Pascal Quignard
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Studi Francesi Rivista quadrimestrale fondata da Franco Simone 181 (LXI | I) | 2017 PASCAL QUIGNARD: LES "PETITS TRAITES" AU FIL DE LA RELECTURE - sous la direction de Mireille Calle-Gruber, Stefano Genetti et Chantal Lapeyre Anno LXI - fascicolo I - gennaio-aprile 2017 Edizione digitale URL: http://journals.openedition.org/studifrancesi/6164 DOI: 10.4000/studifrancesi.6164 ISSN: 2421-5856 Editore Rosenberg & Sellier Edizione cartacea Data di pubblicazione: 1 marzo 2017 ISSN: 0039-2944 Notizia bibliografica digitale Studi Francesi, 181 (LXI | I) | 2017, « PASCAL QUIGNARD: LES "PETITS TRAITES" AU FIL DE LA RELECTURE - sous la direction de Mireille Calle-Gruber, Stefano Genetti et Chantal Lapeyre » [Online], online dal 01 avril 2017, consultato il 18 septembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/ studifrancesi/6164 ; DOI : https://doi.org/10.4000/studifrancesi.6164 Studi Francesi è distribuita con Licenza Creative Commons Attribuzione - Non commerciale - Non opere derivate 4.0 Internazionale. SOMMARIO Anno LXI – fasc. I – gennaio-aprile 2017 PASCAL QUIGNARD: LES “PETITS TRAITÉS” AU FIL DE LA RELECTURE sous la direction de MIREILLE CALLE-GRUBER, STEFANO GENETTI et CHANTAL LAPEYRE MIREILLE CALLE-GRUBER, STEFANO GENETTI et CHANTAL LAPEYRE, Introduction, p. 3. PASCAL QUIGNARD, Sancta Eulalia, p. 11. JEAN-LOUIS PAUTROT, “Petits traités”, thésaurus d’une œuvre, p. 14. DOMINIQUE RABATÉ, Réflexion et aveuglement dans les “Petits traités”, p. 24. BRUNO BLANCKEMAN, La folle étude, p. 33. SAÏDA ARFAOUI, Penser l’amitié avec Pascal Quignard. De “Petits traités” à “Leçons de solfège et de piano”, p. 40. CHANTAL LAPEYRE, “Petits traités” du ravissement. Lire Pascal Quignard avec Marguerite Duras, p. 49. ANNA MARIA BABBI, Le Moyen Âge français dans les “Petits traités”, p. 58. LAURENT DEMANZE, L’encyclopédisme inactuel de Pascal Quignard. Lecture renaissante des “Petits traités”, p. 68. ROSANNA GORRIS CAMOS, La passion pour Guy Le Fèvre de La Boderie et la flamme sombre du “Zohar”, p. 77. FRANCIS MARCOIN, Le lecteur comme copiste et naufragé. Une lecture presque romanesque des “Petits traités”, p. 92. SYLVAIN SANTI, Rhétorique souveraine, p. 99. MIREILLE CALLE-GRUBER, De l’intraitable ou Écrire aux morts, p. 107. ANGELA PEDUTO, Entre musique et paroles: la naissance en Italie d’un projet éditorial autour de l’œuvre de Pascal Quignard, p. 118. RASSEGNA BIBLIOGRAFICA Medioevo, a cura di G.M. Roccati, p. 123; Quattrocento, a cura di M. Colombo Timelli e P. Cifarelli, p. 131; Cinquecento a cura di S. Lardon e M. Mastroianni, p. 137; Seicento, a cura di M. Pavesio e L. Rescia, p. 144; Settecento, a cura di F. Piva e V. Fortunati, p. 150; Ottocento: a) dal 1800 al 1850, a cura di L. Sabourin e V. Ponzetto, p. 153; Ottocento: b) dal 1850 al 1900, a cura di I. Merello e M.E. Raffi, p. 170; Novecento e XXI secolo, a cura di S. Genetti e F. Scotto, p. 175; Letterature francofone extraeuropee, a cura di E. Pessini e J.-F. Plamondon, p. 186; Opere gene- rali e comparatistica, a cura di G. Bosco, p. 200. Volumi ricevuti, p. 207. Finito di stampare nel mese di marzo 2017 isbn: 978-88-7885-513-7 Introduction Ces textes n’étaient assujettis à aucun ordre général. Ils n’avaient à se soumettre à rien, pas même au contraste entre eux. Ils n’avaient même pas à se diriger dans l’aménité vers le regard de ceux qui lisent, ni dans le désir de plaire fût-ce à peu, ni même à chercher à ren- contrer un seul goût ou un seul être. Je n’avais même pas à ambitionner de faire des petites œuvres d’art. Tel était le jeu qui disposait ces pages grandes comme des feuilles de bouleau à ne se subordonner à rien. Une passion les a forcés sans savoir où elle mène1. Relire les “Petits traités” de Pascal Quignard Le présent numéro de «Studi francesi» garde les traces du colloque sur les Petits traités de Pascal Quignard qui a eu lieu, en présence et avec une création de l’auteur, dans la bibliothèque du Musée d’histoire naturelle de Vérone les 28 et 29 janvier 2016. Pourquoi revenir, vingt-cinq ans après leur publication en huit tomes, sur cette œuvre fondamentale et fondatrice, à la fois composite et soigneusement “composée”, représentative et singulière? Premièrement, parce que l’immense richesse et la beau- té aussi exigeante qu’envoûtante de ces textes – un “trésor” aux échos multiples et durables (J.-L. Pautrot) – méritent d’être ultérieurement explorées. Face au foisonne- ment des études sur l’œuvre de Pascal Quignard, dont la publication du Dictionnaire “sauvage” représente la somme2, nous avons préféré nous concentrer sur un objet vaste mais limité. D’où l’idée – et c’est là, bien sûr, un éloge du petit – d’un “petit” colloque sur les Petits traités. Deuxièmement, parce que la relecture est l’un des moteurs de l’œuvre de Pascal Quignard, d’où notre titre, tiré du chapitre XII, intitulé Le fil d’Ariane, de Mourir de penser: Relié par le relire filo relecto. Vivre au fil de la lecture. Ma vie, ne comprenant rien à rien, cherchant à avancer, à renaître sans cesse, à com- prendre. Vita viva filo relecto. Ma vie vivante et revivante au fil de la relecture sans fin3. Mais la relecture est également le moteur d’une contagion “sensibilisant” l’éru- dition et renouvelant sans cesse la dimension intime – mais aussi “politique” – de l’étude (B. Blanckeman) en tant qu’amitié, autre motif récurrent dans l’œuvre (S. Ar- faoui); «L’amour, l’amitié, les œuvres qu’on compose: tout d’un coup un fragment d’acier aimante mille fragments de tout ce qui nous entoure et qui est épars»4. (1) P. QUIGNARD, Petits traités I, Paris, Gallimard, 1997, «Folio», p. 30 (Ier Traité sur Cordesse). (2) Dictionnaire sauvage Pascal Quignard, M. CALLE-GRUBER et A. FRANTZ (dir.), Paris, Hermann, 2016. (3) P. QUIGNARD, Mourir de penser. Dernier royaume IX, Paris, Grasset, 2014, p. 72. (4) P. QUIGNARD, Petits traités I cit., p. 24. 4 Mireille Calle-Gruber, Stefano Genetti, Chantal Lapeyre Publiés aux éditions de la galerie Maeght en 1990, les Petits traités ont été longtemps considérés par Pascal Quignard comme sa signature, sa «maison» et son «prénom»5. Résultant d’une quête passionnée et solitaire, jouissive et mélancolique, ces cinquante-six «anti-dissertations»6 forment une collection qui est à la fois un dépôt de rebuts et un cabinet des merveilles. Biographèmes et morts brèves, blasons ana- tomiques et scènes de roman, récits de rêve et fragments de réel, citations et scolies, confluent dans «l’inépuisable enchevêtrement des notions et des souvenirs»7. Autant d’anamnèses qui tracent le portrait de l’auteur en amateur de langues mortes et en misologue, en antiquaire et en archéologue fouillant parmi les ruines de la civilisation et tirant de l’oubli des «absents sans retour»8. Cet autoportrait éclaté de l’écrivain en lecteur projette dans l’œuvre l’ombre du lecteur écrivant en marge de l’œuvre: chacun de nous, «les doigts tachés d’encre»9. Le refus de tout système, de toute hiérarchie, ainsi que la déstabilisation des frontières entre les arts et les genres, entre les discours et les savoirs tour à tour convoqués et transposés – biologie, anthropologie, psychanalyse, philosophie, linguistique –, répondent à une exigence profondément individuelle et anti-originale de déprogrammation de la littérature. Par sa radicale inactualité même, cet ensemble d’«hybrides inféconds»10 s’avère d’ailleurs emblématique des contamina- tions du spéculatif et du narratif qui caractérisent le paysage littéraire contemporain. «Les huit volumes des Petits traités étaient constitués de suites baroques d’érudi- tion», a déclaré l’auteur en 2009. «Rien n’y était faux. Chaque suite de paradoxes était maîtrisée et je pouvais avoir sur chaque tome un regard, si j’ose dire, panoramique. L’ensemble de Dernier Royaume est presque le contraire»11. C’est sur les implications de ce «presque» que les contributeurs réfléchissent en relisant aujourd’hui et minu- tieusement les Petits traités, afin de mettre en relief, par exemple, le rôle crucial de ce recueil par rapport aux autres traités isolés ou réunis en volume: La haine de la musique et Rhétorique spéculative, ou encore La leçon de musique et Le nom sur le bout de la langue. Souvent cités tels des textes de référence, les Petits traités ont fait l’objet de commentaires spécifiques et approfondis relativement peu nombreux12. Les (5) P. QUIGNARD, Rhétorique spéculative, Paris, Calmann-Lévy, 1996, p. 218. (6) Elles «forment un genre déchiré qui gagne les genres à leur déchirement»: P. QUIGNARD, Ce que je cherche, sans doute, c’est le silence, propos recueillis par R. Detambel, «Encres vagabondes» 11, mai-août 1997, p. 3. (7) P. QUIGNARD, Petits traités I cit., p. 340. (8) P. QUIGNARD, Petits traités II, Paris, Gallimard, 1997, «Folio», p. 568. (9) Ibid., p. 112. (10) Ibid., p. 392. (11) P. QUIGNARD, «La philosophie c’est du happy end assuré», propos recueillis par J. Cerf, «Philoso- phie» 34, novembre 2009, p. 60. (12) Parmi ceux-ci, voir: B. BLANCKEMAN, La transposition dans la transposition. Les “Petits traités” de Pas- cal Quignard, «Protée» 31, 1, printemps 2003, pp. 101-115; I. DE HERDT, Le rôle du “kairos” dans les “Petits traités” de Pascal Quignard, in Pascal Quignard, la danse et les langues, Ch. Lapeyre-Desmaison et D. Rabaté (dir.), «Lendemains» 136, décembre 2009, pp. 19-30; S. GENETTI, Fragments de vie, de corps, de langue: Littré et Pascal Guignard littéraires, «Contemporary French and Francophone Studies» 18, 3, June 2014, pp. 234- 241; S. GENETTI, Sifilologia di Pascal Quignard, una lettura del ‘petit traité’ su Girolamo Fracastoro, «Rivista di letterature moderne e comparate» 60, 1, 2007, pp.