Les Politiques Sociales À Villeurbanne De 1977 À 1995
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Blandine CARPENTIER Les politiques sociales à Villeurbanne de 1977 à 1995 Mémoire d’histoire contemporaine Sous la direction de Gilles VERGNON Institut d’Etudes Politiques de Lyon 2008 / 2009 Soutenu le 4 septembre 2009 Table des matières Remerciements . 5 INTRODUCTION . 6 PREMIERE PARTIE De 1977 à 1981, un volontarisme municipal affiché dans tous les domaines . 10 Introduction . 10 I. L’emploi : la priorité absolue . 10 A). Une situation économique et industrielle délicate . 10 B). Une municipalité « solidaire » des travailleurs . 13 C). Des politiques en faveur du développement économique . 18 II. Une politique sociale active . 22 A). La petite-enfance au cœur des préoccupations municipales . 22 B). Un soutien important aux centres sociaux . 25 C). Les personnes âgées ne sont pas oubliées . 26 D). L’émergence de préoccupations « sociétales » . 29 III. Villeurbanne tente de se donner un nouveau visage urbain . 29 A). Mettre fin au « ghetto » d’Olivier de Serres . 29 B). Améliorer le cadre de vie des habitants . 33 Conclusion . 35 DEUXIEME PARTIE De 1982 à 1988 : entre continuité et tentatives d'adaptation face aux nouvelles réalités sociales . 36 Introduction . 36 I. La délinquance : un fléau à combattre . 36 A). L' « été chaud » des banlieues lyonnaises . 36 B). La prévention comme solution . 39 II. Une nouvelle cible d’action : les jeunes . 41 A). Vaincre le chômage chez les jeunes . 41 B). Occuper les jeunes sur leur temps de loisirs . 44 III. La poursuite et l’accentuation des actions sociales menées précédemment . 47 A). Entre social et sociétal . 47 B). Agir pour l’amélioration du cadre de vie . 51 Conclusion . 53 TROISIEME PARTIE De 1989 à 1995 : la municipalité court-circuitée dans ses actions sociales . 54 Introduction . 54 I. La Politique de la ville, clef de voûte des actions municipales . 54 A). Villeurbanne et le DSQ . 54 B). Renforcer la sécurité et la citoyenneté . 58 II. Les jeunes, toujours au cœur des dispositifs d’actions . 60 A). Une évolution progressive de la représentation des jeunes . 60 B). Des actions pour et avec les jeunes . 63 III. Une marge d’action réduite . 65 A). La multiplication des niveaux de gestion . 65 B). L’habitude du pouvoir . 67 Conclusion . 69 SOURCES . 72 Archives municipales de Villeurbanne . 72 Série D : Administration générale de la commune . 72 Littérature grise . 72 Presse locale . 72 Entretiens . 72 Textes législatifs et rapports . 72 Sources privées . 73 BIBLIOGRAPHIE . 74 Instruments de travail et ouvrages généraux . 74 Villeurbanne, histoire et politique . 74 Ouvrages et mémoires . 74 Politiques locales et municipales . 74 Ouvrages et mémoires . 74 Articles . 75 Socialisme et socialisme municipal . 76 Ouvrages, thèses et mémoires . 76 Articles . 76 La question sociale . 77 Ouvrages . 77 Le rôle de maire . 77 Ouvrages . 77 Principaux sites internet consultés . 77 Annexes . 78 Résumé . 79 Remerciements Remerciements Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidée et soutenue lors de l’élaboration de ce mémoire et plus particulièrement : Monsieur Gilles VERGNON, Maître de conférences en histoire contemporaine à l’IEP de Lyon et Directeur de mon mémoire pour m’avoir donné de précieux conseils et indications bibliographiques, Monsieur Bruno BENOIT, Professeur d’histoire à l’IEP de Lyon pour ses recommandations méthodologiques, Monsieur Gilbert CHABROUX, ancien Sénateur-maire de Villeurbanne et Monsieur Fouad CHERGUI, réalisateur du film La Valise, pour m’avoir consacré un peu de leur temps libre lors d’entretiens très enrichissants, Madame Dominique DESSERTINE, Ingénieure de recherche au CNRS/LARHRA, que j’ai eu la chance de rencontrer au début de mes recherches et qui a su orienter ma réflexion, Monsieur Loïc CAZAUX, Moniteur en histoire médiévale à l’Université de Cergy-Pontoise, pour ses conseils et ses encouragements continus tout au long de l’année, Mademoiselle Aude MOREL, pour m’avoir fait part de son expérience de jeune chercheuse en littérature moderne. Carpentier Blandine - 2009 5 Les politiques sociales à Villeurbanne de 1977 à 1995 INTRODUCTION « Le socialisme a reconquis notre cité. […] De la Révolution de 1789 au Front populaire, au Docteur Lazare Goujon et à tant d’autres, notre équipe reprend en ce 25 mars le fil de l’histoire ». Charles Hernu, Conseil municipal du 25 mars 1977 Le choix de Villeurbanne pour étudier le socialisme municipal n’est pas dû au hasard. Cette commune rhodanienne de 138 596 habitants, limitrophe de Lyon, est historiquement très ancrée à Gauche. Entrés au Conseil municipal en 1892, les socialistes occupent tour à tour avec les communistes la fonction de premier magistrat de la ville. Dans une logique de différenciation sociale et locale par rapport à Lyon1, les municipalités qui se succèdent depuis la fin du XIXème siècle tentent de donner à la ville une identité spécifique. Pour cela, elles mettent en place des politiques sociales caractéristiques. Les élus socialistes jouent un rôle considérable dans cette affirmation politique de la commune. Les réalisations faites au début des années 1930 sous les mandats du maire socialiste Lazare Goujon sont, à cet égard, exemplaires. Jardins ouvriers, logements sociaux, éducation populaire, culture pour tous, font partie des thèmes principaux auxquels se consacre la municipalité. La construction de l’habitat collectif des Gratte-ciel en 1934 symbolise pleinement les préoccupations hygiénistes et humanistes de Lazare Goujon. À l’époque, cet ensemble de 1 400 logements sociaux en plein centre-ville est unique en France et des architectes viennent du monde entier pour le visiter2. On peut alors comparer Villeurbanne à un laboratoire d’idées, à une sorte de vitrine du socialisme municipal. Cette conception positive de la question municipale est celle que proposent les socialistes possibilistes dans le sillage de l’idéologue Paul Brousse. Pour ces derniers, l’avènement du socialisme à l’échelle nationale ne peut se faire que graduellement. De ce fait, les municipalités sont envisagées comme des terrains d’expérimentations de la société future3. Mais, au fil du siècle, les socialistes se détournent du cadre municipal pour concentrer leurs espoirs vers l’État. Ainsi, sous la Quatrième République, la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) se contente de rédiger des programmes municipaux sans réellement les actualiser4. Le cours des choses ne s’inverse qu’au début des années 1970 quand les socialistes se figurent de nouveau l’institution municipale comme un lieu de contre-pouvoir et 1 MEURET Bernard, Le socialisme municipal : Villeurbanne 1880-1982, Lyon, PUL, 1982, 301 p. 2 « Le quartier des Gratte Ciel de Villeurbanne », reportage télévisé du 23.06.1984 pour FR3 Rhône Alpes, durée 02min12s- consultable en ligne sur le site : http://www.ina.fr 3 LEFEBVRE Rémi, « Le socialisme saisi par l’institution municipale. Jalons pour une histoire délaissée », Recherche socialiste, Revue de l’Office Universitaire de Recherche socialiste, n°6, 1999, p.9-25. 4 Ibid. 6 Carpentier Blandine - 2009 INTRODUCTION d’expérimentations sociales5. Ce regain d’intérêt pour la question municipale est à mettre en lien avec la nouvelle organisation du Parti socialiste, à la suite du Congrès d’Epinay- sur-Seine de juin 1971. François Mitterrand, le nouveau premier secrétaire cherche alors à « démollettiser » le Parti pour lui donner une impulsion nouvelle. La politisation de la question municipale constitue dès lors un moyen de renouveler le personnel politique local. En outre, le recours au local fait partie de la stratégie envisagée par François Mitterrand dans la perspective des élections présidentielles de 19816. Il s’agit de montrer aux électeurs le potentiel d’action du Parti socialiste. Dès lors, les élections municipales de mars 1977 constituent un enjeu capital et, pour les remporter, la ligne d’action prônée est celle de l’Union de la gauche. Cette nouvelle politisation de la question municipale a des conséquences sur les sections P.S locales. Ainsi, à Villeurbanne, la section se restructure sous la houlette de Rolland Massard, et conformément au souhait de François Mitterrand, elle prépare un programme commun avec le Parti communiste. Mais, le « parachutage » de Charles Hernu à l’automne 1976 à la tête de la section villeurbannaise va mettre à mal ce travail de reconstruction et d’union de la gauche7. Les communistes villeurbannais voient d’un mauvais œil l’arrivée de cette personnalité socialiste protégée de François Mitterrand et n’acceptent pas l’intrusion du national dans les affaires locales. En dépit de nombreuses négociations et de l’intitulé trompeur de la liste PS « Liste d’union pour la gestion démocratique de Villeurbanne », l’alliance avec le P.C ne se fait pas. Cette absence n’est cependant pas préjudiciable à Charles Hernu, qui réussi à s’imposer lors du second tour, le 20 mars 1977 face à l’ancien maire Etienne Gagnaire, ex-SFIO devenu centriste à la suite de son exclusion du Parti en 19688. Néanmoins, même légitimité par les urnes, le nouvel élu doit montrer patte blanche tant son arrivée à la tête de Villeurbanne ne va pas de soi. Ainsi, ce contexte de départ difficile explique en partie pourquoi Charles Hernu commence son premier mandat sur des chapeaux de roues. Il doit faire ses preuves vis-à-vis des villeurbannais et leur montrer qu’il a les capacités de gouverner leur ville. Par ailleurs, dans l’optique de mieux s’ancrer dans le paysage villeurbannais, le nouveau maire va même jusqu’à s’inscrire dans l’histoire politique et sociale de la ville, dont il se présente comme le successeur. Dès lors, l’enjeu de notre travail sera d’analyser la gestion municipale de Charles Hernu à partir de 1977 de manière à vérifier si, comme il le souhaitait au départ, il réussit à renouer avec le socialisme municipal, trait caractéristique de l’histoire et de l’identité politique villeurbannaise. En d’autres termes, Villeurbanne a-t-elle été sous les mandats de Charles Hernu une municipalité socialiste modèle en matière d’actions sociales ? Nous terminerons notre étude en mars 1995 juste avant les élections municipales de juin.