La Sympathie Comme Révélation De La Valeur D'autrui
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La sympathie comme révélation de la valeur d’autrui Intersubjectivité, affectivité et axiologie chez Max Scheler dans Nature et formes de la sympathie Mémoire Yail Angela Peraza Herrera Maîtrise en philosophie Maître ès arts (M.A.) Québec, Canada © Yail Angela Peraza Herrera, 2018 La sympathie comme révélation de la valeur d’autrui Intersubjectivité, affectivité et axiologie chez Max Scheler dans Nature et formes de la sympathie Mémoire Yail Angela Peraza Herrera Sous la direction de : Luc Langlois, directeur de recherche RÉSUMÉ L’objectif de ce mémoire est de dégager la conception de Scheler à propos de la sympathie et de l’amour développée dans Nature et formes de la sympathie. Plus précisément, nous visons à montrer avec l’auteur que, contrairement à ce que proposent les théories psychologiques, lesdits sentiments constituent des actes purs émergeant d’une dimension supérieure, métempirique de l’homme, leur fonction étant de saisir certaines qualités également à caractère pur : les valeurs portées par ceux qui font l’objet de notre sympathie et de notre amour. Afin de mener à terme notre projet, notre premier chapitre abordera les conditions de base pour la rencontre intersubjective, thème sous-jacent de tout l’ouvrage. Nous montrerons alors que cette dernière est fondée sur deux actes à caractère eidétique : la conscience de l’altérité au sens général et la perception d’un autre au sens concret. Néanmoins, étant donné que cela n’est que le début du lien avec autrui, notre deuxième chapitre présentera –suite à la critique des théories psychologiques de la sympathie- la hiérarchie schelerienne des sentiments sympathiques, actes supérieurs à la perception. Ici nous expliquerons que c’est la sympathie dite « Mitgefühl », en tant que saisie affective de la valeur de l’existence psychique d’autrui, qui élève la rencontre à un niveau ontologique et éthique-axiologique plus haut. Or, Scheler défendra que le sommet de ladite rencontre se trouve dans l’acte de l’amour, sujet de notre troisième chapitre. Ainsi, une fois que nous aurons réfuté les perspectives psychologiques sur ce sentiment, nous décrirons les types scheleriens d’amour ainsi que leurs correspondances axiologiques. Notre cheminement conclura en montrant que l’amour spirituel, en visant la valeur de la personne spirituelle d’autrui, est le seul capable de mener la rencontre interhumaine à sa perfection morale. iii TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ ......................................................................................................................... iii TABLE DES MATIÈRES .............................................................................................. iv LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................... vi REMERCIEMENTS .................................................................................................... viii INTRODUCTION............................................................................................................ 1 CHAPITRE 1. FONDEMENTS DE LA THÉORIE SCHELERIENNE D'AUTRUI ... 8 1.1. La conception schelerienne de la réalité ............................................................. 11 1.1.1. Métaphysique ................................................................................................ 12 1.1.2. Anthropologie ............................................................................................... 15 1.1.2.1. Ontologie .......................................................................................... 17 1.1.2.2. Historicité ......................................................................................... 20 1.1.2.3. Affectivité et intersubjectivité............................................................ 22 1.2. La question de l’autre .......................................................................................... 28 1.2.1. La conscience de la sphère de l’altérité (Mitwelt)........................................... 28 1.2.2. La perception d’autrui en tant qu’autrui ......................................................... 30 CHAPITRE 2. LA RÉVÉLATION DE LA VALEUR EXISTENTIELLE D’AUTRUI: LA SYMPATHIE ....................................................................................................... 42 2.1. La critique des théories empiriques et métaphysiques de la sympathie ............ 43 2.1.1. Théories empiriques ...................................................................................... 43 2.1.1.1. La morale de la sympathie ................................................................. 43 2.1.1.2. Les théories génétiques...................................................................... 44 2.1.1.3. Les théories phylogéniques ................................................................ 49 2.1.2. Théories métaphysiques ................................................................................ 52 2.2. La conception schelerienne de la sympathie ....................................................... 54 2.2.1. Formes inférieures de sympathie ................................................................... 55 2.2.2. Formes supérieures de sympathie .................................................................. 63 CHAPITRE 3. LA RÉVÉLATION DE LA VALEUR PERSONNELLE D’AUTRUI: L’AMOUR .................................................................................................................. 71 3.1. La critique des théories naturalistes de l’amour ................................................ 73 3.1.1. Les théories positivistes ................................................................................. 73 3.1.2. La théorie freudienne..................................................................................... 76 3.2. La conception schelerienne de l’amour ............................................................... 83 3.2.1. Définitions négatives et positives de l’amour ................................................. 87 3.2.2. Formes de l’amour ........................................................................................ 95 iv 3.2.2.1. L’amour vital .................................................................................... 96 3.2.2.2. L’amour psychique .......................................................................... 102 3.2.2.3. L’amour spirituel : sommet de l’amour humain ............................... 103 CONCLUSION ............................................................................................................ 108 BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................... 116 ANNEXES .................................................................................................................... 119 v LISTE DES TABLEAUX Tableau 1. Stratification anthropologique et affective........................................................119 Tableau 2. Corrélation entre la hiérarchie des sentiments et la sympathie.........................120 vi Man, before he is an ens cogitans or an ens volens, is an ens amans1. 1 Max Scheler, « Ordo amoris » dans Max Scheler, Selected philosophical essays, trad. David R. Lachterman, Evanston, Northwestern University Press, 1973, p. 110-111. vii REMERCIEMENTS Je voudrais tout d’abord remercier mon directeur M. Luc Langlois pour sa précieuse orientation tout au long de ce cheminement. Face à mon double défi d’écrire dans une langue étrangère et dans le cadre d’une discipline nouvelle pour moi, M. Langlois a fait preuve d’une grande patience et d’une forte empathie, en rendant plus aisée la longue étape de rédaction. Ses corrections opportunes et ses commentaires éclairés, ainsi que ses paroles d’encouragement au fur et à mesure que le mémoire progressait, ont joué un rôle fondamental dans la conclusion de ce projet. Je tiens à remercier mes parents Marco et Amelga pour leur support inconditionnel depuis le jour que je leur ai annoncé mon projet d’études au Québec. Beaucoup de mercis également à ma famille maternelle, en particulier à ma tante Magda, pour se souvenir continuellement de moi dans ses prières, et à ma cousine Mónica, pour son accompagnement au quotidien malgré la distance. Je tiens à exprimer ma gratitude à mes amies au Québec pour leur compagnie chaleureuse et leur soutien continu pendant toutes les saisons que j’ai passées à la Belle Province. Leur amitié authentique a facilité le passage aux études aux cycles supérieurs dans un pays étranger. Ce mémoire a aussi été possible grâce au Programme d’Exemption des Droits de Scolarité supplémentaires dont j’ai été bénéficiaire entre 2013 et 2015. Enfin, je dédie ce mémoire à ma grand-mère Amelga, décédée durant mes études, pour avoir toujours été un vivant exemple de cohérence entre philosophie et vie, ce qui demeure l’une de mes aspirations existentielles les plus profondes. viii INTRODUCTION Dans son court essai en hommage à Max Scheler (1928), José Ortega y Gasset affirma que le positivisme avait fait de l’homme européen un « marcheur dans le vide ».2 Ce vide, nous dit le penseur espagnol, n’était que le monde lui-même, après que les sciences empiriques émergentes l’auraient vidé de toute essence, de toute consistance ontologique, en le réduisant à un ensemble de faits mécaniques, aléatoires et changeants. En ce sens, pour Ortega y Gasset, le mérite de Scheler avait été justement de nous faire redécouvrir le monde –particulièrement le monde de l’humain- comme un monde porteur d’une essence objective et éternelle, d’une manière d’être permanente