PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue Alexandre Prachay à PONTOISE /TEL:01 30 37 75 52/ www.cinemas-utopia.org

UNE AFFAIRE DE FAMILLE Écrit et réalisé par PALME D’OR, principaux, le délicat Kore-Eda parvient Hirokazu KORE-EDA à inventer de nouvelles recettes subtiles FESTIVAL DE CANNES 2018. et purement délicieuses. Sans se lasser, Japon 2018 2h01 VOSTF sans nous lasser, il explore toujours plus avec Lily Franky, Sakura Ando, Mayu Si ce n’est un miracle, c’est pour le intensément ces liens qui nous unissent, Matsuoka, Kilin Kiki... moins un émerveillement ! D’un film se font, se défont… Thématique quasi à l’autre, avec les mêmes ingrédients obsessionnelle sur la filiation, le lignage

GAZETTE no 285 DU 12 DÉCEMBRE 2018 AU 22 JANVIER 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places - Étud. : 4 € COUP DE PROJECTEUR SUR LE FILM « UNE AFFAIRE DE FAMILLE » Retrouvez la présentation de ce film dans le journal d’informations locales Le mercredi 12 Décembre à partir de 18h45 sur radio RGB 99.2 fm UNE AFFAIRE DE FAMILLE Disponible en podcast avec laquelle il parvient à se renouveler, de ses membres apprend l’art de la sur radiorgb.net à nous surprendre. Le titre ici nous met débrouille en faisant parfois preuve d’une fatalement sur la piste, nous sommes remarquable inventivité. L’application CENTRES DE LOISIRS bien dans l’univers de prédilection du des plus jeunes à perfectionner leurs cinéaste nippon, celui de I wish, Tel techniques de vol à l’étalage fait plaisir Sachez-le : la salle de Saint- père, tel fils, Notre petite sœur, Après la à voir ! À cette école forcée de la vie, Ouen l’Aumône accueille vos tempête… Une fois de plus nous allons chacun devient plus malin qu’un singe. groupes d'âge maternel ou être happés, passionnés par ces choses Le soir venu, on se rassemble, on rigole primaire, simples de la vie, ces infimes miracles beaucoup, on se dorlote tendrement en contactez-nous directement au sans fin qui ne disent pas leur nom partageant le butin modique autour de 01 30 37 75 52. mais bousculent les êtres, les animent, l’adorable grand-mère (l’extraordinaire aident à ne pas sombrer et à avancer. actrice Kirin Kiki) qu’on ne laisserait pour rien au monde dans un EHPAD Quand on y songe, c’est une chose aseptisé, même si on en avait les moyens. TARIFS : insensée que de vils libéraux de tout poil Au milieu des grands immeubles, la Tous les jours à essaient de nous faire croire que les pires minuscule maison hors d’âge des canailles de notre société sont les pauvres Shibata fait l’effet d’un havre précaire, toutes les séances hères qui se débrouillent pour gruger les mais goulûment vivant, où s’entassent Normal : 7 euros allocations familiales, les impôts ou ces heureusement la mère qui cuisine, sa Abonné : 5 euros grands temples de la consommation que fille qui tapine légèrement, les autres qui ( par 10 places, sans date de sont les grandes surfaces… Le pauvre, rapinent… C’est mal, sans doute, amoral le misérable comme dirait Hugo, est par diront certains. Mais est-ce qu’une société validité et non nominatif) nature suspecté d’être filou malhonnête richissime qui n’offre que des miettes et •PAS DE CB ou flemmard inemployable. Ces inepties aucune perspective aux pauvres qu’elle - Paiement par chèque et prospèrent chez nous, elles fleurissent crée ne l’est pas plus encore ? On a beau visiblement aussi au Japon, ainsi sans condamner, on s’attache progressivement espèces uniquement- doute que partout ailleurs dans le à ces personnages de peu et leurs péchés Enfant -16 ans : 4 euros monde… Et bien je serais prête à parier nous semblent soudains véniels. D’autant & Sur présentation que, mises bout à bout, toutes les petites plus quand Osamu et son jeune fils Shota d’un justificatif combines des gens modestes de par le ramènent un soir à la maison une toute Lycéens - Étudiant : 4 euros monde ne représentent guère que l’argent petite fille, une frêle créature tétanisée de poche de quelques grandes fortunes par le froid de la nuit, la violence de ses PASS CAMPUS : 3,50 EUROS mondiales, si ce n’est d’une seule ! parents qui ne la désiraient pas, alors Sans-emploi : 4 euros Alors quitte à être mis au ban de la société, qu’elle est si craquante ! Et même si on n’a autant ne pas l’être pour rien, surtout quand guère les moyens de nourrir une bouche on n’a guère le choix. Que faire quand supplémentaire, personne n’a le cœur de la l’avenir n’a pas d’horizon ? Si ce n’est ramener sur le balcon glacial de l’immeuble essayer de survivre sans s’embarrasser de sinistre qui lui servait de refuge… plus de principes que ceux qui pratiquent L’histoire de ce petit oisillon recueilli, de éhontément l’exil fiscal à grande échelle. cette famille hors cadre, devient alors C’est ainsi que, modestement, la famille comme une parabole, un conte moderne à TOUT LE PROGRAMME SUR : Shibata tout entière, passée experte la morale cinglante : Kore-Eda cachait de www.cinemas-utopia.org/saintouen dans l’art du système D, fauche, traficote, la paille de fer sous son gant de velours… bricole, grenouille… Sous la houlette d’Osamu, le père, attentif et jovial, chacun DU 12/12 AU 22/01 LE RÉVEILLON D'UTOPIA AVT-1ÈRE EXCEPTIONNELLE VENDREDI 21 DÉCEMBRE à 20h30 à St-OUEN suivie du désormais incontournable buffet participatif * *( Vous apportez un petit plat de fête à partager, nous vous offrons les boissons et nous ripaillons tous ensemble )

TOUT CE QU'IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION Réalisé par Judith DAVIS de plus ils ne se sont pas trompés. Tout est, plus glorieux sera le combat ! Chaque France 2018 1h28 ce qu’il me reste de la révolution est un jour elle se prend une nouvelle portière avec Judith Davis, Malik Zidi, Claire Du- film formidable, gorgé d’une intelligence dans la figure, une nouvelle désillusion, mas, Mireille Perrier, Nadir Legrand, Si- et d’une énergie qui mettent du baume un revers de manche, chaque jour elle mon Bakhouch... au cœur et donnent la niaque d’avancer ! trébuche maladroitement. Qu’importe, Scénario de Judith Davis elle a la fougue de ceux qui se sentent et Cécile Vargaftig. Mais commençons par le investis par de justes causes ! Chaque commencement… Angèle, silhouette matin elle se redresse et se redressera « C’est une fille bien campée sur ses deux rousse d’éternelle révoltée, est de celles toujours, bien décidée à lutter contre la jambes… Jolie fleur du mois de mai ou qui n’abdiquent jamais. Son dessin misère, l’exploitation, à œuvrer pour un fruit sauvage… Qui nous donne envie favori est sans doute ce doigt d’honneur monde meilleur ! Comme Simon, son de vivre, qui donne envie de la suivre… qu’elle placarde sur les distributeurs père, qui ne s’est jamais avoué vaincu, jusqu’au bout ! » de billets, les publicités débiles ou ni pute, ni soumis. Il faut la voir arborant sexistes. Ça ne change pas la face du fièrement sa Chapka soviétique en plein monde, mais qu’est-ce que ça fait du Paris, affublée comme un arbre de noël Qui se souvient encore des refrains bien, cette modeste contestation du alors qu’elle débarque chez lui, puisque de ces lendemains prometteurs quotidien ! Sa colère légitime l’aide à ses bons patrons urbanistes de gauche qui chantaient au soleil ? Georges se tenir droite dans les pires moments, viennent de la virer. Pourtant elle y Moustaki, sans la nommer, nous parlait elle en fait son carburant. En même croyait ! Elle se sentait pousser des ailes alors de la révolution permanente. temps, côté cœur c’est la Bérézina. pour transformer l’espace public, remettre Cinquante ans plus tard, c’est à ces Avoir grandi dans l’ombre écrasante l’humain au cœur de la ville. Des mots, idéologies, leurs mythes, à un monticule de la génération 68 ne laisse pas grand encore des mots, toujours des mots… de trahisons et de déceptions que place à la construction individuelle. Face à une société qui se désagrège, s’attaque de façon complètement Scander « L’intime est dérisoire face à que reste-t-il de tout cela, dites-le moi ? hilarante et pertinente le premier film en l’action publique et citoyenne ! » laisse tant que réalisatrice de l’actrice Judith peu d’espace aux discours amoureux. Mais le désarroi est vite digéré ! Ce qui Davis. Comme quoi le rire n’a jamais Alors que sa grande sœur, plus cynique, en triomphe, c’est la force vitale, la joie en empêché la réflexion, ni la tendresse, bien a soupé des engagements militants de ses tant qu’énergie réparatrice, libératrice. Et au contraire ! Et comme par hasard, c’est parents, Angèle baigne inlassablement c’est cet héritage que nous lègue Tout Agat Films, société dont fait partie Robert dans les idéaux d’alors, qu’elle a fait ce qui me reste de la révolution : malgré Guédiguian, qui a produit ce joli remède à siens. Pas de concessions à la société le constat cinglant qu’il dresse de notre la mélancolie ! L’occasion de leur rendre de consommation, au capitalisme, aux époque, ce qu’on retiendra c’est son hommage et de leur dire combien une fois dominants ! Sus à l’ennemi, plus grand il refus joyeux du No Future ! Au-dessus de leurs têtes les avions pas- silence. On goute la luminosité des pay- sent haut dans le ciel, laissant des traî- sages, le calme de leur quotidien rempli nées qui ne tarderont pas à disparaitre, d’âme, d’écoute. On les découvre seuls, elles aussi. Parfois la radio leur amène courageux, on les admire. Ensemble ils une musique lointaine. Parfois un ravi- forment un tout qui se complète, comme taillement venu d’une ville lointaine par- deux inséparables. Puis on se prend à re- vient jusqu’ici. Que l’époque change, douter le pire… On ne sait trop pourquoi. que les moteurs vrombissent, Sedna et Un sentiment diffus, un danger qui guette, Nanouk restent là au fond de la toundra tapi dans l’ombre, les saisons qui se dérè- DUAGA 19 AU 30/12 avec, comme seuls remparts contre les glent, le temps qui semble s’accélérer. Et tempêtes, les tentures de peau de leur puis Aga… Ce prénom inoubliable qu’on Réalisé par Milko LAZAROV frêle yourte. Rivés à un quotidien prag- évite de prononcer, mais qui rôde dans matique, ils se contentent de vivre en es- les têtes, qui plane toujours à proximité. Bulgarie/ Iakoutie 2018 1h32 VOSTF sayant de rendre leur monde moins hos- tile, avec pour compagnon leur chien de avec Mikhail Aprosimov, Feodosia Iva- Milko Lazarov, cinéaste bulgare dont nova, Galina Tikhonova... traineau tout aussi attentif et silencieux qu’eux. Les jours se succèdent, paisi- c’est le deuxième film, nous offre un mo- Scénario de Simeon Ventsislavov et ment inoubliable, terriblement beau. Il Milko Lazarov. bles, amoureux. Les actes le prouvent. Nanouk sait quand passe le gibier, où suffit de se laisser transporter dans son rythme particulier, bien emmitouflé dans Une étendue de rêve immaculée… Ici le creuser la glace pour ramener du pois- ciel finit par se confondre avec la terre. Ici son ou tout simplement de l’eau potable. notre confort moderne. Alors la magie le moindre bruissement résonne comme Sedna connaît les rares herbes qui pous- opère, magistrale, tenace. Les prises de un début de chanson ancestrale dont sent dans la toundra, celles qui soignent, vues sont sublimes, qu’elles embrassent seuls les Iakouts devinent la rime. Nous les manières d’accommoder leur maigre les paysages infinis ou se glissent au sommes au bout du monde, au nord de pitance. Ils se guettent, s’attendent en plus près des acteurs. la Sibérie. Nanouk et Sedna semblent avoir perdu leur âge au détour d’une de ces dunes d’un blanc limpide. Partout la neige nous enrobe de sa beauté gla- cée mais néanmoins organique. Seules les tenues traditionnelles de Sedna, le son de sa guimbarde bousculent l’or- dre établi par le sempiternel hiver feutré, amènent la touche colorée qui permet d’espérer un printemps. Le climat polaire qui givre toute chose ne semble jamais atteindre les cœurs du vieux couple. Ils battent chaleureusement au gré d’une tendresse immuable, déteignant l’un sur l’autre, prenant soin l’un de l’autre, sans avoir besoin de le déclarer. Peu de mots se disent, aucune grande déclaration. Peut-être par peur de troubler la quié- tude environnante, ou tout simplement parce que ce n’est pas l’usage dans cette civilisation en voie de disparition. mondes opposés, deux planètes faites pour ne jamais se rencontrer, chacune rivée à son orbite, mue par des forces immuables. Chacun-e connait sa place et se garde de la remettre en question. Ce qui va faire la différence, c’est l’intelligence vive de Ratna. Elle observe, analyse sans disserter, anticipe les demandes et finit par comprendre MONSIEURDU 26/12 AU 15/01 injonctions des parents, à l’obsession son patron à demi-mots, mieux que du qu’en dira-t-on dans un bled où quiconque. Elle perçoit son profond Écrit et réalisé par Rohena GERA tout le monde vous a vu grandir. Arriver désarroi. La grandiloquence du paraître Inde 2018 1h39 VOSTF dans l’immense capitale du Maharashtra s’effrite. Bien calfeutré sous l’opulence, avec Tillotama Shome, Vivek Gomber, procure dès lors une véritable sensation elle découvre le microcosme étriqué Geetanjali Kulkarni, Rahul Vohra, Divya de liberté. Ici une veuve pas trop éplorée dans lequel Arshwin évolue à petits Seth Shah... (mariage de raison oblige) peut remettre pas déjà vieux, du sofa au bureau, de des bijoux sans qu’on l’accuse de trahir son appartement frigide à sa luxueuse Au creux de l’hiver, rien de tel qu’un film son défunt mari, sans passer pour une voiture climatisée. Dans le fond lui ensoleillé tout droit venu du pays des dévergondée. On devine qu’elles sont aussi n’est qu’un rouage, un mâle saris pour réchauffer nos sens engourdis. nombreuses à être venues à la ville reproducteur prédestiné à perpétuer la Monsieur est une gourmandise, aussi chercher une forme de rédemption, ou dynastie familiale grâce à un mariage tendrement colorée et épicée qu’un subtil tout simplement la possibilité de respirer, digne de son rang. Son avenir est tout tandori. Ne reniant nullement les codes l’espoir d’avancer vers un futur plus bouché, alors que celui de Ratna est ouvert. Mais l’anonymat offert par cette du cinéma populaire bollywoodien, peuplé de tissus chatoyants, de marchés il en élargit le champ, s’attaque grande marée humaine ne résout pas aux carcans de la société indienne tout. Il y a au moins une chose à laquelle bruyants, de pousses verdoyantes, en un contemporaine dans un remarquable nul n’échappe : sa condition sociale. mot d’humanité. Il semble tout soudain équilibre entre compréhension et Pas plus qu’on échappe à son genre. qu’elle a tout à rêver, pas grand chose dénonciation des traditions. Pour sa Mais Ratna est loin d’être une victime à perdre. Sans mot dire, l’obéissante première fiction, la réalisatrice Rohena soumise. Sous ses dehors dociles se servante creuse son sillon, avec ténacité, Gera s’attaque aux plafonds de verre cache une volonté inflexible qui va forçant le respect, même celui d’Arshwin, et aux cages dorées de son pays natal, progressivement attirer l’attention de à son corps défendant. L’un et l’autre bousculant les convenances en douceur. son nouveau maître, Ashwin. Bel homme commencent alors à s’épier, sans jamais languide, il est le fruit d’une classe oser se frôler… C’est d’un romantisme fou ! Quand Ratna arrive à Bombay, c’est supérieure qui persistera toujours à comme une bouffée d’incognito salutaire mépriser les humbles. Chez ces gens- Cela pourrait être l’histoire banale d’un pour la villageoise qu’elle a toujours là, on ne marie pas les torchons avec amour empêché qui laisserait un souvenir été. Ici son passé ne lui colle plus aux les serviettes et les domestiques sont larmoyant et tragique. Mais dans un babouches. Non qu’il soit si terrible, constamment renvoyées à leur rang ordre si bien établi, nul clan n’a besoin mais il est des préjugés ancestraux qui de serpillière, de petit électro-ménager de s’interposer entre les amoureux. Pas persistent dans son village d’origine où humain interchangeable. Autant dire de poison, pas de poignards, pas de chacun épie les faits et gestes des voisins, qu’Ashwin ne prête d’abord pas plus larmes… pas d’autres armes que les surtout ceux des voisines, des filles, des d’attention à sa nouvelle employée qu’aux mots. Des mots qui enferment mais qui cousines… Impossible d’échapper aux tapis de son salon. Ils appartiennent à deux permettent aussi parfois de se libérer… cidentalisation, autant dans les mœurs leur liberté artistique et amoureuse. Un que dans l’économie. Autant dire que le monde où l’on peut passer des nuits en- peuple russe vit dans une triste léthargie. tières à deviser, entassés dans un appar- Et pourtant la première séquence du su- tement, sur le sens des paroles de Lou blime et revigorant Leto contraste avec Reed, où l’on boit et fume beaucoup, ce cliché terne et grisailleux de l’Union où l’on s’aime, un monde qui échappe, soviétique des années 80. On y voit un en dépit de la répression, aux diktats du groupe de jeunes filles escaladant une pouvoir. Le film est d’ailleurs directement JUSQU'AULETO 25/12 échelle à l’arrière d’un groupe d’immeu- inspiré du destin des deux leaders de la bles pour se glisser par un fenestron dans scène rock du Leningrad des années 80, Réalisé par Kirill SEREBRENNIKOV ce qui s’avère être un des rares clubs de Mike Naumenko et Viktor Tsoi. Et si la Russie 2018 2h09 VOSTF Noir&Blanc rock tolérés. Sur scène, pseudos Ray curiosité vous prend d’aller voir les quel- avec Teo Yoo, Romain Bilyk, Irina Ban et dégaine cuir, se déchaîne l’idole ques vidéos existantes de leurs concerts, Starshenbaum, Filipp Avdejev, Julia des jeunes filles Mike Naumenko. Mais vous observerez le mimétisme réel entre Aug... attention : dans la salle, pas question les deux acteurs et leurs modèles. L’ap- d’exprimer trop ostensiblement sa pas- Scénario de Kirill Serebrennikov, Lily prenti dépassera d’ailleurs le maître dans et Mikhail Idov sion pour le rock, point de slam, pogo ni même gesticulations diverses, des la mémoire du rock n’roll. émissaires stipendiés du régime étant là Toute cette liberté qui exulte par cha- Back in USSR chantait fin 1968 un petit cun des plans et des musiques du film groupe de rock de Liverpool un peu niai- pour contrôler toute effusion excessive. Plus tard tout le monde se retrouve au est d’autant plus paradoxale qu’il a été seux qui eut quelque succès à travers le réalisé par un Kirill Serebrinnikov assigné monde. Le titre était – en cette période bord du lac, c’est l’été (« leto », le titre du film), on chante encore, on flirte, les à résidence dans son appartement, pour de tension extrême entre la puissance une obscure affaire de détournement de américaine et le bloc soviétique, avec au filles sont belles et les garçons pas mal subventions. Imaginer que ce film si lu- cœur du conflit la guerre du Vietnam et non plus. Parmi eux le timide et étrange la contestation des pacifistes alors à son Viktor, au visage eurasien, qui lui aussi mineux, si énergique a été finalisé à dis- paroxysme – une parodie du très patrio- veut percer sur la scène rock. Il a un vrai tance par un gars enfermé dans quelques tique Back in USA de Chuck Berry. Une talent et fascine Natasha, la compagne dizaines de mètres carrés est particuliè- chanson qui, bien qu’innocente et évo- de l’inconstant Mike qui va néanmoins le rement savoureux. L’ironie du sort étant quant surtout la beauté des filles ukrai- prendre sous son aile, ami et rival à la foi. que cette ode à la liberté qui évoque la niennes, déchaînait la rage des conser- Ainsi se noue un étonnant trio à la « Jules Russie brejnevienne étouffante trouve un vateurs américains anticommunistes. et Jim », à la fois amoureux et artistique. parfait écho dans celle d’aujourd’hui, en- Les 4 garçons dans le vent ne se dou- Leto, dans un noir et blanc sublime, dé- core plus cadenassée par le joug pouti- taient probablement pas que, 10 ans et crit génialement ces jeunes qui étouffent nien. Les punkettes moscovites persécu- quelques plus tard, l’URSS s’effriterait sous la chape soviétique et qui déploient tées de Pussy Riot feront peut être dans jusqu’à la désagrégation et que parallè- une formidable énergie pour construire 30 ans l’objet d’un tel chef d’oeuvre.. lement, en dépit des tentatives désespé- rées du régime pour freiner l’inexorable avancée de la culture décadente occi- dentale, le rock passionnerait les jeunes Russes. Petite introduction pour nous téléporter dans le temps et l’espace, à Leningrad en 1980 (ce n’est qu’en 1991 que la ville reprendra le nom de Saint Pe- tersbourg). Nous sommes sous le règne du marmoréen Brejnev, à cette époque où la grande confédération des républi- ques soviétiques a perdu de sa superbe autant à l’extérieur qu’à l’intérieur, où plus personne ne croit réellement au mo- dèle du communisme étatique, mais où le pouvoir tient encore d’une main de fer toute opposition et toute velléité d’oc- une Amérique où les petits jobs coulent à flots, refusant de laisser sa femme travailler… situation qui va mettre pour ainsi dire le feu aux poudres. Voilà le fiston confronté aux états d’âmes d’une mère encore jeune qui suffoque dans son quotidien corseté, à la fuite en avant d’un père en mal de sens et qui partira jouer WILDDU 19/12 AU 8/01 de TimiLIFE Yuro nous le confirme, dans le les pompiers dans l’espoir d’en trouver poste de radio elle sirote : « I’m so hurt to un à sa vie, laissant seule sa maisonnée Réalisé par Paul DANO think that you lied to me » (… tellement prête à imploser. À l’image des incendies USA 2018 1h45 VOSTF blessée de penser que tu m’as menti). qui dévastent les bois alentours, l’air avec Carey Mulligan, Jake Gyllenhaal, Ed Tout semble merveilleusement policé, les deviendra soudain incandescent, Oxenbould, Bill Camp... relations entre voisins, les jupes plissées l’ambiance étouffante. Sous l’apparente Scénario de Zoe Kazan et Paul Dano, des filles, les mots des garçons, les tranquillité couvait un foyer infernal d’après le roman de Richard Ford. manières des enfants qui prennent le bus qui n’attendait qu’une étincelle pour pour aller à l’école avant d’emprunter s’embraser. Progressivement l’image Chapeau bas à Richard Ford qui, en la voie toute tracée par leurs aînés. De d’Épinal se distord, devient disgracieuse, plus d’être un grand écrivain, a eu cette petite ville perdue dans l’immensité sans qu’aucun des protagonistes ne soit l’intelligence de déclarer à Paul Dano, du Montana, rien ne dépasse. Pas un condamné pour ses parts de noirceur. en lui accordant les droits cinéma de cheveu, pas un brin d’herbe, pas un Chacun est relégué à son statut de son roman : « Mon livre est mon livre, désir. Le terrain de golf en particulier où pauvre diable combattant ses démons votre film – celui que vous allez faire – bosse Jerry Brinson, le père de Joe, est intérieurs sous le regard impuissant de est votre film. Votre fidélité de cinéaste un modèle du genre. À l’instar du parfait Jœ, devenu victime collatérale et qui, loin à mon histoire ne m’intéresse pas. ». Un cocon familial qui entoure Jœ, de sa mère, blanc-seing qui a permis au réalisateur la discrète Jeannette, parfaite ménagère de baisser les bras, va avoir la sagesse débutant d’adapter l’œuvre originale tout immaculée qui mitonne des petits plats en de se battre à son humble manière. en intégrant une part d’intimité qui rend attendant que son mari rentre pour le dîner. le film d’autant plus juste et attachant. Si la forme est classique, la mise Loin de trahir le récit, il le porte a l’écran Une vision idyllique qui contraste en scène magistrale finit par nous de façon humble et magistrale, sans étrangement avec le manque transporter, subtile, jamais appuyée. Elle esbroufe, cherchant sous la carapace d’insouciance de l’adolescent. La se fait discrète et efficace à l’instar des des apparences fabriquées les fêlures, maturité de Joe laisse deviner qu’il a acteurs phares Jake Gyllenhaal et Carey les failles d’une famille classique grandi plus vite que ceux dont l’enfance Mulligan qui incarnent les parents, tout américaine, du fameux rêve qu’une fut pleinement heureuse. À quatorze en laissant l’espace nécessaire au tout statue dite de la Liberté s’acharne à ans, il semble déjà un homme, sur les jeune Ed Oxenbould, qui porte le film garder bien au chaud sous ses jupes. épaules duquel tout va bientôt reposer. grâce à son interprétation sensible. Il est Il suffira que Jerry soit mis à la porte Joe, personnage dans lequel Paul Dano Nous sommes dans les années soixante. de son boulot, refusant de rebondir nous livre à demi-mots une part de lui- Les voitures nous le klaxonnent, la voix comme le feraient tant d’autres dans même.

LA VIE COMMEgarçons. L’aîné est un grand ELLE costaud mari, même s’ilVIENT ne répare pas les robinets DU 26/12 AU 8/01 champion de hand-ball, le second un cassés. Alors bien sûr, parfois, elle craque, Réalisé par Gustavo PIZZI rondouillard taiseux qui ne se déplace elle pète un petit plomb en solo, elle Brésil 2018 1h38 VOSTF jamais sans son trombone et les deux mange des cochonneries avec frénésie avec Karin Teles, Adriana Esteves, Otavio derniers des jumeaux turbulents. Dans en écoutant de la musique entraînante… Muller, Konstantinos Sarris... sa maison fissurée et rafistolée où les Parfois aussi elle pleure, quand l’émotion Scénario de Gustavo Pizzi et Karin Teles. portes se bloquent régulièrement, où la déborde – penser que son aîné va quitter tuyauterie est souvent capricieuse et où le nid pour l’autre bout du monde et un La vie passe comme un souffle. On le désordre perpétuel règne en maître, contrat de handballeur professionnel se retourne et, déjà, les années se Irène vit à deux cents à l’heure pour que dans une équipe allemande ! – et sont enchaînées en un claquement de chacun ne manque de rien et que la joie qu’elle se laisse submerger par un doigts. Les enfants qu’on berçait la veille de vivre ait toujours le dernier mot. Car les souvenir, une sensation qui balaie tout… dans le rocking-chair sont devenus de raisons de la morosité sont nombreuses Entre joie et tristesse, la vie d’Irène, sa grands ados hyper-actifs, le temps a et pourraient bien effacer définitivement vie comme elle vient, est celle d’une fait tranquillement son œuvre sur les le pétillement dans ses grands yeux : mère, d’une femme, d’une épouse qui visages et sur les corps. La Vie comme la future maison familiale, juste en face jongle comme elle peut pour rester fidèle elle vient aurait pu être un regard en de l’actuelle, toujours espérée, jamais arrière nostalgique sur la vie d’une terminée, laissée en chantier faute à ses rêves, ordinaires sans doute mais famille ordinaire : comment les rêves d’argent ; la petite librairie-papeterie de ce sont les siens. D’une beauté délicate, se sont écorchés sur les murs de la son mari, au bord de la faillite faute de ce film raconte aussi, en filigrane, les réalité, comment l’époque a changé la clients ; enfin sa sœur, qui cache sous fractures d’une société qui laisse sur le donne dans un monde où tout s’achète des lunettes noires les bleus des coups carreaux les classes moyennes, la fin des et tout se vend, comment l’amour a portés par un mari violent… Irène pourrait commerces de proximité et le système D pu s’user en douceur. Pourtant, si la s’effondrer, se résigner, baisser les bras, qui s’impose malgré toutes les bonnes mélancolie n’est jamais bien loin, c’est mais quelque chose la pousse à toujours intentions de formation, de stabilité. un film résolument heureux et plein voir le beau, le tendre dans les détails d’espérance, la tête haute tournée vers de son quotidien : la virée à la plage en Vous l’avez compris, La Vie comme elle demain, même si demain est incertain. famille ; le clapotis de l’eau sur la bouée vient, c’est un film de super-héros du quand elle se laisse flotter avec l’un de genre indestructible qui, grâce à leurs Le film a le visage et la force d’Irène, il ses enfants blotti contre elle ; la fierté d’un pouvoirs – tendresse, fidélité à leurs est porté par son énergie, par sa joie, par diplôme enfin obtenu courageusement proches et à leurs valeurs, honnêteté vis- son optimisme. Irène est chef de tribu, en cours du soir, elle qui avait tout arrêté à-vis de ce qu’ils sont – bravent toutes à la tête d’une famille nombreuse de 4 pour sa famille ; et puis les bras de son les tempêtes. SAMEDI 15 DÉCEMBRE À 10H30 À UTOPIA ST-OUEN L'AUMÔNE projection unique suivie d'une conférence animée par monsieur Yann Stoïkovitch, professeur d’histoire-géographie, sur le monument aux morts de Saint-Ouen l’Aumône et ses soldats, dans le cadre de l’exposition 1918 : mémoires et reconstruction des Archives communales, du 11 novembre au 31 décembre 2018 dans le hall de l’Hôtel de Ville de Saint-Ouen l'Aumône. • OUVERT À TOUS : TARIF UNIQUE 4 EUROS •

sur des terres lointaines et sauvages, en Afrique, comme si la barbarie des combats lui avait soudain imposé un besoin vital et urgent de sentir d’autres visages, d’autres couleurs, d’autres parfums d’humanité.

CESSEZ-LE-FEU Mais un jour, Georges rentre chez lui… Écrit et réalisé par Emmanuel COURCOL fois déroutant et touchant qui raconte La vie a repris son cours, les poilus ne France 2017 1h45 ce douloureux retour à la vie à travers le sont plus les héros de la patrie mais avec Romain Duris, Céline Salette, portrait de Georges et de son frère Marcel. des rescapés, meurtris, traumatisés, Grégory Gadebois, Julie-Marie Construit avec une grande intelligence, voire complètement détruits, qui Parmentier, Maryvonne Schlitz, Wabinlé avec ce qu’il faut de retours en arrière pour peinent à retrouver leur place au sein Nabié... nourrir les personnages, et porté par deux des familles, des villages, de la société. formidables comédiens dont le trop rare Et puis il y a le commerce d’après- Cesser le feu. Arrêter la combustion des Grégory Gadebois, tout en force tendre guerre, les monuments aux morts, âmes. Eteindre enfin les tourments qui et mots retenus, Cessez-le-feu nous les champs à perte de vue qu’il faut n’en finissent pas de consumer ceux qui touche et nous poursuit discrètement… déminer, les cadavres qu’il faut déterrer sont revenus de l’enfer des tranchées. comme les lignes bouleversantes et identifier… un vrai chantier de Titan. Cessez-le-feu : une injonction, un appel de ces lettres de poilus anonymes. Georges veut repartir… sa place n’est au secours qui résonnerait comme un Ils étaient trois frères partis au combat, plus ici. Mais il y a Marcel, le robuste et retour à la vie, à la normalité, à la beauté tous les trois très vite plongés dans l’enfer doux Marcel qui a peut-être trouvé l’amour du monde. Cessez-le-feu nous plonge des tranchées. Le cadet n’est jamais sous les traits d’une jeune veuve, et puis dans cet instant de l’après, quand les rentré, est-il mort ? disparu ? ou fou errant il y a la mère… et enfin il y a Hélène. Mais bombes ont cessé de pleuvoir, quand sans mémoire ? Marcel, lui, est revenu rien ni personne ne peut comprendre la on a enterré les morts ou gravé sur les vivre chez sa mère, mais la parole l’a solitude oppressante de ceux qui vivent monuments le nom des disparus, quand quitté et il passe ses journées perdu dans avec les fantômes de leurs compagnons les plus chanceux ont retrouvé leur un monde dont on se doute bien qu’il est d’infortune, les gamins partis la fleur au maison, leur famille et qu’il faut tourner la peuplé de fantômes et de baïonnettes. fusil et jamais revenus. Personne ne peut page de cette maudite guerre. Seule la visite d’une jeune femme, entendre le bruit effrayant des balles qui Brillant plaidoyer pour la paix, car on Hélène, venue lui enseigner la langue sifflent et résonnent pour toujours sous imagine bien que l’horreur de la guerre des signes, égaie un peu ses journées. les crânes… pourtant, un jour il faut bien est la même, à des kilomètres ou des Le troisième enfin, Georges, est revenu que cesse le feu, d’une manière ou d’une siècles de distances, c’est un film à la vivant lui aussi mais il est très vite reparti, autre. ainsi comme un petit quatre heures, une friandise craquante qui fera le bonheur des coquettes et des galants, bien plus subtile qu’il n’y paraît. Une heure quin- ze de simple bonheur à ne pas bouder.

Enfin il serait totalement injuste d’oublier de citer le jeune acteur Joseph Engel L'HOMME FIDÈLE dans le rôle du fils de Marianne, âgé DU 26/12 AU 8/01 aime, même au risque de la perdre. d’une dizaine d’années. Tout bonnement Dix ans passent… avant que Marianne, solaire, il crée une zone d’ombre sans Réalisé par Louis GARREL qui s’est mise en ménage avec le père concession autour de chaque person- France 2018 1h15 de son enfant, ne refasse surface, en nage, même celui de sa propre mère. Il avec Laetitia Casta, Louis Garrel, Joseph veuve éplorée. Évidemment Abel im- Engel, Lily-Rose Depp... médiatement va vouloir la consoler, la est celui auquel on ne peut rien cacher. Scénario de Jean-Claude Carrière et reconquérir. Tandis qu’Ève (Lily-Rose Il distille le doute dans les pensées des Louis Garrel Depp en ingénue diabolique), la petite adultes, les manipule. Petit bonhomme sœur du défunt, devenue enfin grande et loin des clichés rebattus sur l’enfance La première scène, donne le « la », im- désirable, se met à courir après lui, prête innocente, il aime à conspirer, joue les possible à dévoiler sans déflorer la sur- à déclarer la guerre à sa rivale. Mais si détectives, nous ouvre des fenêtres prise, cependant le ton est affiché : léger, l’une a la jeunesse pour elle, la cuisse vers d’autres perspectives, d’autres in- drôle et cruel. Un détonnant mélange ferme et des yeux de biche, l’autre a terprétations plus sombres qui finissent dans lequel Laetitia Casta excelle, res- l’expérience qui sied aux renardes prê- par nous hanter. Et si rien n’était ce que plendissante. Elle est Marianne, l’in- tes à tout pour défendre leur territoire et l’on a cru ? Et si ce qu’on prenait pour constante par laquelle arrivent les jeux les proies qu’elles ont conquises. Voilà, de simples badinages pouvaient révéler de dupes, de l’amour et du hasard… les ingrédients de l’intrigue en place, de sordides histoires sans cœur. Comme Abel aimait Marianne, Marianne aimait un sac de nœuds digne de La Seconde lui on finit par poursuivre la piste de cou- Paul, Ève encore gamine aimait Abel surprise de l’amour de Marivaux, dont le pables sans foi ni loi, d’empoisonneuses secrètement, comme on aime un fan- scénario s’est de prime abord inspiré. sans vergogne mais néanmoins sédui- tasme, un idéal masculin inaccessi- Jean-Claude Carrière et Louis Garrel santes… Un monde imaginaire bien plus ble… Un Abel (Louis Garrel, séducteur rendent hommage au génial drama- palpitant que la pure réalité. Joseph réus- arrosé, au meilleur de son jeu) balloté turge, tout en s’en émancipant. Chaque sit à nous propulser avec délices dans sa au gré des femmes et des rencontres. scène ciselée au cordeau en appelle une bulle d’observateur souvent impuissant, Un Abel hilarant et touchant avec ses autre qui vient nous surprendre. Toutes jamais neutre. Et on se réjouit de ses es- airs de cocker constamment rési- s’enchaînent avec une fluidité efficace, piègleries perspicaces qui bousculent les gné, incapable de contrarier celle qu’il jouissive. L’Homme fidèle se grignote adultes, les font douter de tout. SAUVER OU PÉRIR DU 12 AU 25/12 MAUVAISES Réalisé par Frédéric TELLIER France 2018 1h56 avec Pierre Niney, Anaïs Demoustier, Vincent Rottiers, Sami Bouajila, Chloé Stefani... Scénario de David Oelhoffen et Frédéric Tellier. HERBES Il est beau gosse et il a tout ce dont chacun rêve : l’amour, DU 12 AU 30/12 l’amitié, un boulot qui a du sens, mieux… c’est une pas- sion, quasi un sacerdoce qui lui confère une aura qui se lit Écrit et réalisé par KHEIRON dans le regard des autres… y compris celui de sa jolie fem- France 2018 1h40 me qui vient de lui apprendre qu’ils vont avoir des jumelles. avec Kheiron, Louison Blivet, Adil Dehbi, Hakou Benosmane, Il avait dix huit ans quand il s’est engagé dans le corps des Youssouf Wague, Ouassima Zrouki, Catherine Deneuve, André sapeurs pompiers de la ville de Paris, encore incertain et fra- Dussolier... gile… « J’aimais l’idée que ce métier puisse me rendre fort, invincible »… Il a bossé dur, avec une soif de vivre et de réussir Un film qui cite en préambule Victor Hugo ne peut pas être un qui a mangé tout son temps : servir, sauver, devenir ce hé- mauvais film. "Mes amis, retenez ceci : il n’y a ni mauvaises ros sans faiblesses en qui ses coéquipiers peuvent avoir une herbes, ni de mauvais hommes. Il n’y a que des mauvais culti- confiance absolue. Obnubilé par cet idéal au point de ne pas vateurs ". voir que sa douce étouffe un peu dans le logement de fonction qu’il occupe dans la caserne suite à sa récente promotion : pas vraiment fastoche de vivre au quotidien avec un héros, Si le film est pétri de bonnes intentions, il est suffisam- avec toujours ce sentiment latent d’inquiétude qu’elle a du mal ment enlevé, drôle, fantaisiste, et sa foi en l’humain ré- à cacher chaque fois qu’il doit partir en urgence, l’entraînant jouira les éternels optimistes que vous êtes. On est sé- dans des choix de vie qui ne sont pas tout à fait les siens. duit par la vivacité des dialogues, la fantaisie des situations Mais le beau conte de fées va être pulvérisé lors qui en font une comédie populaire bien au-dessus du lot. d’une intervention de sa brigade sur un feu terrible… Si Nous trois ou rien, le premier film de Kheiron, était directe- Dans la chambre stérile pour grands brûlés où il émerge de son ment inspiré de l’histoire de ses parents, c’est sur sa propre coma, Franck réalise peu à peu qu’il ne sera plus comme avant, expérience d’éducateur qu’il se penche. Mauvaises herbes sa belle gueule est méconnaissable, il lui faut réapprendre dans est avant tout un message fort, parce que non péremptoire la douleur des gestes qui ne vont plus de soi, les regards sur lui et non donneur de leçons, sur l’éducation, la jeunesse, le ont changé et les rôles se sont inversés : le sauveur est devenu temps qui file et les secondes chances qu’il ne faut pas rater. le sauvé et il doit endosser de devenir celui qui accepte d’être Waël (Kheiron lui-même) vit avec Monique (Catherine Deneu- aidé. Il se voulait fort, il se découvre faible, et doit apprendre à ve) de petites arnaques en banlieue parisienne jusqu’au jour s’aimer tout de même pour arriver à gagner à nouveau l’amour où ils tombent sur Victor (André Dussolier) victime médusée des autres dont il était si sûr. Il se croyait perdu et ce sont les de leur « arnaque au caddie » (idée géniale qu’on vous décon- autres qui vont le sauver à son tour, l’aidant à se trouver lui-mê- seille de reproduire). Une arnaque de trop qui va les conduire me, à se reconstruire une identité et donner une nouvelle chance à soutenir bénévolement Victor, qui gère une association ve- à cette histoire d’amour qui ne coule plus tout à fait de source. nant en aide à des jeunes sortis du système scolaire pour des Que devient la vie quand on doit la gagner sur le terrain de raisons diverses (absentéisme, insolences, port d’armes…). la souffrance physique aussi bien que morale, jour après Inhérents à ce genre de comédie populaire (non, ce n’est jour, sans jamais renoncer, trouver en soi l’humilité néces- pas un gros mot !) les clichés sont balayés par le comi- saire pour ne pas refuser l’indispensable main tendue ? que des situations ou par l’émotion que Kheiron y fait Si l’histoire d’amour est belle, si le héros est attachant, si le naître sans crier gare. On est saisi dès qu’il change de talent de Pierre Niney et Anaïs Demoustier donne aux person- registre et filme à la bonne distance, et avec pudeur, nages leur photogénie, leur épaisseur, leur romanesque, le film un ado en souffrance dont il recueille les confessions. nous plonge dans une vision quasi sociologique de ceux qui, constamment dans l’urgence, sont conduits par leurs interven- On aurait pu craindre que Kheiron laisse ses apprentis-comé- tions au cœur de la souffrance de tous… Un film qui raconte diens en rade… mais il ne se laisse pas subjuguer par les deux une histoire d’amour, une histoire de vie qui en basculant nous « monuments » du cinéma qui occupent le haut de l’affiche et rappelle qu’il peut en être de même pour tous et que sans la porte sur eux le même bienveillant et généreux regard que sur compréhension et la solidarité des autres humains, on ne pèse un André Dussolier charmeur et charmé, offrant à chacun une pas bien lerche. fine partition entre rire et larmes. BOHEMIAN RHAPSODY JUSQU'AU 25/12 DIAMANTINO DU 19 AU 25/12 dans l’insouciance d’un monde as- Écrit et réalisé par Brian Singer pergé de chantilly et de Nutella : son Écrit et réalisé par Gabriel ABRAN- réveil est là, définitif, qui le mènera GB 2018 2h14 VOSTF TES et Daniel SCHMIDT vers sa plénitude. Celle d’un rapport Avec Rami Malek, Lucy Boynton, Aaron Portugal 2018 1h37 VOSTF – enfin – heureux et entier au monde. McCusker, Joseph Mazzello, Aidan Gillen, avec Carloto Cotta, Cleo Tavares, Ana- Tom Hollander... bela et Margarida Moreira (sœurs jumel- Kitsch est donc le traitement du film, les)... mais il n’est en rien imbécile : la dé- Surpris de découvrir un gros biopic amé- couverte du monde par Diamantino ricain ! Et pourquoi pas si le dit biopic est Grand Prix de la Semaine de la Critique est un voyage qui utilise l’absurde bien ficelé et nous permet de découvrir Festival de Cannes 2018. pour brosser un portrait d’un monde (pour les plus jeunes !) ou retrouver (pour moderne bien crade, rempli de ses les autres !) Queen et son surnaturel chan- Ce que vous ignoriez sans doute et frangines psychopathes, de scien- teur Freddie Mercury, de vivre avec Queen, qu’il est grand temps de dire, c’est que tifiques fous qui veulent le cloner, de d’écouter Queen pendant 2h15. la France n’aurait jamais gagné la Cou- politiciens extrémistes qui utilisent ce Polémiques sur le tournage, doute sur pe du Monde 2018 si Kylian Mbappé bon Diamantino pour leur complot le choix de Rami Malek pour interpréter et Antoine Griezmann n’avaient pas eu machiavélique : sortir de l’Union euro- Freddie Mercury… On se fiche des ru- l’apparition de chiots géants pour les péenne (tout un programme…). Mais meurs des réseaux sociaux et Rami Ma- guider sur le terrain, le poil si sham- ce sera sans compter sur une espionne leck réussi parfaitement à convaincre et pouiné que, par extension, il ouvrit la convaincue au préalable de la crimina- émouvoir, que demander de plus ? C’est voie à des buts propres, soignés et lité de Diamantino, et qui s’apercevra aussi cela parfois le cinéma : une très parfaitement ciblés. Ces derniers re- que cet homme (jusqu’à ses modifica- belle histoire mélodramatique (dans le cas présentent l’insouciance, l’élan vital tions génétiques, qui lui donneront une de Freddie Mercury et Queen, la vie est qui pousse le joueur à survoler ses ad- paire de seins superbe) est avant tout incroyablement plus forte et imaginative versaires dans un imperturbable jeu de un cœur (sur pattes velues, certes). que le cinéma !), de bons acteurs (ils sont jambes, à composer avec son ballon nombreux ici), une réalisation au service comme Mozart avec son piano (ou son Le Kitsch, encore ? Non, car Diaman- de l’histoire (le quart d’heure de fin de re- clavecin ?)… Jusqu’à l’apogée d’un tino, le film comme le personnage, est constitution du concert Live Aid de Wem- « BUUUUUT » suivi d’un coup de sif- parvenu à cet instant qui rejette toutes bley en 1985 est assez bluffant) et de la flet et d’I will survive de Gloria Gaynor les fonctions et rôles qu’on veut nous bonne musique ! qui postillonne sur les lecteurs. Cet en- faire endosser, nous a débarrassés de Bohemian Rhapsody retrace donc, en bon chantement du tir ? C’est Diamantino toutes les saletés que ce monde im- biopic, le destin extraordinaire du groupe qui leur en a soufflé le secret, sorte de prime sur les peaux. Et rend libre de Queen et de leur chanteur emblématique Cristiano Ronaldo plus vrai que nature, toute entrave, simplement parce qu’il a Freddie Mercury, qui a défié les stéréoty- grâce à l’indétrônable performance rencontré son « autre ». Bien sûr, chez pes, brisé les conventions et révolutionné de Carloto Cotta. Véritable dieu du les réalisateurs (dont c’est le premier la musique. Du succès fulgurant de Fred- stade, « cathédrale des temps moder- film commun), l’influence du Rocky die Mercury à ses excès, risquant la qua- nes », mi-enfant mi-malabar, rien ne Horror Picture Show se fait sentir. Et si-implosion du groupe, jusqu’à son retour semble pouvoir l’arrêter, jusqu’à cette cette version portugaise, moins mu- triomphal sur scène lors du concert Live finale de coupe du monde où rien ne sicale mais tout aussi fantaisiste et Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, va plus… Hanté par le souvenir d’un décapante, apporte ce que n’avait (re)découvrez la vie exceptionnelle et le ta- esquif plein à craquer de réfugiés, peut-être pas suggéré son illustre de- lent hors du commun d’un homme qui res- rencontré la veille, en plein océan… vancière : la recette du bonheur, tout tera toujours une référence et une source La détresse qu’il y voit résonne bru- simplement. Pour de beaux matchs d’inspiration… talement en lui, lui qui vivait jusque-là relationnels, 1-1, ex æquo. LE GRAND BAIN EN LIBERTÉ ! 3 SÉANCES PAR SEMAINE DU 14 AU 30/12 3 SÉANCES PAR SEMAINE DU 12 AU 31/12

Réalisé par Gilles LELLOUCHE Réalisé par Pierre SALVADORI France 2018 2h02 France 2018 1h47 avec Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, avec Adèle Haenel, Pio Marmai, Audrey Tautou, Vincent Elbaz, Jean-Hugues Anglade, Philippe Katerine, Virginie Efira, Leïla Damien Bonnard, Jackee Toto... Bekhti, Félix Moati, Jonathan Zacaï, Alban Ivanov… Scénario de Pierre Salvadori, Benoît Graffin et Benjamin Scénario de Gilles Lellouche, Ahmed Hamidi et Julien Charbit. Lambroschini C’est officiel : la comédie made in France n’est donc pas Tout le monde l’attendait au tournant, prêt à lui tailler un cos- condamnée à la moche grassitude et à la beauferie décom- tard en bonne et due forme. Gilles Lellouche entrait pile poil plexée. Elle peut être élégante, vive, alerte et généreuse. dans la case : « comédien qui passe à la réalisation et qui va Elle peut enthousiasmer et déclencher de francs éclats de se faire descendre par la critique ». Grosse, très grosse erreur rires sans nous prendre pour des quiches ni des jambons. d’appréciation. Parce que comme un retour du bâton qu’on Chaque soir, pour l’endormir, Yvonne raconte à son fils les ex- était prêt à lever sur son film, voilà que nous nous sommes pris traordinaires aventures du Capitaine Santi, son héros de papa. de plein fouet et sans semonce son Grand bain. La claque fut Dans les histoires d’Yvonne, le Capitaine Santi, c’est la force d’autant plus inattendue que nous nous surprîmes à la trouver incarnée, la classe faite homme, une parfaite élégance dou- fort à notre goût, agréable, drôle, tendre et bien ficelée, dotée blée d’un si séduisant côté voyou. Il faut dire que dans la vraie d’une écriture précise et rythmée, d’une mise en scène vive et vie, le Capitaine Santi est réellement devenu un héros. Flic intelligente. d’exception bravement tombé au combat, statufié de bronze Bertrand est au chômage. Il a perdu le goût d’à peu près tout au cœur de la cité pour services rendus à la Ville, héros définitif hormis celui des cachetons et trimballe sa carcasse entre la dont la veuve, Yvonne, donc, fliquette elle-même, s’efforce de cuisine, le salon et, les soirs où il se sent aventurier, la rue garder vivace le souvenir dans le cœur de leur enfant. Ce qui est embêtant malgré tout, avec les contes pour enfants, c’est jusqu’à laquelle il ose descendre pour sortir la poubelle. Bref, qu’ils cadrent rarement avec le réel. c’est la grosse déprime. Au détour d’une sortie piscine, il va C’est au hasard de l’interrogatoire d’un suspect embarrassé tomber sur un improbable club de natation synchronisée mas- impliqué dans une affaire pas bien méchante, qu’Yvonne culine, rien que ça. Et comme les nageurs en question ont l’air met à jour la véritable nature de son héros de mari. Un se- aussi – sinon encore plus – dépressifs que lui et que le groupe cret de polichinelle pour ses proches, hors sa famille : le cherche des nouvelles recrues, il va sauter le pas et enfiler son panache du défunt preux chevalier de la Maison Poulaga slip de bain. Coaché par une ancienne championne qui cache n’avait, dans la vraie (de vraie) vie pas exactement la blan- à peine son blues sous des tirades enflammées empruntées à cheur Persil. Pourri de chez pourri, plus corrompu qu’une ar- la littérature classique ou des volutes de clope qu’elle distille mée de politiciens niçois dans un roman de Patrick Raynal, assise en tailleur sur le plongeoir, le groupe des sirènes est un le « héros » s’est indûment enrichi, a pris du galon. D’abord sacré patchwork : Laurent (Guillaume Canet), en colère contre dévastée, puis enragée, Yvonne décide qu’il est de son de- tout, Marcus (Benoît Poelvoorde), glandeur majestueux dont voir de réparer les méfaits de son compagnon défunt. Et l’entreprise est en faillite (forcément), Simon (Jean-Hugues de faire éclater au grand jour la vérité. Mais quelle vérité ? Anglade), rockeur vieillissant qui rêve d’être David Bowie, et Thierry (Philippe Katerine), grand poète devant la lune. Ensem- Si on vous a brièvement planté le décor, raconté à la volée les ble, ils assument leur bedaine autant que leurs échecs exis- premières minutes de l’intrigue, promis-juré, on n’en dira pas tentiels. Mais il faut un défi, bien sûr, pour révéler les talents plus. Ce serait pécher. Emmené par une Adèle Haenel survol- enfouis et pour que la belle équipe se bricole une fraternité à tée, dont on n’aurait jamais soupçonné l’abattage comique, toute épreuve : qu’à cela ne tienne, ce sera le championnat du le film déploie plusieurs pistes, tresse ensemble une comédie monde ! burlesque, une comédie policière, une comédie romantique, On rit beaucoup, dans l’eau de ce Grand bain, on rit avec ces un pastiche de film d’action, et parvient au tour de force de mecs ultra sensibles prêts à tout pour réussir un joli mouve- n’en négliger aucun. Et cerise sur le gâteau, on se laisse entraî- ment de gambettes ou un porté qui ait de la gueule. Avec ces ner de bon cœur dans ce tourbillon irrésistible, joyeux, sans ja- nanas mi-maman, mi-matonê qui vont les dresser pour obtenir mais être dupe de la gravité qu’il enrobe. Pas une fausse note, le meilleur d’eux. Sans vulgarité, avec une bienveillance sin- pas une erreur de casting, ils nous embarquent sans coup férir cère pour cette bande de mâles cabossés, Gilles Lellouche dans l’univers grave et dingue de Pierre Salvadori – en liberté, réussit le pari d’une fable sociale à la Full Monty qui dépote. totalement, merveilleusement. Carlo Rustichelli à la musique, Monicelli à la réalisation… un cocktail détonnant que vous retrouverez bientôt (on l’espère) avec Brancaleone aux croisades qui raconte le moyen-âge avec la même LES CAMARADES verve vivifiante et juste que ce film-ci relate la première révolte ouvrière d’Italie. 1 JOUR SUR 2 DU 12 AU 30/12 fleurissent malgré tout l’humour, la chaleur humaine. On y a la répartie facile, la main 1905 : dans une fabrique textile, les leste, les engueulades à quatre sous se Réalisé par Mario MONICELLI accidents se multiplient et un ouvrier Italie 1963 2h10 VOSTF bousculent, la solidarité y est nécessité vitale : un jour c’est moi demain ce se fait happer le bras par une machine avec Marcello Mastroianni, Renato à tisser. On fait bien une collecte, Salvadori, Bertrand Blier, Annie Girardot, sera toi… fatalement, ça crée des liens. Dans le ciel qui s’éclaircit peut à peu, mais certains s’énervent, une grande Folco Lulli, François Perrier... gueule dénonce : aujourd’hui lui, mais Scénario de Mario Monicelli, Agenore la cheminée de l’usine signe l’horizon vers lequel marche la petite foule des fatalement d’autres bientôt, les journées Incrocci et Furio Scarpelli sont trop longues, le travail trop dur, trop ( le fameux duo Age & Scarpelli ). mal réveillés, mal fagotés, gamelle à la main : il y aura une brève pause à chichement payé, le repos trop bref. Alors l’un deux lance l’idée : ce soir, on arrête VERSION INTÉGRALE INÉDITE. midi et ça ne fait pas lourd dans une journée de 13 ou 14 heures. Chacun les machines une heure plus tôt. Mais le prend son poste. Au coup de sifflet, chef a vent de la fronde, et les laborieux, La nuit est à deux doigts de laisser la les machines donnent le rythme… terrifiés par leur propre audace, n’oseront place au jour. Dans la pauvre maison, la pas affronter leurs patrons et finiront pénombre pourtant s’annonce constante Dès le début, dès les premières notes, cette heure jusqu’à la dernière goutte… et la mère secoue son monde. Le plus les premières images au noir et blanc La suite, je ne vous la dis pas, mais minot traîne la patte : pas envie d’école, magnifiquement restauré, on est happé sachez qu’il n’y a rien de manichéen, envie d’aller travailler avec son frangin, par le lyrisme emballant du film et très jamais, dans les portraits de cette petite guère plus vieux, mais qui a déjà vite on comprend qu’il est plus qu’un très communauté humaine : on y est fort et l’autorité de celui qui rapporte les sous. beau moment de cinéma : un moment faible à la fois, courageux et trouillard, On casse la glace pour se laver le bout de l’histoire qui raconte la naissance couillon et subtil, braillard et amoureux du nez, le charbon ne prend pas pour de notre époque actuelle, les premiers sensible… On n’en fait plus beaucoup, cause d’humidité (le charbonnier a pissé balbutiements de la lutte ouvrière… des films comme ça, capables de dessus rigole l’aîné) on boira le lait froid… C’est un travail collectif concerté dans traverser le temps sans prendre la On a été averti dès les premières images l’enthousiasme par les meilleurs du moindre ride, bonifiés par les années par la musique de Carlo Rustichelli, cinéma italien, Il n’y a pas un mot de qui en font émerger toutes les subtilités. entraînante, gaillarde, volubile : nous trop, pas une scène inutile, pas un sommes en Italie, et si la vie y est dure en personnage qui ne donne du sens et de A noter : Annie Girardot en adorable ce début des années 1900, elle sait aussi la finesse à une aventure humaine àla jeunette qui se prostitue par refus d’un être joviale et drôle. Sur la misère, même fois douloureuse et exaltante, drôle et travail qui ne permet pas d’échapper à du côté de Turin en pleine industrialisation, tragique. Age et Scarpelli au scénario, la misère. HARD3 SÉANCES PAR SEMAINE DU 13/12 Vegas.EIGHT John, la trentaine larguée, n’a AU 1ER/01 même pas de quoi payer l’enterrement de sa mère. Arrive un inconnu, la soixantaine Écrit et réalisé par chic et laconique. Il dit s’appeler Syd- Paul Thomas ANDERSON ney et lui apprend à devenir joueur pro- USA 1996 1h42 VOSTF fessionnel. Pourquoi est-il si généreux ? avec Philip Baker Hall, John C. Reilly, « Ambiance nocturne, mélancolique et Gwineth Paltrow, Samuel L. Jackson... poisseuse, dans le clignotement des ma- chines à sous. Paul Thomas Anderson C’est le tout premier long métrage de plante, pour son premier long métrage, Paul Thomas Anderson, devenu depuis un parfait décor de film noir, avec ses l’un des plus passionnants parmi les réa- paumés et ses demi-truands, ses accros lisateurs américains : Magnolia, There au black jack et sa jolie gagneuse désa- will be blood, The Master, le tout récent busée (Gwyneth Paltrow, dure et fragile). Phantom Thread, ça commence à faire « Il s’agit cependant, dans ce film presque une sacrée filmographie ! Ce premier film fut présenté dans la section Un cer- méditatif, de bien autre chose. Un tableau tain regard du Festival de Cannes 1996 en clair-obscur, tranquillement amoral (ce sous le titre Sydney… et puis curieuse- qui, dans un film américain, est toujours ment tout s’est un peu arrêté là. Pas de singulier), de l’ambiguïté des êtres et des sortie en salles, une discrète édition vi- sentiments, des chemins tordus que peut déo en 2000 avec un titre français ap- prendre une éventuelle rédemption. Et proximatif : Double mise. Bref Hard eight aussi le formidable portrait d’une vieille a été tranquillement mis au placard. Et canaille profondément humaine, ce Syd- c’est heureux qu’il en sorte aujourd’hui ney au passé mystérieux, aux motiva- car ce premier essai, élégant, laconique tions non moins obscures. Avec sa voix et mystérieux, teinté d’humour à froid et profonde, son maintien impérial, son in- formidablement interprété, annonce les quiétante douceur, Philip Baker Hall est grandes réussites futures du cinéaste. magistral. »

« Une station-service entre Reno et Las (C. Mu r y , Télérama) Mumbai. Mais c’est à Goa que Gabriel s’installe, dans un bungalow en bord de mer tout en retapant une petite maison à la campagne, sillonnant en solitaire et en scooter les environs, hantant les bars pour des aventures sans lendemain. Une latence, ponctuée de rappels à son passé douloureux, qui va prendre une nouvelle direction lorsqu’il rencontre Maya, la fille adolescente (de passage au milieu Du 19/12 au 1er/01 voyage au long cours, romanesque et d’études entre Londres et Sidney) de son MAYAmagnifiquement mis en scène à travers parrain Monty, propriétaire d’un hôtel de Écrit et réalisé par lequel la réalisatrice fait s’incarner les luxe niché dans une nature paradisiaque. Mia HANSEN-LOVE conflits intérieurs ( l’un de ses sujets Au fil du temps qui passe entrecoupé par France 2018 1h45 de prédilection ) en un personnage les périples de Gabriel à la découverte de avec Roman Kolinka, Aarshi Banerjee, de témoin accro à la violence de son l’Inde, une attirance se développe tandis Alex Descas, Judith Chemla, Johanna métier et tentant de se ressourcer et de que commencent à planer d’étranges Ter Steege... renaître. menaces...

« Aucun monde n’est plus réel qu’un « Je m’épanouis dans l’action, pas dans Très belle histoire d’amour dont Mia Hansen-Løve sait à merveille saisir autre ». En partant tourner en Inde et la parole », « ni psychanalyse, ni bouquin. toutes les étapes en donnant le temps en intitulant son nouveau film Maya, Ma thérapie ne passe pas par ça.» de s’installer aux nuances de son vaste Mia Hansen-Løve ne fait pas mystère 1,80 m, 61 kilos, 32 ans : rapatrié à récit, Maya est un film visuellement très de ses intentions de sonder le voile des Paris après quatre mois de captivité en riche et esthétiquement très accompli, illusions. Culpabilité, sentiment de vide, Syrie, Gabriel est meurtri. Simulacres la cinéaste ayant de toute évidence poids du passé, découverte de nouveaux d’exécution, sévices, déplacements une connaissance approfondie des territoires, beauté intemporelle du forcés, cris des autres détenus, splendeurs de l’Inde. Tout le film repose monde, sentiments purs et manoeuvres sentiment de culpabilité d’avoir laissé un sur les épaules d’un Roman Kolinka très de l’ombre, guerre et amour : le long collègue derrière lui : à part avec Fred, solide mais dont la palette de comédien métrage parcourt souterrainement une libéré en même temps que lui, il n’arrive à est encore en éclosion. Néanmoins le multitude de thèmes sous l’enveloppe échanger avec personne, se sentant vide long métrage fait preuve d’un très haut d’une intrigue tissée autour du fil de et faisant le vide autour de lui. Il décide niveau de qualité cinématographique la reconstruction psychologique d’un alors de partir en Inde, un pays dont on et offre tous les plaisirs raffinés d’une reporter de guerre occidental traumatisé découvrira plus tard qu’il y a vécu les histoire riche à strates multiples. et de sa rencontre à Goa avec une sept premières années de sa vie et où jeune femme indienne. L’occasion d’un sa mère est restée, pilotant une ONG à Fabien Lemercier (Cineuropa) A l'occasion de l'exposition de l'artiste atypique Patrick Neu à l'Abbaye de Maubuisson Séance exceptionnelle le vendredi 18 janvier à 20h30 à Utopia Saint-Ouen précédée pour celles et ceux qui le souhaitent d'une visite guidée de l'exposition à partir de 18h30 puis d'un repas japonais à 19h45 au café Stella suivie d'une rencontre avec Patrick Neu et les réalisateurs Stéphane Manchematin et Serge Steyer. • ( tarif pour l'exposition + repas + film : 13 euros en prévente à partir du 19 décembre jusqu'au mardi 15 janvier aux caisses d'Utopia, possibilité de voir le film seul aux tarifs habituels )

L’abbaye de Maubuisson, pro- priété du Conseil dé- partemental du Val d’Oise, poursuit son programme d’expo- sitions monographi- ques en invitant l’ar- tiste français Patrick Neu Patrick Neu vit et travaille dans le dé- partement de la Moselle. il a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 1995 et de la Villa Kujoyama à Kyoto en 1999. Dans sa belle campagne vallonnée des Vos- ges du Nord, patiemment, longuement, mé- ticuleusement, Patrick Neu pense et conçoit ses œuvres loin des tendances du marché de l’art. Ses oeuvres font appel à des gestes d’une grande précision : confectionner une tunique à partir de milliers d’ailes d’abeilles ; repro- duire une armure de samouraï en cristal ; dessiner à la pointe sur de la suie déposée sur du verre ; tisser un voile en cheveux na- turels. Depuis 1996, il utilise le noir de fumée pour reproduire des œuvres de Jérôme Bosch, d’Holbein ou de Rubens. Il applique la suie à l'aide de bougies à l’intérieur de vitrines ou de verres à pied en cristal et dessine sur sa LE COMPLEXE DE LA SALAMANDRE surface des scènes bibliques ou emblémati- Film documentaire de Stéphane lui de ses glorieux prédécesseurs depuis ques de l’histoire de la peinture. MANCHEMATIN et Serge STEYER que l’homme a eu l’idée, pour des rai- Ses oeuvres trouvent un véritable écho dans France 2018 1h20 sons autant ludiques que mystiques, de l’ancienne abbaye cistercienne de Maubuis- représenter la vie autour de lui. son. Pour son exposition, l’artiste a pensé, en Hallucinant ! Irréel !... Le travail de l’artis- Patrick Neu vit dans une région tout aussi résonance à ce lieu et à son histoire, de nou- te vosgien Patrick Neu, magnifiquement irréelle, les Vosges du Nord, sa maison et velles pièces (voile de cheveux ; corpus de décrit dans ce documentaire, pousse son atelier noyés au cœur de la forêt aux vitrines couvertes de dessins sur suie autour à tous les superlatifs . Car l’homme – hivers rudes, où tout semble figé mais de la thématique des sept péchés capitaux ; nullement extravagant au demeurant – aussi en pleine transformation. Et ce sculpture de la salle du chapitre en cire et pourrait rallier à l’art contemporain les n’est pas pour rien qu’il travaille de tou- miel confectionnée par des abeilles). spectateurs les plus rétifs, parfois lassés tes les façons les matières organiques, et du tout conceptuel, détachés du travail utilise les talents régionaux, notamment de la matière. Mais peut-on parler d’art les verriers locaux. Mais son truc, c’est peut à tout moment s’effondrer mais peu contemporain, quand Patrick Neu a l’idée de souligner la beauté de l’éphémère, de lui importe, c’est le geste qui compte. incroyable de couvrir l’intérieur de verres la vie qui s’écoule et disparaît, mais dont Personnage hors normes , il est un défi à pied de fumée de bougie et d’y dessi- on a pu saisir l’espace d’un moment le sublime. Alors il confectionne des ailes pour les musées comme on le voit dans ner avec la précision d’une porcelainière la préparation d’une exposition au Palais la reproduction de tableaux de Bosch ou d’anges en cire, sculpte sur un os une scène du XVIème siècle, fabrique une de Tokyo, le but d’un musée et même d’Holbein, chaque faux mouvement voire d’une exposition étant évidemment que chaque courant d’air pouvant à tout mo- armure de chevalier en cristal dont il dis- ment détruire l’oeuvre ? Revisitant dans pose les éléments au milieu du tapis de les œuvres gardent leur intégrité sur la des compositions d’une folle imagination feuille de sa forêt tel un soldat tombé et durée. l’histoire de l’art, copiste sur supports bientôt enseveli, fait un masque (mor- En tout cas quand vous verrez ce docu- improbables... À propos de Patrick Neu tuaire ?) couvert d’ailes d’abeilles, et mentaire étonnant, vous ne pourrez pas on devrait parler d’art universel, éternel enfin projette de construire une colonne ne pas avoir une envie irrépressible de constituée d’un empilement de ses ver- vous rendre à l’exposition de l’Abbaye de plutôt que d’art contemporain, car il n’y res fumés et dessinés, une colonne qui a aucune fracture entre son travail et ce- Maubuisson, si ce n’est déjà fait. PETIT-DÉJEUNER DÉCOUVERTE DIMANCHE 13 JANVIER EN AVANT-1ÈRE à Utopia Saint-Ouen ( rendez-vous au café Stella à 10h45, séance à 11h15 ) On offre le chocolat chaud, le thé et le jus d'orange Tarif unique : 4 euros

Alain assume son choix, car il estime que le texte est trop cru et ne correspond pas aux attentes des lecteurs. Mais en même temps (ah oui, encore ce « en même temps »), il se pose des questions sur la fiabilité de son jugement, car DOUBLES VIES son épouse Selena () À PARTIR DU 16/01 numérique vient bousculer les anciennes a, de son côté, adoré – par ailleurs elle pratiques de lecture et de publication. se refuse à l’idée de la mort du papier Ecrit et réalisé par Olivier ASSAYAS L’art, le cinéma, la littérature : tout est au profit des « liseuses numériques ». France 2018 1h48 mangé à la sauce écran et bien malin Léonard, vaguement rebelle, se drape avec Guillaume Canet, Juliette Binoche, celui qui pourrait prédire de quoi l’avenir dans une posture d’artiste maudit et Vincent Macaigne, Norah Hamzawi, sera fait pour les vieux modèles, ni incompris et ce n’est pas sa compagne, Christa Théret, Pascal Gréggory... même la pérennité des nouveaux modes attachée parlementaire débordée d’un de consommation culturelle. Dans les député engagé et forcément à gauche, On vit une époque redoutable. Hier couloirs feutrés d’une belle et classieuse qui va le réconforter. encore, le cinéma se faisait pour la salle, maison d’édition, on se sait plus à quel Autour de ce manuscrit vont se cristalliser la critique s’exprimait dans la presse et saint se vouer. le temps, c’est certain, s’écoulait avec Alain (Guillaume Canet, très bon), les tensions du petit microcosme de l’art beaucoup moins de frénésie. Aujourd’hui, le responsable, est persuadé que le en général et de la littérature et du cinéma ce sont des géants du numérique qui digital correspond à l’avenir du métier, en particulier, autant que celles, plus font le cinéma (voir Scorsese et les frères surtout s’il est placé entre les mains intimes et inavouées, des protagonistes, Coen faire la promo de Netflix, ça nous de personnes comme Laure (Christa car je vous le rappelle, nous parlions de fend bien le cœur), tout le monde et Théret), sa jeune, jolie et talentueuse « vaudeville » au début de ces lignes. n’importe qui peut donner son expertise collaboratrice qui a plein d’idées pour Jusqu’où est-on prêt à se corrompre, à grands coups de blogs, de tweets révolutionner le monde de l’édition et à se mentir, à tromper les autres pour ou de publications sur un mur virtuel. mettre un peu de « point zéro » dans la réussir, pour sauver les apparences, ou Pourtant, faut-il dire que l’époque est fourmilière. Alain a conscience que le une pose sociale, ou son couple ? moins intéressante ? Doit-on affirmer que lectorat change et qu’il lui faut renouveler Assayas porte un regard amusé et « c’était mieux avant » ? Assistons-nous les auteurs emblématiques de sa société. souvent grinçant sur le milieu artistique à la fin d’une époque ? d’un cycle ? d’un Pas de bol pour Léonard (Vincent parisien, sur les politiciens à la langue monde ? Il y a bien toutes ces questions Macaigne, égal à Vincent Macaigne) de bois et les individus qui ont du mal dans le nouveau film d’Olivier Assayas, qui, incapable de signer autre chose à trouver leur place dans une société en une oeuvre diablement intelligente et que des « auto-fictions » où il revient pleine mutation, pour le meilleur comme précise, d’une écriture riche et complexe, sur ses aventures sentimentales pour le pire. portée par des dialogues ciselés, souvent tumultueuses, s’essouffle à essayer Doubles vies est porté par des numéros drôles, toujours rythmés. de retrouver le succès de son premier d’acteurs inspirés, des dialogues C’est une sorte de vaudeville filmé comme roman. Au terme d’un déjeuner amical, pleins d’esprit et de quelques répliques un ténébreux thriller d’espionnage qui se Alain lui fait comprendre qu’il ne publiera assassines – on ne verra plus jamais Le situe dans le secteur de l’édition, en plein pas son nouveau texte, qu’il est temps Ruban blanc de la même façon, on vous bouleversement, à l’heure donc où le de changer, de registre ou d’éditeur. laisse découvrir pourquoi… La séance du mardi 22 janvier à 20h30 à Utopia St-Ouen l'Aumône sera suivie d'un échange autour du film et de la montée de l'extrême-droite radicale en Europe avec Gaël Martin, collaborateur au site « La Septième Obsession « et fondateur de Cinématraque, et Yannis Youlountas, cinéaste franco grec antifasciste et membre du collectif Defend Mediterranea. Ainsi qu'avec les membres du collectif antifasciste 95 co-organisateur de la soirée. En soutien à Yannis Youlountas et Jean-Jacques Rue, poursuivis en justice par les membres de Génération identitaire.

tique pour surligner son récit, à aucun effet de style qui artificialiserait le rapport entre acteurs et spectateurs; la caméra suit sans relâche Kaja, sa sœur Emily et leur ami Magnus dans le silence plom- bé d'une forêt labyrinthique, et ce sont 22 JUILLET leurs décisions qui imposent la mise en ÀUTOYA PARTIR DU 18/01 communiquer l'horreur de la situation scène. vécue par ces adolescents sans révul- Logiquement, Poppe adopte un seul Réalisé par Erik Poppe, ser les spectateurs au point de les faire point de vue, le seul possible: celui des Norvège 2018 1h23 VOSTF fuir des salles ? A toutes ces questions, victimes, symbolisés ici par Kaja (inter- avec Andrea Berntzen, Elli Rhiannon, Poppe répond par une approche alliant prétée par Andrea Berntzen, qui tient Müller Osborne, Aleksander Holmen, humilité, persévérance, et quatre règles littéralement le film sur ses épaules); en Brede Fristad... de conduite: hors-champ, point de vue, collant aux basques de ces ados idéalis- sobriété et respect scrupuleux de la règle tes pris au piège d'un ange exterminateur Utoya, un nom et un lieu à jamais asso- des Trois Unités. comme un reporter de guerre assistant à ciés à un nombre et un homme. Soixan- Tout d'abord, et c'est sans doute la clef un massacre de civils désarmés, Poppe te-neuf meurtres, perpétrés à l'arme de qui rend le film supportable, Poppe éva- noue immédiatement et durablement un guerre par le terroriste d'extrême-droite cue d'entrée de jeu la représentation des lien entre observateurs et observés, les Anders Behring Breivik. Et c'est juste- mises à mort en choisissant délibéré- uns comme les autres impuissants à ar- ment pour que ce drame ne devienne pas ment de les laisser hors-champ; ce qui rêter le drame mais partageant les mê- une simple statistique parmi d'autres, ne les rend pas moins effrayantes, au mes espoirs et les mêmes craintes. Nous pour ne pas que la mémoire des victi- contraire, la présence d'une menace in- courons avec eux, souffrons avec eux, mes soit obombrée par les gesticulations visible contribuant à communiquer aux pleurons avec eux, sans trêve ni repos, obscènes d'un assassin sans repentir spectateurs le même sentiment de pani- jusqu'au dénouement. et uniquement soucieux de cultiver son que que celui ressenti par les personna- Filmé au plus près du réel, bien que les mythe au sein de la fachosphère, que ges, mais l'utilisation du hors-champ, en personnages de Kaja et de ses compa- le photographe Erik Poppe a entrepris ne matérialisant la présence du tueur que gnons d'infortune soient fictifs, Utoya, de réaliser ce film. Construit à partir de par l'écho lointain des coups de feu, crée 22 Juillet nous parle du monde moderne, témoignages de survivants patiemment une distance qui ampute du récit toute et nous met en garde contre les dangers recueillis pendant un an et demi, le projet tentation de "spectacle", qui aurait été qui y couvent en empruntant la voie an- accumule tant de handicaps que beau- une faute morale irrémédiable. cienne des tragédies classiques : un seul coup auraient baissé les bras. Comment D'où également la nécessité d'une ri- lieu, un seul jour, et un seul plan de 72 filmer l'inmontrable ? Comment décrire goureuse sobriété dans la narration, minutes, les 72 minutes qu'aura duré le un massacre de masse sans tomber afin d'éviter tout pathos; ainsi Poppe ne massacre d'Utoya, ce 22 juillet 2011, le dans un voyeurisme abject ? Comment recours à aucune musique extra-diégé- jour où le monde a basculé. A BREAD FACTORY PART 1 & 2

JUSQU'AU 18/12 ET DU 2 AU 12/01

PART 1 : CE QUI NOUS UNIT

Écrit et réalisé par Patrick WANG USA 2018 2h02 VOSTF avec Tyne Daly, Elisabeth Henry , James Marsters, Nana Visitor , Brian Murray, Janeane Garofalo...

Après les très beaux et très émouvants In the Family et Le Secret des autres, Patrick Wang change de registre et signe une comédie plutôt jubilatoire autour de l'expérience DU 02 AU 15/01 flambe... À La Fabrique, Dorothea étonnante d'un lieu culturel atypique installé, et Greta travaillent sur l’adaptation comme le titre du film l'indique, dans une PART 2 : d’Hécube d’Euripide. Mais le vrai ancienne boulangerie industrielle. UN PETIT COIN DE PARADIS spectacle se situe peut-être à Patrick Wang a été frappé et directement l’extérieur. Après avoir été au centre inspiré par son passage lors d'une projection Ecrit et réalisé par Patrick WANG des préoccupations, La Fabrique dans un lieu absolument atypique : TSL (Time USA 2018 2h02 VOSTF est toujours en danger. La menace, and Space Limited), à Hudson dans l'Etat cependant, se fait plus diffuse : face de New York (à sa fondation en 1973, TSL avec Tyne Daly, Elisabeth Henry, à toutes ces transformations dans la était implanté à New York même, mais a dû James Marsters, Nana Visitor, Brian ville, les habitant-e-s y prêtent tout déménager face à la pression immobilière), Murray, Philip Kerr, Glynnis O’Connor, Zachary Sayle, Janeane Garofalo, simplement moins attention... un lieu pluri-culturel tenu à bout de bras par « Je trouve excitant de travailler sur un un collectif particulièrement stimulant, mené Janet Hsieh, George Young, Trevor St. John, Amy Carlson, Martina Arroyo.... vaste éventail de styles de comédie : par ses ses fondatrices, les incomparables de comportement, physique, Claudia Bruce et Linda Mussman. Tombé visuelle, de situation, de langage. amoureux du lieu et de ses deux créatrices, Après une première partie où Patrick Wang étonnait par son sens de la Les comédies se limitent souvent à Wang a construit une fiction dans laquelle (ce une gamme restreinte d’outils et de qui est tout à fait plausible par les temps qui comédie, jusque-là inédit dans son courent) l'oasis culturelle de la Bread Factory cinéma, Un petit coin de paradis conventions, à l’intérieur d’un seul est menacée par l'arrivée au bout de la rue ne cesse de nous surprendre. Le film. Procéder autrement risque de de riches artistes contemporains qui ont réalisateur y joue avec les genres, déboucher rapidement sur le désordre décidé de créer un lieu branché qui a toute réinvente la narration et prend le parti et la confusion. Toutefois un mélange les faveurs de la municipalité, bien décidée de la fantaisie. La ville entière devient de styles peut être un moyen idéal à reporter ses subventions sur les nouveaux une scène où chaque personnage de façonner le rythme d’un film, en y arrivants. cherche à jouer son rôle – sous l’œil injectant l’aiguillon de l’imprévisible ». Patrick Wang décrit magnifiquement, pas inquisiteur des téléphones portables, Patrick Wang à pas, les différents personnages qui font solidement attachés à leurs la diversité de la Bread Factory, avec les indispensables « perches à selfies ». Bien sûr, c’est une véritable expérience Le film ainsi se dérobe et s’échappe, projectionnistes même pas pubères, les de cinéma pour laquelle il faut savoir réalisatrices qui pètent les plombs quand transformant son récit en une expérience sensorielle. Sous toutes se rendre disponible et curieux, mais on ne leur pose pas de questions dans les l’on ressort de ces quatre heures de débats... Mais il décrit surtout la lutte à la fois ses formes, le cinéma de Patrick Wang dresse le portrait sensible film avec l’impression de faire partie cocasse et fondamentale de David contre de cette famille fragile, mais tellement Goliath, de l'équipe de la Bread Factory face d’une Amérique aux mille visages et questionne sans relâche l’art délicat unie, créative et démocratique. à la technocratie et face à la gentrification L’utopie s’invente encore au coin de inexorable, même dans cette petite ville. Le du vivre-ensemble. Checkford a bien changé depuis la rue pour ceux qui ne lâchent jamais tout dans un style volontairement facétieux, l’affaire et ça, c’est toujours bon à voire fantaisiste, porté par deux actrices l’arrivée des célèbres May Ray : formidables. les touristes affluent, l’immobilier prendre. faire du vélo sur les bords de la Seine. Mais même quand l’air est doux, même quand les rayons du soleil caressent les visages des gens heureux attablés aux terrasses des cafés, même quand l’her- be chatouille les pieds nus de ceux qui se sont assis dans l’herbe pour un pique- nique entre amis, le pire peut arriver. Et le AMANDAJUSQU'AU 18/12 douceurs, l’école pas très loin, une pla- pire, c’est cette seconde où tout bascule, ce et un peu de verdure. Amandine ne où l’homme se fait loup, ou fou, ou dia- Réalisé par Mikhaël HERS connaît pas son père, mais dans sa vie, ble, ou tout cela en même temps, quand France 2018 1h47 il y a un chouette gars formidable qu’elle le bonheur fugace vire au cauchemar. avec Vincent Lacoste, Isaure Multrier, connaît depuis toujours : c’est David, le En une fraction de seconde, tout va vo- Stacy Martin, Ophelia Kolb, Marianne frère cadet de sa mère, tonton aux allu- ler en éclats. Et comment ramasser les Basler, Greta Scacchi… res de grand cousin qui vient souvent la morceaux quand on a le cœur brisé ? Scénario de Mikhaël Hers et Maud chercher à la sortie d’école, parfois avec Comment y voir clair quand les larmes Ameline un peu de retard, au grand désespoir de ont tout flouté ? Comment survivre à Léna. David est lui aussi parisien, il a des quelqu’un qu’on aime et qu’on vient de Découvert avec le beau Memory lane allures d’éternel étudiant mais il travaille, perdre à tout jamais ? puis l’encore plus beau Ce sentiment de cumulant plusieurs petits boulots, un peu l’été, Mikhaël Hers signe une fois encore jardinier pour les espaces verts de la vil- C’est la première fois que les attentats un film délicat, un hymne à la vie qui est le, un peu concierge pour le compte d’un de Paris de novembre 2015 sont aussi aussi une déclaration d’amour à Paris, propriétaire qui loue ses appartements à explicitement évoqués dans une fiction filmé comme à travers le filtre invisible des touristes. Une vie un peu incertaine et ça fait un drôle d’effet. Par la compli- de sa devise « fluctuat nec mergitur », qui lui convient parfaitement, il n’a pas cité tendre qui unit Amanda à David, par comme si la grâce, la poésie, la beauté besoin de plus, pas pour le moment. À la fusion aimante qui relie Amanda à sa simple devaient toujours surmonter tou- 24 ans, il a bien le temps de se prendre mère, il y a entre nous et ces personna- tes les tempêtes. le chou avec un quotidien millimétré, un ges une proximité qui nous touche pro- prêt immobilier, une fiancée, des mômes fondément… Amanda est jolie comme un cœur, gour- et tout le stress qui va avec. Là, il profite Et la bascule du film nous bouleverse mande et un peu rondelette, avec des des arbres de Paris qui offrent au grim- parce qu’il n’y a rien de trop montré ou yeux d’un bleu très clair dans lesquels peur une vue imprenable, des grands de trop expliqué, rien de déplacé, tout on peut voir des étoiles, celles d’une boulevards qu’il parcourt effrontément à sonne juste. Alors la froideur de la si- gamine de 8, 9 ans, insouciante et rê- bicyclette, de sa frangine avec qui il aime tuation, implacable, contraste avec la veuse. Amanda habite seule avec sa partager un café, au coin de la fenêtre. douceur de l’amour orphelin qui reste mère Léna, professeure d’Anglais, dans La vie pourrait ainsi s’écouler, Amanda là, tétanisé, mais bel et bien vivant. Car un de ces quartiers de Paris où il fait grandirait, Léna trouverait peut-être un c’est bien vers la vie que se tourne réso- bon vivre. Elle a son univers à portée de nouvel amoureux (pas un homme marié lument ce film, la vie pétillante et colorée, main : la boulangerie pour acheter les cette fois), et David emmènerait sa nièce comme les yeux d’Amanda. DU 2UN AU 22/01 BEAUproche retraite (Charles Berling... VOYOU je suis maigre piste, remonte le fil des œuvres d’accord avec vous : il ne fait pas son d’art, traine dans les ateliers de peintre, Écrit et réalisé par Lucas BERNARD âge) qu’il s’apprête à affronter seul (peut- croise plusieurs fois le voleur sans le France 2018 1h44 être mais peinard ?), ses fils embarquant savoir, et finit par tomber sur une jolie fille avec Charles Berling, Swann Arlaud, leurs dernières affaires de l’appartement qui retape des tableaux, une passionnée Jennifer Decker, Jean-Quentin où trône un tableau que sa femme à la présence intense, au regard fascinant Châtelain... (disparue) aimait. L’art moderne, ça n’a et qui, bien malgré elle, va l’amener vers jamais été son truc à lui, mais parce ce beau voyou aimable et solitaire qui, au « C’est le plus grand des voleurs, oui mais qu’il l’aimait, elle, il la suivait dans les fond, lui ressemble, libre comme le vent, c’est un gentleman », susurrait Dutronc... expositions, intrigué par son goût pour accroché à rien, mais artisan méticuleux Ici, notre monte-en-l’air, qui s’introduit la peinture abstraite. La vie lui a donné, de son art si particulier. nuitamment dans les appartements en lui a repris, il n’en tire ni amertume ni C’est à Paris que cette histoire passant par les toits, est un esthète, un orgueil. Il n’a plus rien à prouver et rien rocambolesque et romanesque se passe, malin, qui se faufile comme un chat, glisse ne l’entrave : libre comme l’air. Sans un Paris vu depuis ses ruelles sombres, dans l’ombre pour accomplir ses larcins obligations, il regarde le monde et la vie ses toits en zinc gris qui brillent sous avec un talent virtuose... Ni vu, ni connu, avec une sorte de distance curieuse. la lune, ses chiens assis, ses façades il ne laisse jamais ni traces ni empreintes, Cette affaire là, il devrait s’en fiche, mais superbes où se balance nuitamment juste un petit parfum de mystère. ce vol de tableau attire son attention, Dans la vie, on ne se méfie pas de lui, il a intrigué qu’il est par la ressemblance du notre monte-en-l’air encordé, grimpant une allure fine et souple, un visage qu’on tableau dérobé avec celui que sa femme de tabatière en fenêtre... Superbe ne remarque pas, enfin, pas tout de avait acheté. L’élégance du procédé, le course-poursuite où Charles Berling suite... Et bien malin qui soupçonnerait choix de l’oeuvre volée vont le conduire se révèle tout à fait à la hauteur de ce ce garçon dont on ne parvient jamais très vite à faire le lien avec d’autres félin insaisissable qui ne cesse de lui à deviner ce qu’il pense, ni qui il est histoires : ce voleur-là ne fauche pas du échapper... vraiment. Il change de nom, s’invite dans lourd, des trucs impossibles à fourguer... En filigrane de ce polar atypique où la vie des gens, jusque dans leur lit où pas de Van Gogh ou de Canaletto. Non, l’amour permet à peine d’écorner le il invite ses copines. À l’aise partout, des demi-pointures, des talents pas mystère, affleure, discrète et essentielle, il sait séduire sans effets, échappant encore reconnus, mais que le voleur une réflexion sur l’art, la peinture... L’art aux questions par une pirouette, un a donc su apprécier. Un voleur qui en est-il une affaire d’initiés, de classe, de demi-mensonge, ne se laissant jamais outre semble échapper aux lois de la milieu culturel ? Qu’est ce que le goût, déstabiliser, esquivant tous les pièges... pesanteur, insaisissable et habile.... le « bon goût », qui est « légitime » pour étonnant personnage. Beffrois flaire le cambrioleur atypique. décider ce qui est de l’art et ce qui n’en Le commissaire Beffrois, lui, végète Plus par curiosité sans doute que pour est pas ?... Les tableaux que l’on voit dans son commissariat en attendant une faire son boulot de flic, il s’accroche à la dans le film sont de Philippe Derôme... respire, plus violent encore que ceux qui l’affranchissent, parvenant même à leur faire froid dans le dos… On sentirait Ramon presque jaloux de celui qui, pro- gressivement, devient un élément moteur de leurs combines minables. Cet être so- laire, magnétique, capable de pianoter sur le clavier des airs aériens, se révèle absolument, profondément, irrémédia- L'ANGE blement amoral. Sa vie défile comme si DU 9 AU 22/01 trop ! Non mais, je vous jure ! Non seu- chaque étape n’était qu’une immense lement ils sont laids, cons, mais ils sont farce illusoire. Les filles qu’il trousse, les Écrit et réalisé par Luis ORTEGA pauvres ! Faciles à repérer ! Le coupa- villas qu’il détrousse, les balles qui fusent Argentine 2018 2h VOSTF ble idéal a donc une sale tronche, pas du gros calibre qu’il trimballe partout dé- avec Lorenzo Ferro, Chino Darín, Daniel celle d’un chérubin. Autant dire que nul sormais, tel un grigri protecteur. Fanego, Mercedes Moran, Malena Villa, policier digne de cette fonction n’ima- Chaque scène du film est baignée d’une Cecilia Roth... ginerait la perversion sous les traits du lumière joyeuse, sirupeuse, presque gracile Carlitos, 17 ans, « des boucles kitsch, tel un mauvais rêve trompeur qui Lucifer était beau, on l’oublie trop sou- blondes de mannequin pour Petit bateau hante et nous désoriente. Un cauchemar vent. Dans un monde qui s’entête à ne et une bouche de griotte humide, aussi coloré, orgiaque, dont nous devenons jurer que par les apparences, seule la lai- attractive que répulsive, qui s’ouvre sur tout autant spectateurs que Carlitos l’est deur paraît suspecte. Pourtant… un sourire auquel personne ne résiste » lui-même de ses propres jours, comme Buenos Aires, 1971. Carlitos est un fils comme le décrit si bien Guillemette Odi- si tout y était factice. Décors de carton de bonne famille, bien éduqué, presque cino, dans Télérama. De sa beauté véné- pâte, figurants gisants prêts à ressusci- timide. Le soir il rentre vite à la maison, neuse il fera une arme de persuasion ab- ter. On dévore les scènes d’une brutalité impatient de manger les bons petits plats solue sans que personne ne soupçonne décalée mais absolue, comme hypnoti- de maman. C’est l’enfant unique idéal, de prime abord le monstre qui se tapit sés par leur réalité surréelle, hypnotique. sur lequel repose la confiance absolue de sous ses traits. On ne sait jusqu’où cette spirale infer- ses parents. Il n’a aucune patte blanche Il lui en faudra peu pour basculer de nale nous entraînera. Dans la réalité, elle à montrer pour qu’on lui accorde sponta- l’attitude de lycéen angélique à celle de entraîna Carlos Eduardo Robledo Puch, nément le bon dieu sans confession. cambrioleur, braqueur au sang froid : une tueur en série de son état, dans les geô- Ce bel éphèbe à gueule d’ange va pour- simple rencontre, avec un camarade de les les mieux gardées d’Argentine, où il tant bousculer les préconçus populaires bahut, fils d’un caïd du coin, le troublant continue d’effectuer la plus longue peine et les croyances imbéciles… À l’époque Ramon, son alter ego en version brune jamais infligée dans ce pays. Inspiré – sévissent les théories du célèbre méde- et virile. Voilà notre damoiseau introduit mais néanmoins très éloigné – de la véri- cin légiste et criminologue italien Cesare dans une tribu familiale sans foi ni ver- table histoire, ce thriller palpitant et gla- Lombroso. Il reconnait les criminels à gogne. En un clin d’œil le blondinet s’ac- çant est une véritable réussite. Les deux la longueur « excessive » de leurs bras climate, tel un poisson trop longtemps acteurs principaux, Lorenzo Ferro et simiesques, leur denture anormale, ou privé de son élément qu’on remet à l’eau. Chino Darín (le fils de) sont absolument encore le fait qu’ils aient des doigts en Il se révèle capable de mentir comme il justes et bluffants… L'EMPEREUR DE PARIS DU 2 AU 22/01 improbables super-flic puis chef de la égal des réseaux. Contre toute attente, Sûreté. Un homme né sous Louis XVI, puis le pouvoir napoléonien, un peu aux abois Réalisé par Jean-François RICHET soldat dans les armées révolutionnaires face à la montée des délits dans Paris, va France 2018 2h ( il participa aux batailles de Valmy et accepter. Inutile de vous dire que Vidocq avec Vincent Cassel, Patrick Chesnais, Jemappes en 1792 ), qui traversa par va se faire autant d’ennemis du côté de August Diehl, Olga Kurylenko, James la suite successivement le Directoire, la maison poulaga, qui ne voit pas d’un Thierrée, Fabrice Luchini, Denis Lavant, le Consulat, l’Empire, la Restauration bon œil leur ancien ennemi les rejoindre, Freya Mavor, Denis Ménochet, Jérôme de Louis XVIII et celle de Charles X, la que du côté des malfrats. Pouly... Monarchie de Juillet de Louis Philippe, la Scénario d’Eric Besnard révolution de 1848 avant de mourir sous Le film, haut en couleurs et bien mené, et Jean-François Richet le Second Empire ! vaut autant pour sa reconstitution Mais le film va s’attacher au début de la historique saisissante, extrêmement Pour tout vous dire, on craignait un peu le carrière de Vidocq. Il s’ouvre par un plan documentée – qui nous fait vivre le Paris pire de cette évocation d’un personnage passablement étonnant qui fera sursauter chaotique et populaire du début du mythique, François Vidocq, par Jean- les cœurs sensibles : nous sommes au 19ème siècle, avant le grand ménage François Richet dont on dira en usant d’un large de Toulon, sur un de ces vaisseaux- haussmannien –, que pour sa galerie doux euphémisme qu’il fut inconstant bagnes. À fond de cale s’entassent, de personnages jubilatoires servis par dans sa filmographie. Richet, c’est un dans la crasse et la souffrance, des des comédiens excellents : Cassel et premier film génial, Etat des lieux, autour centaines de malheureux, qui subissent sa gueule cassée, idéal pour incarner la loi tyrannique de Maillard, bagnard d’un personnage d’ouvrier déclassé l’ambivalence de Vidocq, James Thierrée, en colère, un authentique film marxiste corrompu et vicieux, ancien bourreau de qu’on pourrait montrer aujourd’hui la Terreur ( Denis Lavant est parfait dans parfait pour jouer Le Duc, un ancien comme un manifeste aux gilets jaunes. le rôle). Vidocq est prisonnier à bord mais aristocrate sabreur rallié à Napoléon, la Et puis Richet s’est beaucoup laissé aller pas pour longtemps... troublante Olga Kurylenko incarnant une pour céder à des réflexes hollywoodiens, La clandestinité de quelques années qui marquise ancienne reine des prostituées, à des facilités pour des œuvres largement s’en suit va s’interrompre quand il est génialement manipulatrice, Patrick moins stimulantes. repéré à Paris, accusé du meurtre d’un Chesnais formidable en fonctionnaire de Mais voilà, quand on a eu du génie un commerçant qu’il n’a pas commis. Pour la police falot ou encore Luchini, génial jour , même si c’était il y a 20 ans, on rester libre, il va proposer un étrange en Fouché (que l’on nomma le mitrailleur peut le retrouver et puis le bougre avait marché aux policiers de la sûreté : lutter de Lyon pour avoir fait exécuter pendant quand même fait un chouette diptyque avec eux contre les tenants de la pègre, la Révolution des insurgés lyonnais anti- sur Mesrine avec Vincent Cassel. Et il qu’il connait parfaitement alors que jacobins), Ministre de la police froid et revient avec un putain (pardon, c’est la police peine à les identifier et à les machiavélique... A travers le cinéma, le cri du cœur) de grand film historique intercepter. Vidocq dispose pour ce travail Richet a su recréer le charme infini des populaire sur un incroyable personnage d’enquêteur d’incontestables atouts : un grands romans populaires policiers que longtemps j’ai cru de fiction alors sens de l’observation exceptionnel, qui lui ou historiques du 19ème siècle, ceux qu’il était bien réel. Vidocq, bagnard permet de reconnaître les malfrats même d’Eugène Sue, Alexandre Dumas, sous l’Empire, roi de l’évasion qui grimés et même quand il ne les a vus Gustave Leroux ou Gustave Le Rouge. devint par des circonstances hautement qu’une fois, et une connaissance sans Et on l’en remercie. SAINT-OUEN 14h15 16h15 18h40 20h40 ...confins du monde LETO ...confins du monde A bread factory 1… 5 salles à Saint-Ouen l’Aumône: 5 lignes en 14h10 16h40 18h45 20h50 blanc dans la grille mer animaux fantastiques EN LIBERTÉ! AMANDA Les filles du soleil 14h10 15h40 17h00 18h30 20h45 1 salle à Pontoise: Pachamama Paddy la peti… Pachamama SAUVER OU PÉRIR PUPILLE 1 ligne colorée dans la grille 14h20 16h10 18h20 20h45 12 LE GRINCH PUPILLE LES CAMARADES LETO ATTENTION : l’heure indiquée est celle du 14h20 16h40 18h30 20h30 début du film. DÉC Une affaire de fami… LE GRINCH Mauvaises herbes Une affaire de fami… (D)= dernière projection 18h20 20h40 PONTOISE Une affaire de fami… Bohemian Rhapsody TOUS LES FILMS: SAINT-OUEN 16h10 18h40 20h45 LETO Les filles du soleil ...confins du monde 16h15 18h15 20h40 8, Avenue Lénine JEU ...confins du monde LETO SAUVER OU PÉRIR Séance unique + débat le 10/01 18h10 20h45 Bohemian Rhapsody Une affaire de fami… A bread factory 14h00 16h15 18h20 20h40 part 1 : Ce qui nous unit 13 Une affaire de fami… Mauvaises herbes Une affaire de fami… HARD EIGHT 16h10 18h15 20h30 soirée débat Jusqu'au 18/12 et du 2 au 12/01 DÉC PUPILLE PUPILLE Grande-Synthe, la ville où tout se joue part 2 : un petit coin de paradis Du 2 au 15/01 PONTOISE Aga Du 19 au 30/12 SAINT-OUEN 18h15 20h30 22h40 A bread factory 1… SAUVER OU PÉRIR LETO Amanda 16h00 18h30 20h40 22h45 Jusqu'au 18/12 VEN LES CAMARADES ...confins du monde EN LIBERTÉ! Les filles du soleil 16h10 18h20 20h40 22h30 (VOSTF) L'Ange PUPILLE LE GRAND BAIN Mauvaises herbes animaux fantastiques Du 9 au 22/01 16h10 18h30 21h00 Au bout des doigt 14 SAUVER OU PÉRIR LETO Bohemian Rhapsody 16h00 18h20 20h30 22h45 À partir du 18/01 + DÉC Une affaire de fami… AMANDA Une affaire de fami… ...confins du monde Ciné-concert le 20/01 18h20 20h45 Ayka PONTOISE Une affaire de fami… PUPILLE À partir du 16/01 La Bayardère SAINT-OUEN 14h15 16h20 18h45 21h00 Les filles du soleil LETO AMANDA ...confins du monde Ballet le 3/01 14h10 16h15 18h15 20h40 SAM PUPILLE ...confins du monde A bread factory 1… LETO Bienvenue à Marwen 10h30 +conférence 14h15 16h00 18h40 20h50 Du 2 au 22/01 CESSEZ-LE-FEU LE GRINCH animaux fantastiques PUPILLE Mauvaises herbes Bohemian Rhapsody 14h10 15h40 17h00 18h30 20h50 15 Pachamama Paddy la peti… Pachamama SAUVER OU PÉRIR LE GRAND BAIN Jusqu'au 25/12 14h20 16h40 18h30 21h00 Les camarades DÉC Une affaire de fami… LE GRINCH Une affaire de fami… PUPILLE Du 12 au 30/12 18h15 21h00 PONTOISE Cassandro, the Exotico Bohemian Rhapsody Une affaire de fami.. Du 9 au 15/01 SAINT-OUEN 14h10 16h15 18h20 20h45 Cessez-le-feu AMANDA EN LIBERTÉ! LES CAMARADES HARD EIGHT Ciné-conférence le 15/12 11h10 14h15 16h15 18h40 20h45 DIM ...confins du monde ...confins du monde LETO Les filles du soleil A bread factory 1… Colette 11h10 14h00 16h30 18h40 20h50 À partir du 16/01 PACHAMAMA Bohemian Rhapsody PUPILLE LE GRAND BAIN Bohemian Rhapsody 11h00 14h00 15h50 17h10 18h40 20h50 (V0STF) Le complexe de la salamandre 16 LETO LE GRINCH Paddy la peti… Pachamama SAUVER OU PÉRIR animaux fantastiques Séance unique + rencontre le 18/01 11h00 14h15 16h40 18h30 20h50 Les confins du monde DÉC animaux fantastiques Une affaire de fami… LE GRINCH Une affaire de fami… LETO Jusqu'au 18/12 14h15 16h20 18h40 20h45 PONTOISE Diamantino Mauvaises herbes Une affaire de fami… PUPILLE ...confins du monde Du 19 au 25/12 SAINT-OUEN 18h40 20h45 Doubles vies HARD EIGHT Les filles du soleil 16h00 18h20 20h40 À partir du 16/01 LUN A bread factory 1… AMANDA SAUVER OU PÉRIR Edmond 16h10 18h20 20h40 À partir du 9/01 PUPILLE Une affaire de fami… PUPILLE 16h00 18h30 20h30 L'Empereur de Paris 17 Bohemian Rhapsody ...confins du monde LETO Du 2 au 22/01 16h10 18h30 20h30 DÉC Une affaire de fami… Mauvaises herbes Une affaire de fami… En liberté ! Jusqu'au 31/12

PONTOISE Les filles du soleil Jusqu'au 18/12 SAINT-OUEN 16h10 18h30 (D) 20h40 Le grand bain SAUVER OU PÉRIR Les filles du soleil LES CAMARADES 16h10 18h20 20h40 (D) Jusqu'au 30/12 MAR ...confins du monde A bread factory 1… AMANDA Grande Synthe, 16h15 18h15 20h45 Mauvaises herbes LETO Une affaire de fami… la ville où tout se joue 16h00 18h15 (VOSTF) 20h50 (D) Séance unique + rencontre le 13/12 18 Une affaire de fami… animaux fantastiques ...confins du monde 16h00 18h10 20h30 avant-1ère + rencontre Hard eight DÉC PUPILLE PUPILLE LES INVISIBLES Du 13/12 au 1er/01 18h20 20h40 L'homme fidèle PONTOISE Une affaire de fami… LETO Du 26/12 au 8/01

LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS L'incroyable histoire du facteur SAINT-OUEN 14h20 16h20 18h20 20h45 MON PÈRE AGA LETO MON PÈRE Cheval 14h20 16h30 18h40 20h30 À partir du 16/01 mer MAYA PUPILLE DIAMANTINO SAUVER OU PÉRIR 14h30 16h00 17h00 18h20 20h50 Les invisibles Pachamama Mimi & Lisa… Paddy la pet… Bohemian Rhapsody PUPILLE Avt-1ère + rencontre le 18/12 14h15 16h15 18h40 20h40 Et à partir du 9/01 19 WILD LIFE Une affaire de fami… Mauvaises herbes MAYA 14h15 16h45 18h20 20h40 Leto DÉC animaux fantastiques PACHAMAMA Une affaire de fami… WILD LIFE Jusqu'au 25/12 18h30 20h40 Mauvaises herbes PONTOISE WILD LIFE Une affaire de fami… Du 12 au 30/12 SAINT-OUEN 16h00 18h40 20h45 Maya LES CAMARADES MON PÈRE AGA Du 19/12 au 1er/01 18h30 20h45 JEU MAYA DIAMANTINO Miraï, ma petite soeur 16h10 18h30 20h40 Du 26/12 au 20/01 WILD LIFE PUPILLE Mauvaises herbes 16h10 18h20 20h30 Mon père 20 MAYA WILD LIFE LETO Du 19/12 au 1er/01 16h00 18h20 20h40 Monsieur DÉC Une affaire de fami… Une affaire de fami… Une affaire de fami… Du 26/12 au 15/01 Pupille PONTOISE Jusqu'au 15/01 SAINT-OUEN 16h10 18h15 20h40 22h40 Sauver ou périr MON PÈRE SAUVER OU PÉRIR MON PÈRE EN LIBERTÉ! 16h00 18h30 20h30 22h45 Du 12 au 25/12 VEN LETO AGA LE GRAND BAIN HARD EIGHT Tout ce qu'il me reste 16h00 18h20 20h30 22h45 de la révolution Une affaire de fami… MAYA Une affaire de fami… DIAMANTINO 16h10 18h20 20h40 22h40 Avt-1ère + fiesta le 21/12 21 WILD LIFE Une affaire de fami… WILD LIFE Bohemian Rhapsody Un beau voyou 18h15 20h30 avant-1ère réveillon Du 2 au 22/01 DÉC PUPILLE Tout ce qu'il me reste de la révolution

Une affaire de famille PONTOISE Du 12/12 au 22/01 Utoya 22 juillet SAINT-OUEN 14h30 16h30 18h20 20h50 AGA DIAMANTINO LES CAMARADES MAYA À partir du 18 + débat le 22/01 14h20 16h20 18h30 20h30 La vie comme elle vient SAM MON PÈRE MAYA MON PÈRE LETO Du 26/12 au 8/01 14h15 15h45 16h50 18h20 20h40 Pachamama Mimi & Lisa… Pachamama SAUVER OU PÉRIR WILD LIFE Wild life 14h20 16h10 18h15 20h30 Du 19/12 au 8/01 22 DILILI À PARIS PUPILLE Mauvaises herbes Bohemian Rhapsody 14h15 16h15 18h30 20h45 DÉC WILD LIFE Une affaire de fami… EN LIBERTÉ! Une affaire de fami… LE COIN DES ENFANTS 14h15 16h50 18h30 21h00 PONTOISE Astérix animaux fantastiques PADDY la petite s… Une affaire de fami… PUPILLE et le secret de la potion magique SAINT-OUEN 11h10 14h20 16h40 18h40 20h40 Mimi & Lisa, les lu… SAUVER OU PÉRIR MON PÈRE AGA MON PÈRE Du 2 au 20/01 11h00 14h30 16h40 18h20 20h30 (VOSTF) Les animaux fantastiques 2 DIM Mauvaises herbes MAYA PACHAMAMA MAYA animaux fantastiques 11h00 14h10 16h15 18h45 20h50 Jusqu'au 1er/01 Une affaire de fami… PUPILLE Bohemian Rhapsody PUPILLE DIAMANTINO Casse-Noisette et les 4 royaumes 11h10 14h20 16h50 18h10 20h40 23 DILILI À PARIS animaux fantastiques PADDY la petite s… LETO Une affaire de fam... Du 2 au 20/01 14h15 16h30 18h30 20h45 Dilili à Paris DÉC LE GRAND BAIN WILD LIFE Une affaire de fami… WILD LIFE Du 22/12 au 1er/010 14h40 16h20 18h40 20h45 Le Grinch PONTOISE PACHAMAMA Une affaire de fami… WILD LIFE HARD EIGHT Jusqu'au 5/01 SAINT-OUEN 14h00 16h15 18h10 Mia et le lion blanc Une affaire de fami… MON PÈRE LETO Du 26/12 au 20/01 14h00 16h10 18h10 LUN MAYA WILD LIFE LES CAMARADES + ciné-goûter le 27/12 14h00 16h30 18h30 Mimi et Lisa animaux fantastiques Mauvaises herbes PUPILLE les lumières de Noël 14h15 15h45 16h45 18h15 24 Pachamama Mimi & Lisa… Paddy la pet… LE GRAND BAIN Du 19/12 au 5/01 14h30 avant-1ère 16h30 18h20 Miraï, ma petite soeur DÉC MIRAÏ DILILI À PARIS Une affaire de fami… Avt-1ère de Noël le 24/12 puis du 26/12 au 20/01 PONTOISE Pachamama SAINT-OUEN 16h15 18h15 20h30 Du 12/12 au 6/01 AGA MAYA HARD EIGHT Paddy la petite souris 16h10 (D) 18h30 20h45 (D) MAR SAUVER OU PÉRIR MON PÈRE DIAMANTINO Jusqu'au 6/01 16h20 18h00 (VOSTF) 20h40 Petits contes sous la neige PACHAMAMA animaux fantastiques EN LIBERTÉ! 16h00 18h20 20h30 (D) Du 26/12 au 20/01 25 Une affaire de fami… WILD LIFE LETO Wardi 16h00 17h00 18h30 20h40 Avt-1ère + Ciné-Goûter le 9/01 DÉC Mimi & Lisa… Paddy la pet… PUPILLE Une affaire de fami… 16h15 18h10 20h30 (D) PONTOISE TOUT LE PROGRAMME SUR : DILILI À PARIS Une affaire de fami… Bohemian Rhapsody www.cinemas-utopia.org/saintouen LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS SAINT-OUEN 14h20 16h15 18h45 20h40 La vie comme elle… Une affaire de fami… AGA La vie comme elle… 14h20 16h20 18h20 20h45 mer MONSIEUR MON PÈRE LES CAMARADES MONSIEUR 14h15 16h45 18h30 20h50 animaux fantastiques PADDY la petite s… LE GRAND BAIN L'HOMME FIDÈLE 14h15 15h45 16h40 18h40 20h45 26 L'homme fidèle Petits contes s… Wild life MAYA WILD LIFE 14h30 16h30 18h30 20h50 DÉC MIRAÏ ma petite s… Mia et le lion blanc Une affaire de fami… PUPILLE 14h30 16h40 18h30 20h40 PONTOISE Mia et le lion blanc PACHAMAMA MIRAÏ ma p…(vostf) Une affaire de fami…

SAINT-OUEN 14h10 15h40 17h00 19h00 20h40 L'homme fidèle PADDY la p… HARD EIGHT L'homme fidèle Mauvaises herbes 14h20 16h30 18h45 20h40 JEU MAYA Une affaire de fami… La vie comme elle… MON PÈRE 14h15 15h45 16h45 18h40 20h45 Pachamama Mimi & Lisa… LE GRINCH WILD LIFE EN LIBERTÉ! 14h30 16h30 18h40 20h45 27 DILILI À PARIS PUPILLE MONSIEUR MIRAÏ ma p…(vostf) 14h15 ciné-goûter 16h20 18h30 20h30 DÉC Mia et le lion blanc MIRAÏ ma petite s… Mia et le lion blanc Une affaire de fami…

PONTOISE

SAINT-OUEN 14h20 16h15 18h40 20h40 22h30 AGA LES CAMARADES La vie comme elle… MONSIEUR La vie comme elle… 14h30 16h30 18h45 20h40 22h40 VEN MONSIEUR MAYA MON PÈRE MAYA MON PÈRE 14h20 16h50 18h30 20h30 22h45 animaux fantastiques PADDY la petite s… L'HOMME FIDÈLE LE GRAND BAIN MIRAÏ ma p…(vostf) 14h15 15h45 16h40 18h40 20h45 22h40 28 PACHAMAMA Petits contes sous… WILD LIFE PUPILLE Mia et le lion blanc Une affaire de fami 14h15 16h10 18h30 20h30 22h45 DÉC Mia et le lion blanc Une affaire de fami… Mauvaises herbes Une affaire de fami… L'HOMME FIDÈLE 14h30 16h30 18h20 20h45 PONTOISE MIRAÏ ma petite s… LE GRINCH Une affaire de fami… WILD LIFE

SAINT-OUEN 14h30 16h30 18h30 20h30 La vie comme elle… MONSIEUR AGA EN LIBERTÉ! 14h20 16h15 18h40 20h45 SAM MON PÈRE Une affaire de fami… MON PÈRE WILD LIFE 14h15 16h00 17h00 19h00 21h00 LE GRINCH Mimi & Lisa… WILD LIFE La vie comme elle… MIRAÏ ma p…(vostf) 14h15 15h45 17h15 18h40 20h50 29 L'homme fidèle PACHAMAMA Paddy la… MAYA L'HOMME FIDÈLE 14h20 16h20 18h20 20h40 DÉC MIRAÏ ma petite s… Mia et le lion blanc Une affaire de fami… PUPILLE 14h40 16h45 18h45 21h00 PONTOISE Mia et le lion blanc DILILI À PARIS MONSIEUR Une affaire de fami…

SAINT-OUEN 11h00 14h20 16h15 18h15 (D) 20h45 MON PÈRE La vie comme elle… MON PÈRE LES CAMARADES La vie comme elle… 11h00 14h15 16h30 18h40 20h40 (D) DIM MAYA Une affaire de fami… MAYA MONSIEUR AGA 11h10 14h15 16h45 18h45 20h50 Petits contes sous… animaux fantastiques WILD LIFE PUPILLE WILD LIFE 11h00 14h20 15h50 17h10 18h40 20h40 30 MONSIEUR l'homme fidèle Paddy la… PACHAMAMA Mia et le lion blanc Une affaire de fami.. 11h10 14h30 16h30 (D) 18h30 20h50 DÉC MIRAÏ ma petite s… Mia et le lion blanc Mauvaises herbes Une affaire de fami… HARD EIGHT 14h15 16h20 18h45 20h30 (D) PONTOISE MIRAÏ ma petite s… Une affaire de fami… L'HOMME FIDÈLE LE GRAND BAIN

SAINT-OUEN 14h10 15h40 17h00 19h00 L'homme fidèle PADDY la… MON PÈRE WILD LIFE 14h20 16h40 18h40 LUN Une affaire de fami… La vie comme elle… MAYA 14h30 16h30 18h30 Mia et le lion blanc MONSIEUR Mia et le lion blanc 14h15 15h45 16h45 18h50 (D) 31 PACHAMAMA Mimi & Lisa… PUPILLE EN LIBERTÉ! 14h30 16h30 18h30 DÉC MIRAÏ ma petite s… LE GRINCH Une affaire de fami…

PONTOISE

SAINT-OUEN 16h00 17h20 18h50 20h45 (D) PADDY la… PACHAMAMA MONSIEUR MON PÈRE 16h15 18h30 20h30 (D) MAR WILD LIFE La vie comme elle… MAYA 16h15 (D) 18h15 20h40 (D) DILILI À PARIS Une affaire de fami… HARD EIGHT 16h10 18h30 20h40 1er Une affaire de fami… Mia et le lion blanc MIRAÏ ma p…(vostf) 16h10 18h15 20h30 JAN MIRAÏ ma petite s… PUPILLE Une affaire de fami... 16h00 18h00 (VOSTF) (D) 20h40 PONTOISE Mia et le lion blanc animaux fantastiques L'HOMME FIDÈLE LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS SAINT-OUEN 14h15 16h15 18h30 20h45 UN BEAU VOYOU A bread factory 1… A bread factory 2… La vie comme elle… 14h30 16h00 17h00 18h30 20h30 mer Pachamama Petits contes… PADDY la… MONSIEUR Mia et le lion blanc 14h15 16h30 18h20 20h40 L'Empereur de Paris LE GRINCH Une affaire de fami… L'HOMME FIDÈLE 14h30 16h45 18h40 20h45 2 Bienvenue à Marwen L'HOMME FIDÈLE WILD LIFE UN BEAU VOYOU 14h20 16h20 18h20 20h30 JAN ASTÉRIX le secret… Mia et le lion blanc MIRAÏ ma p…(vostf) Bienvenue à Marwen 14h20 16h20 18h20 20h40 PONTOISE Casse-noisette et… MIRAÏ ma petite s… Bienvenue à Marwen L'Empereur de Paris

SAINT-OUEN 14h30 16h30 18h45 20h45 UN BEAU VOYOU A bread factory 2… La vie comme elle… MONSIEUR 14h20 16h40 18h40 20h30 JEU Une affaire de fami… PACHAMAMA L'HOMME FIDÈLE WILD LIFE 14h15 16h15 18h30 20h30 Mia et le lion blanc Bienvenue à Marwen Mia et le lion blanc PUPILLE 14h15 16h10 17h10 18h30 20h40 3 MIRAÏ ma p… Mimi & Lisa… PADDY la… UN BEAU VOYOU MIRAÏ ma p…(vostf) 14h20 16h20 18h15 20h40 JAN Casse-noisette et… ASTÉRIX le secret… L'Empereur de Paris Bienvenue à Marwen 14h15 Ballet PONTOISE LA BAYARDÈRE

SAINT-OUEN 14h20 15h50 16h50 18h30 20h40 22h30 L'homme fidèle Petits contes… PADDY… MONSIEUR La vie comme elle… MONSIEUR 14h20 16h15 18h15 20h30 22h40 VEN LE GRINCH La vie comme elle… A bread factory 1… A bread factory 2… PUPILLE 14h15 16h30 18h30 20h40 22h40 L'Empereur de Paris WILD LIFE Bienvenue à Marwen WILD LIFE UN BEAU VOYOU 14h30 16h40 18h20 20h30 22h45 4 Mia et le lion blanc PACHAMAMA UN BEAU VOYOU Une affaire de fami… MIRAÏ ma p…(vostf) 14h30 16h30 18h45 20h30 22h45 JAN Casse-noisette et… MIRAÏ ma petite s… L'HOMME FIDÈLE L'Empereur de Paris Bienvenue à Marwen 14h40 16h30 18h30 20h45 PONTOISE ASTÉRIX le secret… Mia et le lion blanc PUPILLE Bienvenue à Marwen

SAINT-OUEN 14h40 16h10 18h30 20h50 L'HOMME FIDÈLE A bread factory 1… A bread factory 2… PUPILLE 14h30 16h00 (D) 17h00 18h30 20h40 SAM Pachamama Mimi & Lisa… PADDY la… La vie comme elle… L'HOMME FIDÈLE 14h30 16h30 18h40 20h45 Mia et le lion blanc MIRAÏ ma petite s… MONSIEUR Une affaire de fami… 14h20 16h20 (D) 18h20 20h30 5 UN BEAU VOYOU LE GRINCH Mia et le lion blanc UN BEAU VOYOU 14h20 16h15 18h40 20h45 JAN ASTÉRIX le secret… L'Empereur de Paris WILD LIFE Bienvenue à Marwen 14h20 16h30 18h30 21h00 PONTOISE MIRAÏ ma petite s… Casse-noisette et… Bienvenue à Marwen L'Empereur de Paris

SAINT-OUEN 14h15 16h15 18h20 20h40 MONSIEUR PUPILLE A bread factory 1… A bread factory 2… 11h00 14h20 15h50 16h45 (D) 18h30 20h30 DIM La vie comme elle… L'homme fidèle Petits contes… PACHAMAMA MONSIEUR Une affaire de fami… 11h00 14h30 16h45 18h40 20h30 WILD LIFE Bienvenue à Marwen ASTÉRIX le secret… L'HOMME FIDÈLE UN BEAU VOYOU 11h10 (D) 14h20 16h20 18h45 20h40 6 PADDY la petite s… Casse-noisette et… Une affaire de fami… La vie comme elle… WILD LIFE 11h10 14h15 16h15 18h40 20h50 JAN Mia et le lion blanc MIRAÏ ma petite s… L'Empereur de Paris Bienvenue à Marwen MIRAÏ ma p…(vostf) 14h20 16h20 18h30 20h45 PONTOISE Mia et le lion blanc UN BEAU VOYOU L'Empereur de Paris Bienvenue à Marwen

SAINT-OUEN 16h10 18h20 20h40 MONSIEUR A bread factory 2… MONSIEUR 16h00 18h40 20h40 LUN Une affaire de fami… La vie comme elle… PUPILLE 14h00 18h20 20h30 Bienvenue à Marwen WILD LIFE Une affaire de fami… 14h00 16h10 18h30 20h45 7 WILD LIFE L'HOMME FIDÈLE Bienvenue à Marwen L'HOMME FIDÈLE 16h00 18h30 20h30 JAN L'Empereur de Paris UN BEAU VOYOU L'Empereur de Paris

PONTOISE

SAINT-OUEN 16h00 18h30 20h30 A bread factory 2… MONSIEUR A bread factory 2… 16h15 18h30 20h40 (D) MAR La vie comme elle… Mia et le lion blanc La vie comme elle… 14h00 18h20 20h45 L'Empereur de Paris Une affaire de fami… UN BEAU VOYOU 14h00 16h15 18h40 (D) 20h40 8 Une affaire de fami… UN BEAU VOYOU L'HOMME FIDÈLE MIRAÏ ma p…(vostf) 16h00 18h20 20h30 JAN Bienvenue à Marwen PUPILLE Bienvenue à Marwen 18h20 20h40 (D) PONTOISE L'Empereur de Paris WILD LIFE PANDORA / UTOPIA MÊME COMBAT : NOS ABONNEMENTS SONT VALABLES LÀ-BAS ET INVERSEMENT SAINT-OUEN 14h20 16h30 18h40 20h30 L'ANGE UN BEAU VOYOU CASSANDRO THE… Une affaire de fami… Ecrire au Stella café 14h15 16h15 18h30 20h45 avec l’atelier d’écriture mer LES INVISIBLES Bienvenue à Marwen A bread factory 2… UN BEAU VOYOU 14h20 16h30 18h30 20h45 «couleurs de plume» EDMOND MIRAÏ ma petite s… PUPILLE LES INVISIBLES 14h10 15h50 16h45 18h45 20h40 9 ASTÉRIX… Petits contes… MIA et le li… MONSIEUR L'ANGE 14h30 avant-1ère + rencontre 18h20 20h40 JAN WARDI L'Empereur de Paris EDMOND 18h30 20h45 PONTOISE EDMOND Bienvenue à Marwen

SAINT-OUEN 18h20 20h40 Une affaire de fami… A bread factory 2… 16h00 18h40 20h45 JEU L'ANGE MONSIEUR L'ANGE 14h00 16h10 18h30 20h40 EDMOND Bienvenue à Marwen EDMOND Bienvenue à Marwen 14h00 16h10 18h30 20h30 10 LES INVISIBLES PUPILLE UN BEAU VOYOU L'Empereur de Paris Ecrire pour le plaisir au moyen de 16h00 18h20 20h30 soirée débat jeux d’écriture et de JAN L'Empereur de Paris LES INVISIBLES 8 AVENUE LÉNINE contraintes littéraires

PONTOISE Libérer son imagination et sa créativité en jouant avec les mots 16h00 18h20 20h40 22h45 SAINT-OUEN MONSIEUR A bread factory 2… MONSIEUR CASSANDRO THE… les jeudis 6-13-20 décembre ; 16h15 18h30 20h30 22h30 VEN CASSANDRO THE… LES INVISIBLES PUPILLE LES INVISIBLES 3-17-24-31 janvier ; 7-14-21 14h00 18h20 20h40 22h40 février de 9h30 à 11h30 L'Empereur de Paris Une affaire de fami… LES INVISIBLES Bienvenue à Marwen 14h00 16h15 18h30 20h45 22h45 à la Maison des Associations, 11 Une affaire de fami… UN BEAU VOYOU L'ANGE UN BEAU VOYOU L'Empereur de Paris 16h00 18h15 20h30 22h40 Salle Prune, place du Petit JAN EDMOND Bienvenue à Marwen EDMOND L'ANGE Martroyà Pontoise 18h30 20h45 PONTOISE EDMOND L'Empereur de Paris Les samedis 8 décembre ; 14h15 16h10 (D) 18h30 20h50 19 janvier ; 9 février. SAINT-OUEN Mia et le lion blanc A bread factory 1… A bread factory 2… L'ANGE de 14h30 à 16h30 14h30 16h40 18h50 20h30 SAM Bienvenue à Marwen L'ANGE CASSANDRO THE… Une affaire de fami… au Stella café d’Utopia 14h20 16h20 18h40 20h50 Casse-noisette et… L'Empereur de Paris PUPILLE Bienvenue à Marwen à Saint-Ouen-l’Aumône 14h20 16h15 17h10 18h50 21h00 12 MIRAÏ ma p… Petits contes… ASTÉRIX MONSIEUR LES INVISIBLES 15 euros l’atelier 14h15 16h30 18h30 20h45 Chaque séance est indépendante. JAN EDMOND LES INVISIBLES EDMOND L'Empereur de Paris contact : 18h45 21h00 [email protected] PONTOISE UN BEAU VOYOU EDMOND 14h30 16h30 18h45 20h40 SAINT-OUEN MONSIEUR A bread factory 2… MONSIEUR CASSANDRO THE… 14h20 16h20 18h30 20h45 DIM 11h00 petit déj UN BEAU VOYOU L'ANGE Une affaire de fami… LES INVISIBLES Mia et le lion blanc 14h15 16h30 18h40 20h50 Bienvenue à Marwen PUPILLE Bienvenue à Marwen UN BEAU VOYOU 11h00 petit déj 14h20 16h15 17h10 18h50 20h50 13 AV-1ère MIRAÏ ma p… Petits contes… ASTÉRIX LES INVISIBLES EDMOND DOUBLES VIES 14h15 16h15 18h30 20h45 JAN Casse-noisette et… EDMOND L'Empereur de Paris Bienvenue à Marwen 14h15 16h20 18h40 20h50 PONTOISE LES INVISIBLES L'Empereur de Paris EDMOND L'ANGE

16h00 18h30 20h45 SAINT-OUEN Une affaire de fami… A bread factory 2… CASSANDRO THE… 16h10 18h15 20h30 LUN UN BEAU VOYOU PUPILLE MONSIEUR 14h00 18h20 20h40 Bienvenue à Marwen Bienvenue à Marwen LES INVISIBLES 14h00 16h10 18h30 20h45 14 L'ANGE LES INVISIBLES L'ANGE UN BEAU VOYOU 16h00 18h20 20h40 JAN EDMOND L'Empereur de Paris EDMOND

PONTOISE

18h40 (D) 20h30 (D) SAINT-OUEN CASSANDRO THE… A bread factory 2… 16h10 18h30 (D) 20h30 MAR L'ANGE MONSIEUR Une affaire de fami… 14h00 16h10 18h40 20h45 (D) EDMOND LES INVISIBLES UN BEAU VOYOU PUPILLE 14h00 16h00 18h20 20h40 15 UN BEAU VOYOU L'Empereur de Paris MIRAÏ ma p…(vostf) L'ANGE TOUT LE PROGRAMME SUR : 16h00 18h30 20h40 www.cinemas-utopia.org/saintouen JAN Bienvenue à Marwen EDMOND L'Empereur de Paris 18h30 20h40 PONTOISE LES INVISIBLES Bienvenue à Marwen LE CINÉMA TOUS LES JOURS À TOUTES LES SÉANCES POUR LES -16 ANS C’EST 4 EUROS SAINT-OUEN 14h20 16h15 17h10 18h50 20h50 MIA et le li… Petits contes… ASTÉRIX UN BEAU VOYOU AYKA 14h20 16h20 18h30 20h40 mer AYKA DOUBLES VIES L'ANGE LES INVISIBLES 14h15 16h30 18h40 20h50 COLETTE EDMOND Bienvenue à Marwen EDMOND 14h15 16h20 18h20 20h40 16 …facteur CHEVAL MIRAÏ ma petite s… L'Empereur de Paris DOUBLES VIES 14h30 16h30 18h30 20h30 JAN Casse-noisette et… LES INVISIBLES …facteur CHEVAL COLETTE 18h30 20h45 PONTOISE COLETTE …facteur CHEVAL

SAINT-OUEN 18h40 20h45 AYKA UN BEAU VOYOU 16h00 18h20 20h40 JEU AYKA Une affaire de fami… L'ANGE 14h00 16h10 18h30 20h40 EDMOND …facteur CHEVAL LES INVISIBLES Bienvenue à Marwen 14h00 16h10 18h20 20h30 17 DOUBLES VIES L'ANGE DOUBLES VIES …facteur CHEVAL 16h00 18h30 20h45 JAN COLETTE EDMOND COLETTE

PONTOISE

18h30 20h45 22h45 SAINT-OUEN L'ANGE AYKA LES INVISIBLES 16h10 18h30 20h40 22h45 VEN Une affaire de fami… UN BEAU VOYOU DOUBLES VIES UTOYA, 22 Juillet 14h00 16h10 18h20 20h30 22h40 COLETTE AYKA LES INVISIBLES COLETTE Bienvenue à Marwen 14h00 16h00 18h20 20h40 22h40 18 …facteur CHEVAL DOUBLES VIES Bienvenue à Marwen …facteur CHEVAL L'ANGE 16h00 18h15 20h30 soirée rencontre JAN EDMOND Au bout des doigts LE COMPLEXE DE LA SALAMANDRE 18h20 20h45 PONTOISE L'Empereur de Paris EDMOND

14h30 16h30 18h30 20h45 SAINT-OUEN AYKA …facteur CHEVAL L'ANGE Bienvenue à Marwen 14h30 16h40 18h40 20h50 SAM LES INVISIBLES Mia et le lion blanc UN BEAU VOYOU DOUBLES VIES 14h20 16h20 18h30 20h40 Casse-noisette et… DOUBLES VIES Au bout des doigts L'Empereur de Paris 14h20 16h15 17h10 18h50 20h50 19 MIRAÏ ma p… Petits contes… ASTÉRIX AYKA …facteur CHEVAL 14h15 16h30 18h40 20h45 JAN EDMOND COLETTE LES INVISIBLES EDMOND 18h30 21h00 PONTOISE Une affaire de fami… COLETTE

14h20 16h30 (D) 18h30 20h45 SAINT-OUEN L'ANGE MIRAÏ ma petite s… Une affaire de fami… UN BEAU VOYOU 11h00 14h30 (D) 16h40 18h45 20h50 DIM LES INVISIBLES Mia et le lion blanc AYKA LES INVISIBLES AYKA 11h00 14h15 (D) 16h15 18h40 20h40 COLETTE Casse-noisette et… Bienvenue à Marwen …facteur CHEVAL UTOYA, 22 Juillet 11h10 (D) 14h20 16h20 18h30 20h45 20 Petits contes sous… …facteur CHEVAL DOUBLES VIES L'Empereur de Paris DOUBLES VIES 11h10 (D) 14h15 16h30 18h40 20h50 JAN ASTÉRIX le secret… EDMOND COLETTE EDMOND L'ANGE 14h30 Piano Campus 18h30 20h45 Bienvenue aux titulaires PONTOISE Au bout des doigts (+ concert à 16h30) COLETTE Bienvenue à Marwen 18h30 20h30 du Pass-Campus! SAINT-OUEN AYKA Une affaire de fami… 16h10 18h40 20h45 Le Cinéma Utopia LUN UTOYA, 22 Juillet UN BEAU VOYOU L'ANGE propose la place à 3,50 € 14h00 16h10 18h30 20h30 EDMOND …facteur CHEVAL LES INVISIBLES Bienvenue à Marwen aux étudiants titulaires du 14h00 16h00 18h20 20h40 21 AYKA Au bout des doigts DOUBLES VIES …facteur CHEVAL Pass Campus. 16h00 18h20 20h40 JAN COLETTE EDMOND COLETTE De quoi s’agit-il ?

Pour 5€ par an, ce dispositif permet PONTOISE d’obtenir des tarifs préférentiels dans les lieux culturels, sportifs et de loisirs 18h20 (D) 20h40 SAINT-OUEN de Cergy-Pontoise, ex : piscine à 1€, -25 Une affaire de fami… LES INVISIBLES % sur des activités de l’île de loisirs… 16h00 18h30 (D) 20h45 (D) Inscription au Centre Information Jeu- MAR LES INVISIBLES L'ANGE UN BEAU VOYOU 14h00 16h10 (D) 18h30 20h45 nesse du Val d’Oise, à Cergy COLETTE L'Empereur de Paris COLETTE EDMOND 14h00 16h10 18h20 (D) 20h40 Plus d’informations: Centre Information 22 L'ANGE DOUBLES VIES Bienvenue à Marwen Au bout des doigts Jeunesse 95 16h00 18h15 20h30 soirée débat 1 place des arts - 95000 Cergy JAN EDMOND …facteur CHEVAL UTOYA, 22 Juillet 01 34 41 67 67 - cij.valsoise.fr 18h40 20h40 facebook.com/cij95/ PONTOISE AYKA DOUBLES VIES twitter.com/cijvaldoise PANDORA / UTOPIA MÊME COMBAT : NOS ABONNEMENTS SONT VALABLES LÀ-BAS ET INVERSEMENT MON NOËL À UTOPIA CASSE-NOISETTE et les 4 royaumes PETITS CONTES SOUS LA NEIGE

DU 26/12 AU 20/01

Programme de 7 petits films film d’animation Russie/R.Tchèque/France/ USA 2018 40mn

Pour les enfants à partir de 3 ans. TARIF UNIQUE : 4 EUROS

D’une montagne enneigée à une mer étoilée, DU 2 au 20/01 couleurs. Casse-Noisette et les quatre d’une ville tranquille à un océan agité, les hé- royaumes s’inspire à la fois du conte ros de ces sept courts métrages transpor- Réalisé par Lasse HALLSTRÖM et original écrit par Hoffmann en 1816, tent les petits dans leurs aventures joyeu- Joe Johnston «Casse-Noisette et le Roi des souris», ses et poétiques, avec la neige pour décor. USA 2018 1h38 VF et du ballet de Tchaïkovski composé Avec Mackenzie Foy, Keira Knightley, en 1892, lui-même inspiré de la version • Le Réveilleur : tous les matins, un homme Misty Copeland, , Morgan d’Alexandre Dumas, «Histoire d’un cas- fait le tour des maisons du village et frappe Freeman… se-noisette». aux portes pour réveiller les gens. Un jour, il Scénario de Ashleigh Powell La regrettée mère de Clara lui a laissé reçoit une clochette en guise de paiement. en souvenir une boîte secrète sans Film familial à voir à partir de 8 ans toutefois lui remettre la clé permettant • Drôle de poisson : répondant au SOS de l’ouvrir. La veille de Noël, lors de la d’un poisson rouge en détresse, un groupe Alors bien sûr, il ne vous aura pas échap- fête organisée par son parrain Dros- de poissons décident de faire tout ce qu’ils pé qu’à Utopia, nous avons préféré vous selmeyer, Clara découvre un fil d’or peuvent pour l’aider à revenir dans l’eau. offrir, pour le 24 décembre la naissance qui la conduit jusqu’à cette précieuse non pas du petit Jésus mais d’une cer- clé… mais celle-ci disparaît aussitôt taine petite Miraï plutôt que le Disney de dans un monde étrange et mystérieux. • La Luge et le dragon : une petite Noël. Mais comme nous sommes bons C’est dans ce monde parallèle que Cla- fille débordant d’énergie part pour une joueurs et que nous savons que certains ra va faire la connaissance d’un soldat folle aventure avec son papa et sa luge... d’entre vous on fait un jour la promesse nommé Phillip, d’une armée de souris, éternelle de ne jamais mettre les pieds et des souverains de trois Royaumes : • Pêcheurs d’étoiles : un grand-pè- dans un autre cinéma que le nôtre, nous celui des Flocons de neige, celui des re et son petit-fils vendent des étoiles. vous offrons quand même, en ce début Fleurs et celui des Délices. Pour retrou- Lorsqu’elles viennent à manquer, le jeune d’année, ce divertissement XXL, à voir ver cette clé et restaurer l’harmonie du garçon doit prendre sa barque pour rap- donc une fois que vous aurez coché la monde, Clara et Phillip vont devoir af- porter une nouvelle pêche miraculeuse. liste de tous les autres films jeune public fronter la tyrannique Mère Gingembre de cette gazette. qui vit dans le quatrième Royaume, le • Biquettes : deux chèvres et leur Casse-Noisette est LE ballet des fêtes plus sinistre d’entre tous… amie girafe profitent d’un voyage en de fin d’année, celui qui est joué sur les On pense bien sûr à l’adaptation d’Alice train à travers la campagne pour gri- scènes les plus prestigieuses et dont au pays des Merveilles par Tim Burton, gnoter tout ce qui passe à leur portée. la magie opère sur les petits et grands pour la multitude de personnages, le spectateurs, qu’ils soient amateurs de rythme frénétique, les couleurs cha- danse ou pas. Il y dans ce conte toute toyantes, les décors totalement déli- • La Famille Tramway : maman Tram la féérie de Noël très premier degré qui rants et l’ambiance féérique de l’uni- et Petit Tram promènent chaque jour les sied si bien à l’ambiance naïve de cette vers. Mais ici, pas de second degré ni habitants. Au début, Petit Tram a encore période de l’année où le monde de l’en- de clin d’œil, toute la naïveté du récit besoin du soutien inconditionnel de sa fance règne en maître. Etonnant même se vit à hauteur d’enfant, avec tout le mère, mais le temps passe et c’est au tour que Disney ne se soit pas emparé plus sérieux dont ils sont capables quand ils de Maman Tram d’avoir besoin d’aide... tôt de cette légende, mais mieux vaut plongent la tête la première dans une tard que jamais et voilà donc la version histoire qui les captive. Et puis il y a la • Le Sceptre du Père Noël : lorsque le fantastique du conte à grand renfort musique et la danse, magnifiquement Père Noël quitte sa forêt enneigée pour fai- d’effets spéciaux, de costumes flam- interprété par des danseurs étoiles… re sa tournée, il laisse malencontreusement boyants et de personnages hauts en alors ne boudons pas notre plaisir ! tomber son sceptre magique... L'AVANT-PREMIÈRE DE NOËL MIRAÏ, ma petite soeur LE LUNDI 24 DÉCEMBRE À 14H30 À UTOPIA ST-OUEN L'AUMÔNE, en partenariat avec le festival du cinéma japonais KINOTAYO et Image par Image, le festival d'animation du Val d'Oise.

ET À PARTIR DU 26/12 quelle tendresse les bouleversements de qu’il ressent. Et pour lui ces deux niveaux l’arrivée d’un bébé dans la vie d’un petit sont aussi « vrais » l’un que l’autre, Film d’animation de Mamoru HOSODA garçon de 4 ans, Kun, que rien ni personne comme sont « vrais » ses voyages dans Japon 2018 1h40 VF et VOSTF n’avait préparé à ce cataclysme. l’espace et dans le temps. Parce que Ce héros haut comme trois pommes Kun voyage : il rencontre son grand-père À partir de 8 ans vivait paisiblement sa vie d’enfant disparu qui lui enseigne à dompter sa unique (tous les jouets, tout l’espace, peur, un grand-père en pleine jeunesse C’est un cadeau de Noël avant l’heure… toutes les attentions rien que pour lui) qu’il reconnaîtra ensuite dans l’album de Un cadeau apporté sur un plateau par quand sa mère débarque un jour avec photos de famille. Mais il discute aussi son créateur, non pas le Père-Noël, mille un petit animal tout rose, braillant, ne avec sa petite soeur devenue grande, fois mieux que ça : Mamoru Hosoda, qui sachant rien faire tout seul et qui s’avère sa propre mère encore enfant, puis il est sans doute, n’ayons pas peur des être sa sœur prénommée Miraï (avenir emprunte un de ces trains dont il est lauriers, l’un des plus grands réalisateurs en japonais). Comment accepter cette passionné pour un voyage initiatique d’animation, talonnant le maître Miyazaki invitée surprise ? Comment survivre à jusque dans une gare de Tokyo, entre et le regretté Isao Takahata que nous ce soudain déplacement du centre de rêve et cauchemar. avions eu l’honneur de recevoir à gravité familial ? Comment communiquer Il y a là toute la poésie d’un Totoro, la Utopia il y quelques années. Grâce à avec ce machin de chair et de larmes qui douceur espiègle d’une Princesse Kaguya son éclectisme, à sa manière moderne, ne sait même pas jouer avec un train et la loufoquerie tendre de la Palme d’Or tendre et drôle, d’aborder des thèmes électrique ? que vous découvrirez sur cette gazette : traditionnels comme la filiation, le temps, C’est toute l’épopée du film qui va suivre, Une affaire de famille, d’un autre maître les rapports entre parents et enfants, au cœur de cette maisonnée, comme japonais, Hirokazu Kore-eda. Mamoru Hosoda parvient à nous s’il s’agissait d’une Odyssée grandiose, embarquer dans un univers ultra codé l’apprivoisement mutuel du grand Vous l’aurez compris, voilà un bijou qu’il tout en sachant créer des images d’une frère et de la petite sœur. Sans cesse ne faut pas laisser aux yeux des seuls fraîcheur et d’une vivacité incroyables tiraillé entre l’envie de se débarrasser jeunes spectateurs… et si vous n’y qui séduisent dès les premiers instants. de Miraï en douce et celle de la serrer retrouvez pas toutes les émotions belles, Après le splendide Ame et Yuki, les dans ses petits bras maladroits, Kun colorées et simples de votre enfance, enfants loups, Miraï, ma petite sœur balance constamment entre la réalité et je vous offre illico un aller simple pour raconte en toute simplicité mais avec la fantasmagorie, entre ce qu’il vit et ce Tokyo. MIMI ET LISA PADDY LES LUMIÈRES DE NOËL LA PETITE SOURIS

JUSQU'AU 6/01 DU 19/12 AU 5/01 Programme de 4 filmsde Katarina KERESKOVA Film d'animation réalisé par Linda HAMBÄCK et Ivana SEBESTOVA Suède 2017 1h01 film d'animation Slovaquie 2018 47mn

Pour les enfants à partir de 3 ans Pour les enfants à partir de 4 ans. TARIF UNIQUE : 4 EUROS Dans une paisible forêt vivent toutes sortes d’animaux dans une belle et harmonieuse cohabitation et le temps s'écoule, au fil des saisons, chacun vivant sa petite vie tranquilou dans Où l’on retrouve avec un grand bonheur le duo épatant formé les arbres ou sous terre, dans les nids, les terriers ou les mai- par deux petites filles intelligentes et attachantes au possible : sons. On parle encore beaucoup de la renarde qui avait pour Mimi, la fillette timide et non-voyante qui a développé une habitude de rôder par ici, semant la frayeur chez les plus pe- sensibilité exceptionnelle grâce à ses quatre autres sens, et tits animaux, mais heureusement, elle n'a pas été vue dans les Lisa, sa voisine de palier dégourdie comme pas deux, tou- parages depuis un bon moment. jours prête à toutes les aventures et qui ne songe pas une Mais lorsque l’écureuil en panique se rend chez l’inspecteur seconde à en exclure Lisa sous prétexte qu’elle serait « han- Gordon au sujet d’un vol de noisettes, toute sa précieuse ré- dicapée ». Nous voilà embarqués dans quatre nouvelles his- serve mise de côté pour passer l'hiver, ce dernier suspecte toires aux côtés des deux mômettes, sur fond de fantaisie, à nouveau l’animal tant redouté... Il se pourrait bien que la d’imagination débridée, et de préparatifs de Noël, c’est de renarde ait encore frappé ! saison ! Le commissaire crapaud se serait bien passé de cette nou- velle enquête... à quelques mois de la retraite, il se voyait déjà, La Grande course (7 mn) les pantoufles aux pieds et la pipe au bec, à profiter desa cheminée. Mais voilà qu'une petite souris va débarquer dans Mimi et Lisa font la rencontre – improbable mais vraie – de sa vie bien pépère. Elle n'a ni maison, ni amis, elle n'a même Nela, un ver de terre, qui s’entraine pour une course de vites- pas de nom! . Il commence d'abord par la suspecter d’un vol se. Curieuses, les deux fillettes la suivent dans le dédale de de noisettes puis, pris de sympathie pour cette petite bestiole galeries souterraines où elle trace. Mais elles vont se rendre chétive, il lui donne le nom de Paddy et lui offre la possibilité compte que le sens de l’orientation n’est pas le fort de leur d’une nouvelle vie : devenir officier de police et être son assis- nouvelle amie ! tante. Car son esprit vif et aiguisé, son nez affûté et sa pers- picacité la rendent étonnamment talentueuse pour le travail d’investigation. Il faut signaler qu'elle a aussi un argument de Le Gâteau à la vanille (7 mn) poids, même si le sien est de plume : elle est jeune et alerte, bien plus dynamique que ce gentil papy de Gordon. Mimi et Lisa se lancent dans la pâtisserie, bien décidées à La voilà donc qui se prête sans broncher à un entraînement réaliser un délicieux gâteau. Improvisant une recette, en utili- intensif : escalader, ramper, se dissimuler... Bref, ensemble, sant à peu près tout ce qui leur passe sous la main, elles font Gordon et Paddy forment un duo de choc et très vite, Gor- alors la connaissance de Monsieur Levure. don va laisser Paddy mener toute seule les enquêtes, car d'autres étranges phénomènes se produisent dans la forêt : Le Pays des cadeaux (7 mn) un vol d’œuf de pie et des disparitions... Les rumeurs sur la culpabilité de la renarde grandissent de toute part et les habi- Mimi et Lisa sont en plein préparatifs de Noël. Alors qu’elles tants de la forêt se barricadent chez eux, la peur au ventre... achèvent la décoration du sapin, elles font le vœu de recevoir Courageuse, Paddy décide de ne pas céder à la panique et le plus beau des présents. Les deux amies sont alors trans- d’aller à la rencontre de la renarde. Elle va enfin permettre à portées au pays merveilleux des cadeaux ! tous les habitants de la forêt de mieux comprendre l’animal tant redouté et de ramener le calme ! Les Lumières de Noël (26 mn)

Paddy, la petite souris est une adaptation de trois livres sué- Tous les habitants de l’immeuble de Mimi et Lisa se réunis- dois pour enfants relatant les enquêtes d’un commissaire cra- sent pour élever un grand arbre de Noël dans le hall d’entrée. paud appelé Gordon, et de son assistante, une souris nom- Alors que les deux amies veulent décorer le sapin, Ella, le lutin mée Paddy, inconnu chez nous, mais gros gros succès en électrique, fait son apparition. Il conduit les deux amies sur le Suède ! Une chouette découverte. toit, où elles découvrent l’existence d’un mystérieux voisin… Ciné-Goûter le jeudi 27 décembre à 14h15 à Utopia St-Ouen en partenariat avec la Boulangerie Patibio d’Eragny sur Oise (prévente obligatoire à partir du 12 décembre au tarif unique de 6 euros pour les enfants (le film + boisson + goûter) et tarifs habituels Utopia pour les adultes.

avec Charlie pour le sauver. « Cherche jeunes comédiens prêts à grandir trois ans avec des lions » : telle aurait pu être l’annonce, pas banale, passée pour le casting de Mia et le lion MIA ET LE LION BLANC blanc. Car pour raconter avec le maximum DU 26/12 AU 20/01 Au cœur de la savane, dans la ferme d’authenticité cette histoire, Gilles de d’élevage de félins de ses parents, Mia Maistre a voulu mettre en place un dispositif Réalisé par Gilles de MAISTRE ronchonne, elle râle, elle est en colère. exceptionnel. Ces félins sauvages ne France/Afrique du Sud 2018 1h38 VF Ayant quitté l’Angleterre, ses copains, la « s’apprivoisent » qu’au terme d’un long avec Daniah de Villiers, Mélanie Laurent, grande ville, elle a bien du mal à se faire processus d’imprégnation, comme celui Langley Kirkwood, Ryan Mc Lennan... à cette nouvelle vie en pleine nature. Les animaux ? La beauté des paysages ? Oui, expérimenté par le comportementaliste Scénario de Gilles de Maistre, Prune animalier Kevin Richardson. Il fallait donc de Maistre, William Davies et Jean- bon et après ? Pourtant un événement va changer le cours de sa vie : la naissance pour incarner cette histoire que les jeunes Paul Husson d’après le livre de Prune acteurs grandissent véritablement avec de Maistre d’un lion blanc dont l’arrivée, rare, est comme une prophétie et Mia a beau être le lion choisi au berceau pour partager l’écran avec eux. Tout au long des trois EN VERSION FRANÇAISE une presque ado blasée de presque tout, elle aime encore secrètement les belles ans sur lesquels s’est étalé le tournage, À VOIR EN FAMILLE, ENFANTS À PARTIR DE histoires un peu magiques. Préférant ils ont suivi un entraînement spécifique 7 ANS d’abord laisser son frère s’occuper du (supervisé par Kevin Richardson lui- lionceau baptisé Charlie, elle va peu à même), quasi quotidien, qui leur a permis Heureusement, à l’heure de la sortie de peu s’approcher de la bête et tomber de créer et de maintenir cette relation ce film, le Père Noël sera déjà passé par sous son charme pour finir par entretenir privilégiée avec l’animal. C’est grâce à la cheminée. Tant mieux pour vous, à une relation complètement fusionnelle ce dispositif que Gilles de Maistre a pu quelques jours près, vous auriez eu droit avec lui. Au bout de trois années de vie réaliser Mia et le lion blanc sans aucun à « Un vrai bébé lion blanc pour dormir commune, ils sont devenus inséparables, trucage, ce qui lui donne une aura toute dans mon lit » sur la liste des cadeaux Mia a retrouvé la joie et le goût de cette particulière. souhaités par vos bambins déjà bien vie au grand air au contact de ce singulier Des somptueux paysages, une ode à trop gâtés. Car il faudrait avoir un cœur compagnon. Mais à l’âge de 14 ans, l’enfance dans ce qu’elle a de plus pur, de pierre pour ne pas craquer devant les quand Charlie est devenu un magnifique de plus intransigeant (les adultes ont ici ronronnement de ce gros matou blanc lion adulte, elle découvre l’insoutenable des rôles plus ambivalents et sombres, y aux yeux bleus et ne pas être touché par vérité : son père a décidé de le vendre à compris les parents), de plus passionnel, l’incroyable relation entre cette gamine et des chasseurs de trophées. Désespérée, c’est un superbe conte de Noël qui nous ce félin sauvage. Mia n’a pas d’autre choix que de fuir emporte très loin. ASTÉRIX LES ANIMAUX FANTASTIQUES 2 et le secret de la potion magique LES CRIMES DE GRINDELWALD

DILILI À PARIS DU 22/12 au 1er/01 DU 2 au 20/01 Film d’animation écrit et réalisé Film d’animation réalisé par Michel OCELOT par ALEXANDRE ASTIER ET avec les voix de Prunelle Charles-Ambron, JUSQU'AU 1er/01 LOUIS CLICHY Enzo Ratsito, Natalie DESSAY... France 2018 1h25 Réalisé par David Yates avec les voix de Christian Cla- POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 7 ANS vier, Guillaume Briat, Daniel Mes- MAIS AUSSI POUR LES GRANDS... USA / GB 2018 2H14 VF et VOSTF guich, Bernard Alane, Alexandre Avec Eddie Redmayne, Katherine Wa- Astier, François Morel... La nouvelle héroïne d’Ocelot ferait fondre les terson, Dan Fogler, Jude Law,Johnny pires récalcitrants grâce à son charme dé- Depp Alison Sudol, Ezra Miller, Zoë Kra- Scénario : Alexandre Astier suet et sa candeur virginale. D’ailleurs, dans vitz, Callum Turner, Claudia Kim, William le Paris de la Belle Époque, rien ni personne Nadylam, Kevin Guthrie, Carmen Egojo, POUR LES ENFANTS À PARTIR ne semble pouvoir lui résister ! Vous vous Poppy Corby-Tuech... DE 6 ANS en doutez, Dilili à Paris n’est pas un dessin animé simpliste, il ne prend pas les mioches Scénario de J. K. Rowling À la suite d’une chute lors de pour des imbéciles. Sous ses allures joviales, la cueillette du gui, le druide il leur propose une vraie réflexion sur le re- POUR TOUS À PARTIR DE 9/10 ANS Panoramix décide qu’il est jet de l’autre, le racisme, l’intégrisme. Mais temps d’assurer l’avenir du à côté de cette fable politique et féministe, Au cœur du Monde des Sorciers de J.K. village. Accompagné d’Astérix et c’est aussi une ode inconditionnelle au Paris Rowling, ce deuxième volet, qui a com- Obélix, il entreprend de parcourir de la bien nommée « Belle Époque ». mencé avec Les Animaux fantastiques, le monde gaulois à la recherche Toute l’intrigue haletante est aussi un gé- nous emmène de New York à Londres, d’un jeune druide talentueux à nial prétexte pour (re)découvrir avec émer- jusqu’à Paris ! On y apprend plus sur les qui transmettre le Secret de la veillement la capitale, lui rendre hommage, événements antérieurs qui ont façonné Potion Magique… la sublimer. C’est une véritable déclaration le monde des sorciers, et on y trouve de Astérix : Le Secret de la potion d’amour aux arts, à la richesse culturelle, au nombreux liens avec la saga Harry Pot- magique fait suite au Domaine monde intellectuel vibrant, polymorphe des ter, qui réjouiront les fans. des Dieux et n'est, contrairement années 1900. Nous sommes en 1927. Quelques mois à son prédécesseur, pas adapté C’est la rencontre de Dilili avec Orel, un beau après sa capture, le célèbre et puissant d'une bande-dessinée déjà gosse aux allures de jeune premier, conduc- mage noir Gellert Grindelwald s'évade existante. Le scénario du long teur de triporteur de son état, qui va rendre comme il l'avait promis et de façon métrage écrit par Alexandre l’exploration de la ville possible dans ses spectaculaire. Il s’attelle alors à recru- Astier en collaboration avec moindres recoins : depuis ses plus imposants ter des partisans, dont la plupart igno- Louis Clichy. Les deux hommes monuments jusqu’à ses dessous inavouables rent sa réelle intention : faire régner les déjà à l'oeuvre sur le précédent et cachés, tels les égouts. C’est à la hauteur sorciers de sang pur sur les êtres non volet - sont de nouveau réunis des humbles que la visite féérique débute et magiques. Seul celui qu'il considérait derrière la caméra. qu’on va côtoyer comme par enchantement autrefois comme un ami, Albus Dum- Contrairement au premier opus, les plus prestigieux personnages d’alors, que bledore, semble capable de l'arrêter. Jules César et les Romains ne l’histoire n’a pas oubliés : de Marie Curie à Mais Dumbledore va devoir faire appel sont pas au centre de l'histoire Sarah Bernard, en passant par Louise Mi- au seul sorcier ayant déjoué les plans de cette aventure, puisque ce film chel… et tous les grands scientifiques, phi- de Grindelwald auparavant : son ancien nous dévoile le monde gaulois en losophes, artistes, qu’on croise dans un tour- élève à Poudlard, Norbert Dragonneau. dehors du village d'irréductibles billon palpitant. À nouveau réunis Norbert, Tina, Queenie et nous en apprend davantage Tout irait donc pour le mieux pour Dilili si, dans et Jacob, vont devoir faire face aux nou- sur la jeunesse de Panoramix l’ombre de ce séjour lumineux, ne planait une veaux dangers qui se dressent sur leur et sur sa célèbre potion. Ainsi terrible menace, un terrible complot orches- chemin. Dans ce monde des sorciers de le récit nous entraîne sur les tré par les affreux mal-maîtres qui kidnappent plus en plus divisé, l’amour et la loyauté routes de Gaule où bien sûr une à tour de bras d’innocentes petites filles. Un sont mis à l’épreuve, les amitiés les plus foultitudes d'embûches guettent mystère que notre couple d’intrépides va évi- sincères et les liens familiaux ne sont nos comparses. demment s’attacher à vouloir éclaircir. pas épargnés. LE GRINCH PACHAMAMA

JUSQU'AU 18/12 ET DU 27/12 AU 5/01 Réalisé par Yarrow Cheney et Scott Mosier USA 2018 1H28 VF Avec la voix de Laurent Lafitte d'après l'oeuvre de Theodor Seuss Geisel : Le Grincheux qui voulait gâ- Noël DU 12/12 AU 6/01 sa générosité, pour les rayons de soleil qui ont fait pousser le maïs et les légu- Film d’animation de Juan ANTIN mes, pour l’eau qui a irrigué les plaines POUR TOUS À PARTIR DE 6 ANS France 2018 1h10 et pour la terre fertile qui a nourri les Scénario de Juan Antin Patricia Valeix hommes. Mais au beau milieu des célé- Pouvait-on rêver mieux que les créateurs Olivier de Bannes et Nathalie Hertz- brations, un trouble-fête débarque sans de Moi, moche et méchant pour se berg prévenir : c’est le représentant du grand lancer à leur tour dans l'adaptation de Musique originale de Pierre Hamon chef inca qui vient prélever sa part du ce conte de Noël écrit en 1957 ? Conte gâteau. Flanqué de ses sbires, il va se tout à fait particulier s'il en est puisque le POUR TOUTE LA FAMILLE, servir et dérober la statuette sacrée, la personnage principal est un affreux jojo À PARTIR DE 5 ANS Huaca, totem du village, pour la rappor- qui n'aime rien, ni personne, si ce n'est ter à son maître. Tepulpaï et Naïra, deux jeunes villageois lui même et peut-être aussi son chien, Pachamama, c’est la déesse de la terre, qui n’ont pas froid aux yeux, décident quoique... Mais ce qu'il déteste par c’est la mère de tous les êtres vivants, alors de partir pour la récupérer et la dessus tout c'est Noël ! l’origine du monde. Dans la culture pré- rendre au village… S’engage une quête inca, c’est une figure essentielle des qui les mènera jusqu’à Cuzco, capitale Or, les habitants de Chouville aiment peuples Quechua. royale déjà assiégée par les conquista- fêter Noël ! Mais Grinch, le Grincheux, qui Voilà un bien joli titre pour un bien beau dors, les hommes aux chevaux de fer film à destination du jeune public, un habite quelque part au nord de Chouville, qui sont bien décidés à piller tout ce qui titre plein de promesses d’ailleurs, de brille sur leur passage. Heureusement, a pris en horreur cette fête. Maintenant, spiritualité et propre à nourrir l’appétit ne me demandez pas pourquoi, personne ils seront aidés par le Grand Condor et curieux des petits. Car il ne faut pas un mystérieux sage aveugle… n’en connaît la raison. Peut-être que oublier, jamais, que si ces cerveaux Des dessins d’une poésie et d’une pré- sa tête n’est pas bien vissée sur ses malléables sont les premiers à se ruer cision incroyables, des couleurs cha- épaules… Peut-être que ses chaussures vers les bêtises tonitruantes qu’on leur toyantes, une histoire pleine d’aventure, sont trop petites et lui compressent les met sous les yeux, ils ont aussi, et heu- de mystère, d’interrogations, l’omnipré- orteils… Mais si vous voulez mon avis, reusement, cette capacité à se laisser sence de Mère Nature et une musique la vraie raison de tout ceci, c’est que son éblouir par les histoires les plus douces, qui tient le premier rôle : Pachamama cœur est deux fois trop petit. les images les plus travaillées et la mu- est un bijou d’animation. Bon, quelle qu’en soit la cause, son cœur sique la plus mélodieuse. Avec Pacha- Très imprégné du chamanisme que l’on mama, ils sont servis comme des rois ! retrouve dans toute l’Amérique du Sud ou ses chaussures, en cette veille de Car quand un tel film arrive au seuil de Noël, Grinch sent sa haine des habitants et un peu en Amérique du Nord, c’est l’hiver, quelques semaines seulement bien sûr un film qui fait réfléchir sur de Chouville l’envahir. Depuis sa caverne, avant la déferlante des blockbusters les liens entre les hommes et la Terre, en haut de la colline, il contemple avec survitaminés qui vont tout rafler sur leur sur le mal qu’ils lui font, sur les bien- amertume les fenêtres éclairées qui passage, les mômes, les écrans, les pa- faits qu’elle leur donne sans compter. donnent à la petite ville un air de fête. rents et le jackpot, on se dit qu’il vous Il est aussi question de cupidité, celle D’horribles grimaces transforment son faut bien une avant-première comme qui fait tourner la tête des rois et des visage. Il sait qu’en bas, les habitants celle-ci, avec le chocolat chaud et les conquistadors mais qui est aussi bien décorent les maisons en chantonnant. croissants, pour vous montrer aussi que réelle dans notre monde de pollution et Alors il grommelle : « Demain, c’est Noël ! ces petits films fragiles existent et qu’ils de consommation. méritent toute votre attention. On y est presque ! Il faut que je trouve un La musique est incroyable, mélan- Pachamama nous plonge dans un pas- ge d’instruments précolombiens, de truc pour arrêter tout ça ! » sé très ancien et dans des contrées très chants d’oiseaux et d’ambiances de éloignées, dans la Cordillère des Andes, pluie ou de forêt tropicale, et donne au Grinch réalise qu’il n’a plus qu’une au cœur d’un petit village inca. Tout le récit une dimension magique envoûtan- solution pour retrouver la paix et la monde s’apprête à fêter Pachamama te. Une vraie découverte… à ne surtout tranquillité : il doit voler Noël. par des offrandes, pour la remercier de pas rater.

Avant-première & ciné-goûter le mercredi 9 janvier à 14h30 à Utopia Saint-Ouen suivie d'une rencontre avec Pierre-Luc Granjon animateur du film, qui expliquera aux enfants la fabrication du film en marionnettes en présence de WARDI elle-même ( en vrai elle ne fait que 30 cm mais elle est charmante ). Galette des rois offerte aux jeunes spec- tateurs ( ça tombe bien les Rois Mages sont venus en Palestine ).

film avait fait mouche. et face au déterminisme d'un peuple Dans Ma vie de Courgette, le sujet condamné depuis des décennies au sensible était l’enfance maltraitée ; dans Liban à vivre sans papiers, sans grade, Wardi, c’est le conflit israélo-palestinien, sans droits face à une population qui un sujet sacrément casse gueule et parfois les rejette malgré leur histoire délicat face auquel peu de parents ont commune. les informations nécessaires pour en Le réalisateur norvégien s’est directement WARDI inspiré de l’histoire de sa mère, employée Film d’animation de Mats GRORUD parler intelligiblement avec leurs enfants, pré-ados et ados. d’une ONG qui travailla dès les années Supervision de l’animation par 80 au coeur de ces camps de réfugiés. Hefang Wei et Pierre-Luc Granjon Wardi est une petite fille palestinienne de Devenu adulte, il retourna sur les traces de France/Norvège/Suède 2018 1h17 11 ans dont la famille vit depuis 1948 dans sa mère pour créer cette histoire inspirée Version Française le camp de réfugiés de Burj El Barajneh, par le destin des hommes, femmes et à Beyrouth. Dans cet enchevêtrement enfants qu'il avait pu rencontrer. Le film A partir de 8 ans improbable et périlleux de taudis devenus utilise à la fois pour le récit contemporain et pour toute la famille jusqu’à 99 ans des immeubles toujours plus hauts, la les marionnettes conçues et animés fillette trouve néanmoins sa voie et espère dans les studios français de Folimage Vous aviez plébiscité, enfants et adultes en un avenir meilleur tout en prenant à Valence, et le dessin pour raconter en confondus, Ma Vie de Courgette ? le soin de son grand-père Sidi qu’elle aime flash-back le destin des parents et grands génial film en marionnettes de Claude infiniment, et qui vit toujours dans la parents de Wardi victimes de la Nakba, Barras avait l’immense qualité, grâce à nostalgie de son village de Galilée dont la grande catastrophe qui emmena 700 l’émotion transmise par ses étranges il fut expulsé 60 ans auparavant. Depuis à 800 000 palestiniens sur les routes personnages aux têtes rondes, de ce funeste jour, il a toujours gardé la clef de l'exil, au moment création de l'Etat rendre sensible et compréhensible par de sa maison autour du cou, espérant d'Israël en 1948. les plus jeunes un sujet grave que les pouvoir y revenir un jour. parents ont bien du mal à oser aborder Mais voilà, Sidi sent que sa fin est proche, Mais à la fin du film, lumineux comme avec eux....Eh bien vous allez adorer les et que c’est le moment de passer à sa le ciel de Palestine, malgré le destin aventures et mésaventures de Wardi ! si chère petite-fille la fameuse clé, et de tragique de ce peuple, on se dit que le Lors de sa première présentation à lui transmettre l’histoire tragique d’un pouvoir de résilience et la force de vie « Mon premier Festival » il suffisait de voir peuple et d’une résistance. des enfants seront toujours plus forts, les yeux mouillés à la fin de la séance, restant épatés que cette petite créature et d’entendre le flot de questions posées Wardi est avant tout le splendide portrait de quelques dizaines de centimètres ait illico par les enfants à l’animateur Pierre- d’une enfant qui tente de se dépatouiller pu à ce point nous emporter dans un tel Luc Granjon, pour comprendre que le avec la Grande Histoire des hommes tourbillon d'émotions . LE FOODTRUCK À déguster au Stella Café

Tous les

sombres où il a plongé dans différentes vendredis addictions et touché le fond avant une renaissance en 2003, date à laquelle il a renoncé à tout ce qui le détruisait hors et samedis CASSANDRO le catch, la cinéaste Marie Losier l’a rencontré à un tournant de sa vie, peut- être la fin de sa carrière, allez savoir. devant le Marie Losier parlons en : un autre phénomène, à 20 000 lieues du The Exotico ! cinéma prémâché qu’on nous sert cinéma DU 9 AU 15/01 trop souvent. Marie Losier, feu follet de l’art contemporain et du cinéma Documentaire de Marie LOSIER expérimental, a passé une grande partie Les Burgers Bio France 2018 1h13 VOSTF de sa vie à New York où elle a rencontré Scénario de Marie Losier les plus géniaux des extravagants et Antoine Barrau. artistes et leur a tiré le portrait de et Frites maison toutes les façons, en peinture, en Cassandro est un personnage hors photo, en 16 mm… Parmi ses sujets : du commun, un vrai héros de cinéma les cinéastes jumeaux Kuchar, le pape de surprenant et captivant ! Enfant né à la de l’expérimental Jonas Mekas, les frontière américano-mexicaine, maltraité musiciens Tony Conrad ou Alan Vega, et mal à l’aise avec son identité sexuelle fondateur du mythique groupe Suicide, Crock N' Roule naissante dans un pays champion de et enfin le musicien hors normes et l’homophobie, Cassandro a lutté toute transgenre Genesis P.Orridge qui sera sa vie, au sens propre comme au figuré. au centre de son premier long métrage, Renseignements et Passionné dès son plus jeune âge par The Ballad of Genesis and Lady Jaye. le sport roi du Mexique, la lucha libre – calendrier à peu de choses près le catch –, il est Cassandro, the exotico ! est avant monté sur le ring à peine adolescent et tout une merveilleuse histoire d’amitié, a gravi tous les échelons. Alors que la parfois intense, parfois contrariée, • CROCK'N'ROULE : lucha libre était le royaume des héros quand les vieux démons et le doute masqués, il a rejoint les « exoticos », emportent Cassandro. Loin d’un portrait 0677874194 ces catcheurs au visage découvert et formaté, loin d’un film démonstratif ou aux tenues extravagantes singeant militant sur l’homosexualité affirmée, les clichés de l’homosexualité la plus Cassandro est un film universel sur caricaturale, et a endossé le rôle à bras le tournant de la vie d’un homme à le corps pour en faire une revendication l'existence incroyablement riche : identitaire. Oui les exoticos, tout on le voit dans tous ses états, on homosexuels qu’ils étaient ou qu’ils le voit faire rêver les enfants autour paraissaient, étaient capables de d’un ring quand il virevolte avec battre les rudos, les hommes, les une aisance surnaturelle malgré ses vrais ! D’ailleurs en 1991, Cassandro années de souffrance, on le voit dans le pédé, la tarlouze, la fiotte, l’inverti – son intimité, avec son lourd passif ou tout autre qualificatif que peuvent familial, avec ses croyances religieuses vomir les homophobes – est devenu aztèques et son identité indienne qu’il champion du monde et par la même retrouve, mais aussi ses doutes et ses occasion un symbole qui renversait souffrances, alors que son corps n’est les présupposés d’un pays dominé qu’un incroyable puzzle de blessures. par le machisme le plus caricatural. Avec la question sous-jacente : Cassandro, qui n’a vécu toute sa Après 26 ans de combats, de vols vie qu’en habit de lumière, devra-t-il planés, d’innombrables blessures, deux raccrocher le costume et retrouver Saul crises cardiaques, après des années Armendariz, son identité officielle ? actrice sont revenus à Cannes, en hypothétique salon de couture. compétition officielle cette fois, et le jury a décerné à Samal Yeslyamova un La mise en scène suit Ayka au plus Prix d’interprétation féminine largement près, caméra au poing, dans chacun de mérité. Il faut dire que dans le palpitant et ses gestes, dans chacun de ses efforts terrible Ayka, elle est de tous les plans ou pour survivre coûte que coûte. Cette presque. Presque puisque le film s’ouvre radicalité donne une force incroyable AYKA au film et fait irrémédiablement penser sur le plan saisissant et ubuesque de au Rosetta des frères Dardenne, autre À PARTIR DU 16/01 quatre nourrissons emmaillotés, serrés comme des saucissons et alignés sur le grand film sur une guerrière du quotidien. chariot d’une maternité. Un peu plus tard Et c’est évidemment la performance Réalisé par Sergey DVORTSEVOY exceptionnelle de la comédienne qui Russie 2018 1h40 VOSTF nous découvrons Ayka, encore hébétée par les souffrances de l’accouchement nous embarque définitivement, en avec Samal Yeslyamova, Zhipargul Abdi- nous faisant ressentir ses souffrances laeva, David Alaverdyan, Sergey Mazur... et déjà un peu malmenée par les sages-femmes qui lui demandent sans physiques, en nous faisant partager son Scénario de Sergey Dvortsevoy et Gen- ménagement d’allaiter illico son bébé. tourment grandissant après l’abandon nadii Ostrowskii Mais la jeune mère – scène hallucinante de son enfant, en nous faisant maudire – profite d’un passage aux toilettes pour aussi profondément qu’elle les crapules Festival de Cannes 2018 : plonger par un vasistas et fuir dans les qui l’ont mise dans cette situation. C’est Prix d’interprétation féminine pour rues enneigées de Moscou, aux prises aussi bouleversant qu’exaltant ! Samal Yeslyamova avec une tempête exceptionnelle. Et Le film a été inspiré au réalisateur par une elle se hâte de rejoindre son lieu travail statistique effarante sur le nombre de Parfois, quand on a aimé ou quand on qu’elle semble d’ailleurs avoir quitté jeunes émigrées kirghizes abandonnant aime certains cinéastes, il faut savoir depuis peu : un abattoir clandestin où leurs enfants dans les maternités prendre son mal en patience. En 2008, elle plume frénétiquement des poulets moscovites. Il en profite pour témoigner il y a donc déjà dix ans, alors que votre dans une atmosphère étouffante et de la ségrégation et du racisme ambiant serviteur venait tout juste de rejoindre surchauffée, sous les hurlements des dans une société malade où le chacun l’équipe d’Utopia, grosse claque au contremaîtres et malgré les douleurs qui pour soi et l’indifférence au malheur Festival de Cannes en découvrant Tulpan, la plient en deux. Mais le patron, escroc d’autrui sont la règle, une société délicieuse chronique kazakh désabusée patenté, s’enfuit avec les volatiles et les totalement inégalitaire, symbolisée par autour d’un jeune marin revenu dans sa salaires des ouvrières. Alors la jeune ces scènes dans le cabinet vétérinaire où steppe pour tenter d’épouser une belle femme, dépitée et épuisée, rejoint enfin se presse la nouvelle bourgeoisie, et où qui ne voulait pas de lui pour cause un logement insalubre où s’entassent iguanes et chiens de race sont traités avec d’oreilles décollées. Une pépite de des jeunes hommes et femmes kirghizes, bien plus d’humanité que les femmes de sensibilité et d’humour qui révélait entre venus comme elle chercher fortune (ou ménages d’origine étrangère... autres une merveilleuse comédienne pas) dans la capitale moscovite. On Ayka fait donc partie de ces films dont de 19 ans : Samal Yeslyamova. Le film comprend peu à peu le destin de Ayka, ne sort pas indemne mais qui s’avèrent remporta alors le Grand prix de la section endettée jusqu’au cou et poursuivie par indispensables à notre vie de cinéphile . des usuriers compatriotes à qui elle a et de citoyen conscient des cruautés du 10 ans plus tard, le réalisateur et son emprunté de l’argent pour monter un très monde. SÉANCE UNIQUE LE JEUDI 10 JANVIER À 20H30 À UTOPIA ST-OUEN L'AUMÔNE suivie d'une rencontre avec la réalisatrice Valérie Mitteaux et la protagoniste principale Salcuta Filan. En soutien aux Roms d'Achères et d'ailleurs et contre la discrimination et les préjugés dont ils sont victimes quotidiennement dans notre pays.

8, AVENUE LÉNINE Valérie Mitteaux et Anna Pitoun rer des Européens de troisième zone ? tement distancés qu’ils nous amènent documentaire France 2018 1h41 à saisir un morceau de la complexité du De l’expulsion du terrain où elle vivait monde tout en transmettant une énergie Comme chaque matin, Salcuta Filan et la destruction de sa caravane par les écoute la radio avant de partir au travail. forces de police jusqu’à son installation folle. 8, avenue Lénine est de ceux-là : « Les Roms n’ont pas vocation à s’in- dans l’appartement du 8, avenue Lé- suivre une personne pendant quinze tégrer en France ! Ils doivent retourner nine à Achères, quinze ans ont passé. ans, dans les difficultés auxquelles elle chez eux ! », scande un politique. Les Aujourd’hui, Salcuta a un travail, un lo- est confrontée au quotidien, sans jamais phrases fusent, féroces, brutales. Des gement, paie des impôts. Mais s’inté- tomber dans la sinistrose, rend compte propos que Salcuta a souvent entendus grer n’est pas qu’une affaire administra- depuis qu’elle est arrivée en France en tive. Alors Salcuta fait front, car en tant d’une réalité bien plus forte et essentielle 2002, avec ses deux jeunes enfants… qu’Européenne, elle a choisi : chez elle, que n’importe quel reportage journalisti- Les Roms seraient ils voués à demeu- c’est ici. Ils sont rares ces films si jus- que. finissent par devenir pesantes malgré la beauté aérienne qui imprègne le paysage à perte de vue. C’est avec un regard assombri par d’insondables démons que désormais l’adolescent regarde son univers tandis que son innocence enfantine progressivement se dissipe comme une brume matutinale. Pourtant la vie fuse en tous sens, joyeuse, pétillant parfois au rythme des cris et des musiques qui animent le marché où se MONDU 19/12 AU 01/01 PÈREregard. Chacune raconte une personne, vendent les productions du Maestro. une histoire, une ambiance que le maestro Ici une fois leurs affaires conclues, les (Retablo) immortalise et met en boîte dans un de hommes se laissent aller à la beuverie. ces fameux retables. Secundo observe, Noé se fond alors dans la liesse ambiante, Alvaro DELGADO-APARICIO s’imprègne de la précision des gestes oubliant dans l’ivresse la présence de Pérou 2018 1h41 VOSTF paternels, s’apprête à les reproduire jour sa progéniture, quand il ne s’évanouit avec Junior Béjar Roca, Amiel Cayo, après jour, tout comme il reproduira la vie pas carrément dans la nature. Tandis Magaly Solier, Hermelinda Lujan... sans vagues de ses ancêtres. Nulle place que Secundo le cherche mi inquiet, mi Scénario d’Alvaro Delgado-Aparicio et n’est laissée à l’improvisation en dehors désabusé, son regard s’ouvre sur les Hector Galvez de l’atelier méticuleusement rangé. hypocrisies d’un monde moins immaculé Parfois il gambade avec les autres, trop que ses rêves d’enfant. Progressivement Mon père est une véritable découverte, peu… Il grimpe alors voir son copain, son admiration inconditionnelle pour brute et colorée. Le titre français, si le lourdingue Mardonio, qui garde les son vieux cède la place à un sentiment classique, ne lui rend pas vraiment moutons. Il aimerait devenir comme diffus qui se transformera bientôt en justice. Mais il est vrai que le titre original, lui, un être viril qui poursuit les filles écœurement, le jour où il assistera à une littéralement « Retable », serait resté de ses ardeurs libidineuses. Il aimerait scène qui transformera irrémédiablement nébuleux et peu évocateur pour un public se battre avec ceux qui le moquent, sa vie… non péruvien. Ici, dans les campagnes se frotter comme eux à la dureté du Mon père est tout autant une histoire reculées des Andes, l’artisanat du retable, labeur agricole. Mais toujours sa mère le d’amour filial trop absolu que la que notre regard occidental considèrerait houspille, le remet sur le droit chemin. Il a dénonciation d’une société où les tout au plus comme un art populaire naïf, tellement mieux à faire. Il lui faut atteindre mentalités, figées dans des préceptes est une véritable institution ancestrale. la perfection, devenir maestro à son tour, passéistes, empêchent parfois les Les meilleurs maîtres artisans sont une situation en or, comme celui qu’on êtres de se réaliser. Pour son premier vénérés comme de véritables artistes, a dans les mains. Une prédestination film, Delgado-Aparicio nous livre une dépositaires d’un savoir faire qui se obsédante qui parfois l’oppresse, histoire crue et atypique servie par des transmet de père en fils. l’empêche de savoir ce qu’il veut, qui il personnages plus vrais que nature. De À quatorze ans, la vie de Secundo est. quoi nous étonner et nous plonger dans est bariolée comme ces figurines que L’ambiance vivifiante de ses Andes une civilisation aux antipodes de la nôtre, façonne et peint Noé, son père au doux natales, les montagnes magnifiques un véritable voyage en terre inconnue.

La séance du dimanche 20 janvier à 14h30 Edna Stern : au Royal Utopia de Pontoise sera suivie d'un récital de piano de Invitée à se produire Edna Stern, dans le cadre de Piano Campus. dans des salles et des festivals pres- tigieux parmi les- quels l’Olympia à Paris, le Festival de la Roque d’Anthéron, le Concertgebouw d’Amsterdam, la Herkulessaal de Munich, le Théâtre du Châtelet... Elle s’est produite en récital solo et avec orchestre, sous la direction de chefs tels que Claus Peter Flor ou An- dris Nelsons. Elle donne également des Masterclass à travers le monde et dans de prestigieuses Universités et conserva- toires comme le CNSM de Paris, elle a été nommée Professeur au très réputé Royal College of Music de Londres en 2009 et est en résidence au Théâtre Impérial de Compiègne.

AUÀ PARTIR DU 18/01 BOUTpas… mais DES heureusement, le cinéma DOIGTS rare et brute. Mathieu joue avec la grâce est là pour détricoter tout cela et laisser de ceux qui n’ont rien à gagner et rien Réalisé par Ludovic BERNARD voir d’autres champs du possible, là par à perdre, il joue comme il respire : par l’alpinisme ou les concours d’éloquence besoin vital, par nécessité, comme par France 2018 1h45 (voir le film Le brio), ici par la force de la nature. Mathieu vient d’un milieu où l’on Avec Lambert Wilson, Jules Benchetrit, musique et d’un clavier de piano. ne prend pas des cours de piano, où l’on Kristin Scott Thomas, André Marcon, Ka- ne rêve pas de premier prix de solfège, ridja Touré, Michel Jonasz… Dans son grand appartement parisien où l’on ne fréquente pas des harpistes ni Scénario de Johanne Bernard et Ludo- cossu où il aime à savourer un verre de des premiers violons. Persuadé qu’il tient vic Bernard grand millésime le soir en rentrant du tra- là le souffle qui va redonner du sens à vail, Pierre Geitner masque mal sa tris- son métier et remettre un peu de passion Il nous avait embarqué il y a un peu plus tesse latente et son désarroi… depuis et de fougue dans sa vie, Pierre va se d’un an aux pieds de l’Himalaya, avec la quelque temps, il est sur la sellette et il se mettre en tête de faire rentrer le petit gars comédie L’ascension, succès que l’on pourrait bien que la direction du Conser- de banlieue dans sa prestigieuse école. vatoire où il est directeur musical veuille sait, qui racontait l’histoire folle (et vraie) Le faux hasard d’un travail d’intérêt gé- signer, dans un large sourire, la fin de sa d’un petit gars de banlieue sans aucune néral et la pugnacité d’une enseignante expérience en alpinisme, qui s’attaquait carrière. Pas assez de recrutement, plus à la face de l’Everest pour éblouir l'élue assez de prestigieux élèves, de la trempe aussi exigeante qu’ intransigeante (Kris- de son coeur. de ceux qui, bien dressés, peuvent pré- tin Scott Thomas) écriront la suite de la Avec des paysages beaucoup moins tendre à de prestigieux concours interna- partition. Fougueux, fier et sauvage, dé- spectaculaires et un cadre plus intimis- tionaux et par la même redorer le blason fiant les règles et l’autorité, Mathieu va te, Ludovic Bernard renoue ici avec un de la maison par un premier prix. découvrir alors un univers dont il ignore thème qui lui est cher, celui du plafond Dans le hall glacial et animée de la Gare tous les codes. de verre, ce concept au nom explicite qui du Nord, on a mis un piano pour que Du piano, du piano, encore du piano et laisse les classes (sociales, culturelles, celle ou celui qui le souhaite puisse jouer, beaucoup d’émotion, celle que la musi- économiques) bien étanches les unes pour soi, pour les autres, par plaisir, pour que porte au delà des notes, pour ceux aux autres, manière invisible de repro- pratiquer. Quand il tombe par hasard sur qui donnent et pour ceux qui recoivent… duire les schémas les plus stéréotypés ce jeune garçon et quand il écoute, fas- C’est un film qui tombe pile poil dans le entre ceux qui savent et ceux qui ne sa- ciné, le morceau qu’il interprète, il sait cœur musical de l’actualité locale avec vent pas, ceux qui ont, et ceux qui n’ont immédiatement qu’il tient là une pépite Piano Campus et c’est tant mieux ! GRANDE-SYNTHE la ville où tout se joue Séance unique le jeudi 13 décembre à 20H30 à Utopia Saint-Ouen l'Aumône suivie d'une rencontre exceptionnelle avec Damien Carême, maire de Grande-Synthe. Et en soutien à tous les élus courageux qui ont fait le choix de l'accueil des migrants face à la démagogie ambiante et notamment Domenico Lucano maire de Riace , assigné à résidence par la justice italienne. Soirée soutenue par Europe Ecologie les Verts Cergy

Béatrice Camura-Jaud chemin qui mêne à Calais, un point de tout » qui irrigue le discours politique, de documentaire France 2018 1h30 passage obligé pour les réfugiés en route Lionel Jospin à Emmanuel Macron), pour vers l’Eldorado britannique. Béatrice Ca- peu qu’il se retrousse les manches et voit Ville-champignon sortie de terre au mi- mura-Jaud, productrice, réalisatrice, est un chouïa plus loin que sa réélection, le tant des années 60 pour accompagner tombée en amour pourrait-on dire pour le fort développement de l’industrie si- ce territoire déshérité parmi les déshéri- politique peut beaucoup. Crise migratoi- dérurgique de la zone de Dunkerque, tés et le concentré d’humanité et d’éner- re, pollution industrielle, chômage : sous Grande-Synthe compte aujourd’hui un gie qu’elle y a rencontré. Son film est l’impulsion du maire Damien Carême, peu moins de 25000 habitants et sem- un témoignage admiratif du travail, de les citoyens, associations et pouvoirs ble un concentré des crises majeures - l’engagement de femmes et d’hommes publics œuvrent à trouver des solutions, environnementale, sociale, humanitaire qu’elle met un point d’honneur à filmer avec enthousiasme et humanisme. La - auxquelles nos sociétés doivent faire de la plus belle des façons possibles. face. Grande-Synthe, c’est la proximité ville de Grande-Synthe, aujourd’hui en de quatorze usines classées Seveso et Que peut le politique ? Contrairement pointe sur les questions de transition de la centrale nucléaire de Gravelines, aux bêtises qu’on entend avec insistance écologique, devient un vrai laboratoire un taux de chômage record et, sur le ça et là (le fameux « L’État ne peut pas du futur. dre les codes et les usages. La nature, sa beauté, sa pureté, ses surprises et ses trésors, lui offre tout ce dont il a besoin pour être heureux. Peu de temps après la disparition tragique de sa femme et la L'INCROYABLE HISTOIRE DU séparation d’avec son jeune fils, il fait la connaissance de Philomène, une jeune veuve dont il va s’éprendre. Une fille naî- tra de cette union, Alice. Au cours de l’une de ses tournées, il but- te sur une pierre, manquant de tomber. Attiré par sa forme curieuse, il la ramasse FACTEUR CHEVAL et la glisse dans sa poche pour mieux la À PARTIR DU 16/01 campe un facteur Cheval plus vrai que nature, visage émacié, regard un peu fou regarder à tête reposée. Ce sera « la pier- Réalisé par Niels TAVERNIER perdu dans les paysages lointains de re d’achoppement », celle sur laquelle il France 2018 1h48 son imaginaire et inspiration dévorante va bâtir son œuvre. Car par amour pour avec Jacques Gamblin, Laetitia Casta, pour l’œuvre de toute une vie. Il donne Alice, sa fille chérie, il a déjà en tête les Bernard Le Coq, Florence Thomassin, à l’homme toute la complexité de ses contours de ce sublime Palais, fruit de Zélie Rixhon, Natacha Lindinger… silences et au créateur toute la passion son imagination, de ses lectures sur des Scénario de Fanny Desmarès, de son projet, mais surtout, il retranscrit pays lointains et de la contemplation des Nils Tavernier et Laurent Bertoni avec une grande justesse ce que devait cartes postales exotiques qu’il achemine être le caractère de ce singulier bonhom- chaque jour jusqu’à leurs destinataires. On connaît tous, peut-être sans toujours me à l’aune de son palais : un cœur pur, Tout en restant facteur, il commence savoir le nommer ni le situer, cet étrange encore perché dans l’arbre naïf de l’en- alors la construction de ce Palais Idéal, et saisissant monument, ce palais aux fance, un esprit vif et drôle ayant plus le travaillant la nuit, charriant des cailloux formes singulières, ni tout à fait bâtiment, goût de l’écrit que celui du langage et un dans sa besace, un panier, une brouette, ni tout à fait sculpture, amoncellement grand amoureux de la Nature, les deux inventant des techniques pour que son harmonieux de pierres, de colonnes, de pieds dans la Terre mais la tête dans les œuvre soit robuste, montant des écha- statues et de tours comme tout droit sor- étoiles. Mais entrons plutôt dans le pa- faudages et faisant fi de tous les sarcas- ties d’un conte oriental. Mais si l’on sait lais… mes de ceux qui le prennent pour un fou. le destin tragique d’un Van Gogh ou les Nous sommes à la fin du 19ème siècle, Absorbé tout entier par cette tâche qui le passions d’un Rodin, on aura du mal à à Hauterives, petit village de la Drôme. nourrit et l’habite, lui l’architecte, le maî- raconter l’histoire du créateur de cette Ferdinand Cheval est facteur et fait tous tre d’œuvre, l’ouvrier, lui l’homme simple, œuvre unique et hors-norme, un homme les jours sa tournée à pieds, 33 kilomè- le père aimant, le facteur Cheval crée simple et ordinaire qui ne se voyait pas tres de chemins escarpés, de ruisseaux, le monde dans lequel il veut vivre. Une lui-même comme un artiste. Avec ce de bois, de prairies qu’il parcourt les mosquée, un temple hindou, des ani- film, Niels Tavernier comble nos lacunes sens aux aguets, attentif au moindre maux, un chalet suisse, un balcon, des et nous raconte le destin incroyable d’un chant d’oiseau. L’homme est effacé et escaliers, une cascade, des géants… la taiseux solitaire, facteur de son état mais peu à l’aise en compagnie de ses sem- liste est infinie et montre toute l’audace poète dans l’âme. Jacques Gamblin blables dont il semble ne pas compren- et toute la curiosité de ce modeste fac- teur qui inventa, sans le savoir, l’art brut. JEUDI 3 JANVIER à 14H15 au Royal Utopia de Pontoise : " Royal Opera House " : 2ème rendez-vous - SAISON 4 Projection en différé du spectacle présenté au Royal Opera House de Londres LA BAYARDÈRE Avec les danseurs et l’orchestre du Royal Opera House de Londres Ballet en 3 actes - DURÉE TOTALE : 3h05 dont 2 entractes (avec possibilité de boire un jus de pomme au bar) •Possibilité d’acheter les places à l’avance dès le 12/12 (pour mettre sous le sapin par exemple)

• Tarification spéciale : Tarif normal : 14 euros • Tarif réduit : 8 euros ( jeunes jusqu’à 16 ans, étudiants, demandeurs d’emploi ) • Les tickets Utopia ne sont pas acceptés

Chorégraphie : Natalia Makarova atmosphères de la musique de Minkus répondent idéalement à Chorégraphie Originale : Maruis Petipa la fluidité et à la précision de la chorégraphie classique et aux Musique : Ludwig Minkus péripéties du récit. La fantaisie de Marius Petipa, qui a pour décor une Inde de légende, raconte l’histoire d’une danseuse de temple et du À SUIVRE : prince qui l’aime mais en épouse une autre. Le célèbre « Acte blanc » éclairé par la lune – Le Royaume des Ombres –, où l’on • LA TRAVIATA de Giuseppe Verdi voit de multiples images de l’amour perdu du prince le han- ter, est un morceau de bravoure pour le corps de ballet. La • LA FORZA DEL DESTINO de Giuseppe Verdi chorégraphie permet à deux ballerines de rivaliser de talent, • FAUST de Charles François Gounod et une idole de bronze prend vie de manière saisissante dans • ROMEO ET JULIETTE (ballet) un prodigieux solo. Tout au long de l’ouvrage, la mélodie et les ses vers, tellement ringards, à l’heure où Georges Feydeau triomphe avec son Din- don et son verbe à l’humour aérien . Mais la grande Sarah, qui s’est entichée de ce jeune poète qu’elle affuble d’un « mon » affectueux et protecteur, lui a organisé un rendez-vous avec le grand Constant Coquelin (Olivier Gourmet flamboyant), célèbre comédien qui vient de claquer EDMONDÀ PARTIR DU 9/01 était encore le divertissement le plus la porte du Français (autrement dit la populaire avant que le cinématographe Comédie Française) à qui elle a promis Ecrit et réalisé par Alexis MICHALIK ne vienne le détrôner. Alors oui, les dé- une nouvelle pièce dont il interpréterait le France 2019 1h52 cors en carton pâte, oui les comédiens rôle principal, une pièce écrite donc, par avec Olivier Gourmet, Thomas Solivérès, qui s’en donnent à cœur joie sans rete- le jeune Edmond. Mais Edmond n’a plus Simon Abkarian Dominique Pinon, Jean- nue et oui encore les dialogues ciselés, d’inspiration et donc rien de bien concret Michel Martial, Alice de Lencquesaing, affutés, calibrés pour la scène et le pu- à proposer à Coquelin… rien, sauf quel- Clémentine Célarié, Lucie Boujenah, Igor blic... Il n’empêche : le résultat est des ques idées en vrac : des vers, forcément Gotsman, Mathilde Seigner… plus réjouissants et saura, nous en som- et toujours, un personnage haut en cou- D’après la pièce de théâtre d’Alexis mes certains, ravir tous les enseignants leur, l’esprit fin, le cœur pur et la fougue Michalik de collège qui étudient la pièce d’Ed- au bout de l’épée, et des Gascons… On mond Rostand et tous ceux qui gardent écrira la pièce au fur et à mesure des A la manière de Feydeau, quand les por- un souvenir ému d’un certain film ou de premières répétitions pour que tout soit tes claquent, quand les amants se plan- l’une des nombreuses interprétations de prêt pour la fin d’année, c’est à dire dans quent dans les placards et que les gran- l’œuvre sur scène. Quel bonheur tout de quelques semaines ! des bourgeoises s’évanouissent dans même que de se retrouver petite souris Faisant fi des caprices des actrices, des leurs robes de satin en poussant des sous les planches de la scène du Théâtre exigences de ses producteurs corses, de longs « ohhhhhhhh !!! », Edmond raconte de la porte Saint-Martin et suivre, scène la jalousie de sa femme, des tentations avec un panache éclatant et tonitruant après scène, vers après vers, rature après d’une belle costumière, des histoires de l’incroyable genèse d’une des plus célè- rature, l’écriture de ce chef-d’œuvre de la coeur de son meilleur ami et du manque bres oeuvres du théâtre français, Cyrano langue française. d’enthousiasme de l’ensemble de son de Bergerac. Dans ce film inspiré de sa Paris, décembre 1897. Edmond Rostand entourage, Edmond se met à écrire cette propre pièce (énorme succès, moult Mo- n’a pas encore trente ans mais déjà deux pièce à laquelle personne ne croit. Pour lières), Alexis Michalik fait le choix d’un enfants et beaucoup d’angoisses. Mal- l’instant, il n’a que le titre : Cyrano de ton et d’une mise en scène résolument gré l’interprétation de sa dernière œuvre Bergerac. L’histoire écrira le reste… burlesques, lorgnant de manière assu- par la très grande Sarah Bernard (Clé- mée vers ces vaudevilles à succès qui mentine Célarié, délicieuse), star absolue SÉANCES SCOLAIRES faisaient se gondoler le tout Paris de la de l’époque, il est en passe de devenir CHAUDEMENT RECOMMANDÉES. fin du 19ème siècle, quand le théâtre un artiste maudit. On rit du sérieux de RÉSERVATIONS AU : 0130377552 LES FILLES DU SOLEIL JUSQU'AU 18/12 redoutables aux yeux de ces derniers, dain recouvrent leur campement de for- qui croient dur comme fer que périr par tune. C’est l’attaque. Une de celles dont Écrit et réalisé par Eva HUSSON les mains d’une femme leur fermera à elles sortiront indemnes, ou pas… Ma- France 2018 1h55 VOSTF (français, tout jamais les portes du paradis. thilde respire à leur rythme, règle son pas kurde, anglais, arabe) sur les pas des guerrières. Mais, entre avec Golshifteh Farahani, Emmanuelle C’est parmi une unité de ces guerrières toutes, celle qui fascine le plus la jour- Bercot, Zübeyde Bulut, Sinama Alievi... que Mathilde (), re- naliste est sans doute Bahar (sublime porter de guerre, vient enquêter, en plein Golshifteh Farahani), commandante de On dira ce qu’on voudra des Filles du so- cœur du conflit, alors que toutes espèrent ce bataillon des Filles du Soleil. Avocate, leil, mais rares sont les films où l’on mon- un renfort qui n’arrive jamais. Nous som- polyglotte… progressivement les mots tre des combattantes, héroïnes admira- mes au Kurdistan, dans les montagnes les rapproche tout autant qu’ils creusent bles, loin de l’angélisme mièvre dont on du Sinjar. Ici la population yezidie a été un fossé entre celle qui cultive son indi- affuble le plus souvent la gent féminine. victime d’un véritable carnage : hommes vidualité et la meneuse pour laquelle le Fuyant les clichés doucereux, voici l’épo- massacrés, femmes et fillettes torturées, seul héroïsme véritable ne peut-être que pée terrible et palpitante de femmes en- vendues comme esclaves, garçonnets collectif. Ici il n’y a pas d’héroïne supé- gagées dans un combat qu’elles auraient enrôlés dans des écoles djihadistes où on rieure à une autre, de douleur supérieure aimé n’être pas le leur, si seulement on leur apprend à tuer dès l’âge de trois ans. à une autre, ici elles n’ont de choix que les avait laissées vivre en sécurité, libres Celles qui ont réussi à en réchapper sont d’avancer ensemble ou disparaître. Ici d’être ce qu’elles voulaient être. Si seule- devenues de véritables compagnes d’ar- toutes ont appris à relativiser, à ne plus ment une main internationale secourable mes dont le seul cri de ralliement est « La ouvrir les plaies inutilement… était venue au secours d’une population femme, la vie, la liberté ! ». Il faut enten- civile démunie. Mais le constat est aigre dre leurs chants qui montent par-dessus C’est un film à la fois très subjectif et très sur le champ de bataille : « Si c’était du les ruines, défiant la peur et la camarde, précis. La réalisatrice est allée puiser le pétrole et non du lait qui coulait de nos étrange mélange de tristesse profonde et matériau de son scénario sur le terrain. seins, on nous aurait aidées depuis long- de joie furtive, vite oubliées. Mathilde les Chaque protagoniste s’inspire de per- temps ». Dans un pays mutilé, mis à feu photographie, belles sous leurs turbans sonnes ayant réellement existé, enrichi et à sang par des hordes d’hommes qui malgré leurs tenues poussiéreuses, leurs d’un patchwork pioché dans les histoires n’épargnent pas plus les faibles que les cernes, leurs sourires brisés. Entre deux de véritables combattantes et journalis- survivants, le choix entre attendre sans tirs, dans des zones de tranquillité men- tes. On pourra reprocher à Eva Husson broncher et tromper sa peur en passant songère, elle les interroge, écoute leurs de mettre le paquet, mais cela est sans à l’action a vite été tranché par celles qui parcours individuels, lesquels résonnent doute bien en deçà d’une réalité fidèle- n’ont plus rien à perdre et tout à recon- d’une vérité universelle, les rend proches ment reconstituée et le résultat est un quérir. Et si leurs corps sont plus frêles d’elle-même, de nous toutes, de nous film remarquablement efficace, qui laisse que ceux des combattants de Daech, el- tous. À leurs côtés elle guette les tirs de sa part au romanesque, si tant est que la les n’en sont pas moins des adversaires l’ennemi, les silences suspects qui sou- guerre puisse l’être. rocailleux la poursuit comme un beau Loin de se laisser dépasser ou abattre, souvenir (chose forcément impossible elle en fait une force, fuyant le joug de la à reproduire dans un film anglophone, domination masculine, multipliant à son malgré l’interprétation bluffante de Keira tour les expériences et les conquêtes qui Knightley). ne dérangent guère Willy tant qu’elles ne Willy (Dominic West parfait dans ce rôle sont que féminines. de vil séducteur) est un critique musical On ne va pas vous raconter ici toute la COLETTE en vogue, écrivain, mais le plus souvent vie tumultueuse de Colette (romancière, À PARTIR DU 16/01 par procuration : il signe plus d’œuvres actrice, mime, journaliste…), le film est là qu’il n’en écrit, ayant recours à des prête- pour le faire ou lui donner un éclairage Réalisé par Wash WESTMORELAND plumes qu’il paie au lance-pierre. Sa in situ si vous la connaissez déjà. Ce qui USA/GB 2018 1h51 VOSTF notoriété l’amène à fréquenter les plus est le plus passionnant, c’est de resituer avec Keira Knightley, Dominic West, prestigieux salons littéraires de l’époque, l’écrivaine sulfureuse dans l’ambiance Eleanor Tomlinson, Fiona Shaw, Denise entraînant sa compagne farouche dans de l’époque, de ressentir le poids du Gough, Robert Pugh... son sillage. Si elle n’y brille pas par ses patriarcat qui restreint les possibilités Scénario de Richar Glatzer, Wash tenues, elle y étincelle rapidement par d’avenir des femmes. Si son œuvre fait Westmoreland et Rebecca Lenkiewicz son esprit, sa grande liberté de ton qui tache d’huile, se répand si vite, c’est étonne et séduit le tout Paris, qui a vite qu’elle est tout a fait moderne, donne Ce film raconte avec un classicisme fort fait de s’éprendre d’elle, tandis qu’elle une voix à ce que chacune vit tout bas. sage l’histoire d’une jeune femme qui l’observe, s’acclimate à son nouveau On est plongé dans son cheminement heureusement le fut beaucoup moins. milieu. Elle s’affranchira vite de ses intérieur, son attachement si particulier Tout débute dans les années 1890, celles vieilles nippes et d’une partie de son à Willy qui se transformera par la suite de la Belle époque. La jeune Gabrielle nom à rallonge pour se faire appeler d’un en désamour profond. Elle lui pardonnera Sidonie Colette a tout d’une péquenaude plus percutant « Colette », se créant un beaucoup de choses, mais jamais de inoffensive, avec ses robes simples, ses style « à part » qui rehausse sa beauté ne pas avoir rendu son nom aux écrits longues tresses, quand Henry Gauthier- atypique. dont elle accouche pour celui dont elle Villars, surnommé « Willy », la séduit. Elle Progressivement Colette se rend visible, est devenue la « négresse » littéraire. Au a tout juste vingt ans, lui en a quatorze incontournable, et il faut au moins cela fur à mesure que la série des « Pauline » de plus quand ils se marient. Elle porte pour ne pas faire tapisserie au bras s’égraine, que chaque livre devient sur son visage l’inexpérience de son d’un Willy dont on a l’impression qu’il un best-seller, la célébrité de Willy qui jeune âge, lui dissimule sous sa barbe est connu de toutes les femmes de augmente phagocyte la reconnaissance un passé de véritable serial séducteur Paris. Il a beau essayer de la maintenir de l’écrivaine. Colette trépigne, engluée compulsif. Après le mariage, vite conclu, à l’écart de certaines réalités, Colette, au fin fond du rôle dévolu aux femmes. la jeune fille en fleur débarque à Paris, malgré son amour, ne reste pas dupe C’est bel et bien Willy qui récolte les impressionnée par la bruyante capitale, longtemps. Au gré des supercheries et fruits de ce qu’elle a semé et qui refuse tellement étrangère à la luxuriance de mensonges médiocres de son époux, de rendre à Colette ce qui appartient à sa Bourgogne natale dont seul l’accent la jeune femme s’aguerrit, s’émancipe. Colette... LES CONFINS DU MONDE JUSQU'AU 18/12 de guerre « hallucinés » et notamment personnage et sa propre recherche ar- Apocalypse now de Coppola, qui a for- tistique, entre l'aventure de la guerre et Réalisé par Guillaume Nicloux cément marqué Guillaume Nicloux. A tra- l'aventure de ce tournage (toutes propor- France 2018 1h43 vers Les Confins du monde, on pénètre tions gardées, cela va sans dire). Comme Avec Gaspard Ulliel, Guillaume Gouix, dans un monde où même ceux qui sont Tassen, Nicloux est déplacé, déphasé, Lang-Khê Tran, Gérard Depardieu... encore vivants ressemblent à des fantô- déterritorialisé, déraciné de son milieu mes. habituel et cela se sent dans sa mise en Les Confins du monde nous transporte scène, attentive aux lieux, aux gens, aux dans l’Indochine française de 1945. Une Il n’y a quasiment pas de coup de feu, décors naturels, à la chaleur, à l'humidité, période de transition confuse, où il y a mais de la peur et de la hantise. Des à la lumière de ces confins à mille lieues plusieurs forces en présence, où les en- coups tordus, de la honte, du désir ca- de la France. On pourrait presque sen- nemis changent au gré des événements. ché. Du romantisme morbide aussi, lié au tir à travers son filmage les parfums, la Les Japonais, qui avaient violemment culte de la virilité, à la fascination qu’exer- sueur, le sang, comme si la caméra elle- repris le pays après le coup de force de ce malgré tout la guerre, si violente soit- même transpirait. 1945, se retirent finalement, laissant le elle. Nicloux montre des états extrêmes, Les Confins du monde est un film puis- champ libre aux indépendantistes viet- l’extase atteinte grâce à l’opium. Des samment physique, sensualiste, clima- namiens. C’est dans ce contexte trouble moments d’attente, teintée de nostalgie : tologique : on le doit à la nature, bien que surgit le lieutenant français, Robert « Le métro me manque » confie du haut sûr, mais aussi aux acteurs, vraiment re- Tassen. Son frère est mort devant ses d’un mirador le soldat Cavagna, le plus marquables d'intensité, de présence, de yeux, dans un massacre perpétré par un proche ami de Tassen. Gaspard Ulliel à Guillaume Gouix, de la lieutenant sanguinaire d’Hô Chi Minh. Et puis un salut est possible, lorsque superbe nouvelle venue Lang-Khé Tran à Retrouver cette figure du mal pour se Tassen rencontre l’amour, en la personne Gérard Depardieu qui imprime sa marque venger, telle est son obsession. d’une prostituée indochinoise… et son génie en une seule scène. Il parait C’est donc une guerre intime et parallèle à La guerre comme révélateur humain, que Nicloux a créé cette scène tardive- l’intérieur d’une autre guerre. C’est aussi c'est bien sûr une quasi-constante des ment, juste pour le plaisir des deux com- une sorte de polar existentiel, poisseux, films de guerre, mais l'intérêt de ce film, pères de retravailler ensemble. C'est là moite, aux confins de la folie, un pied c'est la concomitance de ce thème avec une excellente raison de faire du cinéma dans la boue du conflit, un autre dans la celui de la quête du cinéaste. Si Nicloux et qui contribue à rendre ce film particu- fantasmagorie. Difficile de ne pas penser n'a évidemment pas vécu le conflit in- lièrement attachant. à la longue nouvelle de Conrad, Au cœur dochinois, on ressent bien le parallé- (d'après Jacques Morice, Télérama, et des ténèbres, matrice de nombreux films lisme entre la quête existentielle de son Serge Kaganski, Les Inrockuptibles) Avant-première exceptionnelle le Mardi 18 décembre à 20h30 à Utopia Saint-Ouen en présence de la comédienne Audrey Lamy et du réalisateur Louis-Julien Petit.

protégeant un peu. Pourtant on sent bien que la barrière de protection est ténue, prête à rompre. Comment résister à ces sourires timides sous lesquels émergent des blessures tenaces, des envies de revanche magnifiques. Toutes ces sans- LES INVISIBLES abris ont un nom inventé pour voiler leur ET À PARTIR DU 9/01 en ont même perdu l’envie d’être belles. Et véritable identité : Edith (Piaf), Brigitte pourtant, belles, elles le sont ! On a affaire (Macron), Lady Dy, Simone (Veil), Marie- Louis-Julien PETIT à de de la drôlesse qui a vécu, qui a du France 2018 1h43 chien, du caractère, ou tout au contraire Josée (Nat), Mimy (Mathy), etc... Aucune avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, à la douceur incarnée qui a cessé de se n’est apaisée, d’aucunes font semblant Déborah Lukumuena, Pablo Pauly, Sarah faire confiance, qui s’est effacée face d’être calmes, plus versatiles que le lait Suco… aux siens. Ce sont des foultitudes de sur le gaz, toujours prêtes à mettre le Scénario de Louis-Julien Petit et femmes toutes uniques, leurs corps nous feu ou à s’embraser. Elles deviennent Marion Doussot le raconte ainsi que leurs traits de visage tour à tour détestables, admirables, sculptés par leur combat quotidien, la aimables. On ne sait plus. Même Manu, la Tout comme Discount, le premier film rue, le temps qui attaquent chaque être. responsable pourtant aguerrie du centre de Louis-Julien Petit qu’on avait déjà Elles ont la magnificence fragile de celles et ses collègues ne savent plus. Une beaucoup aimé, Les Invisibles est un qui ont réussi à surnager. chose est sûre : malgré les agacements, film jubilatoire, drôle et résolument Ce film qui fait chaud au coeur età les déceptions, le jour où l’administration politique, au sens le plus noble du terme. l’intelligence s’ancre dans une réalité aveugle va décider de fermer le centre, Décidément la filmographie de ce jeune qui ne devrait pas avoir droit de cité l’équipe entière fera front, quitte à passer réalisateur est bien partie pour remonter dans les pays civilisés, celle des femmes de l’autre côté de la barrière. les bretelles aux injustices sociales sans précaires, SDF qui arpentent nos villes On ne vous en dit pas plus. C’est un avoir l’air d’y toucher, en usant d’armes dans une indifférence assassine. Tout film qui se vit plus qu’il ne se pense, universelles telles le rire, l’humanité… pourrait paraître sombre et pourtant ça un appel au courage. Même dévalué, le On sort de son film heureux et grandis, ne l’est pas ! moindre des êtres vaudra plus qu’une remplis de courage, pleins d’envies. Celui L’action se passe dans un de ces centres action Natixis, il y aura toujours un avant tout de ne pas baisser les bras et dits sociaux qui accueillent le jour les de regarder devant soi avec toujours plus laissées pour compte. C’est Angélique, poing pour se lever, une parole solidaire d’empathie. jeune femme gouailleuse intrépide pour s’élever. C’est beau, c’est drôle, Fortes en gueules ou gueules brisées, (Déborah Lukumuena, une des actrices véridique, c’est du grand Louis-Julien elles sont-là. Même si la bonne société de Divines et ne cesse de l’être ), qui Petit. Décidément ces invisibles nous font essaie de ne pas les voir. Habituées à se ouvre les grilles de l’Envol, le matin. rire, nous émeuvent tout en échappant sentir transparentes, elles se gomment, Ici, on accueille, tout en gardant ses aux clichés. C’est une belle réussite, se fondent dans la grisaille de la ville. distances. Pas question de se retrouver vibrante, vivante, remarquablement Être vues ce peut-être le début des noyées dans la misère du pauvre monde, interprétée par une pléiade d’actrices emmerdes. Tant et si bien que certaines l’empathie n’est possible qu’en se investies, professionnelles ou non. BIENVENUE À MARWEN DU 2 AU 22/01 faire dans le plombant, ni le larmoyant. son, il crée la réplique miniature d’un vil- Il livre un film sans temps mort, visuelle- lage, Marwen, plongé en pleine Deuxiè- Réalisé par Robert ZEMECKIS ment époustouflant, mêlant chronique de me Guerre Mondiale et peuplé de petites USA 2018 1h56 VOSTF la vie quotidienne et film de guerre avec poupées représentant son entourage avec Steve Carell, Leslie Mann, Diane un savoir faire consommé. Une grande proche. Ne cherchez pas Marwen sur une Kruger, Élisa Gonzales, Gwendoline réussite, dont on entendra peut-être bien carte de la Belgique, il n’existe pas, c’est Christie... parler aux prochains Oscars. une pure invention de Mark Hogancamp. C’est l’histoire vraie donc, comme il est Dans ce village en guerre, il est Hoggie, Scénario de Carole Thompson et Ro- désormais coutume d’en prévenir le un GI intrépide et séducteur n’ayant de bert Zemeckis, d’après le documen- spectateur, de Mark Hogancamp. Artiste cesse de repousser les attaques inces- taire de Jeff Malmberg, Marwencol de son état, il gagnait sa vie comme illus- santes des nazis. Pour accomplir sa mis- trateur de la Seconde Guerre Mondiale. sion, il est entouré de véritables amazo- L’auteur de Forrest Gump, de Retour vers Mais voilà qu’un soir, à la sortie du bar nes, les femmes de Marwen qui, comme le futur ou encore de Qui veut la peau de de sa petite ville, il a le malheur de croi- il l’assènera au commandant nazi, sauve- Roger Rabitt, le tendre et farfelu Robert ser une bande de gars plutôt bas du front ront le monde. Zemeckis, revient sur grand écran avec et adeptes de la croix gammée. On sait Cette auto-thérapie permet ainsi à Mark le surprenant Bienvenue à Marwen. comment sont les petites villes et celle- de canaliser ses émotions et revenir dou- Un homme qui joue à la poupée, c’est ci ne fait pas exception, tout se sait, les cement vers une réalité trop longtemps assez inhabituel. Un homme qui aime ragots vont bon train, et quand un ori- oubliée. porter des chaussures de femme, de ginal comme Hogancamp, ce soir-là un Zemeckis met en scène ce parcours thé- préférence à hauts talons, certains diront peu gris, leur confirme qu’il aime bien de rapeutique en organisant habilement des que c’est une déviance, d’autres moins temps en temps porter des chaussures allers-retours entre le monde rêvé ou cau- catégoriques trouveront ça simplement de femme, sa vie bascule dans un trou chemardé de Mark et son quotidien réel. insolite et original. Ou peut-être, pour les noir. Il se réveillera à l’hôpital, se souve- Au-delà de ça, il montre aussi le travail plus romantiques, terriblement émou- nant à peine de sa vie d’avant hier, ne d’un artiste accompli et le cheminement vant. Eh bien figurez-vous que c’est jus- sachant plus écrire son nom, ne pouvant qui aboutit aux clichés qu’il exposera tement l’histoire tragique et tendre que définitivement plus dessiner le moindre jusqu’à New-York. À l’instar d’un facteur se propose de nous raconter Robert soldat, la moindre jeep ni la moindre pé- Cheval ou d’un Robillard, le film montre Zemeckis avec ce film étonnant, auda- pée. comment l’art nous sauve de nos tour- cieux et tristement d’actualité. Et vous L’homme ainsi brisé se réfugie dans un ments et de nos peurs et nous permet pouvez lui faire confiance pour ne pas monde imaginaire. A l’arrière de sa mai- d’envisager la vie comme un cadeau. Objets perdus cherchent propriétaires : week end des retrouvailles : samedi 15 et dimanche 16 dé- cembre à Utopia Saint-Ouen.

Des lunettes en abondance, des étuis à lunettes en pa- gaille, des parapluie à pois, à rayures, des foulards, des clés, des bonnets, des échar- pes en laine et en synthétique, des portables vintages : avant de tout trier pour tout donner à des associations qui en fe- ront bon usage et faire un peu place neuve dans le placcard « objets trouvés », nous vous invitons à venir récupérer vos biens le week-end du samedi 15 et dimanche 16. PUPILLE Pas sérieux s'abstenir ! mais le voilà. Il se trouve que ce bébé-là quête à la fois très simple et extraordinai- n’est pas un enfant désiré. Sa mère biolo- rement puissante dans laquelle chaque gique n’a pas voulu ou pu comprendre ce protagoniste va se lancer est racontée à qui lui arrivait, n’a pas cherché non plus la manière d’un périple humain haletant et à arrêter le processus de procréation, et captivant. Nous allons suivre pas à pas, STELLA café lorsqu’elle arrive à l’hôpital, largement à avec quelques allers-retours dans le pas- **************** terme, sa décision de ne pas garder l’en- sé, ces femmes et ces hommes qui font fant est prise. Dès lors, une machinerie la grandeur du service public et dont le Les horaires du Stella peu ordinaire, mêlant humain, adminis- travail consiste à accompagner ce pupille café : tous les jours tratif et juridique, se met en action pour de la meilleure manière possible jusqu’à accompagner cet être dans le monde, ce sa famille d’adoption. La réalisatrice s’at- de 15h00 à 21h00 « né sous X » dont l’Etat est désormais tache à raconter l’histoire dans chacune service jusqu’à 23h les seul responsable, le temps de lui trouver de ses composantes, ne laissant rien ni une famille : c’est l’histoire de ce film. vendredis et samedis personne sur le carreau et c’est bien cet- fermeture hebdomadaire C’est comme une course de relais : cha- te approche multiple, qui va du plus petit que protagoniste de l’histoire de cet en- sourire d’une aide soignante au moment le mardi fant va apporter sa pierre à la construc- de l’accouchement jusqu’au premier re- tion fragile de ses premiers jours et faire gard de la mère adoptive sur son bébé, à chaque changement de tout pour qu’il se sente en sécurité, lui le qui fait la grande force du film. On com- gazette bébé « abandonné ». Chacun a sa place, prend vite, par la tonalité des premières chacun a ses mots, ses gestes et son rôle LES VINS DU MOMENT scènes, que rien n’a été laissé au hasard à jouer dans ce roman de vie qui s’écrit. de LA CAVE A RITON Chacun sait parfaitement ce qu’il doit fai- et que derrière les mots, les gestes des Un nouveau blanc , re, dans quel cadre s’inscrit son action et personnages, se cache une longue et mi- nutieuse documentation. Le film gagne un nouveau rouge son unique objectif : le bien être de l’en- gouleyants choisis par fant. Elle est très belle et très touchante, ainsi en crédibilité et ne s’égare jamais sur des voies trop romanesques ou mo- Stéphane parmi les petits pro- cette chaîne humaine qui se met en ordre ducteurs comme on les aime de marche autour de ce minuscule indivi- ralisatrices. Bien sûr, il faut la part de fic- du. La sage femme qui le met au monde, tion, la petite touche drôle ou tendre qui le personnel hospitalier qui va le bercer, relance le récit et emporte l’adhésion du le nourrir les premiers jours, puis l’assis- spectateur. Le duo Kiberlain / Lellouche tante sociale qui va expliquer à sa mère assume parfaitement cette fonction ; elle biologique le processus enclenché, enfin dans un personnage d’éducatrice forte l’éducatrice qui fera le lien entre le monde en tête et addict aux bonbons chimiques, clos et protégé de l’hôpital et le monde lui homme au foyer, papa d’adoption, pro extérieur. Puis, au bout de la course, la du baby-phone et du portage ventral. famille d’accueil qui veillera avec bien- En sortant du film, on a un peu plus de veillance et tendresse sur ses premières tendresse dans la tête et un peu plus de semaines et enfin, en ligne d’arrivée pour foi en l’humanité et ça, par les temps qui un nouveau départ, la rencontre avec le courent, c’est à ne pas gâcher. foyer qui deviendra le sien. Filmée avec une grande justesse, cette JUSQU'AU 15/01 PLACE DE LA MAIRIE À St-OUEN L’AUMÔNE & 14, Rue Alexandre Prachay à PONTOISE /TEL:01 30 37 75 52/ www.cinemas-utopia.org

sus d’adoption et « mouais, bof » sera peut-être votre réponse…. Si on vous dit que dans ce film il y a des assistantes sociales, des psychologues, des éduca- teurs spécialisés, des infirmières, des fa- milles d’accueil, des parents en manque PUPILLE d’enfant, une mère célibataire, est ce que Écrit et réalisé par Jeanne HERRY cela vous donnera envie ? Pas sûr… On pourrait vous dire que c’est un film Bon alors, on efface tout, on recom- France 2018 1h55 sur l’accouchement sous X. Vous allez mence… C’est l’histoire d’une rencontre, avec Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche, dire « pffff , super festif ! » en mode ironi- celle d’un bébé avec le monde. Ce bébé, Elodie Bouchez, Olivia Côte, Stefi Selma, que. Ou alors, on pourrait dire que c’est comme tous les bébés depuis la nuit des Miou-Miou… un film sur le long et complexe proces- temps, n’a rien demandé à personne

GAZETTE no 285 DU 12 DÉCEMBRE 2018 AU 22 JANVIER 2019 - Entrée : 7€ - Abonnement : 50 € les 10 places - Étud. : 4 €