Le livre de l’environnement PLAN D’ACTION POUR LE RENFORCEMENT DES CAPACITES EN UNION DES COMORES préface En ratifiant les trois principales conventions de RIO, notre pays affirmait sa ferme volonté et son engagement à se préparer pour : (i) faire face aux changements climatiques déjà de plus en plus visibles, (ii) conserver ce qui reste de sa biodiversité et (iii) lutter contre la dégradation précipitée de ses terres notamment agricoles et forestière. La mise en œuvre de ces conventions, comme toutes les autres conventions auxquelles nous avons souscrit, rendait nécessaire une mobilisation déterminée des moyens humains, matériels, financiers, institutionnels et une pleine adhésion de tous les acteurs en vue de garantir, entre autre, la pérennité des actions entreprises et afin de faire face aux défis multisectoriels liés aux déreglements climatiques, à la conservation durable de la biodiversité et à la désertification. Les faiblesses actuelles et les lacunes relevées dans le cadre de cet exercice d’auto évaluation nationale des besoins en renforcement des capacités de gestion de l’environnement national et global, avec les conséquences qui en découlent ne sont pas une fatalité. Elles sont forcément la résultante de l’insuffisance de nos capacités requises pour répondre aux préoccupations multiples qui se posent à nous dans le domaine de l’environnement ainsi qu’en matière de lutte contre les changements climatiques et la désertification. Pour gagner ce combat, combat que l’Union des Comores mène, avec l’appui des partenaires au développement, notamment le système des Na - tions Unies, depuis l’adoption de notre politique environnementale en décembre 1993, il était vital de procéder, avant de franchir des nouveaux pas, à une auto évaluation nationale des capa - cités du pays aux niveaux systémique, institutionnel et individuel. C’est dans cet esprit que l’Union des Comores a lancé, en partenariat avec le bureau de pays du PNUD, l’exercice d’ « Evaluation des besoins en capacités pour la mise en œuvre de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité et celui « d’Auto Evaluation Nationale des Besoins en renforcement des capacités de la Gestion de l’environnement ». Cette autoévaluation des capacités a mis en exergue les carences qui entravent la mise en œuvre des conventions internationales ratifiées, des politiques et des stratégies sectorielles élaborées par le pays. Elle nous a permis d’évaluer nos besoins en développement des capacités nécessaires pour répondre aux questions prioritaires liées à la protection de l’environnement national et mon - dial, à la lutte contre les changements climatiques et d’élaborer un Plan d’Action national pour renforcer les éléments clés du système de gestion environnementale aux Comores et les décisions relatives à la meilleure façon de répondre à nos besoins. La présente autoévaluation nationale des capacités à renforcer, a permis également d’identifier une autre carence plus importante et urgente à régler qui entrave la mise en œuvre de nos actions. Il s’agit de l’absence d’un organe de haut niveau et des organes insulaires de coordination 2 - LE LIVRE DE L’ENVIRONNEMENT répondant à la fois aux recommandations des instances internationales d’appui au processus de renforcement des capacités et aux besoins du développement durable du pays. Les expériences passées ont montré que, en l’absence d’une institution assurant un leadership fort et transversal, des documents stratégiques tels que le Plan d’Action pour le Renforcement des Capacités et le Plan stratégique national de lutte contre les Changements climatiques, pour la conservation de la biodiversité et la réduction des risques de catastrophes pourraient ne pas être soutenus et mis en œuvre. Certes, il ne suffit pas d’avoir une bonne connaissance des difficultés auxquelles nous sommes confrontées pour relever les défis complexes inhérents au triptique -Changements climatiques, environnement naturel, risques de catastrophes-. Encore faut il réunir les autres conditions de réussite susceptibles d’impulser une réelle dynamique du changement et notamment les moyens humains et financiers propres à engager le processus et à concrétiser toutes les opportunités qui s’offrent à l’Union des Comores aux niveaux interne et externe. Avec cet exercice, nous venons, sans nul doute, de franchir une étape importante dans le processus d’identification de nos besoins en renforcement de nos capacités et nous nous engageons à créer les conditions de base pour l’idéal d’un futur commun pour les générations présentes et futures. Idi NADHOIM Opia Mensah KUMAH Vice Président en charge du Coordonnateur Résident des Ministère de l’Agriculture, de la activités opérationnelles du Pêche, de l’Environnement et, Système des Nations Unies de l’Energie et de l’Artisanat aux Comores PREFACE - 3 s e r è i t Résumé 6 a Introduction 8 m 1. CONTEXTE 10 2. PROCESSUS s D’AUTOEVALUATION 24 e 3. PLAN D’ACTION 32 d 4. DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES POUR LA MISE EN OEUVRE DU PLAN e D’ACTION 64 l ANNEXES 74 b a t 4 - LE LIVRE DE L’ENVIRONNEMENT AME Accords Multilatéraux sur l’Environnement AIDE Association d’Intervention pour le Développement et l’Environnement ANCAR Autoévaluation Nationale des Capacité à Renforcer CCLD Convention Cadre pour la Lutte contre la Désertification CCNUCC Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques s CDB Convention sur la Diversité Biologique CHM Clearing House Mecanism ( Mécanisme d’échange ) i g CICE Comité Interministériel Consultatif pour l’Environnement CIDD Comités Insulaires pour le Développement Durable l CNDD Commission Nationale sur le Développement Durable e CNDRS Centre National de Documentation et de Recherche s Scientifiques DGE Direction Générale de l’Environnement s DNEF Direction Nationale de l’Environnement et des Forêt s DNRH Direction Nationale des Ressources Halieutiques & DNSA Direction Nationale des Stratégies Agricoles DSCRP Document de Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté FAO Food and Agriculture Organisation FEM Fonds pour l'Environnement Mondial a GES Gaz à Effet de Serre c INRAPE Institut National de Recherche pour l’Agriculture, la Pêche et l’Environnement MPE Ministère de la Production et de l’Environnement r OCB Organisations Communautaires de Base o OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement ONG Organisation Non Gouvernementale n PAE Plan d’Action Environnemental PANA Programme d’Action National d’adaptation aux Changements Climatiques y PNE Politique Nationale de l’Environnement m PMF/FEM Programmes de Micro- Finances du Fonds pour l’Environnement Mondial PEID Petits Etats Insulaires en Développement PNM Plan Nationale de Mise en oeuvre e PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement s POP Polluant Organique Persistant PR Présidence de la République RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat SCRP Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté SNPA/DB Stratégie Nationale et Plan d’Action sur la Diversité Biologique UE Union Européenne UICN Union Internationale pour la Conservation de la Nature SIGLES & ACRONYMES - 5 résumé ’Union des Comores a bénéficié d’un nales et locales, des ONG, du secteur privé et des appui financier et technique du FEM et partenaires du pays pour sa mise en oeuvre. Ldu PNUD pour évaluer ses besoins en Un bilan de situation dresse le contexte environ - renforcement des capacités afin d’élaborer et de nemental du pays ainsi que les changements ma - mettre en œuvre les trois conventions post-Rio jeurs intervenus dans la mise en œuvre des dont la Convention sur la Conservation de la Di - conventions mondiales et des initiatives straté - versité Biologique (CDB), La Convention Cadre giques nationales liées à l’environnement, expose sur la Lutte contre la Désertification (CCLD) et les objectifs de l’évaluation et la méthodologie la Convention Cadre des Nations Unies sur les appliquée ainsi que les évaluations précédentes, Changements Climatiques (CCNUCC), en passe en revue les efforts passés en matière de conformité avec ces engagements en vertu de renforcement des capacités pour la gestion de leurs ratifications respectives en 1994 pour la l’environnement à travers l’évaluation des projets CDB et la CCNUCC et la CCLD en 1998. mis en place sur le terrain, évalue les réalisations L’exercice réalisé selon une démarche participa - ainsi que les forces et faiblesses, les lacunes et les tive a permis d’identifier les capacités à renforcer contraintes, analyse les différentes initiatives, pré - à tous les niveaux (systémique, institutionnel et sente les opportunités et tire les leçons pour individuel) pour chaque fonction clé des obliga - l’avenir. tions de chaque convention jugée prioritaire. Le pays a pris des mesures sur tous les plans en L’analyse des lacunes et des contraintes a permis vue de relever la problématique de la dégradation d’établir le diagnostic suivant : des ressources naturelles et assurer une meilleure gestion de l’environnement. Ces mesures Niveau systémique : (i) Le cadre politique (la concernent, entres autres, la mise en place des Politique Nationale de l’Environnement, le Plan cadres politiques, législatifs, institutionnels et le d’Action Environnemental, la stratégie et plan développement des activités de renforcement d’action) n’a jamais été révisé pour prendre en des capacités individuelles dans le domaine de compte l’évolution des besoins. Les politiques l’environnement. sectorielles des autres institutions concernées par la gestion durable de l’environnement (agricul - Le plan d’action élaboré vise à faire le bilan des ture, pêche, tourisme, transport, éducation - re - capacités existantes ou à renforcer pour une cherche, finances, santé) n’intègrent pas meilleure mise en œuvre des conventions notam - suffisamment la dimension environnementale ; ment les trois conventions post-Rio relatives à la (ii) le cadre juridique et réglementaire est incom - conservation de la diversité biologique, à la lutte plet et ne répond pas à l’ensemble des préoccu - contre la désertification et aux changements cli - pations actuelles en vue de constituer un cadre matiques.