriade de tique turque depuis la fondation, en 1923, de la République sur forces et auxiliaires occultes allant de la tristement célèbre kon- le dogme, simplificateur et totalitaire, de la n~gation de tous les trgerilla aux Escadrons de la mort. Les provinces kurdes étant, peuples et cultures non turcs du nouvel Etat taillé sur les dé- depuis 1979, régies par des lois d'exception, les principales ins- combres de l'Empire ottoman. titutions de l'Etat, y compris la justice, sont assujetties à l'auto- Ces promesses, qui ont un moment pu faire penser à l'évolution rité militaire. Une loi dite «anti-terreur», adoptée en 1991, ren- de l'Espagne post-franquiste, suscitèrent tant à l'intérieur qu'à forcée par une directive spéciale du CNS, assure aux militaires ;l'étranger de réels espoirs. Etaient-elles destinées à rehausser .l'image fort ternie de la Turquie dans une période où, son éco- et policiers l'impunité totale pour leurs exactions dans la région nomie allant à vau-l'eat.r;'elle avait besoin de nouveaux crédits et et impose une censure de fait à la presse sur les événements se . investissements de ses alliés ou bien les nouveaux dirigeants déroulant en pays kurde. L'Etat contrôlant depuis toujours les étaient-ils vraiment sincères dans leurs intentions et ont-ils dO, à grands médias (télévisions, radios, quotidiens à grand tirage), du l'épreuve du pouvoir, s'incliner devant l'intransigeance des gé- moins sur les questions « sensibles» comme la question kurde, la néraux ayant, à travers le Conseil national de sécurité (CNS) où censure n' affeete que quelques magazines indépendants dont les ils forment la majorité, le dernier mot sur les sujets sensibles saisies sont monnaie courante. Douze journalistes courageux, comme la question kurde, Chypre, la défense du dogme kéma-. cherchant à vérifier sur.1e terrain la véracité des communiqués .liste, etc.? La réponse, quelle qu'elle soit, n'est pas à l'avantage militaires sur les diverses exécutions, tueries, attribuées à grand .du gouvernement Demirel qui, pour utiliser l'expression d'un renfort de publicité «aux terroristes du PKK», ont été assassinés parlementaire d'opposition, s'est rapidement transformé en un depuis le début de l'année. «cabinet de guerre aux ordres de l'état-major de l'armée». (...) La population civile kurde est prise dans la nasse. C'est elle Celle-ci, mettant opportunément en relief quelques attaques qui est terrorisée, martyrisée par la guerre. En quelques mois, meurtrières attribuées au PKK (Parti des travailleurs du Kurdis- ,plus de trois cents villages ont été évacués et rayés de la carte, tan), n'a eu guère de mal à amener le nouveau gouvernement à six villes kurdes (Sirnak, Kulp, Dicle, Hani, Varto, Cizre) ont été changer de cap en renvoyant aux calendes ottomanes son «pro- en grande partie détruites. Les 25 000 habitants de Sirnak, réduit gramme de réformes». Renversé à deux reprises, en 1971 et en en ruines dans la nuit du 18 aoOt, attendent toujours dans des 1980, par les militaires, le septuagénaire Demirel a finalement abris de fortune une réponse à leur demande collective d'asile choisi de donner carte blanche à l'armée et à ses diverses forces présentée par leurs députés à plusieurs ambassades européennes. auxiliaires pour «extirper le séparatisme terroriste» dans les La terreur aveugle des Escadrons de la mort qui ont, en 1992, as- provinces kurdes tout en chargeant ses divers porte-parole cie sassiné 356 civils kurdes, dans leur quasi-totalité des médecins, continuer de faire miroiter à leurs interlocuteurs occidentaux la ingénieurs, étudiants, écrivains et commerçants partisans d'une perspective des réformes «une fois le terrorisme écrasé». Le solution pacifique à la question kurde, pousse une partie des procédé n'est guère nouveau, et personne n'est vraiment dupe de élites kurdes à fuir la région tandis que d'autres Kurdes, en pat- ce tour de passe-passe consistant à renoncer à des réformes ju- ticulier des jeunes, s'enrôlent dans la guérilla pour venger leurs gées indispensables sous prétexte de tel ou tel acte de provoca- proches. La plupart,des villes kurdes, jadis très animées, devien- tion, réel ou ourdi par les militaires, d'un groupe armé, d'autant nent désertes avant même la tombée de la nuit. Recevant des di- que la mise en œUVre de ces réformes aurait précisément eu pour zaines de milliers de personnes chassées de leurs villages et effet d'isoler et de marginaliser ce groupe et de se donner les . bourgades détruits, plongées dans le chômage et la misère in- moyens de libérer la vie politique du poids étouffant de l'armée. duits par la guerre, elles sont au bord de l'explosion et fournis- La répression sanglante des manifestations de Newroz (nouvel sent un terrain propice à toutes les dérives, y compris celle de , ~n kurde). célébr~ le 21 mars, qui a fllit 95 mortsetdescentaines l'intégrisme religieux qui jusqu'ici n'avait Pll s'implanter en,

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terre kurde. (_.) Des campagnes par la ~ande majorité de 1~c1asse politique turque, il supporte médiatiques virulentes, alimen- de moms en moms les cntIques des parlementaires d'origine En désignant tées chaque jour par des kurde dont dix-huit sont poursuivis par la Cour de sûreté d'Etat implicitement ses «coups» généralement bidons POW:«crime séparatiste», un délit d'opinion qui est, en vertu de (incendie d'un ferry vide ou une l'artIcle 125 du code pénal turc, passible de la peine de mort concitoyens bombe bizarre placée dans un peine maximale requise sans complexe par le procureur contr~ kurdes comme paquet de lessive d'un super- ces députés kurdes. des ennemis des marché d'Istanbul), finissent (...).De~ organisations humanitaires comme Amnesty, FIDH, par faire croire que la popula- Helsmski Watch ne cessent de tirer la sonnette d'alarme ces der- Turcs, l'Etat a tion civile des métropoles niers mois. De retour d'une mission sur place, le président du creusé entre les turques est menacée par les groupe des droits de l'homme du Parlement britannique a publié deuxprincipales «actions te"oristes» d'un PKK début septembre un rapport accablant pour les autorités turques diabolisé et, au-delà, par incul- sur le dr~e du pe~ple kurde, ~ur les villes encerclées par des communautés du quer l'idée que tout Kurde est chars, fouillées mlUson par maison, saccagées, pillées, les vil- pays un fossé de suspect de collaboration avec le lages dé~its, les forêts incendiées par l'aviation, les civils abat- terrorisme. S'élevant contre tus, Part:OlSbrûl~ vifs. Se basant sur ces témoignages et sur ses nl"e: ,::an nl••. - - -~ _L'_ • ... _~_ 1_ n __l .. L 1 1.., .. L --- ,----c: ,..--- cette «désinformatIOn délIbérée VIVVle~ lI11VUllClU~lI~,le ~CI1leU1eUlewvVCCll et, uo 11 ~ê;puoiî1uiê;, profond. Les et dangereuse », un expert turc adopté une résolutIon qUI, après avoir rappelé la Turquie au res- incidents racistes peu suspect de sympathie pro- pect de nombreux pactes et conventions internationaux sur la kurde, le professeur Mabir Kay- protection des droits de l'homme et des peuples dont elle est si- se multiplient mak, ancien haut responsable gnataire, demande !lux Etats membres de la CEE de convoquer dangereusement, des services secrets turcs une ~onférence spéciale de la CSCE sur le problème kurde. Ce alors qu'il y a (MIT), fait observer dans le seflUt là une excellente opportunité de redonner vie à cette insti- quotidien Hurriyet du 4 octobre tution, tombée ces derniers temps dans les oubliettes tout comme encore quelques que «les Kurdes, y compris le le centre d~s prév~n~ons des conflits annoncé avec pompe lors années aucun PKK, ont jusqu'à présent soi- des funéflUlles panslennes de la guerre froide. On pourrait ainsi contentieux gneusement évité des actions enfin mettre à plat le problème kurde et lui chercher une solution pouvant déboucher sur une respectant à la fois les aspirations du peuple kurde et le droit in- sérieux n'opposait confrontation kurdo-turque ». ternational ainsi que les intérêts légitimes des autres peuples et Kurdes et Turcs. «Si le PKK tue, c'est dans le Etats concerné~. Voilà soixante-dix ans que ce problème empoi- Sud-Est, ajoute-t-il, afin de sonne les relatIons entre les Etats de la région et se trouve à la s'assurer par la peur le soutien base de nombreux conflits régionaux, y compris la guerre du des paysans kurdes ou punir Golfe. (...) Il serait grand temps que la communauté internatio- ceux qui collaborent avec l'armée; il ne s'en est encore jamais nale rappelle aux Turcs que comme ils ne peuvent raisonnable- pris ni aux civils turcs ni aux étrangers.» ment pas espérer éliminer lems quinze millions de citoyens En cherchant à mobiliser autour de lui, de sa« glorieuse armée» kurdes, il leur faudrait bien s'asseoir autour d'une table avec les et de sa «police héroïque», l'union sacrée des Turcs, l'Etat, par représentants élus de ce peuple, avec ceux des Etats de la région cette guerre psychologique désignant implicitement ses conci- ayant des communautés kurdes, ainsi que des puissances comme toyens kurdes comme des ennemis réels ou virtuels des Turcs, a les E~ats-l!nis, la Franc~, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la creusé entre les deux principales communautés du pays un fossé RUSSie qUi ont eu et qUI ont encore des responsabilités dans le de plus en plus profond. On n'en est pas encore à s'étriper sort de cette région et dans la tragédie endurée flar le peuple comme en Yougoslavie mais les incidents à caractère raciste se kurde. Du problème de l'eau à celui des ressources ..:.lergétiques, multiplient dangereusement. Récemment, dans la petite ville cô- du développement régional, de la démocratie et de l'endigue- tière turque de Fethiye, cinquante-quatre commerces et maisons ment de l'intégrisme iranien, la question kurde se trouve au cœur appartenant à des Kurdes ont été mis à sac par des «patriotes des principaux problèmes et conflits rendant précaires la paix et turcs» sommant les Kurdes de «rentrer chez eux». Ailleurs, la sécurité dans cette partie du monde: ilne s'agit pas seulement ceux-ci sont licenciés par leurs employeurs turcs ou ne trouvent d'un problème humanitaire. Le pourris~ement du conflit kurde plus de logement à louer. Un peu partout lors de's contrôles de en Irak a, en moins de vingt ans, produit les guerres d'Iran-Irak, police, qui sont fréquents même en Anatolie turque, les citoyens la guerre du Golfe, la destruction du Kurdistan suivie de celle de nés dans une ville kurde sont considérés comme suspects d'of- l'Irak. Le drame kurde en Turquie est porteur de conflits et évo- fice, conduits au poste, souvent gardés à vue et passés à tabac. lutions encore plus dévastateurs. L'engrenage en cours, s'il n'est Alors qu'il y a encore quelques années aucun contentieux sé- pas désamorcé à temps, pourrait conduire un jour ou l'autre à rieux n'opposait les populations turque et kurde, on entend de une guerre entre la Turquie et l'Iran et/ou la Syrie et l'Irak, à plus en plus de Kurdes exprimer leur aversion de l'Etat turc, l'émergence d'un vrai terrorisme kurde enfanté par le désespoir voire leur haine des Turcs, lesquels sont à leur tour de plus en dans les I?étropoles et sites touristiques turcs, au basculement de plus animés par une passion nationaliste chauffée à blanc, pro- la TurqUl.e dans une n.ouvelle dictature militaire ou au triomphe pices à toutes les manipulations. Otage de son discours ultra- en TlI!qUle et au Kurdistan du fondamentalisme religieux que les chauvin, ressuscitant les vieilles et funestes chimères d'un autont~s turques pr~pag~nt actl. '!ement en pays kurde comme «monde turc allant de l'Adriatique à la Muraille de Chine». le un antIdote au natlOnahsme. Il ~l'rait singulièrement naïf de gouvernement couvre sans broncher les tueries et massacres per- croire que l'Europe qui abrite plus de deux millions de Turcs et pétrés contre la population civile kurde par l'armée et la police près de 700 ()()()Kurdes ne serait pas sérieusement affectée sur dont les unités opérant au Kurdistan sont commandées par les son propre sol par les conséquences de tels désastres. officiers d'extrême droite, viscéralement antikurdes. Soutenu * Président de l'Institut kurde de Paris.

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planes approached and asked the INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE - December 28, 1992 Iraqis to identify themselves. Twenty minutes later, another: pair of MiGs flew south of the 32d' parallel. This time, the Iraqi planes were approached by a pair of American F-16s, which issued a ra-' dioed warning to leave the area. When the Iraqi planes turned to-; warp the American planes instead: U.S.Jets Down Iraqi Plane of flYingaway, the F-16s asked an; airborne command plane flying' over northern Saudi Arabia for per- mission to fire. in Southern 'No-Fly' Zone One of the f-16 planes fired a radar-guided missile, which knocked one of the Iraqi planes out of the sky. After the plane was shot. down, the other Iraqi plane apo: By Michael R. Gordon peared to fly to a safe haven in N£'M' York Times Service The downing of the Iraqi plane, a MiG-25. Iran. WASHINGTON - An American F-16 shot occurred against the backdrop of increasing The United States later allowed down an Iraqi warplane Sunday after Iraqijets signs that Iraq is chaffing under the restrictions the Iraqis to send a search and ventured into the air exclusion zone in southern . imposed lifter the Gulf War in 1991. rescue helicopter to the crash site, Iraq in an apparent test of American resolve in . 30 kilometers (20 miles) south of the region. Earlier this month, American officials com- the 32nd parallel. But no parachute plained that Iraq had been ordering drivers out , was observed; the pilot of the Iraqi It was the first time that an Iraqi plane has of relief trucks bound for the Kurdish enclave jet is not believed to have survived. been shot down since the United States, France : in north~rn Iraq and blowing them up. Iraq has and Britain banned Iraqi flights south of the. American officials believe thai ! also statIOned a large number of ground troops 32d parallel. in August to protect the Shiite: near the Kurds and has been conducting exer- the incident was a deliberate Iraqi' Muslim population there from attack by Sad.. cises there in an effort to intimidate them. test of U.S. resolve in region, what dam Hussein's forces. . with. Washington's recent focus Additionally, Iraqi officials have recently.' "I don't know what he's doing, but he's made turned to Somalia and Bosnia. sought to hide documents from UN weapons The Iraqis mayalso have mis- a big mistake," said President George Bush,. inspectors, American officials said. And offi- : construed the recent withdrawal of referring to Mr. Saddam. .cials have received indications that some Iraqi . American forces from the Gulf re- "We are not threatening anybody." said the gion as a lessening of American president from Houston, where he was begin- planes might have ventured south of the 32d .parallel in recent weeks when American, British determination to enforce the no-fly ning a two-day vacation. "But we must enforce ban. those resolutions. He must comply with the UN cor French planes were not in the vicinity. The incident Sunday was "part of the pattern The aircraft carrier that wa~ in resolutions." the Gulf helping to enforce the "I've heard that it might be some test of our. over the last several months of increasing Iraqi aggressiveness in challenging the UN," Robert' flight ban steamed to the waters will near the end of my presidency,:' Mr. Bush near Somalia when the United said. "But those F-16s sent the message to him M. Gates, the director of central intelligence, Stated mounted its relief operation pretty clearly." said in a U;S. television appearance. there. The Pentagon may now send . In a Baghdad radio broadl:ast. Iraq said it According to American officials, the incident the carrier back to the Gulf. .' reserved the right to respond to the downing of . began Sunday at 10:20 A.M. when two Iraqi. Over the past few months, the' the plane "in the appropria te manner and at the MiG-25s ventured south of the 32d .parallel. U.S. Air Force has also reduced the appropriate time." They turned. back after two American f715C number of planes it kept in Saudi Arabia to enforce the flight ban. Because of Saudi sensitivities, the Bush administration will not con- firm that American warplanes are INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE - December 24-25, 1992 stationed in Saudi Arabia, but American officials who asked not to be identified say that American fighter planes are based in Dhah- Iraq RebuHs UN on Kurd Aid Escort ran. . BAGHDAD (Reuters) - Iraq' rejected a United .Nations request to allow UN guards to escort trucks carrying aid to Kurds through govern- ~ent-held territory, a UN official said Wednesday. The relief operation' ID northern Iraq was suspended on Saturday after aid trucks were Le Monde - 26-27 décembre 1992 bombed. Colin Mitchell, acting deputy coordinator at the UN-Iraq Coordina- . tion Unit, declined to say what action Secretary-General Butros Butros Ghali would take as a result of Iraq's rejection. o TURQlilE:; .Ic' niandat des The trucks have been forced to make detours through government-held forces alliées a été reconduit pour territory because winter conditions have made minor roads through six mois. - Le Parlement tur.: a Kurdistan impassable. Iraq said that the latest pact with the UN only reconduit, jeudi 24 décembre, pour allows for the posting of guards in Kurdish-held areas. . . une durée de six mois, le mandat '1 des forces alliécs de l'opération .I « Provide Comfort» déployées dans le sud de la Turquie et char- gées de protéger les Kurdes ira- kilcns et de surveiller le nord de l'Irak. Cette prolongation, la troi- sième depuis avril 1991, court à. partir du 1" janvier 1993, Elle a été acquise par 236 voix contre ;1 155. - (AFP.)

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UN Struggles to Get Aid Supplies To Bosnians and Iraqi Kurds Bosnia fighting and Iraq tensions slow delivery as snows set in

Since July, the UN has shipped in 17,500 metric tons. However, Mr. Brancoven says the UN hopes By Boa SelaH... to ship in 34,200 metric tons to get the Kurds StaR writer of The Christian Science Monitor through the winter. ======UNmD NAnONS, N.Y. ======UN officials are also having difficulty getting food, medicine, and other supplies into the war- HE United Nations is now racing winter tom former Yugoslav republic ot lSOSma-tlerze- weather to get supplies into the former govina T Yugoslavia and to Kurds in northern Iraq. "Supplies are being provided to the UN ware- In both relief efforts, UN officials indicate de- houses but deliveries are slightly behind," says a liveries are now behind schedule mainly as a UN official who did not wish to be named. The result of delays caused by man, not by nature. problem once again is security. However, once snows begin to block roads, it will Both Serbs and Bosnians have agreed to allow become much more expensive and difficult to UN forces to guard supply routes, but fighting has bring in relief supplies to both areas. prevented the full deployment of the troops. The Kurdish effort involves shipping kerosene, "We're counting on full deployment, otherwise wheat seeds, and flour to about 3 million Kurds we have major, major problems. There is no way who are not getting supplies from Baghdad in the we can reach all the people in all areas," says the south. official. If all goes well, he estimates the UN will In fact, last week, UN officials halted ship- be able to supply 80 percent of the needs of the ments to the Kurds while they worked on improv- 3 million people the UN is supplying. ing security for the truck convoys which have The UN is trying to get warm clothing, food, been damaged recently by small hard-to-find heating oil, winter shelters, and medicine to the bombs planted on them. Supplies are now being besieged residents and refugees. A significant shipped to warehouses in Dohuk until safe trans- portion of the aid will go to refugees in Croatia port can be arranged through Iraqi-controlled ter- where there is no major problem getting supplies ritory to Kurdish lands. delivered. "We must get the supplies through before the However, there are roughly 1.3 million people snows block the roads," says Jan Eliasson, M- in Bosnia-Herzegovina who need food and heat- dersecretary-general for humanitarian affairs. Mr. ing oil to get through the winter. To get supplies Eliasson said Dec. 23 that the window öf oppor- to Sarajevo in the winter, UN officials have identi- tunity to get supplies in was measured in days, fied all-weather roads over the Dinaric Alps. So not weeks. far, the UN officials say there has been commit- ment from the Serbs to provide security for the UN officials had originally planned to ship 40 million liters of kerosene, which is used for heat- relief convoys. ing and cooking, to the Kurds to get them through s the fighting in the region has continued, the winter. As of last week, they had shipped 18.7 the cost of providing relief supplies has million liters. However, Gregoire Brancoven, a escalated. In September, the UN estimated UN official monitoring the shipments, says it is A it would spend $434 million through end of 1993.' likely the Kurds will need more - possibly as However, since that estimate an additional much as 100 million to 120 million liters. 300,000 people have become refugees. UN officials have been buying the kerosene In an assessment last week, the United Nations from Baghdad and some from Turkey. However, High Commissioner for Refugees stated, "The there has been an increase in tension with Iraq possibility of major new displacements from and over the last week. within Bosnia-Herzegovina cannot be discounted The Iraqis have deployed a large number of and indeed must be considered through CC'iltin- troops near the Kurdish area and appear to be conducting exercises designed to intimidate the gency planning." The UN now estimates it will cost Kurds. On Dec. 27, the United States shot down $708,774,967 to fund its total effort. As of Dec. an Iraqi jet over a similarly UN-protected area in 1, the UN had a shortfall of $253 million in southern Iraq where Shiite Muslims live. UN, officials are also trying to get in enough funding the relief operation. wheat flour to get the Kurds through the winter. CIO... 67 REvuE DE P HESSE.. P HESS ncvn...... ID""w:..BERHEVOKA çAPa ..RMSfA .STAMPA..DENTRO DE LA PRENSA..BASIN ÖlEri Le Nouvel Afrique Asie N° 39 Décembre 1992

INGÉRENCE Haro sur le Kurdistan indépendant La Turquie, l'Iran et la Syrie, crai- gnant d'être touchés par l'irréden- tisme kurde, se prononcent contre le démembrement de l'lrak et l'émer- L'armée turque n'a pas eu même à un Etallral.!!:n fedéraL Auparavant, l'armée ...gence d'un Etat indépendant. besoin d. ce mot de bienvenu. turque avait mené uhe offensive de ~nde envergure pour "s'Inviter"... à l'intérieur de l'Irak contre les maqwsards du PKK, e chaos régional. craint et annoncé au En plus du dé'ollrdro:écon()m!que e~,;~,,'::d;" . ,- à laquelle s'étaient joints les Pes~ ira,ki~s. lendemain de la guerre du Golfe, es~-il en qué d'une part par le blocus Impose. a Ilrak tout Inutile de souli2Jlel' que cette operation, qw s est L train de !!a!!ner. non seulement I Irak, entier, y compris donc aux Kurdes. et d autr~ ~rt ~r soldée par des milliers de m~rts ~e pa~ ;t. d'aut:e, n'a considéré par cert~ai~scomme le "nouvel homme la rupture des liens économiques et adInl!lls~ratlfs fait que compliquer une SItuation deJ3 mext!lC3ble, malade de l'Orient". mais également tous les pays. ,.avec Bagdad, le mini-Etat 'kur~e ~r~l~me recem- puisque les combattants du PKK ont .repns ]eu~ limitrophes? A regarder de prés la tournur~ que ment dans le Nord n'a pas reusSl a etendre so~ attaques à l'intérieur même de la.Tu,~qweet e~gage prennent les hénements dans cette partIe du jlutorité sur l'ensemb]e du territoi,re qu'il est ,cense une nouvelle guerre avec leurs "freres kurdes d Irak, monde, et particulièrement dans les zones peu- contrôler. Les militants du Parti des travaIlleurs accusés de trahison, plées par les Kurdes. que ~e soi~ en Turq~ie, en 'kurdes de Turquie (PKK). mouvement ouverteme~t Les a\ions américains, britanniques et français, qui Iran, en Syrie ou en Irak meme, Il y a tout heu de indépendantiste et qui rend ,lavi~imJl?5sibleà l'a~ continuent à survoler quotidiennement le t:rritoire le penser, " turque. profitant de,cette Slt~t10~. s y sont mas~I\:- inlkien dans le cadre de l'opération de soutIen aux Les principales puissances OCCIdenta]es,qw ont ment implantés. operant la JonctIon avec le~rs ~re- Kurdes d'Irak, baptisée "Pro\ide Confort:' -,e~ qui . conduit la Tempête du désert et organisé plus tard la res" d'Iran. de Syrie et d'Irak mêm~, Cette sltu~tlon s'autorio;ent de tempe;à autre à narguer le pre';ldent insurrectionnelle hautement contagIeuse a firn par décomposition de l'Irak. ont beau s'être défendues irakien lors de ~s Inèl:tings en sUT\olant la foule à inquiéter tous les pays qui ,comptent, ~ne importante de vouloir porter atteinte à l'intégrité territori~le de basse altitude ou en larl!ua~t des bombes incendiaires ce pays et à la stabilité de la région, elles se trouvent minorité kurde (la TurqUie: 12 InIllions, Ilran: 7 millions l'Irak: 3 millions et la Syrie: I million). sur les champs de b~ -. assistent en spectateurs, aujourd'hui face à une situation explosiv~. ,. impuissants, à ce carnage turco-kurde et kurdo- C'est Pourquoi les ministres des Affaires étra~gères La Turquie. pièce maîtresse dans le dIsposItIf de kurde, Il est \Tai que leur mission se limite à "proté- d'Ankara, de Téhéran et de Damas se sont recem- sécurité occidental. est confrontée à une guerre civile ger" les Kurdes irakiens contre leurs "ennemis" ment concertés, en l'absence de l'Irak. pour s'oppo~r larvée, L'irrédentisme kurde en Iran gagne en inten- irakiens! • à ]a création d'un Etat k\lrde indépendant. vOIre sité et en violence, malgré les campagnes de répres- JALAL HACHDII sion menées dernièrement par le régime des mollahs, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays où des opposants kurdes sont poursuivis, e~ exécutés, ~ gamk- 28-29 décembre 1992 toute impunité. par les agents de Tehéran. ~ ~yne, où vivent près d'un million de Kurdes, connalt a son tour une agitation nationaliste. DES REFUGIES KURDES Quant au Nord de rIrak, qui a, com~ on le sait, coupé tous les ponts avec le POUVOIT central de Bagdad, et élu, dans des conditions trés peu EN ESTONIE démocratiques, un parlement dominé par les ~eux principaux mouvements kurdes -le PartI. du Des réfugiés kurdes irakiens, qui parole avait annoncé qui ils étaients Kurdistan démocratique, de Massoud Barzam, et avaient traversé la Russie pour se prêts à «se rendre dans tout p.ays l'Union patriotique du Kurdistan, de 1alal Tal- bani - il est aujourd'hui au bord de l'effondre- retrouver dans les brumes de la démocratique, mais pas en Russie», ment. Non seulement le nouveau pouvoir n'arrive République balte d'Es~onie, r~fu- dont ils ont gardé, semble-t-il, un plus à s'imposer face aux diverses milices qui saient toujours la semaine dernière mauvais souvenir de la traversée. On sévissent et rackettent les civils, mais il manque l'avis d'expulsion clont ils font l'objet ne sait pas s'ils ont été pris en charge cruellement d'une vision d'avenir. Alors que cer- de la part des autorités de Tallinn, la à Moscou par l'Association des Kur- tains de ses dirigeants se défendent éner- capjtale de l'Estonie. Ces quelque des de la CEl. 125 Kurdes d'Irak avaient menacé de Les Kurdes, logés dans .une giquement de vouloir y créer un Etat indépendant. se suicider le 24 décembre dernier si caserne de garde-frontières à Tallinn, d'autres. comme]e pro-occidental Talbani.l'appellent de tous leurs vœux, les autorités de la République balte avaient exprimé le souhait de rencon- tentaient de les renvoyer, Leur porte- trer des responsables de l'ONU.

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THE CHRISTIAN SCIENCE MONITOR Thursday, December :31, !m)~

Questions Over Iraq

HIS week's air encounters "no -fly" zone, won't falter. doubt that he will crack down . over southern Iraq, includ~ The no-fly zone was instituted when circumstances permit. ing the downing of an IraqI T last August when it became ap- Hence the' other big pieces of jet by an American F-16, were parent that the Saddam was stE'p- unfmished business: Can Iraq reminders of the Gulfwar's unfm- ping up efforts to drive out pock- unite again? Are the US and its ished business. ets of Shiite resistance in the Gulf war allies willing to let One big piece of that business south. The US and its allies de- Saddam accomplish this his way, is Iraq's continued noncom- cided to keep Iraqi aircraft out of if that is what it takes to keep Iraq pliance with United Nations the region both to help the Shiite intact as a regional counterbal- cease-fITe terms. The UN wants, rebels taking refuge in marsh- ance to Iran, which is acquiring among other things, full disclo- lands and to let Baghdad know its own inventory of modern sure of Iraqi weapons programs, that lagging compliance with the weapons? Or should the moral the !"et'-!!"!'. (If ~1I Kuw::titis ciptainpci c~a:;~-iiœ calTi~ù a Vcic~. ':;ûn-ulliÎ.JII~J1LLUvcoL~n ~he Kuràs during the war, and a commit- A similar price is being ex- and other oppressed minorities ment to human rights. Instead it acted in northern Iraq, where the take precedence? In this case, the gets partial cooperation with its Kurds, still under international restrictions on Iraqi sovereignty weapons inspectors, bluster protection, have declared their in- would remain until a new political about Iraq's rights to Kuwaiti ter- dependence from Baghdad. order, more respectful of human ritory, and bombs rigged to trucks But how long will the interna- rights, tak~ over. carrying relief supplies into Iraqi tional cover for Kurdish and These hard questions will be Kurdistan. Shüte aspirations last? Saddam's waiting for the Clinton State If Baghdad had complied with troop movements leave little Department. the UN demands, the current ten- sions would not exist. But Saddam Hussein apparently is de- termined to test the staying power of the international coali- tion that expelled him from Ku- Libération - 29 décembre 1992 wait nearly two years ago, and of the United States in particular. The responses of President Bush and of President-elect Bagdad accepte la protection des Clinton to the air incidents were convois peule Klrdistan identical: US and international commitment to the cease-fITe e retour agressif de Bagdad sur la scène int,er- . nationale a reçu deux camouflets successifs. arrangement, and to the southern L Dimanche, la violation par deux appareils ira- kiens de la zone d'exclusion aérienne décrétée il y LENOUVEAU QUOTIDIEN - 30 décembre 1992 a six mois par l'Onu au-dessus ~es régio~s c~i~tes a provoqué une riposte i~édlate d~ I aViatIOn américaine qui a abattu un MIG-25. Hier, l'Onu a confirmé que l'Irak avait donné son «accord de principe» à l'accompagnement par des gardes de Deux diplomates iraniens impliqués I"Onudes convois humanitaires qui, depuis la Tur- quie e~Bagdad, vont approvisionner le Kurdistan, dans un attentat anti-kurde à Berlin soumis àl'embargo irakien. Deux diplomates iraniens en pos~e.en Allemagne son~ impli~~és 1!iWashington voit dans le duel aérien un incident dans les assassinats de quatre dmgeants kurdes de I opposItion isolé 1fl}-à la volonté de Saddam Hussein de tester iranienne le 17 septembre à Berlin, aff"rrme le magazine Stem sa fermeté avant l'arrivée au pouvoir de Clinton, il dans un communiqué publié hier. Les deux diplomates doivent demeure que le Pentagone reste sur ses gardes. être discrètement renvoyés vers leur pays, aux termes d'un ac- Ainsi, il adécidé de renvoyer dans le Golfe le porte- cord entre l'ambassade d'Iran et les autorités allemandes. Stem avions Kitty Hawk parti pour la Somalie. De son aft"rrme que les conclusions d'une commission spéciale de la po- côté Clinton a soutenu «les efforts visant à ame- lice criminelle fédérale (8KA) sur l'implication des diplomates ner hrale à respecter» les résolutions de l'Onu. dans l'attentat ont été tenues secrètes pour ne pas affecter les re- Mais ni les Kurdes ni les chiites ne sont satisfaits. lations diplomatiques germano-iraniennes, déjà tendues ces der- «5addam a mis en œuvre des moyens considé- niers temps, notamment en raison de l'affaire Salman Rushdie. rables pour établir un embargo contre le Ku~dis- fan. Si l'aide continue à passer par Bagdad, Il va Les quatre victimes, parmi lesquelles se trouvait le secrétaire gé- continuer à harceler les convois. On sait qu'il ne néral du PDKI Sadegh Sharafkandi, étaient à Berlin pour partici- tient jamais ses engagements », estimait récem- per au congrès de l'Internationale socialiste. ment à Paris le président du parlement kurde. Les chiites, eux, voudraient que l'Onu interdise à l'ar- mée irakienne l'accès du sud de l'Irak. J.-P.P. avec AFP

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CHRISTIAN SCIENCE MONITOR - December 31, 1992

tained due to a lack of spare parts. And Iraqi pilots have never Iraq Steps Up shown much enthusiasm for con- fronting' the sophisticated weap- ons of the US Air Force. The Iraqi challenges of recent Flight Violations days have been small bites. Typi- cally,they involveshort dashes 20 miles or so beyond the 32nd par- Saddam's mischief gains attention, slowly allel, when no allied patrol is near. US officials decline to provide the number of crossings. to challenge the allies to get any- The MIG that was shot' down By Peler Grier one's attention," says Laurie Myl- on Sunday was the only chal- StaH writer of The Christian Science Monitor raie, an Iraqi expert at the Wash- lenger whose pilot, either through ington Institute for Near East design or mistake, neglected to ====WASHINGTON==== Policy. run when a pair of US F-16s ap- There have been over 30 N the waning days of the peared. bombing incidents traceable to The incident was widely hailed Bush administration, Iraq's Iraqiefforts in the northern Kur- dictator, Saddam Hussein, is in the Pentagon, not so much as I dish area, which is also und~r the an indication of US resolve, but clearly trying to see how much umbrella of an allied-enfor<::edno- ' . mischief he can get away with. because of the air-ta-air missile fly zone. Yet these incident." at- used to destroy the MIG. For one thing, the Iraqi Air tracted no special reaction from Force now appears to be system- The missile, known by its acro- allied leaders. nym AMRAAM, is a medium- atically violating the no~fly zone United Nations aid convoys to that United States-led allies have range weapon guided by its own the Kùrds resumed only on Dec. on-board radar.' This piece of established below the 32nd par- 29, after Iraq fmally agreed to al- allel in southern Iraq. On Dec. 28, equipment has consumed much low UN guards to ride with the time' and billions of dollars in a a day after US F-16s downed an shipments. In previous incidents, Iraqi MIG inside the zone, Sad- ~roubleddevelopment. The F-16s' bombs had been found on the Use of the' AMRAMMwas the dam's warplanes continuedto. trucks after they passed Iraqi dash across the zone borderline. weapon's frrst test in combat. checkpoints. "He's been pushing In recent months, US uirpower Allturned away before US aircraft and pushing," Ms. Mylroie says. could confront them. in the Saudi, peninsula has "It's little wonder ,he started to dropped by 3lmost half, to some For another, these airborne fool around in the south as well." 70 to 80 planes. In deference to tauntings coincide with stepped- President Bush announced the regional sensibilities, US officials up action by Saddam against both no-fly zone in the south on Aug. will not publicly disclose where the Shiites in the south and Kurds 26. At the time, Saddam Hussein this airpower is based, but most in the north. Iraqi harassment laid low and didn't risk pilots or of the planes are thought to be lo- halted United Nations relief ship- planes in a direct challenge. cated at Saudi installations. ments to the Kurds for most of That wasn't surprising given 'This decline in airpower is now" late December, for instance. the fact that his air force is a thought to have allowed holes in- It took Sunday's shoot-down to shadow of its former self. US offi- . between' patrols big enough for make front-page headlines. But ci~ estimate that the Iraqis have Saddam's air force to test. Thus Saddam's aggressiveness has about 150 operational aircraft, the US is taking steps to rebuild been' increasing for some time. down from a pre-Gulf war number "its'power in the region, by send- . "What has been missed in this of 700. Those planes that are left ing the carrier Kitty Hawk back .whole story is how much he has are thought to be poorly: main- from Somalia to the. Savdi coast.

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DIE~E WOCHE

.... Q) ...0 E Q) N Wenn Fahnder zu erfolgreich sind . Q) •• (:) Der Mord an vier kurdischen Politikern in Berlin geht eindeutig auf das Konto des iranischen Geheimdienstes. Aus politischen und wirtschaftlichen Gründen aber wird das Ermittlungsergebnis in Bonn offenbar totgeschwiegen

iezwei Killer fackel- kratischen Partei des Iran • Nurullah Mohammad- mittler fest, war bis zu sei- ten nicht lange. (PD KI) am 17. September pur-Dehkordi, genannt ner Festnahme Kopf der Nachdem sic das Lo- 1992 in der Berliner Gast- Nouri, 46, der als Dolmet- Berliner Filiale der militan- Dkal Punkt 22.54 Uhr stätte »Mykonos« über- scher für Charafkandi tätig ten islamischen "Hizbol- betreten hatten, gingen sie schattete damals die Schluß- war. lah«-Bewegung, die vom schnurstracks auf den Tisch veranstaltungen des in dcr Jetzt droht der Mordan- Iran gesteuert und finanziert 711. an dem eine achtköpfige deutschen Hauptstadt ta- schlag zu einer Polit-Affäre wird. Gesellschaft iranischer Op- genden Kongresses der »So- ersten Ranges zu werden. positionspolitiker tafelte. zialistischen Internationale« Denn die Ermittlimgsergeb- or allem durch die Einer der beiden Gangster, (SI). Der langjährige SI- nisse der Soko »Mykonos« Aussagen der inhaftier- der seinen Pullover über die Vorsitzende Willy Brandt des BKA passen Bonner Po- Vten Attentäter wurde untere Gesichtshälfte gezo- hatte vor diesem Forum ei- litikern und Sicherheitsex- schnell klar, wer die Fäden gen hatte, brüllte auf per- gentlich seine Abschiedsre- perten offenbar gar nicht in im Hintergrund gezogen sisch »Ihr Hurensöhnek de halten wollen, was aber den Kram. Ein hoher Beam- hatte: der iranische Ge- Dann riß er seine Sportta- wegen seiner schweren ter des Bundesjustizministe- heimdienst über mindestens sche hoch und feuerte aus ei- Krankheit nicht mehr mög- riums zum STERN: »Jede zwei in Deutschland akkre- ner darin versteckten Ma- lich war. Äußerung darüber in der ditierte Diplomaten. Öffentlichkeit wäre ein ge- Diese Verstrickungen al- waltiges Politikum.« Und so lerdings sollen unterm Dek- wird geschwiegen. kel bleiben - schon aus Schon zweieinhalb Wo- Rücksicht auf die sensiblen, chen nach der Schießerei gerade erst wieder angelau- konnte das BKA zwei mut- fenen diplomatischen Bezie- maßliche Täter im westfäli- hungen zwischen dem Iran schen Rheine festnehmen, und der Bundesrepublik. kurz darauf vier weitere Aber auch wirtschaftliche Komplizen stellen. Interessen dürften eine ge- wichtige Rolle spielen: Von ach einem internen Oktober bis Dezember BKA-Sachstandsbe- überstellte die Stuttgarter Nricht, der dem STERN Mercedes-Benz AG insge- vorliegt, waren der zur Zeit samt 900 Schwerlaster - in U-Haft sitzende Libanese Stückpreis zwischen 300 000 Abbas Rhayel, 25, und ein und 400 000 Mark - in den noch flüchtiger Iraner na- Iran. Mercedes-Benz-Spre- mens Sharif, genannt Abu cher Uwe Brodbeck zum Zwei 1011er Itiinnten am 17. September das LokaI»Mykonos« in Roman, die Todesschützen. STERN: »Das ist 'ne ganz Bertin-Wil.. rsdorf uncirichteten ein Blutbad an Mit Rhayel nahm ein BKA- schöne Summe, die da zu- Kommando auch den Liba- sammenkommt.« Der Ul- schinenpistole mehrere Sal- Die Opfer des brutalen nesen Youssef Amin, 25, mer Konkurrent Iveco Ma- ven ab. Drei Männer sack- Überfalls hatten als offiziel- fest, der vor dem Tatort girus habe »sogar noch ein ten tödlich getroffen zusam- le Delegierte an dem SI- Schmiere gestanden hatte. bißchen mehr geliefert« men. Ein vierter, der blu- Treffen teilgenommen: Bei der Festnahme be- (Brodbeck). Eine öffentli- tend am Boden lag, wurde • Sadegh Charafkandi, ge- schlagnahmten die Fahnder che Aufdeckung der krimi- von dem zweiten Täter mit nannt Dr. Said, 54, General- 10 000 Mark sowie 31 500 nellen Machenschaften des einem Nahschuß exekutiert. sekretär der PDKI; libanesische Pfund. iranischen Geheimdienstes Der Wirt des Restaurants • Homayoun Ardalan, 42, Ebenfalls in Haft befindet auf deutschem Boden hätte überlebte den Anschlag Vertreter der PDKI in sich der von Amin belastete die Beziehungen zwischen schwer verletzt. Deutschland; mutmaßliche Chef der Ope- den beiden Staaten emp- Das spektakuläre Atten- • Fattah Abdoli, 31, Ver- ration, der 33jährige Iraner findlich gestört und den lu- tat auf führende Funktionä- treter der PDKI im Aus- Kazem Darabi. Darabi, so krativen Lkw-Deal mögli- re der Kurdischen Demo- land; stellten die »Mykonos«-Er- cherweise gestoppt. 71 REVUE DE PRESSE-PRESS REVIEW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖZETi-

Daß die Hinweise des er- mittelnden BKA auf eine iranische Verantwortung aus Gründen politischer Opportunität zurückgehal- ten werden sollen, wird hartnäckig dementiert. »Quatsch«, sagt Hans-J ür-

gen Förster l Sprecher des 0 GeneralbundesanwaIts in Karlsruhe. Aber er räumt

ein, »daß die Täter den 0 Mordanschlag im Auftrag einer Organisation began- gen haben, die die PDKI fi' i~""" bekämpft«. »Nicht definitiv 4 """,°'0 geklärt« sei, »wer die ei- gentlichen Auftraggeber sind«. Und ein Sprecher des •','" ~l •• Justizministeriums zum STERN: »Das ,Mykonos,- Verfahren wird, wie jedes andere, streng nach gesetz- lichen Vorschriften durch- geführt.«

erkwürdig nur, daß trotz der Dementis M die »Mykonos«-Er- mittler in der zuständigen Staatsschutzabteilung des BKA in Meckenheim bei Bonn auf die Biemsversu- che sauer reagierten. Ein BKA-Beamter schon im November:' »Hier wird ver- sucht, auf unsere Arbeit Einfluß zu nehmen.« Um alle beteiligten Res- sorts und Behörden endlich auf Linie zu bringen, lud der für die Koordination der Geheimdienste verant- wortliche Staatsminister im Im Kugelhagel aus Bundeskanzleramt, Bernd

Maschinenpistolen Schmidbauer l 53, zu einer starben an diesem Tisch streng geheimen Sitzung. Fattah Abdoli, Nouri Dehkordi, Am 8. Dezember verstän- Dr. Charafkandi (v. 1.1und digte man sich in diesem Homayoun Ardalan. Sie Kreis auf eine moderate hatten mit vier Freunden Lösung. im »Mykonos« zu Das Ergebnis: Nach Ab- sprache mit dem iranischen Abend gegessen Botschafter in Bonn soll die diskrete Ablösung der in das Attentat verstrick- ten Diplomaten veranlaßt werden.

DIETER KRAl;SEI WERNER MATIrES 72 REVUE DE PRESSE-PRESS REVŒW-BERHEVOKA ÇAPÊ-RMSTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖZETi

the doors. According to Pentagon officials, ml infuriated allies were on the brink of launching strikes against military targets around Baghdad. At the last moment Sad- dam backed down, but the victory proved hollow when the U.N. allowed him to dic- Boxing In Saddam tate who could enter the ministry. Soon af- ter, British diplomats say, allied leaders A ban on Iraqi flights over ble to escape cynical questions about what determined that whatever the next provo- was for real-and what was for political ef- cation, they would issue an ultimatum, the southern marshes is fect. No more convincing was the sudden then strike ifSaddam did not comply. the Bush Administration's European eagerness to provide air protec- Plan A called for the next U.N. inspec~ tion to Iraqi Muslims solelyon humanitar- tion team to enter an off-limits Iraqi minis- latest military-and ian grounds; Europeans have not yet made try. Anticipating Saddam's refusal, a spe- political-battle plan a similar commitment to the Slavic Mus- cial U.S. Air Force air-control group was lims in neighboring Bosnia. dispatched to Saudi Arabia to guide the By JILL SMOLOWE Why the sharp turnaround, and why expected aerial attacks. When press leaks now? It appears the West's steeliness is last week forced the mission to abort, the VERY TIME GEORGE BUSH CONJURES more reactive than provocative. For mounting atrocities in the south came into Up the triumph of Desert Storm. a months, Western patience with Iraq has focus as an attractive alternative. Plan B ~ _ ".,,,h, f",..t hPrlpvil" him' the tvrant been wearing thin. Since January, Sad- calls for establishing the "no-fly zone" .u~'tïii'h~id-s-;i~;~ussway in Baghdad. dam has tweaked his enemies time and over the Shi'ite marshes. u.~.oiiicIaJs say There's no question the President would again, counting on Bush, Major and an ultimatum will be issued this week giv- like to show Saddam that there are limits French President François Mitterrand to ing Saddam just 24 hours to clear the to his misbehavior, and last week he looked be too distraded by domestic issues to re- southern airspace. The stated purpose is like he was about to teach him that lesson. spond. "Saddam concluded that with all to insure unimpeded reconnaissance mis- First came a New York Times story that its prohlems, the West lacked the stomach sions, but if Saddam dares to field his air claimed Bush planned to provoke a con- frontation over weapons inspections, a con- frontation exquisitely timed to take place while thl' Hepublicans met in Houston. The idea was tor a U.N. team in Baghdad to show up at a military ministry and demand entl'Y: if Saddam balked, the allies would fire cmise missiles at selected targets. But the U.N.team, perhaps embarrassed by the publicity or unwilling to look like a U.S. pm'/n. quietly wrapped up business, pro- nounced its mission a success and left. Bush and U.S. Defense Secretary Dick Cheney furiously denied the Times story and the implication that the President would attack Saddam to give himself a boost in the polls. But the two men were be- ing disingenuous in their categorical dis- missal of the report, since there was a se- cret scheme to attack Saddam if the U.N. team's mission had ended in failure. A few days later, the allies announced plans to -,' carve out a security zone in southern Iraq, ~"-- -.-- .. .. • .:. • r ....., home of a persistent Shrite insurgency, ... -~ t:> ~,,; ..... ~.:••"'7. that would be off limits to Saddam's com- Just 17 months ago, Saddam was nrthlessly CI1Ishlng the Shi'lte rebellion in the south bat aircraft. "We are not doing this for no good reason," British Prime Minister John to go to war with him again," says a senior force, said U.S. National Security Adviser Major explained. "It's happening because British diplomat. "He saw that as an excel- Brent Scowcroft, "then we will take appro- there is clear evidence now orthe systemat- lent opportunity to push his luck." priate countermeasures." ic murder, genocide, of the Shi'ites." And push he did. Early in the year, he The political objectives are less clear. The plight orthe Shi'ites is serious, but deployed 15 divisions along the internal Is thisjust another shot at weakening Sad- the note of selfless compassion did not border with the Kurdish-held north. More dam, or do the allies hope it might provoke quite ring true. Just 17 months ago, when recently he reportedly stepped up attacks a coup? Given the talk of genocide, does Saddam was ruthlessly crushing their re- on the Shi'ite south, draining wells and the mission imply a long-term commit- bellion in the south, Western leaders defoliating the marshlands to target rebel ment to insure the safety ofShi'ites? In the stood by and did nothing. At the time, they enclaves better. Saddam also thumbed his wake of Desert Storm, the West put a pre- argued plausibly if heartlessly that an al- nose at the international community, im- mium on keeping Iraq intact for fear of lied intervention risked both a military peding the work of U.N. inspection teams, sparking destabilizing Kurdish and quagmire and an unstable partition of Iraq blocking aid convoys and attacking U.N. Shi'ite rebellions. Today Western leaders that could extend Iran's influence in the guards. . are willing to take a calculated risk with region. ~either prospect has disappeared. Then came the standoff last month at Iraq's integrity, as long as Saddam is put Witb Bl,I$ in Houston trying to reinvigo- the Agriculture Ministry when the Iraqi in his place. . ~, --ffePorted by WIlliam MadWl . rate his t>1>liticalfortunes, it was impossi- leader refused to let a U.N. team through London arid BrUce van Voorsf/Washlnglon

TIME.AUGUST31,1992 23

73 REVt1E DE PUESSE-PUESS nFVlEW-BEUHEVOKA ÇAPÉ-RIVISTA STAMPA-DENTRO DE LA PRENSA-BASlN ÖZETi

SCANDALS

;. ORA PACKOF 7 • Critics charge that the Bush Administration staged a cover-up by fingering a single bank official for making unauthorized loans to Iraq, but so far the evidence indicates that the Justice Department may be getting a bum rap

By STANLEYW. CLOUD WASHINGTON

RITICS OF THE BUSH i\OMINISTRA- tion call the affair "Iraqgate." Th~ Administration's defenders call it a "witch hunt." Others call it a confusing mess. But whatever the term, the overeager attempts byCthe Reagan and Bush administrations to make friends with Iraq in the years be- fore the Persian Gulf War-and later at- tempts to contain the political damage of that failed policy-have become yet anoth- -: er problem for George Bush as he strug- gles against increasingly heavy odds to win a second term. Iraqgate is apparently not another Watergate. Despite superheated rhetoric from some quarters, there is stililittle or no hard evidence of massive abuses of'

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74 PO\\ er or ill('gal cowrt operations. The puters. And when Henry M. Rowan, chair- that large (the actual amount turned out role of the Bush Administration seems to man of Inductotherm Industries Inc., to be at least four times greater) could focus mainly on efforts to inoculate itself wal1led Washington that an Iraqi order to have major international repercussions. against political embarrassment. But that his company might haye nuclear militaryap- FBI agents and U.S. bank examiners is bad enough, particularly when so many plications, he was told not to worry and to go raided B.N.L.-Atlanta at the close of busi- nominally nonpolitical agencies are in- ahead with the deal. "Prior to Aug. 2, 1990," ness on Aug. 4,1989, and Bank ofltalyoffi- volved-including the CIA and the depart- says a senior Administration official with cials secured B.N.L.'s Rome headquarters. ments of State, Justice, Agriculture and some hyperbole, "Iraq was treated just like While the investigation was under way, Commerce. And there remains the possi- the United Kingdom or any other country." other banks continued granting credits to bility that evidence of more serious Aug. 2, 1990, of course, was the day on Iraq, backed by the U.S. Agriculture De- charges could be brought. which Iraq invaded Kuwait, the day Sad- partment's Commodity Credit Corp., pri- Democratic Senator David Boren, dam became, in Bush's words, "another marily for the purchase of American rice. chairman of the U.S. Senate intelligence Hitler," the day the U.S. began moving in- It was also during this period that evi- committee, last week called for the ap- exorably toward Desert Storm. It was also dence of high-level interest in the RN.L. pointment ofa special prosecutor to inves- the day on which the previous decade's ease and its potential effects on U.S.-Iraq tigate the allegations. In a defensive history of U.S.-Iraq relations began to be policy began to emerge. At one point, for counterstrike, U.S. Attorney General Wil- seen by some in the administration as a instance, Jay Bybee, an assistant to White liam P. Barr announced that he had asked potentialliability. Indeed, the policy had House counsel C. Boyden Gray, made an retired federal Judge Frederick B. Lacey of New Jersey to investigate the U.S. Jus- .I.! __ T"'\ 4. ~ ... ' ... FOLLOWING THE MONEY TRAIL l.. ... _..Jl: __ .....1' .. J...... ,...... ULC J...It::pal LJU'ÇII' ~ IJUHUU1.l6 V.I \.11'-' '-'u,..., .... against an Italian bank, Banca Nazionale THE del Lavoro, whose Atlanta branch provid- INVESTIGATION ed $4 billion in iIIegalloans and loan guar- After implying it antees to Iraq. In the meantime the CIA had no classified continues to turn over new files, including reports on Rome's one report that U.S. and Italian officials involvement. had accepted bribes in the B.N.L.case. the CIA is now The seeds of the affair were sown back investigating in 1982 during the Iran-Iraq war, when Itself President Reagan approved a "tilt" to Iraq as part of a campaign to keep either side from dominating the Persian Gulf region. That same year, the Reagan Administra- tion scratched Iraq from its list of coun- tries supporting terrorism and, in 1984, for the first time in 1ï years, extended full diplomatic recognition to Sadd am Hus- sein's Baghdad government. During the unusual-and on the face of it, improper- '80s, the U.S. guaranteed billions of dol- telephone call to Assistant U.S. Attorney lars in commodity credits and loans to Gale McKenzie in Atlanta to ask "what Iraq, while the CIA began secretly sharing was going on" with the case. Justice De- intelligence information \\.ith Saddam. The The Frederick partment officials deny this phone call had After the Iran-Iraq war ended in 1988, Intelligence department lacey has a any effect. "\\'e're career prosecutors," President-elect Bush was faced, according Committee is continues Its broad mandate says Gerrilyn Brill, chief assistant U.S. At- to a U.S. State Department study, with de- investigating investigation to probe, torney in Atlanta. "We're interested in ciding whether "to treat Iraq as a distaste- the CIA and and focusing on the making cases. Nobody made any improper ful dictatorship to be shunned where pos- the Justice prosecution White House, suggestions. Nobody would have put up sible, or to recognize Iraq's present and Department of the S.N.L. CIA, FBI, and with that." In any case, on Feb. 28,1991, a departments potential power in the region and accord it case 347-count indictment charged Drogoul of State, relatively high priority ... [with] steady Justice and and four Iraqi officials with conspiracy, relations concentrating on trade." Bush Agriculture money laundering and defrauding both eventually, and not without justification, RN.L. and U.S. bank regulators. chose the latter course. On Oct. 2,1989, he Drogoul, 43, had joined B.N.L. after signed National Security Directive 26, set- begun to unravel even before that date. In spending seven years with Barclays Bank. ting out the ways in which closer ties with late July 1989, two employees in B.N.L.'s (U.S. investigators allege that he left Bar- Iraq were to be achieved, including "non- Atlanta office contacted the U.S. Attor- clays after making $2 billion worth of unau- lethal forms ofmilitary assistance." ney's office in Atlanta. Mela Maggi and thorized loan commitments.) According to Such aid was not supposed to conflict Jean Ivey had an interesting tale to tell: the indictment in the RN.L. case, Drogoul with U.S. nuclear nonproliferation policies, they said B.N.L.'s branch manager, Chris- and his Iraqi co-defendants had defrauded but that did not prevent U.S.finns from ship- topher Drogoul, had made, according to B.N.L.by making a series ofunauthorized, ping "dual-use" equipment (exports that their estimates, more than $1 billion low-interest loans to Iraq. About $1.9 billion have both civilian and military applications) worth ofunauthorized loans to Iraq. worth of the loans was backed by Agricul- to Baghdad. Between 1985 and the invasion B.N.L., founded in 1913, was once the ture Department guarantees, and another of Kuwait five years later, the U.S. govern- seventh largest bank in the world, with $2.1 billion was uncollateralized commer- ment approved 7ï1 licenses for dual-use 54% of its stock currently owned by the cialloans used by Iraq's Ministry of Indus- items destined for Iraq, ranging from heavy- Italian government. Its stately headquar- try and Military Production. Drogoul used duty trucks to radar and communications ters building at No. 119 Via Veneto stands intricate bookkeeping and money-launder- equipment. Iraq was denied obvious weapon directly opposite the U.S. embassy in ing techniques to hide the transactions components but could obtain items like com- Rome. A billion-dollar scandal at a bank from auditors and regulators. In return, the

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infol1nation-meaning uncon- Secchia in Rome and asked whetlwr !lH' firmed press reports-that ambassador muId persuade Washingion to B.N.L.-Romehad been involved. elevate the U.S. investigation to the "poliii- This was 'liisleading. as the callev!'!. "Secrhia lorwarded thC'request to Justice Department well knew. Washington hy eahle. In an interview last The CIA had IQngsince shared week with TIME'S Home hun~au chief .lohn with Justice a staek of reports. Mood~'.the amhassador insisted that nei- including seveml that dealt ther he nor Cantuni had meant to inlt'rfl'I'l' with the pussihility of involve- with the invpstigation. Said S('('chia: 'Tak- ment by H.N.L.'smain office.al- ing it to a 'political level' nwaIlt Ihai it though prosecutorsdid not con- should go to the Cahinet level.Taking it to a sicler them ofany value. politicallevel doesn't mean take it to a high- On the day Urogoul was to er level so they can squash it. It means tak- be sentenced. Congressman ing it to a higher level that will understand Henry Gonzalez. who had heen how damaging this can be to thl' lIali[ln- looking into the case Ii}/"two Ameriean relationship. That's how Cantoni years. announced that he had a intl'nded it. In m)' :1!'~years here, nol once summary of classified CIA ca- did an~'one pressure me or ask nll' 10 do bll'S n'ganling ß.N.L.-Home's anything other than what was l'pJ1ortl'din knowledge of the banker's ac- that Cantoni cable. They simply wouldn't tivities. Judge Shooh immedi- risk it." ately asked tor an explanation. Whatever the Italians would 01' \muld Deputy Assistant Attorney not do. the Bush Administration has "(~l'n General Urgenson requeslt..'{) d~'ddedly reluctant to disdosl' till' ('('('ol'd that the CI,A declassify the Sept. in this case. For example, 'l'IMi': has 4 letter so it could be given to leanll'd that the LJ ,S. National Security Shoob along with the report Agency has highly c1assitied intercepts of and the cables that had gone to international communieations that --at Special prosecutor Lacey, accompanied by Barr Gonzalez. Ac('ording to Urgen- least in retrospect-seem to be relevant. son, CIA counsellieorgl' Jame- Neither these nor the nA reports were dis- indictment charged, Iraqi officials paid Dro- son acknowledged that the lettpr was mis- closed to Drogoul's attorneys. The CIA is goul $2.5 million directly and deposited an leading and asked whether the CIA should still dribbling out classified cables to Con- additional $2.25 million in international redraft it. Urgenson says he replied that if gress and the Justice Department. In addi- bank accounts for his use. U.S. prosecutors the CIA wrote a new letter, the agency tion. a month after Iraq's invasion of Ku- insisted that Drogoul acted alone; none of should "be mindful of the fact that if you wait. the U.S, Commerce Department sent his superiors at RN.L. offices in New York change [it], you have to explain why you Congress falsified records of licensed or Rome was implicated. made the change." truck sales to Iraq. The trucks had origi- Drogoul, who had \\-Titten a .122-page nally been listed as "designed for military confession for his first attorney, Theodore IA LAWYERS WOULD LATER CLAIM use." The falsified records changrd that Lackland, and was facing 390 years in pris- that Urgenson's statement was a description to "commercial utility on, agreed to a plea bargain. In his written form ofpolitical pressure. Urgen- trucks." statement he said, "I cannot state that the son denied the assertion. Mean- Moreover, an intelligence source has bank [in Rome] was aware of our activi- while the Senate intelligence told TIMEthat cables sent by the CIA station ties." In interviews with prosecutors, how- committee had begun looking in Rome between September and Novem- ever, Drogoul did not always stick to that intoCthe obvious contradictions between ber 1989 contain information suggesting story. More than once, both during the in- what the CIA was telling the Justice De- B.N.L.-Romedid have knowledge that the vestigations and later, he asserted that partment and what it was telling Gonza- Atlanta branch was an important conduit B.N.L.-Romewas aware ofhis loans to Iraq lez. Boren was not pleased with the agen- of huge loans to Iraq. One cable, for exam- at the time they were made. TIME has cy's apparent dissembling. He was even pie, reports that when the Italian steel learned that several still classified reports more upset when he learned that on Sept. firm Danieli sought a loan from B.N.L.- support Drogoul on this point. At first Iraq 3D, the day before Drogoul's sentencing Rome to build a steel mill in Iraq, the letter had accepted loans signed only by B.N.L.of- hearing ended, the CIA had discovered six of credit was finally issued not by Rome ficers in Atlanta, but as the scale of these more classified documents relevant to the but by Atlanta, although Danieli had no loans increased, the Iraqis asked that they case. By this time Drogoul had a flamboy- previous contact with that branch and al- be signed by executives in Rome. The bank ant new Georgia attorney named Bobby though the amount exceeded B.N.L.-Atlan- agreed, and its headquarters approved Lee Cook, who argued that the banker was ta's authorized limit tor loans to Iraq. It is funding for weapons and other purchases. an innocent pawn of Rome and Washing- worth noting that this report resembles The federal judge in the case, Marvin eton. An investigation by an Italian parlia- what Drogoul told U.S. investigators after Shoob, and members of the U.S. Congress mentary committee leaned toward the the raid on B.N.L.-Atlanta. such as Boren were becoming increasingly same conclusion. Shoob thus allowed the On Oct. 5, Judge Shoob suggested that skeptical about Justice's insistence that Justice Department to cancel its plea- top officials in the departments of Justice, Drogoul had been a lone wolf. As a result, bargain agreement with Drogoul. But U.S. State and Agriculture, as well as those in just before Drogoul's sentencing hearing, prosecutors still believe they were right. the intelligence community, were trying Brill asked Deputy Assistant Attorney Gen- Says Brill: "[Drogoul] had confessed to the "to shape this case." That's one view of all eral Laurence Urgenson to double-check crime over and over again. It was only the foot dragging and bungling. Another with the CIA to make sure there was no hith- when Bobby Lee Cook came in that he de- . comes from the Justice Department's Ur- erto unknown evidence of Rome's involve- nied he was guilty." genson. "This case is radioactive," ment. On Sept. 4 the CIA sent a letter to But, if guilty, did he act alone? In July says he. "Anything you do is going to be the Justice Department implying that it 1990 RN.L.'s president, Giampiero Can- criticized." -With reporting by Jay PeterzeII, had no more than "publicly available" toni, approached U.S. Ambassador Peter Elaine Shannon and Broce van Voorst/Washlngton

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but not contradictory readmg of Baghdad's likely thinking. Any WasSaddam Testing Clinton? Iraqi misapprehensions about il vacuum of power in Washington, they said, could be compounded by Iraq May Have Hoped to Find a Softening of U.S. Grip a belief that the United States and its allies were preoccupied with in- TntemallO',ulllerald Tribune dered an aircraft carrier to the Gulf sions at ÛN headquarters about ternational crises in Somalia and PARIS - Despite some continu: - the incident probably was closed Bosnia and would therefore be un- for Baghdad. food convoys to Kurds. Subse- ing shallow incursions by Iraqi quent dashes by Iraqi aircraft into ready to act decisively in Iraq. warplanes into the "no-fly" zone in Another potential loophole that the off-limits zone resemble the "It's a miscalculation, especially southern Iraq. Western officials Iraqi pressure might have hoped to feinting that fighter pilots routinely at the moment when allied air- discounted the risk Tuesday that find - and did not - was a soften- practice at hostile borders. power facilities in Turkeyare being Baghdad wa~ mounting a major ing French attitude that offered tx>" renewed, so it is not a time to fool tential for Iraq to start breaching Viewed from Baghdad, it may around," an official said. challenge to the restrictions on seem plausible that a presidential Iraqi airspace. the common front maintained by Iraqi misapprehensions about the international commuqity and transition could partially paralyze France might have seemed more In the view of these officials, particularly the permanent mem- U.S. policy reflexes, at least enough plausible. For months, semiofficial Iraq's act of defiance Sunday - in bers of the Secunty Council. for Iraq to enlarge its room for military maneuver. French emissaries, including exec- which an Iraqi warplane refused to utives of state-owned oil compa- leave the prohibited area and was But Saddam Hussein, the Iraqi Although Mr. Clinton has pub- leader, is unlikely to have been nies, have been hinting to Baghdad shot down - was a probing tactic liclyendorsed Mr. Bush's authority that the Paris government might be to test whether the United States chastened for long. "It slammed over U.S. foreign policy until Jan. Saddam into his box, but he'll be prepared to advocated leniency for might be softening its grip on Iraq. 20, Baghdad may have built up a Iraq in the Security Council in e~. back sniffing for a hole in th(. picture of the incoming president Baghdad'~ main motive; Arab fence," a U.S. official said. change for preferenial treatment 111 based on his doubts about the Gulf a postembargo Iraq. sources said, was to see whether the A similar analysis of Iraqi mo- arrival in office of President-elect War at the time. tives came from European officials In risking an international inci- But France endorsed the U.S. Bill Clinton might alter U.S. re- and Arab analysts: that Baghdad de.:ision to enforce the rule against sponses in foreign crises. dent with patrolling U.S. war- wanted to test the international planes last week, an Arab analyst Iraqi flights, and it took the occa- They agreed with the Western community's steadfastness in en, said, "Saddam was testing Clinton, ,sion to announce French support assessment that, when Iraq's bid forcing UN resolutions and, meet- not Bush -and it won't be the last for tough enforcement of an aerial was slapped down - a U.S. war- ing firm resistance, backed down. time he tests this untested man who exclusion zone in Bosnia declared by the Security Council. plane downed the intruder, with Within hours of the shooting is becoming president." allied backing. and Washrngton or- down, Iraq made politicalconces- Western officials offer a broader -JOSEPH FITCHETI

7Lt 1~INTERNATIONAL m •b },~tra \J~~rt Unt~ l'ublioMd • ilb Th. ,._ \ on. TImo, and Th. .'uhi.on l'".,

THURSDAY, DECEMBER 31, 1992. FRIDAY, JANUARY l, 1993

Still, the internal blockade against ments that the Kuràs were persuaded northern Iraq cuts deep and causes to return to Iraq. The arrangements humanitarian affairs, and a long-term serious inflation. There is also much arrangement established for air cover IraqiKurds were extended 1ß June at the last of Kurdish areas. concern about the winter and ex- minute amid a show of reluctance pected severe shortages of fuel med- and unease by the Turkish $overn- When Iraq becomes a state within Ical supplies and even basic' food- ment about the Kurdish elecuons. which its commitments to minoritie~ Still Need stuffs. The Kurds badly need relief The establishment of safe areas could be expected to be met, the Kurd- from both the blockade imposed by was an important advance in the use ish-controlled area could return to the Iraq and the ex.ternal one imposed of humanitarian intervention, but the control of Baai1dad as an autonomous Protection by other countnes, as well as mini- system of air cover is now up for area - a final arran$ement that many mal economic assistance. renewal, and there is still no long- Kurds .appro\'e. While Turkey would By Shep Lowman Even more worrisome is the term plan in place to provide protec- be hesitant because of its own large shrinking level of protection provid- tion for the Kurds. Kurdish minority, such an arrange- ASHINGTON -Of the many ed to the Kurds. After the Gulf War Perhaps history can show us a way ment would give Turkey a better guar- W tragic situations facing the the international community ap~ to provide such protection. When Iraq antee of a continued unitary Iraq and world community, that involving the proved Security Council Resolution became an independent state in 1932, of peace and stability in the region Kurds of northern Iraq may be one of 688, which called for an end to per- it made specific and detailed commit- than does the present situation. the most treatable. There is a real secution of minorities within Iraq ments to the international community So far the Kurdish problem has possi~ility of relative stability in that, and for international agencies to for the humane treatment of its minor- been dealt with on an ad hoc basis. In area m the near future. provide them relief. Saddam Hus- ities. These commitments have been so a worI~ full of <:<>mpellingand very sein refused to accept that resolu- expensIVehumarutanan crises we can The Kurds, an independent and grossly violated as to raise a question ill afford to aIJow Saddam H~ to resourceful people, have struwed tion,. ~ut negotiated an agreement about the exercise of sovereignty by against the immense tragedy V1Slled proVldmg for humanitarian activi- Saddam Hussein's government over ~v~ the Kurds once again onto the upon them and have begun to build ties in Iraq. hillSidesof Turkey. Now is the time to its Kurdish population. secure their long-term safety - before back. But they need some help, and The agreement expired last June, This is not a proposal to dismember however, and when it was renewed, it we forget the Kurds. Saddam can wait a long-term framewerk for protecting Iraq. But there are valid and urgent longer than we can. them must be found. was with conditions that give Bagh- grounds for the Security Council to The Kurds are rebuilding their dad greater control over assistance establish long-term arrangements for ruined villages and replanting their provided to the Kurds through the the protection of the Kurds. This The writer, a senior policy analyst United Nations. for the U.S. Catholic Conference Mi- fields. With one respectable harvest could be done by putting the area gration and Refugee Services, recently already in, Kurdish agriculturalists Postwar arrangements also inc\ud- under a UN mandate. Or perhaps UN estimate that with only modest as- completed a round of consultations on ~ ~e areas ~d air cover by the agencies could be given authonzation Kurdish questions with United Nations sistance the Kurds could be self- V1ctonous coaliUon countries over to deal directly with the newly elected part of the Kurdish-controlled area. agencies in Geneva. He contributed sufficient in basic grains and an ex- Kurdish leadership under the coordi- this comment to . porter of wheat. It was on the basis of ~ese arrange- nation of the UN undersecretary for

77 REVUE DE PRESSE, PRESS REVIEW,BERHEVOKA ÇAPÊ,RZVISfA STAMPA,DENTRO DE lA PRENSA,BASlN ÖzETÎ Les Kurdes d'Iral{ ont encore besoin de, protection ~ rf') 0\ := ...... 0\ I-< ..Q] Q) par Shep Lowman = .-> .~g ~ ~~ ..--..rd ASHINGTON - De toutes les situa- venir en aide. Saddam Hussein a rejeté Ceci ne constitue pas une proposition de .. démembrement de l'Irak. Mais le Conseil

  • • le Monde. Jeudi 31 décembre 1992

    ~ Deux diplomates Iraniens ImplI.' 'discr~tement renvoyés dans leur' qués dans l'assassinat de dirigeants pays, aux termes d'un accord entre kurdes à Berlin, - Deux diplomates 'les autorités allemandes et l'ambas- iraniens en poste en Allemagne sade d'Iran. Celle-ci a toutefois nié sont impliqués dans les assassinats "toutes ces accusations et affirmé de quatre dirigeants kurdes de l'op- dans un communiqué que Ili01/1 'posiiio,n, iranienne, le 17 septembre ,ade de le~Yel/l:,,(;..) tIl/el ql/'en .wit à:Bcrlîn (le Monde du 19 septem- le bill. 't/ùil /Jlre fermemenl bre), a indiqué mardi 29 décembre' ,contiamnéï,i,Six Libanais et un Ira~ ' le magazine Siem. Selon la revue, ï'lÎcnont déj'à, été, inCl,llpés dans les deux diplomates doivent être celle atTaire.- r;IU'p.)

    78 r ----- , ~ &t."t ~t'i"rr ~fÇ.:t! ,;"1:\-~~f.'~ r:;~t:l(.;è-~olÊ.'s/;:.1.£""i.. 't~t ..~t'~ "i..~~~' Y.~~~~~':"î~r;Ç;. , C:.:" ~ ~'5 t -~'i. t ~~. -l.. l; .. ~~,~. ~.r- ~'E'~ ~~ r r~.E \'~ ~t:;t ~ t.... ~ ~.:t f ~r. z; ~ 1~~}C:ë:~i ~.t~~ \~lt~~~~~{'~i~ 'i~~~f- ~~r:t.t\ ~f~~y.'[~,~l~~ï:~~'~ ~ . ',i:lU ~H~h-H:ln1hâ{~~tH î~tHhi~t.~~~~;l~~~.~~-\l:~;,~'i:.t~{". r.l.t' J;: c.. ~ \\Ii' 1: [~ .~ r ~~\- ~ ~rr t:J~ ~.\;r ~l.r:=l-~' ..--... ~ ö

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