FICHE DE PRESENTATION CORDES SENSIBLES

Toru Takemistu (1930-1996) Tree Line Michel Tabachnik (1942-) Diptyque écho, concerto pour violon et orchestre Maurice Ravel (1875-1937) Tzigane, rhapsodie de concert pour violon et orchestre (1810-1856) Symphonie n°4 en ré mineur, op.120

L’exigeant Michel Tabachnik propose un programme rare, à commencer par son propre Diptyque dont la dialectique entre violon et orchestre confine au cosmique. En ouverture, un hommage appuyé est rendu au regretté Toru Takemitsu, reconnu pour ses sonorités raffinées. De son Guarneri cristallin, Chloë Hanslip nous plonge ensuite dans les sortilèges du Tzigane ravélien. Avant une profonde immersion dans la Quatrième de Schuman dont la texture et les développements n’ont plus rien de classique.

Distribution Michel Tabachnik, direction Chloë Hanslip, violon solo Orchestre Régional Avignon-Provence

Fiche de présentation réalisée avec la complicité de Kim Parola, étudiant en deuxième année au Centre de Formation de Musiciens Intervenant d'Aix en Provence (CFMI) chargé de mener une action de sensibilisation autour de ce programme dans le cadre d’un module d’insertion professionnelle.

Répétition générale ?

La répétition générale est la dernière répétition avant le concert.

Généralement, pour un concert exécuté le vendredi soir, l’orchestre a six services de répétition et une générale. Le lundi est un jour de repos.

L’Orchestre Régional Avignon-Provence répète dans une salle adaptée, en Courtine. La répétition générale a lieu dans la salle de concert : l’Opéra du Grand-Avignon, le plus régulièrement.

Au cours de cette générale, chaque œuvre doit être exécutée dans son intégralité. Puis, le chef peut décider de faire des « raccords » et faire rejouer certains passages.

La générale est une ultime séance de travail qui doit se dérouler dans le silence et la concentration.

Cette fiche pédagogique a pour objectif de présenter le programme : les compositeurs, les œuvres, le contexte de création ainsi que le chef d’orchestre. Elle propose par ailleurs différentes écoutes.

Pour vous accompagner dans cette future expérience de spectateur, un cahier pédagogique « À la découverte du monde de l’orchestre » a aussi été élaboré par nos soins. Très complet, chacun pourra y trouver son chemin. Des informations sur les différents types d’orchestre, les instruments qui les composent, le répertoire symphonique, les métiers qui l’entourent... autant d'entrées dans cet univers fascinant ! http://www.orchestre-avignon.com/outils-pedagogiques/

Orchestre Régional Avignon-Provence Plus de deux cents ans d’histoire

Fondé à la fin du XVIIIème siècle, l’Orchestre Régional Avignon-Provence appartient à ces orchestres qui, depuis longtemps, structurent la vie musicale française et y accomplissent les missions de service public à savoir la création, la diffusion et l’accompagnement des publics dans la découverte de programmes musicaux classiques et contemporains de qualité. En outre, la création du département Nouveaux Publics en 2009 permet aujourd’hui à des milliers de spectateurs d’assister aux concerts de l’Orchestre et de participer à des parcours d’éducation et de sensibilisation artistiques.

Il est également le compagnon fidèle de l’Opéra Grand Avignon dont il accompagne toute la saison lyrique et chorégraphique.

Grâce à sa politique artistique, l’Orchestre Régional Avignon-Provence offre une profonde intelligence musicale et une rare souplesse dans l’approche des œuvres, quels que soient leur époque et leur style.

Sollicité pour participer à de prestigieux festivals comme le Festival d’Avignon et le Festival International de Piano de la Roque d’Anthéron, l’Orchestre Régional Avignon-Provence est présent aussi bien en France qu’à l’international.

De grands chefs le dirigent et de prestigieux solistes viennent se produire à ses côtés, qu’ils soient musiciens ou chanteurs.

Parallèlement, la mise en place d’une politique discographique dynamique atteste de la haute qualité de cette formation orchestrale. Fidèle à son approche du jeune public, l’Orchestre a réalisé un livre disque pour le centenaire de Peter Pan à partir d’une œuvre commandée au compositeur Olivier Penard. En 2013, il a édité un enregistrement du Docteur Miracle, opéra-comique de Bizet, salué unanimement par la critique (Choc Classica). En juin 2014, est paru L’Amour Masqué de Messager, premier volet d’une collection Le Guitry musical chez Actes Sud. Le deuxième volet, La SADMP a été édité fin 2016, ainsi que l’Homeriade de Dimítris Dimitriádis avec Robin Renucci. En mai 2015, un disque avec le harpiste Emmanuel Ceysson est paru chez Naïve. En 2017 sortira un disque avec Nathalie Manfrino chez Decca Universal. Soutenu par l’État (Ministère de la Culture et de la Communication), le Conseil Régional Provence- Alpes-Côte d’Azur, le Conseil Général de Vaucluse, la Communauté d’Agglomération du Grand Avignon et la Ville d’Avignon, l’Orchestre Régional Avignon Provence apporte son concours à un territoire régional dont le patrimoine culturel et l’histoire musicale, tant passés que présents, sont parmi les plus riches d’Europe.

Sous l’impulsion de Philippe Grison, son Directeur Général et de Samuel Jean, son Premier Chef Invité, l’Orchestre Régional Avignon-Provence rayonne désormais sur son territoire, en France et à l’international.

Orchestre Régional Avignon-Provence

Michel Tabachnik, Direction

Après avoir joué un rôle déterminant comme directeur artistique du Brussels Philharmonic jusqu’en juin 2015, Michel Tabachnik en est aujourd’hui le chef Emeritus. Avec cet orchestre, il continue de diriger plusieurs concerts par saison, notamment lors de tournées internationales. Il est par ailleurs l’invité d’institutions prestigieuses comme le SWR Stuttgart, le Konzerthaus de Berlin, le Residentie Orkest de la Haye, l’orchestre de la Fenice à Venise et la Philharmonie de Saint-Pétersbourg. Il s’est produit trois fois lors de la saison inaugurale de la nouvelle Philharmonie de . Michel Tabachnik a étudié le piano, la composition et la direction d’orchestre à Genève. Ses études à peine terminées, il est remarqué par plusieurs grands chefs d’orchestre qui lui ont témoigné un précieux soutien : , et . Il fut d’abord l’assistant de Markevitch à l’Orchestre de la Radio Télévision Espagnole à Madrid puis, pendant quatre ans, fut celui de Pierre Boulez, principalement auprès du BBC Symphony Orchestra à Londres.

Cette collaboration l’a rapproché de la musique nouvelle. Proche de Stockhausen, Berio, Ligeti, Messiaen… il a dirigé de nombreuses premières mondiales, en particulier une vingtaine d’œuvres de , qui le considérait comme son interprète favori. Michel Tabachnik a été le chef titulaire de l’Orchestre de la Fondation Gulbenkian à Lisbonne, de l’Orchestre Philharmonique de Lorraine et de l’Ensemble Intercontemporain à Paris. Des collaborations avec le Berliner Philharmoniker, l’Orchestre du Concertgebouw d’, l’Orchestre de la NHK de Tokyo,

l’ et des festivals comme ceux de , Salzbourg, Aix-en-Provence et bien d’autres viennent enrichir son parcours.

Après avoir été pendant 6 ans, le chef titulaire du Noord Nederlands Orkest, il en est aujourd’hui le Chef-émerite. Dès sa nomination en septembre 2008 à la direction musicale du Brussels Philharmonic, l’influence de Michel Tabachnik sur cet orchestre est spectaculaire. La Cité de la Musique à Paris leur réserve une résidence de 3 concerts par saison. Ils se produisent à Berlin, Londres, Vienne, Amsterdam, Rotterdam, … Leurs tournées les emmènent en Extrême- Orient, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France…Dans le domaine de l’opéra, Michel Tabachnik a dirigé les orchestres des opéras de Paris, Genève, Zurich, Copenhague, Lisbonne, Rome, Montréal, Gênes, Bolshoi Theater …

Il a notamment été régulièrement invité par la compagnie d’Opéra Canadienne à Toronto, où il a dirigé de nombreuses représentations de Lohengrin, Madame Butterfly, Carmen, The Rake’s Progress. Parallèlement à son activité de chef d’orchestre, Michel Tabachnik est aussi compositeur et écrivain. Plusieurs de ses œuvres ont été créées récemment, dont Lumières Fossiles, au Pays- Bas, dans le cadre du 100ème anniversaire de la première du Sacre du Printemps, le Prélude à la légende au Festival de Besançon, et le Concerto violon avec le Brussels Philharmonic et Le livre de Job à la Cité de la musique de Paris. Sur un livret de Régis Debray, son opéra Benjamin, dernière nuit, sera créé en mars 2016 à l’opéra de Lyon qui lui a commandé cette œuvre. Côté littérature, après De la musique avant toute chose (2008) et L’homme sauvage (2013), Michel Tabachnik s’apprête à publier un deuxième roman et un livre consacré à son rapport à la musique et à la vie. Michel Tabachnik consacre beaucoup de son temps aux jeunes musiciens.

Il a dirigé plusieurs orchestres internationaux de jeunes. Il a été directeur artistique de l’Orchestre des Jeunes du Québec et, pendant douze ans, de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, qu’il a lui-même fondé en 1984. Pédagogue respecté, il a donné de nombreuses master-classes, notamment à Hilversum, Lisbonne (Fondation Gulbenkian), et aux conservatoires de Paris, Bruxelles, Stockholm ainsi qu’à l’Accademia Musicale Chigiana à Sienne. Il a été nommé professeur de direction d’orchestre à l’Université de Toronto (1984-1991) et à l’Académie Royale de Musique de Copenhague (1993-2001).

Sa discographie (chez Erato et Lyrinx) reflète l’éclectisme de son répertoire, qui s’étend de Beethoven à Honegger, de Wagner à Xenakis. Son enregistrement du Concerto pour piano de Schumann (avec Catherine Collard) a été plébiscité par le jury international de la Radio Suisse Romande qui l’a désigné comme la meilleure exécution de cette œuvre. Elle s’enrichit aujourd’hui des enregistrements sur le Label du Brussels Philharmonic avec notamment son Sacre du printemps salué par les Gramophone Awards de 2013 et son interprétation de La Mer de Debussy, classée numéro 1 par le magazine Classica devant les deux versions de référence de Pierre Boulez.

Propositions d’écoutes

Lumières fossiles (2011) https://www.youtube.com/watch?v=n2Vl1_1mavc

Le Livre de Job (2013) https://www.youtube.com/watch?v=xl1s-CUnJ2Q

Le rôle du chef d’orchestre

[…] Le but du chef d'orchestre est d'unifier le jeu des instrumentistes en tenant compte de sa propre vision musicale, pour servir l'œuvre du compositeur devant le public. Pour cela, les connaissances musicales nécessaires sont très vastes, et le rôle du chef est multiple.

La technique, parfois appelée gestique, répond à des conventions générales, mais doit être appliquée particulièrement à chaque partition. La fonction primordiale du bras droit, tenant la baguette, est d'assurer le tempo et ses variations éventuelles […] ou par volonté, de souligner la mise en place rythmique des différents instruments, d'indiquer la nuance dynamique par l'amplitude du geste et simultanément l'articulation musicale [rôle que peut aussi jouer la main gauche] (staccato, legato, etc.). Le bras gauche rappelle les entrées des instruments [quand les mains sont déjà occupées ça peut être le regard voire même une autre partie du corps] et exprime le sentiment musical. La symétrie entre les deux bras reste donc exceptionnelle chez les chefs bien formés. Cependant, ces critères sont généraux, et les fonctions sont fréquemment interverties ou modifiées suivant les exigences de la musique. Le fait que cette action ne puisse être décrite d'une manière à la fois globale et précise indique en même temps l'impossibilité d'une pédagogie rationnelle et unifiée : les plus grands maîtres ne sont pas issus d'écoles de direction. L'observation des répétitions d'autrui, l'étude des partitions et une longue expérience personnelle [travail avec les orchestres amateurs notamment] sont des facteurs déterminants.

Le chef d'orchestre doit ajouter à une gestique efficace de sérieuses connaissances psychologiques. Arrêter un orchestre et dire la chose juste n'est rien sans le « bien-dire ». Le chef doit, en effet, s'assurer une collaboration, compliquée du fait que l'on ne s'adresse pas avec le même vocabulaire à un hautboïste, un corniste ou un timbalier. Cet art difficile rejoint la question de l'autorité, dont Gounod dit qu'elle émane de celui qui s'attire non l'obéissance à contrecœur, mais la soumission volontaire, l'adhésion du consentement intime. […]

Le public favorisé par une place située en arrière de l'orchestre aura eu la chance de comprendre l'importance du regard ou de l'absence de regard d'un chef sur les musiciens. Le rayonnement de sa présence, sensible au concert, trouve ici un puissant moyen d'expression.

[…] au début du XXème siècle, la plupart des chefs dirigeaient-ils très droits, figés dans une position qui laissait subsister une énergique battue. Les jeunes chefs plus décontractés ont été accusés d'être des danseurs gesticulateurs, mais l'excès en ce sens souvent inefficace et gênant pour les musiciens a été freiné par la radio et le studio d'enregistrement, d'où le public est absent. Quelques chefs, par conviction personnelle, ont abandonné la baguette pour ne diriger qu'avec les mains. Ce moyen a pu servir la métrique complexe de certaines pages contemporaines, mais la baguette bien employée comme prolongement du bras est d'une lecture plus aisée pour l'orchestre, et surtout les musiciens éloignés.

Enfin, la question du « par cœur » revient périodiquement depuis son introduction par le grand chef allemand Hans Richter. Ce procédé est désavoué par ceux qui savent son influence déterminante sur le public, enthousiasmé de prouesses touchant à l'acrobatie. En réalité, la malhonnêteté serait foncière si le chef ne faisait que suivre par la battue une ligne mélodique prépondérante mémorisée. Or Toscanini, par exemple, dont la mémoire était légendaire, dirigeait ses répétitions par cœur,

prouvant ainsi sa connaissance des partitions jusque dans les moindres détails. Les grands chefs actuels trouvent deux avantages à ce système : d'une part, la sensation de posséder tout à fait la partition permet d'en suivre le déroulement mental, tout en la réalisant avec l'orchestre ; d'autre part, un contact permanent avec les musiciens assure la continuité expressive de l'œuvre. Cependant, le grand E. Ansermet dédaignait le « par cœur », en lui reprochant de renforcer le côté spectaculaire de la direction. Ce dernier aspect prend, de nos jours, une importance croissante, car le public s'identifie volontiers au chef d'orchestre, incarnation de l'activité musicale au-dessus de l'anonymat de l'orchestre. Son prestige en vient à attirer dans cette activité des interprètes ayant acquis leur renommée dans d'autres disciplines (M. Rostropovitch, D. Fischer-Dieskau).

La direction d'orchestre n'est donc pas une, mais multiple, et les différentes personnalités qui s'y intéressent lui apportent des réponses aussi variées que sont leurs tempéraments. À cette richesse s'oppose un avenir compromis par le dédain des compositeurs vivants à l'encontre de l'orchestre symphonique, institution musicale historique qui ne répond plus tout à fait à leurs besoins d'expression.1

Quelques pistes pour découvrir le rôle du chef d’orchestre Écouter différents enregistrements d’une même œuvre pour réaliser l’importance des choix effectués par le chef d’orchestre Exemple : Scherzo de la 9ème symphonie de Beethoven

Partir à la découverte… De l’importance des expressions du visage dans la direction - Visionner la Symphonie n°88 de Haydn dirigée par Leonard Bernstein (sans les bras !) https://www.youtube.com/watch?v=oU0Ubs2KYUI

Du parcours d’un chef d’orchestre - Interview d’Oswald Sallaberger https://www.youtube.com/watch?v=S3T1UCX6Aps

De l’exigence du chef d’orchestre dans une scène humoristique - La grande vadrouille, scène de la répétition https://www.youtube.com/watch?v=l30ONNO50So

Du métier de directeur artistique exercé par certains chefs d’orchestre - Portrait de Valéry Gergiev https://www.youtube.com/watch?v=b48XPO2cC8A

1 Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la musique ».

Chloë Hanslip, Violon

« Ses interprétations particulièrement accomplies démontrent une conviction, une spontanéité et un panache qui leur attribuent une distinction toute spéciale » Gramophone Magazine « Choice » juillet 2013

Chloë Hanslip (b. 1987) est déjà considérée comme une interprète d’exception sur la scène internationale. D’un talent prodigieux, elle a donné un premier concert aux BBC Proms en Angleterre en 2002 puis s’est produite aux États Unis en 2003. Elle a donné des concerts dans les plus grandes salles au Royaume Uni (Royal Festival Hall, Wigmore Hall), en Europe (Vienna Musikverein, Hamburg Laeiszhalle, Paris au Louvre et à la Salle Gaveau, St Petersburg Hermitage) ainsi qu’au Carnegie Hall, au Metropolitan Arts Space à Tokyo et au Séoul Arts Centre.

Pour ses concerts, elle a été accompagnée par le Symphonie orchester des Bayerischen Rundfunks, Philharmonia Orchestra, Royal Philharmonic Orchestra, London Philharmonic, Beethoven Orchester Bonn, Bern Symphony Orchestra, Bremen Philharmonic, City of Birmingham Symphony, Royal Liverpool Philharmonic, BBC National Orchestra of Wales, Lahti Symphony, Moscow State Symphony, Norwegian Radio, Real Filharmonia Galicia, Vienna Tonkünstler Orchester, Hamburg

Symfoniker, Czech National Symphony, Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI, Orchestra Regionale Toscana, Helsingborg Symphony, Royal Flemish Philharmonic et le Tampere Philharmonic Orchestra. Plus loin, elle s’est produite avec le Cincinnati Symphony, Detroit Symphony, Houston Symphony, Tokyo Metropolitan Symphony, Malaysia Philharmonic, Adelaide Symphony, Auckland Philharmonina et le Singapore Symphony Orchestra. Elle a travaillé avec les chefs d’orchestres Sir Neville Marriner, Sir Andrew Davis, Mariss Jansons, Paavo Järvi, Charles Dutoit, Michail Jurowski et Jeffrey Tate.

Chloë enregistre chez Hyperion et son premier CD mettait à l’affiche les Concertos pour violon de Vieuxtemps (Royal Flemish Philharmonic Orchestra/Brabbins). Son CD des Sonates York Bowen avec Danny Driver a été sélectionné par The Gramophone (Choice) et The Strad et parmi ses autres enregistrements chez Hyperion, figurent les Concerti Glazunov/Schoeck et les Sonates pour violon de Medtner. Parmi d’autres enregistrements remarqués, il faut citer les Concertos de Bruch avec le London Symphony Orchestra (Warner Classics) qui lui ont valu l’Echo Klassik Award dans la catégorie ‘Best Newcomer’ (2002) et ‘Young British Classical Performer’ aux Classical BRITS (2003), ainsi qu’un enregistrement très bien accueilli par la critique du Concerto pour violon de John Adams avec le Royal Philharmonic Orchestra/Slatkin.

Le répertoire très étendu de Hanslip comprend les Concertos de Britten, Prokofiev, Beethoven, Brahms, Korngold, Shostakovich, Barber, Bernstein, Delius, Mendelssohn, Bruch, Elgar, Tchaikovsky, Walton et Sibelius ainsi que les œuvres contemporaines de Adams, Glass, Corigliano, Nyman, Huw Watkins, Peter Maxwell Davies et Brett Dean. Interprète renommée de musique de chambre, elle participe régulièrement à l’Open Chamber Music au Prussia Cove et au Kuhmo Chamber Music Festival en Finlande. Ses partenaires de récital sont Angela Hewitt, Danny Driver, Igor Tchetuev et Charles Owen.

Les points forts de sa saison 2015-16 sont des interprétations de concertos avec le Royal Philharmonic, Kristiansand Symphony, Kymi Sinfonietta, Sinfonia Lahti, Flanders Symphony, Symphony Orchestra de Milan Giuseppe Verdi, Prague Symphony, Ulster Orchestra, Bournemouth Symphony, BBC National Orchestra of Wales et aux USA elle fera une tournée en Floride avec le Buffalo Philharmonic Orchestra. Elle doit également tourner en Irlande et au Royaume Uni avec son partenaire habituel Danny Driver.

Chloë a travaillé pendant 10 ans avec le maître russe Zakhar Bron. Elle a également travaillé avec Christian Tetzlaff, Robert Masters, Ida Haendel, Salvatore Accardo, et Gerhard Schulz. Elle joue un Guarneri del Gesu de 1737.

Propositions d’écoutes

Schindler’s List theme aux BBC Proms Movie Night 2013 https://www.youtube.com/watch?v=bTQQIQcPv-I

La Ronde des Lutins, Bazzini https://www.youtube.com/watch?v=lACoAxJkfO8

Toru Takemitsu

Premier compositeur japonais à avoir acquis une réputation internationale, il découvre la musique classique pendant la seconde guerre mondiale et s’intéresse tout particulièrement aux oeuvres de Claude Debussy (1862-1918) et d’Olivier Messiaen (1908-1992).

« Le Japon n’existait pour moi que dans un sens négatif. Du moins, quand j’ai décidé d’apprendre la musique occidentale moderne et d’en vivre, il me fallait rejeter le Japon ». Takemitsu ne prend conscience de l’utilité du language musical et de la culture japonaise qu’en 1958 à la suite d’un spectacle de marionnettes (Bunraku). Il intègre des instruments traditionnels dans ses oeuvres. In an Autumn Garden est une oeuvre pour orchestre de gagaku. On y retrouve traditionnellement des percussions (Kakko, Shoko, Taiko), des instruments à vent (Hichriki, Kagurabue, Sho) et des instruments à cordes (Gabuwina, Gako-su, Yamatogoto).

En savoir plus

Page resource autour de Toru Takemitsu et son oeuvre http://brahms.ircam.fr/toru-takemitsu

Son attachement à la culture Japonaise se retrouve également dans ses compositions sur les éléments. On retrouve un cycle portant sur la pluie, et un autre sur les arbres. En 1971, Takemitsu est choisi comme compositeur principal de la « Semaine internationale de musique contemporaine » à Paris avec Igor Stravinski. Il crée une passerelle entre mondes Oriental et Occidental au travers de la musique.

Takemitsu est également reconnu comme compositeur de musiques de film. Il a plus de 70 bandes originales à son actif.

Propositions d’écoutes

Ran (film) de Kurosawa (musique de Takemitsu) https://www.youtube.com/watch?v=gdUlGQIzeWY

Rain Spell https://www.youtube.com/watch?v=F_E2rKxg3NE

Rain Tree https://www.youtube.com/watch?v=g5ptxzRF83w

Tree line

Il s’agit d’une commande du London Sinfonietta à l’occasion de son 20ème anniversaire en 1988.

Création : 20 mai 1988, Grande-Bretagne, Londres, par le London Sinfonietta, direction : Oliver Knussen.

Instrumentation: flûte (aussi flûte alto), hautbois, 2 clarinette (aussi 1 clarinette basse), basson (aussi contrebasson), 2 cor, trompette, trombone, 2 percussionniste, harpe, piano (aussi célesta), violon, violon II, alto, violoncelle, contrebasse.

Takemitsu nous dévoile au travers de cette oeuvre un bout de sa vie. Proche de sa maison se trouve une allée d’arbres, et plus précisément d’Acacia. Takemitsu laisse son esprit vagabonder en présence de ces arbres et ces derniers lui permettent de faire reposer son âme.

« This work was written as an homage to those gracefull yet dauntless trees », Toru Takemitsu

Maurice Ravel

« La seule histoire d’amour que j’ai jamais eue a été avec la musique »

Homme à la personnalité indépendante et énigmatique, Maurice Ravel laisse une oeuvre qui se situe à la charnière entre le XIXème et le XXème siècle.

Il concourt quatre fois au prix de Rome (1901-03 et 1905). Il termine second lors de sa première tentative mais ne parvient jamais à décrocher le titre. Sa musique trop moderne n’est pas du goût du jury conservateur. Pourtant Ravel produit à cette époque des oeuvres majeures tel que Ma Mère l’Oye, ou encore Gaspard de la nuit.

Il a été élève de Gabriel Fauré durant ses années au conservatoire de Paris. Grand admirateur du travail de Claude Debussy, avec qui on l’a souvent comparé à son plus grand regret. La conception de la musique est singulièrement différente entre eux même si leurs sources d’inspirations sont proches (la musique française, l’Espagne, l’Orient, le Jazz,…).

Ravel participe activement à la Première Guerre Mondiale en tant que conducteur de camion et est envoyé à Verdun. Il est réformé en 1917 mais la guerre et la perte de sa mère vont le bouleverser. Au sortir de la guerre il compose entre autre son Tombeau de Couperin, dédié à tous ses camarades morts au front.

1928 marque un nouveau tournant chez Ravel, Il se lance dans une tournée aux États-Unis et au Canada et se retrouve immergé dans les clubs de Jazz. Ces nouvelles rythmiques, ces sonorités vont transformer la puissance créatrice de Ravel. Cette période va voir naitre des chefs d’oeuvres tels que le Boléro et les deux concertos pour piano.

Le Boléro est une commande de son amie Ida Rubinstein pour un « ballet de caractère espagnol ». Il s’agit de l’oeuvre la plus diffusée au monde actuellement. Elle va le projeter sur la scène mondiale, ce que Ravel n’arrive pas à comprendre car il la considère comme une « partition vide de musique ». Pour lui, il s’agit simplement d’un exercice technique d’orchestration qui vise à faire répéter inlassablement une ritournelle.

En savoir plus

Pages resources autour de Maurice Ravel et son oeuvre http://www.symphozik.info/maurice+ravel,122.html https://www.francemusique.fr/personne/maurice-ravel http://www.maurice-ravel.net/

Propositions d’écoutes

Ma Mère l’Oye (1908) https://www.youtube.com/watch?v=T5oVgqIbOqw

Le Tombeau de Couperin (1917) https://www.youtube.com/watch?v=Wkt8T38aaMw

Concerto pour Piano en Sol Majeur (1931) https://www.youtube.com/watch?v=oa9cfqzKcms

Don Quichotte à Dulcinée (poème de Paul Morand), 1932 https://www.youtube.com/watch?v=XYJFAMb_YFI

Tzigane

Tzigane est une rhapsodie de concert pour violon et orchestre composée par Maurice Ravel en 1924. C'est après avoir entendu à Londres en 1922 la violoniste hongroise Jelly d'Aranyi, et Béla Bartok créer sa Sonate pour violon et piano nº 1 que Ravel décida de composer Tzigane pour la violoniste.

Création : Aeolian Hall à Londres le 26 avril 1924 par la dédicataire et par Henri Gil-Marchex au piano. La création de la version orchestrale eut lieu le 30 novembre 1924 à Paris, avec les Concerts Colonne sous la direction de Gabriel Pierné. L’oeuvre débute par un solo de violon qui nous offre des thèmes tziganes que Ravel affectionne tout particulièrement. Il compose également une réduction pour violon et lutéal (dispositif pouvant être installé dans un piano à queue avec un système de registre permettant d’altérer le son).

En savoir plus

Pages ressources autour de Tzigane http://www.musicologie.org/publirem/maurice_ravel_tzigane_rhapsodie_de_concert_pour_violon_ et_piano_(1924).html https://www.maurice-ravel.net/tzigane.htm

Propositions d’écoutes

Concerto n°1 pour violon, Béla Bartok https://www.youtube.com/watch?v=J2HlpbESkic

Captations Patricia Kopatchinskaja, violon Jean Jacques Kantorow, direction Sinfonia Varsovia à la Folle Journée de Nantes, 2013 https://www.youtube.com/watch?v=w0ObgSKBqTQ

Anne-Sophie Mutter, violon Simon Rattle, directon Berliner Philharmoniker Enregistré à la Philharmonie de Berlin, 2015 https://www.youtube.com/watch?v=mU3mYUOCOEE