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NOTICES DESCRIPTIVES

SUR LES OBJETS MOBILIERS

- - GONSERVIiS

M28 LES É1ÂBhJSEMENTS PUB JCi1 DE LARROM)!SREMRT fiE L!LUJ{

PAR

Mon DEHAISNES,

Président de la Commission historiqnedu Département lu Nord.

e

Dans sa séance du 29 aot 1890, le Conseil général du Nord I émis le voeu que la Commission historique du département rédige et publie a s des notices descriptives sur les richesses rti tiques des époques antérieures à notre siàcle. qui se trouvent encore aujourdhui dans les ètahlisseinents publics de ce même tiépartement. Ce voeu correspond à la loi du 30 mars -1887, par laquelle est demandé le classement, comme nienuinents historiques, des objets mobiliers, présentant de lintérêt, sous le rapport de lart:, c-le larchéologie et de lhistoire, qui sont con- sSvês clans les établissements publics autres que les musées. Ayant recueilli, depuis vingt à tiente ans, (le nombreuses notes prises - Je visk sur lensemble des objets dart conservés dans le département et tout spécialement sur ceux de larrondissement de bille, nous avons - éemplété ces noies à lalid de renseignements trouvés dans les Archives ou empruntés à des ouvrages spéciaux tels que le Bulletin de la Commission historique, les Notes de M. O:enfant sur les anciens établissements hospitaliers (1€ et divers travaux dhistoire locale. Cs notes forment. en ce qui concerne larrondissement- de bille, nu travail assez étendu dont- la Commission historique a approuvé le

Document

O II II II II III f111 1111111 liii II 0000005721856 -2—

plan et les notices les plus importantes, lorsque nous lui en avons donné communication. Larrondissement d.e -Lille u perdu mie notable,pPtie de ses richesses artistiques. Ravagé par des guerres fréquentes,. accru (lâge en âge par des flots de population qui rendaient ces édifibés publics insuffisants, - toujours assez riche pour reilofiveler ses inonuinentschaque siècle ou les décorer àm3uveau, sillonné en tout sens par des routes qui facilitent laccès de toutes 3es communes aux inateurs ét à côux qui font le commerce des antiquités, cet- arrondiSurent n vit un grand nombre dobjets qui étaient intéressants pour lart et larchiologie. Cependant, il en existe encore assez, clans les monuments publics, pour donner une idée du développement des arts dans &ette région. Les excursions que nous avons faites dans toutes les localités de cet arrondissement et les recherches que nous avons opérées dans les archives et les ouvrages imprimés nous ont permis de décrire ou au moins de mentionner en quelques lignes les objets mobiliers dont voici lénumération. Comme orfèvrerie, 7 tabernacles, 6 croix procession- nelles, 5 reliquaires, I ostensoirs, 3 calices, 3 statues ou bustes en argent, et en outre plusieurs cloches et 2 grilles en fer forgé; comme fines broderies, 7 ornements déglise ; comme peinture, 145 tableaux dont quelques-uns ont été exécutés par des maîtres et beaucoup dautres par des artistes lillois, avec 5 grandes tapisseries historiées et 4 vitraux à sujets; comme sculpture en bois, 2 grands retables avec nombreux personnages, O contretables, chaires, autels oit de communion et divers objets dameublement; comme t.iavai-1 en pierre ou en marbre, I réposiloire, 2 antels, 4 fonts baptismaux, 5 statues ou bustes, 4 grands bas-reliefs, 8 petits bas-reliefs commémoratifs, 6 pierres tumulaires, S tombeaux h eropiiageS, avec quelques- inscrip- tions et monuments présentant un caractère historique. Nous avons suivi, dans le classement des objets, lordre qui n été indiqué dans la circulaire ministérielle de janvier 189., . Sans doute, parmi ces objets, il en est un certain nombre qui nont pas une valeur importante sous le rapport de lart, et plusieurs ne méritent pas dêtre classés comme monuments historiques; mais nous croyons que tous ils présentent de lintérêt ait le rapport (le lart industriel et ait point de vue de lhistoire et de larchéologie. La publication de ces Notices contribuera, nous en avons lespoir, à jeter quelque lumière sur lhistoire archéologique de larrondissement de bille et] h y conserver ceux dos objets mobiliers de ses édifices

M - publics qui ont échappé aux ravages du temps et du vandalisme, et aux suites non moins funestes de lignorance et de linsoudianee en fait dart ou darchéologie. :.

TABERNACLES.

La ville de Lille et diverses églises qui lavoisinent ont conservé des tabernacles, dont certaines parties de lornementation sont en cuivre ou en argent délicatement ciselé. Cu sont des tabernacles plaqués décaille, décorés de cuivre doré, débène et parfois de miroiterie, présentant un aspect très riche et très élégant. lis sontplacés sur lautel an centre des gradins, comme nos tabernacles aujourdhui; leur partie centrale, il ui est :fdrmée par une porte en cuivre doré, travaillé au repoussé, est encadrée entre deux ou quatre colonnes en écaille avec base et entablement de même, à bordures en ébène ondulées, à chapi- teaux et autres motifs dornementation en cuivre doré très finement ouvragés, et parfois à panneaux en miroiterie entourés de bordures dorées. Au-dessus de lentablement est placé un crucifix, offrant une ornementation analogue. iJu tabernacle de ce genre décore lautel de la chapelle de lHôpital Saint-Sauveur à bille. Il se fait remarquer par des écailles en bossage; par des gaines encadrànt les panneaux et par un crucifix trop grand qui a dû être substitué à lancien. Notre collègue, M. Ozenfant, qui eil. a parlédans ses Votes sw? les établissements hospitaliers tic bille, se demande si ce tabernacle ne serait pas « le repositoire faici , décaille de tortue et guarny de cuivre dort- », qui, daprès les comptes de lhospice Comtesse, fut exécuté eu1662-1663 par lorfèvre]illois François Yranx, pour la somme de 1078 livres (1). 1111e peut y avoir de doute h ce sujet, les objets mobiliers de Comtesse ont été transportés pour la plupart à lhospice SaintSaiiveur. AIL reste on trouve la date de 1661 sur un tabernacle à peu près semblable conservé dans la chapelle des squrs Franciscaines de Les quin (2), près Lille, oit il y a, en plus, des pan- neaux en miroiterie bordés de dorures. Il existe, dans larrondisse- ment; de Lille, trois autres tabernacles, du genre de ceux que nous

(1) OZENFANT. Notes sur les a,wiens dtabiissements hospitaliers do la ville de Lille. Lille,. Dane!. iSs3.p. 8. - (2) Lesquiu, cantot, de Scella -4—

venons de décrire et- auxquels, en labsence de toute indication sur lépoque à laquelle ils ont été exécutés, nous croyons pouvoir assigner approxhnativenient la même date. Lun, qui est conservé dans la chapelle de lHospice de Gomines (J), se distingue par ses doubles colonnes, par ses pots de flamme -et par le crucifix, qui est bien de lépoque; lautre, (lui est aizsi h doubles colonnes, se trouve dans léglise de Bondues (2), où ou la conservé, bien quon y ait construit une nouvelle église. -il en a été de inêmeh Baisieux (3, pour le troi- sièwev dont ladécoration estcomnplétèe par des piècas tic miroiterie, comme àLesquin,:et en outre. à- Pextérieur, pair une porte en cuivre sur laquelle la Cène est gravée au repoussé et à lintérieur par une peinture tracée sur le revers de la porte qui représente Rodolphe de 1Jbsbourg donnant, son cheval à un prêtre- qui porte le- Saint-Sacre- muent, et, (Tans le fond de lhabitacle, par une autre peint-are montrant le Christ à El mnmahs entre les cieux disciples. - Au point de vue artistique, ce quil y a de plus remarquable dans les tabernacles de larrondissement de Lille, cest- la porte de lhabitacle de la chapelle du Saint--Sacrement dans -léglise paroissiale de la Madeleine à Lille, don dune personne pieuse. Mole MayouL Cette porte, qui est en argent, est travaillée au repoussé et très bien ciselée elle représente le serpent (iairaiïi attaché à la croit - et sauvant les Hébreux de la morsure des serpents; Moïse montrant de la main le serpent qui est sur la croix, les groupes -des morts et des mourants,- les arbres (liii bordent la scène (lun côté, le désert immense i.le,]autre toit est rendu avec une finesse et une variété de détails qui nexcluent pas la grandeur.- Cest, une oeuvre de premier ordre. Elle n été exécutée ayant 1760, pour la somme de 1683 florins, par lhabile- : orfèvre lillois, François-,joseph Baudoux (4), qui était; aussi lauteur dune remar- quable châsse de la Madeleine, qui u disparu à la Révolution. Une-- autre église de Lille, Saint-il ndvé, offre de même, au tabernacle de -la chapelle de la Vierge, une porte oit argent, où se trouve sculpté le crucifiement; le travail est aussi très remarquable.

(t) Canton de Quesnoy-sur-Detde. (2) Canton Sud de Tourcoing. Canton deLannoy. - - (4) Archivas dc)ar1etncntalc. (lu Nord-. Fonds ecclésiastiques; paroisse- de 1n Madeleine. - -5.---

CROIX DAUTEL ET DE tNtOCESS!ON.

- La croix, qui domine toujours lautel. pendant la messe et qui est portée en tète des processions, était, au lnoyen-àge,lUll (les objets dorfèvrerie le plus richement décorés. Il y avait trois sortes de croix la croix dautel, parfois assez petite, qui était sans pied, sans hampe et (lue lon portait; au moinciit do la messe, de lasacristie jusquà lautel, OÙ elle était posée sur un pied prépare davance, la croix procession- nelle, qui différait (le la précédente, parce quelle sattachait à 1111e hampe et: était.plus grande, et e:nfin la croix à reliques. Les deux premiers de cum genres de croix sont représentés dans larrondissement de Taille par sept spécimens. La croix-qui paraît être la plus ancienne appartient à léglise de Bous- becque (1). Cest une croix dautel, haute de 0,49etlarge, à la traverse, 0e 0,40. La Christ est cii cuivre doré; il est représenté les genoux ployés, les bras arqués, la tète inclinée sur lépaule droite, le corps affaissé sous son propre poids; la tête est couronnée dépines, les cheveux sont longs et pondent surle cou ;la physionomie est empreinte (le calme et (le dignité. Le corps est attaché sur la croix avec trois clous, ce qui semble indiquer le XIII0 siècle; létoffe assez longue qui entoure,les reins nest plus uni vêtement, une tunique comme au Xi°, siècle et mémo àu XII0 siècle; et; toutefois ce nest pas encore le simple linge en usage au XIVC siècle. Le nimbe crucifère à fond niellé qui environne la tète du Christ se détache an milieu dun médaillon carré, orné de pierreries et .0e rinceaux de lierre ciselés à jour. Le montant et la traverse de la croix présentent. des rinceaux en argent au repoussé, garnis dune large bordure en cuivre doré et ouvragé, à fond quadrillé. Les extrémités du montant et de la traverse se ter- uuineiit, comme dans beaucoup de croix du moyen-âge, en fleurs de lis au pied nourri, cest-à-dire privées de leur partie inférieure; les motifs de décoration de ces quatre extrémités sont, au milieu de branches de lierre, des médaillons circulaires où les évangélistes sont représentés assis et écrivant sardes pupitres. Un bourrelet à fleurs de lis sépare ces extrémités du reste de la croix. Cet objet dartet encore très beau, mais il a souffert eu certaines de ses parties; lun des médaillons de la

(1) Ga don Nord le iou,eoing. -6—

face antérieure iïexiste plus; la main droite du Christ est brisée; le clou de cette main et celui des pieds ont été remplacés par des -mor- ceaux de cuivre; les cinq médaillons de la face postérieure, dont quatre représentaient sans cloute les emblèmes des évan gélistes, ont été .remplacés par des morceaux de verre. La croix (le l3ousbecque nous paraît être du xiir siècle (1). Dans la sacristie de léglise (le La Êassée (2) et conservée une petite • croix dautel, haute de 0,32, dont 0,22 POlit la croix proprement dite, et 0,10 pour le support à la traverse, la largeur est de 0,18. La forme de cette croix est simple et gracieuse aux quatre extrémités dit et de la traverse sont des fleurs de lis au pied nourri et quatre émaux représentant les évangélistes. La fleur de lis de la partie infé- rieure du montant est adaptée sur un pied . assez haut dont la base est extrêmement ]ârge; le noeud de ce pied est au contraire très bien proportionné, et tout autour on lit linscription suivante Chesic crois fist faire maistre TVaubiers de Sin. Prids pour Ji. Les caractères de linscription et lensemble de lobjet semblent révéler la fin du XlIf siècle. Les petites croix dautel sont plus rares jùe les grandes (3). Léglise de Sainyhin-en-Mélantois (4) possède une grande croix de procession en cuivre gravé et doré, dont la largeur est de 0,42 aux traverses. Sur la partie centrale et les bras de lavers, court une branche de vigne dorée qui se détache sur un fond en émail bleu. Au- dessus de la tête du Christ, un médaillon renferme mi niinbecrucifère à quatre parties égales sur un fonddé1nail. Les extrémités de la croix qui présentent les quatre évangélistes sont terminées par quatre gros cabochons en cristal de roche,dontdeux recouvrent encore des reliques. Le noeud de la croix, avec sa riche ornementation et ses petits losanges qui rappellent (leqs nielles, est dun travail très remarquable. Sur le revers, encore la tige de vigne avec feuilles et au centre Fagneau portant la croix, et les symboles des quatre évangélistes; aux extré- mités des ornements trilobés qui offrent une fleur de lis. Cette croix

(1) La croix dc Boushecque s été reproduite en polychromie. par M. E. de Cous- sernaker dans un travail ayant pour titre Chdsse et croix de Bousbecque; Didier, 1861, et dans lHistoire de Bousbccgue, par M. Jean Dalle. \Vervieq, 1O. (Z) Chef-lieu de canton. Une petite photographie de celte croix se trouve dans lEtude sur les objets dart religieux de LUle publiée par M. Van Ifrival en 1877, planche 28.. (4) Ci aton do Cyming. st sans ilouiede 1467 1 date qui est tracée en pointillé sur le champ daprès sou eneinble et son ornemntation, on serait porté à la faire remonter à la fin du XIW siècle ou au commencement du XV siècle. li y a, à-iValtigflies (I), une croix processionnelle en argent, haute dè 0,60 et large à la traverse de 0,33. Les rebords sont garnis de cuivre dort. Sur le plat des bras, du côté de lavers, sont attachés des quatre- feuilles contournés, aussi en cuivre doré. Aux quatroextreinités, sont -. des lieurs (le lis au pied nourri, au milieu desquelles se voient des - losanges en argent QÙ sont gravés à la pointe les symboles iles évan- gélistes; autour de chaque losange quatre pierres inserties dans le cuivre. Le Christ est trop petit pour la croix et plus ancien; le corpà est maigre et dkharné; le linge Uescend des hanches jusquau dessous • desenoux; les piéds sont attachés par un seul clou. A lendroit où la traverse se réunit an montant principal est placé un large carré e.0 cuivre doré qui renferme un médaillon circulaire où se trouve un nimbe crucifère à quatre branches égales. Au revers, les plats de la croix noffrent aucun ornement; les fleurs de lis sont ornées de petites branches de lierre tracées à la pointe et (le quatre losanges semblables à ceux de lavers. Cette croix est attachée à un pied creux, pouvant sadapter à une hampe, qui est formé dun noeud et dune gaîne offrant des losanges ornés alternativement de fleurs de lis et de tours. Le Bulletin de la Commission historique du Nord, dontM. labbé Leuridan dit que cette croix cite lopinion dans son Histoire de Watùgnies (2), est un travail byzantin et quon y trouve les armes de Blanche de Castille, ce qui la ferait remonter au XIIl° siècle. II ny u rien de byzantin dans cette oeuvre dorfèvrerie; elle rappelle les autres croix qui ont été faites dans le Nord de la France sous linfluenôe du style ogival; ce quon a appelé armes, de Blanche de Castille, ce sont des sortes de tour ou château qui se trouvent comme motifs dornementa- lion en des losanges. Cette croit révèle la fin du X1V° siècle ou le commencement du XV; elle a souffert et été dépouillée dune • partie de son ornementalioq. Une autre croix processiomiell, moitis ancienne que les précédentes, Le Christ nest point, est conservée dans l4glise dEscobecque.S (3). comme le prééédent, dun caractère archaïque; les quatre extrémités

(1) canton de Seclin. (2) Leuridan, JIistoi,c de 1Vattiq,,ie, 1885; p. 124. (3) canton (1Flaubou rdin. -8---

qui présentent, connue les autres croix, Les quat:H évangélistes avec leurs symboles, sont décorées dune ornementation à. rléconpùres qui appartient au style ogival de la troisième période; Le noeud est, avec ces quatre extrémités, la partie caractéristique de cette croix ; il est formé de six niches ogivales séparées par ries clochetons, dans les- quelles sont représentés, debout, le Christ à lavers et la Vierge au revers, avec saint Pierre, saint Paul, saint Jean et saint André sur les côtés. Le long des voussures rampent ries crosses végétales; sur les bras, courent des crêtes ornementées qui révèlent la fin du XV 0 siècle ou le commencement du XV?. Elle offre 0,82 en hauteur (3t0,48 en largeur. M. A. Favier, membre de la Soci été des sciencss de Dquai, ,a soigneusement décrit la croix de procession qui est conservée dans la sacristie de-Mouchin (4). Cette croix a 0,84 de hauteur eu y c,omnpre- nant le pommeau et la gaîae, et- 0,55 dc largetr. Le Christ et le soleil placé ait-dessus de sa tête nous ont paru êlre moins.aneiens que les antres parties. Les quatre médaillons, qui représentent. sur lavers les • quatre évangélistes, et sur le revers les quatre docteurs de lEglise latine, les sept fleurons qui entourent chacune des quatre extrémités, le noeud à sixpans où sont sculptés dautres médaillons représentant les scân.es de la Passion et les crêtes qui courent le long des montants rappellent la croix dEscobscques, ruais avec un caractère un peu moins ancien, et avec la substitution de médaillons aux personnages. Nous croyons quon peut attribuer à cette oeuvre dorfèvrerie, qui semble avoir été un peu remaniée, le ce uencnent du xvr siècle (2). Nous mentionnerons en outre ]existence: à J3ou;-qhelles (3), dune croix de procession en cuivre, aux extrémités fforerc6s, qui doit dater du XViII0 siècle. Mais cette croix na que bien peu de chose du e caractère artistique qui distingue c lles iont nous venons rle,parler.

CHÂSSES ET RELIQUAIRES.

Larrondissement de Lille ne possède aucune grande châsse-affectant la.forme dune église comme celle de saint Eluthère, à Tournai, on même celle des Onze mille Viergs, à , et de sainte Maellende,

(1) Canton de Cysoing. (2) M. Fuvior a reproduit cette croix daims Fexcellent travâli publié à Douai en 1874 sous le titre-: La croix dc pi-occ&tiol ria kTouchin (3) Canton de Cysoiiig. . - - -9- h Caudry. Mais on y trouve, dans Vdglise de .Bousbeepte (1).j une curieuses petites ghsdù xir oit du XJIP siècle, qui ont la forme dun coffret, feriné par ûn couvercle -en forme de toit à double peite, que lon désigne Softs le nom 4e châsses limousines. Cette Pjiâsse est en cuivre rouge doré sa hatiteurôst de 0,21, sa loifgireur aussi de 0,21 et sa làrgetfr de0,41. Le fond (le la face antérieure de la châsse est fariné dun émail datui rebaussé par dés arabesques en émail et cuivre figurant des fleurs et entouré de filets ondulésn émail bleu et blanc eïen..cuivre doré et ciSelé.. Sur ce fond sont jilacés six ovales en émail veri-elair bordés de cuivre doré et garnis chacun de six petits rends en cuivre où se voient des quadrilobes émaillés. Ces six ovales, qui soif placés, trois sur la Lice proprement dite et trois sur la petite du couvercle, offrenL chacuji mi pèrsonnage en cuivre ciselé à basse taille et la face en haut relief. Ces personnages sont nimbés et assis sur des aics-en-ciel, ce qui indique la sainteté. Lun, celui du milieu parmi les trois de la face principale, porte une couronne et donne la bénédiction , cest tans doute le Christ:. Parmi les cinq autres, quatre sont représentés nu-pieds et portent un livre, ce qui indique des apôtres, et le cinquième a les pieds: chaussés et tient un sceptre dune main et un livre de lautre. Dans les deux niches que forinènt les extrémités dé lédicule, sont debout, sur ait fond dun émail azur, décoié comme celui de la face principale, deux personnages dont lun nimbé, iiu-pieds portant ait livre et la figure imberbe, paraît être saint Jean, et lautre, qui présente les mêmes caractères, mais porte 4e la barbe, doit être un apôtre. Sur la face opposée à celle que nous avohs cMcrite, le même fond en émail bleu est décoré de cinq rangées de médaillons circulaires en cuivre offrant des dessins à six lobes du émail alternati- vement bleiïs et verts. Sur le socle, seize pierres de diverèes couleurs sont enchâssées dans le cuivre doré et fixées en forme de têtes de clou autour du ieliquaire. Cette châsse n été restaurée à la fin du xve siècle, comme le prouvent., la lourde bordure (lu bas, les quatre contreforts des arêtes et les crêtes du toit le caractère de lobjet a été aussi quelque peu altéré. Lors de la restauration, a, été tracée, sous le monument, linscription suivante : in ceste fierte a de le sainte vraie crois et biaucoup dautres dinités (2), -laquelle a faict repairer

(4) Canton de Tourcoing. 2) M. E. de Coussemakei avait lu Daintes, mot qui navait aucun sens. Cest évidemment dinités dig,uates, reliques diguçade vénération, comme nous Fvons -écrit il y plus dc vinjfl ans. - s - 10 -

noble home Gilles Gi,sselins. Proés pour luI.Spr la, face antérieure du socle se voient trois écussons : celui de gauche pdrte degucuies, à ta face fuselée de cinq pièces dargent qui est Ghiseiin celui du milieu porte dazur à la bande darpent accomjiagni de deux mollettes déperon de même, qui est Imbert de la Phalecque; et celui (le droite porte écartelé au I et 4 dargent au chevron de gueules qui est Hingette, et au 2e S dargent à trois lions de sable qui est Halle- wyn ou Haituin. Gilles Ghiselin, qui appartenait à une noble famille de la Flandre, épousa avant 1458 Adrierme de l-lingettes qui lui apporta en dot là seigneurie de Bousbecques. En ne tenant pas compte de iécussoh du milieu qui a été ajouté postérieurement, on trouve sur la châsse les armoiries dudit Cilles et de sa femme Adrieimne. Et - comme Cilles Ghiselin est mort en 1476, cest vers cette date quil faut faire remonter la restauration. Loeuvre ancienne est un travail limousin de la fin du XII siècle ou du XIII; malgré la restauration, elle est bien conservée (1). - • Léglise tic Sainghin-en-Mélantois (2) possède un petit reliquaire portatif, liant de 0,30 et large d e 0,39, très remarquable par sortn caractère artistique et par la richesse et le fini de soit • Sa forme, qui se rencontre assez rarement et ne se voit guère que dans quelques reliquaires de la Vraie Croix,, est celle dun triptyque à deux volets mobiles. Lâne, qui est en bois, est complètement recouverte de cuivre doré ; les bords sont en argent et décorés de nie!- les qui rappellent celles des croix de Clairmarais (3) et de Wasnes-au- Bac (4) et du reliquaire en forme de bras de léglise do Crespin (5). Au centre du panneau principal, la statue en argent de saint Nicolas, curieux • ouvrage au repoussé. Le saint porte la mitre et tient à la main une crosse épiscopale à volute en fleurons. Sur la poitiine de la statuette se voit une quatre-feuilles très bien ciselée autour de laquelle on lit linscrip- tion suivante tracée en caractères usités pour les sceaux: De S. Nicotao. Au-dessus du saint, toujours dans le panneau central, se détachent

(f) Cette châsse n été reproduite en polychromie par N. E. de Coussernaker, dans lopuscule qui & pour titre C/uds8e et Croix de I)ousbee que Paris, Didier, 1801, et par M. Dalle, dans son Histoire de Jiousbecque Wervicq, 1880. (2) Canton de Cysoing. Pas-de-Calais. (4)Nord. (5)Nord. - 11 -

ciiiq lobe Âvéd flI%t;dan ieiiéIs se trouvaient des reliques &u-dessus des désignecpar, des nscription en mêmes caractères (1) frj4 lôbes et de èliaque côté de la statue i sût un fond formé de feuilles de vigne et ftèïrajves dé raisin contournées en gracieux rinceaux, se détachent d g Ùatie-feuil1es où de\aient se trouver les reliques mcii- -tioirnées dii dés uncriptions qui sy lisent encore (2): Sur le volet de droite qûi préente des fleurs de lis de forme assezancielrne, autour desquelles se déroulent (les feuilles de vigne et des gSppes de raisin, on lit, autour des quatre feuilles, dautres inscriptions(3. Sut le panneau • de gauche doiitiôrnement.aton est semblable :à celle du panneau de droité, dautres indications de reliques (4). Sur le revers de ce reli- quafre estattaclié, à laide (le clous, ùi denier gros tournois dEudes IV, du&de Bourgogn, phrtant au droit un chàtéau entouré de la légende Burqundie et aù revers une croix pattée entourée de la légende: Eud.o dux, benedictian sil nomS Domini. Le reliquaire accuse la première moitié dû XiW siècle la monnaie dEudes, qui a été duc de • 1315 à 1350, vient à lappui de céttb conjecture. Léglise de Sainghin a saint Nicolas 15our pation ;cette circonstance explique la présence dai;s dette église (lun reliquaire offrant lastatue et les reliques de ce • saint (5). Il y a, dans léglise Saint-Etiertne, à Lille, un reliquaire de la Vraie Croix, intéressant pour larchéologie. Cest lun de ces triptyques en métal précieux, rapporté de lOrient ou fabriqué en Europe daprès

(t) De vestibus S. Marie. D spongia Domini. De vestibus .Don,ini. De lancea Dontini. De sepulero Do,nini. - - (2) De S. Jacohi; de S. Luca ; de S. Mathei, ap. ; de S. Bafl/tokmco, op. de S. Andrec; de capiteS. Johannis Baptiste de S. Barnaba, op. ; sancti Zacharie; de S. Sirnonis, apostoii; S. Marceiii,pape ;de sepuicro tat,tv Doinini; de S. Johanne, nisrtyre ; de XL martyribus ; S. Philippi ; dejungentibus. De sancti Cosme ; de S. Basilic de Pegasio, martyre ; de S. Jeronimi, presbyter ; de S. Dionisii aripayna (siç); de saneto liarniano; de S. Cristoforo, martyre ; de capite S. Cicjuentis nartyris ; sanctorum Innocentium; de pannis (beatissimi) Prancisci ; de sanguine sen cli Dcmetrii; de sancto Lauro, martyre dens sancti Plot,, mihtis; de santo Leodegario. (4) Mense M. De sanCto •Biasio, martyre ; de sancta Lucia, virqine; de 8. Stephano, martyre; de sancto Sebastiano; de capite .Scolastice ; de S. Eustaehii; de cap ite S. Georgii, martyris ; Anastasie V ; de portis aereis; de 2. Julienne Crisosto,no ; Mer qarete Y. ; de eapiilù B. Elisabeth ; S. Agathe Y. 3f. (5) Le r&iqilaire de Sainghin n été reproduit dans louvrage déjà cité de M. Van t) uval, planche 26. - 12 -

un 1.modèle oriental, offrant au ceitre une croix à double traverse avec morceaux de la Vraie Croix, et sur les volets. mobiles, dun côté le crucifiement avec le mot grec rxbpto,; et de lentrain Résurrection avec le mot œx n. Le triptyque, est garni dor à lintérieur où il offre des croix fieuronnées et dargent à lexlérieùr. Le velours do lit ce reliquaire e été recouvert empêche (le se rendre compte de lintérêt quil préseiite. il provient de la collégiale Saint-Pierre, de Lille. Dans la sacristie de léglise Saint-Cltrtstoplte, à Tourcoing, sont conservés deux reliquaites dont lun est formé dune croix en émail décorée de filigranes,, et lautre dune plaque en cuivre doré sur laquelle se trouvent deux vers grecs ou se litle nom de saint Christophe. La sacristie de lêglise rie La Basée conserve un reliquaire de saint Roch, se rapprochant de la forme à laquelle on donne le nom de reliquaire-monstrance. Ce reliquaire, dont la liufeur est de 0,31, présente un pied semblable à celui dun calice qui est 1rgq de 042 cc pied se termine par deux tétés danses et deux animaux fantastiques qui portent un cylindre métallique horizontal, dont les paroien crital laissent voir un petit reliquaire de saint Roch et au-dessus duquel monte un petit pinacle renfermant la statue de saint Roch et. surmonté dune croix trop haute pont le reliquaire. Ce travail doit être du XVI siècle. Léglise dEnçflos (i) possède un reliquaire-inoustranée qui diffère - notablement du précédent. Il est en argent massif; sa hauteur est , dé 0,30. La partie centrale contient les reliques de saint Cornil etporte les mots satwte Conteli. orw pro nobis. Elle est renfermée entre deux colonnes qui servent de support à un élégantfronton, audessus duquel sélève la statue du saint. Sous le pied qui porte ce reliquaire, on lit Societ cUis Jesu, Tornaci, 1604. Ces mots nétonnent point, lorsque lon sait que le prieuré dEaglos avait été donné par Jean de Ynde- ville, éèque de Tournai, aux jésuites de cette ville Le reliquaire paraît èt,re du commencement du XVI0 siècle.

OSTENSOIRS-MONSTRANCES.

Un certain nombre dosteusoirs-monstrances servant à porter, le Saint-Sacrement ont dû être exécutés dans le nord de la France, ,au

(1) Canton rlFlaubourdin. - 13 -

XVY et au XVIP siècle Us sen trouve encore trois de cette époque dans les églises (le larrondissement de Lille. Celui de léglise de Ï1esquin (1), qui parait être du XVP ou du coin- mencement du XVIP siècle, est très remarquable. Sa haiMur est (le 069. Le pied présente six lobes dans lesquels sont ciselées six scènes dè la Passion t de la vie glorieuse du Christ dans le noeud, qui et également à six lobes, se voient des anges portant les instrument db la Passion. Sur la partie supérieure (le ce pitld repose tiile sorte de coupe de ciboiie qui porte elle-même une galerié de shpetites eMonnes torses, encadrant un soleil dans lequel pretid placé la saute hostié. C soleil est surmonté dune riche colonne qui porte un petit pinacle ouvert, terminé par une croix. Dans louverture du pinacle est représenté le Saint-Esprit et sur la colonnade lAnnonciiièn..de Losensoir appartenant, aux religieuses lHospIcE DE STAPI5AERT, ALILLE, est un des plus beaux spécimens du genre adopté dans le nord de la Franco, au commencement du XVlIt siècle. Voici la description quen donne M. Ozenfant (2): « Sous un édicule abritant une petite statuette de la Vierge et que supportent quatre colonnes torses, un soleil a remplacé le cylindre en verre (lui 5 trouvait primitivement; deux anges aux ailes déplo_yées, portant des instruments de la Passion, garnissent les côtés où se voient aussi des ornements ajourés le tout est fixé à un pièd qnadrilobé et à noeud richement décoré au repoussé avec petites têtes danges en saillie une couronne fermée, surmontée dune croix grecque, occupe le sommet. Cette belle incinstrance appar- tient encore à la bonne époque de Part leffet est agréable, le travail très soigné. La hauteur de cet objet est de 0,9. » Cet ostensoir â été reproduit. par Illèlioavure dàns le travail de M. OzenfanL. Dans la sacristie de léglise clAnsiaing (3) se trouve un ostensoir en argent qui Tappelle les deux dont nous venons -de parler et cetix des églises de Rix et de Marpent, localités (lu département du Nord... Le cylindre a aussi été remplacé par une forme soleil ; on trouve deux nichas à statuettes. La hauteur est de 0,60. Léglise de .Wattignies.(4.possède un ostensoir cii vermeil du XVIJIt

(f) Canton de Seclin: (2) Ozenfant. Notes sur les anciens établissc,nc,,(s hospitaliers de Litée bile, Danel, 1883, ,. 23. (3) Canton de U,nnot. (4) Canton (le Seclin.. - 14 -

siècle, iàal, de.0,89qœuvre dune très grande richesse et dune ornementation très caractéristique. Le pied qui est de forme ovale offredes appliques 4un trù.s haut,relief présentant des têtes danges et des rinceaux entrecroisés, avec quatre bandes garnies de guirlandes de fleurs. B est surmonté, de plusieurs moulures dun profil très gracieux au-dessus çlesquelles sélève une partie centrale garnie aussi -de guir- • landes de-fleurs quiaffecte la forme dune sorte de vase très allongé et très élégant. dettepartie centrale est! surmontée dAn dernier, motif, rappelant im petit ciboire sans pied, qui sert de point dappui a un grand soleil dor a ras cois dans lequel se place la s qinle hostie Deux -branches dc .rôsier K. feuilles, fleurs et boutons se l.rpnvent au pied de ce soleil. On.peut se.4mander si cette dêrnière-partie est bien de. la main qui a dessiné et ciselé lé1ant,.le pré(aeux vase style Louis XV. qui lui sert de Pied, Ou assure que ce ostensoir provient de labbaye (le SaintAmand.

CALICES. :()- - il- Dans la sacPistiwde:l6glie de Cobrieux(i) se trouve.un riche calicé en vermeil de la flnduXVt siècle. La coupe et le pied sont:ornés de .rayons de flammes se détachant sur un fond mat. Sur le noeud courent des rinceaux de feuillages- profondément fouillés du milieu -desquels sortent huit émaux représentent le Christ et-desapôtres:; divers autres sujets aussi en émail sont représentés sur-les huit lobes du pied. Dans lun de ces lobes tin-écusson pald dor ci de gueules de six pièces au chef de ta religion.Ily avait à Cohiieux une commanderie du Temple cet écusson offre les arinesdEmery dÀmhoise qui y fut commandeur de 1483 à-1504 et qui sans doute a fait faire ou donné ce calice. Un autre calicee assez- remarquable est conservé -dans léglise dAnnappes (2). il st en vermeil, décoré au , -repoussé et ciselé avec soin. Le noeud offre des pierres précieuses alternant avec des tètes dange ; de mêmes têtes, en haut relief, -ornent le pied. Dans ce pied, en dessous de la -croix., est enchâssé un petit fragment (le cristal dans lequel on peut découvrir, à laide de la loupe, une scène minuscule représentant le Christ flagellé et les mots Haie gn-- beal imago. Sous

(1) Cnnton de Cysoing. (2) Canton de I n,no. - 15 - le même pied, à lintérieur, sont gravées, les armes de la famille de Rdbles qui a possédé la seigneurie dAnnappès, avec la davise de cette famille Ilion heure viendra, et la date de 1614, qui" estsans dout& cale de lexécution ou dution du calici Nous avons aussi trouvé dans léglise de C/iéreng (t) mi calice assez finement ciselé qui semble dater du X\ 1F siècle

OBJETS DIVERS.

Dans la sacristie de léglise de Les quin (2), est conservée une boîte à pains dautel en cuivre argenté dont le couvercle rejirésente; gravé au repoussé, Jésus à Emmaüs, seconde moitié du XVII siècle. Dans le cloître de lHospice de Co2nznes se trouvent deux appliques en cuivre dun fin travail et dune forme élégante.qui accuse. le: XVIII0 siècle. Nous en dirons autant des appliques à deux branches, aussi en cuivre, attachées au tabernacle de léglise de Sequedin (3),

STATUE ET BUSTES EN ARGENT.

Le trésor de léglise de Loos () renferme une vierge en argent denviron 0,30 de haut. Le inouvmentdû drps d&la vierge est noble, et bien exprimé. Le piédestal, qu est aussi en argeiit, est. orné de rinceaux finement exécutés. Cst un bon travail qui accuse le X\nIIe siècle. . Dans le choeur de léglise Saint-Étienne, à Lille sont placés sur des socles deux bustes en argent, grandeur nature, représentant saiiit Étienne et saint Charles Borromée, qui sont du siècle dernier.

CLOCHES.

Les instructions du ministère appellent lattention sur les cloches anciennes ou curieuses par leurs inscriptions.

(1) Canton de Lannoy. (2) Canton dlianbourdin. (8) Canton dHaubourdin. (4) Canton dElauhourdiri. - 16 -

Il y en a plusieurs dans larrondissement de Lille qui ïrtent le noh du f6ndeur h une date assez ancienne. La nouvelle église qui a été construite à Routines (t) possède une cloche. provenant de 1hiôen édifice, sur laquelle on lit : Nie/wlau, abbai sa.ncti Aiùandi. Nieho- lats de Andano feoll, MCCCCITI. Labbaye de Saint-Arnand, qui possédait une grande frme à Bouvines, avait pour abbè. en 1403, Nicolas de Maroilles. La plus petite cloche de léglise de Butsieuw (2) porte linscription suivante: Anna est nomen meum; W atier de Malines me fecit. anno .Domini M CCCC LXXII, avec nue r6sace, tui&fiur do lis et mie croit Lautre cloche, qui est plus grânde, présente - les armes i:lû prince de Soubise et les mots : Charles cle.Rohan, pin.ee4e Sou- bise, seigneur de ce lieu, etc.. messire Euqène-Marie En gillard, chevalier, seigneur des TVatlines, etc., bailli général. Je suis nonme Louiîe-Ernest-Joseph, par.Tac.bes-Françàis Lepot, éche- vin, et Marie-Anne-Joseph Lcroart, lan MDCCLXI, sous te pastorat de messire .L-B. Despatures, François Des&onnet, lieSle- nant. Fondue par .Denis-Joseph Vandale, de Tournai. Une cloche de léglise de Jhdreng (3) est curieuse par le sujet quelle représente : on y voit une Danse des morts oit flurent quatre person- nages. La Mort ouvre la danse; derrière elle, défilent, eu dansant, un esonnage h hauts de chaùsses bouffants, ii casaque serrée & la taille et ii longs cheveux, (lui paraît représenter le paysan, puis 1m docteur portant le bonnet et une robe longue qui représente peut-être un prêtre, et enfin encore la Mort, qui ferme la marche. Cette cloche semble dater du XVY stècle (4). Dans léglise de lValtigîS (5) une clôhe porte linscription suivante que uoïis eiupruntbns h lHistoire de Waltignies par M. labbé -Leuridan : Jésus est mon nom. Je loue le vray Dieu. Japaise la tempête. Jappelle le peupla. Jassemble le clergé. Jhonore le peuple. Jai été nommée par hauts et puissants seigneurs messire Charles-François de Wat-tigaies, né comte de Lannoy et. (le Saint-Empire haute et puissante daine Marie-Charlot.te-Françôise Clément de Vaulx de Lerolle soit Charles Fr.; Augustin-

s - (1) Canton de Cysoing. (2) Canton de Lannoy. - (3) Canton de Lannoy. (4) Reproduit dans la Goni,nissian /d4origtre. t. II, p. 3L (5) Canton de Seclin. r - 17-

.lossph ;. Charlott.e-Marie-Joséphine de Lannoy, chanoinesse delillustre chapitre de Denain, leurs enfants ;M° Philippe-Joseph Bostalle, pasteur, s Jacques-Joseph Delobel, lieutenant de Wattignie . P. Guillemin ma fait,. 1755.» - A Lacs, dans un petit sanctuaire élevé sur lemplacement tic lan- cienne chapelle de Notre-Damé-de-Grttce, est conservée une petite cloche en bronze ponant linscription « Marc Le Serre ma faici, lan. de qrace 1602»; suit une main, marque de la fojderie dAnvers. Autour de la cloche une couronne de fleurs de lis, avec quelques pelits niédaillonsirculaires à tètes, dais deux desquelles on a voulu voir les figures des archiducs Alhcrt. et. Isabelle. Dans la tour dErquinghe.m-sur-la-.Lyjs (1), il y a une cloche nom- niée Marie, qui pèse, djt-on. 6700 livres. Elle e été donnée par Marie- Ferdinande de - Croy , feniina dc Phhippe dEgmond , seigneur d.Erqningheni et dArmentières, maître François Wautier étantt curé de la paroisse. Voici linscription de la cloche de IêqUse Sain-1-Sauveur à 141e « Au mois (le juin 1712 ,vénérable homme Antoine Vraux, prêtre, abbé deCysoing, etc, n béni cette clothe, laquelle fut noinniée Jésus par Guillaume de Surinent, eciwer, seigneur de Warwannes, lun des quatre baillis des seigneurs hauts justiciers, représentant la châtellenie de Lille, Douai et Orchies, et par demoiselle Amie A La lritve, (laine de la Grande Have. Mathias Atiballe, prestre et; pasteur de cette paroisse, n apporté tous ses soins pour trouver les (mués nécessaires pour cette cloche. Fondue par François Barbier, Gaspard Cocher, adjoint. ».

GRILLES EN FER FORGÉ.

Lentrée dit choeur de léglise de la Madeleine à Lille est fermée par une grille en fer forgé dun très beau travail, oeuvre du serrurier lillois Nicolas-Joseph Bandar, qui lexécuta en 1761 et 1762 pour le prix assez élevé de 1,000 florins. Le eh6ur de léglise Saint-André de Lille est aussi fermé par une grille en fer battu, remarquable comme exécution, qui rappelle çlle (le la Madeleine. Daùs lancienne collégiale de Seclin., les quatre grilles et la porte du choeur, ouvrages de mérite, sont dues à François Hertogh, dit le Dite,

() Cantort (lArrnel,tières. 2

C r

- —18-- maître serrurier de Lille, qui, en vertu de conventions passées le 16. août 1765, le 12 septembre 1766 et le 21 juillet 1767, reçut une somme de 5,540 florins, tandis quun maître doreur; du nom de, Lefebvre, reçut 160 livres pour dorures et couleur (1).

ORNEMENTS BRODÉS SERVANT AU CULTE.

Le trésor de léglise Sain.t-iVlaurice de Lute possède cieux de ces chasubles richement brodées en or, du xve et du_XVI0 siècle, que lon trouve encore en assez grand nombre dans les églises du département (lu Nord. La première est formée dun velours rouge couvert en grande partie dépaisses broderies en or à larges rinceaux très bien dessinés la croix est brodée or sur or cest une oeuvre dune grande richesse. La seconde chasuble offre un fond violet qui date (le notre siècle. Mais la croix et le devant sont anciens ils sont ornés dun grand médaillon central, très finement brodé en or et en soie qui représente la sainte famille, et dimages de. saints brodés de môme en divers comparti- ments. Cette dernière ornementation se voit aussi sur une tunique et, une dalmatique assorties h la chasuble. Cest une oeuvre du XVI° siècle, et peut-être du XV. - Léglise Saint-André de Lute sest enrichie dun très riche orne- ment qui provient de labbaye de Loos, près Lille. Cest un ornement; complet comprenant la chasuble, la dalmatique et la tunique avec deux étoles, trois manipules, quatre chapes, un voile et une bourse de calice. Cet ornement est en velours rouge et presque couvert de grandes broderies dor fin dune grande richesse. On voit sur les chapes les armes de deux abbés de Loos. À lintérieur de la bourse, une série de petites broderies représentant les instruments de la Passion avec -la date de 1564. Dans la sacristie de Saint-André, on conserve en outre un élégant pavillon de ciboire brodé qui porte la date de 1612. Dans le trésor de léglise de Loos (2), se trouve un ornement qui présente de lintérêt sous le rapport (le lhistoire comme sous ceh4i, de lart. Joseph Clément, frère de lélecteur de Bavière et lui-même 61cc- leur, prince et archevêque de Cologne, ayant reçu le sous-diaconat et le diaconat des mains de Fénelon en 1706 dans la chapelle de Notre-

(1) Archives départementales du Nord. Comptes de la collégiale de Seclin. (2) Canton dFlaubourdin.

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Datnede-Grce à Loos, fit don à cette chapelle dun riche ornement, dont les broderies ont .été .rèappliquêes sur les fonds -nouveaux dune chasuble, dune dalmatique et dune tunique, aujourdhui consrvées dans léglie paroissiale de Loos. Ces broderies, qui sont cii - fils dor, dargent; et de soie, présentent un très haut relief; elles sont formée de rinceaux et de roses et de tulipes. Le motif principal dé la chasuble est une rosace de la pins grande finesse; sur la dalmatique et la tunique sont figurée, avec non -moins de soin, la Résurrection et la Pentecôte, avec un écusson offrant les armes de Bavière et la date de 1706,qui et la date approximative des broderies. •- - Le trésor de- la même église possède une aube dont la brodeie est dune merveilleuse finesse et qui serait, daprès la tradition, mu antre don de lélecteur:de Cologne. La broderie estformée de losanges, les uns très clairs elles autres très serrés, qui représenteraient, dit-on, les losanges dazur et dargent des armes di Bavière.- li -s a enfin, dans le même trésor, sur le fond en drap dor tout b fait récent dune chasuble, des broderies très riches en haut relief représentant des rinceaux, et des feuillagès, dont le motif milieu est une tète de lEl niant Jésus très finement brodée. Ces broderies pro- viendraient, daprès une tradition, dune église des environs de Douai, et la tète de Jésus enfant serait un souvenir du Saint-Sacrement de Miracle de la même ville. 0 - Dans leur Histoire de iesquin (1), M. labbé Desmnons. curé de cette paroisse et M-. labbé Leuridan rappellent que léglise de cette localité possède une-chasuble du XVII0 siècle, dont la croix, brodée- en or sur fond rouge et- parsemée de pierres précieuses, est ornée de trois mnédail- sa Ions-représentant au centre lApparition de Notre-Seigneur à mère, et clans les bras sainte Claire et saint FranQéis dAssise. - - il r o aussi, daims léglise do Marcq-en-Barœul (?) un ornement complet, provenant de la collégiale saint Pierre de Lille, qui montre des broderies très fines et très riches du XVIJIO siècle , appliquées sur un fond moderne. M. le curé dAnnappes (3), mions a montré un petit voile en soie blanche, apparlenant à son église, à peu près de la dimension de_ ceux qui servent pour les calices. Au centre, on entrevoit; dans le - tissu, le

(1) Canton de Seclin. (2) Canton de Tnutcoing. (ii) Cantou dc. I.,tnnov. . - - - 20 -

Christ, figuré à laide dune soie dun jaune blanc qui diflîwe à peine du fond. Tout autour, une très riche et très fine biod.rie en relief, formée de divers motifs, les uns en or et les autres en soie représentant des fleurs et des feuillages. Au centre de ces motifs et aux quatre coins sont des médaillons peints très finement, où se voient, diverses scènes de la Passion:

La Flandre Wallonne on françaie était on relations trè fréquentes, tàïit ait point de vue de lart jue sous le rapport de ladinhfistraiioii et de lindustrie, avec les provinces de langue fhuihauie des Pays-Bas,er ces relations continuèrent même lorsque la Flandre WaI llonne eut fifit retour à la couronne (le Franca. Nous trouvons des ténïoignas en laveur de cette assertion dans la présence dun grand nombre de tableaux de lécole flamande encore aujourdhui conservés dans les églisès et les monuments publics de larrondissement dé Lill. Il y a, en effet, de magnifiques Rubens et de remarquables Van Dvck qui proviennent (les couvents et des églises de Lille, en outre des peintures dOtto Venius, des deux Van Oost, de Zeghers, (le Jean et Robert Van Audenaerde, (In paysagiste Van der Burgh, et dAndré-Caiàille Lens, le directeur de lécole dAnvers. Au point de vue artistique local, on trouvera, dans notre travail, des preuves nombreuses de lexistence à bille, dune école de peinture qui a produit divers mnaitres très féèonds, les Arnould de Vuez, les Warnps et les deux Watteau, connus sons le nom (le Watteau de bille.. Cès tableaux, qui se trouvaient pour la plupart dans les églises & le couvents, furent confisqués par .lli,tat. à la Révolution. bt1Vatteau père en dressa le 4 prairial an III (niai 47951111 inen- tfire, qui constata lexistence de 585 tableaux, provenant dés ancienne maisons religieuses ou (les émigrés, dans lancién couvent des Récéllets. Ceux que lon considéra comme des oeuvres (le valeur fiiFent inistallés dans la chapelle de ce couvent devenue la grande salle dit inliée; les clErcs formèrent ce (Jnoml appela le Dépôt et furent entassés dans les cooloirsi les escaliers et les combles du couvent et dautres édifièes communaux. Lors (lit (lu culte et de la rentrée (les émigrés, off rendit un certain nombre des tableaux dit considérés connue sans valeur, aux anciens propriétaires. Mais ces demandes sétant multipliées, - 21 - on exigea, pour chaque tableau lino somme (le six francs, puis (le douze francs pièce / On peut constater, daprès (les arrêtés particu- hors, la sortie, en ces conditions, (le 97 tableaux accordés à diverses églises dè la ville de Lille et (la son arrondissement. Ce sont en grande- partie ces peintures qui seront signalées dans les notices qui suivent. Nous parlerons «abord d la ville de bille. Église Saint-André. Au-dessus dit portail sent deux panneaux peints par Otto Venins, le inaitre de Rubens (1556-1631). Ils représentent, Fun la Purification de la Vierge, avec le portrait du peintre parmi les personnages, et laulre lAdoration des Mages. Les figures sont demi- nature. Ce sont dciii volets dun ancien triptyque. Ils ont malheu- reusenielit été restaurés, Dans la nef de droite, sainte Thérèse au ciel, toile h figures de grandeur nature, ouvrage dArnouhd de Vuez (1642- 4719). La sainte Vierge préonte sainte Thérèse à Dieu le Père qui semble linviter h prendre -possession de la gloire céleste. Cest un tableau remarquable. Dans la chapelle de saint Joseph, au-dessus de FuiLtel, lEnfant-Dieu recevant de son- Père sa mission- de sauveur du monde, figures de grandeur nature par Jacques Van Oost fils (1637- 11-15). LEnfant-Jésus est debout sur le globe terrestre; il étend ses petits bras vers une croix çn lui présentent les anges de la part de soli Père céleste, qui se voit au-dessus (lail nuage. Une multitude do petits anges animent cette scène. Descamps nous apprend, dans son lTopaye,pittoresrjue, que ce tableau se trouvait autrefois au maître- autel de la clin_pelle (les -Capucin-es ; il ajoute, en donnant le nom de Fauteur, .que la composiiion est intéressante, les tètes fort belles et que .1p couleur approche de celte de Van Dyck (1). Au-dessus du maître-autel, le Martyre de saint André, figures plus grandes- que nature, par GuillaumeDescanips, de .Lille (1777-1858). Le saint apôtre Ast à genoJux devant une croix que lui ont préparée ses bourreaux. Ils , e disposent à ly attchei, pendant quun grand-prêtre prépare un scriflce Vi.ipiter, dont la statue est au troisièm»e plaii. - Ce tableau est fort bien peint.—Chapelle (le la Viergè.Àndessitsdelautel,saint Simon Stock recevant le-scapulaire des mains de la sainte Vierge, beau abl.eagj fikures grandeur nature de Jean Van Oost(2) il a été agrandi sur les quatre côtés afin de servir de pendant à la peinture de la chapelle

(3) Dscnins. Voyage jtLoeque ,/e la Fleurira et du Brabant, ()1d - iZ. - - - , 212 -

Saint Joseph (I). Dans la nef, en descendant., lAnnonciatjo., par Arùould de Vuez, figuresun grandeur naLure .A gauche, la sainte Vierge; elle se retourne avec mouvement de trouble vers larchange Gabriel qui vient lui annoncer quelle sera mère de Dieu. Plus bas, ,lésus- Christ à la piscine, par le même peintre. Notre-Seigneur, débout, vient de guérir un paralytique. Au même moment, cet homme se sert de ses membres redevenus vigoureux poui se charger de son grabat et sen aller dans sa maison. Beau tableau, digue dêtre étudié (2). Egliic Sainc-Catherine. Dans la chapelle de gauche i-Admation des bergers, par Bernard-Joseph Wamps (1689-1750); D pscamps le regarde connue le meilleur ouvrage de ce peiril.re lillois qui avait été élève de Restout; (3. A gauche, en entrant dans lglise, se trouve uh chef-doeuvre de Rubens, le Martyîe de sainte Catherine. Le grand- prêtre, personnage dun caractère noble et très bien- drapé, fait un dernier effort pour déterminer la sainte k adorer les idole; celle-ci, figure très belle et dune exquise pureté, incline davance la t4te pour recevoir le coup- qui lui donnera la gloire éternelle auprès delle, un bourreau ana fermes herculéennes. La scène, quis t très bien Coin- posée, estsaisissante; les personnages présentent un conbrastefrappant; le coloris rappelle les plus belles œuvres du maître. Ce tableau a été commandé b Rubans, pour léglise Sainte-Catherine, par Jean De Sour, maître de la Chambre des comptes de Lille, et daine Marie de Patye, sa femme : Descamps dit que ces circonstances étaient rappelées sur lépitaphe de De Seur et de sa fenitne (lui était placée à droite contre un pilier voisin de la sacristie (4). Du mnaitreautel où il se trouvait autrefois et oit il ne pouvait être facilement étudié, ce chef-doeuvre a été . transporté près de lentrée de léglise. Eglise de la Madeiei9ze. Le maître-autel est surmonté dun tableau représentant la Résurrection de Lazare. Lazare est sorti-du tombeau; on le délivre de ses bandelettes et (le son linceul; Le Christ est au secnd plan, ayant devant lui Marie-Madeleine etMarthe ; cfajisle fond

(1) Deseampa dit que ce tableau est bien composé et bien peint. Ouvr. cil. p 16. () 1oims ovods emprunté la descrj1,tjo,j des tableaux de léglise Saint-André k la notice publiée par M. labbé Carne!, dans le tonic Xl de la £omjnission historique du départeitie,t du Nord, p. 231 8 (3) OEhcAMps, Our. rit, P. !8. (4) DEscnIis, Oum. rit, p. 8. M

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de nombreux spectateurs. Cest une belle oeuvre de Jacques Van Oost le jeûne, pli résida longtemps à Lue, où il était marguillier de la :paroisse de la Madeleine (1). Dans les boiseries de choeur de cotte église sont encastrées quatre grandes toilés représentant la Madeleine péni- timte chez le pharisien Simon où elle essuie avec ses longs cheveux blonds les parfums dont elle n embaumé les pieds de Jésus; la Madeleine convertie, assisé aux pieds du Maître, écoutant les paroles qui tombent de Ses lèvres,.pandant que Marthe prépare le repas et semble gronder sasoeur de ce quelle ne laide pas; la Madeieine gémissan.te saisissant les pieds de Jésus, descendu (k la croix, et le baisant avec tente langoisse de lamour et du désespoir, et la Made- leine consolée, reconnaisant .le divin Maitre au moment où il liii apparaît dans le jardin après la Résurrection. Ces tableaux ont été exécutés en 1777 et 1778, par André-Camilledé Lens, directeur de lAca- démie dAnvers, pour une somme 8732 livres. Ils présentent les qualités et les défauts de co maître, dont les compositions bien ordonnées et flatteuses pour liil étaient très recherchées de son vivant, mais sont moins estimées dans notre siècle, parce quèRes manquent de vigueur et doriginalité (2). - A lentrée du choeur, deux tableaux dArndnid de Vitez, qui représentent la Samaritaine au puits- de Jacob et la Cananéenne obtenant la guérison quelle. implore du Sauveur. - Dans la chapelle du Saint-Sacrement et dans celle de la Vierge, situées en face lune (te lautre, se voient quatre I,bleaux représentant les quatre docteurs de léglise latine, saint Ambroise, saint Augustin, saint Grégoire-le-Grand et! saint Jérôme, à mi-corps, grandeur nature. Ce sont des peintures assez remarquables, surtout lestètes. Elles ne paraissent pas pouvoir être de Jordaens, à qui on les a attribuées; Descamps dit quilles croit de G. Zeghers (3. —Le même Descainps dit, dans son Voyage pittoresque, que la chapelle du niaitre-autel de léglise des Récollets de Lille était ornée « dun • tableau représentant. Noire-Seigneur attaché sur la croix, avec la • Vierge et saint Jean à ses côtés, et u bas de la croix la Madeleine

(f) Deseanips (ouv. oit, p. 9) dit que ce tableau est dArnould de Vuez. Selon lui, il est bien dessiné, mais faiblement composé, égal deffet et noirci. (2) Nous avons découvert, dans les Archives départementales du Nord, n dossier très intéressant formé de 17 pièces concernant lexécution de ces travaux. Nous en avons fait lobjet dun trayait spécial. 3) DEscAai,s, 0w, cif. p. U. - .24 -

• en pleurs; sur le second plan des soldats qui retournent vers la • ville. Co tableau peint par Van Di ck est bien composé, de la plus • belle couleur claire et argentine (t). » Cette oeuvre se trouve aujour- dhui dans léglise de la Madeleine, au-dessus de lautel de la chapelle du SaintrSacrement. On y retrouve la grande manière, lexpression et la couleur du maître; mais une restauration la fait un peu souffrir. - Toujours dans la même église, au-dessus de lautel de la chapelle de la Vierge, on voit une Adoration de bergers attribuée à Rubens.Ddjà, dans la seconde moitié du XVIII0 siècle, Descamps, qui nous apprend quo cette toile se trouvait dans léglise des Capucins, constatait « quune main ignorante a si bien usé cette agréable conpo- • sitioii, quon ny aperçoit quavec douleur quelques belles parties qui • font regretter le reste (2) ». Dans la sacristie de léglise dé la n Madeleine sont co servés deux tableaux, lun sur bois représentant la Vierge avec lEnfant4ésus, etlaiitra sur toile offrant un pape entre un cardinal et ait ils méritent lattention des connaisseurs. Saint-Mav.rice..11 y a, dans cétta église, un grand nombre (le tableaux, que nous signalerons en quelques mots. A droite, en entrant, Jésus bénissant les enfants, figures grandeur nature, toile datée do 4732, par J. dAudenaerde. - Le Christ en croix, figures grandeur nature, par François Watteau (4758-4823). - Dans la chapelle des Trépassés, en face de lautel, la Mort de saint .Joseph, oit voit le Sauveur mettant ait dans la main du mourant, « tableau, dit .» .Descamps, composé avec esprit et sentiment, mais où il règne dans » la gloire, un verdâtre qui rend leffet dur et sans décision (3) », attribi.ié à Berkame père. - Derrière le choeur, à droite et à guche, saint François de Sales et saint Charles IJorro9née priant pour la cessation de la peste, deux bons tableaux que lon a voulu attribuer à Van Oost, et qui, daprès Descamnps, sont des oeuvres dArnould de Vitez. - Dans le pourtour dit plusieurs paysages avec petits sujets religieux, que Deseanips a signalés connue nétant pas sans nnriI;e et ayant pour auteur Van der Burgh le père (4). - Dans la chapelle Sainte-Barbe, deux toiles représentant lAnge gardien et Saint Joseph; h droite la Vision de sainte Thérèse par Van Oost et h

(4) DESCMIP5, Ouv. oit, p. 13. (2) ID. j!. P. 14. Çi) DESCAMIs, Our. cii, p. 4. (4) DEsclIs, Q,o. cil, p. 10. - 2 -

gauche un Paysage avCc le Christ et les disciples dEmmatrs de Van der Buigh. Dans la chapelle (le la Vierge, le .Mariage de la sainte Vierge, figuras grandeur nature, par Wa1nps; la Cène, de même dimension, attribuée à dAudenaerde, et au-dessus de lautel,, la Glorification de la Vierge, grand tableau exécuté en 1753 par Van Minne. - -La chapelle du • Calvaire est décorée de quatre tableaux de 3m. 93 sur 2 in. 17, attribués à François Watteau, le Baiser de Judas, Jésus devant .Pilate. la J?lag3liat ion elle Couronnement deines. - On remarque dans la chapelle Sainte-Aune; deux tableaux représentant la Sainte Famille et lAdoration des berqers; onY a découvert des peintures murales dun mérite ordinaire qui datent (le M. - Dais la sacristie 4 de ],a église Saint-Maurice, sont conservées cieux marines de Van der Burgh, et quatre autres peintures, la Présentation, la Fuite en Egypte, la Cène et lAssomption. • E,qlise Saint-Sauveur. Dans le choeur lEnsevelissement du 01171 et la Sainte Vierqe, toiles qui révèlent le XVIIV siècle. Dans la cira- pelle de droite, un Ecce hàino et une Mater ciolorosa, fines peintures sur bois (le lécole flamande du XVI° siècle.— Dans la chapelle Saint- Josepli.- deux tableaux, lun de lécole -française, Jésus enfant bénissant, et lautre, tut petit Ecce homo. - Lautel de la chapelle du traffsepti1:gauche est orné dun tableau représentant lAseénsion on voit dans la ntêtne chapelle une Adoration des bergers, tablSu de lécole flainande - JJépitat-Sain.t-Sauveur(l). Dans loratoire, une Sainte Familie dapiès Rubens, bonite peinture, et un Ecce homo qui peut aussi être signalé. Dans la chapelle, outre huit tableaux mentionnés par M. Ozen- fant, nous mentionnerons lesDtcples dEmmais, où lon voitje Christ - assis avec les deux disciples devant une table gahiie de fruits, peinture ancienne (lit XVI0 ou dit siècle, de même que Hérodiade présentant la tête de saint Jean-Baptiste, pendant du précédent; une grande toile représentant le Christ en croix occupe le fond de lautel et hue autre grande toile de Crayer, ayant pdur sujet saint Augustin en extase, se trouve au-dessus de la porte qui conduit à loratoire. Le

(1) Pour lhôpital Saint-Sauveur et les autres établissements hospitaliers de .Lille, nous reproduisons, en labrégeant, lexcellent travail que M. Ozenfant a publié sous le titre (le iQ#c.çr,,- tes ancic,,s etaôlissenisnts ltospit&iers de ta vit-k de Lille Lille, 1- - - - 26 -

rdfectoire des religieuses est entièrement lambrissé (le panneaux eu sapin naturel du XVIII siècle, encadrant ait nombre de pein- tures-qui ont dû être faites pour la dkoration (Te la pièce. Deux grandes compositions (dArnould de Vivez apparemment) la Multiplication des pains et le Lavement des pieds prennent toute la longueur et font face Aux fenêtres. De chaque côté de la cheminée on voit la Samaritaine

et la Tentation de Notre-Seignezr; au-dessus un Christ en croix, grisaille; à lextrémité (le la salle faisant face à la cheminée le Baptême de Notre-Seigneur et une autre toile signée Van Mine qui repré- sente Jésus chez Marthe et Marie; au-dessus de la porte Jésus et les cieux kiisciptcs à EminaiÀs; sur les trois trumeaux près des fenêtres Bauduin IX, comte de Flandre; Jeanne de Flande; Marguerite de Constantinople. Cest une décoration de bonoût, qui donne une idée (les encouragements (lue les maisons religieûses, même les commu- nautés de femmes, donnaient à lart de la peinture.. Dans la lingerie, deux immenses toiles de Wainps, lAnnonciation et lAssomption. Dans le parloir, au-dessus de la cheminée, un Vase garni de fleurs, genre Monnoyer.; dans la même -pièce, le Centurion, grand et beau paysage, école flamande du XVIP siècle. Dans la salle dite lingerie, deux autres paysages de la même école, la Visitation et la Vierge et saint ,ïoseph demandant lhospitalité à Bethléem. Dans le vestibule dentrée deux tableaux de Fleurs; genre Monnoyer, et une Nature morte, fruits et homards. Hospice Comtesse. Dans linfirmerie, une sainte Cécile, de \Vamps. Dans un petit salon de laile droite, au-dessus de la cheminée, peinture sut toile dAmould de Vuez, offrant la r&duction de son grand tableau de sainte Anne; de chaque côté, mi-dessus (les portes, deux portraits, homme et femme en costume Louis XV; en face des fenêtres, grisaille sur fond dor signée Wamps, représentant le Triomphe de lEgl.ise. Dans la salle qui précède ce salon, plusieurs tableaux grand Paysage avec des chèvres que précèdent un villageois jouant de la cornemuse et une femme montée sur un âne, genre Both; une peinture de Waiups représentant un Ange avertissant de sa mission saint Joseph qui est endormi; une autre toile représentant une femme agenouillée aux pieds dun saint personnage. Dans la chapelle, le fond (le lautel est occupé par la Présentation au Temple, grand tableau dArnould de Vitez; sur les côtés deux autres toiles du même peintre, le Prophète Eue et la Fraction du pain; au-dessus de ta porte de la sacristie, la Cène et cil face la Poque isïaéiite, deux toiles dArnould (le \Tj,ez qui - 27 - est aussi lauteur de la Mùltipiicotion des pains et de la Manne dans le désert qui- garnissent toute la longueur do la chapelle, ainsi que du Meichisedec, placé au-dessusde la porte dentrée. Dans le réfectoire les Nôces de Cana, dArnould de ueÈ,\T immense toile qui fut payée 000 florins, un portrait dé ,Tèanne de Constantinople attribué à Wat- teau et deux autres portraits, lun de lamêrne comtesse Jeanne et lautre de sa soeur Marguerite. Il reste à signaler dansle dortoir un grand tableau représentant une salle avec les lits des pensionnaires, cinq figurS allégoriques et dix autres tableaux, parmi lesquels le 110108, curieuse série de seize portraits denfants. Hospice Gantois. - Un petit diptyque, haut de 0,32 sur 0,19 de en largeur, conservé dans cet établissement, rappelle celui qui a, été le fondateur, Jean (le le Combe dit Gantois. Il est représenté, vêtu dune longue houppelande garnie de fourrures, agenouillé les mains - jointes devant saint Jean-Baptiste, son patron; ses armes, champ de gueules avec chevron en ô, sont représentées surune tapisserie formant lŒfond du tableau, oitoit lit f Vivre en espoirs, vivre en pais, mens Dieu. Au bas linscription suivante « Chr est la représentation do feu dde Cirnbe dit Gantois lequel de son vivant fonda cest hospital, Van de grace mil 1111° LXII». Ce diptyque révèle le commencement du XYI siècle; il est tic lécole du douaisien Jean Bellegambe. On trouve dans la partie de la chapelle devenue réfectoire deux tableaux, dont un, la Charité, par Arnould de Vuez; dans -la chapelle, treize peintures m sans no dauteur, dont M.. Ozenfant: donne lénumération il en est de même des treize tableaux dit réfectoire, sur les murs duquel on a découvert récemment (les retes de peintures murales représentant saint Piat, très intéressantes. Hospice Stappaert. M. Ozenfant y noie, pour mémoire, huit tableaux dont oit ne connaît pas les auteurs. Hôpital général. Dans la chapelle, LAdoration des Bergers, tableau donné en 1743 par Jean-François Renard, seigneur dHajnel, qui a toujours été attribué à Van Dyck, et qui, par lexcellence de la composition, par la beauté et lexpression des tètes et par la finesse de la peinture, révèle le pinceau de ce maître. Cest une oeuvre de premier ordre que la iille de Lille est fière de posséder (1). Il y a en outre dans

(1) M. AiinéFlouzé de lAulnoit u publié une excellente Notice sut le tableau do Van D,jch, «pparIenaU eux hospices de Lille Lille, Lefebvre-Ducroeq, 1874.

Et - 28— lhôpital générai, quinze autres tableaux dont le n° 126, un Christ en croix, est de Wamps; les ii 118 et 127 sont intéressants au point de vue artistique. hôtel de-Ville. « On vit, dit Descami:s, dans la salle du Coiclave, Notre Sèiqneur attaché à la croix, bon tableau colorié connue un Ruibens, point par Arnould de Vuez. Quatre autres tableaux- du même peintre quisont la Femme adultère, la Mort ŒAnanie, le Jugement de. Saiomon et le fsgement dernier, occupent toute la salle. Cest toujours Le Poussin et Le Sueur qui ont guidé cet artiste habile. Mais ces beaux tableaux ont .été :gàtés par mie main ignorante. Dans la salle consulaire, le Jugemen.t de Salomon peint par Wanups, le meilleur ouvrage de ce peintre (J). » Hospice de Oomittes (2). Dans le parloir, ait-dessus (FuiLe porte à gauche en entrant, est encasiré clans la boiserie un tableau sur bois à fond dor, où est représentée une Descente de Croix, qui révèle lécole de Quentin Metsys. Les iMes sont remarquables par lexpression. Près de la même pork, un petit tableau offrant un Saint Antoine, peinture très fine soi cuivre, dans le genre des Teniers. Sur la die- minée; un Saint Augu.9tin, portant à la main un coeur percé dune flèche, petit tableau du XYIV ou du XVIIP siècle, beaucoup moins remarquable que le précédent. Le parloir est décoré de boiseries, dans lesquelles sont encadrés sept krands panneaux sur toile, peints dans le genre décoratif du XVIIF siècle, avec beaucoup de largeur et de facilité, et avec une remarqudble entente de Fornementat-ion. Les sujets de ces panneaux sont .Judith et Holopherne, Lia et Rachel, le Sacrifice dAbralwm, la Femme adultère,. ,Jephté rencontrant sa Fille, la Fuite de Jacob. Esati vendant son droit daînesse. Dans le réfectoire des Soeurs Augustines, deux portraits de religieuses, datés lun de 1636 et lautre de J698, qui sont intéressants sous Je rapport du costume. Dans la pharmacie, deux tableaux représentant lun une religieuse et lautre un èhanoine perlant un costume de chmllr qui est probablement dèluf des chanoines de la collégiale Saint-Pièrie de Gomines ces deux derniers portraits sont plus remarquables, comme peinture,que les précédents. Dans la chapelle, deux panneaux sur bois représentant des religieuses, diwe exécution assez faible.

(f) DescarnpH, otto. oit. p. 21 et 2. (2) Catiton (le Queniov-sur-Deùle.

s - -

)Iôtel-de-Ville de Comines. Au premier étage du beffroi, qui sort de salon po lHôtel-de-Ville, se voit, encastré dans (le belles bôiseries en chêne du XViII" siècle, un remarquable portrait en pied de Louis dOrléans, fils du régent, qui était seigneur de Comines. Hospice de Seclin (1). Au réfectoire se trouve un tableau représen- tant les religieuses Augustines, curieux-au point de vue (tu costume et (lune scène dintérieur de lhospice quil représente. - - Église de Bousbeeque (2. Parmi les tableaux que renferme féglise de l3ousbecque; deux méritent dattirer lattention ce sont dès volets dun triptyque dont la partie ceQl:.rale a disparu. Sur la fàce intérieure, lun de ces volets offre le Mariage mystiqùe de sainte Catherin, et sur lautre la Vierge mettant lEnfant Jeus dans les mains de saint Français dÀsstse. La face extérietire représente sur le premier volet IA Christ debout, portant la croix et pressant de la main la plaie le son côté doù séchappe un filet de sang qui tombe dans un calice, et sur. le second in Vierge pressant de ses doigts sa mamelle, doù sortait sans donfe un flot (le lait, qui a disparu aujour- dhui sous laction de 1ljuinidit4 dent le tableau a souffert (3). Ces deux volets nous paraissent être de la fin du XVIC -siècle ; ils sont intéressants pour .lhiStire de lart. li est à regretter quils aient été posés une face contre le mur; cette face a beaucoup souffert. Il fiudril, les adapter à un gond mobile (4). Près de la perte dentrée, à droite, se trouve un autre volet de triptyque représentant lEcee]onjo sur une face, et sur lautre une religieuse agenouillée, les mains jointes sur un prie-Dieu devant Notre-Seigneur représenté portant sa croix dune main et de lattire un mouton. Église de Pêrenchies (5). Près de la porte dentrée, deux vôlets duh

(1) Cl,ef-lieu de canton. (2) Canton de Tourcoing. .. - ( Ce double sujet n été plusie-;rs fois re1,,4enté. Le musée de Douai possède un tableau 01, Von voit saint. Bernard recevant le flot de lait de la Vierge. Une gravure faite peur labbaye de Saint-Pierre. de Loo, offre saint Agustinet au- dessus le Cbrist avec le filet de sang et la Vierge avec le flot de lait., et les deux légendes Hinc pacor a vuincre, hinclector cl, ûbere. () Nous avons publié en 1S14. dans le, Bulletin scientifique du Nor4, les lignes qui précèdent elles ont été reproduites par -Al. Dalle, dans soit 1Ji.1oi,-e de Bdusbec que. (5) Canton de Queisnoy-sur-Deéie. milm triptyque sur lesquels se voient dun côW, le Sacre de saint téger cl; de lautre .le Martyre du ,m6me saint, qui est le patron de la paroisse. Sur le revers dQlun des voletsNicolas. Saint Ces panneaux, dont la peijiture est bonne et le coloris assez riche, portenl; la date de 1616. Les revers,-qui- sont placés contre le mur, ont souffert (le lhumidité. Église de Genech (1). Au maître-autel, un tableau sur toile du XVII0 siècle, représentant larbre de Jessé, qui nest pas sans mérite. A la chapelle latérale (le droite, un triptyque dont le panneau central offre la bénédiction dun abbé; sur le volet (le gauche, des miracles opérés par saint Nicolas . ; sur le volet de droite, un saint évêque- debout, avec des armoiries non déterminées (2). La flce intérieure des volets est oinée de grisailles représentant saint Évrard et la Bienheureuse Gisèle, fondateurs de labbaye de Cysoing. Peinture de la fin, du XVJC ou du commencement; du XVIY siècle. Église de Ronchin (3). Au-dessus du maître-autel, une Àssompton, exécutée avec finesse, qui révèle le milieu du XV1° siècle. Eglise Saint-Martin, à Roubaix, (4).11 vavait ait-dessus du maître- autel un crucifiement, peint par Robert Van Audenaerde, donné en 1726, par Robert Uuleu, curé de la parQisse. On y conserve encore un tableau représentant la Sainte Vierge donnant un rosaire à saint Dominique, oeuvre de Dainel-François Hoghens, artiste peintre, cha- pelain de saint Jean, à Roubaix qui, en 1660, reçut 120 florins pour ce tableau, et qui est aussi lauteur dune toile représenlant saint François dAssise, autrefois placée damis la chapelle du Rosaire. Ces deux peirit;ures noflt rien (le7 remarquable. Le tableau de lautel Saint-Vital, dont Fauteur est inconnu, offre un intérêt tout particulier pour Roubaix, parce quil représente Id peste de 1669 qui fit de très grands ravages en cette ville. Le tableau de lautel de Sant-Jean-Baptiste, consacré à la Décollation de ce saint, est une oeuvre dune très grande vigueur, qui a pour auteur le peintre lillois, LouisJoseplt Watteau, né à Valenciennes, en 1731, neveu du célèbre Antoine Watteau. Ce

(1) Canton de Cysoing. (2) Un Nicolas IV de Bonnmre],é, fut béni comme abbé de Cysoing, en 1584, et mourut en 1011 il pourrait être labbé représenté sur ce tableau, (3)Canton de Lille. (4)Chef-lieu do canton. - 31 -

peintre reçut, en 4778, pour ce tableau et! pour une Assomption, la. somme de ,1600 livres (1). l et Èglises Saint-Christophe Notre4Mme, à Tourcoing (2). Léglise de Saint-Christophe cE celle de Saint4ac4ue, qui a Ôté remplacée par légl(se Notre-Dame, avaient reçu mi ceit.ain nombre de lableauilors du rétablissement du culte. On ny signale aujourdhui que quatre peintures. Deux! i. Saint-Christophe une Sainte Trinité, oeuvre remarquable attribuée à Arnould de Vuez, qui était autrefois au jnàître- autel et se trouve aujourdhui sous le clocher, avec linscription Timete ad sanctuarium une Sainte Anne apprenaut la Sainte Vierge à lire, excellent tableau que lon croit avoir été peint par! Philippe VanDyck.. Dans la sacristie de léglise Notre-Dame se trou- vent cieux tableaux sur bois, dù:XVP siècle, qui représentent lun une Adoration des Mages et lautre Saint Christophe et Saint André. Près de ce dernier saint, 6n lit D9Àra ut perdures ; M. Rodsselle, lauteur (lune Ilistoire. de Tourcoing, y voit une allusion à André - - Pierre Duré, qui était en 1526 curé de Tourcoing (3). Uh certain nombre dautres tableaux conservés en diverses égliss ! - de larrondissement de Lilledoivent être signalés. A Anne,ttières (4), dans léglise Saint-Vaast, outre quelques copies, on remarque, près du portail, un Saint François recevant les ètià- mates, toile estimée, et surtout un Christ couronné dépines, avec de puissants effets de lumière, qui a été attribué à Valentin. A Aubers (5), un tableau représentant le Crudfiement, donné par Marie-Anne de Galonnes, qui aurait une grande valeur et que lon a voulu attribuer à Van Dyck. Cette peinture se trouve à la tribine de. lorgue. A Berwée (6), le Martre de saint j tienne, patron de la paroisse, oeuvre (le Louis-Joseph Watteau, comme lindique la signature

(1) Tout ce qui concerne les tableaux de Roubaix est emprunté à ta conscien- cieuse Histoire do Téqiise Saint-Martin, de Roubaix, publiée en 1859, par M. Th. Lcuridan. archiviste de cette ville. ) Chef-lieu de canton. (3) Note-de M. Rousselle, maire de Tourcoing, publiée dans le Bulletin de la Commission historique du département. (lu Nord. t. XI, p. 240 (4) Chef-lieu de canton. - (5) Canton de La Bassée. ((1) Canton (le Pont-h-Marcq. F2. -.

- placée aitbas de la toile, et une Adoration des Mages, qui nest, pas sans mérite, sous laquelle on lit Donnê par M. Simon, seigneur de ce lieu. A Bo,idues (1), trois tableaux (lui sont sans doute ceux que catte paroisse n reçus après le rétablissement du culte :, PAdoratioi. des Mages, la lTieiqe avec lEnfant Jésus et les Disciples dEn moûs. J1 doit en être de même pour léglise dEnncvelin (2), où se trouvent quatre toiles :lA.nn.oneiation. la Descénte- de croix, 1y Martyre de saint Quentin. et un Saint Nicaise. Au sujet des tableaux de léglise de 1 relinghien (3), nous pouvons citer des nains dartistes un C/inist en croit, attribué à Wanips le -JJapIén9e 4e Siqebert par saint Amand, toile sur laquelle bu lit Hennion inren.it, 1751 et une Assomption, peinture agréable ïpti porte les mots Beyhin fecit 1751, mention qui se rapporte à B. I. J. 13eghin, peintre qui exposa trois tableaux, en 1773, au Salon de Lille, et fut adink deux ans plus • tard à tAcadéinie.de cette ville, étant déjà-âgé de soi&ente-douze ans. A Latinoy (4), trois tableaux de la même main, représentant des épisodes de la vie de saint Philippe, patron de la pire jsse. ; oit signale comme remarquables tin christ en. croix et un Baptême du La Christ qui se trouve aux fonts baptismaux. chapelle (le Lign.y (5) offre de bonnes peintures. Au milieu dc la boiserie du choeur, une Sainte Famille dans le genre de Jouvenet; les trois autres toiles mon- trent, lune un Paysage où Von voit, saint Paul 1oinbant. de cheval, et, les deux autres un Christ en croix et une Notre-Dame des Sept- Douteurs au nulieu dun large cercle foriru par des fleurs. Dans léglise de Linseltes (6), on ne retrouve pas le saint Nicolas 1eint en 1723 par Robert Van Audenaerde, artiste, établi h Lille, qui reçut une somme 4e 400 florins pour ce tableau. Ceux quony voit aujourdhui, la Descente de croix, au inaîtré-aittôl, la Vierge donant le rosaire à saint Dom-inique, tut Exorcisnze, un Ange relirant une âme C1U Purgatoire, sont, dun mérite tout à fait ordinaire (7). Dans la nef de

(1)Canton de Tourcoing. (2) Canton de Pont-â-Mareq. 8) Canton dArjneutiô jas. (» Chef-lieu de canton. - (5) Canton «Haubourdin. (» Canton de Tourcoiag. (7) LEuRlnA. Histoire dc Linselles,. p. 122,1241 fltche d5 léglise dé Mouveauw (Ï) se trouve un remarquable tableau représentant Saint Dominique recevant lapprobation des statuts de lordre des Frères Prêcheurs des mains du Pape, qui est entouré de plusieurs cardinaux ; ce tableau est certainement celui qui setrouvait avant la Révolution dans le couvent des Dominicains de Lille et] que Descamps décrit en ajoutant e quil est composé avec beaucoup dintel- ligence, correct de dessin et dune bonne couleur, et quil a pour auteur Arnould de Vuez. » (2. A Noyelles-lès-Seclin. (3, sur le mur de la nef, e gauche en entraîit, se voit un Crucifiement portant la date (le 1624, où, de la bouche (les personnages sortent des bauderolles portant des textes de lEcritiire, comme eslase pratiquait au XIV et ait XV siècle ;cc tableau nest intéressant que puma formé archaïque. Léglise de Phatempin (4) possède un tahleati denviron quatre ïnètres (le large et trois (le haut, (lui représente Saint Pra.nçoi dAssise l chant devant le Soudan et sapprùtaut à traverser un feu qui est allumé les personnages sont bien groupés et le coloris est vigoureux. Cest une oeuvre remarquable. Léglise de Sainghin-en-Mélanloi.s(5 a p" tableau du maître-autel un Saint Nicolas, patron de la paroisse, haut de 2 in. 78 et long de 2 in. 25. Cest une oeuvre dun beau carac- tère eldune riche couleur qui est] en bon état de conservation. On lit au bas, à droite, J. Waltcau invenit et pinœit, et à gauche, B.-!. Polie!, ma-quiller. 1777• Cest encore une toile signée et datée de Loui-Josaph Watteau, dont nous avons retrouvé à bille et ] clans larrondissement[ uu certain nombre doeuvres. Dans un des bras du transept de léglise le Siiiigliin, nous avons remarqué un autre tableau sur toile, représentant saint Séliastien,, haut de 2 ni. 27 et large (le I in. 49, qui est attribué à Robert dAudenarde ou Van Audenaerde. Voici -la liste des tableaux conservés lans léglise de l-Vattignies (6), empruntée à lHistoire de cette localité, par M. labbé Th. beuridan: « A la tribune de lorgue, la Gène et le Mfra.cte des Noces de Cana; dans la chapelle Saint-Laiubert., Sain.! François de Sacs en. prièré devant la Vierge ; sur les piliers (lu choeur,.uue Descentcde croira et

(f) Canton (le Tourcoirtg-. (2) DESCAMPS. Voyage pittotvsgue. p. 9. (3) Canton dit Seclin. (4) Canton (le Pont-k-Mare.1. (5) Canton de Cysning. (l) Guitton de Sec] ii - r

U-cI^,cep

J 34 -

]Agonie tic N-8. au Jardin des Oliviers à la sacristie, deux pein- tures sur bois: la Vierge en prière devant Jésus au berceau et Jésus tombant sous le poids de sa croix. Ces tableaux sont bien dété- riorés par laction du temps et dellniniidité. » -.

TAPISSERIES.

La Flandre est, par excellence, le pays de la Tapisserie. Outre - Amas, qui a été le berceau ou au moins le principal centre (le cette industrie artistique au X1V C et au xr siècle, on peut; citer, comme ayant possédé des ateliers de haute lisse, le g villes de Tournai, de Valenciennes et de bille. Cette deinière cité posséda jusquà la fin du XVIIY siècle des fabricants renommés, parmi lesquels nous signale- rons Guillaume Wernier, dont nous allons indiquer (les oeuvres importantes, encore aujourdhui conservées dans larroudissenentde Lille. Une mention, que nous avons relevée dans un inventaire datant denviron 1843, nous ,apprend quil y avait alors dans le presbytère dAnstaing (1), une tapisserie en cuir doré et à dessins frappés,.comme on en voyait un certain nombre dans le nord de la Franco ; nousavons constaté, il y a quinze à \ingt ans, quelle avait disparu. Lhôpital dJIauboudin possède un fragment de tapisserie, haut de I in. 50 et large de O in. 80,,repiésntant, le Crucifiement, qui révèle la fin du XVIIt siècle. Léglise de Saint4ffaurice, àLilie, conserve une pièce de tapisserie ayant fait partie dune série de tentures, qui repiésente un guerrier debout portant un bouclier au bras gauche et une, pique à la main droite cest un ouvrage bruxelldis du XVIIr siècle (2). A Àscq (3), nous avons trouvé au presbytère une magnifique pièce de tapisserie denviron 5 mu 40 sur 3 in. 30, dont le sujet et les bordures sonten excellent état de coservation. Elle représente les • Noces de Cana, dessinées jivec beaucoup dhabileté et de mouvement; les bordures sont formées de filets contournés sunissant à des rinceaux de feuillages. On lit au bas : !Verniers. de 1411e en Etandre, 1735 un lis qui suit le mot Werniers rappelle les armes de la ville lune fleur

(t) Canton de Lann9y. (2) Cet objet vient dêtre donné au Musée de Une. (3) Canton de Lannoy. - S5 de lis dargent sur fond de gueules, et forme la marque du fabricant!. Cette importante oeuvre (lart!, qui se trouve ,fil dAsq, niais appartient à la fabrique, est lune des six pièces de tapisseries qui appartenaient, avant! la Révolution, à léglise Saint-Sauveur, (le Lille. Il en est de même de deux autres pièces qui se trouvent au Musée de Lille; dune autre conservée dans léglise de Fresnes (Nord), et encore de deux autres qui, en i874, appartenaient à M. Bellet, marchand antiquaire de Lille, et ont figûré à lexposition dobjets dart religieux. Sur lune des tapisseries du Musée (le Lille, on lit le itom de la peronite qui avait donné ces objets (lart h léglise Saint-Sauveur « Françoise Lachez, veuve de Michel Freco, adonné ces six jpièces de tapisserie, 1735. » Après avoir signalé à lHôpital Saint-Sauveur, de Lille, des tapisseries de verdure provenant de Comtesse, qui garnissent une petite salle près du parloir, nous décrirons deux autres grandes.,tapis- ser,ies appartenant h cet hôpital, qui sont dune importance excep- tionndlle. Elles représentent, lune lempereur de Cotistantinople, Bauduin XI, comte de Flandre et de }Iainaut, et sa femme, Marie de Champagne, avec leurs deux filles, Jeanne et Marguerite, à leurs Pieds lantre ]il Jeanne (le Flançlre avec ses deux ! maris, Fernand de Portugal et liioinas (le Savoie. Ces personnages, qui forment groupe, se détachent sur un fond rouge uni très vif les atti- tudes sont nobles et en môme temps naturelles, les costumesriches ôt soignés. La composition est tout à fait ori ginale et lehsenble !dun grand effet; d I coraI!i:r. Plusieurs nuances ont souffert, surtout, le rose aux lèvres (les personnages. Les bordures préseiitent un desiii très heureux et un coloris très harmonieux. On y trouve de armoiries aït bas du côté droit trois mains sur champ de subie aec la ! devise Tain mente quanîmanu ! de ! laiihe côté, sur champ dazur - un chevron! dor .accosté de deux étoiles de inéme et on jointe un écureuil élevant les yeux Cli haut. et la devise Oculi mci semper S dominum!. Des leltres eni-rélacées présentent M. C. et J). Aui coins, e quatre " Maillons, Offrant un pélican, un ibis, un coq t un aigle. Comme sigitature, G. Wernicrs.:170.9. Voici le passage du compte de lhôpital qui concerne ces oeuvres remarquables: Ces deux !1,a1is- series contiennent 56 aunes tic Bruxelles (1): elles ont été fabriquées vendues cl livrées à lhôpital Notre-Dame, dit. Cointésse, par

(1) 38in. 06, laune de J3ru1xelles valanl, 0, 79,0307. - :36 -

Guillaume Verniers, marchand tapissier, le 4 février 1704, pour la somme (le 540 florins. (2);

VITRAUX.

II y a très peu de vitraux anciens dons les élisès.. K cause de leur frgilité, ces objets sont tout particulièrement exposés aux outrages (lu temps, de la tempête et du vandalisme. Dun autre pété, beaucoup damateurs dantiquités les recherchent pour leurs collections cii leurs appartements. - - DM inventaires de 1840 et (le 1841 signalent desfraginpnts de vitraux -ariens dans les églises de Cysoiv./et dEnnevdin, doù ils ont disparu depuis longtemps. Dans léglise de Pérenne (1), 011 voit encore quel- gùeSancienè vitraux représentant saint Roch et sainte Catherine, avec des armoiries et les dates de 1662 et de 1669. Léglise dHouplin (2)a conservé en closdes fenôtres à droite de [autel, deux jolis vitraux du XVP siècle représentant la JJiageiiation et. le Cowonnement dépines.

SCULPTURES SUR BOIS. - RETABLES.

ta sculpture cii bois, art dans lequel les provinces autrefois dôignèss eus le nom de Pays-Bas, ont été et sont encore aujourdhui très hbiles, comprend un nombre considérable dobjets, que flous groupe- Tons sous divers titres. - Egiise de Wattiqnies (1). Au-dessus de lautel de la nef latérale de ,gauche, est placé un grand retable à volets mobiles qui,uiesure en lrgôur 2 in. 45; sa hauteur est de 2 in. 75 pour ls volets les plus élevés et. dè 1m. 95 pour les autres. Lapartie centrale, qui est fix,est fttnée (le trois eompatt.iments couverts des sujets sculptés; à cette ,pàrtie sont attachés par (les charnières deux volets doubles et pouvant sé replier sur Lux-mêmes, qui sont ornés dé peintures sur les deux

(t) 64Y3 fr. 67, le florin valant I fr. 23, 4.3. 7,90. Ces deux tapierics viennent dêtre placées tout récemment dans le Palais les Beaux-Arts 1 de Lillé niais elles appartiennent encore ii Fhôpital Saint-Sauveur. - 12) Canton de Cysoin. -(8) canton de Seclin. Cs vitraux—ont été reproïluits dans le Bùlfl,tin (Id la - Commission historique du ddpancncit, t. I, p. 445. - (4) Cation de Seclin. faces. Ces paintures sont consacrées à diverses scènes de la vie publique du Christ ; quand les panneaux sont fermés ., ils offrent le Baptême du Sauveur, la Simaritaine, la Bénédiction dun jeune homme, lEntretien avec Nicodème, la Multiplication des pains, la Traisfigura- tion quand les panneaux sont ouverts, ils montrent, sur leur revers, des peintures consacrées à la Passion du Sauveur, Jésus ait des Oliviers, saisi par les soldats, accablé doutrages, au tribunal de Punie, au trihiurni dJ-Iérode, et ils laissent voir, sur la partie centrale, les invtères dela Passion, de la Mort (lit et dea Résurrec- tion, en grandes scènes sculptées à plein relief, en des ouvertures profondes de 20 centimètres, et rehaussées par léclat de la dorure et de la polychromie. M. labbé Leuridan, à qui nous avons emprunté tout ce que nous venons de dire sur ce retable, ajoute (lue cest une oeuvre adinirabte (le pati3nce, non moins remarquable par la finesse de la sculpture que par la beauté de la peinture et la richesse dit coloris. Cette oeuvre est) (le 1588, comme lindique la date inscrite sur le côté gauche de lencadrement elle est, ii notre avis, flamande plutôt quallemande (1). Vendu aux enchères à Anvers, ce retable fut acqûis par lin marchand dantiquités de Lille à qui M. le comte du Maisniel, alors possesseur du château de Wattignies, lacheta pour le donner à léglise de cette localité. Ifplise Saint-Mw tin de.1?oubaix. En entrant dans cette église par le grand portail, on troitve,à sa droite; sous nue tribune, une chapelle des fontsbaptismaux, dont là fond est occupé par un retable en bois, offrant six mètres carrés de développement, formé de trois comparU- mentsayaiit hacun deux cases profondes. Dans chacune de ces cases ést représentée une scène de la vie de saint Jean-Baptiste, avec un grand :nombre de personnages en plein relief, disposés de manière à former perapective, qui se détachent, sur un fond de paysages ou . de coustruc- - lions ansM en reliéf ces scènes représentent le l3aptèine de saint .Jeanl3alxtïste, sa prédication, le festin di-férode, larrestation du

(t) M. labbé Leuridan a fait, sous le titre ifonograp/ne (lu retable de Wattiqnies- (Roubaixç1887); -un travail très complet et. très conscient sur lobjet dart- dont nous parlons. Mais rions sommes porté h croire, après avoir étudié le retable de visu quil est dorigine flamande lés mots en langue tudesque qui sont sur les • volets intérieurs peuvent être du tlaniajid aussi bien que de lallemand dun autre côté, le travail oiûflre pas le caractère trivial et grimaçant qui se remarque chez les Allemands au XVI siècle. - Des lithographies du retable ont paru dans Fou vra go il e :N •.Leu rida r.

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saint4 sa condamnation, sa décollation. Les sujets sont représentés avec expression et ave5 une gracieuse naïveté. Les personnages sont dorés ou- peints de. couleurs vives clans lesquelles dominent le blanc, le rouge et le bleu ; ils sont vêtus à lantique. Ceux du premier plait ont de 15 à 18 centimètres de haut; les autres qui ,se, trouvent; sur un plan incliné sont de plus en plus petits, de manière à former perspective. Cet objet dart, qui a de la valeur, provient dola chapelle de Fontaine, hameau de la paroisse- de Lixiont-Fontairie, arrondissement, dÂvesnes. Des charnières qui se trouvent, sur le côté semblent indiquer quil avait autrefois des volets ; ces volets étaient djà perdus lorsque ce retable était h Fontaine. - - - - -

-. - - TÊTES DE POUTRE.

Un certain nonihre déglises de larrondissement- de Lille présentent encore ces voûtes-en berceau formées par des bardeaux ou feuillets, soit de chêne, soit dautre bois, cloués sur les courbes de la charpente. Les extrémités des pièces de bois restées visibles à la naissance de la voûte sont souvent d&orées de sculptures représentant - des anges, des phylactères, des écussons, des têtes de saints, (les figures grimaçantes, exécutés avec beaucoup doriginalité. Les amateurs dantiquités sont à laflùt de ces petits objets dart, que lon appelle Têtes de poutre, lorsquon démolit une vieille église. Parmi les plus intéressants encore aujourdhui conservés dans larrondissement, de Lille, nous signalerons ceux de lélis dHouplin (1) qui sont sculptés avec beaucoup de finesse; ceux de la curieuse voûte en bois de léglise de Chérông (2) et des retombées des nefs latérales de léglise de .T4arnbe-isart (3), qui présentent dun côté les choeurs des -anges et de lautre les apôtres et les évangélistes, bon travail du XV siècle, ceux des églises dAn- nappes (4) et dô Mdriqnies (5), quon peut attribuer au siècle précédent; ceux de léglise, de Lanito y exécutés avec boat-coup de soin, et ceux dès chapelles de la Vierge et dé Saint-Pierre et (les nefi latérales de léglise

(I) Canton de Secliri. - - - Canton de Lannoy. (3) Canton Ouest de Lille. - (4) Canton de Lermoy. - %) Canton de Pont-à-Mareq. - I 39 - dé Sanies (1), où Von voit un nombre considérable de têtes très curieuses et très diverses avec cette inscription sur lun des cordons de là voûte: « CIest iwuvre fut faicte lan MCCCCIIIlxx XII, par ta main de Hues Godin. Ego suni  et O, prïncipium et finis ».

CONTRETABLES, STALLES, BANCS DE COMMUNION,. CHAIRES ET BOISERIES.

11 faudrait citer lin nombre considérable de localitds, si Von voulait signaler toutes les boiseries qui ont une valeur artistique. Nous ne mentionnerons que les puis remarquables. - Beaucoup dautels présentent, autour et au-dessus du tabernacle, ce que Von appelle une contretable ou un contrerbtable, ensemble de décoration qui se compose de deux colonnes entre lesquelles est encas- tré un tableau et qui sont surmontées dun fronton ou dun entablement. Ce genre dornementation, qui fut fort en vogue depuis environ 4650 jusque vers la fin du XVIII0 siècle, est ordinairement trop grand et surchargé de sculptures: il a surtout le grave inconvénient dè masquer lafenêtre principale du choeur et de ne pas être . du- style- quoffre léglise. 1111e faudrait pas néanmoins les détruire quand ils présentent une valeur artistique. - Voici les églises où nous avons remarqué ce genre dornementation et des stalles, des bancs de communion et des chaires méritant dêtre conservés. - Là boiserie du choeur de léglise de Bouryhelies (2) est und oeuvre da XVI1Jt siècle assez finement exécutée; étil eu est de même des deux autels latéraux où se remarque une contretable avec des colonnes torses entourées de branches de lierre et de gracieux rinceaux, encadrant un tableau et servant de support à un fronton brisé par le milieu, dont louverture est occupée par une petite niche. Une contretable analogue se voit ai maître-autel de léglise dHoupiin (3), et semble dater XVIll comme la précédente du siècle. Vers la même époque ont 1 dû être exécutées les boiseries du choeur de la chapelle de Ligny et la contretable de Lambersart (4), qui méritent lattention du visiteur.

(t) Canton dHaobourdicu. Canton de Cvsoittg. (3) Canton de Seclin. - (-j) Canton de Lille: - - -- 40 - dit A Ghéreng (1), la boiserie et celle de la oltapalle Saitit-Vaast sont des ouvrages du même genre, sculptés par un ciseau habile, qui portent la date de 1735. A Cobriewe (2), oit a des stalles surmontées dun beau vase Louis XV rattachées ait d oeuvre par (les guirlandes de fleurs, ],a approximative est déterminée par ait portant dargent à 3 fasces au chef de lordre de la. Malle posê sur la grand croix de lordre et surmonté (le la couronne-comtcde, armoiries de François de la Rite, qui était en 1775 commandeur à Cobrieux. Léglise, dJiouplines (3) a conservé tin banc de communion très bien sculpté, oit voient deux m&faillons, lun représentant le sacrifida dAhraham, etlautre la Manne, boit du XV1 oit du xvur siècle; près du choeur, deux- reliquaires oit doré avec muiréiteries, comme on en voyait uti certain nombre dans la région. A Ronchin. (4), nous pouvons signaler, outre les contretables qui se trouvent derrière le niaitre-autel et celui de la Vierge, une chaire qui est un boit de la fin du XVII° siècle oit du du Xflhl°. Léglise de Sequedin (5) présente tout tin ensemble remarquable de sculptures en bois titi XV 11 cl du XVIW siècle; les contretables en menuiserie des deux chapelles latérales et (lit lexposition de ce iniitre-autel avec (le petites colonnes torses de lorme gracieuse et deux petits reliquaires en bois doré avecpiôcas de miroiterie; une chaire hexagone dune élégante simplicité, et surtout un très remarquable (lais de procession en bois sculpté et doré, avec miroiteries eneMirées dans les faces, qui est supporté par quatre colonnes torses et présente un curieux -spécimen- de lart décoratif dans k Nord de -la •Françe an XViii 0 siècle (6). L/glise dEnglo! (7), située dans le inlme canton que Sequedin, pos- sède un dais (lit mème genre, aussi avec glaces encastrées dans le-bois. Celle de Sain.g/tin.-e -Mdlantos(8conserve une chaiie datée de 1638, qui est bien sculptée. Coinmu& chaire, ce quil a de plus remarquable dans larrondissement, cest la chaire de léglise Saint-Ade ndrdLille.

(11 Canton de Lannoy. , - ) Canton (te Cysoing. - - Canton dArmentières. (4)Canton de Lille. (5) Canton df-]auhourdin. (6) Nous avons enitirunté ee qui concerne téglise de Sequedin â un travail de M. labhè Carnet. (7) Canton dl-!auhourdi ri - S) Canton (te Cysoing. - 41 -

« -Sa partie supérieure, formant abat-voix, représente un ange, un peu plus grand que nature, soutenant de ses ailes déplo yées tin immense rideau. Dune main il tient une croix, de lautre une trompette; cest lange de la vérité qui soulève le voile de lerreur. Leffet est grandiose. La construction te cet abatvoix désigne, chez soit un génie original cest un assemblage de bois, de mastics, de bandes de toile, utc., tout couvert dune couleur pu lui donne lapparence du bois de chêne. Ce travail, paraîIil,.a ôté exécuté par -un religieux de lordre des Carmes, auxquels léglise appartenait avant la Révolution (1). 11) a, à léglise de la Madéicine, à Mile, une chaire dun caractère moins monumental, qui est utmfbon travail du XVIIP siècle. A drdite-de.léglise dErquinghern-sur-la-Lys (2) sélève un calvaire surmonté dune curieuse charpente de forme ogivale très bien sculptée, sur laquelle se trouvaient autrefois (les statues. Oit sur un fragment du porche Lan mil V XX Grard De le Boe fist ceste..., ». Léglise de La Bossée offre un calvaire dont le Christ est très bien sculpté; dest lœitvre -de Boilly, mndître menuisier très habile, qui fut le père du célèbre peintre Boilly. Il est dautant plus important de signaler les anciens calvaires éii bois sculptés avec soin, que trop souvent on les remplace dans notre siècle par- de mauvais ouvrages en fonte. • Comme sculptures en bois, nous devons sigm1er les magnifiques hoiserie du salon Blanc (le lHôtel-de-Ville (le Lille et lancienne salle de réunion du magistrat dans le même édifice, désignée sous le nom de Conclave, dont- les sculptures en chène, datant denviron 1718, sont encore plus remarquables que celles du salon Blanc.

OBJETS DAMEUBLEMENT - CONSERVÉS DANS LES.SACRISTIES UT LES HOSPICES.

-La sacristie de léglise Saint-Ètietvne de Lille offre un très beau bahut en chêne sculpté, portant la date de -1633 ; une inscription sur cuivre indique quil provient de: labbaye Saint-Bertin de Saint-Orner. Oit dans la même sacristie, une horloge -en bois sculpté, genre Louis XV.

(1) Bulletin de lu Commnission-Jmistorique du ?eja,ternem du Nord,-t. XLp. ?i3i.; note 41 M. labbé CarneL - (2) Canton 4Arurjerijkmts. _Hospice de Gomines. Dans le parloir, bdisees enchêne bien sculptées, chaises anciennes, six fauteuils Louis fl-atac tapisseries curieuses,- plaque de cheminée en fonte. Dans un autre p.arloir, mie, armoTre en chênb avec des orneméntg en marqueterie très bien exécutés, petite table ancienne, et sur la cheminée un crucifix en écaille et ébène, avec un beau Chrit.en cuiVré doré, dont les trois extrémités de la croix présentent des ornements de nume - métal très bien tri- vaillés. Dans le réfectoiie des religieuses un bahut en hène. Êtabu&sements hospitaliers de Lute. - Hôpital Saint-Sauveur. Dans la chapelle, un meuble flamand à deux portes, en chêne sculpté, XVlll° siècle; dans :la sacristie,une petite armoire à panneaux gothiques; dans le réfectoire, une belle pendule-applique en marque- terie dé cuivre et décaille, sur console du même travail, de la forme - dite violon, XVlIr siècle dans un couloir voisin , .un banc en chêne à frise sculptée poitant linscription semita recta 1664, curieux spécimen des vieux meubles flamands. - hospice Comtesse. Dans la salle qui précède le petit salol), un grand bahut en cbène sculpté, à trois portes et trois tiroirs, orné de panneaux à moulures et de colonnes torses garnies de feuilles rampantes, XVII0 siècle (1). Dans le réfectoire, longues et massives tables en chêne du XVlr siècle, à gros pieds forme balustre. Dans la cuisine, une grande cheminée dont hles mon- tants, en pierre style gothique, supportent un entablement en bois de la fin du XVI1°siècle; deux anges ronde-bosse, tenant un écusson, - sont placés k chaque extrémité et accompagnent nu cartouche central formant cadre accolé de deux cariatides et orné des aimoiries de Joseph Vranx, religieux de Cysoing, maître (le cet hôpital. Hospice Gantois. Deux bahuts fidinands à panneaux sculptés et moulurés, XVII0 siècle. Un autre meuble en chêne sculpté mérite dat .tirer•Yattontion ;cest une • grande armoire à linge de lépoque de Louis XIV qui se trouve au premier étage; Elle est h pans coupés; de fines sculptures dans le goût :dé lépoque ornent toutes les parties principales; la richesse du dessin ainsi que là perfection du travail en 16M une oeuvre de menuiserie tout • à fait remarquable (2).— Hospice général. Unbalmtflamanddé la fin du XVII0 siècle h panneaux moulurés, surmontés dune frise sculptée

(t) Ce bahut, comme plusics antres objets appartenant aux Hospices de Lille, u été déposé au Musée. Reproduit par lhéliogravure dans les Notcx surfes anciens d/abtissrmene,o /ispit.eiicrs de Lifte, pal M. Ozenfant. p, 22.. - — 43 -

se rbattant et servant de tiroir. - Administration des Hospices. Une belle armdire en ébène, qui se trouvait.autrefois à lhospice Cern- tesse, a été traiisportée .fins le local où se trouvé le siège de ladminis- tration. Sa hautetir est de 2 n. 40 sur lin. 60 de-largeur. Des panneaux à nervures, figurâùt des parchemins plissés, gornisseiit toutes ses faees et des fer.riirés,appariites lui donnent un aspect àla fois sévèré et agréable. Ce meuble, qui est probablement de la première moitié du XVP siècle, est divisé par deux tiroirs à rinceaux et médaillons fine- ment sculptés; délégantes serrures extérieures complètent son ,ornementation. Dafis la dalle des stances de la môme administration, une ancienne pendule et son socle en marqueterie de Boule, dont la forme droite etls bronzes ciselés, précisent lépoque, cest-à,dire le XVIP siècle; comme sur presque toutes les pendules de ce genre, une statutette surmonte la partie cintrée qui sert (le couronnement; len- semble est riche quoique sobre dornement).

SCULPTURES EN MARBRE ET EN PIERRE.

LM carrières dé Lezennes où lon ,a longtemps exploité une pierre blanche propre aux bas-reliefs et le voisinage de Tournai et dEcaus- sines où lon extrait encore une pierre dure de qualité supérieure permettaient aux sculpteurs de la châtellenie de Lille (le SC procurer facilement les matériaux nécessaires pour la décoration des édifices publics. Un certain nombre de leurs travaux existent encore aujourdhui. Repositoire: Les repositoires, cest-à-dire les tabernacles eu forme de tour, complètement: isolés, de lautel, et servant à conserver la réserve eucharistique, sont assez nombreux en Allemagne où on lés désigne sous le nom tic sacraments/taiischen; on en trouve en Bel- gique où -lé plus riche est celui"de Louvain. ils so nt plus rares en France; dans le département du Nôrd il en existe à Bourbourg, à Métre, à Marquette eh Ostrevant, et à Tourmignies dans larrondissement de Lille. Ce dernier est adossé au mur du choeur, à gauche, en regardant lautel; sa hauteur est de 4 mètres. il est formé de trois étages. Au bas "une pierre bleue- devenue noire, sirinontée dune autre pierre assez haute4 portant linscription que nous reproduirons plus loin. Le second

(1) Ce qui concerne lameublement des Hospices est emprunté au travail de de M. nous avons dé jà parlé. -44—

étage est foritié dune pierre bleue en saillie sur laquelle repose un tabernacle fermé par une porte en fer ornêe.dun calice que surnionte une hostie; (tes de ux côt4s de la porte se trouvent deux colonnes en pierre.bleue dont la hase et le chapiteau sont en pierre blanche. Ces chapiteaux portent une architrave en pierre bleue couronnée dune frise en pierre blanche avec bas-reliefs. Le troisième étage est semblable au second, avec une niche iiu lieu du tabernacle. Le tuut est couronné par un petitidème dont la partie supérieure a disparu. Vdii Finsciiption dont nous avons parlé « Messire Maxlinilien 4e,flavifin, éhe.zalidr du Breucq, Hàut-Monstreuil, .Tourmignies etc., député et haillv général du roy très-chrestien en sa chastellenie de Lille, et dame Marie de GrauT.t, dame dudit lieu, dAvion et de..Fosse, sa coinpaine, ont fait Faire ce repositoire en lhonneur de Dieu et décoraiionde cesl.e église. Priez polir eux ». Aux. a]Igles de la pierre offrant linscription se trouvaient des armoiries qui ont été détruites. Bas-reliefs en marbre. -Le centre de lautel de l4glise de Mous-en- Barmul, est occupé par un médaillon en marbre blanc dun très remarquable travail, qui représente les Hébrehx recueillant la manne; la noble attitude de Moïse, lempressement des femmes, la joie naïve des enfants sont très bien exprimés.. Au-dessus, des épis, des raisins, des poissons et autres symboles avec deux anges sur les côtés. Ces sculptures proviennent du château de Dournes près dAnvers. Lancien propriétaire (Tu château, M. Declercq-Cuniont, en afait. don b léglise de Mons-dn-Baroeuil. Elles accusent le XVII" siècle. Léglise de Marcq-en-Barœul possède deux bas-reliefs en marbre blanc qui proviennent de lancienne collégiale de Saint-Pierre de Lille. Ils représentent, lun, lEiect.ion de saint Ambroise comme évêque et lautre le Baptême de saint Augustin. Ce sont cieux oeuvres remar- quables par le mouvement, par la variété (les types et par la noblesse IIL style. Ces bas-reliefs ont .0.90 de hauteur sur .1 in. de largeur.

STATUES ET I3VSTI.

ospiec £onUese. Sous chacune des fenêtres éclairant le choeuFde la chapelle se trouve une niche en marbrenoir •à consoles, avec tètes dange, guirlandes de fleurs et cornes dabondance en marbre blanc dune forme architecturale riche et élégante comme on cii trouve dans les églises de Belgique. Les cIeux groupes en.inarhro blanc qui sent dans - 45 - ces nîclies,repFéentant lin saint Joseph avec lEnfant-Jésus (I) et Vautre sainte Amie avec la sainte Vierge nont point le mérite des niches; ils ont été exécutés par un homme de métier plutôt que par un artiste. Lés remarques que nous venons de faire concordent très bien avec lextrait dun compte (le lhospice Comtesse pour lannée 1655- 1656, oit est dit que « deux niches avec les images scies au coeur ont été vendues, avec quatre, par Jacques Coch, marchand de pierres db jaspe et marbre demeùrantà Gand » (2). Comme œuiresdart, nous ferons rernarqùer tout spécialement lès deur butes en marbre blanc de saint Pierré et de saint Pau], qui se trouvent à lentrée du choeur de•légiise Saint-André à Laie. Ce sont deux oeuvres de grande valet dues au ciseau du célèbre sculpteur anversois Arthur . QlièUyn. Elles proviénpent de la colléià1e Saint-Pierre àè Lille; cM assure quelles avaient etc execut4es par ordre du prévôt dé cette collégiale, Remy du Laury, à qii sont dus plusieurs travaux. artistiques. e De la marne collégiale, provi nt un magnifique groilpe en marbre grandeur nature, représentant saintenuAè et la sainte Vierge, qui se trouve dans léglise d Marc q-enB1wœMt, à lentrée du choeur.

FONTS BAPT1SMUX. de Église de Gonde court (3). Lancienne clive baptismale légiie.de Gondecourt est un monolithe carié en pierre noire dEcaussines, offrant 0,40 de hauteur et 1 mètre de longueur sur chacune de ses faces. Un creux a été - formé dans sa partie supérieure, de manière à recevoir un bassin qui était sans doute eifplornb. Voici les sculptures quelle présente. Sur les quatre faces règne une arcature plein-cintré, soutenue par des colonnettesafterna±ivemeimt ,simples -et jumelles et samincissant de haut en. bas.. Les colonnettes accouplées sont taillées en.imélice, les autres sont finies. Entre ces colonnes se trouvent dés rosaces formées de cinq feuilles encadrées et de cercles séparés par (les perles.-Au-dessus de larcature se développe

(1) La niche de saintJoseph n été reproduite dans louvrage de M. Ozenfant. p. 13. Gand et surtout Anvers étaient, àcetto époque; les principaux centres artis- tiques des Pays-Bas.

(3) Canton de Seclin. - -• . _46_. -

une large arabesque représentant, sur la face antérieure et sur cellê qui lui est opposée, quatre dragons ailés et enlacés se mbrdant la queue et sur les deuxfaces latérales, dun côté des oiseaux becquetant des grappes de raisin et, de lautre , les mêmes oiseaux buvant en dés vases Autour du bassin est sculptée unc Irise élégante avec des dessins représentant alternativement un vase placé entre deûi oiseaux et des rameaux de feuillages La partie inferieure de cette cuve aujourdhui completement déténoree par 1 exfoliation de la pierre parait avoir éte armée dun quart de rond Elle reposnt peut-être originairement, comme cela se voit aux fonts baptiSau de Ruasèn, 4ans le Limbourg belge, sur quatre fûts ou colonnes qui ont été remplacés au XVII.0 siècle par un pédicule octogonal. La1a, qui etancienhè, est formée dune, plinthe de 0,3 de haut; et dunLe tore divisé en 1 rois parties, avec une large feuille plateaux angles. monunient al in. 04 délévation totale. Lensemble révèle le XI ou le xiit sièclé. Les dragons syiii- bobs de lâme coupable et les colombes becquetant Je raisin et buvant dans un vase, emblème de la vie éternelle ou\trte par le baptênié, rappellent les antiques traditions chrétiennes. Cest un monument irès intéressant au point de vue ardhéologiqûe Ne layant plus trouvé à léglise , lorsque nous sommes allé à Gondecourt, nous avons fait opérer des recherches pour savoir •ce quil est devenu. Nous avons appris quil se trouve chez un habitant de la paroisse y nous espérons pouvoir lé faire déposer au Musée de bille. (1)..

Église de .Clùireim.g (2). Les fonts baptismaux (le cette église sont formés dun monument en pierre noire dEcaussines, haut de I in..63 et large de 0,08 à lextérieur de la cuve. Une base, formée dune scolie et dun seul boudin et présentant aux quatre angles les feuilles phites quon appelle la griffe, sert; de support à un fût cylindrique dun diamètre beaucoup trop large pour sa.hauteur. Cç fût porte , lui-iuètrie une cuve ronde en pierre, ornée de deux cordons formés doves, cuire lesquels se-trouve un entrelacs très gracieux de.rjjceaux et de, filets rappelantlornemenlation des manuscrits du Xll°sièce.De cetentrelaos, aux quatre extrémités de la cuve, qui correspondent aux griffes du socle, se détachent quatre têtes en ronde bosse, aux cheveux ici très

(Eulleein de la ()oz)?issiom histot-ique du département du Nord, t. I., P. 414. Les fonts baptismaux de Gondecourt y sont représentés. (2 Cnnton 4e Lonnov. - 41 -

long, là coupés on brosse et ailleurs lisses et plats avec une couronne à perles sur le front; 1expresion (lu regard, le caractire puissant et! étrange (le la physionomie indiquent des sculptures (le ],époque romane Cest au XIIsiècle quil faut sans cloute faire remonter ce monument. 11 a été délivré de lépais badigeon docre jaune qui .le déshonorait ; on peut saisir aujourdhui le caractère archaïque dont il est empreint. li a 4M reproduit dans lu Btlletin de la Commission historique du dpartement du Nord.. Èglise de Tourn-ignies -(1 ). Nous avons vu dans cetteéglise hue-- cuve baptismale en grès sans sculpture qui présente au centre une forme circulaire et au rebord-extérieur la figure dun octogone. Nous y avons relevé linscription suivante : Cite [on fut fait lan XVC XXI,. a lamps ,Tan. Quai -é et Jan Caron étion égalizé. Église dHerlies. -En examinant à lextérieur léglise dIlerlies, nous avons trouvé gisant sur le sol, -près de la sacristie, une sorte do cave baptismale, que -nous crovôns être un bénitier, sur lequel se lit : lins- cription suivante - Proyez Dieu, par carité Pour Jehan Deteplancque qui ma donné. 1527.

,PETITS MONUMENTS FUNÉRAIRES.

Dans larrondissement de bille, comme en diverses région-des Pays-Bas, on rencontre, sur les murs dun certain nombre déglises, parfois à lintérieur et parfois - à lextérieur-, des petits monuments funéraires commémoratifs où se voient une épitaphe et au-dessus un sujet de piété aveu la représentation de la personne dont ce bas-relief rappelle le souvenir. - - - Ces petits monuments, qui étaient souvent- placés vis-à-vis lendroit , - -ou était enterré le défunt,, ont malheureusement été trop- souvent lobjet dactes déplorables de vandalisme. - -- Le plus ancien et le mieux conservé est celui de léglise dAnstaing (2). Cest un bas-relief en pierre, haut de 0,55 cl large de .0,45, encastré

(I) Canton (le Pont--Mnrcq. - (2) Canton de]snmmoy. - - - e - 48 -

dans le mur de la nef latérale droite, près de ïemflréii de léglise. Il représente, sous deux arcades ogivales, dun côté la Vierge portant lEnfant-Jésus, de lautre un prêtre agenouillé, derrière lequelest debout saint Laurent, patron de la paroisse. - Au-dessous linscription suivante cii beaux caractères gothiques Chi devant ghist sire Brises Li Rois, qui lu curés dAnstaing, qui trespassa en lait grasce mil CCC. Le dessin est tracé en creux, à traits fortement prononcés. Les ornements sacerdotux et laube avec applique que porte lé prêtre sont int?ressants à Atudier. Caractère artistique. Sur le côté sud dit mur de télise de .Lambersart (f), à lextérieur, prés de la porte latérale, est aussi éncasdré un petit monument comme- moratif à peu pès de la nêine grandeur, gravé ait avec relief très peu marqué il ieprésénte le curé del.paroisse agenouillé devant la Vierge, -à qui il est présenté pàr sainte Catherine. Eu dessous lépi- taphe « Chy gisi sires-.Jacquemes. Le Grans, qui fu curés de chéens, qui trespassd lan mil CCCC, le XX V jour de seplembrè. Priés Dieu pour saune. Amen. » A Avelin (2), il y avait dans lancienne église deux de ces petits monuments funéraires que lon acu le soin (lencastrer dans les murs, à lintérieur dit nouvel édifice construit en 1856, et qui rappellent le souvenir de seigneurs de lit Le premier et le plus ancien de ces bas-reliefs est en pierre bleue. 11 représente art célébrant la en • messe et des chantres qui psalmodient des stalles recouvertes • de draperiès; Je fond est formé darcs en tiers-point très élancés; , tout autour un encadrement dont les rebords sont décpés de crosses végétales. La scène et lornementation ,ont sculptés avec soin de nombreux restes de peinture témoignent que ce petit monument était jiohchromé. Au bas, nous avons relevé linscription suivante : Chy gixt mes., Lion de Barbenchon, jadis seigneur dAvelin, qui trespassa lan mil GGCC VI, et dame Marguerite de Hirson, se femee qtii trespassa lan mil CCCC XXX.!!. Priés Dieu pour tes cimes. Dans les coins, deux écussons complètement Trustés. Lautre monument commémoratif de léglise dAveiin est Lit blanche; il est beaucoup moins ancien et beaucoup moins bien conservé. On y

() Canton de Lille. (2) CiLiltoul de lo rit-h-M o rcq.

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voit un soigneur et sa femme agenouillés devant le Christ en croix. Au-dessus une couronne de hàron et (les éClISSOnS 8VOC les quartiers des familles Lecocq, du Preiz, de Croix, Revel, Presss, Hacq, Tenre- inonde, Vilain, \Vet. Pas dinscription ni de date. La terre dAvelin fut érigée eu baronnie, en 1614, en faveur de Michal ilangouard. Sainyhfn-en-Mêlantois (1). Dans le jardin du presbytère de Saiii- - ghin, BOUS avons remarqué mi petit monument funéraire en pierre Étanche à peu près des mêmes dijnbnsions que ceux dont nous venons de parler, (fui a été trouvé dans un mur (le léglise en y ouvrant un passage. Ce bas-relief représent la Vierge assise sous un (lais et tenant lEnfant-Jésus sur ses genoux;iidroite, le donateur avant derrière lui son patron saint Thomas et à ses côtés ses quatre fils dont lun porte lé costume de chanoine à gauche, la femme du donateur avec son patron saint Jean et ses cinq filles dont lune est encore au maillot. En dessous, une inscription dont une partie seulement est consrvée. Voici cc que nous avons pi.i déchiffrer Au c/umentière de chêans gisent lhomasMargtcl, qui trespassa lan mil flIP XLII, le dar- vain jour de .Tanvier, et Jehenne 1Vauh, se femme....de....lan.... Pour lesquels sire Thomas, leur fil a donné..... de terre. M. le curé ile la paroisse nous o promis de faire encastrer ce bas-relief dans le mur de léglise, à linférieur, et de fi,, délivrer du grossier badigeon jaune qui le couvrait. Nous venons de voir quelques-uns de ces petits monuments commé- moratifs consacrés h des prêtres, à des seigneurs et à des familles de la Dans Idqlise Sainte-Catherine deLiiic, nous en trou- vons un qui rappelle le souvenir dune famille bourgeoise de cette ville. Voici, en effet, ce quon lit sous une sculpture offrant une Vierge vénérée par une nombreusefamille Cy devant gisent Pierre Machon dit De le Sauch, fils de Jaques, bourgois de Lille, et ciei.nisclie de Courtray, se femme, lesquels, par mariage, eurent ensemble XV enfans, assavoir dix fils et cinq filles, et trespassa ledit Pierre, le premier jour de juin g. lan mil CCCC LXX) II et tadiôte dem.iscile Jehen4ie, le XIïjours de mars, lan mil CCCC LXXJJT. Et sy y gist Pierre Machon De le Sauch, leur fils, lequel fesi faire cette representacion rait mil CCCC LXXIX et tresnassa le 171 0 jours doctobre, lan mil CCCCC et ung. Priez Dieu pour leurs fîmes.

(1) Canton do Cysoing.

II

I M

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monument commémoratif dune famille bourgeoise dont le nom se retrouve dans lhistoire de la ville et de la région se trouvait dans une dépendance d légl ise; nous avons obtenu quil fÛt endastré dans le mur voisin de lautel saint Jean, à lintérieur; et on la décoré dune. riche peinture polychrome. - Une sculpture analogue à celle dont nous venons de parler est encas- trée dans le mur de léglise dHouipiin (1) on y voit la Sainte Vierge tenant lEnfant-Jésus en ses bras, avec divers personnages qui entou- rent le groupe principal. Pas dinscription. Lusage de rappeler le souvenir des.défunts par ces petites pierres commémoratives existait encore pu XVII 0 siècle, puisque, dans léglise de Pérenne (2), on en 1oit deux qui offrent un prêtre agenouillé devant le Christ; lune rappelle M 0 Gruson, curé (le la paroisse, mort en 1636, et. lautre, M Leelercq, aussi curé de la paroisse, mort. en 4658. Plusieurs de ces petites pierres ont été mutilées. A AnnœuUn. (3), il en est deux, lune du XIV" et lautre du XV° siècle, où se décou- vrent avec peine quelques restes des hauts-reliefs qui les décoraient; laction du temps et surtout les coups de pierre, des enInts les ont presque complètement fait disparaître. Une lettre du maire d.Annœulin, adressée à M. le Préfet, en date du 8 mai 1838, dit que lune de ces pierres représenlait une descente de croix et portait, la date de 1409. Dans les murs de léglise dJidllennes-lez-Haubourdin, sont encastrés deux autres petits monuments (lu même genre; qui ont aussi beaucoup souffert. Lun n été tellement martelé sous les coups de pierre quil est impossible rie reconnaître le sujet qui y était figuré sur lautre, cest à peine si lon peut entrevoir la Vierge et lEnfant- - Jésus dans un petit édicule gothique.

u PIERRES TUMULAIRES.

Il ne peut entrer, dans le cadre de notre travail, de signaler les nombreuses dalles ou pierres tombales (loi rappellent le souvenir dun défunt par une simple inscription eu par des ornements qui ne peuvent intéressèr lartiste, larchéologue ou lhistorien. Nous ne parlerons que

(1) Canton de Seclin, (2) Canton de Cysoing. (3) Canton de Seclin.

I 31 - de celles qui préSe;iteifl des personnages notables ou une décoration en caractéristique, gravés soit au trait, soit relief. Ces dernières étaient autrefois très nombreuses dans les églises de larrondissement de Lille. Mais beaucoup ont disparu, soit. Sous les pieds des passants, soit en temps de guerre et de révolution, soif lorsquon a construit de nouvelles églises. Il en reste néanmoins encore assez pour lions permettre de signaler ce (lui distinguait ce genre dindustrie artistique. Celle qui se trouve dans léglise de Seclin (1) présente un haut juté- rôt. il y a dix h douze ails, en opérant un travail (le restauration dans la chapelle du transept de droite de lancienne collégiale de cette ville, 011 a trouvé une curieuse pierre sépulcrale gravée au trait. Sur les bords montent deux colonnes h chapiteaux romans qui portent un arc double en plein centre sur lequel on lit linscription suivante en lettres -- capitales en partie entrelacées dont plusieurs sont presque effacées Anno ab IneanviUo,w .Domini M" C° TX° et VI id. Jebruarij, feria VI, obiit Gozeu,imes Jfanne/w.r-s. Entre les colonnes se trouvent plusieurs dessins circulaires, dont le seul qui soit- à demi conservé montre un aigle tenant entre ses serres un livre sur lequel., se voient des lettres qui semblaient être le monogramme du Chrit;. Lensemble rappelle les miniatures des manuscrits (lu XII siècle. Les monuments funéraires remontant à cette date sont très rares. - Au XIVC siècle, les dalles tumulaires des églises l)ser1te11t les - personnages gravés au trait au milieu dune ornementation architectu- rale. Cest c3 qui se voit sur une grande dalle en pierre bleue placée près du choeur, da os le pavement de la nef de gauche (le léglise dEv quingh-em-siw-la-Lys (2). Au milieu délégantes arcatures en tiers-point gisent deux personnages, un homme et une femme,: dessinés au trait comme le reste de lornementation. Plusieurs frag- tuents des bord-, de la pierre sont tombés sans douta sous les pieds qui sy sont heurtés. Nous avons pu relever les mots qui suivent:Jehans Caboche et demiselle Petillons, se espense, père et mère de maistre Jehan Caboche, clerc, notaire.... rov.....Saint-Pierre de Lille. Priez Dieu pour quil ait inerchi de leur....»: - Cest à la fin du XVI siècle que nous transporte une bellepierre - tombale de léglise de Lannoy, qui inalheuieusemont a été mutilée. Au pied de la croit sont représentés, à genoux et les mains jointes, un

(1) Chef-lieu do canton- (2) Canton dA uhentières. - 52 -

homme et, une femme dont linscription suivante révèle les iioins avec la date de leur mort Cy devant reposent les corpsde Josse (lu Chastel, escuier, seigneur de Côurcelettes, vivant, grand bailly et prevost de ceste ville et demoiselle Arme Le Roy, sa femme, lesquelz trespas- sèrnt, assavoir ledit seigneur le cincq (le fevrier XVC 1111 XX et seize, et ladicte damoiselle le XXII0 dejuing mil six cent quatre. Priez Dieu pour leurs âme. Ait-dessus de lécusson du mari qui était dargent à trbislions de sable, o tour en abîme ; au bas lécusson de la femme presque effacé, qui devait être dazur au chevron dor. Dans léglise de Cœmphin-en-Cmren-diatdt (4) se trouve mie pierre sépulefale, offrant limage dun gravée au trait ; elle rappelle la mémoire dAntoine Dumouljn, curé (le cette paroisse, déçédé le 49 juin 1594., • : Le souvenir dun historiographe de la fin du XVJF siècle est rap- pelé par nue dalle de léglise de øhdreng (2). Cest une pierre tumulaire • offrant les caractères do lépoque, consacrée è la mémoire deMichel- - Ange, baron de Ihiorden, vicomte (le Laugle, seigneur de Chéreng et titres Iieu, chevalier -du parlement de Tournai, commissaire ait rehouvellient des magistrats de Lille, de Douai et dOrohies, comme grand bailli de Cysoing, décédé le 3 août lOt•,, qui avait fait publier en 1684 un journal historique pour servir à lhistoire de Louis-le- Grand, et a laissé un grand nombre de lettres et des travaux historiques et littéraires qui sont conservés clans la bibliothèque des manuscrits de la ville de . -A Deulenon,t (3, cest! un curé de cette paroisse que rappelle une - très belle lierre en marbre blanc décorée dans le goût du dix-huitième siècle, qui est encastrée dans le mur de la nef latérale de gauche.de 1égtie. Elle montre, à sa partie supérieure, un ostensoir entouré de zayons gravé au trait en or, et en dessous une large draperie de même outenue par.quafre anges qui versent (les pleurs. En relevant - - la draperiQ les anges laissént voir lépitaphe suivante consacrée à la -rpémoire -de celui dent, ils déplorent la mort D. Q. M. lcy gist le - sieur et mestre Van Eeckbout, presbre; natif de Çomines, curé de • Deusleinont, décédé le 7février 1745, agé de;72 , ns, homme pacifique et exact dans ses -fonctions ...... lequel a..fondé- un obit a perpétuité a

-t) Canton de Seclin. (2) Canton de Lannoy. (3) Canton do Qoesnov-sur-fleûle. trois psalmeset a trois leçons avec les recommendaces ». En dessous un écusson gravé en or où se voit un chêne, armes parlantes faisant allusion ait du défunt pu commence par le moi Eeck, en flamand chêne, et sous lécusson la devise Ad alliera.

SÉPULTURES MONUMENTALES ET TOMBEAUX A PERSONNAGES.

Pluieurs des grandes sépultures dè larrondissement de Lille ont disparu. Celle de léglise de Fretin, oeuvre artistique très importante du xvt siècle, sur laquelle sont représentés un seigneur de cette localité et ses deux femmes, a trouvé un asile dans le musée de Douai. A Renée, lors de la reconstruction de léglise en 4832, a été détruit un monument en pierre offrant deux grandes statues avec linscription suivante : « f git daine Jehanne rie Saint-Orner, femme dillustre et noble seigileur, Louis de Montmorency, laquelle mourut lannée 1584 et lui lannée suivante a lentreprise dOstende, sans que lon ait pu retrouver son corps ». La perte, la plus regrettable est celle du tom- beau de Louis de Male, avec statues et statuettes en laiton sculpté vers le milieu du X1.TC siècle par lhabile fondeur et batteur de cuivre Jacques de Oéfines.Ce monument, qui se trouvait dans la collégiale Saint-Pierre de-Lute, n disparu depuis lépoque de la Révolution (1). Un certain nombre de grands tombeaux ont eu un meilleur sort. Le plus ancien que J10u5 avons à décrire est celui de saint Piat dans la crypte de léglise de .Seclin. Il est formé dun sarcophage en pierre blanche, plus étroit aux pieds quà la tête, dont un moellon a été enlevé rune des faces; plusieurs tronçons de colonnettes assez grossiers lui servent de supports. Le sarcophage date peut-être de lépoque de la morI, de saint Piat, cest-à-dire du 1110 siècle de notre ère, mais les- tronçons des supports paraissent dune date postérieure-Une colonnette imuhapiteau à crochet, qui sert aussi de support, révèle la fin du XllC siècle. Cette dernière colonnette pourrait bien être tin vestige dune Irestauration qui a pu être exécutée vers 1143, date à laquelle a eu lieu \lne visite des reliques du saint. Au-dessus de ce tombeau est posée une pierre bleue longue de 2 rn. 75 et large de 1m. 05, sur laquelle est gravée autraitlimage de saintPiat.Le saint estrepréseutêcouché,tenant dans lune de ses mains la partie supérieure de soit en mémoire

(t) II 1 élé reproduit par MiIliu dans ]es AntiquiWs notion ales. - 54- t (le soit porte la petite tunique pontificale sous la chasuble. Àn4essus de sa tête, auinilieu dornements de lépoque de transition entre le roman et le gothique, qui forment lencadrement»de la pierre; oit voit une main divine qui touche la tête du saint à lendroit oit il fut frappé. M. de Rosny, qui n reproduit cette pierre, dit; dans la notice qui accompagne cette reproduction, qûe lon peut faire remonter cette: piérre à lépoque de saint Eloi. Cette opinion est évidemment erronée la décoration de la pierre et la forme des ornements sacerdôtaux quy porte le saint ne permettent pas (le la faire !einonter plus haut quela période romane de transition. Elle est peu(-être dune époque corres- en pondant h la visite des reliquès faite 11431143; daprè les caractères quelle présente, nous sommes porté à lui assigner la fin du XII siècle ou le commencement du X1l1 5 (!). - Nois nindiquerons que pour mémoire, un grand tombeau h person- nages (le lêglise de .Lin.sdlles, élevé ait de Martin (le Haines, chambellan de Charles-Quint, mort oit ; figures, armoiries, épitaphe, tout a été impitoyablement martelé. Celui de léglise de ï3ou,s-bee que (2), paroisse toisine, a aussi souf- lert; niais il présente dès parties presque intactes et un caractère artis- tique qui méritent une, description détaillée. Ce monument, construit en grès très fin 5 est haut de 5 mn. et large de 3 lu. 50; il est placé dans le choeur de la nef latérale de droite de léglise, à lentrée de la sacristie. Il a été élevé à la mémoire de Gilles Ghiselin, seigneur de l3ousbecque. 11 est formé de dciii colonnes domities bases en marbre noir, aujourdhui en partie enfoncées sous le pavement, portaient autrefois des éclissons; les fûts qui surmontent ces bases sont cannlés aux deux tiers et sont coupés par des cercles- entre lesquels sont sculptés de gracieux rinceaux, avec têtes dhomme oit de lion et fleurs. Les clmapitéaux de ces colonnes, qui sont corinthiens, sont surmnonté et reliés par une architrave décorée de rinceaux très délicatement travaillés, au centre de laquelle se trouve un écusson porté par (les auges, qui offre la date 1559. Aulessus de larchitrave, un fronton au milieu duquel le Père éternel est représenté tenant le globe en main, entouré danges et de nuages. Sous larchitrave, entre les colonnes, à lendroit oit maintenant la porte qui sert h entrer dans la sacristie,

(i) Le sarcophage et la pierre ont été reproduits, ayec une notice, pal M. labbé Bulteau dans le tome XXXIV des Mémoires de la Seciété dE,nulatiomTde Cambrai. (2) Canton de Tourcoing,

- :- s - n;) - sélevait autrefois le tombeau de Gilles Ghiselin, seigneur (le llousbecque et de sa femme. Des ilotes envoyées en 1845 à M. le Préfet du Nord, rappellent quil y avait sur ce tombeau deux statues; des fragments de marbre qua recueillis M. Jean Dalle, maire de Boushecque, permettent dassurer que le défuht était représenté sous la forme dun cadavre presque complètement nu dteldt! sur une natte, comme un personnage en albâtre dû musée de Douai. On dit que celle statue de Gilles Ghiselin et celle de sa femme ont été brisées à lépoque de la Révolu- tion. On a conservé le morceau (le mar»re blanc ou se trouve lépitaphe qui suit: « Cy git messire Gilles, seigneur de Bousheke, fils de feu .Gille, aussi chevalier en son temps, seigneur dudit Bousheke, de HeullehofWastiues, etc. et son temps, écuyer trenchant à feu peur Charles de l3ourgogne le servit à la journée de Nancy, et depuis audict estat a très puissant royPinlippe de Castille, et premier esccuier trenchant e messieurs les enifans du ro y (1), quand il se partit du pays dernbas pour Espaigne, lequel teimina vie par mort le XVIII 5 jour (lu mois dapvril amie XVc XlIll. Et darne Agnies Gommer, sa coinpaigne, en! son temps dalle des Planoques et de lePhalesques, laquelle termina vie par mort le second jour de juillet, XV XLI. Proès Dieu pour leurs âmes. » Le coeur dAuger (le Bousbecque, habile diplomate et célèbre naturaliste, avait été aussi renfermé dans ce tombeau. Malgré les mutilations à jamais regrettables quil a subies, le monument conservé à Boushecque est très beau en lui-mémo et très intéressant pour lhistoire de lart. Comme le dit M. Léon Palustre, il présente «.une brillante ornementation caractéristique de lépoque de la Renais- sance » M. - Nous devons aussi décrire un monument de lépoque de la Renaissance qui se trouve dans le choeur de léglise dIiouplin (2, à droite, contré le mur. 11 est formé dffiie grande scène en haut relief, sur laquelle est représenté un chevalier à genouxsnr un prie-Dieu et les niainsjointes. Ce chevalier porte la barbe, la fraise à larges plis, suivant lusage, du temps; une tunique à manches courtes recouvra la cuirasse et ne laisse voir quune partie des brassards et des ! cuissards. Le personnage a la tète et les mains nues, mais on aperçoit près de lui le heaume et les

(1) Léon Palustre. La Renaisçanee en- France, p. /j. - Voir aussi IRutoirc de Bàusbecquc, par Jean Dalle,.Wervieq, 1880, p. 42. Le tombeau y est roproduit. (2)Canton rie Seclin. gantelets. Lépitaphe suivante nous apprend son nom et rappelle ses services : Cy gist mesire Loys, en son temps chevalier, seigneur de la Trouillière, Cienetines, ljeaumanoir, l-Jouplin,et gentilhomme de la bouche duRov, gouverneur et capitaine duchaslnau de Gand, lequel, après plusieurs volages, faicts darmes et batailles, sv comme devânt Renty, Saint-Quent.in, Graveliughes eLla venue du prince «Orange en Pays -Bas, servant de lieutenant général, commandant à mil cite- ;aulx légers soubz la charge du sr de Noircarmes décéda le -X 0 de novembre XV0 LXXII. En mémoire duquel a dressé • ceste épitaphe, généreuse daine, madame Marie deNoyelles, son espeiise Dans léglise de Lambersart, prè.s du portail, h droite en entrant, est érigé un beau monument dans le genre de celui dHouplin, bien quil soit un peu moins ancien. Il représente le Christ en croix, et, agenouillés au pied, un seigneur et sa femme en costume Louis XIII. Cest une oeuvre très fluctuent sculptée. Voici lépitaphe que nous y avons relevée « Ici reposent les corps de messire Jean Sarrazin, chevalier, seigneur de Lambersart, Ruv, Moriensart. Villers, Loiupret, des Goutjères et de Clecquel, qui trespassa le 9 daoust 1619, et de daine Paille du Moulin de Malinghem, sa femme, qui trespassa le 26° de inay 1527 ».

Chapelle tùndraire de la thniiIle de Tenreinonde, ù Bachy (I). - En 18/1/1, lors de la construction dune nouvelle église à Bacliv, sii lés observations de la Commission hisloripie du département du Nord, une chapelle funéraire (le lancien édifice a été coi.iservée et annexée au nouveau, avec cette condition expresse que les monuments qui sy trouvaient ne pourraient, même sur .a demande de la famille de Tenreinonde, être transférés ailleurs. Voici la description (le ces monuments, dont plusieurs ont beaucoup souffêrt. Au fond de la chapelle, un monument en pierre bleue, long de 3 mètres et liant denviron -lin. 50, sur lequel sont couchées deux statues, lune représentant un chevalier couvert darmures, dont les pieds sappuient sur un lion, et lautre une daine en riche costume du XVI° siècle avec un chien à ses pieds. On lit sur une des faces de ce tombeau une inscription à demi effacée, où nous avons pu lire les mots suivants: « Cy gisent noble homme Authoine de lenreinonde, eu son vivant..... lequel décéda le VlI jour de décembre XV 0 XLI, et (laine Anthoinette

(1) canton fie C ysol rI.

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Q - -

(le Cuingliem. » Sur une autre pierre funéraire on lit « Cy devant g gist messire. Philippe de Teurejnotde, chevalier, sei neur de Baissy (Bachy), Mérignies, Moubrehain, J-Ioste}, La Biaie,Merchin, etc, lequel, après plusieurs volaiges at expéditions, tant aux guerres de Allemaigne, France que par deça, esquels il ai servi a Sa Miesté Impérialle Charles V et depuis à Sa Majesté catiiolicque en estât dé capitaine (tant.) de gens de piet que de cheal, finalement trespassa le Yll de may mil V° 1111" XVII, et auprès de lui gist aussi madame Catherine l3ercus, héritière dudiet lieu, sa compaigne, laquelle trespassa le XXX° de may mil VI XVL ... » Sur la muraille, lui monument commémoratif, exécuté avec beaucoup de finesse, montre un Christ en croix, au pied duquel sont agenouillées deux personnes en costume XVII0 siècle, et en dessous lépitaphe pu suit « Cy aist noble et puissaitt seigneur, Pierrede Tenremonde, chevalier, seigneur de Baissy, Mérinies, etc, en son temps gentilhomme (le houche à Sa Majesté Impériale Mathias, lequel est décédé le XXVIII 5 davril lan mil VI XIX, et auprès de lui gist- aussi madame Marie de la Hamaide, sa compagne, laquelle tres- passa le XXVI!0 doctobre mil XVI0 XLI. » Sur deux colonnes à côté, seize quartiers de noblesse. - Sur une autre partie du mur lépitaphe tic Louis de Tenrejnonde, décédé le 22juin 4685, et doses trois femmes, Louise de La Brove, (lite de Laval, Marguerite-Chrétienne de bandas, (lite de . Louvigrnr et Anne Dive de Rame. -Et enfin lépitaphe. de Marguerite-Thérèse de Bachv, chanoinesse à Moustier, décédée le 1" seiïfènibre 4676. . .

INSCRIPTIONS INTÉRESSA!ÇT LHISTOIRE.

Lannée 1527, date du baptême de la cloche dErquinghem-le-Sec(I), est indiquée sur cette cloche par quatre vers dans lesquels est rappelé un événement historique, qui, sans doute, avait vivement frappé la populal.ion.de la Flandre française (2). . . Le très docte Jean Despautère, dont la gtammiie était encore, du temps de La Fontaine (3), la règle des écoles et lennui des écoliers et qui

(t) Canton dFlaubourdin. (2) Dehise suis nommée et baptisée par damp Denis, surnommé de Bauvin, abbé de Lez, icelle onesme année que Bourbon pHnst Pape et Rome en butin. (3) Un écolier qui ne samus,,it gnére h feuilleter Cienard et Despautère. /

- 58 - avait enseigné successivement à Bergues-Saint-Winoc et- à.Comines, mourut en cette dernière ville, où dans léglise paroissiale -se voit encore une épitaphe qui rappelle quil était né à Ninove en Flandre et quil était borgne -

Epitapl?iu?n doclissimi viri hugus oppidi ludimagLslni, qui obiil anno XV XX. liic,;acet unoculus visu proJslan-tior w go. Fi landnica quem Ninive p) oluiil al cwiui. J?èquiescal Zfl

Au presbytère de Bois-Grenier (1), nous avons trouvé une luagni- fique plaque en cuivre, de 0,66 de haut et de 0 192 de large, (lite 110115 avons fait encastrer dans le mur de la nouvelle église, ii linterieur. Nous reproduisons in extenso, malgré son étendue, linscription quelle porte. Cette inscription est la plus intéressante de celles assez nom- breuses de larrondissement de-Lillo, qui rappellent les oiidatioiis pieuses ; elle concerne un maître de la Chambre (les Comptes de Lille, appartenant à une famille dans laquelle les fondations pieuses et charitables ont été héréditaires elle est formée en très- beaux carac- tères gothiques gravés en creux dans une plaque (le cuivre, qui en. font une oeuvre (Fart. .La voici, telle que nous lavons transcrite sur place « - Le XXIII° jour daoust mil CCCC LXIX, feu inaisire Loys Dornessent, en son vivant c6nseillicr et maistre des comptes de nionsci-- gneur le (lue (le Bourgogne, à Lille, et sèigneur de Bois-Grenier, ordonna de chanter, en la chapelle dudit Bois-Grenier, chascun jour, demy heure avant que len sonne pardons, ung Salve Regina, et doit le chappelain faire sonner une, cloche, avant que lon chantera ledit Salve, lespace de temps que lon porroit dire les sept psaumes, et prestement avec le clerc et les enfans descole ayans vider (sic) lesdictes escolles, chanter ledit Salve Regina devant limage de Nostre-Dame en celle chapelle où il ara une chandelle ou estaveur de cire alumée, si comme Salve Regina avec le verset Ave Mania ou 0m 2r0 nobis, etc., depuis le sabmedi après la Penthecoustc jisques à la veille on nuit de Noel inclus. Item, depuis le jour de Noel jusques à la Chan- deler, ou lieu dudit Salve, len chantera pour lantienne Inviolala,

(1) Canton dÀ rmentières intacia et casta. ex Maria. le .versetPost. partum et Ja colecte do .Dcus qui salulis eterne. Et le lendemain après k Chandeler se recom- mencera ledit Salve Regina et se continuera jusques à la nuit ou veille (le Pasques charnels,(lue lors et la ditte nuit Feu chantera, ou lieu dudit Salve i?egi9za, Regina ccli letare, alleluya, le verset Ora pro nohLs et le ool pcte .Prosit nobis, oninipotens pater et precipue inter lice pasehauia /i.lii tui sotemn.ia, et se continuera jusques à la - ditte Penthecoste, que lors lon commencera leditSalve Regina. Et se entretenra ce rieule chascun jour perpetuelment. Item a ordonné ledit, chascun an perpéluelment, deux services, asayoir le Xll jour (le décembre, apres disuer et a leure des vespres, vigilles (le morts a trois lichons, et le lendemain XH1I° jour que lors damoiselle Catérine de Baenst, femme dudit inaistre Loys, nIa de vie a trespas, seront dittes comiûendaces et célébré une messe à note de Requiem.; le 1J1è jour de juillet, qui fut lejottr quS ledit maistre Lo ys trespassa, seront diites, le jour précédent, n laprés disner semblables vigiles, et messe. Et à chaseun service seroit clonmi en aumosue à XIII pov.ros XIII pains prins en deux haves de bled mesure de bille. Et pour faire lesdits deux services et chanter ledit, Salve et donner lesdittes aurnbsnes par la manière ditte, ledil, feu .maishe Loys a donné et mis es mains de. laditte chappelle de Bois-Grenier, trois bonniers et une vérghe et ung quart (le terre ou ouviron tenus du seigneur de Lemme prins es VIII bonniers III1 verghes et dem y de terre gisants en la paroisse dEnne- tières lez le lieu que on dist le Hottssoie. Et doivent lesdits ministres paiei aux chappellain et clerc cents gros par an, chascun par moitié, aux tenues de SainirJehan et! Noèl, et auxdits enfan descole, une fois lan, Xx gros inonnoie de F1auidres. Pryez pour les âmes du fonda- teur et de sa femme. » - - Après la bataille de Fontenoy, où les officiers de, larmée -française" montrèrent une si brillante valeur, beaucoup de ceux dentre eux qui étaient blessés furent évacués sur lHospice-Comtesse, à bille. Unè plaque en marbre blanc, encastrée clans le mur de la chapelle, à gauche de la porte, rappelle les noms de ceux qui moururent dans cet hôpital, avec lindication des régiments auxquels ils appartenaient. Cest une inscription très intéressante pour lhistoire militaire (le la Franco. Nous la reproduisons aussi in-extenso, malgré salongueur (1).

(t) Cette liste o MÛ reproduite par M. .Ozenfant, dans ses Notes sur les anciens établissements hospitaliers de Lille, p. 15.- - 60 -

« Â la glorieuse mêmoive de iiessieurs les officiers blessés à la bataille de Fontenoy et clêcddés dans cet hospital lan 1745.

IAY. Le 11, le sieur Jean-Paul Colomier, capitaine dans Royal artillerie, bataillon de Fontenoy. Le 14, Barthelerny Sallières, major au régiment dHaynaut, infan- terie:-. - La15, EtieimeOtoole, garde de corps du r^)yj de la compagnie de Npaillesbrigad dordre. - Lé 16, Jean-François-Alexandre (le Tourreille de Verneuil, lieutenant (les mineurs dans la compagnie de Boule. Le 46 Pierre Gali, brigadier (les grenadiers à cheval dii roy. - Le 16, Pierre Chastagnac de Combat, sons-brigadier (les gardes de corps- du roy, dans la compagnie de Charost, brigade de- VernassaL Le 16, Coufevron, lieutenant de la compagnie de Belleval, au régi- ment de Fienne, cavalerie. Le 18, Thomas Page, lieutenant de la compagnie de Bloant, au régi- ment (le Fitz James, cavalerie. Le 19, Joseph ]3oilloin, brigadier (les grenadiers à cheval du roy. Le.21, Jean-i\jarie de Boumé, volontaire au régiment de Penthievre, cavalerie, compagnie de lAngle. Le 21, Ambroise-Joseph-René de la Jonchère de Coesme, lieutenant (le la compagnie de Bérotte, régiment de la Couronne. Le 21, Louis Doraac, lieutenant en second dans Ro yal artillerie. Le 22, Christophe Plunnett, capitaine au régiment de Mire, irlandais. Le 23,22, Jean rrissier, lieutenant (le cavalerie au régiment de Brionne. Le 29, Antoine Ronch, maréchal-des-logis de la gendarmerie des Chevaux-légers 4Anjou, chevalier de Saint-Loûis. Le 31, Martin Ebinoz, lieutenant de la colonnelle au régiment de Courte. - Le 31, Jean-François Brunelle, dit Grand-Mason, lieutenant second de la r compagnie des grenadiers de Normandie.

JUIN. Le 3, Jacques Barthe, maréchal-des-logis de la compagnie Doliert, in régiment de Brionne, cavalerie. 61 -

Le 5, Pierre Puiraveau de la Fougère, capitaine au régiment du la Couronne. - Le 6, Claude (le Morihon, garde du corps du rbv de la compagnie de Noailles, brigade dordre. Le 9, Pierre Perillon-, capitaine dans Royal artillerie. Le 19, Pierre Cassier, grenadier à cheval du roy. - Le 20, Philippe Andreleu, maréchal-des-logis au régiment de Noailles. Le 28; Jean-Baptiste Le Bonif de Vitouville, sous-lieutenant dans Royal artillerie. Le 29, Et.ienne Dodi, maréchal-des-logis de la compagnie de Ser- valet, aurégiment dilarcourt..

JUILLET. Le 1, Frire Dauxion, capitaine de-maJor au régiment de la Cou- ronne. Le 22, Etienne Coppinger, caçlet dans la colonnel, au régiment de Dillon.

Octonas. Le 1. Jean-Baptiste Breuille, eapitaine-1iutenant au régiment suisse de la Cour au Chantres. - Le 9, Louis Offenmont de Louvrage, garde de corps du roy, de la compagnie dHareourt, brigade Pont Saint-Pierre. Le 23, Joseph de Grisfollet de Lentillac, garde de la manche du roy, en la cpmpagnie de Noailles, brigade de Cajeulle. - Guillaume Carre, prcstre, aumônier du régiment Doit (dEu), mort le lOT avril 4755; -. 1l!equiescant inpace. »

La 1yra2tide de Cysoing, en même temps Quelle est une oeuvre d!art remarquable complètement dans le goût du milieu du XVIII siècle,, rappelle, comme linscription qui- précède, le souvenir della bataille de Fontenoy. Avant de marcher contre 1,ei,memi, larmée frai çaise avait campé clans la plaine de Bouvines et -de C ysoing; et le roi avait logé dans labbaye de cette dernière localité. Un -religieux de Cysoing avait composé un poème sur la batale de Fontenoy ; labbé - [Auront (le Rocque, voulut, en perpétuer le sotnenir par un monument.

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Il dessina lui-même une pyramide quil fit exécuter sous sa direction. 11 demanda les inscriptions latines quil voulait y faire graver à un savant archéologue, le P. Wastelain, religieux jésuite de • la résidence de Lille. La pr&mièrd pierre fut posée par labbé, le 3.wpt6iiibre 1750; comme lindique linscription suivante

IMMORTAII MEMORI4 PRIMORuM HIC CASTROROM - .Luoovicx XV REWS, - Qui BEIGIUM FERS. IJN1VSRSUM VicTornis PEBAGRAVIT PYRAMIDI5. VOLUNTATF. REGJS PROBATJS PRIMTJM LAPIDEM POSUIT LAUR. DEROQUE. ABEAS, ANN0 M D CC L 111 NON. SEEMBER IN FLANDRIA PRO REGS CAâOLO Jos. DUCE DE I3OIJFFLERS. - PROEFECTIS MIcIL4ELE DREJJX, MARCHONS DE l3nEz, ES! MILfl. JOANNE MoBJAu În SECIJELLÈS, 1kM CIVIL! AC POLIT. ET TIJNC REGIORUM CASTROIIUM PROCURÂTORE. Le monument fut inauguré le 24 mai 1751. il se trouvait placé au centre dune grande étoile de verdure et (le fleurs, formant le motif milieu des vastes jardins de labbaye de Cysoing. Lensemble de ce monument est aujourcïb ii à peu près tel (RIil était autrefois ; nous le décrirons sans tenir compte de quelques mutilations dont il a été lobjet et en reproduisant toutes ses inscriptions, même celles qui ont disparu. - - La pyramide de Cysoing est en pierre bleue dEcaussines. Sa hauteur cstdenviron 19 mètres. Sir un escalier à trois degrés partagés chacun en trois lobes par de profondes découpures, est assis un haut soubasse- ment, triangulaire dune grande simplicité dont. les arêtes sont garnie. de montants. Ce soubassement sert de support h la base Ihélne do la pyramide doht les trois ligues dangle sont formées délégantes consoles renversées, entre lesquelles sont placés trois panneaux aussi en pierre, suivant en leur surface courbe le mouvement des consoles et la conséquent renflés à leur partie inférieure.À lextrémité supérieure - 63 - de cette base, qui présente des filets gracieusement dessinés, règne une corniche qui est relevée en arc tic cercle au-dessus des trois panneaux pour faire place à trois cartouches décorés demblème et dinscriptions. Cest sur cette base quest établi, dénué aujourdhui des trois dauphins de fonte dorée qui continuaient la ligue des consoles, le vrai pied de la pyramide. Lextrémité inférieure de celle-ci ôffre encore un renflement qui porte sur ses trois facés lécusson du Roi et: des ornements analogues à ceux de la base; et cest de là que monte la flèche triangulaire en pierre, très svelte, qui porte .à son extrémité supérieure une fleur de lis. Sur lune des faces des panfleaux, se trouve linscription suivante Lud.ovico XV, regi christianissinjo, rjuod, feticibus auspiciis, Cysonii prima belli castra locadi, pridie id. Maii MD CCXLIV, avec les mots Pacata Europa sur le soubassement, et sur le cartouche de la corniche un emblème représentant nnepyramide dans un jardin avec la deviseGralia prima loci et la dédicace Regi Cysoniensis do- mus hospiti, patrono, ornamento. Sur une deuxième face, linscrij lion Lud.ovico X Vregi chnistianissim.o, quod Cysonii ewercitum, cd vicidrias erectum imperator lustrant id. Maii MD CCXLIV, avec les mots Cornue Arqensonio belli administro sur le -soubassement, et sur la cartouche (le la corniche un emblème représentant le roi des abeilles à la tète dun essaim avec la devise Ânirtwspresentia firmat et la dédicace Regi in C&n2i5 Cysoniensibus primo exercitus impe- ràtori. Sur la troisième face, linscription Ludovico XV, regi chris- fianissimo, quod Cyso n-ii; devincta sibi victoria, in fines hostium invexit XVI Kal. junii M D CC XLW avec les mots Duce Noaillio regis legato, et sur le cartouche, un emblème représentant le soleil dans le signe du bélier, avec la devise Claruit hinc virtus et la dédicace Regi Cysonio cd victoriam properanti. Les angles rentrants de létoile de verdufe au milieu de laquelle se trouvait la pyramide étaient occupés par des berceaux de charmille offrant huit groupes en inabre rappelant les principaux événements de la guerre de Flandre, dc 1744 à 1748, avec dès médaillons, des allégories, des devises, des inscriptions et des vers latins et français que nous ne reproduirons pas ici, parce quil nen reste rien. La pyramide de Cysoing est un monument caractéristique de lépoque de Louis XV. Destinée à rappeler une victoire, elle, aurait dû être moins coquette, moins maniérée, moins décorée demblèmes et de consoles; mais, étant: donné le genre, il faut reconnaître quelle. a été M

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conçue et exécutée avec une grâce charmante. Dune brochure, jnbliée en 1750, qui eut une nouvelle édition en 1752, il résulte quaux noms de labbé Laurent de la Rocque, qui dessina le plan du monument, et nu P. Wasielain, qui composa les inscriptions latines, il faut ajouter ceux de trois religieux de labbaye de Cysoing:Auguste Gosse, qui composa les vers latins, Prôsper Wartel, auteur des vers français, et Thérvl qui fit une très remarquable gravure h leau forte de la pyra- mide, pour la brochure (4). Sur le monument, on lit : Nicolaus Des- moulins ex Escaussines fecil.- Cest sans doute le nom du tailleur nie pierres ou du sculpteur. -

(t) Une autre reproduction de la pyramide en son état actuel a paru dans. Je tome II du Bulletin de la Commission historique du Nord p. 214.

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