Mise En Page 1
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
#13 - novembre 2014 50 ANS ESRO 50 ANS ELDO L’ESAAURA 40 ANS LE 31 MAI 2015 50 ANS : EUROPE SPATIALE ESPACE & TEMPS Le mot du président IFHE Institut Français d’Histoire de l’Espace adresse de correspondance : 2, place Maurice Quentin Chers amis, 75039 Paris Cedex 01 Voici le second bulletin Espace & Temps de l’année. e-mail : [email protected] Désormais, avec la mise en service du site internet de l’IFHE Tél : 01 40 39 04 77 (http://ifhe.jimdo.com), nous prévoyons de mettre les informations sur la vie de l’institut sur le site et de réserver les colonnes du bul- L’institut Français d’Histoire de l’Espace (IFHE) est une letin à des articles historiques. association selon la Loi de 1901 créée le 22 mars 1999 qui s’est fixée pour obiectifs de valoriser l’histoire de l’espace Le 25 novembre, une conférence est organisée par la 3A et de participer à la sauvegarde et à la préservation du Cnes sur les 50 ans du CSG. L’année prochaine, nous célèbrerons patrimoine documentaire. Il est administré par un Conseil, le 50e anniversaire du premier satellite français le 26 novembre. et il s’est doté d’un Conseil Scientifique. Au premier trimestre 2015, la thèse de doctorat de Hervé Moulin, vice-président de l’IFHE, doit être publié par l’ESA aux Conseil d’administration éditions Beauchêne dans le cadre des 50 ans de l’Europe spatiale. Président d’honneur.......Michel Bignier Président....................Christian Lardier Puis nous aurons la publication du livre sur la coopéra- Vice-présidents.........Pr. Roger-Maurice Bonnet, tion spatiale franco-soviétique/russe au début 2015, suiie par Jacques Simon, Hervé Moulin celle du livre sur l’observation de la Terre sur l’imagerie optique Trésorier..................................Pierre Bescond et radar, civile et militaire (Volume 1) à la mi 2015. Secrétaire général....................Jean Jamet Les deux prochains ateliers porteront sur le volume 2 de Membres..............Jacques Durand, Bernard Deloffre, l’Observation de la Terre (météorologie, océanologie, étude de Jean-Marie Luton, Jacques Simon, Claude Goumy, Jean- l’atmosphère) et sur l’histoire des lanceurs (SEREB, Cnes/DLA, Pierre Morin, Yves Blin ELDO, etc). Représentant du CNES..........Gérard Azoulay Je remercie encore tous nos membres pour leur soutien qui Conseil scientifique est indispensable pour la sauvegarde de la mémoire spatiale en Pr. Jacques Blamont, Pr. Roger Maurice Bonnet, Jean- France. Pierre Causse, Claude Goumy, Pr. Pierre Morel, Pr. Robert Halleux, Pr. Dominique Pestre, Pr. Jean- Christian Lardier, président de l’IFHE Christophe Romer, Pr. Pascal Griset, Pr. Alain Beltran, Agnès Beylot. ESPACE & TEMPS Bulletind’information édité par l’institut Français d’Histoire de l’Espace (IFHE) Directeur de le publication...Christian Lardier Ont également participé à ce numéro : Philippe Varnoteaux, Nathalie Tinjod, Piero Messina, Laurence Nye. Impression: photocopies - tirage : 100 ex. Crédit photo : Droits réserves ISSN : en cours Les idées et opinions exprimées dans les articles n’enga- gent que leurs auteurs et ne représentent pas nécessaire- ment celle de l’IFHE. 2 -novembre 2014 - Bulletin d’information de l’Institut Français d’Histoire de l’Espace Il y a 50 ans, ESRO et ELDO engageaient l’Europe dans la conquête de l’espace par Philippe Varnoteaux (docteur en histoire) Aux origines de la « première Europe spatiale » préparatoire européenne pour la recherche spatiale (COPERS), chargée de définir la future organisation Au début des années cinquante, la commu- européenne de l’espace. Les négociations aboutissent nauté scientifique internationale décide, sous l’impul- le 14 juin 1962 à la création du Centre européen pour la sion de physiciens occidentaux d’engager une Année recherche spatiale (CERS) / European Space Research Géophysique Internationale (AGI). Calquée sur le Organisation (ESRO). Cette dernière a pour principal modèle des années polaires, celle-ci consistait à objectif de concentrer et de fédérer les efforts euro- notamment mieux comprendre péens en matière de recherches les interactions entre l’atmo- scientifiques spatiales. L’ESRO sphère terrestre et les rayonne- est alors une organisation qui ments solaires et de l’univers. dispose d’une certaine autono- Prévue pour 1957-58, l’AGI mie, ayant notamment la capa- devient alors un nouveau lieu cité de lancer des programmes et d’affrontement de la Guerre de faire elle-même des appels froide dans lequel Américains et d’offres. Quant à la contribution Soviétiques lancent les premiers des Etats membres, elle est défi- satellites artificiels (Spoutnik, nie sur la base du revenu natio- Explorer, etc.). Le bilan est alors nal brut. Ainsi, à l’origine, la important, offrant d’intéres- Grande-Bretagne cotise à la hau- santes perspectives. Pour cela teur de 25 %, l’Allemagne de est mis en place en 1959 le 21,5 %, la France de 18,2 %, Committee on Space Research Centre européen pour la l’Italie de 10,6 %, la Suède de (COSPAR), pour favoriser la recherche spatiale 4,9 %, la Belgique de 4,2 %, les coopération internationale. Pays-Bas de 4 %, la Suisse de Dans le même temps et pour 3,3 %, l’Espagne de 2,5 % et le être dans l’action, plusieurs Danemark de 2 %. Installée à nations européennes créent des Paris, l’ESRO commence ses comités de recherches activités à partir de février 1964. spatiales comme en Grande- Le Français Pierre Auger en est Bretagne1, en France2 ou le premier directeur général (de encore en Italie.3 Par ailleurs en 1962 à 1967). 1959, le physicien italien Quant au lanceur européen, Amaldi4 publie un rapport sur les la question est plus sensible. En Recherches spatiales en effet, depuis la Seconde Guerre Europe, dans lequel il préconise mondiale, tout ce qui a trait à la une recherche spatiale à technologie des missiles / fusées l’échelle européenne permettant Centre européen pour la construc- relève des militaires. De ce fait, de regrouper certains pro- la construction d’un lanceur doit grammes. Depuis les manifesta- tion de lanceurs d’engins spatiaux nécessairement passer par des tions de l’AGI, de plus en plus de scientifiques considè- accords politiques au plus haut niveau. Ce sont les rent que l’aventure doit se poursuivre et que l’Europe Britanniques qui font la première proposition en septem- doit jouer son rôle. Eduardo Amaldi prend alors contact bre 1960 : ils avancent l’idée de développer un lanceur avec des collègues étrangers qui avaient notamment «européen» à partir d’un de leur missile balistique. Pour participé au succès du CERN.5 Au cours d’une réunion comprendre, rappelons que les Britanniques sont enga- du COSPAR à Nice en janvier 1960, une poignée de gés depuis 1955 dans la réalisation d’un missile à scientifiques se réunit autour du Français Pierre Auger6 moyenne portée (Blue Streak) pour leur Force de frappe qui, après avoir été rejoint par l’Anglo-saxon Harrie nucléaire. Cependant, le développement de ce missile Massey de la BNCSR, convient d’une initiative euro- rencontre un certain nombre de difficultés qui, de plus, péenne aboutissant au projet d’une organisation euro- est contesté par les militaires en raison de sa propulsion péenne qui s’occuperait du développement de satellites à liquides (ne permettant pas un emploi rapide en cas et d’une fusée européenne.7 d’attaque). Les autorités décident d’arrêter le pro- A partir de novembre 1960, une dizaine d’Etats euro- gramme en avril 1960.8 Mais alors que faire du Blue péens (Belgique, Danemark, France, Grande-Bretagne, Streak ? Italie, Pays-Bas, Espagne, RFA, Suède, Suisse) discute Dans un premier temps, la proposition britannique et négocie. Le 27 février 1961, un protocole d’accord est se résume de la manière suivante : le Blue Streak ser- signé à Meyrin en Suisse (où se trouve d’ailleurs le vira de premier étage auquel sera ajouté le Black Knight CERN), entraînant la mise en place de la Commission en guise de second étage9, tandis que les autres parte- novembre 2014 - Bulletin d’information de l’Institut Français d’Histoire de l’Espace - 3 ESPACE & TEMPS naires se répartiront les charges financières. deuxième étage à partir d’une «super-Véronique».10 Naturellement, ladite proposition est diversement Les Britanniques acceptent, le premier lanceur euro- appréciée. Ainsi, dans la communauté scientifique, il péen va pouvoir naître sous le nom d’Europa. Les y a des réticences car beaucoup estiment qu’il serait médias répercutent l’événement.11 plus judicieux (et moins coûteux) de faire lancer les Afin d’alléger les contributions financières fran- futurs satellites scientifiques européens par des çaises et britanniques, les Allemands et les Italiens fusées américaines. Par ailleurs, l’idée ne plaît guère rejoignent Europa. Au final, six Etats participent à la aux Français qui n’imaginent pas ne pas être partie construction de la première fusée spatiale euro- prenante dans la construction du lanceur d’autant péenne Europa-I, un engin à trois étages : la plus que, depuis septembre 1959, ceux-ci sont égale- Belgique, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la RFA et le ment engagés dans un programme de missiles balis- Royaume-Uni. La répartition des tâches (et des tiques (Pierres précieuses) pour la Force de frappe. contributions financières) est définie de la manière De plus, les ingénieurs engagés dans suivante : la Grande-Bretagne se ce programme annoncent dès la fin charge de réaliser le premier étage à de l’année 1960 qu’ils pourraient eux- partir de son Blue Streak (à hauteur aussi construire un lanceur dérivé de 38,7 %) ; la France, le deuxième d’un de leur missile balistique. Cette étage appelé Coralie (23,9 %) ; proposition trouvera un écho favora- l’Allemagne, le troisième étage ble auprès des politiques, aboutissant nommé Astris (22 %) ; l’Italie, le satel- en 1965 à la réalisation du petit lan- lite expérimental, l’équipement élec- ceur Diamant.