Les Stages De Réalisation
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LES STAGES DE RÉALISATION Histoire et modernité d'un dispositif original d'intervention culturelle du ministère de la Jeunesse et des Sports -§- ENTRETIENS - § - Christiane Guillaume Christiane Faure Henri Cordreaux Gabriel Monnet René Jauneau Michel Philippe Jean-Pierre Toublan Jean-Pierre Brière Christine de Toth Claude Decaillot Michel Simon Didier Hugot Jean-Luc Galmiche Denise Barriolade par Franck Lepage Janvier 1995 Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire 1 SOMMAIRE CHRISTIANE GUILLAUME .......................................................................................................................... 4 Administration centrale 1941-1974 CHRISTIANE FAURE. .................................................................................................................................... 51 Administration centrale 1941-1974 HENRI CORDREAUX (I) ............................................................................................................................... 56 Instructeur national spécialisé d'éducation populaire. Art dramatique Avant 1945 : entretien réalisé par Maryline ROMAIN HENRI CORDREAUX : (II) ............................................................................................................................ 79 Instructeur national spécialisé d'éducation populaire. Art dramatique Après 1945 GABRIEL MONNET ....................................................................................................................................... 94 Instructeur national spécialisé d'éducation populaire. Art dramatique RENÉ JAUNEAU ............................................................................................................................................. 125 Instructeur national spécialisé d'éducation populaire. Art dramatique MICHEL PHILIPPE ......................................................................................................................................... 168 Instructeur national spécialisé d'éducation populaire. Art dramatique JEAN PIERRE TOUBLAN .............................................................................................................................. 202 Conseiller technique et pédagogique théâtre. DRJS Reims JEAN-PIERRE BRIÈRE ................................................................................................................................... 210 Conseiller technique et pédagogique Loisir social. DDJS Evreux CHRISTINE DE TOTH .................................................................................................................................... 221 Conseiller technique et pédagogique théâtre. DRJS Nice CLAUDE DECAILLOT ................................................................................................................................... 240 Conseiller technique et pédagogique Danse. DRJS Lyon MICHEL SIMON ............................................................................................................................................. 247 Conseiller technique et pédagogique Image et son. DRJS Nancy DIDIER HUGOT .............................................................................................................................................. 264 Conseiller technique et pédagogique Arts plastiques. DRJS Clermont Ferrand JEAN LUC GALMICHE .................................................................................................................................. 270 Conseiller technique et pédagogique. Administration centrale. DJVA DENISE BARRIOLADE .................................................................................................................................. 277 Chef du département initiatives et insertion. Administration centrale DJVA 2 . AVERTISSEMENT Ce document rend compte d’une commande du directeur de la jeunesse et de la vie associative, Joël Balavoine, faite à l’INJEP, à propos des instructeurs et des CTP d’éducation populaire. Ces interviews ont été menées par Franck Lepage, chargé de mission. Elles ont donné lieu à une publication1 et à un colloque tenu en Avignon du 20 au 22 juillet 1996, dont les actes ont été également publiés par l’INJEP2. Joël Balavoine fut également à l’origine du Comité d’histoire des ministères chargés de la Jeunesse et des Sports (CHMJS) et son premier président. Ces textes, simplement retranscrits et non soumis à leurs auteurs, ont été relus pour des correction superficielles de l’orthographe, sans intervenir sur la « parole » des interviewés. Les six premiers témoins ont disparu ainsi que Claude Decaillot. Des notes de bas de page, notées (DB), ont été ajoutées en 2020, pour faciliter la compréhension des textes rédigés 27 ans avant. Elles demeurent néanmoins insuffisantes tant il est difficile, a posteriori, d’identifier certains noms. Malgré ces réserves, il a semblé utile au CHMJS de mettre ces textes à disposition du public. Les enregistrements ont été déposés aux Archives. Denise Barriolade, membre du Comité d’histoire des ministères chargés de la Jeunesse et des Sports, le 25 janvier 2021. 1 Les stages de réalisation, 1945-1995. Histoire et modernité d’un dispositif original d’intervention culturelle du ministère de la Jeunesse et des Sports – Entretiens – Franck LEPAGE - INJEP, 1996, 199 p. – Collection mémoire, n° 25. 2 L’éducation populaire ou la culture en actions – 1946-1996 – Les stages de réalisation, 50 ans d’aventure artistique, Document de l’INJEP, hors-série 5, sept. 1997. 3 CHRISTIANE GUILLAUME Ministère de la Jeunesse et des Sports Administration centrale 1941-1974 4 CHRISTIANE GUILLAUME Entretien par Franck Lepage 27/04/1993 Version non corrigée par l'auteur Franck Lepage : Mademoiselle Guillaume, dans quelles circonstances avez-vous été amenée à faire carrière au ministère de la Jeunesse et des Sports ? Et d'abord quelles étaient vos occupations avant ? Christiane Guillaume : J'ai été retardée à la fois dans mes études secondaires et dans mes études universitaires. J'ai passé la seconde partie de mon "bachot", j'avais presque dix-neuf ans. Et pendant un temps, après, j'ai suivi des cours à l'école du Louvre et à l'Institut d'art et d'archéologie, j'ai juste passé un examen sur l'histoire générale de l'art à l'école du Louvre. Ensuite, je me suis beaucoup occupée d'un patronage de zone dans le 13ème arrondissement. On faisait, à des jeunes qui avaient huit ou neuf ans, à la fois le catéchisme - c'était pour la paroisse - mais aussi des activités, des occupations tous les jeudis, puisque c'était le jeudi que les jeunes étaient en congé à ce moment-là. Je m'occupais aussi des familles, c'est-à-dire que j'étais appelée à aller les voir en moyenne une fois par semaine, les unes et les autres. C'étaient de véritables bidonvilles, les bidonvilles de l'époque, dans la zone qui était à la périphérie de Paris. C'étaient des gens extrêmement misérables, sauf certains qui tiraient un bon parti d'une petite maison qui était en bois, une cahute recouverte de tôle ondulée, mais dont l'intérieur était très propre. Ils avaient un petit jardinet avec un chien, enfin quelques mètres carrés, un chien dans un tonneau et ils étaient contents comme ça. Ils vous offraient quelque chose mais c'était rare. Les autres étaient des chiffonniers, des gens qui vendaient des glaces l'été ou qui ne faisaient rien. La promiscuité, cinq personnes dans une même pièce. Ce que l'on faisait pour eux, c'était d'occuper les jeunes dans leurs jours de congés et de faire quelques cadeaux utiles et un peu d'agréments pour les enfants. Je me suis occupée de cela pendant deux ans, mais ce n'était pas l'essentiel de mes occupations qui étaient donc plutôt l'histoire de l'art. Et puis j'ai été de nouveau interrompue par ma santé. Quand j'étais au lycée, je ne faisais jamais plus d'un trimestre et on m'envoyait au vert en Bretagne et là, dans l'humidité de la Bretagne, je me portais comme un charme ! Mais à Paris, cela n'allait pas du tout. Et plus tard, j'ai dû aussi aller en montagne parce que je n'avais, ce que l'on appelait à l'époque "pas viré ma cuti", fait une primo infection, quelque chose de ce genre, donc j'ai dû me reposer un temps et interrompre mes études. Mon désir, après mon bachot, aurait été de faire des études scientifiques, plutôt recherches de laboratoire et études en laboratoire et évidemment, ce n'était pas tout à fait indiqué, étant donné la santé que j'avais, d'être enfermée dans un laboratoire, alors je me suis orientée plus tard, vers le droit et j'ai donc fait une licence en droit. Parallèlement, je faisais pas mal de sport, d'ailleurs dans mon adolescence, je ne me portais bien que quand je faisais du sport, ce à quoi mon père m'a obligée, quand je suis revenue avec lui. À l'époque c'était seulement de l'éducation physique, puis quand en 1932, je suis revenue habiter dans ce quartier-ci, avec une soeur et un beau-frère, je me suis trouvée à proximité de Roland Garros. À l'époque, c'était là que se faisait l'entraînement d'athlétisme du Stade français. Je me suis lancée à faire de l'athlétisme et très vite j'ai fait de la compétition. J'avais fait par ailleurs du ski, puisque j'avais eu l'occasion d'aller en montagne. 5 Ensuite, dans les années 1942-1943 et juste après la Libération en 1944, j'ai créé la section de handball au Stade français et j'ai continué à m'en occuper, et je m'en occupe encore. J'ai fait aussi du tennis occasionnellement, mais plutôt l'été sur des tennis de campagne, de propriété, que l'on commençait par mettre en état quand on arrivait, en grattant les mauvaises herbes,