Fonds Joseph Bonaparte (1546-1852)
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
Fonds Joseph Bonaparte (1546-1852). Inventaire de la sous-série 381AP. par Chantal de Tourtier-Bonazzi, avec la collaboration de Nicolas Maftéi et de Sandrine Soulas, archiviste au service des nouvelles technologies, sous la direction de Florence Clavaud, responsable du service des nouvelles technologies Seconde édition électronique Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2015 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_053809 Inventaire imprimé numérisé et converti en XML conformément à la DTD EAD, version 2002, par ArchProteus en octobre 2003, grâce à un mécénat de la Fondation Napoléon. Encodage révisé par Sandrine Soulas, archiviste au service des nouvelles technologies, sous la direction de Florence Clavaud, conservateur aux Archives nationales, responsable du service des nouvelles technologies de l'information et de la communication Ce document est écrit en français. Conforme a la norme ISAD(G) et aux regles d'application de la DTD EAD (version 2002) aux Archives nationales. 2 Archives nationales (France) Préface Note liminaire Le présent instrument de recherche a été numérisé et encodé en XML conformément à la DTD EAD (version 2002) par programme par la société ArchProteus. Le document XML a été relu et complété par Florence Clavaud, conservateur du Patrimoine, responsable du service des nouvelles technologies du Centre historique des Archives nationales (CHAN),et par Sandrine Soulas, archiviste au service des nouvelles technologies. La numérisation et l'encodage ont été réalisés grâce à un mécénat de la Fondation Napoléon. Avant-propos C'est un extraordinaire destin que celui de ces archives du roi Joseph qui parviennent aux Archives nationales après avoir été, pendant cent soixante ans, une part essentielle et intacte des archives Wellington. Il y a là deux royaumes, celui de Naples et celui dEspagne, dans leur éphémère existence. Aux archives saisies par le vainqueur au hasard d'une bataille, dans des conditions dignes de l'histoire de nos archives médiévales, s'ajoutent les pièces émouvantes, que l'adversaire savait intercepter aux dépens des courriers impériaux. Tout cela éclaire d'un jour très nouveau les réalités politiques et écono-miques des deux royaumes, et nous permet de mieux analyser les données militaires de l'affrontement dEspagne. Ainsi se précise le profil de bien des personnages, et en particulier de ce roi Joseph en qui l'on découvre un observateur lucide de sa propre débâcle. L'historien retiendra les é1éments d'un jugement moins hasardeux sur les relations internes de la famille impériale et des entourages gouvernementaux. Mme Chantal de Tourtier-Bonazzi a mis toute sa compétence au service du chercheur désireux de connaître et d'utiliser les archives du roi Joseph. Qu'elle en soit très vivement remerciée. Jean Favier, Directeur général des Archives de France. 3 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence 381/AP/1-381AP/37 Niveau de description fonds Intitulé Fonds Joseph Bonaparte. Date(s) extrême(s) 1546-1852 Nom du producteur • Joseph Bonaparte (roi de Naples ; 1768-1844) • Bonaparte (famille) Importance matérielle et support 37 cartons ; 6 mètres linéaires. Conditions d'accès La communication de ces documents est libre. Conditions d'utilisation La reproduction de ces documents se fait selon les modalités matérielles en vigueur aux Archives nationales. DESCRIPTION Langue des documents • Français Institution responsable de l'accès intellectuel Archives nationales de France ENTREE ET CONSERVATION Modalités d'entrée Ces documents ont été achetés entre 1977 et 1988. Historique de la conservation Irurzun, 23 juin 1813 . « Ma chère amie, avant-hier l'armée a été attaquée dans la position de Vittoria, avant d'avoir pu être rejointe par les troupes de l'armée du Portugal qui sont sous les ordres du général Clausel, après avoir été affaiblie par le départ de deux immenses convois auxquels il a fallu donner des escortes. » « On s'est battu tout le jour avec un grand acharnement : notre perte en morts et blessés a pu être égale, mais nous avons perdu tous nos équipages et l'artillerie par la difficulté des chemins; nous avons cependant sauvé tous les attelages. Les ennemis étaient au moins en force double de la nôtre, puisque l'armée du Portugal nous manquait, et que les bandes de toutes les provinces avaient rejoint les Anglais ( Mémoires et correspondance politique et militaire du roi Joseph, publiés, annotés et mis en ordre par A. Du Casse, tome IX, Paris, 1854, p. 309). » Ainsi écrivait Joseph, roi des Espagne et des Indes, à son épouse, la reine Julie, deux jours après la défaite de Vitoria. 4 Archives nationales (France) Suivi par Wellington à la tête d'une armée de quatre-vingt mille Anglais, Espagnols et Portugais, Joseph avait dû reculer via Valladolid et Burgos avec ses cinquante-cinq mille hommes, démoralisés par une retraite qui durait depuis deux mois. Dans ces conditions, et privé de l'armée des généraux Foy et Clauzel, Joseph hésitait à livrer une bataille qu'il sentait décisive pour le sort de son royaume. Mais n'allait-il pas bientôt être acculé aux Pyrénées et n'avait-il pas reçu de Paris l'ordre d'attaquer Wellington? Le 20 juin se passa dans l'inaction, aucun ordre ne fut donné, en particulier pour s'assurer que les routes qui menaient vers la France étaient dégagées (« Le roi se proposait de parcourir et de reconnaître, en détail, dans la journée du 20, les positions qu'avaient prises les trois corps d'armée la veille à minuit; le maréchal Jourdan s'étant trouvé mal dans la matinée en travaillant avec lui, et ayant été retenu au lit par un violent accès de fièvre, la reconnaissance fut remise au lendemain. Mémoires militaires du maréchal Jourdan (Guerre d'Espagne), écrits par lui-même, publié par le vicomte de Grouchy, Paris, sans date [1899], p. 475). Le 21, Joseph quitta Vittoria à quatre heures du matin avec le maréchal Jourdan et son état-major. On doutait encore des intentions de l'ennemi. Vers huit heures, celui-ci commença à se déployer. A neuf heures le feu commença, à quatre heures du soir, la bataille était perdue. La gauche française débordée, le centre, dégarni pour porter secours à la gauche, avait reculé devant les attaques de Wellington, et le flanc droit découvert avait dû supporter tout le choc anglais. Ces troupes de la droite commandées par le général Reille se défendirent bien, elles se battaient encore alors que le roi avait déjà ordonné la retraite sur Pampelune. Mais la route n'avait été ni reconnue ni réparée et l'artillerie avec près de quatre-vingts pièces, les munitions - cent caissons - et les voitures du roi encombraient les abords du champ de bataille. Une attaque inopinée de l'ennemi porta le désordre à son comble. Le roi n'eut que le temps de sauter à cheval, abandonnant dans sa voiture son épée, ses portefeuilles avec le chiffre, et le bâton du maréchal Jourdan, les soldats du train d'artillerie coupèrent les traits des attelages, la troupe se débanda, quant aux fourgons royaux contenant vêtement, tableaux de maître, bijoux, vaisselle, solde de l'armée et les archives, ils furent abandonnés et tombèrent aux mains de l'ennemi (lettre de Joseph à Clarke, 27 juin 1813 : « Mes papiers ont été égarés le 21; le portefeuille où était le chiffre a été perdu ». Mémoires... du roi Joseph, publié par A. Du Casse, tome IX, Paris, 1854, p. 317. Voir sur la bataille G. de Grandmaison, l'Espagne et Napoléon, 1812-1814, tome III, Paris, 1931, p. 320 et suivantes et Mémoires du comte Miot de Melito, tome III, Paris, 1880, p. 311 et suivantes). Et c'est ainsi qu'au soir du 21 juin 1813, Wellington entra en possession des papiers du roi Joseph. Transportés à Londres, dans le palais d'Apsley House, archives, tableaux et autres trophées furent conservés par le vainqueur. Wellington proposa bien à Ferdinand VII, lorsque celui-ci remonta sur le trône, de lui rendre les cent soixante-cinq tableaux provenant des collections royales espagnoles, mais le roi lui fit répondre par l'ambassadeur anglais à Madrid que, « touché par sa délicatesse, il ne voulait pas le priver de ce qui était devenu sa propriété par des moyens justes et honorables » (Victor Percival, Apsley House and the Wellington museum, dans vicomte Montgomery, comtesse de Longford, J. Biggs-Davison, V. Percival, R. Innes-Smith, Wellington, Derby, 1975, p. 21). Des archives, il ne fut jamais question. Le duc de Wellington dut prendre plaisir à les explorer, les annotant au crayon : il revivait ainsi ses campagnes, mais jamais il n'autorisa leur consultation et ce, jusqu'à sa mort en 1852. Ses héritiers observèrent la même attitude. Cependant, un siècle plus tard, en 1954, Gérald Wellesley, septième duc de Wellington, se départit de cette réserve et remit en don à la Bibliothèque de l'Institut de France quatre volumes de correspondance du roi Joseph, renfermant entre autres des lettres reçues, de la reine Julie entre 1808 et 1813, 341 pièces, de ses filles, les princesses Zénaïde et Charlotte à la même époque, et des lettres d'amour de Giulia Colonna, duchesse d'Atri, dont il s'était épris à Naples, 292 pièces, 1806-1809 (volumes conservés à la Bibliothèque de l'Institut de France). A la mort du septième duc, son fils songea à se défaire du reste des archives de Joseph Bonaparte. Les Archives du ministère des Affaires étrangères eurent vent de ce projet et leur directeur, M. Martial de La Fournière, ministre plénipotentiaire, dépêcha à Londres deux de ses conservateurs, Mmes de Nomazy et Pozzo di Borgo, qui procédèrent à l'examen du fonds et en virent tout de suite l'extrême intérêt. En s'appuyant sur leur rapport, M. Michel d'Ornano, alors ministre de la Culture et de l'Environnement, parvint à obtenir un crédit exceptionnel qui permit l'acquisition par l'État français de l'ensemble de ces papiers enrichis de documents concernant le vainqueur de Waterloo entre 1811 et 1819.