La République En Ballottage
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La République en ballottage L es l ie u x de l ’été L e T ibe t À LA RECHERCHE DU S hâNGRILA PERDU AOÛT 1996, 5000 L.L. N o 9. ao û t 1996 So m m a i r e VOICE OF AMERIKA: LE BIBI SHOW 26 D E VISU : À LA RECHERCHE DU SHAN- GRILA PERDU 28 SHOW-OFF OU SHOW-BIZ 48 EXTRÊMES: TERRE EN Ont contribué SU RSIS RANCIS à ce n um éro 52 F LA RÉPUBLIQUE EN BALLOTAGE 5-24 Hanane Abboud, Ziad BACON: LA DERNIÈRE N. Abdelnour, Paul LE PARLEMENT DE 92: ŒUVRES COM- Achkar, Jamal Asmar, TENTATION DU CORPS Médéa Azouri, Chris- PLETES SIMON KARAM: POUR tophe Ayad, Nabih Badawi, Nadine Che- 60 SÉLIM BARAKAT, L’UNITÉ DES OPPOSITIONS 16 hadé, Mona Daoud, UE FAUT IL EN ATTENDRE SSAM Sophie Dick, Jabbour LE KU RDE ET LA Q - : I Douayhi, Anthony N AAMAN, MICHEL SAMAH A, BOU- Karam, Simon Karam, BALEINE 67 BONNES Houda Kassatly, TROS H ARB ENJEUX ET SURPRISES: Mazen Kerbaj, Charif Majdalani, Farouk FEU ILLES: LA CAVE MONT-LIBAN, BEYROU TH , NORD Mardam-Bey, Marie Matar, Nada Moghay- DU H O LID AY 68 zel Nasr, Nada Nas- LES LIEUX DE L’ÉTÉ sar Chaoul, Reina 34-46 Sarkis, Farès Sassine, H UGO PRATT: VENISE Michèle Standjovski, BROUMMANA: ETDIREQUEC’ÉTAIT Jade Tabet, Joëlle N ’EST PAS EN ITALIE Touma, Michael LA VILLE DE MON PREMIER AMOU R Young 76 SAVEURS: D E LA D ERNIER TANGO À SOFAR D HOUR- FIGU E 84 CARTE CHOUEIR: N OUS N’IRONSPLUSAU L’O RIENT-EXPRESS, BOIS KESROU AN: L’AU TARCIE IMM. MEDIA C ENTRE, POSTALE: PARIS LIBÉRÉ ACCAOUI, TRANQU ILLE LE JARD IN D ’EHDEN B.P. ACHRAFIEH 166495 86 LE COIN DES TÉL.: (961-1) 201942 Q ARAOU N: LA MAGIE DU LAC FAX: (961-1) 217093 BU LLES: BRAINSTOR- MING 92 PSYCH OW: LE BON, LA BRU TE ET LE TRU AND 94 SPÉCIAL IMMOBILIER SUPPLÉMENT PUBLICITAIRE, I À XLVIII L’O RIENT-EXPRESS, MAGAZINE MENSUEL DE L’O RIENT-LE JOUR, EST ÉDITÉ PAR LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE PRESSE ET D’ÉDITION, S.A.L. Rédacteur en chef Rédaction Direction artistique Photos Photogravure Samir Kassir Carmen Abou-Jaoudé Émile Menhem Victor Fernainé Vartan Directeur Omar Boustany Maquette Houda Kassatly Impression Camille Menassa Coordination Secrétaire de rédaction Chantal Rayes Edouard Chaptini AFP Joseph Raïdy Tamima Dahdah Caroline Donati Publicité Pressmedia Tamam S.A.L. L’ORIEN T-EXPRESS 3 a o û t 1996 Législatives 96 Cette année, le mois d ’août est encore plus chaud. Chaleur des batailles électo rales dont on avait oublié le goût. Chaleur des enjeux surtout que ne refroidit aucunement le verrouillage politique du Parlement à venir. Car, entre les loya listes qui s’inventent tous les jours des lignes de clivage, les opposants qui prô nent une participation combative et ceux qui ont choisi, une nouvelle fois, le boy cott, c’est l’avenir de la République qui est en ballottage. Première instance à statuer, le Conseil constitutionnel appelé à rendre une décision historique pour l’avenir de l’État de droit. Mais, quelle que soit sa décision, c’est à l’ensemble des citoyens qu’il reviendra en définitive de trancher. L'ORI ENT-EXPR.ESS 5 AOÛT 1996 a 1 E » r i o Sa mir Ka ssir e ministre de l’Intérieur Cette opposition n’a pas été L EN GUERRE contre une élue com m e telle, elle s’est association civile qui milite constituée progressivement pour la transparence du processus électoral, s’il fallait l’inventer, on n ’aurait pas su trouver m eilleur Voilà au moins un enjeu clair: symbole de la légèreté de l’engagement la présence au Parlement d’une démocratique des gouvernants. Il est vrai qu’ils n’en sont plus à mettre des masques et que, s’agissant minorité qui se pense désormais d’élections, la transparence n’est pas leur premier comme une opposition souci. Transparence? C’est quoi ça? Parlez-leur dans le combat parlementaire, dans la recherche d’arrangem ents en coulisses, de m anipulation de d’alliances. Et c’est seulement au terme de la candidatures, d’abus de pouvoir, de découpage sur législature que l’action cumulée des députés mesure et de prêt-à-voter, ça, ils savent faire. Et ne opposants, chacun avec son individualité, en vient à s’en cachent pas. Voilà la transparence made in définir une option réformiste plus cohésive, Lebanon: l’opinion publique, le droit des gens, la maintenant proposée aux électeurs. Bien sûr, cette liberté de choix, je m ’en fous et je le m ontre. option aurait été m ieux perçue si les élections Difficile dans ces conditions de garder intactes ses avaient lieu dans d’autres conditions, s’il y avait eu convictions démocratiques et de continuer à croire assez de temps entre l’adoption de la loi électorale et aux vertus des batailles électorales. Et pourtant, il le les dates du scrutin pour forger des alliances à faut. N on pour cultiver l’illusion d’un changem ent l’échelle nationale, si le découpage imposé n’avait immédiat. M ais, parce qu’il faut bien poser une pas été expressément pensé pour favoriser dans prem ière pierre quand on veut construire. chaque circonscription les piliers du système. Mais La deuxième pierre, plus exactement. Car, quoi on ne choisit pas toujours ses armes. qu’en disent les sceptiques, la première pierre a été Voilà donc au moins, dans ces élections si floues, un posée dans le Parlement de 1992, si mal élu qu’il ait enjeu clair: assurer la présence au Parlement d’une été, par cette minorité de députés qui, à un moment m inorité qui se pense désorm ais com m e une ou à un autre, ont su dire non. Non à l’amendement opposition et agit comme telle. Oh! il est bien sur mesure de la Constitution, non aux dérives modeste. Et bien moins grisant que les fantasmes de liberticides du gouvernem ent, non à une loi «libération» dont se gobergent d’éternels Don électorale en forme de patchwork. Q u’ils n’aient pas Q uichotte de la politique. Il faut dire aussi que toujours eu gain de cause n’entam e pas leur crédit. l’objectif à atteindre serait moins m odeste et, en tout C ’est ce que m ontre d ’ailleurs le ralliem ent à cette cas, plus facilement réalisable si cette autre démarche de nombreuses personnalités qui ont tiré opposition n ’avait pas pris le parti d ’une politique les leçons de l’erreur de 1992. À l’inverse, il est adolescente. Mais, comme s’il ne suffisait pas de se piquant de voir com m ent les opposants au système battre contre un pouvoir protégé par sa situation détournent l’action de cette m inorité parlem entaire. d’exception, il faut aussi se garder des attaques par Au lieu d’appeler à la récompenser, ils cherchent derrière. Si l’opposition de «l’extérieur» avait choisi argument dans ses échecs ponctuels pour la un boycott sélectif, en prônant l’abstention là où ne pénaliser. Ce qui ne les empêche pas, mais ils n ’en s’offre aucun choix réel mais en recommandant la sont plus à une contradiction près, de se féliciter de participation là où il est possible de défaire des la saisine du Conseil constitutionnel par ces députés symboles du pouvoir, là on aurait pu comprendre et qu’ils feignent de mépriser. même approuver. D’ailleurs les électeurs, eux, vont le pratiquer spontanément, ce boycott sélectif. D ans le faux procès qui est fait à l’opposition parlementaire, une donnée majeure est oubliée. D ans le débat sur le boycott ou la participation, L’ORIENT-EXPRESS ^ AOUT 1996 quelque chose sonne faux. Trop d’emphase! Trop de Taëf. M ais cette conviction pourra-t-elle durer belles phrases! Trop de noirceur aussi. Car, si les éternellement chez les musulmans si les chrétiens, choses étaient aussi noires que le prétendent les eux, choisissent de déserter le Liban réel pour se chevaliers du boycott, pourraient-ils eux-mêmes réfugier dans la nostalgie amère d’un Liban s’exprimer avec autant de virulence? A moins qu’il imaginé? faille y voir autre chose, c’est-à-dire une connivence, Certes, tout le monde dans ce pays ne pense pas il n’y a pas d’autre mot, entre le pouvoir et ceux qui l’appartenance nationale en termes de dichotomie se disent ses adversaires les plus résolus. Bah! cela religieuse. Et c’est tant m ieux, car il n’est pas d ’autre montre après tout que même les «purs» savent, voie pour construire un avenir commun à tous les quand ils le veulent, faire des com prom issions. citoyens. M ais si l’on veut y arriver un jour, et pas L’essentiel, n ’est-ce pas, c’est que les «traîtres» trop tard, il faut dès m aintenant travailler sur ce qui paient le crime de lèse-majesté. On connaît des est com m un, et rien autant que les élections ne m otivations plus honorables. M ais, dans cette permet la construction de ces réseaux attitude, il y a plus grave qu’un opportunism e transcom m unautaires sans lesquels il n’est pas de ponctuel: il y a que les adversaires du système, si salut. C ’est là une raison de plus, et peut-être la plus véhéments qu’ils puissent paraître, finissent par y im portante, pour ne pas déserter l’espace public au adhérer quand ils acceptent que rien ne soit fait pour moment de l’échéance.