Essertes Doit-Elle Fusionner ? a Commune D’Essertes, 350 Habi- Ter Des Tractations Inutiles Et Coûteuses Tion Cantonale
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Ordre et Tradition SI QUA FATA SINANT 22 décembre 2017 / N° 2086 JAA. 1000 Lausanne 1 Bimensuel hors partis fondé en 1931, publié par la Ligue vaudoise Le numéro : Fr. 3,50 Abonnement annuel : Fr. 77.- Apprentis, étudiants : Fr. 33.- Essertes doit-elle fusionner ? a commune d’Essertes, 350 habi- ter des tractations inutiles et coûteuses tion cantonale. Les chantiers en cours avons mille choses en commun avec tants, bientôt un peu plus de 400 avec Oron. On a aussi évoqué une fusion devront être traités dans les mêmes dé- Oron, l’école, le service du feu, la pa- L avec les nouvelles constructions, avec Servion, avec laquelle Essertes a en lais et les dettes continuer d’être amor- roisse ainsi qu’un fonds culturel et spor- fait frontière commune avec Forel, Ser- commun la station d’épuration et la dis- ties selon les mêmes taux. tif, nous conservons une certaine auto- vion et Oron, ainsi qu’avec le canton de tribution d’eau. Nous n’en parlons pas Les travaux de mise en place de la nomie. Nous tournons autour d’Oron, Fribourg, par Auboranges. dans cet article. nouvelle commune viendront en plus, mais sur notre orbite propre. Une ab- Son Conseil général est composé pas à la place. sorption nous décentrerait totalement, de trente-cinq membres. Il siège trois Avantages, réels ou fictifs, d’une fusion faisant de nous le petit quartier périphé- ou quatre soirs par année. Le syndic Fusionner avec une grande commune Ce qu’on perd rique d’une grande commune. consacre 18 % d’un temps plein à sa offre sans doute quelques services sup- Nous parlons de fusion, mais, avec Autre perte à déplorer : trente-cinq charge, et ses quatre collègues de la Mu- plémentaires, un site plus sophistiqué, Oron, ce serait une absorption pure et collaborateurs, trente-cinq citoyens en- nicipalité, 10 % chacun. Ces derniers une déchetterie générale, un déneige- simple. Etre absorbé par une commune gagés et soucieux du bien public. Pour touchent quatre mille cinq cents francs ment professionnel (mais il existe des de plus de trois mille habitants – Oron le Canton, la disparition d’un Conseil par année et le syndic six mille, plus les amateurs à la hauteur), l’ouverture en compte environ 5400 –, c’est être li- général représente une perte sèche, un vacations (Fr. 40.– l’heure). La secrétaire quotidienne de l’ad- vré aux partis, à leurs appauvrissement de sa substance poli- municipale travaille à 40 %. ministration com- Une commune est forte appétits électoraux, à tique. Il devrait donc éviter de pousser En 2012, Essertes fut invitée à fusion- munale. Là non plus, de son unité et de la leurs meetings chro- aux fusions, se contentant d’aider celles ner avec une dizaine de communes cen- rien de cosmique. nophages, à leur na- qui sont réellement indispensables. trées sur Oron et Palézieux. Le Conseil Et notons que si le volonté de ses autorités. ture diviseuse qui fait L’avenir général déclina l’offre à l’unanimité, greffe d’Essertes n’est ouvert qu’un soir un motif d’affrontement idéologique du moins une abstention. Il refusa même, par semaine, il est du même coup plus moindre problème d’édilité. Tout bien considéré, la décision de éteignant l’incendie avant que l’allu- accessible au citoyen ordinaire qu’une L’institution du Conseil général nous fusionner ou non est suspendue à la mette ne soit frottée, qu’on lui présente administration qui ne fonctionne que évite ce genre de désagréments. Il suffit réponse à une seule question : trou- un simple rapport sur la question. durant les heures de bureau. d’être majeur, de faire la demande et de vera-t-on d’ici à 2021 des personnes ayant assez le sens du bien public pour Et voici que, cinq ans plus tard, la D’expérience, la fusion ne rapporte prêter serment pour en être membre de reprendre la lourde tâche d’un exécutif Municipalité informe le Conseil général rien sur le plan financier. S’adressant à plein droit. Ou presque : l’usage veut, communal ? Si on les trouve, on laisse qu’elle examine la possibilité d’une fu- la population des neuf communes qui voudrait en tout cas, qu’on assiste à une tomber la fusion. Si on ne les trouve pas, sion avec Oron. La presse, qui adore les se préparaient à fusionner sous le nom ou deux séances avant de faire profiter le une commune de plus disparaîtra du fusions, a présenté celle-ci comme d’ores de Montanaire, le conseiller d’Etat Phi- Conseil de sa science. paysage vaudois. C’est aussi simple et et déjà décidée, ce qui a heurté pas mal lippe Leuba déclara franchement : « Ne Le Conseil général n’est pas le lieu des brutal que ça. de monde dans la commune. Profitons fusionnez pas pour économiser, vous grandes envolées lyriques. On y traite de de l’occasion pour mettre deux ou trois n’économiserez pas ! » Ce qu’on gagne la distribution d’eau, de l’entretien des Mais pourquoi ne les trouverait-on choses à plat. en suppression de postes, on le perd en routes, des fontaines et des forêts, de la pas ? remplaçant des bénévoles par des pro- vente du bois de feu, de la facture so- Que les autorités actuelles ne jugent Pourquoi ? fessionnels rémunérés. ciale, des dépenses scolaires, du service pas les difficultés futures de la commune Qu’est-ce qui a changé en cinq ans ? En l’occurrence, toutefois, une fusion du feu, de la protection civile. Cela de- en fonction de leur propre et légitime las- Au fond, rien de cosmique. La Munici- avec Oron nous vaudrait – vraisembla- mande de l’attention, de la patience, situde. Ce qui paraît insupportablement palité voulait placer la population de- blement – une baisse de trois points parfois une bonne résistance au som- interventionniste et paperassier à nos vant la réalité des choses, les tâches et d’impôt, la cuisine péréquative d’Eta- meil. Mais il arrive aussi qu’on discerne, yeux est, pour les nouvelles générations, les charges financières des communes com avantageant les grandes communes. derrière une disposition d’apparence ba- un donné auquel elles sont habituées et qui ne cessent de s’alourdir pendant que Une autre idée reçue est que plus nale, la question de principe qu’elle met qu’elles sont appelées à affronter dans leurs marges de manœuvre et d’autofi- une commune est étendue et populeuse, en jeu ou les intentions sournoises du tous les domaines de leur vie profession- nancement diminuent, une administra- mieux elle pourra s’opposer à l’Etat. service d’Etat qui l’a posée là comme on nelle et associative. tion cantonale très contrôleuse et dont C’est une erreur de poser la question pose un piège dans une broussaille. Quel Cette année encore, la Jeunesse d’Es- les exigences imposent aux municipaux dans ces termes : comment en effet une bonheur, alors, de débroussailler ! sertes a organisé, en mai, son Tour de de suivre des cours de formation com- commune, même grande, serait-elle en Le membre du Conseil se sent concrè- Jeunesse annuel, en juin, l’Abbaye de plémentaire et, trop souvent, de recourir mesure d’affronter politiquement le pou- tement responsable de ce qui se passe sur Servion, Ferlens et Essertes et en août, à des professionnels extérieurs, enfin, un voir cantonal alors que c’est de lui qu’elle le territoire. Il participe directement à la les deux semaines du Tir cantonal de certain sentiment d’abandon, l’Union tient son autonomie ? Les différends gestion d’un coin du pays, limité mais la Fédération vaudoisedes Jeunesses des communes vaudoises étant trop in- entre les communes et l’Etat sont l’affaire réel, et à sa mesure. Les dépenses en sont campagnardes. Un énorme travail par- tégrée à l’officialité cantonale pour jouer des syndicats de communes, l’Union des mieux pesées et serrées de plus près. En faitement maîtrisé. De même, plusieurs efficacement son rôle de syndicat des communes vaudoises déjà mentionnée et ce sens, un conseiller général est un ci- citoyens tout juste majeurs viennent communes, autrement dit de contrepou- l’Association de communes vaudoises. toyen plus complet que les autres. C’est d’entrer au Conseil général. Il y a là une voir face à l’Etat. En réalité, une commune est forte de un privilégié civique. Je regretterais de relève de valeur et, du même coup, un Et puis, la population change. Plus son unité et de la volonté de ses autori- ne plus l’être. motif d’espoir pour la commune d’Es- d’un habitant d’Essertes est comme l’oi- tés plus que du nombre de ses habitants. En tant que petite commune, on a son sertes. seau sur la branche, prêt à plier bagage Et ce n’est pas contre l’Etat qu’elle uti- propre centre de gravité. Même si nous Olivier Delacrétaz au moindre changement professionnel, lise cette force, ni contre le district, mais familial ou financier. Son attitude est pour régler les problèmes qui se posent à celle du consommateur volage plus que son niveau. du citoyen enraciné : « Je paie, donc j’ai Les rêveurs s’imaginent qu’une fu- Avez-vous remarqué? droit, et tout de suite ! » Cela ne pousse sion leur permettra de repartir à zéro. pas à s’engager pour les affaires commu- Autre erreur : dès l’aube du lundi sui- La presse et les médias aiment à la décision de quitter l’UE, et que les nales. On comprend le souci de la Mu- vant le soir du vote, les autorités seront citer les montants exorbitants que les Britanniques auraient donc dû assu- nicipalité actuelle, dont au moins trois au travail.