Novembre 2013 Consolidé par OCHA Mauritanie au nom de l’équipe humanitaire MAURITANIE

Les besoins humanitaires prioritaires identifiés en Mauritanie résultent des problématiques chroniques telles que, le taux préoccupant de la mortalité infanto-juvénile, la prevalence elevée de la malnutrition, l’insécurité alimentaire et l’accès limité aux services sociaux de base. L’ampleur de ces besoins fluctue non seulement en fonction des périodes (récoltes, soudure) mais aussi au gré des chocs (environnementaux, économiques, sociopolitiques et des épidémies). En effet ces problématiques ont rendu vulnérable une couche de la population dont les besoins prioritaires méritent une réponse multisectorielle intégrée et adaptée. A cela s’ajoute la présence des réfugiés maliens depuis maintenant deux ans et l’impact de cette présence sur les populations hôtes notamment la pression sur l’environnement et les ressources disponibles limitées. 1 million de personnes en Mauritanie sont affectées par cette situation humanitaire d’urgence (800.000 par l’insécurité alimentaire 140.000 par les inondations et 60.000 réfugiés) et leurs besoins prioritaires identifiés se définissent comme suit :

Besoins prioritaires………….…1 BESOINS PRIORITAIRES Impact de la crise ...... 4

Causes déterminantes et facteurs 1 Prise en charge nutritionnelle et prévention de la malnutrition à sous-jacents ...... 4 travers des interventions multisectorielles ciblant les poches de Portée de la crise et profil humanitaire vulnérabilité ...... 9 Au mois de juillet 2013, sept régions du pays ont atteint des seuils de malnutrition Statut des populations vivant dans les aigue globale supérieurs au seuil d’urgence de 15%, touchant 125 300 enfants de zones touchées...... 13 6-59 mois dont 30.750 cas sevères. Malgré les efforts entrepris par le gouvernement, on estime à 23,7 % le nombre de ménages mauritaniens en Capacité de réponse ...... 17 situation d’insécurité alimentaire. Le nombre de personnes affectées par Capacité de réponse nationale et l’insécurité alimentaire est ainsi estimé à 802 000 pour l’ensemble du pays (soit locale ...... 17 près d’un mauritanien sur 4) ; dont plus de 190 000 personnes en insécurité alimentaire sévère. Ces personnes vulnérables ont besoin d’une réponse Capacité de réponse internationale17 multisectorielle intégrée et adaptée incluant la prise en charge et la prévention de la malnutrition aigue à travers des programmes visant la sécurité alimentaire, la vaccination, les soins médicaux pour les cas avec complications et l’assistance Planification des évaluations. 20 en education, protection et en Eau, Hygiene et Assainissement.

2 Renforcement des moyens de subsistances et des capacités de résilience des ménages Les sécheresses récurrentes, la mauvaise répartition des pluies, les inondations, les menaces acridiennes et les épidémies dégradent de plus en plus les mécanismes d’adaptation des populations surtout en milieu rural. A cela s’ajoute la hausse des prix des produits de première nécessité ainsi que les perturbations des marchés et du cycle de la transhumance dû à l’insécurité qui prévaut au Nord-Mali. Ces personnes vulnérables ont besoin de renforcer leur résilience par un accompagnement dans l’agriculture, l’élevage, l’alphabétisation et l’éducation Registre des évaluations: pour soutenir leurs efforts dans le rétablissement de leurs moyens d’existence. www.humanitarianresponse.org

Photo credit: Haut – UNICEF/Mauritanie, Gauche– UNICEF/Mauritanie RESUME DES BESOINS HUMANITAIRES MAURITANIE

3 Protection des populations vulnérables & assistance aux réfugiés La problématique de la crise alimentaire et nutritionnelle persistante expose les populations affectées, d’ores et déjà fragilisées (groupes défavorisés, VBG, polygamie, discriminations), davantage aux abus, exploitations et autres formes de violations de leurs droits. Ces personnes ont besoin d’accéder rapidement à une prise en charge juridique, sanitaire, sécuritaire et psychosociale. Par ailleurs, malgré la normalisation de la vie politique au Mali et les retours spontanés enregistrés depuis l’élection présidentielle, la population des réfugiés en Mauritanie demeure importante. Le camp de Mberra abrite désormais plus de 67 000 réfugiés. La réponse à leurs besoins de base demeure une priorité. Outre les réfugiés, les besoins tels que l’accès aux services sociaux de base au profit des populations les plus vulnérables doivent être renforcés, notamment dans la region du Hodh El Chargui qui acceuille ces réfugiés.

4 Sensibilisation aux risques d’epidemies et de catastrophes naturelles et prévention Le cycle de catastrophes naturelles qui dans le passé était plus espacé, tend à devenir de plus en plus rapproché et recurrent en l’espace d’une saison. Les parteniares d’aide sont preparés à une reponse immediate dans le cadre du plan de contingence. Cependant, l’impact negatif sur les populations déjà vulnérables necessite davantage une reponse au delà du moyen et long terme. Les Ecole inondée à – Crédit OCHA populations ont besoin d’etre sensibilisées sur la prevention des pathologies recurrentes sous surveillance épidemiologique (cholera, IRA, diarrhees, etc.), aux risques d’inondations et autres aléas climatiques (inondations, secheresse, etc.). Elles doivent aussi s’assurer que les structures étatiques compétentes sont mieux equipées et dotées de moyens appropriés et adaptés pour la prévention et la mitigation des risques et sont preparées à la reponse en cas de desastres divers (menace acridienne, fievre de la Vallee de Rift, etc.).

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Carte de référence

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IMPACT DE LA CRISE

Eléments marquants

 La situation humanitaire d’urgence affecte 1 million de personnes en Mauritanie.

 802 000 personnes sont en insécurité alimentaire (23,7 % des ménages) dont 190 000 en situation d’insécurité alimentaire sévère. Les zones de cultures pluviales et agropastorales regroupent plus de 60 % des ménages en insécurité alimentaire.

 125.300 enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aigue globale dont 30.750 enfants en malnutrition aigue sévère et 94 500 cas de malnutris moderes. Sept (07) régions sur 13 ont des seuils de malnutrition modérée et sévère supérieurs ou égaux au seuil d’urgence avec des disparites intra-regionales.Environ 16.600 femmes enceinte et allaitante souffrent de malnutrition aigue globale.

 Repercution importante sur la santé en particulier des groupes vulnérables (Enfants<5ans, femmes enceintes).dont l’augmentation de la morbidité et mortalité liée aux maladies telles que les diarrhées, les infections repiratoires aigues et le paludisme et l’impact des épidémies/zoonoses

 Les inondations survenues depuis la mi-aout 2013 ont affecté environ 140 000 personnes selon le Commissariat pour la Sécurité Alimentaire (CSA) dont 2.000 de sans-abris dans les Wilayas du Tagant, du Brakna, de l’Assaba et à Nouakchott.

 La situation humanitaire d’urgence persistante expose les populations affectées, d’ores et déjà fragilisées (groupes défavorisés, VBG, polygamie, discriminations).

 En effet, les populations adoptent des comportements néfastes notamment vis-à-vis des enfants : 147 356 enfants sans accès à l’éducation dans les zones d’insécurité alimentaire et 25 358 enfants déscolarisés à cause des inondations.

 Plus de 67 000 réfugiés maliens présents en Mauritanie (octobre 2013) : dont 11,8% de malnutris aigus avec 1,4%malnutris aigue sévère, 76% enfants non-scolarisés.

Causes déterminantes et facteurs sous-jacents

Caractéristiques environnementales

Contexte La Mauritanie présente un environnement typique des régions sahélo-sahariennes d’Afrique. Elle reste caractérisée par un régime pluviométrique très fluctuant et globalement déficitaire, des déboisements massifs, l’accélération des érosions éoliennes et hydriques et l’absence réelle de productivité des terres sur les ¾ du territoire national (zone aride)1. Les cycles répétés de sécheresse en Mauritanie (1968-1974,1983-1984,2002- 2003, 2005-2009,2011-2012), dûs à de lourds déficits pluviométriques et à la dégradation des ressources naturelles affectent lourdement les capacités productives. Situation actuelle Des retards pluviométriques localisés, notamment en zone arable, ont été signalés au Guidimaka, l’Assaba et le Tagant. En effet, depuis le démarrage de l’hivernage, aucune pluie « utile » n’a arrosé ces régions au mois de juillet 2013. Selon l’Office National de la Météorologie, au mois de juin, la majorité des postes suivis dans le pays seraient déficitaires. Ce retard de l’installation de la pluviométrie pourrait compromettre les projets gouvernementaux de doubler la production agricole. En effet, la production agricole et animale n’excèderait pas, selon les prévisions, 40% à 50% des besoins. En septembre 2013, FewsNet tirait déjà la sonnette d’alarme sur le faible rendement attendu des cultures pluviales, confirmé par la National Oceanic and atmospheric administration

1 Articulation entre Pauvreté et Environnement (APE) – Mauritanie Phase I : Avril 2007 – Décembre 2008 UNEP, UNDP, GoM).

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(NOAA) en octobre 2013. En conséquence, les productions des ménages se maintiendront en situation d’insécurité alimentaire minimale (IPC Phase 1) jusqu'à décembre.A cette situation particulièrement difficile pour les producteurs, s’ajoute l’émergence de criquets pèlerins dans le nord-ouest du pays. Dans cette zone (Adrar, Inchiri, Trarza et Dakhlet-Nouadhibou2), la densité des criquets a atteint 40.000 adultes /ha. Malgré une campagne de lutte antiacridienne menée par le gouvernement et ses partenaires (FAO) avec 830 ha traités depuis la mi-octobre, les prévisions montrent que la population acridienne pourrait augmenter entre octobre et décembre 2013, ce qui représente une menace pour les récoltes en cours et pour les cultures d’irrigation qu’entreprennent les producteurs durant cette période3. Par ailleurs – autre facteur aggravant de la situation humanitaire d’urgence que connait la Mauritanie - les inondations survenues depuis la mi-aout 2013 ont affecté environ 140 000 personnes selon le Commissariat pour la Sécurité Alimentaire (CSA) dont 2.000 personnes sans abris dans les Wilayas du Tagant, du Brakna, de l’Assaba et à Nouakchott. Ces inondations ont provoqué des perturbations en termes d’accès aux services sociaux de base dans certaines zones. 66 écoles et 2 centres de santé ont été endommagés ou détruits affectant 21 758 élèves et une population d’environ 40 000 personnes qui ont difficilement accès aux services de santé4. Enfin, les faibles couvertures en services de base tels que l’eau (pour la boisson et les activités productives), les méconnaissances des pratiques essentielles d’hygiène, d’alimentation pour les couches vulnérables accroissent l’amplitude que la situation humanitaire d’urgence du pays.(Cf.statut des populations).

Figure 1: Calendrier d’événements significatifs Mars 2014 – Février 2015

Evénements Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Déc Jan Fév Saison pluvieuse Période de soudure Semences pluviales Semences et recoltes decrues Récolte pluviale et irrigue hivernal Vaccination Education* Invasion acridienne Inondations Elections** Transhumance des betails *Vacances scolaires ; **Elections présidentielles (à confirmer) Source : CAP 2013 et FEWSNET

2 In Centre National de Lutte Antiacridienne (CNLA), Bulletin d’information sur la situation acridienne, No 307, du 1 au 10 novembre 2013. Lire aussi le Bulletin sur le criquet pelerin publie par le Centre d’Intervention Antiacridien d’Urgence de la FAO, No 421, du 5 novembre 2013 3 Food security and Humanitarian implications in West Africa and the Sahel N°50 - October 2013, FAO 4 Groupe sectoriel santé

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Facteurs macroéconomiques

Production agricole déficitaire La production agricole est structurellement déficitaire en Mauritanie et ne couvre annuellement qu’environ 30 % des besoins alimentaires du pays. Les sécheresses récurrentes enregistrées depuis plus de 40 ans, ont entrainé un exode rural massif, une urbanisation fulgurante et une sédentarisation accélérée de la population nomade. Aujourd’hui, 70% des mauritaniens vivent en ville. Du fait de ce contexte particulier, la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales et urbaines est grandement tributaire de la situation agropastorale et des fluctuations des cours mondiaux des produits alimentaires de base.5 Compte-tenu de cette faiblesse structurelle de la production agricole, les récoltes ne suffisent à couvrir que les besoins d’une partie de l’année notamment pour les ménages les plus pauvres en milieu rural (de 3 à 6 mois en moyenne selon les zones). Les taux d’insécurité alimentaire ont ainsi tendance à augmenter au cours de cette période de l’année où les stocks s’épuisent (période de soudure)6. Une mission des acteurs du secteur de Relèvement Rapide dans la zone du Hodh el Chargui, en octobre 2013, a echange avec les populations et les autorités locales. Ils ont relevé certaines difficultés rencontrees par les populations vulerables pour satisfaire aux besoins de premiere necessite, ainsi que leur acces aux ressources naturelles particulierement pendant la période de soudure (avril à août). Les récoltes attendues ne leur permettent de couvrir que 3 à 6 mois de leurs besoins alimentaires annuels.

Pauvreté chronique et faible développement humain Classée 155ème sur 187 sur l’indice de développement humain 2012 (IDH) publié par le PNUD, la Mauritanie est l’un des pays les moins développés. Elle accuse des déficits alimentaires de l’ordre de 70% de ses besoins. Selon les différentes enquêtes disponibles à ce jour7, la plupart des secteurs vitaux connaissent toujours des indicateurs en deça des normes internationales. Cette situation s’explique par une combinaison de facteurs dont, entre autres, les difficultés que connaissent les populations pauvres pour se remettre des chocs précédents lesquels sont dus à la faible capacité d’adaptation et le faible niveau des moyens de subsistance. Sur la base des résultats du profil de la pauvreté (EPVC 2008), l’incidence de la pauvreté dans le pays est de 42 %. Cette pauvreté demeure, essentiellement, un phénomène rural. En effet, le milieu rural contribuait à hauteur de 77,7% à la pauvreté nationale. Près de 60% des ruraux vivent en dessous du seuil de pauvreté, alors que ce taux n’est que de 20,8 % pour les urbains. D’ailleurs, les ménages dépendant exclusivement des revenus agricoles demeurent parmi les groupes socio-économiques qui sont considérés les plus touchés par la pauvreté, avec une incidence voisine de 70 %. Ces chiffres sont à mettre en corrélation avec l’aggravation du chômage dont le taux est passé de 29% à 31,2% entre 2000 et 2009.8 Une dernière enquête réalisée par le BIT en 2012 a donné un taux de chômage de 10% au niveau national. Cette enquête est basée sur des concepts et un échantillonage différents de ceux retenus dans le cadre des différents EPCV.L’impact de la pauvreté sur la scolarisation des enfants est relevé dans les analyses du ministère de l’éducation en particulier sur les filles. Le taux de transition brut du primaire au secondaire, déjà faible a 52,7% (46,9% pour les filles), accuse des écarts considérables particulièrement dans les régions les plus affectées par la crise9.

5 FSMS, Juillet 2013 6 FSMS, juillet 2013 7 FSMS juillet 2012, analyse croisée enquête SMART –FSMS juillet 2013 et le Bulletin des prix, FEWSNet, janvier à Septembre 2013 8 Dernier chiffre officiel du chômage date de 2009 (EPCV 2008). On peut toutefois noter que la dernière enquête réalisé par le BIT (2012) a donné un taux de chômage de 10,6% au niveau national mais avec des concepts et un échantillonnage différents de ceux qui ont été retenus dans le cadre des différents EPCV 9 Annuaire statistique du Ministere de l’Education Nationale (annees, numero)

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Hausse des prix des produits alimentaires de base Comme signalé precedemment, la Mauritanie vit beaucoup plus de ses importations que de sa Figure 3 : Evolution des prix des produits importés (en production interne et se retrouve ainsi profondément ouguiya mauritanienne) tributaire des cours mondiaux des produits alimentaires de base. Au cours du premier semestre 2013, les prix des produits alimentaires importés ont connu des hausses assez importantes à cause, entre autres, de l’instauration d’une taxe (assurance) supplémentaire sur les produits importés. Le prix du lait en poudre a augmenté de près de 42 % entre février et juillet 2013 sur les marchés de Nouakchott. Au mois de juillet 2013, le prix du blé au détail a retrouvé à Nouakchott (principal marché d’approvisionnementdu pays) son niveau de l’année dernière mais reste globalement au-dessus de la moyenne des cinq dernières années de l’ordre de 10 %. Le riz brisé importé par contre a connu une forte Source: PAM hausse en début d’année (+45 % en février 2013 par rapport à la moyenne des 5 dernières années) qui s’est réduite à 18 % au mois de juillet 2013. Ces différentes hausses sont amplifiées à l’intérieur du pays par les coûts de transport vers des zones éloignées et enclavées. A cela, il faut rajouter de nouvelles hausses de prix du carburant intervenues au cours du premier semestre 2013. Signalons que le prix du gasoil a progressé de 34% entre février 2011 et février 2013.10

Les effets persistants de la crise malienne

La Mauritanie demeurera en 2014 l’un des pays de la région qui abrite un nombre important de réfugiés maliens. Compte tenu du faible nombre de nouveaux arrivants, de la poursuite des verification, et de l’observation de mouvements de retours le HCR planifie planifie pour 60.000 réfugiés en 2014 avec un retour programmé au Mali d’environ 1000 refugies/mois. Bien que des retours volontaires aient été notifiés depuis la normalisation de la situation politique au Mali, les conditions sécuritaires et humanitaires ne permettent pas le retour massif de réfugiés et la réponse humanitaire doit être maintenue. En dépit du faible taux d’insécurité alimentaire enregistré cette année dans la zone d’accueil des réfugiés comparativement aux années antérieures dû notamment aux bénéfices directs et indirects que les populations hôtes arrivent à tirer de la situation11, cette même zone se situe dans une région enclavée avec un faible niveau d’accès aux services décentralisés (éducation,scolarisation,santé et sécurité). L’impact de la présence des réfugiés continue d’avoir des répercussions sur l’environnement et la population d’ores et déjà affectée par la sécheresse.Par ailleurs, la situation sécuritaire au Mali-voisin a également perturbé la fréquentation des marchés de part et d’autre de la frontière entre les deux pays. Aussi, la transhumance, activité importante dans la production animale, se trouve fortement affectée. En temps normal, le cheptel mauritanien traverse la frontière vers des zones de pâturage au Mali : le flux d‘animaux transhumants en direction du Mali est estimé à plus d‘un million de têtes, soit 5 à 10 % du cheptel mauritanien12. Non seulement cette activité ne peut plus se conduire normalement, mais le nombre important de têtes de bétails estimé à plus de 250 000, qui a traversé la frontière malienne depuis décembre 2011 avec l’arrivée des réfugiés met la pression sur les ressources naturelles notamment en eau,

10 FEWS-NET, Indice des prix, octobre 2013 11 FSMS Juillet 2013 12 Rapport Transhumance FAO 2013

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pâturages et ressources ligneuses disponibles en Mauritanie où l’on déplore un déficit en termes de régénération des pâturages dans le sud du pays. Cette pression supplémentaire dans le domaine de l‘élevage pastoral constitue un facteur d‘aggravation de la vulnérabilité de la communauté agropastorale face aux autres facteurs que sont le changement climatique, les épidémies et les lois du marché. Le manque de fonds sollicités pour l’éducation a affecté la mise en place des infrastructures suffisantes et adaptées aux conditions du milieu pourl’accueil detous les enfants refugies en âge scolaire. A ce jour seuls quelque 24% des enfants en age scolaire (6-18ans) ont été admis en début d’année scolaire 2013-2014

Epidémies et zoonoses

Le pays fait face régulièrement à des épidémies de maladies telles que le cholérala rougeole et la méningite.La situation sanitaire se caractérise par la fragilité du système de santé, une faible couverture géographique par les services de santé.L’insuffisance quantitative et qualitative de ressources humaines constitue un handicap majeur ; la rupture de stocks en médicaments et autres intrants essentiels sont fréquentes. La couverture vaccinale y est globalement faible et inégale entre les districts sanitaires. Sur 19 districts sanitaires, 11 ont une couverture vaccinale anti-rougeole qui varie de 40 à 75% (PEV, 2012), l’objectif national de couverture étant de 80%. En 2013, plus de 76 cas de meningite présumé ont été signalés dans cinq régions dont quatre parmi les plus affectées par la crise. La circulation du virus de la Fievre de la Valle du Rift (FVR) dans les willayas du Brakna et du Trarza a connu une nette régression au cours du mois d’octobre 2013. Les analyses effectuées en derniere semaine d’octobre 2013 ont montré la diminution du taux de positivité des échantillons de plus de 90% (début des foyers) à 7%. En revanche les enquêtes sérologiques en cours montrent l’extension de la maladie vers le Brakna (nouvelles localités de Bababé) et le Guidimakha (Sélibaby) avec des avortements chez les petits ruminants. En Assaba, au Tagant et dans les deux Hodhs on signale des fortes pressions de moustiques (existence des eaux de surfaces) qui sont les vecteurs de la maladie. Le taux d’avortement chez les petits ruminants est de 95% ce qui va substantiellement affecter la production du lait et de la viande, tout en augmentant les prix de ces denrees de base et accentuer la vulnérabilité chez les ménages pauvre.Le Service de l’Elevage de la Délégation Régionale du Trarza estime à 20% le taux d’avortements chez les petits ruminants dans les localités de Chgara et Mbothio à et Keur Macène. Cette situation fait suite à la notification par les Services Vétérinaires du Sénégal, de la présence de la FVR chez les gazelles et petits ruminants dans les localités de la vallée du Fleuve. Une autre mission effectuée dans les localités de Tiquent et au PK 40 route de Nouakchott et observation d’avortements chez les dromadaires (08%) avec 03 mortalités. Des prélèvements effectués dans ces zones et les analyses de laboratoire en octobre ont révélé 92% d’IgG et une confirmation de foyers de la FVR en circulation virale. Au courant du meme mois, dans la localité de Jebitten, commune de Meddah, les resultats du laboratoire n’ont pas révélé la présence d’anticorps spécifiques du virus de la FVR, apres la notification de présence de saignements sans signes d’avortements chez les dromadaires. Il faudra cependant noter qu’aucun cas humain de FVR n’a été observé en 2013. Neanmoins, la Cellule Conjointe de Veille mise en place par le Ministere de la Sante et le Ministere de Developpement Rural a propose des mesures axées sur la surveillance et le renforcement des investigations. En 2012, il avait été notifié 32 cas humains de la fièvre de la Vallée du Rift qui avait touché les petits ruminants et les camélidés.

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Portée de la crise et profil humanitaire

L’épuisement des stocks paysans, la hausse saisonnière des prix des produits de première necessité, la baisse du pouvoir d’achat des ménages couplés aux aléas climatiques et à l’insécurité au Nord-Mali placent quelques zones de la Mauritanie dans une situation humanitaire d’urgence caractérisée par l’insécurité alimentaire et la malnutrition. La communauté humanitaire estime à 391 000 le nombre de personnes en besoin d’assistance en 2014. L’outil de priorisation (Annexe 2) renseigné par les partenaires des différents secteurs lors de cet exercice HNO a permis la réalisation de la cartographie des vulnérabilités en encadré13. Celle-ci situe les populations les plus vulnérables en besoin d’assistance dans les régions du sud et de l’est de la Mauritanie conformémant aux enquêtes nationales réalisées dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition.

Figure 7: Statistiques de la population en 2013

100%

3,3 million population totale en Mauritanie dont 27% (soit ¼) de la population totale vit dans la capitale Nouakcott – RGPH 2013 24%

1 million personnes affectées 45%

531 000 nombre estimé de personnes affectées ayant besoin d’assistance humanitaire Source: FSMS 2013, SMART 2013, UNHCR

Personnes les plus vulnérables D’une manière générale, les femmes et les filles comptent parmi les personnes les plus vulnérables. Parmi ce groupe cible, il s’agit particulierement des femmes en âge de procréer, des femmes enceintes et allaitantes, les femmes chefs de ménage et les adolescentes. Une vulnérabilité souvent aggravée par les violences conjugales, l’excision, le mariage et le divorce précoces, etc., attitudes non favorables aux conditions de femmes et aux filles. Cependant, les statistiques sur la nature de la vulnérabilité et du nombre de personnes affectées (inondations, insécurité alimentaire, nutrition, éducation, protection…) rendues regulierement disponibles particulierment par les enquetes FSMS et SMART ne sont pas désagrégées sur le genre, n’identifient pas, n’analysent pas et ne

13 Selon les indicateurs comprenant une liste de thèmes pour chaque secteur et les données disponibles .Certains secteurs souffraient d’un manqué notable d’informations

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mentionnent pas les besoins spécifiques de cette catégorie de personnes vulnérables. C’est un défi que le HCT et l’ensemble des groupes sectoriels comptent relever à partir de 2014 en incluant cette thématique dans les évaluations et les enquêtes planifiées.

Enfants de moins de 5 ans et femmes enceintes et allaitantes atteints de malnutrition aigue sévère et modérée Le taux de malnutrition aiguë globale (MAG) s’élève en 2013 à 13,1% contre 12% en 2012. Le taux de malnutrition aiguë sévère (MAS) a atteint le sueil d’urgence de 2%, passant 1,7% en juillet 2012 à 2,3% en 2013. Cette prévalence de la malnutrtion aigue modérée et sévère place plus de 125 300 enfants de moins de 5ans et 16 600 femmes enceintes et allaitantes dans des situations de vulnérabilité extrême.

Personnes affectées par l’insécurité alimentaire sévère Au mois de juillet 2013, on estime à 23,7 % le nombre de ménages mauritaniens en situation d’insécurité alimentaire. Cet indicateur, bien qu’ayant enregistré une baisse par rapport à son niveau record de juillet 2012 où il avait atteint 32,3 %, reste supérieure à celui juillet 2011 (21,1 %). Ainsi, le nombre de personnes affectées par l’insécurité alimentaire est estimé en juillet 2013 à 802 000 pour l’ensemble du pays (soit près d’un mauritanien sur 4) ; dont plus de 190 000 personnes en insécurité alimentaire sévère sont les plus vulnérables. Les communautés nomades (40% des personnes affectées par l’insécturité alimentaire en zone rurale), les agriculteurs en zone pluviale (23%) et les agropasteurs (23%) sont les personnes les plus touchées par l’insécurité alimentaire.14 Par ailleurs, le FSMS de juillet 2013 a constaté une progression continue du phénomène de l'insécurité alimentaire en milieu urbain: 3,8% en juillet 2011; 11,2% en juillet 2012 et 17,4% en juillet 2013. Cette urbanisation de l'insécurité alimentaire est due à l'exode rural des ménages les plus affectés par la crise de 2012 et la hausse des prix des produits alimentaires de première nécessité. Il s'agit principalement de populations qui viennent de s'installer dans les zones périphériques de Nouakchott et d'autres centres urbains où elles ont bénéficié de terrains. La précarité les affecte aussi à cause de la rareté des moyens de production (terres et bétail) et de l'emploi salarié. Une partie de cette population exerce la mendicité au niveau des principaux carrefours des villes ou "squatte" des terrains inhabités dans les quartiers résidentiels.

Réfugiés Fin octobre 2013, plus de 67 000 réfugiés se sont enregistrés dans le camp de Mbera, dans la région du Hodh El Chargui, sud-est de la Mauritanie (UNHCR, octobre 2013). La population est principalement composée de femmes (56%) et d’enfants (58%) et comprend 9% de personnes vulnérables (enfants non accompagnés, personnes agés, handicapés). Ils arrivent d’une zone marquée par un conflit qui avait déjà été fortement frappée par la crise alimentaire et nutritionnelle en 2011. Ils ont été forcés de fuir le conflit et l’insécurité et ont subit du fait de leur déplacement une interruption ou du moins une baisse de leur activité économique. De plus la région du Hodh el Charghi dans laquelle se trouve le camp de Mbera se situe dans une zone enclavée et difficile d’accès. Cette région souffre de la faiblesse des services de base qui suffisent à peine à couvrir les besoins de la population hôte et d’un faible niveau de développement. Selon les informations recueillies lors de l’enregistrement, il apparaît que plupart des 70 % des réfugiés déclarent être inactifs. La communauté des réfugiées est composée en majorité des ethnies Touareg (47%) et Arabes (52%) qui s’organisent sur un mode de fonctionnement patriarcal et hiérarchisé sur la base du sexe, de l’âge et de la caste, propice à l'apparition de pratiques discriminatoires (faible participation aux prises de décisions des femmes, des jeunes et de membres de castes inférieures), ainsi qu’à la survivance de pratiques traditionnelles néfastes (mariage forcé, mariage précoce, mutilations génitales féminines, système de castes). Dans ce contexte, les coutumes imposent souvent le silence sur les situations de violence et de discrimination, qui sont difficilement portées à l'attention de l’UNHCR et de ses partenaires. En termes de protection de l’enfant, la situation de déplacement à non seulement crée des séparations familiales avec au moins 300 enfants séparés identifiés, mais elle a également exacerbé les problématiques structurelles de protection des enfants déjà existantes. En termes d’éducation, la plupart des jeunes et adolescents, majoritairement les filles, n’avaient jamais été à l’ecole avant de s’exiler, Ce qui augmente leur vulnerabilite. Considérant ces éléments, il

14 Disaster Needs Overview, Food Security crisis, , ACAPS 2012

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apparaît que les réfugiés, encore fortement vulnérables, sont majoritairement dépendants de l’assistance qui leur est fournie par les acteurs humanitaires. Personnes les plus vulnérables :  Personnes atteintes par l’insécurité alimentaire sévère (rurales et périurbaines),  Enfants de moins de 5 ans et femmes enceintes et allaitantes malnutris aigue,  Personnes affectées par les inondations.  Parmi les réfugiés et la population hôte : enfants et jeunes à risque ; personnes avec condition médicale sérieuse; personnes invalides; personnes âgées a risque; cas d’unification familiales; personnes avec besoin d’une protection juridique et physique; enfants séparés ou non accompagnés; familles monoparentales; cas de violence sexuelle et sexiste; victimes de torture; femmes à risque parmi les réfugiés et la population hôte.

Régions les plus vulnérables

Régions affectées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition Selon les résultats de l’enquête SMART de juillet 2013, le taux de malnutrition aigue globale à Mauritanie était de 13,1% en deça du seuil d’urgence de 15%. Le taux de malnutrition aiguë sévère (MAS) a également connu une légère hausse, passant 1,7% en juillet 2012 à 2,3% cette année à la même période. La situation nutritionnelle varie de l’état dit « précaire » à « critique » à l’exception de et du Nord. Les wilayas du Tagant (15,4%), Brakna (18,7%), Hodh-Gharbi (15,0%), Hodh-Chargui (13,4%), Gorgol (19,7%), Guidimakha (20,7%) et Assaba (18,0%), présentent une situation nutritionnelle « critique » avec des prévalences de malnutrition aigüe globale et severe dépassant les seuils d’urgence de 15% et 2% fixés par la communauté internationale. L’insécurité alimentaire reste plus marquée en milieu rural (28,5 %) qu’en milieu urbain (17,4%). mais si l’on considere l’évolution sur une année, on note que la progression des taux urbains constatée depuis juillet 2011 est constante globalement mais varie legerement d’une wilaya à une autre. En un an, le taux d’insécurité alimentaire a progressé de 56 % en milieu urbain essentiellement à Nouakchott où il passe de 10,9 % à 16,9 %. Les régions du Guidimaka (40 %), Assaba (37,6 %), Tagant (34,8 %) et Gorgol (31,3 %) enregistrent les taux d’insécurité alimentaire les plus élevés. Globalement, le sud, le centre et marginalement l’est du pays sont les zones les plus touchées.

Région abritant le camp de réfugiés de Mberra Le camp de Mberra se situe dans une région enclavée qui connaît un faible niveau de développement et des indicateurs de santé en dessous de la norme au niveau national. La présence des réfugiés (67 000 pour une population locale de moins de 50 000 sur toute la province de Bassikounou) a un impact sur son environnement, ses services sociaux de base et sa population qui a déjà été fragilisés par la sécheresse dont résulte la crise alimentaire et nutritionnelle au Sahel.

Régions victimes des inondations Entre le mois de juillet et septembre 2013, de fortes précipations ont affectées les zones urbaines et rurales touchant près de 140 000 personnes. Nouakchott a été la ville la plus touchée avec 75 000 personnes affectées notamment dans les quartiers populaires.

Régions les plus vulnérables : Nouakchott (zones périurbaines) Guidimakha, Assaba, Tagant, Gorgol, Brakna, Hodh- Gharbi, Hodh-Chargui (dont commune de Bassikounou).

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Figure 8: Profil humanitaire des personnes ayant besoin d’assistance humanitaire

531 000 Personnes en besoin d’assistance humanitaire en 2014

190 000 141 000 140 000 60 000 en insécurité malnutris personnes affectées réfugiés alimentaire sévère par les inondations

49% 51% 94 523 30 741 16 661 52% 48% 54 % 58 % 9 % hommes femmes MAM MAS FEA urbain rural femmes Enfants à besoins spécifiques

Source: FSMS 2013, SMART 2013, UNHCR planification 2014

Figure 9: Répartition des personnes ayant besoin d’assistance humanitaire par Wilaya

Régions IAS MAS MAM FEA Refugiés Inondations TOTAL

Nouakchott 128 402 2270 11 786 3 696 na 75 000 221 154 Hodh-chargui 111 922 3704 10 625 1 865 60 000 442 188 558 Assaba 124 317 3965 12 783 1 604 na 978 143 647 Gorgol 103 408 5332 13 916 1 607 na 0 124 263 Guidimakha 96 753 4531 9 837 1 176 na 0 112 297 Brakna 66 233 5029 12 901 1 636 na 2 604 88 403 Hodh-Gharbi 59 776 3609 8 864 1 405 na 0 73 654 Trarza 39 064 1350 8 326 1 574 na 642 50 956 D-Nouadhibou 24 557 0 480 526 na 0 25 563 Adrar 21 477 0 909 460 na 378 23 224 Tagant 7 258 952 3409 522 na 1 760 13 901 Tiris Zemmour 12 699 0 537 272 na 0 13 508 Inchiri 3552 0 150 76 na 0 3 778 TOTAL 190 000 30 750 94 500 16 600 60 000 140 000 531 000

Source: FSMS 2013, SMART 2013, CSA

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Statut des populations vivant dans les zones affectées

Malnutrition et insécurité alimentaire Des poches de vulnérabilité persistent dans les Wilayas du Guidimakha, de l’Assaba, du Tagant, du Gorgol, du Brakna, du Hodh-Gharbi et du Hodh-Chargui majoritairement zones agropastorales (29,6% des ménages affectés par l’insécurité alimentaire) et de cultures pluviales (35,6% des ménages). Ces régions comptent à elles seules près de 90% de la population rurale et 45% de la population nationale ; produisent 50% des céréales et regroupent près de 90% du cheptel national. A cause de la faiblesse structurelle de la production agricole, surtout pour les ménages les plus pauvres en milieu rural, les récoltes n’arrivent à couvrir que les besoins d’une partie de l’année (de 3 à 6 mois en moyenne cette année selon les zones). Ainsi, ces populations rurales vulnérables dépendent plus fortement de l'achat de nourriture que de production alimentaire. (Assesment Capacity Projects, ACAPS, 2012) Ces ménages pastoraux pauvres et à revenu intermédiaire développent par conséquent des stratégies d’adaptation pour subvenir à leurs besoins de première necessité. Il s’agit notamment de : vente ponctuelle de bétails (34% du revenu), endettement (18%), activités informelles (11%), transferts de fonds et migration de travail (8%), retrait des enfants de l’ecole pour mener des activites generatrices de revenus, etc. Parralèlement à cette recherche de source de revenu alternative, certains développement également des stratégies d’adaptation dite « négatives » à savoir la baisse des dépenses de santé (10% des ménages) et la déscolarisation des enfants (6% des ménages).15 A cette déterioration des mecanismes de survie des populations s’ajoute des difficultés d’accès aux services sociaux de base.En effet, malgré une nette amélioration de l’offre au niveau national en termes d’infrastructures réalisées avec l'appui de nombreux partenaires, l’accès à l’eau potable reste encore en deçà des besoins réels.. De fortes disparités existent dans l’acces à l’eau potable entre les ménages les plus pauvres (28.7 %) et les ménages les plus riches (71 %) et egalement entre les regions, avec un taux d’acces à l’eau de 83% au Trarza contre seulement 28.3 au Hod El Gharbi. Aussi parmi ces populations mauritaniennes qui ont acces à l’eau potable seul 21% d’entre elles consomme l’eau de qualité16. La situation n’est guère reluisante dans l’assainissement avec seulement 32.3% de menages qui ont acces à des latrines ameliorées et plus de 41% qui défèquent à l’air libre. La disparité en matiere d’acces à l’assainissement est énorme avec 53.6% de menages en milieu urbain contre 16.6% en milieu rural17. Concernant la promotion à l’hygiène gage de la santé de la mère, de l’enfant et de la famille, les bonnes pratiques d’hygiène demeurent encore un défi, avec 79.7% des ménages n’assurant pas une évacuation correcte des matières fécales des enfants et seulement 56% des ménages disposent d’un endroit prévu pour le lavage des mains18.

15 Disaster needs assement, ACAPS, 2012 16 Etude qualite eau (MHA, 2011) 17 MICS-4 2011 18 MICS-4 2011

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Figure 10 : Sources d’eau et installations sanitaires améliorés/Insécurité alimentaire et MAG (en pourcentage)

Wiilaya Sources d'eau Utilisation d’installations Taux d'insécurité Taux de MAG améliorées (MICS 2011 sanitaires améliorées alimentaire (FSMS) (SMART) (MICS 4) non partagées (MICS 2011 (MICS 2011) Hodh El Charghi 42,20 9,50 29,20 13,40 Hodh El Gharbi 28,30 6,20 20,70 15,00 Assaba 63,40 22,20 37,70 18 Gorgol 50,70 15,90 31,30 19,70 Brakna 68,00 25,60 19,70 18,70 Trarza 83,00 44,50 10,70 10,10 Adrar 49,70 41,70 27,00 3,90 Dakhlet Nouadhibou N/A 72,40 17,30 1,80 Tagant 47,9 26,00 34,80 15,40 Guidimakha 34,40 11,50 40 20,90 Tiris-Zemmour 40,40 73,50 26,80 3,90 Nouakchott 46,60 55,40 16,90 7

Source : MICS 2011, FSMS 2013, SMART 2013

Malgré les importants efforts fournis dans l’amélioration de la couverture sanitaire, seulement 67 % de la population a accès à une structure de santé dans un rayon de 5 km, avec une répartition spatiale inégale: par exemple 98 % à Nouakchott, contre 52 % au Hodh-Gharbi. Ainsi, les taux de mortalité maternelle, infantile et infanto-juvénile restent élevés. Ils sont respectivement 686 pour 100 000 naissances vivantes, 77 pour 1 000 et 122 pour 1 000. C’est dans ce contexte que 7 régions sur 13 présentent des taux de malnutrition au-dessus des seuils d’urgence.

Figure 11 : Accès aux services de base au niveau national – Taux de couverture en 2011 (en %)

Services Taux de couverture Eau 53,0 Assainissement 32,3 Couverture sanitaire 67,0 Couverture vaccinale Polio3 73,0 Rougeole 64% Education 77,5

Source: MICS-4 2011 – Rapport OMD 2010 PNUD

Les disparités régionales très nettes en termes de la distribution de la malnutrition et de ses facteurs aggravant dans le pays justifient la mise en oeuvre d’une stratégie de réponse multisectorielle. Cette strategie intègre les aspects plus urgents dans le court terme au profit des populations le plus vulnérables tout en développant des

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approches parralleles orientees sur les aspects structurels dans le moyen et le long terme pour une prise en compte et une réduction de toutes les formes de malnutrition en Mauritanie. Les programmes de support a la prise en charge doivent etre accompagnés des interventions a haut impact pour la contribution a la reponse a la crise nutritionnelle et alimentaire telles que la santé et l’eau, l’hygiène et l’assainissement pour réduire la fréquence des pathologies infantiles dans l’ensemble des régions touchées :

 Prise en charge nutritionnelle et médicale des personnes affectées par la malnutrition sévère  Aide alimentaire ciblée  Vivres pour les groupes vulnérables  Accès aux semences et appui dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage  Accès aux services sociaux de base  Renforcement des moyens de subsistances et des capacités de résilience19 des ménages notamment par des « filets sociaux de protection »

Réfugiés Suite aux évènements au Nord-Mali, plus de 67 000 réfugiés se sont installés dans le camp de Mbera, sud-est de la Mauritanie (UNHCR, octobre 2013). A partir de 2014, il est estimé que ce chiffre va diminuer du fait d’un faible afflux de moins de 100 personnes par mois et de mouvements de retours vers le Mali (environ 1 000 personnes par mois). Fin septembre 2013, le camp est bien équipé en infrastructures de base et les activités de protection et d’assistance mises en œuvre au profit des réfugiés parviennent à couvrir la plupart de leurs besoins essentiels sans toutefois permettre d’atteindre l’ensemble des standards. À cette date, les besoins des réfugiés sont couverts à hauteur des standards dans les domaines de l’accès à l’eau avec le fonctionnement de cinq forages gérés par les partenaires WASH Solidarités International et OXFAM-Intermon qui en théorie ont la capacité totale de fournir en moyenne 1 806 m3 d’eau potable par jour soit 26.5 litres par jour et par personne. En début octobre 2013, la consommation réelle des réfugiés s’élevait à 1 126 m3 par jour produit dans le camp, soit 17l/j/personnes pour une population de 68 016 réfugiés. En revanche, les efforts doivent être intensifiés pour construire plus de latrines semi permanentes et changer les habitudes culturelles dans les domaines de l’hygiène et de l’assainissement (Cf. JAM WASH UNICEF/UNHCR juin 2013). Dans le secteur de l’alimentation, les distributions générales de nourritures mensuelles ont été améliorées et fournissent en moyenne 2 100 kcals par jour et par personnes. Selon les résultats de la mission conjointe d’évaluation sur la sécurité alimentaire et la nutrition réalisée par l‘UNHCR et le PAM en mai 2013 dans le camp, 80 % des réfugiés ne sont plus en situation d’insécurité alimentaire. Ces améliorations nécessitent une surveillance soutenue en plus du renforcement des programmes nutritionnelles en cours, qui ont abouti à la reduction de la prevalence de la malnutrition aigue, passée de 5,9% en juillet 2012 a 1,4% en octobre 2013. Il faudra donc maintenir les efforts pour atteindre les standards en matière de prise en charge de la malnutrition, la promotion de l’hygiene et l’assainissement, des pratiques familiales essentielles à travers la mise en œuvre d’une stratégie multisectorielle de lutte contre la malnutrition. Dans le domaine de l’abri, près de 18 843 abris ont été fournis depuis 2012 (9 567 tentes / 9 276 abris semi permanents dont 8 476 UNHCR, 600 IOM et 200 FLM) et couvrent les besoins de 91 % des 20 562 familles réfugiées installées dans le camp fin septembre 2013. Toutefois, les tentes distribuées en 2012 ont une durée de vie limitée et ont fortement été dégradées lors de la saison des pluies. Ces tentes sont remplacées au fur et à mesure par la construction d’abris semi permanents. À cet égard on note que l’UNHCR dispose de suffisamment de kits abris pour remplacer l’ensemble des tentes. Par ailleurs, l’UNICEF et son partenaire InterSOS installent des tentes de grandes capacités et remplacent celles delabrées au cours de l’hivernage. Dans le domaine de la santé, six structures médicales gérées par le Ministère de la Santé / UNICEF (1 poste de santé), MSF (1 centre de santé et 4 postes de santé) et le Ministère de la Santé / UNFPA avec (1 maternité), sont opérationnelles dans le camp. Les cliniciens exerçant au sein de ces structures effectuent en moyenne 38 consultations par jour. En outre l’UNHCR a réhabilité le poste de santé du village de Mbera et se charge de

19 « La résilence se définit comme étant la capacité des familles, des ménages ou des communautés à absorber les chocs » , Resilience in Simple terms, des pensées sur la résilience par des acteurs humanitaires au Sahel.

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l’évacuation médicale des patients avec une condition médicale sérieuse vers le centre de santé de Bassikounou ou vers l’hôpital de Nema. En 2014 les efforts doivent être poursuivis pour maintenir et renforcer les services de santé disponibles dans le camp. En septembre 2013 et dans le cadre sanitaire, les maladies avec le plus fort taux de prévalence dans le camp de Mbera étaient les maladies respiratoires (IRA hautes: 6,93 %, IRA Basses: 9,04 %), la diarrhée simple (11,83 %), la diarrhée sanglante (1,98 %) et le paludisme (6,88 %). Le taux de mortalité est sous contrôle par rapport aux standards avec de 0,12 décès pour 10 000 personnes par jour le taux de mortalité général et de 0,24 décès pour 10 000 personnes par jour pour le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans. Les résultats préliminaires de la dernière enquête nutritionnelle SMART d’octobre 2013 montraient une prévalence de la malnutrition aiguë globale de 11,8% (13.2% SMART janvier 2013) dont 1,4% de sévère (3.2% SMART janvier 2013). Bien que la tendance à la baisse soit maintenue, la situation nutritionnelle reste préoccupante. Par ailleurs, la prévalence de l’anémie est particulièrement inquiétante chez les enfants et les femmes avec 58,3% et 50.3% respectivement. Lors de l’année scolaire 2012/2013, six écoles primaires , une école secondaire et 12 centres d’alphabétisation étaient opérationnelles dans le camp et accueillaient 6 390 (40%) des enfants en âge d’être inscrits en primaire contre 249 (3%) des enfants en âge d’être inscrits au secondaire et 527 (dont 71% de filles) inscrits en alphabétisation. Il faut noter également que l’année scolaire 2012-2013 a été sanctionnée par l’organisation des examens du Baccalauréat et du Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF) en octobre 2013 au profit des élèves réfugiés. Le faible taux de scolarisation persistant est dû au manque de financement du secteur éducation dont découle un manque d’infrastructures scolaires et de professeurs. A cet égard, on note que la rentrée scolaire 2013- 2014 est réalisée et que le recrutement des professeurs se poursuit au fur et à mesure de l’accueil des enfants. En outre, certains partenaires (dont UNICEF, UNHCR et INTERSOS) ont mis en place des projets de construction d’écoles semi permanentes de manière à accroitre la capacite d’accueil au niveau optimal a partir de l’année scolaire 2013/2014. L’objectif poursuivi en 2014 est de garantir l’accès à l’éducation de tous les enfants réfugiés en âge de scolarité. Cependant, l’UNICEF en collaboration avec l’ONG HabitAfrica, construit l’école de Mbera 1 et réhabilite celle de Mbera 2 en faveur de la communauté d’accueil.

Inondations La capitale Nouakchott, ainsi que de nombreuses localités du Tagant, du Brakna, de l’Assaba, de l’Inchiri et de l’Adrar ont connu de spectaculaires inondations dues à des pluies torrentielles tombées de juillet à octobre 2013. Selon le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA), ces inondations ont affecté 140 000 personnes dans le paysendommageant les habitations, laissant sans abris plus de 2 000 familles, causant même une dizaine de décès. Des terres agricoles, dans l’Adrar notamment, ont été ensevelies. Des réponses ponctuelles de la part du gouvernement et des partenaires humanitaires dans le cadre du plan de contingence ont été apportées (Boghé, Nouakchott, Mbeika). Néanmoins, les besoins non couverts (WASH, abris temporaires, NFIs, assistance alimentaire) des populations affectées devraient être pris en compte dans le cadre de la réponse en 2014. Compte tenu de la récurrence des inondations et l’ampleur des dégâts qu’elles causent, une réponse et des mesures de mitigations adéquates à moyen et long-terme doivent être entreprises par le gouvernement en collaboration avec les partenaires opérationnels.

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CAPACITE DE REPONSE

Faits marquants

Des acteurs à la fois nationaux et internationaux sont opérationnels en Mauritanie. Cependant, une faible disponibilité des ressources et de concertation entre acteurs sur le terrain, tant au niveau stratégique que technique altèrent l’efficience et l’efficacité de l’intervention au profit des populations les plus vulnérables. Les services sociaux de base, fortement affectés par des problématiques conjoncturelles et structurelles, limitent la mise en en œuvre de la réponse.

Capacité de réponse nationale et locale

Des stratégies gouvernementales de réponse aux problématiques humanitaires existent en Mauritanie et prennent en compte les différents secteurs d’activités (Cadre Stratégique de lutte contre la pauvreté, stratégie de lutte contre l’insécurité alimentaire, programmes nationaux pour l’éducation, l’eau, l’hygiène, l’assainissement et la santé, etc.) Dans le cadre de la réponse humanitaire, le gouvernement maintient, depuis deux ans, le Plan d’urgence Emel (Espoir en arabe) en réponse à la crise survenue suite à la sécheresse de 2011. Ce plan a permis une réponse à plusieurs volets dont la distribution gratuite de vivres aux groupes vulnérables, la vente au prix subventionnés d’articles de premières nécessité et d’aliments pour bétails dans des boutiques de solidarité, la création des stocks alimentaires villageois de sécurité (SAVS), le transfert monétaire et la réhabilitation et construction des infrastructures d’approvisionnement en eau pour les communautés et les bétails. En 2014, le Plan d’urgence Emel devrait se focaliser sur la composante « Boutiques de solidarité »20. Dans un souci de mieux répondre aux besoins des populations les plus vulnérables, le gouvernement a mis sur pied en 2013 l’Agence Nationale « Tadamoune » pour la lutte contre les séquelles de l’esclavage, l’insertion et la lutte contre la pauvreté. En outre, pour apporter son appui à la coordination, le Ministère des Affaires Economiques et du Développement (MAED) a désigné en 2013, un point focal humanitaire de rang de Conseiller du Ministre. Cependant, d’importants défis de mise en oeuvre restent à relever notamment dans le domaine de la protection des droits économiques et sociaux et de leur mise en oeuvre au profit des groupes les plus vulnérables. Dans le même temps, le manque de données désagrégées nécessitent un renforcement de capacités des acteurs à la réalisation des droits respectifs. Par ailleurs, de nombreuses ONG nationales existent et opérent à travers le pays en étroite collaboration avec les intervenants internationaux en tant que partenaires de planification et d’execution.Cependant, leurs capacités opérationelles et ressources demeurent limitées.Dans le cadre du partenariat public-privé, une implication de plus en plus importante des opérateurs privés opérant en Mauritanie, notamment bancaires et miniers, est constatée (réponse aux inondations, santé, etc.). D’autre part, les autorités gouvernementales maintiennent leur appui à l’assistance et à la protection des réfugiés maliens, ainsi qu’à la sécurisation des opérations d’aide dans la zone d’accueil depuis l’arrivée de ces refugies en début 2012.

Capacité de réponse internationale

Depuis 2012, les zones d’intervention humanitaire sont identifiées et les partenaires sont suffisamment présents sur le terrain pour la mise en œuvre de la plupart des projets. Mais la rareté et le faible niveau de ressources disponibles réduisent leurs capacités à formuler une réponse efficiente, efficace et adaptée à la situation actuelle tel que ressentie dans le pays, et comprise dans son contexte régionale. La communauté humanitaire en Mauritanie coordonne l’aide d’urgence en lien étroit avec les stratégies nationales. Initialement impliquée dans l’assistance au développement, la majorité des organisations présentes en Mauritanie a mis en place depuis deux ans des capacités de réponse d’urgence, en partenariat avec la société civile et les

20 A confirmer par la stratégie officielle du gouvernement pour 2014

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ONG locales partenaires actives dans les zones opérationnelles21. Mais il s’avère que la situation humanitaire tend à se compliquer davantage parmi les communautés qui reçoivent de l’aide humanitaire, ce qui démontre à juste titre leur vulnérabilité ainsi que leur faiblesse à devenir résilientes aux chocs multiples subis. Une évaluation rapide de la qualité de cette capacité de réponse mise en place s’avère nécessaire de manière à aboutir à une stratégie de coordination mieux intégrée et beaucoup plus adaptée. Le Brakna, le Gorgol et le Hodh Chargui (Bassikounou) enregistrent le plus grand grand d’ONG internationales et nationales particulièrement dans le secteur de la nutrition, la sécurité alimentaire et du multisecteurs-réfugiés.

Figure 11 : Cartographie des intervenants par secteur

Source: Matrice Qui fait quoi Où? Janvier 2013, OCHA

21 45 ONGs nationales, 22 ONGs internationales et 14 fonds, agences et projets du système des Nations-Unies opérationels en Mauritanie sont répertoriées dans la base de données développée par OCHA

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DEFIS ET OPPORTUNITES

Les différentes évaluations conduites par les partenaires humanitaires en Mauritanie révèlent certains défis. Il s’agit en principe de créer des conditions d’évaluations conjointes intersectorielles dans les zones de concentration d’indicateurs élevés de vulnérabilité, afin d’identifier les besoins prioritaires et de planifier la réponse conjointe en tenant compte des capacités disponibles pour une mise en œuvre coordonnée. Pour ce faire et dans un souci de maintenir une cohérence dans la réponse sectorielle entre les différents programmes qui relèvent du Cadre stratégique quinquennal de l’assistance au développement de l’Equipe du Pays (UNDAF 2012-2016) et le processus HNO, il s’agira dès l’année prochaine 1) d’intensifier les évaluations inter-institutionnelles multisectorielles basées sur l’approche MIRA et les analyses afin de récolter davantage de données fiables en intégrant les aspects transversaux comme le genre, 2) d’optimaliser le niveau de l’analyse et de l’évaluation des risques et vulnérabilités, 3) de mettre en place un système de suivi des activités pour davantage de visibilité et de responsabilisation des acteurs. L’accent pourra ainsi être mis sur les besoins intersectoriels prioritaires, en décourageant ainsi les approches sectorielles centralisées

Les récents efforts pour la coordination de la réponse lors des inondations qui ont touché une partie de la population et des infrastructures dans la capitale Nouakchott et à l’intérieur du pays, ont démontré la nécessité d’une meilleure préparation à la réponse aux urgences (PRU) et à la mitigation des risques. Les leçons apprises lors de cette opération d’assistance prouvent d’emblée que des efforts de coordination substantiels restent à fournir dans l’identification et l’analyse des besoins, dans une planification commune en vue de renforcer les capacités locales et nationales (ONG nationales et structures étatiques), dans la mise en place de système d’alerte précoce, ainsi que dans le renforcement du partenariat public-privé.

Le cadre d’analyse commune recommandée depuis l’Atelier de familiarisation aux mécanismes de coordination humanitaire en octobre 2012 n’ayant pas pu être mis en place en 2013, il convient d’insérer l’agenda humanitaire au sein des discussions au niveau tant technique que décisionnel, de la capitale vers les entités territoriales décentralisées et vice-versa. Le Comité Etat-Donateurs (CED) qui fonctionne dans le cadre du partenariat technique et financier (PTF) est le forum idéal pour la coordination de l’aide cohérente et intégrée entre le gouvernement, les bailleurs et le système des Nations Unies. Le CED pourrait s’élargir dans un format qui inclut au gouvernement et bailleurs, les membres du HCT22. Le Comité de coordination inter secteurs qui fonctionne sous la facilitation d’OCHA peut contribuer à l’élaboration de l’agenda de discussions du Comité technique sous l’égide des PTF, et ainsi créer des synergies adaptées à la présente planification humanitaire pluriannuelle (HNO) notamment pour l’accès physique et la mobilisation de ressources localement à travers des partenariats innovants.

Le besoin d’une assistance aux communautés d’accueil se fait de plus en plus sentir, en particulier dans la moughataa de qui abrite les réfugiés maliens. Les initiatives qui prennent en compte les passerelles entre l’urgence et les programmes à moyen et long termes doivent s’intensifier dans le cadre des activités de relèvement précoce, de manière à soutenir la résilience des communautés vulnérables aux cycles de chocs cumulés

Une mission de Capacité pour les Initiatives de Réduction des Catastrophes (CADRI) a conduit en décembre 2013 une mission inter-agence d’évaluation de capacités de la Mauritanie à faire face aux risques climatiques et aléas. Les consultations devraient aboutir à l’élaboration du Plan national de réponse aux urgences piloté par le gouvernement.

22 L’Equipe humanitaire du pays (HCT) est composée des agences des Nations Unies, de représentants des bailleurs et ONG internationales

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ACCES HUMANITAIRE

Faits marquants Il n’y a pas d’entraves signalées, sauf quelques menaces sur la securité identifiées dans le Hodh-Chargui. UNDSS exige l’escorte armee pour les missions UN. Cependant, il existe des difficultés d’accès physique saisonnières entre juillet et octobre dans les zones d’interventions (Gorgol, Guidimakha, Hodh-Chargui). Les coûts logistiques sont importants. UNHAS est en place pour reduire ces imperatifs de logistiques et de securite. Les autorites fournissent des efforts considérables pour ameliorer le réseau routier et augmenter les capacités portuaires et aéroportuaires.

L’accès physique demeure problématique dans certaines zones d’intervention humanitaire. Il s’agit particulièrement de communes de Moungel et Mbout dans le Gorgol, ainsi que celle de Bassiknou dans le Hodh el Chargui qui héberge les refugies Maliens23. Les infrastructures routières existantes relient la capitale Noukchott aux chefs-lieux de ces deux hubs Kaedi (450 Km) et Nema (+1 000 Km). Les couts logistiques sont toutefois prohibitifs en raison de la concurrence avec les exploitants miniers basés au nord du pays. Pour des raisons de sécurité, les points de contrôle par la police et l’armée sont en place en moyenne sur chaque 20 Km le long des principaux axes routiers. Certaines nationalités sont conseillées de ne pas voyager par la route et/ou ne pas séjourner dans certaines localités. La voie aérienne demeure l’option pour les déploiements en urgence. La capacité portuaire et aéroportuaire actuelle ne pourrait pas suffire en cas d’importantes opérations humanitaires qui nécessiteraient un déploiement significatif d’équipes et matériels d’urgence. Un nouvel aéroport en construction à Nouakchott est annonce pour mi-2014. Certaines villes sont dotées de pistes d’atterrissage, mais il n’existe pas de compagnie aérienne qui dessert le réseau local. C’est dans ce contexte que l’Equipe humanitaire du pays (HCT) avait recommandé des mars 2012 la mise en place du cluster Logistique, incluant la facilite aérienne commune UNHAS. Malgré la suspension des activités du cluster Logistique en 2013 faute de ressources, UNHAS continue de desservir les destinations humanitaires particulièrement Bassiknou (escale technique a Nema), Kaedi, et Aioun. Les vols UNHAS permettent de contourner les difficultés suivantes posées par l’option routière :  Les longues distances par la route, ponctuées de contrôle de sécurité : 1 050 Km entre Nouakchott et Nema (12 heures de trajet) ; près de 50 postes de contrôle militaire ; entre 180 et 210 Km de piste entre Nema et Bassiknou (escorte militaire pour les UN lundi et mercredi seulement) ; 450 Km en six heures et plus de 20 contrôles routiers entre Nouakchott – – Boghe – Kaedi  Les pauses obligatoires d’une nuit a Kiffa ou Aioun après 7 heures de route et d’une autre nuit a Nema pour se joindre à l’escorte (recommandation UNDSS)  Les couts en terme de frais de mission, consommation et amortissement du véhicule (pour 1 journée de travail à Bassiknou, il faut 6 jours de voyage aller et retour, pauses obligatoires comprises)

Des échantillons suspectés de porter le cholera prélevés par MSF/B et acheminés à deux reprises par la route n’ont pas pu atteindre le laboratoire de référence à Nouakchott dans les délais. Les compagnies aériennes qui desservent Nouakchott et Dakar demeurent peu fiables quant à leurs horaires de vol et retardent souvent les missions importantes et peuvent compliquer les arrangements pour une évacuation sanitaire. A ce titre, les utilisateurs UNHAS recommandent la possibilité de créer un hub régional avec un horaire régulier entre la Mauritanie et les pays de la région via Dakar, avec flexibilité pour les vols spéciaux et d’urgence. En effet les vols UNHAS demeurent presentement les seules options viables pour les evacuations medicales ou securitaires.

23 Comme démontré dans l’outil de priorisation accès

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PLANIFICATION DES ÉVALUATIONS

Faits marquants

 Les données diponibles concernent principalement l’insécurité alimentaire et sont généralement insuffisantes et non-désagrégées pour les autres secteurs. Plusieurs régions sont en dehors du périmètre d’enquêtes habituelles et se limitent au niveau régional, administratif 1 (FSMS).

 Les enquêtes FSMS et SMART sont principalement des photographies de la situation à une période précise (décembre et juillet) et se basent sur des extrapolations. Des évaluations complémentaires sont necessaires pour alimenter l’analyse par des faits et évidences.

 Plusieures évaluations sont planifiées courant 2014 (tableau ci-dessous) et permettront de combler ce déficit d’informations.

Secteur(s) Nom/Type d’évaluation Organisation de mise en Dates Zones géographiques et type œuvre planifiées de populations visées

Nutrition Enquete SMART Ministere Sante/UNICEF Juillet 14 National Nutrition Decembre 14

Enquete SMART MS/UNICEF/UNHCR Octobre 14 Camp de Mberra

Multisecteurs SMART/SENS nutrition UNHCR/UNICEF/PAM/MoH Octobre 2014 Région Hodh el Charghi / survey Departement de Bassikounou / Camp de Mbera Participatory UNHCR Février et Région Hodh el Charghi / Assessments Octobre 2014 Departement de Bassikounou / (Age, Gender, Diversity Camp de Mbera and Mainstreaming) JAM – Mission conjointe UNHCR/PAM Mai 2014 Région Hodh el Charghi / d’evaluation (Securité Departement de Bassikounou / alimentaire et Camp de Mbera nutritionnelle) Relévement Evaluation rapide des MAED/PNUD/OIM/PAM Avant fin Dans 8 zones précoce besoins en relèvement décembre 2013 précoce Wash Joint Assessment UNICEF/UNHCR Juillet 14 Camp Mbera Monitoring Survey Evaluation des Acteurs Juin 14 National infrastructures EHA dans EHA/Gouvernement les centres nutritionnels Enquêtes CAP Acteurs EHA Mars – Juin 14 National Education Evaluation de l’Education UNICEF/Consultance Mi janvier- Camp Mbera au camp mbera debut fevrier 2014

Protection Analyse de la situation OHCHR/UNICEF/UNFPA 2014-2017 National des personnes touchées par de multiples vulnérabilités, intégration

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DOCUMENTS DE REFERENCE

Sécurité Alimentaire

 Enquête sur la sécurité alimentaire des ménages, FSMS. Juillet 2013 PAM -CSA https://rowca.egnyte.com/h-s/20131015/d07f77f8fbec476c

 Enquête croisée FSMS – SMART, Juillet 2013 https://rowca.egnyte.com/h-s/20131015/cd6855e556a0421e

 Bulletin des prix, FEWSNet, janvier à Septembre 2013 http://www.fews.net/pages/countryarchive.aspx?pid=650&gb=mr&l=fr

 Production et Cartes de flux des marchés, FEWSNet http://www.fews.net/pages/marketflowmap.aspx?gb=mr&l=fr

 Calendrier Saisonnier et Événements Significatifs, FEWS Net http://www.fews.net/pages/timelineview.aspx?gb=mr&tln=fr&l=fr

 Conditions estimées de la sécurité alimentaire, juillet-septembre 2013, FEWS Net http://www.fews.net/pages/country.aspx?gb=mr&l=fr

Nutrition

 Cartes situation nutritionnelle, OCHA, 2011-2012-2013 https://rowca.egnyte.com/publicController.do?folderName=20131015&fileName=e24e49f97a5f4da2

 Enquête SMART Nationale sur la situation nutritionnelle en Mauritanie, Juillet 2013, UNICEF https://rowca.egnyte.com/h-s/20131015/6abe5a8c9c804550

 Enquête SMART sur le camp de Mberra, Janvier 2013, UNICEF-PAM -HCR https://rowca.egnyte.com/h-s/20131015/db6cee71bb4e41b2

 Enquête croisée FSMS – SMART, Juillet 2013 https://rowca.egnyte.com/h-s/20131015/cd6855e556a0421e

Santé/Wash

 Rapport d’analyse du secteur santé, Ministère de la santé, 2011 https://rowca.egnyte.com/h-s/20131015/093b3381301c4b3b

 Enquête par grappe à indicateurs multiples, MICS 4 , 2011 https://rowca.egnyte.com/h-s/20131015/6942c92457184a62

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 Joint Monitoring Programme for Water Supply and Sanitation, UNICEF –OMS , 2013 http://www.wssinfo.org/fileadmin/user_upload/resources/MRT.xlsm

 Déterminants socio-culturels de l’accès et l’utilisation des services de santé maternelle et néonatale dans la région du Gorgol , Février 2013, AFD https://rowca.egnyte.com/h-s/20131015/f6c395f742714805

 Profil sanitaire Mauritanie, OMS http://www.who.int/gho/countries/mrt.pdf

Relèvement précoce

 Rapports mission conjointe d’évaluation relèvement précoce, Juin 2013 https://rowca.egnyte.com/publicController.do?folderName=20131015&fileName=c2f4611022fc4d64

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ANNEXES

Annexe 1 : Nombre de cas MAG/MAM/MAS par moughataa- Juillet 2013

Nb de cas Nb de cas de Nb de cas de Femmes Wilaya Moughataa MAG (%) MAM(%) MAS(%) MAS MAM enceintes et allaitantes Nema 18,2 14,2 4,0 1 473 3 016 420 18,2 14,2 4,0 274 561 78 Bassiknou 12,6 9,4 3,2 664 1 126 237 Hodh-Chargui Timbedra 10,9 9,9 1,0 328 1 875 374 12,3 11,0 1,3 529 2 584 464 Djigueni 11,6 9,9 1,7 436 1 463 292 15,4 15,4 0,0 0 3 287 422

Tamcheket 15,4 15,4 0,0 0 1 588 204 Hodh-Gharbi Aioun 9,2 7,2 2,0 538 1 117 306 Koubeni 19,4 12,0 7,4 3 071 2 873 473 Kiffa 19,3 16,4 2,9 1 293 4 220 508 Guerrou 19,3 16,4 2,9 530 1 730 208 Assaba 19,3 16,4 2,9 147 478 58 13,7 12,4 1,3 476 2 621 418 22,1 17,9 4,2 1 518 3 734 412 Kaedi 24,3 20,2 4,1 2 068 5 879 575

Maghama 24,3 20,2 4,1 1 084 3 080 301 Gorgol 16,8 13,4 3,4 643 1 462 216 Mbout 16,8 13,4 3,4 1 537 3 495 515 Boghe 24,1 19,4 4,7 1 723 4 104 418 24,1 19,4 4,7 1 001 2 384 243 Brakna Bababe 24,1 19,4 4,7 919 2 189 223 Aleg 13,2 11,1 2,1 808 2 465 439 Maghta Lahjar 13,2 11,1 2,1 577 1 759 313 Rosso 14,9 13,4 1,5 484 2 495 368

Rkiz 14,9 13,4 1,5 614 3 164 466 Keur-Macene Trarza 14,9 13,4 1,5 252 1 301 192 3,6 3,6 0,0 0 682 374 3,6 3,6 0,0 0 317 174 3,6 3,6 0,0 0 367 201 Adrar Adrar 3,9 3,9 0,0 0 909 460 D-Nouadhibou Nouadhibou 1,8 1,8 0,0 0 480 526

Moudjeria 14,5 12,6 1,9 405 1 549 243 Tagant Tichitt 14,5 12,6 1,9 75 286 45 15,6 13,3 2,3 472 1 574 234 Selibaby 20,6 16,1 4,5 3 354 6 923 849 Guidimakha OuldYenge 21,7 17,6 4,1 1 176 2 914 327 Tiris Zemmour Tiris Zemmour 3,9 3,9 0,0 0 537 272 Inchiri Inchiri 3,9 3,9 0,0 0 150 76 Nouakchott Nouakchott 7,0 6,3 0,7 2 270 11 786 3 696 Total 30 741 94 523 16 620

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Annexe 2 : Cartographie des vulnérabilités – Classement par Moughataa

Admin1 Admin2 Severity Rank Severity Row Max Score Score Rank score Hodh Ech Chargi Bassikounou 47% 1 152 72 1 Gorgol M'Bout 45% 2 152 68 2 Gorgol Monguel 41% 3 152 63 3 Hodh Ech Chargi Oualata 39% 4 152 60 4 Guidimakha Selibaby 39% 5 152 60 5 Gorgol 39% 6 152 60 6 Hodh Ech Chargi Nema 39% 7 152 59 7 Gorgol Kaedi 39% 8 152 59 8 Brakna Bababe 39% 9 152 59 9 Assaba Barkeol 39% 10 152 59 10 Hodh El Gharbi Kobeni 38% 11 152 58 11 Tagant 38% 12 152 57 12 Tagant Tichitt 37% 13 152 56 13 Hodh Ech Chargi Amourj 37% 14 152 56 14 Assaba Kiffa 37% 15 152 56 15 Assaba Guerrou 37% 16 152 56 16 Trarza Rosso 36% 21 154 55 17 Hodh Ech Chargi Djigueni 36% 17 152 55 18 Guidimakha 36% 18 152 55 19 Brakna Boghe 36% 19 152 55 20 Assaba Boumdeid 36% 20 152 55 21 Brakna M'Bagne 36% 22 152 54 22 Brakna Maghta Lahjar 35% 23 152 53 23 Trarza R'Kiz 34% 24 152 52 24 Tagant Tidjikja 34% 25 152 52 25 Assaba Kankossa 34% 26 152 52 26 Trarza Keur-Macene 34% 27 152 51 27 Brakna Aleg 34% 28 152 51 28 Hodh El Gharbi Tintane 32% 29 152 48 29 Hodh El Gharbi Tamchekett 32% 30 152 48 30 Hodh Ech Chargi Timbedra 31% 31 152 47 31 Hodh El Gharbi Aioun 30% 32 152 45 32 Adrar 30% 33 152 45 33 Nouakchott Sebkha 28% 35 156 44 34 Nouakchott El Mina 28% 36 156 44 35 Adrar Atar 28% 34 152 43 36 Nouakchott Ksar 27% 39 156 42 37 Adrar Chinguity 28% 37 152 42 38 Trarza Ouad Naga 27% 38 152 41 39 Nouakchott Riyad 26% 40 156 41 40 Nouakchott Toujounine 25% 43 156 39 41 Nouakchott Tevragh Zeina 25% 44 156 39 42 Nouakchott Arafat 25% 45 156 39 43 Adrar 26% 41 152 39 44 Trarza Mederdra 25% 42 152 38 45 Nouakchott Teyaret 24% 46 156 37 46 Nouakchott Dar Naim 24% 47 156 37 47 Trarza Boutilimit 23% 48 152 35 48 Inchiri Akjoujt 23% 49 152 35 49 Tiris-Zemmour F'Derik 22% 50 152 34 50 Dakhlet-Nouadhibou Nouadhibou 22% 51 154 34 51 Tiris-Zemmour Zoueratt 20% 52 152 30 52 Tiris-Zemmour Bir Mogrein 20% 53 152 30 53

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