UNIVERSITE D’

Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie Département Économie

Maitrise option « Développement »

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Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Maitrise Es-Sciences Économiques

L’ AVENIR DU DEVELOPPEMENT AGRICOLE A , REGION ET LE CAS DU RESEAU HYDRAULIQUE DABARA

Impétrant : KINARA Mampiray Elie

Encadré par : Monsieur RAKOTOSEHENO Zo

Année universitaire : 2013-2014

Date de soutenance : le 10 Avril 2015

Avant propos

En dépit des multiples colloques, conférences, et autres séminaires qu’il réunit, et où d’ailleurs il est associé à des discours parfois contradictoires, le développement reste l’une des notions actuelles qui font le moins d’unanimité quant à leur contenu ; sans doute en raison du caractère multidimensionnel du phénomène qu’elle voudrait traduire. Il me parait donc préférable, avant de commencer ce travail, de définir la portée que je lui donne ici.

En fait, il s’agira moins d’enfermer ce phénomène complexe dans un carcan de définition que d’indiquer les éléments essentiels de la compréhension que j’en retiens de la littérature consultée. Et il va s’en dire que le choix de ces éléments sera surtout guidé par une sensibilité sociale personnelle sur la question.

Ainsi, par le développement, nous entendrons ici un processus continu d’auto libération de la population et de transformation de la société sur le plan des structures économiques, sociales, politiques et culturelles. Ce n’est donc pas un phénomène spontané, mais bien une démarche consciente et concertée, guidé par une ferme volonté politique de développer, cristallisée dans un plan de développement national.

Page 1 sur 89 Remerciements

Achever l’étude universitaire est une étape fondamentale. A l’occasion de l’achèvement de mes études universitaire au sein de la Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie du département Économie, je tiens à adresser mes sincères remerciements à : -DIEU tout puissant qui m’a donné la vie, la santé, la force et toutes ses bénédictions pour l’élaboration de ce grand mémoire, -Monsieur RAKOTO DAVID Olivaniaina, Doyen de la Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie ; -Monsieur RAMIARISON Herinjatovo, Chef de Département par intérim de la Filière Économie ; -Monsieur RAKOTOSEHENO Zo, Encadreur Pédagogique de ce grand Mémoire ;

Dans la réalisation du Grand Mémoire intitulé : « L’avenir de la production agricole à Morondava, région Menabe et le cas du réseau hydraulique Dabara » Je tiens à adresser mes vifs remerciements tout particulièrement à leur égard. La clarté de leurs concepts dans tous les travaux d’approche constitue la principale source de la réussite de ce travail. Dans la même occasion, je tiens à remercier les Administrations de la Filière Économie , le Ministère de l’industrie et du plan, le Ministère de l’ agriculture, la direction régionale de développement rural à Morondava, la direction régionale du Génie rurale à Morondava, Ministère du Développement Rural et la Reforme Foncière, le Bureau d’Expertise Sociale et de Diffusion Technique, l’INSTAT et le CREAM de leurs accueils chaleureux et de m’ avoir procurés tous les données et documents fiables pour la réalisation du grand Mémoire. Et enfin, je tiens à remercier ma Famille, mes Proches, les Paysans du Menabe et tous ceux qui ont contribués à l’élaboration de ce livre.

Page 2 sur 89 Sommaires

Introduction

Partie 1 : la région Menabe, le Dabara et l’agriculture à Morondava

Chapitre 1 : la région du Menabe Chapitre 2 : le réseau hydraulique Dabara Chapitre 3 : la généralité de l’agriculture de la région Menabe et le développement rural

Partie 2 : Étude économique de la région Menabe et l’implication du Dabara dans la production agricole à Morondava

Chapitre 1 : Diagnostic de la Région Menabe Chapitre 2 : Diagnostic du Dabara Chapitre 3 : les solutions et stratégies pour le développement à la région du Menabe

Conclusion

Page 3 sur 89 SIGLES ET ABREVIATIONS

ANGAP : Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées AQUAMEN : Aquaculture de Menabe AUE : Association des Usagers de l’Eau CECAM : Caisse d’Épargne et Crédit Agricole Mutuel CRD : Comité Régional de Développement CSB1 : Centre de Santé de Base niveau 1 CSB2 : Centre de Santé de Base niveau 2 EAB : Enquête Agricole de Base ECAR : Église Catholique Romaine FAD : Fonds Africains de Développement FID : Fonds d’Intervention pour le Développement FOFAFA: Foibe Fanabeazanasy Fanentanana JIRAMA: Jirosy Rano Malagasy MHL : Micro hydraulique MinEF : Ministère des Eaux et Forêts MRS : Ministère des Recherches Scientifiques OP : Organisation Paysanne PAEA : Projet d’Appui aux Exportations Agricoles PPI : Petit Périmètre Irrigué SICA : Société Industrielle et Commerciale ABDOULA SIRANALA : Siramamy (Société Sucrière d’Analaiva) SODEMO : Société de Développement de la plaine de Morondava SODEPA : Société de Développement et d’Exportation de Production Animale SOPEMO : Société de Pêcherie de Morondava SSA : Service de la Statistique Agricole STAR : Société Tananarivienne de Réfrigération SUCOMA : Sucrerie Complat de TAFA : Tany sy Fampandrosoana

Page 4 sur 89 Introduction

L’abondance des ressources naturelles est la bénédiction parfaite des Pays du Sud. Les richesses naturelles recouvrent presque tout les pays d Afrique. L’exploitation de ces richesses est effectuée dans la plupart par les Pays du Nord ou les Pays riches. Les autochtones exploitent avec moins de compétence et de moyen alors qu’ils sont les premiers à être bénéficiés normalement. Cette situation accroit l’inégalité entre les Pays du Nord et du Sud en développement. La majorité des Pays du Sud sont encore en voie de développement. Alors qu’à nos jours, le Développement est un sujet que tout le monde se préoccupe. Madagascar est un Pays du Sud et en sous développement. Il est parmi ceux dont la ressource naturelle est abondante mais mal exploitée. L’exploitation de ces ressources a attiré l’intention de plusieurs entités comme les pays riches, les bailleurs étrangers, l’Etat Malagasy et les sociétés privées. Madagascar, étant un pays riche en terre cultivable et en main d’œuvre, est basé dans le secteur primaire dont l’agriculture. Plus de 80% de la population Malagasy vit dans ce secteur. De plus, la population est une population jeune d’où un grand avantage pour l’exploitation. Dans la théorie économique classique, la terre et l’agriculture sont les sources et origines de la richesse donc le développement. C’est à partir de cette théorie que l’étude va être effectuée : le développement de Madagascar dépend du secteur primaire surtout de l’agriculture. Madagascar représente plusieurs types d’agriculture qui dépendent la province ou région et de la culture correspondante. Depuis 2004, Madagascar est entré dans une phase décisive de décentralisation et de déconcentration avec la mise en place des Régions. Il devient évident que l’unité spatiale de planification pour le développement est dorénavant la Région, tandis que l’unité spatiale pour la réalisation des projets inscrits dans les plans de développement est la Commune. La mise en place des Régions a été dictée par le souci du pouvoir central de promouvoir une administration de proximité, avec une espace plus restreinte de planification, de mise en œuvre et de suivi. La vision de la nation « Madagascar naturellement » indique que le pays est riche naturellement et que développer le pays revient à gérer rationnellement et à valoriser cette richesse. La Région Menabe, avec ces vastes étendues de plaines et de plateaux, ces ressources en eaux, ces

Page 5 sur 89 ressources forestières, ces richesses minières, ces ressources marines semble être un lieu de prédilection pour sa mise en œuvre. C’est ainsi le choix de l’étude du développement rural et durable dans la région Menabe. Par comparaison à la modernisation et la mondialisation des activités économiques, Menabe vit dans un monde traditionnel, plus précisément dans l’activité agricole. Alors que Menabe contient des vastes surfaces cultivables de plusieurs types de culture, ne cité que la riziculture, la culture légumineuse et les cultures Maré chaires. Il contient des bassins versants, des rivières et aussi des canaux d’irrigation pour la riziculture mais le plus important est le réseau hydraulique Dabara qui assure presque la moitié des rizières de la région. Par l’incompétence des usagers de l’eau et le non responsabilité des représentants de l’État dans la région, ce réseau se trouve dans une situation critique. D’où le but de cette étude est de démontrer l’utilité de ce réseau hydraulique Dabara pour le développement agricole de la région. Pour bien effectuer l’étude, la réhabilitation du réseau hydro-agricole Dabara va-t-elle permettre le développement agricole de la zone de Morondava région Menabe ? A la recherche d’une réponse a cette question, l’étude se divisera en deux parties. Dans la première partie, l’étude se focalise dans la présentation de la région à étudier, du réseau hydro-agricole Dabara et l’agriculture à Morondava Menabe. La deuxième partie sera l’étude économique de la région Menabe et l’interdépendance du Dabara avec la production agricole à Morondava.

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PARTIE 1 : LA REGION MENABE, LE DABARA ET L’AGRICULTURE A MORONDAVA

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Dans l’intérêt d’une bonne étude du barrage hydro-agricole Dabara, la description du barrage est un point essentiel et primordial afin de mieux analyser la situation du sujet même et pour la compréhension de tous ce qui seront évoqués et dits ci-après dans le long de l’étude même. Être bien situé dans la région d’étude permet d’éviter toute confusion avec autrui et une clarté d’étude.

Carte 1 Localisation géographique du Menabe

Page 8 sur 89 Chapitre 1 : LA RÉGION DU MENABE

1. Localisation géographique et administration régionale

Le Menabe est une région côtière du Canal de Mozambique

La région du Menabe est une région côtière qui côtoie le Canal de Mozambique sur 350 km de long. Elle est limitée : au Nord par la région de Melaky (province de Mahajanga) ; à l’Est par les régions de Bongolava et de Vakinankaratra (province d’Antananarivo) ; au Sud-est par la région d’Amoron’i Mania (province de Fianarantsoa) ; et au Sud par la région d'Atsimo Andrefana (province de Toliara).

La région est administrativement composée de cinq districts, 51 communes dont 2 urbaines

La région fait partie de la province de Toliara. Elle est administrativement composée de 5 districts à savoir : Morondava, , Belo sur Tsiribihina, et Manja ; et de 51 communes dont deux communes urbaines (CU de Morondava et CU de Mahabo). La capitale administrative et économique du Menabe est Morondava.

Tableau 1 Districts, nombre de communes et de fokontany

Nombre de communes Nombre District urbaines rurales de fokontany Morondava 1 4 96 Belo sur Tsiribihina - 14 47 Mahabo 1 10 143 Manja - 6 114 Miandrivazo - 15 93 Région Menabe 2 49 493

2. Population et démographie

Le territoire est vaste et relativement sous peuplée

Étendue sur une superficie de 48.860 km² (8,4% de la superficie totale du pays), la région est relativement sous peuplée. La population est estimée à 400 000 habitants en 2005. Elle est légèrement répartie de façon inégale dans l’espace, avec une densité démographique moyenne de 8 habitants au km². Le taux moyen d’accroissement de la population a été de l’ordre de 2,4% par an durant la période de 1975-1993. La corrélation est assez nette entre la pression démographique et le degré d’enclavement des districts, à l’exception de Mahabo dont les faibles valeurs pourraient être dues à l’exode rural vers le centre urbain de Morondava. La relative pression démographique sur Morondava s’explique par le fait qu’il le seul grand centre urbain avec un développement important des activités agro-industrielles, artisanales, portuaires et de pêche.

Page 9 sur 89 Tableau 2 Densité et taux d’accroissement démographiques

Taux annuel Population Superficie Densité accroissement résidente1 (km²) (habitants/km2) démographique Districts 1975-932 Morondava 89 884 5 529 16 3,4% Belo sur Tsiribihina 58 752 7 668 8 1,6% Mahabo 96 350 13 626 7 1,9% Manja 63 055 8 982 7 2,0% Miandrivazo 91 960 13 055 7 2,8% Région Menabe 400 000 48 860 8 2,4%

Essentiellement agricole, la population est pour la plupart intellectuellement vulnérable

La population du Menabe vit en majorité (taux de 85%) de l’agriculture (exploitante ou ouvrière). Ce taux varie selon le district : 60% pour Morondava, 90% pour les autres (RGPH, 1993). Les occupations professionnelles principales ne sont pas toujours stables. Une crise dans le secteur secondaire (arrêt de la SODEPA et de la SODEMO, flottement de la SIRANALA) oblige la population ouvrière à revenir dans l’agriculture ou la pêche. De nouvelles opportunités d’emplois hors agriculture (relance SUCOMA, AQUAMEN, GSM, SOPEMO) déclenchent à l’inverse l’exode agricole. L’enquête ROR indique que 81% des ménages de la région exercent des activités secondaires.

Cette mobilité, liée à des situations imprévues, peut entraîner les ménages à courir le grand risque de tomber dans le cercle vicieux de la pauvreté. Un des facteurs favorables à l’instabilité est le faible niveau de qualification de la population ouvrière et de professionnalisation de la population agricole. N’ont jamais été à l’école 54% des chefs de ménages du Menabe3. Le meilleur niveau d’instruction est enregistré dans district de Morondava (71% des chefs de ménages ayant été à l’école). Mahabo et Manja enregistrent le niveau d’instruction le plus bas avec 60% et 70% des chefs de ménage n’ayant jamais connu l’école. Pour l’ensemble de la région, le pourcentage de ménages analphabètes où aucun individu ne sait ni lire ni écrire (6 ans et plus) est de 23% en 2004.

La situation n’est pas désespérante dans la mesure où la population est jeune : 23 ans d’âge moyen pour la population masculine et 22 ans pour la population féminine ; 41% de la population en dessous de 15 ans. Cette jeunesse devrait être capable de rattraper son retard en alphabétisation fonctionnelle pour les adultes, et en formation technique pour les plus jeunes.

1 Projection RGPH 1993 2 Source : RGPH 1993 3 Source : RGPH, 1993

Page 10 sur 89 Les migrants ont beaucoup joué un rôle dans l’histoire du développement régional

Sur le plan historique et culturel, la région correspond à l’ancien royaume du Menabe (du fleuve Mangoky, à celui de Tsiribihina), et est composée essentiellement de Sakalava. Plus tard, elle est devenue multiethnique (une bonne douzaine de groupes ethniques) suite à d’anciennes vagues d’immigration.

Le rôle des migrants a été déterminant dans l’histoire du développement agricole de la région de Menabe. Les migrations historiques les plus importantes sont celles des Antesaka (Korao), des Betsileo (Antanandro) et des Bara. Vers les années 1960, on a déjà enregistré un taux de migrants de 55% pour le district de Manja, 49% pour Belo/Tsiribihina, et 40% pour Morondava. La région du Menabe reste toujours une terre d’accueil. Belo/Tsiribihina est le théâtre d'une immigration incessante attirée par les vastes et fertiles les plaines alluviales de la Tsiribihina. Miandrivazo continue de recevoir une immigration saisonnière importante de main-d'œuvre agricole (2.000 personnes/an), pour les cultures de haricot et de tabac, et la pêche en eau douce.

Page 11 sur 89 Tableau 3 Les principaux groupes ethniques

Groupe Activité Formes d’intégration et de contribution ethnique historique au développement régional Les Sakalava Elevage extensif et - Sont les « tompon-tany » contemplatif de bovin - Se subdivisent en Sakalava Vezo et Sakalava Masikoro - Deviennent de plus en plus des agro-éleveurs, tout en gardant leur tradition dans le culte des zébus

Les Vezo Pêche maritime - Habitent la zone littorale - En contact constant avec l’extérieur, cette population - souvent métissée - s’intègre plus facilement à l’économie du marché (produits marins, collectes de miel et de tubercules)

Les Masikoro Polyculture sèche - Continuent leurs activités dans les zones intérieures du Menabe : Elevage bovin cultures sur baiboho et de décrues, cultures pluviales sur brûlis (hatsaka)

Les Antalaotse Commerce - Groupe islamisé, ils détiennent, avec les Indo-pakistanais depuis longtemps le commerce en pays Sakalava.

Les Antesaka et Riziculture - Peu nombreux, mais très unis les Antemoro - Sont majoritaires dans le Sud du district de Manja (Ankiliabo). - En plus de la riziculture, ils travaillent comme métayers des Masikoro sur les baiboho du fleuve Mangoky pour les cultures sèches. - Utilisent leurs connaissances en Sorabe pour guérir et résoudre les problèmes des gens

Les Betsileo Riziculture - Sont majoritaires dans le district de Mahabo, et en troisième position (après les Antesaka et les Sakalava) dans le district de Belo sur Tsiribihina et de Miandrivazo - En plus de la riziculture, ils diversifient leurs activités en polyculture sèche, élevage domestique, et salariat agricole

Les Bara Élevage bovin extensif et - S’installent sur les zones orientales du Menabe, avec une plus forte contemplatif concentration dans le Sud et le centre du district de Mahabo (, Beronono) - Deviennent de plus en plus, comme les Sakalava, des agro-éleveurs, tout en gardant leur tradition dans le culte des zébus

Les Antandroy Agriculture itinérante - Perpétuent leur tradition de cultures sur brûlis (hatsaka, monka) en Poly-élevage zones forestières, en cultivant essentiellement du maïs et du manioc de ruminants - Occupent une place importante dans la main d’œuvre urbaine ou semi

Page 12 sur 89 urbaine (commerce, industrie, grandes plantations)

Les Merina Riziculture - Se concentrent en zone urbaine Commerce - Travaillent pour la plupart dans le commerce (épicerie, bar, boutique de rue, restauration, …), la collecte des produits locaux, le transport, la profession administrative - Les agriculteurs sont minoritaires et se trouvent essentiellement dans les districts de Miandrivazo et Manja.

Les Mahafaly et les Antanosy - Peu nombreux dans la région

La multiethnicité est également perceptible à travers les religions pratiquées : animiste (50%), chrétienne (30%), autre dont musulmane (20%). A part quelques exceptions, les différents groupes ethniques cohabitent dans un même village et entretiennent leur cohésion par le partage des mêmes valeurs traditionnelles et culturelles : l’entraide, le culte des ancêtres, le respect des aînés, les us et coutumes locales, …

*Services de l’éducation

La couverture géographique du dispositif d’enseignement est à la fois insuffisante (région) et déséquilibrée (district)

Le dispositif éducatif régional est composé de : 502 EPP, 41 CEG, 9 lycées. L’effectif des élèves qui y suivent leur scolarisation est présentée dans le tableau ci-dessous.

Tableau 4 Nombre d’établissements scolaires par niveau et effectif des élèves Nombre d’établissements Effectif des élèves Niveau I Niveau II Niveau III Niveau I Niveau II Niveau III District EPP CEG Lycée EPP CEG Lycée Morondava 112 16 4 19 311 4 135 1 072 Belo sur Tsiribihina 130 7 2 19 423 (980) (200) Mahabo 95 6 1 16 800 1 700 825 Manja 61 4 1 7 508 726 192 Miandrivazo 104 8 1 18 163 1 890 130 Région Menabe 502 41 9 81 205 9 431 2 419

Source : DREN Menabe, 2005/2006

La région est parmi les zones les plus défavorisées par rapport au reste du pays. Chaque district a au moins un lycée. Par contre, il existe encore des communes qui n’ont pas de CEG : 10/14 à Belo sur Tsiribihina, 5/11 à Mahabo, 3/6 à Manja, et 10/15 à Miandrivazo. La situation est préoccupante en sachant que les écoliers doivent en moyenne mettre

Page 13 sur 89 8 à 12 heures de temps pour atteindre le CEG le plus proche lorsqu'il n'existe pas dans la commune (Source : INSTAT/ Recensement au niveau des communes 2003). Sinon, les élèves (accompagnés ou non de leurs parents) sont obligés de changer de résidence pour pouvoir poursuivre convenablement les écoles secondaires.

Le taux de scolarisation primaire est faible, le taux de déperdition à chaque niveau élevé

En 1993, le taux net de scolarisation primaire était de 42% (40% pour les garçons, 43% pour les filles). La disparité interne est importante. Elle va de 61% pour Morondava à 20% seulement pour Manja. Le taux de déperdition scolaire à chaque changement de niveau est très élevé. D’un indice 100 au niveau I, il chute fortement à 12 au niveau II, et baisse de nouveau à 3 au niveau III.

Graphique 1 Graphique 2 Taux net de scolarisation primaire, par district (1993) Effectif des élèves par niveau, 2005/2006

70 2 419 61 Niveau III 60

50 47 9 431 Niveau II 40 35 34

30

20 81 205 20 Niveau I

10

0 10 000 20 000 30 000 40 000 50 000 60 000 70 000 80 000 0 Morondava Belo Mahabo Manja Miandrivazo

Les tendances récentes ne montrent pas un sursaut d’amélioration

Faute de données actualisées pour l’ensemble des districts, le cas de Morondava (situation de l’année scolaire 2004- 2005) est instructif pour avoir une idée de l’état actuel du développement de l’éducation dans la région. Non représentatif certes de l’ensemble des situations, le tableau sur Morondava ci-dessous est sans doute meilleur par rapport au reste. Les indicateurs ne sont pourtant ni confortables et ni très différents des anciennes situations. L’enseignement public est le système éducatif suivi par la majorité des élèves à tous les niveaux. Comme le montre le tableau ci-dessous, les indicateurs y sont les moins performants (chiffres entre parenthèse).

Page 14 sur 89 Tableau 5 Indicateurs de performances des écoles (dont ceux des écoles publiques), district de Morondava

District Morondava Niveau d’éducation Niveau I Niveau II Niveau III Taux de redoublement (%) 11 (12) 26 (36) 30 (31) Nombre d’élèves pour un enseignant 38 (46) 27 (35) - Taux d’élèves dans le public (%) 85 63 98 Effectif des élèves (indice 100, niveau I) 100 18 2 Source : CISCO, Morondava

Les résultats 2004 des enquêtes du ROR1 ci-dessous viennent confirmer le retard indiscutable de la région Menabe en matière d’éducation et de scolarisation. Tableau 6 Indicateurs de scolarisation

Menabe M/scar 2004 2004 Pourcentage des enfants scolarisés de 6 à 14 ans 52 80 Population > 14 ans ayant été scolarisée et ayant le CEPE 18 24 Taux net de scolarisation primaire (6 à 10 ans) 54 83 Taux d'individus analphabètes (6 ans et plus) 43 22 Source : ROR, 2004 L’enseignement technique et la formation professionnelle se dessinent sans être étendus, ni renforcés Le système d’enseignement technique et de formation professionnelle n’est pas développé. Le dispositif compte en tous cursus et pour tous les districts 7 établissements spécialisé et centres d’apprentissage. La capacité d’accueil est limitée. Tableau 7 Établissements d’enseignement technique et centres de formation professionnelle

District École/Lieu Enseignement/Formation Accueil par an Morondava CFP (Namahora) Foresterie ? Mission catholique ? ? FOFAFA (Tsarafototra) Agriculture et élevage ? Belo sur Tsiribihina Lycée technique BTP/ Bois / O.M 60 élèves Mahabo Bezezika Collège agricole 25 élèves Maison familiale agricole 12 élèves Manja Mangily Menuiserie/maçonnerie 12 élèves

1Sites d’enquêtes de la région Menabe : Ankilivalo (Mahabo), (Morondava), Ampanihy (Miandrivazo)

Page 15 sur 89 *Services de la santé

La couverture des communes en CSB est totale, à part des cas de fermeture

La région du Menabe compte pour l’ensemble de ses cinq services de santé de district (Tableau 23): - Un réseau de 98 formations sanitaires (FS) réparti comme suit : deux CHD2, trois CHD1, 61 CSB2 (dont 10 privées), 32 CSB1 (dont une privée) - Un effectif de personnel médical du service public de 224, réparti en : 64 médecins et 160 paramédicaux (infirmiers, sages-femmes, aides soignants).

Tableau 8 Dispositif d’encadrement sanitaire

Formations sanitaires Effectif personnel public (dont FS privées) (dont CHD 2 Namahora) District CHD 2 CHD 1 CSB 2 CSB 1 Médecins Para médi. Morondava 1 - 14 (6) 9 22 (8) 64 (34) Belo sur Tsiribihina - 1 12 4 12 24 Mahabo - 1 12 (1) 3 13 19 Manja 1 - 6 (1) 9 (1) 4 23 Miandrivazo - 1 17 (2) 7 13 30 Région Menabe 2 3 61 32 64 160

Sources : DRSPF Menabe, 2005 (Rapports annuels SSD, 2005)

Les ratios d’encadrement sanitaires sont globalement faibles (6 788 habitants pour un CSB, 12 878 habitants pour un médecin) et géographiquement déséquilibrés en défaveur des districts les plus enclavés (Tableau 24). L’évacuation sanitaire vers les CHD pose des problèmes sérieux à cause des difficultés d’accès des communes vers les chefs lieux de district, plus particulièrement pour Belo sur Tsiribihina, Manja et Miandrivazo.

L’accès de la population aux formations sanitaires de qualité reste problématique

Il existe encore des CSB2 qui n’ont pas de médecin (Tableau 24). Le taux d’utilisation des CSB est de 34% (25% pour la province de Toliara ; 33% au niveau national). Une des raisons de ce faible est l’éloignement des CSB (46% seulement de la population se trouvent dans le secteur de moins de 5 km du CSB le plus proche), aggravé par les difficultés d’accès dues à des problèmes d’enclavement. L’habitude à des recours aux tradi-praticiens n’est pas à écarter pour expliquer ce faible taux de fréquentation des CSBs. Le taux de réalisation des prescriptions médicales est par contre de 82% (85% pour la province de Toliara ; 72% au niveau national).

Page 16 sur 89 Tableau 9 Indicateurs d’accès aux formations sanitaires

Accès aux CSBs Ratio de couverture CSB 2 sanitaire District sans Taux (%) Taux (%) de % Popul. à Population Population médecin d’utilisation réalisation moins de 5 pour pour des CSBs prescriptions km des CSB 1 CSB 1 médecin médicales Morondava 2 41 68 60 7 350 6 964 Belo/Tsiribihina 3 45 84 44 4 487 8 620 Mahabo 3 23 75 39 9 438 15 339 Manja 6 46 93 41 5 633 20 807 Miandrivazo 9 27 95 47 6 616 12 658 Région Menabe 23 34 82 46 6 788 12 878

Source : DRSPF Menabe, 2005

Protection de la mère et de l’enfant Tableau 10 Indicateurs de protection de la mère et de l’enfant

Protection de la mère Protection de l’enfant Taux de couverture Taux (%) Taux (%) de Taux (%) de contraceptive d’accouchement malnutrition des vaccination dans les CSB enfants < 3 ans DTCHepB3 Morondava 12 7 17 85 Belo / Tsiribihina 12 15 18 108 Mahabo 7 16 13 82 Manja 5 18 14 83 Miandrivazo 11 10 18 64 Région Menabe 10 13 16 82

Source : DRSPF Menabe, 2005

Un des faits saillants de la région est le très faible taux d’accouchement assisté dans les centres hospitaliers : 13% environ de mères ciblées. Les mères ont l’habitude d’accoucher avec l’assistance des matrones villageoises.

Page 17 sur 89 Les pathologies dominantes sont classiques Les pathologies dominantes sont assez courantes par rapport à l’ensemble des réalités nationales, et plus ou moins identiques pour tous les districts1: - la fièvre (suspicion de paludisme) : 25,11% (17,73% au niveau national) - les IRA : 17,85% (23,46% au niveau national) - les maladies diarrhéiques : 7,16% (8,06% au niveau national) - les infections cutanées : 4,89% (4,19% au niveau national) - les dysenteries : 3,73% - les IST : 2,91% (2,36% au niveau national)

La bilharziose est par contre une maladie courante au Menabe et touche essentiellement les zones de Miandrivazo et Manja, où le taux d’incidence sur la population est de 31%2.

3. Milieu physique

3.1. Climat

Le climat est caractérisé par deux saisons climatiques contrastées, avec une saison intermédiaire

Le climat est de type tropical subhumide à faciès continental, caractérisé par trois saisons écologiques : - Une saison chaude (température moyenne de 27,7°C en janvier) et pluvieuse (90 % des pluies) de 5 mois, allant de décembre à avril - Une saison fraîche (21,5°C en juillet) et sèche de 4 mois, qui va de mai à août - Une période intermédiaire de 3 mois, caractérisée par le retour de la chaleur en septembre, quelques petites pluies et la reprise de végétation en octobre et novembre.

La pluviométrie annuelle est très faible (750 mm), irrégulière et assez mal répartie dans l’espace. Elle varie de 600 mm (Manja) à 1 600 mm (). Elle devient un facteur limitant des activités agricoles des zones côtières. La sécheresse s’accentue du Nord vers le Sud. Elle est atténuée de l’Ouest vers l’Est en raison de l’altitude.

La région court un risque cyclonique permanent

Avec une probabilité supérieure à 1/2, la région est exposée à des perturbations tropicales fréquentes qui se forment dans le Canal du Mozambique et pénètrent dans l'Ile entre Maintirano et Morondava. Ce phénomène, qui entraîne des précipitations importantes et des inondations durables, présente un risque cyclonique important

3.2. Hydrologie

La Région dispose d’une potentialité hydraulique énorme en eaux de surface et de profondeur. D’importants et nombreux plans d’eau sont localisés dans la partie Nord et Est de la Région (lacs, étangs et mares). Des fleuves et rivières traversent des diverses plaines en méandres pour déposer des riches alluvions au bénéfice de l’agriculture.

1Source : DRSPF, 2005 ; Rapports annuels SSD, 2005 2Source : UPDR Monographie Menabe, 2003

Page 18 sur 89 Les lacs sont nombreux et sont d’intérêt multiple Les principaux lacs se trouvent sur le Betsiriry et le long du fleuve Tsiribihina : Betsiaky (), Ankotrevo, Asonjo (Anosimanitsy, ), Andranomena (), Andranomena (Begidro), Hima (Amboloandro), Kinahomby (Andranomandeha, Ambohibary), Iboboka, Sariaka (Masoarivo). Ces lacs jouent le rôle de bassins piscicoles produisant de centaines de tonnes de poissons d’eau douce (Baraoa, Tilapia, Carpe), générant une source de revenu supplémentaire pour la population riveraine. Ils servent également d’eau d’irrigation pour les riziculteurs et d’abreuvoir pour les éleveurs. Ils ont enfin un intérêt écologique : berceaux des oiseaux sauvages protégés comme le Mireha (Anas bernierri), refuges hospitaliers des reptiles et amphibiens tels que caïmans, tortues d’eau douce, et autres …

Les fleuves et rivières abondent, et constituent des sources d’irrigation, d’apports alluvionnaires et de réapprovisionnement des lacs Ceux qui constituent des leviers pour le développement agricole régional sont les suivants (cités du Nord au Sud) : - La Manambolo qui sert de circuit touristique, tout en étant utile en agriculture pour la partie nord de Belo sur Tsiribihina - Le Tsiribihina (grossi de la Mania, de Sakeny et de la Mahajilo) qui irrigue tout au long de son passage de nombreuses et immenses plaines fertiles favorables aux cultures vivrières, industrielles et commerciales. Il alimente plusieurs lacs poissonneux (Andranomena, Hima, Serinamo, etc.). Il sert également de circuit touristique - La Morondava et ses affluents (Sakamaly, Maroalika, Fanikay) qui arrosent les espaces agricoles du district de Mahabo, et ceux de Morondava. - Le fleuve Mangoky qui arrose toute la partie Sud-Est du district de Manja.

Les eaux de profondeur peuvent être exploitées en eau d’irrigation et eau potable Le potentiel en eau souterraine exploitable dans la région du Menabe est en général important à l’exception de quelques zones localisées où les conditions topographiques et hydrologiques ne sont pas favorables. Certaines nappes sont effectivement exploitées : - La nappe de grès de crétacé donnant de nombreuses sources d’eau artésienne à Dabara - La nappe des alluvions de Morondava exploitée par la JIRAMA pour l’alimentation en eau de la ville de Morondava, et par la SUCOMA pour l’irrigation de la canne à sucre - La nappe des sables superficiels et des plages pour l’alimentation en eau potable du milieu littoral en particulier.

Page 19 sur 89 3.3. Sols et paysage

Largement prédominants, les sols ferrugineux tropicaux sont répartis dans l’espace de façon discontinue, et reliés dans l’espace par une variabilité d’autres types de sols. Les formations pédologiques se caractérisent par une prédominance très nette des sols ferrugineux tropicaux sur l’ensemble de la région. Présents de façon discontinue dans l’espace, ces derniers sont reliés par : - des sols halomorphes en bordure du Canal de Mozambique ; - des sols minéraux bruts sur la Côte Est de Bemaraha ; - des sols d’apport (alluvions brutes ou peu évoluées formant les sols de baiboho) et des sols hydro morphes dans les plaines du Betsiriry, Belo/Tsiribihina, Morondava, Maharivo et Mangoky.

Ces derniers, réputés par leur fertilité, faisaient partie des grands domaines coloniaux qui, après la nationalisation successive de la deuxième République (régime socialiste), créent actuellement frustrations et conflits fonciers larvés.

Quatre types de milieu physique façonnent le paysage

Le Menabe est caractérisé par quatre types de milieu physiques, à l’intérieur desquels peuvent être distinguées des zones agro écologiques

Type de milieu Formations dominantes Zones agro écologiques (Tableau 4) Milieu côtier Formations littorales : Zone côtière mangroves « sirasira », dunes et cordons littoraux Milieu agricole Formations forestières : Zone forestière sèche, semi-aride forestier forêts primaires, secondaires et dégradées, mangroves Zone de forêt sèche Milieu agricole Savanes herbeuses et dégradées à graminées Zone de savanes herbeuses extensif et pastoral et quelques bas-fonds Zone de savanes dégradées Milieu des grandes Grandes vallées alluviales et plaines deltaïques de Zone des grandes vallées vallées alluviales Morondava, de Tsiribihina et de Maharivo alluviales

Page 20 sur 89 Carte 5 Altitude et hydrologie

Source : programme de développement Menabe

Page 21 sur 89 Tableau 11

Zonage agro écologique

Zone côtière :

Elle est constituée par de formations littorales : mangroves « sirasira » dunes et cordons littoraux- cette zone ne reçoit qu’une très faible quantité pluviométrique moins de 800mm par an. La végétation est très marquée par la forêt de palétuviers des mangroves et des formations herbeuses « salicornes » sur les « sirasira ». En ce qui concerne les conditions édaphiques, elles sont peu favorables à l’Agriculture. Quoique, les sols limono - argileux des mangroves et des « sirasira » présentent une réserve minérale et organique importante, la concentration trop élevée en sel constitue une contrainte pour de fins agricoles. De surcroît, les sols dunaires qui sont pratiquement des sables sont d’une grande pauvreté en éléments fertilisants. Cette zone est également favorable à l’aquaculture, la production saline et la pêche.

Zone forestière sèche, semi-aride :

Elle correspond à un domaine de transition entre la zone sèche de Morondava et la zone semi-aride du Sud. La pluviométrie annuelle est non seulement très faible (< 750mm) mais également irrégulière, caractérisée par une longue saison sèche allant de six à huit mois par an. La végétation constitue une transition entre la forêt sèche de l’ouest et le bush xérophytique du sud. Les ressources en sol qui sont en général pauvres et peu fertiles montrent une dégradation assez avancée après la disparition du couvert forestier.

Zone de forêt sèche :

Elle est notamment caractérisée par l’extension d’une végétation primitive constituée par la forêt dense sèche décidue. Bien que cette zone présente une quantité pluviométrique non négligeable 800 à 1000mm, les conditions édaphiques locales sont peu propices à l’agriculture. Les sols dominants sont des types ferrugineux tropicaux rouges ou jaunes qui sont d’une très faible proportion en éléments fertilisants. Les sols sont également très fragiles et ils sont sujets à l’érosion lorsqu’il n’y a pas une couverture végétale efficace. Après la disparition du couvert forestier, les surfaces défrichées sont surtout utilisées pour le pâturage. Il s’agit d’une zone d’agriculture extensive (Monka) avec quelques cultures sèches (manioc, arachide)

Zone de savanes herbeuses :

Cette zone coïncide au domaine de savanes herbeuses et/ou arbustives parsemées de quelques lambeaux forestiers. La précipitation annuelle y est relativement abondante 900 à 1250mm. La ressource en sol est dominée par des collines, qui sont en général très pauvres, squelettiques et sujets à l’érosion en nappe. C’est seulement dans les petites vallées humides que les sols présentent une forte potentialité agricole. Cette zone est marquée par le développement de l’élevage extensif.

Page 22 sur 89 Zone de savanes dégradées :

Elle se distingue notamment par l’extension des formations herbeuses plus dégradée. Elle reçoit annuellement de 1000 à 1250 mm de pluie. Bien que les conditions édaphiques des collines soient similaires à celles de la zone de savanes herbeuses, elle dispose des bas-fonds assez larges qui sont chimiquement riches, favorables pour différents types de cultures (riz, manioc, arachide,…). Cette zone est également vouée à l’élevage extensif. Dans ce cas, le feu de brousse constitue une pratique courante pour le renouvellement des pâturages.

Zone des grandes vallées alluviales :

Elle coïncide à la zone agricole de haute potentialité qui comprend les grandes vallées et les plaines deltaïques de Morondava, de Tsiribihina et de Maharivo. Dans le cadre de l’intensification agricole, la faible quantité pluviométrique (750 à 1000 mm/an) peut être remédiée par la mise en place d’un système d’irrigation efficace tel que le canal de Dabara. La fertilité du sol est régulièrement entretenue par les apports de crue. Les conditions édaphiques sont ainsi propices pour toutes cultures. En effet, les sols limono - sableux des terrasses inondables (baiboho) conviennent parfaitement aux cultures de décrues telles que pois du cap, haricot, manioc, tabac. Et les sols hydro morphes dans les cuvettes de décantation peuvent être utilisés en riziculture.

Page 23 sur 89 Chapitre 2 : le réseau hydraulique Dabara

2.1 Historique du Dabara

Le regard sur le passé permet de mieux comprendre les grandes lignes du projet actuel, inscrit dans une nouvelle politique du secteur irrigué ; il permet aussi de rappeler la vigilance nécessaire pour éviter le retour aux dérives et aux errements autrefois rencontrés et encore aujourd’hui menaçants. Dès 1906, sous l’impulsion du Capitaine Hellot et avec l’énergie des « miaramilampotaka », un premier « aménagement hydro-agricole est réalisé, le réseau de Tandrokosy. En 1939, sous la conduite de l’agronome Rebuffat, est organisé un meilleur approvisionnement des terres du Delta à partir de la rivière Morondava et de son bras sud, la Kabatomena (qui est devenu aujourd’hui l’écoulement aval le plus important). Dès 1950-1955 est arrêté le schéma d’un canal principal long de 52km partant de la prise de Dabara et desservant toute la plaine jusqu’au Delta .En 1956 commence le creusement de cet impressionnant canal principal. Les 3, 4,5 et 6 Aout 1959 s’est réunie à Morondava aux fins d’examiner les problèmes posés par la mise en valeur du périmètre irrigué Morondava-Dabara, une mission d’études composés de chef du service du Génie rural de la province de Tuléar, M.M BANEL ; le chef du service de provincial des eaux et forets de Tuléar, M.M CHAMPSOLOIX ; le chef du service de l’agriculture de la province de Tuléar M.M CHAHANCY et d’autres membres de gouvernement. En 1974 est lancée la construction d’un barrage de dérivation en tête, avec un financement de la Banque Mondiale (après avoir également soutenu le développement agricole, la Banque Mondiale se verra contrainte de mettre fin à son assistance, lassée par les désordres de l’exploitation hydro-agricole). En 1975 se réalise le creusement des canaux secondaires tels qu’on les retrouve sensiblement aujourd’hui. Dès la phase préparatoire de ces grands travaux d’aménagement, une société paraétatique est créé en 1972, la SODEMO (société de développement de Morondava). Elle se verra donc dissoute, à la mi-février 1991, le cyclone a entrainé les ravages définitifs sur le réseau hydraulique d’où la profonde dégradation du de conséquence des désordres de la gestion collective. En 1991 à 1996, la caisse Françaises de développement a financé la réhabilitation urgente du canal principal et primaire du Dabara.

2.2 Description générale du périmètre

Le périmètre irrigué, dit de Morondava – Dabara est situé sur le territoire des districts de Morondava et de Mahabo, province de Tuléar, aux environs de 20° de latitude sud. Limité à l’ouest par le canal de Mozambique, il s’étend à l’est sur une cinquantaine de kilomètres jusqu’au lieu dit de Dabara situé sur la rivière Morondava, à une quinzaine de kilomètres à l’amont de la ville de Mahabo. Les zones intéressées par une irrigation éventuelle sont comprises dans une bande d’environ 20km de largeur limitée au sud par la rivière Kabatomena et au nord par une ligne Bevoay-Marobengy (à l’embouchure de la rivière d’Andranomena). La superficie géographique à l’intérieur de laquelle sont comprises les zones susceptible d’être irriguées est donc de l’ordre de 1100km². L’altitude varie des environs de 100m à l’est au niveau de la mer à l’ouest. Ce système hydraulique dessert cinq zones différentes, soit de l’amont vers l’aval : -la zone de Mahabo et Ankilivalo, zone alluvions anciennes d’environ 160 km² au départ. -une zone dite intermédiaire dont les sols sont composés de « sables roux », d’une superficie d’environ 300km². -une zone dite « SUCOMA » à partir de 1981-1982 pour la plantation de canne à sucre -enfin, une zone dite du « Delta de la Morondava » située entre le bras nord de la rivière Morondava et son bras sud dit Kabatomena et d’une superficie d’environ 80km²

Page 24 sur 89 -sans oublier les usagers du canal traditionnel Bedimaka, remis en usage depuis la rupture du canal de Dabara. Dans la création du barrage hydraulique Dabara, deux zones seulement ont été prévu telles que la zone en amont de Mahabo et Ankilivalo et la zone du Delta en aval. Mais les autres zones n’ont pas été prévu disait même le directeur régional du génie rural de Morondava lors d’une enquête effectuée à Morondava. Le canal Dabara représente 28 chutes existantes au long du canal.

2-3 Démographie de la population et Usagers du Dabara

a. Localisation des unités résidentielles

Le réseau hydro-agricole de Dabara traverse les deux districts de Mahabo et de Morondava. Le district de Mahabo est composé de 9 communes dont 4 sont concernés par le Dabara et les Usagers du réseau résident dans 15 des 16 Quartiers de ces 4 communes. Celui de Morondava est composé de 10 communes dont 4 constitués de 29 Quartiers sont concernés par le réseau.

b. Répartition de la population

Deux sources de données statistiques consultées pour l’année 1993 (B.D.E, Commune) présentent des chiffres sensiblement différents pour la population des Communes.

Page 25 sur 89 Tableau12 : répartition de la population par Commune

Firaisana ZA ZI ZD ZB fok. Population totale nb. Sources Écarts B.D.E Firaisana Ampanihy x 3 5085 5581 496

Mahabo x 6 5631 6760 1129

Tanandava II x 3 7937 8456 519

Ankilivalo x x 3 5738 5778 40

Analaiva x x 8 7214 7163 2425

Bemanonga x x x 7 7234 9354 2120

Androvabe x x 5 4296 4372 76

Morondava x x 9 23445 50247 26802

Laijoby x 1 2142 2042 100

Total 4 3 3 4 45 68722 99753 33707

ZA : zone en amont ZI : zone intermédiaire ZD : zone delta ZB : zone bedimaka Fok : fokontany Nb : nombre B.D.E : base de données Source : coordination nationale du projet de réhabilitation des périmètres irrigués p 19.

Les écarts entre les deux sources statistiques sont trop importants pour qu’il soit possible de trancher. Les données provisoires du recensement de 1993 ne semblent pas non plus avoir été modifiées dans leur version définitive.

c. La dominance ethnique

Trois ethnies sont généralement dominantes dans l’ensemble de la zone d’étude telle que le Sakalava, Betsileo et Antesaka. La présence notable des particularise la zone Delta. Les Antandroy sont plus concentrés dans la zone intermédiaire.

Page 26 sur 89 Tableau13 : principales dominantes ethnique par zone

Ethnie / nb. Fokontany Zone amont Zone intermédiaire Zone Delta Total

Sakalava 4 5 6 15 Betsileo 2 - 2 4 Antesaka 2 1 2 5 Antandroy - 1 - 1 Antesaka/Betsileo 1 - 1 2 Antesaka/Sakalava 1 1 1 3 Antesaka/Antandroy/Betsileo - 1 - 1 Population mélangée 5 - 8 13 Total 15 9 20 44 Source : coordination nationale du projet de réhabilitation des périmètres irrigués p 20.

Les Sakalava apparaissent dominants dans un tiers des fokontany, bien qu’ils ne présentent pas une supériorité numérique aussi marquée au niveau des usagers du réseau. Cette situation tient sans doute à la fois à leur position d’autochtones, qui ont reçu différents courants migratoire et les ont intégrés dans les villages, et aussi à leur vocation pastorale qui ne les prédisposait pas initialement à se placer en concurrence au niveau des rizières contrairement aux Betsileo motivés par l’accès aux rizières.

d. Infrastructures

Neuf Quartier parmi les 44 ne disposent pas d’infrastructures scolaires primaires. La plupart des chefs lieux de Commune bénéficient d’établissement scolaire au niveau 1° cycle du secondaire selon SA.F.F en 1995. Ceux d’Ampanihy et Ambohibary ont été endommagés par le cyclone Cynthia et ne sont plus Opérationnels, le Commune de Tanandava il est rattaché à Ankilivalo. Des collèges privés viennent renforcer l’enseignement public à Mahabo, Tsaramandroso, Tanambao Marofototra et Morondava. Dans la partie amont, le niveau éducatif est plus faible. Les activités sanitaires sont polarisées à Morondava, malgré l’installation de centres de soins primaires dans des chefs lieux de « firaisampokontany » : Analamitsivalana, Ankilivalo, Analaiva, , Androvakely. Le manque de médicaments disponibles en limite considérablement l’impact. La population est marquée par la prédominance des enfants de moins de 16 ans, qui constituent entre 46 et 50% des foyers. Dans chaque zone, les personnes de moins de 15 ans varient de 2,6 à 2,5 personnes par famille et les plus de 55ans se trouvent entre 0,3 à 0,5 personne par famille. Les jeunes de 15 à 25 ans constituent environ 1 personne par famille ; les adultes entre 25 et 55ans se situent entre 1,6 et 1,8 personne par famille. Et les vieux plus de 55ans sont 0,3 personne par famille.

Page 27 sur 89 Chapitre 3 : La généralité de l’agriculture dans la région Menabe et le développement rural

L’économie régionale repose essentiellement sur le secteur agricole. Le Menabe dispose d’un potentiel agricole important se caractérisant par une immense superficie cultivable et des milieux naturels diversifiés favorables aux différents types d’activités telles que l’agriculture (cultures vivrières, de rente, industrielles), l’élevage, la pêche, et l’exploitation forestière.

3.1. Caractéristiques globales

Les cultures vivrières (dont la riziculture) constituent les premières bases de l’agriculture régionale

L’agriculture vivrière reste de loin, en termes de superficie cultivée, l’activité économique principale de la région du Menabe. La riziculture y est largement dominante. Les autres principales cultures vivrières sont : le manioc, le maïs, et la patate douce. Elles constituent, après le riz, les denrées alimentaires de base de la majeure partie de la population. Pour une superficie cultivée en cultures principales estimée globalement à 60 500 hectares en 2001, les cultures de rente (haricot, pois du cap) et les cultures industrielles (arachide, canne à sucre, tabac) ne représentent respectivement que 7% et 10%.

Graphique 1 Graphique 2 Répartition par type de cultures des superficies cultivées Distribution spatiale des superficies cultivées (hectare) par groupe (hectares), 2001 de cultures, 2001

40 000 18 000 16 310

35 000 16 000 14 675

30 000 14 000

12 000 10 590 25 000 10 195 10 000 20 000 8 760 8 000 15 000 6 000 10 000 4 000 5 000 38 340 12 230 3 955 5 965 2 000 0 Riziculture Autres Cultures de Cultures 0 cult.vivrières rentes industrielles Morondava Belo Mahabo Manja Miandrivazo Répartition par type de culture (% de superficie) Distribution spatiale des cultures (% de superficie) - Riziculture : 63 - Morondava 17 - Autres cultures vivrières : 20 - Belo sur Tsiribihina 14 - Cultures de rente : 7 - Mahabo 27 - Cultures industrielles : 10 - Manja 18 - Miandrivazo 24 Source : Annuaires statistiques, 2001

Page 28 sur 89

L’élevage fondé sur le cheptel bovin extensif et contemplatif marque la tradition Sakalava

L’élevage bovin demeure une activité importante dans la région de Morondava. En 2001, la région possède 478.560 bœufs enregistrés et en 2004 le nombre de têtes est de 390.741. Bien que la région du Menabe soit historiquement caractérisée par l’élevage bovin extensif et contemplatif, la tendance va vers une timide diversification aussi bien dans l’élevage des ruminants (ovin et caprin) que le petit élevage (porcin et volailles).

Graphique 3 Graphique 4 Répartition de l’effectif d’élevage par type de cheptel, 2001 Distribution spatiale de l’effectif du cheptel d’élevage, 2001

478 560 500 000 400 000 450 000

400 000 350 000

350 000 300 000

300 000 250 000

250 000 200 000 200 000 150 000 150 000 100 000 100 000 11 800 7 700 16 500 50 000 353 842 169 718 50 000 0 0 CIREL Morondava CIREL Miandrivazo Bovin Porcin Ovin Caprin

Répartition par type de cheptel (% effectif) Distribution spatiale de l’élevage (% effectif) - Bovin 93 - CIREL Morondava* 68 - Porcin 2 - CIREL Miandrivazo 32 - Ovin 1 - Caprin 3 (* districts de Morondava, Belo, Mahabo et Manja)

Source : Annuaire statistiques agricoles, 2001

Page 29 sur 89 Les exploitations agricoles sont nettement orientées vers la riziculture irriguée Les types d’exploitations les plus représentés dans la région sont les suivants :

Les riziculteurs pouvant avoir des activités de diversification en cultures pluviales sur 55% tanety et sur baiboho ; ce sont les systèmes de production les plus fréquents.

Les paysans qui n’ont se trouvent dans les zones où il y a peu de rizières. Ils pratiquent de 23% pas accès aux rizières l’agriculture pluviale sur tanety, sur baiboho, ou en zone forestière. Ce sont des systèmes de production à base de manioc et de maïs.

Les agriculteurs péri urbains qui peuvent être des deux premiers types, mais pratiquent en 5% complément du maraîchage de contre saison pour le ravitaillement des villes.

Les ménages sans terre constitués surtout de migrants, qui sont obligés de se salarier pour 9% pouvoir gagner de quoi pour survivre.

Les systèmes traditionnels basés sur l’agro-pastoralisme, localisés essentiellement dans le district 7% d’élevage bovin de Belo sur Tsiribihina.

En complément de ces systèmes de production dominants, les paysans peuvent diversifier leurs activités en cultures industrielles (tabac, arachide, ou canne à sucre), en cultures de rente (pois du cap, haricot, ou lentilles), ou en petit élevage.

Page 30 sur 89 3.2. La riziculture

Le potentiel physique en terres riz cultivables est à sous exploité

La région du Menabe a un potentiel physique en superficie riz cultivable de 45 345 hectares. La superficie globale des périmètres est de l’ordre de 25 000 à 30 000 hectares (59% du potentiel physique), dont 11 000 à 12 000 hectares (30 à 40%) seulement irrigués de façon convenable.

Tableau 14 Superficie physique et cultivable en riziculture

Superficie physique Superficie cultivable (hectares) (hectares) Potentielle Irriguée VaryTsipala Vary Be Totale Grands périmètres 18 840 13 370 11 470 11 470 22 940 Petits périmètres communaux 9 360 3 180 3 180 2 780 5 960 Périmètres Micro hydrauliques 17 145 10 210 10 210 6 795 17 005 Total 45 345 26 760 24 860 21 045 45 905

Source : Génie Rural, Morondava

La superficie annuellement cultivée (toutes saisons confondues) tourne entre 30 000 à 40 000 hectares (85% d’exploitation de la superficie cultivable) selon l’année et la source de données. Elle est de 38 000 hectares en 2001, et 39 000 hectares en 2005/2006.

Graphique 5 Graphique 6 Type et Superficie (hectare) des périmètres rizicoles Superficie riz cultivée (hectares) par district (2001)

16 000 18 840 14 310 20 000 17 145 14 000 18 000 12 000 16 0 00 10 680 14 0 00 10 000 12 000 9 360 8 000 10 0 00 5 610 5 720 6 000 8 0 00 6 000 4 000 4 0 00 2 020 2 000 2 0 00 - 0 Un sursauGPtI de la produPPcCtion depuis M2P0I 05 Morondava Belo Mahabo Manja Miandrivazo

De 1994 à 2001, la région produit annuellement autour de 70 000 tonnes paddy (68 520 tonnes en 2001). Cette production quasi stagnante depuis des années est obtenue dans les conditions suivantes :

Irrigation Les rizières sans maîtrise d’eau d’irrigation sont dominantes. - Totale cultivée en 2001 : 38 340 hectares - Système d’irrigation convenable : 30 à 40%

Saison La riziculture de deuxième saison est quasi générale. La double riziculture n’est pas négligeable rizicole en certains endroits. - Riz de deuxième saison : pratique généralisée (sauf Belo : 85%) - Riziculture de première saison : 76% (100 à Belo ; 96 à Mahabo ; 77 à Morondava ; 46 à Manja ; 41 à Miandrivazo) - Double riziculture : 25% (58 à Miandrivazo ; 53 à Manja ; 22 à Morondava ; 14 à Belo ; 3 à Mahabo)

Mode de Le mode dominant est la culture attelée et le piétinage à bœufs. La motorisation est localisée riziculture - Riziculture manuelle + piétinage : 27% - Riziculture attelée : 70% (Mahabo, Morondava, Miandrivazo) - Riziculture motorisée : 3% (1 000 ha à Belo/ ; 236 ha à Mahabo)

Technique La pratique la plus courante est le repiquage. Les semis directs se rencontrent généralement dans culturale les zones où la dimension des rizières par famille est encore importante et la main-d’œuvre est insuffisante. - Riziculture repiquée : 71 % (100 à Morondava et Mahabo ; 87 à Manja ; 62 à Belo) - Riziculture en semis direct : 29 % (80 à Miandrivazo)

Rendement Le rendement est encore en dessous de 2 t/ha : 1.82 t/ha à Morondava ; 1.66 t/ha à Belo sur Tsiribihina ; 1.81 t/ha à Mahabo ; 1.83 t/ha à Manja ; 1.73 t/ha à Miandrivazo

Contraintes La faiblesse généralisée des rendements est due à la conjonction de plusieurs facteurs : - la mauvaise maîtrise de l’eau et l’ensablement des rizières - la pénurie de la main d’œuvre, surtout pour les travaux de sarclage - la propagation des maladies telles que la pyriculariose et la virose du riz - la faible utilisation de semences améliorées et d’intrants agricoles, et des techniques culturales appropriées

Depuis 2005, la production régionale est estimée à 100 000 tonnes paddy environ. C’est un véritable sursaut de progression par rapport aux dix dernières années où la situation était quasi stagnante. L’amélioration est essentiellement due à l’augmentation de rendement qui est actuellement de 2,56 t/ha.

3.3. Les autres productions végétales

Les cultures vivrières autres que le riz offrent des opportunités non suffisamment exploitées pour la diversification alimentaire et des revenus La région produit également des cultures alimentaires de substitution et/ou de supplément à la production rizicole. Il s’agit principalement du manioc et du maïs, secondairement de la patate douce. L’ensemble de ces derniers représente 3 fois moins l’importance de la riziculture, en termes de superficie annuellement cultivée. Les superficies cultivées restent à peu près les mêmes de 1995 à 2001. Par contre on a enregistré une légère amélioration des rendements, et donc des productions, depuis 1999.

Tableau 15 Superficie, rendement et production des cultures vivrières autres que le riz

Manioc Maïs Patate douce Superficie 1995-2001 (ha) # 7 000 # 4 000 # 1 000 Rendement (t/ha) 5-7 # 1 (depuis 99) 5-12 Production (tonnes) 40 000 4 000 (depuis 99) 7 000 (depuis 99) Zones principales Manja (71%) Manja (34%) Belo (47%) de production Miandrivazo (11%) Mahabo (24 %) Miandrivazo (3 %) (% superficie) Belo (17%) Manja (14%) Morondava (16%) Miandrivazo (10%) Source : SSA / DPEE - MinAgri 1999 Annuaire statistique agricole 2001

Page 33 sur 89 Les cultures de rentes sont essentiellement les grains secs Les cultures à vocation commerciale de la région sont les grains secs : le haricot, le pois du cap et les lentilles. Les productions n’ont pas beaucoup évolué de 1995 à 2001. Tableau 7 Superficie, rendement et production des cultures de rentes Haricot Pois du cap Lentilles Superficie (hectares) 2 850 1 100 Donnée non disponible Rendement (t/ha) 0,8 # 2 (depuis 1996) Donnée non disponible Production (tonnes) 2 300 2 200 Donnée non disponible Zones principales Miandrivazo (80%) Manja (76%) de production Morondava (17%) Source : SSA / DPEE - MinAgri 1999 Annuaire statistique agricole 2001

Le haricot est une culture de décrue, principalement pratiquée dans les zones de Miandrivazo et Belo/Tsiribihina. Le pois du cap est une culture importante dans la région voisine d’AtsimoAndrefana, et non négligeable dans le Menabe. Il est principalement cultivé dans le district de Manja : sur les terres alluviales de la rive droite de la Mangoky, dans les communes d’Andranompasy et d’Ankiliabo. Il est également pratiqué sur la vallée de la Morondava, dans les plaines de la Tsiribihina et celles de la Manambolo. Les cultures industrielles sont tributaires des services d’appui et/ou du secteur aval à la production. Les cultures industrielles dans la région de Menabe sont la canne à sucre, l’arachide et le tabac. La canne industrielle est localisée dans la plaine de Morondava et essentiellement produite en régie par la SUCOMA (ex-SIRANALA) d’Analaiva pour les approvisionnements en matière première de son usine. Elle s’étend sur une superficie globale de 2 500 ha qui est annuellement exploitée autour de 80%. La plantation industrielle (160 000 tonnes) représente 90% environ de la production globale régionale.

Tableau 8 Superficie, rendement et production des cultures industrielles Canne à sucre (1) Arachide Tabac (2) Superficie (hectares) 3 600 - 3700 2 300 251 (95) – 45 (99) Rendement (t/ha) 49 0,75 0,49 à 1,67 (99) Production (tonnes) 178 000 1 700 (depuis 1996) 123 (95) – 75 (99) Zones principales Morondava (82%) Manja (37%) Miandrivazo de production Belo (29%) Begidro (% superficie) Morondava (13%) Mahabo (12%) Miandrivazo (8%) Source : SSA / DPEE - MinAgri 1999 Annuaire statistique agricole 2001 (1) Chiffres en paysannat (plantation industrielle 1 000 ha pour 70 000 t en 94, 620 ha pour 31 000 t en 1998) (2) Les données disponibles concernent la variété Burley. La variété « Corsé » est aussi plantée dans la région de Morondava (Begidro), mais les statistiques ne sont pas disponibles.

Pratiquée sur l’ensemble du territoire, la culture arachidière était très importante surtout dans la vaste étendue sableuse entre la rivière Morondava et le fleuve Mangoky (Mandabe, Manja). La culture d’arachide a été relancée

Page 34 sur 89 dans la région du Menabe comme une alternative à la culture de maïs sur hatsake, avec le souci de préserver et de mieux gérer les ressources naturelles tout en assurant un réseau équitable aux agriculteurs. La culture de tabac est depuis longtemps la culture industrielle prédominante de la région de Morondava. Elle est aujourd’hui en nette régression. La filière a une organisation particulière, dans la mesure où son fonctionnement est étroitement dépendant du tandem SOCTAM – OFMATA, aussi bien dans les services agricoles et que dans la commercialisation.

3.4. L’Elevage bovin

L’extensif est le mode d’élevage de premier plan du pays Sakalava L’élevage extensif et contemplatif de zébus constitue la pratique dominante du peuple Sakalava. Il est conduit dans les forêts à cause de l’abondance des fourrages et des points d’eau, mais aussi pour éviter les vols. Les zébus sont destinés presque exclusivement aux cérémonies traditionnelles (mariage, funérailles, autres) et à rehausser le prestige des propriétaires. Ils sont avant tout d’une utilité socio culturelle, largement plus que d’une finalité économique : pas de complémentarité avec l’agriculture, exploitation en dehors des circuits normaux de commercialisation, pas d’exploitation du lait (Il est interdit au Sakalava de traire les vaches, surtout en saison sèche).

Les migrants pratiquent un nouveau mode d’élevage et une nouvelle exploitation du bétail : le bovin semi extensif ou domestique L’élevage bovin semi extensif ou domestique est conduit dans ou à proximité des villages. Le parcours des animaux est constitué par les zones où la forêt disparaît ou défrichées et les baiboho. Le bétail est utilisé pour le piétinage des rizières et la culture attelée. La réforme des bœufs de travail est la seule source de revenue. La production de lait est presque inexistante, à l’exception de Miandrivazo et de Belo/Tsiribihina, qui ont des vaches laitières de race Pie rouge. Le fumier n’est pas du tout utilisé (fady). Aussi, la place de l’élevage dans l’économie régionale n’est pas en rapport avec l’effectif de cheptel.

Les petits ruminants passent devant le petit élevage (porcin et avicole) en cheptel autre que le bovin Sans aucune mesure avec l’importance du cheptel bovin, d’autres espèces animales existent dans la région. L’élevage de petits ruminants a une stratégie d’accumulation pour les Antandroy en vue d’acheter plus tard des zébus. Les volailles et porcs se développent autour de Morondava. Un opérateur s’installe à Morondava depuis 1994 en élevage d’autruches, et exploite des plumes/duvets et de la viande pour l’exportation. Des facteurs de blocage existent dans le petit élevage : le porc est fady pour les Antandroy. Il en est de même pour la poule pondeuse dans la zone Sud de Morondava.

Page 36 sur 89 Tableau 16 Effectif du cheptel autre que le bovin Effectif par cheptel CIREL Porcin Ovin Caprin Volailles CIREL Morondava* 9 000 7 000 15 500 817 000 CIREL Miandrivazo 2 800 700 10 000 140 000 Ensemble Région 11 800 7 700 16 500 957 000 Source : UPDR Monographie Menabe, 2003 (statistiques 2001) * Couvre les districts de Morondava, Belo, Mahabo et Manja.

3.5. Pêche et ressources halieutiques

Le secteur est caractérisé par une variabilité des pêcheries et une diversité des produits. La région du Menabe est dotée d’une grande richesse en variabilité des pêcheries, diversité des ressources halieutiques et destination des produits. La région pratique les pêches traditionnelle, artisanale, et industrielle. Tableau 17 Typologie des pêcheries et des ressources halieutiques Type de pêche Opérateurs Produits et destination principale

Pêche Pêche - Pêcheurs résidents - Tilapia (en majorité) traditionnelle lacustre - Pêcheurs non résidents en - Autres : carpe, fibata, et gogo campements - Produits frais, salés/séchés/fumés

- Marché intérieur Pêche - Pêcheurs sédentaires du - Crevettes, crabes, et autres destinés pour le maritime littoral, dont les Vezo marché d’exportation, via les collecteurs/ - Pêcheurs/agriculteurs en exportateurs de produits marins provenance de zones - Poissons marins frais, salés/séchés/ fumés destinés

intérieures pour le marché intérieur Pêche Pêche Chalutiers/Collecteurs : artisanale maritime - SOPEMO - Crevettes destinées pour l’exportation - Pêcherie de MENABE - Autres produits d’exportation : crabes, Collecteurs : holothuries, poissons et requins - SICOCEAN - SOEXPROMA Pêche Pêche - AQUAMEN/Pêche - Crevettes destinées pour l’exportation industrielle maritime - Pêcherie MENABE - Autres produits d’exportation : crabes, - SOPEMO holothuries, poissons et requins Aquaculture AQUAMEN/Aquaculture - Crevettes destinées pour l’exportation

Page 37 sur 89 La Pêche traditionnelle peut être lacustre ou maritime La pêche traditionnelle joue un rôle économique indéniable à deux niveaux : ravitaillement des marchés intérieurs (local, extérieur à la région) en poissons d’eau douce, et approvisionnements des collecteurs et sociétés d’exportations en produits de mer. Les produits des pêches artisanales et industrielles sont majoritairement destinés pour l’exportation : Europe, La Réunion, Japon, pays Sud-Est asiatiques Tableau 18 Effectifs des pêcheurs des pirogues en 1998

Eaux douces Eaux estuaires Eaux marines District Pêcheurs Pirogues Pêcheurs Pirogues Pêcheurs Pirogues Morondava - - 231 183 1 186 1 041 Belo sur Tsiribihina 823 335 469 249 77 39 Manja 102 56 232 152 620 387 Miandrivazo nd nd - - - - Région Menabe 925 391 932 584 1883 1467 Source : CIRPRH - Morondava

La pêche lacustre est pratiquée surtout sur les lacs aux alentours de la Tsiribihina et de Miandrivazo. La production globale de la région a été estimée en 1999 à 4 135 tonnes de produits frais d’eau douce, dont 76% expédiés et vendus sur les marchés intérieurs. Deux types de pêcheurs vivent des poissons des lacs : les résidents qui sont des autochtones et les non résidents. En provenance des haut plateaux (, Lac Aloatra, Fianarantsoa, Lac Itasy) et de Morondava, ces derniers s’installent dans des campements vers le début du mois de mars et y restent jusqu’au début de la période de fermeture (décembre et janvier) de la pêche. Les poissons destinés à la commercialisation sont salés, séchés et dans une moindre mesure fumés. Les poissons frais sont, soit consommés par les pêcheurs eux- mêmes, soit mis sous glace et expédiés vers des filières courtes. La pêche lacustre enregistre de fortes pertes dues principalement à la réduction du temps de traitement (temps de salage, séchage), aux conditions de stockage précaire et des conditions de transports ne ménageant pas les produits. Les produits avariés sont par la suite écoulés vers les provenderies. Ils représentent un manque à gagner non négligeable sur les revenus des pêcheurs.

Page 38 sur 89 Tableau 19 Production totale de produits d’eau douce et destination (1999)

Produits Production Consommation Expéditions District d’eau douce (kg*) locale intérieures Belo sur Tsiribihina Poissons 3 327 395 11% 79% Crevettes 13 629 68% 32% Autres : anguilles, anchois 184 777 08% 92% Miandrivazo Poissons 602 588 46% 54% Morondava Poissons 2 970 nd nd Autres 3 970 nd nd Région Menabe 4 135 329 24% 76% Source : MPRH 1999 Antananarivo ; * poids équivalent poids frais

La pêche maritime traditionnelle est pratiquée sur le plateau continental avec des pirogues monoxyles et à balancier. Par temps favorable, il arrive parfois que les pêcheurs aillent avec leurs pirogues à balancier jusque dans l’espace inter récifal. La production régionale a été évaluée en 1999 à 1 268 tonnes de produits frais, répartis en 39% de poissons, 27% de crabes, 15% de crevettes et 19% d’autres espèces.

Tableau 20 Production totale de produits marins (en kg) de la pêche traditionnelle, 1999

Production Répartition des productions totale Poissons Crevettes Crabes Anguilles Autres Morondava 558 438 120 811 165 199 182 926 6 232 83 270 Belo sur Tsiribihina 709 772 371 668 24 880 161 420 - 151 804 Région Menabe 1 268 210 492 479 190 079 344 346 6 232 235 074 Source : MPRH Antananarivo 1999

La pêche maritime traditionnelle approvisionne les marchés intérieurs en poissons frais, salés/séchés/fumés, et fournit les collecteurs en crevettes, crabes et holothuries pour le marché extérieur. Les principaux collecteurs/exportateurs sont : SOPEMO, SICOCEAN et SOEXPROMA. Ils travaillent en concurrence ou en alliance avec d’autres collecteurs (cf. liste ci-après).

Page 39 sur 89 Les différentes zones de pêche maritime sont présentées ci-dessous.

Sous région Principaux villages Observations de pêcheurs Sud Morondava et : - Belo sur Mer Côte maritime riche en poissons de fond, Présence d’un récif longeant la côte - Ankevo en trépangs, poulpes et langoustes. - Betania - Lovobe Nord Morondava : - Antsabora Villages enclavés : évacuation des une vaste mangrove de lagune, - Andodoany produits uniquement par la mer qui s’arrête à la limite Sud - Bosy du delta de la Tsiribihina - Antambohobe - Maroalily - Ambakivao Delta de Tsiribihina - Le village de Kaday Delta de pêche de crabes une vaste mangrove de delta

Listes des sociétés autorisées en 1999 à faire des collectes des produits halieutiques

1- SOPEMO 8- RASOANIRINA Georgette 15- Sarl RAVINALA 2- SOUTH OCEAN Ltd 9- SOUANDH Thierry 16- SICOCEAN 3- Pêcheries CAPRICORNE 10- RASOLOVOAHANGY A. G. 17- SOEXPROMA 4- INAITALY BADOURALY 11- Ets VONY 18- Sté CAP SUD PECHERIE 5- Ets MIRAY 12- Mme GINETTE 19- MARA Félix 6- Entreprise MARCELLA 13- SOPESUD 20- RAKOTOZAFY ROSA 7- Sté SIRADJ 14- Mme TOUSSAINT Aline 21- RASOLOARISOA

La Pêche artisanale et industrielle permet à la région de percer sur le marché d’exportation des produits marins

La pêcherie artisanale emploie de petites embarcations propulsées par des moteurs ne dépassant pas les 50CV, qui peuvent rester en mer quelques jours. Elle est représentée actuellement à Morondava par deux types d’opérateurs : i) les chalutiers/collecteurs tels que la SOPEMO et la pêcherie de MENABE, d’une part ; ii) les collecteurs/exportateurs tels que les sociétés SICOCEAN et de SOEXPROMA, d’autre part. Comme la majorité de la production est destinée au marché européen, ces sociétés sont soumises au respect des normes et de la qualité régissant les exportations vers la Communauté Européenne.

La pêche industrielle utilise des moyens d’exploitation modernes et plus sophistiqués pour être conforme aux normes européennes : bateaux usines, chalutiers congélateurs, logistiques à terre, etc. Trois sociétés travaillent dans ce type de pêcherie : AQUAMEN/pêche, pêcherie de MENABE, et la SOPEMO. Ils ont réalisé en 1999, un chiffre d’affaires global d’un peu moins d’une trentaine de milliards de FMG sur le marché d’exportation.

Page 40 sur 89 Tableau 21 Exportation des produits de pêche vers l’Europe en 1999 Établissement Produits Quantité (kg) Valeur (1 000 000 de Fmg) AQUAMEN - pêche Crevettes 355 386 16 46 PÊCHERIE DU MENABE Crevettes 65 277 2 725 Poissons 230 2 SOPEMO Crevettes 242 268 8 622 Crabes 33 796 579 Source : MPRH Antananarivo 1999

L’aquaculture de la société AQUAMEN se trouve à Namangoa dans la zone Sud du delta de Tsiribihina, sur la bordure occidentale d’une immense étendue située en arrière des mangroves et propice au développement de l’aquaculture de crevettes. Les installations pilotes, qui sont étendues sur 2,5 hectares de bassins, ont été mises en place en 1995. La ferme industrielle a démarré en juillet 1996, avec une surface de bassins de 120 ha, une écloserie au sud de Morondava à 150 km de la ferme et une usine de conditionnement. L’objectif de la société est d’aménager 600 à 800 ha de bassins pour une production de 2 500 tonnes de crevettes. En 1999, la société est arrivée à un niveau de production de 297 tonnes de crevettes conditionnées prêtes à l’exportation1 .

3.6. Couvertures végétales, forêts et environnement

Les savanes et les forêts caractérisent les écosystèmes naturels Le Tableau ci-dessous présente les types d’écosystème naturels existants dans la région, ainsi que leur importance en termes de superficie.

Tableau 22 Types et superficie des écosystèmes naturels Surface % par rap. à la Type d’écosystème (hectare) sup. de la région Fourré xérophile à Didieraceae et Euphorbia En lambeau - Forêt dense sèche décidue à Didieraceae En lambeau - Forêt dense sèche décidues à Dalbergia, Commiphora et Hildegardia, 1 316 190 19,96 Forêts ripicoles et des alluvions 95 615 1,45 Savanes, steppes et pseudo-steppes 4 549 957 69,00 Mangroves 50 775 0,77 Formations marécageuses 48 797 0,74 Plans d’eau 61 985 0,94 Mosaïques de cultures, rizières 426 641 6,47 Superficie totale 6 549 959 99,35 Source : IEFN 1996 (PDFR Menabe, 2001)

Page 41 sur 89 La dégradation de la couverture forestière est avancée

Pour l’ensemble de la région, le taux moyen de déboisement, par rapport à la situation initiale, est de 34%1. Ce taux varie légèrement de 27% (Mahabo et Miandrivazo) à 52% (Morondava). Selon d’autres sources, le taux de déboisement a été de l’ordre de 06% durant la période de 1990-20002. Pour le seul district de Morondava, la superficie incendiée par les feux de brousse est de 10% en 2004.

Quelques indicateurs (Source : INSTAT/ Recensement au niveau des communes 2003) : - Nombre de feux de brousse en une année 749 - Proportion de commune pratiquant la culture sur brûlis 59% - Proportion de commune avec action de reboisement 29%

Tableau 16 Taux de déforestation entre 1990-2000

Superficie (ha) Superficie (ha) % forets et mangroves déforestation déforestation Belo 219 471 15 382 6,55 Mahabo 101 350 8 737 7,94 Manja 229 259 13 380 5,51 Miandrivazo 51 886 109 0,21 Morondava 185 827 13 074 6,57 Total 787 783 50 683 6,04 Source : analyse de couverture forestière de la Conservation International (1990-2000), TBER 2004

Page 42 sur 89 Carte 7 Couverture végétale et occupation des sols

Page 43 sur 89 Les productions forestières sont en baisse

L’espace forestier exploitable, estimé à 430 700 hectares, reste loin d’être exploité (3 % de taux d’exploitation) selon les chiffres officiels 1998 de la CIREF de Morondava. Les productions sont par contre en baisse, sauf pour les bois d’énergie.

Tableau 23 Les productions forestières

Bois non débités Bois débités Charbon de bois Bois de chauffe Perches et (m3) (m3) (Tonne) (Stère) gaulettes District (nombre) 1998 1999 1998 1999 1998 1999 1998 1999 1998 Morondava 13 12 - - 1 472 141 2 989 5 862 3 897 Belo/Tsiribihina 11 24 - - 99 553 - - 33 209 Mahabo 9 3 734 408 35 149 4 453 10 731 22 278 Manja - - 19 037 290 35 36 - - 1 867 990 Miandrivazo 45 26 - - 60 46 1 931 1 620 5 493 Région Menabe 78 65 19 771 698 1 702 925 9 373 18 213 1 932 867 Source : Min EF Antananarivo, 1999

L’application des redevances forestières fait diminuer la quantité des produits forestiers. Une grande partie de la production (surtout les bois débités) est acheminée vers les Hautes Terres (Antsirabe, Antananarivo) et Morondava. Le problème que l’on peut évoquer en matière d’exploitation forestière est celui de l’exploitation irrationnelle des essences locales (une cinquantaine d’espèces exploitables).

Des flores et faunes sont menacées de disparition

On a recensé dans la région cinq espèces végétales (Source : CFPF – CIREEF, 2003) et 18 espèces animales (Source :

Évaluation et Plans de Gestion pour la Conservation de la Faune de Madagascar, 2001) menacées.

Espèces végétales Hazomalany (Hernandiavoyronii) ; Farafatsy (Givotiamadagascariensis) ; Mafay (Gyrocarpusamericanus) ; Manary (Dalbergia sp) ; Baobab (Adansoniaza, Adansoniagrandidieri, Adansoniarubrostipa)

Mammifères primates LEMURIDEAE : Avahioccidentalis, Eulemurfulvusrufus, Lemur catta CHEIROGALIDEAE : Microcebus berthae, Mirza coquereli, Phaner furcifer pallescens

Mammifères carnivores VIVERRIDAE : Cryptoprocta ferox ; HERPESTIDAE : Mungotictis decemlineata decemlineata

Page 44 sur 89 Mammifère chiroptère PTEROPODIDAE : Pteropusrufus

Mammifère rongeur MURIDAE : Hypogeomysantimena

Reptiles BOIDAE: Acrantophis dumerili ; PELOMEDUSIDAE :Erymnochelys madagascariensis CHAMAELEONIDAE :Furcifer labordi

Amphibien MANTELLIDAE : Mantenlaexpectata

Oiseaux ANATIDAE : Anasbernieri, Mesitornisvariegata, Haliaethusveciferoides

La Réserve Spéciale d’Andranomena est l’unique site de conservation de la richesse faunistique de la région. Elle est un espace vitale pour plusieurs espèces animales (ANGAP Morondava, 2003) : 10 espèces de reptiles ; 1 espèce d’Amphibien ; 48 espèces d’avifaunes ; 7 espèces de lémuriens (2 diurnes et 5 nocturnes) dont 3 classées par l’UICN comme espèces rares et 2 comme espèces vulnérables ; 10 espèces de mammifères non primates, dont 4 rongeurs avec 2 endémiques malgaches ; 4 carnivores dont 2 endémiques malgaches

La région du Menabe ne possède que très des industries et des unités artisanales de transformation du domaine de l’agro alimentaire et du travail du bois. Sauf indications particulières, et exception faite des décortiqueries, les activités se concentrent essentiellement dans le district et la ville de Morondava.

Page 45 sur 89 Les agro-industries sont actives dans la sucrerie, l’huilerie alimentaire, et les pêcheries

SUCOMA La firme chinoise SUCOMA (Analaiva, Morondava) a pris le 31 octobre 1997 l’entreprise d’État SIRANALA en location - gérance. la SUCOMA vise une production annuelle de 4 000 Tonnes de sucre blanc destiné pour le marché intérieur. La production est passée de 6 100 tonnes sucre en 1995 (SIRANALA) à 3 260 tonnes sucre en 1998 (Source : SUCOMA Morondava)

SICA Son activité principale est la fabrication d’huile alimentaire à partir de l’arachide et de graines de coton. La production arachidière a diminué d’année en année. HASYMA a arrêté la culture de coton à Morondava en 1987. L’huile importée coûte moins chère que celle fabriquée sur place. Actuellement, l’usine ne produit annuellement que 50 tonnes d’huile d’arachide. Elle a d’autres activités comme la fabrication de savons de ménage, la collecte et l’exportation des produits agricoles (pois du cap, haricot, lentille).

Pêcheries - AQUAMEN (Belo sur Tsiribihina) : Exploitation industrielle de crevettes : pêche et industrielles aquaculture - SOPEMO : Pêche industrielle, collecte et exportation des produits marins - PECHERIE DU MENABE : Pêche industrielle, collecte et exportation des produits marins

Autres - SODEPA : Société de Développement et d’Exportation de Production Animale, est en voie entreprises de privatisation (désengagement de l’État) - CYPRION : Entreprise franche de transformation de bois

Page 46 sur 89 3.7. Le développement rural

Dans son aspect rural, en particulier, le développement poursuivra quatre objectifs sociaux : - Élimination de la dépendance du milieu rural vis-à-vis du monde extra-rural (intra et extranational) ; - Maximisation de la production agraire ; - Diversification des activités du milieu rural ; - Accès des ruraux aux avantages matériels du monde urbain.

Et ces objectifs impliquent deux types de choix : a. Du point de vue structures agraires :

- choix des rapports de propriété qui favorisent l’exploitation communautaire plutôt que la concentration foncière ; - choix de rapports de production qui permettent une concertation et une maximisation de l’efficacité des moyens humains et matériels ; - transformation des rapports de circulation qui permettent un retour aux ruraux d’une part importante du fruit de leur travail pour une réaffectation éventuelle sur place (développement auto-entretenu) ; - structures d’exploitation et d’animation politique et technique ancrées dans le monde rural et s’assignant pour rôles : . Animation du nouveau processus d’organisation, . Analyse de la nature des contradictions du monde rural et de ses rapports avec l’extérieur.

b. Du point de vue politique économique

- choix d’affectation et de circulation du surplus qui soit décentralisé ; - choix des techniques localement assimilables et développant les forces productives ; - mobilisation des forces du travail et résolution du sous-emploi rural.

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PARTIE 2 :ETUDES ECONOMIQUES DE LA REGION MENABE ET DE L’IMPLICATION DU DABARA AVEC LA PRODUCTION AGRICOLE A MORORONDAVA ET MENABE

Page 48 sur 89 Chapitre 1. Diagnostic de la Région Menabe

Pour le diagnostic présenté ci-dessous, nous nous basons essentiellement sur les conclusions majeures issues du grand atelier régional SDR du mois d'avril 2004, qui mettent en évidence les contraintes principales du développement du Menabe. Toutefois, les nombreuses potentialités, dont dispose la Région, ne sont pas considérées dans le document en question, et le regard dans l'histoire n'y existe pas non plus ; et pourtant, tout n'est pas à (ré) inventer, le Menabe a connu un passé riche en expériences valables, pouvant inspirer les orientations actuelles à fixer. D'où d'ailleurs le titre de l'axe stratégique : "Redynamiser l'économie régionale."

Ce présent diagnostic devrait permettre de mieux comprendre les enjeux majeurs de la Région. Nous mettons l'accent sur les contraintes, afin de donner une idée de la dimension des défis à relever, tout en étant conscients que des atouts forts seront à l'actif des actions à entreprendre.

1.1. Les atouts et les forces

Des ressources naturelles d'une grande valeur …

La Région du Menabe, avec son étendu de presque 50.000 km2 et sa population d’environs 400.000 habitants, dispose d’une grande diversité de ressources naturelles. Les plus importantes qui représentent les bases incontournables pour le développement sont les suivantes :

L'espace agricole utile : Des terres de types variés qui ne demandent qu'à être mises en valeur. Il y a : - Les nombreux périmètres rizicoles pour la plupart exploitables en deux saisons de culture dans l’année, et faisant de la Région une zone excédentaire en riz - Les grands espaces de décrue avec des sols d'alluvions très riches le long des rivières, zones de prédilection pour les cultures de rente en contre-saison, tels les grains secs (pois du cap, haricots secs, lentilles), l'arachide et le tabac. - Les grandes surfaces de type monkaà récupérer (terres défrichées, puis cultivées pour 2 ou 3 ans, et laissées à l'abandon par la suite), aptes notamment à la culture de l'arachide, du maïs et du manioc. Le défi réside ici dans l'aménagement durable de ces sols secondaires et l’utilisation des techniques culturales appropriées.

L’espace littoral utile : - Le potentiel des mangroves (zone de reproduction pour les crevettes et de production pour les crabes) et des tannes (pour l'aquaculture, notamment de crevettes, mais aussi pour la production de sel de mer) - Les côtes d’une longueur de 300 km environ, offrant la possibilité du développement d'un tourisme balnéaire presque toute l'année

Page 49 sur 89 La biodiversité : Des ressources naturelles d’une richesse exceptionnelle et mondialement reconnue, comprenant la flore et la faune, et par conséquent à forte vocation éco touristique

Le sous sol : Abritant des ressources minières importantes et (probablement aussi) pétrolières, encore peu connues et nécessitant donc des prospections pour une identification précise des potentialités

L'eau : Des ressources importantes en eaux de surface et en eaux souterraines, utilisables pour l’irrigation des rizières et le réapprovisionnement en eaux et en poissons des lacs

L’énergie : Des chutes d'eau exploitables en hydro électricité et des sources d'énergie renouvelables : du soleil en abondance, et du vent régulier

Des infrastructures

Les aménagements hydro agricoles De nombreux périmètres rizicoles irrigués d'environ 26.000 ha de surface en tout, permettant dans la plupart des cas deux récoltes par an,

Les industries - la SUCOMA (ancienne SIRANALA) - la plus grande sucrerie de Madagascar - l'AQUAMEN – une des six stations d'élevage de crevettes à Madagascar - les Salines – Belo-sur-Mer et Ampataka (25% de la production nationale)

Le tourisme Des sites touristiques de valeur exceptionnelle en matière de biodiversité

Le port de Morondava En pleine réhabilitation, intéressant certainement aussi les Régions voisines du Vakinankaratra et de l'Amoron'i Mania pour des transactions commerciales

Page 50 sur 89 Des cultures dites "pauvres", mais qui nourrissent l'homme…

Des cultures vivrières en abondance : Telles que le riz, manioc, le maïs, les patates douces, le taro pour assurer la subsistance de la population tout en commercialisant les excédents de production

L'élevage bovin : Sur grandes étendues, de type pastoralisme extensif encore, mais à potentiel intensif (pour la viande et les produits laitiers). Une forme de thésaurisation ambulante, assurant les devoirs sociaux et les relations avec les ancêtres.

Un passé marqué par une économie équilibrée et des filières fonctionnelles

La situation actuelle de la Région du Menabe n'est pas du tout l'expression d'un simple retard en développement, mais le résultat de la dégringolade de l'économie nationale après 1975. Le sous-développement manifeste est le résultat direct de ce changement important, et il succède à un passé marqué par une économie équilibrée et largement fonctionnelle.

Durant des décennies et jusqu'à la fin de la première République, le Menabe a été réputé pour sa production d'arachides et de grains secs (haricots secs, pois du cap, lentilles). L'exportation des arachides vers l'Algérie (via Marseille), et des grains secs vers les marchés de Londres et de Marseille a permis d'absorber une production importante provenant à 80% de grandes concessions, et de créer donc les richesses nécessaires au bien-être de la population. La production de riz, par contre, a satisfait en premier lieu les besoins légitimes de subsistance des paysans. Le port de Morondava a servi pour l'exportation directe ou de port de cabotage pour l’acheminement des produits vers le port d'exportation de Mahajanga.

Les zones aujourd'hui enclavées pendant 5 à 6 mois (fin novembre à mi-mai) par an ont été desservies par un système saisonnier, combinant des ponts en bois démontables à un entretien routier conséquent. En outre, la préparation de tout ce qui a été nécessaire à la production agricole (semences, intrants, fonds, machines agricoles, etc.) ainsi qu'à la sécurisation de la population (médicaments, stocks de sécurité, etc.) à l'intérieur de chaque zone avant la saison des pluies, a rendu performante l'économie régionale. L'enclavement a donc été relatif. L'existence de marchés contrôlés a pour sa part contribué à la réussite de l'économie régionale.

Ce système a notamment aussi permis de valoriser le sud de la Région du Menabe : Mandabe, Manja et Bevantaza ont été les vrais greniers de la Région. Aujourd'hui, ce sont les zones les plus délaissées.

Page 51 sur 89 Le Menabe - une terre d'accueil

Le Menabe est un terroir Sakalava, composé à l'origine par les Sakalava Masikoro (à l'intérieur) et les Sakalava Vezo (sur le littoral). Mais le Menabe est, depuis plus d'un siècle, une terre d'accueil pour des migrants en provenance d'autres Régions de Madagascar ou même de l'extérieur. Les groupes les plus représentés sont: les Bara, les Betsileo ("mpiziva" des Sakalava: des alliés), les Antesaka et Antemoro, les Antandroy, les Antanosy, les Mahafaly, les Vakinankaratra et les Merina. D'outre-mer sont arrivés: les Makoa du Mozambique (anciens esclaves), les Comoriens (musulmans sunnites), les Indo-pakistanais (dits "Karana", musulmans chiites avec les groupes Khoja, Bora et Ismaéliens) dominant le commerce, quelques hindous (orfèvres), quelques chinois et des européens de différents pays. Parmi ces derniers, les missionnaires (luthériens et catholiques) occupent une place particulière. D'un côté, les migrants ont été poussés par des conditions particulières à leurs domiciles respectifs, de l'autre côté, ils ont été attirés par les opportunités offertes dans le Menabe. Bien souvent ce sont les grandes concessions agricoles à la recherche de mains d'œuvre qui ont favorisé les flux migratoires. Une fois arrivée en tant que mains d'œuvre dans le Menabe, rares sont ceux qui l'auraient quitté par la suite. Le brassage de populations est aujourd'hui un fait, et aussi la nécessité de veiller à une entente entre ressortissants de divers pays et régions, adhérent notamment aussi à différentes religions.

Des acteurs qui bougent

La Région Menabe est une entité historique et culturelle, ayant permis le développement d'une identité dépassant les limites des races et groupes ethniques. Dans le Menabe, on est avant tout Menabéen. Ce n'est donc pas par hasard qu'on y retrouve une dynamique sociale marquée par un esprit de pionnier et de créativité, avec des acteurs se mettant constamment à la recherche d'innovations. Quelques exemples des derniers 10 ans :

• la création de la "Gestion Participative des Forêts" (GPF) devenue par la suite la "Gestion Contractualisée de Forêts" (GCF) et donc orientation et loi nationales, • la création du "Titrage Collectif" qui a eu son impact sur la nouvelle stratégie foncière nationale, • la création spontanée du CRD-Menabe (avec son impact connu sur la Régionalisation en cours), • l'anticipation (dans les années '90) sur l'actuelle stratégie de "Site de Conservation" dans le cadre de la lutte pour la sauvegarde et l'aménagement des forêts primaires menée avec l'appui de la Coopération Suisse, • l'intégration du GTDR, depuis 2001, dans le CRD-Menabe en tant que "Commission du Développement Rural", • l'accord signé, en août 2003, entre le MinEnvEF et le CRD-Menabe pour la coordination et le suivi des activités en matière de Foresterie, Environnement et Biodiversité dans le Menabe, etc. • La dernière pièce a mentionné: l'élaboration du PRD Menabe, en cours de réalisation essentiellement par les acteurs regroupés au sein du CRD-Menabe, et qui se situe, du point de vue conceptuel, nécessairement en dehors de sentiers battus. • Dernier exemple: la mise en place d'un dispositif régional renforcé depuis janvier 2006, en associant à l'Exécutif Régional et au Comité Régional le CRD-Menabe nouvelle version, représentant la troisième dimension de la régionalisation dans le Menabe. Ceci dans le souci de créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre effective du PRD Menabe.

Page 52 sur 89 1.2. Les contraintes et les faiblesses

Des conditions climatiques potentiellement précaires

La Région du Menabe, zone tropicale sèche, est caractérisée par deux saisons distinctes: une saison très chaude de six mois (novembre à avril) avec des pluies entre décembre et mars, et une saison dite "hiver", avec moins de chaleur le jour et des nuits relativement fraîches, et pratiquement sans pluies, qui dure de juin à septembre (quatre mois). Mai et septembre sont des mois de transition. La moyenne annuelle des pluies à Morondava (mesurée sur plus de 80 ans) se situe autour de 770 mm, avec tendance croissante plus on va vers le nord et vers l'est de la Région, une moyenne qui devrait permettre de couvrir les besoins pour les cultures habituelles. Mais : • La répartition (spatiale et dans le temps) des pluies est rarement régulière, et c'est notamment un début de saison des pluies tardif qui peut largement remettre en cause les récoltes en culture pluviale de toute une saison • Le risque de tempêtes tropicales et même de cyclones est grand. Ces dernières décennies, la Région a été frappée par des cyclones au moins tous les 3 ans, et plus fréquemment encore par des tempêtes tropicales • Les risques de crues exceptionnelles et donc d'inondations le long des grandes rivières et surtout aussi à Morondava-Ville sont directement liés à des pluies abondantes dans les grands bassins versants dégradés, qui connaissent comme issues principales la Tsiribihina et la Morondava. Ces inondations (exemples: Cynthia en 1991, Gafilo en 2004) détruisent des cultures sur pied et des semences, et mènent notamment aussi à l'ensablement des rizières et d'autres champs de cultures situés le long des rivières. • La ville de Morondava, capitale du Menabe, est en plus menacée par l'avancée de la mer. Le phénomène du recul du littoral doit être lié au travail constant de la houle et donc au manque d'apport de sable de la part des deux rivières Kabatomena et Morondava. C'est surtout cette dernière qui, faute d'entretien, est pratiquement bouchée.

Un environnement fragilisé et une durabilité de ressources naturelles menacée

La Région du Menabe dispose d'importantes ressources naturelles subsistantes, ainsi que d'une biodiversité d'une richesse exceptionnelle. Quelques exemples:

• Les forêts primaires comme patrimoine de biodiversité unique au monde • Les forêts primaires comme zones végétales de régulation climatique et hydrique • Les mangroves et les zones humides comme zones de reproduction halieutique • Les aires protégées en forêt primaire comme milieu de prédilection pour un écotourisme à caractère exceptionnel • Les forêts primaires comme zone de prélèvement de bois d'œuvre d'une qualité rare • Les forêts primaires comme arrière-pays assurant la survie des villageois riverains en période de soudure (tubercules, gibier, miel, pharmacopée) • Les baobabs en tant qu'emblème du Menabe à forte attraction touristique,

Page 53 sur 89 Mais des menaces graves persistent à peser sur ces ressources, mettant en cause leur survie et de ce fait une bonne partie de l'avenir économique et social de la Région du Menabe. La menace la plus grave provient des défrichements des forêts primaires et de mangroves, mais aussi de l'exploitation irrationnelle des ressources forestières. La dégradation des bassins versants, pour lesquels aucune intervention d'aménagement n'est en cours, entraîne en cas de précipitations importantes des crues dévastatrices dans les plaines alluviales.

Un déséquilibre à l'intérieur de la Région du Menabe

Constat a été fait qu'en matière d'infrastructures, de services et d'interventions de projets, plus on s'éloigne de Morondava d'un côté et de la RN 34 de l'autre côté, moins les conditions-cadres sont favorables à un réel développement. "Les projets suivent le plus souvent le goudron", tandis que les périphéries (d'ailleurs le plus souvent fortement enclavées pour une bonne partie de l'année, pour 5 à 6 mois) sont délaissées. C'est notamment toute la partie sud de la Région qui paye les frais de cette politique, malgré ses énormes potentialités en production agricole: riz, arachides, pois du cap, manioc, oignons, etc. Il est évidemment dans l'intérêt de la Région de faire tout pour surmonter cette "centralisation dans la Décentralisation"

Une marginalisation, voire exclusion, de la majorité de la population

La majorité de la population de la Région du Menabe est aujourd'hui à considérer comme étant marginalisée: vivant en-dessous du seuil de pauvreté fixé pourtant bas (à Fmg 2.710/personne/jour, ce qui correspondait en 2003 à 0,40 US$), se trouvant sous la coupe de l'usure chronique (crédits informels en riz et/ou argent, remboursables à des taux exorbitants), étant analphabètes et/ou peu instruits, et disposant d'un accès limité à des services publics et économiques – un groupe manifestement à l'écart du développement, et par conséquent nécessairement sans vision... La réussite du développement régional dépendra en grande partie de la mobilisation réelle de cette majorité pour son propre développement.

Une insécurité rurale prohibitive

L'insécurité rurale qui régnait dans le milieu rural du Menabe en 2004 a été telle qu'elle compromettait sérieusement le développement de la Région. Ce sont les vols de bœufs par des bandes armées, accompagnés d'attaques sur la population, qui entraînaient des conséquences néfastes pour l'économie de la Région, qui non seulement dispose d'un cheptel de bovidés important, mais se trouve aussi (sa partie est) dans l'axe des déplacements de bœufs volés plus au sud. Les mesures prises par la Région depuis fin 2004 ont mené à une baisse significative de ce fléau pour la population rurale. Toutefois, tout le monde est unanime que le rétablissement intégral suivi du maintien de la sécurité des personnes et des biens, représente la première condition de base au développement de la Région.

Page 54 sur 89 L'enclavement régulier de zones entières

En dehors du Menabe Central ainsi que de l'axe suivant les RN 35 et 34 (Morondava – Mahabo – Malaimbandy – Miandrivazo), pratiquement toutes les zones sont enclavées chaque année pendant 5 à 6 mois. Ce phénomène frappe donc entièrement les Districts de Manja et de Belo sur Tsiribihina, ainsi que des parties des autres trois Districts: (au nord de Miandrivazo), les zones au sud et à l'est de Mahabo, et la partie sud de Morondava. Cet enclavement régulier d'une majeure partie de la Région du Menabe constitue, ensemble avec l'insécurité et le manque de communication, l'obstacle numéro 1 à un développement équilibré de la Région. Toutefois, comme cela a été dit plus haut, le désenclavement intégral (accès pendant 12 mois) de toutes les zones étant peu réaliste dans les prochaines années, il suffit de s'inspirer du passé, en prônant une organisation saisonnière cohérente, tout en améliorant progressivement les voies d'accès (ponts en bois démontables, radiers, entretien routier, réglementation pour les poids lourds).

Un manque de communication

Le manque de communication concerne les infrastructures et les services. Malgré quelques atouts en partie très récents (une radio régionale d'un rayon de 100 km à partir de Morondava, le GSM fonctionnel à Morondava, une télévision régionale émettant de Morondava), les défis restent de taille. Le téléphone fixe n'existe qu'à Morondava-Ville, l'accès à Internet et au service E-mail est très limité même à Morondava, son seul endroit potentiel pour l'instant. Les périphéries de la Région sont évidemment les plus désavantagées, même en matière de service postal. Un ensemble de solutions urgentes est à envisager, comprenant, entre autres, la dotation en BLU des Communes enclavées, la RNM et la TVM fonctionnelles dans chaque District de la Région de Menabe, une "opération postes radio", l'installation de GSM fixe à Morondava et à Miandrivazo, etc. En ce qui concerne le service postal, une collaboration de la Poste Malagasy avec les Communes permettrait de faciliter et d'accélérer la circulation du courrier. A la communication revient, de concert avec les infrastructures d'accès (désenclavement) et la sécurité, le rôle clé pour le développement de la Région.

La non-organisation ou désorganisation des acteurs économiques et des filières

Ce constat ne concerne pas tous les acteurs au même degré (comme notamment les organisations paysannes progressent depuis quelques années de manière prometteuse), mais pratiquement toutes les filières. Il a été dit plus haut que La Chambre de Commerce récemment réorganisée n'est pas encore vraiment fonctionnelle, et les différents métiers ne sont pas organisés. Le statut informel de la plupart des PME ne favorise pas non plus leur évolution. Le manque de cadres moyens, de techniciens et d'ouvriers spécialisés est évident. Le mot d'ordre sera nécessairement: organisation de tous les acteurs, et professionnalisation des filières. Une Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat effectivement fonctionnelle - en complément au Tranoben'iTantsaha, la Chambre de l'Agriculture, à rendre opérationnelle – est une condition sine qua non pour la professionnalisation des filières. Une attention particulière sera à donner à la formation professionnelle pour des métiers prometteurs.

Page 55 sur 89 La dégradation d'infrastructures hydro-agricoles à potentiel important

Certains périmètres à grand potentiel (exemples: Fandroa à Mandabe, Vondrove à Manja) attendent depuis des années une réhabilitation, et la situation s'est aggravée pour d'autres périmètres lors du passage de Gafilo en mars 2004 (exemples: Anivorano au nord de Morondava, ainsi que beaucoup de périmètres situés entre Malaimbandy et Miandrivazo, et aussi entre Miandrivazo et Belo sur Tsiribihina). Le Menabe, une Région à potentiel d'exportation de riz vers d'autres Régions de Madagascar, est appelé à viser une exploitation optimale de ses potentialités. Des projets de réhabilitation existants devraient être réalisés dans les meilleurs délais, afin de permettre la valorisation de milliers d'hectares de rizières actuellement hors fonction – une contribution importante à la stratégie de sécurité alimentaire. En même temps, des efforts particuliers seront à faire pour mettre en place et rendre pleinement fonctionnels les Associations des Usagers de l'Eau (AUE).

Un accès limité des paysans aux moyens de production et aux services

Les équipements nécessaires pour un travail conséquent des champs de toute sorte font aussi souvent défaut. Sous ces conditions-là, une augmentation de la production agricole n'est pas envisageable. Des actions concrètes de grande envergure seront nécessaires pour faciliter aux cultivateurs l'accès à la terre (exemples: réhabilitation de PPI, ouvertures de nouveaux périmètres), mais aussi des programmes d'appui en équipements et en services agricoles de tout genre, accompagnée de formation.

Un accès limité à la terre et un manque de sécurité foncière

Beaucoup de paysans ou d'agriculteurs en général ne disposent pas de terres cultivables en surface suffisante, ou en sont locataires et métayers. Ceux qui en possèdent ne sont pas nécessairement sécurisés. Il est dans l'intérêt d'une stabilité de production de promouvoir dans la Région et l'aménagement de nouveaux périmètres et la Politique Nationale Foncière pour la sécurisation des terres.

Le manque de ressources énergétiques, et des tarifs prohibitifs de l'énergie thermique

Constat est fait que l'énergie disponible à Morondava est la seule à permettre des investissements industriels, mais elle est quantitativement limitée, et accessible à un coup prohibitif (écart très important entre le prix de l'énergie hydroélectrique et celui de l'énergie thermique). Il s'agira, pour des raisons de compétitivité, de favoriser la péréquation des prix de l'énergie, et - la récente crise de la JIRAMA a démontré la nécessité - de trouver des solutions autres que l'énergie thermique dans la région: l'hydroélectrique (districts de Mahabo et de Miandrivazo), les éoliennes et les solaires.

Le manque de services financiers adaptés – un frein à l'investissement

Les services financiers des grandes banques sont centralisés dans la Capitale du pays, ce qui rend l'accès difficile car trop bureaucratique pour les acteurs de la Région. Le taux directeur de la Banque Centrale (actuellement 16%) n'est pas de manière à favoriser les emprunts pour l'investissement productif. En ce qui concerne les services de la banque rurale de proximité existante dans le Menabe, son rayon d'action est encore limité, en plus ses taux

Page 56 sur 89 d'intérêts sont élevés, et les services de crédit offerts ne pas forcément adaptés aux besoins réels de la grande masse des plus pauvres.

Le manque partiel de concepts et de stratégies spécifiques (ou sectoriels)

La Région du Menabe dispose d'un Plan Directeur Forestier Régional, élaboré en 2000 dans le cadre du projet POLFOR, et amendé en décembre 2002. Ce plan a été complété fin 2004 par le concept innovateur de SDC. Un PRDR (Plan Régional du Développement Rural) existe depuis 2004, ainsi qu'un Tableau de Bord Environnemental Régional (TBER). Récemment, une nouvelle stratégie prometteuse en matière de Conservation et Développement a été conçue entre les acteurs régionaux (sous conduite du CRD-Menabe) et le MinEnvEF, répondant à l'initiative de Durban. En dehors de cela, aucun secteur (ou domaine) dispose d'un document ayant valeur d'orientation pour le développement à long terme.

Une régionalisation encore incomplète

La Région est mise en place depuis septembre 2004, et son exécutif est pleinement fonctionnel. Le Comité Régional (l'organe délibérant, le "Parlement Régional"), conçu dans la loi du 17 juin 2004 à l'image des CRD en étant composé de collèges d'acteurs, est constitué mais pas encore fonctionnel. Le transfert de moyens ne suit pas encore le transfert de responsabilités et de pouvoirs. La déconcentration de certains Services de l'État est un fait, d'autres devront suivre. Les possibilités d'appui de la Région aux Communes sont limitées par le manque de moyens.

Principal acquis par contre: le dispositif régional de mise en œuvre du PRD Menabe, basé sur le "ménage à trois", en associant L'Exécutif Régional, le Comité Régional et le Comité Régional de Développement (CRD-Menabe). Au fait, le CRD-Menabe existe depuis avril 1996, est reconnu par arrêté de la Région du 31 mars 2005, et assure un certain nombre de missions indispensables à la mobilisation et à la concertation des acteurs, ainsi qu'à l'appui aux Communes. Le CRD-Menabe abritera notamment un "Centre de Ressources Régional" (CRR), sensé gérer un "Système d'Information Régional" (SIR). Le CRD-Menabe considère aussi, en dehors de l'appui aux Communes, comme une de ses missions principales: la mobilisation et la participation permanente des acteurs organisés de la Région, regroupés sous formes de collèges au niveau des 5 districts de la Région.

Page 57 sur 89 Chapitre 2 : Diagnostic du Dabara

Pour le diagnostic ci-dessous, l’analyse sera basée surtout des enquêtes effectuées aux Usagers de l’eau du réseau hydro-agricole Dabara et aux Administrations et Responsables de gestion de ce réseau même. Cette recherche a le but de présenter les contraintes qui affectent l’utilisation du réseau Dabara dans la production agricole de Morondava et sa conséquence dans le développement de la région Menabe. De ce qui étaient dit ci- dessus, Menabe a une vaste superficie cultivable qui n’est pas encore exploitée alors que l’agriculture est la première source de richesse de la région et que la région ne peut se développer sans avoir les surplus de production car c’est la seule voie de s’ épanouir. Mais le Dabara se trouve dans une situation inquiétante alors qu’il assure presque la moitié de la riziculture du Menabe dans les deux districts notamment le district de Mahabo et de Morondava.

2.1. Les atouts et les forces du Dabara

D’abord, l’existence même de ce réseau dans la région du Menabe est un grand atout pour la filière riziculture de la région. Si les autres Régions sont souvent en dépendance de la saison de pluie pour la riziculture, Menabe, sur ces rizières avantageuses du réseau, pouvait faire jusqu’à trois fois la récolte l’année. La production rizicole induit de l’utilisation du réseau est presque la moitié de la production rizicole de la Région. Le réseau est ravitaillé par des grands bassins versants à l’amont du barrage comme la rivière Morondava. Depuis sa création, le réseau procure de l’eau nécessaire pour toutes les rizières irriguées. A part l’irrigation des rizières, le réseau est aussi utilisé comme l’eau de consommation alimentaire, pour la lingerie, source d’eau pour les bétails et la plus importante source d’eau pour le JIRAMA de Morondava. La gérance du réseau est assurée d’ une part par la direction régionale du génie rurale de Morondava et d’autre part par les Associations des Usagers de l’eau comme le « fikambanambe », et « Tantsahamiray ». L’existence des lois et «Dina » créées par les Usagers est une condition de bonne fonctionnement durable du réseau hydro-agricole Dabara. L’aide Suisse en cas de Catastrophe (ASC) viendra au secours de la région sinistrée dès septembre 1991, rapidement appuyée financièrement par le FAC, l’USAID, et surtout la CFD ; elle étendra son action sur une période de 4 ans, jusqu’en juin 1995. Dans le même temps les populations du Delta ont pu rétablir rapidement, avec l’ASC et la CIRGR, l’approvisionnement en eau direct par le canal Hellot remis en service, et reprendre ainsi une activité agricole sensiblement comparable à celle d’avant cyclone.

Page 58 sur 89 2.2. Les contraintes et faiblesses du Dabara

Avant les années 2000, le réseau Dabara pouvait irriguer toutes les zones existantes. Les zones étaient exploitables tout au long de l’année. Mais après ces années, le réseau commençait à diminuer sa capacité d’atteindre toutes les zones. Cependant, les Usagers de l’eau se limitent de la superficie atteinte par le réseau. Il y a une inégalité d’obtention de l’eau ; les zones intermédiaires et delta en sont les victimes de l’insuffisance de l’eau. Tout cela n’est que la suite du cyclone Cynthia en 1991. A la mi-février 1991, la région a subi le passage de l’important cyclone Cynthia, dont les ravages définitifs sur le réseau hydraulique ne doivent cependant pas faire oublier la profonde dégradation qui s’était produite antérieurement, comme conséquence des désordres de la gestion collective. Lors de la réalisation des travaux de réparation d’urgence des dégâts cycloniques (lancées des 1991) on relèvera et rebouchera 59 prises d’eau sauvages sur le canal principal. Les cyclones sont des calamités naturelles qui frappent régulièrement telle ou telle partie de Madagascar ; on ne peut rien contre leur avènement, il faut apprendre à contrer efficacement leurs effets. En revanche, les mauvaises gestions des réseaux hydrauliques collectifs sont des calamités humaines, et comme telles inacceptables. La réalisation de la réhabilitation du réseau Dabara n’a pas pu être achevée suite aux plusieurs causes. Les Bailleurs de fonds interrompaient leurs financements à cause de non respect du contrat effectué et le désengagement de l’État dans l’assurance du programme. Les Usagers de l’eau n’accomplissent pas leurs tâches dans le contrat ; 20% des UE seulement participent aux engagements établis, alors que les bailleurs se désengagent si les UE n’effectuent pas leurs engagements. En effet, parmi les partenaires impliqués ou concernés, peu ont pu faire prévaloir durablement le bien fondé des orientations prises et l’impérieuse nécessité de leur mise en œuvre (Autonomie de gestion, équilibre financier, rigueur dans le fonctionnement de l’unité technique et la collecte des redevances), l’irresponsabilité et le non respect des engagements ayant largement prévalu. Pour la réhabilitation et l’entretien du réseau, la fédération du réseau doit effectuer une cotisation de 12000 Ariary de chaque Usager mensuellement ; cela n’était réalisé qu’à 20% seulement et la cotisation était modifié à payer annuellement mais le même problème revient. Même si les organes constitués du « Fikambanambe » (Assemblée Générale, conseil d’Administration, cellule technique) ont à peu près exécuté leurs tâches avec des retards sur le calendrier prévisionnel, ils n’ont cependant pas assumé leur fonction. L’application des « Dina » et le recouvrement des redevances constituent le point le plus faible et sont incontournables. La situation stagne à 12% alors qu’à l’heure actuelle on devrait être à 100%. C’est qu’il y a un blocage. Les Aides sont arrêtées en 1996, depuis la gestion du réseau hydraulique s’est perturbée. Par conséquence, la dominance des canaux sauvages se multiplie de temps en temps. La non coopération des Administrations, responsables et les UE est née et persiste jusqu’ à nos jours. Pourtant leur entente mène à une solution du problème afférent du Dabara. De plus l’État n’a pas de budget pour le réseau du moins pour sa réhabilitation. Cependant, le réseau hydraulique s’entrave progressivement. Le canal est mal entretenu. L’eau n’arrive plus normalement dans la zone en aval. Seule la zone en amont qui bénéficie normalement le réseau car le canal ne parvient plus à irriguer l’eau jusqu’en aval. L’ensablement du canal s’aggrave de jour en jour sans une intervention de tous. Si le réseau avait 6 mètre de largeur, maintenant il n’a que 3 à 4 mètre seulement. Le dédit de l’eau arrivé en aval est très inférieur à la normale alors que ça doit être partagé avec une égalité de débit soit 2,5m3. Le réseau pouvait encaisser jusqu’à 14m3 de débit en saison de pluie et pouvait diminuer jusqu’à 5m3 la saison sèche ; d’où l’alternation des zones qui favorise la réduction de la production et l’espace cultivé. Si l’eau a pu subvenir aux besoins des Usagers durant l’année maintenant il ne peut que 4 mois seulement.

Page 59 sur 89 Au début, la création du réseau a pour objectif d’irriguer 6000 hectares de rizière seulement avec un débit de 12 m3. Mais à présent, il doit irriguer plus de 12000 hectare de rizière dont ce qui n’était pas prévu au début.

2.3. Les opportunités du réseau Dabara

Divers sont les projets de développement et ONG à Madagascar et que la Région Menabe est bénéficiaire. A Morondava, il y a la présence de l’ANGAP et SAHA qui sont des ONG assurant le développement rural. La protection de la forêt en est une des plus grands objectifs de ces ONG. Leur but est de préserver la nature et la meilleure condition de l’environnement et le climat mais c’est une chance saisie du Dabara pour espérer une source de la tombée de la pluie pour compenser le manque de l’eau. Étant observé que des reboisements ont été effectué depuis quelques années du au programme « Madagascar naturellement ». Le tourisme est une opportunité car les touristes peuvent faire des commentaires et montrer aux paysans des idées utiles pour la meilleure utilisation du réseau. Et il est possible que les touristes auront l’occasion et l’opportunité d’informer l’État. La population jeune de Morondava est une opportunité de main d’œuvre pour la réhabilitation du réseau si le budget de réparation existerait. Et la population est une population solidaire. La crise du Siranala et la presque Dissolution du SUCOMA pourraient être avantageux pour la gestion du réseau hydraulique car le fonctionnement du SUCOMA pénalise les zones en aval et perturbe la gestion et l’organisation du réseau.

2.4. Les menaces du réseau Dabara

Depuis une dizaine d’année, Menabe a subit du changement climatique fréquent. Des cyclones envahissent la Région presque tous les années. Vu que le canal de Dabara est assez amortit, la venue du cyclone chaque année représente des risques important de sa survie. L’insécurité de la région est une menace à ne pas sous-estimer car son existence entraine les responsables du réseau à faire des descentes sur terrain et faire une suivie de l’état du canal. Le plus inquiétant est le désordre politique depuis 2001-2002 jusqu’à nos jours. Le réseau est devenu un outil politique de la région. En savant que le disfonctionnement du Dabara provoque une importante tension et désordre sociale, les politiciens de la région en profitent pour gagner une place politique ou manœuvrer une salle coup politique.

Page 60 sur 89 Chapitre 3 : les solutions et stratégies pour le développement à la région du Menabe

3.1. La "Redynamisation de l'économie régionale" est à la base du système.

C'est le cœur du système qui "pousse", crée des richesses, et associe la société civile et le secteur privé. Il comprend : i) quatre secteurs porteurs : la riziculture, les légumineuses, la pêche et l’aquaculture, le tourisme et l’éco tourisme ; ii) ainsi que deux secteurs prometteurs à potentiel intéressant mais encore à explorer : l’élevage (filière bovin viande), les ressources minières et pétrolières.

Les quatre secteurs porteurs serviront de leviers principaux pour la redynamisation. Cette dernière ne peut être déclenchée sans la réalisation des conditions pour sa réussite : les conditions de base, les mesures incitatives et les mesures d'accompagnement.

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Schéma 1 La redynamisation de l'économie régionale : l'axe qui pousse et crée des richesses

Page 62 sur 89 La logique de la "Redynamisation de l'économie régionale » est construite pour être cohérente entre les différentes composantes du système. Les quatre "Secteurs porteurs" sont les secteurs à considérer comme potentiellement dynamiques, servant de leviers et pouvant donc assurer la principale croissance économique.

Secteurs porteurs • Riziculture • Légumineuses : filière grains secs, filière arachide • Pêche et aquaculture • Tourisme et éco tourisme

Les deux "Secteurs prometteurs, à explorer ultérieurement", sont les secteurs qui pourraient devenir des secteurs porteurs un jour, mais pour lesquels les données actuellement disponibles ne permettent pas encore un classement pareil. Ils ne seront pas développés dans les axes stratégiques.

Secteurs promoteurs, • Elevage (filière viande bovine) à explorer ultérieurement • Ressources minières et pétrolières Les « Conditions cadre de réussite » regroupent les facteurs déterminants pour le déclenchement de l'action économique. Nous distinguons trois groupes de conditions de réussite. L'action publique, comme celle des services techniques et des acteurs économiques, porteront essentiellement sur les trois groupes de conditions de réussite qui sont les suivants. Les conditions • Infrastructures de transport de base • Électricité et énergies renouvelables • Infrastructures & services de communication et d’information • Sécurisation foncière • Sécurité des biens et des personnes

Les mesures • Plan directeur d’aménagement du territoire incitatives • Centre des Services Agricoles • Centre des Services non agricoles • Société d’investissement et de participation • Société d’aménagement, des travaux ruraux et d’expertise • Incitation à l’investissement privé

Les mesures • Centre de Ressources Régional (CRR) d'accompagnement • Système d’Information Régional (SIR) • Chambre d’industrie, d’artisanat et de commerce • Chambre d'Agriculture • Professionnalisme : formation, formalisation • Exploration et innovation (initiatives)

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La "Redynamisation de l'économie régionale" est le levier de la croissance rapide, mais n’est pas suffisante aussi bien pour le développement durable et que pour la sécurisation humaine et sociale

A ce titre, la « Redynamisation de l’économie régionale » traduite par la suite en axe stratégique de premier plan, doit être renforcée par d’autres axes stratégiques. C’est ainsi que les quatre axes stratégiques, brièvement décrits ci- dessous ont été définis.

Page 64 sur 89 3.2. Les quatre axes stratégiques

Axe 1 : Redynamiser l’économie régionale, en Quatre secteurs porteurs : donnant la priorité au développement • Riziculture des secteurs porteurs de croissance • Légumineuses : filière grains secs, filière arachide • Pêche et aquaculture • Tourisme et Eco tourisme

Conditions cadre de réussite : • Conditions de base • Mesures incitatives • Mesures d'accompagnement

Axe 2 :

Aménager le territoire et assurer la Doit assurer les bases de la pérennisation, du long terme des efforts gestion durable des ressources déployés en matière de redressement économique. Ceci dans l'intérêt naturelles de la durabilité, ou plus clairement, des futures générations.

Axe 3 :

Promouvoir le développement humain Se doit d'assurer une vision solidaire du développement. Il doit et assurer la sécurisation sociale permettre d'éviter que le développement économique ne profite qu'à

une petite partie de la population.

Axe 4 :

Mettre en œuvre le PRD Doit permettre d'éviter que le Plan ne reste que lettre morte. Cet axe

définit le pilotage de la mise en œuvre, et aussi les autres mesures à prendre pour assurer la mise en application des options prises dans le PRD.

Page 65 sur 89 Axe stratégique n°1 : Redynamiser l’économie régionale, en donnant la priorité au développement des secteurs porteurs de croissance L’axe stratégique n°1 est le système central de la réduction de la pauvreté dans le Menabe. Il vise les deux objectifs globaux suivants :

Objectifs • Faire les secteurs porteurs un levier de la croissance économique et de la réduction de la globaux pauvreté : la riziculture, les légumineuses (filière grains secs, filière arachide), la pêche et l’aquaculture, le tourisme et l’éco tourisme.

• Assurer les conditions cadre de réussite, par rapport aux secteurs porteurs et aux autres perspectives sectorielles : les conditions de base, les mesures incitatives, et les mesures d’accompagnement

Cadrage par rapport aux objectifs du Millénaire et du DSRP

Objectifs Objectif Réduction de l'extrême pauvreté et de la faim et Cibles du millénaire Cibles • Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour • Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffre de la faim

Objectifs Objectif global Réduction de la pauvreté par 50% en 2015 généraux et spécifiques Objectifs Prolongement de la chaîne des valeurs par le passage d'une économie du DSRP économiques de subsistance à : généraux • une économie de marché • l’économie industrielle et de services (agro industrie, tourisme, autre)

Quelques • Augmentation de la production agricole de 100 % en 5 ans et 200 Indicateurs1 % en 10 ans • Augmentation des exportations agricoles de 100% en 5 ans et 150 % en 10 ans • Augmentation du nombre annuel des touristes : de 160.000 en 2003 à 400.000 en 5 ans, et à 800.000 en 10 ans

1 Choisis par rapport aux secteurs porteurs du PRD Menabe

Page 66 sur 89 * Secteur porteur et stratégique "Riziculture" Contexte et justifications

Au niveau national La filière riz constitue la première activité économique en terme de volume, générant une valeur ajoutée de 2 661 Milliards de FMG en 19991 : 12% du PIB en termes courants ; 43% du PIB agricole. Les performances du secteur rizicole déterminent celles du secteur agricole, et donc de l’économie nationale.

Au niveau régional

C'est de loin la première culture vivrière assurant la subsistance des producteurs. C’est également le secteur productif qui génère le plus de revenus à la population agricole.

Graphique 11 Estimation des revenus générés par les principales cultures (Année 2001)

Bases et Hypothèses de calculs2 (année 2001) 70 000

60 000 Revenu brut (million de Fmg) Production % Vente Prix Revenu monétaire (million de Fmg) 50 000 (tonne) (Fmg/Kg)

40 000 Paddy 68 520 35 1 000

30 000 Manioc 42 520 70 400

20 000 Maïs 4 250 60 850

10 000 Patate 7 180 70 450 Haricot 2 340 90 1 250 0 Paddy Manioc Maïs Patate Haricot Pois du Arachide Pois du cap 2 285 90 1 250 cap Arachide 1 650 90 1 400 Sources : - Production : UPDR Monographie Menabe, 2003 - Vente : ROR, 2004 (pour le riz/paddy) ; hypothèses (pour autres cultures) - Prix : prix moyens pratiqués aux producteurs établis à partir des données UPDR Monographie Menabe, 2003

1Sources : INSTAT ; UPDR Monographie de la région du Menabe, 2003. 2 Nous avons préféré d’utiliser les données de 2001 (UPDR Monographie du Menabe, 2003), tout simplement parce que c’est pour cette année qu’on a une série complète de chiffres permettant de faire une comparaison entre les différentes spéculations.

Page 67 sur 89 Au niveau régional C’est également la filière riz qui crée le plus d’emplois aussi bien dans le secteur productif que dans les autres secteurs amont et aval.

Secteur productif Ménages ayant la riziculture comme activité principale des systèmes de production : 51 % (ROR, 2004) à 55 % (notre typologie)

Secteur amont De la riziculture émane la demande régionale la plus importante en : - Fabrication et vente d’équipements/matériels agricoles (attelés, motorisés) - Semences et intrants agricoles

Secteur aval Secteur de premier plan de création d’activités de transport, de collecte, de transformation, et de commercialisation de produits : - Au moins 35 000 tonnes de paddy mis en marché - 75 unités de décortiqueries ayant une capacité globale de transformation de 2 000 tonnes paddy par jour

La situation actuelle

Une hausse historique de production depuis 2005

Après une assez longue série noire de stagnation de la production, due essentiellement à la baisse de la superficie cultivée, la situation s’est beaucoup améliorée depuis 2005. Le niveau de production de 1985 est de nouveau atteint grâce surtout à une amélioration nette du rendement.

Graphique 12 Tableau 27 Evolution de la production paddy (tonnes) des dix dernières Evolution de la superficie, de la production et du rendement du riz années

100 000 100 000 90 000 84 790 1985 1995 2000 2005 78 625 80 000 73 900 69 815 67 730 69 480 68 520 Superficie (ha) 49 880 nd 38 175 39 000 70 000 66 815

60 000 Production (t) 84 215 68 815 69 480 100 000 50 000 Rendement (t/ha) 1,69 nd 1,82 2,56 40 000

30 000

20 000 10 000 0 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2005

Sources : - Annuaire statistiques agricoles - DRDR Menabe (données 2005)

Page 68 sur 89 Le Menabe est excédentaire en riz

Durant la crise du riz de la période de soudure de 2005, le prix du riz a atteint un niveau incitatif pour les producteurs. L’impact sur la riziculture du Menabe a été immédiat. Pour la campagne agricole 2005/2006, la région aurait un excédent historique de production de 11 000 à 12 000 tonnes paddy (Tableau 28). Il est la résultante de la conjoncture de deux favorables : l’incitation par le prix d’une part, et le résultat global du projet Menabe « RRI » sur l’amélioration de la filière riz d’une part. Tableau 28 Niveau théorique d’autosuffisance en riz Année Année 2005 1999 Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3 Production (tonne) 67 730 100 000 100 000 100 000 Population (habitant) 338 500 402 000 550 000 690 000 Consommation1 (kg paddy/an/habitant) 220 220 220 220 Besoins paddy Menabe (tonne) 74 470 88 440 121 000 151 800 Excédent/Déficit (tonne) - 6 740 + 11 560 - 21 000 -51 800 Source Année 1999 : UPDR Monographie du Menabe 2003

Nous avons retenus comme scénario le plus réaliste l’hypothèse 1 (Nombre d’habitants estimé à partir de la Projection du RGPH 1993)

1Source : Etudes filière riz, UPDR FAO (145 kg riz blanc ou 220 kg paddy), Résultats enquêtes ROR (136 kg riz blanc ou 215 kg paddy)

Page 69 sur 89 Les opportunités La demande n’est pas en ait encore satisfaite au niveau national, et est toujours soutenue au niveau régional Le marché du riz est garanti, étant hautement stratégique pour la stabilité politique du pays. Le riz reste la denrée alimentaire de base des malgaches, et le restera toujours encore pour longtemps.

Au niveau L’UPDR/MAEP a simulé une estimation du déficit en riz de la campagne 2004-2005 en fonction de national deux hypothèses de niveaux de consommation (115 et 130 kg/hab.), le total cumulé du déficit début 2005 devait ainsi s’élever entre 126.000 et 411.000 t de riz blanc. L’atelier d’août 2004 a retenu une hypothèse de 200.000 tonnes de déficit, soit l’équivalent de 308 000 tonne paddy. La FAO estime les besoins d’importations céréalières de Madagascar pour la campagne 2005/2006 à 174 000 t au total, volume qui devrait être couvert par des importations commerciales de l’ordre de 139 000 t1.

Au Menabe Il est inutile de souligner l'importance du riz comme premier aliment de base de la population. La consommation moyenne régionale est de 136 kg riz/personne/an à 145 kg riz/personne/an2. Ce qui porte au moins à 86 000 – 89 000 tonnes les besoins en paddy du Menabe. La région serait excédentaire de 11 000 à 12 000 tonnes paddy en 2005. Par rapport à sa situation géographique, elle peut devenir le grenier à riz pour les régions voisines. L’environnement économique et institutionnel du moment devient de plus en plus incitatif à la production rizicole.

Après la hausse des prix du riz en 2005, les ratios « coûts de facteurs/prix du paddy » se sont améliorés, pouvant inciter les riziculteurs à intensifier et/ou étendre davantage leur production, et créer des excédents commercialisables. Mais cette situation risque d’être précaire vu la situation de début 2006. Suite au sur stockage de paddy de l’année dernière fait aussi bien par les paysans et que chez les collecteurs, les prix sont entrain de chuter. Le soutien des prix n'est donc pas toujours assuré.

La majorité des grands projets programmes existants ou en vue dans le Menabe est impliquée, en appui direct ou de façon indirecte, dans l’amélioration de la filière riz : - Services d’appuis : DRDR, CMS-Mahabo, PSDR, SAHA, FERT, CECAM, AFDI, ACORDS, FIDA, MCA, 5 CSA. - Etablissements de formation pour les jeunes paysans: FOFAFA, Collège Agricole de Bezezika, Famille Rurale de Tanambao/Ankilivalo - Projet prioritaire Région Menabe en « RRI »

Le contexte international donne un signal favorable pour l’exportation du riz malgache. Après une hausse importante, les cours du riz au niveau international devraient permettre au riz malgache de redevenir compétitif à l’exportation, surtout vers les marchés du COMESA, de la SADC, et du COI. Ceux-ci sont des importateurs nets importants de riz et s’approvisionnent généralement hors Afrique. Étant donné sa situation

Page 70 sur 89 géographique, Madagascar devrait y avoir une opportunité à saisir en avantage comparatif. Le Menabe est-il en mesure de se lancer à terme dans cette ouverture vers l’exportation ? Les risques et les menaces

• Si l'entretien des ouvrages n'est pas réalisé à temps, la production va chuter • Des défaillances dans le système rizicole, s'exprimant par une chute de production, peuvent favoriser la recrudescence de l'insécurité rurale • Inondations perpétrées à partir des bassins versants (de la Tsiribihina, de la Morondava et du Mangoky sur sa rive droite), entraînant la destruction de cultures, de réseaux et l'ensablement de rizières • Sans mesures valables de régulation, le niveau du prix du riz risque d'osciller trop fortement.

Les atouts et les forces Le potentiel en amélioration de la production rizicole est énorme. Les possibilités en extension en superficie physique existent1 : • Superficie potentielle en capital terres rizicultivables : 46 000 ha • Superficie actuelle des périmètres hydro agricoles : 26 760 ha • Superficie actuelle des rizières convenablement irriguées : 11 000 à 12 000 ha (30-45%) • Potentiel important en eaux de surfaces et souterraines utilisables pour l'irrigation gravitaire et la riziculture de décrue

Le climat est favorable. Les températures permettent de pratiquer plusieurs cycles de culture. Le potentiel en superficie exploitable est la suivante : • 25.000 ha en VaryTsipala • 21.000 ha en Vary Be • 85% en système irrigué, le reste en décrue L’exploitation effective varie d’une année à une autre : elle oscille autour de 40 000 hectares ces cinq dernières années (39 000 ha en 2005, soit 85% de taux d’exploitation)

Les marges possibles en amélioration de rendement sont encore larges : • Niveau de rendement des dernières années : moins de 2 t/ha • Augmentation sensible des rendements observée depuis 2005/2006 : 2,5 t/ha • Rendement potentiel en milieu paysan (moyenne régionale) : 3-4 t/ha

Page 71 sur 89 Les contraintes et les faiblesses Différentes contraintes pèsent sur la production rizicole du Menabe.

• La capitale « eau » est sous exploité et mal géré :- certains cours d'eau ne sont pas encore mis à profit de la riziculture irriguée en système gravitaire ; les nappes d'eaux souterraines ne sont pas mises à profit de la riziculture irriguée en système de pompage - manque de professionnalisme sur le fonctionnement des Associations des Usagers de l'Eau (AUE) ; défaillance des AUE dans la maintenance et l’entretien des réseaux hydro agricoles ; gaspillage de l’eau en système traditionnel de riziculture (économie possible de 33% en système amélioré) ; non harmonisation des calendriers culturaux, etc.

• La pression combinée de la dégradation des bassins versants et de la fréquence des inondations (liée à la fréquence des tempêtes et des cyclones) menace en permanence la viabilisation et la rentabilisation des aménagements hydro agricoles et des périmètres irrigués.

• L’enclavement de nombreuses zones de production et la dégradation des pistes de dessertes constituent un goulot d’étranglement. La situation favorise des distorsions en matière de formation et de régulation des prix. Les riziculteurs, pour la majorité non organisés et mal outillés pour y faire face, en sont les premières victimes.

• La pression des bios agresseurs du riz devient de plus en plus forte. Il s’agit de la pyriculariose, de la virose, et des poux.

Page 72 sur 89 La riziculture du Menabe manque de professionnalisme.

Différents constats permettent de l’attester. Ce n’est pas dans ces conditions que le Menabe va pleinement gagner sa bataille du riz et ses ambitions. • Le retrait des services publics de la vulgarisation agricole laisse un vide institutionnel au niveau de l’encadrement de masse et intensif des riziculteurs. Les actions menées par les projets/programmes en cours, les ONG, associations et groupements paysans sont, soit localisées dans l’espace, soit limitées dans le temps, soit les deux à la fois. • Le niveau d’instruction et de professionnalisation des producteurs est relativement bas. • Les opérateurs économiques s’impliquent peu dans les tables de concertation, encore moins dans la filière officielle "riz". • La mécanisation est limitée du côté des petits producteurs. Elle est en partie due au morcellement des parcelles • Le flux d'immigration est élevé, sans qu’aucune politique claire d'accueil et d'aménagement du terroir ne soit mise en place pour le transformer en véritable levier pour le take-off du développement rizicole. Orientation stratégique Objectifs spécifiques • Assurer la sécurité alimentaire de la région • Créer des excédents commercialisables pour le marché national • Viser des niches d’exportation (marchés et types de produit) dans lesquelles le Menabe a des avantages comparatifs

Page 73 sur 89 Stratégies et lignes d’actions

Stratégies Lignes d’actions

Élargir et préserver le capital physique en • Réhabilitation les périmètres existants périmètres irrigués • Protection des bassins versants • Redéploiement des investissements vers les petits périmètres irrigués et les périmètres communaux (beaucoup plus vulnérables aux risques naturels ; petits bassins de production assurant la subsistance de la majorité de la population) • Création de nouveaux périmètres (moyen et long terme)

Augmenter la production1 • Augmentation du rendement : de 2,56 t (situation 2005/2006) à 3 t/ha en moyenne régionale, à 4 t/ha dans les périmètres où l’irrigation est maîtrisée • Augmentation du taux d’exploitation des rizières disponibles (valorisation optimale des saisons rizicoles), et donc de la superficie cultivée Professionnaliser les producteurs • Renforcement des capacités des AUE • Amélioration des services agricoles publics et privés (formation, financiers, équipements, intrants, appui-conseil) : couverture géographique, qualité des prestations, etc.

Améliorer la disponibilité • Amélioration technique des différentes spécificités locales en systèmes et l’accessibilité en riz de consommation rizicoles de subsistance (riziculture de marais, riziculture de décrue, …) • Actions spécifiques pour l’approvisionnement en riz des zones déficitaires et enclavées

Soutenir les initiatives (publiques et • Étude de marchés privées) • Organisation des services d’appuis permettant de s’ouvrir sur le marché • Professionnalisation des producteurs d’exportation • Concentration des efforts sur les bassins rizicoles permettant de répondre aux exigences de l’exportation (normes, qualité, compétitivité, accessibilité, etc.) : Ankilizato, Dabara, Tsaraotana Mettre en place/opérationnaliser la plate • Régulation des marchés et des prix forme régionale « Riz » • Production de statistiques agricoles fiables et actualisés

Page 74 sur 89 Carte 11 Les périmètres irrigués

Page 75 sur 89 3.3 Conditions cadre de réussite par rapport aux secteurs porteurs et aux autres perspectives sectorielles

3.3.1. Les conditions de base

Infrastructures de transport Assurer l’intégration économique : interne, inter régionale, nationale, et internationale du Menabe Augmenter la période de l’année durant laquelle les voies intérieures de desserte sont accessibles

Électricité et énergies renouvelables

Augmenter le taux de couverture en électrification urbaine et rurale à tarif compétitif

Infrastructures et services de communications Augmenter le taux de couverture en services de l’information et des NTIC

Sécurisation foncière Assurer la sécurisation foncière

Sécurité des biens et des personnes Assurer la sécurité des biens et des personnes, en mettant l’accent sur la lutte intégrée contre les vols de bœufs L’accent mis sur la lutte contre les vols de bœufs n’a pas de relations directes avec les secteurs porteurs. Par contre il a des implications fortes sur les motivations de la population à s’y mettre. La capitalisation des gains dans d’autres secteurs de production en cheptel bovin est la forme d’épargne la plus utilisée pour les paysans qui n’ont pas accès aux institutions financières de proximité. La sécurisation de cette forme primitive d’épargne, mais encore d’actualité dans plusieurs localités isolées/enclavées en pays Sakalava, est un garant d’une sérénité pour produire, créer des excédents, et vendre sur le marché.

Page 76 sur 89 3.3.2. Les mesures incitatives

Instaurer un environnement favorable aux initiatives et à l’investissement productif Schéma Rôles et fonctions des partenaires des services d’appui agricoles

Rôles et fonctions des différents partenaires TOUS: Participation à la plateforme de programmation et de suivi du développment agricole au niveau du district.

Rôles spécifiques ETAT / DRDR OP / TT

- Maître d'ouvrage - Maître d'œuvre - Suivi et contrôle - Organisation et structuration des OP - Appui technique spécialisé - Organisation de la demande en - services conseil et techniques - Formation des OP, proffessionalisation paysanne et - diffusion des informations

ONG prestataires de services PRIVES CENTRE DE SERVICES AGRICOLES (CSA) - appui technico-écon. et - commercialisation des intrants et organisationnel au CSA des produits - relais de services technico-économiques pour - appui au renforcement des - appui aux micro-entreprises de les OP (R/D, appui à la demande, etc.) capacités humaines, tech. et transformation, production - capitalisation et diffusion des acquis méthodologiques d'équipements, etc. techniques et économiques - appui à la structuration paysanne appui au développment de filières - mise en relation avec les autres intervenants - renforcement des instititutions de - renforcement du crédit bancaire - appui à la professionalisation paysanne micro-crédit rural (formation) et appui au renforcement des OP - appui à la diffusion de l'information - diffusion des infor sur le marché - diffusion des informations tech. & - études spécialisées (BE) économiques

3.3.3. Les mesures d'accompagnement

Rendre disponible et accessible des informations fiables et actualisées Organiser et professionnaliser les acteurs.

3.3.4.Renforcement des organisations paysannes Situation au Menabe

De nombreuses organisations paysannes ont été mises en place dans le Menabe depuis les ouvertures créées par la troisième République dès 1991. La palette est large, elle comprend des groupements de base, des associations, des unions et des fédérations. Toutes ces organisations sont l'expression d'une conscience croissante de la nécessité de s'organiser, mais aussi de la réaction à des opportunités offertes par différents bailleurs de fonds. Nous distinguons trois groupes d'organisations paysannes : • Les "Associations d'Usagers de l'eau" (AUE), des organisations contraignantes pour les paysans cultivant du riz dans un périmètre irrigué, et dont les tâches sont l'entretien d'une partie du réseau et la gestion correcte de l'eau.

• Les organisations volontaires de tout genre, à vocation économique et sociale, orientées sur une filière ou créées pour répondre à des offres de prestations de service • La Chambre d'Agriculture1 (Tranoben'nyTantsaha), une institution complémentaire à la Chambre de Commerce, d'Industrie et d'Artisanat, et dont font partie les organisations paysannes volontaires.

1Conformément aux textes législatifs de 2002 et 2005 : Décret N° 2002-1198, portant création de la Chambre d'Agriculture de Madagascar, et Arrêté N° 4436/2005, portant approbation des Statuts de "Tranoben'nyTantsaha" et de ses structures

Page 77 sur 89

Dans le présent chapitre, nous ne traiterons que les organisations paysannes volontaires ainsi que les principales structures d'appui. La Chambre d'Agriculture trouve sa place et son importance dans le premier axe stratégique du PRD Menabe, en tant qu'une mesure d'accompagnement indispensable à la redynamisation de l'économie régionale. Certaines des organisations et associations paysannes présentées ci-après (voir liste) font partie de plusieurs fédérations, et la plupart des fédérations bénéficient d'appuis par différents projets/programmes de la Coopération Suisse (SAHA, Action de Carême), de la Coopération française (PpDA, AFDI), de l’Union Européenne (FERT) et de l’Église.

Orientation stratégique Objectifs spécifiques La région attache beaucoup d'importance au renforcement des organisations paysannes. Il s’agit de faire des OP un acteur économique principal et un moteur dans le dispositif du développement régional. Stratégies et lignes d’actions Stratégies Lignes d’actions

Faire du • Renforcement du Tranoben’nyTantsaha Tranoben’nyTantsaha, un • Restructuration des OP faîtières levier du développement • Organisation et restructuration des autres acteurs (membres associés) du agricole et rural développement rural

Faire des OP un objet Il faudra arriver à distinguer clairement entre les vocations des OP et la Chambre d’intervention et d’appuis, d'Agriculture – ce qui est clair sur base des textes officiels, mais qui n'est pas encore et non plus une seule porte évident dans la compréhension des acteurs. d’entrée technique Le CRD-Menabe pourra jouer le rôle de catalyseur pour la mise en route d'un processus de réflexion et de clarification. C'est la "Cellule de Réflexion et d'Orientation Stratégique" (CROS) du CRD-Menabe qui devra se charger de donner les impulsions nécessaires, en mettant aussi en place une Commission "OP" au sein du CRD-Menabe. Assurer à ce que les OP Les acquis accumulés des nombreuses organisations sont déjà considérables, mais les soient diversifiées, fortes défis restent immenses. Il faudra, d'une manière concertée entre les acteurs eux- et suivent le principe de mêmes et les structures d'intervention, aborder les questions de fonds même subsidiarité. concernant les organisations paysannes, ainsi que leurs différents niveaux de structuration.

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Liste des principaux réseaux et fédérations d’OP dans le Menabe Importance Couverture Réseau ou Fédération Objectifs géographique VFTM/TAMI - Défense des intérêts des - Fédération de 142 associations, agriculteurs auprès de comptant plus de 8 700 l’administration et des membres. intervenants agricoles, et - Active à : Belo/Tsirib., - Amélioration des revenus des , Morondava, paysans. Bemanonga, Besetroka, Bezezika, Ankilivalo, Ankilizato, Malaimbandy, et Ambatolahy.

CPM - Formation technique, Zone d’actions : (Coalition des Paysans de Madagascar) - Plaidoirie, défense des intérêts tout le Menabe des agriculteurs au niveau régional, - Partage d’expériences Réseau TsinjoAina - Libération des paysans de - Réseau de 442 groupements de lutte contre l'usure l'usure, de l'endettement fonctionnels d'épargne commune, chronique. totalisant environ 8.000 membres - A terme : l'empowerment des - Interventions dans 11 organisations paysannes. Communes Rurales sur l'axe Miandrivazo – Malaimbandy - Prévision d'extension sur cinq Communes Rurales d'Ankavandra FITAME Formations techniques et - Fédération comprenant 16 continues en : groupements. - Professionnalisation des - Active dans les districts de paysans Morondava et Mahabo, - Gestion agrobiologique des essentiellement dans le réseau sols d'irrigation Dabara - Diversification des cultures

Réseau Maraîcher Maîtrise de la 14 groupements dans le district (Tambazotran'nympambolytrakaatoMenabe) commercialisation de produits de Mahabo maraîchers par ses membres. 30 groupements dans le district de Morondava Réseau - Information et communication - Réseau d'écoute commune des Radio Magneva rurales par émission radio et de émissions de la radio associative

Page 79 sur 89 diffusion de cassettes d’écoute et rurale "Radio villageoise MagnevaMenabe" - Collecte des informations - Réseau très dense, comprenant locales pour être diffusé au un grand nombre de membres et niveau e la station radio de correspondants ruraux - Plate forme d’échange « soramagneva » d’information pour les paysans et les organismes d’appui HTM Herin'nyTantsaha, Mahabo Syndicat de paysans : Recherche et protection de l'intérêt commun FBU/RATAM - Renforcement de l'union entre (FivoriamBen'ny Unions) paysans - Amélioration des capacités et le savoir-faire paysans (foncier, socio organisation, gestion financière, …) - Interface entre les paysans et les services déconcentrés Fédération des femmes (FATM) - Amélioration des conditions 57 organisations de femmes dans de vie des femmes en milieu 3 districts : Mahabo, Belo sur rural Tsiribihina, Morondava. - Recherche de revenus supplémentaires - Intégration dans les structures de réflexion et de prises de décision Apostolat de la Mer - Diffusion de l'évangile à - Groupements de marins et (ECAR) travers une pratique et pêcheurs traditionnels, l'éducation, - Comptant environ 100 - Conservation de membres l'environnement et des ressources marins

Page 80 sur 89 3.4. Solutions correspondantes à la situation du Dabara

Le grand problème du Dabara est la non prise responsabilité de toutes les organes existants pour chercher une meilleur solution en but de réhabiliter le canal, réaliser des meilleurs entretiens et la bonne gérance du réseau. Alors il faut faire une refondation totale de tous les organismes de gestion et d’organisation du Dabara. Éduquer les Usagers de l’eau à savoir lutter contre les catastrophes naturelles et protéger le canal contre les possibilités de dégâts pouvant venir par les catastrophes naturelles. Cela permet de réduire l’apparition des canaux sauvages et d’éviter l’ensablement des canaux primaires et secondaires. Vu que le débit de l’eau procuré par le réseau diminue de temps en temps, il est indispensable de donner des formations aux Usagers de l’eau pour qu’ils puissent savoir comment économiser l’eau qui se trouve dans une situation de rareté. De plus qu’il est le seul réseau puissant de la région, il est à la base de la production agricole de Morondava. Or sa diminution de capacité a des répercutions sur la production agricole. La surface cultivée se limite et ensuite la production se limite aussi sauf dans le cas où l’agriculteur a des formations et pratique la modernisation de technique agricole. Comme le réseau hydraulique a l’avantage des bassins versants à l’amont, il faut envoyer des techniciens et des ingénieurs afin trouver des solutions pour profiter d’avantage de ces opportunités là. Du graphique présenté ultérieurement, la plupart de la riziculture se trouve dans les deux districts Mahabo et Morondava et qui sont bénéficiaires du réseau hydro-agricole Dabara. Alors que l’économie de la région se base sur l’agriculture et surtout de la riziculture. C’ est pourquoi la réhabilitation du canal est indispensable pour permettre l’économie de Morondava et de Menabe de se développer. A part la réhabilitation du réseau, les autres conditions de développement sont nécessaire à être assurer comme le niveau d’instruction de la population, la scolarisation, le niveau sanitaire et la sécurité sociale. L’insécurité force les paysans à vendre les moyens de travail comme les bœufs et de contempler seulement de petite culture pour l’autoconsommation. Alors ceci réduit aussi le rendement des paysans. Mais l’insécurité s’est amplifiée depuis la mauvaise irrigation du Dabara et les victimes, par l’incompétence à d’autre travail appartl’agriculture, se convertissent en bandits dit « Dahalo ». Alors la réparation du Dabara est un grand pas vers le développement de la région. De plus, avant Morondava était une région qui exporte du riz mais à présent cela n’est pas possible sans le bon fonctionnement du réseau.

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Conclusion

En résumé, la région Menabe est une région agricole. Son développement dépend incontournablement de l’amélioration de l’agriculture. Cependant il est au premier plan de la réhabilitation des infrastructures favorisant le développement agricole. La réhabilitation du réseau hydro-agricole Dabara permettra le développement agricole, du moins la riziculture. Le développement agricole dépend de la réalisation continue des surplus de production et que la majorité de la population vit dans le monde rural ; c’ est pourquoi la réparation du réseau est indispensable. Comme la région est excédentaire en riz. Après la réhabilitation du réseau l’exportation de riz est envisageable. La politique du développement rural sera plus qu’une simple politique de développement agricole ou augmentation de la production agricole. Et se s’assignant des objectifs socio-économiques complexes (développement intégré), elle ne pourra fonctionner et réussir que sur base d’une mobilisation consciente de la paysannerie et du monde rural, c'est-à- dire par la participation de la population, l’autogestion, la formation permanente… Tâche qui comportera deux temps : - la formation des cadres et ruraux : cours, sessions, stages de formations… - et le développement des techniques traditionnelles et moyens de production : vulgarisation, distribution, crédit… Ce qui suppose une bonne compétence technique et pédagogique de l’encadrement, mais aussi une adéquation des institutions. Ces institutions devront permettre en particulier une décentralisation et une participation des populations, c'est-à-dire la rupture des cloisonnements dus à l’ organisation trop verticale des services, afin de rendre possibles des actions plurisectorielles et cohérentes ; et une organisation des populations qui rende possibles : la création des instruments du dialogue permanent entre le projet (plan, programme) et la population , et une meilleure gestion des activités en fonction des objectifs du projet. Si la réhabilitation du réseau hydro-agricole Dabara serait effectuée, on trouvera un important surplus de la production agricole. Comme le surplus de production est synonyme d’une valeur ajoutée obtenue par les producteurs, alors les producteurs auront un pouvoir d’achat pour subvenir à leurs besoins et pourront aller de l’avant vers le développement. Des machines agricoles et autres matériels concernant l’agriculture pourront être achetées et entraineront la modernisation de l’agriculture et le développement technique des paysans. De la même sorte, les enfants de la brousse pourront aller à l’école et être éduquée comme tous les enfants du monde entier car ce sont les capitaux humains. Et que l’accumulation de connaissance est une source de développement. De plus, dans le monde rural, la santé des paysans est peu surveillé par les médecins à cause de la manque d’hôpitaux et des médecins sur place et que aller voir un médecin ou aller à l’hôpital en ville coute chère pour les paysans par la faible pouvoir d’achat. Mais la réhabilitation du réseau hydraulique Dabara crée plus de surplus de production agricole et de pouvoir d’achat alors ces paysans pourront assurer leur santé et travailler davantage et avoir encore plus de surplus qui s’accumule progressivement. La majorité de la population de la région Menabe sont des paysans alors il est indispensable de réhabiliter le réseau, car l’assurance du développement de la Région. Sa réhabilitation est un grand espoir de la population et un encouragement pour continuer à exploiter les richesses naturelles de la région et de ne pas faire l’exode rural. Alors la réhabilitation entraine une fixation du monde rural, un espoir et le développement agricole et de la région même.

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Bibliographie

-Ministère du développement rural et de la réforme foncière

-Secrétariat général, direction générale des services techniques

-Coordination nationale du projet de réhabilitation des périmètres irrigués RECENSEMENT DES USAGERS DE L’EAU DU RESEAU HYDRAULIQUE DE DABARA/ SYNTHESE / RAPPORT FINAL -Bureau d’expertise sociale et de diffusion technique. Août 1995

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-Ministère de l’industrie et du plan. Novembre 1959. – PERIMETRE DE MORONDAVA- DABARA / Etude préliminaire (annexes)

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Page 83 sur 89 Secrétariat général Coordination nationale du projet de réhabilitation des petits périmètres irrigués ENQUETES AGRO-SOCIO-ECONOMIQUES AUPRES DES USAGERS DU RESEAU DE DABARA ZONE BEDIMAKA RAPPORT PROVISOIRE Références : BEST/182/95/I

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-Direction régionale du Génie rurale à Morondava

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Nom : Kinara Prénom : Mampiray Elie Titre : L’Avenir du développement Agricole à Morondava, Région Menabe et le cas du réseau hydraulique Dabara Département Economie Option développement A U : 2013 – 2014 Nombre de page : 89 Tableaux : 35 Graphiques : 16

Résumé analytique :

Résumé du mémoire de maitrise intitulé : l’avenir du développement agricole à Morondava, Région Menabe et le cas du réseau hydraulique Dabara. La région Menabe est une région agricole. L’activité humaine et l’économie dépendent du secteur primaire. La région est riche en terre cultivable et des ressources naturelles sans parler que de l’existence des bassins versants, des rivières et des eaux d’irrigation. L’activité agricole le plus pratiqué est la riziculture assurée par la tombée de la pluie et l’existence du réseau hydraulique Dabara pendant l’année une vaste superficie de rizière. Ce réseau est en panne depuis la venue du cyclone Cynthia, en 1991, et n’a pas eu d’entretient nécessaire pour être en bon fonction. De plus, la gestion et l’organisation des Administrations et les usagers de l’eau ont échoué. Alors que la production agricole et le développement de l’agriculture de la région est en fonction de ce réseau. La superficie cultivée diminue à cause de l’insuffisance de l’eau irriguée par ce réseau. Alors la production diminue et aussi celle de la valeur ajoutée et le pouvoir d’achat. Cela entraine une incapabilité des agents à subvenir aux besoins voulus. Donc il y a un blocage au développement. C’est pourquoi la réhabilitation du réseau hydro-agricole Dabara est inévitable pour développer la région. Sa réhabilitation crée un espoir de la population à se développer par le gain de surplus agricole. Ensuite une modernisation de l’agriculture et de technique agricole sont possibles. Alors il y a une fixation de la population dans le monde rural et l’exode rural sera évité car c’est une source de sous développement. Après la réhabilitation du réseau hydraulique Dabara, le développement de Morondava et de la région Menabe est envisageable. Accompagner de l’application des techniques d’irrigation et du système de partenariat public- privé pour un meilleur résultat du développement rural . Mots clés : région Menabe, Morondava, développement agricole, riziculture, Dabara

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