Journal officiel du 26 Février 1914 SENAT — SEANCE DU 25 FEVRIER : Session ordinaire de 1914 213

verses lignes de chemins de fer d'intérêt cables au mois de mars 1914; 2° autorisation général. ' - de percevoir pendant le même mois les im-' SENAT Communication d'un décret désignant un pots et revenus publics. commissaire du Gouvernement. Session ordinaire de 1914. M. le président. Le projet de loi est ren­ • Déclaration de l'urgence. voyé à la commission des finances. Adoption successive des articles et de l'en­ Il sera imprimé et distribué. semble du projet de loi. La parole est à M. le ministre des tra­ 9. — Suite de la discussion du projet de loi, COMPTE RENDU IN EXTENSO. — 19« SÉANCE vaux publics. adopté par la Chambre des députés, portant suppression des contributions directes et éta­ M. Fernand David, ministre des travaux blissement d'un impôt général sur les re­ publics. J'ai l'honneur de déposer sur le Séance du mercredi 25 février. venus et d'un impôt complémentaire su? l'ensemble du revenu. bureau du Sénat, au nom de M. le ministre des finances et au mien, un projet de loi, Discussion des articles. Art. 1 er . — Amendement de M. Perchot et adopté par la Chambre des députés, ayant SOMMAIRE amendement de M. Codet : MM. Perchot, Ai­ pour objet d'approuver un avenant passé entre le département des Bouches-du- 1. — Procès-verbal. mond, rapporteur ; , prési­ dent du conseil, ministre des affaires Rhône et la compagnie des chemins de fer 2. — Demandes de congé. étrangères ; Debierre, et de la Camargue pour la modification des '{}. — Dépôt, par M. Joseph Caillaux, ministre Jean Codet. conditions d'exploitation du réseau de che­ des finances, d'un projet de loi, adopté par Scrutin sur la première partie de l'amen­ mins de fer d'intérêt local concédé à ladite la Chambre des députés portant : 1° ouver­ dément de M. Perchot. — Pointage. ture sur l'exercice 1914 des crédits provisoires Suspension de la séance. compagnie par la loi du 25 juin 1889. applicables au mois de mars 1914 ; 2° autori­ Reprise de la séance. M. le président. Le projet de loi est ren­ Proclamation du scrutin sur l'amendement sation de percevoir pendant le môme mois voyé à la commission des chemins de fer. les impôts et revenus publics. — Renvoi à la de M. Perchot. — Rejet d« l'amendement. Il sera imprimé et distribué. commission des finances. Renvoi de la suite de la discussion à la pro­ Dépôt par M. Fernand David, ministre des chaine séance. M. le ministre des travaux publics. J'ai . travaux publics, de -deux projets de loi adop­ 10. — Dépôt par M. Raoul Péret, sous-secrétaire l'honneur de déposer également sur le bu­ tés par la Chambre des députés : d'État au ministère de l'intérieur, au nom de reau du Sénat, au nom de M. le ministre Le 1 er, au nom de M. le ministre des finan­ M. le ministre de la guerre, d'un projet de de l'agriculture et de M. le ministre des ces et au sien, ayant pour objet d'approu­ loi, adopté par la Chambre des députés, por­ finances, un projet de loi, adopté par la ver un avenant passe entre le départe­ tant déclassement de la redoute du Tilleul à Chambre des députés, portant ouverture ment des Bouches-du-Rhône et la compa­ Maubeuge. — Renvoi à la commission de d'un crédit extraordinaire de 8 millions gnie des chemins de fer de la Camargue l'armée. pour la modification des conditions d'ex­ pour venir en aide aux agriculteurs victimes 11. — Dépôt de deux rapports de M. Doumer : ploitation du réseau de chemins de fer Le 1 er, au nom de la commission de l'ar­ des intempéries. d'intérêt local concédé à ladite compagnie mée sur le projet de loi portant modifi­ M. le président. Le projet de loi est ren­ par la loi du 25 juin 1889. — Renvoi à la cation à la loi du 21 mars 1905 sur le commission des chemins de fer. recrutement de l'armée et à la loi du voyé à la commission des finances. Le 2e , au nom de M. le ministre de l'agri­ 7 août 1913 modifiant les lois des cadres Il sera imprimé et distribué. culture et de M. le ministre des finances, de l'infanterie, de la cavalerie, de l'artil­ portant ouverture d'un crédit extraordi­ lerie et du génie, en ce qui concerne naire de 8 millions pour venir en aide 4. — DÉPÔT D'UN AVIS l'effectif des unités el fixant les condi­ aux agriculteurs victimes des intempé- tions du recrutement dans l'armée ac­ v ries. — Renvoi à la commission des tive et la durée du service dans l'armée M. le président. La parole est à M. Millies- finances. active et ses réserves. Lacroix. 4. — Dépôt, par M . Millies-Lacroix, d'un avis de Le 2e, au nom de la commission des la commission des finances sur le projet de finances, sur le projet de loi, adopté par M. Millies-Lacroix. J'ai . l'honneur de loi, adopté par la Chambre des députés, rela- la Chambre des députés, relatif à la cons­ déposer sur le bureau du Sénat un avis ' tif à la création d'un corps d'ingénieurs mili­ truction de l'ambassade de à présenté au nom de la commission des taires et de corps d'agents et de sous-agents Tokio. finances chargée d'examiner le projet de loi, militaires des poudres. 12. — Règlement de l'ordre du jour. adopté par la Chambre des députés, relatif 5. — Dépôt, par M. Aimond, d'un rapport au 13. — Congés. à la création d'un corps d'ingénieurs mili­ nom de la commission des finances sur le taires et de corps d'agents et de sous-agents projet de loi adopté par la Chambre des dé­ Fixation de la prochaine séance au jeudi putés portant : 1° ouverture sur l'exercice 1914 26 février. militaires des poudres. des crédits provisoires applicables au mois M. le président. L'avis sera imprimé et de mars 1914; 2° autorisation de percevoir PRÉSIDENCE DE M. ANTONIN DUBOST distribué. pendant le même mois les impôts et revenus publics. La séance est ouverte à trois heures. Déclaration de l'urgence. 5. — DÉPÔT D'UN RAPPORT Demande de discussion immédiate. - Insertion du rapport au Journal officiel. 1. — PROCÈS-VERBAL Inscription à l'ordre du jour de la prochaine M. le président. La parole est à M. « séance. rapporteur général de la commission des M. Poirson, l'un des secrétaires, donne finances pour le dépôt d'un rapport. 6. — Communication de trois lettres de M. le lecture du procès-verbal de la séance du président de la Chambre des députés portant vendredi 20 février. M. Aimond, rapporteur général de la transmission de trois propositions de loi, commission des finances. J'ai l'honneur de adoptées par la Chambre des députés : Le procès-verbal est adopté. La l re, tendant à frapper d'un droit de déposer sur le bureau du Sénat un rapport, fait au nom de la commission des finances, douane à l'entrée les bois contreplaqués. 2. — DEMANDES DE CONGÉ — Renvoi à la commission des douanes. sur le projet de loi adopté par la Chambre La 2 e. concernant la responsabilité des acci­ des députés portant : 1° ouverture sur dents dont les ouvriers sont victimes M. le président. M. Decrais demande une l'exercice 1914 des crédits provisoires appli­ (modification des articles 9 et 19 de la loi prolongation de congé de quinze jours pour cables au mois de mars 1914 ; 2° autorisa­ raison de santé. du 9 avril 1898). — Renvoi à la commis­ tion de percevoir pendant le même mois les sion chargée de l'examen de la proposi­ M. Darbot demande uncongé de huit jours impôts et revenus publics. tion de loi tendant à modifier les articles pour raison de famille. 17 et 22 de la loi du 9 avril 1898 sur les M. Huguet demande un congé jusqu'à la M. le président. La commission demande accidents du travail. . fin de la semaine pour raison de santé. la déclaration de l'urgence, l'insertion du La 3", avant pour objet de compléter la loi M. Mazière demande un congé de quinze du 8 août 1913 relative au warrant-hôte- rapport au Journal officiel de demain et lier. — Renvoi à la commission chargée jours pour raison de santé. l'inscription du projet de loi à l'ordre du de l'examen du projet de loi relatif au Ces demandes sont renvoyées à la com­ jour de la prochaine séance. warrant-hôtelier. mission des congés. Je mets aux voix la déclaration d'ur­ !. — Adoption des projets de loi, adoptés par gence. ■la Chambre des députés, autorisant la proro­ 3. — DÉPÔT DE PROJETS DE LOI (L'urgence est déclarée.) gation d'une surtaxe sur l'alcool : M. le président. Personne ne s'oppose à .. Le 1", à l'octroi de BourEoprg-Ville (Nord;; M. le président. La parole est à M. le Le 2e, à l'octroi de Gâvres (Morbihan); l'insertion du rapport au Journal officiel de ministre des finances. Le 3-, à l'octroi de Grandcamp-les-Bams demain ?... (Calvados). M. Joseph Caillaux, ministre des finances. L'insertion est ordonnée. 8.— ire délibération sur le projet de loi, adopté J'ai l'honneur de déposer sur le bureau du Je consulte le Sénat sur la discussion im­ par la Chambre des députés, ayant pour objet Sénat un projet de loi, adopté par la Cham­ médiate qui est demandée par vingt de nos * d approuver une convention provisoire, pas­ bre des députés, portant : 1° ouverture, sur collègues dont voici les noms : MM. Courrè­ sée avec la compagnie des chemins de fer du . l'exercice 191 i. des crédits provisoires appli­ gelongue, Pauliat, Lintilhac, Goiran, Louis Midi, pour la concession éventuelle de di­ xi SiOïÀT — IN KXTBN30 214 SENAT — SEANCE DU 28 rJiVHlEH 1»14

«Je vous serai obligé de m'accuser récep­ 3* PROJET Blanc, Aimond, Vieu, Doumer, Sauvan, tion de cet envoi. Perreau, Loubet, Devins, Vincent, Cachet, (Octroi de Grandcamp-les-Bains. — Calvados.) Bidault, Pic-Paris, Darbot, Ferdinand Drey­ « Agréez, monsieur le président, l'assu fus, Dellestable et Bony-Cisternes. rance de ma haute considération. « Art. 1 er . — Est autorisée la prorogation, 11 n'y a pas d'opposition?... « Le président de la Chambre des députés, jusqu'au 31 décembre 1918 inclusivement, La discussion immédiate est autorisée. « P. DESCHANEL. )> à l'octroi de Grandcamp-les-Bains (Calvas L'inscription à l'ordre du jour de la pro­ -dos), d'une surtaxe de 5 fr. par hectolitrai chaine séance est également ordonnée. La proposition de loi sera imprimée, dis­ d'alcool pur contenu dans les eaux-de-vie, tribuée et, s'il n'y a pas d'opposition, ren­ esprits, liqueurs, fruits à l'eau-de-vie, i voyée, à la commission chargée de l'examen 6. — TRANSMISSION DE PROPOSITIONS DE LOI absinthes et autres liquides alcooliques du projet de loi relatif au warrant-hôtelier. non dénommés. M. le président. J'ai reçu de M. le prési­ (Adhésion.) « Cette surtaxe est indépendante du droit dent de la Chambre des députés la commu­ de 15 fr. établi à titre de taxe principale. nication suivante : « Art. 2. — Le produit de la surtaxe auto­ 7 . — ADOPTION DE PROJETS DE LOI D'INTÉRÊT risée par l'article précédent est spéciale­ LOCAL i « Paris, le 24 février 1914. ment affecté au remboursement des em­ prunts communaux. « Monsieur le président, 1« PROJET « L'administration locale sera tenue de « Dans sa séance du 20 février 1914, la (Octroi de Bourbourg-Ville. — Nord.) justifier, chaque année, au préfet, de l'em-. Chambre des députés a adopté une propo­ ploi de ce produit, dont un compte général/, sition de loi tendant à frapper d'un droit de M. le président. L'ordre du jour appelle tant en recette qu'en dépense, devra être ' douane à l'entrée les bois contreplaqués. la discussion du projet de loi, adopté par la fourni à l'expiration du délai fixé par la « Le vote a eu lieu après déclaration de Chambre des députés, autorisant la proroga­ présente loi. » _■ l'urgence. tion d'une surtaxe sur l'alcool à l'octroi de « Conformément aux dispositions de l'ar­ Bourbourg-Ville (Nord). ticle 141 du règlement de la Chambre, j'ai Quelqu'un demande-t-il la parole pour la 8. ADOPTION D'UN -PROJET DE LOI CONCER­ l'honneur de vous adresser une expédition discussion générale ?... NANT UNE CONVENTION PROVISOIRE PASSÉS authentique de cette proposition dont je Je consulte le Sénat sur'la question de AVEC LA COMPAGNIE DES CHEMINS DE FER vous prie de vouloir bien saisir le Sénat. savoir s'il entend passer à la discussion des DU MIDI « Je vous serai obligé de m'accuser ré­ articles du projet de loi. ception de cet envoi. (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ M. le président. L'ordre du jour appelle « Agréez, monsieur le président, l'assu­ sion des articles.) la l rt délibération sur le projet de loi, adopté rance de ma haute considération. par la Chambre des députés, ayant pour M. le président. Je donne lecture de l'ar­ objet d'approuver une convention provi­ « Le président de la Chambre des députés, ticle 1 er : soire passée avec la compagnie des che­ , « P. DESCHANEL. » « Art. i CT . — Est autorisée la prorogation, mins de fer du Midi pour la concession La proposition de loi est renvoyée à la jusqu'au 31 décembre 1914 exclusivement, éventuelle de diverses lignes de chemins de commission des douanes. à l'octroi de Bourbourg-Ville (Nord), d'une fer d'intérêt général. Elle sera imprimée et distribuée. surtaxe de 6 fr. par hectolitre d'alcool pur J'ai à donner connaissance au Sénat d'un J'ai reçu de M. le président de la Chambre contenu dans les eaux-de-vie, esprits, li­ décret nommant un commissaire du Gou­ des députés la communication suivante : queurs, fruits à l'eau-de-vie, absinthes et vernement: ' ^ autres liquides alcooliques non dénommés. « Paris, le 24 février 1914. « Cette surtaxe est indépendante du droit « Le Président de la République française, de 15 fr. établi à titre de taxe principale. « Sur la proposition du ministre des tra­ « Monsieur le président, (L'article 1 er, mis aux voix, est adopté.) « Dans sa séance du 23 février 1914, la vaux publics, Chambre des députés a adopté une propo­ M. le président. « Art. 2. — Le produit de « Vu l'article 6, paragraphe 2, de la loi constitutionnelle du 16 juillet 1875 sur les sition de loi concernant la responsabilité la surtaxe autorisée par l'article précédent des accidents dont les ouvriers sont vic­ est spécialement affecté au payement des rapports des pouvoirs publics, qui disposa dépenses mentionnées à la délibération times. (Modification des articles 9 et 19 de que les ministres peuvent se faire assister, la loi du 9 avril 1898.) municipale du 23 mai 1913. devant les deux Chambres, par des commis­ « L'administration locale sera tenue de « Le vote a eu lieu après déclaration de saires désignés pour la discussion d'un l'urgence. justifier, au préfet, de l'emploi de ce pro­ projet de loi déterminé, duit, dont un compte général, tant en re­ « Conformément aux "dispositions de l'ar­ «Décrète: ticle 141 du règlement de la Chambre, j'ai cette qu'en dépense, devra être fourni à l'honneur de vous adresser une expédition l'expiration du délai fixé par la présente « Art. 1 er. — M. Fontaneilles, conseiller authentique de cette proposition dont je loi. » — (Adopté.) d'État, directeur des chemins de fer au mi­ vous prie de vouloir bien saisir le Sénat. Je mets aux voix l'ensemble du projet de nistère des travaux publics, est désigné, ea « Je vous serai obligé de m'accuser .ré­ loi. qualité de Commissaire du Gouvernemeut, ception de cet envoi. (Le projet de loi est adopté,) pour assister le ministre des travaux pu­ « Agréez, monsieur le président, l'assu­ blics, au Sénat, dans la discussion du projet rance de ma haute considération. Le Sénat adopte ensuite, dans la même de loi ayant pour objet d'approuver una « Le président de la Chambre des députés, forme et sans discussion, les projets de loi convention provisoire, passée avec la com­ dont la teneur suit : pagnie des chemins de fer du Midi, pour la « P. DESCHANEL. » concession éventuelle de diverses ligues de La proposition de loi sera imprimée, dis­ 2e PROJET chemins de fer d'intérêt général. tribuée et, s'il n'y a pas d'opposition, ren­ « Art. 2. — Le ministre des travaux pu­ voyée à la commission chargée de l'examen ; (Octroi de Gâvres.— Morbihan :) blics est chargé de l'exécution du présent de la proposition de loi tendant à modifier décret. ' les articles 17 et 22 de la loi du 9 avril 1898 « Art. 1 er. — Est autorisée la prorogation, jusqu'au 31 décembre 1918 inclusivement, à sur les accidents du travail. (Adhésion.) 'i « Fait à Paris, le 22 décembre 1913. l'octroi de Gâvres (Morbihan), d'une sur­ J'ai reçu de M. le président de la Chambre taxe de 5 fr. par hectolitre d'alcool pur con­ « R. POINCARÉ» des députés la communication suivante : tenu dans les eaux-de-vie, esprits, liqueurs, « Par le Président de la République : fruits à l'eau-de-vie, absinthes et autres * Paris, le 24 février 1914. « Le ministre des travaux publics, liquides alcooliques non dénommés. « FERNAND DAVID. » « Monsieur le président, « Cette surtaxe est indépendante du droit . «Dans sa]séancedu23 février 191 4,1a Cham­ de 15 fr. établi à titre de taxe principale. M. Faisans, rapporteur. J'ai l'honneur d3 bre des députés a adopté une proposition de « Art. 2. — Le produit de la surtaxe -auto­ demander au Sénat, d'accord avec M. le mi­ loi ayant pour objet de compléter la loi du risée par l'article précédent est spéciale­ nistre des travaux publics,, de vouloir bien 8 août 1913 relative au warrant-hôtelier. ment affecté au remboursement de l'em­ déclarer l'urgence. : « Le vote a eu lieu après déclaration de prunt de 10,168 fr. contracté en 1905. M. le président. Je consulte le Sénat SUT l'urgence. « L'administration locale sera tenue de l'urgence qui est demandée par la commis­ « Conformément aux dispositions de l'ar­ justifier, chaque année, au préfet, de l'em­ sion, d'accord avec le Gouvernement. ticle 141 du règlement de la Chambre, j'ai ploi de ce produit, dont un compte général, Il n'y a pas d'opposition ?. l'honneur de vous adresser une expédition tant en recette qu'en dépense, devra être L'urgence est déclarée. authentique de cette proposition dont je fourni à l'expiration du délai fixé par la Quelqu'un demande-t-il la parole pour vous prie de vouloir bien saisir le Sénat. présente loi. » la discussion générale ?... SÉNAT — SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1014 215

Je consulte le Sénat sur la question de Je rappelle le texte de l'amendement de Je sais le plus grand gré à M. Ribot de ne savoir s'il entend passer à la discussion des M. Perchot : pas avoir insisté davantage; d'ailleurs ce articles du projet de loi. « Art. 1 er. — Rédiger ainsi cet article : n'était peut-être pas nécessaire, car il ve­ (Le Sénat décide qu'il passe à la discus­ « En remplacement des contributions nait de nous dire auparavant « que nous sion des articles.) directes il est établi des impôts réels sur risquions simplement de couvrir le Sénat les revenus de toutes catégories et un im­ de ridicule en envoyant à la Chambre une M. le président. Je donne lecture de l'ar­ pôt complémentaire sur l'ensemble du re­ ticle 1 er : loi dans laquelle l'article 1 er disposerait : venu de chaque chef de famille. » « Art. 1". — Est approuvée, avec les mo­ « Tous les impôts directs sont supprimés La parole est à M. Perchot. diflcations faisant l'objet des trois lettres de et remplacés par un impôt sur le revenu ». la compagnie en date des 7 juillet et 22 no­ M. Perchot. Messieurs, après les élo­ C'était là, sinon la lettre, du moins le sens vembre 1913, de la lettre du ministre et de quents discours des orateurs qui ont pris la des articles 1 et 2 du projet de la Chambre celle de la compagnie en date du 26 dé­ parole dans la discussion générale et l'ac­ votés par elle avec des majorités assez res­ ceinbre 1913 et 13 janvier 1914, la conven- cueil qui leur a été fait, après le vote à l'una­ pectables: l'article 1 er par 458 voix, l'article 2 tion provisoire passée, le 19 février 1913, nimité de l'urgence pour le passage à la par 430. f entre le ministre des travaux publics, des discussion des articles, je crois pouvoir Si je pouvais me le permettre, je dirais i postes et des télégraphes, et la compagnie dire que le Sénat reconnaît la nécessité que l'appréciation de M. Ribot était peut- des chemins de fer du Midi, pour la con­ d'une réforme fiscale apportant plus de jus­ être un peu sévère. . . cession éventuelle : tice et d'harmonie dans notre système M. Ribot. Si elle était juste ! « D'une part, des lignes à voie normale : d'impôts. « D'Espalion à Saint-Flour. En outre, messieurs, quand je me rap­ M. Perchot. .. ret telle doit être l'opinion - « De Quillan à Bélesta. pelle l'accueil rencontré ici par le cabinet des 489 députés qui ont- voté la première « De Villefranche-Vernet-les-Bains à Ver- lorsqu'il nous apporta sa déclaration, qui partie de l'article 2 et aussi des auteurs set-les-Bains et à Sahorre. i était particulièrement nette sur la réforme successifs des divers projets d'impôt sur le j a D'autre part, des lignes à voie étroite : fiscale; quand je me rappelle la majorité revenu. ; « De Montlouis-la-Cabanasse à Quillan ou l de 215 voix contre 58 qu'il obtint quelques En 1896, M„Doumer disait dans l'article 1 er ; à un point de la ligne de Quillan à Bélesta. jours après, à la suite de diverses interpel­ de son projet : « Il est établi, à partir du i « De Bourg-Madame à la gare frontière lations, je ne puis croire que la haute 1 er janvier 1897 un impôt sur le revenu », et ►française de la ligne transpyrénéenne d'Ax- Assemblée se déjuge à deux mois d'inter­ dans l'article 2 : « à partir de la même les-Thermes à Ri poil. » valle à peine, en rejetant les deux principes époque, les contributions personnelle et i Je mets aux voix l'article 1er. fondamentaux de la réforme que nous dé­ mobilière et des portes et fenêtres cesse­ ; (L'article i eP est adopté.) fendons, mes amis, le Gouvernement et ront d'être perçues pour le compte de moi : impôts cédulaires sur les diverses l'État. » i M. le président. « Art. 2. — Il est pris acte sources de revenus et impôt complémen­ En 1893 et 1897, M. Cochery présentait ; de l'engagement contracté par la compa­ taire. des textes analogues. En 1898, M. Peytral gnie des chemins de fer du Midi, par lettre Le Sénat n'aime pas l'équivoque et prend disait : « Il est établi à partir du..., en rem­ ! au 7 juillet 191 3, de réduire, lors de la mise nettement ses responsabilités dès le début; placement des contributions personnelle et 1 en exploitation de la ligne de Quillan à c'est ce que nous avons fait récemment mobilière et des portes et fenêtres, un impôt Htfontlouis, à 50 p. 100 pour les voyageurs et encore, à propos de la réforme électorale, général sur le revenu ». : à 75 p. 100 pour les marchandises, la majo- en votant l'amendement Peytral. En 1903, M. Rouvier écrivait de même : i ration de 100 p. 100 des distances de taxe J'espère que la haute Assemblée ne refu­ « Il est établi, en remplacement des contri­ ['appliquée sur la ligne de Villefranche­ sera pas, au seuil de la discussion des ar­ butions personnelle et des portes et fenê­ Vernet-les-Bains à Bourg-Madame, entre ticles du projet de réforme de l'impôt sur tres, un impôt sur le revenu.» ' Olette et Bourg-Madame, en vertu de l'ar- le revenu, un vote de clarté. M. Ribot pourrait me répondre qu'il ne fticle 15 de la convention du 5 décembre Notre éminent collègue M. Ribot nous a s'agissait là que d'abroger deux contribu­ ; 1902 relative à la concession de cette der­ d'ailleurs montré, l'autre jour, si éloquem­ tions et non pas quatre ; mais sa critique, nière ligne- » — (Adopté.) ment la nécessité de répondre enfin aux si elle était fondée, ne s'en appliquerait « Art. 3. — Il est pris acte également de aspirations du pays que si, comme il l'a pas moins à tous ces projets qu'à celui que i l'accord intervenu entre le ministre et la suggéré, j'avais eu quelques doutes sur la la Chambre nous a envoyé. ^ compagnie, suivant les lettres des 22 novem- nécessité du vote de mon amendement, ils Comment M. Ribot n'a-t-il pas dit à ibre, 26 décembre 1913 et 13 janvier 1914, se seraient envolés au souffle de son élo­ M. Doumer, à M. Cochery, à M. Peytral, à f pour compléter l'article 12 de la convention quence. M. Rouvier : Quoi ! Vous allez commettre i par le paragraphe additionnel suivant : Le meilleur moyen de mettre fin aux cette imprudence de nous proposer la sup­ « « Le produit de la vente à des tiers des impatiences, aux discours, aux discordes pression de 150 ou 200 millions d'impôts i excédents d'énergie disponible de chaque provoqués par cette question de l'impôt sur avant d'avoir fixé dans tous leurs détails le . usine électrique sera partagé chaque année le revenu, et qu'il a déplorés avec raison, ou les impôts qui doivent les remplacer ? ' entre l'État et la compagnie proportionnel­ c'est en effet de manifester par un vote sans M. Ribot ne l'a pas fait, car il sait mieux que lement aux charges de capital et aux dépen­ ambiguïté l'accord de principe des deux personne que voter l'article 1 er ou les arti­ ses d'exploitation, sous réserve que le prix assemblées entre elles et avec la grande cles 1 et 2 d'une loi, ce n'est pas voter la loi ' de vente sera au moins égal au prix de majorité du pays. ( Très bien! très bien! et tout entière ; que les premiers articles votés ; revient de l'énergie produite par l'usine applaudissements à gauche.) ne pourront recevoir leur application qu'a­ évalué en calculant sur la lf.se de 5 p. 100 Et tandis que l'honorable M. Ribot ache­ près que les autres articles auront été votés, l'an les charges des capitaux engagés, tant vait ainsi de me convaincre moi-même de ainsi que l'ensemble de la loi. l'excellence de ma propre thèse, si tant est Cet argument a d'ailleurs été' porté à la parlissementl'État que par la compagniede ladite, dans l'établissementusine.de»ladite— usine(Adopté. » — (Adopté.) .)- qu'il en fut besoin, car il reconnaissait bien tribune de la Chambre par M. Aimond, le « Art. 4. — L'enregistrement de la con­ qu'à défaut de talent et de célébrité il 25 février1908, dans la brillante discussion vention annexée à la présente loi ainsi suffit d'avoir assez de sincérité pour ne qui a précédé le vote de cet article 1 er pour que des traités à soumettre à l'approbation proposer que ce que l'on croit juste et bon, lequel M. Ribot a tant de dédain. du Gouvernement en exécution de l'arti­ je me rappelais l'heureuse formule apportée « Comment .» — disait M. Aimond — cle 14 de ladite convention ne donnera lieu par lui à la Chambre, le 13 février 1908, et « . . .vous supprimez les quatre contributions ' qu'à la perception du droit fixe de 3 fr. » qui confirme à merveille mon amendement : avant d'avoir voté, dans tous leurs détails, (Adopté.) « Il faut, disait-il, les deux impôts. Il faut les impôts que vous voulez leur substi­ Je mets aux voix l'ensemble du projet de des impôts fragmentaires... » — c'est-à-dire tuer !... » loi. cédulaires — « ...et il faut un jimpôt d'en­ Et M. Caillaux, en faisant la réponse que (Le projet de loi est adopté.) semble à définir, un impôt général. » je viens de rappeler, était approuvé par Mais, de ce que M. Ribot a si bien for­ 458 voix. 9. — SUITE DE LA DISCUSSION D'UN PROJET DE mulé les principes que j'espère voir triom­ C'est qu'en effet l'argument supporte dif­ ficilement la discussion. LOI CONCERNANT L'IMPÔT SUR LE REVENU pher, de ce qu'il nous a apporté l'autre jour une si chaleureuse adhésion verbale à ces Mais il y a mieux. Cette critique exces­ M. le président. L'ordre du jour appelle principes, je me garderai bien de conclure sive je crois l'avoir montré — ne la suite de la discussion du projet de que notre éminent collègue poussera la s'applique pas à mon amendement. En­ loi, adopté par la Chambre des députés, hardiesse réformatrice jusqu'à les sanction­ traîné par sa grande éloquence, et sans s'en portant suppression des contributions di­ ner par un texte législatif. C'est, en effet, apercevoir, cela va sans dire, car personne rectes et établissement d'un impôt général sans tendresse qu'il a parlé de mon amen- ici plus que moi n'a plus de respect pour la sur les revenus et d'un impôt complémen­ ment. haute personnalité, l'admirable talent et le taire sur l'ensemble du revenu. / « C'est, nous a-t-il dit, une formule qu'il grand caractère de M. Ribot. (Très bien! très Le Sénat reprend la discussion de l'ar­ est impossible de voter dans l'intérêt meme bien !) M. Ribot a modifié lalettre et l'esprit ticle 1er et des amendements présentés par de la dignité du Sénat; je n'insiste pas da­ de mon texte en disant que c'était un texte HM. Perchot et Codet. vantage. » législatif qui abolissait tous les impôts 216 SENAT — SEANCE DU 25 FEVRIER 1914

directs, y compris les patentes; et comme je j'ai l'honneur de vous proposer n'en diffère Assurément, ce projet de la Chambre ms. faisais un geste de dénégation, M. Ribot a que par deux variantes qui ne font qu'en ritait, dans une certaine mesure, les cri­ insisté en me disant: « Comment! non? préciser l'esprit et la portée, suivant même tiques adressées par M. Aimond à certaines Vos premiers mots, monsieur Perchot, sont l'interprétation de son auteur. de ses modalités : en particulier, les dégrè­ ceux-ci : « Sont supprimés les impôts di­ Première variante : M. Aimond disait : vements excessifs consentis à la base, l'in­ rects». Et M. Ribot, commentant ce pré­ « En remplacement des contributions sup­ suffisance de recettes qui en résulte sont tendu texte, ajoutait : « La patente comme primées par la présente loi. » Et il déclarait des tares qu'il importait de faire dispa­ les autres». —- que c'était applicable à toutes les contribu­ raître. Mais il n'en avait pas moins, ce pro­ Or, voici le texte de mon amendement : tions directes ; je vous propose : « En rem­ jet, des bases solides et acceptables ; il « En remplacement des contributions di­ placement des contributions directes. » frappait toutes les sources de revenus, éta­ rectes il est établi des impôts réels sur les ' Deuxième variante : M. Aimond disait : blissait entre elles les discriminations né­ revenus de toutes catégories et un impôt « Il est établi un impôt général sur les re­ cessaires et proposait enfin un impôt global complémentaire sur l'ensemble du revenu venus de toutes catégories et un impôt com­ seulement complémentaire, où les vices in­ de chaque chef de famille. » plémentaire », et il affirmait son accord hérents à tout impôt de masse, si je puis avec le ministre, avec le président de la M. Ribot. En remplacement l Si vous dire, c'est-à-dire global ou complémentaire, commission sur les lignes générales de la étaient déjà considérablement réduits. remplacez, il faut supprimer. réforme, sur le cadre qui doit l'envelopper ; Ces bases, M. Aimond les a supprimées.' M. Perchot. Vous m'avez trop fait sentir c'est-à-dire sur le système cédulaire com­ Je ne sais pas bien pourquoi. Et que nous votre supériorité, mon cher collègue, pour plet avec l'impôt complémentaire. Or, voici propose-t-il au lieu de ce monstre qu'il a . que j'établisse une controverse... ce que je vous propose : « Il est établi des tué? impôts réels sur les revenus de toutes caté­ « 1° Un impôt général sur le revenu, en M. Ribot. Nous pouvons parfaitement gories et un impôt complémentaire. » remplacement de la contribution person- bien discuter d'égal à égal. L'identité des deux amendements est nelle-mobilière et de la contribution des M. Perchot. La phrase que vous m'attri; manifeste. portes et fenêtres supprimées; « 2° La revision des impôts cédulaires buez un peu généreusement ne se trouve M. le ministre. C'est la même chose. pas dans mon amendement, et croyez bien foncier bâti, foncier non bâti, valeurs mo­ que ce n'est pas le fait du hasard. Désireux M. Perchot. C'est la même chose, parce bilières, de trouver un terrain d'entente, j'ai tenu que c'est identique. (Sourires.) « Se réservant...» — ce sont les termes compte des critiques, excessives à mon Il est à peine besoin d'ajouter que mon mêmes du rapport — « ...de poursuivre avis, faites par M. Aimond à la tribune de amendement ne décrète pas plus la sup­ dans une autre étape la réforme des pa­ la Chambre des députés, lors de la discus­ pression a priori des quatre contributions tentes et d'étudier, s'il y avait lieu, la créa­ sion de l'article 1er du projet qu'elle nous a directes que celui de M. Aimond, qu'il n'em­ tion de nouvelles cédules pour les revenus envoyé, et je suis parti d'un texte qu'il pêche pas davantage le Sénat de s'entendre qui ne sont pas encore, à l'heure actuelle, connaît bien. avec la Chambre des députés pour réaliser, directement frappés. » A cette époque, M. Aimond était d'accord le cas échéant, la réforme par étapes; sui­ Ainsi, messieurs, notre commission nous avec le ministre des finances et avec le pré­ vant l'heureuse expression de M. Lintilhac, propose de réaliser la réforme en deux sident de la commission, c'est-à-dire avec il empêche seulement d'oublier, à l'étape, étapes : elle établit des impôts cédulaires M. Caillaux et avec M. Pelletan, sur les lignes le reste du chemin à parcourir, et j'espère pour le foncier bâti, le foncier non bâti et générales de la réforme, sur le cadre qui pouvoir vous montrer tout à l'heure qu'il les valeurs mobilières -et un impôt global doit l'envelopper... n'a pas pour conséquence nécessaire, comme provisoire par lequel elle atteint ces reve­ M. le rapporteur. Il l'est encore aujour- j le dit M. Ribot, d'arrêter ici les chapitres 1 nus pour la deuxième fois, alors qu'elle ne et 2 du projet de la commission, mais qu'il d'hui. • I touche les autres que pour la première fois. facilitera, au contraire, l'entrée de l'amen­ Cela reviendrait, en réalité, à voter les dis­ M. Joseph Caillaux, ministre des finan­ dement Renard dans le domaine législatif. positions législatives nécessaires pour l'ap­ ces. Très bien ! Vous voyez, messieurs, que, pour trouver plication de la première partie de l'amen­ un terrain d'entente, je me suis adressé M. Perchot. Impôts cédulaires avec dement Malvy-Renard, qui fut d'abord ici non pas au ministre des finances, suspect impôt complémentaire, telle était la for­ l'amendement Lintilhac voté à l'unanimité, mule de M. Aimond. de parti pris, mais à l'homme le plus qua­ c'est-à-dire que cela reviendrait, pour cette « Ce qui nous divise, leur disait-il, c'est lifié, au rapporteur même de la commission ; partie de la réforme, à enfoncer une porta j'ai simplement repris, en le précisant avec ouverte... . la méthode de travail pour aboutir. » 11 voulait, comme eux, la suppression des l'interprétation même de son auteur, le texte proposé à la Chambre par M. Aimond M. Eugène Lintilhac. Fermée depuis ! quatre contributions, mais il ne voulait pas dans les mêmes conditions, à la même M. Perchot. . . .et à nous acheminer en­ la décréter par un texte de loi avant d'avoir heure... établi les impôts cédulaires et l'impôt com­ suite, sous prétexte de réaliser la deuxième partie du même amendement Malvy-Renard, plémentaire. C'est bien cela, n'est-ce pas ? M. le rapporteur. Jamais i (M. le rapporteur fait un signe d'assenti­ vers un obstacle infranchissable : un impôt ment.) Et, pour réaliser sa pensée, il dépo­ M. Perchot... c'est-à-dire immédiate­ global inadmissible. sait à la Chambre des députés, à l'article 1 er ment après la discussion générale, au seuil Notre commission estime que cela suffi­ du projet de la commission, un amende­ de la discussion des articles, sous la même rait pour répondre aux aspirations de jus­ ment « qui, disait-il à ses collègues, vous forme d'amendement. ( Interruptions di­ tice fiscale du pays, aux nécessités du permettra de supprimer toutes les contri­ verses.) Trésor, si bien que, d'après elle, n^Hs pour­ rions, sans trop d'inconvénients, renvoyer butions si, au cours des débats, vous avez M. Cachet. Cet amendement a été re­ le complément de la réforme aux calendes été sages... » poussé par 381 voix contre 134. grecques. M. le rapporteur. C'est cela ! M. le ministre. Parce que la Chambre Eh bien ! messieurs, c'est à la fois trop et M. Perchot. « ... si vous n'avez pas fait voulait un texte plus accentué ; si vous le trop peu ! C'est trop pour les cédules qui, trop de surenchère, si nous sommes arrivés voulgz également, je n'y fais pas d'objec­ comme la terre, bénéficiant les premières en haut de la route, parce que nous aurons ■ tion. *" de notre bienveillante attention, sont frap­ réuni tous les moyens nécessaires pour ; pées deux fois, une fois cédulairement, une - M. Perchot. Vous abondez dans mon reconstruire la maison tout entière. » < fois globalement. C'est trop peu pour les sens, mon cher collègue, puisque je cherche Et voici, messieurs, le texte de l'amende- ; autres qui, négligées par nous, ne sont ment de M. Aimond : une transaction et, pour cette transaction touchées qu'une fois par votre impôt global. « En remplacement des contributions sup- < entre nos amis et la commission, je m'a­ De cet impôt global, messieurs, je ne re­ dresse au rapporteur de la commission. primées par la présente loi, « il est » et ' ferai pas la critique détaillée. Elle a étéfaite M. Ribot nous disait 1'autre jour : « Je non pas « il sera. . . < par M. Pelletan et par M. le ministre des crains que M. Perchot ne puisse pas voter finances, avec* beaucoup plus de talent et M. le rapporteur. L'article 1" était ré- j lui-même son amendement! » d'autorité que je n'en pourrais avoir. Elle a serve et mis à la fin de la loi comme table ! J'en appelle à l'autorité de M. Aimond été faite aussi par M. Aimond lui-même des matières. ] pour dissiper cette crainte. Malheureuse­ dans sa condamnation si décisive de l'ein- ment ce que M. Aimond proposait à la M. Daniel. C'est toujours la même chose : i kommensteuer allemand, et je m'étonne, on met la charrue avant les bœufs. Chambre en 1908 ne ressemble guère à ce en passant, que l'honorable rapporteur, qu'il nous propose aujourd'hui. En effet, après avoir écrit des pages si décisives, M. Perchot. « ... Il est établi un impôt notre commission a poussé l'horreur que après avoir si nettement pris position a général sur les revenus de toutes catégories lui inspirait les modalités du projet de la la Chambre pour le système cédulaire et auquel il est ajouté un impôt complémen­ Chambre jusqu'à se détourner de ses prin­ l'impôt complémentaire, nous propose au­ taire sur l'ensemble du revenu de chaque • cipes, acceptés par M. Aimond, lui assénant jourd'hui cet, impôt complémentaire, non contribuable. » ainsi, pour en chasser quelques mouches, plus comme couronnement de l'édifice, Eh bien, messieurs, l'amendement que le pavé de l'impôt global. mais comme corps même de la réforme. SENAT — SÉANCE DU 25 FEVRIER 1914 , 217

Je regrette qu'il s'engage si délibérément, ne doivent pas être taxées dans des propor­ mande, en présence de la divenité des opi­ selon la belle image de M. Ribot, dans la tions équivalentes? N'est-il pas nécessaire nions, si l'on n'a pas, pour aboutir à l'entente , grande route impériale allemande. d'imposer équitablement tous les contribua­ de tous, réalisé l'unanimité des mécontente­ Et, à ce propos, si M. Ribot a pu s'étonner bles, toutes les sources de revenus, avec des ments. qu'après mes critiques sur certains abus de taux différents pour les revenus du capital Mais alors, messieurs, si, en fait de ré­ la déclaration contrôlée, sur l'arbitraire et et du travail, pour les revenus gagnés et forme, vous vous bornez à apporter l'amen­ l'inquisition de l'impôt global, s'il s'étonne, non gagnés» dement Renard et un impôt global qu'au fond de vous-même et même à la surface, dis-je, que je me sois résolu à soumettre au M. Eugène Lintilhac. Il y a la manière. Sénat un amendement qui implique dans vous considérez comme difficilement accep­ certains cas la déclaration et l'impôt non M. Perchot. ... c'est-à-dire : n'est-il pas table, ne suis-je pas en droit de vous dire point global, mais strictement réduit à un nécessaire d'établir un système complet que vous ne faites rien pour réaliser une rôle complémentaire, qu'il me permette de avec discrimination, avant de faire peser le réforme d'ensemble ? Où est votre effort m'étonner à mon tour qu'après les critiques, poids d'un nouvel impôt global sur les ca­ pour réaliser l'impôt sur le revenu ? beaucoup plus fortes que les miennes, qu'il tégories de contribuables déjà si lourde­ Vous faites table rase du projet de la a adressées à l'impôt global, il ait pu dé­ ment taxées? Ne serait-il pas souveraine­ Chambre et vous ne mettez rien de viable fendre le projet de la commission où cet ment injuste de traiter sur le même pied à sa place. On se demandera, soyez-en sûrs, impôt global joue un rôle infiniment plus tous les revenus sans se préoccuper de si vous n'avez pas voulu tout simplement considérable et partant beaucoup plus dan­ leur origine, alors que certains d'entre eux échapper à la réforme, si votre impôt global, gereux. Un si grand exemple me permet seulement auraient déjà été taxés; de sorte au lieu d'être le couronnement de l'édifice de solliciter sa haute bienveillance pour que, sans raison plausible, les uns payeraient à construire n'est pas plutôt une pierre l'erreur de logique dont j'ai pu lui sembler deux fois, et les autres une seule fois ? tombale, si cette première étape ne nous coupable. . j Ainsi, au lieu de répondre au désir à peu conduirait pas plutôt à l'enterrement de la Je suis d'autant plus surpris de voir* nos ' près unanime d'introduire plus de justice réforme qu'à sa réalisation progressive. {As­ éminents collègues donner leur adhésion à dans notre système fiscal, vous mettez, dès sentiment à gauche.) ce projet que l'une des bases essentielles la première étape, l'injustice à la base du de cet impôt global est la patente, que la vôtre. M. Eugène Lintilhac. C'est une marche commission nous propose de conserver Ce vice fondamental n'est-il pas infini­ de l'escalier, tout simplement. telle quelle, sans aucune modification. ment plus grave que les erreurs de moda­ M. Perchot. A qui, en effet, ferez-vous Je suis d'avis autant que personne qu'il lité que vous reprochez, avec raison, j§ le, croire qu'après avoir voté une réforme ba­ importe de sérier les questions. Mais vrai­ répète, au projet de la Chambre, mais qui sée sur ce système global VO us reviendrez ment, peut-on prendre comme base d'une peuvent être corrigés sans tomber, comme sur vos pas, pour substituer, sous prétexte réforme fiscale, le plus injuste, le plus ab­ vous le faites, de mal en pis ? d'une seconde étape, un système cédulaire surde, le plus compliqué et le plus univer­ A vrai dire, dans les conditions où vous à un système global, et réformer votre sellement condamné de nos impôts directs nous le proposez, avant d'avoir établi un propre réforme ? actuels ? Et cependant par l'article 62 de système cédulaire complet, votre impôt votre projet, vous fixez pour l'évaluation de global n'est pas plus acceptable au point de M. Eugène Lintilhac. Pourquoi pas ? vue politique qu'au point de vue écono­ l'impôt global les bénéfices des patentés à M. Perchot. Vraiment, messieurs, en mique ; il soulèverait dans le pays, dans le quarante fois le principal de la patente ! élaborant une réforme où l'impôt global se M. Pelletan et M. le ministre des finances monde des agriculteurs, des commerçants trouverait, à mi-chemin, être la cheville vous ont montré par des exemples à quels et des industriels, les plus vives protesta­ ouvrière du système, la partie essentielle errements on arrivait ainsi. Comme si les tions. Je ne vois pas, d'autre part, sur quels du projet, on aurait engagé dès l'abord la éléments vous pouvez compter dans cette injustices, les inégalités inhérentes à la pa­ réforme dans la voie la plus dangereuse, Assemblée pour réunir une majorité avec tente n'étaient pas assez grandes, vous les fourni aux adversaires de l'impôt sur le re­ votre projet. Est-ce sur la droite? Mais aggravez, vous les multipliez par 40, dans venu les plus faciles, les plus forts argu­ votre nouvel impôt. L'adoption de nouvelles notre honorable collègue M. Hervey vous a ments. ­ taxes, ainsi arbitrairement établies, serait dit l'autre jour qu'elle y voyait un achemi Je sais bien que M. Aimond invoque ici un véritable défi au monde industriel et nement vers le cadastre des fortunes, cette l'autorité la plus inattendue, celle de la commercial, et, en tout cas, une raison suf­ première étape vers laquelle on voudrait Chambre qui, paraît-il, se serait ralliée à sa nous entraîner. fisante, croyez-le bien, pour qu'il repousse thèse en votant l'amendement Malvy-Re- un impôt global où l'on n'évite l'inquisition M. Hervey. Et on l'a dit. nard. et l'arbitraire que pour retomber dans la De ce que la Chambre a voulu réaliser plus grande injustice. Un sénateur. Mais pas ici! (Mouvements tout de suite cette première partie de la Mais cet impôt global n'est pas seulement divers.) réforme, M. Aimond en conclut qu'elle s'en condamnable en lui-même, il l'est davantage M. Perchot. Est-ce sur le centre ? Mais contente et qu'elle accepte, comme lui, un encore par la place que vous lui assignez. M. Touron vous a dit avec une vigoureuse projet portant seulement sur quelques cé­ Se juxtaposant à certaines cédules pour se éloquence ce qu'il pensait à cet égard. dules et un impôt , complémentaire. Il substituer à d'autres, il a le double incon­ Est-ce la gauche? Mais je crois pouvoir énonce tranquillement, en tête de l'un des vénient de vicier d'abord le système cédu­ vous assurer que nos collègues ne font pas ' chapitres de son rapport : « La Chambre laire par cette application incomplète, con­ si facilement que vous abstraction des prin­ substitue l'impôt global à l'impôt complé­ tradictoire, et ensuite de faire obstacle à la cipes de justice fiscale qui sont à la base du mentaire. . . » réalisation d'un système cédulaire complet. projet de la Chambre. Or, il suffit de se reporter au Journal offi­ Il est vrai que vous vous réservez d'étu­ Que reste-t-il donc pour soutenir ferme­ ciel des 20 et 21 février 1913, d'y lire les dier et, s'il y a lieu, d'imposer toutes les ment votre projet ? Après les critiques vi­ débats qui ont eu lieu à propos de l'amen­ sources de revenus, c'est-à-dire de réaliser goureuses que l'honorable M. . Aimond a dement Malvy-Renard, pour se rendre le système cédulaire complet. faites de l'einkommensteuer allemand, je compte que l'honorable rapporteur commet Mais voyez, en attendant, les inconvénients me demande s'il ne se fait pas grande illu- ici une erreur d'interprétation difficile i du système incomplet auquel vous vous illusion sur son système. défendre. résignez provisoirement — et on sait ce que N'est-ce pas pour cela que, l'autre jour, M. le rapporteur. C'est ce que nous vi­ dure le provisoire en matière fiscale. — Alors dans une interruption, il me disait : « Ce rons. Sue leôs plouns pe,ti ltessagruiscu pleteusrs c,osmoums rfoarme n'est pas mon projet, c'est celui de la impôt foncier, les plus petits commerçants commission ». M. Perchot. A l'inverse de ce qu'il a cruj sous forme de patentes, payent déjà des C'est aussi ce que disait M. Touron, avec le Gouvernement, les auteurs de l'amende­ taxes élevées, pouvez-vous vous demander un geste bien significatif, à M. le ,ministre ment et la majorité de la Chambre ont. s'il y a lieu d'étudier si les chefs de rayons des finances. explicitement spécifié qu'en votant l'amen­ et commis des grands magasins, si les gros dement, ils entendaient ne compromettre fonctionnaires de l'État ou des administra­ Mais ce projet, qui n'agrée ni à M. Touron, ni à M. Ribot et qui n'enthousiasme pas M. le en rien le type d'impôt sur le revenu votfl tions publiques, les peintres, sculpteurs, rapporteur lui-même, agrée-t-il davantage par la Chambre et soumis au Sénat. dessinateurs, graveurs, considérés comme à leurs collègues de la commission? artistes ne vendant que le produit de leur M. le rapporteur. Nous non plus ! art, si les professeurs de belles-lettres, M. le rapporteur. Si vous pouvez trouver M. Perchot. Voici comment s'exprime d'arts d'agrément — les professeurs de tango, un projet qui contente tout le monde et son M. Renard : * ' pour prendre un exemple d'actualité — si les père, vous aurez trouvé la pierre philoso­ « C'est vous dire que si j avais acquis la éditeurs de feuilles périodiques, si toutes phale. (Sourires.) conviction que la mesure que je propose les personnes travaillant à gages ou vivant M. Perchot. On pourrait trouver un pourrait lui être funeste, j'aurais laisse à la journée de leur profession, si les inter­ à d'autres la responsabilité d'une telle médiaires et les courtiers de tous ordres, texte qui nous contenterait tous les deux, puisque celui que je propose vous a con­ sure ! » ces parasites du monde des affaires, pouvez- C'est M. Leroy-Beaulieu qui dit : vous vous demander si toutes ces personnes tenté en 1908; mais j'en doute et je me de- j 218 SrNAT — SrANCE DU 25 FEVRIER 191î

« Je reste partisan de la réforme de l'en- 1 Chambre des députés sur les principes ajourner sine die 1 accomplissement? Nous semble de nos contributions . » essentiels de la réforme. / irons plus vite en partant des mêmes bases et des mêmes principes que la Chambre, Ê'est M. Malvy qui déclare : M. le rapporteur. Pas du tout ! principes qui sont à la fois plus larges et « Nous sommes prêts à écouter toutes les M. Perchot. Il voterait avec ou sans mo­ plus justes. suggestions intéressantes pour l'application difications la réforme du foncier bâti, du Si vous voulez réellement réaliser la de la réforme, à travailler avec vous pour des foncier non bâti, des valeurs mobilières, et réforme de l'impôt sur le revenu, il im­ modifications de détail, mais nous entendons arrivé au titre III, il ne paraît pas douteux porte donc de s'engager dès l'abord dans rester fidèles aux principes essentiels que la qu'il s'arrêterait. un système cédulaire complet qu'on cou­ réforme a établis et qui en constituent la ronnera à la fin, mais à la fin seulement, Structure générale. » M. Eugène Lintilhac. Cela ferait trois par un impôt complémentaire. N'allons pas, cédules tout de même. M. Eugène Lintilhac . Ce pluriel « nous » voulant construire une maison de six ou est un peu singulier: M. Malvy ne parlait M. Perchot. Vous voteriez l'amendement sept étages, placer au deuxième une toiture que de son amendement. de M. Lintilhac pour envoyer à la Chambre en forme d'éteignoir ! des députés les titres I et II du projet de la Voilà ce qu'implique mon amendement M. Perchot. C'est M. Renoult qui parlant commission. et pas autre chose, c'est l'acceptation du au nom de la commission du budget et principe de la réforme fiscale voté par la tmèné à définir l'impôt global qui était M. Eugène Lintilhac. Nous aurions voté Chambre par 489-voix contre 40. trois cédules, trois colonnes du temple. (On indiqué dans l'amendement Malvy, disait : Bien loin de dire que le projet de la « Il s'agit de définir, je crois, d'une façon rit.) Chambre est un chef-d'œuvre que nous de­ exacte, ce que sera l'impôt global et pro­ M. Perchot. Croyez-vous que la Chambre vons conserver tel quel, je suis le premier gressif sur le revenu tel qu'il est énoncé des députés qui veut, la chose est certaine, à reconnaître qu'il y aura lieu de se mon­ dans la partie du texte qui est fournie par une réforme complète, qui vous a envoyé trer très circonspect dans les modalités, l'amendement Malvy. Cet impôt, c'est l'im­ un projet complet, se contenterait de cet d'apporter la plus grande prudence^ dans pôt traditionnel global et progressif tel que embryon de réforme en consentant à ajour­ l'œuvre que nous allons entreprendre. Mais le parti républicain l'a toujours réclamé....» ner le reste à une date indéterminée ? j'ai la conviction qu'il est possible par des modifications, profondes quelquefois, telles Cela, monsieur Aimond, vous nous l'avez M. Eugène Lintilhac. Gare aux ides de dit, mais vous n'avez pas ajouté la suite qui que la suppression de la déclaration con­ mars. (Sourires et marques d'approbation.) précise bien davantage et, cette suite, la trôlée des bénéfices industriels et commer­ voici : M. Perchot. Je ne vois pas un Gouverne­ ciaux... (Exclamations a gauche. — Marques « . . .et tel qu'il se trouve dans le projet ment, quel qu'il soit, osant rapporter à la d'approbation sur divers bancs.) Caillaux. » Chambre des députés, au lieu du projet qu elle nous a envoyé, un embryon de projet M. Eugène Lintilhac. Très bien 1 M. le rapporteur. Je vous lirai tout à ne comprenant que les titres I et II du pro­ l'heure la suite que vous ne lisez pas. M. Perchot. . . . d'éviter les tracasseries jet de la commission. administratives, l'arbitraire et l'inquisition, M. Perchot. Ainsi, messieurs, il a fallu L'immense majorité de la Chambre qui sans retomber dans l'injustice. (Mouvements beaucoup de bonne volonté à M. Aimond veut la réforme du foncier bâti, du foncier divers.) pour voir un acquiescement préalable non bâti, n'admettra pas que cette partie de à son projet dans de telles déclarations. la réforme enterre le reste ; elle ne donnera M. Vieu. Comment voulez-vous que nous M. Renoult a prononcé le mot « global », pas à une réforme partielle un assentiment votions votre amendement, si vous lui don­ c'est entendu, mais nullement dans le qui équivaudrait à un abandon sur le tout ; nez cette signification ? sens que lui donne M. Aimond. elle reprendrait, n'en doutez pas, son propre M. Flaissières. Il n'y a qu'à conserver le projet à la place de celui que vous lui au­ M. le rapporteur. Nous verrons. texte de la commission. C'est encore le plus riez renvoyé. simple ! . . - M. Perchot. Vous avez pris, monsieur le Ainsi la procédure préconisée par la com­ rapporteur, pour un désaveu ce qui était au mission nous conduirait directement à un M. Perchot. En réalité, messieurs, dans contraire une affirmation de fidélité. Ce conflit entre les deux assemblées, c'est-à- le système cédulaire, il n'y-a de difficultés n'est pas la Chambre des députés, c'est la dire au néant, même pour la réforme que que pour les cédules industrielle et com­ commission qui veut voir dans son projet la commission veut réaliser en premier merciale et pour celle des professions libé­ une première étape satisfaisante. lieu, même pour le dégrèvement de la rales; mais il est possible d'évaluer de Sans doute, il importe de réaliser le plus terre. façon très approchée le bénéfice normal tôt possible le dégrèvement de la terre: moyen de l'industrie et du commerce en se mais pourquoi attacher à cette réforme M. le rapporteur.' Donc il faut votertout avant de renvoyer le projet à la Chambre ? basant sur des déclarations qui ne révèlent partielle le boulet de votre impôt global? en rien le secret des affaires et qui peuvent Un vote de principe en faveur des cédules M. Perchot. N'allez pas trop vite, mon­ être contrôlées sans inquisition. C'est dans nous conduirait immédiatement à la pre­ sieur Aimond, nous allons y arriver ; nous cet ordre d'idées que je vous ai parlé d'un mière cédule, c'est-à-dire celle de la terre. serons d'accord à la fin, ce serait trop beau impôt sur le bénéfice normal obtenu à l'aide M. Eugène Lintilhac. Nous en prenons si nous étions d'accord dès le commence­ de la productivité, en prenant, par exem­ ment. acte. ple, comme base le chiffre d'affaires. La Si, au contraire, par le vote de l'amende­ déclaration du chiffre d'affaires ne révèle­ M. Perchot. Vous savez bien que je suis ment, le Sénat se déclare résolu à faire rait rien qui ne fût déjà à peu près .connu. d'accord avec vous là-dessus, monsieur aboutir une réforme complète sur les prin­ Comme le disait à l'Assemblée nationale un Lintilhac. cipes mêmes de la Chambre, celle-ci n'aura des représentants du département du Rhône, L'accord antérieur entre les deux Assem­ plus aucune raison de se refuser à réaliser dans la discussion d'un impôt sur, le chiffre blées sur cette cédule, c'est-à-dire l'amen­ la première partie de la réforme, puis­ d'affaires : « Pour la déclaration du chiffre dement Renard, entrerait d'autant plus faci­ qu'elle aura la certitude que le complément d'affaires, il suffit de constater quel est le lement dans le domaine législatif qu'il suivra par suite de l'accord qui consacrera chiffre des ventes. Le chiffre des ventes est coïnciderait avec un accord sur le principe l'entente sur les principes de la réforme. porté dans chaque maison sur un registre de la réforme. La Chambre des députés a Elle vous proposera, et vous serez d'ac­ banal, puisqu'il est à la disposition de tous disjoint cette cédule pour la réaliser plus cord avec elle Diiur réaliser tout de suite le les employés. C'est là-dessus qu'on relève vite, avec l'intention bien arrêtée de sauve­ dégrèvement ae la terre par le véhicule de garder l'ensemble de la réforme et vous les factures: et chaque employé, chaque la loi de finances pendant que nous étudie­ ouvrier, pour ainsi dire, dans une manu­ reprendriez cette cédule pour enterrer la rons les autres cédules, que nous continue­ facture, peut, à l'aide de ce registre, arriver réforme : vous croyez que la Chambre des rons à amender le projet de la Chambre. à connaître le chiffre des affaires de son députés vous suivrait? Comme l'a dit M. Lintilhac, mon amen­ patron. » - A moins de se désavouer, elle ne le ferait dement n'empêche pas, tout au contraire, M. Aynard déclarait aussi, en 1908, à la pas. Elle ne pourrait que rejeter cette par­ de procéder par étapes, mais il empêche Chambre, que le chiffre des affaires d'un tie, qui aura été liée par vous à un impôt d'oublier à l'étape le reste du chemin à par­ global dont elle ne veut pas pour mieux commerçant est à peu près connu de tous courir, il éclaire la route à suivre. ses concurrents. . : l'incorporer à la réforme totale à laquelle Vraiment, monsieur le rapporteur, si vous Par conséquent, la déclaration du chiffre (elle reste fermement attachée. avez le désir d'aller vite, le meilleur moyen, Pour préciser, examinons, si vous le vou­ d'affaires ne présenterait aucune gêne sé­ le seul moyen, c'est de ne pas prendre le rieuse pour les commerçants; elle ne lais­ lez bien, ce qui se passera suivant que vous contre-pied du système cédulaire sur le­ voterez ou que vous rejetterez l'amende­ serait aucune place à l'arbitraire, en obli­ quel la Chambre et plusieurs gouverne- geant les agents du fisc à calculer l'impôt ment que j'ai eu l'honneur de déposer. mente se sont déjà affirmés avec force. Et demandé à chaque commerçant d'après des Si cet amendement, était repoussé, le puis, ce projet n'a-t-il pas dormi assez Sénat discuterait le projet de la commission données qui, pour chaque catégorie, au­ longtemps dans vos cartons pour que vous raient pu être établies au préalable. après avoir établi son opposition avec la ne nous- proposiez pas encore d'en Je ne prétends certes pas déterminer SÉNAT — SÉANCE DU 25 FEVRIER 1914 219

exactement chaque année le bénéfice réel intérieur, votera pour ou contre 1 impôt sur- le compte de -lEtat â dater de la mise en du commerçant. J'estime qu'une telle pré­ le revenu. (Dénégations sur plusieurs bancs « • vigueur de la présente loi : .cision est impossible, même:avec la décla­ droite et au centre. — Applaudissements à « 1° La contribution foncière des pro­ mation du commerçant, indépendamment i sgauche.) -v ! priétés bâties ; . des préjudices que je vous ai signalés; ! Il faut avoir la franchise de le dire, puis- i « 2° La contribution foncière des proprié­ mais j'estime aussi qu'on peut, par le l que aussi bien personne ne s'y trompera, ni tés non bâties ; chiffre d'affaires ou par d'autres moyens, ! au Parlement ni dans le pays. ( Protestations , « 3° La contribution personnelle- mobi­ déterminer, pour chaque commerçant, la ■ à droite et au centre.) lière; productivité normale qui, au bout d'un cer­ M. Paul Le Roux. C'est une manœuvre , « 4° La contribution des portes et fenê­ tres; tain nombre.d'années, se rapproche très pour les prochaines élections. i sensiblement du revenu réel. « 5° .La contribution des patentes. Ce système laisse.évidemment subsister: M. Perchot. Je suis fermement persuadé L'article. 2.ajoutait : « En remplacement quelque chance d'erreur; mais mieux vaut que la majorité du Sénat se prononcera contre de ces diverses contributions, il est établi courir le risque de quelques erreurs excep­ le statu quo plus ou moins déguisé, contre ■ un impôt général sur les revenus de toute tionnelles, que le contribuable pourra tou­ les mesures inopérantes ou dilatoires, contre catégorie auquel il est ajouté un impôt com­ jours faire corriger par la déclaration, que l'augmentation de nos impôts indirects, si plémentaire sur l'ensemble du revenu.de de courir celui de certaines tracasseries justement impopulaires, pour une réforme chaque chef de famille. » administratives. (Très bien! à gauche.) On de régénération et de justice fiscale impa­ Voilà un texte législatif. Il est clair et il peut ainsi évaluer, sans arbitraire ni inqui- j tiemment attendue, n'en doutez pas, par est net. (Oui ! oui ! à gauche.) „ sition, le bénéfice normal moyen du contri­ ' l'immense majorité du pays. (Très bien! Lorsqu'il fut déposé, je vins le combattre buable, avec une approximation assez très bien ! et vifs applaudissements sur un à la tribune, précisément à cause de sa grande pour le taxer équitablement, alors I grand nombre de bancs à gauche. — L'ora­ clarté qui indiquait que la Chambre prenait même que l'on n'aurait pas sa déclaration. teur, en retournant à sa place, reçoit les dès le début l'engagement de tout faire à la 11 me souvient, et certains d'entre vous félicitations de plusieurs de ses collègues,) fois. (Mouvements diversi) se souviennent, qu'au temps, hélas ! loin­ J'ai dit alors à la tribune >de la Chambre tain, où nous faisions nos mathématiques M. le rapporteur. Je demande la parole. et jej'épète à la tribune de sup­ M. Perchot. Vous vous souviendrez, mes- ! . M. le rapporteur. Je vais essayer, mes­ primer d'un seul coup ces quatrecontribu­ sieurs, ils me permettront d'essayer de leur sieurs, de vos mathématiques élémentaires, ; tions directes? Pas du tout. 11 a respecté la démontrer que, tout au contraire, en adop-* et vous trouverez la solution du problème. : mentalité de ce pays, mentalité qui est tant cet amendement, ils reculent sine die Vous arriverez ainsi, soyez-en sûrs, à une restée encore vivante au bout de 'quarante- (Mouvements divers) la réforme fiscale qu'ils approximation infiniment plus grande et cinq années qui s'est révélée par les événe­ désirent. nullement plus inquisitoriale qu'avec la pa- , ments que vous savez et qui ont fait vibrer tente. M. Perreau. Mon cher collègue.'. . aussi nos cœurs! (Applaudissements.) Le gouvernement de l'Alsace-Lorraine a M. Touron. Ce sera une patente, qui ne M. le rapporteur. Mon cher monsieur respecté cette mentalité; il a procédé par ■s'appellera plus patente. - Perreau, la tribune est faite pour nous expli­ étapes, trois étapes pour lesquelles six quer et je suis là pour essayer de vous années ont suffi. Les contributions 'directes M. Perchot. Messieurs, je crois vous convaincre. Laissez-moi donc développer françaises ont vécu; elles sont remplacées avoir donné assez de preuves de l'esprit mes arguments. qui m'anime, de mon souci de mesure et de , par un autre impôt, un impôt général sur le revenu. Voilà la méthode. Et on m'a mon désir de conciliation, pour adresser un ; M. Perreau. Je vous écoute. dit à ce moment-là : « C'est la méthode pressant appel à tous mes collègues répu­ blicains. A l'heure où nous sommes, la si- 1 M. le rapporteur. Je dis que je vais es­ de la tortue ; mais le lièvre français va tout faire d'une seule traite. Il arrivera «vant la tuation est très nette et le vote que vous . sayer de vous démontrer par des faits et allez émettre dans un sens ou dans l'autre : par des dates que, certainement, si vous vo­ tortue. » Je vous répondis : « Non ! pas du tez l'amendement de M. Perchot, vous recu­ tout ! » Dans la fable, la tortue arrive la pre­ ne laissera subsister aucune équivoque. ^ lez sine die la réforme intégrale que vous mière, grâce à la méthode, et le lièvre fran­ Ceux qui veulent vraiment, sérieusement souhaitez comme nous et comme la com­ une réforme voteront mon amendement. çais n'arrivera pas. » Je vous disais cela, il mission... (Mouvements divers.) Quant à ceux qui le repousseront, comment y a sept ans. Et où est-il arrêté le lièvre français?.... pourraient-ils se prétendre néanmoins par­ M. Ribot. Très bien ! tisans d'une réforme de justice fiscale, alors M. Bepmale. C'est vous qui l'arrêtez! qu'ils auraient refusé d'en inscrire le prin­ M. le rapporteur. Je ne suis pas même sûr que vous puissiez réaliser aucune ré­ M. le rapporteur. Non pas ! H est arrêté cipe sur le frontispice de la réforme, sans forme partielle. à la Chambre des députés, :devant un. buis­ que cela ait pu occasionner aucun retard, Il suffit, pour s'en convaincre, de rappro­ son d'épines ; il est arrêté devant un projet entraîner aucune mesure inquisitoriale ou cher des textes; de ce rapprochement j ail- j de loi. Car, si je vous ai lu l'article i" de la vexatoire ? lira, j'en suis certain, la lumière qui manque ! loi en discussion, il faut que je vous lise M. Eugène Lintilhac. Très bien ! très en ce moment. Le premier auquel je vais l'article 101, le dernier, où il estait : bien! faire appel, c'est l'article 1 er de la loi qui 1 « A dater de l'entrée en vigueur de ladite nous vient de la Chambre. Il est nécessaire loi, les impositions départementales et com­ M. Perchot. Je crois pouvoir assurer, de le relire ; munales actuellement .perçues au titre des messieurs, qu'en votant pour ou contre cet contributions personnelle-mobilière et des amendement, chacun de nous, dans son for « Art. 1", — Cesseront d'être perçus pour 220 SÉNAT — SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1914

portes et fenêtres ne pourront être mises primées et remplacées par un impôt général tribune de la Chambre — « . . . nous n'aban­ en recouvrement qu'en vertu d'une loi spé­ et progressif sur le revenu ; donnons rien de notre projet. ciale. » « 3° Devront intervenir avant cette date « Et vous, monsieur Jaurès, voulez-vous Qu'est-ce à dire, sinon que les finances les mesures législatives nécessaires pour me permettre de vous dire ce qui nous de l'État sont tellement enchevêtrées avec équilibrer la réforme des valeurs mobi­ divise en ce moment ? C'est une querelle de les finances départementales et commu­ lières. » partis. C'est votre tactique de défiance, nales ( Très bien! très bien! à droite), qu'on Croyez-vous que c'était une simple indi­ d'hostilité à l'égard du parti radical oui ne peut détruire les unes sans détruire les cation que l'on vous donnait? continue. . . , bases des autres et qu'après avoir sup­ Pas le moins du monde. J'ai entendu tout « Vous ne nous pardonnez pas de réaliser primé les premières il faut reconstituer de à l'heure M. Perchot expliquer, non sans notre programme. Vous ne nous pardonnez toutes pièces les secondes. Le projet de loi quelque désinvolture, la genèse de cette dis­ pas de vous enlever l'argument électoral relatif aux contributions départementales et position. que vous voudriez présenter, demain, dans communales a été déposé en 1909; nous Ce n'est pas ici que le débat a surgi, c'est nos réunions électorales ... sommes en 1914, et la commission de légis­ à la Chambre des députés. C'est M. Renard « Aujourd'hui, vous auriez voulu pouvoir lation fiscale de la Chambre des députés est qui a posé la question d'abord. Il demandait dire : le parti radical a abandonné l'impôt toujours en arrêt devant ce buisson; elle qu'on détachât seulement de l'ensemble sur le revenu ; c'est nous, le parti socialiste, n'ose pas y porter la main, reculant devant de la réforme le foncier non bâti. Et M. Malvy qui l'avons repris ... la difficulté ; aucun rapport n'est déposé, le s'est levé de suite pour dire : « Pas du tout! « Vous ne pourrez pas le dire. projet de loi va devenir caduc, et c'est seu­ Vous allez faire une réforme boiteuse ; vous « Le parti radical, le parti républicain tout lement la prochaine législature qui pourra allez dégrever les petits et les grands pro­ .entier, quoi que vous en disiez, aura tenu le faire aboutir. ( Vifs applaudissements sur priétaires; il faut leur apporter autre chose, ses engagements envers la démocratie répu­ un grand nombre de bancs.) » il faut apporter la réforme de la personnelle- blicaine. » M. Bepmale. Je vous le demande à mon mobilière... » — monsieur Perchot, c'est Un scrutin était ouvert ; MM. Jaurès et tour, monsieur Aimond, depuis combien M. Malvy qui parle — « ...et il faut rempla­ Veber reprenaient le projet Caillaux et, par d'armées êtes-vous, vous, en arrêt sur ce cer cette contribution par un impôt géné­ 379 voix contre 166, la première étape était lièvre? ( Rires à gauche.) ral et progressif sur le revenu. Il faut que votée. Voilà dans quelles conditions le vote les grands propriétaires que vous aurez a eu lieu. M. le rapporteur. Il est impossible de dégrevés soient repris sous la forme de faire la réforme relative aux 700 millions l'impôt général et progressif; car enfin — M. Bepmale. Acceptez-le ! d'impôts d'État sans faire, en même temps, disait-il — le dégrèvement foncier c'est M. le rapporteur. Mais ce n'est pas tout; la réforme concernant les 460 millions d'im- quelque chose; mais la personnelle-mobi- M. Jaurès ne s'est pas déclaré battu. II a dit: pûts des départements et des communes. . . lière dans les campagnes, c'est encore « Comment pourrez-vous faire un impôt M. Touron. Très bien ! 50 millions pour les agriculteurs, 50 mil­ complémentaire... » — c'est la thèse que lions pour les petits patentés, 50 millions M. Perchot a exposée tout à l'heure — M. le rapporteur. . . . car, M. Touron vous pour les salariés. Voilà qui est sérieux, « .. .alors que vous n'avez pas établi toutes les le démontrait l'autre jour — après le vote voilà quelque chose de tangible. » (Mouve­ cédules ! M. Perchot, alors, a cité une partie de la Chambre, au lieu de 460 millions en ments divers.) du discours de M. Renoult : je me permets principal, il ne reste plus que 270 millions; Les objections que M. Perchot a présen­ d'en citer un peu plus que lui. M. Renoult les budgets de nos 36,000 communes, comme tées tout à l'heure, contre cette procédure disait : de nos 87 départements, n'auront plus de qui nous vient de la Chambre, ne sont pas « Il s'agit de définir je crois d'une façon bases et par suite, il sera nécessaire d'en nouvelles; elles ont été formulées à la tri­ exacte ce que sera l'impôt général et pro­ créer de nouvelles. C'est un problème déli­ bune de la Chambre par MM. Jaurès- et gressif sur le revenu tel qu'il est énoncé cat, difficile, devant lequel recule la Cham­ Veber. dans la partie du texte qui est fourni par bre actuelle et qu'elle laissera — je le répète Vous ne pouvez pas, disaient-ils, détacher l'amendement Malvy. — à la Chambre future le soin de ré­ de l'édifice élevé en 1909, sous peine de le « Cet impôt général et progressif sur le soudre. faire crouler, la moindre parcelle ; c'est un revenu, c'est l'impôt traditionnel global et Voilà le fait. Évidemment, vous auriez le tout harmonique qui se tient, il nous faut à progressif tel que le parti républicain l'a droit monsieur Bepmale, de nous adresser la fois les cédules tout entières et l'impôt toujours réclamé et tel qu'il se trouve dans le; reproche que vous venez de formuler, si complémentaire. le projet Caillaux. la Chambre des députés avait voté depuis Et M. Malvy répondait à M. Jaurès — j'en « Sur quoi doit-il porter, de quels élé­ deux ou trois ans le projet en question et demande pardon au Sénat, on m'a tout à ments doit-il se composer pour fournir la si nous en étions saisis. Mais vous ne l'heure provoqué. . . base de l'imposition globale et progres­ pouvez rien dire de semblable puisque, , sive ? même si vous aviez réalisé toute la réforme Voix nombreuses. Parlez ! parlez ! « C'est très simple : de la totalité des re­ fiscale, il vous serait impossible de la met­ M. le rapporteur. . . il faut pourtant que venus de chaque contribuable. tre en pratique sans avoir voté le projet j'établisse la vérité des faits. « Le mot « complémentaire » peut se trou­ auquel je fais allusion. « Vous nous accusez, monsieur Jaurès, ver momentanément moins justifié que dans M. le ministre des finances. Et pourquoi de ne pas rester fidèles au projet de M. Cail­ le projet Caillaux; parce que, dans ce dernier donc? laux ...» — ce sont les paroles de M. Malvy — projet, qui était plus perfectionné que le ■« Nous nous trouvons en ce moment dans schéma d'impôt résultant du texte proposé, M. le rapporteur. Parce que alors nous une impasse. . . tous les impôts cédulaires étaient imposés aurions été obligés de conserver pour les «Nous sommes pressés en ce moment; à ce titre. Ensuite, on lui superposait avec communes et les départements des impôts nous voulons aboutir. Et c'est parce que les données fournies, un impôt qui avait que nous trouvons mauvais pour l'État. J'ai nous voulons aboutir que nous détachons bien le caractère complémentaire et à donné rendez-vous, à ce moment-là, à M. le du projet de M. Caillaux, comme il l'aurait l'égard duquel ce mot se justifiait d'une ministre des finances, et je lui disais: dans fait lui-même, la partie essentielle de son façon certaine. C'est l'impôt global et pro­ sept ans, nous verrons si vous aurez par­ œuvre, » gressif sur la totalité des revenus, de quel­ couru l'étape de l'Alsace-Lorraine. Vous le voyez donc, monsieur Perchot, que nature qu'ils soient, et portant sur tous Les sept ans sont écoulés et nous en quand nous apportons trois contributions les contribuables de ce pays.» sommes toujours au même point. Ma cri­ seulement, nous ne portons pas du tout M. Renoult terminait par cette phrase: tique avait bien quelque raison d'être, atteinte à l'édifice général, puisque c'est « Dans ces conditions, pas de surprises puisqu'elle a touché la Chambre des dé­ l'opinion de M. Malvy. Et il continuait : ni de malentendu. lorsque, le 1" janvier 1915, ainsi que nous l'avons formellement putés actuelle, qui n'a pas, elle, remarquez- « Les modifications sur le foncier non le bien, voté le projet soumis à votre exa­ demandé, et comme le Gouvernement s'en­ bâti et la suppression de la personnelle-mo- men. Or, à raison de l'approche des élec­ biliere et des portes et fenêtres et leur rem­ gage à faire tous ses efforts pour nous aider tions, un certain mouvement s'est produit à à l'obtenir, on appliquera, dans ce pays, l'im- " la Chambre des députés, mouvement dû à placement par l'impôt général et progressif pot tel qu'il est réclamé dans le texte que 1 amendement Renard-Malvy. sur le revenu représentent les trois quarts du projet Caillaux que nous ferons aboutir nous votons, ce sera l'impôt traditionnel du M. le ministre des finances, l'autre jour, pour le 1 er janvier 1915. parti républicain. » disait bien qu'il s'agissait là d'une simple Cela me suffit! Je me range derrière l'opi­ indication. Or, l'article 3 de la loi de finances « Mais croyez-vous, pour cela, que nous nion de M. René Renoult pour répondre i de 1913 stipule que : renoncions au reste du projet? Non, nous Perchot que nous sommes dans la thèse n y renonçons pas; il y a là une question « A partir du 1« janvier 1915 la contribu­ traditionnelle du parti républicain (Très de date. C'est la réflexion que, de ma place, bien ! très bien! à gauche.) On vota donc tion foncière non bâtie sera supprimée et j entendais faire par M. le président du remplacée par un impôt de quotité. [article 3 à la Chambre des députés; que conseil lui-même. Il disait : « Pour les fait donc l'amendement Perchot de cet « 2° Les contributions personnelle-mobi- patentes c'est une question de date » lière et des portes et fenêtres seront sup­ article 3? — c'est toujours M. Malvy qui parle à la « En remplacement des contributions di- ' StNAT — S c. ANCE DU 25 FuYRIER 1314 221

rectes, dit cet amendement, il est établi des . M. Eugène Lintilhac. Vous êtes trop ra­ Un sénateur à droite. On vous a très bien impôts réels sur les revenus de toutes ca­ dical, trop cartésien. (Exclamations.) compris. - tégories et un impôt complémentaire sur l'ensemble du revenu de chaque chef de M. le rapporteur. Si vous le désirez, M. le rapporteur. Après quoi, grâce à un monsieur Lintilhac, je vais vous céder la amendement libérateur, qui est déjà im­ famille. » . , . , „ - Ce qui veut dire, il me semble, dans 1 es­ place... ■ primé et distribué, lorsque vous aurez fait la prit de M. Perchot : « Je ne veux pas de manifestation qu'on vous demande, rien ne M. le président. N'oubliez pas, monsieur sera plus simple : on renverra à la Cham­ l'article 3, je ne veux pas de la reforme Lintilhac, que le rapporteur parle au nom partielle par laquelle la Chambre et le Sé­ bre, non pas l'article 3 de la loi de finances, de la commission, dont vous faites partie. non pas l'étape qu'avait demandée la Cham­ nat... », j'ai oublié tout à l'heure de vous (Approbation.) dire (rue. lorsque l'article 3 est venu ici, | bre des députés, mais moins que cette étape, l'impôt foncier sur la propriété non devant cette Assemblée, la commission des M. Eugène Lintilhac. M. le président me bâtie qu'on mettra dans la loi de finances. finances ne l'avait pas accepté tout d'abord; permettra d'observer, cependant, que le rap­ Eh bien, soit ! mais nous allons voir non pas qu'elle fût en désaccord sur le porteur cite trop elliptiquement — je vous fond avec la Chambre, mais parce que nous quelles seraient les conséquences de tout en fais juges, messieurs — des votes du cela. avons certaines traditions, à cette commis­ Sénat, qui ont eu trois phases, dont deux sion, nous n'aimons pas beaucoup que la négatives et une positive, et qu'il ne rappelle Elles sont très nettes, messieurs : vous loi de finances serve de véhicule à des que la positive. Voilà le fait : laissez-moi le allez donc, dans l'article 1«, si vous votez projets de vœux ou de résolutions. rappeler, c'est bien le moins, d'autant plus l'amendement de notre collègue, inscrire un Nous avions donc écarté ce texte. Mais que j'aurai à en faire état, lors de mon texte de loi qui sera incorporé au titre Ier, qui donc est monté à cette tribune pour en amendement sur l'article 45, pour la dis­ et, si vous votez le titre II, au titre II de la demander la réintégration avec l'acceptation jonction du titre ffl. commission, ce sera le chapeau. (Sourires.) de la réforme partielle ? Généralement les premiers articles des lois C'est M. Empereur ; c'est M. Lintilhac ; M. le président. M. le rapporteur peut indiquent très nettement, comme cela a lieu c'est M. Flaissières. (Mouvements divers.) justement se plaindre d'interruptions qui dans le projet de la Chambre, ce qu'il y a troublent son discours. Veuillez y mettre dans l'ensemble du projet et quel en est M. Eugène Lintilhac. Vous commettez un terme, afin de laisser à M. Aimond toute l'objet. une erreur, mon cher collègue. J'avais fait liberté de s'exprimer. (Très bien ! très Donc, par l'article 1 er , vous allez dire : disjoindre deux paragraphes sur quatre. bien !) Cette disjonction a été votée, le 27 mai, par « Les contributions directes sont rempla­ cées, etc. ». le Sénat, à l'unanimité, exactement par M. le rapporteur. Je dis, messieurs^ que Je ne yeux pas m'engager en ce moment 290 voix sur 290 votants. C'est au moins jusqu'à ce matin j'étais convaincu, ainsi mémorable, je veux dire : pour mémoire. dans un exposé rétrospectif sur l'amende­ que mes collègues de la commission, que le ment analogue de la Chambre ; je ne veux (Marques d'approbation.) but de l'amendement Perchot était de de­ pas fatiguer le Sénat par des citations em­ M. Empereur. J'ai demandé le rétablis­ mander à la commission l'étude complète pruntées aux discours de MM. Caillaux et sement du texte intégral de la Chambre. de la réforme fiscale sur les bases adoptées Aimond ; je me suis contenté de vous dire par la Chambre des députés. de ma place que, quand j'ai déposé à la , M. Eugène Lintilhac. C'est cela ! M. Perchot. Vous donnez à mon amen­ Chambre des députés un amendement ana­ M. le rapporteur. Vous avez, en effet, dement une interprétation tout à fait arbi­ logue, cet amendement devait prendre place demandé le rétablissement du texte de la traire et qui n'est pas du tout celle que je à la fin de la loi, comme table des matières. Chambre. viens.d'indiquer. Je vais d'ailleurs citer ma phrase carac­ J'ai donc le droit de dire que cet arti­ téristique : « Si vous êtes bien décidés à cle 3 résulte d'un engagement précis des M. le rapporteur. Ce matin, mon erreur aller jusqu'au bout de la réforme, vous deux Chambres. a été dissipée. L'honorable M. Perchot n'est pourrez dire qu'elles sont supprimées parce fit c'est lorsque nous vous apportons la pas seulement un sénateur très aimable; et que vous les aurez réellement supprimées. réalisation de cet engagement, en tenant je puis ajouter très éloquent, il est en Mais mettre au frontispice d'une loi, quand compte de la promesse solennelle que vous même temps directeur politique d'un grand vous n'êtes pas décidés à aller jusqu'au avez faite dans ,la loi de finances, que l'on journal, organe officiel d'un grand parti. bout et que vous légiférez sur une cédule vient nous dire que l'on ne veut plus en (Mouvements divers.) ou deux, une déclaration de principe, c'est tenir compte! Mais soit, admettons que M. Perchot. Cela n'a rien à faire avec le un acte auquel je ne veux pas m'associer. » nous soyons en désaccord sur les modalités débat! que nous vous proposons. C'est entendu; M. Perchot. Monsieur Aimond, rien ne - nous n'avons pas supprimé, je crois, votre M. le rapporteur. Je vous demande par­ nous empêchera ensuite d'aller jusqu'au droit d'amendement; vous pouvez, en don, parce que ce journal dit, dans un édi­ bout. torial de ce matin : l'exerçant, changer les textes qui peuvent M. le rapporteur. Enfin, monsieur Per­ vous paraître condamnables. Ce n'est pas la « L'amendement Perchot permet de réa­ chot, le Sénat a autre chose à faire que de première fois que le Sénat aura modifié, en liser au plus vite- le dégrèvement de la l'histoire rétrospective ; nous sommes dans séance, un texte présenté par une de ses terre, en même temps qu'il fournit au Sénat un sujet d'actualité, restons-y. l'occasion d'affirmer sa volonté de réaliser commissions. Je disais donc, messieurs, que vous allez Mais que nous apportez-vous? En appa­ une réforme complète d'accord avec la faire une loi au frontispice de laquelle vous rence, c'est le système de la table rase : Chambre ... mettrez : « Toutes les contributions directes vous dites que vous ne voulez pas d'étapes Une voix à gauche. C'est très vrai ! sont supprimées » ; et, quand le lecteur — et qu'il faut tout faire, d'un seul coup. qui sera l'autre Assemblée — recevra ce M. Empereur. Vous avez promis de faire I M. le rapporteur. « En effet, du moment texte, il verra qu'il n'y est pas question que l'accord de principe entre le Sénat et la de la patente, pas question de la suppres­ tout ; c'est pour cela que nous avions ac­ Chambre sera manifesté, rien de plus facile cepté vos propositions. sion de la personnelle-mobilière et de l'im­ pour les deux assemblées que de réaliser pôt des portes et fenêtres, pas question de M. Eugène Lintilhac. Après deux refus; tout de suite, au moyen de la loi de finances, la création de la taxe sur les autres reve­ on a cédé le 30 juillet. J'ai de la mémoire. le dégrèvement delà terre. (Exclamations nus, rien de tout cela ne sera compris dans ironiques au centre et à droite.) le projet que la Chambre recevra de vos M. le rapporteur. Je dis que le texte que « Après quoi la Haute Assemblée pour­ mains ! Alors, si on veut que le texte du vous nous apportez demande, en apparence, suivra l'examen des autres cédules en projet corresponde avec son article 1", la le retour à l'étude complète des sept cé­ apportant dans le texte de- la Chambre tous Chambre fera cette opération d'orthopédie dules et de l'impôt complémentaire ; qu'en les remaniements qu'elle jugera néces­ dont parlait l'autre jour l'honorable M. Ri­ apparence, si ce vote était bien compris, la saires. » bot : elle supprimera la formule qu'on .vous commission devrait se réunir à nouveau, et Ainsi notre étape, qui comportait la sup­ demande de voter. vous apporter un second rapport compre­ pression des trois impôts directs et le rem­ Je me demande si le Sénat aura gagné en nant les sept cédules et pour couronnement placement de la personnelle-mobilière par autorité et en dignité pour s'être un instant l'impôt complémentaire. Je le croyais jus­ un impôt général, elle est encore trop lon­ prêté à une pareille manifestation. qu'à ce matin, et j'avais traduit ainsi le texte gue au gré de M. Perchot. Ce qu'il vous de­ Certainement l'autre Assemblée, qui n'est de l'amendement. M. Clemenceau a pro­ mande, c'est de faire plutôt une manifesta­ cependant pas une assemblée de contrôle noncé l'autre jour, pendant le discours de tion d'ordre politique et de stratégie par­ comme nous, se donnera le malin plaisir de M. Ribot, une parole que j'ai retenue : lementaire qu'une réforme fiscale. (Mouve­ supprimer cet article 1 er sur lequel on va « C'est, disait-il, une question de bonnefoi.» ments divers.) tout à l'heure vous demander de voter. Ou Pour celui qui lit de bonne foi l'amende­ bien on vous le renverra tel quel dans la loi ment de M. Perchot, il faut remettre sur le M. Perchot. Je proteste avec énergie contre la citation que vous avez faite. Ce de finances, c'est-à-dire que le 25 février chantier la tapisserie de Pénélope et refaire vous voterez un texte que vous serez bien un projet complot, avec les sept cédules. que j'avais à dire, je l'ai dit à la tribune. ■MAT — Of ItTINSO 9or> - SENAT — SEANCE DU 25 I l.ViiLU îyïi

culteurs — c'est possible — de quel droit les avec leurs instruments sur l'épaule : ils wnt obligés, de rejeter le 31 mars !. ( Très bien! biner les betteraves dans tous les pays de sur divers bancs.) refuserez-vous aux autres catégories, de Je demande au Sénat, je demande à mes quel droit les refuserez-vous aux petits ren­ grande culture betteravière. Dans le" Limousin, où sont-ils donc ces amis républicains si cela est digne d'une , tiers, aux petits commerçants et à toutes Assemblée comme la nôtre. Je ne le pense i les autres cédules ? # ■' propriétaires? Ce sont ces maçons qui vien­ pas et la commission de l'impôt -sur le re­ C'est une question de principe. . nent à Paris, qui construisent vos maisons, venu ne le pense pas davantage. ( Applau­ qui réalisent de sérieuses économies, qui M. Eugène Lintilhac. Nous vous le di­ gagnent de. l'argent et le placent dans leur dissements sur les mêmes bancs.) rons! v pays. Question de forme, direz-vous? N'y atta­ Prenons, par exemple, la Creuse. Cette chons pas trop d'importance ; mais pas­ M. le rapporteur. Alors, l'amendement sons. Supposons l'amendementvoté.Qu allez- de M. Lintilhac est une occasion pour vous contrée, presque stérile il y a vingt ans en­ vous insérer dans la loi de finances? La ré­ de vous prononcer; mais, au moins, le sys­ core, est passée aujourd'hui -à la première forme de l'impôt foncier. Laquelle ? Celle de tème de la commission avait cet avantage place dans la cote agricole, si l'on en croit la Chambre des députés sans doute. que vous pouviez voter l'amendement de la monographie du ministère de l'agricul­ ture. L'autre jour, M. le ministre des finances, M. Lintilhac, réaliser le dégrèvement des prenant ce projet de la Chambre, recon- petites cotes, sans demander de déclaration De gras et riches pâturages y ontremplacé naissait-qu'il y avait quelques retouches a à personne, parce que, la commission ayant ce qu'on y voyait autrefois, c'est-à-fff à y faire. 11 le présentait sous une forme ano­ abaissé à 1,250 fr. le départ de l'impôt géné­ peu près, uniquement des côtes arides et des dine, il était bénin, bénin (Sourires), il n'y ral sur le revenu, il suffisait, comme aujour- rochers. avait de déclaration dans aucune cédule, d'hui, au paysan de montrer au percepteur Et vous voulez demander à ces trois mil­ lions d'hommes une déclaration contrôlée? sauf une toute petite pour les valeurs mo­ qu'il n'était pas inscrit au rôle de l'impôt bilières ; était-ce vraiment la peine de par­ général sur le revenu, pour avoir droit, car, si la déclaration est fausse, l'article 15 ler d'inquisition, de vexation ? sans aucune déclaration, au dégrèvement édicte des pénalités sérieuses; vous vou­ Je ne partage pas du tout l'heureux opti­ proposé. lez introduire dans chaque village cette misme de M. la ministre des finances. Messieurs, vous allez voter l'amendement obligation, pour le paysan, de vider, d'étaler Prenons d'abord la cédule de l'impôt fon­ de M. Perchot ; mais alors quel mandat don­ — c'est là ce qui lui coûte le plus —■ son bas cier propriété non bâtie, que vous allez nez-vous à votre commission ? Puisque de laine sur la table de la mairie avee, der­ insérer dans la loi de finances. nous devons suivre la Chambre des dépu­ rière cela, les querelles politiques, les j divi­ Lisons un peu le texte de l'article 13 : tés, devons-nous reprendre le texte de. la sions locales' qui feront les dénonciations « Les propriétaires fonciers qui exploitent la Chambre ? Voyez-en les conséquences. de jour en jour plus fréquentes. Et voilà pour leur compte ont droit à des dégrève­ Je vous ai dit, messieurs, que, dans ce le mandat que vous entendez donner à la ments ci-après : texte,, la déclaration contrôlée s'applique­ commission! ■ « 1° Dans le cas où leur revenu total ne rait à 3 millions au moins de contribuables, Ah! j'entends bien : Il y a un moyen dépasse pas 1,250 fr., exemption complète ; Quels sont ces contribuables ? Ce sont les terme, c'est celui dont parlait M. le ministre d'impôt sur les revenus de la 2a catégorie possesseurs de petits patrimoines. .. des finances dans son projet primitif d'impôt sur le revenu. Il disait « Pour jusqu'à concurrence d'un revenu de 625 fr., j M. Gaudin de Villaine. Très bien ! dans le cas — entendez-moi bien — où le obtenir le bénéfice de ces dégrèvements, revenu total — non pas le revenu cédulaire M. le rapporteur. . . .il y en a deux mil­ les contribuables doivent faire annuelle­ — ne dépasse pas 1,250 fr. » lions et demi possédant de 0 à 1 hectare. Il ment à la mairie de leur domicile réel. . . » y en a à peu près autant possédant de 1 à — c'est exactement le même texte qu'à la M. Eugène Lintilhac. Naturellement. 10 hectares. Chambre — et il ajoutait : « Ils doivent M. le rapporteur. Comment constater le affirmer en outre dans cette déclaration : M. Eugène Lintilhac. On n'en sait exac- « 1° .. . . . revenu ? i tement rien. Ce sont des propriétaires. L'article 1 14' noua dit : « 2° Qu'ils n'ont pas d'autres ressources - « Pour obtenir le bénéfice de ce dégrève­ ( M. la rapporteur. Les statistiques agri- que celles qu'ils tirent de l'exploitation de ment; les contribuables devront faire an­ ■ coles nous apprennent qu'il y a 1,750,000 pro­ leurs propriétés.... » nuellement une déclaration... » priétaires exploitant eux-mêmes, qui ont Eh bien, il sera impossible à votre com­ Eh bien, la voilà, la déclaration P A com­ encore d'autres ressources que les revenus mission d'accepter même ce texte, mon­ bien de personnes- s'applique-t-elle? A de leur petite propriété. (Assentiment . sur, sieur le ministre des finances, parce que 3 millions de contribuables, à 3 millions- de divers bancs.) ces millions de cultivateurs ne pourront paysans. Ce n'est pas un chiffre que j'in­ pas sans mentir signer une pareille décla­ vente, messieurs, c'est là le nombre des Un sénateur à droite. Sans cela, ils ne ration alors que' de notoriété publique et pourraient pas vivre ! • contribuables qui bénéficient du dégrève­ comme je viens de l'établir ils ne peuvent ment des petites cotes foncières. ' M. le rapporteur. Cela est, du reste, pas ne pas avoir d'autres ressources. On le connaît aujourd'hui. Vous trouverez ' très compréhensible, messieurs. A l'ex­ Par conséquent, messieurs, le problème dans l'annuaire dés contributions directes, ception de quelques maraîchers, aux envi­ que pose à votre commission l'amende­ qu'actuellement 4,861,000 articles sont dé­ rons des grandes villes, à l'exception des ment Perchot, dès la première cédule, est grevés pour une somme de 14,281,439 fr.; propriétaires de certains vignobles, de crus un problème presque insoluble, si vous que, dans le département du Puy-de-Dôme, renommés, à l'exception de certaines prai­ n'allez pas d'une seule traite jusqu'au bout, par exemple, il y a eu 155,000 articles, dé­ ries et de certains vergers qui ont une pro­ c'est-à-dire jusqu'àPimpôt complémentaire. grevés pour une somme, de 486,000 fr. ductivité énorme, tout le reste se compose Ce n'est pas tout, messieurs.. Si vous ac­ Comment allez-vous faire pour trans­ > de malheureux. .. cordez le bénéfice dé ce dégrèvement, il porter dans la loi de finances,, alors que1 M. Gaudin de Villaine. Très bien!' faudra l'accorder aussi aux petits rentiers. vous n'avez pas voté d'impôt général sur le La Chambre les en faisait bénéficier, dans revenu, ni d'impôt complémentaire, alors M. le rapporteur. .. .de malheureux qui les; mêmes conditions que les cultivateurs, que vous n'avez pas de bases, ce dégrève­ cultivent à peine de quoi obtenir le seigle elle leur octroyait un dégrèvement jusqu'à ment des petites cotes foncières ? et le blé pour leur subsistance, de quoi 625 fr., mais il fallait qu'ils se soumissent à Vous ne le pourrez — ô horreur ! — qu'en entretenir un peu de bétail et un peu de la même obligation, c'est-à-dire à la décla­ reprenant momentanément, c'est entendu,, basse-cour, de quoi assurer difficilement ration contrôlée de leur revenu global. La ces signes extérieurs, cette personnelle- leur nourriture et celle de leur famille. Mais question du revenu global se posait donc mobilière contre laquelle vous vous êtes le reste du temps, que font-ils ? aussi pour eux. - élevé tout à l'heure. Si l'on fait le tour de la France nous Mais il y a de ces petits rentiers qui ne allons le savoir. M. Eugène Lintilhac. Naturellement. sont pas des oisifs, comme on le répète trop Dans le Sud-Est, dans les départements , souvent. ; ce sont des serviteurs qui ont M. le rapporteur. Vous ne pourrez le montagneux, ils laissent dans le cabanon travaillé pendant trente ans, qui vous ont faire autrement. Pourquoi? Parce que vous la femme et l'enfant pour garder les bes­ ' servis, qui ont économisé en plaçant leurs n'avez pas de bases. tiaux et ils descendent travailler pendant la gages à la caisse d'épargne et, qui, ; n'ayant Je sais bien qu'on me répondra : « Dans belle saison1 sur la côte d'Azur où vous les pas de retraite comme dans- les grandes votre projet, vous ne prévoyez pas non voyez exercer tous les métiers, car ils- sont administrations ou les grandes sociétés, se plus de dégrèvement des petites cotes fon­ industrieux. Ils sont à la recherche — et constituent eux-mêmes leur retraite par cières. » ils ont raison — d'un salaire rémunérateur l'achat de rente française. Ce sont- ceux Permettez, je l'ai déjà dit à cette tribune,la. là où l'argent coule à flots. pour lesquels vous avez institué tout ré­ commission a réservé la question, c'est une 1 • Dans les Pyrénées, c'est la même chose. cemment la médaille des vieux serviteurs. question de principe ; elle veut savoir si le En Bretagne, après avoir ensemencé leurs Eh bien, pourquoi ne voulez-vous pas les Sénat entend consentir, dans chaque cédule,, champs, ils vont dans le pays de Galles et traiter comme vous avez traité les autres i des abattements. Car, après le dégrèvement, dans les îles normandes pour y exercer le Et alors, dès le début de nos travaux, se général foncier de 36 millions, si vous effec­ " métier d'ouvrier agricole. pose, ; que vous le vouliez ou non, la ju®3" tuez encore des abattements pour les agri­ En Picardie vous les voyez descendit tien de. L'impôt global et de la déclaration SÉNAT — SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1914 . 2:3

* ••ntrôlée, non pas seulement devant 500,000 • « Parce qu'à l'heure actuelle le commerce de faces, et que nous serons très probable­ coffre-forts, comme disait l'autre jour M. Pel­ local est obligé, par suite de la concurrence, ment en mesure de vous apporter en temps letan, mais devant trois millions de paysans comme vous le savez, de vivre sur le crédit. utile d'autres solutions, qui ne satisferont -ou de petits -rentiers ! Voilà la question Le premier commerçant fait son chiffre certainement pas tout le monde, mais qui telle qu'elle se présente devant vous. (Ap­ d'affaires avec ses propres capitaux, le seront peut-être acceptées par le plus grand plaudissements au centre.) second le fait avec le banquier. Celui qui le nombre. Mais ce n'est pas là, messieurs, Après, nous devrons étudier la cédule fait avec le banquier se ruine, celui qui le une affaire de trois jours, de trois semaines, des bénéfices industriels et commerciaux. fait avec ses capitaux gagne, au contraire, ni même de trois mois. Il faut donner à 'Quel mandat nous donnez-vous ? Car il n'y de l'argent. » notre commission le temps de faire quelque a aucune indication dans l'amendement de chose de sérieux. Nous y arriverons. . . - M. Eugène Lintilhac. Imposez le ban­ M. Perchot. quier ! - M. le ministre des finances. Elle a eu • Notre collègue nous a dit : « Je suis cinq ans 1 hostile à la déclaration contrôlée , non M. le rapporteur. Et notre collègue ajou­ pas seulement pour les bénéfices industriels tait : « Dans tous les cas — je rappelle . M. le- rapporteur. Elle a eu cinq ans • et commerciaux, mais encore, comme vous l'exemple parce qu'il est caractéristique — : dites-vous, monsieur le ministre des finan­ allez le voir tout .à l'heure, pour la cédule le chiffre d'affaires, est-ce que vous l'obtien­ ces, que n'adressez-vous pas pareil reproche -des professions libérales et pour celle des drez d'un commerçant? » Il rappelait à ce à la commission de la Chambre qui depuis ■salaires. Quant à l'impôt complémentaire, sujet qu'il y a quelques années, dans une le même temps est arrêtée sur le projet des il n'en a rien dit aujourd'hui, mais, dans [ grande ville du Sud-Ouest, des commer­ impositions communales et départemen­ son premier discours, il acceptait le système çants avaient sollicité la création d'une tales? Je passe maintenant à la cédule des des signes extérieurs. Eh bien, est-ce le succursale de la Banque de France. La bénéfices agricoles. Ah! la cédule des béné­ Tmandat que vous nous donnez ? Ce n'est Banque avait répondu : « C'est entendu, fices agricoles ! Je vois parmi vous M. Codet 'pas du tout le système de la Chambre. mais veuillez nous dire, messieurs les qui n'en veut pas. . . < D'un autre côté le Gouvernement nous commerçants, quel est le chiffre d'affaires M. Eugène Lintilhac. Ni moi. 'répète à chaque instant que nous devons qu'on peut faire dans votre ville, afin que i suivre les lignes générales du projet de la nous sachions si nous devons faire ïès frais M. le rapporteur. . . . il dit qu'elle n'existe Chambre. d'un établissement de ce genre. » On nomma pas, et il a raison ; il a raison du moins pour Est-ce bien ce mandat que vous nous une commission qui se présenta chez tous le plus grand nombre de cas. donnez ? les commerçants pour leur demander de Je rappelais à la Chambre des députés -- déclarer leur chiffre 'd'affaires. et notre honorable collègue M. Mulac doit se r'. M. Eugène Lintilhac. C'est de travailler. Qu'est-il arrivé ? C'est que la Banque n'a souvenir de cette séance — qu'au moins M. le rapporteur. Je le veux bien! mais reçu aucune réponse. pour quatre millions de paysans les béné­ dans quel sens ? ■ Et alors, qu'a-t-il fallu faire ? Il a fallu, fices agricoles c'est la somme des salaires par un trait de génie, s'adresser à ces com­ du père, de la mère et des enfants qui tra­ M. Eugène Lintilhac. Attendez les pro­ merçants et leur dire : « Vous inscrirez vaillent sur une petite exploitation. (Très positions du ministre. votre chiffre d'affaires sur dix ou quinze bien !) . , M. le rapporteur. M. Perchot a déve- morceaux de papier dont le total représen­ Et alors, si vous ne totalisez pas dans la ■ loppé un système très ingénieux : celui du tera le chiffre d'affaires global que vous , cédule des salaires, pourquoi le feriez-vous chiffre d'affaires. Je ne demande pas mieux, réalisez; vous ne mettrez pas d'autres indi­ à l'égard des paysans ! Et M. Mulac avait .bien que ce soit là encore un signe exté­ cations, pas même votre nom sur ces papiers traduit cela par un mot qui est resté : « La rieur. morcelés, vous les introduirez vous-même cédule des bénéfices agricoles, c'est la dans une boîte fermée, on les mêlera à tous sueur des paysans ». Vous vous rappelez, M. Touron. Parfaitement. les autres, puis on fera le total. » Et c'est mon cher collègue, cette expression. . M. le rapporteur. Que vaut-il, ce signe ainsi que la ville dont je parle a eu une Voilà la question posée. Comment devons- extérieur? succursale de la Banque de France. Vous nous la résoudre? Ah! c'est entendu, il y a croyez vraiment pouvoir dans ces condi­ dans ce pays de grandes exploitations agri­ i M. Touron. Pas grand'chose ! tions obtenir le chiffre d'affaires ! Que vou- coles, avec un capital commercial qui quel­ f M. le rapporteur. Vous avez cité M. Ay­ lez-voufe? C'est une mentalité, il faut la quefois dépasse la valeur du fonds. Mais . nard à la Chambre des députés. Mais rap- prendre pour ce qu'elle est. Telles sont les qu'est-ce que cela, messieurs? C'est une ■ i pelez-vous que M. Aynard, après avoir fait* difficultés devant lesquelles se heurte votre exploitation industrielle, analogue aux au- ! un discours en faveur du chiffre d'affaires, commission, et pouvez-vous penser que, tresexploitations industrielles.Tout à l'heure \ en prononçait, quarante-huit heures après, dans de pareilles conditions, elle vienne à M. Perchot avait l'air de supposer que la i un autre en sens contraire ! Il avait reçu de bout de sa tache aussi rapidement que votre commission ne créerait peut-être pas une • ses électeurs du Rhône de telles admo- impatience le réclame ? (Inierruptions à nouvelle cédule, parce que j'avais mis dans ■ nestations (Mouvements divers), qu'il a été gauche.) Non! si elle y arrive en six mois, mon rapport : « s'il y a lieu ». Oui; nous obligé de brûler ce qu'il avait adoré. elle aura bien travaillé. sommes d'avis de mettre les salaires ordi­ naires dans la cédule commerciale»; nous M. Touron. Ah ! oui. | M. Eugène Lintilhac. Ils ne les eût pas sommes d'avis de mettre les bénéfices agri­ ' acceptées. M. le rapporteur. D'autre part, M. le mi­ coles des grandes exploitations dans la M. le rapporteur. Prenons, je le veux nistre des finances dit : « Le système de la cédule commerciale ; nous ne voulons pas i bien, le système du chiffre d'affaires. Chambre n'est pas fameux... » — et il en créer de cédules pour cela, nous voulons • Voyons! le chiffre d'affaires de l'épicier et faisait le procès lui-même — « ...substi­ comprendre encore les avocats, les médecins, i celui du pharmacien indiquent-ils' les tuons-y la productivité. » tous ceux qui exercent une profession libé­ I mêmes bénéfices ? Ne faudra-t-il pas autant La productivité, je veux bien! Qu'est-ce rale, dans la cédule commerciale, nous ne de coefficients qu'il y aura, je ne dis pas que c'est ? C'est un système bâtard qui met créerons probablement de nouvelle cédule, "d'industries, mais de patentes et d'indus­ entre les mains du contrôleur l'arbitraire que pour les fonctionnaires. Voilà ce que si­ triels, suivant la ville où l'on se trouvera. de la taxation, qui laisse à son libre arbitre gnifient les mots : « s'il y a lieu », que vous le soin de fixer le revenu probable, hypo­ avez critiqués tout à l'heure, monsieur Per-. , M. Touron. Très bien! thétique dans une exploitation normale. chot. M. le rapporteur. Et quand, l'autre jour, Ah! combien je voudrais que certains de J'arrive, messieurs, aux salaires. vous développiez vos idées à cette tribune, mes collègues qui ont des établissements en Le salarié proteste; il dit que son salai ra j'entendais au banc de la commission un de Alsace-Lorraine, et qui m'écoutent probable­ n'est pas un traitement. Ah ! vous pouvez • nos estimés collègues, un de ces vieux ment en ce moment, vinssent dire à la tri­ frapper les fonctionnaires publics ; ceux-lû commerçants de province qui connaissent bune comment ce système fonctionne, com­ ne connaissent ni le chômage, .ni le mau­ bien la cédule commerciale, dire : « Ce ment le contrôleur, bénin au début, serre vais temps; ils ont la retraite, ils ont le ne sont pas les grands industriels, les gran­ chaque année la vis davantage. Il la serre pain quotidien assuré. Le salarié, avec le des sociétés qui seront frappés, ce sont ceux jusqu'à ce que le contribuable crie et apporte chômage, avec les hauts et les bas de l'in­ qui exercent honorablement dans leur les livres. Si vous avez lu, messieurs, les dustrie, ne peut pas être rangé dans la ville natale ce petit commerce local si hon­ enquêtes publiées en ce moment dans un même catégorie; il ne peut pas être taxé nête, si probe, si travailleur, qui est l'hon­ grand journal du matin,' vous avez vu au même taux, il ne peut pas être traité de neur de notre pays ! Le chiffre d'affaires jusqu'où l'on peut arriver avec un pareil la même façon que le fonctionnaire. Quel rôle entendez-vous, messieurs, don­ n'indique rien du tout. » ■ - système. « Voici, ajoutait-il, dans la même ville, Non, la productivité, dans ces conditions, ner à votre commission? Voulez-vous accep ¬ deux commerçants qui font le même chiffre ne serait pas acceptée. ter le système de la Chambre qui fait du d'affaires, dans le même métier ou dans Est-ce à dire que nous y renoncions? patron un collecteur d'impôts, puisqu'il sera tenu de déclarer les salaires et les gratifi­ le même commerce. Ils sont également ac­ M. Ribot vous a dit que la commission tifs, également intelligents. Le premier va étudie la question, que plusieurs de ses cations qu'il pourra donner aux uns et aux ,w ruiner, le second «'enrichir. Pourquoi t » I membres l'ont déjà retournée sur beaucoup autres? C'est transporter la guerre civile 22 i ' SENAT — SEANCE DU 25 FEVRIER 191 ï dans les chantiers et les maisons.decom­ et fenêtres continuera à . être perçue » ; sur les responsabilités que vous assumerez* merce. (Très bien!) - celle de la contribution, personnelle et je m'adresse à mes amis du côté gauche dé mobilière qui pèse si lourdement, surtout cette Assemblée et leur dis : « Vous ailes M. le ministre. C'est le système qui fonc­ avec la cherté des loyers, sur les petits et uniquement faire la réforme de l'impôt fon» tionne en Angleterre, et que tout le monde, les humbles ; celle de l'impôt foncier sur : ; cier non bâti, mais n'oubliez pas que M. Cal?» sauf vous, admet ici. la propriété bâtie et de l'impôt foncier sur '"laux a appelé votre attention sur les consé­ M. le rapporteur. Il ne faut pas dénatu­ la propriété non bâtie. quences qui pourraient en résulter», L'autre rer mes paroles. Je dis que j'expose au Se' ' Quant aux patentes, nous mettrons à très » jour, ce n'est pas vieux, il vous disait dans nat les difficultés de la question. . . -bref délai un projet sur pied et nous vous * son discours : « Il ne faut pas vous dissimuler proposerons des taxations sur les revenus que l'application générale du taux de 4 p. 100 M. Ribot. C'est cela ! non encore atteints. soulagera beaucoup de gros propriétaires, j M. le rapporteur . . .toutes les phases de Nous vous avons déclaré, je le répète, et (Très bien! à gauche.) Par contre, en cons-! la question. .. • M. le président de la commission vous le quence de. ce principe, l'impôt frappera répétera tout à l'heure, que ce n'est pas une durement, dans quelques endroits, non pas M. Ribot. Ne discutons pas le fond au­ question de fond qui nous divise. (Interrup­ simplement les propriétaires auxquels il est jourd'hui. tions .) légitime de demander un supplément de j M. le rapporteur. ...je suis bien obligé de Ne protestez pas, monsieur Caillaux. M. Ri­ ressources parce que la valeur de leurs ter­ montrer que la commission ne peut pas bot l'a déclaré avant moi. Comme vous, res s'est considérablement accrue, mais! rapporter le projet en trois jours ni même comme M. Poincaré lui-même qui, à la tri­ aussi de tout petits propriétaires qu'il esti en trois mois. Et vous l'avez dit avant moi, bune de la Chambre des députés, avant nécessaire de ménager ». • ; monsieur Ribot ; vous avez indiqué les rai­ votre ministère, l'affirmait également, nous sons dont nous ne nous servons nullement voulons la suppression de toutes les contri­ M. Eugène Lintilhac. Et le dégrèvement j des petites cotes ? (Bruit.) pour faire de l'obstruction, mais qui nous butions directes actuelles et leur remplace­ obligent à regarder de très près des textes ment. (Bruit à gauche.) M. le rapporteur. « D'autre part, la grande j contre lesquels les intéressés eux-mêmes propriété va recevoir à l'occasion de ce| dirigent de nombreuses critiques. Un sénateur à gauche. N'allez pas trop loin. qu'on appelle les bénéfices agricoles, uni Et en ce qui concerne l'impôt complémen­ avantage considérable. » taire avec la déclaration contrôlée, comment M. le rapporteur. Je parle au nom de M. le ministre. Oui. ferons-nous pour faire rentrer l'impôt sur la majorité de la commission et non de la les valeurs mobilières? Nous n'irons pas au minorité. M. le rapporteur. « La Chambre savait! système allemand avec le contrôle à domi­ M. Touron. Il y a.deux contributions di­ ce qu'elle faisait en ajoutant à l'impôt fon­ cile, c'est entendu, mais encore faudra-t-il cier, pesant non pas sur le produit net total',] rectes que vous rétablissez. trouver autre chose que les mesures pro­ mais sur la valeur locative qui n'est qu'une l posées par le projet.de la Chambre, puisqu'il M. le rapporteur. Je ne dis pas que tous est démontré, par l'expérience, que le sys­ les membres de la commission sont derrière Ïiara deuxièmedteieuxidèumreveanupartieededelacecteerrreoproduit,duuint neti nempôt. » CetsCuerij tème de la retenue, tel qu'il est pratiqué en moi, sur ce point. impôt que nous n'avons pas supprimé I Angleterre, ne produit que très peu de chose comme le dit M. le ministre des finances, i M. Touron. Il s'agit de la commission et lorsqu'il s'agit des valeurs étrangères. puisqu'il est repris dans l'impôt complé-i non de quelques-uns de ses membres. Nous arrivons, néanmoins au bout de mentaire. « Dans certaines communes.ru- j notre tâche, et cela en travaillant d'arrache- M. le rapporteur. Je répète que je parle raies, vous aurez un dégrèvement de 3 fr., j pied, et peut-être qu'à la fin de l'année nous au nom de la majorité* de la commission, et i. comme le disait M. Aimond, de 5 fr.. et de' rapporterons un projet qui pourra être M. le président de la commission vous le 10 fr. pour les petits propriétaires et des! discuté. déclarera une fois'de plus (Interruptions), h dégrèvements de 300 ou 400 fr. pour les) La tâche du Sénat commencera à ce mo­ moins que vous n'ayez pas confiance dans grands propriétaires. Si cela était juste,; ment ; mais les sept cédules ont- demandé notre parole et que vous n'exigiez le minis­ soit. Mais - ce n'est pas de la justice, parce. quatre-vingts séances et deux ans à la tère d'un notaire pour prendre copie des que vous omettez une partie du revenu.,1 Chambre ; est-ce que le Sénat les votera en paroles que nous prononçons ici?. . . (Déné­ agricole et que, s'il est juste de ne pas taxer] quelques mois ? gations et protestations.) ' cette partie du revenu agricole quand elle] Et supposez même que la haute Assem­ ■ Nous vous répétons que notre projet n'est advient à un petit propriétaire ou à un petite blée aille plus vite que la Chambre, c'est qu'une étape vers une réforme plus vaste ■ fermier, c'est de la démagogie pure, et deJ donc vers 1916 que vous, arriverez à voter qui doit comprendre la réforme complète la démagogie par en haut, que de l'omettre^ cette loi. Et encore n'aurez-vous accompli de toutes les contributions directes, en im­ quand il s'agit de bénéfices revenant à de-j que la première partie de votre tâche. posant tous les revenus qui ne sont pasj grands propriétaires. « j J'espère que la nouvelle Chambre, élue encore taxés. Vous pouvez, si vous le vou­ C'est ce que M. Malvy disait aussi à la au mois de mai prochain, pourra pendant lez, critiquer la forme dans laquelle nous Chambre des députés. ce temps ? réaliser cette seconde partie et vous apportons la première partie de cette Le dégrèvement de l'impôt foncier bâti eti mettne sa signature au projet relatif aux réforme, mais votre droit d'amendement non bâti va apporter au monde agricole une 1! centimes départementaux et- communaux. subsiste tout entier et vous n'avez qu'à en grande déception. Le grand propriétaire! Vous voyez que je mets les choses au user. sera dégrevé, le petit propriétaire le sera , mieux. Ce dernier projet nous reviendra, Nous avons accepté le rendez-vouswjue la beaucoup plus modestement. i il faudra que vous l'examiniez, que vous Chambre nous a demandé pour le icr jan­ Et voilà pourquoi M. Malvy avait soudé j le votiez, des semaines et des mois se pas­ vier 1915. Nous avons,?en conséquence, dé­ au dégrèvement foncier la suppression de seront encore et comme vous ne pourrez pas posé notre rapport, et même nous vous la personnelle-mobilière et celle des portes mettre en application cette loi qu'un an ou avons dit déjà à cette tribune que nous.de- et fenêtres pour faire compensation, pour dix-huit mois après parce qu'il aura fallu mandions au Sénat de faire un effort en rétablir l'équilibre. ] préparer des millions d'articles dans les siégeant plus longtemps et plus souvent Eh bien, messieurs, nous tenons la parole tôles, ce n'est, en mettant les choses au afin d'en terminer avec cette étape avant donnée à la Chambre des députés par mieux, que vers 1919 au plus tôt que vous la fin de la législature. • M. Malvy; je me demande véritablement en aurez terminé, en admettant encore Nous avons ajouté que nous vous appor­ quel reproche on peut nous faire de ce côté l'accord réalisé entre les deux Chambres terions la seconde partie de la réforme de l'Assemblée (l'orateur se tourne vers la 1 sans trop de difficultés. dans le plus bref délai possible. gauche) alors que nous entrons dans les En face de ces faits, de ces précisions, de Un sénateur à gauche. Dans cent ans ! vues de la majorité républicaine. i ces affirmations, qu'est-ce qu'on nous pro­ J'en ai terminé. M. René Renoult disait â j M. le rapporteur. Voilà la réalité des pose aujourd'hui?... Une déclaration de la Chambre que cette réforme, même par- j choses, quand on ne s'arrête pas aux for­ principe à propos de laquelle on vous dit : tielle, n'était, que la réforme traditionnelle mules. « Il faut d'abord mettre dans le texte de du parti républicain. Il avait raison. Je 1 En face de ce programme, que .vous ap­ votre projet de loi que tout est supprimé, pourrais, à cette occasion, rappeler la parole portons-nous? Nous vous apportons la réali­ quitte, dans quinze jours ou trois semaines, de Gambetta, quand il écrivait en tête de ! sation immédiate de ce que M. Renoult lui- à ne supprimer qu'une seule contribution : son projet d'impôt sur le revenu que cette j même, ou M. Malvy, appelait les trois quarts celle du foncier, non bâti. réforme devait se faire par étapes : « Ne i de la réforme, les points les plus essentiels Puisqu'on parle de bonne foi, cherchez la jamais reculer, disait-il, faire peu à la fois dont la démocratie attend la solution depuis bonne foi où elle se trouve. Comment? Vous peut-être, mais faire toujours quelque 1 tant d'années, la réforme de la contribution croyez que le pays acceptera très volon­ chose. » Nous sommes de ceux qui ne re- : des portes et fenêtres aue vous avez con­ tiers que le Sénat, que la haute Assemblée, • culent pas. C'est à vous, messieurs,. à dire j damnée en 1902 et que vous êtes obligés de assemblée de contrôle que vous êtes, prête [ si vous voulez, par une formule qui n'est ; rétablir depuis douze ans en disant dans la main à une pareille opération? Si vous | qu'une manifestation et qui n'avancera pas . chaque loi de finances : « Par dérogation voulez agir de la sorte, vous en êtes libres; les choses, n'apporter à la démocratie repu- j . à la loi de 1902, la contribution des portes mais j'ai le devoir d'appeler votre attention , Micaine que des déceptions, renier les pro-J ■ SÉNAT — SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1914 - * 225

messes que vous lui faisiez encore dans réforme fiscale, pour la justifier et pour mission. Il prépare au contraire sa liaison votre dernière des lois, et j'ai la conviction l'asseoir solidement, le principe de la jus­ avec celle qui reste à faire ... que vous ne laisserez pas protester votre tice, c'est à l'impôt sur le revenu avec la M. Eugène Lintilhac. Très bien ! ' signature, parce qu'alors ce n'est pas seule­ taxation progressive qu'on aboutit logique­ Tuent à la démocratie, ce serait à la Répu­ ment et fatalement- (Très bien ! très bien ! à M. le président du conseil. ...et qui est blique elle-même que vous porteriez al teinte. gauche.) une œuvre d'ensemble ; son adoption ren­ ( Applaudissements sur un grand nombre de La Chambre l'a compris. Saisie en 1907 dra la suite du débat plus aisée, plus rapide ■ cancs à gauche et au centre.) par le Gouvernement de M. Clemenceau — aussi, car elle dissipera toute équivoque et dont, avec mon collègue et ami M. Caillaux, M. Doumergue, président du conseil, mi­ toute confusion. (Très bien! très bien! à j'avais l'honneur de faire partie — d'un gauche.) nistre des affaires étrangères. Je demande projet auquel M. Aimond a reconnu le mé­ ' la parole. Il est vrai que l'honorable M. Ribot a rite de la perfection, tout au moins théo­ prétendu qu'une loi en tête de laquelle • M. le président. La parole est à M. le rique, elle l'a voté après lui avoir fait su­ serait inscrite une disposition comme celle président du conseil. bir, je le reconnais, certaines modifications ■ que le Gouvernement vous demande ins­ M. le président du conseil, Messieurs, je importantes. tamment d'adopter, ne serait pas une loi. Le texte arrêté par la Chambre, après ne veux pas rouvrir la discussion générale, Il a même ajouté qu'en l'acceptant vous deux ans d'études et de débats on ne peut risqueriez de couvrir cette assemblée de ni examiner des articles du projet de loi plus approfondis, sérieux et intéressants, qui ne sont pas encore en discussion ; je ridicule. C'est prêter au Gouvernement, à vous a été transmis au mois de mars 1909. veux simplement vous demander de voter l'égard du Sénat, des sentiments contre les­ l'amendement de l'honorable M. Perchot Ce texte, vous l'avez renvoyé à une com­ quels je ne saurais trop vivement protester. mission qui l'a étudié avec un soin et une , qui, il vous l'a dit tout à l'heure, n'est que ( Très bien ! très bien !) conscience auxquels je tiens à rendre hom­ la reproduction de textes, présentés il y a M. Eugène Lintilhac. Ne vous défendez mage, ( Très bien! très bien!) et cette cons­ i cinq ans à la Chambre des députés par l'ho­ ciencieuse étude, qui a duré près de cinq pas. Le Sénat a prouvé depuis longtemps norable M. Aimond. Celui-ci, il est vrai,.vient qu'il n'était pas ridiculisable. ( Très bien! trèà ans, a abouti au texte actuellement en dis­ . de les combattre en essayant de vous apeu­ cussion devant le Sénat. bien!) rer et de nous apeurer, ce qui faisait hon­ neur à la fertilité et à la richesse de son Le projet élaboré par votre commission M. Ribot. Je n'ai jamais prêté au Gouver­ est loin de ressembler à celui qui avait été nement cette intention. imagination, mais ce qui était loin de cor­ voté par la Chambre et que tous les Gou­ respondre à la réalité des choses. M. Touron. Le Gouvernement ne le fait vernements qui se sont succédé au pouvoir Je ne connais pas de grande réforme que pas exprès, mais le résultat est le même. depuis cinq années se sont déclarés réso­ ses adversaires n'aient combattue • tout lus à soutenir dans son cadre et dans ses d'abord en essayant d'alarmer le pays. M. le président du conseil. J'ai protesté, dispositions essentielles. (Applaudissements du reste, tout de suite. J'ai trop de respect ( Très bien!) à gauche.) pour le Sénat, auquel j'appartiens — et le Renonçons à des arguments de cette La différence entre les deux projets ré­ Gouvernement tout entier partage ce res­ nature et voyons les choses comme elles side-t-elle seulement dans les méthodes et pect — pour que nous puissions être soup­ sont, froidement, simplement, avec le souci les procédés à employer pour connaître et çonnés un seul instant de vouloir lui pro­ de nosj-esponsabilités. Je vous demande donc de voter l'amen­ pour taxer les différentes sortes de reve­ poser un texte dont l'adoption l'exposerait nus? Est-elle plus profonde et provient-elle au ridicule. dement de M. Perchot dans un intérêt de d'une divergence radicale de vues sur le clarté ; il me parait, en effet, indispensable M. Touron. Vous le faites involontaire­ principe, le caractère et la généralité de la ment. que, dès le début, les intentions du Sénat réforme fiscale? C'est un point qu'il est en ce qui concerne le sens, l'orientation et nécessaire d'éclaircir et de préciser, sans M. le président du conseil. La loi, avec l'étendue de la réforme fiscale soient nette­ attendre que le hasard ou les incidents de l'amendement Perchot comme article l œ, ment précisées. ( Très bien!, très bien! à la discussion fassent la lumière à cet égard. ne sera ni ridicule ni boiteuse, comme l'a gauche.) Il me semble, en effet, qu'il est de l'in­ fait encore craindre l'honorable M. Ribot : Cette réforme doit-elle être limitée à quel­ térêt de tous, aussi bien des partisans que elle sera claire, elle sera réellement bien ques retouches, à quelques remaniements des adversaires de l'impôt sur le revenu, équilibrée. Elle serait boiteuse, au contraire, de nos impôts directs? Doit-elle, au con­ qu'un débat aussi important que celui-ci ne si elle ne s'appuyait pas solidement sur un traire, porter sur l'ensemble de ces impôts? s'engage pas dans l'incertitude du chemin principe, si elle laissait planer des doutes C'est ainsi que se pose la question. que l'on veut suivre et du but que l'on sur son objet et sur sa portée. ( Très bien ! 11 me paraît difficile, après que la Chambre cherche à atteindre. ( Très bien! très bien! très bien ! à gauche.) » s'est prononcée entre ces deux solutions, à gauche.) Comment, en effet, pourrait-il être ridi­ en choisissant la seconde, que votre Assem­ je reconnais, certes, que la marche vers cule d'inscrire en tête d'une loi 1< caractère blée ne dise pas, par un vote précis, si elle ce but, même après qu'il aura été précisé, de cette loi? Je peux rappeler à ce propos le est, tout au moins, d'accord avec l'autre sur après que la voie aura été choisie, n'ira pas souvenir de la loi sur la séparation des le point en question. toujours sans difficultés; .mais nous les Nos vieilles contributions directes, en Églises et de l'État. ( C'est cela! à gauche.) surmonterons d'autant plus facilement que l'état actuel et du développement écono­ nous saurons mieux sur quel terrain nous M. Eugène Lintilhac. Très bien! mique du pays et des formes de la richesse sommes et où nous voulons aller. (Nouvelle M. le président du conseil. C'est le si­ et des besoins impérieux du budget ne approbation sur les mêmes bancs.) lence, c'est l'abstention qui ne se compren­ peuvent pas être maintenues. Ceux qui les Ces indications, ces précisions, ces direc­ défendent en bloc les condamnent en détail. draient pas et prêteraient aux interpréta­ tions nécessaires, se trouvent dans l'amen­ tions les plus fâcheuses. Il faut éviter ces Les injustices qu'elles maintiennent, dement de M. Perchot, lequel ne préjuge ni interprétations. qu'elles consacrent dans l'ensemble de notre des méthodes ni des procédés à employer. régime fiscal iront nécessairement en s'ag­ Du reste, c'est l'honorable M. Ribot lui- (Mouvements divers.) ' gravant... même qui, dans son premier discours, nous M. Eugène Lintilhac. Voilà la vérité. a encouragés à établir équitablement tout M. le ministre des finances. Très bien ! notre système fiscal direct, en demandant M. Daniel. En voilà de la clarté ! M. le président du conseil. . . .si c'est à plus aux riches qu'aux pauvres. Que le Sénat me permette de lui relire ce pas­ elles qu'on continue à s'adresser pour ob­ M. Touron. Alors, vous ne savez pas où tenir du pays les sacrifices financiers néces­ vous allez ? sage du discours de notre collègue : « J'insiste encore sur ce fait qu'un senti­ sités par des causes sur lesquelles je n'ai M. le président du conseil. Je dis que pas besoin d'insister. En ne nous hâtant pas ment existe dont nous devons tous nous l'amendement de M. Perchot ne préjuge ni rendre compte : à savoir que, dans une so­ de les remplacer par des taxes plus équi­ des méthodes ni des procédés à employer tables, nous signifierons, en fait, a ceux qui ciété comme la nôtre — où de grosses for­ pour arriver à connaître et à taxer les diffé­ tunes peuvent se constituer, à l'abri des ont moins, que le surcroît de charges à de­ rentes sortes de revenus. . . mander au pays pèsera plus lourdement sur lois tutélaires, où celui qui est au bas de eux que sur ceux qui ont plus. M. de Lamarzelle. Toute la question l'échelle a tant de peine à nourrir sa famille est là ! et à s'élever un peu, grâce à une vie de M. Hervey. Non ! non ! et non ! travail, de labeur et d'économie — les ri­ M. le président du conseil. ...dont la ches, comme ceux qui ont quelque aisance, M. de Lamarzelle. On vous a prouvé le totalisation est seule de nature à permettre contraire. ont le devoir d'offrir eux-mêmes une part l'établissement de l'impôt complémentaire contributive supérieure à celle que la ma- M. le président du conseil. Telle n'est qui réalisera le principe de.justice. thérnati ,ie leur ferait attribuer dans la ré­ pas votre intention ; je le sais, mais le pays M. Empereur. Très bien ! partition de l'impôt. » (Marques d'approba­ jugera, non pas sur des intentions, mais sur tion sur divers bancs.) îles réalisations. • M. le président du conseil. Il ne détruit Des lors qu'on veut mettre à la base d'une point l'œuvre déjà accomplie par la com­ MM. Gaudin de Villaine, de Las Cases, 226 SÉNAT — SEANCE DU 25 FEVRIER 1914

•de Lamarzelle et ' plusieurs sénateurs à penser à ces élections beaucoup plus qu'à dans votre volonté de; justice, dans votre droite. Nous sommes tous d'accord. l'intérêt permanent du pays ? Mais l'intérêt esprit politique : si ouvert et si avisé, pour | permanent du pays et celui de la Répu­ ne pas emporter l'espoir, en descendant de ' M. Touron, Nous sommes tous d'accord. blique que je ne sépare point, n'exigent-ils cette tribune, que- vous aurez su apprécier! Il n'y a que M. le ministre des finances qui ne pas impérieusement... , „ les raisons, à mon sens^ irréftuables, déci- ! veut pas en convenir. sives, les raisons d'intérêt public qui font 1 M. Achille Maureau. De bonnes élec­ au Gouvernement un devoir impérieux d'in- i M. le président du conseil. J'ai applaudi tions. à ces éloquentes paroles ; mais j'ai remar­ sister auprès de vous pour que vous adop­ qué, et je n'ai pas été le seul, que les ap­ M. le comte de Tréveneuc. De gauche ! tiez l'amendement de M. Perchot. I En l'adoptant, vous faciliterez la tâche, 1 plaudissements n'avaient peut-être pas M. le président du conseil. ...que le déjà bien lourde, que nous avons unique- * l'unanimité qui nous eût réconciliés sur un parti républicain, à l'expiration d'une légis­ texte. Ces paroles, du reste, ne m'ont pas sur­ ment acceptée, vous le savez, dans des cir­ lature qui s'était ouverte avec de grandes constances difficiles, comme un devoir ré- ' pris dans la bouche de l'honorable M. Ribot. espérances de réformes, ne se présente pas Je sais qu'elles répondent chez lui à des devant des électeurs et devant un pays déçus publicain auquel il n'était pas permis de se ; convictions sincères, profondes et qui ne dérober. ( Très bien! très bien! à gauche.), i dans leurs aspirations les plus certaines et J'ajoute que vous nous permettrez, eu datent pas d'aujourd'hui. ( Très bien! très les plus incontestables? ( Très bien! très bien!) même temps, d'entreprendre et de poursui- > bien!) C'est de l'intérêt permanent du pays, qui vre, avec de plus sérieuses chances de suc- ! M. Ribot. Je vous remercie. veut que le budget repose sur un système ces, l'entente et la conciliation des points de ' solide et juste d'impôts, que le Gouverne­ M. le président du conseil. Mais ces con­ vue en présence sur certaines modalités de ment s'inspire en vous demandant d'ins­ victions anciennes et vigoureuses abouti­ la réforme. crire en tête du projet de loi que vous allez raient-elles à des hésitations et à de la ti­ Les éléments de cette conciliation, je; discuter, l'article qui définit, qui précise midité au moment où des discours il faut considère qu'ils se trouvent dans le textes son caractère de justice. passer aux actes ? . de l'amendement de M. Perchot et pari En quoi cette inscription pourrait-elle ailleurs. M. Ribot. Pas du tout. vous paraître soit imparfaite, soit superflue? Convaincu du désir d'entente qui anime j Vous l'accepteriez comme table des ma­ M. le président du conseil. Je ne peux la majorité républicaine du Sénat, c'est à; tières, disiez-vous, et vous ne l'acceptez pas le croire. Je ne peux pas croire qu'à elle que je m'adresse pour qu'elle nous les; pas comme frontispice? Personne ne le l'heure même où il nous encourage avec le fournisse ; je ne puis pas croire qu'elle nous' comprendra. plus d'éloquence et de chaleur de cœur à C'est la lumière que vous mettez sous le les refuse. (Vifs applaudissements à gauche demander plus aux riches qu'aux pauvres, boisseau ; elle doit se placer, au contraire, l'honorable M. Ribot se laisse émouvoir et M. le président. La parole est à M. De- ' en évidence pour guider la marche de vos bierre. arrêter dans son élan généreux par les ré­ travaux. ( Très bien! très bien! à gauche.) sistances des intérêts égoïstes et conserva­ M. Debierre. Messieurs, M. Ribot lui-; Cet article, du reste, ne met point obsta­ teurs qui se dressent devant lui et devant même disait à cette tribune, il y a quelques ; cle, on vous l'a dit, à ce que vous poursui- nous. ( Très bien! très bien! et applaudisse­ viez-ensuite la discussion des dispositions jours, qu'en présence des difficultés budgé­ ments à gauche el sur divers bancs au cen­ qui vous sont proposées par la commission. taires actuelles, il était bon que chacun prît tre.). ses responsabilités. Je crois que le moment On a essayé de soutenir le contraire, mais . M. Ribot. Du tout ! du tout ! c'est une tentative infructueuse. Personne est venu de les prendre. Nous sommes, messieurs, en présence da ■ne peut ni ne pourra comprendre que le M. le président du conseil. Je puis deux projets. Le premier, qui a été voté par vote d'une disposition pareille vous empê­ encore moins comprendre qu'au moment che de discuter les autres articles du projet. la Chambre des députés, frappe d'un impôt même où il cherche à mod&rer, sinon à pa­ sur le revenu les différentes sources de re­ ralyser notre propre action, il nous repro­ M. Eugène Lintilhac. Très bien ! Tout venus, en les répartissant en sept compar­ che, il me reproche à moi, président du est. là ! . timents qu'on a appelés les cédules— c'est conseil, de me montrer irrésolu et hési­ l'impôt cédulaire — et d'un impôt complé­ tant... M. le président du conseil. Cette dispo­ mentaire l'ensemble des revenus des con­ sition ne peut, au contraire, que répandre tribuables. M. Ribot, Mais non. une lumière nécessaire sur la portée du Ce projet de la Chambre des députés est M. le président du conseil. Vous l'avez projet, sur vos réelles intentions, et empê­ assurément critiquable. On peut élever des dit. cher toute ambigiiité ou toute équivoque. objections contre les différentes cédules, et - « La politique que vous pratiquez, avez- Elle n'impose aucune restriction ni à votre on n'y a pas manqué. En particulier, la vous déclaré le premier jour, c'est la poli­ liberté, ni à votre droit d'amendement; elle quatrième cédule, celle des bénéfices com­ vous laisse toute latitude de modifier telle tique d'attente, c'est la politique du vide. » merciaux et industriels, a été très vivement Graves accusations l Voyons donc les ou telle modalité de la loi, d'affirmervotre critiquée. faits. préférence pour telle méthode ou pour tel Les uns voudraient frapper les bénéfices, i Politique d'attente? Est-ce le Gouverne­ procédé de recherche ou de taxation des les autres le chiffre d'affaires ; et enfin,, ment qui demande au Sénat d'attendre pour diverses catégories de revenus. M. le ministre des finances a parlé de la se prononcer sur le caractère qu'il veut ( Mais l'amendement de M. Perchot, je le ré­ productivité. donner à la réforme fiscale? ( Très bien! à pète, a le grand avantage de permettre au Il est bien certain qu'on peut soutenir que gauche.) Il fait tout autre chose, me sem­ Sénat de préciser ses intentions et — j'insiste les abattements établis par la Chambre des ble-t-il, puisqu'il insiste pour que vous sur ce point — de faire connaître sa vo­ députés, les dégrèvements à la base, ont précisiez vos intentions en adoptant l'amen­ lonté d'arriver à la réalisation d'une ré­ peut-être été commencés trop haut, de telle dement "Perchot. forme d'ensemble de notre système actuel façon qu'un ensemble trop restreint de con­ M. Gaudin de Villaine. Cette , insistance d'impôts directs, réforme que veut le pays, tribuables a été frappé. On peut soutenir que les républicains promettent d'accom­ aussi que les tarifs des différentes cédules est molle, puisque vous ne posez pas la plir depuis de très longues années, que la question de confiance. peuvent être rectifiés, modifiés ; en un Chambre a réalisée dans la mesure où elle mot, on peut déclarer que le projet de la M. le président du conseil. Ce n'est pouvait le faire par un texte qui est — je Chambre des députés comporte des rectifi­ pas le Gouvernement qui temporise, qui le reconnais — susceptible d'améliora­ cations. Il n'est pas, sans doute, dans la tions. atermoie, qui demande des ajournements. pensée de la Chambre des députés de croire Politique du vide ? Le reproche n'est-il Le pays comprendra très bien que le Sénat que le projet qu'elle a envoyé au Sénat est pas tout à fait immérité, à l'heure même où veuille améliorer le projet, et le Gouverne­ un projet absolument parfait, qu'il n'y a nous vous demandons de combler par des ment est tout prêt à collaborer avec lui à point de retouches à y faire. Et, sans doute réalités les lacunes et les vides du projet cet effet. Mais le pays éprouverait, je le aussi, ce n'est pas la pensée de M. le mi­ de la commission? crains, \me très vive déconvenue (Mouve­ nistre des finances. Je ne veux certes pas chercher querelle à ments divers) si vous ne laissiez pas à cette Mais l'établissement de l'impôt cédulaire M. Ribot. Il sait le respect, l'estime parti­ réforme son caractère et sa portée d'œuvre a pour nous un avantage considérable : culière que j'ai pour lui. Mais c'est précisé­ d'ensemble, ou, du moins, si vous ne vous c'est que c'est une base sur laquelle nous ment pour cela que j'ai été sensible à ses prononciez pas explicitement sur ce point, nous appuierons pour instituer l'impôt pro­ reproches. comme vous y invite l'amendement de notre gressif sur le revenu, l'impôt complémen­ N'a-t-il pas encore fait grief au Gou­ honorable collègue ; et cette déconvenue ne taire ; et, à notre avis, ce qu'il y a surtout vernement de ne voir que les élections pro­ manquerait pas d'être exploitée.par l'esprit d'intéressant à établir dans ce pays, c'est chaines. . . (Rumeurs . -- Mais oui ! à droite.) de parti et pour des fins politiques très fa­ l'impôt progressif, réclamé par le parti ré­ M. Gaudin de Villaine. Posez la ques­ ciles à deviner déjà. ( Très bien! à gauche.) publicain. La progressivité de l'impôt, c'est, tion de confiance. C'est ce que, pour ma part, je désirerais en quelque sorte, le moyen de réaliser la pro­ éviter. J'ai trop de confiance, d'ailleurs, mes­ portionnalité de l'impôt- Je m'explique : il M. le président du conseil. ...et de sieurs, dans vos sentiments démocratiques, est bien certain qu'on n'impose pas le même SÉNAT — SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1914 227

" sacrifice à celui qui a, par exemple, 100,000 réalité, les petits propriétaires, ceux qui retarder le vote qui va, dans quelques ins­ ' francs de revenu, et à qui on demande un habitent la vulgaire maison ; on en fait sur­ tants, clore cette discussion. ' dixième de ce revenu, c'est-à-dire 10,000 fr. tout profiter ceux qui ont, dans ce pays, Je désire, cependant, répondre brièvement qu'à celui qui n'a que 10,000 fr. de revenu des palais et des châteaux. . aux déclarations de M. le président du con­ et à qui on demande un dixième également seil. Je le remercie très sincèrement de de son revenu, c'est-à-dire 1,000 fr. ; à l'un, M. le rapporteur. Ceux-là, nous les frap­ l'appréciation qu'il a bien voulu formuler - on demande un impôt sur le superflu, à pons d'un taux progressif. de mes propres déclarations à la tribune, déclarations dont il a même cité un passage • l'autre un impôt sur le nécessaire. M. Debierre. J'entends bien que vous les Messieurs, l'impôt progressif sur le re­ dont je maintiens, il est à peine besoin de frappez- d'un taux progressif en compensa­ venu, la progressivité «st une des parties le dire, le texte, et surtout l'esprit. tion. Mais je vois aussi que, dans son projet, les plus essentielles du programme finan­ Je suis d'avis, et depuis longtemps, que la commission, après avoir dégrevé la terre cier du parti républicain. Non seulement nous ne pourrons pas nous en tenir à notre de 50 millions, reprend cette somme sur les - c'est un moyen de rétablir la proportion­ système actuel d'impôts, auquel il faut ap­ valeurs mobilières étrangères. nalité de l'impôt, mais c'est un moyen de porter une réforme profonde. S'il y a des Je vois également qu'après avoir supprimé faire payer aux différentes classes de la so­ divergences entre nous, -elles ne- peuvent complètement l'impôt i des portes et fenê­ ciété la part équitable de' contributions être que dans les méthodes ; mais sur le tres, elle frappe la propriété tout entière qu'elles ont à fournir dans les charges pu­ fond, je Tai dit, il n'y a pas de divergence d'une taxe de 4 p. 100; mais elle frappe bliques. fondamentale. Nous devons, je crois tâcher tous les contribuables, les petits comme les Sur ce point d'ailleurs, MM. Ribot et Tou­ d'atteindre à la française*, selon la vieille gros. ' ron partagent notre opinion et sont parti­ manière française, toutes les sources de Je sais bien qu'elle propose des abatte­ sans de la progressivité. Je crois bien que. revenus. (Marques nombreuses d'approba­ ments variables avec la population des M. Ribot a dit à cette tribune que les riches tion.) Je l'ai dit dans mon discours; j'ai communes ; il n'en est pas moins vrai doivent faire les sacrifices nécessaires,qu'on indiqué, en même temps, que la question que, là encore, toute la masse des contri­ doit leur demander beaucoup parce qu'ils soulevait des difficultés, que l'on ne pou­ buables est encore frappée, sous réserve ont beaucoup, qu'on doit demander peu à vait pas tout faire à la fois; qu'il était im­ d'abattements qui m'apparaissent tout à fait ceux qui ont peu et rien à ceux qui n'ont insuffisants. possible de procéder, tout à la fois, de ré­ rien. Nous ne pouvons donc qu'adopter la former profondément les patentes, de M. Aimond me disait que la compensation doctrine même que M. Ribot et M. Touron frapper les bénéfices agricoles et d'imposer, devait s'établir par un impôt progressif. Je ont défendue à cette tribune. pour la première fois, dans ce pays, les ne vois pas bien, dans le projet de la com­ Il est d'autant plus nécessaire d'établir la traitements et les salaires ; que c'était là mission, cet établissement de l'impôt pro­ progressivité dans l'impôt que nous avons une œuvre difficile, impossible peut-être, gressif dont parle M. Aimond, ou bien il n'y entendu également M. le ministre des dangereuse à coup sûr, politiquement, que est qu'à l'état embryonnaire, et dans une finances nous dire, il y a quelques jours, que de vouloir tout faire en même temps. mesure que je considère comme tout à fait le quart de la fortune publique est détenu insuffisante. Sur un autre point, très controversé, où tous mes amis ne sont pas d'accord avec .par 13,000 chefs de famille, et les trois Le projet de la commission ne nous offre quarts par 539,000. D'ailleurs, ce sont là des donc pas les satisfactions que nous vou- I moi, j'ai reconnu qu'il ne suffit pas de frap­ per séparément tous les revenus; j'ai ajouté documents statistiques qui nous ont été drions y trouver, nous qui cherchons sur- ; donnés antérieurement et qu'on peut trou­ qu'il faudrait — car l'œuvre est singulière­ tout à frapper les grosses fortunes, puisque ver dans des travaux très intéressants du ment difficile, pour tous, même pour les l'objet, j'imagine, du projet d'impôt sur le pays qui ont la déclaration, ainsi que pour vicomte d'Avenel et de M.Neymarck.Sivous revenu, c'est de rétablir la justice fiscale ceux qui visent surtout les signes extérieurs, recourez à ces statistiques de MM. le vicomte entre les contribuables, en demandant beau­ comme étant les plus sûrs, et ceux qni ' d'Avenel et Neymarck, vous pouvez voir coup à ceux qui ont beaucoup et moins à que, sur une fortune de 230 milliards — n'ouvrent pas de porte à l'inquisition into­ ceux qui ont moins. lérable — sur l'ensemble des revenus, as­ c'est à ce chiffre qu'on aboutit dans l'esti- Nous avons donc à opter entre le projet seoir une taxe complémentaire qui, frap­ mation de la fortune française — 23,000 voté par la Chambre des 'députés, impôt chefs de famille détiennent à eux seuls pant l'aisance et la fortune, établirait une cédulaire et impôt complémentaire, et le : 130 milliards, c'est-à-dire 67 p. 100 de la compensation nécessaire avec le poids des système de la commission. Je demande à impôts de consommation et tous autres 1 totalité. Il y a là assurément un élément la commission si, dans sa pensée, son sys­ impôts, qui pèsent sur la masse des tra­ d'appréciation considérable qui permet de tème est un commencement, ou bien si c'est vailleurs de ce pays. J'ai ajouté que dire qu'il est indispensable que l'impôt pro­ une fin. Si c'est un commencement, on peut c'était un devoir politique, en même gressif vienne rétablir dans les charges évidemment discuter ce projet; mais, après temps qu'un devoir fiscal, pour ceux qui, publiques pesant sur chaque contribuable avoir voté les titres I et II, il. ne faut pas la part qui lui incombe de par la justice à l'abri de nos lois, ont acquis l'aisance s'arrêter; il faudra, plus tard, entrer, d'une et souvent de grosses fortunes dans ce fiscale. façon très nette et très ferme, dans la voie de pays, de donner l'exemple des sacrifices Messieurs, . qu'avons-nous en présence l'impôt sur toutes les ressources des contri­ ' du projet voté par la Chambre des députés? nécessaires, d'être les premiers à les buables, avec une taxation progressive qui faire, et de ne pas les calculer suivant 1 Nous avons le projet de la commission "sé­ frappe surtout les grandes fortunes ; celles- natoriale. Ce projet est essentiellement les règles étroites de la proportionnalité. ci doivent faire, elles-mêmes, le sacrifice C'est leur devoir et leur honneur de donner constitué par l'article 1 er et par l'article 2. qu'on leur demande aujourd'hui, puisque, L'article 1 er dégrève la terre et, par un sys­ plus. Je l'ai dit, je le répète, et toujours, je comme vous le savez, notre budget va être le répéterai. (Très bien! très bien!) tème compensateur, les 50 millions de dé­ très difficile à boucler, non seulement cette - grèvements sont pris sur un impôt qui Si nous sommes d'accord sur tout cela, année, mais encore peut-être plus l'année qu'est-ce donc qui nous sépare ? Je vais frappe les valeurs mobilières étrangères. prochaine et dans deux ans. Il est donc néces­ A propos de ce système, on peut d'abord vous le dire, messieurs. Le Sénat le sait bien saire que, là-dessus, chacun prenne très net­ d'ailleurs. . faire cette remarque à la commission : tement ses responsabilités ; il est certain que c'est que le dégrèvement de la terre va S'il s'agissait, en ce moment, d'un ordre le projet voté par la Chambre des députés du jour destiné à préciser nos intentions, profiter non seulement aux petits proprié­ donne satisfaction au parti républicain. Or, taires fonciers, mais également aux grands nos vœux, je pourrais voter avec vous ; mais aujourd'hui, ce qui est surtout en jeu, c'est on n'insère pas des ordres du jour dans propriétaires, aux châtelains comme aux la politique financière du parti républicain petits cultivateurs. une loi*. (Approbation.) Une loi est un texte qui, depuis des années et des années, a impératif dans lequel on ne doit pas expri­ Ces derniers se verront dégrever seule­ promis au pays, non seulement l'impôt sur ment de 3, 4 ou 5 fr., et ils ne s'en aperce­ mer de simples intentions. les différentes sources de revenus, mais Or, qu'est-ce donc que l'amendement Per­ vront pas, alors que les grands propriétaires l'impôt progressif sur le revenu total. Ce terriens se verront dégrever de 500, 600. chot, d'après les déclarations mêmes de serait donc une véritable déception si nous M. le président du conseil ? C'est une inten­ 700 et 800 fr., et alors, eux, ils s'en aperce­ renoncions à cette réforme aujourd'hui. Le tion. ., r vront. Ce dégrèvement de la terre sera sur-, parti républicain se doit à lui-même d'ac­ M. le président du conseil a dit que le tout profitable aux grands propriétaires complir la promesse qu'il a faite à la démo- j vote de cet amendement aurait un résultat fonciers. • cratiè. C'est pourquoi je demande que le j politique important, car vous écririez alors, M. Peytral. C'est une erreur! Sénat examine successivement les divers . dans l'article I e V que vous orienterez vos articles du projet voté par la Chambre, travaux futurs dans le même sens que la M. Debierre. La commission, d'autre quitte à y apporter toutes les modifications Chambre : c'est une formule vide que l'on part, a supprimé l'impôt sur l'air et la qui seront reconnues nécessaires, lors de - nous demande d'insérer dans la loi. lumière, l'impôt de portes et fenêtres. En la discussion de. chacune des cédules. ( Très Car, enfin, M. le président du conseil se dégrevant l'air et la lumière des habitants bien!) rend bien compte que, lorsque nous aurons de ce pays, elle a aussi bien dégrevéj le dit, dans un texte législatif et non pas, en­ château que la chaumière du paysan. C'est M. le président. La parole est à M. Ribot. core une fois, dans un ordre du jour, que 19 millions encore qu'on enlève aux ressour­ tous les impôts directs sont remplacés par ces budgétaires. On n'en fait pas profiter, en M. Ribot. Messieurs, je ne veux pas ; 228 SENAT - SEANCE DU 25 FEVRIER 1914 les impôts sur les revenus, ces impôts di­ que nous sommes impuissants à atteindre, nous ne pourrons pas renvoyer a la Cham­ rects ne seront pas, ipso facto, remplacés ; de formules sans cesse répétées; et nous bre des députés le projet sans avoir par­ il restera quelque chose à faire, et ce sera nous figurons que le public, que cette couru tout entier le champ qu'on nous in­ de voter tous les articles substantiels de grande masse des électeurs qui lisent, qui dique, sans avoir pris parti sur tous les la loi, qui mettront en œuvre les principes sont instruits, aujourd'hui, se contenteront impôts frappant toutes les tranches de re­ posés dans l'article 1". (Applaudissements.) de ces formules et considéreront que ce venus, ir est bien clair que nous serons Si nous avions la certitude que nous pour­ sont des résultats satisfaisants ! désormais prisonniers de nous-mêmes. rons, dans le court espace de temps qui Vous parliez, monsieur le président du Nous aurons abdiqué toutes nos libertés, et, nous est encore accordé, achever ce travail, conseil, de cette législature qui s'achève. après avoir discuté sur les revenus fonciers que nous pourrons réformer les patentes, beaucoup de talent, beaucoup d'efforts ont et sur les valeurs mobilières, nous consta- 1 établir un impôt sur les revenus agricoles, été dépensés — ce ne sont pas les talents terons, d'accord peut-être avec le Gouverne-i je ne vous combattrais pas et je dirais : ni même les bonnes volontés qui manquent ment lui-même, que, à ce moment-là, il « Mettons ce frontispice, en attendant, dans cette Chambre — mais il y a eu une faudra renvoyer provisoirement ces deux, comme on en a mis un dans la loi de sépara­ dispersion d'efforts regrettable; il y a eu titres à la Chambre des députés pour; tion. » des discours à l'infini, une dépense d'élo­ qu'elle en fasse une loi, sauf à continuer ici' Mais ici, avec la certitude que nous avons quence admirable ; il y a malheureusement la discussion du reste. C'est alors que vous que nous n'irons pas jusqu'au bout... peu de réalités. Or, vous nous dites : Mettez viendrez nous dire que nous sommes liés. ( Mouvements ' divers.) l'amendement Perchot dans la loi, et le pu­ Quelle sera, dans ce cas, l'attitude du Comment, vous avez la certitude qu'avant blic considérera que c'est un des résultats Sénat et dans quelle posture allez-vous le les élections nous pourrons voter intégrale­ de la législature. » (Applaudissements. — placer ? ment cette loi?... Non! Donc, c'est une for­ M. le président du conseil fait un geste de J'ai lu dans les journaux, "J'ai entendu mule vide, c'est une intention, ce n'est pas dénégation.) plusieurs personnes, j'ai entendu M. Perchot ■ autre chose qu'une intention que vous nous Eh bien, non ! 11 vaut mieux prendre lui-même dire qu'il y aura un moyen de demandez de voter! (Vive approbation sur franchement les choses : nous n'avons pu nous tirer d'affaire : Ta loi sera en suspensi un grand nombre de bancs.) établir le texte d'un projet complet d'impôt au Sénat, mais la Chambre pourra très bien 1 Encore, si nous nous mettions d'accord sur sur le revenu, au cours de cette législature; prendre ces deux titres sans qu'on les lui la méthode ! Mais M. le président du conseil pourquoi ne pas l'avouer ? Après tout, si renvoie et les intercaler d'office dans la loi vient de dire : « Le vote de l'amendement nous arrivions à faire aboutir la péréqua­ de finances. de M. Perchot ne préjuge ni la méthode, ni tion de l'impôt foncier, réclamée par la Alors, vous ferez au Sénat une situation les procédés ». Alors que reste-t-il? masse de la population agricole de ce pays, incompatible avec sa dignité, avec ses réforme qui est un acte de justice, au pre­ M. le président du conseil. J'ai dit : la droits et avec sa liberté. ( Applaudissements < mier chef; si nous arrivons à réformer l'im­ méthode et les procédés de taxation et de au centre, à droite et sur plusieurs bancs pôt des valeurs mobilières, dont je mon­ à gauche.) recherche des différentes catégories de re­ trais l'autre jour les difficultés — et j'es­ Rentrons dans la réalité. Vous ne pouvez venus. saierai, avec M. le ministre des finances, de pas demander au Sénat de voter la loi tout M. Ribot. Eh bien, si la question de mé­ les surmonter — est-ce que nous n'aurons entière. La commission vous dit, avec une thode est réservée. . . . rien fait?... Reviendrons-nous les mains entière franchise, qu'elle ne le peut pas, 1 vides devant ce pays?... (Nouveaux applau­ M. le président du conseil. Mais non ! qu'elle désire vous «?der en marchant la dissements.) •> plus vite possible ; mais elle demande an < (Mouvements divers.) Voilà, messieurs, la politique franche, Je vous demande pardon de vous avoir Sénat de réserver sa liberté, de voir, quand 1 la politique qui ne se pare pas d'appa­ interrompu. il sera arrivé au bout de ces deux titres, ce ; rences,... qu'il doit faire. M. Ribot. ...il n'y a plus rien. (Très bien!) L'honorable M. Peytral, avec sa grande i M. le président du conseil. Notre poli­ Nous n'aurions pu voter l'amendement de expérience, émettait, à la commission, uni tique ne se pare pas, d'apparences ! M. Perchot que si l'on n'avait pas discuté. avis fort sage, quand il disait : « L'amende- i Tout à l'heure, un mot du cardinal de Retz M. Ribot. . .'.mais qui demande des réa­ ment de M. Perchot ne . doit pas être une me revenait à la pensée ; celui-ci disait que, lités : voilà la vraie politique républicaine, préface; il ne doit pas être mis à la fin de f dans certaines grandes affaires d'État, on ne celle que je conseille à mon pays. la loi. Si nous nous mettons d'accord, nous/ s'accorde jamais mieux que dans le silence. M. le président de la commission le dirait : le mettrons en tête de la loi ensuite. Mais ill (Rires approbatifs.) nous sommes résolus — ce ne sont pas des faut le réserver. » i Je trouve ce mot tout à fait profond et formules que nous apportons — à continuer Son avis n'a pas prévalu, parce qu'onj tout à fait vrai. Nous nous serions accordés la discussion, à résoudre la question des aime à se battre sur des formules. j dans le silence ; mais M. Perchot a parlé — patentes. M. le ministre des finances nous a il a très bien parlé du reste — il a parlé promis un texte ; de mon côté j'en étudie M. Savary. La commission n'a pas accepté! cette manière de voir. I un peu contre son amendement. (Sourires.) un ; nous collaborerons, et ce ne sont pas là, j En effet, on nous a affirmé que M. le mi­ je vous l'affirme, des paroles vaines. M. Ribot. Pour une seule raison, c'est! nistre des finances et la Chambre font repo­ Mais, en* toute conscience , nous ne croyons que personne ne veut avoir l'air de reculer. ser toute la réforme de nos impôts directs pas 'qu'il soit possible d'aboutir avant la (Mouvements divers.) ' j sur la déclaration contrôlée. Or, tous les fin de la législature. jours, à la Chambre, M. Jaurès et d'autres M. le président du conseil dit : Quel in­ M. Savary. Parce que cette opinion n'a! viennent dire : « Pas de réforme, pas d'im­ convénient y a-t-il, après tout, à voter une pas paru la plus raisonnable. j pôt sur le revenu sans déclaration contrô­ formule, même si elle est un peu vide ? M. Ribot. Nous assistons à une bataille! lée. » Déclaration contrôlée !... Il y aurait qui a duré trop lontemps sur de pures ques- 1 beaucoup de choses à dire sur cette expres­ M. le président du conseil. Je n'ai pas dit cela, monsieur Ribot. Vous acceptez un tions de formules. | sion, car cela prête à l'équivoque ; mais Pour ma part, .je suis las de toutes ces j enfin, acceptons-la. ordre du jour qui représente une formule vide, et vous repoussez un texte de loi qui, formules, et je répète avec M. le ministre j Ensuite, M. Perchot, que je croyais plus des finances, qui disait, il y douze ans, à la d'accord avec M. le ministre des finances — au contraire, constitue une formule pré­ cise. ( Exclamations à droite.) tribune de la Chambre des députés, où je celui-ci paraissait avoir des sentiments l'ai entendu : « Assez de formules, sortons bienveillants pour l'amendement de M. Per­ M. Ribot. Je ne vois pas comment. .. des formules, arrivons aux réalités. » , chot, et s'il était sénateur, peut-être le vo­ M. le président du conseil. Ne me faites ■ Ce sont des réalités que je vous demande ; | terait-il aujourd'hui — M. Perchot vient laissez de côté toutes ces formules qui ne [ nous dire qu'il ne veut pas de la déclaration pas dire cela et ne me forcez pas à répéter ce que j'ai dit. cessent d'embarrasser le débat et qui ne i contrôlée. Dans ces conditions, que res­ conviennent pas au Sénat, à son caractère i tera-t-il, son amendement voté ? Nulle M. Ribot. Je discute, je vous l'assure, et à sa dignité. (Vifs applaudissements suri réalité, nul accord, même sur ses intentions. sans hostilité et sans parti-pris. un grand nombre de bancs. — L'orateur en \ (Rires et applaudissements.) Ce n'est pas parce qu'on met un texte regagnant sa place reçoit les félicitations ■ Je ne veux pas, messieurs, focer le ton dans une loi qu'elle devient tout d'un coup d'un grand nombre de ses collègues.) ■ du débat, mais nous ne sommes pas au concrète et significative. Les textes sont ce Sénat pour mettre des formules vides dans qu'ils valent. Un ordre du jour n'est qu'un M. le président. Je rappelle au Sénat que la loi. (Très bien !) ordre du jour, et vous auriez raison de dire notre collègue, M. Jean Codet, a présenté J'ai peut-être exagéré, l'autre jour, en que, après tout, il n'y aurait pas grand in­ un amendement à l'article 1". parlant de ridicule. Cependant, permettez- convénient à l'adopter; mais un texte de Cet amendement est ainsi conçu : moi de vous dire que nous pratiquons le loi, c'est tout autre chose. « Art. I e ', — Rédiger ainsi cet article : régime parlementaire d'une façon qui n'est A une des précédentes séances, j'ai fait « En remplacement des contributions di­ pas faite pour le rehausser dans l'opinion observer à M. le ministre des finances que rectes, il est établi des impôts réels sur les publique. (Nouvelles marques d'approbation.) si nous votons le texte de l'amendement de revenus de toutes catégories, les bénéfices ,■ Nous nous contentons, à défaut de réalités M. Perchot et s'il a cette conséquence que agricoles exceptés, sans déclaration des SÉNAT - SÉANCE DU 25 FÉVRIER IDI* 229

Hélices pour les industriels et les commer­ ' M. Codet me fait connaître qu'il demande loi, adopté par la Chambre des députés, por­ çants, et un impôt .complémentaire sur l'en­ la division avant les mots « de toutes caté­ tant déclassement de la redoute du Tilleul à semble du revenu de chaque chef de fa­ gories». Maubeuge. mille. » M. Touron. Je demande la parole. M. le président. Le projet de loi est ren­ M. Jean Codet. Je demande la parole. M. le président. La parole est à M. Touron. voyé à la commission de l'armée. Voix diverses. Aux voix! A demain! —- M. Touron. Le Sénat me permettra de. Il sera imprimé et distribué. Parlez, parlez ! - . faire remarquer que, dans ces conditions, M. le rapporteur. Je demande la parole. nous risquons d'émettre un vote peu clair. ll. — COMMUNICATION DU DÉPÔT ' M. le président. La parole est à M. le Il faut évidemment que nous sachions s'il DE RAPPORTS ' rapporteur. s'agit de toutes les catégories ou seulement d'une partie d'entre elles. La question, M. le président. J'ai reçu de M. Doumer M. le rapporteur. L'amendement de un rapport fait au nom de la commission M. Perchot et celui de M. Codet ont une ainsi posée, n'est pas nette, et il faut qu'elle soit tranchée avec franchise. M. Codet est-il de l'armée chargée d'examiner le projet de partie commune ; par conséquent, on pour­ d'accord avec M. Perchot pour frapper les loi portant modification à la loi du 21 mars rait, comme M. le président du Sénat Ta 1905 sur le recrutement de l'armée et à la indiqué au début de la discussion, procéder revenus des bénéfices agricoles, les sa­ laires, les traitements? loi du 7 août 1913 modifiant les lois des par division, en votant d'abord la partie Si M. Codet désire que le vote soit clair, cadres de l'infanterie, de la cavalerie, de commune, qui n'est pas sujette à contes­ je lui demande de faire la division après les tation de la part de M. Godet. ( Très bien!) l'artillerie et du génie, en ce qui concerne mots « de toutes catégories». (Aux voix ! l'effectif des unités et fixant les conditions M. le président. Je ne pourrai, monsieur aux voix !) du recrutement dans l'armée active et la- le rapporteur, consulter le Sénat sur cette M. le président. M. Codet demande que durée du service dans l'armée active et ses première partie de l'amendement de M. Per­ le Sénat soit consulté par division jus­ réserves. chot que si M. Codet, qui a demandé la pa­ qu'aux mots « sur les revenus » inclusive­ J'ai reçu également de M. Doumer un rap­ role, y renonce. (Adhésion.) ment. (Très bien ! très bien ! à gauche.— Aux port fait au nom de la commission des . Plusieurs sénateurs. Aux voix ! . voix !) M. Jean Codet. Messieurs, je suis à la finances chargée d'examiner le projet de M. Poirrier, président de la commission. loi, adopté par la Chambre des députés,, disposition du Sénat (Parlez! parlez!) pour Je demande la parole. relatif à la construction de l'ambassade m'expliquer immédiatement sur l'amende­ M. le président. La parole est à M. le pré­ de France à Tokio. ment que j'ai eu l'honneur de présenter et sident de la commission, Les rapports seront imprimés et distri­ qui n'est, en effet, comme vient de le dire M. le président de la commission. La bués. , . ' M. le président qu'un sous-amendement à première partie de l'amendement de notre l'amendement Perchot. Mais, comme vient collègue M. Codet, qu'on s'arrête à la pre­ 1 2. — RÈGLEMENT DE L'ORDRE DU JOUR de le faire remarquer très justement M. le mière formule ou à la seconde, est com­ rapporteur de la commission, nos deux mune à l'amendement de M. Perchot. M. le président. La parole est à M. le amendements ont un point commun, et la Je rappelle au Sénat que la commission, président de la commission des finances sur première phrase, qui pourrait être mise par 11 voix contre 2 et 2 abstentions, a re­ l'ordre du jour. aux voix devant le Sénat, est identique dans poussé l'amendement Perchot. Elle persiste M. Peytral, président de la commission les deux textes. Le Sénat se prononcerait dans son vote. (Très bien! très bien! — Aux des finances. Au nom de la commission des ainsi sur la question de savoir s'il entend voix ! aux voix !) finances, j'ai l'honneur de faire connaître remplacer les contributions directes par M. le président. Je mets aux voix la pre­ au Sénat que cette commission demandera des impôts sur les revenus. Ici, messieurs, mière partie de l'amendement de M. Perchot, l'inscription, en tête de l'ordre du jour de s'arrêterait le vote, parce que l'amendement comprenant les mots : « En remplacement la séance qui suivra celle de demain jeudi, Perchot comprend toutes les catégories qui des contributions directes, il est établi des de la discussion sur le projet de loi relatif ont été votées dans le projet de la Chambre. impôts réels sur les revenus. » à l'emprunt du Maroc. (Adhésion .) Au contraire, dans l'amendement que j'ai Il a été déposé sur le bureau une demande M. le président. Voici, messieurs, quel l'honneur de présenter, j'apporte deux de scrutin. pourrait être l'ordre du jour de notre pro­ exceptions qui concernent, l'une le bénéfice Elle est signée de MM. Cazeneuve, Codet, chaine séance : ■ agricole, l'autre, dans la cédule du com­ d'Aunay, Bidault, Forichon, Jeanneney, Discussion du projet de loi, adopté par la merce et de l'industrie, la déclaration du Pic-Paris, Ferdinand Dreyfus, • Butterlin, Chambre des députés, autorisant la proro­ bénéfice. de la Batut, Dupuy, plus une signature gation d'une 'surtaxe sur l'alcool à l'octroi Je crois, messieurs, qu'à l'heure où illisible. de Landévennec (Finistère) ; j'aborde la tribune, il vaut évidemment Il va être procédé au scrutin. Discussion du projet de loi, adopté par la mieux que je partage l'avis du cardinal de (Les votes sont recueillis. — MM. les se­ Chambre des députés, autorisant la proro-j Retz que M. Ribot citait tout à l'heure crétaires en opèrent le dépouillement.) gation d'une surtaxe sur l'alcool à l'octroi' (Sourires) et que je garde le silence. Mais il M. le président. Il y a lieu' à pointage. La de Saint-Marcellin (Isère) ; • me paraît indispensable, pour la clarté du séance est suspendue pour un quart d'heure. Discussion du projet de loi, adopté par la vote, qu'avant que nous votions sur l'amen­ (La séance, suspendue à sept heures moins Chambre des députés, autorisant la proro­ dement Perchot dans son ensemble, je puisse vingt-cinq minutes, est reprise à sept heures gation d'une surtaxe sur l'alcool à l'octroi présenter quelques explications qui deman­ moins dix minutes. ) de Saint-Martin-Boulogne (Pas-de-Calais) ; deront un certain temps. Je crois donc qu'il M. le président. La séance est reprise. Discussion du projet de loi, adopté par la serait préférable de reporter ces explica­ Voici, messieurs, le résultat du scrutin Chambre des députés, autorisant la proro­ tions au commencement de la séance de public après pointage, sur la première partie gation d'une surtaxe sur l'alcool à l'octroi demain. de l'amendement de M. Perchot : de Montmorillon (Vienne) ; Voix nombreuses. Aux voix! aux voix! Discussion du projet de loi, adopté par la Nombre des votants. . 271 M. le rapporteur. Je demande la parole. Chambre des députés, portant : 1° ouverture . M. le président. La parole est à M; le Majorité absolue 138 sur l'exercice 1914 des crédits provisoires rapporteur. Pour .. 134 applicables au mois de mars 1914 ; 2° autori­ M. le rapporteur. Je crois que M. Codet Contre.... 140 sation de percevoir, pendant le même mois, pourrait présenter ses observations dans la Le Sénat n'a pas adopté. les impôts et revenus publics; partie de l'amendement qui l'intéresse tout Messieurs, en conséquence du vote que Suite de la discussion du projet de loi,, particulièrement, car toutes les explications le Sénat vient d'émettre, nous reprendrons adopté par la Chambre des députés, portant ont été données sur la partie commune aux la discussion de l'article 1 er du texte de la suppression des contributions directes et établissement d'un impôt général sur les deux amendements, et je pense qu'on pour­ commission. rait dès maintenant passer au vote sur la Voix nombreuses. A demain ! revenus et d'un impôt complémentaire sut première partie de l'amendement. (Très M. le président. J'entends demander le l'ensemble du revenu ; bien! très bien!) renvoi à une prochaine séance de la suite Suite de la 1" délibération sur la proposi-l tion de loi de M, Lannelongue et un certain M. le président. Faites-vous opposition, de la discussion. ­ monsieur Codet, à la demande de M. le rap­ Il n'y a pas d'opposition?.^. nombre de ses collègues, tendant à combat tre la dépopulation par des mesures propres porteur ? Le renvoi est ordonné. M. Jean Codet. Non, monsieur le prési­ à relever la natalité ; lr* délibération sur la proposition de dent, mais je demande la division. 10, — DÉPÔT DE PROJET DE LOI M. le président. Après quel mot deman­ MM. Fessard, Touron et Fortier, relative à dez-vous la division ? (Mouvements divers.) M. le président. La parole est à M. le sous- l'évaluation des immeubles dépendant des Je donne une nouvelle lecture de la pre­ secrétaire d'État au ministère de l'intérieur. successions ; 1« délibération sur le projet de loi ayant mière partie de l'amendement. M. Raoul Péret, sous-secrétaire d'Étal au « En remplacement des contributions di­ ministère de Vinlù'icur. J'ai 1 honneur' de pour objet de modifier les articles 5 et 27 de rectes, il est établi des impôts réels sur les déposer sur le bureau du Sénat, au nom de la loi du 15 février 1902 sur la protection d» la santé publique; revenus de toutes catégories. » M. le ministre de la guerre, un projet de 230 SÉNAT — SEANCE DU 25 tiVHlfK m*

1" délibération sur la proposition de loi, cation du timbre actuel, aussi bien que de A la connaissance du ministre du travail, adoptée par la Chambre des députés, ten­ tout autre motif nouveau , sans sacrifier la question n'a pas encore été tranchée par dant à exonérer du droit de timbre les l'œuvre du maître auquel nous devons le les tribunaux qui ont seuls compétence affiches concernant la fête nationale du timbre poste le plus expressif et le plus pour interpréter souverainement la loi dans 14 juillet; élégant qu'ait eu la France. les questions d'inscription sur les listes l re délibération sur le projet de loi sur le d'assurés. recel * 141. — Question écrite, remise à la pré­ 1« délibération sur la proposition de loi, Réponse de M. le ministre du travail à la sidence du Sénat, le 25 février 1914, par adoptée par la Chambre des députés, ten­ question écrite n0 135, posée par M. Guillo­ M. Leblond, sénateur, demandant à M. le dant à réglementer l'affichage électoral; teaux, sénateur, le 12 février" 191i. 1" délibération sur le projet de loi, adopté ministre -de l'instruction publique s'il se­ par la Chambre des députés, ayant pour rait possible, en raison de l'application de M. Guilloteaux, sénateur, demande i objet de modifier les conditions exigées la nouvelle loi militaire et afin de faire ga­ M. le ministre du travail quelle jurispru­ pour l'obtention de la médaille d'honneur gner une année aux jeunes gens qui se dence va: être appliquée à certaines femmes des sapeurs-pompiers ; destinent aux carrières libérales, d'autoriser et veuves d'inscrits maritimes (jouissant à l re délibération sur la proposition de loi, les candidats à la première partie du bacca­ ce titre d'une pension) qui ont été inscrites adoptée par la Chambre des députés, ten­ lauréat ayant été reçus à l'écrit seulement aux retraites ouvrières comme assurées dant à établir la publicité des séances des à la session d'octobre et aux examens oraux obligatoires et bénéficient du régime tran­ conseils d'arrondissement ; à la session de juillet suivant à passer la sitoire. Ces femmes touchent actuellement 1" délibération sur le projet de loi, adopté deuxième partie de ce baccalauréat à la ses­ une pension variant entre 100 et 120 fr. Or par la Chambre des députés, relatif à la sion d'octobre de la même année. un arrêt du conseil d'État a repoussé la de­ surveillance des établissements de bienfai­ mande d'assurance obligatoire d'une femme sance privés ; en se basant sur ce fait que son mari tou­ Discussion du projet de loi, adopté par la RÉPONSES DES MINISTRES AUX QUESTIONS chait déjà une pension, et d'autre part .la ÉCRITES Chambre des députés, adopté avec modifi­ préfecture a autorisé l'inscription, comme cations par le Sénat, modifié par la Chambre assurées obligatoires, de ces femmes qui ont, des députés, portant modification aux lois Réponse de M. le ministre des travaux pu­ à ce titre, régulièrement effectué leurs ver­ organiques sur l'élection des députés. blics à la question écrite n0 130, posée par sements. Il n'y a pas d'opposition?. . . M. Maurice Ordinaire, sénateur, le 10 fé­ Réponse. L'ordre du jour est ainsi réglé. . vrier 4914. Je propose au Sénat de se réunir demain, Le ministre du travail n'a pas connais­ sance de la décision visée dans la question. à trois heures, en séance publique, avec l'or­ M. Maurice Ordinaire, sénateur, de­ Il résulte, d'autre part, d'une décision du dre du jour que j'ai indiqué. (Adhésion.) mande à M. le ministre des travaux pu­ 13 juin dernier que le conseil d'État ne se blics s'il est exact que des négociations reconnaît pas compétence pour les .ques­ 1 3. —CONGÉS soient engagées pour la rétrocession à la tions d'inscription sur les listes d'assurés. compagnie Paris-Lyon-Méditerranée de l'ex­ Enfin, il ne semble pas possible qu'une M. le président. La commission des con­ ploitation de la ligne Pontarlier-les Ver­ femme admise à l'assurance obligatoire gés est d'avis d'accorder les congés sui­ rières qui, d'après la convention relative puisse être radiée des listes pour le motif vants : au Frasne-Vallorbe, devait continuer à être que son mari est titulaire d'une pension. A M. Darbot, un congé de huit jours. exploitée par les chemins de fer fédéraux, A M. Huguet, un congé jusqu'à la fin de la le résultat de ces négociations devant être, semaine. si elles aboutissaient, de supprimer à Pon­ 1" réponse de M. le ministre de l'intérieur A M. Mazière, un congé de quinze jours. tarlier tous les services d'échange et de di­ A M. Decrais, une prolongation de congé de à la question écrite n° 138 posée par minuer sensiblement l'importance de cette M. Charles Riou, sénateur, le 18 février quinze jours. gare. 1914. Il n'y a pas d'opposition?... Réponse. Les congés sont accordés. M. Charles Riou, sénateur, expose J Personne ne demande la parole ?... La compagnie Paris-Lyon-Méditerranée M. le ministre de l'intérieur que, sans re­ La séance est levée. n'a saisi l'administration d'aucune proposi­ monter dans le passé, la situation des an­ tion tendant à modifier le régime actuel de (La séance est levée à sept heures moins ciens frères de Ploërmel, dont la liquidation cinq minutes.} la ligne Pontarlier-les Verrières. Elle a tou­ tefois fait connaître qu'elle était en pour-, laisse un actif net de 1,027,137 fr. 40, déposé Le Chef du service de la sténographié parlers avec les chemins de fer fédéraux à la caisse des dépôts et consignations, se du Sénat, résume ainsi : pour assurer par son personnel le service ARMAND LELIOUX, des gares et de la voie sur le territoire Le 13 octobre 1913, le ministre de l'inté­ français, les chemins de fer fédéraux conti­ rieur reçoit 192 demandes de pension; il nuant à assurer la traction des trains. Cette lui en accuse réception le 4 novembre, puis, QUESTIONS ÉCRITES solution paraît rationnelle ; le Gouverne­ le 26 décembre, il lui annonce que tout va ment ne peut toutefois qu'attendre les pro­ être adressé au conseil d'État ; les demandes [Application de i'article 80 du règlement, positions de la compagnie à ce sujet. de pension étaient alors de plus de 300. Le modifié par la résolution du 7 décembre 6 janvier 1914, la section des finances 1911 et ainsi conçu : n'avait rien reçu ; le 7 février, on prend . « Art. 80. — Tout sénateur peut poser à un Réponse de M. le ministre du travail à la l'engagement que tous les dossiers seront ministre des questions écrites ou orales. question n0 133, posée par M. de Ke­ au conseil d'État le 15 février au plus tard « Les questions écrites, sommairement ré­ rouartz, sénateur le 12 février 1914. et, le 16 février, on déclare à M. Charles digées, sont remisés au président du Sénat. Riou qu'ils seront communiqués le lende­ « Dans les huit jours qui suivent leur dé­ M. de Kerouartz, sénateur, demande à main 17 au ministère des finances qui doit pôt, elles doivent être imprimées au Journal M. le ministre du travail si deux frères en connaître au préalable. - officiel avec les réponses faites par les mi­ exploitant en commun une ferme de 1,100 fr. M. Charles Riou demande quand on finira, nistres. Elles ne feront pas l'objet d'une pu­ de loyer, peuvent être considérés chacun par accorder à ces malheureux, pour la blication spéciale. comme petit fermier au regard de la loi du plupart âgés ou infirmes (quelques-uns ont «. Les ministres ont la faculté de déclarer 5 avril 1910 sur les retraites ouvrières et dépassé 80 ans), les pensions auxquelles ils par écrit que l'intérêt public leur interdit de paysannes et bénéficier, en cette qualité, ont droit, alors qu'ils sont dans une misère répondre ou, à titre exceptionnel, qu'ils ré­ des avantages réservés au, fermier payant profonde et que leurs premières requêtes clament un délai pour rassembler les élé­ moins de 600 fr. de loyer. remontent à près de onze années. ments de leur réponse... »] Réponse. I™ réponse. 140. — Question écrite, remise à la pré­ sidence du Sénat, le 25 février 1914, par L'administration à toujours estimé que, ^Conformément à l'artiôle 80 du règlemsîit, M. Trouillot, sénateur, demandant à M. le lorsque le montant du fermage est supérieur le ministre de l'intérieur fait connaître à ministre du commerce, de l'industrie, des à 600 fr., le paragraphe 8 de l'article 36 de M. le président du Sénat qu'un délai lui est postes et des télégraphes s'il est exact que la loi du 5 avril 1910 est inapplicable, quel nécessaire pour rassembler les éléments de l'administration des postes se propose, sous que soit le iïofnbre des personnes qui sont iaTéponse à faire à la question posée par prétexte de rendre les contrefaçons plus parties au bail. Il n'a pas paru, en effet, M. Charles Riou. difficiles, de supprimer des timbres fran­ possible de diviser le prix du fermage entre çais l'effigie républicaine de la Semeuse, les parties prenantes, la disposition précitée chef-d'œuvre de Roty. Toute falsification ne s'appliquant aux fermiers que lorsque RAPPORT fait au nom de la commission det restant possible sans l'emploi du papier « le prix de leurs fermes ne dépassera pas finances, chargée d'examiner le projet de filigrané, ne pourrait-il entrer dans la fabri­ le chiffre global de 600 fr. » loi, adoptt par la Chambre des députés. SÉNAT — SÉANCE DU 25 FÉVRIER im '2S1

portant : f° ouverture sur 'exercice 191i francs sur lequel avaient été établies les 1 267,815,613 fr. et applicables au mois da des crédits provisoires applicables au prévisions du. budget des dépenses de mars 1914. ■ ■ mois de mars 4914; 2° autorisation de per­ 1913; mais c'est au ministre seul qu'il ap­ Art. 3. — Les crédits ouverts par les arti­ cevoir pendant le même mois les impôts et partient, sous sa responsabilité, de majorer, cles 1 et 2 ci-dessus seront répartis, par mi­ . revenus publics, par M.. Aimond, séna­ s'il le croit indispensable pour les besoins nistères et par chapitres, au moyen d'un teur. (Urgence déclarée.)^ de la remonte, les prix d'achat des che­ décret du Président de la République. vaux, prix qui dépendent avant tout de Ils se confondront, d'ailleurs, avec les cré­ Messieurs, la Chambre n'a encore exa- l'état du marché, et il ne nous appartient dits qui seront accordés pour l'année entière • miné que dix budgets de dépenses e elle ne pas de fixer nous-mêmes à 1,325 fr. le prix par la loi de finances de l'exercice 1914. pourra évidemment, dans ces conditions, moyen d'achat, alors que la loi de l'offre terminer que dans le cours du mois prochain et de la demande ne rend pas ce chiffre § 2. — Impôts et revenus autorisés. le vote des crédits et de la loi de finances. indispensable. Art. 4. — Est et demeure autorisée la per­ Le Gouvernement s'est vu, en conséquence Au surplus, les chevaux ne s'achètent pas ception dès contributions directes et des dans l'obligation de solliciter du Parlement : par douzièmes ; si donc le ministre juge taxes y assimilées établies pour l'exercice 1° L'ouverture des crédits nécessaires pour nécessaire, à l'heure actuelle, de dépasser 1914 en vertu de la loi du 1 " août 1913. assurer l'exécution des services publics | les prix de prévision du budget de 1913, il ' pendant le mois de mars 1914 ; ! peut le faire sur les crédits généraux du Art. 5. — La perception des impôts indi­ rects et des produits et revenus publics 2° L'autorisation de percevoir les impôts et chapitre, quitte à demander à la Chambre continuera d'être opérée jusqu'au 1" avril revenus publics pendant le même mois, qui va discuter dans quelques jours le bud­ 1914, conformément aux lois en vigueur. conformément aux lois existantes. get de la guerre pour 1914, les augmenta­ Les crédits provisoires ont été calculés I tions de crédit à prévoir pour cet objet. Continuera d être faite pendant le mois de mars 1914 la perception, conformément, aux sur les mêmes bases que ceux qui ont été Les crédits provisoires dont l'ouverture accordés pour les mois de janvier et de fé­ est sollicitée s'élèvent ensemble à la somme lois existantes, des divers droits, produits et revenus, au profit des départements, des vrier 1914 par la loi du 29 décembre 1913, de 692,758,013 fr., savoir : communes, des établissements publics et ' en éliminant toute augmentation de dé­ Budget général.. .. 424.942. 4(0 des communautés d'habitants dûment auto­ pense qui n'est pas la conséquence im­ Budgets annexes 267.815.613 médiate de lois votées antérieurement ou risées. Total général 692.758.013 r de la répartition inégale des dépenses entre Continuera également d'être faite pendant les divers mois de l'année, telle qu'elle ré­ Ce total représente, d'après les prévisions le même mois la perception, conformément sulte de la nature même des services. du Gouvernement, la dotation nécessaire aux lois existantes, des divers produits et pour assurer le payement de toutes les dé­ . Une exception a été faite toutefois en ce revenus affectés aux budgets annexes ratta­ penses qui viendront à exigibilité pendant qui concerne les crédits du ministère du chés pour ordre au budget général. travail et de la prévoyance sociale, en raison le mois de mars 1914. La répartition en sera Art. 6. — Le ministre des finances est au­ faite, par ministères et par chapitres, de la nécessité d'assurer la liquidation régu­ torisé pour subvenir, pendant le mois dé comme le porte l'article 3 du projet de loi, lière des retraites ouvrières et paysannes. mars 1914, aux dépenses de la 2° section au moyen d'un décret de M. le Président de Les propositions budgétaires de 1914, des budgets annexes des chemins de fer de la République. Ces crédits provisoires se déjà acceptées par la Chambre et ratifiées l'État, à émettre, dans les conditions déter­ confondront d'ailleurs avec les crédits défi­ par votre commission des finances, compren­ minées par l'article 44 de la loi de finances nitifs qui seront alloués pour l'exercice nent les crédits nécessaires pour créer, à du 13 juillet 1911, des obligations amortis­ tout entier par la loi de finances pour l'exer­ cet effet, vingt-neuf nouveaux emplois sables dont le montant ne pourra excéder la cice 1914. d'auxiliaires temporaires exceptionnels et somme de 2,921,200 fr. pour le réseau an­ Quant aux recettes, l'article 5 du projet trois emplois d'hommes de peine. cien des chemins de fer de l'État, et celle de de loi autorise la perception jusqu'au 11,600,200 fr. pour le réseau racheté de la ! 11 est indispensable que le travail puisse 1" avril prochain, de tous les droits, pro­ être effectué sans délai ; le nombre des compagnie de l'Ouest. , ; duits et revenus attribués aux budgets en dossiers qui arrivent au ministère en ce conformité des lois existantes, non compris TITRE II - moment est considérable, et il convient de toutefois les contributions directes et les MOYENS DE.SERVICE ET DISPOSITIONS ne pas faire attendre les intéressés ; c'est taxes assimilées dont le recouvrement a ANNUELLES pour cette raison que votre commission a déjà été autorisé pour l'année entière. consenti à faire fléchir la règle qui ne per­ En outre,un article spécial prévoit l'émis­ Art: 7. — La nomenclature des services met pas d'accrocher des crédits supplémen­ sion d'obligations amortissables pour faire votés pour lesquels il peut être ouvert, par taires à des douzièmes provisoires et à ac­ face, pendant le mois de mars, aux dé­ décrets rendus en conseil d'État, des crédits corder, pour le mois de mars, un crédit de penses de la 2e section des budgets annexes supplémentaires pendant la prorogation des 4,565 fr. des chemins de fer de l'État. Cette autorisa­ „ Chambres, en exécution de l'article 5 de la La dépense dont s'agit est, du reste, en­ tion, s'il n'en.est pas fait usage, permettra ' loi du 14 décembre 1879, est fixée, pour le tièrement compensée par une réduction au ministre des finances, conformément ; mois de i§14, conformément à l'état F an­ d'égale somme sur le crédit-affecté aux in­ aux dispositions de l'article 46 de la loi du nexé à la loi de finances du 30 juillet 19,3. demnités et remises de l'administration du- Art. 8. — Il est ouvert au ministre de la 13 juillet 1911, de faire à l'administration service des retraites ouvrières dans les dé­ du réseau de l'État, sur les ressources de la guerre un crédit provisoire de 750,000 fr. partements. dette flottante, des avances jusqu'à concur­ pour l'inscription au Trésor public des pen­ D'autre part, il est bien entendu que ces rence du montant de l'émission prévue. sions militaires de son département à liqui­ auxiliaires ne devront, en aucun cas, être Enfin, sous le titre « Moyens de service der dans le courant du mois de mars 1914. maintenus, lorsque le travail du liquida­ et dispositions annuelle >, sont compris Ce crédit se confondra avec celui qui sera tion sera arrivé à son terme et que réta­ dix-neuf articles renfermant presque uni­ accordé pour l'année entière par la loi de finances de l'exercice 1914. blissement des pensions de retraites aura quement des clauses de style qui ne com­ Art. 9. — Il est ouvert au ministre de le* repris son cours normal, c'est-à-dire vers portent pas d'observations. fin delà présente année. Les considérations qui précèdent justi­ marine un crédit provisoire de 275,000 fr. Dans le rapport de M. Clémentel se, trou­ fiant les dispositions du présent projet de pour l'inscription au Trésor public des pen­ sions militaires de son département à liqui­ vait la phrase suivante : « Notons encore loi, votre commission des finances vous der dans le courant du mois de mars 1914/ que, dans les crédits provisoires demandés propose en conséquence de vouloir bien Ce crédit se confondra avec celui qui sera par le ministre de la guerre, se trouvent l'adopter. - m accordé pour l'année entière par la loi da comprises les sommes nécessaires pour PROJET DE I LOT assurer la deuxième annuité (125 fr.) de finances de l'exercice 1914. relèvement du prix moyen d'achat des che­ TITRE Ier Art. 10. — Il est ouvert au ministre des vaux. » colonies un crédit provisoire de 62,500 fr. BUDGET GÉNÉRAL ET BUDGETS ANNEXES pour l'inscription au Trésor public des pen­ Dans son exposé des motifs, le Gouver­ RATTACHÉS POUR ORDRE AU BUDGET GÉ­ nement no nous dit rien à ce sujet et il sions militaires de son département à liqui­ NÉRAL ne nous demande aucun supplément pour der dans le courant du mois de mars 1914. l'opération dont parle le rapporteur géné­ § I". — Crédits accordés. Ce crédit se confondra avec celui mû ral de la Chambre. Art. 1 ". — Il est ouvert aux ministres, au sera accordé pour l'année entière par la loi titre du budget général de l'exercice 1914, de finances de l'exercice 1914. D'autre part,* nous ne voyons pas d'où Art. ll. — Le ministre des finances pourra découlerait ce que l'honorable SI. Clémentel des crédits provisoires s'élevant à la somme totale de 424,942,400 fr. et applicables au continuer, pendant le mois de mars 1914* appelle une deuxième annuité ; aucun en­ L'émission des bons du Trésor autorisée* gagement n'a été pris à ce sujet antérieure­ mois de mars 1914. ment et nous lie connaissons aucun texte Art. 2. — Il est ouvert aux ministres, au par l'article 84 de la loi du 30 juillet 1913,.. qui autoriserait la mesure dont il s'agit. titre des budgets ^annexes rattachés pour jusqu'à concurrence du maximum fixé pat 11 est possible que les exigences du ordre aux budgets respectifs de leurs dé­ ledit article. „ ■ * partements, pour l'exercice 1914, des crédits Art. 12. — Le ministre des finances es* marché obligent demain- le ministre de la autorisé à pourvoir au remboursement de# guerre à dépasser le prix moyen de 1,200 J provisoires s'élevant à la somme totale de . 232 - SÉNAT — SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1514

obligations à court terme échéant en mars pour l'année entière par la loi de finances ' vices réguliers de voitures automobiles, en 1914 au moyen d'une émission, au mieux de l'exercice 1914. vertu de l'article 65 de la loi de finances du des intérêts du Trésor, d'obligations . de Art. 18. — Le montant des subventions 26 décembre 1908, ne devra pas excéder la même nature dont l'échéance ne pourra que le ministre de l'instruction publique somme de 200,000 fr. dépasser 1920. peut s'engager à accorder aux communes, Ces autorisations d'engagement se con­ Art. 13.— Est fixé à 100 millions de francs, pendant le mois de mars 1914, pour le ser­ fondront avec celles qui seront accordées pour le hois de mars 1914, le maximum du vice des constructions scolaires (enseigne­ pour l'année entière par la loi de finances compte courant à ouvrir au Trésor pour les ment primaire), en exécution de la loi du de l'exercice 1914. sommes non. employées appartenant aux 20 juin 1885 et de l'article 65 de la loi de Art. 23. — Les travaux à exécuter, pen­ ' caisses d'assurances régies par la loi du finances tlu 26 juillet 1893, ne devra pas dant le mois de mars 1914, soit par les com­ 5 avril 1910 sur les retraites ouvrières et excéder la somme de 1,500,000 fr. pagnies de chemins de fer, soit par l'État, paysannes, et dont la gestion financière est Ces autorisations d'engagement se con­ a l'aide des avances que ces compagnies confiée à la caisse des dépôts et consigna­ fondront avec celles qui seront accordées mettent à la disposition du Trésor, confor­ tions, en vertu de l'article 15 de ladite loi. pour l'année entière par la loi de finances mément aux conventions ratifiées par les Le taux de l'intérêt servi par le Trésor de l'exercice 1914. lois du 20 novembre 1883, ne pourront ex­ sera le même que celui du compte courant Art. 19. — Le montant des subventions céder le maximum de 7,083,333 fr. de la caisse des dépôts e 1t consignations. que le ministre du commerce, de l'industrie Cette somme se confondra avec celle qui Art. 14. — La ville de Paris pourra conti­ des postes et des télégraphes peut s'enga­ sera autorisée pour l'année entière par la nuer, pendant le mois de mars 1914, l'émis­ ger à accorder aux municipalités, pendant loi de finances de l'exercice 1914. sion de bons de la caisse municipale auto­ le mois de mars 1914, pour construction, Les versements des compagnies seront risée par l'article 88 de la loi du 30 juillet agrandissement ou reconstruction d'écoles portés à un compte intitulé : « Fonds de con­ 1913, jusqu'à concurrence du maximum fixé pratiques de commerce et d'industrie, dans cours versés par les compagnies de chemins par ledit article. les conditions prévues par la loi du 28 dé­ de fer en exécution des conventions de 1883». Art. 15. — La valeur du matériel à délivrer cembre 1912, ne devra pas excéder la somme Les crédits nécessaires au payement des aux services d'exécution de la marine pour de 50,000 fr. dépenses seront ouverts par décrets de fonds emploi, pendant le mois de mars 1914 (cré- Ces autorisations d'engagement se con­ de concours, à mesure de la réalisation des dits-matières), est fixée par chapitre con­ fondront avec celles qui seront accordées versements effectués par les compagnies. formément à l'état annexé à la présente loi. pour l'année entière par la loi de finances Art. 24. — Le montant des travaux com­ Art. 16. — Le ministre de l'instruction de l'exercice 1914. plémentaires de premier établissement publique est autorisé à engager, pendant le Art. 20. — Le crédit ouvert, pour le mois (c'est-à-dire de ceux qui deviennent néces- mois de mars 1914, sur le crédit du chapitre de mars 1914, conformément au deuxième cessaires postérieurement à la mise en ex­ ouvert à cet effet au budget de son départe­ paragraphe de l'article 6 de la loi du 10 avril ploitation des lignes) à exécuter en 1914 et ment, 55 créations nouvelles d'écoles et 1908, relative à la petite propriété et aux dont le ministre des travaux publics pourra d'emplois (50 créations dans les écoles pri­ maisons à bon marché, est fixé à la somme autoriser l'imputation au compte de ces maires élémentaires, 5 créations dans les de 2,500,000 fr. - travaux est fixé, pour le mois de mars 1914, . écoles primaires supérieures). Cette autorisation se confondra avec celle non compris le matériel roulant, à la somme Ces autorisations d'engagement se con­ qui sera accordée pour l'année entière par de 11,700,708 fr., qui se confondra avec celle fondront avec celles qui seront accordées la loi de finances de l'exercice 1914. qui sera fixée, pour l'année entière, par la pour l'année entière par la loi de finances Art. 21. — Le montant total des subven­ Ioi de finances de l'exercice 1914. de l'exercice 1914. tions annuelles que le ministre des travaux Art. 25. — Toutes contributions directes et Art. 17. — Le ministre de l'instruction publics peut s'engager, pendant le mois de indirectes autres que celles qui sont autori­ publique est autorisé à accorder, pendant mars 1914, à allouer aux entreprises de sées par les lois de finances de l'exercice 1913 le mois de mars 1914, pour le service des chemins de fer d'intérêt local ou de tram­ et parla présente loi, à quelque titre ou sous constructions scolaires (enseignement se­ ways, en vertu de la loi du 31 juillet 1913, ne quelque dénomination qu'elles se perçoivent, condaire), en exécution de la loi du 20 juin devra pas excéder la somme de 200,000 fr. sont formellement interdites à peine, contre 1885 et de l'article 65 de la loi de finances Ces autorisations, d'engagement se con­ les autorités qui les ordonneraient, contre du 26 juillet 1893, des subventions s'élevant fondront avec celles qui seront accordées les employés qui confectionneraient les rô­ au maximum à 710,000 fr.," dont 500,000 fr. pour l'année entière par la loi de finances les et tarifs et ceux qui en feraient le recou­ pour les lycées et collèges de garçons et de l'exercice 1914. vrement, d'être poursuivis comme concus­ 210,000 fr. pour les lycées et collèges de Art. 22. — Le montant total des subven­ sionnaires, sans préjudice de l'action en ré­ jeunes filles. ' tions annuelles que le ministre des travaux pétition pendant trois années contre tous Ces autorisations d'engagement se con­ publics peut s'engager, pendant le mois de receveurs, percepteurs ou individus qui en • fondront avec celles qui seront accordées mars 1914, à allouer aux entreprises de ser­ auraient fait la perception.

État indiquant la*valeur du matériel à délivrer aux services d'exécution du département de la marine pendant le mois de mars 4914. (Crédits-matières.)

NUMÉROS «f NUMÉROS RÉPARTI­ RÉPARTI­ des DÉSIGNATION DES CHAPITRES des : DÉSIGNATION DES CHAPITRES TION TION chapitres. . chapitres. z'

francs. francs. INTENDANCE I Ix : Constructions navales. — Gros outillage. — Achats et installations nouvelles. — Trans­ I Service des subsistances. — Matières 1.415.000 formations d'ateliers et de chantiers 665.000 n Service de l'habillement et du casernement. — Matières 415.000 m Service des approvisionnements de la flotte. — ARTILLERIE Matières 1.700.000 Artillerie navale. — Service général, y compris IV . - X Service des approvisionnements de la flotte. — les dépenses indivises. — Matières 165.000 Gros outillage 33.000 XI Artillerie navale. — Réfections, améliorations. — Entretien et écoles à feu. — Matières 2.080.000 SANTÉ XII Artillerie navale. — Constructions neuves. — Matières 4.165.000 V Service de santé. — Matières 215.000 XIII Artillerie navale. — Gros outillage. — Achats et V bis. Service de santé. — Constructions neuves 15.000 installations nouvelles. — Transformations d'ateliers et de chantiers 165.000 CONSTRUCTIONS NAVALES

VI Constructions navales. — Service général, y TRAVAUX HYDRAULIQUES » compris les dépenses indivises. — Matières... 705.000 XIV 45.000 VU Service des travaux hydrauliques. — Entretien. Constructions navales. — Entretien et répara­ XV Ouvrages maritimes. — Immeubles d'intérêt tions de la flotte construite et du matériel flot­ militaire et général. — Travaux neufs et tant des mouvements du port. — Matières.... 1.000.000 grandes améliorations 20.000 VIIr Constructions navales. — Constructions neuves. XVI — Matières Travaux extraordinaires des ports de guerre et 4.580.000 des bases d'opérations de la flotte 125.000 VIII bis. Constructions navales. — Constructions neuves et.approvisionnements. — Torpilles et mines. 665.000 Total..... 18.173.000 SÉNAT - SÉANCE DU 25 FÉVRIER 1014 233

1" délibération sur le projet de loi, adopté Thiéry (Laurent). Trouillot (Georges). M. Perreau a déposé sur le bureau du par la Chambre des députés, ayant pour Vacherie. Valle. Vieu. Vilar (Edouard). Sénat une pétition de Mme Gaudin, veuve objet de modifier les conditions exigées Ville. Vincent. Vinet. d'un instituteur, à Rochefort-sur-Mer (Cha­ pour l'obtention de la médaille d'honneur rente-Inférieure). des sapeurs-pompiers. (Nos 275, 485, année ONT VOTÉ CONTRE ! 1913, et 26, année 1914. - M. Alexandre MM. Aimond. Albert Peyronnet. Alsace Bérard, rapporteur.) (comte d), prince d'Hénin. Amie. Aubry. Ordre du jour du jeudi 26 février, l re délibération sur la proposition de loi, Audiffred. Audren de Kerdrel (général). adoptée par la Chambre des députés, ten­ Barbier (Léon). Baudin (Pierre). Béjarry dant à établir la publicité des séances des (de)., Bérenger. Blanc. Bodinier. Boivin- A trois heures. — Séance publique i | conseils d'arrondissement. (N03 333, année Champeaux. Bonnelat. Boucher (Henry). Discussion du projet de loi, adopté par la 1913, et 25, année 1914. - M. Pauliat, rap­ Boudenoot. Bourganel. Brager de La Ville- Moysan. Brindeau. Chambre des députés, autorisant la proro­ porteur.) gation d'une surtaxe sur l'alcool à l'octroi lre délibération sur le projet de loi, adopté Cabart-Danneville. Cachet. Catalogne. . Chastenet (Guillaume). Chau­ Je Landévennec (Finistère). (N 03 5, fasc. 2, par la Chambre des députés, relatif à la surveillance des établissements de bienfai­ mié. Chauveau. Chéron (Henry). Colin et 57, fasc. 19, année 1914. - M. Riotteau, (Maurice). Cordelet. Courcel (baron de). rapporteur.) sance privés. (N 03 348, année 1912, et 28, Courrègelongue. Crépin. Cuvinot. année 1914. - M. Ferdinand-Dreyfus, rap­ Discussion du projet de loi, adopté par la Daniel. Delahaye ( Dominique ). Denoix. Chambre des députés, autorisant la proro­ porteur.) Doumer (Paul). Dupont. Dupuy (Jean). Discussion du projet de loi, adopté par la gation d'une surtaxe sur l'alcool à l'octroi de Elva (comte d'). Ermant. Chambre des députés, adopté avec modifi­ Saint-Marcellin (Isère). (Nos 8, fasc. 3, et 58, Fabien-Cesbron. Faisans. Fenoux. Ferdi- cations par le Sénat, modifié par la Chambre fasc. 20, année 1914. — M. Riotteau, rappor­ nand-Dreyfus. Flandin (Etienne). Fleury teur.) des députés, portant modification aux lois (Paul). Forsans. Fortier. Fortin. Freycinet Discussion du projet de loi, adopté par la organiques sur l'élection des députés. (de). Chambre des députés, autorisant la proro­ (N°s 331, année 1912; 43, 426, année 1913, et 49, Gaudin de Villaine. Gentilliez. Girard gation d'une surtaxe sur l'alcool à l'octroi année 1914. — M. Jeanneney, rapporteur. — (Théodore). Goirand . Gomot. Grosdidier. de Saint-Martin-Boulogne (Pas-de-Calais). Urgence déclarée.) Guillier. Guilloteaux. Guingand. (N°s 9, fasc. 3, et 59, fasc. 20, année 1914. — Halgan. Hayez. Henry Bérenger. Hervey. M. Riotteau, rapporteur.) Humbert (Charles). Annexe au procès-verbal de la séance Discussion du projet de loi, adopté par la Jaille (vice-amiral de la). Jenouvrier. du 25 février 1914. Chambre des députés, autorisant la proro­ Keranflec'h (de). Kerouartz (de). gation d'une surtaxe sur l'alcool à l'octroi Labbé (Léon). Lamarzelle (de). Langenha­ gen (de). Larère. Las Cases (Emmanuel de). de Montmorillon ^Vienne). (Nos 6, fasc. 3, et SCRUTIN (après pointage) 60, fasc. 20, année 1914. — M. Riotteau, Latappy. Leblond. Le Breton. Le Cour rapporteur.) Sur la première partie de l'amendement de Grandmaison (Henri). Lemarié., Le Roux , Discussion du prupt de loi, adopté par la il. Perchot au projet de loi, adopté par la (Paul). Limon. Lourties. Lozé. Chambre des députés, portant établissement Maillard. Maquennehen. Marcere (de). Mar­ Chambre des dépu!^, portant : 1° ouver­ d'un impôt général sur les revenus. ture sur l'exercice 1914 des crédits provi­ tell. Martinet. Maujan. Méline. Mercier (général). ' Merlet. Messner. Mézières (Al­ soires applicables au mois de mars 1914; ~~ Nombre des votants 274 Majorité absolue 133 fred). Milliard. Mir (Eugène). Monnier. Mons­ 2° autorisation de percevoir, pendant le servin. Morel (Jean). Mulac. . même mois, les impôts et revenus publics. . Pour l'adoption loi Noël. Contre ... 110 . (N03 63 et 67, année 1914. — M. Emile Ai­ Ordinaire (Maurice). mond, rapporteur. — Urgence déclarée). le Sénat n'a pas adopté. Pauliat. Peschaud. Peyrot iJ.-J-.). Philipot. Suite de la discussion du projet de loi, Pichon (Louis). Poirrier. Poirson. Pont­ ' adopté par la Chambre des députés, portant ONT VOTÉ POUR : briand (du Breil, comte de). ; suppression des contributions directes et Quesnel. ; établissement d'un impôt général sur les MM. Aguillon. Astier. Aunay (d'). Rambourgt. Ratier (Antony). Renaudat. ' revenus et d'un impôt complémentaire sur Basire. Baudet (Louis). Beaupin. Beau­ visage. Belhomme. Belle. Bepmale. Bérard Rey (Emile). Reymond (Emile) (Loire). Rey­ l'ensemble du revenu. (N05 66, année 1909, nald. Riboisière (comte de la). Ribot. Riot­ (Alexandre). Bidault. Bienvenu-Martin. ! 438 et annexe, année 1913. — , M. Emile teau. Riou (Charles). Rouland. Bollet. Bonnefoy -Sibour. Bony-Cisternes. Aimond, rapporteur. - Urgence déclarée.) Bourgeois (Léon). Butterlin. Saint-Germain. Saint-Quentin (comte, de). Suite de la*lre délibération sur la proposi- Sébline. Selves (de). Servant. Surreaux.' Cannac. Castillard. Cazeneuve. Chambige. tion de loi de M. Lannelongue et un certain Chapuis. Charles Chabert. Chautemps (Emile). Thounens. Touron. Tréveneuc (comte de). nombre de ses collègues, tendant à combat­ Clemenceau. Cocula. Codet (Jean). Combes. Trystram. tre la dépopulation pardes mesures propres Couyba. Crémieux (Fernand). Vagnat. Vermorel. Vidal de Saint-Urbain. à relever la natalité. (N0 * 311, année 1910; Danelle-Bernardin. Debierre. Decker-David. Viger. Villiers. Viseur. Vissaguet. ; 354 et 402, année 1912, et 449, année 1913. — Defumade. Delhon. Dellestable. Destieux- ; M. Cazeneuve, rapporteur.) Junca. Devins. Doumergue (Gaston). N'ONT PAS PRIS PART AU VOTE ; lr* délibération sur la proposition de Empereur. Estournelles de Constant (d'). MM. Bussière. MM. Fessard, Touron et Fortier, relative à Fagot. Farny. Fiquet. Flaissières. Fori­ Capéran. : l'évaluation des immeubles dépendant des chon. successions. (Nos 25 rectifié, 44 rectifié et 51. Gabrielli. Gacon. Gauthier. Gauvin. Ga­ Dubost (Antonin). : - Amendements au projet de loi portant vini. Genet. Genoux. Gérard (Albert). Gi­ Gervais. : fixation du budget général de l'exercice 1910, resse. Gouzy. Goy. Gravin. Grosjean. Hémon (Louis). ' — et 265, année 1913. — M. Emile Aimond, Guérin (Eugène). Guillemaut. Mascuraud. Henri (Michel). Herriot. Hubert (Lucien). rapporteur.) Réveillaud (Eugène). 1" délibération sur le projet de loi ayant Jeanneney. Jouffray. pour objet de modifier les articles 5 et 27 La Batut (de). Lebert. Leglos. Le Hérissé. N'ONT PAS PRIS PART AU VOTE de la loi du 15 février 1902 sur la protec­ Leygue (Honoré). Leygue (Raymond). Lho­ comme s'étant excusés de ne pouvoir assister tion de la santé publique. (Nos 82, année 1909; piteau. Limouzain-Laplanche. Lintilhac (Eu­ à la séance : gène). Loubet (J.). Louis Blanc. Lucien 61, 61 rectifié bis et 61 rectifié ter, année MM. Darbot. Cornet. 1910; 292, année 1913. - M. Paul Strauss, Magnien. Martin (Louis). Mascle. Maureau. Huguet. rapporteur.) Mazière. 1" délibération sur la proposition de loi, Maurice Faure. Menier (Gaston). Mercier (Jules). Mollard. Monfeuillart. Monis (Er­ - . . ABSENTS PAR CONGÉ 5 adoptée par la Chambre des députés, ten­ nest). Mougeot. Murat. dant à exonérer du droit de timbre les affi­ MM. Bersez. Nègre. Cauvin. ches concernant la fête nationale du 14 juil­ Ournac. let. (NOS 330, année 1910; 295, année 1913, Daudé. David (Henri). Decrais (Albert). Pams (Jules). Paul Strauss. Pédebidou. Develle (Jules). et 5, année 1914. — M. de Selves, rappor­ Pelletan (Camille). Perchot. Perreau. Petit­ teur.) jean. Peytral. Pichon (Stéphen). Pic-Paris. Félix Martin. 1« délibération sur le projet de loi sur le Ponteille. Potié. Poulle. Knight. recel. (Nos 172, année 1913, et 14, année 1914. Ranson. Raymond (Haute-Vienne). Razim­ Lecomte (Maxime). . , - M. Poulle, rapporteur.) baud. Réal. Régismanset. Reymonenq. Millies-Lacroix. l re délibération sur la proposition de loi, Ribière. Richard. Rivet (Gustave). Rouby. Perrier (Antoine). Rousé. adoptée par la Chambre des députés, ten­ Sculfort. dant à réglementer l'affichage électoral. Sabaterie. Saint-Romme. Sancet. Sarraut (NM 23 et 27, année 191 4. - M. Alexandre (Maurice). Sarrien. Sauvan. Savary. Si­ Paris.— Imp. des Journaux officiels, 31, quaivolUtfSt v Bérard, rapporteur.) monet.