Jeux TV : les marques installées laissent peu de place aux nouveautés

Un plateau, plusieurs candidats et une somme d’argent à la clé, le jeu TV constitue un genre historique phare en France comme à l’étranger. Installées parfois depuis plusieurs dizaines de saisons, certaines marques tendent à se renouveler à travers de nouvelles mécaniques, de nouveaux visages, sans systématiquement rencontrer le succès. NPA Conseil analyse l’évolution de l’offre de jeux de plateau, les performances du genre, avant de s’intéresser à sa programmation à l’international.

Les chaînes de la TNT n’ont pas réussi à imposer le genre

En l’espace d’une saison, l’offre de jeux TV a évolué différemment en fonction des chaînes de diffusion. On observe ainsi un volume à la hausse sur les chaînes historiques, alors qu’il est en déclin sur les chaînes de la TNT. Sur la saison 2016-2017, les jeux représentent 204 heures soit 0,2% de l’ensemble de la programmation de l’univers TNT, un recul de 0,6 point comparé à la saison précédente, soit une chute de 580 heures de jeux à l’antenne. On peut expliquer cela, notamment par les déprogrammations multiples de marques qui ont peiné à s’imposer, ne dépassant pas pour certaines la phase du pilote. Ce fût le cas deL’académie des 9, jeu animé par en début de saison 2015-2016 en quotidienne, puis en hebdomadaire avant de s’absenter totalement de la grille des programmes de C8 la saison suivante. Autre jeu absent des grilles en 2016-2017, Le grand match…, proposé en Prime Time sur la même chaîne une saison auparavant. Côté jeunesse, après l’échec de Cash ou Tache proposé le dimanche sur la saison 2015-2016 et animé par Cécile de Ménibus, Gulli a préféré se concentrer sur une valeur qui lui est sûre :In ze boîte. Si le jeu bénéficie d’un temps d’antenne moins important que la saison précédente (82h40 contre 134h sur la saison 2015-2016, rediffusions incluses), il est le seul jeu de plateau diffusé sur la chaîne. Dans l’univers des chaînes historiques, l’offre de jeux progresse, passant de 4,2% à 4,5% de l’offre globale soit 2315 heures de temps d’antenne. France 2 est la chaîne proposant le plus fort volume avec au total 934 heures de temps d’antenne pour le genre, devant France 3 à 779 heures, et des marques fortes telle queTout le monde veut prendre sa place, produit par Air productions et fort d’une longévité de 12 saisons.

TF1 grande gagnante

TF1 est la chaîne qui bénéficie de la plus belle progression de son audience, eu égard notamment au fort écho qu’a engendré la longévité inédite de Christian Quesada dans Les douze coups de midi. À lui seul, le jeu a gagné plus de 4 points de PdA passant de 30,3% à 34,4%. En revanche, si le jeu diffusé à la mi-journée affiche des performances plus qu’honorables, Le grand Blind test, diffusé en deuxième partie de soirée recule de 1,5 point à 14,8% de PdA. M6 demeure stable mais n’a proposé la saison dernière que deux jeux : Petits génies et Qu’est-ce que je sais vraiment, étalés sur trois soirées, loin des quotidiennes de ses concurrentes. À noter néanmoins que la saison précédente, la chaîne n’a diffusé qu’un numéro de Qu’est-ce que je sais vraiment, seul jeu à l’antenne pour la chaîne. Du côté des chaînes de la TNT, les performances sont plutôt à la hausse, alors que le volume chute. Si NRJ 12 double sa PdA à 2% sur la saison 2016-2017, elle ne propose plus qu’un jeu à l’antenne. K.O Poker Show est diffusé la nuit après 1h.

Interactivité et grands shows de Prime à l’étranger

Alors que la France privilégie les cases de journée pour proposer ses jeux de plateau après des tentatives d’évenementialisation en soirée peu fructueuses Le( Grand Blind test, Le Grand match…) la tendance est inversée à l’étranger où le Prime Time est une case prisée par le genre. À noter par ailleurs qu’aux États-Unis, les chaînes tendent à recruter des personnalités célèbres issues de l’industrie culturelle pour animer ses shows.

Les États-Unis misent sur la popularité des animateurs pour fédérer une communauté autour du jeu, à l’instar de l’acteur Jamie Foxx, qui a été choisi pour animer le jeuBeat Shazam diffusé en Prime Time sur FOX depuis le 1er juin. Par équipe de deux contre deux, les participants doivent deviner le plus grand nombre de titres de chansons le plus rapidement possible. L’équipe qui obtient le score le plus élevé doit ensuite se confronter à l’application Shazam pour espérer gagner le million de dollars. Le jeu a été développé par Apploff Entertainment et MGM Television en collaboration avec l’application Shazam. Le câble américain n’a pas tardé à répondre avec le revival deFear Factor (EndemolShine North America), jeu emblématique du début des années 2000. Diffusé sur MTV depuis le 30 mai, en deuxième partie de soirée et animé par le rappeur et acteur Ludacris, les participants doivent combattre leurs plus grandes peurs pour remporter la cagnotte.

La BBC amène le jeu de plateau à l’intérieur des foyers anglais avec son nouveau jeu diffusé en Prime Time The Button (Production : Avalon). Cinq familles chez qui est installé un bouton permettant de communiquer avec l’extérieur sont choisies chaque semaine.

Chaque équipe doit faire face à des épreuves contre la montre pour remporter

la victoire. L’équipe doit constamment garder un œil sur le bouton qui passe du rouge au vert au moment de jouer au risque d’être désavantagée et de passer à côté de la cagnotte finale. ITV contre-attaque en Access avecBig Heads (Production : Primal Media et Gogglebox Entertainment) depuis le 24 septembre. Chaque participant, choisi dans le public, doit porter une grosse tête en polystyrène inspirée d’un personnage connu, de Winston Churchill à Taylor Swift, tout en devant remporter des challenges des plus farfelus pour espérer devenir le grand gagnant. Les ficelles du jeu de plateau restent identiques avec une touche supplémentaire d’inventivité apportée sur l’endroit où le jeu se déroule ou simplement sur le look, parfois fantasque des participants avec l’exemple de Big Heads.

En Europe l’interactivité est de mise, The Big Pictures diffusé au Portugal sur la chaîne RTP1 depuis janvier mise sur l’interactivité avec le public en proposant un quiz de culture général composé de douze niveaux de difficulté permettant au participant de remporter à la fin les 50 000 euros. Le jeu se déroule à la fois en plateau et sur l’application. La mécanique est similaire à celle de Qu’est-ce que je sais vraiment ? sur M6.

NPA et Harris Interactive s’associent pour lancer le Baromètre de la consommation SVOD

NPA et Harris Interactive unissent leurs forces pour donner naissance à un outil unique sur le marché français : le Baromètre de la consommation SVOD. Un partenariat inédit qui va permettre de suivre quotidiennement les usages et habitudes de consommation des Français en matière de vidéo à la demande par abonnement et dont les premiers résultats ont été dévoilés ce mercredi 20 septembre à l’occasion de la conférence de rentrée NPA Conseil.

Un partenariat unique pour mesurer la consommation de SVOD en France

Le Baromètre de la consommation SVOD s’appuie sur l’étude Quali TV Harris Interactive et sur le Baromètre de l’offre SVOD NPA Conseil. L’étude Quali TV repose sur un panel online dédié de plus de 15 000 individus représentatifs des téléspectateurs français. Conduite depuis 2003, elle permet d’obtenir chaque jour l’évaluation des programmes diffusés la veille à la télévision. Mis en place en juin 2013, le Baromètre de l’offre SVOD consiste pour sa part en un suivi exhaustif des catalogues des principaux services de SVOD en France[1] (> 38 000 titres). Au relevé des catalogues des services (volumétrie et structure, rythme de rafraîchissement…) se sont greffées au fil du temps plusieurs couches de qualification permettant d’enrichir la nature des données collectées : genre, ayant-droit, année de sortie, origine de production, nombre d’entrées salle pour les films, date et chaîne de première et dernière diffusion pour les séries TV…

Pour les besoins du Baromètre de la consommation SVOD, Harris Interactive a mis en place un module spécifique, en complément de l’évaluation des programmes TV. Chaque jour, plus de 3 000 répondants renseignent à l’aide d’un questionnaire en ligne leur consommation SVOD en particulier et leur consommation audiovisuelle en général (TV linéaire, TV de rattrapage, TVoD). Une approche qui permet de considérer les pratiques audiovisuelles dans leur ensemble et ainsi de mieux apprécier leur articulation. La consommation de programmes SVOD est quant à elle recensée de manière exhaustive, chaque personne interrogée indiquant très précisément le nom du ou des programmes visionné(s) au cours de la journée passée. Pour accompagner le répondant dans sa saisie, une recherche contextuelle, basée sur les catalogues des services suivis dans le Baromètre de l’offre SVOD et mis à jour chaque semaine, a été intégrée au questionnaire en ligne.

Une première période d’évaluation a été menée sur 14 jours, du 28 août au 10 septembre. Au total, plus de 42 500 réponses ont été collectées. Elles ouvrent sur une batterie d’analyses allant de la consommation par catégorie de programmes au classement des œuvres les plus consommées en passant par la mesure des parts de marché des différents services.

Ce nouvel outil barométrique s’ajoute au Baromètre de l’offre SVOD et au SVOD Monitor (document mensuel d’analyse permettant de mettre en lumière les faits marquant du mois dans l’actualité de la SVOD et de suivre la dynamique du marché et de ses acteurs à travers divers prismes comme le niveau d’engagement du public sur les réseaux sociaux, la médiatisation des services, leur niveau d’investissement publicitaire, les axes de communication privilégiés…). Il complète le dispositif 360 mis en place par NPA pour permettre au marché de quantifier, d’analyser et de prévoir les évolutions de la consommation et des offres de vidéo à la demande par abonnement.

Le Baromètre de la consommation SVOD : les premiers résultats

Près de 2,3 millions d’utilisateurs SVOD quotidiens en moyenne

Sur l’ensemble de la période étudiée, il apparaît que 4,4% des individus français âgés de 15 ans et plus utilisent un service de vidéo à la demande par abonnement sur une journée, en moyenne. Rapporté à la population française (15 ans+), cela signifie que la France compte chaque jour en moyenne près de 2,3 millions de d’utilisateurs SVOD, tous services confondus. Des SVODistes qui consomment chaque jour en moyenne 1,6 programme, soit un total de 3,7 millions de programmes SVOD consommés quotidiennement en France.

Le téléviseur, écran roi pour le visionnage de programmes SVOD

La majorité des programmes proposés en vidéo à la demande sont regardés sur téléviseur (62%). L’ordinateur compte lui pour 21% des visionnages. Malgré la multiplication des modes « hors ligne », favorisant une lecture en mobilité, les appareils nomades comptent seulement pour 17% de la consommation quotidienne de SVOD.

Les résultats de cette première période d’évaluation montrent que plus de la moitié des programmes consommés quotidiennement en SVOD sont visionnés à plusieurs (54%). Un chiffre à mettre en perspective avec la part élevée de visionnages sur téléviseur, écran le plus confortable et le plus convivial du foyer de par sa taille.

Les séries télévisées, moteur de la consommation SVOD

Un programme sur deux consommés en vidéo à la demande est une série télévisée (48%). Une proportion qui, rapportée à l’offre de titres disponibles[2], témoigne de l’attractivité de cette catégorie de programmes, surconsommée en SVOD. Bien que limité par le calendrier actuel de la chronologie des médias (délai de 36 mois entre la sortie en salles d’une œuvre et son exploitation en SVOD), le cinéma représente 28% de la consommation quotidienne de vidéo à la demande par abonnement. Les programmes pour enfants comptent quant à eux pour 16% des actes de consommation, la catégorie « autres » (spectacles, documentaires, etc.) pour 8%.

Cette prédominance des séries TV se retrouve dans le classement des œuvres les plus visionnées en SVOD : le top 10 est exclusivement composé de séries télévisées. Pour voir apparaître des catégories de programmes autres que la série TV, il est nécessaire d’élargir le classement aux 20 titres les plus visionnés. Figurent alors deux films, une série d’animation japonaise et un documentaire.

Sur les deux premières semaines d’évaluation, il ressort également une certaine primeur à la « fraîcheur ». Ainsi, l’œuvre totalisant le plus grand nombre de visionnages sur la période étudiée est Narcos, la série originale de Netflix dont la troisième et dernière saison à date a été lancée sur la plate-forme américaine le 1er septembre dernier, soit quelques jours seulement après le début de cette première phase d’observation. Au total, sept des dix premières places sont occupées par des séries avec une actualité sur les six derniers mois (ex : saison 1 de The Mist mise à disposition des utilisateurs de Netflix le 25 août, saison 5 de Orange is the New Black sortie le 9 juin, saison 5 de House of Cards lancée le 30 mai, etc.). Supernatural est la seule série du top 10 dont la dernière actualité remonte à 2016 (décembre) avec l’ajout d’une neuvième saison sur Netflix. Deux cas de figure particuliers viennent compléter ce classement : Castle et Once Upon a Time qui ont refait leur apparition sur CanalPlay et SFR Play, respectivement en août et en juin après un an de « jachère » pour la première et 6 mois pour la seconde.

A noter également, la part belle faite aux productions originales des services de SVOD avec un top 3 composé uniquement de « Netflix Originals » Narcos( , 13 Reasons Why et Orange is the new Black). Le service américain dont les productions originales ou exclusivités de distribution en France occupent sept des dix premières places du classement des œuvres les plus visionnées entre le 28 août et le 10 septembre.

Netflix, net leader de la vidéo à la demande par abonnement en France

La domination de Netflix sur le classement des programmes les plus consommés en SVOD est l’illustration parfaite de son leadership en France : sur les 14 jours d’évaluation,63% des utilisateurs de SVOD âgés de 15 ans et plus privilégient le service américain pour consommer leur programme en SVOD.

Deuxième du classement, CanalPlay affiche une part de marché trois fois inférieure à celle de son concurrent avec 19% de PdM. Le top 5 des plates-formes de vidéo à la demande par abonnement les plus utilisées dans l’Hexagone est complété par SFR Play et Amazon Prime Video avec 6% de PDM chacun, et GulliMax (3% de PDM).

[1] Amazon Prime Video, CanalPlay, Club Vidéo SFR, Filmo TV, GulliMax, Netflix, SFR Play, Tfou Max, LA BOX videofutur.

[2] D’après le Baromètre de l’offre SVOD, le genre Série TV compte pour 8% de l’offre de titres uniques (1 film = 1 titre, 1 série = 1 titre, etc.) disponibles sur les principaux services de SVOD et pour 39% de l’offre totale (offre de titres uniques démultipliée par le nombre de saisons et d’épisodes proposés pour une série).

One Global 2017 : la presse TV maintient son leadership

Jeudi 14 septembre, l’Alliance pour les Chiffres de la Presse et des Médias publiait la 3ème vague 2017 des résultats d’audience sur les lectures print et numériques des marques de presse. Toujours soutenue par ses supports numériques et malgré un déclin global des ventes, la presse TV demeure populaire. NPA Conseil s’intéresse aux mutations du genre à travers les enseignements clés de l’étude.

La presse hebdomadaire TV print demeure le principal relais de la communication TV

Si globalement la presse magazine connaît un retrait continu, les publications TV possèdent toujours la plus forte audience. 6 titres presse TV figurent dans le top 10 des magazines print sur la saison 2016-2017. TV Magazine (diffusé gratuitement le week-end avec la presse quotidienne régionale) reste le grand leader des titres de presse magazine sur 2016-2017 malgré un recul de 4,77%, à 4,6 millions de tirages en moyenne par mois. Télé 7 jours et Télé Z s’affichent au-dessus du million. Le numérique au secours du print

Sur le web, les quotidiens affichent toujours un poids prépondérant (L’Équipe, Le Monde, Le Figaro). Le recul de la diffusion de la presse papier est tempéré par la forte croissance des versions numériques. Alors que Télé Loisirs affiche un recul de près de 8% en presse print, son application est toujours la première dans le domaine des médias avec davantage de visites que celles du Monde ou du Figaro (+57,3% en août 2017 vs août 2016). Son rôle de référence est lié à la consultation des grilles de programmes. Quelles évolutions éditoriales ?

Sur le print, les titres intègrent désormais quasi systématiquement les nouveaux usages : SVOD, VOD, Replay. On peut ainsi profiter d’une pleine page dans Télé Loisirs et TéléStar, Télé Z ou TV Magazine et au sein des pages « sélection ».Sur le web, les rédactions tendent de plus en plus à diversifier leurs contenus en proposant aux internautes du contenu spécifique adapté au support. Le site de Télé Star a ainsi inauguré en février une web-série dans laquelle le medium Bruno part à la rencontre de personnalités afin de les interviewer, visible notamment sur Dailymotion et YouTube ainsi que sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, depuis la rentrée, «Le Buzz TV» de TV Magazine devient une émission média quotidienne de 24 minutes, diffusée en direct sur Figaro Live du lundi au vendredi à 10h34, centrée sur l’interview d’une personnalité du PAF et présentée par Philippe Larroque, Directeur de la rédaction de TV Magazine, et Nicolas Vollaire, rédacteur en chef. Elle enrichit son volet magazine avec une rubrique média qui rebondit sur l’actu TV du jour et les audiences des chaînes de la veille. Enfin, les sites web spécialisés TV n’hésitent pas à s’emparer d’événements propres aux chaînes pour adapter leurs lignes éditoriales. C’est ainsi que 20 minutes a réalisé une vidéo sur « Les 30 génériques qui ont marqué M6 » ou encore Télé Loisirs a concocté un quiz à destination des animateurs au moment des 30 ans du groupe. Tableau de bord – Performances des JT du soir

Depuis le lundi 4 septembre, Anne-Sophie Lapix a pris les commandes du 20 heures de France 2. Si l’ancienne présentatrice deC à vous est parvenue à dépasser le journal de TF1 le premier soir, Gilles Bouleau a su conforter son leadership les jours qui ont suivi. NPA Conseil expose les performances des différentes éditions nationales diffusées sur les chaînes historiques depuis la rentrée.

La fiction française de Prime Time poursuit son ascension

La fiction française se porte bien. D’après la dernière étude CNC-TVFI traitant de l’exportation des programmes français à l’étranger, la fiction est le deuxième genre ayant généré le plus de recettes en 2016 (50 millions d’euros) grâce à des productions telles queDix pour cent, vendue dans une soixantaine de pays. Alors que le festival de la fiction TV de La Rochelle ouvre ses portes le 13 septembre, NPA Conseil s’intéresse à l’expansion du nombre de productions françaises en première partie de soirée et au succès qu’elles remportent auprès des téléspectateurs.

Moins de marques que la saison précédente mais un volume plus important

Si la saison dernière, la fiction française a perdu 15 marques par rapport à la précédente, son volume horaire a progressé. En passant de 480h et 19 minutes de diffusion en Prime sur la saison 2015-2016 à 502 heures et 20 minutes sur 2016-2017, les productions françaises ont ainsi tendance à proposer des formats plus longs, mais avec un nombre d’épisodes réduit. Ainsi, le nombre de fictions de plus d’une heure diffusées en première partie de soirée la saison dernière est majoritairement composé de marques françaises. Sur les335 épisodes/unitaires de plus d’une heure, diffusés en Prime la saison dernière, 258 sont français. À l’inverse, on observe que les épisodes n’excédant pas l’heure de diffusion sont principalement des productions étrangères. Sur les 848 épisodes de moins d’une heure, diffusées en Prime la saison dernière, 265 sont Français.

La fiction française a pris le pas sur la fiction étrangère

En l’espace de 5 saisons, la fiction française a su largement s’imposer dans le classement des meilleures audiences toutes nationalités confondues. Alors qu’en 2012, le top 100 des fictions ayant enregistré les plus belles performances en PdA n’était composé que de 12% de productions françaises, cette part a été multipliée par 8 la saison dernière.

La série policière fait de l’ombre

Les grands classiques de la fiction demeurent : les séries policières sont largement majoritaires dans les grilles de programme des chaînes historiques lors de la saison 2016/2017, suivies des séries dramatiques (72 drames dont 6 drames historiques). Entre tueries, assassinats et disparitions, les chaînes déclinent le policier et drame sous toutes ses formes. Ce qui laisse peu de place pour d’autres genres et notamment les comédies, peu nombreuses à cet horaire (mis à part quelques exceptions dont Fais pas ci fais pas ça et Dix pour Cent) et habituellement peu exportables.

Talks d’access Prime Time : la bataille se poursuit

Après une saison marquée par l’arrivée de Yann Barthès sur TMC, la fin du Grand Journal sur Canal+ et la recomposition progressive de TPMP sur C8, cette rentrée est l’occasion pour les uns de confirmer leur succès et pour les autres de rebondir en s’écartant des polémiques. Nouvel arrivant sur Canal+, l’objectif sera pour Yves Calvi de reconquérir les téléspectateurs à travers L’info du vrai. Exit les paillettes duGrand Journal, le nouveau talk se veut sérieux et sans artifice. Sur France 5, Anne-Élisabeth Lemoine prend les commandes d’unC à vous dont le format reste inchangé. Côté C8 et TMC, le bras de fer reprend entre Barthès et Hanouna. NPA Conseil fait le point sur les performances d’audience de rentrée des talks d’access Prime Time.

Barthès s’affirme, Lemoine fait mieux que Lapix

Sur Canal+, tous les voyants sont au rouge pour la nouvelle émission d’Yves Calvi. En réunissant en moyenne sur ses deux premiers numéros 185 000 téléspectateurs pour 1,2% de PdA, L’info du vrai n’a pas réussi à faire mieux que le lancement de l’ultime saison du Grand journal en septembre 2016 (-0,7 point sur les individus de 4 ans et plus et -2,6 points sur les CSP+). Même constat pour la deuxième partie de l’émission qui, même si programmée plus tôt que Le petit journal la saison dernière, se place bien en retrait (-3,3 points sur les individus de 4 ans et plus et moins 6,4 points sur les CSP+). Si Canal+ enregistre des baisses spectaculaires sur les CSP+, C8 et TMC se placent également en retrait sur la cible alors que France 5 s’affiche en forme[1]. Comparé à son lancement il y a un an, Quotidien perd 3,6 points sur la cible à 9,8% de PdA mais affirme néanmoins son leadership lundi et mardi face à Touche pas à mon poste. C à vous gagne près de 2 points sur cette même cible à 5,4% de PdA le lundi et près d’un point le lendemain à 6,8%. Bien qu’affichant des performances honorables, l’émission de Cyril Hanouna ne parvient pas pour le moment à dépasser Yann Barthès et recule sur l’ensemble des cibles étudiées comparé à son précédent lancement (-2,3 points sur les individus de 4 ans et plus vs lundi de rentrée en 2016, -7,3 points sur les 15-34 ans).

Programmé avant C à vous, C dans l’air fait de l’ombre à Canal+, TMC et C8 jusqu’à 18h50. La fin de l’émission de France 5 profite immédiatement à C8 qui gagne quelques milliers de téléspectateurs le lundi avec En attendant TPMP et le lendemain avec C’est que de l’amour, nouveau divertissement présenté par Cyril Hanouna. La courbe de Canal+ progresse également légèrement aux alentours de 18h50 avant de s’affaisser au démarrage deC à vous, puis dès le lancement des premières parties de TPMP et Quotidien. Au démarrage de son émission à 19h45, Yann Barthès est au coude-à-coude avec Cyril Hanouna. Un net écart se creuse après la coupure pub de C8 précédent le démarrage de Touche pas à mon poste, profitant largement à TMC, net leader jusqu’au Prime.

[1]C à vous a fait une rentrée anticipée avec un début de saison le lundi 28 août, ce n’est que lundi que les principaux concurrents du programme ont fait leur rentrée. Sont ici comparés les scores de la deuxième semaine de C à vous cette saison (vs 2ème semaine la saison précédente), l’environnement concurrentiel n’étant stable qu’à ce moment-là. Les points clés des audiences de l’été

La nouvelle saison télévisuelle ayant débuté le 28 août dernier, NPA Conseil détaille les succès et les échecs des grands rendez-vous de l’été 2017.

Divertissement : L’amour est dans le pré toujours aussi fort, Ninja Warrior gagne en puissance

Les programmes de divertissement ont réalisé des scores notables pendant l’été 2017. Dans la catégorie des divertissements sportifs,Fort Boyard (ALP), marque phare de la période estivale de France 2 depuis 1990, a réuni 2,6M de téléspectateurs en moyenne pour 15,9% de PdA sur les individus âgés de 4 ans et plus[1], soit une audience légèrement inférieure à celle de la saison précédente (-219 000 téléspectateurs et 0,9 pt de PdA). En face, Ninja Warrior (TF1 Production) sur TF1 a gagné en un an plus de 500 000 téléspectateurs à 4,4M cette saison, progressant ainsi de 3,9 pts de PdA à 24,9% sur les 4 ans et plus. Le programme a été aussi davantage consommé en replay cette saison que l’été dernier : +40% d’augmentation à 248 000 téléspectateurs supplémentaires en moyenne.

Sur M6, L’amour est dans le pré (FremantleMedia) assure chaque année à la chaîne la meilleure audience de la case les lundis soirs. Depuis le 19 juin, la douzième saison réunit 4,3M de téléspectateurs en moyenne, soit 115 000 de plus sur la même période[2] que la saison précédente qui avait commencé plus tard, le 11 juillet 2016. De plus, l’émission progresse de 0,9 pt de PdA à 22% sur les 4+ ainsi que de 0,7 pt auprès des FRDA 15-49 ans à 32,4%. L’émission est également plus forte en replay cette année que la précédente, toujours sur la même période avec une légère augmentation de 2,2% du nombre de téléspectateurs à 372 000. L’année dernière, la saison entière du programme réunissait 4,4M de téléspectateurs en audience consolidée par épisode (dont 341 000 téléspectateurs en replay) pour une PdA s’élevant à 21,1%.

Quant au Marrakech du rire (Kissman Productions), l’édition diffusée le 12 juillet dernier a atteint 19,2% de PdA pour 3,4 millions de téléspectateurs, soit le record pour la soirée évènementielle diffusée chaque année sur M6 entre juin et juillet.

TF1 diffuse depuis le 20 août dernier la série documentaire La vie secrète des chats (BBC Worldwide France) le dimanche après-midi. Pour sa première, l’émission a réalisé 18% de PdA (1,6M de téléspectateurs) alors que le deuxième épisode est plus faible à 14,9% de PdA (1,4M de tvsp).

La période estivale a également été l’occasion pour les chaînes de la TNT de mettre à l’antenne de nouveaux formats de téléréalité. Ainsi, NRJ12 a diffusé deux prime de l’émission Undressed (ALP) les 12 et 19 juillet derniers. Le programme sulfureux qui filme deux inconnus se rencontrant pour la première fois dans un lit a réalisé 2% de PdA. Malgré l’augmentation du nombre de téléspectateurs pour la deuxième soirée (+35,8% à 421 000), le programme n’a pas été renouvelé par la chaîne. En access, NRJ12 a préféré rediffuser la première saison de La revanche des ex (909 Productions) à l’antenne l’an dernier du 22 août au 21 octobre 2016. Depuis le 10 juillet dernier, l’émission de téléréalité n’a réuni que 98 000 téléspectateurs en moyenne, pour 0,7% de PdA, contre 147 000 pour sa diffusion initiale en 2016. L’an passé, sur la période juillet-août, la case attirait 107 000 téléspectateurs (0,8% PdA) avec entre autres la sérieThe Musketeers ou le magazine Tellement vrai.

Sa principale concurrente NT1 a, quant à elle, dégainé dès le 3 juillet sa nouvelle émission de téléréalité de cohabitation 10 couples parfaits (ALP) qui attire en access, avec plus de succès, 234 000 téléspectateurs en moyenne pour 2,5% de PdA, auxquels s’ajoutent 21 000 téléspectateurs en replay TV. L’émission prendra fin le 31 août avec un final diffusé en Prime Time, pour être ensuite remplacée par la nouvelle saison de Secret Story à partir du 4 septembre.

Séries : TF1 réussit son pari

La tentative de TF1 d’imposer une série française quotidienne en access se solde pour le moment par un succès avec Demain nous appartient (Telfrance). En effet, avec un premier épisode prometteur le 17 juillet dernier à 3,3M de téléspectateurs (22,8% de PdA), les audiences du programme se sont stabilisées en moyenne à 2,6M (18% PdA), soit un score supérieur à la moyenne de la case pour la saison écoulée qui s’élevait à 17,6% de PdA. De plus, la série fonctionne très bien en replay avec près de 600 000 téléspectateurs supplémentaires en rattrapage TV et 159 000 sur ordinateurs et appareils mobiles[3]. Le rattrapage, tous écrans confondus, représente ainsi 23% des visionnages de la série.

C’est aussi au mois de juillet que TF1 a lancé la série-courte hebdomadaire Presque adultes (Partizan Films et Mixicom) avec les Youtubeurs Norman, Cyprien et Natoo juste avant sa première partie de soirée du samedi. Ainsi depuis le 8 juillet, la série attire en moyenne près de 3 millions de téléspectateurs, le programme étant visionné en replay TV par 79 000 personnes.

M6 a diffusé la deuxième saison de Quantico (ABC Studios) avec un succès beaucoup plus mitigé que la première saison. En effet, celle-ci avait réuni en moyenne près de 4M de téléspectateurs en audience consolidée (dont 836 000 uniquement en rattrapage) pour une PdA de 19,5%. Cet été, la série n’a réuni en moyenne que 2,3M de fidèles en audience consolidée (dont 478 000 en replay) soit une diminution de 42% du nombre de téléspectateurs, pour une PdA de 12,7%. Une saison 3 a été confirmée par la chaîne ABC, diffuseur originel de la série, mais avec un nombre restreint d’épisodes prévus à partir de janvier 2018 aux Etats-Unis. Comme l’été dernier, M6 diffuse tout l’été la série En famille (M6 Studio) sur la case de Scènes de ménages en access. Cette année, la sixième saison du programme signe sa meilleure performance avec 2,8M de téléspectateurs en moyenne contre 2,6M l’été précédent.

France Télévisions : le diffuseur des rendez-vous sportifs de l’été

Ce sont les chaînes de France Télévisions qui ont traditionnellement mis en avant les différentes compétitions sportives estivales. Celles-ci ont notamment fait la part belle au sport féminin avec 2 compétitions majeures : la Coupe du monde de rugby et l’Euro de football. Retransmise en partie sur France 2 et , laCoupe du monde de rugby féminin a attiré 1,2M de téléspectateurs en moyenne pour 7,2% de PdA, le record revenant au match Angleterre-France diffusé sur France 2 le 22 août en Prime Time (2,9M et 14,8% de PdA). Quant au football féminin, c’est à France 3 que revient le record d’audience de la compétition avec le match de quart de finale Angleterre-France : 3,6M de supporters devant leur poste pour une PdA s’élevant à 17,8%. L’Euro de football féminin aura capté en moyenne 977 000 téléspectateurs en moyenne pour 6,2% de PdA, les matchs étant répartis sur les 4 chaînes du service public.

En diffusant les championnats du monde d’athlétisme, France 2 et France 3 ont attiré en

moyenne 2,1M de téléspectateurs (15,5% PdA) du 5 au 13 août avec un record d’audience la soirée du 8 août pour le sacre de Pierre- Ambroise Bosse en finale du 800 mètres sur France 2 (4,4M de téléspectateurs et 23,7% de PdA).

Les championnats du monde de natation ont suscité moins d’emballement avec une audience moyenne s’élevant à 403 000 téléspectateurs pour 3,8% de PdA, notamment en raison de la diffusion de la compétition uniquement en fin d’après-midi du 23 au 30 juillet sur France 2 et France 3.

Quant au championnat du monde de lutte diffusé exclusivement sur France Ô du 21 au 26 août, 34 000 amateurs de la compétition (0,3% PdA) se sont réunis autour de leur écran en moyenne sur les deux plages horaires proposées : 19h-21h et 23h30-2h.

Enfin, l’indétrônable Tour de France a encore pulvérisé les records d’audience pour les après-midis de France 2 avec une moyenne de 3,8M de téléspectateurs pour 38,4% de PdA. A titre de comparaison, l’an dernier le Tour de France réunissait 3,5M de téléspectateurs (36,5% de PdA). La 17ème étape du 19 juillet 2017 entre La Mure et Serre-Chevalier a réalisé 51,2% de PdA sur France 2.

Comme l’été 2016, c’est l’offre cinéma de TF1 qui a le plus fédéré les téléspectateurs ces deux derniers mois. L’année dernière, le classement était dominé par la trilogie de la 7ème compagnie (5,7M de tvsp et 28,2% de PdA 4+ pour la meilleure audience), films que le groupe TF1 a décidé de rediffuser sur TMC au mois de juin avec succès. [1] Source : Médiamétrie. Sauf mention contraire, les données d’audience sont traitées en mode veille en raison de la non-disponibilité des chiffres en J+7 de certains programmes diffusés récemment. Le mode veille comprend les chiffres de consommation des programmes en live ainsi que les enregistrements personnels visionnés le même jour (VOSDAL : Viewing on Same Day As Live).

[2] Du 1er épisode estival jusqu’au 29 août

[3] Sur données 4 écrans Médiamétrie, du 17 juillet au 18 août 2017.

Une rentrée en douceur pour les après-midis de France 2

Après une semaine de démarrage timide pour Sophie Davant et sa nouvelle émission produite par Warner Affaire conclue (343 000 tvsp pour 5,4% de PdA en moyenne), France 2 propose depuis lundiÇa commence aujourd’hui (Réservoir Prod) et Je t’aime, etc (Martange) avec aux manettes Faustine Bollaert (ex M6) et Daphné Bürki (ex C8). S’il est encore tôt pour parler de succès ou d’échec, les faibles audiences peuvent en partie s’expliquer par un début de saison anticipé de la chaîne, alors que les nouveaux programmes de l’après-midi n’ont été lancés que le 5 septembre la saison passée. NPA Conseil revient sur les performances d’audience sur cibles du nouveau trio en charge de rythmer les après-midis de la chaîne.

Des premiers pas feutrés

Après l’échec de la refonte de l’après-midi la saison dernière (seules Visites privées et Mille et une vies ont tenu une saison complète), France 2 adopte une toute autre stratégie de programmation avec des lancements au compte-goutte. C’est ainsi qu’Affaire conclue, programmé en lieu et place de Visites privées a fait cavalier seul la semaine dernière. La case de Sophie Davant n’est pas parvenue à atteindre le niveau de la première semaine de Stéphane Bern la saison passée (403 000 tvsp pour 6,7% de PdA). En revanche, les résultats de la nouvelle émission s’affichent en hausse en ce début de semaine avec 6,2% et 6,7% de PdA sur les individus de 4 ans et plus lundi et mardi. Sur les FRDA 15-49 ans, on note des scores en deçà de ceux enregistrés par Visites privées début septembre 2016 mais en hausse depuis lundi. Diffusées depuis deux jours, Ça commence aujourd’hui et Je t’aime, etc… signent également de faibles démarrages. L’émission testimoniale de Faustine Bollaert démarre très en dessous de Mille et une vies la saison dernière (6,5% vs 11,6% sur les 4+). Même constat sur les FRDA 15-49 ans et les individus de plus de 60 ans, les deux premiers jours de l’animatrice sont deux fois moins performants que ceux de Frédéric Lopez. Daphné Bürki peine également à atteindre le niveau déjà bas de l’émission qu’elle remplace. Les deux premiers jours de l’ex animatrice de La nouvelle édition se placent 4,3 pts en retrait des deux premiers de Mille et une vies rêvées la saison dernière à 5,6% de PdA. Le recul le plus important concerne les individus de 60 ans et plus (7,2% soit une performance deux fois inférieure à celle de Frédéric Lopez).

La fiction plus forte que le flux de France 2

Si la courbe de France 2 est globalement stable à partir du démarrage de Je t’aime, etc…, elle affiche une tendance descendante sur la durée de Ça commence aujourd’hui avec un décrochage aux alentours de 13h50 qui profite à la fiction programmée en face. Diffusé sur la première demi-heure en frontal, Scènes de ménages fait de M6 la deuxième chaîne nationale jusqu’à 14h30. La courbe de la chaîne décroît par la suite mais se maintient au- dessus de celle de France 2 sur l’ensemble de la tranche étudiée. Dès 14h, France 3 dépasse France 2 avec Mick Brisgau puis dérobe la deuxième place à M6 avec ses rediffusions de Boulevard du Palais de 14h35 à 16h05, TF1 demeurant large leader avec ses téléfilms étrangers. Alors que France 2 parvient en début d’après-midi à concurrencer France 3, bien que difficilement, la courbe de la chaîne est sur la totalité de la durée de l’émission de Daphné Bürki derrière France 3 et M6. Ce n’est qu’au démarrage d’Affaire conclue aux alentours de 16h que la chaîne revient dans la course, malgré tout concurrencée par les jeux de France 3 (Des chiffres et des lettres et Harry), Les reines du shopping sur M6 et à nouveau un téléfilm sur TF1.

Arte se différencie sur le numérique

À l’occasion de sa conférence de rentrée le jeudi 24 août 2017, Véronique Cayla, présidente d’Arte, a manifesté son désir de renforcer la présence de la chaîne franco-allemande sur tous les supports numériques. L’événement a ainsi permis aux dirigeants d’Arte de revenir sur la refonte de son offre digitale, déjà entamée la saison dernière et de mettre en avant ses singularités. Des interfaces simples et non intrusives

Le « numérique bio », ainsi que l’a qualifié Alain Le Diberder, fait d’Arte une chaîne qui privilégie l’expérience de l’internaute à la récolte d’informations le concernant. Contrairement à la plupart de ses concurrentes, il n’est pas nécessaire de communiquer ses coordonnées pour bénéficier de l’ensemble des contenus proposés. « Nous ne souhaitons pas accumuler de la data sur nos utilisateurs » souligne le directeur des programmes. Un choix cohérent eu égard à la ligne éditoriale d’Arte cette saison, orientée vers « l’intime et la liberté », comme l’a par ailleurs rappelé Bruno Patino, directeur éditorial.

« Rattrapage anticipé », la fierté de la chaîne

S’il fallait retenir au cours de cette conférence une notion autre que celle du « numérique bio », c’est bien celle de « rattrapage anticipé ». Cette expression à nouveau inventée par le directeur des programmes définit la possibilité offerte à l’internaute de pouvoir visionner les programmes de la grille en amont de leur diffusion linéaire, et ce dès 5h00 du matin le jour même[1]. Inédit en France, ce concept lancé par Arte il y a quelques mois élargit ainsi la durée de vie des contenus, d’autant plus que certains d’entre eux sont disponibles jusqu’à un mois. L’enjeu majeur réside désormais dans la narration de cette expérience, afin que l’utilisateur puisse en faire une pratique spontanée et ancrée.

Pas de hiérarchie entre les écrans

Bruno Patino a également rappelé qu’Arte ne faisait pas de hiérarchie entre les écrans, « ils

sont tous nobles ». C’est pourquoi des contenus exclusifs à chacun d’entre eux seront proposés cette saison. Parmi eux des documentaires et de la fiction en réalité virtuelle disponibles sur la l’application Arte360, permettant aux équipés d’être en immersion l’espace de quelques minutes dans des environnements aussi divers qu’impressionnants. Trois films 360° dans les profondeurs marines seront ainsi mis en ligne fin septembre. Sur les réseaux sociaux, Arte a lancé sur Instagram au mois de juin « Été », une bande dessinée narrant les difficultés d’un couple et qui fédère aujourd’hui près de 78 000 abonnés. Par ailleurs, la chaîne franco-allemande a investi dans des programmes exclusivement en ligne. La web-série « Loulou », déclinée en onze épisodes pourra être suivie dès le 18 septembre.

[1] En dehors des journaux et des émissions d’actualité

Les performances de la télé-réalité pour la saison 2016-2017

La télé-réalité recouvre un ensemble divers de sous-catégories n’ayant en commun que le terme « réalité » : télé-réalité d’enfermement ou de cohabitation, docu-réalité, scripted reality. NPA Conseil revient sur les mécaniques et les performances d’audience de ces différents sous- genres.

Les 15-24 ans, friands de télé-réalité

Une définition restreinte peut cantonner la télé-réalité au périmètre des émissions dites « d’enfermement ». Ces émissions sont souvent des jeux et adoptent le rythme du feuilleton, avec des saisons successives elles-mêmes composées de rendez-vous quotidiens et/ou hebdomadaires. La télé-réalité constitue incontestablement un desrendez-vous des 15-24 ans. Le genre enregistre en effet ses meilleures performances sur la cible. Les FRDA 15-49 ans affichent également de bons niveaux, suivies des 25-34 ans. W9 occupe une place centrale, investissant les trois premières places du classement (hors chaînes historiques).

Les 15-34 ans : meilleur public des docus-réalités

La désignation docu-réalité regroupe une large variété de programmes : « docusoap », « factual », « coaching » qui ont pour point commun l’immersion ou la mise en situation d’un individu dans un environnement « réel », conduisant le plus souvent à la résolution d’un problème. Principalement diffusés en Prime Time, les docus-réalités affichent de très bons scores sur les 15-24 ans et les 25-34 ans. Les individus de 50 ans et plus semblent porter un intérêt moins prononcé pour le genre. À noter que pour M6, les programmes du genre se placent systématiquement au-dessus de la moyenne de la chaîne alors que Super Nanny est deux fois plus faible que la moyenne de TF1.

15-24 ans et FRDA 15-49 ans : les cibles clés de la scripted reality

La télé-réalité, caractérisée par une constante évolution de ses formats, a vu depuis quelques années l’essor d’une nouvelle écriture, née de l’hybridation de plusieurs genres : fiction, divertissement et documentaire. La scripted reality repose sur une trame narrative écrite en amont, jouée par des acteurs non professionnels et qui improvisent leurs dialogues, le tout filmé dans des décors extérieurs et réels (pas de studio). Les programmes de scripted reality diffusés cette saison font se démarquer trois cibles.Les 15-24 ans sont particulièrement friands du genre avec des parts d’audience élevées sur TF1 (15% en moyenne) et des performances honorables sur les chaînes de la TNT. Au nom de la vérité, diffusé sur NT1, affiche le plus haut niveau sur la cible avec 7,7% de PdA. Les FRDA 15-49 ans enregistrent également de jolies performances. Les programmes du genre diffusés sur 6ter sont les mieux placés dans l’univers de la TNT HD, juste derrière TF1.