SOURCES Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs Henry Suter : http://suter.web.cern.ch

Nos lieux-dits / Toponymie romande Maurice Bossard et Jean-Pierre Chavan, Éditions CABEDITA

Notes sur les usines de ciment de Vouvry Jean-Paul Pignat - document déposé au Musée du Vieux-Vouvry

Recueil de notes et documents historiques tirés des archives de Vouvry Hippolyte Pignat - document déposé au Musée du Vieux-Vouvry

Vouvry - Saint-Hippolyte Plaquette éditée par la Commune de Vouvry à l'occasion de la restauration de l'église (1980)

Vallesia Jean Quinodoz - TomeXXXVI – Sion 1981

Le toponyme bas-valaisan Vouvry Wulf Müller - Vallesia tome LVI - Sion 2001

Commune de Vouvry Site internet : http://www.vouvry.ch

Armorial valaisan

Avec les renseignements aimablement donnés par Messieurs Jacques Delavy, feu Robert Fierz, feu Emmanuel Planchamp, Christian Pot, Claude Cornut et des habitants de Miex.

Avant- propos

Rechercher l’origine et le sens des noms de nos villages, rues, places et lieux-dits, n’est pas chose facile car les documents à disposition sont peu nombreux. - Les chercheurs ont souvent des théories divergentes quant à l’étymologie des mots car ces noms nous viennent, la plupart du temps, de nos très lointains ancêtres celtes et romains. - Des recherches dans nos archives montrent que certains lieux-dits, devenus noms de rues, existent depuis le Haut Moyen-Age, comme par exemple Hôpital, cité en 1325 déjà, Membran en 1385, Fossau en 1431 à cause d’une inondation… - Je ne suis pas une spécialiste en linguistique. Je ne connais pas le patois. Je dois donc consulter les différents documents cités pour essayer d’expliquer au mieux le sens des mots. - La patine du temps, l’évolution de la langue parlée, les fantaisies des copistes ont souvent modifié les orthographes et, parfois, rendu le sens difficile à expliquer même pour les spécialistes, comme par exemple les mots Couayes, Outé. - Lire le paysage, consulter nos archives, nos plans et cartes, permet de contrôler la concordance du mot avec le lieu nommé. Certains noms s’imposent d’eux-mêmes : Chambettes, Culat, Saxelles, Crosette... (consulter: Lieux-dits entre Rhône et Dranse, pages 15 et suivantes) - Parfois, c’est la fonction du lieu qui lui a donné son nom : Vieux-Port, Pré-des-Cloches, Vorzys, Naye… - Nommer une rue, une place, c’est aussi l’occasion de se souvenir de personnalités marquantes de notre commune : A.-Parchet, Emilien-Pot de familles aujourd’hui éteintes : Stockalper, Hugon, Nucé. - Ce cahier n’est qu’une étape des recherches à faire sur les noms de rues et lieux-dits de notre commune, un travail à continuer. Toutes vos contributions sont bienvenues.

Vouvry, avril 2015 Françoise Oberholzer-Ortelli

Rue Alfred-POT

Président de la Commune de Vouvry de 1919 à 1924

Alfred Pot est né à Vouvry en 1874, il était le fils de César et d’Elise Vuilloud. En 1896, à 22 ans, il est élu conseiller communal. Marié à Adèle Vuadens (1872-1903), le couple aura deux enfants: Elise (1899-1967) qui se mariera avec Henri Coppex Léonce (1902-1930) marié à Maria Pignat. Alfred était un homme intelligent, droit, honnête et bon. Pour toutes ces qualités, il a été Président de la Commune de 1919 à 1924, après le décès d’Emile Pignat. Il fut aussi député au Grand- Conseil de 1920 à 1944. Agriculteur avec un petit train de campagne, il avait une passion: la viticulture. Au village, il fut le premier à greffer des cépages sur des porte-greffes américains, résistants à l’attaque du Phyloxéra qui ravageait nos vignobles. C’était aussi un très bon tireur, capitaine à l’armée. Amoureux des traditions, il a été l’un des membres fondateurs de la société des Vieux- Costumes devenue le Vieux-Vouvry. Alfred Pot est décédé en 1945. Texte de Christian Pot

Place de l’ANCIEN-STAND

Le stand de tir a été construit en 1880 par les carabiniers de Vouvry. Abandonné lors de la création du stand de Muraz, le bâtiment est devenu Maison des scouts en juillet 1978. Une anecdote de Rodolphe Fierz : en 1901, le stand a été inondé, 1m.20 d’eau à l’intérieur du bâtiment. Autrefois, Vouvry avait 3 sociétés de tir de qualité: - Le Stand, société fondée en 1888, était la plus fortunée. - Les Amis étaient les meilleurs tireurs. - Les Carabiniers. Cette dernière société devait organiser les tirs militaires obligatoires et les concours de sections en campagne. STAND : un lieu disposé pour le tir Mot emprunté à l´anglais to stand / être debout Suter

Chemin des ARQUEBUSIERS

ARQUEBUSIER : de l’allemand Hackenbüchse

Un arquebusier était un soldat armé d’une arquebuse, arme d’épaule en usage en , à la fin du 15ème et au début du 16ème siècle. La mise à feu se faisait au moyen d’une mèche ou d’un rouet buttant sur un silex. Petit Larousse

Ce chemin nous rappelle l’emplacement d’un pré dit Darquebusi, place de tir de la Cible de Vouvry jusqu’en1798. Les hommes du village s'entraînaient au tir car, à plusieurs reprises, certains d' entre eux devaient défendre leur village lors des troubles politiques ou durant les guerres entre Savoyards et Hauts- Valaisans, comme par exemple en 1598. Une anecdote trouvée dans les archives relevées par Hyppolite Pignat : cette année-là, 1598, une armée espagnole a traversé le pays. Un piquet de la milice a été envoyé pour faire la garde à la Porte-du-Saix (orthographe de l’époque) où une petite tour était construite sur le rocher surplombant le château. Cette garde a été maintenue jusqu'en 1599. Les ruines de cette tour ont disparu lors de la démolition de la muraille entourant la porte et l’élargissement de la route cantonale en 1935.

Place de la BANCA

L'origine du mot BANCA n'est pas connue mais le rôle de cette place dans la vie du village nous inciterait, peut-être, à considérer le mot Banca comme une déformation de Ban. BAN du germanique bann / ordre ou défense proclamée sous peine d’amende. En Suisse, mettre à ban/ interdire d’accès. D’après Bossard et Chavan Autrefois, chaque dimanche après la grand-messe, l'huissier communal publiait les annonces officielles. Il se tenait debout sur des escaliers, au coin de la place de la Banca. Monsieur Walter Cornut doit avoir été le dernier à exercer cette fonction. Quant au crieur public, il parcourait les rues du village avec son tambour pour rassembler les habitants du quartier et leur lire les décisions du Conseil Communal ou tout autre avis comme les coupures d’eau, d’électricité. Sa fonction de crieur valut à Victor Coppex le surnom de Blabla, à une époque où les Tsinos se donnaient volontiers des surnoms… Cela viendrait de sa façon de taper sur son tambour…

La place de la Banca d’autrefois, avec son groupe de platanes.

Route des BARGES

Le lieu-dit Les Barges apparaît dans des parchemins dès 1017 lorsque le roi Rodolphe III de Bourgogne restitue à l’abbaye de Saint-Maurice, Vouvry et son domaine des Barges. Au cours des siècles, on retrouve le nom des Barges dans nos archives surtout à propos de l’entretien des digues du Rhône, des droits de pêche et des corvées de fauchage auxquels sont soumis les Vouvryens. En 1520, l’Abbaye de St-Maurice cède ses droits sur Vouvry au comte de Savoie mais garde Les Barges En 1847, l’Abbaye de St-Maurice vend Les Barges. Divers propriétaires laïques vont se succéder. En 1938, Monsieur Bieri achète Les Barges soit 50 ha. à l’est de la route Illarsaz-Vouvry. En 1940, la société Savora SA achète 110 ha. à l’ouest de la route Illarsaz-Vouvry. En 1942, la CIBA achète les deux exploitations et crée la Fondation du Jubilé Dr. J. Brodbeck-Sandreuter. Le domaine, soit près de 300 ha. de cultures alimentaires, est destiné à participer à l'effort de guerre en améliorant les terrains pour produire davantage. Dans les années 50, on intensifie la mécanisation du domaine. En 1961, une station d’essais existe pour expérimenter les nouveaux produits destinés à lutter contre les parasites et pour des recherches sur les produits vétérinaires. En 1998 l’Etat du rachète le domaine qui devient en 2011 : Centre d’accueil pour des réfugiés et demandeurs d’asile. La station d’essais agricoles conserve quelques parcelles pour ses recherches.

BARGES : deux origines possibles en latin

 de BARCA / le bateau, la barge, le bac

 de BARGA / la meule de foin, la paille, le fenil, la grange à foin En ancien français, on trouve BARCHE ou BARGE / meule de foin ou de paille mais ces mots n’existent pas dans les patois de Suisse Romande. D’ après Aebischer - Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Impasse de BARME

BARME : du bas-latin balma, balmensis / abri sous-roche du gaulois balma / grotte, trou dans le rocher de l’ancien français balme / grotte, caverne Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Plusieurs petites grottes existent dans la falaise de la Porte-du- Scex toute proche. Cette petite rue et le lieu-dit proche doivent- ils leur nom à ces grottes ou à un trou qui existait autrefois dans ces lieux? Dans certaines régions et par extension, on appelle BARME une falaise, un coteau, une éminence. Peut-être est-ce à cette autre signification que la rue et le lieu-dit doivent leur nom...

Grotte dans la falaise de la Porte-du-Scex.

Chemin des BOIS

On aurait envie de dire : chemin de la forêt, une forêt de feuillus mélangés: le hêtre ou foyard, le frêne, l'érable, le robinier, le cornouiller, l'aune, le noisetier, le houx et quelques châtaigniers et cerisiers sauvages. Autrefois, chaque feu (ménage) bourgeois de Vouvry avait droit à 2 râpes, 2 portions de la forêt bourgeoisiale, une râpe basse (commode d'accès...) et une râpe haute, plus difficilement exploitable. Aller au bois, c'était aller à la râpe, couper des perches de foyards pour en faire du bois de chauffage. Mais, c'était autrefois... BOIS en ancien français boix, bos, bosc, bou, bousc,box,boz en bas latin boscus, boxus D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse

Rue EMMANUEL-BONJEAN

Voilà une rue consacrée à la mémoire d'un grand homme de notre village: le Grand-Châtelain Emmanuel Bonjean Emmanuel Bonjean est né en 1795 à Vouvry, dans une famille paysanne et il est mort dans son village en décembre 1840. Il a d’abord servi dans la garde de Napoléon en 1813 et 1814 puis il travaille comme précepteur à Vienne de 1815 à 1820. Revenu au pays, il est reçu notaire en 1822. Il devient Grand-Châtelain du village et secrétaire du conseil, responsable de l'instruction publique et député à la Diète valaisanne. Il est l’auteur de la Pétition des Industriels valaisans, envoyée au Conseil d’Etat valaisan en 1831: «La cause de la position désastreuse de notre fabrique (de carton) est la fabrique de la Sarraz (installée en 1824) qui s’élève comme un géant au milieu de ses sœurs aînées et menace de les détruire toutes, les unes après les autres. Déjà plusieurs fabriques vaudoises sont réduites au silence. La Motte, Clarens et Nyon ont succombé. Depuis quelque temps, Saint-Gingolph et Vouvry ne vendent plus rien.» Au sujet des nouvelles machines à papier (et de leur origine anglaise) Emmanuel Bonjean ajoute notamment: «Comment ont-ils pu consentir à laisser importer chez nous ce fléau des machines sous lequel succombe la nation britannique. Détestables inventions qui enlèvent le pain et la vie à des milliers d’hommes pour engraisser quelques êtres impitoyables.» Malgré les efforts d’Emmanuel Bonjean, vers 1840 la fabrique de carton suspend ses activités, temporairement. Véritable chef du village, «excellent et digne magistrat» aux dires d'Hippolyte Pignat, Emmanuel Bonjean a été à l'origine de la construction du premier pont de bois de la Porte-du-Scex inauguré en 1838. Werner Bellwald Hippolyte Pignat Site iNTERNET Commune de Vouvry

Rue du BOURG-DERNIER

C'était autrefois le dernier quartier du village, d'où son nom.

BOURG du latin burgus du grec purgos / tour Ce mot désigne une fortification, une tour fortifiée, une redoute et par extension un petit château, puis un petit hameau dès 1185. Autre origine du germanique burg / localité, lieu fortifié

DERNIER Préposition ou adverbe ayant le sens de derrière, en arrière de, à l´arrière de…

Attesté en 837, le mot désigne une petite ville, souvent centre de marché, fortifiée ou non, parfois close de murailles. Dès le Xème siècle, c´est le chef-lieu bâti, par opposition au terroir ou partie agricole de la paroisse. Plus récemment le mot bourg a désigné le centre d´une localité étendue. D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Chemin des BOVAIRONS

BOVAIRON de l’ancien français buvier / boeuf du bas-latin boarius, bovarius/ marchand de boeuf Dans les alpages de notre commune, on appelait bovairon le gardien des vaches. En 1898, on a trouvé en défrichant une forêt de châtaigniers au lieu-dit en Bovairon, un cimetière « dit Burgonde » comprenant 23 tombes en dalles, orientées têtes à l'ouest. Quelques-unes ont fourni des objets, malheureusement à peu près tous disparus. Seule, une plaque-boucle, conservée au Musée national de Zürich, semble provenir de ces tombes et nous permettrait de dater le cimetière du début du VII siècle, soit à l'époque de la domination franque, le royaume burgonde ayant été annexé par les Francs en 534. Benoit Dubosson, assistant du prof. Michel Fuchs Marc Rodolphe SAUTER - VALLESIA 1950, pl 153

Chemin des BRESOLEYS

Il est parfois bien difficile de se représenter comment était le paysage d'autrefois, lorsque les lieux-dits méritaient leur nom. Les anciens racontaient que les moutons enfonçaient à moitié leurs pattes dans les prés marécageux des Bresoleys. Les grands travaux de drainage entrepris pendant et après la guerre de 1914-18 ont asséché considérablement la plaine. Un petit cours d'eau, le Toile, traversait les Bresoleys, passant sous le petit pont dit de Napoléon et rejoignait ensuite le canal des Chambettes, près du vieux port.

BRESOLEYS : un endroit bourbeux en ancien français brai, brau, bray, broi /boue, fange, terrain boueux braiche / jachère, terre en friche en gaulois braco / marais, terre humide et fertile

D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Chemin des CARABINIERS

Le choix du nom de cette rue vient probablement de sa proximité avec le pré dit Darquebusi qui servait de lieu d’entraînement aux arquebusiers. C’est aussi l’occasion de rappeler que notre village compta jusqu’à 3 sociétés de tir, dont les Carabiniers.

Chemin du CARBURE

Le souvenir de l’usine de carbure de calcium édifiée par la Société romande d’électricité (cf. Gazette du Valais n°70/10.06.1917 p.2) est rappelé aujourd’hui encore par ce Chemin du Carbure. En 1923, la Société des produits azotés de Martigny reprend l’usine restée vide depuis la fin de la guerre. (Le Nouvelliste n°55/15.05.1923 p.3) L’usine de carbure a fermé ses portes en 1924 ou 1925 mais un petit bâtiment existe encore. Il a servi de locaux pour les bureaux de la société Turmac SA de 1945 à 1981, date de la fermeture du Séchoir à tabac. Werner Bellwald UN PEUPLE REFRACTAIRE A L'NDUSTRIE

CARBURE DE CALCIUM : c'est un composé de carbone et d'un autre corps simple utilisé pour produire de l'acétylène destiné aux lampes de mineur, par exemple. Larousse

Rue du CARRO

CARRO : un coin de terre, un quartier de village, un carreau, une planche de terrain ou bien un carrefour du latin quadrus de l’ancien français care, carre / angle, côté, face ou carreure / forme carrée coin Noms de lieux de Suisse romande D'après Henry Suter

La rue du Carro, un jour de Fête-Dieu d'autrefois

Sentier du CHABLE-DES-ROCS

CHÂBLE : c'est un terme régional qui désigne un couloir en pente raide, ménagé dans la forêt, pour faire dévaler les billes de bois, les perches. Un châble est aussi un mauvais chemin rapide dans la forêt. D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Sur d'anciennes photos du village, on peut voir ce Châble bien marqué à travers la forêt, donc régulièrement utilisé.

La plus ancienne photo du village que possède le musée du Vieux-Vouvry, avec le Châble-des Rocs bien marqué.

Chemin des CHAMBETTES

A la fois le nom du canal, de la petite route et d'un lieu-dit allongé près de cette route.

CHAMBETTE : ce nom était donné à un terrain allongé du patois champa, tsamba / jambe D’après Aebischer

Rue CHARLEMAGNE

Charlemagne ou Charles Premier dit le Grand est né en 742 ou 747 et mort en 814. Il a été Roi des Francs et des Lombards. Le jour de Noël de l'an 800, il s'est fait couronner Empereur d'Occident à Rome, par le Pape Léon III. Son voyage vers Rome est à l'origine d'une légende vouvryenne.

Contrairement à d’autres populations des alentours, les gens de Vouvry ont été libérés de nombreuses charges féodales du 14ème au 16ème siècle. Une tradition orale, précieusement conservée, faisait remonter l’origine de ces faveurs à Charlemagne. En route pour son couronnement, au 9ème siècle, l’Empereur aurait fait halte chez nous. Pour remercier la population de son accueil, il aurait accordé aux Vouvryens de grandes franchises. En souvenir de ces bienfaits et jusqu’à la fin du 19ème siècle, on fêtait la Saint-Charlemagne en grandes pompes, le 28 janvier de chaque année. Une affluence considérable de gens du voisinage venait se joindre aux habitants de Vouvry pour les offices religieux. Après la messe, un bal rustique avait lieu en plein air, au lieu-dit Champ Kudray, au nord du cimetière. Il était d’usage que le dernier couple marié dans l'année balaie le plancher de bal et en ôte la neige, ce qui devait être fréquent à cette saison. D’après Hippolythe Pignat – Recueil de notes et documents historiques sur Vouvry

Kudray: de l'ancien français coudrey , cudrey/ le coudrier, le noisetier Bossard-Chavan

Chemin des CHATAIGNIERS en ancien français chastaigne du latin castanea / châtaigne, châtaignier du grec kastanon / châtaigne D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande Autrefois, les Vouvryens soignaient leur châtaigneraie avec beaucoup de soin car, en hiver, les châtaignes étaient une nourriture précieuse. En automne, on faisait tomber les fruits avec une grande perche: la gaule. On rassemblait les bogues piquantes au moyen de grosses pinces en bois dans des paniers plats et on plaçait les pillons dans une sorte de puits peu profond le chau où les châtaignes fermentaient dans leur bogue afin de se conserver tout l'hiver. En novembre, on pouvait vider le chau, taper les bogues avec un lourd râteau de bois à grosses dents le cacheu et trier les châtaignes pour les mettre à sécher au galetas. Dans un recueil de recettes de cuisine traditionnelle du Valais, on parle d’une soupe aux châtaignes, particulière à Saint-Gingolph. Est-ce qu'on la mangeait aussi à Vouvry? Les anciens de notre village ne semblent pas en connaître la recette.

Chemin des CIBLERIES

De l'Ancien-Stand, un chemin pour char à cheval allait en ligne droite à travers les Grands-Prés jusqu' aux cibleries: un couloir maçonné, creusé au pied de la pente des Crétélets. A l’abri dans cette sorte de tranchée, on manoeuvrait les cibles en toute sécurité, les jours de tir au fusil à 300 mètres. Un remblai de terre, adossé à un mur, servait de cible pour le tir à 50 mètres des petits calibres.

Rue de la CIMENTERIE

Mais où est donc cette cimenterie? De l'usine, il ne reste que le bâtiment qui abritait les bureaux, l'infirmerie et l'appartement du directeur: notre Maison des Jeunes. Et le nouveau centre scolaire régional, construit de 2010 à 2013, occupe une partie du terrain, à la place de ce qui fut un fleuron de l'industrie vouvryenne. Qu'est-ce que le ciment? Une poudre obtenue par la mouture, après cuisson à 1400°c. d' un mélange de roche calcaire, d’argile ou de marne. Cette poudre a la propriété de «faire prise» et de durcir au contact de l'eau. Les roches de la carrière de Pierre-à-Perret ayant les qualités nécessaires, la Société des Chaux et Ciments de Baulmes avait décidé de construire l'usine du Gros-Large en 1912 ainsi qu'une sorte de téléphérique à bennes pour amener les pierres de la Carrière à l'usine. En 1914, l'usine produisait une dizaine de wagons de sacs de ciment par jour, soit 100 tonnes actuelles. Le charbon était amené de la gare par char à cheval. En 1939, la production baissa, en 1943 le four de l'usine ne fonctionna même pas à cause du manque de combustible. A la fin de la guerre, l'usine a été réaménagée et la production a repris. L’usine produisait 30 000 à 40 000 tonnes par an. Mais en 1959, la production a été stoppée et l'usine s'est arrêtée définitivement en 1961. Ses bâtiments ont été détruits petit à petit par l'armée, la cheminée est tombée en 1976.

D'après Jean-Paul Pignat – Notes sur les usines de ciment de Vouvry

Chemin de COLLONGES

COLLONGES : une colonie, une terre donnée à un colon et conservant un statut particulier de l’ancien français collonge, colonge, collunge / fonds possédé par un colon du bas-latin colongia du latin colonica / terre travaillée par un colon, chaumière d´un colon

D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Chemin de la COLOMBIERE

COLOMBIERE : un lieu fréquenté par des colombes ou bien un endroit où on élève des pigeons.

Le nom de COLOMBIERE pourrait aussi avoir comme origine le nom d’un personnage, d’un propriétaire de ce terrain. Sur un relevé cadastral datant de 1855, on trouve le lieu-dit de cette zone appelé Derray chez Collomb ancien français et patois colomb, colon, coulon / pigeon, colombe du latin columbus columba / pigeon, colombe colombarium / pigeonnier, ancienne nécropole romaine, cimetière, niche pour l'urne funéraire

D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande – Aebischer

PLACE COMMUNALE

Les archives d’Hippolyte Pignat nous renseignent sur la création de cette place et la construction de la Maison de commune. Le 23 mars 1838, un grand incendie détruit un quartier du centre du village, de l’actuelle rue E.-Bonjean à la rue du Carro sans toucher la Tour et quelques maisons en pierres. Le Conseil communal décide alors d’acheter les ruines des maisons brûlées et une partie des jardins de la Tour pour construire une maison communale. C’est une période d’effervescence dans tout le Valais : luttes politiques, combats entre le Haut et le Bas, mobilisation des hommes du village… Malgré l’agitation politique, en 1841 Vouvry se dote de nouvelles armoiries et on confectionne un drapeau nouveau, rouge et bleu avec l’ noir et les 3 étoiles (il est déposé au musée). On crée l’école des filles dont Sophie Parchet est la première institutrice. En 1842, on fait appel à des religieuses enseignantes françaises. On fixe définitivement l’emplacement de la maison communale dont les travaux commencent en décembre. En 1843, on signe le marché avec les tailleurs de pierres et on choisit un entrepreneur, le maître-maçon Jean Rigoli. Mais la guerre civile éclate, Jean Rigoli est tué à la bataille du Trient avec 7 citoyens de notre village. Son cousin Joseph Rigoli reprend la conduite du chantier, les habitants du village y participent nombreux et en décembre on lève la charpente, œuvre du maître charpentier Jean Viel de . Dans nos archives, on ne parle plus de la maison de commune durant la période du Sonderbund, ces terribles luttes politiques et guerrières qui agitèrent la population suisse. La paix revenue, en 1855, un nouveau conseil communal, à peine élu, décide d’activer les finitions du bâtiment afin que les séances des autorités n’aient plus lieu dans les pintes. Menuisiers et gypsiers s’en occupent immédiatement. Pendant cette même période, la construction de la ligne de chemin de fer progresse.

En 1858, les autorités décident de faire construire une fontaine sur la place communale. Cette même année, on ouvre à neuf le chemin qui conduit à la gare. L’inauguration de la ligne de chemin de fer a lieu le 15 juillet 1859. Le buffet de la gare date de 1860 et la plantation des platanes en 1861. En 1862, une religieuse originaire du village, Antoinette Pignat en religion Sœur Rosalie, offre de venir avec une consoeur, tenir l’école des filles. Les religieuses vivent dans une partie de la maison communale, avec escalier particulier pour elles et les classes des filles. En 1875, on crée une petite pharmacie tenue par ces religieuses. En 1876, on organise dans la maison communale un bureau pour l’office d’état civil et on installe une école enfantine mixte au rez-de-chaussée. Sur le toit se trouve un clocheton. Matin et après-midi, une petite cloche appelle les élèves à l’école. Si l’utilisation de notre maison de commune a beaucoup changé au cours des ans, son aspect extérieur est resté le même. Quant à la fontaine, c’est en juin 1863 que le Conseil communal a proposé de commander une fontaine qui aurait été payée par les usagers sous forme d’actions de Fr 40.- (l’équivalent de 2 mois du salaire d’un ouvrier d’alors). Après de nombreuses discussions pour trouver l’argent, la commande est passée en 1867. Le bassin hexagonal sera taillé dans les blocs de granit que l’on trouvait en abondance sur le coteau. Le tailleur de pierre est un tessinois émigré, Monsieur Florentin Ortelli, travaillant aux carrières de . Article paru dans le Journal du Haut-Lac – 2 avril 1968 – J. M.-H.

Avenue de la CÔTE

CÔTE : c'est un terrain en pente à flanc de montagne, une pente ensoleillée, une place bien exposée ou le nom donné à une forêt qui occupe ces pentes. Dans la chaîne du Jura par exemple, le terme générique CÔTE désigne des pentes boisées et des forêts en pente. français côte / le versant qui descend vers la vallée vieux français et ancien français coste / côte du roman costa / à côté de, côte du latin costa / côte puis flanc, côté, partie en relief d´un objet. D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Chemin de COUAYES

Pas d’explication vraiment sûre pour l'origine de ce lieu-dit. Une seule piste trouvée:

Lai Couhaye, lieu-dit de la commune de Lajoux (District des Franches-Montagnes, Jura), du nom d´une variété de poires autrefois très communes, nommée en patois jurassien coyaîe. D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Chemin de la CRETE

CRÊTE: hauteur, sommet, ou simplement petit plateau, petit replat ou encore pente raide. Le mot peut aussi désigner un terrain pierreux ou de mauvaise qualité. ancien français creste / terrain élevé mais aussi crete / masure , ferme bas latin crestum, cristum / crêt crista / crête d´un oiseau, aigrette, puis sommet d'une montagne français crête/sommet, dépassement D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Chemin du CULAT

Le lieu-dit CULAT se trouve à la fois sur les alluvions du Fossau qui débordait assez souvent dans les siècles passés et hors du village qui, pendant longtemps, s'arrêtait au Bourg-Dernier.

CULAT : un endroit reculé, un lieu sans issue, un cul-de-sac ou alors un endroit resserré, un fond de vallée en ravin. du latin culus / cul du gaulois cularos / défilé, gorge en français cul / le fond, la partie arrière d´un objet, d´une chose, employé comme cul-de-sac / voie sans issue, impasse

CULAT pourrait aussi dériver du bas-latin culata terra / terre éboulée, terrain qui a coulé de la montagne.

Suter - Gilbert Künzi - Bossard-Chavan

Rue des DENTS-DU-MIDI

En empruntant cette rue et en regardant vers le sud, on ne peut manquer de voir sur la droite de la vallée, une chaîne de montagnes en calcaire des Préalpes : les Dents-du-Midi. En regardant de gauche à droite, on voit d’abord un petit sommet au-dessus des Giettes, Valerette 2058 m. puis la Dent de Valère 2267m. et les 7 pointes qui forment la chaîne des Dents du Midi: La Cime de l'Est, la Forteresse, la Cathédrale, l'Eperon, la Dent Jaune, les Doigts et la Haute-Cime : 3257mètres.

Rue LOUIS-DUMONT

Louis Dumont est un ingénieur né à Vouvry le 31 juillet 1840 dans une famille de quatre enfants. On sait peu de chose sur sa vie, ses études et son parcours professionnel. Un sujet le passionne : l’électricité, qui en est à ses débuts. Il a des rêves… En 1879, il n'hésite pas à vendre ses terrains d'alpage pour les réaliser.

C’est la ville de Bellegarde, dans le Jura français, qui profite des capacités de notre concitoyen car il y construit une usine électrique en 1884 déjà, si bien que cette ville est la première de France à être éclairée à l'électricité.

En 1892, Louis Dumont, revenu au pays, obtient l'autorisation de réaliser la pose, sur la Meunière, d'une turbine destinée à produire de l'électricité pour sa scierie de Sâle et pour les particuliers intéressés. Sa petite usine est installée dans une des petites maisons du quartier, disparues aujourd’hui. En 1893, il fait s'allumer les 17 premières lampes électriques dans les rues du village. Mais il semble que la Meunière ne peut fournir assez d’eau pour une exploitation régulière de la turbine et, peut- être, Louis Dumont ne reçoit-il guère d’encouragements. L’expérience s’arrêtera là.

On ne retrouve pas le nom de Louis Dumont parmi les promoteurs de notre usine électrique actuelle qui a été inaugurée le 10 mai 1902.

A consulter sur le WEB, les pages et les photos consacrées à l’ancienne usine électrique Louis Dumont de Bellegarde-sur-Valserine.

L'usine électrique Louis Dumont, avec sa retenue d'eau, fit de BELLEGARDE-sur Valserine la première ville électrifiée de FRANCE. Le bâtiment reçut la première turbine en 1884, elle produisit l'électricité tout d'abord destinée aux entreprises de Bellegarde et d'Arlod.

L'éclairage produit directement sans l'intermédiaire des accumulateurs est très brillant, mais offre quelques inconvénients que nous nous permettons de signaler. D'abord l'indépendance des foyers n'est pas assurée, en ce sens que toutes les lampes, même celles des particuliers, se trouvent ou allumées ou éteintes en même temps; ensuite, quelques extinctions intempestives ont fait tressaillir de joie les adversaires-nés de tout progrès et de toute initiative; de temps en temps même, des variations du rendement lumineux des lampes accusent des irrégularités inévitables de la machinerie. Tous ces inconvénients seront faciles à éviter par l'introduction de quelques batteries d'accumulateurs qui sont devenus absolument indispensables dans toute distribution électrique importante et sérieuse; d'ailleurs, leur emploi est devenu absolument pratique et leur installation est aussi simple que facile. Malgré tout, on doit féliciter Monsieur Dumont, dont l'initiative a su mener à bonne fin une oeuvre considérable, malgré les tracasseries dont il a été l'objet. Ajoutons que pour rester dans la voie du progrès, M. Dumont effectuera le transport de la force par câbles électriques pour toutes les usines qui viendront lui louer sa force motrice. Espérons que l'industrieuse cité de Bellegarde sera la première ville de France où l'on verra s'effectuer industriellement le transport du travail électrique. L. Grezel, Professeur de physique à Nantua. Extrait de : La NATURE n° 596 du 1er novembre 1884 pages 337 et 338. REVUE DES SCIENCES et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie, journal hebdomadaire illustré - PARIS G. Masson, éditeur. (Collection Michel Blanc.)

Avenue de l’EGLISE

L'avenue de l'église, autrefois pavée de galets du Rhône, a été redressée, élargie et goudronnée. Au cours des siècles, l'emplacement des églises successives n'a guère varié. Ce lieu avait été choisi par une population habitant plutôt le haut du coteau, loin des crues du fleuve et de la plaine marécageuse. Le clocher actuel a été construit vers 1440 pour une première église qui a été remplacée par une plus grande vers 1490 et par celle que nous connaissons, édifiée entre 1819 et 1822. L'église Saint-Hippolyte de Vouvry – Commune de Vouvry 1980

Avenue du FOSSAU

Fossau du latin FOSSATUM / lieu enfoncé, encaissé

Ce nom est très souvent donné à des torrents qui creusent leurs rives. A Vouvry, l'observation des lieux et l’histoire du cours d’eau au fil des siècles confirment le choix de son nom. D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Quand le Fossau faisait des siennes... photo des années cinquante.

Rue des FOURS

On donne ce nom à un lieu où se trouvait un four, souvent un four à chaux ou à minerai, ou un four à fabriquer le charbon de bois. A Vouvry, c'est en contre-bas de cette rue que se trouvait la première usine à chaux du village: l'usine du Moray. Des hauts-fourneaux il ne restait, sur le terrain, qu'un grand mur où l'on distinguait encore le tracé des portes par lesquelles on sortait la chaux après cuisson. Un grand bâtiment d’habitation recouvre depuis 2015 le site des fours. La carrière des Perreyres, située sur l'ancien chemin de Chavalon, fournissait la pierre calcaire qui devait cuire dans les fours pour se transformer en chaux. Quelques dates citées par Jean-Paul Pignat, auteur d'un historique des usines de chaux et ciments de Vouvry. En 1913, Robert Leutwyler dirige l’usine de Moray. En 1914, cette usine est condamnée à verser une indemnité annuelle de Fr.150.- à un certain Pignat, propriétaire voisin de l'usine, pour le dédommager car les poussières, produites par l’usine, déprécient sa maison. En 1917, l'usine de Moray livre encore de la chaux à l'usine de carbure, sous la gare CFF. En 1921, l'usine est arrêtée car les machines et la qualité de la chaux ne peuvent plus lutter contre la concurrence. En 1921, mise en vente de l'usine avec la maison, le jardin, le moulin et le hangar pour la somme de Fr. 32450.- En 1923, la société est dissoute et Robert Leutwyler devient contremaître de la carrière de Pierre-à-Perret qui fournit la pierre pour l'usine de ciment du Gros-Large.

Origine du mot four en patois forni / four ancien français forn, fornel, forniere, fournel, fourniere / fornage, fornaige / four, fournaise fornais, fornaz, forneys / fournaise en latin fornax / four, fourneau fornus / four à pain en français four / ouvrage de maçonnerie, voûté, comportant une ouverture à l´avant, dans lequel on fait cuire le pain, la pâtisserie, etc. Certains de ces noms sont devenus des patronymes. D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande (Henry Suter)

Appuyée contre le mur des anciens fours à chaux, la scierie de la famille Launaz

Avenue de la GARE

Avec l'arrivée prochaine du chemin de fer, le Conseil Communal décida, en 1858, de créer un nouveau grand chemin : la rue de la Gare. Ceci nécessita des expropriations à Sous-Vanel et au Pré-de- Miâ, ainsi que le redressement du canal des Chambettes pour construire un pont digne de ce nom. La ligne du Tonkin fut inaugurée le 15 juillet 1859. En 1860, le conseil décida de construire le Buffet de la Gare. En 1861, Michel Hippolyte Cornut et son fils Joseph allèrent jusqu’à Montreux avec un petit char pour acheter des jeunes platanes auprès de la commune. Les arbres furent plantés tout au long de la nouvelle rue, dès Sous-Vanel. A la même époque, on aménagea un nouveau chemin pour aller aux Barges et on planta des peupliers jusqu'aux Levaux. D'après Hippolyte Pignat – Recueil de notes et documents historiques

Rue du GRAND-CHATELAIN

CHÂTELAIN : ce terme est donné à un seigneur ou à toute personne qui possède un château et les terres qui en dépendent. A Vouvry, comme dans les villages voisins, le Châtelain était élu par ses concitoyens et fonctionnait aux côtés du conseil communal comme une sorte de juge de commune. Des hommes éminents comme Emmanuel Bonjean et le Grand Châtelain Alexandre Cornut ont une rue à leur mémoire. La fonction très honorable a été supprimée après la révolution de 1848. En 1850, Hippolyte Pignat rapporte que Michel Fumey, châtelain en place depuis quelques années, reçoit le nouveau titre de juge de première instance du village. D'après Hippolyte Pignat – Recueil de notes et documents historiques

La forge à Manon, attraction de la rue du Grand-Châtelain jusqu'à la fin des années soixante

Chemin du GRAND-CLOS

Le lieu-dit Grand-Clos mérite toujours son nom car on y trouve les terrains de football et de tennis, clos tous les deux.

CLOS : un endroit clôturé de murs ou de haies. Autrefois, un clos était un terrain affranchi du droit des villageois d’y faire paître leur bétail. du latin clausum / endroit fermé claudere / fermer

GRAND-RUE

GRAND : du latin grandis / grand RUE : sillon dans un champ labouré. de l'ancien français raie, raye, roie, roye / sillon du gaulois rica / sillon D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

La Grand-Rue de notre village, pleine de charme, est comme la colonne vertébrale de notre cité…

Chemin des GRANDS-PRES

GRANDS PRES : des prés occupés par du foin, du pâturage A Vouvry, on voyait dans cette zone une terre très noire, tourbeuse et marécageuse avant la pose des drainages. du vieux français prade, prée, qui sont féminins et dérivent du latin prata, du neutre pratum / pré, prairie , herbe, gazon, pelouse , champ, terrain du latin médiéval prato / pré D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Rue de la GRAND-VIGNE

VIGNE : plante à tige ligneuse et ordinairement tordue, qui produit le raisin ; par extension, terrain planté de ceps de vigne, vignoble ancien occitan vinha latin vinea / vigne D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Dans certaines régions, les vignes ont disparu, victimes du phylloxera, du petit âge glaciaire ou tout simplement pour laisser place aux constructions mais les toponymes ont survécu. C'est le cas de Vouvry qui a vu l'étendue de son vignoble considérablement diminuer au cours du siècle passé.

Sur la petite place non loin du carrefour : Grand-Rue, Grand- Vigne, on peut admirer une sculpture d’un artiste de notre région,internationalement connu : Monsieur André Raboud. Cette œuvre en pierre de Collonges, H 230 x 500cm, intitulée Conversation sur la place date de 1986. Elle lui a été commandée par notre président d’alors, Bernard Dupont, (1933-1990) qui fut si soucieux d’embellir notre village.

Ruelle des GRANGES ancien français graigne, granche, grange, grangeage, grangne / métairie en roman granja, granga du latin médiéval grangia / grange pour le grain et le fourrage du bas-latin granea, grania La grange est un bâtiment où l´on portait autrefois les gerbes de céréales pour effectuer le battage. Actuellement, c’est le bâtiment d´une exploitation agricole où l´on entrepose la paille , le foin, etc D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

A Vouvry, toute la rue ainsi nommée était bordée de petites granges, cachées derrière les maisons situées sur la partie noble de la Grand-Rue. Près des granges se trouvaient aussi des étables avec leurs fumassières odorantes. On y trouvait aussi la forge de Monsieur Louis Parchet.

Place du GROS-LARGE

GROS-LARGE : un lieu-dit assez vaste consistant en terres limoneuses fertiles. en ancien français gros a signifié grand, important du latin impérial grossus / gros, épais D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Rue de l’HÔPITAL

Si l'on consulte les Notes historiques d'Hippolyte Pignat, on y trouve la traduction d'un acte datant de 1325, qui rend compte de la vente de nombreux biens situés sur le port de Vouvry avec la moitié du bac existant en cet endroit. Les confins donnés pour certaines propriétés: le Toile et l'Ila, permettent de situer ces biens et le port à Sous-Vanel. Une copie de cet acte se retrouve dans nos archives car il existait des redevances sur certains de ces biens, en faveur de l'église et aussi dans l'intérêt de l'hôpital de Vouvry. C'est jusqu'à maintenant la seule mention faite d'un hôpital dans nos archives. A-t-il existé ou est-il resté à l’état de projet ? Si hôpital il y eut, ce n’était probablement qu’un simple hospice destiné à recueillir les malades contagieux, les voyageurs malchanceux et les pauvres hères. Sa situation à l'écart du vieux village serait tout à fait comparable à d'autres hospices en Valais, datant de la même époque.

Ruelle des HUGON

Selon l'armorial valaisan, le patronyme HUGON a pour origine l'ancien prénom Hug, en latin Hugo, devenu Hugon. Selon la tradition de la famille, celle-ci serait originaire de Savoie d'où trois frères seraient venus s'établir à Finhaut, aux Jeurs (Trient) et à Martigny-Combe. La famille HUGON est connue à Giétroz dès 1400. Par la forme populaire l'Hugon, cette famille pourrait être la souche de la famille LUGON de Finhaut. La famille Hugon est bourgeoise de Martigny, Charrat et Trient. Et les HUGON de Vouvry? Dans nos archives on trouve en 1593 un Jean HUGON syndic du village, en 1759 un Jean HUGON, syndic lui aussi. En 1787, Louis HUGON syndic et le Châtelain Cornut représentent la commune lors de l'achat de la montagne de Peney et du Cul-du-lac à la famille Denucé. On trouve un Emmanuel HUGON membre du conseil communal dès 1831. Il en fait encore partie en 1875, date à laquelle s'arrête le recueil de notes et documents historiques sur Vouvry d’Hippolyte Pignat.

Route de l’INDUSTRIE

Dès le XIXème siècle, l'industrie et le commerce occupent une grande place dans la vie économique de notre village. Outre le moulin à papier attesté dès le XVIIème siècle, on trouve un moulin à huile et un moulin à grain, une tannerie, une forge, une clouterie, trois scieries, des menuiseries, un charron, un tourneur sur bois. Des carrières de pierre à chaux et des mines avaient été ouvertes dès le Moyen-Âge. Après les antiques fours à chaux, plusieurs véritables usines vont se succéder dans divers sites du village. Enfin, une usine électrique est construite en 1901. L'eau du lac de Taney atteint les turbines par une conduite forcée qui est alors la plus haute d'Europe. Les nouvelles industries qui se sont installées depuis lors ne font que continuer une longue tradition de notre village. D'après Werner Bellwald UN PEUPLE REFRACTAIRE A L' INDUSTRIE

Ruelle des LAVANDIERES

Les lavandières d’autrefois venaient au lavoir avec leur petit char lourdement chargé de la lessive mensuelle. Sur les plans inclinés en granit, fixés sur les bords du bassin, elles frottaient le linge de couleur et le rinçaient dans l’eau glacée de la Meunière. Le linge blanc, lui, devait auparavant être cuit dans une couleuse, sur le potager de la cuisine, avant d’être rincé au lavoir situé devant l’ancienne laiterie, au sommet de la rue A.-Parchet. Une petite fresque, sur le bâtiment de la boucherie, nous rappelle ces valeureuses lavandières.

Ruelle des LEVET

Une famille LEVET apparaît dans nos archives avec Jean en 1453. En 1485, Jacques LEVET est l'un des commissaires chargés d'établir un inventaire des biens de l'église. Au XVIIème siècle, la famille fournit plusieurs magistrats. Autrefois, plusieurs bâtiments de ce quartier appartenaient à des familles Levet, ce qui explique le nom de la ruelle. Armorial valaisan

Chemin du MAUPAS

MAUPAS : un passage dangereux, difficile Le préfixe mal-, mau- / mauvais et pas, diminutif passet Malpas de l´ancien adjectif mal, mauvais, est la forme plus ancienne (XIIème siècle) de maupas, antonyme de Bon Pas. D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande Qu'avaient donc ce chemin et ce coin de village, autrefois, pour mériter un tel nom? Un lieu sombre, un mauvais chemin ressemblant à une charrière (mauvais chemin raide et pierreux, souvent le reste d'un chemin très ancien) ou charreyre, comme nous l'appelions, enfants... D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Ruelle de la MEUNIERE

En français et au masculin meunier / personne qui possède ou qui exploite un moulin à céréales, une minoterie ancien français molnier bas latin molinarius D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande A Vouvry, la Meunière était un petit cours d’eau formé par une partie des eaux du Fossau, canalisées pour traverser le village, de l'écluse au-dessus de l’usine électrique au canal des Chambettes. Cette eau actionnait diverses roues à aubes: papeterie, scierie, moulins, cordonnerie, tannerie, forge, battoir... Au centre du village, devant la laiterie, un bassin élargi et couvert permettait aux lavandières de rincer leur linge à l’eau courante et fraîche!

Route de MIEX

MIEX du bas- latin medianus / au milieu En patois, on prononce Mi et on doit dire En Miex . Le plateau de MIEX comprend plusieurs hameaux et lieux-dits, dont voici les principaux. VESENAND de vicus / village du latin vulgaire vecinus / voisin LE FLON du latin flumen / rivière LE CHABLE peut-être du grec katabole / le fait de jeter en bas En Romandie, les châbles sont des couloirs pour faire dévaler des troncs d’arbres ou des couloirs d’avalanche. On appelle aussi châbles de mauvais chemins raides D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Rue de MOREY

Quelles relations peut-il y avoir entre certains lieux-dits et l'origine étymologique du mot? Il existe divers noms issus de Maure, More / au teint sombre comme un Maure, un prénom Maurice avec une variante Mauris et des diminutifs Maurisson, Mauron et divers patronymes Maurey, Morel, Moret, Morez et Muriset.

Notre rue de Morey garde son mystère. D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Place des MOULINS

Dans le bâtiment du fond de la place, un moulin à blé occupait le rez-de-chaussée, utilisant la force motrice de la Meunière qui passait sous la maison puis traversait la place. Le petit cours d’eau a été couvert en 1945. La place des Moulins était très animée par le va-et-vient des chars de blé tirés par des chevaux puis par des tracteurs. Le dernier meunier, Monsieur Marcel Fracheboud, a fermé le moulin en 1981. Derrière l’immeuble du fond de la place, une petite construction abritait le moulin à huile de la Famille Levet, lui aussi actionné par l’eau de la Meunière. Tous les enfants du village allaient chercher le znion, résidu solide des noix pressées. Comme le moulin à blé, l’activité du pressoir à huile a cessé en .

Chemin de NANT

NANT mot régional ruisseau ou torrent dans une vallée creuse du gaulois / nanto D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Chemin des NOISETIERS

Chemin récent. Le mot noisetier date du XVIème siècle, il est dérivé de noisette, diminutif de noix du latin nux, nucix / fruit à écale et à amande avec le suffixe désignant un arbre fruitier. D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Rue de NUCE

La famille de NUCE apparait dans nos archives à partir du XIIIème siècle. Elle a fourni de nombreux châtelains, des officiers en service au Piémont, à Naples, en Autriche, en France et en Espagne. Christian de Nucé, né en 1599, est le fondateur de la papeterie de Vouvry en 1636. La famille de NUCE semble avoir été propriétaire du moulin à papier jusqu'au XVIIème siècle. Une branche de la famille, anoblie, est devenue bourgeoise de Sion en 1650. Actuellement, la famille est éteinte en Valais depuis 1951 mais une branche subsiste en Belgique. Armorial valaisan

Chemin d’OUTE

Pas d'étymologie connue.

Rue de la PAPETERIE

Cette photo des années nonante nous laisse apercevoir la rue d’alors et les bâtiments de la papeterie qui sera démolie en l’an 2000.

Le moulin à papier de Vouvry semble avoir fonctionné au XVIème siècle déjà mais il est attesté officiellement en décembre 1636, lorsque la Diète, réunie à Sion, autorise Christian de Nucé à construire un moulin dont il sera le propriétaire. La Famille de Nucé conservera cette propriété jusqu’en 1664. Dès lors, le moulin passera de mains en mains, Stockalper, Pignat, de Rivaz, Parchet, Schoch, Fierz, jusqu’à la famille Schelling, les derniers patrons de la Papeterie devenue fabrique de carton dès 1861.

Rue ARTHUR-PARCHET

Une grande statue de bronze nos accueille au départ de la rue consacrée au souvenir de notre musicien qui habita l’arrière de la maison qui donne sur la place, à l’ouest. Les Parchet sont originaires de Vouvry. Mais Arthur Parchet est né à Clarens en 1878 . Ses parents, anciens précepteurs en Russie, avaient ouvert un pensionnat pour les jeunes gens de la noblesse russe. Après ses études au collège de Sion, Arthur fait un détour par le Technicum de Bienne. Mais son attrait irrésistible pour la musique est plus fort, il sera musicien. Il s’en va étudier à Stuttgart et à Berlin. Diplômé, il est nommé chef d'orchestre à l'Opéra de cette ville pour 4 ans. Puis, il séjourne dans diverses villes d'Europe centrale avant de se fixer à Heidelberg en 1907. Ses compositions sont très remarquées et une brillante carrière s'annonce. Il se marie en 1911 avec une musicienne cantatrice: Marguerite-Flora Silbermann. L'Académie de Mannheim l'appelle comme professeur de composition mais... c'est la guerre ! La famille Parchet doit rentrer en Suisse et Arthur, sa femme et leur fils Rolf né en 1912, arrivent à Vouvry, le village d’origine de la famille où ils espèrent recevoir de l’aide car ils sont très démunis. Le musicien voudrait faire bénéficier ses compatriotes de toutes ses connaissances afin d'élever le niveau musical de son canton d'origine, mais... Arthur Parchet se trouve bien à l'étroit dans les fonctions qu'on lui propose ! En 1918, il est ouvrier agricole dans la plaine du Rhône et fait la connaissance d'un réfugié roumain, Panaït Istrati, qui va devenir un ami. Par lui, Arthur entre en contact avec Romain Rolland, Prix Nobel de Littérature, qui vit à Villeneuve. Retiré à Vouvry, Arthur lutte contre la misère ; il compose des recueils de chants pour les écoliers, élabore un programme

d'enseignement de la musique pour l'école normale mais il est totalement incompris par les autorités. Ses jugements sur la valeur musicale des fanfares, des catastrophes ambulantes dit-il, lui attirent de très nombreux ennemis. Sa femme meurt en 1927, il perd son fils Rolf, ouvrier et boxeur, en 1932. Quelques amis fidèles, sa famille, les autorités communales et tant de villageois anonymes viennent en aide au malheureux musicien. Panaït Istrati lui fait parvenir un piano. Sa dernière joie, c'est la fondation de son petit choeur-mixte qui donnera plusieurs concerts d'un excellent niveau. ...mon art est tout pour moi et la vie ne m'est une valeur qu'autant qu'elle me permet de le cultiver. L'impossibilité de le faire est pour un artiste pire que la mort. Et cet état de choses a fait de moi un révolté... (1 novembre 1944 - Lettre à son ami René-Pierre Bille )

Arthur Parchet meurt à la Clinique de Saint-Amé de Saint- Maurice le 20 février 1946. Il repose à l'ombre du clocher de Vouvry. Tiré de Vallesia – tomeXXXVI - Sion 1981 D'après le texte de Jean Quinodoz

Place LOUISE-PARCHET

Chemin des PECHEURS

Les pêcheurs étaient certainement plus nombreux autrefois, à fréquenter les bords du Rhône et de nos canaux…

Chemin de la PETITE-ILE

Lorsqu'on se penche sur les relevés cadastraux du début du siècle passé, on comprend facilement que certains lieux-dits de la plaine aient reçu le nom d'îles. Des fossés et des petits cours d'eau vagabondaient à travers des marécages créant des îlots de terrains moins humides. Le drainage des terrains a fait disparaître les îles mais les noms sont restés. ILE : un terrain parfois inondable situé près d'un cours d'eau. du patois ila du vieux français isle du latin vulgaire isula du latin insula D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Chemin des PEUPLIERS

PEUPLIER : un arbre de la famille des Salicacées, du genre populus. Le peuplier le plus commun est le peuplier d'Italie, en forme de fuseau, qui peut atteindre trente mètres de haut. C'est l'arbre que l'on rencontrait fréquemment sur les digues du Rhône ou le long des routes car ses racines tenaient bien les terres des remblais. Quant à son bois, on l'utilisait pour fabriquer des caisses à fraises, des allumettes. en français peuplier en latin populus D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Ruelle du PICHOLIN

Pas d'étymologie connue

Rue du PIED-DE-VILLE

Que voilà un grand mot pour un petit village comme le nôtre! Vouvry ne devait pas être si étendu lorsqu'on a baptisé ce quartier qui était bien au pied du vieux village. PIED : un lieu qui se trouve au pied d´une colline, d´une élévation, d’une pente. en latin pedis / pied D’après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Le long de la rue du Pied-de-ville étaient installées des fumassières communautaires pour assainir le village car, à l’époque, de nombreuses familles possédaient une ou deux vaches dans des étables attenantes aux habitations. Les bêtes s’abreuvaient aux fontaines du quartier et on entreposait le fumier soit devant l’étable, soit au Pied-de-Ville si on habitait le bas du village.

Rue HIPPOLYTE-PIGNAT

Cette rue est dédiée au souvenir d’une personnalité marquante de Vouvry durant la période troublée des luttes politiques du milieu du XIXème siècle: le notaire Michel Hippolyte Pignat, fils de Michel Hippolyte Né le 7 décembre 1813 Notaire et géomètre 28.02.1841 Elu châtelain (juge de commune) 22.04.1842 Conseiller et secrétaire du Conseil en remplacement de son père décédé 2.12.1847 Membre du Gouvernement cantonal provisoire, élu à la chute du Sonderbund 16.12.1847 Membre du Gouvernement définitif, chef du Département des finances jusqu’à la fin de 1852

Président de la commune de Vouvry de 1855 à fin 1876 Hippolyte Pignat est décédé le 15 janvier 1885.

Les importantes fonctions confiées à Hippolyte Pignat, dans une période troublée politiquement, témoignent de la grande valeur de cet homme. Son ouverture d’esprit a stimulé le développement et la modernisation de notre village : écoles, église, chemin de fer, pont sur le Rhône, routes et ponts… Grâce à son travail d'archiviste sur les anciens documents de notre commune, nous avons à disposition une source de renseignements précieux. D’après : Commune de Vouvry - Site Internet

Place PANAÏT-ISTRATI

Roumain d'origine, Panaït Istrati est né le 10 août 1884 à Braïla, important port céréalier dans le delta du Danube. Il ne connaîtra pas son père, contrebandier de tabac qui meurt quand Panaït n'a que neuf mois. Le certificat d'études en poche, l'adolescent quitte sa mère pour vivre sa vie, multiplie les apprentissages, exerce cent métiers, s’engage sur un bateau et débarque à Alexandrie. Puis il parcourt tout le bassin méditerranéen. Avide de connaître la terre et ses habitants, passionné de lecture, c'est en Suisse qu'il découvre le Jean-Christophe de Romain Rolland lorsqu'il tente de soigner une tuberculose au sanatorium de Sylvana, près de Lausanne. Cette maladie ne va plus le quitter. Engagé pour travailler dans la plaine du Rhône, il fait connaissance d’Arthur Parchet qu’il n’oubliera pas. Mais son destin bascule. Il rencontre Romain Rolland qui l'exhorte à écrire, pressentant chez cet oriental passionné la puissance créatrice et la violence du coeur. En 1924 paraît Kyra Kyralina, livre qui va être traduit en une vingtaine de langues. Les oeuvres se succèdent: Oncle Anghel, Mes départs, Méditerranée, Les chardons du Baragan... Utilisant sa nouvelle notoriété, Istrati poursuit son combat pour les droits de l'homme et dénonce la terreur blanche dans les Balkans. Il offre un piano au pauvre musicien rencontré lors de son bref passage à Vouvry. L'Occident le déçoit, il part pour Moscou et voyage plus d'un an à travers l'URSS. Il en revient déçu et publie, en 1929, des témoignages accablants pour l'Occident et pour le bolchévisme. Dès lors, Panaït Istrati se retrouve seul, mais toujours solidaire des vaincus. Eternel opposant, il s'affirme comme l'homme qui n'adhère à rien. Toujours malade, il regagne son pays. Panaït Istrati meurt à Bucarest le 16 avril 1935.

Rue des PLACES

PLACE un endroit, un lieu du latin vulgaire plattea du latin classique platea / place publique D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Chemin des PLANTAYES

PLANTAYES une plantation, un lieu planté, en particulier une jeune vigne ou une pépinière d´arbres fruitiers ou, plus en altitude, une plantation d´essences forestières du bas-latin plantaticum du latin planta / plant, rejeton, bouture, plante, légume plantaria, plantarium / jeunes plants, rejetons, boutures plantatio, plantationis / plantation plantatus / planté participe passé de plantare / planter, transplanter D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Rue de la PRAISE

PRAISE : un nom générique du français régional preise Dans le Jura et les Alpes, il désigne le bâtiment destiné à serrer le foin d´un domaine ou d´un champ. du vieux français prises / ensemble de terrains soumis à la même redevance.Il y a probablement eu passage de preise à prise. Henry Suter – Noms de lieux de Suisse romande

Pour Jaccard c´est un enclos privé pris sur les terrains communaux jusqu´alors en friche, ancien terme régional aprisio, du participe passé féminin vieux français preyse / prise

Rue du PRE-DE-MIA

PRE-DE-MIÂ : une partie de notre commune qui devait être consacrée à la production du fourrage du patois savoyard miâ / petite meule de foin Henry Suter – Noms de lieux de Suisse romande

Rue du PRE-DES-CLOCHES

Un pré situé dans cette partie de notre commune était attribué, autrefois, au sonneur des cloches de la paroisse, en guise de salaire. Cette anecdote a été racontée par Monsieur Emmanuel Planchamp lors d’une enquête faite par les élèves de la classe primaire de Françoise Oberholzer.

Chemin du PONTET

PONTET : de pont, construction permettant de traverser une rivière, un ruisseau, un fossé, un endroit marécageux du latin pons, pontis / pont de l'ancien français pontet / petit pont D'après Henry Suter Noms de lieux de Suisse romande

Le Pontet était un petit cours d’eau né d'une source et coulant en direction de la Porte-du-Scex. Actuellement, cette eau est captée.

Promenade EMILIEN-POT

Emilien Pot est né le 25 février 1899 dans la maison familiale du Pied-de-Ville. Marié en 1933 avec Nancy Rapit, il a trois garçons: Philippe né en 1934, Christian né en 1938 et Olivier né en 1945. En 1924, à l’âge de 25 ans seulement, Emilien devient président de la commune et il va le rester jusqu'en 1960 où Bernard Dupont lui succèdera. Durant la présidence de cet homme intelligent et soucieux de développer sa commune, plusieurs grands chantiers sont entrepris:

 le remaniement parcellaire exécuté par le géomètre montheysan, Adolphe Ribordi. Ce fut un travail qui dura plusieurs années et qui eut un effet déterminant pour l'essor de la paysannerie de notre commune: des parcelles agrandies, de nouvelles fermes bâties dans la plaine.

 la construction d'une route forestière qui deviendra la route de Miex

 l'endiguement des berges du Rhône

 la rénovation des bâtiments communaux et de l'asile des vieillards, actuellement Riond-Vert

Emilien Pot fut aussi un grand patriote. Pendant la guerre, il commanda la compagnie III/2002 avec le grade de capitaine. Aimant son village, il est l'un des fondateurs de la Société d'Histoire et du Musée du Vieux-Vouvry. Emilien Pot est décédé en 1966. Texte de Christian Pot

Chemin du REPOS

Petit chemin longeant le cimetière, le lieu du repos par excellence. REPOS : un replat où l´on avait l´habitude de se reposer et surtout de faire reposer les bêtes dans une montée longue et ardue, ou simplement endroit où l’on se repose. On peut penser aux reposoirs de notre Fête-Dieu… du latin tardif repausare, du latin pausare / faire une pause, s´arrêter de pausa / arrêt, pause Henry Suter – Nos lieux-dits de Suisse romande

Rue du RIOND

A quoi le lieu-dit Riond doit-il son nom? A la forme d'une parcelle, à une aire de battage, aux anciens moulins activés par la Meunière? RIOND : ce qualificatif ne désignait pas un objet de forme parfaitement circulaire, mais plutôt d´une forme irrégulière. du patois rian, rion, féminin rionda du vieux français réond, du latin vulgaire retundus, du latin rotundus / rond, arrondi Henry Suter – Noms de lieux de Suisse Romande

Rue de SALE

SÂLE : c'est le nom d'une rue mais aussi d'un quartier du village. Donner le sens étymologique du mot est difficile car les chercheurs ne sont pas d'accord entre eux. Pour Bossard et Chavan, Sale pourrait signifier une maison à une pièce du germanique sal Bossard–Chavan – Nos lieux-dits Une page, tirée d’une publication de Paul Parchet sur les Emigrants de Vouvry et de Miex, décrit bien le rôle des petites maisons du Sâle d’autrefois. « Emmanuel Delavy, de Miex, était né en 1796. Le jour de son baptême, son père l’avait installé dans une cavagne (hotte) et, accompagné d’une tante, était descendu à Vouvry. Au sommet du village, ils avaient ouvert leur pied-à-terre pour se changer, mettre les habits du dimanche et les boté prainmé (souliers fins) qu’on quitterait pour remonter en Miex. Le petit Emmanuel devait venir bien souvent ici dans sa vie. De la rue en pente du quartier de Sâle on monte quelques marches et on entre dans la cuisine où deux personnes sont à l’étroit. Une minuscule fenêtre à petits carreaux donne un peu de jour alors que la grande cheminée laisse entrer le vent. Contre la fenêtre une glace pour se raser, une étagère dans le coin et la cafète (cafetière) sur le foyer.La chambre, borgne, est boisée et les placards renferment les habits du dimanche que l’on met seulement quand on est à Vouvry. La cérémonie du baptême terminée, on était revenu à la chambre avec le poupon et les voisines faisaient la causette. Satisfait du devoir accompli, le père s’était échappé à l’auberge, en face, où, en ce dimanche après-midi, on jouait aux quilles et à la mourra (ce jeu n’était pas encore interdit). En fin d’après-midi, on rapporta le petit Emmanuel, toujours avec la cavagne, à la maison sur la pente, au-dessous de Miex, où débuta son existence d’enfant pauvre. »

Avenue de SAVOIE

La Savoie, appelée Sapaudia par les Romains, a une histoire liée au Chablais durant plusieurs siècles. C'est en 1536 déjà que notre district actuel cherche à se libérer des Savoyards en demandant la protection du Haut-Valais. En 1569, le traité de Thonon divise le Chablais en 3 territoires qui ne vont plus être modifiés : Chablais savoyard, Chablais vaudois, et la région de Monthey qui se soumet à l’autorité des Valaisans. C’est le début d’une autre histoire de conquête de l’égalité pour notre Chablais valaisan. Nommée Sapaudia en 354 dans un document officiel (mot qui signifie le pays des sapins) ce nom a une origine certainement plus ancienne, lorsque les écrits n’existaient pas encore... du gaulois sapo / sapin et uidu / arbre, bois Au cours des âges, le nom a évolué Sabaudia, Sapaudia Sabogla, Saboia, Savogia et enfin Savoie. Henry Suter – Noms de lieux de Suisse Romande

Chemin de la SOURCE

Une petite source jaillit dans cette zone et elle est captée. SOURCE : c'est le mot français, du verbe sourdre / jaillir du latin surgere / se lever Henry Suter – Noms de lieux de Suisse Romande

Rue de SOUS-VANEL

VANEL : c'est une sorte de barrage placé dans un cours d'eau pour canaliser les poissons et favoriser la pêche. Des vanels étaient, par exemple, installés dans les bras du Rhône, à la hauteur des Barges, pour être loués à des pêcheurs. En existait-il un sur le fossé des Chambettes ou dans le cours du Toile, ce qui expliquerait le nom du lieu-dit à l’origine du nom de cette rue ?

Place SAINT-HIPPOLYTE

Rue SAINT-MARC

Chemin du STADE

Route STOCKALPER

La route porte le nom du canal proche, creusé en partie au 17ème siècle pour le transport du sel par Kaspar Stockalper. GASPARD JODOC STOCKALPER était un marchand, banquier, politicien et entrepreneur suisse, né en 1609 et mort le 29 avril 1691 Dans les années 1630, il revint dans son Haut-Valais natal après avoir séjourné en France. Surnommé le « Roi du Simplon » ou le « Grand Stockalper », il érigea un empire commercial à l'époque de la guerre de Trente Ans, en profitant du col du Simplon pour importer et exporter des marchandises. Basé initialement à Brigue, il étendit rapidement son territoire. Stockalper possédait diverses entreprises en France, en Espagne et nouait des liens économiques avec les pays limitrophes. Il a également exploité les ressources minières du Valais : or, plomb, cuivre et fer. En 1648, il devint maître du sel en Valais, un titre attribué par la Diète et qui lui offrait un monopole complet sur cette denrée. À l'époque, le sel était un élément stratégique dans le commerce de Stockalper et servait également de moyen de pression politique. Le Haut-Valais était approvisionné par l'Italie tandis que le Bas- Valais recevait du sel français ou espagnol. Pour améliorer le transport du sel dans le Bas-Valais, il lança un projet de canal qui fut creusé près du Rhône entre 1651 et 1659, de Vouvry à Collombey-Muraz. Quant à sa demeure, son château de Brigue, il fut construit entre 1658 et 1678. Stockalper y siégeait et y entreposait également ses marchandises. En tant que maître d'ouvrage, il fut à l'origine de l'église Maria Himmelfahrt à Glis, du collège des Jésuite de Brigue et du monastère des Ursulines.

Mais le vent tourna pour l'homme d'affaires et quatre dizains (Loèche, Sion, Sierre et Viège) s'associèrent secrètement pour déposer une plainte auprès de la Diète.

Stockalper fut destitué le 4 mai 1678, condamné à une lourde amende, une perte de ses privilèges et perdit de facto le monopole du sel. Une année plus tard, en septembre 1679, un tribunal prononça la peine de mort à l'encontre du « roi du Simplon ». Afin d'avoir la vie sauve, il s'enfuit à Domodossola au début du mois d'octobre. Après avoir laissé les esprits s'apaiser, Stockalper revint triomphalement le 5 juin 1684. La Diète décida d'abandonner une partie des accusations et l'assigna à domicile.

Le Roi du Simplon est mort en 1691.

D'après Henry Suter – Noms de lieux de Suisse romande

Avenue du VALAIS

Le Valais (canton suisse depuis 1815) se situe dans la haute vallée du Rhône. L’histoire de son peuplement est très complexe et d’origines diverses. Le Bas-Valais fut occupé par la tribu celtique des Nantuates, dont la capitale était Tarnaiae Nantuatium à l'emplacement de l´actuel Massongex (district de Saint-Maurice), dont le nom vient de Taranis, le dieu celte du ciel. La traduction romaine du nom de cette tribu est Vallenses qui signifie « habitants de la vallée ». Ce nom désignera plus tard tous les habitants de la vallée du Rhône, la Pennina vallis ou Poenina vallis, puis pagus Valensis en 515, Territorio Vallensi en 563, comitatus Vallissorum en 839, Vallensis en 999, comitatus Valensis en 1025, aussi Valesia, Vallissi, Vaudum. D'après Henry Suter – Noms de lieux de Suisse romande

Et notre village dans cette histoire ? Vouvry, longtemps possession des Ducs de Savoie, profite des luttes entre Hauts-Valaisans, Bernois et Savoyards pour demander la protection des Valaisans en 1536. En 1569, le district de Monthey dans ses limites actuelles fait définitivement partie du Valais mais il n’a pas les mêmes libertés que les autres régions du canton ce qui va faire souffler un air de révolte surtout vers la fin du XVIII siècle. La Révolution française, les guerres de Bonaparte, la domination française et la création de la République du Valais en 1802 font évoluer la situation. En 1813, c’est la fin du Département du Simplon. Monthey devient un district à part entière. En 1815, le Valais entre dans la Confédération suisse.

Chemin de la VESENAYE

VESENAYE : le nom n'a pas d'étymologie connue mais ce nom n'aurait- il pas un rapport avec NAYE ? NAYE : d’étymologie inconnue / pré humide

On est obligé de s’appuyer sur la topographie des lieux pour soutenir l’hypothèse que tous les sites appelés NAYE ont une parenté: l'humidité du sol. A voir EN NAYE, au fond du plateau de Miex, un lieu riche en sources.

Rue du VIEUX-PORT

Avant la construction de l’usine de ciment en 1912, le canal Stockalper n'existait pas entre le Fossau et la gare mais un fossé faisait une large boucle, des Velettes en direction du village, pour rejoindre la partie large du canal des Chambettes, à la hauteur du pont, où se trouvait un port. Ayant le monopole de l'importation du sel en Valais, le grand entrepreneur Stockalper, au XVIIème siècle, avait choisi le transport par bateau, plus économique. Du lac à Vouvry, il utilisa le Rhône, alors navigable, puis le canal des Chambettes pour haler ses barques jusqu'au Vieux-Port où il avait fait construire une soute pour entreposer le sel. Puis, de soute en soute, le sel était acheminé vers le Haut-Valais par char à cheval. Mais, l'effondrement de son empire n'a pas permis le développement ultérieur de ce commerce. Nos archives gardent la trace de l'achat d’un terrain près du canal par Stockalper, en 1661 pour y construire une soute. Les archives racontent aussi qu'une famille de Vouvry, occupée à gérer la soute à sel, se ruina à cause d’une inondation du Rhône et des Chambettes qui « gâta » le sel en le mouillant...

VIEUX en français vieux en latin vetulus / d´un certain âge vetus / vieux, ancien PORT du latin portus / passage, port Henry Suter – Noms de lieux de Suisse romande

Chemin des VORZYS

VORZYS : un lieu où poussent des saules, des osiers dont on peut faire des paniers du gaulois worrike / saule Bossard-Chavan Nos lieux-dits

Chemin de VREBIEUX pas d'étymologie connue