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Les éléments constituants Fiche de la ferme Patrimoine a ferme se compose, outre l’habitation de l’exploitant, d’un ensemble de bâtiments aux fonctions bien définies. Chacune de ces fonctions interfère sur les vLolumes et la forme du bâtiment. La hauteur sous “plafond” n’est pas la même pour les porcheries, les étables ou les écuries. Les dimensions des différents bâtiments d’élevage sont dictées par des notions très pratiques basées sur l’espace nécessaire au bien-être animal et celui nécessaire à l’homme pour effectuer les tâches journalières de nettoyage et d’alimentation des bêtes. La largeur du bâtiment correspond à la longueur de l’animal qui y Beussent vit, plus l’espace indispensable pour passer derrière lui avec une brouette, additionnés de l’emprise de l’auge. Ce principe explique pourquoi une porcherie est plus petite qu’une écurie. La hauteur sous plafond est à la fois définie par celle de l’animal et de l’homme et par celle qui résulte de la possibilité de placer, par la lucarne extérieure, une botte de paille ou de foin sur le plafond ou chenal au moyen d’une fourche. La largeur de la grange est donnée par le principe de la portée d’une fourche entre deux points. La longueur des étables est proportionnelle au nombre d’animaux, celle de la grange à l’importance des récoltes à stocker. Mais il ne faut pas oublier que la confection de meules à l’extérieur du corps de ferme était pratique courante, d’une part pour limiter les dommages en cas d’incendie, d’autre part pour compenser le manque d’espace de stockage. L’habitation Située au coeur de l’exploitation, l’habitation est le lieu de vie du fermier. Toute l’exploitation se positionne par rapport à elle. Les décors architecturaux y sont plus nombreux et elle est construite avec les matériaux les plus nobles. Dans le Montreuillois, il est très fréquent que l’habitation soit surélevée par rapport au niveau de la cour. Cela permet une meilleure surveillance de l’activité et limite les risques d’inondation. Zoteux - Manoir des Fauchelles L’écurie Elle tient une place privilégiée dans la disposition générale de la ferme. Le cheval revêt une importance telle qu’il est l’objet d’une surveillance constante. L’écurie est donc placée au plus près de la maison, une liaison interne (fenêtre ou porte) permettant parfois un accès direct de l’une à l’autre. Les chevaux sont séparés par une cloison en bois, surtout s’il y a une ou plusieurs juments reproduc - trices. L’auge, souvent taillée dans une pierre, est à hauteur de l’ani - mal. Elle est surmontée d’un râte - lier pour le foin. Le sol est en pavé de grès, les chevaux étant ferrés, ils détruiraient un sol en briques, trop De gauche à droite : l’auge et le râtelier ; la séparation tendre. Le plafond de l’écurie fixe et le bat-flanc suspendu au plafond peut être un plancher de bois ou Restitution M.TILLIE formé de voûtains. Les écuries importantes comportaient parfois un espace clos avec châlit. Le palefrenier y dormait lors des poulinages. L’étable Elle est réservée au logement des vaches et de leur descendance (génisses et veaux). On y trouve une auge légèrement surélevée, faite de brique ou de bois et une stalle en pente vers un caniveau pour faciliter l’écoulement des urines. Le sol est généralement en briques posées à chant. L’étable ne possède ni râtelier pour le foin ni abreuvoir ; les animaux sortaient chaque jour en hiver pour boire à la mare ou à l’abreuvoir. L’éclairage se fait par de petites fenêtres souvent en demi-lune, percées côté cour. Les ouvertures en meurtrière côté extérieur servent à ventiler le bâtiment. La porte est toujours en deux parties. La partie supérieure sert à aérer. La largeur de la porte correspond au passage d’un homme et d’une vache en même temps. Le plafond est souvent constitué d’un alignement de baliveaux maintenant une couche de paille. On engrangait le foin dans l’espace entre ce plafond et la toiture. Les étables plus récentes (fin XIX e) peuvent avoir des plafonds formés de voûtains en briques. L’étable est placée sur l’un des côtés de la cour. Rarement contre la maison, elle tourne le dos aux vents de Parenty Nord ou d’Ouest. La porcherie La porcherie est souvent composée d’une série de petites cellules fermées sur trois côtés avec une porte à deux battants, donnant sur la cour, sur le quatrième. Près de cette porte, un trou dans le mur permet de verser la nourriture des porcs dans l’auge sans entrer dans l’étable ; on appelle aussi la porcherie une soue. Le couloir qui longe les cellules est couvert par un prolongement du coyau. Le plafond consiste en une épaisse couche de paille posée sur des baliveaux. La porcherie est souvent placée à l’opposé de l’habitation. Airon-Saint-Vaast Plan traditionnel de la ferme à cour fermée. L’habitation (A) domine la cour. Les anciennes écuries (B) sont situées juste à côté parce que le cheval A B C est considéré comme un bien très précieux. Parfois, une ouverture dans une chambre de l’habitation permet de surveiller l’écurie. G F D Les étables (C) sont sur un coté. La longeur des étables correspond à E la taille du troupeau. Généralement, on plaçait les vaches au plus près de l’accès des pâtures et à l’autre extrémité les génisses. La grange (D) fait face à l’habitation (A) et aux anciennes écuries (B). Sur l’autre côté, on retrouve les anciennes porcheries (E) . Au centre de la cour, se dresse un pigeonnier (F) et un flot (G) . La bergerie Les moutons étaient présents dans les fermes d'une certaine importance. Leur entretien nécessitait la présence d'un berger qui les faisait pâturer sur les champs après les récoltes (l'engrais naturel qu'ils y déposaient était apprécié). Dès l'automne, les moutons rentraient en bergerie jusqu'au printemps suivant. Le berger vivait avec eux dans la bergerie où un espace clos lui était réservé. De cet endroit, il pouvait veiller sur les brebis. La bergerie est un bâtiment relativement bas divisé en petits parcs par des claies mobiles. Des râteliers avec auge, mobiles également, permettaient l'alimentation en foin et en céréales. L'importance de la bergerie est proportionnelle à la dimension de l'exploitation. Conchil-le-Temple C'est souvent une des ailes de l'ensemble du corps de ferme. La grange La grange est le lieu de stockage des céréales en bottes en attendant le battage. Elle ne comporte pas de plafond. Elle peut être divisée en cellules par des éléments de charpente, appelés fermes, qui partent du sol vers le toit. Cette structure permettait de réaliser des « tas » qui se tiennent lors de la reprise des bottes pour le battage. C’était aussi un moyen de séparer les différentes sortes de céréales. La grange ne comporte pas de fenêtres, mais deux grandes portes placées en vis à vis qui permettaient de faire pénétrer les chariots remplis de bottes et de décharger à l’abri. La grange est reconnaissable à la hauteur de ses murs et de son toit. Celui-ci peut se prolonger sur la cour pour former un auvent de protection des chariots qui n’ont pu être déchargés avant la tombée du jour lors des moissons. Longvilliers Le pigeonnier Montcavrel Avant la Révolution, posséder un pigeonnier était un privilège ; seuls les nobles et les moines avaient le droit d’élever des pigeons. Ces oiseaux servaient de messagers et cette fonction de courrier fera du pigeon un instrument de pouvoir. Cela explique en grande Larmier partie ce privilège car les messageries seigneuriales et royales monopolisaient le droit de possession de pigeonnier. Wailly-Beaucamp L’abolition des privilèges, dans la nuit du 4 août 1789, permit à tout à chacun de posséder son propre pigeonnier. Toutes les fermes du Montreuillois, même les plus modestes, étaient dotées d’un pigeonnier. Le pigeonnier perché est une grosse caisse de bois généralement placé au milieu de la cour, à côté ou au centre du tas de fumier ou du flot. Parfois, de simples casiers juxtaposés et superposés sont accrochés en façade ou en pignon, protégés sous un débord de toiture. Certains sont directement aménagés dans les combles des étables ou du corps de logis. Alette Des formes constructives plus ostentatoires se rencontrent sur le territoire. Les propriétaires rivalisaient d’ingéniosité pour que leur pigeonnier soit plus beau et plus original que celui de leur voisin. Les pigeonniers sur dépendances ou attenant à un corps de bâtiment sont liés à d’autres constructions et ont généralement la forme d’une tour carrée ou rectangulaire. Le pigeonnier sur dépendances est implanté au centre d’un ensemble bâti et compose un axe de symétrie. Le pigeonnier attenant est placé à l’extrémité d’un corps d’exploitation. Le rez-de-chaussée fait office de cellier, de remise ou de poulailler. Un larmier (rang de briques ou pierres en saillis qui empêche le ruissellement de l’eau sur la façade) empêchait les rongeurs de pénetrer à l’intérieur. Cette typologie caractérise les exploitations du XIX e siècle. Nombreux dans le Montreuillois, les pigeonniers de pied sont des constructions isolées maçonnées en briques, silex, grès ou craie. Ils forment une tour de plan carré, rectangulaire, circulaire ou polygonal, couverte d’une toiture en poivrière ou à versants. Certains, notamment ceux Brexent des fermes seigneuriales, d’abbayes ou de châteaux présentent une grande qualité constructive (corniche à redents, appareillages recherchés, dates de construction gravées ou formées par des ancres, cadrans solaires…).