UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DU DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE ------Département Sociologie

Maitrise en Sociologie

DEMOCRATIE PARTICIPATIVE ET PROJET D’AMENAGEMENT DE TERRITOIRE Cas des pistes rurales dans la Commune de Tsaraotàna Région

Présenté par : RAKOTONDRAMANITRA Masiarisoa Lalatiana

Les membres du jury Président : Monsieur SOLOFOMIARANA Rapanoel B A Juge : Monsieur RANOVONA Andriamaro Encadreur : Monsieur RAZAFINDRALAMBO Martial Année Universitaire : 2008-2009 Date de soutenance : 13 Octobre 2009

REMERCIEMENTS

La mise en œuvre des tâches grandioses exigées par l’élaboration de ce travail a été facilitée par la contribution de plusieurs personnes.

Nous tenons alors à exprimer notre profonde gratitude à notre Professeur Encadreur, en la personne de Monsieur RAZAFINDRALAMBO Martial qui, malgré ses lourdes responsabilités, a bien voulu accepter la direction de ce mémoire, par l’intermédiaire de ses consignes et de ses instructions, dans le but de mener à bien cet essai d’intervention.

Nos remerciements vont également à l’endroit du corps enseignant du Département de Sociologie, à l’Université d’Antananarivo, plus particulièrement messieurs les membres du Jury.

Nous sommes reconnaissants envers ceux qui ont contribué de près ou de loin pour la réalisation de ce travail : nos parents, notre famille, nos amis. Mais surtout, les personnes qui ont participé à cette enquête.

Merci à tous et à toutes !

SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ET METHODIQUE CHAPITRE 1 : LA DEMOCRATIE PARTICPATIVE PAR RAPPORT AU CARACTERISTIQUE DE CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE

DEUXIEME PARTIE : MANIFESTATION DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE A TRAVERS LE PROJET CHAPITRE 3 : PRESENTATION DU PROJET CHAPITRE 4 : PROSPECTION SUR L’ENCLAVEMENT CHAPITRE 5 : DEMARCHE PARTICIPATIVE DANS LE PROJET

TROISIEME PARITE : PERSPECTIVE OFFERTE PAR LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET CHAPITRE 6 : AVANTAGES, INCONVENIENTS, IMPACTS POSSITIFS ATTENDUS CHAPITRE 7 : PROPOSITION DE STRUCTURE ET D’ORGANISATION DE LA GESTION

CONCLUSION GENERALE BIBLIOGRAPHIE TABLE DES MATIERES LISTE DES ABREVIATIONS LISTE DES TABLEAUX LISTE DES CARTES ET FIGURES ANNEXES RESUMES

INTRODUCTION

Introduction générale 1. Contexte Il s’agit pour nous de cerner les multiples entendements du terme développement, c’est le premier aspect de notre préoccupation. Et puis prolongeons ce premier aspect, il y a le développement participatif pour pouvoir caractériser le changement ou la transformation sociale de la zone étudiée et sous tendant cette particularité du développement, l’approche participative revêt d’autre caractéristique pas toujours assez connue du grand nombre de la population ni même appliquée au niveau de la réalité sociale.

Au début, le terme de développement était assimilé au changement d’état, changement qu’on peut percevoir et constater assez souvent ; prenons comme exemple la graine mise en terre pour germe, devient une jeune pousse, grandit en jeune plante pour devenir un arbre qui donnera à son tour des graines. Prise dans le champ social, cette appréhension du changement d’état a aussi été pour caractériser le développement d’une communauté ou d’une société quelconque et ce sont les hommes qui ont pris l’initiative de provoquer, de diriger et de maîtriser ce changement à leur convenance.

Dans le cas de notre étude, nous allons surtout parler du développement participatif où les personnes qui se sentent concerner par des programmes ou projets de développement veulent s’y intégrer. C’est une approche méthodologique aujourd’hui mise en œuvre pour un développement de proximité, alliant la participation effective de toutes les entités existantes au sein de la communauté.

Nous parlons donc de développement participative lorsque : − le plus grand nombre constitutif de la population ou ses représentants prend conscience de toutes les informations caractérisant la communauté ; − et qu’ils en font eux même le diagnostique de la situation pour constater ses forces et faiblesses, proposant ainsi des solutions à leur besoin ou problèmes ; − cette majorité ou ces représentants vont s’impliquer dans la formulation et dans la conception des projets et s’associent aux activités d’exécution, de contrôle, de suivi et d’évaluation ; − et participe à la gestion des équipements sociaux et des infrastructures ainsi réalisées, à leur entretien et à leur pérennisation.

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L’approche participative c’est la manière de faire pour arriver à faire executer un développement participatif. C’est devenu un leitmotiv de processus de conscientisation des populations dans les pays du tiers monde. Elle est aujourd’hui considérée comme un vecteur de développement des lors que les responsables de projets arrivent à responsabiliser les acteurs. L’objet de cette recherche est d’analyser l’application de cette approche à travers le projet de réhabilitation de piste dans la Commune Tsaraotana dans district de Belo sur Tsiribihina dans la Région de Menabe.

Le plus souvent, le centre de projets se trouve ailleurs, conçu par les intellectuels sans concertation et sans prendre en compte les besoins des populations concerner. Il y a en réalité discordance entre les propos théorique sur l’approche participative et la perception qu’en ont les acteurs. La conséquence de ce manque de mobilisation est la difficulté de pérenniser des projets. Globalement, quatre logiques prédominent ; celle des bailleurs de fonds qui s’inscrit dans des logiques de développement, en confiant les projets aux O.N.G ; celle des O.N.G qui tentent autant que faire se peut de poursuivre les objectifs, celle des acteurs de terrain qui ont du mal a appliquer la véritable méthode de l’approche participative, pour des intérêt quelquefois personnels, et non pas forcement a cause des résistances des populations cibles et celle des populations concernées qui se posent la question de l’intérêt a participer a des projets construits ailleurs, sans les faire participer au préalable.

Peu de projets associent les populations aux phases de la conception, du diagnostique, du suivi des opérations et de l’évaluation. Les populations cibles sont sollicitées en bout de chaîne amenant de fait le désintérêt de ces dernières. qui est un pays tendant vers la démocratie, comme dans les autres pays européens et américains. Ce n’est pas le système qu’il faut mettre en question, mais les hommes qui travaillent dans le système. Comme partout, il y a des projets qui se réalisent avec et pour la population ; et il y a des projets qui échouent, pace qu’ils sont mal montes, mal équipes et quelquefois sans intérêts pour les populations. Pour qu’un projet puisse obtenir l’adhésion des populations cibles, il faudrait partir du principe que les êtres humains, quelque soit leur situation, sont en capacités de réfléchir, d’anticiper, de participer et surtout de construire leur monde, des lors qu’on leur en donne l’occasion.

Prenant sens à partir de l’homme, une action de développement doit considérer celui-ci comme son principe et sa fin. De ce fait, elle ne saura réussir que, dans la mesure ou, s’appuyant sur un sentiment fort de solidarité, elle fait appel au concours de tous et de chacun.

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Nos gouvernants l’ont si bien compris que dans le M.A.P (Madagascar Action Plan), s’y référant comme à une valeur cardinale, pour ranimer une dynamique au sein d’une société qui présentait, manifestement, des signes d’essoufflements. Les crises à répétition, les modes de gouvernance relevant des choix parfois arbitraires, mais aussi l’évolution de la situation internationale, ne sont pas pour rien dans cet état de fait, mettant à rude épreuve le fragile équilibre de nos sociétés.

De ce fait, Madagascar n’en a pas fini de se débattre avec la détérioration des conditions de vie de ses habitants, car son Produit Intérieur Brut n’a pas cessé de se dégrader, et l’écart entre les riches et les pauvres n’en a pas moins continuée de se creuser. Du même coup, les ressources de l’État se sont avérées insuffisantes pour faire face a ses obligations envers une population, dont le taux de croissance démographique a été longtemps supérieur a celui de la croissance économique; sans oublier ses dettes qu’il a du mal a honorer.

Du fait de ces difficultés, les relations entre les pouvoirs publiques et la population s’en sont, alors, trouvées distendues, les citoyens adoptent une attitude de plus en plus méfiante à l’égard de son administration. La dégradation des infrastructures publiques, un aspect parmi tant d’autre de celle des conditions de vie économique et sociale de la population, ne constitue qu’un signe de relâchement de la discipline sur soi, caractéristique de la citoyenneté.

Habituée a tout recevoir de l’État, lui-même entraves par la faiblesse de ses finance, la population en particulier, ses couches les moins armées face a la rareté et a la pénurie _s’en trouve, alors contraintes a user des moins en moins de ses réflexes de préservation et du respect du bien commun. Des reformes ont, alors, été décidées pour tenter de porter remède a une telle situation. Découlant de l’application des préceptes de bonne gouvernance, ces reformes reposent sur une redéfinition des responsabilités de chacun des partenaires impliques par un projet de développement ; les bailleurs de fonds, l’État, la société civile et l’ensemble de la population. Et c’est dans ce cadre que se comprend l’approche participative , pour laquelle il ne s’agit pas seulement de réhabiliter physiquement ce qui a été détériorée, mais bien plutôt aussi de restaurer l’éthique citoyenne, sans laquelle aucune des entités concernées ne saura assumer ses responsabilités a la place qui est la sienne. En effet, l’homme doit être pense comme l’artisan de son propre développement. Voila pourquoi, les reformes sont toujours assorties des mesures d’accompagnements dans le strict respect des règles de la transparence et de la démocratie, des la base.

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Parler de la démocratie participative, c’est évoquer un outil servant à placer la population cible dans la position d’une participation active dans les approches des projets. Nous avons alors l’approche participative, qui est une « politique » d’intégration des bénéficiaires dans les termes des projets. Il s’agit aussi d’une prospection plus étendue, dans la mesure où la notion de démocratie (qui est d’actualité de nos jours) nécessite des infrastructures, pour une efficacité effective. Nous voulons dire par là que si les mouvements des citoyens sont limités par le manque d’infrastructures (routières, scolaires ou sanitaires), il ne peut exister une démocratie réelle, surtout concernant l’accès aux richesses. Effectivement, les populations sont confrontées à l’absence d’infrastructures qui leur permettent de réaliser leurs projets citoyens. Dans cette configuration, la construction ou la réfection des infrastructures constitue un élément central dans la promotion de la citoyenneté. Notre approche hypothétique est qu’en l’absence des bases matérielles de la production de la vie quotidienne (le travail), l’accès aux richesses aura toujours cette caractéristique inégalitaire.

2. Choix du thème Ces difficultés sont d’abord d’ordre heuristique, pour satisfaire la curiosité scientifique, mais aussi de l’ordre du « partisan », dans la mesure où de manière empirique, le rôle des sciences sociales est de rendre conscient ce qui est inconscient dans la société, ceci dans le but d’assurer une meilleure coordination des institutions qui composent la société, pour assurer une harmonie sociale.

Par ailleurs, la logique d’assistance (assistance technique, assistance financière, etc.) à laquelle Madagascar semble s’être habituée prend sa source dans le délitement de l’identité malgache. Nous voulons dire que la logique de l’assistanat tend à favoriser la domination des nations développées. La performance sociale est donc touchée, à un tel point que les modes régulatoires avec lesquelles la communauté a vécu depuis longtemps est perdu au profit de l’individualisme et des échanges exclusivement marchandes.

3. Choix du terrain Comme le dit Georges BALANDIER : « l'une des premières règles de méthode que doit respecter la science sociale, (...) est la recherche des niveaux « privilégiés » d'observation et d'analyse, (...) elle s'impose de le faire, si elle entend saisir la société dans sa vie même et dans

4 son devenir »1. Nous identifions plusieurs points qui peuvent justifier que les pôles de développement que nous proposons pour cette étude soient à un « niveau privilégié ».

4. Objectifs A la suite des idées qui nous ont été suggérées par l’ouvrage de Laurent FLEURY 2 qui traite essentiellement de la sociologie de la culture et des pratiques culturelles, nous nous sommes posé des questions sur le devenir des sociétés en voie de développement, qui semblent être dominées par les autres puissances. Il y a aussi les œuvres de Francis FUKUYAMA 3 qui suggèrent, nous semble-t-il une voie unique pour l’humanité. Nous partons alors d’une constatation théorique, pour aboutir vers une constatation pratique, selon lequel, il existe des transformations profondes dans la société malgache. Il s’agit alors pour nous de les identifier, d’en donner des éclaircissements et de vérifier les apports théoriques qui nous sont parvenus.

5. Problématique Nous cherchons à savoir en quoi la démocratie participative peut-elle constituer un facteur dynamisant du désenclavement des zones rurales dans un concept de développement humain durable ?

6. Hypothèses - sans une parespective de participation de la population bénéficiaire, les projets de développement ne peuvent pas atteindre leurs buts ; - les infrastructures construites ne représentent rien pour les communautés locales, sans une forme de participation de ces derniers dans l’élaboration des projets de développement, dans la jouissance des travaux effectués, mais aussi dans le suivi et l’entretien des propriétés publiques ; - la notion d’enclavement des zones rurales ne se situe pas seulement dans le domaines des infrastructures, mais aussi dans le domaine de la superstructure, par l’absence dedémocratie (démocratie politique, démocratie économique, etc.) ; - le concept de développement humain durable ne peut être garanti sans l’apport des populations locales.

7- Méthodologie

1 BALANDIER (G), Phénomènes sociaux totaux et dynamique sociale , in « les Cahiers internationaux de sociologie », vol. 30, janvier-juin 1961, pp. 23-34. Paris : Les Presses universitaires de France. 2 FLEURY (L.), sociologie de culture et des pratiques culturelles, Arman Colin, 2006 3 FUKUYAMA (F.), Jours de colère - L’esprit du capitalisme , Descartes et Cie, 2009 5

7.1.- Concepts et instruments d’analyse Nous tentons d’utiliser un concept multi/pluri disciplinaire, en tentant de considérer une perspective systémique, c’est à dire, en incluant toutes les dimensions humaines qui caractérisent notre terrain d’étude (économique, politique, sociale, culturelle, etc.). Nous nous basons alors sur les concepts d’ « infrastructure » et de « superstructure » marxien, pour donner un aspect totaulogique à notre objet d’étude.

Nous utilisons à la fois un concept holiste et individualiste, c'est-à-dire que nous nous basons sur les faits qui sont à la base du phénomène à étudier, mais nous nous intéressons aussi aux motivations des personnes enquêtées. Pour ce faire, nous appliquons les méthodes d’observations et les enquêtes par questionnaire. Nous utilisons des mesures pour sonder les perceptions et la motivation des personnes enquêtées. Mises à part nos prérogatives d’observateurs, nous allons aussi tenter une approche compréhensive, dans la mesure où notre fonction de « scientifique social » nous oblige à une éthique d’actions. Nous essayerons au maximum de garder l’anonymat de nos enquêtés, de même que la confidentialité de nos entretiens avec les enquêtés.

7.2.- Echantillonnage Il est pratiquement impossible d’interroger tous les membres des communautés villageoises que nous avons choisi. Il faut procéder à un sondage d’opinion. Le sondage est une technique permettant d’effectuer des observations statistiques sur une fraction représentative d’un ensemble donné. Nous avons ainsi le choix entre le sondage par quotas et le sondage aléatoire ou probabiliste.

Compte tenu de l’objet d’étude et en dépit de ses limites, le sondage par quotas s’avère ici le plus approprié. Dans cette méthode, le chercheur reprend dans son échantillonnage les caractéristiques fondamentales de la population mère étudiée. Le sondage par quotas suppose l’existence des données statistiques fiables, mais contrairement aux sondages probabilistes, il ne nécessite pas une base de sondage exhaustive. De plus, cette méthode donne des indications assez satisfaisantes. Quant aux résultats de l’enquête, elle est moins onéreuse, tout en permettant de travailler plus vite que dans un sondage probabiliste où il y a une liste imposée.

De tout ce qui précède, il en découle que le choix de l’échantillon est ainsi un véritable casse-tête. Celui ci dépend du chercheur, mais aussi des moyens mis en oeuvre, surtout humains. A vrai dire, le nombre des enquêtés ne représente que l’un des facteurs de validité du sondage. Il 6 vaut mieux avoir un échantillon réduit et très représentatif qu’un échantillon plus vaste exigeant des contraintes financières énormes. Pour ce faire, le noyau de ce travail est formé par 120 individus, issus des différentes couches de la population et catégories socio-professionnelles. Le sondage sera réalisé par entretien direct et individuel auprès d’un échantillon d’hommes et de femmes représentatifs de ces pôles d développement, âgés de 18 ans et plus, selon le sondage par quotas à cause de leur maturité et afin de donner une marque de sérieux à notre étude.

7.3.1.- Les entretiens Il s’agit ici d’une situation de rapport oral entre deux individus dont l’un transmet à l’autre des informations. C’est un procédé d’investigation scientifique utilisant un processus de communication verbal pour recueillir des informations en relation avec notre but fixé. Il faut souligner que c’est essentiellement l’objectif et la profondeur des informations souhaitées de notre étude qui ont déterminé la liberté accordée aux enquêtés. A ce propos, l’exploration des attitudes, des opinions, des comportements à l’égard de notre sujet sur le plan rationnel, imaginaire et inconscient nécessite l’entretien de type non directif. En revanche l’approfondissement des thèmes dégagés lors de la pré-enquête implique un entretien semi-directif. Enfin, dans le but d’obtenir des résultats quantifiés à partir de notre hypothèse de travail préalablement déterminé, le recours à des questionnaires structurés nous est nécessaire.

7.3.2.- Le questionnaire Notre questionnaire est constitué d’une liste de questions simples et claires avec un éventail de réponses, ne nécessitant pas une réflexion profonde de la part de l’enquêté, suite aux descentes lors de la pré-enquête. En quelque sorte, c’est un moyen de communication essentiel entre l’enquêteur et l’enquêté. L’objectif de ce questionnaire est double dans la mesure où il permet de motiver l’enquêté à parler mais surtout d’obtenir des informations recherchées. L’importance de cette technique réside en ce sens qu’elle traduit l’objectif de notre recherche par le biais des questions particulières. Elle amène ainsi notre enquêté à donner des réponses en relation avec notre objectif dans la mesure du possible.

8- Plan du document Nous allons tenter de répondre à notre problématique, premièrement en explorant la généralité de l’étude. Deuxièmement, nous allons voir une exploreation de terrain proprement dite. Et enfin, troisièmement, nous aurons un essai de prospective et de perspective concernant la démocratie de proximité et participative dans les zones rurales.

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PREMIERE PARTIE:APPROCHE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

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PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Introduction partielle Ce travail sur l’approche participative aborde la question de projet et action de développement. Le cycle du projet comprend théoriquement les six étapes suivantes: l’identification, la programmation, la préparation du dossier, la recherche du financement (ces étapes durent généralement 18 mois), l’exécution, l’évaluation ex post. On ne saurait parler de l’approche participative, sans évoquer, dans ses grandes lignes, la complexe ramification entre les notions de développement, de politique économique et de participation, d’une part, et, sans remplacer le sujet dans le cours évolutif des actions de développement, menées dans les pays en développement, pauvres et endettes qu’est pour l’exemple, Madagascar, d’autre part.

Depuis presque une trentaine d’année, le développement n’a pas cessé d’améliorer la conceptualisation et les modalités d’application de ses outils: développement à partir de la base, développement basé sur la stratégie des besoins essentiels, développement autonomes et autocentré, développement endogène…L’’approche participative fait partie du dispositif du processus de développement. Elle est, actuellement, stratégique car d’elle dépend la pérennisation de la participation, en tant que pilier de toute communautés humaine.

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CHAPITRE 1 : LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE PAR RAPPORT AUX

CARACTERISTIQUES DE TSARAOTANA

Ce chapitre tente une approche combinée entre l’aspect théorique de l’étude et l’étude monographique de notre terrain. D’emblée, nous pouvons dire que la notion de démocratie a une forte connotation avec la notion de gouvernance, mais aussi avec les notions de structuration économique des communautés. C’est pour cela que faisons appel à divers éléments du champ sémantique de démocratie participative

1.1.- Approche théorique de la démocratie participative 1.1.1.- Constat général sur les situations socioéconomiques en Afrique 4 Depuis 1980, l’Afrique connaît une crise économique sans précédent qui est caractérisée par : • la baisse du taux de croissance annuel du PIB ; • la régression continue du volume des exportations ; • l’évolution de l’endettement extérieur ; • le passage de certains pays classés parmi ceux à revenu moyen dans la catégorie des pays à bas revenus ; • l’augmentation du nombre des pays les moins avancés(PMA) ou pays pauvres très endettés(PPTE).

C’est dans ce contexte de crise aiguë qu’un fameux « vent de démocratisation » va souffler sur le continent, dans les années 1990.Quel est alors le contenu de la « démocratie nouvelle » sponsorisée par l’Occident en Afrique et ailleurs? Peut-on parler de bonne gouvernance et de développement dans une société ou il n’y a pas de véritable démocratie ? Le drame aujourd’hui en Afrique est que les populations sont exclues du processus de croissance dans la mesure ou sans avoir partagé les bénéfices des périodes de vaches grasses, elles portent presque exclusivement le poids de la crise .C’est donc dans un climat de misère généralisée qui croît et s’enracine que les peuples africains sont parfois appelés à voter leurs responsables. Plongés dans l’ignorance et traqués par la faim et la maladie, ils vendent leur voix ,c’est-à-dire leur destin, au plus offrant.

4 Inspiré d’un texte de Jean-Claude REDJEME, Démocratie, bonne gouvernance et développement, Université de Ouagadougou (Burkina Faso), [email protected] 10

Aujourd’hui, partout en Afrique , l’on parle d’élections libres et démocratiques .Mais la réalité est plutôt le libre achat de conscience .Ce constat nous amène à dire que ces processus démocratiques sur fond de crise économique ressemble de plus en plus à une thérapeutique faussement appliquée sur un mal faussement diagnostiqué.

1.1.2.- Evolution de la structuration politique et économique Cette entreprise néo-impérialiste (qui se dissimule aujourd’hui sous le concept de mondialisation) est beaucoup plus marquée en Afrique .Elle se manifeste à travers les institutions financières internationales : le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Celles-ci ont imposé des Programmes d’ajustement structurel(PAS) à 39 pays africains au moins. Ces PAS ont été prescrits comme des remèdes miracles pour tous les maux , sans tenir compte des spécificités des malades et des maladies. Les résultats ont été médiocres sinon désastreux :la croissance n’a cessé de régresser, les équilibres financiers sont restés fragiles, les mouvements de capitaux se font au détriment de l’Afrique, le secteur privé local reste minable, le chômage et la pauvreté se sont amplifiés, le taux de scolarisation a baissé et la mortalité infantile a augmenté, l’Etat étant soumis à une discipline budgétaire de remboursement de la dette. En d’autres termes les Etats africains se retrouvent devant un dilemme : comment satisfaire les attentes des populations et celles des institutions financières en même temps ? Dans la mesure où les principales forces qui contrôlent les économies africaines sont extérieures à l’Afrique, le jeu démocratique apparaît simplement comme un réponse partielle aux aspirations des peuples en vue d’apaiser les tensions et continuer le processus d’exploitation capitaliste et parachever l’intégration à l’économie mondiale. Dans cette perspective, les transitions démocratiques ont été confiées à une nouvelle classe dirigeante constituée essentiellement de « technocrates » qui sont en fait des anciens collaborateurs des institutions financières internationales.

1.1.3.- exigence démocratique et bonne gouvernance C'est essentiellement de la part des spécialistes des relations internationales, et plus particulièrement des spécialistes des rapports Nord-Sud, que la relation entre gouvernance et démocratie a fait l'objet d'investigations et d'interrogations. Cependant, ces travaux restent fortement tributaires du paradigme de la "bonne gouvernance" tel qu'il est défini par les institutions financières internationales dispensatrices d'aides aux pays en développement.

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En effet, ce paradigme inclut une exigence de démocratisation formelle et le respect des droits de l'homme aux côtés de la "bonne et saine gestion" des affaires publiques. La plupart des travaux menés cherchent à identifier et à évaluer les effets générés par l'imposition de ce paradigme dans les pays en voie de développement. Les exigences de "good governance" débouchent-elle, dans les pays étudiés, sur davantage de démocratie ? Quels effets de telles exigences produisent-elles sur les régimes politiques de ces pays ? Les chercheurs qui se sont penchés sur ces questions mettent en évidence que le paradigme de la "good governance" est loin de produire les effets escomptés en matière de démocratisation.

Elle montre notamment que les références à la démocratie et à la société civile sont, au sein des institutions financières internationales, essentiellement orientées, dans une optique néolibérale, vers la disqualification et l'amenuisement de l'Etat et l'encouragement des groupes privés. Examinant ce qu'il se passe concrètement dans les pays d'Amérique latine, elle rend compte que l'appui des organisations de bénévoles, le développement des formes concrètes de citoyenneté et la promotion de la démocratie s'avère, au bout du compte, assez faible. De surcroît, l'opposition récurrente du peuple à l'Etat peut, dit-elle, conduire à saper des pans essentiels de responsabilité civique fondés sur les notions de "domaine public" ou de "bien commun", essentielles à l'instauration de véritables régimes démocratiques.

1.1.4.- La gouvernance en panne de démocratie ? D'un côté, il est permis de se demander si les transformations qui affectent l'espace local, et dont tente de rendre compte la notion de gouvernance urbaine, ne portent pas directement atteinte à la démocratie représentative. La complexification de l'action publique, sa fragmentation, son incohérence, son bricolage, son impuissance, sa privatisation, mais aussi le dilemme de l'absence de responsabilité collective ne sont-ils pas autant d'éléments susceptibles de constituer un péril pour la démocratie représentative fondée sur la présupposition d'élus responsables devant le corps électoral ?

Sans doute n'est-il pas abusif de mettre en perspective le retrait de l'action publique caractéristique de la gouvernance avec la désaffection croissante des citoyens à l'égard de la vie politique. La baisse continue de la participation électorale, doit être aussi interrogée en relation avec cette complexification et cette fragmentation de l'action publique devenue de moins en moins lisible tant pour les savants que pour les profanes.

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D'un autre côté, les formes de démocratie participative auxquelles la notion de gouvernance fait, parfois référence, ne sont pas sans poser question. Un certain nombre d'interrogations et de réserves quant aux relations entre gouvernance et démocratie se posent : quelle place les relations partenariales impliquée par la gouvernance laissent-elles à ceux qui sont à l'extérieur ? La démocratie ne s'en trouve-t-elle pas minée ? Le développement de formes et d'activités démocratiques susceptibles d'assurer un contrôle civique sur la gouvernance locale, reste entièrement à construire.

La perspective d'une gouvernance ouverte faisant une large place au débat public en lieu et place d'une gouvernance limitée aux cercles décisionnels étroits des institutions et des décideurs économiques est également évoquée. Cependant, il y a aussi le hiatus qui existe entre, d'une part, ce qui se joue dans les forums de débat mobilisant les citoyens ou l'opinion et, d'autre part, ce qui se joue dans les arênes de la décision, le plus souvent fermées, techniques et fonctionnelles. Ce hiatus est celui de la difficile conciliation entre deux principes de justification antagonistes particulièrement récurrents dans les organisations publiques locales : d'un côté, une exigence démocratique orientée vers la libre expression de tous et, de l'autre, une exigence d'efficacité technique orientée vers la nécessité de mener à bien, dans un temps raisonnable, un certain nombre de projets et d'opérations.

1.2.- Monographie des communes concernees par le projet Bien que nous nous soyons focalisée sur la Commune Rurale de Tsaraotàna, il nous faut dire que le projet auquel nous avons pris part possède un caractère intercommunal. Voilà pourquoi nous avons tenu à présenter Tsaraotana avec ses liens dans la position géographique et humaine. Avant de commencer l’étude monograhie des communes concernées par le projet, il nous semble nécessaire d’avoir un appercu sur l’étendu de la région Menabe

1.2.1. Apercus sur la region de menabe La région Menabe couvre une superficie de 48 860 km², pour prés de 400 000 habitants, soit une densité de 8 hab/km² 5. Le taux de croissance démographique est de 2,4%, légèrement en dessous de la moyenne nationale (2,8%). A l’origine, la population était composée essentiellement de Sakalava ; au cours du siècle précédent, une vague de migration successive a ramené d’autres ethnies à s’implanter dans la région. Les Vezo ont occupé les zones littorales pour ses activités de pêche, les Bara ont été attirés par l’étendue des pâturages pour s’adonner à des activités agro-

5 In PRD Menabe, projection RGPH 1993 13 pastorales, les originaires du Sud-Est (Masikoro, Antemoro, Antesaka) pour les cultures sur baiboho et de décrues ainsi que les cultures pluviales sur brûlis (hatsaka), les Antandoy, pour l’élevage et l’agriculture itinérante, le Betsileo pour la riziculture et la polyculture sèche, le salariat agricole, les Merina pour la riziculture et le commerce. Le district de Belo sur Tsiribihina est localisé dans la partie nord ouest de la région, et pour une superficie de 7668 km² représente 16% de l’ensemble de la région, la population de la commune s’élevant à 12 423 habitants équivaut à 15 % de la totalité du district pour une densité de 1,6 habitant/km². La population est composée pour plus de la moitié de migrants s’adonnant principalement aux activités agricoles, à l’élevage et une partie à la pêche. Le climat est caractérisé par une saison chaude et pluvieuse de novembre à avril, et une saison moins chaude mais sèche de mai à octobre. La température moyenne annuelle est de 24°8C. La moyenne pour le mois le plus chaud est de 27°7C, et pour le mois le plus frais de 21°5C. La pluviométrie moyenne annuelle est de 780mm. Les mois les plus humides sont janvier et février et les plus secs entre mai et septembre. Le district est exposé à des dépressions tropicales et/ou cyclones entre décembre et mars, avec des vents très forts et de fortes précipitations inondant les champs de cultures. La commune est traversée par le fleuve Tsiribihina et la rivière Manambolo qui irrigue tout au long de son passage d’immenses plaines fertiles favorables aux cultures vivrières, industrielles et commerciales. Il alimente également plusieurs lacs poissonneux. Deux grandes catégories de sol sont présentes dans la Commune : sur les bordures côtières du Canal de Mozambique, des sol halomorphes, plus à l’intérieur vers l’Est des sols d’apport (alluvions brutes ou peu évolués formant des sols de baiboho) et des sols hydromorphes dans les plaines de Belo/Tsiribihina, réputés pour leur fertilité, où entre autres, des cultures industrielles (tabac) ont été développées dans le passé par des grandes sociétés coloniales. Les principales activités économiques sont l’agriculture, l’élevage et la pêche. En terme de superficie, l’agriculture vivrière est prépondérante, avec large dominance de la riziculture, irriguée dans sa majeure partie à partir de réseaux d’infrastructures traditionnelles ou modernes pour certains périmètres, le tout permettant une double culture dans l’année. Les autres cultures vivrières sont le manioc, le maïs (sur brûlis ou dans le baiboho) et la patate douce. Les cultures de rentes sont : les légumineuses à graines (haricot, lentilles, tsiasisa, pois du Cap) et dans une moindre mesure, les cultures industrielles dont l’arachide, la canne à sucre et le tabac. Le sous-secteur de l’élevage est prédominé pat l’élevage bovin en grande partie extensif, mais avec un certain nombre de bœufs dressés pour le travail de sol, notamment pour la riziculture. D’autres espèces animales sont élevées, entre autre le porc (destiné essentiellement au marché des Hauts Plateaux) et les petits ruminants (ovins, caprins). 14

Les activités de pêche sont de deux sortes : i) la pêche maritime traditionnelle des zones côtières (poisson, crabes, crevettes), et ii) la pêche continentale sur le fleuve Tsiribihina, et les lacs (poisson, crevettes). Les activités touristiques et écotouristiques sont en plein essor dans le district, à savoir, la descente du fleuve Tsiribihina, les gorges du Manambolo, et les Parc Nationaux (Tsingy et Bemaraha).

1.2.2. ETUDE AGRO SOCIO-ECONOMIQUE sur les COMMUNES CONCERNEES Rappelons que notre terrain d’étude est la Commune de Tsaraotana, mais cela n’empeche que nous avons aussi collecté des informations sur les deux autres Communes concernés par le meme projet telles que : et Antsoha. Ces trois Communes sont rattachées administrativement au district de Belo sur Tsiribihina, et regroupant 25 fokontany.

1.2.2.1. Situation démographique L’ensemble des 3 communes couvre une superficie de 1847 km², soit le quart de l’étendue du district de Belo sur Tsiribihina, pour une population de 26 567 habitants en 2006, avec une densité moyenne de 14 habitants/km². Pour les 3 communes, les populations sont inégalement reparties. La plus forte concentration se trouve à Tsaraotana avec une densité de 25 hab / km², et Berevo avec 8 hab / km² est la plus faiblement peuplée. Cette forte concentration à Tsaraotana s’explique par la présence des nouveaux aménagements hydro- agricoles et la proximité du fleuve Tsiribihina.

TABLEAU 1 : POPULATION , SUPERFICIE , PAR COMMUNE Nombr Superficie Densité Commune Population e FKT (km²) (hab/km²)

Tsaraotana 10 12 423 500 25

Antsoha 7 7 119 457 16

Berevo 8 7 025 890 8

Total 25 26 567 1847 14 Source : PCD et mise à jour par enquêtes auprès des communes ,2008 15

Avec les autochtones (Sakalava) qui en dehors de la riziculture sont des pêcheurs, la population est composée dans sa majeure partie de migrants, dont : - à Antsoha, des Antemoro et Antesaka (Sud Est) pratiquant la riziculture, la culture de légumineuses à graines (lentilles, tsiasisa) et l’élevage bovin (ethnie Bara) et volailles ; - à Tsaraotana, des Antemoro, Antesaka, et Betsileo, qui avec l’opportunité de vaste terrain des cultures cultivent le tsiasisa, haricots et surtout le riz dans le périmètre de Manambolo ; - à Berevo, des Antandroy, s’adonnant à la culture d’arachide, maïs et à l’élevage ; des Betsileo et Antesaka (Sud Est) à la riziculture, à la culture d’arachide, l’élevage et la pêche ;

TABLEAU 2 : ACTIVITES DE LA POPULATION SELON LEUR ORIGINE ETHNIQUE Commune Tsaraotana Ethnie Provenance Activité Activité Activités secondaires principale Autochtone Riziculture, Tsiasisa, élevage bovins, pêche volailles Antemoro Manakara Existence de vaste terrain Riziculture, Elevage volailles, pêche Antesaka Vangaindrano propice à la CULTURE tsiasisa TSIASISA et le périmètre Betsileo MANAMBOLO pour Zafisoro riziculture

Antsoha Ethnie Provenance Activité Activité Activités secondaires principale Autochtone Riziculture, Patate douce, bovins, lentilles volailles Antemoro Manakara Riziculture, tsiasisa, lentilles Riziculture, Patate douce, bovins, lentilles volailles

Antesaka Vangaindrano Berevo Ethnie Provenance Activité Activité Activités secondaires principale Autochtone Riziculture, Elevage bovins, volailles, pêche Antandroy Sud Salariat, maïs Riziculture, Elevage bovins, volailles, pêche Riziculture Betsileo Fianarantsoa

Source : Enquêtes menées par le B.E TEFY ,2008

1.2.2.2 Infrastructures sociales et services • Education Les 3 communes sont dotées de 21 écoles primaires pour les 25 fokontany, pour un effectif de 3513 élèves en 2006, soit en moyenne près de 167 élèves par école.

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Seule, Berevo est pourvue d’une école secondaire, avec 680 élèves.

TABLEAU 3 : NOMBRE D ’ETABLISSEMENTS SCOLAIRES , D’ELEVES ET TAUX DE

SCOLARISATION , PAR COMMUNE

EDUCATION Tsaraotana Antsoha Berevo Total Ecole Nbre d'écoles 6 6 9 21 Nbre d'élèves 852 1201 1460 3513 Collège Nbre de colleges 1 1 Nbre d'élèves 680 680

Scolarisables 2 131 1 801 1 777 5709 Taux de scolarisation 40% 67% 83% 63% Source: dossier requêtes communes et enquêtes BE TEFY,2008 On en déduit que le taux de scolarisation est moyennement faible. Presque la moitié des enfants scolarisables ne fréquente pas l’école. Ceci pourrait s’expliquer par l’enclavement de ces communes, surtout Tsaraotana. • Santé Les communes sont pourvues chacune d’un CSB2. Cependant, le CSB2 de Tsaraotana est le seul qui a un médecin, on décompte alors pour les 3 communes seulement un médecin, une sage-femme, et un aide sanitaire pour 26567 habitants et un infirmier pour 10700 habitants. Ce taux de couverture sanitaire est très faible et on en déduit que l’accès au service sanitaire est encore un luxe. Les locaux sont vétustes et non entretenus. Les matériels médicaux sont insuffisants. Ceci pourrait s’expliquer par l’enclavement de ces communes. Faute de soins adéquats l’état de dénutrition, surtout des enfants et les mères est assez critique et l’on assiste à une propagation des maladies indicatrices d’une situation sanitaire alarmante dont la tuberculose, les diarrhées, le paludisme et les IST 6. A noter les soins et consultations traditionnelles sont largement pratiqué dans la zone.

6 IST, Infection sexuellement transmissibles 17

TABLEAU 4 : STATISTIQUE DES FORMATIONS SANITAIRES PAR COMMUNE Tsaraotan Berev CSB2 Antsoha Total a o Nombre 1 1 1 3 Nbre médecins 0 0 0 0 Sage femme 0 0 0 0 Infirmier 1 1 1 3 Aide sanitaire 1 0 0 1 Personnel d'appui 0 0 0 Nbre de lits 12 12 Nbre de consultations/an 247/mois 189/mois 436/mois Nbre d'accouchement/an 7/mois 2/mois 9/mois

Population 12 423 7 119 7 025 26 567

Source: dossier requêtes communes Acords et enquêtes BE TEFY,2008 • Eau et électricité et télécommunication

Seule la commune de Tsaraotana dans le Fokotany de Mahasoa dispose de réseau d’adduction d’eau potable parmi les communes concernées directement par le projet. Un projet d’adduction d’eau potable par CARITAS Madagascar est en cours d’exécution dans les Fokotany Antroboky et Tsaraotana. Il existe des bornes fontaines dans le Fokotany Antsiraraka, mais ne sont pas fonctionnel. Ainsi, généralement, l’approvisionnement se fait dans les canaux d’irrigation ou des puits sinon dans les rivières, occasionnant ainsi la dissémination de la bilharziose. De même aucun réseau d’alimentation électrique n’est présent. Mais, le BLU est fonctionnel dans les 3 communes, des points d’appel ORANGE ont été répertoriés dans la commune de Tsaraotana.

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TABLEAU 5 : EAU , ELECTRICITE , TELECOMMUNICATION PAR COMMUNE

Rubrique Berevo Antsoha Tsaraotana

Réseau adduction néant néant Oui EP Puits Oui Eau de rivière Oui Electricité, réseau néant néant néant Electricité privé néant néant néant Points néant néant Télécommunication d’appel BLU Oui 1 ZP* 1 Téléphone néant néant néant SOURCE : brigade de la Gendarmerie, Avril 2008 o Sécurité Comme partout ailleurs, l’insécurité (vols de bœufs, actes de banditisme) sévissait dans la zone. Afin de les réduire, des conventions ont été établies pour l’ensemble de la région et les régions environnantes ainsi qu’au sein des communes elles-mêmes dont le « Dinan’ny Mpihary ». En renfort au détachement et brigade de la gendarmerie nationale, des agents de la sécurité dits « quartiers mobiles » sont recrutés parmi les populations des fokontany moyennant formation pratique adéquate, l’ensemble est dénommé KOLONY (ou colonne). Ainsi, dans la commune d’Antsoha, une brigade de la gendarmerie composée de 17 éléments assure la sécurité dans la commune, 12 « quartiers mobiles » assistent ces agents de sécurité dans leur mission, surtout dans la lutte contre le vol de bœufs. La commune de Tsaraotana a connu diverses formes de criminalité durant les trois dernières années, entre autres, les vols de bœuf, cambriolages de domicile, et assassinats. Les mesures contre la criminalité dont dispose la commune sont encore insuffisantes avec les 5 éléments des forces de l’ordre, appuyés par 10 agents des quartiers mobiles. Pour les autres communes, la sécurité est assurée par l’équipe de la poste avancée de la Gendarmerie et les agents de sécurité qui se trouvent dans les communes.

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• Etat des pistes, accès intra et intercommunaux Pour la commune de Tsaraotana, 45 km de pistes sont praticables toute l’année par voitures, taxi-brousse (RN8 – Tsaraotana), mais il y aura lieu de réhabiliter les 40 km de pistes reliant Antsiraraky à Tanambao, et Atsiraraky à Tanandava. Aucune piste intercommunale n’est praticable actuellement pour permettre à la commune d’avoir des liaisons avec les communes voisines. Cependant, les trafics fluviaux sont plus pratiques en ce moment, pour les canots et les chalands. En général, pour les 3 communes, des vastes régions sont enclavées. Les conséquences de cet enclavement sont le manque d’exploitation des potentialités économiques et le climat d’insécurité qui entrave tout effort de développement. 1.2.2.3. Agriculture • Profil du secteur agricole

Cette région dispose des vastes étendues de plaines propices à l’exploitation des cultures irriguées. L’activité agricole fait vivre plus de 85% de la population.

TABLEAU 6 : SUPERFICIES SOUS CULTURES PAR COMMUNE Total Commune Superficie (km²) superficies cultivées (ha) Tsaraotana 500 1 600 Antsoha 457 880 Berevo 890 1 175 Total 1 847 3 655 Source : B.E TEFY sur la base PCD et monographie communale mise à jour,Mai 2008 En matière de pratiques culturales, elles restent encore de type traditionnel, la mécanisation est encore très faible ; les engrais chimiques ne sont jamais utilisés dans ces zones, et l’utilisation des fumiers de ferme est même tabou dans plusieurs localités. Aussi, aucun point de vente d’intrants agricoles n’est présent dans ces 3 communes.

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TABLEAU 1 : POURCENTAGE DES SUPERFICIES CULTIVEES PAR CULTUREL ET PAR

COMMUNE en % superficies cultivées Spéculation Tsaraotana Antsoha Berevo Ensemble Riz 63 68 18 49,6 Maïs 13 1 38 17,3 Manioc 1 6 4 3,6 Arachide 0 0 1 0,3 Lentilles 1 23 1 8,3 Tabac 8 0 30 12,6 Tsiasisa 13 0 1 4,6 Canne à sucre 1 0 0 0,3 Haricot 3 0 6 3 Patate douce 0 2 1 1 Total 100 100 100 100,0 Source : B.E TEFY sur la base PCD et monographie communale mise à jour, Mai 2008 La riziculture reste l’activité principale des paysans et représente pour une superficie physique de 1 813 ha occupe 49,6 % des superficies cultivées (3 655 ha) pour l’ensemble des 3 communes. Le maximum est de 68 % (dans la commune d’Antsoha) et le minimum 18% à Berevo. Pour l’ensemble de la zone, la culture de riz se fait en 3 saisons 7. La pratique généralisée pour toute la zone est de cultiver au moins dans l’année 2 fois sur la même parcelle, d’où la notion de superficie économique et de superficie physique. Le rendement moyen en riz pour l’ensemble des 3 communes est de 2,4T/ha. La faiblesse des rendements est due à la conjonction de plusieurs facteurs dont : i) mauvaise maîtrise de l’eau ; ii) pénurie de main-d’œuvre, surtout pour les travaux de sarclage ; iii) la propagation des maladies telles que la puriculariose et la virose du riz ; iv) la faible utilisation des semences améliorées, des intrants agricoles et des techniques culturales appropriées.

7 Riz de saison (tsipala) récolte en mai –juin Riz asotry : récolte en août-septembre Riz vary be : récolte en novembre-décembre 21

La production pour les 3 communes est de 5 100 T. Pour l’ensemble des 3 communes, on estime que 40% de la production sont destinées à la vente, les restes destinés à l’autoconsommation. Le potentiel rizicole des 3 communes est encore important car seul le tiers des superficies rizicultivables est cultivé, et seulement 35% des superficies aménageables sont aménagées.

TABLEAU 8 : POTENTIEL RIZICOLE PAR COMMUNE ANTSOHA TSARAOTANA BEREVO ENSEMBLE % population 80 100 40 73 Périmètre Périmètre Périmètre Superficie (ha) Manambolo Antsetaky Andranomandeha Cultivable 2 000 1 000 40 1 085 800 4 925 Cultivée 600 800 40 880 460 2 780 % 30 80 100 81 58 70 1 2,0 2,0 2,0 1,0 Rendement t/ha 2 Production 1 200 1 600 80 1 760 460 annuelle 5 100 Aménageable 2 000 1 000 40 45 1000 4 085 Aménagée 600 1 000 40 40 1000 2 680 % 30 100 100 89 100 84 Irriguée 600 800 40 40 800 2 280 % 100 80 100 100 80 92 % 60 50 75 Autoconsommation Vente 40 50 25 Source : B.E TEFY sur la base PCD et monographie communale mise à jour, Mai 2008

Parmi les cultures céréalières , le maïs pour une superficie de 658 ha occupe 17,3 % des surfaces cultivées pour les 3 communes. La production totale des 3 communes avoisine les 1020 T dont 25% à 50% pour l’autoconsommation, les restes destinés à la vente. Les légumineuses à graines , communément dénommées « grains secs » ont été identifiées comme une des filières porteuses de la zone et de la région Menabe. En premier lieu les lentilles qui occupe 5% des superficies sous cultures, dont le maximum (23%) est localisé dans la commune d’Antsoha , laquelle est la première commune productrice de lentilles à

22 l’échelle nationale, pour une superficie de 200 ha. La production totale de lentilles pour l’ensemble des 3 communes avoisine les 545 T, pour une superficie de 565 ha, et un rendement de 700 kg/Ha. Avec le développement de l’approche filière initiée, entre autres, par le Programme MCA, dont l’Agriculture Business Center (ABC), le développement de la culture de lentilles dans cette zone est appelé à se développer dans un avenir très proche. Il en serait de même pour la culture de haricot et de tsiasisa , qui à eux deux pour les 3 communes occupe près de 9 % des superficies cultivées. Bref, l’ensemble des légumineuses (lentilles, tsiasisa, haricot) représente 7 % des superficies cultivées, soit près de 548 ha pour l’ensemble des 3 communes. Les autres cultures vivrières pratiquées dans la zone sont le manioc et la patate douce qui ensemble occupent 5% des superficies cultivées, en grande partie destinée à l’autoconsommation. La culture de tabac a été depuis longtemps la culture industrielle prédominante dans cette région. (8,7% des superficies sous cultures, 520 ha) et dont la production actuelle est en grande partie destinée à la consommation locale, Berevo en est la commune la plus productrice.

TABLEAU 9 : SUPERFICIE , PRODUCTION PAR CULTURE PAR COMMUNE Tsaraotana Antsoha Berevo Production Production Production Sup (ha) Sup (ha) Sup (ha) Spéculation (t) (t) (t) Riz (*) 1 000 4000 600 2400 213 648 Maïs 200 200 10 20 448 800 Manioc 10 20 50 65 49 184 Arachide 17 15 Lentilles 20 40 200 100 10 12 Tabac 120 50 350 221 Tsiasisa 200 100 9 26 Canne à sucre 10 40 Haricot 40 100 69 152 Patate douce 20 40 10 50 Total 1 600 880 1 175 Source : B.E TEFY sur la base PCD et monographie communale mise à jour, Mai 2008

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Le rendement en riz est de 1,86T/ha, il est aussi de 1,86T/ha pour le maïs et 500Kg/ha pour les lentilles.

TABLEAU 10 : RENDEMENT PAR CULTURE ET PAR COMMUNE Unité : T/ha

Spéculation Tsaraotana Antsoha Berevo Ensemble Riz 2,0 2,0 1,5 2,4 Maïs 1,0 2,0 1,8 1,7 Manioc 2,0 1,3 3,8 3,6 Arachide 0,9 0,9 Lentilles 2,0 0,5 1,2 0,8 Tabac 0,4 0,6 0,8 Tsiasisa 0,5 2,9 0,7 Canne à sucre 4,0 1,5 Haricot 2,5 2,2 1,5 Patate douce 2,0 5,0 3,4 Source : B.E TEFY sur la base PCD et monographie communale mise à jour,Mai 2008 Au total, les 3 communes objet de la présente étude dans le cadre de la réhabilitation des pistes qui les relient sont dotées de potentiel agricole certain, dont en premier la riziculture, et par les superficies aménageables, les débouchés vers les autres régions, la culture des légumineuses à graines à cause des conditions agro-écologiques favorables de la zone et l’énorme opportunité vers le marché extérieur (tout au moins régional), les cultures industrielles dont l’arachide est bien adaptée aux conditions agricoles et écologiques de la région. 1.2.2.4. ELEVAGE L’élevage demeure une activité importante dans ces communes. L’élevage bovin prédomine le secteur élevage. Il s’agit d’un élevage extensif de type traditionnel et contemplatif. L’élevage de bœufs est surtout pratiqué à titre spéculatif, pour permettre à l’acquisition des zébus, la majeure partie des revenus issus de la vente des produits agricoles sont affectés à l’achat de zébus. L’élevage bovin dans la zone constitue ainsi un fonds d’épargne pour les paysans. L’effectif du cheptel bovin avoisine les 20 710 têtes pour l’ensemble des 3 communes, pour 11 277 éleveurs, soit en moyenne 1,8 têtes par éleveur. En outre, les éleveurs de zébus sont confrontés à des problèmes de vol de bœufs, de manque de pâturages et d’eau pendant la saison sèche.

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TABLEAU 11: EFFECTIF DU CHEPTEL BOVIN PAR COMMUNE

Nbre de têtes par Commune Effectif Nbre d'éleveurs éleveur Tsaraotana 3 298 1 872 1,8 Antsoha 5 600 1 582 3,5 Berevo 2 580 1 561 1,7 Total 20 710 11 277 1,8 Source :PRD de la Région Menabe, 2008 1.2.2.5. PECHE Les activités de pêches dans ces régions sont de types traditionnels, et se pratiquent dans le fleuve Tsiribihina, les rivières et les lacs. L’espèce la plus répandue est le tilapia. La pêche est fructueuse en saison de pluies, mais les poissons pêchés sont destinés au commerce local. Dans la commune de Tsaraotana, et Berevo, on estime que 10% de la population active s’adonne aux activités de la pêche sur le fleuve Tsiribihina. Dans les communes d’Antsoha et de Tsaraotana, les pêches en eau douce se font sur la rivière et lac d’Andranomandeha. 1.2.2.6. TOURISME ET ECOTOURISME La région de Menabe regorge de potentialités touristiques. La descente de Tsiribihana : localement des touristes louent les services des piroguiers, possibilité également de descendre sur un chaland équipé avec repas et bivouacs. La descente de Tsiribihana est un périple (160 km), qui s’effectue de trois à cinq jours. Il permet d’observer, dans des paysages changeants, une multitude d’animaux sauvages (héron, canards, chauves souris, lémuriens). Le passage de gorges à travers le massif de Bemaraha est un des points forts de la descente. L’arrivée se fait au débarcadère de Tsaraotana ou à Tsimafana avec possibilité de rejoindre par voiture. Ce circuit est prolongé par la visite du Tsingy de Bemaraha, l’allée des Baobabs à Morondava, et la plage de sable blanc de . L’ouverture de l’axe Begidro – – Antsoha - ou Berevo – Tsaraotana engendre un nouvel circuit écotouristique de la région par la présence des forêts riches en faunes et flores endémiques de Madagascar. 1.2.2.7. PRIORITES ET POTENTIEL DE DEVELOPPEMENT Les priorités de développement du secteur agricole dans la zone répondent à la ligne directrice de l’Axe Stratégique 1 du Plan Régional de Développement (PRD) : redynamiser l’économie régionale, en donnant la priorité au développement des secteurs porteurs de croissance. Les 4 secteurs prioritaires identifiés étant : i) la riziculture ; 25

ii) les légumineuses (filière grains secs et arachide ; iii) la pêche et aquaculture ; iv) le tourisme et écotourisme. Ces priorités sont eux-mêmes conformes aux défis du MAP dans le cadre du développement rural, en particulier les défis n° 4 : Promouvoir les activités orientées vers le marché, n°5 : Diversifier les activités agricoles. Ainsi, pour la commune d’Antsoha , l’axe stratégique A se rapporte au Développement Agricole par le renforcement des activités agricoles et dont les plans d’actions sont : i) l’amélioration ou mise à disposition d’infrastructures agricoles ; ii) la mise en place d’une structure mutualiste d’épargne financière ; iii) l’amélioration de la production agricole ; iv) l’amélioration de l’élevage bovin.

Pour la c ommune Tsaraotana , l’Axe stratégique 1 du PCD se réfère à : i) la mise à disposition d’infrastructures pour l’amélioration de la production agricole ; ii) la mise en place de services d’éducation de proximité ; iii) la promotion de l’activité agricole ; iv) la pérennisation et diversification de la production animale ; v) l’amélioration des activités économiques non agricoles ; vi) la maîtrise de marché.

Pour la c ommune Berevo , l’Axe stratégique du PCD se réfère à : i) la mise à disposition d’infrastructures pour l’amélioration de la production agricole, ii) la mise en place de services d’éducation de proximité ; iii) la promotion de l’activité agricole ; iv) la pérennisation et diversification de la production animale ; v) l’amélioration des activités économiques non agricoles : pêche et écotourisme ; vi) la maîtrise de marché. En conclusion, compte tenu de l’énorme potentiel économique de ces communes sur le plan agricole et dans le domaine touristique, l’amélioration des voies de transport intra régional contribuerait à développer les échanges. Ceci serait bénéfique aussi bien sur le plan économique que sur le plan de la cohésion sociale des habitants. 1.3 Etudes du trafic 1.3.1. Les infrastructures routières Le parc roulant 26

L’effectif du parc roulant dans les Communes de la zone du projet est donné dans le tableau suivant :

TABLEAU 12 : LES MOYENS DE TRANSPORT

CommunesCamion/ Camions Véhicules Vélos Motos Charrettes Pirogues/ Camion- < 16T particuliers Cannot nette < 10T Tsaraotana 7 5 8 15 5 20 15 Berevo 1 0 1 3 3 15 13

Source : Enquêtes BE TEFY août 2008

L’effectif des moyens intermédiaires de transport (vélos, motos, charrettes) est très élevé Typologie des routes Le tableau suivant donne les différents types de routes qui traversent la zone du projet :

TABLEAU 13 : LES ROUTES DE LA ZONE DU PROJET Communes Types Longueur (km) Praticabilité Etat Tsaraotana – Berevo Pistes Rurales RIC 31 Temporaire Mauvais Antsoha - Tsaraotana Pistes Rurales RIC 23,5 Praticable Moyenne

Source : PCD des Communes concernées ; enquêtes BE TEFY. ,2008

1.3.2 Estimation du trafic Le trafic ayant cours dans la zone du projet est de deux types : - Le trafic actuel - Le trafic induit (après la réhabilitation des pistes) Trafic actuel Pour pouvoir estimer le trafic sur les pistes faisant l’objet de réhabilitation dans le cadre du projet, nous avons effectué des comptages à différents points :

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Axe Antsiraraka-Tsaraotana Poste de comptage : à l’entrée de la Fokotany Antsiraraka Le tableau suivant donne le volume de trafic sur cet axe :

TABLEAU 14 : LE TRAFIC SUR L ’AXE ANTSOHA -ANTSETAKA Coefficient Coefficient de Jour Jour de Trafic Communes de pondération x ordinaire marché moyen pondération Trafic moyen Véhicules particuliers, 4x4 08 10 09 03 27 Familiales Bâchés, 02 02 02 02 04 Minibus(1) Camions et Autocars de 02 04 03 04 12 PTC<10t Camions de PTC<16 t 02 02 02 05 10 Train double et articulée 00 00 00 06 00 (5) Vélos/Motos 03 05 03 07 21 Charrette 05 10 08 03 24 Source : enquêtes BE TEFY, Mai 2008 Le trafic motorisé sur cet axe est faible. En moyenne 03 véhicules empruntent cet axe par jour. Par contre, le trafic non motorisé est important. Le trafic à dos d’homme est également utilisé par la population, à raison de 10 par jour. On conclut que le transport terrestre sur la piste Antsiraraka - Tsaraotana est en phase de développement. Elle a un accès sur le fleuve de Tsiribihina. D’où développement du trafic fluvial à raison de 06 Cannots au minimum assurant les liaisons hebdomadaires entre Tsaraotana, Belo sur Tsiribihina, Begidro et . Bref, une fois les pistes desservant les Communes concernées réhabilitées, on assiste à une augmentation significative du trafic, surtout motorisé. Le nombre de trafic N (Poids véhicules > 3 tonnes) à prendre en compte pour cet axe varie de 50 à 100 par jour. • Contexte hydroclimatique La région présente, dans l'année, deux saisons climatiques bien distinctes : une saison chaude et pluvieuse, de novembre à avril, et une saison moins chaude et très sèche, de mai à octobre. La température moyenne est de 25,1°C, la pluviométrie est comprise entre 800 et 1.000 mm par an. D’une manière générale, les conditions climatiques de la région sont favorables à

28 l’agriculture. L’irrigation est généralement nécessaire durant la période sèche pour compenser les pertes par évapotranspiration. Données de stations météorologiques Station Station Morondava Miandrivazo Latitude 20°17’ 19°32 Altitude 8 7’ Température moyenne annuelle 24°8 27°2 Température moyenne mois le plus frais 21° 23°7 Température moyenne mois le plus chaud 27°7’ 29° Pluie moyenne annuelle (mm) 780 1.425 Nombre de mois secs 8 7 Hygrométrie annuelle (%) 65 58 Insolation moyenne (heures) 3.560 - Evaporation (Piche) 12.325 1.090 ETR (Thornthwaite) 755 1.149 Indice de Martonne 11 19

Pluviométrie

- La pluviométrie comprise entre 600 et 1 000 mm/an devient le facteur limitant des activités agricoles dans la région.

La période la plus humide se situe en février et la période sèche de mai à septembre

Compte tenu de l’étendue du bassin versant de rivières, le débit des eaux atteint généralement leur extremum pendant les précipitations violentes d’une journée. Le régime du débit suit approximativement celui des pluies tombant dans la zone et, à cause du caractère sédimentaire du lit, la plupart des ruisseaux et rivières se trouvent à sec durant la période sèche.

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CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE

Plusieurs étapes ont été suivies aucours de la réalisation de notre étude, nous allons les voir successivement pour plus de détails.

Le contact avec l’organisme responsable du projet AD2M (Appui au Développement de Melaky et Menabe) constitue une première approche. Elle nous est indispensable car elle nous a beaucoup aidé pour la suite de notre recherche ; en fait elle est comme une étape préparatoire avant la déscente sur terrain d’étude, elle nous a aussi donné un premier appercu sur les zones d’intervention du projet. Il s’agit de la consultation des documents antérieurs concernant les travaux des autres chercheurs.Cette ouverture sur les recherches réalisées auparavant nous a fourni des informations utiles et très importantes, et cela nous a permi de ne plus récommencer ce qui a été déjà fait et de reperer les demarches à suivre pour la suite de la recherche.

2.1. MODE DE RECUEIL DES INFORMATIONS 2.1.1. OUTILS ET TECHNIQUE UTILISES 2.1.1.1. LE QUESTIONNAIRE La langue malgache officielle, suivi d’une traduction française des questions a été la formule adopté pour la rédaction des questionnaires. Mais il y a des cas ou nous avons utilisé le dialecte local.

2.1.1.2. ECHANTILLONNAGE - En premier lieu, l’établissement de l’échantillonnage ne prend en compte que les données objectives ; ce sont les caractères quantifiables de la population qui se définissent de l’age (au dessus de 18 ans) ; du sexe (masculin, féminin). - En second lieu viennent les données semi- objectives comme le niveau d’instruction et la profession. - En troisième lieu, les données dites subjectives comme la situation matrimoniale, la religion, l’appartenance ethnique sont mentionnées. De plus, la technique du focus group a été pour nous une autre façon de réaliser les entretiens. Cette approche nous a permis de rassembler beaucoup plus de personne, et d’avoir des riches informations, mais ne pouvait satisfaire qu’une population limitée de l’échantillon, par exemple, membres des associations des usagers.

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2.1.1.3. REPERAGE DE LA POPULATION CIBLE POUR LE QUESTIONNAIRE Avant d’entamer ce sous chapitre, nous tenons à vous informer que pendant notre enquête, certaines personnes qui ont refusé de répondre aux questionnaires et d’autres ont tenté de négocier leur réponse en contrepartie d’une rémunération. D’autre part, nous avons remarqué qu’il y a une certaine méfiance par rapport à la situation politique actuelle, une raison de plus pour que les autres personnes aient du mal à exposer leur avis. Par contre, d’autres personnes ont répondu sans hésitation aux questions que nous avions posées.

2.1.2. Les caractères Socio-démographiques 2.1.2.1. Les caractères des données objectives 2.1.2.1.1. Caractéristique rural Etant données les prérogatives du projet AD2M, concernant le fait que ledit projet a un caractère intercommunal, il nous a fallu présenter les trois communes concernées dans l’objectif de contextualiser notre approche de terrain. La zone rurale est assimilée à la prédominance d’activités liées à l’agriculture et à l’élevage ainsi qu’à un faible taux d’habitants. L’Encyclopedia Universalis définit « l’espace rural » dans son sens étymologique comme la campagne qui regroupe l’espace naturel (non accompagné par l’homme) et l’espace agricole. Le tableau suivant montre les rendements des produits agricoles existant dans les 3 Communes par an et en Tonnes, et aussi les nombres des têtes de bovin en ce qui concerne l’élevage.

TABLEAU 15 : LES PRINCIPALES POTENTIALITES SOCIO -ECONOMIQUES DE LA ZONE DU PROJET Principales productions agricoles Elevage Communes Population Riz (T) Mais (T) Lentille (T) Bovin (têtes) Berevo 7 025 324 336 24 2 580 Antsoha 7 199 300 60 100 3 200 Tsaraotana 12 423 4 800 130 40 3 298 TOTAL 26 647 5 424 526 164 9 078

Source : Enquêtes réalisés par le BE TEFY et PCD des Communes concernées, Mai 2008

2.1.2.1.2. Caractéristique par âge Répartition par âge des personnes enquêtées 31

- Quand au choix de l’âge des personnes enquêtées, nous avons décider de n’enquêter que des personnes âgées plus de 18 ans vue la qualité des informations que nous souhaitons obtenir. - Voici le tableau montrant cette répartition pour chaque Commune.

TABLEAU 16 : REPRESENTATION PAR AGE DE L ’ECHANTILLON

AGE Fokontany 18 à 25 ans 26 à 50 ans 50 ans et plus Total Antsiraraka 15 14 09 38 Antroboky 13 16 06 35 Tsaraotana 17 18 12 47 Total 45 48 9 120 Source : nos propres enquêtes, Tsaraotana, 2008 Les personnes que nous avons enquêtées sont donc des représentant de chaque Commune : Maire, Adjoint au maire, membre de l’association des usagers, Président fokontany, Oloben’ny tanàna. Mis à part ces représentants des Communes, nous avons aussi interviewé des personnels (2) responsables du projet ADM et aussi des personnels (2) de l’organisme du financement (FIDA). Au total, nous avons enquêtée et interviewé 30 personnes. Cette répartition par âge des enquêtées est importante car les besoins, les aspirations et les opinions s’observent selon les générations ; les plus âgés et les plus jeunes ont des avis inégaux pour ne pas dire totalement contradictoires. Mais n’empêche que sur certaine question, elles partagent quand même les même avis.

2.1.2.1.3. Caractéristique par sexe La répartition par sexe des personnes enquêtées est surtout e relation avec le résultat de notre observation pendant le Focus groupes des associations des usagers au cours duquel nous avons constatée que les femmes ont peur des hommes, et à cause de cela, elles demandent l’autorisation des hommes avant de pendre la parole. Notons que dans cette association sur les 56 membres, il n ‘y a que 9 femmes. Nous avons remarqué que les femmes dans cette association ont du mal à s’exprimer à cause de leur timidité face à déséquilibre des membres. Par contre, en ce qui concerne le contenu de la réponse aux questions posées, les femmes semblent moins méfiantes par rapport aux hommes, et leurs informations nous semblent plus fiables. 32

TABLEAU 17 : REPARTITION PAR SEXE

FOKONTANY MASCULINS FEMINIS Antsiraraka 20 18 Antroboky 19 16 Tsaraotàna 26 21 Total 65 55 Source : nos propres enquêtes, Tsaraotana, 2008

Après notre échec pendant le Focus group des membres de l’AUP, nous avons décidé de faire des entretiens semi directifs avec les autres femmes de la Commune. Et notre remarque est que les femmes s’expriment mieux à l’absence des hommes.

2.2. Les caractéristiques des données Semi objectives 2.2.1 Caractéristique par le niveau d’instruction des personnes enquêtées Ce caractéristique par le niveau d’instruction est présentée par le tableau ci-dessous

TABLEAU 18 : LE NIVEAU D ’INSTRUCTION Fokontany Primaire Secondaire Supérieur Antsiraraka 20 08 01 Antroboky 24 09 03 Tsaraotàna 32 11 02 Total 86 28 06 Source : nos propres enquêtes, Tsaraotana,Mai 2008

La lecture de ce tableau nous permet de constater que la population enquêtée est moyennement scolarisée. Les personnes qui ont un niveau d’instruction plus élevé ont une certaine facilité à répondre aux questions (Maire et Adjoint) par rapport aux autres personnes dont le niveau d’instruction est plus faible (membre des associations, président fokontany).

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2.2.2 Caractéristique socio-professionnelle

TABLEAU 19 LES CARACTERES SOCIO -PROFESSIONNEL DES ENQUETEES PROFESSIONS COMMUNES Administrations Agriculture et Artisanat Chomeur Elévage Antsiraraka 02 22 09 05 Antroboky 01 23 07 04 Tsaraotàna 03 30 08 06 Total 06 75 24 15 Source: enquête personnelle, Tsaraotana, Mai 2008 Les agents de l’État comme le chef fokontany, le Maire et son adjoint sont classées dans la rubrique administration, tandis que les restes des enquêtées sont repartis dans la rubrique agriculture, élevage, artisanat, chômeur.

2.2.3. LES DIFFICULTES RENCONTREES Nous avons pu observer les difficultés suivantes : - l’insuffisance de personnes ressources locales, pour la collecte de certaine données dans le cadre de diagnostic participatif, et les lourdes responsabilités qui les incombent (environnement, santé, éducation…), - le nombre élevé d’analphabètes, - l’indisponibilité de la population pendant le jour ouvrable et en période de récolte, - le non respect des engagements du au déplacement fréquent des personnes formées, - la difficulté de l’application du règlement intérieur et des dina

2.2.4. LES SOLUTIONS APPORTEES Pour faire face à ces difficultés, des solutions sont envisagées : - l’organisation des réunions à la fin de semaine - la mobilisation de chaque entité pour le respect de leur engagement, - l’application et échange, - l’implication des chefs Fokontany pour l’application du règlement intérieur et de dina.

2.2.5. LES LECONS TIREES Des leçons peuvent être tirées de cette expérience de mobilisation sociale autour des infrastructures routières : 34

- travailler avec les communautés de base requiert de la transparence pour la mise en œuvre effective du projet - le choix avisé des personnes ressources à impliquer dans le comité est un facteur de réussite pour instaurer la confiance mutuelle, - la définition claire des rôles et des responsabilités est indispensable pour la bonne réalisation des activités, - la veille sur l’équilibre des relations autorités locales et comité de l’association, qui peuvent devenir conflictuelles au fur et à mesure de la prise de décision, est un gage de réussite, - une bonne communication entre toutes les entités de tutelle des infrastructures est indispensable pour une bonne gestion.

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DEUXIEME PARTIE : MANIFESTATION DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE A TRAVERS LE PROJET

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DEUXIEME PARTIE MANIFESTATION DE L‘APPROCHE PARTICIPATIVE A TRAVERS LE PROJET

Introduction partielle

Les projets de développement sont les manifestations concrète et directe de la coopération internationale pour la population des Etats bénéficiaires. Ces projets ne se limitent pas à leurs réalisations mais ce qui est très important c’est surtout leur pérennisation. Ici la question est de savoir si l’application de la méthode de l’Approche Participative suffit- elle à stabiliser le développement d’un pays ?

Les organismes de coopérations étrangères, intervenant dans le cadre de projet de développement à Madagascar, déclarent comme objectif première de l’Approche participative la durabilité du projet ainsi réalisé ; cela nécessite la responsabilisation des populations bénéficiaires à l’entretien des infrastructures et à la gestion correcte et autonome de son utilisation. C’est le cas du projet de construction et de réhabilitation des pistes rurales, qui est le centre de notre étude.

La démarche méthodologique adoptée pour cette étude a été établie à partir de deux préalables : -repérer les projets de développement récent et appliquant dans leurs textes l’Approche Participative tant dans le choix du projet que dans sa réalisation ; -approcher tous les acteurs (partenaire, responsable du projet bénéficiaire et non bénéficiaire) impliqués dans le cycle du projet. L’AD2M a la pratique suivant de l’Approche Participative : -la participation des bénéficiaire du projet est fixée à 25% du montant total du coût du projet prévu, mais elle peut être en nature, en main d’oeuvre ou en numéraires ; -l’association devrait établir une étroite collaboration avec la Commune et éviter toute forme de conflits. D’ailleurs, l’AD2M vérifie toujours la pertinence des priorités en concertation avec les entités concernées.

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CHAPITRE 3 : PRESENTATION DU PROJET

Le contexte économico-politique de ces derniers mois ont profondément transformé les réalités vécues à Madagascar. Nous voulons dire que pendant notre période de terain, en 2008, les tendances générales étaient marquées par l’uitlisation du MAP (Madagascar Action Plan), dans les projets de développement. Nous avons tout de même tenu à conserver les éléments d’un tel document dans notre mémoire de maîtrise, puisque le phénomène que nous voulons analyser s’est établi dans un tel cadre. Que le lecteur ne soit donc pas étonné du décalage bibliographique qui peut se glisser dans nos démarches.

Le Programme AD2M s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté dans les deux anciennes provinces de Mahajanga et de Toliara, et tient compte des objectifs du MAP, programme quinquennal du gouvernement Malagasy, principalement dans l’engagement N° 02 et N°04 :

- Engagement 2 Nous serons une nation reliée. Nous construirons des routes de qualité, des chemins de fer, des ports, des aéroports et mettrons en place des systèmes de technologie de l’information dans tout le pays pour soutenir le processus de développement rapide, la facilitation des entreprises et du commerce, la communication entre nos citoyens et les visiteurs, et pour nous assurer que le niveau de vie et l’accès pour tous aux ressources et au savoir général s’améliorent défi 1 • accorder une priorité aux infrastructures de développement pour les pôles de croissance défi 2 • améliorer l’efficacité et la qualité de la circulation des biens et des personnes défi 3 • améliorer l’accès à des services de transport dans tout le pays - Engagement 4 Le développement rural dynamique et la réduction effective de la pauvreté sont à la base des efforts du gouvernement. Nos régions rurales prospéreront à travers une révolution verte qui augmentera substantiellement la production agricole. Des centres d’agrobusiness seront institués pour assister dans les formations et la satisfaction des besoins tels que l’irrigation, les semences, les engrais et les installations de stockage.

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defi 4 • promouvoir les activités orientées vers le marché defi 6 • accroître la valeur ajoutée agricole et promouvoir l’agrobusiness

3-1- CONTEXTE GENERAL 3-1-1-LE PROJET D’APPUI AU DEVELOPPEMENT DE MENABE ET DU MELAKY (AD2M) Le projet AD2M s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté dans le Menabe et le Melaky et tient compte des objectifs du MAP, principalement dans l’engagement n°4. Le Projet est organisé autour de 3 composantes : • Composante 1 : Appui à la gouvernance locale et à la sécurisation foncière • Composante 2 : Appui à la mise en valeur durable des infrastructures de base • Composante 3 : Gestion du projet et suivi-évaluation Son exécution est prévue sur une durée de 8 ans, subdivisée en deux phases de 4 ans. Des cofinancements et partenariats stratégiques (technique et financier) seront recherchés et des accords de principes ont déjà été exprimés notamment avec le Millenium Challenge Account (MCA) et le Programme ACORDS de l’Union Européenne et le programme SAHA de la coopération suisse. La mise en œuvre de ces activités sera confiée à des organismes partenaires ou prestataires de services spécialisés (ONG, bureaux d’études, entreprises privées, services techniques déconcentrés, etc.) de préférence issus des deux régions (connaissance des spécificités locales, rapports de confiance déjà établis avec les communautés rurales) et ayant une expertise affirmée et/ou des potentiels de professionnalisation et de pérennité après projet.

3-1-2-Les Objectifs du projet Apporter des solutions à la prédominance de la pauvreté dans la région de Menabe : amélioration de la condition de vie de la population par l’intermediaire des infrastructures de qualité et responsabiliser et integrer la population dans toues les phases du projet envue de la perennisation du développement de leur localité. - L’appui à i) la politique, aux processus et mesures ou mécanismes de sécurisation foncière et de droits du sol, au niveau national et dans les zones d’application territoriale du projet, dans un cadre de gestion foncière décentralisée portant aussi bien sur l’appropriation individuelle que sur le faire-valoir indirect ; ii) à la réforme et la mise en œuvre du cadre

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institutionnel et réglementaire de la sécurisation foncière pour la valorisation durable des systèmes d’exploitation et la protection des ressources naturelles. - La mise en valeur durable de la base productive par l’appui à la valorisation et à la gestion des bas-fonds et petits bassins versants, à la mise en œuvre de techniques antiérosives et de conservation, à la gestion durable de la fertilité des sols et de l’utilisation adaptée d’amendements organiques et d’intrants, avec le renforcement des capacités des bénéficiaires par la formation et la fourniture de services techniques et financiers adaptés aux besoins des populations rurales concernées.

3.2. GENERALITES DU PROJET DE REHABILITATION Le Projet AD2M a opté au financement du projet de réhabilitation des pistes agricoles après une priorisation des projets. Le projet aussi a été pris comme priorité dans le PRD de la Région MENABE, en considérant les Communes de la rive gauche du fleuve Tsiribihina comme les premières productrices de grain sec de la région avec l’appui d’autres projets (ABC du MCA, Programme SAHA Menabe, ACORDS, etc.). La réhabilitation de la piste entraîne aussi la création de « pôles de développement » en permettant le financement des initiatives intercommunales incluant plusieurs communes (bassins versants, pistes rurales, marchés intercommunaux, communication, etc.) avec des investissements communaux destinés à améliorer l’accès aux services publics de base (santé, éducation, eau potable, ...) des populations concernées. La réhabilitation de la piste a pour objectifs de mettre à la disposition des bénéficiaires une route praticable pendant toute l’année, et avoir des bénéficiaires capables de gérer, exploiter, entretenir les pistes. 3.2.1. Les Objectifs Spécifiques : - amélioration des flux d’échanges commerciaux d'une zone à haute potentialité de production agricole, notamment des circuits d’approvisionnement et de distribution ; - contribution au développement des infrastructures communales, inter-communales et de la région afin d'améliorer les services fournis et la meilleure augmentation des surfaces cultivables dans le but d'augmenter les productions ; - source de revenu pour les communes et la région, permettant ainsi d’augmenter leurs recettes et par conséquent leurs capacités d’entretien des infrastructures existantes et celles d’investissement ; - le désenclavement de la zone par le biais de la réhabilitation des pistes, afin de faciliter la circulation des produits locaux ainsi que ceux entrant, l'accès aux services publics de base des populations bénéficiaires ;

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l'incitation du trafic pour améliorer la communication, les conditions de transport, et accroître l'injection monétaire dans cette région.

3.2.2. Historique du Projet Le Fokontany de Tsaraotana était l’ancien Chef Lieu de la Commune. Antsiraraka a été fondé en 1990 suite à un projet d’installation de migrants agriculteurs nommés « Paysan Moderne » de l’époque et exploitant le périmètre de MANAMBOLO. Antsiraraka a été choisi comme Chef Lieu de la Commune en 2004 en raison de sa position géographique, il est situé au centre de 10 fokontany qui sont : Antsiraraka, Tsaraotana, Tanambao, Ambato, Tanandava, Andimaky, Mialiloha, Ambalamahasoa, Antroboky, Andranomandeha (Il compte 12 423 habitants). Suite à l’appel de financement au sein du FIDA en 2005, cet organisme de financement a envoyé un missionnaire en 2006 pour procéder à l’évaluation des besoins de la commune. Un rapport était établi pour l’AD2M qui finalement accorde le financement des projets de construction de pistes rurales. En 1990 la BAD avait financé la réhabilitation du périmètre de Manambolo y compris les pistes rurales. Le programme AD2M et la commune de Tsaraotana ont été déjà en collaboration depuis 1 an avec un accord de partenariat qui s’étale sur 8 ans. L’AD2M envisage de financer au sein de la commune les travaux suivants :

• couloir de vaccination ; • reboisement ; • réalisation de pépinières ; • exécution de barrage ; • réalisation de piste agricole ; • réalisation de piste inter fokontany ; • réhabilitation de canal ; • dotation d’équipements et matériels agricoles ; • réalisation de silo.

3.3. OBJECTIFS DU PROJET DE RECONSTRUCTIONTION DE LA PISTE Le projet de l’AD2M sur la recontruction de pistes est financé par le FIDA. Ce programme intervient dans les communes rurales des régions du Melaky et du Menabe est conçu selon un processus participatif dont la mise en œuvre coïncide avec la politique de décentralisation en cours à Madagascar.

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Les objectifs principaux de ce programme ayant incité la commune à procéder à la demande de construction et de réhabilitation des pistes, se rapportent essentiellement sur les avantages suivants :

- sécurisation foncière ;

- accessibilité en eau potable ;

- amélioration durable de leur base productive ;

- édification des bases du développement régional intégré ;

- renforcement des ressources et capacités locales ;

- amélioration de l’accès aux services sociaux ; et

- augmentation des revenus agricoles.

Des avantages spécifiques existent:

- accessibilité à l’embarcadère de Tsaraotana pour l’évacuation des produits agricoles des zones environnantes par la voie fluviale ;

- une alternative pour l’approvisionnement en produit de première nécessité des zones, soit par la voie fluviale et/ou routière ;

- l’axe Tsimafana – Antsiraraka est déjà réhabilité, le projet en question permet la jonction jusqu’à l’embarcadère de Tsaraotana c’est-à-dire le fleuve Tsiribihina ;

- l’approvisionnement de la commune de Berevo sera effectif ;

- l’évacuation des produits agricoles d’Antsoha et de Tsaraotana. La décision d’appuyer la commune sélectionnée par le biais d’un budget d’investissement, ainsi que de financer les projets de réhabilitation, est prise au niveau des responsables du programme en concertation avec la commune et les principaux bénéficiaires.

3.3.1. CONTENU DE LA DEMANDE ET JUSTIFICATIONS DU PROJET La recontruction de la piste a été soutenue et éligible au niveau des différentes instances de l’AD2M. Elle est transmise à la commune de Tsaraotana et aux bénéficiaires d’où la priorisation de reconstruction suivante a été proposée : - Lot n° 01 : Périmètre agricole Tsaraotana 15,000 km - Lot n° 03 : Tsaraotana - Antsiraraka 5,000 km - Lot n° 04 : Tanambao - Antsiraraka 7,000 km Nombreuses sont les raisons qui ont poussé la commune concernée à agir, notamment en raison des problèmes communs à savoir :

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 La croissance démographique engendrant un fait telle que les ménages ont du mal à subvenir aux besoins de la famille toute entière à cause de la limitation de leurs activités  Immigration incontrôlée vers le périmètre Manambolo de la population des communes voisines suite au problème d’enclavement  Impossibilité d’évacuation des produits  Déficitaires en riz des autres communes : Berevo, Antsoha.  Baisse de prix de produit acheté par les collecteurs  Etat de santé précaire du à l’absence des infrastructures sanitaire de base et confirmé par la difficulté d’évacuation sanitaire En outre, il y a des échanges commerciaux importants entre communes, et avec les communes de la rive droite et le district de Miandrivazo . Le projet de réhabilitation proposé par la commune concernée est pertinent pour la zone, et pour la région dans le but de renforcer le pôle de croissance dans la zone nord de la région de Menabe, et il contribue à renforcer l’économie régionale, qui ne cesse de se ralentir, par les impacts qu’il va générer.

3.3.2. L’ORGANISME DE FINANCEMENT 3.3.2.1. Les stratégies du FIDA pour la réduction de la pauvreté en Afrique La stratégie du FIDA pour la réduction de la pauvreté rurale repose sur une évaluation de la pauvreté rurale achevée en 2001. Cette stratégie s’adresse notamment aux organisation représentant les pauvre dans la région, aux décideurs régionaux et nationaux, aux partenaire du FIDA des institutions publiques et privées, des ONG et des organismes donateurs, aux membres du personnel et aux organes directeurs du FIDA ainsi qu’à tous ceux qui jugent inacceptable l’ampleur de la pauvreté en Afrique et œuvre en partenariat à son éradication. La stratégie régionale servira de cadre à toutes les activités du FIDA (stratégie de pays et thématique, prêt et dons, planification et budgétisation annuelle) pour les prochaines années, et de référence pour mesurer l’impact.

3.3.2.2. Politique de ciblage du FIDA : atteindre les ruraux pauvres La politique de ciblage du FIDA a pour objet de définir clairement les groupes cibles et parvenir à une compréhension commune du concept ciblage.

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FIDAction : vous tient informer sur les opérations du FIDA dans la région : financement de nouveaux projets, accords de partenariat, identification d’approches innovatrices pour combattre la pauvreté rurale et promouvoir les dialogues sur les politique. Politique du FIDA relative aux entreprises rurales : De plus en plus, la lutte contre la pauvreté en milieu rurale repose sur la possibilité pour les ruraux _en particulier les femmes et les jeunes en chômage ou victimes du sous emploi_ de diversifier leur sources de revenus et de les compléter dans le cadre de micro entreprise non agricole (transformation des produits, commerce, fabrication et service, etc.). Cela étant pour développer durablement les moyennes et petites entreprises en milieu rural ; il faut une stratégie dynamique qui puisse éliminer les obstacles rencontrés par les pauvres qui se lancent dans ce genre d’activités et leur assurer, entre autre, les services commerciaux dont ils ont besoin. Cadre stratégique du FIDA (2007- 2010) : œuvrer pour que les ruraux pauvres se libèrent de la pauvreté. Ce cadre est l’un des principaux éléments du plan d’action du FIDA pour améliorer son efficacité en matière de développement. Il expose la manière dont le FIDA peut s’acquitter au mieux de son mandat et utiliser les instruments à sa disposition pour optimiser sa contribution à la réduction de la pauvreté rurale. Œuvrer pour que les ruraux pauvres se libèrent de la pauvreté à Madagascar -La pauvreté rurale à Madagascar Madagascar une île continente au large des cotes de l’Afrique de l’Est, dans l’Océan Indien, a vu le niveau de vie de sa population s’effondrer au cours des 25 dernières années. Entre 1970 et 1995, le revenu par habitant a chuté de 40% tandis que sa population a doublé (18million d’habitants) A Madagascar les pauvres sont essentiellement des membres de familles paysannes de zone rurale. Près de 80% des habitants du pays vivent dans les campagnes, où les conditions de vie n’ont cessé de se dégrader ces dernières décennies, en particulier dans le domaine du transport, de la santé, de l’éducation et de l’accès aux marchés. La pauvreté y est également plus présente : 76,7% des ruraux contre 52,1% des citadins sont pauvres. Les fermiers malgaches pratiquent une agriculture de subsistance qui leur suffit à peine de nourrir leur famille ; mais avec l’accroissement accéléré de la population, la situation n’a fait qu’empirer : la moitié des enfants malgache affiche des signes de malnutrition chronique. L’isolement de la population des compagnes contribue également à rendre les conditions de vie particulièrement difficiles. Les routes sont généralement en mauvaise état et inégalement distribuées sur le territoire. L’ancienne province de Toliara, dans le sud ouest de l’ile, comporte l’incidence de pauvreté la plus élevée avec 80% de la population de la population vivant dans la pauvreté. 44

3.4. LE CHOIX DE LA METHODE D’APPROCHE PAR L’ORGANISME DE FINANCEMENT : FIDA L’approche participative est choisie par le FIDA pour atteindre ses objectifs jusqu’en 20xx, le FIDA, tout en cherchant une cohérence et une complémentarité avec la politique nationale du développement rural et en se reliant avec les objectifs de l’Etat², veut avant tout répondre aux souhaits reformulés par les acteurs, ensuite soutenir les demandes s’articulant autour des opportunités de développement reconnus. Ces critères adoptés par le FIDA reflètent les principes de la bonne gouvernance, principalement : le respect de l’État de droit et l’application de la transparence; et celle du développement durable : répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations à venir de répondre aux leurs.

3.5. L’IMPLICATION DES COMMUNAUTES DANS L’ENTRETIEN DES INFRASTRUCTURES 3.5.1. Fondamentaux du projet : Le plus souvent, le centre de projets se trouve ailleurs, conçu par les intellectuels sans concertation et sans prendre en compte les besoins des populations concerner Il y a en réalité discordance entre les propos théorique sur l’approche participative et la perception qu’en ont les acteurs. La conséquence de ce manque de mobilisation est la difficulté de pérenniser des projets. Globalement, quatre logiques prédominent; celle des bailleurs de fonds qui s’inscrit dans des logiques de développement, en confiant les projets aux O.N.G ; celle des O.N.G qui tentent autant que faire se peut de poursuivre les objectifs, celle des acteurs de terrain qui ont du mal a appliquer la véritable méthode de l’approche participative, pour des intérêt quelquefois personnels, et non pas forcement a cause des résistances des populations cibles et celle des populations concernées qui se posent la question de l’intérêt a participer a des projets construits ailleurs, sans les faire participer au préalable. Peu de projets associent les populations aux phases de la conception, du diagnostique, du suivi des opérations et de l’évaluation. Les populations cibles sont sollicitées en bout de chaîne amenant de fait le désintérêt de ces dernières. Madagascar qui est un pays tendant vers la démocratie, comme dans les autres pays européens et américains. Ce n’est pas le système qu’il faut mettre en question, mais les hommes qui travaillent dans le système. Comme partout, il y a des projets qui se réalisent avec et pour la population ; et il y a des projets qui échouent, pace qu’ils sont mal montes, mal équipes et 45 quelquefois sans intérêts pour les populations. Pour qu’un projet puisse obtenir l’adhésion des populations cibles, il faudrait partir du principe que les êtres humains, quelque soit leur situation, sont en capacités de réfléchir, d’anticiper, de participer et surtout de construire leur monde, des lors qu’on leur en donne l’occasion. Il s’agit d’une part d’initier la mobilisation et l’adhésion de tous les acteurs autour de travaux de reconstruction bien avant le démarrage des travaux, de façon à ce que l’organisation sociale soit déjà en place lors des travaux. D’autre part, l’objectif est d’assurer la pérennisation pour l’entretien des infrastructures par les communautés après la construction. Dans le cadre de la gestion de l’entretien des infrastructures routières, la mobilisation sociale est utilisée pour intéresser l’association des usagers aux enjeux en présence (entretien systématique et périodique), les sensibiliser davantage. Envisager sous cet angle, la mobilisation sociale autour de l’entretien des infrastructures dépasse le simple concept de mis en œuvre d’activités d’entretien routière. Elle renvoie à la participation des communautés elles même à partir de leurs propres représentations de la route, leurs besoins et leurs ententes enfin leurs valeurs et leur organisation traditionnelle. La mobilisation sociale requiert d’une part la formulation explicite des problèmes entourant les infrastructures routières avec le concours de l’association des usagers et, d’autre part, la mise en place des mécanismes devant assurer l’organisation et le maintien de la participation obtenue.

3.5.2. STRATEGIE ET DEMARCHE Le processus de mobilisation sociale autour des infrastructures routières se trouve dans une étape globale de la mobilisation sociale que le bureau d’étude a entreprise dans le cadre du processus de projet de la route. Etant associée dès le départ à la phase de diagnostic et participant à la définition de leur contrat programme et de leur projet de réhabilitation, l’association des usagers se trouve engrangée dans l’action développant ainsi un sentiment d’appropriation et de prise en charge de la piste. A part la mise en place d’un comité qui garantit la pérennisation des infrastructures routières, la démarche adoptée a privilégié le renforcement de compétences de ses membres, qui leur permet d’assumer progressivement les fonctions qui leur ont été attribués. Les formations ont porté sur les notions de base en techniques d’entretien des ouvrages et la maintenance des installations posées depuis la détection des dégâts jusqu’à leur réparation. Par ailleurs, la constitution d’un fond d’entretien par l’association des usagers est importante dans le dispositif pour pouvoir réaliser les menus des travaux de maintenance inhérents aux infrastructures mise en place. 46

3.5.3. LES ACQUIS En termes de participation effective de l’association des usagers au développement de la Commune, les acquis constatés sont les suivants: - une mobilisation structurée des habitants dans et autour de la Commune engendrant une meilleure participation des acteurs, - une appropriation des habitants des actions réalisées pour le développement de la Commune par la réactivité de toutes les entités (Maire, chef Fokontany, chef quartier…) dans la prise de décision, - participation active de la Commune En terme de renforcement des compétences, on peut noter - un début d’acquisition des méthodes d’élaboration d’un projet de réhabilitation des infrastructures routières, - des compétences des acteurs renforcées en gestion, maintenance et entretien des infrastructures implantées, - la formation en cascade d’autres personnes souhaitant devenir membres de l’association. De point de vue de marche, le recours à des matériaux locaux et à la main d’œuvre locale a renforcé l’appropriation de la route par la population. On peut aussi noter dans ce sens la réduction des coûts d’entretien grâce au dispositif local d’entretien par l’association des usagers.

Avant tout, l’existence des programmes de développement dépend du type de financement prévu pour les projets envisagés, par exemples : don, subvention non remboursable, prêt au développement, aide financière bilatérale ou multilatérale… L’identification des sources de financement est très importante car il permet, dans une certaine mesure, de caractériser les méthodes qui sont exigées pour l’exécution d’un programme. Le programme relève de l’Aide Publique au Développement (APD), fruit d’une coopération internationale financière et technique en faveur du développement. Les aspects se présentent : - soit à partir d’une ligne bilatérale, très souvent, sous forme de don au pays récipiendaire de l’aide ou sous forme de subvention non remboursable, qui transite par des ONG ou Fonds spécialisés reconnus par l’Etat donateur ; - soit à partir d’un fond d’aide multilatérale qui s’appuie sur des procédures rigoureuses, propre à tout financement, sous forme, à l’origine, de prêt (relation entre débiteur et créancier), mais qui s’étend même aux dons.

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3.6. PERCEPTION DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE 3.6.1. Pour l’organisme de financement Les objectifs du FIDA ne se limitent pas à la l’accomplissement des travaux d’infrastructures mais aussi d’opérer, au sein de la population concernée par le projet des changements de comportement et de mentalité par rapport au développement. C’est ce que nous affirme un des personnels du FIDA qui est responsable au sein du FIDAction, « ...l’objectif est de conduire la population à voir plus loin, il faut les sensibiliser sur le fait que leur apports ne se résument pas seulement à l’argent ou aux mains d’œuvre, mais également, il fait appel à leur vigilance pour la préservation et le suivi contrôle de l’action réalisée. Il est donc nécessaire de répéter les explications, car on travaille avec des gens à bas niveau de scolarisation et qui ont beaucoup de difficultés à comprendre. Pendant la phase de contrôle, dès que nous sommes sur place, on supervise la procédure de gestion du projet et on fait des constatations sur l’évolution de l’état des infrastructures, c’est à dire est-ce qu’elles sont encore en bon état ou est-ce qu’elles sont déjà en dégradation et aussi sur les changements qu’elles ont apporté dans la vie de la population bénéficiaire » (transcription en malgache, cf. Annexes).

3.6.2. Pour l’organisme résponsable du projet D’après un responsable au sein au sein du programme AD2M ou Appui au Développement du Melaky et de Menabe, l’Approche Participative est avant tout une étude de la zone d’ntervention avec les bénéficiaires, « ce n’est pas tellement la mise en place des infrastructures qui nous importe en premier lieu mais plutôt la participation des habitants dans l’identification de leurs besoins réels, afin de connaitre quel est le blocage au développement de leur localité, et ensuite de trouver la solution adéquate. C’est cette solution qu’on traduit comme projet à réaliser » (transcription en malgache, cf. Annexes). Selon ce discours, l’AD2M tente réellement d’impliquer les bénéficiaires à toutes les étapes du projet, afin de les responsabiliser. De plus, avant, les bailleurs de fonds ont toujours été présent à Madagascar, mais le financement partent toujours d’en haut, sans avoir la nécessité de demander l’avis de la population bénéficiaire, et seulement 1% parvient à la base, aux bénéficiaires. Mais maintenant, on consulte les populations à la base, et c’est à elle d’identifier ses besoins réels. Elle se sent plus ou moins concérner. Le financement, dans ce cas leur parvient directement. Si autrefois, on se contentait seulement qu’on nous a accordé tel ou tel crédit, mais cela n’a jamais touché la base ; actuellement, plus précisément après la mise en pratique de l’Approche Participative, il y a la consultation de la population, par conséquent elle se sent concerner et est consciente de l’importance de son implication dans la réalisation du projet. 48

3.6.3 Pour les personnels administratifs La majorité des responsables des trois Communes que nous avons interviewé (maire, adjoints au maire ...) sont convaincus de que l’Approche Participative est nécessaire voire indispensable pour un projet. Le maire de la Commune Tsaraotana nous a fait part de son avis à propos de l’importance de l’A.P : « c’est du positif, c’est même indispensable, car non seulement elle transforme la mentalité, mais encore elle permet aux bénéficiaire d’avoir confiance en eux même ; car d’abord il peuvent se dire que c’est eux qui ont réalisé le projet et qu’ils l’ont demandé, en plus, ils s’aperçoivent qu’enfin ils sont écoutés. Et c’est cela le plus important dans un projet, car s’ils parlent et que vous ne les écoutez pas, quoi que vous faisiez, ils vont vous dire sûrement que cela ne les concerne pas, « faites c’est que vous voulez » (transcription en malgache, cf. Annexes).

SORTIR DU CENTRE UNIQUE POUR LUTTER CONTRE LES MECANISMES QUI GENERALISENT LA PAUVRETE C’est le premier souci de la décentralisation ; la décentralisation qui est une question d’actualité, un thème à la mode. Ici nous parlons d’une décentralisation politique et administrative, proposée dans le cadre plus large de la démocratisation et de la recherche d’une plus grande participation de la population à la gestion de la « Cité ». « La décentralisation n’est pas seulement une affaire d’élection locale, de mairie ou d’administration, mais en réalité une préoccupation qui doit concerner la plupart des compartiments de la vie en société, depuis le fonctionnement des institutions, parmi lesquelles les O.N.G et les organisations populaires, en passant par l’école, l’État, la mosquée, le temple ou l’église, jusqu’à la vie en famille ou en communauté »8

La décentralisation est un outil privilégié pour neutraliser les mécanismes qui créent et généralisent la pauvreté si et seulement si : - elle permet aux populations de décider et de contrôler leurs ressources vitales - elle libère la créativité qui dort en chaque personne et en chaque groupe - elle permet à tous de prendre leurs distances vis-à-vis idées reçues et des modèles imposés ou hérités. Cela suppose que chacun doit être capable d’entreprendre sa propre moyen de pouvoir sortir de la pauvreté.

8 Philippe de Leener, Emmanuel.n, Jean Pierre.P, Mamadou Ndyae ,« Pauvreté, decentralisation et changement social » edition Enda Graf Sahel, Dakar, Septembre 1999 49

CHAPITRE 4 : PROSPECTIONS SUR L’ENCLAVEMENT

La démarche du projet de l’AD2M s’articule autour des points suivants : -identifier et prioriser les besoins de la Commune avec la population, -appuyer le milieu associatif dans la réalisation et la gestion du projet, -réaliser l’adéquation entre besoin et solution en vue d’une réelle appropriation.

Pour ce faire, des sensibilisations et des rappels doivent être tout le temps refaites, comme ça, les bénéficiaires sont conscients que le projet leur appartienne vraiment car ils y ont participé, fourni du travail et des efforts, et par conséquent ils en prennent soin.

Mais dans le cas contraire, c’est à dire que si c’était gratuit, ils s’en moquent, et tout le monde se dit : « est-ce l’argent de mon père ou de ma mère ». Alors pour y remédier, on fait participer tout le monde, chacun doit apporter sa part de briques pour qu’il prenne conscience que c’est sa maison et que c’est lui qui l’a construite, ainsi, il ne permettra pas qu’on l’abime.

Aussi le fondateur de l’AD2M est convaincu que la résolution des problèmes dans les milieux ruraux doit passer par la Participation active de la population rurale organisée à l’orientation et à la gestion de leur propre développement. D’ailleurs, un des responsables du projet AD2M nous a affirmé : « notre méthode de travail part toujours de la base, car c’est la population qui est le pilier du développement.

4.1. PRESENTATION DU PROJET 4.1.1.Localisation du projet Le projet de construction des pistes agricoles dans la Commune de Tsaraotana est initié par les responsables de celle dans le District de Belo / Tsiribihina, Région du MENABE avec le projet d’Appui au Développement de Melaky et de Menabe (AD2M). Il consiste à la reconstruction des pistes agricoles : - Lot n° 01 : Périmètre agricole Tsaraotana 15,000 km - Lot n° 03 : Tsaraotana - Antsiraraka 5,000 km - Lot n° 04 : Tanambao - Antsiraraka 7,000 km

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4.1.2. Historique du projet Suite à l’appel de financement au sein du FIDA en 2005, cet organisme a envoyé un missionnaire en 2006 pour procéder à l’évaluation des besoins de la Commune. Un rapport a été établi pour l’AD2M qui accorde le financement des projets de réhabilitation de pistes rurales, et d’autres projets d’infrastructures productives. 4.1.3. Projet proposé par la commune Le projet proposé par la commune de Tsaraotana concerne la construction et la réhabilitation de la piste reliant le chef lieu de la commune Antsiraraka, dans le Sud du district de Belo sur Tsiribihina, à Tsaraotana qui est un embarcadère situé sur le bord du fleuve Tsiribihina. L’itinéraire et la longueur de la piste, objet du projet se décompose comme suit : - Axe n° 01 : Antsiraraka - Ambalamahasoa 03,050 km - Axe n° 02 : Ambalamahasoa - Tsaraotana 02,600 km En totalité : 5,650 km, la longueur totale à construire a été estimée à 05 km selon le TDR.

CARTE 1 : VISUALISATION DE L ’INFRASTRUCTURE

source : Avant Projet Détaillé du Bureau d’Etude TEFY, 2008

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4.2. Importance de désenclavement selon le PlanRégional de Développement(PRD) Selon le PRD le grand problème de la Région de Menabe en matière d’infrastructures routières est son isolement extérieur (rôle primordial pour les échanges avec les régions limitrophes) et les enclavements internes qui peuvent être permanents ou saisonniers (rôle indéniable pour l’évacuation des produits locaux). Le désenclavement de la zone d’étude est d’une importance capitale pour le développement de la région, car il permet : - d’améliorer les conditions économiques d’exportation des produits agricoles et d’élevage de la zone ; - de faciliter les échanges communales et régionales, du point de vue administratif, culturel et sportif ; - de faciliter la libre circulation des biens et des personnes, et d’améliorer ainsi les conditions de sécurité de la zone ; - de faciliter l’accès aux infrastructures sociales de bases, éducatives et sanitaires.

CARTE 2 : LES 03 COMMUNES CONCERNEES

source : Avant Projet Détaillé du Bureau d’Etude TEFY, 2008

4.2.1. Objectifs du projet 52

Ce projet vise à: - désenclaver les Fokontany à forte potentialité agricole dans la commune rurale de Tsaraotana afin de rendre la piste accéssible et de faciliter l’évacuation des produits car avant, la piste est pratiquement inaccessible, voire impraticable surtout pendant la saison de pluie ; - développer les échanges commerciaux entre la zone du projet et ses périphéries - motiver les paysans à produire plus ; - améliorer le niveau de vie de la masse paysanne ; - lutter contre l’insécurité qui sévit dans la zone ; - assurer l’évacuation sanitaire pour une amélioration de la santé des habitants ; - améliorer les résultats des éducations de base et secondaire ; - développer le volet touristique dans la région

4.2.2. Etat de la piste avant le demarrage du projet La piste reste acceptable en apparence, mais le problème est l’existence de sable et d’argile tout au long de la piste ainsi que le manque d’ouvrages d’assainissement, qui provoquent la montée d’eau sur la chaussée pendant la saison de pluie. La piste longe une zone basse et des rizières, des stagnations d’eau constituent des bourbiers permanents au niveau du village d’Ambalamahasoa et cela oblige les conducteurs à emprunter une déviation à peu près de 3,4 km de distance même en période sèche. Toutefois, avec les dégâts qui commencent à apparaître, une prise de mesure d’urgence s’impose pour sensibiliser et conscientiser les usagers à contribuer aux travaux d’entretien afin d’avoir une piste praticable ; mais pendant la saison de pluie, cette piste est complètement inaccéssible par voiture, le seul moyen possible de transport est la charrette. Cette implication se présente parfois sous forme des apports bénéficiaires, elle peut être en nature, numéraire ou en main d’œuvre.

4.2.3. Étude socio- organisationnelle Le firaisakinam-pokonolona est la pratique endogène à la communauté. Le fokonolona s’auto-organise à chaque fois qu’on l’interpelle pour des travaux d’intérêt général. L’étude socio-organisationnelle est une étape très importante car elle a pour vocation de préparer et d’organiser les activités du fokonolona afin de renforcer leurs capacités techniques et organisationnelles avant, pendant et après la réalisation des travaux. De ce fait, le fokonolona s’implique dans le projet bien avant le commencement des travaux, c'est-à-dire, dans le processus de définition, de validation et de mise en œuvre des travaux préliminaires.

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Quant à l’organisation en aval, pour la protection et l’entretien de la piste, la commune de Tsaraotana fait partie intégrante de l’association des usagers nommée « TIAKO MANDROSO » qui regroupe cinq communes concernées par le projet de réhabilitation des pistes ruraux initié par le programme CTI-ACORDS. La portion Tsaraotana – Antsiraraka s’ajoute aux autres pistes cibles de l’association.

4.4. Critères de sélection pour financer la construction de la piste compte tenu des limitations budgétaires Les critères de financement du projet sont basés sur les points suivants : - la potentialité - le degré de l’enclavement Les trois Communes : Tsaraotana, Berevo, Antsoha répodent tout à fait à ces critères, mais ce qui nous interesse est surtout la Commune de Tsaraotana.

4.5. Connexion au réseau routier de la région et de la région voisine La construction de la piste a permi l’ouverture de la bretelle de Tsaraotana, et complémentaire avec le projet de réhabilitation de piste du Programme ACORDS, et du projet FID reliant Tsimafana – Antsiraraka, Beroboka - Antsoha, Antsoha – Tsaraotana – Belinta – Begidro. Au sein de la région Menabe, ces pistes seraient un itinéraire « alternatif » à la RN 8 qui se dégrade progressivement, elles permettent donc de relier le chef lieu de la région Morondava aux parties Sud et Sud-Est du district de Belo/Tsiribihina. Par ailleurs, à une échelle plus large, la piste représente un maillon non négligeable dans la connexion non seulement avec les localités de la rive gauche du fleuve Tsiribihina, et les localités navigables du District de Miandrivazo, mais plus encore avec la Région de Vakinakaratra, et les Communes de la rive droite du District de Belo/Tsiribihina. Bref, la piste a relié les trois districts à savoir : Belo/Tsiribihina, Morondava, Miandrivazo, et les deux régions : Région de Vakinakaratra, et Région de Menabe. (La plaque tournante de la liaison est le marché hebdomadaire de Masiakampy dans la Commune d’ Miandrivazo)

4.6. Pôle de développement économique Selon le Plan Régional de Développement et les enquêtes menées sur terrain, l’ensemble de la zone d’étude constitue un important pôle de développement économique pour la région de Menabe en prolongeant la réhabilitation sur d’autres communes de la rive gauche du fleuve Tsiribihina (piste 54 intercommunal du Programme ACORDS), avec des potentialités à exploiter dans le domaine de l’agriculture, de l’écotourisme, et de mine. Le transport fluvial sur Tsiribihina a connu un développement considérable pour le transport des produits et des personnes. Tsaraotana qui est un embarcadère situé sur le bord du fleuve Tsiribihina est la porte de sortie pour les produits agricoles de la zone d’Antsoha et du périmètre de Manambolo, vers Berevo, et la haute terre en passant par Masiakampy, Miandrivazo et Antsirabe et c’est le transport fluvial qui assure cette évacuation des produits. Tsaraotana est aussi une porte d’entrée des produits de première nécessité (PPN) pour la commune, des produits agricoles et de la pêche de la commune de Berevo destinés à la ville de Morondava. En ce qui concerne le domaine touristique, la Commune de Tsaraotana figure parmi les endroits touristiques de la région de Menabe, la descente du fleuve de Tsiribihina constitue la principale activité touristique de la Commune.

4.7. Complémentarité avec d’autres projets intercommunaux ou communaux Nous avons pu constater pendant notre séjour sur le terrain l’existence des autres projets :

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TABLEAU 20 LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT PRESENTS DANS LA ZONE Projet/Programme Domaine d’intervention Phase actuelle FID -Réhabilitation d’axes routiers : axe Tsimafana-Tsaraotana Réhabilitation en -Construction, réhabilitation d’infrastructures sociales : CSB, cours écoles MCA -Sécurisation foncières, Guichets fonciers En cours -Agriculture Busines Center (ABC), mis en liaison producteur et acheteur, recherche débouché des produits ACORDS - Piste reliant 05 communes : Beroboka – Antsoha – En cours Tsaraotana – Belinta – Begidro - Projet social en infrastructures (bureaux des communes, puits, adduction d’eau potable, écoles, CSB,..) -Intercommunalité, appui aux communes, gouvernance locale Programme SAHA -Activités génératrices de revenu SAHA 3 en phase -Appui aux paysans, crédit, encadrement de préparation -Micro-périmètres irrigués, Projet de conservation et de développement intégré -Nutrition ANGAP -Projet de conservation et de développement intégré En cours WATER AID - -Projet d’Adduction d’Eau Potable (Ambalamahasoa, En cours CARITAS Tsaraotana) -Construction de latrines collectives

Source : Avant Projet Détaillé du Bureau d’Etude TEFY, 2008

4.8. Processus ayant abouti au choix final de pistes a rehabiliter 4.8.1. visite prealable de reconnaissance par les orrganismes responsables du projet Cette visite a permis de faire une première lécture du site. Elle est obligatoire dans la mesure où elle permet de faire pour la première fois la lécture des indicateurs naturels. Une appréciation visuelle depuis un point d’observation permettra d’avoir une idéé des potentiels à exploiter ou déjà exploiter Les objectifs de la visite sont donc : • de prendre connaissance de la situation actuelle des pistes • d’avoir des informations concrètes auprès des autorités locales ainsi qu’auprès de la population locale 56

• sur la possibilité de remise en état de cet itinéraire, en respectant l’exigence des TDR qui précise que la piste réhabilitée doit être circulable 12 mois sur 12, sauf contraintes de barrières de pluie. Les personnes contactées pendant la première visite de reconnaissance sont donc : - le Maire ;

- Chefs Fokontany et autorité traditionnelle bénéficiaire du projet.

- les fokonolona 4.8.2 Approche par les causes Une autre manière de s’y prendre en prenant le problème central et en définissant le ou les objectifs, mais surtout en positivant les causes (approche par les causes et effets)

FIGURE 1 : REPRESENTATION IMAGEE DU PROCESSUS D ’IDENTIFICATION DES

PROBLEMATIQUES EFFETS

- État dégradé de la piste - Problème d’évacuation des OBJECTIFS produits - Faible niveau de vie de la Désenclavement de la population commune - Santé précaire - Pauvreté grandissante - Exode rural

CAUSES ACTIONS

- Insuffisance des infrastructures - Construction de la piste - Ensablement - Implication des bénéficiaires - Non respect des infrastructures déjà en - Établissement d’un dina en vue place

- Insuffisance quand à l’entretien des de père pérenniser les

infrastructures infrastructures - Inaccessibilité - Entretien périodique des infrastructures

Source : notre propre conception, Tsaraotana 2008

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4.8.3. La question de la priorisation La résolution des problèmes du point de vue interne ou avec le concours de partenaires extérieurs nécessites le plus souvent la prise en considération de : - Critères d’urgence. C’est la gestion de l’immédiat avec la montée incontournable des eaux mais c’est aussi la gestion de l’urgence avec le village toute entier ravagé par les feux. - Certains critères et indicateurs déterminant les éventuels bénéficiaires : est ce pour une proportion de la population ou pour un groupe bien délimité ou pour l’ensemble de tous les villageois. Le choix d’une priorité s’impose donc pour l’action à réaliser.

4.8.4. Priorisation par paire.

Projection Extensions Adduction Construction de Extension école d’eau potable piste Marche Extensions EE CP EE école Adduction CP AEP d’eau potable Construction EM de piste Extension Marche Source : notre propre conception, Tsaraotana 2008 EE : Extension Ecole CP : Construction Piste AE : Aduction en Eau Potable EM : Extension Marché

C’est une hiérarchisation des besoins faite à intenter dans la vie de la communauté. A un autre moment (T1, T2) les avis peuvent changer et donner la priorité à un autre projet. C’est dire que les projets AEP ou EM sont des projets insignifiants. Avec la réalisation des projets classés en premiers lieu, une autre activité de priorisation doit être menée pour satisfaire de nouveau besoins. Le rôle du facilitateur étranger est de sensibiliser le reste de la population à accepter les choix faits. 58

Dans cet exercice, l’on peut s’attendre à l’apparition de leader d’opinion ou de simples manipulateurs de foule pou perturber cette activité de hiérarchisation de cette priorisation comme l’on peut s’attendre à des débats fructueux pour la défense des intérêts particuliers ou de l’intérêt générales.

4.9.- Aspects environnementaux L’adoption de la loi portant Charte de l’Environnement Malagasy et la promulgation du décret relatif à la Mise en Compatibilité des Investissements avec l'Environnement (MECIE) impliquent une obligation pour les projets d’investissements publics ou privés susceptibles de porter atteinte à l'environnement d’être soumis soit à une étude d’impact environnemental (EIE), soit à un PRogramme d’Engagement Environnemental (PREE), selon la nature technique, l’ampleur de ces projets et la sensibilité de leurs milieux d’implantation. Le Décret MECIE : Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement portant N° 99 954 du 15 Décembre 1999, modifié par le Décret N° 2004-167 du 03 Février 2004, détermine les procédures d’application de la Charte de l’Environnement. Une liste des investissements ou des projets soumis à l’étude d’impact a été annexé dans ce décret. La réhabilitation de route non revêtue selon l’envergure fait partie des projets nécessitant un Permis Environnemental, ou un Programme de Gestion de l’Environnement délivré par le Ministère de l’Eau et Forêt et de l’Environnement sur la base de la validation d’une Etude d’Impact Environnemental. Ce présent dossier décrit l’Etude d’Impact Environnemental au niveau de l’étude du projet de réhabilitation de la piste ANTSIRARAKA-TSARAOTANA:

Une Directive Générale pour la réalisation de l’Etude d’Impact Environnemental a été publiée par le Ministère de l’Environnement et l’Office pendant National pour l’Environnement en 2000.

Le principal objet de cette etude est l’établissement d’un aperçu global des problèmes environnementaux engendrés par le projet. Un Plan de Gestion Environnemental du Projet (PGEP) sera établi dans la phase APD de cette étude. Ce PGE sera élaboré suivant la variante sélectionnée par le CREF à l’issue des études d’Avant - Projet Sommaire.

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FIGURE 2 : ORGANIGRAMME DE L’APPROCHE Mise en contexte du projet • Présenter le promoteur • Expliquer le contexte et la raison d’être du projet • Mentionner les enjeux environnementaux • Justifier le choix de l’option proposée

• Faire mention des projets connexes

Description du projet Description du milieu récepteur • Décrire les composantes et les caractéristiques • Délimiter la zone d’étude techniques du projet • Décrire les composantes les plus pertinentes • Justifier le choix de la variante retenue et de son du milieu récepteur (naturel et humain) emplacement sur le plan : social, économique, technique et environnemental

Analyse des impacts du projet • Identifier les impacts potentiels • Evaluer l’importance des impacts • Faire ressortir les enjeux environnementaux • Présenter les mesures d’atténuation et de compensation

Analyse des risques et dangers

Synthèse du projet avec mesures d’atténuation

Plan de gestion environnemental du projet • Proposer des programmes de surveillance et de suivi • Etablir le plan de gestion environnemental

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La loi n° 97 012 du 06 juin 1997 relative à la charte de l’Environnement Malagasy, article n° 10: « Les projets d’investissements publics ou privés susceptibles de porter atteinte à l’environnement doivent faire l’objet d’une étude d’impact, compte tenu de la nature technique, de l’ampleur desdits projets ainsi que de la sensibilité des milieux d’implantation ». D’après l’évaluation préliminaire effectuée, l’étude du projet de réhabilitation des pistes dans le projet AD2M sera soumise au Programme d’Engagement Environnemental (PREE). Le PREE consiste à: • décrire le site du projet en évoquant les spécificités du milieu récepteur ; • décrire la conduite du projet qui s’est focalisé sur la définition des sources d’impacts environnementaux ; • déterminer les impacts spécifiques liés à l’opérationnalisation du projet ; • proposer des mesures ; et • établir le Plan de Gestion Environnementale du Projet (PGEP). Les enjeux environnementaux généraux des interventions prévues sont donc principalement liés à la période de réalisation et après travaux et, dans les mesures d’accompagnement à la phase d’exploitation, plutôt qu’à la localisation des ouvrages.

4.9.1.- Analyse d’impact Impact positif Les principaux impacts positifs attendus dans ce projet sont : - au niveau de promotion des petites et moyennes entreprises, le revenu pour le fournisseur et entrepreneurs impliqués dans les travaux ; - au niveau de la sécurité, l’ouverture de la circulation et le rehaussement des zones basses envisagées, assurent la sécurisation des biens : villages environnantes, zones d’habitation privées et publics isolés en période de pluie ; - au niveau de la conformité, l’amélioration de l’esthétique de la piste par l’aménagement des ouvrages d’assainissement et franchissement; - au niveau touristique, la possibilité par la suite d’améliorer encore l’esthétique et le caractère touristique et de loisir de la piste par l’aménagement des espaces verts.

Impact négatif Les principaux impacts négatifs envisagés dans ce projet sont : Sur la zone d’emprise des travaux,

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- une dégradation significative de l’esthétique de la piste pendant la phase de réalisation des travaux (remblais et terrassement, digues provisoires, stockage des matériaux, tranchées,…) ; - des expropriations limitées de terrains et construction sur l’emprise et aux alentours des pistes et ouvrages ; - la reprise progressive de l’érosion due à la dégradation de l’aménagement à moyen terme si aucun entretien en vue. Sur les zones d’emprunt et carrières, - de fortes dépressions sur les roches, matériaux de remblais et sables ; - des dégradations des sols et cours d’eau, végétation, liées à l’exploitation des matériaux, au passage des camions et engins de chantier ; - des destructions de cultures, savanes liées à l’exploitation des matériaux ; - l’encombrement des sols et cours d’eau associé avec le dépôt des gravats de chantier ; - des fortes pressions et dégradations potentielles sur les zones sensibles (fortes forêts denses, mangroves, tannes, zone de baobab, marais) ; - la perte de site touristique (forêt) si l’emprunt de remblais affronte la zone. Sur le milieu humain et santé ; - des pollutions limitées mais des nuisances importantes (bruits, vibration, poussières,..)et les effets possibles pour la santé humaine ; - des risques d’accidents à l’exploitation des matériaux ou à la circulation des camions et engins transportant des matériaux ou au cours de la mise en œuvre ; - des perturbations des espèces animales et végétales pendant la phase des travaux.

4.9.2.- PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE L’étude d’impact débouche sur un programme de surveillance et de suivi environnemental à mettre en œuvre durant toutes les différentes phases du projet et, le cas échéant, après la fermeture du projet et définit les responsables pour chaque mesure. Ces responsabilités incluent les personnels moraux, les autorités locales (commune, gendarmerie), les personnels physiques, l’Office National de l’Environnement ONE, l’Association des Usagers de la Piste AUP, les médias locaux, le service des domaines local (guichet foncier), les services de la santé locaux. Les riverains et toutes les populations de la commune desservie devraient être concertés pour tout ce qui est amélioration de la piste après travaux. Cette section constitue la base du cahier des charges environnementales du promoteur, sous forme d’un Plan de Gestion Environnemental (PGE). Le présent PGE renferme des prescriptions

62 environnementales pouvant être introduites dans le Dossier d'Appel d’Offres selon le cas ainsi que l’estimation des coûts environnementaux.

4.9.2.1.- Personnel et règlement interne

Il est recommandé au Titulaire, dans toute la mesure du possible, d’engager (en dehors de son personnel cadre technique) la main d’œuvre dans la région où les travaux sont réalisés. Un règlement interne spécifique au chantier sera élaboré et diffusé auprès du personnel permanent ou temporaire du Titulaire. Celui-ci devra mentionner spécifiquement les règles de sécurité : − interdire la consommation d’alcool pendant les heures de travail ; − prohiber le braconnage ; − réglementer la circulation des véhicules et engins sur chantier et dans ses environs ; − prévoir les sanctions applicables en cas de non respect et de récidive ; Le Titulaire devra informer et sensibiliser le personnel sur les exigences spécifiques en matière d’environnement relatives au contrat et à leurs rôles et responsabilités respectives concernant la gestion de l’environnement dans le cadre du projet :  à la préservation de l’environnement (notamment l’interdiction de débroussaillage par brûlis, la réglementation des coupes d’arbres, les alternatives à l’utilisation du bois de chauffe, …) ;  au danger des MST et du SIDA ;  au respect des us et coutumes des populations et des relations humaines d’une manière générale. Des séances d’information et de sensibilisation seront tenues régulièrement, à une fréquence semestrielle au minimum et le règlement est à afficher visiblement dans les diverses installations.

4.9.2.2.- Hygiène des installations pour les employés Les installations doivent comporter au moins un point de distribution de préservatifs facilement accessible aux employés, riverains et diverses affiches de sensibilisation à la transmission du SIDA et des MST bien mises en évidence. Des latrines devront être installées en quantité suffisante à proximité des ateliers et des habitations des employés. Un drainage adéquat doit protéger ces habitations, entretenu pendant toute la durée des travaux. Les installations mobiles sur le chantier doivent répondre à un minimum d’hygiène en préservant la propreté de l’environnement. 63

Des réceptacles pour ordures sont à disposer à proximité des divers bâtiments. Ces réceptacles sont à vider périodiquement par le Titulaire et les produits à déposer dans une fosse. Cette fosse doit être située au moins à 50 m des installations et en cas de présence de cours d’eau ou de plan d’eau, elle doit être située au moins à 100 m de ces derniers.

4.9.2.3.- Gestion des produits dangereux et des hydrocarbures Le Titulaire prendra toutes les précautions utiles pour empêcher les fuites et les déversements accidentels de produits susceptibles de polluer les ressources en eau. Des aires destinées aux stockages et à la manipulation des produits dangereux, toxiques, inflammables ou polluants devront être aménagées afin d’assurer une protection efficace du sol et sous-sol, et permettre la récupération ainsi que l’évacuation des produits et/ou terres éventuellement polluées. Ces aménagements devront prendre en considération les conditions climatiques de la région afin d’éviter tout écoulement accidentel en dehors des aires aménagées. Les aires de stockage des hydrocarbures et aires de ravitaillement doivent être bétonnées et munies d’un puits de vérification de fuites. Les citernes hors terre doivent être placées sur une aire bétonnée étanche et cette aire entourée d’un mur étanche constituant un bassin de réception de volume égal à au moins 15% du volume d’hydrocarbures stockés (ou construction de merlons en terre autour des bacs de stockage, d’une capacité de rétention équivalente). Des produits absorbant doivent être stockés à proximité et tous les équipements et mesures de sécurité mis en place. Les huiles usées seront stockées dans des fûts à entreposer dans un lieu sûr en attendant leur récupération pour fin de recyclage. Les dispositions prises seront efficacement maintenues pendant toute la période d’activité de la base vie. 4.10.- La gestion des ressouces naturelles a l'echelle des terroirs villageois Le désengagement de l'Etat, la redécouverte des dynamismes humaines locales, l'accélération de l'évolution des règles traditionnelle de la gestion d'espaces et de ressources de moins en moins aptes à satisfaire les besoins de la croissance démographique, sont autant des facteurs qui ont conduit les promoteurs de programmes de développement à accorder une importance particulière à l'approche participative, vue que la participation des populations s'avère indispensable pour la pérennisation du développement. Ceci permet au monde rural (collectivité) de faire l'apprentissage d'une gestion à long terme des ressources naturelles au sein d'espaces clairement attribués.

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Pour pouvoir concrétiser cette pérennisation du développement, il faut réussir à redonner aux populations rurales la capacité et le pouvoir d'initier les actions du développement les concernant, c'est à dire il faut qu'elle s'approprie le projet et pour cela il faut qu’elles s’y impliquent dans toutes les phases du projet.

La démarche de type participative suppose :

− une phase préliminaire de contact avec le village et d'exposé du « projet ».

− une phase d'enquêtes oû chacun pourra apporter la contribution de ses connaissance.

− une phase de synthèse qui débouche sur l'identification des problèmes, causes, objectifs des stratégies de « redressement » puis d'actions prioritaires; l'évaluation de la faisabilité et de l'opportunité de ces actions prioritaires pour les intéressées; la recherche de moyens pour mettre ces actions en oeuvres. Cette phase de diagnostic est elle-même un élément du renforcement de la capacité locale à prendre des initiatives nouvelles et à mobiliser des partenaires extérieurs de façon responsable.

Aucune action ne pouvait réussir si la population n’en n’était pas le centre, il faut donc prendre en considération les visions et les stratégies développées par les populations concernées. Et nous pouvons dire que par la décentralisation, on peut découvrir la richesse des pauvres, une richesse qui ne s’invente pas, mais se bâtit notamment à travers les initiatives et la créativité des personnes et des groupes.

La mobilisation et le renforcement des capacités des membres de l’association des usagers d’une piste (A.U.P) est un processus long et difficile à mettre en œuvre. Il faudrait penser à - l’identification et la satisfaction des besoins émanant des comités selon leur catégorie, - l’adaptation de l’accompagnement selon la typologie des membres (lettré, illettré,…) - un accompagnement à toutes les étapes du processus, Dans ce sens, le processus n’est pas abouti. Les perspectives dans le sens de la pérennisation concernent donc : - la valorisation des compétences locales : .une prise en considération des acteurs locaux par les autorités et reconnaissance comme des véritables partenaires pour une meilleure prise de responsabilité, .une recherche de synergie entre intervenants avec entre autre une consolidation des structures existantes,

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- la recherche des mécanismes pour une meilleure implication des habitants dans la gestion des infrastructures et de son entretien périodique.

4.10.1.- Conclusion et recommandations L’étude économique et financière du projet est focalisée sur l’étude de sa rentabilité. En général, c’est le critère coût de l’aménagement qui est prépondérant sur le choix de la variante à adopter, étant donné que les autres critères, notamment techniques, sont plus faciles à maîtriser. Le taux de rentabilité interne (TRI) s’élève à 33.32%, ce qui indique que le projet est rentable. Aussi, nous préconisons la variante 02 du scénario 01, aussi bien pour la chaussée et les ouvrages d’assainissement. Le choix de notre proposition est dicté par des intérêts socio-économiques directs que les riverains, villages et fokontany environnants peuvent en tirer. En plus la réhabilitation de l’axe est un prolongement du projet de réhabilitation des pistes intercommunal du programme ACORDS, et du projet FID, en plaçant la CR d’Antsoha et de Tsaraotana comme un pôle de développement. L’évacuation des produits par le transport fluvial sera favorisée car pour le périmètre de Manambolo, et la commune d’Antsoha, l’embarcadère de Tsaraotana est plus proche et plus pratique par le fait que le transport sur le fleuve de Tsiribihina est toujours praticable toute l’année. La population ne rencontrera pas de problème d’approvisionnement en produit de première nécessité, il se fera par la voie routière et fluviale. L’objectif principal du projet est de remplir les conditions nécessaires pour résoudre le problème d’enclavement et d’évacuation des produits de la région. Entre autres, il est indispensable de réaliser une campagne de sensibilisation des autorités locales et des usagers de la piste sur la nécessité absolue de l’entretien, de la maintenance et de la gestion rationnelle des ouvrages réalisés.

CHAPITRE 5 :DEMARCHE PARTICIPATIVE DANS LE PROJET DE DEVELOPPEMENT

Pris dans son sens le plus courant, le terme développement est l’ensemble des changements structurels économiques, sociaux, politiques et culturels, difficilement mesurables. Le développement économique se définit par l’aspect quantitatif du phénomène, à travers une élévation du niveau de vie des populations, mesurée en termes d’accroissement du revenu par habitant. La perspective de cette définition du développement est la croissance, qui n’est autre que l’augmentation de la production sur une longue période. 66

En générale, l’économie du développement s’intéresse aux pays pauvres, en fonction de leur degré de richesse… La question qui se pose est celle-ci : « comment accroître la richesse des nations, et, concilier efficacité économique et éradication de la pauvreté? ». La pauvreté est devenue la grande contradiction du développement. Rappelons que le nombre des personnes vivant au moins de 1$ par jour est passé, en Afrique subsaharienne, de 164 millions de personnes en 1981 à 314 millions en 2001.Soit 46,5 % de la population, contre 41,6 % en 1981. Ces chiffres, publiés par la banque mondiale en Avril 2004, annonces que, si rien de substantiel n’est fait, 50% des pauvres de la planète vivront dans cette région en 2015, contre 10% en 1981 et 30% aujourd’hui.

5.1.- La participation dans le développement Les anecdotes foisonnent dans le cercle des initiés »s aux projets de développement en matière d’irrationalité, dans les définitions et les mise en œuvres des actions de développement. Des défis de croissance économique se sont imposés au niveau mondial et ont impulsé des priorités d’action dans le cadre d’une coopération internationale. Mais, ces prérogatives répondent- elles, réellement, aux attentes du terrain ? L’ouverture à la dimension culturelle du développement est, sans contexte, un élément sérieux de réponse à ces observations

5.1.1. Les strategies d’approche participative de programme et projet de developpement Le processus de prise de décision est très important dans la première phase de l’Approche Participative vue qu’elle est le point de départ de la réalisation du projet. Du fait qu’elle est très importante ; la prise de décision implique une assemblée générale qui réunit plusieurs personnes concernées directement ou indirectement par le projet. Ces personnes ont des responsabilités vis- à-vis du projet et elles devront représenter toute la collectivité. En ce qui concerne le moment de la prise de décision, c’est le moment pendant lequel se manifeste l’effectivité de l’application de la démocratie à la base, puisqu’il met la collectivité face à ses représentants, à ses élus et aux détenteurs du pouvoir traditionnel. De ce fait, lors de l’assemblée générale, une fois que la décision prise, elle ne peut plus être remise en question, parce qu’elle a été prise à l’unanimité.

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5.1.2. L’Approche Participative, l’administré et l’administration Avant de se lancer dans ce sous chapitre, nous tenons à rappeler que l’Approche Participative est une stratégie d’intervention lors de la réalisation des projets d’infrastructures publique, et qu’elle permet d’établir des relations entre l’administration c'est-à-dire les autorités locales, et ses administrés c'est-à-dire la collectivité. La première à être concernée par l’Approche Participative est la Commune, dont les dirigeants, élus démocratiquement, sont sensés représentés la population, qui est le principale bénéficiaire du projet de développement. A ce propos, un responsable de la Commune pense que « l’Approche Participative se présente comme la prise en charge de la vie de la population par elle-même, et la Commune ne fait que l’appuyer, et qu’il est nécessaire de déléguer une partie du pouvoir à l’intention de la population afin d’accéder à un développement durable ». Notons que d’après la politique économique actuelle de l’État, tous les projets doivent passer par la Commune et doivent être figurés dans le PCD ou Plan Communal de Développement. La Commune a donc pour rôle de faciliter toutes les démarches administratives des projets intervenant dans leur localité et de tout mettre en œuvre pour leur réussit. Ceci sont fait afin de pouvoir coordonner efficacement les projets et pour qu’ils puissent mieux s’intégrer dans le développement de la Commune et qu’ils répondent aux priorités de la population cible. De ce fait, les autorités locales font en sorte que ces projets soient conformes aux règles et exigences stipulées dans le PCD 9 aussi qu’aux lois en vigueur. D’autre part, certaine personne comme l’adjoint du Maire nous a fait part de son point de vue sur l’A.P, d’après lui, l’A.P est indispensable pour la pérennisation du développement du fait qu’elle suscite la conscientisation de la population pour qu’elle ne détruise pas les infrastructures réalisées, car il y a là dedans sa contribution et son énergie.

5.1.3. L’initiative de la décision dans l’AP Ici le souci c’est de cerner les priorités selon la cible, c'est-à-dire quel projet doit être réalisé en premier pour quelle cible (bénéficiaire directe). Mais dans d’autre cas, la priorité des projets de développement dans leur majorité a été provoquée, des fois même imposée. C'est-à-dire le responsable s’efforce à convaincre la population que tel projet est prioritaire. Alors la question se pose sur l’initiatrice du projet, est-ce la population, ou est ce qu’il y a une intervention venant de l’administration?

9 Le PCD ou Plan Communal de Développement est un document contenant les priorités en matière de projet à réaliser dans chaque Commune de Madagascar, est lui-même élaboré à partir de l’approche participative. Seuls les projets inclus dans ce document peuvent faire l’objet de projet pour les organismes de développement.

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5.1.3.1. La population, initiatrice du projet Lors des phases de sensibilisation et de priorisation des projets au niveau de la population, la décision lui revient théoriquement. Mais pratiquement, nous avons pu constater que les projets ont déjà été définis auparavant. Il y a des moments où les gens ont réellement essayé de s’impliquer, ils ont pris part à toutes les étapes de priorisation du projet, mais au bout du compte c’est un autre projet qui a été décidé. C’est le cas par exemple dans le Fokontany X ou la priorité des habitants a été soit de réhabiliter une ruelle soit de construire une école, mais on a accordé des bornes fontaines sous prétexte que le financement alloué ne suffisait pas. De ce fait, la consultation de la population n’est alors qu’une sorte de formalité. Les décideurs n’ont pas l’habitude d’écouter la population et de lui donner la parole pour qu’elle exprime librement, ils pensent qu’ils peuvent décider à sa place.

5.1.3.2. est-ce qu’il y a une intervention administrative Théoriquement, les autorités administratives ne font que faciliter toutes les démarches avant, pendant et après la réalisation du projet. Les rôles des autorités locales n’ont jamais été clairement définis, mais comme nous l’avons déjà dit, elles devront tout faire pour que les démarches administratives du projet soient conformes aux règles et lois en vigueur. Mais ici, la question est de savoir s’il y a ou non une intervention de ces autorités dans la décision. 5.2. Le dina 5.2.1. Importance du Dina L’établissement du dina a pour but de prévenir les conflits au sein de la société, en identifiant les causes et appliquer les sanctions qui en découlent, déterminent la capacité d’un pouvoir à maintenir l’équilibre entre les différents acteurs. C’est à travers lui que les Malgaches gèrent les conflits sociaux. « Le Dina ont ….. un but préventif avant d’être un organe de sanction, c’est un moyen de régulation de la communauté, un ensemble de normes de groupe qui, à la différence des lois , est élaboré par et appliqué sur les membres eux –même, comme la plupart des justices alternatives, se sont manifestés devant les insuffisances du tribunal incompréhension des procédures, partialité d’un tribunal qui n’a plus la confiance de la population » 10 . 5.2.2. La culture du Dina Le terme dina se définit comme étant une convention passée entre les membres d’une communauté villageoise pour l’organisation et la gestion de l’espace de vie commune, dans le dictionnaire de la langue malgache « Firaketana ». « Le Dina est aussi ancien que les

10 rapport d’enquête de justice, primature alternative, Avril 1999, p 73 69 communautés villageoises des hautes terres dont le type merina et fokonolona. Ces conventions collectives entraient en action après serment collectives, pour l’entretien des digues, des canaux d’irrigation, la surveillance des rizières, l’aide aux déshérités, la protection mutuelle contre l’ennemi. Tout contrevenant était rejeté. Les procédures rituelles qu’ils mettaient en jeu contre les voleurs sont de type ordalique… » 11 (». Le pouvoir des communautés de base ou fokonolona se renforce avec les dina et ceux-ci se donnent une légitimité grâce à ce pouvoir renforcé. Ce renvoi d’ascenseur allège l’Etat en rendant les populations autonomes face à leur problème communautaires, mais cette situation isole le pouvoir de l’Etat et marque ainsi sa faiblesse à faire face aux problèmes des gouvernés. Les Dina conditionnent alors l’équilibre des rapports sociaux sans l’intervention de l’Etat. Mais les Dina, après son établissement, doivent être valide auprès de organes de l’Etat tel que la mairie, la région, avant d’être mise en vigueur. On fait appel au « Dina » pour gérer les infrastructures communes. L’établissement de dina dans les quartiers devait permettre aux nouveaux migrants, d’une part, de se familiariser avec les règles communales et, d’autre part de s’intégrer aux habitants déjà installés dans les dits quartiers. 5.2.3. Le Dina à l’épreuve des faits Le dina : conventions collectives, ont fait leur apparition au début des années 80 avec la recrudescence des vols de bœufs. Elles avaient de moins en moins des caractères traditionnels et relevaient de plus en plus de causes économiques et politiques. Se prévalant de la « justice populaire » certaines conventions vont jusqu’à proclamer un pouvoir illimité de village sur les personnes et les biens que ce dernier estime « relever de sa Juridiction ». Ici, le problème c’est la persistance d’un antagoniste entre la tradition et l’exigence de la modernité. La cohabitation entre elle est devenue parfois conflictuelle menant à toute sorte d’abus : « Quand on a établi des dina dans une communauté sur les voles et les non respect des infrastructures : on amène le coupable auprès des gendarmes, c’est la règle connu de tous les paysans ; or, corruption et relation existe et aidant par la suite le coupable, un mois à peine le voila relâché, menaçant les paysans et clamant qu’il n’a pas peur de personnes. »(Président fokontany Antsiraraka)

5.3. L’ASSOCIATION DES USAGERS Définition : L’association : ce sont des hommes et des femmes, rassemblés par un projet commun qu’ils réalisent eux même sans intermédiaires ni pression et souvent dans un but

11 RASAMOELINA M., « le vol de bœuf en pays betsileo », in rapport d’enquête de justice, primature alternative, Avril 1999 p 22-30 70 d’intérêt général. Elle est un moyen essentiel d’action et d’expression dans une société démocratique. Les associations tiennent dans la stratégie néolibérale une place centrale, elles contribuent avec les collectivités locales, à équilibrer le role puissant et centralisateurs de l’État. Elles doivent être des « contres pouvoirs »à tous les niveaux de l’organisation sociale, une « école de démocratie, garante de liberté » selon les mots de Réné Lenor, secretaire d’Etat à l’action sociale. 5.4. L’ASSOCIATION « TIako Mandroso » (TIM) Cette association a été mise en place pendant les phases préparatoires avant la mise en œuvre du projet de reconstruction de la piste dans la Commune Tsaraotana, notre terrain d’étude.C’est l’association porteuse de ce projet et dont les mebres sont considérés en tant que représentants légaux de l’ensemble des bénéficiaires auprès de l’administration et de l’organisme de financement.C’est pourquoi toutes les actions menées dans le cadre du projet passe par elle. Elle est donc amenée à sensibiliser et à informer l’ensemble de la population cible sur ces actions (accomplissement des apports b énéficiaires, recouvrement des couts, maitenance…). Une Assemblée Générale • constituée par  un représentant du comité exécutif par Fokontany par Commune,  un représentant du DINA par Fokontany par Commune,  Tous les Chefs de fokontany ; • qui constitue l’organe de décision, ayant un statut juridique légal ; • qui a adopté le « DINAN’I MENABE » comme règlement intérieur en essayant de spécifier certaines articles pour régir la protection et l’entretien des pistes ; Un bureau permanent • de 6 membres issus des communes concernées, • ainsi constitué :  1 président,  1 vice président,  2 trésoriers,  2 secrétaires, • qui constitue l’organe de conception et d’exécution.  Cette structure a été déjà mise en place mais avant le commencement des travaux de réhabilitation des pistes, les membres de bureau ont pour mission de s’assurer l’engagement de chaque partie prenante.  Le fonds de démarrage constitue le problème majeur surtout pour le fonctionnement de l’organe exécutif. 71

FIGURE 3 : ORGANIGRAMME DE LA STRUCTURE

Source : conception personnelle, à partir de l’analyse de la structure,2008

5.5. Le processus de reponsabilisation L’enjeu principal de l’A.P est la perrenisation des projets , réalisés par la conscientisation de la population bénéficiaire, pour induire le sentiment d’appropriation.On part alors du principe, que la participation des bénéficiaires dans toutes les étapes du projet sous diverses formes, contribuera à cette fin.Il s’agit là,d’un processus mettant en jeul’ethique, en ce sens que les bénéficiaires devront parvenir à la compréhension des liens qui unissent leurs droits et leurs dévoirs vis-à-vis de la collectivité.l’enjeu est donc l’implication de tous, pour qu’il preserve une réaalisation, qui,non seulement l’interesse mais aussipour laquelle il s’est investi. A cet effet, des mesures sont adoptées par les projets de développement, à savoir : -le paiement pour acceder aux infrastuctures de base(peut se faire en nature ou en main d’œuvre) -la cotisation pour l’entretien et la maintenance des infrastructures

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-les institution des dina ou convention obténue par consensus entre les bénéficiaires envue de proteger les réalisations -la délégation de la réalisation des infrastructures aux associations porteuses de projet. L’accomplissement de ces mesures par les bénéficiaires se presente comme suit : le projet doit repondre aux priorités de la population, qui accepte integralement les mesures décidées en vue de perenniser les réalisation . Pour ce faire, la population bénéficiaire, se réunie en assemblée générale, organisée dans leur quartier respectif, afin de savoir l’ordre de la priorité des projets. Dans le cas de la Commune Tsaraotana, une methode spécifique a été utilisée pour savoir l’avis de tout le monde sur le choix des projets à mettre en œuvre, il s’agit de la méthode de « priorisation par paire ».

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TROISIEME PARTIE : PERSPECTIVES OFFERTES PAR LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET

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TROISIEME PARTIE : PERSPECTIVES OFFERTES PAR LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET

Pour la comparaison entre avantages et inconvénients des variantes, nous nous limiterons à quelques aspects des volets socio-économiques qui sont plus largement détaillés dans le rapport correspondant à ce volet, étant donné que celle des autres aspects du projet, notamment technique et coût, ont été déjà pris en considération, dans le choix de la variante à adopter.

Par ailleurs, « le volet environnemental », donne une étude plus approfondie des inconvénients et des impacts positifs et négatifs engendrés par la réalisation du projet.

L’objectif principal du projet est de remplir les conditions nécessaires pour résoudre le problème d’enclavement et d’évacuation des produits de la région. Le plus avantageux est le tracé qui desserve tous les villages le long de cet axe, et qui permet l’évacuation facile des produits venants du périmètre. Il est donc préconisé de choisir la proposition des bénéficiaires et sur le plan technico- économique de la zone, mais avec certaines mesures d’accompagnement. Entre autres, il est indispensable de réaliser une campagne de sensibilisation des autorités locales et des usagers de la piste sur la nécessité absolue de l’entretien, de la maintenance et de la gestion rationnelle des ouvrages réalisés.

CHAPITRE 6 : AVANTAGES , INCONVENIENTS , IMPACTS POSITIFS ATTENDUS

Rappelons que l’objectif de l’A.P dans le cadre du projet, est d’impliquer la population bénéficiaire dès le processus de la prise de décision concernant toutes les phases des travaux de réhabilitation de la piste en amont et l’appropriation de l’infrastructure en aval par la mise en place d’une structure pour assurer la gestion efficace et pérenne de la piste, de ce fait, quelques étapes préliminaires et une analyse sur certains points importants concernant le projet doivent etre éffectuées.

Il audrait donc effectuer une proposition de la structure et d’organisation de la gestion de la protection et de l’entretien de la piste.

L’axe du projet implique quatre fokontany riverains de la piste dans la commune rurale de Tsaraotana dont Antsiraraka, Antroboky, Ambalamahasoa et Tsaraotana.

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6.1.- Avantages et Impacts positifs attendus  possibilité de relier par véhicules légers, 12 mois sur 12, sauf contraintes de barrières de pluie;  possibilité de circulation par voie routière, 12 mois sur 12 (sur cet axe), des produits, de la population, et notamment des forces de l’ordre (militaire, gendarmes) car cette région est classée « zone rouge » ;  meilleure considération de la population locale par ses potentiels agricoles de la région rive gauche du fleuve Tsiribihina,  facilitation de l’accès de la population au centre hospitalier et des jeunes aux centres éducatifs du chef lieu de région. La réalisation du projet contribuera donc à l’amélioration :  de la sécurité ;  des recettes communales ;  de la gestion locale des ressources minières;  de la circulation et échanges entre les différentes communes concernées ;  du taux de scolarisation au niveau secondaire.  de la santé de la population dans les Communes

6.2.- Inconvénients • d’augmentation d’accidents de circulation par l’intensité de trafic lors de l’exploitation de la piste car les populations locales ne sont pas habituées à se familiariser avec des véhicules motorisés ; • formation des lavaka due à l’exploitation des zones d’emprunt pendant la réalisation des travaux qui peut accelerer la dégradation de la piste et s’il n’y a pas d’entretien périodique, il se peut que la piste retrouvent son état initial. • perturbation des sols naturels par l’existence de déformation de terrain sur d’importantes surfaces par l’extraction des matériaux aux zones d’emprunt, même remises en état. Et, tassement de l’emprise de la piste par la circulation des véhicules poids lourds au niveau des tronçons où le sol en place est constitué par des matériaux argileux à faible portance ; • recrudescence de l’exploitation illicite de la forêt, et pillage des faunes et flores endémiques de la région et de Madagascar.

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6.3.- Evaluation de la faisabilite organisationnelle et analyse des parties prenantes 6.3.1.- Les experiences en matiere d’organisation communautaire Rappelons que le « firaisankinam-pokonolona » est à la base de la pratique endogène à la société rurale du Menabe en cas de travaux d’intérêt général. Les fokonolona des quatre fokontany desservis par la piste, objet du projet, ont vécu plusieurs cas similaires que nous allons voir successivement : 1er cas - Association des Usagers de l’Eau

Une association des usagers de l’eau a été mise en place dans la commune depuis le début des années 90. Les Fokonolona s’organisaient suivant un plan d exécution des travaux d’entretien du réseau hydro agricole de leur secteur respectif. Un DINA a été donc établi afin d’ assurer une meilleur gestion de l’eau.

2ème cas - Organisation de la gestion des puits :

La structure « comité de l’eau » (komitindrano), gestionnaire de puits a été mise en place au niveau de quelques villages bénéficiaires d’un projet d’installation de puits dans la commune de Tsaraotana. Des règlements ont été fixés, stipulant que :

-tous les usagers des puits doivent verser une cotisation mensuelle allant de 500 Ariary à 1 000 Ariary, ceci constituera le fonds d’entretien et de maintenance des puits ;

-l’entretien des puits doit etre fait périodiquement (2 à 4 fois par trimestre)

3ème cas -Association des femmes pour la gestion des bornes fontaines

Projet récent réalisé avec le CARITAS dans le fokontany d’Ambalamahasoa. Une cotisation par ménage constitue le fonds d’entretien géré par l’Association et la protection et l’entretien sont assurés par ménages selon le nombre des bornes fontaines.

4ème cas - « BASIA » : c’est, une structure de gestion de l’entretien de la piste Tsaraotana- Tsimafana

Une barrière est placée à l’entrée de la commune de Tsaraotana, dans le Fokontany de Mialiloha pour la perception du droit de péage. La recette y afférente constituera un fonds destiné à honorer l’apport de la commune sur les travaux de réhabilitation des pistes à y entreprendre.

En outre, les villageois du bassin versant ont été déjà sensibilisés en matière de maîtrise d’ouvrage, et prêts à honorer les contributions qu’on leur a proposées, telles que :

- apport travaux en régie, nettoyage et dessouchage des végétations comprises dans l’emprise technique de la piste ;

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- apport en numéraire pour constituer le frais de fonctionnement de la future cellule de projet (approche FID). 6.3.2. Constat sur le fonctionnement des structures de gestion des travaux communautaires  La mise en place de la structure ne pose aucun problème en général ;  Néanmoins, certaines dispositions pour assurer la pérennité de la structure ont été négligées ;  La capacité en matière de gestion d’organisation reste à améliorer ;  La défaillance technique des infrastructures entraine souvent le non fonctionnement de la structure. 6.3.2.- L’implication des beneficiaires au processus de la prise de decision en amont Cette étape constitue la base de l’A.P, elle est d’une importance capitale pour la pratique de l’A.P dans un projet car si les responsables du projet n’arrive pas à faire impliquer les bénéficiaires dès la phase préparatoire de ce dernier, ce serai encore plus difficile pour eux de les impliquer pendant les autres phases restantes. Outre les objectifs d’ordre économique, le projet de réhabilitation de la piste Antsiraraka- Tsaraotana veut également renforcer la capacité de la population en matière d’appropriation. L’implication du fokonolona dans le processus de la prise de décision en amont du projet fait partie de cette stratégie.

6.3.3.- Définition de l’apport bénéficiaire Dès le premier jour de l’étude, avec les représentants des quatre fokontany concernés par le projet et une équipe du BE, un état de lieu général a été fait , ce qui a conduit à la constatation des points forts sur les travaux à entreprendre tels que : - L’enlèvement du son (Ampombo) à la sortie nord d’Antsiraraka, - L’abatage et déracinement des arbres se trouvant sur le lieu des travaux à réaliser et sur son entourage - L’enlèvement des maisons d’habitation trop rapprochées du lieu - Le débroussaillage et élagage Après cette démarche, une séance d’organisation a été faite envue de faire une une assemblée générale dans chaque fokontany pour : - Donner au fokonolona des informations détaillées sur le projet au fokonolona

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- conscientiser les fokonolona sur l’importance de leur apports au projet - avoir leur appréciation sur les avantages et les inconvénients de la mise en œuvre et de la réalisation du projet, - valider les apports bénéficiaires, - organiser la réalisation des apports, - 6.3.3.- Validation des apports bénéficiaires Le fokonolona a eu l’occasion d’apprécier les apports lors de l’assemblée générale et après débat, les quatre types de nettoyage de l’empreinte avancés par les responsables de fokontany ont été validés.

6.3.4.- Organisation de la réalisation des apports Il a été décidé lors de ces assemblées générales que les travaux sont repartis par fokontany suivant la délimitation des territoires. L’enlèvement du son revient au fokontany d’Antsiraraka Ambony. Le temps de démarrage des travaux est fixé par le B.E, et il’y a aussi un encadrement technique pour la réalisation des travaux et l’entretien de la piste.  Un PV a été donc établi après l’A.G, signé par les représentants de chaque fokontany , par le BE et visé par la Commune. Un exemplaire a été remis à ceux qui de droit.

6.3.5.- Intégration de l’approche genre Parmi les inconvénients de la réalisation du projet, on a attribué une importance particulière : - aux risques de contraction de VIH/ SIDA, - aux risques d’accident pour les enfants, - aux risques d’accident pour les volailles et animaux domestiques. On en déduit que ce sont les femmes et les enfants qui sont les plus vulnérables face à ces risques. Par conséquent, pour chaque fokontany, après l’AG, une séance a été consacrée spécialement pour les femmes. Au cours de ces réunions, certaines mesures d’accompagnement ont été ressorties pour atténuer les effets négatifs : - développement des IEC pour le changement de comportement avant et pendant la durée des travaux, 79

- culture de haie vive jalonnée d’orangers le long de la piste aux abords des villages.  Des associations de femmes existent déjà dans chaque fokontany pour différents domaines : AGR, gestion borne fontaine, SIDA, autres activités sociales. Ceci peut être déterminant pour leur motivation et leur mobilisation.

6.4.- Réunion de restitution pour les responsables communaux et représentants des fokontany Le dernier jour de l’étude sur terrain , une réunion de restitution a été organisée au profit des représentants des fokontany et ceux de la commune et en présence du responsable de l’AD2M. Le BE a fait une brève présentation technique des travaux à faire, du choix de scénario et la démarche socio-organisationnelle. Un représentant des fokontany a rapporté leur décision en matière d’apport. Le responsable de l’AD2M a insisté sur l’importance de l’acceptation et l’engagement du fokonolona et a ouvert le débat dans ce sens. Le fokonolona a soulevé leur souhait d’avoir une piste idéal compte tenu de certaines réalités. Le responsable de l’AD2M a fait état de certaines limites et critères de priorisation.  Un PV a été établi avec la signature de tous les participants et remis à l’AD2M.

6.4.1.- Evaluation des apports bénéficiaires

TABLEAU 21: TYPOLOGIE DE LA PARTICIPATION DES BENEFICIAIRES Types de participation Unité Quantités Prix unitaire Montant (Ar) Enlèvement du son à la sortie nord Fft 1 375 000 375 000 d’Antsiraraka Abatage et déracinement des arbres se Fft 1 190 000 190 000 trouvant sur le lieu des travaux à réaliser Dessouchage Fft 1 285 000 285 000 Débroussaillage M2 6000 451 2 704 000 Elagage de la végétation M2 4000 1014 4 046 000 Montant total 7 610 000 Soit 4 % du montant global du projet Source : Rapport financier de l’Association TIM (Tiko Mandroso), 2008

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6.5.- DISPONIBILITE ET CAPACITE DE LA MAIN D’ŒUVRE LOCALE Les enquêtes effectuées lors de l’étude nous permettent de constater l’existence de manœuvres locales dans la commune de Tsaraotana.

La période de récolte dans la région se déroule du mois de mai jusqu’au mois de décembre. Les travaux d’entretien courant doivent donc s’effectuer avant cette période, c’est-à- dire le mois d’avril et mai de chaque année pour permettre une bonne circulation des collecteurs.

Pour les travaux de cantonnage manuel, un contrat très simplifié entre l’administration représentée par la commune et les Fokonolona ou les tâcherons peut être établi.

Pour les tâcherons et/ou les Fokonolona, qui seront chargés des petits travaux tels que la fauchage et débroussaillage, nettoyage des fossés, nettoyage des buses et dalots, curage ou ouverture d’exutoire, point à temps manuel des couches de roulement non revêtues, la quantification et les paiements doivent se faire avec le budget de l’association des usagers de la piste.

Ces tâches d’entretien courant ne nécessitent pas de la haute technicité de la main d’œuvre, elles sont réalisables par les Fokonolona ou les tâcherons locaux avec le minimum d’encadrement qui consiste en général à la présentation des tâches avec la quantité exigée.

6.6.- roles et résponsabilite des PARTIES PRENANTES Nous avons voulu présenter diverses rubriques, à l’aide de tableaux, pour pouvoir donner une vision synthétique. C’est pour cela que nous avons construit les tableaux suivants, concernant les rôles et les responsabilités respectives des parties, et aussi concernant les contraintes et les atouts des communes.

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TABLEAU 22 : ROLES ET RESPONSABILITES RESPECTIFS DES PARTIES

PARTIES PRENANTES ROLES ET RESPONSABILITES - Appuyer aux recherches de financement - Allouer un budget d’entretien des pistes Région - Donner les autorisations administratives

- Contrôler le système de recouvrement des coûts - Suivre les activités d’entretien routier District - Appuyer aux recherches de financement

- Déterminer les ristournes et péage à appliquer - concevoir les « dina » à mettre en place - Suivre les activités d’entretien routier intercommunal AUP - Rechercher des financements - Sensibiliser la population locale à participer à l’entretien

- Appuyer la structure de base à l’exécution des ses tâches et entre autres, la recherche de partenaires et l’allocation d’une ligne de crédit dans le budget communal pour l’entretien de la piste Structure intermédiaire au - Assurer le suivi de la réalisation des travaux d’entretien, niveau de la commune - Collecter les droits de péage, taxes de roulages et les amendes afférentes l’usage des pistes

- Le fokonolona sera la base de l’exécution des travaux d’entretien mais il veuille aussi au bon usage de la piste. Structure de base au - Les ménages apporteront leur contribution en numéraire si le cas niveau du l’exige. Fokontany - Cette structure de base peut solliciter l’appui des forces vives du fokontany ou de la commune pour la réalisation de ses obligations.

Services techniques - appuyer les bénéficiaires sur les techniques d’entretien routier déconcentrés - appuyer les bénéficiaires sur le plan financière et sur le plan matériel Opérateurs économiques - suivre les disciplines mises en place par les autorités

Source : Enquête personnelle, Aout 2008

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TABLEAU 23 CONTRAINTES ET ATOUTS DE LA GRAPPE DES COMMUNES DANS LA GESTION

ET ENTRETIEN DES PISTES DU POINT DE VU ORGANISATIONNEL .

DOMAINES CONTRAINTES ATOUTS Structures mises en place non les structures locales ont des expériences en opérationnelles matière de gestion et d’entretien des pistes la grappe a bénéficié de l’existence des personnes STRUCTURE le problème d’enclavement et ressources pour le fonctionnement de la structure de communication nombreuses sont les associations et projet qu’on pourrait mobiliser sur ce projet de réhabilitation des pistes insuffisance des matériels d’entretien. les matériels disponibles sur place sont mobilisés RESSOURCES les matériels disponibles sont pour les entretiens courants MATERIELLES mal répartis dans l’ensemble participation actives des opérateurs locaux de la grappe - insuffisance de partenariat - potentialité économique de chaque commune RESSOURCES externe. FINANCIERES - volonté politique de maire MODE DE - manque d’expériences - motivation des bénéficiaires (population locale, MOBILISATION - isolement de la zone par opérateurs économiques, autorités locales) DES RESSOURCES rapport au reste du pays Source : Enquête personnelle, Aout 2008

TABLEAU 24: ANALYSE DES ORGANISATIONS ET ASSOCIATIONS EXISTANTES : DOMAINE ATOUTS FAIBLESSE BESOINS

- dynamisme et motivation - faible niveau Renforcement de ORGANISATION des membres d’instruction capacités socio organisationnelles - solidarité des membres - faible capacité socio organisationnelle - facilité de mobilisation dynamisme et motivation des - manque d’expérience Renforcement de membres en matière de gestion capacités socio GESTION organisationnelles - solidarité des membres - faible niveau d’instruction

Source : enquête personnelle, Aout 2008

6.7.- Approche systémique Cette rubrique constitue une synthèse des principales propositions et recommandations formulées dans la présente étude.

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Parmi ces propositions, on rappel que c’est au niveau du tracé qu’on a choisi les scénarii, le niveau d’aménagement est généralement quasi gardé. 6.7.1.- La question de la rentabilité Les deux scénarii présentés sont rentables, avec un taux de rentabilité interne supérieur à 12 % (taux d’actualisation de la Banque Centrale). Le point de vue économique et social ayant été priorisé, tout en considérant le budget alloué au projet, nous préconisons le scénario n° 01, variante 2 , aussi bien pour la chaussée et assainissement. C’est ce scénario qui est plus pragmatique, vu qu’il desserve tous les Fokotany le long du tracé, facilitant ainsi l’évacuation des produits et la circulation des biens et des personnes. De plus, il favorise le développement des petits commerces des produits locaux et des œuvres d’art. Le revenu de ménage sera amélioré et ceci contribuera à la réduction de la pauvreté. Du point de vue socio-économique : le désenclavement du périmètre de Manambolo qui est un grenier à riz est très important, la possibilité d’évacuer les produits d’Antsoha par la voie fluviale à l’embarcadère de Tsaraotana et portes d’entré au district de Belo/Tsiribihina à l’Ouest, par le biais du fleuve Tsiribihina. L’objectif principal du projet est de remplir les conditions nécessaires pour résoudre le problème d’enclavement et d’évacuation des produits de la région.

Il est donc préconisé de choisir le scénario le mieux disant, mais avec certaines mesures d’accompagnement. La manifestation des bénéficiaires pour leurs apports est très importante pour le bon déroulement des travaux (désherbage, débroussaillage, élagage,…) Il est plus avantageux pour le projet de terminer les travaux avant la saison des cyclones. Il est recommandé de commencer l’exécution au mois d’octobre et de terminer les dits travaux dans un délai de 3 mois. Entre autres, il est indispensable de réaliser une campagne de sensibilisation des autorités locales et des usagers de la piste sur la nécessité absolue de l’entretien, de la maintenance et de la gestion rationnelle des ouvrages réalisés.

6.7.2.- La question environnementale Dans les milieux urbains, il y a une importante pollution de l’air, de l'eau et des écosystèmes en générale. Les conséquences immédiates en sont préoccupantes:

− augmentation du taux de CO2 dans l'atmosphère.

− Pluies acides toxiques détruisant les plantes.

− Pollution de l'air par les gaz toxiques. 84

Mais dans les milieux ruraux, la problématique de l'environnement se présente de manière plus aiguie en terme de déséquilibre entre les ressources naturelles d'une part (ressources en sols cultivables, en eau de qualité...) et d'autre part, les besoins accrues de population en croissance rapide à la recherche d'une amélioration général de leurs condition de vie. Dans les milieux problème de pollution sont aigus mais probablement moins graves que les conséquences de la surexploitation des ressources naturelles dont ils constituent l'un des indicateurs. « De plus en plus le développement, doit être un compromis entre ce qui est techniquement possible, ce qui est socialement souhaité et souhaitable, ce que l'on juge économiquement intéressant et ce qui est écologiquement acceptable. »12 Cela veut dire, qu'avant de réaliser un projet de développement, que ce soit dans un milieu urbain ou dans un milieu rural, il faut faire des analyses sous différents analyses: techniquement, sociales, économiques et écologiquement.

6.7.3.- Croissance démographique et conséquence sur l'environnement La croissance démographique dans les milieux ruraux est très élevée par rapport à celle du milieu urbain, puisque dans le milieu urbain, il y a valorisation du planning familial et de l'éducation de la femme. Contrairement dans les milieux ruraux, la place de la femme et dans la maison pour faire le ménage et s'occuper de sa famille. Ceci ne fait que favoriser la rapidité de la croissance démographique et par la suite va avoir des effets sur l'environnement: une exploitation accélérée des ressources en sols, en eaux et en végétation. Le nombre de la population ne cesse de d'accroître alors que les ressources naturelles sont limitées, ce qui entraîne forcement la détérioration de l'environnement. La fragilité des écosystèmes tropicaux et la pression humaine accrue sur les différents biotopes rendent donc impératives la mise en oeuvre de politiques vigoureuses de préventions. Tout doit être mis en oeuvre, en particulier par le canal des projets, pour sauvegarder ce qui peut encore l'être et réhabiliter les ressources dégradées, mais aussi et surtout, pour appuyer les populations qui souhaitent mieux gérer leurs ressources naturelles. C'est pour cela que parmi les équipes qui sont responsables du projet doit figurer des environnementalistes pour mieux étudiés les impacts du projet sur l'environnement. 6.7.4.- Combinaison agriculture-élévage: Menabe Le déséquilibre entre la croissance démographique et la croissance des ressources naturelles aboutit à une dégradation lourde de l'environnement, encore aggravée par les

12 Environnement et développement rural P GENY, P WAECHTER, A. YATCHINOVSKY Ed Frison – Roche. Paris 1992 85 prélèvements ligneux pour le bois de feu, le charbonnage et les feux de brousse, la culture surbrulis (déboisement). Il s'agit donc, dans la plupart des cas, de système d'exploitation qui ne sont plus adaptés aux contextes actuels, car ils conduisent; tels qu'ils sont pratiquées à la destruction des ressources naturelles.

6.7.5.- L'identification et l'implication des decideurs un projet de développement rural, quelle que soit la forme institutionnelle qu'il affecte, matérialise la décision d'exécution prise entre les décideurs institutionnelle d'une part et les communautés rurales ciblées d'autres part, et ceci dès la phase de conception, pendant la phase de la réalisation et jusqu'à la phase finale.

a- les décideurs ruraux Les petites et les grandes propriétaires, les agriculteurs a1- Les collectivités villageoises L'organisation des circuits de décision sur les ressources au niveau villageois dépend, dans une certaine mesure, du contexte sociopolitique en vigueur. Le rôle des collectivités villageoises apparaît déterminant, et les rapports qu'elles entretiennent avec les pouvoirs centraux peuvent engendrer leur déresponsabilisation progressive. Depuis quelque années, quelque soit le régime politique les bailleurs de fonds internationale soutiennent un désengagement de l'Etat d'un certain nombre de fonction qu'il assumait aux différents niveaux décisionnels de la vie économique. Le désengagement se traduit, dans les intentions, par une décentralisation des pouvoirs de décision. Le village, la communauté rurale, l'association villageoise, le groupement des producteurs est au centre des décisions. Les pouvoirs économiques sont censés se déplacer vers ceux qui génèrent la première plus value, c'est à dire les agriculteurs.

L’insertion de la communauté villageoise dans le processus décisionnel Changement dans l'attitude des populations concernées, nécessite d'une solidarité entre la population. L’admission est trop souvent dépourvue du savoir faire et des moyens d'action, et quand elle les a, elle en fait un usage autoritaire, voire coercitif, sans prise en compte réelle des spécificités locales. Les méthodes d'action devront être incitatives ou participatives et basées sur une approche raisonnée de la dynamique de la société. 86

Risque de dérive La population peut se contenter des apports à court terme du projet et ne pense pas aux conséquences lointaines. Elle ne pense donc qu'à tirer le plus d'intérêt et de profit, et ne pense pas à l'entretient de l'infrastructure ainsi réalisée. L’administration peut se sentir fortifié par sa participation aux programmes d'action sans pour autant rechercher un partenariat réel avec les groupements villageois. Le projet de développement rural peut secréter des comportements endogènes particuliers fruits de la réinterprétation de ses objectifs et des modifications d'affectation de ses ressources humaines et financières. Il peut en résulter un décalage croissant entre les objectifs du départ et ceux qui s'imposent progressivement et qui peuvent générer des conséquences sociales et environnementales regrettables. L'implication des bénéficiaires dans le projet de développement et leur adhésion ex-ante aux objectif clairement définis apparaît donc au bout du compte comme la prière d’achoppement de la réussite, du mois tant que les conditions techniques et économiques générales ont été correctement évaluées par les concepteurs, et que le contexte sociologique et les contraintes qu'il implique ont été pris en compte.

a2- L'Etat et les societé paraétatique La logique de l'Etat poursuit, à travers tout projet de développement rural, des objectifs généraux qui sont résumés comme suit:

− Satisfaire les consommateurs urbains en promouvant des projets vivriers ou d'élevage. Et ceci en offrant des aides aux populations rurales, par exemple constructions des infrastructures routières pour mieux évacuer les produits, proposition des nouvelles techniques agricoles. L'objectif est de produire beaucoup au prix le plus bas possible afin de susciter une demande croissante.

− Fixer les populations rurales pour enrayer ou ralentir l'exode vers les villes.

− La valorisation des ressources naturelles et l'amélioration des conditions de vie des populations. Les facteurs économiques et sociaux, les considérations d’ordres juridiques, administratifs, politiques, électoraux semblent déterminant dans le processus de décision. Certes, le milieu social local constitue le décideur final au jour le jour; mais force est de constater qu’une césure (rupture marquée) apparaît entre décision de l'appareil technico- administratif et la réalité quotidienne vécue par les communautés rurales. Cette discontinuité tient à 3 facteurs essentiels, au demeurant liés:

− centralisation bureaucratique des processus de conception et de décision 87

− faiblesse des organes intermédiaires (les administrations locales, les associations)

− contradiction entre le discours administratif qui accorde une large autonomie décisionnelle aux « décideurs ruraux » sous une tutelle administrative étroite et limite leur pouvoir de manoeuvre aux seules modalités pratique de mise en oeuvre de décision prise unilatéralement. A part cela, il y a le manque de confiance entre administration et les administrés qui s’alimentent du manque de communication. a3- L'aide exterieur Les bailleurs de fonds de l'aide extérieur ont accordé la priorité à une mobilisation des ressources naturelles fondées sur:

− des objectifs économiques développements des cultures d'exportation, autosuffisance alimentaire à l'échelle naturelle.

− une solide confiance dans l'aptitude des innovations techniques à maîtriser la nature et à satisfaire l'objectif de production

− la capacité d'organiser et de transformer les mentalités des travailleurs grâces à diverses structures (projets) destinées à se comporter comme des « gestionnaire délégués par l'État ». Les doctrines des bailleurs de fonds ont progressivement été ajustées pour prendre en compte les leçons de difficultés rencontrées. Cette évolution a suivi le cheminement suivant:

− développement intégré: présumé à compléter les projets de productivité, grâce à l'ajout des infrastructures et d’actions sociales telles que formation, santé, équipement rural, organisation des travailleurs.

− Développement autocentré: il favorise, ainsi que l'éco développement qui lui est contemporain, l'amélioration de techniques locales, la moindre utilisation des matériaux. Il ambitionne d'adapter le développement aux contraintes et potentialités du milieu naturel autochtone ainsi qu’aux traditions locales.

− Développement durable: qui est à la recherche du compromis entre les besoins irrépressibles de production et les réponses techniques qui permettent de conserver et de valoriser les capacités du milieu naturel à assumer un développement durable. Cette voie accorde une importance particulière à l'identification des mécanismes fonciers qui régissent l'utilisation de l'espace rural. Sa finalité est donc de guider les décideurs locaux (individu et communautés rurales) vers une gestion patrimoniale équilibrée et responsable, sur la base de droits et de devoirs reconnus par les parties concernées. Ceci nécessite le renforcement des capacités des individus à valoriser durablement les ressources naturelles, renforcement des capacités des collectivités villageoises et inter villageoises à gérer espaces et ressources naturelles.

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CHAPITRE 7 : PROPOSITION DE STRUCTURE ET D’ORGANISATION

DE LA GESTION Forces est de rappeler que la réalisation de la piste Antsiraraka-Tsaraotana est la suite logique du désenclavement de la grappe des communes Belinta/Begidro/Antsoha/Beroboka/Tsaraotana/Tsimafana. Lors de la mise en place du projet MENA 6 et MENA 8 avec le projet ACORDS, une Association intercommunale appelée « TIAKO MANDROSO » a été mise en place pour gérer la protection et l’entretien des pistes se trouvant des ces communes. Notons que la Commune rurale de Tsaraotana fait partie de cette Association et la piste Antsiraraka-Tsaraotana s’ajoute à l’ensemble des pistes gérées par l’Association. L’étude ci-après reprend les argumentations de la mise en place de l’Association « TIAKO MANDROSO » En effet, quatre conditions sont requises pour une bonne gestion d’entretien des pistes :

- mobiliser toutes les parties prenantes ; - mettre en place une structure adéquate ayant acquise une capacité d’organisation et de gestion ; - mettre en place une cellule technique capable d’assurer les tâches techniques d’entretien ; - assurer des ressources financières stables pour l’entretien. 7.1.- La mobilisation des parties prenantes Une liste non exhaustive des parties prenantes est déjà donnée au tableau N°35 avec leur rôle respectif ou du moins ce qu’on attend d’eux. Il s’avère nécessaire de développer la capacité des structures mises en place en matière de recherche de partenariat, de négociation et de lobbying

7.1.1.- La structure de gestion Au niveau du fokontany

Une structure de base sera mise en place sous l’égide du chef de fokontany et en collaboration avec les Tangalamena pour mobiliser le fokonolona suivant le principe de « firaisankinam-pokonolona ».

• .. Le fokonolona sera la base de l’exécution des travaux d’entretien mais il veuille aussi au bon usage de la piste. • .. Les ménages apporteront leur contribution en numéraire si le cas l’exige.

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Cette structure de base peut solliciter l’appui des forces vives du fokontany ou de la commune pour la réalisation de ses obligations.

Au niveau de la commune

Une structure intermédiaire sera mise en place sous la direction du Maire et renforcée par les conseillers communaux, les membres du DINA et les Chefs de fokontany. Cette structure a pour mission:

• .. d’appuyer la structure de base à l’exécution des ses tâches et entre autres, la recherche de partenaires et l’allocation d’une ligne de crédit dans le budget communal pour l’entretien de la piste • d’assurer le suivi de la réalisation des travaux d’entretien, • .. de collecter les droits de péage, taxes de roulages et les amendes afférentes l’usage des pistes. 7.2.- Approche Participative- association- population bénéficiaire 7.2.1.- Mode d’existence d’une association Dans les cas les plus courants, commes pour les projets d’infrastructures publiques, m’association est appellé à représenter la population de la localité cible. Ce ne sont donc pas tous les bénéficiaires qui en deviennent membres mais seulement ceux qui souhaitent à en dévenir. Les mebre de l’association ne répresnetent donc qu’une frange de la population bénéficiaire, ou peuvent meme ne pas du tout etre issue de celle-ci. Le problème c’est que le niveau d’instruction rend la population bénéficiaire vulnérable devant l’ampleur des résponsabilité.n’étant pas assez instruite, elle n’ose meme pas exprimer ses idéés et encore moins adherer d’elle-même à une association sensée la représenter.Les membres des associations et les bénéficiaire hors appartenance associative sont donc des personnes issue des differentes catégories et de couche sociale. Les mebres des associations sont, en majorité, des gens ayant des interets particuliers à faire valoir. Cece peut entrainer une déviation de l’objectif du processus participatif vers des urgences individuelle. C’est de cette façon qu’au lieu d’etre un vecteur de développement, un projet à travers une association peut se transformer en obstacle au développement, susceptible de déchirer le tissu social.C’est ainsi que les bénéficiaires, notamment les plus démunis et peu instruits, hésitent à adherer dans une association, pensant que cela n’est pas de leur ressort.

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7.3.- La strategie du fida a madagascar

Depuis 1979, le FIDA a financé 11 projets de développement rural à Madagascar, pourtant total de 119,7 millions de $. Trois d’entre eux sont en cours (PHBM, PPRR, AD2M). L’objectif des interventions du FIDA définie dans le COSOP (2007-2012) est de stimuler le développement économique des régions le plus peuplées et les plus pauvres du pays en associant les producteurs les plus démunis à la croissance du secteur rural. Le FIDA appuiera le gouvernement dans la mise en valeur du potentiel des zones vulnérables et leur rattachement aux pôles de croissance régionaux et nationaux tout en plaçant les priorités des pauvres ruraux au cœur de ses interventions.

7.3.1. La cellule technique Le renforcement de la capacité technique de la population en matière d’entretien des pistes se concrétisera par l’implication de la main d’œuvre locale aux travaux d’entreprise. En effet, l’entreprise est sollicitée de recruter des jeunes issus des fokontany suivant leur compétence. Cette première expérience permette à la population de savoir comment est faite la piste. Cette connaissance de base sera renforcée à la fin des travaux par les techniques d’entretien. Et les jeunes ainsi formé constitueront la cellule technique qui va encadrer le fokonolona lors de l’exécution de leurs tâches. 7.3.2. Les ressources financières L’objectif de l’Association est de se disposé des ressources financières stables comme : - les ressources propres de l’Association : • Apport numéraire des membres, • Fonds collectés sur les droit et taxes afférents aux pistes, - les budgets alloués par les instances de tutelle : communes, district, région ; - le financement du FER ou autres organismes similaires, - le financement des organismes d’appui partenaires. L’association a déjà établi un PTA budgétisé.  Les facteurs déterminants La grappe a un potentiel agricole énorme. Ceci argumente la motivation et la capacité de la population en matière d’appropriation de l’infrastructure routière.

Presque toutes les communes ne connaissent pas de période de soudure en matière d’alimentation, sinon pour les autres communes, elle est de courte durée. Ceci peut garantir la continuité des actions.

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 . Les priorités Des séances de renforcement de capacités devraient être réalisées à tous les niveaux pour permettre aux responsables de maîtriser :

- Les techniques d’entretien des pistes ; - les techniques de mobilisation et de sensibilisation ; - les techniques de gestion des structures mises en place 7.4. Analyse economique du projet de rehabilitation 7.4.1. GENERALITES SUR L’ANALYSE ECOMOMIQUE La présente analyse économique se conforme aux Termes de Référence et suit la démarche classique d’une analyse coûts-avantages. L’esprit est de comparer une situation sans projet de réhabilitation avec une situation avec projet de réhabilitation, le Taux de Rentabilité Interne (TRI) étant le critère retenu pour juger la rentabilité des investissements. A la fin du chapitre une analyse de sensibilité est présentée pour juger de la solidité des SCENARII par rapport aux fluctuations des hypothèses émises. 7.4.2. HYPOTHESES D’UNE EVOLUTION SANS PROJET • Secteur de production Le tableau suivant renseigne sur la situation économique actuelle de la zone d’étude.

TABLEAU 25 : LES SECTEURS DE PRODUCTION DE LA ZONE D’ETUDE Secteurs Description Agriculture Le secteur agricole occupe 40 à 100% de la population de la zone selon les communes. Constitue la majeure partie des revenus monétaires des ménages, Dont 40 à 60% en autoconsommation, et à 40 à 60% en commercialisation pour les cultures vivrières. Dominée par la riziculture, en technique traditionnelle, mais pratique généralisée de la double saison de culture Elevage Dominé par l’élevage bovin Pêche Activité économique identifiée, pratiquée de façon traditionnelle. Source : enquete et constatation personnelle ,Mai 2008

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En prenant en compte les 2 sous secteurs agriculture et élevage, l’agriculture contribue à 45% de la valeur ajoutée de la zone et l’élevage 55%.

7.4.3. Perspective d’evolution dans une situation sans projet de reconstruction La durée moyenne d’une piste en terre non revêtue, entretenue régulièrement, là où les réglementations d’utilisation et de circulation sont respectées, est de 7 ans , sous réserves qu’aucun cataclysme majeur et exceptionnel ne soit apparu durant cette période. Les considérations suivantes amènent à conclure que sans projet de réhabilitation, on assistera à une déstabilisation de l’ensemble de la situation actuelle. En premier lieu, et du point de vue de secteurs de production, aucune évolution significative des rendements ne sera enregistrée, et surtout, les extensions de surface cultivables devant être occasionnées par de nouveaux aménagements et la venue de nouveaux migrants seront freinées. D’un autre côté, les prix payés aux producteurs stagneront, voire même diminueront en terme réel. Ce qui n’incitera guère à l’incitation à la production. En matière d’élevage, l’insécurité (vols de bœufs) persistera, les actions prophylactiques à l’endroit de l’ensemble du cheptel ne peuvent être réalisées. Par ailleurs, les actions des projets/programmes de développement devant être initiés et mis en œuvre dans la zone, se limiteront à leur strict minimum et ne parviendront pas à atteindre leurs objectifs. On assistera à une stagnation du niveau de l’éducation et de l’état sanitaire. Bref, sans une évolution des voies d’accès dans ces communes, l’état actuel de pauvreté de la population persistera sinon évoluera vers la dégradation.

7.4.4. Avantages quantifiables financièrement Les avantages sont ici dissociés en 2 catégories : ceux quantifiables sur le plan financier et ceux non quantifiables financièrement. Les avantages financièrement quantifiables retenus dans le cadre de cette étude se référent à ceux relatifs à l’agriculture, à l’élevage et à la consommation des produits de première nécessité. Ceux relevant des activités de la pêche méritent d’être pris en compte, mais faute d’informations fiables, ils n’ont pas pu être quantifiés. Toutefois, certaine source estime la production annuelle du district en produit de la pêche à 300 tonnes. 13 Les avantages quantifiables eux-mêmes peuvent être subdivisés en avantages directs (liés directement à la praticabilité de la piste) et avantages indirects (liés à l’effet de l’augmentation du trafic routier).

13 PRD Menabe 93

TABLEAU 26: AVANTAGES FINANCIEREMENT QUANTIFIABLES DU PROJET Secteurs Avantages directs quantifiables Avantages indirects quantifiables Agriculture Amélioration des conditions Extension des superficies économiques d’évacuation des produits cultivées pour les résidents eux- agricoles (concurrence, hausse des prix mêmes et les nouveaux migrants. aux producteurs, écoulement des Augmentation des rendements produits) conséquemment aux actions d’encadrement diffus conduit par les autres projets. Elevage Meilleur accès au marché de bovidés Sécurisation et prophylaxie plus assurées, donc augmentation du nombre et de la valeur des zébus de la zone Consommation en Baisse du prix aux consommateurs, Amélioration de la trésorerie PPN augmentation du nombre de globale des ménages consommateurs, diversification des produits offerts Pêche 14 Amélioration des conditions Meilleure valorisation des économiques d’évacuation des produits produits, diversification des de la pêche (concurrence, hausse des produits conditionnés mis sur le prix auprès des pêcheurs, écoulement marché. des produits) Source : Notre propre analyse ,2008

7.4.5. Avantages non quantifiables financièrement Sont considérés ici comme les avantages sociaux plutôt qu’économiques, c’est a dire non quantifiables ; résultant de la réhabilitation de la piste, entre autres, ceux relatifs aux secteurs communication, sécurité, santé, éducation, tourisme et écotourisme. Il y a aussi les avantages indirects générés par la réhabilitation de la piste par des Communes de la rive droite du fleuve Tsiribihina, et les autres localités qui utilisent ce fleuve comme le district de Miandrivazo.

14 Non chiffré faute de données fiables 94

TABLEAU 27 : AVANTAGES DU PROJET NON QUANTIFIABLES FINANCIEREMENT

Secteurs Avantages directs non quantifiables Avantages indirects non quantifiables Communication Désenclavement des communes; Amélioration des recettes Facilitation des échanges communales intercommunaux : administratives, culturelles, sportives. Sécurité Facilitation de la circulation des agents Climat de sécurité au sein des de la force de l’ordre : patrouilles et producteurs interventions. Santé Augmentation du nombre de personnes Diminution sensible du taux de bénéficiant des soins des centres de mortalité de la zone ; santé ; Augmentation de l’espérance de Facilitation de l’accès aux divers vie services sanitaires, surtout au centre hospitalier du district pour l’évacuation et le traitement des cas compliqués, l’accouchement assisté, etc.,… Facilitation de l’acheminement des stocks de médicaments. Education Facilitation de l’accès aux centres Augmentation du taux de éducatifs, surtout les CEG et le lycée. scolarisation, surtout au niveau secondaire du premier et du second cycle Tourisme, Facilitation de l’accès dans les Augmentation du nombre des écotourisme réserves forestières et autres sites visiteurs ; touristiques Amélioration des recettes communales. Source : Notre propre analyse, 2008 A remarquer que ces avantages quoique non quantifiables, peuvent avoir des répercussions économiques réelles et tangibles. Ainsi, l’amélioration de l’état sanitaire des paysans occasionnera beaucoup plus de forces productives, la réduction de l’insécurité incitera plus à la production, l’accroissement du niveau d’éducation fait que les paysans sont beaucoup plus réceptifs aux innovations techniques.

Le calcul du Taux de Rentabilité Interne se base sur l’évolution des avantages financièrement quantifiables pendant les 7 prochaines années, retenu comme durée de vie du projet. Pour ce faire des hypothèses sont émises pour chacun des secteurs pris en considération, dont l’agriculture, l’élevage, la consommation en PPN, le point de départ étant l’état de la situation actuelle décrite dans le Chapitre 2 (situation agricole et socioéconomique, potentiel de développement de chaque commune).

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7.5. PERSPECTIVES CONFEREES DANS LE SECTEUR AGRICULTURE 7.5.1. EXTENSION DES SUPERFICIES CULTIVEES L’extension des surfaces cultivées conséquemment à la réhabilitation des pistes résulterait de 3 facteurs : i) compte du potentiel d’extension et d’aménagement des superficies cultivables, des migrants vont venir et emblaver de nouvelles superficies, ii) les résidents eux-mêmes, incités par les niveaux des prix aux producteurs évoluant vers la hausse, vont étendre leurs propres surfaces de cultures, iii) des projets d’aménagement de nouveaux périmètres seront initiés et mis en œuvre, iv) le projet de sécurisation foncière initié et mis en œuvre par le projets/programmes actifs dans la zone (AD2M, MCA, SAHA,…) encourage les paysans à étendre leurs superficies cultivées. Prenant en compte ces considérations, l’hypothèse d’une augmentation des superficies cultivées à l’issue de l’année 7 à plus 70% par rapport à la situation actuelle a été retenue (10% par an).

7.5.2. AMELIORATION DU RENDEMENT Les méthodes culturales actuelles sont encore de type traditionnel : non utilisation de semences sélectionnées, non utilisation d’engrais, ni même du fumier de ferme, pratiques culturales exclusivement de repiquage en foule pour la riziculture, très faible mécanisation. Dès les premières années après la réhabilitation, conséquemment aux actions menées dans le cadre de la « révolution verte », tout au moins pour l’utilisation de semences sélectionnées et l’application de la SRA 15 en riziculture, on s’attend à une augmentation significative et progressive des rendements des cultures. A l’issue de l’année 7, l’hypothèse d’augmentation du rendement de 50% a été retenue.

7.5.3. AMELIORATION DU PRIX DE VENTE AUX PRODUCTEURS La réhabilitation des pistes amènerait plus d’acheteurs/collecteurs en produits agricoles dans la zone. La réduction du coût de transport, la venue d’acheteurs supplémentaires et les concurrences qui s’en suivent, entraîneront une augmentation significative et progressive des prix payés aux producteurs. En Ariary, à l’issue de l’année 7, cette augmentation a été estimée à 50%.

15 SRA, Système de riziculture améliorée 96

7.5.4. MISE EN ŒUVRE DES DIFFERENTS PROJETS DE DEVELOPPEMENT Les projets de développement récapitulés dans le tableau ci-dessous auront des effets complémentaires au projet actuel de réhabilitation, et influeront d’une façon conséquente au développement de tous les secteurs économiques et sociaux, et particulièrement le secteur agricole ( cf tableau numero X sur les autres projets de developpement dans laCommune)

TABLEAU 29 : LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT PRESENTS DANS LA ZONE Projet/Programme Domaine d’intervention Phase actuelle FID -Réhabilitation d’axes routiers : axe Tsimafana- Réhabilitation en cours Tsaraotana -Construction, réhabilitation d’infrastructures sociales : CSB, écoles AD2M Développement intégré : En cours d’études - Guichets Fonciers -Réhabilitation d’axes routiers -Activités génératrices de revenu -Appui aux paysans, crédit, encadrement MCA -Guichets Fonciers En cours -Agriculture Busines Center (ABC), mise en liaison producteur et acheteur, recherche débouché des produits ACORDS -Projet social en infrastructures (bureaux des En cours communes, puits, adduction d’eau potable, écoles, CSB,..) -Intercommunalité, appui aux communes, gouvernance locale -Réhabilitation d’axes routiers Programme SAHA -Activités génératrices de revenu SAHA 3 en phase de -Appui aux paysans, crédit, encadrement préparation -Micro-périmètres irrigués, Projet de conservation et de développement intégré -Nutrition ANGAP -Projet de conservation et de développement intégré En cours Source : B.E TEFY, APD, 2008 A retenir que le développement de la culture des légumineuses à graines (grains secs) est retenu parmi les premières priorités de la région Menabe et dont la zone actuellement objet de ce projet est considéré comme celui qui a le plus fort potentiel

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7.6. Perspectives conferees dans le secteur « elevage bovin » L’élevage bovin est l’une des principales activités des paysans de la zone. Jouant le rôle de thésaurisation, les avantages financiers acquis de l’agriculture seront destinés à l’achat de zébus. Le troupeau contribue aussi en partie aux travaux des champs (piétinage des rizières). Malheureusement, l’utilisation des fumiers de ferme n’est pas encore généralisée dans la zone pour raison de tabou. La réhabilitation des pistes permettra l’ouverture des marchés de zébus d’un côté, et la mise en œuvre des mesures prophylactiques de l’autre, donc une amélioration de la santé animale. Ainsi les hypothèses retenues estiment à 5% l’effectif des zébus à l’issue de l’année 7, le prix moyen à 10%, la proportion de cheptel sur le marché étant de 50%.

7.7. Hypothèse liées à la consommation en produits de première nécessité La remise en état de la piste faciliterait l’accès aux communes et aux fokontany de la zone d’étude. L’acheminement des produits sera facilité et l’approvisionnement assuré, le prix va baisser . Six articles ont été considérés pour cette étude : le sucre, le sel, l’huile, le café, la bougie et le pétrole. La diminution progressive des prix en Ariary est estimée à 7% . Nous constatons en général une certaine negligence de la structure de gestion et d’entretien des pistes au niveau de chaque commune concernée.

Sur le plan organisationnel, toutes les communes vivent dans le cadre de la structure traditionnelle : le Firaisankinampokonolona qui loue la solidarité et l’union pour défendre l’intérêt général et les causes communes.

Concernant la structure de gestion et d’entretien, certaines communes ont déjà acquis plus d’expériences que d’autres en matière d’organisation.

Il serait nécessaire de mettre en place des comités d’entretien au niveau du Fokontany ainsi que l’élaboration de règles tels que : l’adoption de barrières de pluies, de droit de passage, de péage, pour servir au recouvrement des coûts d’entretien.

Il est recommandé de :

- Mettre en place l’Association des Usagers des Pistes (AUP) au niveau de Fokontany, de la commune et intercommunal ;

- l’élaboration d’un « DINA iraisana » (ou règles commune), relatif à la gestion et l’entretien des nouvelles pistes au niveau intercommunal.

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Pour la disponibilité et la capacité de la main d’œuvre locale, les travaux d’entretien courant seront réalisés par le Fokonolona et si nécessaire par des tâcherons locaux selon les dégâts.

Ainsi, les communes concernées par ce projet sont favorisées par l’existence des organisations et associations relatives ou non à la future gestion et entretien des pistes qui vont contribuer à l’opérationnalisation des structures à mettre en place.

7.8.- Recommandation En général, on peut observer un dynamisme et une forte cohésion sociale lors de la réalisation matérielle des projets d’infrastructures, et qu’il est question de contribuer en main d’œuvre ou en nature. Les problèmes surgissent, lorsque les gens constatent des défaillances venant des responsables administratifs ou de ceux de projets. Les difficultés s’accumulent dans la phase d’après projet, dans la perspective de sa pérennisation. Aussi, la population se contente- t- elle de projets probables, satisfaisant ponctuellement une recherche d’emplois occasionnels. Ce n’est donc, ni la pertinence, ni l’utilité, et encore moins la pérennité du projet qui la préoccupent, mais bien l’effectivité d’une réalisation temporaire, voire inutile. Mais, Approche participative ou pas, vu l’ampleur des besoins toute proposition ou tout projet d’investissement est toujours le bienvenu. Toujours à l’affut, les « permanents du projet » s’activent pour rédiger une demande de collaboration. Le manque d’infrastructures de base est impressionnant, aussi le recours systématique aux bailleurs de fonds pour apaiser les maux semble prendre, à nouveau, les couleurs de l’assistanat. Ne serait-il pas indécent de s’en remettre, entièrement, aux bailleurs de fonds pour trouver les moyens de responsabiliser la population, en vue de pérenniser les réalisations qu’ils financent ? Dans cette recherche l’objet était d’analyser l’application de cette approche à travers les milliers de projets qu’on trouve à Madagascar. En fait dans nos travaux, nous avons constaté que la population qui nécessite une mobilisation et un engagement des populations sur la base de projets, n’est jamais effective. En effet, les conditions d’une participation volontaire des populations sont difficilement remplies dans de nombreux projets et actions de développement. Souvent, on demande aux populations d’intervenir « physiquement » pour exécuter les opérations ; peu de projets associent les populations dès la phase de conception, du diagnostic et suivi des opérations et de l’évaluation. Les populations cibles sont sollicitées en bout de chaines amenant de fait le désintérêt de ces dernières.

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Le contenu des entretiens, nous ont permis de dégager des propositions de recommandations dans le but de contribuer à l’amélioration des pratiques de l’Approche Participative. Pour une action efficace de sensibilisation auprès de la population, on devra employer tous les supports médiatiques de masse possibles, tels que les radios de proximité, les émissions et spots télévisés, les supports publicitaires, la sensibilisation porte à porte, les communiqués au niveau de la Commune et des quartiers. Pour épargner à la population la trop grande disponibilité temporelle exigée pour les différentes réunions et concertations sur l’identification des projets, une synergie entre les programmes de développement intervenant dans une même localité est à recommander. Ceci est valable également pour toutes les autres actions, telles que la collecte des apports bénéficiaires, la création et l’accompagnement d’association, l’utilisation et le renouvellement des banques de données. Continuer les efforts entrepris auprès de la population –cible, afin d’internaliser les enjeux de l’Approche Participative. L’intervention des organismes de développement ne doit pas s’arrêter à un seul projet, mais continuer logiquement, avec les projets identifiés comme prioritaires par le même population-cible, toute en essayant de rectifier les erreurs survenues antérieurement. Au lieu donc d’élargir les zones d’interventions, il vaut mieux aller verticalement, pour donner à la population-cible la possibilité d’assimiler petit à petit le sens et les objectifs de l’Approche Participatives.

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CONCLUSION

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CONCLUSION GENERALE Le désengagement de l'Etat, la redécouverte des dynamismes humaines locales, l'accélération de l'évolution des règles traditionnelle de la gestion d'espaces et de ressources de moins en moins aptes à satisfaire les besoins de la croissance démographique, sont autant des facteurs qui ont conduit les promoteurs de programmes de développement à accorder une importance particulière à l'approche participative, vue que la participation des populations s'avère indispensable pour la pérennisation du développement.

Ceci permet au monde rural (collectivité) de faire l'apprentissage d'une gestion à long terme des ressources naturelles au sein d'espaces clairement attribués. Pour pouvoir concrétiser cette pérennisation du développement, il faut réussir à redonner aux populations rurales la capacité et le pouvoir d'initier les actions du développement les concernant, c'est à dire il faut qu'elle s'approprie le projet et pour cela il faut qu’elles s’y impliquent dans toutes les phases du projet.

La démarche de type participative suppose :

- une phase préliminaire de contact avec le village et d'exposé du « projet ».

- une phase d'enquêtes oû chacun pourra apporter la contribution de ses connaissance.

- une phase de synthèse qui débouche sur l'identification des problèmes, causes, objectifs des stratégies de « redressement » puis d'actions prioritaires; l'évaluation de la faisabilité et de l'opportunité de ces actions prioritaires pour les intéressées; la recherche de moyens pour mettre ces actions en oeuvres.

Cette phase de diagnostic est elle-même un élément du renforcement de la capacité locale à prendre des initiatives nouvelles et à mobiliser des partenaires extérieurs de façon responsable.

La répartition par sexe des personnes enquêtées est surtout en relation avec le résultat de notre observation pendant le Focus group des associations des usagers au cours duquel nous avons constatée que les femmes ont peur des hommes, et à cause de cela, elles demandent l’autorisation des hommes avant de pendre la parole. Notons que dans cette association sur les 56 membres, il n ‘y a que 9 femmes.

Nous avons remarqué que les femmes dans cette association ont du mal à s’exprimer à cause de leur timidité face à déséquilibre des membres. Par contre, en ce qui concerne le contenu 102 de la réponse aux questions posées, les femmes semblent moins méfiantes par rapport aux hommes, et leurs informations nous semblent plus fiables.

Aucune action ne pouvait réussir si la population n’en n’était pas le centre, il faut donc prendre en considération les visions et les stratégies développées par les populations concernées. Et nous pouvons dire que par la décentralisation, on peut découvrir la richesse des pauvres, une richesse qui ne s’invente pas, mais se bâtit notamment à travers les initiatives et la créativité des personnes et des groupes.

La mobilisation et le renforcement des capacités des membres de l’association des usagers d’une piste (A.U.P) est un processus long et difficile à mettre en œuvre. Il faudrait penser à - l’identification et la satisfaction des besoins émanant des comités selon leur catégorie, - l’adaptation de l’accompagnement selon la typologie des membres (lettré, illettré,…) - un accompagnement à toutes les étapes du processus, Dans ce sens, le processus n’est pas abouti. Les perspectives dans le sens de la pérennisation concernent donc : - la valorisation des compétences locales : .une prise en considération des acteurs locaux par les autorités et reconnaissance comme des véritables partenaires pour une meilleure prise de responsabilité, .une recherche de synergie entre intervenants avec entre autre une consolidation des structures existantes, - la recherche des mécanismes pour une meilleure implication des habitants dans la gestion des infrastructures et de son entretien périodique.

L’étude économique et financière du projet est focalisée sur l’étude de sa rentabilité. En général, c’est le critère coût de l’aménagement qui est prépondérant sur le choix de la variante à adopter, étant donné que les autres critères, notamment techniques, sont plus faciles à maîtriser. Le taux de rentabilité interne (TRI) s’élève à 33.32%, ce qui indique que le projet est rentable. Aussi, nous préconisons la variante 02 du scénario 01, aussi bien pour la chaussée et les ouvrages d’assainissement. Le choix de notre proposition est dicté par des intérêts socio- économiques directs que les riverains, villages et fokontany environnants peuvent en tirer. En plus la réhabilitation de l’axe est un prolongement du projet de réhabilitation des pistes intercommunal du programme ACORDS, et du projet FID, en plaçant la CR d’Antsoha et de Tsaraotana comme un pôle de développement.

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L’évacuation des produits par le transport fluvial sera favorisée car pour le périmètre de Manambolo, et la commune d’Antsoha, l’embarcadère de Tsaraotana est plus proche et plus pratique par le fait que le transport sur le fleuve de Tsiribihina est toujours praticable toute l’année.

La population ne rencontrera pas de problème d’approvisionnement en produit de première nécessité, il se fera par la voie routière et fluviale. L’objectif principal du projet est de remplir les conditions nécessaires pour résoudre le problème d’enclavement et d’évacuation des produits de la région. Entre autres, il est indispensable de réaliser une campagne de sensibilisation des autorités locales et des usagers de la piste sur la nécessité absolue de l’entretien, de la maintenance et de la gestion rationnelle des ouvrages réalisés.

Finalement, nous avons pu entériner le fait que la participation de la population cible dans les projets de développement est essentielle, dans la mesure où les projets ne peuvent pas être des programmations conçues dans des sphères intellectuelles ou celles des bailleurs de fond. Si tel est le cas, nous faisons face à l’absence de démocratie, dans la mesure où les visions imposées ne constituent pas un facteur motivant dans l’atteinte de l’autonomie des communautés 16 .

Si les inégalités sociales existent, c’est que les populations n’ont pas une égalité d’accès aux richesses. Cette perspective hypothétique s’est vue être vérifiée, et même que dans les études d’impacts que nous avons effectuées, nous avons pu voir les avantages conférés par l’existence d’une part des projets communautaires initiés par les bailleurs, et d’autre part des réalisations effectuées conjointement par les prestataires et les populations cibles.

Il est essentiel que les populations participent aux projets de développement. Cela assure le niveau de responsabilité dans les actions d’entretien des infrastructures réalisées. Sinon, nous ferions face à l’absence de civisme, dans la mesure où les gens détériorent les acquis en la matière. En outre, la démocratie est assurée par la libre circulation des personnes et des biens.

Ce qui nous amène à dire que l’enclavement des zones rurales ne se situe pas seulement dans le domaine des infrastructures (le manque de routes, d’insfrastructures scolaires, etc.), mais également dans le domaine de la suprstructure (la notion de démocratie : politique, économique,

16 In F3E (Fonds pour la promotion des études préalables études transversales évaluations), capitalisation.assurer la continuité d’une action, l’autonomisation des projets de développement initiés par des organisations de solidarité internationale. GRET, sept 2002 104 etc.). Ce qui veut dire que le lien entre ces notions sont réels, dans la mesure où les projets de développement doivent intégrer une telle vision.

Le développement humain durable ne peut prétendre l’être sans la pérennité de la volonté populaire de continuer les œuvres des projets au-delà de leurs mises en œuvre, c’est à dire longtemps après création de l’idée de départ desdits projets. Nous voulons dire par là, pour être plus clair que les projets de développement ne doivent pas seulement servir d’impulsion à l’autosuffisance, mais aussi la garantie que tout le monde puisse en profiter. Le développement humain durable signifie donc que les projets existent avec la volonté populaire, c'est-à-dire que les projets sont mis en œuvre, mais que les communautés les perpétuent ensuite.

La réponse à la problématique ne peut être formulée de manière sèche, comme si il s’agit d’une structuration simple à laquelle il faille trouver le fondement. Il est difficile de répondre de manière satisfaisante à une telle question. Toutefois, nous pouvons proposer quelques pistes de reflexions, à l’issue de nos recherches sur le terrain.

En effet, la démocratie participative, par la mise en œuvre de l’approche participative, dans le cadre du projet dans lequel nous avons participé, pemet d’entrevoir le désenclavement de la zone rurlae que nous avons visité. Dans une perspective plus générale, une telle approche permet pour les autres communautés, d’une part d’assurer la participation des bénéficiaires, en la personne des populations locales, et d’autre part d’assurer le développement humain durable, dans la mesure où la responsabilisation des populations permet d’ajouter un plus à la réussite des projets de développement.

En fait il ne s’agit pas seulement d’un « plus » pour les programmes de développement ou pour les populations cibles, mais c’est surtout la garantie de l’accès à tous aux richesses. Nous intégrons alors les perspectives des processus de changements sociaux, par l’initiation de l’effacement des inégalités, que ce soit à l’intérieur des localités, ou dans la société globale. Il y a aussi les changements des « paradigmes politiques », dans la considération du fait que les populations locales peuvent opérer elles-mêmes les changements qu’il faut opérer. L’Etat et les ONG ont alors des rôles dynamisants, pour en fournir les termes techniques ou législatifs, dans la perspective de la formalisation des désitdératas populaires.

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15. TACOLI (C.), Bridging the Divide: Rural-Urban Interactions and Livelihood Strategies. Gatekeeper Series No. 77, International Institute for Environment and Development (IIED) http://www.iied.org/pubs/pdfs/6144IIED.pdf , 1998. 16. TARDE (G). L’opinion et la foule , 1901, réed. P.U.F, 1989 17. TRAORE (B.), Integration économique de la paysannerie en Afrique Subsaharienne , éditions Point De Vue, l’Harmattan, 1989

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TABLE DES MATIERES 1. Contexte ...... 1 2. Choix du thème...... 4 3. Choix du terrain ...... 4 4. Objectifs ...... 5 5. Problématique ...... 5 6. Hypothèses ...... 5 7- Méthodologie ...... 5 7.1.- Concepts et instruments d’analyse ...... 6 7.2.- Echantillonnage ...... 6 7.3.1.- Les entretiens ...... 7 7.3.2.- Le questionnaire ...... 7 8- Plan du document ...... 7 PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE ..... 9 Introduction partielle ...... 9 CHAPITRE 1 : LA DEMOCRATIE PARTICIPATIVE PAR RAPPORT AUX CARACTERISTIQUES DE TSARAOTANA ...... 10 1.1.- Approche théorique de la démocratie participative ...... 10 1.1.1.- Constat général sur les situations socioéconomiques en Afrique ...... 10 1.1.2.- Evolution de la structuration politique et économique ...... 11 1.1.3.- exigence démocratique et bonne gouvernance ...... 11 1.1.4.- La gouvernance en panne de démocratie ? ...... 12 1.2.- Monographie des communes concernees par le projet ...... 13 1.2.1. Apercus sur la region de menabe ...... 13 1.2.2. ETUDE AGRO SOCIO-ECONOMIQUE sur les COMMUNES CONCERNEES ...... 15 1.2.2.1. Situation démographique ...... 15 1.2.2.2 Infrastructures sociales et services ...... 16 1.2.2.3. Agriculture ...... 20 1.3 Etudes du trafic ...... 26 1.3.1. Les infrastructures routières ...... 26 1.3.2 Estimation du trafic ...... 27 CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE L’ETUDE ...... 30

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2.1. MODE DE RECUEIL DES INFORMATIONS ...... 30 2.1.1. OUTILS ET TECHNIQUE UTILISES ...... 30 2.1.1.1. LE QUESTIONNAIRE ...... 30 2.1.1.2. ECHANTILLONNAGE ...... 30 2.1.1.3. REPERAGE DE LA POPULATION CIBLE POUR LE QUESTIONNAIRE ...... 31 2.1.2. Les caractères Socio-démographiques ...... 31 2.1.2.1. Les caractères des données objectives ...... 31 2.2. Les caractéristiques des données Semi objectives ...... 33 2.2.1 Caractéristique par le niveau d’instruction des personnes enquêtées ...... 33 2.2.2 Caractéristique socio-professionnelle ...... 34 2.2.3. LES DIFFICULTES RENCONTREES ...... 34 2.2.4. LES SOLUTIONS APPORTEES ...... 34 2.2.5. LES LECONS TIREES ...... 34 DEUXIEME PARTIE MANIFESTATION DE L‘APPROCHE PARTICIPATIVE A TRAVERS LE PROJET ...... 37 Introduction partielle ...... 37 Chapitre 3 : PRESENTATION DU PROJET ...... 38 3-1- CONTEXTE GENERAL ...... 39 3-1-1-LE PROJET D’APPUI AU DEVELOPPEMENT DE MENABE ET DU MELAKY (AD2M) ...... 39 3-1-2-Les Objectifs du projet ...... 39 3.2. GENERALITES DU PROJET DE REHABILITATION ...... 40 3.2.1. Les Objectifs Spécifiques : ...... 40 3.2.2. Historique du Projet ...... 41 3.3. OBJECTIFS DU PROJET DE RECONSTRUCTIONTION DE LA PISTE ...... 41 3.3.1. CONTENU DE LA DEMANDE ET JUSTIFICATIONS DU PROJET 42 3.3.2. L’ORGANISME DE FINANCEMENT...... 43 3.3.2.1. Les stratégies du FIDA pour la réduction de la pauvreté en Afrique .. 43 3.3.2.2. Politique de ciblage du FIDA : atteindre les ruraux pauvres...... 43 3.4. LE CHOIX DE LA METHODE D’APPROCHE PAR L’ORGANISME DE FINANCEMENT : FIDA ...... 45

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3.5. L’IMPLICATION DES COMMUNAUTES DANS L’ENTRETIEN DES INFRASTRUCTURES ...... 45 3.5.1. Fondamentaux du projet : ...... 45 3.5.2. STRATEGIE ET DEMARCHE ...... 46 3.5.3. LES ACQUIS ...... 47 3.6. PERCEPTION DE L’APPROCHE PARTICIPATIVE ...... 48 3.6.1. Pour l’organisme de financement ...... 48 3.6.2. Pour l’organisme résponsable du projet ...... 48 3.6.3 Pour les personnels administratifs ...... 49 CHAPITRE 4 : PROSPECTIONS SUR L’ENCLAVEMENT ...... 50 4.1. PRESENTATION DU PROJET ...... 50 4.1.1.Localisation du projet ...... 50 4.1.2. Historique du projet ...... 51 4.1.3. Projet proposé par la commune ...... 51 4.2. Importance de désenclavement selon le PlanRégional de Développement(PRD) ...... 52 4.2.1. Objectifs du projet ...... 52 4.2.2. Etat de la piste avant le demarrage du projet ...... 53 4.2.3. Étude socio- organisationnelle ...... 53 4.4. Critères de sélection pour financer la construction de la piste compte tenu des limitations budgétaires ...... 54 4.5. Connexion au réseau routier de la région et de la région voisine ...... 54 4.6. Pôle de développement économique ...... 54 4.7. Complémentarité avec d’autres projets intercommunaux ou communaux ...... 55 4.8. Processus ayant abouti au choix final de pistes a rehabiliter ...... 56 4.8.1. visite prealable de reconnaissance par les orrganismes responsables du projet ...... 56 4.8.2 Approche par les causes ...... 57 4.8.3. La question de la priorisation ...... 58 4.8.4. Priorisation par paire...... 58 4.9.1.- Analyse d’impact ...... 61 4.9.2.- PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ...... 62

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4.9.2.1.- Personnel et règlement interne ...... 63 4.9.2.2.- Hygiène des installations pour les employés ...... 63 4.9.2.3.- Gestion des produits dangereux et des hydrocarbures ...... 64 4.10.- La gestion des ressouces naturelles a l'echelle des terroirs villageois ... 64 4.10.1.- Conclusion et recommandations ...... 66 CHAPITRE 5 :DEMARCHE PARTICIPATIVE DANS LE PROJET DE DEVELOPPEMENT ...... 66 5.1.- La participation dans le développement ...... 67 5.1.1. Les strategies d’approche participative de programme et projet de developpement ...... 67 5.1.2. L’Approche Participative, l’administré et l’administration...... 68 5.1.3. L’initiative de la décision dans l’AP ...... 68 5.1.3.1. La population, initiatrice du projet ...... 69 5.1.3.2. est-ce qu’il y a une intervention administrative ...... 69 5.2. Le dina ...... 69 5.2.1. Importance du Dina ...... 69 5.2.2. La culture du Dina ...... 69 5.2.3. Le Dina à l’épreuve des faits ...... 70 5.3. L’ASSOCIATION DES USAGERS ...... 70 5.4. L’ASSOCIATION « TIako Mandroso » (TIM) ...... 71 5.5. Le processus de reponsabilisation ...... 72 TROISIEME PARTIE : perspectives offertes par la mise en œuvre du projet ...... 75 CHAPITRE 6 : Avantages, inconvénients, impacts positifs attendus ...... 75 6.1.- Avantages et Impacts positifs attendus ...... 76 6.2.- Inconvénients ...... 76 6.3.- Evaluation de la faisabilite organisationnelle et analyse des parties prenantes ...... 77 6.3.1.- Les experiences en matiere d’organisation communautaire ...... 77 6.3.2. Constat sur le fonctionnement des structures de gestion des travaux communautaires ...... 78 6.3.2.- L’implication des beneficiaires au processus de la prise de decision en amont ...... 78 6.3.3.- Définition de l’apport bénéficiaire ...... 78

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6.3.3.- Validation des apports bénéficiaires ...... 79 6.3.4.- Organisation de la réalisation des apports ...... 79 6.3.5.- Intégration de l’approche genre ...... 79 6.4.- Réunion de restitution pour les responsables communaux et représentants des fokontany ...... 80 6.4.1.- Evaluation des apports bénéficiaires ...... 80 6.5.- DISPONIBILITE ET CAPACITE DE LA MAIN D’ŒUVRE LOCALE ...... 81 6.6.- roles et résponsabilite des PARTIES PRENANTES ...... 81 6.7.- Approche systémique ...... 83 6.7.1.- La question de la rentabilité ...... 84 6.7.2.- La question environnementale ...... 84 6.7.3.- Croissance démographique et conséquence sur l'environnement ...... 85 6.7.4.- Combinaison agriculture-élévage: Menabe ...... 85 6.7.5.- L'identification et l'implication des decideurs ...... 86 CHAPITRE 7 : PROPOSITION DE STRUCTURE ET D’ORGANISATION DE LA GESTION ...... 89 7.1.- La mobilisation des parties prenantes ...... 89 7.1.1.- La structure de gestion ...... 89 7.2.- Approche Participative- association- population bénéficiaire ...... 90 7.2.1.- Mode d’existence d’une association ...... 90 7.3.- La strategie du fida a madagascar ...... 91 7.3.1. La cellule technique ...... 91 7.3.2. Les ressources financières ...... 91 7.4. Analyse economique du projet de rehabilitation ...... 92 7.4.1. GENERALITES SUR L’ANALYSE ECOMOMIQUE ...... 92 7.4.2. HYPOTHESES D’UNE EVOLUTION SANS PROJET ...... 92 7.4.3. Perspective d’evolution dans une situation sans projet de reconstruction ...... 93 7.4.4. Avantages quantifiables financièrement ...... 93 7.4.5. Avantages non quantifiables financièrement...... 94 7.5. PERSPECTIVES CONFEREES DANS LE SECTEUR AGRICULTURE ...... 96

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7.5.1. EXTENSION DES SUPERFICIES CULTIVEES ...... 96 7.5.2. AMELIORATION DU RENDEMENT ...... 96 7.5.3. AMELIORATION DU PRIX DE VENTE AUX PRODUCTEURS..... 96 7.5.4. MISE EN ŒUVRE DES DIFFERENTS PROJETS DE DEVELOPPEMENT ...... 97 7.6. Perspectives conferees dans le secteur « elevage bovin » ...... 98 7.7. Hypothèse liées à la consommation en produits de première nécessité .... 98 7.8.- Recommandation...... 99 CONCLUSION GENERALE ...... 102 BIBLIOGRAPHIE ...... 106 TABLE DES MATIERES ...... 109 LISTE DES TABLEAUX ...... 115 LISTE DES CARTES ET FIGURES ...... 116 LISTE DES ABREVIATIONS ...... 117

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LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Population, superficie, par commune ...... 15 Tableau 2 : Activités de la population selon leur origine ethnique ...... 16 Tableau 3 : Nombre d’établissements scolaires, d’élèves et taux de scolarisation, par commune ...... 17 Tableau 4 : Statistique des formations sanitaires par commune ...... 18 Tableau 5 : Eau , électricité, télécommunication par commune ...... 19 Tableau 6 : Superficies sous cultures par commune ...... 20 Tableau 1 : Pourcentage des superficies cultivées par culturel et par commune ...... 21 Tableau 8 : Potentiel rizicole par commune...... 22 Tableau 9 : Superficie, production par culture par commune ...... 23 Tableau 10 : Rendement par culture et par commune ...... 24 Tableau 11: Effectif du cheptel bovin par commune ...... 25 Tableau 12 : Les moyens de transport ...... 27 Tableau 13 : Les routes de la zone du projet ...... 27 Tableau 14 : Le trafic sur l’axe Antsoha-Antsetaka ...... 28 Tableau 15 : Les principales potentialités socio-économiques de la zone du projet ... 31 Tableau 16 : représentation par âge de l’échantillon ...... 32 Tableau 17 : répartition par sexe ...... 33 Tableau 18 : le niveau d’instruction ...... 33 Tableau 19 les caractères Socio-professionnel des enquêtées ...... 34 Tableau 20 Les projets de développement présents dans la zone ...... 56 TABLEAU 21: typologie de la participation des bénéficiaires ...... 80 Tableau 22 : Rôles et responsabilités respectifs des parties ...... 82 Tableau 23 Contraintes et atouts de la grappe des communes dans la gestion et entretien des pistes du point de vu organisationnel...... 83 Tableau 24: Analyse des organisations et associations existantes : ...... 83 Tableau 25 : Les secteurs de production de la zone d’étude ...... 92 Tableau 26: Avantages financièrement quantifiables du projet ...... 94 Tableau27 : Avantages du projet non quantifiables financièrement ...... 95 Tableau29 : Les projets de développement présents dans la zone ...... 97

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LISTE DES CARTES ET FIGURES CARTE 1 : visualisation de l’infrastructure...... 51 Carte 2 : les 03 communes concernées ...... 52 Figure 1 : représentation imagée du processus d’identification des problématiques ...... 57 FIGURE 2 : ORGANIGRAMME DE L’APPROCHE ...... 0 FIGURE 3 : ORGANIGRAMME DE LA STRUCTURE ...... 72

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LISTE DES ABREVIATIONS ACORDS : Appuie aux Communes et Organisation Rurale pour le Développement du Sud AD2M : Appui au Développement de Melaky et Menabe AEP : Adduction d’Eau Potable APD : Avant Projet Détaillé AUP : Association des Usagers de la Piste AD2M BE : Bureau d’Etudes CREF : Comité Régional d’Éligibilité DDR : Direction de développement Régional DP : Démocratie participative FER : Fond d’Entretien Routier FIDA : Fond International pour le développement agricole FID : Fond d’Intervention pour le Développement FKT : Fokontany GELOSE : Gestion Locale Sécurisé HIMO : Haute Intensité de Main d’œuvre IDH : Indice de Développement Humain MCA : Millenium Challenge Account ONG : Organisation Non Gouvernemental PGE : Plan de Gestion Environnementale PCD : Plan Communal de Développement PPN : Produit de Première Nécessité TDR : Terme De Référence

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ANNEXE I

Questionnaire pour les bénéficiaires du projet

Renseignement personnel

Commune (kaominina):

Quartier (fokontany) :

Age (taona):

Sexe (lahy,vavy):

Niveau d’instruction (fari-pahalalana:

Situation familial (fiankohonana):

Occupation (asa atao):

PREMIERE PARTIE

Vérification de la priorité annoncée par le projet (Fanamarinana ny maha lahara- pahamehana ny tetikasa ao an-toerana)

1- Rencontrez- vous des problèmes dans votre quartier ? (Inona no olana ara-tsosialy sy

ara-toekarena misakana ny fampandrosoana eto an-toerana ?)

2- Et dans votre vie quotidienne ? (Arye o amin’ny fiainanao andavanadro ?)

3- Lesquels sont à résoudre le plus rapidement à votre avis? (Araka ny hevitrao iza

amin’ireo no tokony hovahàna haingana ?)

4- Y en –a-t-il pour lesquels vous pensez qu’un projet pourraitvous aider ? (Mety misy

hahavaha ny olanareo ve ireo tetikasa ireo ?)

Citez trois projets selon vos priorités dans votre quartier/ village ? (Mitanisà

tetikasa telo araka laharam-pahamehana eto an-tanàna ?) 5- Savez –vous s’il existe des projets qui sont ou qui seront financés ? (Fantatrao ve fa misy tetikasa hovatsiana vola na efa voavatsy vola eto aminareo ?) Oui (Eny) Non (Tsia) 6- Si oui, lesquels ? (Raha eny, tanisao ?) DEUXIEME PARTIE Verification de la concertation annoncée dans la demande (Fanamarinana raha misy fiaraha-midinika natao mialoha ny fanatanterahana ny tetikasa) 7- Pouvez –vous nous raconter comment vous avez eu connaissance de ce/ces projets ? (Azonao tantaraina aminay ve ny fomba nahalalanao ny fisian’ny tetikasa teto an- tanàna ?) 8- Avez –vous été consulté(e) pour le choix de ce projet ? (Nanontaniana ve hevitrao tamin’ny fisafidianana ny tetikasa teto aminareo ?) 9- Si oui, de quelle façon ? (Racontez comment cela s’est passé) Raha eny, tantarao. ? Si non, savez –vous si d’autres ont été consultées ? (Raha tsia, fantatrao ve raha misy olona natoninizireo ?) 10- Comment a été prise la décision de lancer ce projet ? (Fantatrao ve ny nadraisany ny fanapahan-kevitra ?)

TROISIEME PARTIE Spécifique au projet, vérification de la connaissance du projet et de compréhension de son importance. (Ho an’ny tetikasa manokana, fanamarinana ny fahfantarana azy sy ny lanjany eo an-toerana) 11- Savez –vous qu’un projet de construction et de rehabilitation de pistes est en cours ? (Fantatrao ve fa misy tetikasa fanamboarana lalana mandeha eto an-toerana?) Oui(Eny) Non (Tsia) 12- Si oui, pouvez –vous nous raconter, comment a débuté ce projet et qui a fait quoi ? (Raha eny, fomba ahoana ny nanombohan’ny tetikasa ary inona avy ny fitsinjarana asa tao ?) Votre appréciation sur le déroulement du projet ? (Ahoana no fahitànao ny fomba nanatanterahina ny tetikasa). 13- Si non, expliquer l’objet du projet ? Puis continuer

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14- Si non, le projet vous convient –il? Qu’est ce qui vous convient ? Et qu’est ce qui ne vous convient pas (Raha tsia, mamaly ny hetaheta ve io tetikasa io ?Inona no mety aminao ary inona no tsy mety ?) 15- Qu’est ce que le projet réalisé peut apporter dans votre vie quotidienne ? (Inona no fiovàna mety hateraky ny tetikasa vitae to an-toerana ? QUATRIEME PARTIE Prise de responsabilité des beneficiaries: fandraisana andraikitra avy amin’ny mpahazo tombotsoa 16- Décriez votre participation pour la mise en œuvre du projet. (Ahoana ny endriky ny fandraisan’anjaranareo fokonolona eto an-tanàna amin’ny fampandehanana ny tetikasa ?) 17- Est-ce que ce projet appartient à la population selon vous ? (Mahatsiaro tena ho tompon’ny tetikasa ve ny mponina araka ny hevitao?) Oui (Eny) Non (Tsia) 18- Si oui, comment sentez vous que ce projet vous appartient ? (aha eny, tantarao ny antony mahatonga anao hilaza fa tompon’ny tetikasa ianao ?) Si non, pourquoi avez-vous l’impression que vous n’êtes pas concernés? (Raha tsia, inona no mahatonga anao hieritreritra fa tsy voakasiky ny tetikasa ianao ?) CINQUIEME PARTIE Continuité et extension du projet (Fanohizana sy fanitarana ny tetikasa) 19- Après la réalisation de ce projet, pensez –vous qu’elle se maintiendra ? (Taorian’ny fanatanterahana io tetikasa io, araka ny hevitrao mety haharitra ve izy io ?) Oui (Eny) Non (Tsia) Pourquoi ? (Nahoana) 20- Après la réalisation de ce projet, avez –vous envie qu’il y ait d’autres projets du meme genre ? (Tao aorian’ny tetikasa voalohany, tianao ve ny mbola hisian’ny tetikasa toy izao ?) 21- Quelles actions mèneriez –vous pour que d’autres projets commencent ici ? (Inona no mety hataonao manokana mba hisian’ny tetikasa vaovao eto ?) 22- Comment pensez –vous maner ces nouveaux projets? (Fomba ahoana ny eritreretinao

hatanterahina io tetikasa io ?)

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ANNEXE II DEMOCRATIE PARTICIPATIVE ET PROJET D’AMENAGEMENT DE TERRITOIRE GUIDE D’ENTRETIEN (pour les responsables du projet) - Intitulé du projet [déjà mise en œuvre ou en cours] - Nom du bailleur de fonds - Organisme d’appui - Zone d’intervention - Promoteur du projet - Bénéficiaire - Localisation du projet - Année de mise en œuvre du projet - Initiateur du projet - Contexte du projet - Justification du projet - Partenaires dans cadre du projet - Comment pratiquez –vous La démocratie participative ? - Pouvez –vous donner la définition de la démocratie participative ? - Quels types de mode de contribution locale demandez –vous ? - Quels sont les avantages de la démocratie participative ? - Quelles sont les contraintes de la démocratie participative que vous rencontrez ? - Quelles sont les solutions adoptées face aux contraintes ? - Suggestion [validation de la démocratie participative] : au niveau local, régional, national … - Vos points de vue sur la pratique de la démocratie participative [culturel, social, politique, économique, …..] - Vos intérêts à travers la démocratie participative ?

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ANNEXE III GUIDE D’ENTRETIEN (pour les partenaires institutionnels du projet) - Type de projet - Origine du partenariat - Objectif du partenariat - Qu’apporte pour vous le partenariat - Implique t- il des contraintes ? si oui lesquels ? - Projets réalisés - Projets en cours - Projets envisagés - Selon vous, qu’est ce que la démocratie participative ? - Liens que vous faites de la démocratie participative avec la politique gouvernementale : place de la démocratie participative dans la politique de décentralisation, délégation du pouvoir ? (fifampiankinan’ny fampandraisana anjara sy ny polotikan’ny fitondram-panjakana ankapobeny : toeran’ny fampandraisana anjara ao anatin’ny politikan’ny fanampariaham-pahefana, fanomezam-pahefana) - Quels sont les changements induits sur la pratique de l’approche participative (culturel, social, politique, économique……) ? Fomba fijerin’ny manam-pahefana eo an-toerana mikasika ny fampiharana ny fampandraisana anjara (eo anivon’ny fomba amam-panao, eo amin’ny fiaraha-monina, ara-politika, ara- toekarena….) - Est –ce que cette pratique a changé quelque chose ? (fiovana natereky ny AP) - Trouvez –vous pas la méthode sert, surtout l’interet des bailleurs de fonds ? (Tsy tombotsoan’ny mpamatsy vola fotsiny ve ny AP) - Dans cette histoire quel votre intérêt ? (ny tombotsoanao amin’ity raharaha ity)

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ANNEXE IV Extraits des entretiens individuels avec quelques personnalités Transcription originale : « ny tanjona dia ny fitarihana ny sain’ny mponina mba hanana toe-tsaina mitsinjo lavitra , mila fanentanana izy ireo hoe ny apport dia tsy mijanona hatreo amin’ny fandraisana anjara amin’ny asa na ny fandoavana vola fotsiny fa ihany koa ny fiambenana sy ny fanaraha-maso ny zava-bita. Ilaina ny famerimberenana matetika io fanazavana io satri olona any ambany vohitra mantsy tsy dia nandia fianarana firy ka mety ho sarotra aminy ny mahazo izany. Mandritry ny fotoana fanarahamaso, vantany vao tonga eny aminy toerana nanaovana ilay projet izahay dia manara-maso avy hatrany ny fomba fintantana ny fotodrafitr’asa napatraka, dia mijery ihany koa hoe mbola tsra ve le izy sa efa mihasimba, ary farany dia mijery izahay hoe nitondra fiovana toy inona teo amin’ny fiainan’ny mponina ny fisian’ilay fotodrafitr’asa . »

Traduction libre : « ...l’objectif est de conduire la population à voir plus loin, il faut les sensibiliser sur le fait que leur apports ne se résument pas seulement à l’argent ou aux mains d’œuvre, mais également, il fait appel à leur vigilance pour la préservation et le suivi contrôle de l’action réalisée. Il est donc nécessaire de répéter les explications, car on travaille avec des gens à bas niveau de scolarisation et qui ont beaucoup de difficultés à comprendre. Pendant la phase de contrôle, dès que nous sommes sur place, on supervise la procédure de gestion du projet et on fait des constatations sur l’évolution de l’état des infrastructures, c’est à dire est- ce qu’elles sont encore en bon état ou est-ce qu’elles sont déjà en dégradation et aussi sur les changements qu’elles ont apporté dans la vie de la population bénéficiaire »

Transcription originale : « tsy dia ny fametrahana ny fotodrafitrasa loatra no tena zavadehibe fa ny fandraisana anjaran’ny mponina amin’ny famaritana na famantarana ny zavatra tena ilainy, mba ahafantarany hoe inona no sakana tsy mampandroso ny toerana misy azy ary mba ahitana hoe inona no vahaolana mifanaraka aminizany ;izay vahaolana izay no adika hoe projet ».

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Traduction libre : « ce n’est pas tellement la mise en place des infrastructures qui nous importe en premier lieu mais plutôt la participation des habitants dans l’identification de leurs besoins réels, afin de connaitre quel est le blocage au développement de leur localité, et ensuite de trouver la solution adéquate. C’est cette solution qu’on traduit comme projet à réaliser »

Transcription originale : « positif io ary ilaina io satria tsy vitan’ny hoe manova toen-tsaina fotsiny fa manome fahatokisana ho an’ilay olona izay hiantefan’ilay asa ,matoky tena izy satria afaka miteny izy hoe nanao an’io izahay ary nangataka an’io, manaraka izany satria tsapany fa misy mihaino ihany ny zavatra teneniny ; ary eo mihintsy no no tena zava-dehibe amina projet, satri raha miteny izy ka tsy noraharahinao, na inona ataonao na inona de sure fa ho teneniny ianao hoe « tsisy idirako izany, ataovy izay ataonareo ».

Traduction libre : « c’est du positif, c’est même indispensable, car non seulement elle transforme la mentalité, mais encore elle permet aux bénéficiaire d’avoir confiance en eux même ; car d’abord il peuvent se dire que c’est eux qui ont réalisé le projet et qu’ils l’ont demandé, en plus, ils s’aperçoivent qu’enfin ils sont écoutés. Et c’est cela le plus important dans un projet, car s’ils parlent et que vous ne les écoutez pas, quoi que vous faisiez, ils vont vous dire sûrement que cela ne les concerne pas, « faites c’est que vous voulez »

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Titre du mémoire : « Démocratie participative et projet d’aménagement du territoire, cas de pistes rurales dans la Commune Tsaraotàna, Région de Menabe »

Directeur de mémoire : Monsieur RAZAFINDRALAMBO Martial

RESUME « Démocratie participative et projet d’aménagement du territoire, cas de pistes rurales dans la Commune Tsaraotàna, Région de Menabe » cherche à mettre en relation les concepts de projet de développement en relation avec la démocratie participative. En effet, il est d’usage pour les organismes de développement de toujours mentionner le paradigme de l’approche participative. Une telle approche garantit l’apport des bénéficiaires dans les projets à entreprendre. Notre travail tente une identification des problèmes traversés par les populations, avec un essai de critique de la m éthodologie des institutions de développement. Nous essayons aussi de nous focaliser sur les solutions possibles, face aux difficultés rurales, dans l’urgence. Par ailleurs, notre prospective valorise la nécessité de l’autonomie et de l’autosuffisance des communautés (que ce soit urbaines ou rurales).

Mots clés : partition, démocratie, développement, projets, gouvernance, autonomie, ruralité, infrastructures, superstructure, etc. Impétrante : RAKOTONDRAMANITRA Masiarisoa Lalatiana Date et lieu de naissance : 16 fevrier 1983, à Soavinandriana, Antananarivo Adresse : Bloc 90 C2, Cité Universitaire, Ambohipo, Antananarivo