Assemblée Nationale Constitution Du 4 Octobre
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ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 TREIZIÈME LÉGISLATURE _____________________________________________________ R A P P O R T D’ I N F O R M A T I O N Présenté à la suite de la mission effectuée en Norvège du 9 au 11 juin 2009 par une délégation du (1) GROUPE D’AMITIÉ FRANCE-NORVEGE _____________________________________________________ (1) Cette délégation était composée de M. Jean-Claude Mathis, Président, de MM. Jean-Michel Clément et Guy Delcourt, Vice- présidents, de M. Michel Lezeau, secrétaire, de Mmes Fabienne Labrette-Ménager et Françoise Imbert et de M. Jean-Luc Préel. – 3 – SOMMAIRE INTRODUCTION _____________________________________7 I. LA FRANCE ET LA NORVÈGE : DES RELATIONS MARQUÉES PAR UNE FORTE CONVERGENCE D’INTÉRÊTS ________________9 A. Le cadre général de nos relations ______________________ 10 B. Les attentes exprimees à l’égard de la France et de l’Union européenne __________________________________ 12 C. Les autres questions de politique étrangère ou intérieure abordées par la délégation ______________________ 16 1. Les relations avec la Russie _____________________________ 17 2. La situation en Afghanistan _____________________________ 18 3. Le développement de l’immigration_______________________ 20 II. LA POLITIQUE DE LA NORVÉGE DANS LES DOMAINES DE L’ÉNERGIE ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ______________21 A. La lutte contre le réchauffement climatique _____________ 22 1. Les objectifs _________________________________________ 22 2. La stratégie mise en œuvre ______________________________ 23 3. L’exploitation des gisements dans le Grand Nord ____________ 24 B. Le développement des energies renouvelables ___________ 25 1. La volonté affirmée de recourir à des sources variées d’énergie _ 26 2. La société Statkraft : un savoir-faire ancien _________________ 27 C. La protection de l’environnement _____________________ 28 III. LES PRIORITÉS DE LA NORVÈGE CONCERNANT LA PÊCHE ET LE TOURISME ________________________________________29 A. Une politique de la pêche soucieuse de préserver la ressource ___________________________________________ 29 B. Un secteur à fort potentiel de croissance : le tourisme____________________________________________ 31 ANNEXE : PROGRAMME DE LA MISSION_____________33 – 5 – – 7 – INTRODUCTION Une délégation du groupe d’amitié France-Norvège de l’Assemblée nationale s’est rendue en Norvège du 9 au 11 juin 2009, à l’invitation du Président de la Commission des affaires étrangères du Parlement norvégien, M. Olav Akselsen. Conduite par M. Jean-Claude Mathis, député (UMP) de l’Aube, Président du groupe d’amitié, la délégation était composée de : M. Jean-Michel Clément, député (SRC) de la Vienne, M. Guy Delcourt, député (SRC) du Pas-de-Calais, tous deux Vice- présidents du groupe, M. Michel Lezeau, député (UMP) de l’Indre- et-Loire, secrétaire du groupe, Mme Fabienne Labrette-Ménager, députée (UMP) de la Sarthe, Mme Françoise Imbert, députée (SRC) de la Haute-Garonne, et M. Jean-Luc Préel, député (NC) de la Vendée. Elle était accompagnée par M. Cédric Gabriel, administrateur, secrétaire administratif du groupe d’amitié. La délégation a souhaité se pencher sur trois grands thèmes au cours de cette mission – l’énergie et le développement durable, la pêche et le tourisme –, en mettant l’accent sur le premier d’entre eux. Ce choix était motivé par le fait que la Norvège, qui dispose d’importantes ressources énergétiques, est confrontée, tout comme la France, engagée de son côté dans la mise en œuvre des mesures du « Grenelle de l’environnement », au défi que pose la conciliation entre activités de production et protection de l’environnement. En effet, dans ces deux pays au niveau de vie élevé, les ressources doivent être gérées de manière durable, au nom de la solidarité entre les générations. Or cet impératif commun ne peut que rapprocher encore davantage deux pays dont les relations bilatérales n’ont cessé de s’intensifier et dont l’intérêt objectif est de conforter leurs liens politiques. Le programme élaboré par le Storting, le Parlement norvégien, s’est révélé être d’une qualité exceptionnelle et a permis aux députés d’aborder, de manière approfondie, les problématiques – 8 – choisies par le groupe d’amitié lors de sa réunion du 27 janvier 2009. Par ailleurs, au cours de ses différents entretiens, la délégation a pu aborder d’importants dossiers de politique étrangère ou intérieure, comme les perspectives européennes de la Norvège, ses relations avec la Russie, la situation en Afghanistan et le développement de l’immigration. Les membres de la délégation ont été extrêmement touchés par l’accueil chaleureux qu’ils ont reçu à Oslo. Cette visite ayant eu lieu quelques semaines avant le lancement de la campagne électorale (les élections générales ayant lieu en septembre prochain), ils tiennent à exprimer leurs remerciements les plus vifs à M. Thorbjørn Jagland, le Président du Storting, ainsi qu’aux présidents et aux membres de la Commission des affaires étrangères, de la Commission de l’industrie et du commerce et de la Commission de l’énergie et de l’environnement. Ils remercient également M. Jonas Gahr Støre, ministre des affaires étrangères, et Mme Helga Pedersen, ministre de la pêche et des affaires côtières, car ces deux hauts responsables ont accordé à la délégation des entretiens longs et très constructifs. Leurs remerciements s’adressent aussi à MM. Oluf Ulseth et Emmanuel Soetaert, respectivement Vice-président pour les affaires européennes et directeur « France », de Statkraft, le premier producteur européen d’énergie renouvelable, qui ont présenté, de manière très vivante, les activités et les projets de cette société. Enfin, les membres de la délégation remercient l’ambassadrice de France en Norvège, son Exc. Mme Brigitte Collet, ainsi que le personnel de l’ambassade, dont ils ont apprécié la courtoisie, l’efficacité et la disponibilité. – 9 – I. LA FRANCE ET LA NORVÈGE : DES RELATIONS MARQUÉES PAR UNE FORTE CONVERGENCE D’INTÉRÊTS Avant d’aborder les thèmes d’études choisis par la délégation, l’excellente qualité des relations entre la France et la Norvège doit être soulignée. Elle a été évoquée à plusieurs reprises devant les députés par leurs interlocuteurs norvégiens, ce qui n’a rien d’étonnant car, comme on le verra plus loin, les relations entre les deux pays sont étroites et diversifiées. En outre, les interlocuteurs de la délégation au sein du Parlement et de l’Exécutif norvégien ont tous souligné l’intérêt d’un renforcement de ces liens. Cet « appétit » pour des relations bilatérales encore plus étroites concerne aussi les échanges entre les parlements des deux pays. Ce souhait est d’autant plus remarquable que le Parlement norvégien ne connaissant pas le système des groupes d’amitié, il a été exprimé par ses commissions permanentes et sa plus haute autorité, le Président du Storting, qui considèrent qu’il serait profitable de dialoguer, avec les députés français, sur les sujets d’intérêt général qui préoccupent leurs concitoyens et les nôtres. Il y a lieu de noter que, vue de la Norvège, l’existence même d’un groupe d’amitié France-Norvège à l’Assemblée nationale est révélatrice de ce climat général d’entente qui caractérise les relations entre les deux pays et témoigne en faveur du potentiel « d’approfondissement » des liens bilatéraux. Ainsi, de son côté, le Président du Storting, M. Thorbjørn Jagland, s’est dit heureux que ce groupe d’amitié compte autant de membres, soit plus de trente députés : selon lui, ce chiffre dénote l’intérêt de la Représentation nationale pour la Norvège et prouve qu’elle est un partenaire important pour la France. Il a ensuite déclaré espérer que le Président de l’Assemblée nationale puisse bientôt se rendre en Norvège. – 10 – A. LE CADRE GÉNÉRAL DE NOS RELATIONS Nos relations avec la Norvège n’ont cessé et ne cesseront de se renforcer pour quatre raisons majeures. En premier lieu, bien que le peuple norvégien ait rejeté à deux reprises, par référendum, l’entrée de son pays dans l’Union européenne (en 1972 et en 1994), la Norvège participe, à un certain degré, à cette aventure commune et, de ce fait, souhaite entretenir des rapports étroits avec l’un des principaux Etats membres de l’Union. En effet, la Norvège est membre de l’Espace économique européen qui, depuis 1994, lie ce pays, ainsi que l’Islande et le Lichtenstein, à l’Union européenne. Dans ce cadre, elle met en œuvre les directives relatives au marché intérieur adoptées par le Conseil des ministres et le Parlement européen de l’Union. C’est ainsi que ce grand pays producteur et fournisseur d’électricité et de gaz apporte une contribution décisive au marché européen de l’énergie, mais en respectant les « règles du jeu » communautaires. Par ailleurs, la Norvège est, depuis 2001, membre de l’espace Schengen, ainsi que de la Convention de Dublin relative au traitement des demandes d’asile et d’Europol, l’office européen de coordination des polices nationales. En deuxième lieu, la Norvège est un partenaire commercial stratégique de la France. La France est ainsi le sixième investisseur étranger en Norvège, celle-ci représentant le stock d’investissement français le plus important en Europe du Nord. Notre pays était aussi, en 2008, le quatrième client de la Norvège, derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne et les Pays-Bas. Surtout, avec un déficit de 10 milliards d’euros, la Norvège est notre troisième déficit bilatéral dans le monde, derrière la Chine et l’Allemagne. Ce déficit s’explique par le poids de nos importations d’hydrocarbures. En 2008, la Norvège était notre premier fournisseur de gaz naturel, assurant environ 25 % de notre – 11 – approvisionnement, et notre second fournisseur de pétrole brut, derrière la Russie, qui lui a ravi la première place en 2007. Pour Total, implanté dès le milieu des années 1960, la Norvège est le premier pays au monde en termes de production d’hydrocarbures, cette société étant présente en mer du Nord, en mer de Norvège et en mer de Barents. Total doit développer ses prochaines activités dans ces deux dernières zones, notamment dans le champ Victoria en mer de Norvège où la société disposera du statut d’opérateur.