A. MONSSUS, « Titre » Le reggaeton : d’un genre musical et chorégraphique machiste à une tribune féministe ANNE MONSSUS U NIVERSITÉ P ARIS N ANTERRE
[email protected] Introduction 1. « Estoy enamorado de 4 babies. Siempre me dan lo que quiero, chin- gan cuando yo les digo, ninguna me pone pero. Dos son casadas, hay una soltera, la otra media psycho y si no la llamo se desespera ». Ainsi com- mence la chanson Cuatro Babys (Maluma, Cuatro Babys, 2016) de l’un des plus célèbres chanteurs de reggaeton actuels, le Colombien Maluma. Ces paroles, profondément misogynes et machistes, présentent une image de la femme soumise, objet sexuel au service des fantasmes masculins. 2. Pour leur part, les images des clips vidéo qui accompagnent la plupart des chansons de reggaeton montrent des femmes très dénudées, aux formes plantureuses, à la plastique refaite et parfaite – tout au moins selon certaines normes diffusées par les médias de la société occidentale. Les hommes roulent dans de grosses voitures de sport et portent chaînes en or et autres accessoires symboles d’opulence. 3. Enfin, les chorégraphies qui accompagnent ce genre musical se regroupent sous le nom de perreo. Cette danse tient son nom du mot espa- gnol perro, en référence à certaines de ses positions qui imitent le coït dans la posture d’un chien. Le corps des danseurs est bien ancré dans le sol et les jambes sont souvent fléchies pour favoriser les mouvements de bassin et de torse. Les mouvements isolés des différentes parties du corps, les tremble- ments et les ondulations, les mouvements énergiques, exécutés en suivant le rythme répétitif et lancinant des percussions sont essentiels.