SFG1193

MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES Unité –Progrès -Justice ------SECRETARIAT GENERAL ------Public Disclosure Authorized PROJET POLE DE CROISSANCE DU SAHEL ------

CADRE DE GESTION DES RESSOURCES CULTURELLES PHYSIQUES

Public Disclosure Authorized

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RAPPORT FINAL

Alkassoum MAIGA, Consultant

Public Disclosure Authorized Avril 2015

TABLE DES MATIÈRES

Table des matières ...... 2 Liste des tableaux ...... 4 Liste des cartes ...... 4 Liste des photos ...... 4 Liste des Acronymes ...... 5 Résumé exécutif ...... 6 Executive summary ...... 8 1. INTRODUCTION...... 9 2. Objectif de l’étude et structuration du rapport ...... 9 3. Brève présentation du projet ...... 9 3.1. Objectif de développement du projet ...... 9 3.2. Les composantes du projet ...... 10 3.2.1. La composante I : « Climat des Investissements et Développement de la Chaine de Valeur » est subdivisée en quatre sous composantes : ...... 10 3.2.2. Composante II: L'amélioration de la plate-forme infrastructurelle du Sahel ...... 11 3.2.3. Composante III: Etablissement du pôle du Sahel: Coordination du projet, promotion de la zone et engagement communautaire ...... 13 4. Analyse sommaire du profil de la zone d’intervention du projet ...... 14 4.1. Zone d’implantation du projet ...... 14 4.2. Cadre administratif et géographique ...... 16 4.2.1. Localisation de la zone...... 16 4.2.2. Organisation administrative ...... 16 4.3. Données physiques ...... 19 4.4. Données humaines et socioéconomiques ...... 20 4.4.1. Données démographiques ...... 20 4.4.2. Caractéristiques socioculturelles de la population ...... 20 4.4.3. Données économiques ...... 21 5. Présentation de la méthodologie utilisée ...... 24 5.1. Préparation de la mission ...... 24 5.2. Rencontre de cadrage de la mission ...... 24 5.3. Démarche opérationnelle adoptée pour la mise en œuvre de la mission ...... 25 5.3.1. Etape préparatoire ...... 25 5.3.2. Prise de contact avec les services partenaires ...... 25 5.3.3. Collecte et analyse des données secondaires (Recherche documentaire) ...... 25 5.3.4. Opérationnalisation et Adaptation des outils...... 25 5.3.5. Collecte des données...... 25 5.3.6. Estimation des impacts ...... 26 5.3.7. Traitement et analyse des données ...... 27 6. Présentation du cadre politique, institutionnel et juridique en matière de gestion des ressources culturelles physiques ...... 27 6.1. Cadre politique et Juridique ...... 27 6.1.1. Règlementation du Burkina Faso par rapport au Patrimoine Culturel ...... 27 6.2. Organisation Institutionnelle du Burkina Faso en la matière ...... 30 6.3. Standards Internationaux en matière de ressources culturelles ...... 31 7. Description de l’état initial du patrimoine historique et culturel ...... 35 7.1. Les sites de gravure rupestres ...... 35 7.2. Les sites de production ancienne du fer ...... 37 7.3. Les sites de meules dormantes ...... 39 7.4. Les buttes anthropiques ...... 40 7.5. Les monuments architecturaux ...... 41 7.6. Les musées ...... 43 7.7. Les sites naturels ...... 46 8. Bilan diagnostic des questions clés identifiées ...... 50 9. Énoncé des principes directeurs et les objectifs poursuivis ...... 50 10. Démarche méthodologique a suivre dans la réalisation des activités ...... 50 10.1. Cadre juridique national de protection des ressources culturelles ...... 50 10.2. Politique opérationnelle de la Banque Mondiale relative aux ressources culturelles Physiques ...... 51

10.3. Procédure à suivre en cas de découverte de vestiges archéologiques ...... 51 10.4. Identification des impacts négatifs du projet par phase et par activité sur les ressources culturelles physiques ...... 51 10.5. Mesures de protection des ressources culturelles physiques ...... 53 11. Acteurs de la chaine de mise en œuvre du cgrcp ...... 55 12. Évaluation des capacités institutionnelles ...... 57 13. Plan de suivi ...... 58 13.1. Stratégie de suivi et contrôle de l’exécution ...... 59 13.2. Contenu du suivi et de l’évaluation du CGRCS ...... 59 13.3. La périodicité du suivi et de l'évaluation ...... 59 14. Synthèse des consultations publiques ...... 60 14.1. Des caractéristiques majeures des sites ...... 60 14.2. Les risques et les impacts potentiels des réalisations du projet sur le patrimoine culturel matériel de la région ...... 62 14.3. Mesures à prendre pour minimiser les risques et les impacts négatifs dans le cadre du PPCS ...... 63 15. Budget de mise en œuvre ...... 65 CONCLUSION ...... 66 Références bibliographiques ...... 67 Annexes ...... 68

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Indicateurs de base de la Région du Sahel ...... 15 Tableau 2 : Organisation administrative de la région du Sahel...... 16 Tableau 3 : Répartition spatiale de la population ...... 20 Tableau 4 : Capacité des hôtels et autres centres d’accueil en 2014 ...... 24 Tableau 5 : Récapitulatif de la Procédure de protection des ressources culturelles physiques ...... 54

LISTE DES CARTES

Carte 1 : Localisation de la région du Sahel...... 17 Carte 2 : Découpage administrative de la région du Sahel ...... 18

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Une vue des gravures rupestres de Markoye (Tondo-banda station 3) ...... 36 Photo 2 : Quelques gravures rupestres de la station de Tondiedo (Markoye) ...... 36 Photo 3 : Une vue des gravures rupestre d’Aribinda ...... 37 Photo 4 : Quelques gravures rupestres de Pobé-Mengao ...... 37 Photo 5 : Concentration de bases de fourneaux à Gandafabou ...... 38 Photo 6 : Amas de scories à Bergou (Essakane) ...... 38 Photo 7 : Vue de quelques meules dormantes de Aribinda ...... 39 Photo 8 : Une vue de meules dormantes de Pobé-Mengao ...... 39 Photo 9 : Quelques détails céramiques sur la butte anthropique de Pobé-Mengao ...... 40 Photo 10 : Butte anthropique de Falagountou du mobilier mis à nu par l’eau de ruissellement ...... 41 Photo 11 : Une vue de la façade de la grande mosquée ...... 42 Photo 12 : Une vue de la grande mosquée depuis la colline ...... 42 Photo 13 : Le bâtiment du musée archéologique de Oursi ...... 45 Photo 14 : Une vue extérieure du musée archéologique de Pobé-mengao ...... 45 Photo 15 : Vue partielle de la digue du barrage ...... 46 Photo 16 : Une vue des abords de la mare d’Oursi ...... 47 Photo 17 : La colline vue du nord (ordures, traces de ramassage) ...... 48 Photo 18 : Le Baobab dit plus grand (Adansonia digitata) ...... 48 Photo 19 : Vue d’ensemble du mobilier archéologique en pierre ...... 49

LISTE DES ACRONYMES

BP Bank Procedure (Procédure de la Banque) BUNEE Bureau National des Evaluations Environnementales CGRCP Cadre de Gestion des Ressources Culturelles Physiques CNRST Centre national de la recherche scientifique et technologique CVD Conseil Villageois de Développement C14 Carbone 14 DGPC Direction générale du patrimoine culturel DRCTS Direction régionale de la Culture et du Tourisme du Sahel DRERH Direction Régionale de l’Environnement et des Ressources Halieutiques ENEC Enquête Nationale de l’Elevage et du Cheptel FESTICHAMS Festival des Chameaux, des arts et de la musique du Sahel GPS Global Positioning System ICOMOS International Councilon Monuments and Sites (Organe spécialisé de l’UNESCO pour les monuments et les sites) INSS Institut National des Sciences des Sociétés Km Kilomètre MESS Ministère des Enseignements secondaire et supérieur MCT Ministère de la Culture et du Tourisme MRSI Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation NATURAMA Association des Amis de la Nature ONG Organisation Non Gouvernementale PGES Plan de Gestion Environnementale et Sociale PPCS Projet Pôle de Croissance du Sahel PO Politiques Opérationnelles SCADD Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable SMB-SA Société des Mines de Belahouro – Société Anonyme UFR-SH Unité de Formation et Recherche en Sciences Humaines UNESCO United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation des Nations unies pour l’Education et la Culture)

RÉSUMÉ EXÉCUTIF

Ce Cadre de Gestion des Ressources Culturelles Physiques (CGRCP) a été élaboré en vue de la mise en œuvre du Projet Pôle de Croissance du Sahel (PPCS). L’objectif essentiel de cet instrument est de donner une compréhension claire et approfondie de l’approche à suivre pour réussir au mieux la mise en œuvre du projet sans causer de conséquences dommageables au patrimoine culturel de la zone d’intervention. Dans cette optique, le consultant commis à la tâche a réalisé un inventaire du patrimoine culturel physique de la région du sahel. En effet, au cours du mois de novembre 2014 les quatre provinces qui constituent la région du Sahel ont été parcourues. Le rapport donne un ensemble de données permettant de prévenir et de gérer les risques potentiels du projet pour les ressources culturelles du milieu. Le projet pôle de croissance du Sahel se structure autour de trois (03) grands axes que sont : (i) Climat des Investissements et Développement de la Chaine de Valeur ; (ii) Amélioration de la plate-forme infrastructurelle du Sahel ; (iii) Etablissement du pôle du Sahel: Coordination du projet, promotion de la zone et engagement communautaire. La zone d’intervention de ce projet est la région du Sahel qui concentre une part importante des ressources et de l’industrie minière ainsi que le cinquième des ressources animales du pays. La conception du document a tenu compte des dispositifs concernant les relations avec les communautés en matière de patrimoine culturel et a veillé à la conformité avec la législation burkinabè et les normes et règles internationales en l’occurrence la PO/BP 4.11 de la Banque Mondiale relative à la gestion des ressources culturelles physiques. De la confrontation des différents textes, il ressort qu’il n’y a aucun conflit entre les dispositions des recommandations de gestion du patrimoine culturel de la Banque Mondiale et les politiques du Burkina Faso. La région du sahel qui est la zone d’intervention du projet abrite des éléments très significatifs du Patrimoine Culturel National. De ce fait, la mise en œuvre de ce projet impactera nécessairement le milieu naturel, le tissu social et partant le cadre de vie dans la région du Sahel. Ce faisant, il convient de prendre en compte les potentialités culturelles et archéologiques de la zone. C’est dans cette optique que ce cadre a été élaboré. Il vise la sauvegarde et la protection des éléments du patrimoine culturel physique contre les éventuels impacts négatifs des composantes du projet. La convention de l’UNESCO de 1960, les lois 017- 2006 du 18 mai 2006, 024 -2007 afférent au patrimoine culturel, la Loi n°031-2003 du 8 mai 2003 portant code minier au Burkina Faso et la PO/BP4.11 de la Banque Mondiale obligent à la préservation et la protection du patrimoine culturel. Cette étude a permis de répertorier les sites, les vestiges et les monuments mais surtout de définir une démarche méthodologique visant à minimiser l’impact des ressources culturelles physiques et la procédure à suivre en cas de découverte de vestiges archéologiques. Aux termes de l’inventaire de nombreux biens culturels physiques ont été identifiés à divers endroits du territoire. Il s’agit de gravures rupestres, de site de production ancienne de fer, de monuments architecturaux, d’objets archéologiques, de sites naturels, etc. L’étude de ces objets à dominante archéologique apportera certainement beaucoup aux connaissances sur la région du Sahel.

Les actions à entreprendre à l’endroit des ressources culturelles sont des interventions de localisation et de préservation. Les coûts liés à ces actions d’identification, localisation et préservation seront intégrés dans les Plans de Gestion Environnementale et Sociale(PGES), les Notices d’Impact Environnemental et Social (NIES) et les Plans d’Action de Réinstallation(PAR). Ce cadre de gestion comporte aussi une synthèse des consultations publiques, des éléments pour l’engagement des parties prenantes et le suivi évaluation.

EXECUTIVE SUMMARY

This Physical Cultural Resources Management Framework has been prepared for the Sahel Growth Pole Project. The main objective of this work is to give a deep and clear understanding of what is necessary to ensure that implementation does not cause harm to the cultural heritage in the project area. For this purpose, a stocktaking has been done of the physical cultural heritage in the Sahel region. In fact, during the month of November 2014 the four provinces which constitute Burkina Faso’s Sahel region have been visited. This document provides an overview of data which should enable the prevention and management of potential adverse impacts of the project on the project area’s cultural resources. The Sahel Growth Pole Project is composed of three components: (i) Investment Climate and Development of Value Chains; (ii) Improvement of the Infrastructure Platform of the Sahel; (iii) Establishment of the Sahel pole : Project coordination, Area Promotion and Community Engagement. The targeted area of this project is Burkina Faso’s Sahel region in which multinational and artisanal mining activity is present. The region is also host to approximately one fifth of the country’s livestock. This study took into account pertinent elements of affected communities’ cultural heritage, and the actions needed for the project comply with Burkina Faso’s legislation, international norms and regulations, and World Bank safeguard policy OP/BP 4.11 on physical cultural resources. Comparing texts, it appears that there is no conflict between the World Bank’s safeguards policies regarding physical cultural resources and the policies of Burkina Faso on cultural heritage. Within the Sahel region hosts are manifest important elements of Burkina Faso’s cultural heritage. Project implementation will have an impact on the cultural environment, social surroundings and lifestyles in targeted areas. This framework presents how the project will structure efforts to protect the country’s physical and cultural heritage against possible negative impact. The agreement of UNESCO 1960, the acts 017-2006 of 18 May 2006,024-2007 concerning cultural heritage and the act 031-2003 of 8 May 2013 concerning the mining code of Burkina Faso, and OP/BP4.11 of the World Bank mandate protection and preservation of cultural heritage. This study was able to make a diverse inventory of sites, areas of archeological interest and monuments. The inventory contains rock carvings, an ancient iron-producing site, architectural monuments and other archaeological sites. Studying the items in the inventory will greatly increase the world’s knowledge of the region. Above all, the study identifies a methodology for reducing possible negative impacts on cultural heritage, and the procedures to follow when cultural sites are identified. The latter consist of siting and preservation. The costs associated with siting, identifying and preserving these sites will be contained in environmental and social impact management plans, notices of environmental and social impact and resettlement action plans. In addition, this framework study includes a resume of public consultation on these matters, how to engage communities and how to monitor the project’s performance with respect to managing these resources.

1. INTRODUCTION

En vue d’optimiser les retombées de l’essor du secteur minier et du potentiel de croissance des secteurs porteurs comme l’élevage dans la région du Sahel, le Gouvernement du Burkina Faso a décidé de créer un Pôle de Croissance au Sahel. L’approche pôle de croissance s’inscrit dans l’axe 1 de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) relatif au développement des piliers de la croissance accélérée. Le présent rapport s’inscrit dans le cadre de l’élaboration du Cadre de Gestion des Ressources Culturelles Physiques de la zone d’intervention du Projet Pôle de Croissance du Sahel. Son objectif essentiel est de donner une compréhension claire et approfondie de l’approche à suivre pour réussir au mieux la mise en œuvre du projet tout respectant le patrimoine culturel de la zone d’intervention. Il présente les résultats de l’inventaire du patrimoine culturel physique de la région du sahel. Cet inventaire s’est déroulé au cours du mois de novembre 2014. Les quatre provinces qui constituent la région du Sahel ont été parcourues au cours de la mission.

2. OBJECTIF DE L’ÉTUDE ET STRUCTURATION DU RAPPORT

L’objectif général de l’étude est de fournir un ensemble de mesures techniques, opérationnelles, organisationnelles à l’intérieur d’un cadre de gestion des ressources culturelles physiques (CGRCP) permettant de prévenir et de gérer les risques potentiels du projet encourus pendant sa mise en œuvre.

Il s’agit plus spécifiquement de :

 faire une description de la situation de référence du patrimoine culturel matériel de la région du Sahel en mettant l’accent notamment sur les éléments caractéristiques majeurs à préserver dans la zone d’influence ;  procéder à une analyse des facteurs du projet risquant d’affecter le patrimoine culturel matériel dans l’aire de mise en œuvre du projet ;  identifier les forces et les faiblesses du cadre institutionnel et juridique en matière de préservation et de conservation du patrimoine historique et culturel ;  proposer des orientations et des mesures concrètes de gestion des risques et des impacts associés aux différentes interventions du projet pouvant affecter le patrimoine historique et culturel de la zone d’influence du projet ;  élaborer un Cadre de Gestion des Ressources Culturelles Physiques (CGRCP) de la zone d’influence du projet assorti d’un budget.

3. BRÈVE PRÉSENTATION DU PROJET

3.1. Objectif de développement du projet L'objectif de développement du projet est «d'accroître contribution à la croissance au niveau de l'entreprises dans les chaînes de valeur de la filière animale et de la fourniture les à l'industrie minière dans la région du Sahel. » Ceci sera atteint à travers la création des

conditions pour le développement des entreprises et la création d’emplois dans la zone du pôle de croissance.

3.2. Les composantes du projet Le projet pôle de croissance du Sahel est organisé autour de trois composantes décrites ci- dessous.

3.2.1. La composante I : « Climat des Investissements et Développement de la Chaine de Valeur » est subdivisée en quatre sous composantes :

3.2.1.1. Sous-composante I.1 : Reformes du Climat des Investissements Dans le cadre de cette sous-composante, le projet aidera le Gouvernement à mettre en œuvre des réformes clés spécifiquement liées au climat des investissements à Dori afin de créer un cadre favorable offrant plus de chances d'attirer et de retenir les investissements et de développer les entreprises. Le projet visera plus précisément à: i) simplifier et rationaliser les procédures et les pratiques de l'administration fiscale de Dori, y compris la possibilité d’exonérations fiscales et de droits pour le secteur privé local; ii) simplifier la création et l'obtention de licences d'entreprise; iii) faciliter l'accès à la terre et aux intrants agricoles pour les PME; iv) améliorer la transparence, la gouvernance et l'accès à l'information stratégique pour les PME de la zone du projet, et v) mettre en place un registre des actifs mobiliers. 3.2.1.2. Sous-composante I.2: Accès au financement Le projet passera en revue et évaluera plusieurs institutions financières non bancaires (IFNB). Au moins une de ces institutions financières non bancaires sera appuyée pour étendre ses services dans la région. Le projet fournira l'assistance technique et les dépenses de fonctionnement requis pour mettre en marche les installations, élargir leur action en faveur des clients et fournir des garanties partielles de crédit et/ou d'autres services financiers aux PME à Dori et dans la zone environnante. En outre, le projet permettra de financer un éventail d’activités d'assistance technique au profit des banques, comme les agents d'entreprise appuyant les banques et les clients PME dans l’élaboration de plans d’affaires et l’appui aux banques dans le suivi des performances de ces clients pour identifier les difficultés de remboursement et y remédier. Le projet va également cofinancer dans le cadre de l'analyse de marché des banques, les plans stratégiques des banques et autres services de consultation pour développer les crédits aux PME, des campagnes de sensibilisation afin d’aider les banques à développer les activités de prêt à Dori et dans la zone environnante. 3.2.1.3. Sous-composante I.3: Chaînes de valeur: Produits animaliers et fournisseurs de produits et services miniers Chaine De Valeur Des Produits Animaliers Le projet financera une assistance technique aux marchés à bétail de Dori et Djibo. Une assistance technique sera fournie pour développer un plan de financement et des modèles d'entreprise pour le développement durable des marchés. Il aidera également à développer un plan d'affaires, les types de tarification, les plans d'investissement et appuiera la consultation des parties prenantes. L'assistance technique aidera également à explorer les différentes options de gestion de ces marchés y compris la privatisation qui est envisageables. Le projet fournira une assistance technique pour développer le marché des aliments pour bétail qui est un élément essentiel de la compétitivité de la chaîne de valeur de la filière bétail.

Le projet financera les études de faisabilité pour l’accroissement de l'offre locale d’aliments pour bétail notamment: 1) l’estimation du marché des aliments pour bétail non subventionné et les implications de la suppression éventuelle de la subvention des aliments pour bétail et leur substitution par les résidus agricoles, les cultures fourragères et la réalisation de pâturages nouveaux, et 2) une évaluation de la quantité supplémentaire de résidus, de cultures fourragères et de pâturages nouveaux pouvant être produite avec ces subventions utilisées pour garantir des prêts à ces fins. Une assistance technique sera fournie pour l’élaboration de stratégies pour accroître les investissements dans la fourniture d'aliments pour bétail dans la région. Chaine de valeur des fournisseurs de services et produits miniers Le projet financera une gamme d’activités d'assistance technique nécessaire pour renforcer les fournisseurs potentiels et créer des liens économiques avec les mines. Dans le cadre de cette sous-composante, les bénéficiaires seront incités à élaborer et mettre en œuvre des plans d'amélioration de leurs activités. Une assistance technique sera offerte par les agents de l'entreprise et une gamme de fournisseurs de services de soutien aux entreprises comme les consultants, les centres locaux de formation, les écoles et autres organismes publics et privés. Le projet financera la sensibilisation, l’analyse, l'identification et l'évaluation des fournisseurs potentiels. Il financera une assistance technique pour les diagnostics des entreprises bénéficiaires et la signature de protocoles d'accord décrivant les responsabilités des parties dans la mise en œuvre des plans d'amélioration des activités. 3.2.1.4. Sous-composante I.4: Financement de Contrepartie Le projet Pôle de Croissance du Sahel mettra en œuvre un fonds de soutien à coûts partagés comme outil pour obtenir des résultats à travers quatre guichets: 1) la chaîne de valeur de la filière animale, 2) la chaîne de valeur des fournisseurs miniers, 3) les institutions de formation publique et de recherche, et 4) les services de soutien aux entreprises. Chaque guichet est destiné à une catégorie spécifique de bénéficiaires. Mais ils utiliseront tous des procédures similaires pour la sélection, la mise en œuvre, la gouvernance et le suivi des subventions. Le manuel de gestion du fonds sera élaboré pour décrire ces procédures dans le cadre du manuel d'exécution du projet. Les subventions seront octroyées sur la base des manifestations d'intérêt. Les appels à manifestation d'intérêt seront lancés par l’Unité de coordination du projet (UCP). Les parties intéressées postuleront et celles qui répondent aux critères d'éligibilité requises obtiendront une subvention avec contrepartie. Les subventions peuvent également être offertes aux lauréats du concours de plans d'affaires pour financer partiellement les plans d’affaires primés. 3.2.2. Composante II: L'amélioration de la plate-forme infrastructurelle du Sahel

L'objectif de cette composante est de construire et d’améliorer les infrastructures de la zone du projet. La sélection en cours des projets d'infrastructure sera faite en prenant en compte les plans, et schémas directeurs d’aménagement de la commune de Dori, de la région du Sahel, des ministères techniques et autres organisations. Il s’agit notamment de ceux du ministère des ressources animales, de celui des mines et de l'énergie, de la société nationale d'électricité (SONABEL), du ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire ainsi que ceux de la commune de Dori et de la Région du Sahel. Il s’inspirera également des études d’élaboration du plan directeur du l’UCP.

3.2.2.1. Sous-composante II.1: Un accès fiable à l'électricité Un aperçu du secteur de l'électricité du Burkina Faso se trouve à l'annexe 11. Le manque de source électrique fiable est un obstacle majeur au développement économique de Dori et de sa zone environnante. La région possède 1.8MW de capacité thermique installée, laissant un tiers de la ville non desservie. En outre, les réseaux de transport et de distribution demandent une mise à niveau, une extension et une réhabilitation. L’électricité est également essentielle pour assurer un approvisionnement adéquat en eau potable à Dori et sa zone environnante puisque l'eau nécessite une alimentation électrique pour son traitement et son pompage vers les utilisateurs. La SONABEL, a travaillé avec la banque au cours des années à améliorer ses performances notamment dans le cadre de l’actuel projet d'appui au secteur de l'électricité et du projet d’appui à la compétitivité et au développement des entreprises (PACDE). Il a prévu des investissements pour répondre à ces problèmes. Quatre activités et investissements spécifiques seront financés par le projet: (i) la réhabilitation et l'extension du réseau de distribution de la ville de Dori et l'extension du réseau de distribution de Gorom-Gorom; (ii) l’accroissement de la capacité de production d'énergie thermique et solaire; (iii)Le projet aidera également à installer la ligne de transmission de 90 kV de Kossodo à Kaya via Ziniaré et deux sous-stations de 90 / 33kV pour augmenter la capacité de transit de l'électricité et améliorer la qualité de l'approvisionnement énergétique à Dori à travers la ligne de 33kV de Kaya-Dori, ( iv) et l'assistance technique pour la promotion des entreprises énergétiques en milieu rural des zones hors réseau électrique. 3.2.2.2. Sous-composante II.2: Infrastructures communes nécessaires au développement des chaînes de valeur Le projet permettra de réhabiliter ou de moderniser les installations communes et des infrastructures spécifiques aux chaînes de valeur. Ces infrastructures comprendront des structures critiques des marchés à bétail de Djibo et à Dori, les zones de parcage des animaux, les zones de transport, les ateliers, les bureaux, les entrepôts frigorifiques, l'entreposage, etc. Le projet financera (i) la modernisation des abattoirs existants (y compris l'ajout de panneaux solaires pour l'ouvrage de Dori) pour augmenter leur capacité de production et leur efficacité; (Ii) l'acquisition et l'installation de systèmes solides de gestion des déchets (incinérateurs, dispositifs de compostage); (Iii) d'autres infrastructures marchandes seront réalisées à Dori et Djibo. Les abattoirs, les marchés et autres actifs pourront être gérés par de manière privée, ou par des entreprises privées en vertu d'un contrat de gestion avec le Gouvernement, une association ou une coopérative. Il est attendu que l'investissement public soit durable et maintenu grâce au recouvrement des coûts pour l'utilisation des installations modernisées ou des frais recueillies par la fédération des bouchers. Le projet financera l'assistance technique pour examiner ces options et faire des recommandations. 3.2.2.3. Sous-composante II.3: Infrastructures et Services de transport Le projet permettra de réhabiliter et d'améliorer les infrastructures de transport existantes et de fournir une assistance technique pour améliorer l'offre de services de transport de la zone du projet. Le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de Dori financé par la Banque mondiale en 2012 a identifié les projets de transport nécessaires dans la ville. Certaines présentent une cohérence avec l'amélioration directe de la croissance sous l’égide du secteur privé et seront financés par le projet. Les projets spécifiques d’infrastructures de transport seront les suivants: 1) l'aménagement d’une gare routière de Dori et des voies commerciales environnantes, 2) l'ajout d'éléments de sécurité et l’amélioration effective des voies d’accès entre le centre et la zone périphérique de la ville tout au long de l’année, 3) l’aménagement d’une aire de stationnement à proximité de la principale zone commerciale et du marché de la

ville, 4) la mise à niveau du plan de circulation autour de la mare de Dori et la réhabilitation des pistes rurales qui relient Dori aux zones de production environnantes (190 km). 3.2.3. Composante III: Etablissement du pôle du Sahel: Coordination du projet, promotion de la zone et engagement communautaire

Le projet financera une ou plusieurs études d'élaboration d’un schéma directeur du Pôle de croissance du Sahel qui intègre les études de planification précédentes et élabore des stratégies d’investissements futurs. Des modèles et stratégies d’aménagement spatial découleront également des études. Il financera aussi régulièrement des conférences et ateliers avec les ministères techniques, les autorités régionales et municipales, les mines et autres parties prenantes pour la planification et le développement de l'activité. Le projet financera ensuite une gamme de services professionnels comme les services juridiques, l'ingénierie, la conception et la supervision de la construction pour faciliter la réalisation des investissements publics et privés. Pour le développement du pôle de croissance, il s’avère essentiel d’attirer les investisseurs à Dori et dans sa zone environnante. Le lancement de mines supplémentaires dans la région peut signifier un investissement supplémentaire dans les infrastructures, comme c’est le cas de l'ouverture de la mine de , plus d'emplois et plus d'activités de RSE pouvant être intégrées au plan directeur de la zone de Dori. Il est également important d’attirer les investisseurs dans la région des mines, eu égard à l’après-mine. Le plan directeur de Dori (réalisée en 2012) a indiqué les secteurs d'intérêt des investisseurs potentiels. Le projet permettra de financer des plans d'action pour approfondir cette analyse pour développer des activités pouvant attirer les investisseurs dans ces secteurs (l’agro-industrie, les mines, le tourisme). Le pôle de croissance du Sahel nécessite un cadre institutionnel approprié, y compris les meilleures pratiques réglementaires, et les systèmes de gestion opérationnelle, pour obtenir un financement supplémentaire, attirer les investissements et transformer la ville de Dori et ses environs. Le projet fournira une assistance technique et des atouts de développement d'une autorité institutionnelle autonome sur la base du modèle de Bagré pôle. Le projet financera l'achat, le suivi et l'évaluation, la gestion de l'impact environnemental et social et la dotation de la gestion financière et les dépenses de fonctionnement de la MEBF pour ce projet jusqu'à ce que Sahel Pôle soit prêt à prendre son autonomie. Le projet permettra de financer ces dépenses pour Sahel Pôle par la suite. Les installations, les bâtiments, les actifs et les autres coûts opérationnels de fonctionnement de base seront financés. Sahel Pôle sera basé à Dori avec une représentation à Ouagadougou. Le projet fournira une assistance technique pour effectuer une cartographie robuste des parties prenantes dans le cadre de la présente sous-composante, ainsi qu'un inventaire des OSC qui peuvent jouer un rôle constructif en aidant à atteindre les objectifs du projet à Dori et dans sa zone environnante. Travailler en étroite collaboration avec les OSC demeure stratégique pour créer un écosystème de pôle de croissance qui soit durable, sans risque de conflits et favorable au développement communautaire. Le projet permettra de financer le développement et le renforcement de ces organisations par des subventions et un appui technique afin qu’elles puissent mieux s’acquitter de leurs missions. Ces missions peuvent prendre en compte la gouvernance, la transparence dans les contrats et marchés miniers, l'éducation, la planification et l'investissement public, la protection environnementale et sociale, ou la fourniture de services de santé. C’est ainsi que ces organisations vont transformer les risques du projet en impacts positifs.

Le projet exécutera: (i) une étude de conception de la structure institutionnelle optimale, y compris la dotation en personnel et la planification, les procédures d'exploitation et la structure de gouvernance interne; (ii) un inventaire des actifs de l'État dans la région et le développement d'une stratégie de la zone du pôle de croissance pour déterminer les actifs et les fonctions et services publics dont il est préférable de conférer la gestion à l'autorité administrative du pôle de croissance; (iii) la préparation d'un cadre législatif qui sera applicable aux accords de partenariat public-privé devant servir à l'autorité administrative du pôles de croissance; (iv) la création et l'opérationnalisation d'une équipe de gestion de projet pour Sahel Pôle ; (V) l'assistance technique pour renforcer les capacités de planification au sein de l'autorité administrative du pôle de croissance; (vi) le développement d'un système de mesure et d'évaluation de l'impact des investissements dans la performance de la zone du projet et du projet lui-même; et (vii) une stratégie de communication et de consultation robuste pour Dori et les opérations de la zone environnante.

4. ANALYSE SOMMAIRE DU PROFIL DE LA ZONE D’INTERVENTION DU PROJET

4.1. Zone d’implantation du projet Le projet couvre la région administrative du Sahel qui concentre une part importante des ressources et de l’industrie minière du pays ainsi que le cinquième des ressources animales du pays. La zone de concentration du projet est la commune de Dori (Chef-lieu de la région) à partir de laquelle le projet rayonnera sur toute la région (Zone d’influence) voire sur l’ensemble du territoire national. Le tableau ci-dessous est une fiche signalétique de la zone du projet qui présente quelques indicateurs.

Tableau 1 : Indicateurs de base de la Région du Sahel INDICATEURS VALEURS Indicateurs du Burkina Faso (Ensemble du pays) Population totale 14 017 262 Population masculine 6 768 739 Population féminine 7 248 523 Population urbaine 3 181 967 Population rurale 10 835 295 Densité de la population (hbts/km²) 51,8 Rapport de masculinité (Nombre d’hommes pour 100 femmes) (%) 93,4 Taux d’urbanisation (%) 22,7 Taux d’accroissement annuel moyen de la population (%) 3,1 Nombre moyen d’enfants par femme (ISF) 6,2 Espérance de vie à la naissance (années) 56,7 Indicateurs de la région du Sahel Population totale 968 442 Population masculine 481 375 Population féminine 487 067 Population urbaine 64 856 Population rurale 903 585 Densité de la population (hbts/km²) 15,0 Rapport de masculinité (Nombre d’hommes pour 100 femmes) (%) 98,8 Population des enfants de moins d’un an (0 an) (%) 2,9 Population des enfants de moins de 5 ans (0-4 ans) (%) 18,1 Population des enfants de 6 à 11 ans (%) 18,3 Population des enfants de 6 à 14 ans (%) 25,3 Population des enfants de moins de 15 ans (0-14 ans) (%) 47,2 Population des jeunes de 15 à 29 ans (%) 25,3 Population des femmes en âge de procréer (15-49 ans) (%) 22,2 Population des femmes en union (%) 70,6 Taux d’urbanisation (%) 6,7 Taux d’accroissement annuel moyen de la population (%) 3,2 Nombre moyen d’enfants par femme (ISF) 7,1 Nombre de naissances vivantes pour 1000 habitants (%0) 49 Nombre de ménages ordinaires 182 769 Taille moyenne des ménages 5,4 Taux d’alphabétisation des personnes de 15 ans ou plus 10,0 Taux d’activité des personnes de 15 ans ou plus (%) 57,3 Proportion de personnes possédant un acte de naissance (%) 30,3 Proportion d'enfants de moins de 5 ans ayant un acte de naissance 15,9 Nombre de résidents nés hors Burkina 9 962 Nombre d’émigrés du Sahel résidant hors du Burkina 12 316 Source : INSD, Monographie du Sahel, 2009

4.2. Cadre administratif et géographique 4.2.1. Localisation de la zone

La Région du Sahel a été consacrée par la loi n°2001-013/AN du 02 juillet 2001 portant création des régions. Située à l’extrême Nord du pays entre les 13° et 15° parallèles nord, elle s’étend sur 36 166 km2, soit 13,2 % du territoire national. Elle est limitée au Nord par la République du Mali, au Nord-est par la République du Niger, au Sud par les Régions de l’Est et du Centre Nord et à l’Ouest par la Région du Nord. La Région du Sahel dans ses limites internationales, partage plus de 1500 Km de frontière avec le Mali et le Niger. 4.2.2. Organisation administrative

La Région du Sahel compte quatre provinces (le Séno, le Soum, l’Oudalan et le Yagha), vingt- six (26) départements et six cent quatre-vingt-sept (687) villages. Elle compte en outre, quatre (4) communes urbaines et vingt-deux (22) communes rurales. La situation administrative de la région peut être traduite dans le tableau ci-dessous :

Tableau 2 : Organisation administrative de la région du Sahel PROVINCES Superficies Densité Nombre Nb Com. Nbre de Nombre Km² % de la (Hbt/km²) Communes urbaines communes villages en région rurales 2006 Oudalan 9931 27,46 20 5 1 4 165 Séno 6979 19,30 38 6 1 5 202 Soum 12665 35,02 27 9 1 8 210 Yagha 6591 18,22 24 6 1 5 110 Total 36 166 100 27 26 4 22 687 Source : DREP, 2014

Carte 1 : Localisation de la région du Sahel

Carte 2 : Découpage administrative de la région du Sahel

4.3. Données physiques Le relief de la Région du Sahel comporte quatre unités géomorphologiques distinctes : les glacis (vastes pénéplaines se caractérisant par un ruissellement en nappe sur des aires peu perméables), les talwegs (zones de concentrations des écoulements d’eau de surface qui engendrent la formation de bas-fonds), les dunes (composées de cordons dunaires d’origine éolienne, correspondant à des ergs anciens fixés),les collines et les buttes (zones accidentées résultant des éruptions volcano-sédimentaires du birrimien). Les provinces du Soum, de l’Oudalan et le Nord de la province du Séno se caractérisent par le climat sahélien avec une pluviométrie moyenne annuelle inférieure à 400 mm.Le Sud de la province du Séno et la province du Yagha relèvent de la zone Soudano-Sahélienne avec une pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 400 et 600 mm. La région se caractérise par l’alternance de deux saisons climatiques :  une longue saison sèche de neuf à dix mois allant généralement de Septembre à Mai  et une courte saison pluvieuse allant de Juin à Août. La Région du Sahel subit l’influence des vents comme l’harmattan de direction Nord-Est Sud- Ouest et la « mousson » de direction Sud-ouest Nord-est. L’harmattan couvre la période allant du mois de Novembre à celui d’Avril. Cette période est caractérisée par la présence de vents secs et frais (novembre à février) et des vents secs et chauds (mars à avril). Le réseau hydrographique de la région du Sahel est caractérisé par des cours d'eau, des mares naturelles et des bas-fonds. Ce sont des affluents du fleuve Niger et du Nakambé qui drainent essentiellement la région. On distingue du Nord au Sud : le Béli et ses affluents ; le Gorouol avec ses affluents que sont le Feildégassé ou Goudébo ;le Sirba avec ses affluents que sont le Babongou, le Yali et la Faga dans la province du Yagha. La région du Sahel est constituée de formations végétales suivantes : la steppe arborée et arbustive, la brousse tigrée ou fourré tigré, les forêts galeries ou formations rupicoles et la steppe herbacée. Dans la région du Sahel, l’exploitation aurifère est la seule activité minière existante malgré la présence d’autres indices minéralisés tels que le fer (Tin Eddiar, Kollel), le manganèse (Tambao, Oursi), le calcaire (Tin Rhassane), etc. On distingue quatre catégories de sites aurifères dans le Sahel burkinabé à savoir, les sites d’exploitation industrielle ou semi industrielle, les sites d’exploitation artisanale encadrés, les sites d’exploitation artisanale suivis par les sociétés d’exploitation minière et les sites d’exploitation artisanale non encadrés, non suivis. Les sites aurifères les plus importants en termes de quantité de minerais exploitée sont celles d’Essakane dans l’Oudalan, d’Inata dans le Soum, de Gangaol dans le Séno et de Solhan dans le Yagha. L’orpaillage constitue une source importante de revenus supplémentaires et contribue aux budgets locaux. La région regorge également d’autres sites aurifères peu importants. Ce sont au moins 18 sites qui ont été identifiés depuis 1989. De nos jours, presque tous ces sites font l’objet d’une exploitation artisanale sans un encadrement particulier sauf trois. Deux sociétés utilisent des méthodes industrielles d’extraction de l’or. Ce sont : SMB-SA (dans le site d’Inata au Soum), et la société « IAMGOLD » (dans le site d’Essakane à l’Oudalan). L’orpaillage artisanal occupe beaucoup de personnes et est source de revenus pour beaucoup d’orpailleurs.

4.4. Données humaines et socioéconomiques 4.4.1. Données démographiques

Au recensement général de la population de 2006, il a été dénombré dans la région du Sahel 980 446 individus composés de 485 803 hommes (49,5 %) et de 494 643 femmes (50,5 %). La structure par sexe de la région du Sahel est semblable à la structure de l’ensemble de la population burkinabè. La population est composée de 49,7 % d’hommes et de 50,3 % de femmes. La population de la province de l’Oudalan compte 195 964 résidents composés de 97 563 hommes et de 98 401 femmes. Celle de la province du Séno 264 991 avec 131 754 hommes et 133 237 femmes. Pour la province du Soum, la population totale résidente était de 347 335 avec 171 505 hommes et 175 830 femmes. En ce qui concerne la province du Yagha, la population totale résidente se chiffraità160 152 répartis en80 553 hommes et 79 599 femmes. Dans la région du sahel, la province du Séno est la plus importante en termes de poids démographique(35,9%), ensuite vient la province du Soum (27,4%). En 2014, soit 8 ans après, la région voit sa population s’augmenter de plus de 27%. Le tableau suivant décrit la répartition de la population de la région dans les différentes provinces. Tableau 3 : Répartition spatiale de la population Superficie Population Densité

Oudalan 9 931 253 325 25,51 Séno 6 979 332 886 47,7 Yagha 6 591 204 375 31,01 Soum 12 665 442 973 34,98 Sahel Burkinabé 36 166 1 233 559 34,11 Source : DREP, Monographie du Sahel, 2014

4.4.2. Caractéristiques socioculturelles de la population

L’organisation sociopolitique traditionnelle au Sahel s’est dessinée au cours de la mise en place de son peuplement avec les différents royaumes qui se sont succédés. Le royaume peulh, qui était le plus influent à l’époque, est aujourd’hui divisé en cinq principaux cantons que sont les cantons de Dori, Sebba, Djibo, Baraboulé et Tongomayel. Chacun desdits cantons est dirigé par un chef. Cette organisation sociopolitique traditionnelle reste dominée par six grands groupes ethniques pour lesquels l’Islam constitue la principale région (près de 95% de fidèles). La diversité ethnique, le poids de la chefferie et la prédominance de la religion islamique sont autant d’éléments caractéristiques de la région auxquels s’ajoutent des pesanteurs socioculturelles encore vivaces. La région du Sahel est en majorité musulmane (96,4%). La même tendance est observée dans toutes les provinces de la région. Après les musulmans, viennent les animistes (1 ,7%), les catholiques (0,7%) et les protestants (0,5%). Le fulfuldé (57,2% des locuteurs) est la langue nationale la plus parlée dans la région du Sahel. Elle est suivie du Tamachèque (13,6 %) et du Mooré (12,9%). Les autres langues, regroupant plus de trente langues (nationales ou non), sont parlées par 42,8% de la population de la région.

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4.4.3. Données économiques

Une des caractéristiques économiques fondamentales du Sahel Burkinabé réside dans la pratique de l’agro-pastoralisme. Au regard des conditions pédo-climatiques de la région, la pratique de l’agro-pastoralisme apparaît comme une alternative plus sécurisante que l’élevage ou l’agriculture pur. 4.4.3.1. L’agriculture Les principales spéculations sont : Le sorgho (Sorghumbicolor), le mil (Pennisetumamericanum), le maïs (Zeamays) et le Riz (Orizasativa). En raison de la texture des sols qui est à tendance sableuse, le mil constitue la première spéculation en termes de quantité produite. Les cultures vivrières sont essentiellement destinées à la consommation familiale. Les céréales sont les principaux produits agricoles vivriers au Sahel comme dans tout le pays. Les principales cultures de rente de la région sont l’arachide et le sésame. Dans les quatre provinces de la région, la production de ces cultures a connu une évolution en dents de scie au cours des années 2005 à 2008. L’arachide reste la production dominante avec une production dans la province du Yagha estimée à 1 530 tonnes en 2008. L’Oudalan vient en dernière position avec une production de quatre (04) tonnes en 2008. La province du Soum est la première productrice de sésame avec une production cumulée (2005 à 2008) de 1 383 tonnes. Elle est suivie de la province du Yagha au cours de la même période avec une production de 768 tonnes. Le Séno et l’Oudalan sont à la dernière position avec une production cumulée respective de 486 tonnes et de 43 tonnes. Les cultures maraîchères sont pratiquées en saison sèche par les producteurs, surtout par les femmes. Elles s’appuient sur un bon nombre de conditions favorables que sont :la présence de mares, de retenue d’eau et de nombreux bas-fonds avec des nappes phréatiques peu profondes ;l’alternance du froid et de l’ensoleillement ;l’absence de prédateurs pendant la période maraîchère. Les spéculations généralement exploitées sont les choux, les oignons, les tomates et les pommes de terre. Cette activité génère des revenus et contribue à l’amélioration de l’état nutritionnel des populations. 4.4.3.2. L’élevage Au Sahel, l’élevage constitue l’activité économique principale. Il est de type extensif et transhumant et reste dominé essentiellement par les caprins, les ovins et les bovins. Au-delà de son rôle social, l’élevage reste dans le sahel, la principale source de revenus. La Région du Sahel occupe une place de choix dans le secteur de l’élevage. Sur la base des résultats de l’ENEC II, la projection en 2014 montre que le cheptel revêt une importance particulière avec une dominance pour les caprins (1.025.824 têtes). La province du Soum est la première productrice de caprins avec 313 442 têtes soit 30,55% de la production totale de la région selon la projection 2014 de l’ENEC II. Le Sahel est réputé comme la zone d’élevage par excellence au vu de l’importance des effectifs de son cheptel. Les pâturages naturels, l’eau et les soins vétérinaires sont les facteurs déterminants de l’activité pastorale. 4.4.3.3. La pêche et la chasse La Région du Sahel est une zone productrice de poissons. La présence de plusieurs mares et de retenues d’eau permet à plusieurs pêcheurs de pratiquer l’activité par capture.

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L’activité connaît un essor important et s’inscrit dans un souci pour la population de diversifier les productions en vue d’accroître ses revenus. Le Sahel compte deux concessions de chasse, celle de Zighbéri dans l’Oudalan et celle de Faga dans le Yagha. Cependant seule la première est réellement fonctionnelle. La province de l’Oudalan est celle qui attire le plus de visiteurs (entre 73 et 93 chasseurs par an en moyenne) dans la région. L’activité de chasse est pratiquée par les chasseurs nationaux et des expatriés, en collaboration avec les organisations communautaires de gestion de la faune. 4.4.3.4. Secteur de l’industrie et de l’artisanat Le secteur industriel dans la Région du Sahel est marginal en termes de création de valeur ajoutée. Il est constitué essentiellement d’industries minières, de boulangeries et d’unités de production laitière. Dans le domaine de l’extraction minière, trois sociétés utilisent des méthodes industrielles. Ce sont : SMB-SA (dans le Soum) et la société « IAMGOLD » (dans l’Oudalan). On note également la mise en exploitation du manganèse de Tambao dans l’Oudalan. Toutefois, il faut retenir que la Région du Sahel dispose de nombreux gîtes de minerais et compte un effectif de cheptel très important à même d’alimenter d’éventuelles unités de production/transformation dans les filières porteuses telles que le lait, les cuirs et peaux. En dépit de ces potentialités, le secteur industriel demeure embryonnaire. Quant à l’activité artisanale, elle est menée soit à titre principal soit à titre secondaire et touche environ 8% de la population sahélienne tout sexe confondu. L’artisanat au Sahel est essentiellement rural. Cet artisanat rural composé de métiers traditionnels, n’a pas bénéficié de savoir-faire ou de technologie moderne. Elle se résume à la forge, la réparation de puits, la réparation de pompes, la mécanique de cycles, la menuiserie, la soudure, la vannerie, la poterie, la cordonnerie, la literie, le tissage, la production de calebasses ornées, etc. S’agissant de l’artisanat urbain, il se trouve concentré dans les chefs-lieux de province bénéficiant ainsi d’avantage des opportunités offertes par l’expansion de certains secteurs tels les transports, la présence de partenaires au développement (projets, ONG), etc. 4.4.3.5. Le commerce Le commerce est une activité importante qui se développe dans le Sahel. Les activités s’organisent autour de marchés (en 2013, 113 marchés ont été enregistrés dans la région). Les chefs-lieux de province, les communes et certains gros villages abritent ces marchés dont la périodicité varie de trois jours à une semaine. Dans les grands centres urbains, les activités commerciales dans les marchés se mènent permanemment avec une influence particulière le jour du marché. Le bitumage de la route nationale Ouagadougou- Kaya-Dori (route nationale n°3) a contribué à réorienter les échanges de la région vers l’intérieur du pays au détriment des pays voisins. Sur le plan sous régional, le Sahel exporte une partie de son bétail vers la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le et le Nigéria. Cette ouverture du marché sous régional est une opportunité pour les produits d’élevage. Il faut dire que le bétail et ses produits dérivés et les produits de l’artisanat (sacs et chaussures en cuirs, couvertures, tapis muraux, etc.) sont les principaux produits exportés de la zone. 4.4.3.6. Le tourisme et l’hôtellerie Le tourisme au niveau de la région repose sur plusieurs aspects qui attirent de nombreux touristes chaque année à la découverte du Sahel. Ce sont entre autres le patrimoine culturel et

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artistique, le patrimoine naturel, le patrimoine physique, le patrimoine non physique, l’artisanat d’art. La Région du Sahel regorge d’énormes potentialités touristiques dont certaines restent sous exploitées, voire inexploitées. Les quatre provinces possèdent chacune d’importants sites et des potentialités touristiques qui se résument comme suit :

 Province de l’Oudalan Parmi les sites et potentialités touristiques de cette province, on peut citer:  les dunes de sable et la mare ornithologiquede Oursi ;  les collines de Déou ;  les oasis de Ménégou et Bidi ;  les outardes et autruches du Séno Mango ;  le paysage du Béli ;  les pintades et les phacochères de Bangao ;  la colline de Tambao ;  la colline Tondi Kara (rocher de quartz) ;  les mares ornithologiques de Yomboli et Darkoye ;  le forage Christine ;  les gravures rupestres (entre Markoye et Demban) ;  les fresques du village de Doumane ;  le site archéologique " Hu-Beero " d’Oursi ;  le dépôt de Van de Lim Put de Pim de Gorom-Gorom ;  la cure salée de Ménégou-Bidi.

 Province du Séno Les sites et potentialités touristiques du Séno concernent :  les mosquées de Bani ;  les dunes de sable et l’oasis de Diomga ;  les oiseaux de la mare de Dori ;  la tombe mystérieuse du géant "Bamoï" de Falagountou ;  le barrage hydraulique de Yakouta ;  la cure salée de la marre de Dori.

 Province du Yagha Les potentialités sont constituées par :  le lac naturel Higa dans le département de Tankougounadié ;  le paysage de la Sirba et de la Faga et la concession de chasse de la Faga ;  le marché de Sebba.

 Province du Soum Cette province se caractérise, comme les trois autres provinces, par la diversité de son patrimoine touristique constitué par :  les vestiges historiques: peintures rupestres de Pobé-Mengao et d’Aribinda ;  la mare aux crocodiles de Pobé-Mengao ;

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 la faune variée, allant de la pintade à l’éléphant en passant par l’outarde et le phacochère dans les régions d’Ariel, Toussougou, Kouna, Soum ;  les masques de Nassoumbou ;  les roches tam-tam d’Aribinda ;  la source et les grottes d’Aribinda ;  les gravures rupestres de Pobé-Mengao ;  la roche balafon de Pobé-Mengao ;  le musée de Pobé-Mengao ;  la statuette de nativité "mamio" de Pobé-Mengao ;  le marché de Djibo ;  etc. L’infrastructure hôtelière n’est pas développée. La région dispose de sept (07) hôtels, trente (30) auberges, foyers et pensions et de dix (10) campements pour une capacité d’accueil totale de 459 chambres. La situation détaillée est présentée dans le tableau 4. Tableau 4 : Capacité des hôtels et autres centres d’accueil en 2014 Auberges, foyers, Province Hôtels Campements pensions et autres Nombre de Nombre de Nombre de Nombre Nombre Nombre chambres chambres chambres Oudalan 1 20 2 16 9 63 Soum 1 20 10 0 0

Yagha 0 0 2 17 0 0 Séno 5 174 16 137 1 12 Sahel 7 214 30 170 10 75 Source : DRC/SHL, 2014

La province du Séno est la mieux dotée en infrastructures hôtelières en 2014 avec cinq (05) hôtels à Dori et 17 autres centres d’hébergement (auberges, foyers, pensions, campement) repartis dans les différentes communes. Avec au total 323 chambres, la province du Séno détient à elle seule 70,37% de la capacité hôtelière de la région. La province du Yagha est la moins dotée des quatre provinces avec deux(02) centres d’accueil à Sebba (chef-lieu de la province).

5. PRÉSENTATION DE LA MÉTHODOLOGIE UTILISÉE

5.1. Préparation de la mission Elle a commencé dès la notification de sélection définitive du consultant. Des échanges avec le commanditaire ont permis de prendre les dispositions appropriées pour un déroulement adéquat de la mission.

5.2. Rencontre de cadrage de la mission En préalable au démarrage proprement dit de la mission, les experts ont eu une rencontre de cadrage avec l’équipe du projet, des représentants de la Maison de l’entreprise et de la Banque Mondiale le 23/10/2014. Il s’est agi au cours de cette rencontre de : i) s’accorder sur la compréhension de la mission ; ii) préciser les attentes en terme de délais et de rapports ; iii) recueillir des informations sur le Projet et d’éventuelles observations sur la démarche; iv) s’assurer des types d’appuis dont l’équipe de consultants peut bénéficier de la part du

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commanditaire; v) et d’adopter un planning d’intervention. Ces échanges préliminaires ont permis de parvenir à la formulation des premières hypothèses de travail, d’examiner et d’adopter le planning d’intervention sur le terrain.

5.3. Démarche opérationnelle adoptée pour la mise en œuvre de la mission 5.3.1. Etape préparatoire

Pour atteindre les objectifs assignés à l’étude, la démarche méthodologique mise en œuvre par le consultant a été participative, itérative et flexible. Elle intègre la plupart des acteurs directement ou indirectement concernés par le projet. Il s’agit de mettre en œuvre un processus participatif pour analyser les impacts et risques du projet sur les ressources culturelles physiques.

5.3.2. Prise de contact avec les services partenaires

Il s’est agi de rencontrer les différents acteurs impliqués dans le présent processus pour les informer du contenu du travail à réaliser, de la méthodologie et recueillir leurs observations en vue d’améliorer la présente prestation. La liste des personnes ressources rencontrées se trouve en annexe.

5.3.3. Collecte et analyse des données secondaires (Recherche documentaire)

Cela a permis de faire l’état des lieux. La revue documentaire a été faite sur la base des rapports d’étude (y compris, les rapports d’analyses situationnelles, les études d’impact environnemental et social et PGES des mines et projets de développement de la zone) et bien d’autres ouvrages produits. L’ensemble des informations collectées a été analysé par le consultant.

5.3.4. Opérationnalisation et Adaptation des outils

Après l’étape de collecte et d’analyse des données secondaires, les consultants disposaient de connaissances plus approfondies sur le Projet Pôle de Croissance du Sahel. Les observations et suggestions recueillies auprès du commanditaire et des Services Techniques ont été valorisées et intégrées en vue de l’opérationnalisation et de l’adaptation des outils.

5.3.5. Collecte des données

5.3.5.1. Revue documentaire A partir de la rencontre de cadrage, le commanditaire a mis à la disposition du consultant la documentation nécessaire. Cela a permis au consultant de disposer de la matière indispensable à une meilleure connaissance du projet et donc à une bonne préparation de l’intervention. 5.3.5.2. Rencontres et enquêtes Le consultant rencontré différentes catégories sociales et socioprofessionnelles de la population de la zone, rencontres au cours desquelles, les outils et techniques suivants ont été utilisés :

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 Focus group avec des populations riveraines des sites identifiés ;  Entretiens Semi Structurés avec des personnes ressources (services techniques, autorités coutumières et religieuses, responsables de services déconcentrés et décentralisés) ;  Rencontres avec les autorités municipales et régionales. 5.3.5.3. Déroulement du recensement et participation Un recensement de sites et biens culturels physiques a été effectué. Il a aussi été opéré une identification des règles de gestion et des mesures conservatoires pratiquées dans la localité. Notre démarche a consisté dans un premier temps à la collecte de données cartographiques sur la région du sahel afin de dresser un plan de parcours. De même, nous avons essayé de collecter des données sur les sites archéologiques connus du sahel. Ainsi avant la phase de terrain, cette phase de préparation a permis au consultant de se documenter en matière de cartographie et de données archéologiques sur le sahel. Sur le terrain, le travail a consisté à un entretien avec les autorités régionales, provinciales et aussi avec les services techniques du ministère de la culture. Auprès de la Direction régionale de la culture du sahel, nous avons obtenu une liste des sites culturels, historiques et touristiques de la région qui a servi dans l’identification des zones à potentiel. Des entretiens sur la base de guides d’entretien ont également permis de recueillir des informations sur les sites et monuments recensés. Deux questionnaires ont été utilisés. Le premier était destiné aux autorités coutumières et aux CVD (Conseillers Villageois de Développement). Le second était réservé aux agents des services techniques du ministère de la culture et aux gestionnaires de sites. Les questionnaires étaient orientés vers :  l’identification des sites,  la caractérisation des sites et monuments,  la présentation du cadre de gestion institutionnel,  l’identification des menaces qui pèsent sur les différents éléments du patrimoine physique,  l’identification des éventuels risques du PPCS pour le patrimoine culturel,  des propositions de solution pour une meilleure gestion du patrimoine culturel. Les différents sites visités ont étés enregistrés sur des fiches préalablement élaborées. Pour chacun des sites visités, il a été noté les coordonnées GPS, les caractéristiques générales du site et des prises de vue photographiques réalisées. Par ailleurs, il a été procédé à la collecte de vestiges sur certains sites à des fins d’analyse et de sauvegarde. Pendant les enquêtes, des séances d’information et de consultations participatives ont été conduites auprès des populations. Des informations détaillées sur le projet ont été présentées aux populations lors de ces rencontres.

5.3.6. Estimation des impacts

Les composantes du projet sont mises en relation avec les biens culturels et leur emplacement dans l’optique d’identifier les impacts et de procéder à leur analyse. Au terme de l’analyse, les mesures d’atténuation ont été identifiées.

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5.3.7. Traitement et analyse des données

Au terme de la collecte des données, le consultant a procédé au traitement des informations et à la rédaction du rapport de l’étude. Les données collectées ont fait l’objet d’une confirmation par des représentants des cibles lors d’un atelier tenu le 25 Février 2015 à Dori. Par ailleurs les échanges avec le commanditaire ont été une occasion de validation des résultats.

6. PRÉSENTATION DU CADRE POLITIQUE, INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE EN MATIÈRE DE GESTION DES RESSOURCES CULTURELLES PHYSIQUES

6.1. Cadre politique et Juridique Ce Plan est basé sur les dispositifs concernant les relations avec les communautés en matière de patrimoine culturel. Il se réfère à la législation burkinabè et aux normes et règles internationales ainsi qu’aux documents et politiques opérationnelles de références du projet, notamment l’OP/PB4.11 de la Banque Mondiale. Les principales exigences sont décrites dans la présente Section.

6.1.1. Règlementation du Burkina Faso par rapport au Patrimoine Culturel

Cette règlementation constitue les bases juridiques nationales de la protection, de la promotion et de la gestion du patrimoine culturel et naturel. Tirant parfois leurs fondements dans les traités ou accords internationaux, les sources nationales édictent des règles de conduite contraignantes et s’imposent aux particuliers et même à l’autorité. 6.1.1.1. La constitution La constitution du 02 juin 1991 stipule que le droit de propriété est garanti. Il ne saurait être exercé contrairement à l'utilité sociale ou de manière à porter préjudice à la sûreté, à la liberté, à l'existence ou à la propriété d'autrui. Il ne peut y être porté atteinte que dans les cas de nécessité publique constatés dans les formes légales. Nul ne saurait être privé de sa jouissance si ce n'est pour cause d'utilité publique et sous la condition d'une juste indemnisation fixée conformément à la loi. Cette indemnisation doit être préalable à l'expropriation sauf cas d'urgence ou de force majeure (Article 15). De même, la constitution reconnaît le droit pour tout citoyen d’initier une action ou adhérer à une action collective sous forme de pétition contre des actes « lésant le patrimoine public, les intérêts des communautés sociales et portant atteinte à l’environnement ou au patrimoine culturel ou historique »(Article 30). Après avoir consacré la nécessité de la protection du patrimoine culturel ou historique, le constituant burkinabè confie au législateur le soin de déterminer les principes fondamentaux de l’intégration des valeurs culturelles nationales. Cette consécration constitutionnelle comporte deux conséquences juridiques. La première est que la protection du patrimoine culturel ou historique est hissée au rang de valeur sociale à laquelle l’ensemble de la communauté burkinabè s’identifie désormais. Ensuite, elle induit le contrôle par le conseil constitutionnel de la conformité des lois à l’exigence constitutionnelle de protection du patrimoine culturel ou historique.

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6.1.1.2. Des textes législatifs et règlementaires. La protection du patrimoine culturel est règlementée par une loi qui lui est entièrement consacrée. D’autres textes ayant vocation à régir certains secteurs comportent des dispositions qui concourent à la protection du patrimoine culturel.

a) La législation spécifique au secteur culturel  La loi n° 24-2007/AN du 13 novembre 2007 portant protection du patrimoine culturel définit et donne un contenu au patrimoine culturel. Aux termes de l’article 2 de cette loi, on entend par patrimoine culturel, l’ensemble des biens culturels meubles immeubles, immatériels, naturels, publics ou privés, religieux ou profanes dont la préservation ou la conservation présente un intérêt historique, artistique, scientifique, légendaire ou pittoresque. La protection et la sauvegarde du patrimoine culturel sont assurées par l’Etat et ses démembrements et dans une certaine mesure, par les populations des localités concernées (article 5).  La loi définit les servitudes liées aux biens reconnus et en voie de l’être à travers l’inscription à l’inventaire (articles 8 ; 9 ; 10 ; 11 ; 12 ; 13 ; 14 ; 15).Des droits sont reconnus à l’Etat : il s’agit de l’expropriation pour cause d’utilité publique (Articles 26 et 27) du droit de préemption, de rétention et de saisie. L’Etat peut exproprier, dans les formes prévues par la législation en matière de cause d’utilité publique les immeubles classés ainsi que des immeubles dont l’acquisition est nécessaire pour isoler, dégager ou assainir un bien culturel (article 26). Même en cas de déclaration d’utilité publique, les biens classés ne peuvent être expropriés, au contraire, ils sont d’office classés.  La loi prescrit la prise en compte du volet archéologique dans le cadre de grands travaux (article38). Les biens du patrimoine culturel sont des biens non renouvelables ; à ce titre la loi de 2007 prévoit, en fonction des types d’infractions (vandalisme, détérioration de biens protégés du patrimoine culturel, vols) des sanctions (articles 41 ; 43 ; 44 ; 45 ; 46 et 47). Il conviendra aussi de tenir compte de :  La loi du 17 mai 2005 portant loi d'orientation du tourisme au Burkina Faso (LOI N° 017-2005/AN/).  Le décret qui adopte la politique culturelle au Burkina Faso date du 11 mai 2005 (Décret N° 2005-353/PRES/PM/MCAT portant adoption de la politique culturelle au Burkina Faso). b) La législation transversale  La loi n° 017-2006/AN du 18 mai 2006 portant code de l’urbanisme et de la construction au Burkina Faso. Elle prévoit que le plan d’occupation des sols s’applique sur l’intégralité du territoire communal (...)A ce titre, il doit déterminer les zones de protection des sites touristiques et culturels, ainsi que les monuments historiques, les zones de sauvegarde ou de mise en valeur, ainsi que des zones devant être conservées eu égard à leur spécificité (Article 69,alinéa 5).  La loi n° 031-2003/AN du 08 mai 2003 portant code minier au Burkina Faso.

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Dans les périmètres de prospection, de recherche ou d’exploitation, des zones de dimensions diverses peuvent être établies pour la préservation de l’environnement et la protection des sites archéologiques, des travaux, d’ouvrages ou des services d’intérêt public. Il en est de même pour les zones où la sécurité nationale ou l’intérêt général l’exige. Dans ce cas, des arrêtés conjoints sont pris par les Ministres chargés des mines, de l’administration du territoire, de la sécurité, de l’environnement et de l’aménagement du territoire (Article 64 alinéas 1).  Adoptée par la loi n° 034-2012/AN du 02 juillet 2012, la loi portant Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) au Burkina Faso, a pour vocation de régir les normes d’utilisation, de gestion et d’exploitation des ressources naturelles, permanentes ou renouvelables. La RAF définit les principes d'aménagement des terroirs ainsi que les modalités d'attribution et d’exploitation des terres aussi bien rurales qu’urbaines. Suivant cette loi, «le domaine foncier national est un patrimoine commun de la nation» (article 5). Toutefois, la loi dispose également que « le domaine foncier national est composé du domaine foncier de l’Etat, du domaine foncier des collectivités territoriales et du patrimoine foncier des particuliers ». (article 6). De même, la RAF fixe les principes fondamentaux de l'aménagement du territoire, de la gestion des terres rurales et urbaines, du régime de l'eau, des forêts, de la faune, des pêches, des substances de carrières et de mines. Cette loi énonce les dispositions suivantes : - Le domaine foncier national est de plein droit propriété de l’État ; - Le droit pour l’État de procéder à des expropriations pour cause d’utilité publique est reconnu. Aucune indemnité n’est due aux propriétaires de construction ou d’aménagements divers en raison de servitudes d’utilité publique, sauf si le plein exercice de ces servitudes nécessitait la destruction totale ou partielle des réalisations appartenant à des particuliers ;

- Les occupants de terres rurales attribuées selon le droit coutumier sont reconnus et sont sujets à être compensés pour les investissements effectués sur leur terre lors d’expropriation; - La recherche des gîtes de substances de carrières est autorisée par les services compétents du ministère chargé des mines. Le Ministère chargé des domaines assure la gestion du domaine foncier national, par délégation, les Préfets et les Maires assurent la gestion quotidienne des terres du domaine foncier national situées sur leur territoire. Toute occupation sans titre est interdite et le déguerpissement ne donne lieu ni à recasement, ni à indemnisation (Art. 39). Les terres rurales sont celles situées en dehors des limites administratives des villes et sont destinées principalement à l’agriculture, à l’élevage, à la sylviculture, à la pisciculture, etc. Dans les villages, l’attribution, l’évaluation et le retrait des terres relèvent des commissions foncières villageoises (CFV). En matière de procédures d’expropriation et de compensation, tout titulaire de droit immobilier peut être obligé de le céder lorsque l’utilité publique ou l’intérêt général l’exige, après une juste et préalable indemnisation sauf en cas d’urgence ou de force majeure (Art. 226). Les occupants coutumiers de la terre ont aussi droit à une indemnisation en cas d’expropriation pour cause d’utilité publique.

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Lorsque, après enquête et négociations menées par une commission présidée par un représentant du service chargé des domaines, le titulaire du droit réel concerné consent une cession à l’amiable, l’expropriation est prononcée par un arrêté conjoint du ministre chargé des domaines et des ministres directement concernés (Art. 229). Le Président du Tribunal de Grande Instance prononce par ordonnance, l’expropriation lorsqu’il n’y a pas d’accord (Art. 230). Une expertise devra être ordonnée si elle n’est demandée pas l’une des parties. Elle devra être faite par trois experts à moins que les parties soient d’accord sur le choix d’un expert unique (Art. 231).L’indemnité d’expropriation est fixée, soit par accord amiable, soit par le Juge. Elle est établie en tenant compte (Art. 232) de l’état de la valeur actuelle des biens, de la plus- value ou de la moins-value qui en résulte, etc. L’indemnité d’expropriation ne doit comprendre que le dommage actuel et certain directement causé par l’expropriation; elle ne peut s’étendre à un dommage incertain, éventuel ou indirect (Art. 233). L’indemnité d’expropriation peut être pécuniaire ou par compensation (Art. 234).  La loi n° 006-2013/AN du 02/04/2013 portant Code de l’Environnement au Burkina Faso, a consacré à l’Etude et à la Notice d’Impact sur l’Environnement ses articles 5 alinéa 4 et 17 à 23. Selon l’Artic17 de cette loi, les activités susceptibles d’avoir des incidences significatives sur l’environnement sont soumises à l’avis préalable du ministre en charge de l’environnement. L’avis est établit sur la base d’une EIE ou d’une NIE. Au terme de l’article 5 alinéa 4 « l’étude d’impact sur l’environnement est une étude à caractère analytique et prospectif aux fins de l’identification et de l’évaluation des incidences d’un projet sur l’environnement. Dans la même lancée la notice d’impact sur l’environnement est une étude d’impact simplifiée qui, doit répondre aux mêmes préoccupations que l’étude d’impact et comporter des indications sérieuses (article 5 alinéas 5). Art 19 : l’étude d’impact doit être complétéepar une enquête publique dont le but est de recueillir les avis, les contre- propositions des parties concernées par rapport à l’’EIE qui est présentée.  Décret n°2011-346/PRESS promulguant la loi N°003-2011/AN du 05 avril 2011 portant code forestier au Burkina –Faso. Selon l’article 48 toutes réalisations de grands travaux entrainant un défrichement est soumise à une autorisation préalable du ministre chargé des forêts sur la base d’une EIE. L’article 233 stipule que les berges des cours d’eau, des lacs, des étangs doivent faire l’objet d’une protection pour assurer leur périmètre par la délimitation d’une bande de servitude sur chaque rive ou sur tout le pourtour selon le cas.

6.2. Organisation Institutionnelle du Burkina Faso en la matière  Ministère de la culture et du tourisme La gestion administrative de la culture et du tourisme au Burkina Faso s’inspire de la Politique Nationale de la Culture (PNC) et la Politique Nationale du Tourisme (PNT). Adoptée par le décret n°2009-778/PRES/MCAT du 10 novembre 2010,la PNC donne une vision d’ensemble des actions à développer dans le domaine culturel afin de parvenir à un développement durable1. L’exécution de la PNC se fait à travers des plans d’action et des

1 Cette politique concourt à :

- la mise en œuvre d’un partenariat public-privé-populations, prenant en compte la question genre, en vue d’une meilleure exploitation des avantages comparatifs de chaque acteur pour le développement de l’industrie du secteur ;

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structures spécifiques et avec l’implication des communes et l’accompagnement des structures privées. Les biens culturels inventoriés dans le périmètre du projet relèvent de la compétence des directions suivantes :  Au niveau central, de la Direction Générale du Patrimoine Culturel (DGPC)  Au niveau déconcentré, de la Direction Régionale de la Culture Sahel (DRCS).  Ministère des Enseignements secondaire et supérieur (MESS) et Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation (MRSI) L’organisation de la recherche au Burkina Faso est essentiellement bâtie autour du système universitaire attribué au MESS et des structures du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST) qui dépendent du MRSI. Les biens culturels inventoriés dans la zone d’intervention du PPCS relèvent de la compétence des structures de l’UFR-SH (département d’histoire et archéologie, département de sociologie, etc.) de l’université de Ouagadougou et de l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS).

6.3. Standards Internationaux en matière de ressources culturelles 6.3.1. La Politique Opérationnelle (PO/BP4.11) de la Banque mondiale La PO/BP 4.11 de la Banque Mondiale (Physical Cultural Resources) donne aux emprunteurs et au personnel de la Banque des indications afférentes au patrimoine culturel. Il s’agit d’éviter ou atténuer les impacts défavorables des projets et programmes de développement sur ces ressources culturelles. Le principe est que, les ressources culturelles physiques pouvant ne pas être connues ou visibles, il est important que les impacts potentiels d’un projet sur ces ressources soient prises en compte le plus tôt possible dans le cycle de planification du projet. L’emprunteur est responsable de localiser et de concevoir le projet afin d’éviter d’endommager de façon significative le patrimoine culturel. Grosso modo, la Banque Mondiale note que le régime du patrimoine culturel national relève des autorités du pays concerné. Toutefois, elle pense qu’ « avant d’entreprendre un projet qui, à première vue, risque de porter atteinte au patrimoine culturel (cas d’opérations impliquant de grands travaux de terrassement ou des démolitions importantes, par exemple), les services de la Banque doivent : 1) déterminer en quoi le projet risque d’influer sur le patrimoine culturel du site envisagé et attirer l’attention des pouvoirs publics sur les aspects ainsi définis. Les ONG ou les unités universitaires compétentes doivent être consultées ;

- la prise en compte des questions de décentralisation dans la stratégie de développement du secteur de la culture et du tourisme et l’implication toute particulière des populations locales dans la protection, la valorisation et la promotion du patrimoine culturel ;

- l’inscription des actions dans une perspective de développement durable et de protection de l’environnement ;

- le respect de la liberté de création, de diffusion, de manifestation et d’entreprise ainsi que de la protection de la propriété littéraire et artistique ;

- le maintien et la promotion d’une image de terre d’accueil ouverte sur le monde ;

- la quête d’une offre culturelle et touristique respectueuse des conventions et normes internationales.

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2) faire réaliser une brève enquête préliminaire par un spécialiste si le projet porte atteinte au patrimoine culturel de la zone sous une forme ou une autre. Dans son Guide pratique sur les principes de sauvegarde du patrimoine du patrimoine culturel physique, la Banque souligne l’importance des biens culturels et renseigne sur sa politique à elle dans ce domaine : « les biens culturels physiques sont importants en ce sens qu’ils fournissent de précieuses informations scientifiques et historiques, qui sont des atouts pour le développement socioéconomique et qu’ils font partie intégrante de l’identité et des pratiques culturelles d’un peuple. S’il importe de sauvegarder les biens culturels, ce n’est pas parce qu’ils sont précieux et qu’il faut en éviter la perte. De par leur nature, ces biens sont irremplaçables, et leur disparition entrainerait une réduction permanente du patrimoine local ou national, voire un préjudice pour l’humanité. Il faut donc éviter ou limiter ces pertes…La Banque aide les pays à éviter ou atténuer les effets négatifs que les projets et les programmes de développement qu’elle finance peuvent avoir sur les biens culturels physiques2… La politique s’applique aux projets et programmes suivants : - tout projet ou programme impliquant d’importants travaux d’excavation, de démolition, de terrassement, d’inondation ou d’autres modifications environnementales ; tout projet ou programme situé sur l’emplacement ou à proximité d’un site reconnu comme un bien culturel ; - tout projet ou programme destiné à appuyer la gestion ou la conservation de biens culturels physiques »3. En sommes, il n’y a aucun conflit entre les dispositions des recommandations de gestion du patrimoine culturel de la Banque Mondiale et les politiques du Burkina Faso. 6.3.2. Autres Standards Internationaux 6.3.2.1. Les sources conventionnelles Cette catégorie désigne les traités internationaux adoptés dans le domaine de la protection, de la promotion et de la gestion du patrimoine culturel et naturel. Ces traités sont des accords internationaux conclus entre des sujets du droit international (Etats et Organisations internationales) et ayant un caractère obligatoire pour les parties contractantes. Le Burkina Faso en a ratifié plusieurs qui concourent à la protection et à la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel dans toutes ses composantes. Il s’agit principalement de :  la Convention de 1972, portant protection du patrimoine mondial culturel et naturel. Aux termes de cette Convention, chacun des Etats parties à la présente Convention reconnaît que l'obligation d'assurer l'identification, la protection, la conservation, la mise en valeur et la transmission aux générations futures du patrimoine culturel et naturel (les sites, les monuments, les ensembles, les monuments naturels, les formations géologiques et physiographiques, les sites naturels ou zones naturelles strictement délimités) ayant une valeur universelle exceptionnelle (articles 1 et 2) situé sur son territoire, lui incombe en premier chef. Il s'efforce d'agir à cet effet, tant par son propre effort au maximum de ses ressources disponibles que, le cas échéant, au moyen de l'assistance et de la coopération internationales dont il pourra bénéficier, notamment aux plans financier, artistique, scientifique et technique (article 4).  la Convention de 2003 portant sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Le but de cette Convention est :

2 Banque mondiale, Principes de sauvegarder du patrimoine culturel physique, Guide pratique, p12 3 Banque mondiale, Principes de sauvegarder du patrimoine culturel physique, Guide pratique, p14

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 la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ;  le respect du patrimoine culturel immatériel des communautés, des groupes et des individus concernés ;  la sensibilisation aux niveaux local, national et international à l’importance du patrimoine culturel immatériel et de son appréciation mutuelle ;  la coopération et l’assistance internationales. L’adoption de cette convention vise à prémunir toute la richesse immatérielle du patrimoine culturel des pays en développement, devenue vulnérable du fait d’une mondialisation galopante et la course vers l’uniformisation des valeurs, de toute extinction. Cette partie du patrimoine est la substance vitale des communautés à forte oralité et dont la transmission se fait de génération en génération.  la Convention de 2005, portant protection et promotion de la diversité des expressions culturelles. Cette convention vient renforcer les deux précédentes et vise les objectifs suivants :  protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles ;  créer les conditions permettant aux cultures de s’épanouir et interagir librement de manière à s’enrichir mutuellement ;  encourager le dialogue entre les cultures afin d’assurer des échanges culturels plus intenses et équilibrés dans le monde en faveur du respect interculturel et d’une culture de la paix ;  stimuler l’inter culturalité afin de développer l’interaction culturelle dans l’esprit de bâtir des passerelles entre les peuples ;  promouvoir le respect de la diversité des expressions culturelles et la prise de conscience de sa valeur aux niveaux local, national et international ;  réaffirmer l’importance du lien entre culture et développement pour tous les pays, en particulier les pays en développement, et d’encourager les actions menées aux plans national et international pour que soit reconnue la véritable valeur de ce lien ;  reconnaître la nature spécifique des activités, biens et services culturels en tant que porteurs d’identité, de valeurs et de sens ;  réaffirmer le droit souverain des États de conserver, d’adopter et de mettre en œuvre les politiques et mesures qu’ils jugent appropriées pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles sur leur territoire ;  renforcer la coopération et la solidarité internationales dans un esprit de partenariat afin, notamment, d’accroître les capacités des pays en développement de protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles. Ratifiés, ces textes conventionnels font partie du droit burkinabè car ils ont une portée contraignante. En effet, selon l’article 151 de la constitution du 2juin 1991, « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie ». Le Burkina Faso participe à la mise en œuvre de ces conventions tant au niveau national qu’international. Au niveau national, il a l’obligation de prendre les mesures nécessaires (législatives, règlementaires, institutionnelles et financières) pour leur mise en œuvre.

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6.3.2.2. Les sources internationales non conventionnelles Instruments de caractère non contraignant, ils n’inspirent pas moins la règlementation nationale. On note dans ce registre :  la Déclaration de Xi’an (Chine) du 21 octobre 2005 sur la conservation du contexte des constructions, des sites et des secteurs patrimoniaux4 Elle mentionne explicitement : - à l’alinéa 1 que : «Le contexte d’une construction, d’un site ou d’un secteur patrimonial se définit comme étant l’environnement immédiat ou distant qui participe ou contribue à sa signification et à sa singularité. Au-delà des aspects physiques et visuels, le contexte comprend l’interaction avec l’environnement naturel, les pratiques sociales ou spirituelles passées ou actuelles, les coutumes, le savoir traditionnel, l’usage, les activités et d’autres formes ou expressions tenant du patrimoine culturel immatériel qui ont créé et façonnent l’espace ainsi que le milieu culturel, social et économique actuel et dynamique. » - à l’alinéa 8 que : « Les études d’impact sur le patrimoine devraient être requises pour tout nouveau projet qui pourrait affecter la signification des constructions, des sites et des secteurs patrimoniaux ou de leur contexte. Les projets aux abords ou dans le contexte de constructions, de sites ou de secteurs patrimoniaux devraient être traités de manière à ce qu’ils contribuent à leur signification et à leur singularité ».  la charte de Burra Adoptée le 19 aout 1979, la charte de Burra apporte des lignes directrices pour la conservation et la gestion de lieux et des biens patrimoniaux de valeur culturelle qui doivent constituer une responsabilité permanente. Elle établit des normes de pratique à l’intention de ceux et celles qui conseillent, décident ou interviennent de toute autre manière sur les lieux et biens patrimoniaux. La charte peut s’appliquer à tout type de lieu ou de bien patrimonial, notamment ceux naturels, autochtones ou historiques qui sont dotés de valeurs culturelles.  la charte internationale pour la gestion du patrimoine archéologique Elle a été adoptée par la 9e assemblée générale de l’ICOMOS en 1990 pour mieux définir la notion de patrimoine archéologique, donner des indications sur la législation, l’inventaire, les fouilles et la médiation culturelle (musée par exemple). Trois articles de cette charte retiennent notre attention par rapport à la présente étude. Ce sont : - l’Article 3 qui rappelle les obligations de chaque homme et de l’Etat. « …La protection du patrimoine archéologique est une obligation morale pour chaque être humain. Mais c’est aussi une responsabilité publique collective…La législation doit interdire toute destruction, dégradation ou altération par modification de tout monument, de tout site archéologique ou de leur environnement en l’absence d’accord des services archéologiques compétents… La législation doit par principe, exiger une recherche préalable et l’établissement d’une documentation archéologique complète dans chacun des cas où une destruction du patrimoine archéologique a pu être autorisée. …L’un des risques physiques majeurs encourus par le patrimoine archéologique résulte des programmes d’aménagement. L’obligation pour les aménageurs de faire procéder à une étude d’impact archéologique avant de définir leurs programmes doit donc être énoncée dans une législation adéquate stipulant que

4 Il s’applique notamment aux habitations de relocalisation

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le coût de l’étude doit être intégré au budget du projet. ». C’est pourquoi l’article 38 de la loi 024-2007/AN portant protection du patrimoine burkinabé stipule que « le volet archéologique doit être inclus dans les frais d’études de grands travaux de construction et d’aménagement … ». - l’Article 5 qui justifie l’organisation de fouilles dans la zone d’intervention : « …Les fouilles doivent être exécutées de préférence sur des sites et des monuments condamnés à la destruction en raison de programme d’aménagement modifiants l’occupation ou l’affectation des sols, en raison du pillage, ou de la dégradation sous l’effet d’agents naturels… ». - l’Article 7. « La présentation au grand public du patrimoine archéologique est un moyen essentiel de le faire accéder à la connaissance des origines et du développement des sociétés modernes. En même temps, c’est le moyen le plus important pour faire comprendre la nécessité de protéger ce patrimoine …».  la charte ICOMOS pour l’interprétation et la présentation des sites culturels patrimoniaux (2007) Elle s’est donnée pour objectif de définir les principes de base de l’interprétation et de la présentation des sites afin de permettre leur bonne appréciation et compréhension.

7. DESCRIPTION DE L’ÉTAT INITIAL DU PATRIMOINE HISTORIQUE ET CULTUREL

L’exposé des résultats de cette mission d’inventaire du patrimoine culturel physique de la Région du Sahel se divise en six parties correspondant à la classification typologique des sites recensés. Les références GPS et les caractéristiques de chacun des sites se trouve au niveau des fiches de description individuelles des sites présentées dans les annexes.

7.1. Les sites de gravure rupestres Les gravures rupestres sont considérées en archéologie comme la première forme d’expression artistique et technique de l’homme. Elles sont aussi perçues comme la manifestation des premières formes de croyance chez les hommes préhistoriques. L’étude des gravures rupestres en archéologie permet de comprendre l’évolution de l’homme, son environnement et son mode de vie. C’est donc un indice archéologique essentiel dans la connaissance de l’histoire du Burkina Faso et des peuples qui ont caractérisé cette zone au cours de l’histoire. La région du Sahel regorge l’essentiel des sites de gravures rupestres du Burkina Faso. Les gravures de cette région sont très bien connues des archéologues du pays et de ceux de l’étranger. Il y a eu de nombreux travaux de recherche sur ces gravures rupestres et des travaux seraient encore en cours. Les prospections ont permis de recenser les sites de Markoye (Oudalan), Aribinda et Pobé-Mengao (Soum). Dans ces trois localités il existe différents sites de gravures rupestres. Les sites de Tondo banda et Tondo loko (Markoye) se divisent en de nombreuses stations. Il en est de même pour les gravures d’Aribinda et de Pobé-Mengao qui se divisent respectivement en 3 et 4 stations. Les thèmes représentés dans les gravures sont variés. Le thème géométrique est présent surtout à Markoye (cercles avec croix). Le thème dominant reste celui zoomorphe avec les représentations de bovidés, caprinés, d’oiseaux à Markoye et à Aribinda. Le thème du cavalier très développé à Markoye est aussi présent à Aribinda et à Pobé Mengao.

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Photo 1 : Une vue des gravures rupestres de Markoye (Tondo-banda station 3)

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

Photo 2 : Quelques gravures rupestres de la station de Tondiedo (Markoye)

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

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Photo 3 : Une vue des gravures rupestre d’Aribinda

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

Photo 4 : Quelques gravures rupestres de Pobé-Mengao

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014 Dans l’ensemble, les gravures rupestres du Sahel sont très bien conservées. Les principales menaces sont l’érosion de la roche qui se délite en plaquettes (surtout à la première station de Markoye). En outre, le ruissellement de l’eau et la circulation du bétail (chèvres et bœufs) menacent la lisibilité des gravures rupestres d’Aribinda déjà peu lisibles. Pour les sites de gravures rupestres que nous avons visités, il n’existe malheureusement aucun cadre de gestion institutionnelle. La sauvegarde et la valorisation de ces sites ne sont pas encore assurées alors qu’ils attirent de nombreux touristes dans les localités où elles se trouvent. Les populations locales ignorent les auteurs des gravures et n’entretiennent pas de liens véritables avec les sites. Seule la fréquentation des touristes rapporte quelques bénéfices aux populations locales. A Pobé-Mengao, les visites sur les sites sont règlementées par un comité de gestion qui connait des dysfonctionnements et des conflits d’intérêt en son sein.

7.2. Les sites de production ancienne du fer L’étude de la production traditionnelle du fer au Burkina Faso a fait l’objet de plusieurs projets de recherche. Les travaux ont permis de dresser une carte des zones métallurgiques du pays. Mais les données restent encore parcellaires et peu approfondies. Les prospections systématiques n’ont pas été faites partout dans le pays. Quelques sites dans le Sahel sont connus des archéologues. Les traces de la production ancienne du fer sont signalées un peu

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partout mais les sites enregistrés lors de cette mission de prospection sont en très mauvais état. Deux sites de production ancienne du fer ont été enregistrés dans la province du Seno, mais l’essentiel des sites métallurgiques recensés se trouvent dans les provinces du Yagha et de l’Oudalan. Les différents sites recensés se présentent sous forme d’amas de scories ou de ferrières5. Ils se caractérisent par une dégradation très avancée. Les éléments caractéristiques sont les scories6, les fragments de tuyère, les restes de parois de fourneaux. Ces vestiges qui caractérisent les sites de réduction du minerai de fer sont peu visibles dans le paysage sahélien. Les sites de Gandafabou sont les mieux conservés car on y identifie des bases de fourneaux et des tuyères apparemment en place. Les scories sont par contre très peu abondantes. Quelques fragments de poteries se retrouvent sur les sites de métallurgie. Il s’agit de tessons très fragmentaires. A Tankou, et à Dessey dans le Yagha, les sites recensés sont trop exposés à la destruction. L’un des sites a même été pillé par des chercheurs de trésors archéologiques. Deux ferrières ont été également démantelées par les Caterpillar lors de l’aménagement de pistes rurales.

Photo 5 : Concentration de bases de fourneaux à Gandafabou

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

Photo 6 : Amas de scories à Bergou (Essakane)

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

5 Une ferrière est un amas de hauteur et d’étendu variables qui renferme les déchets de la réduction du minerai de fer ainsi que les restes des structures de réduction. 6 En paléo métallurgie, les scories représentent les déchets issus de la réduction du minerai de fer.

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Les populations locales dans l’ensemble ne connaissent pas l’intérêt des sites métallurgiques. Elles ne s’y intéressent pas et ignorent le plus souvent les auteurs et ce dont résultent les vestiges. Il n’y a aucun site fouillé dans cette région malgré l’abondance des sites. Les principales menaces qui pèsent sur les sites et les vestiges de la métallurgie ancienne du fer sont : la divagation des animaux (piétinement écartèlement des sites), l’érosion éolienne et hydrique.

7.3. Les sites de meules dormantes Les sites de meules dormantes ont une valeur archéologique. On en trouve essentiellement à Aribinda et à Pobé-Mengao. Les meules dormantes partagent le même environnement que les gravures rupestres. Elles constituent des attractions pour les touristes. La taille, la forme et l’orientation des meules sont très variantes. Les meules sont en bon état de conservation et ne sont pas menacées de destruction ou de disparition imminente. Ils ne font pas partie des sites connus des services régionaux du ministère de la culture du Sahel.

Photo 7 : Vue de quelques meules dormantes de Aribinda

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

Photo 8 : Une vue de meules dormantes de Pobé-Mengao

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

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7.4. Les buttes anthropiques Les buttes anthropiques représentent le plus souvent en contexte archéologique des sites d’anciens habitats. Elles se caractérisent par un tertre (renflement) à la surface du sol pouvant s’étendre sur plusieurs mètres. La hauteur des buttes anthropiques est variable. Les investigations ont permis d’identifier dans les quatre provinces, six buttes anthropiques mais seulement trois ont été enregistrées dont deux à Falagountou et une à Pobé-Mengao. Ce qui caractérise les différentes buttes, c’est leur état de dégradation avancé et accéléré par le ruissellement de l’eau de pluie et l’action humaine. Les vestiges qu’on rencontre sur les différentes buttes sont la céramique, les pierres taillées et polies, les meules, les molettes, les broyeurs et les percuteurs. Les buttes anthropiques les plus impressionnantes et les plus riches en vestiges archéologiques sont celles de Falagountou. La poterie est peu fragmentaire avec des bords et des panses de jarres qui paraissent bien conservés. Le décor de la céramique est très varié. Il y a de la décoration par impression (roulette, empreinte digitée,…) des décors par incision et certains récipients ont des décors composites. L’outillage lithique est constitué de meules de dimensions variables, de molette, de rondelle de granite plate, des ébauches d’outils, des éclats, nucléus et une hache polie. Il y a des restes osseux et des traces cendreuses ainsi que des morceaux de charbon. En plus des buttes anthropiques, un tumulus7 a été identifié à Tondo banda. Ce tumulus comporte des restes céramiques, des éclats de taille de pierre, des meules et fragments de meules, des pierres de percussion et des molettes. Un bloc de granite qui s’enfonce dans le tumulus comporte une gravure (motif géométrique). Le diamètre du tumulus est d’environ 10m. Parmi les mobiliers, une pointe en fer a été collectée sur ce site. Il est entouré de buttes anthropiques et de vestiges d’habitat répandus sur plus de 100 mètres à la ronde.

Photo 9 : Quelques détails céramiques sur la butte anthropique de Pobé-Mengao

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014 Les buttes anthropiques sont l’objet de pillage par les populations locales à la recherche d’objets précieux (statuettes en terre cuite).

7 Un tumulus est une butte artificielle formée d’éléments hétéroclites située généralement à l’emplacement d’une tombe.

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Photo 10 : Butte anthropique de Falagountou du mobilier mis à nu par l’eau de ruissellement

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

7.5. Les monuments architecturaux Les mosquées de Bani sont les seuls éléments architecturaux qui s’inscrivent dans cette catégorie de sites. Ces mosquées construites dans les années 1980 se trouvent aujourd’hui en ruine. Elles constituent une véritable attraction touristique. La mosquée principale se trouve dans le village au pied de la colline qui surplombe le village. Cet édifice religieux est clôturé par un mur d’enceinte de 5400 m2 avec une hauteur de 2,5m. La mosquée mesure 35 m de long pour 28 m de large. Sa hauteur est estimée à 7 m et les minarets dont un seul est encore en place sont hauts de 7 m environ. C’est une architecture monumentale en terre avec des poutres en bois. Une tour circulaire appelée tour de l’Imam est perceptible au loin. L’entrée se situe à l’Ouest où le bâtiment offre une belle façade. A l’intérieur de la mosquée, la partie principale est composée de 100 piliers rectangulaires en référence aux 100 noms de Dieu(En référence à la religion musulmane). Le sol intérieur est recouvert de terre et n’est pas damé. Certains piliers sont renforcés avec des briques en latérite. Les décorations de la façade et du mur d’enceinte représentent le chapelet et des personnages en situation de prière (les bras levés vers le ciel).

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Photo 11 : Une vue de la façade de la Photo 12 : Une vue de la grande mosquée depuis la grande mosquée colline

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014 COULIBALY, Novembre 2014

L’histoire de la grande mosquée de Bani est intimement liée à celle de son fondateur (Hamadou Mohamadou). Cette histoire est contée par son fils Cissé Souabou. D’après son récit, son père aurait vu la grande mosquée en songe alors qu’il n’avait que 7 ans. Quand il révéla son rêve à ses parents personne ne l’eut cru. C’est ainsi qu’il commença une vie religieuse très pieuse empreinte de sagesse, de prière et de jeûne. Après plusieurs années d’isolement en brousse et deux pèlerinages qu’il effectue à pied à la Mecque, il revint s’installer à Bani. De retour dans son village, Hamadou Mohamadou devint un maître coranique renommé dont les élèves et les fidèles venaient d’un peu partout. Il avait alors 40 ans quand il entreprit la construction de la mosquée avec l’aide de ses fidèles. La construction de la mosquée démarre en 1979 et s’achève en 1981et dura un an et demi. Cette mosquée fait office de lieu de prière pour les musulmans de Bani mais aussi pour des musulmans des différentes contrées du Burkina Faso mais aussi de la sous-région (Mali, Niger, Togo,…). De nos jours, cette mosquée est aussi un lieu touristique visité par des touristes du monde entier. La mosquée est construite en terre crue. Elle est entourée d’un mur d’enceinte qui laisse autour de la mosquée une cour rectangulaire assez vaste dont les angles Est sont occupés par des Minarets. Le minaret situé au Sud-est est de forme rectangulaire et se rétrécit vers le sommet. La tour haute de plus de 10 mètres est très dégradée. La cour de la Mosquée est parcourue par une rigole créée par les eaux de ruissellement qui mettent à nus des vestiges archéologiques par endroits (céramique, lithique,…). La mosquée elle-même se caractérise par une architecture en terre associant le bois pour la terrasse du toit et l’échafaudage qui permet d’accéder à la tour. Des travaux de restauration étaient en cours lors de notre visite et des briques de latérite sont utilisées dans le renforcement des piliers défectueux. Les travaux de restauration s’étaleraient sur 5 ans au bout desquels la mosquée sera totalement restaurée. Les 7 autres mosquées situées sur la colline représentent les différentes parties d’une personne en situation de prière le regard tourné vers la grande mosquée. - La première mosquée symbolise la tête du personnage et a pour coordonnées : 13°43’30’’45.5511N, 00°10’1’’64.856W. l’altitude est de 409 m Cette mosquée se situe à l’arrière de la grande mosquée. Elle mesure 10 m de long pour 8m de large.

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L’arrière de la mosquée est complètement effondré. A l’intérieur on peut distinguer 9 piliers encore en place. Tout autour de la mosquée, il y a du mobilier archéologique en pierre, en céramique et de la scorie de fer. - La seconde mosquée représente l’épaule droite et est appelée mosquée de la joie. Ses coordonnées sont : 13°43’28’’27.288N et 00°09’56’’97.357W. L’altitude est de 372.09 m. Cette mosquée est construite en briques d’argiles claires et sans enduis à l’extérieur. Il y a de nombreux éclats de roches tout autour avec de la céramique. Les murs et les voûtes sont soutenus par des grosses poutres en bois. La tour est circulaire et a une forme conique. - La troisième mosquée représente l’épaule gauche. Elle a une architecture en brique de latérites maintenues par un ciment en argile. Les coordonnées GPS sont : 13°43’20’’8.9985 N et 00° 09’56’’38.088 W. L’élévation par rapport au niveau de la mer est de 362. 317 m. Le toit est très délavé. Tout autour de cet édifice, se trouvent des fragments de céramiques, des pierres d’intérêt archéologique,… - La mosquée 4 se trouve aux coordonnées, 13°43’23’’43.579 N et 00°09’42’’37.930m. Le site s’élève à 352.225m au-dessus du niveau marin. L’argile pour la construction est de couleur claire avec des traces rosacées. Elle est aussi appelée la mosquée du sacrifice. - La mosquée 5 située à 350.068m au-dessus du niveau marin est la plus à l’Est. Elle est appelée la mosquée du levée du soleil. Elle est construite en matériaux mixtes (argile et briques latéritiques). Les murs sont crépis en argile claire. Les coordonnées GPS sont : 13°43’26’’06.968 N et 000°09’49’’55.132 W. - La sixième mosquée est aussi nommée mosquée du plaisir et représente le pied droit. Son altitude est de 355.506 m. les coordonnées GPS sont les suivantes : 13°43’33’’43.561 N et 00°09’57’’59.627 W. Tout autour de cette mosquée, on retrouve des vestiges en pierre, des morceaux de céramique,…. L’architecture de cette mosquée emploie trois matériaux (bois, argile et latérite). - La septième mosquée est en ruine. Elle a pour coordonnées : 13°43’36’’46.603 N et 00°09’59’’94.376 W. L’altitude est de 352.457 m. L’édifice a une tour rectangulaire et utilise des matériaux mixtes (argile, bois, latérite). C’est la mosquée de la Bonne idée. La grande mosquée de Bani ainsi que les sept mosquées de la colline sont connues des services techniques du Ministère de la culture mais leur entretien est à la charge de la famille du fondateur. Les principales menaces sont les eaux de pluie, et de ruissellement. Pour la troisième mosquée, le risque d’effondrement est grand du fait de la position topographique sur la colline.

7.6. Les musées La culture de musée est très récente en Afrique de façon générale et au Burkina Faso en particulier. Le musée est une alternative pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel surtout archéologique. Dans la région du Sahel, deux musées retiennent l’attention. Il s’agit des Musées archéologiques d’Oursi et de Pobé-Mengao. Ces deux musées ont des collections très riches et diversifiées. Leurs collections sont issues de sites archéologiques du sahel. - le musée et le site archéologique de Oursi : Le musée et le site archéologique d’Oursi se situent à quelques Km à l’Ouest de la ville d’Oursi. Autour des bâtiments qui

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abritent le musée et le site archéologique, on peut identifier de nombreux vestiges affleurant un peu partout. Des butes anthropiques se succèdent sur environ 2km autour du site. Les principaux éléments archéologiques rencontrés autour des sites sont : la céramique, les meules, les molettes, et autres fragments de pierre taillée. Le site archéologique d’Oursi est un site fouillé et protégé par un mur et couvert d’un toit en tôle d’aluminium. C’est un site d’habitat qui laisse voire des espaces de circulation, des cases rondes compartimentées avec de gros piliers rectangulaires au centre. Des jarres de conservation trouvées pendant les fouilles ont été gardées en place avec leurs contenus. Des foyers de cuisson en terre ont été dégradés. L’ensemble des vestiges laisse voir une organisation de cet espace d’habitation âgé de 11 siècles d’après les datations au C14. Le musée est construit en semi dur (argile et crépissage en ciment). Le bâtiment est en banco et s’inspire du style soudanais avec son toit en voûte. Dans ce musée composé de trois salles d’exposition, et d’un bureau, se trouvent exposés des vestiges issus des fouilles sur le site archéologique (jarre, poterie, armes, balance à poids, - La gestion du musée et du site a été confiée à la mairie de Oursi mais celle-ci ne semble pas se préoccuper de la situation du musée et du site. Aucun investissement n’est fait et l’équipe qui gère le site ne perçoit aucune ristourne. Le toit du musée doit être réparé car les revêtements sont lessivés par les eaux de pluie qui coulent à l’intérieur du musée. Sur le site archéologique également il y a une infiltration des eaux de pluie par la toiture à plusieurs endroits. Dans le musée tout comme sur le site, on note la présence de termites qui constituent une véritable menace pour les vestiges et les bâtiments.

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Photo 13 : Le bâtiment du musée archéologique de Oursi

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

Photo 14 : Une vue extérieure du musée archéologique de Pobé-mengao

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014 Situé dans la ville de Pobé-Mengao non loin du lycée communal, le musée a une clôture en dur avec une cour quelque peu vaste mais mal entretenue. Le bâtiment abritant les collections est en matériaux définitifs (dur). Les collections regroupent des objets en pierres (haches polies, molettes, pierres de percussion, de broyage,…) en bois (manches d’outils, manches de flèches, serrures de porte traditionnelle,…) des objets en céramique (poteries entières ou fragmentées, jarre, …), des objets en peau (carquois chapeau, instrument de music,…) des objets métalliques (fer, cuivre, bronze,…). Lors de notre passage, le musée était en rénovation. Les objets étaient entreposés pèle mêle dans les salles sans surveillance.

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7.7. Les sites naturels Le Sahel regorge de nombreuses potentialités en matière de ressources naturelles. Au nombre des principaux éléments naturels qui constituent de grandes curiosités et s’inscrivant dans le patrimoine culturel touristique il y a les éléments de relief (collines, dunes,…), les points d’eau (marres, sources, barrage, Lac,…). Parmi ces éléments naturels, nous avons recensé : - le barrage de Yakouta qui alimente la ville de Dori en eau potable. Autour de ce barrage se développe des activités de tourisme et de détente qui intéressent beaucoup la jeunesse. Le barrage est fréquenté surtout en période de fortes chaleurs (Mars Avril et Mai) par les touristes et les populations locales. Des campements touristiques se sont implantés autour du barrage. Photo 15 : Vue partielle de la digue du barrage

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014 - la mare d’Oursi est une retenue d’eau située au Sud-Est de la ville d’Oursi. La mare est très proche des habitations et entourée d’une végétation arborée en proies à la pression humaine. On y trouve une diversité d’espèces d’oiseau. De petites iles couvertes d’herbes attirent les animaux en pâture et ceux en divagation. Les activités humaines autour de la mare sont variées : lessive, pilage de céréales, baignade, maraîchage, …Les populations tirent de nombreux profits de cette marre mais au niveau local il n’y a pas d’initiatives pour l’entretien et la sauvegarde des ressources de cette mare.

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Photo 16 : Une vue des abords de la mare d’Oursi

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014 - le lac Higa est un site naturel. Il est entouré d’une végétation arborée moyennement dense et composée de Balanites aegyptiaca, de Acacia senegal, de Acacia nilotica, de Acacia seyal, de Mangifera indica,… Le périmètre du lac mesure environ 21 km. Le lac est entouré par 5 villages. Le lac Higa comme les autres points d’eau au sahel représente une ressource naturelle très importante du fait de son apport en ressources hydriques mais aussi et surtout du fait de la faune et de la flore qui se développent autour de ce point d’eau. En effet, la diversité biologique autour de cette retenue d’eau en fait un véritable pôle d’attraction touristique. Depuis quelques années se développe autour des différents points d’eau de la région, un tourisme de vision qui concerne surtout l’observation d’oiseaux migrateurs. Cet intérêt pour les oiseaux a permis à la mare d’Oursi et au Lac Higa d’être connus au plan international et de s’inscrire dans un programme international d’études ornithologiques. - les dunes de sable d’Oursi se situent entre le site archéologique au Nord et le village d’Oursi au Sud. Les dunes s’étalent à perte de vue. C’est un lieu d’où on a une vue panoramique de la ville et de la marre d’Oursi. Les dunes les plus proches des habitations sont polluées par des ordures ménagères (sachets plastiques, tissus, déjections humaines et animales,…..). - les collines du sahel permettent une bonne observation du paysage et quelques collines sont bien connues et fréquentées. Tondikara ou la colline blanche de Gorom- Goromqui est une formation géologique naturelle qui permet d’avoir une vue panoramique de la ville de Gorom-Gorom. La colline est toute en quartz d’où sa couleur blanche qui lui vaut le nom de « colline blanche ». La colline est accessible aux hommes et aux animaux (chèvres). On trouve les déjections humaines et animales au sommet de la colline. Aux côtés Nord et Ouest, des traces de ramassage de quartz sont lisibles. On y rencontre également une décharge où se déversent des ordures de diverses natures. Les traces anthropiques lisibles sur la colline sont des cupules de 5cm de diamètre. D’autres collines d’intérêt touristique etculturel ont été signalées : (Tondikiri et Tondo loko à Markoye, la colline Manga Boula de Tankou,…).

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Photo 17 : La colline vue du nord (ordures, traces de ramassage)

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014 A ces différents éléments naturels s’ajoutent la grotte de Dori yagha et le baobab du département de Tankou. La grotte de Doriyagha est une cavité naturelle située au sommet d’une colline au sud de Sebba. De gros blocs d’éboulis obstruent partiellement l’entrée de la grotte. On peut apercevoir des mouvements d’oiseaux (hirondelle, chauve-souris) qui entrent et sortent de la grotte. La grotte est très mystérieuse et beaucoup de gens la connaissent mais elle n’est pas fréquentée. Le plus grand Baobab du Burkina Faso situé dans le département de Tankou, constitue également une attraction touristique majeure. Le tronc mesure 52 m de circonférence. Il a fallu 15 personnes adultes pour faire une chaine humaine autour du tronc de l’arbre. Cet arbre à une hauteur estimée à 72 m. Une termitière pousse sur le côté Nord du tronc de l’arbre. La présence des termites est bien perceptible sur le tronc. Au sol, on peut remarquer des traces anthropiques (pierres, trous de jeu, céramique, …).

Photo 18 : Le Baobab dit plus grand (Adansonia digitata)

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Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014 Photo 19 : Vue d’ensemble du mobilier archéologique en pierre

Source : S. M. OUEDRAOGO et J. B. COULIBALY, Novembre 2014

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8. BILAN DIAGNOSTIC DES QUESTIONS CLÉS IDENTIFIÉES

Les grands axes des investissements du Projet Pôle de Croissance du Sahel sont le développement de l’entreprenariat privé, le développement rural, le soutien à la production et le développement durable. La région qui accueille le projet abrite aussi des éléments très significatifs du Patrimoine Culturel National. Sa mise en œuvre impactera nécessairement le milieu naturel, le tissu social et partant le cadre de vie dans la région du Sahel. Ce vaste projet d’investissement qui se fonde sur les ressources naturelles et le capital humain de la région du Sahel doit aussi prendre en compte les potentialités culturelles et archéologiques d’où l’initiative de ce Cadre de Gestion des Ressources Culturelles Physiques. Son élaboration vise la protection des éléments du patrimoine culturel physique contre les éventuels dégâts que pourraient occasionner les divers aménagements prévus par le projet. Cela s’entend d’abord par une bonne connaissance des éléments du patrimoine culturel physique, un bon repérage cartographique de ceux-ci mais aussi et surtout une démarche méthodologique dans la réalisation des activités. Puisque les éléments du patrimoine culturel physique constituent en eux-mêmes des potentialités capables de contribuer au développement de la région, le Projet cherche à répondre à une seule question : comment faire en sorte que les investissements projetés dans le cadre de ce projet ne portent pas préjudice à ce patrimoine ?

9. ÉNONCÉ DES PRINCIPES DIRECTEURS ET LES OBJECTIFS POURSUIVIS

La convention de l’UNESCO de 1960, les lois 017- 2006 du 18 mai 2006, 024 -2007 afférent au patrimoine culturel et la Loi n°031-2003 du08 mai 2003 portant code minier au Burkina Faso insistent et obligent à la préservation et la protection du patrimoine culturel. Cela rentre aussi dans les préoccupations de la PO/BP4.11 de la Banque Mondiale. C’est pourquoi un inventaire du patrimoine culturel physique de la zone était indispensable dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Pôle de Croissance du Sahel. L’objectif du travail est donc de se conformer aux dispositions du cadre juridique et institutionnel national et des principes internationaux.

10. DÉMARCHE MÉTHODOLOGIQUE A SUIVRE DANS LA RÉALISATION DES ACTIVITÉS

10.1. Cadre juridique national de protection des ressources culturelles

Au plan national, la Loi N°024-2007/AN portant protection du patrimoine Culturel au Burkina Faso dispose en son article 37 que les fouilles ou sondages doivent faire l’objet d’une autorisation préalable. Selon l’article 24 de cette loi, aucune construction ne doit être édifiée sur un terrain classé sans l’autorisation du service en charge de la protection du patrimoine culturel. Cela signifie que lors de la construction des infrastructures dans le cadre du projet, les acteurs en charge de sa mise en œuvre doivent se référer aux autorités en charge des ressources culturelles physiques dans la région du Sahel.

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10.2. Politique opérationnelle de la Banque Mondiale relative aux ressources culturelles Physiques La politique opérationnelle concernée est la PO 4.11. Elle a pour objectif de protéger les ressources culturelles physiques. A cet effet, elle cherche à identifier et à inventorier les biens culturels susceptibles d’être affectés et à développer des mesures de mitigation en vue de leur préservation. En référence à la procédure qui lui est associée, si la mise en œuvre des activités du PPCS venait à mettre en exergue de vestiges culturels et archéologiques, il sera mis en œuvre et respecté une procédure de « chance find » qui est une procédure à appliquer en cas de découvertes de vestiges. A partir des informations obtenues à l’issue de cette procédure, il sera proposé si besoin est, des actions spécifiques à réaliser avant toute intervention.

10.3. Procédure à suivre en cas de découverte de vestiges archéologiques

1) Si des monuments, ruines, vestiges d’habitation ou de sépultures anciennes, des inscriptions ou généralement des objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie sont découverts lors des travaux, le contractant est tenu d’arrêter immédiatement les dits-travaux ;

2) Faire la déclaration immédiate au Bureau de contrôle et à l’unité de mise en œuvre du Projet Pole de Croissance du Sahel qui à son tour, saisira la Direction Régionale de la Culture et du Tourisme du Sahel(DRCTS);

3) Le contractant doit prendre toutes les précautions raisonnables pour empêcher ses ouvriers ou toute autre personne d’enlever ou d’endommager ces objets ou ces choses. Une découverte de vestige culturel doit être conservée et immédiatement déclarée à l’autorité administrative compétente ;

4) Le contractant doit exécuter strictement les instructions quant à la façon d’en disposer.

10.4. Identification des impacts négatifs du projet par phase et par activité sur les ressources culturelles physiques La méconnaissance des sites potentiels pour la construction des infrastructures (marchandes, routières, électriques, etc.) et l’exécution des travaux peuvent être source d’impacts sur les ressources culturelles physiques. Deux grands types de ressources culturelles physiques (matérielles) peuvent être concernées: les ressources culturelles archéologiques (patrimoine culturel archéologique) et les ressources culturelles vivantes (patrimoine culturel vivant). Les ressources culturelles physiques sont constituées des sites ayant principalement une valeur historique ou scientifique, et incluent trois types de sites :

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 les sites d’agglomération sont ceux qui présentent des traces anciennes d’occupation humaine;

 les sites d’activités spéciales sont ceux qui présentent des traces anciennes d’activité anthropique, mais sans traces d’occupation (un ancien site rituel, un atelier artisanal ou une épave par exemple) ; et

 les sites funéraires sont des lieux d’inhumation, à l’écart des agglomérations historiques, qui ne sont plus visités par les populations actuelles (une ancienne nécropole, ou un ancien tombeau, par exemple).

Les ressources culturelles vivantes incluent tout site culturel important utilisé par les populations locales actuelles, notamment :

 les sites religieux - lieux de cultes, cimetières et tombeaux ;  les sites sacres - lieux où vivent les esprits, ou sont exposés ou enterrés des fétiches ;

Certains sites peuvent appartenir aux deux catégories, s’ils ont à la fois une importance scientifique et une valeur pour les communautés actuelles. Les impacts sur ces deux types de ressources culturelles peuvent être appréciés au niveau des différentes phases du projet. 10.4.1. Phase d’aménagement Le choix des sites à valeur culturelle pour la construction des infrastructures et les activités de décapage entraineront la perturbation ou des dommages pour des sites archéologiques et historiques et de patrimoine culturel terrestres, entrainant la disparition d’informations d’ordre culturel, historique ou scientifique liées à l’histoire de la localité et des dommages potentiels touchant à l’identité culturelle locale. 10.4.2. Phase de construction La réalisation des différentes fouilles pour les fondations des installations électriques, des infrastructures routières et marchandes et l’exploitation des carrières, peuvent menacer les éléments significatifs du patrimoine archéologique. 10.4.3. Phase d’exploitation L’occupation des sites à valeur culturelle par les infrastructures routières et marchandes les bâtiments, les installations électriques, etc. et leur exploitation par les bénéficiaires et usagers peuvent entrainer :

- la modification du cadre de ces sites, susceptible de freiner des pratiques spirituelles ou traditionnelles et d’endommager potentiellement l’identité et les valeurs culturelles locales ;

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- les menaces pesant sur les connaissances et activités culturelles, susceptibles d’entrainer la disparition d’une identité et d’une cohésion culturelles ;

- la violation des normes culturelles, susceptible d’offenser les communautés locales.

10.5. Mesures de protection des ressources culturelles physiques Les mesures de protection des ressources culturelles physiques doivent être mises en œuvre à quatre niveaux : 10.5.1. Actions anticipatrices de protection des ressources culturelles physiques Avant le démarrage des travaux de construction, il faudra procéder à une évaluation des ressources culturelles par des consultations avec les autorités chargées de la protection du patrimoine culturel national et les habitants des localités concernées afin d’identifier les sites connus ou éventuels qui seront d’office exclus et donc pas impactés. 10.5.2. A la phase d’aménagement Le Contractant doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour respecter les sites cultuels (cimetières, sites sacrés, etc.) dans le voisinage des travaux et ne doit pas leur porter atteinte. Pour cela, il devra s’assurer au préalable de leur typologie et de leur implantation avant le démarrage des travaux. 10.5.3. A la phase de construction Si, au cours des travaux de fouille, des vestiges d’intérêt cultuel, historique ou archéologique sont découverts, le Contractant doit suivre la procédure suivante :

(i) arrêter les travaux dans la zone concernée ;

(ii) aviser immédiatement le Maître d’œuvre qui doit prendre des dispositions afin de protéger le site pour éviter toute destruction ; un périmètre de protection doit être identifié et matérialisé sur le site et aucune activité ne devra s’y dérouler ;

(iii) s’interdire d’enlever et de déplacer les objets et les vestiges. Les travaux doivent être suspendus à l’intérieur du périmètre de protection jusqu’à ce que l’organisme national responsable des sites historiques et archéologiques ou son démembrement ait donné l’autorisation de les poursuivre.

10.5.4. A la phase d’exploitation Lorsque des infrastructures marchandes, des routes, des magasins ou des installations électriques, etc. sont à proximité des sites culturels, les mesures doivent être prises afin d’éviter de freiner des pratiques spirituelles ou traditionnelles et d’endommager potentiellement l’identité et les valeurs culturelles locales.

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Tableau 5 : Récapitulatif de la Procédure de protection des ressources culturelles physiques Phases Responsabilités

Phase préparatoire

1. Choisir des terrains ne renfermant pas - UCP/PPCS - Direction Régionale de la des sites archéologiques Culture et du Tourisme du Sahel(DRCT-S) - Direction Régionale de l’Environnement et des Ressources Halieutiques (DRERH)

Phase d’aménagement

2. Prendre toutes les dispositions nécessaires pour respecter les - UCP/PPCS sites cultuels et culturels (cimetières, sites sacrés, etc.) dans le - Entreprise contractante voisinage des travaux. - DRCT-S - Direction Régionale de

l’Environnement et des Ressources Halieutiques (DRERH)

Phase de construction 3. Lors des fouilles, en cas de découverte des vestiges d’intérêt cultuel, historique ou archéologique, les mesures suivantes doivent être prises :

(i) arrêter les travaux dans la zone concernée; (ii) aviser immédiatement L’UCP/PPCS, le Maitre d’œuvre, le - Entreprise Contractante chef du village/quartier, le Maire et le Préfet de la localité puis la DRCT-S

(iii) déterminer un périmètre de protection et le matérialiser sur le site ; (iv) s’interdire d’enlever et de déplacer les objets et les vestiges.

Phase d’exploitation

4.Les sites culturels à proximité des domaines des - Collectivités locales infrastructures marchandes, des routes, des magasins ou des - DRCT-S installations électriques, etc. doivent être protégés afin d’éviter - Direction Régionale de de freiner des pratiques spirituelles ou traditionnelles ou l’Environnement et des d’endommager l’identité et les valeurs culturelles locales Ressources Halieutiques (DRERH) La mise en œuvre des mesures suggérées entrainera des coûts. Ces coûts devront être intégrés au coût du projet,

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11. ACTEURS DE LA CHAINE DE MISE EN ŒUVRE DU CGRCP

Il est question ici de souligner les parties prenantes, leurs rôles et responsabilités pour une gestion adéquate des biens culturels dans le cadre de la mise en œuvre du présent CGRCP.  L’unité de coordination du Projet Pole de Croissance du Sahel

L’UCP/PPCS est le Maitre d’Ouvrage et par conséquent, le premier responsable de la mise en œuvre du CGRCP. A ce titre, elle veille au respect scrupuleux par les entreprises, de la démarche méthodologique de mise en œuvre des activités afin de préserver le patrimoine culturel. D’autre part, elle coordonne et fait appliquer les instructions de la Direction Régionale de la Culture et du Tourisme du Sahel dans tout aménagement susceptible d’impacter négativement les ressources culturelles physiques ou en cas de découverte fortuite.

 Les Laboratoires d’archéologie des universités de Ouagadougou et de Koudougou

Les Laboratoires d’archéologie sont des structures qui regroupent pour l’instant tous les archéologues du Burkina Faso et ont pour compétence la formation des étudiants et la recherche. Dans le cadre du Projet Pôle de Croissance du Sahel, ils pourraient participer aux recherches archéologiques en cas de découverte fortuite.  Le département de sociologie de l’Université de Ouagadougou

Le département de sociologie a pour compétence la formation des étudiants et la recherche. Dans le cadre du Projet Pôle de Croissance du Sahel, ils pourraient participer aux recherches archéologiques en cas de découverte fortuite.

 La Direction Régionale de la Culture et du Tourisme du Sahel (DRCT-S)

L'organisation du Ministère de la culture et du tourisme s'articule autour des structures suivantes : le Cabinet du Ministre et le Secrétariat général. Ce dernier comprend :les services du Secrétaire général, les structures centrales, les structures rattachées, les structures de mission et les structures déconcentrées. La direction régionale de la culture et du tourisme du Sahel fait partie des structures déconcentrées du Ministère de la Culture et du Tourisme (MCT) ; elle a pour mission d’assurer la coordination des activités du MCT dans la région. Dans le cadre du Projet Pôle de Croissance du Sahel, la DRCT peut être sollicitée pour :  information-documentation des activités de gestion du patrimoine pour le compte de l’administration ;  suivi-accompagnement de la mise en œuvre du CGRCP ;  Facilitations, règlement des litiges.

 Direction Régionale de l’Environnement et des Ressources Halieutiques (DRERH)

Cette direction régionale fait partie des structures déconcentrées du Ministère de l’Environnement et des Ressources Halieutiques ; elle a pour mission d’assurer la

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coordination des activités du Ministère dans la région. Dans le cadre du Projet Pôle de Croissance du Sahel, la DRERH peut être sollicitée pour :  suivi-accompagnement de la mise en œuvre du CGRCP ;  vérification de la conformité environnementale et sociale des activités exécutées.

 Mairies de la zone du projet

Selon le décret n°2009-105.PRES/PM/MATD/MCTC/MJE/MSL/MEF/MFPRE du 3 mars 2009, les compétences et les ressources de l’Etat sont transférées aux communes dans les domaines de la culture de la jeunesse, des sports et des loisirs (article 1). L’article 5 de ce décret précise clairement les compétences transférées. En ce qui nous concerne, nous pouvons citer :  la construction et la gestion des infrastructures culturelles, de jeunesse, de sports et de loisirs ;  la construction et la gestion des musées et bibliothèques communaux ;  la création et la gestion des sites et monuments. Ces transferts ont pour vocation d’amener les communes à assurer entre autres la promotion culturelle et touristique.  Les CVD des villages de la zone du projet

Entités de l’Administration publique, ils peuvent contribuer dans la mise en œuvre du cadre de gestion des biens culturels à travers :  l’information des populations et des autorités locales ;  le suivi-accompagnement des populations et du projet ;  le contrôle et vérification des actions en faveur des populations ;  le contrôle des interventions du projet dans les villages ;  la facilitation, sensibilisation et participation au règlement des litiges.

 Les Chefs coutumiers Ils ont été désignés, installés par leurs concitoyens qui les reconnaissent et respectent leur autorité. A ce titre, ils peuvent jouer le rôle de :  facilitations, sensibilisation et participation au règlement des litiges ;  contribution à la préservation de la paix et de la cohésion ;  contribution à la gestion du patrimoine  suivi-accompagnement du projet.

 Les Propriétaires ou gestionnaires des biens Premiers concernés des biens, ils sont incontournables pour la gestion en cas de délocalisation. Il convient au cas par cas, de les associer pour :  une participation à la mise en œuvre des mesures proposées ;  une participation aux échanges ;  un suivi des opérations.  une adhésion aux principes généraux du projet

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12. ÉVALUATION DES CAPACITÉS INSTITUTIONNELLES

Les missions du ministère de la culture et du tourisme se résument essentiellement à :  la préservation et à la valorisation du patrimoine culturel,  la promotion des arts, à l’organisation et à la régulation du secteur,  la formation, à la réglementation et au contrôle, à la réalisation des investissements,  la coopération culturelle,  l’amélioration de l’attractivité touristique du Burkina Faso. La Direction régionale de la culture et du tourisme du sahel, à l’image des autres directions, coordonne les activités du département en région et assure l’appui-conseil auprès des acteurs culturels et touristiques en région. Cette mission s’inscrit aussi dans le cadre de la décentralisation, la loi n° 055-2004/AN portant Code général des collectivités territoriales au Burkina Faso. Pour ce faire, la Direction régionale s’appuie sur les assistants culturels dans chaque province qui sont nos répondants, dans la mesure où le ministère n’a pas de Directeurs Provinciaux dans toutes les régions du Burkina Faso. Elle est aussi appuyée par les directions provinciales de l’éducation nationale, les structures des acteurs de la culture et tourisme. En somme, les acteurs dans la gestion du patrimoine culturel physique du Sahel sont diversifiés. Il y a d’une part l’Etat à travers ses services techniques spécialisés. D’autre part, il y a les collectivités locales et enfin les acteurs privés organisés en associations ou en réseaux. Ces services se caractérisent surtout par des actions ponctuelles axées sur la préservation des sites potentiellement touristiques. Ces services techniques sont surtout limités par la faiblesse des effectifs en ressources humaines. L’essentiel des interventions consiste à la prévention à travers la sensibilisation des riverains et exploitants des sites touristiques. La direction Régionale de la Culture et du Tourisme a un personnel d’un effectif de moins de 10 personnes et travaille en collaboration avec des guides locaux non formés. Avec un tel personnel la surveillance permanente des sites et monuments ne peut pas être assurée. Les services étatiques ne sont donc pas à mesure de protéger de manière efficiente et efficace les éléments du patrimoine culturel physique du Sahel dans son entièreté. Du fait de leur faible capacité, les services étatiques sont loin des objectifs de sauvegarde et de valorisation de ce patrimoine. Les actions de promotion et de vulgarisation sont délaissées et il n’y a aucun plan régional de valorisation du patrimoine culturel physique. Parmi les collectivités territoriales, nous avons l’exemple de la mairie d’Oursi qui tente de s’impliquer dans la gestion des sites naturels et archéologiques. Mais dans ce cas précis, elle ne joue pas pleinement son rôle. Les financements obtenus au compte des sites archéologiques ne semblent pas parvenir à la destination initiale. La commune est soutenue par l’Etat et des partenaires pour la gestion du site et du musée archéologique mais les fonds ne sont pas investis pour la protection et la promotion du patrimoine archéologique exceptionnel qui s’y trouve. Le site et le musée disposent d’un personnel de 3 personnes dont deux guides formés sur le tas.

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La gestion du patrimoine archéologique et culturel sahélien est assurée par des associations (Gandafabou, Oursi, Markoye), des comités locaux (Pobé-Mengao), des particuliers (Bani). Mais les actions de ces acteurs locaux sont très limitées et dépendantes des soutiens de bailleurs. Fonctionnant aussi sur la base de bénévolat, les structures locales comptent très peu de membres formés et leurs actions ne conviennent pas toujours aux besoins des sites. Les membres n’étant pas techniquement outillés, les différentes structures ne possèdent pas de plans stratégiques efficaces et adaptés pour la protection et la promotion des biens culturels physiques. Les guides comptent parmi les particuliers agissant dans la gestion des biens culturels de la Région. Ils sont très peu nombreux et tous sans formation. Ils sont sollicités généralement pour leur connaissance du terrain. Au sahel le patrimoine culturel physique manque cruellement de ressources humaines qualifiées pour sa gestion. Les acteurs actuels ont besoin de formation et il reste aussi posé la question des moyens mis à la disposition de ces différents acteurs. Les opportunités et forces du secteur sont :  patrimoine culturel riche et varié (singularité de la culture sahélienne au Burkina Faso, diversité des groupes ethniques au sahel, etc.)  structuration relative des acteurs de la culture et tourisme ;  patrimoine touristique riche et varié ;  existence d’un cadre institutionnel ;  coexistence pacifique entre les différents groupes ethniques et religieux, etc. Pour ce qui est des faiblesses on peut retenir :  faible déconcentration de l’administration culturelle au sahel. On note également une instabilité institutionnelle (rattachements et scissions),  problèmes de moyens financiers et de matériels (roulant, sono, projection etc.) de la DRCT Sahel,  les acteurs culturels et touristiques sont faiblement organisés et structurés,  culture et tourisme faiblement pris en compte par les collectivités territoriales  insécurité sous régionale, etc. Somme toute, la mise en œuvre du présent CGRCP ne demande pas d’expertise particulière en dehors des cas de travaux d’excavation importante. Dans ces cas les responsables du PPCS devront consulter des experts reconnus dans le domaine de la culture.

13. PLAN DE SUIVI

Le suivi évaluation a pour objectif de s’assurer que les mesures proposées pour la protection du patrimoine culturel sont respectées et appliquées selon le planning prévu. Dans une dynamique de responsabilisation et d’implication, les populations participeront activement au suivi des activités de ce cadre par le biais de leurs représentants et des cadres de concertation au niveau local (Conseils municipaux et CVD).

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13.1. Stratégie de suivi et contrôle de l’exécution En vue d’atteindre les objectifs de suivi évaluation, il convient de mettre en place un mécanisme efficace de formation/sensibilisation afin d’amener les acteurs concernées à :  mieux comprendre la nécessité d’apprécier les résultats obtenus ;  faire le suivi régulier des activités à partir d’indicateurs en rapport avec les objectifs, les activités et résultats attendus et les moyens utilisés ;  faire le bilan de l’impact du projet dans leur milieu et identifier les facteurs expliquant ou justifiant le niveau de réalisation.  proposer des mesures d’atténuation ou de correction en vue de redresser la situation et de trouver des solutions palliatives.

13.2. Contenu du suivi et de l’évaluation du CGRCS La confection et la mise en place d’un outil approprié de suivi évaluation devront permettre aux différents acteurs de faire le bilan de l’exécution et des changements observés dans leur localité après la réalisation des activités du PPCS. Au niveau de l’évaluation du CGRCP, le projet pourra :  quantifier les actions menées ;  identifier les difficultés rencontrées ;  réfléchir sur les mesures correctives à apporter.  apprécier le niveau d'atteinte des objectifs ; Les indicateurs de suivi du Patrimoine Culturel peuvent être résumés comme suit:  Nombre de micro-projets susceptibles d’avoir des conséquences sur les ressources culturelles  Nombre de ressources, biens culturels décrits  Nombre de sites d’intérêt archéologique, historique ou naturel découverts ;  Nombre des personnes formées en cas de découvertes fortuites ;  Taux d’application des mesures de protection du Patrimoine culturel ;  État de conservation des vestiges retrouvés.

13.3. La périodicité du suivi et de l'évaluation Le suivi évaluation se déroulera en trois étapes ainsi qu'il suit :  Au moment du choix et de la planification des actions, la population fixe l'objectif visé par chaque action prévue (pour chaque phase) ;  Au cours de la mise en œuvre des actions de préservation du patrimoine culturel, les populations font mensuellement et trimestriellement le point sur la situation de l'exécution des actions. Elles dégagent également les difficultés et les solutions à apporter (à mi-parcours) ;  A la fin de la délocalisation, les populations apprécient le niveau d'atteinte des objectifs du cadre, les changements observés au niveau des communautés villageoises L’approche de suivi évaluation recommandable pour le présent CGRCP se situe à deux niveaux :

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Suivi interne Les différents groupes cibles impliqués dans la mise en œuvre du cadre doivent assurer le suivi interne. Les différents intervenants dans la mise en œuvre des activités devront voir leurs capacités renforcées pour leur permettre d’assurer les responsabilités qui seront les leurs dans le suivi évaluation de la mise en œuvre du CGRCP. Les communautés impactées et leurs représentants (Conseils municipaux et CVD), les autorités coutumières, les services techniques et les administrations décentralisées devront participer à ce suivi. Ce suivi sera coordonné par la coordination Projet et les services en charge de la culture. Suivi externe Le suivi externe sera assure par le BUNEE et le Ministère en charge de la culture. Ces derniers pourront s’appuyer sur l’expertise de centres de recherche de référence de l’Université de Ouagadougou et du CNRST). La Banque Mondiale à travers ses missions d’Appui à la mise en œuvre du PPCS, assurera également le suivi externe par le biais de ses spécialistes en sauvegarde environnementale et sociale.

14. SYNTHÈSE DES CONSULTATIONS PUBLIQUES

Il ressort des consultations publiques que la région du sahel possède patrimoine historique et culturel très diversifié et un grand nombre de sites archéologiques qui sont autant de témoins de l’histoire de la région. Il s’agit de sépultures anciennes (nécropole de GANDAFABOU), monuments imposants (mosquées de BANI et la statue de Bamoi à FALANGOUNTOU), de sites archéologiques de formes et dimensions extrêmement variées (peintures ou gravures rupestres de MARKOYE, ARIBINDA et POBE-MENGAO), de sites de réduction du fer (dans presque toutes les localités), des abris sous roche (SEBBA). Ces sites archéologiques couvrent les périodes les plus anciennes de l’humanité mais aussi les périodes plus récentes, avec des vestiges parfois encore en partie visibles de villages (site archéologique d’OURSI et le village englouti avec des traces de cité d’esclavage). Aux côtés de ces sites, il faut souligner l’existence des paysages et des milieux naturels tels que la marre et les dunes de sables d’OURSI, les collines et la marre de ARIBINDA, le plus grand baobab du Burkina Faso à SEBBA, la colline « Tonde-Kara », la marre au milieu des dunes de sable et le forage « Christine » pour ne citer que ceux-là. La région du sahel constitue l’un des importants pôles d’attraction touristique au Burkina Faso (compte tenu de la diversité de son potentiel culturel préhistorique et touristique). Constitué de sites, de paysages et de milieux naturels, la région est un des plus grands réservoirs de diversité naturelle et culturel du Burkina Faso.

14.1. Des caractéristiques majeures des sites Pour nombre de personnes, les secteurs de la culture et du tourisme ne sont généralement pas considérés comme prioritaires car non perçus comme de véritables moteurs du développement. L’une des conséquences de cet à-priori est l’abandon et la dégradation des patrimoines culturels matériels dans la région du Sahel où l’on assiste à une forme de mode de gestion traditionnelle selon les propos d’un technicien à la Direction Régionale de la Culture et du Tourisme : « c’est une gestion qu’on peut dire de type traditionnel ; à part les

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mosquées de BANI gérées par la famille, les sites des gravures rupestres de POBE-MENGAO par la mairie, la mare, les dunes et le site archéologique d’OURSI, dans la plupart des sites ce sont les guides touristiques qui essaient de chercher des solutions et mènent des actions en vue de la protection et de la conservation ». L’état de conservation selon lui, laisse à désirer et les patrimoines sont en voie de dégradation. Cela peut s’expliquer par : i) la surexploitation de certains sites naturels à travers des circuits peu originaux, ii) l’insuffisante protection de sites archéologiques et paléontologiques, iii) la faible participation des communautés à la préservation du patrimoine due aux préjugés socioculturels, liés à l’exercice de certains métiers traditionnellement réservés à certaines catégories sociales et, à la religion (Islam). Toujours selon l’agent de la DRCT-S : « la population du sahel est à majorité musulmane et, beaucoup de gens voient une certaine incompatibilité avec leur religion ». Cette assertion est soutenue par les intervenants du focus group à FALANGOUNTOU en ces termes : « il faut un appui de l’Etat car avec la religion tout disparait, tout ce qu’on a comme coutume ici est de moins en moins pratiqué, donc ce qui peut expliquer l’abandon de la tombe qui a presque disparu, les gens ont construit là-dessus, les ornements de la statue sont devenus des jouets pour les enfants » En outre, le manque de protection des sites peut être attribué au fait que, déjà marqué par une forte saisonnalité, le tourisme dans la région du sahel a connu une quasi-stagnation depuis 2010 suite à la situation internationale marquée par le terrorisme : la région du Sahel a été déclarée « zone rouge ». La richesse culturelle est pourtant remarquable pour que la volonté de gestion et de mise en valeur ne soit marquée seulement que par les aspirations écologiques (mare d’OURSI et le lac de YIGHA à TANKOU-GOUNADIE protégés par l’association NATURAMA). Il ressort des discours que peu d’intérêt est accordé aux politiques culturelles et patrimoniales dans les stratégies d’intervention des collectivités de la région. Selon le chef de canton : « il n’y’a pas de gestion à part les sites de OURSI ; des promesses ont été faites mais rien par la suite. Les sites de OURSI sont gérés par des jeunes qui en assurent l’entretien grâce aux revenus tirés de l’attraction touristique. C’est un patrimoine mondial mais l’Etat s’est désintéressé (…) ». Une grande majorité du patrimoine culturel matériel du Sahel est donc sous la responsabilité des détenteurs traditionnels (mosquées de BANI) et des guides touristiques (sites de OURSI) qui, traversent une situation financière très difficile compte tenu de l’absence de touristes. L’intérêt des populations se situe au carrefour du culturel et de l’économique. Les populations du Sahel quand bien même islamisées à fort taux, entretiennent un lien « maternel » et spirituel avec les patrimoines culturels et naturels, car ils sont pour la plupart sacrés et sources de vie. Lors du focus group à SEBBA, il est ressorti des propos de nos différents intervenants des intérêts d’ordres mythique, spirituel, social et économique : « les gens viennent de divers horizons du BURKINA-FASO et voire des pays voisins en l’occurrence le NIGER pour des prières et des aumônes en direction du baobab (le plus grand du Burkina-Faso), les femmes viennent prélever des produits pour le breuvage des enfants et les feuilles pour la consommation domestique (sauce), les tradipraticiens viennent y préparer leurs décoctions ; quant à la mare, son eau sert à l’abreuvage du bétail et souvent d’eau de boisson pour les populations. On profite des produits de la pêche et des nénuphars comestibles. L’eau possède également des vertus magiques car à l’âge de sept(7) ans, chaque enfant de la localité s’y lave et en boit afin de s’assurer d’une bonne santé et chasser les mauvais esprits. Sur la colline Manga-Boula, les populations prélèvent de la matière pour réaliser des peintures locales utilisées dans l’embellissement des maisons ».

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Pour le président CVD de FALANGOUNTOU : « la statue de BAMOI présente un intérêt mythique pour la population, quand bien même il y’a à leur niveau une certaine négligence en ce qui concerne sa gestion et son entretien. Même les populations de BOROBON au NIGER se reconnaissent en BAMOI le fondateur de FALANGOUNTOU». Ces lieux pour bon nombre de nos interlocuteurs recèlent des phénomènes réels et surréels qui ont inspiré non seulement les modes de vie, mais aussi les croyances et les rites qui leur sont associés. Lors du focus group, les populations nous ont laissé entendre que : « lorsqu’il y’avait la sécheresse, on attachait des petits enfants prêt de la tombe de BAMOI, les souffrances qu’ils enduraient et la pitié qui en découlait faisaient tomber la pluie dans les heures qui suivaient ; ça fait notre fierté que d’être descendant de l’ancêtre fondateur ». Les patrimoines culturels matériels sont donc d’un apport indéniable dans le renforcement du sentiment d’appartenance et de fierté voire de dignité des populations locales, sans compter les opportunités qu’ils offrent pour la création d’emplois et la génération de revenus pour les populations locales. La mise en valeur touristique est sans nul doute une source de recettes financières multiples : visites guidées, droits d’entrée dans des sites visitables et des musées, vente d’objets dérivés, (artisanat, documents et photos). Elle est aussi l’occasion de retombées économiques induites bien plus importantes : dépenses effectuées par les visiteurs pour l’hébergement, la restauration, les transports. Pour les collectivités, elle est encore une source de revenus par les taxes perceptibles (sur le séjour, les transports, les sociétés de tourisme).

14.2. Les risques et les impacts potentiels des réalisations du projet sur le patrimoine culturel matériel de la région De l’avis de la majorité de nos différents interlocuteurs (services techniques, gestionnaires de sites, autorités coutumières, CVD, conseillers municipaux et population à la base), il n’y’aurait pas de risques et d’impacts potentiels majeurs du PPCS sur le patrimoine en tant que tel. Cependant, au regard des intérêts culturels et cultuels que portent les populations à leurs patrimoines, elles craignent qu’un quelconque programme d’aménagement du terroir provoque la séparation d’avec des éléments de leur culture et entrainer de fait, la perte de leur « être », en mettant progressivement fin à leurs traditions et leurs croyances. Car, au-delà des sites déjà connus grâce à la réalisation de fouilles archéologiques, il en existe de très nombreux qui, enfouis sous terre et parfois recouverts d’une végétation (buttes et sites de production de fer) et, qui renferment des traces de vie anciennes, restent encore à découvrir. Si les buttes anthropiques sont des indicateurs visibles, on les découvre parfois de manière fortuite, grâce par exemple à un agriculteur qui trouve un objet dans son champ. Selon le gestionnaire des mosquées de BANI et le maire adjoint de la localité : « des sites qui habitent des hauts fourneaux en ruine ont été découvert de façon fortuite dans les villages de BINDERE et de BANI ; en 1993 un site contenant des vestiges de vie anciennes qui remontaient jusqu’au 12eme siècle a aussi été découvert dans ces mêmes conditions, ainsi que des jarres funéraires en 1994 à BANI. Ces sites n’ont pas été encore répertoriés ». Les objets archéologiques peuvent être menacés par des opérations d’aménagement qui, par des travaux de creusement, peuvent détruire ce qui est sous terre. Aussi est-il très important de les identifier et d’adopter des principes préventifs en cas de grands travaux (fouilles préventives). Face aux exigences d’un développement voulu durable et viable, la protection des patrimoines des impacts destructeurs et déstructurant des projets d’aménagement s’avère donc important.

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Le projet pourrait avoir des conséquences néfastes sur le patrimoine culturel matériel par la menace qui plane sur les espèces fauniques et floristiques les plus sensibles mais également sur leurs habitats naturels (lacs et marres), en particuliers des habitats à grande valeur écologique ainsi que des ensembles paysagers naturels. L’entretien avec le préfet, le secrétaire général de la mairie, les agents techniques de l’environnement et de l’agriculture à SEBBA, soulève des inquiétudes en ces termes : « le lac YIGHA est un site ornithologique, un cadre d’habitat des oiseaux classés au patrimoine mondial en 2012 mais surtout le premier grand site d’abreuvage du bétail, aussi nous craignons que s’il y’a des infrastructures tout autour et que cela fasse reculer l’élevage (impacte négativement sur l’élevage) ; il y’aura des abatages d’arbres qui constituent une flore importante, le site deviendrait fréquenté avec certainement des populations qui viendrons s’ajouter, avec comme corollaire la pollution liée à certaines nouvelles pratiques à tout point dégradant comme c’est le cas de la GUINGUETTE à BOBO- DIOULASSO (capotes et plastiques) faisant ainsi perdre au lac son statut de Zone humide,». Cependant, certains pensent que si le projet est bien outillé, il pourrait être positif par l’aménagement et la réorganisation des sites culturels matériels. Selon le chef de canton de GOROM-GOROM, le PPCS constitue une opportunité exceptionnelle : « à mon sens il ne doit pas y avoir de risque, les travaux ne peuvent pas avoir des impacts négatifs sur les patrimoines culturels matériels, c’est tout le contraire avec une feuille de route pour la réhabilitation ; avec un réseau routier fiable la zone pourrait atteindre un développement extraordinaire : par exemple MARKOYE est un pôle de convergence des commerçants de plusieurs nationalités (Maliens, Nigériens, Burkinabè…etc.), le site de OURSI serait avantagé par le développement de la culture maraichère, donc des changements dans nos plats quotidiens (laitue, choux, pomme de terre... etc.) ; nous avons ici 11 mares et, si on aménageait ne serait-ce que la moitié, adieu la famine ». Et les guides gestionnaires des sites de OURSI de renchérir : « nous pensons que le programme pourrait être positif, nous ne voyons pas de risque en tant que tel ».

14.3. Mesures à prendre pour minimiser les risques et les impacts négatifs dans le cadre du PPCS Lors des entretiens et des débats, cette question a été pour le moins qu’on puisse dire, survolée tant les populations ne voyaient pas de risques et d’impacts négatifs du projet, ou tout au plus ne semblait pas connaitre ou maitriser les contours du PPCS. Toutefois, au regard des enjeux de la mutation qu’elle implique, la modernisation, à laquelle aucune société n’échappe, ne doit pas occulter l’intérêt que représente le patrimoine comme vecteur de développement et de stabilité, tant pour les populations actuelles que pour les générations futures. Il faut donc aménager en respectant et valorisant le patrimoine culturel matériel. Selon un agent de la direction régionale de la culture et du tourisme : « en 2013 le ministère avait envoyé des correspondances pour la délimitation des sites. Cela est resté sans suite. La plupart des sites sont difficiles à déplacer, il faudrait tenir compte de cet aspect dans les schémas d’aménagement du projet ». Pour le maire adjoint de BANI « si on arrivait à trouver une feuille de route pour la réhabilitation des sites, cela pourrait développer BANI sur le plan économique et social ; il faut que les techniciens de la culture viennent voir l’Etat du site et faire des propositions ». Il ressort des propos, un certain désintérêt des autorités locales à la protection et la conservation des patrimoines culturels matériels.

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A l’analyse des différents propos, il ressort une non prise en compte du patrimoine culturel par la décentralisation. De l’avis de nos intervenants, bon nombre de plans de développement communaux comprennent un chapitre relatif au patrimoine, mais peu développé en ce qui concernent les outils réglementaires, les mesures spécifiques de sauvegarde et de conservation, des outils de gestion. En dehors du monde associatif, notamment NATURAMA, qui intervient sur la base d’un cadre bien structuré, et mène des actions ciblées et fort remarquables, les administrations locales seraient à la traine en ce qui concernent la conservation du patrimoine historique et culturel matériel de la région. Selon nos interlocuteurs à SEBBA (préfet, SG de la mairie, les agents techniques de l’agriculture et de l’environnement) : « seul la fondation NATURAMA possède un comité animé par l’association MANGA-BOULA chargée de la mise en œuvre des programmes et actions, mais ils n’ont pas de force répressive ; au niveau de la mairie NATURAMA a assuré la formation des conseillers en matière de protection et conservation ; les populations ont bénéficié d’équipements pour leurs activités agricoles, l’élevage et la pêche, afin de mieux rationnaliser l’exploitation du lac ; grâce à NATURAMA des forages ont été réalisés ». Selon le chef de canton de GOROM-GOROM et les gestionnaires de sites de OURSI et membres de la fondation NATURAMA, ce sont « les mesquineries intellectuelles » qui freinent l’élaboration d’un document de stratégie adéquat. Les propos du gestionnaire du site archéologique de OURSI illustrent bien ces faits : « le musée et les dunes de sable sont sous la tutelle de la mairie ; il existe une équipe composée de deux (2) personnes. En février 2014 le MCT (Ministère de la Culture et du Tourisme) a effectué un transfert de compétence à la mairie et selon les textes, l’équipe doit être prise en charge par la mairie, mais rien a été encore fait dans ce sens ; il y’a même un budget du MCT au niveau de la mairie, mais les premiers responsables refusent de débloquer les fonds pour nos salaires ». Pour un conseiller de GOROM-GOROM : « la valorisation passe par une administration forte avec des bases solides ; il faut mettre les choses entre les mains de ceux qui connaissent, il faut des gens qui ont l’amour de leur patrie, l’amour du sahel et qui sont sensibles à propos de son développement et capables d’invention ». Selon le chef de canton de GOROM-GOROM, le cadre dans lequel doit s’opérer les stratégie de conservation, de protection et de valorisation du patrimoine culturel matériel est inarticulé et déformé. La première étape pour un maire est celle de l’identification et du diagnostic. Quels sont les paysages, les architectures, les sites archéologiques, les pratiques traditionnelles, qui révèlent la culture d’un territoire, lui donnent sens, sont à conserver ? Cette identification donnera aux responsables les éléments de connaissance nécessaires pour prendre des décisions et adopter des stratégies : toute chose qui engendrera une certaine diversification de l’offre touristique. Pour que ne disparaissent pas les patrimoines historiques et culturels de la région, véritables héritages du passé, l’Etat et collectivités locales sont donc amenés à préserver et à mettre en valeur les patrimoines qui fondent leur identité. Selon le gestionnaire des mosquées de BANI « il faut asseoir tous les acteurs, l’administration locale, les vieux, les femmes, les enfants et les sympathisants pour discuter autour du sujet ; pour les autres sites, il faut que les techniciens culturels viennent voir leur état et faire des propositions ».

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Suivant l’esprit des consultations publiques, il faut donc renforcer les politiques et les pratiques en vue de sauvegarder et mettre en valeur le patrimoine tangible et intangible, mobilier et immobilier et de promouvoir les industries culturelles. Il faut aussi mettre en place des organismes de protection et de mise en valeur du patrimoine. Il convient également d’encourager le rôle actif des guides comme intermédiaires et animateurs compétents (les guides doivent adhérer aux chartes de tourisme culturel). Il convient aussi d’améliorer l’état du patrimoine culturel et naturel, notamment à travers la réhabilitation des architectures, monuments et édifices. Et cela passe des actions qui visent essentiellement à :  mettre en évidence la contribution des différentes parties prenantes de la région et des communes à la constitution du patrimoine culturel ;  centraliser les données éparses dans différents rapports et publications sur les éléments du patrimoine culturel ;  mieux sensibiliser les populations (surtout les jeunes et les décideurs nationaux et locaux) de la richesse culturelle de la région du Sahel ;  évaluer l’état de conservation des différents éléments du patrimoine culturel en vue de concevoir les stratégies de conservation et de valorisation du patrimoine plus efficaces. Les secteurs de la culture et du patrimoine appellent une recherche plus approfondie dans la mesure où ils se situent encore en marge des programmes habituels. L’implication des parties prenantes dans des décisions qui vont les concerner plus ou moins directement est aussi une condition indispensable pour la qualité et la pérennité des actions. Selon le gestionnaire de la mare de OURSI: « il faut pour la gestion et la conservation, impliquer tout le monde, agriculteurs, pêcheurs, éleveurs, maraichers et administration locale, organiser de concert avec toutes les couches des journées de salubrité dans le cadre de la lutte contre la pollution de la marre ; L’établissement d’un partenariat s’impose ». La société civile, le milieu associatif et la population doivent être associés à tout projet culturel efficace. Il serait essentiel que les deux niveaux administratifs (central et local) travaillent en concertation et que les politiques de développement local intégrant les préoccupations patrimoniales s’inscrivent dans le cadre plus vaste de la politique nationale de développement. En somme, l’idée générale qui ressort des discours est qu’il faut opérer le transfert de la réalisation de l’inventaire général, la protection et la conservation du patrimoine culturel, à la région et faire intervenir des professionnels, dont les collectivités locales très souvent ne disposent pas en interne.

15. BUDGET DE MISE EN ŒUVRE

Les coûts liés aux actions d’identification, de localisation et de préservation de ces ressources seront intégrés dans les Plans de Gestion Environnementale et Sociale(PGES), les Notices d’Impact Environnemental et Social(NIES) et les Plan d’Action de Réinstallation(PAR). En somme, aucun coût additionnel que ceux déjà prévus au CGES et au CPR du PPCS n’est nécessaire pour la mise en œuvre du CGRCP. Les aspects liés aux programmes transversaux/sectoriels et habilitants demandent essentiellement une méthode de travail et de la réflexion.

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CONCLUSION

La région de Sahel compte de grandes potentialités en matière de patrimoines culturels physiques. Il reste cependant que ce patrimoine n’est ni assez protégé ni suffisamment valorisé. La mise en œuvre du Projet Pôle de Croissance du Sahel devra forcement tenir compte de ces ressources qui constituent des sources de revenus substantielles pour l’économie du Sahel car cette région possède des patrimoines relevant de l’activité humaine des siècles passés. Ce patrimoine révèle l’histoire des hommes du pays, leur mode de vie, leur évolution technique…Le patrimoine archéologique appartient toujours à un temps et à une société. Il est du devoir des sociétés d’en assurer la transmission et la survie. Les générations actuelles et futures du Sahel, voire du Burkina Faso tout entier ont besoin des témoignages de ce patrimoine archéologique pour construire le monde d’aujourd’hui et de demain. C’est en ce sens que le recensement du patrimoine culturel physique est une action légitime et louable. La présente étude représentant un cadre qui a pour ambition d’énoncer les principes directeurs et la procédure à suivre au cours de la mise en œuvre des activités du Projet Pole de Croissance du Sahel afin de prévenir d’éventuels impacts négatifs sur les ressources culturelles physiques a permis de passer en revue le cadre politique et légal. En outre, il a mis en relief les investissements du PPCS susceptibles de déclencher l’application des mesures dudit cadre. De même, il dresse une appréciation des dispositions prises en vue de la sauvegarde des ressources culturelles physiques de la région du Sahel et ce, à travers les consultations publiques qui s’y sont tenues. Enfin, l’évaluation des capacités institutionnelles et l’élaboration d’un programme de suivi-évaluation ont pour finalité de faire du PPCS, un projet respectueux et défenseur du patrimoine culturel.

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Les ouvrages et publications

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ANNEXES

Présentation des fiches individuelles descriptives de sites par provinces PROVINCE DU SENO

N° de référence : 01 La grande Mosquée Vue de la colline Nom du site : LA GRANDE MOSQUEE DE BANI Localité8 : Bani – Bani – Bani Coordonnées 13°43’26’’9.4 Altitude : GPS 743 N 347.441 m 00°10’5’’51.021 W

Dépositaires Hamadou Mohamadou Personne contact SISSE Souabou76 44 63 84

Usage d’origine Prière Usage actuel Lieu de prière / de pèlerinage/ site touristique

Description : édifice religieux clôturé par un mur d’enceinte de 5400 m2 avec une hauteur de 2,5m. La mosquée mesure 35 m de long pour 28 m de large. Sa hauteur est estimée à 7 m et les minarets dont un seul est encore en place sont hauts de 7 m environ. Architecture monumentale en adobe avec des poutres en bois. Une tour circulaire appelée tour de l’Imam est perceptible au loin. L’entrée se situe à l’ouest où le bâtiment offre une belle façade. A l’intérieur de la mosquée, la partie principale est composée de 100 piliers rectangulaires en référence aux 100 noms de Dieu. Certains piliers sont renforcés avec des briques en latérite. Les décorations de la façade et du mur d’enceinte représentent le chapelet et des personnages en situation de prière (les bras levés vers le ciel).

Histoire : l’histoire de la grande mosquée de Bani est intimement liée à celle de son fondateur (Hamadou Mohamadou). Cette histoire est contée par son fils Sissé Souabou. D’après son récit, son père aurait vu la grande mosquée en songe alors qu’il n’avait que 7 ans. Quand il révéla son rêve à ses parents personne ne l’eut cru. C’est ainsi qu’il commença une vie religieuse très pieuse empreinte de sagesse, de prière et de jeûne. Après plusieurs années d’isolement en brousse et deux pèlerinages qu’il effectue à pied à la Mecque, il revint s’installer à Bani. De retour dans son village Hamadou Mohamadou devint un maître coranique renommé dont les élèves et les fidèles venaient d’un peu partout. Il avait alors 40 ans quand entreprit la construction de la mosquée avec l’aide de ses fidèles. La construction de la mosquée démarre en 1979 et s’achève en 1980 et dura un an et demi. Depuis son achèvement, la mosquée reçoit des visiteurs de par le monde (Afrique, Europe,…). Etat de Conservation : Mauvais état de conservation Menaces : eau de pluie, fréquentation des hommes, termites,… Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : renforcement des voûtes et des piliers, reconstruction des minarets. Actions d’urgence recommandées : restauration du bâtiment, crépissage des murs d’enceinte, réparation du sol intérieur de la cour. Date de rédaction de la fiche : 18-11-2014

8 Localité = département – Commune – Village – Lieudit

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N° de référence : 02 Nom du site : la colline aux 7 Mosquée Localité : Bani – Bani – Bani Coordonnées GPS Non renseigné Non renseigné Dépositaires Hamadou Mohamadou Personne contact SisséSouabou 76 44 63 84 Usage d’origine Lieu sacré Usage actuel Mosquée / lieu de pèlerinage/ Site Touristique

Description : La colline aux sept mosquées de Bani se situe à l’est du village et surplombe les habitations. Les 7 mosquées situées sur la colline représentent les différentes parties d’une personne en situation de prière le regard tourné vers la grande mosquée. - La première mosquée symbolise la tête du personnage et a pour coordonnées : 13°43’30’’45.5511N, 00°10’1’’64.856W. l’altitude est de 409 m Cette mosquée se situe à l’arrière de la grande mosquée. Elle mesure 10 m de long pour 8m de large. L’arrière de la mosquée est complètement effondré. A l’intérieur on peut distinguer 9 piliers encore en place. Tout autour de la mosquée, il y a du mobilier archéologique en pierre, en céramique et de la scorie de fer. - La seconde mosquée représente l’épaule droite et est appelée mosquée de la joie. Ses coordonnées sont : 13°43’28’’27.288N et 00°09’56’’97.357W. L’altitude est de 372.09 m. Cette mosquée est construite en briques d’argiles claires et sans enduis à l’extérieur. Il y a de nombreux éclats de roches tout autour avec de la céramique. Les murs et les voûtes sont soutenus par des grosses poutres en bois. La tour est circulaire et a une forme conique. - La troisième mosquée représente l’épaule gauche. Elle a une architecture en brique de latérites maintenues par un ciment en argile. Les coordonnées GPS sont : 13°43’20’’8.9985 N et 00° 09’56’’38.088 W. L’élévation par rapport au niveau de la mer est de 362. 317 m. Le toit est très délavé. Tout autour de cet édifice se trouvent des fragments de céramiques, des pierres d’intérêt archéologique,… - La mosquée 4 se trouve aux coordonnées, 13°43’23’’43.579 N et 00°09’42’’37.930m. le site s’élève à 352.225m au-dessus du niveau marin. L’argile pour la construction est de couleur claire avec des traces rosacées. Elle est aussi appelé la mosquée du sacrifice. - La mosquée 5 située à 350.068m au-dessus du niveau marin. C’est la mosquée la plus à l’Est. Elle est appelée la mosquée du levée du soleil. Elle est construite en matériaux mixtes (argile et briques latéritiques). Les murs sont crépis en argile claire. Les coordonnées GPS sont : 13°43’26’’06.968 N et 000°09’49’’55.132 W. - La sixième mosquée est aussi nommée mosquée du plaisir et représente le pied droit. Son altitude est de 355.506 m. les coordonnées GPS sont les suivantes : 13°43’33’’43.561 N et 00°09’57’’59.627 W. tout autour de cette mosquée on retrouve des vestiges en pierre, des morceaux de céramique,…. L’architecture de cette mosquée emploie trois matériaux (bois, argile et latérite). - La septième mosquée est en ruine. Elle a pour coordonnées : 13°43’36’’46.603 N et 00°09’59’’94.376 W. l’altitude est de 352.457 m. L’édifice a une tour rectangulaire et utilise des matériaux mixtes (argile, bois, latérite). C’est la mosquée de la Bonne idée. Histoire : Ces mosquées ont été construites après la gronde mosquée entre 1981 et 1985. Elles ont commencé à s’écrouler depuis 2008. Etat de Conservation : Mauvais état de conservation Menaces : Pluie, vents, animaux, éboulis ; Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : renforcement des piliers, reconstruction de certaines tours Actions d’urgence recommandées : consolidation des mures, restauration de l’édifice, Date de rédaction de la fiche : 18-11-2014

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N° de référence : 03 Nom du site : cimetière Localité : Bani – Bani – Bani Coordonnées GPS 13°43’33’’39.572 N Altitude : 346.833 m 00°10’3’’45.298 W Dépositaires Néant Personne contact Sissé Souabou 76 44 63 84

Usage d’origine Usage actuel Description : Les tombes sont orientées Nord-Sud et Sud-Est – Nord-Ouest. Elles sont délimitées par des pierres dressées et des morceaux de canaris en terre. Il y a énormément de céramique dans cet espace ainsi que des éléments archéologiques intéressants. Les tombes sont fortement menacées par l’eau de ruissellement.

Etat de Conservation : mauvais état de conservation Menaces : eau de ruissellement, animaux. Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : Actions d’urgence recommandées : Date de rédaction de la fiche : 18-11-2014

N° de référence : 04 TYPE : Site Naturel Nom du site : Barrage de Yakouta Localité : Dori – Yakouta – Yakouta Coordonnées 14°04’24’’23.620 N Altitude : GPS 299.280 m 00°08’42’’34.42.747W Dépositaires Village de Yakouta Personne contactUsage d’origineUsage actuel Approvisionnement en eau, Tourisme, exploitation piscicole, breuvage des animaux,…

Description : Le barrage de Yakouta est situé à quelques kilomètres à l’Ouest de la Ville de Dori. Il y a au bord de ce Barrage deux campements pour touristes qui permettent de profiter de la vue panoramique que le barrage offre ainsi que la fraicheur qui se rependent sur les environs. La route d’accès au barrage est très bonne. La digue du barrage mesure 650 m et le déversoir est long de 120 m. cette retenue d’eau couvre une superficie de 1600 hectares et a un volume en eau de 26,5 millions de M3. Au nord du Déversoir se trouve une exploitation maraîchère. Histoire :Le barrage a été construit en 2011 dans le cadre de la coopération bilatérale entre la république de Chine Taïwan et le Burkina Faso. Etat de Conservation : Très bon état Menaces : eau de ruissellement Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : Actions d’urgence recommandées : aménagement de canaux pour les eaux de ruissellement. Date de rédaction de la fiche : 19-11-2014

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N° de référence : 05 TYPE : Site archéologique Nom du site : ferrière 1 de Bergou Localité : Essakane – Essakane – Bergou - Coordonnées GPS 14°13’24’’71.75 N Altitude : 294.150 m 00°03’13’’14.62 E Dépositaires Néant Personne contact Néant Usage d’origine Néant

Usage actuel Description : Ferrière constituée de 4 amas alignés suivant un axe Nord-Sud. On y trouve des scories, des fragments de tuyères et les restes de structures de réduction de minerai de fer. Les amas correspondent probablement à des emplacements de fourneaux métallurgiques et sont séparé de 2 et 6m. - Le premier amas a une forme allongée et est long de 7m puis large de 4 m. - Le second amas est à 2 m du premier. Il mesure 9/8mètres. - Le troisième amas de scorie est distant de 5mètres par rapport au deuxième. Il mesure 7/5m avec une forme ovale. - Le quatrième amas a une forme circulaire avec un diamètre d’environ 7m. Entre le troisième et le quatrième amas se trouve un fragment de meule en granite. Les amas se composent essentiellement de tessons de céramique, de restes de fourneaux, de fragments de tuyères et de quelques éléments lithiques.

Etat de Conservation : Dégradation progressive Menaces : C’est un site très exposé : les facteurs de menace sont les suivants : eau de ruissellement, vent, hommes, les animaux. Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : envisager une fouille ou une protection du site. Date de rédaction de la fiche : 19-11-2014

N° de référence : 06 TYPE : site archéologique Nom du site : Ferrière 2 de Bergou Localité : Essakane – Essakane - Bergou Coordonnées GPS 14°13’21’’71.391 N Altitude : 294.146m 00°03’8’’57.383 E Dépositaires Néant Personne contact Néant Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : cette ferrière est constituée de 3 amas de scories alignés suivant un axe Est-Ouest. Les éléments qui constituent

les amas sont : blocs de scories, fragments de tuyère, restes céramiques. L’espace entre les amas varie de 2 à 5mètres. Amas1 : forme circulaire aves un diamètre de 02 mètres. Amas 2 : Circulaire avec un diamètre de 3.5 mètres Le troisième amas est situé au nord et a une forme allongée. Il mesure 3m de long et 2m de large. La ferrière se situe dans un ancien champ de mil à l’Ouest de la route départementale RD 17 à la hauteur de la Borne des 17 Km de Falangoutou. Histoire : Néant Etat de Conservation : mauvais état de conservation Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction (eau de ruissellement, animaux ; Hommes ;…) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : fouille ou protection du site. Date de rédaction de la fiche : 19-11-2014

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N° de référence : 07 TYPE : mausolée Nom du site : Statue de Bamoy Localité : Falangoutou – Falangoutou–Falangoutou Coordonnées GPS 14°21’54’’70.949N Altitude : 295.870m 00°10’55’’96.307E Dépositaires Famille de Bamoy Personne contact NOUHOUN Abdoulaye Usage d’origine Touristique Usage actuel Touristique

Description : La statue de Bamoy est une statue haute de 1à mètre environs. Elle est en tôles de fer et représente un personnage étrange sans visage. La tête est une simple boule apparemment en bronze posée au sommet d’un tronc massif large d’un mètre. Le costume est décoré de motifs décoratifs divers faits de plaques de bronze fixées sur la statue par collage. On remarque sur la statue les traces de quelques décorations disparues. Le monument est situé dans le marché (à l’emplacement de la tombe de Bamoy. Des Blocs de pierres sont alignés pour indiquer l’orientation et la longueur de la tombe.

Histoire : Le monument a été apporté par le ministère de la culture et du tourisme et offerte à la commune de Falangoutou comme mausolée à la mémoire de Bamoy (fondateur du Village de Falangoutou.

Etat de Conservation : Passable Menaces : Rouille, Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : délimitation d’un espace, restauration Date de rédaction de la fiche : 19-11-2014

N° de référence : 08 TYPE : site archéologique Nom du site : Butte anthropique 1 de Falangoutou Localité : Falangoutou – Falangoutou – Falangoutou Coordonnées 14°24’36’’74.903 Altitude : 284. GPS N 971m 00°09’12’’81.125 E

Dépositaires Néant

Personne contact Maïga Ibrahim Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : La butte anthropique 1 de Falangoutou a une forme circulaire et possède un diamètre de plus de 80 m. elle englobe aussi bien des vestiges céramiques que des éléments lithiques. On note aussi la présence de fragments d’os. Les éléments céramiques sont très diversifiés : bords, cols, panses, fonds,… on y distingue divers types de décors. Certains pots dont on aperçoit qu’une partie semblent entiers. Les objets en pierres sont également nombreux. On a des éléments taillés, des éléments taillés et polis. De nombreuses meules peuvent être identifiées sur la bute. Des fragments de meules et de molettes, des broyons et percuteurs font partie du mobilier lithique de cette butte. Le fer est aussi présent parmi les vestiges de la butte. Nous avons retrouvé un objet en fer complètement bouffé par la rouille ; un morceau de tuyère et un bloc de scorie métallurgique. Le sol est brun à plusieurs endroits et les trous de rongeurs observés çà et là laissent voir des traces de cendre et des morceaux de charbon. Histoire : Néant Etat de Conservation : mauvais état de conservation Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction (eau de ruissellement, animaux ; Hommes ;…) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : fouille ou protection du site. Date de rédaction de la fiche : 19-11-2014

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N° de référence : 09 TYPE site archéologique Nom du site : Butte anthropique 2 de Falangoutou Localité : Falangoutou –Falangoutou – Falangoutou Coordonnées GPS 14°24’42’’23.772 N Altitude : 263.430m 00°09’13’’907.39 E Dépositaires Néant Personne contact Maïga Ibrahim Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : Vaste butte anthropique semi circulaire ouverte vers le nord. Elle s’étend sur près de 100m et sa hauteur maximale est d’environ 1mètre. Le mobilier archéologique est très abondant et varié. Nous y avons prélevé une hache polie. Environ 50 m à l’ouest de cette butte se trouve un amas de céramique mélangé à des objets en pierre.

Etat de Conservation : mauvais état de conservation Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction (eau de ruissellement, animaux ; Hommes ;…) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : fouille ou protection du site. Date de rédaction de la fiche : 19-11-2014

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PROVINCE DE L’OUDALAN

N° de référence : 10 TYPE : Site Naturel Nom du site : Tondi Kara ou la Colline blanche Localité : Gorom-Gorom – Gorom-Gorom Coordonnées GPS 14°26’42’’35.365 N Altitude : 302. 402m 00°13’29’’97.686 E Dépositaires Néant Personne contact Néant Usage d’origine Site de sacrifice pour faire pleuvoir (en cas de sécheresse) Usage actuel Attraction touristique, repos, …. Description : La colline est une formation géologique naturelle qui permet d’avoir une vue panoramique de la ville de Gorom-Gorom. La colline est toute en quartz. D’où sa couleur blanche qui lui vaut le nom de colline blanche. La colline est accessible aux hommes et aux animaux (chèvres). On trouve les déjections humaines et animales au sommet de la colline. Aux côtés nord et Ouest de la colline, des traces de ramassage de quartz sont lisibles et ces côtés de la colline abritent une décharge où se déversent des ordures de diverses natures. Les traces anthropiques lisibles sur la colline sont des cupules de 5cm de diamètre.

Etat de Conservation : mauvais état de conservation Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction (eau de ruissellement, animaux ; Hommes ;…) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Grillage de protection pour le site, Implantation de panneaux d’explication et de panneaux d’indication. Date de rédaction de la fiche : 20-11-2014

N° de référence : 11 TYPE : Site archéologique Nom du site : Marre d’Oursi Localité :Oursi – Oursi –Oursi Coordonnées 14°40’22’’69.573 N Altitude : 325.165m GPS 00°27’33’’41.546 W Dépositaires Néant Personne ALINon spécifiéIssa / Oumarou Issa 75 46 61 04 / 70 contactUsage d’origine 67 70 26 Usage actuel Breuvage des animaux, consommation humaine, maraîchage, baignade, tourisme. Description : La marre d’Oursi est une retenue d’eau située au Sud-Est de la ville d’Oursi. La marre est très proche des habitations et entouré d’une végétation arborée en proies à la pression humaine. On y trouve une diversité d’espèces d’oiseau. De petites iles couvertes d’herbes attirent les animaux en pâture et ceux en divagations. Les activités humaines autour du fleuve sont variées : lessive, pilage de céréales, baignade, maraîchage, …

Etat de Conservation : mauvais état de conservation Menaces : ensablement, pollution, forte pression humaine, destruction de l’écosystème Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : implanter des panneaux d’indication et des plaques d’information, nettoyer et aménager les berges, mettre en place un circuit touristique avec des stations d’observation des oiseaux. Date de rédaction de la fiche : 20-11-2014

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N° de référence : 12 TYPE : Site archéologique Nom du site : Musée et site archéologique d’Oursi Localité : Oursi – Oursi – Oursi Coordonnées GPS 14°41’12’’55.216 N Altitude : 351.082m 00°27’44’’190.33 W Dépositaires Néant Usage d’origine Non renseigné Usage actuel Site Touristique Description : Le musée et le site archéologique d’Oursi se situent à quelques Km à l’Est de la ville d’Oursi. Autours des bâtiments qui abritent le musée et le site archéologique on peut identifier de nombreux vestiges affleurant un peu partout. Des butes anthropiques se succèdent sur environ 2km autour du site. Les principaux éléments archéologiques rencontrés autour des sites sont : la céramique, les meules, molettes, et autres fragments de pierre taillée. Le site archéologique d’Oursi est un site fouillé et protégé par un mur et couvert d’un toit en tôle d’aluminium. C’est un site d’habitat qui laisse voire des espaces de circulation, des cases rondes compartimentées avec de gros piliers rectangulaires au centre. Des jarres de conservations trouvées pendant les fouilles ont été gardées en place avec leurs contenus. Des foyers de cuisson en terre ont été gradés. L’ensemble des vestiges laisse voir une organisation de cet espace d’habitation âgé de 11 siècles d’après les datations au C14. Le musée est construit en semi dur (argile et crépissage en ciment). Le bâtiment est en banco et s’inspire du style soudanais avec son toit en voûte. Dans ce musée composé de trois salle d’exposition, et d’un bureau, se trouvent exposés des vestiges issus des fouilles sur le site archéologique (jarre, poterie, armes, balance à poids, …. Etat de Conservation : Passable Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction (eau de ruissellement, animaux ; pilleurs ;…) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : fouille d’extension, Protection des buttes non encore fouillées, sécuriser le site en y plaçant un gardien, lutter contre l’érosion hydrique. Date de rédaction de la fiche : 20-11-2014

N° de référence : 13 TYPE :Site naturel Nom du site : Les dunes de sables d’Oursi Localité : Oursi – Oursi – Oursi Coordonnées GPS 14°40’43’’51.028 N Altitude : 343.992m 00°27’41’’81.102 W Dépositaires Néant

Personne contact ISSA Oumarou / ISSA Ali 75 46 61 04 / 70 67 70 26 Usage d’origine Néant Usage actuel Site Touristique Description : Les dunes de sables d’Oursi se situent entre le site archéologique au Nord et le village d’Oursi au Sud. Les dunes s’étalent à perte de vue. C’est un lieu d’où on a une vue panoramique de la ville et de la marre d’Oursi. Les dunes les plus proches des habitations sont polluées par des ordures ménagères (sachets plastiques, tissus, déjections humaines et animales,…..).

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : Passable Menaces : pollution par l’homme Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Voirie et sensibilisation des populations. Date de rédaction de la fiche : 20-11-2014

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N° de référence : 13 TYPE : Site archéologique Nom du site : Site des jarres funéraires de Gandéfabou Localité : Gandafabou - Gandafabou Coordonnées GPS 14°43’30’’594.101N Altitude : 345.676m 00°41’445’’56.027W Dépositaires Néant Personne contact RISSA Ag Agali Usage d’origine Non renseigné Usage actuel Site Touristique Description : Le site des jarres funéraires de Gandafabou est un site archéologie fouillé par des chercheurs de l’université de Ouagadougou. Le site présente comme mobilier archéologique quelques jarres affleurant, des morceaux de céramiques, des blocs de pierre apparemment taillées, quelques morceaux de scories. La zone fouillée représente une surface de 40m2 (8/5 de côtés) délimitée par du ciment. Au milieu de cette zone fouillée il y a une poutre de bois qui se termine par une fourche.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : mauvais Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction (eau de ruissellement, animaux ; pilleurs ;…) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : fouille d’extension, Protection du site. Date de rédaction de la fiche : 20-11-2014

N° de référence : 14 TYPE : Site archéologique Nom du site : Ferrière 1 Localité : Gandafabou – Gandafabou fulbé Coordonnées GPS 14°45’54’’71.031 N Altitude : 319.647m 00°41’10’’43. 117 W Dépositaires Néant Personne contact Rissa Ag Agali Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : Amas de scories de réduction du minerai de fer recouvrant une surface circulaire de 15m de diamètre.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : Passable Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction (eau de ruissellement, animaux ; pilleurs ;…) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : fouille d’extension, Protection des buttes non encore fouillées, sécuriser le site en y plaçant un gardien, lutter contre l’érosion hydrique. Date de rédaction de la fiche : 20-11-2014

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N° de référence : 15 TYPE : site archéologique Nom du site : Ferrière 2 de Gandafabou Localité : Gandafabou – Gandafabou fulbé Coordonnées GPS 14°45’55’’66.039 N Altitude : 313.648m 00°41’18’’17.108 W Dépositaires Néant Personne contact RISSA Ag Agali Usage d’origine Néant Usage actuel Néant

Description : Ferrière : amas formé par les scories résultant de la réduction du minerai de fer, les restes des structures de réduction, les morceaux de tuyères. On y observe également des tessons céramiques. La ferrière a une forme allongée s’étirant dans un sens Nord-Sud.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : mauvais Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction (eau de ruissellement, animaux ;…) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : fouille systématique de sauvetage. Date de rédaction de la fiche : 20-11-2014

N° de référence : 16 TYPE : Site archéologique Nom du site : Ferrière 3 de Gandafabou Localité : Gandafabou – Gandafabou fulbé Coordonnées GPS 14°44’44’’51.033 N Altitude : 320.323m 00°41’49’’21.011 W Dépositaires Néant Personne contact ISSA Ag Agali Usage d’origine Néant Usage actuel Néant

Description : La ferrière est pauvre en scorie. Les éléments caractéristiques sont : morceaux de tuyères, scories, restes de parois, tessons céramiques,… On peut nettement identifier les bases de fourneaux qui ne semblent pas avoir un alignement bien défini. Les bases de fourneau de forme circulaire mesurant approximativement 1m de diamètre interne chacune sont très rapprochées. L’espace entre les bases de fourneaux varie entre 20 et 50 cm. Nous avons identifié plus d’une dizaine de base de fourneaux sur ce site.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : mauvais état Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction (eau de ruissellement, animaux ; pilleurs ;…) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : fouille systématique de sauvetage. Date de rédaction de la fiche : 20-11-2014

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N° de référence : 17 TYPE : site archéologique Nom du site : Gravure rupestre de Tondo Banda 1 Localité : Markoye – Markoye – Tondo Banda Coordonnées GPS 14°35’459’’592.0630 N Altitude : 341.3446m 00°04’37’’78.585 E Dépositaires Néant Personne contact HAMIDOU Moumouni 78559783 Usage d’origine Néant Usage actuel Tourisme Description : Les gravures représentent des animaux (Autriches, graphes,…) et des formes géométriques (cercles, croix,…) les tracés sont réguliers et les dessins semblent avoir été exécutés par la technique du bouchardage ou du piquetage à l’aide d’instruments très pointus. La taille des motifs gravés varie entre 8 et 20 cm. La lumière du soleil réduit la lisibilité. Des plantes rampantes recouvrent certaines gravures. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : Site très exposé vent, hommes, animaux (risque : érosion de la roche) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Clôture du site Date de rédaction de la fiche : 21 -11-2014

N° de référence : 18 TYPE : site archéologique Nom du site : station des pierres sonnantes de Tondo Banda Localité : Markoye – Markoye - Tondo Banda Coordonnées GPS 14°36’1’’68. 146 N Altitude : 343.289m 00°04’36’’15.139 E Dépositaires Néant Personne contact HAMIDOU Moumouni 78559783 Usage d’origine Jeu Usage actuel Jeu Description : La station des pierres sonnante se situe à 100 m environ de la première station de gravure en partant du Sud de la colline. A cette station, trois gros rochers adossés les uns aux autres se distinguent par leur résonnance quand on frappe l’un au l’autre avec une pierre. Les coups de pierre ont laissé sur les trois rochers des traces indélébiles. La station comporte aussi quelques éléments de gravures représentant des animaux et des cercles.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : mauvais état Menaces : Site très exposé aux facteurs de destruction : Néant Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : néant Date de rédaction de la fiche : 21 -11-2014

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N° de référence : 19 TYPE : site archéologique Nom du site : Gravure rupestre de Tondo Banda 2 Localité : Markoye – Markoye – Tondo Banda Coordonnées 14°36’4’’24.846 N Altitude : 336.495m GPS 00°04’35’’85.736 E Dépositaires Néant Personne HAMIDOU Moumouni 78559783 contactUsage Néant d’origineUsage actuel Tourisme Description : Les gravures représentent des animaux (Autriches, graphes, cheval, oiseaux…) présence de cavaliers, et des formes géométriques (cercles, croix,…) les tracés sont réguliers et les dessins semblent avoir été exécutés par la technique du bouchardage ou du piquetage à l’aide d’instruments très pointus. La taille des motifs gravés varie entre 8 et 40 cm. La lumière du soleil ne dérange pas le lecture des gravures. Des plantes rampantes recouvrent certaines gravures. La quantité de dessin est très élevée. Presque tous les blocs rocheux dans un rayon de 30 m portent des dessins. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : en bon état Menaces : Site très exposé au vent, hommes, animaux, la pluie (risque : érosion de la roche) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Clôture du site Date de rédaction de la fiche : 21 -11-2014:

N° de référence : 20 TYPE : site archéologique Nom du site : Gravure rupestre de Tondo Banda3/ la colline de berbera (= gros cheval en Sonraï) Localité : Markoye – Markoye – Tondo Banda Coordonnées 14°36’15’’9. 668 N Altitude : 436. 955m GPS 00°04’44’’33.445 E Dépositaires Néant Personne HAMIDOU Moumouni 78559783 contactUsage Néant d’origineUsage actuel Tourisme Description : Les gravures représentent des animaux (Autriches, graphes, cheval…) et des formes géométriques (cercles, croix,…) les tracés sont réguliers et les dessins semblent avoir été exécutés par la technique du bouchardage ou du piquetage à l’aide d’instruments très pointus. La taille des motifs gravés varie entre 10 et 45 cm. Le nombre de dessin est très élevé. Les surfaces exploitées suivent des plans obliques, horizontaux, même verticaux. En plus des gravures on trouve un peu partout des pierres d’intérêt archéologique. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : bon état des gravures Menaces : Site très exposé vent, hommes, animaux (risque : érosion de la roche) Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Clôture et surveillance du site Date de rédaction de la fiche : 21 -11-2014

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N° de référence : 21 TYPE : Site archéologique Nom du site : Tumulus de Tondo Banda Localité : Markoye – Markoye – Tondo Banda Coordonnées GPS 14°36’27’’45.301N Altitude : 348.924m 00°04’31’’84.533 E Dépositaires Néant

Personne contact HAMIDOU Moumouni 78559783 Usage d’origine Néant Usage actuel Tourisme Description : Tumulus comportant des restes céramiques, des éclats de taille de pierre, des meules et fragments de meules, des pierres de percussion et des molettes. Un bloc de granite qui s’enfonce dans le tumulus comporte une gravure (motif géométrique). Le diamètre du tumulus est d’environ 10m. Parmi les mobiliers, une pointe en fer a été collectée sur ce site.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : Site exposé, hommes, ruissellement Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : fouille de sauvetage, Clôture du site Date de rédaction de la fiche : 21 -11-2014

N° de référence : 22 TYPE : site archéologique Nom du site : Traces métallurgiques Tondo Banda Localité : Markoye – Markoye – Tondo Banda Coordonnées 14°36’14’’10.811 N Altitude : 334.804m GPS 00°04’41’’22.336 E Dépositaires Néant Personne HAMIDOU Moumouni 78559783 contactUsage Néant d’origineUsage actuel Néant Description : Des blocs de scories résultant de la réduction du minerai de fer disposé en cordon pour freiner le ruissellement de l’eau dans un champ de mil. La taille des blocs varie de 10 à 25 cm.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : mauvais Menaces : Néant Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : prospection systématique de la zone Date de rédaction de la fiche : 21 -11-2014

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N° de référence : 23 TYPE: Site archéologique Nom du site : Gravure rupestre de Tondiédo (à la petite colline) Localité : Markoye – Markoye – Tondiédo Coordonnées GPS 14°38’30’’16. 876 N Altitude : 325.048m 00°03’34’’91.215 E Dépositaires Néant Personne contact HAMIDOU Moumouni 78559783 Usage d’origine Néant Usage actuel Tourisme

Description : Les gravures représentent des animaux (Lézard,) et des formes géométriques (cercles, croix,…) les tracés sont réguliers et les dessins semblent avoir été exécutés par la technique du bouchardage ou du piquetage à l’aide d’instruments très pointus. Les figures sont très lisibles. L’essentiel des dessins se présentent sur des surfaces horizontales. Le site est fréquenté par les hommes et les animaux (bœufs et chèvres) Histoire : non renseigné Etat de Conservation : bon état Menaces : les dessins sont très exposés à l’altération par piétinement. Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Clôture du site, sensibilisation Date de rédaction de la fiche : 21 -11-2014

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PROVINCE DU YAGHA

N° de référence : 24 TYPE : Site archéologique Nom du site : Site métallurgique de Dessey Localité : Sebba – Sebba – Dessey Coordonnées GPS 13°30’41’’94.471 N Altitude : 392.915m 00°38’33’’72.517 E Dépositaires Néant Personne contact SOW Abdoulaye 71281028 Usage d’origine Néant Usage actuel Néant

Description : Ce site métallurgique est matérialisé par une ferrière démantelées par la route. On trouve de part et d’autre (de la route départementale RD1 sur le tronçon Sebba – Tankou) des vestiges suivants : Scories, tessons céramiques, morceaux de tuyères, bases de fourneaux, fragments de parois… les vestiges s’étendent sur 10m de chaque côté de la route. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : Circulation des engins, ruissellement Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Fouille de sauvetage Date de rédaction de la fiche : 22 -11-2014

N° de référence : 25 TYPE : Monument naturel Nom du site : Le Baobab ‘’dit’’ plus gros du Burkina Faso Localité :Tankou – Kollakoy - Kintugu Coordonnées GPS 13°34’17’’39.578 N Altitude : 304.764m 00°42’42’’68.163 E Dépositaires Néant Personne contact SOW Abdoulaye 71281028 Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : Le plus grand Baobab du Burkina Faso constitue une attraction touristique. Le tronc mesure 52 m de circonférence. Il a fallu 15 personnes adultes pour faire une chaine humaine autour du tronc de l’arbre. Cet arbre a une hauteur estimée à 72 m. Une termitière haute de 50 cm environ pousse sur le côté Nord du tronc de l’arbre. La présence des termites est bien perceptible sur le tronc. Au sol on peut remarquer des traces anthropiques (pierres, trous de jeu, céramique, …) Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : Termites Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : nettoyage des alentours Actions d’urgence recommandées : inopportun Date de rédaction de la fiche : 22 -11-2014

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N° de référence : 26 TYPE : Site naturel Nom du site : Lac Higa Localité : Tankou – TankouGounadié Coordonnées GPS 13°35’48’’43.111 N Altitude : 182.949m 00°44’7’’45.725 E Dépositaires Néant Personne contact SOW Abdoulaye 71281028 Usage d’origine Non spécifiés Usage actuel Lessive, breuvage des animaux, consommation, pêche, orpaillage, ornithologie,…maraîchage, tourisme de vision,

Description : Le lac Higa est un site naturel. Il est entouré d’une végétation arborée moyennement dense et composée de Balanitesaegyptiaca, deAcaciasenegal, de Acacia nilotica, de Acacia seyal, de Mangiferaindica,… Le périmètre du lac mesure environ 21 km. Le lac est entouré par 5 villages. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : ensablement, pression humaine Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : règlementer l’exploitation Date de rédaction de la fiche : 22 -11-2014

N° de référence : 27 TYPE : Site archéologique Nom du site : Site métallurgique de Tankou Localité : Tankou – Tankou – Tankou Coordonnées GPS 13°35’41’’17.426 N Altitude : 282.135m 00°44’58’’3.666 E Dépositaires Néant Personne contact SOW Abdoulaye 71281028 Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : Ce site métallurgique est matérialisé par une ferrière de 30 m de diamètre. La ferrière renferme des bases de fourneaux alignées suivant un axe Est-Ouest. Le diamètre des bases est d’environ 1m. Le mobilier est constitué de scories, de morceaux de tuyères et de tessons de céramiques.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : mauvais état Menaces : Circulation des animaux, ruissellement, pillage,… Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Fouille de sauvetage Date de rédaction de la fiche : 22 -11-2014

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N° de référence : 28 TYPE : Site archéologique Nom du site : Site métallurgique de Tankou Localité : Tankou – Tankou – Tankou Coordonnées GPS 13°34’52’’63.899 N Altitude : 271.940m 00°44’19’’61.402 E Dépositaires Néant Personne contact SOW Abdoulaye 71281028 Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : Ce site métallurgique est matérialisé par un épandage de scorie, des fragments de tuyères et de céramique. Elle est artificielle car formée pas les Caterpillar qui ont tracé la piste qui mène au lac. La ferrière s’étale sur 20m environ le long de la piste.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : Circulation des engins, ruissellement Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Fouille de sauvetage Date de rédaction de la fiche : 22 -11-2014

N° de référence : 29 TYPE : Site naturel Nom du site : Grotte de la colline djibondi Localité : Sebba – Solhan – Doriyaga Coordonnées GPS 13°22’26’’66.055 N Altitude : 271.940m 00°44’19’’61.402 E Dépositaires Néant Personne contact SOW Abdoulaye 71281028 Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : La grotte est située au sommet de la colline. Le point GPS pris correspond à un point où on a une vue panoramique du paysage qui entoure la colline. De gros blocs d’éboulis obstruent partiellement l’entrée de la grotte. On peut apercevoir des mouvements d’oiseaux (hirondelle, chauve-souris) qui entrent et sortent de la grotte. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : mauvais état Menaces : érosion hydrique. Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : peu pertinent Date de rédaction de la fiche : 22 -11-2014

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N° de référence : 30 TYPE : site archéologique Nom du site : Site d’occupation de Doriyaga Localité : Sebba – Solhan – Doriyaga Coordonnées GPS 13°22’13’’8.360 N Altitude : 222.335m 00°24’53’’25.500 E Dépositaires Néant Personne contact SOW Abdoulaye 71281028 Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : Site localisé au pied de la colline et caractérisé par une abondance de vestiges céramique, des pierres polies, de rares scories. Ces différents vestiges sont rencontrés dans un rayon de 1km autour de la colline.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : mauvais Menaces : Circulation des hommes et animaux, ruissellement Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : collectes d’objets, Fouille de sauvetage Date de rédaction de la fiche : 22 -11-2014

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PROVINCE DU SOUM

N° de référence : 31 TYPE : site naturel Nom du site : la source (bouboulga) Localité : Aribinda - Aribinda Coordonnées GPS 14°13’8’’18.312 N Altitude : 375.274m 00°51’54’’42.503 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Non renseigné Usage actuel Boisson Description : La source se caractérise par un cercle de pierres de 10m de diamètre. A l’intérieur du cercle, on remarque des meules dormantes. Au bout de l’anneau de pierre, se trouve la source d’où est sensée sortir de l’eau. Ce trou est très étroit et peu profond avec des abords évasés.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : aucun Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Fouille de sauvetage Date de rédaction de la fiche : 22 -11-2014

N° de référence : 32 TYPE Site archéologique Nom du site : Gravure d’Aribinda station 1 Localité : Aribinda – Aribinda Coordonnées GPS 14°13’13’’76.649 N Altitude : 420.904m 00°51’48’’96.223 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Néant Usage actuel Touristique Description : La première station de gravures rupestres d’Aribinda est caractérisée par des représentations animales. L’échelle et grande (1/1m ; 75/30) et les figures sont peu lisibles à la lumière du soleil.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : Circulation des hommes et des animaux, ruissellement Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : délimitation de la zone des gravures et clôture pour empêcher les animaux de monter à la colline Date de rédaction de la fiche : 23 -11-2014

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N° de référence : 33 TYPE :Site archéologique Nom du site : Gravures rupestres d’Aribinda/ station 2 Localité : Aribinda Coordonnées GPS 14°13’15’’50.280 N Altitude : 360.780m 00°51’41’’33.723 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : Cette station de gravure renferme des représentations zoomorphes. Les dessins sont quelques peu épars. L’érosion de la surface rocheuse rend difficile la lecture des figures. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : Circulation des animaux et des hommes, ruissellement Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : délimitation de la zone des gravures clôture de la colline Date de rédaction de la fiche : 23 -11-2014

N° de référence : 34 TYPE : Site archéologique Nom du site : Gravure d’Aribinda / Station 3 Localité : Aribinda – Aribinda Coordonnées GPS 14°13’18’’47.707 N Altitude : 378.078m 00°51’37’’39.111 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Néant Usage actuel Néant Description : La station 3 de gravures d’Aribinda est marquée par la représentation de motifs mixtes. On y distingue des flèches et des animaux. Les flèches sont dominantes et sont très grandes et orientées suivant l’axe Nord-Sud (les pointes indiquant la direction du nord). les figures sont concentrés sur un espace de 7/5m environ. La surface du sol est parsemée de nombreux morceaux de céramiques très fragmentés. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : Circulation des hommes et des animaux, ruissellement de l’eau Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : délimitation de la zone gravée et clôture de la colline Date de rédaction de la fiche : 2 3 -11-2014

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N° de référence : 35 TYPE : Site archéologique Nom du site : Site des meules dormantes Localité : Aribinda – Aribinda Coordonnées GPS 14°13’18’’92.987 N Altitude : 367.622m 00°52’3’’57.878 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Néant Usage actuel TOURISTIQUE Description : Le site des meules dormantes (meules mortes) se situe au nord, Nord-ouest de la colline. Il est caractérisé par une multitude de meules d’orientation Nord-Sud. Les meules sont de profondeur et de dimensions différentes mais sont reparties sur une étendue très grande avec des concentrations par endroits. Les meules s’inscrivent dans un espace d’environ 1ha. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : bien conservé Menaces : non identifiées Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : inventaire, délimitation clôture de la colline Date de rédaction de la fiche : 23 -11-2014

N° de référence : 36 TYPE : Habitation Nom du site : Maison des masques rituels d’Aribinda Localité : Aribinda- Aribinda- Tolou Coordonnées GPS 14°13’30’’15.215 N Altitude : 371.170m 00°52’24’’10.749 W Dépositaires Néant Personne contact TAO Boureima Usage d’origine Néant Usage actuel Rites Description : Les masques d’Aribinda sont des rituels très sacrés qui ne paraissent que lors des funérailles et des occasions très solennelles. Les masques ne sont pas accessibles aux étrangers en dehors de toute manifestation culturelle. Ils sont gardés dans une case fermée à clé.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : non renseigné Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Néant Date de rédaction de la fiche : 23 -11-2014

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N° de référence : 37 TYPE : Marché Nom du site : Marché à bétail de Djibo Localité : Djibo – Djibo Coordonnées GPS 14°06’36’’95.803 N Altitude : 323.585m 01°37’37’’58.936 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Non renseigné Usage actuel Vente de bétail Description : Le marché à bétail de Djibo est un site de vente de bétail. Le site est modernisé avec des parcs à bétails séparés suivant les espèces. Le parc central comporte des abreuvoirs, des latrines et un Bâtiment en dur. Les autres parcs possèdent également des latrines. Il n’y a que deux grands arbres au sein du grand parc. Les autres arbres sont en dehors du parc. Le parc est entouré de barres de tuyaux métalliques qui permettent de contenir les animaux et de contrôler la circulation. Le site occupe plus d’un hectare. Et est situé à côté du cimetière clôturé. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : bien conservé Menaces : non identifiées Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Reboisement autour du parc ; Restauration des abreuvoirs Date de rédaction de la fiche : 23 -11-2014

N° de référence : 38 TYPE : Musée Nom du site : Musée archéologique de Pobé-Mengao Localité : Pobé-Mengao – Pobé-Mengao Coordonnées GPS 13°14’43’’35.836 N Altitude : 372.135m 01°45’37’’89.245 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Non renseigné Usage actuel Touristique Description : Le musée archéologique de Pobé-Mengao est situé dans la ville de Pobé-Mengao non loin du lycée communal. Le musée a une clôture en dur avec une cour quelque peu vaste mais mal entretenue. Le bâtiment abritant les collections est en matériaux définitifs (dur). Les collections regroupent des objets en pierres (haches polies, molettes, pierres de percussion, de broyage,…) en bois (manches d’outils, manches de flèches, serrures de porte traditionnelle,…) des objets en céramique (poteries entières ou fragmentées, jarre, …), des objets en peau (carquois chapeau, instrument de music,…) des objets métalliques (fer, cuivre, bronze,…). Lors de notre passage, le musée était en rénovation. Les objets étaient entreposés pèle mêle dans les salles sans surveillance. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : Perte d’objets, destruction d’objets Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : surveillance accrue Date de rédaction de la fiche : 23 -11-2014

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N° de référence : 39 TYPE : Site archéologique Nom du site : Gravures rupestres de Pobé-Mengao Localité : Pobé-Mengao – Pobé-Mengao Coordonnées GPS 13°52’44’’70.885 N Altitude : 378.863m 01°44’47’’52.572 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Néant Usage actuel Touristique Description : Les gravures rupestres de Pobé-Mengao se répartissent en plusieurs stations. Celles que nous décrivons sont les plus accessibles du fait de leur proximité avec les habitations. Ce sont les plus connues. Les représentations sont exécutées sur des surfaces verticales et obliques. Les thèmes varient peu. On rencontre des cavaliers sur leurs montures. Les dessins sont surtout lisibles au moment du levée du soleil. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : passable Menaces : érosion de la roche, ruissellement, hommes Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : mettre des garde-fous pour éviter que les gens ne touchent les gravures. Date de rédaction de la fiche : 23 -11-2014

N° de référence : 40 TYPE : Site archéologique Nom du site : Butte anthropique Localité : Pobé-Mengao – Pobé-Mengao Coordonnées GPS 13°52’47’’05.333 N Altitude : 387.816m 01°44’40’’82.493 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Habitat Usage actuel Néant Description : La butte anthropique est de forme circulaire et est peu élevée. Elle est caractérisée par des restes céramiques, des objets en pierre (meule, broyons,…) A 20m environ se trouve une autre butte anthropique qui présente les mêmes caractéristiques de surface.

Histoire : non renseigné Etat de Conservation : mauvais état Menaces : Circulation des hommes et des animaux, eaux de ruissellement Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Fouille de sauvetage Date de rédaction de la fiche : 23 -11-2014

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N° de référence : 41 TYPE : Site archéologique Nom du site : Site des meules dormantes de Pobé-Mengao Localité : Pobé-Mengao – PobéMengao Coordonnées GPS 13°53’81’’19.845 N Altitude : 373.904m 01°44’42’’42.951 W Dépositaires Néant Personne contact Usage d’origine Néant Usage actuel Touristique Description : Ce site métallurgique est matérialisé par une ferrière démantelées par la route. On trouve de part et d’autre (de la route départementale RD1) des vestiges suivants : Scories, tessons céramiques, morceaux de tuyères, bases de fourneaux, fragments de parois… les vestiges s’étendent sur 10m de chaque côté de la route. Histoire : non renseigné Etat de Conservation : bien conservé Menaces : néant Actions de conservation/sauvegarde récemment entreprises ou en cours : néant Actions d’urgence recommandées : Délimitation de l’espace Date de rédaction de la fiche : 23 -11-2014

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Tableau récapitulatifs des sites et monuments recensés

N° Province Ville/village Identification Type 1 OUDALAN Gandafabou Le site des jarres cercueils Archéologique 2 Gandafabou Ferrières 1 Archéologique 3 Gandafabou Ferrière 2 Archéologique 4 Gandafabou Ferrière 3 Archéologique 5 Gorom-Gorom La colline tondikara (colline blance) Naturel 6 Markoye Station de gravures rupestres 1 (Tondo Banda) Archéologique 7 Markoye Site des pierres sonnantes (Tondo Banda) Archéologique 8 Markoye Station de gravure rupestre 2 (Tondo Banda) Archéologique 9 Markoye Station de gravures rupestres 3 (Tondo banda) Archéologique 10 Markoye Tumulus Archéologique 11 Markoye Traces de métallurgie Archéologique 12 Markoye Station des gravures rupestres 4 (Ton diédo) Archéologique 13 Oursi La marre d’Oursi Naturel 14 Oursi Le musée et le site archéologique Archéologique 15 Oursi Les dunes de sable Naturel 16 SENO Bani La grande mosquée de Bani Religieux e/ethnographique 17 Bani La colline des 7 mosquées Religieux/ethnographique 18 Bani Le cimetière Archéologique 19 Yakouta Le barrage de Yakouta Naturel 20 Essakane Site métallurgique (ferrière 1 de Bergou) Archéologique 21 Essakane Site métallurgique (ferrière 2 de Bergou) Archéologique 22 Falagountou Statue de Bamoy Monument/ mausolée 23 Falagountou Bute anthropique Archéologique 24 Falagountou Bute anthropique Archéologique 25 SOUM Aribinda La source (boulboulga) Naturel 26 Aribinda La station 1 de gravures rupestre Archéologique 27 Aribinda La station 2 de gravures rupestres Archéologique 28 Aribinda La station 3 de gravures rupestres Archéologique 29 Aribinda La maison des masques sacrés Ethnographique 30 Aribinda La station des meules dormantes Archéologique 31 Djibo Le marché à bétail de Djibo Ethnographique/ Touristique 32 Pobé-Mengao Le musée archéologique Archéologique 33 Pobé-Mengao Les gravures rupestres Archéologique 34 Pobé-Mengao Les meules dormantes Archéologique 35 Pobé-Mengao La bute anthropique Archéologique 36 YAGHA Sebba (Dessey) Site métallurgique (ferrière) Archéologique 37 Solhan Site d’habitat ancien Archéologique 38 Solhan Grotte perchée Archéologique 39 Tankou Le lac Higa Naturel 40 Tankou Le Baobab Naturel 41 Tankou Site métallurgique Archéologique Le tableau ci-dessus permet de dresser la liste et d’appréhender la répartition spatiale des sites et monuments culturels, historiques et archéologiques recensés dans la région du sahel au cours de la mission. Aussi on peut noter que les sites recensés sont essentiellement des sites archéologiques avec une prédominance des sites de gravures rupestres et des sites métallurgiques. C’est dans les provinces de l’Oudalan et du Seno qu’ont été enregistrés les plus grands nombres de sites. Cependant la liste des sites n’est pas exhaustive elle ne prend en compte que les sites sur lesquels nous avons pu nous rendre physiquement. D’autres sites nous ont été signalés mais les contraintes de temps ne nous ont pas permis de les visiter. On peut citer entre autres :

- La marre aux caimans sacrés de Dalla (Soum) - Le site métallurgique de sorbaia près de markoye (Oudalan) - Les gravures rupestres de Tondo-loko (Oudalan) - Les butes anthropiques de falagountou (Seno) - Les sites métallurgiques de falagountou (Seno) - La grotte de Kerri (Yagha) - L’empreinte de pied (Yagha) - Le forage Christine (Oudalan) - Les nécropoles à jarres funéraires de la région de PobéMengao - Le site de la statuette de Taga

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Liste des personnes interrogées

Nom et Prénom contact Statut Site SORGHO Zacharie 70 50 07 84 Technicien de tourisme Direction Régionale de la Culture du Sahel Mohamadi Hamadou Fondateur des mosquées de Bani Bani CISSE Souabou 76446384 Guide Bani Mosquées de Bani OUEDRAOGO Sidiki Gérant campement Barrage de Yakouta NACANABO Boureima Gérant campement Barrage de Yakouta ZERBO Dramane Gérant au campement Barrage de Yakouta MAÎGA Assane Salam 76297975 CVD Falagountou Falagountou MAIGA Ibrahim Cultivateur Falagountou MAIGA Abdoul Aziz Commerçant Falagountou MAIGA Abdoul Karim Cultivateur Falagountou MAIGA Abasse Elève Falagountou MAIGA Antara Elève Falagountou MAIGA Abdoulaye 66660312 Agent de la mairie Falagountou MAIGA Youssaou Elève Falagountou MAIGA SOULEYMANE cultivateur Falagountou MAIGA ABDOUL LAMINE Falagountou OUMAROU Arba Diallo Conseiller municipal Militaire à la retraite Gorom-Gorom EZAB Ag Alhour 70256287 Chef de canton retraite Gorom-Gorom ISSA Ali 70 60 87 84 Guide musée Oursi Oursi ISSA Oumarou 70677026 Président SSJ Oursi ISSA Mamadou 70367633 Guide Oursi RISSA Ag Agali Propriétaire de campement Gadafabou ALTINET Yacouba Elève Markoye Moumouni Hamidou 78559783 Militaire à la retraite (guide) Markoye Cissé Mahamadou Markoye MAIGA Ibrahim Markoye MAIGA Abdoul-Kadri Elève Markoye MAIGA Ayouba Elève Markoye MAMADOU Hamidou Markoye Djibla Adama Mécanicien Markoye HAMA Hamady 73286467 Tankou Hama Hamadi Tankou HAMA Hamadou Tankou HAMADOU Abdramane Tankou BOUBACAR Hama Tankou BOUBACAR Hama Tankou BOUBACAR Abdoulaye Tankou ABAS Hamado Tankou MOUSSA Hama Tankou HAMIDOU Moussa Tankou DIALLO Salifou Prefet de Tankou Tankou BOUYIN ROLAND : Secrétaire Général de la mairie de Tankou Tankou-Gounadié BELEMOU Ali Agent des services de Tankou l’environnement TIEMA ALiou Vétérinaire Tankou KIEME Abdramane Président APE Tankou TAO Boureima 75048808 Détenteur de masques sacrés Aribinda AMADOU HAMA BOUTAL Agriculteur-éleveur Aribinda HAMIDOU HAMA Agriculteur Aribinda MOUSSA HASSANE Agriculteur Aribinda

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ISSA HAMA Agriculteur Aribinda HAMIDOU MOUSSA Agriculteur Aribinda BOUBACAR BOUREIMA Agriculteur Aribinda BOUBACAR HAMADI Agriculteur Aribinda BOUREIMA HAROUNA Agriculteur Aribinda ZONGO O. Marcel Professeur d’Histoire Géographie Censeur LCD KONFE Salif Cvd Pobé-Mengao KONFE Laya Cvd Pobé Mengao KONFE OUSMANE Secrétaire Général du CVD Pobe-Mengao

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MINISTERE DE L’ECONOMIE BURKINA FASO ET DES FINANCES Unité –Progrès -Justice ------SECRETARIAT GENERAL ------UNITE DE PREPARATION DU PROJET POLE DE CROISSANCE DU SAHEL ------

TERMES DE REFERENCE POUR L’ELABORATION DU CADRE DE GESTION DES RESSOURCES CULTURELLES PHYSIQUESDU PROJET PÔLE DE CROISSANCE DU SAHEL

Juin 2014

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1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Le Burkina Faso en plus d’être un pays enclavé ne semble pas avoir été favorisé par la nature. Situé dans sa majeure partie en zone sahélienne, le pays des hommes intègres a longtemps misé sur l’agriculture et l’élevage pour son développement socio-économique. Il ressort du Plan Régional de Développement (PRD) de la Région du Sahel qu’au-delà de son rôle social, l’élevage reste la principale source de revenus, de même que la principale activité économique des populations de la région. Le cheptel est dominé par les petits ruminants (caprins, ovins) suivi de bovins.

La partie Nord du pays, longtemps considérée comme l’espace naturel réservé à la pratique de l’élevage s’affirme aujourd’hui à travers la région du Sahel comme un vivier de l’économie minière. En effet, depuis quelques années, les fouilles exploratoires dans le domaine minier ont révélé que le Burkina Faso dispose d’énormes potentialités en ressources minières avec une prédominance de l’or. En effet, les réserves aurifères en exploitation sont évaluées à 308 tonnes et celles des projets en construction sont estimées à 362 tonnes. La plupart de ces mines d’or sont localisées dans la partie Nord du pays en général et dans la région du Sahel en particulier. Ainsi, en février 2013, le pays disposait de six sites miniers industriels au Nord de Ouagadougou : cinq mines d'or (Bissa, Essakane, Inata, Kalsaka et Taparko), et un site de manganèse (Tambao). En 2011, les cinq mines d'or représentaient conjointement 62% de la production nationale et employaient 80% de la main-d'œuvre du secteur minier. Outre ces sites industriels, d’autres sites artisanaux sont à prendre en compte (Solhan, Gangaol ,Djouga, etc.).

Dans le but de tirer davantage de profits de l’essor du secteur minier et du potentiel de croissance des secteurs porteurs notamment l’élevage dans la région du Sahel, le Gouvernement du Burkina Faso a décidé de créer un Pôle de Croissance au Sahel. L’approche pôle de croissance s’inscrit dans l’axe 1 de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) relatif au développement des piliers de la croissance accélérée.

Le Gouvernement est accompagné dans le processus de mise en place du Projet Pôle de Croissance du Sahel (PPCS) par la Banque Mondiale.

Pour la conduite de la mise en place du PPCS, le Conseil des Ministres en sa séance du 30 avril 2014 a adopté une Note de cadrage et un dispositif institutionnel pour une meilleure organisation du processus de préparation vers l’atteinte des résultats escomptés. Ce dispositif comprend les organes ci-après : un Comité de Supervision (CS) présidé par le Ministre de l’Economie et des Finances, un Groupe Technique (GT) composé des ministères techniques et structures clé eu égard aux composantes du Projet et une Unité de Préparation du Projet (UPP) rattachée au Secrétariat Technique du Comité National de Pilotage des Pôles de Croissance (ST-CNPPC).

La mise en œuvre d’un tel projet impactera nécessairement le cadre environnemental et social de sa zone d’influence. Or, il s’avère qu’en plus des atouts minier et pastoral, la région du Sahel est également un vivier du patrimoine historique et culturel du Burkina Faso. Parmi ce patrimoine on

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peut citer : les lieux sacrés et mystérieux, les édifices religieux, le Palais de l’émir du Liptako, les mares, les dunes, les lacs, etc. Dans l'optique de prévenir et d'atténuer les éventuelles incidences négatives qui pourraient découler de la mise en œuvre des activités notamment les infrastructures du PPCS sur le patrimoine culturel, il importe d’élaborer un Cadre de Gestion des Ressources Culturelles Physiques(CGRCP). C’est ce qui justifie la préparation des présents termes de référence(TDRs).

2. PRESENTATION DU PROJET

L’objectif du projet est d’une part de promouvoir une prospérité partagée en s’appuyant sur les moteurs de la croissance et les moyens d’existence locale, et d’autre part de réduire la pauvreté et l’enclavement de la région du Sahel. Ceci sera atteint à travers la création des conditions pour le développement des entreprises et la création d’emplois dans la zone du pôle de croissance.

2.1. Les composantes du projet

Le projet pôle de croissance du Sahel est organisé autour de trois(03) composantes décrites ci- dessous.

composante I : « Climat des Investissements et Développement de la Chaine de Valeur » est subdivisée en quatre sous composantes :

Sous-composante I.1 : Reformes du Climat des Investissements Dans le cadre de cette sous-composante, le projet aidera le Gouvernement à mettre en œuvre des réformes clés spécifiquement liées au climat des investissements à Dori afin de créer un cadre favorable offrant plus de chances d'attirer et de retenir les investissements et de développer les entreprises. Le projet visera plus précisément à: i) simplifier et rationaliser les procédures et les pratiques de l'administration fiscale de Dori, y compris la possibilité d’exonérations fiscales et de droits pour le secteur privé local; ii) simplifier la création et l'obtention de licences d'entreprise; iii) faciliter l'accès à la terre et aux intrants agricoles pour les PME; iv) améliorer la transparence, la gouvernance et l'accès à l'information stratégique pour les PME de la zone du projet, et v) mettre en place un registre des actifs mobiliers. Sous-composante I.2: Accès au financement Le projet passera en revue et évaluera plusieurs institutions financières non bancaires (IFNB). Au moins une de ces institutions financières non bancaires sera appuyée pour étendre ses services dans la région. Le projet fournira l'assistance technique et les dépenses de fonctionnement requis pour mettre en marche les installations, élargir leur action en faveur des clients et fournir des garanties partielles de crédit et/ou d'autres services financiers aux PME à Dori et dans la zone environnante. En outre, le projet permettra de financer un éventail d’activités d'assistance technique au profit des banques, comme les agents d'entreprise appuyant les banques et les clients PME dans l’élaboration de plans d’affaires et l’appui aux banques dans le suivi des performances de ces clients pour identifier les difficultés de remboursement et y remédier. Le projet va également cofinancer dans le cadre de l'analyse de marché des banques, les plans stratégiques des

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banques et autres services de consultation pour développer les crédits aux PME, des campagnes de sensibilisation afin d’aider les banques à développer les activités de prêt à Dori et dans la zone environnante. Sous-composante I.3: Chaînes de valeur: Produits animaliers et fournisseurs de produits et services miniers Chaine De Valeur Des Produits Animaliers Le projet financera une assistance technique aux marchés à bétail de Dori et Djibo. Une assistance technique sera fournie pour développer un plan de financement et des modèles d'entreprise pour le développement durable des marchés. Il aidera également à développer un plan d'affaires, les types de tarification, les plans d'investissement et appuiera la consultation des parties prenantes. L'assistance technique aidera également à explorer les différentes options de gestion de ces marchés y compris la privatisation qui est envisageables. Le projet fournira une assistance technique pour développer le marché des aliments pour bétail qui est un élément essentiel de la compétitivité de la chaîne de valeur de la filière bétail. Le projet financera les études de faisabilité pour l’accroissement de l'offre locale d’aliments pour bétail notamment: 1) l’estimation du marché des aliments pour bétail non subventionné et les implications de la suppression éventuelle de la subvention des aliments pour bétail et leur substitution par les résidus agricoles, les cultures fourragères et la réalisation de pâturages nouveaux, et 2) une évaluation de la quantité supplémentaire de résidus, de cultures fourragères et de pâturages nouveaux pouvant être produite avec ces subventions utilisées pour garantir des prêts à ces fins. Une assistance technique sera fournie pour l’élaboration de stratégies pour accroître les investissements dans la fourniture d'aliments pour bétail dans la région. Chaine de valeur des fournisseurs de services et produits miniers Le projet financera une gamme d’activités d'assistance technique nécessaire pour renforcer les fournisseurs potentiels et créer des liens économiques avec les mines. Dans le cadre de cette sous-composante, les bénéficiaires seront incités à élaborer et mettre en œuvre des plans d'amélioration de leurs activités. Une assistance technique sera offerte par les agents de l'entreprise et une gamme de fournisseurs de services de soutien aux entreprises comme les consultants, les centres locaux de formation, les écoles et autres organismes publics et privés. Le projet financera la sensibilisation, l’analyse, l'identification et l'évaluation des fournisseurs potentiels. Il financera une assistance technique pour les diagnostics des entreprises bénéficiaires et la signature de protocoles d'accord décrivant les responsabilités des parties dans la mise en œuvre des plans d'amélioration des activités. Sous-composante I.4: Financement de Contrepartie Le projet Pôle de Croissance du Sahel mettra en œuvre un fonds de soutien à coûts partagés comme outil pour obtenir des résultats à travers quatre guichets: 1) la chaîne de valeur de la filière animale, 2) la chaîne de valeur des fournisseurs miniers, 3) les institutions de formation publique et de recherche, et 4) les services de soutien aux entreprises. Chaque guichet est destiné à une catégorie spécifique de bénéficiaires. Mais ils utiliseront tous des procédures similaires pour la sélection, la mise en œuvre, la gouvernance et le suivi des subventions. Le manuel de gestion du fonds sera élaboré pour décrire ces procédures dans le cadre du manuel d'exécution du

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projet. Les subventions seront octroyées sur la base des manifestations d'intérêt. Les appels à manifestation d'intérêt seront lancés par l’Unité de coordination du projet (UCP). Les parties intéressées postuleront et celles qui répondent aux critères d'éligibilité requises obtiendront une subvention avec contrepartie. Les subventions peuvent également être offertes aux lauréats du concours de plans d'affaires pour financer partiellement les plans d’affaires primés.

Composante II: L'amélioration de la plate-forme infrastructurelle du Sahel

L'objectif de cette composante est de construire et d’améliorer les infrastructures de la zone du projet. La sélection en cours des projets d'infrastructure sera faite en prenant en compte les plans, et schémas directeurs d’aménagement de la commune de Dori, de la région du Sahel, des ministères techniques et autres organisations. Il s’agit notamment de ceux du ministère des ressources animales, de celui des mines et de l'énergie, de la société nationale d'électricité (SONABEL), du ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire ainsi que ceux de la commune de Dori et de la Région du Sahel. Il s’inspirera également des études d’élaboration du plan directeur du l’UCP. Sous-composante II.1: Un accès fiable à l'électricité Un aperçu du secteur de l'électricité du Burkina Faso se trouve à l'annexe 11. Le manque de source électrique fiable est un obstacle majeur au développement économique de Dori et de sa zone environnante. La région possède 1.8MW de capacité thermique installée, laissant un tiers de la ville non desservie. En outre, les réseaux de transport et de distribution demandent une mise à niveau, une extension et une réhabilitation. L’électricité est également essentielle pour assurer un approvisionnement adéquat en eau potable à Dori et sa zone environnante puisque l'eau nécessite une alimentation électrique pour son traitement et son pompage vers les utilisateurs. La SONABEL, a travaillé avec la banque au cours des années à améliorer ses performances notamment dans le cadre de l’actuel projet d'appui au secteur de l'électricité et du projet d’appui à la compétitivité et au développement des entreprises (PACDE). Il a prévu des investissements pour répondre à ces problèmes. Quatre activités et investissements spécifiques seront financés par le projet: (i) la réhabilitation et l'extension du réseau de distribution de la ville de Dori et l'extension du réseau de distribution de Gorom-Gorom; (ii) l’accroissement de la capacité de production d'énergie thermique et solaire; (iii)Le projet aidera également à installer la ligne de transmission de 90 kV de Kossodo à Kaya via Ziniaré et deux sous-stations de 90 / 33kV pour augmenter la capacité de transit de l'électricité et améliorer la qualité de l'approvisionnement énergétique à Dori à travers la ligne de 33kV de Kaya-Dori, ( iv) et l'assistance technique pour la promotion des entreprises énergétiques en milieu rural des zones hors réseau électrique. Sous-composante II.2: Infrastructures communes nécessaires au développement des chaînes de valeur Le projet permettra de réhabiliter ou de moderniser les installations communes et des infrastructures spécifiques aux chaînes de valeur. Ces infrastructures comprendront des structures critiques des marchés à bétail de Djibo et à Dori, les zones de parcage des animaux, les zones de transport, les ateliers, les bureaux, les entrepôts frigorifiques, l'entreposage, etc. Le projet financera (i) la modernisation des abattoirs existants (y compris l'ajout de panneaux solaires pour

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l'ouvrage de Dori) pour augmenter leur capacité de production et leur efficacité; (Ii) l'acquisition et l'installation de systèmes solides de gestion des déchets (incinérateurs, dispositifs de compostage); (Iii) d'autres infrastructures marchandes seront réalisées à Dori et Djibo. Les abattoirs, les marchés et autres actifs pourront être gérés par de manière privée, ou par des entreprises privées en vertu d'un contrat de gestion avec le Gouvernement, une association ou une coopérative. Il est attendu que l'investissement public soit durable et maintenu grâce au recouvrement des coûts pour l'utilisation des installations modernisées ou des frais recueillies par la fédération des bouchers. Le projet financera l'assistance technique pour examiner ces options et faire des recommandations. Sous-composante II.3: Infrastructures et Services de transport Le projet permettra de réhabiliter et d'améliorer les infrastructures de transport existantes et de fournir une assistance technique pour améliorer l'offre de services de transport de la zone du projet. Le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de Dori financé par la Banque mondiale en 2012 a identifié les projets de transport nécessaires dans la ville. Certaines présentent une cohérence avec l'amélioration directe de la croissance sous l’égide du secteur privé et seront financés par le projet. Les projets spécifiques d’infrastructures de transport seront les suivants: 1) l'aménagement d’une gare routière de Dori et des voies commerciales environnantes, 2) l'ajout d'éléments de sécurité et l’amélioration effective des voies d’accès entre le centre et la zone périphérique de la ville tout au long de l’année, 3) l’aménagement d’une aire de stationnement à proximité de la principale zone commerciale et du marché de la ville, 4) la mise à niveau du plan de circulation autour de la mare de Dori et la réhabilitation des pistes rurales qui relient Dori aux zones de production environnantes (190 km).

Composante III: Etablissement du pôle du Sahel: Coordination du projet, promotion de la zone et engagement communautaire

Le projet financera une ou plusieurs études d'élaboration d’un schéma directeur du Pôle de croissance du Sahel qui intègre les études de planification précédentes et élabore des stratégies d’investissements futurs. Des modèles et stratégies d’aménagement spatial découleront également des études. Il financera aussi régulièrement des conférences et ateliers avec les ministères techniques, les autorités régionales et municipales, les mines et autres parties prenantes pour la planification et le développement de l'activité. Le projet financera ensuite une gamme de services professionnels comme les services juridiques, l'ingénierie, la conception et la supervision de la construction pour faciliter la réalisation des investissements publics et privés. Pour le développement du pôle de croissance, il s’avère essentiel d’attirer les investisseurs à Dori et dans sa zone environnante. Le lancement de mines supplémentaires dans la région peut signifier un investissement supplémentaire dans les infrastructures, comme c’est le cas de l'ouverture de la mine de Tambao, plus d'emplois et plus d'activités de RSE pouvant être intégrées au plan directeur de la zone de Dori. Il est également important d’attirer les investisseurs dans la région des mines, eu égard à l’après-mine. Le plan directeur de Dori (réalisée en 2012) a indiqué les secteurs d'intérêt des investisseurs potentiels. Le projet permettra de financer des plans d'action pour approfondir cette analyse pour développer des activités pouvant attirer les investisseurs dans ces secteurs (l’agro-industrie, les mines, le tourisme).

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Le pôle de croissance du Sahel nécessite un cadre institutionnel approprié, y compris les meilleures pratiques réglementaires, et les systèmes de gestion opérationnelle, pour obtenir un financement supplémentaire, attirer les investissements et transformer la ville de Dori et ses environs. Le projet fournira une assistance technique et des atouts de développement d'une autorité institutionnelle autonome sur la base du modèle de Bagré pôle. Le projet financera l'achat, le suivi et l'évaluation, la gestion de l'impact environnemental et social et la dotation de la gestion financière et les dépenses de fonctionnement de la MEBF pour ce projet jusqu'à ce que Sahel Pôle soit prêt à prendre son autonomie. Le projet permettra de financer ces dépenses pour Sahel Pôle par la suite. Les installations, les bâtiments, les actifs et les autres coûts opérationnels de fonctionnement de base seront financés. Sahel Pôle sera basé à Dori avec une représentation à Ouagadougou. Le projet fournira une assistance technique pour effectuer une cartographie robuste des parties prenantes dans le cadre de la présente sous-composante, ainsi qu'un inventaire des OSC qui peuvent jouer un rôle constructif en aidant à atteindre les objectifs du projet à Dori et dans sa zone environnante. Travailler en étroite collaboration avec les OSC demeure stratégique pour créer un écosystème de pôle de croissance qui soit durable, sans risque de conflits et favorable au développement communautaire. Le projet permettra de financer le développement et le renforcement de ces organisations par des subventions et un appui technique afin qu’elles puissent mieux s’acquitter de leurs missions. Ces missions peuvent prendre en compte la gouvernance, la transparence dans les contrats et marchés miniers, l'éducation, la planification et l'investissement public, la protection environnementale et sociale, ou la fourniture de services de santé. C’est ainsi que ces organisations vont transformer les risques du projet en impacts positifs. Le projet exécutera: (i) une étude de conception de la structure institutionnelle optimale, y compris la dotation en personnel et la planification, les procédures d'exploitation et la structure de gouvernance interne; (ii) un inventaire des actifs de l'État dans la région et le développement d'une stratégie de la zone du pôle de croissance pour déterminer les actifs et les fonctions et services publics dont il est préférable de conférer la gestion à l'autorité administrative du pôle de croissance; (iii) la préparation d'un cadre législatif qui sera applicable aux accords de partenariat public-privé devant servir à l'autorité administrative du pôles de croissance; (iv) la création et l'opérationnalisation d'une équipe de gestion de projet pour Sahel Pôle ; (V) l'assistance technique pour renforcer les capacités de planification au sein de l'autorité administrative du pôle de croissance; (vi) le développement d'un système de mesure et d'évaluation de l'impact des investissements dans la performance de la zone du projet et du projet lui-même; et (vii) une stratégie de communication et de consultation robuste pour Dori et les opérations de la zone environnante.

2.2 ZONE D’IMPLANTATION DU PROJET

La région administrative du Sahel qui concentre une part importante des ressources et de l’industrie minière du pays ainsi que le cinquième des ressources animales du pays constitue le cadre géographique de mise en œuvre du projet. La zone de concentration du projet est la commune de Dori (Chef-lieu de la région) à partir de laquelle le projet rayonnera sur toute la région (Zone d’influence) voire sur l’ensemble du territoire national.

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3. OBJECTIFS DE L’ETUDE

L’objectif général de l’étude est de fournir un ensemble de mesures techniques, opérationnelles, organisationnelles à l’intérieur d’un cadre de gestion des ressources culturelles physiques (CGRCP) permettant de prévenir et de gérer les risques potentiels du projet encourus pendant sa mise en œuvre.

Il s’agira plus spécifiquement de :

 faire une description de la situation de référence du patrimoine culturel matériel de la région du Sahel en mettant l’accent notamment sur les éléments caractéristiques majeurs à préserver dans la zone d’influence ;  procéder à une analyse des facteurs du projet risquant d’affecter le patrimoine culturel matériel dans l’aire de mise en œuvre du projet ;  identifier les forces et les faiblesses du cadre institutionnel et juridique en matière de préservation et de conservation du patrimoine historique et culturel ;  proposer des orientations et des mesures concrètes de gestion des risques et des impacts associés aux différentes interventions du projet pouvant affecter le patrimoine historique et culturel de la zone d’influence du projet ;  élaborer un Cadre de Gestion des Ressources Culturelles Physiques(CGRCP) de la zone d’influence du projet assorti d’un budget.

4. RESULTATS ATTENDUS

Les principaux résultats attendus de l’étude sont :

 la description de l’état initial du patrimoine historique et culturel de la région du Sahel en mettant l’accent notamment sur les éléments caractéristiques majeurs à préserver est faite ;  une analyse des facteurs du projet risquant d’affecter le patrimoine historique et culturel est effectuée ;  les forces et les faiblesses en matière de préservation et de conservation du patrimoine historique et culturel sont mises en exergue en vue de leur prise en compte dans la formulation du CGRCP ;  des orientations et des mesures concrètes de gestion des risques et des impacts associés aux différentes interventions du projet pouvant affecter le patrimoine historique et culturel de la zone d’influence du projet sont proposées ;  un Cadre de Gestion des Ressources culturelles y compris les coûts estimatifs des actions à mettre en œuvre est élaboré.

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5. TACHES DU CONSULTANT

Les tâches dévolues au Consultant sont les suivantes :  proposer une note de cadrage de l’étude (notamment la méthodologie, le calendrier et le plan du rapport) qui sera validée par le Maître d’ouvrage ;  faire l’inventaire et décrire le milieu physique du projet en mettant l’accent sur les spécificités du patrimoine historique et culturel (la nature des éléments constitutifs de ce patrimoine, leur intérêt historique et culturel, leur état des préservations et de conservation, les risques actuels qui pèsent sur leur devenir et dont le projet pourrait augmenter la criticité) ;  décrire le cadre institutionnel et juridique de gestion de préservation et de conservation du patrimoine historique et culturel aux niveaux étatique et décentralisé ; tout en interrogeant le cadre juridico-institutionnel du projet afin de déceler les mesures se rapportant au patrimoine historique et culturel de la zone d’influence du projet ;  identifier et évaluer l'importance potentielle des impacts positifs et négatifs, directs et indirects du projet par catégorie/type de sous – projet envisagé ;  décrire les mécanismes et les arrangements institutionnels de mise en œuvre du CGRCP en clarifiant les rôles et responsabilités de toutes les parties prenantes (au niveau central, régional/local, communal et district/village) impliquées dans sa mise en œuvre ;  proposer un système de suivi-évaluation des mesures proposées pour la préservation et la conservation du patrimoine historique et culturel (indicateurs, fréquence de collecte/calcul/estimation, responsabilités, etc.), de préférence participatif ;  évaluer la capacité des institutions nationales responsables et impliquées dans la mise en œuvre du CGRCP, et proposer des mesures pour le renforcement de leurs capacités ;  préparer un budget récapitulatif de toutes les actions et activités proposées dans le CGRCP;  rédiger le rapport de l’étude.

6. ORGANISATION DE L’ETUDE

6.1. Approche méthodologique

L’étude sera conduite sous la supervision globale du l’Unité de Préparation du Projet Pôle de Croissance du Sahel (UPP-PCS) en relation avec l’ensemble des acteurs clé dont les services du Ministère chargé de la culture et les structures nationales en charge des questions du patrimoine culturel et historique, les institutions de recherche et d’appui-conseil, les communautés locales et les opérateurs privés concernés. Le consultant sera appuyé par des personnes ressources locales et internationales. La démarche devra donc garantir le dialogue et la participation.

6.2.Contenu du rapport

Le rapport de CGRCP devra être concis et précis. Il doit mettre l’accent sur le patrimoine historique et culturel de la zone d’influence du projet et son importance pour le développement et le rayonnement de la région Sahel. Il se concentrera sur les résultats, les conclusions et les

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recommandations pour de futures actions, à la lumière des données rassemblées ou d'autres références utilisées au cours de l'étude. Les éventuels détails significatifs seront renvoyés en annexe du rapport.

Le rapport de CGRCP peut offrir le contenu suivant : – Liste des Acronymes ; – Table des matières ; – Résumé exécutif en français et en anglais ; – Objectif de l’étude et structuration du rapport ; – Présentation du projet ; – Analyse sommaire du profil de la zone d’intervention du projet ; – Présentation de la méthodologie utilisée en faisant ressortir la manière dont l’étude a été conduite et les parties impliquées dans la préparation assortie d’un schéma du processus ; – Présentation du cadre politique, institutionnel et juridique en matière de gestion des ressources culturelles physiques ; – Description de l’état initial du patrimoine historique et culturel tout en mettant en exergue son importance ; – Bilan diagnostic des questions clés identifiées ; – Énoncé des principes directeurs, les objectifs poursuivis ; – Actions correspondant aux objectifs (dont les délais, les priorités, les ressources et les indicateurs) ; – Synthèse des consultations publiques ; – Plan de mise en œuvre, le programme de travail annuel, la formulation du projet, l’indication des ressources (budget de mise en œuvre) ; – Plan de suivi ; – Calendrier des révisions; – Annexes  références bibliographiques ;  Détails des consultations publiques (préoccupations soulevées, PV des réunions, réponses données, localités, listes des personnes consultées, etc. ;  Termes de Référence.

6.3.Durée de l’étude

La durée calendaire entre le démarrage effectif et le dépôt du rapport final provisoire n’excèdera pas trois (03) mois. Le consultant devra proposer un calendrier détaillé de l’exécution de sa mission qui sera validé par l’UPP.

7. QUALIFICATION ET EXPERTISE REQUISES

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Le Consultant recherché devra être un spécialiste des domaines des sciences sociales (histoire, archéologie, géographie, sociologie) ayant des compétences dans le domaine de la préservation, la conservation et la protection de patrimoine historique et culturel et en système de représentations sociales. Il devra être titulaire d’un doctorat et justifier d’au moins cinq (05) travaux similaires et de plus de dix (10) ans dans les études d’impact des ressources culturelles physiques.

Le consultant devra être familier avec les politiques de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque Mondiale et plus particulièrement avec l’OP/PB4.11 relative aux ressources culturelles physiques.

Le consultant qui sera retenu devra, si besoin est, s’associer d’un expert qualifié et expérimenté et qualifié en histoire et archéologie.

8. LIVRABLES

Le consultant fournira son rapport en français avec un résumé analytique en anglais dans la version finale et un rapport distinct du résumé en anglais de l’étude (sous format électronique Word) à l’équipe de préparation du Projet Pole de Croissance du Sahel. Au regard de l’importance de la prise en compte des questions de sauvegarde des ressources culturelles physiques du Projet et de la nécessité d’élargir la base des consultations, il animera en outre, un atelier de restitution et de validation du CGRCP qui réunira toutes les parties prenantes au Projet. Les frais d’organisation sont à la charge du Projet. A l’issue de cet atelier, le Consultant incorporera les commentaires et suggestions de toutes les parties prenantes dans le document final à diffuser au Burkina Faso et à l’Infoshop de la Banque Mondiale.

Le rapport du Cadre de Gestion des Ressources Culturelles Physiques sera, autant que possible, concis. Il se concentrera sur les résultats, les conclusions et les recommandations pour de futures actions, à la lumière des données rassemblées ou d'autres références utilisées au cours de l'étude. Les éventuels détails seront développés en annexe.

9. Confidentialité

Les documents et autres informations ayant servi à la rédaction du rapport tout comme ce dernier, restent la propriété exclusive du projet. Ils ne peuvent en aucun cas être utilisés à d’autres fins sans l’autorisation préalable du projet.

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