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7700 Mouscron MASSPOST N° Agrément P605267

ASSOCIATION FRANCOPHONE D’ ASBL FLASH AIKIDO N° 137 Magazine annuel de l’association Francophone d’aïkido ASBL Editeur responsable : Association Francophone d’Aïkido ASBL

Rédacteurs en chefs : Patrick Dignef David Mazure

Corrections orthographiques : Mireille Koninckx , Manon Heiremans

Photos : François Warlet, Rachid Khaldi, Isabel Wets, Sorin Toma, Irina Gaspar Illustration : Sandra De Greef Mise en page : Mazure David Impression : VPRIM - www.vprim.be

© 2020 Toutes reproductions interdites sans l’accord explicite des auteurs. Edito

Nous sommes en train de vivre un moment historique, un moment difficile qui a chamboulé notre vie quotidienne... Le 18 mars 2020, une date qui se retrouvera dans les livres de classe. Les enfants de demain en parleront sur les bancs de l’école. Cette date est bien sûr le jour où le confine- ment a été décidé par le conseil national de sécurité. Il est difficile maintenant de nous projeter dans l’avenir, tant de questions qui nous passent par la tête, où allons-nous ? Qu’allons-nous faire ? Qu’en est-il de l’Aïkido ? Personne ne le sait ! A l’heure où je vous écris, nous sommes au début du déconfinement du COVID-19, ce virus qui a atteint le niveau de pandémie touche le monde entier et surtout tous les secteurs. Du confinement strict au déconfinement progressif, afin d’éviter une seconde vague, nous devons garder une distance sociale de 1m50 et les masques sont recommandés, ce qui est malheureusement impossible avec notre magnifique art martial qu’est l’aïkido. Evidemment tout le monde espère une reprise rapide ou une solution afin d’éradi- quer ce virus qui nous détruit pas seulement physiquement mais socialement, psycho- logiquement et moralement. L’arrivée soudaine de ce virus a mis tout le monde à mal, remise en question sur notre mode de vie, sur nos priorités, mais surtout sur soi. Mais en y pensant, l’aïkido ne fait-il pas partie de ce chemin de questionnement sur soi ? L’Aïkido ne demande-t-il pas de se remettre constamment en question ? « Chaque fois que vous montez sur le tatami, montez comme si c’était la première fois. » Et si nous profitions de ce moment, de ce passage forcé, pour mettre notre Aïkido en pratique au-delà du tatami ? Le COVID-19 nous a mis un genou à terre, signe d’humilité, la sagesse veut que l’on prenne du temps pour réfléchir et se poser. L’Aïkido nous demande sagesse et respect dans nos actes, dans notre façon de vivre. Peut-être que nous pouvons montrer au monde, autour de nous, l’attitude juste, autour de nous grâce à notre art qui est considéré comme un art de paix et de maîtrise dans la bouche des néophytes. Votre flash a également subi le confinement, en effet l’annulation forcée des stages du dernier trimestre nous a restreint dans le nombre d’articles. Qu’à cela ne tienne, nous avons tout de même réussi à embellir et à remplir votre flash annuel. Je tiens à souligner et à remercier l’aide et le soutien énorme de David Mazure, qui s’est penché avec moi sur la création de ce flash qui, je l’espère, sera un petit plus pour maintenir nos liens qui nous unissent tous et toutes à notre art tant aimé qu’est l’AIKIDO. A tous et à toutes, je vous souhaite de bons moments de lecture et nous espérons vous revoir en bonne santé lors de la réouverture de nos clubs et de nos stages.

Pour votre flash Dignef Patrick.

Page 3

SOMMAIRE :

Edito Page 3

Le mot du président Page 7

Kagami Biraki Page 8

Anniversaire Club Page 9

Examens Pages 10 - 11

Camp d’été Pages 12 - 17

Envoyé spécial Iwama Pages 18 - 21

Envoyé spécial Corée Pages 22 - 25

Dojo Cho Louvain La Neuve Pages 26 - 33

Stage Commission Technique Pages 34 - 37

Stage Christian Tissier Pages 38 - 39

Inauguration Dojo Boncelles Pages 40 - 41

L’aïkido fait grandir Pages 42 - 43

30 ans Aïkikaï Namur Page 44

30 ans Shi Zen Dojo Pages 45 - 46

40 ans Sei Sho Kan Page 47

50 ans Cesam Page 48

Mérite sportif Hannut Page 49

Mérite sportif Soumagne Pages 50 - 51

Interview Jean-Pierre Jacquet Pages 52 - 53

Ia f /Dojo Cho / Stage CJ Pages 54 - 55

Section Junior Pages 56 - 59

Solution Flash 136 Page 59

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Le mot du président

Chères amies, chers amis,

J’espère que cette édition du Flash Aïkido vous trouvera, toutes et tous ainsi que vos fa- milles, en grande forme malgré la période difficile que nous vivons actuellement. Au moment où j’écris ces lignes, il m’est impossible de vous donner la moindre infor- mation quant à une date pour la reprise de nos activités, que ce soit au sein de nos dojos ou au niveau fédéral. Le respect de la distanciation sociale étant primordial pour la non pro- pagation du COVID 19, cette condition me paraît difficilement « contournable » de par notre activité et de par notre spécificité (nous avons toujours besoin d’un partenaire) hormis pour le travail en solo des armes que chacun peut mettre en application chez lui dès maintenant dans son jardin, maison ou appartement (dans ces deux cas faites attention à votre environ- nement). Une reprise en septembre me paraît plus réaliste mais attendons les recomman- dations officielles de toute façon pour cela. Habituellement, la vocation de cette publication annuelle est de vous relater les évène- ments qui se sont déroulés tout au long de la saison. Saison qui a été écourtée cette année par l’arrivée de ce virus et par toutes les mesures restrictives concernant notre pratique quo- tidienne qui s’en sont suivies. Cependant, jusqu’à mi-mars, cette saison n’a pas été bien différente des saisons pré- cédentes et a été très riche en événements nationaux et internationaux. Les stages de la Commission Technique et de la Commission Junior remportent toujours un franc succès, la qualité des prestations des candidats aux examens fédéraux, la performance de nos repré- sentants lors des évènements internationaux organisés par l’IAF, les 40 ans du Camp d’été, la venue tant attendue de Dojo Cho ainsi que le stage dirigé par Christian Tissier Shihan en février furent tous un succès et ont même dépassé nos prédictions les plus utopiques. Je voudrais revenir sur ce grand moment que fut la visite de Mitsuteru Ueshiba en oc- tobre dernier en Belgique, au Luxembourg et en France. Pour rappel, Mitsuteru Ueshiba est l’arrière-petit-fils du fondateur de l’aïkido O Sensei , il était donc pour nous très important que cette organisation remporte un vif succès car Dojo Cho prendra, plus que probablement, la succession de son père à la tête du Hombu Dojo dans quelques années. Quelle belle réussite et quelle belle image pour notre fédération tant sur le plan national, qu’international ! La Belgique a montré, une fois de plus, à l’Europe et au monde entier que le sens du mot accueil n’est pas un vain mot dans notre petit pays et que celui-ci répond toujours présent lorsqu’il s’agit d’organiser un évènement d’ampleur interna- tionale. Pour avoir passé plus de dix jours en sa compagnie, je peux vous affirmer qu’il a par- ticulièrement apprécié l’accueil sur et en dehors des tatamis, l’ambiance sur le tatami et le niveau technique de celui-ci, les découvertes culturelles ainsi que les moments ludiques que nous lui avons proposés. Il en gardera un bon souvenir et nous a même fait entendre qu’il se- rait prêt à accepter une nouvelle invitation. Notez qu’il sera fin octobre 2021 au Luxembourg pour célébrer les 50 ans d’existence de la Fédération Luxembourgeoise des Arts Martiaux, une occasion de le rencontrer à nouveau, si la situation le permet bien entendu. Habituellement, je termine le mot du Président en annonçant les prochains rendez-vous, malheureusement cette année la fin de saison est marquée par l’annulation de toutes nos manifestations. Comme vous le savez déjà, l’édition 2020 du camp d’été avec Miyamoto Shihan n’aura pas lieu. Cependant, les membres du Conseil d’administration et moi-même travaillons à prépa- rer l’avenir afin que tout soit prêt pour relancer sur les chapeaux de roues la prochaine saison dès que la pratique sera permise. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de la suite. D’ici là, prenez soin de vous et de vos proches ! Je souhaite que la lecture de cette édition du Flash Aïkido vous soit agréable et vous per- mette de vous remémorez tous ces bons moments passés ensemble sur le tatami. A bientôt,

Benoit Toulotte, Président

Page 7 Promotion Kagami Biraki

GODAN

LEBOUT Jean GILLET Odette (Aïkido club La Louvière) (Budo club Samouraï)

ROKUDAN

AMEYE Michaël GASPARD Michelle GILLARD Jean-Marc (Suu Dojo) (Kome Dojo) (Shugyo Dojo)

Page 8 Anniversaire Club

- Le Go Kyo Ryu pour leurs 10 années d’affiliation à l’AFA;

- Le Togishi Dojo pour leurs 10 années d’affiliation à l’AFA ;

- Le Kobukaï Aïki pour leurs 20 années d’affiliation à l’AFA;

- l’Aïkido Club Henri-Chapelle pour leurs 30 années d’affiliation à l’AFA;

- l’Aïkido Club Moortebeek pour leurs 50 années d’affiliation à l’AFA;

- Le Césam pour leurs 50 années d’affiliation à l’AFA.

Page 9 Les candidats promus en cette session du 23 novembre 2019 SHODAN

BEN ABDELKADER Noure- HOEKMAN Clément dine (HIKARI ) (REN SHIN KAN)

MERCKX Aurélie INGELS Kristof LUKUSA Kazadi Andre VERHELST Théo (REN SHIN KAN) (AIKIDO TIENEN) (SEI SHO KAN) (BUDO CLUB SAMOURAI)

SANDAN

GIANQUINTO Giovanni HEYNE Dimitri PERAZZINI Valentina (AIKIKAI HERSTAL) (AIKIDO CLUB VISE) (REN SHIN KAN)

Page 10 NIDAN

BAYOT Olivier FERARD Jean-Marc HEIREMANS Manon (AMA TSU CHI DOJO) (SEI SHO KAN) (SANKAKU DOJO)

MENJOIE Daan ROCK Erwin SCHIFFELERS Georges VANBOECHOLT Alexis (AIKIDO TIENEN) (AIKIDO TIENEN) (AIKIKAI HERSTAL) (AIKIKAI HERSTAL)

YONDAN

DANSE Dylan KEPPERS Laurent VANOSMAEL Fabian (AIKIKAI HERSTAL) (AIKIKAI HERSTAL) (AIKIKAI SOUMAGNE)

Félicitations à toutes et tous, ainsi qu’à vos professeurs !

Page 11 Ensuite LA soirée ! M. Delmelle, chef de cuisine de la résidence Olympic ème et Mme Michaux, directrice du Centre Adeps « La 40 Fraîneuse », nous ont proposé une formule originale : le premier verre était offert par le centre Adeps, il s’agis- sait d’une bière locale, la Bobeline (il en existe 4 sortes, Anniversaire du un très bon produit fabriqué à Spa), accompagnée d’un produit également local, le fromage de Sarté, cuisiné en camp d’été fédéral apéritif. Les plats étaient au choix à partir d’une baraque à frites Témoignage de M. Dany LECLERRE Shihan, Dojo cho - installée sur la terrasse du restaurant de l’Olympic : bou- 7ème Dan -Organisateur du camp d’été depuis 1979 let à la liégeoise ; vol-au-vent/frites (avec possibilité de déguster les deux plats) ; tomates crevettes grises (frites cuites dans de la graisse végétale) et salade bar.

Pour le dessert : glace locale. Août 2019, le camp interna- tional d’été fêtait ses 40 années Tout cela partagé autour de mange-debout sous un très d’existence, il fallait célébrer di- beau chapiteau commandé en dernière minute compte gnement cet évènement. Ce fut tenu des prévisions météo (nous sommes en Belgique…). chose faite ! L’animation musicale assurée par un disc-jockey excep- Tout d’abord sur le tatami, en tionnel, M. Denis Garcia, au meilleur de sa forme ; ce qui maîtres de stage : Miyamoto nous a valu la visite, vers 23h30, de trois policiers, au de- Shihan, notre Senseï au camp d’été depuis 5 ans, et meurant très sympathiques, pour diminuer le son. La fin Christian Tissier Shihan, ayant dirigé le stage durant 20 de la soirée étant programmée à minuit car il y avait cours ans, revenu à Spa pour honorer notre célébration. le lendemain, cela n’a posé aucun problème.

Environ 300 participants dont la moitié de notre fédé- L’animation visuelle : des mois et des semaines de re- ration et l’autre moitié composée de pratiquants venus cherches de photos et souvenirs retraçant la vie du camp d’Allemagne, d’Australie, Bulgarie, Egypte, Espagne, d’été afin de réaliser un montage power point (grâce éga- Finlande, France, Hollande, Italie, Pologne, Russie, Suisse, lement au dévouement de notre ami Denis) projeté sur USA. six écrans. Ceux-ci ont permis de revoir des moments forts, amusants, émouvants aussi, de ces 40 années du camp d’été, que tout le monde appelle encore au- Un travail studieux, intense, concentré, dans une at- jourd’hui « camp de Wégimont » et de retrouver tous les mosphère chaleureuse durant les 22h30 de cours de la plus grands Senseï qui nous ont fait l’honneur d’y diriger semaine. des cours ; les leçons dans la cour du château sous les dif- férents chapiteaux, dans les différents halls des sports de

Page 12 la région et les activités annexes telles le tir, le parachu- tisme, le bowling, les moules à Tongres etc..

Environ 180 participants à cette soirée dans une am- biance enflammée et remplie d’amitié dont on se souvien- dra longtemps. On a même vu Christian Tissier Shihan et Miyamoto Shihan danser ensemble.

Un très grand merci à Mme Michaux, directrice du Centre sportif, et à son personnel sans qui notre soirée anniversaire n’aurait pas été aussi réussie. À M. Delmelle, chef de cuisine de la résidence Olympic, pour ses précieux conseils et son support. Merci à M. Denis Garcia pour la formidable soirée « audio et visuel ». Merci à M. François Warlet pour la recherche des photos souvenirs depuis les 40 ans d’existence du camp d’été.

Merci, bien sûr, à tous les participants à cette soirée.

Page 13 Page 14 40 ans du Camp d’été : Fin janvier, une réunion entre Mme Michaux, Mme Leers (responsable logement), M. Delmelle, Dany et moi-même une belle réussite et un est planifiée. Au programme, mise au point de la logis- tique concernant les moments forts de l’évènement. Tout grand cru ! est passé en revue, depuis l’arrivée des Sensei et des parti- cipants jusqu’à leurs départs. Récit d’une organisation Une grande soirée anniversaire comportant une projec- tion de photos retraçant les quarante années d’existence et d’un long périple. du camp, un bon repas et une soirée dansante avec la pré- sence d’un disc-jockey doit être planifiée dans la semaine, Benoit TOULOTTE, Président AFA ce sera le jeudi soir. Cependant, celle-ci ne doit pas se ter- miner trop tard car il y aura bien cours le lendemain matin. L’idée des échoppes distribuant des spécialités locales en guise de repas est évoquée et, sur ce sujet, M. Delmelle, Il nous tenait à cœur, en raison de l’implication sans faille nous fait part de ses idées, expériences et contacts. Cette des fondateurs de ce camp pendant de nombreuses an- proposition a remporté le succès qu’on lui connait. nées et des anniversaires précédents, que le quarantième anniversaire soit tout aussi réussi et grandiose. L’affiche et les formulaires d’inscription au logement et repas sont envoyés et diffusés et les premières confirma- C’est pourquoi l’organisation et la planification de l’édi- tions ne tardent pas. Ce sera une grande édition sans au- tion 2019 débuta dès la clôture du stage 2018 lors de la cun doute ! réunion de débriefing habituelle en présence de Madame Michaux, directrice du centre sportif La Fraineuse et de La semaine précédant notre camp d’été, je rejoins Monsieur Delmelle, responsable des cuisines. Les idées fu- Miyamoto Sensei au Royaume-Uni, où il dispense les cours sèrent et une réflexion devait suivre afin que cette édition du stage organisé sur le campus universitaire de Worcester, soit exceptionnelle. afin de l’accompagner durant son voyage de retour pour la Belgique. L’idée de faire intervenir sur le tatamis les deux derniers protagonistes, à savoir Christian Tissier Shihan et Tsuruzo Au programme, vol depuis Bruxelles jusque l’aéroport de Miyamoto Shihan, leur est proposée et leur réponse fut Birmingham où un des organisateurs locaux m’attend, tra- immédiate, empreinte de respect mutuel, chacun tenant à jet en voiture jusqu’au lieu du stage. Quand enfin arrivé sur ce l’autre soit mis à l’honneur. les lieux, je croise Miyamoto Sensei qui m’invite à prendre « un » verre… Je participerai ensuite jusqu’à la fin de ce Compte-tenu de leurs agendas respectifs, une proposi- stage aux cours dispensés par les différents intervenants. tion d’horaire leur fut faite. Leur réponse fut toujours aus- si humble, chacun ne voulant pas assurer plus d’heure que Durant ce séjour, entre l’accompagnement de Miyamoto l’autre. Un horaire est déterminé, Miyamoto Sensei débu- Sensei et le suivi des cours, quelques imprévus ont dû être tera la semaine de stage et partagera à partir de mercredi gérés pour l’organisation de notre camp. La météo belge matin les cours avec Christian Tissier Sensei. prévoyant du mauvais temps spécialement pour la soirée

Page 15 commémorative des 40 ans ce qui a nécessité la location par notre DJ local Denis. Nous avons même eu la visite de d’un chapiteau pour nous permettre de tous vous accueillir nos amis policiers nous demandant gentiment de baisser au sec. la musique, occasion qui fut saisie pour clôturer douce- ment les festivités car je ne sais à quelle heure cela aurait Jeudi matin, le trésorier de British Birankai, Miyamoto pris fin sans leur intervention… Sensei et moi-même quittons Worcester en voiture pour un trajet de plus de quatre heures avec comme destina- Je profite encore de ces quelques lignes pour remercier tion Londres où nous logerons dans un hôtel non loin de la chaleureusement tout le personnel ainsi que la directrice gare Saint Pancras. Nous passons tous les deux une excel- du Centre Sportif de la Fraineuse, DJ Denis, toutes les lente soirée à échanger autour d’un bon repas dans un des personnes qui, à leur manière, ont contribués à faire de nombreux restaurants à proximité de notre lieu de villé- cette édition un véritable succès, ainsi que les membres giature. Néanmoins, il faut garder à l’esprit que nous pre- du Conseil d’administration qui ont activement participé nons très tôt le lendemain matin l’Eurostar en direction de à son organisation. Bruxelles. Je donne rendez-vous le lendemain à Sensei afin de l’aider à descendre ses bagages, il m’attend et à même commencé à en descendre une partie (Miyamoto Sensei ne voyage jamais léger…). Nous sommes bien à l’heure pour notre départ et prenons cette fois le train pour Bruxelles où Dany nous attend afin de continuer notre route vers MERCI !!! Spa. La suite de notre périple se passe sans problème pour, ENFIN ! atteindre Spa où nous resterons un peu plus d’une semaine. La suite vous la connaissez, un séminaire exceptionnel d’une grande intensité et d’une richesse sans pareille tant la maîtrise et l’expertise de ces grands maîtres atteint des sommets. Une soirée anniversaire d’une convivialité inou- bliable, un montage de photos récapitulatives des éditions précédentes émouvant, des moments exceptionnels et une soirée dansante endiablée animée de main de maître

Page 16 Page 17 Envoyé spécial : Embukai Iwama Participation à un Embukaï entreposer nos bagages, puis nous découvrons la cuisine, un peu particulier à Iwama les « sanitaires » et le dojo, impeccablement entretenus. Au (Japon) programme, faire les courses pour notre repas du soir .

par Dimitri Crenier Après cela, nous nous mettons en tenue pour préparer notre Embukaï. Nous travaillons par paires, réfléchissons aux techniques et au timing disponible afin de proposer quelque chose de clair, cohérent et de se synchroniser avec C’est avec grand plaisir que les autres paires de pratiquants. En tout, nous disposons de j’ai appris ma désignation 3X2 minutes pour ±20 personnes. pour représenter la Belgique au sein de l’International Une fois notre première répétition finie, nous enchaînons Aikido Federation (IAF) pour avec un cours de Yoshimichi Nagashima de Iwama où, après réaliser une démonstration une brève lecture de textes de Ô Senseï, nous avons passé en dans un des lieux les plus my- revue ikkyo, nikkyo, sankyo, gokyo, yonkyo et rokyo (et oui thiques de l’Aïkido: Iwama, ça existe ;-) ) . Le cours terminé, nous nettoyons le dojo et le bourg du Japon situé dans la préfecture d’Ibaraki ; lieu de groupe se retrouve alors pour préparer le repas du soir dans dernière demeure d’ Ô Senseï. une ambiance conviviale et de partage. Fin de ce mois d’août, je décolle donc pour le Japon et, Arrivé le soir, il valait mieux ne pas être le dernier pour quelques heures après, me voilà sur le sol nippon. J’ai pu trouver un futon et une place dans le dojo. Nous essayons alors rejoindre rapidement le groupe de l’IAF dans le hall tant bien que mal de dormir un peu… et oui, 4h45, c’est tôt d’entrée de l’hôtel. Après un rapide briefing, on apprend que pour le réveil. le Hombu Dojo nous a réservé une table au restaurant et que Au programme de cette nouvelle journée, entretien et net- nous aurions probablement la visite d’officiels de l’Aïkikaï, toyage du dojo, ratissage de la cour devant le temple. Juste mais sans certitude. Néanmoins, ceci montrait l’importance avant de participer à notre premier cours, Shigemi Inagaki de cet événement aux yeux de l’Aïkikaï. Arrivés sur place, 8ème Dan nous convie sur l’aire de démonstration, nous ex- dans un petit restaurant typiquement japonais, Kuribayashi plique comment il faudrait rentrer et saluer le kamiza. Shihan nous attendait, agenouillé, à table. L’ensemble du Ensuite, nous nous dirigeons dans le dojo et prenons tous un groupe s’installe vite dans le restaurant qui ne pouvait jo et un bokken. Direction l’extérieur où nous apprenons une pas vraiment accueillir plus de personnes que nous étions. série de kata bokken contre jo. Quelques minutes plus tard, c’est Dojo Cho, Mitsuteru Ueshiba qui nous rejoint et qui nous souhaite la bienvenue Bien que très éloignés des formes de katas que je maîtrise au Japon. davantage, les enchaînements poussent à la réflexion et me permettent de me remettre en question et d’apprendre à nouveau. Quoi de plus beau que l’Aïkido, il y a toujours à apprendre. Le cours terminé, on peut déjeuner. Direction le supermar- ché, avant de nettoyer le dojo et entretenir le lieu. Peu d’activités pendant la journée, nous passons du temps ensemble, discutons de nos vies, d’aïkido, etc. Enfin, l’heure des répétions est là, un peu d’Aïkido pour nous réveiller. Nous refaisons la démonstration une ou deux fois et comme chaque fois, tout le monde fait attention au cérémonial pour que ce soit parfaitement coordonné le jour J. Lors de cette soirée, j’ai pu faire rapidement connaissance Quelques heures plus tard, c’est avec un grand plaisir que avec les différentes personnes représentant plusieurs pays apprenons la venue d’Osawa Senseï pour assurer le cours du tels que l’Egypte, la Roumanie, le Danemark, la Slovénie, soir à Iwama. la Bulgarie, la Croatie, l’Australie, la Pologne, les Pays-Bas et la France (bon, j’avoue, j’en connaissais effectivement Nous avons particulièrement apprécié l’après-cours lors quelques-uns, déjà croisés sur des tatamis lors de stages d’une soirée organisée à l’initiative d’Isoyama Senseï pour internationaux). nous souhaiter la bienvenue. Tout le staff de l’IAF s’est don- né pour organiser ce souper collégial : barbecue, plats, un Dès le lendemain matin, nous avions un cours avec Doshu vrai régal. Ce à quoi on s’attendait moins, c’était que chaque à 6h30 à l’Aïkikaï, exceptionnellement filmé pour l’occasion. Nous avons travaillé avec notre futur partenaire de démons- tration, sous une chaleur intense et une humidité à couper le souffle. Après ce cours, la petite photo traditionnelle du groupe avec Doshu et Dojo Cho. Le temps de prendre une douche et de laver le Gi, on est reparti dans le métro, puis le train pour se rendre à Ibaraki. Arrivés à la gare après un long trajet, c’est un monument dédié à Ô Senseï qui nous accueille. Nous nous dirigeons vers le dojo à pied, valises à la main…, des posters de l’événement sont affichés à tous les coins de rues et nous entourent. Nous voilà à la dernière demeure de Ô Senseï. On essaie de trouver nos marques, on nous dirige vers un endroit pour

Page 19 représentant de pays devait faire un petit discours. Ensuite, gentiment au karaoké. Miyamoto Senseï fut avec moi d’une nous avons chanté une chanson sur l’Aïkido. générosité exceptionnelle. Le lendemain, 4h45, même rituel : ratissage, nettoyage, Le lendemain matin, cours du Doshu oblige, lever à 6h et on cours du matin avec le bokken et le jo avant que tout le retourne au charbon, suivi de Yasuno Shihan. La suite de la monde débarrasse et range ses affaires car tout devait être journée est plus reposante ; nous visitons avec les équipes de impeccable pour la venue de Doshu. Roumanie, de Slovénie quelques quartiers de Tokyo. Encore une répétition prévue le matin, filmée par Guillaume Le voyage touche à sa fin, je fais encore les cours du mer- Erard et une petite interview pour l’IAF. credi matin, avec Doshu, suivi de trois cours assurés par Kuribayashi Senseï, matin et après-midi. Le lendemain, retour à l’aéroport pour le vol de retour. Par cet article, je tiens à remercier l’IAF qui nous a encadrés pendant tout ce voyage. J’ai eu la chance de faire de nou- velles belles rencontres. Je remercie également le conseil d’administration de l’AFA de m’avoir permis de vivre cette belle et enrichissante expérience.

Le monde arrive, on est déjà en keigogi, prêts à démontrer, quatre heures avant l’heure H. Le début des festivités commence, après un bon petit sei- sa d’une demi-heure pour les discours. Les démonstrations s’enchaînent, réalisées par les dojos avoisinants et prati- quants divers de Iwama, tous japonais . Le premier groupe passe, le second suit et enfin le troi- sième groupe des plus gradés. Nous avons l’honneur de passer avant derniers, juste avant Doshu. Nous voilà arri- vés en « backstage ». La concentration est à son comble, nous passons devant Doshu qui s’échauffait et qui vient de prendre une chaise pour nous regarder. Petit coup de pres- sion supplémentaire. On entre sur le tatami, ça y est, 30 secondes de tori, 30 se- condes d’uké, et on peut se reposer. Sortie du tatami, se dépêcher, regarder la démonstration de Doshu juste devant nous, un régal pour les yeux.

La pluie tombe comme pas possible durant toute sa dé- monstration et tout le monde reste pour regarder malgré le fait qu’aucune protection n’avait été prévue. Personne ne bouge, tout le monde reste jusqu’à la fin. L’Embukaï se termine par des petits remerciements (seulement 10 mi- nutes de seisa) et le tatami est vite transformé en buffet « Sayonara party » auquel nous n’aurons pas tous participé car nous devions reprendre le dernier train pour Tokyo. Arrivée le lundi matin à Tokyo, cours avec Dojo Cho, et Ito Senseï. Ensuite, j’ai eu la chance d’être à nouveau invité par Miyamoto Senseï pour partager un repas. Nous finirons

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Envoyé spécial : World Martial Arts Masterships in Korea Imaginez un petit week- end prolongé, s’étalant du jeudi soir au lundi soir… A priori, la perspective peut paraître alléchante. Maintenant, pensez à occuper ces quatre et quelques jours, avec deux fois seize heures de voyage (avion et minibus), onze heures de tatami, un dé- calage horaire de neuf heures, un changement de régime alimentaire et une adaptation constante à d’incessants changements d’organisation. Ça y est, Non seulement, il s’agissait de représenter l’aïkido ce qui, pour vous y êtes ? Voici l’expérience World Martial Art Masterships les pratiquants passionnés que nous sommes, est toujours une (WMAM) à Chungju en Corée du Sud ! raison suffisante pour partir à l’aventure mais en plus, cette dé- légation allait être sous le haut patronage de Christian Tissier C’est certain, vu comme ça, ce n’est pas très « vendeur » et Sensei, ambassadeur de notre discipline. Difficile dans ces condi- d’aucuns pourraient penser que je suis en train de me plaindre. tions, de refuser pareille proposition ! En ce qui me concerne, En réalité, j’ai été heureux et honoré de vivre une telle aventure, non seulement la fédération décidait de me faire confiance pour j’y reviendrai plus largement dans un instant. Cependant, il est porter son image au travers de la représentation plus générale vrai qu’à mon retour, lorsque mes proches m’interrogèrent sur de l’aïkido mais aussi, elle m’offrait la possibilité de travailler mon séjour, le premier mot sorti de ma bouche fut : « intense » ! sous la direction de Christian Tissier Sensei, dans cet exercice Et cette intensité occulta presque, pendant quelques jours, la très particulier qu’est la démonstration. Aussi stressant que richesse des moments vécus. puisse être une telle prestation devant son propre maître (et aussi avec lui, pour sa démonstration personnelle), le défi que l’AFA me demandait de relever était une véritable aubaine. Je partis accompagné de Anne-Claire Versailles, la « prati- quante confirmée » choisie par l’AFA. Je connais Anne-Claire depuis qu’elle est enfant et c’est donc une longue complicité qui nous unit. Elle a été une compagne de voyage très agréable et attentive. Je tentai tant bien que mal de lui rendre la pareille mais elle est plus agréable à vivre que moi ! Elle réalisa par ail- leurs, de magnifiques prestations d’ pour différents profes- seurs qui se l’arrachaient. Malgré la fatigue, elle répondit tou- jours présente, avec le sourire et un optimisme qui réchauffait le cœur. Même si j’ai déjà eu l’occasion de la remercier maintes fois personnellement, qu’elle le soit encore ici, par ces quelques lignes. Pour celles et ceux qui n’auraient pas trop suivi « l’affaire », Le premier défi qui se présenta à nous fut de dormir dans permettez-moi de resituer l’événement dans son contexte. Les l’avion, condition essentielle pour de bonnes prestations, atten- WMAM ont eu lieu en septembre 2019. Il s’agissait d’une organi- dues dès le lendemain lors des préparatifs des démonstrations sation de l’International Aikido Federation (IAF) en vue de pro- mais aussi lors du stage international organisé pour l’occasion, mouvoir notre discipline par le biais de démonstrations classées sous la direction de Christian Tissier Sensei. Après un long vol en différentes catégories : techniques de base ; techniques avan- avec escale d’une douzaine d’heures, nous dûmes encore voyager cées ; travail aux armes ; démonstrations d’experts et démons- tration(s) de maître(s). La Corée était désireuse d’accueillir cet événement en vue d’y faire mieux connaître l’aïkido qui a par- fois un peu de mal à s’imposer devant son homologue coréen, le Hapkido. Ces deux disciplines s’orthographient d’ailleurs en Coréen, m’a-t-on dit, de façon identique. La fédération internationale demanda ainsi à certaines de ses fédérations affiliées, dont l’AFA, de déléguer un pratiquant 6e dan (nommé « expert » dans le langage de l’IAF) ainsi qu’un pratiquant entre 3e et 5e dan, nommé « confirmé » (dans ce même langage). La classification fut quelque peu revue ulté- rieurement, incluant les 5e dans parmi les « experts ». Un choix bien à propos qui permit d’étoffer les démonstrations, en s’ad- joignant comme Tori, quelques pratiquants remarquables tels que Fabrice Croizé (France) ; Guillaume Erard (France & Hombu plus ou moins quatre heures en minibus. La technique de la mi- dojo) et Satomi Ishikawa (Pays-Bas). Le voyage du « pratiquant cro-sieste développée dans les airs fonctionna également sur expert » était totalement pris en charge par l’IAF alors que le terre et bien que fatigués, nous fîmes quand même bonne figure séjour du pratiquant confirmé devait être supporté par la fédé- au repas officiel du vendredi soir auquel nous fûmes conviés, dès ration nationale dont il était issu. Chaque délégation ne venait nos valises posées au village des athlètes de Chungju ! C’est ain- pas représenter son pays, comme ce fut le cas dans d’autres évé- si qu’après avoir revêtu le t-shirt officiel aux logos des WMAM nements, mais bien la discipline elle-même et ce, au sein d’un et de l’IAF que nous nous rendîmes au dîner VIP où nous atten- groupe international spécialement constitué. dait toute la délégation officielle…en costume cravate ! Passé

Page 23 ce petit moment d’incongruité, nous nous sommes attablés en espérant que les agapes qui suivaient les discours allaient non seulement nous rassasier (les repas en avion sont toujours un peu frugaux) mais aussi nous laisser encore le temps de passer une vraie bonne nuit de sommeil. Le village des athlètes de Chungju était une sorte d’auberge de jeunesse avec des chambres à deux ou quatre lits. A mon arri- vée, on me dit que mon colocataire serait un Français. Je souriais en imaginant retrouver soit Fabrice (Croizé) soit Mare (Seye) mais qu’elle ne fut pas ma surprise de retrouver un autre com- pagnon de tapis, Guillaume (Erard) - que tout le monde connaît grâce à ses vidéos sur l’aïkido - avec qui j’avais déjà passé de nombreux keikos agréables (et vigoureux) lors de mes séjours au précipitation. Quant à la démonstration « experts », Christian Japon ! Pour l’anecdote, c’est ce même Guillaume qui me mon- Tissier Sensei nous dit qu’il n’avait pas besoin d’en voir la répé- tra un petit bar d’Omotesando (Tokyo) où sont servies d’authen- tition, qu’il nous faisait confiance et qu’il la découvrirait bien tiques bières belges, une petite oasis pour tous les voyageurs du le moment venu ! Merci Sensei…mais tâchons à présent d’être royaume qui ont la saudade. Bref, aussi éreintant que s’annon- à la hauteur ! Après ces quatre heures de préparatifs, dont çait notre séjour, nous étions un groupe d’amis qui allaient se beaucoup furent consacrées au réglage des saluts, nous fûmes serrer les coudes. Et en effet, c’est certainement humainement conduits au hall sportif dans un car spécialement affrété, à la que l’expérience coréenne fut la plus enrichissante ! décoration intérieure improbable, entre le kitsch et le baroque et porteur en soi, d’un humour décalé. Une fois arrivé sur le campus universitaire, siège des WMAM, Christian Tissier Sensei y anima un stage de deux heures où nous pûmes rencontrer la délégation coréenne. Une rencontre agréable avec des pratiquants d’un excellent niveau et avides d’apprendre. Lorsque le stage fut terminé, il nous restait, une fois encore, à répéter les saluts dans ce qui allait être le vrai dé- cor ainsi que la structure de la démonstration des techniques de base, la plus exigeante au plan protocolaire. Huit heures de tatami se sont ainsi enchaînées ce samedi-là et c’est pour le moins épuisés, que nous regagnâmes le village des athlètes. Le jour J, celui des démonstrations, était fixé au len- demain de 10h à 13h. Quand les activités se suivent sans ména- ger le moindre temps pour la rêverie, on se sent en état second, La journée du samedi démarra au petit dojo du village des ath- comme perpétuellement concentré, avec l’esprit fixé sur un seul lètes, avec une mise au point des démonstrations de 9h à 13h, but : donner le meilleur de soi lors des démonstrations. sous l’œil avisé de Christian Tissier Sensei. La majeure partie de ce créneau horaire fut consacrée à la mise au point de la dé- monstration des techniques de base où un « expert » présentait quelques techniques qu’un groupe de pratiquants confirmés s’employait à reproduire. Entre les répétitions, Jikou Sugano et moi, entre autres, ajustions une démonstration aux armes. Ce fut un moment particulièrement émouvant pour moi. A chaque fois que je rencontre Jikou, je suis non seulement heureux de le retrouver car c’est un homme charmant mais je me remé- more toujours son père... Jikou souhaitait présenter le système d’armes que son père Seiichi Sugano avait mis au point et auquel je fus moi-même formé. Un système, pour ceux qui l’ignorent, assez différent du Kashima et qui se caractérise notamment par une garde défensive hamni et une absence de contact entre les kens au départ de chaque figure pattern( ). Jikou a souhaité pré- senter en démonstration trois des cinq figures de base, sur un mode lent et pédagogique. Un beau défi car dans la nervosité qui peut parfois nous gagner en démonstration, il est particu- lièrement intéressant de s’adonner à un exercice précis et sans

Le plus dur pour quelqu’un avec mon tempérament, c’est de gérer la crainte de décevoir. Paradoxalement, la prestation en soi ne m’inquiète, en général, que très secondairement. Démontrer devant un public de Coréens, soit. Démontrer et se retrouver sur Youtube est déjà un peu plus stressant, une préoccupation purement égotique et toute relative, il faut bien l’avouer. Mais c’est surtout démontrer devant l’œil attentif de Christian Tissier Sensei qui est vraiment impressionnant et ce d’autant plus, s’il est votre référent. A vrai dire, il y a un niveau plus angoissant encore : celui de lui servir de partenaire en démonstration ! La peur ne tient évidemment pas au fait d’être projeté avec éner- gie ou cloué au sol. Ça, ça fait partie du métier. Ce que je re- doute personnellement, à chaque fois, c’est de ne pas donner l’attaque ad hoc, à la vitesse et la puissance voulues et avec la « présence » souhaitée. Il est évident que le maître gèrera toute

Page 24 erreur pouvant provenir de l’uke mais il serait si dommage de Retour sur la Corée ne pas lui permettre de s’exprimer pleinement, par défaut d’en- gagement ou par réaction inadéquate. C’est cette attente sup- Comme beaucoup d’entre vous le savent, Christophe Depaus posée, l’attente du Sensei, celle que l’on devine tout au moins, et moi-même avons eu l’opportunité de participer aux World qui constitue un stimulateur puissant de progrès. Ceci est évi- Martial Arts Masterships en Corée du Sud en septembre 2019. demment toujours vrai bien sûr, lors des cours ou des stages Cet évènement rassemblait différentes compétitions d’arts par exemple mais cela apparaît de façon plus aiguë encore, en martiaux. Pour l’aïkido, nous avons eu l’occasion de participer démonstration. au premier stage donné par Christian Tissier Shihan en Corée et J’ai ainsi participé à la démonstration des techniques de base, à la démonstration mise en place par l’IAF en collaboration avec avec Anne-Claire comme Uke ; à la démonstration des armes où la fédération coréenne. je servis d’uke à Jikou Sugano et à la démonstration d’experts Ce fut un séjour court mais intense. Arrivés sur place le ven- pour laquelle j’ai pu compter sur d’excellents ukes, l’infatigable dredi à la mi-journée pour repartir le lundi matin, nos journées Anne-Claire ainsi que le très déterminé Guillaume. Enfin, je pus ont été bien remplies. Entre les répétitions pour la démonstra- servir d’uke aux côtés de Mare Seye, Fabrice Croizé et Satomi tion le samedi matin, le stage le samedi après-midi, encore une Ishikawa lors de la démonstration « maître » réalisée par répétition le samedi soir et la démonstration du dimanche qui, Christian Tissier Sensei. au total, aura duré plus de 3h, nous sommes rentrés contents mais épuisés. Au-delà du timing serré sur place, cet évènement m’a permis de faire connaissance sur et en dehors des tatamis avec de nom- breuses personnes. Une fois arrivés à l’aéroport de Séoul, nous n’étions pas en- core au bout de nos peines. Nous ne le savions pas encore mais nous allions être conduits à 2h de route de l’aéroport pour re- joindre notre logement. Sur place, nous avons été bien accueil- lis et avons découverts que nous allions chacun partager notre chambre avec d’autres aikidokas.

Le retour à l’auberge, après avoir entendu un rassurant « good job » de la bouche de Christian Tissier Sensei, put se faire de fa- çon plus décontractée, soulagés que nous étions par le senti- ment du devoir accompli. L’austérité du logement ne se prêtant guère à la célébration, nous aurions aimé pouvoir faire une pe- tite virée entre compagnons de tatamis mais nous dûmes nous raviser. Le village des athlètes est au milieu de nulle part, au creux des montagnes. Qu’à cela ne tienne, nous étions simple- ment heureux d’être ensemble et c’est une joie que nous pûmes Sur place, nous avons découvert le planning du week-end qui, partager avec la délégation VIP lorsque celle-ci nous rejoignit, comme vous l’avez lu plus haut, a été chargé. accompagnée de Christian Tissier Sensei. Cette nuit-là, c’est La démonstration était divisée en plusieurs parties : la fédéra- la tête pleine de souvenirs et d’émotions que nous tentions de tion coréenne, la fédération taiwanaise, et puis la partie de l’IAF trouver le sommeil, en vain pour ma part. divisée elle-même en 5 parties. Quant à la Corée elle-même, je n’en ai rien vu ! C’est d’ailleurs La partie de l’IAF a commencé par les « Basics », des formes souvent le cas lorsqu’on effectue des déplacements profession- simples démontrées par un gradé présent et répété par deux nels. Qu’importe ! Le tourisme n’était pas l’objectif mais l’expé- duos. Ensuite, suivait la partie « Advanced » où certains gradés rience « intense » a stimulé l’envie d’y revenir et de découvrir, en ont pu démontrer leur pratique avec un uke pour enchaîner sur touriste ou en pratiquant. les armes où chaque volontaire a pu montrer ce qu’il savait faire. Nous arrivons ensuite à la partie « Expert », où les 6emes dan ont pu faire une démonstration avec deux ukes et enfin pour Christophe Depaus. terminer avec une démonstration de Christian Tissier Shihan. Les choix des groupes de démonstration et des duos Tori- Uke ont tous été faits le samedi matin lors de la répétition. Les membres du conseil de l’IAF présents en concertation de Christian Tissier ont d’abord décidé dans les plus gradés pré- sents qui seraient démonstrateurs de chaque partie de la dé- monstration et après, nous avons regardé à répartir les ukes de manière à ce que chaque personne apparaisse régulièrement. Une fois tous les groupes formés, nous avons commencé à répé- ter en suivant un canevas d’attaques et de techniques qui avait été décidé préalablement pour représenter une bonne partie du panel de l’aïkido. Parmi ce canevas, chaque tori a pu choisir la ou les attaques qui l’inspiraient le plus. Anne-Claire Versailles

Page 25 Dojo Cho 2019 - Mitsuteru Ueshiba

Les pratiquants ne s’en rendent pas Belgique. Et chacun se souvient de « Dojo Cho 2016 » à Tour et toujours compte, mais derrière ces Taxi à Bruxelles… évènements exceptionnels, il y a bien sûr l’organisation visible les jours de stage, mais il y a aussi les petites et grandes histoires, les petites et Mais revenons à Dojo Cho 2019. grandes difficultés qui jalonnent leur mise en place et leur construction. Entre temps le sport était devenu une compétence supplé- mentaire de l’UE et par conséquent de nouvelles perspectives Je vais essayer de vous raconter celles et opportunités intéressantes pouvaient se présenter. de « Dojo Cho 2019 »… Novembre 2017, lors de « Aikido Youth International Tout débute à Paris en octobre 2008. Le 28 octobre, la Maison Seminar » au Pays-Bas, une réunion est organisée avec de la Culture du Japon, Quai Branly à Paris, accueillait « la Fête des représentants de IAF, de la France, de la Hollande, du des Arts Martiaux, Budo » dans le cadre du 150e anniversaire Luxembourg et de la Belgique mais aussi de personnes bien in- des relations franco-japonaises. Au cours de cette célébration, troduites au sein de l’administration de l’UE. Le projet de réac- cinq arts martiaux japonais (le Shorinji Kempo, le Naginata, le tiver la EAF European Aikido Federation est mis en route. Des Kendo, le Kashima Shinryu et l’Aïkido) furent présentés aux possibilités de subventions importantes pour un projet Aikido invités par des grands maîtres de chaque discipline. Moriteru européen ambitieux nous sont exposées à condition de rentrer Ueshiba Doshu avait fait expressément le déplacement pour un dossier solide bien argumenté et dans les délais impartis. la démonstration d’Aikido. Christian Tissier Shihan et Tamura Je ne veux pas m’étendre sur les points négatifs, mais dans ce Shihan étaient également présents. cas je ne peux taire que nous avons été mal conseillés, mal aiguillés, et non supportés par les personnes qui s’y étaient Ayant eu la chance, grâce à Christian Tissier, de rencontrer engagées. quelques mois plus tôt, son ami S.E. Imura Ambassadeur du Japon en France, celui-ci m’avait invité ainsi que mon épouse à assister à cette magnifique soirée. L’Ambassadeur Imura, pratiquant d’Aikido 4ième Dan, nous fera même l’honneur N’empêche, on s’en passera ! et l’amitié de venir au camp d’été de Wégimont, mais cela est aussi une autre longue histoire… Le projet « Dojo Cho 2019 » est sur les rails. La Belgique, Le Logé dans le même hôtel que Doshu et Christian Tissier, c’est Luxembourg et la France, vont collaborer pour sa réalisation ième lors d’un petit déjeuner à trois que nous avons évoqué l’avenir d’autant que 2019 est l’année du 60 anniversaire des rela- (nous avons tous les 3 le même âge…). Doshu nous a parlé de tions diplomatiques entre le Japon et l’UE. son fils Mistuteru, alors Waka Senseï . Christian Tissier et moi Commencent alors les contacts avec le Hombu Dojo pour nous étions engagés à penser à lui lorsque le moment serait le planning de Dojo Cho, la répartition des cours, des récep- adéquat. tions, des repas, des nuitées d’hôtels, des visites touristiques, Octobre 2014 Hombu Dojo Tokyo, après la petite cérémonie l’organisation des déplacements tout cela entre la Belgique, le de la remise de mon diplôme 7ième Dan par Doshu, nous sommes Luxembourg et la France. En interne en Belgique, le choix et la réunis dans son bureau avec Dojo-Cho, Mr Tani responsable du département international et Frédéric Heylbroeck, à l’époque président de notre fédération. Doshu s’est plu de rappeler ses souvenirs en Belgique, ses venues avec Tamura Senseï, Fujita Senseï, sa présence lors de 2 camps d’été avec Sugano Senseï, notre voyage en Cessna de Schiphol à Bierset, les moules, les

réservation du Dojo, des tatamis auprès de l’Adeps, de l’hôtel, des visites, des réceptions, des restaurants. La liste des invi- tés VIP. La réalisation des affiches. La prospection de subven- tions auprès de différentes instances et Cabinets ministériels. Penser aux petites attentions vers les pratiquants (les Tenugui frites, la mayonnaise, la bière, le chocolat… C’est alors que aux logos des 3 pays organisateurs, les berlingots d’eau de Spa, Dojo-cho a posé la question en riant : mais quand est-ce que je les équipes d’accueil), … Pour tout cela, quantités d’échanges viens en Belgique ? Nous avons répondu « c’est prévu », mais, de mails, de coups de téléphones, de kms, de rendez-vous, de pour Frédéric et moi, notre plan prioritaire était la venue de réunions et, il faut le souligner, avec un conseil d’administra- Doshu en 2016 dans le cadre des manifestations du 150ième tion considérablement réduit suite aux différentes défections. anniversaire des accords diplomatiques entre le Japon et la

Page 26 Parlement Européen : Accueil, visite par une hôte et une guide de 1ère qualité en la personne, très sympathique, de Madame Frédérique RIES, Députée Européenne. Passionnée, motivée elle nous explique le fonctionnement du Parlement Européen et nous fait visiter ce bâtiment impressionnant. Frédérique pose pas mal de questions à Dojo Cho qui prend beaucoup de plaisir à y répondre. Restaurant « Belga Queen » : une institution à Bruxelles et on en sait déjà beaucoup de choses, entre autres que cette brasserie est installée dans un ancien hôtel de la poste datant du 18è siècle. Certainement l’un des plus beaux espaces de la capitale et sa cuisine est égale au cadre. Ce que l’on sait moins, c’est que l’endroit attire de nom- breuses célébrités, – le Roi Philippe et la Reine Mathilde, y ont été vus, ainsi que de nombreuses personnalités belges et inter- nationales du monde politique ou artistique. N’empêche, on y arrivera ! Manneken Pis : visite incontournable du Manneken Pis habillé en Aikidoka pour l’occasion avec l’accueil toujours aussi cor- Et c’est ainsi que le jeudi 17 octobre, Benoit, Michaël, François, dial de l’asbl Manneken Pis. Après Kishomaru Doshu en 1980, Gabrielle notre précieuse traductrice, et moi, accueillons Moriteru Doshu en 2016, maintenant 2019, Mistuteru Dojo- Mitsuteru Ueshiba Dojo Cho et son Otomo à l’aéroport de Cho.. il nous explique qu’il y a une réplique du Manneken Pis Zaventem. Direction hôtel Ibis Styles à Louvain La Neuve, un dans une des gares de Tokyo. court repas et au lit car le lendemain commence un weekend chargé. Waterloo : en général les Senseï japonais s’intéressent à notre histoire et particulièrement les champs de bataille ; logeant Je passerai la rocambolesque histoire de la SNCB pour le à Louvain La Neuve, nous ne pouvions pas rater l’occasion de trajet Ottignies Louvain La Neuve – Station Luxembourg à faire visiter le merveilleux musée de la bataille de Waterloo à Bruxelles… Dojo Cho.

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Retour à l’hôtel et repas léger Le dimanche, retour sur les tatamis, avec la même fréquence La récompense du travail : et la même ambiance que la veille, peut-être quelques visages Le stage : samedi et dimanche au centre sportif Adeps de un peu fatigués de la veille, pourtant très raisonnable. Louvain La Neuve. Quel succès plus de 500 participants dont À la clôture du stage, les mots traditionnels, les photos, plus de 200 de l’AFA, les 300 autres venant des 4 coins du les échanges de coordonnées des uns et des autres et, une monde ! Une ambiance extraordinaire de travail sous la direc- nouvelle fois le temps record de la remise en place des tatamis. tion de Mitsuteru Ueshiba Dojo- Cho qui a fait une très grande impression, au niveau technique, pédagogique et de chaleur Mais ce n’était pas fini et avant de passer le relais à nos amis humaine. luxembourgeois qui prenaient Dojo Cho en charge à partir du lundi soir jusqu’au mercredi, il y a eu, en cercle restreint, des moments particulièrement savoureux et amitieux, cela contri- bue aussi au ciment d’une relation durable. Pour terminer, une fois de plus : se trouver à un certain en- droit, à une certaine date, à certaine heure et rencontrer une ou plusieurs personnes peut bouleverser notre trajectoire per- sonnelle. Pour transformer ces coups du « hasard » en quelque chose de concret et constructif il faut un réel engagement, être actif et prendre des initiatives, oser. C’est certainement l’étape la plus difficile car prendre des décisions, des risques et assumer des choix est le premier facteur d’efficacité de notre vie. Et surtout …. Ne jamais rien lâcher, jamais.

L’avenir de l’Aïkido est entre de bonnes mains. Si on reprend la genèse de Doshu 2016 et Dojo Cho 2019 je viens de la résumer dans mes 10 dernières lignes. Il est important de souligner les visites de Mesdames Valérie Glatigny, Ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Enseigne- ment de la Promotion sociale, des Hôpitaux universitaires, Dany Leclerre de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de Justice, de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de Bruxelles et Valérie De Bue, Ministre de la Fonction publique, du Tourisme, du Patrimoine, de la Sécurité routière ( mais qui était surtout là pour hono- rer sa fonction précédente, Ministre des infrastructures spor- tives). Elles étaient venues pour quelques minutes, mais en définitive elles sont restées beaucoup plus longtemps que pré- vu, impressionnées par l’Aikido, le respect et la sérénité qui se dégageait de toutes les personnes présentes. Elles avaient une foule de questions à nous poser. Nous n’allons pas non plus gâcher notre plaisir en soulignant qu’elles ont été séduites par la personnalité de Mitsuteru Ueshiba Dojo Cho. Le samedi (tatami) se clôturait par les différents Embukai, ceux-ci ont été de très grande valeurs et un plaisir pour les yeux des pratiquants et des non pratiquants. La présence exceptionnelle de S.E. Makita Shimokawa, Ambassadeur du Japon, pour le Royaume de Belgique, l’Union Européenne et l’OTAN, exceptionnelle car S.E. était en poste seulement de- puis quelques jours mais il tenait à être parmi nous car ses prédécesseurs lui avaient longuement parlé de l’Aikido en Belgique. Le soir, le repas de gala à l’hôtel Ibis Styles, était au même diapason que la journée, une grande réussite, énormément de monde, ici aussi dans une ambiance chaleureuse et joyeuse. L’Ambassadeur du Japon et Dojo Cho ont manifestement beaucoup apprécié faire connaissance. Dojo Cho se faisant un plaisir, durant la soirée, de passer de table en table pour voir si tout se passait bien.

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Témoignage de

Mme Carine NOEL,

Membre de l’Hikari Aïkikaï

A l’opposé des articles habituellement publiés et traitant généralement du côté technique et martial de notre art, mon souhait était de rédiger un écrit afin de mettre en avant la colla- boration et l’implication des organisateurs et des bénévoles lors de la venue exceptionnelle de Mitsuteru Ueshiba, Dojo-Cho, à l’occasion du stage organisé à Louvain-la-Neuve. En tant que bénévole, j’ai pu assister aux réunions du conseil d’administration de l’AFA et je souhaitais tout d’abord mettre en avant l’énergie déployée par l’ensemble de ses membres. Ils ont permis à l’ensemble des participants de surmonter la com- plexité du projet en présentant celui-ci de manière constructive et en montrant à chacun la voie vers le succès de ce beau projet, dans le cadre d’une vision commune. D’après moi, cette énergie positive a permis à chacun de vivre une expérience stimulante. L’ensemble des bénévoles ont, non seulement apporté leur concours actif en travaillant aux côtés des organisateurs, mais ont également apporté leur enthousiasme, leur efficacité et leur bonne humeur tout au long de ces journées, contribuant ainsi à une belle réussite d’équipe. La clé essentielle du succès d’une telle manifestation, c’est bien évidemment la générosité et l’engagement de nombreux pratiquants. Chacun apportant à l’organisation ses compé- tences, sa disponibilité et ses moyens. Au-delà du résultat, plus que positif de ce stage, je souhaite surtout retenir le travail que chacun a donné et le formidable esprit d’équipe qui a prévalu au sein des différentes fédérations J’ai trouvé ça très instructif parce qu’il y a plusieurs façons de d’Aïkido. pratiquer. Ce que j’ai trouvé très bien aussi c’est que Dojocho s’était déplacé jusqu’en Belgique pour montrer comment les Japonais pratiquent. Christian Tissier était là. J’ai eu la chance de Comme l’a dit Albert Einstein : servir d’uke à Dojocho. Je suis venu pour le voir et pour pratiquer. Je me sentais comme à un stage normal sauf qu’on était quand La valeur d’un homme tient dans sa capacité à donner et non même un peu serrés. dans sa capacité à recevoir.

Sacha Khaldi

Hikari Aikikai

Page 31 Page 32 Page 33 Les stages de la Comission Technique

Page 34 Stage Commission Technique a Aikikai d’Herstal

Jacques Horny 6 Octobre & 52 Participants Dimitri Crenier

Stage Commission Technique au Zita Kyotei

Dany Leclerre 17 Novembre & 74 Participants Christophe Depaus

Page 35 Stage Commission Technique au Suu Dojo

Louis Van Thieghem & Nabil Messaoudi

1 Décembre 56 Participants

Interview de M. Julien ALBISOR, Dojo cho au Go Kyo Ryo Stage Commission Paul Van Lierde Malgré les inconforts dus à la rénovation du Technique a & Hall des sports de Ganshoren, le Go Kyo Ryu a eu le plaisir de recevoir Paul Van Lierde et Ganshoren Jean-Marc Gillard Jean-Marc Gillard. Le dojo a été investi par un groupe varié et avide d’étude. L’environnement était propice, non pas à la démonstration, mais bien à la réflexion. Les pratiquants ont fait preuve d’écoute en reproduisant les exercices proposés et en 39 Janvier cherchant la progression. Quelques points stratégiques ont été 53 Participants revisités : la qualité des attaques, le déséquilibre, le placement. Il est toujours utile de revisiter les bases que l’on soit novice ou chevronné ; rien n’est jamais acquis d’autant que les partenaires changent, que l’état d’esprit peut inconsciemment être contrarié (blessure, fatigue…). De nombreux facteurs entrent en ligne de compte, le travail n’a donc de cesse. Nous avons bénéficié d’une atmosphère studieuse et d’échanges constructifs comme d’habitude. Merci à tous pour votre participation.

Page 36 Stage Commission Technique au Shugyo dojo

Louis Van Thieghem & Paul Van Lierde

16 Février 53 Participants

Stage Commission Technique au CHU SHIN AIKI DOJO

François Warlet & Dimitri Crenier

8 Mars 41 Participants

Page 37 STAGE FÉDÉRAL - Christian Tissier Interview de M. Hassan FIKRY, membre de l’Aïkikend Amay

Notre hall omnisports, et plus notre modeste club d’Aïkido à Amay. précisément notre club Aïkikend Amay, fut honoré le premier En effet, ce stage a réuni des pratiquants belges de toutes week-end de février par la pré- les régions mais également des Français, des Allemands, des sence d’une des légendes de l’Aï- Espagnols, des Italiens, la plupart des fidèles, et a donné l’occa- kido : Maître Christian Tissier. sion à d’autres initiés de découvrir le niveau de leur progression et la qualité de sa personnalité Aïki. Senseï Christian Tissier est une figure emblématique de l’Aïkido Cet évènement organisé activement par les pratiquants d’Aï- français, personnalité interna- kido et épaulé efficacement par le personnel du hall sportif ne tionalement reconnue, qui a su pouvait pas échapper aux autorités politiques locales, à savoir, par ses qualités de pratiquant, Monsieur le bourgmestre Jean-Michel Javaux, qui nous a soute- d’enseignant et d’organisateur, nu par sa présence la soirée du vendredi et la matinée du same- s’attirer la reconnaissance des di. Il a promulgué un discours visant à encourager le sport en plus grands pratiquants du mi- général et l’Aïkido en particulier dans notre région. lieu, en commençant par le fondateur de l’Aïkido, puis Moriteru Monsieur Didier Lacroix, Échevin du Sport, était présent Ueshiba, et enfin par Doshu, dont il fut le partenaire d’entraîne- presque toute la matinée du dimanche et nous le remercions ment durant les huit années de son séjour au Japon. également pour son aide et sa disponibilité. Aujourd’hui, chef de file de la Fédération Française d’Aïkido (FFAAA), il est l’unique initié non-japonais à avoir été auréolé et reconnu au grade de huitième Dan d’Aïkido par l’Aïkikaï. Il œuvre continuellement à promouvoir l’Aïkido, entre autres, au travers de nombreux stages dans le monde entier. Pendant tout le week-end, Christian Tissier Shihan, a don- né cours à plus de deux cents personnes, de nationalités diffé- rentes, de niveaux divers, venus tous pour se ressourcer de sa technique et s’inspirer de sa générosité sur le tatami. Un vrai privilège pour notre fédération et plus particulièrement pour

Page 38 du 31/01 au 02/02/2020

Nous avons participé au stage de Christian la métaphore des engrenages. En effet, on peut imaginer que chaque articulation est constituée d’un engrenage et lorsque le Tissier Shihan du 31 janvier 2020 au 2 février bras s’élève (lors d’un Ikkyo par exemple), c’est d’abord le poi- 2020 à Amay. gnet qui se déroule, suivi du coude et ensuite de l’épaule avec un développement chaque fois moindre. On pourrait pousser l’analogie jusqu’à considérer que des engrenages sont placés entre les articulations et nous imaginons alors le mouvement C’était un stage inoubliable, c’est toujours un plaisir de se que fait le bras en se levant au-dessus de la tête. Cette analogie retrouver sur le tatami avec des pratiquants des quatre coins très imagée nous a permis d’affiner notre mouvement lors de d’Europe et de s’interroger sur ce qu’ils sont devenus depuis la la pratique des techniques proposées mais elle est également dernière rencontre. Ainsi, ce stage a été également l’occasion d’application dans la plupart des mouvements d’aïkido. Dans de resserrer les liens qui nous unissent en tant que pratiquants le même esprit, ces engrenages nous font prendre conscience d’Aïkido que l’on ne croise que dans de telles occasions uniques. que la rotation de la main autour du poignet met en évidence l’action du Tegatana si souvent mentionné dans l’exécution des Ce stage nous a permis de pratiquer des techniques de base techniques. qui ont éveillé tous les pratiquants. Ainsi tout pratiquant, qu’il soit débutant ou avancé, a pu prendre quelque chose de ce stage Parfois ce sont des choses simples, un petit déplacement ou pour améliorer son aïkido. Christian Tissier Shihan, nous a don- autre, qui fera toute la différence. né des astuces, des petits trucs qui nous aideront dans notre Le stage s’est clôturé par le travail au Ken sur une attaque Aïkido débutant ou avancé… il y en avait pour tous les goûts. Shomen. Les différentes techniques proposées nous ont permis Ce qui a le plus nourri notre réflexion lors de ce stage est l’ap- de mesurer l’importance pour Tori de bien sortir de la ligne d’at- proche de Christian Tissier Shihan au sujet du contournement taque avant d’appliquer la frappe. de l’obstacle. Nous avons également pendant quelques minutes analysé la L’obstacle, ce que Christian Tissier Shihan évoquait tout le façon de retirer la main lors de l’attaque d’uke. Détail bien pra- long de son stage, était très intéressant, et nous a beaucoup tique pour préserver les poignets. interpellés... Il nous faisait comprendre qu’il faut éviter cette Une réflexion sur le Shibori (torsion simultanée des mains en contrainte, cet obstacle, qui est ici le partenaire ! Souvent en sens inverse pour serrer la poignée de l’arme) nous a sensibilisés allant sur le partenaire nous mettions de la force, mais bien sûr au contrôle du ken. nous n’arrivions pas forcément, puisque le principe n’est pas de mettre de force dans notre technique... Donc passer, éviter, dé- Ce que nous avons également trouvé agréable, c’est bien sûr vier, contourner, l’obstacle est beaucoup plus intéressant, avec l’attitude de Christian Tissier Shihan, sa prestance, son honnê- un petit déplacement trouvé l’axe du partenaire et le tour est teté ; il n’a pas peur de nous dire qu’il vient de comprendre, ou joué ! qu’il a appris, il n’y a pas si longtemps, une technique, un mou- vement... Sa douceur, son humour nous mettent tout de suite Ce principe de base nous a été rappelé par Christian Tissier à l’aise, débutant ou avancé ! On peut être 100 sur le tatami, Shihan et il nous a proposé de le mettre en pratique sur un Christian Tissier Shihan est là pour regarder chacun de nous, nage à partir d’une frappe Shomen uchi. pour passer dans des petits groupes pour nous donner des as- Il est bon de temps en temps de revenir sur des principes tuces, des pistes, répondre à nos questions, ce qui fait grandir de base comme celui-ci, qui est sans arrêt rappelé dans nos notre évolution... clubs respectifs depuis des années par nos professeurs. En y La mauvaise acoustique de la salle ne nous permettait pas repensant, notre professeur en parle pratiquement à tous les de capter toutes les explications données par Christian Tissier cours... Peut-être que la manière et l’expérience de Christian Shihan malheureusement. Cependant, chacun d’entre nous a eu Tissier Shihan nous remettent en question, et nous permettent la possibilité soit de pratiquer avec lui ou du moins de bénéficier de comprendre d’avantage ce qu’un autre professeur que le de ses conseils avisés lors de la pratique des exercices. nôtre essaye de partager. Ce stage est organisé chaque année et chaque année le Zita C’est également pour ça qu’il est intéressant de faire des Kyotei est présent et nous remercions la fédération de nous stages et d’aller voir d’autres sensei, pour trouver d’autres mots, proposer un tel stage et merci à Christian Tissier Shihan d’être d’autres explications et de retourner voir notre sensei et lui ex- parmi nous chaque année. pliquer ce que nous avons compris dans ce stage et se remettre en question. C’est ce que nous avons fait directement après ce A chaque cours nous en ressortons grandi et à la fin du stage stage enrichissant. encore plus! Christian Tissier Shihan a partagé avec nous une notion qu’il Les élèves du Zita Kyotei n’a que récemment découverte et qu’il nous a présenté sous

Page 39 Inauguration du dojo d’Alex Walnier à Boncelles Jean-Michel Rousseaux, Secrétaire Sankakutai

image, il a répondu positivement avec toute la gentillesse et Ou la simplicité qu’on lui connait. Après une première tentative avortée en août 2019, c’est finalement le 3 janvier 2020 que le «la preuve qu‘un dojo empli grand jour arriva. Compte tenu de la taille modeste du dojo, le nombre d’invi- d‘amitié possède des murs tés avait été limité à 60 personnes, parmi lesquelles figuraient bon nombre de nos élites belges (Dany Leclerre, Francois élastiques » Warlet, Jean-Pierre Jacquet, Angelo Gentile, Dimitri Crenier, Christophe Depaus,…. pour ne citer qu’eux) mais également tous les membres adultes de notre club et un bon nombre d’aikidoka ayant l’habitude de suivre Christian. Il était mal- heureusement impossible d’inviter tous ceux qui auraient aimé participer à cet évènement. Même limités à 60, l’organisation fut délicate, entre autres pour la gestion des vestiaires. Mais la bonne humeur am- biante et l’esprit très « aiki » de cette soirée ont rapidement balayé toutes nos craintes. Comme vous pouvez le voir sur les photos jointes à cet ar- ticle, les règles de confinement n’ont pas vraiment été respec- tées mais heureusement, elles n’étaient pas encore d’applica- tion ! Vu la densité d’aikidoka au mètre carré, Christian a adap- té son cours en évitant soigneusement les techniques man- geuses d’espace et les chutes élevées. Mais nous avons pu pra- Une inauguration, c’est un moment unique et privilégié. La tiquer tous en même temps tout au long du stage. rencontre furtive entre un projet qui se termine et une longue Pour ancrer l’évènement dans la vie locale, nous avions éga- aventure qui commence. Un passage de témoin, en somme. lement convier RTC Liège à venir faire un reportage sur l’évè- Dans le cas d’un nouveau dojo, c’est également un moment nement. A notre surprise, ils ont accepté. En plus des 60 pra- rare qu’il convient de célébrer à sa juste valeur. Sur ce plan, tiquants, il a donc fallu pousser les murs pour accueillir une nous avons été comblé puisque l’inauguration s’est effectuée équipe de télévision ! Ils ont filmé quelques instants du stage dans le cadre d’un stage privé donné par Christian Tissier en avant d’interviewer Christian, puis Dany. Le lendemain, le re- personne. portage fut diffusé au journal télévisé de 19H. Mais avant de vous raconter cette mémorable journée, lais- Toute chose ayant une fin, la fin du cours sonna plus vite sez-moi vous planter le décor. Notre club le Sankakutai, a que nous l’aurions espéré. Mais nous avions tout prévu pour déjà une longue histoire. Il a été fondé en 1977 et a connu 3 prolonger l’évènement. Après une bonne douche, nous nous dojosho: Yves Pierlot (de 1977 à 2002), Marc Mairy (de 2003 sommes retrouvés une trentaine dans une taverne pour man- à 2018) et depuis 2 ans Alex Walnier. Le passage de témoin ger et déguster une (enfin, au moins une) bonne bière. La soi- entre Marc et Alex fut une très belle histoire (au sens le plus rée s’est achevée aux alentours de 23H. Christian a pris congé noble du terme) que j’aurais peut-être l’occasion de raconter et Alex l’a reconduit à l’hôtel. une autre fois… , les lignes m’étant comptées. Rétrospectivement, il nous a fallu un peu de temps pour Historiquement, le dojo du club a toujours été … la salle de retomber de notre petit nuage. L’organisation de cet évène- gymnastique de l’école Distexhe à Ougrée. Or, depuis long- ment nous avait beaucoup occupé, l’inauguration avait été temps , une des ambitions d’Alex était de construire son un franc succès sur tous les plans et ce n’est que plus tard, propre dojo. en repensant et en relatant l’évènement entre nous, que nous avons pleinement savouré tout ce que nous avions vécu cette Sa nouvelle responsabilité de dojosho, combinée à sa passion soirée-là. pour l’Aikido et les encouragements d’un certain … Christian Tissier, l’ont poussé à démarrer ce projet un peu fou en 2018. Maintenant que la rencontre a eu lieu, que le projet est ter- miné et que l’aventure a démarré, il ne nous reste qu’à espérer Un an et demi et beaucoup de problèmes plus tard, nous qu’elle sera longue et qu’elle se poursuivra en préservant et foulions enfin ce nouveau dojo. Pour ceux qui n’en ont pas en renforçant toutes ces valeurs fondamentales, simples et l’habitude, pratiquer dans un dojo privé est une toute autre pourtant essentielles que véhicule notre belle discipline. expérience. Cela a encore renforcé la cohésion du groupe, pourtant déjà très soudé. Je ne peux pas terminer cet article sans remercier, au nom d’Alex et de tout le Sankakutai, Christian Tissier pour avoir Restait à organiser l’inauguration officielle. Compte tenu accepté de parrainer cette inauguration. Nous espérons tous du fait que Christian Tissier est le maître qu’Alex suit le plus pouvoir encore longtemps bénéficier de son enseignement depuis presque 15 ans, en Belgique comme à l’étranger, et fédérateur. qu’il est sa référence principale en Aikido, c’est à lui qu’il a de- mandé s’il accepterait de donner un stage privé dans le cadre de l’inauguration du nouveau dojo. Connaissant l’agenda de Christian, ce n’était pas gagné d’avance mais fidèle à son

Page 40 Page 41 L’Aïkido fait grandir vite !

Marine, 13 ans, 1m50, 7 ans de tatamis, plus de 40 heures de stage à son En conclusion, l’Aïkido me fait du bien et me rapproche de mon rêve, donc je m’y investis pour donner le meilleur de actif, une ceinture bleue moi-même. Et je sais que j’ai encore beaucoup à découvrir et (2ème Kyu) autour de la à apprendre ! taille : une boule d’éner- gie de grande maturité !!! C’était beaucoup plus qu’il n’en fallait pour que Tu participes à beaucoup de stages et tu pratiques mainte- votre journal vous la pré- nant avec les adultes, comment cela se passe-t-il ? sente. Nous sommes al- lés à sa rencontre au Shi Zen Dojo de Nivelles. Avant de pratiquer avec les adultes, j’ai été souvent aux stages dédiés aux jeunes et organisés par la commission junior. J’ai pu rencontrer d’autres pratiquants de mon âge Marine, j’ai assisté à ton passage de 2ème Kyu il y a quelques qui ont la même passion et avec qui j’ai pu lier des amitiés. semaines. Tout le monde, ton professeur Luc Patriarche Récemment, la commission junior a rajouté une section compris, était unanime pour dire que c’était époustou- « Ado », je trouve que c’est une superbe idée. Il y a aussi le flant. Ton niveau est meilleur que celui d’autres adultes stage d’été de quelques jours en internat, une autre belle oc- avec la même ceinture. D’où te vient cette passion, cet casion de faire des rencontres. engagement ?

Pendant les stages pour adultes, je vois plein d’avantages à être « petite ». Cela renforce le caractère : j’ai envie de mon- Quand j’étais petite, j’ai dit à mes parents que je voulais trer que je suis capable et je surprends souvent mon par- faire comme les ninjas et les samouraïs. Ils se sont alors tenaire. Pendant les stages adultes j’apprends aussi plus et renseignés sur les différents arts martiaux de ma région et plus vite comme par exemple à Amay avec Christian Tissier m’ont proposé l’Aïkido car il n’y a pas de compétition et que Shihan. Je l’ai trouvé très attentif à tous, simple, avec tou- tout le monde peut pratiquer quel que soit sa taille ou sa jours un mot d’encouragement et de précieux conseils pour force. progresser. C’était accessible à chacun, quel que soit son ni- veau ou sa taille.

À l’époque j’étais très nerveuse et j’avais du mal à aller vers les autres. J’ai un grand frère qui est autiste et je jouais Grâce à l’Aikido, je vis de superbes expériences. J’ai pu re- souvent le rôle de la grande sœur protectrice, je m’énervais présenter la Belgique en Bulgarie, et c’est moi qui ai donné le quand on se moquait de lui. L’Aïkido m’a d’abord permis de cadeau au fils du Doshu lors de sa venue dans notre pays en me changer les idées et puis cela m’a aidée à être plus vi- octobre 2019. Ma petite taille ou mon âge ne sont donc pas gilante, observatrice et rapide pour lui éviter des accidents. des freins : on peut réussir même si on est jeune et/ou petite. Maintenant je suis plus sereine, je prends du temps pour ex- pliquer ce qu’il vit aux gens. Grâce à l’Aïkido j’ai aussi plus confiance en moi. On me dit souvent que je suis plus calme, posée, concentrée. Que dirais tu aux jeunes qui voudraient faire de l’Aïkido ?

Mon rêve est d’aller au Japon pour pratiquer, continuer à progresser pour devenir professeur. J’aime bien l’idée de par- Il ne faut pas hésiter à aller faire un cours d’essai dans un tager mon savoir. C’est pourquoi j’aime bien aller aux stages ; dojo pour découvrir l’Aïkido. Ça parait simple quand on re- j’ai pu remarquer que chaque professeur a ses petits trucs sur garde la technique mais c’est souvent un peu plus compliqué lesquels il insiste : les hanches, un autre placement ou dépla- à reproduire, surtout au début. Surtout ne pas s’inquiéter cement. C’est très riche. Luc Patriarche, mon professeur, me ou paniquer : c’est normal. Il faut juste se lancer, réessayer, pousse à me dépasser, persévérer et cela correspond bien à demander des conseils aux anciens et… prendre du plaisir ! mon caractère. J’aime beaucoup bouger, me défouler sans violence. Je suis aussi un « petit peu » perfectionniste : si je n’y arrive pas, je recommence ! J’adore être sur les tatamis, je m’y sens bien.

J’entends souvent les adultes dire que l’Aïkido c’est « la voie de l’harmonie, l’art de la paix »… je dois avouer que, pour le moment, c’est un peu flou pour moi. Mais je suppose que c’est normal vu que je n’ai que 13 ans et que j’ai encore beau- coup de choses à découvrir : les valeurs, la philosophie…

Page 42 Page 43 AFA - Selon vous, quel est le message que l’Aïkido transmet ?

Michel Dejehet - Le partage. Bien sûr il y a les techniques, mais Aikikai Namur au-delà de ça, vous rencontrez des gens que vous n’avez jamais vus et partagez des moments ensemble en travaillant dans le respect de l’autre. 30 années d’affiliation AFA - Comment voyez-vous l’avenir de l’Aïkido en Belgique ?

Interview de M. Michel Dejehet, Michel Dejehet - Pour moi la Belgique peut être très fière de Dojo cho - 4ème Dan AFA/Aïkikaï ses grands Shihan tel que Dany Leclerre, premier Shihan belge. Personnellement je crois que la relève sera bien assurée car il y a de très bons pratiquants dans les différents clubs de nos AFA - Pour débuter notre interview, pourriez-vous vous pré- provinces. senter en quelques mots ? AFA - Votre club fête ses 30 années d’affiliation à l’AFA, qu’est- Michel Dejehet - À 72 ans, je suis à la retraite depuis plusieurs ce que cela représente pour vous? années maintenant. J’ai travaillé dans la grande distribution Michel Dejehet - Au départ, cela signifie que le club se trouve pendant plus de 40 ans, en tant que cadre, et c’est là que j’ai dans une structure forte et solide ce qui est bien. rencontré mon épouse Chantal. Et puis, cela nous donne une certaine fierté que le club soit J’ai découvert l’Aïkido à l’âge de 27 ans. C’est à l’UBéA que j’ai toujours là car avec toutes les nouvelles disciplines qui arrivent, fait mes débuts, puis je suis devenu membre de l’ACBA qui est quelles qu’elles soient, ce n’est pas toujours évident. devenu AFA. AFA - En votre qualité de membre de la fédération, auriez-vous J’ai obtenu mon brevet aide-moniteur en 1995 et suis 4ème une anecdote à partager ? Dan Aïkikaï depuis 2015. AFA - Quelle est l’histoire de votre club ? Michel Dejehet - Il y en a tellement ! Lors d’un stage fédéral à Wégimont où j’enregistrais les en- Michel Dejehet - J’ai fait beaucoup de stages avec Sugano trées avec Luc Patriarche, la camaraderie s’est créée et mon Senseï qui est resté en Belgique cinq à six ans et j’ai fait la épouse nous à donner le surnom de Walter et Waldorf ; les deux connaissance des « anciens » comme Dany Leclerre Shihan petits vieux du Muppets Show. et François Warlet Shihan au stage fédéral international à Wégimont ; stage d’été auquel mon épouse et moi avons par- AFA - Pour ceux et celles qui envisageraient d’ouvrir un club, ticipé plus de 30 années. Ce stage fédéral à Wégimont était un quel serait votre message/conseil pour les encourager ? rendez-vous incontournable et c’est là que j’ai découvert la pra- tique de Christian Tissier Shihan. Michel Dejehet - Beaucoup de patience et surtout persévérer, même si parfois on a envie d’arrêter. Il faut laisser le temps au Sur suggestion de Dany Leclerre Shihan, nous avons ouvert temps, beaucoup s’investir pour obtenir peu et aimer l’Aïkido notre club à Namur. En trente-trois années d’activités, nous que l’on fait. avons eu le grand honneur de recevoir : Tamura Senseï, Sugano Senseï, Christian Tissier Shihan, Yasuno Shihan et bien sûr Dany Leclerre Shihan, François Warlet Shihan, Claude Bastin, Bruno Zanotti et … j’en oublie sûrement. Que de beaux souvenirs et une expérience certaine ! M. Frédéric Ernould, AFA - Quel type de cours enseignez-vous (enfants/ados/ professeur à l’Aïkikaï Namur, a également tenu à témoigner adultes) ? en cette occasion :

Michel Dejehet - Des cours pour adultes, adolescents et en- « Pour ma part, j’ai pris part à l’aventure du club il y a main- fants à partir de 8 ans. tenant 26 ans : j’ai eu l’envie de pratiquer un art martial sans avoir d’idée précise quant à l’activité que je souhaitais pratiquer. Nous avons eu un cours pour les enfants de 6 à 12 ans mais Je me suis donc rendu au Centre namurois des Sports. Dans un suite au changement de travail de mon épouse, je ne pouvais des dojos, il y avait un groupe de personnes, habillé de blanc et enseigner seul avec plus de 24 enfants. qui portait des drôles de grandes jupes noires. En regardant le AFA - Que pensez-vous de l’Aïkido pour les enfants ? cours, je fus de plus en plus intéressé. Résultat, je suis monté sur le tatami le cours suivant. Michel Dejehet - Excellent ; pas toujours évident. En 33 années, beaucoup de personnes sont venues : certaines Ce qui est bien avec l’Aïkido pour les enfants, c’est qu’il n’y a sont restées et d’autres ont arrêté ; on a noté, pour quelques- ni compétition, ni violence et pas de course à la ceinture. Au unes, un retour après plusieurs années d’interruption. club, nous décernons des barrettes pour les motiver en leur en- seignant le respect de l’autre, le respect lorsqu’ils rentrent dans L’Aïkido représente une part importante de ma vie et je vou- le dojo. drais profiter de l’occasion pour remercier Chantal et Michel. Grâce à eux, j’ai eu l’envie d’aller encore plus loin : participer aux AFA - Quels sont les maîtres qui vous ont le plus influencé ? stages, découvrir de nouveaux Senseï, etc. Michel Dejehet - C’est avec Dany Leclerre Shihan et François Comme l’a indiqué Michel, notre club a toujours été très actif Warlet Shihan que j’ai pu progresser. Les figures qui m’ont éga- en participant également au premier festival des arts martiaux lement marquées parmi les grands maîtres sont Sugano Shihan à Namur, à des séances d’initiation dans des écoles et à l’organi- et Christian Tissier Shihan. sation de stages au profit du Télévie. AFA - Quel sens donnez-vous à l’Aïkido dans votre quotidien ? L’Aïkikaï Namur peut également se féliciter d’avoir présenté plusieurs candidats aux examens fédéraux Yudansha, ce qui est Michel Dejehet - Mon quotidien maintenant est différent. une fierté pour notre Dojo cho, M. Michel Dejehet. L’Aïkido m’a aidé à avoir une ouverture d’esprit plus grande vis-à-vis des autres et de la confiance en moi. J’essaie de trans- Il va de soi que la vie de l’Aïkikaï Namur ne s’arrêtera pas après mettre le message de Morihei Ueshiba : « Devenir une personne ces 33 premières années. Nous avons l’intention d’être encore en harmonie avec les autres, dans la vie de tous les jours ». très actifs et de poursuivre nos nombreux projets. »

Page 44 AFA - Quels sont les maîtres qui vous ont le plus influencé ?

L. Patriarche - Et qui m’influencent encore ! En tout pre- Shi Zen Dojo mier lieu et sans aucune hésitation Christian Tissier Shihan. Une personnalité exceptionnelle et hors du commun, de très grande valeur, respectée dans le monde entier. Le Doshu, du- 30 années d’affiliation rant mes deux voyages au Japon, et les maîtres que j’ai côtoyé Interview de M. Luc Patriarche, durant mes longues années de pratique : Les Shihan et Senseï Sugano, Noro, Kobayashi, Tamura, Kanetsuka, Séki, Yasuno, Dojo cho 6ème Dan AFA/Aïkikaï Endo, Osawa…et nos cinq Shihan belges actuel. Notre fédéra- tion a bien de la chance et je tiens à le souligner! AFA - Quel sens donnez-vous à l’Aïkido dans votre quotidien ?

L. Patriarche - L’Aïkido nous inculque des valeurs fondamen- AFA - Pour débuter notre interview, pourriez-vous vous pré- tales : le respect mutuel, l’entraide, la considération, le par- senter en quelques mots ? tage, l’amitié, la tolérance et j’en passe… je m’efforce au mieux d’y adhérer dans la vie de tous les jours de manière sereine, ce L. Patriarche - Je suis né le 23 août 1950 à Villers-Perwin, qui inévitablement a des conséquences positives et bénéfiques un charmant petit village situé à la frontière du Hainaut et du dans tous les gestes du quotidien. Brabant Wallon. Je me suis marié en 1973 à l’âge de 23 ans et nous avons fêté ce 22 décembre 2018 nos 45 ans de mariage. AFA - Selon vous, quel est le message que l’Aïkido transmet ? Nous avons cinq petits enfants âgés de 6 à 13 ans. L. Patriarche - En toute humilité et malgré mes nombreuses AFA - Quelle est l’histoire de votre club ? années de pratique, j’ai l’intime conviction que l’Aïkido a une place importante à jouer dans notre société car elle offre non L. Patriarche - Mon parcours en Aïkido ? Il faut savoir que seulement une alternative à la violence si présente de nos jours le choix de la pratique a été le fruit du hasard ! Après avoir mais elle est également une voie spirituelle exceptionnelle. été diplômé dans les arts graphiques en 1973, j’ai postulé pour L’Aïkido est bien plus qu’une discipline sportive, culturelle ou un emploi au Ministère de la Justice. J’ai réussi les diverses artistique, c’est un art martial au sens premier du terme qui épreuves de recrutement et j’ai de suite travaillé à la prison de trouve un écho considérable dans les besoins de notre société Nivelles en qualité de chef de service à l’imprimerie qui com- prenait une quarantaine de détenus. Tous les agents travail- en évolution constante où les problèmes d’insécurité, d’iso- lant en milieu carcéral se devaient d’apprendre l’autodéfense lement, de stress et de rythme de vie sont malheureusement (« self-defense »). Le Budo Collège de l’Institut Julien Naessens omniprésents. avait été désigné par le Ministère pour prodiguer les cours. Et AFA - Comment voyez-vous l’avenir de l’Aïkido en Belgique ? c’est ainsi que j’ai débuté l’Aïkido à raison de quatre heures par semaine et tous les samedis à Bruxelles au Budo Collège du- L. Patriarche - En Belgique francophone, l’Aïkido se porte rant cinq ans. Par la suite j’ai dû arrêter la pratique plusieurs bien non ? Près de 60 dojos je pense avec plus de 2000 années pour me consacrer à ma famille et à la construction de membres. Sans doute me direz-vous « oui, c’est vrai mais il notre maison. y a toujours moyen de faire mieux ». Je vous l’accorde ! Voilà J’ai repris l’Aïkido en 1989 au Collège Sainte-Gertrude pourquoi il est important de ne pas trop « se complaire », et je de Nivelles et à Braine-l’Alleud sous la direction de René m’adresse principalement à la relève, il faut tenter de s’investir Vanhenten. En 1991, je présente et réussi mon 1er Dan National au travers de différentes manifestations comme par exemple : et Aïkikaï à Liège devant Sugano Senseï. Et par la suite… 2ème les salons des sports, les démonstrations, les contacts avec les Dan en 1996, 3ème Dan en 1998, 4ème Dan en 2005, 5ème Dan entreprises, les associations sportives, auprès de sa commune, en 2012 et 6ème Dan en janvier 2018 sur recommandation de etc. Cela demande du temps et de l’investissement personnel, Dany leclerre Shihan que je remercie encore pour la confiance c’est vrai, mais j’estime, en ma qualité de dojo cho, avoir une qu’il m’accorde ! responsabilité à l’égard de ma fédération ! Je passe les détails du nombre de stages effectués en 40 an- Grâce à notre fédération, nous avons une chance inouïe de nées de pratique en France, en Belgique, Pays-Bas, Japon, etc. recevoir du Japon et de France des experts de haut niveau qui nous permettent d’évoluer harmonieusement. La Belgique AFA - Quel type de cours enseignez-vous (enfants/ados/ n’est pas en reste non plus avec à sa tête cinq Shihan de grande adultes) ? valeur et des jeunes qui progressent de manière admirable. L. Patriarche - Je donne cours aux enfants les vendredis et Comme souligné, notre fédération a bien de la chance, elle est aux les adultes les mardis et vendredis. un outil formidable et précieux qui ne cesse d’être alimenté au travers de nos différents stages fédéraux et privés. A nos AFA - Que pensez-vous de l’Aïkido pour les enfants ? affiliés de prendre le train en marche ! L. Patriarche - L’Aïkido offre aux enfants des bénéfices indé- AFA - Votre club fête ses 30 années d’affiliation à l’AFA, niables : la croissance personnelle, la concentration, le respect qu’est-ce que cela représente pour vous? des règles d’engagement, de soi et des autres, l’intégration so- ciale et culturelle, la coordination, etc. Un enfant n’apprend L. Patriarche - Une grande fierté ! 30 ans… cela n’arrive pas pas « contre » quelqu’un mais bien en association et en har- tous les jours : 30 années de travail, de partage, de sacrifice, monie avec son partenaire pour une réalisation commune et d’investissement avec des joies, des peines, des désillusions et un plaisir partagé. C’est l’apprentissage d’une véritable com- aussi de l’espoir. Il est vrai que j’ai toujours eu une solide équipe munication physique et mentale qui améliorera l’intégration autour de moi pour mener à bien cette longue aventure et je la et l’adaptation sociale de l’enfant. Il apprendra à aller de remercie encore du fond du cœur de répondre à chaque fois « l’avant, à oser entreprendre, à estimer l’autre et sa position à présent » lorsque cela s’avère nécessaire. C’est très précieux ! sa juste valeur, à poursuivre ses efforts jusqu’au résultat final Cette trentième année a été une grande réussite ; en effet, et à ne pas se décourager en cours de route. Et puis, l’Aïkido et en janvier 2018, j’ai été nominé au rang de 6ème dan Aïkikaï. les enfants…c’est l’avenir et la continuité non ?

Page 45 durant votre parcours vous connaîtrez également le partage, Les 2 et 3 février 2018, sous le patronage de notre fédération le don de soi, la transmission et j’en passe… Quoi de plus ma- est venu Christian Tissier Shihan en Belgique ; le succès engen- gnifique que de transmettre à ses élèves cet outil merveilleux dré par sa présence a dépassé de loin nos espérances. Sur les mais combien exigeant qu’est l’Aïkido ! deux jours, près de 300 pratiquants venant de toute la Belgique et de pays voisins ont partagé et bénéficié de la richesse de la Il est essentiel que chacun puisse contribuer au bien-être qualité de son enseignement. Je réitère mes remerciements à de notre fédération en fonction de ses capacités et de ses notre fédération pour m’avoir permis de l’accueillir mais aus- disponibilités. si à mon équipe pour leur aide combien précieuse, la ville de Nivelles et à tous les intervenants. Je terminerai par cette phrase qui me tient à cœur : au tra- vers de l’Aïkido, je suis fondamentalement convaincu qu’il est Le 21 avril, un stage privé était placé sous la direction de Dany important de partager toutes ces valeurs pour les besoins de Leclerre Shihan et François Warlet Shihan. Une bien belle réus- notre société, en inculquant à autrui un esprit de tolérance, de sie au vu du succès rencontré ! Ce stage s’est clôturé par un partage et de paix. repas de gala organisé à l’hôtel Nivelles Sud avec pas moins de 170 convives. Il était suivi d’une soirée dansante qui s’est terminée aux petites heures.

AFA - En votre qualité de membre de la fédération, au- riez-vous une anecdote à partager ?

L. Patriarche - Oh là là… oui beaucoup mais il y en a une qui me vient à l’esprit : c’était en 2004. Je faisais partie du staff d’un camp d’été à Wégimont et j’ai bossé toute la semaine avec une jambe dans le plâtre. J’ai dû m’absenter une journée suite à une visite de contrôle chez un spécialiste à Gosselies. Chantal Germiat, qui était au vo- lant, Michel Dejehet et Annette Warlet m’accompagnaient. On rigolait tellement dans la voiture et finalement nous nous sommes aperçus que nous étions sur l’autoroute vers l’Alle- magne. Vous vous doutez de notre réaction…

AFA - Pour ceux et celles qui envisageraient d’ouvrir un club, quel serait votre message/conseil pour les encourager ?

L. Patriarche - Allez-y et foncez !!! Cela ne sera pas toujours facile, il y aura des embûches et il faudra s’accrocher mais

Page 46 Sei Sho Kan - 40 années d’affiliation Interview de Interview de Claudy Bastin, Dojo cho 6ème Dan AFA/Aïkikaï

AFA - Pour débuter notre interview, pourriez-vous vous pré- AFA - En votre qualité de membre de la fédération, auriez-vous senter en quelques mots ? une anecdote à partager ?

Claudy Bastin - Né en 1947, j’ai exercé le métier de pompier Claudy Bastin - Mon voyage, unique, au Japon, a été pour moi pendant 35 ans à Liège. J’ai découvert l’Aïkido en 1968 tout en un moment phare de ma vie d’aïkidoka. J’ai été accueilli dans continuant le karaté. J’ai tout d’abord pratiqué chez Monsieur plusieurs dojos d’une manière amicale et bienveillante par des Van Parijs jusqu’au 3ème kyu. Déménageant à Herstal, je me suis pratiquants de tout âge. J’ai eu la chance de visiter le Hombu inscrit aux cours de Dany Leclerre. J’ai repassé toutes les cein- Dojo. tures avant d’obtenir le 2ème kyu. J’ai derrière moi 50 ans de pratique . AFA - Pour ceux et celles qui envisageraient d’ouvrir un club, quel serait votre message/conseil pour les encourager ? AFA - Quelle est l’histoire de votre club ? Claudy Bastin - L’Aïkido doit être un plaisir, il est avant tout là Claudy Bastin - J’ai fondé mon premier dojo à Cheratte pour créer une ambiance favorable à l’apprentissage et à l’épa- Hauteurs en 1977. J’étais 1er Kyu et sous la tutelle de mon direc- nouissement de chacun. S’il s’y sent bien, le pratiquant va, sans teur technique Dany Leclerre. En 1996, après plusieurs mois de aucun doute, progresser. La course aux grades et aux Dan ne travaux, j’ai ouvert mon dojo actuel. C’est Yasuno Sensei, avec doit pas être la priorité. La régularité aux cours, les remises en qui j’ai des liens amicaux, qui m’a proposé de l’appeler « Sei Sho question, la recherche de la justesse des mouvements, l’humili- Kan » qui signifie « la maison du maître ». té et la persévérance sont indispensables. Il y a des hauts et des bas, il faut s’accrocher ! Mon dojo est un lieu d’accueil pour des pratiquants de tout ni- veau et de tout âge. Ils s’y sentent bien; une ambiance familiale y règne, chacun y trouvant sa place. Une trentaine de membres sont inscrits. Les cours en- fants, donnés par Noël Santoro, accueillent une vingtaine de pratiquants.

AFA - Quels sont les maîtres qui vous ont le plus influencé ?

Claudy Bastin - Maître Tamura m’a impressionné par la sou- plesse dans sa pratique et la justesse de ses mouvements. Maître Sugano, souvent rencontré dans les dojos et les camps d’été à Wégimont, dégageait une impression de puissance et une aisance naturelle dans les mouvements, qui les faisait pa- raître si simples et pourtant… Le courage qu’il a montré après une amputation m’a fait une forte impression. Quelle force de caractère ! Christian Tissier nous a apporté un enseignement plus acces- sible, occidentalisé, tout en restant martial. C’est également un grand pédagogue. Il transmet les bases de l’Aïkido, la justesse des mouvements en se mettant au niveau de chacun, tous grades confondus. C’est quelqu’un que j’admire beaucoup. Yasuno Senseï, que j’ai rencontré pour la première fois en 1988 lors d’un stage d’été, a ma préférence. Il m’impressionne par l’énergie qu’il dégage, par son efficacité dans les mouvements et par son travail percutant. Mon travail en Aïkido est notamment influencé par ces maîtres. Je travaille bien sûr les bases. J’essaie de privilégier le travail de tori et celui d’uke. Il m’arrive, aussi, de travailler sui- vant des axes davantage basés sur le travail des armes. Dans notre club, il arrive souvent d’entendre des pratiquants dire « T.T.T. » ; ce qui peut se traduire par ; Travail, Travail, Travail. Mais cela peut aussi vouloir dire : Technique, Travail et surtout Temps.

Page 47 AFA - Pour débuter notre interview, pourriez-vous vous pré- senter en quelques mots?

Janine - Je m’appelle Janine Wendelen, j’ai découvert l’Aïkido en 1965 au dojo de Julien Naessens où j’ai fait mes classes avant de passer à l’ACBA qui deviendra par la suite l’AFA. Je suis 5ème Dan et j’ai 82 ans depuis peu.

AFA - Quel sens donnez-vous à l’Aïkido dans votre quotidien ?

Janine - L’Aïkido fait partie de ma vie ; il m’a amené beaucoup de joie et m’a toujours aidée dans les épreuves qui jalonnent la vie de chacun de nous.

AFA - Quels sont les maîtres qui vous ont le plus influencée?

Janine - A cette époque lointaine, je ne ratais aucun stage ni formation proposée par l’AFA et bien sûr le stage d’été à Wégimont et celui de la Colle sur Loup. Je pense que c’est Tamura Shihan et Sugano Shihan qui m’ont le plus marquée. J’ai aussi suivi les cours de Yamada Shihan, de Christian Tissier Shihan et d’Endo Shihan.

AFA- Quel type de cours enseignez-vous (enfants/ados/ adultes) ?

Janine - Cette année le club fête ses 50 ans d’existence et nous comptons bien célébrer l’évènement. Le Césam a été fondé en 1970 par un groupe de fonctionnaires européens qui prati- quaient l’Aïkido dans différents clubs bruxellois. Nous avons eu plusieurs dojos successifs mais depuis une bonne vingtaine d’années nous sommes à Etterbeek, rue des CESAM - 50 années Champs, et aussi depuis 2015 au bâtiment Van Maerlant qui fait angle avec la rue Belliard. Les cours ont migré en grande d’affiliation partie dans le nouveau dojo et nous avons gardé deux cours à Etterbeek : le lundi soir avec le cours d’Alexandre Walnier et mon cours le samedi après-midi pour les enfants et les ados. Interview de Mme Janine WENDELEN,

Dojo cho - 5ème Dan AFA - Pour celles et ceux qui envisageraient d’ouvrir un club, quel serait votre message/conseil pour les encourager ?

Janine - Nos expériences au sein de l’AFA ont toujours été po- sitives ; en ce sens que les diverses équipes font un excellent travail de recherche, de réflexion et d’organisation. Si je devais faire un message à ceux qui veulent créer un nouveau club, je leur conseillerais de le faire dans le cadre de notre fédération en gardant en mémoire notre devise nationale qui est : l’union fait la force.

Page 48 MERITE SPORTIF Satori Hannut Interview de Eric FELLER, Dojo cho au Satori Hannut, 4ème Dan AFA/Aïkikaï

AFA - Pour débuter notre interview, pourriez-vous vous pré- AFA - Quel type de cours enseignez-vous (enfants/ados/ senter en quelques mots ? adultes) ?

Eric - J’ai débuté l’Aïkido à l’âge de 12 ans, en 1987, au cours Eric - J’enseigne aux enfants, aux adolescents et aux adultes. enfant de Mathieu Rion, au Club Coq Mosan à Herstal de Dany Leclerre. Nous n’étions pas encore en fédération AFA comme Notre cours ados commence à partir de 10 ans et est com- aujourd’hui. mun avec le cours pour les adultes ; chacun a son espace sur le tatami. J’ai réussi mon Shodan en novembre 2003 et mon Yondan en mai 2015. AFA - Que pensez-vous de l’Aïkido pour les enfants ? Eric - Il n’y a pas assez de stages pour les enfants… et quand il y en a, nos membres enfants ne bougent pas assez… AFA - Vous avez reçu le mérite sportif de votre région, que re- présente pour vous cette reconnaissance ? Notre responsabilité d’enseignant est de faire “aimer” les va- leurs qui sont véhiculées par notre art. Eric - J’ai ouvert notre club le “Satori Hannut” en 2002 avec Roland Servais, 2ème Dan. A cette époque c’était plus pour être Nos enfants sont des éponges, ils emmagasinent très vite, ils ensemble que pour enseigner, très vite, notre enseignement a reproduisent très vite : la répétition n’est pas la solution. été reconnu et le club s’est agrandi. Dans mes cours, aucun secret : à partir de 10 ans, je leur Ce n’est qu’après quelques années que mon premier coup dur montre tout ce que le carnet des techniques propose, bien sûr, il arriva, Roland dut me quitter et tout était à refaire ; sans le sa- faut répéter les bases mais ils doivent surtout s’amuser ! Là est voir, je vivais mon premier “creux”. le secret de la fidélité. A ce moment-là, je me rappelle de ce qu’on pouvait lire sur AFA - Quel sens donnez-vous à l’Aïkido dans votre quotidien ? le petit manuel rédigé par François Warlet pour ouvrir un club : « Ponctualité : tu devras être présent à tous les cours et même Eric - Je n’aurais pas pu être cadre ingénieur depuis 21 ans et avant, et cela quel que soit le temps. Neige ou verglas en hiver, chef de famille depuis 16 ans de mariage sans l’Aïkido. averses printanières, chaleurs d’été, routes rendues glissantes C’est l’Aïkido qui me permet de comprendre et de ressentir les par les feuilles en automne ou quelle que soit l’émission télé- interactions entre les personnes. visée ou autre activité ce soir-là. Te sens-tu capable d’assurer cette ponctualité ? » J’ai toujours dit : Tant que je sèmerai la paix, je pratiquerai l’Aï- kido ! Ces mots raisonnent encore dans ma tête aujourd’hui plus que jamais ! AFA - Selon vous, quel est le message que l’Aïkido transmet ? Depuis ce premier “creux”, d’autres sont venus, des prati- Eric - L’espèce humaine a besoin de la guerre pour connaitre quants sont montés en grade et nous ont malheureusement la paix… L’Aïkido est, à ma connaissance, le seul art martial qui quittés. Telle est la vie d’un dojo. crée la paix dans la guerre. Mais jamais je n’ai abandonné, et ce mérite représente pour AFA - Comment voyez-vous l’avenir de l’Aïkido en Belgique ? moi et mes élèves, la preuve qu’il ne faut jamais abandonner sans avoir tout essayé ! Eric - Le signal est clair : notre art martial ne parle plus à notre population, cela inquiète beaucoup de pratiquants, mais pas moi ! AFA - Quel est votre parcours en Aïkido jusqu’à présent ? La roue tourne, le monde tourne, aujourd’hui, nous sommes envahis par les médias et nous avons peur. Alors que fai- Éric - Concernant la pratique, depuis Dany Leclerre, plusieurs sons-nous ? Nous cherchons rapidement à se défendre, c’est maîtres m’inspirent, et me construisent. logique. Je connais mieux les premiers élèves de Christian Tissier : Heureusement nous ne sommes pas tous égaux et certains Arnaud Waltz et Bernard Palmier. réagissent de manière plus “réfléchie” ; ces personnes inves- Je dirais que ma pratique est teintée de la martialité d’Arnaud tissent souvent dans leur santé physique et mentale, et parfois Waltz et de la douceur de Bernard Palmier ainsi que de se tournent vers l’Aïkido. Dany Leclerre. La bonne question à se poser est : Comment faire véhiculer Pour les références Japonaise, Senseï Myamoto Shihan et Endo nos valeurs avec les réseaux sociaux actuels ? Ma réponse est : Shihan restent mes repères dans leurs racines. Proposons notre Aïkido lors de démonstrations, soyons le plus généreux et vrai possible, et seulement alors, le message pas- sera !

Page 49 AFA - Quel est votre parcours en Aïkido jusqu’à présent ? François - Sur cinquante années de tatami, les souve- MERITE SPORTIF nirs sont nombreux. Si je remonte dans le temps, je pense d’abord à mon tout premier stage avec maître Tamura Shihan à Bruxelles. A l’époque il venait qu’une fois par an en AIKIKAI SOUMAGNE Belgique. C’est le premier maître japonais que j’ai rencontré Interview de M. François WARLET, et c’est à partir de là que j’ai commencé à voyager et suivre des stages. Dojo cho - 7ème Dan Ensuite, maître Sugano Shihan m’a également marqué à l’époque où il enseignait dans toute la Belgique car il nous a AFA - Pour débuter notre interview, pourriez-vous vous remontré les bases de l’Aïkido. Un autre souvenir marquant présenter en quelques mots ? est ma première venue à Vincennes en compagnie de mon (toujours) professeur et ami Dany Leclerre pour rencontrer François - Ma pratique de l’Aïkido et mon affiliation à l’AFA Christian Tissier. J’ai vraiment été impressionné et séduit par remonte à très loin (j’ai d’ailleurs la licence numéro 12 et sa dynamique et surtout sa pédagogie. Depuis lors, et pour nous sommes actuellement près de 3000 pratiquants, c’est ces raisons, je l’ai toujours suivi jusqu’il y a peu en appréciant tout dire). J’ai fêté mes 50 ans de pratique et mes 45 ans son travail. d’enseignement au mois de septembre de cette année 2019. Ce sont les trois Senseï que j’ai suivi le plus et avec lesquels J’ai également été nommé Shihan en 2014 et élevé au grade j’ai le plus pratiqué. Mais je ne voudrais pas oublier les autres de 7° Dan Aïkikaï en 2017. Je suis également Moniteur Adeps Shihan que j’ai également suivi, tels que Osawa, Yasuno, Seki, et membre de la commission technique de notre fédération. Yokota, Chiba et d’autres encore. Mon Aïkido reflète un peu Durant toutes ces années, j’ai également occupé plusieurs de chacun de ces grands maîtres. Ce sont là, les personnes postes au sein de notre fédération et réalisé notre magazine les plus marquantes que j’ai eu l’occasion de rencontrer dans Flash Aïkido durant de nombreuses années. En ce mois de ma carrière d’Aïkido. décembre 2019, notre club vient de recevoir le Mérite Sportif de la Commune de Soumagne, je l’avais d’ailleurs égale- ment reçu à titre personnel il y a quelques années pour mon AFA - Quel type de cours enseignez-vous ? engagement. François - Dans mes cours aux adultes, le premier axe de ma pratique est surtout la rigueur technique. Quand j’ai AFA - Que représente pour vous cette reconnaissance ? l’occasion d’observer certains pratiquants, je ne retrouve pas toujours cette rigueur que je tiens comme une référence François - Évidemment, pour notre club, c’est une grande de notre fédération. La rigueur technique, et les valeurs qui fierté que notre commune reconnaisse l’excellence de notre vont avec, m’ont attiré dans l’Aïkido et me guident encore travail et surtout celle de mon équipe : Giovanni Tinelli qui aujourd’hui. Dans les arts martiaux, je ne suis pas partisan me seconde depuis près de 40 ans dans la gestion du club du geste pour le geste. Le mouvement doit se vouloir cor- et assume les cours des enfants trois fois par semaine avec rect, juste. J’explique toujours à mes élèves que l’Aïkido n’est son épouse Francine Gallo ; ainsi que notre ami Fabian pas une danse mais une discipline martiale, ce qui induit une Vanosmael qui, lorsque je suis absent, me remplace effica- certaine intensité dans le mouvement. Dans le cadre de la cement au cours des adultes. Je leur dis un énorme merci. J’ai pratique, moins l’uké sera complaisant, plus il faudra se re- de la chance qu’ils me secondent de la sorte. Cette récom- mettre en question dans le geste. Il y a encore un immense pense est aussi pour eux et grâce à eux. chemin à parcourir, car en Aïkido, on ne sait jamais rien sur

Page 50 rien, on découvre chaque jour. Celui qui peut se vanter de L’enseignement de notre discipline est un problème actuel connaître l’Aïkido est sans aucun doute détaché de la réalité, et j’ai toujours été convaincu que le législateur belge devrait il faut constamment se remettre en question. mettre en place le même système qu’en France avec des brevets d’état où il faut être diplômé pour enseigner. Nous avons ce système avec l’école des cadres de l’Adeps, où nos AFA - Que pensez-vous de l’Aïkido pour les enfants? enseignants brevetés qui donnent actuellement ces forma- tions permettent d’assurer un même niveau de qualité aux François - Comme je ne donne pas cours aux enfants, je suis futurs professeurs d’Aïkido. Comme en France, seuls ces en- mal placé pour en parler et je laisse donc cette partie aux seignants diplômés sortis de l’école des cadres pourraient personnes plus qualifiées que moi. Cependant, j’ajouterais ouvrir un dojo et y enseigner. Il est dangereux qu’aujourd’hui quand même que les enfants qui sont notre futur doivent encore, en Belgique, n’importe qui puisse ouvrir un club et y être bien encadrés, qu’il faut les éduquer et leurs inculquer enseigner n’importe quoi car cela peut avoir de graves consé- les valeurs de l’Aïkido ; et à travers celles-ci, les valeurs de la quences. Le respect mutuel en toute circonstance et le souci vie tout court. Mais là je ne me fais aucun souci, car ayant de qualité ne doivent pas être négligés. suivi des stages fédéraux pour les jeunes donnés par notre commission junior, je suis ébloui par la pédagogie et l’enga- gement de ceux-ci envers ces jeunes ainsi que de la qualité AFA - Quel serait votre message/conseil pour encourager de cette jeunesse qui suit ces stages. Sans oublier bien sûr les les pratiquants dans leur parcours Aïkido ? différents professeurs des clubs enfants qui travaillent sans cesse à faire grandir ces jeunes dans une éducation positive. François - L’enseignement de l’Aïkido, même à 75 ans, reste encore ma passion et mon conseil aux débutants en Aïkido est de se concentrer sur la persévérance. L’Aïkido est une AFA - Selon vous, quel est le message que l’Aïkido transmet ? discipline complexe qui demande beaucoup de temps et de répétitions pour en percer les subtilités. Pratiquer pour vi- François - Tout simplement, les valeurs et la rigueur que ser un grade ou un statut est une erreur. Les grades ne sont l’on trouve dans la pratique. Ces valeurs il faut essayer au pas un but mais une conséquence qui arrive par la force des maximum de les appliquer dans notre quotidien. choses. Et pour cela il n’y a qu’un seul chemin : la persévé- Pour exemples : on a un échec, on ne se lamente pas, on en rance dans la durée. Chacun aura des hauts et des bas dans prend conscience et on le résout / le respect des partenaires le moral et la motivation. Mais le seul moyen de dépasser ces en Aïkido, on se doit dans la vie courante de respecter les obstacles est la persévérance et ceci est un précepte valable autres également / ... dans tous les domaines de la vie. Actuellement je pense que ces valeurs d’éducation se perdent de plus en plus et que l’Aïkido (ainsi que d’autres arts martiaux) peuvent justement amener notre jeunesse à acquérir ces valeurs qui les feront grandir dans leur futur vie d’adulte. Cependant, et là j’insiste, pour autant que cela soit enseigné par des professeurs bien formés et compétents. AFA - Comment voyez-vous l’avenir de l’Aïkido en Belgique ? François - Mon souhait est que l’Aïkido continue à grandir positivement. Le problème actuel est le manque de motiva- tion de certains jeunes. Il faut aussi que les personnes qui viennent à l’Aïkido soient bien orientées dans leur pratique, car même si elles arrêtent un jour notre discipline, elles par- leront toujours de celle-ci de manière positive. A contrario les personnes qui auront été mal formées au sein d’un dojo, lorsqu’elles arrêteront leur pratique, diffuseront une idée négative de l’Aïkido.

Page 51 Interview : Jean-Pierre Jacquet

AFA – Pour ceux qui ne te japonais et m’accueille régulièrement dans son dojo. connaissent pas encore, Après divergences de vues avec mon codirigeant, je quitte pourrais-tu te présenter en le Asahi dojo pour ouvrir le Kobukaï aïki dojo A.S.B.L. au quelques mots ? complexe sportif de Bressoux en 1978, date anniversaire d’ouverture de notre dojo. Après la réussite de mon Sandan J.P. - Jacquet Jean Pierre, né en octobre 1980 devant la commission des passages de le 31 mai 1951 à Albertville grades dan de l’UBeA par feu Monsieur Lindebrings, élève (ex Congo Belge) appelé de Murashigé Senseï et professeur de Monsieur Van Parys, actuellement Kalémie, sur nous quittons l’UBeA et avec quelques dojos créons une les bords du lac Tanganyika amicale nommée le CEDEAT. Nous nous affilions à l’ACBA entre une pirogue et un cro- fédération qui a précédé à l’AFA et sommes présents dés codile. Je suis revenu entier les premières heures aux stages de Wégimont. Nous re- en Belgique en 1960. gardions le soleil se lever dans la rosée du matin, en at- tente, sur le tatami installé dans la cour. A cette époque, Enseignant pensionné de cours techniques du troisième nous recevions Sugano Seiichi Sensei au dojo de Bressoux degré en électricité, électronique et automation. puis à Esneux. En 1982, je deviens Moniteur ADEPS et le Musicien trompettiste depuis l’âge de 14 ans et pianiste Kobukaï aïki dojo est transféré à Esneux. Cette année-là, depuis 8 ans. Diplômé de l’académie de Seraing. je découvre un jeune français du nom de Christian Tissier rentré du Japon depuis quelques années et qui a un dojo à Vincennes, Paris. Michelle et moi sommes en admira- tion devant la technique, l’aura et l’humilité de cet expert. AFA – Raconte-nous ton parcours d’aïkidoka. En 1986, l’ACBA nous demande d’arrêter d’organiser des stages avec Tissier Senseï ou de quitter la fédération. C’est J.P. - J’ai commencé la pratique de l’aïkido le 4 septembre ainsi que nous nous inscrivons à la FFAAA et suivons tous 1972 chez monsieur Van Parys, place du 20 Août à Liège, nos stages en France, organisons des stages avec les uchi après deux années de judo et une de karaté. Ce fut le coup deshi de Christian, participons aux écoles des cadres et de foudre et le début d’une passion. Encore fraichement présentons nos grades à la FFAAA. Christian nous propose 1er kyu, j’ouvre en 1973 mon premier dojo à Chênée, le Arnaud Waltz comme délégué technique et nous nous Asahi dojo. Je réussis ensuite les examens Shodan en 1974 lions d’amitié avec Bernard Palmier, Patrick Benezi, Jean et Nidan en 1977 au collège national des ceintures noires, Michel Merit et Pascal Norbelli. Au moment de vouloir pré- nommé par feu monsieur André Jean, élève de Murashigué senter mon Yondan, la FFAAA département d’Ile de France senseï. Je quitte alors monsieur Van Parys et vis en rônin, me demande de représenter mon Sandan que je réussis en en suivant les stages donnés par André Noquet senseï, un janvier 1990 ayant comme président de jury Franck Noël. français qui avait vécu au Japon. Depuis le début de ma pra- Nomination après examen devant la commission Fédérale tique, je côtoie régulièrement un jeune yudansha, Leclerre des passages de Grades des fédérations françaises d’Aï- Dany, qui rayonne sur le dessus de Herstal. Il organise kido FFAB et FFAAA à Paris au grade de Yondan le 13 juin de grands stages sous la direction de nombreux maîtres

Page 52 1998. Le lendemain, Michelle réussissait son examen de elles, sauf dans les katame waza. Sandan. Pendant toutes ces années d’exil, Michelle et moi participions à tous les stages de fin de mois organisés à C’est effectivement quand j’ai rencontré Christian que je Vincennes et dirigés par Christian. A cette époque nous me suis rendu compte de la richesse des interconnexions avions 3h de pratique le samedi matin, l’après-midi et le entre les différentes techniques, placements, sollicitations dimanche matin. Nous étions présents aux stages d’été à et engagements. J’ai appris le travail d’uke, non pas seule- Mens, Novalaise, Soulac et ensuite Roquebrune. Avec les ment dans l’ukemi mais aussi en protégeant notre intégri- élèves du CEDEAT, nous allions en cars (entiers) aux stages té. L’aïkido m’a forgé, m’a appris à être centré, à être déter- de Pâques à Paris. En août 1999, lors du stage de Soulac, miné et à développer mon . Il n’y a pas d’acquisition alors que l’ACBA transformée en AFA pratiquait depuis de compétence sans contraintes, et de là nait la liberté peu avec Christian, Dany me propose de rejoindre la fédé- d’expression de l’art. Je fais souvent la liaison entre l’étude ration belge. Je demande conseil à Christian qui m’invite à de la musique et la pratique de l’aïkido. Toute l’étude du faire la démarche. Je propose mes services à la CFG que je solfège va jusqu’au 1er kyu. Shodan et Nidan, on apprend rejoins en 2000. Je m’implique aussi dans la commission à utiliser les connaissances de bases, on lit des partitions pédagogique. Aujourd’hui, je suis Rokudan aïkikaï, ainsi simples, on apprend à jouer en groupe, à être en harmo- que mon ex épouse Michelle Gaspard. Mes deux enfants nie avec les autres. Au sandan et Yondan on commence à Fabian Jacquet et Cindy Jacquet sont Yondan aïkikaï et mon interpréter des études plus difficiles et on personnalise, on fils est dojo cho du Kome dojo de Neupré où sa maman ose s’exprimer plus librement. Au delà, c’est le moment assure les cours enfants. Nous nous sommes rendus au des improvisations musicales, de l’expression des senti- Hombu dojo en 2004 et y retournerons en 2021. ments, mais aussi régulièrement le retour aux notions de base. Au début de cette saison nous avons fermé la section 6-10 ans. Messieurs Champagne Maurice et Stiepen Arnaud as- surent la direction de la section 10-14 ans. AFA - Selon toi, quel est le message que l’Aïkido transmet ? J.P. - Je dirais plutôt « devrait transmettre » car nous ne sommes pas tous conscients et réceptifs avec la même in- tensité au message reçu. Au travers de tout cet apprentis- sage, les premiers paramètres sont le respect des autres, de soi et de ce qui nous entoure. Ensuite, il n’y a que le tra- vail et la rigueur qui paient, malgré parfois quelques avan- tages de prédispositions. « Et si tu peux le faire tu seras un homme mon fils » (sic), pouvoir être en toute humilité. Naître, paraître, être et disparaître (cogitation person- nelle), sont les phases de l’évolution de la pratique et aussi Champagne de la vie. Maurice Stiepen Arnaud La pratique et l’étude nous permettent d’entreprendre le chemin. C’est le « dô » qui est formateur et qui nous AFA – Quels sont les maîtres qui tu as rencontrés ? construit. J.P. - Mon premier Senseï fut André Noquet, bizarre- ment déjà un français. Christian Tissier par l’intermédiaire d’Arnaud Waltz m’a donné les outils de construction des techniques. En 1982 Christian a ravivé ma flamme, et dès l’instant où je l’ai ren- contré j’ai remis mes connaissances à zéro. Avec Arnaud Waltz nous avons entrepris un long chemin d’étude, de travail et d’amitié. J’ai eu l’occasion de rencontrer et de pratiquer avec Alain Floquet expert en kobudo. Grâce à lui, à Anvers, j’ai pu assister et être l’uke de Maître Minoru Mochizuki 10ème dan d’aïkido, qui m’enseigna un sutemi sur chudan tsuki. Il fut une époque où j’ai pratiqué avec Maître Koichi Tohei 10ème dan d’aïkido fondateur de l’école du Ki. A Paris et grâce aussi à Christian j’ai pu suivre des stages avec Maître Seigo Yamaguchi 9ème dan ; stages exceptionnels qui nous rendaient perplexes quand à nos connaissances et niveaux. Par l’intermédiaire de Dany Leclerre j’ai pu pratiquer sous la direction de tous les maîtres japonais invités à Herstal, en l’occurrence : Tamura, Yamada, Saïto, Asaï, Chiba, Yasuno, Myamoto, Kobayashi, Sugano et Endo que j’ai revu à Mejiro. AFA – Quels sont les moments clés de ta pratique ? J.P. - J’ai commencé à une époque où nous respections les consignes, mais le rôle d’uke se résumait à peu de chose. L’apprentissage des chutes, les séquences des techniques et l’art de se protéger étaient forts rudimentaires. Chaque technique était unique et elles avaient peu de liens entre

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Depuis quelques temps, la commission junior se penche sur plusieurs projets afin de faire développer les compétences Autre objectif de notre commission c’est de créer, dans de psychomotrices et techniques d’Aïkido à nos jeunes. grandes occasions, des équipes démos afin de démontrer le travail national aux autres pays. Comme je vous le disais au début de l’article, nous essayons de créer un pont entre Un des projets qui nous tenait à cœur, était de mettre en l’IAF et l’AFA. Lors de nos différents déplacements à l’étran- place un pont qui servirait de lien entre les projets de l’IAF ger, et cette fois je parle ici de Varna en Bulgarie, nous avons et de l’AFA. mis en place une équipe de jeunes qui ont su représenter les couleurs de la Belgique lors d’un Embukaï devant un grand Maître Japonais. En effet, l’IAF organise chaque année une rencontre inter- nationale entre les différents pays d’Europe pour regrouper la jeune génération et proposer un cours avec un maitre La venue de Dojo Cho, Mitsuteru Ueshiba au mois d’oc- de stage Japonais issu du dojo maire de l’Aïkikaï du Japon, tobre, nous a mis également à l’épreuve suite à une de- l’Hombu dojo. mande du CA. Pour cette démo, pas moins de 28 enfants de tout âges nous ont suivi pour cette merveilleuse aventure. L’organisation nous a mis quelque peu en difficulté, car le Ce pont était l’occasion rêvée pour développer une de nos timing était assez cours. En effet nous avions misé sur une idées, la création d’une nouvelle catégorie d’âge à nos jeunes, rencontre fin août, mais c’était sans compter que les 60% une catégorie 14-18 ans, en plus de nos groupes, 6-9ans et 10- d’inscrit étaient encore en vacances. Que cela ne tienne, la 13ans, déjà bien en place depuis maintenant presque 10 ans. commission Junior faisait entièrement confiance à l’impli- cation de nos jeunes et à leur capacité d’adaptation rapide, tout en comptant également sur la collaboration des do- Nous voilà le 10 novembre 2019, une date qui marquera la jo-chos de la fédération, qui nous ont épaulés pour les répé- commission junior et nos jeunes car nous avons enfin propo- titions techniques. sé un stage avec la nouvelle catégorie d’âge (14-18ans) pour concrétiser notre nouveau projet. En conclusion, nous avons plein de projets en tête pour nos jeunes aïkidokas et nous espérons de tout cœur pouvoir Et c’est notre ami Alex Walnier qui nous accueille au sein continuer à les réaliser à l’avenir. de son tout nouveau dojo à Seraing. Les stages se sont dé- roulés dans la joie et la bonne humeur mais surtout dans Au plaisir de vous retrouver sur le tatami. un esprit de jeux combiné à un esprit de travail. Zigzagant entre échauffement, techniques et jeux, les plus petits ont pu goûter aux joies des chutes et surtout à l’enseignement d’un nouveau venu au sein du groupe, Loïc Closon.

La commission junior Par la suite c’est notre Sempaï, Nabil Messaoudi, qui a repris les rênes en proposant à la génération 10-13 ans une série d’exercices développant le principe de distance sur dif- férentes attaques.

Pour finir, Didi, nous a fait l’honneur d’inaugurer la toute 1ère session « ados » en proposant une évolution technique sur Iriminage en associant les déplacements, le placement et l’endurance de résistance. Nos ados en sont ressortis épuisés mais avec le sourire.

Les jeunes qui ont participés à la 1ere session « ado » ont trouvé le stage très intéressant et agréable… « C’était un super stage ! Je trouve que le groupe 14-18 ans est une chouette idée. Nous avons bien transpiré. Merci à toute la Commission. »

Les parents des enfants ainsi que les dojo-chos des clubs de la fédération ont également trouvés le projet ingénieux et fantastique. « Le projet de la catégorie 14-18 ans est une excellente idée… Merci à la commission junior d’organiser des stages pour nos enfants, et pour tout le travail que vous faites… ça serait super d’organiser plus de stages enfants à l’avenir »

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Page 56 Ordre dansAprès lequelcette longue récupérer période sansles faireaffaires d’aïkido, 1- pantalon , 2 veste, 3 ceinture, 4 zori, 5 Jo , 6 boken notre héros peut enfin retourner au dojo! Attention de ne pas se faire bloquer par un ninja Mais connait-il toujours le chemin? Et de ne pas repasser sur son chemin Indique le lui en pensant à prendre (dans cet ordre) son pantalon, sa veste, sa ceinture, ses zori, son Jo et son boken, le tout, en évitant les ninjas.

EntréeEntrée DojoDojo

Page 57 Remets les photos dans l’ordre et trouve le nom et l’attaque de cette technique.

1 2 3

4 5 6

Ordre ___ - ___ - ___ - ___ - ___ - ___ Attaque : ______- Technique : ______

1 2 3

4 5 6

Ordre ___ - ___ - ___ - ___ - ___ - ___ Attaque : ______- Technique : ______

Page 58 Solutions des Jeux du Flash 136

Pour chronométrer 9 minutes avec 2 sabliers de 7 et de 4 minutes il vous fallait faire ceci : 1. renversez les 2 sabliers en même temps. Lorsque celui de 4 mi- nutes est terminé il reste 3 minutes dans le grand. 2. Retournez celui de 4 minutes. Quand celui de 7 minutes est ter- miné il restera 1 minute dans celui de 4 minutes. 3. Maintenant vous retournez à nouveau celui de 7 minutes. Dès que celui de 4 minutes est terminez il vous restera donc 6 minutes dans le grand. 4. Retournez le petit, une fois terminé il vous restera 2 minutes dans le grand. 5. Retournez une dernière fois celui de 4 minutes. Quand le grand sera terminez il vous restera 2 minutes dans le petit. Il ne vous res- tera plus qu’à additionner ces 2 minutes aux 7 minutes du grand.

2. Nénuphar

Si 1 nénuphar couvre la totalité de l’étang en 10 ans. Alors 2 nénuphars couvriront la totalité de l’étang en 9 ans. AIKIDO ASBL

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