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#14 - mars 2015 40ANSAPOLLO-SOYOUZ LES LANCEMENTS DE 1965 50ANS DE L’EVADE LEONOV 50 ANS DE L’IKI ESPACE & TEMPS Le mot du président IFHE Institut Français d’Histoire de l’Espace adresse de correspondance : Chers amis, 2, place Maurice Quentin 75039 Paris Cedex 01 Voici le premier bulletin Espace & Temps de l’année 2015 e-mail : [email protected] qui a commencé par la disparition de deux membres de notre Tél : 01 40 39 04 77 association : René Bost le 15 janvier, puis Bernard Deloffre le 1e février. Par ailleurs, nous avons adressé le 14 février le message suivant à Anny Cazenave : L’institut Français d’Histoire de l’Espace (IFHE) est une “Bonjour Anny, association selon la Loi de 1901 créée le 22 mars 1999 qui Dans le cadre de l’Institut français de l’Histoire de l’espace, pré- s’est fixée pour obiectifs de valoriser l’histoire de l’espace sidé par Christian Lardier, quelques anciens (Gérard Brachet, et de participer à la sauvegarde et à la préservation du Claude Goumy, Philippe Aubay, Guy Duchossois, Michel patrimoine documentaire. Il est administré par un Conseil, Bouffard, Jacques Simon, Laurence Jansolin, Anne-Marie et il s’est doté d’un Conseil Scientifique. Mainguy, Yves Blin, Jean-Jacques Dechezelles, Aline Chabreuil) ont décidé d’écrire l’histoire de l’observation de la Terre impli- Conseil d’administration quant le Cnes et l’Esa. Dans cet ouvrage, le nom de Michel est Président d’honneur.......Michel Bignier cité à plusieurs reprises. Tous ont connu Michel. C’est avec une Président....................Christian Lardier profonde tristesse qu’ils ont appris son décès. En ce moment dif- Vice-présidents.........Pr. Roger-Maurice Bonnet, ficile, ils tenaient à t’adresser ainsi qu’à votre famille leurs pen- Jacques Simon, Hervé Moulin sées chaleureuses. Trésorier..................................Pierre Bescond Bien à toi, Au nom de tous, Aline Chabreuil” Secrétaire général....................Jean Jamet Cette année, nous n’attribueront pas de prix Aubinière car Membres..............Jacques Durand, Bernard Deloffre , nous avons décidé de modifier le règlement élaboré en 1999. De Jean-Marie Luton, Claude Goumy, Jean-Pierre Morin, même, nous allons renouveler le conseil scientifique qui ne s’était Yves Blin. réuni qu’une fois en décembre 2005. Ces changements seront dis- Représentant du CNES..........Gérard Azoulay cutés en bureau (5 mars et 16 avril), en conseil d’administration Conseil scientifique (16 avril) et en assemblée générale (28 mai). Pr. Jacques Blamont, Pr. Roger Maurice Bonnet, Jean- Notre prochaine assemblée générale sera très importante Pierre Causse, Claude Goumy, Pr. Pierre Morel, Pr. car elle verra le renouvellement du mandat de certains adminis- Robert Halleux, Pr. Dominique Pestre, Pr. Jean- trateurs, mais également des membres du bureau (à l’exception du Christophe Romer, Pr. Pascal Griset, Pr. Alain Beltran, secrétaire général). Agnès Beylot. Je remercie encore tous nos membres pour leur soutien qui est indispensable pour la sauvegarde de la mémoire spatiale en France. ESPACE & TEMPS Christian Lardier, président de l’IFHE Bulletind’information édité par l’institut Français d’Histoire de l’Espace (IFHE) Directeur de le publication : Christian Lardier ifhe.jimdo.com Ont également participé à ce numéro : Nicolas Pillet, Xavier Pasco. Impression: photocopies - tirage : 50 ex. Crédit photo : Droits réserves ISSN : en cours Les idées et opinions exprimées dans les articles n’enga- gent que leurs auteurs et ne représentent pas nécessaire- ment celle de l’IFHE. 2 -mars 2015 - Bulletin d’information de l’Institut Français d’Histoire de l’Espace Apollo-Soyouz il y a 40 ans : Le programme historique qui nʼa pas fait lʼhistoire par Xavier Pasco, docteur en sciences politiques Lʼhistoire du vol habité sʼinscrit pleinement dans nonce faite le 25 mai 1961 par le président celle des relations internationales et a finalement Kennedy dʼenvoyer un homme sur la Lune avant peu à voir avec la volonté dʼexploration (même si la fin des années 60. Lʼannonce du lancement celle-ci nʼest jamais complètement absente). Tel du programme Apollo répondait au vol de a été le cas pour Apollo qui a dʼabord symbolisé Gagarine (12 avril 1961) et la lʼéchec de la Baie la course au prestige et à la puissance symbo- des Cochons (17-19 mai 1961), et manifestait lique entre les deux blocs. bien sûr la volonté améri- Le programme Apollo- caine de revenir dans la Soyouz (ou ASTP pour course. Pour autant, derrière Apollo-Soyuz Test Program) ce programme mené tam- est aussi une bonne illustra- bour battant, le pouvoir amé- tion de ce grand principe en ricain nʼa jamais complète- symbolisant cette fois la ment perdu de vue lʼespoir détente des années 1970. dʼen faire un facteur dʼapai- Mais au-delà, ce pro- sement, au moins symbo- gramme (dont on célèbre Photos D.R lique. Le programme ASTP les 40 ans cette année), a Rencontre Keldych-Borman début juillet va pleinement tirer parti de démontré plus encore com- 1969 à Moscou (avec Blagonravov, ces dispositions initiales bien les vols habités ont par- B.N.Petrov, G.I.Petrov, G.S.Titov, etc. exprimées dès 1963 (1) et fois été vus par les pouvoirs poursuivies pour un temps politiques comme un moyen (et plus mollement) par de communiquer, ou plus Lyndon Johnson quand il encore comme un moyen devient président. Le peu de de propagande qui reléguait réceptivité initiale de lʼURSS à lʼarrière-plan leur éven- dans un contexte ou les fac- tuelle valeur stratégique, teurs de lʼaffrontement stra- technologique, voire même tégique se mettent en place, militaire. Rencontre Podgorny-Borman en refroidit les ardeurs. Mais juillet 1969 à Moscou. celles-ci ne seront pas Un contexte historique absentes du paysage ambigu quand, sous la présidence Nixon, la perspective Lʼhistoire dʼASTP qui culminera en 1975 avec la de coopération sur le vol habité prend une fameuse poignée de mains en orbite sʼinscrit consistance nouvelle. En cette fin de décennie pleinement dans ce difficile dialogue qui sʼins- 60, Etats-Unis et Union soviétique réalisent lʼim- taure entre Union soviétique et Etats-Unis dès portance dʼune sorte dʼaggiornamento straté- le début des années 60. Cʼest lʼépoque des gique fondé sur le respect des principes de la essais de missiles balistiques et de la destruc- dissuasion mutuelle. Ce sont les premières tion mutuelle assurée (ou la MAD – Mutual négociations de désarmement et de contrôle Assured Destruction - selon le modèle défendu des armements qui sʼenclenchent alors et por- en 1963 par MacNamara, le secrétaire à la tent sur la limitation des systèmes de défense défense du président Kennedy), mais cʼest antibalistiques. Après plusieurs années de négo- aussi celle d ʻune volonté très tôt exprimée de ciation, ce processus de détente culminera avec maintenir le dialogue stratégique. Ce dialogue, la signature du traité SALT I à Moscou en mai croit-on alors, doit pouvoir aboutir à des coopé- 1972, avec dans le même mouvement la signa- rations dʼenvergure. A ce titre, on ne peut disso- ture de lʼaccord Apollo-Soyouz, évènement alors cier ASTP des premières tentatives de dʼétablir quelque peu resté à lʼarrière-plan de lʼaccord ce dialogue dans lʼespace, mises en œuvre aux stratégique historique que venaient de conclure Etats-Unis (et cʼest peu connu) dès après lʼan- les deux superpuissances. mars 2015 - Bulletin d’information de l’Institut Français d’Histoire de l’Espace - 3 ESPACE & TEMPS Des contacts qui se concrétisent en 1969 naître lʼidée dʼune détente entre les deux Du côté américain, une structure permanente blocs et de sa modalité spatiale. chargée dʼexplorer les perspectives de dia- La signature du traité sur les utilisations déjàdʼailleurs été mise sur pied en 1961 sous pacifiques de lʼespace extra-atmosphérique la forme dʼun groupe réunissant la NASA et le le 27 janvier 1967, puis celle de lʼaccord de Département dʼEtat pour balayer différentes sauvetage des astronautes un peu plus dʼun options de coopération spatiale avec lʼURSS. an plus tard, symbolisent cette évolution. En 1962, après des échanges entre les pré- Dans la foulée de la signature en 1968 de sident Kennedy et lʼaccord de sauvetage Khrouchtchev allaient, des Astronautes entre les sans traduire dʼengage- Etats-Unis, la Grande- ments réels, laisser la Bretagne et lʼUnion porte de la coopération soviétique, lʼévocation de entrouverte. Des pour- coopérations spatiales parlers entre Hugh américano-soviétiques Dryden (alors administra- redevenait envisageable teur adjoint de la NASA) aux Etats-Unis. Le déve- et lʼacadémicien Anatoli Première rencontre d’octobre 1970 loppement dʼinfrastruc- Blagonravov, président (Robert Gilrutch, Arnold Frutkin, Glynn tures spatiales com- de la commission dʼétude Lunney, Caldwell Johnson, George Hardy, munes entre Américains et dʼutilisation de lʼespace W.Krimer et W.Harbin) et Soviétiques était à cosmique à lʼAcadémie nouveau évoqué au plus des sciences, vont alors haut niveau. Par exem- sʼengager pour définir ple, Edward Welsh, le des premiers points pos- conseiller spatial de sibles de coopération. Ils Lyndon Johnson (3), conduisirent en octobre expliquait en mai 1968, 1962 (cʼest-à-dire en soit plus dʼun an avant pleine crise des missiles lʼalunissage américain, de Cuba) à un échange Accord de coopération spatiale signé à que les Etats-Unis de lettres entre James Moscou le 21 janvier 1971 devraient de sʼengager Webb, directeur de la par M.Keldych et Goerge Low. dans lʼétude de la NASA et Mstislav construction dʼun labora- Keldych, le président de toire commun avec lʼAcadémie des sciences, pour concrétiser un lʼURSS sur la surface de la Lune (4). Du côté peu plus encore ces perspectives dʼaccord. américain, ce type de déclaration nʼest évi- Mais un premier coup dʼarrêt est donné à demment pas complètement déconnecté ces élans alors que les relations straté- des tentatives antérieures de mettre lʼespace giques se tendent et que John Kennedy au service de la coopération stratégique.