L'image Du Corps Féminin Dans L'oeuvre De Assia Djebar
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L'image du corps f´eminin dans l'oeuvre de Assia Djebar. Diana Labontu-Astier To cite this version: Diana Labontu-Astier. L'image du corps f´eminindans l'oeuvre de Assia Djebar.. Litt´eratures. Universit´eGrenoble Alpes, 2012. Fran¸cais. <NNT : 2012GRENL020>. <tel-01138092> HAL Id: tel-01138092 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01138092 Submitted on 1 Apr 2015 HAL is a multi-disciplinary open access L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destin´eeau d´ep^otet `ala diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publi´esou non, lished or not. The documents may come from ´emanant des ´etablissements d'enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche fran¸caisou ´etrangers,des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou priv´es. THÈSE Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE GRENOBLE Spécialité : LLSH/LETTRES ET ARTS/LANGUE FRANÇAISE Arrêté ministériel : 7 août 2006 Présentée par Diana LABONTU - ASTIER Thèse dirigée par Claude COSTE préparée au sein du Laboratoire TRAVERSES 19-21 dans l'École Doctorale de L’UNIVERSITE STENDHAL de GRENOBLE 3 L’Image du corps féminin dans l’œuvre de Assia Djebar Thèse soutenue publiquement le 20 Septembre 2012 , devant le jury composé de : Mme Mireille CALLE-GRUBER Professeur à l’Université de Sorbonne Nouvelle – Paris III (Rapporteur) M Claude COSTE Professeur à L’Université Stendhal de Grenoble 3 (Membre) Mme Khedidja KHELLADI Professeur à l’Université d’Alger (Membre) M Daniel LANÇON Professeur à l’Université Stendhal de Grenoble 3, rôle (Président) Mme Marina MURE ŞANU Professeur à l’Université « Al. I. Cuza » de Iasi (Rapporteur) Université Joseph Fourier / Université Pierre Mendès France / Université Stendhal / Université de Savoie / Grenoble INP SOMMAIRE INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : LE CORPS ENTRE TOTALITÉ ET PLÉNITUDE Chapitre 1. Du corps matériel au corps imaginaire (p. 21 – 78) 1.1. Corps phénomène (p. 22 – 47) Descriptions du corps La description du visage L’épuration des traits La vision dynamique de la description Présence simultanée du sujet et de son corps La danse La lecture Le plaisir / la douleur Corps vivant / corps mort L’immobilisme du corps Le visage Les mains de la laveuse des morts Le silence et l’oubli 1.2. Corps réflexif (p. 48 – 57) Prise de conscience du corps par la parole Le miroir – outil de connaissance Le miroir – voie d’accès L’absence de miroir 1.3. Corps imaginaire (p. 58 – 78) Perception individuelle et imaginaire collectif Imaginaire linguistique L’imaginaire linguistique et le colonialisme Assia Djebar et l’imaginaire linguistique français Corps imaginaire djebarien 3 Chapitre 2. Corps et identité au début de l’Islam (p. 79 – 133) Le corps La subjectivité / l’intersubjectivité La communication 2.1. Identité féminine individuelle (p. 89 – 106) L’onomastique Dimension sexuelle Le corps fait l’amour Le choix de l’époux La migration domestique Dimension linguistique Le verbe politique Le verbe-guerre Le verbe-improvisation 2.2. Identité féminine collective (p. 107 – 129) Dimension familiale et collective La référence à une femme La cohésion du monde féminin Dimension mémorielle La performativité de la parole : les rawiyates La mémoire du cœur 2.3. Changements embryonnaires dans le statut des femmes (p. 130 –133) Violences et malentendus d’interprétation Conclusion de la première partie (p. 133 – 135) 4 DEUXIÈME PARTIE : CORPS DOMINÉ, CORPS FRAGMENTÉ Chapitre 1. Espace – prison et transformations corporelles féminines (p. 138 –186) Corps féminin et contexte socio-religieux L’honneur, la honte et la pudeur 1.1. Vaste est la prison… (p. 146 –160) Les divisions et la réduction de l’espace féminin Maison La place rituelle, la posture habituelle du corps féminin Les activités ménagères Le lieu d’expression des sentiments La maison-prison Chambre La perte de chaleur Les gestes, les attitudes et les occupations Le lit-lieu d’esclavage 1.2. Regard espion ou voyeur – négation de la personnalité (p. 161 –186) Femme-corps pour les autres Corps féminin et famille Le corps féminin et la belle-famille Le corps féminin et les parents Corps objet Le corps et le rituel du mariage – corps à embellir Le corps et le plaisir – corps à soigner Le corps féminin dans le cadre du mariage – corps à abîmer Corps statique La passivité - les gestes - les manières d’être - les attitudes corporelles 5 Chapitre 2. De l’autorité à la violence masculine (p. 187 – 231) 2.1. Autorité masculine (p. 188 – 202) Autorité de l’homme – définition et sources L’autorité du mari L’autorité du frère L’honnêteté féminine L’humiliation La soumission des fillettes et l’autorité des garçonnets 2.2. Violences exercées contre le corps féminin (p. 203 – 228) Ordres et insultes Les réponses psychiques des femmes aux ordres : deux étapes Reproches et coups Les parties du corps visées par les coups Crimes Le désir de l’homme de contrôler la vie de la femme La jalousie, la méfiance, les soupçons Le corps cage, corps non-assumé Viol Le corps objet Les ressentiments En guise de conclusion : la postface « Regard interdit, son coupé » (p. 228 – 231) 6 Chapitre 3. Ripostes à la domination masculine (p. 233 – 262) Maison-royaume et alliance des femmes Peuple des femmes Dissimulation et ruse La dissimulation des sentiments L’épanouissement dans la maternité et l’exclusion du mari La ruse Défi, haine, révolte Le détachement d’avec l’homme Le cri Avortement ou refus de la maternité Le corps pondeur La fausse couche L’avortement Conclusion de la deuxième partie (p. 262 – 264) 7 TROISIÈME PARTIE : CORPS RECONSTITUÉ OU À RECONSTITUER Chapitre 1. Corps féminin libre (p. 267 – 375) Retrouver les valeurs initiales La redécouverte de la mère Le retour à la langue première Liberté offerte en don par l’un des parents La complicité mère-fille et père-fille L’image du père idéal L’éducation moderne reçue par la fillette La compensation offerte par la fillette au père 1.1. Regarder (p. 300 – 320) Perversion du rôle du voile Se dévoiler Avoir un corps « nu » mais sans voix Regard constructeur 1.2. Circuler (p. 321 – 339) Sortir Déambuler Errer Réactions corporelles : respiration libre lumière et sensations ivresse du mouvement 1.3. Parler (p. 340 – 375) Parler de la guerre et transmettre l’histoire Emergence de la voix, des mots, de la parole Voix anonyme Voix collective Voix personnelle Mémoire personnelle 8 La femme « récitante », « diseuse », « conteuse » Parler de soi Corps-parole Dire « je » : nommer les autres se raconter Chapitre 2. Corps féminin amoureux (p. 377 – 419) Nouvelles manières de vivre l’amour, la passion, les tabous et d’en parler 2.1. Corps féminin amoureux (p. 383 – 391) Renouer avec la liberté originaire Quitter l’époux ou le répudier Choisir l’homme et la ville Vivre les sentiments Nouvelles habitudes Voir des couples d’amoureux dans la rue L’attention à l’autre La démarche volontaire vers l’homme Liberté des gestes avec l’homme Toucher Embrasser Sentir l’amour dans le corps 2.2. Corps féminin épanoui dans le couple (p. 392 – 415) Corps-plaisir (1) Nfissa – Rachid (2) Thelja – François La réflexion La connaissance des corps Amour-langue-voix En guise de conclusion (p. 415 – 419) Conclusion (p. 421 – 430) Bibliographie (p. 431 – 444) 9 INTRODUCTION Ces dernières années, le problème de la femme dans les pays du Maghreb a occupé le devant de la scène. Nombreux ont été les écrivains et les spécialistes qui s’y sont penchés, mais des voix tout à fait singulières de romancières issues de cette culture se sont détachées pour décrire une réalité qui contrastait avec tout ce que nous connaissions. Des voix formées par l’école française, mais qui sont restées à jamais attachées à la langue et à la sensibilité arabe, transmises avec le lait maternel et qui se sont donné la tâche d’offrir une vision « réaliste » de la femme, de son corps, de son rôle dans la société, de son conditionnement par la Tradition, de ses liens avec la religion. Attirée par ces voix féminines, nous nous sommes arrêtée sur l’œuvre de Assia Djebar. Au- delà des titres déjà consacrés, elle nous a touché par le fait qu’elle a assumé son côté algérien et musulman pour le mettre en avant dans des œuvres dont la modernité surprend toujours. De plus, elle en parle d’une manière ouverte, ne laissant de côté aucune manifestation qui pourrait approfondir notre compréhension de ce milieu. En guise d’introduction nous tenterons de souligner l’originalité des romans djebariens, élément qui a motivé notre choix. Assia Djebar a déjà derrière elle une activité littéraire de plus de quarante ans pendant lesquels elle a abordé tous les genres littéraires pour s’exprimer : le roman, la poésie, le théâtre et le cinéma. Les premiers quatre romans, La Soif (1957), Les Impatients (1958), Les Enfants du nouveau monde (1962) et Les Alouettes naïves (1967), considérés par la critique comme des livres de jeunesse, contiennent in nuce les éléments qui feront l’originalité des romans de maturité : la situation des jeunes filles dans la société, leurs relations avec les hommes (le père, le frère aîné, le fiancé), les bouleversements apportés par les événements historiques dans la société algérienne et la découverte que les femmes font de leur corps. Dans ces fictions déclarées ou ces romans d’intrigue, le français est comme un voile de langage. Cette première étape d’écriture finira en 1969 avec la pièce de théâtre Rouge l’aube qui reprend les thèmes apparaissant dans les romans et qui parle de la volonté de libération et d’émancipation d’une jeune fille qui désire participer librement à la guerre.