Un Phénomène Géologique Rare, Sources Des Inondations À Ambato-Boeny Et Mahajamba-Us
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
La « Capture », un phénomène géologique rare, sources des inondations à Ambato-Boeny et Mahajamba-Us Auteur : Zarasoa Jean Noël RANDRIANJAFY - 10/03/2005 Par définition, une capture est caractérisée par un détournement de l'eau d'un cours d'eau par un autre cours d'eau, c’est un phénomène d’ordre géologique très rare ; mais nous en avons un exemple à Madagascar, dans la Province de Mahajanga. Au niveau d’Ambohimanatrika (près d’Ambondromamy), à 3km de la Route nationale n°4, en suivant la route de Tsaratanana, une partie de l’eau de Mahajamba est captée par la rivière Kamoro. Historiquement, cette capture se serait produite vers les années 20 de notre époque à la suite d'un mouvement géotectonique provoquant un probable affaissement de terrain du côté de Kamoro. A partir de là, le débit du fleuve Mahajamba devient plus faible et celui de Kamoro plus élevé. Kamoro se déverse dans le fleuve Betsiboka et y provoque une surcharge d’eau qui était à l’origine des fortes inondations des plaines en aval. On se souvient de ces inondations d’Ambondromamy (année 90) où tout un tronçon de route (de Manapatanana à Amborondolo) était submergé pendant les périodes de crue, actuellement cette route a été rehaussée. Il y a aussi la destruction des infrastructures routières entre Andranofasika et Ambato Boeny, où les radiers sont devenus inutilisables. Il est également noté la formation récente de nombreux petits lacs devenus permanents sur des terrains agricoles, autrefois cultivables … Tous ceux-ci sont dus au surplus d’eau que Kamoro a détourné de Mahajamba pour être déversée dans Betsiboka. Le fleuve Mahajamba prend sa source principale au niveau de la plaine d’Anjafy (voir Amparihinandriambavy), située au Nord d’Anjozorobe. Au niveau de Tsaratanana, ce fleuve devient très important avec 100m de large (voir pont d’Ambalabao). L’eau de ce fleuve est rougeâtre toute l’année à cause des érosions en amont ainsi que des activités d’orpaillage qui sont très intenses le long de ses trajets. La dégradation de ses bassins versants est un paramètre accentuant l’importance des crues et l’inondation des plaines en aval. La rivière Kamoro prend ses sources à l’Ouest de Betrandraka et après avoir traversé de vastes plaines alluviales, ce cours d'eau se déverse dans le fleuve Betsiboka au niveau d’Ambato Boeny. Depuis ces temps et jusqu’en mois de décembre dernier (2004), cette capture existait, mais actuellement il y a eu un surprenant changement de la situation. Durant les fortes pluies, de janvier et février 2005, l’eau de Mahajamba a repris le cours normal dans son propre lit et n’ira plus vers Kamoro. Le Fleuve Mahajamba, redevenu très important, en débit et en largeur, se déverse maintenant dans la mer au niveau de la ville de Mahajamba Usine, qui subit actuellement, à cette période, une forte inondation causant des dégâts énormes. Ce qui veut dire, qu’il y aurait eu un nouveau mouvement géotectonique (à vérifier) provoquant probablement un rehaussement de terrain du côté Kamoro, pour annuler ainsi la capture, la présence de failles dans les environs pourrait en être la cause. Notre problème coïncidait à la période du Tsunami, de décembre 2005, suivi également du séisme enregistré dans la région Sofia, on est tenté ainsi de se demander si tous ceux ci n’ont pas des corrélations scientifiques (à vérifier également). Les malheurs des uns font le bonheur des autres. Par hypothèse, les problèmes de la plaine d’Ambato Boeny seront donc dorénavant atténués. Ce serait le moment où jamais d’entamer la reconstruction des radiers, les lacs formés récemment vont s’assécher, beaucoup de superficies de « baiboho » seront devenues cultivables … Contrairement, pour la Commune rurale de Mahajamba, espérons qu’il n’y aurait pas de formations de petits lacs permanents sur les zones basse, des changements de lits de cours d’eau, et que les inondations ne seraient pas aussi forte chaque année. Ces questionnements pourraient faire l’objet d’une étude scientifique, car s’il s’agit d’un phénomène périodique (peut être centenaire), la disponibilités de données fiables aideront beaucoup à la prise de décisions sur le développement des zones concernées et l’aménagement du territoire. RANDRIANJAFY Zarasoa Jean Noël, (Docteur ès Sciences Biologiques Appliquées, Université d'Antananarivo) - Tél. : 033 11 317 09 – email : [email protected] .