La Création Audiovisuelle Sur Internet : Palliatif, Tremplin Ou Système Alternatif Au Circuit Classique ? » - Nicéphore LANORD Master 2 Production
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Université Toulouse Jean Jaurès ENSAV « La création audiovisuelle sur internet : palliatif, tremplin ou système alternatif au circuit classique ? » - Nicéphore LANORD Master 2 production 2019/2020 Sous la direction de Madame H. Laurichesse 1 Remerciements : Je remercie l’ensemble des personnes qui ont accepté de donner de leur temps pour faire ce mémoire. Merci à ceux qui se sont entretenus avec moi, ceux qui m’ont conseillé : Tabatha, Henri, Maxime, Augustin, Copain, Mathieu, Noa, merci à vous. Merci à ma directrice de mémoire, Madame Laurichesse, pour ses conseils sur la concrétisation de ce travail. Je remercie l’ENSAV pour les deux années d’enseignement de Master. Merci aussi à ceux qui m’ont soutenu et m’ont aidé dans la méthodologie, la rédaction et la correction de ce qui est vraisemblablement le dernier projet de mon parcours étudiant. 2 Sommaire Présentation de la problématique 4 Présentation du plan du mémoire 9 Introduction 11 1. Circuit classique et nouveaux médias. 13 1.1. Qu’est ce qu’est le circuit classique ? 16 1.2. Pourquoi Internet est-il un nouveau média ? 20 2. Les spécificités de la création sur Internet 23 2.1. Une mutation économique et juridique 24 2.2. De la création de flux ou de stock ? 29 3. L’audiovisuel sur internet vu par ses acteurs. 34 3.1. Carrière et vision du « nouveau média » 38 Liberté sur internet 44 Culture Web ou culture d’ailleurs 47 Rapport au public 49 Place du réalisateur 55 Avenir de la personne 60 3.2. Le bilan contrasté de la création 64 Conclusion 69 Bibliographie 72 Sitographie 74 Annexes 75 3 Présentation de la problématique Il semble judicieux de comprendre d’un point de vue sociologique ce qu’a apporté Internet à la création audiovisuelle. C’est-à-dire qu’il ne faut pas seulement se concentrer sur les aspects financiers, juridiques ou même qualitatifs de la création sur Internet. Il faut tenter de comprendre comment Internet s’est imposé dans la culture collective, comme une référence, parfois même comme un automatisme. Internet représente aujourd’hui une nouvelle bible de savoir écrit, et en ce qui nous concerne, une bible vidéo, rassemblant la grande majorité de l’audiovisuel mondial. Le cadre théorique de ce mémoire est d’après moi, justement choisi, pour appréhender quels sont les tenants et aboutissants de la création et donc de la réalisation d’oeuvres audiovisuelles sur Internet. Pour comprendre l’effervescence née d’Internet, on pourra prendre appui sur Henry JENKINS et son ouvrage La culture de la convergence - Des médias au transmédia. Ce livre détaille comment les débuts d’Internet ont eu un effet de masse. Dans cet ouvrage, la notion de transmédia prend parfois le dessus sur le reste des propos, mais cette notion est toujours mise en parallèle avec l’importance d’Internet à partir des années 2000. Ce qui nous intéressera, c’est la façon avec laquelle Internet s’est très rapidement imposé comme une norme attractive pour le public, curieux et désireux d’exploiter ce nouveau média. Comme le laisse présager la problématique du Mémoire, celui-ci traitera en partie Internet sous le prisme d’un média alternatif au système classique. On pourra essayer d’en savoir plus sur les avantages financiers qu’offre la création sur internet. En effet, tout tend à nous faire penser que la production de contenu sur Internet n’est pas si difficile d’un point de vue financier : beaucoup de projets bénéficient des nouvelles formes de financements et ceux-ci sont aussi très souvent à moindres coûts. Pour affirmer ces propos, on prendra exemple sur les différents projets qui sont nés grâce à Internet, et nous ferons une comparaison succincte avec des projets similaires parus à la télévision ou au cinéma. Aussi, pour étayer cet aspect financier de la création sur Internet, on pourra s’appuyer sur Crowdfunding, industries culturelles et démarches participatives – de nouveaux financements pour la création sous la direction de Laurent CRETON et Kira KITSOPANIDOU. Ce livre met en perspective à 4 travers l'histoire de l'Internet moderne, la place du crowdfunding. Il propose ainsi une vision sociologique de ce que ce mode de financement apporte : un esprit de partage né sur le web avec des méthodes semblables au peer-to-peer. Ainsi, cet ouvrage permet aussi une transition avec La culture de la convergence - Des médias au transmédia, puisqu’ils abordent tous deux le rôle d’Internet et pas seulement d’un point de vue de la production ou de la réalisation, mais aussi la réception, celle du public (ou du consommateur). On tentera alors de comprendre la pensée des réalisateurs, qui s’essaient à internet, se servant parfois d’une notoriété naissante sur les plateformes Web comme d’un tremplin, ou utilisant la facilité de création comme un moyen de rester pérenne. La création de contenu semble alors être bien plus aisée qu’ailleurs. Un autre versant d’Internet qui doit être abordé dans ce Mémoire est son importance ; non pas forcément en terme qualitatif, mais surtout dans une logique quantitative. En effet, les sites, en tant que diffuseurs, se doivent de distribuer dans la plus grande diversité sous peine de ne plus exister. Loin d’avoir une épée de Damoclès financière au-dessus de leur tête, les YouTube & Cie. se démarquent du cinéma et de la télévision, pour qui chaque dépense est comptée et issue d’une stratégie. Les professionnels sur Internet peuvent voir ce milieu comme porteur d’une tendance à être un système autosuffisant par sa collaboration avec les publicités (de la même manière que Facebook propose maintenant du contenu vidéo gratuitement, et YouTube quasi gratuitement). Les réalisateurs peuvent se contenter d’une assurance de diffusion, même pour les réalisations les plus modestes. On peut grossièrement constater un clivage entre Internet et le cinéma. Pour le premier la production semble être plus aisée, mais le public difficile à trouver de par l’abondance de contenu ; tandis que pour le second, la production d’un film, et particulièrement son financement, est très certainement l’étape la plus difficile. Or, la recherche du public pour un film de cinéma est une étape qui n’arrive pas au moment de la sortie de l’oeuvre. Le public est déjà établi en amont par des stratégies marketing et donc celui-ci est averti. 5 On pourra s’appuyer sur Cinéma et Internet : représentations, circulations, réceptions, un ouvrage coordonné par Chloé DELAPORTE. Cet ouvrage fait le point sur la situation actuelle de la création audiovisuelle sur Internet. On trouve en partie un Internet décrit dans sa position de diffuseur, qui doit faire face à un afflux permanent de milliers d'heures de vidéos publiées chaque jour à une échelle mondiale, tout cela étant confondu, dans la qualité comme dans les termes. De ce fait, c’est principalement le court métrage de fiction qui semble avoir une définition détournée afin de qualifier tout ce qui ne relève pas du long ou du documentaire. Cela soulèvera un problème dans la rédaction de ce Mémoire : les termes de l’héritage cinématographique transposés à l’ère d’internet sont peu à peu bafoués par le grand public, mais surtout par le franchissement des frontières des genres filmiques et la création de nouveaux. Le Vlog (mélange entre la vidéo et le blog), originellement destiné au voyage, est aujourd’hui utilisé pour divers formats comme le documentaire, qu’il soit animalier (cf. chaînes YouTube : Le grandJD, DocSeven) ou historique (cf. chaîne YouTube : MamyTwink). On trouve aussi du facecam pour du documentaire d’investigation (cf. chaîne YouTube : Le Tatou ou Sylvqin). Internet met en lumière une certaine idée de la création, plus nécessairement la création au sens artistique, mais aussi de la création de nouveaux modes de consommer la vidéo et donc de la réaliser. Pour revenir sur le Vlog1, Casey Neistat, un réalisateur américain qui avait amorcé son style si particulier avec une série de vidéos personnelles pour H.B.O2, a réussi à perdurer sur Internet, sur YouTube, avec des Vlogs filmés, au quotidien, dans une esthétique propre à lui même. Il est devenu symbolique dans l’univers du Vlog, où de très nombreuses personnes ont tenté de copier sa recette miracle. Ainsi, la réalisation sur Internet s’affranchit du passé cinématographique et télévisuel. On peut devenir réalisateur des images de sa propre vie, en fournissant un travail de qualité au rythme de quelques minutes de vidéos diffusées chaque jour. Il faut aussi déterminer où commence et où s’arrête l’appellation de « réalisateur » pour une vidéo sur Internet. Certes, il existe une définition de l’auteur, née des protestations des pontes de la Nouvelle Vague. Celle-ci est d’une unicité rare dans le monde, mais sur l’Internet – mondial –, il est difficile de savoir exactement qui peut prétendre réellement au statut de réalisateur. 1 Le vlog est la contraction de Vidéo et Blog 2 HBO est l’acronyme de Home Box Office, c’est une chaîne de télévision payante américaine. 6 Un autre ouvrage de Chloé DELAPORTE qui peut aider à définir ce cadre théorique est Le genre filmique – Cinéma, télévision, internet aux éditions de la Presse Sorbonne Nouvelle. Même si cet ouvrage ne traite pas exclusivement d’Internet, et que seulement certains chapitres peuvent aider à la réflexion autour de la problématique de ce mémoire, il n’en reste pas moins une bonne proposition autour des définitions des genres filmiques présents sur internet. On y trouvera par exemple des explications sur le genre du Webdocumentaire ou de la Websérie. Cet ouvrage remet aussi un contexte autour du financement des oeuvres sur Internet notamment en listant certaines sociétés de production opérant sur Internet, mais qui détiennent un financement de la télévision.