Les gilets jaunes : violents ou pauvres ?

Pauline Gründemann 5986249 Mémoire de Bachelor: Franse taal en cultuur, Université d’Utrecht Sous la direction de Dr. Yvonne Vermijn Le 19 août 2019

Table des matières

Introduction ...... 2 Méthodologie ...... 3 Le choix de la semaine et le choix des journaux ...... 3 La construction du corpus ...... 4 L’analyse quantitative et qualitative ...... 5 Le contexte ...... 7 Le début du mouvement ...... 7 Les événements qui ont eu lieu entre le 19 et le 25 novembre ...... 7 Les revendications des gilets jaunes ...... 9 L’analyse ...... 11 Le nombre d’articles ...... 11 La publication des articles pendant la semaine choisie ...... 12 Les mots les plus souvent utilisés ...... 13 Les citations ...... 14 Les violences des gilets jaunes ...... 15 L’aspect social du mouvement des gilets jaunes ...... 18 La manque de structure du mouvement ...... 20 La fermeté des gilets jaunes ...... 22 Interprétations possibles ...... 25 Les valeurs de la gauche ...... 25 L’engagement de Libération ...... 25 L’orientation du Figaro ...... 26 Le Figaro et Macron ...... 27 Conclusion ...... 29 Bibliographie ...... 30 Annexes ...... 36

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Introduction

Des photos de manifestants avec des drapeaux à côté de l’Arc de Triomphe, des articles annonçant des nouvelles actions des gilets jaunes et des vidéos qui montrent les confrontations entre les gilets jaunes et la police aux Champs-Élysées : les six derniers mois, les journaux français étaient bondés avec des articles décrivant les manifestations des gilets jaunes. En lisant les journaux, j’avais l’impression que la France était très divisée en ce qui concerne les manifestations. Dans les journaux, je lisais qu’il y avait des confrontations entre la police et les manifestants et qu’il y avait des violences à Paris. Je me demandais si les français soutenaient les manifestations. De plus, dans les articles des journaux qui décrivaient les manifestations des gilets jaunes, on mentionnait « la gauche » et « la droite », je me demandais pourquoi « la gauche » et « la droite » étaient mentionnées explicitement dans les articles. Il me semblait intéressant à examiner les différentes opinions de « la droite » et « la gauche ». De plus, ces derniers ans, le « fake news » est un sujet actuel et il y a des personnes qui se méfient des médias traditionnels comme les journaux. Certains gilets jaunes se méfient des journaux aussi et préfèrent Facebook ou des autres sites web pour suivre l’actualité1. La question se pose de savoir pourquoi les journaux donnent-ils une vision négative des manifestations ? Dans ce mémoire, nous étudierons par conséquent deux journaux français, l’un de gauche (Libération), l’autre de droite (Le Figaro) pour voir s’il y a une différence entre la façon dont « la gauche » et « la droite » décrivent les manifestations. Ainsi, nous trouverons une réponse à la question suivante :

Est-ce qu’il y a une différence entre la façon dont Le Figaro et Libération décrivent les manifestations des gilets jaunes et comment peut-on l’expliquer ?

Cette étude pourra bénéficier à tous ceux qui souhaitent mieux comprendre les relations entre les gilets jaunes et la presse écrite française. En examinant les différentes approches des journaux de gauche et de droite, nous éluciderons la méfiance apparente qui s’y est installée. Portant sur un sujet d’actualité, notre travail pourrait libérer le chemin à d’autres études sur les gilets jaunes, dont l’impact ne peut pas encore être mesuré, mais qui semblent être là pour rester.

Selon Larousse, la gauche « se rassemble autour de collectivité, de progrès et d'égalité. »2 Dans ce cas, il est possible que Libération en étant un journal de la gauche, soutient les manifestations des gilets jaunes, qui veulent entre autres plus d’égalité et luttent contre la pauvreté. La droite est souvent considérée comme conservatrice et la liberté, la justice et l’ordre sont importants pour les politiciens de la droite. Dans ce cas, il est possible que Le Figaro soutienne les idées des gilets jaunes mais qu’ils critiquent l’aspect violent des mouvements. Notre recherche analysera des articles qui ont été publiés au début du mouvement.

1 Vandepitte, F. (2019). Le petit livre des gilets jaunes (1e éd.). (p. 119) Paris, France : Éditions First. 2 Larousse Encyclopédie Larousse en ligne - gauche. Consulté le 20 juin 2019, de https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/gauche/54713

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Méthodologie

Le choix de la semaine et le choix des journaux

Afin de se faire une vue d’ensemble représentative de ce que la presse écrite française a rapporté sur les gilets jaunes, il faut avoir un corpus constitué d’articles qui ont été publiés par des journaux français. Nous prenons un journal quotidien de la gauche et un journal quotidien de la droite. Selon « le classement diffusion presse quotidienne nationale 2018 »3 sur le site web de l’ACPM, L’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias, le journal le plus diffusé en France en 2018 est Le Figaro. Sur le site web de l’ACPM, nous voyons que la diffusion du Figaro en 2018 était de 309.492 exemplaires en moyenne par jour. Le Figaro a une orientation politique de droite et conservatrice.45 Le Figaro est donc le plus grand journal avec une orientation politique de droite. Le plus grand journal de la gauche est Libération à la septième place du classement général. Ce journal est connu pour son orientation politique de gauche. Ce journal a une diffusion de 67.238 exemplaires par jour et c’est donc le journal de gauche avec la plus grande diffusion en France6. Les autres journaux qui étaient plus hauts sur la liste de l’ACPM que Libération n’étaient pas aptes pour notre recherche étant donné qu’ils ne sont pas des journaux de gauche. Le Monde et Aujourd’hui en France (Le Parisien) sont en général considérés neutres.7 L’Équipe et Les Échos n’étaient pas aptes non plus parce qu’ils sont respectivement consacrés aux sports8 et à l’économie9. La Croix a été supprimée de notre corpus parce qu’il s’agit d’un journal catholique.10 Afin d’avoir un corpus étendu et représentatif, nous prenons les articles qui ont été publiés sur les sites web de Libération et du Figaro. Aujourd’hui, les sites web des journaux sont devenus plus importants que les éditions en version papier et les journaux publient de plus en plus d’articles sur leurs sites web. En sélectionnant les articles sur les sites web du Figaro et de Libération, nous disposons de la majorité des articles que ces deux journaux ont publiés. Les journaux offrent aussi des articles payants. Pour Libération, nous avons un abonnement pour avoir accès aux articles. Malheureusement, il n’a pas été possible de prendre un abonnement du Figaro. C’est pourquoi nous consultons ces articles payants par Lexis Nexis par le site web de l’Université d’Utrecht. Cela a pour conséquence que nous ne pouvons pas voir la mise en pages des articles payants.

3 ACPM. (2018). Classement Diffusion Presse Quotidienne Nationale 2018. Consulté le 16 mai 2019, de https://www.acpm.fr/Les-chiffres/Diffusion-presse/Presse-Payante/Presse-Quotidienne-Nationale 4 Albert, P. (1998). La presse française. (p. 121) Paris, France : La documentation française. 5 Eurotopics. (s.d.). Le Figaro. Consulté le 17 mai 2019, de https://www.eurotopics.net/fr/14+8679/le- figaro 6 Eurotopics (s.d.) Libération Consulté le 17 mai 2019, de https://www.eurotopics.net/fr/148696/liberation 7 Le Monde est parfois considéré comme journal du centre gaucheA ou comme journal de référenceB. Mais étant donné qu’il s’agit du centre, ce journal est probablement assez neutre et ne pas prononcé comme le Figaro et Libération. A Intégrer Sciences Po (2016, le 17 mars). Orientations politiques de la presse étrangère et française - Intégrer Sciences Po. Consulté le 18 juin 2019, de https://www.integrersciencespo.fr/orientations-politiques-de-la-presse- etrangere-et-francaisec B Eurotopics. (s.d.) Le Monde. Consulté le 19 juin 2019, de https://www.eurotopics.net/fr/148683/le- monde 8 Eurotopics. (s.d.) L’Équipe. Consulté le 19 juin 2019, de https://www.eurotopics.net/fr/148686/l-equipe 9 Eurotopics. (s.d.) Les Échos. Consulté le 19 juin 2019, de https://www.eurotopics.net/fr/148688/les- echos 10 Eurotopics. (s.d.) La Croix. Consulté le 19 juin 2019, de https://www.eurotopics.net/fr/148661/la- croix

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Pour trouver tous les articles de Libération et du Figaro, nous tapons « gilets jaunes » dans les moteurs de recherche sur leurs sites web et filtrons d’abord les résultats en sélectionnant la semaine du 19 novembre jusqu’au 25 novembre. Cette semaine est la plus intéressante parce que la première manifestation des gilets jaunes « acte I » a eu lieu le 17 novembre. Pendant la semaine choisie, les deux journaux ont probablement analysé cette première manifestation et publié des articles qui décrivent tous les évènements. La deuxième manifestation, aussi appelée « acte II », avait lieu le 24 novembre. Nous pouvons analyser les articles qui ont été publiés en amont de cette manifestation. De plus, cette semaine nous offre aussi les articles qui ont été publiés le 24 et le 25 novembre. Cela est intéressant étant donné que la deuxième manifestation était plus violente que la première, ce qui peut avoir eu un effet sur les reportages des journaux.

La construction du corpus

Après la création de ce grand ensemble d’articles (273 articles du Figaro et 73 articles de Libération), nous supprimons tous ceux que nous n’utilisons pas pour notre analyse qualitative. Nous avons choisi de sélectionner les articles qui décrivent les manifestations des gilets jaunes pendant la semaine choisie. Les articles que nous supprimons sont des articles qui ne traitent pas directement les manifestations des gilets jaunes. Nous avons fait ce choix parce qu’il est important pour l’homogénéité du corpus que nous étudions des articles du même type. Par exemple, si nous étudions des articles d’opinion du Figaro et des articles d’analyse de Libération, nous ne pourrions pas bien comparer ces articles. Pour réduire le nombre des articles et ainsi augmenter la faisabilité de notre étude, nous avons dû supprimer un grand nombre d’articles et dû faire certains choix, parfois rigoureux. Les vidéos, les articles qui contiennent seulement des photos et les articles « en direct » (les blogs sur les sites web des journaux qui publient des photos, vidéos et nouvelles pendant la journée de la manifestation) ne sont pas aptes pour la recherche parce que ces articles ne contiennent pas ou peu de texte. Il est important que les articles contiennent du texte étant donné que nous analyserons le lexique des articles. Au début, nous avions 273 articles du Figaro. D’abord, nous avons supprimé les articles qui n’avaient rien du tout à faire avec les gilets jaunes comme douze articles Programme TV, deux articles du sport, quatre articles Finances Perso, quatre articles de Madame Figaro et quatre articles qui traitent la langue française. Ensuite, les 41 articles économiques du Figaro sont supprimés parce que Libération n’a pas une rubrique économique. Les 18 articles de Figaro Vox, la rubrique en ligne pour les débats, sont aussi supprimés de notre corpus parce qu’ils proclament l’opinion de plusieurs personnes mais pas forcément celle du Figaro. En outre, Libération n’avait que quelques articles de la rubrique Tribune. Ces articles de Tribune sont aussi supprimés du corpus de Libération. Sur le site web du Figaro, on publie aussi chaque jour des articles avec le titre : « Il est midi, l’essentiel du (date) » et « Il est 18 heures, l’essentiel du (date) ». Dans ces articles, on dénombre les nouvelles les plus importantes de la journée. Ces articles contenaient qu’un résumé de quelques lignes des manifestations avec un lien qui dirigeait vers un autre article. Ces articles ne contenaient pas assez d’information pour notre recherche. Au total, il y avait treize articles de ce type, nous les avons supprimés aussi. Notre corpus existe surtout d’articles de la rubrique actualité. Mais, dans cette catégorie, il y avait aussi des articles qui n’étaient pas aptes à notre recherche, comme un article qui décrivait une autre manifestation à Paris, #NousToutes, un article concernant la visite de Macron en Belgique et les articles décrivant les manifestations à la Réunion (nous voulons seulement rechercher les manifestations en France Métropolitaine). Au total, nous avons supprimé 52 articles de ce genre.

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Le dernier grand groupe d’articles supprimés est la catégorie avec les articles qui ne contenaient pas assez d’information. Ces articles, qui ne se consistaient que de deux ou trois alinéas, ne décrivaient que quelques faits, comme un homme qui a été interpellé. Ces 20 articles ne pouvaient pas aider notre recherche et c’est pourquoi nous les avons enlevés. Finalement, nous avons aussi essayé de supprimer les articles politiques. C’est-à-dire les articles qui ne traitent qu’un évènement politique, comme une séance à l’Assemblée Nationale. Dans notre corpus final, il y a des articles dans lesquels les journalistes citent les politiciens ou critiquent président Macron, mais ces articles ne viennent pas de la rubrique politique. Après la délimitation de notre grand corpus, il y restait 17 articles, dont 4 éditoriaux. Un éditorial est écrit par la rédaction en chef du journal et représente donc plus ou moins directement l’opinion du journal en ce qui concerne les gilets jaunes. La liste complète des articles retenues se trouve dans la bibliographie. Le corpus de Libération est composé selon les mêmes critères que celui du Figaro. Comme nous l’avons déjà mentionné ci-dessus, Libération nous offrait 73 résultats. De ce fait, il n’était pas nécessaire de supprimer un aussi grand nombre d’articles comme nous l’avions dû faire pour Le Figaro. En revanche, Libération n’avait pas clairement catégorisé leurs articles comme Le Figaro qui a en haut de ses articles une étiquette qui indique la rubrique à laquelle un article appartient. S’il y a un article économique dans Le Figaro, on peut le revoir en tête de l’article, comme « économie → conjoncture ». Libération a aussi des étiquettes en tête de ses articles, mais ces étiquettes ne contiennent qu’un mot clé qui résume l’article ou un mot qui indique la nature de l’article, comme : « Gilets Jaunes », « Analyse », « Colère » ou « Éditorial ». Sur le site web de Libération, il y a aussi des rubriques qui n’existent pas sur le site web du Figaro. Libération connaît par exemple la rubrique Checknews, une rubrique dans laquelle les lecteurs posent des questions. Au total, nous avons supprimé 17 articles de Checknews. Chaque matin, Libération publie aussi une article Libé Matin, dans laquelle Libération donne « l'essentiel de l'actualité »11 du matin. Nous avons supprimé cinq articles de ce type et aussi cinq articles Recap’ qui donnent « l'essentiel de l'actu du jour ». Quant au reste des articles, nous avons enlevé les interviews, les articles politiques et les articles décrivant les gilets jaunes à la Réunion. Finalement, nous avons réduit le nombre d’articles de 73 à 16 articles, dont 2 éditoriaux. La liste complète des articles retenus se trouve dans la bibliographie.

L’analyse quantitative et qualitative

Cette étude consiste en deux approches différentes : une analyse quantitative et une analyse qualitative. Dans la partie quantitative, il s’agit de deux types de données. Premièrement, nous recherchons le nombre d’articles que les journaux ont publié dans la semaine choisie. En étudiant ces chiffres, nous voyons si les journaux prêtent beaucoup d’attention au sujet des gilets jaunes ou pas. En outre, il sera clair si le nombre des articles augmente pendant la semaine choisie. Ensuite, nous ferons une analyse du lexique. Par exemple, si Le Figaro utilisait beaucoup plus souvent le mot « violent » que Libération, il pourrait être possible que Le Figaro mette l’accent sur l’aspect violent des gilets jaunes. Avec ces données nous pouvons peut-être avoir une idée globale du point de vue de Libération et celui du Figaro. Pour cette étude, nous utilisons un logiciel qui s’appelle IRaMuTeQ. Ce logiciel compte tous les mots qui se trouvent dans les articles et peut

11 S.n., (2018, le 21 décembre). Carlos Ghosn, démission du chef du Pentagone, « gilets jaunes » : l’essentiel de l’actualité de ce vendredi matin. Consulté le 10 juin 2019, de https://www.liberation.fr/planete/2018/12/21/carlos-ghosn-demission-du-chef-du-pentagone-gilets- jaunes-l-essentiel-de-l-actualite-de-ce-vendredi-_1699120

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faire une liste avec les mots qui sont les plus utilisés. Le logiciel fera une liste qui contiendra des noms communs, des verbes, des adverbes et des adjectifs. Nous avons choisi de seulement utiliser ces quatre catégories parce que ces mots ont une définition. C’est-à-dire : si les mots de ces quatre catégories sont souvent utilisés, ils peuvent montrer l’opinion d’un journal. En revanche, les autres catégories comme les articles, les pronoms démonstratifs et les auxiliaires n’ont pas de définition. Si l’article « la » était un des mots les plus utilisés, cela ne nous aiderait pas en étudiant le lexique. C’est pourquoi que nous avons seulement choisi les noms communs, les verbes, les adverbes et les adjectifs. La deuxième partie de notre analyse sera qualitative. Cette analyse est basée sur le corpus de 16 articles de Libération et dix-sept articles du Figaro. Ces 32 articles seront analysés selon une analyse de discours. Nous allons d’abord nous concentrer sur le contenu des textes. Nous allons faire attention à plusieurs critères. D’abord, le lexique qui est utilisé dans les textes. Après l’analyse quantitative, nous aurons une vue générale du lexique le plus utilisé, mais nous voudrions aussi faire attention aux mots qui ne sont utilisés qu’une fois et faire attention dans quel contexte le lexique est utilisé. Ensuite, nous étudierons les citations dans les articles. Qui a la parole dans les articles et pourquoi sont-ils cités ? De plus, nous prêtons attention aux autres choses qui se trouvent dans les textes comme des tweets et des photos. À chaque fois, nous nous posons la question : « qui parle », « qui voit » ? La deuxième chose que nous étudierons est la position des mots remarquables dans les articles. Si un journal utilise souvent un certain mot comme « violence », nous allons étudier la position de ces mots dans le texte. Nous suivons dans notre démarche l’exemple de Marie Veniard dans son article La presse devant les attentats terroristes : usages journalistiques du mot guerre (2015)12. Elle a étudié comment le mot « guerre » était utilisé dans Le Monde et Le Figaro après les attentats à Paris en janvier et en novembre 2015. Dans son article, elle nomme trois positions importantes dans un article d’un journal : le titre, le péritexte et le texte lui-même. Selon elle, les titres sont des attracteurs de l’article et c’est pourquoi ils sont très importants pour les articles. De plus, elle explique aussi qu’un journal peut montrer de la distance en utilisant une citation dans le titre. La deuxième position, le péritexte, existe des parties encadrées, des citations et des tweets. Ces parties du texte sont aussi très bien visibles pour le lecteur. Dans notre recherche, nous allons aussi étudier la position des mots dans les articles choisis. Nous voulions aussi étudier la position des articles dans les éditions et sur le site web : quel article se trouvait à la une, par exemple ? Si un article se trouve à la une, le journal veut essayer d’attirer de l’attention avec l’article. Malheureusement, ce type d’analyse n’était pas possible parce que nous n’avons pas réussi à nous souscrire à un abonnement du Figaro.

12 Veniard, M. (2018). La presse devant les attentats terroristes : usages journalistiques du mot guerre (Paris, 2015). Mots, (116), 91–109. https://doi.org/10.4000/mots.23077

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Le contexte

Dans ce chapitre, nous nous plongeons dans le contexte du mouvement. Comment le mouvement des gilets jaunes est-il commencé ? Quels sont les évènements les plus importants et quelles sont les revendications des manifestants ? Ce chapitre aide à mieux comprendre le mouvement et les articles que nous allons étudier. Dans les articles de notre corpus, nous allons probablement retrouver de l’information de ce chapitre.

Le début du mouvement

« Les gilets jaunes » est un mouvement qui a commencé en réaction directe contre l’idée du président de la République, Emmanuel Macron, de hausser les prix du carburant en septembre 2018. Le mouvement commençait le 10 octobre 2018 quand deux chauffeurs routiers, Éric Drouet et Bruno Lefevre, ont posté un appel sur Facebook dans lequel ils incitaient à « un blocage national contre la hausse du carburant »13. Le 18 octobre, une femme française, Jacline Mourand, a publié une vidéo dans laquelle elle critiquait les mesures anti-automobilistes du gouvernement14. Le mouvement devenait de plus en plus grand sur les médias sociaux. La première grande manifestation des gilets jaunes, appelée « acte 1 », avait lieu le 17 novembre 201815. Ce jour-là, il y a eu au total 287.710 personnes qui se sont mobilisées. Pendant cette mobilisation, les gilets jaunes bloquaient surtout des routes à péage, des carrefours et des ronds-points dans toute la France. La conséquence de ces manifestations était qu’il y avait des grands embouteillages et que la circulation était fortement perturbée. De plus, les actions avaient aussi des conséquences économiques. Étant donné que les grandes routes et les ronds-points autour des centres commerciaux étaient bloqués, les magasins n’étaient pas bien accessibles. C’est pourquoi le domaine du commerce perdait des revenus. Le secteur des transports perdait aussi des revenus à cause des blocages. Entre le début des manifestations et le 3 décembre, le secteur avait probablement une perte de 400 millions d’euros16. Le 17 novembre, il y a eu une manifestante qui mourait à cause d’un accident.17

Les événements qui ont eu lieu entre le 19 et le 25 novembre

Lors de la semaine du 19 novembre, la semaine que nous étudions, il y avait quelques évènements importants par rapport aux gilets jaunes. Premièrement, le 18 novembre, le premier ministre Edouard Philippe avait annoncé à la télévision de continuer avec les réformes annoncées par le gouvernement : « Ce n’est pas quand ça souffle qu’il faille changer de cap, le cap que nous avons

13 Vandepitte, F. (2019). Le petit livre des gilets jaunes (1e éd.). (p. 10) Paris, France : Éditions First. 14 Vandepitte, F. (2019). Le petit livre des gilets jaunes (1e éd.). (p. 10) Paris, France : Éditions First. 15 S.n., (2018, le 17 novembre). Le bilan du 17 novembre des gilets jaunes, en cinq chiffres. Consulté le 25 mai 2019, van https://www.huffingtonpost.fr/2018/11/17/le-bilan-du-17-novembre-des-gilets-jaunes-en- cinq-chiffres_a_23592423/ 16 S.n., (2018, le 3 décembre) « Gilets jaunes » : pertes de chiffre d’affaires significatives dans plusieurs secteurs économiques. Consulté le 24 mai 2019, de https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/03/gilets- jaunes-pertes-de-chiffre-d-affaires-significatives-dans-plusieurs-secteurs-economiques_5392161_3234.html 17 S.n., (2018, le 18 novembre). Blocages du 17 novembre : ce que l’on sait de la mort d’une manifestante des “gilets jaunes”, renversée par... Consulté le 27 mai 2019, de https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/prix- des-carburants/blocages-du-17-novembre-ce-que-l-on-sait-de-la-mort-d-une-manifestante-des-gilets- jaunes-renversee-par-une-automobiliste_3039093.html

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fixé, nous allons le tenir ». En d’autres mots, le gouvernement ne voulait pas encore faire des concessions.18 Un autre événement marquant avait lieu le 21 novembre. Un député, Jean Lasalle, était vêtu d’un gilet jaune. Cet évènement provoquait l’interruption de la séance de l’Assemblée Nationale19. Ce député n’était pas la seule personne en France qui soutenait les gilets jaunes lors de cette semaine. Un sondage d’Odoxa-Dentsu Consulting montrait que 66% des personnes interrogées pensaient que le mouvement devait poursuivre et 77% des Français pensaient que le mouvement des gilets jaunes était justifié. De plus, 62% des personnes interrogées trouvait que les « gilets jaunes » n’étaient pas violents. Ce sondage montre bien que le mouvement avait un grand soutien en France pendant cette première semaine.20 Le 24 novembre 2018, la deuxième grande manifestation « acte II » avait lieu. Ce jour, il y avait 166.000 personnes qui se mobilisaient dans toute la France. À Paris, 8000 « gilets jaunes » allaient manifester aux Champs-Élysées malgré une interdiction. Cette manifestation aux Champs-Élysées était caractérisée par des confrontations violentes entre la police et des manifestants. La police utilisait des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour chasser les manifestants. Il y avait au total 130 personnes placées en garde à vue. Cette manifestation aux Champs-Élysées causait aussi un scandale politique entre Marine Le Pen et Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur. Comme il y avait une interdiction pour manifester aux Champs-Élysées et à la Place de la Concorde le 24 novembre, les gilets jaunes devaient se réunir aux Champs de Mars. Marine Le Pen n’était pas d’accord avec cette décision du gouvernement et avait tweeté : « Qu’est-ce qui justifie que le peuple français ne puisse pas manifester sur les Champs-Élysées, où beaucoup d'autres rassemblements (Coupe du Monde, Nouvel An,...) ont lieu ? MLP#24NovembreParis #GiletsJaunes »21 Puis, le ministre de l’intérieur accusait Marine Le Pen d’avoir incité les gilets jaunes à se réunir aux Champs-Élysées.22 En réaction à la manifestation du 24 novembre, le gouvernement annonçait le 25 novembre de renoncer au péage urbain et d’ajourner la vignette pour les transports à poids lourds.23 Dans le graphique qui se trouve en annexe 3, nous voyons que le nombre de gilets jaunes diminue vite entre le 19 novembre et le 25 novembre, la semaine que nous avons recherchée, de 366.000 à 288.000 manifestants. Pendant les semaines qui suivent après le 24 novembre, les gilets jaunes continuent avec leurs manifestations mais le nombre de gilets jaunes diminue. Nous voyons aussi dans le graphique une autre diminution entre le 8 et le 15 décembre. Cette diminution est probablement la suite directe du discours du président de la République,

18 S.n., (2018, le 18 novembre). « Gilets jaunes » : Edouard Philippe réaffirme que « le cap sera tenu ». Consulté le 17 mai 2019 de https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/11/18/gilets-jaunes-edouard-philippe- dit-entendre-la-colere-mais-affirme-que-le-cap-sera-tenu_5385266_823448.html 19 S.n., 2018, (le 21 novembre). Jean Lassalle provoque une brève suspension de séance à l’Assemblée. (Consulté le 17 mai 2019, de https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/11/21/jean-lassalle-provoque-une- breve-suspension-de-seance-a-l-assemblee_5386587_823448.html 20 Odoxa. (2018, le 22 novembre). Mobilisation des gilets jaunes à Paris : Le soutien des Français s’amplifie - Odoxa. Consulté le 18 mai 2019, de http://www.odoxa.fr/sondage/mobilisation-gilets-jaunes-a-paris-soutien- francais-samplifie/ 21 S.n., (2018, le 23 novembre). “Gilets jaunes” : Marine Le Pen suggère de manifester sur les Champs-Élysées. Consulté le 18 mai 2019, de https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets- jaunes-marine-le-pen-suggere-de-manifester-sur-les-champs-elysees_3048249.html 22 R. Bx. et Martinat, P. (2018, le 24 novembre). Violences sur les Champs-Élysées : Christophe Castaner accuse Marine Le Pen et l’ultradroite. Consulté le 19 mai 2019, de http://www.leparisien.fr/politique/violences-sur- les-champs-elysees-christophe-castaner-accuse-marine-le-pen-et-l-ultradroite-24-11-2018-7952235.php 23 Mandard, S. (2018, le 25 novembre). Le gouvernement renonce au péage urbain et ajourne la vignette poids lourds. Consulté le 19 mai 2019, de https://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/11/25/le-gouvernement- renonce-au-peage-urbain-et-ajourne-la-vignette-poids-lourds_5388469_1652666.html

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Emmanuel Macron. Le 10 décembre, Macron avait prononcé un discours à la télévision comme réponse aux gilets jaunes. Avec ce discours, qui était suivi par 23 millions de Français, Macron annonçait des mesures pour faire une concession aux revendications des gilets jaunes. Il annonçait entre autres « une augmentation du SMIC de 100 euros par mois dès 2019, l’annulation de l’augmentation de la contribution sociale généralisée pour les retraités qui touchent moins de 2000 euros par mois et une prime de fin d’année demandée aux employeurs « qui le peuvent ».24 De plus, Macron a annoncé « le grand débat », une initiative qui permet aux Français de participer à des réunions publiques entre le 15 janvier et le 15 mars. Lors de ces réunions, les Français peuvent « débattre de questions essentielles pour les Français ».25 Pendant ce grand débat, il y avait au total 1.9 million contributions.26 Malgré les mesures de Macron, il y avait un grand groupe qui continuait avec les manifestations.

Les revendications des gilets jaunes

Il est difficile de dire exactement quelles sont les revendications des gilets jaunes. Le mouvement n’a pas une structure claire. Les gilets jaunes s’organisent par les réseaux sociaux et notamment par des groupes Facebook. Le 26 novembre 2018, les gilets jaunes ont indiqué huit porte-paroles pour mieux structurer les manifestations, dont Éric Drouet, un des deux chauffeurs routiers qui avaient posté le premier appel sur Facebook.27 Au début du mouvement des gilets jaunes en octobre 2018, la revendication principale des gilets jaunes était l’annulation du plan de hausser la taxe carbone. Les gilets jaunes avaient peur qu’ils ne pussent plus payer l’essence après l’augmentation de la taxe carbone. Entre octobre 2017 et octobre 2018 le prix du gazole a augmenté de 22,6%, celui de l’essence de 14,6% alors que le fioul augmentait de 30,4%. 28 Si le gouvernement introduisait une taxe carbone, les gilets jaunes qui habitent la campagne craignaient qu’ils ne puissent plus payer leur essence pour aller à leur travail. Étant donné que les prix immobiliers dans les villes sont élevés et que les transports en commun ne sont pas toujours idéaux à la campagne, les gilets jaunes se sentaient désavantagés. Un autre souci était la baisse du pouvoir d’achat. « Entre octobre 2017 et octobre 2018, les prix ont augmenté de 2,2% en moyenne, mais les variations sont considérables en fonction des produits. Les pommes de terre ont augmenté de 11,2 %, les légumes frais de 9 % et le tabac de 16,8 %. Ces différentes hausses de produits de consommation courante se sont donc traduites par une baisse mécanique du niveau de vie de certains ménages »29 Les gilets jaunes voulaient que leur niveau de vie soit amélioré et que les plus fortunés de la France payeront plus de taxe. Le mouvement des gilets jaunes luttait aussi contre la pauvreté et ils voulaient une hausse du SMIC. Ces revendications mentionnées ci-dessus ne sont pas les seules revendications des gilets jaunes. Il existe aussi une liste de 42 revendications qui a été envoyée aux médias et aux députés.30

24 S.n., (2018, le 10 décembre) Les annonces de Macron : smic, prime de fin d’année, heures supplémentaires défiscalisées…. Consulté le 19 mai 2019, de https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/12/10/les- annonces-de-macron-smic-augmente-prime-de-fin-d-annee-heures-supplementaires- defiscalisees_5395526_823448.html 25 Le Grand Débat National. (s.d.). Consulté le 8 juin 2019, de https://granddebat.fr/ 26 Le Grand Débat National. (s.d.). Consulté le 9 juin 2019, de https://granddebat.fr/ 27 S.n., 2018, le 26 novembre). Les « gilets jaunes » désignent leurs porte-parole. (Consulté le 20 mai 2019, de https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/11/26/les-gilets-jaunes-designent-leurs-porte- parole_5388853_3224.html 28 Vandepitte, F. (2019). Le petit livre des gilets jaunes (1e éd.). (p. 56) Paris, France : Éditions First. 29 Vandepitte, F. (2019). Le petit livre des gilets jaunes (1e éd.). (p. 60) Paris, France : Éditions First. 30 S.n., (2018, le 1er décembre). Baisse des taxes, référendum populaire, zéro SDF... On a décortiqué les 42 revendications des “gilets jaunes”. Consulté le 21 mai 2019, de

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Néanmoins, il n’est pas clair si tous les gilets jaunes ont les mêmes revendications étant donné qu’ils ne sont pas réunis. De plus, il y a aussi une distinction entre les manifestants violents et les manifestants non- violents. Au début, il y avait surtout des Français qui allaient manifester contre les prix de pétrole. Mais, à partir de la manifestation du 24 novembre, les manifestations devenaient de plus en plus violentes. Comme nous l’avions déjà indiqué ci-dessus, le 24 novembre à Paris, il y avait 130 personnes en garde à vue. Après six mois de manifestation, onze personnes ont trouvé la mort, 4245 personnes ont été blessées dont 1797 policiers, plus de 12.000 personnes ont été arrêtées et il y a 2000 personnes qui ont été condamnées.31 Ces chiffres montrent bien la grande ampleur des manifestations en France et aussi que les manifestations des gilets jaunes sont parfois très violentes. Une autre caractéristique des gilets jaunes est la méfiance contre les médias traditionnels. Les gilets jaunes accusent les médias traditionnels « d’être trop dépendants du pouvoir politique, d’avoir dramatisé les événements et d’accorder beaucoup trop de place aux violences pour assouvir leur quête de sensationnalisme ».32 Les gilets jaunes utilisent surtout des groupes sur Facebook pour communiquer l’un avec l’autre. Début novembre, il y avait plus de 300 groupes liés aux gilets jaunes sur Facebook.33 Le succès de ces groupes vient de l’idée que tout le monde peut s’exprimer sur Facebook et qu’il n’existe pas une hiérarchie dans ces groupes. Les manifestants utilisent aussi souvent la fonction de Facebook qui permet de tourner des vidéos en direct. Ces vidéos permettent aux gilets jaunes de communiquer directement entre eux. En outre, les « pure-players » sont devenus très importants pour le mouvement. Ces médias « ont la particularité de filmer sans commenter les manifestations des gilets jaunes. Leurs vidéos sont ainsi massivement partagées sur les pages Facebook, car l’absence de médiatisation est considérée comme un gage de crédibilité. »34 De plus, les gilets jaunes publient aussi leurs propres chiffres de manifestants. Ces chiffres diffèrent des chiffres que le Ministère de l’Intérieur publie chaque semaine. Selon le Ministère de l’Intérieur, il y avait 12.500 gilets jaunes actifs samedi 25 mai 2019. Selon les chiffres des gilets jaunes, il y avait 35.100 manifestants ce même jour.35

https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/baisse-des-taxes-referendum-populaire- zero-sdf-on-a-decortique-les-42-revendications-des-gilets-jaunes_3077229.html?utm_medium=Social 31 S.n., (2018, le 18 mai). Geen oorlog, maar toch 11 doden en ruim 4000 gewonden in Frankrijk. Consulté le 21 mai 2019, de https://nos.nl/artikel/2285290-geen-oorlog-maar-toch-11-doden-en-ruim-4000-gewonden- in-frankrijk.html 32 Vandepitte, F. (2019). Le petit livre des gilets jaunes (1e éd.). (p. 114) Paris, France : Éditions First. 33 Vandepitte, F. (2019). Le petit livre des gilets jaunes (1e éd.). (p. 117) Paris, France : Éditions First. 34 Vandepitte, F. (2019). Le petit livre des gilets jaunes (1e éd.). (p. 119) Paris, France : Éditions First. 35 S.n., (2019, le 25 novembre) « Gilets jaunes » : l’acte XXVIII signe la plus faible participation du mouvement.. Consulté le 21 mai 2019, de https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/25/ce-qu-il-faut-attendre- de-l-acte-xxviii-des-gilets-jaunes_5467032_3224.html

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L’analyse Le nombre d’articles

Pour cette étude, nous avons créé un corpus des articles que Le Figaro et Libération ont publié pendant la semaine du 17 novembre jusqu’au 25 novembre. En sélectionnant les articles, nous avons remarqué qu’il y a une différence entre le nombre d’articles de Libération et Le Figaro. Pour la création de notre corpus, nous avons tapé « gilets jaunes » dans les moteurs de recherche sur les sites web de ces deux journaux. Le moteur de recherche du Figaro donnait au total 273 articles et 104 vidéos et blogs en direct. Celui de Libération donnait au total 73 résultats. Il est remarquable qu’il y ait une si grande différence entre le nombre d’articles que Le Figaro et Libération ont publié pendant cette semaine. Pour cette grande différence, plusieurs explications se présentent. Premièrement, il est à noter que Le Figaro nomme les gilets jaunes dans une grande partie de ces articles, même si un article n’a pas « les gilets jaunes » comme sujet de l’article. Un exemple se trouve dans un article publié le 20 novembre, avec le titre : « Emmanuel Macron engage les travaux dans la salle des Fêtes de l'Élysée » Cet article est un article de la rubrique culture et traite la rénovation de plusieurs salles de l’Élysée et il n’y a aucun lien avec les gilets jaunes. L’article, qui est constituée de huit paragraphes, ne mentionne qu’une fois les « gilets jaunes » dans le dernier alinéa : « Ces derniers jours, les « gilets jaunes » ne se sont pas privés de dénoncer la commande d'un service de Sèvres, la construction d'une piscine à Brégançon ou les changements de décors du palais. »36 Malgré le fait que cet article ne traite pas les manifestations des « gilets jaunes », l’article apparait quand même entre les résultats du moteur de recherche. Cela montre que le mouvement des gilets jaunes est un sujet assez important pour Le Figaro. Même si un article n’a rien à faire avec le mouvement, cet article est quand même lié aux gilets jaunes. Une autre chose marquante dans les articles du Figaro est le fait que les journalistes réfèrent souvent aux autres articles dans leur article. Dans les résultats, nous avons trouvé plusieurs articles qui ne nomment pas « les gilets jaunes » dans le texte de l’article. Mais, entre les alinéas, il y a souvent une seule ligne avec « lire aussi » suivie par un lien qui renvoie à un article qui aborde le sujet des gilets jaunes. Ainsi l’article « Une écrivaine chinoise condamnée à dix ans de prison pour un roman à caractère homosexuel », décrit, comme le titre l’explique déjà, comment une écrivaine chinoise a été arrêtée pour avoir publié un livre avec un personnage homosexuel. Dans cet article, il y a de nouveau aucun lien avec les manifestations des gilets jaunes, sauf une ligne entre deux alinéas dans laquelle il est écrit : « LIRE AUSSI - Un couple gay agressé par des « gilets jaunes » »37. Avec une telle ligne, Le Figaro essaie de tenter le lecteur à lire un autre article, étant donné que le mouvement des gilets jaunes est un sujet assez actuel. L’utilisation des phrases « à lire aussi » a une influence sur le nombre des résultats que le moteur de recherche du Figaro a donné.

36 Bommelaer, C. (2018, le 20 novembre). Emmanuel Macron engage les travaux dans la salle des Fêtes de l’Élysée. Consulté le 8 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/culture/2018/11/20/03004-20181120ARTFIG00302- emmanuel-macron-engage-les-travaux-dans-la-salle-des-fetes-de-l-elysee.php 37 S.n., (2018, le 20 novembre). Une écrivaine chinoise condamnée à dix ans de prison pour un roman à caractère homosexuel. Consulté le 10 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/livres/2018/11/20/03005- 20181120ARTFIG00176-une-ecrivaine-chinoise-condamnee-a-dix-ans-de-prisons-pour-un-roman-a- caractere-homosexuel.php

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Malgré le fait que le moteur de recherche du Figaro donnait au total 273 résultats, le nombre net des articles que Le Figaro a publié est plus bas que 273. Il y avait au total 132 articles qui avaient le mouvement des gilets jaunes comme sujet principal de l’article.38 En ce qui concerne les résultats de Libération, une grande partie des articles qui ont été publiés pendant la semaine choisie ont vraiment les « gilets jaunes » comme sujet principal de l’article. Au total, il y a 38 articles qui ont « les gilets jaunes » comme sujet principal. Quant aux références aux autres articles, Libération ne les utilise pas souvent. Dans les articles de Libération, il y a quelques lignes avec « à lire aussi », mais pas au même degré que Le Figaro l’a fait. Étant donné que Libération n’utilise guère la phrase « à lire aussi » dans leurs articles, il est possible que l’absence de cette phrase « à lire aussi » cause un nombre d’articles plus bas que celui du Figaro. Un autre point qui pourrait expliquer la différence en nombre d’articles est la largeur des journaux. Comme nous l’avons déjà mentionné sous ‘Méthode’, le Figaro est le journal avec le plus grand tirage en France (309.492). Libération est le septième journal de la France avec un tirage de 67.238 exemplaires. Le Figaro est donc un journal avec une plus grande diffusion que Libération et c’est pourquoi il est vraisemblable que Le Figaro a un plus grand budget que Libération39. De plus, Le Figaro a probablement un plus grand nombre de journalistes que Libération (Le Figaro a probablement 350 journalistes et Libération probablement 192 journalistes)4041 De ce fait, il est plus ou moins logique que Le Figaro a publié plus d’articles que Libération. Finalement, Le Figaro prête plus d’attention aux gilets jaunes que Libération. Le Figaro n’a pas seulement publié beaucoup d’articles, Le Figaro a aussi publié 104 vidéos sur leur site web, ce que Libération n’a pas fait.

La publication des articles pendant la semaine choisie

Un autre point intéressant est la répartition des articles. En outre de la différence en nombre d’articles publiés par les deux journaux, il existe aussi une différence entre le nombre d’articles sur les gilets jaunes que les journaux ont publié par jour. Le graphique 1 montre la division des articles de la semaine choisie. Dans ce graphique, à la page suivante, nous voyons que les deux journaux ont mis l’accent sur le vendredi. Le Figaro a publié 53 articles le vendredi. Les articles que Le Figaro a publié le vendredi sont très divers. Ce journal n’a pas seulement publié des articles qui annoncent les évènements du lendemain, comme un article qui annonce la fermeture de la tour Eiffel le 24 novembre, mais aussi des articles des rubriques économie et politique.

38 Nous avons lu tous les articles et nous avons étudier quels articles avaient le mouvement des gilets jaunes comme sujet principal. Si le mouvement n’était qu’une fois mentionné ou s’il y avait un autre sujet qui a été sorti davantage dans l’article, nous avons supprimé cet article de notre corpus. 39 Nous n’avons pas trouvé des chiffres exacts en ce qui concerne les budgets du Figaro et Libération. Notre supposition est basée sur le fait que si la diffusion du Figaro est presque 4 fois plus haute que celle de Libération, les revenues du Figaro seraient aussi 4 fois plus hautes que ceux de Libération. 40 Moullot, P., & Andraca, R. (2019, le 8 avril). Tous les journalistes de « Libération » sont-ils des enfants de CSP+ ? Consulté le 13 juin 2019, de https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/08/tous-les- journalistes-de-liberation-sont-ils-des-enfants-de-csp_1717920 Nous ne sommes pas sûrs s’il y a vraiment 159 journalistes qui travaillent pour Libération. Nous n’avons malheureusement pas pu trouver les chiffres exacts. Mais, dans l’article que nous avons consulté, il s’agit d’une enquête qui a été mené sur la rédaction de Libération. Dans l’article, nous lisons que « au total, 112 personnes sur 159 ont répondu à notre questionnaire » de cette façon, nous croyons qu’il y a au total 159 journalistes. 41 Le Figaro. LE FIGARO, 1ère marque média en France - FigaroMedias. Consulté le 13 juin 2019, de http://media.figaro.fr/marques/le-figaro/

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En ce qui concerne les vingt Graphique 1: La répartition des articles qui ont articles de été publiés entre le 19 et le 25 novembre Libération, ils sont 60 aussi très divers. 53 Libération a surtout 47 50 45 publié des articles 40 38 qui montrent une 40 analyse du 32 mouvement des 30 20 gilets jaunes, 17 18 20 15 comme une 12 8 7 analyse des gilets 10 jaunes en rapport 1 avec Emmanuel 0 Macron. De plus, Lundi 19 Mardi 20 Mercredi Jeudi 22 Vendredi Samedi 24 Dimanche novembre novembre 21 novembre 23 novembre 25 il y a aussi novembre novembre novembre quelques articles qui décrivent les Le Figaro Libération manifestations du vendredi et des autres articles comme un interview et des articles d’opinion. Une autre chose marquante est le fait que Le Figaro a publié 38 articles le dimanche et que Libération n’a publié qu’un seul article. Nous n’avons pas une explication directe pour cette différence. Le Figaro et Libération publient tous les deux seulement leurs éditions en version papier du lundi jusqu’au samedi. Une explication possible est que Le Figaro dispose d’un plus grand nombre de journalistes que Libération et que par-là, il y a plus de journalistes qui travaillent aussi le dimanche.

Les mots les plus souvent utilisés

En utilisant le logiciel IRaMuTeQ, nous avons eu une liste avec les noms communs, les adjectifs, les adverbes les plus utilisés dans les articles du Figaro et une liste avec les noms communs, adjectifs, adverbes les plus utilisés dans les articles de Libération. Ces deux listes sont basées sur notre petit corpus : les 17 articles du Figaro et les 16 articles de Libération. Nous aurions aussi pu créer une liste qui était basée sur notre grand corpus (tous les articles du Figaro et Libération qui ont le mouvement des gilets jaunes comme sujet principal de l’article ; 132 articles du Figaro et 38 articles de Libération). Nous avons choisi de ne pas créer cette liste pour deux raisons. La première raison est le fait qu’il existe un écart si grand entre le nombre des articles du grand corpus du Figaro et celui de Libération (132 contre 38 articles). Dans ce cas, les chiffres absolus ne peuvent pas nous donner une bonne comparaison entre le lexique du Figaro et celui de Libération. Deuxièmement, le grand corpus existe des articles qui ne sont pas comparables aux articles de l’autre journal. C’est-à- dire, si la plupart des articles du grand corpus du Figaro venait de la rubrique Figaro Vox (opinion) et la plupart des articles du grand corpus de Libération viendrait de la rubrique politique par exemple, nous travaillons avec des articles tout à fait différents et nous ne pouvons pas bien comparer le lexique. C’est pourquoi, nous avons choisi d’utiliser seulement le petit corpus pour l’analyse d’IRaMuTeQ. Cette analyse peut nous donner une vision globale des thèmes importants pour les journaux. Si un mot comme « violence » est relativement plus fréquenté dans Le Figaro que dans

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Libération, cela peut indiquer que Le Figaro prête plus d’attention aux violences des gilets jaunes que Libération. En annexe 1 et 2, il y a une liste avec les 25 mots les plus utilisés dans les articles de Libération et ceux du Figaro.

Les citations

L’étude des citations utilisées dans les articles des deux journaux rapportent également des données intéressantes. Notre recherche montre que Libération cite dans ses articles surtout les manifestants qui sont interviewés dans toute la France. Les manifestants qui sont interviewés se trouvaient entre autres à Rennes, à Fréjus et à Carvin. Les journalistes ont donc voyagé pour écrire un article sur une manifestation locale, comme on le signale aussi au début des articles : « Par Mathilde Frénois, Envoyée spéciale à Fréjus »42 Sur la 25ème place de la liste avec les mots les plus utilisés, on trouve le mot « renne » (voir Figure 1). Ce mot réfère probablement à la ville de Rennes43 La ville de Rennes est nommée 15 fois dans les articles de Libération ce qui Les 25 mots les plus utilisés dans les articles de Libération montre que Libération ne prête pas seulement attention aux manifestations parisiennes (Paris vient sur la 7ème place du classement), mais aussi à celles dans les autres régions de la France. Le Figaro a une autre façon de travailler. Il décrit surtout les manifestations à Paris. Cela est aussi visible dans notre analyse quantitative. À la sixième place dans la liste avec les mots qui sont utilisés le plus souvent par Le Figaro, on trouve le mot « champ ». Ici, ce n’est pas le mot « champ » qui est utilisé fréquemment, mais probablement les Champs- Élysées ou le Champ-de-Mars. Le mot « champ » est utilisé 49 fois. En comparaison avec Libération, c’est un nombre élevé. Les journalistes de Libération ont utilisé ce mot 11 fois et ce mot vient sur la 45ème place dans le classement. L’emploi relativement haut de « Champs-Élysées » par Le Figaro indique que ce journal publie relativement beaucoup sur les manifestations aux Champs-Élysées. Le mot « pari » qu’on trouve dans la troisième place de la liste est probablement « Paris » (le logiciel a probablement supprimé le -s). Paris est nommé 69 fois par Le Figaro, tandis que Libération a nommé Paris 29 fois (7ème place). Les 25 mots les plus utilisés dans les De plus, Le Figaro a cité surtout les politiciens dans les articles articles du Figaro comme Christophe Castaner, le Ministre de l’Intérieur, ce qu’on retrouve dans notre analyse quantitative. Les mots « ministre » et « intérieur » sont utilisés respectivement 29 (12ème place) et 23 fois (22ème place). Dans 20 cas, le mot « ministre » est utilisé ensemble avec « intérieur ». En d’autres mots, le Ministre de l’Intérieur est mentionné vingt fois dans les articles du Figaro. De plus, le mot « gouvernement » se trouve sur la 8ème place de notre liste et est utilisé 42 fois. En étudiant le lexique de Libération, il est clair que Libération prête moins d’attention au pouvoir en place que Le Figaro l’a fait. Le mot « gouvernement » se trouve sur la 22ème place et n’est qu’utilisé 16 fois. Le mot « ministre

42 Frénois, M. (2018, le 24 novembre). Fréjus : « Il n’y a pas que Paris dans la vie, le mouvement vit très bien ici ». Consulté le 18 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/23/frejus-il-n-y-a-pas- que-paris-dans-la-vie-le-mouvement-vit-tres-bien-ici_1693971 43 Le logiciel a supprimé le -s pour rendre tous les mots singuliers dans la liste.

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» est utilisé onze fois (45ème place) et le mot « intérieur » 14 fois (26ème place). Ces chiffres indiquent que Le Figaro donne relativement souvent la parole au pouvoir en place. Si Le Figaro cite des gilets jaunes, il s’agit surtout des porte-paroles. Selon Le Figaro, il y a quatre « têtes qui émergent parmi les « gilets jaunes » » : Éric Drouet, Jacline Mouraud, Benjamin Cauchy et Christophe Chalençon.44 Ces personnes sont mentionnées plusieurs fois dans les articles du Figaro, Benjamin Cauchy est mentionné neuf fois, Éric Drouet trois fois, Jacline Mouraud deux fois et Christophe Chalençon n’est mentionné qu’une fois. De plus, Le Figaro a utilisé 13 fois le mot « porte-parole » pour introduire une certaine personne ou pour souligner la nécessité d’un porte- parole. En revanche, Libération ne prête pas attention aux porte-paroles dans leurs articles : Benjamin Cauchy, Éric Drouet et Christophe Chalençon ne sont pas mentionnés, Jacline Mouraud est mentionnée une fois en disant qu’elle est « à l’origine de la mobilisation des gilets jaunes »45 Même le mot « porte-parole » n’est pas utilisé par Libération. Si Le Figaro donne la parole aux manifestants ordinaires, il s’agit des citations provenant des pages Facebook. Libération donne en revanche surtout la parole aux manifestants qui se trouvent sur le bord de la route. En d’autres termes, Le Figaro donne surtout la parole au gouvernement et notamment au Ministre de l´Intérieur, Christophe Castaner. Si Le Figaro donne la parole aux gilets jaunes, il s´agit surtout de la structure officielle des gilets jaunes comme les porte-paroles. Cela est tout à fait différent à la position de Libération : ce journal donne souvent la parole aux manifestants ordinaires qui se trouvent sur le bord de la route et non pas aux porte-paroles officiels du mouvement. Le Ministre de l’Intérieur et le gouvernement en général sont aussi mentionnés dans les articles de Libération mais c’est d’une façon plus modeste que celle du Figaro.

Les violences des gilets jaunes

En analysant le lexique du Figaro, il y a certaines choses qui sont remarquables. La première chose est l’utilisation fréquente du mot violence par Le Figaro. Ce mot occupe la 15ème place en apparaissant 28 fois. En décrivant les manifestations des gilets jaunes, les journalistes donnent une image violente du déroulement et les journalistes utilisent aussi des autres mots que « violence » pour décrire l’aspect violent des gilets jaunes. D’abord, on retrouve souvent l’image des gilets jaunes en face de la police. Dans la liste des mots les plus fréquentés, on trouve aussi les mots ordre (28 fois), police (25 fois) et force (23 fois). Le mot « ordre » est dans 22 fois des cas utilisés en combinaison avec le mot « forces », cela veut dire que les « forces d’ordre » sont souvent mentionnées dans les articles du Figaro. Cela n’est pas la seule indication : on trouve dans les articles aussi des expressions comme « jouer au chat et à la souris », comme on le retrouve dans un article du 19 novembre dans lequel une manifestation est décrite : « En Gironde, des dizaines de « gilets jaunes » ont joué au chat et à la souris avec les forces de l’ordre ».46 En utilisant une telle expression, le Figaro souligne l’aspect violent entre la police et les manifestants. Dans un autre article, qui a été publié le 25 novembre, il y a trois alinéas qui décrivent comment un policier a été « gravement blessé à Paris » : « un homme de 27 ans était en garde à vue dimanche, soupçonné d’avoir « gravement blessé à l’œil » un policier « par un jet

44 Feertchak, A. (2018, le 19 novembre). « Gilets jaunes » : des figures émergent, de prochaines actions déjà envisagées. Consulté le 17 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/politique/2018/11/19/01002- 20181119ARTFIG00111-gilets-jaunes-quelles-suites-pour-le-mouvement.php 45 Mouillard, S., & Kristanadjaja, G. (2018, le 24 novembre). Gilets jaunes à Paris : « Ce n’est que le début de la révolte !». Consulté le 13 juin 2019, de 46 Kovacs, S., & Gonzàles, P. (2018, le 19 novembre). « Gilets jaunes » : des blocages maintenus avant le rendez- vous à Paris. Consulté le 11 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/19/01016- 20181119ARTFIG00279-gilets-jaunes-des-blocages-maintenus-avant-le-rendez-vous-a-paris.php

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d’écrous » samedi soir lors de la dispersion d’un rassemblement de « gilets jaunes » sur les Champs- Élysées ».47 En outre, les photos qui sont placées dans les articles de notre « petit corpus », montrent aussi plusieurs fois les manifestants portant des gilets jaunes face à la police antiémeute. De plus, le Figaro a aussi régulièrement mentionné dans leurs articles les arrestations des manifestants. Dans les articles qui décrivent les actes, on trouve aussi régulièrement des parties qui soulignent les dégradations qui ont été faites par les gilets jaunes. Dans un article qui décrit des blocages, le journaliste du Figaro a donné la description suivante : « Aux abords du péage, de nombreuses dégradations étaient constatées : arbres sur la voie, route brûlée, barrières de sécurité arrachées. »48 Ce sont surtout les articles décrivant les manifestations aux Champs-Élysées qui sont remplis par des énumérations des dégradations. On y lit des passages comme : « Tout au long de la journée, en descendant puis en remontant l'avenue, casseurs et certains gilets jaunes ont à chaque fois un peu plus saccagé les lieux. Les terrasses des cafés ont été mises à sac et le mobilier urbain détruit, à l'image de ce feu rouge allongé au sol et servant de banquette aux manifestants. Les vitrines des magasins semblaient avoir été épargnées. Mais en fin d'après-midi, une devanture de 49

café a été incendiée. » Un autre exemple : « Des images sidérantes, des barricades en feu, des pavés arrachés du sol au pied de biche. L’avenue des Champs- Élysées, la « plus belle du monde », a offert samedi des scènes de chaos. »51 Les passages qui décrivent les dégradations aux Champs- Élysées sont largement Un exemple d’une photo qui montre des barrages aux Champs- soutenus par les photos qui Élysées. Cette photo a été publiée dans un article du Figaro le 24 50 montrent des scènes de novembre 2018. chaos, notamment des

47 Feertchak, A. (2018, le 25 novembre). « Gilets jaunes » : le point sur la situation au lendemain d’une journée émaillée d’incidents. Consultée le 11 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/politique/2018/11/24/01002- 20181124ARTFIG00130-gilets-jaunes-apres-l-acte-ii-quelles-suites-pour-la-mobilisation.php 48 Kovacs, S., & Gonzàles, P. (2018, le 19 novembre). « Gilets jaunes » : des blocages maintenus avant le rendez- vous à Paris. Consulté le 11 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/19/01016- 20181119ARTFIG00279-gilets-jaunes-des-blocages-maintenus-avant-le-rendez-vous-a-paris.php 49 Négroni, A. (2018, le 24 novembre). « Gilets jaunes » : la manifestation sur les Champs-Élysées a viré au chaos. Consulté le 11 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/24/01016- 20181124ARTFIG00094-gilets-jaunes-la-manifestation-sur-les-champs-elysees-a-vire-au-chaos.php 50 Boudisseau, J, & Lenoir, L (2018, le 24 novembre). « Gilets jaunes » : ce samedi des barricades a été érigées en plein Paris. Consulté le 12 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/24/01016- 20181124ARTFIG00076-gilets-jaunes-ce-samedi-des-barricades-ont-ete-erigees-en-plein-paris.php 51 Négroni, A. (2018, le 24 novembre). « Gilets jaunes » : la manifestation sur les Champs-Élysées a viré au chaos. Consulté le 11 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/24/01016- 20181124ARTFIG00094-gilets-jaunes-la-manifestation-sur-les-champs-elysees-a-vire-au-chaos.php

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photos de « gilets jaunes » à côté des barrages. Le Figaro a publié un article52 dans lequel ils ont décrit les barrages aux Champs-Élysées, ils montrent les photos des barrages et font aussi un lien avec les barrages qui sont faits pendant les guerres dans l’Histoire. En revanche, il y a encore un autre aspect qui est important à souligner. Malgré le fait que Le Figaro insiste sur les violences et les destructions, ils font plusieurs fois une différence entre le mouvement des gilets jaunes et les personnes de l’ultradroite et l’ultragauche qui ne viennent qu’à Paris pour des affrontements. Dans un article qui a été publié le 23 novembre, le jour avant « l’acte II », il y a une partie dans laquelle on explique qu’il y a des agitateurs qui vont à Paris : « Difficile à maîtriser, ce rassemblement entraîne d’autres risques, notamment celui d’affrontements entre mouvements extrêmes. Une note des renseignements indique en effet que des groupes provenant de l’ultradroite et de l’ultragauche vont se rassembler dans la capitale ». 53 Dans un autre article qui décrit les événements violents aux Champs-Élysées, Le Figaro nomme « casseurs » et « certains gilets jaunes ». En nommant explicitement ces deux groupes, Le Figaro pourrait vouloir faire une distinction entre les casseurs et les gilets jaunes. Nous avons étudié si Libération souligne aussi explicitement les violences des gilets jaunes. Cela n’était pas le cas. Libération a au total utilisé deux fois le mot « violence » (473ème place), trois fois « violent » (313ème place) et trois fois « violemment » (313ème place)54. Ces mots sont relativement peu utilisés si on le compare avec l’utilisation de ces mots par Le Figaro. De plus, les mots comme « violence » et « violent » sont surtout utilisés en paraphrasant le Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Une autre fois que le mot « violent » est utilisé, Libération essaie de réfuter l’opinion des « couches plus prospères ou diplômées » qui « mettent en exergue certains débordements réels, violents, homophobes ou xénophobes »55 Dans le corpus de Libération, nous avons trouvé un article dans lequel les gilets jaunes sont fortement critiqués par ce journal. Il s’agit d’un article qui décrit des évènements avec un caractère raciste, sexiste, homophobe et islamophobe. Dans cet article, on donne l’exemple d’une voiture qui est détruite par un gilet jaune, une femme noire qui a été stoppée à un passage et qui a été insultée fortement, et une femme qui « devait retirer son voile ».56 Dans cet article, Libération ne mentionne pas la pauvreté des manifestants, comme il avait été fait dans des autres articles. En écrivant cet article, les journalistes n’ont pas essayé de donner une image positive des gilets jaunes, il serait possible que Libération se distancie ici des gilets jaunes racistes.

52 Boudisseau, J, & Lenoir, L (2018, le 24 novembre). « Gilets jaunes » : ce samedi des barricades a été érigées en plein Paris. Consulté le 12 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/24/01016- 20181124ARTFIG00076-gilets-jaunes-ce-samedi-des-barricades-ont-ete-erigees-en-plein-paris.php

53 Négroni, A. (2018a, le 23 novembre). « Gilets jaunes » à Paris : un dispositif « solide » face aux risques de débordements. Consulté le 13 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/23/01016- 20181123ARTFIG00326-gilets-jaunes-a-paris-un-dispositif-solide-face-aux-risques-de-debordements.php 54 Pour la construction du classement, nous avons compté les mots qui étaient utilisés plus fréquemment que les mots « violent » et « violemment ». Nous avons compté qu’il y avait au total 312 mots qui étaient utilisés quatre fois ou plus. Étant donné que les mots « violent » et « violemment » sont tous les deux mentionnés 3 fois, ils sont sur la même place. En utilisant cette même méthodologie, nous avons raisonné que le mot « violence » vient sur la 473ème place. 55 Joffrin, L. (2018, le 22 novembre). Gilets jaunes : insurrection des beaufs ou juste colère du peuple ? Consulté le 13 juin 2019, de https://www.liberation.fr/politiques/2018/11/22/gilets-jaunes-insurrection-des-beaufs-ou- juste-colere-du-peuple_1693631 56 S.n., (2018, le 18 novembre). « Gilets jaunes » : indignations après des agressions homophobes, islamophobes et racistes. Consulté le 14 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/18/gilets-jaunes- indignations-apres-des-agressions-homophobes-islamophobes-et-racistes_1692849

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En ce qui concerne les manifestations des gilets jaunes aux Champs-Élysées, Libération est assez indulgente si on le compare au Figaro. Libération décrit comment les manifestants protestent aux Champs-Élysées, mais la façon est différente à celle du Figaro. Libération peint en général une ambiance cordiale, comme s’ils voulaient dire : il y a des gilets jaunes aux Champs-Élysées, mais ils ne sont pas violents ou agressifs. Le passage suivant montre cette attitude : « Au même moment, face à l’arrivée imminente d’un nouveau nuage de gaz lacrymogène, un autre manifestant lance, amusé « Y’a un Décathlon qui vend des masques de piscine pas loin ».57 Libération mentionne aussi les barrages, le gaz lacrymogène et « un affrontement avec les CRS », mais l’image des manifestations des gilets jaunes est moins violente que celle que Le Figaro avait donné. Un autre article qui a été publié le 25 novembre mentionne qu’il y avait 101 gilets jaunes gardés à vue, mais dans cet article on cite surtout Christophe Castaner et ils ne critiquent pas vraiment le mouvement. Dans notre petit corpus de Libération, on y trouve au total 23 photos. La plupart de ces photos (treize photos) montrent des groupes des gilets jaunes qui se trouvent à côté d’une route. En regardant ces photos, on a l’impression que les gilets jaunes sont calmes et qu’ils ne sont pas violents. Entre les autres dix photos, on y trouve 5 photos des gilets jaunes aux Champs-Élysées et 3 photos des barrages aux Champs-Élysées. En regardant les photos, on peut voir qu’il y a une ambiance agitée aux Champs-Élysées. Les gilets jaunes sont entourés de la fumée où ils se trouvent près des barrages brûlants. En même temps, les gilets jaunes ne sont pas représentés d’une façon négative. Dans notre petit corpus de Libération, on y trouve que trois fois une photo qui pourrait donner une image négative des gilets jaunes : une fois une femme noire qui a été discriminée et deux fois la même photo d’une voiture démolie. Il est à noter que ces deux photos négatives soient placées dans la même article et il est aussi à noter que ces photos viennent des tweets des autres personnes. En d’autres termes, Libération montre de la distance en plaçant des photos négatives par l´usage des tweets.

L’aspect social du mouvement des gilets jaunes.

Tandis que Le Figaro se focalise surtout sur les violences des gilets jaunes, Libération semble vouloir montrer les problèmes sociaux des gilets jaunes. Sur la 6ème place de la liste avec les mots qui sont utilisés le plus souvent, on retrouve le mot « social ». Ce mot est utilisé 30 fois dans le corpus de Libération tandis que Le Figaro n’a mentionné le mot « social » que dix-sept fois. Libération utilise donc relativement beaucoup le mot « social ». En étudiant les articles de Libération, il y a plusieurs choses à noter. Premièrement, Libération donne une voix aux gilets jaunes. La moitié des articles de Libération que nous avons retenue pour cette étude est consacrée aux manifestations locales des gilets jaunes. Tandis que Le Figaro décrit surtout les évènements à Paris, Libération laisse parler les manifestants qui bloquent les routes aux autres régions en France. Dans ces articles, on trouve de nombreuses citations des manifestants dans lesquelles ils expliquent leur situation sociale en racontant comment ils gagnent leur vie. Dans la plupart des articles, nous retrouvons un gilet jaune qui raconte combien il/elle gagne. Le fragment suivant est un exemple de ces portraits des gilets jaunes :

« Sur le barrage de Carvin, Aline, 24 ans, ira samedi à Paris. Elle prépare par l’apprentissage un diplôme d’assistante de vie sociale et tient à montrer sur son téléphone portable le solde de son compte en banque : « 417 euros alors qu’on est le

57 Mouillard, S., & Kristanadjaja, G. (2018, le 24 novembre). Gilets jaunes à Paris : « Ce n’est que le début de la révolte !». Consulté le 13 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/24/gilets-jaunes-a-paris- ce-n-est-que-le-debut-de-la-revolte_1694052

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19. Quand mon loyer sera passé, il ne me restera que 17 euros. » Elle touche 900 euros par mois, mais « heureusement », souligne-t-elle, « mon compagnon gagne très bien sa vie », soit 1700 euros par mois. Ils vivent dans une petite ville du Pas-de-Calais, Libercourt, mal desservie par les transports en commun, ont deux voitures et 600 euros par mois qui partent dans l’essence, »58

En lisant cet article, le lecteur pourrait avoir de la sympathie pour les gilets jaunes. Ces portraits des gilets jaunes montrent leur situation pénible et le lecteur pourrait comprendre leurs motifs et leur colère. Il est à remarquer que Libération cite quelques fois un même gilet jaune dans plusieurs articles. La répétition de la citation ci-dessus est causée par une journaliste, Stéphanie Mauron qui a contribué à deux articles : un article a été publié dans l’édition du 19 novembre, l’autre article a seulement été publié sur le site web de Libération. Ensuite, il y aussi une autre chose qu’on retrouve dans les articles de Libération : l’impuissance des manifestants d’aller à Paris. Les articles décrivant les manifestations hors Paris ont été publiés le 19 et le 23 novembre. Les journalistes de ces articles ont probablement posé la question aux manifestants s’ils avaient l’intention d’aller à Paris pour « l’acte II » parce que la plupart des manifestants raconte qu’ils n’ont pas les moyens d’aller à Paris pour les manifestations. Les articles donnent des exemples comme : « Et pourquoi pas de « monter à Paris » le lendemain. « Mais il faudrait que ce soit gratuit, dit Dominique, maçon. On n’a pas les moyens de payer les 400 euros d’essence et de péage pour l’aller-retour. Ni la nuit d’hôtel à Paris. On espère monter dans un TGV sans billets. » »59 Comme solution possible, on met sur le tapis l’idée de covoiturage. Les passages consacrés aux covoiturages sont souvent accompagnés par des fragments dans lesquels on montre qu’il y a de la solidarité avec les gilets jaunes. Premièrement, il y a des hommes et des femmes aux barrages qui offrent du covoiturage aux manifestants. Deuxièmement, les chauffeurs qui sont arrêtés par les barrages se montrent aussi compréhensifs. Ils ne sont pas du tout irrités et ils disent qu’ils comprennent les blocages. Pour conclure, Libération essaie de donner une image positive des gilets jaunes, ils expliquent la situation financière des gilets jaunes et ils montrent que les gilets jaunes n’ont pas des mauvaises intentions. Le Figaro ne traite guère cet aspect des manifestations. Les journalistes de ce journal ont mis l’accent sur les manifestations à Paris et non pas sur celles dans les autres régions de la France. En outre, dans les 17 articles, il n’y a pas des manifestants qui sont directement interviewés par Le Figaro. Les seuls gilets jaunes qui sont cités dans les articles, sont les porte-paroles des gilets jaunes. On ne mentionne pas la situation sociale des gilets jaunes. Dans un article qui a été publié le 22 novembre, il y a un manifestant qui a la parole, cet homme disait : « Beaucoup, comme moi, sont à des centaines de kilomètres de la capitale et n’aimeraient pas monter pour rien et dans n’importe quelle condition de sécurité »60. Cette citation montre une autre image des gilets jaunes que Libération l’avait proposé. En citant cet homme, Le Figaro donne l’impression que les manifestants ne veulent pas aller à Paris

58 Maurice, S. (2018, le 19 novembre). Barrage routier à Carvin : « On est là jusqu’à Noël ». Consulté le 14 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/19/barrage-routier-a-carvin-on-est-la-jusqu-a- noel_1693001 59 Frenois, M. (2018, 24 novembre). Fréjus : « Il n’y a pas que Paris dans la vie, le mouvement vit très bien ici ». Consulté le 14 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/23/frejus-il-n-y-a-pas-que- paris-dans-la-vie-le-mouvement-vit-tres-bien-ici_1693971 60 Rubetti, M. (2018, le 24 novembre). « Gilets jaunes » : ce qui est prévu samedi. Consulté le 15 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/22/01016-20181122ARTFIG00224-toute-la-france-a- paris-samedi-la-mobilisation-desorganisee-des-gilets-jaunes.php

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pour les raisons de sécurité tandis que Libération donne l’image que les manifestants ne peuvent pas aller à Paris pour les raisons financières. Le Figaro ne mentionne qu’une fois la problématique des transports pour aller à Paris : « Sur les réseaux sociaux, plusieurs proposent de prendre le train en « masse » afin de ne pas payer les billets. Certains songent à prendre le bus quand d’autres planifient des convois de covoiturage […] des cagnottes ont même été mises en place »61 En mentionnant les cagnottes, Le Figaro indique indirectement que les gilets jaunes n’ont pas vraiment l’argent pour aller à Paris. En même temps, la première phrase peut aussi être interprété comme si les gilets jaunes ne veulent pas payer pour aller à Paris.

Le manque de structure du mouvement

Dans les deux parties précédentes, les deux journaux étudiés étaient assez partagés en ce qui concerne les violences et l’aspect social. Il y a pourtant aussi un point commun qu’on retrouve dans les articles de Libération et Le Figaro : le manque d’organisation du mouvement des gilets jaunes. Les gilets jaunes n’est pas une organisation fixe, il y a quelques porte-paroles qui représentent les manifestants, mais il n’existe pas une structure formelle avec des dirigeants. Ce dernier point est affiché plusieurs fois dans les articles, notamment Le Figaro souligne ce point. Le Figaro a mentionné cet aspect dix-neuf fois dans les articles, dont neuf fois d’une façon directe en utilisant les phrases comme « Sans « chef ni doctrine », le mouvement reste imprécis. »62, « désorganisés »63 et « le mouvement, qui divise politiques et syndicats, n’a pas encore de structure formellement établie. »64 Neuf fois, Le Figaro mentionne le manque de structure d’une façon indirecte comme : « Les « gilets jaunes » ont prévu « d’envahir » la capitale samedi 24 novembre, mais rien n’est encadré65». Ces phrases indiquent d’une façon indirecte que le mouvement des gilets jaunes n’est pas bien structuré. Ce journal cite aussi des autres personnes qui remarquent ce point. Il y a par exemple un article dans lequel on discute de ce que la police pense des manifestations. Dans cet article, un représentant d’un syndicat de la police est cité. Il dit « On ne sait pas où l’on va, c’est une révolte au fil de l’eau, sans chef de file ni interlocuteur clairement identifié »66 Les personnes qui représentent les gilets jaunes,

61 Rubetti, M. (2018, le 24 novembre). « Gilets jaunes » : ce qui est prévu samedi. Consulté le 15 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/22/01016-20181122ARTFIG00224-toute-la-france-a- paris-samedi-la-mobilisation-desorganisee-des-gilets-jaunes.php 62 Rubetti, M. (2018, le 24 novembre). « Gilets jaunes » : ce qui est prévu samedi. Consulté le 17 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/22/01016-20181122ARTFIG00224-toute-la-france-a- paris-samedi-la-mobilisation-desorganisee-des-gilets-jaunes.php 63 Rubetti, M. (2018, le 24 novembre). « Gilets jaunes » : ce qui est prévu samedi. Consulté le 15 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/22/01016-20181122ARTFIG00224-toute-la-france-a- paris-samedi-la-mobilisation-desorganisee-des-gilets-jaunes.php 64 Feertchak, A. (2018, le 19 novembre). « Gilets jaunes » : des figures émergent, de prochaines actions déjà envisagées. Consulté le 17 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/politique/2018/11/19/01002- 20181119ARTFIG00111-gilets-jaunes-quelles-suites-pour-le-mouvement.php 65 Rubetti, M. (2018, le 24 novembre). « Gilets jaunes » : ce qui est prévu samedi. Consulté le 15 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2018/11/22/01016-20181122ARTFIG00224-toute-la-france-a- paris-samedi-la-mobilisation-desorganisee-des-gilets-jaunes.php 66 Leclerc, J. (2018, le 19 novembre). « Gilets jaunes » : policiers et gendarmes redoutent le pourrissement du mouvement. Consulté le 17 juin 2019, de Lexis Nexis par le site web de l’Université d’Utrecht

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les porte-paroles sont introduits d’une façon vague. Ils sont introduits avec des phrases comme : « Quelles sont les têtes qui émergent parmi les gilets jaunes ? ». « des figures émergent » et « des personnalités ».67 Libération nomme le manque d’un leader huit fois, dont quatre fois directement, comme « déstructurée »68 et quatre fois indirectement comme « La participation au rassemblement prévu l’après-midi est évaluée à environ 30.000 personnes, en tout cas si l’on en croit les manifestants déclarés comme « participants » sur le groupe Facebook de l’évènement » 69. Ce passage indique indirectement qu’il n’y a pas une organisation claire dans le mouvement. En autres mots, la citation indique qu’il existe un manque de précision en ce qui concerne les manifestations. Le deuxième point que les deux journaux soulignent, est le fait que le nombre de gilets jaunes qui participent aux manifestations n’est toujours pas connue. Comme le mouvement des gilets jaunes est actif dans toute la France, il est difficile de calculer le nombre des gilets jaunes qui participent chaque semaine aux manifestations. Les gilets jaunes déclarent sur Facebook qu’ils vont participer aux manifestations. Les instances officielles comme la préfecture de Paris essaient d’estimer le nombre de participants aux manifestations à Paris, mais comme les journaux le décrivent, il n’y a qu’un petit groupe de gilets jaunes qui s’inscrivent. Pour clarifier ce point des journaux, nous donnons une citation provenant de Libération, le 23 novembre : « La participation au rassemblement prévu l’après-midi est évaluée à environ 30.000 personnes, en tout cas si l’on en croit les manifestants déclarés comme « participants » sur le groupe Facebook de l’événement »70. Cette citation montre que le journaliste de Libération doute si tous les manifestants qui se sont déclarés comme participants vont vraiment venir et cela montre aussi qu’il y a des incertitudes en ce qui concerne les manifestations. Les syndicats ne participent pas aux manifestations des gilets jaunes. Ce point est aussi mentionné dans les articles de notre corpus. Le Figaro fait le rapport entre l’absence d’une organisation du mouvement et une absence des syndicats, Le Figaro mentionne ce point neuf fois. Selon un article du 19 novembre qui a été publié dans Le Figaro, les syndicats ne veulent pas participer aux manifestations à cause du soutien du Rassemblement National aux gilets jaunes : « Depuis le début du mouvement, les syndicats sont pour le moins sceptiques, critiquant notamment le fait que la manifestation est soutenue par certains responsables des Républicains, de Debout de la France et du Rassemblement national. « Il est impossible d’imaginer la CGT défiler à côté du Front national » »71. Libération mentionne cinq fois la relation entre les syndicats et les gilets jaunes. En revanche, Libération ne met pas le lien entre le manque de structure du mouvement des gilets jaunes et l’absence des syndicats comme Le Figaro l’a fait. Libération mentionne surtout le fait que les syndicats ne participent pas et le danger pour eux qu´ils n´ont plus d’influence : « Reste qu’après la journée de samedi, on peut aussi s’inquiéter de voir les

67 Feertchak, A. (2018, le 19 novembre). « Gilets jaunes » : des figures émergent, de prochaines actions déjà envisagées. Consulté le 17 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/politique/2018/11/19/01002- 20181119ARTFIG00111-gilets-jaunes-quelles-suites-pour-le-mouvement.php 68 Halissat, I. (2018, le 18 novembre). Gilets jaunes : comptage à la louche et blessés à la pelle. Consulté le 20 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/18/gilets-jaunes-comptage-a-la-louche-et-blesses-a-la- pelle_1692866 69 Halissat, I. (2018, le 23 novembre). Face au défi sécuritaire, Beauvau boucle la Concorde. Consulté le 17 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/23/face-au-defi-securitaire-beauvau- boucle-la-concorde_1693973 70 Halissat, I. (2018, le 23 novembre). Face au défi sécuritaire, Beauvau boucle la Concorde. Consulté le 17 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/23/face-au-defi-securitaire-beauvau-boucle-la- concorde_1693973 71 Feertchak, A. (2018, le 19 novembre). « Gilets jaunes » : des figures émergent, de prochaines actions déjà envisagées. Consulté le 17 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/politique/2018/11/19/01002- 20181119ARTFIG00111-gilets-jaunes-quelles-suites-pour-le-mouvement.php

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syndicats et les partis de l’opposition – au-delà de leurs tentatives plus ou moins grossières de récupération dans les médias – être à la remorque de la colère des Français. »72 Le Figaro semble essayer d’attirer l’attention vers la mauvaise organisation des gilets jaunes en mettant les phrases qui indiquent la désorganisation du mouvement au début des alinéas ou au début des articles. Le 25 novembre, ils ont publié un article avec le titre « Malgré son manque de structure, le mouvement des « gilets jaunes » est plus que jamais déterminé »73 En mettant « manque de structure » dans le titre, le lecteur peut tout de suite avoir l’idée que les gilets jaunes sont mal organisés. Dans un autre article du 22 novembre, le premier alinéa de l’article commence avec le mot-phrase « Désorganisés ». En mettant ce seul mot au début de l’article, Le Figaro semble vouloir souligner la désorganisation du mouvement au lecteur.

La fermeté les gilets jaunes

La semaine que nous avons étudié pour notre recherche n’est que la première semaine du mouvement. En écrivant ce mémoire fin juin 2019, le mouvement est toujours actif tous les samedis. Même dans la première semaine, les journaux donnaient déjà des indices que le mouvement n’était pas quelque chose d'éphémère. Premièrement, la fermeté des gilets jaunes et surtout la volonté de provoquer un changement est nommé plusieurs fois. En lisant les articles, on a l’impression que les manifestants continueront jusqu’au moment où ils arriveront à leurs fins. Cette détermination est montrée dans un article du 19 novembre par Libération : « La détermination comme le ressentiment des quelques dizaines de manifestants qui se relaient sur le barrage n’ont en tout cas pas fléchi. »74 On retrouve cette détermination aussi dans les titres. Le titre est un endroit d’un article qui attire beaucoup l’attention. Quand quelqu’un lit un titre, il décidera après s’il va lire l’article entier ou pas. Deux fois, Libération a publié un article dans lequel est cité le même manifestant : « On est là jusqu’à Noël ». Il est spécial qu’un gilet jaune sait déjà fin novembre qu’il continuera jusqu’à Noël75. Ce ne sont pas les seuls titres qui montrent cette détermination. Le 24 novembre, Libération publiait un article avec le titre : Gilets Jaunes à Paris : Ce n’est que le début de la révolte !76 Ce titre indique la détermination de ce manifestant. Même après cette grande manifestation qui était assez agressive et violente, ce manifestant veut continuer les actions, cela montre la détermination des gilets jaunes. Le Figaro montre aussi plusieurs fois cette détermination. Ce n’est pas seulement en utilisant le titre (que nous avons déjà vu dans le chapitre précédent) : « Malgré son manque de structure, le mouvement des « gilets jaunes » est plus que jamais

72 Bouchet-Petersen, J. (2018, le 18 novembre). Gilets jaunes : derrière le ras-le-bol social, le danger populiste. Consulté le 20 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/18/gilets- jaunes-derriere-le-ras-le-bol-social-le-danger-populiste_1692883 73 De la Chesnais, E. (2018, le 25 novembre). Malgré son manque de structure, le mouvement des « gilets jaunes » est plus que jamais déterminé. Consulté le 18 juin 2019, de Lexis Nexis par le site web de l’Université d’Utrecht 74 Allain, P. (2018, le 19 novembre). À Vern-sur-Seiche, «la marchandise, c’est des taxes, alors on bloque les taxes ». Consulté le 18 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/19/a-vern-sur-seiche-la- marchandise-c-est-des-taxes-alors-on-bloque-les-taxes_169300 75 Maurice, S. (2018, le 19 novembre). Barrage routier à Carvin : « On est là jusqu’à Noël ». Consulté le 18 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/19/barrage-routier-a-carvin-on-est-la-jusqu-a- noel_1693001 76 Mouillard, S., & Kristanadjaja, G. (2018, le 24 novembre). Gilets jaunes à Paris : « Ce n’est que le début de la révolte !». Consulté le 13 juin 2019, de https://www.liberation.fr/france/2018/11/24/gilets-jaunes-a-paris- ce-n-est-que-le-debut-de-la-revolte_1694052

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déterminé »77, mais aussi en le décrivant dans les articles : « les gilets jaunes préparent donc désormais leur déplacement pour cet « acte II ». Déjà présents les samedis derniers, en petits groupes dispersés dans Paris, ils veulent cette fois arriver en masse. Plus déterminés que jamais pour se faire entendre du gouvernement. »78 L’attitude du gouvernement est aussi mentionnée plusieurs fois dans les articles : pendant la semaine du 19 novembre, le gouvernement ne satisfaisait pas encore les exigences des gilets jaunes. Notamment les éditoriaux de notre corpus critiquent l’attitude de Macron et du gouvernement. En général, les éditoriaux des deux journaux ont l’opinion que le plan de Macron d’hausser les taxes sur les carburants n’est pas réalisable à cause de la grande pauvreté de certains Français. Ils accusent aussi le gouvernement d’être trop loin du peuple et ils écrivent aussi que la France est divisée, comme dans un éditorial du Figaro Magazine qui a été publié le 23 novembre : « La révolte des « gilets jaunes » illustre le fossé social et culturel qui sépare notre pays en deux. S’il veut éviter le chaos, le gouvernement doit s’efforcer de comprendre cette France des laissés-pour-compte. »79 Dans notre petit corpus du Figaro, il y a au total quatre éditoriaux. Deux de ces éditoriaux sont écrits par Yves Thréard et les deux autres éditoriaux sont écrits par Vincent Trémolet de Villers et Guillaume Roquette. Yves Thréard critique fortement le gouvernement dans son éditorial en disant : « De deux choses l'une: ou le gouvernement met sciemment de l'huile sur le feu, pour tenter de discréditer l'action des «gilets jaunes» ; ou bien il est frappé de cécité. Dans les deux cas, le résultat est le même. Par ses excès de langage, il se ridiculise, il se disqualifie. Et ne fait qu'attiser l'ire de ces Français qui ne parviennent plus à boucler leur fin de mois, en ont assez du matraquage fiscal et n'ont que faire des discours lénifiants, hors-sol, sur la transition énergétique. »80 Dans notre corpus, il y a aussi deux éditoriaux de Libération. Ces deux éditoriaux sont tous les deux écrits par Laurent Joffrin. Dans ces deux éditoriaux, il critique aussi le gouvernement comme dans les éditoriaux du Figaro. En même temps, cela n’est pas le point principal qu’il fait dans ces éditoriaux. Il cherche surtout une solution pour la problématique. Selon lui, la seule solution pour la problématique est la négociation. De plus, il mentionne deux fois l’idée de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, d’organiser un « Grenelle ».81 Étant donné que la France était si divisée, il n’était pas probable que les manifestations arrêteraient selon les journaux. Le Figaro avait aussi publié un article dans lequel ils donnaient les résultats d’un sondage sur leur ordre. Dans cet article, Le Figaro exprime d’une façon claire que la plupart des Français soutiennent les manifestations des gilets jaunes : « Non seulement les Français ne se détournent pas des « gilets jaunes », mais ils ont encore plus nombreux à trouver justifiée leur mobilisation »82. Si

77 De la Chesnais, E. (2018, le 25 novembre). Malgré son manque de structure, le mouvement des « gilets jaunes » est plus que jamais déterminé. Consulté le 18 juin 2019, de Lexis Nexis par le site web de l’Université d’Utrecht 78 Negroni, A. (2018, le 22 novembre). « Gilets jaunes » : un rendez-vous à risques, samedi à Paris. Consulté le 18 juin 2019, de Lexis Nexis par le site web de l’Université d’Utrecht 79 Roquette, G. (2018, le 23 novembre). L’éditorial du Figaro Magazine : « Retrouver le peuple ». Consulté le 19 juin 2019, de de Lexis Nexis par le site web de l’Université d’Utrecht 80 Thréard, Y. (2018, le 25 novembre). L’éditorial du Figaro : « Ras-le-bol par procuration ». Consulté le 20 juin 2019, de Lexis Nexis par le site web de l’Université d’Utrecht 81 À la suite des évènements de mai 68, il y avait des négociations entre le gouvernement, le patronat et les syndicats. Les accords de ces négociations sont appelés les accords de Grenelle. Le nom réfère au lieu de ces négociations, Rue de Grenelle., source : Larousse. (s.d.). Encyclopédie Larousse en ligne - accords de Grenelle. Consulté le 13 juillet, de https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/accords_de_Grenelle/122274 82 Sapin, C. (2018, le 23 novembre). Sondage : de plus en plus de Français soutiennent le mouvement des « gilets jaunes ». Consulté le 19 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/politique/2018/11/22/01002- 20181122ARTFIG00300-sondage-de-plus-en-plus-de-francais-soutiennent-le-mouvement-des-gilets- jaunes.php

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on lie la fermeté des gilets jaunes et le grand soutien par les Français avec l’attitude rigide du gouvernement, le lecteur pourrait avoir l’idée que les manifestations continueraient après cette semaine.83

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Interprétations possibles Dans le chapitre précédent, nous avons discuté les différences entre les articles du Figaro et ceux de Libération. Le Figaro a surtout souligné l’aspect violent des manifestations tandis que Libération a choisi de montrer l’aspect social dans leurs articles. Il est intéressant de se demander pourquoi ces différences existent. Malgré le fait que nous ne pouvons pas exactement savoir ce que les journalistes ont pensé en écrivant les articles, nous allons quand même essayer de trouver des explications possibles pour les tendances que nous avons trouvées dans le chapitre précédent. Les valeurs de la gauche Libération est un journal de la gauche et cela veut dire que ce journal accorde de l’importance aux mêmes valeurs que celles de la gauche. Ces valeurs sont entre autres : le progrès, l’égalité des chances, la solidarité et l’environnement84. Dans les articles de notre corpus, nous avons retrouvé ces valeurs. Libération a prêté de l’attention à la situation sociale des gilets jaunes et surtout à la pauvreté. La solidarité et l’égalité des chances sont aussi deux points importants pour les gilets jaunes. Le gouvernement voulait hausser les taxes des carburants. Les gilets jaunes avaient peur qu’ils ne pussent plus payer les carburants et qu’ils ne pourraient plus aller au travail à cause de cette hausse. Étant donné que les prix immobiliers dans les villes françaises sont devenus trop hauts pour les français ordinaires, ils habitent loin des villes. Pour aller au travail, ces français sont dépendants de ses voitures, car les transports en commun ne sont pas toujours aptes pour aller au travail. L’idée que les français pauvres doivent payer pour sauver l’environnement tandis qu’ils ont du mal à joindre les deux bouts, n’est pas solidaire. Ce manque de solidarité pourrait expliquer pourquoi Libération prête surtout attention à la pauvreté des gilets jaunes. Il est probable que Libération veut montrer en citant les gilets jaunes la problématique des gilets jaunes et montrer que les gilets jaunes ont raison. En même temps, l’environnement est aussi une valeur importante pour la gauche. On pourrait penser que Libération encouragerait pour cette raison des mesures pour sauver l’environnement. Nous pensons que les journalistes de Libération encouragent les mesures en faveur de l’environnement, mais qu’ils veulent que les français pauvres ne soient pas les victimes de ces mesures. Pour Libération, les valeurs de la solidarité et de la pauvreté sont probablement plus importantes que les mesures pour l’environnement.

L’engagement de Libération Libération est un journal engagé et un journal qui est proche du peuple. Cet engagement a toujours existé depuis sa fondation en 1973. Le journal a été fondé par quatre hommes dont Jean-Paul Sartre. Sartre était lui-même un homme engagé. Pendant les événements de mai 68, Sartre était un homme important pour ces événements : « S'il n'a pas été l'inspirateur des événements de mai 1968, Jean- Paul Sartre a fortement contribué à les faire vire. »85 On pourrait dire que les manifestations de mai 1968 et les manifestations des gilets jaunes ont des ressemblances. En mai ’68, un grand groupe des français (entre autres les étudiants et les ouvriers) protestaient. Aujourd’hui avec les manifestations des gilets jaunes, et surtout au début du mouvement, il y aussi un grand groupe qui

84 Sénat. (s.d). Sénat Junior - Droite et gauche : histoire d’un clivage politique. Consulté le 3 août 2019, de http://junior.senat.fr/les-dossiers/droite-et-gauche-histoire-dun-clivage-politique.html 85 Capron, S. (2018, le 22 mars). Mai-68 : Jean-Paul Sartre, un intellectuel en soutien des salariés et des étudiants. Consulté le 3 août 2019, de https://www.franceinter.fr/culture/mai-68-jean-paul-sartre-un-intellectuel-en- soutien-des-salaries-et-des-etudiants

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proteste et le mouvement était soutenue par la plupart des français. Deuxièmement, le déroulement des manifestations en mai ’68 est comparable au déroulement des manifestations des gilets jaunes : des affrontements violents entre les manifestants et la police à Paris, y compris les barrages. On pourrait s’imaginer que le fondateur d'un journal avec un tel engagement comme Sartre l’avait, a transféré ces valeurs et cet engagement à son journal. Sur le site web de Libération nous avons trouvé le passage suivant : « Le 6 décembre 1972, Sartre, Vernier, Huleu, July et Gavi, annoncent la naissance du nouveau journal, « populaire » et « sans publicité » »86. Avec le mot « populaire », les fondateurs ont probablement voulu dire que le journal était pour tout le monde, le peuple. Malgré le fait que Sartre ne restait pas longtemps le directeur de publication (il quittait cette poste le 24 mai 197487), nous pensons que les idées et l’engagement de Sartre sont toujours restés dans le journal. Jean Guisnel, aujourd’hui un grand reporter au Point, a participé à la préparation de Libération en mai 197388. Il a écrit dans son livre Libération, la biographie, le passage suivant : « Que reste-t-il de Mai 68 ? Libération. Le quotidien fondé en 1973 par les maoïstes et Jean-Paul Sartre est sans doute la plus étonnante aventure de presse de l’après-guerre en France. Au départ, l’idée était complètement folle et irréaliste au-delà du raisonnable. Mais la révolte étudiante avait appris deux ou trois choses à ses acteurs : que l’utopie peut être rationnelle, que l’impossible vaut d’être tenté. »89 Cette citation montre que Libération est un reste de mai ’68 et que Libération est fondé avec les mêmes valeurs que ceux de mai ’68. Libération est toujours resté un journal engagé comme on le lit aussi dans le site web de L’Express : « Le quotidien Libération s'est fait connaître par ses Unes et ses prises de position engagées. Pro IVG, contre la peine de mort, le journal s'est plus récemment mobilisé pour le mariage pour tous. »90 Nous pensons que Libération a toujours soutenu les personnes désavantagées et que c’est pourquoi qu’ils soutiennent aujourd’hui aussi les gilets jaunes. Libération a probablement la conviction que les gilets jaunes peuvent parvenir à ses fins et c’est pourquoi que Libération essaie de donner une image positive des gilets jaunes.

L’orientation du Figaro

Comme nous l’avons déjà mentionné, Le Figaro est un journal de la droite. Pour la droite, il y a certaines valeurs qui sont importants comme : « la réussite individuelle par le travail, l’enrichissement personnel, l’autorité, l’ordre et la nation »91. Nous avons retrouvé ses valeurs dans notre recherche. Premièrement l’intérêt du Figaro pour les violences des gilets jaunes. L’ordre est une valeur importante pour la droite ainsi que la justice. Pendant les manifestations des gilets jaunes, il y avait des confrontations entre la police et des manifestants. De plus, la France était perturbée à cause des blocages et des autres actions des gilets jaunes. Étant donné que la valeur d’ordre est si

86 Maggiori, R. (2013, le 8 juillet). Comment Sartre a lancé «Libé». Consulté le 2 août 2019, de https://next.liberation.fr/culture/2013/07/08/comment-sartre-a-lance-libe_916825 87 Maggiori, R. (2013, le 8 juillet). Comment Sartre a lancé «Libé». Consulté le 2 août 2019, de https://next.liberation.fr/culture/2013/07/08/comment-sartre-a-lance-libe_916825 88 Guisnel, J. (2012). Libération, la biographie. Paris, France: La Découverte. (p.4) 89 Guisnel, J. (2012). Libération, la biographie. Paris, France: La Découverte. (p. 12) 90 S.n., (2019, le 28 mars) Libération, quotidien engagé. Consulté le 3 août 2019, de https://www.lexpress.fr/actualite/medias/liberation-quotidien-engage_1746856.html 91 Sénat. (s.d). Sénat Junior - Droite et gauche : histoire d’un clivage politique. Consulté le 3 août 2019, de http://junior.senat.fr/les-dossiers/droite-et-gauche-histoire-dun-clivage-politique.html

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importante pour la droite, il est possible que Le Figaro veuille souligner ce manque d’ordre et critiquer ce point négatif des manifestations. De cette façon, il est logique que la police et les forces d’ordre sont mentionnées souvent dans les articles. Une autre valeur importante pour la droite est « la réussite individuelle par le travail et l’enrichissement personnel. » Cette valeur pourrait aussi être appliqué aux articles du Figaro. Le Figaro ne prête guère attention à la situation sociale des gilets jaunes. Pour la droite, la liberté économique est une autre valeur importante. Il est important que le gouvernement ne se mêle pas de la situation économique de ses citoyens. Il semble que Le Figaro ne veut non plus se mêler de la pauvreté des gilets jaunes.

Le Figaro et Macron

En étudiant l’histoire du Figaro, nous n’avons pas trouvé des choses qui pourraient donner une explication en ce qui concerne les articles des gilets jaunes. L’histoire du journal Le Figaro est beaucoup plus longue et compliquée que celle de Libération. Fondé en 1826, le journal est le plus vieux quotidien en France. De ce fait, le journal est transformé dans sa longue histoire « Le premier figaro, né à Paris sous le règne de Charles X, est dans sa conception, très différent du journal que nous connaissons aujourd'hui. Il appartient alors à la catégorie des « petits journaux », littéraires et légers, par opposition à « la grande » presse, d'opinion et d'information, plus sérieuse. »92 Étant donné que le journal est assez transformé dans son histoire, nous allons nous concentrer sur l’histoire récente du journal. Dans un article provenant du site web de Marianne, Hadrien Mathoux décrit comment Le Figaro « se macronise ». Malgré l’identité provocatrice de l’hebdomadaire Marianne et le fait que l’article date du 30 juin 2017, il y a des passages intéressants dans l’article qui pourraient nous dire quelque chose sur l’identité du Figaro. Dans l’article, il est décrit que Le Figaro « se montre fort bienveillant envers Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir. » […] « Emmanuel Macron accorde au seul Figaro son premier entretien exclusif à la presse écrite française, et étale sur deux pages sa vision de la politique étrangère. Comme un signe de reconnaissance. »93 En lisant l’article, on a l’impression que Le Figaro a transformé son orientation politique vers La République en Marche et Macron. Le choix de Macron de donner son « premier entretien exclusif » est un signe que Macron veut améliorer sa relation avec Le Figaro. Surtout après une victoire d’un président, un journal veut avoir le premier entretien avec un président : le lecteur est probablement curieux à savoir ce qu’un nouveau président veut faire avec le pays et l’édition dans laquelle l’entretien est publié sera probablement être bien vendue. Malgré le fait que la collaboration entre Macron et Le Figaro pourrait être favorable pour Le Figaro, une partie de la droite n’était pas d’accord avec ce choix du Figaro : « Un choix qui fâche une bonne partie de la droite, orpheline de son journal favori. » Cette partie de la droite avait peur de perdre ce journal important pour la droite. En 2017, Emmanuel Macron était en général considéré comme un homme du « centre » ou ni de gauche, ni de droite »94. La droite avait probablement peur que Le Figaro se bougeait vers la gauche. Dans l’article, on lit qu’il y avait une bataille, entre :

92 Blandin, C. (2010). Le Figaro, histoire d’un journal. Paris, France: Nouveau Monde éditions. 93 Mathoux, H. (2017, le 30 juin). “Le Figaro” se macronise... et la droite crise. Consulté le 11 août 2019, de https://www.marianne.net/politique/Macron-le-figaro-fan-se-macronise-et-la-droite-crise 94 S.n., (2018, le 6 avril) LREM désormais perçu comme un parti de droite. Consulté le 11 août 2019, de https://www.lepoint.fr/politique/lrem-desormais-percu-comme-un-parti-de-droite-06-04-2018- 2208728_20.php

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« les deux droites : les plus centristes, libéraux et européens, qui souhaitent participer activement à l'aventure macroniste. Et l'aile conservatrice, plus ferme sur les sujets de société et le régalien »95 Aujourd’hui, en 2019, le parti d’Emmanuel Macron, La REM est de plus en plus considérée comme un parti de droite, selon un sondage de IPSOS. 96 Si la relation entre Emmanuel Macron et Le Figaro n’est pas changée depuis 2017 (ou même améliorée grâce au mouvement vers la droite par LaREM,), cette relation pourrait expliquer pourquoi Le Figaro prête si beaucoup d’attention au gouvernement français dans ses articles traitant les gilets jaunes. Dans les articles que nous avons étudiés, nous avons trouvé que Le Figaro donne plusieurs fois la parole au ministre de l’intérieur, Castaner. Comme nous l’avons déjà mentionné, l’ordre est un point important pour la droite. La bonne relation entre Macron et le journal ainsi que l’importance de l’autorité font probablement que Macron et Castaner sont mentionnés plusieurs fois. Dans notre corpus, nous avons aussi trouvé que Le Figaro critique le manque de structure du mouvement des gilets jaunes. Cette critique pourrait être causé par la valeur de l’autorité. Le Figaro cite souvent des personnes et des organisations qui ont de l’autorité comme des ministres, le président et la police. Étant donné que les gilets jaunes n’ont pas une structure claire, il est possible que Le Figaro ne prenne pas le mouvement des gilets jaunes au sérieux. De plus, nous avons aussi vu que Le Figaro ne prend pas les porte-paroles au sérieux en nommant les porte-paroles des « figures ». Il est possible que les journalistes trouvent que ces porte-paroles n’ont pas assez de l’autorité.

95 Mathoux, H. (2017, le 30 juin). “Le Figaro” se macronise... et la droite crise. Consulté le 11 août 2019, de https://www.marianne.net/politique/Macron-le-figaro-fan-se-macronise-et-la-droite-crise 96 S.n., (2018, le 6 avril) LREM désormais perçu comme un parti de droite. Consulté le 11 août 2019, de https://www.lepoint.fr/politique/lrem-desormais-percu-comme-un-parti-de-droite-06-04-2018- 2208728_20.php

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Conclusion

Maintenant, nous avons tous les résultats de notre recherche, nous allons répondre à notre question de recherche : Est-ce qu’il y a une différence entre la façon dont Le Figaro et Libération décrivent les manifestations des gilets jaunes et comment peut-on l’expliquer ?

La réponse à la question est oui, il y a une différence entre la façon dont Le Figaro et Libération décrivent les manifestations des gilets jaunes Le Figaro a publié un plus grand nombre d’articles sur le mouvement des gilets jaunes que Libération. Le Figaro a mentionné les gilets jaunes dans une grande partie des articles publiés entre le 19 et le 25 novembre. Il a choisi de souligner l’aspect violent du mouvement en décrivant d’une façon détaillée les manifestations aux Champs-Élysées et les confrontations entre les forces de l’ordre et les gilets jaunes. De plus, Le Figaro a insisté sur les événements à Paris et n’a guère décrit les manifestations dans les autres régions de la France. Le Figaro a aussi surtout donné la parole aux politiciens, aux instances comme la police et aux experts, soutenant ainsi les pouvoirs en place. Libération a surtout donné la parole aux manifestants et montré les raisons sociales de la colère des gilets jaunes. Dans les articles, les journalistes ont montré, chiffres à l’appui, le malaise des gilets jaunes. Les journalistes ont visité des manifestations dans tout le pays pour leurs reportages. De plus, ils ont donné en général une image positive des gilets jaunes en montrant leurs problèmes financiers, mais aussi en décrivant la solidarité et la bonhomie des blocages. Même le seul article qui décrit la manifestation aux Champs-Élysées donne une image positive des gilets jaunes. Le Figaro et Libération sont d’accord sur deux points. Premièrement sur le fait que le mouvement des gilets jaunes n’est pas structuré : il n’y a pas un directeur clair, les manifestions sont dispersés et ils ne sont pas soutenus par les syndicats. Deuxièmement, la fermeté des gilets jaunes est aussi montrée dans les deux journaux. Ils indiquent tous les deux que le mouvement va probablement durer longtemps et aussi que la plupart des Français soutenait les manifestations. Les résultats de notre recherche correspondent à nos hypothèses : Libération soutient le mouvement des gilets jaunes et Le Figaro critique les violences des gilets jaunes. Le fait que Libération donne la parole aux gilets jaunes correspond aux valeurs de la gauche comme solidarité. De plus, en étudiant l’histoire de Libération, nous avons trouvé que ce journal a toujours été un journal engagé. Le fait que Le Figaro critique les violences des gilets jaunes correspond aux valeurs de la droite : l’ordre et l’autorité. De plus, le fait que Le Figaro a souvent donné la parole au gouvernement pourrait être causé par la valeur de l’autorité, mais il pourrait aussi être possible que cela est causé par la bonne relation entre Macron et ce journal. Les études futures pourraient se concentrer sur un autre bout du corpus. On pourrait étudier une autre semaine ou on pourrait aussi étudier des autres journaux. De plus, une étude longitudinale pourrait être intéressante afin de savoir si l’attitude des journaux a été changé. Notre recherche a un sujet très actuel : les gilets jaunes sont toujours actifs. La recherche pourrait être intéressante pour les journalistes, la politique et des citoyens qui souhaitent rester informés. Nous avons étudié comment la presse a décrit les manifestations des gilets jaunes et nous avons trouvé qu’il y a une différence entre les deux journaux.

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- S.n., 2018, le 26 novembre). Les « gilets jaunes » désignent leurs porte-parole. (Consulté le 20 mai 2019, de https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/11/26/les-gilets-jaunes- designent-leurs-porte-parole_5388853_3224.html - S.n., (2019, le 28 mars) Libération, quotidien engagé. Consulté le 3 août 2019, de https://www.lexpress.fr/actualite/medias/liberation-quotidien-engage_1746856.html - S.n., (2018, le 6 avril) LREM désormais perçu comme un parti de droite. Consulté le 11 août 2019, de https://www.lepoint.fr/politique/lrem-desormais-percu-comme-un-parti-de- droite-06-04-2018-2208728_20.php - S.n., (2018, le 3 décembre) « Gilets jaunes » : pertes de chiffre d’affaires significatives dans plusieurs secteurs économiques. Consulté le 24 mai 2019, de https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/12/03/gilets-jaunes-pertes-de-chiffre- d-affaires-significatives-dans-plusieurs-secteurs-economiques_5392161_3234.html - S.n., (2018, le 20 novembre). Une écrivaine chinoise condamnée à dix ans de prison pour un roman à caractère homosexuel. Consulté le 10 juin 2019, de http://www.lefigaro.fr/livres/2018/11/20/03005-20181120ARTFIG00176-une- ecrivaine-chinoise-condamnee-a-dix-ans-de-prisons-pour-un-roman-a-caractere- homosexuel.php

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Annexes

Annexe 1 : Les mots fréquents par Le Figaro Le Figaro Mot Fréquence 1 jaune 132 2 gilet 130 3 Paris 69 4 samedi 69 5 mouvement 64 6 champ 49 7 manifestant 43 8 français 42 9 gouvernement 42 10 aller 35 11 manifestation 32 12 ministre 29 13 rassemblement 29 14 ordre 28 15 violence 28 16 mobilisation 27 17 capitale 26 18 mettre 25 19 police 25 20 dernier 24 21 force 23 22 intérieur 23 23 taxe 23 24 acte 21 25 notamment 21

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Annexe 2 : Les mots fréquents par Libération Libération mot fréquence 1 gilet 97 2 jaune 96 3 manifestant 47 4 samedi 35 5 mouvement 33 6 social 30 7 Paris 29 8 aller 26 9 bloquer 24 10 euro 24 11 prendre 24 12 barrage 23 13 taxe 23 14 heure 21 15 mobilisation 21 16 rester 21 17 novembre 20 18 voir 20 19 matin 19 20 passer 18 21 côté 17 22 gouvernement 16 23 photo 16 24 rassemblement 15 25 Rennes 15

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Annexe 3 : Les nombre de manifestants selon le Ministère de l’Intérie