\\) -Jt4 ) K % É
NOTICES DESCRIPTIVES
SUR LES OBJETS MOBILIERS
- - GONSERVIiS
M28 LES É1ÂBhJSEMENTS PUB JCi1 DE L ARROM)!SREMRT fiE L!LUJ{
PAR
Mon DEHAISNES,
Président de la Commission historiqnedu Département lu Nord.
e
Dans sa séance du 29 aot 1890, le Conseil général du Nord I émis le voeu que la Commission historique du département rédige et publie a s des notices descriptives sur les richesses rti tiques des époques antérieures à notre siàcle. qui se trouvent encore aujourd hui dans les ètahlisseinents publics de ce même tiépartement. Ce voeu correspond à la loi du 30 mars -1887, par laquelle est demandé le classement, comme nienuinents historiques, des objets mobiliers, présentant de l intérêt, sous le rapport de l art:, c-le l archéologie et de l histoire, qui sont con- sSvês clans les établissements publics autres que les musées. Ayant recueilli, depuis vingt à tiente ans, (le nombreuses notes prises - Je visk sur l ensemble des objets d art conservés dans le département et tout spécialement sur ceux de l arrondissement de bille, nous avons - éemplété ces noies à l alid de renseignements trouvés dans les Archives ou empruntés à des ouvrages spéciaux tels que le Bulletin de la Commission historique, les Notes de M. O:enfant sur les anciens établissements hospitaliers (1€ Lille et divers travaux d histoire locale. Cs notes forment. en ce qui concerne l arrondissement- de bille, nu travail assez étendu dont- la Commission historique a approuvé le
Document
O II II II II III f111 1111111 liii II 0000005721856 -2—
plan et les notices les plus importantes, lorsque nous lui en avons donné communication. L arrondissement d.e -Lille u perdu mie notable,pPtie de ses richesses artistiques. Ravagé par des guerres fréquentes,. accru (l âge en âge par des flots de population qui rendaient ces édifibés publics insuffisants, - toujours assez riche pour reilofiveler ses inonuinents chaque siècle ou les décorer àm3uveau, sillonné en tout sens par des routes qui facilitent l accès de toutes 3es communes aux inateurs ét à côux qui font le commerce des antiquités, cet- arrondiSurent n vit un grand nombre d objets qui étaient intéressants pour l art et l archiologie. Cependant, il en existe encore assez, clans les monuments publics, pour donner une idée du développement des arts dans &ette région. Les excursions que nous avons faites dans toutes les localités de cet arrondissement et les recherches que nous avons opérées dans les archives et les ouvrages imprimés nous ont permis de décrire ou au moins de mentionner en quelques lignes les objets mobiliers dont voici l énumération. Comme orfèvrerie, 7 tabernacles, 6 croix procession- nelles, 5 reliquaires, I ostensoirs, 3 calices, 3 statues ou bustes en argent, et en outre plusieurs cloches et 2 grilles en fer forgé; comme fines broderies, 7 ornements d église ; comme peinture, 145 tableaux dont quelques-uns ont été exécutés par des maîtres et beaucoup d autres par des artistes lillois, avec 5 grandes tapisseries historiées et 4 vitraux à sujets; comme sculpture en bois, 2 grands retables avec nombreux personnages, O contretables, chaires, autels oit de communion et divers objets d ameublement; comme t.i avai-1 en pierre ou en marbre, I réposiloire, 2 antels, 4 fonts baptismaux, 5 statues ou bustes, 4 grands bas-reliefs, 8 petits bas-reliefs commémoratifs, 6 pierres tumulaires, S tombeaux h eropiiageS, avec quelques- inscrip- tions et monuments présentant un caractère historique. Nous avons suivi, dans le classement des objets, l ordre qui n été indiqué dans la circulaire ministérielle de janvier 189., . Sans doute, parmi ces objets, il en est un certain nombre qui n ont pas une valeur importante sous le rapport de l art, et plusieurs ne méritent pas d être classés comme monuments historiques; mais nous croyons que tous ils présentent de l intérêt ait le rapport (le l art industriel et ait point de vue de l histoire et de l archéologie. La publication de ces Notices contribuera, nous en avons l espoir, à jeter quelque lumière sur l histoire archéologique de l arrondissement de bille et] h y conserver ceux dos objets mobiliers de ses édifices
M - publics qui ont échappé aux ravages du temps et du vandalisme, et aux suites non moins funestes de l ignorance et de l insoudianee en fait d art ou d archéologie. :.
TABERNACLES.
La ville de Lille et diverses églises qui l avoisinent ont conservé des tabernacles, dont certaines parties de l ornementation sont en cuivre ou en argent délicatement ciselé. Cu sont des tabernacles plaqués d écaille, décorés de cuivre doré, d ébène et parfois de miroiterie, présentant un aspect très riche et très élégant. lis sontplacés sur l autel an centre des gradins, comme nos tabernacles aujourd hui; leur partie centrale, il ui est :fdrmée par une porte en cuivre doré, travaillé au repoussé, est encadrée entre deux ou quatre colonnes en écaille avec base et entablement de même, à bordures en ébène ondulées, à chapi- teaux et autres motifs d ornementation en cuivre doré très finement ouvragés, et parfois à panneaux en miroiterie entourés de bordures dorées. Au-dessus de l entablement est placé un crucifix, offrant une ornementation analogue. iJu tabernacle de ce genre décore l autel de la chapelle de l Hôpital Saint-Sauveur à bille. Il se fait remarquer par des écailles en bossage; par des gaines encadrànt les panneaux et par un crucifix trop grand qui a dû être substitué à l ancien. Notre collègue, M. Ozenfant, qui eil. a parlédans ses Votes sw? les établissements hospitaliers tic bille, se demande si ce tabernacle ne serait pas « le repositoire faici , d écaille de tortue et guarny de cuivre dort- », qui, d après les comptes de l hospice Comtesse, fut exécuté eu1662-1663 par l orfèvre]illois François Yranx, pour la somme de 1078 livres (1). 1111e peut y avoir de doute h ce sujet, les objets mobiliers de Comtesse ont été transportés pour la plupart à l hospice SaintSaiiveur. AIL reste on trouve la date de 1661 sur un tabernacle à peu près semblable conservé dans la chapelle des squrs Franciscaines de Les quin (2), près Lille, oit il y a, en plus, des pan- neaux en miroiterie bordés de dorures. Il existe, dans l arrondisse- ment; de Lille, trois autres tabernacles, du genre de ceux que nous
(1) OZENFANT. Notes sur les a,wiens dtabiissements hospitaliers do la ville de Lille. Lille,. Dane!. iSs3.p. 8. - (2) Lesquiu, cantot, de Scella -4—
venons de décrire et- auxquels, en l absence de toute indication sur l époque à laquelle ils ont été exécutés, nous croyons pouvoir assigner approxhnativenient la même date. L un, qui est conservé dans la chapelle de l Hospice de Gomines (J), se distingue par ses doubles colonnes, par ses pots de flamme -et par le crucifix, qui est bien de l époque; l autre, (lui est aizsi h doubles colonnes, se trouve dans l église de Bondues (2), où ou l a conservé, bien qu on y ait construit une nouvelle église. -il en a été de inêmeh Baisieux (3, pour le troi- sièwev dont ladécoration estcomnplétèe par des piècas tic miroiterie, comme àLesquin,:et en outre. à- Pextérieur, pair une porte en cuivre sur laquelle la Cène est gravée au repoussé et à l intérieur par une peinture tracée sur le revers de la porte qui représente Rodolphe de 1Jbsbourg donnant, son cheval à un prêtre- qui porte le- Saint-Sacre- muent, et, (Tans le fond de l habitacle, par une autre peint-are montrant le Christ à El mnmahs entre les cieux disciples. - Au point de vue artistique, ce qu il y a de plus remarquable dans les tabernacles de l arrondissement de Lille, c est- la porte de l habitacle de la chapelle du Saint--Sacrement dans -l église paroissiale de la Madeleine à Lille, don d une personne pieuse. Mole MayouL Cette porte, qui est en argent, est travaillée au repoussé et très bien ciselée elle représente le serpent (i airaiïi attaché à la croit - et sauvant les Hébreux de la morsure des serpents; Moïse montrant de la main le serpent qui est sur la croix, les groupes -des morts et des mourants,- les arbres (liii bordent la scène (l un côté, le désert immense i.le,] autre toit est rendu avec une finesse et une variété de détails qui n excluent pas la grandeur.- C est, une oeuvre de premier ordre. Elle n été exécutée ayant 1760, pour la somme de 1683 florins, par l habile- : orfèvre lillois, François-,joseph Baudoux (4), qui était; aussi l auteur d une remar- quable châsse de la Madeleine, qui u disparu à la Révolution. Une-- autre église de Lille, Saint-il ndvé, offre de même, au tabernacle de -la chapelle de la Vierge, une porte oit argent, où se trouve sculpté le crucifiement; le travail est aussi très remarquable.
(t) Canton de Quesnoy-sur-Detde. (2) Canton Sud de Tourcoing. Canton de Lannoy. - - (4) Archivas dc)ar1etncntalc. (lu Nord-. Fonds ecclésiastiques; paroisse- de 1n Madeleine. - -5.---
CROIX D AUTEL ET DE tNtOCESS!ON.
- La croix, qui domine toujours l autel. pendant la messe et qui est portée en tète des processions, était, au lnoyen-àge,l Ull (les objets d orfèvrerie le plus richement décorés. Il y avait trois sortes de croix la croix d autel, parfois assez petite, qui était sans pied, sans hampe et (lue l on portait; au moinciit do la messe, de lasacristie jusqu à l autel, OÙ elle était posée sur un pied prépare d avance, la croix procession- nelle, qui différait (le la précédente, parce qu elle s attachait à 1111e hampe et: était.plus grande, et e:nfin la croix à reliques. Les deux premiers de cum genres de croix sont représentés dans l arrondissement de Taille par sept spécimens. La croix-qui paraît être la plus ancienne appartient à l église de Bous- becque (1). C est une croix d autel, haute de 0,49etlarge, à la traverse, 0e 0,40. La Christ est cii cuivre doré; il est représenté les genoux ployés, les bras arqués, la tète inclinée sur l épaule droite, le corps affaissé sous son propre poids; la tête est couronnée d épines, les cheveux sont longs et pondent surle cou ;la physionomie est empreinte (le calme et (le dignité. Le corps est attaché sur la croix avec trois clous, ce qui semble indiquer le XIII0 siècle; l étoffe assez longue qui entoure,les reins n est plus uni vêtement, une tunique comme au Xi°, siècle et mémo àu XII0 siècle; et; toutefois ce n est pas encore le simple linge en usage au XIVC siècle. Le nimbe crucifère à fond niellé qui environne la tète du Christ se détache an milieu d un médaillon carré, orné de pierreries et .0e rinceaux de lierre ciselés à jour. Le montant et la traverse de la croix présentent. des rinceaux en argent au repoussé, garnis d une large bordure en cuivre doré et ouvragé, à fond quadrillé. Les extrémités du montant et de la traverse se ter- uuineiit, comme dans beaucoup de croix du moyen-âge, en fleurs de lis au pied nourri, c est-à-dire privées de leur partie inférieure; les motifs de décoration de ces quatre extrémités sont, au milieu de branches de lierre, des médaillons circulaires où les évangélistes sont représentés assis et écrivant sardes pupitres. Un bourrelet à fleurs de lis sépare ces extrémités du reste de la croix. Cet objet d artet encore très beau, mais il a souffert eu certaines de ses parties; l un des médaillons de la
(1) Ga don Nord le i ou, eoing. -6—
face antérieure iïexiste plus; la main droite du Christ est brisée; le clou de cette main et celui des pieds ont été remplacés par des -mor- ceaux de cuivre; les cinq médaillons de la face postérieure, dont quatre représentaient sans cloute les emblèmes des évan gélistes, ont été .remplacés par des morceaux de verre. La croix (le l3ousbecque nous paraît être du xiir siècle (1). Dans la sacristie de l église (le La Êassée (2) et conservée une petite • croix d autel, haute de 0,32, dont 0,22 POlit la croix proprement dite, et 0,10 pour le support à la traverse, la largeur est de 0,18. La forme de cette croix est simple et gracieuse aux quatre extrémités dit et de la traverse sont des fleurs de lis au pied nourri et quatre émaux représentant les évangélistes. La fleur de lis de la partie infé- rieure du montant est adaptée sur un pied . assez haut dont la base est extrêmement ]ârge; le noeud de ce pied est au contraire très bien proportionné, et tout autour on lit l inscription suivante Chesic crois fist faire maistre TVaubiers de Sin. Prids pour Ji. Les caractères de l inscription et l ensemble de l objet semblent révéler la fin du XlIf siècle. Les petites croix d autel sont plus rares jùe les grandes (3). L église de Sainyhin-en-Mélantois (4) possède une grande croix de procession en cuivre gravé et doré, dont la largeur est de 0,42 aux traverses. Sur la partie centrale et les bras de l avers, court une branche de vigne dorée qui se détache sur un fond en émail bleu. Au- dessus de la tête du Christ, un médaillon renferme mi niinbecrucifère à quatre parties égales sur un fondd é1nail. Les extrémités de la croix qui présentent les quatre évangélistes sont terminées par quatre gros cabochons en cristal de roche,dontdeux recouvrent encore des reliques. Le noeud de la croix, avec sa riche ornementation et ses petits losanges qui rappellent (leqs nielles, est d un travail très remarquable. Sur le revers, encore la tige de vigne avec feuilles et au centre Fagneau portant la croix, et les symboles des quatre évangélistes; aux extré- mités des ornements trilobés qui offrent une fleur de lis. Cette croix
(1) La croix dc Boushecque s été reproduite en polychromie. par M. E. de Cous- sernaker dans un travail ayant pour titre Chdsse et croix de Bousbecque; Paris Didier, 1861, et dans l Histoire de Bousbccgue, par M. Jean Dalle. \Vervieq, 1O. (Z) Chef-lieu de canton. Une petite photographie de celte croix se trouve dans l Etude sur les objets d art religieux de LUle publiée par M. Van Ifrival en 1877, planche 28.. (4) Ci aton do Cyming. st sans ilouiede 1467 1 date qui est tracée en pointillé sur le champ d après sou eneinble et son ornemntation, on serait porté à la faire remonter à la fin du XIW siècle ou au commencement du XV siècle. li y a, à-iValtigflies (I), une croix processionnelle en argent, haute dè 0,60 et large à la traverse de 0,33. Les rebords sont garnis de cuivre dort. Sur le plat des bras, du côté de l avers, sont attachés des quatre- feuilles contournés, aussi en cuivre doré. Aux quatroextreinités, sont -. des lieurs (le lis au pied nourri, au milieu desquelles se voient des - losanges en argent QÙ sont gravés à la pointe les symboles iles évan- gélistes; autour de chaque losange quatre pierres inserties dans le cuivre. Le Christ est trop petit pour la croix et plus ancien; le corpà est maigre et dkharné; le linge Uescend des hanches jusqu au dessous • desenoux; les piéds sont attachés par un seul clou. A l endroit où la traverse se réunit an montant principal est placé un large carré e.0 cuivre doré qui renferme un médaillon circulaire où se trouve un nimbe crucifère à quatre branches égales. Au revers, les plats de la croix n offrent aucun ornement; les fleurs de lis sont ornées de petites branches de lierre tracées à la pointe et (le quatre losanges semblables à ceux de l avers. Cette croix est attachée à un pied creux, pouvant s adapter à une hampe, qui est formé d un noeud et d une gaîne offrant des losanges ornés alternativement de fleurs de lis et de tours. Le Bulletin de la Commission historique du Nord, dontM. l abbé Leuridan dit que cette croix cite l opinion dans son Histoire de Watùgnies (2), est un travail byzantin et qu on y trouve les armes de Blanche de Castille, ce qui la ferait remonter au XIIl° siècle. II n y u rien de byzantin dans cette oeuvre d orfèvrerie; elle rappelle les autres croix qui ont été faites dans le Nord de la France sous l influenôe du style ogival; ce qu on a appelé armes, de Blanche de Castille, ce sont des sortes de tour ou château qui se trouvent comme motifs d ornementa- lion en des losanges. Cette croit révèle la fin du X1V° siècle ou le commencement du XV; elle a souffert et été dépouillée d une • partie de son ornementalioq. Une autre croix processiomiell, moitis ancienne que les précédentes, Le Christ n est point, est conservée dans l 4glise d Escobecque.S (3). comme le prééédent, d un caractère archaïque; les quatre extrémités
(1) canton de Seclin. (2) Leuridan, JIistoi,c de 1Vattiq,,ie, 1885; p. 124. (3) canton (1 Flaubou rdin. -8---
qui présentent, connue les autres croix, Les quat:H évangélistes avec leurs symboles, sont décorées d une ornementation à. rléconpùres qui appartient au style ogival de la troisième période; Le noeud est, avec ces quatre extrémités, la partie caractéristique de cette croix ; il est formé de six niches ogivales séparées par ries clochetons, dans les- quelles sont représentés, debout, le Christ à l avers et la Vierge au revers, avec saint Pierre, saint Paul, saint Jean et saint André sur les côtés. Le long des voussures rampent ries crosses végétales; sur les bras, courent des crêtes ornementées qui révèlent la fin du XV 0 siècle ou le commencement du XV?. Elle offre 0,82 en hauteur (3t0,48 en largeur. M. A. Favier, membre de la Soci été des sciencss de Dquai, ,a soigneusement décrit la croix de procession qui est conservée dans la sacristie de-Mouchin (4). Cette croix a 0,84 de hauteur eu y c,omnpre- nant le pommeau et la gaîae, et- 0,55 dc largetr. Le Christ et le soleil placé ait-dessus de sa tête nous ont paru êlre moins.aneiens que les antres parties. Les quatre médaillons, qui représentent. sur l avers les • quatre évangélistes, et sur le revers les quatre docteurs de l Eglise latine, les sept fleurons qui entourent chacune des quatre extrémités, le noeud à sixpans où sont sculptés d autres médaillons représentant les scân.es de la Passion et les crêtes qui courent le long des montants rappellent la croix d Escobscques, ruais avec un caractère un peu moins ancien, et avec la substitution de médaillons aux personnages. Nous croyons qu on peut attribuer à cette oeuvre dorfèvrerie, qui semble avoir été un peu remaniée, le ce uencnent du xvr siècle (2). Nous mentionnerons en outre ] existence: à J3ou;-qhelles (3), d une croix de procession en cuivre, aux extrémités fforerc6s, qui doit dater du XViII0 siècle. Mais cette croix n a que bien peu de chose du e caractère artistique qui distingue c lles iont nous venons rle,parler.
CHÂSSES ET RELIQUAIRES.
L arrondissement de Lille ne possède aucune grande châsse-affectant la.forme d une église comme celle de saint Eluthère, à Tournai, on même celle des Onze mille Viergs, à Douai, et de sainte Maellende,
(1) Canton de Cysoing. (2) M. Fuvior a reproduit cette croix daims Fexcellent travâli publié à Douai en 1874 sous le titre-: La croix dc pi-occ&tiol ria kTouchin (3) Canton de Cysoiiig. . - - -9- h Caudry. Mais on y trouve, dans Vdglise de .Bousbeepte (1).j une curieuses petites ghs dù xir oit du XJIP siècle, qui ont la forme d un coffret, feriné par ûn couvercle -en forme de toit à double peite, que l on désigne Softs le nom 4e châsses limousines. Cette Pjiâsse est en cuivre rouge doré sa hatiteurôst de 0,21, sa loifgireur aussi de 0,21 et sa làrgetfr de0,41. Le fond (le la face antérieure de la châsse est fariné d un émail datui rebaussé par dés arabesques en émail et cuivre figurant des fleurs et entouré de filets ondulésn émail bleu et blanc eïen..cuivre doré et ciSelé.. Sur ce fond sont jilacés six ovales en émail veri-elair bordés de cuivre doré et garnis chacun de six petits rends en cuivre où se voient des quadrilobes émaillés. Ces six ovales, qui soif placés, trois sur la Lice proprement dite et trois sur la petite du couvercle, offrenL chacuji mi pèrsonnage en cuivre ciselé à basse taille et la face en haut relief. Ces personnages sont nimbés et assis sur des aics-en-ciel, ce qui indique la sainteté. L un, celui du milieu parmi les trois de la face principale, porte une couronne et donne la bénédiction , c est tans doute le Christ:. Parmi les cinq autres, quatre sont représentés nu-pieds et portent un livre, ce qui indique des apôtres, et le cinquième a les pieds: chaussés et tient un sceptre d une main et un livre de l autre. Dans les deux niches que forinènt les extrémités dé l édicule, sont debout, sur ait fond d un émail azur, décoi é comme celui de la face principale, deux personnages dont l un nimbé, iiu-pieds portant ait livre et la figure imberbe, paraît être saint Jean, et l autre, qui présente les mêmes caractères, mais porte 4e la barbe, doit être un apôtre. Sur la face opposée à celle que nous avohs cMcrite, le même fond en émail bleu est décoré de cinq rangées de médaillons circulaires en cuivre offrant des dessins à six lobes du émail alternati- vement bleiïs et verts. Sur le socle, seize pierres de diverèes couleurs sont enchâssées dans le cuivre doré et fixées en forme de têtes de clou autour du i eliquaire. Cette châsse n été restaurée à la fin du xve siècle, comme le prouvent., la lourde bordure (lu bas, les quatre contreforts des arêtes et les crêtes du toit le caractère de l objet a été aussi quelque peu altéré. Lors de la restauration, a, été tracée, sous le monument, l inscription suivante : in ceste fierte a de le sainte vraie crois et biaucoup d autres dinités (2), -laquelle a faict repairer
(4) Canton de Tourcoing. 2) M. E. de Coussemakei avait lu Daintes, mot qui n avait aucun sens. C est évidemment dinités dig,uates, reliques diguçade vénération, comme nous Fvons -écrit il y plus dc vinjfl ans. - s - 10 -
noble home Gilles Gi,sselins. Proés pour luI. Spr la, face antérieure du socle se voient trois écussons : celui de gauche pdrte degucuies, à ta face fuselée de cinq pièces d argent qui est Ghiseiin celui du milieu porte d azur à la bande d arpent accomjiagni de deux mollettes d éperon de même, qui est Imbert de la Phalecque; et celui (le droite porte écartelé au I et 4 d argent au chevron de gueules qui est Hingette, et au 2e S d argent à trois lions de sable qui est Halle- wyn ou Haituin. Gilles Ghiselin, qui appartenait à une noble famille de la Flandre, épousa avant 1458 Adrierme de l-lingettes qui lui apporta en dot là seigneurie de Bousbecques. En ne tenant pas compte de i écussoh du milieu qui a été ajouté postérieurement, on trouve sur la châsse les armoiries dudit Cilles et de sa femme Adrieimne. Et - comme Cilles Ghiselin est mort en 1476, c est vers cette date qu il faut faire remonter la restauration. L oeuvre ancienne est un travail limousin de la fin du XII siècle ou du XIII; malgré la restauration, elle est bien conservée (1). - • L église tic Sainghin-en-Mélantois (2) possède un petit reliquaire portatif, liant de 0,30 et large d e 0,39, très remarquable par sortn caractère artistique et par la richesse et le fini de soit • Sa forme, qui se rencontre assez rarement et ne se voit guère que dans quelques reliquaires de la Vraie Croix,, est celle d un triptyque à deux volets mobiles. L âne, qui est en bois, est complètement recouverte de cuivre doré ; les bords sont en argent et décorés de nie!- les qui rappellent celles des croix de Clairmarais (3) et de Wasnes-au- Bac (4) et du reliquaire en forme de bras de l église do Crespin (5). Au centre du panneau principal, la statue en argent de saint Nicolas, curieux • ouvrage au repoussé. Le saint porte la mitre et tient à la main une crosse épiscopale à volute en fleurons. Sur la poiti ine de la statuette se voit une quatre-feuilles très bien ciselée autour de laquelle on lit l inscrip- tion suivante tracée en caractères usités pour les sceaux: De S. Nicotao. Au-dessus du saint, toujours dans le panneau central, se détachent
(f) Cette châsse n été reproduite en polychromie par N. E. de Coussernaker, dans l opuscule qui & pour titre C/uds8e et Croix de I)ousbee que Paris, Didier, 1801, et par M. Dalle, dans son Histoire de Jiousbecque Wervicq, 1880. (2) Canton de Cysoing. Pas-de-Calais. (4)Nord. (5)Nord. - 11 -
ciiiq lobe Âvéd flI%t; dan ieiiéIs se trouvaient des reliques &u-dessus des désignecpar, des nscription en mêmes caractères (1) frj4 lôbes et de èliaque côté de la statue i sût un fond formé de feuilles de vigne et ftèïrajves dé raisin contournées en gracieux rinceaux, se détachent d g Ùatie-feuil1es où de\aient se trouver les reliques mcii- -tioirnées dii dés uncriptions qui s y lisent encore (2): Sur le volet de droite qûi préente des fleurs de lis de forme assez ancielrne, autour desquelles se déroulent (les feuilles de vigne et des gSppes de raisin, on lit, autour des quatre feuilles, d autres inscriptions(3. Sut le panneau • de gauche doiiti ôrnement.aton est semblable :à celle du panneau de droité, d autres indications de reliques (4). Sur le revers de ce reli- quafre estattaclié, à l aide (le clous, ùi denier gros tournois d Eudes IV, du&de Bourgogn, phrtant au droit un chàtéau entouré de la légende Burqundie et aù revers une croix pattée entourée de la légende: Eud.o dux, benedictian sil nomS Domini. Le reliquaire accuse la première moitié dû XiW siècle la monnaie d Eudes, qui a été duc de • 1315 à 1350, vient à l appui de céttb conjecture. L église de Sainghin a saint Nicolas 15our pati on ;cette circonstance explique la présence dai;s dette église (l un reliquaire offrant la statue et les reliques de ce • saint (5). Il y a, dans l église Saint-Etiertne, à Lille, un reliquaire de la Vraie Croix, intéressant pour l archéologie. C est l un de ces triptyques en métal précieux, rapporté de l Orient ou fabriqué en Europe d après
(t) De vestib us S. Marie. D spongia Domini. De vestibus .Don,ini. De lancea Dontini. De sepulero Do,nini. - - (2) De S. Jacohi; de S. Luca ; de S. Mathei, ap. ; de S. Bafl/tokmco, op. de S. Andrec; de capiteS. Johannis Baptiste de S. Barnaba, op. ; sancti Zacharie; de S. Sirnonis, apostoii; S. Marceiii,pape ;de sepuicro tat, tv Doinini; de S. Johanne, nisrtyre ; de XL martyribus ; S. Philippi ; dejungentibus. De sancti Cosme ; de S. Basilic de Pegasio, martyre ; de S. Jeronimi, presbyter ; de S. Dionisii aripayna (siç); de saneto liarniano; de S. Cristoforo, martyre ; de capite S. Cicjuentis nartyris ; sanctorum Innocentium; de pannis (beatissimi) Prancisci ; de sanguine sen cli Dcmetrii; de sancto Lauro, martyre dens sancti Plot, , mihtis; de santo Leodegario. (4) Mense M. De sanCto •Biasio, martyre ; de sancta Lucia, virqine; de 8. Stephano, martyre; de sancto Sebastiano; de capite .Scolastice ; de S. Eustaehii; de cap ite S. Georgii, martyris ; Anastasie V ; de portis aereis; de 2. Julienne Crisosto,no ; Mer qarete Y. ; de eapiilù B. Elisabeth ; S. Agathe Y. 3f. (5) Le r&iqilaire de Sainghin n été reproduit dans l ouvrage déjà cité de M. Van t) uval, planche 26. - 12 -
un 1.modèle oriental, offrant au ceitre une croix à double traverse avec morceaux de la Vraie Croix, et sur les volets. mobiles, d un côté le crucifiement avec le mot grec rxbpto,; et de l entrain Résurrection avec le mot œx n. Le triptyque, est garni d or à l intérieur où il offre des croix fieuronnées et d argent à l exlérieùr. Le velours do lit ce reliquaire e été recouvert empêche (le se rendre compte de l intérêt qu il préseiite. il provient de la collégiale Saint-Pierre, de Lille. Dans la sacristie de l église Saint-C ltrtstoplte, à Tourcoing, sont conservés deux reliquaites dont l un est formé dune croix en émail décorée de filigranes,, et l autre d une plaque en cuivre doré sur laquelle se trouvent deux vers grecs ou se litle nom de saint Christophe. La sacristie de l êglise rie La Basée conserve un reliquaire de saint Roch, se rapprochant de la forme à laquelle on donne le nom de reliquaire-monstrance. Ce reliquaire, dont la liufeur est de 0,31, présente un pied semblable à celui d un calice qui est 1rgq de 042 cc pied se termine par deux tétés d anses et deux animaux fantastiques qui portent un cylindre métallique horizontal, dont les paroi en crital laissent voir un petit reliquaire de saint Roch et au-dessus duquel monte un petit pinacle renfermant la statue de saint Roch et. surmonté d une croix trop haute pont le reliquaire. Ce travail doit être du XVI siècle. L église d Ençflos (i) possède un reliquaire-inoustranée qui diffère - notablement du précédent. Il est en argent massif; sa hauteur est , dé 0,30. La partie centrale contient les reliques de saint Cornil et porte les mots satwte Conteli. orw pro nobis. Elle est renfermée entre deux colonnes qui servent de support à un élégantfronton, audessus duquel s élève la statue du saint. Sous le pied qui porte ce reliquaire, on lit Societ cUis Jesu, Tornaci, 1604. Ces mots n étonnent point, lorsque l on sait que le prieuré d Eaglos avait été donné par Jean de Ynde- ville, éèque de Tournai, aux jésuites de cette ville Le reliquaire paraît èt,re du commencement du XVI0 siècle.
OSTENSOIRS-MONSTRANCES.
Un certain nombre d osteusoirs-monstran ces servant à porter, le Saint-Sacrement ont dû être exécutés dans le nord de la France, ,au
(1) Canton rl Flaubourdin. - 13 -
XVY et au XVIP siècle Us sen trouve encore trois de cette époque dans les églises (le l arrondissement de Lille. Celui de l église de Ï1esquin (1), qui parait être du XVP ou du coin- mencement du XVIP siècle, est très remarquable. Sa haiMur est (le 069. Le pied présente six lobes dans lesquels sont ciselées six scènes dè la Passion t de la vie glorieuse du Christ dans le noeud, qui et également à six lobes, se voient des anges portant les instrument db la Passion. Sur la partie supérieure (le ce pitld repose tiile sorte de coupe de ciboii e qui porte elle-même une galerié de shpetites eMonnes torses, encadrant un soleil dans lequel pretid placé la saute hostié. C soleil est surmonté d une riche colonne qui porte un petit pinacle ouvert, terminé par une croix. Dans l ouverture du pinacle est représenté le Saint-Esprit et sur la colonnade l Annonciiièn..de L osensoir appartenant, aux religieuses l HospIcE DE STAPI5AERT, ALILLE, est un des plus beaux spécimens du genre adopté dans le nord de la Franco, au commencement du XVlIt siècle. Voici la description qu en donne M. Ozenfant (2): « Sous un édicule abritant une petite statuette de la Vierge et que supportent quatre colonnes torses, un soleil a remplacé le cylindre en verre (lui 5 trouvait primitivement; deux anges aux ailes déplo_yées, portant des instruments de la Passion, garnissent les côtés où se voient aussi des ornements ajourés le tout est fixé à un pièd qnadrilobé et à noeud richement décoré au repoussé avec petites têtes d anges en saillie une couronne fermée, surmontée d une croix grecque, occupe le sommet. Cette belle incinstrance appar- tient encore à la bonne époque de Part l effet est agréable, le travail très soigné. La hauteur de cet objet est de 0,9. » Cet ostensoir â été reproduit. par I llèlioavure dàns le travail de M. OzenfanL. Dans la sacristie de l église cl Ansiaing (3) se trouve un ostensoir en argent qui Tappelle les deux dont nous venons -de parler et cetix des églises de Rix et de Marpent, localités (lu département du Nord... Le cylindre a aussi été remplacé par une forme soleil ; on trouve deux nichas à statuettes. La hauteur est de 0,60. L église de .Wattignies.(4.possède un ostensoir cii vermeil du XVIJIt
(f) Canton de Seclin: (2) Ozenfant. Notes sur les anciens établissc,nc,,(s hospitaliers de Litée bile, Danel, 1883, ,. 23. (3) Canton de U,nnot. (4) Canton (le Seclin.. - 14 -
siècle, iàal, de.0,89qœuvre d une très grande richesse et d une ornementation très caractéristique. Le pied qui est de forme ovale offredes appliques 4 un trù.s haut,relief présentant des têtes d anges et des rinceaux entrecroisés, avec quatre bandes garnies de guirlandes de fleurs. B est surmonté, de plusieurs moulures d un profil très gracieux au-dessus çlesquelles s élève une partie centrale garnie aussi -de guir- • landes de-fleurs quiaffecte la forme d une sorte de vase très allongé et très élégant. dettepartie centrale est! surmontée d An dernier, motif, rappelant im petit ciboire sans pied, qui sert de point d appui a un grand soleil d or a ras cois dans lequel se place la s qinle hostie Deux -branches dc .rôsier K. feuilles, fleurs et boutons se l.rpnvent au pied de ce soleil. On .peut se.4mander si cette dêrnière-partie est bien de. la main qui a dessiné et ciselé l é1ant,.le pré(aeux vase style Louis XV . qui lui sert de Pied, Ou assure que ce ostensoir provient de l abbaye (le SaintAmand.
CALICES. : ()- - il- Dans la sacPistiwde:l 6glie de Cobrieux(i) se trouve.un riche calicé en vermeil de la fln duXVt siècle. La coupe et le pied sont:ornés de .rayons de flammes se détachant sur un fond mat. Sur le noeud courent des rinceaux de feuillages- profondément fouillés du milieu -desquels sortent huit émaux représentent le Christ et-des apôtres:; divers autres sujets aussi en émail sont représentés sur-les huit lobes du pied. Dans l un de ces lobes tin-écusson pald d or ci de gueules de six pièces au chef de ta religion.Ily avait à Cohiieux une commanderie du Temple cet écusson offre les arines d Emery d Àmhoise qui y fut commandeur de 1483 à-1504 et qui sans doute a fait faire ou donné ce calice. Un autre calicee assez- remarquable est conservé -dans l église d Annappes (2). il st en vermeil, décoré au , -repoussé et ciselé avec soin. Le noeud offre des pierres précieuses alternant avec des tètes d ange ; de mêmes têtes, en haut relief, -ornent le pied. Dans ce pied, en dessous de la -croix., est enchâssé un petit fragment (le cristal dans lequel on peut découvrir, à l aide de la loupe, une scène minuscule représentant le Christ flagellé et les mots Haie gn-- beal imago. Sous
(1) Cnnto n de Cysoing. (2) Canton de I n,no . - 15 - le même pied, à l intérieur, sont gravées, les armes de la famille de Rdbles qui a possédé la seigneurie d Annappès, avec la davise de cette famille Ilion heure viendra, et la date de 1614, qui" estsans dout&