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• July / August juillet / août 1986

The monthly journal for the criminal justice system I Le courrier mensuel de la justice pénale Welcome to Bienvenue au Solicitor General Solliciteur général, James Kelleher M. James Kelleher

On lune 27, 1986, Prime Minister Le 27 juin 1986, le Premier ministre, Mulroney appointed International Trade M. Mulroney, a nommé le ministre du Minister James Kelleher to a new post Commerce extérieur, M. James Kelleher, as Solicitor General. au poste de Solliciteur général du Canada. Mr. Kelleher is a native of Sault Ste-Marie, and a graduate of Queen's University (BA, 1952) and M. Kelleher est originaire de Sault-Sainte-Marie. Il a Osgoode Hall (1956). He was first elected to the reçu un B.A. de l'Université Queen's en 1952 et un House of Commons in 1984, following a successful diplôme en droit d'Osgoode Hall en 1956. Il a été élu legal practice in corporate-commercial, municipal and à la Chambre des communes pour la première fois labour fields. en 1984, après avoir exercé avec succès la carrière As Minister for International Trade, Mr. Kelleher d'avocat spécialisé en droit commercial et municipal co-chaired the Joint Economic Commission of ainsi qu'en droit des sociétés et du travail. Canada and the U.S.S.R., and led trade missions to À titre de ministre du Commerce extérieur, the United States, Europe, Southeast Asia and the M. Kelleher a été coprésident de la Commission Pacific Rim. He has also served as a member of the économique mixte du Canada et de l'URSS, et a Cabinet Committees for Economic and Regional dirigé des missions commerciales aux États-Unis, Development, Legislation and House Planning, and en Europe, en Asie du Sud-Est et dans les pays en Foreign and Defence Policy. bordure du Pacifique. En outre, il a été membre des The new Solicitor General also remains actively comités suivants du Cabinet : Développement écono- involved in community affairs, having served as direc- mique et régional, Législation et planification parle- tor of both the Housing Corporation and the mentaire, et Politique étrangère et de la défense. Sault Ste-Marie Chamber of Commerce, president of Le nouveau Solliciteur général continue d'oeuvrer the Sault and District Law Association, and as a activement au sein de la collectivité. Il a occupé dans council member of the Association of Professional le passé les postes de directeur de la Société de Englneers of Ontario. logement de l'Ontario, directeur de la Chambre de We wish Mr. Kelleher every commerce de Sault-Sainte- success in his new role as Marie, président de la Sault Solicitor General of Canada. and District Law Association et membre du conseil de l'Ordre des ingénieurs de l'Ontario. e 0.> Nous souhaitons à M. Kelleher CD le plus grand succès dans son I E ct, e. 2 ..(32 nouveau poste de Solliciteur co &:,) •qj E. 0- général du Canada. • Ct Q_ Q., •%----

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LIAISON! July/August 1986 ro' É ,

Solicitor G eral Sollicite& général Canada Cleté Ministry SerMagt5 1986 Secretaria du Ministère

BI BL 1 o • DU H Q (INÉRAL ol. 12 No. Juiy Augustsoli • juillet août 19L _ Liaison is produced monthly by the Communications Group, Ministry Secretariat, Solicitor General Canada, under the authority of the Honorable Moving Up the Line James Kelleher, P.C., M.P., Solicitor General of Canada. The magazine is As trafficking in illicit drugs increases internationally, police forces are available to the public free of charge. teaming up across borders for undercover investigations. The story of Operation Waterworks/Waterfall explores the development and dangers Liaison est publié chaque mois par le encountered in a successful Canada-United States effort. Undercover Groupe des communications, Secrétariat drug work is discussed: operational planning, casting and acting the du ministère, Solliciteur général Canada, roles, and a profile of the undercover agent. avec l'autorisation de l'honorable James Kelleher, CP, député, Solliciteur général Infiltration de la police dans les filières du Canada. Cette publication est offerte gratuitement.. Comme le trafic des drogues s'intensifie sur le plan international, les corps policiers mettent leurs ressources en commun de part et d'autre de la frontière pour s'infiltrer dans les milieux en cause. L'article relate Editor/Rédactrice les moments dramatiques de l'opération Waterworks/Waterfall, qui a été Denise Amyot couronnée de succès. On y retrace également les diverses étapes du travail d'infiltration : le scénario de base, la distribution des rôles et leur Assistant Editor/Rédactrice adjointe interprétation. On donne enfin un profil de l'agent d'infiltration. Susan Gardner-Barclay 4 Design/Graphisme Carisse Graphic Design Ltd. Carrying On the Cause

Over 160 privately-operated half-way houses across Canada recently Translation/Traduction signed new contracts that will result in improved staff training, better Ministry Translation Service security measures and more thorough evaluations. Behind the new pro- Service de traduction du Ministère visions is a father who refused to let the tragedy of his daughter's murder go unnoticed. Communications Group, Programs Branch Un porteur de flambeau 340 Laurier Avenue West Ottawa, Ontario Plus de 160 foyers de transition privés au Canada ont signé récemment K1A OP8 de nouveaux contrats qui permettront d'améliorer la formation du per- Tel: (613) 991-2808 sonnel, de renforcer les mesures de sécurité et d'approfondir les évalua- tions. Ces initiatives sont l'oeuvre discrète d'un père qui a refusé de The opinions expressed in this publica- passer sous silence la tragédie de sa fille assassinée. tion do not necessarily reflect the views or policies of the Ministry of the Solicitor General. Contents of this publication may Let's Build Childhoods Worth Remembering be reprinted with credit unless otherwise noted. Photographs that illustrate situa- Public education on the issues surrounding missing children, amend- tions are set up by Liaison and are taken ments to current laws regarding kidnapping and child custody, partner- with permission of participating actors. ships involving a cross-section of society and development of programs to better protect children were the themes discussed at a recent forum Groupe des communications sponsored by the Ministry of the Solicitor General. As the problem of Direction des programmes missing children gains wider public attention, businesses, legislators 340 ouest, avenue Laurier and youth protection agencies pool their resources to bring children Ottawa (Ont.) home. K1A OP8 Tél: (613) 991-2808 L'avenir de nos enfants est entre nos mains

Les opinions exprimés dans Liaison ne L'information du public sur les problèmes relatifs aux enfants portés concordent pas nécessairement avec les disparus, les modifications qu'il y aurait lieu d'apporter aux lois actuelles opinions et les politiques du ministères concernant l'enlèvement et la garde d'enfants, les coalitions de citoyens du Solliciteur général. Sauf avis contraire, et l'élaboration de programmes visant à mieux protéger les jeunes ont reproduction de textes autorisée avec été les thèmes développés dans le cadre d'un colloque tenu récemment mention de la source. Les photographies sous les auspices du ministère du Solliciteur général. Tandis que le qui illustrent les articles ont été prises problème des enfants disparus retient de plus en plus l'attention, les par Liaison, avec la permission des gens d'affaires, les législateurs et les organismes de protection de la intéressés. jeunesse font cause commune afin de ramener les enfants à la maison. 18 ISSN 0703-9700

Canadâ LIAISON! juillet/août 1986 Moving Up The Line: Infiltration de la police The Role of dans les filières Undercover Police

Inlets and coves at Thousand Islands: a haven for drug Anses et criques des Mille lies: un paradis pour les contre- smugglers bandiers de la drogue.

On November 29, 1984, Ontario Provin- Le 29 novembre 1984, la Sûreté provinciale cial Police officers, New York state de l'Ontario (OPP), le corps policier de troopers and FBI agents appeared on the l'État de New York et le FBI frappaient doorsteps of more than two dozen drug aux portes de plus d'une vingtaine de trafi- dealers and smugglers in Canada and the quants et passeurs de drogue opérant au United States. The ensuing arrests along Canada et aux États-Unis. Les arrestations the eastern seaboard from Ontario to effectuées par la suite le long de la côte Georgia marked the culmination of an est, de la frontière de l'Ontario jusqu'à 18-month undercover investigation con- celle de la Georgie, ont été le point culmi- ducted by a unique international drug- nant d'une vaste opération d'infiltration busting task force that was co-ordinated menée pendant 18 mois par un groupe by a Canadian Federal Crown Prosecutor international antidrogue, coordonné par and two New York State government un avocat de la Couronne du Canada et attorneys, and was backed up by the par deux procureurs généraux de l'État de United States Treasury Department's New York et appuyé par la Drug En force- Drug Enforcement Administration. The ment Administration (DEA) du Treasury plan, code-named Operation Waterworks Department des États-Unis. Dans le cadre in Canada and Operation Waterfall in de l'opération Waterworks (Canada)/ Water- the United States, signalled the first fall (Etats-Unis), chacun des deux pays en occasion that Canadian and United cause a accordé pour la première fois aux States peace officers used police powers agents de la paix de l'autre des pouvoirs in each other's countries. de police sur son propre territoire.

LIAISON I July/August 1986 *te,

CANADA CUSTOMS DOUANES CANADIENNES

300m

As the volume of international drug trafficking stead- ily increases, there is a greater need for this kind of co-operation between governments and police agencies across borders. Furthermore, as the story of this operation makes clear, undercover policemen engaged in tracking big suppliers have a story of their own as they employ clever strategies and cope Canada Customs reports a large increase in the amount of with moments of danger. drugs seized at borders.

Douanes Canada signale une augmentation importante de la Waterworks and Waterfall quantité de drogues saisies aux frontières.

According to health and law enforcennent agencies, Du fait que le trafic de drogue sur la scène internatio- cocaine was a $40 billion underground business in nale augmente constamment, une coopération de ce North America in 1983. Once the exclusive drug of genre entre les gouvernements et les corps policiers choice of the rich and famous, "coke" is now access- répond à un besoin croissant. En outre, comme en fait ible to the masses and is widely used by respectable foi cette opération, les agents d'infiltration lancés à la businessmen, career women, labourers, housewives, poursuite des gros fournisseurs ont eux aussi leur his- university students and teenagers. The total illegal toire; ils doivent recourir à des stratégies astucieuses drug flow from the United States and elsewhere into et affronter certains dangers. Canada is estimated by the RCMP at $10 billion annu- ally. The inlets and coves along the border of the Waterworks et Waterfall St. Lawrence River, where it separates Ontario and New York State at Thousand Islands, are particularly conducive to moving contraband and eluding Canada Selon les services de police et de santé, le marché Customs. noir de la cocaïne en Amérique du Nord valait 40 mil- In the summer of 1982, when Customs officers sus- liards de dollars en 1983. D'abord réservée exclusive- pected that they were on to a drug smuggling ring, ment aux nantis et aux célébrités, la « coke » atteint look-outs along the river began to assemble a list of aujourd'hui les couches populaires et est devenue mon- suspected drug dealers and runners, which they even- naie courante chez les hommes d'affaires respectables, tually took to the nearby Ontario Provincial Police les femmes de carrière, les ouvriers, les ménagères, les Drug Enforcement Section. The following spring, law- étudiants et les adolescents. La GRC estime à 10 mil- men, Customs agents and narcotics control officers liards de dollars par année la valeur marchande totale from both sides of the border met and formed two des drogues exportées au Canada à partir des États-

LIAISON I juillet/août 1986 5 undercover units composed of officers from the Unis et d'autres pays. Le fleuve Saint-Laurent. dans 0.P.P., the Sûreté du Québec, the New York State la réWon des Mille lies où la frontière entre l'Ontario police and FBI agents. The game plan was to make et l'Etat de New York est enchevêtrée d'anses et de contacts in the drug industry who would talk freely criques, facilite les déplacements des contrebandiers and at length, using them to develop better connec- et leur permet d'éviter la douane canadienne. tions up the hierarchy. Au cours de l'été de 1982, au moment où les agentL O.P.P. officer Steve Sloboda, in the role of a coke des douanes se sont mis à soupçonner l'existence d'un dealer, began hitting bars on both sides of the river. réseau de trafiquants de drogue, les guetteurs postés le He got friendly with Michael Goerger, a coke user long du fleuve ont commencé à dresser la liste de pré- who was impressed with Sloboda's business manner sumés vendeurs et revendeurs, qu'ils ont transmise à and arranged the initial cocaine deal, providing la section antidrogue de la Sûreté de l'Ontario de la Sloboda with his first evidence for court. He then région. Le printemps suivant, des hommes de loi, des began moving up the line. Goerger connected him douaniers et des agents chargés des stupéfiants de part with Richard Ashe, who arranged a deal for him in et d'autre de la frontière se sont rencontrés et ont mis Florida with Bob Allmond, a major figure in the drug sur pied deux unités d'infiltration composées d'agent: underworld and a link with Colombia. FBI agents de l'OPP, de la Sûreté du Québec, du corps policier de provided surveillance during the deal and Sûreté l'État de New York et du FBI. Leur mission : prendre du Québec assisted in bringing the new evidence contact, dans les milieux de la drogue, avec des per- across the Canadian border. Meanwhile, United sonnes qui parleraient librement et en détail et qui States agents were buying cocaine and speed in leur permettraient de remonter jusqu'à la tête de Ontario and logging evidence. l'organisation. It wasn't all smooth sailing though. Sloboda had Transformé en trafiquant de cocaïne, l'agent Steve to travel alone with an agitated man who carried a Sloboda, de l'OPP, a commencé par visiter les bars sur weapon resembling a submachine gun and threat- les deux rives du fleuve. Il est devenu en bons termes ened to kill anyone trying to jail him. He also faced avec Michael Goerger, un cocaïnomane qui, impres- other attempts at intimidation and sudden changes in sionné par son sérieux, a organisé la première transac- plans that prevented him from alerting his back-up.

La consommation de cocaïne est largement répandue paru Cocaine use is widespread among businessmen, house- les hommes d'affaires, les ménagères, les ouvriers et les wives, labourers and students. étudiants.

LIAISON I July/August 1986 Llndercover police officers blend into the crowd in bars Les agents d'infiltration se mêlent à la clientèle comp, while deals are made. des bars pendant que se concluent des marchés.

But Sloboda would not be bullied. In fact, when his tion, qui allait fournir à Sloboda son élément de preuve purchase weighed in an ounce short, he used the initial. Celui-ci a alors commencé à remonter la filière. rip-off as an excuse to demand a meeting with the Goerger l'a abouché avec Richard Ashe, qui l'a mis sur supplier as well as to buy a smaller amount next une bonne affaire en Floride avec Bob Allmond, une time. Police must control the size and frequency célébrité dans les milieux interlopes de la drogue et of their deals without jeopardizing their image as un chaînon important de la filière colombienne. Les serious businessmen. agents du FBI lui ont assuré une couverture pendant la The next step was to bring Ashe to Toronto where transaction et la Sûreté du Québec a fait en sorte que he assumed he was to meet cocaine dealers in the les nouveaux éléments de preuve passent la frontière Toronto mafia. He actually met Mac, another O.P.P. canadienne. Entre-temps, les agents américains s'occu- agent, who had the aura of a "don". Impressed, Ashe paient d'acheter de la cocaïne et des amphétamines en Ontario et accumulaient les preuves. then arranged for Allmond to meet Mac in Georgia. It was Allmond's operation, with its Colombian connec- L'opération ne s'est toutefois pas déroulée sans tions, and a huge Quaalude factory that he spoke of, heurt. Sloboda devait se déplacer seul avec un homme which greatly interested the FBI. As Mac probed nerveux, muni d'une arme à feu semblable à un pistolet deeper, he was invited to dinner parties, introduced mitrailleur et menaçant de tuer le premier qui essaierait to other players in the drug ring and given vital de le mettre aux arrêts. Il a également dû affronter phone numbers that allowed FBI agents to record d'autres tentatives d'intimidation et des changements 127 relevant conversations via wiretaps. de plan subits qui l'empêchaient d'alerter ses auxi- liaires. Cependant, il n'allait pas s'en laisser imposer. However, Mac's success was not without obstacles En fait, s'étant fait jouer d'une once, il a prétexté ce and dangers either. There was no doubt that Allmond vol pour exiger de voir le fournisseur et pour acheter could seriously harm anyone who crossed him. And une plus petite quantité la prochaine fois. Les policiers when Allmond learned of the wiretap, all the players doivent contrôler l'importance et la fréquence de leurs grew paranoid and unpredictable. When Mac refused transactions en préservant leur image d'hommes d'affaires to snort cocaine with him, Allmond's response was sérieux. chilling: "Then you must be a cop." LIAISON / juillet/août 1986 7 Il a ensuite fallu attirer Ashe à Toronto en lui faisant croire qu'il rencontrerait des vendeurs de cocaïne de la mafia torontoise. On lui a effectivement présenté Mac, un autre agent de l'OPP, enveloppé dans l'aura du caïd. Impressionné, Ashe a alors organisé une rencontre entre Allmond et Mac en Georgie. C'est Allmond qui intéressait vraiment le FBI, à cause de ses rapports avec la filière colombienne et d'une énorme fabrique de Quaalude dont il avait signalé l'existence. Mac s'est intégré au milieu, a été invité à des réceptions, a été présenté à d'autres membres du réseau et a obtenu des numéros de téléphone essentiels qui ont permis aux agents du FBI d'enregistrer sur tables d'écoute 127 conversations pertinentes. L'entreprise de Mac a réussi, mais non sans obstacle ni péril. Allmond aurait sans aucun doute pu faire un mauvais parti à quiconque l'aurait trahi. Lorsque l'exis tence de tables d'écoute a été découverte, tous sont devenus paranoïaques et imprévisibles. À Mac qui refusait de priser de la cocaïne avec lui, Allmond a répondu : « Alors, tu dois être dans la police. » Le temps était venu de passer aux actes. Les agents d'infiltration avaient réuni assez de preuves pour porter des accusations. De plus, l'opération devenait coûteuse et dangereuse. Le 29 novembre 1984, on a procédé à une série d'arrestations, depuis Gananoque jusqu'en Georgie. Georger, Ashe et Allmond, parmi bien d'autres, purgent actuellement leur peine dans des pénitenciers du Canada et des États-Unis.

Une danse dans la nuit

Le chassé-croisé fort complexe qu'ils doivent exécu- ter avec leur proie, les agents d'infiltration appellent Undercover agents have the upper hand because dealers ça « danser ». L'apprentissage de tous les « pas » exige want the business. courage, astuce et beaucoup de dévouement. Être découvert, subir des menaces armées, perdre Les agents d'infiltration ont beau jeu parce que les une piste, voilà quelques-unes des tensions qu'engendre vendeurs veulent conclure la transaction. le travail d'infiltration. L'agent Carson (nous taisons les prénoms afin de protéger l'anonymat), de la section anti- It was time to wrap it up. The undercover team had drogue de l'OPP, a souvent été mis à l'épreuve par les gathered enough evidence for convictions and the trafiquants qui se demandaient s'il était policier. Il faut operation was becoming costly and dangerous. On alors réagir vite, déclare-t-il. « On en rit ou l'on simule November 29, 1984, simultaneous arrests were made l'indignation — on se met en colère et on jure. » from Gananoque to Georgia. Goerger, Ashe and Au cours de l'opération Waterworks, après s'être Allmond, among many others, are now serving sen- trouvé nez à nez avec une carabine transformée, tences in federal penitentiaries in Canada and the Sloboda a été trois jours sans pouvoir manger. « Les United States. armes à feu constituent une réalité dans ce travail, de poursuivre Carson. Nous devons nous tenir sur nos gardes et savoir à qui nous avons affaire. Sous ce Dancing in the Dark rapport, toutefois, nous avons un avantage sur le poli- cier en uniforme : nous connaissons nos cibles alors Undercover agents call it "dancing" — the intri- que l'agent dans l'auto-patrouille ne sait pas à quoi cate manoeuvring they must perform with their prey. s'attendre. » Il reconnaît que, comme dans tout autre And learning all the right moves is a process that cas d'urgence, il ne pense pas au danger sur le coup, il demands nerve, cunning and a high personal price. se contente de faire ce qu'il faut. La peur et le flux d'adrénaline, c'est pour plus tard. Discovery. Threats with weapons. Lost surveillance. These are some of the tense situations in undercover Aussi, lorsque Mac a mis pied en Georgie pour ren- work. Undercover officer Carson (first names are not contrer Allmond, il devait suivre docilement un étranger, mentioned here to protect street identity) of the sans connaître sa destination ni la raison du déplace- O.P.P. Drug Enforcement Section has often been put ment. Selon le policier Kirkpatrick, un autre agent d'infil- to the test by dealers who wondered whether he was tration de l'OPP : « La plupart du temps, nous avons la

8 LIAISON I July/August 1986 «F- u cc o o 0— cn cn

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Q. ratifies narcotics control agreement in Paris. M. Perrin Beatty, ratifiant à Paris un accord sur le contrôle L to R are Canadian ambassador to France. Lucien des stupéfiants. De g. à d., l'Ambassadeur du Canada en Bouchard; Perrin Beatty; French Minister of the lnterior, France , Perrin Beatty, le ministre français Charles Pas qua; and French Minister of Security, Robert de l'Intérieur Charles Pas qua et le ministre français délégué Pandraud. à la Sécurité Robert Pandraud. a police officer. There can be no hesitation, he says. situation bien en main. Comme ils veulent notre clien- "You make a joke of it or act insulted — get angry tèle, nous pouvons reculer si la situation nous déplaît. and swear." Nous pouvons, comme eux, demander des explications et des preuves; nous pouvons à tout instant nous déga- In Operation VVaterworks, after coming face to face ger d'un marché sous prétexte, par exemple, que ça with a converted rifle, Sloboda could not eat for three sent le vilain. Nous ne convoitons pas cette drogue days. "Guns are a reality in this work," Carson con- aussi désespérément que le pense le vendeur. » tinues. "VVe have to be prepared, and know who we're dealing with. But we have an advantage there over Que se passe-t-il si le vendeur invite son acheteur the uniformed officer. VVe're briefed on our targets à priser une « ligne de coke »? « Il y a toutes sortes beforehand whereas the guy in the cruiser doesn't d'excuses pour s'en sortir », déclare Carson. L'agent know what to expect." He admits that just as in other d'infiltration doit fournir une explication assez convain- emergencies, he doesn't think about the danger at cante pour que le vendeur n'ait pas à douter de sa the time, he just does what has to be done. The fear bonne foi. and flow of adrenalin come later. Also, when Mac arrived in Georgia to meet La chorégraphie Allmond, he was expected to go along compliantly with a stranger, not knowing the reason or the desti- nation. Says Officer Kirkpatrick, another O.P.P. under- Au début, un plan est rédigé, précisant le nom des cover agent, "Most of the time, we have the upper agents choisis pour l'opération, la source de finance- hand. They want our business so we can refuse to go ment et le montant estimatif requis, les cibles et les into any situation we don't like. Just like them, we renseignements de base. Lorsqu'un agent a une affaire can demand explanations and proof, and back out of en vue, il indique la somme qu'il lui faut, s'il devra louer

LIAISON I juillet/août 1986 9 a deal at any time using some excuse, like we smell a set-up. VVe're not as desperate for this drug as the dealer thinks." VVhat if the dealer invites his buyer to snort a line of coke? "There are all kinds of excuses available to get out of that," assures Carson. The undercover officer must use a response that will convince the seller that he has a bona fide reason for not using the drug.

Choreographing the Dance

At the outset, an operational plan is written, specifying officers chosen for the job, source and estimate of funds required, targets and background information. VVhen an agent has a deal lined up he files a request stating the amount of cash needed, whether he'll need to rent equipment to enhance the image being portrayed, the manpower required for back-up and the precautions to be taken to ensure the safety and success of the operation. Learning the steps is a combination of study and experience. To prepare for undercover drug assign- ments, O.P.P. officers take courses in drug investiga- tion techniques taught by former narcotics agents. They also learn the trade while mingling in bars with the street crowd. A wide network of former cons and informants provide further tips on the newest cuts of drug available, latest shipments and prices. Police forces also share their information. Kirkpatrick says that informants often enjoy working alongside the police and except for a twist of fate, might have Garde - côtes patrouillant dans les eaux des Mille Îles. begun their careers on the right side of the law. A talent for "dancing", or working the role, is the undercover agent's greatest strength. "VVe have guys de l'équipement pour bien camper son personnage, le to play every part," says Kirkpatrick. - For some oper- ations, we want the clever silent type, someone who nombre d'auxiliaires dont il aura besoin et les précau- looks good in a suit. Sometimes we need the surly tions à prendre pour garantir la sécurité des agents et le aggressive manner." Indeed, the O.P.P. Drug Enforce- succès de l'opération. ment Section resembles a backstage dressing room Pour apprendre les pas d'une danse, il faut étudier et with its array of actors who represent a cross-section pratiquer. De même, pour se préparer au travail d'infiltra- of age groups and appearances, from the long-haired tion, les agents de l'OPP suivent des cours donnés par biker, to the grey-bearded character who could be a d'anciens agents de la Section des stupéfiants sur les rock singer who's always been on the road, to the techniques d'enquête en matière de drogues. Ils appren- good-looking young charmer who doesn't say much. nent aussi les rudiments du métier dans les bars, parmi They're all policemen. la populace. De plus, un vaste réseau d'anciens repris de justice et d'informateurs permet d'en apprendre Their role is to maintain a low profile, to listen and blend into the gang. "You don't want to spin too big davantage sur les nouvelles substances, les dernières a yarn," says Kirkpatrick. "If you get too deep into cargaisons et les prix. En retour, les corps policiers par- tagent avec eux des renseignements. Selon Kirkpatrick, pre-arranged roles you end up reciting lines, and it looks fake. If they ask too many questions, you say, les informateurs aiment collaborer avec la police et, 'VVhat are ya, a cop?' " n'eût été de ce coup du destin qui a marqué le début de leur carrière, peut-être se seraient-ils retrouvés du bon "You don't try to be an expert," adds Carson. "If côté de la clôture. you know he likes sportscars, you should find out a little about them, but let him do most of the talking. Un talent pour la « danse », ou pour entrer dans la You can be the life of the party — drinking, laughing, peau de son personnage, constitue le principal atout de telling jokes — without giving away too much about l'agent d'infiltration.« Nous avons des acteurs pour tous yourself. - les rôles, de déclarer Kirkpatrick. Pour telle opération, nous faisons appel au type taciturne et intelligent, à Kirkpatrick continues, "To be one of them, you give celui qui a fière allure dans un complet. Pour telle autre, them what they like, whether the subject is sports, il nous faut le type agressif et bourru. » En fait, la cars or women." He adds that agents also have to section antidrogue de l'OPP ressemble aux loges d'une unlearn their police habits — things like body lan-

10 LIAISON I July/August 1986 salle de théâtre avec ses acteurs de tous âges et d'apparences diverses, allant du motard aux cheveux longs, au loustic à barbe grise qui pourrait être un chan- teur de rock ayant roulé sa bosse sur toutes les routes, ou au jeune premier plutôt silencieux. Ce sont tous des policiers. Leur rôle est de passer inaperçus, d'écouter beaucoup et de s'intégrer à la bande. « Il ne faut pas trop en met- tre, précise Kirkpatrick. Si vous collez trop au scénario, vous tombez dans l'automatisme des tirades apprises par coeur, et cela sent le théâtre. Si l'on vous pose trop de questions, vous n'avez qu'a répondre : Mais quoi, t'es dans la police? » « Vous ne devez pas jouer les experts, ajoute Carson. Si vous savez que votre vis-à-vis aime les voitures de sport, il faudra vous documenter un peu, mais surtout le laisser parler, lui. Vous pouvez être le boute-en-train — buvant, riant, racontant des histoires — sans pour autant vous livrer plus qu'il ne faut. » Kirkpatrick ajoute que, « pour vous identifier à eux, vous vous en tenez à leurs sujets préférés : les sports, les voitures ou les femmes ». En outre, précise-t-il, les agents doivent abandonner leurs habitudes de policier, par exemple leur façon de se tenir et de se vêtir. L'impatience des trafiquants à vendre leur produit laisse presque toujours une marge de manoeuvre au policier. Ainsi, il peut jouer les durs, piquer une crise si l'affaire ne marche pas suivant les plans, se faire atten- dre un peu, marchander pour obtenir son prix. Grâce à la cupidité du vendeur, l'agent n'est pas près de perdre son homme. Certaines opérations durent plusieurs mois, parfois Coast guards patrol Thousand Islands. même des années. Pendant cette période, des liens se tissent inévitablement à mesure que s'entremêlent les vies personnelles. « Il ne faut jamais oublier que votre interlocuteur est un trafiquant, indique un autre agent guage, the way they stand and pay attention to their uniform. d'infiltration. Au moment de l'arrestation, il aura peut- être l'impression d'avoir été trahi, et ça fait mal ... Because dealers are eager to sell their product, the durant deux minutes environ. » Et Kirkpatrick de rétor- police officer is able to call the shots most of the quer: « Pour les spécialistes, c'est un jeu, et chacun a time. He can play the heavy, get angry if the deal son rôle à jouer. Certains respectent celui qui leur dame isn't going as planned, show up a bit late, barter to le pion et vont jusqu'à le féliciter. » arrive at a price. The trafficker's greed assures that the officer will not lose his man. Cependant, Carson formule une mise en garde : « Les coups de filet peuvent vous monter à la tête, et la vanité Some operations last several months, even years. n'a pas sa place dans ce travail. Elle dérange les plans. During this time relationships are bound to develop Si un agent ne revient pas à la réalité un ou deux jours as personal lives are shared. "But you can never plus tard, il est peut-être alors temps pour lui de forget he's a dealer," indicates another undercover reprendre l'uniforme. » agent. "At the takedown (arrest), he might feel you Il est important que les agents d'infiltration se betrayed him and it hu rt s. For about two minutes." Yet Kirkpatrick retorts, "For the pros, it's a game and sentent à l'aise dans leur rôle, et les surveillants doivent guetter tout signe d'épuisement psychologique we're both doing our thing. Some of them respect a ou symptôme d'alcoolisme. Avant que les problèmes guy who can beat them. They even congratulate us." n'éclatent, il vaut mieux affecter le sujet à d'autres But Carson warns, "When you beat a dealer at his tâches. Certains agents se font mieux que d'autres à own game it can go to your head, and there's no leur travail et ne connaissent jamais de problèmes room for big egos in this work. It disrupts the office. personnels. If a guy doesn't come back to reality after a day or two, then maybe it's time to go back into uniform." It's important that undercover officers feel com- Le profil du danseur fortable in their role and supervisors must watch for the tell-tale signs of burnout or perhaps a drinking problem. Re-assignment to other duties before a Les impondérables du travail perturbent souvent la vie problem occurs is the best precaution. Some officers familiale des agents d'infiltration. Un agent affecté à

LIAISON juillet/août 1986 11 cope better than others and never develop any une opération a encore droit à ses congés et peut télé- personal problems. phoner à la maison, à la condition de ne pas compro- mettre l'opération. Il arrive parfois qu'un ménage se ressente du changement radical d'habitudes de vie entre Profile of the Dancer un poste de huit heures par jour en uniforme et un tra- vail où l'agent est toujours en disponibilité et dont il ne peut beaucoup parler. « Les collègues de travail The unpredictability of the job causes much family deviennent alors notre famille, explique Carson. Nous disruption for undercover agents. While they are travaillons et voyageons beaucoup ensemble et nous working a case, however, they still have their days nous comprenons. La bonne entente doit régner entre off and have access to a phone where calling home nous.» Les agents sont encouragés à accorder la pré- won't jeopardize the case. Sometimes marriages séance à leur famille et à profiter au maximum du suffer due to the drastic change in routine from the temps qu'ils passent à la maison. eight-hour shift in uniform duty to a job that means an officer is always on call and can't provide many Pour réussir dans ce métier, il faut pouvoir travaille details about his work. "The guys at the office 16 heures par jour et ne pas être difficile pour les become our family," says Carson. -VVe work a lot congés. L'agent ne peut conserver ses habitudes pe - together, go out of town a lot, understand each other. sonnelles ou sociales. « Par contre, de déclarer Carson. We have to get along." Officers are encouraged to le défi y est constant. C'est un travail satisfaisant put their families first and to make the most of their parce que vous voyez les résultats au moment de off-duty time at home. l'arrestation.» The kind of person who can succeed in undercover Autant il existe des policiers prêts à relever les défis work must be able to work 16-hour days and be flexi- que comporte le travail d'infiltration, autant la demande ble about when he takes his time off. He can't main- de leurs services augmente. D'après Vince Castonguay, tain personal routines or a steady social life. "But it's chef de la Division des renseignements et de la répres- a constant challenge," says Carson. "And it's reward- sion de la contrebande, à Revenu Canada, les inspec- ing work because you have the opportunity to see the teurs de Douanes Canada ont signalé une forte hausse results when the big arrest is made." de la quantité de cocaïne et d'héroïne saisie l'an dernier à la frontière canado-américaine, les trafiquants ame- Just as surely as there are police officers ready to nant de la Floride la cocaïne d'Amérique du Sud. Toute- meet the challenges of undercover drug work, there fois, selon lui, cette quantité ne représente que 4% is an increasing need for their service. Canada Cus- environ des importations totales, parce que des quanti- toms inspectors have reported a large increase in the tés massives de drogues interdites font leur entrée au amount of cocaine and heroin seized at the Canada pays cachées dans des préservatifs avalés et dans des and United States border last year as dealers moved orifices du corps humain. La solution est donc de dépis- South American cocaine up from Florida, says Vince ter les fournisseurs et, pour ce faire, la coopération Castonguay, director of the interdiction and intelli- internationale est une nécessité. gence division at Revenue Canada. But this repre- sents only about four per cent of total imports, he Le 25 avril, M. Perrin Beatty, alors Solliciteur général estimates, as massive amounts of illicit drugs enter du Canada, a ratifié à Paris un accord avec la France, the country in swallowed condoms and body cavities. l'Italie et les États-Unis sur le contrôle des stupéfiants. The solution is to track down the suppliers. Inter- Les agents antidrogue des quatre pays signataires ont national co-operation is needed. convenu, ce printemps, de resserrer leur collaboration en vue d'empêcher et de réprimer le trafic des stupé- On April 25, in Paris, then Solicitor General Perrin fiants et des drogues dangereuses. L'an prochain, la Beatty ratified a narcotics control agreement with conférence du Comité intergouvernemental de contrôl France, Italy and the United States. Drug enforcement des stupéfiants aura lieu au Canada. agents of the four countries agreed this spring to strengthen their collaboration in preventing and repressing the illicit trafficking of narcotics and dan- Source : gerous drugs. Next year the Conference of the Inter- governmental Committee on Narcotics Control will be Lady in the Heat », par Bruce Dawson et lan held in Canada. Hamilton. Whig-Standard, 306 est, rue King, Kingston (Ontario) K7L 4Z7 (décembre 1985). Un compte rendu fascinant et captivant de l'opération Reference: Waterworks/VVaterfall. "Lady in the Heat," by Bruce Dawson and lan Hamilton. Published by the Whig-Standard, 306 King Street East, Kingston, Ontario K7L 4Z7 (December, 1985). An intriguing and suspenseful account of Operation Waterworks/VVaterfall. Ed.

12 LIAISON I July/August 1986 Un porteur Carrying de on the Cause flambeau

Kirkpatrick House sits on a quiet, tree- Le foyer Kirkpatrick se trouve à Ottawa, lined Ottawa street only metres away dans une rue tranquille et bordée d'arbres, from a park where children and their à quelques mètres seulement d'un parc où parents gather at mid-day to play and les enfants et les parents viennent s'amu- chat. It is hard to believe that a year ser et bavarder. On a peine à croire que, ago, this half-way house for male dans ce foyer de transition pour infrac- offenders was the scene of a murder teurs de sexe masculin, il y a un an, une when Celia Ruygrok, a staff member employée et diplômée en criminologie de and Carleton University criminology l'Université Carleton, Celia Ruygrok, a été graduate, was killed by a resident. assassinée par un résident.

LIAISON I juillet/août 1986 13 RuygrO Garni

it is aiso hard to believe that any good could come On a aussi peine à croire que quelque bien puisse from such a tragedy. But Gerry Ruygrok, Celia's naître d'une telle tragédie, mais Gerry Ruygrok, le père father, is doing everything he can to see that it does. de Celia, met tout en oeuvre pour qu'il en soit ainsi. Through patience and determination, Mr. Ruygrok Grâce à sa patience et à sa détermination, M. Ruygrok has achieved in a short time what others have been a réalisé en peu de temps ce que d'autres tentent attempting for years. d'obtenir depuis des années. "It's not difficult to see where Celia came from in « II n'est pas difficile de voir où Celia avait pris terms of her commitment." says Ottawa lawyer sa détermination », déclare un avocat d'Ottawa, Lawrence Greenspon of Mr. Ruygrok and his efforts Me Lawrence Greenspon, en faisant allusion à to learn about the criminal justice system following M. Ruygrok et aux efforts qu'il déploie pour se familiari- Celia's death. Immersed in his daughter's textbooks, ser avec le système de justice pénale depuis la mort de Ruygrok began to educate himself on how the sys- sa fille. Plongé dans les manuels de classe de Celia, il a tem works and where it fails. Meetings with then d'abord entrepris par lui-même d'en étudier les rouages Solicitor General Perrin Beatty, National Parole Board et d'en dévoiler les lacunes. Puis, il a rencontré Perrin (NPB) Chairman William Outerbridge, Correctional Beatty, qui était alors Solliciteur général du Canada, Service of Canada (CSC) Deputy Commissioner Gord le président de la Commission nationale des libérations Pinder and Ottawa John Howard Society Director conditionnelles (CNLC), William Outerbridge, le sous- VVard Adams followed. The more Gerry Ruygrok read commissaire Gord Pinder, du Service correctionnel du and heard, the more he recognized that the process Canada (SCC), et le directeur de la Société John Howard was full of holes. "The word `corrections' is a d'Ottawa, Ward Adams. Plus Gerry Ruygrok en apprenait misnomer," he now says. "It's really non-existent par des lectures et des conversations, plus il découvrait in the present system." Armed with his new knowl- de failles dans le système. « L'expression `services edge and guided by his dedication to his daughter's correctionnels' n'est pas juste, affirme-t-il maintenant. memory, Ruygrok decided to act. Cela n'existe pas dans le système actuel. » Fort de ses

14 LIAISON I July/August 1986 nouvelles connaissances et guidé par sa loyauté envers sa fille, M. Ruygrok a décidé de passer aux actes. Avec le concours de Me Greenspon, la famille de Celia a intenté une poursuite pour la somme de 400 000 $ contre le Solliciteur général du Canada, le SOC et la CNLC. Le libellé faisait état des faiblesses du régime de libération conditionnelle ainsi que des méthodes d'administration et de fonctionnement du foyer Kirkpatrick, lesquelles auraient contribué à la mort de Celia. Signalons notamment la formation inadéquate du personnel, l'insuffisance de l'effectif aux heures critiques, l'absence d'un système d'alarme efficace et le peu de renseignements dont disposent les employés sur l'état de la santé physique et mentale des détenus résidant au foyer Kirkpatrick. Toutefois, l'intention des Ruygrok n'était pas de faire payer à quiconque la mort de Celia. Selon Me Greenspon, dès le début la famille s'est dit : « Nous ne cherchons pas à nous venger, ni à obtenir de l'argent : ce que nous voulons, ce sont des changements. » Mais y aurait-il moyen d'en venir à une entente? Oui. Si certaines modi- fications sont apportées aux contrats régissant l'admi- nistration des foyers de transition privés, la poursuite sera abandonnée. C'était, selon Gerry Ruygrok, une façon d'entrouvrir la porte. En fait, la porte a été toute grande ouverte. « Le Ministère (du Solliciteur général), de déclarer Me Greenspon, a chaleureusement accueilli l'intérêt de Gerry, en raison de son attitude exceptionnelle et posi- tive ... Selon Gord Pinder : « Rares sont les gens qui manifestent un intérêt, un dynamisme, une compréhen- sion et une détermination de ce genre. Tous ceux qui Gord ont rencontré Gerry auraient remué ciel et terre pour lui nder venir en aide. » Ce que, d'ailleurs, ils ont fait. Chacun des change- ments que proposait M. Ruygrok a été incorporé au contrat type que viennent de signer tous les centres With Greenspon's help, Celia's family filed a résidentiels communautaires au Canada. Entre autres $400,000 suit against the Solicitor General, CSC and changements importants : NPB. The suit detailed deficiencies in the parole process, as well as the administration and the opera- tion of Kirkpatrick House that they felt contributed Formation to Celia's death. These included the lack of proper training for staff, insufficient staffing during critical Le gouvernement veillera désormais à ce que chacun hours, the absence of an effective alarm system, and des foyers de transition dispose d'un module de for- the dearth of medical and psychological information mation de base efficace. À cette fin, un employé de on inmates available to individuals working at chaque centre fera un stage à l'Institut canadien de Kirkpatrick House. formation, puis sera chargé de partager ses nouvelles But the Ruygroks' intention was not to make any- connaissances avec les autres membres du person- one pay for Celia's death. Rather, says Greenspon, nel. En outre, un guide sur la gestion des crises, "The approach of the family from day one was 'We financé par le Ministère, est en voie d'élaboration. don't want blood; we don't want vengeance; we don't Ce guide sera mis à la disposition du personnel. want money. What we are after is change.' " The deal? Make certain changes to the contracts govern- Systèmes de sécurité ing the administration of privately-run half-way houses, and the suit would be dropped. Gerry Ruygrok describes the action simply as a way of Avant l'intervention de M. Ruygrok, les contrats ne "keeping the windows (of communication) open." couvraient pas l'installation et l'entretien de systèmes But more than windows were opened. In fact, says de sécurité appropriés. « À tort ou à raison, de dire Greenspon, "The Ministry (of the Solicitor General) M. Pinder, nous avions présumé qu'il s'agirait d'une opened up its doors to Gerry, and really welcomed préoccupation fondamentale, d'une exigence adminis- his interest. ... The unique and positive nature trative à laquelle veillerait tout organisme. » De telles of his approach was the key." Says Gord Pinder, mesures ne seront plus laissées au hasard et figurent

LIAISON I juillet/août 1986 15 "People with that kind of interest, drive, understand- ing and commitment are rare. Everyone who has met Gerry has wanted to bend over backwards to help him." And help him they did. Every change that Ruygrok requested was incorporated into the basic contract form recently signed by every community residential centre in Canada. Among the most important were the following:

Training

The government will now ensure that every half- way house has a good base training module by providing training for one staff member in each centre at the Canadian Training Institute. That individual will then be responsible for sharing his knowledge with other staff members. A government- funded manual on crisis management is now being developed for staff as well.

Security Systems

Lawrence Greenspon Prior to Ruygrok's intervention, there had been no reference in the contracts to the installation and maintenant dans les clauses du nouveau contrat. En maintenance of proper security systems. "Rightly outre, le Ministère a promis de fournir à cet égard or wrongly," says Pinder, "we had assumed that aide et conseils aux foyers de transition qui en font this would be a basic concern and administrative la demande, et ce, par l'intermédiaire de ses services requirement of any organization." Such measures techniques et de sécurité. have no longer been left to chance, and are included in the new contract provisions. In addi- tion, the Ministry has promised to provide advice Financement to half-way house staff about security systems on request through its security and technical branches. Les consultations de M. Ruygrok avec les dirigeants. des foyers de transition et du SCC ont révélé l'exis- tence d'importants problèmes dans le domaine du Funding financement. Les foyers de transition sont actuelle- ment subventionnés par le gouvernement, selon un taux quotidien qui dépend du nombre de résidents. Ruygrok's consultations with half-way house and M. Ruygrok a découvert que bon nombre de centres, CSC officials had revealed major concerns in the pour maintenir les subventions à un niveau suffisant, area of funding. Half-way houses are currently se sentent tenus d'accueillir des personnes qu'ils funded by the government on a per diem basis n'admettraient normalement pas. M. Pinder avoue depending on the number of residents. He dis- qu'on s'efforce maintenant d'abolir ce genre d'arran- covered that many centres feel obliged to accept gement financier au profit d'un « financement global » individuals that they might not normally accept, qui permettrait à un centre de toucher un montant in order to maintain sufficient levels of funding. annuel précis, sans égard au nombre de lits occupés. Pinder says that efforts are now being made to Il espère que ce nouveau système sera en place d'ici eliminate this kind of contribution arrangement 1987. in favour of "block funding" which would provide a centre with a specific amount over one year, regardless of the number of beds currently in use. Évaluation Pinder hopes to have this new system in place by 1987. Avant la mort de Celia, le foyer Kirkpatrick avait fait l'objet de deux évaluations annuelles défavorables. Evaluation Grâce aux efforts de Gerry Ruygrok, le SCC a redou- blé de vigilance pour que les évaluations soient exhaustives et que tous les problèmes signalés soient Prior to Celia's death, Kirkpatrick House had résolus dans les plus brefs délais. Selon M. Pinder, had two unfavourable annual evaluations. Gerry « nous avons fait comprendre à nos gestionnaires Ruygrok's efforts have resulted in new vigilance in que les évaluations annuelles ne sont pas de simples

16 LIAISON I July/August 1986 CSC to ensure that evaluations are thorough, and formalités et qu'il leur incombe de veiller à ce qu'une that any problems noted are acted upon quickly. Says évaluation positive rende compte de la situation Pinder, "We have impressed on our managers that the réelle. Je ne serais pas honnête si je disais que nous annual evaluations are far from token efforts, and that n'avons jamais fait d'évaluations fragmentaires, mais the accountability rests with CSC managers to ensure je pense que cette situation a été corrigée. » that a positive evaluation reflects the true situation. Me Greenspon signale que les interventions de I'd be less than honest," he continues, "if I didn't say M. Ruygrok ont en outre amené le gouvernement à pro- that from time to time, we may have been short on mettre d'améliorer les échanges de renseignements detailed evaluations, but I think that situation has avec le personnel des foyers de transition et d'assurer been resolved." un chevauchement des quarts pendant les périodes Greenspon reports that Ruygrok's interventions critiques. have also brought promises from the government to Les réactions du gouvernement à ses demandes ont improve information sharing with half-way house staff plu à Gerry Ruygrok qui, dès ce printemps, a abandonné and to ensure that overlapping of shifts occurs sa poursuite. Il est persuadé que le Ministère continuera during critical periods. de respecter son engagement à améliorer les normes Gerry Ruygrok was pleased with government des centres résidentiels communautaires. « Je serais response to his requests, and the lawsuit was très étonné de voir se répéter l'incident du foyer dropped this spring. He is confident that the Ministry Kirkpatrick », ajoute-t-il. Selon Me Greenspon : « Il était will continue in its commitment to improve commu- évident que les responsables (du gouvernement) étaient nity residential centre standards, and adds, "I would très sincères en promettant des changements. Etant be very surprised if (the situation at Kirkpatrick donné la bonne foi qu'ils ont affichée, ce serait très House) were to happen again." Says Greenspon, "It surprenant qu'ils ne soient pas fidèles à leur parole.» was evident to me that (government officials) were Entre-temps, Gerry Ruygrok n'a rien oublié des pro- very sincere about making sure these changes hap- messes qu'il s'est faites lors du meurtre de sa fille. Il pened. To do anything to the contrary would be continue le travail qu'elle faisait à la Société d'aide à inconsistent with the good faith they showed." l'enfance en donnant une journée par semaine à la In the meantime, Gerry Ruygrok has not forgotten bibliothèque de la Société. Il oeuvre également à titre de the promises he made to himself when his daughter bénévole à une soupe populaire du centre-ville d'Ottawa. was killed. He continues her work with the Children's Il est devenu membre de l'Association canadienne de Aid Society by volunteering one day a week in the justice pénale afin de se tenir au fait de l'actualité et, Society's library. He also volunteers at a soup kitchen comme il travaille lui-même dans le domaine technique, in downtown Ottawa. He has joined the Canadian il s'est fait l'ardent défenseur du recours à la surveil- Criminal Justice Association to keep abreast of cur- lance électronique pour suivre les allées et venues des rent issues, and, because his own expertise is in the libérés conditionnels, comme solution de rechange à technical fields, he has become a vocal proponent of une incarcération prolongée. Gord Pinder souligne que the use of electronic surveillance to keep track of l'intérêt manifesté par M. Ruygrok pousse le SCC à paroled inmates as an alternative to more lengthy progresser plus rapidement dans son étude des appli- incarceration. Gord Pinder reports that, as a result cations d'un système de ce genre, surtout pour les of Ruygrok's interest, CSC is "moving much more détenus dont la libération conditionnelle a été quickly" in exploring the applications of such a suspendue. system, particularly for inmates whose paroles have En dépit des répercussions évidentes qu'ont eues ses been suspended. démarches, Gerry Ruygrok avoue qu'il se demande Despite the obvious impact that Gerry Ruygrok has encore aujourd'hui « si tout cela se serait accompli sans had, he confesses that he continues to ask himself mon intervention ». La réponse de M. Pinder ne se fait "if these things would have been done anyway, with- pas attendre : « Gerry Ruygrok est l'un des êtres les out my involvement." Pinder's response is quick and plus nobles qu'il m'ait été donné de rencontrer dans le sure: "Gerry Ruygrok is one of the finest individuals secteur correctionnel.... Il a apporté une contribution I have ever met in this business.... He has contrib- très spéciale en accélérant la réalisation de projets déjà uted in a very special way by accelerating initiatives en marche, ... en sensibilisant maintes personnes, et je that were under way, ... by heightening the aware- crois sincèrement que certaines mesures n'auraient pas ness of many people, and I truly believe there are été prises sans son influence. » some things that wouldn't have happened except for « Ma fille était remarquable; moi, je suis un homme his influence." ordinaire », déclare Gerry Ruygrok lorsqu'on lui fait part "My daughter was special. I am not special," says de témoignages aussi ardents. Quoi qu'il en soit, la Gerry Ruygrok when confronted with such glowing détermination de Celia à améliorer le système et le descriptions. But Celia's commitment to improving dévouement du père à promouvoir la cause de sa fille the system and her father's dedication in carrying out ont eu des effets positifs, non seulement sur la manière that commitment have had a special impact not only de gérer le système, mais aussi sur les gestionnaires on how the system is administered but on the eux-mêmes. C'est pourquoi, de conclure Me Greenspon, administrators themselves. Because of that, says « je ne pense pas que cette tragédie tombera dans Greenspon, "I don't think this tragedy is going to go l'oubli. » Et Gerry Ruygrok n'est pas seul à vouloir que away." Gerry Ruygrok is not alone in his determina- quelque chose en survive. et) tion to see that it doesn't.al

LIAISON / juillet/août 1986 17 Let's Build Childhoods L'avenir de nos enfants Worth Remembering est entre nos mains Last December, then Solicitor General En décembre dernier, M. Perrin Beatty, Perrin Beatty announced that his Ministry, alors Solliciteur général, annonçait que as part of a multi-faceted initiative to son ministère organiserait, dans le cadre address the problem of children going d'une initiative à plusieurs volets visant missing in Canada, would sponsor a à résoudre le problème des enfants portés national forum where all sectors of disparus au pays, la tenue d'un colloque society concerned with missing children national mettant en présence tous les could gather to discuss the issues. groupes intéressés.

Indeed, the forum, held in April, was well attended. Ce colloque a eu lieu en avril, et les participants y ont Representatives from federal and provincial depart- été nombreux. On signale notamment la présence de ments of Justice, Attorney General, Corrections, représentants des ministères fédéraux et provinciaux de Health and Welfare, Community and Social Services, la Justice, du Procureur général, des Services correc- Immigration, Customs and Excise, External Affairs tionnels, de la Santé et du Bien-être social, des Services and Solicitor General were among the participants. sociaux et communautaires, de l'Immigration, de Criminologists and behavioural scientists, teachers, Douanes et Accise, des Affaires extérieures et du police officers, public health off cals, representatives Solliciteur général. D'autres ont également formulé from youth protection services, block parents, family leurs points de vue et avancé des propositions : crimi- services and homes for runaways, spokespersons for nologues et béhavioristes, enseignants, policiers, Children's Aid Societies, YMCAs, Child Find organiza- responsables de la santé publique, représentants des tions, Victims of Violence, the Chamber of Commerce services de protection de la jeunesse, de services à and the business community, including advertising la famille des fugueurs et de foyers pour ces derniers, firms, communications and department stores also groupes Parents-Secours, porte-parole des sociétés contributed their views and suggestions. d'aide à l'enfance, des YMCA, des organismes Enfant-

18 LIAISON I July/August 1986 Mr. Beatty commented on "the impressive and retour, des victimes d'actes de violence, représentants important work of voluntary groups" and "the equally de chambres de commerce et gens d'affaires, sans encouraging interest and enthusiasm shown by the oublier les agences de publicité, les médias et les business community" in the missing children initia- grands magasins. tive. "There is incredible power and potential here," M. Beatty s'est réjoui du « travail impressionnant des he remarked. "VVe see the stirrings of an important groupes de bénévolat » et de « l'intérêt et l'enthou- partnership." siasme très encourageants manifestés par les représen- The problems surrounding the issue of missing tants du monde des affaires » pour le projet relatif aux children are complex and overlapping, requiring the enfants disparus. « Nous avons là, à notre disposition, concern and commitment of all those who can help des énergies et des possibilités inouïes, a-t-il déclaré. to raise public awareness, amend legislation and Nous assistons aux premières étapes d'une importante encourage co-operation across jurisdictional lines, concertation. » and offer assistance to troubled young people. Les problèmes relatifs aux enfants disparus sont com- plexes et se recoupent souvent. Ils requièrent l'attention Defining the Needs et la détermination de tous ceux et celles qui peuvent sensibiliser le public, modifier la loi et encourager la coopération entre les niveaux administratifs, et qui sont Education of the public on a national scale is à même d'offrir une aide aux enfants en difficulté. necessary to ensure continuing momentum, said Robin Badgley, Professor of Behavioural Science in the Faculty of Medicine at the University of Toronto. Définir les besoins He indicated that blasé attitudes often result from insufficient information. Co-ordination of services Pour assurer une action continue, il est nécessaire at all government levels is advisable, he continued, to de sensibiliser le public à l'échelle nationale, a déclaré promote efficient use of resources. At the same time, Robin Badgley, professeur en sciences du comportement partnerships are needed, and all partners — govern- à la faculté de médecine de l'Université de Toronto. En ment, business and voluntary sectors — must com- effet, les attitudes défaitistes sont souvent le résultat municate to channel their energy productively. And d'un manque d'information. Selon lui, il y aurait lieu de while amendment of criminal and civil law is required coordonner les services de tous les gouvernements afin to support these efforts, he pointed out that develop- de mieux rationaliser les ressources. Il faut aussi orga- ment of more and better programs to protect children niser un front commun dont tous les membres (secteur are needed up front to reduce the incidence of public, secteur des entreprises et groupes de bénévolat) disappearance. doivent communiquer entre eux afin de canaliser leur énergie de façon productive. Et, bien qu'une modifica- tion des lois pénales et civiles s'impose pour appuyer Protecting Our Children ces efforts, M. Badgley a souligné que l'élaboration de programmes de protection des enfants, plus nombreux It is estimated that about 90 per cent of children et plus efficaces, est également nécessaire pour réduire missing in Canada are runaways and throwaways le taux de disparition. (youths who have been thrown out of their homes by parents). What are the problems that lead to such actions? "Many of these youngsters have been Protéger nos enfants abused in the home — physically, emotionally or sexually," said Chris Nuttall, Assistant Deputy Solici- On estime qu'environ 90% des enfants disparus au tor General of Canada, "while some of them simply Canada sont des fugueurs et des enfants rejetés (c'est- go off in search of adventure during a normal phase à-dire chassés de la maison par leurs parents). Quelles of teenage rebellion." sont les causes de tels comportements? Selon Chris Grant Lowery of Central Toronto Youth Services Nuttall, sous-solliciteur général adjoint du Canada, provided another insight. "It's an issue of control," « beaucoup de ces jeunes ont subi des sévices physi- he said. "Young people are overwhelmed by rules and ques, psychologiques ou sexuels à la maison. Nombre authority figures who don't listen to them and don't d'entre eux partent tout simplement en quête d'aven- respect their individuality. At what age is independ- ture, pendant leur crise d'adolescence. » ence acknowledged in our society?" he asked. It may Grant Lowery, des services à la jeunesse du centre be difficult for parents to accept that young people de Toronto, a ouvert une autre perspective.« C'est une are maturing biologically at an earlier age while the question de domination. Les jeunes sont écrasés par les current economic situation keeps them at home règlements, et les personnes qui représentent l'autorité longer. And they don't know how many jobs will be autour d'eux ne les écoutent pas et ne respectent pas available in the future, he added. leur individualité. À quel âge les jeunes deviennent-ils An attitude that children are the property of their indépendants, selon les critères de notre société?» Les parents still prevails in our society, noted Nuttall. parents peuvent avoir de la difficulté à admettre que Also, a clear policy on the rights of children, specify- leurs enfants acquièrent plus vite la maturité biologique, ing how much freedom is desirable, is lacking, said à une époque où la conjoncture économique les retient Aix Rogers, Chief Executive Officer of the National plus longtemps à la maison. Et la situation de l'emploi Council of YMCAs of Canada. est des plus incertaines.

LIAISON / juillet/août 1986 19 Children unhappy at home often run away, risking worse Les enfants malheureux à la maison font souvent des funons problems. s'exposant ainsi à des situations pires encore.

Nuttall observed that throwaway youths may well Selon M. Nuttall, notre société persiste à croire que have "driven their parents to distraction". But once les enfants sont la propriété de leurs parents. En outre, they hit the street. they are at risk to alcohol and de dire Aix Rogers, directeur général du conseil national drug abuse, prostitution and disease. Street kids, des YMCA du Canada, il faudrait avoir une politique furthermore, generally have poor school and job explicite sur les droits des enfants, précisant quel degré histories, added Badgley, lessening their chances de liberté il conviendrait de leur accorder. of survival. M. Nuttall signale que les enfants chassés ont peut- VVhat sort of programs would better protect our être « exaspéré leurs parents ». Cependant, dès qu'ils se children? Information programs for more understand- retrouvent sans gîte, ils sont exposés à bien des maux : ing between parents and teenagers. More challenging l'alcool, la drogue, la prostitution et les maladies. activities for adolescents. More therapy services for En général, d'ajouter M. Badgley, les enfants sans foyer abusive parents. Efforts to encourage an attitude sont également peu scolarisés et leurs antécédents toward children as a valuable asset. "I'm arguing for professionnels sont insuffisants, ce qui réduit leurs a careful review of all young persons' situations with chances de survie. attention to their point of view," Lowery concluded. Quel genre de programmes protégeraient le mieux system that "VVe are in danger of developing a nos enfants? Des programmes d'information améliorant stresses control. VVe should be improving structures la compréhension entre parents et adolescents. Des to nurture our young people." activités plus stimulantes pour les jeunes. Davantage de services thérapeutiques pour les parents violents. Des efforts pour changer l'attitude négative envers les Amending Legislation enfants. « Je propose qu'on examine, soigneusement, du point de vue des jeunes, toutes les situations auxquelles ils font face, de conclure M. Lowery. Nous Jurisdictional differences in present laws often do risquons d'élaborer un système fondé sur la domination, not allow a parent with legal custody of a child to alors que nous devrions améliorer les structures qui reclaim this child when he is abducted by the other aident nos enfants à s'épanouir. » parent across a jurisdictional boundary. In addition, in situations where one spouse removes a child from the family home before legal custody has been set- Modifier les lois tled in court, nothing can presently be done to return the child to his home. Furthermore, while custody is awarded to one parent by a Canadian court, a judge À cause des écarts entre les lois actuelles des pro- in the United States where the other spouse has vinces et des territoires, le conjoint ayant la garde

20 LIAISON I July/August 1986 re-located may declare this other parent the legal légale n'a souvent aucun recours si l'enfant est enlevé custodian. And what of the parent who loses a cus- par l'autre conjoint et amené dans une province ou terri- tody battle, though equally suitable and deserving of toire différent. Par ailleurs, quand un conjoint retire raising the child? Is the current law fair? Would fewer l'enfant de la maison familiale avant que la question de parents breach the law if access agreements were la garde légale n'ait été tranchée devant les tribunaux, more equitable? on ne peut actuellement rien faire pour le ramener chez lui. De plus, même si un tribunal canadien accorde la Furthermore, problems arise from the fact that garde à un conjoint, un juge des États-Unis, où l'autre related issues of custody and abduction are conjoint s'est établi, peut déclarer que ce dernier est le addressed at different court levels. Moreover, the gardien légal de l'enfant. Et qu'advient-il du conjoint qui father of an abducted and murdered child told perd la garde de l'enfant, bien qu'il soit aussi capable et delegates that testimony of foreign investigators digne que l'autre de se charger de son éducation? La loi called in to the case was inadmissible in Canadian actuelle est-elle juste? Serait-elle violée moins souvent courts. si les ententes relatives aux visites étaient plus Daniel Préfontaine, Assistant Deputy Minister in équitables? the federal Department of Justice, explained that Le fait que les questions connexes de la garde et de while the federal government enacts criminal and l'enlèvement sont examinées par des tribunaux d'ins- divorce laws, and the provincial and territorial govern- tances différentes pose également des problèmes. Au ments enact support and custody laws, enforcement colloque, le père d'un enfant enlevé et assassiné a of all these laws is the responsibility of provinces déclaré aux délégués que le témoignage d'enquêteurs and territories. This interdependence, said Préfon- étrangers, cités à comparaître, est irrecevable devant les taine, emphasizes the need for close co-operation tribunaux canadiens. among governments to ensure maximum effect of laws. Daniel Préfontaine, sous-ministre adjoint au ministère fédéral de la Justice, a expliqué que le gouvernement He also outlined certain measures taken by his fédéral adopte les dispositions de droit pénal et les lois department to protect children. Under the amend- sur le divorce et que celles qui ont trait à la garde et à ments made to the Criminal Code in 1983, it is now la pension alimentaire sont du ressort des administra- an offence for a parent to remove a child contrary to tions provinciales et territoriales, mais que l'application the terms of a custody order or to detain a child even de toutes ces lois relève de la compétence des pro- where there is no custody order. However, he added, vinces et des territoires. Cette interdépendance, de dire even though the abducting parent is arrested, the M. Préfontaine, fait ressortir la nécessité d'une étroite custodial parent still has difficulty securing the coopération entre tous les ordres de gouvernement en return of the child, particularly to another jurisdiction. vue de l'application optimale des lois. The Family Orders and Agreements Enforcement Il a également exposé certaines mesures prises par to be implemented this year, will Assistance Act, son ministère pour protéger les enfants. En vertu des allow courts to authorize the release of information modifications apportées au Code criminel, en 1983, est a court, to the police or to an enforcement service, to maintenant coupable d'une infraction le conjoint qui missing children when there has been a to trace enlève son enfant contrairement aux prescriptions d'une breach of a custody order or access agreement, or ordonnance de garde ou celui qui le retient, qu'il y ait when a charge of parental abduction has been laid. ou non une ordonnance de garde. Toutefois, a-t-il ajouté, Préfontaine also pointed out that the Hague Con- même si le conjoint ravisseur était arrêté, le conjoint vention on the Civil Aspects of International Child ayant la garde se trouve encore aux prises avec le pro- Abduction, ratified by Canada in 1983, provides that blème de récupérer l'enfant, surtout si le ravisseur member states must appoint a central authority to habite une autre province ou territoire. assist foreign parents in securing the return of chil- Grâce à la Loi d'aide à l'exécution des ordonnances brought to the member country. dren abducted and et des ententes familiales, qui entrera en vigueur cette convention, moreover, only the court in Under this année, les tribunaux pourront désormais autoriser la the land where the child lived with his custodial divulgation de renseignements à une cour de justice, à on custody and access rights. This parent can decide la police ou à un service d'application de la loi, afin de prohibits foreign judges from re-opening the question retracer les enfants disparus dans les cas où une ordon- entitlement to custody and rendering a new of nance de garde ou une entente relative aux visites a été decision. violée, ou lorsqu'une accusation d'enlèvement par un conjoint a été portée. Educating the Public M. Préfontaine a signalé en outre que la Convention (de La Haye) sur les aspects civils de l'enlèvement inter- national d'enfants, ratifiée par le Canada en 1983, exige In 1980, when individual cases of child disappear- que les pays membres mettent sur pied un organisme ance in the United States received wide media cover- central chargé d'aider les parents étrangers à rapatrier age, there was an explosion of public awareness of les enfants victimes d'enlèvement. De plus, aux termes the problem, followed by an abundance of television de cette convention, seul le tribunal du pays où vivait dramas giving the issue a high profile. l'enfant avec le conjoint qui en avait la garde peut However, said Jay Howell, Executive Director statuer sur les droits de garde et de visites. Cette dis- of the National Center for Missing and Exploited

LIAISON I juillet/août 1986 21 Children, located in Washington, D.C., media sim- plification of a complex problem typified the great discrepancy between people's understanding of the nature of child exploitation and the real situation. Although stranger abductions and murders account for a very small percentage of missing children, media agencies focussed on this category since it is the most dramatic. The American public was not aware, Howell indicated, that United States law includes as missing children "any person under 18-years-old whose whereabouts are unknown to the parents, no matter how long or short a time the child is missing. VVhile the common interpretation is that a kidnapped child is gone forever, most disappearances

last only a few hours: a youngster is kidnapped, sexu- ally molested and released." Howell emphasized that the public must be persuaded that a child need not be carried off to a far-away place for weeks or months to be considered missing. The same, he pointed out, is true of runaways. "The criminal Daniel Préfontaine justice system is at its worst," he said, "in dealing with crimes against children." Creation of the National Center for Missing and Exploited Children has changed the public's percep- position empêche les juges étrangers de réviser la tion of the problem and heightened awareness within question du droit de garde et de rendre une nouvelle the criminal justice system, which is not accustomed décision. to dealing with crimes directed specifically against children, said Howell. "There are new issues, such as child witnesses, new investigative techniques, new Éduquer le public therapy, new concepts of sentencing in cases of sexual exploitation. The National Center also keeps volunteer groups abreast of the latest information, En 1980, l'intervention massive des médias dans cer- taps resources in the business community and tains cas de disparition d'enfant aux États-Unis a large- attracts other forms of help." Since public awareness ment contribué à sensibiliser le public à ce problème, has been sparked, more laws to protect children have donnant lieu par la suite à une profusion d'émissions been passed than in previous years. télévisées sur le même thème.

22 LIAISON I July/August 1986 Awareness of the problem and the Center's toll- Selon Jay Howell, directeur exécutif du centre natio- f ree number has had promising results. Recently, nal de documentation sur les enfants disparus et a nine-year-old girl who had been adbucted by a exploités (Washington, D.C.), la simplification d'un baby-sitter five years earlier, asked a counsellor for problème complexe par les médias est toutefois bien assistance in locating her mother. The counsellor, caractéristique de l'écart qui existe entre la compréhen- who had seen the Center's notices printed on milk sion des gens et la réalité. Les enlèvements et les meur- cartons and included in her gas bill, made a phone tres par des étrangers représentent un pourcentage très call and the mother and child were reunited. faible des enfants disparus, mais les organismes de presse ne manquent pas de mettre le gros bout de la lentille sur cette catégorie parce que c'est la plus Co-ordination and Co-operation dramatique. Le public américain ne sait pas, indique M. Howell, que la loi des États-Unis considère comme enfant disparu « toute personne âgée de moins de This reunion was possible, not only because the 18 ans dont les parents ignorent les allées et venues, message that children are missing is spreading, but quelle que soit la durée de la disparition. On pense also because an airline and a hotel chain donated généralement qu'un enfant enlevé est perdu pour tou- their services to bring this mother across the coun- jours, mais la plupart des disparitions ne durent que for try. Said Brian Evans, Director of Loss Prevention quelques heures : le jeune est enlevé, molesté sexuelle- Central Canada Grocers Inc., "Businesses are eager ment et relâché. » Il faut, selon M. Howell, convaincre le to help and want to know how they can be useful. public qu'un enfant n'a pas à être emmené au loin pour des semaines ou des mois pour être jugé disparu. Et il en est de même pour les fugueurs. À son avis, le système de justice pénale laisse beaucoup à désirer en ce qui concerne les crimes contre les enfants.

Brian Evans

LIAISON I juillet/août 1986 23 The corporate sector has a high profile. We can get La création du centre national de documentation sur the message out. We set trends and have advertising les enfants disparus et exploités a permis de modifier la geniuses." perception qu'a le public de ce problème et de sensibili­ The potential for a powerful coalition became ser davantage tous les intervenants du système de jus­ obvious as conference participants outlined what tice pénale, lesquels n'ont pas l'habitude de s'occuper they could offer. Rix Rogers, as President of National de crimes commis contre des enfants. M. Howell a Voluntary Organizations, suggested that the network ajouté: "Toute cette question fait naître des problèmes of 137 offices of voluntary agencies could be a useful inédits tels que les témoignages d'enfants et des nouveautés sur le plan des techniques d'enquête, des vehicle for educating bath the public and profes­ thérapies et des notions d'établissement des peines sionals about missing children issues. He added that dans les affaires d'exploitation sexuelle. Le centre partners in this initiative "must be willing to give up sorne of their turf" in arder to develop better com­ national tient également les groupes de bénévolat au fait des éléments nouveaux dans ce domaine il utilise munication with ali concerned parties. "We need a les ressources dont dispose le secteur des affaires et focal point for the future, a national perspective and d'aide. " Depuis l'éveil de la strategy and continuing dialogue," he concluded. suscite d'autres formes population à cette question, le gouvernement a adopté plus de lois que par le passé pour protéger les enfants. La sensibilisation au problème et l'existence d'un numéro de libre appel au centre ont produit des résul­ tats prometteurs. Une fillette de neuf ans, qui avait été enlevée cinq ans plus tôt par une gardienne, a récem­ ment demandé à une conseillère de l'aider à retrouver sa mère. La conseillère, qui avait vu les avis de recher­ che du centre imprimés sur des berlingots de lait et joints à sa note de gaz, a fait un appel téléphonique, et la mère e la fille ont bientôt été réunies.

( 1

24 LIAISON 1 July/August 1986 orum on Coordination et coopération

Ces retrouvailles ont été rendues possibles, non seu­ ue lement par les avis de disparition, mais aussi parce qu'une compagnie aérienne et une chaîne d'hôtels ont offert gracieusement leurs services pour permettre à la ère de traverser le pays. Selon Brian Evans, directeur de Loss Prevention for Central Canada Grocers /ne. : « Les dirigeants d'entreprises ne demandent qu'à aider et veu ent savoir comment se rendre utiles. Notre sec­ teur est très bien placé pour diffuser des messages. Nous donnons le ton et disposons de génies en publi ité. , La création d'un puissant front commun devenait une possibilité évidente à mesure que les participants indi­ quaient ce qu'ils avaient à offrir. En tant que président du regroupement des organismes nationaux de bénévo­ lat, Rix Rogers a précisé que ce réseau de 137 bureaux d'entreprises de bénévolat pourrait être mis à précieuse co tribution pour renseigner le public et les spécialistes ··we have th sur tout ce qui touche aux enfants disparus. Il a ajouté Gibson, De e Potential for a que les partenaires dans cette initiative doivent renon­ forum c Puty So/,citor G Powertut coar . ambition de monopole afin d'améliorer les Norman~:ahairpe;sons Ma;~rat of Canad~tl~n," said Fred cer à toute u, Umversity Ol/ms M P . eated are c mmunications avec chacun des intéressés. « Il nous N of MontreaÎ · · and André faut un objectif pour l'avenir, une perspective et une "' ous avons t . s ratégie nationales ainsi qu'un dialogue continu., oatition, a a ?ut ce qu'il faut anada. S~nt aect~ré Fred Gibs:our orgamser un . En fait, tel est le plan d'action que M. Perrin Beatty ~OI/oque: Ma SS!s (dans l'ordr. n, sous-sollicite e Plflssante a proposé à l'assemblée. Il a recommandé la mise sur 1 Université a ry Col/ms, députée hab, tue/) les c ur !}~nérat du e Montréal e, et André N opresldents d pied d'un groupe de travail national dont le mandat ormandea u groupe u, de serait d'élaborer des projets à long terme. Ce devra se composer de représentants des domaines de la santé, du bien-être et des services sociaux, des groupes lndeed, Perrin Beatty proposed such a plan of de bénévolat et du secteur des entreprises, ainsi que action to the assembly. He proposed the formation des ministères de la Justice au double niveau fédéral et of a National Working Group to develop long-term provincial. "Ces groupes ont le droit d'être entendus au plans. The Group must include, he emphasized, moment où nous bâtissons l'avenir "• a-t-il déclaré. health, welfare and social service systems, voluntary que le ministère du Sollici­ groups and the business community, with federal and Les projets de recherche teur général du Canada réalise actuellement à Surrey, à provincial justice officiais. "These groups have a à Toronto et à Montréal permettron\ de jeter right to be heard as we plan the future," he said. Edmonton, les bases d'une intervention commune sur le plan com­ Research projects currently being carried out munautaire. La participation de tous les organismes by the Ministry of the Solicitor General in Surrey, est essentielle, d'indiquer M. Beatty, parce que « les Edmonton, Toronto and Montreal will provide a base fugueurs font peut-être face à des situations insuppor· for inter-agency response at the community level. tables. La police ne peut s'attaquer seule à ces pro­ Participation of ali agencies is essential, Mr. Beatty blèmes. , Il a ajouté que nous devons en apprendre bien said, because "runaways may be escaping an unbear­ davantage sur la nature et les conséquences des dispa­ able situation. Police cannot address these problems ritions d'adolescents avant de présumer qu'il s'agit sim­ alone." He added that we must know far more about plement d'une autre fugue, car toutes les disparitions the nature and consequences of adolescent dis­ inquiètent les parents et mettent les jeunes en danger. appearances before we assume it is just another M. Beatty a en outre annoncé que la GRC ouvrirait, le "runner", since ali child disappearances cause worry 15 juillet, son Bureau national d'enregistrement des to the parents and risk for the child. Mr. Beatty also enfants disparus. announced that the RCMP would open its Missing Les délégués étaient déjà gagnés à la cause avant de Children's Registry by July 15. se présenter au colloque, mais ils sont repartis riches Delegates came to the forum already committed to de nouvelles idées et résolus à se concerter. Ils se the cause, but left with new ideas and the resolution rencontreront de nouveau dans un an pour évaluer leurs to pool their efforts. They will meet again in a year's progrès. ime to take a look at their progress. Tout le monde devrait avoir le souvenir d'une enfance Childhood should be a time of happy memories, a faite de joie et d'émerveillement. Un groupe de repré· time of magic and wonder. Together, a cross-section sentants de la société, préoccupé par le bien-être des f society concerned about children is determined jeunes, s'est engagé à tout faire pour les protéger. to build childhoods worth remembering.

LIAISON 1 juillet/août 1986 25 People Quoi de neuf?

Amendments to the Young Offenders Act introduced Des modifications à la Loi sur les jeunes contrevenants on April 30 have now received royal assent. Changes ont été déposées le 30 avril et ont reçu la sanction will allow, among others, the publication of the royale. Les changements permettront notamment de identities of dangerous young offenders, consecutive publier l'identité des jeunes contrevenants dangereux, sentences totalling more than three years, and the d'imposer des peines d'emprisonnement consécutives retention of records in cases of acquittal by reason d'une durée supérieure à trois ans et de conserver les of insanity.... An "anti-impaired driving" program dossiers des prévenus en cas d'acquittement pour created by the Optimist Club of Red Deer, Alberta, cause d'aliénation mentale.... Un programme contre has now been established in 34 major centres across l'ivresse au volant, élaboré par le Club optimiste de Canada. Called DUTI (Driving Under the Influence), Red Deer (Alberta), est maintenant appliqué dans the program attempts to create long-term attitudinal 34 centres importants au Canada. Ce programme (DUTI) change that will lead to a reduction in impaired vise à opérer chez les gens un changement de mentalité driving. The program also provides alternatives such qui permettra à la longue de réduire la conduite avec as using taxis and buses as transportation at facultés affaiblies. Il prévoit également des solutions organized events like school dances and weddings. de rechange telles que le recours accru aux taxis et aux "DUTI is not prohibitionist," says Executive Director transports en commun à l'occasion d'activités sociales Don Leach. "We are geared to enhance a personal comme des danses scolaires et des mariages. «Le sense of responsibility. The programme n'est pas prohibitif, déclare son directeur problem of drinking and driving Don Leach. Notre but est d'inculquer aux gens le sens belongs to all of us, and together des responsabilités. Comme le problème de la conduite we will solve it." ... A trans- en état d'ébriété nous concerne tous, nous le résou- sexual in Victoria, British drons ensemble. » ... À Victoria (Colombie-Britannique), Columbia, has been sentenced un transsexuel a été mis en probation après avoir été to probation despite being con- condamné pour trafic de cocaïne. En dépit du fait que victed of trafficking in cocaine. cet homme s'est marié à quatre reprises, le juge de Although the man had been comté Kenneth Murray a déclaré que de l'incarcérer, married four times, County que ce soit avec des hommes ou avec des femmes, Court Judge Kenneth Murray constituerait peut-être un châtiment cruel et inhabi- said that to send him to an all- tuel.... La Commission de réforme du droit du Canada Sheila Henriksen male or all-female institution a recommandé récemment, dans un document de tra- might constitute cruel and unusual punishment.... vail, que le Code criminel soit modifié de manière à ce The Law Reform Commission of Canada has recom- que la divulgation de renseignements gouvernementaux mended in a recent working paper that the Criminal classifiés soit considérée comme une infraction. Dans Code be amended to make it an offence for anyone l'état actuel des choses, un tel geste entraîne une to leak classified government information. Such mesure disciplinaire ou tombe sous le coup des disposi- offences are currently dealt with through disciplinary tions relatives à la trahison et à l'espionnage, ce que la action or under treason and espionage sections, Commission juge inapproprié.... Le procureur général which the Commission subnnits are inappropriate.... de l'Ontario, lan Scott, a récemment annoncé que les Ontario Attorney General lan Scott recently victimes d'actes criminels dans cette province announced that victims of crime in the province will auront droit à une indemnisation plus généreuse. M. Scott be eligible for substantially more compensation. a présenté une disposition législative qui portera de Scott has introduced legislation that will raise the 15 000 $ à 25 000 $ le paiement global maximal et de maximum lump-sum payment from $15,000 to $25,000 500 $ à 1 000 $ le plafond de l'indemnité mensuelle and the maximum periodic payment from $500 to périodique que reçoivent les victimes. Cette décision $1,000 per month. The move comes after increas- résulte d'un mouvement de protestations de la part du ing public protest that current payments do not public, qui prétend que le niveau des indemnités actuelles accurately reflect the true cost of crime. Said Scott, ne compense pas assez largement les torts causés par "These measures will mark a new beginning in this le crime. Selon M. Scott, ces mesures marqueront un government's quest for compassionate and equitable nouveau départ dans la recherche, par notre gouverne- treatment (of victims)." ...The John Howard Society ment, d'une manière plus humaine et plus équitable de of Metropolitan Toronto opened its first group home traiter les victimes.... La Société John Howard de la for young offenders in May. The residence will house Communauté urbaine de Toronto a ouvert en mai son 16-to-17-year-olds while they work or upgrade their premier foyer collectif pour jeunes contrevenants. La education. The home was established after extensive résidence hébergera des adolescents de 16 à 17 ans, community consultation and the establishment of a pendant qu'ils travaillent ou poursuivent leurs études. community liaison committee.... The Provincial Ce foyer a été institué après de longues consultations Committee for the Prevention of Economic Crime in au sein de la collectivité et la mise sur pied d'un comit , Quebec has launched a campaign to prevent con- de liaison avec celle-ci.... Le Comité provincial de artists from fraudulently selling advertising by tele- prévention du crime économique au Québec a lancé un phone. Experts believe that over $5 million is stolen campagne destinée à empêcher les escrocs de vendre every year in Quebec through fraudulent telephone frauduleusement de la publicité par téléphone. Selon soliciting. "The secret is not to buy advertising over les experts, plus de cinq millions de dollars sont volés the phone," says Det. Lt. Jean-Guy Bouchard of the chaque année au Québec au moyen de sollicitations de Montreal Urban Community police fraud squad. "Ask ce genre. « II suffit de ne pas acheter de réclames par to meet the person, and if they don't agree to that, téléphone, déclare le lieutenant-détective Jean-Guy refuse to bite and call the police," he advises.... Bouchard, de l'escouade des fraudes du Service de Metro Toronto Police Complaint Board Commissioner police de la Communauté urbaine de Montréal. Deman- Clare Lewis, says that, in time, "police will realize dez une rencontre avec la personne en cause et, si elle

26 LIAISON I July/August 1986 there is a value to the complaints board. Police have n'accepte pas, résistez à ses instances et appelez la to be accountable. They are not immune and I don't police. » ... Le commissaire aux plaintes contre la think they want to be — not if they wish to be police de la Communauté urbaine de Toronto, Clare viewed as professionals." Over 700 complaints were Lewis, estime qu'avec le temps « le Service de police lodged last year, with 100 eventually coming before reconnaîtra la raison d'être de cette commission. Les the Board for review. Lewis's comments came after policiers ont l'obligation de rendre des comptes. Ils the Metro Toronto Police Association revealed it is n'ont droit à aucune immunité et, à mon avis, il n'en considering a court action aimed at abolishing the veulent pas — surtout pas s'ils souhaitent être perçus Board.... A study conducted by the American Police comme des professionnels. » Plus de 700 plaintes ont Foundation has shown that "community service" été déposées l'an dernier, dont 100 ont été soumises à policing can reduce public fear of crime. Conducted l'étude de la Commission. M. Lewis a fait ses observa- in Houston and Newark, the study tested such initia- tions après que la Metro Toronto Police Association eut tives as increasing the quality and quantity of police- annoncé qu'elle envisageait d'intenter une poursuite en citizen contacts, establishing vue d'abolir la Commission.... Une étude menée par a community newsletter and l'American Police Foundation a révélé que les services creating neighbourhood organi- de police communautaires peuvent atténuer la peur que zations. The most successful le crime inspire au public. L'étude, effectuée à Houston programs proved to be those et à Newark, a permis de mettre à l'essai des initiatives that provided time for police comme l'augmentation et l'amélioration des rapports interaction with the public, and entre policiers et citoyens, la création d'un bulletin those that relied on the initia- d'information communautaire et la formation d'associa- tive and innovation of individual tions de quartier. Les programmes les plus efficaces officers. Copies of Reducing sont ceux qui encourageaient l'interaction de la police Fear of Crime in Houston and avec la population et ceux qui accordent une place à Newark: A Summary Report can l'esprit d'initiative et d'innovation des agents. Mary Dawson be obtained from the Police On peut se procurer des exemplaires du rapport Foundation, 1001 22nd Street, N.W., Suite 200, de l'étude Reducing Fear of Crime in Houston and Washington, D.C. 20007 U.S.A.... Quebec's over- Newark: A Summary Report en s'adressant à la Police crowded youth detention centres are facing a crisis, Foundation, 1001 22nd Street, N.W., Suite 200, Washington according to Jean Boudreau of the Comité provincial (D.C.) 20007 U.S.A.... Selon Jean Boudreau, du Comité de coordination des admissions, a government body provincial de coordination des admissions, organisme responsible for co-ordinating admissions to such gouvernemental chargé de coordonner les admissions facilities. "The system will explode," said Boudreau aux centres de détention pour les jeunes, « ces centres in a recent interview. "It has reached a crisis level, sont acculés à l'impasse en raison de leur surpeuple- and it's only by the grace of God there have not been ment. Le système va sauter, a-t-il déclaré au cours d'une suicides within the institutions." Boudreau reports a récente entrevue. La situation a atteint les proportions chronic lack of facilities for secure custody, huge d'une véritable crise, et il faut remercier le ciel que les waiting lists for foster care, and too frequent and centres n'aient enregistré jusqu'ici aucun suicide. » often harmful transfers of young people away from M. Boudreau impute cette situation à une pénurie their homes. "Each year, we denounce the current chronique d'installations de garde en milieu fermé, situation as impossible and unlivable, and each year aux interminables listes d'attente pour placement en it gets worse." ... The United States Supreme Court famille et aux transfèrements trop fréquents et souvent has ruled that opponents of capital punishment nocifs de jeunes détenus loin de chez eux. « Chaque may be barred from serving as jurors in cases where année, nous dénonçons la situation actuelle comme the death penalty is possible. By a 6-3 vote, the étant impossible et invivable, et chaque année elle justices reversed an earlier federal appeals court s'envenime.» ... La Cour suprême des États-Unis a decision stating that excluding abolitionists created décidé que les adversaires de la peine capitale peuvent a "conviction-prone" jury. The ruling will affect être radiés de la liste des jurés dans les cas où la peine as many as 1,000 inmates across the country now de mort est une issue possible. Les juges ont annulé, on death row.... A new chairperson of the Ontario par un vote de 6 contre 3, une décision d'une cour Board of Parole has been appointed. Sheila Henriksen d'appel fédérale établissant que l'exclusion des par- has a lengthy background in corrections and social tisans de l'abolition de la peine de mort favorise la programs, having worked as a psychologist at Joyce- constitution de jurys « prompts à condamner ». Ce ville Institution near Kingston, a teacher at Kingston's jugement touchera jusqu'à 1 000 condamnés à mort Prison for Women, and as acting director of com- au pays.... La Commission des libérations condition- munications for The Correctional Service of Canada. nelles de l'Ontario a une nouvelle présidente en la per- In her new capacity, Henriksen will supervise 121 full- sonne de Sheila Henriksen. Celle-ci possède une longue and part-time Board members.... In the Ministry, expérience dans le secteur correctionnel et des pro- Andrew Graham has been appointed Director General grammes sociaux : psychologue à l'Établissement de of Corporate Policy and Planning for The Correctional Joyceville, près de Kingston, enseignante à la Prison Service of Canada (CSC).... Kingston Penitentiary des femmes de cette dernière ville et directrice inté- warden Mary Dawson has been appointed Regional rimaire des communications au Service correctionnel Director of Planning and Resource Management with du Canada. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, the Ontario regional headquarters of CSC.e5 M me Henriksen assurera la surveillance de 121 commis- saires travaillant à plein temps et à temps partiel.... Au Ministère, Andrew Graham a été nommé directeur géné- ral des Politiques et de la Planification centrales, au Service correctionnel du Canada (SCC).... La direc- trice du Pénitencier de Kingston, Mary Dawson, a été nommée directrice régionale de la Planification.et de la Gestion des ressources au SCC pour l'Administration régionale de l'Ontario. C5

LIAISON I juillet/août 1986 27 /eteeesuf (;se beeté4/ecX4 la /leeeeee, Abe /e4e-ie4te

NATIONAL CRIME PREVENTION WEEK LA SEMAINE NATIONALE DE LA PRÉVENTION DU CRIME NOVEMBER 2-8, 1986 2-8 NOVEMBRE 1986

Calendar À venir

American Correctional Association Congress. Congrès de l'American Correctional Association. Du August 10-14. Las Vegas, Nevada. Theme: Planning 10 au 14 août, à Las Vegas (Nevada). Thème : Planifier for Growth. Contact: Marge L. Restivo, Assistant la croissance. Pour renseignements : Marge L. Restivo, Director, Conventions, American Correctional Associ- directrice adjointe du service des congrès, American ation, 4321 Hartwick Road, Suite 1208, College Park, Correctional Association, 4321 Hartwick Road, Maryland 20740, U.S.A. Tel: (301) 699-7600. Suite 1208, College Park, Maryland 20740, U.S.A. 6th International Congress on Child Abuse and Tél.: (301) 699-7600. Neglect. August 11-14. Sydney, Australia. Contact: 6e Congrès international sur les enfants maltraités Alison A. Davis, Congress Secretary, ISPCAN, The et négligés. Du 11 au 14 août, à Sydney (Australie). Children's Hospital, P.O. Box 34, Camperdown, Pour renseignements : Alison A. Davis, secrétaire du Sydney, NSVV, Australia 2050. Tel: (02) 550-2099. Congrès, ISPCAN, The Children's Hospital, P.O. Box 34, 21st Biennial International Bar Association Confer- Camperdown, Sydney, NSVV, Australie 2050. Tél. : (02) ence. September 14-19. New York, New York. Topics 550-2099. include International Legal Aid, Prisons and Prison 21e Conférence bisannuelle de l'International Bar Asso- Reform, Sentencing and Psychology of VVitnesses. ciation. Du 14 au 19 septembre, à New York (New York) Contact: American Bar Association, Meetings Depart- Il y sera question notamment de l'aide juridique inter- ment. 750 North Lake Shore Drive. Chicago, Illinois nationale, des prisons et de la réforme carcérale, de 60611, U.S.A. Tel: (312) 988-5870. la détermination des peines et de la psychologie des témoins. Pour renseignements : American Bar Associa- tion, service des réunions, 750 North Lake Shore Drive Chicago, Illinois 60611, U.S.A. Tél. : (312) 988-5870.

New Publications Vient de paraître

Child Abuse and Neglect: A Canadian Perspective. Child Abuse and Neglect: A Canadian Perspective. Sous Edited by Douglas Besharov. English only. Available la direction de Douglas Besharov. En anglais seulement for $24.95 (U.S.) from Child VVelfare League of Peut être obtenu au coût de 24,95 $ (U.S.) auprès du America, CN 94, 300 Raritan Center Parkway, Edison, Child VVelfare League of America, CN 94, 300 Raritan New Jersey 08818, U.S.A. Center Parkway, Edison, New Jersey 08818, U.S.A. Preliminary Crime Statistics for Canada, 1985. Avail- Statistique provisoire de la criminalité au Canada 1985. able free of charge from: Canadian Centre for Justice Peut être obtenu gratuitement auprès du Centre cana- Statistics, R.H. Coats Building, Ottawa, Ontario dien de la statistique juridique, Immeuble R.H. Coats, K1A 0T6. Tel: (613) 990-6638. Ottawa (Ontario) K1A 0T6, Tél. : (613) 990-6638. Canadian Homicide Statistics, 1985. L'homicide au Canada, 1985. Traffic Enforcement Statistics, 1979-1984. La statistique de l'application des règlements de la Both publications available for $2 each from: Publica- circulation, 1979-1984. tion Sales and Services, Statistics Canada, Ottawa, Ces deux publications peuvent être obtenues au coût de Ontario K1A 0T6. 2 $ chacune auprès de Publications — Vente et service, Statistique Canada, Ottawa (Ontario) K1A 0T6.