N°88 Janvier/Février 2019

Le journal de l’actualité Art et Essai du Cinéma le Lido Zooet des cinémas Grand Écran de Limogesm

Page 23 Sortie LA DERNIÈRE nationale FOLIE 16 janvier DE CLAIRE 2019 DARLING Un film de Julie Bertuccelli Voir page 7 Avec Catherine Deneuve, Chiara Un film de Olivier Assayas Mastroianni, Samir Guesmi… DOUBLES VIES Avec Guillaume Canet, , Vincent Macaigne…

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du 20 au 27 janvier

POUR TOUS À TOUTES LES SÉANCES* Une réalisation ID Studio - 05 55 34 32 14 [email protected] RCS Limoges 494 602 824. Toute reproduction interdite Document non contractuel. Remise de 50% sur la base du tarif plein en vigueur le 19 janvier, hors supplément 3D et séances spéciales - Offre non cumulable. Programmes et horaires : www.GRANDECRAN.fr

JOURNAL GRATUIT TIRÉ à 10 000 exemplaires Jusqu’au 28 février 2019

L’EPARGNE

Informations données à titre indicatif sous réserve d’éventuelles modifications.

page 2 ZOOM n°88 - janvier/février 2019

Sans titre-1 1 13/12/2018 10:23:43 Infos Lido ÉDITO 2019, bonne année, Jusqu’au 28 février 2019 Prix des places 4,00 € avec la carte Cin’Étud* bonnes résolutions et Ozon ! *voir modalité d’inscription et périodes concernées en caisse Ce n’est pas sans avoir une pensée pour vous et vous adresser nos tradition- pour les moins de 14 ans 5,00 € nels vœux de bonne année que nous souhaitons entamer 2019. à toutes les séances (2) 6,50 € séances de 15 h et 18 h En cette période charnière, il y a deux façons de voir les choses : regarder dans le rétroviseur pour faire le bilan des 12 derniers mois ou regarder et étudiants tous les jours L’EPARGNE droit devant pour scruter les petits signes qui pourraient effectivement faire 7,70 € tarif normal pour les autres que cette nouvelle année soit bonne. 2018 ayant été marquée par une très séances légère régression des entrées, malgré une augmentation sans doute trop 3,00 € pour le «cinéma des enfants» déraisonné du nombre de sorties en salles, bon nombre de films d’auteurs, de qualité n’ont pas su rencontrer leur public. C’est bien dommage. Ce Abonnements qui est tout de même réconfortant c’est que, malgré un printemps peu favo- Carte «Cinéphile» rable, malgré la coupe du monde, malgré quelques jours caniculaires cet 6 places valables 60 jours pour 34,00 €(1) été, malgré le mouvement des gilets jaunes, ce recul restera raisonnable. Les perspectives pour 2019 semblent plutôt bonnes, sur le papier, et tous Carte «Cinévore» (1) les signaux semblent au vert pour vivre une nouvelle belle année de cinéma. 10 places valables 90 jours pour 44,00 € Souhaitons que cet espoir ne soit pas vain et que cette tendance puisse se

(1) y compris frais de gestion de la carte conforter au fil des mois et des sorties à venir. Évidemment le regain de fréquentation tant attendu passera par les grosses Infos Grand Écran productions américaines, par des comédies françaises, mais, nous le souhai- tons ici ardemment, par le retour des films Art et Essai dits « porteurs », ce qui Centre et Ester nous a, il faut bien l’avouer, cruellement manqué en 2018. Prix des places Au cours des premières semaines de 2019 nous aurons le plaisir de retrou- 4,00 € avec la carte Cin’Étud ver sur nos écrans un de nos chouchous Olivier Assayas avec un DOUBLES (voir modalité d’inscription et périodes concernées en caisse) VIES au casting de choix (Binoche, Canet,…). Nous vous invitons égale- 5,00 € pour les moins de 14 ans ment à venir voir LES INVISIBLES de Louis-Julien Petit qui avait lors de sa à toutes les séances* projection dans le cadre des 3es Rencontres de Limoges, fait l’unanimité. 5,50 € le dimanche matin Il conviendra aussi de surveiller avec beaucoup d’attention SI BEALE STREET de septembre à juin (sauf Ester) POUVAIT PARLER de Barry Jenkins, le très remarqué et oscarisé réalisateur de MOONLIGHT. En février nous devrions vivre un temps fort. Un véri- 7,70 € Tarif réduit table pavé dans le bénitier, avec GRÂCE À DIEU le dernier François Ozon - pour les étudiants* qui fait déjà polémique. Le réalisateur n’aura jamais aussi bien porté son à toutes les séances nom puisqu’il s’attaquera à l’affaire Peyrat ce prêtre lyonnais qui abusait de - + 65 ans en après-midi jeunes scouts placés sous sa responsabilité. Ozon a souvent abordé, entre- coupé de quelques comédies, de graves sujets de société, nul doute que sauf dimanche et jours fériés ce nouvel opus ne fera pas exception. N’en déplaise à ceux qui auraient - familles nombreuses * voulu que le film ne puisse sortir, il sera bien sur les écrans le 20 février et - 18 ans* (2)sur présentation des justificatifs devrait, vraisemblablement, être assorti d’une sélection au Festival de Berlin. 10,50 € Tarif normal Si GRÂCE À DIEU est emblématique du travail du metteur en scène il est aussi le symbole de ce que peut et doit être le cinéma, un espace qui sait Document non contractuel, sous réserve d’erreur typographique. sous réserve Document non contractuel, 3,00 € pour le «cinéma des enfants» aborder, dénoncer, les faits les plus graves et par-delà, et c’est là l’essentiel, Abonnements amener chacun à réfléchir sur le monde qui l’entoure, sur la complexité de celui-ci et de certains parmi ceux qui le compose. Abonnement Grand Écran Depuis quelque temps, et c’est très bien, nous vivons dans une société où 6 places pour 41,00 € (3) il est devenu normal de dénoncer ce qui ne l’est pas. Si le milieu du 7e art, valables 60 jours qui a été parmi les premiers concerné, permet aujourd’hui, même si cela Abonnement UGC illimité 1 a toujours existé, de faire avancer ces justes causes, nous en serions ravis. 21,90 €/mois (2) Avec vous tous amis réalisateurs, amis spectateurs, Ozon donc ! Si nous le Abonnement UGC illimité 2 faisons à bon escient cela constituera une petite goutte d’eau, pas forcément ZOOM n°88 - janvier/février 2019 36,80 €/ mois (2) bénite, qui nous aidera à adoucir des océans de souffrances et d’injustices.

Abonnement UGC illimité -26 ans Vous l’avez compris la programmation, au-delà des quelques titres évoqués (2) 17,90 €/ mois ci-dessus, s’annonce fort riche, c’est tout ce qu’il nous faut pour que cinéma- (2) hors frais de dossier voir conditions sur www.ugc.fr tographiquement 2019 démarre sous les meilleurs hospices. (3) y compris 2 € de frais de gestion Informations données à titre indicatif sous réserve d’éventuelles modifications. À très bientôt dans nos salles obscures. Journal gratuit tiré à 10 000 exemplaires. Parution toutes les 7 à 8 semaines entre septembre et juin. Bruno PENIN Entièrement réalisé pour les cinémas Multiplex Grand Écran et Lido par Bruno PENIN. Pour nous contacter : par courrier à l’adresse : Retrouvez-nous 9 - 11, place Denis-Dussoubs - 87000 Limoges par téléphone au : 05 55 77 40 79 sur nos réseaux sociaux par e-mail : [email protected] Conception graphique et insertion publicitaire : ID Studio Limoges - www.idstudio.fr - [email protected] page 2 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 Cette revue est imprimée par : EDIISPRINT PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 3

Sans titre-1 1 13/12/2018 10:23:43 Argentin, Espagnol 2018 - Durée : 1h58 min

Un film de Luis Ortega L’ANGE Avec Lorenzo Ferro, Chino Darín, Daniel Fanego…

Sortie nationale 9 janvier 2019

Synopsis : Buenos Aires, 1971. Carlitos est un adolescent de 17 ans au visage d’ange à qui person- ne ne résiste. Ce qu’il veut il l’obtient. Au lycée, sa route croise celle de Ramon. Ensemble ils forment un duo trouble au charme vénéneux. Ils s’engagent sur un chemin fait de vols, de mensonges où tuer devient bientôt une façon de s’exprimer...

NOTES DE PRODUCTION : À Luis Ortega s’est inspiré de l’histoire de Carlos Robledo Puch, plus connu sous le nom de « L’ange noir », qui assassina entre 1971 et 1972 onze personnes d’une balle dans le dos ou pendant leur sommeil. Pour lui, la mort était une notion abstraite. A cette époque en Argentine les théories de Cesare Lombroso soutenaient que la laideur justifiait les actes criminels le plus souvent commis par des meurtriers aux yeux globuleux, à la peau basanée, au nez crochu, au front très large ou aux dents mal alignées. Or, Robledo était aux antipodes de ce type de profil. Ses origines sociales, son solide environnement fami- lial, et ses bonnes manières constituaient une formidable couverture pour La presse le surnommait « Le chacal » ou « Le monstre commettre ses crimes. Mais le plus déconcertant était sa beauté physique. au visage enfantin ». Son visage était angélique avec C’est sur cette base que Sebastian Ortega a construit un Carlitos considé- des boucles blondes et une beauté magnétique. Un rablement éloigné du Robledo monstrueux. On découvre un personnage policier avait même dit qu’il était la version masculine pour qui ses propres actes sont un mystère. de Marilyn Monroe..

LIMOGES CENTRE - LIMOGES ESTER - LIDO

CENTRE - ESTER - LIDO saison 2018/2019 CENTRE - ESTER - LIDO *Hors supplément 3D

saison ID Studio 2018/2019 *Hors supplément 3D ID Studio 190718 Romane Néris 190718 Romane Néris raires : www.grandecran.fr informations films & ho informations films & horaires : www.grandecran.fr ID Studio - 05 55 34 32 14 [email protected] Photos : Bruno Lionel Béziat - Modèle Ro M ane Document non contractuel. page 4 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 France 2018 - Durée : 1h42 min

Un film de Louis-Julien Petit es RENCONTRES Il m’est vite apparu que c’étaient ces deux catégories de femmes « invisibles » aux CINÉMA yeux de la société, travailleuses et accueillies mises face à face au quotidien, que j’avais envie de mettre en lumière dans ce film. SÉLECTION DE LIMOGES 3 LA TONALITÉ DU FILM Dans la lignée des comédies sociales anglo-saxonnes (The Full Monty de Peter Cattaneo ; Pride de Matthiew Warchus ; My beautiful laundrette de Stephen Frears), il m’est apparu évident que la comédie serait le meilleur ton pour raconter ces femmes. J’ai eu envie de faire un film solaire et porteur d’espoir dont le cœur serait le groupe, Avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky… la cohésion et l’entraide face à l’adversité. J’ai voulu plonger le spectateur dans le milieu de la grande précarité par le biais de situations drôles et émouvantes, sans jamais éluder la réalité dramatique dont il est question, ne serait-ce que par respect SYNOPSIS : Suite à une décision municipale, l’Envol, centre pour ces femmes qui ont beaucoup d’autodérision sur leur situation, et rejettent d’accueil pour femmes SDF, va fermer. Il reste trois mois aux toute idée d’apitoiement sur leur sort. Je me devais de les montrer telles que celles travailleuses sociales pour tenter de réinsérer les femmes dont j’avais connues, dans la complexité de leur vérité, sans compassion particulière ni elles s’occupent : falsifications, pistons, mensonges… Désormais, misérabilisme. tout est permis ! Avec l’humour comme bouclier, Les Invisibles est un film de combattantes, une épopée tragi-comique dans lequel la lutte est plus importante que l’objectif quasi NOTE D’INTENTION par Louis-Julien PETIT utopique à atteindre. Que leurs armes soient légales ou pas, leur réussite se situe dans l’action commune et dans l’aventure que ces femmes vont vivre, ensemble. LA GENÈSE DU FILM LES TRAVAILLEUSES SOCIALES, MES AUTRES « INVISIBLES »… En août 2014, Claire Lajeunie, qui a réalisé pour France 5 un documentaire sur les femmes SDF intitulé «Femmes invisibles, Pour moi, outre les précaires, il y a d’autres « invisibles », les travailleuses sociales, survivre dans la rue», m’a offert le livre (Sur la route des celles qu’on n’aide pas à aider les autres. On en parle peu, on ne les entend presque Invisibles) qu’elle avait écrit pour compléter son film, retraçant pas, on ne les voit que très rarement et pourtant, tel Sisyphe sur son rocher, et en ses rencontres, ses étonnements, ses questionnements, et ses dépit d’une législation d’une rigidité parfois confondante, elles s’occupent de leurs relations avec ces femmes. « accueillies » jour après jour, avec la conviction inébranlable que leur réinsertion est possible. Ces femmes, bénévoles ou non, font un travail difficile, essentiel, Ce livre a été un choc : il était à mille lieues du ton très factuel, exemplaire, d’autant plus ingrat qu’elles ont rarement droit à un merci de la part sociologique, et grave auquel je m’attendais avec un tel sujet. de celles qu’elles réussissent à réinsérer. Dans le film, face à la condamnation du Bien au contraire, j’ai plongé dans une histoire humaine, ayant centre, nos personnages vont outrepasser leurs fonctions et réinventer leur métier toutes les composantes de la tragi-comédie, avec des femmes hors du système, dans une lutte qui leur paraît juste. incroyablement complexes, touchantes et souvent drôles malgré des parcours de vie dramatiques. J’ai dévoré le livre en deux heures, sortant de sa lecture à la fois bouleversé et euphorisé, à tel point que j’en ai parlé à ma productrice Liza Benguigui, qui a pris les droits du livre sur-le-champ. Nous étions tous les deux intimement convaincus que ces portraits de femmes, à la fois fragiles et combatives, seraient un formidable terreau pour y développer un film de fiction… Parmi elles, Catherine, la cinquantaine qui s’endort partout; Julie, 25 ans, dans le déni de sa situation… Pleines de contradictions, aussi attachantes qu’exaspérantes, elles étaient déjà pour moi des personnages de cinéma. L’INVESTIGATION Comme pour Discount et Carole Matthieu, je savais que je devais me plonger dans cet univers pour le comprendre et l’appréhender le plus justement possible. Pendant plus d’un an, je suis donc allé rencontrer des femmes SDF dans différents centres d’accueil à Après Discount, Louis-julien Petit est revenu à Limoges, travers la France, découvrant par la même occasion le métier des lors des 3e Rencontre cinéma, accompagné de Claire travailleurs sociaux, principalement des femmes. Lajeunie, pour une soirée autour de Les Invisibles.

Sortie nationale 9 janvier 2019

page 4 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 5 France 2018 - Durée : 1h43 min

ces réminiscences que sont progressivement apparus les contours du film que je voulais vraiment réaliser. En quinze ans, le monde a bien changé, et votre réécriture porte la trace de ces bouleversements. On écrit toujours dans un contexte qui conditionne et oriente notre regard. Je me suis lancé dans cette nouvelle adaptation en 2016, alors que le monde en général et la France en particulier étaient traversés par des inquiétudes nouvelles. La réalité s’est durcie, et le regard des enfants sur le futur aussi. Vous pensez que cette génération a encore plus de raisons Un film de Sébastien Marnier que la précédente d’être désespérée ? Avec Laurent Lafitte, , Cette génération me semble surtout plus consciente du Pascal Greggory… monde dans lequel elle vit. Nous avons fait un très long casting pour trouver les enfants de la classe de 3ème 1 et plus particulièrement le groupe des 6. À chaque fois, on SYNOPSIS : Lorsque Pierre Hoffman intègre le prestigieux collège leur a posé des questions sur leurs peurs, leurs angoisses de Saint Joseph il décèle, chez les 3e 1, une hostilité diffuse et une et nous avons été frappés par leur acuité mais aussi par violence sourde. Est-ce parce que leur professeur de français vient le pessimisme de leur vision du monde. Sans surprise, de se jeter par la fenêtre en plein cours ? Parce qu’ils sont une les récents attentats étaient ce qui les reliait les uns aux classe pilote d’enfants surdoués ? Parce qu’ils semblent terrifiés par autres comme un fil invisible. Dans leur collège, à chaque rentrée, on les informe des différentes règles à suivre en la menace écologique et avoir perdu tout espoir en l’avenir ? De la cas d’attentat. On leur explique qu’ils ne doivent pas rester curiosité à l’obsession, Pierre va tenter de percer leur secret... sur le perron de l’établissement avec leurs amis parce que le risque de se faire tirer dessus est plus élevé. Il n’en faut ENTRETIEN AVEC SÉBASTIEN MARNIER : pas plus installer dans l’esprit d’un enfant l’idée que le chaos rôde à proximité… Si cette peur collective ne nous À l’origine de L’Heure de la sortie, il y a un roman de Christophe a pas étonnés, nous avons été en revanche surpris par Dufossé, sorti en 2002. Qu’est-ce qui vous a convaincu d’en faire un leurs angoisses liées aux questions écologiques, par leur film ? conscience que l’homme est en train de tuer la planète et Dès la première lecture, ce roman a éveillé en moi un torrent d’images de faire disparaître les animaux. C’est une génération qui et de situations très évocatrices : un professeur de collège qui se vit dans un chaos et qui a envisagé une certaine idée de la suicide pendant un cours, une forte suspicion entourant les élèves, fin d’un monde. un projet mystérieux… La semaine d’après j’ai pris une option sur les Mais dans votre film, la menace ne vient pas de l’extérieur, droits du livre, sans producteur, sans financement, sans rien… Mise mais plutôt des élèves… à part la certitude que cette histoire était la promesse d’un film très fort. J’ai longtemps espéré que ce soit mon premier film, mais il était C’est en tout cas le point de départ : même si elle décide certainement trop ambitieux pour un coup d’essai. Alors je l’ai mis d’agir contre elle-même et non contre les autres, il y a chez de côté, sans jamais en faire le deuil. Même lorsque je travaillais sur cette bande d’adolescents quelque chose du groupuscule Irréprochable, j’en parlais à ma productrice, Caroline Bonmarchand, extrémiste – leur désespoir a entraîné la radicalisation de qui était aussi très intéressée par le projet et m’a poussé à le reprendre. leur esprit. Mais les professeurs ne sont pas en reste : ils sont Dix ans après la première version du scénario, je me suis mis en tête démissionnaires, indifférents aux souffrances de ceux sur de le réécrire intégralement, sans passer par une nouvelle lecture lesquels ils sont censés veiller. Dans le film, il y a une forme du roman. Je sentais qu’il fallait que je reste sur mes impressions, d’aveuglement et d’irresponsabilité du corps enseignant, le souvenir que j’en avais et les situations que ma mémoire avait qui fait l’autruche alors qu’il sait qu’une colère sourde et sélectionnées ou inventées au fil du temps. C’est à travers ce flou et anormale hante l’école. Pire : les professeurs relativisent la violence et le jusqu’au-boutisme dont les élèves sont capables. Et c’est cette tension, cette ambiguïté-là qu’il s’agissait d’explorer : je voulais qu’on ne sache jamais qui Sortie sont vraiment les monstres, les adultes ou les enfants. nationale 9 janvier 2019

page 6 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 France 2018 - Durée : 1h48 min

Un film de Olivier Assayas Sortie nationale 16 janvier DOUBLES VIES 2019 Avec Guillaume Canet, Juliette Binoche, Vincent Macaigne…

SYNOPSIS : Alain, la quarantaine, dirige une célèbre maison d’édition où il publie les romans de son ami Léonard, écrivain bohème. La femme d’Alain, Séléna, est la star d’une série télé populaire et Valérie, compagne de Leonard, assiste vaillamment un homme politique. Bien qu’ils soient amis de longue date, Alain s’apprête à refuser le nouveau manuscrit de Léonard… Les relations entre les deux couples, plus entrelacées qu’il n’y la dramaturgie pouvait naître toute seule du dialogue. paraît, vont se compliquer. J’ai eu envie d’essayer, tout en ne sachant pas s’il y avait là matière à un film. Je me suis fixé comme seul Questions à Olivier Assayas sur la genèse du projet : La première ques- principe le plaisir de l’écriture, en me disant que si cela tion porte sur le scénario : en regardant votre film, on ne peut pas s’empêcher m’amusait, cela pourrait peut-être amuser les autres. de penser à l’écriture, comme si elle était au centre de tout. Je m’intéresse beaucoup, comme tout le monde, à la façon dont l’adaptation au numérique transforme nos Lorsque j’ai commencé à écrire, je n’avais pas la moindre vies, ou plutôt à la manière dont le monde se trans- idée de ce que je faisais. Je tournais depuis déjà longtemps forme sans cesse. A d’autres époques c’était l’industria- autour de l’histoire d’un éditeur confronté à la transforma- lisation, les machines à vapeur, le téléphone, l’avion, etc. tion du monde et sa capacité ou pas à s’y adapter. J’avais Aujourd’hui le vecteur du changement c’est le numé- écrit un scénario il y a longtemps, qui s’appelait Voilà l’été, rique, et ce changement nous interroge sur des convic- le personnage ressemblait beaucoup à celui qu’interprète tions ancrées dans nos habitudes les plus chères, nos Guillaume Canet dans Doubles vies. Mais c’était traité sur un valeurs les plus essentielles ; chacun essaie de se situer mode romanesque, beaucoup de personnages, d’actions, de par rapport à cela, est bousculé par cela. C’est devenu déplacements, c’était plutôt un film grave et j’avais été très le sujet du film. J’avais envie d’un film léger, rapide, une frustré à l’époque de ne pas arriver à le faire… Entre-temps comédie qui traiterait librement du monde contempo- j’ai réalisé d’autres films, car tout cela remonte au milieu des rain. Mon modèle c’était Rohmer, L’Arbre, le Maire et la années 2000. médiathèque, un film d’une grande fantaisie, intelligent et vif, et qui à la fois parlait de l’écologie, de l’urbanisme, des enjeux de la transformation de la société française de son temps. J’ai voulu comme lui faire un film d’idées, tout en étant bien conscient que je risquais de me faire taper sur les doigts parce qu’au cinéma on n’aime pas beaucoup les intellectuels, en règle générale. Mais cela ne m’intimide pas, il se trouve que je m’intéresse à la théorie, aux idées, à la pensée, à la façon dont tout cela fait bouger le monde. Je ne vois pas pourquoi j’en au- rais honte, car il me semble que cela peut se partager avec des spectateurs de cinéma ; quand on parle avec le public après une projection, les questions sont en général très sophistiquées. Et ce public, en France, aux Etats-Unis ou ailleurs, vient aussi au cinéma parce qu’il C’est un projet que vous n’avez pas réussi à monter, ou que vous avez abandonné ? s’intéresse au débat d’idées, et qu’il est prêt à écouter, Personne n’en voulait, malgré un très beau casting. Je l’ai donc laissé de côté, à s’engager, que ce soit de façon positive ou négative, mais le désir est resté d’un film autour d’un éditeur contraint de se remettre dans la problématique que soulève un film. en question. Après Personal Shopper, j’ai eu envie de reprendre ce scénario, de l’adapter et de le resynchroniser avec mon désir, avec le recul du temps. En réalité, ça m’a plutôt tétanisé qu’autre chose. J’ai donc commencé par tourner en rond, par chercher une manière de pouvoir sauver tel élément, récupérer tel autre… Je noircissais mes carnets de notes, et il n’en sortait aucun désir. J’ai donc tout repris à zéro et commencé à rédiger de manière un peu expérimentale : deux personnages, un éditeur et un écrivain, et ils se parlent… La première scène s’est écrite toute seule ! Je ne vais pas prendre comme référence des cinéastes illustres comme Sacha Guitry, ou dans une certaine mesure Tarantino, mais il y a quelque chose qui m’intéresse beaucoup dans leur travail : la façon dont la fiction est générée par le dialogue. L’auteur écrit au fil de la plume, deux personnages s’affrontent, et le jeu de ping-pong finit par produire des étincelles, comme si

page 6 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 7 Russe, Allemand, Polonais, Kazakh, Chinois 2018 - Durée : 1h40 min

AYKAUn film de Sergey Dvortsevoy Avec Samal Yeslyamova, Zhipargul Abdilaeva, David Alavverdyan…

Sortie nationale 16 janvier 2019

SYNOPSIS : Ayka vient d’accoucher. Elle ne peut pas se permettre d’avoir un enfant. Elle n’a pas de travail, trop de dettes à rembourser, même pas une chambre à elle. Mais c’est compter sans la nature, qui reprendra ses droits.

NOTE D’INTENTION de Sergey Dvortsevoy : Au départ, il y a une simple statistique que j’ai lu dans le journal :

« En 2010, dans les maternités de Moscou, 248 nouveaux-nés ont été abandonnés par leurs mères, venues du Kirghizstan (une ancienne république soviétique proche de la frontière chinoise) ».

Cela m’a interrogé durablement. Comment était-ce possible ? Quelles raisons pouvaient conduire ces mères Kirghizes à abandonner leur enfant dans un pays étranger et le livrer aux hasards du destin ? Qu’est ce qui pouvait les forcer à commettre un acte aussi peu naturel pour une femme, surtout venant d’une culture aussi intensément construite autour des liens familiaux ?

J’ai fini par en conclure que je devais faire un film sur ce sujet. Un film sur une jeune femme Kirghize qui abandonnait son enfant dans une maternité de Moscou, et sur les circonstances qui l’avaient poussée à prendre cette décision.

En fait, ce film parle de nous tous. De ce qui arrive lorsque les relations entre les gens et avec leur environnement se détériorent, au point que l’individu lui-même s’abîme moralement.

Seules la vie et la nature peuvent forcer un être humain à réévaluer son existence afin de la changer, parfois même contre sa volonté. qui reprendra ses droits.

page 8 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 France 2018 - Durée : 1h50 min Jeudi 10 janvier 2019 Séance Unique (sortie nationale le 6 mars 2019) 20h15 au Lido*

Arabesque - Association culturelle : La compagnie de danse contemporaine Arabesque voit le jour à Limoges il y a plus de trente ans déjà, sous l’impulsion de la danseuse et chorégraphe Marie-Laure Bedel-Tarneaud.

Depuis 1987, Arabesque est fondée sur la rencontre, le dialogue permanent entre danseurs professionnels et amateurs. MAGUYL’URGENCE D’AGIR Par son ancrage territorial durable et son souci répété de faire découvrir de nou- veaux talents, elle a su créer un lien entre danse contemporaine et mise en valeur de lieux remarquables du patrimoine.

La compagnie compte aujourd’hui 17 créations uniques et de nombreuses diffusions en France, notamment en Nouvelle-Aquitaine, et à l’étranger. Elle est reçue réguliè- rement pour ses créations au Théâtre National de la Danse à Budapest.

MARIN Marie-Laure BEDEL-TARNEAUD : Après avoir étudié la danse chez SYNOPSIS : Inspirée par l’œuvre de Samuel Beckett, May B est imprégnée du tragique, de l’humour et du cynisme salvateur qui Noëlla Bordoni, puis chez Nora Kiss à Paris et au centre international de danse Ro- sont la marque de l’auteur. La pièce de Maguy Marin est devenue sella Hightower à Cannes, Marie-Laure danse à l’Opéra de Strasbourg et de Lyon. l’une des pièces emblématiques de la danse contemporaine Elle signe sa première créa- française dans le monde entier, et a marqué l’histoire des tion chorégraphique en 7987 arts vivants par sa puissance poignante. Réconciliant danse et crée Arabesque ainsi que et théâtre, les interprètes jouent la drôlerie de l’impossibilité les Biennales de danse. Elle de vivre ensemble et se meuvent dans l’incapacité tragique à évolue ensuite vers une écri- rester seul. Inscrite au répertoire de la compagnie depuis 37 ans, ture contemporaine grâce à May B a fait l’objet de plus de 750 représentations sur les cinq des échanges avec d’autres continents. chorégraphes (Pal Frenak, MAGUY MARIN L’URGENCE D’AGIR est un véritable film sur la Martin Padron, Pascal Gior- pièce May B mais est également associé à un documentaire qui dano) à la suite d’un stage retrace l’histoire vécue de ses protagonistes. chez Merce Cunningham à New York. occupe une place à part La Compagnie Maguy Marin : Elle travaille sur la mémoire dans le paysage de la danse contemporaine. Son parcours et de Limoges en investissant ses prises de positions politiques engagent pour ses créations des sites à l’audace, au courage, au combat, formulent publics, privés, industriels… des réponses exemplaires à des interrogations Elle signe 16 créations depuis 7987 dans plusieurs lieux de Limoges et sa région. universelles et toujours actuelles. Aujourd’hui Rigueur et professionnalisme marquent la carrière et la vie de Marie-Laure, donnant plus que jamais, elle en appelle à la priorité un éclairage particulier au choix des interprètes avec qui elle partage ses créations. de s’occuper des enfants, de transmettre, aux jeunes générations, l’autonomie du penser et de l’agir, le désir de l’effort, la joie de la création. Comment nous nourrir, les uns des autres, de l’énergie fondamentale du « faire ensemble ? » Comment déjouer le Contact : 06 81 98 45 89 renoncement ? Comment agir ? [email protected] « Il y a des gestes qui aident à vivre » dit-elle. www.arabesquedanse.com

page 8 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 9 France 2018 - Durée : 1h25 min Un film de argaux Bonhomme Avec Diane Rouxel, Jeanne Cohendy, Cédric Kahn… MARCHE OU CRÈVE

SYNOPSIS : Elisa, une adolescente fougueuse et passionnée, veut profiter de l’été de ses 17 ans sur les pentes escarpées du Vercors où elle a grandi. Mais sa mère quitte la maison et la laisse seule avec son père pour s’occuper de sa sœur handicapée. Une responsabilité de plus en plus lourde qui la fait basculer de l’amour à la haine, jusqu’à perdre pied. Critiques : Inspirée par sa propre histoire, Margaux Bonhomme a réalisé un film sans concession sur le quotidien d’une famille confrontée au handicap dans lequel l’actrice Jeanne Cohendy livre une incroyable performance. Dérangeant mais nécessaire. Céline Rouden – La Croix HORAIRES On pourrait croire ce film pesant, il est tout le contraire. Intense, sans pa- thos, juste et en grande partie autobiographique. jeudi 10 janv. 15h jeudi 17 janv. 15h vendredi 11 janv. 22h10 vendredi 18 janv. 22h10 Brigitte Hernandez – Le Point samedi 12 janv. 18h samedi 19 janv. 18h Consciencieusement mise en scène, cette partie d’escalade entre père et dimanche 13 janv. 20h30 dimanche 20 janv. 20h30 fille place d’emblée le film du côté du récit initiatique d’une jeune héroïne lundi 14 janv. 18h lundi 21 janv. 18h empêchée – et, par ricochet, d’une cinéaste en devenir. mardi 15 janv. 15h mardi 22 janv. 15h Marilou Duponchel – Les Inrockuptibles

Péruvien, Allemand, Norvégien 2018 - Durée : 1h41 min MON PÈRE Meilleur PREMIER FILM Un film de Álvaro Delgado-Aparicio Avec Junior Béjar Roca, Amiel Cayo, Magaly Solier…

SYNOPSIS : Dans une région reculée du Pérou, Segundo, un jeune garçon de 14 ans, se prépare à suivre les traces de son père dans l’art traditionnel du retable. En se rendant à une fête de village, Se- gundo observe accidentellement son père dans une situation qui le bouleverse profondément. La découverte de ce secret inavouable lui révèle la réalité brute du monde dans lequel il grandit.

Critiques : Le film vaut surtout pour sa beauté formelle et son impres- sionnante réalisation, où Alvaro Delgado-Aparicio [...] s’inspire de la forme et de l’esthétique des retables. [...] Loin d’être un procédé figé, ce parti pris de mise en scène apporte non seulement une grande te- nue au film, mais il confère aussi au récit une portée mythique, intem- porelle. Marcos Uzal –Libération HORAIRES V.O. Un très beau film, éclairé par le soleil noir des tragédies antiques. Et le jeudi 24 janv. 15h jeudi 31 janv. 15h premier d’un jeune cinéaste péruvien dont on reparlera. vendredi 25 janv. 22h10 vendredi 1 févr. 22h10 Jérôme Garcin - Le Nouvel Observateur samedi 26 janv. 17h50 samedi 2 févr. 17h50 Cruel comme toute tragédie, économe comme un western, Mon pèreest dimanche 27 janv. 20h30 dimanche 3 févr. 20h30 à la fois le récit d’un désenchantement et une ode à la transmission. lundi 28 janv. 17h50 lundi 4 févr. 17h50 mardi 29 janv. 15h mardi 5 févr. 15h Michäel Patin - Première

page 10 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 Tarif € La5 séance

France 2018 - Durée : 1h25 min MARCHE OU CRÈVE

Un film de Gustavo Pizzi Avec Karine Teles, Otávio Müller, Adriana Esteves… Brésilien, Uruguayen 2018 - Durée : 1h38 min

SYNOPSIS : Irène, mère de famille brésilienne, a des journées bien remplies. Entre 4 garçons, un mari rêveur, une sœur au bord de la crise de nerfs et une maison qui prend l’eau, elle tâche de tout orchestrer. Quand son aîné de 17 ans, recruté par une équipe de hand-ball, annonce son départ pour l’Europe, Irène est prise de court : saura-t-elle, avec son optimisme bienveillant, inventer un nouveau quotidien pour sa tribu ?

Critiques : Un film positif mais jamais naïf, qui dénonce, derrière la comédie familiale, les inégalités économiques du Brésil. Xavier Leherpeur – Le Nouvel Observateur UTØYA Le charme du film repose sur ces petits riens auxquels le réalisateur par Un film de Erik Poppe vient à donner du relief : des baignades à la plage, une remise de diplôme, un Avec Andrea Berntzen, Elli Rhiannon Müller Osbourne, barbecue en famille, des enfants qui chahutent... Hélene Marzolf - Télérama Aleksander Holmen… Norvégien 2018 - Durée : 1h33 min Le talent de la comédienne Karine Teles emporte l’adhésion à un film qui réconcilie avec les petits et grands tracas du quotidien. SYNOPSIS : Île d’Utøya, Norvège. Le 22 juillet 2011. Dans un camp d‘été Rémy Roche – Culture Box – France Télévision organisé par la Ligue des jeunes travaillistes, un homme de 32 ans ouvre HORAIRES V.O. le feu.

jeudi 7 févr. 15h jeudi 14 févr. 15h CRITIQUES : Reconstitution intérieure brute et virtuose, entre émotion et effroi, vendredi 8 févr. 22h10 vendredi 15 févr. 22h10 des attentats meurtriers de 2011 portée par la bouleversante Andrea Bernt- samedi 9 févr. 17h55 samedi 16 févr. 17h55 zen, «Utoya, 22 juillet» est une oeuvre terriblement éprouvante dont on ne dimanche 10 févr. 20h30 dimanche 17 févr. 20h30 sort pas indemne. Glaçant ! lundi 11 févr. 17h55 lundi 18 févr. 17h55 mardi 12 févr. 15h mardi 19 févr. 15h Alexandre Janowiak - Ecran Large Voilà un film marquant, engagé, émouvant et politique, qui assume une fonction extrêmement utile de signal d’alarme. Frédéric Strauss – Télérama Porté par la remarquable Andrea Berntzen (dont c’est le premier film), le drame est une performance cinématographique en même temps qu’un uppercut émotionnel. La Rédaction – Le Parisien HORAIRES V.O.

jeudi 21 févr. 15h jeudi 28 févr. 15h vendredi 22 févr. 22h10 vendredi 1 mars 22h10 samedi 23 févr. 18h samedi 2 mars 18h dimanche 24 févr. 20h30 dimanche 3 mars 20h30 lundi 25 févr. 18h lundi 4 mars 18h mardi 26 févr. 15h mardi 5 mars 15h

page 10 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 11 Festival Télérama cinéma du 16 au 22 janvier 2019 Comme tous les ans, le Festival cinéma Télérama vous invite à voir ou revoir les films de l’année sélectionnés par la rédaction. Présentez à la caisse, dûment rempli, le pass pour deux personnes que vous trouverez dans les Télé- rama des 16 et 22 janvier 2019 et sur telerama. fr. Vous recevrez en échange une carte, qui vous permettra de bénéficier du tarif de 3,50 € par personne et par séance.

Français 2018 - Durée : 1h57 LES FRÈRES SISTERS Français 2018 - Durée : 1h47 Un film de Jacques Audiard AMANDA Avec Joaquin Phoenix, John C. Reilly, Jake Gyllenhaal… Un film de De Mikhaël Hers SYNOPSIS : Charlie et Eli Sisters évoluent dans un monde sauvage Avec Vincent Lacoste, Isaure Multrier, Stacy Martin… et hostile, ils ont du sang sur les mains : celui de criminels, celui d’innocents... Ils n’éprouvent aucun état d’âme à tuer. C’est leur métier. Charlie, le cadet, est né pour ça. Eli, lui, ne rêve que d’une vie normale. Ils sont engagés par le Commodore pour rechercher et tuer un homme. De l’Oregon à la Californie, une traque implacable commence, un parcours initiatique qui va éprouver ce lien fou qui les unit. Un chemin vers leur humanité ?

CRITIQUES : Il y a autant de motifs personnels que de fantaisie dans ce western, qui parvient à décoller vers l’allégorie historique et politique, en évoquant tout à la fois la férocité affairiste d’un magnat de l’ombre (via la figure du Commodore, l’employeur des frères), la ruée vers l’or, mais aussi la soif d’une utopie, le rêve d’une société alternative, paci- SYNOPSIS : Paris, de nos jours. David, 24 ans, vit au présent. Il jongle entre dif- fiée. Sur l’usage néophyte de la brosse à dents, la découverte ébahie férents petits boulots et recule, pour un temps encore, l’heure des choix plus enga- de la grande ville et de ses commodités, le film retrouve la candeur du geants. Le cours tranquille des choses vole en éclats quand sa sœur aînée meurt conte. Un conte tantôt féerique — pure magie que la scène d’appari- brutalement. Il se retrouve alors en charge de sa nièce de 7 ans, Amanda. tion de l’or dans la rivière —, tantôt terrifiant : les cauchemars dominés par la monstruosité du père des Sisters. Il arrive même que ces deux CRITIQUES : En injectant, pour la première fois, du réel dans son univers ouaté et jusqu’ici registres extrêmes se rejoignent. Quand, par exemple, une my­gale volontairement déconnecté de la laideur de l’actualité, Mikhaël Hers opère une forme s’engouffre dans la bouche ouverte d’Eli endormi. La suite est éton- de changement dans la continuité. A sa façon : par petites touches, toujours avec une nante : en quelques plans elliptiques, le ciné­aste nous fait à fois ressen- infinie délicatesse… Après deux films transpercés par la mélancolie, le cinéaste du temps tir l’agonie et la robustesse herculéenne du cow-boy…. Tant d’un point perdu assume un mélodrame pur et dur sur la délicate gestion du chagrin… Fidèle à son de vue narratif que plastique, cette aventure est riche, variée, mais habitude de laisser ses personnages dénouer leur douleur et leurs conflits à l’air libre et sans forfanterie aucune. C’est paradoxalement avec ce film, le plus en mouvement, Mikhaël Hers envoie David et Amanda arpenter l’Est parisien, de la place coûteux qu’il ait jamais tourné, servi par une brochette prestigieuse Voltaire au Parc Floral, en passant par les quais de Seine. Succession de scènes de la vie d’acteurs (tous impeccables), que le cinéaste est peut-être le plus inti- quotidienne d’une douce banalité où, pour réapprendre à s’aimer, les paroles échangées miste, le moins spectaculaire. Pas de grand canyon, nulle chevauchée. comptent moins que les sensations revenues. Jusqu’à cette déterminante excursion londo- Mais des petits coins de nature, des sentiments, des personnages à nienne au stade de Wimbledon pour assister à la symbolique « remontada » d’un joueur plusieurs facettes, une myriade d’instants à part. Comme celui-ci : la de tennis à la peine. A chaque point gagnant, des larmes de joie sur les joues d’Amanda caresse du soleil, un rideau qui bouge, soulevé par un léger vent. La et sur les nôtres. Dans les yeux embrumés de la blonde orpheline, on peut enfin lire le mot paix elle aussi peut être une sensation forte. qui lui faisait défaut. Revivre. Jacques Morice - Télérama Jérémie Couston - Télérama

page 12 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 Avec le pass dans Télérama ou sur 3,50 € télérama .fr du 16 au 22 janvier 2019 9 films chaque séance France 2018 - Durée : 1h48 Belgique 2018 - Durée : 1h45

Un film de Pierre Salvadori Avec Adèle Haenel, Pio Marmai, EN LIBERTÉ ! Damien Bonnard…

SYNOPSIS : Yvonne jeune inspectrice de police, découvre que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, n’était pas le flic courageux Un film de Lukas Dhont et intègre qu’elle croyait mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les GIRL Avec Victor Polster, Arieh Worthalter, Oliver Bodart… torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d’Antoine injustement SYNOPSIS : Lara, 15 ans, rêve de devenir danseuse étoile. Avec le soutien de son incarcéré par Santi pendant huit longues années. Une rencontre inattendue père, elle se lance à corps perdu dans cette quête d’absolu. Mais ce corps ne se et folle qui va dynamiter leurs vies à tous les deux. plie pas si facilement à la discipline que lui impose Lara, car celle-ci est née garçon. CRITIQUES : Allez, monsieur Salvadori, encore une ! Le spectateur est comme CRITIQUES : Derrière la chronique harmonieuse (pas de conflit majeur), réa- le petit garçon d’Yvonne, jeune inspectrice de police impétueuse : il aime qu’on liste, tout un écheveau d’inquiétudes et de souffrances affleure subtilement, au lui raconte des histoires. Et plus elles sont à dormir debout, mieux c’est… Tout détour d’un plan. Et le plus douloureux n’est peut-être pas la cruauté incidente le film prône un art d’aimer, qui passe par l’artifice, le travestissement, le plaisir des condisciples de Lara, désireuses de voir son sexe de garçon caché sous de la déclaration étoffée. En ce sens, c’est une comédie romantique par excel- du ruban adhésif. Mais plutôt la prison d’un corps subi, violemment combattu, lence…Mené tambour battant, En liberté ! nous fouette comme un alcool fort, et dont la métamorphose semble toujours différée. La maîtrise étonnante du en ayant une vertu magique que ne recèlent ni le cognac ni la vodka. Celle cinéaste débutant (Caméra d’or à Cannes) ne tolère aucune scène trop longue, de nous tendre un miroir sur ce que nous sommes : des spectateurs toujours aucun dialogue trop explicite. D’où beaucoup de questions laissées en suspens, assoiffés d’émotions. qui font, aussi, la beauté du film Jacques Morice - Téléramas Louis Guichard - Télérama

Japon 2018 - Durée : 2h01

UNE AFFAIRE DE FAMILLE CRITIQUES : En mai dernier, grâce à ce film tendre et singulier, Hirokazu Un film de Hirokazu Kore-eda - Avec Lily Franky, Sakura Andô, Mayu Matsuoka… Kore-eda (un habitué du Festival de Cannes depuis Distance, en 2001) a décroché sa première Palme d’or, amplement méritée, sur un thème qui le taraude depuis SYNOPSIS : Au retour d’une nouvelle ex- longtemps. Avec ce cinéaste discret, orfèvre délicat des rapports humains, on est pédition de vol à l’étalage, Osamu et son en effet habitué à se retrouver en famille. Il ne cesse, depuis quelques années, de fils recueillent dans la rue une petite fille revenir ciseler les mêmes motifs : la filiation, les liens intimes que les usages et la qui semble livrée à elle-même. D’abord biologie imposent, et ceux que l’on choisit. Comme toujours, le cinéaste accorde réticente à l’idée d’abriter l’enfant pour une attention particulière aux personnages (formidablement interprétés). Il se tient la nuit, la femme d’Osamu accepte de à la fois proche de leurs visages, attaché à la vivacité de leur débrouille quoti- s’occuper d’elle lorsqu‘elle comprend dienne, mais aussi à distance pudique, en particulier lorsqu’ils sortent pour s’expo- que ses parents la maltraitent. En dépit de ser au monde du dehors. Et, comme toujours, il filme les enfants comme personne, leur pauvreté, survivant de petites rapines dans le sérieux d’une maturité trop précoce comme dans la douceur naïve de leurs qui complètent leurs maigres salaires, les peaux, de leurs regards neufs.A mesure que Kore-eda détricote les apparences membres de cette famille semblent vivre qu’il nous a d’abord fait admettre et aimer, c’est l’aspect le plus douloureux, le plus heureux – jusqu’à ce qu’un incident révèle poignant de son cinéma qui gagne la surface, achevant de faire de cette œuvre brutalement leurs plus terribles secrets… bouleversante l’un de ses meilleurs films. Cécile Mury - Télérama

Un film de Pawel Pawlikowski Polonais, Britannique, Français 2018 - Durée : 1h28 Avec Joanna Kulig, Tomasz Kot, Borys Szyc… COLD WAR Le cinéaste filme cet amour comme une malédiction, à travers des SYNOPSIS : Pendant la guerre froide, scènes où le plaisir et la ­mélancolie ne font qu’un. Des scènes à la entre la Pologne stalinienne et le Paris bohème des années 1950, un fois intenses et un peu irréelles, comme les fragments distanciés d’un musicien épris de liberté et une jeune chanteuse passionnée vivent un rêve ou d’un passé dont on ne voudrait garder que les souvenirs amour impossible dans une époque impossible. essentiels, douloureux et heureux… Ce noir et blanc de haute tenue, CRITIQUES : ELe sujet est ancien, mais Pawel Pawlikowski l’enrichit de c’est la moindre des choses pour honorer un tel couple, infernal et manière élégante et bouleversante, en l’associant étroitement à la guerre céleste, inspiré par les propres parents du réalisateur, auxquels il froide. Une guerre qui pèse et empêche, mais aussi, c’est tout le para- dédie son film. Pawel Pawlikowski en fait des personnages de pur doxe, qui aiguise, alimente, reflète même parfois cette passion. Dans mélodrame, rejoignant la magie du cinéma muet — chaque réappa­ la bohème de Paris, en Yougoslavie et en Pologne, de 1952 à 1964, rition de Zula, dans l’encadrement d’une porte, tient du miracle. Wiktor et Zula ne cessent de se quitter pour mieux se retrouver. Jacques Morice - TéléramaJacques Morice - Télérama suite en page 14

page 12 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 13 Festival Avec le pass Télérama dans Télérama ou sur * 3,50 € télérama .fr chaque séance cinéma du 16 au 22 janvier 2019

Russe, Français 2017 - Durée : 2h06

Un film de Kirill Serebrennikov LETO Avec Roman Bilyk, Irina Starshenbaum, Teo Yoo… L’ÎLE AUX CHIENS Un film de Wes Anderson SYNOPSIS : Leningrad. Un été du Un film de Kirill Serebrennikov début des années 80. En amont Allemand, Américain 2018 - Durée : 1h45 Avec Roman Bilyk, Irina Starshenbaum, deTeo Yoo… la Perestroïka, les disques de Lou Reed et de David Bowie SYNOPSIS : En raison d’une épidémie de grippe canine, le maire de s’échangent en contrebande, et Megasaki ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville, une scène rock émerge. Mike envoyés sur une île qui devient alors l’Ile aux Chiens. Le jeune Atari, 12 et sa femme la belle Natacha ans, vole un avion et se rend sur l’île pour rechercher son fidèle compa- rencontrent le jeune Viktor Tsoï. gnon, Spots. Aidé par une bande de cinq chiens intrépides et attachants, Entourés d’une nouvelle généra- il découvre une conspiration qui menace la ville. tion de musiciens, ils vont changer le cours du rock’n’roll en Union Soviétique.

CRITIQUES : Planant, baroque, inventif, Leto nous fait ressentir et découvrir une nouvelle vague rock en train d’émerger. Un formidable courant d’énergie, d’ébullition créatrice qui porte avec lui les prémices d’un changement politique, malgré la chape de plomb toujours écrasante du régime. Un narrateur sarcas- tique surgit d’ailleurs parfois, tel un joker, au cœur du récit pour imaginer une autre version des faits, plus punk, dont les protagonistes seraient déchaînés. Mais cela n’a pas existé. L’URSS de Brejnev, ce n’était pas l’Angleterre. On perd donc en rage cynique ce qu’on gagne en insouciance juvénile. Et en exo- tisme cocasse : le film est savoureux quand il s’attarde sur les discussions avec le comité de censure, les pourparlers, les stratagèmes dignes de potaches, face à des représentants de l’ordre communiste de plus en plus dépassés. Il est aussi amusant dans sa manière de détourner le rock anglo-saxon (Talking Heads, Iggy Pop…), au cours de séquences proches du clip, où le réalisateur crée un feu d’artifice visuel avec gribouillages et coloriage de l’image… CRITIQUES : Une aventure extraordinairement contrastée et foisonnante prend Il y a là quelque chose d’un conte de fées étourdissant, tant la mise en scène de corps : le film sidère par sa profusion de détails visuels et narratifs, qui donne Kirill Serebrennikov s’autorise des plans-séquences d’une incroyable virtuosité, souvent l’impression de n’en capter, au vol, que quelques-uns. Wes Anderson où la caméra se faufile partout, capte des bouts de conversations, brosse des mélange les estampes japonaises avec la haute technologie et l’art de Méliès portraits truculents. avec les superpouvoirs numériques. Les gags alimentent la noirceur. Jacques Morice - Télérama Serge Kaganski - Les Inrockuptibles TOUT CE QU’IL ME RESTE DE LA RÉVOLUTION Un film de Judith Davis - Avec Judith Davis, Malik Zidi, Claire Dumas… Français 2018 - Durée : 1h28 SYNOPSIS : Angèle avait 8 ans quand s’ouvrait le premier McDonald’s de Berlin-Est… Depuis, elle se bat contre la malédiction de sa génération : être né « trop tard », à l’heure de la déprime politique mondiale. Elle vient d’une famille de militants, mais sa mère a abandonné du jour au lendemain son combat politique, pour déménager, seule, à la campagne et sa sœur a choisi le monde de l’entreprise. Seul son père, ancien maoïste chez qui elle retourne vivre, est resté fidèle à ses idéaux. En colère, déterminée, Angèle s’applique autant à essayer de changer le monde qu’à fuir les rencontres amoureuses. Que lui reste-t-il de la révolution, de ses transmissions, de ses rendez-vous ratés et de ses espoirs à construire? Tantôt Don Quichotte, tantôt Bridget Jones, Angèle tente de trouver un équilibre…

HORAIRES Mer 16 Jeu 17 Ven 18 Sam 19 Dim 20 Lun 21 Mar 22 Les Frères Sisters V.O. 15:00 19:50 17:45 22:10 Amanda 17:40 22:10 20:35 15:00 En liberté ! 19:50 17:40 16:05 15:00 Girl V.O. 22:10 17:40 15:00 20:00 Une Affaire de famille V.O. 15:00 19:50 22:10 17:35 Cold War V.O. 18:00 22:15 14:20 20:00 Leto V.O. 20:00 15:00 18:10 21:50 L’Île aux chiens (sélection jeune public) 15:00 14:30 Tout ce qu’il me reste de la révolution (AP) 20:00

page 14 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 France 2018 - Durée : 1h33 min du 16 au 22 janvier 2019 L’ÎLE AUX CHIENS

Sortie nationale 23 janvier 2019

Un film de David Roux Mais je ne voulais pas faire un film réaliste pour autant : la justesse de la reconstitution était un impératif pour que, sur ce socle, une fiction Avec Jérémie Renier, Marthe Keller, plus intime puisse se déployer. Zita Hanrot… Justement, très vite, l’intime s’invite dans ce réel hospita- lier et vient briser cette distance et bousculer le pro- SYNOPSIS : Simon, 37 ans, est un médecin aguerri. L’hôpital, c’est fessionnalisme de Simon… sa vie. Il côtoie la maladie et la mort tous les jours dans son service de pneumologie et a appris à s’en protéger. Mais quand sa mère est Le film est directement inspiré de la période où ma mère était malade. hospitalisée dans une unité voisine, la frontière entre l’intime et le Certains moments très précis ont été décisifs dans la genèse du projet. professionnel se brouille. L’univers de Simon, ses certitudes et ses Celui par exemple où, alors que notre propre mère était hospitalisée convictions vacillent… dans un état critique, mon frère avait dû annoncer un cancer à une patiente à peu près du même âge. Alors qu’il faisait ça tous les jours, tout d’un coup, dans cette situation, avec notre mère si mal en point,

Entretien avec David ROUX : ce n’était plus pareil. L’Ordre des médecins s’ouvre sur une scène qui nous Il y avait là, dans ce choc entre le professionnel et l’intime, quelque plonge d’emblée dans la réalité du quotidien de l’hôpital… chose d’abyssal. « Ce premier plan fixe, je l’ai pensé comme une sorte de prologue thé- Je me suis dit que c’était peut-être la matière pour un film. Mais je n’ai matique où la réalité de ce monde s’impose de façon très directe et commencé à écrire à proprement parler que deux ans plus tard. très prosaïque : l’hôpital est un univers où la mort est une question quotidienne. Et j’ai alors beaucoup louvoyé. Les thématiques étaient déjà là mais les personnages de Simon et de sa mère étaient très secondaires. C’était Je viens d’une famille de médecins, mes deux Agathe, la jeune interne qui était le personnage principal et c’est à parents étaient chefs de service et quand j’allais travers son regard que l’on suivait de loin les affres de Simon avec sa à l’hôpital enfant, contrairement à la plupart des mère. gens, c’était pour moi un endroit familier très chaleureux. Ce sentiment est à l’origine de ce Comment avez-vous appréhendé la mise en fiction de film : le milieu hospitalier a beaucoup été montré cette matière autobiographique ? dans les films et les séries, mais je n’y ai jamais L’Ordre des médecins est donc directement inspiré de mon frère. D’ail- retrouvé la vision que j’ai expérimentée enfant. leurs, s’il n’avait pas validé le scénario, j’aurais abandonné le projet. Comment avez-vous abordé l’écriture Mais il y a bien sûr plein de choses qu’il n’a pas vécues de la même de cette réalité ? façon que Simon. J’ai évidemment beaucoup projeté sur ce person- nage mes propres sentiments, ma propre impuissance face à la mala- Mon frère aîné est médecin pneumologue en soins intensifs. Je l’ai suivi die de ma mère. dans son travail, quelques jours : je mettais une blouse blanche qui me permettait de me fondre dans le décor, et je l’accompagnais partout. Les histoires vécues ne font pas forcément des films. Il ne suffit pas C’est fou, une journée dans un hôpital. Les médecins, tout comme les d’injecter des anecdotes très fidèles à la réalité, il faut ensuite que le autres soignants, sont en permanence confrontés à des situations que récit impose sa loi. La fiction a rapidement repris le dessus : le person- nous jugerions aiguës, graves et insolubles. Mais eux, c’est leur quoti- nage du père par exemple, qui est un peu perdu, un peu hagard, est dien. On comprend très vite pourquoi leur métier nécessite une cer- très éloigné de la réalité. Mon père, qui est médecin lui aussi, savait taine distance : elle est nécessaire pour rester lucide, pour prendre les tout, comprenait tout. Ça ne devait d’ailleurs pas être moins terrifiant… bonnes décisions, pour exercer ce métier correctement.

page 14 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 15 Japon 2018 - Durée : 1h40 min Un film de Hayao Miyazaki

Bien au contraire, le film magnifie un univers en germe dans ses précédents travaux, que l’on LE CHÂTEAU retrouvera dans toutes les œuvres du cinéaste à venir : ici un autogire qui rappelle sa fascination pour l’aviation, là des soldats aux traits uniformes appelant sa méfiance pour les figures de l’autorité militaire, ou des jeux d’eau annonçant sa fascina- DE CAGLIOSTRO tion pour l’élément aquatique qui connaîtra son Avec Yasuo Yamada, Eiko Masuyama, Kiyoshi Kobayashi… point d’aboutissement avec Ponyo sur la falaise, et enfin une destruction levant le voile sur un tré- SYNOPSIS : Le célèbre Lupin dévalise un casino mais s’aperçoit que les billets volés sont des faux. En com- sor caché similaire aux découvertes du Château pagnie de son acolyte Jingen, Lupin enquête sur cette fausse monnaie qui le conduit au château de Cagliostro. dans le ciel. En fait, Miyazaki est fidèle à la vision Ils apprennent alors qu’une princesse, enfermée dans le château, détiendrait la clé d’un fabuleux trésor... du monde qu’il s’est donné comme consigne de mettre en scène dans ses créations, en opposant d’un côté le matérialisme ténébreux des faux mon- A PROPOS DU TRAVAIL DE MIYAZAKI : Le Château de Cagliostro permet à Miyazaki de pousser les nayeurs personnalisés par le Comte de Caglios- ambitions qu’il s’était fixées en 1971. Il accepte la réalisation, mais occupe aussi le poste de scénariste, tro et de l’autre la pureté lumineuse de Clarisse, et propose une histoire originale plutôt qu’une adaptation d’un manga de Monkey Punch. L’appropriation dont la révélation du trésor sera finalement un bien est donc totale, au point que s’il est tentant de penser au Château de Cagliostro comme une simple culturel concernant l’humanité, plutôt qu’un enri- commande avant ses œuvres personnelles dont Nausicaä de la vallée du vent (1984) serait le point de chissement matériel et personnel. Lupin navigue départ, une étude attentive de la production du film réfute complètement cette position. Miyazaki ne se entre les deux. Son appât du gain est contreba- plie à aucun cahier des charges si ce n’est le sien, n’a aucune considération pour la continuité du manga lancé par une énergie positive, par la vigueur de ou même pour l’œuvre originale. Il pioche plutôt directement dans les romans de Maurice Leblanc (La la fuite en avant perpétuelle, qui le fait apparaître Comtesse de Cagliostro) et envoie son personnage dans une Europe médiévale et fantasmée à partir comme une force de la nature qu’aime à mettre en du cinéma de Paul Grimault (le château du film évoque celui de La Bergère et le ramoneur) qui sera scène Miyazaki. Ce mouvement sauve le person- celle qu’il développera dans son cinéma, de Kiki la petite sorcière au Château ambulant. Il envoie Lupin nage, là où Cagliotro, obsédé par ses ambitions, à la poursuite de la Goat Money, des faux billets qui vont le conduire dans la province de Cagliostro, est littéralement mis à mort par sa vision figée des combattre son infâme comte et sauver la jeune Clarisse, promise à un ignoble mariage forcé. Le réali- choses, symbolisée par la stagnation du temps et sateur se concentre sur le trio formé par Lupin, le comte et Clarisse, première héroïne miyazakienne au deux aiguilles d’une horloge qui le mèneront vers cinéma, dont les traits annoncent clairement ceux de Nausicaä. un destin funeste. C’est pourquoi la scène de flash- Dès les premières séquences, Miyazaki impose son rythme, alternant une poursuite trépidante, un back, qui voit un jeune Lupin échouer à voler la générique mélancolique, une pause bucolique où le spectateur est invité à contempler la nature à tra- goat money des années plus tôt, est si importante vers des aquarelles aux couleurs chatoyantes, et une course poursuite mythique qui a marqué l’histoire dans le film : elle oppose le personnage du passé à du cinéma. Il impose esthétiquement sa patte sur tous les personnages et décors avec une méticulosité l’arrogance proche du cynisme pensé par Monkey obsessionnelle accordée aux moindres détails, il faut voir les mécanismes du château et de son hor- Punch au héros qu’il a pu devenir sous les traits loge. Quand on sait que le film a été produit en un temps record, sa qualité technique force encore plus de Miyazaki. Le film se conclut par un adieu, qui l’admiration. Miyazaki accepte le projet en mai 1979, alors que la sortie est déjà calée pour décembre. est celui de Miyazaki à ces personnages, mais ce Le film est réalisé en 4 mois, entre juillet et novembre, et sort dans les temps. Cette contrainte pousse n’est en fait qu’une ouverture vers un univers que à simplifier le dernier acte pour respecter le calendrier, mais l’expérience consolide sa réputation de le cinéaste ne cessera d’enrichir de film en film. • travailleur acharné.

Sortie nationale 23 janvier 2019

page 16 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 France 2018 : 1h23 min Japon 2018 - Durée : 1h40 min Sortie nationale 23 janvier Un film de Vincent Mariette 2019

Avec Lily-Rose Depp, Laurent Lafitte, Camille Cottin…

SYNOPSIS : C’est l’été, dans un camping en Dordogne, des jeunes gens disparaissent. Dans Tristesse Club, vous aviez tourné autour de la Les rumeurs les plus folles circulent, on parle d’une panthère qui rôde... sensualité de Ludivine Sagnier sans jamais la dévoi- Un sentiment de danger permanent au cœur duquel s’épanouit Laura, 17 ans. La rencontre ler. Dans Les Fauves, vous faites la même chose avec Paul, un écrivain aussi attirant qu’inquiétant, la bouleverse. Une relation ambigüe se avec Lily-Rose Depp, comme si à chaque fois, vous noue. Jusqu’à ce qu’un prétendant de Laura disparaisse à son tour et qu’une étrange poli- évitiez la sexualité féminine. Pourquoi ? cière entre dans la danse… Je l’aborde de biais. Je voulais rester dans cette zone du fantasme dans laquelle évolue Laura. Si ENTRETIEN AVEC VINCENT MARIETTE : Dans Tristesse Club, qui est votre premier et pré- j’avais abordé de front la sexualité, notamment dans cédent film, vous disiez vouloir vous confronter au cinéma de genre. Les Fauves est-il pour cette séquence où elle pénètre dans le bungalow de vous l’accomplissement de ce désir ? Paul, cela ne serait pas allé dans le sens du film. Je m’étais d’ailleurs posé la question au moment de Je ne l’ai pas exactement pensé comme ça. Mon point de départ était plutôt thématique. l’écriture, et j’ai répondu par la négative. À mes yeux, Je voulais essayer de reconstituer un ressenti que j’avais quand j’étais adolescent, lorsque le « passage à l’acte » se déroule dans la scène où j’allais faire du camping avec des amis, en Dordogne, là où j’ai tourné le film. Je me souviens Paul demande à Laura de le griffer, c’est là que se de ma volonté, à l’époque, de vivre quelque chose de romanesque qui n’advenait pas. Et situe l’acmé de leur relation. Cela m’intéressait plus puis il y avait aussi le désir de filmer une fille… J’avais envie d’une histoire qui se déroule d’en passer par des métaphores, comme le poignard dans la tête d’une jeune fille, aussi bien du point de vue du récit que de la mise en scène. ou la griffe, de tourner autour de l’Eros plutôt que de Dans le film, tout passe par le prisme de Laura, un prisme un peu déformé par les tourments le montrer directement. qui l’assaillent au cours du récit. Les Fauves est son roman d’apprentissage, avec le danger comme moteur existentiel. C’est ça qui m’excitait… Ensuite, je me suis dit qu’à partir du Il semble qu’au-delà de cette question de l’éducation moment où j’étais dans sa tête, je pouvais tout me permettre et m’amuser, aussi bien thé- sentimentale d’une jeune fille, le sujet central des matiquement que formellement. C’est à ce moment-là que se sont agrégées ces histoires de Fauves est la question de la croyance aujourd’hui, rumeur et d’un animal mythique qui terrorise une région... En fait, je voulais ramener un peu de notre désir de croire à quelque chose… de mythologie dans la tête de cette jeune fille. En effet. Ce fut d’ailleurs pour moi le vrai point de Dès le titre et l’argument du film, on pense immé- départ du film : en passer par la croyance pour accé- diatement à La Féline, d’autant que vous avez der au romanesque. À titre personnel, afin de sortir tourné une séquence de piscine qui évoque de l’ornière du quotidien, j’ai besoin de me raconter directement le film de Jacques Tourneur… des histoires. Je ne demande qu’une chose : être troublé par l’inattendu, le bizarre, le truc qui déraille, J’ai pensé à La Féline mais assez tard. le truc mystérieux. Rien ne m’angoisse plus que la Ce qui est curieux puisque j’avais une rationalité. En m’intéressant au sujet j’ai remarqué fille et une panthère, comment n’avais- que, au-delà des faits religieux, toutes les cultures je pas pensé à La Féline plus tôt ? Et s’inventent des monstres. Il y a plus d’une vingtaine c’est vrai que la séquence de la pis- d’années, au Mexique, est apparue la légende du cine signe un peu cette filiation, même Chupacabra dont la source proviendrait du film La si c’était plutôt La Féline de Paul Mutante… Dans Les Fauves, j’ai voulu montrer com- Schrader. Cela dit, le film de Tourneur ment l’intervention de l’étrange met du sel dans le n’était pas pour moi une référence quotidien et le transcende. importante. J’avais plutôt des mots de passe en tête : la notion d’inquiétante étrangeté, l’insolite, qui est un terme associé au cinéma de George Franju… Je me racontais que ce que Laura va vivre appartient au domaine de l’étrange et de l’insolite. Je ne voulais pas entrer de plain pied dans le fantastique, mais rester à la frontière, à l’intérieur de son esprit, que l’on puisse s’interroger sur les évènements dont elle est témoin et auxquels elle participe.

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idstudio et publicité [email protected] page 16 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 17 Photo : Bruno Romane Béziat avec France 2018 - Durée : 1h24 min Un film de Joachim Lafosse

Vos rôles récents vous ont conduite à explorer la force du lien maternel au cinéma… Oui, c’était d’ailleurs la question principale du film que j’ai tourné juste avant le film de Joachim, Un amour impossible de Cathe- rine Corsini : qu’est-ce qu’être une mère ? Montrer ce lien dans sa complexité, sans déplacer la mère vers une figure forcément CONTINUER héroïque ou sacrificielle. C’est une vision que partage Joachim Avec Virginie Efira, Kacey Mottet Klein, Diego Martín… avec Christine Angot, qu’il admire beaucoup. Joachim soulevait souvent la question du voyage dans lequel Sibylle embarque son SYNOPSIS : Sibylle, mère divorcée, ne supporte plus de voir son fils adolescent fils. Ce rêve n’est-il pas le sien avant tout ? Nous ne sommes pas sombrer dans une vie violente et vide de sens. Elle va jouer leur va-tout en en- que dans l’image de la mère courage, loin de là. Ce qui m’inté- traînant Samuel dans un long périple à travers le Kirghizistan. Avec deux chevaux resse aussi dans ce lien et qui existe très fort dans le film, c’est pour seuls compagnons, mère et fils devront affronter un environnement naturel ce qui se transmet sans être nommé. Ce qui n’est pas dit entre aussi splendide qu’hostile, ses dangers, son peuple… et surtout eux-mêmes ! Sibylle et Samuel a tendance à se remplir de fantasmes, de pro- jections, qui distendent la possibilité de s’entendre et se com- prendre. C’est la peur qui gouverne et c’est ce qu’il faut tenter ENTRETIEN AVEC Virginie EFIRA : Quels souvenirs gardez-vous de la lecture d’abattre. Sur la puissance du lien maternel ou même parental, de Continuer de Laurent Mauvignier ? c’est aussi l’impossibilité de s’en défaire. Comme si l’on était iné- Une amie critique littéraire, Clémentine Goldszal, me l’a fait lire avant luctablement ramené à cela. sa sortie. Elle l’avait beaucoup apprécié et trouvait le personnage de Sibylle extraordinaire. J’étais en vacances en Espagne quand NOTE D’INTENTION : Lorsque j’ai terminé la lecture du roman de je l’ai lu, mais je me sentais au Kirghizistan. Impossible de lâcher Laurent Mauvignier, je n’ai cessé de me demander si le voyage que ce livre, qui m’a rendue asociale tout au long de sa lecture ! J’étais je venais de vivre ne devait pas être celui à faire avec ma propre bouleversée par la rencontre avec cet auteur, que je découvrais. mère. J’ai été saisie par la façon dont l’infiniment petit côtoie l’infiniment J’ai 42 ans et pour la première fois cette envie me traverse. grand dans cette histoire. Quelque chose d’universel et de méta- Le désir d’adaptation n’est pas venu tout de suite, c’était peut-être physique se dégage de cette intrigue très simple. Ce roman est sublime et j’y ai vu trop intime. une possibilité de film. C’est la première fois que j’écris à un auteur après avoir lu Oserais-je y aller ? un livre. J’ai mis deux jours à trouver les mots justes pour faire part de mon émotion Puis lors d’une conversation autour du roman, je me suis découvert à Laurent Mauvignier. Puis nous nous sommes rencontrés. prenant de toutes mes forces la défense de Samuel, le fils. Je me Vous êtes coproductrice du film. C’est un engagement particulier… suis entendu dire qu’il souffrait lui aussi de sa propre violence, qu’il n’était pas que cette agressivité. Avec mon amie Clémentine, j’avais envie d’être active dans la création de ce film et Le lendemain, j’entamais les démarches pour faire mienne l’adap- d’aller voir des réalisateurs pour que Continuer puisse être adapté pour le cinéma. tation du roman. Il se trouve que Joachim Lafosse avait également découvert le roman par l’inter- Laurent Mauvignier m’a alors fait rencontrer Virginie Efira qui était médiaire d’une amie critique littéraire, et que Joachim et Laurent Mauvignier ont le tout aussi prise que moi par son récit. même agent. Ils ont fait connaissance, et Laurent a eu envie que Joachim et moi Nos désirs se sont rencontrés. Le scénario a pris forme. fassions le film ensemble. Joachim étant le réalisateur, cette adaptation correspond Avec ma productrice et mes producteurs, nous nous sommes décou- à sa vision à lui, mais nous sommes tous les deux à l’origine du désir de faire exister vert une profonde conviction que ce voyage ne devait pas seulement ce film. être le mien, mais aussi celui de tous… qu’on soit mère ou fils. Étiez-vous sensible au cinéma de Joachim Lafosse ? Comme le dit magnifiquement Jean-Bertrand Pontalis : “Il y a un mystère entre les fils et leur mère. Un petit garçon a du mal à relier J’avais été impressionnée par ce qu’il est parvenu à filmer dans Élève libre : le la mère et la femme. On tente d’expliquer les choses, on parle des plaisir dans l’abus. Il a cette capacité à explorer l’indicible, parfois de façon très corps, du désir, de la jalousie à l’égard du père, mais c’est une ma- troublante. À perdre la raison aussi est un film qui m’a beaucoup marquée. nière d’organiser notre ignorance. La question sans réponse est : à quoi rêvent nos mères ?” Il y a une vraie douceur dans la façon dont vous incarnez Sibylle… CONTINUER est une manière pour moi, par le cinéma, de partager Cela provient sans doute du lien qu’elle cherche à créer. Sibylle est une femme ce mystère avec vous. » qui veut sortir d’elle pour aller vers l’autre. Il y a chez elle un mélange de Joachim Lafosse douceur et de force. On sent qu’elle a traversé des épreuves, qu’elle est restée somme toute assez solide et qu’elle est en mouvement. Elle exprime son amour à son fils avec des heurts, mais son cœur est doux. Sortie nationale 23 janvier 2019

page 18 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 U.S. 2018 - Durée : 1h57 min

Sortie nationale 30 janvier 2019 SI Un film de Barry Jenkins Avec Stephan James, KiKi Layne, BEALE STREET Teyonah Parris… POUVAIT PARLER SYNOPSIS : Harlem, dans les années 70. Tish et Fonny s’aiment contestataire. En 2013, j’ai compris qu’il fallait que je parte à l’étranger depuis toujours et envisagent de se marier. Alors qu’ils s’apprêtent à pour écrire l’adaptation sous forme de script. Je tenais à rester d’une avoir un enfant, le jeune homme, victime d’une erreur judiciaire, est grande fidélité au roman et à transposer le sentiment que j’avais res- arrêté et incarcéré. Avec l’aide de sa famille, Tish s’engage dans un senti la première fois que je l’avais lu. Je suis allé en Europe cet été-là combat acharné pour prouver l’innocence de Fonny et le faire libérer… avec le peu d’argent que j’avais pu réunir pour écrire MOONLIGHT – ce que j’ai fait à Bruxelles – et ensuite SI BEALE STREET POUVAIT PARLER, que j’ai écrit à Berlin. Je me suis lancé dans cette aventure À PROPOS DU FILM en me souvenant que Baldwin se livre beaucoup dans cet ouvrage, Il s’agit du premier long métrage de Barry Jenkins depuis MOONLIGHT, et qu’il s’agit de l’un des rares romans qu’il ait écrits en adoptant un consacré Oscar du meilleur film. SI BEALE STREET POUVAIT PARLER point de vue féminin. Il cherchait aussi à montrer qu’il n’y a pas qu’une est dédié à James Baldwin. seule façon de dépeindre une famille noire. Pour moi, la plus grande difficulté était de ne pas faire entrer en conflit la dimension politique et l’histoire d’amour. C’est un croisement entre deux pôles qui coexistent chez Baldwin. Il parlait, dans ses livres, d’un système répressif qui, en Amérique, menaçait l’intégrité et la pureté de l’amour de Tish et Fonny, et il nous donnait à voir ce qu’ils vivaient. Du coup, il a insufflé l’énergie qu’on trouve dans La prochaine fois, le feu dans une histoire d’amour. À chaque étape de mon travail d’écriture, j’ai cherché à rester scrupu- leusement fidèle au livre et à la vision du monde de Baldwin. Dans son roman, les personnages sont dépeints d’une manière très particulière, qu’il s’agisse de Tish et Fonny, mais aussi de leurs proches, comme Ernestine, les parents du garçon et ceux de la jeune femme, Joseph Si l’œuvre de Baldwin a déjà été adaptée pour la télévision et par des et Sharon. Les deux couples du film – Tish et Fonny, Sharon et Joseph réalisateurs étrangers, elle ne l’avait jamais été par un cinéaste améri- – sont unis par des rapports d’affection et de complicité. C’est cette cain jusqu’à présent. Le film de Barry Jenkins puise dans la dimension force des relations humaines qui les protège – et c’est grâce à elle que, atemporelle et l’énergie – émotionnelle et culturelle – de son intrigue. pour les Noirs, la vie mérite d’être vécue et qu’on peut encore se battre pour un rêve américain qui n’a pas tenu ses promesses. Le réalisteur précise : « j’ai découvert Si Beale Street pouvait parler vers 2009-10. À cette époque, je me considérais déjà comme un fana- Je ne pouvais rêver mieux, pour rendre hommage à James Baldwin, tique de Baldwin, mais je n’avais pas lu ce livre. Quand je l’ai lu, j’y ai mon écrivain préféré, que d’incarner ces idées, intellectuelles et émo- vu un potentiel d’adaptation pour le cinéma – l’histoire d’amour entre tionnelles, à travers des comédiens et de les mettre en scène grâce à Tish et Fonny était d’une grande pureté, d’une grande richesse, d’une mes collaborateurs de création que je considère comme ma famille. « grande vitalité. Le livre parle de plusieurs états amoureux et, notam- C’est l’amour qui t’a menée jusqu’ici. » Voilà ma citation préférée du ment, de l’amour de deux Noirs dans le quartier de Harlem où Baldwin sublime roman de Baldwin. Et elle reflète l’état d’esprit dans lequel a grandi. Pour autant, il s’agit aussi, par certains côtés, d’un ouvrage nous avons tous abordé SI BEALE STREET POUVAIT PARLER.

page 18 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 19 « Serge Pey et la boîte aux lettres du cimetière » Mémoire à Vif un film de Francis Fourcou 24 janvier à 20h30 France 2017 - Documentaire 1h25 ,50 € 5la soirée Avec Serge Pey, Prix Apollinaire 2017, au Prix de Poésie de la Société des Gens de Lettres 2017...

Label Printemps des poètes - Présentation et débat : Francis Fourcou - réalisateur

vers la tombe d’Antonio Machado (1875-1939), mort d’épuisement en fuyant l’Espagne franquiste. Serge Pey longe le canal du Midi, par les allées de halage, sous la frondaison de majestueux platanes, totems des nomades, dans une symphonie de couleurs où le bleu de l’onde se mêle au vert ardent de feuillages qu’ébouriffe le vent d’autan. Escorté de Chiara, sa compagne aux cheveux de feu, et de pèlerins de circonstance guidés par le panache de son étendard translucide, à chaque étape, Serge Pey régale ses hôtes d’un récital où les mots cognent et les poings se tendent. Aux bivouacs, jaillit du chemin, son manifeste d’une poésie utopique flambe et crépite.

Serge Pey écrit ses élégies de combat sur de grands bâtons. Pour lui, le poète est « le facteur de l’invisible ». Sur son sac à dos est accrochée une boîte à lettres où chacun est invité à glisser une missive qui sera déposée dans le cimetière marin. « La poésie, c’est le pain des pauvres. Et quand on marche, on marche comme des pauvres », clame-t-il. Sur ses belles images, Francis Fourcou, le réalisateur, fait voler comme des oiseaux consonnes et voyelles, mots et verbes. Le film : Caminante no hay camino ! Se hace camino al andar ! » Le poète Antonio Machado, lorsqu’il écrivit ce poème, À Carcassonne, Serge Pey s’incline, dans la chambre sanctuarisée de Joë Bousquet, ce pouvait-il se douter que son chemin à lui serait celui, tragique, de grand alité, foudroyé dans les tranchées de 14, qui, prisonnier d’une nuit perpétuelle, l’exil ? Fuyant les franquistes, il arrive à Collioure en 1939, malade, écrivit, pendant trente ans, une œuvre fervente. « La poésie, déclame notre troubadour, a épuisé, et c’est dans cette ville catalane qu’il va mourir. Son œuvre des mains pour se battre, pour aimer, pour écrire. » Et le marcheur des pieds de rimes et et son message, eux, sont restés bien vivants et ont inspiré le poète de vers pour « transformer le présent en éternité ». Serge Pey pour sa marche de la poésie jusqu’à cette tombe où une boîte aux lettres entretient un souffle de vie. Cette marche, le cinéaste Francis Fourcou l’a suivie avec une com- plice affection et une caméra discrète, racontant au jour le jour cette marche initiatique d’occident vers l’orient, une aventure où les mots et les vers comptent aussi leurs pieds. Un avis dans «La Croix » 18/03/2018 Le miracle est que ce film artisanal, au fumet anachronique, existe et trouve des cinémas pour le projeter. Un documentaire sur les pas d’un troubadour occitan de grand chemin, de Toulouse à Collioure,

page 20 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 France 2018 - Durée : 1h40 min

À Sortie nationale 30 janvier 2019 causeUn film de Pascal Thomas des Avec José Garcia, Marie-Josée Croze, . .? Audrey Fleurot… filles

SYNOPSIS : A l’occasion d’une noce d’où le mari s’est enfui, à peine la cérémonie terminée, chacun, en guise d’épithalame – ce chant com- posé à l’occasion d’un mariage – va s’employer à remonter le moral de la mariée. Tous ont leur mot à dire sur l’inconstance, les surprises de la vie conjugale, les péripéties inattendues et les amours malheureux.

ENTRETIEN AVEC PASCAL THOMAS Tous vos films paraissent aboutir à cette partie de campagne A CAUSE DES FILLES..?. Ils évoquent un climat, des paysages, des at- mosphères, des sentiments autant d’éléments qui semblent porter votre marque. C’est normal, ces films, c’est moi qui les ai faits! (Rires) Certains, Par ailleurs, je suis un peu fatigué du cinéma qu’on nous propose au- comme Jean-Pierre Dionnet, vont jusqu’à dire qu’ils sont « Thomasien jourd’hui. Fatigué de ces cinéastes aux yeux tristes, aux regards lourds, qui ». Personnellement, je ne sais pas si on peut se reconnaitre dans un prennent la pose et utilisent la misère d’autrui pour répondre aux attentes néologisme, même si c’est flatteur. Que voulez-vous dire? Aidez-moi. des spectateurs bobos et bien-pensants. Je trouve préférable de se préoc- cuper des beautés effarantes de la vie, de sa drôlerie aussi. C’est pour cette raison que vous n’avez fait que des comédies? On trouve tout dans la comédie. Paul Léautaud se demandait pourquoi on écrivait des tragédies puisque dans la comédie, il y a toujours la tragédie. Pour A CAUSE DES FILLES..?, j’ai pensé qu’une noce interrompue et ses nombreux personnages pouvaient revêtir tous les aspects d’une comédie, mélancolie comprise. Et surtout faire un film sain. Pour paraphraser Ches- terton: « Un film sain doit être comme un homme sain. Il a la fragilité dans son coeur et la comédie dans sa tête ». Cela me permettait une chose à laquelle je tiens beaucoup: ne réunir que des personnages sympathiques. Je pense l’avoir fait dans plusieurs de mes films, et c’est aussi la vertu, de ce que l’on a désigné sous le terme de « Screwball comedy », dont le maitre fut Leo Mac Carey. Comment définiriez-vous votre nouveau film? A CAUSE DES FILLES..? ressemble aux saisons de la vie : un début en- soleillé, quasi printanier, qui se poursuit sur un mode joyeux puis mélan- Des films où règne la fantaisie, où les familles sont aimables, où le colique. On se promène dans cette noce, et, en chemin, on aborde, l’air goût du bonheur n’est pas méprisé, où la cocasserie prend toujours le de rien, l’amour, la solitude, la littérature, le couple, le sexe, la vieillesse et dessus. Où se côtoient des moments de burlesque, d’intense drôlerie, même la mort. Le but de la promenade n’est pas de poser le pied sur une de poésie rêveuse, et aussi de mélancolie malgré tout. Et les pay- terre étrangère mais de le poser sur une terre connue, la nôtre, « comme sages comme les personnes sont toujours filmés avec amour… s’il s’agissait d’une terre étrangère ». Merci! Cependant, il y a trois choses que l’on ne peut atteindre, par un Ainsi nous sont dévoilés, à travers des petites anecdotes révélatrices, les effort délibéré: la sainteté, la poésie et l’humour. Laissons la sainteté beautés et les drames insoupçonnés de ce monde. de côté, et la poésie surgir si elle le veut bien. Quant à l’humour, je lui Et quand le film est terminé, on s’aperçoit que sans le savoir, ni même le préfère la drôlerie et le cocasse, plus aimables. Tous mes films ont en vouloir vraiment, on y a mis cette chose abstraite, impensable : la fuite du commun une même vision de la société qui, si elle n’est pas idéale laisse temps. un espoir. On met le doigt sur les travers des individus mais de manière plaisante. La plupart des personnages ne sont pas des êtres d’excep- Propos recueillis par Jean-Luc Wachthausen tion, mais ils sont représentatifs. Je décris une classe moyenne dont les assises morales bougent, se modifient, s’effritent. Il ne s’agit pas de dire comment vivre et aimer, mais d’indiquer sans ménagement et avec compréhension combien nous nous y prenons mal. L’humour est la seule défense contre un univers, un monde, une société, des règles et des lois qui nous étouffent. C’est une leçon de survie. J’aime amuser, divertir. Il m’arrive parfois de glisser dans mes films cer- taines phrases qui peuvent être perçues comme des professions de foi, mais je le fais avec retenue, l’air de rien. Dans A CAUSE DES FILLES..? c’est Audrey Fleurot qui, de sa belle voix, s’en charge avec toute la distance ironique nécessaire : « L’artiste ne doit pas créer de malheurs dans ses récits. Quand je vois tous ces gens hurler de douleur, tous ces agonisants dans les films, j’ai envie de leur dire: « Je vous en prie, calmez-vous, asseyez-vous! » ».

page 20 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 21 page 22 À VENIR:LEMISANTHROPE,ÉLECTRE/ORESTE LA NUITDESROIS Jeudi 14fevrierà20h15auGrandEcranster(direct) Dimanche 13janvierà17hauGrandEcranCentre et lundi14janvierà20hauGrandEcranster Mardi 8janvierà20h SYNOPSIS : de sonardeur… s’éprend comtesse la que mission sa dans le bien si par excelle Duc, séduit(e) secrètement Césario/Viola, Mais Olivia. tesse en fait son page et le charge de transmettre son amour à la com- charmé, qui, Orsino Duc du service au alors entre Elle Césario. de nom le prend et homme en travestit se protéger,elle se pour www.connaissancedumonde.com LE THÉÂTRE AUCINÉMA Réservations ouvertes sur lesite Dimanche 3marsà17hauGrandEcranCentre ZOOM n°88 - janvier/février 2019 Rescapée d’un naufrage, Viola arrive en Illyrie où, Illyrie en arrive Viola naufrage, d’un Rescapée Lundi 4marsetMardi5à20h au GrandEcranster www.grandecran d’attraits géologiquesetpaléontologiques racontentl’enfancedel’Argentine. leursavoir-faire.LesruinesdeQuilmescommelesparcschargés partagent Grandes. LestisserandsdeCachi,lesviticulteurs deCafayateetMendoza sors patrimoniaux,despeuplesattachants etl’envoûtanteminedeSalinas De SaltaàJujuy, lesvillagesdela Cordillère des Andes révèlentdestré- glaciers gigantesquesdelaPatagonie rivalisentavecsesmoutons. cale, les chutes d’Iguazú, les gauchos dans La Pampa. La faune marine et les Buenos Aires.MisionesabritelelegsdesindiensGuaranis,laforêtsubtropi - urbainscolorés,sitespatrimoniaux,personnages mythiquespeuplent Quartiers intense. dans ladanseetleshistoiresdel’Argentineprofonde,unpaysimmense, Résumé dufilm : Des chutesd’IguazùàlaP VIVA ARGENTINA! Découvrez lemondeetlamosaïquedesespeuples Mardi 22janvier Lundi 21janvier Dimanche Mise enscène deThomas Ostermeier Durée 20 janvier Saison 2019 tique durépertoirefrançais! embléma- texte ce de partition la vibrer faire pour convoqués sont genres les tous farce… symboliste, Salle poésie la romantique, de drame plateau tragédie, du Opéra-bouffe, emparé Richelieu. s’est Podalydès Denis que esprit cet dans C’est » rester. y et aimer fait le nous qui ce tout théâtre, notre montrer de désir le ment la de acteurs Troupe,Quand, inconsciem- « avons nous pièces, des montons nous propre cœur. jeune fille, il choisit de ne pas lui révéler que chaque parole de Christian sort de son la de amoureux Également Roxane. conquérir à Christian beau le aide il auxquels SYNOPSIS: CYRANO DEBERGERAC Avec Veronique Vella, Sylvia Berge, BrunoRaffaelli… Mise enscène deDenis Podalydés Fervent adepte du tango,AndréMAURICEvousentraîne Fervent :2h40 .fr ousur Ester Ester Centre Ville Cyrano est affligé d’un nez proéminent mais doué pour les mots grâce l’appliGrand E séances à séances à séances à 15h 14h30 15h atagonie cran 17h30 Documentaire de André Maurice 20h 20h

Photo non contractuelle Durée :3h10 France 2018 - Durée : 1h34 min Saison 2019

Sortie nationale 6 février 2019

Mise en scène de Denis Podalydés Avec Veronique Vella, Sylvia Berge, Bruno Raffaelli… Un film De Julie Bertuccelli Avec Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni, Samir Guesmi…

SYNOPSIS : C’est l’été, dans un camping en Dordogne, des jeunes gens disparaissent. Les rumeurs les plus folles circulent, on parle d’une panthère qui rôde... Un sentiment de danger permanent au cœur duquel s’épanouit Laura, 17 ans. La ren- contre avec Paul, un écrivain aussi attirant qu’inquiétant, la bouleverse. Une relation am- bigüe se noue. Jusqu’à ce qu’un prétendant de Laura disparaisse à son tour et qu’une étrange policière entre dans la danse…

Julie BERTUCELLI : le film, les objets : La Dernière folie de Claire et sa composition, devient en soi une œuvre, un regard et un sourire sur le Darling est l’adaptation d’un roman de Lynda Rutledge, Le Dernier vide- monde incongru de nos fabrications humaines. Alors vendre ses objets est grenier de Faith Bass Darling. Qu’est‑ce qui vous plaisait dans ce livre ? un acte d’autant plus fou pour Claire Darling que, comme elle le dit au curé, ils lui ont permis de tenir dans les épreuves de sa vie. Accepter que tous Je suis une grande collectionneuse d’objets, je me les objets qu’elle a achetés et investis affectivement survivent à sa mort sens mal dans les appartements trop dépouillés, je et puissent avoir une autre vie, ce n’est rien moins qu’accepter de mourir. suis fan de vide-greniers et de brocantes. Les gens qui y vendent tous ces objets s’exposent sans le sa- Son geste est aussi empreint de désinvolture et de liberté… voir, ces objets sont une porte ouverte sur leurs his- Cette idée de lâcher-prise me plaisait beaucoup dans le livre. En ven- toires de famille. Ils sont chargés d’un vécu, ils ont dant ses objets pour presque rien, Claire Darling se libère, ne veut lais- une âme, une chair. Une amie proche m’a offert ce ser d’héritage à personne. Même si elle prend bien soin de raconter aux roman qui lui faisait penser à moi. Elle avait vu juste acquéreurs l’histoire et j’ai plongé dans ce récit tant il offrait une transpo- sition d’histoires et de thèmes qui me touchent : les attachée à chaque rapports complexes entre mère et fille, les morts qui objet. Il ne s’agit pas nous hantent, les objets et meubles qui nous envahissent et nous servent pour elle de brader de mémoire de substitution, les mensonges, les secrets et non-dits de mais de transmettre. famille qui nous malmènent, la fin de vie qui nous guette, la mémoire qui Pour moi, cet ultime nous construit, nous emprisonne et nous étouffe à la fois, et l’oubli qui acte de liberté fait nous attriste mais aussi nous libère et nous allège… écho aux frustrations de sa vie. Un exu- Mon attachement aux objets me vient – à ma décharge ! - de plusieurs toire. Claire Darling générations d’accros. Les maisons de mon enfance étaient remplies de avait une vie un peu souvenirs incongrus de voyages, d’héritages de famille, de trouvailles et hors du temps, hors collections. Tant de métaphores, d’attaches sensibles, de souvenirs, de du monde, n’était pas toujours tendre et attentive avec son entourage, sa sensations, de symboles d’un temps ou d’un lieu regretté, et de reflets de fille en particulier. Mais c’était pour elle une protection, une carapace. Sans nos vies, dont il est si difficile de se détacher. Malgré toutes les critiques cela, elle se serait liquéfiée. Dans son ultime folie, elle assume ses défauts, que je faisais enfant à cette folie pathologique et à ce goût démesuré ses excès, ses erreurs et se réconcilie avec sa fille… pour ces attrape‑poussières, j’ai attrapé le virus. C’était le moment pour moi de farfouiller dans ces démons et tourner Les objets sont au cœur de l’intrigue mais ils ne sont pas figés dans une autour du foisonnement qui m’a construite. Et ma productrice Yaël Fogiel imagerie d’antiquaire. m’y a encouragée ! Je voulais que l’on éprouve leur beauté, leur appartenance à une histoire, comme ces automates, d’autant plus chargés affectivement pour moi que La dernière folie de votre héroïne consiste à organiser un vide‑grenier certains dans le film appartenaient à ma grand-mère. Mais dès le scénario, pour vendre tous les objets qui meublent sa maison. j’ai été vigilante à ne pas tomber dans l’esthétisme et veillé à ce que les Je sais à quel point l’accumulation et la collectionnite aigue ont un sens objets soient entrelacés dans l’histoire, toujours vus à travers le regard très fort : en psychanalyse, on dit que faire une collection c’est conju- d’un personnage. Chacun d’entre eux offrait l’occasion de raconter une rer la mort, la repousser toujours, car sans fin on trouvera une nouvelle pièce du puzzle de la vie de cette famille, ses enjeux, ses mensonges, ses pièce d’un puzzle sans frontière. Et cet édifice infini, par l’accumulation drames…

page 22 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 23 Islande 2018 - Durée : 1h37 min

Mads Mikkelsen : Natif de Copenhague, l’acteur a commencé sa carrière en tant que danseur avant d’apparaître régulièrement au théâtre, à la télévision et au cinéma jusqu’à devenir l’acteur le plus ARCTIC prisé au Danemark et en Scandinavie. Un film de Joe Penna Mikkelsen a fait ses débuts au cinéma avec un rôle de premier plan dans Pusher, le premier film de la trilogie éponyme, réalisée par Avec Mads Mikkelsen, Maria Thelma Smáradóttir… Nicolas Winding Refn (Drive). Il a ensuite repris son rôle de junkie dans la suite, Pusher 2. Cette performance lui a valu un prix Robert du meilleur acteur de l’Académie du Cinéma de Danemark et le Prix Synopsis : En Arctique, la température peut descendre jusqu’à moins Bodil du meilleur acteur de l’Association Nationale des Critiques du –70°C. Dans ce désert hostile, glacial et loin de tout, un homme lutte pour Cinéma du Danemark. sa survie. Autour de lui, l’immensité blanche, et une carcasse d’avion dans laquelle il s’est réfugié, signe d’un accident déjà lointain. Avec le temps, En 2006, Mikkelsen joue l’antagoniste de James Bond, Le Chiffre, l’homme a appris à combattre le froid et les tempêtes, à se méfier des ours dans Casino Royale. Cette même année, Mikkelsen tient le rôle polaires, à chasser pour se nourrir… Un événement inattendu va l’obliger à principal dans le film After The Wedding, nommé aux Oscars, partir pour une longue et périlleuse expédition pour sa survie. réalisé par Susanne Bier. Mais sur ces terres gelées, aucune erreur n’est permise… En 2009, Mikkelsen retrouve le réalisateur Nicolas Winding-Refn (Drive) pour Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising. L’histoire suit un groupe de Vikings chrétiens lors de leur voyage vers Jérusalem, NOTE DU RÉALISATEUR - Joe Penna : Rien ne représente aussi nettement en l’an 1000 après JC. la fragilité d’un humain que la vue d’une simple silhouette traversant un océan infini de neige. Rien ne représente aussi vivement la détermination En 2012, il apparaît dans le film historique A Royal Affair, pour qu’un individu marchant à travers une tempête hurlante, caché derrière son rôle du médecin Johann Struensee devenu le confident du roi d’épais embruns. malade Christian VII alors qu’il entretient une liaison avec la reine Caroline Mathilde. La toundra est l’endroit précis où Arctic devait être tourné. L’environnement le Au festival de Cannes 2012, Mads Mikkelsen reçoit le prix du meilleur plus rude sur Terre. acteur pour son rôle dans La Chasse de Thomas Vinterberg. Mikkelsen y joue le rôle d’un instituteur dans un village danois qui Malgré tout, pour moi, ce film n’est pas (ou se retrouve injustement accusé de maltraitance. du moins pas seulement) une parabole sur l’homme face à la nature. Arctic parle Mikkelsen a également joué dans The Necessary Death of Charlie de la persistance de l’altruisme même Countryman dans le rôle de Nigel, un chef de crime violent, face à dans des situations extrêmes. Shia LaBeouf et Evan Rachel Wood. Réalisé par Fredrik Bond, le film a été présenté en janvier 2013 au Sundance Film Festival et Depuis le début, il était impératif a été présenté en compétition au 63ème Festival international du qu’Overgård – le personnage principal – film de Berlin en février 2013. soit dépeint comme une simple personne. Nous ne voyons pas de flashbacks de sa vie passée, pas de polaroïds de sa famille, ni même le reflet d’une alliance. Overgård n’est pas un homme en quête d’un sens à sa vie ou d’une rédemption pour ses erreurs passées. La personnalité de notre héros transparaît uniquement par les décisions qu’il prend face aux difficultés qu’il rencontre. C’est une histoire qui prend purement place dans l’instant. L’absence de dialogues explicatifs nous encourage à être au plus près du personnage et à déchiffrer la moindre de ses expressions faciales. Et peut-être même d’arriver ainsi à une interprétation différente de celle du spectateur assis à côté de nous. Son isolement radical peut sembler terrifiant pour lui (et pour nous), mais il a trop à faire pour prendre le temps de s’apitoyer sur lui-même. Sa patience et sa détermination sont ses plus grands atouts. Une chose est claire tout au long du film : bien que sa détermination puisse Mads Mikkelsen est surtout connu pour la série Hannibal grâce vaciller, notre héros avance. Même si ses chances de survie diminuent, il à son interprétation du fameux psychiatre/serial killer, Hannibal persévère. Lecter, d’après le personnage des romans de Thomas Harris. Au début du film, notre fascination immédiate nous fera nous demander ce Son travail a été particulièrement remarqué lorsqu’il a été désigné que nous ferions si nous étions à la place d’Overgård. membre du prestigieux jury du Festival de Cannes 2016. A la fin de la projection, j’espère qu’il nous inspirera tous et nous fera repartir En 2016, Mads Mikkelsen a joué le rôle du scientifique Galen Herso avec un peu de son courage. » dans Rogue One : A Star Wars Story. Juste avant, il est apparu dans Dr Strange aux côtés de Benedict Cumberbatch et Tilda Dwinton dans le rôle de Kaecilius, un ennemi à la recherche de la vie éternelle. Sortie nationale 6 février 2019

page 24 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 Islande 2018 - Durée : 1h37 min France 2018 - Durée : 1h50 min UNE INTIME CONVICTION Un film de Antoine Raimbault Avec Olivier Gourmet, Marina Foïs, Laurent Lucas…

Sortie nationale 6 février 2019

Synopsis : Depuis que Nora a assisté au procès de Jacques Viguier, accusé du meurtre de sa femme, elle est persuadée de son innocence. Craignant une erreur judiciaire, elle convainc un ténor du barreau de le défendre pour son Au plus près du réel procès en appel. Alors que l’étau se resserre autour de celui que désormais Proche d’Eric Dupont-Moretti, mais aussi de la famille Viguier dès lors qu’il tout accuse, la quête de vérité de Nora vire à l’obsession. a commencé à s’intéresser à l’affaire, Raimbault fait figure d’inside man le mieux à même de porter cette histoire à l’écran. Se décrivant comme Extrait d’un texte de Coline Feldmann pour Zone Critique : De ce un « émissaire », c’est lui qui les a mis en contact au moment de changer fait divers encore non-élucidé, Antoine Raimbault fait un film de prétoire d’avocat et c’est aussi lui qui a passé des années à décortiquer chaque qui a tout du thriller judiciaire. Hyper-documenté, rythmé, et restituant aspect de l’instruction. « L’ensemble des dossiers fait la taille d’une parfaitement les étapes-clé de ce procès hors norme, Une Intime conviction pièce entière. Au moment de la préparation j’ai convié les acteurs pour se pose en modèle du genre. un weekend de coaching, où ils ont eu accès aux documents et ont pu Pour l’heure, la profession connaît Antoine Raimbault comme le jeune rencontrer des policiers qui travaillent sur le même type de cas, un avocat homme à l’allure de premier de la classe qui a initié Dupont-Moretti à pénaliste ou des témoins », relate le cinéaste. l’actorat, dans un court métrage. A n’en pas douter, son passage au format Au-delà de cette phase préparatoire en amont du tournage, Antoine long lui assurera une sortie immédiate de l’anonymat, notamment grâce au Raimbault a également obtenu le réalisme souhaité grâce à une astuce casting qui partage l’affiche, Olivier Gourmet et Marina Foïs. Tandis que le digne d’une bonne plaidoirie. Interrogé sur l’apparente spontanéité de premier enfile la robe du ténor, la seconde prête ses traits à un personnage de certaines scènes, il confie : « Les répliques étaient très écrites, on ne fiction – seule invention scénaristique – à travers lequel progresse l’intrigue. pouvait pas changer une virgule. Pour monter en tension, les acteurs Sur une cadence haletante, le réalisateur abat les cartes des neuf années improvisaient tout en sachant que seul le passage figurant au scénario de préparation qui auront été nécessaires au développement de son projet. serait gardé. Il y a un hors-champ perpétuel dans la manière dont nous Une gestation nourrie de recherches, de consultation des PV d’instruction avons travaillé ». aux archives et d’observation d’audiences, qui expliquent la précision qu’il applique à son film. Mise en scène ciselée, jeux de cadrage intenses, montage Tandis que l’affaire Viguier n’a pas livré ses secrets et que la famille envisage efficient : tous les arguments du solide film d’enquête sont réunis pour toujours que la disparue puisse être encore en vie, Antoine Raimbault rapprocher le cinéaste d’un Alan J. Pakula ou d’un Michael Mann. montre que la réalité est parfois plus palpable à travers le prisme de la fiction et que le cinéma ne cesse jamais d’interroger notre société. « J’ai fait ce film pour interroger la justice française » Loin de la théâtralité américaine, ce sont les cours d’assises hexagonales que Raimbault met au banc des accusés. Devant sa caméra, notre système judiciaire ne peut cacher ses failles et, s’il ne s’agit pas de faire le procès de la justice, il s’agit toutefois de montrer à quel point l’intime conviction est déterminante à l’issue d’un procès. Cette notion, qui est au cœur d’un documentaire éponyme et qui a également servi de matière à Raymond Depardon, constitue le cœur battant du film, comme elle l’a été dans le jugement qui s’est étalé en une des journaux à l’époque. « L’enjeu était de faire l’apologie du doute », explique Antoine Raimbault, précisant : « La vérité ne m’intéresse pas autant que de savoir comment on fait pour juger sans preuve ».

page 24 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 25 Le Cinéma des enfants Parce que le cinéma ce n’est pas que pour les grands. Parce que le cinéma c’est aussi pour les enfants. Mais, aussi et surtout parce que le cinéma est un spectacle à partager en famille, nous avons, depuis de nombreuses années mis en place cette programmation qui sait attirer un public régulier. Comme toujours, mélange de grosses productions et de films moins connus mais qui méritent qu’on y accorde de l’attention, nous souhaitons que cette nouvelle saison du Cinéma des Enfants vous apporte plein de petits bonheurs partagés en famille. Et tout ca à 3 € la place !

L'envol de Ploé Film d’animation d’Arni Asgeirsson - Islande/Belgique 2018 Durée : 1h23 - À partir de 3 ans L’hiver islandais approche. Pour les pluviers, le temps de la migration vers le sud a sonné. Mais PLOÉ ne sait toujours pas voler et se retrouve seul. Il décide alors de traverser« la terre de glace », espérant pouvoir atteindre une vallée préservée des affres du froid : Paradise Valley. Au cours de son périple, il fait la connaissance de GIRON, un majestueux oiseau blanc dont les ailes ont été jadis abîmées par SHADOW, un terrible prédateur. Les deux compagnons vont alors rivaliser d’audace et d’amitié pour surmonter les dan- gers de l’hiver arctique afin que PLOÉ, enfin, prenne son envol. Ce film d’animation familial nous propose un voyage émouvant dans les LIDO Samedi 12 janvier à 15h vastes landes et bruyères d’Islande. Le courage, l’espoir, la détermination, la GRAND ÉCRAN CENTRE Dimanche 13 janvier à 10h30 bienveillance et la solidarité sont au cœur de cette belle aventure. Belle et Sébastien 3 Balto Film de Clovis Cornillac – France – 2018 Film d’animation Durée : 1h30 - À partir de 4/5 ans de Simon Wells États-Unis – 1996 Deux ans ont passé. Sébastien est à l’aube de Version restaurée l’adolescence et Belle est devenue maman de Durée : 1h14 trois adorables chiots. Pierre et Angelina sont À partir de 3 ans sur le point de se marier et rêvent d’une nouvelle vie, ailleurs... Au grand dam de Sébastien qui refuse de quitter sa montagne. Lorsque Joseph, l’ancien maître de Belle, ressur- En 1925, dans le village de Nome, en Alaska, vit Balto, moitié loup - git bien décidé à récupérer sa chienne, Sébas- moitié husky, rejeté par les autres chiens et souffrant terriblement de sa tien se retrouve face à une terrible menace. Plus condition. Un jour, une grave épidémie s’abat sur le village. Toutes les que jamais, il va devoir tout mettre en œuvre routes sont bloquées par un violent blizzard. Le seul moyen de faire venir pour protéger son amie et ses petits... des médicaments jusque-là est d’envoyer des chiens braver la tempête. Après le succès des 2 premiers opus, c’est tout Balto va enfin pouvoir faire la preuve de son courage, de son adversité naturellement qu’un troisième et dernier film est et de sa loyauté. entré en préparation. Ce film aux paysages Film des studios (filiale du groupe Amblin Entertainment créé grandioses, mêlant atmosphère de conte, poé- par Steven Spielberg, Kathleen Kennedy et Frank Marshall), Balto est un sie, récit initiatique et grand spectacle, est une merveilleux film d’animation tiré d’une histoire vraie, qui nous emporte aventure humaine pour les petits et grands. dans une magnifique histoire pleine d’émotions et de rires.

LIDO Samedi 19 janvier à 15h LIDO Samedi 26 janvier à 15h GRAND ÉCRAN CENTRE Dimanche 20 janvier à 10h30 GRAND ÉCRAN CENTRE Dimanche 27 janvier à 10h30

Film d’animation de Matthieu Auvray La grande aventure de Non-Non France – 2018 - Durée : 41 min - À partir de 3 ans

À Sous-Bois-Les-Bains, les jours s’écoulent dans la bonne humeur et ce n’est pas une histoire de glace à la carotte, un voyage (raté) sur la Lune ou une inondation qui changeront les choses ! Rien ne semble pouvoir arrêter cette drôle de bande de copains, tous si différents, mais toujours solidaires. Adapté d’une collection d’albums jeunesse créée par Magali le Huche, ce film aux personnages attachants nous entraîne dans la spirale de l’absurde et de la dérision comme seul l’imaginaire des enfants en est capable, grâce à une animation énergique et vive. C’est aUssi poUr Ces moments-là,

LIDO Samedi 2 février à 15h qUe noUs aimons notre métier ! GRAND ÉCRAN CENTRE Dimanche 3 février à 10h30

page 26 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 Une autre idée de la garde à la maison Yéti et compagnie Film d’animation de Karey Kirkpatrick & Jason A. Reisig États-Unis - 2018 - Durée : 1h37 - À partir de 4/5 ans

Vivant dans un petit village reculé, un jeune et intrépide yéti découvre une créature étrange qui, pensait-il jusque-là, n’existait que dans les contes : un humain ! Si c’est pour lui l’occasion de connaître la célébrité – et de conquérir la fille de ses rêves –, cette nouvelle sème le trouble dans la communauté yéti. Car qui sait les surprises que leur réserve encore le vaste monde ? Une aventure joyeuse et familiale pour petits et grands avec un casting de stars (Julien Doré et Amel Bent), où l’action déborde d’un humour inspiré des LIDO Samedi 9 février à 15h célèbres Looney Tunes, ponctuée de musiques originales. GRAND ÉCRAN CENTRE Dimanche 10 février à 10h30

Le Quatuor à cornes Bamse au pays des voleurs Film d’animation de Benjamin Botella & Emmanuelle Gorgiard Film d’animation de Christian Ryltenius France/Belgique 2018 - Durée : 43 min - À partir de 3 ans Suède - 2018 - Durée : 59 min - À partir de 3 ans Bamse est l’ourson le plus fort du monde grâce au «miel du tonnerre» concoc- té par sa grand-mère. Il lui procure une force incroyable ! Il est aussi très gentil : il protège et aide tous ceux qui sont en danger ou malheureux, et tout le monde l’aime dans son village. Mais quelqu’un de mystérieux lui en veut et kidnappe sa grand-mère. Bamse va devoir braver les dangers de la forêt des pour la délivrer des griffes des méchants... Heureusement qu’il est accompagné par la petite Marianne qui n’a pas froid aux yeux ! Bamse est un personnage incontournable de la culture suédoise créé en 1966 par Rune Andréasson. Dans ce film plein d’inventivité et de rebon- dissements, à l’univers enchanteur, coloré et malicieux, l’irrésistible ours au grand cœur transmet aux plus petits des valeurs humanistes, fraternelles et écologiques, tout en menant de captivantes aventures.

Aglaé la pipelette, Rosine la tête en l’air, Clarisse la peureuse et Marguerite la coquette ne se contentent pas de regarder passer les trains. Ce petit trou- peau de vaches vous entraine dans leurs aventures à travers ce programme de 3 courts meuhtrages plein de tendresse et d’humour ! Ce programme de courts métrages inspirés par des livres pour enfants d’Yves Cotten, a pour singularité un traitement artistique différent pour chacun des films, permettant d’offrir une diversité narrative et esthétique qui donne à voir les vaches sous un autre angle…

LIDO Samedi 16 février à 15h LIDO Samedi 23 février à 15h GRAND ÉCRAN CENTRE Dimanche 17 février à 10h30 GRAND ÉCRAN CENTRE Dimanche 24 février à 10h30

Dilili à Paris Film d’animation de Michel Ocelot France/Belgique/Allemagne – 2018 - Durée : 1h35 - À partir de 6 ans

Dans le Paris de la Belle Époque, en compagnie d’un jeune livreur en tripor- teur, la petite kanake Dilili mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. Elle rencontre des hommes et des femmes extraordinaires, qui lui donnent des indices. Elle découvre sous terre des méchants très particuliers, les Mâles-Maîtres. Les deux amis lutteront avec entrain pour une vie active Film d’animation de Matthieu Auvray dans la lumière et le vivre-ensemble… France – 2018 - Durée : 41 min - À partir de 3 ans Le nouveau conte de Michel Ocelot réunit mystères, découvertes, enlève- ments, épreuves, lieux étonnants, rencontres multiples, magiciens, bonne fée, LIDO Samedi 2 mars à 15h très vilain sorcier, triomphe des héros et du Bien, tout cela dans un grand cadre historique… GRAND ÉCRAN CENTRE Dimanche 3 mars à 10h30

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C’est aUssi poUr Ces moments-là, qUe noUs aimons notre métier !

page 26 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 Une autre idée de la garde à la maison PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 27 France 2018 - Durée : 1h28 min

Sortie nationale 6 février 2019 Un film de Judith Davis Avec Judith Davis, Malik Zidi, Claire Dumas…

Synopsis : Angèle avait 8 ans quand s’ouvrait le premier McDonald’s de Berlin-Est… Depuis, elle se bat contre la malédiction de sa génération : être né « trop tard », à l’heure de la déprime politique mondiale. Elle vient d’une famille de militants, mais sa mère a abandonné du jour au lendemain son combat politique, pour déménager, seule, à la campagne et sa sœur a choisi le monde de l’entreprise. Seul son père, ancien maoïste chez qui elle retourne vivre, est resté fidèle à ses idéaux. En colère, déterminée, Angèle s’applique autant à essayer de changer le monde qu’à fuir les rencontres amoureuses. Que lui reste-t-il de la révolution, de ses transmissions, de ses rendez-vous ratés et de ses espoirs à construire? Tantôt Don Quichotte, tantôt Bridget Jones, Angèle tente de trouver un équilibre...

En avant-Première le 22 janvier à 20h au Lido Dans le cadre du festival TELERAMA

Entretien avec Judith Davis : Le film est-il né du spectacle Rire ensemble, c’est déjà le début de quelque chose. Même dans les scènes d’émotions, je cache des blagues, j’aime le mélange des genres. que vous avez créé en 2008 avec votre troupe l’Avantage L’important, c’est le dosage : jusqu’où peut-on aller ? Mais ma plus grande du doute ? peur en travaillant à ce film était que le spectateur sorte de la salle de Même si la plupart des acteurs sont communs aux deux, Tout ce qu’il cinéma accablé. La joie est une énergie vitale qui de nos jours est déjà un me reste de la révolution n’est pas une adaptation du spectacle, mais il élan, une bribe d’espoir, et je souhaitais qu’on la ressente en découvrant en prolonge l’esprit. Avec la compagnie, nous aimons nous emparer de le film. sujets au croisement de sujets personnels et de sujets de société. Tout ce qu’il nous reste de la révolution, c’est Simon… était notre premier Tous les personnages semblent un peu perdus, comme dans spectacle, un geste inaugural pour une compagnie préoccupée par la une période de transition qui s’éterniserait. notion d’engagement. Nous étions partis de la réalité de cette troupe, Quand j’ai décidé de parler des problèmes d’aujourd’hui, j’ai perçu que constituée de gens de générations et de parcours différents, et un trait les fronts étaient trop nombreux pour les aborder tous. J’ai fait le choix s’était tiré entre l’héritage des luttes des années 60-70 et le « que faire ? de parler du travail, du langage, du poids du management… Le quotidien » d’aujourd’hui. Le spectacle était aussi le résultat d’un méticuleux travail est à mon sens source d’une grande douleur, souvent silencieuse car il est d’enquête pour s’échapper de l’histoire officielle et raconter une histoire difficile de la nommer, mais que beaucoup de gens vivent. On fait face à plus intime. Pourtant, ayant grandi dans une famille militante, avec une des dilemmes épuisants. Nous passons notre temps à nous demander : vraie culture de gauche, j’étais très réticente à parler de cette époque, de comment faire ? Qu’est-ce que je veux faire et qu’est-ce que je peux faire ? 68 et de son folklore. Tout s’est libéré quand j’ai compris que je pouvais Je ne crois pas qu’on puisse passer sa vie à vendre des connexions internet me saisir de ce ras-le-bol. À tel point qu’après le spectacle, j’ai gardé la à des mamies qui n’ont pas d’ordinateur et rentrer chez soi fièrement sensation de ne pas en avoir fini avec cette histoire. le soir. Nous allons tous dans le même mur, aussi bien une personnalité comme Angèle, qui est tellement à fond que son engagement en devient Si la question de l’engagement et du politique sous-tend maladroit, que le beau-frère Stéphane, qui ne se rend pas compte qu’il est tout le film, cela reste quand même, et peut-être avant tout, en train de devenir fou. une comédie qui explore notre époque avec bienveillance. Vous teniez à réaliser un film drôle ? Vos personnages font une expérience douloureuse du monde du travail, soit il est aliénant, soit il est précaire. La pulsion de départ du film est mon interrogation sur la manière dont on vit dans le monde d’aujourd’hui et sur la possibilité de se réunir pour Je me suis beaucoup intéressée à la question du travail, avec la compagnie essayer de faire des choses ensemble. Une réflexion qui peut vite devenir ou seule. Le management, l’obsession de la rentabilité et le modèle de un peu lyrique et déprimante ! D’autant que le constat que je dresse de l’entreprise sont en train de contaminer toutes les sphères de l’activité mon époque n’est ni complaisant ni positif. Pour pouvoir me confronter humaine, même les lieux de culture ou l’hôpital, et notre imaginaire au réel de la manière la plus franche possible, j’ai ressenti le besoin de aussi. C’est pour moi l’un des constats politiques les plus alarmants passer un pacte avec le spectateur. En passer par la comédie, c’est aussi d’aujourd’hui. Le travail est malade et tout le monde en souffre, comme un geste politique. Rire de ce qui nous arrive fait du bien, nous fédère. tous mes personnages.

page 28 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 France 2018 - Durée : 1h30 min DEUX FILS Un film de Félix Moati Avec Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Un film de Judith Davis Anaïs Demoustier… Avec Judith Davis, Malik Zidi, Claire Dumas… Synopsis : Joseph et ses deux fils, Joachim et Ivan, formaient une famille très soudée. Mais Ivan, le plus jeune, collégien hors norme en pleine crise mystique, est en colère contre ses deux modèles qu’il voit s’effondrer. Car son grand frère Joachim ressasse inlassablement sa dernière rupture amoureuse, au prix de mettre en péril ses études de psychiatrie. Et son père a décidé de troquer sa carrière réussie de médecin pour celle d’écrivain raté. Pourtant, ces trois hommes ne cessent de veiller les uns sur les autres et de rechercher, non sans une certaine maladresse, de l’amour…

Un tournage entre amis : Vincent Lacoste, 24 ans, et Félix Moati, 28 ans, se sont rencontrés sur le plateau de l’émission Le Grand journal. Et sont devenus amis. Le premier a joué dans le court métrage du second, Après Suzanne, sélectionné au Festival de Cannes 2016. L’histoire de Joachim, déjà, jeune homme anxieux, anéanti par une rupture amoureuse douloureuse… Deux Fils est, d’une certaine façon, le prolongement de ce film et aborde les relations du héros avec son père, incarné par Benoît Poelvoorde, et son petit frère. Une histoire de sentiments, de filiation et de solitude.

Sortie nationale 13 février 2019

page 28 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 29 Ester CARMEN Opéra De Calixto Bieito Avec Elina Garanca, Roberto Alagna, Maria Agresta…

Résumé : Jamais Carmen ne cèdera, libre elle est née, libre elle mourra », lance l’héroïne de Bizet à Don José à la fin de l’opéra. Cette irrépressible liberté, couplée à la nécessité de vivre tou- jours plus intensément sur le fil du ra- soir, la mise en scène de Calixto Bieito ment brûlant de celle qui vit de petits trafics. en rend compte comme nulle autre. Mais l’oiseau rebelle est foncièrement de notre Durée 3h00 Du personnage de Mérimée, Carmen époque. Vamp aguicheuse et insoumise, té- conserve chez Bieito les contours pro- moin de la brutalité masculine et sociétale, elle Jeudi 17 janvier 20h00 fondément ibériques et le tempéra- roule à grande vitesse, pressée d’exister.

LE LAC DES CYGNES

Ballet De Piotr Ilyitch Tchaikovski Durée 2h35 Avec Les Etoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet. Résumé : En composant Le Lac des cygnes, Tchaïkovski s’empare de la légende de l’oiseau immaculé pour créer l’une des plus belles musiques jamais écrites pour le ballet. Les chorégraphes Marius Pe- tipa et Lev Ivanov donneront leurs lettres de noblesse à l’histoire de cet amour impossible entre un prince terrestre et une princesse- oiseau, et façonneront à leur tour le mythe de la danseuse-cygne, ballerine par excellence. En créant en 1984 sa version pour le Ballet de l’Opéra de Paris, Rudolf Noureev choisit de lui donner une di- mension freudienne, éclairant d’une profondeur désespérée le rêve poétique de Tchaïkovski.

Jeudi 21 FÉvrier 19h30 page 30 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 LA DAME DE PIQUE Opéra De Stefan Herheim Avec Vladimir Stoyanov, Eva-Maria Westbroek, Felicity Palmer… CENTRE Résumé : Dans l’intense opéra de Tchaïkovski où l’obsession côtoie le surnaturel, Hermann est pris en étau entre son amour pour une femme et une idée fixe qui le détruit. La Dame de pique s’appuie sur une nouvelle de Pouchkine et arrive au Royal Opera House dans une nouvelle production qui a déjà emballé la critique à Amsterdam. Cette mise en scène est située en 1890, l’année de la création de l’opéra. Dans son bureau, Tchaïkovski imagine son opéra dans la vie réelle comme s’il s’agissait de sa propre histoire, et les personnages prêtent leurs voix à ses désirs inassouvis. Aleksandrs Antonenko et Eva- Maria Westbroek mènent la distribution aux côtés du Chœur du Royal Opera, sous la baguette d’Antonio Pappano, le directeur musical du Royal Opera, nous offrant le palpitant portrait d’un créateur torturé et un captivant exemple de récit gothique.

Mardi 12 février 20h15 Durée 3h30

LA TRAVIATA Opéra de Richard Eyre Avec Plácido Domingo, Ermonela Jaho, Charles Castronovo

Résumé : LDu frisson d’un coup de foudre inattendu à une dé- chirante réconciliation qui intervient trop tard, La Traviata de Verdi est l’un des opéras les plus aimés au monde. Alfredo s’éprend de la courtisane Violetta dans les beaux salons de la haute société parisienne, mais de sombres courants souterrains vont précipiter un dénouement tragique. Entre autres trésors mélodiques, l’opéra contient le célèbre Brindisi et l’exubérant « Sempre libera », qui illustrent tous deux le lyrisme de l’opéra italien sous son jour le plus immédiatement séduisant. La production de Richard Eyre pour le Royal Opera fait ressortir toute la palette des coloris émotionnels, depuis la vertigineuse découverte de l’amour jusqu’à une doulou- reuse confrontation et l’inéluctable conclusion. Les opulents décors et costumes d’époque renforcent le réalisme d’une émouvante histoire fondée sur un personnage ayant vraiment existé. Mardi 5 mars 20h15 Durée 3h35

Prochainement aux cinémas CENTRE Ester Ballet de Acosta/Pepita Mardi 2 avril 20h15 Opéra en direct Mardi 16 avril 19h30 DON QUICHOTTE Durée : 2 h 45 LADY MACBETH DE MZENSK Durée : 3 h 30 De Carlos Acosta d’après Marius Pepita De Krzysztof Warlikowski Le roman de Cervantès qui dépeint Don Quichotte, le « che- Avec Dmitry Ulyanov, Aušrinė Stundytė… valier à la tristegure », a inspiré d’innombrables interprétations Du projet initial de Chostakovitch - consacrer une trilogie aux artistiques. destins tragiques de femmes russes à travers les âges - ne de- meura qu’un opéra coup-de-poing : Lady Macbeth de Mzensk. Exclusivité opticien expert

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UN JUIF Jeudi Un film POUR deJacob Berger 14 février à 20 h L’EXEMPLE au Lido Avec Bruno Ganz, André Wilms, Tarif unique 5,5 € Aurélien Patouillard…

Synopsis : 1942, l’Europe est à feu et à sang. Mais nous sommes Soirée débat en Suisse, plus précisement à Payerne. C’est loin, la guerre, pense-t- on ici, c’est pour les autres, même si la frontière n’est qu’à quelques kilomètres. Dans ces campagnes reculées, la terre a le goût âcre du L’ANTISÉMITISME OÙ EN EST-ON ? sang des cochons et des bestiaux à cornes, qu’on tue depuis des siècles. L’économie va mal. Usines et ateliers mécaniques disparaissent. • Un film “UN JUIF POUR La Banque de Payerne fait faillite. Des hommes aux mines patibulaires rôdent par routes et chemins. Les cafés sont pleins de râleurs. Parmi L’EXEMPLE” d’après le roman eux, Fernand Ischi, vantard, rusé, bien renseigné, a prêté serment, avec une vingtaine de payernois, au Parti nazi. Il rêve d’attirer l’attention de autobiographique la Légation d’Allemagne, et même - pourquoi pas ? d’Adolf Hitler lui- même. Dans leur ligne de mire: Arthur Bloch, 60 ans. Bernois, il exerce de Jacques Chessex le métier de marchand de bétail. Il connait bien tous les paysans et les bouchers de la région. Ce jeudi 16 avril, se tiendra la prochaine foire • Un débat animé par le MRAP aux bestiaux de Payerne. C’est ce jour-là qu’Ischi et sa bande passeront à l’acte. C’est ce jour-là qu’un Juif sera tué pour l’exemple. Soixante- (Mouvement contre le racisme et sept ans plus tard, en 2009, quand l’écrivain suisse Jacques Chessex se souviendra de ces faits, c’est lui qui sera désigné comme l’ennemi pour l’Amitié entre les Peuples) à abattre. La multiplication des agressions antisémites, la publi- Mouvement contre le Racisme cation ou la réédition d’écrits antisémites associées et pour l’Amitié entre les Peuples à une campagne d’oubli des effroyables forfaits du Comité de Limoges - Haute-Vienne nazisme montrent la persistance préoccupante de ce racisme. Le but de cette soirée est de montrer la 28, rue des Papillons, 87100 Limoges 05 55 37 56 91 - [email protected] donne actuelle de l’antisémitisme et surtout préciser ses moyens le combattre

page 32 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 Suisse 2018 - Durée : 1h19 min Sud-Africain, Français, Grec, Polonais 2018 - Durée : 1h44 min

Un film de Etienne Kallos Avec Brent Vermeulen, Alex van Dyk, Juliana Venter…

Synopsis : Afrique du Sud, Free State, bastion d’une communauté pays sain et paisible ? Doit-on brûler tout ce qu’ont incarné les générations blanche isolée, les Afrikaners. Dans ce monde rural et conservateur où précédentes pour devenir africain ? C’est mon expérience aussi, celle d’un la force et la masculinité sont les maîtres-mots, Janno est un garçon à Africain d’origine européenne. part, frêle et réservé. Un jour, sa mère, fervente chrétienne, ramène chez eux Pieter, un orphelin des rues qu’elle a décidé de sauver, et demande Je comprends ce sentiment de vivre intérieurement une fracture, d’aimer et à Janno de l’accepter comme un frère. Les deux garçons engagent une détester dans le même souffle, de ne pas se sentir à sa place : vous grandissez lutte pour le pouvoir, l’héritage et l’amour parental. au milieu d’une communauté, et puis tout à coup, à l’adolescence, vous vous rendez compte que vous n’en faites pas vraiment partie. C’est une expérience universelle, la perte de l’enfance, mais je voulais l’installer dans un paysage Note de Etienne Kallos – réalisateur : Je suis né au Cap, rural : parce qu’à la ville vous dominez l’espace, alors qu’à la campagne c’est je suis sud-africain d’origine grecque. J’ai d’abord fait des études de l’inverse, la terre et les éléments vous contrôlent. Le silence de la campagne théâtre, en me spécialisant dans l’écriture et la scénographie. C’est là accentue chaque décision, chaque action, et les renvoie vers vous. que j’ai rencontré une auteure dramatique qui a beaucoup compté pour moi : Reza de Wet. Elle écrivait en afrikaans, la langue des Afrikaners, ces descendants des premiers colons néerlandais qui se sont installés en Afrique du Sud au XVIIe et au XVIIIe siècle. Afrikaner, c’est le vieux mot Sortie hollandais pour dire Africain. Reza est sans doute l’auteure de langue afrikaans la plus traduite au monde. Elle a été mon professeur quand nationale j’avais 18 ans. Ses écrits m’ont montré de nouvelles façons d’explorer la 20 février culture sud-africaine, notamment dans le contexte post-colonial. Son œuvre n’est pas directement politique, elle est plutôt mythologique,voire 2019 gothique… J’ai du respect pour la façon dont les Afrikaners travaillent la terre. Et j’ai de la sympathie pour la nouvelle génération. Je voulais parler de l’adolescence, de la première génération à être née complètement en dehors de l’apartheid. La question de cet héritage n’est jamais abordée directement dans le film, mais elle est présente en permanence, à travers le sentiment d’aliénation de mon jeune héros, Janno, sa solitude, sa peur d’être jugé : comment vivre avec le poids du colonialisme, et même du post-colonialisme, alors qu’il faut faire aujourd’hui de l’Afrique du Sud un

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NOTE DE LA RÉALISATRICE : L’Euphorie est cette sensation belle et dangereuse qui sur- Sortie prend les plongeurs en grande profondeur : une sensation de bonheur, de liberté totale. C’est là nationale que la décision de remonter doit être immédiate, avant qu’il ne soit trop tard, avant d’être perdu à jamais. 20 février Matteo et Ettore sont deux hommes qui, d’une certaine 2019 façon, ont décidé de se perdre. Matteo regarde le monde du haut de son duplex, c’est un narcissique qui cultive la distraction et le fait avec l’argent, la drogue, le sexe, la réussite, le culte du physique. Ettore, lui, cache ses échecs, son insatisfaction, son manque de courage der- rière un masque de désillusion et de sarcasme. Leurs certitudes réciproques vacillent quand Matteo découvre que son frère est malade et qu’il décide de lui cacher la vérité. De son côté, Ettore choisit de se laisser aller, de se laisser guider, de croire son frère et son hybris qui le pousse à penser qu’il peut tout contrôler, tout gagner. En m’inspirant de faits réels arrivés à des personnes qui me sont chères, j’ai abordé cette his- toire, avec les scénaristes Francesca Marciano et Valia Santella et avec la collaboration de Wal- ter Siti, comme un objet fragile et précieux pour tenter, avec les protagonistes, de croquer notre contemporanéité. Ce présent qui semble nier constamment la réalité transitoire et irrationnelle propre à la condition humaine et qui nous donne l’illusion d’avoir le contrôle absolu de nos vies, de nos corps, de pouvoir vaincre le temps, fuir la douleur. La maladie, en revanche, est le lieu même de la fragilité. Elle nous met face aux limites de notre expérience humaine, mais aussi à ce qu’elle contient de plus profond et de plus précieux. Et c’est en ce sens qu’elle amène les protagonistes à affronter leur hypocrisie et à se reconnaître. Ettore et Matteo choisissent de ne plus repousser le moment de leur prise de conscience, ils choisissent de remonter à la surface.

Pour son deuxième long métrage en tant que réalisatrice (après Miele, en 2013, qui brassait déjà les thèmes de la maladie et de la mort), Valeria Golino développe l’histoire d’un adieu lancinant mais étrangement chaleureux, d’un deuil anticipé, mais aussi d’une relation fraternelle bien vivante : de ce côté-là, rien n’est incu- rable, ni les tensions, ni les différences, ni l’usure du temps. C’est le constat doux- amer et émouvant qui équilibre le film, un fragile contrepoids à la mort qui vient. C’est aussi l’occasion, pour la cinéaste, de construire deux beaux personnages masculins, subtils négatifs l’un de l’autre, dont la cohabitation fonctionne comme un bain révélateur : à chacun ses fêlures, ses contradictions sous la surface. Ettore (Valerio Mastandrea, tout en détresse hérissée) n’est pas dupe : il sait qu’il va mourir, bientôt. Et les efforts de son encombrant frangin, tout ce désespoir déguisé en déni coloré, l’agacent d’autant plus qu’ils le touchent. Le malade, grand gaillard pâle et renfrogné, semble incongru, déplacé, dans l’appartement de Matteo. Il fait tâche, avec ses vêtements ordinaires, ses cernes, sa mauvaise humeur et ses regrets muets. Sa présence révèle une discordance, parmi les œuvres d’art et les équipements high tech, et jusqu’au toit-terrasse sous le ciel. Ce décor de catalogue pour millionnaires, Valeria Golino ne s’y attarde pas gra- tuitement : elle le filme pour ce qu’il est, un trompe-l’œil, un prolongement du masque exubérant et charmeur que porte Matteo. Un artifice parmi d’autre pour donner le change, échapper à l’angoisse qui guette, à une noirceur diffuse. Matteo, c’est Riccardo Scarmacio (Romanzo Criminale), magnifique, qui lui offre un charisme fébrile, une énergie fanfaronne et blessée. D’abord très entourée – un brouhaha moins convaincant de collègues, amant-ami, compagnons de fête, épouse, gamin et mère – la fratrie se resserre, s’évade peu à peu et renoue, le temps d’une belle scène, sous des nuées d’oiseaux, un ultime dialogue avant le silence. Cecile Mury – Télérama à l’issue de la projection cannoise du film

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Sortie nationale 27 février CELLE QUE VOUS CROYEZ 2019 Un film de Safy Nebbou Avec Juliette Binoche, François Civil, Nicole Garcia plus…

Synopsis : Pour épier son amant Ludo, Claire, la cinquantaine, se virtuoses, Catherine Frot et Sandrine Bonnaire, Safy Neb- crée un faux profil sur les réseaux sociaux et devient Clara, une magni- bou dirige deux autres stars, Gérard Depardieu et Benoît fique jeune femme de 24 ans. Poelvoorde, dans L’Autre Dumas (2010). Il change encore Alex, le meilleur ami de Ludo, est immédiatement séduit. Dans l’engre- de registre puisque ce film d’époque revient sur les rapports nage, Claire tombe à son tour éperdument amoureuse de lui. Si tout se entre l’auteur des Trois mousquetaires et son nègre. joue dans le virtuel, les sentiments sont bien réels. Une histoire vertigi- En 2016, le metteur en scène revient avec un film tourné neuse où réalité et mensonge se confondent. dans les grands espaces enneigés du grand nord : Dans les forêts de Sibérie. Le long métrage adapté d’un livre de Safy Nebbou se destine d’abord à une carrière d’acteur. Sa ren- l’aventurier et écrivain Sylvain Tesson est porté par Raphaël contre avec Jean-Marie Broucaret se révèle déterminante. Le directeur Personnaz. En ce début 2019, il nous livre donc son 6ème du Théâtre des Chimères lui donne l’occasion d’animer des ateliers long métrage, adaptation du roman éponyme de Camille destinés à différents publics (enfants, ados, adultes). Il restera 8 ans Laurens, servi par un casting de premier choix. au sein de cette structure. Egalement élève de Tsilla Chelton, il met en scène plusieurs spectacles au cours des années 90. Il signe en 1997 un premier court métrage, Pé- dagogie avec Julie Gayet, suivi de Bertzea (2001) et de Lepokoa (2003), des films qui font le tour des festivals. Safy Nebbou réalise en 2003 son premier long mé- trage, Le Cou de la girafe, mélodrame familial sur fond de maladie d’Alzheimer avec Sandrine Bon- naire et Claude Rich, même si le rôle central est tenu par une fillette. La maternité est au coeur de son deuxième long métrage, L’Empreinte de l’ange (2008), thriller psychologique d’autant plus troublant qu’il est ins- piré d’une histoire vraie. Après ce face-à-face qui oppose deux actrices

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www.connaissancedumonde.com Russie, Kamtchatka Documentaire de Terre de feu et de glace Sveltana Klinyshkova

Résumé du film : Le Kamtchatka est une région à l’extrême Est de la Russie. Même pour les Russes, c’est « le bout du monde ». La péninsule baigne dans le Pacifique et concentre plus de deux cents volcans dont une trentaine toujours en activité. Les autres ne sont pas en reste, offrant un lac géant d’acide sulfurique et des champs de fumerolles aux paysages lunaires. Voisine du cercle polaire, le Kamtchatka présente des conditions climatiques rudes. Celui qui résiste le mieux, c’est l’ours brun, en nombre suffisamment important pour faire de la région la plus grande réserve mondiale de l’animal. Le Kamtchatka est le dernier paradis sur terre où l’équilibre est maintenu par le feu des volcans et la glace de l’océan.

Dimanche 10 février Centre Ville séances à 15h 17h30 Lundi 11 févrierr Ester séances à 14h30 20h Mardi 13 février Ester séances à 15h 20h page 36 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 France 2018 - Durée : N.C.

Un film de François Ozon Sortie nationale GRÂCE À DIEU 20 février Avec Melvil Poupaud, Denis Ménochet, Swann Arlaud… 2019

Synopsis : Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, victimes devant le parquet de Lyon, il a finalement reconnu il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie tous les faits devant la justice et assuré que sa hiérarchie toujours auprès d’enfants. Il se lance alors dans un combat, très vite rejoint avait eu connaissance de cette tendance à la pédophilie. par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur L’affaire a plongé le cardinal Philippe Barbarin, primat des parole » sur ce qu’ils ont subi. Mais les répercussions et conséquences de ces Gaules et archevêque de Lyon, dans la tourmente. Les vic- aveux ne laisseront personne indemne. times du père Preynat ont également saisi le parquet de Lyon contre Philippe Barbarin, l’accusant d’avoir couvert les actes de ce prêtre. Le parquet a alors ordonné une enquête Extraits article Le Figaro 4/10/18 : Le réalisateur de préliminaire pour des faits de non-dénonciation et de mise Frantz a retracé dans la plus grande discrétion le calvaire des victimes du père en péril de la vie d’autrui. Monseigneur Barbarin avait fini par Preynat accusé en 2016 d’avoir agressé sexuellement 70 jeunes scouts entre reconnaître les erreurs de l’Église dans cette affaire. «Pour 1986 et 1991. Une affaire qui avait plongé Philippe Barbarin, l’archevêque de les victimes, la souffrance est aussi brûlante qu’il y a trente Lyon, dans la tourmente. ans, au premier jour. Pour elles, il est révoltant et inadmis- Le secret a été bien gardé. Le réalisateur de Jeune & Jolie, François Ozon, a sible que le père Preynat ait pu continuer à être prêtre»», tourné dans une discrétion absolue un film sur les victimes du père Preynat, expliquait-il au Monde en août 2017. mis en examen en 2016 pour des faits d’agressions sexuelles sur des scouts Concernant l’omerta qui règne sur les affaires de pédophilie lyonnais entre 1986 et 1991. dans l’Église, François Ozon dit aussi l’évoquer dans son Selon Le Progrès, le tournage s’est déroulé entre mars et mai dernier. Le film nouveau long-métrage. «Ce film n’apporte pas de réponses qui réunit Melvil Poupaud, Denis Ménochet et Swann Arlaud, s’intitulera Grâce mais il pose beaucoup de questions. Un personnage dit à Dieu et sortira en salle le 20 février 2019. que son combat n’est pas contre l’Église, mais pour l’Église. C’est aussi le mien», a précisé le réalisateur alors que vient «Le film est un portrait de ces hommes abusés, comment ils ont vécu avec leur de reprendre à Lyon, après plus d’une année d’interruption, traumatisme, comment ils ont libéré leur parole et quelles en ont été les réper- le procès canonique du père Preynat. cussions familiales et sociales. Ce film est vraiment raconté du point de vue des victimes», a confié le cinéaste à nos confrères lyonnais. «D’ordinaire, les procès canoniques de l’Église règlent des affaires de type annulation de mariage et non de pédophilie. Le père Bernard Preynat a été mis en examen en 2016, soit vingt ans après les Ce procès interne, d’abord dit ‘‘pénal administratif’’, est dé- faits, pour «agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne sormais ‘‘judiciaire’’: il permet aux victimes de se constituer ayant l’autorité». L’affaire avait été révélée par quelques anciens scouts de partie civile et de demander réparation», explique à Europe la paroisse Saint Luc, à Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône). Les victimes accusant 1 François Devaux, président de La Parole libérée, assoca- notamment leur ancien aumônier d’attouchements et de fellations. tion des victimes du prêtre lyonnais âgé aujourd’hui de 72 L’ecclésiastique n’avait pas été mis en cause au moment des faits malgré des ans. Avant d’ajouter qu’au-delà des indemnités, les victimes accusations récurrentes de parents. Poursuivi et confronté par ses anciennes veulent remettre en question l’Église sur son fonctionnement.

page 36 ZOOM n°88 - janvier/février 2019 PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 37 Chinois, Français, Japonais 2018 - Durée : 2h30 min

Un film de Zhangke Jia Avec Zhao Tao, Fan Liao, Zheng Xu… Sortie nationale 27 février 2019

Synopsis : En 2001, la jeune Qiao est amoureuse de Bin, petit chef de la pègre locale Vous êtes-vous appuyé sur des faits de Datong. Alors que Bin est attaqué par une bande rivale, Qiao prend sa défense et tire concrets, comme vous l’aviez fait pour plusieurs coups de feu. Elle est condamnée à cinq ans de prison. A TOUCH OF SIN, ou s’agit-il entière- À sa sortie, Qiao part à la recherche de Bin et tente de renouer avec lui. Mais il refuse de ment de fiction ? la suivre. C’est de la fiction mais qui s’inspire de Dix ans plus tard, à Datong, Qiao est célibataire, elle a réussi sa vie en restant fidèle aux toutes sortes de rumeurs du jianghu. Cer- valeurs de la pègre. Bin, usé par les épreuves, revient pour retrouver Qiao, la seule per- tains détails m’ont été apportés par des sonne qu’il n’ait jamais aimée… amis.

ENTRETIEN AVEC JIA ZHANG-KE : Pourquoi avez-vous décidé de vous intéres- Vous êtes l’un des cinéastes chinois les ser à des personnages de la pègre du jianghu ? plus cinéphiles, et je me demandais si vous aviez des films de jianghu en tête La mystique du jianghu joue un rôle très important dans la culture chinoise. De nombreux quand vous avez fait ce film ? groupes appartenant à la pègre se sont formés dans la Chine ancienne, très ancrés dans certaines régions ou industries. Ces réseaux transcendaient les relations familiales et les La plupart des classiques du jianghu dans clans locaux, apportaient un soutien et un mode de vie aux personnes les plus démunies. le cinéma de Hong Kong, de Zhang Che Le symbole spirituel le plus connu de la culture du jianghu est Lord Guan. Il représente la à John Woo en passant par Johnnie To, loyauté et la rectitude, valeurs fondamentales du jianghu. Vous en voyez un exemple dans comptent parmi mes films préférés. Quand la scène d’ouverture du film : le personnage de Jia refuse de reconnaître sa dette envers j’étais au collège, j’en ai beaucoup vu, quelqu’un, et Bin lui fait avouer la vérité devant la statue de Lord Guan, leur totem spirituel. partout où on pouvait voir des vidéos im- portées. Dans LES ÉTERNELS, j’ai utilisé Après la victoire communiste de 1949, les groupes de la pègre chinoise ont disparu petit la bande son du film THE KILLER de John à petit. Les personnages des ÉTERNELS ne font pas partie des gangs au sens ancien du Woo, lors de la scène du karaoké et de la terme. Ils se sont créés après la politique « de réforme et d’ouverture » de la fin des années fusillade dans la rue. Et j’ai aussi utilisé la 1970 et ont hérité de la violence des années de la révolution culturelle. Ils ont tiré leur morale chanson de Sally Yeh, Qianzui Yisheng et leurs règles des films de gangster hongkongais des années 1980. Ils ont tissé de nou- (« Îvre pour la vie ») dans un grand nombre velles formes de relations comme façon de survivre et de s’aider les uns les autres dans un de mes films. Pour moi, elle a saisi la voix climat de changements drastiques qui avaient alors lieu en Chine. de l’amour du jianghu. Il y a aussi un court extrait du film de Taylor Wong, TRAGIC Le jianghu est un monde d’aventures et d’émotions qui n’existe nulle part ailleurs. HERO, dans mon film. Je me suis toujours intéressé aux histoires d’amour du jianghu, où les amants ne craignent ni l’amour ni la mort. L’histoire de ce film se déploie entre 2001 et 2018, dans des années d’immense agitation sociale. Les valeurs tradi- tionnelles des habitants et leur mode de vie ont changé du tout au tout au cours de ces années. Pourtant, le jianghu reste attaché à ses propres valeurs et codes de conduite, et fonctionne de façon indépendante. Cela peut paraître paradoxal mais je trouve cette situation fascinante. Qiao et Bin ne sont pas mariés. Je pense que c’est leur destin, mais c’est aussi un symbole de leur caractère rebelle.

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