Danslameuse,Lessculpteurscreusentleursillon
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0123 10 culture Dimanche 25 -Lundi 26 août 2013 Dans la Meuse, les sculpteurs creusent leur sillon L’association Le Vent des forêts invite chaque été des artistes àcréer dans les bois et les champs de la région Art ge devait être fabuleux, des mil- liers de degrés atteints. Pendant Fresnes-au-Mont (Meuse) une semaine, jour et nuit, les curieux se sont relayés pour que aterredeMeuseatremblé.En jamais ne se calme la fournaise. témoigne une faille, courte et Les pompiers n’ont pas quitté le L sèche. Environ deuxmètres site, àlafois camp romain et rite de haut, au plus profond. Une cica- néolithique.Puisest venuletemps tricequis’enfonceetquel’onpénè- de la mise àjour. Sur les murs sont tre, qui engloutit les corps et apparus des jeux d’émaux coral- s’oublie dans une clairière. En son liens, où çà et là on relève la trace cœur, elle se fait chair:unmagma d’un geste, le souvenir d’un corps aux nuances de rosé, gris et brun un peu fou. Et quand, simple visi- léger, qui pourrait évoquer les tra- teur, l’on pénètre dans ces ceslaisséesparlacolonnevertébra- entrailles, elles continuent àdire le d’un dinosaure, enfoncée là, ou quelque chose de la cérémonie des fouilles d’avant-l’histoire. païenne qui s’y est jouée. Quelle puissance aengendré un telsite?Lalégendeévoqueuncom- Une multitude bat:entre la terre et une femme, une artiste, Alexandra Engelfriet. de sculptures Venue des Pays-Bas, elle est «céra- attendent, tapies dans miste », habituée aux vastes et plats horizons plutôt qu’à la pro- l’ombre des sapinières duction de vaisselle. Voilà donc ce ou des noisetiers quiseracontedanslesvillagesalen- tour. D’abord, le sol s’est creusé. Puis cette frêle silhouette s’est lan- Voilà le genre de défi qu’aime à cée dans un corps-à-corps avec relever l’équipe du Vent des forêts, vingttonnesdeglaise.Unfilmrela- qui invite chaque été une dizaine te la performance. On yvoit l’artis- de sculpteurs àvenir créer dans les te balancer sans tendresse sur les boiset les champs de la Meusepro- parois des briques d’argile. Puis se fonde,nonloindeVerdunetBar-le- jeteràcorpsperdudanscettefosse, Duc. Peu de structures artistiques pour la modeler àcoups de poings, oseraient en France accompagner frappes du genou, pressions du les artistes dans des projets aussi buste. Une danse de brute. peu balisés. Mais cette association La sculptrice Alexandra Engelfriet dans un corps-à-corps avec vingt tonnes de glaise àFresnes-au-Mont (Meuse). MORGANE RUL La lutte dura plusieurs jours. bénéficie d’atouts rares:créée il ya Puis le feu. Avec les villageois du dix-septans par six bourgs situés à Aire,Nicey-sur-AireetVille-devant- avec un budget serré, le directeur des explosions ou des oiseaux, je elle aainsi ouvert une fenêtre en coin, Alexandra Engelfriet monta quelques encablures de la gare Belrain, on se met en quatre pour du projet, Pascal Yonet, parvient à n’ai pas voulu les tailler»,raconte trompe-l’œil rococo. «Travailler un immense four au-dessus du TGVMeuse,ellesusciteunenthou- accueillir en résidence les artistes; offrir àcette campagne aux beau- le jeune artiste. Touché aussi «par ici, c’estune vraie expérience, on tunnel qu’elle avait sculpté. siasme sans faille chez ses habi- pour leur fournir du bois, du foin, tés méconnues de très belles la fragilité de l’aubier, cette derniè- entend les arbres chanter, c’est un Dixmètres de toit, plusieurs che- tants. ADompcevrin, Lahaymeix, de la ferraille, de la main-d’œuvre œuvres in situ, souvent pérennes. re écorce qui est entre l’os, la chair univers un peu sauvage bien que minéesde 5mètres de haut:letira- Fresnes-au-Mont, Pierrefitte-sur- et de l’attention. Voilà comment, Depuis le printemps, un refuge et le bois, fragile»,il s’est contenté souscontrôle,et cela m’a inspirécet permet même de dormir au cœur d’y sculpter avec des centaines de espace de paysage condensé, avec de la forêt:c’est le premier de qua- centimes d’euro de drôles d’am- coraux, acanthe, feuille de chêne», tre imaginatifs abris en travaux, phibiens, «comme si ces pièces confie-t-elle. créés par la designer Matali Cras- redonnaient naissance aux arbres Son acolyte Julia Cottin s’est, set. Pour les aubes de septembre, morts, àlacroisée du végétal, de elle,initiéeàlatechniquedelapier- «Une réjouissante comédie servie on ypromet le brame du cerf… l’humain, de l’animal». re de taille. «Moi qui travaille tou- Se perdre, donc, àpied, àcheval Comme pour la plupart des jours le bois, j’ai été saisie par la par un brillant quatuor !» ou en voiture, sur des dizaines artistes invités, l’expérience lui a finesse et la lenteur exigée par la STUDIO CINÉ LIVE d’hectares:une multitude de ouvert des perspectives. «Nous pierre. Par son temps géologique.» sculptures attendent, tapies dans sommes là pour offrir aux artistes Au cœur d’unepetite carrière, elle l’ombre des sapinières ou des noi- des possibilités nouvelles, pas pour afait surgir du sol des triangles de setiers. Ces étranges animaux, par leurdemanderde serépéter»,insis- pierre, qui semblent se souvenir exemple, qui surgissent dans une te Pascal Yonet. Il aainsi déniché d’une ville enfouie, comme un fos- clairière:mi-crocodile, mi-arbre, pour la jeune Marion Verboom un sile futuriste. Une «bibliothèque ilsontétésculptésparLionelSabat- atelier dans la Creuse où elle apu de pierre». p tédansdessouchesdechênesabat- s’initieràlarocaille,cet art particu- Emmanuelle Lequeux tus par la tempête de 1999. lier du ciment né dans les jardins «Jemesuis laissé surprendre italiens. Elle yaapporté sa touche Le Vent des forêts, autour de Fresnes- par ces formes magnifiques que personnelle, en la pigmentant de au-Mont (Meuse). Jusqu’au 30septem- l’on adéterrées, et qui sont comme mauves et de bleus. Sur la forêt, bre. Entrée libre. Ventdesforets.org ASaint-Cloud,rocksérieuxetpopradieuse Savages et Belle and Sebastian ont marqué l’ouverture de Rock en Seine Rock années 1970), convoque en réfé- teur Stuart Murdoch, est àRock rence les humeurs sombres de en Seine en grande formation. ’une part quatre musicien- Siouxsie and the Banshees ou de Descordes–violons,altos,violon- nes, toutes vêtues de noir, Joy Division. celle –, trois claviers, guitares, D qui semblent mettre un Pourquoi pas. On peut aussi trompette, rythmique. En fond point d’honneur ànepas lâcher entendre, par un traitement d’at- de scène, un visuel de la pochette un début de sourire, ànepas céder mosphèresenaccélérationetdécé- de The Third Eye Center, recueil auxattitudes«aimables»duspec- lération, les dérives hallucinées d’inédits et de singles de diverses tacle rock –legenre «vous allez vers lesquelles Jim Morrison périodes, qui doit paraître le bien?Onest contentes d’être là». entraînait les Doors en concert. Et 26août. D’autre part, une bonne douzaine unemanièredéclamatoireàlaPat- En une douzaine de composi- d’hommesetdefemmes, pas vin- ti Smith –cette dernière dans l’ac- tions, Belleand Sebastian fait le dicatifs pour un sou, arborant ceptation de ce prolongement de tourdeson histoirephonographi- pour la plupart des mines sympa- Morrison. Il yade la tension chez que –une quinzaine de singles et thiques, portant tee-shirt blanc, Savages,du sérieuxdanslaprésen- une dizaine d’albums –, de l’allè- chemiserouge,hautàrayurehori- ce scénique et une conception du gre Judy Is aDick Slap au délicat zontale –bon, il yaquand même rock dont serait bannie la notion Judy and the Dreams of Horses. aussi pour certains du noir plus de divertissement. Intense certes, Pour sa seule venue dans un festi- strict. Côté est du domaine natio- mais décidément trop sérieux. val en France, le groupe joue Le UN FILM DE RENÉ FÉRET nal de Saint-Cloud (Hauts-de-Sei- Pastie de la bourgeoisie –extrait, ne) sur la scène de la Cascade, le Ritournelle nerveuse au titre bizarre, de son troisième groupe s’appelle Savages. Côté Avec Belle and Sebastian, on se EP en 1997 –, ritournelle nerveu- FRÉDÉRIC SABRINA ANTOINE MARILYNE BONNIOL ouest, sur la Grande Scène, c’est retrouvedans desmerveillespop, se, avant l’une des plus belles YLVAIN PIERROT SEYVECOU CHAPPEY CANTO :S Belle and Sebastian. des mélodies ravissantes, une chansons de son répertoire, The HOTOGRAPHE Vendredi 23 août, l’effet de ambiance radieuse. Le groupe, Stars of Track and Field.L’enchaî- -P RIVEROS contraste d’un propos musical à fondé àGlasgow (Ecosse) en 1996, nement estparfait. p LISA FÉRET –MARIE FÉRET –GRÉGORY GADEBOIS –MARC BARBÉ –RÉMY LARROSE –CHRISTOPHE ROSSIGNON IMENA JEAN-MARIE LARRIEU SCÉNARIO RENÉ FÉRET IMAGE BENJAMIN ECHAZARRETA ET TRISTAN TORTUYAUX :X l’autre aura joué àplein. C’est aus- ville dont sont aussi originaires Sylvain Siclier SON HENRY WARLUZEL MONTAGE FABIENNE FÉRET MIXAGE HERVÉ GUYADER GRAPHIQUE si àcetype de moments que sert FranzFerdinandet ThePastels, au MUSIQUE MARIE-JEANNE SÉRÉRO PRODUIT PAR LES FILMS ALYNE (FABIENNE ET RENÉ FÉRET) Avec la participation du Centre National de la Cinématographie et de l’Image Animée JML DISTRIBUTION CONCEPTION un festival. Fondé en 2011 àLon- programme ce 23 août, tire son Rock en Seine au domaine national de dres, Savages est constitué de la nom du livre Belle et Sébastien Saint-Cloud. Avec Laura Mvula, Fauve, chanteuseJehnnyBeth,dela guita- (1965), de Cécile Aubry, classique La Femme, Phoenix… samedi 24août; risteGemmaThompson,delabas- de la littérature pour enfants Tricky, Is Tropical, Lianne Eels, System ACTUELLEMENT AU CINÉMA sisteAyse Hassan et de la batteuse devenu feuilleton télévisé et film of aDown… dimanche 25août. Mise en Fay Milton. Pour situer leur musi- de Nicolas Vanier, dont la sortie vente samedi24 et dimanche 25 de que, la presse britanniqueparlede est prévue pendant les fêtes de 500places à49¤par jour, uniquement renouveau du post-punk (fin des Noël.Le groupe,menéparle chan- sur le site du festival Rockenseine.com..