La Réception Des Troubadours Au Moyen Âge (Oc Et Oïl) 1 - La Poésie Lyrique
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Revue des langues romanes Tome CXXIV n°2 | 2020 La Réception des troubadours au Moyen Âge (oc et oïl) 1 - La poésie lyrique Édition électronique URL : https://journals.openedition.org/rlr/3397 DOI : 10.4000/rlr.3397 ISSN : 2391-114X Éditeur Presses universitaires de la Méditerranée Édition imprimée Date de publication : 1 décembre 2020 ISSN : 0223-3711 Référence électronique Revue des langues romanes, Tome CXXIV n°2 | 2020, « La Réception des troubadours au Moyen Âge (oc et oïl) 1 - La poésie lyrique » [En ligne], mis en ligne le 01 décembre 2020, consulté le 28 mai 2021. URL : https://journals.openedition.org/rlr/3397 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rlr.3397 La Revue des langues romanes est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International. Revue des Langues Romanes REVUE DES LANGUES ROMANES _________ Comité d’honneur Lola BADIA, Valeria BERTOLUCCI, Bernard POTTIER, Mercedes BREA, Myriam CARMINATI, Bernard CERQUIGLINI, Francis DUBOST, Liliane DULAC, Paul FABRE, Marcel FAURE, Anna FERRARI, Fausta GARAVINI, Philippe GARDY, Gérard GOUIRAN, Philippe MARTEL, Linda PATERSON, Jean-Marie PETIT, May PLOUZEAU, Isabelle de RIQUER, Paul SKÅRUP, Jean TENA, Michel ZINK. Comité de rédaction Gilda CAITI-RUSSO (rédactrice en chef), Catherine NICOLAS (secrétaire de rédaction), Jean-François COUROUAU, Gilles SIOUFFI, Jean-René VALETTE Comité scientifique Carmen ALÉN GARABATO, Stefano ASPERTI, Miriam CABRÉ, Maria CARERI, Jean-Pierre CHAMBON, Peter CICHON, Costanzo DI GIROLAMO, Isabelle FABRE, Thomas FIELD, Simon GAUNT, Ruth HARVEY, Franz-Peter KIRSCH, Georg KREMNITZ, Giosué LACHIN, Catherine LÉGLU, Pilar LORENZO, Sadurní MARTÍ, Catherine NICOLAS, Claus PUSCH, Patrick SAUZET, Richard TRACHSLER, Meritxell SIMÓ, Luke SUTHERLAND, August RAFANELL, Walter MELIGA, Carlo PULSONI, Fabio ZINELLI. * La REVUE DES LANGUES ROMANES publie un tome annuel, numéroté en chiffres romains et livré en deux volumes. * Les ABONNEMENTS sont reçus pour une année, soit deux numéros. Prix de l’abonnement pour 2020 : Particuliers : 45 € – Prix à l’unité : 27 € – Libraires et institutions : 55 €. Frais de port : – France : 10 € ; – Étranger : 20 €. 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Giraut de Bornelh, Iois e chans (BdT 42. 40), v. 93-95 ................................... 235 Christelle Chaillou-Amadieu, La réception musicale dans les chansonniers de troubadours : le cas du chansonnier R, Paris BnF fr.22543 ................................................. 257 Federico Saviotti, Épisodes de la réception : le partimen d’En Coyne e d’En Raymbaut (BdT 392. 29), ses auteurs et son public (avec une nouvelle édition critique du texte) .............................................. 271 Guillaume Oriol, La transmission des amorces saisonnières des troubadours aux trouvères : l’hypothèse des mécanismes émotionnels ................................................... 295 Florence Mouchet, Un référent musical ? La réception des mélodies de troubadours par les trouvères .................... 323 2. CRITIQUE Frédéric Mistral, Mémoires et récits, édition de Claude Mauron et Henri Moucadel, 2 vol., Montfaucon, À l’asard Bautezar !, 2020. (Vol. 1 : Au Mas dóu Juge, Préface autobiographique des Isclo d’Or, 343 p. ; Vol. 2 : La riboto de Trenco-Taio, 280 p.) (Jean-Yves Casanova) ..................................................................................... 353 James Thomas, Grains of Gold. An Anthology of Occitan Literature, London, Francis Boutle Publishers, 2015, 775 p. (Jean-François Courouau) .............................................................................. 359 Elisabetta Barale (éd.) La Généalogie, la vie, les miracles et les mérites de Saint Foursy, Paris, Classiques Garnier (Textes littéraires du Moyen Âge 47), 2018, 252 p. (May Plouzeau) ............................................................................................... 365 HOMMAGE Jean-Marie Petit (1941-2020) En apprenant le décès de Jean-Marie Petit, ma pensée va en premier lieu à son épouse, Odette Camproux, à qui la Revue des langues romanes présente ses condoléances. Elle se retourne aussi, spontanément, vers le passé, et je ressens immédiatement un sentiment de vide profond et comme une sorte d’injustice : de l’équipe d’occitanistes des années quatre-vingts de l’université Paul-Valéry, me voilà désormais seul ; tour à tour Charles Camproux (dont Jean-Marie était le gendre), puis Marcel Barral, puis Christian Baylon, puis Robert Lafont sont partis. C’est au tour de Jean-Marie aujourd’hui, et j’avoue que « je ne m’y fais pas », comme on dit. Avant d’évoquer le professeur, le dialectologue, le lexicologue et le poète, c’est le collègue et l’ami que je voudrais rappeler. Notre dernière rencontre remonte à cinq ans, lors de l’anni- versaire que mes enfants avaient organisé à l’occasion de mes quatre-vingts ans ; la première remontait à 1964, au stage de l’Institut d’études occitanes qui, cette année-là, se tenait à Decazeville, dans l’Aveyron. Entre-temps, c’est presque une trentaine d’années passées ensemble à l’université ; avec Robert Lafont et Jean-Claude Bouvier notamment, j’étais de son jury de thèse d’État, une thèse soutenue à Aix-en-Provence et pour laquelle il avait obtenu la mention « Très Honorable ». Nos ensei- gnements ont été parallèles, et nous n’avons pas eu l’occasion de travailler ensemble dans le même certificat, mais nos rencontres ont été toujours amicales, évidemment, mais aussi très bavardes ; 204 REVUE DES LANGUES ROMANES combien de fois, sur le parking de la Fac, avons-nous « taillé des bavettes » sur tous les sujets qui nous venaient à l’esprit : amusants, sérieux, tout y passait. À ce propos, un jour que nous parlions d’occitan et d’action occitane, je me souviens de la phrase de conclusion de notre échange d’idées, phrase qu’il avait lâchée soudain avec fermeté : « Le premier acte révolutionnaire, si on veut mettre les choses sur ce plan, c’est d’abord de parler sa langue ». Parler sa langue, tout est là, et avant toute chose. Ce principe, il l’a appliqué toute sa vie, à l’université bien sûr, mais aussi dans ses écrits de poète ou de chercheur. Comme Charles Camproux, Jean-Marie Petit a été dialectologue ; sa thèse appartient à cette direction de recherches et il a travaillé à l’Atlas linguistique du Languedoc oriental. Cela l’a conduit à orienter ensuite une large part de son enseignement vers la lexicologie et l’étude des dictionnaires. Curieux donc de tout ce qui concerne le domaine occitan, il a d’abord travaillé, en compagnie de Jean Téna (professeur d’espagnol à l’Université Paul-Valéry), à un Romancero occitan, paru chez François Maspero, en 1971 (édition bilingue) ; l’ouvrage recense une bonne centaine de pièces occitanes, dont la thématique est commune avec les romances espagnols, chansons populaires au charme toujours opérant : O ! lo polit parèu ! Ne’n son mòrts d’amoreta ! Lo paire n’a grand tòrt que non la li donava : lo galant n’a ‘nncar mai que non la desraubava ! Cela me conduit à évoquer le poète qu’a été Jean-Marie, qui a publié un bon nombre de petits recueils chez Jorn ou à Letras d’oc. Poèmes courts, vers courts, syntaxe réduite, tout est choisi pour l’évocation spontanée, puis pour la rêverie que fonde cette spontanéité. Jean-Claude Forêt (Europe) a écrit à ce propos : « Jean-Marie Petit est un de ces poètes brefs dont l’écriture paraît si naturelle, évidente et limpide qu’ils ne donnent jamais l’impression d’un dépouillement ou d’une quête délibérée de silence » ; cette phrase caractérise bien, me semble-t-il, ces poèmes nés d’une sensibilité qui puise sa nourriture dans la langue des gens de peu, modestes travailleurs de nos vignes, dans la langue des plantes, celle de leurs noms. La langue, l’occitan, le respect HOMMAGE À JEAN- MARIE PETIT (1941- 2020) 205 de Jean-Marie pour « sa » langue et la connaissance profonde qu’il en avait, riche lexicalement mais surtout proche de la vie, la vie de nos campagnes, de nos villages, de nos caves et de nos jardins. J’ai sous la main Erbari (Herbier), publié chez Jorn en 2011. J’aime beaucoup ce petit livre présenté avec soin. Plutôt que de faire des phrases, je préfère rappeler ici un court poème sur une bien jolie plante, le liseron (la correjòla) : T’ai fach un vestit de folhum per las noças del vent e danças liura pè descauç sus la tèrra doça dels meus que t’ai donada liura ja de nosautres. Lo sorelh es a tu. C’est simple, c’est libre, c’est expressif et c’est « vrai ». Je vois là une sorte de dénominateur commun dans les recueils de Jean-Marie, même quand les sujets diffèrent, deLo pan, la poma e lo cotèl à D’aquesta man del jorn, en passant par Bestiari, aubres, vinhas ou Patarinas. Et j’y vois, et j’entends surtout, la langue dans son naturel, sa saveur et sa libre expression. Dans la dédicace qu’il m’a adressée en m’offrantErbari, Jean-Marie se dit poèta de pauc dins sa lenga caparuda de paure. Tout Jean-Marie est là, poète discret et modeste, mais qui s’exprime dans sa langue avec entêtement (l’acte révolutionnaire ?), une langue « de pauvre », celle des gens simples. Une langue que nous te remercions d’avoir enrichie de ta poésie pour en montrer fièrement la noblesse.