JEAN-FRÉDÉRIC OSTERVALD Portrait Inédit Par Un Auteur Inconnu
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MAlURICK NKZSZR Z M L E, Z ll' Q MI B A R B K B B 7 18 A lU Z R 3zww-BAwrEz, BlURGZR / jl KAN-71RÉ DÉBIT c 1663 —l747 JEAN-FRÉD É RIC O S TE RVAI, D JEAN-FRÉDÉRIC OSTERVALD Portrait inédit par un auteur inconnu. (Propriété de la Bibliothèque des Pasteurs de Neuchatel. ) (ïliché du Musée neuchâtelois. ) MAURICE XEESER EMILE LOMBARD EDDY BAUER JZAW-DAWixr, BURCER JEAN-FRÉDÉRIC A LA BACOANIÈRE ÃEUCHATEL COPYRIGHT 1948 BY LES ÉDITIONS DE LA BACONNIERE, BOUDRY-NEUCHATEL L'initiative des manifestations destinées, à çélébrer le deux-centième anniversaire de la mort de Jean-Frédéric Ostervald fut pr~se, au début de 1947, par le Conseil synodal de l'Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâ tel. Pour des raisons d'opportunité, les cérémonies furent fixées à l'automne. Il fut décidé qu'un double hommage serait rendu à la mémoire du théologien neuçhâtelois, 'sur le plan de l'Eglise, d'une part, sur celui de l'Université d'autre part. I.e samedi 1"novembre s'ouvrit dans les locaux de la bibliothèque de la ville une exposition de manuscrits, de livres, de documents et de portraits évoquant l'homme et son époque. Puisant dans les trésors dont ils ont la garde, Messieurs les bibliothécaires André Bovet- et 4ntoine Aubert exhumèrent des pièces uniques, des autographes, des tableaux, des objets d'usage familier et les m~rent sous les yeux du public durant tout le mois de novembre. Le 81 octobre, au cours d'une conférence ' de presse, les journalistes du canton en avaient eu la primeur. Organisée par la paroisse de Neuchâtel, mais débordant les limites paroissiales, la cérémonie ecclésiastique eut'lieu au temple du Bas, le dimanche soir 2 novembre, en présence des autorités civiles cantonales et communales, des autorités synodales et des délégations envoyées par l'Eglise libre et l'Armée. du salut. M. Neeser y expose La leçon / I / / I / / d'Ostervald, placée par le pasteur André Junod et l'organiste Samue Ducommun dans un beau cadre liturgique. / E e mercredi 5 novembre, à l'aula, la séance académique fut précédée d'une brève assemblée de la Société des pasteurs du canton, au cours de laquelle son secrétaire, N. Naurice Dumont, donna lecture de pages choisies dans les oeuvres de celui qui avait été treize fors doyen de la Vénérable Classe. Quand le public universitaire eut envahi les lieux, N. Philippe Nenoud, doyen de la faculté de théologie, ouvrit la séance devant un magnifique auditoire ou il salua la présence des délégués des facultés saurs de la Suisse romande. Ostervald traducteur de la Bible, par N. Emile Lombard ; Ostervald et la cité, par N. Eddy Bauer ; Ostervald et la réunion des protestants, par N. Jean-Daniel Burger, telles furent les trois études présentées, aussi vivantes et documentées l'une que l'autre. En ces semaines d'arrière-automne, la presse neuchâteloise et romande fit une large place au souvenir du théologien d'autrefois. Pour sa part, l'Eglise se rendit compte que, « sous le marbre insensible, ce vrai pasteur, qui demeure le sien, lui parle aujourd'hui encore ». Le présent volume contient le texte des quatre conférences dont il vient d'être parlé. P. V. 8, LA. LEÇON DK JEAN-FRÉDÉRIC OSTKRVALD INTROD UCTION. Considérations générales sur le sens d'une ouvre et d'une 'mie'. J.-F. -Ostervald fut l'homme de l'unité chrétienne. Il a droit à la reconnaissance des Eglises suisses. Car, avec ses amis Jean-Alphonse Turrettini, de Genève, et Samuel Werenfels, de Bâle, il travailla d'ar- rache-pied à sortir nos Eglises de longues et stériles disputes théolo-' giques. Les historiens ont donné à ce groupe le nom de triumvirat helvé- tique, significatif pour l'influence qu'il exerça. Bien plus, le mouvement oecuménique a eu, en la personne de l'éminent pasteur neuchâtelois, l'un de ses. précurseurs. Il s'acquit de nombreux amis au sein du catholicisme lui-même. La prière de Jésus-Christ : « Qu'ils soient un, Père, comme nous sommes un », a profondément retenti dans son coeur. Sa conception du christianisme —ou l'expression qu'il sut donner à des convictions auxquelles le protestantisme (et la chrétienté même, pourrait-on dire) aspiraient de toutes parts, suscita bien au delà de nos frontières un intérêt très vif et des adhésions enthousiastes. Plusieurs de ses livres connurent un succès vraiment extraordinaire. Le l'raité des & L'exposé que je fls en 1937, et qui parut l'année suivante sous le titre Gran- deur d'Ostervald (actuellement épuisé), tient largement compte de la biographie du pasteur neuchâtelois. Il n'y avait pas lieu de répéter ce .portrait dans la leçon que voici, destinée à le compléter en approfondissant certains sondages. On trouvera, dans les bibliothèques aussi, les ouvrages sur lesquels s'édifi (à la condition qu'on les appuie par le recours constant à l'oeuvre imprimée ou manuscrite d'Ostervald lui-même) toute esquisse de ce genre : le numéro d'avril 1747 du Journal Helvétique ; la Vie de J;F. Ostervald, par David Durand (1778).; l'extrait de cet ouvrage que fit paraître en 1863, sous le même titre, le pasteur Louis Henriod. Et enfi, de 1904, le J;F. Osteg- vald de M. Robert Gretillat, qui offre en appendice un précieux choix de lettres. Le bicentenaire célébré cette=année même a donné à la presse quotidienne ou périodique l'occasion de rappeler les dates essentielles de cette fructueuse carrière. Sources de la Corruption « parut en 1700 à la Haye et à Neuchâtel. Il fut réimprimé en 1702, 1708, 1709, 1744, traduit en anglais en 1702, en flamand en 1708, en allemand en 1718 et en 1716, en danois en 1741, en hongrois en 1745' ». Le Catéchisme —celui-là même qu'apprirent dans leur jeunesse mes parents ou les plus âgés de mes paroissiens —« fut réédité un nombre incalculable de fois. Le chiffre des exemplaires publiés à Neuchâtel seulement dépasse 800000... Il eut des traduc- tions anglaise (1704), allemande (1708), flamande (1716). En. 1758, 5928 exemplaires furent brûlés en France par le bourreau ' &. L'Abrégé de l'Histoire sainte qui introduit le catéchisme lui-même'servit aux besoins de la mission en Inde et dans le monde musulman. Les Argu- ments et Réflexions sur les LArres et les Chapitres de la Sainte ghble, parus d'abord en anglais (1718), furent publiés en français (1720) et en « langue moscovite » (1722) avant de l'être en allemand (1728) '. Une telle audience répond sûrement à quelque besoin profond et permanent de l'Eglise. Ostervald « appartient à l'histoire » ; c'est par ce jugement que l'un de ses biographes termine l'examen de sa vie et de son oeuvre. Et M. Robert Gretillat voulait dire par là qu'il appartient au passé. Il appartient à l'histoire ; je repréndrais l'expression, mais dans , son sens. positif. L'histoire est à distinguer du passé. Lorsqu'elle est vraiment elle-même, elle constitue une vivante force, où chaque siècle engage le suivant et où tous les siècles débouchent- dans le présent. C'est ainsi qu'Ostervald appartient à l'histoire. Il a dominé son siècle de façon à s'y fondre et à entrer dans le mouvant fleuve. Il fut homme d'action plus qu'écrivain ; beaucoup plus. On dit qu'il était fort éloquent ? Son style écrit est généralement fade. Sauf dans ses lettres, qui n'étaient pas destinées à l'impression, il est permis de le trouver ennuyeux. S il est Ostervald. naît en 1663, a Neuchâtel, et y meurt en 1747. En 1679'déjà, l'Académie protestante de Saumur le proclame maître ès arts. En 1683 (il a à peine vingt ans), la Vénérable Classe l'agrée au nombre des e ministres s neuchâtelois. Trois ans plus tard, . il occupe le poste de diacre et de catéchiste dans sa ville natale. De 1669 à sa mort il y est, pasteur, treize fois doyen de la Classe, professeur de théologie, déployant un zèle qui lui vaudra la réputation de « second réformateur » de son pays. Cela sans préjudice d'une activité qui, grâce au livre et a la correspondance personnelle, le fera connaître très au loin. & R.'GHETILLAT /;F. Ostervald, p. .26.; 83 ; 228 ; lettre n& 124. s Ibid. 4 Ibid. 10 auteur, c'est malgré lui. Plusieurs de ses manuscrits lui furent extorqués par les éditeurs. Les autres furent, je crois sans exception, l'objet de sollicitudes diverses et renouvelées'. Dirais-je qu'il est mieux qu'un auteur 'P Il est autre chose ; il est quelqu'un d'autre : un homme qui, imprimé malgré lui, consentirait à ne pas survivre comme survivent les auteurs —lorsqu'ils survivent —un animateur hanté par le mot fameux : « Si le grain ne meurt. .. » ; un chef qui, si l'on ose dire, dirige tout en acceptant d'être dirigé, l'essentiel de son effort consistant dans 'sa vie, et sa vie enrichissant celle de l'Eglise. .. Il se peut donc —j'ai la convic- tion que c'est le cas —que nous vivions encore de cette vie. Cela est vrai tout spécialement de l'Eglise neuchâteloise. Certains juges —en général ailleurs que -chez nous, mais pas toujours —estiment que ce berger égara. Certes il ne fut pas infaillible, mais une considération attentive et objective des faits amène à un tout autre témoignage. C'est ce dernier que vous. attendez ce soir. Je m'efforcerai de traduire votre sentiment, avec une pieuse gratitude. I. UN-COUP D CEIL SUR L EGLISE NEUCHATELOISE TELLE QU ELLE SE PRÉSENTE A OSTERVALD. Et d'abord la caractéristique, très sommaire, .