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CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'AUDIOVISUEL

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ISSN 0999-1352 LA DIVERSITÉ MUSICALE ÀLARADIO ET ÀLATÉLÉVISION

Bilandel’actiondu CSA Octobre 2006 ©Conseil supérieur de l’audiovisuel Direction des programmes Servicedel’information et de ladocumentation Octobre 2006 Sommaire

INTRODUCTION 5

■ LA DIVERSITÉ MUSICALE ÀLA RADIO 7 Les textes législatifs applicables 7 Lepaysage radiophoniqueactuel 8 Les réunions de la«mission musique»du CSA 10 LeCSA et l’Observatoiredelamusique 10 L’établissement d’une fiche d’identification musicale 12 Les critères d’identification retenus 13 Lepublic visé 13 Le(s)genre(s)musical(aux) 13 La part des nouveautés 14 La part des titres golds 14 La politiquedu CSA en matièrede sélection des opérateurs 14

■ LA DIVERSITÉ MUSICALE ÀLA TÉLÉVISION 18 La concertation,premier instrument du régulateur pour assurer une diversitéexterne et respecter les grands équilibres entreacteurs du marché 18 2001: renouvellement de laconvention de MétropoleTélévision (M6) 19 2001et 2004: sélection des candidats àla télévision numérique terrestre 20 2003 et 2004:les missions de M me VéroniqueCaylaet de M.Pierre-François Racine sur les relations entreles télédiffuseurs et lafilièremusicale 21 L’analyseet lanégociation :les deux fers de lancedu CSA pour assurer ladiversitédes contenus 21 L’analyse 21 La négociation 23

■ ANNEXES 24

3

’exigencedediversitémusicale renvoie à une préoccupation majeure L des pouvoirs publics concernant le pluralisme des contenus diffusés sur les médias audiovisuels,quel que soit le support de diffusion. Cetteexigence se retrouve àl’article 3-1 de laloin°86-1067 du 30 septembre1986 relativeàlaliberté de communication qui stipule que [le Conseil supérieur de l’audiovisuel] « veilleàlaqualitéet àladiversité des programmes ». Cette volontédegarantir uncertain pluralisme dans les programmes Pour sapart,ladiversitéexterne proposés est le fondement de toute s’appréhende au regarddel’ensemble lapolitiqueculturellefrançaisequientend du secteur concerné, radiophonique quel’exercicedelalibertédecommunication ou télévisuel,en termes de pluralisme audiovisuelle(article 1 er de laloi) ne soit pas des acteurs présents sur le segment laisséau seuljeu du marché. particulier de marché qu’est ladiffusion Cettenotion de diversitémusicale est de programmes musicaux.Ilconvient protéiforme et est évaluée par le CSA, tant à de souligner qu’en matière radiophonique, la radio qu’àla télévision, sous deux aspects : le facteur de ladiversitéexterne ladiversitédes contenus musicaux à est particulièrement déterminant compte tenu l’intérieur du programme d’unmême service du nombreélevéde stations musicales (chaîne de télévision ou station de radio),ou et de leurs spécificités éditoriales. diversitéinterne,et ladiversitédes services Àla suitedu rapport de laCommission entreeux,ou diversitéexterne. nationale des musiques actuelles, S’agissant de ladiversitéinterne, remis en septembre1998 àlaministre les programmes musicaux peuvent de laCultureet de laCommunication, s’apprécier tout àlafois sous l’angle M me Catherine Trautmann,et àlademande des des genres musicaux exposés,des interprètes, différents acteurs de lafilièremusicale inquiets des titres,de lanaturedes producteurs des bouleversements majeurs qu’avait connus àl’origine des morceaux diffusés l’édition musicale depuis deux décennies, (labels indépendants ou majors)et le CSA adécidé,dès 1999,de créer ungroupe des stratégies de programmation retenues de travail sur les relations entrelamusique (horaires,cibles,formats des émissions). et l’audiovisuel. C’est dans le cadredecegroupe quelaproblématiquedeladiversitémusicale apu êtreabordée par le Conseil. Legroupe considéréest devenu,àcompter de 2001, la«mission musique»du CSA –àcôté de celles consacrées au cinéma, au sport, et àlalanguefrançaise–quianotamment pour objectif de mieux cerner les nouveaux enjeux de ladiversitéet leurs implications pour les diffuseurs hertziens,ainsiqueceux du câble et du satellite. Dans le cadredecettemission,le Conseil a réalisédes études tant sur l’offremusicale àla télévision que sur des questions

5 spécifiques comme les activités de diversification des chaînes dans l’industrie du disque. Ilamené régulièrement des concertations avecles professionnels de lafilière sur de grands dossiers les impliquant (réforme des quotas de chansons francophones àla radio, renouvellement de laconvention de M6, sélection des candidats àla télévision numérique terrestre…). Ilaégalement participé,entre 2002 et 2004,àdes groupes de travail sur laquestion de ladiversité musicale àla radio et àla télévision, sous l’égide du ministèredelaCulture et de laCommunication. Àla suitedes travaux réalisés au sein de ces groupes,le Conseil est devenu unmembrepermanent de l’Observatoiredelamusiquemis en place pour suivre, sur labasedecritères pertinents, laquestion de ladiversitémusicale àla radio.

6 ■ LA DIVERSITÉ MUSICALE ÀLA RADIO

Les textes législatifs applicables Plusieurs dispositions législatives mettent en avant lanécessitédediversité. Ainsi,àl’article 3-1 de laloi n° 86-1067 du 30 septembre1986 relativeàlalibertédecommunication,il est notamment préciséque[le Conseil supérieur de l’audiovisuel]« veille àlaqualitéet àla diversitédes programmes ». Par ailleurs, sile votepar l’Assemblée nationale,le 1 er février 1994,de «l’amendement Pelchat»imposant aux opérateurs de diffuser unquotaminimumde40%dechansons d’expression françaisedont au moins lamoitié provenant de nouveaux talents ou de nouvelles productions,aeu une incidence très positive sur l’exposition de lachanson d’expression française,de laproduction phonographiquefrançaiseet de ses ventes,le CSA acependant estimé nécessaire,compte tenu de l’évolution du paysage radiophonique,d’obtenir une amélioration du dispositif retenu en 1994. Ilaen effet souhaitépermettre une modulation des quotas en fonction des différents formats radiophoniques et offrir lapossibilitédeprivilégier l’exposition des nouveaux talents d’expression française, sans pour autant remettreencausel’esprit d’undispositif admis par tous les partenaires de lafilièremusicale. Àlademande de laministredelaCultureet de laCommunication,le Conseil luiaainsi remis, en janvier 1999, un rapport sur l’application par les stations de radio de laloi du 1 er février 1994 sur les quotas de chansons d’expression françaiseaccompagné d’une proposition de modulation de ceux-ci. Cetteproposition adébouché en juin 2000 sur l’adoption,par l’Assemblée nationale,de nouvelles dispositions en lamatière. Àla suitedelapromulgation de lanouvelle loi sur l’audiovisuel en août 2000,les dispositions relatives àladiffusion de chansons francophones sur les antennes des radios,quifigurent àl’article 28alinéa 2 bis de laloi du 30 septembre1986 modifiée, sont désormais rédigées comme suit: «La proportion substantielle d’œuvres musicales d’expression françaiseou interprétées dans une langue régionale en usage en Francedoit atteindre unminimumde40%dechansons d’expression française,dont lamoitié au moins provenant de nouveaux talents ou de nouvelles productions,diffusées aux heures d’écoute significativepar chacundes services de radiodiffusion sonoreautorisés par le Conseil supérieur de l’audiovisuel,pour lapart de ses programmes composée de musiquede variétés. Par dérogation,le Conseil supérieur de l’audiovisuel peut autoriser,pour des formats spécifiques, les proportions suivantes: –soit pour les radios spécialisées dans lamiseen valeur du patrimoine musical: 60%de titres francophones,dont unpourcentage de nouvelles productions pouvant aller jusqu’à10%du total,avecau minimum un titrepar heureenmoyenne ; –soit pour les radios spécialisées dans lapromotion de jeunes talents : 35%de titres francophones, dont 25%au moins du totalprovenant de nouveaux talents.»

7 L’introduction de ces deux dispositions dérogatoires àlaloi de 1994 acontribuéàmieux prendreencompteles spécificités des stations visant des publics variés, sans pour autant remettreencause undispositif dont l’impact positif sur lacréation artistiquefrançaiseest indéniable. Enfin,lamission du CSA de veiller àlaqualitéet àladiversitédes programmes,et l’obligation quiendécoule pour les opérateurs ont été renforcées lors de l’adoption de laloi du 10 juillet 2004 quiaeu pour effet d’ajouter un 6e alinéaàl’article 29delaloi du 30 septembre1986 modifiée. Cet alinéadisposeque[le Conseil tient également compte]« pour les services dont les programmes musicaux constituent une proportion importantedelaprogrammation,des dispositions envisagées en faveur de ladiversitémusicale au regard,notamment,de la variétédes œuvres,des interprètes, des nouveaux talents programmés et de leurs conditions de programmation ».

Lepaysage radiophoniqueactuel Aujourd’hui,le paysage radiophoniqueest constituéde959 opérateurs privés (chiffreau 31décembre 2005),avecnotamment 13 réseaux nationaux musicaux ( cf .annexe1)et 112stations adhérentes au GIE «Les Indépendants »quiaccordent,au sein de leurs programmes, une place très majoritaireàlamusique. Sont présentes,par ailleurs,quatre stations publiques quiconsacrent une part importantede leurs programmes àlamusique(FranceMusique,FranceBleu,LeMouv’et Fip). Les programmes musicaux diffusés par les réseaux nationaux, tant publics queprivés,ainsique par les stations indépendantes du GIE représentent 52%del’audienceglobale du média radio. Cettediffusion musicale peut êtreanalysée au regarddedeux critères essentiels: –lacible de population visée en termes de tranche d’âge ; –leou les genres musicaux privilégié(s). Les programmes des réseaux nationaux visent soit le publicjeune (Fun,), soit les jeunes adultes (Europe 2,RTL 2)ou bien encoreles adultes (Chérie FM, RFM). Les radios dites golds ,c’est àdirediffusant des titres de plus de trois ans, telles et MFM, sont censées cibler également les adultes.On retrouvecettemême déclinaison au niveau des radios locales ou régionales ( cf .annexe 2),avecnotamment des stations telles queAdo FM ou Contact pour les jeunes,Alouetteou Vibration pour les jeunes adultes.Lemême type de segmentation est constatéau niveau du servicepublic, LeMouv’ visant essentiellement unpublicd’étudiants, FranceBleu étant pour sapart destiné à unauditoireplus adulte. Le souhait de s’adresser à telle ou telle catégorie de lapopulation en termes de tranches d’âge impliquedes stratégies de programmation des titres musicaux différentes.La très grande majoritédes stations visant unpublicjeune accordent ainsi une placeprépondéranteaux nouveautés (titres de moins de douzemois). Parmi ces radios,on peut notamment citer NRJ, Fun,Skyrock,Ado FM ou Contact FM. Siles radios visant unpublicintermédiaireentreles jeunes et les adultes font également lapart belle aux nouveautés (Europe 2,OuiFM, Wit FM…),elles diffusent cependant une proportion non négligeable de titres dits golds .

8 La diversitémusicale àla radio

Enfin,les stations dont l’objet est de s’adresser à unpublicadulte, telles MFM ou Nostalgie, consacrent la très grande majoritédeleur programmation àladiffusion de titres golds susceptibles d’attirer et de fidéliser l’auditoirequ’elles veulent toucher. Demême,les rotations appliquées aux titres diffusés varient en fonction des publics visés. Ainsi,les structures des play-lists (listes des titres programmés)des radios touchant unpublic jeune, voirejeune-adulte, sont,dans leur très grande majorité,axées autour d’un Top 40 .Dans un soucidefidélisation de leur auditoire,doncd’audienceoptimale génératricede recettes publicitaires maximales,les opérateurs de ces stations,depuis environ une quinzaine d’années, ont optépour ladiffusion àde fortes rotations des titres les plus plébiscités par leurs auditeurs dans les genres musicaux qu’ils privilégient.La faible durée d’écoutedes radios «jeune »et «jeune-adulte»(entre 70 et 94 minutes par jour selon le dernier sondage Médiamétrie d’avril- juin 2006)et le phénomène de zapping,quiamène unauditeur àécouter quotidiennement entre trois et quatre stations différentes, sont une résultantedecettepolitiquedediffusion d’un nombrede titres restreint àde fortes rotations sur ces deux types de radio. Onpeut cependant relever quelques exceptions àcette règle. Ilen vaainsipar exemple de la radio publiqueFip et de la station privée Radio Novaquipratiquent une autrepolitiquede programmation. Avecplus de 2000 titres différents diffusés par semaine (sourceYacast – 1 er trimestre 2006),Fip est une des stations les plus éclectiques en lamatière; de même, le programmedeRadioNova, quiproposeenviron 1500 titres différents chaque semaine, constitue une sourcedediversité tout àfait originale dans l’offre radiophonique. La palettedes genres musicaux proposés par les différentes stations est d’une grande richesse. Ainsi,à travers les programmes de ,lamusiqueclassiqueest présente sur un réseau nationalprivé; lamusiquede variétés,au sens large du terme,peut êtreécoutée sur des radios telles queNRJ, Radio Scoop ou Voltage ; le hip-hop et le R’n’B sont entendus sur Skyrock,Générations ou Ado FM ; ladanceest proposée sur des stations telles queContact ou Happy FM ; ladanceet le R’n’B sont diffusés sur FunRadio ; ladanceet l’électro sont présents sur FG ; le rockest exposé sur OuiFM, LeMouv’,RTL 2 et Europe 2 ; les musiques latines sont diffusées sur Radio Latinaet les nouvelles musiques (hip-hop, techno, world) sont offertes sur Novaou Fip. Pour sedémarquer les unes des autres,certaines radios adultes privilégient tel ou tel type de répertoireen sefocalisant sur une période spécifique(Nostalgie consacrée aux titres des années 60 et 70 ; MFM àceux des décennies 80 et 90). Encequiconcerne plus particulièrement les quatre stations publiques quiaccordent une large placeàlamusique(FranceBleu,LeMouv’,Fip et FranceMusique),chaqueantenne à une «couleur » spécifique. Ainsi,FranceBleu diffuse unprogramme quel’on peut qualifier de «généralistemusical».Même sila variétéfrançaise y est très majoritaire,la variété internationale et le pop-rock sont également exposés,ainsique,dans une moindremesure,le R’n’Bet les musiques du monde. De son côté,LeMouv’accorde au genrepop-rockl’essentiel de saprogrammation et participe aussilargement àl’exposition d’artistes en développement. Fip,pour sapart,met en avant tous les genres musicaux,du blues au jazz en passant par le rock,la variétéet l’électro. FranceMusique,enfin, vient compléter lagrande variétédel’offre radiophoniquepubliqueau travers d’émissions thématiques consacrées aussibien au jazz qu’à l’opéra, au classiquequ’àlamusiquecontemporaine,àlamusique sacrée qu’àla variété.

9 Par ailleurs,les radios associatives contribuent,elles aussi,àladiversitéet àla richessedu paysage radiophoniquefrançais:les 26 radios «Campus » regroupées au sein de l’association IASTAR (InternationalAssociation of Student Television and Radio) et celles adhérentes àla Férarockproposent une programmation musicale alternativeàcelle des radios commerciales, mettant en avant une majoritéd’artistes français et internationaux autoproduits ou issus de labels discographiques indépendants.

Les réunions de la«mission musique»du CSA Comme l’avait préconiséle rapport remis le 27 février 2002 àlaministredelaCultureet de laCommunication par lacommission présidée par M.ÉricBaptiste,le CSA a réuni àdeux reprises au cours de l’année 2003, sous l’égide de M me JacquelinedeGuillenchmidt,les représentants de lafilièremusicale (diffuseurs,éditeurs et producteurs de musique). Ces réunions ont permis aux différents participants d’aborder l’ensemble des sujets intéressant ce secteur d’activité. La concertation engagée avecles professionnels s’est poursuivie en 2004 sous laconduitedeM me Marie-LaureDenis,quia succédé àMme de Guillenchmidt au sein du Collège. Les rencontres ainsiorganisées ont notamment donné lieu àdes débats concernant, d’une part,le planFM 2006 du CSA et les appels àcandidatures prévus pour les années 2006, 2007 et 2008,d’autrepart,le nouvel article 29-6 relatif àladiversitédes programmes des opérateurs radio,approuvépar le Parlement en juillet 2004. Nommée au sein du Collège en janvier 2005et assurant désormais laprésidencedela«mission musique»,Mme Michèle Reiser entretient à son tour undialogue régulier avecles représentants du secteur musical. Elle peut ainsifairepart au Conseil de leurs préoccupations.

LeCSA et l’Observatoiredelamusique Toujours dans le prolongement du rapport remis àlaministredelaCultureet de la Communication,le 27 février 2002,par lacommission présidée par M.ÉricBaptiste,le ministèredelaCultureet de laCommunication,laSociétédes auteurs,compositeurs et éditeurs de musique(Sacem) et le CSA ont décidé de cofinancer une étude portant sur l’analysedeladiversitémusicale àla radio. Avant de pouvoir apprécier l’évolution de cettediversité,le comité réuni au sein de l’Observatoiredelamusiqueet constituéde représentants des diffuseurs,des éditeurs,des producteurs,de ladirection de lamusique,de ladanse,du théâtreet des spectacles vivants du ministèredelaCultureet de laCommunication et du Conseil supérieur de l’audiovisuel, s’est fixépour premier objectif de déterminer une listedecritères pertinents permettant de rendre comptedeladiversitéconsidérée. Ont ainsiété retenus les indicateurs suivants : –part du Top 40 des titres les plus diffusés sur chaque station ; –rotation moyenne hebdomadairedes titres internationaux et francophones; –rotation moyenne hebdomadairedes titres du Top 40 ; –nombrede titres différents diffusés;

10 La diversitémusicale àla radio

–nombred’artistes différents diffusés; –part des nouveautés (titres de moins de douzemois); –part des titres récurrents (titres de 1à 3 ans); –part des golds (titres de plus de 3 ans); –nouvelles entrées en play-list ; –part des nouvelles entrées en play-list ; –nombredenouveautés mises en programmation ; –répartition de ladiffusion par genremusical; –taux d’exclusivitépar radio ; –pourcentage de titres en communentreles radios. Depuis l’année 2003,l’institut Yacast communiquechaque trimestreàl’Observatoiredela musiqueles éléments d’information relatifs àlaprogrammation musicale des radios du panel défini par le comité(cf .annexe 3). Cecomité se réunit ensuite régulièrement afin d’analyser les données ainsi recueillies et de confronter les points de vuedes participants.Enfin, l’Observatoiredelamusique rédige chaqueannée un rapport,quidresse unbilancomplet des constats effectués au vu des données fournies et quianalyseles évolutions marquantes. Même siles 31 stations observées ne constituent qu’unéchantillon du paysage radiophonique français,composé rappelons-le de 959 acteurs privés au 31décembre 2005ainsiquedes radios du servicepublic, le panel ainsiétabli représentecependant 92,4%de l’audiencedes stations musicales,d’après l’institut de sondage Yacast.S’il ne prétend pas àl’exhaustivité(absencede priseencomptedes radios associatives ou de radios formatées telles quepar exemple FG, TSF ou Nova),il n’en reflètepas moins, sans doute,laquasi-totalitédel’offremusicale écoutée et constitueenoutre unoutil d’information particulièrement intéressant en cequiconcerne les stratégies de programmation des stations. Lepremier enseignement globalquel’on peut tirer de l’analysedes données portant sur les trois premières années observées est la relative stabilitédes indicateurs d’évaluation de la diversitéd’une année sur l’autreet,par là-même,laconstancedes principaux traits caractéristiques de l’offre radiophonique. Ainsi,même sides exceptions existent, seconfirme le recours par un très grand nombrede responsables de radios àdominantemusicale au modèle de référenceconstituépar un Top 40 pour élaborer leur programme ( cf. supra ). Ilapparaît en outreàl’examen des données queles chansons d’expression française sont programmées sur les radios «jeune »et «jeune-adulte»àdes rotations beaucoupplus fortes queles titres internationaux.Ceciest une conséquenceindirectedelaloi sur les quotas,mais est également révélateur de ladifficultéplus grande àimposer,auprès des deux types de public considérés,de nouveaux artistes d’expression française. Ces derniers doivent en effet,en règle générale,êtreexposés massivement pour pouvoir êtreidentifiés et rencontrer l’adhésion des auditeurs. Unautreconstat majeur, ressortant tout àlafois de l’étude des chiffres issus du panel et de l’examen de laprogrammation des stations hors panel,est laconfirmation de l’existence aujourd’huidequatregrands pôles radiophoniques en termes de programmes:

11 –les stations quel’on peut qualifier de «musicales généralistes» telles queNRJ et uncertain nombrede radios locales ou régionales (Radio Scoop àLyon,Vibration àOrléans,Kiss FM àCannes,etc.) ; –les radios «pop/rock»avecOuiFM àParis,Europe 2,RTL 2,Top MusicàStrasbourget LeMouv’; –les stations «hip-hop/R’n’B»avecAdo FM àParis,Vitamine àToulon,Skyrocket ; –undernier groupe de stations diffusant unprogramme très éclectique telles queFip (ou Novahors panel) ou très formatées sur la«dance»comme Contact FM (Lille) (ou FG hors panel). Enfin, undernier constat s’impose: tout en étant celles quidiffusent le plus grand nombrede chansons d’expression française,les radios «adulte» sont celles quiaccordent l’exposition la plus faible aux nouveautés. Enmatièredediversitémusicale,la réflexion quiadébutédepuis maintenant plus de trois ans sous l’égide de l’Observatoiredelamusique trouvepleinement salégitimitéà travers l’ambition de définir des objectifs consensuels sauvegardant les intérêts des diffuseurs et des producteurs, concrétisés par des engagements des deux parties.

L’établissement d’une fiche d’identification musicale Estimant quelamajoritédes éléments relatifs au programme musical,présents pour l’essentiel dans les annexes des conventions des opérateurs radiophoniques,étaient jusqu’alors pour le moins impréciset hétérogènes,le CSA adécidé,lors de son assemblée plénièredu 16septembre 2003,de soumettreaux opérateurs diffusant majoritairement de lamusique un projet de «fiche »comportant des critères d’identificationdeprogramme qui serait annexée à laconvention. Quatrecritères essentiels ont été retenus pour l’élaboration de cedocument:le public visé,le ou les genres musicaux dominants,le pourcentage de nouveautés (titres de moins de douzemois)et le pourcentage de titres golds (titres de plus de 3 ans). Enfin, s’agissant des seules stations dites golds , uncinquième critèreest constituépar laou les décennies des titres diffusés. L’examen approfondi de l’ensemble des conventions auquel s’était livréleConseil avait en effet fait apparaîtrequefiguraient dans celles-cides informations incomplètes et sensiblement différentes d’une station àl’autre,avecbien souvent pour seulélément communlamention de lacible de population visée en termes de tranches d’âge,cequi rendait particulièrement difficile une analysecomparativedes programmes musicaux. Aussi,faceau recours par les opérateurs àdes critères parfois non pertinents et présentant le plus souvent uncaractère trop vague,le Conseil aestimé nécessairedepouvoir disposer d’éléments normalisés et plus fiables luipermettant de procéder en touteconnaissancede causeàdes choix dans le cadredes appels àcandidatures entredifférents projets àdominante musicale. Cette réforme impliquait queladescription des caractéristiques d’unprogramme musicaldonné ne soit plus laissée au soin des opérateurs mais quece soit le Conseil lui-même quifixeles critères pertinents permettant de l’identifier.

12 La diversitémusicale àla radio

Entrenovembreet décembre 2003,les syndicats radiophoniques ont fait part au Conseil de leur réaction sur le projet de «fiche »qu’il leur avait adressé. Àl’issuedel’examen de ces réponses,le Conseil aconfirmé saposition et aadoptélafiche type permettant d’identifier tout programme musical sur labasedecritères simples et harmonisés.La fiche énonçant ces critères est désormais applicable àl’ensemble des stations du secteur privé(cf .annexe4)et aété intégrée au dossier de candidaturequedoivent remplir les opérateurs diffusant unprogramme majoritairement musical(cf. infra –Les critères retenus). Compte tenu du nombreélevéde réseaux musicaux nationaux privés,auxquels s’ajoutent les très nombreuses radios locales ou régionales àdominantemusicale,il apparaît fondamental pour le CSA, en vued’assurer une régulation optimale de l’offre radiophonique,de pouvoir disposer de quelques indicateurs simples et précis luipermettant d’évaluer au mieux lanature d’unprogramme musicaldonné. Sil’on en juge en effet d’après le dernier sondage de l’institut Médiamétrie portant sur lapériode avril-juin 2006,les programmes musicaux émanant des stations nationales représentent 37,5%de part d’audience, tandis queles programmes locaux atteignent 14,6%; plus de 50%del’audiencedela radio,au niveau national, sont donc générés par ce type de programme.

Les critères d’identification retenus e Lepublic visé Lepublic viséconstitue uncritèrefondamentalpour appréhender lanatured’unprogramme radiophonique. La segmentation «jeune »,«jeune-adulte»,«adulte»et «senior»est proposée aux opérateurs en vuedecaractériser lacible qu’ils visent: –format «jeune »(15-24ans); –format «jeune-adulte»(25-34ans); –format «adulte»(35-49 ans); –format «senior». e Le(s)genre(s)musical(aux) LeCSA adécidé de recourir à une nomenclaturepar genremusical. Il s’agit d’unélément important pour apprécier le positionnement des stations musicales,permettant de juger de l’originalitéd’unprojet ou d’unprogramme donné par rapport àd’autres.Cinq propositions sont faites aux opérateurs, représentatives de l’ensemble des genres musicaux majeurs : –Dance-Électro; –R’n’B–Hip-hop ; –Pop-Rock; –variété; –autre(s)genre(s)àpréciser (classique,jazz,musiques du monde,etc.). Bien évidemment,les opérateurs ont lapossibilitédechoisir plusieurs options, s’ils estiment queleur programme ou projet musicalintègreplusieurs genres.

13 Par ailleurs,le terme de «généraliste» en matièredeprogramme musicalest couramment employé. Ce type de qualificatif s’appliqueàcertains programmes ou est utilisé,de fait,pour traduirelepluralisme des courants musicaux exposés.Cetteprogrammation est,en général, largement axée autour des hits du moment. e La part des nouveautés La part des nouveautés (titres de moins de 12 mois) sur l’ensemble du programme musical constitue unélément important pour apprécier l’aspect novateur ou conservateur d’un programme musicalet peut orienter le choix de l’instancede régulation en fonction de l’offre radiophoniquedéjàprésentedans une zone donnée. Sachant queleCSA apar ailleurs connaissance,à travers le panel des radios sondées pour son compte,de lapart représentée par les nouveaux talents et les nouvelles productions au sein de ladiffusion des chansons d’expression française,mois après mois,lapart des nouveautés, toutes expressions confondues, constitue unindicateur supplémentairepertinent.L’opérateur peut traduirelapart des nouveautés qu’il entend diffuser àl’antenne,en termes de pourcentage minimalet maximal, ou communiquer unpourcentage approximatif. Cetteinformation peut êtreaisément donnée par les stations musicales qui utilisent le logiciel « Selector »permettant de paramétrer de multiples données de programmation en amont de celle-ci. e La part des titres golds La part de ces titres dits golds (titres de plus de 3 ans) sur l’ensemble de laprogrammation musicale est unindicateur particulièrement significatif. Là encore,l’opérateur peut traduirela part des titres d’une telle naturequ’il entend diffuser en termes de pourcentage. Enfin et spécifiquement pour les stations quidiffusent une part prépondérantede titres golds , unélément supplémentaireest demandé :celui relatif àlaou aux décennies du répertoire diffusé,afin de pouvoir apprécier la spécificitéou la similitude de projets radiophoniques s’adressant à unmême publicadulte. Une fois remplie lafiche type comportant ces différents critères,ceux-ciconstituent des engagements de l’opérateur.Toutefois, sicelui-ci souhaite,au cours de son autorisation,faire évoluer ou modifier lanaturede son programme musical,il luiappartient alors de saisir le CSA quipeut décider d’agréer ou non lademande.

La politiquedu CSA en matièrede sélection des opérateurs L’article 29delaloi du 30 septembre1986 modifiée préciseles conditions dans lesquelles le Conseil supérieur de l’audiovisuel autorisel’usage des fréquences pour ladiffusion de services de radio par voie hertzienne terrestre: […]LeConseil accorde les autorisations en appréciant l’intérêt de chaqueprojet pour le public au regarddes impératifs prioritaires que sont la sauvegarde du pluralisme des courants d’expression socioculturels,ladiversification des opérateurs et lanécessitéd’éviter les abus de position dominanteainsiqueles pratiques entravant le libreexercicedelaconcurrence.

14 La diversitémusicale àla radio

Il tient également compte: 1° de l’expérienceacquisepar le candidatdans les activités de communication ; 2°du financement et des perspectives d’exploitation du servicenotamment en fonction des possibilités de partage des ressources publicitaires entreles entreprises de presseécriteet les services de communication audiovisuelle ; 3°des participations,directes ou indirectes,détenues par le candidat dans le capitald’une ou plusieurs régies publicitaires ou dans le capitald’une ou plusieurs entreprises éditrices de publications de presse; 4° pour les servicesdont les programmes comportent des émissions d’information politiqueet générale,des dispositions envisagées en vuedegarantir le caractèrepluralistedel’expression des courants de pensée et d’opinion,l’honnêtetédel’information et son indépendanceàl’égard des intérêts économiques des actionnaires,en particulier lorsqueceux-ci sont titulaires de marchés publics ou de délégations de servicepublic; 5° de lacontribution àlaproductiondeprogrammes réaliséslocalement; 6°pour les services dont les programmes musicaux constituent une proportion importantedela programmation,des dispositions envisagées en faveur de ladiversitémusicale au regard, notamment,de la variétédes œuvres,des interprètes,des nouveaux talents programmés et de leurs conditions de programmation. LeConseil veille, sur l’ensemble du territoire,àcequ’une part suffisantedes ressources en fréquences soit attribuée aux services édités par une association et accomplissant une mission de communication sociale de proximité,entenduecomme le fait de favoriser les échanges entreles groupes sociaux et culturels,l’expression des différents courants socioculturels,le soutien au développement local,laprotection de l’environnement ou laluttecontrel’exclusion. LeConseil veille également au justeéquilibreentreles réseaux nationaux de radiodiffusion,d’une part,et les services locaux, régionaux et thématiques indépendants,d’autrepart. Il s’assurequelepublicbénéficie de services dont les programmes contribuent àl’information politiqueet générale. Au-delàde lanouvelle disposition législativeenmatièredediversitémusicale,adoptée en juillet2004par l’Assemblée nationale ( cf. supra –Les textes législatifs applicables),le Conseil a, dans le cadredes appels àcandidatures,autoriséàmaintes reprises des opérateurs proposant des programmes musicaux originaux et différents de ceux émanant de laplupart des radios commerciales régionales ou locales indépendantes ou de celles appartenant aux trois grands groupes que sont NRJ, RTLet LagardèreActive. Ainsiqueledémontrela richessedel’offredont disposent les auditeurs ( cf. supra ),le Conseil a, par sapolitiquede sélection des opérateurs,dessiné unpaysage radiophoniquepluralisteen matièredeprogrammes,notamment sur le planmusical,et a veillé àcequeles différents publics puissent,dans les zones où ils résident,disposer d’une offreattractiveet variée. Ces dernières années,le Conseil acontinué,à travers l’attribution de nouvelles fréquences,à pérenniser les opérateurs «historiques»,qu’ils soient thématiques à vocation nationale, tels NRJ, Skyrock,Fun,Europe 2,RTL 2,RFM, Chérie FM, Nostalgie,Rireet Chansons,ou locaux et régionaux tels Alouette,Contact,Forum,Scoop,Vibration,Vitamine… Demême les

15 radios «Campus »ont-elles connu undéveloppement important et,pour ne citer qu’un exemple,emblématiquedes choix opérés par le Conseil,le CSA aautoriséen 2001,àParis, une radio associativedénommée Radio Néo,dont l’objet consisteàassurer essentiellement l’exposition de nouveaux talents français influencés par les courants rock, reggae, rap,ou se situant dans lamouvancedela«nouvelle chanson française». Cette volontédu Conseil de renforcer ladiversitédes programmes musicaux radiophoniques disponibles s’est traduite,au fil des années,par l’attribution de nouvelles fréquences.Enoutre, au cours des tout derniers mois, uncertain nombrededécisions importantes visant àpermettre l’extension de ladiffusion de stations àdominantemusicale jusqu’alors absentes dans certaines zones ont étéprises. Ainsi,par exemple,FréquenceJazz,autorisée initialement àLyon et diffusant unprogramme majoritairement musicalàl’intention d’unpublicadulte,aobtenu deux nouvelles fréquences en juillet 2006,àAix-en-Provenceet àVienne. Par ailleurs cette station aétéprésélectionnée sur trois zones en Corse,àBastia, Calviet àGhisonaccia. Pour sapart,, initialement autorisée àParis,a vu son parcde fréquences croître très significativement:Angers,Boulogne-sur-Mer,Dreux,Limoges,Montpellier,Nantes et Pau sont venues progressivement compléter sacouvertureet,en juillet 2006, une nouvelle autorisation luiaétédélivrée àMarseille. Ilconvient de souligner quecette station est sans doutecelle qui,parmi toutes les stations,proposeaujourd’hui undes programmes musicaux les plus diversifiés.Ilintègreeneffet une multitude de genres,qui vont de la world musicau jazz en passant par lafunk,le hip-hop,la soul,la techno,l’électro,la variétéfrançaise,etc. Une autre radio,Beur FM, qui sedéfinit comme une radio communautaireà vocation généraliste,laïqueet indépendante,aégalement connu une extension de sacouverture. Sa langued’expression est le français,même sides émissions en languearabeet en langueberbère ponctuent ses programmes.Cette station,qui s’adresseenparticulier àlacommunauté maghrébine,propose unprogramme musicalcomposémajoritairement de musique raï complétée par des titres de hip-hop et de R’n’B.Alors qu’elle acommencéàdiffuser ses programmes àParis en 1992,elle adepuis lors également étéautorisée àValenceet aété présélectionnée,en juillet 2006,àBastiaet àCarcassonne. La station Radio FG contribueégalement,de manièrenon négligeable,àladiversitédu paysage radiophonique sur le planmusical. Mettant en avant,dans saprogrammation diurne, les nouveautés dance,électroet R’n’B, sagrille alaparticularité, tous les jours àpartir de 22h, de permettreà ungrand nombredeDJ’s de mixer des titres issus de ces genres musicaux.Tout d’abordautorisée àParis,elle aconnu,àpartir de 2003, undéveloppement important avec l’obtention de nouvelles fréquences àAmiens,Reims,Épernay et Poitiers.Enjuillet 2006,elle aétéautorisée par le Conseil àémettreàAix-en-Provence. Par ailleurs, une radio régionale autorisée àSète,RTS, quidiffuse unprogramme destiné à un public«jeune-adulte» et centréautour de ladanceet de l’électro,aétéprésélectionnée en juillet 2006 pour émettre sur deux nouvelles fréquences,àMontpellier et àNîmes.Àcette même date,Raje FM, projet associatif destiné aux étudiants quiprévoit de fairelapart belle aux musiques actuelles,aété retenu par le Conseil en vuedel’attribution d’une fréquenceà Nîmes.

16 La diversitémusicale àla radio

Enfin,l’extension de ladiffusion de Radio Classique sedoit d’être soulignée. Cette station a en effet obtenu du CSA, année après année, une croissance régulièrede son réseau et dispose aujourd’huide 70 fréquences sur l’ensemble du territoirenationalluipermettant de disposer d’unbassin potentiel d’environ trentemillions d’auditeurs.Àl’issuedes appels àcandidatures dans les régions Provence-Alpes-Côted’Azur et Languedoc-Roussillon quiont étéexaminés en juillet dernier,le Conseil aprésélectionné la station dans trois nouvelles zones:Fréjus, Narbonne et Nîmes. Quece soit àl’occasion des récents choix qu’il aétéamené àopérer en matièred’autorisation ou lors de ceux effectués au cours des années antérieures,le Conseil a toujours eu àcœur de favoriser ladiversitémusicale au sein du paysage radiophonique. Ainsi,les auditeurs disposent aujourd’huid’unlarge éventail de programmes en termes de genres musicaux.S’il est vraique certains d’entreeux, tels quela techno ou le jazz,par exemple,ne bénéficient pas encored’une diffusion nationale mais seulement locale ou régionale,la responsabiliténe saurait en être imputée au seulCSA.Ilfaut en effet considérer qu’il est aussidela responsabilitédes opérateurs de proposer,lors des appels àcandidatures,des projets radiophoniques novateurs sedémarquant de ceux déjàautorisés ou venant les compléter.

17 ■ LA DIVERSITÉ MUSICALE ÀLA TÉLÉVISION

Contrairement àla radio,l’action du CSA en faveur de ladiversitémusicale àla télévision ne répond pas à une obligation réglementairemais est uniquement le fruit de son action de régulation des contenus telle que stipulée àl’article 3-1 de laloi du 30 septembre1986 modifiée. Cette régulation des contenus a revêtu plusieurs formes depuis lacréation d’ungroupe de travail adhoc sur les relations entrelamusiqueet l’audiovisuel quipeuvent être résumées en trois mots clefs:concertation,analyse,négociation.

La concertation premier instrument du régulateur pour assurer une diversitéexterne et respecter les grands équilibres entreacteurs du marché

LeConseil,dans son actionde régulation en faveur de ladiversitémusicale,doit composer avec unpaysage télévisuel quicomprend aujourd’hui: –sept chaînes hertziennes historiques:TF1, 2,France 3,France5,Canal+,M6 et , quatred’entreelles disposant d’obligations spécifiques en matièremusicale ( cf .annexe5); –dix chaînes hertziennes numériques en clair lancées en 2005:Direct 8,W9,NT1,NRJ 12, TMC, France4,i-Télé,Europe 2 TV,Gulli et BFM TV,quatred’entreelles sedéfinissant comme des chaînes musicales ou àcomposantemusicale ( cf .annexe 6); –13 chaînes musicales,enfin,présentes sur le câble et le satelliteet dont lamajorité sont consacrées aux musiques actuelles,deux d’entreelles cependant,Mezzoet Musiqueclassique, étant dédiées au répertoireclassiqueet aux musiques du monde ( cf .annexe 7). Cepaysage s’est constitué,en partie,grâceàl’action du Conseil en faveur du respect des grands équilibres entreacteurs de l’audiovisuel et au souciconstant quiaétéle sien d’offrir à certaines thématiques,et notamment lamusique, toutes les chances de toucher unlarge public. Cetteaction s’est largement déployée dans le domaine de ladiffusion hertzienne terrestre. En revanche, s’agissant du paysage de complément du câble et du satellite,le CSA n’apas été en mesured’intervenir afin d’assurer ladiversitéexterne entreles différentes chaînes thématiques musicales, souvent spécialisées dans ungenredonné. Eneffet,alors queleConseil sélectionne les chaînes hertziennes,car les fréquences constituent des ressources rares,il ne sélectionne évidemment pas les chaînes du câble et du satellite. Pour assurer cettediversitéexterne,le CSA a toujours œuvréenmatièrede régulation des programmes musicaux en concertation avecles professionnels de lafilière,mais aussi,dans de nombreux cas,les partenaires institutionnels:ministèredelaCulture,Direction du développement des médias,Centrenationaldelacinématographie… Àcet égard,le Conseil

18 La diversitémusicale àla télévision

est l’interlocuteur régulierdes partenaires institutionnels quile saisissent pour avis ou en vue de lacommunication de données,etc.Ainsi,par exemple,en 2005,a-t-il collaborépar la fourniturededonnées àlamission de M.Charpillon concernant l’optimisation des dispositifs de soutien du ministèredelaCultureaux musiques actuelles. Dans le cadredela«mission musique»miseenplaceen son sein,le Conseil auditionne par ailleurs régulièrement les représentants des professionnels quile sollicitent:audition de l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI),en août 2000,à propos du projet de fusion Time Warner-EMI et de l’action menée par l’UPFI auprès de la Commission européenne contrele risquedeposition dominante sur le marché du disquecréé par ceprojet et le danger potentiel pour ladiversité; audition du Syndicat des producteurs de programmes audiovisuels et musicaux (SPPAM),en juillet 2005, sur les difficultés rencontrées par les producteurs de vidéomusiques. La politiquedeconcertation miseenœuvrepar le Conseil adonné lieu,au fil des années,à plusieurs grands rendez-vous aveclafilièremusicale dans toutes ses composantes.

2001: renouvellement de laconvention de MétropoleTélévision (M6)

En 2001,dans le cadredu renouvellement hors appel aux candidatures de son autorisation, M6 ayant exprimé le souhait de renégocier « lanatureet le niveau de ses engagements en matièredeprogrammation musicale »,le Conseil aprocédé aux auditions des principaux syndicats et organismes de financement et de perception des droits de lafilièremusicale,ainsi quedu Fonds pour lacréation musicale et recueilli leur avis sur la revendication de lachaîne. LeConseil aentendu notamment les organisations professionnelles exprimer leur hostilitéà l’idée d’une baissebrutale des obligations de M6 qui,àleurs yeux,était susceptible de déstabiliser l’ensemble de lafilièremusicale. Au-delàdes intérêts catégoriels,le Conseil a considéréqu’accepter lademande de lachaîne aurait constitué une remiseencausedel’idéal démocratiqueincarné par les chaînes hertziennes gratuites offrant une diversitédegenres de programmes,en l’espèceles programmes musicaux,àl’ensemble du publicdont certaines composantes ne peuvent accéder à une offrepayante. LeConseil aestimé par ailleurs,en accordavecles arguments avancés par les organisations professionnelles,queles obligations musicales de lachaîne étaient consubstantielles àl’autorisation d’émettredélivrée en 1987 par laCNCL, qui voulait voir dans M6 une chaîne complémentairepar rapport aux autres chaînes hertziennes,dans lacontinuitédelapremièrechaîne musicale éphémèreTV6. Considérant que toute révision des obligations musicales de M6 devrait s’apprécier en fonction de l’offreà venir sur le numériquehertzien et quelemanquede«visibilité» sur cettenouvelle offre,en 2001,devait l’inciter à redoubler de vigilancequant aux conséquences d’une modification des obligations existantes pour les chaînes entreelles et leurs principaux partenaires,le Conseil adoncdécidé de maintenir le statu quo et de prévoir,dans lanouvelle convention de Métropole Télévision une clausede révision permettant d’amender au besoin et en accordavecla sociétéles points de saconvention quipourraient entraver le développement naturel de lachaîne au vu des nouveaux équilibres au sein du paysage audiovisuel français.

19 2001et 2004: sélection des candidats àla télévision numérique terrestre Depuis laloi du 1 er août 2000,quiadonné uncadrejuridiqueàla télévision terrestreenmode numérique,le Conseil s’est engagé activement dans son lancement afin queles téléspectateurs français puissent bénéficier d’une offreplus étoffée et quel’industrie nationale de programmes dispose,pour sapart,de nouveaux canaux de distribution. Lors du premier appel aux candidatures portant sur la télévision terrestreenmode numérique, le Conseil avait notamment procédé àdes auditions des professionnels de lafilièremusicale. L’avis du Conseil d’État sur le choix du «canalbonus »dont étaient susceptibles de bénéficier certaines chaînes,au titredelaloi,ayant imposéau CSA de retenir le projet présentépar Métropole Télévision,M6 Music, en tant quechaîne musicale gratuite sur la télévision numérique terrestre(CE Avis,17 septembre 2002,n° 368.265),le CSA adû trancher la question de lanécessitéd’une offrecomplémentairemusicale. Plusieurs considérations ont alors guidé ses choix: –leConseil apris en comptel’intérêt réel de lapopulation françaisepour lamusique,qu’il s’agissed’écouteou de pratiques amateurs,dont rendent comptedenombreux travaux concernant les pratiques culturelles des Français.Ces pratiques liées àlamusique sont particulièrement importantes chez les jeunes et le Conseil considèrequela télévision hertzienne doit rester en priseavecles goûts du public, en particulier des jeunes; –leConseil,dans une étude parueen 2000,avait souligné le déficit enregistrépar l’offre musicale sur les chaînes analogiques hertziennes nationales depuis dix ans.Lelancement de chaînes musicales sur laTNT pouvait doncêtrel’occasion de combler cedéficit et de redonner àlamusique une placeàpart entière sur le réseau hertzien terrestre; –leConseil s’était préoccupé àplusieurs reprises des phénomènes d’intégration verticale, source de concentration des acteurs au détriment de ladiversité,notamment au moment de ladiffusion d’opérations telles que«Leclip de l’été»(1) ou d’émissions comme Popstars permettantde fairelapromotion àl’antenne de produits édités ou coédités par les filiales d’undiffuseur ; –l’existenced’une chaîne musicale gratuite sur laTNT,en l’espèceM6 Musicdevenuedepuis lors W9,peut permettreàM6 de demander au Conseil de renégocier le niveau de ses obligations musicales tant en diffusion qu’en production,en vertu de l’article 69de sa convention,alors quelapalettede ses obligations fait de Métropole Télévision l’undes soutiens majeurs de lafilière. Une réduction du volume horaire,au-delàdes implications qu’elle aurait sur les différents acteurs de lafilière,porteenelle le risquede voir lachaîne seconcentrer sur unplus faible nombredeprogrammes et d’artistes; –enfin,le Conseil apris lamesuredu dynamisme des ventes de disques de variétés nationales, conséquenceaussidu cercle vertueux instaurépar les quotas de chansons françaises àla radio,et estimé quela télévision devait accompagner l’expression de cegoût du publicpour les artistes français et notamment les jeunes talents.

(1) En1999,le Conseil est intervenu sur laquestion des «tubes de l’été», titres musicaux parfois produits ou coproduits par les filiales d’édition phonographiquedes diffuseurs,afin de rappeler aux chaînes les conditions dans lesquelles ces vidéomusiques pouvaient êtrediffusées et parrainées.

20 La diversitémusicale àla télévision

L’ensemble de ces éléments l’ont conduit à retenir d’autres chaînes musicales ou àcomposante musicale gratuites sur laTNT qui représentent aussi une alternativeàMétropole Télévision en matièred’offredeprogrammes, répondant en celaà unobjectif de diversitédes acteurs et,par làmême,de l’offre. Au terme du premier appel aux candidatures lancéle 24juillet 2001puis d’un second lancéle 14 décembre 2004,àla suitedel’annulation par le Conseil d’État de six autorisations TNT après un recours de la sociétéTF1,le CSA aainsidélivréplusieurs autorisations d’usage de fréquencepour dix ans dont quatreont concerné des chaînes musicales ou àcomposantemusicale : W9,Europe 2 TV,NRJ 12 et France4(2) .Avecles chaînes historiques disposant d’obligations musicales,c’est ainsiau totalhuit chaînes quiproposent de lamusiqueau plus grand nombre.

2003 et 2004:les missions de M me VéroniqueCayla et de M.Pierre-François Racine sur les relations entreles télédiffuseurs et lafilièremusicale Sur le modèle de l’action engagée avecles opérateurs radiophoniques,le ministredelaCulture et de laCommunication adécidé de mettreenplace,le 19 décembre 2003, ungroupe de travail sur les relations entre télédiffuseurs et professionnels de l’industrie musicale,éditeurs,producteurs et représentants des auteurs et artistes,auquel le CSA aparticipé. Leministreaconfié la présidencedecegroupe àMme VéroniqueCaylaet souhaitéquelaconcertation ainsiinstaurée puisseparvenir àla signatured’unaccordinterprofessionnel quigarantissel’amélioration de ladiffusion des musiques et le respect de ladiversitédeces dernières àla télévision. Cetteconcertation avait conclu àlanécessitéd’unaccordinterprofessionnel sur ladiversité musicale et identifié les grands principes sur lesquels cet accorddevait reposer.Au début de l’année 2005,le Conseil aparticipé àlamission de M.Pierre-François Racine quiluia succédé et dont l’objet était de faciliter laconclusion de cet accord-cadre. Dans le cadrede samission, M.Racine aobtenu de l’ensemble des parties unaccord sur lamiseenplacedel’Observatoire de lamusiqueàla télévision, sur le modèle de celuidéjàcréé pour la radio. Celui-cin’a toutefois pas encorepu,àcejour,commencer ses travaux.

L’analyseet lanégociation les deux fers de lancedu CSA pour assurer ladiversitédes contenus

L’analyse Depuis 2000,dans le cadredela«mission musique»qu’il amiseenplace,le Conseil s’est livré àdifférents travaux afin d’expertiser l’offremusicale des chaînes de télévision et d’apprécier ladiversitédes contenus et répertoires proposés.Ces analyses répondent aux attentes des

(2)La loi ayant réservéau secteur public undroit d’accès prioritaireàla ressource radioélectriquepour cequiest nécessaire àl’accomplissement,par les sociétés nationales de programme de leurs missions de servicepublic, le Conseil a réservé six canaux de laTNT pour assurer ladiffusion de France 2,France 3,France5,France4,Arteet La Chaîne parlementaire (en partage entrel’Assembléenationale et le Sénat).

21 professionnels de lafilièremusicale et des partenaires institutionnels du Conseil et fournissent les premiers éléments d’undiagnostic sur des aspects particuliers de cetteoffre. La plupart de ces travaux ont donné lieu àdes publications sur le siteinternet du Conseil et dans La Lettredu CSA. Parmi ces travaux,on peut citer notamment les dossiers parus dans les numéros de La Lettre du CSA de janvier 2000 (3) et de décembre 2004 (4) quiont tous deux étél’occasion pour le Conseildeproposer unétat des lieux de l’offremusicale des grandes chaînes hertziennes et des chaînes de complément.Ils ont permis de mettreenlumièreplusieurs points relatifs àla diversitémusicale : undéséquilibreentel’offrede«musiques actuelles»et de «musique classique,jazz »doublée d’une inégalitédans l’exposition ; lamutation des émissions de variétés traditionnelles avecl’arrivée des divertissements de télé-réalitémusicaux ; l’exploitation d’unfilon de nostalgie aveclamultiplication des palmarès;la spécificitédeM6 au regardde ladiffusion et de laproduction de vidéomusiques;la segmentation de l’offreintroduitepar la création de chaînes musicales dans l’univers de complément… LeConseil acherché àmieux cerner les grands enjeux posés par les relations entrelafilière musicale et les médias tous supports confondus (radios et télévisions)endonnant aussila parole aux professionnels des deux secteurs dans unnumérodes Dossiers de l’audiovisuel paru en 2001 (5). Enfin,le Conseil a répondu à une demande du ministèredelaCultureet de laCommunication en publiant,en juin 2003, un rapport sur les relations entreles producteurs de disques et TF1 et Métropole Télévision,deux groupes privés ayant choisidedévelopper une activitéde diversification dans le domaine de l’édition phonographique. Les syndicats d’éditeurs phonographiques (Syndicat nationaldel’édition phonographiqueet Union des producteurs phonographiques français indépendants)ont exprimé leurs inquiétudes àdiverses reprises auprès du Conseil et des pouvoirs publics (6) sur les risques quefaisait, selon eux,courir àla diversitémusicale le développement par les diffuseurs hertziens –quibénéficient d’une forte audienceauprès du public–defiliales dédiées àl’édition phonographique,et, surtout,les effets pervers résultant d’une confusion croissantedes métiers de producteur et de diffuseur. Lors de lapremièrediffusion,en 2001,des émissions Popstars sur M6 et Star Academy sur TF1, diverses voix se sont fait entendrepour dénoncer l’omniprésence sur les deux antennes de UniversalMusicFranceet des filiales d’édition phonographiquedes diffuseurs en fin d’année, période quicorrespond àdes mois de fortes ventes de disques. Les constats réalisés au cours de l’étude ont mis en évidencelanécessitéd’une plus grande transparencedans les pratiques liant les éditeurs de phonogrammes aux diffuseurs (accords de coexploitation et de coproduction),notamment dans le suivides titres diffusés,afin de porter àlaconnaissancedes pouvoirs publics tout risquededérive. LeCSA en tant qu’instancede

(3)N°124Dossier:«Musiqueet télévision :état des lieux ». (4) N°179Dossier:«La musiqueàla télévision et àla radio ». (5) Dossiers de l’audiovisuel (INA/Documentation française),juin 2001DA n° 97:«Musiques et médias: unmariage de raison ?». (6)Publication du Livreblancde l’UPFI «Les Objectifs prioritaires des producteurs de phonogrammes pour l’année 2002 –Pour une industrie musicale au servicedeladiversité»(janvier 2002). Publication des «Propositions pour lamusiqueà la télévision –Déclaration du SNEP en faveur d’une chaîne musicale gratuiteet une diffusion pluralistedelamusique» (février 2002).

22 La diversitémusicale àla télévision

régulationaappelé de ses vœux une solution négociée entreles producteurs et éditeurs phonographiques et les diffuseurs sur laquestion du respect de ladiversitémusicale àla télévision. Il s’est déclaréainsifavorable àcequ’une concertation s’engage entreces différents partenaires, sous l’égide du ministèredelaCultureet de laCommunication,afin de conclure unaccordinterprofessionnel quigarantissele respect de ladiversitémusicale àla télévision et s’inspire,pour ce support,des termes de l’accord signé entreles services radiophoniques,les éditeurs et producteurs phonographiques,le 5mai 2003.

La négociation L’établissement ou le renouvellement des conventions avecles diffuseurs privés ou les événements quimarquent leurs développements sont aussil’occasion pour le Conseil de promouvoir davantage de diversitédes contenus musicaux. Ainsi,outrele renouvellement de laconvention de Métropole Télévision ( cf. supra ),le Conseil anégocié en 2004avecles représentants de lachaîne et dans le cadredu retrait de Suez du capitaldeMétropole Télévision, unnouvel avenant à saconvention quicontient des dispositions particulières concernant ladiversitémusicale figurant au premier alinéade l’article 36 de sa convention ( cf .annexe5). Depuis 2004,lachaîne fournit ainsichaqueannée unbilandétaillé de laprésencedeM6 interactions et Sony-BMG parmi les titres diffusés sur son antenne. Enfin,l’établissement des conventions des chaînes numériques aétéaussil’occasion pour le Conseil de réaffirmer pour les chaînes musicales ou àcomposantemusicale son attachement à laplacedelamusiquefrançaise sur leurs antennes et àl’exposition des nouveaux talents qui participent de ladiversitémusicale sur ces chaînes de télévision. Dans le cas d’Europe 2 TV, le Conseil a souhaité renforcer davantage encorececaractèrepar des dispositions spécifiques concernant ladiversitédes producteurs musicaux sur son antenne (représentation équitable du secteur de laproduction) et celle des titres différents diffusés (seuil minimalfixéà450 titres par semaine). ڊ

Dans le respect des missions qui sont assignées au CSA par laloi du 30 septembre1986 modifiée,l’action de régulation de celui-cienfaveur de ladiversitémusicale àla radio et àla télévision s’est illustrée sur des dossiers quiont contribuéà structurer ces deux secteurs et à maintenir de grands équilibres dans les rapports entrefilièremusicale et diffuseurs. Soucieux de répondreaux attentes des différents acteurs de lafilièremusicale quiont pu s’exprimer auprès de lui,le Conseil anotamment œuvréces dernières années avecl’ensemble des outils législatifs, réglementaires et conventionnels à sadisposition pour défendrelaplace de lachanson françaiseet des nouveaux talents et garantir une diversitédel’offrepar la sélection des opérateurs dans lalimitedes compétences fixées par laloi. LeConseil entend demeurer, sur cettequestion, unorgane ouvert aux sollicitations des professionnels,àlafois observatoiredu secteur et lieu de concertation,afin de garantir et façonner l’exercicedelalibertédecommunication en lien avec son époqueet l’ensemble des évolutions économiques et technologiques qu’il aàappréhender.

23 ■ ANNEXE 1

Programmes des réseaux musicaux nationaux privés

P ART DU C IBLE C IBLE N OUVEAUTÉS G OLDS F ORMAT T OP 40 IDENTIFIÉE ACTÉE EN %* EN %* EN %*

P ROGRAMME VISANT UN PUBLIC JEUNE NRJ(groupe NRJ) 15-34ans15-49 ansGénéralistemusicale 70 905 Fun(groupe RTL) 15-35ans15-35ansR’n’B–Dance 72 84 9 Skyrock 15-24ans15-35ansHip-hop –R’n’B 73 869 Radio Nova 20-34ans20-34ansWorld-électro-français ––– Jazz –Hip-hop Funk –Soul,etc. Radio FG 15-35ans15-35ansDance-Électro 41 6525 R’n’B

P ROGRAMME VISANT UN PUBLIC JEUNE- ADULTE Europe 2 18-35ans20-40 ansPop-Rock 536623 (groupe Lagardère) RTL 2 (groupe RTL) 25-34ans25-49 ansPop-Rock 3133 63 Hits +Golds

P ROGRAMME VISANT UN PUBLIC ADULTE Chérie FM 25-49 ans25-50 ansVF +VI 2926 63 (groupe NRJ) Golds années 80 à90 RFM 25-44 ans35-49 ansVF +VI 211678 (groupe Lagardère) Golds années 80 à90 M’FM 40-60 ans40 ans Golds années 80 à90 18 1286 et plus + Hits* Nostalgie 40-60 ans35-55 ans Golds années 60 à 70 15 694 (groupe NRJ) + Hits*

A UTRES PROGRAMMES Rireet Chansons 25-49 ansSketches et Rock 41 11 76 (groupe NRJ) Radio Classique 25-49 ansMusiqueclassique –––

*SourceYacast.

24 ■ ANNEXE 2

Programmes musicaux locaux ou régionaux (Exemples)

P UBLIC G ENRES P ART DU Z ONE DE N OUVEAUTÉS G OLDS S TATIONS VISÉ MUSICAUX T OP 40 COUVERTURE EN %* EN %* ( ANS) MAJEURSEN %*

ADO FM Paris15-25R’n’B59 66,523,8 Hip-hop

ALOUETTE Grand Ouest 15-49 Généraliste5571,622,2

CONTACT Nord15-34Dance5888,17,3 R’n’B

FRÉQUENCE JAZZ Rhône-Alpes25-49 Jazz ––– Aix-en-Provence

HIT WEST Bretagne,15-34Pop-Rock5577,912,8 Pays de Loire

OUI FM Paris25-49 Pop-Rock4571,118,4

SCOOP Rhône-Alpes15-49 Généraliste63 83,48,6

STAR MÉDITERRANÉE Marseille15-34R’n’BN.C.71,020,0 Dance

TOPMUSIC Strasbourg25-49 Pop-Rock36 38,557,5

VIBRATION Région Centre15-49 Généraliste62 68,527,9

VITAMINE Toulon,Marseille15-25R’n’B59 66,024,0 CannesHip-hop

VOLTAGE Paris15-34Généraliste5965,626,6

*SourceYacast.

25 ■ ANNEXE 3

Observatoiredelamusique Panel radio 2006

R ADIOS

« JEUNE »«J EUNE- ADULTE »«ADULTE »«GÉNÉRALISTE »

Ado FM (Paris)Alouette(Les Herbiers)Chérie FM Champagne FM (Reims)Europe 2 FranceBleuFranceInter Contact FM (Lille) FIP (Paris)MFMRTL FunRadio LeMouv’ Nostalgie SudRadio Hit West (Nantes)OuiFM (Paris)RFM Kiss FM (Cannes)Radio 6 (Calais) NRJRireet Chansons Scoop (Lyon) RTL 2 SkyrockTop Music(Strasbourg) Vibration Wit FM (Bordeaux) Vitamine Voltage

N.B.:mention entreparenthèses de la zone de couvertureou du lieu où se situela têtedu réseau,dans le cas d’un réseau régional.

26 ■ ANNEXE 4

Fiche d’information (Àne remplir que sile titulairediffuse unprogramme majoritairement musical)

P UBLIC VISÉ P OURCENTAGEDETITRES GOLDS* –Jeune –Entre…et …% –Jeune-adulte –Adulte –Senior

G ENRES MUSICAUX DOMINANTS P OURCENTAGEDENOUVEAUTÉS* (plusieurs choix peuvent êtrefaits)–Entre…et …% –Dance-Électro –R’n’B–Hip-hop –Pop-Rock –Variété –Autre(s)genre(s)àpréciser (classique,jazz,musiques du monde,etc.) :

P OUR LES RADIOS DIFFUSANT MAJORITAIREMENT DES TITRES GOLDS –Décennie(s)des titres diffusés:

* Gold : titredeplus de 3 ans. *Nouveauté: titredemoins de douzemois.

27 ■ ANNEXE 5

Les obligations musicales des chaînes hertziennes issues des conventions et des cahiers des missions et des charges

F RANCE 2F RANCE 3

DIFFUSION •diffuser des spectacles lyriques, •diffuser des spectacles lyriques, (en plus du système chorégraphiques et dramatiques,produits chorégraphiques et dramatiques,produits des quotas d’œuvres par les théâtres,festivals et organismes notamment au niveau régionalet dont audiovisuelles: d’action sociale et dont le nombreannuel le nombreannuel ne peut êtreinférieur à15 ; 60 %européennes ne peut êtreinférieur à15 ; de s’attacher à de s’attacher à susciter des créations ou et 40%EOF) susciter des créations ou recréations recréations originales destinées àla télévision originalesdestinées àla télévision et de faire et de faireconnaîtreles diverses formes connaîtreles diverses formes d’expression d’expression théâtrale,lyriqueou théâtrale,lyriqueou chorégraphiqueainsique chorégraphiqueainsiqueleur actualité. leur actualité. (article 24) (article 26) •diffuser régulièrement des émissions •diffuser régulièrement des émissions àcaractèremusicaldont le volume horaire àcaractèremusicaldont le volume horaire mensuel ne peut êtreinférieur àdeux heures, mensuel ne peut êtreinférieur àdeux heures, le contenu de ces émissions devant le contenu de ces émissions devant faireconnaîtreaux téléspectateurs les faireconnaîtreaux téléspectateurs les diverses formes de musique, rendrecompte diverses formes de musique, rendrecompte de l’actualitémusicale et promouvoir de l’actualitémusicale et promouvoir les nouveaux talents.(article 26) les nouveaux talents.(article 28) •diffuser annuellement un volume horaire •diffuser annuellement un volume horaire minimumde16 heures de concerts minimumde16 heures de concerts de musiqueclassiqueinterprétés de musiqueclassiqueinterprétés par des orchestres européens et français, par des orchestres européens,nationaux dont ceux de . (article 26) et régionaux,dont ceux de Radio France. •donner une placemajoritaireàlachanson (article 28) d’expression françaisedans leurs programmes •donner une placemajoritaireàlachanson de variétés;de s’attacher àprésenter d’expression françaisedans leurs programmes les nouveaux talents ; de veiller àillustrer de variétés;de s’attacher àprésenter toutes les formes de lamusique vivante les nouveaux talents ; de veiller àillustrer en ouvrant largement les programmes toutes les formes de lamusique vivante aux retransmissions de spectacles publics en ouvrant largement les programmes présentés en France. (article 27) aux retransmissions de spectacles publics présentés en France,notamment en régions. (article 29)

PRODUCTION (en plus des obligations de production dans les œuvres –– audiovisuelles)

28 Annexes

F RANCE 5A RTE TF1M6C ANAL+

•diffuser annuellement unminimum •consacrer 30 %de saprogrammation – de 12 spectacles dramatiques, annuelleàdes émissions musicales, lyriques et chorégraphiques et de une part majoritairedelamusiquediffusée programmer unminimumannuel dans ces émissions étant d’expression de 10 heures de concerts,donnés originale française. (article 36) par des orchestres français, •développer laprésenced’émissions nationaux ou régionaux.(article 13 musicales et d’émissions de divertissement du décret du 30 janvier 1987) àcomposantemusicale aux heures •diffuser des concerts et spectacles de forteaudience. (article 36) vivants.(article 32) •proposer une programmation ouverte aux différents genres musicaux,notamment àceux destinés aux plus jeunes.(article 36) •de promouvoir les nouveaux talents de lachanson française. (article 36)

–– –

•coproduireet diffuser annuellement 150 vidéomusiques consacrées à des artistes francophones, –– – dont 30 àdes nouveaux talents.(article 37) – •consacrer chaqueannée àlaproduction d’émissions musicales et d’émissions de divertissement àcomposantemusicale unmontant fixéà 21,34M € .(article 37)

29 ■ ANNEXE 6

Les obligations musicales des chaînes musicales ou àcomposantemusicale de laTNT issues des conventions et des cahiers des missions et des charges

W9NRJ12

DIFFUSION •proposer une programmation ouverte •proposer une offredeprogrammes (en plus du système aux différents genres musicaux et assurer la diversifiée comprenant principalement des quotas d’œuvres diffusion d’unminimumde52 programmes des divertissements,des magazines, audiovisuelles: de spectacles vivants par an. des vidéomusiques […]. 60 %européennes •promouvoir lachanson d’expression •consacrer au moins 20 % et 40%EOF) françaiseet ses nouveaux talents de saprogrammation de vidéomusiques en consacrant au moins 20 % d’expression françaiseàde nouveaux talents de laprogrammation de vidéomusiques ou àde nouvelles productions selon àde nouveaux talents de lachanson les définitions figurant àl’annexe 2 d’expression française selon ladéfinition de laconvention. figurant àl’annexe 2 de laconvention.

PRODUCTION Au moins 5%du chiffred’affaires net (en plus des obligations de l’exerciceprécédent sont consacrés de production dans àdes œuvres audiovisuelles musicales les œuvres audiovisuelles) d’expression originale françaiseou européennes.

30 Annexes

E UROPE 2 TV F RANCE 4

•consacrer au moins 75%du temps d’antenne •large placeaux manifestations culturelles et artistiques. àdes programmes musicaux. •développer une politiqueoriginale de retransmission •offrir des programmes musicaux diversifiés,notamment de spectacles vivants. des vidéomusiques,des divertissements,des émissions •diffuser des spectacles vivants,en particulier d’actualitémusicale,des documentaires ainsique dans le domaine de lamusiqueet du théâtre. des magazines et assurer ladiffusion d’unminimum Lenombreannuel minimumdeces spectacles vivants, de 52 programmes de spectacles vivants par an. quinepeut êtreinférieur àcinquante,est fixé •consacrer au moins 50%delapart de lamusique par le conseil d’administration. interprétée,comprenant les vidéomusiques,les concerts, •consacrer un volume horairemensuel,quinepeut les émissions de variétéet touteprestation d’unartiste, êtreinférieur àquatreheures,aux émissions àde l’expression française,aux heures de grande écoute, àcaractèremusical. Celles-cidoivent faireconnaître telles quedéfinies àl’article 3-2-1 ; consacrer au moins aux téléspectateurs les divers genres musicaux, 30 %decetteproportion àde nouveaux talents. rendrecomptedel’actualitémusicale et promouvoir •aux heures de grande écoute, telles quedéfinies les nouveaux talents. àl’article 3-2-1,au moins 50%des vidéomusiques •donner une placemajoritaireàlachanson d’expression diffusées sont d’expression française. Au moins 30 % francophone,de présenter les nouveaux talents de cetteproportion sont consacrés àde nouveaux talents et leur permet d’interpréter leur propre répertoire. tels quedéfinis àl’annexe 2 de laconvention. •veiller àillustrer toutes les formes d’expression •ouvrir laprogrammation aux différents genres musicaux de lamusique vivanteenouvrant largement et acteurs de l’industrie musicale. ses programmes aux retransmissions •s’engager àconduire une politiquefavorable àladiversité de spectacles publics présentés en France. des producteurs musicaux par une représentation équitable •diffuser des rendez-vous d’information et des magazines du secteur de laproduction. sur l’actualitéculturelleet artistique,les spectacles •diffuser au moins 450 titres différents par semaine et festivals ainsiqueles loisirs. et au moins 3 000 titres différents chaqueannée, tels quedéfinis àl’annexe 2 de laconvention. •consacrer annuellement plus de lamoitié du temps de diffusion àdes vidéomusiques.

31 ■ ANNEXE 7

Les chaînes musicales payantes conventionnées par le CSA en 2005

FunTV

MCM

MCM Pop

MCM Top

Mezzo

M6 MusicHits

M6 MusicBlack

M6 MusicRock

MusiqueClassique

Tchatche TV

Télé Mélody

TraceTV

‘Zik

Conception graphique,miseenpage et impression - bialec , nancy (France) - Dépôtlégaln°65832 -octobre 2006